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"OGM - Nul besoin des modifications génétiques : des solutions non-OGM existent !" par GM Watch

Traduction et compléments de Jacques Hallard

jeudi 28 février 2008, par GMWatch

OGM ­ Nul besoin des modifications génétiques : des
solutions non­OGM existent !

Des percées technologiques qui ne font pas appel aux
modifications génétiques (non­OGM) laissent loin derrière
elles les plantes OGM

Des avancées technologiques non­OGM, qui ne font pas appel aux méthodes et techniques
des modifications génétiques, solutionnent déjà des problèmes qui devraient faire appel aux
OGM, selon les adepte et promoteurs de ces derniers ; mais les solutions par les OGM, si elles
se réalisent un jour, le cas échéant, demanderont encore quelques années.
De GM Watch : www.gmwatch.org

Communiqué de presse de l’Institut ISIS en date du 27/02/08

Une version entièrement référencée de cet article est mentionnée sur le site accessible par les membres
d’ISIS. L’article original intitulé Non­GM Breakthroughs Leave GM Behind est accessible sur le site suivant :
www.i­sis.org.uk/NonGMLeaveGMBehind.php

Une version électronique de ce rapport, ou tout autre rapport d’ISIS, avec les références complètes, peut vous
être envoyé par e­mail moyennant un don de £ 3,50. S’il vous plaît, demandez par e­mail avec le titre du
rapport au site : report@i­sis.org.uk

Est-­ce que des formules comme une arachide non allergénique, un blé résistant à la salinité, une patate douce à haute teneur en bêta­carotène ou encore un manioc résistant à un virus, vous font penser à des OGM ?

Vous avez peut­être raté le grand récit inédit de l’année 2007 : plus précisément tout ce qui concerne
des réponses non­OGM, qui ne font pas du tout appel aux modifications génétiques mais qui peuvent
résoudre des problèmes comme la résistance à la sécheresse, la résistance à la salinité ou la
"biofortification", etc..., des réponses que seuls les OGM seraient à même de pouvoir apporter pour
résoudre les problèmes cités, selon les adeptes et les promoteurs des OGM. 

Bien que les histoires d’OGM « miraculeux » occupent une large place dans les colonnes des médias
populaires, les faits qui se rapportent aux résultats obtenus avec des plantes non­GM, sont rarement signalés.

A part les récits relatant des solutions miracle qui émanent du lobby défenseur des OGM, il
semble qu’il n’y ait pas d’autres histoires à rapporter.
L’industrie concernée par les biotechnologies et leurs personnels qui sont chargés des relations
publiques, sont, bien entendu, désireux qu’il en soit toujours ainsi, d’autant plus que les solutions
non­OGM sont souvent bien plus en avance que les travaux sur les OGM proprement dits.

A travers
ces relations publiques des partisans des OGM, aucune des incertitudes n’est mentionnée sur les
risques sanitaires et environnementaux que présentent les OGM. 
Du fait de l’absence de succès des "solutions" apportées par les modifications génétiques, les
résultats obtenus avec des méthodes et techniques qui ne font pas appel aux modifications
génétiques (non­GM), peuvent contribuer à mettre fin aux soit disant percées technologiques des
OGM. 

Cela s’est produit tout récemment lorsque David King, qui a pris sa retraite comme directeur
scientifique auprès du gouvernement du Royaume-­Uni, a annoncé l’importante percée non­OGM en
Afrique, comme une preuve du fait que nous n’avons nul besoin de faire appel aux OGM [1].

Cela
nous montre pourquoi nous devons cesser de nous laisser distraire par les OGM en tant que tels et
que nous ferions mieux de soutenir les solutions non­OGM qui peuvent apporter de véritables
solutions aux problèmes rencontrés avec certaiones productions végétales vivrières.

Nombre de succès rencontrés en agriculture biologique notamment, ont été traités en détail dans
divers numéros de la revue Science in Society (voir par exemple : Message from Andra
Predesh:Return to organic cotton & avoid the Bt cotton trap, SiS 29 ; Scientists Find Organic
Agriculture Can Feed the World and More, and FAO Promotes Organic Agriculture, SiS 36 ; Organic &
Sustainable series, SiS 37) [2­5].

Voici, à la suite, d’autres exemples qui ont été rapportés au cours de l’année 2007.

En Zambie, on obtient de meilleurs rendements avec du maïs non OGM

Bien que la Zambie, fragilisée par la sécheresse, soit encore confrontée à des problèmes, d’énormes
progrès ont été signalés dans les récoltes de maïs, la principale culture dans ce pays. La production
aurait changé de manière spectaculaire après que le président Levy Mwanawasa a pris la relève de
Frederick Chiluba en 2001.

Le président Mwanawasa a promu des innovations telles que la polyculture et l’élevage pratiqués de
façon durable. Il a rejeté le maïs génétiquement modifié et il a encouragé la culture du maïs non
OGM : des récoltes exceptionnelles ont été rencontrées au cours des trois dernières années [6].

Ironiquement, lorsque le gouvernement zambien avait rejeté le maïs génétiquement modifié en 2002
[7] ] (Africa Unites Against GM to Opt for Self­sufficiency, SiS 16), il y avait eu des appels de
2
l’ambassadeur américain auprès de l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et
l’Alimentation, afin que les dirigeants de ce pays soient accusés et jugés "pour le plus grand des
crimes contre l’humanité, au niveau des plus hautes juridictions mondiales » [8].

Les recherches scientifiques se rapportant à des plantes non génétiquement modifiées, obtiennent une contribution encourageante de 13 millions de livres sterling au Royaume-­Uni

Les chercheurs scientifiques du Royaume­Uni ont obtenu une augmentation de 13,3 millions de £ de
financement pour mener des recherches visant à générer des avantages pour les agriculteurs et pour
les consommateurs. Les chercheurs ont annoncé qu’ils ne produiront pas de plantes OGM. 

Le Professeur David Rose et son équipe de l’Université de Warwick, à Coventry, ont reçu 500.000 £
pour identifier des gènes dans le chou brocoli, lesquels gènes pourraient prolonger sa durée de vie
après récolte et contribueraient à maintenir plus longtemps les qualités nutritives du légume frais ; il a
déclaré : [9] : « Nous n’allons pas choisir la voie qui fait appel aux OGM, parce que ces derniers ne
sont pas acceptables pour le moment, et qu’il ne conviennent pas à notre partenaire engagé dans la
sélection végétale ».

En Afrique du Sud, la voie des maïs OGM résistants à la sécheresse se place loin derrière les méthodes utilisées pour faire des maïs non génétiquement modifiés (non­GM)

En mars 2007, les autorités sud­africaines ont donné l’autorisation à Monsanto pour mettre en place
des cultures expérimentales de maïs OGM au champ. Le Centre Africain de Biosécurité a rendu public
un rapport sur la question, soulignant que la tolérance à la sécheresse du maïs OGM demandera au
moins 8 à 10 ans avant sa distribution commerciale ; il a par ailleurs fait remarquer que la culture avec
une amélioration génétique traditionnelle, avec l’aide de la sélection assistée par marqueurs, ainsi
que l’augmentation des teneurs en matières organiques du sol, sont des méthodes et pratiques
éprouvées et qui sont immédiatement disponibles pour faire face à la sécheresse [10].

Néanmoins, les plantes OGM résistantes à la sécheresse sont utilisées comme des outils de
relations publiques par les lobbyistes des biotechnologies pour promouvoir et faire accepter les
cultures de plantes génétiquement modifiées, afin d’élargir les marchés existants et de développer de
nouveaux marchés.

Aux Philippines, un nouveau maïs non­GM (non modifié génétiquement) se montre résistant à la sécheresse

3
Le Dr. Antonio Mercado chercheur à l’Université de Los Banos aux Philippines, a développé une
nouvelle variété de maïs non­OGM qui s’est montrée capable de survivre à une sécheresse pendant
29 jours [11].

En Inde, face à différents stress, les riz indigènes se comportent mieux que des riz OGM

Navdanaya, une ONG basée à New Delhi et dirigée par Vandana Shiva, a décrit et développé, en
collaboration avec des agriculteurs provenant de neuf États de l’Inde, une liste de plus de 2.000
variétés de riz indigènes.

Ces agriculteurs estiment que les variétés de riz génétiquement modifiées sont non seulement
coûteuses à l’achat et à l’emploi, mais qu’elles présentent en outre des performances médiocres par
rapport aux variétés locales, en ce qui concerne la lutte contre les ravageurs et les maladies, ainsi que
pour faire face aux fluctuations environnementales qui sont rencontrées localement.

Plusieurs variétés indigènes de riz ont été adoptées par les agriculteurs indiens : elles peuvent résister
à des conditions climatiques extrêmes, survivre à la submersion d’une quinzaine de jours et résister à
la salinité, avec beaucoup de succès [12].

Au Kenya, un nouveau maïs non­OGM (non génétiquement modifié), issu d’une ressource génétique, fait face à la pyrale, un insecte foreur du maïs

La grande pyrale du maïs est en train de prendre un mauvais coup avec les sélectionneurs kenyans
du CIMMYT (International Maize and Wheat Improvement Center, le Centre International pour
l’amélioration génétique du blé et du maïs) : un maïs africain non­OGM résiste à l’assaut de l’un des
ravageurs les plus dommageables chez cette espèce.

Les chercheurs du CIMMYT ont trouvé une résistance à la pyrale dans la banque de gènes de ce
Centre, à partir de semences de maïs originaires des Caraïbes [13]. La banque du CIMMYT détient
25.000 écotypes ou cultivars de différents maïs locaux.

Aux Etats­Unis, un procédé, qui n’a rien à voir avec un OGM, évite les problèmes d’allergie chez l’arachide

Un chercheur qui travaille à l’Université technique et agricole de l’Etat de Caroline du Nord aux Etats­
Unis, a mis au point un procédé simple et ’non­GM’ qui vise à rendre les arachides non allergènes.
On estime à un pour cent le nombre des enfants qui souffrent d’allergies aux Etats­Unis.

L’inventeur 4
de ce procédé, le Dr Mohamed Ahmedna, est en train d’optimiser le procédé pour éliminer les
allergènes qui proviennent d’autres aliments [14].
Même si nous n’avons pas assez d’informations sur ce procédé, pour juger d‘éventuels
inconvénients, il faut noter qu’une solution simple en apparence a été trouvée à un problème que les
adeptes des OGM prétendent justement régler par l’utilisation des OGM. 

En Australie, des variétés de blé non­OGM (non génétiquement modifiées), naturellement tolérantes au sel, permettent des semis sur des terres affectées par la sécheresse et la salinité

Des chercheurs scientifiques australiens du Molecular Plant Breeding CRC , un centre de recherche
basé en Australie, utilisent la sélection assistée par marqueurs pour identifier les variétés de blé les
plus tolérantes à la salinité qui pourraient permettre aux agriculteurs de récupérer des terres agricoles
perdues pour les cultures à cause de la salinité et qui s’étendent à travers la zone du grenier à blé de
l’Australie.

Quelques 67 pour cent de la superficie des cultures sur des terres arides, en Australie, sont affectés
par la salinité, ce qui entraîne une réduction des rendements [15].

D’autres chercheurs scientifiques ont sélectionné et développé des types de colza "canola" non­OGM, mais qui résistent néanmoins à la sécheresse

Des chercheurs scientifiques basés à Victoria, en Australie, ont mis au point un nouveau type de
colza "canola" qui est tolérant à la sécheresse et qui pourrait couvrir jusqu’à 1,5 millions d’hectares
de terres sujettes à la sécheresse en Australie ; il est plus productif et plus rentable.

Les méthodes
traditionnelles d’amélioration des plantes et la sélection assistée par marqueurs moléculaires ont
été utilisées [16].

Cette percée technologique est survenue après que les lobbyistes pro­OGM aient persuadé les Etats
australiens de Victoria et de Nouvelle­Galles du Sud, en vue de faire lever leur moratoire sur les
cultures d’OGM, en partie avec un argument fondé sur le fait que les OGM fourniraient des plantes
tolérantes à la sécheresse.

Toutefois, Robert Horsch, vice­président de Monsanto, a admis que ces plantes ne sont en fait pas si
faciles que ça à développer, tandis que Christopher Horner, un autre porte­parole de Monsanto, a
admis que de telles plantes génétiquement modifiées allaient demander encore des années avant
qu’elles ne soient produites commercialement [17].
5

La Fondation Gates apporte son soutien financier pour développer, en Afrique de l’Est, une patate douce améliorée par "Biofortification" pour ses qualités nutritionnelles

L’organisation HarvestPlus, qui se réfère à une méthodologie désignée du nom de "Biofortification",
a reçu une subvention de 6 millions de dollars de la Fondation Bill & Melinda Gates, afin d’introduire
une patate douce, améliorée sur le plan des qualités nutritionnelles, dans les cultures vivrières et dans
le régime alimentaire des populations sous­alimentées en Afrique de l’Est. La patate douce orange
est plus riche en bêta­carotène, un précurseur biochimique essentiel de la vitamine A, qui aide à
prévenir les problèmes de vision et la cécité [18].

Selon un rapport de la BBC, une quantité du travail "relativement réduite" est réalisée chez
HarvestPlus pour la "biofortification", implique des OGM. Bonnie McClafferty de HarvestPlus a déclaré
[19], « En fait, nous avons été à même de rencontrer un grand succès dans la recherche de variétés
en faisant appel aux méthodes et aux techniques traditionnelles de la sélection végétale ». La
société.HarvestPlus a récemment annoncé la découverte d’une nouvelle méthode non­OGM pour
l’amélioration, chez le maïs, de la teneur du précurseur biochimique de la vitamine A [20].


Voici des liens avec ces thèmes de recherches et d’autres sujets qui mentionnent des réussites

relatives aux voies non-­OGM (sans modifications génétiques), qui sont utilisées en amélioration des
espèces cultivées, aux adresses suivantes :

http://www.gmwatch.org/archive2.asp?arcid=8658

et

http://www.gmwatch.org/archive2.asp?arcid=7105

voir document complet en pdf sur demande à (->yonne.lautre@laposte.net]