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"Pourquoi les cultures de plantes génétiquement modifiées (OGM), destinées aux pays en développement, sont-elles toujours décevantes sur le terrain ?" par Claire Robinson

Traduction et compléments de Jacques Hallard

samedi 30 octobre 2021, par Robinson Claire

ISIAS OGM

Pourquoi les cultures de plantes génétiquement modifiées (OGM), destinées aux pays en développement, sont-elles toujours décevantes sur le terrain ?

Ajout concernant la recherche sur les systèmes agricoles selon la FAO (1992) et INRAE (2020)

Traduction du 28 octobre 2021 - et ajout d’une annexe concernantla recherche sur les systèmes agricoles selon la FAO et INRAE - par Jacques Hallard, d’un rapport de Claire Robinson en date du 16 octobre 2021 diffusé par ‘gmwatch.org’ sous le titre « Why do GMOs for developing countries always disappoint ? » ; accessible sur ce site : https://www.gmwatch.org/en/

Cotton bullworm feeding

Image du ver de la capsule du coton par l’USDA ARS (n° K4695-1) via Wikimedia Commons.

Une nouvelle analyse montre pourquoi les prévisions exagérées du potentiel d’un OGM ne correspondent pas à la réalité sur le terrain - et suggère que les nouvelles cultures de plantes génétiquement modifiées (OGM) pour l’Afrique, échoueront également.

Les lecteurs qui suivent ‘GMWatch’ depuis quelques années ne connaissent que trop bien le cycle d’expansion puis de ralentissement des cultures de plantes OGM destinées aux petits exploitants agricoles dans des pays en développement. Ces plantes sont lancées avec de grandes promesses d’un rendement élevé, de résistance aux parasites et d’amélioration des revenus pour les agriculteurs. Plusieurs années plus tard, alors que les agriculteurs ont fait l’expérience de performances décevantes, la culture des plantes OGM est abandonnée et le lobby pro-OGM passe à une nouvelle autre proposition d’une plante OGM candidate.

Pourquoi cet écart entre le battage médiatique et la réalité ? La réponse du profane pourrait être que le lobby des OGM raconte des mensonges et que ces mensonges finissent par s’effondrer sous l’assaut des conditions réelles. Mais derrière ces mensonges se cachent certaines méthodologies qui sous-tendent les données présentées dans les articles pro-OGM qui émaillent la littérature scientifique. Elles donnent aux fausses allégations le vernis de l’approche scientifique et persuadent les scientifiques, les décideurs politiques et le public de se ranger derrière le rouleau compresseur des OGM. 

Dans une analyse récemment publiée et évaluée par des pairs, les experts en développement Matthew A. Schnurr de l’Université Dalhousie au Canada et Brian Dowd-Uribe de l’Université de San Francisco aux Etats-Unis, expliquent ces méthodologies et les fausses hypothèses qui sous-tendent les allégations gonflées. Les auteurs présentent ce qu’ils considèrent comme un moyen plus rigoureux et plus fiable de prédire le sort des cultures d’OGM dans les pays en développement : la recherche sur les systèmes agricoles [Voir en annexe]

La recherche sur les systèmes agricoles est une approche de la recherche scientifique sur le développement agricole qui considère les systèmes agricoles réels, comme le point de départ analytique pour tester et développer des technologies appropriées pour les petits exploitants agricoles. Elle tient compte des systèmes agroécologiques et politiques locaux dans lesquels ils opèrent.

Cela peut sembler être la façon la plus évidente d’analyser le potentiel d’une culture de plante génétiquement modifiée, mais ce n’est pas la façon dont les promoteurs des OGM l’ont fait ou le font encore. Au lieu de cela, ils utilisent ce que Schnurr et Dowd-Uribe appellent une approche ’ex ante’, basée sur des prévisions plutôt que sur des résultats réels - et ces prévisions sont souvent démenties par la triste réalité telle qu’elle se manifeste sur le terrain. Une approche analytique basée sur les résultats réels plutôt que sur les prévisions, en revanche, est appelée analyse ’ex post’. Il est évident qu’une analyse ex post ne peut pas être effectuée sur la culture d’une plante qui n’a pas encore été commercialisée, mais une analyse par la recherche scientifique peut être effectuée et, selon les auteurs, elle devrait être effectuée avant tout engagement dans une approche OGM.

‘GMWatch’ observe que trop souvent, la politique en matière de cultures d’OGM est déterminée par une analyse ex ante, comme nous le voyons dans l’intention de la Commission européenne et du gouvernement britannique de commercialiser rapidement de nouvelles cultures de plantes génétiquement modifiées sur la base des promesses invérifiables de l’industrie et de ses lobbyistes exprimées dans les instituts de recherche.

Les auteurs utilisent une approche de recherche sur les systèmes agricoles parallèlement à un nombre croissant d’évaluations ex post des adoptions de cultures de plantes OGM pour prédire le sort de trois nouvelles cultures d’OGM à différents stades d’expérimentation : le maïs économe en eau pour l’Afrique (wema) au Kenya, la banane à cuire résistante aux maladies (matooke) en Ouganda et le niébé Bt au Burkina Faso.

Les auteurs commencent par poser la question suivante : étant donné ce que l’on sait d’une variété de culture de plante OGM particulière, comment pourrait-elle se comporter dans les systèmes agricoles ciblés ? Ils expliquent que leur approche offre ’une évaluation plus robuste et plus précise des modèles futurs de changement technologique’ que les prédictions ex ante actuellement utilisées pour justifier l’adoption de cultures le plantes génétiquement modifiée (OGM).

Les études de cas s’appuient sur des travaux de terrain à long terme dans les systèmes agricoles locaux dans lesquels ces cultures seront diffusées, ainsi que sur des recherches de terrain sur les cultures visées par le génie génétique. Les auteurs ont mené des entretiens avec des agriculteurs, des directeurs et du personnel des services de développement des plantes cultivées, des chercheurs, des agents de vulgarisation agricole, des développeurs et des distributeurs de semences, des personnes chargées de la régulation et des militants.

Sans surprise pour ceux qui ont suivi l’évolution de l’entreprise de biotechnologie agricole en Afrique, Schnurr et Dowd-Uribe concluent, à propos des nouvelles cultures de plantes génétiquement modifiées, « qu’il est peu probable que de nombreux petits exploitants agricoles, sinon la plupart, profitent des avantages escomptés de ces cultures en raison des incongruités avec les systèmes agricoles qu’elles sont censées favoriser ».

Voici un résumé de leur analyse des trois cultures de plantes génétiquement modifiées (OGM).

Un maïs économe en eau pour l’Afrique

Malgré les retards actuels dans la mise en circulation du maïs OGM Wema, les évaluations préliminaires des partenaires du projet suggèrent que la culture atteint son objectif de combiner la tolérance à la sécheresse et la résistance aux insectes. Les prévisions initiales suggèrent une augmentation des rendements de 20 à 40 %. Des essais en champ confinés ont confirmé cette affirmation, mesurant des gains de rendement allant jusqu’à 29 % - bien que ces données aient été tirées d’un échantillon minuscule de seulement sept plantes OGM.

Toutefois, l’analyse de Schnurr et Dowd-Uribe met en évidence des problèmes liés à ces affirmations. Ils soulignent que les petits exploitants agricoles de certaines régions d’Afrique vivent sur de petites parcelles de terre et ont un accès limité au crédit et aux intrants agricoles. La variété Wema a incorporé le gène Bt pour lui conférer une résistance aux insectes.

Un autre problème concerne le ’paquet biotechnologique’ qui accompagnera les semences WEMA - un fatras d’intrants requis en matière de crédit, d’engrais et de main-d’œuvre, nécessaires pour que ces semences d’OGM maximisent les caractéristiques de tolérance à la sécheresse et de résistance aux insectes. Comme l’a expliqué un responsable du partenaire de la WEMA, la Fondation africaine pour la technologie agricole (AATF), ’Nous allons promouvoir un paquet. Vous ne pourrez pas bénéficier de ce produit sans avoir ce paquet. Le paquet comprend des engrais, un désherbage correct, un semis correctement réalisé, une mise en terre en temps voulu, combien de graines vous devez mettre par trou au semis, quelle est la population végétale que vous attendez [...] la graine est aussi performante que possible avec tous ces éléments mis en place, alors vous obtenez votre production optimale’.

Comme le soulignent Schnurr et Dowd-Uribe, cette stratégie est ’inaccessible à la plupart des petits exploitants de maïs’. En outre, alors que les semences de la Wema seront fournies aux agriculteurs sans redevance, on ne sait toujours pas quel crédit sera mis à leur disposition pour payer ces intrants supplémentaires, ’ce qui signifie que toute l’entreprise peut s’effondrer’.

Banane à cuire résistante aux maladies (matooke) en Ouganda

En 2016, le responsable du programme de recherche sur les bananes à cuire résistantes aux maladies a annoncé qu’ils avaient développé des bananes OGM présentant une résistance de 100% au flétrissement bactérien du bananier (BBW). Voir à ce sujet : [Lutte contre le flétrissement bactérien des bananes en Afrique ... ].

Mais Schnurr et Dowd-Uribe écrivent : ’ Des questions persistent sur la capacité d’une variété résistante au BBW à répondre aux besoins des agriculteurs. L’une des préoccupations concerne la variété parentale dans laquelle le trait OGM a été inséré.’ Une variété appelée M9 a été sélectionnée, mais les agriculteurs sont sceptiques, car elle est ’plus délicate’ et nécessite plus de travail et d’intrants que leurs variétés préférées. En outre, elle n’a pas la bonne consistance pour être ‘écrasée’ - la méthode de préparation habituelle en cuisine - et elle a une couleur blanche, ce qui sera impopulaire auprès des consommateurs.

Les pratiques de culture recommandées pour la variété d’OGM M9 comprennent davantage d’engrais, un espacement plus large des plants, un épamprage régulier, un effeuillage et l’élimination des bourgeons mâles. Les agriculteurs manquent souvent de fonds et de main-d’œuvre pour répondre à ces exigences.

Un autre problème concerne le coût. Bien qu’il n’y ait pas de frais technologiques associés à la licence de culture de bananes d’OGM, la propagation initiale se fera par culture tissulaire, ce qui obligera les agriculteurs à acheter les plantules initiales dans des pépinières. Les petits exploitants ougandais achètent généralement du matériel de culture de bananes sous forme de drageons chez des voisins, ce qui peut coûter aussi peu que 500 shillings (environ 15 cents USD). Les plantules issues de culture tissulaire provenant de pépinières spécialisées coûtent six à huit fois plus chères. Par conséquent, la pénétration de la culture tissulaire parmi les petits exploitants agricoles reste minime.

Niébé Bt au Burkina Faso

Les évaluations ex ante du niébé Bt suggèrent des rendements nets élevés pour les producteurs et les consommateurs. Mais selon Schnurr et Dowd-Uribe, ’des questions subsistent... pour savoir si le niébé Bt permettra de réaliser ces gains et, si oui, quel type d’agriculteur est le plus susceptible de bénéficier de ces avantages.’ Les toxines Bt présentes dans la plante ciblent le parasite du foreur des gousses de légumineuses (LPB), mais ce parasite est plus répandu dans le sud-ouest du Burkina Faso, où le niébé est peu cultivé. Le LPB ne réside pas toute l’année dans le nord et l’est du pays, où la production de niébé est la plus répandue, et les attaques de ce ravageur varient selon les saisons de croissance. Par conséquent, les auteurs concluent que ’le niébé Bt est plus adapté pour les agriculteurs dans les zones où le niébé n’est pas actuellement la culture principale, et dans les années où l’intensité du parasite LPB est élevée. Les gains de rendement projetés ne seront pas aussi élevés dans les zones et les années où les densités de parasites sont plus faibles’.

De plus, d’autres ravageurs tels que les pucerons et les thrips sont potentiellement plus dommageables pour les rendements du niébé que le LPB, et la plupart des agriculteurs utilisent des insecticides pour les contrôler. Puisque le cycle de vie du LPB chevauche celui de ces ravageurs, et que les agriculteurs pulvérisent des insecticides, il n’est pas clair si une réduction des pulvérisations de pesticides chimiques se produira avec le niébé Bt.

Bien que le LPB soit l’un des nombreux ravageurs que les agriculteurs doivent contrôler, les auteurs notent que ’ce n’est pas leur principale préoccupation. Les agriculteurs ont plutôt donné la priorité à la dégradation des sols, à l’accès aux intrants, à l’équipement, aux semences améliorées et aux marchés, aux problèmes climatiques et aux dégâts causés par le Striga’ - ce qui fait douter que le niébé Bt ’aurait été prioritaire si les agriculteurs et les systèmes agricoles avaient été plus centraux dans le développement de cette culture de base GM’.

[Voir à ce sujet Le « Projet Niébé BT » : une nouvelle technologie dans le monde agricole au Burkina Faso - Accueil > Actualités > Société • LEFASO.NET | Par Romuald DOFINI • vendredi 7 octobre 2016 à 13h38min – Source ].

Pourquoi les évaluations ex ante des cultures de plantes génétiquement modifiées (OGM) sont-elles si peu fiables ?

Selon Schnurr et Dowd-Uribe, les évaluations ex ante des cultures de plantes OGM s’appuient généralement sur une combinaison de mesures de performance provenant de stations expérimentales et d’essais précoces à la ferme.

Mais les données recueillies dans ces contextes présentent de sérieuses lacunes. Les stations expérimentales ont tendance à refléter des conditions de croissance idéales où les cultures reçoivent des quantités optimales d’intrants aux moments les plus avantageux du cycle de croissance. Les auteurs notent que ’ces environnements attentifs et bien dotés en ressources diffèrent considérablement des conditions socio-environnementales très variables dans lesquelles opèrent les petits exploitants, ce qui conduit à des données d’essais sur le terrain qui tendent à surévaluer les avantages réels réalisés par les agriculteurs.’ Néanmoins, ajoutent-ils, les évaluations ex ante de la nouvelle génération de cultures de plantes génétiquement modifiées continuent de s’appuyer sur les données des essais sur le terrain pour prédire les résultats dans les exploitations réelles.

Les premiers essais sur des fermes impliquant des agriculteurs soigneusement sélectionnés qui cultivent sur leurs propres parcelles des variétés qui seront bientôt commercialisées, peuvent également conduire à une surestimation des avantages en raison de différentes formes de biais. Il s’agit notamment du biais de sélection (les premiers adoptants des cultures d’OGM constituent un groupe non représentatif d’agriculteurs très performants), du biais de culture (les soins spéciaux ou les emplacements privilégiés accordés aux cultures d’OGM ne reflètent pas les conditions de culture moyennes) et du biais temporel (la tendance à mesurer les résultats à court terme et à supposer qu’ils persisteront à long terme). Schnurr et Dowd-Uribe commentent : ’Pris ensemble, ces biais rendent difficile l’attribution des gains de productivité réalisés par les premiers adoptants à la culture d’OGM elle-même.’

Au problème de la mauvaise qualité des données s’ajoutent les hypothèses souvent fausses, intégrées dans les modèles utilisés pour prévoir les résultats des agriculteurs. Ces hypothèses prennent plusieurs formes : ’La plus persistante est que les agriculteurs sont des acteurs rationnels qui prennent des décisions agricoles clés sur la base de différences de rendement mesurables’ ; que les agriculteurs suivront les pratiques de culture recommandées et sèmeront des zones refuges pour ralentir la résistance aux parasites des cultures d’un OGM Bt ; et que les agriculteurs peuvent se permettre et appliqueront correctement les intrants nécessaires pour maximiser les rendements, comme les engrais chimiques.

Le cycle du battage marketing puis de l’échec

Dans leur article, les auteurs nous rappellent deux exemples de cultures d’0GM de première génération qui ont fait l’objet d’un battage médiatique et qui ont échoué. Le premier est le coton insecticide Bt, qui a été initialement adopté par les petits agriculteurs des ‘Makhatini Flats’ en Afrique du Sud. Mais au bout de quelques années, comme le rapporte ‘GMWatch’, des problèmes de parasites et des rendements décevants ont incité la plupart des agriculteurs à abandonner la culture. Les auteurs du nouvel article notent que le succès initial de la culture reposait sur un système de soutien fragile, notamment un crédit facile pour les agriculteurs cultivant des OGM et un accord d’achat restrictif qui pénalisait les cultivateurs de produits non OGM. Une fois que ces conditions favorables ont disparu, l’enthousiasme des petits exploitants pour le coton Bt a également disparu.

Le deuxième exemple est celui du coton Bt au Burkina Faso, qui a été mis en place alors que l’on prévoyait une augmentation moyenne des rendements de 30 %. Mais les gains de rendement réels ont été inférieurs de moitié à ce chiffre, le coton OGM produisant une qualité de fibre inférieure, ce qui a affecté les marchés et les profits. Le pays a entièrement abandonné le coton Bt en 2016 en raison des graves pertes économiques associées à la qualité inférieure de la fibre du coton Bt.

Les lecteurs de longue date de ‘GMWatch’ se souviennent peut-être de schémas similaires avec les tentatives de production d’une patate douce OGM et d’un manioc OGM résistant aux virus pour l’Afrique.

L’avenir des OGM ressemble à son passé peu impressionnant !

Schnurr et Dowd-Uribe concluent : ’L’avenir des variétés améliorées pour les cultures de plantes génétiquement modifiées [OGM] ressemble beaucoup à son passé : un assemblage de nouvelles possibilités technologiques développées par des donateurs bien financés, avec peu de participation ou de consultation de la part des agriculteurs qui sont les bénéficiaires prévus de la technologie.’

C’est une leçon qui ne concerne pas seulement les gouvernements des pays du Sud. La Commission européenne et le gouvernement de Westminster feraient bien d’en tenir compte également face à la dernière vague de battage médiatique ex ante du lobby des OGM sur les cultures expérimentales de plantes génétiquement modifiées par la technologie de l’édition génomique (CRISPR).

[Pour mémoire – « Le système de Westminster est un système parlementaire de gouvernement fondé sur celui existant au Royaume-Uni. Il tire son nom du palais de Westminster, le siège du Parlement britannique. Il est utilisé dans la plupart des nations membres ou anciennement membres du Commonwealth, notamment par les provincescanadiennes à partir du milieu du XIXe siècle puis par le Canada lui-même, l’Australie, l’Inde, l’Irlande, la Jamaïque, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, Malte ainsi que dans les États ou provinces fédérés de ces pays. Il existe d’autres systèmes parlementaires, par exemple ceux d’Allemagne ou d’Italie, dont les procédures diffèrent considérablement du système de Westminster… » - Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_de_Westminster ].

Référence de la nouvelle étude : Anticipating farmer outcomes of three genetically modified staple crops in sub-Saharan Africa : Insights from farming systems research - Matthew A. Schnurr, Brian Dowd-Uribe - Journal of Rural Studies. Available online 8 August 2021. https://doi.org/10.1016/j.jrurstud.2021.08.001

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Annexe - La recherche sur les systèmes agricoles selon la FAO


Concept FSD :

Farming Systems Development (FSD) : FAO’s reaction to the challenge of developing sustainable farm-household systems [1992] >

Développement des systèmes agricoles (FSD) : la réaction de la FAO au défi du développement de systèmes agricoles et familiaux durables [1992].

Approches au sein de la recherche sur les systèmes agricoles

Étant donné que la FSD a ses racines dans la recherche sur les systèmes agricoles, les commentaires suivants sur les approches au sein de la FSR sont applicables aux activités de recherche technologique de la FSD.

Le terme FSD est souvent utilisé de manière vague. Une activité est considérée comme faisant légitimement partie de la fonction de recherche technologique de la FSD si les situations suivantes se présentent :

  • Toute la ferme est considérée comme un système.
  • La recherche est menée en tenant compte et en mettant l’accent sur le choix des priorités qui reflètent l’ensemble de la ferme.
  • La recherche sur un sous-système agricole est légitime FSD, à condition que les connexions avec d’autres sous-systèmes soient reconnues et prises en compte.
  • L’évaluation des résultats de la recherche prend explicitement en compte les liens entre les sous-systèmes.
  • Tant que le concept de l’ensemble de la ferme et de son environnement est préservé, tous les facteurs déterminant le système agricole ne doivent pas être considérés comme des variables - certains peuvent être traités comme des paramètres ou des constantes.
    Une caractéristique distinctive de la FSR, ou plutôt de la FSD, est qu’une perspective systémique est constamment prise en compte. Dans ce cadre, on peut examiner un petit ou un grand nombre de variables du système. En général, en raison de la complexité du traitement simultané d’un grand nombre de variables, la plupart des programmes FSR ont eu tendance à limiter le nombre de variables qu’ils étudient et à considérer les autres facteurs qui influencent le système agricole comme des paramètres ou des constantes.

Figure 3 2 : Progression de la réflexion sur les systèmes agricoles

https://www-fao-org.translate.goog/3/v5330e/V5330e02.GIF?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=nui,sc

Trois approches générales de la FSR ou de la FSD axées sur la génération technologique ont été définies en fonction du nombre de variables étudiées. Ces approches peuvent être décrites comme FSD ’ avec une focalisation prédéterminée ’, ’ dans le petit ’, et ’ dans le grand ’ [Norman et Collinson, 1986], dans un sens [Norman et Lightfoot, 1992], ces types représentent une évolution de la FSD au fur et à mesure que des techniques ont été développées pour gérer des situations de plus en plus complexes — définies comme impliquant un rapport plus élevé de variables aux paramètres, La progression, qui est illustrée à la figure 3.2, où elle a été étendue à quatre phases, peut être articulée comme suit :

À ses débuts, les activités de type FSR (c’est-à-dire FSD) se concentraient sur la façon dont les rendements agricoles de cultures particulières pouvaient être augmentés. Cette forme de recherche à la ferme contrastait fortement avec les précédents essais multi-sites à la ferme, dans lesquels seuls les effets de l’environnement physique (c’est-à-dire naturel ou technique) étaient testés, même si cette approche FSD impliquait l’inclusion de éléments socio-économiques et, par conséquent, dans une perspective de systèmes agricoles, cela a été fait avec une « focalisation prédéterminée » sur la productivité d’un produit particulier. Ainsi, cette approche implique d’examiner une facette d’une entreprise (Encadré 3.1) ou d’une entreprise spécifique (Encadré 3.2) et d’identifier les améliorations au sein de cet objectif qui sont compatibles avec l’ensemble du système agricole. Avec la création d’équipes FSD distinctes — contrairement à une composante d’essais à la ferme située au sein de chaque équipe de produits basée en station — les activités FSD ont généralement évolué au-delà de ce niveau. Cependant, il est important de reconnaître que ce type d’activité est toujours un élément légitime de toute FSD dans le sens où il peut apporter une contribution très utile aux activités des équipes de recherche sur les produits de base.

Dans la poursuite d’une plus grande participation des agriculteurs, la recherche s’est tournée vers le traitement direct des problèmes exprimés par les agriculteurs. Pourtant, les problèmes des agriculteurs étaient très limités à la production agricole, bien que les liens avec d’autres composantes de l’ensemble du système agricole aient été étudiés. Un autre nom pour ce « systèmes d’exploitation dans les petits » pourrait être «  systèmes d’exploitation axés sur l’ensemble des problèmes de l’exploitation » (Encadré 3,3). les projets de recherche qui cherchent à améliorer les performances de l’ensemble de l’exploitation en manipulant les liens entre toutes les entreprises sont peu nombreux.

À plus long terme et pour permettre de traiter efficacement les questions d’agriculture durable, les préoccupations relatives à la maximisation des performances économiques et biologiques des entreprises, seront modifiées par les préoccupations relatives à la durabilité, y compris la réhabilitation et la régénération des systèmes de ressources naturelles. Cette dimension du système de ressources naturelles à l’agriculture durable peut être considérée comme un type de « systèmes d’exploitation agricole dans les grands, ou «  systèmes d’exploitation agricole axés sur les systèmes de ressources naturelles » (encadré 3.4),

De même, l’attention portée à la durabilité écologique devra être élargie pour inclure les nombreuses activités non agricoles et non agricoles qui constituent des moyens de subsistance durables. Cela peut également être considéré comme un type de « systèmes d’exploitation agricole à grande échelle » ou de «  systèmes d’exploitation agricole axés sur les systèmes de subsistance » (Encadré 3,5).

Ces notions, en particulier les deux dernières, ont été largement inexplorées jusqu’à récemment, lorsque les techniques ont évolué pour traiter des situations complexes dans lesquelles le rapport variables/paramètres est élevé. Les techniques de modélisation formelle en elles-mêmes ont généralement une valeur limitée pour traiter de telles situations en raison de la complexité des relations et du degré de compréhension requis initialement pour développer un modèle réaliste. Cependant, la percée majeure qui s’est produite est la capacité de poursuivre une approche de modélisation moins formelle ou plus informelle grâce à l’application de techniques de type participatif des agriculteurs qui, essentiellement, impliquent l’utilisation de l’esprit des agriculteurs comme des ordinateurs !

Encadré 3.1 : FSD avec un ’centre prédéterminé’ sur une technologie spécifique

Les chercheurs des programmes basés sur les stations souhaitent souvent que les travailleurs du FSD évaluent les technologies spécifiques qu’ils ont développées pour voir comment elles s’intègrent aux contraintes du système agricole actuellement utilisé par les agriculteurs. Ce type de travail est appelé FSD avec une « orientation prédéterminée » ou une « orientation technologique prédéterminée ». la houe hollandaise peut aider au désherbage, etc.

Ce type de test dans FSD n’est pas analogue au transfert technique typique. Plutôt que de tester des produits entièrement finis, la FSD assiste des programmes de génération de technologie, généralement basés sur des stations de recherche. Souvent, les types de technologie testés de cette manière n’ont pas été identifiés comme ayant un pouvoir de levier élevé dans le système (voir la section 6.4.1). Le pouvoir de levier fait référence à la capacité d’un changement technologique à avoir un impact majeur sur les performances du système agricole. Cependant, ces technologies correspondent à d’éventuels besoins et demander aux agriculteurs de participer à leur développement vaut la peine. Il est souhaitable de tester les technologies le plus tôt possible dans leur développement, ceci afin de faciliter les modifications et de minimiser le gaspillage des ressources de recherche. Il peut également accélérer la diffusion d’une technologie appropriée, une telle technologie, même si elle n’est pas tout à fait appropriée, peut parfois stimuler la réflexion chez les agriculteurs s’ils ne sont pas habitués à ce type d’interventions. La rétroaction dans ces cas peut contribuer à de nouvelles innovations dans la génération de technologies.

Encadré 3.2 : FSD avec un « accord prédéterminé » sur un sujet

Une grande partie du travail de la FSD, en particulier au cours de ses premières années, n’était pas axée sur la mise à l’essai d’une technologie spécifique, mais plutôt sur une focalisation prédéterminée sur un domaine. La FSD au sein des institutions du GCRAI telles que l’IRRI, le CIMMYT et l’ICRISAT se sont concentrées sur les questions liées à la production de leurs cultures de base respectives. L’ILCA s’est concentré sur les questions liées à la production animale, l’ICRAF à l’agroforesterie, etc. Certaines équipes du FSD au sein des systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) ont également travaillé dans le cadre de mandats limités pour traiter avec des entreprises particulières ; produits de base ; ou d’autres domaines (par exemple, la gestion de l’eau du sol). Les jugements des agriculteurs, les utilisateurs finaux des produits développés par ces organisations, étaient au premier plan dans ces activités de la FSD. Cependant, l’institution mère avec ses activités de génération de technologie serait un client principal dans ces cas.

Encadré 3.3 : FSD avec une « perspective de problème pour l’ensemble de l’exploitation de l’exploitation », ou « FSD dans la petite »

Une équipe interdisciplinaire de la FSD a mené une enquête de diagnostic (voir Section 8.4.3) et a déterminé que la main-d’œuvre pour un contrôle satisfaisant des mauvaises herbes dans les grandes cultures est une contrainte majeure à la production agricole et au bien-être des familles agricoles. L’enquête a également montré qu’en raison des pressions démographiques, les agriculteurs n’étaient plus en mesure de déplacer les sites des champs comme par le passé et que la détérioration de la fertilité des sols devenait également un problème majeur. Cependant, au cours de la participation des agriculteurs aux tests de solutions possibles à ces problèmes, les discussions entre l’équipe FSD et les agriculteurs ont identifié le potentiel d’une intensification de la production avicole comme moyen supplémentaire d’améliorer les revenus agricoles. Cela a en outre abouti à des tests collaboratifs dans le domaine de la production avicole intensive et, par conséquent, illustre la FSD avec une « perspective de problème à l’échelle de l’ensemble de la ferme ».

La percée majeure qui s’est produite est de compléter les techniques d’évaluation rurale rapide (ERR), qui sont disponibles depuis un certain temps. avec les techniques d’évaluation rurale participative (ERP) (cf. chapitre X), qui se sont développées rapidement ces dernières années.

À ce jour, les deux premières approches énumérées ci-dessus ont été utilisées. Bien que FSD « dans le petit » arrive à se concentrer au sein du système au cours du diagnostic, FSD « avec ». L’orientation prédéterminée’ entre dans le système pour rechercher une entreprise ou une facette d’une entreprise à la recherche d’améliorations dans cette orientation qui sont compatibles avec l’ensemble du système agricole.

Encadré 3.4 : FSD avec un axe sur la gestion des ressources naturelles.

Une organisation non gouvernementale (ONG) a adopté, comme l’un de ses objectifs, la conservation de la base de ressources naturelles dans les zones de production agricole. Cette ONG parraine des activités FSD dans un village où les agriculteurs participants examinent les problèmes actuels et futurs de la conservation et de la gestion des ressources naturelles. Ils évaluent les solutions potentielles à ces problèmes tout en prenant en compte les problèmes de production agricole et de revenu familial.

L’équipe FSD de l’ONG et les agriculteurs participants ont découvert un certain nombre d’incohérences entre les problèmes de conservation et la production agricole actuelle. Ils comprenaient les éléments suivants :

  • Les analyses de conservation des ressources naturelles se concentrent sur le paysage (par exemple, éventuellement un bassin versant), qui dans certains cas ne correspond même pas à un village ou à une autre entité politique. D’un autre côté, les analyses de la production agricole ont tendance à se concentrer sur des exploitations individuelles, des unités au sein d’exploitations ou des réseaux d’exploitations interactifs plus petits.
  • La conservation adopte invariablement une perspective à long terme des problèmes et des solutions, tandis que les analyses de production prennent en compte les rendements à court terme et les problèmes de survie immédiats.
  • La conservation des ressources naturelles implique souvent des efforts et des objectifs communautaires ou ultra-communautaires, qui peuvent entrer en conflit en termes de main-d’œuvre ou d’autres exigences, avec les activités de production agricole individuelles.
    L’intégration de ces ensembles d’objectifs apparemment opposés pour la conservation et la production des ressources naturelles constitue un défi majeur pour la FSD. Les agriculteurs participants reconnaissent de nombreux problèmes et tendances en matière de conservation et certains expriment leur inquiétude pour l’avenir. Dans certains cas, des techniques traditionnelles de conservation telles que l’amélioration des ravines ont été identifiées et sont promues, mais d’autres problèmes restent en suspens. Certaines des contraintes rencontrées aujourd’hui ou anticipées dans le futur étaient inconnues des agriculteurs dans le passé. Par conséquent, les solutions ne sont pas connues et une réflexion innovante et axée sur la résolution de problèmes est nécessaire. Cependant, étant donné la connaissance intime des agriculteurs de leur environnement de production actuel et passé, leur contribution à la conception de stratégies appropriées pour l’avenir basées sur une analyse de ce qui s’est passé dans le passé est indispensable.Il s’agit clairement d’un domaine fertile pour une collaboration active entre le travail à la ferme et en station : un échange entre agriculteurs, scientifiques et décideurs politiques.


Quelques caractéristiques du FSD

Certaines des principales caractéristiques de la FSD sont les suivantes :

  • Scène centrale de l’agriculteur. L’agriculteur, en tant que consommateur des technologies améliorées, est au centre de la scène. Cela donne aux chercheurs l’occasion d’apprendre de l’agriculteur, lui permet de participer au processus de recherche et garantit que les critères qui lui sont pertinents sont utilisés dans l’évaluation des technologies proposées. Pour la famille d’agriculteurs, les critères d’évaluation (c’est-à-dire pour l’adoption des technologies améliorées) peuvent être répartis dans les groupes suivants :
  • Les conditions nécessaires déterminent si la famille paysanne sera en mesure d’adopter les pratiques améliorées. Ces conditions incluent la faisabilité technique, l’acceptabilité sociale et la compatibilité avec les institutions externes, c’est-à-dire les systèmes de soutien.
  • Des conditions suffisantes déterminent si l’agriculteur serait disposé à adopter les pratiques améliorées. De toute évidence, les conditions nécessaires seront déterminantes pour déterminer cette volonté. Les conditions suffisantes incluent la compatibilité des pratiques améliorées avec le(s) objectif(s) (par exemple, l’autosuffisance alimentaire, la maximisation des profits, la minimisation des risques, etc.) de la famille d’agriculteurs ; les ressources auxquelles ils ont accès ; et le système agricole qu’ils pratiquent maintenant.
  • Travailler avec des agriculteurs représentatifs. Bien que la contribution des agriculteurs soit d’une importance critique dans le FSD, il est impossible pour les équipes du FSD de travailler avec tous les agriculteurs. Par conséquent, quelques-uns sont sélectionnés qui sont considérés comme représentatifs de tous les agriculteurs. Parce qu’il existe de nombreux types d’agriculteurs - avec des différences dans les produits qu’ils produisent, les ressources qu’ils possèdent et les problèmes auxquels ils sont confrontés. Il est nécessaire de mettre les agriculteurs ayant des caractéristiques similaires dans le même groupe (c’est-à-dire, strate ou domaine de recommandation) (voir la section 4.5). Un petit échantillon d’agriculteurs dans chacun de ces groupes est ensuite sélectionné pour travailler avec l’équipe FSD. Si le regroupement et la sélection des agriculteurs sont effectués correctement, alors les résultats obtenus par ces agriculteurs représentatifs devraient être réalisables par d’autres agriculteurs ayant des caractéristiques similaires, lorsque les technologies sont étendues à d’autres agriculteurs par le personnel de vulgarisation.
  • Implique une approche interdisciplinaire. Comme indiqué précédemment (section 2.2), les agriculteurs ont des systèmes agricoles complexes. En conséquence, des changements dans une partie du système agricole peuvent avoir un impact positif ou négatif sur une autre partie du système agricole. Par exemple, dans certaines régions, il n’est pas réaliste, ni même souhaitable, d’essayer d’augmenter la productivité des cultures sans tenir compte du tout de l’élevage. a le travail et l’argent pour adopter (c’est-à-dire un problème économique) et toutes les raisons sociologiques les empêchant d’adopter. Par conséquent, pour traiter le large éventail de problèmes liés aux systèmes agricoles, les équipes FSD se composent généralement de représentants d’un certain nombre de disciplines - généralement des agronomes, des zootechniciens et des économistes agricoles et parfois des sociologues. Par conséquent, une approche interdisciplinaire, c’est-à-dire plusieurs disciplines travaillant ensemble sur un même problème, doit être utilisée pour résoudre les problèmes des agriculteurs (voir section 6.2).
  • Approche dynamique et itérative. En raison de la nature dynamique de l’agriculture, la recherche est un processus sans fin. Les agriculteurs sont toujours confrontés à des problèmes à des degrés divers dans leur exploitation agricole, et bon nombre de ces problèmes peuvent être résolus grâce à la recherche. Parfois, les solutions suggérées à la suite de la recherche ne fonctionnent pas et doivent être modifiées. Ceci est implicite dans la figure 3.1, où les lignes pointillées indiquent que de telles défaillances nécessitent de revenir à une étape antérieure du processus FSD et de répéter une ou plusieurs des étapes du processus. Cela fait de la FSD une approche itérative ainsi qu’une approche dynamique.
  • Complémentaire à la recherche en station. Dans le contexte du choix et du développement de la technologie, le rôle de la FSD (c’est-à-dire l’utilisation d’une approche systémique) est considéré comme complémentaire à la recherche sur les composants techniques (c’est-à-dire qui utilise principalement une approche réductionniste), dont la plupart est entreprise sur des stations expérimentales et est généralement basée sur les produits de base. En ce qui concerne ces recherches, la FSD a trois rôles :
  • Pour s’intéresser aux systèmes agricoles reconnus et au stock de matériaux et de techniques accumulés à partir de la recherche en station, afin de pouvoir choisir des solutions techniques aux problèmes identifiés, l’expérimentation à la ferme adapte ensuite les solutions choisies à la situation locale. C’est un rôle mobilisateur et adaptatif, façonnant le produit pour un marché identifié.
  • Pour transmettre les problèmes techniques non résolus, importants pour le système, à l’équipe de recherche sur les produits appropriée sur la station d’expérimentation, ce rôle est d’identifier et d’aider à hiérarchiser l’ordre du jour de la recherche technique.
  • Établir des liens avec les clients agriculteurs et le personnel de vulgarisation dans les situations agricoles locales, en attirant à la fois les agriculteurs et les agents de vulgarisation et d’autres « acteurs » pertinents dans le processus de génération de technologies.
    Deux exemples indiquant les dangers de ne pas exploiter la complémentarité entre la recherche à la ferme et la recherche en station sont donnés dans les encadrés 3.6 et 3,7. Des liens similaires pourraient être établis avec les agences de planification et de développement concernant les changements proposés aux politiques/programmes de soutien. Malheureusement, ceux-ci ne sont pas encore fortement développés dans la plupart des pays.

Encadré 3.5 : FSD avec un axe sur les systèmes de moyens d’existence »

Il existe, à ce jour, relativement peu de bons exemples d’application de la DSE axée sur les « systèmes de subsistance ». L’ICLARM, qui s’est concentré sur l’intégration de l’aquaculture aux cultures et à l’élevage, est une organisation qui, ces dernières années, a déployé des efforts considérables pour intégrer les activités « hors ferme » avec « à la ferme » de manière durable [Lightfoot et Noble, 1992].

Il est certain que l’intégration des activités « à la ferme » et « non agricoles » mérite une attention beaucoup plus grande qu’elle ne l’a fait jusqu’à présent, d’autant plus que des pressions croissantes se développent sur la base de ressources naturelles. Les activités « non agricoles » fournissent un débouché pour la main-d’œuvre excédentaire et contribuent à l’obtention de moyens de subsistance durables. Dans de nombreuses régions (par exemple, les régions semi-arides de l’Afrique de l’Ouest), en particulier lorsque les activités agricoles sont de nature saisonnière, les agriculteurs ont toujours reconnu la complémentarité entre les activités agricoles et non agricoles, en mettant l’accent sur ces dernières en particulier pendant les périodes creuses du cycle agricole. [Norman et al, 1981], Beaucoup de ces emplois sont dans le secteur non formel et impliquent des microentreprises [Liedholm et Chuta, 1976 ; Liedholm et Mead, 1993], également un domaine qui nécessite une attention beaucoup plus grande qu’il ne l’a fait jusqu’à présent.

Encadré 3.6 : une technologie qui fonctionne dans des conditions expérimentales ne sera pas toujours pertinente à la ferme

Au Botswana, les précipitations sont faibles et variables, créant des conditions erratiques pour la production agricole. Dans ces conditions, les agriculteurs minimisent les risques en adoptant un système de culture extensif à faibles intrants qui est modérément productif dans des conditions favorables mais minimise les pertes lorsque les précipitations sont insuffisantes. Sous la gestion de la station de recherche, un système intensif pour le maïs a augmenté les rendements moyens et considérablement amélioré la stabilité des rendements. Le système intensif consistait en des voies contrôlées pour la plantation avec un travail minimal du sol et une concentration d’eau sur la zone de plantation. C’est la concentration en eau qui stabilise les rendements du maïs. Le contrôle des mauvaises herbes était utilisé selon les besoins, mais les pressions exercées par les mauvaises herbes étaient minimes lorsque les cultures étaient établies tôt.

Cette technologie a échoué lorsqu’elle a été testée sous la direction des agriculteurs. Il a échoué car les ressources critiques ne sont pas disponibles sur la ferme au bon moment pour répondre aux exigences de calendrier de la nouvelle technologie. Le système intensif exige que la préparation du sol soit terminée avant le début de la saison des pluies et que la plantation soit effectuée dès la ou les premières pluies de l’année. Pendant ce temps, les animaux de trait pour faire ce travail sont gardés près des points d’abreuvement à des postes d’élevage éloignés jusqu’à ce que les pluies aient rempli les puits peu profonds et les étangs près des troupeaux. Les agriculteurs et leurs animaux de trait ne peuvent pas planter tôt dans la saison, et quand ils ne le font pas, la croissance des mauvaises herbes déborde les voies contrôlées. Le ministère de l’Agriculture a pris la bonne décision d’effectuer des tests gérés par les agriculteurs avant de recommander ce système aux agriculteurs sur la seule base des résultats de la station.


Une approche systémique ou réductionniste ?

Est-ce le seul choix ? Il pourrait être populaire de penser en termes de l’un ou de l’autre ; systèmes, approches ou réductionnisme, chacun avec ses caractéristiques et sa méthodologie. Doit-on « diviser pour régner » ou accepter que « le tout est plus grand que la somme de ses parties » ? Une distinction est faite entre la science et l’art, mais elle se reflète aussi dans des écoles de pensée divergentes au sein de certaines disciplines. Cependant, en FSD, cette dichotomie rigide de perspective n’est ni nécessaire ni réalisable.

La FSD reconnaît que les systèmes agricoles sont très complexes et ne sont pas entièrement réductibles. Ils sont trop complexes pour que l’intuition humaine puisse traiter tous les facteurs impliqués mais, en même temps, consistent en un réseau d’interactions si flou que les outils analytiques actuellement disponibles ne sont pas assez puissants pour les décrire.

Au fil des années, la science en agriculture a tenté de modéliser les facteurs et les relations au sein d’une exploitation agricole opérant dans une situation agroécologique. Le but de cette modélisation a toujours été de concevoir des solutions ou des stratégies optimales. Une limitation importante à cette approche est que l’optimisation a été pour le modèle de recherche et non pour la ferme et la famille d’agriculteurs elle-même. Un cadre plus large comprenant un système de valeur agricole et des modèles de prise de décision connexes ne peut pas être intégré aussi facilement dans ce modèle de recherche.

La FSD cherche à synthétiser l’intuition et le jugement humains avec la science analytique. Pour ce faire, FSD utilise les points de vue des agriculteurs sur les problèmes, les problèmes, etc. Même lorsque ceux-ci ne sont pas complètement exacts, ils aident à créer des cadres holistiques ou logiques dans lesquels des alternatives techniques peuvent être examinées ou conçues. La FSD cherche également à rendre le cadre holistique aussi explicite que possible. Les agriculteurs et le personnel de la FSD cherchent à différencier l’incertitude du système due au caractère aléatoire (c’est-à-dire les probabilités de précipitations) de celle due au manque d’expérience (c’est-à-dire l’ignorance des nouvelles technologies) de celle due à l’imprécision (c’est-à-dire, généralement, les modèles de prise de décision). En intégrant des informations scientifiques pertinentes, des expériences pratiques et des compétences managériales intuitives, FSD peut être efficace pour évaluer des scénarios, même ceux impliquant des changements futurs dans l’environnement agricole.

Dans ce cadre, de nombreux besoins en information scientifique seront reconnus. Dans ce cadre, il s’agit d’obtenir des réponses assez univoques à des questions précises et bien définies. Les techniques réductionnistes sont mieux adaptées à cette fin, surtout si la question concerne les objets du système plutôt que le comportement humain, qui implique des compétences d’intuition humaine. La clé de la réussite de la conception de ce type de recherche ciblée est l’incorporation de différentes perspectives par le biais d’un travail d’équipe interdisciplinaire et de la participation des exploitants agricoles.

Ainsi, « rigueur contre pertinence » ne doit pas être un dilemme dans la FSD. Au contraire, la rigueur et la pertinence sont à la fois possibles et essentielles, si des solutions doivent être trouvées à temps pour les nombreux problèmes urgents auxquels sont confrontés les systèmes agricoles dans un monde en évolution rapide.

L’analyse des systèmes utilisée dans FSD doit effectuer les opérations suivantes :

  • Portez une attention particulière à la formulation des problèmes dans le cadre holistique.
  • Examinez chaque résultat dans le cadre général des systèmes et n’excluez jamais une alternative sans l’avoir fait. Parfois, la meilleure alternative dans un cadre de systèmes est tar d’optimal lorsqu’il est évalué séparément.
  • Formuler des hypothèses en amont, afin que tous les « acteurs » avec leurs perspectives puissent participer à la reformulation de ces questions. Après tout, ce sont ces questions plus que les « réponses qui distinguent les approches systémiques.
  • Évitez de trop insister sur la représentation mathématique dès les premiers stades.
  • Traitez même l’incertitude aussi explicitement que possible.
  • Sous-optimiser avec précaution. À ce sujet, voir le deuxième point de cette liste.
    Ainsi, il existe une complémentarité entre les approches réductionniste et systémique. C’est pourquoi il a été soutenu plus tôt que l’approche FSD est complémentaire à la recherche basée sur les stations, qui utilise généralement une approche réductionniste. L’approche holistique de la FSD est nécessaire pour garantir que les stations d’expérimentation développent des technologies pertinentes et doivent exploiter la puissance de l’approche réductionniste, qui peut être un moyen très efficace de développer de nouvelles technologies, une fois que les priorités ont été correctement déterminées. Les résultats de ce travail technologique potentiellement pertinent peuvent ensuite être communiqués à l’équipe FSD pour une évaluation à la ferme.

Encadré 3.7 : une « technologie appropriée » ne sera pas toujours pertinente à la ferme

Une technologie appropriée est caractérisée comme étant peu coûteuse, technologiquement simple, à forte intensité de main-d’œuvre, utilisant des matériaux locaux et des méthodes de production existantes, et répondant aux contraintes identifiées dans le système agricole. La FSD recherche généralement des solutions technologiquement appropriées aux problèmes, mais celles-ci ne devraient pas être promues automatiquement sans évaluations à la ferme.

L’altiplano bolivien est un milieu hostile à la production agricole. La zone est sèche et froide avec des gelées nocturnes survenant à tout moment de l’année. Dans les périodes antérieures, les agriculteurs de cette région échangeaient les produits de leur système contre divers produits alimentaires des basses terres. Ces derniers temps, leur accès à d’autres marchés a été partiellement interrompu. La dégradation des terres et les pressions sur l’utilisation des terres ont encore réduit la capacité des agriculteurs à maintenir leurs stratégies traditionnelles de production agricole et animale.

Les systèmes horticoles protégés ont été identifiés par plusieurs ONG comme des moyens appropriés pour résoudre les problèmes de ce système [Kohl, 1991]. Pour la plupart, ces systèmes ont été promus directement sans évaluation objective comprenant des tests dans les conditions des agriculteurs. Les serres initiales se sont rapidement avérées avoir des difficultés avec des coûts d’insolation élevés et ont été remplacées par des structures en adobe recouvertes de plastique. Mais de nombreux autres problèmes n’ont pas été résolus ou se sont avérés insolubles : approvisionnements en eau garantis, marchés locaux et éloignés pour la production excédentaire, avantages nutritionnels des produits, etc.

Une conclusion importante d’une étude de cet effort important et coûteux est que les promoteurs du développement n’ont pas pris l’expérimentation assez au sérieux. La valeur de l’implication des agriculteurs et des experts dans la conception, les tests et la diffusion est que les conceptions et les systèmes de gestion non pertinents ou incorrects peuvent être éliminés ou corrigés.


FSD dans le contexte d’autres institutions agricoles

Les travaux relatifs à la DSE pourraient être intégrés comme outil de travail pour plusieurs types d’institutions. Ceux-ci pourraient inclure des institutions aussi diverses que la recherche agricole, la vulgarisation, le développement communautaire (en particulier en ce qui concerne les ONG), ou même des unités ministérielles ou nationales intéressées par la conception et l’évaluation des politiques.

Le FSD peut donc être utilisé pour se concentrer sur le revenu familial, la conception, la diffusion et l’adoption de technologies : ou concevoir des solutions aux problèmes associés à la détérioration de la base de ressources naturelles dans les zones agricoles. À un autre niveau de vision du cadre institutionnel de la FSD, il est évident que non seulement certaines disciplines, mais aussi diverses approches et méthodes techniques et sociologiques, évoluent pour mieux traiter l’analyse des systèmes.

Prenons, par exemple, l’utilisation des systèmes d’information géographique (SIG) comme un outil intégrant de grandes quantités de données dans un cadre unique utile pour les analyses techniques ainsi que sociologiques et économiques. D’un autre côté, les programmes de développement communautaire et de réforme des politiques utilisent des techniques de plus en plus sophistiquées (c’est-à-dire des outils ou des méthodes) qui contribuent à la planification décentralisée, à la participation de la base, et l’autonomisation dans l’évaluation des problèmes et la conception de solutions.

Dans de nombreux domaines, l’accent est mis sur le développement d’approches intégrées et de méthodes analytiques de type système. Avec la possibilité d’accroître la convergence se produisant dans certaines des méthodes et, dans certains cas, des objectifs, les contributions uniques de la FSD seront remises en question par certains. Et, en fait, le rôle institutionnel ou le mandat de la FSD variera. Le FSD dans un contexte peut se concentrer principalement sur les essais et les tests des agriculteurs de la nouvelle technologie. Dans un autre cadre, on peut mettre davantage l’accent sur les enquêtes, les informations sociologiques ou liées à la situation financière de l’ensemble de l’exploitation, etc. Dans l’ensemble, rien de tout cela n’a trop d’importance. Mais il ne faut pas oublier que la FSD possède certaines caractéristiques fondamentales (voir les sections 3.2 et 3,4). Ceux-ci inclus :

  • Itération, de sorte qu’aucune proposition ne soit considérée comme définitive.
  • Intégration, impliquant généralement plusieurs disciplines et s’appuyant explicitement sur des perspectives et des valeurs managériales.
  • Une orientation cohérente vers la résolution de problèmes et une attitude selon laquelle aucune perspective sur ce problème ne doit être écartée.
    Le FSD doit également se concentrer sur des liens appropriés avec d’autres programmes et institutions de soutien au développement (par exemple, voir la section 2.4). À cet égard, la FSD met l’accent sur une philosophie fortement intégratrice et intégratrice, pas seulement pour les perspectives disciplinaires et agricoles au sein de la FSD elle-même ; mais intégrer les forces du personnel, les ressources, les informations et l’emplacement du programme FSD avec d’autres programmes de recherche et développement travaillant dans le même domaine ou domaine. Un élément essentiel de cette intégration interinstitutionnelle est une division logique du travail pour la tâche de résolution de problèmes. Cela encouragera invariablement la collaboration dans l’élaboration de plans de travail pour les objectifs à court terme ainsi qu’à moyen et long terme.

Source : https://www-fao-org.translate.goog/3/v5330e/V5330e02.HTM?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=nui,op,sc

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Traduction, [compléments] et intégration de liens hypertextes par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 30/10/2021

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

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