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"Echecs successifs et sans fin des plantes et produits issus d’OGM" par GM Watch, traduction de Jacques Hallard

Traduction et compléments de Jacques Hallard

vendredi 23 mai 2008, par GMWatch

L’industrie des plantes et produits issus d’ OGM a montré ses limites depuis au moins 2005, mais elle arrive à se maintenir grâce à une campagne agressive de désinformation. L’organisation GM Watch (www.gmwatch.org) nous rapporte les derniers échecs qui sont liés aux modifications génétiques depuis 2007.

Une version entièrement référencée de ce rapport, intitulé GM Failures Continue, est accessible sur le site suivant : http://www.i-sis.org.uk/gmFailuresContinue.php

Une version électronique de ce rapport, ou tout autre rapport d’ISIS, avec les références complètes, peut vous être envoyée par e-mail moyennant un don de £ 3,50.

S’il vous plaît, demandez par e-mail avec le titre du rapport sur le site : report@i-sis.org.uk

C’est la débâcle du coton génétiquement modifié en Inde

Le coton génétiquement modifié a fait l’objet d’échecs répétés depuis des années en Inde et dans d’autres pays [1] (Broken Promises, SiS 22), provoquant une escalade des cas de suicides chez les agriculteurs [2] (Stem Farmers’ Suicides with Organic Farming, SiS 32).

Malheureusement, le gouvernement indien a autorisé la poursuite des cultures commerciales avec des conséquences dramatiques.

Le coton Bt a échoué dans la zone de Vidarbha en Inde

Une étude sur l’introduction du coton Bt dans le grand bassin de production de cette espèce autour de Vidarbha en Inde, a révélé que le coton Bt a échoué dans cette région.

Suman Sahai, directrice de Gene Campaign, qui a mené l’étude, a dit que le gouvernement avait introduit le coton alors que l’on savait qu’il ne marchait pas dans les zones qui profitent d’une bonne pluviométrie (riz pluvial).

Le fort coût des intrants pour cultiver le coton Bt a augmenté l’endettement des agriculteurs et l’étude a indiqué que 70 pour cent des petits exploitants ont perdu leurs terres qui sont retenues au titre de garanties de prêts qu’ils ne pourront jamais rembourser.

L’étude a également montré que les agriculteurs qui ont adopté le coton Bt ont obtenu un revenu financier net plus faible que les producteurs de coton non Bt.

Les marchands de semences avaient promis aux agriculteurs qu’ils pourraient récolter 12-15 quintaux à l’acre alors que les rendements réels n’ont été que de 3-5 quintaux [3]

En février 2007, on a rapporté que dans cinq districts du Vidarbha, où le coton Bt avait été adopté largement, près de 1.500 agriculteurs se sont suicidés au cours d’une période de 20 mois [4].

On relève de nouveaux cas de mortalité chez du bétail qui a pâturé sur du coton Bt en fin de culture.

Après les rapports relativement récents de 2006 qui relataient la mortalité chez du bétail qui avait pâturé sur des cultures de coton Bt après récolte [5] (Mass Deaths in Sheep Grazing on Bt Cotton, SiS 30), d’autres décès et cas de maladies chez des ovins et des caprins ont été observés au cours des premiers mois de 2007.

Les symptômes rencontrés sont les suivants : des ballonnements de l’estomac, des taches noires sur les intestins, une congestion pulmonaire, un écoulement vert et rouge au niveau des narines, une urine rougeâtre, des éternuements et des allergies cutanées.

On a également signalé des allergies cutanées chez les femmes qui avaient été employées pour la récolte du coton [6], un autre problème lié au coton Bt qui avait été largement rapporté dès 2006 [7] (More Illnesses Linked to Bt Crops, SiS 30).

Le ministre accorde une indemnisation aux producteurs de coton Bt

Le ministre de l’agriculture de l’état du Tamil Nadu, Veerapandi S. Arumugam, a fait distribué une compensation à 996 agriculteurs dont les récoltes avaient souffert après l’utilisation de semences de coton Bt génétiquement modifiés distribuées par Monsanto-Mahyco.

L’entreprise a offert une indemnité de 5.000 roupies à l’acre [8]

Le ministère de l’agriculture de l’Andhra Pradesh met en garde contre le coton Bt, génétiquement modifié pour résister à certains insectes.

Le ministre de l’agriculture de l’état de l’Andhra Pradesh a finalement reconnu que le coton Bt n’est pas avantageux pour les agriculteurs qui cultivent en bénéficiant des précipitations.

Le commissaire et directeur du ministère de l’agriculture de cet état a en outre admis que « l’introduction des organismes génétiquement modifiés pour un seul caractère,(OGM), s’était également traduite par l’apparition de problèmes dus à de nouveaux ravageurs » [9]

De nouveaux agents pathogènes qui attaquent le coton Bt

Des phytopathologistes de l’université de l’état du Penjab en Inde ont mis en garde contre l’apparition de problèmes liés au coton Bt, qui se manifestent par des dégâts dus à des agents pathogènes cryptogamiques et bactériens [10]

Des échecs pour solutionner la faim dans le monde

Le grand miracle des modifications génétiques ?

L’émission Costing the Earth diffusée par la chaîne BBC Radio 4, a entrepris de fournir des éléments de réponse sur le fait de savoir si les OGM sont la réponse adéquate pour nourrir les populations qui souffrent de la faim à travers le monde.

Le programme conclut de façon très évocatrice que « malgré le battage effectué, les avocats des pro-OGM n’ont pas réussi à identifier une espèce cultivée génétiquement modifiée qui pourrait être mise en culture aujourd’hui afin de fournir les aliments nécessaires pour les ventres affamés ». [11]

Le directeur scientifique du Royaume-Uni joue double jeu avec la vérité

L’un de ses manquements repose sur les actions du lobby biotechnologique qui a réussi à détourner un cas de réussite propre à l’agriculture durable.

A la fin de l’année dernière, le directeur scientifique sortant du gouvernement britannique, Sir David King, avait déclaré qu’une percée des OGM en Afrique avait augmenté le rendement des cultures de 40 à 50 pour cent.

Mais le projet qu’il décrit n’a rien à voir avec les cultures de plantes génétiquement modifiées !

Il s’agissait en fait d’un système "push-pull" de gestion efficace des ravageurs et d’un accroissement des rendements qui s’appuie sur le principe des "plantes compagnes" [cultures associées], qui constituent tous deux des piliers de l’agriculture durable et biologique.

Commentant l’incident, le Dr Richard Horton, rédacteur en chef de la revue médicale The Lancet, a déclaré que Sir David était allé rechercher ses sources d’inspiration dans « les domaines de la paranoïa totalitaire » [12].

Une augmentation des cas de ’mauvaises herbes’ et de ravageurs qui sont devenus résistants

Un ravageur du maïs résulte-t-il de l’expansion des cultures d’OGM aux Etats-Unis ?

Un ravageur du maïs est capable de dévaster les rendements agricoles ; ces pertes peuvent résulter de l’accroissement de la présence de ce ravageur à travers l’Illinois et d’autres Etats, car les plantes Bt réduisent les effets des prédateurs lorsque le parasite ciblé a été mis en échec [13].

Le ver gris occidental du haricot (Western bean cutworm), l’un des principaux ravageurs du maïs dans les états du Nebraska et du Colorado aux Etats-nis, a été détecté pour la première fois dans l’Illinois en 2004 et il s’est étendu depuis dans 49 comtés.

Les superweeds, ces ’mauvaises herbes’ devenues résistantes à un herbicide, se multiplient dans les cultures aux Etats-Unis

Dans l’état de l’Arkansas aux Etats-Unis, les responsables officiels de l’agriculture se tournent vers la société Syngenta pour résoudre les problèmes causés par les OGM : l’émergence de ’mauvaises herbes’ devenues résistantes au Roundup de Monsanto.

Le service de vulgarisation agricole de l’Arkansas, Agricultural Extension Service, fait équipe avec Syngenta pour pousser les agriculteurs à ajouter à leur arsenal d’herbicides, le Reflex, un pesticide de cette société.

Ils avancent la possibilité qu’en traitant les champs de coton par des pulvérisations de Reflex avant les semis, les agriculteurs ont une chance d’éviter une "explosion" possible des ’mauvaises herbes’ au cours de l’été.

Chillingly, un scientifique désigné comme conseiller en la matière, semblait indiquer que ce type d’herbicide à large spectre d’action devrait peut-être appliqué tout au long de l’année afin d’éviter une apparition soudaine de la résistance, y compris lorsque les champs sont au repos entre deux cultures [14] : « Nous avons quasiment besoin d’un programme de longue durée au cours des saisons successives, afin de contrôler les ’superweeds’, ces ’mauvaises herbes’ devenues résistantes à l’herbicide.
Toute lacune au cours d’une saison pourrait augmenter la probabilité de l’évolution de la résistance ».

Des contaminations transgéniques et des pertes économiques chiffrées en milliards de dollars

Les réclamations autour du riz génétiquement modifié ont dépassé 1 milliard de dollars aux Etats-Unis

Des centaines d’actions judiciaires ont été engagées et d’autres sont attendues à la suite de la contamination de riz américains par des OGM. 

Dans un recours collectif, l’avocat Don Downing a porté plainte au nom de centaines d’agriculteurs du Missouri et de l’Arkansas qui représentent plus de 248.000 hectares de riz.

Downing [15] a déclaré : « Beaucoup d’agriculteurs ont décidé d’arrêter la mise en culture du riz par rapport à ce qu’ils ont fait dans le passé ...

Le prix du riz n’est pas ce qu’il aurait dû être si cela n’avait pas eu lieu et nous avons perdu une partie de notre marché à l’exportation ».

Le montant total des dommages-intérêts compensatoires peut approcher ou même dépasser 1 milliard de dollars ; et cela s’entend avant la prise en compte des dommages-intérêts punitifs ou statutaires.

La banque Robobank s’attend à une baisse des emblavements de riz aux Etats-Unis à cause des variétés génétiquement modifiées

Selon la Rabobank, la superficie consacrée au riz aux États-Unis en 2007-2008 est susceptible de diminuer en raison des inquiétudes qui pèsent sur la contamination par des OGM, qui a déjà conduit à la perte d’une part importante du marché de l’Union Européenne [16].

Des pertes financières dues à des contaminations par des riz expérimentaux OGM

Collectivement, les agriculteurs et les entreprises semencières ont perdu des centaines de millions de dollars à la suite de la contamination du riz américain, selon un article paru dans le magazine Fortune.

Le riz n’avait jamais été autorisé pour des cultures commerciales, de sorte que les contaminations ont dû provenir d’expérimentations réalisées avec des OGM.

« C’est la chose la plus traumatisante que j’ai vue dans l’industrie du riz en 30 ans », a déclaré Darryl Little, le directeur de l’administration des productions végétales de l’état de l’Arkansas, qui a tenté de réparer les pots cassés ».[17] « Cela a été dévastateur ».


Des plantes OGM, génétiquement modifiées, qui tirent vers le bas les revenus des agriculteurs qui les cultivent

L’énorme expansion des maïs et des sojas génétiquement modifiés aux Etats-Unis, en Argentine et au Brésil, a entraîné à la baisse les prix mondiaux des céréales et elle a un impact sur la viabilité des exploitations agricoles, d’après la déclaration de l’agriculteur britannique Peter Lundgren, faite auprès de GM Watch. Celui-ci indique que les prix mondiaux des céréales sont fixés par la bourse commerciale de Chicago, la Chicago Board of Trade et qu’ils sont donc dépendants du marché des grains des Etats-Unis.

Quand les États-Unis ont adopté les variétés OGM et qu’ils n’ont pas veillé à faire une séparation entre les récoltes d’OGM et celles qui provenaient de variétés non OGM, ils ont perdu leurs deux marchés les plus rentables : le Japon et l’Europe.

C’est alors que les Etats-Unis ont tenté de larguer leurs excédents de céréales (essentiellement OGM) sur le marché mondial ou à travers l’aide alimentaire.

Les deux actions ont fait baisser les prix mondiaux.

Maintenant l’administration Bush est en train de verser des fonds dans le secteur des agrocarburants : les excédents de maïs génétiquement modifié, qui étaient précédemment exportés, sont l’objet d’une demande intérieure par l’industrie du bioéthanol.

La tendance à la baisse s’est soudainement inversée et le prix mondial des céréales a doublé [18]

Le colza canola génétiquement modifié a détruit le marché bio au Canada

À la suite de l’introduction du colza canola génétiquement modifié au Canada, les producteurs de cet oléoprotéagineux en culture biologique disent avoir subi une perte de l’accès aux marchés, une perte de leurs revenus, une perte de leurs choix et une perte de contrôle sur ce qu’ils produisent, sur leur façon de le produire, sur la valorisation de leurs produits et sur leurs acheteurs [19].

Des agriculteurs de colza canola biologique dans la province du Saskatchewan au Canada, soutiennent que la cohabitation ou la coexistence [entre cultures OGM et cultures non OGM] ne fonctionne pas et ils veulent avoir des recours possibles en justice.

Mais en mai 2007, la Cour d’appel du Saskatchewan a rejeté la demande des agriculteurs dans une poursuite en justice qui visait à recouvrer des dommages et intérêts auprès de Monsanto [20].

Les méfaits du colza canola génétiquement modifié touchent également les agriculteurs qui ne font pas de cultures biologiques

Pour toute personne qui pourrait se bercer d’illusions en pensant que les plantes génétiquement modifiées ont au moins fait la bonne fortune des agriculteurs qui ne pratiquent pas l’agriculture biologique, les chiffres des services statistiques du Canada, Statistics Canada, révèlent que, malgré la hausse des prix des céréales et la forte augmentation de la demande pour les agrocarburants, les agriculteurs canadiens ont des revenus qui continuent de baisser.

En d’autres termes, les avantages économiques vont à des structures du type de Monsanto, Cargill et Exxon.
Pendant ce temps, le nombre d’exploitations agricoles au Canada continue de diminuer : il a été en baisse de 7 pour cent en cinq ans [21].

Défaillance sur le marché de l’hormone de croissance GM, génétiquement modifiée

Le journal New York Times nous rapporte qu’un nombre croissant de consommateurs américains choisissent du lait qui provient de vaches non traitées avec l’hormone de croissance génétiquement modifiée de Monsanto, si controversée, ou rBGH (également connue sous le nom de STBr et de Posilac), [22].

Le marché a réagi et, maintenant, de nombreux commerces alimentaires de détail, des distributeurs comme Whole Foods Market et Wal-Mart Stores, se sont mis à vendre des laits qui sont étiquetés comme provenant de vaches non traitées avec cette hormone.

Certains vétérans de l’industrie laitière estiment que ce n’est qu’une question de temps et que la quasi-totalité de l’approvisionnement en lait va provenir de vaches qui n’ont pas été traitées avec le Posilac.

L’article a indiqué que "c’est peut-être le dernier souffle du Posilac."

Monsanto a tenté de vaincre le choix du consommateur par l’introduction de projets de loi dans les États américains qui prévoyaient l’interdiction d’un étiquetage des laits qui prétendent être produits "sans hormones de croissance" [23].

Les laiteries de Pennsylvanie ont lutté avec succès pour conserver leurs étiquettes.

Monsanto met en oeuvre maintenant une action groupée à travers une organisation qui regroupe les agriculteurs américains pour la promotion et de conservation des technologies, l’American Farmers for the Advancement and Conservation of Technology ou AFACT, afin de s’opposer à ces démarches.

L’AFACT se décrit comme une organisation d’agriculteurs de base qui se sont regroupés pour défendre le droit de ses membres à utiliser le Posilac.

Mais le New York Times a révélé que L’AFACT a été organisée en partie par Monsanto et par un consultant du Colorado qui a Monsanto parmi ses clients.

En outre, cette organisation a reçu de l’aide d’Osborn & Barr, une société de marketing dont les fondateurs comprennent un ancien cadre exécutif de Monsanto et qui reçoit l’appui financier de Monsanto [24].


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Traduction en français :

Jacques Hallard, Ing. CNAM, consultant indépendant.
Relecture et corrections : Christiane Hallard-Lauffenburger, professeur des écoles honoraire
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