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"Des gènes de virus dangereux sont découverts au bout de 20 ans dans des plantes génétiquement modifiées (OGM)" par le Dr Mae-Wan Ho

mercredi 13 février 2013, par Rédaction d’ISIAS

ISIS OGM
Des gènes de virus dangereux sont découverts au bout de 20 ans dans des plantes génétiquement modifiées (OGM)
Hazardous Virus Gene Discovered in GM Crops after 20 Years
L’Institut de la Science dans la Société ISIS, basé à Londres, a maintes fois mis en garde contre le promoteur CaMV 35S et toutes les plantes cultivées génétiquement modifiées ­[OGM] qui le portent : ISIS a lancé des appels depuis 1999 pour que ces OGM soient retirés du marché et de leur mise en culture, alors que des preuves accablantes continuent d’émerger à leur propos en matière de sécurité. Dr Mae-Wan Ho

Rapport de l’ISIS en date du 28/01/2013
L’article original en anglais intitulé Hazardous Virus Gene Discovered in GM Crops after 20 Years est accessible sur le site http://www.i-sis.org.uk/Hazardous_Virus_Gene_Discovered_in_GM_Crops.php
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Comment enterrer une bombe

Un chercheur de l’European Food Safety Authority (EFSA), l’Agence Européenne de Sécurité Alimentaire pour la sécurité des aliments vient de découvrir que les principales plantes cultivées génétiquement modifiées [OGM] et leurs produits dérivés, que cette agence, chargée de la réglementation et des contrôles, avait autorisés au cours des 20 dernières années, contiennent un gène de virus potentiellement dangereux : le gène en question - Gène VI – coïncide avec le promoteur 35S du virus de la mosaïque du chou-fleur (CaMV).
Le promoteur CaMV 35S est la séquence de régulation le plus fréquente et la plus largement utilisée pour diriger l’expression de gènes dans les plantes d’OGM. Cette découverte capitale a été publiée dans une revue scientifique peu connue et pendant la période des Fêtes, à la fin de l’année 2012 [1] ; elle serait passée inaperçue si elle n’avait pas attiré l’attention de Jonathan Latham et Alison Wilson à partir de la publication parue dans Independent Science News. Ils ont décrit la découverte faite et ils ont effectué une évaluation adéquate et rétrospective des risques concernant le fragment du Gène VI dans un rapport publié sur leur site Internet [2]. Cela a tellement attiré l’attention du public que l’EFSA et son homologue Food Standards Australia New Zealand (FSANZ) ont déclaré [3] avoir "déchiqueté" en commun l’article scientifique sur lequel le rapport de Latham et Wilson est basé.
L’EFSA et FSANZ font des allégations selon lesquelles le gène viral VI, caché dans le promoteur CaMV 35S, pourrait ne pas être sans danger pour la consommation humaine et qu’il pourrait perturber le fonctionnement normal des plantes : ce serait complètement faux. Un porte-parole de l’organisation d’Australie et de Nouvelle Zélandes a déclaré : « L’exposition humaine à l’ADN du virus de la mosaïque du chou-fleur CaMV et à tous ses produits protéiques dans la consommation d’aliments conventionnels, est commune et il n’y a aucune preuve d’effets néfastes sur la santé ».
Ironie du sort, le premier auteur de l’article scientifique [1] Nancy Podevin est de l’EFSA, tandis que le second auteur Patrick Du Jardin travaille à l’Université de Liège en Belgique ; et le jury pour les OGM de l’EFSA est reconnu pour les "conseils fournis". Le principal objectif de ce document est de faire une projection à partir des séquences d’acides aminés du gène VI dans les bases de données existantes pour les allergènes connus et aucun n’y a été constaté ; cela permet une ainsi de rassurer faussement, alors que les risques réels sont passés sous silence et ‘balayés sous le tapis’.
Ce n’est pas la première fois que la sécurité relative au promoteur CaMV 35S est remise en question.

De graves préoccupations ont déjà été soulevées quant à la sécurité de promoteur CaMV 35S

L’ISIS a été le premier a avoir soulevé des préoccupations à proposé du promoteur 35S CaMV et de promoteurs similaires, dans un article publié en 1999 dans la revue scientifique Microbial Ecology in Health and Disease [4] (Cauliflower Mosaic Viral Promoter - A Recipe for Disaster ?) quand il avait été découvert qu’il y avait une recombinaison (fragmentation) ‘hotspot’ qui permettrait augmenter le transfert horizontal de gènes, de façon involontaire et non intentionnelle, ainsi que les recombinaisons, d’une part, et, au cours du processus, de créer de nouveaux virus ou d’en activer des anciens, laissant ainsi la porte ouverte au déclenchement des cancers dans les cellules animales, par des procédés bien connus de ‘carcinogenèse d’insertion’, d’autre part.
Le promoteur CaMV 35S était connu pour être très propice et capable de fonctionner dans la plupart, sinon dans la totalité des espèces à travers le monde des êtres vivants (y compris dans les cellules humaines, comme il sera avéré plus tard). Pour aggraver les choses, de nombreuses versions synthétiques du promoteur ont été construites avec des amplificateurs supplémentaires pour stimuler l’expression des gènes et à partir de séquences provenant d’autres sources, ce qui accroît son instabilité (une tendance à se fragmenter), ainsi que sa capacité à diriger l’expression de gènes inappropriés. (Nous avions également signalé le chevauchement du promoteur 35S avec le Gène VI, afin que cette connaissance puisse être largement diffusée, malgré que les conséquences en matière de sécurité n’étaient pas évidentes à ce moment là, du moins pour nous).
Par mesure de précaution, nous avions fortement recommandé que toutes les plantes cultivées transgéniques contenant le CaMV 35S, ou des promoteurs similaires, soient immédiatement retirées de la production commerciale et des essais en plein champ.
Notre premier article avait entrainé une réaction rapide. Dans les deux jours suivant sa publication en ligne, quelqu’un avait réussi à recueillir au moins neuf critiques, y compris celle de Monsanto, qui ont été affichées sur un site Web financé par l’industrie des biotechnologies et largement diffusées sur Internet. Les critiques avaient été exprimées de façon variée, allant de la politesse modérée au ton carrément abusé. Nous avions écrit une réfutation détaillée, qui avait également été distribuée et affichée sur le site même, et qui n’ont toujours pas reçu de réponses à nos critiques depuis cette époque. Mais en janvier 2000, Nature Biotechnology avait publié une contribution unilatérale, offensive et déformée de notre article, en se concentrant sur ​​les critiques et en ignorant complètement notre réfutation, que nous avions publiée dans la même revue scientifique qui avait publié la première étude [5] (Hazards of Transgenic Plants Containing the Cauliflower Mosaic Viral Promoter).

Les objections des organismes de réglementation sont hors de propos, non pertinentes et fausses

Il est intéressant de noter que les objections qui ont fait ‘déchiqueter’ l’article scientifique de Podevin et Du Jardin [1], ainsi que rapport de Latham et de Wilson [2], sont exactement celles qui avaient été utilisées contre nous. La première objection est que les êtres humains ont mangé sans effets nocifs du virus de la mosaïque du chou-fleur CaMV pendant des millénaires ; la seconde objection est que le promoteur 35S du CaMV n’est actif que dans les plantes et certainement pas dans des cellules animales ou humaines.
Notre réplique à la première objection est que le virus CaMV intact, composé du génome du CaMV enveloppé dans son manteau, sa capside protéique, n’est pas infectieux pour les êtres humains ou pour d’autres animaux et des plantes qui ne sont pas sensibles, comme cela est bien connu, car c’est l’enveloppe ou capside qui détermine avant tout la sensibilité de l’hôte. Ainsi, le fait d’ingérer le virus intact a peu ou pas de conséquence. Toutefois, les génomes viraux nus ou libres (et leurs parties) sont connus pour être plus infectieux et pour avoir une plus large gamme d’hôtes que le virus intact. En outre, les promoteurs synthétiques 35S du CaMV sont très différents des promoteurs naturels, et ils sont à la fois beaucoup plus agressifs, en tant que promoteurs pour diriger une expression inappropriée des gènes, et ils sont également plus enclins à se fragmenter et à se recombiner.
La seconde objection – selon laquelle le CaMV 35S n’est pas actif chez les animaux et dans les cellules humaines - est tout simplement faux, puisque que nous avons découvert l’information dans la littérature scientifique qui remonte à 1989, et comme cela avait été souligné dans un troisième article [6] (CaMV 35S promoter fragmentation hotspot confirmed, and it is active in animals ).
Il a également été trouvé et rapporté que le promoteur CaMV 35S favorise des niveaux élevés d’expression du gène rapporteur dans les ovocytes de Xenopus matures [7], d’une part, et que ce promoteur produit une transcription très efficace dans des extraits de noyaux de cellules HeLa (une lignée cellulaire humaine) [8], d’autre part.
Qu’en est-il de notre préoccupation initiale concernant la capacité du promoteur CaMV 35S d’activer des virus dans les génomes d’accueil ?
Il y a une nouvelle preuve suggérant que le promoteur 35S du virus de la mosaïque du chou-fleur CaMV peut en effet accroître la multiplication de virus associés à des maladies, dont le virus VIH et le cytomégalovirus, par l’induction de protéines nécessaires à la transcription des virus [9] (New Evidence Links CaMV 35S Promoter to HIV Transcription) *.
* Version en français : "De nouvelles preuves relient le Promoteur CaMV 35S [OGM] à la Transcription du VIH [SIDA] " par Dr. Mae-Wan Ho & le professeur Joe Cummins. Traduction et compléments de Jacques Hallard : accessible sur le site http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article111&lang=fr
C’est dans ce contexte que le rapport de Latham et Wilson rédigé pour l’ISIS [10] (Potentially Dangerous Virus Gene Hidden in Commercial GM Crops, SiS 57) * doit être lu, ce qui justifie pleinement notre recommandation initiale pour un rappel total des semences des plantes génétiquement modifiées (OGM), qui sont porteuses de ce virus. Ce même appel est maintenant repris par Latham et Wilson.
* Version en français : "Un gène viral potentiellement dangereux est caché dans des plantes génétiquement modifiées [OGM] qui sont commercialisées" par les Dr Jonathan Latham et Dr Allison Wilson. Traduction et compléments de Jacques Hallard ; accessible sur http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article282

Références

1. Podevin N and du Jardin P. Possible consequences of the overlap between the CaMV 35S promoter regions in plant transformation vectors used and the viral gene VI in transgenic plants. GM Crops and Food 2012, 3, 1-5.
2. Latham J and Wilson A. Regulators discover a hidden viral gene in commercial GMO crops, Independent Science News 21 January 2013, http://independentsciencenews.org/commentaries/regulators-discover-a-hidden-viral-gene-in-commercial-gmo-crops/
3. “Alarming GM study shredded by authorities”, Kondinin Group, 24 January 2013, http://www.kondiningroup.com.au/StoryView.asp?sectionsource=s1450060&StoryID=795111855
4. Ho MW, Ryan A, Cummins J. Cauliflower mosaic viral promoter – a recipe for disaster ? Microb Ecol Health Dis 1999, 11, 194–7.
5. Ho MW, Ryan A, Cummins J. Hazards of transgenic plants with the cauliflower mosaic viral promoter. Microb Ecol Health Dis 2000, 12, 6–11.
6. Ho MW, Ryan A, Cummins J. CaMV35S promoter fragmentation hotspot confi rmed and it is active in animals. Microb Ecol Health Dis 2000, 12, 189.
7. Ballas N, Broido S, Soreq H, Loyter A. Efficient functioning of plant promoters and poly(A) sites in Xenopus oocytes. Nucl Acids Res 1989, 17, 7891–903.
8. Burke C, Yu XB, Marchitelli L, Davis EA, Ackerman S. Transcription factor IIA of wheat and human function similarly with plant and animal viral promoters. Nucleic Acids Res 1990, 18, 3611–20.
9. Ho MW and Cummins J. New evidence links CaMV 35S promoter to HIV transcription. Microb Ecol Health Dis 2009, 21, 172-4.
10. Latham J and Wilson A. Potentially dangerous virus gene hidden in commercial GM crops. Science in Society 57 (to appear).

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Définitions et compléments

Des gènes de virus dangereux sont découverts au bout de 20 ans dans des plantes génétiquement modifiées (OGM)

Traduction, définitions et compléments :

Jacques Hallard, Ing. CNAM, consultant indépendant.
Relecture et corrections : Christiane Hallard-Lauffenburger, professeur des écoles.
Adresse : 585 19 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France
Courriel : jacques.hallard921@orange.fr
Fichier : ISIS OGM Hazardous Virus Gene Discovered in GM Crops after 20 Years French version.4 allégée.