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"Les océans sont en péril" par le Dr. Mae-Wan Ho

Traduction et compléments de Jacques Hallard

jeudi 20 juillet 2006, par Ho Dr Mae-Wan

Texte de 2006 mais qui nous semble poser les problèmes (NDLR)

ISIS Climat Océans

Les océans sont en péril

Les pollutions, une surpêche destructrice et une exploitation
commerciale croissante menacent le berceau de la vie de la planète,
nous avertit l’ONU. D’après Dr. Mae-Wan Ho

Communiqué de Presse de l’ISIS en date du 20/07/2006
Une version entièrement référencée de cet article en anglais, intitulé Oceans in
Distress – Oceans of Troubled Waters in Climate Change est accessible par les
membres de l’ISIS sur le site http://www.i-sis.org.uk/OceansInDistress.php

La surpêche et la pollution

La pollution et la surpêche endommagent les océans, en particulier dans les grandes
profondeurs, selon une mise en garde de l’ONU dans un nouveau rapport [1-3]. Le temps
est compté pour les sauver et une législation est nécessaire de toute urgence pour
mettre un terme à cette destruction délibérée de ce "berceau de la vie" de la planète.
[voir aussi dans la rubrique ‘’Vie sur Terre’’ » qui figure ci-après dans « Définitions et
compléments’ in fine].

Plus de 90 pour cent de la biomasse de la Terre (en poids de la matière vivante) se
trouvent dans les océans et 90 pour cent de cette masse sont composés d’espèces
microbiennes, d’êtres unicellulaires. Alors que 90 pour cent des océans restent encore à
explorer, l’ampleur de la dévastation en cours est déjà devenue trop évidente.

En 2005, 84,5 millions de tonnes de poissons avaient été prélevées dans les océans du
monde, 100 millions de requins et d’espèces apparentées ont été massacrés pour leurs
ailerons, 250.000 tortues se sont empêtrées dans les équipements de pêche et 300.000
oiseaux, dont 100.000 albatros, ont été tués par les activités illégales de pêche avec de
longues lignes.

Dix-neuf des 21 espèces d’albatros sont maintenant menacées
d’extinction.

Pendant la même période, 6,4 millions de tonnes de déchets furent jetés dans les océans,
et 38.000 pièces de déchets en plastique flottent sur chaque kilomètre carré. Il y a
jusqu’à 6 kg de déchets dans les milieux marins pour chaque kilo de plancton.
Seulement un pour cent des 3,5 millions de bateaux de pêche du monde sont de grands
navires industriels, mais ils chalutent 60 pour cent de tous les poissons capturés sur la
planète. La pêche industrielle a déjà provoqué l’épuisement des stocks mondiaux de
thon, de morue, d’espadon et de marlin, soit près de 90 pour cent au cours du siècle
dernier.

S’ajoutant à la pression exercée sur les stocks de poissons des océans, l’ONU estime
qu’une valeur de près de 10 milliards de dollars de poissons sont pêchés illégalement
chaque année, et jusqu’à 30 pour cent proviennent des eaux non réglementées.
La température de l’eau a augmenté alors que son alcalinité a diminué du fait d’une
absorptiob de dioxyde de carbone supplémentaire. Les récifs coralliens au large de
l’Australie et de Belize sont mourants, et des récifs coralliens récemment découverts
dans des eaux froides de l’Atlantique ont déjà été détruits par les filets de pêche en
profondeur.

Le rapport des Nations Unies couvre un large éventail d’activités humaines qui portent
dommagre aux océans, y compris les exercices navals avec des radars sonores qui tuent
les baleines en masse.

Kristina Gjerde, conseiller pour les politiques concernant la haute mer, dans le cadre du
programme marin mondial, de l’Union internationale pour la Conservation, qui a rédigé le
rapport, rapporte ceci : « Autrefois limitées essentiellement à la navigation et à la pêche
en haute mer, les activités commerciales en mer sont en pleine expansion et se
pratiquent toujours plus profondément ».

La pêche en haute mer a plus que doublé, passant de cinq pour cent du total mondial
des captures en 1992, à près de 11 pour cent en 2002. Les espèces vivant dans les eaux
profondes ont tendance à se développer lentement et à avoir des cycles de vie sur de
longues durées ; lorsqu’elles sont surexploitées ou détruites par les activités
commerciales, ces espèces prennent beaucoup de temps pour récupérer le cas échéant.

L’ Hoplostète orange, un poisson d’eau profonde, arrive à maturité à environ 32 ans.
Un spécimen de près de 240 ans a été trouvé. Les pêcheries en eaux profondes
culminent en moins de 5 ans et elles s’effondrent dans les 15 ans. Les pêches de l’
Hoplostète orange dans les eaux non réglementées de l’océan Indien du Sud-Ouest, se
sont effondrées en moins de 4 ans.

D’autres formes d’exploitation commerciale sont en pleine expansion

D’autres utilisations commerciales des océans profonds sont aussi en expansion. Vingt à
30 pour cent du pétrole utilisé aux États-Unis provient du plateau continental du Golfe du
Mexique, mais 50 pour cent de la superficie louée dans le golfe du Mexique se trouvent
dans les eaux profondes. Un premier puits d’exploration a été foré dans l’eau à plus de
3.000 mètres de profondeur. Sept des 20 plus grands gisements de pétrole qui sont loués
aux Etats-Unis se trouvent maintenant sur les aires d’eaux profondes fédérales.
Ce que le rapport n’a pas dit, c’est que le réchauffement climatique dégèlent les calotes
polaires, et que les géants pétroliers recherchent des sites pour la prospection de pétrole
et de gaz sous l’Océan Arctique [4] ] (How to be fuel and food rich under climate
change).

Comme il n’existe aucun accord international sur la zone, le secteur est libre pour tout le
monde. Les différends territoriaux ont augmenté entre les huit pays qui peuvent
prétendre à l’Arctique : la Russie, les Etats-Unis, le Canada, la Norvège, le Danemark, la
Suède, le Groenland et l’Islande.
Une série de nouvelles exploitations de l’océan profond sont déjà en cours : l’exploitation
minière des grands fonds marins, la bio-prospection pour les microbes ayant des intérêts
commerciaux, le stockage de carbone par l’injection de dioxyde de carbone dans l’eau de
mer profonde ou sous les fonds marins, et le pompage des eaux océaniques profondes
pour alimenter des équipements collectifs de climatisation, l’aquaculture, etc.... (The blue
revolution : air conditioning and energy from deep waters of lakes and oceans, this issue).
Toutes ces nouvelles formes d’exploitation des mers menacent la fragile biodiversité des
communautés marines de haute mer, à des degrés différents.

Au moins la moitié des
espèces qui vivent là reste à identifier, beaucoup sont uniques dans chacune des strates
profondes et dans les reliefs des fonds sous-marins, sans parler des sources
hydrothermales à 450° C qui abritent certaines espèces à croissance rapide et d’autres
espèces extrêmement rares dans ces milieux, qui prospèrent à partir de l’énergie
chimique plutôt que de dépendre de la photosynthèse pour leur nourriture.
Le changement climatique rend les efforts de conservation plus importants encore, car
60 pour cent de l’univers marin se situe au-delà des limites de juridiction nationale et est
vulnérable à l’exploitation commerciale.

Achim Steiner, directeur exécutif du programme
environnemental de l’ONU appelle les gouvernements à élaborer des directives, des
règles et des actions qui sont nécessaires d’urgence pour protéger la riche biodiversité de
nos océans.
La pollution, la surpêche et l’exploitation commerciale ne sont pas les seules menaces qui
pèsent sur nos océans. Il y a aussi des signes pour que la vie marine ne parvienne pas à
se maintebir au bas de la chaîne alimentaire, du fait du réchauffement climatique : cela
pourrait mettre en route une série d’effets de rétroaction, susceptibles d’aggraver encore
le changement climatique (voir les articles Oceans and global warming, Oceans carbon
sink or source ? .

Nous devons désormais sauver nos océans pour sauver notre planète
http://www.greenpeace.org/international/campaigns/save-our-seas-2

The Institute of Science in Society, The Old House 39-41 North Road, London N7 9DP
telephone : [44 20 7700 5948] [44 20 8452 2729]
Contact the Institute of Science in Society www.i­sis.org.uk/

Traduction en français, définitions et compléments :


Pdf à demander à yonne.lautre@laposte.net

Jacques Hallard, Ing. CNAM, consultant indépendant.

Relecture et corrections : Christiane Hallard-Lauffenburger, professeur des écoles
honoraire
Adresse : 19 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIS Climat Océans Oceans in Distress French version.2