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"Soja OGM endommageant le pancréas, herbicide dicamba augmentant dans l’urine des femmes enceintes, tomate violette transgénique prête à sortir aux Etats-Unis, redémarrage d’une campagne anti-bio, pro-OGM et pro-synthétique" par Jacques Hallard

mercredi 23 novembre 2022, par Hallard Jacques


ISIAS OGM Santé Ecomodernisme NGT (Nouvelles techniques génomiques)

Soja OGM endommageant le pancréas, herbicide dicamba augmentant dans l’urine des femmes enceintes, tomate violette transgénique prête à sortir aux Etats-Unis, redémarrage d’une campagne anti-bio, pro-OGM et pro-synthétique

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 22/11/2022

Plan du document : Introduction Sommaire Auteur



Introduction

Quelques articles choisis proposent dans ce dossier l’état de quelques connaissances récentes et l’évolution de la déréglementation qui se prépare, notamment au sein de la Commission européenne.

Les résultats expérimentaux publiés antérieurement sur l’une des plantes génétiquement modifiées (OGM), le soja génétiquement modifié, sont à nouveau confirmés : des expérimentations sur des rats montrent à nouveau que cet aliment endommage le pancréas.

Chez les plantes OGM cultivées, une adaptation des plantes adventices vers plus de résistance après avoir été soumises à des traitements répétés au glyphosate (‘Roundup’), avaient donduit les chercheurs et semenciers a construire de nouvelles variétés de plantes cultivées résistantes à un autre herbicide : le dicamba dont la toxicité avait été démontrée, et qui avait amené à son intericrion sur les cultures en Europe. De nouveaux résultats de biosurveillance, conduits à grande échelle, montrent une exposition accrue aux herbicides chez les femmes enceintes…

Dans le lême temps, il est annoncé qu’une tomate transgénique (OGM) sera bientôt autorisée aux Etats-Unis.

Par ailleurs, des actions des groupes de pression professionnels, parmi les partisans des plantes OGM, sont menées notamment en Europe en vue de favoriser un redémarrage (reboot) de l’alimentation avec des OGM !

Ces faits se rapportent à un courant d’opinions et d’actions de communication qui se manifeste avec détermination : il est rappelé que « les services de communication de la profession montent à la rescousse » et que « La Commission européenne donne des conseils à l’industrie des OGM sur la manière d’obtenir un soutien pour la déréglementation des OGM » !

Ce dossier est aussi une opportunité pour faire le point sur l’écomodernisme : « une école de pensée environnementaliste qui affirme que les humains peuvent préserver la nature en utilisant des techniques de pointe pour découpler la croissance économique et les impacts anthropiques du monde naturel… », d’une part, et sur les Nouvelles Techniques Génomiques (NGT) qui {{}}ouvrent la voie à de nouvelles variétés de plantes cultivées génétiquement modifiées avec de nouveaux outils génétiques, d’autre part.

« Les nouvelles techniques de sélection des plantes, appelées aussi « nouvelles techniques de sélection végétale » ou « nouvelles techniques d’amélioration des plantes » (en anglais « new breeding techniques (NBT) ou new plant breeding techniques », sont un ensemble de techniques d’édition génomique employées dans le domaine de la sélection végétale pour développer de nouvelles variétés cultivées (cultivars) de plantes ».

Les articles sélectionnés pour ce dossier sont indiqués avec leurs accès dans le sommaire ci-après.

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Sommaire

Annexe : informations sur les variétés NGT

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Acute Pancreatitis caused by gallstone

Une étude sur l’alimentation des rats publiée en 2008 a révélé que le soja génétiquement modifié nuit au pancréas, confirmant ainsi des résultats antérieurs obtenus sur des souris.

En 2002 et 2003, la scientifique italienne Manuela Malatesta a publié deux études révolutionnaires montrant les dommages causés au pancréas de souris nourries avec du soja génétiquement modifié pendant des périodes prolongées, allant jusqu’à huit mois. Le foie et les testicules des souris nourries aux OGM étaient également endommagés.

Malatesta a payé cher ses efforts, puisqu’elle a été contrainte de quitter l’université où elle travaillait depuis dix ans et elle n’a pas pu obtenir de financement pour poursuivre ses expériences et echerches.

Les études de Malatesta sont bien connues de ceux qui ont suivi l’histoire mouvementée des études sur l’alimentation des animaux avec des aliments provenant de plantes génétiquement modifiées. Mais ce que l’on sait moins, c’est que les études sur le pancréas ont été poursuivies quelques années plus tard, en 2008, par des chercheurs mexicains qui ont confirmé les résultats de Malatesta.

Le soja OGM est l’une des cultures de plantes OGM qui sont les plus répandues dans le monde et il représente plus de 90 % du soja cultivé aux États-Unis. Il est conçu pour survivre aux pulvérisations avec du désherbant toxique à base de glyphosate. On ne sait pas si les effets indésirables associés à l’alimentation à base de soja génétiquement modifié dans l’une ou l’autre des études étaient dus à la plante génétiquement modifiée, au désherbant ou aux deux.

Dommages au pancréas

L’étude mexicaine était d’une durée plus courte - jusqu’à 30 jours au lieu des huit mois chez Malatesta - et elle portait sur des rats. Elle a été menée par Ana M. Calderón de la Barca, de l’agence de recherche alimentaire du gouvernement mexicain, le CIAD.

L’équipe de Mme Calderón de la Barca a permis de constaterr que l’isolat de protéines de soja génétiquement modifié était nocif pour le pancréas, comme en témoignent la structure et la fonction endommagées des cellules pancréatiques appelées cellules acineuses - des structures spécialisées qui synthétisent, stockent et sécrètent les enzymes digestives. Le groupe témoin de rats consommant de l’isolat de protéines de soja non génétiquement modifié n’a montré aucun effet de ce type.

[« Les cellules acineuses pancréatiques ont pour fonction de synthétiser les enzymes digestives ainsi qu’un fluide primaire riche en NaCl qui permet le maintien en solution et facilite le transport des enzymes qu’elles sécrètent… »]

Certains des changements observés chez les rats nourris aux protéines de soja génétiquement modifiés reflétaient les symptômes de la pancréatite - une inflammation du pancréas, une maladie qui, chez les êtres humains, affecte la digestion et peut provoquer des nausées, des vomissements et des douleurs intenses.

L’analyse au niveau moléculaire a confirmé les résultats histologiques de la pancréatite causée par le soja génétiquement modifié. Un marqueur connu de la pancréatite est la protéine associée à la pancréatite (PAP). Une augmentation de l’ARN messager (ARNm) de la PAP et une augmentation conséquente de la protéine PAP indiquent une pancréatite aiguë, une forme de la maladie dans laquelle le pancréas s’enflamme sur une courte période.

Un ’rétablissement’ peu rassurant

Les rats nourris aux OGM ont commencé à présenter des modifications nocives des cellules acineuses du pancréas dès le cinquième jour après le début du régime à base de soja génétiquement modifié. Cependant, ils se sont rétablis au bout de 30 jours, alors qu’ils suivaient toujours le régime de soja génétiquement modifié, les modifications des cellules pancréatiques étant revenues à la normale. Les chercheurs ont interprété ce phénomène comme ’une légère blessure pancréatique avec une réponse adaptative’.

GMWatch ne trouve pas ce rétablissement rassurant, car nous ne pensons pas qu’il soit logique de blesser les organes du corps, même temporairement, simplement en mangeant de la nourriture. Les chercheurs sont d’accord : ils soulignent dans leur conclusion qu’il n’y a aucun moyen de savoir ce qui se passerait si les rats - ou les êtres humains qu’ils sont censés représenter dans de telles études - continuaient à manger du soja OGM à long terme. Ils pourraient se rétablir de la même manière, ou non ?.

Importance de l’examen microscopique des organes

La croissance des animaux et l’efficacité protéique (quantité de poids prise par l’animal pour chaque unité de protéine consommée) n’ont pas montré de différences entre les régimes à base de soja non GM et OGM. Ces résultats sont similaires à ceux d’études antérieures, y compris l’étude de Monsanto, menée pour soutenir la commercialisation du soja génétiquement modifié.

L’étude ’d’assurance de sécurité’ de Monsanto avait conclu que la valeur nutritionnelle du soja OGM était égale à celle du soja non OGM, bien qu’il soit intéressant de noter qu’elle a également constaté des dommages aux cellules pancréatiques chez les rats nourris avec du soja OGM non transformé (inflammation et mort des cellules acineuses), ce que les auteurs ont toutefois rejeté comme n’étant pas lié au régime avec OGM. 

L’étude mexicaine, ainsi que celle de Malatesta et d’autres, montrent l’importance d’examiner les organes des animaux nourris aux OGM au niveau microscopique (histopathologique), car c’est là que des dommages autrement invisibles peuvent apparaître.

Les garanties pourraient être supprimées pour les nouveaux aliments issus d’OGM expérimentaux

Il est utile de se rappeler ces études, alors que les gouvernements et les lobbyistes de l’industrie des OGM s’apprêtent à supprimer les mesures de protection d’une nouvelle génération expérimentale d’aliments et de cultures de plantes génétiquement modifiées, tout en affirmant qu’ils sont sûrs. L’assurance que les nouveaux aliments, plantes cultivées et animaux génétiquement modifiés, contrairement aux plantes génétiquement modifiées de la première génération testées par l’équipe mexicaine, ne contiennent pas de gènes ou d’ADN étrangers est un mensonge.

Les OGM modifiés génétiquement peuvent incorporer involontairement des fragments d’ADN étranger dans leur génome, qui peuvent persister dans le produit final, ou ils peuvent être contaminés par de l’ADN étranger présent dans les matériaux utilisés pour la culture des tissus. En outre, l’édition de gènes ou édition génomique peut être utilisée pour insérer délibérément de l’ADN étranger.

[A propos de l’édition génomique, voir les articles étiquetés ‘CRISPER’ sur le site ISIAS à ctte adresse : https://isias.lautre.net/spip.php?page=recherche&recherche=crispr+ ]

Cependant, les risques des nouveaux aliments et plantes génétiquement modifiées ne se limitent pas à l’insertion d’ADN étranger, mais ils peuvent aussi résulter de la plus petite et simple ’modification’ de gène en apparence, le type de perturbation de gène connu sous le nom de SDN-1, comme le montre une revue scientifique.

[Addenda – Traduction par Jacques Hallard d’un article intitulé « The Generic Risks and the Potential of SDN-1 Applications in Crop Plants  », par Katharina Kawall 1- Affiliations : PMID : 34834620 - PMCID : PMC8622673- DOI : 10.3390/plants10112259

Les risques génériques et le potentiel des applications SDN-1 dans les plantes cultivées

Résumé - L’utilisation de nucléases dirigées vers un site (SDN-1) dans les plantes cultivées pour modifier des caractéristiques orientées vers le marché se développe rapidement. En même temps, il y a un débat en cours autour de la sécurité et de la réglementation des cultures modifiées par la technologie de la nucléase 1 dirigée vers un site (SDN-1). Les applications de la SDN-1 peuvent être utilisées pour induire une variété d’altérations génétiques allant d’altérations génétiques assez ’simples’ à des changements complexes dans les génomes des plantes en utilisant, par exemple, des approches de multiplexage. Les plantes qui en résultent peuvent contenir des allèles modifiés et des caractères associés, qui sont soit connus, soit inconnus chez les plantes sélectionnées de manière conventionnelle.

La Commission européenne a récemment publié une étude sur les nouvelles techniques génomiques suggérant une adaptation de la législation actuelle sur les OGM en soulignant que les techniques de mutagenèse ciblée peuvent produire des altérations génomiques qui peuvent également être obtenues par des mutations naturelles ou des techniques de sélection conventionnelles.

Cette revue met en évidence la nécessité d’une évaluation des risques spécifique au cas par cas des plantes cultivées dérivées des applications SDN-1 en tenant compte à la fois des caractéristiques du produit et du processus, afin de garantir un niveau élevé de protection de la santé humaine et animale et de l’environnement.

La littérature publiée sur les caractères dits commerciaux des plantes cultivées modifiées par des applications de SDN-1 est analysée ici afin de déterminer les types d’applications de SDN-1 dans les plantes et de réfléchir à la complexité et au caractère naturel de ces produits. En outre, elle démontre le potentiel des applications SDN-1 pour induire des altérations complexes dans les génomes des plantes qui sont pertinentes pour les risques génériques associés aux SDN.

En résumé, il a été constaté que près de la moitié des plantes présentant des caractères dits commerciaux, contiennent des altérations génomiques complexes induites par les applications SDN-1, qui peuvent également présenter de nouveaux types de risques. Cela souligne en outre la nécessité de disposer de données à la fois sur le processus et sur le produit final, pour une évaluation des risques au cas par cas des plantes dérivées des applications SDN-1.

Mots clés : CRISPR/Cas ; SDN-1 ; édition du génome ; évaluation des risques ; nucléase dirigée vers un site. Source : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34834620/ ].

Suite de l’article traduit

Pour autant que nous le sachions, personne n’a mené d’étude sur l’alimentation des animaux avec les nouveaux aliments, plantes et produits animaux génétiquement modifiés, tels que la viande et les produits laitiers. Leur profil de sécurité reste donc inconnu.

L’étude en question : Pancreatic response of rats fed genetically modified soybean (Réponse pancréatique de rats nourris avec du soja génétiquement modifié) – Auteurs : Javier A. Magaña-Gómez, Guillermo López Cervantes, Gloria Yepiz-Plascencia and Ana M. Calderón de la Barca - J. Appl. Toxicol. 2008 ;28:217–226

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  • De nouveaux résultats de biosurveillance à grande échelle montrent une exposition accrue aux herbicides chez les femmes enceintes - Publié le 09 novemre 2022 - 00:04 par Sustainable Pulse
    Le niveau moyen d’herbicide dicamba dans l’urine des femmes enceintes a été multiplié par plus de 3 depuis 2017, année où la mise en culture généralisée de plants OGM tolérantes au dicamba a commencé, a rapporté mardi la ‘Heartland Health Research Alliance’ (HHRA).

https://sustainablepulse.com/wp-content/uploads/2018/09/pre_harvest_spraying_glyphosate-644x363.jpgPhoto

Les niveaux de dicamba dans l’urine ont augmenté de façon spectaculaire par rapport aux niveaux de 2,4-D. En 2010-2014, le taux moyen de 2,4-D dans l’urine (0,4 ug/L) était deux fois supérieur au taux moyen de dicamba (0,2 ug/L). Mais en 2020-2022, le niveau moyen de dicamba (0,68 ug/L) a dépassé la moyenne du 2,4-D (0,575 ug/L) de 18 %, malgré une augmentation de 45 % du taux moyen de 2,4-D dans l’urine en 2020-2022 depuis 2010-2014.

Les deux herbicides sont classés comme cancérogènes « possibles » et sont connus pour augmenter le risque de problèmes de reproduction et d’issues défavorables à la naissance.

Le pourcentage d’échantillons d’urine présentant des niveaux détectables de dicamba a augmenté de 50% de 2010-2014 à 2020-2022 en raison de la plantation généralisée de cultures tolérantes au dicamba.

Sur les 16 analytes de pesticides que les tests HHRA sont en mesure de détecter, 5 ont été trouvés dans 99% à 100% des échantillons, y compris le 2,4-D. Depuis 2010, la plupart des habitants du Midwest ont été exposés à 7 ou plus de ces 16 analytes de pesticides sur une base quasi quotidienne.

Les nouvelles preuves ci-dessus de l’augmentation de l’exposition aux herbicides ont été présentées mardi à la réunion annuelle de l’American Public Health Association à Boston. La session « Évaluation des impacts des herbicides sur la reproduction, les résultats à la naissance et le développement des enfants »a mis en évidence des preuves indiquant un risque croissant d’issues défavorables de la naissance causées par les herbicides.

L’association HHRA dispose désormais des résultats concernant le glyphosate et le glufosinate fournis par le laboratoire d’analyse avec lequel elle travaille, le Centre de toxicologie du Québec (CTQ) au Canada, pour environ 700 échantillons prélevés entre 2010 et la mi-2022. L’ERSH dispose également de données du CTQ pour 13 autres analytes de pesticides provenant d’environ 150 échantillons prélevés entre 2010 et le printemps 2022. Ces résultats incluent les niveaux de 2,4-D et de dicamba dans l’urine des femmes enceintes.

Les nouvelles données de biosurveillance de l’ERSH mettent en évidence quatre résultats préliminaires.

1.Le niveau moyen de dicamba dans l’urine des femmes enceintes a été multiplié par 3,4, juste depuis que la plantation généralisée de semences tolérantes au dicamba a commencé en 2017.

2.L’augmentation récente de la dépendance des agriculteurs à l’égard du glufosinate (herbicide de marque Liberty) conduit maintenant à des expositions peut-être importantes au glufosinate et à son métabolite primaire, le 3-MPPA (acide 3-MéthylPhosphonicoPropionique).

3.Quelques bonnes nouvelles - les niveaux de 8 des 10 analytes d’insecticides pyréthroïdes et organophosphorés synthétiques ont diminué au cours des dix dernières années environ, y compris une baisse d’environ 50 % du métabolite primaire de l’insecticide organophosphoré chlorpyrifos.

4.Sur la base des données de HHRA couvrant 17 analytes de pesticides, la personne moyenne dans le Midwest au cours des deux dernières décennies a été exposée la plupart des jours à au moins 7 analytes de pesticides.

HHRA met en évidence les nouvelles données sur le dicamba et le glufosinate parce qu’il s’agit des premiers ensembles de données importants recueillis dans le monde entier sur les niveaux de ces herbicides dans l’urine humaine.

Ces données sont essentielles pour les régulateurs, les agriculteurs et l’industrie des pesticides afin de quantifier avec précision les risques liés aux pesticides et de déterminer si des mesures sont justifiées pour réduire les expositions.

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https://sustainablepulse.com/wp-content/uploads/2018/06/1450195042-bpfull.jpg

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On peut fretrouver des articles étiquetés « DICAMBA » sur ISIAS à partir de cette adresse : https://isias.lautre.net/spip.php?page=recherche&recherche=dicamba

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  • États-Unis - Une tomate transgénique bientôt autorisée - Par Christophe NOISETTE - Date de rédaction / mise à jour : 31 octobre 2022 – Document ‘Inf’OGM’
    20 ans de recherche, des dizaines de millions d’euros de subvention publique, et deux entreprises créées… : le ministère de l’Agriculture des États-Unis donne son aval pour une tomate violette transgénique enrichie en antioxydant. Ce nouvel OGM transgénique « bon pour la santé » ne serait-il pas un nouveau cheval de Troie ? La finalité n’est-elle pas d’avoir des tomates ayant un intérêt pour la filière agro-industrielle ?

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Source : États-Unis - Une tomate transgénique bientôt (...) - Inf’OGM (infogm.org)

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  • George Monbiot fait équipe avec Mark Lynas et les éco-modernistes pour un redémarrage (reboot) de l’alimentation avec des OGM – Traduction par Jacque Hallar d’un article mublié le 14 novembre 2022 par GMWatch sous le titre « George Monbiot teams up with Mark Lynas and the ecomodernists to Reboot Food » - Par Jonathan Matthews

    Reboot FoodIllustration agrandie

Une nouvelle campagne s’allie à d’étranges compagnons de lit, en faveur d’un programme alimentaire anti-biologique, pro-OGM et pro-synthétique.

George Monbiot a récemment tweeté qu’il était “ravi d’annoncer le lancement prochain d’une nouvelle campagne radicale sur laquelle je travaille avec RePlanet, appelée ‘Reboot Food’. Cette campagne s’inspire fortement des idées du dernier livre de Monbiot, « Regenesis, », qui défend la “fermentation de précision” en tant que solution technique pour nourrir le monde avec des protéines et des graisses sans animaux, tout en libérant de vastes zones de terres agricoles pour le reboisement. Mais ‘Reboot Food s’appuie également sur l’agenda douteux de ceux qui sont derrière une nouvelle organisation appelée ‘RePlanet’, qui reçoit un coup de pouce massif de l’implication de Monbiot dans sa campagne.

Et l’implication de Monbiot est loin d’être fortuite. Il a fallu beaucoup de planification minutieuse et cela comprend déjà :

* une vidéo RePlanet spécialement enregistrée intitulée ’ demandons à George de l’expliquer” sur la page d’accueil de Reboot Food > home page

* Monbiot s’exprimant lors d’un webinar spécial marquant le lancement de la campagne Reboot Food

* Monbiot entreprendra une tournée de conférences en direct qui l’emmènera dans quatre pays européens différents, où ses apparitions seront organisées par des organisations membres de RePlanet.

Monbiot TourAgrandir l’illustration - Visite de Monbiot

Anti-bio et pro-OGM

Le Manifeste Reboot Food Manifesto appelle non seulement à des investissements massifs du gouvernement dans les ’ innovations révolutionnaires en matière de fermentation de précision et de biotechnologie” qui produiront des “aliments sans animaux à faible coût”, mais aussi à la légalisation de “l’édition génétique, de la modification génétique et d’autres nouvelles techniques de sélection”, et aux gouvernements “d’abroger les objectifs de l’agriculture biologique et de fixer des objectifs de réduction de l’utilisation des terres et de reboisement à la place”. (C’est le libellé original, mais “abroger les objectifs de l’agriculture biologique” a depuis été adouci pour “suspendre les objectifs biologiques...” 15/11/2022)

Empêcher les gouvernements de promouvoir l’agriculture biologique et les amener à déréglementer le génie génétique, sont les principaux objectifs actuels de la campagne du lobby des pesticides, qui a utilisé une grande variété de tactiques pour essayer de les atteindre. C’est parce que les géants des pesticides cherchent désespérément à saper la stratégie « de la ferme à la fourchette » de l’Union européenne, qui vise d’ici 2030 à réduire l’utilisation de pesticides et d’engrais et à plus que tripler le pourcentage de terres agricoles de l’UE sous gestion biologique, dans le cadre de la transition vers un “système alimentaire plus durable” dans le cadre du Pacte vert de l’UE.

Avoir un commentateur environnemental de premier plan comme George Monbiot qui promeut et participe à une campagne qui comprend la promotion du génie génétique et l’abrogation des objectifs de l’UE en matière d’agriculture biologique est un rêve devenu réalité pour le lobby des pesticides. Et Monbiot a été interpellé à propos de l’élément anti-bio sur Twitter par Rob Percival de la Soil Association, qui a demandé : “Un objectif de 25% de produits biologiques dans l’UE est-il vraiment une menace pour le mouvement de reboisement ? Dans Regenesis, vous dites que l’avenir de l’alimentation est ’ idéalement biologique – - qu’est-ce qui a changé ?”. Monbiot a répondu : “Ce n’est pas mon projet, mais celui qui rassemble un large éventail de personnes ayant des intérêts largement similaires. Nous ne serons pas tous d’accord sur tous les détails.’Ce à quoi l’auteur Jayne Buxton a rétorqué : “C’est tout à fait le flic”.

Un large éventail de personnes ?

Alors, qui sont exactement les ’nombreuses personnes ayant des intérêts largement similaires’ avec lesquelles George Monbiot s’est associé pour promouvoir un programme alimentaire anti-biologique, pro-OGM et pro-synthétique ?

Selon son site website élégant, RePlanet est une ONG paneuropéenne composée d’un “réseau d’organisations caritatives de base” actives dans au moins une douzaine de pays. Une carte vers le bas de sa page d’accueil vous permet de localiser différents groupes de membres tels que RePlanet Austria, RePlanet Portugal, etc… mais plus de perspicacité est acquise en regardant les figures de proue de RePlanet.

Simon Friederich, qui siège au conseil consultatif de RePlanet, est “co-fondateur et président d’une société écomoderniste allemande” – Ökomoderne – qui, selon lui, fait “partie du réseau européen RePlanet”. La Secrétaire générale de RePlanet, Karolina Lisslö Gylfe, est une ancienne Secrétaire générale de l’ONG suédoise Ekomodernisterna. Pendant ce temps, Tea Törmänen, Coordinateur international de RePlanet et ancien Directeur exécutif, présidait auparavant la Société Écomoderniste de Finlande. Les écomodernistes finlandais ont également un contrat avec RePlanet, bien que les détails ne soient plus disponibles en ligne.

Alors, qui a fondé RePlanet ?

La première incarnation de RePlanet semble avoir eu lieu aux Pays-Bas avec Stichting Ecomodernisme Nederland, qui a ensuite été rebaptisé RePlanet Nederland. Les principaux acteurs étaient un stratège de communication belge appelé Rob De Schutter et un publiciste néerlandais, Hidde Boersma. Boersma, il va sans dire, se dit “un écomoderniste (voir Ecomodernisme) “et a donné une conférence Ted intitulée ”Il est temps pour l’écomodernisme’.

Boersma a également contribué à l’écriture d’un livre intitulé Ecomodernisme (2017) dont les autres contributeurs faisaient également partie de la fondation néerlandaise ecomodernist qui est devenue ‘RePlanet Nederland’. La quatrième de couverture du livre expose le credo du groupe : ’Il n’y a pas de limites à la croissance. La terre peut facilement accueillir 10 milliards de personnes. Les panneaux solaires et les éoliennes sont une erreur coûteuse, l’énergie nucléaire est l’avenir. L’agriculture biologique ne nourrira pas le monde, l’agriculture intensive le fera.”

Sur le site Web de ‘RePlanet Nederland’, ils décrivent l’avenir dont ils rêvent. Cela inclut une urbanisation massive – “plus de 90%” de la population mondiale vit et travaille dans “la ville’, contre 50% en 2000. Autour de la ville se trouvent de grandes fermes remplies de cultures génétiquement modifiées qui atteignent des rendements quatre fois plus élevés qu’au début du 21ème siècle. Beaucoup de ces fermes sont situées dans des immeubles de grande hauteur recouverts de panneaux solaires. Au loin, vous pouvez voir les tours de refroidissement d’une centrale nucléaire...”

Hidde Boersma, cofondatrice de ‘RePlanet Nederland’, a produit un film faisant la promotion des cultures de plantes génétiquement modifiées, en prévoit un autre faisant la promotion des moustiques génétiquement modifiés et tente de financer encoe un autre en défendant le glyphosate. Ce dernier, qu’il coproduit avec un agriculteur, Michiel Van Andel, qui dit avoir eu ’une attitude critique envers les géants de la chimie tels que Bayer Monsanto, le producteur de glyphosate ’ mais “ quand il a commencé à faire des recherches sur le sujet il y a environ six ans, son opinion a changé.”

Reboot WebinarIllustration - Webinaire de Redémarrage

Entrez, Mark Lynas

Cela ressemble remarquablement à l’histoire de conversion de l’autre personne qui se décrit comme co-fondateur de RePlanet, Mark Lynas, qui serait également “l’une des forces motrices” de l’organisation.

Lynas se décrit également comme “l’écomoderniste payé d’origine du Royaume-Uni” et a été l’un des auteurs du Manifeste écomoderniste. Comme Boersma, Lynas est un défenseur bien connu des cultures de plantes génétiquement modifiées et du glyphosate, décrivant même Monsanto comme la victime d’une “chasse aux sorcières” européenne dans un article qu’il a écrit pour défendre ce produit chimique.

Lynas MonsantoLynas Monsanto

Pendant près d’une décennie, Lynas a été payé pour promouvoir les OGM par la ‘Fondation Gate’s, via la soi-disant Alliance for Science (‘Alliance pour la science’). Comme d’autres écomodernistes, Lynas a également exprimé une forte antipathie pour l’agriculture biologique et l’agroécologie, ainsi qu’un soutien à la fracturation hydraulique et à d’autres technologies controversées.

Pas d’accord sur chaque détail ? Monbiot, Lynas et l’écomodernisme

Si George Monbiot s’alliant avec Lynas et un groupe d’écomodernistes renommés, semble surprenant, c’est probablement parce que Monbiot a été parmi les critiques les plus sévères de l’écomodernisme.

Lorsqu’en 2010 Lynas et Stewart Brand, un contributeur clé à la pensée écomoderniste, ont présenté le documentaire de Channel 4 ‘What the Green Movement Got Wrong’, Monbiot n’a pas ménagé ses efforts, à la fois dans la discussion en studio par la suite et dans sa chronique dans le Guardian du lendemain.

Le film, que Monbiot décrit comme profondément idéologique et comme s’inscrivant “parfaitement dans l’agenda de l’entreprise’, était basé sur le livre de Brand Whole Earth Discipline. Lynas dit que la lecture du livre lui a donné un “moment eurêka” en termes de plaidoyer en faveur de l’urbanisation, du génie génétique, etc…. Mais Monbiot décrit la thèse de Brand comme ’ imprégnée de pensée magique, dans laquelle la technologie est censée résoudre tous les problèmes politiques et économiques. Ce point de vue sustained est soutenu en ignorant la question du pouvoir.”

Sans critique du pouvoir, dit Monbiot, un tel techno-utopisme, dans lequel le monde fonctionne comme sur des roulettes grâce à l’adoption de l’énergie nucléaire, des cultures de plantes génétiquement modifiées et de la géo-ingénierie, est un pur fantasme. Brand et Lynas peuvent se présenter comme des hérétiques, mais ’ leurs fictions commodes sonnent avec la pensée du nouvel establishment : les entreprises, les groupes de réflexion, les politiciens néolibéraux. Les vrais hérétiques sont ceux qui nous rappellent que ni le progrès social ni environnemental ne sont possibles, à moins que le pouvoir ne soit confronté.”

Lorsque cinq ans plus tard, Lynas a co-écrit le Manifeste écomoderniste avec Brand, Ted Nordhaus, Michael Shellenberger et d’autres, Monbiot a de nouveau mis en garde contre le danger “de solutions simples à des problèmes complexes”. Il était également particulièrement critique à l’égard de ce qu’ils avaient à dire sur l’agriculture et l’urbanisation, comparant même l’impact potentiel de leurs idées à celui de la dépossession soviétique et des défrichements des Hautes terres.

Et sa critique de l’écomodernisme n’est pas quelque chose qu’il semble avoir abandonné depuis. Dans une interview accordée plus tôt cette année à une publication néerlandaise, Monbiot a de nouveau lacéré les écomodernistes, les accusant de croire “ ’ tant que vous agitez la baguette magique du changement technologique, tout ira bien” et d’être “un mouvement, une idéologie de gens qui voulaient tout sauf un changement politique : un mouvement de l’establishment, si vous voulez.”

Et d’après ce que Mark Lynas a dit à un journaliste du Guardian, cela semble être une évaluation assez précise : “Le mouvement vert est-il un mouvement anticapitaliste de gauche ? Mark Lynas croit que c’est le cas, et que ceux qui se qualifient de verts devraient être marginalisés et autorisés à mourir afin qu’ils puissent être remplacés par une nouvelle race d’écologistes favorables au marché comme lui.”

Redémarrer l’éco-modernisme

Ce contexte peut expliquer pourquoi, lorsque Monbiot a été interpellé sur Twitter sur la façon dont il s’est impliqué pour la première fois avec RePlanet, il a évité de nommer des noms et a répondu vaguement : “Je connais les organisateurs britanniques depuis longtemps, et ce sont des militants chevronnés avec un record d’arrestations plus long que le mien.”

En juillet, Hidde Boersma a tweeté qu’elle travaillait avec Monbiot et Lynas sur la campagne de RePlanet, mais il est clair que Monbiot ne peut pas avoir fait référence à l’écomoderniste néerlandais. Lynas, d’autre part, correspond à la facture en tant que stratège de campagne de RePlanet et quelqu’un qui connaît George Monbiot depuis plus de deux décennies. Et les deux autres personnes que Lynas a recrutées pour RePlanet UK, Joel Scott-Halkes et Emma Smart, ont un dossier d’arrestations qui correspond probablement à la description de Monbiot, grâce à leur histoire d’action directe avec des groupes comme ‘Extinction Rebellion’.

[Addenda – D’après Wikipédia, « Extinction Rebellion (prononcé /ɪkˈstɪŋkʃ(ə)n ɹɪˈbɛliən/note 1 ; condensé de l’anglais Rebellion against extinction, « Rébellion contre l’extinction »), souvent abrégé en XR, est un mouvement social écologiste international qui revendique l’usage de la désobéissance civile non violente afin d’inciter les gouvernements à agir dans le but d’éviter les points de basculement dans le système climatique, la perte de la biodiversité et le risque d’effondrement social et écologique.

Fondé au Royaume-Uni en mai 2018, XR est officiellement lancé en octobre de la même année avec le soutien d’une centaine d’universitaires. En avril 2019, la première « semaine internationale de la rébellion » mobilise des manifestants dans plusieurs pays, conférant au mouvement une dimension internationale. Des branches apparaissent notamment aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Suisse, en France, en Belgique, en Allemagne, en Afrique du Sud et au Brésil.

Le mouvement est régulièrement qualifié de « radical », tant par la presse que par ses militants, bien qu’une partie de la gauche le considère comme trop timoré1.

Historique

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/5e/Roger_Hallam_in_April_2019.jpg/170px-Roger_Hallam_in_April_2019.jpgCliquer pour agrandir - Photo - Roger Hallam, en avril 2019, cocréateur du mouvement

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/3f/Gail_Bradbrook_crop_2018.jpg/170px-Gail_Bradbrook_crop_2018.jpgCliquer pour agrandir - Photo - Gail Bradbrook en 2018, cocréatrice du mouvement.

En 2016, Rising Up !, un groupe d’activistes britanniques, créé la même année et destiné à la protection de l’environnement par les moyens de l’action directe et la désobéissance civile, échoue dans sa tentative de stopper l’extension de l’aéroport de Londres-Heathrow2,3,4.

Au début de l’année 2018, des militants de la mouvance écologiste, dont des membres de Rising Up !, organisent des rencontres de réflexion et d’élaboration de nouvelles formes d’action plus efficaces que les traditionnelles manifestations de rue2. Ils s’inspirent notamment des travaux de la chercheuse Erica Chenoweth, spécialiste des mouvements de résistance civile non-violents2,5.

Au mois de mai 2018, ils créent le mouvement social écologiste Extinction Rebellion (XR6) qui compte, parmi ses membres fondateurs les plus notables :

Extinction Rebellion (XR) est officiellement lancé, à Parliament Square, une place de Londres, le 31 octobre 2018, par une déclaration de rébellion devant le palais de Westminster. Un millier de manifestants sont présents. Sont également présentes deux représentantes du Parti vert de l’Angleterre et du pays de Galles, Caroline Lucas, qui siège à la Chambre des communes du Royaume-Uni, et Molly Scott Cato, députée européenne, ainsi que la militante suédoise Greta Thunberg. L’événement ouvre une campagne de désobéissance civile prônant l’état d’urgence climatique17,18. Le mois suivant, Extinction Rebellion enchaîne, durant une semaine, diverses actions militantes, dont le « rebellion day » (« jour de rébellion »), journée au cours de laquelle cinq ponts londoniens enjambant la Tamise, les ponts Westminster, Waterloo et Blackfriars notamment, sont bloqués11,19.

Répondant à l’appel d’Extinction Rebellion UK pour la diffusion de son mouvement à l’international, une branche française est créée en novembre 201820. À la mi-janvier 2019, elle compte plus de neuf cents membres. Une « déclaration de rébellion » est lancée le 24 mars 2019 par XR France, place de la Bourse, à Paris21,22. Plusieurs personnalités sont présentes et prennent la parole : Susan George, présidente d’honneur de l’organisation altermondialiste Attac, les chercheurs Jean-Baptiste Fressoz, Pablo Servigne, Claire Levy et la militante écosocialiste Corinne Morel Darleux22,23.

En février 2019, dans les colonnes du quotidien français Le Monde et du journal belge Le Soir, Extinction Rebellion reçoit l’agrément de 260 chercheurs suisses, français et belges24,25. Sept mois plus tard, dans une lettre ouverte publiée par The Guardian, 250 universitaires australiens lui apportent son soutien26,27.

Depuis sa fondation en Angleterre, Extinction Rebellion a essaimé dans de nombreux pays tels que l’Inde, le Japon, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, le Ghana, l’Afrique du Sud, la Colombie, le Brésil, les États-Unis, le Québec28, l’Irlande, la Suède, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Belgique, la Suisse29 et la France30,31. La dimension planétaire du mouvement écologiste partisan de la désobéissance civile est affirmée, mi-avril 2019, par la tenue de la « semaine internationale de la rébellion » dans plusieurs pays32.

En octobre 2019, selon Radio France internationale, Extinction Rebellion regroupe plus de 100 000 militants, répartis dans soixante-dix pays33, dont environ 8 000 en France. De son côté, la chaîne de télévision française d’information en continu CNews avance que le mouvement disposerait de structures locales dans 49 pays, mais estime qu’il est très difficile d’établir le nombre de ses militants34.

Signes distinctifs

Photo couleur d’une femme de profil portant, sous un ciel bleu, un drapeau au fond vert, frappé d’un cercle noir contenant un sablier figuré par deux triangles accolés.Cliquer pour agrandir - Le logo d’Extinction Rebellion.

Le mouvement Extinction Rebellion, dont le nom se rapporte à l’extinction des espèces, s’est doté d’un symbole faisant référence à l’extinction de masse en cours35,36. Le logo du collectif, présenté comme un « symbole de l’extinction », reprend un motif inventé en 2011 par un artiste installé à Londres et promoteur d’un projet anticonsumériste. Sur un fond vert, un cercle noir, figurant la planète Terre, entoure un sablier formé par deux triangles. Ce pictogramme renvoie à l’impératif politique proclamé par Extinction Rebellion : l’urgence d’agir pour enrayer la disparition des espèces vivantes engendrée par le changement climatique (selon les Nations unies, un million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction dans les décennies à venir37)38,39,13. Il forme aussi le « X » de XR, autre nom du mouvement, ou formalise un raccourci pour le mot « extinction ». Le vert représente son combat écologique et le noir, couleur du deuil, la gravité de la situation35,39.

Extinction Rebellion a adopté pour slogan : « Quand l’espoir meurt, l’action commence40. »

Modes d’actions et revendications

Le mouvement Extinction Rebellion est né du constat établi par des militants écologistes de l’inefficacité des méthodes classiques de contestation, en particulier la traditionnelle manifestation de rue13,2. Il puise son inspiration dans les actions entreprises par le mouvement populaire Occupy London, la philosophie de contestation par la non-violence et la désobéissance civile fondée par Gandhi et la stratégie de lutte du mouvement afro-américain des droits civiques. Extinction Rebellion s’inspire également des actions des suffragettes. Il dénonce l’inaction des gouvernements face au changement climatique6 et œuvre à une mobilisation mondiale autour d’un sentiment commun d’urgence41,42. Le mouvement, qui s’est développé grâce à la mise en avant de ses initiatives et de ses revendications sur les réseaux sociaux, organise diverses actions de désobéissance civile non-violente43,13,33. Depuis son apparition à Londres en 2018, le rassemblement d’activistes écologistes radicaux, qui n’a ni chef ni hiérarchie4, multiplie, dans le monde entier, les actions coups de poing spectaculaires et transgressives comme des occupations de l’espace urbain de grandes villes10,13,26,6. Ses membres n’hésitent pas à s’attacher, à l’aide de glue, à des bâtiments publics, à bloquer la circulation routière et empêcher l’accès aux sièges de grandes entreprises39. Extinction Rebellion a coordonné certaines de ses actions avec le mouvement des Gilets jaunes44.

Les revendications de l’organisation Extinction Rebellion portent sur la reconnaissance par les médias et les différents gouvernements nationaux de la gravité de la crise écologique, la réduction des émissions de dioxyde de carbone (de sorte à atteindre la neutralité carbone en 2025 pour la France), la fin de la dévastation des écosystèmes planétaires et la création d’une assemblée citoyenne chargée de mettre en œuvre la transition écologique45,33,46,47. La branche française a la spécificité d’avoir séparé dans ses revendication la neutralité carbone et la fin de l’écocide, qui ailleurs dans le monde, ne font qu’une seule et même revendication48,49.

  • Les revendications de XR-France affichées (Cliquer pour agrandir)

Suite de l’article traduit >


Le recrutement de ce mouvement fait partie d’un exercice de ‘rebranding’, qui implique encore plus que simplement le fait d’enterrer le nom écomoderniste.

[Voir un article de Wikipédia sur l’écomodernisme en annexe]

Comme l’explique Rob De Schutter, l’un des fondateurs de RePlanet, dans un podcast intitulé ‘From Ecomodernism to RePlanet’, “les écomodernistes en Europe se sont unis dans une nouvelle organisation” qui vise non seulement à avoir “un rôle dans l’avant-garde intellectuelle”, mais aussi à agir dans les rues. En accord avec cela, alors que les écomodernistes néerlandais se décrivent toujours comme un “groupe de journalistes, de chercheurs et de scientifiques”, les nouvelles entités de Replanet se décrivent comme “de base” et “un mouvement citoyen”.

Monbiot s’inscrit parfaitement dans l’exercice de ‘rebranding’ des écomodernistes. Bien que leur fétichisme techno se soit jusqu’à présent concentré sans relâche sur le nucléaire et les OGM, l’annonce d’emploi pour un directeur de campagne britannique indique clairement que les activités de campagne de RePlanet se concentreront fortement sur trois technologies clés : “énergie nucléaire avancée”, “cultures de plantes génétiquement modifiées” et “fermentation de précision”. Il explique également dans quelle mesure le modèle de campagne est basé sur la vision actuelle de Monbiot : “Dans notre travail agricole, nous militons pour bon nombre des propositions énoncées par George Monbiot dans son nouveau livre ‘Regenesis’. Le site Web de ‘RePlanet UK’ reflète cet objectif. Sur ses quatre pages, deux sont actuellement consacrées exclusivement à la promotion de la campagne ‘Reboot Food’, la page d’accueil se composant pour le moment presque uniquement d’une annonce pour le webinaire ‘RePlanet’ auquel Monbiot doit prendre la parole.

Pour les écomodernistes renommés, une association aussi étroite avec quelqu’un qu’ils peuvent présenter comme “le célèbre journaliste, écrivain et activiste George Monbiot” offre des avantages évidents en termes de profil public, de portée médiatique, de réseautage et de recrutement.

Virer l’écomodernisme

Pour George Monbiot, il doit être extrêmement gratifiant d’avoir une organisation bien financée qui se concentre aussi fortement non seulement sur la promotion des idées de son dernier livre, mais aussi sur l’adaptation avec enthousiasme de ses activités de lobbying et de campagne autour d’elles. Et le fait que Mark Lynas soit l’un des amis les plus proches de Monbiot – pendant de nombreuses années, ils ont même vécu l’un à côté de l’autre à East Oxford – a dû ajouter aux attraits de travailler ensemble sur cette campagne.

Mais cette amitié et le changement de marque autour de sa vision ont peut-être aveuglé Monbiot sur la raison pour laquelle faire équipe avec Lynas et les écomodernistes est une très mauvaise idée. Et ce n’est pas seulement une question de politique autour de leur agenda – illustré de manière frappante par le fait qu’un groupe “vert” paneuropéen avec un bureau politique à Bruxelles mène une campagne très médiatisée qui cherche à abroger les objectifs biologiques et à promouvoir les OGM au moment politique où il sert le mieux le lobby des pesticides. C’est aussi, comme nous le verrons dans la deuxième partie de cette enquête, parce que les actions de Lynas et d’autres écomodernistes de premier plan ont toujours été marquées par un manque d’intégrité inquiétant, une animosité extrême envers les autres écologistes, et une volonté de s’allier avec des personnages peu recommandables et même corrompus qui sont les ennemis naturels du mouvement écologiste.

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  • OGM - Le service communication de la profession monte à la rescousse - Par Eric MEUNIER - Date de rédaction / mise à jour : 11 octobre 2022 - article traduit : English – Document ‘Inf’OGM’
    Entre décembre 2021 et juillet 2022, la Commission européenne a rencontré les industriels de la semence et des biotechnologies pour discuter du projet de déréglementation de nombreux OGM. Des documents de la Commission européenne obtenus par l’Observatoire européen des entreprises (CEO), et qu’Inf’OGM, a pu lire éclairent les intentions législatives de cette instance. Ils renseignent aussi qu’elle a conseillé la communication des entreprises pour que soit plébiscité un nouvel encadrement des OGM et les « nouveaux OGM » en eux-mêmes.

OGM : le service « com » des entreprises à la rescousse

eda.c

« Cette Commission [européenne] est en faveur de l’innovation et du développement et de l’utilisation des nouvelles techniques d’amélioration génomique pour soutenir la transition vers une production agricole plus durable ». C’est en ces termes que la Direction Générale Agriculture (DG Agri) de la Commission européenne a souhaité démarrer un rendez-vous, le 27 juillet 2022, avec Euroseeds, une organisation représentant des industries de la semence.

Une cadre pour un système alimentaire « durable »

Le pacte vert et la stratégie De la ferme à la table [1] soulignent l’intention de la Commission européenne de légiférer pour une agriculture « durable ». Elle a ainsi expliqué à Euroseeds son intention de proposer une directive cadre européenne pour un système alimentaire durable. Une telle directive cadre viserait à poser les principes généraux de la durabilité avec pour objectif d’intégrer cette durabilité dans les politiques liées à l’alimentation et à l’agriculture. Ainsi, une initiative légale en cours sur le matériel de reproduction des plantes et des arbres déclinera les caractéristiques « durables » des variétés qui permettent « une utilisation plus efficace de l’eau ou la résistance à des parasites végétaux ».

Le lien entre « la future législation sur les nouvelles techniques génomiques » (NTG), et la législation semences ne serait pas encore défini selon la DG Agri, mais pourrait exister. Car la DG Agri a expliqué à Euroseeds que, concernant les autorisations commerciales ou enregistrements de variétés, une approche en deux étapes est probable. Ainsi, « une fois que les caractéristiques [obtenues par modification génétique] auront été autorisées par la possible nouvelle législation, la législation [semences] examinera et enregistrera les variétés dans lesquelles de telles caractéristiques auront été incorporées ». La DG Santé de la Commission européenne a déjà communiqué son intention d’ajouter un critère de durabilité tout autant à l’évaluation destinée à décider si un nouvel OGM doit ou non être réglementé qu’à l’évaluation destinée à l’enregistrement de nouvelles variétés au Catalogue officiel. Ce concept est déjà inscrit depuis 2009 dans la la législation européenne sur « l’utilisation durable des pesticides », qui n’a induit aucune diminution de leur usage. D’ailleurs, la DG Agri a reçu l’entreprise Corteva en avril 2022 [2] et l’a invitée à « s’engager auprès des services de la Commission [DG Santé principalement] et du législateur européen sur la révision de la directive sur les pesticides durables et la révision du cadre juridique des OGM ». On apprend ainsi que la Commission a également dans ses plans pour 2023 de modifier cette législation sur l’utilisation des pesticides, en paquet avec les semences et les OGM. 

In fine, l’objectif de la Commission européenne est très clairement aligné sur les demandes de l’industrie. Lors d’un autre entretien avec Bayer, elle a d’ailleurs résumé que « notre cadre réglementaire doit garantir que les variétés NTG [sic] appropriées – qui ne sont pas des OGM – soient cultivées en Europe lorsqu’elles seront disponibles ».

Des promesses comme critères de durabilité ?

Très peu de ces « nouveaux OGM » sont aujourd’hui présents sur le marché global, et peu aussi sont en phase terminale de développement, prêts à être commercialisés. Ils font cependant l’objet de nombreux brevets. En quoi ces nouveaux OGM devraient-ils être « durables » ? Pour la Commission européenne, la reprise des promesses faites par les entreprises va bon train. Les nouvelles plantes annoncées seraient « plus résistantes à des maladies, aux conditions environnementales, aux effets du changement climatique ». Mais la durabilité de ces OGM est aussi liée au fait qu’ils devraient « nécessiter moins d’intrants agricoles à l’instar des pesticides ». Une vieille promesse, déjà faite avec les OGM transgéniques, qui n’a jamais été confirmée dans la réalité des champs mais qui ouvre la voie à supposer que les OGM insecticide ou ceux tolérant les herbicides pourraient être considérés comme « durables ».

Les services de communication des entreprises mobilisés

Annoncé pour le second trimestre 2023, la proposition législative de la Commission européenne pour les OGM obtenus par mutagénèse dirigée ou cisgénèse fera l’objet de discussions. Reconnaissant qu’il s’agit « d’un sujet très sensible », la Commission européenne estime que « la communication sera un élément clef pour rendre toute proposition potentielle acceptable ». La DG Agri a donc signifié à Euroseeds que « l’industrie a un rôle clef à jouer en communiquant sur le fait que les deux technologies concernées [mutagénèse dirigée et cisgénèse] apportent des bénéfices à la société ». Pour la DG Agri, « le rôle que Euroseeds peut jouer dans l’éducation du public [sur les nouvelles techniques] est également important ». Elle estime ainsi que quelques thèmes seront à mettre en avant : l’accessibilité de ces techniques à toutes les entreprises, grosses ou petites ; leur utilité pour de nombreuses cultures et pas seulement le maïs, le soja, le colza… ; l’acceptabilité des semences modifiées qui ne doit pas être gênée par la propriété industrielle... La DG Agri précise également à Euroseeds que « faire le lien entre [nouvelles techniques] et sécurité alimentaire n’est pas utile. Cela a été fait avec les OGM dans le passé et les promesses se sont révélées finalement contre-productives ». Pour la DG Agri, « il est important de ne pas promettre plus que ce que la technologie peut délivrer ».

BASF a reçu la même demande que ‘Euroseeds’. La DG Agri a en effet expliqué à cette entreprise que « la Commission d’aujourd’hui serait beaucoup plus ouverte aux NBT qu’auparavant si des conditions liées à la santé humaine et environnementale sont remplies. L’acceptabilité sociale est très importante. Les grandes entreprises comme BASF […] doivent expliquer les avantages au public ».

Mêmes entreprises, mêmes promesses, mêmes « menaces »

Les documents analysés par Inf’OGM montrent que les services de communication de ces entreprises et des organisations qui les représentent sont prêts à aider la Commission à essayer d’obtenir l’acceptabilité des nouveaux OGM par le public grâce à la communication et la publicité. Parmi leurs arguments, il y a les mêmes promesses que dans les années 90 – 2000 pour les OGM transgéniques, adaptés au contexte international actuel. Mais également, les mêmes menaces.

En mai 2022, Bayer expliquait à la Commission européenne que le système alimentaire mondial subit actuellement des « pressions incommensurables et sans précédent ». Mais, insiste Bayer, la guerre en Ukraine et ses conséquences ne doivent pas faire oublier « les efforts pour protéger le climat et la biodiversité ». En tant que fournisseur de semences de maïs, soja et blé, elle estime qu’elle a « une grande responsabilité qui va au-delà du commerce mondial ». Bayer a donc expliqué à la DG Agri qu’elle « fournit tous les efforts pour assumer [sa] responsabilité de contribuer à produire de meilleurs rendements avec moins d’intrants [et] sécuriser les approvisionnements alimentaires dans un monde dont la population qui va atteindre 10 milliards d’habitants est affectée par les conflits, le changement climatique, la COVID-19 et des coûts en augmentation ». Mais Bayer, pour remplir ce rôle de sauveur de l’humanité, souligne que cela « ne sera pas faisable sans les innovations comme l’édition du génome, la numérisation et les bio-fertiliseurs ».
Un mois plus tôt, lors d’un rendez-vous avec la DG Agri, en avril 2022, Corteva avançait tout aussi subtilement une demande de déréglementation des OGM. Elle affirmait ainsi que l’utilisation des nouvelles techniques de modification génétique « est actuellement bloquée par l’Union européenne » et que les industries « attendent un signal positif (de même que des lignes directrices) quant à la future législation pour démarrer leurs investissements ». Ces nouvelles techniques, selon Corteva, « peuvent être bénéfiques à l’agriculture bio » (voir encadré). Elles « peuvent [aussi] jouer un rôle dans la sécurité alimentaire » puisqu’elles sont nécessaires pour « débloquer le progrès génétique, qu’elles sont utilisables sur les grandes cultures arables comme de petites à l’instar du lin, de la pomme de terre, de la betterave... ». En termes de communication, l’entreprise a finalement expliqué à la DG Agri « travailler à atteindre les sceptiques [les « oui mais »] pour répondre à leurs inquiétudes ».

Les entreprises Euroseeds et BASF se sont finalement montrées les plus directs quant aux conséquences négatives selon elles que pourrait avoir un encadrement réglementaire des produits obtenus par ces nouvelles techniques en tant qu’OGM. 

Euroseeds imagine que « les entreprises pourraient quitter l’Europe si la direction prise sur les nouvelles techniques n’est pas la même que dans d’autres parties du monde ». BASF explique de son côté qu’ « un encadrement en tant qu’OGM augmenterait sévèrement les coûts de développement et demande d’autorisation en comparaison avec un encadrement non OGM [… et] les investissements pourraient chuter ».

La demande de BASF est simple : « les produits identiques mais développés avec des méthodes différentes [NTG ou conventionnelles] devraient être réglementés de la même manière ». Une demande que l’on retrouve dans les scénarios de la Commission européenne rendus publics cet automne [3].

L’agriculture biologique au centre de discussions

Corteva affirme que les nouvelles techniques de modification génétique « peuvent être bénéfiques à l’agriculture bio ». Le cahier des charges de cette agriculture exclut actuellement l’utilisation d’OGM mais cela ne semble pas être un problème pour l’entreprise. Ou peut-être la future proposition de législation de la Commission européenne permettra de résoudre cette contradiction ? Cela reste une hypothèse possible puisque, en juillet 2022, la DG Agri a abordé le problème de la coexistence entre cultures NTG et cultures bio en rappelant que « l’actuelle législation sur l’agriculture bio est claire, les OGM ne sont pas autorisés dans la production bio », mais « concernant le futur encadrement […] actuellement discuté, le points est toujours ouvert ». Pour la DG Agri, le problème de coexistence entre agriculture bio et agriculture utilisant des nouveaux OGM dépendra « du nouvel encadrement » (et notamment de l’évolution des règles d’étiquetage) et de l’acceptation de ces nouveaux OGM par la société.

OGM non transgénique Lobby / conflit d’intérêt Commission européenne Entreprise semencière Droit Union européenne

SOMMAIRE : Actualités
Quand la loi paralyse les paysans… au-delà de son contenu OGM : une consultation biaisée menée par un cabinet d’études

[1Inf’OGM, « UE - « De la Ferme à la table » : tout se joue dans les détails », Zoé JACQUINOT, 10 novembre 2021

[2] Corteva est issue de la fusion entre Dupont, Pioneer et Dow Agrosciences.

[3Inf’OGM, « Objectif 2030 : déréglementer la plupart des OGM en Europe ? », Charlotte KRINKE, Eric MEUNIER, 16 août 2022

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Source : https://www.infogm.org/7539-ogm-service-com-des-entreprises-a-la-rescousse

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  • OGM - La Commission européenne donne des conseils à l’industrie des OGM sur la manière d’obtenir un soutien pour la déréglementation des OGM – Traduction du 21 novembre 2022 par Jacques Hallard d’un article intitulé « European Commission coaches GMO industry on how to gain support for deregulating GMOs » daté du 14 November 2022 – Document ‘infogm.org’
    EXTRAIT : En bref, l’objectif de la Commission européenne est clairement aligné sur les demandes de l’industrie. Dans un autre entretien avec Bayer, elle résume que ’notre cadre juridique doit garantir que les variétés NGT appropriées - qui ne sont pas des OGM - une fois disponibles seront cultivées en Europe’.

[Voir en annexe des articles sur les[variétés NGT]->#DAZUNGT]

Entre décembre 2021 et juillet 2022, la Commission européenne a rencontré les industries des semences et des biotechnologies pour discuter du projet de déréglementation de nombreux OGM. Des documents de la Commission européenne obtenus par l’Observatoire Européen des Entreprises (CEO), qu’Inf’OGM a pu lire, éclairent les intentions législatives de cet organisme. Ils montrent également que la Commission a conseillé aux entreprises de communiquer afin d’obtenir un soutien pour un nouveau cadre pour les OGM et les « nouveaux OGM » eux-mêmes.

Cette Commission [européenne] est favorable à l’innovation et au développement et à l’utilisation de nouvelles technologies de sélection génomique comme moyen de soutenir le passage à une production agricole plus durable’. C’est ainsi que la Direction Générale de l’Agriculture de la Commission européenne (DG Agri) a prévu d’entamer une réunion le 27 juillet 2022 avec Euroseeds, une organisation représentant l’industrie semencière.

Un cadre pour un système alimentaire ’ durable »

Le Green deal et la stratégie Farm to fork [1] soulignent l’intention de la Commission européenne de légiférer pour une agriculture « durable ». La Commission a expliqué à Euroseeds son intention de proposer une directive-cadre européenne pour un système alimentaire durable. Une telle directive-cadre viserait à établir les principes généraux de la durabilité dans le but d’intégrer cette durabilité dans les politiques liées à l’alimentation et à l’agriculture. Par exemple, une initiative juridique en cours sur le matériel de sélection des plantes et des arbres précisera les caractéristiques ’durables « des variétés qui permettent »une utilisation plus efficace de l’eau ou une résistance aux ravageurs des plantes’.

Le lien entre la ’future législation sur les nouvelles techniques génomiques’ (NTG) et la législation sur les semences n’est pas encore défini selon la DG Agri, mais pourrait exister. La DG Agri a expliqué à Euroseeds qu’en ce qui concerne les autorisations commerciales ou les enregistrements de variétés, une approche en deux étapes est probable. Ainsi, « une fois que les caractères [génétiquement modifiés] auront été autorisés par la nouvelle législation éventuelle, la législation [sur les semences] examinera et enregistrera les variétés dans lesquelles ces caractères sont incorporés ». La DG Santé de la Commission européenne a déjà fait part de son intention d’ajouter un critère de durabilité à la fois à l’évaluation pour décider si un nouvel OGM doit ou non être réglementé et à l’évaluation pour l’enregistrement de nouvelles variétés dans le Catalogue officiel. Ce concept est déjà inclus dans la législation européenne sur « l’utilisation durable des pesticides » depuis 2009, ce qui n’a conduit à aucune réduction de leur utilisation. De plus, la DG Agri a reçu Corteva en avril 2022 [2] et l’a invitée à « dialoguer avec les services de la Commission (DG SANTÉ principalement) et le législateur de l’UE sur la révision de la directive sur les pesticides durables et la révision du cadre juridique des OGM ». On apprend donc que la Commission a également dans ses projets pour 2023 de modifier cette législation sur l’utilisation des pesticides, en paquet avec les semences et les OGM.

En bref, l’objectif de la Commission européenne est clairement aligné sur les demandes de l’industrie. Dans une autre interview accordée à Bayer, elle a résumé que « notre cadre juridique doit garantir que des variétés NGT appropriées - qui ne sont pas des OGM-une fois disponibles seront cultivées en Europe ».

Les promesses comme critères de durabilité ?

Très peu de ces « nouveaux OGM » sont présents sur le marché mondial aujourd’hui, et peu sont en phase finale de développement, prêts à être commercialisés. Cependant, ils font l’objet de nombreux brevets. Pourquoi ces nouveaux OGM devraient-ils être « durables » ? Pour la Commission européenne, les promesses faites par les entreprises sont reprises. Les nouvelles plantes annoncées seraient « plus résistantes aux maladies, aux conditions environnementales et aux effets du changement climatique ». Mais la durabilité de ces OGM est également liée au fait qu’ils « peuvent également nécessiter moins d’intrants agricoles comme les pesticides ». C’est une vieille promesse, déjà faite avec les OGM transgéniques, qui n’a jamais été confirmée dans la réalité des champs, mais qui ouvre la voie à l’hypothèse que les OGM tolérants aux insecticides ou aux herbicides pourraient être considérés comme « durables ».

Des services de communication d’entreprise mobilisés

Annoncée pour le deuxième trimestre 2023, la proposition législative de la Commission européenne concernant les OGM obtenus par mutagénèse dirigée ou cisgénèse sera discutée. Reconnaissant qu’il s’agit « d’une question très sensible », la Commission européenne estime que « la communication sera essentielle pour rendre acceptable toute proposition éventuelle ». La DG Agri a donc déclaré à Euroseeds que « l’industrie a un rôle clé à jouer pour communiquer que les deux technologies ciblées (la mutagénèse ciblée et la cisgénèse) apportent des avantages pour la société ». Pour la DG Agri, le rôle qu’Euroseeds peut jouer dans l’éducation du public sur les nouvelles techniques est également important. Il estime que certains thèmes devraient être mis en évidence : l’accessibilité de ces techniques à toutes les entreprises, grandes ou petites ; leur utilité pour de nombreuses cultures et pas seulement le maïs, le soja, le colza ... ; l’acceptabilité des semences modifiées qui ne devraient pas être entravées par la propriété industrielle ... La DG Agri indique également à Euroseeds que ’ Lier [les nouvelles techniques] à la sécurité alimentaire n’est pas utile. Cela a été fait avec des OGM dans le passé et finalement les promesses faites étaient contre-productives’ » Pour la DG Agri, « il est important de ne pas promettre plus que ce que la technologie peut offrir ».

BASF a reçu la même demande qu’Euroseeds. La DG Agri a expliqué à l’entreprise que « la Commission d’aujourd’hui serait beaucoup plus ouverte à l’ÉFNB qu’auparavant, à condition que certaines conditions liées à la santé humaine et environnementale soient remplies. L’acceptabilité sociale est très importante. De grandes entreprises comme BASF [... nous devons expliquer les avantages au public’.

Mêmes entreprises, mêmes promesses, mêmes « menaces’

Les documents analysés par Inf’OGM montrent que les services de communication de ces entreprises et les organisations qui les représentent sont prêts à aider la Commission à tenter d’obtenir l’acceptabilité des nouveaux OGM par le public à travers la communication et la publicité. Parmi leurs arguments, il y a les mêmes promesses que dans les années 90 et 2000 pour les OGM transgéniques, adaptées au contexte international actuel. Mais aussi les mêmes menaces.

En mai 2022, Bayer a expliqué à la Commission européenne que le système alimentaire mondial est actuellement soumis à des »pressions sans précédent et incommensurables’. Mais, insiste Bayer, la guerre en Ukraine et ses conséquences ne doivent pas éclipser « les efforts pour la protection du climat et de la biodiversité ». En tant que fournisseur de semences de maïs, de soja et de blé, Bayer estime qu’elle porte « une grande responsabilité qui va au-delà du monde des affaires ». Bayer a donc expliqué à la DG Agri qu’elle « fait tout son possible pour assumer sa responsabilité d’aider à produire des rendements plus élevés avec moins d’intrants [et] sécuriser les approvisionnements alimentaires dans un monde dont la population augmente de près de 10 milliards de personnes touchées par les conflits, le changement climatique, COVID-19 et la hausse des coûts ». Mais Bayer, pour remplir ce rôle de sauveur de l’humanité, souligne que cela « ne sera pas réalisable sans des innovations telles que l’édition du génome, la numérisation et les bio-engrais ».

Un mois plus tôt, lors d’une réunion avec la DG Agri en avril 2022, Corteva était tout aussi subtile en appelant à la déréglementation des OGM. Il a déclaré que l’utilisation de nouvelles techniques de modification génétique « est actuellement bloquée par l’Union européenne » et que les industries « recherchent un signal positif de l’UE (ainsi que des orientations) sur la future législation afin de commencer à investir ». Ces nouvelles techniques, selon Corteva, « pourraient également profiter au secteur biologique » (voir encadré). Ils ’pourraient avoir un rôle à jouer dans la sécurité alimentaire’ car ils sont nécessaires pour ’ débloquer le progrès génétique, ils sont utilisables sur les grandes cultures arables ainsi que sur les petites cultures telles que le lin, les pommes de terre, la betterave à sucre, etc. ». En termes de communication, l’entreprise a finalement expliqué à la DG Agri qu’elle ’essayait de tendre la main aux sceptiques (’oui mais’ les gens) pour répondre aux préoccupations’.

En fin de compte, Euroseeds et BASF ont été les plus francs sur les conséquences négatives que pourrait avoir, selon eux, un cadre réglementaire pour les produits obtenus par ces nouvelles techniques en tant qu’OGM. Euroseeds imagine que « les entreprises peuvent quitter l’Europe si la direction prise en Europe pour NGT n’est pas la même que dans d’autres parties du monde ». BASF, pour sa part, explique qu ’ « une réglementation telle que les OGM augmenterait considérablement les coûts de développement et d’autorisation par rapport à une non-réglementation. [... et] peut provoquer une baisse des investissements’. La demande de BASF est simple : « les produits identiques mais développés avec des méthodes d’élevage différentes (NGTS ou conventionnelles) doivent être réglementés de la même manière ». Cette demande se reflète dans les scénarios de la Commission européenne publiés cet automne [3].

Se concentrer sur l’agriculture biologique

Corteva affirme que les nouvelles techniques de modification génétique « pourraient également bénéficier au secteur biologique ». Le cahier des charges de l’agriculture biologique exclut actuellement l’utilisation d’OGM, mais cela ne semble pas poser de problème à l’entreprise. Ou peut-être la future proposition de législation de la Commission européenne résoudra-t-elle cette contradiction ? Cela reste une hypothèse possible puisque, en juillet 2022, la DG Agri a abordé le problème de la coexistence entre les cultures NTG et les cultures biologiques en rappelant que « La législation biologique actuelle est très claire. Les OGM ne sont pas autorisés en production biologique’, mais ’ concernant le futur cadre [...], c’est encore ouvert ». Pour la DG Agri, le problème de la coexistence entre agriculture biologique et agriculture utilisant de nouveaux OGM ’ dépendra largement du nouveau cadre juridique (aurons-nous des règles d’étiquetage spécifiques ? Etc…), mais aussi sur l’acceptation des semences de NGT par la société ».

Lobby OGM non transgénique / conflit d’intérêt - Commission européenne Entreprise semencière - Droit Union européenne.

Source : https://www.infogm.org/7565-gmos-the-corporate-communication-department-to-the-rescue

Consulter > Alert’OGM | L’actualité des OGM dans le monde | Octobre - Novembre 2022

Courriel de Inf’OGM : Alert’OGM | L’actualité des OGM dans le monde | Octobre - Novembre 2022 - 16/11/22 17:07 - Inf’OGM

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Annexe d’un article Wikipédia l’écomodernisme

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/20/Greenhouse%2C_Beeston%2C_Leeds%2C_west_%28front%29_and_south_elevations.jpg/220px-Greenhouse%2C_Beeston%2C_Leeds%2C_west_%28front%29_and_south_elevations.jpgCliquer pour agrandir - Greenhouse, Beeston, Leeds : un bâtiment que ses développeurs ont qualifié d’ « écomoderniste »1,2,3.

L’écomodernisme est une école de pensée environnementaliste qui affirme que les humains peuvent préserver la nature en utilisant des techniques de pointe pour découpler la croissance économique et les impacts anthropiques du monde naturel.

Éléments de définition

L’écologie fondée sur le modernisme est le moyen le plus direct de définir ce mouvement. Il embrasse les aspects les plus réussis de certains concepteurs industriels (Jay Baldwin, Buckminster Fuller et Stewart Brand) des années 1960 et 70 avec le pragmatisme plein d’espoir fondé sur la réforme des modernistes[réf. nécessaire]. Il exige une compréhension plus détaillée de l’histoire de la discipline [Laquelle ?] et encourage la conception d’objets et systèmes avec l’inspiration logique du cycle de la nature intégré à ses objectifs [réf. souhaitée]. Les créations matérielles et immatérielles qui en résultent espèrent unir davantage la technologie, l’humanité et la nature.

L’écomodernisme exhorte les concepteurs à débrancher leur monde virtuel et à renouer avec les nuances de notre environnement naturel afin de mieux comprendre les matériaux que nous utilisons, les processus que nous utilisons et apprécier l’importance de nos ressources naturelles. Au lieu d’une approche linéaire à un processus de conception, basé sur le fordisme et le taylorisme, l’écomodernisme embrasse le modèle de la nature où les « déchets sont des aliments » (William McDonough et MichaelBraungart) et du berceau au berceau inventé par Walter R. Stahel dans les années 1970 où la conception et la fabrication visent à ’fermer la boucle’. Pour réaliser cette composante du mouvement, les concepteurs doivent minimiser leur empreinte environnementale en utilisant des ressources locales et renouvelables pour toutes nos activités futures.

Intensification de l’activité humaine et nature sauvage

L’écomodernisme prône explicitement la substitution des solutions énergétiques, technologiques et artificielles aux services écologiques naturels4. Entre autres, les écomodernistes promeuvent l’intensification agricole, les aliments synthétiques et/ou génétiquement modifiés, les poissons issus des fermes d’aquaculture5, le dessalement et le recyclage des déchets, l’urbanisation, et le remplacement des combustibles d’énergie moins ’denses’ par les carburants plus denses (par exemple les centrales nucléaires et les énergies renouvelables avancées6), ainsi que les centrales à combustibles fossiles équipées de systèmes de captage et de stockage du carbone7. L’utilisation de la technologie pour intensifier l’activité humaine et donner plus de place à la nature sauvage est au cœur des objectifs de l’éthique environnementale écologique.

Le découplage absolu permettant la croissance verte est la priorité de l’écomodernisme. Son alignement sur les intérêts, systèmes et cultures dominants est donc élevé8.

Durabilité

L’éco-modernisme adhère aux principes de base de la durabilité, selon lequel toute la conception est créée pour : respecter et prendre soin de la communauté, améliorer la qualité de la vie, préserver la vitalité et la diversité de la Terre, minimiser l’épuisement des ressources non renouvelables et modifier les attitudes et les pratiques personnelles maintenir la capacité de charge de la planète. Les concepteurs et les partisans de ce mouvement recherchent un épanouissement créatif dans le cadre de problèmes de conception systémiques plus vastes, afin de faire passer la profession du dernier échelon de la hiérarchie de l’entreprise aux leaders et aux innovateurs respectés de la culture. Ils adhèrent à la logique moderniste et aux initiatives fondées sur la réforme, mais rejettent les solutions universelles et utilisent plutôt des matériaux locaux et des idées sensibles au genre et à la culture qui créent ce que Jorge Frascara pensait être le meilleur concept : faciliter, soutenir et améliorer la vie[non neutre].

Naissance du mouvement

L’écomodernisme a émergé de la conception académique d’Eric Benson9 et Peter Fine dans un article publié en 2010 10, ainsi que d’un certain nombre d’articles, de documents de politique et de livres, dont Brand’s Whole Earth Discipline11. Divers débats, y compris le débat sur le moment où l’Homo sapiens est devenu une force dominante agissant sur les écosystèmes de la Terre (les dates de début proposées pour cet Anthropocène vont de l’avènement de l’agriculture il y a 10 000 ans à l’invention des armes atomiques au XXe siècle). Parmi les autres débats qui fondent l’écomodernisme, citons la meilleure façon de protéger les environnements naturels, d’accélérer la décarbonisation afin d’atténuer le changement climatique et d’accélérer le développement économique et social des pauvres dans le monde.

Dans ces débats, l’écomodernisme se distingue d’autres courants de pensée, notamment le développement durable, l’économie écologique, la décroissance ou l’état stable, la réduction de la population, l’économie du laissez-faire, la voie de la « soft énergie » et la planification centrale. L’écomodernisme considère nombre de ses idéologies fondamentales empruntées au pragmatisme américain, à l’écologie politique, à l’économie de l’évolution et au modernisme. La diversité des idées et la dissidence sont des valeurs revendiquées afin d’éviter l’intolérance née de l’extrémisme et du dogmatisme11.

Manifeste écomoderniste

En avril 2015, un groupe de 18 écomodernistes autoproclamés ont publié collectivement Un Manifeste Ecomoderniste12 : John Asafu-Adjaye Linus Blomqvist Stewart Brand Barry Brook Ruth DeFries Erle Ellis Christopher Foreman David Keith Martin Lewis Mark Lynas Ted Nordhaus Roger Pielke, Jr. Rachel Pritzker Joyashree Roy Mark Sagoff Michael Shellenberger Robert Stone Peter Teague

Les auteurs ont écrit : « Bien que nous ayons à ce jour écrit séparément, nos points de vue sont de plus en plus discutés. Nous nous appelons écopragmatistes et écomodernistes. Nous proposons cette déclaration pour affirmer et clarifier nos points de vue et pour décrire notre vision de mettre les extraordinaires pouvoirs de l’humanité au service de la création d’un bon Anthropocène »13.

Dans leur manifeste de 2015, 18 écomodernistes autoproclamés — parmi lesquels des érudits du Breakthrough Institute, de l’Université Harvard, de l’Université de Jadavpur et de la ‘Long Now Foundation’ — ont élargi la portée de la définition originale de 2010 de Eric Benson et Peter Fine en tant que telle : ’nous établissons un idéal environnemental de long terme, à savoir que l’humanité doit réduire ses impacts sur l’environnement pour laisser plus de place à la nature, tandis que nous en rejetons un autre, que les sociétés humaines doivent s’harmoniser avec la nature pour éviter un effondrement économique et écologique14.

Réception et critique

D’éminents journalistes spécialisés dans l’environnement ont fait l’éloge de ce Manifeste écomoderniste. Au New York Times, Eduardo Porter a approuvé avec enthousiasme l’approche alternative du développement durable adoptée par l’ecomodernisme15. Dans un article intitulé ’Le Manifeste appelle à la fin des droits de l’environnement’, Eric Holthaus de Slate a écrit : ’C’est inclusif, c’est excitant, et cela donne aux écologistes un moyen de se battre pour un changement’16. Le journal scientifique Nature a éditorialisé le manifeste17.

Les critiques les plus courantes sur l’écomodernisme ont trait à son manque relatif de considération pour la justice, l’ éthique et le pouvoir politique. Dans ’Un diagnostic conciliant du Manifeste écomoderniste’, Paul Robbins et Sarah A. Moore décrivent les similitudes et les hypothèses concordantes entre l’écomodernisme et l’écologie politique18.

Quelques organisations s’autoproclamant écologistes ont également qualifié l’écomodernisme de prétexte pour continuer à exploiter les ressources naturelles à des fins humaines.

Les partisans de la décroissance ou de l’économie stable sont un autre facteur de critique important envers l’écomodernisme. Dix-huit économistes écologistes ont publié une longue réplique intitulée ’Une réponse décroissante à un manifeste écomoderniste’, dans laquelle ils écrivent que ’les écomodernistes ne fournissent ni un modèle très inspirant pour les stratégies de développement futures ni beaucoup de solutions à nos problèmes environnementaux et énergétiques’19.

Lors du dialogue annuel organisé par le Breakthrough Institute en juin 2015, plusieurs éminents spécialistes de l’environnement ont présenté une critique de l’écomodernisme. Bruno Latour a fait valoir que la modernité célébrée dans le Manifeste Ecomoderniste est un mythe. Jenny Price a fait valoir que le manifeste offrait une vision simpliste de ’l’humanité’ et de la ’nature’, qui, dit-elle, sont ’rendues invisibles’ en en parlant de manière aussi large20.

Actions pro-nucléaires

Les tenants de l’écomodernisme se déclarent ouvertement pro-nucléaires21 et s’opposent à d’autres organisations se réclamant aussi de l’écologie22.

Campagne de sauvetage de la centrale nucléaire de Diablo Canyon

En janvier 2016, plusieurs auteurs du Manifeste Ecomodernist , ainsi que Kerry Emanuel, James Hansen, Steven Pinker, Stephen Tindale et le lauréat du prix Nobel Burton Richter ont signé une lettre ouverte demandant que la centrale nucléaire de Diablo Canyon ne soit pas fermée23. La lettre a été adressée au gouverneur de Californie Jerry Brown, au PDG de Pacific Gas & Electric, et aux représentants de l’État de Californie24.

Sauvez l’Illinois Nucléaire aux Etats-Unis

En avril 2016, Shellenberger, Brand et Lynas, auteurs du manifeste écomoderniste , ainsi que d’autres scientifiques et défenseurs de l’environnement tels que Hansen, Richter et Emanuel, ont signé une lettre ouverte demandant le maintien de six centrales nucléaires en activité dans l’Illinois (Braidwood, Byron, Clinton, Dresde, LaSalle et Quad Cities)25. En 2010, l’Illinois est en première position aux États-Unis en termes de capacité et de production nucléaire26, la production issue de ses centrales nucléaires représentant 12% du total des États-Unis27. En 2010, 48% de l’électricité de l’Illinois était produite à partir de l’énergie nucléaire28.

Voir l’article en entier avec Notes et références sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89comodernisme

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Annexe sur les variétés NGT

Opinion - Nouvelles techniques génomiques (NGT) : ouverture de la Commission européenne. Un défi historique pour la présidence française de l’UE - De Catherine Regnault Roger - 11.05.2021 – Document ‘europeanscientist.com’

Nouvelles techniques génomiques (NGT) : ouverture de la Commission européenne. Un défi historique pour la présidence française de l’UECliquer pour agrandir la carte

Le 29 avril 2021, la Commission européenne (CE) a ouvert le débat sur le statut réglementaire des nouvelles techniques génomiques (NGT New Genomic Techniques) dans l’Union européenne (UE) en publiant un texte de positionnement
[1]. En utilisant ce concept de NGT, elle indique que cette réflexion ne porte pas uniquement sur les plantes, mais aussi sur les micro-organismes et les animaux qui seront traités ultérieurement. Saluons le renouveau d’une politique aujourd’hui ouverte sur l’innovation biotechnologique pour mieux s’inscrire dans la durabilité.

Cette ouverture balaie l’arrêt de la Cour européenne de justice du 25 juillet 2018, qui indiquait que tous les produits issus des nouvelles techniques de modification du génome postérieures à 2001, particulièrement celles appliquées en sélection variétale (aussi appelées NBT pour New Breeding Techniques), devaient être réglementés comme des OGM. Cette réglementation européenne, particulièrement lourde, a pratiquement empêché le développement de la culture des OGM dans l’UE
[2]. Or dans un monde où quasiment tous les pays se sont ouverts aujourd’hui, à des degrés divers, aux nouvelles techniques génomiques (NGT), l’UE peut-elle faire bande à part et les ignorer ?

L’enjeu est géopolitique. Si l’accès aux innovations biotechnologiques leur était refusé en raison d’une réglementation obsolète rejetant l’avancée des connaissances scientifiques, les États membres de l’Union seraient-ils en mesure de préserver leur agro-indépendance afin d’être en capacité de nourrir la population européenne et de pourvoir à ses besoins en toute souveraineté ?

Un clivage réglementaire

Le monde est aujourd’hui divisé entre pays probiotech (qui cultivent et importent / exportent des cultures OGM) et ceux qui sont plus réservés (qui importent des cultures OGM mais en refusent la culture comme la France) ; d’un côté, les continents américain et asiatique, la zone Pacifique-Océanie, de l’autre, le Moyen Orient, la Russie, une majorité de pays africains et de pays européens à l’exception de l’Espagne et du Portugal.

Ce clivage se retrouve dans l’accueil qui a été réservé aux produits issus des NGT au premier rang desquelles figure la technique phare de l’édition du génome CRISPR (Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats), qualifiée de « ciseaux moléculaires » et qui se révèle être une véritable rupture technologique. Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna qui l’ont publiée en 2012, ont été récompensées de cette découverte par l’attribution du prix Nobel de Chimie en 2020.

Cette acceptabilité des NBT se mesure à la réglementation qui leur est appliquée dans chaque pays. Aujourd’hui, les pays probiotech ont décidé de dispenser les produits obtenus par NGT de la règlementation appliquée aux OGM tandis que de nombreux autres pays mènent des réflexions pour déterminer le niveau d’exemption à accorder à ces produits en fonction de la modification du génome réalisée.

Sur une carte publiée récemment par Dima et Inzé
[3], les pays favorables aux NBT sont de couleur verte, les pays dont la réflexion est en cours ou qui choisissent des positions réglementaires intermédiaires sont en orange tandis que ceux qui ont adopté une réglementation restrictive en assimilant les produits NGT aux OGM sont en rouge. On ne retrouvait en mars dernier dans cette catégorie que les seules Nouvelles Zélande et UE ; cependant la position de la Nouvelle Zélande est en cours d’évolution et celle de l’UE, après la récente publication du 29 avril 2021, également.

Vers un allégement réglementaire mondial pour les modifications génomiques mineures des NGT 

Terre d’élection des plantes biotech depuis plus de 20 ans, les pays de l’Amérique du Sud ont été les premiers à avoir adopté une réglementation spécifique pour les NGT : l’Argentine en tête en 2015, suivie par le Chili en 2017, la Colombie et le Brésil en 2018, puis le Paraguay en 2019. Ces pays ont décidé de procéder des évaluations au cas par cas des produits obtenus par NGT, mais en dispensant de réglementation tout nouvel organisme génétiquement modifié qui n’aurait pas « de nouvelles combinaisons de matériel génétique »
[4] : ceux qui n’intègrent pas d’ADN étranger ne sont pas considérés comme des OGM.

Aux Etats-Unis, de nouvelles règles, appelées SECURE (Sustainable, Ecologic.al, Consistent, Uniform, Responsible and Efficient) Rule appliquées aux nouvelles techniques d’édition du génome, ont été publiées le 18 mai 2020 après qu’une vaste consultation ait été organisée pour recueillir l’avis de tous. Une plante génétiquement éditée pour des modifications mineures du génome comme le changement ou encore suppression d’une paire de bases ou encore l’introduction d’un gène connu pour appartenir au pool génétique de la plante
[5] sera exemptée de la réglementation fédérale appliquée aux OGM. Ce sont les caractéristiques du produit final qui sont désormais évaluées et non la méthode d’obtention. D’après l’APHIS-USDA
[6], plus de 98% des nouvelles variétés qui lui seront soumises pour autorisation de mise sur le marché bénéficieront de cet allégement réglementaire. Autre pays d’Amérique du Nord, le Canada traite les produits issus de NGT comme les autres produits innovants qui ont des caractères nouveaux. Les propriétés du produit fini obtenu sont évaluées au cas par cas par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (CFIA Canadian Food Inspection Agency).

Sur les autres continents, le Japon et Israël ont décidé de ne pas réglementer les produits génétiques ne contenant pas de nouvel ADN étranger. L’Australie dispense de réglementation les produits ayant des modifications mineures du génome. La Russie a réaffirmé en 2020 son opposition à la culture et à l’élevage d’OGM agricoles sauf à des fins de recherche. Mais elle développe depuis 2019 un programme de recherche de 111 milliards de roubles (environ 1,23 milliards d’euros) pour développer une trentaine de variétés génétiquement éditées (NBT) de blé, d’orge, de betteraves à sucre et de pommes de terre, ces nouvelles variétés devant être considérées comme équivalentes aux variétés obtenues de manière conventionnelle
[7]. La Chine n’a pas défini un statut réglementaire particulier pour les produits d’édition du génome mais a engagé des programmes de recherche pour 10 milliards de dollars US. C’est le pays qui possède le plus de brevets pour les applications agricoles de CRISPR
[8]. Plusieurs pays de l’Asie du Sud-Est poursuivent leur réflexion.

Quelles sont les conséquences de ces ajustements réglementaires ? Il semblerait qu’en Argentine qui a opté dès 2015 pour un allégement de la réglementation, la baisse des coûts d’homologation s’accompagne d’une offre élargie en nouveaux produits obtenus par NBT, favorisant le développement de nouvelles variétés plus efficientes pour s’adapter aux changements climatiques ou mieux résister aux agents pathogènes et insectes ravageurs des cultures8.

Nouvelle Zélande et UE : des positions en cours d’évolution

Le gouvernement de Nouvelle Zélande à la suite d’une décision de sa Haute Cour de Justice a statué en 2016 que les produits d’édition du génome devaient être considérés comme des OGM. Mais à la suite de débats conduits par la Société royale de Nouvelle Zélande les années qui suivirent, une réflexion est aujourd’hui en cours sur le statut des produits génétiquement modifiés sans ADN étranger qui pourraient être exemptés de la réglementation des OGM7.

Et maintenant, c’est au tour de l’UE de reconsidérer sa position réglementaire. Elle observe le décalage qui s’accroit de jour en jour entre elle avec les pays qui ont adopté largement les NGT avec une réglementation adaptée. La Commission européenne constate ainsi que réglementer comme OGM des produits issus de NGT introduit une distorsion de concurrence en matière d’échanges commerciaux internationaux, ce qui conduirait à la pénalisation les acteurs économiques des Etats-membres et affecterait la recherche publique et privée européenne. Elle souligne par ailleurs qu’il est difficile de différencier les produits issus de NBT qui ne contiennent pas d’ADN étranger, par exemple ceux issus de mutagenèse ciblée ou de cisgénèse, et indique que de nombreux produits obtenus par NGT s’inscrivent dans le « Pacte vert européen » et la « Stratégie de la ferme à la fourchette ».

Aussi, demande-t-elle au Portugal
[9] qui préside actuellement l’UE de conduire un débat pour faire évoluer la réglementation de manière à ce qu’elle prenne en considération la protection durable de la santé et de l’environnement sans négliger les opportunités qu’offrent les innovations technologiques de NGT. On remarquera que le Portugal est un de deux Etats- membres de l’UE qui cultivent encore des OGM (du maïs MON 810, résistant à la pyrale et sésamie, insectes ravageurs majeurs de la culture qui s’étend sur 5733 hectares en 2018 dans ce pays), et qu’il a réussi par une législation appropriée à faire co-exister harmonieusement dans les régions de Lisbonne et de l’Alentejo les agricultures biotech, bio et conventionnelles
[10].

A la reconquête de la souveraineté agroalimentaire

Dans un monde aujourd’hui globalisé, un pays peut-il adopter une position hostile aux nouvelles technologies de modification du génome ? Alors même qu’il n’est pas possible scientifiquement, comme l’a souligné le Haut Conseil des Biotechnologies, de distinguer au final entre des produits issus de mutation naturelle ou de mutation dirigée in vitro ou in vivo
[11] ?

Le Ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a insisté en conclusion des rencontres de l’Union des Semenciers française UFS du 6 mai 2021 sur la place qu’occupe le secteur semencier dans l’économie française. Avec le député de la Creuse LREM Jean-Baptiste Moreau, lui-même agriculteur, qui présidait ces échanges, il a souligné l’intérêt stratégique de mettre en œuvre les améliorations variétales par NBT pour « reconquérir notre souveraineté alimentaire »
[12]. Ce qui est bon augure pour faire avancer cette révision réglementaire européenne sur les NGT, la France présidant l’UE en janvier 2022. Cette révision est cruciale pour notre avenir européen, et la présidence française se doit de faire face à cet enjeu majeur et historique.

En espérant que cette réflexion conduite d’abord sur les plantes s’élargira bientôt aux microorganismes et aux animaux, il faut aujourd’hui soutenir la nouvelle position réaliste de la Commission européenne qui permettra à l’Union de faire face aux défis du futur avec des outils biotechnologiques appropriés.


[1] Commission européenne (2021) EC study on new genomic techniques Brussels, 29.4.2021 SWD(2021) 92 final, https://ec.europa.eu/food/plant/gmo/modern_biotech/new-genomic-techniques_en


[2] Catherine Regnault-Roger (2018). La réglementation au cœur des débats, In Au-delà des OGM, Regnault-Roger C. et al (Dir), Presses des Mines, pp135-168


[3] Dima Iona. & Inzé Dirk (2021), The role of scientists in policy making for more sustainable agriculture Current Biology, 31, R219-220, March 2021 & Regnault-Roger Catherine (2021) Regulatory and politicial challenges of New Breeding Techniques, European Seeds 8 (2) : 30-33 (reproduction de la carte , courtoisie de Iona Dima)


[4] Sarah M Schmidt, Melinda Belisle & Wolf B Frommer(2020) The evolving landscape around genome

editing in agriculture, EMBO Reports (2020) 21 : e50680 | Published online 19 May 2020


[5] Bernadette Juarez (2020) Sustainable, Ecological, Consistent, Uniform, Responsible and Efficient (SECURE Rule) Overview, USDA, https://www.aphis.usda.gov/aphis/ourfocus/biotechnology/biotech-rule-revision


[6] Service d’inspection de la santé animale et végétale (APHIS)[6] du département américain de l’Agriculture (USDA)


[7] Global gene editing regulation tracker, Human and Agriculture Gene Editing Regulations et Index https://crispr-gene-editing-regs-tracker.geneticliteracyproject.org/ ( in line l6.0. 2021)


[8] Catherine Regnault-Roger (2020) OGM et produits d’édition du génome : enjeux réglementaires et géopolitiques Fondation pour l’innovation politique, janvier 2020, 56 pages


[9] Commission européenne (2021) EC study on new genomic techniques Brussels, 29.4.2021 SWD(2021) 92 final .Letter to the Portuguese Presidency https://ec.europa.eu/food/plant/gmo/modern_biotech/new-genomic-techniques_en


[10] Catherine Regnault-Roger (2020) Des plantes biotech au service de la santé du végétal et de l’environnement, Fondation pour l’innovation politique, janvier 2020, 56 pages


[11] Avis du HCB sur le projet de décret modifiant l’article D.531-2 du code de l’environnement, http://www.hautconseildesbiotechnologies.fr/sites/www.hautconseildesbiotechnologies.fr/files/file_fields/2020/12/11/avis-cs-hcb-projet-decret-modifiant-code-environnement-200707-rev-201203.pdf (en ligne le 9/01/2021)


[12] Les rencontres de l’UFS du 6 mai 2021. https://www.youtube.com/watch?v=O-36rFNLMys

Source : https://www.europeanscientist.com/fr/opinion/nouvelles-techniques-genomiques-ngt-ouverture-de-la-commission-europeenne-un-defi-historique-pour-la-presidence-francaise-de-lue/

Nouvelles biotechnologies (NGT) : Enjeux réglementaires et souveraineté agro-alimentaire – Document PDF - 29 avril 2021 > - « Les NGT, outils de la souveraineté agro-alimentaire… »

A lire sur ce site : ttps ://www.academie-agriculture.fr › notes › creg...

Annonce - Colloque GRAB / NGT, nouvelles techniques d’édition du génome, quel avenir en Agriculture biologique ?

Le 08/12/2022 à 16:30 - 18:30

Le terme NGT décrit un certain nombre de méthodes scientifiques utilisées pour modifier les génomes dans le but d’introduire par génie génétique certains traits dans les plantes, comme la tolérance à la sécheresse et la résistance aux parasites (source : euractiv). Le Grab participe à une controverse en ligne avec l’UMT Sibio le 8 décembre 2022 pour débattre des nouvelles techniques d’édition du génome et de leurs avenirs dans l’agriculture biologique.

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Pionnier de la recherche appliquée en agriculture bio, le Grab améliore les pratiques et les systèmes en productions végétales biologiques.

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Fichier : ISIAS OGM Santé Ecomodernisme NGT (Nouvelles techniques génomiques).7.docx

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