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"Face aux pénuries à venir (énergie, minerai, logistique, alimentation), s’adapter au monde mutant vers une décroissance inexorable avec sobriété, énergies renouvelables et agriculture décarbonée" par Jacques Hallard

jeudi 21 mars 2024, par Hallard Jacques


ISIAS Economie Ecologie Espérance

Face aux pénuries à venir (énergie, minerai, logistique, alimentation), s’adapter au monde mutant vers une décroissance inexorable avec sobriété, énergies renouvelables et agriculture décarbonée

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 21/03/2024

Plan du document : Préambule Introduction Sommaire Auteur


Préambule

Deux traits d’humour commentés et des définitions préliminaires à ce dossier concocté à des fins didactiques

https://www.ritimo.org/local/adapt-img/500/10x/IMG/jpg/montagnes_dechets.jpg?1710391231

« Déchets électroniques, déchets chimiques, déchets plastiques... des montagnes de déchets qui sont transférés du Nord vers le Sud, alimentant un trafic illégal de grande ampleur. Ces transferts de déchets représentent un scandale écologique : surconsommation de plastique, acheminement de ces déchets sur des milliers de kilomètres, pollution visuelle liée aux monticules de détritus, toxicité liée à l’incinération du plastique et aux métaux lourds qui polluent les eaux, les terres, l’air et les corps des habitant·es des pays du Sud...

https://www.ritimo.org/local/adapt-img/500/10x/IMG/jpg/recette_desastre.jpg?1710391231

« La surexploitation de la planète et la crise environnementale qui en découle sont aussi le résultat des conquêtes coloniales et des pratiques esclavagistes. C’est ce que pensent notamment nombre de populations concernées ainsi que des chercheur·es depuis les années 1970 : les colonisations historiques et l’esclavagisme ont détruit la planète, en globalisant le capitalisme européen naissant. Ce capitalisme historique s’est fondé sur une agriculture intensive imposée et l’extraction massive des ressources de la nature.
Cette manière prédatrice d’habiter la terre a suggéré aux chercheur·es (géologues, climatologues, historien·nes ou encore économistes) la définition d’une nouvelle ère géologique : l’anthropocène, qui signifie « l’Ère de l’humain »…

In L’écologie, un problème de riches ? - Source : https://www.ritimo.org/Episode-1-Face-a-la-crise-environnementale-nous-sommes-tou-tes-dans-le-meme

ritimo - Le changement par l’info !-  : Réseau d’information et de documentation pour la solidarité internationale et le développement durable. 75 lieux pour [s]’informer et agir. Qui sommes-nous ? Notre charte Notre politique éditoriale Nous soutenir

ritimo - Le changement par l’info !

Pénurie - Une pénurie désigne une situation où une entité ou une collectivité territoriale, ou un groupe de personnes, manque d’un ou de plusieurs produits, ressource naturelle ou services. Elle peut être à l’origine de peurs collectives… - Wikipédia

Comment les pénuries pourraient devenir la norme - 20.02.2024 - Parhttps://www.blast-info.fr/auteurs/s...Salomé Saqué - Document ‘blast-info.fr’ ● matières premières ● Économie - Pétrole, gaz, minerais, nourriture, médicaments, vêtements, transports, logements… dans un futur très proche, des pénuries pourraient subvenir dans à peu près tous les domaines de notre vie quotidienne, y compris en France. Si nous avons été témoins de plusieurs épisodes de ruptures de chaînes d’approvisionnement laissant entrevoir la fragilité de notre système économique, aucune politique de fond n’est mise en place pour nous permettre de faire face à aux pénuries à venir. Mieux, une partie de nos responsables politiques sont carrément dans le déni. Dans les médias, nous avons rarement une approche globale des différentes pénuries à venir, et de leurs interdépendances. Alors le géographe Renaud Duterme a essayé de comprendre : de quoi allons-nous manquer dans les prochaines années, quelles sont les causes économique de ce phénomène, et surtout, comment organiser les pénuries ? Éléments de réponse au micro de Salomé Saqué - Notre site est accessible à tous - Tous nos articles sont donc lisibles, sans abonnement. Blast a choisi ce modèle pour que toutes les personnes qui n’en ont pas les moyens puissent s’informer. Vous pouvez faire un don à partir de 1€, et vous abonner à partir de 5€. C’est grâce à vous que nous pouvons rester indépendants et accessible à toutes et tous. Je soutiens Blast  : Je fais un don - Je m’abonne - Vous souhaitez nous alerter sur un sujet ? Vous avez des infos qui vous semblent mériter que la rédaction de Blast les analyse, pour éventuellement enquêter dessus ? - Cette adresse mail vous est ouverte : enquetes.blast@protonmail.com (voir les instructions)- L’Économie - Source : https://www.blast-info.fr/emissions/2024/comment-les-penuries-pourraient-devenir-la-norme-QDyh5RdwSx2YZ9DEHiedhg

A écouter : Pénuries : nous ne sommes pas prêts – Vidéo 52:35 - BLAST, Le souffle de l’info > https://www.youtube.com/watch?v=3P15IaEuAEg - 20 févr. 2024 #politique #Economie #Pénurie - Soutenez Blast, nouveau média indépendant : https://www.blast-info.fr/soutenir

Energie ; c’est notamment est un concept relié à ceux d’action, de force et de durée : la mise en œuvre d’une action nécessite de maintenir une certaine force pendant une durée suffisante, pour vaincre les inerties et résistances qui s’opposent à ce changement. L’énergie qui aura été nécessaire pour accomplir finalement l’action envisagée rend compte à la fois de la force et de la durée pendant laquelle elle aura été exercée. Le sens premier est celui d’une vertu morale : l’énergie morale et physique que l’homme doit mettre en œuvre pour accomplir un travail donné, mais l’énergie est aussi étudiée en physique, et en économie, pour évoquer notamment la production, la distribution et la consommation d’énergie, les enjeux environnementaux associés, ainsi que la question des ressources énergétiques, renouvelables ou non.

Minerai : c’est une roche contenant des minéraux utiles en proportion suffisamment intéressante pour justifier l’exploitation d’une mine, et nécessitant une transformation pour être utilisé par l’industrie. Par extension, le terme « minerai » peut également désigner directement les minéraux exploités. Wikipédia

Logistique  : c’est l’activité qui a pour objet de gérer les flux physiques, et les données s’y rapportant, dans le but de mettre à disposition les ressources correspondant à des besoins déterminés ... - Wikipédia - « La logistique regroupe les activités classiques de transport comme le stockage, l’utilisation des machines de transport et de levage, mais aussi l’aménagement des locaux afin d’optimiser les flux de composants. A cela s’ajoute la gestion des retours liés au service après-vente ».

Alimentation (s’alimenter, manger, se nourrir)  : c’est le choix et l’intégration de la nourriture (ensemble d’aliments) par un être vivant. Une fois les aliments choisis et intégrés (par exemple par ingestion), les processus de nutrition permettent à l’organisme de survivre et de fonctionner. Chez l’humain, l’alimentation caractérise aussi la manière de récolter, stocker et préparer les aliments, de le cuisiner et de s’alimenter, qui s’intéresse davantage au domaine culturel, social et éthique voire du religieux (tabous alimentaires, jeûne, rituels de préparation, etc…) – voir aussi Nutrition > https://fr.wikipedia.org/wiki/Alimentation

Mutation du monde – Rappel - Quatre exemples d’un monde qui mute - Eric Muller Directeur d’agence chez METSYS - 19 décembre 2017

Décroissance : c’est un concept politique, économique et social prônant une réduction du productivisme et rejetant la poursuite de la croissance économique comme objectif des politiques publiques. Wikipédia

Sobriété énergétique : c’est la diminution des consommations d’énergie par des changements de modes de vie et des transformations sociales. Ce concept politique se traduit notamment par la limitation, à un niveau suffisant, des biens et services, produits et consommés… - Wikipédia

Energies renouvelables (hydraulique, éolien, solaire, biomasse) : celles qui proviennent de sources d’énergie dont le renouvellement naturel est assez rapide pour qu’elles puissent être considérées comme inépuisables à l’échelle du temps humain… - Wikipédia

Décarboner l’agriculture, un périlleux défi pour l’UE - AFP | 05 février 2024 à 10:05 – « L’objectif climatique de l’UE pour 2040 mettra sous pression l’agriculture, dernier grand secteur à ne pas avoir entamé sa décarbonation : un défi colossal et politiquement explosif, alors que les normes écologiques alimentent la colère des agriculteurs… - Source : https://www.terre-net.fr/changement-climatique/article/862315/decarboner-l-agriculture-defi-de-l-ue

Décarbonation de l’énergie utilisée en agriculture à l’horizon 2050 - CGAAER – Par Hervé Lejeune et Michel Vallance – Publication 30 janvier 2023 - Le CGAAER a été chargé d’une étude prospective sur les possibilités de décarboner l’énergie utilisée par l’agriculture aux échéances prévus par la stratégie nationale bas carbone (SNBC). Enjeux  : le total des émissions directes de gaz à effet de serre (GES) du secteur agricole représentait, en 2017, 18,5 % des émissions totales de la France (en baisse de 7,6 % entre 1990 et 2017). L’essentiel des émissions directes (87 %) est constitué d’émissions de méthane (44,8 %), principalement liées à l’élevage, et de protoxyde d’azote (42,6 %), principalement liées à la fertilisation azotée. Les énergies fossiles utilisées par l’agriculture, pétrole et gaz essentiellement, correspondent à 11 % des émissions de GES du secteur agricole… - Source : https://agriculture.gouv.fr/decarbonation-de-lenergie-utilisee-en-agriculture-lhorizon-2050

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Introduction

Ce dossier reprend, en l’étendant, le contenu de cette mise en ligne précédente :

’Vision tunnel carbone, décarbonation, décélération, contraction du système productif, gaz de roche-mère, GNL et fuites fugitives de méthane : apprendre et comprendre afin d’agir rationnellement en écoutant Jean-Marc Jancovici’ par Jacques Hallard - 18 mars 2024 - ISIAS Emissions Gaz à effet de serre Economie Ecologie

Préparés dans un but didactique, divers documents ont été choisis ici pour illustrer un sujet vaste avec des interactions complexes, typiques d’une approche écologique fixée dans le titre…

Quatre documents rétrospectifs rappellent tour d’abord la notion de mutation du monde et des économies dominantes à laquelle nous assistons…

Puis une série de documents vidéo propose diverses prises de position de vulgarisation exprimées par Jean-Marc Jancovici, en particulier à travers l’orientation du ‘Shift Project’ qui lance ses travaux pour une agriculture résiliente, bas carbone et prospère » (septembre 2023) : en particulier, cet auteur prolixe « interroge l’agriculture et son bilan carbone (février 2024)…

‘The Shift Project’ est une association française créée en 2010 et un laboratoire d’idées qui s’est donné pour objectif l’atténuation du changement climatique et la réduction de la dépendance de l’économie aux énergies fossiles, particulièrement au pétrole… Wikipédia - Adresse : 16 Rue de Budapest, 75009 Paris - Fondateurs : Jean-Marc Jancovici, Geneviève Férone, Michel Lepetit, Jean-Guillaume Peladan - Création : 1 janvier 2010, Paris

La poursuite de cette démarche se poursuit avec d’autres documents sélectionnés qui laissent la place à Pablo Servigne et Aurore Stephant

Pablo Servigne, né en 1978 à Versailles, est un auteur et conférencier français. Il s’intéresse tout particulièrement aux questions de transition écologique, d’agroécologie, de collapsologie et de résilience collective… Wikipédia - Date/Lieu de naissance : 1978 (Âge : 46 ans), Versailles - Enseignement : Université Libre de Bruxelles (2008), Gembloux Agro-Bio Tech Université de Liège (2002), Université de Liège

Aurore Stephant est ingénieure géologue minier, spécialisée dans les risques sanitaires et environnementaux des filières minérales. De 2010 à 2018, elle est experte ‘après-mine’ de l’État français (BRGM, GEODERIS). Voir aussi : Speaker Aurore STEPHANTIUCN World Conservation Congress -ttps ://www.iucncongress2020.org › speakers › aurore-st...

Deux contributions relatives au climat sont intégrées là, montrant comment « le méthane, [est] un levier puissant et rapide pour lutter contre le réchauffement », d’une part, et une alerte de l’ONU signalant les records de chaleur et la fonte des glaces qui placent la planète ’au bord du gouffre’, d’autre part…

Devant la sévérité de tous ces constats, trois documents plus optimistes sont indiqués pour finir ce dossier :

* une note d’espoir à l’adresse des jeunes générations avec ‘Coexister France’ qui « construit une société où vivre ensemble est possible ! »

* une réflexion du Pasteur James Woody de l’Église protestante unie de France titrée « Pas d’espoir, mais de l’espérance »

* Enfin, à propos du changement climatique, une « Lettre à mes petits-enfants » par Monika Wonneberger-Sander ‘Mika, de ‘democratieetspiritualite.org’…

Ce dossier s’achève avec la contribution : « Espoir ou espérance ? » de Christophe Chaperon (Founding Partner - 12 avril 2020)

Les documents choisis sont indiqués avec leurs accès dans le sommaire ci-après

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Sommaire

9L204 : Changement climatique – Lettre à mes petits-enfants par Monika Wonneberger-Sander ‘Mika) – Diffusé par ‘democratieetspiritualite.org’ – Mars 2024

Espoir ou espérance ? Par Christophe Chaperon Founding Partner - 12 avril 2020

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  • Rétrospective - Les quatre mutations des économies dominantes - Par Michel Husson - Document ‘monde-diplomatique.fr’ – In « L’Atlas Mondes émergents » • 2012 - Chapitre 1 • pages 14, 15, 16, 17 et 18
    Née sur un segment étroit de la finance – les fameux ‘subprime’ –, la crise actuelle s’est rapidement étendue, à des degrés divers, à l’ensemble de l’économie mondiale. Pour comprendre l’ampleur de cette déflagration, il faut remonter quarante ans plus tôt.

Les quatre mutations des économies dominantes

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Le brutal virage des années 1980

Le brutal virage des années 1980

Aperçu -Les années 1974 et 1975 ont marqué la fin de la période dite des « trente glorieuses », celle d’un capitalisme relativement régulé, et, dans un même mouvement, l’entrée en récession. Pour y répondre s’est alors façonné, dans la décennie 1980, un nouvel agencement que l’on peut appeler capitalisme néolibéral. Lequel, à son tour, connaît une crise depuis 2007. En ce sens, ce que nous vivons actuellement constitue une crise des solutions apportées à la crise précédente.

Ce grand tournant des années 1980 avait conduit à une série de mutations que l’on peut repérer en procédant à une « spectrographie » de l’économie mondiale. Ainsi se dessine une périodisation très homogène, et les évolutions des différents indicateurs retenus s’organisent autour de quatre grandes mutations.

Première mutation : la hausse tendancielle du taux de profit dans le revenu national.
Le capitalisme des « trente glorieuses » n’a pas réussi à assurer le maintien du taux de profit : celui-ci a commencé à baisser dès la récession de 1967 aux Etats-Unis et a chuté de façon continue jusqu’au début des années 1980. En faisant baisser la part des salaires, le tournant néolibéral permet alors de restaurer la rentabilité des entreprises, moyennant une série de changements qui vont alimenter la prochaine crise.

La finance s’étend en Asie

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La finance s’étend en Asie

Aperçu -Deuxième mutation : la financiarisation des économies.

La financiarisation prend son essor à la même période. En témoigne la spectaculaire envolée des cours de Bourse dans l’ensemble du monde. Relativement stables en valeur réelle (compte tenu de l’inflation), ces derniers se mettent à augmenter de manière exponentielle (avec de grandes fluctuations) à partir de 1985. Ils sont ainsi déconnectés des anticipations de profit des entreprises. Dans le même temps, la libre circulation des capitaux à l’échelle internationale est garantie et se développe indépendamment des échanges de marchandises. A partir des années 1990, la part des avoirs financiers totaux dans la production mondiale de richesses ne cesse d’augmenter, soulignant ainsi l’accélération de la mondialisation financière.

Baisse de la part des salaires dans le revenu national et surendettement des ménages d’un côté, investissements à l’étranger et délocalisation de l’autre, creusent les déséquilibres mondiaux, qui finissent par exploser.

Cette financiarisation accompagne les autres tendances du modèle. La baisse de la part des salaires dans le revenu national pose en effet le problème des débouchés des produits fabriqués. Pour y faire face, on pousse les ménages à emprunter – un surendettement particulièrement marqué aux Etats-Unis. Baisse de la part des salaires et surendettement d’un côté, investissements à l’étranger et délocalisations de l’autre, vont creuser les déséquilibres mondiaux, surtout à partir de la seconde moitié des années 1990. Là encore, la finance assure les flux de financement nécessaires à l’échelle internationale.

Cette configuration d’ensemble conduit inexorablement à une montée des inégalités de revenu. Alors que la part du revenu allant au 1 % les plus riches reculait depuis la seconde guerre mondiale, la courbe s’inverse brutalement au début des années 1980. Jamais depuis les années 1960 les écarts n’ont été aussi béants. Compression salariale massive et croissance exubérante des revenus financiers expliquent ce phénomène.

Troisième mutation : le ralentissement de la productivité du travail.

Le dynamisme du capitalisme réside dans sa capacité à faire produire toujours plus de biens et de services en un temps de travail donné. Ces gains de productivité ont permis de concilier plus facilement la progression du pouvoir d’achat des salariés avec la rentabilité du capital. Or, après avoir été exceptionnels au cours des « trente glorieuses », ils se sont épuisés. C’est d’ailleurs la cause fondamentale de l’entrée en crise de ce modèle de capitalisme (voir ci-dessous le graphique sur le taux de croissance du produit intérieur brut [PIB]).

Basculement de la croissance

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Basculement de la croissance

Aperçu

Quatrième mutation : l’« effet boomerang » de la mondialisation

La montée en puissance des pays émergents dessine un renversement du monde. Ainsi, la part des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) dans le PIB mondial est passée de 7,5 % en 1990 à 17,7 % en 2010. En 2011, les pays avancés ne réalisent plus que la moitié du commerce mondial de produits manufacturés, contre 70 % vingt ans plus tôt. Alors que la productivité du travail continue à ralentir dans le « vieux monde » capitaliste, elle augmente vigoureusement dans les pays émergents, devenus les moteurs de l’économie mondiale.

Dans les pays émergents, tirés par un capitalisme sauvage semblable à bien des égards à celui de l’Angleterre de la révolution industrielle, on assiste à une croissance impétueuse et inégalitaire.

Jusqu’à présent, on pouvait créditer le modèle libéral d’une relative cohérence, dans la mesure où toutes les tendances décrites ci-dessus étaient imbriquées et complémentaires. Mais, pour se maintenir, cette cohérence devait pouvoir s’appuyer sur une poursuite indéfinie de ces mêmes tendances : baisse relative des salaires, hausse de l’endettement, augmentation des placements financiers, etc. Autrement dit, la prétention du capitalisme à obtenir des profits croissants malgré le ralentissement des gains de productivité ne pouvait être validée que par des distorsions croissantes dans les équilibres macroéconomiques, qui devaient forcément atteindre leurs limites.

C’est la croissance incontrôlée de l’endettement, avec les subprime notamment, qui s’est révélée le maillon le plus faible. Mais le fait que la crise a démarré dans la sphère financière ne change rien à son caractère systémique. D’où sa gravité, qui est en quelque sorte proportionnelle à la durée de vie de ce modèle néolibéral – le risque étant qu’il faille autant de temps pour refaire en sens inverse le chemin parcouru jusque là. Car, selon la formule de Klaus Schwab, fondateur et président du Forum économique mondial (le fameux « Davos »), « il nous faudra payer pour les péchés du passé » (sans d’ailleurs que soit précisé qui est ce « nous »). Il est donc nécessaire de réfléchir aux conditions à remplir pour revenir à une économie définanciarisée et mieux régulée – et donc de mieux identifier les contraintes qui pèsent sur la période ouverte par la crise actuelle.

Logique du profit et logique des besoins

Mieux vaut ne pas produire que produire de manière insuffisamment rentable : telle est la devise du capitalisme néolibéral. Tout se passe comme si les besoins sociaux ne méritaient d’être satisfaits qu’à la condition d’être compatibles avec des critères d’« hyperrentabilité » constamment renforcés par les exigences de la finance. Cela explique la relative atonie des investissements, qui n’ont pas suivi, au moins dans le vieux monde capitaliste, la remontée du profit (voir encadré).

Inégalité des revenus

Inégalité des revenus

Aperçu

La réponse à cet écart croissant entre les exigences de rentabilité et la satisfaction des besoins sociaux entraîne une marchandisation généralisée : privatisation de pans entiers de l’économie, freinage ou réduction des dépenses publiques, recul de la protection sociale et réformes fiscales. L’objectif est de réduire les dépenses publiques, considérées comme autant de « charges improductives », et d’étendre ainsi le champ de la logique du profit. Les effets sociaux en sont connus : chômage de masse, précarité et insécurité sociale croissantes. Dans les pays émergents, tirés par un capitalisme sauvage semblable à bien des égards à celui de l’Angleterre de la révolution industrielle, la croissance impétueuse laisse de côté des pans entiers de la population, et les inégalités sociales ne se résorbent pas, en dépit du recul de la pauvreté.

A la crise financière s’est ajoutée la crise alimentaire qui frappe une part importante de la population mondiale. Rien de naturel dans ces difficultés : elles sont, elles aussi, le fruit d’une marchandisation à outrance. L’ouverture au marché mondial, qui a favorisé la déflation salariale dans les Etats industrialisés, a également conduit à la destruction de larges secteurs de l’agriculture traditionnelle dans le Sud. De nombreux pays se sont ainsi éloignés de l’autosuffisance alimentaire pour importer de plus en plus massivement. Transformés en marchandises ordinaires, les aliments sont devenus des objets de spéculation, quitte à affamer des millions de personnes à travers le monde. Au point de provoquer des émeutes de la faim.

La crise n’a rien de conjoncturel, et le modèle néolibéral est voué à l’échec. Mais le rêve d’un capitalisme régulé, du type de celui des « trente glorieuses », se révèle aussi hors de portée.

De manière encore plus profonde, cette soumission des besoins humains à la logique marchande conduit à une sourde crise de légitimité du système, qui prend la forme d’une crise démocratique. La soumission des gouvernements aux « marchés financiers » qu’ils s’efforcent de « rassurer » au lieu de faire prévaloir l’intérêt public, les changements de dirigeants sous la pression des financiers (comme en Grèce ou en Italie) délégitiment les systèmes démocratiques. Les révolutions arabes, le mouvement des « indignés » (en Grèce, en Espagne, ou même aux Etats-Unis) et les explosions sociales (en Chine ou au Royaume-Uni) sont, sous des formes très différentes, l’expression de cette perte générale de légitimité.

‘Définanciarisation’ et rééquilibrage de l’économie mondiale

Durant la phase néolibérale, le couple Chine — Etats-Unis a été l’un des principaux moteurs de la croissance. Mais cet arrangement est doublement remis en question. Du côté de la Chine, les tensions sociales et démographiques conduisent à un nécessaire recentrage sur le marché intérieur (ou sur la zone asiatique) et à une remise en question du financement du déficit des Etats-Unis par les excédents chinois. Le modèle de croissance à crédit des Etats-Unis ne peut plus fonctionner, et son rééquilibrage ne pourrait se faire qu’à un taux de croissance moindre. En Europe, la crise des dettes souveraines a servi de révélateur et montré que la construction européenne était bancale et tronquée. Le Vieux Continent se trouve donc face à ce dilemme : soit l’éclatement, soit une refondation intégrale.

Moins d’investissements, plus de profits

Moins d’investissements, plus de profits

Aperçu

Selon des modalités différentes aux Etats-Unis et en Europe, l’enjeu de la période est de savoir qui doit payer la facture que les plans de sauvetage ont fait passer du privé au public, sans l’annuler. Plus qu’économique, cet enjeu est avant tout politique et social. Faute de disposer d’un modèle de rechange, les gouvernements sont tentés de saisir l’occasion pour administrer une thérapie de choc destinée à approfondir les « réformes » néolibérales et à préserver ainsi les « droits de tirage » des actifs financiers sur la richesse.

Le nécessaire rééquilibrage de l’économie ne peut être un simple retour au passé, le grand basculement du monde étant irréversible. Le poids économique des pays émergents est appelé à augmenter, mais leur poids démographique également (sauf pour la Chine) : en 2100, la population des pays développés ne devrait plus représenter que 13 % de la population mondiale, contre 30 % en 1960.

Le défi du changement climatique

Il n’y a pas à proprement parler de facteur écologique de déclenchement de cette crise. En revanche, cette dernière a des conséquences sur la prise en charge des défis environnementaux. A court terme, toute reprise de l’activité pousse le prix du pétrole à la hausse et accentue les déséquilibres déjà existants, donnant ainsi à la crise une dimension énergétique. A moyen terme, les politiques dites de sortie de crise, et notamment l’austérité budgétaire, hypothèquent la mise en place de programmes d’investissement nécessaires au développement des énergies renouvelables, des moyens de transport de substitution ou aux travaux d’isolation des logements.

A plus long terme, le défi climatique pèse sur la possibilité ou la forme de la croissance mondiale. Jusque-là, tout « progrès » (mesuré par le PIB mondial par tête) a conduit à une augmentation régulière des émissions de CO2. Si cette corrélation n’est pas rompue, la poursuite de la croissance apparaîtrait incompatible avec les objectifs de réduction de ces émissions, alors que celle-ci pourrait constituer l’un des moteurs d’une croissance de type nouveau.

Ce rapide panorama souligne à quel point cette crise n’a rien de conjoncturel. Les prétendues solutions actuellement mises en avant débouchent sur une impasse. Le projet qui consiste à revenir au business as usual (« les affaires comme si de rien n’était ») en imposant de force les conditions d’un redémarrage du modèle néolibéral est voué à l’échec. Tout simplement parce que les éléments clés de ce modèle ont été durablement mis à mal. Le rêve d’un retour à un capitalisme régulé, du type de celui des « trente glorieuses », se révèle lui aussi hors de portée.

Pour éliminer les dysfonctionnements qui ont conduit à la crise, il faudrait une économie fondée sur une moindre rentabilité et une plus juste répartition des richesses. Toute la question est maintenant de savoir si ces préceptes sont compatibles avec le capitalisme.

Un système bancaire inefficace et à haut risque

Après la spéculation des années 1930, on avait séparé les banques de dépôt et les banques d’investissement et encadré leurs activités. A partir des années 1980, ces réglementations ont été levées pour mettre en concurrence toutes les formes de financement. La « banque universelle » a déployé des placements financiers, pour elle-même et ses clients, aux rendements d’autant plus élevés qu’ils étaient risqués.

Certes, des « ratios prudentiels » ont été préconisés par les autorités monétaires, avec obligation d’augmenter les fonds propres (ressources fournies par les actionnaires des banques et profits non distribués) proportionnellement aux risques. Mais les banques les ont contournés, tout en cherchant à transformer les créances risquées en titres (« titrisation »). La logique était de ne pas inclure les crédits dans les bilans surveillés et de les faire acheter par des fonds spéculatifs non contrôlés, qui les revendaient dans les portefeuilles de titres achetés dans le monde entier. L’espoir était ainsi de disperser le risque.

La crise des subprime de 2007 a au contraire mis en lumière une dilution du contrôle du risque. Les titres « pourris » infestant les bilans bancaires étaient les plus rentables… avant l’éclatement des bulles (comme dans l’immobilier). L’effondrement de leur valeur a produit des faillites en chaîne et, en 2008, un premier effondrement du crédit (credit crunch) et une récession mondiale par tarissement des financements. Les banques centrales et les Etats ont alors sauvé les banques et soutenu l’économie contre la récession – au prix d’une augmentation de leur dette.

Les banques ont alors utilisé les ressources fournies à taux faible par les Etats pour se placer… sur les titres de dette publique, des titres d’autant plus rentables que l’Etat est mal noté et confronté à un risque de défaut de paiement. Ainsi les banques européennes, notamment allemandes et françaises, détiennent l’essentiel des titres de la dette souveraine des pays de l’Union – alors que d’anciens crédits de type subprime, jusque-là rééchelonnés, vont arriver à échéance.

Michel Husson - Economiste, administrateur de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), chercheur à l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES). A notamment dirigé la publication de Travail flexible, salariés jetables, La Découverte, Paris, 2006, http://hussonet.free.fr

Cartographie : Philippe Rekacewicz et Cécile Marin avec le concours d’Aurore Colombani et d’Agnès Stienne.

On s’arrête, on réfléchit

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Bibliographie :

David Harvey, Le Nouvel Impérialisme, Les Prairies ordinaires, Paris, 2010.

Pierre Larrouturou, Pour éviter le krach ultime, Nova Editions, Paris, 2011.

Minqi Li, The Rise of China and the Demise of the Capitalist World Economy, Pluto Press, Londres, 2009.

Source : https://www.monde-diplomatique.fr/publications/l_atlas_mondes_emergents/a54095

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  • Rétrospective - Les grandes mutations du monde - Mercredi 7 janvier 2015 – Enregistrement de 54 minutes - Document ‘France Culture’ - Provenant du podcast Planète terre
    Avec :
  • Patrick Boucheron Historien, professeur au Collège de France, titulaire de la Chaire d’histoire des pouvoirs en Europe occidentale (XIIIe-XVIe siècle)
  • Christian Grataloup Géographe, ancien professeur à l’université Paris-VII et à Sciences Po Paris, spécialiste de géohistoire.
    Comment l’Occident s’est vu au centre du monde et pourquoi, au tournant du XXIe siècle, les cartes du pouvoir ont-elles été rebattues ? Aujourd’hui, un autre monde émerge, largement désoccidentalisé.

Les Mondes d’Internet

Les Mondes d’Internet - Boris Beaude

la chirurgie esthétique dans le monde

la chirurgie esthétique dans le monde - Gilles Fumey

Le football français

Le football français - Pascal François

Source : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/planete-terre/les-grandes-mutations-du-monde-9603703

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  • Rétrospective - Mutations du monde et rencontre entre les cultures - Jean-Louis Roy - Dans Revue Lumen Vitae 2015/4 (Volume LXX), pages 405 à 413
    1 Le changement constitue une catégorie permanente de l’histoire de l’humanité. En ce début de millénaire, ceux qui ont cours, appartiennent à ce flux incessant. Cependant, leur complémentarité produit des convergences considérables, des effets d’ensemble qui laissent entrevoir un nouvel aménagement, un nouvel ordonnancement du monde.

2 Ces changements actuels concernent l’humanité dans sa totalité et rejoignent toutes ses composantes où qu’elles se trouvent sur la planète. Ils président à la redistribution globale des leviers pour produire la connaissance, maîtriser la communication, accéder au développement et bénéficier de la croissance. Cette redistribution des ressources et de la puissance bouleverse radicalement les conditions de la rencontre des cultures du monde. Les pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et les pays émergents ne sont pas seulement de nouvelles puissances économiques. Ils sont aussi des puissances culturelles comme nous l’avons documenté dans notre dernier ouvrage [1][1]Jean-Louis Roy, Bienvenue dans le siècle de la diversité. La…. Déjà interpellés par les mêmes nécessités culturelles, les pays et les nations sont aujourd’hui plus nombreux à disposer des moyens pour répondre à ces nécessités, pour entrer effectivement dans des entreprises communes concernant la dimension culturelle de la vie des personnes, des communautés et de l’humanité.

3 D’une certaine manière, comme nous le verrons plus avant, les cultures du monde ne sont plus fixées dans un parallélisme qui leur permettrait de se tenir à distance les unes des autres même si, à toutes les époques, elles se sont toujours rapprochées et fécondées les unes les autres. Elles sont aujourd’hui interpellées par la même constellation de défis spirituels, éthiques et sociaux que posent les changements actuels du monde :

  • Nécessité de produire de la pensée nouvelle afin de prendre en compte le monde et l’humanité dans leur totalité.
  • Urgence d’arrêter et de mettre en œuvre un régime juridique pour l’espace et l’humanité virtuels et de nommer les valeurs éthiques fondant ce régime.
  • Besoin de déterminer les normes susceptibles d’éclairer le rapport homme-machine qui, de la seule prolongation de la force physique de l’homme, s’étend désormais à son pouvoir de penser, de juger, de décider et d’agir sur lui-même.
  • Initiatives pour satisfaire les besoins matériels de neuf milliards de personnes dans un quart de siècle.
  • La sauvegarde de la planète appartient à cette constellation de défis communs.
    4 Incontournables et incessibles, ces questions interpellent les cultures du monde, chacune et toutes, dans leur incessante recherche propre et leur indispensable convergence. Ce positionnement n’est pas inédit même si certains des défis qui se posent aux cultures du monde sont eux, sans précédent. En contribuant puissamment à la redistribution des ressources, les changements du monde en cours assurent, comme jamais auparavant, un apport enrichi du plus grand nombre à la rencontre des cultures. D’où l’importance, dans un premier temps, d’identifier ces changements et de les comprendre afin, dans un second temps, d’en dégager les conséquences sur l’espace culturel global et les rapports entre les cultures qui s’y déploient en permanence.

Le basculement de la richesse de l’Ouest vers l’Est et le Sud du monde

5 Il y a 25 ans, l’Union soviétique implosait et le projet du socialisme scientifique qu’il incarnait depuis un siècle était rayé de la carte. Emblématique de ce modèle, le mur qui, à Berlin divisait l’Allemagne, l’Europe et le monde, fut démoli en moins d’une nuit, ses fragments mis en vente comme les reliques d’un temps révolu. Alors, l’économie de marché s’imposa comme le modèle économique universel incluant logiquement la libéralisation avancée des relations économiques, financières et commerciales à l’échelle de la planète. Comme tous les vainqueurs, les États-Unis d’Amérique paradèrent et comme tous les vainqueurs poussèrent le plus rapidement et le plus loin leurs intérêts avec le soutien institutionnel de l’Organisation mondiale du Commerce créée à cette fin. En un temps bref, une décennie et des poussières, la libéralisation souhaitée produisit de multiples conséquences : délocalisation des entreprises du Nord d’une part considérable de leurs installations et équipes de recherche et de l’investissement direct étranger vers l’Est du monde [2][2]En Chine, ces investissements ont totalisé près de deux mille… ; déplacement progressif de la puissance financière, bancaire et industrielle et de la croissance [3][3]Dans les années 1990, douze pays en développement ont atteint… et réorganisation des circuits du commerce international [4][4]Selon la Banque asiatique de développement, le commerce Sud-Sud….

6 L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a qualifié cet ensemble considérable de mouvements de « basculement de la richesse ». Ce basculement a déplacé le centre de gravité de la planète. En effet, les capacités qui ont permis à l’Occident de dominer le monde, depuis cinq siècles, ne sont plus sa propriété exclusive. Elles sont progressivement maîtrisées par l’ensemble de l’humanité : de la Chine au Brésil, de la Turquie à l’Inde, du Mexique à l’Indonésie, de l’Afrique du Sud au Vietnam etc.

7 Ces mutations ont provoqué une augmentation continue de la demande en ressources naturelles par les nouvelles puissances et, en conséquence, de nouvelles interactions entre l’Asie, l’Amérique latine et l’Afrique. Le volume des échanges entre l’Amérique latine et la Chine est passé de 26 à 260 milliards de dollars entre 2003 et 2013. Dans la même période, le volume des échanges entre la Chine et l’Afrique est passé de 20 à 175 milliards de dollars et la part des marchés de la Chine sur le continent est passée de 8 à 24,5 % entre 2002 et 2012.

8 Ces mutations ont contribué à la sortie de la pauvreté de près d’un milliard de personnes en Asie, en Amérique latine et en Afrique.

9 Les pays du BRICS et certains autres qui ont émergé depuis ne ressemblent en rien à ce qu’ils étaient il y a un quart de siècle. Leurs appareils de production de services et de biens, leurs équipements de recherche, le niveau de leur consommation interne, leur insertion dans les économies régionale et mondiale, nous obligent à repenser radicalement notre compréhension de ces pays en eux-mêmes et dans le monde. Dans ses Perspectives de l’économie mondiale (2015), le FMI (Fonds monétaire international) prévoit pour la période 2015-2020 un taux annuel de croissance qui ne dépassera pas 1,6 % pour les pays avancés (1,4 % pour les pays de l’UE) et de 6 % pour les pays émergents. Les institutions financières internationales affirment quasi unanimement que l’apport de l’Asie au PIB mondial doublera d’ici 2050, de 25 à 50 %.

10 Le basculement de la richesse de l’Ouest vers l’Est et le Sud marque un passage d’un état du monde à un autre. Il signifie la fin progressive de la prépondérance occidentale exercée depuis quatre siècles, universalise les moyens de produire croissance et richesse, bouleverse les rapports de puissance, appelle la transformation de la gouvernance mondiale en prenant en compte ces nouveaux rapports de puissance.

Le déploiement universel de l’ère numérique

11 Ce basculement de la richesse coïncide avec l’émergence de l’ère numérique et son déploiement universel. L’ère numérique est en croissance exponentielle et le restera tout au long du siècle.

12 Croissance de l’humanité numérique. En effet, les internautes seront 3,07 milliards fin 2015, près de sept milliards en 2050 dont plus de quatre milliards en Asie occupant une part prépondérante de l’espace virtuel global.

13 Croissance des plates-formes du numérique (des réseaux sociaux). En 2005, la première vidéo est installée sur YouTube. Ils sont aujourd’hui plus d’un milliard d’usagers à regarder des millions d’heures de vidéo quotidiennement. En 2005, Facebook fêtait modestement son premier anniversaire. Il compte aujourd’hui un milliard cinq cents millions d’usagers. Mis en marché pour la première fois en 2007, les téléphones intelligents seront 6,1 milliards en 2020.

14 Croissance du transfert des activités humaines du monde historique vers le monde numérique. Des données susceptibles de numérisation, 3 % seulement seraient aujourd’hui effectivement numérisées. On prévoit qu’elles seront multipliées par 50 dans les prochaines années pour atteindre 40 mégabytes (21- zéros). Des activités humaines susceptibles d’être transférées du monde réel au monde virtuel, 8 % seulement seraient effectivement transférées et on anticipe une accélération exponentielle de ce transfert dans les années qui viennent.

15 Croissance de l’investissement dans l’expansion numérique. Pour l’année 2013, on a estimé à 2,8 trillions de dollars le volume de ces investissements à l’échelle mondiale.

16 Le déploiement de l’ère numérique marque un passage d’un état du monde à un autre et inaugure une civilisation de l’interaction humaine inconnue de toutes les générations qui nous ont précédés. Où qu’ils soient dans le monde, les institutions et les entreprises, les gouvernements et les organisations de la société civile ont adhéré massivement à cette ressource universelle et comme nous l’avons rappelé, plus de sept milliards de personnes constitueront l’humanité numérique au milieu du siècle.

17 De plus, les systèmes intelligents qui appartiennent à cette ère vont encadrer de plus en plus nos relations avec une population de robots qui sera en croissance continue. Toutes les prévisions convergent, la présence des machines intelligentes va plus que doubler dans les deux prochaines décennies. On pourrait alors compter de trois mille à quatre mille robots pour dix mille travailleurs [5][5]Eric Brynjolfsson & Andrew McAfee (MIT), Race against the….

18 Certes, les machines intelligentes n’ont pas encore pris le contrôle du monde, comme l’annoncent les utopistes depuis des siècles. Mais, elles font manifestement des avancées impressionnantes illustrant leurs capacités managériales, leurs sensibilités stratégiques, leurs aptitudes à évaluer, à choisir et à décider. Certaines sont polyvalentes, d’autres capables de réactions expressives en situation imprévue.

19 Ces postures intelligentes se développent à vitesse grand V et leur application est en croissance continue dans les industries du savoir et/ou à haute composante technologique mais aussi dans la défense, l’agriculture, la médecine, les services d’entretien et bien d’autres [6][6]McKinsey Global Institute (MGI), Disruptive Technology :…. Ces intelligences artificielles ont commencé à communiquer entre elles. Le nombre de ces systèmes tous connectés à Internet pourrait atteindre les cinquante milliards en 2020 [7][7]Jessi Hempel, « The Hot Tech Gig of 2022 : Data Scientist »,….

20 Dans le prochain quart de siècle, la cohabitation hommes-machines nous fera entrer dans un paradigme de partage sans précédent. La construction, en 2012, d’un premier cerveau artificiel par la société Google, « un pas de géant pour l’intelligence artificielle », constitue une préfiguration saisissante de ce qui vient peut-être. Réseau neural conjuguant seize mille processeurs, ce cerveau informatique a une capacité élevée de reconnaissance, 74 % d’exactitude pour les images des objets, 82 % pour les visages humains.

L’enrichissement démographique

21 À ces changements majeurs qui se déploient dans le monde, dans nos sociétés et dans nos vies, s’ajoute l’enrichissement démographique en cours. D’ici 2040, deux milliards deux cent millions de personnes naîtront sur les continents africain et asiatique portant la population mondiale à neuf milliards de personnes. Alors, 78,9 % de la population vivra en Asie (55,3 %) et en Afrique (23,6 %) ; 20,5 % vivra dans les Amériques et en Europe, fédération de Russie comprise (7,7 %). Cette évolution représente une augmentation de 20 % de la population asiatique et de plus de 100 % de la population africaine, de un à deux milliards cent millions. Alors, un homme sur quatre sera africain et le continent sera le plus jeune du monde avec plus d’un milliard de citoyens ayant moins de vingt ans.

Les puissances

22 Dans ce monde-là, la puissance américaine n’est pas ruinée. Elle est incontestable. Mais elle provient davantage d’une position acquise ces dernières décennies que des projections convergentes concernant son maintien dans l’avenir. Dans cette reconfiguration, l’Europe apparaît toujours incapable de devenir la puissance que certains escomptaient du rassemblement de ses États. Elle est comme sortie de l’histoire. Le vieux continent est entré dans une longue période d’ajustement structurel qui le secoue durement et dont personne ne peut dire en quel état il se trouvera quand il sortira de cette mise à niveau. Ils annoncent aussi une perte d’influence dans des domaines ou hier encore l’Europe dominait : les politiques publiques, les normes internationales et les systèmes d’organisation et de financement de la culture entendue ici comme offres de services et production de biens culturels.

23 Concernant les institutions internationales, deux hypothèses peuvent être formulées tant la situation actuelle est inadéquate : leur réforme ou leur remplacement. En effet, ces institutions reflètent davantage l’état du monde tel qu’il était en 1945 que de la réalité du monde tel qu’il est devenu, démographiquement, socialement, économiquement, politiquement et demain militairement.

24 On dit que la Chine a récemment rompu avec le système économique issu de la Seconde Guerre mondiale et que devant le blocage de la réforme des institutions existantes, elle crée de nouvelles institutions internationales : Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures, Banque de développement international qualifiée de l’autre Banque mondiale, Fonds de la route de la soie qui est une appellation poétique ou historique pour une autre banque internationale d’investissement. En Asie, la Chine a mis en place l’Association de coopération de Shanghai que certains identifient à une OTAN asiatique ; d’autres à une sorte d’OCDE asiatique [8][8]La création de la Conférence on Interaction and Confidence…. Tous s’entendent cependant pour lui reconnaître un rôle majeur sinon déterminant dans la redéfinition des normes internationales, le fameux rule shaping qui, depuis plus d’un siècle, était assumé par des institutions contrôlées par l’Occident. The Economist a parfaitement résumé les mouvements en cours : « La Chine ne fait pas que mettre en cause l’ordre du monde tel qu’il existe. Lentement, sans ordre apparent ou vision claire, elle en construit un nouveau. »

25 La grande bataille de la puissance et de l’influence des prochaines années oppose déjà la Chine et les États-Unis. Pékin offre à ses voisins asiatiques [9][9]Thaïlande, Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie,… qui sont tous ses premiers partenaires économiques un Pacte régional de libre-échange dont les États-Unis sont exclus ; Washington cherche à consolider sa position en offrant aux Européens un partenariat transatlantique dont la fédération de Russie est exclue et aux pays asiatiques un Partenariat trans-Pacifique dont la Chine est exclue.

26 Le grand duel de l’influence qui opposera les États-Unis et la Chine rejoindra aussi la sphère du virtuel, ces deux pays étant les deux seules vraies puissances numériques du monde.

27 Un constat d’ensemble se dégage des mutations du monde que nous venons d’exposer. D’une part, l’Occident a perdu sa capacité historique de définir l’ensemble des normes présidant à la gouvernance des États et de la communauté internationale. Il a aussi perdu sa capacité de contrôler les institutions internationales qui ont présidé aux affaires du monde depuis la Seconde Guerre mondiale et notamment les institutions de la famille des Nations unies et de Bretton Woods [10][10]En 1944, les accords économiques de Bretton Woods aux…. D’autre part, les nouvelles puissances n’ont pas encore arrêté un corps de doctrine concernant la gouvernance des États et de la communauté internationale susceptible d’alimenter la grande négociation à venir relative à ces normes et à ces institutions.

28 Cette définition des normes ne concerne pas uniquement l’encadrement du libéralisme économique, les mécanismes de régulation des prix, les indispensables passerelles entre développement social et développement économique, bref les limites à la loi du marché. Elle concerne aussi, comme nous l’avons évoqué précédemment, la nécessité de produire de la pensée nouvelle afin de prendre en compte le monde et l’humanité dans leur totalité et diversité ; l’urgence d’arrêter et de mettre en œuvre un régime juridique pour l’espace et l’humanité virtuels et de nommer les valeurs éthiques fondant ce régime ; le besoin de déterminer les normes susceptibles d’éclairer le rapport homme-machine qui, de la seule prolongation de la force physique de l’homme, s’étend désormais à son pouvoir de penser, de juger, de décider et d’agir sur lui-même ; les initiatives pour satisfaire les besoins matériels de neuf milliards de personnes dans un quart de siècle ; enfin, la sauvegarde de la planète appartient à cette constellation de défis communs.

29 En référence permanente, le nécessité de réviser la gouvernance des sociétés et de la communauté internationale ; en référence, la nécessité d’assurer la complémentarité entre développement économique, développement social et développement culturel ; en référence, la nécessité de réaffirmer la commune dignité des humains, de mettre en œuvre leurs droits fondamentaux conjugués à l’exercice de leur responsabilité ; en référence permanente, la nécessité de reconnaître les valeurs découlant des multiples formes de la transcendance et celles découlant de la laïcité. Ces questions sont adressées à tous en vue d’une réponse ou de réponses venant de tous. Elles mettent en cause de multiples catégories : l’universel et la diversité, le rationnel et l’irrationnel, le hiérarchique et le consensuel, la justice et la vengeance, le conflit et la promesse, la mémoire, le naturel et le surnaturel, le sacré et le profane.

30 Nous sommes entrés dans le temps d’une délibération sans précédent tant par l’ampleur de ce qui est mis en débat que par l’importance des indispensables décisions à prendre. De plus, un nombre considérable de sociétés a maintenant les moyens de participer effectivement à cette délibération à partir de leur compréhension des enjeux mais aussi des valeurs que leur offre leur patrimoine culturel.

31 Nous avons besoin des richesses de tous ces patrimoines en ce temps où aucun d’entre eux n’a la capacité de s’imposer à tous les autres. Ce temps est celui de l’attention, de la compréhension et de l’accueil de ce qui ne nous ressemble pas ; celui de la conjugaison respectueuse de ce que les patrimoines ont en commun. En ce sens, les changements en cours créent les conditions inédites d’une rencontre sans précédent entre les communautés humaines. Ils créent les conditions inédites pour la mise en convergence de leurs richesses spirituelles, culturelles et intellectuelles comme fondement du nouvel aménagement, du nouvel ordonnancement du monde.

Notes

  • [1]
    Jean-Louis Roy, Bienvenue dans le siècle de la diversité. La nouvelle carte culturelle du monde, Stanké, Montréal, 2014.
  • [2]
    En Chine, ces investissements ont totalisé près de deux mille milliards de dollars entre 1990 et 2015.
  • [3]
    Dans les années 1990, douze pays en développement ont atteint un taux de croissance équivalent à deux fois la moyenne des pays développés. Dans les années 2000, ils sont soixante-cinq à avoir atteint ce taux de croissance.
  • [4]
    Selon la Banque asiatique de développement, le commerce Sud-Sud a été multiplié par vingt depuis l’an 2000 contre quatre seulement pour le commerce mondial et sa croissance serait de l’ordre de plus de 100 % d’ici 2020 alors que le commerce Nord-Nord diminuera de 40 %.
  • [5]
    Eric Brynjolfsson & Andrew McAfee (MIT), Race against the Machines : How Digital Revolution is Accelerating Innovation…, MIT, Boston, 2011.
  • [6]
    McKinsey Global Institute (MGI), Disruptive Technology : Advances that will Transform Life, Business and the Global Economy, McKinsey&Company, 2013.
  • [7]
    Jessi Hempel, « The Hot Tech Gig of 2022 : Data Scientist », dans CNNMoney, January 16, 2012.
  • [8]
    La création de la Conférence on Interaction and Confidence Building Measures in Asia (CICA).
  • [9]
    Thaïlande, Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Birmanie, Philippines, Singapour, Vietnam, Japon, Corée du Sud, Australie, Nouvelle Zélande, Inde.
  • [10]
    En 1944, les accords économiques de Bretton Woods aux États-Unis ont dessiné les grandes lignes du système financier international.

Mis en ligne sur Cairn.info le 08/12/2019 - https://doi.org/10.2143/LV.00.0.0000000 - Article Résumé Plan Auteur file_download

Source : https://www.cairn.info/revue-lumen-vitae-2015-4-page-405.htm

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  • Cinquante-deux (52) signes qui prouvent que notre monde est en pleine mutation - Usbek & Rica - 07 janvier 2020
    Voici une sélection des transformations fascinantes que la newsletter Planet a raconté à ses lecteurs en 2019.

52 signes qui prouvent que notre monde est en pleine mutation

Voici une sélection des transformations fascinantes que la newsletter Planet, par l’intermédiaire de son fondateur Arthur de Villemandy, a raconté à ses lecteurs en 2019. 

1. La mondialisation est entrée dans sa 4ème phase, induite par le numérique, et ça pose de nombreux défis industriels, économiques et sociaux.

2. Pour être mieux rémunérés sur les plateformes de streaming, les artistes sont incités à faire plus de morceaux, de plus en plus courts. L’exemple de Spotify est frappant pour comprendre la modification de notre rapport au son.

3. Les nouveaux rois du jeu comme Fortnite ou Apex Legends se battent sur le marché de l’attention, et rentrent en concurrence directe avec les acteurs du streaming comme Netflix.

4. Certaines start-up de cannabis commencent à bâtir des empires immobiliers secrets en s’inspirant du modèle de Mcdonald’s.

5. Le générateur d’Open AI (association de recherche créée par Sam Altman et Elon Musk) est tellement puissant qu’il effraie ses créateurs. Un formidable outil pour fabrique du fake… qui permettrait aussi d’assister les professionnels de l’écriture.

6. Les start-up développant de la clean meat (viande produite en laboratoire) explosent.

7. Les marques de luxe comme Porsche, Bulgari ou Versace se lancent dans la vente de maisons et d’appartements à leurs couleurs, et font de plus en plus concurrence aux hôtels de luxe.

8. Les élites politiques, économiques et intellectuelles connaissent une crise d’autorité d’un nouveau genre à l’ère numérique, qui se caractérise par la colère de la multitude.

9. La rareté des diamants est un mythe créé par les producteurs. Derrière, ils investissent en masse dans les diamants de synthèse à destination des millennials.

10. Le marché des drones sous-marins à moindre coût explose. Ils promettent une meilleure compréhension des océans… et pourraient faire remonter à la surface plein de données utiles pour les industriels.

11. Des entreprises chinoises comme Rhunn sont des fabriques à KOL, Key Opinions Leaders, stars des réseaux sociaux qui occupent une place majeure dans la société.

12. L’Afrique est en passe de devenir le plus grand marché unique du monde.

13. En Chine, 100 millions de personnes dansent chaque jour sur les places publiques (culture du Guangchang Wu). Le géant Tencent a donc décidé de capter cet immense marché en les faisant danser.

14. Après les produits hygiéniques, industriels et start-up veulent maintenant nous vendre des microbes, une opportunité de taille dans l’hygiène et la santé.

15. La France veut jouer la carte du soft control pour prendre la tête dans la régulation des réseaux sociaux.

16. La concentration de CO2 a atteint son plus haut niveau depuis l’apparition des premiers humains sur Terre.

17. TikTok fabrique des stars et est en train de changer les règles du business.

18. Les taux de fécondité des pays occidentaux sont au plus bas depuis 30 ans. De nouvelles start-up essayent de s’attaquer au problème.

19. Notre ADN commence à bien mieux savoir que nous ce que nous devons manger.

20. Les start-up qui développent de nouvelles thérapies soignant les maladies mentales connaissent un succès fulgurant.

21. En Inde, la nouvelle bataille alimentaire oppose les acteurs du e-commerce à l’immense réseau des petits épiciers, les kiranas.

22. Et si le Libra de Facebook devenait l’alternative de paiement occidental face aux acteurs chinois qui comptent déployer leurs solutions tout au long de l’immense nouvelle Route de la Soie  ?

https://usbeketrica.com/uploads/images/thumb_840xh/5e1477bd8571f.jpgAlex Haney / Unsplash

23. La bataille pour l’avion électrique déchire déjà industriels et start-up.

24. Les casinos et les sites de paris en ligne utilisent l’IA pour nous faire dépenser plus.

25. L’Europe et le Mercosur ont conclu un des plus gros accords commerciaux de l’histoire, qui concerne 780 millions de consommateurs. Un accord qui suscite de nombreux débats.

26. Shanghai a mis en place un des systèmes de tri des déchets les plus rigoureux au monde… qui laisse planer le fantôme de la surveillance.

27. Alors que les réserves naturelles plongent, les start-up qui fabriquent du poisson en laboratoire font surface.

28. Les avatars numériques des stars séduisent les marques… et rapportent des millions à leurs propriétaires sur les réseaux sociaux.

 

https://usbeketrica.com/uploads/images/thumb_840xh/5e147a0acefa9.pngGenies.com

29. Le temps des apps décentralisées semble enfin venu (alternatives aux services emails, aux éditeurs de documents, etc.).

30. Les personnes handicapées sont la troisième force économique du monde… mais sont pourtant encore mal servies.

31. La Colombie fait le pari de la weed légale et médicale en s’appuyant sur ses acquis.

32. La médecine psychédélique est prometteuse pour soigner les maladies mentales… et devient le prochain gros pari d’investisseurs.

33. Une nouvelle vague de start-up veut optimiser nos amitiés (CRM for friends).

34. Louis Vuitton s’est associé à League Of Legends et met un pied dans le gaming pour profiter (encore plus) du marché chinois.

35. Faire un business de cosmétiques dans la clean beauty peut maintenant rapporter 845 millions de dollars.

36. Sommes-nous à l’ère de l’innovation  ? Pas vraiment : l’entrepreneuriat et la dynamique business plongent depuis des décennies en Occident.

37. Les algorithmes sont les nouveaux rois des marchés financiers… et on n’arrive toujours pas à intégrer de l’éthique dans leur conception.

38. Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, vendre des aliments moches devient une vraie solution… et un gros business.

39. Et si le culte du CEO de la Silicon Valley était en train de disparaître  ?

40. Comment transformer l’eau en or  ? Avec moins de plastique, plus de bulles et plus d’arômes.

41. Doit-on pouvoir s’exprimer complètement librement sur les réseaux  ? « We should err on the side of free expression », selon Mark Zuckerberg. Un hook qui nous rend de plus en plus accros.

42. Pour décrocher un job, il faut maintenant convaincreun algorithme utilisé par des centaines d’entreprises.

43. Les agences de publicité se transforment de plus en plus en dealers de data.

44. Pour contrer l’abondance d’informations, les start-up de market intelligence explosent et deviennent incontournables.

45. Peut-on réduire l’impact environnemental du e-commerce  ? Oui, mais il va falloir changer la logistique et le packaging.

https://usbeketrica.com/uploads/images/thumb_840xh/5e14783aad731.jpgUn entrepôt Amazon / © Scott Lewis sur Flickr

46. L’Afrique est maintenant le continent où le nombre de développeurs informatiques croît le plus vite au monde.

47. Les sources de données alternatives explosent et permettent de mieux comprendre notre monde… ou de l’influencer.

48. Même si elle continue à sévèrement le punir, la Chine laisse les business de cannabis fleurir.

49. Si les AirPods d’Apple étaient une entreprise indépendante, ils seraient la32e plus grande entreprise américaine.

50. Prêts à vous habiller en pixel  ? L’industrie de la mode est en train de nous dessiner des collections entières de vêtements digitaux.

51. Payeriez-vous 5 euros par mois pour jouer à Mario Kart  ? La frénésie de l’abonnement est en train d’envahir les jeux mobiles.

52. En quête de rentabilité, certaines marques direct-to-consumer sont obligées de retourner dans les bons vieux magasins physiques.

Les anciennes contributions de la newsletter Planet- Image à la une : Adli Wahid via Unsplash - Usbek & Rica- - 7 janvier 2020

Source : https://usbeketrica.com/fr/article/52-signes-qui-prouvent-que-notre-monde-est-en-pleine-mutation

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  • Des solutions techniques à la crise écologique ? - Aurélien Barrau & Pablo Servigne – Vidéo - Sismique - 10 octobre 2023
    Des solutions techniques ? Et puis quoi encore ! ’ – Vidéo 1:17:03 - Avec Aurélien Barrau et Pablo Servigne autour de Julien Devaureix

Table ronde organisée lors du festival LIVRES EN MARCHE.

Pour en savoir plus sur ce festival à la programmation bluffante (j’y ai retrouvé plusieurs invités de Sismique notamment) : https://livresenmarches.com/

Interview enregistrée le 1er octobre 2023 - Chapitres :

0:00:00 Introduction 0:03:13 Le gag de la conversation simulée par l’IA 0:05:22 Introduction : La question de la technique et de la technologie 0:13:11 L’horreur de la technologie qui nous dépasse 0:16:42 Le réchauffement climatique n’est qu’un aspect de l’effondrement de la vie sur Terre 0:19:53 Le développement cancéreux de la technologie 0:24:48 L’approche problème-solution ne fonctionne plus dans la complexité 0:28:44 Critique de la raison et de la science constructivement 0:34:14 Le décalage prométhéen et le rapport aux autres cultures 0:37:39 La fabrique des soldats et l’absurdité des ingénieurs dissociés 0:40:38 La dissociation entre l’homme et la nature 0:44:12 La science et l’innovation doivent proposer une autre voie 0:47:50 Politiques paniqués par des robes traditionnelles Touareg 0:51:49 Se remettre en résonance avec notre intériorité et les autres humains 0:54:58 La limite de convivialité et des logiques qui nous dépassent 0:57:50 La difficulté de se réassocier à son corps et au cœur 1:01:16 Maintenir l’habitabilité de la Terre malgré la technococon mourant 1:04:34 Le retrait comme réponse face aux attentes systémiques 1:05:59 Résistance violente et non-violente chez les peuples indigènes 1:08:02 Une éthique de la technique et des machines ? 1:09:14 L’accès au savoir et la science institutionnelle 1:12:22 Une question sur la clé de compréhension 1:12:55 Garder le lien comme une forme de résistance 1:16:54 Discussion sur les questions et fin de l’épisode ---

Sismique est créé et animé par Julien Devaureix. Il s’agit d’une enquête indépendante sur les grands enjeux de notre époque pour explorer, se préparer et s’adapter à un monde en pleine mutation. J’AI BESOIN DE VOTRE SOUTIEN : ▶️ Patreon :  / sismiquepodcast  ▶️ Tipeee : https://fr.tipeee.com/sismiquepodcast ▶️ Paypal : https://www.paypal.com/paypalme/julie...

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Pour changer le système : Réclamer le RIC constituant : https://petitions.assemblee-nationale...

Changer de banque : https://www.lanef.com/ https://change-de-banque.org/particul...

Passer à l’action militante : https://extinctionrebellion.fr/ https://ripostealimentaire.fr/

Changer de travail : https://jobs.makesense.org/fr

Source Jancovici  

https://www.gstatic.com/youtube/img/watch/yt_favicon.png • Replay : Conférence de Jean-Marc Janc... 

Musique  

https://www.gstatic.com/youtube/img/watch/yt_favicon.png • Pure Piano Improvisation for 1+ Hour ... 

Réponses au quiz de fin : / !\ Description à ne pas lire avant d’avoir vu la vidéo entièrement / !\ / !\ / !\ / !\

Quels sont les 3 comportements qui nous ont fait passer aux énergies fossiles ? Garder le maximum de réserves d’énergie corporelle.

Avoir le maximum de réserves d’énergie extracorporelle.

Organiser nos rapports sociaux.

Quelle est l’équivalence donnée entre l’énergie éolienne et le pétrole ? Un cube de 10m de côté d’air qui se déplace à 80 km/h passant par une éolienne donne une énergie équivalente à 3mL de pétrole.

Qu’est-ce qu’un raisonnement par induction ? Je constate ce qui s’est passé et je projette. #jancovici #énergie #écologie #fossile #éolien #nucléaire #janco #conférence #biologie #génétique #hiérarchie #businessschool #kedge #shiftproject #ilnousfautunplan #ethiqueettac

https://yt3.ggpht.com/SlBjsXixZTEps3RhJbn8OffNburTmVeBFPT_pP_gswTtSrqvJTd4Rl1wJDQvWRasrxoDiVnhWg=s88-c-k-c0x00ffffff-no-rjhttps://www.youtube.com/@ethiqueettacÉthique et tac

Source : https://www.youtube.com/watch?v=9cc4QZI9GV4

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  • « La décroissance, on ne va pas y couper », selon Jean-Marc Jancovici – Vidéo 22:21 - Le Figaro - 21 février 2023 #jancovici #climat #décroissance
    Jean-Marc Jancovici, ingénieur polytechnicien et auteur de la BD à succès « Le monde sans fin », revient dans Points de Vue sur les théories de sobriété énergétique et la nécessité d’une planification politique. Pour lui, « l’énergie, qu’on le veuille ou non, on en aura moins, pour des raisons géologiques » : « La décroissance des flux physiques, qui structurent l’économie, on ne va pas y couper. La bonne question est : comment s’organise-t-on en conséquence ? » 0:00 - La croissance et le réchauffement climatique 1:15 - La réforme des retraites occulte-t-elle les vrais débats ? 6:40 - L’inflation et la sobriété écologique 11:20 - Le nucléaire en France 13:30 - La décroissance est-elle un choix ? 17:50 - La démondialisation #jancovici #décroissance #climat ____ À LIRE AUSSI - COP27 : « La décroissance n’est pas une option, misons plutôt sur la “croissance durable” » https://www.lefigaro.fr/vox/societe/c... - Luc Ferry : « Pourquoi la décroissance serait catastrophique » https://www.lefigaro.fr/vox/societe/l... - « Entre la décroissance menant au chaos social et le consumérisme effréné, une troisième voie est possible » https://www.lefigaro.fr/vox/economie/...

https://yt3.ggpht.com/2yrwK8J_3eaVbE59nIxtXAxdYzVxYlm-7qVDGNhiAMr83_8YTvZEk14aAT7B6WV9UW9I0jRU=s88-c-k-c0x00ffffff-no-rjhttps://www.youtube.com/@LeFigaroLe Figaro

Source : https://www.youtube.com/watch?v=Fjb72jZ3SpA

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  • Jean-Marc Jancovici : ’La décroissance ne fait pas plaisir mais elle est inexorable !’ – Vidéo 22:21 - Boursorama - 29 août 2023 #boursorama #ecologie #medef
    Jean-Marc Jancovici, associé co-fondateur de Carbone 4, fondateur et président de The Shift Project, était l’invité de l’émission Ecorama enregistrée lors de la REF du Medef le 28 août 2023 à l’Hippodrome de Longchamp, et présentée par David Jacquot sur Boursorama.com.

Parmi les sujets abordés : l’ère de ’l’ébullition mondiale’, la montée du climato-scepticisme, la sobriété par la décroissance, le développement des énergies renouvelables. #boursorama #medef #ecologie

→ Retrouvez l’ensemble des vidéos Ecorama, l’émission qui vous simplifie l’économie, ici :  

https://www.gstatic.com/youtube/img/watch/yt_favicon.png • Ecorama : l’émission qui vous simplif...  → Découvrez ’le Debrief Bourse’, le point sur l’actualité des marchés financiers à la clôture du CAC40, ici : https://www.boursorama.com/videos/tv/... → Pour avoir accès à l’ensemble du portail d’information économique et financière Boursorama, c’est par ici : https://www.boursorama.com/ → Retrouvez-nous aussi sur Facebook :  / boursorama-132746953466063  et sur Twitter :  / boursorama 

https://yt3.ggpht.com/FBLwgcL-26ypphZgvY2pR9FxGiDQwhQ5YhPk5cMnFxCMYjliVvivJxnZc70Czb5AT4fyl7Rk=s88-c-k-c0x00ffffff-no-rjhttps://www.youtube.com/@boursorama8428Boursorama

Source : https://www.youtube.com/watch?v=t4yvr9c7FuQ

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  • Écologie - Jean-Marc Jancovici soutient la lutte anti-SUV – Vidéo 10 :03 - RTL- 05 février 2024
    Jean Marc Jancovici est ingénieur spécialiste de l’énergie et président de ’The Shift Project’. Regardez L’invité de RTL du 05 février 2024 avec Amandine Bégot.

https://yt3.ggpht.com/jLHt9QELt_9ASyquOZvB6LGD-f8YKkWeQDDOCM6rJvzNJU7sODv362K19IiqOKNkcJIZaXrH0w=s88-c-k-c0x00ffffff-no-rjhttps://www.youtube.com/@rtl_franceRTL

Source : https://www.youtube.com/watch?v=qXiJRtl5XDQ

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  • Le ‘Shift Project’ lance ses travaux pour une agriculture résiliente, bas carbone et prospère - 21 septembre 2023
    Le Shift Project est fier d’annoncer le lancement de son projet Agriculture ! Ce travail vise à imaginer la transformation du système agricole français pour répondre aux contraintes physiques qui le conditionnent, et instruire les enjeux socio-économiques que ces problématiques soulèvent.

Ce premier projet se poursuivra dans un deuxième temps par une réflexion « Alimentation » plus large, intégrant le système agroalimentaire et toutes les dimensions « de la fourche à la fourchette ». Cette réflexion s’inscrit elle-même dans un programme « Biomasse » plus vaste qui courra sur plusieurs années.

I. Entre vulnérabilités et injonctions, un secteur agricole confronté à de multiples défis

Si l’impératif de la transformation du secteur agricole est de plus en plus documenté, les modalités de réalisation de cette transformation, tant concernant les objectifs à atteindre et la trajectoire à emprunter que des moyens à déployer, sont loin de faire consensus.

Par essence très vulnérable aux conséquences du changement climatique, le secteur agricole est de plus confronté à de nombreuses difficultés qui s’accumulent et le fragilisent : disponibilité et fluctuations du prix de l’énergie, volatilité des marchés, rentabilité et prospérité économique, renouvellement de la main d’œuvre, transmission des exploitations, attractivité des emplois…

La société lui demande pourtant de nombreux efforts supplémentaires, parfois paradoxaux : continuer à nourrir une population toujours croissante avec des produits de qualité et toujours moins chers, limiter ses émissions de gaz à effet de serre et ses pollutions, contribuer à la préservation de la biodiversité, au bien-être animal dans ses élevages, s’adapter aux effets existants du changement climatique, préserver les paysages, stocker du carbone, régénérer les sols…, le tout en s’émancipant du pétrole et en consommant moins d’eau mais en produisant si possible un surplus d’énergie et en continuant à exporter.

Ces tensions sont par ailleurs exacerbées par un sentiment de déconnexion des consommateurs vis-à-vis de l’activité agricole, avec une contradiction entre leurs attentes comme citoyens en termes de qualité et de protection de l’environnement et des pratiques de consommation qui privilégient les produits bon marché.

La multiplication de ces injonctions est vécue par les acteurs du secteur comme une accumulation de contraintes, face auxquelles les contreparties ne sont pas à la hauteur pour accompagner un secteur déjà en crises. Ainsi, le changement de modèle agricole et agroalimentaire fait l’objet de résistances importantes – et compréhensibles – de la part de nombreuses forces en présence, des acteurs de l’agro-industrie aux forces syndicales dominantes.

On constate également la difficulté pour les agriculteurs à générer de la valeur de façon suffisante et pérenne pour mieux innover sur leurs fermes et s’engager dans les évolutions structurelles qu’appellent la transition agricole. A ce titre, la répartition de la valeur entre les acteurs de la chaine de valeur et les prix payés aux producteurs semblent être des enjeux déterminants pour répondre aux besoins d’adaptation et de résilience de l’agriculture face aux changements climatiques et pour la préservation de l’environnement.

Ainsi, pour que la transformation de l’agriculture opère effectivement, avec efficacité et cohésion, il semble essentiel de permettre aux différents acteurs du secteur d’établir un dialogue constructif sur les transformations à mener, et de définir les conditions nécessaires pour l’opérer.

Le Shift a l’opportunité de jouer un rôle pour :

  • alimenter la réflexion sur la nécessaire transformation de l’agriculture et de ses métiers,
  • animer un dialogue multi-acteurs pour réfléchir collectivement aux trajectoires possibles et la manière de les emprunter,
  • les aider à se mettre rapidement en ordre de bataille pour mener ces transformations urgentes et indispensables de façon concertée.
    II. Objectifs et activités

Objectif 1 : Réaliser une évaluation quantitative des contraintes physiques actuelles et futures auxquelles est confronté le secteur agricole

Cette évaluation vise à présenter un chiffrage détaillé des contraintes physiques qui pèsent sur le système actuellement et à horizon 2050, et mettre en évidence les enjeux économiques, sociaux et politiques que supposent leur prise en compte, sur la base de la méthodologie du Plan de transformation de l’économie française (PTEF) du Shift.

Les paramètres structurants seront, concernant les « contraintes physiques » :

  • minimiser l’empreinte GES du système agricole (baisse des émissions et optimisation du stockage), pour atteindre les objectifs climatiques de la France,
  • obtenir un système résilient face aux changements climatiques et aux crises potentielles, en s’intéressant particulièrement aux enjeux énergétiques, biogéochimiques et de concurrence en matière d’usage des sols, afin que ce système soit compatible avec la transition de l’économie française dans son ensemble (bouclages énergétique, ressources et sur l’usage des sols)
  • préserver autant que possible la biodiversité agricole.
    Et concernant les « implications économiques, sociales et politiques » :
  • documenter les enjeux que la transition agricole représentera en termes d’emploi et de formation (renouvellement de la population agricole et pérennité du secteur),
  • documenter la question des évolutions nécessaires pour assurer la viabilité économique de la transformation du secteur au niveau des fermes, mais aussi au niveau international.
  • documenter la capacité du secteur à répondre aux besoins en alimentation de la population (sécurité et souveraineté alimentaires) et au-delà,
  • documenter la manière de « reconnecter » les consommateurs à leur alimentation et à l’agriculture, et revaloriser l’image et les conditions de travail des agriculteurs ;
  • documenter la place de l’innovation technologique dans la transition du secteur, identifier le domaine de pertinence des différentes technologies.
    Activité 1 : analyse/recherche

Ce projet nécessite un travail important d’analyse et de recherche. Il s’agira de rendre compte de l’état de la science en matière de transition écologique de l’agriculture : caractériser les enjeux d’abord, en particulier les contraintes physiques actuelles et futures, mais aussi les grandes trajectoires possibles pour y faire face, faire des propositions concrètes, sans viser à trancher tous les débats ni clore la discussion.

Des organisations ayant déjà mené des travaux poussés, ce travail sera construit sur la base de travaux scientifiques existants (INRAE, IDDRI, Solagro, Les Greniers d’abondance, le Basic, I4CE…). Le Shift n’a pas vocation à reproduire ce qui a déjà été fait, mais souhaite tenir un rôle d’ensemblier tout en cherchant à apporter des éléments et angles d’analyse complémentaires utiles au débat, en bonne intelligence avec ces acteurs.

Cette recherche visera également à rendre compte des initiatives existantes sur le territoire et mettre en évidence des cas pratiques diversifiés, dans les modèles et activités, afin de proposer une vision qui ne soit pas hors sol, de dépolariser les débats et éviter les « guerres de chapelle ».

Objectif 2 : Établir un dialogue constructif avec et entre les acteurs du monde agricole

Le débat sur la transition du système agricole et alimentaire est aujourd’hui très tendu et passionné, laissant peu de place à l’objectivation des enjeux et des perspectives qui se posent.

The Shift Project souhaite apporter un cadrage objectif au dialogue, aider à structurer le débat de manière qualitative sans nier les multiples défis du secteur, faire émerger des consensus entre acteurs sur les objectifs de transition écologique, les aider à identifier des trajectoires possibles dans un cadre physique défini en distinguant bien les options politiques qui se posent, et définir des mesures sans regret à engager sans tarder.

Il importera d’associer un maximum de parties prenantes du secteur agricole afin de les consulter et leur permettre de participer à l’élaboration des constats, propositions et livrables.

Activité 2 : Concertation

Pour être légitime et proposer des recommandations robustes, ce projet requerra une concertation large et une collaboration forte avec les acteurs de la recherche (laboratoires, think tanks…), des membres des organismes professionnels (syndicats, coopératives, interprofessions…), de la formation (lycées agricoles, écoles d’agronomie, de restauration), des institutionnels (MASA, APCA) et de la société civile (organisations paysannes, associations environnementales, de consommateurs…).

L’équipe interagira avec ces acteurs tout au long du projet pour bien comprendre comment les enjeux se posent pour chacun et s’assurer que les acteurs incontournables aient voix au chapitre. Cette concertation au long cours pourra engager les contributeurs à se mettre en mouvement sans attendre la fin du projet.

Le relais des Shifters, et en particulier du Cercle Thématique Agriculture, et d’autres réseaux proches du Shift permettra également une concertation de grande ampleur des parties prenantes sur le territoire. Un groupe de travail sera créé pour mener la réflexion de manière concertée.

La concertation comme le portage, tout au long du projet comme après, pourra également permettre d’impulser la structuration d’un réseau d’agriculteurs et de professionnels engagés, afin d’assurer la continuité de la réflexion, et sa récupération par les professionnels du secteur.

Objectif 3 : Proposer des trajectoires en faveur d’une agriculture décarbonée et résiliente

En s’attachant à proposer une vision systémique, plaçant les systèmes alimentaires et agroalimentaires dans un cadre physique « non négociable » (énergie, climat, biodiversité, eau), en présentant de manière distincte les options politiques qui se posent (souveraineté alimentaire, pérennité économique, santé…) en recherchant la résilience de ces systèmes et en portant une attention précise aux différents bouclages (énergie, biomasse, sols).

Une attention particulière sera portée aux enjeux d’emploi et de formation des professionnels du secteur agricole, ainsi qu’à la place de l’innovation technologique dans ces transformations.

Les activités 1 et 2 contribueront à cet objectif 3, résultat de la recherche et de la concertation

Objectif 4 : Produire et porter des messages opérationnels et robustes pour s’engager dans ces trajectoires, avoir un impact durable

Le travail mené visera à aboutir à des recommandations aussi concrètes que possible adressées à tous les acteurs pertinents, du niveau local au niveau européen.

Ces recommandations devront avoir été élaborées avec et testées auprès des acteurs concernés, afin d’être crédibles et légitimes.

Ces recommandations seront portées très largement auprès de tous les acteurs identifiés pour leur mise en œuvre, ainsi qu’auprès de tout l’écosystème du secteur agricole.

Activité 4 : co-construire des recommandations et les porter auprès de l’écosystème agricole

Pour parvenir à ces recommandations, il nous parait essentiel d’articuler la concertation des acteurs autour de 2 sujets majeurs. D’abord, les contreparties qui leur sembleront nécessaires pour opérer leur propre transition, afin de rendre bien clair que le changement de modèle ne doit pas s’opérer au détriment des agriculteurs et qu’un accompagnement massif des acteurs et individus qui risqueraient d’« y perdre » est incontournable. Ensuite, chercher à identifier en priorité des « mesures sans regret », qui servent plusieurs trajectoires simultanément, et autour desquelles rassembler les acteurs afin qu’ils puissent porter des propositions communes.

Calendrier & livrables

  • Durée : 18 mois
  • Début : juillet 2023
  • 6 juin 2024 : publication d’un rapport intermédiaire
  • 7 novembre 2024 : publication du rapport final
    Équipe projet : Cheffe de projet : Céline Corpel - Ingénieur projet : Corentin Biardeau-Noyers - Coordination de projet : Clémence Vorreux - Contact : clemence.vorreux@theshiftproject.org

Planification Écologique : le gouvernement doit faire des choix historiques

« Décarbonons le secteur de l’Autonomie ! » The Shift Project publie son rapport intermédiaire

Source : https://theshiftproject.org/article/le-shift-project-lance-ses-travaux-pour-lagriculture/

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12.
Jean-Marc Jancovici interroge l’agriculture et son bilan carbone – Vidéo 46:42 - Réussir - 19 février 2024

Jean-Marc Jancovici est intervenu dans le cadre des Controverses de l’agriculture et de l’alimentation. L’occasion de présenter les enjeux pour le secteur agricole autour de la réduction des émissions de carbone, de leurs conséquences économiques, sociales et politiques et de quelques pistes de solutions pour une agriculture décarbonée et plus résiliente. Plus d’informations sur https://www.reussir.fr/il-va-falloir-...

Musique 1 titre :

https://lh3.googleusercontent.com/U3yX7Zs53bdY6Talo8egW_Jnc80oCeWTXOtKN6JVRjKnY14xs8tnc5Zvvew5JTUjl9EGNNR_kw9pJCoJhttps://www.youtube.com/watch?v=XO3...Grut Patrick PatrikiosMusique

https://yt3.ggpht.com/mKTX4CejGZhidIaqrLqf0dsylmxhYjZpPDnnxghO8PGFLDPiYh-lEvLPkzSHv2Ap5ofr-ZVwmg=s88-c-k-c0x00ffffff-no-rjhttps://www.youtube.com/@reussir6880Réussir

Source : https://www.youtube.com/watch?v=X9S2x272Jgw

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13.
La fusion de Jancovici, Servigne et Stéphant - R. Duterme – Vidéo - Éthique et tac - 07 mars 2024 #jancovici #logistique #écologie

Soutenir Blast https://www.blast-info.fr/soutenir

Pour changer le système : Réclamer le RIC constituant : https://petitions.assemblee-nationale...

Changer de banque : https://www.lanef.com/ https://change-de-banque.org/particul...

Passer à l’action militante : https://extinctionrebellion.fr/ https://ripostealimentaire.fr/

Changer de travail : https://jobs.makesense.org/fr

Source Renaud Duterme  

https://www.gstatic.com/youtube/img/watch/yt_favicon.png • PÉNURIES : NOUS NE SOMMES PAS PRÊTS  Musique  

https://www.gstatic.com/youtube/img/watch/yt_favicon.png • Pure Piano Improvisation for 1+ Hour ...  Réponses au quiz de fin : / !\ Description à ne pas lire avant d’avoir vu la vidéo entièrement / !\ / !\ / !\ / !\

Quels domaines sont concernés par les pénuries à venir ? Énergie, minerai, logistique, alimentation.

Que représentent les énergies fossiles dans le mix énergétique mondial ? 80%.

Quelle quantité de sable est extraite des fonds marins chaque année ? 6 milliards de tonnes.

#duterme #écologie #pénurie #effondrement #collapse #énergie #alimentation #nourriture #logistique #climat #changement #climatique #blast #interview #extrait #ilnousfautunplan #jancovici #janco #ethiqueettac

https://yt3.ggpht.com/SlBjsXixZTEps3RhJbn8OffNburTmVeBFPT_pP_gswTtSrqvJTd4Rl1wJDQvWRasrxoDiVnhWg=s88-c-k-c0x00ffffff-no-rjhttps://www.youtube.com/@ethiqueettacÉthique et tac

Source : https://www.youtube.com/watch?v=JZ5zRiy39UI

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14.
Entretien - Pablo Servigne, L’effondrement expliqué à nos enfants et à nos parents – Vidéo - Festival du Livre de Mouans-Sartoux - 25 octobre 2022

Entretien Pablo Servigne, L’effondrement expliqué à nos enfants et à nos parents au 35 e Festival du Livre de Mouans-Sartoux

https://yt3.ggpht.com/JfvthV86vglCMpyyfdprwl3i2FtK1pH-VA78MEx0M4eqo4GIzKCS81ibm55hMF6kLminqi1j=s88-c-k-c0x00ffffff-no-rjhttps://www.youtube.com/@festivaldu...Festival du Livre de Mouans-Sartoux

Source : https://www.youtube.com/watch?v=Nsd8ZdxQPao

Pablo Servigne, auteur Plus d’images

Pablo Servigne, né en 1978 à Versailles, est un auteur et conférencier français. Il s’intéresse tout particulièrement aux questions de transition écologique, d’agroécologie, de collapsologie et de résilience collective… - Wikipédia - Date/Lieu de naissance : 1978 (Âge : 46 ans), Versailles - Enseignement : Université Libre de Bruxelles (2008), Gembloux Agro-Bio Tech Université de Liège (2002), Université de Liège

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15.
Contributions d’Aurore Stephant sur les minerais et les ressources géologiques et minières – Vidéos proposées

Speaker Aurore STEPHANT - IUCN World Conservation Congress -https://www.iucncongress2020.org › speakers › aurore-st...

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16.
Climat : le méthane, un levier puissant et rapide pour lutter contre le réchauffement - Par Anne-Laure Frémont - Mis à jour 18/03/2024 à 18:00 – Document ‘lefigaro.fr’ - Réservé aux abonnés

Photo à la source - Principal composant du gaz naturel, le méthane possède un pouvoir de réchauffement 28 fois supérieur au CO2 sur 100 ans. burnstuff2003 - stock.adobe.com

Décryptage - Un forum mondial sur la question se tient cette semaine à Genève. Limiter les fuites dans la production et le transport des énergies fossiles constituerait une des options « les moins chères » pour atténuer la hausse des températures, selon l’Agence internationale de l’énergie.

Généralement occulté par les discussions sur l’indispensable réduction du dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), autre puissant gaz à effet de serre, est au cœur d’un Forum mondial qui se tient à Genève cette semaine. L’objectif : «  promouvoir les succès reproductibles  » en matière de réduction des émissions liées à l’activité humaine et «  mobiliser l’action  » pour accélérer leur baisse.

Principal composant du gaz naturel, le méthane possède un pouvoir de réchauffement 28 fois supérieur au CO2 sur 100 ans. Les satellites nous permettent d’en savoir davantage sur ses origines : s’il provient à 40 % de sources naturelles comme les zones humides de type tourbières, la majorité des émissions est liée à l’activité humaine.

L’agriculture, avec la fermentation digestive bovine ou la riziculture, constitue la première source anthropique d’émission, suivie de près par l’énergie, en raison notamment des fuites sur les infrastructures d’extraction, de stockage et de transport des combustibles…

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La rédaction vous conseille

Source pour l’article complet : https://www.lefigaro.fr/sciences/climat-le-methane-un-levier-puissant-et-rapide-pour-lutter-contre-le-rechauffement-20240318

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17.
Climat - Records de chaleur, fonte des glaces... L’ONU alerte sur une planète ’au bord du gouffre’ - T.K. avec AFP - Le 19/03/2024 à 14:20 Document ‘bfmtv.com’

Une vue aérienne prise le 4 octobre 2023 montre un glacier et de la glace flottante dans le nord du Groenland. - THOMAS TRAASDAHL / RITZAU SCANPIX / AFP

L’ONU et l’Organisation météorologique mondiale s’inquiètent de plusieurs signaux alarmants sur le dérèglement climatique, dans des déclarations accompagnant la publication d’un rapport ce mardi 19 mars.

Records battus concernant la chaleur des océans, l’élévation du niveau de la mer, le recul des glaciers... 2023 a conclu la décennie la plus chaude jamais enregistrée, poussant la planète ’au bord du gouffre’, a alerté l’ONU ce mardi 19 mars.

Un nouveau rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence de l’ONU, montre que des records ont été battus, voire dans certains cas ’pulvérisés’, s’agissant des niveaux de gaz à effet de serre, des températures de surface, du contenu thermique et de l’acidification des océans, de l’élévation du niveau de la mer, de l’étendue de la banquise antarctique et du recul des glaciers.

La planète est ’au bord du gouffre’ alors que ’la pollution par les combustibles fossiles provoque un chaos climatique sans précédent’, a alerté le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

’Il est encore temps de lancer une bouée de sauvetage aux populations et à la planète’, selon lui, mais il faut agir ’maintenant’.

Le rapport confirme que 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, avec une température moyenne à la surface du globe de 1,45°C au-dessus du niveau de référence de l’ère préindustrielle. ’Chaque fraction de degré de réchauffement climatique a un impact sur l’avenir de la vie sur Terre’, a prévenu le chef de l’ONU.

’Alerte rouge’

’La crise climatique est LE défi déterminant auquel l’humanité est confrontée et elle est inextricablement mêlée à la crise des inégalités, comme en témoignent l’insécurité alimentaire croissante, les déplacements de population et la perte de biodiversité’, a renchéri la secrétaire générale de l’OMM, Celeste Saulo.

Les vagues de chaleur, les inondations, les sécheresses, les feux incontrôlés et l’intensification rapide des cyclones tropicaux sèment ’la misère et le chaos’, bouleversant la vie quotidienne de millions de personnes et infligeant des pertes économiques de plusieurs milliards de dollars, alerte l’OMM.

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Intempéries : pourquoi autant de victimes ? - 11/03

Il s’agit par ailleurs de la décennie (2014-2023) la plus chaude jamais observée, dépassant la moyenne 1850-1900 de 1,20°C. La hausse de la température mondiale sur le long terme est due à l’augmentation de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, qui ont atteint des niveaux record en 2022.

L’arrivée du phénomène El Niño au milieu de l’année 2023 a également contribué à la montée rapide des températures, selon l’OMM.

Selon Celeste Saulo, ’jamais nous n’avons été aussi proches - bien que temporairement pour le moment - de la limite inférieure fixée à 1,5 °C dans l’Accord de Paris sur les changements climatiques’.

’La communauté météorologique mondiale met en garde le monde entier et tire la sonnette d’alarme : nous sommes en alerte rouge’, a-t-elle assuré.

’Ce dont nous avons été témoins en 2023, en particulier le réchauffement sans précédent des océans, le recul des glaciers et la perte de banquise en Antarctique, suscite la plus grande inquiétude’, a observé Celeste Saulo.

Océans et glaciers

L’an dernier, près d’un tiers de l’ensemble des océans dans le monde étaient sous l’emprise d’une vague de chaleur marine. À la fin de 2023, plus de 90% des océans de la planète avaient connu des vagues de chaleur à un moment ou à un autre de l’année, selon l’OMM.

L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur marines entraîne de profondes répercussions négatives sur les écosystèmes marins et les récifs coralliens.

Par ailleurs le niveau moyen de la mer à l’échelle du globe a atteint un niveau record en 2023, ce qui traduit la poursuite du réchauffement des océans (expansion thermique) ainsi que la fonte des glaciers et des nappes glaciaires.

Allons-nous subir des inondations à répétition ?

Allons-nous subir des inondations à répétition ? 3:32

Signe inquiétant, le taux d’élévation de ce niveau moyen au cours de la dernière décennie (2014-2023) est, plus de deux fois, supérieur à celui de la première décennie de l’ère satellitaire (1993-2002).

Les glaciers de référence à travers la planète ont subi le recul le plus important jamais enregistré depuis 1950, après une fonte extrême dans l’ouest de l’Amérique du Nord et en Europe, selon des données préliminaires.

Sur le même sujet : El Nino, hiver le plus chaud : faut-il s’attendre à de nouveaux records de chaleur en 2024 ?

Il y a cependant ’une lueur d’espoir’, selon l’OMM : les capacités de production d’énergie renouvelable en 2023 ont augmenté de près de 50% sur un an, le taux le plus élevé observé au cours des deux dernières décennies.

T.K. avec AFP - Nous contacter … - © Copyright 2006-2024 BFMTV.com. Tous droits réservés. Site édité par NextInteractive

Source : https://www.bfmtv.com/environnement/climat/records-de-chaleur-fonte-des-glaces-l-onu-alerte-sur-une-planete-au-bord-du-gouffre_AD-202403190523.html

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18.
Espoir - ‘Coexister’ construit une société où vivre ensemble est possible !

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COEXISTER > Agir pour mieux vivre ensemble

La devise des Coexistants est « Diversité de convictions, Unité dans l’action ». Dans 15 villes en France, 250 co-existants coordonnent des événements de rencontre permettant de développer l’esprit critique des citoyens, des opérations de solidarité favorisant l’engagement civique des jeunes et des ateliers de sensibilisation et d’éducation au vivre ensemble auprès des collégiens et lycéens…

A propos de ‘Coexister France’ - Coexister est un mouvement interconvictionnel permettant à des jeunes de 15 à 35 ans de créer du lien social et de promouvoir un mieux vivre ensemble. EN SAVOIR +

Contact : Coexister France 50 rue de Montreuil 75011 Paris – France - Téléphone : +33 (0)6 29 13 11 05 Email : contact@coexister.fr

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Prédication - Pas d’espoir, mais de l’espérance – Par James Woody pasteur de l’Église protestante unie de France – Blog 17 mars 2024 ‘Esprit de liberté’

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Écouter le culte – télécharger - Écouter la prédication – télécharger Texte ci-après >Pierre 1/3-9 3 - Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus -Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus -Christ d’entre les morts, 4 pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir, lequel vous est réservé dans les cieux, 5 à vous qui, par la puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers temps ! 6 C’est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu ‘il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, 7 afin que l’épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus -Christ apparaîtra, 8 lui que vous aimez sans l’avoir vu, en qui vous croyez sans le voir encore, vous réjouissant d’une joie ineffable et glorieuse, 9 parce que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi.Chers frères et sœurs, que penseriez-vous si le culte commençait par cette exhortation : « abandonnez toute espérance, vous qui entrez ici
[1] » ? Au moins vous ne seriez pas trop dépaysés. Cela ne nous changerait pas de l’ambiance générale qui n’est pas des plus optimistes et qui ne nous donne pas vraiment l’occasion de nourrir de grands espoirs pour l’avenir. Ce vers de la Divine comédie, de Dante, qui correspond si bien à ce que certains peuvent ressentir, nous révèle qu’il n’y a pas besoin d’attendre le jugement dernier pour connaître ce qu’est l’enfer : il est déjà là et bien là. L’enfer, c’est quand l’espérance est morte, quand il n’y a plus rien à espérer.

  • L’espérance nous précède
    D’une manière intuitive, nous pouvons nous dire que l’espérance est ce qui nous rattache à un avenir meilleur que notre présent. Sur un mode mineur, nous pouvons nous dire que l’espérance, c’est qu’il y ait un avenir. L’enfer, ce serait l’absence de tout avenir. Pas d’espérance donc pas d’avenir. Cette logique est juste. Celui qui n’est animé par aucune espérance n’attend plus rien et, quand on n’attend plus rien, même quand quelque chose arrive, on n’est pas prêt à en profiter. Et nous nous condamnons à n’avoir aucun avenir.Toutefois, cette idée que l’espérance serait notre lien à l’avenir n’est pas tout à fait ce que le christianisme annonce au monde. L’espérance, en christianisme, ce n’est pas ce qui est devant nous. L’espérance, depuis le matin de Pâques, c’est ce qui nous précède. C’est ce que le théologien Jurgen Moltmann a montré à travers sa théologie de l’espérance qui fut une véritable révolution copernicienne au siècle dernier. Contre la sagesse populaire en forme de méthode Coué qui répète inlassablement « ça va aller », « ça va s’arranger », « tu vas voir, ça va aller mieux », Moltmann nous a rendus attentifs au fait que Pâques déclare à la face du monde : « ça s’est bien passé ». Et maintenant, nous pouvons vivre de cette bonne nouvelle. Une bonne nouvelle qui n’avait rien de neuf, puisqu’elle faisait résonner la vieille antienne de Genèse 1 : « Dieu vit que cela était vivable », et même « très vivable » quand l’humanité véritable apparut.L’espérance chrétienne, c’est comme une personne qui utilise le tableur Excel sur son ordinateur. Il aimerait bien pouvoir faire un tri automatique de toutes ses données. Mais est-ce que la fonction dont il a besoin, existe ? Ou va-t-il devoir se débrouiller pour faire le tri à la main ? Dès lors qu’un autre utilisateur lui apprend que la fonction existe, il sait qu’il ne cherchera pas en vain et qu’il pourra trouver ce dont il a besoin.De la même manière, Pâques proclame que la vie en plénitude existe, que nous n’avons pas à nous résigner à une vie absurde ou entièrement marquée par la peur de la mort. Pâques proclame que la mort ne guide plus notre quotidien. Pâques proclame que même la mort ne peut pas faire taire le pouvoir créateur que Dieu désigne. Et cette proclamation nous précède pour nous mettre en route, pour libérer nos initiatives. L’espérance nous précède.
  • non pas des espoirs vains, mais l’espérance
    Cela nous conduit à faire une distinction entre espoir et espérance. Distinguer les deux, c’est justement distinguer d’une part ce qui relève du pari sur l’avenir et, d’autre part, l’avenir qui se fonde sur la puissance créatrice à l’œuvre dans la vie. L’espoir, c’est imaginer que quelque chose va arriver. On ne sait pas comment, mais on souhaite fort que ça arrive. Ce peut être l’espoir de gagner à un jeu de hasard. Ou alors, ce peut être l’espoir qu’il ne pleuve pas demain. Ce peut être l’espoir d’avoir un garçon, ou d’avoir une fille. Ce peut être l’espoir que ça s’arrange dans un coin du monde où nous ne mettrons pas les pieds.Sur le plan religieux, un espoir de cette nature s’est développé, qui consiste à imaginer qu’on va survivre à la mort, qu’on va échapper à l’enfer, qu’on sera dans un paradis douillet où l’on retrouvera les gens qu’on aime bien, dans un état plus proche de celui de nos vingt ans que dix minutes avant de mourir.Mais l’espérance chrétienne, ce n’est pas cela. L’espérance n’est pas un espoir de survivre à la mort. C’est, dès à présent, un réveil, une naissance d’en haut, une nouvelle naissance dont Jésus parle à Nicodème qui l’interroge (Jean 3). C’est la régénération dont il est question dans cette lettre de Pierre (v. 3), obtenue par Pâques qui nous précède, et que nous recevons en héritage. L’espérance, c’est vivre en mettant à profit les capacités de vivre que Dieu nous donne pour le temps présent. L’espérance, ce n’est pas l’espoir que ça va être mieux après, c’est la transfiguration de notre présent ; c’est la transfiguration de notre vie qui devient une existence : notre vie devient plus grande que ce qu’elle est quand nous attendons les bras croisés que ça s’arrange par l’opération du saint Esprit, en imaginant que le saint Esprit c’est une force surnaturelle qui arrange ce qui ne va pas.Or, le saint Esprit, ce sont les interactions entre tous ceux qui orientent leur vie selon ce que Dieu donne à vivre. Le saint Esprit, le souffle de Dieu, c’est le mouvement de notre vie vers l’horizon que Dieu nous révèle. Le saint Esprit, c’est ce qui désigne tous les mouvements que nous faisons non pas dans le sens de ce qui nous fait plaisir, de ce qui nous arrange personnellement, dans le sens de notre propre nature pour reprendre Paul qui écrit au Galates. Le Saint Esprit c’est ce qui désigne les mouvements que nous faisons dans le sens de Dieu, c’est-à-dire dans le sens de l’universel, d’une manière inconditionnée, non partisane.L’espérance repère dans toutes les possibilités de notre histoire ce qui correspond à ce que Dieu révèle. Et la foi est notre attachement viscéral aux signes de Dieu que l’espérance a repérés (Hb 11/1).L’espérance repère que les forces mortifères qui se sont déchaînées lors du vendredi saint, ne sont pas venues à bout du désir de vivre sans esprit de rivalité incarné par Jésus. Voilà pourquoi la paix n’est pas un espoir, mais une espérance : la paix reste possible.Dans le même ordre d’idée, la justice n’est pas un espoir : l’injustice du vendredi saint n’a pas terrassé la justice divine. Par conséquent la justice n’est pas un espoir que cela pourrait nous arriver comme les bons numéros du loto ; la justice est une espérance parce que la justice reste praticable. Même chose pour l’amour inconditionnel. Pour nous, ce n’est pas de l’ordre de l’espoir… « on va peut-être aimer ou être aimé ». C’est une espérance : l’amour est possible et on peut aimer sans malice, sans calcul, selon ce que la grâce nous inspire.Tout cela est comme un héritage incorruptible, que rien ne peut souiller, ni flétrir (v. 4). Ainsi, l’espérance, c’est la prise de conscience que le monde est plein de toutes les possibilités que Dieu désigne.
  • L’espérance chrétienne est une attente créatrice
    L’espérance n’est donc pas une fuite en avant, ce qu’est l’espoir. Dans la perspective biblique, l’espérance c’est une attente créatrice : tout ne dépend pas de nous, mais rien n’advient en se croisant les bras. L’espérance n’est pas une attente passive. C’est une contestation de ce qui, dans le monde, n’est pas orienté selon l’Évangile. L’espérance est une contestation de l’acceptation de la souffrance et de l’injustice. C’est une contestation de la domination. C’est une contestation de la fatalité. L’espérance est une contestation vigoureuse de la lâcheté. D’ailleurs, quand le livre de l’Apocalypse fait la liste de ceux qui subiront la mort éternelle (Ap 21/8), ce ne sont pas les incroyants qui viennent en premier, mais les lâches, ceux qui sont découragés, ceux qui renoncent, ceux qui abandonnent la lutte, ceux qui se soumettent, ceux qui perdent de vue ce que l’Évangile révèle.Moltmann a attiré l’attention sur le fait que le plus grand péché, c’est le manque d’espérance
    [2]. Et dans le même temps, il a indiqué quel est cet horizon que l’Évangile révèle. Je le cite lorsqu’il présente la plénitude de Dieu : « la plénitude de Dieu est la plénitude débordante de la vie divine qui se communique de façon inépuisable et créatrice ; une vie débordante qui donne vie à ce qui est mort et qui a dépéri ; une vie de laquelle tout ce qui vit reçoit la force et la joie de vivre ; une source de vie à laquelle tout ce qui a reçu la vie répond avec une joie profonde… la plénitude de Dieu est lumière qui rayonne
    [3]. »Voilà pourquoi cette lettre de Pierre parle de croyants qui tressaillent d’allégresse, même s’ils sont affligés par toutes sortes d’épreuves. Le fait même que l’espérance soit une contestation d’un ordre du monde hostile à la plénitude de Dieu, indique que notre vie ne peut pas être encore tout à fait douce. Elle est déjà profondément marquée par la grâce de Dieu, mais pas encore en plénitude. Le monde est déjà riche de réjouissances, mais pas encore pleinement traversé par la puissance de l’amour divin que Jésus a incarné.Si les chrétiens s’en remettaient à leurs espoirs, l’avenir ne serait que le résultat de forces surnaturelles à l’œuvre dans un arrière-monde, ou le fait de l’évolution. Mais parce qu’il s’agit d’espérance, les chrétiens ne délèguent pas leurs responsabilités dans le cours des événements. Ils ne se laissent pas porter par les courants dominants, mais ils visent ce que la parole de Dieu leur indique. C’est alors que l’évangile devient promesse, ce que nous comprenons mieux dans la langue grecque : l’euangelion devient epangelia. L’épître aux Hébreux (ch. 11) reprend une partie de l’histoire de la Bible hébraïque pour souligner que cette histoire est devenue histoire du salut parce que des personnes ont eu foi dans la promesse qui les concernait – Abraham, Sarah, Isaac, Gédéon, Barak, Samson, David, Samuel, Daniel et les prophètes.La promesse, n’est pas une prophétie de Cassandre qui annoncerait à l’avance ce qui va arriver. En effet, la promesse est le contenu de l’espérance qui repère ce qui est souhaitable. La promesse n’est pas l’annonce à l’avance de ce qui va nous arriver, mais la révélation de ce que Dieu a accompli pour nous et qui nous permet de vivre pleinement. Notre espérance se fonde dans la Bonne Nouvelle de Pâques qui devient la promesse du salut de notre âme (v. 9). Cette promesse nous déclare :« Toi qui es entré ici, accueille l’espérance vivante ». Amen

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    [1] Dante, Divine comédie, chant III.
    [2] Jurgen Moltmann, Théologie de l’espérance.
    [3] Jurgen Moltmann, Le rire de l’Univers. |
    Lire sur le blog ou le lecteur

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Esprit de liberté

James Woody, né le 24 août 1972 à Paris, est un pasteur de l’Église protestante unie de France à Montpellier, attaché au courant du protestantisme libéral. Wikipédia

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9L204 : Changement climatique – Lettre à mes petits-enfants par Monika Wonneberger-Sander ‘Mika) – Diffusé par ‘democratieetspiritualite.org’ – Mars 2024

Régis Moreira- Non classé - Commentaires fermés sur 9L204 : Changement climatique – Lettre à mes petits-enfants par Monika Wonneberger-Sander

Bonjour à vous, savoir que vous participez tous à la bataille contre le réchauffement climatique me donne envie d’échanger avec vous. Sans accusations ni vains regrets.

A en croire les journaux, l’année 2023 était la plus chaude que nous ayons connue. Vous, mes petits-enfants, vous devrez faire face à ces bouleversements, vivre au milieu d’une opinion générale souvent divisée entre éco-anxiété et déni, révolte et résignation. Lors d’une récente table ronde, j’ai entendu une jeune femme parler de son éco-anxiété et de la dépression qui s’en suivit. Puis elle se levait pour nous montrer qu’elle en était guérie et allait mettre un bébé au monde. Belle leçon de confiance et d’espérance : enrayer la montée d’un sentiment d’impuissance, résister aux divisions, créer des liens pour un avenir commun.

Ne vous laissez pas déstabiliser par notre prise de conscience de la fragilité de la terre qui frappe tant les astronautes. Les premiers avertissements sur le danger des émissions de C02 datent des années 1970, la première COP se tenait à Berlin en 1995, depuis la recherche et des prémices de solutions se mettent en place. Les enjeux sont colossaux : financiers, politiques mais aussi spirituels. Nos techniques ne sont pas encore au point même s’ils avancent dans la bonne direction. Juste un exemple : Toi, petit-fils ingénieur, tu travailles pour une startup qui cherche à produire du ciment décarboné. C’est prometteur mais dans une économie globalisée construite sur et par l’exploitation de combustibles fossiles bon marché, tu te poses la question s’il est réaliste de croire que les recherches en cours dans différentes industries (ciment, métallurgie, chimie, etc.) seront capables de remplacer des technologies centenaires, voire millénaires pour le ciment dont les exploitants ont des intérêts opposés et une détermination proportionnelle. Bien sûr que oui, il ne s’agit pas d’une idéologie, mais de regarder la réalité en face et d’en tirer les conséquences, le temps presse.

Pour relever ces défis, je vous parlerai de spiritualité, vous connaissez l’importance que je lui accorde pour vivre harmonieusement et durablement dans notre environnement en mutation. Autrement dit : mettez sur pause, cliquez sur reset et posez-vous la question sur votre désir profond. La spiritualité fait appel à l’intériorité de chacun et ouvre à l’universel grâce à sa capacité de transformer le monde ; sans être soumis à un système ou à une religion, elle est la vie. Elle nous rend conscients et responsables par-delà nos enracinements – qu’ils soient nationaux, raciaux, culturels. Vous avez déjà compris que notre monde est pluriculturel : la lutte contre le changement climatique sera créatrice d’unité, de lien, à condition d’y introduire la spiritualité que nous avons tous en commun. Ce sera un exercice de lucidité, challenge lié à la dignité humaine, au respect des hommes, de la flore et la faune. Elle nous aidera à incarner le futur.

Je ne minimise pas l’importance des questions financières ni les enjeux de pouvoir. Je vois un côté positif dans la situation : elle fait appel à notre imaginaire collectif. Grâce aux rencontres COP, aux réalisations concrètes en cours, nous prenons la situation en main pour optimiser notre futur. 

C’est mon espérance – autre mot pour action. Et quel formidable défi pour vous, les générations futures, transformer notre manière d’être au monde pour donner sens à votre vie par l’innovation, la création. Je vous souhaite courage, joie de vivre et vous embrasse, Mika - (Monika Wonneberger-Sander)

Source du document repris ici : https://www.democratieetspiritualite.org/2024/03/10/9l204-changement-climatique-lettre-a-mes-petits-enfants-par-monika-wonneberger-sander/

Démocratie & Spiritualité - Qui sommes-nous ? - À la croisée des aspirations démocratiques et des approfondissements spirituels, une instance commune de réflexion invitant à l’action

L’engagement à repose d’abord sur l’adhésion au contenu de la charte (lien ici), qui rassemble les principes fondateurs de l’association, ensuite sur l’implication dans ses activités chaque fois que cela est possible.
L’objectif de l’association est de réfléchir sur l’interaction entre la démocratie et la spiritualité, entre actions citoyennes et vies spirituelles, transformations personnelles et transformations collectives. Concrètement, cette démarche nous engage à un travail sur nous-mêmes reposant sur le dialogue avec autrui, à la création de nouvelles manières de vivre ensemble et de « faire société », et à l’invention d’une spiritualité démocratique ouverte, que chacun peut s’approprier suivant les convictions qui lui sont propres.
Les thèmes de travail et de réflexion principaux portent sur la démocratie comme valeur spirituelle, la citoyenneté, la laïcité, la diversité, l’identité, l’exclusion, le chômage, l’éducation, la justice, la fraternité, l’éthique du débat, l’Europe, le développement durable, la sobriété, la responsabilité des entreprises. D&S organise des rencontres et conférences, l’Université d’été étant le moment phare de rencontres conviviales autour d’un thème, ouverte à tous ceux qui le souhaitent.
D&S publie une lettre bimestrielle ; vous pouvez vous inscrire sur notre site afin de la recevoir par courriel. Vous pouvez adhérer à D&S. Votre soutien nous est précieux ! A bientôt !

Source : https://www.democratieetspiritualite.org/le-magazine/qui-sommes-nous/

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Espoir ou espérance ? Par Christophe ChaperonFounding Partner - 12 avril 2020

Christophe Chaperon

Cette crise [COVID-19] unique, offre à tous ceux qui en ont l’envie, le temps nécessaire pour penser au monde d’après. Et tout comme elle a déjà donné l’opportunité à une génération spontanée d’experts en épidémiologie de s’exprimer, on voit aussi fleurir un nombre pléthorique de publications de prédictologues auto-proclamés. Globalement le consensus décrit des anticipations d’espoir d’un monde d’après qui ne pourra pas être identique.

Il convient alors de noter une spécificité majeure de la langue française, en effet, elle seule dispose de deux termes distincts pour évoquer espoir et espérance, alors qu’en grec ancien elpis, en latin spes, en allemand hoffnung, en anglais hope, tous ces mots officient indifféremment dans les deux cas.

Espoir et espérance sont deux manières différentes d’attendre. L’espoir est le fait d’attendre et désirer quelque chose de meilleur, pour soi ou pour les autres : il peut être considéré comme une émotion ou une passion. L’espérance est une confiance pure et désintéressée en l’avenir. C’est une valeur présente dans diverses traditions religieuses ou spirituelles, du bouddhisme à la franc-maçonnerie. On peut utiliser le prétexte de ce week-end pascal pour rappeler que dans le christianisme, l’espérance est l’une des trois vertus théologales (les deux autres étant la foi et la charité).

L’espoir est profane et temporel alors que l’espérance s’épanouit dans la spiritualité et l’atemporalité. Les principales différences entre ces deux notions sont les suivantes :

  • l’espoir est source de joie et de désir alors que l’espérance est associée à la prudence et à la patience,
  • l’espoir peut éminemment être déçu, ce qui n’est pas le cas pour l’espérance,
  • l’espoir relève souvent d’une illusion, de ce qu’on qualifierait de biais cognitifs ou dogmatiques alors que l’espérance relève d’une pure intuition,
  • l’espoir ne dure pas, alors que l’espérance ne s’éteint jamais, notamment, l’espoir meurt avec l’échec, ce qui n’est pas le cas pour l’espérance.
    Ce sont ces différences qui ont produit toute une littérature défavorable à l’espoir. Depuis Épicure et les stoïciens jusqu’à Camus et Comte-Sponville, en passant par Spinoza et Schopenhauer, il a été de bon ton de rappeler l’illusion nous détournant de la réalité, nous exilant du présent, nous troublant en nous faisant éprouver la crainte d’être déçus. Une sorte de principe de précaution visant à éviter la crainte et la déception causées par des espoirs déçus a confiné l’espoir en tant qu’émotion négative. Dans ’L’été à Alger’ Camus va même jusqu’à dire ’Car l’espoir, au contraire de ce qu’on croit, équivaut à la résignation. Et vivre, c’est ne pas se résigner’.

Le bon cheminement ne passait pas par ce principe de précaution dénigrant l’espoir mais bien dans la valorisation de l’espérance. La vraie valeur de l’espérance peut se lire à travers la célèbre maxime de Guillaume Le Taciturne : ’il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer.’ Cette véritable philosophie positive du comportement invite à rester constant, être patient, faire preuve d’humilité, maîtriser son ego, et agir de manière désintéressée.

En conclusion, je vais encore répéter des choses écrites récemment. Il y aura bien un avant et un après, mais sans changement radical de notre monde. En revanche, pour structurer cet après nous serons là et nous aurons changé en profondeur grâce à vrai travail d’introspection. Ceux qui n’ont pas eu le privilège de déjà connaître une crise systémique auront des espoirs déconnectés qui seront source de déceptions, mais il faut évidemment cultiver notre espérance d’un monde plus harmonieux, être acteur de ce monde d’après et surtout arrêter de commenter et critiquer ce qui aurait dû être fait.

Publié par Christophe ChaperonFounding Partner

Alors que les soutiens et remerciements à ceux qui sont sur le front ne s’arrêtent pas, que les initiatives privées individuelles de TPE, PME et très grosses entreprises s’accumulent, et que l’on voit même le Medef et la CFDT (on a compris que la CGT avait perdu le peu de légitimité qu’il lui restait) appeler à continuer la collaboration sur la reprise, le débat sur le monde d’après devient lui de plus en plus tendu. https://lnkd.in/erXbU4Y - Une opportunité de faire la différence entre espoir et espérance ?

Source : https://www.linkedin.com/pulse/espoir-ou-esp%C3%A9rance-christophe-chaperon/?originalSubdomain=fr

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Collecte de documents et agencement, [compléments] et intégration de liens hypertextes par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 21/03/2024

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

Site : https://isias.info/

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Mis en ligne par le co-rédacteur Pascal Paquin via Yonnelautre.fr : un site des alternatives, d’éducation populaire, un site inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, sans subvention, indépendant de tout parti, un site sans Facebook, Google+ ou autres GAFA, sans mouchard, sans cookie tracker, sans fichage, sans Facebook, Google+ ou autres GAFA, et à empreinte numérique réduite, un site entièrement géré sous Linux et avec l’électricité d’Énercoop , géré par Yonne Lautre : https://yonnelautre.fr

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