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"Moins de vers vivent dans la boue jonchée de beaucoup de déchets microplastiques" par Maria Temming

Traduction et compléments de Jacques Hallard

mercredi 12 février 2020, par Temming Maria



ISIAS Plastiques

Moins de vers vivent dans la boue jonchée de beaucoup de déchets microplastiques, selon des scientifiques qui ont suivi l’évolution des animaux dans des sédiments pollués pendant plus d’un an

Ajouts sur les vers des milieux aquatiques et sur les microplastiques

L’article d’origine de Maria Temming a été publié le 31 janvier 2020 par Science News sous le titre « Fewer worms live in mud littered with lots of microplastics » et il est accessible sur ce site : https://www.sciencenews.org/article/fewer-worms-live-mud-littered-lots-microplastic-pollution?utm_source=Editors_Picks&utm_medium=email&utm_campaign=editorspicks020220

microplastic contamination

Malgré les inquiétudes croissantes concernant les minuscules morceaux de matières plastiques qui remplissent les mers et les voies navigables du monde, les effets environnementaux à long terme de ces débris restent peu précis. Récemment, une expérience effectuée sur les communautés d’êtres vivants dans des sédiments ou vases d’eau douce et qui sont exposées aux microplastiques depuis plus d’un an, permet de clarifier les effets nocifs de cette pollution par les microplastiques.

[Voir deux documents sur les microplastiques en annexe ].

Les chercheurs ont récupéré des plateaux de sédiments jonchés de différentes quantités de particules de polystyrène - allant de 0 à 5% de matières plastiques - au fond d’un canal extérieur où des insectes, des escargots et d’autres êtres vivants ont colonisé la boue. Après 15 mois, moins d’organismes vivants se trouvaient dans les eaux des plateaux contenant 5% de polystyrène que dans les plateaux contenant moins de déchets de plastique, principalement parce que moins de vers Naididae arrivaient à vivre dans les boues les plus polluées.

[Les Naididae ou Tubificidae forment une famille de vers annélides. Voir en annexe ].

Les plateaux de milieu aquatique contenant de 0 à 0,5 pour cent de microplastiques en moyenne, entre environ 500 et 800 vers par plateau, tandis que la boue avec 5 pour cent de plastique en moyenne moins de 300, rapportent les chercheurs le 31 janvier 2020 dans la revue scientifique ‘Science Advances’.

Cette réduction du nombre de vers Naididae suggère qu’une pollution sévère par les microplastiques peut ébranler les écosystèmes d’eau douce (SN : 4/5/18). Cette famille de vers sert de proie à d’autres animaux d’eau douce et joue un rôle clé dans le cycle du carbone en décomposant les matières organiques.

[Selon Wikipédia, « La matière organique (MO) est la matière fabriquée par les êtres vivants (végétaux, animaux, champignons et autres décomposeurs dont micro-organismes). La matière organique compose leurs organes (tige, coquille, muscles, etc). Elle compose la biomasse vivante et morte (nécromasse) au sein d’un cycle décomposition/biosynthèse où une partie de cette matière est fossilisée (charbon, pétrole, gaz), minéralisée ou recyclée (en) dans les écosystèmes et agro-écosystèmes. Elle est à l’origine de la couleur thé (acides humiques) des eaux s’écoulant dans les forêts ou tourbières, et de la couleur noire des sols riches en humus ou de certains sédiments très riches en matière organique. Via les complexes argile-humiques, elle joue un rôle important dans la cohérence et la stabilité des sols1,2. Elle peut être localement concentrée dans les sédiments et dans le noyau vaseux des estuaires, avec alors un comportement et une évolution biochimique particuliers3,4, notamment lors du passage de l’eau douce à l’eau salée5. Améliorer le taux de carbone d’un sol améliore sa fertilité6… » - Source de l’article complet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mati%C3%A8re_organique ].

Suite de l’article traduit

« C’est un travail vraiment important », explique Richard Thompson, qui étudie les effets environnementaux de la pollution par les matières plastiques à l’Université de Plymouth en Angleterre, mais qui n’a pas participé à l’étude. « La majeure partie de notre compréhension des impacts des petits morceaux de plastique provient d’études réalisées en laboratoire sur plusieurs semaines. La nouvelle expérience se rapproche de l’évaluation des effets à long terme des microplastiques dans le monde réel », dit-il.

La concentration de plastique de 5% sur laquelle les chercheurs ont observé une baisse importante de la population de vers Naididae, est plus polluante que celle que l’on trouve généralement dans les sédiments d’eau douce, explique le co-auteur de l’étude Bart Koelmans, qui étudie l’écologie aquatique à l’Université de Wageningen & Research aux Pays-Bas.

Par exemple, la boue du Rhin en Europe a montré jusqu’à 0,1 pour cent de plastiques. Mais « il est probable qu’il existe des endroits où la concentration est… un peu plus élevée », dit, et « les concentrations d’aujourd’hui ne sont pas les concentrations de l’avenir ».

De plus, ce n’est pas parce que les chercheurs n’ont pas observé d’effet significatif sur ces communautés d’eau douce à des concentrations de plastique plus faibles « qu’il n’y a pas d’effets », explique Ana Luísa Patrício Silva, écotoxicologue à l’Université d’Aveiro au Portugal qui s’est impliqués dans ce travail de recherche.

Le simple fait de recenser les organismes vivant dans la boue avec une certaine quantité de pollution n’exclut pas la possibilité que les microplastiques altèrent la capacité des créatures à fonctionner normalement, dit-elle.

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Citations

P.E. Redondo-Hasselerharm et al. Nano- and microplastics affect the composition of freshwater benthic communities in the long term. Science Advances. Published January 31, 2020. doi:10.1126/sciadv.aay4054.

About Maria Temming {{}}E-mailTwitter- Maria Temming is the staff reporter for physical sciences, covering everything from chemistry to computer science and cosmology. She has bachelor’s degrees in physics and English, and a master’s in science writing.

A propos de Maria Temming : elle est journaliste pour les sciences physiques, couvrant tout, de la chimie à l’informatique et à la cosmologie. Elle détient un baccalauréat en physique et en anglais, ainsi qu’une maîtrise en rédaction scientifique.

Science News

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Annexe - Les Naididae ou Tubificidae forment une famille de vers annélides.

La famille Tubificidae, Naididae, Tubificidés est intégrée dans l’ordre Haplotaxida (Haplotaxides), et dans la classe Clitellata (Clitellates). Classe : Clitellata - Ordre : Haplotaxida -Photo.

Les Naididae ou Tubificidae forment une famille de vers annélides. Ils appartiennent au groupe des oligochètes. Ce sont des vers d’aspect très différent, d’environ 1 à 100 mm de long qui se rencontrent à la fois en mer et en eau douce. ils sont particulièrement caractérisés par des poils à double pointe caractéristiques. Ils comprennent également le tubifex, un aliment populaire pour les aquariophiles. Les Naididae se trouvent principalement dans la zone marine, mais aussi souvent en eau douce. Certaines espèces (uniquement dans les Naidinae) ont des yeux simples secondaires. En outre, la formation de pénis peut parfois se produire dans les Tubificinae. Les Naididae sont généralement hermaphrodites. La multiplication a lieu essentiellement sur la reproduction bisexuelle normale. En outre, il existe également une reproduction asexuée par la formation et la division de chaînes (en particulier chez les Naidinae).

Certaines espèces sont rouge sang à cause de l’hémoglobine, par exemple l’espèce Tubifex tubifex. Cela permet à certaines espèces et à d’autres adaptations physiologiques de survivre pendant un certain temps dans des conditions sans oxygène. Certaines espèces sont utilisées pour l’évaluation de la qualité de l’eau. Les espèces marines qui vivent dans des environnements sulfurés sans oxygène n’ont souvent pas d’intestin fonctionnel, mais vivent en symbiose avec des bactéries chimioautotrophes spéciales (par exemple le genre Inanidrilus).

Les genres, qui se produisent dans les boues d’eau des rivières ou dans les eaux intérieures stagnantes, sont Tubifex et Limnodrilus. Une augmentation de masse ne se produit que dans les eaux dont les sédiments contiennent une forte proportion de matière organique utilisable.

Les Naididae comprennent environ 800 espèces et sont divisées en plusieurs sous-familles, qui étaient auparavant en partie gérées en famille ou en partie. Par exemple, les Naidinae étaient leur propre famille. Après avoir fusionné avec les sous-familles de ce que l’on appelait alors les Tubificidae, toute la famille a été renommée Naididae en fonction de la règle de priorité. D’autre part, la compilation globale suivante peut également être partiellement comprise comme la superfamille Tubificoidea, dans laquelle la plupart des sous-familles reçoivent le rang de familles. Des recherches génétiques moléculaires plus poussées pourraient également conduire à des changements majeurs dans le système à l’avenir.

Genres de la famille Tubificidae, les Naididae, Tubificidés : Tubifex, les vers de vase

Lire plus : https://www.aquaportail.com/taxonomie-famille-238-tubificidae.html

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Annexe - Les microplastiques - Présentation et détails des travaux de l’ANSES

Mots-clés : Microplastiques, Contaminants de l’alimentationPhoto - Que sont les microplastiques ? Définition et présentation des différents projets de l’Anses sur cette problématique. 

­­­Que sont les microplastiques ?

Les microplastiques sont des petites particules de plastique : leur taille est comprise entre 5 millimètres et quelques centaines de nanomètres, soit 70 fois plus petit que l’épaisseur d’un cheveu. Les microplastiques sont retrouvés partout dans l’environnement : dans l’air, les habitations, les cours d’eau, la terre mais aussi les océans. On estime aujourd’hui que 10% de l’ensemble des plastiques produits depuis leur invention auraient terminé leur vie dans les océans. Ce constat en fait une zone d’étude prioritaire. Ils peuvent flotter à la surface, être présents à différents niveaux de profondeur voire se déposer dans les fonds marins. L’ensemble des espèces vivantes, des plus petites comme le zooplancton, aux plus grandes comme les baleines, peuvent être amenées à les ingérer.

A l’heure actuelle, les plastiques les plus retrouvés dans l’environnement sont le polyéthylène (composant des bouteilles en plastique par exemple), le polypropylène (composant des boites en plastique alimentaires par exemple) et le polystyrène (souvent présent sous sa forme expansée comme dispositif de protection dans les emballages).

Par analogie, on pourrait définir un plastique comme un plat de spaghetti bolognaise. Les pâtes correspondraient au polymère, auxquelles serait ajoutée la sauce qui correspond à un mélange de différents additifs, non liés au polymère, qui confèrent des propriétés au plastique : souplesse, rigidité, encore résistance au feu, etc.

Les microplastiques peuvent présenter un danger de par leur composition, notamment du fait des additifs, potentiels contaminants chimiques, et des contaminants biologiques (bactéries) qui viennent se fixer à leur surface.

Les travaux de l’ANSES sur les microplastiques

L’Anses mène des travaux afin d’évaluer le nombre et la nature des particules plastiques dans certains aliments, ainsi que le niveau d’exposition et le risque pour la santé de l’Homme. Ses travaux consistent en particulier à développer les outils nécessaires pour pouvoir caractériser le risque lié à la présence de microplastiques dans les denrées alimentaires. Compte tenu de la forte présence de microplastiques dans les cours d’eau, les mers et les océans et de leur impact sur la faune et la flore aquatiques, les produits de la pêche et l’eau de consommation sont des sujets de haute importance.

Différents projets de recherche sont conduits sur cette thématique. Dans le cadre d’un projet de recherche ANR intitulé « Nanoplastics », l’Anses améliore les moyens (outils et méthodes) pour identifier les microplastiques les plus petits présents dans les produits de la mer. Dans ce même projet, l’Anses cherche à savoir également si les microplastiques peuvent relarguer certains additifs propres à leur conception dans les aliments.

A l’échelle boulonnaise, l’Anses participe au projet CPER Marco, ce qui a permis à plusieurs équipes de réaliser des travaux collaboratifs dont une thématique porte sur les microplastiques.

Source : https://www.anses.fr/fr/content/les-microplastiques

Planète – Microplastiques – Par (Lire la bio)https://www.futura-sciences.com/san...Marie-Céline Ray Journalistepour ‘Futura Sciences’ -Accueilhttps://www.futura-sciences.com/san...Planètehttps://www.futura-sciences.com/san...Définitionshttps://www.futura-sciences.com/san...

Suivez l’épopée étonnante du plastique dans l’océan - Chaque année, huit millions de tonnes de plastique sont rejetées en mer. Ce matériau évolue au gré des courants, est mangé par le plancton et les organismes marins, jusqu’à contaminer toute la chaîne alimentaire. L’expédition Tara Méditerranée étudie le phénomène. Découvrez en vidéo comment ces scientifiques traquent le plastique dans les océans. 

Un microplastique est une particule de plastique dont la taille est inférieure à 5 mm. Il s’agit d’un déchet qui peut se retrouver dans les océans, les littoraux, qui peut être ingéré par des poissons, des mammifères marins mais aussi des oiseaux de mer. Les microplastiques sont aussi présents dans les cours d’eau, lacs, où ils peuvent contaminer des poissons d’eau douce.

Microplastiques et déchets plastiques dans les océans

Les microplastiques peuvent provenir de déchets plastiques déversés dans les océans dont la taille a été réduite par les courants ou le frottement sur les rochers ou le sable. Les microplastiques peuvent aussi provenir de déchets industriels ou de produits cosmétiques.

Pollution des écosystèmes aquatiques

L’absorption de microplastiques par des animaux est nocive à leur organisme. Les microplastiques peuvent avoir des effets de type perturbateur endocrinien et nuire à la reproduction. La lutte contre cette pollution est devenue une priorité environnementale. Le faible coût de production du plastique, ses propriétés physiques intéressantes et sa persistance dans l’environnement sont les causes de l’ampleur du phénomène.

Source : https://www.futura-sciences.com/planete/definitions/ocean-microplastique-15886/

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NB. Des articles traitant des pollutions par les matières plastiques, que nous avons postés sur ISIAS, sont accessibles à partir de ce site : https://isias.lautre.net/spip.php?page=recherche&recherche=microplastiques

Traduction avec ajout de compléments et intégration de liens hypertextes : Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant 11/02/2020

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIAS Plastiques Fewer worms live in mud littered with lots of microplastics French version.2

Mis en ligne par Pascal Paquin de Yonne Lautre, un site d’information, associatif et solidaire(Vie du site & Liens), un site inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, indépendant de tout parti.

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