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"Aspects scientifiques, techniques et littéraires des arbres des forêts et des paysages forestiers" par Jacques Hallard

dimanche 20 juin 2021, par Hallard Jacques


ISIAS Forêts Reboisement Mycorhizes

Aspects scientifiques, techniques et littéraires des arbres des forêts et des paysages forestiers

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 18/06/2021

Plan du document : Introduction Sommaire {{}}Auteur

Mystérieuses et bénéfiques, les mycorhizes fortifient les plantes

In « Jardin sans pétrole - Mystérieuses et bénéfiques, les mycorhizes fortifient les plantes » - 24 décembre 2016 à 07h10 ; mis à jour le 2 janvier 2017 à 10h31 - Christine Laurent pour ‘Reporterre’ - Source


Introduction

Ce dossier – toujours construit pour un usage didactique – est un ensemble composite de documents axés sur les arbres des forêts et les paysages forestiers.

Tour à tour, on y traite à la fois de reboisement et de reforestation sur le plan scientifique et technique, mais aussi de littérature et de poésie relatives aux paysages forestiers, plus précisément avec la nouvelle écrite en 1953 écrite l’écrivain français Jean Giono (1895-1970) et intitulée « L’Homme qui plantait des arbres ». Voir spécialement la Biographie de Jean Giono par France Culture [Ecouter’France Culture, l’esprit d’ouverture’ : une nouvelle signature].

On trouve dans ce dossier des informations sur les champignons mycorhiziens qui constituent une association bénéfique avec les arbres, dans la biocénose, une communauté qui regroupe l’ensemble des êtres vivants : animaux, végétaux, champignons, bactéries, archées, etc… qui cohabitent notamment sur un même territoire forestier.

Des applications concrètes sont décrites sur les massifs forestiers en Israël et en Guyane.

Concernant Israël, ces sujets a déjà été traités dans deux publications antérieures :

’Agriculture en milieu aride, problème de l’eau, reboisements et forêts en Israël et en Palestine 1/2’ par Jacques Hallard , vendredi 2 juin 2017 par Hallard Jacques - français

’Agriculture en milieu aride, problème de l’eau, reboisement et forêts en Israël et en Palestine 2/2é par Jacques Hallard , dimanche 18 juin 2017 par Hallard Jacques - français

Les travaux conduits actuellement en Israël visent à accélérer la croissance des arbres grâce aux champignons mycorhiziens

En ce qui concerne la Guyane, plusieurs expéditions scientifiques ont été organisées et conduites par le Muséum national d’Histoire naturelle(MNHN) : elles visent à réaliser un inventaire de la diversité faunistique de la forêt en Amazonie guyanaise. Elles permettent d’observer et de décrire de nombreuses espèces de mammifères et d’oiseaux qui visitent les plantes pour se nourrir de leurs fruits ; certaines de ces espèces contribuent à la dispersion des graines, donc à la régénération et à la bonne santé de l’écosystème forestier et des populations locales qui en dépendent.

Pour terminer, nous indiquons en annexe l’accès à un magnifique diaporama de Daniel Villaperla sur le thème de la nouvelle de Giono « L’homme qui plantait des arbres » ; ce ‘diaporamiste’ nous ouvre aussi la porte à un univers de grandes beautés naturelles et à un riche patrimoine culturel, littéraire et poétique, en particulier sur les paysages forestiers du Lubéron en Provence avec le travail de Bernard Georges ….

Le contenu de ce dossier figure dans le sommaire ci-après

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Sommaire

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  • Article Wikipédia sur le Reboisement - (Redirigé depuis Reforestation)
    Photo - La plantation est un des moyens de restaurer un boisement après une coupe rase. Ceci se fait au détriment souvent de la régénération naturelle et de la diversité génétique des arbres (facteur réputé favorable à une meilleure résilience écologique du boisement). Des plantations extensives, comme sur cette photo permettent l’expression de la biodiversité de la strate herbacée, dans un premier temps au moins.

Photo - En dépit des efforts massifs de reforestation (ici sur la Face-Est du Mont Aigoual (Lozère, France, 2006), dans les zones climatiquement les plus exposées au froid et à la sécheresse, la forêt (anciennement hêtraie) peine à regagner son ancienne aire. Avant que le sol forestier ne se soit bien reconstitué par les plantations artificielles de pins à crochet, ou sans aménagements visant à restaurer la capacité du milieu à retenir l’eau, la vulnérabilité du site aux incendies persistera.

Photo - La sylviculture est parfois elle-même une source d’artificialisation des paysages (géométrisation des parcelles, alignements monospécifiques... comme ici au Royaume-Uni (Carsphairn hills).

Le reboisement est une opération qui consiste à créer des zones boisées ou des forêts qui ont été supprimées par coupe rase (ou « coupe à blanc ») ou détruites par différentes causes dans le passé (surexploitation, incendie de forêt, surpâturage, guerre…). Parfois, il s’agit explicitement de forêts de protection.

L’afforestation est le boisement sur des terres vierges d’arbres depuis longtemps.

Les boisements ou massifs forestiers ainsi (re)créés peuvent présenter divers bénéfices tant pour les écosystèmes et en tant qu’aménité, que pour les ressources économiques restaurées. Ce sont aussi potentiellement des puits de carbone (s’ils ne brûlent pas de manière répétée).

La notion de « reforestation » laisse supposer un objectif plus ambitieux du point de vue de la surface et de la qualité écologique ou paysagère que celle de reboisement. L’objectif étant alors généralement de restaurer un écosystème de type forestier, atteignant donc une superficie assez significative pour justifier le qualificatif de forêt.

Sommaire

Ils sont multiples et concernent au premier chef la ressource en bois, mais aussi l’eau, le sol et la faune dépendant de la forêt.

Ainsi pour J. Perrève (ancien procureur du roi et juge français) en 1845, « Le rétablissement des massifs d’arbres dont les cimes et les pentes rapides étaient autrefois abritées mérite toute la sollicitude de l’administration : peu d’entreprises donneraient à la longue des résultats comparables. Un capital immense se trouverait, avant un demi- siècle, ajouté aux ressources de l’état, à l’avoir des communes et des établissements publics. Les forêts du gouvernement rendent aujourd’hui trente-trois millions ; ce revenu serait doublé peut-être. Un demi-siècle, c’est bien long pour un individu ; mais pour une nation, un demi-siècle est bientôt passé (...) Une bonne surveillance, la répression des abus du pacage, suffiraient souvent à produire la régénération spontanée des forêts. L’expérience en a été faite dans nos ’régions méridionales, particulièrement dans les départements des Alpes. Ceux qui ont parcouru les Pyrénées dépouillées maintenant des bois séculaires qui en faisaient l’ornement et la richesse, ceux qui ont visité les Cévennes, où le roc est à nu là où la tradition rapporte que des arbres magnifiques s’élevaient jadis, ceux qui ont été témoins, dans les départements du Var, des Basses et Hautes-Alpes, des dévastations affreuses causées tous les ans par les torrents, depuis qu’on a ravi aux montagnes ces forêts tutélaires, dont la présence modérait la fonte des neiges et l’écoulement des eaux ; ceux qui s’effraient du changement funeste survenu dans le régime de nos rivières depuis 1789, tous ceux enfin qui souhaitent de voir commencer l’œuvre d’une réparation, considéreront le reboisement des forêts comme étant d’une véritable importance, car il est évident pour chacun que l’accroissement de la population et le défrichement des bois ont amené parallèlement la trop grande dépopulation des animaux non malfaisants qui constituaient une véritable ressource pour l’alimentation. »1 — J. Perrève

Dans le monde

Pour l’ONU,

  • le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a initié en novembre 2006 avec la militante écologiste kenyane Wangari Maathai (Prix Nobel de la Paix en 2004) une campagne mondiale de reforestation « Plantons pour la planète : la campagne pour un milliard d’arbres », chaque planteur d’arbre pouvant enregistrer son acte via Internet2. En 2008, plus de 2 milliards d’arbres dans le monde avaient déjà été plantés. Fort de ce succès l’ONU a relevé son objectif en visant 7 milliards d’arbres plantés d’ici la fin de l’année 2009, ce qui peut sembler ambitieux même si cela ne correspond qu’à un arbre par habitant à échelle de la planète, et alors que dans le même temps, la FAO estime que 80 000 km2 de forêt sont détruits chaque année (l’équivalent en surface de l’Autriche). Au 6 mars 2009, 4 323 556 527 arbres étaient promis, et 2 722 670 332 étaient déjà plantés. C’est aussi un moyen pour l’ONU de rappeler dans tous les pays combien le rôle des forêts est important en tant que puits de carbone, ainsi que pour la restauration quantitative et qualitative des ressources en eau et pour la biodiversité. En 2008, 700 millions d’arbres avaient déjà été plantés en Éthiopie et 250 millions au Mexique. L’ONU rappelle qu’il faudrait en planter le double durant 10 années pour atteindre 130 millions d’hectares et parvenir à compenser la déforestation (en ce qui concerne la surface boisée, mais sans pour autant récupérer la biodiversité perdue). Un projet existe au Sénégal visant 5 millions d’arbres en quatre ans, de la Casamance aux marges du désert du Sahara, pour restaurer un microclimat permettant l’évolution des sols et une vie plus intense.
  • Le Défi de Bonn est un effort mondial lancé par l’UICN et l’Allemagne, visant à restaurer en moins d’une décennie (2011 et 2020) 150 millions d’hectares de paysages forestiers sur des terres dégradées et déboisée. Puis la Déclaration de New York sur les forêts (lors du Sommet sur le climat de 2014) a ajouté à cet objectif 200 millions d’hectares supplémentaires à boiser avant 2030). Cette déclaration a par la suite été approuvée par plus de 100 gouvernements, organisations de la société civile et organisations autochtones et entreprises privées (UNASYLVA, 2014).
    L’objectif est donc désormais de reboiser 350 millions d’hectares avant 2030.

Ces opérations s’inscrivent dans l’effort mondial pour le climat, mais aussi dans d’autres objectifs de soutenabilité du développement, portés par l’ONU. Le reboisement est inscrit dans l’Objectif de développement durable n° 15 de l’ONU.

Reboisement naturel

La reforestation par régénération naturelle peut survenir spontanément, sans l’homme, ou être initiée par ce dernier (régénération assistée). Elle se fait dans les deux cas par la dissémination des graines et propagules ; par expression naturelle de la banque de graines du sol ou par apports via le vent, l’eau ou les animaux (oiseaux, sanglier, écureuil...) dans le cas de la régénération naturelle stricto-sensu.

Le terme « reboisement » décrit plus souvent des plantations de main d’homme que la régénération naturelle.

Il faut également créer les conditions nécessaires à la germination (humidité suffisante, levée de dormance de graines et le cas échéant restauration d’un stade pionnier, installation des conditions de restauration d’un sol et/ou d’une résilience écologique). Les pousses ou plants doivent parfois être protégés du bétail (notamment des chèvres en Afrique sub saharienne), de certains herbivores sauvages ou simplement d’une dynamique naturelle installée de végétation adventice qui favoriserait les herbacées ou certains buissons denses au détriment des arbres.

Reboisement artificiel

Photo - Des agents des Eaux et Forêts procédant à un reboisement en Côte d’Ivoire.

Le reboisement artificiel se fait désormais quasi-totalement par plantation, très rarement par semis de graines, et consiste à mettre en place des plants de feuillus ou de résineux élevés en pépinière sur un terrain nu ou déjà boisé préparé à l’avance ; lorsqu’il ne concerne que des plants résineux on désigne cette opération par celle d’enrésinement.

De nombreux reboisements par plantations ont été effectués dans le monde :

  • L’ONU a soutenu en 2006 un programme lancé par Wangari Maathai visant à planter des arbres sur la planète, contre les changements climatiques (« la déforestation est responsable de plus de 20 % du dioxyde de carbone produit par le genre humain »5), la pollution et la dégradation de l’environnement. En mai 2008, plus de deux milliards d’arbres avaient été plantés par des ONG, collectivités et individus ; 700 millions d’arbres en Éthiopie, 400 millions en Turquie, 250 millions au Mexique et 100 millions au Kenya.
  • En 2008, le PNUE se fixe un objectif plus ambitieux : un arbre par habitant, soit sept milliards d’arbres à planter avant fin 2009 (date de la conférence de Copenhague sur le changement climatique)6.
  • En avril 2012, après le scandale du bois de rose7, le gouvernement de Madagascar lance la journée nationale de reboisement dans le but de dynamiser le reboisement des forêts malgaches8.
  • En 2017, le collectif de scientifiques ’Trump Forest’ appelle les citoyens agacés par la politique climatosceptique de Donald Trump d’aider des organisations investies dans la reforestation ou à planter eux-mêmes des arbres afin de ’compenser les 650 millions de tonnes de CO2 supplémentaires qui, selon une étude de Nature, vont entrer dans l’atmosphère dans les huit prochaines années, avec la suppression du Clean Power Plan’. L’objectif est fixé à 10 milliards d’arbres9.
    Reforestation urbaine ou péri-urbaine

De grandes agglomération ont conservé, renforcé ou reconstitué des « forêts urbaines » (la moitié environ de la surface de Bruxelles est constituée de la Forêt de Soignes), parfois volontairement pour maîtriser la péri-urbanisation (avec l’exemple de Barcelone, qui a classé la forêt riveraine en zone naturelle protégée). La forêt est aussi considérée comme facteur de réduction de la pollution de l’air et d’amélioration des micro-climats (effet-tampon sur les chocs thermiques et hygrométriques). C’est aussi un milieu de haute valeur paysagère et aménitaire pour la population.

Quelques villes ont de véritables projets de forêt urbaine (comme Nantes en France, qui prévoit l’aménagement de trois massifs dans son agglomération10).

La ville de Zurich (Suisse) a conservé une forêt péri-urbaine, dont l’exploitation commerciale a progressivement cessé, mais qui pourrait éventuellement aussi servir de réserve de bois-énergie en cas de crise majeure.

Reboisement en Europe

Afin d’illustrer le propos selon lequel « replanter des arbres à l’aveugle peut [...], de toute évidence, être la source de nouveaux problèmes », l’universitaire Benjamin Neimark évoque le remplacement en Europe des chênes natifs à larges feuilles par des conifères à croissance rapide, qui « a entraîné une augmentation de 10 % du couvert forestier sur le continent par rapport à l’ère pré-industrielle ». Il indique : « Ces nouveaux arbres absorbent toutefois nettement moins bien le carbone que les espèces originelles. En revanche, ils capturent plus efficacement la chaleur, intensifiant ainsi les effets du réchauffement climatique »11.

Reboisement en France

Aides

Le fonds forestier national a contribué à une forte extension de l’enrésinement en France et à l’extension des populicultures. Puis d’autres fonds l’ont remplacé, qui ont récemment été complétés par le Fonds stratégique de la forêt et du bois (FSFB) destiné entre autres à l’amélioration des peuplements12, et en particulier à la transformation de certains peuplements forestiers « dégradés » par plantation. Le FSFB s’inscrit dans le cadre du volet agricole du « grand plan d’investissement » 2018-2022. Il veut contribuer à « améliorer la qualité et la résilience des peuplements sur les moyen et long termes, de favoriser le développement d’une ressource en bois qui soit en adéquation avec les besoins des industriels, d’inciter les propriétaires forestiers à entreprendre le renouvellement des peuplements de faible valeur économique et environnementale, de préparer les forêts aux conséquences du changement climatique et à des conditions sanitaires évolutives, de maximiser la séquestration de carbone par les arbres, au bénéfice de la filière forêt-bois dans son ensemble. S’inscrivant dans les principes de la gestion forestière durable, ces projets visent donc la double performance économique et environnementale »13.

Le FSFB peut être une contrepartie du financement national dans le cadre des sous-mesures 8.5 et 8.6 des Programmes de Développement Rural (PDR 2014-2020) ou hors cadre PDR13. Les peuplements éligibles à l’aide Dynamélio14 ne le sont pas au FSFB. Si l’aide concerne un peuplement situé sur un territoire éligible aux appels à manifestation d’intérêt (API) Dynamic Bois15, le projet doit répondre aux critères d’éligibilité des peuplements initiaux tels que mentionnés dans les instructions techniques spécifiques à ce dispositif et les notes de cadrages régionales ; elle devra être réorientée et instruite selon les procédures Dynamic Bois13.

Crédits carbone et reboisement

Dans le cadre des outils de flexibilité et des mécanismes de mise en œuvre conjointe (MOC) du protocole de Kyoto concernant les « projets domestiques » de boisement-reboisement (portés par une personne morale), depuis la fin 2012, en France16, certains boisements ou reboisements volontaires peuvent bénéficier de crédits carbone correspondant aux unités de réduction d’émission (URE) assises sur les unités d’absorption (UA) attribuées à la France sur la base du puits de carbone forestier du pays.

Il existe des conditions : le terrain ne devait pas supporter de boisement avant le 1er janvier 1990 et de répondre à plusieurs de règles communes avant la délivrance des crédits carbone (dont démonstration d’additionnalité « où la prise en compte du rôle déclencheur du crédit carbone pour la mise en place du projet est à démontrer ». Le projet doit s’appuyer sur un scénario de référence, à partir duquel sont comptabilisées les absorptions éligibles à la délivrance de crédits carbone.

En France, 4 valeurs seuils minimales sont :

  • couverture du houppier : 10 % de la surface totale au sol16 ;
  • superficie : 0,5 hectare16 ;
  • hauteur des arbres à maturité : 5 mètres16 ;
  • largeur : 20 mètres16
    Calcul des absorptions de GES (dans ce cadre d’attribution d’unités de réduction des émissions). Il se fait selon la formule : N = 0,9 * 1/26 * n où16 :

N = nombre d’unités de réduction d’émission susceptibles d’être délivrées à l’activité de projet ;

n = nombre de tonnes équivalent CO2 stockées par l’activité de projet au sens de l’article 3.3 du protocole de Kyoto, mise en œuvre par le demandeur (et respectant les conditions fixées par la méthode mentionnée au 3 de l’article 3 de l’arrêté).

Reboisement en Islande

L’Islande est le pays le moins boisé d’Europe, une étude de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture en 2015 considérait que seul 0,5 % du territoire était boisé. Cette situation remonte à la colonisation de l’Islande, au XIe siècle, qui s’est accompagnée d’une déforestation massive par les Vikings17,18. Les programmes de reboisement remontent aux années 1950, mais la tendance s’est surtout accélérée à partir des années 1990. En plus du bouleau pubescent, la seule essence naturellement présente sur l’île, des pins et épicéas originaires d’Alaska sont plantés.

De 2015 à 2019, trois à quatre millions d’arbres ont ainsi été plantés, soit 1 000 ha (10 km2). Le sol islandais étant très pauvre en azote, la pousse des arbres est dix fois plus lente que celle observée en Amazonie. Le réchauffement climatique, amenant des températures plus élevées, semble cependant favoriser leur croissance, et donc la séquestration du carbone.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Reboisement

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Publication
Auteur Jean Giono
Langue Français
Parution États-Unis : 15 mars 1954, dans Vogue (magazine)

France : 1973, dans la Revue Forestière Française no 6

Intrigue
Lieux fictifs Contrée du cours moyen de la Durance, entre Sisteron et Mirabeau en passant par Vergons
Le narrateur

Elzéard Bouffier

« L’Homme qui plantait des arbres » est une nouvelle écrite en 1953 par l’écrivain français Jean Giono pour « faire aimer à planter des arbres », selon ses termes. Dans ce court récit, le narrateur évoque l’histoire du berger Elzéard Bouffier, qui fait revivre sa région, en Haute Provence, entre 1913 et 1947, en plantant des arbres. Bien qu’il s’agisse d’une fiction, la nouvelle parvient à inciter le lecteur à croire à l’existence réelle du berger et de sa forêt.

Écrite à la suite d’un concours du magazine américain Reader’s Digest, la nouvelle a eu un retentissement mondial. Elle est aujourd’hui considérée comme un manifeste à part entière de la cause écologiste. En effet, le berger ne parvient pas seulement à créer une forêt : celle-ci a des conséquences sociales et économiques, qui permettent aux villages des alentours d’accueillir de nouvelles familles alors qu’ils étaient menacés de désertification. Avant même l’invention de la notion de développement durable, la nouvelle en donne ainsi une illustration poétique.

La nouvelle de Giono véhicule de nombreux messages  : écologiques, humanistes, politiques. L’histoire d’Elzéard Bouffier est en effet considérée dans la littérature écologiste comme une parabole de l’action positive de l’homme sur son milieu et de l’harmonie qui peut s’ensuivre. La nouvelle est également une ode au travail, à l’opiniâtreté, à la patience, à l’humilité, et à la ruralité.

Le récit de Giono a donné lieu à un film d’animation canadien du même titre en 1987, réalisé par l’illustrateur Frédéric Back et lu par Philippe Noiret, et qui a obtenu plus de quarante prix à travers le monde.

La nouvelle « L’Homme qui plantait des arbres » est aujourd’hui reconnue comme une œuvre majeure de la littérature d’enfance et de jeunesse et elle est, à ce titre, étudiée en classe.

Sommaire

Photo - Paysage typique de Provence.

Le narrateur, personnage anonyme, fait une randonnée dans une contrée située entre les Alpes et la Provence, « délimitée au sud-est et au sud par le cours moyen de la Durance, entre Sisteron et Mirabeau ; au nord par le cours supérieur de la Drôme, de sa source jusqu’à Die ; à l’ouest par les plaines du Comtat Venaissin et les contreforts du Mont-Ventoux »A 1, région désertique où plus rien ne pousse excepté la lavande. Il campe alors auprès d’un « squelette de village abandonné »A 2, au milieu d’une « désolation » sans pareille, où pourtant la vie a jadis existé. Après une nuit de repos, il reprend son chemin mais manque bientôt d’eau. Il fait par chance la rencontre d’un berger silencieux nommé Elzéard Bouffier, qu’il prend, au début, pour « le tronc d’un arbre solitaire »A 3. Celui-ci lui propose de passer la nuit chez lui. Le narrateur est impressionné par la bonne tenue de la demeure, bien construite en pierre, au toit en bon état, bien différente de l’abri précaire dont bien des bergers se contentent. Son estime à l’égard du berger augmente encore lorsqu’il constate la propreté du logis, le soin mis à entretenir, nettoyer, repriser... mais surtout combien calme et sereine est la vie de cet homme qui vit seul en compagnie de son chien et de son troupeau de moutons.

Alors que la nuit s’avance, le narrateur observe le berger occupé à examiner, classer, nettoyer puis sélectionner, « un tas de glands »A 4. Il en choisit finalement cent, qu’il met de côté, puis va se coucher. Le lendemain, le narrateur, intrigué, demande au berger s’il lui est possible de demeurer chez lui une journée de plus. Le berger accepte puis prend la route avec son troupeau et son sac de glands. Le narrateur décide de suivre un chemin parallèle à celui du berger afin d’observer ce qu’il compte faire de ses glands. Ce dernier s’arrête enfin sur une petite clairière désertique et, à l’aide d’une « tringle de fer », fait un trou dans lequel il met un gland, puis rebouche le trou. Le narrateur comprend qu’Elzéard Bouffier plante des chênes et, ce jour-là, il en plante cent, « avec un soin extrême ». Engageant de nouveau la conversation, le narrateur apprend qu’Elzéard plante depuis trois ans des arbres : « Il en avait planté cent mille. Sur les cent mille, vingt mille était sortis. Sur ces vingt mille, il pensait encore en perdre la moitié, du fait des rongeurs ou de tout ce qu’il y a d’impossible à prévoir dans les desseins de la Providence. Restaient dix mille chênes qui allaient pousser dans cet endroit où il n’y avait rien auparavant »A 5.

La passion de cet homme consiste donc à planter des arbres, dans une parfaite solitudevariantes 1. Le narrateur ne parvient cependant pas à lui donner un âge. Le berger entreprend de planter d’autres essences, parmi lesquelles des bouleaux, des hêtres et des frênes. Il entend métamorphoser la région en plantant des milliers d’hectares de surface sylvicole. Le lendemain, le narrateur quitte la compagnie du berger et l’année suivante il est appelé sur le front de la Première Guerre mondiale. Pendant quatre années passées dans les tranchées, il oublie Elzéard Bouffier et son incroyable passion. Mais, lorsqu’il décide de faire à nouveau une randonnée dans la région, le souvenir du berger silencieux lui revient.

Il retrouve le planteur, qui a changé de métier et qui est maintenant apiculteur (ses moutons étant en effet une trop grande menace pour ses plantations). Celui-ci lui fait visiter sa nouvelle forêt dont les chênes datent de 1910. La création d’Elzéard fait alors « onze kilomètres de long et trois kilomètres dans sa plus grande largeur »A 6 et impressionne le narrateur qui a le sentiment d’avoir sous ses yeux une œuvre de création divine : « Quand on se souvenait que tout était sorti des mains et de l’âme de cet homme – sans moyens techniques – on comprenait que les hommes pourraient être aussi efficaces que Dieu dans d’autres domaines que la destruction »A 7. Le milieu a littéralement changé et, même, la reproduction des arbres se fait dorénavant toute seule, le vent aidant à disperser les graines. La transformation de la contrée s’opère si lentement que personne ne s’en aperçoit.

Dès 1920, le narrateur rend régulièrement visite au berger solitaire, il constate ainsi la propagation des arbres, en dépit de quelques infortunes. Elzéard plante même d’autres essences, comme des érables. En 1933, le berger reçoit la visite d’un garde forestier, ce qui témoigne de l’importance de la forêt ainsi constituée au fil des années. Pour accélérer son projet, Elzéard Bouffier décide de fabriquer une maison afin de vivre au milieu des arbres. En 1935, le narrateur rend visite au berger en compagnie d’un ami garde forestier, à qui il dévoile le mystère de cette « forêt naturelle ». Ce dernier jure de conserver le secret et voit en Elzéard Bouffier un homme qui a trouvé par cette activité « un fameux moyen d’être heureux »A 8.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est décidé de commercialiser le bois de la forêt, pour produire le charbon de bois qui alimentera les voitures à gazogène. Le projet avorte toutefois car la région est trop éloignée de tout circuit logistique. Le narrateur revoit une dernière fois le berger, en juin 1945. Ce dernier a alors 87 ansvariantes 2 et il continue sa tâche de reforestation. Autour de lui, la région est revenue à la vie, notamment le village de Vergons où les habitants sont désormais plus nombreux, et surtout prospères et heureux. Ainsi, « plus de dix mille personnes doivent leur bonheur à Elzéard Bouffier »A 9. Le narrateur a une dernière pensée pour le berger, sa générosité et son abnégation, qui font de sa réalisation « une œuvre de Dieu ». Enfin, « Elzéard Bouffier est mort paisiblement en 1947 à l’hospice de Banon »A 10,variantes 3.

Manuscrit

L’étude génétique textuelle du manuscrit renseigne sur les choix esthétiques de Giono. Le texte a été rédigé dans la nuit du 24 au 25 février 1953, comme l’atteste le manuscrit originel. Ce dernier ne porte cependant aucun titre. C’est uniquement dans une copie dactylographiée (certainement elle-même une copie) qu’apparaît le titre « Le caractère le plus exceptionnel que j’ai rencontré », traduction-calque du libellé anglais pour l’appel de textes du Reader’s DigestC 1. Le récit occupe cinq feuillets et l’écriture est serrée, comme à l’accoutumée chez Giono. Le texte a été remanié par la suite et quelques variations sont notables.

La première version met en scène un vieux berger provençal qui, en enfonçant des glands dans le sol, a fait pousser des forêts sur une contrée déserte et stérileD 1. Giono décide toutefois de ne pas reprendre quelques éléments du premier synopsis, à savoir que ce berger intéresse les habitants en leur parlant de la beauté des arbres et de la « chanson du vent », ou qu’il ait « lutté contre le désir d’abattre les arbres, souvent par des actions très dramatiques ». Il renonce aussi à lui faire planter des fleurs ou à élever cinq cents paons. Enfin, la mention de la ferme du berger, nommée « Silence », puis « Le Paon », est biffée sur le manuscritD 2. Dans cette première version, seul le prénom d’« Elzéard »variantes 4 apparaît, dans les dernières lignes.

Toutes les précisions géographiques, demandées par le magazine américain, ont été ajoutées dans une seconde version. Giono donne donc le nom de « Bouffier » au personnage, nom par ailleurs très courant dans la région, et il explique qu’il est décédé à Banon. Il s’agit de la seule indication toponymique réelle du texte, le village de Vergons existant mais il est trop éloigné de la contrée décrite dans le récitC 2. Dans cette seconde version, la fin a été intégralement réécrite. À l’origine, le narrateur-voyageur rendait visite une dernière fois au berger en 1945 puis il apprenait sa mort en 1952, celle-ci étant survenue un an auparavant. Giono a ajouté une description bucolique de la contrée, revenue à la vie grâce à l’action d’Elzéard Bouffier. Alors que dans la première version le berger agit pour lui-même puisqu’il finit par contempler de sa fenêtre de l’hospice de Banon ses forêts, dans la seconde, son action vise le bonheur de tous et la régénération de la contréeC 3.

Le manuscrit montre par conséquent une volonté de simplification et de renoncement au style lyriqueD 3. Par rapport à son expérience enfantine, Giono a amplifié la réalité. D’abord, il a agrandi la Haute Provencevariantes 5 et a multiplié les arbres plantés. Elzéard Bouffier mentionne en effet cent mille arbres plantés en trois ansvariantes 6, alors que la plantation ne peut avoir lieu que deux mois par an environC 4.

Genèse de la nouvelle

Commande

C’est à la suite d’une commande du magazine américain Reader’s Digest, en février 1953, sur le thème « Le personnage le plus extraordinaire que j’ai rencontré » (« The Most Unforgettable Character I’ve Met »), que la nouvelle naîtC 5,1. Giono communique avec le magazine par l’intermédiaire de l’agence littéraire Chambrun, de New York. Il écrit un premier synopsis d’une page et attend la réponse. Il reçoit le 2 février 1953 une lettre du Reader’s Digest qui lui annonce que son texte a été présélectionné. Il doit ensuite leur faire parvenir le récit en entier, avant la fin du mois.

La première version complète est écrite par Giono dans la nuit du 24 et 25 février. Le 15 avril, Jacques Chambrun transmet à Giono les remarques du magazine américain, qui ignore la notoriété de l’écrivain manosquin. Le comité de sélection exige que Giono identifie davantage le lieu de l’action et le personnage du berger, afin de convenir aux exigences du concours. Le magazine souhaite aussi que l’épilogue du récit soit optimiste et qu’il conclue sur la renaissance des villages de la contrée. Giono prend donc en compte ces directives et, le 29 mai, fait parvenir son texte modifié. Il donne le nom d’« Elzéard Bouffier » au berger et localise la bourgade par le toponyme réel de Vergons. Il y ajoute une autre précision géographique : le berger meurt à l’hospice de Banon, à cent kilomètres du Vergons réel, près de Saint-André-les-Alpes.

Photo - La nouvelle de Giono traite du thème de la reforestation d’une région désertique.

Le magazine ayant des doutes sur la véracité des faits rapportés par Giono dépêche un représentant français, John D. Panitza, qui enquête dans la région décrite. Ne trouvant aucune information sur Elzéard Bouffier, il rencontre Giono en juinC 6. Ce dernier nie l’invention et donne des éléments probants à Panitza qui finit par enquêter, en vain, dans les registres de l’hôpital de Banon2. Giono reçoit ensuite une lettre, le 1er décembre 1953, dans laquelle le magazine refuse son texte en raison du doute sur l’existence du personnage d’Elzéard BouffierD 4,3. Giono étant délivré de tout contrat avec le Reader’s Digest, une autre revue américaine, Vogue demande à publier le texte, ce que Giono accepte, sans demander de droits d’auteur. Le 15 mars 1954, L’homme qui plantait des arbres est publié, en anglais donc, sous le titre The Man Who Planted Hope and Grew Happiness (L’homme qui plantait l’espoir et faisait pousser le bonheurC 7), dans VogueC 8. Après avoir été publiée dans Vogue, la nouvelle est éditée gratuitement à hauteur de 100 000 exemplaires aux États-UnisC 9.

Succès et traductions

La nouvelle est ensuite publiée dans d’autres revues, et en particulier dans des revues écologiques de langue anglaise d’abord. Selon Giono, ce succès aux États-Unis peut s’expliquer par le fait que son personnage de berger rappelle aux Américains leur propre héros national, John Chapman surnommé John Appleseed, « l’homme aux pommiers »4. Le texte est publié dans Trees and Life de l’été 1956, à LondresC 10, puis dans Forest, The Trout et ResurgenceC 11. Des revues de langue allemande, Vendepunkt (Zurich) et Oekjournal Garten und Landschaft, la font ensuite paraîtreC 12. Une édition italienne paraît en 1958, sous le titre L’Uomo che piantò la speranza e crebbe la felicità. L’association américaine Friends of Nature en réalise une brochure en 1966, préfacée par le sénateur Gaylord Nelson. Le magazine Vogue publie de nouveau le texte dans son volume anthologique The World in Vogue de 1963C 13.

Le texte apparaît ensuite dans des revues françaisesD 5. Sa première publication en langue française, sous le titre L’Homme qui plantait des arbres a lieu dans la Revue Forestière Française, en 1973 (no 6). C’est Aline Giono, la fille de l’écrivain, qui lui a donné ce titre, sur les indications verbales de son pèreC 14. Le texte est publié par la suite dans Le Sauvage (no 15/16) de juillet 1974, mais aussi dans Centre Midi Magazine (décembre 1974). Le Bulletin de l’Association des amis de Jean Giono de Manosque publie le texte dans son no 5 de printemps-été 1975, accompagné de deux chroniques de Giono consacrées aux arbres, et de l’article de sa fille quant à la genèse de la nouvelleC 15. C’est cet article qui va révéler le caractère fictif du texte, mettant ainsi au jour les manipulations de Giono pour laisser persister le mystère.

En dépit de la volonté de Giono de mettre le texte dans le domaine public, de nombreux éditeurs étrangers l’ont traduit et commercialisé dans le monde entier. La nouvelle a ainsi été traduite en au moins douze langues, notamment en danois, finlandais, suédois, norvégien, anglais, allemand, russe, hongrois, espagnol, italien, yiddish, polonaisC 9. En 1977, note Pierre Citron, la nouvelle a été plagiée, sous copyright, en anglais, par Jesse Free. De même, des mouvements sectaires s’en sont emparés. En France, le texte apparaît dans la brochure intitulée « Changer le monde » éditée par « Les Enfants de Dieu »C 16. Jacques Chabot parle d’un « succès quantitatif », car c’est l’ouvrage de Giono le plus traduit et le plus médiatiséB 1. Il s’agit de l’un des rares textes de Giono à avoir paru d’abord en traduction (en anglais d’abord)C 17. Cependant, rien ne prouve que les langues citées par Giono dans sa lettre au conservateur des Eaux et Forêts de Digne, monsieur Valdeyron, en 1957, sont exactesC 18. Alors que Giono ne la destinait pas en ce sens, la nouvelle a été rapidement considérée comme appartenant à la littérature de jeunesseE 1.

Place de la nouvelle dans l’œuvre de Giono Article détaillé : Bibliographie de Jean Giono.

Thème de la plantation d’arbres

Jean Giono, écrivain et cinéaste, a grandi en Provence, à Manosque, qu’il ne quitte qu’épisodiquement. Il décrit dans ses nouvelles et ses romans la population, les paysages et la vie provençaux. Son rapport avec l’environnement, son passé, sa participation en tant qu’appelé durant la Première Guerre mondiale, ainsi que l’exode rural dont il a été témoin dans l’arrière-pays provençal, l’ont conduit à cette œuvre humaniste et écologiste. Le berger Elzéard Bouffier est certainement un mélange entre la figure parentale de Giono et celle, typique, du « berger du Contadour »5. Selon Pierre Citron, avec L’Homme qui plantait des arbres, Giono a écrit « un de ses rares récits qui soit intégralement optimiste et moral d’un bout à l’autre »D 6.

Cette nouvelle correspond pourtant à un amour réel des plantations d’arbres. Le thème existe en effet depuis longtemps dans l’œuvre de Giono. Ainsi, il apparaît dans Sur un galet de mer (dès 1923), puis dans Manosque-des-plateaux (1930), dans Que ma joie demeure (1935) et dans Les Vraies Richesses (1942)6. Le motif se retrouve également dans Que ma joie demeure, lorsque le personnage de Bobi suggère de planter des amandiers rouges et des haies d’aubépines. Il fait ensuite une allusion à Jourdan concernant la plantation de chênes. Dans Les Vraies Richesses, Giono évoque les « gestes premiers » de la civilisation, au nombre de trois, dont la plantation d’arbres. Enfin dans Le Hussard sur le toit Angelo se demande si son action est plus patriote que celle du berger solitaire qui plante des glands, seul, en compagnie de ses bêtesC 19.

L’écrivain évoque également cette passion dans deux chroniques de 1962, publiées dans Le Dauphiné libéré (la publication est posthume et est le fait d’Aline Giono)C 20. Giono y répond à un correspondant non identifié, qui lui signale que, selon lui, planter des arbres est « une activité de riches ». L’écrivain manosquin répond qu’étant enfant, et malgré la pauvreté du ménage parental, il accompagnait son père dans les collines et plantait des glandsC 21.

Enfin, il existe une nouvelle du recueil Solitude de la pitié (1932) intitulée « Jofroi de la Maussan » qui narre une intrigue inverse à celle de L’Homme qui plantait des arbres. Le personnage, un berger de Maussa, est attaché à ses arbres qu’il doit vendre. Cependant, il ne se résout pas à ce que l’acheteur les déracine. Il s’y oppose mais finit par décéder7.

Lire la suie de l’article sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Homme_qui_plantait_des_arbres

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Par : Florent Guignard - 8 mn - À l’occasion du 50e anniversaire de la mort de Jean Giono, le 9 octobre, C’est dans ta nature célèbre L’Homme qui plantait des arbres, l’œuvre la plus universelle de l’écrivain français. Un manifeste écologiste avant l’heure.

C’est l’histoire d’un berger provençal et solitaire qui, en plantant des arbres dans un désert de pierres, accomplit l’œuvre de sa vie. « Il avait jugé que ce pays mourrait par manque d’arbres », écrit Jean Giono dans L’Homme qui plantait des arbres, son texte le plus populaire, devenu, bien après sa mort, un manifeste écologiste, un modèle de développement durable. En plantant des glands, le fruit du chêne, le berger Elzéard Bouffier redonne vie à un paysage aride. Les arbres grandissent, forment une forêt. C’est le cycle de la vie qui reprend. Les animaux reviennent, les sources d’eau rejaillissent, jusqu’au retour des hommes et de la prospérité dans des villages jadis abandonnés.

Une œuvre prémonitoire, à l’heure où la conscience écologiste gagne les esprits, et où des marques de prêt-à-porter, adeptes du ‘greenwashing’, promettent la plantation d’un arbre pour l’achat d’une paire de baskets... Publié en 1954, L’Homme qui plantait des arbres est une fable écolo avant l’heure. Une lecture pourtant contestée par plusieurs spécialistes de l’écrivain provençal. « Tout le monde est libre de considérer L’Homme qui plantait des arbres comme un manifeste écologiste. Mais ce n’était pas du tout l’intention de Giono », estime ainsi Jacques Mény, le président de l’Association des amis de Jean Giono.

Des forêts «  Giono  » dans le monde entier

« Il y a un amour de l’arbre chez Giono », explique Jacques Mény à l’ombre du grand kaki qui domine le jardin de la maison de Giono, et qui devenait la pièce à vivre de toute la famille dès le retour des beaux jours. La demeure est sans prétention, sur les hauteurs de Manosque, sa ville natale, où il est mort il y a tout juste 50 ans, dans le département des Alpes de Haute-Provence, pas très loin du décor de sa nouvelle située « dans cette vieille région des Alpes qui pénètre en Provence. »

Photo - Portrait non daté de l’écrivain Jean Giono, dans son bureau à Paris. AFP

Giono dit avoir écrit ce court texte d’une quinzaine de pages « dans le but de faire aimer à planter des arbres (ce qui est depuis toujours une de mes idées les plus chères). » Un vœu exaucé bien des années plus tard. L’Homme qui plantait des arbres, traduit dans une quinzaine de langues, a fait le tour du monde, inspirant la plantation de forêts « Giono » en Inde, au Kenya ou au Canada.

«  Giono ne savait planter que des mots  »

« Toute son œuvre est porteuse de valeurs qui prennent aujourd’hui une actualité extraordinaire, analyse le président de l’Association des amis de Jean Giono. On se dit “Ah, mais Giono l’avait déjà dit !”. Il l’avait dit à partir de remarques qui partaient de la sensualité de son rapport au monde. » Le personnage d’Elzéard Bouffier, dont longtemps l’écrivain a laissé planer le doute sur son existence réelle, a été inspiré par le propre père de l’écrivain, qui aimait planter des glands dans la terre. « Mais lui-même ne savait pas planter une graine  ! », s’amuse Jacques Mény, qui rappelle le rapport sensuel que Giono entretenait avec les arbres : le bruit des feuilles du hêtre dans le vent, l’écorce du bouleau caressée…

« Elzéard Bouffier qui couvre d’une forêt gigantesque ce plateau désertique, conclut Jacques Mény, c’est une figure de Giono romancier qui plante ses mots sur la page. » Les feuilles d’un livre sont comme les feuilles d’un arbre. Ces arbres dont on fait des livres. Et dont Giono a fait une œuvre universelle, qui se termine ainsi : « Quand je fais le compte de tout ce qu’il a fallu de constance dans la grandeur d’âme et d’acharnement dans la générosité pour obtenir ce résultat, je suis pris d’un immense respect pour ce vieux paysan sans culture qui a su mener à bien cette œuvre digne de Dieu. »

« Quand j’achète un livre, c’est un arbre qu’on abat ? »

C’est vrai que le papier est fabriqué à partir d’arbres. Plus exactement, de fibres de cellulose, qui compose majoritairement les végétaux. La cellulose est d’ailleurs la matière organique la plus répandue sur Terre. Mais, rassurez-vous, les deux tiers des livres imprimés aujourd’hui en France le sont sur papier recyclé. Et le reste provient non pas de chênes centenaires, mais de chutes de bois, récupérées dans les scieries ou lors de l’entretien des forêts. Une matière première qui est donc inépuisable. Ce qui n’est pas une raison pour jeter le papier par les fenêtres !

Mots clefs : Environnement Littérature France

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RFI s’implique dans le processus de réconciliation nationale en Centrafrique - Echos de Centrafrique - Echos de Centrafrique

Source : https://www.rfi.fr/fr/podcasts/20201011-jean-giono-lhomme-aimait-les-arbres

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  • Les mycorhizes – une fascinante biocénose en forêt – Document suisse de ‘waldwissen.net’
    Tout le monde sait que l’on trouve des champignons en forêt, mais ce qui est moins connu, c’est pourquoi ils poussent principalement en forêt et quelles fonctions ils y remplissent. Une Notice pour le praticien vous invite au voyage dans la fascinante biocénose des mycorhizes.

Fig. 1 - Les champignons et les arbres constituent une fascinante communauté de vie. Photo : Simon Egli (WSL)

Fig. 2 - Le champignon recouvre l’extrémité des radicelles de l’arbre d’un épais manteau. Photo : Simon Egli (WSL)

La mycorhize (du grec ’mukês’ pour champignon et ’rhiza’ pour racine) est l’association symbiotique d’un champignon et des racines d’une plante. En d’autres termes, c’est une racine colonisée par un champignon mycorhizien qui en a modifié la morphologie. En effet, le champignon entoure d’un épais tissu de filaments (appelé le mycélium) l’extrémité des radicelles. C’est ainsi qu’apparaît le manteau fongique (Fig. 2).

Près d’un tiers des macromycètes (fructifications de champignon visibles à l’œil nu) de nos forêts sont des champignons mycorhiziens. Nous en comptons quelque 2000 espèces, dont de nombreux champignons comestibles très appréciés, mais aussi beaucoup de champignons vénéneux. Bien des champignons mycorhiziens sont tributaires d’hôtes spécifiques, c’est-à-dire qu’ils colonisent des espèces ligneuses bien déterminées et qu’on ne les trouve que sur ces arbres (comme le Bolet du mélèze ou le Lactaire sanguin de l’épicéa). D’autres poussent exclusivement dans des forêts de feuillus ou de résineux. Le système racinaire d’un arbre abrite généralement plusieurs espèces de champignons mycorhiziens. En Europe centrale, l’ensemble des racines des arbres est mycorhizé.

Fonctions de la mycorhize

  • Echange d’éléments nutritifs vitaux
    La mycorhize est un organisme dans lequel l’arbre et le champignon mycorhizien s’échangent des matières. Tandis que l’arbre fournit au champignon les sucres élaborés lors de la photosynthèse, ce dernier lui offre en échange des éléments nutritifs, comme l’azote et le phosphore, qu’il a prélevés dans de minuscules espaces poraux du sol, à l’aide de ses hyphes fins (Fig. 3).
  • Protection contre les polluants
    Les mycorhizes protègent aussi l’arbre des effets toxiques des polluants. Les champignons retiennent les métaux lourds qui seraient sinon absorbés par l’arbre. La mycorhize joue alors le rôle de filtre. Le revers de la médaille : ces métaux lourds s’accumulent dans les fructifications du champignon, au risque de rendre les champignons comestibles impropres à la consommation.
  • Autres fonctions
    Les plantes mycorhizées présentent un seuil de tolérance plus élevé face aux différents facteurs de stress. Les arbres sont de ce fait plus résistants au gel et disposent d’un meilleur système de défense contre les organismes pathogènes contenus dans le sol. De surcroît, les champignons mycorhiziens favorisent la croissance des plantes.
    Des mesures concrètes en faveur des champignons mycorhiziens

échange d’éléments nutritifs

Fig. 3 - Le champignon et l’arbre en sortent gagnants grâce à leur échange d’éléments nutritifs. Source : WSL.

  • Les éclaircies de vieux peuplements sombres et denses encouragent la biodiversité et la production des fructifications de champignons mycorhiziens.
  • Plus les essences peuplant une forêt sont diverses, plus la diversité des champignons mycorhiziens est grande.
  • Après des chablis, les jeunes arbres encore sur pied sont un véritable refuge pour les champignons mycorhiziens qui ont perdu leur arbre partenaire. Ils les aident à s’implanter dans la nouvelle génération d’arbres.
  • Ne pas brûler les rémanents de coupes. Laisser sur place les branches de bois mort.
    Traduction : Jenny Sigot (WSL)

Commander - Vous pouvez commander cette notice en papier à titre gracieux : WSL e-shop Zürcherstrasse 111 CH-8903 Birmensdorf - e-shop@wsl.ch

Le sol forestier vit> Les sols sont l’habitat d’innombrables organismes vivants qui jouent un rôle important dans la décomposition et la transformation de la matière organique. Une Notice du WSL donne un aperçu de leur diversité. 14.06.2018

Forêt, foresterie, économie forestière - waldwissen.net

Foretinfo — Wikipédia

Source : https://www.waldwissen.net/fr/habitat-forestier/arbres-et-arbustes/ecologie-vegetale/les-mycorhizes-une-fascinante-biocenose

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  • Des champignons peuvent-ils favoriser le développement des arbres ? Auteur : (Lire la bio)Michel Caron Ingénieur agricole-Publié le 05/07/2020
    Le mot champignon évoque d’emblée les sous-bois et la promesse d’une balade découverte, voire d’une cueillette gourmande. Leur rôle dans la nature est en revanche moins connu. Il existe pourtant une alliance entre des champignons et le système racinaire des plantes. Comment les arbres en profitent-ils ?

[EN VIDÉO] Le hêtre des forêts auvergnates, un nid de biodiversité - À chaque étape du Tour de France 2013, le Muséum national d’histoire naturelle témoigne de la biodiversité de la région. Ici, il s’agit de l’étape 14, l’occasion de découvrir le hêtre, cet arbre qui peuple nos forêts. © Gédéon, MNHN 

Les champignons mycorhiziens colonisent le système racinaire des plantes et développent une association symbiotique appelée « mycorhize » (myco, champignon en grec) et rhize (racine). Ces bio-organismes se fixent au niveau des racines des sujets nouvellement plantés et entrent naturellement en symbiose avec elles par l’intermédiaire du mycélium - partie pérenne des champignons. Le mycélium composé d’un ensemble de fins filaments, nommés hyphes, va entourer les radicelles pour former un manteau fongique et ainsi faciliter l’assimilation des éléments nutritifs puisés dans le sol, comme les sels minéraux et l’eau.

Le saviez-vous ?

Quelques champignons comestibles, comme les truffes, font partie du groupe de champignons mycorhiziens.

Photo - Les mycorhizes créent des extensions racinaires (appelées mycélium) et contribuent au développement de l’arbre. © nilsonn et al-2005, biomed central 

La symbiose champignons-arbres : quels bénéfices ?

En amplifiant la ramification des racines des arbres, les mycorhizes permettent une croissance plus rapide des sujets, une floraison et une fructification plus abondantes. Bénéficiant du mycélium, les arbres deviennent ainsi plus résistants aux maladies et aux agressions extérieures, ils bénéficient notamment d’une meilleure tolérance à la sécheresse. L’arbre (ou la plante) fournit en retour des glucides et d’autres nutriments aux champignons. On parle alors de symbiose ou d’alliance mycorhizienne. Les mycorhizes, ces « champignons » naturels, enrichissent par ailleurs la terre en facilitant le développement d’autres micro-organismes nécessaires aux arbres et à l’équilibre du sol, générant une mutualisation des ressources sous et hors sol.

À noter - Des mycorhizes et des engrais enrichis en mycorhizes sont vendus en jardinerie, sous forme de poudre. Ils permettent lors d’une plantation d’enrichir une terre si cette dernière est trop pauvre.

À voir aussi : champignons | champignons forestier | livre sur champignons | croissance des arbres | arbres vieux | champignons microscopiques | champignons inferieurs | champignons de pelouse | destruction champignons | ou chercher des champignons

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Zavit. Des chercheurs du KKL-JNF et de l’Institut Migal (Galilée, Israël) ont trouvé un moyen naturel d’accélérer la croissance des pins par symbiose en utilisant des champignons comestibles durant les premières années de croissance. Tout au long de l’histoire de l’humanité, les champignons ont joué un rôle essentiel à travers le monde dans de nombreuses cultures anciennes. Les premières cultures grecques, romaines et chinoises connaissaient leur valeur nutritionnelle innée et les incorporaient dans leurs cuisines respectives. Aujourd’hui, on sait pourquoi les champignons étaient si appréciés. Non seulement ils sont dépourvus de cholestérol et faibles en calories, glucides, lipides et sodium, mais ils regorgent de nombreux nutriments importants associés à de nombreux avantages pour la santé. Le sélénium, le potassium, la riboflavine, la niacine, la vitamine D, diverses protéines, les fibres et les composés bioactifs contenus dans les champignons renforcent efficacement notre système immunitaire et permettent de traiter et prévenir de nombreuses maladies et affections sévères comme la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, le cancer et l’hypertension.

Selon la nouvelle étude du KKL-JNF et de l’Institut Migal, les avantages des champignons comestibles ne se limitent pas uniquement aux humains : les arbres poussent plus vite lorsqu’ils sont contaminés par certains types de champignons comestibles. « Le KKL-JNF encourage le phénomène des forêts comestibles et souhaite créer des forêts avec des champignons comestibles mycorhiziens intéressants à récolter », explique le Dr Ofer Danay, directeur de la recherche champignons et truffes à l’institut Migal et co-auteur de la nouvelle étude. « Certaines espèces de pins, en particulier le pin parasol (Pinus pinea), ne survivent pas dans les sols calcaires, type de sol le plus courant en Israël », explique Ofer Danay. « Par conséquent, on tente à présent d’aider le pin parasol à faire face à ces difficultés en le contaminant avec des champignons mycorhiziens afin d’augmenter sa part dans les pinèdes, notamment parce qu’il est moins sensible aux ravageurs du pin et causer des problèmes de santé aux humains. Au-delà, augmenter la quantité de champignons dans le sol peut aussi aider à lutter contre la crise climatique ».

Weizmann : champignons mycorhiziens et CO2

« Selon les recherches du Dr Tamir Klein de l’Institut Weizmann, les champignons mycorhiziens réduisent la perte de carbone fixé dans le sol et réduisent la quantité de dioxyde de carbone émise dans l’atmosphère », explique Ofer Danay. Avec les spores de deux champignons comestibles populaires, Suillus collinitus et Lactarius deliciosus, les chercheurs ont infecté environ 120 pousses de trois espèces d’arbres différentes : le pin pignon (Pinus pinea), le pin de Calabre (Pinus brutia) et le pin de Jérusalem, également communément appelé comme le pin d’Alep (Pinus halepensis). Ils ont examiné comment l’infection fongique affecte les arbres au cours des deux premières années de leur vie avant qu’ils ne soient transférés dans un champ pour la plantation.

« Dès le stade de la pépinière, nous avons constaté que les arbres infectés par des champignons mycorhiziens se développaient mieux que les arbres du groupe témoin, qui n’étaient pas infectés par le champignon », explique Ofer Danay. L’étude a montré que les jeunes arbres infectés par trois espèces de pin échantillonnées étaient plus grands et que le diamètre de leur tronc était plus large. L’effet le plus important a été observé chez les espèces de pin de Jérusalem, qui étaient 180 % plus grosses que le groupe témoin. Cela a été observé ensuite chez le pin de Calabre, qui a montré une amélioration de 160 % en hauteur et en diamètre, puis chez le pin pignon, qui a présenté une augmentation de croissance de 124 %. Une croissance stimulée à ce degré est de bon augure pour les efforts de reboisement et de boisement.

Un lien de réciprocité

Pourquoi les arbres parasités par des champignons poussent-ils mieux ? La réponse réside dans le principe de la symbiose, ou de relation mutuellement bénéfique entre deux organismes. Dans ce cas, le champignon, qui enveloppe étroitement les racines de l’arbre, aide à fournir de l’eau et des nutriments essentiels comme le phosphore, le fer et le magnésium du sol pour le développement précoce de l’arbre. En retour, le champignon peut absorber les nutriments et les sucres dont il a besoin pour construire son organisme, que l’arbre produit par photosynthèse.

En raison de la présence de diverses espèces de champignons dans les sols, les racines des arbres s’entremêlent régulièrement et naturellement avec des champignons mycorhiziens. Grâce à l’utilisation de méthodes moléculaires, le Dr Danay pense qu’il est intéressant d’identifier les champignons mycorhiziens présents dans le sol afin de mieux choisir les espèces d’arbres qui peuvent le mieux les héberger pour assurer un développement et une survie rapides des arbres forestiers. « Cela permettra également de conserver les champignons, dont certains peuvent être utilisés pour l’alimentation et dont certains sont même en danger d’extinction ».

Malgré le risque que les arbres finissent par être infectés par le champignon « naturellement », il vaut mieux infecter les pousses pendant qu’elles sont dans la pépinière. « Nous prévoyons que les arbres infectés atteindront une taille qui leur permettra de démarrer et de produire des corps multiplicatifs des champignons mycorhiziens comestibles plus tôt que la situation actuelle », explique-t-il.

Bien vérifier ses champignons Photo

Au-delà du plaisir de l’expérience de recherche de nourriture et des multiples profils de saveurs de nombreux champignons comestibles, une identification erronée peut avoir des conséquences graves et potentiellement mortelles. « Chaque année, des cas d’empoisonnement sont signalés en raison d’une identification et d’une collecte incorrectes de champignons, pouvant même entraîner la mort », explique Ofer Danay. Il souligne l’importance de la prudence et de la rapidité lors de la collecte. « Celui qui cueille des champignons doit connaître parfaitement le champignon qu’il cueille et s’assurer de son identification. Il n’y a pas de règles empiriques sur le sujet, donc en cas de doute, évitez complètement de cueillir et de manger le champignon. Un autre point important est la nécessité d’éviter de trop récolter les champignons car cela peut nuire à leur capacité de récupération et de reproduction. « Ils doivent être récoltés de façon raisonnable – en petites quantités – afin que les champignons puissent continuer à se développer et à se répandre », explique Ofer Danay.

« Je reçois parfois des photos de personnes revenant de la cueillette avec des seaux pleins de champignons et laissant derrière elles un sol nu. C’est très problématique. » La préservation des champignons comestibles mycorhiziens qui poussent dans les forêts est particulièrement importante aujourd’hui en raison de la situation précaire de notre climat. « Ces dernières années, il y a eu une diminution de l’abondance et de la diversité de ces espèces de champignons dans la nature en raison de la surexploitation et de la crise climatique  », explique Ofer Danay. « Il est important de préserver la biodiversité du champignon au profit de la santé de la forêt et pour la nôtre », conclut-il.

Publication dans yaar magazine - Auteur : Racheli Wacks pour l’agence Zavit - Traduction/adaptation Esther Amar pour Israël Science Info - Je m’abonne Je soutiens

Autres articles sur le même sujet : forêt comestible Institut Migal KKL-JNF

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Source : https://www.israelscienceinfo.com/environnement/kkl-jnf-et-institut-migal-israel-accelerer-la-croissance-des-arbres-grace-aux-champignons-mycorhiziens/

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  • Rencontres au sommet de la forêt tropicale en Guyane 14 juin 2021, 19:25 CEST – Document ‘theconversation.com’ - Photo - Réserve naturelle des Nouragues. Pierre-Michel Forget, Author provided
    Au Muséum national d’histoire naturelle, nous avons entrepris plusieurs expéditions scientifiques qui visent à réaliser un inventaire de la diversité faunistique de la forêt en Amazonie guyanaise. De nombreuses espèces de mammifères et d’oiseaux y visitent les plantes pour se nourrir de leurs fruits, certaines contribuant à la dispersion des graines, donc à la régénération et à la bonne santé de l’écosystème et des hommes qui en dépendent.

Dans le cadre des recherches de l’Observatoire Hommes-Milieux Oyapock du CNRS, nous avons entrepris en 2013 d’analyser comment les activités humaines affectent la diversité et le fonctionnement de la forêt proche des corridors écologiques le long de la nouvelle Route Nationale 2 (RN2).

Longue de 80 km entre les communes de Régina et de Saint-George-de-l’Oyapock, ouverte en 2003, la RN2 permet aujourd’hui de se rendre au Brésil en empruntant le pont construit en 2011 au-dessus du fleuve frontalier. Ces deux infrastructures ont pour objectif de permettre de désenclaver l’Est guyanais tout en favorisant les échanges économiques entre le département français de la Guyane et l’état de l’Amapa, au Brésil.

La RN2 offre de nouvelles opportunités d’accéder à un massif boisé auparavant éloigné des zones habitées, isolé et donc relativement protégé. Une étude a montré, avant que la route ne soit goudronnée, que l’empreinte humaine (« Human Footprint ») était faible à 30-40 km des communes les plus proches, comparable à celle de la réserve naturelle des Nouragues. Elle était au contraire très élevée à proximité de la commune de Saint-Georges-de-l’Oyapock. C’était aussi avant l’ouverture de la route et du pont qui entraîne une augmentation du trafic routier, donc une pression sur la faune avec, par exemple, une mortalité accrue par collision des animaux qui traversent la route.

Épisode 1 : Les explorateurs de la Canopée | Sur les traces de la biodiversité guyanaise/Parc zoologique de Paris. Voir à la source

Nous attendons donc qu’une plus forte présence humaine ait des effets sur la faune, et sur la régénération forestière. Nous avons en particulier théorisé une augmentation de la pression de chasse et de l’exploitation d’un massif forestier dorénavant accessible grâce à la route et au réseau de pistes forestières ouvertes par l’Office National des Forêts (ONF). La ressource bois n’y manque pas mais à quel coût pour la diversité, et le réchauffement climatique ? Nos expéditions scientifiques visent aujourd’hui à évaluer comment la diversité faunistique de la forêt change depuis l’ouverture de la RN2 et du pont.

D’une part, il s’agit d’identifier les faunes de vertébrés mammifères et oiseaux responsables de la consommation des fruits et contribuant à la dispersion des grosses graines dans le sous-bois comme dans la canopée. D’autre part, il s’agit de caractériser l’ensemble de la diversité de la faune de scarabées coprophages qui dépendent principalement des excréments des mammifères pour leur alimentation et leur reproduction, et contribuent in fine au recyclage de la matière, et à la dispersion des petites graines.

Réaliser un inventaire de la faune avec l’aide des arbres fruitiers

Les inventaires de la faune sont généralement effectués lors de comptages visuels des animaux rencontrés et observés sur des chemins balisés (layons) en forêt, ou à l’aide de « camératrap » (pièges caméras) positionnées dans le sous-bois, au niveau du sol selon une grille prédéfinie. Compte tenu de la densité des animaux, d’autant plus faible qu’ils sont chassés, il faut en général parcourir plusieurs kilomètres de manière répétée, totaliser une centaine de kilomètres, et positionner les appareils sur de grandes surfaces afin obtenir des indices fiables de la diversité faunistique. Nous avons opté pour une autre approche, centrée sur les arbres fertiles en supposant qu’ils attireraient les consommateurs de fruits, ainsi que les prédateurs de ces derniers.

Les fructifications et les consommateurs de deux espèces de yayamadou, de la famille du muscadier, avaient déjà été étudiés par les naturalistes sur les parcelles Muséum et la station de recherche CNRS des Nouragues, en bordure de la rivière Arataye. Cependant, ces observations effectuées depuis le sol, principalement de jour, ont sous-estimé, voire négligé les animaux nocturnes arboricoles, en effet difficilement observables pour les scientifiques généralement diurnes. En associant les nouvelles techniques de grimpe à l’usage des appareils photographiques automatiques disposés dans la couronne des yayamadous de jour comme de nuit, sans interruption tout au long de la saison de fructification, nous avons pu prospecter cette dernière frontière qu’est la canopée.

Épisode 2 : La capture photographique | Sur les traces de la biodiversité guyanaise/Parc zoologique de Paris. Voir à la source

Après avoir installé des appareils Reconyx prenant à la fois des photographies et des vidéos dans la canopée de six arbres équipés pendant une « semaine-test » en février 2018, nous avons été extrêmement encouragés par les premières observations. Nous avons été subjugués par les premières images montrant le kinkajou (Potos flavus), proche cousin du raton laveur, famille des Procyonidés, un « carnivore frugivore » en forêt tropicale, en train de déplacer sur les branches à la recherche des fruits de yayamadou (Genre Virola), Famille des Myristicaceae.

Une vidéo nous a particulièrement étonnés. Pour la première fois, nous avons observé un kinkajou en train de déféquer les graines, mettant en évidence le processus écologique de dispersion. Si on avait déjà auparavant récupéré des graines de yayamadou fraîchement digérées par ce frugivore cryptique, nous n’avions pas pu visionner la dissémination « live » à quelques dizaines de mètres au-dessus de notre tête !

Photo - Kinkajou (Potos flavus) dans un yayamadou en fruit en forêt à proximité de la RN2. Pierre-Michel Forget et Éric Guilbert, MNHN, Fourni par l’auteur

Nous avons alors décidé de poursuivre les observations à grande échelle sur l’ensemble du dispositif préalablement prospecté, soit une trentaine de kilomètres, dans la forêt jouxtant les corridors écologiques le long de l’axe routier de la RN2. Dans une forêt avec une diversité comprise entre 180 et 220 espèces d’arbres à l’hectare, trouver les arbres en fruit dont la densité avoisine un adulte à l’hectare relève d’un véritable défi. La forêt cache bien ses arbres. Aussi, afin de localiser nos « arbre-hôtes », il nous a fallu parcourir des centaines d’hectares, les yeux rivés en l’air afin d’identifier la couronne des arbres recherchés, et au sol, pour déceler d’éventuels fruits indice de la proximité d’un arbre fertile. Une fois les arbres repérés et géolocalisés, entre 100 m et jusqu’à plus d’un kilomètre de la route, sans chemin d’accès, il a fallu y transporter sur le dos le matériel de grimpe, et les appareils photographiques.

Nous avons installé une quarantaine d’appareils photographiques dans les couronnes d’une douzaine d’arbres de yayamadou au cours de leur fructification en 2019-2020. Nous avons bénéficié de l’expertise des arboristes-élagueurs de la Société Hévéa, qui nous accompagnent depuis 15 ans dans nos aventures scientifiques en canopée dans le monde entier.

Des « chercheurs grimpeurs »

Ensemble, nous avons perfectionné les méthodes d’accès, notre leitmotiv étant qu’un chercheur doit apprendre à grimper, car lui seul sait mieux que quiconque ce qu’il recherche dans la canopée, à l’instar de la plongée scientifique pour la recherche sur les récifs coralliens. Il faut de la patience, car il y a toujours des impondérables, comme un nid de guêpes, une couronne inaccessible, car invisible depuis le sol, et des cordes qui se coincent dans les branches. Après une à plusieurs heures d’essais infructueux, la persévérance et l’acharnement payent souvent et nous permet d’équiper les arbres avec nos appareils, une première victoire. Une chose est certaine c’est que personne ne viendra voler ou détruire nos équipements disposés à quelques dizaines de mètres en hauteur, encore que…

Il nous est arrivé d’oublier un appareil photo dans un arbre. De retour quelques mois plus tard, nous l’avons récupéré. Il était ouvert, hors service après une longue exposition aux intempéries. La carte mémoire était toujours en place, et les données étaient lisibles. Les dernières photos montrent un singe capucin brun, bien connu pour être extrêmement curieux et un bon manipulateur. Depuis nous sécurisons nos appareils à l’aide d’un fil de fer torsadé qui empêche l’ouverture du boitier… jusqu’à ce que les primates trouvent la parade.

La seconde victoire arrive après la dépose des appareils au cours d’une deuxième mission deux mois plus tard, en fin de fructification, suivi de l’analyse des photographies et vidéo enregistrées. Nous avons eu l’opportunité d’emmener en mission une étudiante en Master de l’Université de Grenoble qui a découvert les vertiges de la grimpe d’arbre.

Épisode 3 : « Les enjeux de conservation : sur les traces de la biodiversité guyanaise » (Parc zoologique de Paris). Voir à la source

Les résultats sont le fruit du dur labeur de plusieurs étudiantes en Master qui découvrent devant l’écran, au laboratoire, ce que nous avons capturé entre 30 et 50 m dans la forêt. Nous pouvons alors lister avec précision les espèces de mammifères et oiseaux présentes dans cette forêt soumise à une pression de chasse. Nous avons obtenu de très beaux clichés des comportements des animaux en canopée qui sont autant de témoignages de leur présence alors qu’ils sont rarement observés depuis le sol.

Les principales espèces de Primates, de carnivores, granivores et d’oiseaux frugivores consommateurs des yayamadous y ont été observées fréquemment dans les arbres en fruit, sauf une, l’Ateles à face claire ou singe-araignée (Ateles paniscus), en tout cas dans les appareils…

Il est fréquent que les mammifères soient plus cryptiques lorsqu’il y a des bruits de route, des coups de fusil. À proximité d’un des corridors écologiques de la RN2 nous avons entendu ce qui ressemblait aux vocalisations d’un singe-araignée. Installé dans la canopée pour déposer les appareils, le singe est passé à quelques dizaines de mètres de l’arbre mais nous ne l’avons jamais photographié. Cette unique observation, presque en face en face au sommet de la canopée, nous permet aujourd’hui d’argumenter que cette espèce charismatique de Guyane est encore présente dans le Parc Naturel Régional de la Guyane, mais pour combien de temps encore…

Une des faits marquants aujourd’hui est l’importance du kinkajou qui est très fréquemment observé et joue un rôle de ‘disperseur’ de graines qu’on peut considérer avoir été très largement sous-estimé auparavant pour ces arbres. Nous avons aussi pu confirmer la présence régulière des singes capucins dans les arbres yayamadou qui consomment les arilles lipidiques entourant les graines transportées dans la bouche et les mains. Leur rôle comme ‘disperseur’ est encore un sujet de débat. Ce n’est pas le cas du kinkajou qui, avec les toucans, semblent profiter de la faible occurrence des singes-araignées dans cette forêt, permettant d’expliquer les taux élevés de consommation et de dispersion que nous avons mesurés sous les arbres en fin de fructification.

Deux décennies après, avec la faible fréquence du singe-araignée, les effets sur la biodiversité et la dynamique forestière toutefois restent modérés. Nos observations montrent une diversité faunistique élevée dans cette forêt du Parc Naturel Régional de la Guyane, le long de la RN2, qui abrite des espèces emblématiques de la forêt amazonienne à quelques kilomètres de la commune de Saint-Georges-de-l’Oyapock.

C’est un écosystème riche en arbres à fruits, et en faune pour les consommer et disperser les graines. La faune de coprophages le confirme et n’est pas elle non plus affectée par la présence humaine tant que la couverture forestière n’est pas dégradée par l’exploitation sylvicole, l’agriculture et l’élevage qui continuent aujourd’hui de grignoter le dernier massif non fragmenté du littoral guyanais. La poursuite de nos travaux au sol, comme en canopée, s’impose pour démontrer avant qu’il ne soit trop tard, qu’un développement durable de la Guyane nécessite aussi des mesures de protection de la faune, indispensable à la bonne santé de l’écosystème forestier et des populations humaines qui en dépendent pour leur alimentation et leur bien-être.

Mots clefs : biodiversité faune Amérique du Sud forêts Brésil arbres forêts tropicales Amérique latine Sciences +

The Conversation : des analyses de l’actualité

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Annexe – Diaporama : « L’homme qui plantait des arbres » de Daniel Villaperla

Daniel mars 2007 - danielvillaperla@gmail.com - Ce diaporama numéro 19 est strictement privé. Il est à usage non commercial. Il comprend 55 diapositives et il est soutenu par une Musique : l’Andante de la Symphonie N° 6 « Pastorale » de Beethoven Ce document a été ajouté avec l’autorisation de l’auteur en date du 17/06/21 13:53. Sur demande d’autorisation, l’auteur vous indique l’entrée d’une ‘mine’, ou plutôt d’un univers littéraire peu commun : très riche de beaucoup de références, de beautés et d’émotions… - Par ailleurs, une simple recherche sur Internet vous donne accès à une partie de ce bijou littéraire avec de très belles photos de femmes ; voir : _Choix de poèmes de Daniel Villaperla Période ... – chezjoeline

Accès direct au diaporama N° 19 sur ‘Arbres et Forêts’ >

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Et puis, si l’on veut encore découvrir des choses merveilleuses autour de paysages forestiers, de collines et de villages du territoire du Lubéron en Provence (site qui propose également des circuits touristiques très typiques), on peut aussi retrouver « le vagabond Bernard GEORGES » qui a réalisé ce ‘Baladorama non commercial »

Télécharger> Les Lubéronnes 1 - B. Georges .. 08 12 2 Présentation Microsoft Power Point 6.8 MB > Télécharger - Belles découvertes !

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Remerciements à Alex Risso (Délégué pour Saint-Rémy-de-Provence de la Ligue de défense des Alpilles (LDA), pour son appui documentaire.

Remerciements à Daniel Villaperla (danielvillaperla@gmail.com) pour l’accès accordé à ses travaux personnels remarquables et ses suggestions culturelles.

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ollecte d’informations, agencement du dossier, [compléments] et intégration de liens hypertextes par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 18/06/2021

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

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