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"L’une des 3 cultures de la Chine, le Bouddhisme Han y est favorisé ; né au Népal, différentes formes sont pratiquées, dont au Bhoutan, à l’origine du Bonheur National Brut, et au Népal avec l’altruisme selon Matthieu Ricard" par Jacques Hallard
jeudi 29 décembre 2022, par
ISIAS Série Gouvernance Humanisme Partie 5
L’une des 3 cultures de la Chine, le Bouddhisme Han y est favorisé ; né au Népal, différentes formes sont pratiquées, dont au Bhoutan, à l’origine du Bonheur National Brut, et au Népal avec l’altruisme selon Matthieu Ricard
Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 28/12/2022
Plan du document : Exergue Rappel Préalable Introduction Sommaire Auteur
Les 9 domaines du BNB
Une représentation du Bonheur National Brut (BNB) : un indice servant au gouvernement du Bhoutan à mesurer le bonheur et le bien-être de la population de ce petit pays (779.900 habitants en 2021). Inscrit dans la constitution et promulgué le 18 juillet 2008, le BNB se veut une définition du niveau de vie en des termes plus globaux que le produit national brut. Le bouddhisme tibétain vajrayāna est la religion d’État du Royaume du Bhoutan et il est majoritaire parmi la population… Source - Référence du schéma ci-dessus : https://bonheurnationalbrut.ch/
Rappel / Série : gouvernance et humanisme sur le site ISIAS
1ère partie - ’Confucius prônait l’exemplarité, vertu du politique, incarnait bienveillance, courage et sagesse : reprises de sa pensée dans l’histoire de la culture chinoise, la gouvernance sociale et le droit ; comparaisons avec la culture occidentale’ par Jacques Hallard - 11 novembre 2022 - ISIAS Histoire Philosophie Politique Culture Chine Confucius
2ème partie - ’Confucius et le confucianisme vus par des auteurs et études de l’extérieur de la Chine : rappel chronologique, opposition avec la pensée maoïste, renouveau religieux, vecteur de la marque Chine, citoyenneté culturelle confucéenne ?’ par Jacques Hallard - 24 novembre 2022 - ISIAS Histoire Philosophie Politique Chine Vues d’extérieur
3ème partie - ’La pensée écologiste dans les trois systèmes philosophico-religieux en Chine : Confucianisme ; Bouddhisme ; Taoïsme préconisant 5 siècles avant notre ère des préceptes moraux, sociétaux (gentillesse, frugalité) et écologiques’ par Jacques Hallard - 14 décembre 2022 - ISIAS Série Gouvernance Humanisme
4ème partie - Bienveillance confucéenne, principe taoïste, compassion bouddhiste et fraternité chrétienne sont comparées à partir de traditions intellectuelles chinoises et occidentales et dans la modernité’ par Jacques Hallard - 24 décembre 2022 - ISIAS Série ‘Gouvernance et Humanisme’ Partie 4 Bouddhisme et Bienveillance
5ème partie –
L’une des 3 cultures de la Chine, le Bouddhisme Han y est favorisé ; né au Népal, différentes formes sont pratiquées, dont au Bhoutan, à l’origine du Bonheur National Brut, et au Népal avec l’altruisme selon Matthieu Ricard
Préalable sur Bouddhisme, Bienveillance et Altruisme
On peut soit lire quelques définitions préalables à la suite, soit passer directement à l’introduction et/ou au sommaire
Le bouddhisme est une religion et une philosophie dont les origines se situent en Inde aux VIᵉ – Vᵉ siècles av. J.-C. à la suite de l’éveil de Siddhartha Gautama à Bodhgaya dans le Bihar et de la diffusion de son enseignement. Wikipédia
« Le bouddhisme est une Voie religieuse orientale née en Inde au VIème siècle avant notre ère, et elle est fondée sur un triple socle appelé « les trois joyaux » : les bouddhistes déclarent prendre refuge dans le Bouddha (le fondateur), dans le Dharma (la doctrine du Bouddha) et dans le Sangha (la communauté des croyants) ».
La Bienveillance introduite par Wikipédia
La bienveillance est la disposition affective d’une volonté qui vise le bien et le bonheur d’autrui1. Le terme est calqué sur le latin benevolens qui par la suite, a donné le doublet lexical bénévolence.
Bouddhisme - Article détaillé : Maitrī. Bienveillance est l’une des traductions usuelles du mot sanskrit maitrī (pali, metta), signifiant à l’origine amitié, fraternité2. Elle est un des quatre incommensurables, la pratique des qualités affectives orientées vers l’esprit d’éveil (Bodhicitta) dans le bouddhisme Mahāyāna.
Maitreya, « le Bienveillant », est le nom du prochain Bouddha qui viendra, après Siddhartha Gautama, le bouddha historique.
Confucianisme - Article connexe : Ren (confucianisme). Selon Marcel Granet, la ’bénévolence’ confucéenne signifie la volonté et l’acte de faire du bien et n’a pas la possible connotation condescendante de ’bienveillance’, ou la gratuité de bénévolat.
Au Japon, la bienveillance (仁 - Jin en japonais) est une des notions fondamentales du Bushido. Inazo Nitobe en donne cette description3 : Confucius et Mencius, l’un comme l’autre, l’ont souvent affirmé : la qualité fondamentale d’un chef est la bienveillance. Confucius aurait dit : « Que le prince cultive les vertus et le peuple viendra à lui en masse, avec le peuple viendront les terres, avec les terres la richesse. Cette richesse sera le bénéfice de la rectitude du prince. Vertu est racine, richesse est moisson ». Et encore « Jamais on ne vit de prince bienveillant, monarque d’un peuple qui n’aime pas la vertu ». Quant à Mencius, il mettait ses pas dans les siens en disant : « On peut citer des exemples d’hommes capables d’atteindre un pouvoir suprême dans certaines contrées malgré un total manque de bienveillance mais jamais je n’ai entendu parler d’empires entiers tombant dans les mains de l’un de ceux qui manqueraient de cette vertu. En outre, il est impossible à quiconque de devenir monarque d’un peuple qui ne lui aurait pas fait, au préalable, allégeance de son cœur. » - « La bienveillance, dit-il avec Confucius, fait l’homme ».
Christianisme - La bienveillance est une des caractéristiques principales de Dieu. Comme on peut lire dans l’hymne au début de l’Épître aux Éphésiens4, Dieu a un « dessein bienveillant » (Ep 1,9), un « dessein d’amour » (Ep 1,5) à l’égard de l’homme. Ce dessein a été mis en œuvre avant même « la fondation du monde », quand le Père a choisi tout être humain dans le Christ (Ep 1,4). Avec la venue de Jésus-Christ les hommes peuvent être fils adoptifs de Dieu (Ep 1,5), c’est-à-dire vivre pleinement « dans l’amour », malgré les limites, les difficultés et les péchés (Ep 1,4.7). En effet, le Christ est l’archétype et le rédempteur de l’homme. Donc, par Jésus-Christ se réalise ce « dessein bienveillant » qui a pour fin d’amener les hommes à « leur plénitude [et à] récapituler toutes choses dans le Christ, celles du ciel et celles de la terre. » (Ep 1,10)5.
Rose-Croix - La bienveillance a pour base le pardon et se dépasse rationnellement selon l’éthique rosicrucienne par la sagesse, par la tolérance réciproque, la bienveillance est considéré aussi comme source du bonheur et elle embellit l’âme6.
Hindouisme - Article détaillé : Ahimsa. L’ahimsa est l’une des cinq observances morales (yama) à pratiquer dans le Raja yoga.
Articles connexes : Magnanimité Bonté Compassion Gentillesse Miséricorde Clémence
Article complet avec Références : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bienveillance
Bienveillance : définition, bienfaits, comportement - Sophie Helouard - Mis à jour le 09/04/21 11:05 – Document ‘sante.journaldesfemmes.fr’
Pas toujours facile d’adopter un regard bienveillant et positif sur ceux qui nous entourent. Volontiers galvaudée, la bienveillance a pourtant de nombreux bienfaits. Comment la cultiver ? Entretien avec Dina Scherrer, coach certifiée spécialisée en Pratiques Narratives et auteur de l’ouvrage La magie de la bienveillance.
Définition : qu’est-ce que la bienveillance ?
La bienveillance est une disposition d’esprit inclinant à la compréhension et l’indulgence envers autrui. ’C’est ce que j’appelle le regard pygmalion : une certaine manière de regarder les gens, de porter attention aux autres, confirme Dina Scherrer. S’attacher à voir les bons côtés d’une personne plutôt que les mauvais et ne pas être dans le jugement ni les a priori.’
Quels sont les bienfaits de la bienveillance ?
Les bienfaits de la bienveillance sont multiples à la fois pour soi et pour autrui. ’Lorsqu’on porte attention à l’autre, c’est gratifiant, on se sent utile, explique la coach. Cela donne un sentiment d’exister très fort. La bienveillance se nourrit de petits riens. Parfois, il s’agit juste d’un sourire échangé avec une personne dans la rue.’ Apprenez aussi que la bienveillance est souvent associée à une meilleure santé physique et santé mentale. ’Le comportement prosocial – altruisme, confiance et compassion – sont tous les ingrédients nécessaires à une société harmonieuse et qui fonctionne bien, souligne Bryant PH Hui, professeur assistant de recherche à l’université de Hong Kong et auteur d’une étude publiée par l’American Psychological Association. Cela fait partie de la culture commune de l’humanité et contribue également à la santé mentale et physique.’ Un célèbre proverbe japonais ne dit-il pas qu’un mot gentil peut réchauffer jusqu’à trois mois d’hiver ?
Comment être une personne bienveillante au quotidien ?
’Je pense qu’il est plus facile d’adopter une posture bienveillante avec les autres quand on en a soi-même bénéficié, précise Dina Scherrer. Cela donne envie de reproduire, de rendre ce qu’on a reçu. Après, c’est un cercle vertueux, plus on exerce son regard pygmalion, plus on porte attention aux autres et plus on est enclin à être bienveillant au quotidien.’ Et d’ajouter : ’C’est aussi un peu œuvrer à un monde meilleur à son niveau...’
Bienveillance envers soi : quel comportement adopter ?
C’est important d’apprendre à célébrer le quotidien. Être bienveillant envers soi-même c’est d’abord prendre soin de soi, s’accepter et se respecter. En effet, difficile d’être dans la bienveillance quand on cumule les journées marathon et qu’on termine sur les rotules ! Il est important de s’écouter, de se préserver et savoir dire non si nécessaire. ’J’essaie d’avoir au moins un kif par jour, avoue la coach. Cela peut-être de déguster un gâteau que j’aime, de passer un coup de fil à une copine. C’est important d’apprendre à célébrer le quotidien.’
Bienveillance envers les autres : quel comportement adopter ?
La bienveillance - ce regard pygmalion comme l’appelle Dina Scherrer - permet de restaurer les identités abîmées et l’estime de soi. ’C’est le regard que pose Jean Valjean sur Cosette dans le roman Les Misérables, précise la coach. On est vraiment dans l’idée de redonner une identité à quelqu’un qui mérite d’être mieux traité. C’est presque un geste politique, engagé. Je le vois dans mes interventions auprès des jeunes en échec scolaire. Adopter un regard bienveillant les aide à retrouver confiance en eux et à dépasser leurs croyances limitantes. Cela ouvre des possibilités inouïes !’
Bienveillance au travail : mode d’emploi
Évoluer dans un environnement ’bienveillant’ participe à une meilleure qualité de vie au travail. ’Là encore, c’est accepter de voir les pleins et pas uniquement les vides d’une personne, la considérer dans son entièreté mais aussi écouter ce qui n’est pas forcément dit à travers les mots, poursuit la spécialiste. Poser ce regard pygmalion ou cet oeil d’amour, c’est aider ses collègues à se réaliser et s’épanouir dans leur tâche.’
Empathie : définition, signes, comment en avoir ?
Quelle différence avec l’empathie ? - ’L’empathie est la capacité à se mettre à la place de l’autre alors que la bienveillance est bien plus large. C’est presque une philosophie de vie !’ conclut Dina Scherrer. Merci à Dina Scherrer coach certifiée spécialisée en Pratiques Narratives et auteur de l’ouvrage La magie de la bienveillance.
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Altruisme – « Le mot altruisme et l’adjectif altruiste s’appliquent aujourd’hui à un comportement caractérisé à s’intéresser et à se dévouer à autrui, ne procurant pas d’avantages apparents et immédiats à l’individu qui les exécute mais qui sont bénéfiques à d’autres individus et peuvent favoriser, surtout à long terme, un vivre-ensemble et une reconnaissance mutuelle au sein du groupe où il est présent, bien que l’altruisme brut soit néanmoins un acte ne demandant rien en retour. Le terme « altruisme » est employé pour la première fois par Auguste Comte1… »- Source
Voir plus de détails sur l’altruisme sur ce site : https://www.cnrtl.fr/definition/altruisme
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Introduction en forme de résumé
Ce dossier est la 5ème partie de la Série Gouvernance et Humanisme. Après un exergue et un rappel des articles de cette série, ce dossier s’ouvre avec un Préalable sur Bouddhisme, Bienveillance et Altruisme.
Les 3 premiers articles choisis pour ce dossier se rapportent à la Chine :
* Après avoir rappelé que « le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme sont les trois ressources majeures de la confiance en soi culturelle chinoise », une étude de Lu Jianfu (Professeur d’études religieuses et directeur du centre d’études religieuses de l’université normale du Shaanxi en Chine), indique que le bouddhisme Han, soutenu en Chine par le gouvernement actuel, appartient au système culturel ethnique sino-tibétain ; l’auteur raconte une histoire du Bouddhisme qui tend à démontrer d’une part, que la Chine est « le maître du bouddhisme », et que d’autre part, « Il est également nécessaire d’aller à l’étranger pour résoudre les problèmes du monde et servir toute l’humanité… », et que pour tendre vers une modernisation souhaitable du Bouddhisme en Chine, il est recommandé de s’inspirer « des expériences du bouddhisme à Taïwan, au Japon et en Corée du Sud »…
* En s’appuyant sur un entretien avec Ji Zhe, maître de conférences à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), une étude des ‘Missions étrangères’ de Paris décrit les aspects historiques, religieux et économiques du bouddhisme han qui est actuellement la religion favorisée par le gouvernement chinois…
* Parmi ses articles sur la Chine pour ‘Libération’, Laurence Defranoux titrait en 2020 ‘En Chine, le nouveau chemin de croix des religions’ : « Depuis l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir en 2013, la répression de l’islam, du christianisme et du bouddhisme tibétain a pris un tour de plus en plus brutal. L’objectif du Parti Communiste Chinois est d’avoir un contrôle total sur les cultes, au point de réécrire la Bible et le Coran pour les adapter à l’idéologie communiste… »
Puis, vient une incursion au Népal, avec une description du site de Lumbini, lieu de naissance du Bouddha, une brève notice sur le Népal, l’histoire du Bouddhisme de ce pays…
Ensuite se trouve une autre approche pour découvrir les différentes formes du Bouddhisme et la grande diversité de cette philosophie et religion selon les pays …
Quelques articles sélectionnés se rapportent au petit Royaume du Bhoutan, « un pays d’Asie du Sud, sans accès à la mer, situé dans l’Est de la chaîne de l’Himalaya, enclavé entre l’Inde au sud, à l’est et à l’ouest-sud-ouest, avec laquelle il partage 605 km de frontières terrestres, et la Chine (région autonome du Tibet) au nord et à l’ouest-nord-ouest, avec 470 km de frontières. Plus à l’ouest, le Bhoutan est séparé du Népal par l’État indien du Sikkim, et plus au sud il est séparé du Bangladesh par les États indiens d’Assam et du Bengale-Occidental. Sa capitale et sa plus grande ville est Thimphou… » - Source
https://www.axl.cefan.ulaval.ca/asie/images/bhoutan-map2.gif
Carte régionale – Source : https://www.axl.cefan.ulaval.ca/asie/bhoutan.htm
Quelques articles ont été choisis pour illustrer un mode de Gouvernance tout à fait original au Bhoutan avec l’introduction du ‘Bonheur National Brut’, avec des descriptions et des commentaires sur cette notion originale en matière politique et sociale…
Ce dossier se termine autour des termes suivants : Bouddhisme et Altruisme - Gouvernance et Humanité, avec des informations récentes empruntées aux actions du mouvement Karuna-Shechen inspiré par Matthieu Ricard, moine bouddhiste, humanitaire, essayiste prolifique de grand renom et aussi photographe d’art : « Transformer le présent pour embellir le futur – Développer sa créativité, s’engager pour la planète, etc… »
Karuna-Shechen : « Association à but non lucratif - Traduit de l’anglais - Karuna-Shechen est une organisation internationale à but non lucratif qui fournit des services de soins de santé, d’éducation, de développement communautaire et d’autonomisation des femmes en Inde, au Népal et au Tibet.. ; » Wikipédia (anglais)
Matthieu Ricard, « né le 15 février 1946 à Aix-les-Bains, est un essayiste et photographe français. Après l’obtention d’un doctorat en génétique, il devient moine bouddhiste tibétain. Il réside principalement au monastère de Shéchèn au Népal… » Wikipédia
Les documents auxquels il a été fait appel pour la 5ème partie de la Série Gouvernance Humanisme, mise en ligne sur ISIAS, sont mentionnés avec leurs accès dans le sommaire ci-après.
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- Le bouddhisme est l’une des trois ressources majeures de la confiance en soi et du patrimoine culturel chinois - Traduction du 22 décembre 2022 par Jacques Hallard d’un document officiel intitulé佛教是中国文化自信的三大资源之一#EINS时间:2017年06月15日#EINS来源:#EINS中国民族报#EINS作者:#EINS吕建福. 15 juin 2017 - Source : China National Daily Newspaper -Auteur : Lu Jianfu –
- Pour approfondir – « Le bouddhisme han est la religion favorisée par le gouvernement chinois » - Publié le 18/06/2013 – Document ‘missionsetrangeres.com’
- En Chine, le nouveau chemin de croix des religions - Par Laurence Defranoux, publié le 19 janvier 2020 à 19h26 – Document ‘liberation.fr’
- Au sud du Népal dans la plaine du Teraï : Lumbini, lieu de naissance du Bouddha – Document ‘whc.unesco.org’
- Brève notice le Népal – Document ‘zonehimalaya.net’
- Le Bouddhisme au Népal selon Wikipédia
- Une Histoire du bouddhisme au Népal (source égarée)
- Une première approche pour découvrir les différentes formes du Bouddhisme - Document ‘bouddhismes.net’ [nombreux accès à d’autres contributions]
- Article de Wikipédia sur la diversité du Bouddhisme selon les pays (cliquez sur les images pour les agrandir)
- Le Royaume du Bhoutan d’après Wikipédia
- Informations sur le Bhoutan – Document ‘voyageursdumonde.fr’
- Le Bouddhisme au Bhoutan d’après Wikipédia (cliquez sur les images pour les agrandir)
- Gouvernance - Bhoutan : au pays du bouddhisme national brut - Gary Lawrence à Paro, Bhoutan Collaborateur - 17 juin 2017 – Document ‘ledevoir.com’
- Bhoutan - Au pays du bouddhisme national brut - Gary Lawrence - 20 juin 2020 – Document ‘lactualite.com’ Monde Culture
- Bhoutan : la face cachée du ’pays du bonheur’ - Par Victor Vasseur – Document ‘radiofrance.fr/franceculture’ - Publié le jeudi 18 octobre 2018 à 19h01
- Le concept de Bonheur National Brut au Bhoutan
- Que nous apprend le « bonheur national brut » ? - Celina Whitaker Dans Revue Projet 2018/1 (N° 362), pages 26 à 30
- Bonheur national brut : la France progresse au classement mondial - Le 29/04/2022 par Florence Santrot – Document ‘wedemain.fr’
- Bouddhisme et Altruisme - Gouvernance et Humanité - Transformer le présent pour embellir le futur – Développer sa créativité, s’engager pour la planète - Contributions diffusées par Karuna-Shechen - Postées le 12 septembre et le 26 novembre 2022 - Extraits
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Le bouddhisme est l’une des trois ressources majeures de la confiance en soi et du patrimoine culturel chinois - Traduction du 22 décembre 2022 par Jacques Hallard d’un document officiel intitulé 佛教是中国文化自信的三大资源之一 时间:2017年06月15日 来源: 中国民族报 作者: 吕建福. 15 juin 2017 - Source : China National Daily Newspaper -Auteur : Lu Jianfu - Référence : https://www.xizang.gov.cn/xwzx_406/ztzl_416/cxzt/xzzzqrmzffzyjzx/zxdt/xzzzqrmzffzyjzx_398/201901/t20190117_51679.html
La confiance en soi culturelle est une autre théorie de la confiance en soi socialiste aux caractéristiques chinoises proposée par le président Xi Jinping après la confiance en soi routinière, la confiance en soi théorique et la confiance en soi systémique, ce qui est significatif. Le président Xi Jinping a souligné à plusieurs reprises que le renforcement de la conscience culturelle et de la confiance en soi culturelle fait partie du problème de la confiance en soi ferme sur le chemin de vie, de la confiance en soi théorique et de la confiance en soi institutionnelle, et qu’il s’agit d’un problème plus fondamental, plus large et plus profond :la confiance en soi.
Parce que « la civilisation, en particulier l’idéologie et la culture, est l’âme d’un pays ou d’une nation, peu importe le pays ou la nation, si vous ne chérissez pas votre propre idéologie et votre culture, et que vous perdez l’âme de l’idéologie et de la culture, ce pays ou cette nation ne sera pas en mesure de se tenir debout ». On peut voir que l’aspect le plus important de la confiance en soi culturelle est la confiance en soi idéologique.
L’idéologie et la culture de la nation chinoise ont une longue histoire. Il y a 5.000 ans de riche civilisation chinoise : elle vient de loin, et il y a trois religions : confucianisme, bouddhisme et taoïsme, qui se sont mélangées pendant 2.000 ans. L’unité des trois religions est la perspective spirituelle et la caractéristique fondamentale de la culture traditionnelle chinoise, et c’est aussi la base du rajeunissement de la nation chinoise d’aujourd’hui, et la source de la pensée pour réaliser le rêve d’un pays fort.
Le confucianisme, le bouddhisme et le taoïsme sont les trois ressources majeures de la confiance en soi culturelle chinoise, et elles sont aussi les symboles de l’idéologie et de la culture de la nation chinoise. Au cours du développement historique sur le long terme, les trois religions se sont heurtées, se sont compromises et se sont influencées mutuellement, formant la structure idéologique et culturelle unique et l’état psychologique de la nation chinoise.
La combinaison organique de ces trois ressources est indispensable. Cependant, depuis les temps modernes, les cultures traditionnelles du confucianisme, du bouddhisme et du taoïsme ont été sévèrement remise en question par les changements sociaux et l’influence de la civilisation occidentale : elle ont été autrefois abandonnées et niées comme un produit du système féodal et le contraire de la civilisation scientifique et technologique. Cette influence négative et cette ombre psychologique se sont accompagnées jusqu’à ce jour et sont devenues un obstacle psychologique affectant la confiance en soi culturelle.
Parmi eux, le bouddhisme, en tant qu’idéologie, culture et croyance religieuse étrangère, a été plus remis en question et souvent exclu de la culture traditionnelle chinoise, qui ne peut qu’attirer l’attention du monde. L’auteur estime que le bouddhisme, comme le confucianisme et le taoïsme, est l’une des trois ressources majeures de la confiance en soi culturelle chinoise, et est également une source de réflexion indispensable pour l’excellente culture traditionnelle chinoise.
Le bouddhisme appartient au système culturel ethnique sino-tibétain
Le bouddhisme est non seulement devenu une partie intégrante de la culture traditionnelle chinoise parce qu’il s’est répandu en Chine, mais il entretient également une relation étroite avec la culture nationale chinoise en termes de source et de système idéologique et culturel. Il est issu de l’ethnie sino-tibétaine et appartient au système culturel de cette ethnie.
La civilisation indienne est principalement composée de trois grands systèmes, dont l’un est le système de civilisation indigène dravidienne, qui est le plus répandu. Le second est le système de civilisation aryenne extraterrestre, qui est principalement distribué dans le centre et le nord de l’Inde. Le troisième est le système de civilisation indigène sino-tibétaine, ou civilisation himalayenne, qui est principalement distribué dans le nord de l’Inde.
Le fondateur du bouddhisme, Sakyamuni, est né au Népal. Son ancienne ethnie appartenait au groupe tibéto-birman de la famille des langues sino-tibétaines. Son ethnie s’appelle aujourd’hui les ‘Newars’ qui est principalement répartie dans la vallée de Katmandou.
De type mongoloïde sud-asiatique, les Newars pratiquent encore aujourd’hui le bouddhisme, notamment le Theravada, le Mahayana et le Vajrayana. Parmi eux, la famille Sakyamuni s’est centrée sur le Temple d’or de Katmandou, dédié au Bouddha Sakyamuni et aux bouddhas passés et qui a hérité du Vajrayana. Shakyamuni, né dans le groupe ethnique Newar : il a fondé le bouddhisme en Inde centrale et il était entièrement basé sur l’idéologie et la culture des groupes ethniques sino-tibétains.
Le bouddhisme s’oppose non seulement au brahmanisme des Aryens, mais il s’oppose également aux autres tendances chamaniques des Dravidiens. Son système théorique des ‘Quatre Nobles Vérités’ et des ‘Trois Sceaux du Dharma’, ainsi que son organisation démocratique et égalitaire de la Sangha, sont empreints d’humanisme et de rationalisme : ils reflètent le mode de pensée des peuples sino-tibétains. Il existe des similitudes frappantes entre ces différentes écoles de pensée.
Bien que le bouddhisme soit originaire de l’Inde, il s’est développé dans les régions plus à l’ouest et s’est finalement installé en Chine et en Asie du Sud-Est. A l’époque du roi Ashoka au IIIe siècle avant J.-C., le bouddhisme a brisé les carcans de l’Inde et s’est développé dans les régions plus à l’ouest.
En Asie centrale, le bouddhisme a rencontré de manière inattendue la pensée des Grecs qui avaient, eux aussi, la même tendance à l’humanisme et au rationalisme. Ainsi, la combinaison de la culture bouddhiste et de la culture grecque a formé la philosophie ‘Youbu’ avec la spéculation et la logique philosophiques, ainsi que la théorie de la vacuité mahayana …
Dans le même temps, l’art de la statue bouddhiste a également émergé. Depuis lors, le Bouddha Sakyamuni a été dépeint comme une personnalité aux yeux profonds et aux cheveux bouclés. Là où l’art grec est passé, la figure du Bouddha s’est éloignée de sa véritable morphologie mongoloïde.
Cependant, après deux mille ans de prospérité, le bouddhisme a disparu en Inde et en Asie centrale, mais est resté intact en Chine et sa culture en Asie de l’Est et du Sud-Est. Pourquoi donc ? C’est précisément parce que les racines culturelles du bouddhisme sont en Chine et que la culture bouddhiste appartient au système de civilisation sino-tibétain. Les groupes ethniques en Chine et en Asie du Sud-Est parlent la famille des langues sino-tibétaines. La langue de nationalité Han en Chine continentale appartient à la famille des langues chinoises de la famille des langues sino-tibétaines. Les langues ethniques de l’Himalaya au Myanmar et au sud-ouest de la Chine appartiennent aussi à la famille des langues tibéto-birmanes.
La Thaïlande et le Laos en Asie du Sud-Est et la plupart des langues ethniques en Chine, au Vietnam et dans le centre-sud et le sud-est de la Chine, appartiennent à la famille des langues Miao-Yao et à la famille des langues Zhuang-Dong. Seuls les Cambodgiens d’Asie du Sud-Est parlent les langues austronésiennes, et la péninsule coréenne et le Japon en Asie de l’Est ont des langues nationales qui se situent entre les langues altaïques et austronésiennes, et en dehors des langues sino-tibétaines.
Cependant, les cultures de ces groupes ethniques sont profondément influencées par les cultures ethniques de la famille des langues sino-tibétaines, et ils croient également au bouddhisme. On peut voir que les groupes ethniques de la famille des langues sino-tibétaines, qui ont intégré le bouddhisme, et la culture bouddhiste met en évidence les caractéristiques idéologiques et culturelles des groupes ethniques de la famille des langues sino-tibétaines. Ces derniers expriment les traits communs de la culture originelle des civilisations sino-tibétaines, alors la culture bouddhique exprime les traits communs des cultures plus classiques des civilisations sino-tibétaines.
Les groupes ethniques sino-tibétains d’Asie du Sud-Est croient au bouddhisme Theravada et ils ont grandement hérité de la tradition du bouddhisme. En effet, le bouddhisme primitif s’est d’abord répandu dans l’Himalaya et les contreforts sud des montagnes s’étendant vers l’est, et les missions bouddhistes envoyées par Ashoka ont atteint le Myanmar. Les premiers peuples d’Asie du Sud-Est qui ont accepté le bouddhisme étaient également les peuples de langue tibéto-birmane qui appartenaient à Sakyamuni, suivis des peuples de langue Miao-Yao et des peuples de langue Zhuang-Dong qui en étaient proches.
Les groupes ethniques sino-tibétains d’Asie du Sud-Est croient au bouddhisme tribal non seulement parce qu’il a été introduit plus tôt, mais aussi parce que leur culture idéologique est relativement proche de la culture nationale à laquelle appartient le Bouddha, et que leurs caractéristiques humanistes et leur pensée rationnelle sont relativement cohérentes.
La Chine a accepté le bouddhisme relativement tard, et il n’a été introduit des régions de l’ouest plus tardivement. Son bouddhisme a ensuite été dominé par le Mahayana, car il a été influencé par le bouddhisme dans les régions de l’ouest. En d’autres termes, influencées par la philosophie bouddhique de style grec d’une part, et influencées par les civilisations perse et hébraïque d’autre part, ses croyances religieuses sont devenues de plus en plus intenses.
En ce qui concerne la Chine, l’essentiel de la culture laïque établie pendant les périodes des ‘Printemps et Automnes’ [771 à 481/453 av. J.-C.] et des ‘Royaumes combattants’ [du Ve siècle av. J.-C. à 221 av. J.-C.], a accepté les pensées humanistes et rationnelles du bouddhisme au cours du temps…
La Chine est le maître du bouddhisme
Bien que le bouddhisme ait été fondé en Inde et se soit progressivement développé en Inde, il n’a pas vraiment pénétré le fond et le cœur de la société indienne, ni n’a changé le mode de pensée et la structure culturelle des populations de l’Inde. L’idéologie et la culture enracinées dans la société indienne sont les croyances indigènes des Dravidiens et le brahmanisme védique des Aryens. En d’autres termes, depuis la période classique, la culture dominante de l’Inde appartient à la civilisation védique-brahmanique, et la culture de base de l’Inde appartient à la civilisation dravidienne. Sous l’impact du bouddhisme, ces deux civilisations en Inde sont parvenues à un compromis dans la collision et la confrontation, et elles ont fusionné pour former l’hindouisme.
Le bouddhisme n’a pas de racines profondes dans la société indienne, et son idéologie et sa culture humaniste et rationaliste vont à l’encontre de l’idéologie et de la culture religieuse, profondément enracinées de l’Inde. Par conséquent, le bouddhisme en Inde a tendance à flotter sur la culture superficielle, populaire uniquement parmi les castes non brahmanes, les marchands et les intellectuels, et il a finalement disparu en Inde. La situation du bouddhisme en Chine est complètement différente de celle en Inde. La Chine est devenue la deuxième zone natale du bouddhisme et le pays peut être considéré comme le maître du bouddhisme. Le bouddhisme a également été pleinement intégré dans la société et la culture chinoises, formant une culture traditionnelle de trois religions avec le confucianisme et le taoïsme.
Le bouddhisme a été introduit en Chine à partir des dynasties Han et Wei, et il est devenu le centre du bouddhisme dans le monde pendant les dynasties Song du Sud et du Nord. Les grottes de Dunhuang, Yungang, Longmen et Maijishan ont été fouillées les unes après les autres. Parmi elles, il y a de nombreuses statues dans les niches des grottes de Yungang. Il est rapporté dans l’histoire que le taoïste avait 80 ans et qu’il vénérait chaque statue comme une profession, et mourut dans la niche du milieu.
Le ’Livre de Wei·Shi Laozhi’ rapporte que Luoyang, la capitale de la dynastie des Wei du Nord, a déclaré que ’les écritures bouddhistes circulaient et se rassemblaient en Chine’. Et l’endroit où ’les membres de la famille viennent du taoïsme, il y a plus de 2 millions de moines et de nonnes, et plus de 30.000 monastères’, ’Depuis que la Chine a le bouddhisme, il n’existait pas auparavant’. Le temple Yongning dans la ville est grandiose et magnifique, et la stèle du temple dit ’Palais Sumeri, Palais Tushijing, Mo Shang Yusi’, ’Luoyang Jialan Ji’ rapporte que sa pagode de neuf étages « à des milliers de mètres et qu’elle peut encore être vue à une centaine de kilomètres de la capitale ». En montant et en regardant en bas, ’Je vois le palais comme la paume de ma main, et les maîtres de la capitale sont comme une famille. Il y a Bodhidharma, un reclus du pays persan dans les régions de l’ouest. Il a vu son auréole dorée éblouir le soleil et illuminer la surface des nuages. Baoduo contenait le vent et sonnait du ciel. Chanter des louanges est vraiment un miracle ’. Alors que Yun a 150 ans, il a voyagé dans divers pays, et si ce n’est partout. Cependant, ce temple est si beau qu’il n’existe pas de Yan Fu, et le domaine des choses extrêmes n’est pas là.
On peut voir que le grand statut de la Chine en tant que centre du bouddhisme dans le monde à cette époque, dépassait de loin celui de l’Inde et des pays des régions de l’ouest. A cette époque, il y avait de nombreuses écoles de pensée, et il y avait de nombreux moines éminents. ’l’Eminent Monk Biography’ enregistre : ’Le meilleur guide de Hongfu, Miaoda, ’Nirvana’ et ’Huayan’, des milliers de moines et de disciples, des affaires régulières sans relâche. Tianzhu Samana Bodhi a quitté la branche pour voir et saluer, nommé Dongtu Bodhisattva. Lecture de goût, le ’Mahayana Yizhang’ écrit par Zuizhi, chaque doigt et chant est bon, et c’est un caractère sanskrit. Envoyez-le à Daxia, et les lecteurs de l’autre côté lut rendront tous hommage à l’est en tant que saint, … vu que les Indiens ont appris des Grecs à adorer …
Pendant la période d’unification des dynasties Sui et Tang, les sectes se sont affrontées et le bouddhisme a prospéré : la position centrale du bouddhisme en Chine a également été reconnue par l’Inde. Xuanzang a parlé avec éloquence dans le temple de Nalanda, convaincu par les hérétiques, le Hinayana a été loué comme le paradis de la libération et le Mahayana a été loué comme le paradis, ce qui signifie que le bouddhisme indien a reconnu son statut d’autorité. Lorsque Xuanzang était en Inde, il rêva que la maison du temple de Nalanda était désolée et sale, avec des buffles attachés dessus et qu’il ne restait plus de moines. Le bodhisattva Manjusri s’est transformé en un homme doré, a prophétisé que l’Inde serait dans le chaos et les cendres après le roi Jieri, et lui a demandé de retourner en Chine dès que possible. On dit que cela s’est avéré être vrai.
Parmi eux, la prédiction de l’homme d’or n’est rien de plus que de dire que le bouddhisme en Inde déclinera à l’avenir, et que l’espoir réside en Chine. À l’époque de Kaiyuan, Shan Wuwei, un descendant de Sakyamuni, publia la collection des ‘Trois Véhicules’ dans le temple de Nalanda, enquêta sur les sectes de diverses tribus et expliqua la justice du Palais du Dragon. Et son professeur Bodhidharma Juduo détenait la clé secrète de Dingmen dans le temple et il portait le sceau secret de Tathagata. On dit que les offrandes ont été reçues au temple du cheval blanc en Chine, et lors du retour au temple de Nalanda à midi, l’huile et la nourriture dans le bol étaient encore chauds, ainsi que le millet et le riz… Le maître a enseigné à Yu Shanwuwei et lui a demandé d’aller promouvoir le Dharma en raison de sa relation prédestinée avec la Chine (’Préface à l’inscription de Shanwuwei Tripitaka’ de Li Hua).
Plus tard, Vajra Zhi, un autre moine éminent du temple de Nalanda, a appris la théorie du yoga de la connaissance et la théorie de Prajna de la secte du sud : il a servi Longzhi et a accepté le tantra du yoga. Il y a peu de chevaux à la porte. Il a erré avec son destin, profitant de vivre partout et il a entendu dire que le Dharma de Dachina était florissant ; il a alors voyagé vers l’est, atteignant le bord de la mer et il y est décédé. On dit que si vous recevez la prophétie du bodhisattva Avalokitesvara dans le sud de l’Inde, vous pouvez aller en Chine pour rendre hommage au bodhisattva Manjusri, et ce pays vous est destiné (Volume 14 de ’Zhen Yuan Lu’).
Au milieu de la dynastie Tang, le tripitaka de la sagesse de Gautama du nord de l’Inde s’est également rendu au temple de Nalanda pour étudier les écritures du Mahayana, puis s’est rendu dans le sud de l’Inde pour recevoir des enseignements ésotériques de yoga. Apprenant que Manjusri était dans le grand pays de la Chine, il est allé à l’est de la dynastie Tang et a juré de répandre le bouddhisme (Volume 17 de ’Zhen Yuan Lu’). Ces documents montrent la grande influence du bouddhisme chinois à cette époque. D’éminents moines indiens aspiraient tous à visiter la Chine et ils venaient prêcher le Dharma les uns après les autres. Cela montre le statut de la Chine en tant que centre historique du bouddhisme.
Pendant les dynasties Sui et Tang, la Chine a non seulement continuellement importé le bouddhisme de l’Inde, mais a également exporté en retour le bouddhisme de Chine en tant que centre du bouddhisme. Des personnalités de Corée du Sud, du Japon, du Vietnam et de Java en Indonésie, sont venues en Chine pour rechercher le Dharma. La Chine est devenue la patrie ancestrale du bouddhisme mahayana dans ces pays d’Asie de l’Est et du Sud-Est, et c’est véritablement la deuxième patrie du bouddhisme.
Pendant les dynasties Tang et Song, le bouddhisme a également été introduit au Tibet, formant le bouddhisme tibétain. Sous la dynastie Yuan, le bouddhisme tibétain a commencé à se répandre vers l’extérieur, du plateau Qinghai-Tibet aux prairies mongoles du nord-est. Depuis les temps modernes, il s’est répandu en Europe et aux États-Unis. Aujourd’hui, le bouddhisme Mahayana s’est répandu dans le monde entier, que ce soit le bouddhisme chinois proprement dit, ou le bouddhisme tibétain.
En fait, le bouddhisme chinois a également propagé le bouddhisme Theravada dans l’histoire. Lorsque le bouddhisme a été introduit pour la première fois en Chine, le Mahayana et le Hinayana se sont répandus simultanément. Zhilou Jiachen, originaire de Dayuezhi de la dynastie Guishuang dans les régions de l’ouest, et An Shigao, un Persan du royaume parthe, ont respectivement introduit les systèmes Mahayana et Hinayana en Chine.
Des dynasties Han et Wei, à la dynastie des Jin de l’Est et à la période des ‘Seize Royaumes’, les quatre ’Agama Sutras’ des sectes bouddhistes, ont été entièrement traduits en chinois. Depuis les dynasties Song du Sud et du Nord, jusqu’au début de la dynastie Tang, les écritures du bouddhisme Theravada ont également été continuellement traduites.
De Zhenyi à Xuanzang, les écritures des sectes bouddhistes ont également été traduites. L’école Bitan de l’ère Hinayana était populaire dans les dynasties Wei et Jin, et l’école Chengshi et l’école Jushe étaient populaires dans les dynasties Song du Sud et du Nord. Les préceptes suivis par le bouddhisme chinois sont principalement des préceptes shravaka, complétés par des préceptes mahayana. Seul le bouddhisme qui a été réintroduit de la Chine au Japon et en Corée sous les dynasties Sui et Tang, est basé sur les préceptes mahayana.
Le ’Tripitaka’ chinois de Chine comprend presque la grande majorité des classiques du ’Tripitaka’ …, y compris les classiques du Mahayana et du Hinayana. Le « Tripitaka » tibétain de Chine comprend également les écritures ésotériques indiennes tardives et a également traduit les traités du Mahayana tardif. De cette façon, le Tripitaka en chinois et en tibétain, a un contenu relativement complet de classiques bouddhiques. Par conséquent, en termes de ressources bouddhistes, le bouddhisme chinois comprend les écritures hinayana, mahayana et tantriques, et la Chine peut être reconnue – de façon bien méritée- en tant que maître du bouddhisme. Indépendamment de l’histoire ou du monde contemporain, la Chine possède toutes les ressources de la pensée et de la culture bouddhistes, et le pays est la plus qualifié pour représenter le bouddhisme.
Modernisation du bouddhisme chinois
En tant que partie intégrante de la culture traditionnelle chinoise, le bouddhisme est l’une des trois ressources majeures de la confiance en soi culturelle chinoise. Mais puisqu’il s’agit d’une ressource, elle ne peut être utilisée directement : il reste à la trier, la traiter, la transformer pour lui donner une nouvelle vitalité, devenir véritablement une marque idéologique et culturelle dans la Chine d’aujourd’hui, et servir à construire une civilisation de la modernité. Il est également nécessaire d’aller à l’étranger pour résoudre les problèmes du monde et servir toute l’humanité.
Après l’introduction du bouddhisme en Chine, bien que tous les classiques aient été traduits, ceux qui sont finalement devenus l’idéologie et la culture chinoises ont été sélectifs. C’est le problème de la sinisation du bouddhisme. Il y a de grands doutes quant à savoir si le bouddhisme traditionnel sinisé peut faire face aux problèmes de la Chine moderne, et s’il peut faire face aux problèmes du monde moderne lorsqu’il va à l’étranger. Il va sans dire que la Chine moderne a besoin du bouddhisme moderne et que le monde moderne a également besoin du bouddhisme mondial moderne.
En fait, c’est le défaut du bouddhisme en Chine continentale. Parce que le bouddhisme en Chine continentale n’a pas terminé son processus de modernisation et n’a pas terminé sa tâche de transformation. En revanche, le bouddhisme à Hong Kong, à Taïwan et le bouddhisme d’Asie de l’Est, ont achevé leur processus de transformation moderne, de sorte que le bouddhisme japonais, le bouddhisme coréen et le bouddhisme taïwanais sont des formes du bouddhisme moderne, et leurs expériences et leçons peuvent être utilisées comme références.
Résumant les expériences du bouddhisme à Taïwan, au Japon et en Corée du Sud, le processus de modernisation du bouddhisme peut se résumer grosso modo comme suit :
Premièrement, les moines bouddhistes reçoivent une éducation moderne et possèdent des connaissances actualisées et des réalisations académiques, et les talents hautement qualifiés du secteur de l’éducation nationale, sont devenus le corps principal du bouddhisme. Ce n’est qu’ainsi que le bouddhisme pourra se tenir à l’avant-garde de son temps, diriger la tendance moderne et développer un bouddhisme moderne. La façon d’atteindre cet objectif est, qu’en dehors des personnes hautement éduquées, engagées dans le travail bouddhiste, c’est une expérience réussie pour les groupes bouddhistes d’héberger des universités modernes.
Les bouddhistes ne sont pas seulement des professeurs d’université, mais aussi des moines éminents vivant dans les monastères. Le double talent qui chevauche le monde des moines et des laïcs est le symbole du bouddhisme moderne. Le secteur national d’universités parrainées par des organisations bouddhistes, intègre l’idéologie et la culture bouddhistes dans l’enseignement des sciences humaines modernes, de sorte que les moines et les laïcs puissent acquérir des connaissances et des idées modernes, et que les étudiants contemporains puissent bénéficier de la sagesse et d l’alphabétisation bouddhistes.
Deuxièmement, construire un système bouddhiste moderne complet, c’est briser les barrières du bouddhisme traditionnel, éliminer les limites du bouddhisme nationalisé et localisé, et défendre l’intégrité, la globalité et la communauté du bouddhisme. Indépendamment du Bouddhisme du Sud ou du Bouddhisme du Nord, du Bouddhisme Chinois ou du Bouddhisme Tibétain, du Bouddhisme Theravada, du Bouddhisme Mahayana ou du Véhicule Secret, c’est rejeter le brut et en extraire l’essence, jeter la fleur pour obtenir le réel, servir le passé pour le présent et les autres pour leur usage personnel : tout cela fait partie du bouddhisme moderne.
Le bouddhisme a été le premier système religieux mondial à se former. Ses idées, ses pensées, ses enseignements, ses systèmes et sa culture, sont à l’origine de leur nature mondialisée. Il est maintenant nécessaire de revenir à la tradition mondiale du bouddhisme et de promouvoir le bouddhisme nationalisé à un niveau supérieur. Le bouddhisme était à l’origine un système théorique et un système idéologique et culturel dont les caractéristiques académiques, idéologiques et culturelles, ne sont plus adaptées à la société moderne : celles-ci doivent être améliorées et développées.
Troisièmement, considérons la modernisation du discours traditionnel et la mise en place de systèmes de connaissances modernes. Bien que le bouddhisme ait été intégré dans la culture traditionnelle chinoise et que la culture traditionnelle chinoise ait également été transformée en culture moderne, en ce qui concerne le système de discours bouddhiste, il existe toujours un écart entre les temps anciens et modernes, qui n’est pas toujours bien accepté par le monde contemporain.
La façon dont le discours bouddhique est devenu une langue moderne, le bouddhisme taïwanais l’a essayé à travers la traduction vernaculaire classique, et vous pouvez vous y référer. La modernisation du discours bouddhiste nécessite également une conversion du discours avec le système culturel occidental moderne. Sur ce point, le bouddhisme Theravada et le bouddhisme tibétain ont fait des tentatives qui valent la peine d’être apprises.
Origine du document : China National Daily du 02 mai 2017 - Auteur : Lu Jianfu est professeur à l’Université normale du Shaanxi
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Pour approfondir – « Le bouddhisme han est la religion favorisée par le gouvernement chinois » - Publié le 18/06/2013 – Document ‘missionsetrangeres.com’ - Eglises d’Asie – Chine
Venu de l’Inde, le bouddhisme s’est propagé en Chine il y a deux bons milliers d’années. Si l’on recense de nombreuses études sur son développement durant la période contemporaine, les recherches portant spécifiquement sur l’évolution du bouddhisme la République populaire de Chine depuis 1949 sont nettement moins fréquentes (1).
Ji Zhe, maître de conférences à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), est l’un de ces rares chercheurs : Docteur en sociologie (EHESS) et spécialiste de l’histoire des religions chinoises, il dirige depuis 2010 le projet de recherche international « Le bouddhisme après Mao », soutenu par la Ville de Paris dans le cadre du programme « Emergence(s) » (2).
[Addenda – Situation actuelle de Ji Zhe :
– Professeur de sociologie, Département d’études chinoises / IFRAE
- Titulaire, Chaire professorale Inalco-Sheng Yen pour les études sur le bouddhisme dans le monde chinois moderne et contemporain
- Membre honoraire, Institut universitaire de France
Responsabilités
– Directeur, Département d’études chinoises, depuis 2022
- Coresponsable (avec Sébastien BILLIOUD), Axe de recherche ’Histoire et sociologie du fait religieux en Asie de l’Est’, Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est (IFRAE), depuis 2019
- Membre, conseil scientifique de la BULAC, depuis 2019
- Membre suppléant, conseil scientifique du GIS Asie, depuis 2017
- Directeur, Centre d’études interdisciplinaires sur le bouddhisme (CEIB), depuis 2016
- Membre, comité de direction, Society for the Study of Chinese Religions (SSCR), 2020-2021
- Coresponsable (avec Stéphane ARGUILLERE et Daeyeol KIM), Parcours ’Religion’, Inalco, 2018-2020
- Codirecteur (avec Vincent DURAND-DASTES), Equipe ASIEs, 2017-2018
- Membre suppléant, Section 15 du Conseil national des universités, 2015-2017
1
Photo - Temple de l’Origine du Dharma, Pékin, 2011. Copyright : JI Zhe
Diplômes
– Habilitation à diriger des recherches en sciences religieuses, Ecole pratique des hautes études. (2014)
- Docteur en sociologie, Ecole des hautes études en sciences sociales. (2007)
Thématiques de recherches
– bouddhisme en Chine moderne contemporaine
- sécularité et modernité
- savoir, pouvoir et croyance
- religion, immigration et mondialisation
- sociologie sinologique
- patrimoine culturelle et changement social
Activités éditoriales
– Membre du comité éditorial des revues scientifiques :
《山水辑刊》(depuis 2021),《法国研究》(depuis 2021), MAUSS International (depuis 2021),《人类学研究》 (depuis 2019),《北大佛学》 (depuis 2018), Perspectives chinoises (depuis 2018), Monde chinois, nouvelle Asie (depuis 2018), Cargo. Revue Internationale d’Anthropologie Culturelle & Sociale (depuis 2015),《玄奘佛学研究》(depuis 2015), Studies in Chinese Religions (depuis 2014), 《汉语佛学评论》 (depuis 2013), Review of Religion and Chinese Society (depuis 2013), 《人文宗教研究》 (depuis 2011).
- (Co)direction des collections de livres en chinois :
法国汉学经典译丛 (Collection « Les classiques de la sinologie française »), Pékin, Shangwu yinshuguan, depuis 2021
涂尔干研究系列 (Collection « Etudes durkheimiennes »), Pékin, Shangwu yinshuguan, depuis 2015
- Codirecteur de la collection Europe & Asie, L’Harmattan, depuis 2018
- Rédacteur en chef d’Europeana, revue interdisciplinaire et multilingue (anglais, français, allemand et chinois) sur les évolutions intellectuelles, culturelles et sociales de l’Europe, Université Jiao Tong de Shanghai - Association Kubaba - L’Harmattan. (2011-2017)
Autres engagements
– Qiushi Chair Visiting Professor, Département de sociologie, Université de Zhejiang, Chine.
- Chercheur associé, Centre d’anthropologie culturelle (CANTHEL), Université de Paris.
- Chercheur associé, Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL)/EPHE-CNRS.
- Membre, British Centre for Durkheimian Studies, Université d’Oxford, Royaume-Uni.
Coordination de programmes collectifs de recherche
– Chef du projet franco-chinois « Le bouddhisme chinois mis en carte : Une étude sur la topographie et l’écologie du religieux », financé par le Programme de partenariat Hubert Currien – Xu Gugangqi(Ministère des Affaires étrangères - Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche) pour les années 2014-2015.
- Directeur du projet et responsable scientifique : « Le bouddhisme après Mao : religion, politique et société en Chine depuis 1980 », sous la tutelle du GSRL. Le projet a été d’abord appuyé par l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS en 2009, et a obtenu ensuite un soutien financier de la Ville de Paris dans le cadre du programme « Émergence(s) » pour les années 2010-2014.
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- Membre du comité de pilotage du projet de recherche international « La religion des Chinois en France », codirigé par Fang Ling et Vincent Goossaert (GSRL), financé par la Chiang Ching-kuo Foundation for International Scholarly Exchange (CCKF, Taiwan) et l’Agence national de la recherche (ANR) (2011-2015).
Participation à des projets collectifs - Au sein de l’INALCO
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- Axe de recherche « Histoire et sociologie du fait religieux en Asie de l’Est », IFRAE, depuis 2019.
- Axes de recherche « Pensée, religion et représentations culturelles » et « État et société dans la Chine contemporaine », Equipe ASIEs, depuis 2010-2018.
- Programme interdisciplinaire de l’Université Sorbonne-Paris-Cité : « Sociétés plurielles », Axe 2 : Politiques, acteurs et circulations du pluralisme, depuis 2014-2018.
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En dehors de l’INALCO
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- « Religions et sociétés en Asie », programme collectif du GSRL, dirigé par Marie-Dominique Even et Caroline Gyss, depuis 2007.
- « Politique et religions en Chine post-confucéenne », programme collectif du CECMC/EHESS, dirigé par Joël Thoraval, 2012-2016.
- « The « Confucian Revival » in Contemporary China : Forms and Meanings of « Confucian Piety » Today », projet de recherche international coordonné par Sébastien Billioud (Université Paris 7), Joël Thoraval (EHESS) et Nakajima Takahiro (Université de Tokyo), financé par la CCKF, 2009-2014.
- « Vieux maîtres et nouvelles générations de spécialistes religieux en Chine aujourd’hui : ethnographie du quotidien et anthropologie du changement social », projet de recherche international dirigé par Adeline Herrou, financé par l’ANR, 2013-2016.
- « Vinaya Revival in 20th Century China and Taiwan », projet de recherche international codirigé par Ester Bianchi et Danièla Campo, financé par la CCKF, 2015-2018.
Mobilités :
– 07-08/2017 : Chercheur invité, Institute for Advanced Study in Humanities and Social Sciences, Zhejiang University, République Populaire de Chine.
- 12/2016 : Chercheur invité, Institute of Humanities and Social Sciences, Peking University, République Populaire de Chine.
- 10/2014-01/2015 : Chercheur invité, Institut de sociologie, Université Tsinghua, Taiwan, République de Chine.
- 10-12/2013 : Chercheur invité, Faculté des études asiatiques et moyen-orientales, Université de Cambridge, Royaume-Uni.
- 12/2009-07/2010 : Résident-Chercheur (Chaire Pays de la Loire), Institut d’études avancées de Nantes, France.
Publications : télécharger la liste des publications (.pdf / 790.24Ko)
Professeur des universités - Discipline : Sociétés, vie politique et droit, Religions, Histoire de la pensée et Philosophie - Section CNU : 15 - Langues, littératures et cultures africaines, asiatiques et d’autres aires linguistiques - Equipe de recherche : IFRAE - Bas du formulaire
Source : http://www.inalco.fr/enseignant-chercheur/zhe-ji ]
Suite du texte original
Dans l’interview ci-dessous, parue en ligne sur Fait-religieux.com le 16 juin 2013, Ji Zhe dresse un portrait rapide du renouveau du bouddhisme en Chine populaire depuis une trentaine d’années, évoquant notamment le poids des facteurs économiques et les limites qu’il rencontre, comme son incapacité à prendre position sur les questions sociales et politiques.
Patricia Zhou (de Fait-religieux.com’) : On assiste depuis les années 1980 à un renouveau religieux en République populaire de Chine (RPC). Qu’en est-il du bouddhisme ?
Ji Zhe : Dans les années 1980, la situation du bouddhisme était encore difficile, malgré le nouvel espace de liberté religieuse octroyé par l’Etat. Les organes gouvernementaux soumettaient la reconstruction des sites bouddhistes à beaucoup de contraintes. De plus, les moines manquaient de ressources. C’est grâce au soutien financier de Chinois d’outre-mer, de Hongkong, de Taiwan, d’Asie du Sud-Est, et à celui de bouddhistes d’autres pays asiatiques, comme le Japon ou la Corée, que les bouddhistes chinois ont pu reconstruire leurs temples et leurs monastères.
A partir du milieu des années 1990, de plus en plus de Chinois laïcs ont commencé ou recommencé à s’intéresser au bouddhisme. Grâce au développement économique, ils disposaient de moyens financiers plus importants. Petit à petit, les Chinois du continent ont pris le relais pour le financement de la reconstruction des sites bouddhistes.
Les temples et les monastères avaient-ils été détruits durant la Révolution culturelle (1966-1976) ?
Non, ils n’avaient pas forcément été détruits, beaucoup avaient été réquisitionnés et étaient utilisés à des fins séculières. Ils étaient occupés par des écoles, des usines, des organes gouvernementaux… Jusqu’à aujourd’hui, il y a encore des monastères qui n’ont pas été rendus aux bouddhistes.
Combien y a-t-il de bouddhistes en Chine ?
Selon les enquêtes récentes, entre 10 % et 20 % de la population chinoise adulte s’identifient comme bouddhiste. Il est en réalité impossible de donner un chiffre exact du nombre de bouddhistes laïcs, car la conversion bouddhiste est beaucoup moins formelle que son équivalent chrétien et l’identité religieuse des Chinois est loin d’être exclusive. Mais on dispose de chiffres indicatifs. D’après une étude, sur 100 millions de bouddhistes en 2003, 90,5 millions appartenaient au bouddhisme Mahayana Han [les Han étant l’ethnie majoritaire en Chine qui constitue environ 92 % de la population] et 7,6 millions au bouddhisme tibétain ; il y avait aussi 1,5 million de bouddhistes Theravada, la majorité étant des Dai de la province du Yunnan, au sud du pays.
A l’heure actuelle, parmi les cinq religions officiellement reconnues – le bouddhisme, le taoïsme, le catholicisme, le protestantisme et l’islam –, les bouddhistes constituent le groupe de croyants et de pratiquants le plus nombreux. On dit que les bouddhistes Mahayana Han représenteraient aujourd’hui à eux seuls plus de 100 millions de personnes, je crois que ce chiffre n’est pas exagéré.
Le développement du bouddhisme est-il bien accepté par les autorités ?
Oui, le bouddhisme Mahayana Han est devenu la religion la plus favorisée par le gouvernement chinois. Il y a plusieurs raisons à cela (3).
Tout d’abord, le bouddhisme est une religion mondiale – contrairement au taoïsme, qui est limité aux sociétés chinoises – et il bénéficie d’une bonne image en Asie et en Occident. Une certaine vivacité du bouddhisme permet au gouvernement de montrer qu’il existe une liberté religieuse en Chine. Le bouddhisme est aussi un lien entre les sociétés et les peuples asiatiques ; Pékin s’en sert dans sa politique extérieure depuis les années 1950. Un exemple récent est le « Forum mondial du bouddhisme » orchestré par le gouvernement chinois depuis 2006, qui réunit tous les trois ans des centaines de représentants des bouddhistes du monde entier, sauf ceux fidèles au Dalaï Lama, bien entendu.
En outre, les événements de 1999 liés au mouvement Falungong , ont fait prendre conscience au gouvernement des besoins religieux de la population. Falungong a mobilisé, le 25 avril 1999, des milliers de personnes pour protester devant le siège du gouvernement central à Pékin. Depuis, le mouvement qui comptait à l’époque des millions de pratiquants est considéré comme une secte et il est réprimé. Echaudé par l’affaire Falungong, l’Etat chinois a commencé à soutenir le bouddhisme Han placé sous la stricte surveillance de l’Etat, en l’utilisant pour occuper le ‘marché religieux’.
Le Falungong n’est évidemment pas le seul adversaire de l’Etat sur le plan religieux. La religion qui se développe le plus rapidement en Chine aujourd’hui est sans doute le protestantisme – évangélique surtout. Le protestantisme est très actif et revendicatif. Les protestants ont des liens avec l’étranger, n’hésitent pas à invoquer la liberté religieuse ou les droits de l’homme. Ils ont leur organisation propre, dans le cadre de la famille et du village, très difficile à contrôler. Le catholicisme et l’islam sont également problématiques pour l’Etat chinois sur le plan diplomatique ou ethnique, celui-ci préfère par conséquent utiliser le bouddhisme Mahayana Han pour tenter d’endiguer l’expansion de ces religions.
Enfin, au niveau local, le bouddhisme est soutenu par le pouvoir par intérêt économique. Depuis les années 1990, les gouvernements locaux ont œuvré avec enthousiasme à la reconstruction ou à la rénovation de monuments bouddhiques pour favoriser le développement du commerce et du tourisme.
Comment le bouddhisme est-il géré par les autorités chinoises ?
Le contrôle est exercé par le Bureau des Affaires religieuses (BAR), à travers l’Association officielle des bouddhistes. Mais parfois, le BAR intervient directement : par exemple, la position-clé de l’Association bouddhique chinoise est celle de secrétaire général ; ce dernier détient le véritable pouvoir, alors que le président de l’Association n’a qu’un rôle rituel. Le secrétaire général actuel de l’Association – qui est un ancien cadre du BAR – a été nommé directement par le BAR.
Le BAR supervise l’enregistrement et la gestion du clergé ainsi que des lieux de culte. Les grands monastères procèdent aux ordinations, après avoir eu l’accord du BAR et de l’Association nationale.
Le pouvoir se concilie également les leaders religieux en les intégrant dans le système politique, en leur octroyant par exemple des sièges à l’Assemblée populaire nationale (APN) ou à la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC). Ces mesures sont plutôt du ressort du Département du Front uni, l’organe chargé des affaires des « groupes sociaux », y compris ceux religieux, au sein du Parti communiste chinois (PCC).
Quelle est la situation économique des monastères ?
La situation des 15.000 monastères enregistrés est très variée (2). Celle d’un grand monastère historique, situé dans un site touristique ou au centre d’une grande ville, est très différente de celle d’un petit temple situé dans une région reculée.
La situation économique des monastères réputés, comme le temple Lingyin, à Hangzhou dans le Zhejiang, ou ceux du mont Wutai dans le Shanxi, est en général bonne, car ils bénéficient d’importantes donations des fidèles. Pour donner un ordre de grandeur, en 2010, durant les quinze jours des festivités du Nouvel An chinois, un grand monastère de Shanghai a reçu plus de 10 millions de yuans de donations [plus d’un million d’euros].
La plupart des monastères importants comprennent en leur sein un grand maître spirituel reconnu et vivent des donations des fidèles. Certains gagnent également de l’argent grâce aux services religieux ou aux rituels, funéraires notamment.
Le tourisme n’est-il pas pourvoyeur d’argent pour les grands monastères ?
Non, pas du tout. Le tourisme et la vente de billets d’entrée peuvent constituer un revenu pour des monastères qui ne sont pas connus et qui n’ont pas de maître de renom. Pour les grands monastères, les donations constituent la ressource la plus significative.
Il y a toutefois l’exception notable du temple Shaolin, dans la province du Henan, célèbre pour sa tradition des arts martiaux. Ce monastère vit essentiellement du tourisme, les fidèles ne font pas beaucoup de donations car ils jugent sa commercialisation et sa médiatisation outrancières. Chaque année, les billets d’entrée rapportent plusieurs millions d’euros. Mais 70 % des recettes reviennent au gouvernement local, le monastère n’en touche que 30 %. De plus, la communauté monastique ne peut disposer librement de ses 30 %, leur utilisation est contrôlée par un comptable mandaté par le gouvernement local.
Aussi l’abbé du temple Shaolin, maître Shi Yongxin, a-t-il demandé à plusieurs reprises aux autorités de rendre libre l’accès au temple, pour les touristes et les fidèles. Mais le gouvernement local, en compétition avec le monastère pour les ressources financières et le capital symbolique, refuse.
Existe-t-il d’autres cas de figure pour l’économie monastique ?
Oui. Des entreprises ayant des liens avec un gouvernement local construisent des sites bouddhiques dans des endroits touristiques et emploient ensuite un groupe de moines pour assurer le service religieux. Pour une entreprise du secteur touristique, un site culturel – comme un monastère – est un atout, d’où ce type d’investissement. Certains exemples sont impressionnants, comme le temple Nanshan à Hainan. Le phénomène reste toutefois marginal.
En revanche, la construction par des investisseurs privés de grandes statues de bouddhas est une pratique très répandue. Dans ce cas, il n’y a même pas besoin de clercs pour attirer des donations.
Il existe aussi des bouddhistes qui créent des sites touristiques pour développer l’économie locale. Un exemple en est le temple de Lili Gucheng, dans la province du Gansu. Grâce aux donations des fidèles, une bouddhiste laïque a fait construire une grande cité touristique de style roman dans laquelle certains édifices sont réservés aux pratiques bouddhiques.
De manière générale, le tourisme est mal considéré par les fidèles, car les monastères sont censés être le siège de pratiques ascétiques. L’activité touristique suppose un paiement en échange de services ; elle est très différente du pèlerinage, qui a un objectif sacré, auto-justifiable et non-utilitaire : les pèlerins ne sont pas obligés de faire des dons.
Quel est le rôle du secteur religieux dans l’économie chinoise ?
Le secteur religieux est devenu très important dans l’économie chinoise. Le tourisme religieux, toutes religions confondues, représente une part considérable du tourisme local et de l’économie locale. Et ce d’autant plus que certains monastères sont gérés et considérés comme des entreprises.
Cette tendance s’inscrit dans le contexte global de la Chine, où l’on assiste à une marchandisation de la société. Les gouvernements locaux, eux aussi, sont désormais considérés comme des entreprises et gérés en fonction de la logique de marché, tout comme les écoles, les universités, les hôpitaux, etc…
Il y a une double logique prédominante dans la Chine d’aujourd’hui : celle du pouvoir et celle du marché.
Le pouvoir religieux n’est-il pas un contre-pouvoir ?
Non, pour le moment, les grands monastères et les dirigeants les plus connus du bouddhisme Han se contentent d’être utilisés par l’Etat et se soumettent à la logique du marché.
Ils n’ont pas la volonté d’aller à l’encontre de ces deux logiques, ils ne proposent pas de contre-valeurs. Ils n’ont pas non plus le courage de soumettre le pouvoir politique à un jugement moral ou de s’engager dans des mouvements sociaux. Certains bouddhistes le font, mais à titre individuel, sans soutien institutionnel.
Les monastères pratiquent la philanthropie, mais n’organisent pas directement d’actions humanitaires ou d’autres mouvements car les mobilisations à grande échelle, mises à part celles orchestrées par le gouvernement, sont interdites en Chine. Il y a une énorme différence entre le bouddhisme Han et le bouddhisme engagé, taiwanais ou vietnamien, comme celui de Maître Thich Nhat Hanh. En Chine, parler de compassion, de sagesse, est autorisé, mais il est difficile de mentionner la souffrance. Faire état de souffrances dans la société actuelle, alors qu’elle est sous la direction correcte du Parti, est impossible. On peut évoquer le karma, mais pas parler de justice ! Il est bien dommage qu’aujourd’hui, malgré sa riche et respectable tradition spirituelle, le bouddhisme Han en Chine populaire n’a pas de discours moral qui pourrait servir à améliorer la société en proie à une profonde crise des valeurs. Il est devenu une religion muette face aux problèmes de justice sociale.
En Chine, le nouveau chemin de croix des religions - Par Laurence Defranoux, publié le 19 janvier 2020 à 19h26 – Document ‘liberation.fr’
Depuis l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir en 2013, la répression de l’islam, du christianisme et du bouddhisme tibétain a pris un tour de plus en plus brutal. L’objectif du Parti est d’avoir un contrôle total sur les cultes, au point de réécrire la Bible et le Coran pour les adapter à l’idéologie communiste.
https://www.liberation.fr/resizer/qrBuVhIUti3WXCrlQsrPWH0euEU=/768x0/filters:format(jpg):quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/IOKR355HILSJOKE4XZ3PAZR2XI.jpg
Photo - Une caméra de surveillance à l’entrée d’une mosquée à Kashgar, dans la province du Xinjiang, le 6 septembre 2018. (Photo Thomas Peter. Reuters)
« J’ai été détenue quarante jours dans une prison secrète, à trente dans une cellule. Les policiers nous menottaient les bras dans le dos, nous frappaient violemment avec nos livres de prières, en nous demandant de répéter ’Dieu n’existe pas’, ’Seul le Parti communiste chinois apporte le bonheur au peuple’. » La violence du récit de Louisa tranche avec ses traits lisses et le décor tranquille du café parisien où elle nous a donné rendez-vous avec deux amies.
Toutes trois sont des disciples de l’Eglise du Dieu tout-puissant, une organisation religieuse créée en Chine en 1991, et dont le fondateur assure que Jésus s’est réincarné dans une Chinoise réfugiée à New York. « Après ma libération, en 2013, je devais aller au commissariat chaque quinzaine pour continuer ma ’rééducation’. Je me suis cachée durant deux ans, puis j’ai quitté le pays clandestinement », raconte l’ancienne coiffeuse âgée de 43 ans. Les trois exilées, qui ne se présentent que sous une fausse identité, décrivent la conversion qui leur a « libéré le cœur », les réunions secrètes pour prier et étudier les textes, mais aussi la peur, les menaces, les arrestations. « Toute notre enfance, on nous a lavé le cerveau avec l’idée qu’il faut consacrer notre vie au Parti, que Mao était notre soleil rouge, ajoute Kate, 38 ans. Le système politique chinois a eu peur de la croissance exponentielle de notre Eglise. Mais la répression m’a montré le visage noir du régime et a fait grandir ma foi. »
Offensive massive
Selon la sinologue Marie Holzman, le mouvement, interdit en 1995, compterait environ 4 millions de fidèles : « Certes, on peut les considérer comme des illuminés. Mais cela ne justifie pas cette répression terrifiante, alors qu’en dehors de rares exemples connus le mouvement semble très pacifique. » Entre 2011 et 2017, 400 000 d’entre eux (1) auraient été arrêtés, une centaine seraient morts sous la torture.
Les sectes, comme l’organisation d’inspiration bouddhiste Falun Gong qui compterait des dizaines de millions d’adeptes, ne sont pas les seules cibles de l’Etat-parti. La Constitution chinoise, rédigée en 1982, protège les « cinq religions officielles » (bouddhisme, catholicisme, protestantisme, islam, taoïsme) et les « activités religieuses normales ». Mais depuis l’arrivée de Xi Jinping à la tête du pays en 2013, les cultes chrétiens, l’islam et le bouddhisme tibétain sont l’objet d’une offensive massive. Le 1er février, 41 réglementations viendront s’ajouter à une liste déjà longue. En plus d’interdire des financements étrangers, de superviser les formations des prêtres et de limiter leurs déplacements, de ficher les fidèles ou d’interdire aux moins de 18 ans d’assister à la messe, l’Etat oblige désormais les organisations religieuses à « promouvoir l’idéologie du Parti communiste », « soutenir la direction du Parti » et informer sur « l’excellente culture traditionnelle chinoise ».
La volonté de « siniser » les religions va si loin que l’Etat a annoncé qu’il allait réécrire la Bible, le Coran et les sutras tibétains pour « qu’ils reflètent les valeurs fondamentales du socialisme ». Un projet qui fait s’étrangler les 100 millions de chrétiens chinois. « Des pans entiers du Livre pourraient disparaître, et même son message principal, selon lequel Jésus est le fils de Dieu. La foi chrétienne perdrait son essence même », déplore Patrick Victor, directeur de l’ONG évangélique Portes ouvertes en France. « Ces mesures découlent du discours de Xi Jinping, en avril 2016, où il a introduit l’impératif de ’sinisation’ des religions, rappelle la tibétologue Katia Buffetrille, chercheuse à l’Ecole pratique des hautes études (EPHE). Le but est non seulement d’augmenter l’emprise de l’idéologie du Parti dans la sphère religieuse, mais aussi de supprimer tout élément qui pourrait remettre en question sa domination. »
Les caméras, les contrôles d’identité, la reconnaissance faciale sont désormais courants à l’entrée des édifices religieux, qui doivent arborer le drapeau chinois et mettre en évidence la photo de Xi Jinping. Selon le site Bitter Winter, qui collecte des informations en Chine, des mesures supplémentaires sont données au niveau local, des primes sont promises à ceux qui dénoncent les « activités religieuses illégales », ou ordre est donné à certaines églises de supprimer le premier commandement biblique, « tu n’auras pas d’autre dieu que moi ». Et depuis 2018, les 12 millions de catholiques sont censés chanter des cantiques comme « La Chine est belle, la Chine est grande. Les fils et les filles de la Chine aiment la Chine… Bénis la Chine, ô Seigneur. » Certes, toutes ces mesures ne sont pas appliquées à la lettre, mais elles font peser une menace permanente sur les fidèles. « L’expression ’activités religieuses normales’, jamais réellement définie, donne une grande latitude aux autorités pour interférer dans les activités religieuses et les interdire si elles estiment qu’elles présentent une menace pour l’Etat », analyse Katia Buffetrille.
« Zone grise »
La reprise en main se fait aussi au bulldozer. Des mosquées multi-centenaires et des cimetières musulmans sont rasés, des grands centres bouddhistes tibétains démantelés. Pour la seule année 2019, l’ONG Portes ouvertes a répertorié la destruction de 5.576 bâtiments chrétiens. Sur une vidéo diffusée par l’ONG China Aid en octobre, des engins de chantier sapent une église qui peut accueillir 3.000 personnes. Ses deux pasteurs ont été arrêtés, accusés d’avoir « rassemblé une foule pour perturber l’ordre social ». Et le 30 décembre, Wang Yi, pasteur protestant de l’Eglise de l’Alliance de la pluie d’automne, a été condamné par un tribunal de Chengdu à neuf ans de prison pour « opérations commerciales illégales » et « incitation à la subversion de l’Etat ». Une décision qui, pour Amnesty International, « bafoue outrageusement les libertés religieuses supposées en Chine ».
A son arrivée au pouvoir en 1949, le Parti communiste chinois s’était attaqué à toutes les religions. Un million de temples chinois ont été détruits jusqu’en 1976 au nom de la lutte contre la superstition. Depuis, il tolère le culte traditionnel des divinités locales et des ancêtres, très répandu. Le bouddhisme chinois et le taoïsme sont relativement épargnés par la répression. « Entre ce qui est interdit et ce qui est autorisé existe une vaste zone grise, explique Vincent Gossaert, directeur d’études à l’EPHE. On vous fait comprendre que vous pouvez construire un temple, sur lequel sera peut-être marqué ’club de retraités’ ou ’arboretum’, mais que s’il y a un problème, la police peut le fermer. » De même, depuis les années 50, deux Eglises catholiques coexistent en Chine : « l’Eglise patriotique » officielle, sous l’autorité de Pékin, et celle, semi-clandestine, des fidèles ralliés à Rome. La signature d’un accord pastoral entre le Vatican et le Parti communiste, en 2018, suivie par l’ordination commune d’un évêque en août dernier, le silence du pape sur la répression à Hongkong et la réécriture de la Bible semblent indiquer une volonté de la part du Saint-Siège de maintenir, malgré tout, de bonnes relations avec Pékin.
En revanche, le Parti communiste considère que les pratiques religieuses des provinces périphériques, comme l’islam au Xinjiang et le bouddhisme tibétain, sont une menace pour sa survie. « Dans les années 80, il y a eu une explosion des classes coraniques dans le Xinjiang, explique Rémi Castets, de l’université Bordeaux-Montaigne. Des personnalités religieuses ont émergé sur la soif de religion des jeunes. Des réseaux souterrains se sont mis à critiquer l’Etat et à prôner l’insurrection. Lorsque Pékin a réalisé que le contrôle de la société lui échappait, il a décidé de tout reprendre en main. »
Folklorisation
Après des émeutes et une série d’attentats, la persécution a pris un tour particulièrement féroce au Xinjiang depuis 2016. La pratique religieuse est traquée jusque dans les foyers. Refuser de boire de l’alcool suffit à être qualifié d’« extrémiste » et à être envoyé en « camp de rééducation », où ont été enfermés plus d’un million de musulmans issus des minorités ethniques. La répression passe aussi par la folklorisation. Au Tibet où depuis 2014, vénérer le dalaï-lama est assimilé à du séparatisme, des bus de touristes débarquent pendant les rituels sacrés, des stupas servent de ronds-points et des moulins à prières décorent les lampadaires.
Ces dernières années, dans une société chinoise en plein bouleversement, où l’injonction de gagner de l’argent a généré un vide spirituel, le protestantisme évangélique a fait une poussée spectaculaire, avec une augmentation annuelle estimée à 3 % ou 4 %. L’émergence d’une multitude d’« Eglises de maison » difficilement contrôlables, qui ne comptent souvent qu’une douzaine de fidèles, fait craindre au régime que la religion devienne un nouveau vecteur de dissidence et d’ingérence étrangère. « En Chine, le lien entre le renouveau religieux et la contestation politique est réel, confirme Jean-Pierre Cabestan, chercheur à l’Université baptiste de Hongkong. C’est une manière d’acquérir une forme d’autonomie personnelle et politique, de recréer des groupes primaires de confiance et de solidarité. »
Le rôle très actif des institutions religieuses de Hongkong dans la révolte qui secoue le territoire semi-autonome est symptomatique. « Beaucoup de protestants et de catholiques hongkongais soutiennent les manifestations, se réunissent dans les églises pour prier pour ’la paix et la liberté’ », témoigne Rémy Kurowski, aumônier de la communauté francophone de Hongkong. Le cardinal hongkongais Joseph Zen, 88 ans, est une figure de la lutte anticommuniste, et l’archipel sert de base arrière aux missions chrétiennes de Chine continentale. Le syncrétisme étant ancré dans la culture chinoise et asiatique, qui considère que tout ce qui élève l’esprit est bon à prendre, le gospel Sing Hallelujah to the Lord, créé aux Etats-Unis en 1974, est même devenu un signe de ralliement pour les manifestants. De crainte que le cantique ne diffuse le virus de la rébellion, la puissante censure chinoise a interdit sa diffusion sur le continent.
- et non 40.000 comme indiqué dans une première version. Toutes nos excuses.
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Le bouddhisme au Népal est représenté depuis le règne d’Ashoka [né vers 304 av. J.-C. et mort en 232 av. J.-C.], le troisième empereur de la dynastie indienne des Maurya], au III e siècle av. J. -C., et l’envoi de missionnaires indiens et tibétains. Les Kirantis semblent avoir été les premiers à se conformer aux enseignements du Bouddha historique, suivis par les Licchavi et les Newars.
Au sud du Népal dans la plaine du Teraï : Lumbini, lieu de naissance du Bouddha – Document ‘whc.unesco.org’
Siddharta Gautama, le Bouddha, est né en 623 av. J.-C. dans les célèbres jardins de Lumbini et son lieu de naissance est devenu un lieu de pèlerinage. Parmi les pèlerins se trouvait l’empereur indien Asoka qui a fait édifier à cet endroit l’un de ses piliers commémoratifs. Le site est maintenant un foyer de pèlerinage centré sur les vestiges associés au début du bouddhisme et à la naissance du Bouddha. La description est disponible sous licence CC-BY-SA IGO 3.0
https://whc.unesco.org/uploads/thumbs/site_0666_0001-750-750-20120922112601.jpg
Photo - Zone archéologique dans le jardin sacré © UNESCO
Valeur universelle exceptionnelle
Brève synthèse
Le site de Lumbini, dans la plaine du Teraï, au sud du Népal, a vu naître le Bouddha en 623 av. J.-C., ainsi qu’en atteste l’inscription portée sur un pilier érigé par l’empereur Asoka de la dynastie Maurya en 249 av. J.-C. Lumbini est un lieu sacré de la plus haute importance pour l’une des grandes religions du monde et ses vestiges constituent un témoignage de la nature des centres de pèlerinage bouddhistes depuis une époque aussi ancienne que le IIIe siècle av. J.-C.
La zone archéologique protégée comprend le bassin Sakya, les restes de murs de refend en briques du temple de Maya Devi construits entre le IIIe siècle av. J.-C. et le siècle présent, et le pilier en grès d’Asoka portant des inscriptions pâli en écriture brahmi. Sur cette zone ont également été mis à jour les vestiges de viharas (monastères bouddhistes) datant du IIIe siècle av. J.-C. au Ve siècle et de stupas (tombeaux commémoratifs bouddhistes) datant du IIIe siècle av. J.-C. au XVe siècle. Le site est actuellement un centre de pèlerinage bouddhiste, organisé autour des vestiges archéologiques liés à la naissance du Bouddha.
Critère (iii) : En tant que lieu de naissance du Bouddha, attesté par l’inscription figurant sur le pilier d’Asoka, la zone sacrée de Lumbini est l’un des lieux saints les plus importants de l’une des grandes religions du monde.
Critère (vi) : Lumbini présente des vestiges archéologiques de viharas (monastères bouddhistes) et de stupas (tombeaux commémoratifs bouddhistes) datant du IIIe siècle av. J.-C. au XVe siècle, qui fournissent un important témoignage sur la nature des centres de pèlerinage bouddhistes depuis une époque très ancienne.
Intégrité
L’intégrité de Lumbini est assurée par la préservation des vestiges archéologiques présents sur le périmètre du bien et qui lui confèrent sa valeur universelle exceptionnelle. Les attributs et éléments du bien ont été conservés. La zone tampon lui apporte une protection supplémentaire. La réalisation de fouilles archéologiques supplémentaires et la protection des vestiges découverts restent hautement prioritaires pour l’intégrité du bien. Cependant, son périmètre n’inclut pas la totalité de la zone archéologique, dont une partie se trouve dans la zone tampon. Le bien et sa zone tampon appartiennent tous deux au gouvernement du Népal et sont gérés par le Lumbini Development Trust : il y a donc peu de risque de négligence ou de développement inconsidéré. Les effets du développement industriel de la région ont été identifiés comme menaces pour l’intégrité du bien.
Authenticité
L’authenticité des vestiges archéologiques présents sur le bien a été confirmée par une série de fouilles menées depuis la découverte du pilier d’Asoka en 1896. Les ruines de viharas et de stupas et les nombreuses strates de structures en briques étagées entre le IIIe siècle av. J.-C. et l’époque actuelle sur l’emplacement du temple de Maya Devi sont la preuve que Lumbini a été très tôt un lieu de pèlerinage. Ces vestiges archéologiques demandent une conservation et une surveillance actives afin de maîtriser l’impact de la dégradation naturelle, de l’humidité et du passage des visiteurs. Le site maintient sa valeur universelle exceptionnelle grâce à ses vestiges archéologiques. Un équilibre délicat est à assurer entre la conservation de ceux-ci et la poursuite des pèlerinages.
Eléments requis en matière de protection et de gestion
Le bien est protégé par la loi sur la préservation des monuments anciens de 1956. Il est géré par le Lumbini Development Trust, organisme indépendant à but non lucratif. Il appartient dans sa totalité au gouvernement du Népal. Il entre dans le cadre d’un schéma directeur établi conjointement avec les Nations Unies, mis au point par le professeur Kenzo Tange entre 1972 et 1978.
Les défis à long terme de la protection et de la gestion du bien seront de maîtriser l’impact des visites, des facteurs naturels, notamment de l’humidité, et du développement industriel de la région. Le plan de gestion à l’étude vise à garantir la sauvegarde à long terme des vestiges archéologiques tout en permettant au bien de continuer à recevoir des pèlerins et des touristes du monde entier.
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- Nepal Tourism Board (en anglais seulement)
Routes du patrimoine mondial des sites du patrimoine bouddhiste -
UNESCO : Accueil
Use of the emblem of the Convention for the Safeguarding of ...
Source : https://whc.unesco.org/fr/list/666/
Brève notice le Népal – Document ‘zonehimalaya.net’
Petit pays enclavé entre deux géants, la Chine au nord (Tibet) et l’Inde au sud, à l’est et à l’ouest, le Népal s’étire d’est en ouest sur 885 km tandis que sa largeur varie de 145 à 241 km du nord au sud. Sa superficie est de 147 181 km². Kachan Kalan, son point le plus bas, se situe à 70 mètres au-dessus du niveau de la mer tandis que son point le plus élevé, le mont Everest, atteint 8 850 mètres d’altitude. Cette variation d’altitude extrême et la latitude à laquelle est situé le Népal font de ce pays l’un des plus diversifiés du monde. Le royaume du Népal est devenu en 2008 une république démocratique à la suite de l’élection d’une Assemblée constituante dont la première décision fut d’abolir la monarchie. Le Népal est un pays multiculturel fortement ancré dans ses traditions.
Milieu naturel varié
Soumis à des conditions climatiques très variées, malgré une superficie restreinte, le Népal offre une grande diversité de milieux naturels. On y trouve des jungles tropicales, de vastes bassins agricoles, des forêts de feuillus, de bambous, de rhododendrons et de conifères, des steppes, des déserts de haute altitude et enfin les neiges éternelles recouvrant les plus hauts sommets de la terre. Le rhinocéros unicorne, l’éléphant d’Asie, le tigre royal du Bengale habitent ses jungles tandis que ses hauteurs sont fréquentées par le léopard des neiges, plusieurs variétés de chèvres, l’ours himalayen et qui sait... peut-être même le yeti !
Mini carte du Népal
Population diversifiée
Véritable carrefour de civilisation, le Népal constitue un point de jonction entre deux grandes aires culturelles : celle de l’Inde hindouiste et celle du Tibet bouddhiste. Majoritairement hindouiste, le bouddhisme y est toutefois fortement enracinée, surtout dans le nord du pays. On y parle au-delà de cinquante langues et dialectes différents. Le nepali, la langue officielle du Népal, est parlé par la majorité de la population.
Le sud du Népal est habité par des populations d’origine indo-européenne. Les populations installées dans les montagnes au nord du pays sont d’origine tibétaine. Ces deux grands groupes cohabitent dans la partie médiane du pays (les collines ou moyennes montagnes) où sont aussi installées des ethnies parlant des langues de souche tibéto-birmane. Toutes ces populations et groupes ethniques ayant conservé, dans une large mesure, leurs langues, leurs croyances, coutumes et modes de vie, le Népal fait figure de véritable mosaïque culturelle.
Société rurale
Le Népal est peu urbanisé. La grande vallée de Katmandou et l’étroite plaine du Teraï comptent quelques villes constituant des pôles d’attraction pour les Népalais. Cependant, la majorité de la population du Népal vit au sein de petits villages dispersés dans les basses terres, perchés dans les collines, accrochés à flanc de montagne ou blottis au creux des hautes vallées himalayennes. Plus on s’élève en altitude en rejoignant le nord, plus l’habitat devient austère, plus les maisons deviennent rustiques, plus les conditions de vie s’avèrent difficiles. Au-delà de la limite des arbres, il n’y a plus que de maigres pâturages et des cabanes temporaires dans lesquelles s’abritent les bergers durant l’été. Plus haut, on débouche dans un monde essentiellement minéral dominé par la roche, les glaciers et les neiges éternelles.
Pays en transition
Depuis la mise en place d’un fragile processus de paix entre les partis politiques et les anciens rebelles maoïstes, une coalition gouvernementale, tout aussi fragile, peine à sortir le Népal de l’immobilisme qui l’a si longtemps caractérisé. Si le changement n’est pas encore perceptible au plan économique, ou si peu, le bouillonnement au plan politique est nettement plus évident et s’accompagne de confrontations entre partis politiques qui paralysent souvent les institutions de l’État et accentuent le caractère désorganisé de ce pays en voie de transition.
L’élaboration d’une nouvelle constitution pour régir un pays dont la population est aussi diversifiée n’allait pas se réaliser sans faire apparaître au grand jour les nombreux clivages ethniques et culturels, les inégalités sociales et un partage du pouvoir marqué par la domination des Paharis, ceux qui habitent les collines centrales, sur l’ensemble des activités socio-économiques et politiques du pays.
Aussi, n’en doutons pas, le Népal d’aujourd’hui est en pleine transition. Dans sa marche en avant pour instaurer une véritable démocratie et un État moderne, saura-t-il préserver l’originalité de sa culture, l’intégrité des paysages uniques qu’il abrite et, qui sait, peut-être même cette part de mystère qui l’enveloppe depuis toujours ?
Source : http://www.zonehimalaya.net/Nepal/nepal.htm
Le Bouddhisme au Népal selon Wikipédia (cliquez sur les images pour les agrandir)https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/59/Bouddhanath_Stupa%2C_Nepal.jpg/230px-Bouddhanath_Stupa%2C_Nepal.jpgLe stūpa de Bodnath, site bouddhiste le plus vénéré de la vallée de Katmandou1.
Cet article traite de l’histoire, de la diffusion et de l’importance du bouddhisme au Népal. Le bouddhisme est aujourd’hui la deuxième religion du pays, après l’hindouisme, principalement du fait des Tamangs. Environ 10 % de la population népalaise est bouddhiste, tendance en légère baisse2.
Le bouddhisme au Népal est représenté depuis le règne d’Ashoka au IIIe siècle av. J.-C., et l’envoi de missionnaires indiens et tibétains3. Les Kirantis semblent avoir été les premiers à se conformer aux enseignements du Bouddha historique, suivis par les Licchavi et les Newars. La tradition rapporte également que Siddhartha Gautama serait né en 563 av. J.-C. à Lumbini, au sein du royaume des Śākyas, aujourd’hui au Népal.
On observe spécifiquement au Népal un syncrétisme entre hindouisme et bouddhisme, au point qu’ils partagent certaines divinités et certains temples (le temple de Muktinath en est un exemple remarquable). En ce qui concerne les courants du bouddhisme en eux-mêmes, les branches newar, theravāda et tibétaine sont représentées4.
Généralités
Particularités du bouddhisme népalais
Durant le règne d’Aṃsuvarmā, au VIIe siècle, la princesse népalaise Bhrikuti a joué un rôle déterminant dans la diffusion et le développement du bouddhisme au Tibet. L’architecture tibétaine bouddhiste a longtemps été influencée par des sculpteurs népalais, tels qu’Araniko.
Les textes bouddhiques sacrés dans le courant mahāyāna sont en majorité écrits en rañjanā, système d’écriture calligraphique népalais. Dans le bouddhisme népalais, neuf textes sont particulièrement considérés ; il s’agit des « neuf joyaux du Dharma », ou plus sobrement les neuf travaux (navagrantha), à savoir5 :
- Le Sūtra Aṣṭasāhasrikā Prajñāpāramitā ;
- Le Sūtra Gaṇḍavyūha ;
- Le Sūtra des Dix Marches ;
- Le Sūtra Samādhirāja ;
- Le Sūtra Laṅkāvatāra ;
- Le Sūtra du Lotus ;
- Le Sūtra Tathāgataguhya ;
- Le Sūtra Lalitavistara ;
- Le Sūtra de la Lumière Dorée.
Rôle contemporain du tourisme
Chaque année, le Népal accueille environ 10 000 touristes venus visiter les sites de Bodnath et de Swayambhunath notamment1,4.
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Lumbini, lieu de naissance traditionnel du Bouddha (VIe siècle av. J.-C.)
La légende rapporte que le prince Siddhartha Gautama, qui deviendra par la suite le Bouddha historique, serait né au Népal, à Lumbini, probablement vers le VIe siècle av. J.-C. En effet, son nom Śākyamuni (littéralement « sage des Śākyas ») indique qu’il provient du clan des Śākyas, dont le territoire s’étendait sur l’actuel Uttar Pradesh en Inde, ainsi que sur le Terraï népalais.
Il est à noter que le clan Śākya est également présenté dans la littérature bouddhique comme l’origine de l’empereur Ashoka et des rois de Ceylan.
Temple de Lumbini, lieu de naissance du Bouddha historique.
Le bouddhisme avant les Licchavi : l’empreinte d’Ashoka
L’empereur Ashoka de l’empire maurya, au IIIe siècle av. J.-C., semble avoir érigé des piliers à Lumbini, lieu de naissance du Bouddha. Après le troisième concile, Ashoka envoie des missionnaires au Népal. La tradition voudrait que cet empereur ait aussi construit les quatre stūpas de Patan ; de même, sa fille, Charumati, aurait fondé le village de Chabahil, situé entre Katmandou et Bodnath.
Sous les premiers Licchavi (de 400 à 750 ap. J.-C.) : cultes et syncrétisme
Essor du bouddhisme comme de l’hindousime
La période des Licchavi voit prospérer indifféremment le bouddhisme et l’hindouisme au Népal. Les meilleurs exemples de l’art bouddhiste de cette époque sont à trouver dans le bouddha à demi immergé de Pashupatinath, le Vishnou endormi de Budhanilkantha et la statue de Bouddha associée à diverses représentations de Vishnou à Changu Narayan.
Un texte bouddhique, le Manjushri mulakalpa6, fait mention d’un roi du Népal mandala (soit ce qui serait l’actuelle vallée de Katmandou7), Mānadeva Ier. Des chercheurs pensent que le Mulasarvastivadavinaya, qui comporte une mention similaire, fut rédigé durant le IIe siècle6, et que le Manjushriulakalpa le fut à l’époque de Mānadeva, soit à la fin du Ve siècle8. Le Svāyambhū Purāṇa, antique purāṇa bouddhiste, ainsi qu’une inscription de l’époque Licchavi9 font également référence au Népal mandala.
Des inscriptions bouddhistes, des chroniques et des sources tibétaines évoquent un petit nombre de divinités tantriques bouddhistes, comme Akshobhya, Amitābha, Vajrayogini, Vajrabhairava, Usnisavijaya et Samantabhadra. L’influence marquée de l’animisme conduit au culte de divinités bouddhistes telles que les Pancaraksas.
La tolérance religieuse et le syncrétisme ont été mis en exergue au cours de la période Licchavi. Le roi Mānadeva considéra tout autant les sites bouddhistes qu’hindous. Par conséquent, sa famille put trouver dans diverses croyances leur expression.
L’apparition des chaityas
Les cultes des chaityas ont également été introduits durant cette période. De nombreux sites antiques furent reconnus comme des chaityas majeurs, comme ceux de Swayambhunath, de Bodnath, de Katmandou, ainsi que les quatre stūpas dits d’Ashoka à Patan et deux cents pierres datant de la période Licchavi.
Il est possible que cette pratique, dans des manifestations antérieures, était reliée au culte de pierres remarquables, qui aurait pu prendre leur source chez les Kiratas habitant auparavant la vallée de Katmandou. Selon l’une des plus anciennes inscriptions Licchavi, le culte des chaityas se composait d’une déambulation autour du site et en l’offrande d’objets rituels tels que l’encens, de la poudre de couleur, des lampes à huile et des libations. Quelquefois, il pouvait même impliquer de redécorer un chaitya existant avec force peintures et motifs.
L’âge d’or du bouddhisme du Népal au Tibet (de 600 à 1200)
La princesse Licchavi Bhrikuti dans le temple de Patan.
Aṃsuvarmā, roi Licchavi du VIIe siècle, maria sa fille Bhrikuti au dirigeant du Tibet, le roi Songtsen Gampo. On crédite à cette dernière la diffusion du bouddhisme au Tibet. Elle est aussi considérée comme la réincarnation de la Tara verte, représenté dans de nombreux thangkas. Cet âge peut être perçu comme une période dorée pour le bouddhisme dans la région10.
Sous la dynastie Malla : fin du bouddhisme theravāda (de 1200 à 1769)
Sous les Malla, on peut remarquer un développement des paubhās, peintures religieuses des Newars. Pendant le règne de Jayasthiti Malla, les moines célibataires furent chassés du Népal, ce qui conduisit à l’introduction du mariage monacal dans le bouddhisme newar. De ce fait, le bouddhisme theravāda ne fut plus représenté au Népal jusqu’au XXe siècle.
Déclin sous la dynastie Shah (de 1769 à 1846)
La dynastie Shah a connu le déclin du bouddhisme au Népal, qui s’est finalement confondu avec les pratiques hindoues. Au nord, le royaume Mustang dirigé par le bouddhiste Lopa et les Thakali ont vu l’épanouissement du bouddhisme vajrayāna (celui propre au Tibet).
Bouddhisme sous la dynastie Rānā (de 1846 à 1951)
Il est souvent admis que le bouddhisme newar moderne aurait, à cause de nombreux traits similaires avec l’hindouisme tantrique, été en grande partie absorbé par ce dernier. En réalité, le bouddhisme newar possède ses caractéristiques propres dans de nombreuses pratiques et formes artistiques. Au nord, les populations d’origine tibétaine perpétuent leurs pratiques propres, et ce particulièrement chez les Nyimbas. D’autre part, les Thakalis, connus pour leur rôle de première importance dans la société népalaise tout en conservant un bouddhisme tibétain, ont commencé à embrasser l’hindouisme également dans les années plus proches de nous.
Il est à remarquer que, durant le régime autocratique Rānā, plusieurs bouddhistes theravādas furent bannis du Népal, notamment en 1926 et en 1944, en réaction à un retour de cette branche dans les années 1920.
C’est également à cette époque qu’est redécouvert le site de Lumbini, lieu de naissance traditionnel du Bouddha historique.
Démographie
Répartition sociale et syncrétisme
Au Népal, la majeure partie de la population est hindouiste. Le bouddhisme a néanmoins une importance affirmée dans la sphère culturelle, au point que de nombreux lieux de cultes soient partagés par les bouddhistes et les hindouistes. La distinction entre ces deux religions n’est donc pas toujours évidente au Népal, contrairement aux autres pays.
Au sein des locuteurs tibéto-birmans, le bouddhisme tibétain est la forme la plus répandue. Le bouddhisme newar est une forme du vajrayāna influencé par le theravāda. Plusieurs courants bouddhistes sont aussi marqués par des apports hindouistes. Le bouddhisme est ainsi la religion dominante des contrées quasi-vides d’hommes du nord du pays, où se trouvent les Sherpas, les Lopas, les Managis, les Thakalis, les Lhomis, les Dolpas et les Nyimbas.
Au centre du pays, les Gurungs, les Lepchas, les Tamangs, les Magars, les Newars, les Yakkhas, les Thamis, les Chhantyals et les Chepangs, comptant plus de population, sont également bouddhistes. Du fait de leur contact récurrent avec le système de castes hindou, certains d’entre eux sont allés jusqu’à adopter l’hindouisme et à se fondre dans cette société.
Les Kirantis, en particulier les Limbus et les Rais, ont eux aussi adopté des pratiques bouddhistes à leurs voisins. Les Jirels, considérés comme des Kirantis, en ont fait de même.
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Une Histoire du bouddhisme au Népal (source égarée)
Dans certaines généalogies de Basant Maharjan au Népal, il est fait mention du voyage de l’empereur Magadha Ashoka au Népal. Sur la base de cette généalogie, les écrivains natifs et étrangers répètent la même chose. On trouve dans des publications qu’Ashoka est venu au Népal, s’est installé dans la ville de Patan, a construit cinq stupas et ils sont célèbres sous le nom d’Ashoka Stupa. De cette façon, il a amené sa fille Charumati avec lui et Charumati était marié à un local nommé Devpal de cet endroit et on dit que Charumati Stupa a été construit par Charumati et il s’appelle Dhando Chaitya situé à Devpatan, Katmandou. Sur la base de ces détails, on pense que l’histoire du bouddhisme a commencé au Népal, mais c’est une vision erronée.
Le voyage de l’empereur Ashoka au Népal est associé au bouddhisme. En ce sens, il est essentiel de faire une déclaration concernant ledit voyage au Népal. Tout d’abord, il n’y a aucune preuve historique et archéologique pour confirmer l’histoire du voyage de l’empereur Ashoka au Népal. Il existe de nombreux endroits où la généalogie dans laquelle cette question est placée est discutable. Dans le contexte de la longue histoire, cela ne fait pas beaucoup de différence d’appeler ces généalogies des livres récemment composés parce que ces généalogies ne datent pas de plus de deux ou trois cents ans et qu’aucune mention de ce genre ne se trouve dans les sources antérieures. La tradition de l’écriture généalogique au Népal est très ancienne. La généalogie la plus ancienne trouvée à ce jour est considérée comme la généalogie Gopalraj.
Il a été écrit au 14ème siècle. On peut comprendre qu’il ne s’est pas écrit d’un coup mais s’est développé à partir d’anciennes généalogies. La mention du voyage de l’empereur Maurya Ashoka au Népal ne se trouve pas non plus dans cette généalogie. L’état des sources népalaises est comme ça, alors que les sources indiennes ne sont pas du tout ouvertes à cet égard. Chacun des voyages d’Ashoka est décrit dans des textes dont Ashokavadana. Les choses mentionnées dans ces textes sont également prouvées du point de vue archéologique. Ce qui est encore plus surprenant, c’est qu’il n’y a pas de fille nommée Charumati dans la famille de l’empereur Ashoka. Il y a une mention de Charumati en tant que fille dans certains livres, mais elle est tirée de sources népalaises. De cette façon, il y a aussi une pratique amusante des auteurs népalais se référant à ces textes écrits à partir de sources népalaises comme des sources indiennes et les considérant comme fiables.
Une des tendances étranges de ceux qui se plaignent de l’archéologie est de comprendre que la civilisation et la culture se sont créées soudainement au moment où l’objet archéologique a été trouvé. Mais l’archéologue peut estimer le passé lointain sur la base des mêmes antiquités. Les vestiges d’une maison ou d’un temple racontent un passé des centaines d’années plus tôt.
Au lieu de cela, l’empereur Ashoka avait une reine nommée Karuvakya. Elle est une princesse d’Ujjain et s’est mariée après l’annexion d’Ujjain à Magadha. Il y a lieu de douter que Karuvakya soit venue au Népal vers la fin de sa vie et ait pensé à tort que la société népalaise était la fille d’Ashoka. Il est également possible que Rani Karuvakya s’appelle Charumati et soit prise à tort pour Princess. Mais il n’y a plus de discussion ou de spéculation à cet égard.
L’entrée de l’empereur Ashoka dans le bouddhisme au Népal est largement discutée Hariram Joshi, qui est sûr d’être le troisième à prêcher le bouddhisme au Népal, est issu d’une congrégation de prédicateurs dirigée par ther majhim dans le nord-est …..
Le troisième sangayan des bouddhistes était à Pataliputra à l’époque de l’empereur Ashoka Le prophète Muhammad (paix soit sur lui) a dit : Les autres membres de la congrégation étaient Kashyap, ther alkadev, ther Dundu Visser et ther Mahadev Maintenant la question est, où est le Le peuple du Népal reconnaît la région himalayenne La neige ne se limite pas au Népal Toute la chaîne de montagnes de l’État du Pendjab s’étend de Suleiman à l’ouest à Assam et Arakan à l’Est Ce n’est que dans ce contexte que le Népal est inclus dans la région himalayenne Cinq membres du comité ne sont pas encore arrivés au Népal Il est intéressant de voir comment le bouddhisme s’est répandu dans une si grande partie du monde Il y a aussi des choses religieuses Il n’y avait pas de communauté bouddhiste dans la région après la guerre
Du vivant du Bouddha, ses enseignements se sont répandus à travers l’île du Sri Lanka et le Bouddha aurait également commencé à pratiquer la religion en tant que Shasta (guide) Le champ de transmission du Bouddha était limité à Magadha, Shravasti, Vaishali, bajji, kashilgayat Et les pharisiens ont répandu la parole de Dieu Le Bouddha n’est pas allé dans la région du Gandhara de l’Extrême Ouest, mais le fait qu’un roi de là soit venu rendre visite au Bouddha est important ici La distance du Bouddha de la terre n’est pas loin de la vallée du Népal, mais le Bouddha fait ne pas atteindre cette vallée Il n’est pas rare de connaître le bouddhisme Après sangayan, les congrégations ou sous-congrégations d’Ashoka ont également atteint des endroits à travers le Népal où le bouddhisme était entré pour la première fois. Et il est devenu plus facile pour l’Église de travailler, on croit que la visite de l’empereur Ashoka au Népal afin d’accroître la gloire du Népal
Le livre est basé sur une tradition bouddhiste originaire du Népal pendant la vie du Bouddha, il n’y a aucune mention du Népal devenant un temple bouddhiste ou des populations locales adoptant le bouddhisme pour commencer leur pratique bouddhiste.
Sujets connexes : Bouddhisme au Népal recevez les dernières nouvelles par e-mail : abonnez-vous à la liste de diffusion gratuite de Daniel Pipes ce texte peut être republié ou transféré tant qu’il est présenté comme un tout intégral avec des informations complètes et précises fournies sur son auteur, date, lieu de publication et URL d’origine. < s > commentaire sur ce point, Le jour de la cène du Seigneur, et le jour de la cène du Seigneur, et le jour de la cène du Seigneur, et le jour de la cène du Seigneur, et le jour de la cène du Seigneur, et le jour de la cène du Seigneur, et le jour de la cène du Seigneur, et le jour de la cène du Seigneur, et la
Les relations commerciales entre les deux pays ne se limitent pas au commerce La religion, la culture, les coutumes et bien d’autres choses seront échangées avec le commerce Il y a aussi un certain nombre de temples bouddhistes en dehors du bouddhiste Non seulement les marchands sont venus acheter des marchandises au Népal, mais ils ont également dû rester longtemps Dans l’étude d’autres contextes, il est constaté que la vallée du Népal s’est développée non seulement comme un lieu de production, mais aussi comme un centre commercial pour vendre ou acheter des produits manufacturés dans les environs Dans ce contexte, la pratique bouddhiste est nécessaire Il n’est pas possible de construire des temples bouddhistes Lors de l’attaque de Kapilvastu depuis Kosal mahajanapada, les shaqyas qui se sont échappés pour atteindre la vallée du Népal et rester ici en permanence, il est clair qu’un environnement approprié est au Népal pour eux Il est probable que les soldats étaient là avant l’attaque Non seulement les Rois, mais aussi les colleys et les mules La pratique du bouddhisme n’est pas rare dans ce
Il y a aussi des sections qui prétendent que le ’mulsarvastivada-vinayasagraha’ n’est pas suffisant pour affirmer que le bouddhisme est entré au Népal pendant la vie du Bouddha et qu’aucun vestige archéologique n’a été trouvé pour affirmer une telle affirmation Il n’y a pas de règles et règlements régissant l’utilisation du terme’ faux témoin.’ Si nous regardons l’histoire du monde antique, nous pouvons voir que la seule chose qui a changé est la façon dont la civilisation et la culture ont été créées Les archéologues peuvent également se pencher sur le passé lointain Les vestiges d’une maison ou d’un temple racontent l’histoire d’il y a plus de cent ans.
Le fait que le Népal ait été développé en termes de civilisation et de culture avant même la vie de Bouddha et que le bouddhisme ait perduré depuis sa création montre son importance historique. La ville natale de Bouddha, Kapilvastu, et l’État de Koliya se trouvent dans la ville actuelle du Népal et, du vivant de Bouddha, le bouddhisme s’était imposé dans ces régions mais ne pouvait pas continuer. En dehors du Népal, rien de tel que Magadha, Anga, Vaishali, Sravasti ne pouvait maintenir la continuité. C’est une question de fierté que le Népal puisse préserver cette histoire de continuité (l’actuelle vallée de Katmandou et ses environs). C’est aussi l’histoire. Il semble que l’aiguille de l’étude doive être pointée dans cette direction.
Publié : 4 Jeshta 2076 09:54 Samedi – Source égarée
Une première approche pour découvrir les différentes formes du Bouddhisme - Document ‘bouddhismes.net’
Note : Chacun des titres ci-dessous est ’cliquable’ et vous permet d’accéder à un article plus développé et illustré.
Ce premier texte - ’Une première approche’ - est un résumé du contenu du ’Sommaire’ figurant à la fin de cet article.
I. Les fondements du bouddhisme
Traditionnellement, on distingue trois ’Joyaux’ dans le bouddhisme : le Buddha, le Dharma et le Saṃgha. Le Buddha est le Maître fondateur, le Dharma est son enseignement (doctrine et pratique) et le Saṃgha est le nom donné à la communauté de ses disciples, qui mettent en pratique cet enseignement. Lire plus
Le Maître : le Buddha
Buddha est un titre honorifique attribué à tous les êtres qui, par leurs propres efforts, ont atteint l’Éveil, la ’bodhi’. Employé de manière absolue, ’le’ Buddha (avec une majuscule) désigne un homme en particulier, Siddhārta Gautama Śākyamuni, dont l’enseignement a donné naissance à ce que l’Occident appelle ’bouddhisme’ et qu’on connaît en Orient sous le nom de Buddha-Dharma, ’l’enseignement du Buddha’. Lire plus
L’enseignement : le Dharma
L’enseignement du Buddha (le Dharma) est issu de sa propre expérience et non pas d’une révélation divine : il trouve son origine dans l’Éveil (la bodhi), une expérience de l’esprit, libre de toute erreur ou illusion. Cet enseignement se compose d’un ensemble doctrinal (les notions fondamentales) et d’un ensemble de conseils et de méthodes (la pratique). Lire plus
Les notions fondamentales
La doctrine bouddhique est souvent présentée comme un ’enseignement graduel’. Le Buddha commence par exposer ’notre’ vision de la réalité (qui est considérée comme une ’illusion’), puis il en propose une analyse nouvelle et, finalement, enseigne comment parvenir à voir les choses comme il les voit lui-même, c’est-à-dire ’telles qu’elles sont’... Lire plus
La pratique
La pratique regroupe différents ’entraînements’ et ’exercices spirituels’ que les disciples du Buddha mettent en oeuvre pour vérifier, par leur propre expérience personnelle, la véracité de ses enseignements et leur efficacité, en vue de progresser sur la voie spirituelle et d’atteindre ainsi son but : l’Éveil et la Libération. Lire plus
La communauté : le Saṃgha
La communauté (saṃgha) des disciples du Buddha se compose, traditionnellement, de ’quatre quartiers’ : les ’moines’ (bhikṣu), les ’moniales’ (bhikṣunī), les laïcs hommes (upāsaka) et femmes (upāsikā). Ils se distinguent par leur statut social et leur engagement dans la pratique, en fonction des ’préceptes’ (ou ’entraînements’) qu’ils s’engagent à mettre en oeuvre. Lire plus
Devenir bouddhiste
On ne devient pas bouddhiste par la naissance ou par un baptême mais par un engagement personnel dont l’expression formelle s’appelle la ’Prise de Refuge’ dans les ’Trois Joyaux’ : le Buddha, le Dharma et le Saṃgha. Cette ’profession de foi’ marque l’entrée dans la communauté des disciples - le Saṃgha - et le souhait de suivre l’enseignement - le Dharma - de celui qu’on appelle ’l’Éveillé’ - le Buddha. L’engagement de chacun, ensuite, se manifeste par le nombre et le type des ’entraînements’ que l’on décide de mettre en pratique. Lire plus
La prise de refuges et l’observance des préceptes
L’engagement sur la Voie bouddhiste peut se faire de manière formelle, devant la Communauté, au cours de cérémonies rituelles particulières ; mais cela peut aussi se faire de manière informelle, dans sa propre intimité – car cet engagement, finalement, concerne surtout et avant tout le pratiquant lui-même ! Nous vous proposons de découvrir ici un texte traditionnel, en langue pālie, récité lors des cérémonies de ’prise de refuge’ et de ’prise de préceptes’, selon le rituel de l’école Theravāda. Lire plus
Surtout connu aujourd’hui en Occident à travers les écoles tibétaines et l’école japonaise du Zen, le bouddhisme est né et s’est d’abord développé en Inde. C’est dans ce pays que l’enseignement a pris forme et s’est diversifié. Du Ve siècle avant Jésus-Christ jusqu’au XIIe siècle de notre ère, de multiples courants et écoles y ont vu le jour et, de là, ont répandu les enseignements du Buddha dans l’ensemble du continent asiatique. Lire plus
Le bouddhisme : une religion missionnaire ?
Le bouddhisme s’est toujours voulu une religion missionnaire, quoique non prosélyte. Une règle impose d’ailleurs aux moines de n’enseigner que si la demande leur en a été faite par trois fois. Cela dit, dès que la communauté a compté soixante disciples parvenus à l’Eveil, le Buddha les a poussés à « parcourir le monde et diffuser la Bonne Loi, pour le bonheur et le profit du plus grand nombre ». Lire plus
Bouddhisme « ancien », Mahāyāna et Vajrayāna
Doctrinalement, le bouddhisme ’ancien’, le Mahāyāna (’Grand Véhicule’) et le Vajrayāna (’Véhicule de Diamant’) se distinguent par leur vision du Buddha, leurs textes de référence (le ’canon’) et la ’Voie’ qu’elles proposent - c’est-à-dire les pratiques particulières qui en découlent. Lire plus
Les grandes aires géographiques en Asie
En se diffusant hors de l’Inde, le bouddhisme s’est ’acclimaté’ aux cultures dans lesquelles il s’est implanté, imprimant des caractéristiques particulières aux différentes écoles des trois grandes aires géographiques de l’Asie du sud-est, de l’Extrême-Orient et du Tibet. Lire plus
… et en Occident
Connu en Europe dès le Moyen-Âge, grâce aux voyageurs et aux missionnaires chrétiens, le bouddhisme ne sera véritablement étudié qu’à partir du XIXe siècle. Mais c’est au XXe siècle, seulement, que les Occidentaux commenceront à s’intéresser réellement à la ’pratique’ du bouddhisme, grâce aux enseignants asiatiques qui viendront s’installer en Europe et aux Etats-Unis. Lire plus
III. Le bouddhisme et l’Occident
On cherche souvent à mettre une ’étiquette’ sur l’enseignement du Bouddha : on se demande si le bouddhisme est une religion, une philosophie, une ’science de l’esprit’... Mais ces étiquettes dépendent de définitions qui ont été établies au fil des siècles, en fonction de l’histoire de l’Occident. Aucune ne lui correspond vraiment exactement ! Cela n’empêche pas de tenter des comparaisons entre le bouddhisme et les principaux systèmes de pensée qui se sont développés en Occident : religieux, comme le christianisme, ou la philosophie et la science… Lire plus
Le bouddhisme est-il une religion ?
En Occident, la religion est le plus souvent définie par la croyance est un Dieu créateur, comme c’est le cas dans les trois monothéismes – ce que le bouddhisme récuse… Mais cette définition, qui se base uniquement sur un dogme, laisse de côté toutes les religions ’autres’ et ne tient pas compte des dimensions sacrées, sociales et rituelles… qui font aussi une religion et qui sont bien présentes dans le bouddhisme ! Lire plus
Question de définition...
Une religion, généralement, s’appuie sur la croyance en l’existence d’un dieu, créateur du monde et de l’homme. Elle fournit une explication ’extérieure’, que l’homme subit et à laquelle il doit s’adapter. Pour être ’sauvé’, celui-ci doit entrer en communication avec ce dieu et respecter ses commandements. Lire plus
Bouddhisme et christianisme
Après avoir combattu le bouddhisme comme une ’fausse’ religion, jusqu’au XIXe siècle, de nombreux chrétiens, aujourd’hui, se sont rapprochés des bouddhistes et ont développé un « dialogue » fructueux… au point que certains n’hésitent plus, désormais, à se considérer comme chrétien et bouddhiste à la fois ! Lire plus
Le bouddhisme est-il une philosophie ?
La philosophie, qui s’appuie sur l’intelligence et la raison pour comprendre le monde et l’homme, est surtout aujourd’hui un discours théorique ’sur’ le monde, qui n’implique pas forcément de changer sa manière de vivre. Dans l’Antiquité, au contraire, les philosophes étaient aussi des ’maîtres à vivre’ et leur philosophie se voulait pratique. Le bouddhisme propose une démarche qui est plus proche de celle des philosophes antiques que des philosophes modernes, mais il ne s’appuie pas seulement sur la raison et l’intelligence… Lire plus
Le bouddhisme et la science
Si le bouddhisme est parfois considéré comme une ’science’, c’est parce qu’il se présente comme un projet de recherche dont le domaine d’étude est l’esprit et les expériences de l’esprit. Le bouddhisme, cependant, ne tombe pas dans la croyance en l’existence d’une réalité ’objective’, que pourrait expérimenter un ’sujet’ observateur. La Voie qu’il propose doit mener au-delà de toute dualité ’sujet-objet’. Lire plus
IV. Le bouddhisme en francophonie
L’Union Bouddhiste de France (UBF) estime aujourd’hui à un million le nombre de bouddhistes en France, asiatiques et ’français de souche’ confondus. On compte près de 500 lieux de pratique bouddhiste sur le territoire, de la petite salle de réunion aux plus grands complexes, dont près d’une centaine en région parisienne... Les bouddhistes ’français-de-souche’ représenteraient environ 300.000 personnes et se rattachent majoritairement aux écoles tibétaines et au Zen japonais. Mais il y a beaucoup plus à découvrir !... Lire plus
Theravāda et méditation vipassanā
Le Theravāda (ou ’Voie des Anciens’), en Occident, se présente sous deux formes : traditionnelle et ’moderniste’. Sous sa forme traditionnelle, le Theravāda est présent par l’intermédiaire d’une quinzaine de ’monastères’ (ou ’vihāra’) où se réunissent les communautés exilées d’Asie du Sud-est. Sous sa forme ’moderniste’, par l’intermédiaire de centres ou de groupes de pratique de la méditation appelée Vipassanā (’vision pénétrante’), proposant un enseignement indépendamment des formes de cultes traditionnels. Ce sont surtout ces derniers que fréquentent les Occidentaux. Lire plus
Mahāyāna vietnamien et Thich Nhat Hanh
Le bouddhisme vietnamien est la forme de bouddhisme la plus répandue en France aujourd’hui... mais aussi la plus méconnue des Français ! Plus de 350.000 personnes originaires du Viêtnam vivent en effet sur le territoire et représentent ainsi plus de 60% des bouddhistes de France. Le bouddhisme vietnamien se présente essentiellement sous deux formes : la forme traditionnelle, liée à la population émigrée de l’ancienne Indochine, et une forme « moderne » représentée par le maître Thich Nhat Hanh. Lire plus
Zen et écoles japonaises
Très populaire dans les médias et le langage courant (’être zen...’ !), le bouddhisme japonais en francophonie ne se résume pourtant pas à cette seule école ni au seul enseignement d’un maître réputé : Taisen Deshimaru... Mais ces autres écoles japonaises restent beaucoup moins connues, alors que, par exemple, l’école tantrique du Shingon ou celle de la Terre Pure sont pourtant très présentes et influentes au Japon même ! Il existe aussi des courants ’modernes’, issus des ’nouvelles religions japonaises’, dont l’enseignement déroute souvent mais qui, elles aussi, sont bien implantés en Occident et en France. Lire plus
Ecoles tibétaines (Vajrayāna et Dzogchen)
Le bouddhisme tibétain - de loin le plus populaire auprès des média occidentaux comme du grand public - relève essentiellement de deux formes tardives du bouddhisme : le Vajrayāna ou tantrisme bouddhique, qui apparut en Inde à partir du VIIe siècle de notre ère, et un courant nommé Dzogchen dont on pense qu’il se formalisa surtout, au Tibet même, à partir du Xe ou du XIe siècle. Ces enseignements sont très largement diffusés en Occident où chaque école perpétuent ses propres spécificités… mais celles-ci ne sont pas toujours connues ! Lire plus
Le glossaire que nous vous proposons recense les principaux termes utilisés dans les enseignements bouddhiques : noms propres des principaux personnages, noms communs utilisés pour présenter la doctrine bouddhique et ses pratiques…
La langue de référence est le sanskrit ; chaque terme est associé à une définition simple, avec des renvois internes vers d’autres mots du glossaire.
Accéder au glossaire
Découvrir le bouddhisme
Nous vous proposons, dans ces pages, de découvrir les fondements du bouddhisme, sa doctrine et ses pratiques, son histoire en Inde et sa diffusion - en Asie et jusqu’en Occident…, sa présence actuelle en France et dans les pays francophones européens, ainsi qu’un Glossaire des principaux termes de son vocabulaire... Dans la partie gauche de la page, le menu permet de naviguer entre les différentes pages de la rubrique, à droite s’affiche les pages de contenu.
Sommaire de cet article :
I. Les fondements du bouddhisme
- Le bouddhisme : une religion missionnaire ?
- Bouddhisme « ancien », Mahāyāna et Vajrayāna
- Les grandes aires géographiques en Asie
- … et en Occident
III. Le bouddhisme et l’Occident
- Le bouddhisme est-il une religion ?
- Le bouddhisme est-il une philosophie ?
- Le bouddhisme et la science
IV. Le bouddhisme en francophonie
- Theravāda et méditationvipassanā
- Mahāyāna vietnamien et Thich Nhat Hanh
- Zen et écoles japonaises
- Ecoles tibétaines (Vajrayāna et Dzogchen)
V. Glossaire
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Article de Wikipédia sur la diversité du Bouddhisme selon les pays (cliquez sur les images pour les agrandir)
Statue en pied de Bouddha. Schiste, Gandhara, Empire Kouchan, Ier – IIe siècle. Musée national de Tokyo. Une des premières représentations connues du Bouddha.
Le bouddhisme est une religion et une philosophie dont les origines se situent en Inde aux VIe – Ve siècles av. J.-C. à la suite de l’éveil de Siddhartha Gautama à Bodhgaya dans le Bihar et de la diffusion de son enseignement.
Les notions de dieu et de divinité dans le bouddhisme sont particulières : bien que le bouddhisme soit souvent perçu comme une religion sans dieu créateurn 1, cette notion étant absente de la plupart des formes du bouddhismen 2, la vénération et le culte du Bouddha historique Siddhartha Gautama en tant que bhagavat jouent un rôle important dans le Theravāda tout comme dans le Mahāyāna, qui voient en ce personnage un être éveillé doté d’un triple corpsn 3.
Le bouddhisme, à travers ses différentes écoles, présente un ensemble ramifié de pratiques méditatives, de rituels religieux (prières, offrandes), de pratiques éthiques, de théories psychologiques, philosophiques, cosmogoniques et cosmologiques, abordées dans la perspective de la bodhi, « l’éveil ». À l’instar du jaïnisme, le bouddhisme est à l’origine une tradition shramana, et non brahmanique comme l’est l’hindouismen 4.
En 2018, on compte (mais le chiffre doit être pris avec prudence) quelque 623 millions de bouddhistes dans le monde1, ce qui fait du bouddhisme la quatrième religion mondiale, derrière (par ordre décroissant) le christianisme, l’islam et l’hindouisme. Toutefois, il pourrait passer de 7% à quelque 5% de la population mondiale vers 2060, du fait d’un taux de fécondité relativement bas et d’un nombre de conversions pas assez important2. L’historien des religions Odon Vallet relève d’ailleurs que c’est « la seule grande religion au monde à avoir régressé au XXe siècle », en raison, notamment, des persécutions menées contre le bouddhisme par les régimes communistes en Chine et en Indochine3.
Le bouddhisme fait l’objet de critiques de la part de religieux non bouddhistes et de scientifiques.
Étymologie
Originellement, en sanskrit, pour parler de la doctrine du Bouddha, on utilise le plus souvent l’appellation buddhadharma (ou, en pali, buddhadamma), mots signifiant « dharma [enseignement] du Bouddha », à côté d’autres appellations, parmi lesquelles dharmavinaya (enseignement et discipline [vinaya]) et śāsana (enseignements), et par la suite, la traduction de ces termes dans les langues (chinois, japonais, coréen, vietnamien...) des pays où le bouddhisme s’est diffusé et implanté4,5.
Le mot « bouddhisme », au sens de « système religieux fondé par le Bouddha en Inde », est un néologisme apparu dans les langues européennes au début du XIXe siècle — et d’abord en anglais, langue dans laquelle on trouve la première occurrence de Boudhism en 1800 ou 1801 puis Buddhism en 1816, mot créé sur Buddha avec ajout du suffixe -ism6,7,8. C’est dans des revues savantes qu’on le rencontre d’abord, revues elles-mêmes créées à la suite de l’intérêt croissant de l’Empire britannique et de l’Empire français pour l’Orient9.
En France, c’est vers la fin du XVIIIe siècle qu’apparaissent des termes pour signifier les doctrines propres au bouddhisme : on aura ainsi d’abord budsdoisme (1780), puis bouddhisme (1823)10. Michel-Jean-François Ozeray est un des premiers à utiliser en français le mot bouddisme (sic) en 181711,12. Bouddhisme devient courant dans les langues européennes vers 183013,n 5.
Cette création d’un nouveau mot ne signifie pas que la réalité qu’il recouvre ait été découverte simultanément. À titre d’exemple, deux œuvres médiévales ont permis d’entendre parler un peu, sinon du bouddhisme, en tout cas de Sidhartha Gautama, le bouddha historique : la Vie des saints Barlaam et Joasaph et le chapitre 168 de la Description du monde de Marco Polo, intitulé « Description de l’île de Ceylan »14.
Remarques liminaires
Reprenant le terme d’« idées reçues » employé par l’historien des religions Bernard Faure dans un titre d’ouvrage éponyme, et constatant « la difficulté qu’éprouvent les Occidentaux à définir [le bouddhisme]15 », on peut s’arrêter sur un certain nombre de ces idées reçues pour appréhender le sujet, comme le fait d’envisager le bouddhisme comme une pratique monolithique ; ou de considérer qu’il s’agirait d’une doctrine essentiellement philosophique et rationnelle, auquel cas, les rituels, la magie, les exorcismes ou encore l’ésotérisme n’y auraient pas leur place16.
Un bouddhisme ou des bouddhismes ?
Bien souvent, le bouddhisme est vu comme une sorte de monolithe, et en France essentiellement sous la forme du bouddhisme tibétain, avec le bouddhisme Theravada, ainsi que le bouddhisme zen, tandis que d’autres écoles comme la Terre pure, le Shingon ou le Tendai sont très peu voire pas du tout connues17. Et les Occidentaux peuvent penser avoir affaire à des formes du bouddhisme originel (en particulier pour le Theravada), alors que ces formes que nous connaissons aujourd’hui ont toutes traversé les siècles et connu donc d’importantes évolutions. On peut aussi se heurter aux différences dans les pratiques et les croyances entre bouddhistes occidentaux et bouddhistes d’origine asiatique18.
Article connexe : Histoire de la diffusion du bouddhisme en Occident.
Plusieurs traditions bouddhistes
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Carte – Cliquez sur l’image pour l’agrandir) - Diffusion du bouddhisme et de ses principaux courants.
La longue histoire du bouddhisme, faite de rencontres et de confrontations avec d’autres religions, de réflexions et de controverses au sein des communautés bouddhistes, a abouti à la constitution de nombreuses variations, potentiellement très différentes les unes des autres. « Il s’avère donc vite présomptueux de définir l’unité du bouddhisme par-delà la foi de ses fidèles en l’authenticité et la valeur de l’expérience du [Bouddha]19. »
De grands regroupements ont pu être opérés. Peter Harvey, avec d’autres, met en avant « trois grandes régions culturelles » où le bouddhisme demeure courant : un « bouddhisme du Sud », autour du Theravada, au Sri-Lanka, en Birmanie, en Thaïlande, au Cambodge, au Laos, et dans leur voisinage ; un « bouddhisme de l’Est », autour du Mahayana dans son développement chinois, en Chine, en Corée, au Japon et au Vietnam ; et un « bouddhisme du Nord » dans la région de tradition tibétaine, autour du Mantrayana, au Tibet, en Mongolie, dans l’Himalaya, les régions orientales de la Chine20,21.
Plusieurs auteurs parlent à ce propos de « bouddhismes » ou de « traditions bouddhistes22. » Faure considère que, « comme tout courant de pensée, le bouddhisme est influencé par les époques, les lieux et les cultures qui l’adoptent23 », et que par conséquent, c’est bien des bouddhismes qu’il convient de parler. Richard H. Robinson (en), Willard L. Johnson et Ṭhānissaro Bhikkhu (en) proposent qu’il serait plus approprié de concevoir le bouddhisme comme une « famille de religions », autour de ces trois grands ensembles, ayant chacune sa propre intégrité24. Harvey, tout en reconnaissant que la métaphore de la famille est pertinente, a souligné que le fait de voir les trois ensembles comme des « mondes » distincts risquait de faire minimiser l’importance des différentes connexions qui existent au sein du « réseau » formé par le bouddhisme, qui lient ses différentes composantes25.
Un bouddhisme « authentique » ?
Dans ces conditions, la tendance peut être de s’en tenir à quelques idées et représentations simples, qui devraient, pense-t-on, être partagées par les membres de tous les courants bouddhistes, depuis les origines. L’unité des différentes traditions bouddhistes est alors assurée par un « tronc commun », qui consiste en « la doctrine primitive prêchée par le Bouddha26. » La quête du bouddhisme « originel » a occupé une grande place aux débuts de la bouddhologie, aboutissant à l’image d’un bouddhisme initial rationnel et antiritualiste, qui aurait ensuite dégénéré dans des formes plus ritualistes et superstitieuses, suivant un schéma de pensée de « déclin de la Loi » déjà présent dans les écrits bouddhistes27, qui a suscité dans diverses communautés bouddhistes un mouvement de retour aux écritures fondatrices (ce qui a pu être qualifié de « protestantisation du bouddhisme »)28. Il reste néanmoins impossible pour les spécialistes de s’entendre sur le profil qu’aurait eu le bouddhisme originel, en l’absence de sources écrites remontant à cette époque (les écrits les plus anciens sur la vie et les enseignements de Bouddha qui soient connus auraient été codifiés au plus tôt au Ier siècle av. J.-C.)29.
Concernant les études sur le bouddhisme actuel, Robinson, Johnson et Bhikkhu identifient des spécialistes qui essaient de définir un « bouddhisme idéal », en procédant de différentes manières, ce qu’ils définissent comme une approche « essentialiste », puisqu’elle recherche l’« essence » du bouddhisme qui est commune à toutes les traditions24. B. Faure souligne que le plus souvent est présenté une sorte de bouddhisme censé être « pur », libre de toute « superstition », qui serait arrivé intact dans l’Occident contemporain, après avoir traversé les siècles et les cultures. Or, insiste B. Faure, le bouddhisme est une invention relativement récente, né à la suite de réformes entreprises dans différents pays d’Asie au contact avec l’Occident, à quoi vient s’ajouter un développement moderne connu sous le nom de « néo-bouddhisme », qui, selon Faure, ne garde du bouddhisme traditionnel que des éléments doctrinaux et de pratiques arbitraires30. D’autres ont considéré que la recherche d’un bouddhisme « pur » relevait de la gageure car une telle chose n’aurait jamais existé31,32.
À l’opposé s’est développée une approche « inclusionniste », qui part des croyances et pratiques de ceux qui se définissent comme bouddhistes24. Selon cette seconde posture, « il n’y a pas à proprement parler de bouddhisme, il n’y a que des bouddhistes » et « le bouddhisme n’est pas une essence, il est ce que les bouddhistes en font », et l’historien ou sociologue des religions ne doit pas tenter de prendre parti sur la doctrine. Cette approche a plus tendance à mettre en avant la diversité des pratiques bouddhistes33, mais elle porte aussi en germe le risque de mettre en avant certaines formes de bouddhisme plutôt que d’autres24.
Constatant également la difficulté qu’il y a à isoler une « essence » du bouddhisme, certains spécialistes proposent de leur côté d’envisager le bouddhisme comme un « système », complexe par sa diversité, dynamique, ayant des limites poreuses avec les autres religions et idéologies qu’il rencontre34,35.
Le bouddhisme et les autres religions
En effet, dans tous les pays où il a pris pied, le bouddhisme a pu coexister avec les autres religions et courants de pensée présents (Brahmanisme/Hindouisme dans le monde indien en Asie du sud-est, Confucianisme et Taoïsme en Chine, Shinto au Japon, Bön au Tibet, etc…), car il se focalise sur le développement spirituel36. Plusieurs chercheurs ont souligné qu’il ne s’intéresse pas à tous les domaines couverts par les activités rituelles, ce qui explique que les dieux de ces religions aient pu être vénérés par des bouddhistes, du moment qu’ils étaient invoqués pour des affaires terrestres. En revanche, dès lors qu’il s’agit d’affaires concernant ce qui est transcendant, de leurs préoccupations au moment de la mort, ils se tournent exclusivement vers les enseignements de Bouddha37,38. Selon Williams, Tribe et Wynne, « être bouddhiste n’implique pas un rejet complet des autres religions ou pratiques religieuses. Dès le début, le bouddhisme a coexisté avec d’autres religions, se structurant autour d’elles comme une sorte de « méta-religion » vouée à ce qu’elle considère comme l’objectif suprême d’enfin mettre fin à la souffrance39. »
Avant l’époque moderne, la plupart des Bouddhistes n’ont pas tenté de distinguer ce qui est proprement bouddhiste de ce qui ne l’est pas. Les spécialistes du bouddhisme parlent souvent de « religion populaire » pour les formes de croyances et de pratiques qui ne sont pas spécifiquement bouddhistes mais peuvent être pratiquées par des personnes désignées comme Bouddhistes. Cela regroupe notamment les cultes de divinités locales, les rites de type chamanistique, ainsi que les cultes domestiques, notamment ancestraux. L’emploi de cette notion est controversé, car cela revient là encore à chercher à isoler un bouddhisme « pur » ou « authentique », artificiel, tout en reléguant et dépréciant les autres croyances et pratiques renvoyées dans la catégorie péjorative du « populaire »40.
Le bouddhisme est-il seulement une religion ?
Photo - Pèlerins en route vers Lhassa.
Le bouddhisme est-il une religion, une philosophie, les deux, ou encore autre chose ? Le Petit Robert le qualifie de « doctrine religieuse », et le Petit Larousse de religion et philosophie. Autant dire qu’il est difficile de classer ce terme, inventé par les Occidentaux au début du XIXe siècle15 et que la question suscite la perplexité41. En Occident en particulier, beaucoup se basent sur l’absence d’un Dieu éternel, créateur et personnel tel qu’on le trouve dans les monothéismes pour voir dans le bouddhisme une philosophie. Par ailleurs, le mot « religion » est un terme apparu en Occident que l’on appliquerait abusivement à des pratiques et doctrines de l’Inde comme l’hindouisme et le bouddhisme42. Terme difficile, voire impossible à définir — du moins n’y a-t-il pas de réel consensus entre spécialistes sur ce qu’on qualifie de « religieux »43.
Vincent Goossaert, en s’intéressant aux raisons pour lesquelles les personnes se posent la question et choisissent une dénomination plutôt qu’une autre, considère que : « souvent idéalisé comme rationnel, non ritualiste, voire athéiste, le bouddhisme, dans sa version « originelle », a beaucoup servi comme paradigme des catégories nouvelles de sagesse, ou de spiritualité, par opposition à la religion (ici identifiable au christianisme, ou plus spécifiquement au catholicisme) » ; selon lui, ces jugements renvoient, « en fait, à des enjeux tout à fait spécifiques au lieu et à l’époque où ils sont formulés, tant en Occident qu’en Asie44. »
Une philosophie ? - Article détaillé : Philosophie bouddhiste.
André Bareau souligne que l’amour de la discussion, de la spéculation intellectuelle pure que l’on dit propres à la Grèce sont tout aussi développés en Inde45 et David Seyfort Ruegg (en) affirme46 qu’« il n’est sûrement pas exagéré de dire que la pensée philosophique constitue une composante majeure du bouddhisme ». Il est indéniable qu’il existe un « bouddhisme philosophique » ou une « philosophie bouddhiste », et que plusieurs docteurs ont produit des réflexions et débats philosophiques de très haut niveau, par exemple Nagarjuna, Vasubandhu en Inde, Fazang en Chine, Kukai et Dôgen au Japon47,48. En cela ils ont pu être comparés aux penseurs de la philosophie chrétienne et de la philosophie juive49. Cependant, des spécialistes estiment que le bouddhisme peut bien être considéré comme une philosophie, selon la définition que l’on retient, par exemple M. Siderits en prenant la définition de philosophie comme « investigation systématique des questions d’éthique, de métaphysique et l’épistémologie (ainsi que plusieurs domaines connexes) »50 et D. S. Wright avec la définition d’« idées générales sur la nature du monde et le sens de la vie qui guident la vie quotidienne », ce qui ne correspond cependant pas selon lui à l’acception moderne de la philosophie en Occident, plus portée sur la logique et la raison51. En effet les œuvres de la philosophie bouddhiste ne s’inscrivent pas dans le cadre de la raison universelle mais restent vouées au but final de la délivrance bouddhique, et pour Faure « il n’est plus possible d’ignorer que le bouddhisme est, ce qu’il a toujours été pour la plupart de ses adeptes : un système métaphysique, mythologique et rituel »52,53.
Une religion ?
Selon Lionel Obadia, « bien qu’il paraisse échapper à toute tentative de classification conceptuelle54, le bouddhisme est généralement présenté dans le vocabulaire de l’histoire des religions comme une religion universelle, de celles dont le message s’adresse à l’humanité dans son ensemble55. » Mais, relèvent certains spécialistes, contrairement à d’autres systèmes religieux, le bouddhisme ne s’appuie pas sur une révélation divine56,57, ni sur un Dieu suprême créateur, ni sur des Écritures sacrées, autant d’éléments qui caractérisent communément la « religion » en Occident58.
Philippe Cornu59, tout en soulignant qu’« il serait excessif de refuser catégoriquement de voir dans le bouddhisme un phénomène de nature religieuse, comme le font trop de bouddhistes occidentaux », appelle cependant à « revisiter ce que l’on entend ici [càd. avec le bouddhisme] par religion ». Car, dit-il : « il ne faut pas perdre de vue que le bouddhisme est d’abord et avant tout le Dharma, c’est-à-dire la connaissance intime de la nature fondamentale de la réalité, et que les formes religieuses qui l’habillent ne constituent que des conditions secondaires favorisant cette connaissance et la libération qui en résulte. » Le bouddhisme est parfois classé parmi les religions dharmiques60,61.
Photo - Fidèle recueilli devant le temple de la Mahabodhi, à Bodhgaya, haut lieu de pèlerinage bouddhique.
Cependant, relève B. Fauren 6, le bouddhisme, « qui est sans conteste l’une des plus anciennes religions de salut62 », a été très souvent considéré par l’orientalisme occidental (né au début du XIXe siècle) avant tout comme une philosophie, les savants européens et américains rejetant les aspects religieux que sont les éléments de ritueln 7, de mythologie ou de métaphysique63. Ce discours fut repris par les élites autochtones, qui cherchèrent à mettre de côté les éléments de la tradition au profit des seuls aspects rationnels philosophiques, psychologiques ou éthiques du bouddhisme64. Démarche artificielle qui aboutit à « [une recréation ayant] peu à voir avec la réalité62. » Car nier les aspects rituels revient à créer un bouddhisme idéalisé qui masque des réalités sociologiques évidentes témoignant de la religiosité dans le bouddhisme en Asie (offrandes, lampes devant les autels, pèlerinages vers des lieux saints, rites funéraires, etc.) et de ce fait selon J.-N. Robert celui-ci a bien le caractère de religion, « entendu au sens naïf d’ensemble de pratiques et de croyances menant au salut65. »
Pour Damien Keown (en), se demander s’il est une religion, une philosophie, une manière de vivre ou un code d’éthique oblige à repenser ces catégories, et aussi la signification de « religion ». À faire de la croyance en Dieu l’essence de la religion, on exclut le bouddhisme de cette catégorie. En revanche, avec une définition plus large et complexe — que Keown emprunte à Ninian Smart — intégrant plusieurs « dimensions » (pratique et rituelle, expérimentale et émotionnelle, narrative et mythique, doctrinale et philosophique, éthique et légale, sociale et institutionnelle, matérielle), le bouddhisme est bien, selon lui, une religion66.
Une philosophie et une religion ?
Pour plusieurs chercheurs, le bouddhisme est à la fois une religion et une philosophie67,68,69,70. Une pareille affirmation nécessite de reconsidérer ces catégories. Selon M. Siderits, on peut affirmer à la fois qu’il est une philosophie et une religion, sinon cela reviendrait à séparer strictement foi et raison, division que la majorité des bouddhistes rejetterait71 et qui est en outre propre à l’Occident70.
D’autres approches ?
Le bouddhisme est également souvent considéré en Occident comme une « spiritualité », ce qui est une autre manière de rejeter la dénomination de « religion », cette fois-ci en mettant en avant l’expérience personnelle plus que la doctrine ou les pratiques72. Pour des raisons similaires, le terme de « sagesse » est lui aussi employé73.
Le bouddhisme a aussi pu être présenté comme « la vaste gamme de phénomènes sociaux et culturels qui se sont regroupés autour des enseignements d’une figure appelée Bouddha, l’Éveillé »74.
Origines du bouddhisme
Articles détaillés : Histoire du bouddhisme et Expansion du Bouddhisme via la Route de la Soie.
Le contexte culturel de l’Inde du nord à l’époque du Bouddha est marqué par la domination traditionnelle du Védisme, et de sa classe sacerdotale, celle des Brahmanes, qui défend l’autorité des textes sacrés, les Védas, et dispose du monopole sur l’accomplissement des rites, notamment sacrificiels. Mais son autorité est contestée par des groupes de religieux et penseurs, dont les plus radicaux tournent le dos aux traditions védiques, les shramanas, personnages qui ont quitté leur foyer pour mener une vie d’ascèse errante. Les différents penseurs de l’époque ont développé courants originaux se démarquant plus ou moins du védisme. Ce contexte donne notamment naissance aux textes appelés Upanishads, amenés à devenir le fondement de la religion hindoue. Ils sont difficiles à dater précisément, mais il est clair qu’ils ont été élaborés sur une longue période, certains étant antérieurs à l’époque de Bouddha, mais beaucoup lui sont postérieurs. D’autres figures développent des courants spécifiques, comme le Jaïnisme fondé par Mahavira, contemporain du Bouddha, ou l’Ajivika. L’enseignement de Bouddha s’inscrit dans ce contexte et il interagit régulièrement avec des ascètes errants75,76,77.
Au-delà d’un nombre important de divergences, ces nouveaux courants partagent une cosmologie spécifique, qui se met en place à partir des Upanishads les plus anciennes (vers 600-400 av. J.-C.), et rompt avec l’approche des Védas. Selon ces idées communes, les êtres vivants passent par un cycle de renaissances (en sanskrit, https://fr.wikipedia.org/wiki/Sa%E1...ṃsāra), disposent d’une sorte d’âme ou essence individuelle (ātman), qui existe continuellement entre leurs différentes vies, et que leurs conditions de vie sont la conséquence des actes (karma) accomplis durant leurs existences passées et présente. Progressivement apparaît l’idée que le but ultime est la libération (mokṣa) du cycle des réincarnations78. L’enseignement du Bouddha prend place dans cette période. De ce fait le Bouddhisme est marqué par ces réflexions, mais il pourrait également les avoir influencé (une partie des Upanishads majeures étant manifestement postérieures à son apparition)75.
Le Bouddha
Tête de Siddhârta Gautama (Shakyamuni), le bouddha historique. Plâtre, Gandhara, avant le IVe siècle de notre ère. Musée Guimet, Paris.
Article détaillé : Siddharta Gautama.
Le bouddhisme est issu des enseignements de Siddhartha Gautama (« l’éveillé »), considéré comme le Bouddha historique.
La vie de Bouddha est documentée par un ensemble de textes, dont les plus anciens ont été mis par écrit vers le Ier siècle de notre ère, soit environ cinq siècles après son nirvana. Ils reposent sur une tradition orale voire des textes plus anciens, disparus depuis, ne présentent chacun qu’un exposé partiel de sa vie et contiennent de nombreux éléments « merveilleux ». De ce fait, si l’existence du Bouddha « historique » n’est pas contestée, la fiabilité de ces sources pour reconstituer sa vie « réelle » est discutée, même si elles sont importantes pour leur valeur exemplaire auprès des fidèles79. Mais il est généralement considéré qu’elles présentent suffisamment de points communs pour permettre de dessiner une biographie relativement fiable dans les grandes lignes75,80.
Les dates de vie du Bouddha selon la tradition bouddhique vont d’environ 560 à 480 av. J.-C., mais les études actuelles la placent environ un siècle plus tard, avec un nirvana situé quelque part entre 420 et 350 av. J.-C.81,82,83.
Le futur Bouddha, appelé Siddharta84 (« Celui qui a réalisé son but »85) dans certains textes en sanskrit, est né dans le pays de Magadha, dans le clan des Shakya, parmi la lignée des descendants de Gautama86 (ou Gotama). Cela explique qu’il soit aussi appelé dans les textes Siddharta Gautama, ou Shakyamuni, le « Sage des Shakyas » (plutôt dans la tradition mahayana)87. Il a un statut social important, son père Shuddhodana étant un personnage éminent dans le pays des Shakyas. Vers l’âge de 29 ans, bien que marié et jeune père (ou en passe de le devenir), Siddharta est insatisfait par cette vie plaisante et quitte sa famille pour devenir un ascète. Non convaincu par l’enseignement que lui prodiguent plusieurs maîtres et les pratiques ascétiques, il se tourne vers la « voie moyenne » qui renvoie dos-à-dos aussi bien l’opulence que l’ascétisme. Puis il connaît l’« Éveil » sept années après avoir quitté son foyer, ce qui lui confère la condition d’« Éveillé », Bouddha. Il se met ensuite à dispenser ses enseignements, en commençant par son premier sermon, prononcé selon la tradition dans le parc aux Daims de Bénarès devant ceux qui devaient devenir les premiers membres de la communauté bouddhiste. Il y énonce les Quatre nobles vérités, fondements de la doctrine bouddhiste. Il acquiert une réputation importante, et constitue progressivement une communauté de disciples, posant les bases de la discipline bouddhique88,89.
Après 45 ans d’enseignements, sa vie s’achève à l’âge de 80 ans, âge auquel survient son nirvana (ou parinirvāṇa) selon la tradition bouddhiste90.
La tradition bouddhiste relative à la vie de Bouddha, que ce soit par les textes ou les nombreuses images qui se sont développées dans leur sillage, mettent en avant divers épisodes de la vie du personnage fondateur, servant à le glorifier et à avoir une valeur exemplaire pour les Bouddhistes. Ils concernent en particulier les moments-clefs de sa vie : sa conception et sa naissance, son « grand départ » du foyer, son Éveil et le début de son enseignement (la « mise en branle de la roue de la Loi »), puis son nirvana91,92,93. Un ensemble de récits relate également ses nombreuses vies passées (Jatakas), annonciatrices de son accès au statut de Bouddha94,95,96.
Bouddha est la figure majeure de tous les courants du Bouddhisme, quand bien même on ne le considérait pas comme le seul Bouddha ayant existé. Il est le fondateur, l’exemple par excellence, celui qui est parvenu à l’illumination dans cette période cosmique, puis a dispensé son savoir, montrant ainsi la Voie à suivre. Selon une formule courante prononcée au début de rituels bouddhistes, il est le premier des Trois Joyaux dans lesquels les Bouddhistes prennent refuge97,98, celui qui par son enseignement a permis les deux autres, le dharma et la samgha99,100.
Bouddha est un objet de vénération de la part des Bouddhistes, aussi bien de façon individuelle (par des offrandes, des prières) que collective (par des fêtes, notamment les célébrations de sa naissance). Même s’il n’est plus présent dans le monde, il est considéré qu’une partie de sa puissance réside dans ses reliques et ses images, ce qui explique notamment le développement de pèlerinages autour de ses reliques et des lieux des épisodes marquants de sa vie101.
Lire cet article en entier à partir de ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bouddhisme
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Le Bhoutan est le seul pays au monde où le bouddhisme dit ’du grand véhicule’ (Mahayana) sous sa forme tantrique est la religion officielle. On compte 75% de bouddhistes lamaïstes. Le reste de la population (25 %) a pour religion l’hindouisme indien (et à influence népalaise).
Le Royaume du Bhoutan d’après Wikipédia
Le Bhoutan (/bu.tɑ̃/5 ; en dzongkha : འབྲུག་ཡུལ་, Druk Yul, translittération Wylie : ʼbrug-yul, /ʈuk̚˩.yː˩/)6, en forme longue le royaume du Bhoutan, est un pays d’Asie du Sud, sans accès à la mer. Il est situé dans l’Est de la chaîne de l’Himalaya, enclavé entre l’Inde au sud, à l’est et à l’ouest-sud-ouest, avec laquelle il partage 605 km de frontières terrestres, et la Chine (région autonome du Tibet) au nord et à l’ouest-nord-ouest, avec 470 km de frontières. Plus à l’ouest, il est séparé du Népal par l’État indien du Sikkim, et plus au sud il est séparé du Bangladesh par les États indiens d’Assam et du Bengale-Occidental. Sa capitale et sa plus grande ville est Thimphou.
Le Bhoutan est un ensemble de fiefs mineurs en guerre, jusqu’au début du XVIIe siècle, quand le lama et chef militaire Shabdrung Ngawang Namgyal, fuyant la persécution religieuse au Tibet, unifie la région et cultive une identité bhoutanaise distincte. À la fin du XVIIIe siècle, le Bhoutan entre en contact avec l’Empire britannique. Il en devient ensuite un protectorat. Le Bhoutan continue de maintenir des relations bilatérales fortes avec l’Inde, de laquelle il se détache en 1949.
La géographie du Bhoutan varie des plaines subtropicales dans le sud aux montagnes de l’Himalaya au nord, où certains sommets excèdent 7 000 m. Sa superficie est de 38 394 km2 et le pays mesure environ 300 km dans sa plus grande longueur est-ouest, et 170 km dans le sens nord-sud.
La religion d’État du Bhoutan est le bouddhisme vajrayāna (bouddhisme tibétain). Le bouddhisme est majoritaire parmi la population. L’hindouisme est la seconde religion la plus pratiquée dans le pays7. La population y est estimée à 780 000 personnes en 20208,1.
À partir de 1985, le gouvernement bhoutanais décide de ne plus considérer comme bhoutanaise la population d’origine népalaise, ce qui entraîne l’exil, plus ou moins contraint, de ces Bhoutanais d’origine népalaise, privés de leur citoyenneté. Nombre d’entre eux vivent désormais au Népal dans des camps de réfugiés sous l’égide du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
En 2008, le Bhoutan passe d’une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle et organise ses premières élections générales. Il est membre des Nations unies, ainsi que de l’Association sud-asiatique pour la coopération régionale (ASACR), dont il a accueilli le seizième sommet en avril 2010.
Source de l’article complet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bhoutan
Langue officielle : Le ’Dzongkha’ est la langue nationale du Bhoutan et signifie ’langue parlée dans les dzongs’. Cette langue autrefois uniquement parlée, s’écrit depuis une quarantaine d’année seulement.
Langue parlée : Les Bhotes, ou Bhutia, parlent différents dialectes régionaux apparentés également à la langue tibétaine, et les quelques Népalais vivant eu Bhoutan parlent différents dialectes népalais.
Peuple - La population du Bhoutan est constituée de trois groupes ethniques : les Bothias, les Scharkopas et les Lhotsampas. - La population du Bhoutan est constituée de trois groupes ethniques : les Bothias, les Scharkopas et les Lhotsampas (environ 60%).D’origine mongoloïde et de culture tibétaine, ils parlent le dzongkha, la langue officielle du pays, et constituent le groupe le plus influent politiquement. Leur religion est rattachée à la secte bouddhiste Drukpa Kagyapa. Habitant les vallées centrales où ils sont cultivateurs, ou le Haut Himalaya où ils mènent une vie semi-nomade comme éleveurs de yaks, leur système social est basé sur la famille patriarcale. -Les Sharkopas sont traditionnellement liés aux Bothias. On croit que ces tribus, s’apparentant aux populations de l’Assam et de l’Arunachal Pradesh (Inde), étaient déjà installées au pays bien avant l’arrivée des Bothias venus du Tibet. Les Sharkopas habitent principalement l’est du pays et sont adeptes du bouddhisme tibétain. Leur pratique religieuse incorpore, comme en maints endroits dans le haut Himalaya, des croyances animistes et des rituels chamanistes empruntés à la religion bön prébouddhique. Pratiquant la culture sur brûlis, ils brûlent la végétation, cultivent la terre pendant un certain nombre d’années et vont s’installer ailleurs lorsque la terre n’est plus productive - Les Lhotsampas sont d’origine népalaise. Ces populations se sont installées au Bhutan à partir du début du XXe siècle. Habitant le sud du pays, ils sont majoritairement hindouistes, parlent le népalais et obéissent aux prescriptions du système de castes typique de leur pays d’origine. Ils appartiennent aux hautes castes brahmanes et chhetris et, dans une moindre mesure, aux ethnies népalaises gurung, tamang, limbu, rai et sherpa. Ils sont principalement agriculteurs.
Réligion - Le Bhoutan est le seul pays au monde où le bouddhisme dit ’du grand véhicule’ (Mahayana) sous sa forme tantrique est la religion officielle. On compte 75% de bouddhistes lamaïstes. Le reste de la population (25 %) a pour religion l’hindouisme indien (et à influence népalaise). Les chrétiens y sont très rares car ils subissent des discriminations et des violences dans ce royaume.
Fête Nationale - 17 décembre : La fête nationale est célébrée pour commémorer l’ascension au trône du premier roi du Bhutan Ugyen Wangchuck (en 1907).
Calendrier des Fêtes - Les fêtes traditionnelles bouddhistes sont célébrées au Bhoutan, ceci inclut le Solstice d’Hiver, le Jour des Offrandes, le Losar (le Nouvel An bouddhiste), le Shabdung Kuchoey, l’anniversaire de Drukgyal Sumpa, le Jour du Nirvana de Bouddha, la Fête du Couronnement, l’Anniversaire de Guru Rinpoche, le Premier Sermon de Bouddha, Thiumphu Tsechu Domchoe, le Jour Sacré de la Pluie, Daschain et le Jour de la Descente de Bouddha et la Rencontre des 9 démons. Un autre évènement qui mérite d’être relevé est la célébration de l’anniversaire, du couronnement et de la mort du 3ème roi HM Jigme Dorje Wangchuck. A noter que les fêtes bouddhistes sont fixées en fonction des observations astronomiques locales et il est impossible de prévoir lorsqu’elles vont se dérouler.
Histoire - L’origine du Bhoutan et son histoire ancienne sont inconnues. Le gourou indien Padmasambhava effectue son légendaire voyage du Tibet au Bhoutan au VIIIe siècle et y apporte le bouddhisme. Le pays doit subir de nombreuses invasions du XIe au XVIe siècle, notamment de la part des Tibétains et des Mongols. Une théocratie bouddhiste est établie au Bhoutan au début du XVIIe siècle. L’aire, historiquement proche du Tibet au nord, est placée sous l’emprise britannique de l’Inde durant le XIXe siècle et un protectorat est établi en 1910. Les Britanniques s’occupent des relations étrangères mais se restreignent à interférer dans les affaires internes. La monarchie actuelle, établie en 1907, adopta un comportement visant à faire émigrer les non-natifs. Il s’ensuivit un exode d’environ 100 000 Népalais et Indiens vers les pays limitrophes.
Politique - Il existe un Conseil Royal et un Conseil des Ministres mais pas de partis politiques. L’Assemblée se compose de 150 membres dont 105 représentent le peuple. L’Inde s’occupe des affaires étrangères et de l’économie. Il est divisé en 20 districts (dzongkhag), eux même découpés en quatre régions : l’est, l’ouest, le centre et le sud.
Savoir-vivre - Le pourboire est laissé à votre appréciation. Pour toutes les personnes intervenant dans le cadre des prestations achetées par notre intermédiaire, vous avez l’assurance qu’il ne se substituera jamais au salaire. Néanmoins, il est d’usage dans la quasi-totalité des pays au monde de donner un pourboire lorsque l’on a été satisfait par le service. Pour les chauffeurs, nous vous conseillons l’équivalent de 3 à 4 euros par jour et par personne. 5 à 7 euros par jour et par personne pour les guides. A l’hôtel, 1 euro au porteur. Au restaurant, 10% du montant de l’addition sont dans la norme. En ce qui concerne le personnel local (porteurs, serveurs...), les usages sont très variables. Nous vous conseillons de vous aligner sur l’économie du lieu : les prix d’une bière ou d’un thé, d’un paquet de cigarettes, vous donneront un aperçu du niveau de vie et vous permettront, comme vous le faites naturellement chez vous, d’estimer le montant de votre pourboire. Le royaume du Bhoutan a fait le choix d’une politique touristique très sélective, refusant le tourisme de masse et les inévitables effets négatifs qu’il aurait sur la population et sa culture. La quasi-totalité des Bhoutanais porte le costume national. Les hommes portent le kho, sorte de caftan fermé par une ceinture, qui laisse les mollets nus (en hiver, on peut mettre dessous un pantalon). Les femmes portent une longue robe drapée, la kira (attachée à gauche et à droite par des fibules d’argent ciselé, reliées par une chaîne et ornées de turquoise, de corail ou d’ambre). Les tissus sont splendides et à l’honneur de la tradition tisserande du pays. Le port du costume traditionnel est obligatoire pour entrer dans les dzongs, les fameuses forteresses qui abritent administrations et monastères. Pour entrer, les hommes arborent une grande écharpe de couleur indiquant leur rang social. Les Bhoutanais sont grands amateurs de tir à l’arc (ils sont d’ailleurs représentés aux jeux olympiques dans cette discipline). De nombreux concours ont lieu dans tout le pays, souvent le dimanche et à l’occasion des fêtes religieuses. Ce sont des spectacles extraordinaires. La monarchie et le clergé bouddhique sont vénérés par les Bhoutanais. Veillez donc à ne pas les froisser par des gestes déplacés, comme marcher sur un billet de banque (sur lequel le roi est représenté), ou manquer de respect à des représentations du Bouddha ou à des objets religieux. On doit enjamber un seuil, sans jamais marcher dessus. On ne regarde pas un cadeau devant le donateur, on le fait plus tard. Le tabac est interdit (les Bhoutanais contrevenant à cette prohibition s’exposent à de très lourdes amendes) ; les touristes bénéficient toutefois d’une certaine tolérance à cet égard.
Achat - Le Bhoutan possède un très bel artisanat : orfèvrerie, vannerie, sculptures sur bois, ardoises gravées, peintures religieuses (thangkhas), et surtout les magnifiques tissages bhoutanais, à acheter dans les boutiques de Paro, et surtout Thimphu. Le pays est également célèbre pour ses merveilleux timbres-poste. Pour les cartes postales et les timbres : Paro et Thimphu, peu de chances ailleurs (sauf les tissages dans le Bhumtang). Vous pouvez acheter des alcools dans tous les restaurants. Attention, la plupart des boutiques sont fermées le mardi. A Thimphu et Paro, la plupart des administrations et boutiques peuvent également être fermées le samedi après-midi et le dimanche. A noter que l’exportation d’antiquités et d’objets religieux est strictement interdite. Ne pas acheter aux habitants. Vous trouverez de beaux objets dans les magasins agréés. En cas d’achat d’antiquité dans un magasin, demandez une facture pour la douane.
Cuisine - A base de produits locaux. La nourriture au Bhoutan n’est pas très variée : riz, pommes de terre, pâtes (parfois tout cela au même repas) et quelques légumes type épinards, navets, parfois champignons. On mange peu de viande, des petits morceaux de porc ou de yak (séchés au soleil) la plupart du temps, qui sont parfois cuisinés en ’raviolis’ (tels les moh moh tibétains). Attention cependant aux plats locaux qui sont très pimentés, les bhoutanais adorent les piments que l’on voit sécher partout ! Le plat national, « l’emadatsi », est à base de piments rouges cuits dans une sauce de fromage fondu : difficile à avaler pour les palais délicats ! Pour les amateurs de confitures d’orange, n’hésitez pas à tester la marmelade d’orange bhutanaise que vous trouverez à Thimphu.
Boisson
Il est recommandé de boire de l’eau en bouteille capsulée. L’eau du robinet étant impropre à la consommation, on boira donc de l’eau minérale en bouteille. On s’abstiendra également de consommer des glaçons. En ce qui concerne l’eau minérale, on vérifiera que la bouteille n’a pas été ouverte. Vous pouvez trouver de l’eau minérale dans toutes les villes et de la bière. Vous trouverez aussi de très bons jus de fruits (pomme) et des alcools locaux : whisky, alcool de pommes, de poires, d’abricots... Vous aurez partout du thé et même du café (mais les amateurs pourront emporter leur café soluble !). Pour le cas où vous auriez un ’petit creux’ dans la journée, on trouve partout des biscuits sucrés ou salés.
Article de ce site : https://www.voyageursdumonde.fr/voyage-sur-mesure/voyages/guide-voyage/bhoutan/infos-pratiques/hommes
Le bouddhisme est la religion principale du Bhoutan. Le bouddhisme mahayana et vajrayana (principalement les écoles Droukpa Kagyu et Nyingmapa du bouddhisme tibétain) est la religion d’État du Bhoutan1 et les bouddhistes représentent entre 2/3 et 3/4 de sa population2. Bien que le bouddhisme pratiqué au Bhoutan ait pour origine le bouddhisme tibétain, il diffère sensiblement dans son rituel, sa liturgie, et son organisation monastique. La religion de l’État a longtemps été soutenu financièrement par le gouvernement grâce à des subventions annuelles aux monastères, sanctuaires, moines et nonnes bouddhistes.
Pour Françoise Pommaret, le « bouddhisme bhoutanais est similaire au bouddhisme tibétain et appartient au bouddhisme Vajrayana qui a des règles différentes du Theravada »3.
Article complet avec Notes et références sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bouddhisme_au_Bhoutan
Gouvernance - Bhoutan : au pays du bouddhisme national brut - Gary Lawrence à Paro, Bhoutan Collaborateur - 17 juin 2017 – Document ‘ledevoir.com’
Photo (à la source) : Gary Lawrence De tous les temples bhoutanais, Taktshang Goemba, alias le « nid du Tigre », est l’un des plus vénérés, et certainement le plus visité.
Petit royaume himalayen d’un peu plus de 700 000 âmes, le Bhoutan forme un étrange ovni étatique dans le firmament des nations du globe. Survol de Druk Yul, le pays du dragon tonnerre, où le bonheur national est brut mais pas pour autant universel.
Pas de feux de circulation, nulle part. Interdiction de vendre des cigarettes, partout. Aucun panneau-réclame, à la grandeur du pays. Les sacs de plastique ? Proscrits. Des écoliers qui portent tout de go le gho — l’habit traditionnel — et d’innombrables adultes qui continuent à le faire. Des moines qui vivent reclus du monde pendant trois ans, trois mois, trois semaines, trois jours, trois heures et trois minutes.
Et des habitants d’une douceur et d’une gentillesse qui transpirent la réserve et la pudeur, mais qui habitent des maisons aux murs ornés de pénis ailés, dentus ou enrubannés.
On a beau chercher, rares sont les pays qui arrivent à la cheville de singularité du Bhoutan. Ravissant éden pour randonneurs, ornithologues et botanistes, contrée enclavée entre deux poids lourds — l’Inde et la Chine —, ce petit royaume jamais colonisé a longtemps évolué en vase clos et en autarcie, avant que le quatrième roi, Jigme Singye Wangchuck, n’entame une série de réformes. « En 1981, quand je suis arrivée au Bhoutan, c’était le Moyen-Âge, se souvient l’ethnologue française Françoise Pommaret, qui y vit depuis. À l’époque, il n’y avait pas de liaison aérienne ni de voitures, pas de télé ni de téléphone… » Peu de visiteurs étrangers s’y risquaient, les premiers touristes n’y ayant posé le pied qu’en 1974.
Photo : Gary Lawrence Partout, des drapeaux de prière sont plantés dans les lieux les plus venteux, comme ici, dans la vallée de Phobjikha.
Cet isolement d’alors y est pour beaucoup dans le caractère intact et hautement authentique de la culture, des fêtes religieuses, du foisonnant patrimoine artistique et du cadre naturel du pays. Pas moins de 70 % du territoire est ainsi couvert de forêts éblouissantes, même si la Constitution ne fixe la barre qu’à 60 %.
Hormis certains lieux de Thimphu, la capitale en trop-plein de développement, le pays du dragon tonnerre affiche aussi une étonnante et ravissante unité architecturale. Du boui-boui de bord de route à la résidence de montagne en passant par la dernière succursale bancaire, tout un chacun construit et érige dans le respect des traditions, avec force ornementations dans les poutres, colombages et boiseries qui enjolivent les murs chaulés.
En fait, il n’y a qu’avec le Tibet voisin qu’on peut établir de proches parallèles, d’autant plus que le Bhoutan y a puisé sa langue (le dzongka), sa culture et sa religion. « Tout bien réfléchi, le Bhoutan, c’est une sorte de Tibet libre », constate Robert Bérubé, fondateur de l’agence Les Routes du Monde.
Le bouddhisme-roi
« Regarde, il ne lui reste plus que la tête et les pattes avant, comme il doit souffrir ! », dit mon guide Karma Gyemtshok, tourneboulé par l’empathie, en me montrant une grosse bestiole en pleine agonie.
« Vas-y, abrège ses souffrances ! »
« Je ne peux pas, je suis bouddhiste… »
Chaque fois qu’il voit une créature en détresse, Karma s’émeut. La veille, c’est un doryphore convoité par des fourmis voraces qu’il a sauvé ; aujourd’hui, il ne peut plus rien pour cet insecte, surtout pas mettre fin à ses jours. « Et si c’était mon père, décédé il y a quelques années, qui s’était réincarné en lui ? »
Photo : Gary Lawrence Ce jeune moine bouddhiste veille depuis trois ans sur des ermites reclus du monde, dans les hauteurs montueuses de Trongsa.
Au Bhoutan, le bouddhisme est ubiquiste et il forme la trame de base — y compris juridique — sur laquelle s’écrit l’essentiel du quotidien de la grande majorité de la population. Il suffit de pousser la porte de la plupart des demeures pour trouver un choesum, sorte d’autel ou de sanctuaire qui constitue la plus grande pièce, même si ce mini-temple privé n’est utilisé que quelques minutes par jour. Après tout, ce ne sont pas les occasions de prouver sa piété qui manquent en ce royaume.
Sur la route, des chörtens (ou stupas) émergent parfois du bitume, créant un îlot que les conducteurs contournent par la gauche. Dans les parcs publics, d’immenses moulins à prière sont activés par les passants. En campagne, même les rivières et les vents sont appelés à contribution pour prier, les premières en actionnant par des aubes les moulins où sont inscrits des mantras ; les seconds en soufflant sur les drapeaux de prières pour que celles-ci s’envolent jusqu’aux déités. « Plus il vente fort, mieux c’est ! », assure Karma.
Dans les innombrables et admirables temples éparpillés dans ce pays grand comme la Suisse, les dévôts se suivent, prient et ne se ressemblent pas, que ce soit pour améliorer leur karma ou pour un proche décédé. « Pour m’assurer que mon père continuera à progresser vers une vie meilleure et qu’il atteindra le nirvana, je prie pour lui chaque jour », dit Karma, après avoir marmonné une énième fois un mantra dans le plus vieux temple du pays, Kyichu Lhakhang, construit en l’an 659.
Au célébrissime Taktshang Goemba, extraordinaire monastère perché à 3100 mètres à flanc de falaise et surnommé « le nid du Tigre », on se bouscule littéralement pour reluquer la grotte où Guru Rimpoché — l’un des saints bouthanais les plus vénérés — aurait médité pendant trois mois après avoir chassé un démon, au VIIIe siècle.
Dans ce pays, histoire, religion et légendes s’entremêlent comme l’air et l’encens, et même les non-bouddhistes se laissent prendre au jeu, que ce soit au splendide Changangkha Lhakang, le temple de la fertilité de Thimphu, ou, et surtout au Chimi Lhakang, le temple du Phallus.
Déroutantes biroutes
« C’qui faut pas faire pour avoir un enfant ! », doivent se dire les couples qui font sept fois le tour de ce temple en transportant un encombrant zob de bois. Selon la croyance populaire, c’est ainsi qu’on peut venir à bout de son infertilité en ce pays.
À l’intérieur, entre le tintement des cloches et le boucan des tambours, un moine assis par terre souffle dans un instrument à vent en forme de biroute. Un autre bénit le crâne d’une Américaine stérile avec un phallus de bois, avant que celle-ci y aille d’une offrande à Drukpa Kunley.
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Surnommé le « fou divin », ce lama libidineux est connu pour ses frasques provocatrices par lesquelles il transmettait les enseignements de Bouddha, mais aussi pour ses nombreuses conquêtes féminines. Les braquemarts peints sur les façades ou accrochés aux corniches symbolisent son passé d’érotomane et visent à apporter protection et fertilité à ceux qui vivent derrière des murs ainsi ornés.
Photo : Gary Lawrence Au Tshering Farmhouse, une ferme-auberge près de Paro, grand-papa trimballe petit-fiston sur son dos.
Dans les dzongs, ces remarquables monastères-forteresses qu’on retrouve dans chaque région du pays, on compte aussi un ou plusieurs temples pour attirer la faveur des divinités et les inciter à recouvrir les lieux de leur bienfaisante protection. À Trongsa, le majestueux dzong perché sur un éperon rocheux, compte pas moins de 23 temples ; sa position stratégique le long d’une route fort fréquentée en faisait la proie des envahisseurs.
« Dans chacun de ces temples, on s’est efforcé de recréer ce à quoi pourrait ressembler le nirvana », note Karma. Ceci expliquant cela : pénétrer dans ces antres de quiétude et de sérénité est source de ravissement extrême, tant les lieux sont richement ornés. Entre les volutes de fumée, le scintillement des lampes à beurre et la lumière naturelle qui se dépose tout doucement sur les bouddhas géants recouverts de feuilles d’or, on frise le climax extatique. « Désolé, pas de photos : on ne voudrait pas que des images divines se retrouvent souillées dans un contexte impur », d’intimer Karma, la première fois que j’ai tenté de croquer pareilles splendeurs…
Plus à l’est
Au col de Dochu La, à 3140 mètres, c’est le rideau de nuages qui m’a empêché de rapporter des images des hautes cimes himalayennes. « Par temps dégagé, on aurait droit à une enfilade de 11 pics, dont le Gangkhar Pueneum, 7541 mètres, et le Khula Gangri, 7554 mètres », explique Karma.
À quelque chose malheur est bon : le brouillard qui nimbe les majestueux pins bleus et les cyprès altiers crée une atmosphère profondément mystique, et on saisit mieux d’où viennent toutes ces légendes qui peuplent l’imaginaire bhoutanais, comme celle voulant que les environs du col soient habités par une démone cannibale.
Pour atteindre ce col, il faut emprunter la route à flanc de montagne qui mène de Wangdue (dans l’ouest) à Trongsa (au centre du pays), laquelle est spectaculaire : à-pics vertigineux, torrents gonflés à bloc, cultures en terrasses, rizières, chörtens bhoutanais ou népalais, monastères haut perchés, hameaux esseulés et ponts de chaînes où claquent au vent des drapeaux de prières multicolores…
Photo : Gary Lawrence Tambouille bhoutanaise dans un boui-boui de bord de route, entre Paro et Trongsa
Par endroits, la route zigzague à travers des villages de réfugiés tibétains, passe devant un troupeau de yaks paissant, s’enfonce dans des vallées riantes à haute teneur en chlorophylle, longe des forêts de rhododendrons en fleurs nimbés de brume.
Le seul hic, c’est qu’il faut compter huit heures de trajet pour franchir les 135 kilomètres de cette route. Sur de longs tronçons, celle-ci ne forme qu’un long chantier jalonné de pelles mécaniques où surgissent poids lourds, chevaux en cavale, bovidés égarés et moines en train de ramper dans la poussière pour se laver de leurs péchés.
« Dans l’est et le centre du pays, on voit de plus en plus de maisons vides et cadenassées : les jeunes partent étudier ou travailler à Thimpu ou à Paro, ils finissent par y rester et leurs parents vont les rejoindre, explique Karma. Puisque les routes sont vraiment mauvaises, ils ne reviennent pas de sitôt. »
Le gouvernement a donc entrepris de repaver et d’élargir l’unique route (surnommée the highway) qui relie l’ouest à l’est du pays. Le chantier perdurera jusqu’en 2018 — à moins que les ouvriers se mettent à cueillir toutes ces herbes qui poussent à l’état sauvage. « C’est du chanvre, il y a en partout chez nous ! », rigole Karma. Serait-ce là la véritable source du bonheur national brut ?
L’ère BNB du Bhoutan
En 2006, le roi du Bhoutan annonce qu’il abdiquera au bénéfice de son fils — l’actuel roi, très apprécié — et qu’il instaurera une monarchie constitutionnelle. Il n’en était pas à son premier coup d’éclat : en plus d’avoir épousé simultanément quatre soeurs, c’est lui qui a inventé le « bonheur national brut ».
« Ce concept ne veut aucunement dire que tout va bien et que tout le monde est heureux en ce pays, c’est une politique alternative de développement où on tient compte d’autre chose que des intérêts économiques », explique Françoise Pommaret. De fait, le Bhoutan n’échappe pas au chômage, à la surconsommation d’alcool, au consumérisme et aux autres problèmes sociaux répandus ailleurs.
Photo : Gary Lawrence Une vénérable Bhoutanaise marque une pause à Chanangkha Lhakang, le temple de la Fertilité, à Thimphu.
En revanche, le bien-être collectif compte autant que la productivité, et tout nouveau projet doit être mesuré à l’aune de « l’indice BNB ». Inspiré par des principes bouddhistes et humanistes, celui-ci comporte quatre piliers de base sur lesquels il repose : préservation de l’environnement, développement durable, gouvernance responsable ainsi que conservation et promotion de la culture.
Dans ce dernier cas, le bonheur national brut s’est cependant déjà fait brute : dans les années 1990, des dizaines de milliers de Lhotsampas, une ethnie népalophone et hindoue du sud du Bhoutan, ont été expulsés du pays ou l’ont quitté par crainte de persécution, à la suite de l’adoption de la politique « une nation, un peuple », forçant ces apatrides à vivre dans des camps de réfugiés au Népal.
En outre, l’aménagement en cours d’une dizaine de centrales hydroélectriques semble partiellement miner le « pilier environnemental » de l’indice BNB. Mais, puisque l’hydroélectricité est la première source de revenus du pays…
Quoi qu’il en soit, l’intention et l’idée du bonheur national brut ont certes leurs avantages louables et servent une noble cause, celle de penser et de voir le monde différemment. Plus souvent qu’autrement, le résultat se fait aussi sentir au quotidien dans ce pays éminemment sûr, serein, empreint de spiritualité et si pieux qu’il donne presque l’envie de le devenir dès qu’on y pose les pieds.
En vrac :
Transport aérien. De Montréal, le plus simple est de s’envoler pour Delhi (avec Air France, de cinq à sept vols par semaine via Paris). De là, le transporteur national Drukair dessert Paro, porte d’entrée du Bhoutan. Compter 18 heures de vol, avant escales.
Formalités. Mis à part les citoyens indiens, les étrangers doivent débourser de 200 $US (basse saison) à 250 $US (haute saison), par jour et par personne, voire davantage (de 30 à 40 $US) s’ils voyagent seuls ou à deux. Ils ont alors droit à un guide, un chauffeur et un véhicule, à l’hébergement (trois étoiles, de correct à très bien), aux repas et à l’accès aux sites. Il est aussi possible de séjourner en hôtel quatre ou cinq étoiles en payant la différence. tourism.gov.bt
Pour régler toutes les formalités, y compris le visa, il faut traiter avec un tour-opérateur. À Montréal, l’agence Les Routes du Monde, spécialiste du sous-continent indien depuis 15 ans, propose des départs garantis en petits groupes ou des circuits sur mesure au Bhoutan. routesdumonde.com
Meilleures saisons. Mars-avril et septembre-octobre correspondent à la haute saison. En mai, le climat est clément, mais de nombreux Indiens fuient la chaleur de leur pays et sont fort présents dans l’ouest du Bhoutan. La période de juin à août est déconseillée pour cause de mousson.
Lectures. Le fort complet Lonely Planet Bhoutan (1ère édition en français, 2016) ; Bhoutan, forteresse bouddhique de l’Himalaya, par Françoise Pommaret (Guides Olizane, 2014) ; et Bhoutan. Terre de sérénité, aux éditions de la Martinière (2016), par le moine photographe Matthieu Ricard.
Notre journaliste était l’invité d’Air France, des Routes du Monde et de Bhutan Norter Adventures.
Article dans Le Devoir sur l’exposition de Lyne Lapointe | Galeries Bellemare Lambert
Source : https://www.ledevoir.com/vivre/voyage/501242/bhoutan-au-pays-du-bouddhisme-national-brut
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Bhoutan - Au pays du bouddhisme national brut - Gary Lawrence - 20 juin 2020 – Document ‘lactualite.com’ Monde Culture
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Envie de partir à l’aventure en restant à la maison ? Notre collaborateur Gary Lawrence nous présente des extraits de son livre Fragments d’ailleurs, 50 récits pour voyager par procuration. Aujourd’hui, il nous emmène au Bhoutan.
Pas de feux de circulation, nulle part. Interdiction de vendre des cigarettes, partout. Aucun panneau-réclame, à la grandeur du pays. Les sacs de plastique ? Proscrits.
Des écoliers qui portent tout de go le gho – l’habit traditionnel – et d’innombrables adultes qui continuent à le faire. Des moines qui vivent reclus du monde pendant trois ans, trois mois, trois semaines, trois jours, trois heures et trois minutes. Et des habitants d’une douceur et d’une gentillesse qui transpirent la réserve et la pudeur, mais qui habitent des maisons aux murs ornés de pénis ailés, dentus ou enrubannés.
On a beau chercher, rares sont les pays qui arrivent à la cheville de singularité du Bhoutan. Ravissant éden pour randonneurs, ornithologues et botanistes, contrée enclavée entre deux poids lourds – l’Inde et la Chine –, ce petit royaume jamais colonisé a longtemps évolué en vase clos et en autarcie, avant que le quatrième roi, Jigme Singye Wangchuck, n’entame une série de réformes.
Photo : Gary Lawrence
« En 1981, quand je suis arrivée au Bhoutan, c’était le Moyen-Âge, se rappelle l’ethnologue française Françoise Pommaret, qui y vit depuis. À l’époque, il n’y avait pas de liaison aérienne ni de voitures, pas de télé ni de téléphone… » Peu de visiteurs étrangers s’y risquaient, les premiers touristes n’y ayant posé le pied qu’en 1974.
Cet isolement d’alors y est pour beaucoup dans le caractère intact et hautement authentique de la culture, des fêtes religieuses, du foisonnant patrimoine artistique et du cadre naturel du pays. Pas moins de 70 % du territoire est couvert de forêts éblouissantes et 60 % du pays est formé de zones protégées – la plus forte proportion de la planète.
Hormis en certains lieux de Thimphu, la capitale en trop-plein de développement, le pays du dragon tonnerre affiche une étonnante et ravissante unité architecturale. Du boui-boui de bord de route à la résidence de montagne en passant par la dernière succursale bancaire, tout un chacun construit et érige dans le respect des traditions avec force ornementations dans les poutres, colombages et boiseries qui enjolivent les murs chaulés.
En fait, il n’y a qu’avec le Tibet voisin qu’on peut établir de proches parallèles, d’autant plus que le Bhoutan y a puisé sa langue (le dzongkha), sa culture et sa religion. « Tout bien réfléchi, le Bhoutan, c’est une sorte de Tibet libre », constate Robert Bérubé, fondateur de l’agence Les Routes du Monde.
Photo : Gary Lawrence
Le bouddhisme-roi
— Regarde, il ne lui reste plus que la tête et les pattes avant, comme il doit souffrir ! dit mon guide Karma Gyemtshok, tourneboulé par l’empathie, en me montrant une grosse bestiole en pleine agonie.
— Vas- y, abrège ses souffrances !
— Je ne peux pas, je suis bouddhiste…
Chaque fois qu’il voit une bête en détresse, Karma s’émeut. La veille, c’était un doryphore convoité par des fourmis voraces qu’il a sauvé ; aujourd’hui, il ne peut plus rien pour cet insecte, surtout pas mettre fin à ses jours. « Et si c’était mon père, décédé il y a quelques années, qui s’était réincarné en lui ? »
Au Bhoutan, le bouddhisme est ubiquiste et il forme la trame de base – y compris juridique – sur laquelle s’écrit l’essentiel du quotidien de la grande majorité de la population. Il suffit de pousser la porte de la plupart des demeures pour trouver un choesum, sorte d’autel ou de sanctuaire qui forme la plus grande pièce, même si ce mini-temple privé n’est utilisé que quelques minutes par jour.
Après tout, ce ne sont pas les occasions de prouver sa piété qui manquent, en ce royaume. Sur la route, des chörtens (ou stupa) émergent parfois du bitume, formant un îlot que les conducteurs contournent toujours par la gauche. Dans les parcs publics, d’immenses moulins à prières sont activés par les passants. En campagne, même les rivières et le vent sont appelés à contribution pour prier, les premières en actionnant par des aubes les moulins où sont inscrits des mantras ; le second en soufflant sur les drapeaux de prières pour que celles-ci s’envolent jusqu’aux déités. « Plus il vente fort, mieux c’est ! » assure Karma.
Dans les innombrables et admirables temples éparpillés dans ce pays grand comme la Suisse, les dévots se suivent, prient et ne se ressemblent pas, que ce soit pour améliorer leur karma ou celui d’un proche décédé. « Pour m’assurer que mon père continuera à progresser vers une vie meilleure et qu’il atteindra le nirvana, je prie pour lui chaque jour », dit Karma, après avoir marmonné une énième fois un mantra dans le plus vieux temple du pays, Kyichu Lhakhang, construit en l’an 659.
Photo : Gary Lawrence
Au célébrissime Taktshang Goemba, extraordinaire temple perché à 3100 m à flanc de falaise et surnommé « le nid du Tigre », on se bouscule littéralement pour reluquer la grotte où Guru Rimpoché – l’un des saints bhoutanais les plus vénérés – aurait médité pendant trois mois après avoir chassé un démon, au 8e siècle.
Au Bhoutan, histoire, religion et légendes s’entremêlent comme l’air et l’encens, et même les non-bouddhistes se laissent prendre au jeu, que ce soit au splendide Changangkha Lhakang – le temple de la fertilité de Thimphu –, et surtout au Chimi Lhakang, le temple du Phallus.
Déroutantes biroutes
« C’qui faut pas faire pour avoir un enfant ! » doivent se dire les couples qui font sept fois le tour de ce temple en transportant un encombrant zob de bois. Selon la croyance populaire, c’est ainsi qu’on peut venir à bout de son infertilité en ce pays.
À l’intérieur, entre le tintement des cloches et le boucan des tambours, un moine assis par terre souffle dans un instrument à vent en forme de biroute. Un autre bénit le crâne d’une Américaine stérile avec un phallus de bois, avant que celle-ci y aille d’une offrande à Drukpa Kunley.
Surnommé le « fou divin », ce lama libidineux est connu pour ses frasques provocatrices par lesquelles il transmettait les enseignements de Bouddha, mais aussi pour ses nombreuses conquêtes féminines. Les braquemarts peints sur les façades ou accrochés aux corniches symbolisent son passé d’érotomane et visent à apporter protection et fertilité à ceux qui vivent derrière des murs ainsi ornés.
Dans les dzongs, ces remarquables monastères-forteresses qu’on retrouve dans chaque région du pays, on compte aussi un ou plusieurs temples pour attirer la faveur des divinités et les inciter à recouvrir les lieux de leur bienfaisante protection. À Trongsa, le majestueux dzong perché sur un éperon rocheux compte pas moins de 23 temples ; il faut dire que sa position stratégique, le long d’une route fort fréquentée, en faisait la proie des envahisseurs.
Photo : Gary Lawrence
« Dans chacun de ces temples, on s’est efforcé de recréer ce à quoi pourrait ressembler le nirvana », explique Karma. Ceci expliquant cela : pénétrer dans ces antres de quiétude et de sérénité est source de ravissement extrême, tant les lieux sont richement ornés. Entre les volutes de fumée, le scintillement des lampes à beurre et la lumière naturelle qui se dépose tout doucement sur les bouddhas géants recouverts de feuilles d’or, on frise le climax extatique. « Désolé, pas de photos : on ne voudrait pas que des images divines se retrouvent souillées dans un contexte impur », d’intimer Karma, la première fois que j’ai tenté de croquer pareilles splendeurs…
Plus à l’est
Au col de Dochu La, à 3140 m, c’est le rideau de nuages qui m’a empêché de rapporter des images des hautes cimes himalayennes. « Par temps dégagé, on aurait droit à une enfilade de 11 pics, dont le Gangkhar Pueneum, 7541 m, et le Khula Gangri, 7554 m », explique Karma.
Photo : Gary Lawrence
À quelque chose malheur est bon : le brouillard qui nimbe les majestueux pins bleus et les cyprès altiers crée une atmosphère profondément mystique, et on saisit mieux d’où viennent toutes ces légendes qui peuplent l’imaginaire bhoutanais, comme celle voulant que les environs du col soient habités par une démone cannibale.
Pour atteindre ce col, il faut emprunter la route à flanc de montagne qui mène de Wangdue (dans l’ouest) à Trongsa (au centre du pays), laquelle est spectaculaire : à-pics vertigineux, torrents gonflés à bloc, cultures en terrasses, rizières, chörten bhoutanais ou népalais, monastères haut perchés, hameaux esseulés et ponts de chaînes où claquent au vent des drapeaux de prières multicolores…
Par endroits, la route zigzague à travers des villages de réfugiés tibétains, passe devant un troupeau de yaks paissant, s’enfonce dans des vallées riantes à haute teneur en chlorophylle, longe des forêts de rhododendrons en fleurs nimbés de brume.
Photo : Gary Lawrence
Le seul hic, c’est qu’il faut compter huit heures de trajet pour franchir les 135 km de cette route. Sur de longs tronçons, celle- ci ne forme qu’un long chantier jalonné de pelles mécaniques où surgissent poids lourds, chevaux en cavale, bovidés égarés et moines en train de ramper dans la poussière pour se laver de leurs péchés. « Dans l’est et le centre du pays, on voit de plus en plus de maisons vides et cadenassées : les jeunes partent étudier ou travailler à Thimpu ou Paro, ils finissent par y rester et leurs parents vont les rejoindre, explique Karma. Puisque les routes sont vraiment mauvaises, ils ne reviennent pas de sitôt ».
Le gouvernement a donc entrepris de repaver et d’élargir l’unique route (surnommée « the highway ») qui relie l’ouest à l’est. Le chantier perdurera jusqu’en 2018 – à moins que les ouvriers se mettent à cueillir toutes ces herbes qui poussent à l’état sauvage. « C’est du chanvre, il y a en partout chez nous ! » rigole Karma. Serait-ce là la véritable source du bonheur national brut ?
Récit publié dans Le Devoir, 17 juin 2017 - Du même auteur : Küstendorf, fief serbe de Kusturica - Fragments d’ailleurs, 50 récits pour voyager par procuration est publié aux Éditions Somme toute.
Source : https://lactualite.com/culture/bhoutan-au-pays-du-bouddhisme-national-brut/
15.
Bhoutan : la face cachée du ’pays du bonheur’ - Par Victor Vasseur – Document ‘radiofrance.fr/franceculture’ - Publié le jeudi 18 octobre 2018 à 19h01
Photo - Un camp de réfugiés au Bhoutan, le 14 août 2018, à 300 kms de Katmandou. © Radio France - Prakash Mathema
Le Bhoutan va changer de gouvernement à l’issue d’élections législatives organisées ce jeudi. Mais pour une partie de la population, ce scrutin ne changera rien, car ce ’pays du bonheur’ a aussi sa part d’ombre : des réfugiés maltraités, des jeunes au chômage ou des violences familiales.
Résumer le Bhoutan au ’pays du bonheur’ serait un raccourci. Ce pays, considéré comme l’un des plus verts du monde, connaît des inégalités et de la pauvreté. Grand comme la Suisse, coincé entre l’Inde et la Chine, le Bhoutan est même entré dans le ’livre des records’ en 2015 : 49 672 arbres y ont été plantés en une heure. Pourtant, une partie de la population reste exclue de ce royaume perché dans l’Himalaya, alors que les ONG qui travaillent sur les droits humains y sont interdites. Interdit aussi de fumer sous peine de prison ! Et la société n’est pas épargnée par des maux comme le chômage des jeunes ou les violences faites aux femmes et aux enfants.
Des milliers de réfugiés
C’est la face cachée du Bhoutan : des camps de Népalais expulsés de leur pays à cause de lois xénophobes. Dans les années 90, plus 100 000 Lhotshampas ont été chassés du Népal voisin. Cela représente plus d’un dixième de la population bhoutanaise.
Aujourd’hui, ce peuple vit à l’écart, dans des camps, discriminé, interdit de droit de vote. ’C’est la politique d’un peuple, d’une nation’ précise Ingrid Therwath, journaliste à Courrier International et spécialiste du Bhoutan. ’C’est extrêmement problématique. On ne peut pas faire de ce pays un petit royaume hors du temps et heureux. Il y a un prix humain très fort.’
Il est impossible de savoir combien sont ces réfugiés car ils ne sont pas recensés. D’ailleurs, les ONG qui travaillent sur les droits humains sont interdites au Bhoutan. D’après la journaliste Ingrid Therwath : ’Pour le gouvernement, ce sont des organisations qui œuvrent contre l’unité nationale.’
Politiquement, cette minorité n’est pas représentée. Leur parti politique est en effet banni, car contraire à l’unité nationale.
Le pays du bonheur, une invention marketing
Dans le monde entier, le Bhoutan est connu pour son ’Bonheur Intérieur Brut’, un concept crée il y a 40 ans pour remplacer le Produit National Brut, l’indicateur de richesse des pays. ’Ce n’est qu’une invention marketing’ rétorque la journaliste Ingrid Therwath :
’Il faut arrêter avec cette image d’Épinal du Bhoutan, pays du bonheur.’ Ingrid Therwath, journaliste à Courrier International
C’est vraiment un pays qui a une politique extrêmement dure au nom d’une sorte de pureté, de monopole linguistique, religieux, etc. Ce pays ’du bonheur brut’, qui se vend si bien, le fait en fait sur le dos des minorités. C’est extrêmement problématique, cela doit être dit. On ne peut pas faire du Bhoutan cet espèce de petit royaume hors du temps et heureux. Ce n’est pas notre contre-exemple ou notre modèle de salut.
Les habitants eux-mêmes semblent être revenus de ce bonheur intégré à la Constitution depuis dix ans. En septembre dernier, au premier tour des élections législatives, le parti au pouvoir n’a pas été reconduit. Le Premier ministre Tshering Tobgay a été battu.
Au Bhoutan, la télévision et internet sont autorisés depuis 1999. En revanche, le tabac est interdit depuis 2004. C’est le premier pays au monde à avoir prohibé la cigarette. Et chaque habitant est passible d’une peine de trois à cinq ans de prison s’il fume.
C’est aussi un pays rongé par l’alcool. En 2013 encore, 70% des récoltes partaient dans la fabrication d’alcool. ’Aucune célébration ne se fait sans alcool’ relate l’ethnologue Françoise Pommaret, sur RFI.
Un faible chômage, mais pas chez les jeunes
Le Bhoutan est l’un des pays les plus verts au monde, mais cela n’arrange pas tout le monde. Ses forêts couvrent 70% du territoire, quand la Constitution en impose 60%. Pourtant, François Pommaret remarque qu’il existe des problèmes de convivialités entre les paysans et la vie sauvage : ’Il y a beaucoup de bêtes sauvages qui sont néfastes pour les récoltes.’
Si le chômage ne dépasse pas les 3% de la population active, ce n’est pas le cas chez les jeunes. 10% des moins de 24 ans sont chômeurs. ’Ils sont très éduqués’ explique François Pommaret. ’Ils ne veulent pas retourner à la terre, faire des tâches qu’ils ne considèrent pas très nobles. Ils préfèrent les emplois dans des bureaux._’
Violence faites aux femmes
Il y a quelques jours, le Bhoutan a lancé une ligne d’assistance aux enfants et aux femmes. Il s’agit de lutter contre les violences auxquelles sont confrontés les orphelins, les femmes et les enfants abandonnés raconte un site d’actualité bhoutanais. Il est désormais possible d’appeler le 1098. Preuve de cette nécessité, au terme d’un essai de quatre mois, la Commission nationale pour les femmes et les enfants a reçu près de 250 appels. Cette ligne d’assistance permet de signaler les cas de violence familiale, d’agression sexuelle et d’abondons d’enfants.
Vous trouvez cet article intéressant ? Faites-le savoir et partagez-le.- Références : Société Monde AsieNépal
Ironie, double sens, messages codés... Comment les Chinois contournent-ils la censure sur Internet ? 20 décembre 2022 –
En Chine, après les mouvements de protestation, une avocate veut défendre les manifestants arrêtés - 02 décembre 2022
1 novembre 2022 - L’Inde, puissance culturelle en devenir : ’Modi l’a compris, le softpower est essentiel’ – 23 octobre 2022
Congrès du Parti communiste chinois : Xi Jinping en route vers un troisième mandat - 15 octobre 2022
Fichier:Radio france 1975 logo.svg — Wikipédia
Source : https://www.radiofrance.fr/franceculture/bhoutan-la-face-cachee-du-pays-du-bonheur-4701324
On peut aussi lire ceci : Le Bonheur national brut : ce qu’il faut savoir sur une idée pas si ’bisounours’ - Clément Lesaffre12h33, le 11 avril 2018, modifié à 13h47, le 20 avril 2018 – « Près d’un demi-siècle après son invention au Bhoutan, le Bonheur national brut (BNB), indicateur qui mesure le bien-être d’une population, a trouvé des applications concrètes. Définition… »
Source : https://www.europe1.fr/economie/cest-quoi-le-bonheur-national-brut-3624008
16.
Le concept de Bonheur National Brut au Bhoutan
La notion de bonheur national brut a été énoncée en 1972 par le roi du Bhoutan Jigme Singye Wangchuck, l’année de son accession au trône à l’âge de 16 ans. Il s’agit d’une solution de rechange au calcul habituel de la richesse des nations fondé sur l’indicateur appelé « produit national brut » (PNB).
Bhoutan : la face cachée du ’pays du bonheur’ - Par Victor Vasseur – Document ‘radiofrance.fr/franceculture’ - Publié le jeudi 18 octobre 2018 à 19h01
Le Bonheur National Brut constitue un élément de réponse aux défis posés à l’humanité. Rencontres du groupe de réflexion et action sur le Bonheur National Brut de Suisse romande (BNB-CH)
« Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il nous prenne à la gorge » - W. Churchill
Cette page présente le fondement unissant les membres du mouvement du Bonheur National Brut de Suisse romande (BNB-CH), créé en août 2016 autour du Dr Tho Ha Vinh, directeur du Centre du Bonheur national brut au Bhoutan jusqu’en mars 2018.
Sur Terre, la Vie n’est possible que grâce à un écosystème, désormais fragilisé par les excès de l’économie mondialisée. Aujourd’hui, la préservation de l’environnement planétaire constitue un enjeu vital pour l’Humanité. Dès lors, il est urgent d’apporter une alternative crédible à un modèle économique poursuivant une croissance quantitative illimitée sur une planète aux ressources limitées. L’économie a pour but de répondre aux besoins légitimes des êtres humains, tout en considérant les opportunités de développement des générations futures. L’économie est au service de la société et pas le contraire.
Depuis une trentaine d’années, le Bhoutan a mis en place un modèle de développement holistique, durable et équitable : le Bonheur National Brut (BNB). Ce système s’appuie sur 9 domaines, interdépendants :
Ce modèle propose un nouveau paradigme de développement qui tient compte à la fois des contraintes et opportunités planétaires et de la quête de bonheur, désir ultime de chacun. Cette référence à la recherche du bonheur individuel et collectif n’est pas nouvelle. Elle est présente, dès l’antiquité, dans plusieurs grandes civilisations. Elle a même été institutionnalisée dans le monde occidental comme en témoigne un extrait de la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis de 1776 (traduction officielle) :
« Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. »
En Suisse romande, depuis 2016, nous avons constitué une communauté de réflexion et d’action, autours de projets qui valorisent toute contribution au bien commun.
Tous les deux mois, des rencontres ont lieu près de la gare de Lausanne à « Bénévolat-Vaud », avenue Ruchonnet 1. Elles commencent à 19h et se terminent à 22h. L’ordre du jour général comprend un moment de recentrage individuel et de partage, un temps de découvertes et de formation sur le BNB et un moment d’échange sur les projets. La participation est gratuite et ouverte à tous.
Contact : Contactez-nous par email
Cliquer ici pour vous abonner à notre liste d’échange afin d’être tenu informé des prochaines rencontres de la communauté et des séances des groupes de projet. Vous pourrez vous désinscrire en tout temps. Les rencontres : Dates
Sites des amis du BNB : GNH Centre Bhutan. Eurasia Learning institute. Notre espace de partage L’histoire du BNB - Grav was with by Trilby Media.
Source : https://bonheurnationalbrut.ch/
17.
Que nous apprend le « bonheur national brut » ? - Celina Whitaker Dans Revue Projet 2018/1 (N° 362), pages 26 à 30 – Document ‘CAIRN’
Si le bonheur national brut, propre au Bhoutan, n’est pas un indicateur parfait, il interroge tout de même notre manière de définir la richesse d’un pays. Qu’est-ce que l’on compte et comment ?
Parler du Bhoutan n’est pas chose simple. Ce pays soulève des passions contradictoires : certains s’émerveillent devant la priorité donnée au « bonheur », aux humains et à la nature, d’autres critiquent son système monarchique (même parle mentaire) et le traitement réservé aux minorités. En octobre 2015, avec le CCFD-Terre solidaire, nous avons réalisé un voyage d’études au Bhoutan [1] en ayant conscience de ces critiques. Notre objectif était de nous laisser interpeller [2] par cette réalité et par l’indicateur du bonheur national brut (BNB).
En dzongkha, la langue du Bhoutan, le BNB se nomme « bonheur tous ensemble ». Avant d’être un indicateur, il s’agit d’une vision de la société ancrée dans les traditions, les valeurs et la culture du pays. En d’autres termes, le BNB donne une lisibilité à une philosophie de vie.
À la fin des années 1990, ce concept a été transformé en indicateur pour en faire un outil de planification de l’action du gouvernement. En 2008, il est repris dans la Constitution. Dasho Karma Ura est le directeur du Centre for Bhutan Studies, chargé de sa mise en œuvre. Selon lui, « l’objectif est de donner une direction aux politiques, en cohérence avec les valeurs définies dans le BNB ». L’indicateur permet aussi au Bhoutan de défendre sa vision sur la scène internationale dans un langage qui peut être compris par ses interlocuteurs. Conçu dans l’objectif de ne pas sacrifier un système de valeurs, une souveraineté et un environnement, le BNB suffira-t-il face à l’ouverture internationale ? Entre modernité technologique (et son cortège de conséquences : déchets, industrialisation de l’alimentation…) et héritage culturel, entre croissance et soutenabilité environnementale forte, les tensions sont palpables.
Transposer tout ou partie du BNB n’aurait aucun sens, tant il est spécifique au pays. Mais par le système de valeurs qu’il dessine, il nous interroge : à quels points essentiels prêter attention quand on parle d’indicateurs de richesse et de modèles de développement ?
Bonheur individuel et collectif
La question du bonheur comme affaire politique ne date pas d’hier. Aristote explique ainsi, dans La métaphysique, que « tous les hommes cherchent à être heureux, et qu’un bon gouvernement est […] celui qui permettra de donner aux citoyens cette possibilité [3] ». La Constitution française du 24 juin 1793 [4] énonce comme but à la société « le bonheur commun » (art. 1). Aujourd’hui, les indicateurs de « bien-être » montent en puissance. Mais comment penser une société qui garantisse le bien-être de tous ? Au-delà de l’empreinte du bouddhisme, l’approche proposée par le BNB peut nous inspirer.
Dans la tradition bouddhiste, le bonheur est pensé non pas comme le cumul de bonheurs éphémères, mais comme « un état de plénitude durable », une recherche intérieure personnelle. L’enjeu politique sous-jacent à cette approche est celui des conditions nécessaires pour que chacun puisse « cheminer vers le bonheur ». Le BNB pose la question des conditions d’une vie digne, base indispensable pour envisager l’épanouissement de chacun et de tous [5], et objectif principal de toute action publique. Pour cela, à l’inverse de la course effrénée au toujours plus, il définit, pour chaque variable, un « seuil de suffisance » : « Qu’est-ce qui est suffisant pour être heureux ? »
Le Bhoutan, entre deux géants
Le Bhoutan est un pays de la chaîne himalayenne plus petit que la Suisse, niché entre deux géants : l’Inde et la Chine. Ce pays très peu peuplé (environ 800 000 habitants), jeune (la moitié de la population a moins de 24 ans), vit essentiellement de l’agriculture et de l’élevage et possède une surface forestière importante. Le niveau de vie est rudimentaire (environ 10 % de la population vit sous le seuil de pauvreté), mais si la moitié des foyers n’est pas raccordée à l’électricité, plus de 90 % de la population a accès à l’eau potable, tandis que les systèmes de santé et d’éducation sont gratuits et accessibles à tous (près de 90 % des enfants sont scolarisés).
Le Bhoutan est devenu une monarchie parlementaire en 2008, sous l’impulsion du roi, qui est toujours le chef de l’État, mais qui doit abdiquer à 60 ans et peut être destitué par un vote réunissant deux tiers des parlementaires. La séparation entre pouvoir religieux et pouvoir politique est consacrée dans la Constitution. Le roi en est le garant et le protecteur de toutes les religions. Cependant, la religion bouddhiste conserve un poids important, héritage spirituel mais aussi ciment de l’organisation sociale.
Longtemps isolé, le Bhoutan a conservé son identité et ses traditions. Il tente aujourd’hui le pari de l’ouverture, de l’équilibre entre modernité et préservation de son environnement naturel et de sa culture.
Un regard transversal et holistique
Le BNB couvre neuf grands domaines, identifiant les diverses composantes nécessaires au bien-être du peuple bhoutanais : bien-être psychologique, santé, utilisation du temps, éducation, niveau de vie, diversité écologique et résilience, diversité culturelle et résilience, bonne gouvernance, vitalité de la communauté. Sans tenter ici une analyse approfondie des 33 indicateurs et 124 variables qui déclinent ces neuf domaines (très liés au contexte bhoutanais), relevons quelques points qui nous interpellent.
La référence au bien-être psychologique soulève souvent de vives critiques dans nos pays occidentaux, qui la jugent fortement imprégnée de spiritualité bouddhiste. Mais le Dr Kharma Ura s’en défend : une seule variable porte sur la spiritualité et elle ne présuppose pas une spiritualité liée à une religion, voire à une religion spécifique [6]. Et la question du bien-être psychologique mérite aussi d’être posée dans nos sociétés : comment le prendre en compte ?
Par ailleurs, le cadre dessiné par les neuf domaines du BNB concerne les humains et leur qualité de vie, leurs relations entre eux et avec la nature. L’humain et la nature sont placés au centre, là où nos propres indicateurs regardent d’abord la performance économique, supposant que celle-ci se déclinera en qualité de vie. Le bonheur national brut met l’économie à sa juste place, celle des activités nécessaires à la vie humaine dans de bonnes conditions, dans le respect de la nature. Toute politique ou activité économique passée au crible du BNB sera analysée et évaluée à cette aune.
La nature est considérée à travers le prisme de l’effet de l’action humaine (problèmes urbains, conscience écologique et responsabilité envers l’environnement, problèmes environnementaux). À l’inverse d’une vision centrée sur l’homme, qui fait de la nature notre « environnement » et la met à notre service, la science devant nous permettre de « nous [en] rendre comme maîtres et possesseurs » (Descartes) [7], le bouddhisme, comme la philosophie amérindienne du buen vivir, offre une vision du monde où l’homme est partie intégrante de la nature sans en être le centre.
Enfin, en ce qui concerne sa mise en œuvre concrète, le BNB propose un regard transversal sur chaque action et politique publique : chaque projet est passé au crible de toutes les dimensions du BNB. Pour cela, le BNB est complété par des outils de projection, de sélection et de suivi des politiques permettant d’évaluer leur impact suivant chacune des branches de l’indice. L’expérience du Bhoutan nous invite à dépasser nos visions segmentées par domaine d’action, pour adopter un regard transversal et holistique. Ainsi, l’évaluation préalable de l’impact environnemental et social d’une politique de développement économique devrait permettre d’y renoncer si cet impact est négatif.
Priorité aux plus fragiles
Le BNB est déterminé au moyen d’une enquête auprès de la population. Chaque domaine est évalué par rapport à un seuil de suffisance, l’enquête visant à mettre en évidence ceux dans lesquels il y a des manques, de façon à mieux orienter les politiques. Dans un premier temps, on s’intéresse à la proportion de la population « non encore heureuse », celle pour qui le seuil de suffisance est atteint dans moins de six domaines sur neuf. Ce pourcentage est noté X [8]. On regarde ensuite l’ampleur des insuffisances, c’est-à-dire le pourcentage de domaines en insuffisance dans cette population. Ce pourcentage est noté Y. La valeur du BNB est alors égale à [100 % - (X x Y)]. Autrement dit, pour augmenter l’indice, il faut diminuer X et Y, c’est-à-dire réduire les insuffisances en ciblant l’action en priorité sur les « non encore heureux ».
Ainsi, l’indicateur est construit pour donner la priorité aux plus fragiles et aux plus démunis. En revanche, le BNB ne permet pas de visualiser les inégalités par le haut : si les personnes déjà très « heureuses » le deviennent plus encore, cela n’apparaît pas. À nous de poser cette question, dans nos sociétés de plus en plus inégalitaires ! C’est ce que propose un indicateur comme l’indice de santé sociale, qui compare les niveaux de revenu entre le décile des plus pauvres et celui des plus riches.
Et la démocratie dans tout ça ?
Le BNB est un indicateur construit sous l’impulsion du roi et du gouvernement. « Le roi et l’actuel Premier ministre ont mené des discussions régulières, dans de nombreux villages, afin d’écouter les doléances des habitants et entendre ce qui était essentiel à leurs yeux. Après ces consultations populaires, le gouvernement a mis en place une assemblée pour institutionnaliser le processus délibératif qui a abouti au BNB dans sa forme actuelle. [9] » Le processus reste cependant très vertical, ce qui soulève une question centrale : qui est légitime pour définir ce qui « compte le plus » ? Cette question prend toute son ampleur quand il s’agit de transformer nos modèles pour une meilleure répartition des richesses, l’accès de tous aux droits fondamentaux et la protection de nos biens communs.
Notes
- [1]
Invités par la School for Wellbeing (Thaïlande) et le Centre for Bhutan Studies (Bhoutan), à l’occasion de la 6e conférence internationale sur le « bonheur national brut ».
- [2]
Pour une analyse approfondie, voir l’ouvrage très complet de Thierry Mathou, Le Bhoutan, royaume du bonheur national brut. Entre mythe et réalité, L’Harmattan, 2013.
- [3]
Cité par Dominique Méda dans sa préface à Isabelle Cassiers (dir.), Redéfinir la prospérité, L’Aube, 2013.
- [4]
Inspirée de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
- [5]
Au-delà de toute question spirituelle.
- [6]
Entretien avec Dasho Karma Ura, « GNH concept and measurement does not require anybody to belong to any specific religion », Business Bhutan, 21/11/2015, p. 8.
- [7]
René Descartes, Discours de la méthode, VIe partie, Flammarion, 2016 [1637].
- [8]
Je reprends ici la présentation d’Isabelle Cassiers à l’Académie royale de Belgique (13/03/2014).
- [9]
Cf. Hans et Wallapa van Willenswaard, « Bhoutan : c’est quand le bonheur ? », Revue Projet, n° 331, décembre 2012.
Mis en ligne sur Cairn.info le 19/02/2018 - https://doi.org/10.3917/pro.362.0026
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18.
Bonheur national brut : la France progresse au classement mondial - Le 29/04/2022 par Florence Santrot – Document ‘wedemain.fr’
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Source à consulter : https://www.wedemain.fr/ralentir/bonheur-national-brut-la-france-progresse-au-classement-mondial/
19.
Bouddhisme et Altruisme – Gouvernance et Humanité - Transformer le présent pour embellir le futur – Développer sa créativité, s’engager pour la planète - Contributions diffusées par Karuna-Shechen et postées le 12 septembre et le 26 novembre 2022 – Extraits rassemblés
https://img.sbc08.com/5da6f89db95cee492ad4e379/lSyoay2nRnKYMQHTxrRfyw/acAuMmOHSmG0dv-ZdgDeFQ-MR5769.jpgCliquez pour agrandir
Et si nous remplacions l’odeur des forêts qui brûlent par celle de la brise marine, le raffut de l’heure de pointe par le calme de la montagne ? Et si nous échangions nos maux de tête et peines de cœur contre la chaleur d’une étreinte ? Et si nous délaissions l’amertume des temps passés pour le goût de l’altruisme ?
Sans pour autant détourner le regard face aux conséquences alarmantes du dérèglement environnemental, Karuna-Shechen vous incite à admirer ce qu’il y a de beau et de majestueux en nous et autour de nous. C’est ainsi que l’on peut prendre conscience de l’interdépendance des êtres humains entre eux et envers les plantes, les animaux et les ressources naturelles et comprendre que notre existence ne doit pas se faire au prix de la destruction de la planète et des espèces qui la peuplent.
Karuna-Shechen vous invite à porter un nouveau regard sur le vivant, à en redécouvrir le rythme et la préciosité : à vous émerveiller.
L’émerveillement adulte est une expérience au cœur de l’humanité. C’est le plein derrière le vide ; encore faut-il accepter de passer par le vide… les grands émerveillés sont des vivants formidables et font des indignés magnifiques, pourfendeurs de l’injustice. Bertrand Vergely, philosophe et essayiste français
S’émerveiller
S’émerveiller, c’est prendre le temps de contempler des paysages ou des êtres vivants et prendre conscience des sensations que l’on tend à négliger.
De même que ses manifestations ne sont pas identiques pour tout le monde, l’émerveillement ne s’explique pas toujours par un raisonnement logique implacable. C’est une histoire de ressenti, de frisson ou de sourire incontrôlable, de soudaine plénitude ou de battement de cœur plus virulent que les autres.
« Nous pouvons nous émerveiller de ce qu’il y a de meilleur chez les autres comme de ce qu’il y a de plus sublime dans la nature » - Matthieu Ricard
Dans un contexte de crises économique, diplomatique, climatique et sociale, les raisons d’angoisser sont nombreuses, et l’état environnemental du monde à venir en est une. On estime qu’entre 17 et 29% de la population et 60% des 16-25 ans souffrent d’éco-anxiété. S’émerveiller apparaît donc comme une solution aux angoisses et à l’isolement. En effet, de nombreuses méthodes pour atténuer les symptômes de l’éco-anxiété sont identiques aux manières de cultiver l’émerveillement. On compte parmi elles le fait de passer du temps dans la nature, faire du sport, méditer ou participer à des discussions bienveillantes avec ses proches.
Photo - Plusieurs études démontrent que s’émerveiller comporte de nombreux bienfaits, à courts et à longs-termes, que ce soit une réduction du stress et de l’anxiété, un ralentissement du rythme cardiaque, un affaiblissement des risques de maladies, mais aussi une hausse du bien-être, un regain d’énergie et un renouvellement de la créativité. L’émerveillement est également à l’origine d’un phénomène appelé « unsefling », de désintéressement, qui limite la rumination et l’enfermement sur soi et sur ses problèmes. Il se traduit aussi par une envie d’aller vers les autres, de tisser des liens et de les aider. C’est donc une porte formidable vers la rencontre et l’altruisme. Par ailleurs, laisser les jeunes enfants s’émerveiller, en les amenant à être au contact de la nature régulièrement, à explorer à leur rythme leur environnement et redécouvrir spontanément ce qui peuple leur quotidien est nécessaire à leur développement cognitif et sensoriel.
→ Partagez vos photos et sources d’émerveillement avec la communauté Karuna-Shechen grâce au mot clé #KarunaEmerveillement
Cultiver l’émerveillement
Photo - Moine méditant à l’entrée de la Citadelle du Tigre – Amdo, TIbet, 2001.
Le plus beau dans l’émerveillement, c’est qu’il s’agit de quelque chose de simple et accessible, mais surtout de personnel et intérieur, qui peut être cultivé aisément. Il n’est pas nécessaire de voyager à l’autre bout du monde ou de s’adonner à des activités insolites pour le ressentir. Qu’il s’agisse de la vue de votre fenêtre, du chant routinier des oiseaux, des caresses des animaux ou bien d’une musique qui ne manque jamais de vous procurer des frissons, d’un souvenir que vous chérissez tendrement ou du geste spontané d’altruisme dont vous avez été témoin, les sources de beauté et d’admiration ne manquent pas. Elles peuvent d’ailleurs varier ou se multiplier au fil du temps. L’important est de trouver celle qui vous convient.
Cette approche positive et résolue est différente de celles plus frontales, alarmistes et culpabilisantes que l’on a l’habitude d’entendre, bien que s’émerveiller n’exclue pas l’indignation, qui est une réaction légitime.
En se prenant d’admiration, on cherche nécessairement à retrouver cette sensation d’éblouissement, on se renseigne, on la cultive. S’émerveiller est donc un prélude à une passion qui nous anime tellement qu’elle nous pousse à la partager avec les autres, à faire en sorte qu’ils puissent la connaître et donc à agir pour en préserver la source. Et si tout le monde ne s’émerveille pas des mêmes évènements, chacun peut se reconnaître dans cette flamme passionnée qui fait écho à celle qui brûle en soi.
C’est en cela que s’émerveiller, puis se passionner, peut être une solution pour convaincre les neutres, les indolents et les sceptiques, en brisant l’indifférence et le défaitisme. Car en s’émerveillant, on s’attarde sur la beauté et l’harmonie de toutes les espèces et de tous les éléments. On acquiert, non pas l’espoir, mais la conviction qu’il est possible de participer au changement et que nos actions ne sont pas vaines. Cette émulation qui se dégage de l’émerveillement permet de surmonter sa peur, son appréhension et ses doutes.
« Il faut oser s’ouvrir aux autres, s’ouvrir à la vaste interdépendance des êtres et de la nature, prendre à cœur le sort des générations à venir et de toutes les autres espèces qui, comme nous, cherchent à éviter la souffrance et à vivre leur vie jusqu’à son terme ». - Matthieu Ricard
Évidemment, se contenter de s’émerveiller ne suffit pas à changer le monde. Il s’agit plutôt d’un point de départ pour prendre conscience de notre interdépendance avec le vivant et de modifier nos comportements, pour le meilleur.
Agir en prenant soin du vivant
Comment contempler des chutes d’eau et des ciels de jaie étoilés, entendre le bourdonnement des abeilles qui butinent et les rires de chérubins insufflés à l’air pur, se rouler dans la neige blanche immaculée et courir dans des prairies verdoyantes, sans faire en sorte que les générations futures puissent aussi en faire de même ?
S’émerveiller, analyse Jean-Pierre Bouillard, c’est « aimer et veiller ». Aimer et veiller sur ce qui nous permet de vivre, sur les personnes qui vivent à côté de chez nous, à des milliers de kilomètres ou à une génération future près. En cela, nous avons toutes et tous une responsabilité et de nombreuses possibilités de s’engager. Et si réformer son quotidien et ses habitudes peut paraître effrayant, ces changements demeurent néanmoins indispensables.
« Contrairement à ce qui peut être laissé entendre, les actions quotidiennes et les décisions individuelles comptent. D’une part parce que chaque geste est un potentiel modèle d’inspiration et chaque discussion une graine que l’on plante qui finira par germer, et d’autre part, parce qu’il est bel et bien possible, à taille humaine, de réduire son empreinte carbone et d’adopter un mode de vie responsable. Rassurez-vous, il n’y a pas besoin d’être Greta Thunberg pour être en mesure d’agir. Nous libérer de l’égocentrisme nous donne une plus grande liberté d’action. Le passé est joué, l’avenir ne l’est pas ». - Jean-François Revel
Photo - Jeunes femmes contemplant la nature – Népal, 2021.
Tout d’abord, il convient de se poser les bonnes questions, notamment avant de prendre des décisions déterminantes, comme le choix de ses études ou de son métier. « L’appel à déserter » des étudiants d’AgroParisTech lors de la remise des diplômes en mai 2022 a marqué les esprits. Comme eux, ce sont près de 30 000 étudiants qui ont rejoint le collectif « Pour un réveil écologique » depuis 2018, qui plaide pour une inclusion des questions environnementales dans les programmes scolaires et les formations de l’enseignement supérieur. Le collectif met à dispositions des ressources variées pour s’informer et « réveiller » son entourage.
Il est ensuite indispensable de remettre en question nos modes de consommation et de déplacements. Éteindre les lumières, oui, mais aussi limiter les déplacements en voiture et en avion, ne pas gaspiller mais également remplacer la « fast-fashion » par la « slow-fashion », recycler mais surtout limiter sa consommation de viande et acheter des produits locaux, de saison et en vrac. De même,l’outil des « 4P » permet de mettre en place des actions simples, en se demandant « Quel est le Plus Petit Pas Possible que je puisse faire pour agir et changer les choses ? ». Cumulés, ces petits gestes aboutissent à une différence considérable.
Bien entendu, la crise climatique (et toutes les autres, qui sont intrinsèquement liées), ne trouveront pas de solution sans l’action d’acteurs institutionnels et transnationaux. Là encore, nous avons un rôle à jouer en tant qu’individus. Il ne faut pas sous-estimer l’efficacité du dialogue ni de l’engagement citoyen. Ainsi, une première étape peut consister à se renseigner avant de sensibiliser notre entourage aux bonnes pratiques et de dénoncer les inégalités et les conséquences désastreuses créées par la surexploitation des ressources naturelles et humaines. Enfin, les différents mouvements de mobilisation ont prouvé leur efficacité dans l’interpellation des gouvernements, entreprises et grands décisionnaires.
Maintenant que nous connaissons les pistes d’action aux problèmes actuels, agir pour l’environnement n’est pas qu’un choix personnel, c’est une question de justice sociale, d’égalité et d’humanité, une responsabilité immédiate, qui incombe à toutes et à tous.
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Des ressources pour aller plus loin :
- BEN DHIA Aïcha, “S’émerveiller et comprendre pour agir”, 2050, 29 Décembre 2020
- DESBIOLLES Alice, “L’éco-anxiété, réponse aux désordres du monde”, L’Éléphant la revue, N°38, avril 2022
- FESSELL David P., REIVICH Karen, “Why You Need to Protect Your Sense of Wonder – Especially Now”, Harvard Business Review, Aug.25, 2021 (acc. 9/08/22)
- BEN DHIA Aïcha & Ekeland Ivar, Les Défis environnementaux du XXIe siècle, Playbook 2050, T.I, 2021,
- SCHMERBER Charline, Restitution d’enquête sur l’éco-anxiété, novembre 2019
- SCHNEIDER-MAYERSON, M., LEONG, K.L. Eco-reproductive concerns in the age of climate change. Climatic Change 163, 1007–1023 (2020) dans SCHIFFMAN Richard, “Les jeunes générations peuvent-elles surmonter leur éco-anxiété ?”, National geographic, 22 juillet 2022, (acc. 10/08/22)
- The Shift Project, “Mobiliser l’enseignement supérieur pour le climat”, mars 2019
Tags : agir, altruisme, beauté, éco-anxiété, émerveillement, environnement, interdépendance, optimisme, passion, prendre soin, s’émerveiller, s’engager
Autres informations :
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Développer sa créativité, s’engager pour la planète
Dans les écoles en Inde et au Népal, les élèves sont sensibilisés à la protection de l’environnement, notamment à travers des compétitions d’éco-art. C’est à la fois un moyen de réfléchir aux sources d’émerveillement qui peuplent le quotidien des élèves et une production d’œuvres dignes de s’émerveiller.
« J’ai exprimé mes sentiments à travers ce dessin qui dépeint le danger que présente le plastique. Vous pouvez y voir que les animaux sont en train de manger ce plastique, qui est extrêmement néfaste pour eux, mais aussi pour nous puisqu’il peut causer de l’asthme et des cancers. C’est pourquoi nous devrions éviter d’en utiliser ». - Ranita Sahu, élève de 3ème en Inde.
Célébrons ensemble la richesse de notre communauté et l’interdépendance de chaque être
https://karuna-shechen.org/wp-content/uploads/2022/11/Jharkhand-2020-350-1024x682.jpgPhoto - L’altruisme possède ce formidable pouvoir de rassembler les gens. En cette fin d’année 2022, Karuna-Shechen a souhaité mettre en valeur tous ces liens que nous avons tissés avec celles et ceux que nous accompagnons. L’altruisme possède ce formidable pouvoir de rassembler les gens, autour d’une vision commune mais aussi d’actions très concrètes. Ce sont ces liens, qui nous unissent toutes et tous, que Karuna-Shechen a souhaité mettre en valeur en cette fin d’année 2022. « L’amour altruiste fondé sur la compréhension de l’interdépendance de tous les êtres permet d’établir des relations harmonieuses avec tous ceux qui nous entourent ». Matthieu Ricard
https://karuna-shechen.org/wp-content/uploads/2021/11/Medaillon-1-150x150-1.png{{Chez Karuna-Shechen, nous avons à cœur de créer des relations sincères, profondes et durables avec toutes les personnes impliquées dans la lutte contre l’extrême pauvreté, à commencer par les bénéficiaires. La coopération avec les communautés est centrale à l’action de Karuna. L’écoute active et la présence bienveillante de nos équipes permettent de tisser des liens de confiance inestimables avec les personnes que nous accompagnons. À partir de ces échanges, Karuna-Shechen agit main dans la main avec les communautés pour concevoir et mettre en place des programmes adaptés, qui mettent au centre, les besoins et désirs des populations, l’amélioration de leurs conditions de vie et la préservation de leur bien-être.Tous ces projets ne sont que le résultat de l’interdépendance qui unit celles et ceux qui souhaitent œuvrer en faveur d’un monde plus altruiste. Ce sont la générosité de donatrices et donateurs, l’engagement de bénévoles, la résilience des populations, la dévotion de toute une équipe et le soutien d’une vaste communauté, aux quatre coins du monde, qui contribuent à transformer la vie de milliers de personnes et à faire reculer l’extrême pauvreté. Photo - Améliorer notre action, renforcer nos liens - Karuna-Shechen agit main dans la main avec les communautés pour leur apporter des solutions pertinentes, efficaces et respectueuses de leur culture et de leurs besoins. Chez Karuna, les communautés sont les principales actrices de nos projets. Autonomes et résilientes, elles s’impliquent dans chaque projet.Karuna-Shechen adopte une approche holistique. Car les causes de l’extrême pauvreté sont variées, nos actions s’inscrivent dans des domaines variés et aux moyens complémentaires.
https://img.sbc29.com/5da6f89db95cee492ad4e379/G557UIpvSyubhRu1s-qnqQ/uO584qN1THS6MqeCAREpUw-_DSC0203.jpgNos équipes sont issues des populations locales afin de conserver une proximité précieuse à la réussite des projets. Ensemble vers un monde plus altruiste - Faire un don - Karuna-Shechen fondée par Matthieu Ricard - Karuna-Shechen est une organisation non gouvernementale qui agit et plaide pour un monde plus altruiste.
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Bouddhiste et humanitaire - Matthieu Ricard : « Ma notoriété a été une leçon d’humilité » - Mis à jour le 20 juin 2022 à 16:27 - Par Christilla Pellé-Douël – Document ‘Psychologies.com’ – Et accès à d’autres informations sur ce personnage (également essayiste et photographe)
Le célèbre moine bouddhiste publie son autobiographie. À 76 ans, il revient sur le chemin qui l’a mené de Paris aux monastères d’Inde et du Népal. Des choix radicaux jamais regrettés, bien au contraire. Une vie pleine, qu’il désire maintenant finir dans son ermitage népalais, en toute spiritualité.
Ce jour-là, il faisait très beau à Paris. Matthieu Ricard habitait chez des amis qui l’hébergent lors de ses passages dans la capitale et s’apprêtait à rejoindre la Dordogne pour retrouver sa « chère mère », selon son expression, Yahne Le Toumelin, peintre, nonne bouddhiste, elle aussi. Le sourire aux lèvres, il déborde d’une joyeuse énergie et rit beaucoup. Il accepte de bonne grâce de répondre aux questions, sans chercher à se dérober. Mais derrière le sourire, le chat peut griffer, et le moine sait faire comprendre qu’une réflexion lui semble inadaptée ou tout simplement bête. Il réfute l’idée qu’il serait le « moine des bobos », comme il y a eu des abbés de cour.
Au fur et à mesure de la conversation, on sent bien que, déjà, son regard est tourné vers le Népal et sa cabane perchée à trois mille mètres d’altitude, face à l’Himalaya. C’est vrai, il peut agacer certains par son assurance tranquille, son côté « réponse à tout », son adhésion totale au bouddhisme et à la culture tibétaine. Mais il est impossible de mettre en doute sa sincérité, son profond engagement et l’authenticité de sa recherche. Il est là, les deux pieds bien ancrés au sol, et dégage pour ses interlocuteurs la solidité et la tranquillité d’un roc que l’on suppose acquises au contact de ses deux maîtres aujourd’hui disparus : Kangyour Rinpoché et Dilgo Khyentsé Rinpoché. Il les a côtoyés et servis durant trente ans, et c’est auprès d’eux qu’il a étudié les grands textes bouddhistes et approfondi sa pratique de la méditation. Dans le salon ensoleillé, ce n’est pas un grand sage lointain qui parle, mais un homme tranquille.
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Pour en savoir plus sur Matthieu Ricard, moine bouddhiste tibétain, humanitaire, essayiste, photographe :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Matthieu_Ricard
https://www.radiofrance.fr/personnes/matthieu-ricard
https://www.lisez.com/auteur/matthieu-ricard/52292 - Ses livres ...
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Aide à la traduction : DeepL un service de traduction automatique en ligne de la société DeepL GmbH, lancé le 28 août 2017 par l’équipe de Linguee. Le service permet de traduire 25 langues formant 600 combinaisons de langue à langue.
Auteur Traducteur : Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 28/12/2022
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