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"Les cartes du social et de l’économie sont rebattues par la pandémie de COVID-19 et la nécessité de nombreux confinements sanitaires" par Jacques Hallard

jeudi 16 juillet 2020, par Hallard Jacques


ISIAS Economie Politique

Les cartes du social et de l’économie sont rebattues par la pandémie de COVID-19 et la nécessité de nombreux confinements sanitaires

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 13/07/2020

Plan : Humour Introduction Sommaire Auteur



Humour

Humour 1

In ‘Humour viral en images’ – Le Blog de Jean Gadrey - 06/04/2020 – Source : https://blogs.alternatives-economiques.fr/gadrey/2020/04/06/humour-viral-en-images

Et encore plus d’humour avec ‘Le Covid-19 vu par les dessinateurs’ - 04 mai 2020 – Diffusé par Reporterre, le quotidien de l’écologie - Journal indépendant, sans publicité, en accès libre, financé par ses lecteurs - Soutenir le journalhttps://www.google.fr/url?sa=t&...

https://reporterre.net/IMG/siteon0.png?1555491353


Introduction

Ce dossier regroupe des mises à jour à partir d’un large tour de vidéos et de textes, sur les sujets économiques à la faveur des Rencontres 2020 sous l’égide du ‘Cercle des économistes’, dans la rubrique A, d’une part, et quelques articles sélectionnés pour une rétrospective sur le social et l’économie face à la pandémie de COVID-19 au cours du premier semestre 2020 dans la rubrique B, d’autre part.

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Sommaire


A. La parole au Cercle des économistes suite aux Rencontres de 2020 en France

1. La parole au Cercle des économistes suite aux Rencontres de 2020

2. Les Rencontres Économiques 2020 « Aix en Seine » - C’est terminé - Revivez l’événement ! 73 sessions et débats disponibles en ‘replay’

3. Rencontres économiques d’Aix-en-Seine : 15 propositions pour répondre à la crise Par ‘latribune.fr’ - 05/07/2020, 18:00

4. Débat - Le Cercle des économistes tire la sonnette d’alarme sur l’emploi des jeunes Par Raphaël Legendre – Le 06 Juillet 2020 à 06h00 – Document ‘lopinion.fr’

5. Le cercle des conformistes : point de vue du Parti Communiste Français (PCF) - Publié le 27/05/2020 par PCF


B. Retour sur le social et l’économie face à la pandémie de COVID-19

6. L’Europe et la France face la pandémie de COVID-19

7. La solidarité européenne face à l’épidémie de Covid-19 - Mise à jour : 8 juin 2020 – Document officiel ‘France Diplomatie’

8. France - Tout comprendre - L’Etat dépense-t-il vraiment 461 milliards d’euros pour faire face à la crise ? - 10/06/2020 à 14h40 – Document ‘bfmtv.com’

9. Coronavirus : d’où viennent tous ces milliards des plans de relance ? Par Mathilde Damgé et Maxime Vaudano - Publié le 23 avril 2020 à 14h33 - Mis à jour le 26 avril 2020 à 07h01 – Reprise partielle de l’étude de ‘lemonde.fr/les-decodeurs’

10. Dossier « Idées Le Monde » : Qui va payer la dette ? Daté 14 et 15 juin 2020. Pages 34 et 35

11. Entretien avec Gaël Giraud, économiste, directeur de recherche au CNRS, ancien chef économiste pour l’Agence Française de Développement - « La reconstruction écologique crée de l’emploi et donne du sens à votre boulot » Par Rebecca Fitoussi - Le 04 juillet 2020 ‘Document ‘Public Sénat’

12. Covid-19 – Selon Monique Canto-Sperber  :« Le libéralisme sort renforcéde cette crise »Par Steve Jourdin - Publiéle : 11/07/2020à16:00 - DocumentPublic Sénat’

13. Thomas Porcher : ’Les délaissés représentent 85% de la population française’ Par : Ali LAIDI - Publié le : 03/07/2020

14. Une vision prémonitoire de 2012 - Idées & débats - Mondialisation : les cartes rebattues Par El Mouhoub Mouhoud 01/05/2012 – Document ‘Alternatives économiques’ Hors-série n°093

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A. La parole au Cercle des économistes suite aux Rencontres de 2020 en France

1.
Tribune - Pourquoi nous avons maintenu les Rencontres économiques d’Aix - Jean-Hervé Lorenzi , le 29/06/2020 à 13:11 – Photo

Jean-Hervé Lorenzi est président du Cercle des économistes, organisateur des Rencontres économiques d’Aix, qui aura lieu les 3,4 et 5 juillet 2020.

La France est en risque ! Dès l’année dernière, en choisissant le titre « Agir face aux dérèglements du monde », nous pensions que les années 2020 et 2021 seraient très difficiles mais nous ne pouvions pas imaginer qu’une crise sanitaire viendrait hystériser ce monde de violences le rendant totalement imprévisible. Compte tenu de la gravité de la situation, nous avons pris un pari risqué en décidant, avec toute l’équipe du Cercle des économistes, de maintenir les Rencontres. Cela n’aurait pu se faire sans l’appui essentiel de l’ensemble de nos partenaires et de Radio France.

Notre volonté reste inchangée pour cette vingtième édition rebaptisée Aix-en-Seine : initier le débat, éclairer des sentiers encore inexplorés pour apporter des idées nouvelles, des solutions d’urgence face aux grands dérèglements de notre temps. Pour cela, 300 intervenants participeront à 52 sessions, retransmises en direct depuis franceinfo.fr, les 3, 4 et 5 juillet prochains !

Comment accélérer la relance économique

La nouveauté c’est la diversité des intervenants, la participation des deux dirigeants de l’exécutif européen, Ursula Van der Leyen et Charles Michel, et celle des représentants de l’ensemble des forces syndicales et politiques de notre pays, au-delà de la centaine d’intervenants étrangers. L’objectif est de lancer le débat dans notre pays, sans lequel il sera extrêmement difficile de remettre la société française sur les rails.

Au début de l’année 2020, une pandémie d’une ampleur inégalée est venue se superposer aux grandes transitions, déjà en cours, dans nos sociétés. D’origine sanitaire, la crise devient économique et sociale avec de nouveaux déséquilibres qui apparaissent. Il est vrai que l’on assiste déjà à des dérèglements majeurs. Ils sont d’ordre climatique, inégalitaire, démographique, géopolitique. Aujourd’hui, force est de constater qu’ils se sont renforcés entre eux. Le dernier en date est évidemment le dérèglement sanitaire provoqué par la pandémie de Covid-19.

On pensait, à tort, que le monde, à la chute du mur de Berlin, s’était assagi, que des institutions internationales allaient réguler ce “village global”. Au contraire, le tableau des risques s’est élargi. Panne du progrès technique, vieillissement de la population, financiarisation sans limite de l’économie, creusement des inégalités… la fin de l’histoire, concept théorisé par Francis Fukuyama, paraît bien loin !

À lire aussi : Un «  New Deal  »pour le Pacte vert européen

Contrairement à l’idée d’une reprise rapide de l’économie, qui s’apparente plus à l’économie vaudoue, nous pensons que la reprise sera lente et difficile. La crise sanitaire a alimenté de nouvelles angoisses, qui ont un effet délétère sur l’économie.

Pourtant, toute réponse simplificatrice serait malvenue. Face à ces défis, trois grands points nous apparaissent importants. Tout d’abord, pour rebondir, il nous faut organiser un grand plan de relance qui doit être partagé et avoir été débattu par l’ensemble des acteurs de la société. Il devra nous permettre de créer les conditions d’une société dynamique et solidaire pour renouer la confiance avec la société. Enfin, il faut réécrire l’histoire des relations entre nations. Le multilatéralisme déjà bien chambardé doit être repensé, tout comme l’économie mondiale, du fait d’une croissance lente et du souhait de réduire les inégalités et les émissions carbones.

→ TRIBUNE. Un « New Deal » pour le Pacte vert européen

Ce grand plan de relance devra à la fois répondre aux problèmes de court terme pour limiter l’insécurité économique des plus jeunes et des secteurs les plus touchés, dont l’aéronautique et l’automobile, et au désir de la population de s’orienter vers une société plus juste, plus solidaire, plus verte, exprimé à travers les mobilisations citoyennes de ces derniers mois. Au risque sinon de développer une société marquée par ses nombreuses fractures, dont la guerre entre générations. Il nous faut aussi pour cela repenser notre économie dans une optique de croissance lente et de stagnation des revenus d’une partie de la population.

Maintenir les Rencontres Économiques et leur offrir un cadre nouveau pour leur vingtième édition était nécessaire en cette période si particulière qui nous a tous profondément marqués par son instabilité. Durant ces trois derniers mois, nous avons travaillé avec passion pour redessiner les contours des débats, pour qu’ils reflètent autant que faire se peut les enjeux d’aujourd’hui et de demain. Nous avons fait tout notre possible pour réunir l’ensemble des parties prenantes au niveau national et européen (syndicats, responsables politiques, universitaires, think tanks) pour construire ensemble notre avenir.

Il s’agit maintenant de mettre en œuvre à tous les niveaux des réponses concrètes qu’elles soient économiques ou sociales, technologiques ou politiques, collectives ou individuelles, coordonnées par la puissance publique ou d’initiative privée. C’est cette vision particulièrement ambitieuse que nous vous proposons de partager tout au long de cette 20e édition des Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence devenue Aix-en-Seine.

La description souvent angoissante des défis que nous devons relever ne doit surtout pas nous paralyser. L’immobilisme serait la pire des réponses. Après les trois dernières éditions des Rencontres consacrées à l’analyse précise de ces dangers et à l’esquisse de pistes de solutions, nous devons désormais passer à l’action !

Toutes les informations sur le site : https://lesrencontreseconomiques.fr/

Peut-on se fier aux économistes ?

À découvrir : Peut-on se fier aux économistes  ? Les traditionnelles Rencontres économiques d’Aix auront lieu cette année à Paris, du 3 au 5 juillet 2020 ... lire la suite

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2.
Les Rencontres Économiques 2020 « Aix en Seine » - C’est terminé - Revivez l’événement ! - 73 sessions et débats disponibles en ‘replay’

Le Déclaration des Rencontres Économiques #AixEnSeine - La feuille de route du Cercle des économistes : 15 propositions en 8 axes pour répondre à la crise - À l’issue de 3 jours de débats intenses, le ‘Cercle des économistes’ dévoile les propositions de la déclaration des Rencontres Économiques Aix en Seine. Elles expriment le point de vue de plus de 300 personnalités du monde académique, économique, politique et social de toutes sensibilités pour un plan de relance ambitieux.

Découvrez la Déclaration

Agir face aux dérèglements du monde : on va s’en sortir ! Illustration

Depuis leur création par le ‘Cercle des économistes’ en 2001, les Rencontres Économiques d’Aix-en-Provence sont devenues un événement économique majeur en France et dans le monde.

Cette année, le contexte exceptionnel leur donne une dimension particulière. Pendant les trois jours de cette édition baptisée « Aix en Seine », plus de 300 intervenants, de sensibilités et de nationalités différentes, ont apporté leurs réponses à trois grands défis qui se posent à nous :

  • Créer les conditions d’une société dynamique et solidaire
  • Construire un grand plan débattu et partagé
  • Renouveler les relations européennes et internationales
    Chacun a pu contribuer au débat, grâce à un dispositif inédit : 74 sessions en ligne et en direct, au cours desquelles vous avez pu poser vos questions aux intervenants.

Le débat est lancé ! Merci à tous pour vos nombreuses questions et contributions reçues sur notre site tout au long des mois de juin et juillet.

Aperçu du programme Voir tout le programme et les replays

5 juillet | 13:00 - 14:00

Session Spéciale – Relancer l’économie européenne

En savoir plus 5 juillet | 18:00 - 18:30

Conclusion et Déclaration Finale

En savoir plus 5 juillet | 15:00 - 15:30

Débat Spécial – Pour une nouvelle organisation sociale

Agir face aux dérèglements du monde Livre 1èrede couverture

Les lauréats du Prix du meilleur jeune économiste livrent dans cet ouvrage leur perception, leur compréhension, leurs analyses et leurs propositions de ce que pourrait ou devrait être l’avenir du monde. Ils répondent aux questions fondamentales que se posent aujourd’hui les économistes et les principaux dirigeants.

Les auteurs : Philippe Aghion, Yann Algan, Agnès Bénassy-Quéré, Antoine Bozio, André Cartapanis, Jean-Marie Chevalier, Hippolyte d’Albis, Esther Duflo, Emmanuel Farhi, Xavier Gabaix, Pierre-Olivier Gourinchas, Pierre-Cyrille Hautcoeur, Elyès Jouini, Camille Landais, Augustin Landier, Jean-Hervé Lorenzi, David Martimort, Philippe Martin, Isabelle Mejean, Thomas Piketty, Thomas Philippon, Emmanuel Saez, Stefanie Stantcheva, David Thesmar, Étienne Wasmer, Gabriel Zucman

En savoir plus sur le site d’Odile Jacob

Source : https://www.lesrencontreseconomiques.fr/

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3.
Rencontres économiques d’Aix-en-Seine : 15 propositions pour répondre à la crise Par ‘latribune.fr’ - 05/07/2020, 18:00 

REPLAY. À l’issue de 3 jours de débats intenses, le ‘Cercle des économistes’ a dévoilé les propositions de la déclaration des Rencontres Économiques Aix en Seine. Elles expriment le point de vue de plus de 300 personnalités du monde académique, économique, politique et social de toutes sensibilités pour un plan de relance ambitieux.

Déclaration des Rencontres économiques 2020 (*)

’Nous sommes entrés dans le nouveau siècle sans boussole’ - Force est de constater que Amin Maalouf n’avait pas tort... l’humanité est confrontée à de nouveaux périls, sans équivalent dans l’Histoire des civilisations.

Et la France est en risque ! Nous sommes alors convaincus que seules des solutions audacieuses et innovantes pourront répondre aux trois enjeux, un grand plan débattu et partagé, éviter une crise sociale, et renouveler les relations européennes et internationales.

Dans cette recherche, les économistes se doivent d’apporter des réponses à un certain nombre de questions. Jusqu’où faut-il relocaliser les productions ? Les économistes doivent également s’interroger sur les critères, sur les exigences de rentabilité, donc sur les capacités de financement pour les investissements massifs d’infrastructures qu’il nous faudra réaliser dans les années qui viennent. Enfin, les économistes ont à réfléchir au compromis à réaliser entre les urgences, sur le plan du chômage, notamment celui des jeunes, et la volonté de verdir la croissance.

Par rapport à cela nous avons développé quinze propositions correspondant aux huit axes suivants :

  • Axe n°1 : Donner la priorité à la jeunesse
    Demander au MEDEF, à la CPME et à l’U2P de s’engager avant fin juillet afin que les entreprises s’engagent à recruter au minimum un jeune en fin d’études. Ce recrutement sera pris en charge totalement ou partiellement par l’Etat pour une durée d’un an. Pour ceux n’ayant pas pu bénéficier de ce dispositif, proposer de poursuivre une formation pour une durée d’un an tout en étant rémunérés au RSA. Enfin, pour les jeunes peu qualifiés, multiplier par dix toutes les formations de requalification (CNAM, écoles de la seconde chance, etc.) en les tournant vers les secteurs créant de l’emploi.

Baisser et au minimum lutter contre la hausse des prix de l’immobilier en régulant le prix du foncier en allongeant la durée des prêts immobiliers, en supprimant la TVA pour la première acquisition et en organisant des opérations de démantèlement entre foncier et bâti, et, ou entre usufruit et nue-propriété.

  • Axe n°2 : Relancer au niveau européen et français les filières productives innovantes
    Mettre en place un véritable Buy European Act, sur le modèle américain, pour réserver aux entreprises européennes l’accès aux marchés publics dans certains secteurs, dont la santé et l’écologie.

Pour reconquérir la maîtrise de nos chaînes de valeur dans des domaines stratégiques et à haute valeur ajoutée, créer des agences européennes sur le modèle des DARPA et BARDA américaines pour financer les innovations de rupture. Ces agences couvriraient les domaines de la défense, de l’énergie, du numérique et de la santé.

Annuler le remboursement des intérêts des prêts garantis, et reporter le début du remboursement du capital de la dette à un minimum de 5 ans. Pour redonner confiance aux entreprises qui sont inquiètes d’une possibilité de faillite, il a été envisagé de transformer les prêts garantis en prêts participatifs ou en quasi-fonds propres. Mais la démarche risque d’être très complexe et inadaptée en calendrier. C’est la raison pour laquelle nous proposons d’annuler les intérêts des prêts garantis sous condition exprimée par les banques qu’il ne s’agit pas de ’zombies’.

  • Axe n°3 : Créer des emplois, lutter
    contre la pauvreté et favoriser la mobilité

    Mettre en place un contrat de formation professionnelle de reconversion des employés licenciés des secteurs fortement touchés par la crise (aéronautique, automobile, etc.) pour les former aux secteurs créant de l’emploi (technologies de l’information et environnement par exemple) dans l’objectif d’empêcher une hausse du chômage structurel.

Créer une allocation unique universelle qui regroupe toutes les prestations sociales existantes de lutte contre la pauvreté et la précarité en une seule prestation unique, évolutive et simple. Cela fait des années qu’on en parle, faisons-le.

Exiger, pour les personnes vivant dans des logements sociaux, que toute proposition de changement d’emploi à une distance importante soit assortie d’une proposition de changement de logement social proche du nouveau lieu de travail.

  • Axe n°4 : Lutter contre les fractures territoriales
    Relancer une nouvelle étape de décentralisation, en mettant en avant le principe que, lorsqu’une compétence est transférée vers une région ou une métropole, l’Etat central s’en dessaisit. Il est nécessaire de donner aux régions toutes compétences sur l’emploi, en s’appuyant sur les bassins d’emploi, et de leur permettre d’avoir leurs propres fonds d’investissement.
  • Axe n°5 : Décrisper, décloisonner, rétablir les liens
    fondamentaux au sein de la société française

    Rendre obligatoire le chèque syndical dans les entreprises, titre de paiement émis par l’employeur au salarié afin que ce dernier puisse financer un syndicat de son choix, sans avoir à y adhérer. Le chèque syndical est financé en entier ou en partie par l’employeur.

Généraliser les mécanismes de participation, intéressement et actionnariat salarié dans les entreprises.

  • Axe n°6 : Reconstruire un Etat frugal, efficace et juste
    Modifier la logique de fonctionnement des trois fonctions publiques (fonction publique d’Etat, fonction publique territoriale et fonction publique hospitalière) en les rendant plus efficaces. Sans modifier le statut de la fonction publique, évoluer vers un modèle d’agences à la suédoise où les administrations publiques ont une autonomie budgétaire et opèrent à partir d’objectifs sur lesquels ils sont évalués ex-post.
  • Axe n° 7 : Bâtir un leadership moral de l’Europe
    Redéfinir le cadre des marchés du numérique. Il faut d’abord protéger les données personnelles au niveau européen avec la mise en place du Cloud European Act, pour s’assurer qu’elles restent la propriété des Européens. Par ailleurs, au niveau individuel, il faut mieux réglementer le consentement au partage des données privées sur les sites, afin de renforcer la maîtrise des données personnelles par les individus.
  • Axe n°8 : Penser long-terme, climat,
    financement de long-terme et intergénérationnel

    Lutter contre le réchauffement climatique en s’appuyant sur l’innovation verte que l’on incite à travers différents instruments : prix du carbone, subventions à l’innovation verte, DARPA énergie, taxe carbone aux frontières, responsabilité sociale des entreprises et actions de banques centrales et commerciales (climate stress test).

Réconcilier l’exigence de rentabilité des marchés financiers et la faible rentabilité des projets de long terme. Deux mesures doivent être mises en avant : il faut d’abord associer les financements privés et publics, à travers la Banque Publique d’Investissement. Ensuite, nous devons donner aux pouvoirs publics la possibilité de garantir, pour les seniors, l’épargne engagée dans ces projets.

* Note : Ce texte est le produit d’une démarche et d’un recueil de réactions provenant de quatre sources : les réactions des membres du Cercle des économistes, des coordinateurs de session, des ‘thinks thanks’ participant aux Rencontres Économiques, des trois ‘webinars’ réalisés avec onze associations de jeunes (La FAGE, Mozaïk RH, Apprentis d’Auteuil, Nos quartiers ont du talent, Prométhée Education, Fondation FACE, Agence du service civique, Graine d’orateur, l’UNIGE, les Déterminés et l’UNEF), et les propositions issues des débats des 52 sessions des Rencontres Économiques. Dans notre esprit, ce texte n’est que le premier élément qui va permettre un débat lancé par les Rencontres d’Aix en Seine et qui doit se poursuivre tout au long de l’été avant le lancement du programme de relance.

Retour sur les temps forts de ces 3 jours

  • DIMANCHE 13h Session Spéciale - Relancer l’économie européenne
    Le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Woerth (LR), s’est dit opposé dimanche au cantonnement de la dette contractée pour répondre à la crise du Covid-19, y voyant un ’artifice’.

’Je suis contre, par exemple, l’idée de confiner de la dette, de la cantonner’, a déclaré M. Woerth

Le gouvernement sortant a souhaité isoler la partie de la dette publique liée au Covid-19, soit environ 150 milliards d’euros, qui pourraient être remboursés par un nouvel allongement de la CRDS entre 2033 et 2042.

C’est une drôle de manière de dire ’je ne veux pas voir’, c’est les petits singes, je me bouche le oreilles, je me bouche les yeux et je reprends la vie comme avant’, a jugé le député LR.

’Je sais bien qu’on arrive au 14 juillet, mais on ne peut pas sans arrêt réfléchir à des artifices. Il faut réfléchir à comment gérer correctement un pays tout en donnant la priorité à un certain nombre de dépenses’, a-t-il ajouté.

’Si on accumule (de la dette) sans jamais savoir ce que ça va devenir et sans changer nos modes de production, il y a à un moment quelque chose qui va exploser, il n’y a pas de magie là-dedans’, a encore averti M. Woerth.

  • SAMEDI 12h Débat ’Mettre en oeuvre un modèle alternatif de croissance’
    La crise économique engendrée par la pandémie de Covid-19 va ’changer profondément’ l’économie mondiale, vers plus d’écologie, de numérisation et dans les modes de travail, et l’Europe est en ’excellente position’, a estimé samedi la présidente de la BCE Christine Lagarde.

Cette crise ’va être une accélération de transformations qui étaient déjà latentes dans nos économies’, a prédit la présidente de la Banque centrale européenne.

’En fabrication, en travail, en commerce, ce que nous venons de vivre va accélérer les transformations et va entraîner probablement une évolution vers un mode vie plus soutenable et plus écologique’, a-t-elle ajouté.

Elle a notamment évoqué le télétravail, qui va ’transformer les modes de fonctionnement de l’ensemble des salariés’, au moins des pays développés, et ’l’accélération de la numérisation, dans les services ou l’automatisation dans les industries’.

’On estime en ce moment que la crise devrait entraîner une contraction des chaînes d’approvisionnement de l’ordre de 35% et une augmentation de la robotisation dans les industries de l’ordre de 70 à 75%’, a indiqué Mme Lagarde.

Par ailleurs, du fait du confinement qui a concerné au même moment la majorité des habitants de la planète, le commerce en ligne s’est fortement développé.

Cette évolution devrait encore s’accélérer à l’avenir ’au détriment du commerce plus traditionnel’, a-t-elle ajouté.

Face à ces transformations, ’l’Europe est en excellente position pour prendre cette transition en marche’, a-t-elle jugé. Le continent ’héberge déjà le plus vaste secteur d’économie circulaire et d’innovation écologique au monde’, a noté Mme Lagarde, ajoutant que l’euro était la première monnaie utilisée pour l’émission d’obligations vertes.

Elle a toutefois estimé que cela ne serait ’pas suffisant’ et qu’il faudrait mettre en place ’un cadre de politique économique qui permette de mobiliser les financements’ nécessaires.

  • SAMEDI 11h Intervention d’Ursula VON DER LEYEN
    (Présidente de la Commission Européenne)
    Dans un message vidéo diffusé aux rencontres d’Aix-en-Seine, la présidente de la Commission européenne a affiché samedi sa conviction que ’oui, l’Europe allait s’en sortir, et elle allait s’en sortir plus unie qu’avant’.

’La relance sera un nouveau chapitre dans notre histoire’, a dit Mme Von der Leyen.

’La crise n’est pas finie (...) mais aujourd’hui, nous percevons déjà un nouveau souffle, un nouvel élan, une nouvelle unité européenne.’

’Notre relance doit faire face à l’urgence mais aussi faire face à l’avenir. Pour accélérer la transition écologique et numérique, pour renforcer notre souveraineté, tout en restant ouvert au monde.’

  •  SAMEDI 10h Débat ’Comment éviter une crise sociale ?’
    Laurent BERGER (CFDT) - Geoffroy ROUX de BEZIEUX (Medef)
    Il faut ’appuyer sur pause’ sur le sujet de la réforme des retraites, alors que la sauvegarde de l’emploi et de la compétitivité des entreprises est la priorité, a estimé samedi le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux.

’Il faut appuyer sur pause pendant quelques mois pour qu’on mette toute notre énergie pour ce qui compte, c’est-à-dire l’outil de production’, a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux au cours d’un débat avec le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger

’C’est pause pour reprendre, pas pause pour jamais’, a-t-il précisé.

Laurent Berger, qui avait déjà dénoncé vendredi la volonté d’Emmanuel Macron de relancer dès cet été la ’concertation’ sur les équilibres financiers du système de retraites, a pour sa part constaté ’une telle opposition dans notre pays sur ce sujet qu’on a aucun intérêt à se mettre sur la figure à la rentrée ou pendant l’été sur sujet’.

Pour le président du Medef, ’si on a réussi à sauvegarder l’emploi, si on n’a pas ce million de chômeurs (supplémentaire) que tout le monde nous promet à la fin de l’année, on pourra repartir’.

’Et là alors oui, il faudra discuter retraites parce qu’il y a ce projet de système universel, mais il y a aussi un énorme trou financier’, a-t-il ajouté.

M. de Roux de Bézieux a aussi réitéré ses réserves sur un système universel à points voulu par M. Berger.

Le système universel, ’comme on part d’un système très compliqué, c’est bien sur Powerpoint’, mais ’je trouve que ça ne fonctionne pas’, a-t-il déclaré.

  • VENDREDI 16h GRAND TÉMOIN : Margrethe VESTAGER
    (VP Executive de la Commission européenne)
    Les interdictions d’exportation d’équipements de protection et d’équipements médicaux prises par certains pays de l’UE au début de la crise sanitaire ont provoqué des blessures qui seront ’longues à guérir’, a estimé vendredi la commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager.

’C’était terrible, parce que c’était une situation dans laquelle certains pays ont été frappés en premier, durement, et ils ont demandé l’aide de leurs voisins de l’autre côté de la frontière, et ces voisins ont répondu par une interdiction à l’exportation’, a-t-elle rappelé.

L’Allemagne avait interdit début mars l’exportation de matériel médical de protection, notamment de masques, et la France avait pris une mesure similaire en réquisitionnant tous les stocks et la production de masques de protection, pour les distribuer en priorité aux soignants et aux personnes atteintes du Covid-19.

Le Commissaire européen à l’Industrie Thierry Breton avait ensuite exhorté les États membres de l’UE à répondre à la demande de l’Italie de masques et d’appareils respiratoires, alors que la Lombardie était touchée de plein fouet par la vague épidémique.

’Cela a induit des blessures qui vont être longues à guérir et nous ne pourrons nous remettre de cela que si nous faisons mieux’, a affirmé Mme Vestager.

Elle a rappelé que ’l’Union européenne n’avait pas de compétences en matière de santé’, mais qu’il avait été ’constaté à quel point il était important de [se] coordonner’, pour que par exemple ’les camions puissent circuler’, afin d’éviter les longs embouteillages de poids lourds qui s’étaient formés aux frontières intra-européennes.

’Ce que nous avons appris de tout cela c’est qu’il nous faut être plus clairs : si ça se reproduit, nous nous coordonnerons mieux, nous coordonnerons nos actions, de manière plus efficace’, a-t-elle espéré.

’Il nous faut également des stocks, nous ne pouvons pas être dépendants d’un seul fournisseur’ de masques ou de médicaments, a ajouté la vice-présidente de la commission européenne.

’Nous avons retenu la leçon’ et ’nous avons tout un plan de travail pour tirer les enseignements de ce que nous avons vécu et nous protéger plus efficacement la prochaine fois’, a-t-elle encore assuré.

  • VENDREDI 14h : Nadia CALVINO
    (VP et Ministre des Affaires économiques
    et de la Transformation numérique, Espagne)
    La ministre espagnole de l’Économie Nadia Calviño, candidate à la présidence de l’Eurogroupe, s’est dite vendredi ’plutôt optimiste’ quant à la conclusion d’un accord européen sur le plan de relance européen de 750 milliards d’euros à la suite de la pandémie de Covid-19.

’La commission européenne a mis sur la table une proposition ambitieuse. (...) Il y aura des négociations dans les jours qui viennent. Ca dépend bien sûr de la possibilité d’avoir un accord entre les leaders de nos pays’, a-t-elle affirmé, ajoutant qu’elle était ’plutôt optimiste’.

Au sujet des difficultés des États de l’Union européenne à s’entendre en 2008 pour surmonter la crise financière, Mme Calviño a estimé que ’cette fois-ci [ils avaient] réagi très vite et de façon très efficace’.

’Nous avons bien lu et appris les leçons de la crise et nous sommes en train de réagir de façon appropriée à cette crise mondiale’, a-t-elle insisté.

Les dirigeants européens mènent actuellement des négociations pour parvenir à un accord sur la création d’un plan de relance de 750 milliards d’euros, composé de 500 milliards de subventions directes aux États membres et de 250 milliards de prêts aux capitales.

’Évidemment que la dette sera remboursée’, a affirmé Mme Calviño, ajoutant que ’la soutenabilité à long terme de la dette était garantie’.

Selon la ministre espagnole, ce plan de relance, s’il est adopté, ’permettra à l’Europe de reprendre le plus tôt possible la croissance dans laquelle on était jusqu’à ce que cette crise, ce virus, nous frappe’.

Nadia Calviño, candidate pour prendre la tête de l’Eurogroupe, est considérée comme la favorite face aux deux autres prétendants, le ministre irlandais des Finances Paschal Donohoe et son homologue luxembourgeois Pierre Gramegna.

Le successeur du portugais Mario Centeno sera élu le 9 juillet à la majorité simple par les ministres des Finances des 19 pays ayant adopté la monnaie unique.

 Liste ‘REPLAY’ (en français et/ou en anglais) :

Actualité économique et financière, bourse - Journal quotidien ... www.latribune.fr

https://static.latribune.fr/1082993/logo-elargi-la-tribune.jpg

Source : https://www.latribune.fr/economie/international/rencontres-economiques-d-aix-trois-jours-pour-presenter-des-propositions-de-sortie-de-crise-851795.html

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4.
Débat - Le Cercle des économistes tire la sonnette d’alarme sur l’emploi des jeunes Par Raphaël Legendre – Le 06 Juillet 2020 à 06h00 – Document ‘lopinion.fr’

Les trois journées de débats « d’Aix-en-Seine » ont débouché sur huit axes de réflexion et une quinzaine de propositions, « dont il ne serait pas forcément idiot que le gouvernement s’inspire »

Photo - Face à la crise, le président du ‘Cercle des économistes’ appelle à « débattre, débattre et encore débattre » ​ ! © Sipa Press - A quelques jours de l’allocution du président de la République et du discours de politique générale du nouveau Premier ministre, Jean Castex, le président du Cercle des économistes, Jean-Hervé Lorenzi, a clôturé dimanche trois jours de débats riches à la Maison de la Radio pour les Rencontres « d’Aix-en-Seine ». Des débats qui ont accouché d’une quinzaine de propositions « dont il ne serait pas forcément idiot que le gouvernement s’inspire », indique ce dernier.

Traditionnellement rédigé (et âprement négocié) par la trentaine de membres du Cercle, le communiqué final reprend cette année pour la première fois les propositions formulées par le Cercle, mais aussi par les coordinateurs de session, les ‘think tanks’ et les associations jeunesses présentes à la Maison de la Radio.

Avec comme priorité, la jeunesse. « 600.000 à 700.000 jeunes vont arriver sur un marché du travail fermé. Il faut traiter cela de manière urgente et radicale », assure Lorenzi. Soit par l’engagement des entreprises à recruter au moins un jeune en fin d’étude, pris en charge totalement ou partiellement par l’Etat, soit par la multiplication des offres de formations pour les non qualifiés.

Deuxième urgence : « relancer les filières productives innovantes » et donc « investir massivement dans la recherche et l’innovation en se basant sur le modèle de la Darpa ou Barda américaines (agences publiques de financement de la recherche, N.D.L.R.), en ciblant la défense, l’énergie, le numérique et la santé », ajoute Philippe Aghion.

Pour lutter contre la pauvreté, le chantier de l’allocation unique universelle doit aller à son terme. Contre les fractures territoriales, la décentralisation doit être relancée. Pour augmenter le pouvoir d’achat, la participation doit être généralisée dans les entreprises… Les autres propositions ne manquent pas. Mais au-delà, c’est surtout un appel à « débattre, débattre, débattre » qu’a lancé Jean-Hervé Lorenzi. En attendant l’heure des choix gouvernementaux.

Cercle des économistes - Rencontres économiques d’Aix

l’Opinion média quotidien, libéral, européen et pro-business -S’abonner

Une hausse de 2,5 % en complémentaire santé pour 2020

Source : https://www.lopinion.fr/edition/economie/cercle-economistes-tire-sonnette-d-alarme-l-emploi-jeunes-219805

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5.
Le cercle des conformistes : point de vue du Parti Communiste Français (PCF) – ParGérard Streiff - Publié le 27/05/2020 par ‘PCF’

Chaque année, en début d’été, le « cercle des économistes », qui regroupe la petite armée des gestionnaires bien-pensants, se réunit pour sa grand-messe libérale, à Aix-en-Provence, entre platanes et opéra. Cette année, crise oblige, cette légion de conformistes et de gourous de la « vie d’avant » se rabat début juillet sur Paris, à la Maison de la radio (merci au service public pour la salle !). Tous les « grands patrons » seront là (Valeo, Total, Orange, Société générale, Solvay, Axa, Moody’s, Airbus, Sanofi), épaulés par Bruno Le Maire, Christine Lagarde et l’inévitable Laurent Berger, toujours disponible pour ce genre de raout. Un raout pour quoi faire, au fait ? « Pour faire des propositions pour éviter une crise sociale », dit au Figaro Jean-Hervé Lorenzi, le chef du Cercle en question. Comme quoi la pétoche travaille les nantis et leurs amis.

Site Internet du P.C.F.

Politique | PCF.fr

Source : https://www.pcf.fr/le_cercle_des_conformistes

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B. Retour sur le social et l’économie face à la pandémie de COVID-19

6.
L’Europe et la France face la pandémie de COVID-19

Face au drame du coronavirus, que fait l’Europe concrètement en gestion de crises - 30 mars 2020 - Nicolas Gros-Verheyde - Extrait - (B2) La Commission européenne a-t-elle su répondre aux demandes italiennes, espagnoles et des autres pays en détresse ? Pas évident. Le point

Suite à l’éditorial de jeudi (lire : Crise du coronavirus. La Commission von der Leyen manque d’audace. Faiblesse congénitale ?), j’ai reçu beaucoup de réactions et de demandes d’information supplémentaire, notamment sur l’aide concrète de l’Union européenne. Je ne parle pas ici des mesures réglementaires pour faciliter le marché intérieur ou le financement des laboratoires pour trouver un vaccin, je parle bien, ici, de l’aide d’urgence, concrète, en cas de catastrophes, pour laquelle l’Union européenne dispose à la fois des bases juridiques nécessaires (articles 122, 196 et 222 du Traité sur le fonctionnement de l’UE pour les spécialistes) et des budgets (lire aussi : Face au Coronavirus, agir et être solidaire n’est pas une faculté, c’est une obligation. Dixit le traité).

Un mois après, qu’est-il parti ?

Presque un mois après le premier déclenchement du dispositif de gestion de crises (IPCR et mécanisme de protection civile), l’aide (concrète) de la Commission européenne, c’est-à-dire, hommes, matériels, etc. se résume à trois choses essentiellement : les masques, les rapatriements et l’achat groupé équipements supplémentaires via le lancement d’appels d’offres.

Presque quatre millions de masques Moins de 3.000 personnes rapatriées - Lire ce paragraphe avec des documents en infographie à la source

En matière de rapatriement, au 26 mars, selon les chiffres officiels, 2.714 personnes ont été rapatriées, via le mécanisme de protection civile, dont 2.302 citoyens européens. La plupart des rapatriements concernent les citoyens coincés en Chine. Chiffre plutôt faible, là encore au regard de la crise. Pour donner un ordre de grandeur, le service diplomatique européen estimait à environ 300.000 le nombre de citoyens européens coincés hors de chez eux. Pour la France, on estime à 130.000 le nombre de compatriotes à l’étranger, 110.000 ont déjà été rapatriés ou sont rentrés. (1)

Des équipements supplémentaires à venir - Lire ce paragraphe à la source

Enfin, l’Union européenne a déclenché plusieurs appels d’offres conjoints afin d’acheter masques, masques respiratoires, le 28 février, le 17 mars et le 19 mars (ou 18 mars selon les versions que donne la Commission) pour divers équipements de protection personnel — allant des lunettes et masques respiratoires, aux équipements de laboratoire, etc. Les contrats sont en cours de signature pour certains, pour d’autres ce sera plus tard. Pour l’arrivée du matériel, il faudra attendre encore un peu.

Commentaire : … et c’est tout ? - Tout cela est faible, très faible, au regard de l’ampleur de la crise et du temps passé depuis l’alerte qui a été donnée début mars. Pourtant l’Europe était prête… On est loin de la réponse promise (fin janvier) par Stella Kyriakides, la commissaire européenne en charge de la santé : « Nous sommes prêts à soutenir les États membres et à assurer une réponse forte et coordonnée de l’UE, à l’extérieur et à l’intérieur de l’Union européenne » (2).

… et la propagation de l’épidémie faible au niveau mondial

Il est vrai que si on en croit les commissaires Valdis Dombrovskis et Paolo Gentiloni (Économie), qui signaient le 13 février leurs prévisions économiques d’hiver, leur hypothèse retenue dans le scénario de référence était un pic de l’épidémie « atteint au premier trimestre » avec une « propagation à l’échelle mondiale […] relativement limitée. » - C’est ce qui s’appelle un beau plantage et explique peut-être l’affolement qui règne dans la maison ‘Commission européenne’ pour désigner du doigt les États comme seuls responsables de cette impéritie. (Nicolas Gros-Verheyde)

Nicolas Gros-Verheyde - Rédacteur en chef du site B2. Diplômé en droit européen de l’université Paris I Pantheon Sorbonne et auditeur 65e session IHEDN (Institut des hautes études de la défense nationale. Journaliste depuis 1989, fonde B2 - Bruxelles2 en 2008. Correspondant UE/OTAN à Bruxelles pour Sud-Ouest (auparavant Ouest-France et France-Soir).

Nos ouvrages - Pour tout connaître sur l’Europe de la défense, une seule référence : « Le manuel sur la politique européenne de défense et de sécurité commune » A. Dumoulin, N. Gros-Verheyde (éditions du Villard, 500 pages, 1500 références) - Descriptif  Acheter en ligne 

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Copyright © 2020 B2 Le blog de l’Europe politique. Source : https://www.bruxelles2.eu/2020/03/que-fait-leurope-aujourdhui-exactement/

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7.
La solidarité européenne face à l’épidémie de Covid-19 - Mise à jour : 8 juin 2020 – Document officiel ‘France Diplomatie’

Face à l’épidémie de Covid-19, l’union doit faire la force. Nous ne surmonterons pas cette crise sans une relance européenne forte et solidaire. Des mesures ont déjà été prises par l’Union européenne et ces efforts se poursuivent tant au niveau européen qu’entre les pays eux-mêmes.

Une réponse européenne commune - L’Initiative franco-allemande pour la relance européenne face à la crise du coronavirus

Le 18 mai 2020, la France et l’Allemagne ont proposé une initiative commune pour la relance européenne face à la crise en 19 mesures pour que l’Europe puisse surmonter la crise actuelle et en sortir plus forte. Parmi ces mesures, nos deux pays proposent de créer un fonds de relance européen pour la solidarité et la croissance.
Cette idée a été reprise par la Commission européenne le 27 mai dans sa proposition de budget pluriannuel sous le nom de Next generation EU. Le fonds s’élèverait à 750 milliards d’euros et permettrait de :

1. Soutenir les États membres dans leurs efforts de réformes et d’investissement pour la relance,
2. Soutenir l’investissement privé,
3. Tirer les leçons de la crise dans les domaines de la santé, du social et de l’aide humanitaire.

Les chefs d’État et gouvernement européens débattront de cette proposition le 19 juin lors d’une conférence téléphonique.

>>> Pour en savoir plus sur l’initiative franco-allemande

Les chefs d’État et de gouvernement ont pris depuis lors plusieurs mesures pour coordonner nos efforts en matière de santé publique, protéger les Européens et atténuer les effets socio-économiques de l’épidémie :

1. Disposer de matériel médical en commun (équipements de protection, ventilateurs et kits de laboratoire) avec la création de la première réserve commune de matériel médical et la passation de marchés publics communs pour l’achat d’équipements de protection individuelle. Cela passe également par un effort coordonné pour accroître les capacités de production… Parallèlement, une autorisation d’exportation d’équipements de protection individuels a été imposée pour les exportations hors d’Europe.

2. Soutenir la recherche d’un vaccin contre la Covid-19.. Le 4 mai, la Commission européenne a organisé une conférence des donateurs mondiale en ligne qui a permis de récolter 7,4 md€ pour mettre au point des outils de diagnostic, des traitements et des vaccins contre le coronavirus et les distribuer dans le monde entier.

3. Mutualiser les efforts pour permettre aux citoyens européens en déplacement bloqués hors de l’Union de rentrer chez eux.

4. Faciliter la circulation au sein de l’UE, non seulement des biens et des marchandises, grâce à des couloirs prioritaires aux frontières intérieures pour l’approvisionnement notamment des hôpitaux, magasins et usines, mais aussi des personnes lorsque cela est nécessaire, en particulier les travailleurs frontaliers ou les citoyens européens qui rentrent chez eux.

5. Répondre à la crise en réaffectant 37 Md€ du budget de l’UE au titre de la politique de cohésion.

6. Soutenir les entreprises et les travailleurs en assouplissant les règles en matière d’aides d’État.

7. Suspendre le Pacte de stabilité pour permettre aux États membres de déroger aux règles budgétaires face à la pandémie.
La Commission européenne est chargée de la bonne mise en œuvre de ces mesures. Des mesures complémentaires sont actuellement en cours de discussion au niveau européen pour répondre à cette crise sans précédent.

La lutte contre la Covid-19 en quelques chiffres

  • 40 md€ de la Banque européenne d’investissement pour soutenir les ETI (entreprises de taille intermédiaire) et PME (petites ou moyennes entreprises)
  • 37 md€ du budget de l’UE au titre de la politique de cohésion soit 650 millions € pour la France
  • 140 M€ pour la recherche d’un vaccin
  • 179 M€ pourront être mobilisés pour soutenir les travailleurs licenciés et les indépendants
  • + 125 M€ pour le « mécanisme européen de protection civile » (cofinancement des vols de rapatriement et achats de matériel)
  • + 3,6 M€ pour le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies
  • 540 md€ dans le cadre d’un ensemble de mesures visant à soutenir les économies des États membres de l’Union européenne
    A ces mesures s’ajoute l’exceptionnel « programme d’achat urgence pandémique » (ou PEPP) de la Banque centrale européenne qui va racheter à hauteur de 1350 md€ la dette des États et d’entreprises de la zone euro sur les marchés.

Pour la quatrième fois depuis le début de la crise sanitaire liée à la Covid-19, un Conseil européen en visioconférence a réuni les chefs d’État et de gouvernement le jeudi 23 avril 2020. Les États se sont entendus sur la nécessité d’un vaste plan de relance économique dont les modalités sont actuellement en cours de discussion. Aucun pays ne peut surmonter la crise seul et la solidarité doit continuer d’être notre fil conducteur, maintenant et après l’épidémie.

Une solidarité concrète

Des mécanismes européens de coordination, de partage d’informations, de bonnes pratiques et de gestion de crise ont été activés. C’est le cas des ministres en charge des secteurs impactés par la crise ainsi que de comités d’experts, en particulier de santé (notamment le comité de sécurité sanitaire où la France est représentée par le ministère des solidarités et de la santé).

La solidarité entre pays européens s’est exprimée tous les jours et continue de le faire de manière concrète, par l’accueil de patients pour soulager les pays les plus touchés, par les dons de matériel médical (plus de 3 millions de masques offerts à l’Italie par ses voisins par exemple), par la mise en commun des efforts pour permettre le retour chez eux des Européens en déplacement bloqués à l’étranger ou encore par la mise en place de programmes de recherche communs.

Désormais, des discussions sont en cours pour coordonner les mesures de déconfinement entre États au sein de l’espace Schengen. La Commission a également mis en place un dispositif de suivi de l’application des mesures d’urgence prises par les États membres, afin de garantir le respect des valeurs fondamentales de l’Union.

Une solidarité internationale

Le 8 avril 2020, la Commission européenne et le Haut représentant ont présenté le paquet de mesures «  Équipe Europe » qui vise à soutenir les efforts déployés par les pays partenaires pour faire face à la pandémie de Covid-19 en leur faisant bénéficier de 18,8 md€, grâce aux ressources combinées de l’Union, de ses États membres et des institutions financières européennes. Les premiers ensembles de mesures « Équipe Europe » sont déjà en cours de mise en œuvre.

A titre d’exemple, à l’initiative de la France, la DG ECHO, a mis en place un pont aérien humanitaire au bénéfice des pays en difficulté, et en particulier l’Afrique, doté de 10 M€ et qui devrait permettre d’organiser 30 vols humanitaires (transportant du matériel médical et du personnel).

Depuis ce message d’Amélie de Montchalin enregistré le 31/03, de nouvelles solidarités se sont manifestées pour l’accueil de patients français et nous les remercions de leur aide.

Union européenne - Participation de Jean-Yves Le Drian à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (15.06.20)

Union européenne – Participation de Jean-Baptiste Lemoyne à la visioconférence des ministres de l’Union européenne chargés du commerce (09.06.20)

Réunion des ministres des affaires étrangères de l’Union européenne en format développement (visioconférence, 8 juin 2020)

Visioconférence des ministres des affaires européennes du MED7 (04.06.20)

Groupe de Visegrád – Visioconférence d’Amélie de Montchalin avec ses homologues – Déclaration de la porte-parole (02.06.20)

Union européenne – Participation de Jean-Yves Le Drian à la réunion des ministres des affaires étrangères de l’Union européenne (en visioconférence, 29.05.20)

Union européenne - Chine - Q&R - Extrait du point de presse (27.05.20)

Union européenne - Participation d’Amélie de Montchalin à la visioconférence des ministres des affaires européennes (26.05.20)

Union européenne – Participation de Jean-Yves Le Drian à la réunion des ministres des affaires étrangères de l’Union européenne (en visio-conférence, 15.05.20)

Avenir de l’Europe : retour sur les consultations citoyennes organisées en France

Initiative pour l’Europe du Président de la République : une Europe souveraine, unie et démocratique (26 septembre 2017)

Plan du site Nous écrireFAQTous droits réservés - Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères – 2020

Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères - Bulletin des ...

Source : https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/europe/evenements-et-actualites-lies-a-la-politique-europeenne-de-la-france/actualites-europeennes/article/la-solidarite-europeenne-face-a-l-epidemie-de-covid-19

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8.
France - Tout comprendre - L’Etat dépense-t-il vraiment 461 milliards d’euros pour faire face à la crise ? - 10/06/2020 à 14h40 – Document ‘bfmtv.com’

En plus du report du paiement de leurs charges sociales, le gouvernement a déjà accordé depuis le début de la crise des reports d’échéances fiscales. - AFP

Si l’enveloppe globale prévue par le gouvernement pour soutenir l’économie française s’élève à 461 milliards d’euros, tout cet argent ne sera pas dépensé. Une partie reviendra dans les caisses de l’Etat et une autre n’en sortira jamais. Explication.

’L’Etat a mis 450 milliards d’euros sur la table pour sauver l’économie française.’ Si la somme est depuis passée à 461 milliards d’euros avec le troisième projet de budget rectifié présenté ce mercredi en Conseil des ministres, soit plus de 20% du PIB français, que recouvre cette affirmation du ministre de l’Economie Bruno Le Maire ? L’Etat a-t-il ou va-t-il réellement dépensé cette somme colossale qui représente près de 6900 euros par habitant ? Et comment se situe l’effort français par rapport à celui de nos principaux ? 

Voici ce que représentent concrètement ces 461 milliards d’euros. 

  • L’argent réellement dépensé : 57 milliards d’euros
    L’enveloppe réellement mise sur la table pour soutenir l’économie s’élève pour le moment à 57 milliards d’euros, soit un peu plus de 12,3% de la somme totale de 460 milliards avancée par Bruno Le Maire. Il s’agit de sommes ’à fonds perdus’ que l’Etat a déjà dépensées ou qu’il s’apprête à verser. Ce sont ces dépenses qui vont principalement venir creuserle déficit du Budget qui devrait atteindre cette année le niveau record de 11,4% du PIB

Cette enveloppe de 57 milliards d’euros comprend principalement le financement du chômage partiel (31 milliards d’euros) qui au plus fort du confinement a concerné plus de 12 millions de Français, le fonds de solidarité qui a permis aux commerçants, aux professions libérales et autres de compenser en partie une chute de leurs revenus (8 milliards d’euros), les dépenses de santé exceptionnelles durant la crise (l’achat de masques, de médicaments...) pour 8 milliards d’euros ou encore l’exonération totale des cotisations pour les entreprises du tourisme (3 milliards d’euros).

Ces sommes-là, à la différence des autres, ne reviendront pas dans les caisses de l’Etat.

  • L’argent avancé par l’Etat : 76,5 milliards d’euros
    Il s’agit cette fois de sommes qui sont bel et bien sorties des caisses de l’Etat (ou qui n’y sont pas entrées comme prévu) mais qui sont appelées à y revenir. Le manque à gagner est donc théoriquement temporaire pour les finances publiques. A condition bien sûr que les entreprises qui en ont bénéficié soient dans la capacité de rembourser d’ici la fin de l’année. Cette enveloppe s’élève donc à 76,5 milliards d’euros et comprend principalement le report des impôts et des cotisations pour les entreprises entre mars et juin (32,5 milliards) et le remboursement anticipé des crédits d’impôts aux entreprises (23 milliards).

A cela s’ajoute 20 milliards d’euros de prêts directs aux entreprises et des recapitalisations comme par exemple les 4 milliards d’euros directement prêtés à Air France. ’Ce sont des mesures a priori sans impact sur nos finances, sauf si les entreprises font faillite ou ne peuvent plus rembourser’, assure-t-on du côté de Bercy qui n’exclut pas que cela puisse arriver.

Même si certaines des entreprises peuvent faire faillite, la mesure est importante puisqu’elle permet de maintenir à flot un plus grand nombre d’entreprises qui, quand elles iront mieux, pourront payer ce qu’elles doivent et aussi assurer les recettes fiscales dont l’Etat aura grandement besoin dans les années à venir.

  • L’argent prêté aux entreprises et garanti par l’Etat : 327 milliards d’euros
    C’est évidemment la plus importante partie du plan de sauvetage de l’économie. Mais il ne s’agit pas d’argent dépensé par l’Etat. La France va se porter en quelque sorte caution pour les entreprises qui ont besoin de capitaux pour restaurer leur trésorerie (jusqu’à trois mois) et se tournent pour cela vers des institutions financières (banques privés, Banque européenne d’investissement, FMI...). C’est une mesure a priori sans conséquence sur les finances publiques mais qui peut s’avérer très coûteuse si les entreprises font défaut. 

A date ce sont 95 milliards d’euros de prêts sur lesquels l’Etat a apporté sa garantie. Plus de 500.000 entreprises ont bénéficié de ce dispositif dont Air France (3 milliards d’euros), Renault (5 milliards d’euros) ou encore Fnac-Darty (500 millions). 

Ce dispositif constitue un des plus grand succès français. Avec 95 milliards d’euros de prêts accordés et garantis par l’Etat, l’Hexagone se situe devant l’Espagne (63 milliards), le Royaume-Uni (35 milliards), l’Allemagne (28 milliards) et l’Italie (22 milliards).

  • Un plan français bien moins généreux que l’allemand
    Et chez nos voisins comment ça se passe ? L’ensemble des pays ont pris des mesures de dépenses budgétaires records. En Italie, le plan de soutien aux familles et aux entreprises s’élève par exemple à 80 milliards d’euros sans compter les prêts garantis par l’Etat. Une enveloppe toutefois inférieure à celle consacrée par la France.

En revanche,l’Allemagne est allée encore plus loin que la France. L’effort de notre plus premier partenaire commercial s’élève à plus de 1100 milliards d’euros, soit un tiers du PIB du pays. Si les prêts garantis représentent la plus grande part de ce plan (820 milliards d’euros), les mesures budgétaires se montent tout de même à plus de 350 milliards d’euros (contre 133 milliards pour la France). Moins endettée et plus rigoureuse dans sa gestion budgétaire en temps normal, l’Allemagne a montré qu’à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles.

Source : https://www.bfmtv.com/economie/tout-comprendre-l-etat-depense-t-il-vraiment-461-milliards-d-euros-pour-faire-face-a-la-crise-1930298.html

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9.
Coronavirus : d’où viennent tous ces milliards des plans de relance ? Par Mathilde Damgé et Maxime Vaudano - Publié le 23 avril 2020 à 14h33 - Mis à jour le 26 avril 2020 à 07h01 – Reprise partielle de l’étude de ‘lemonde.fr/les-decodeurs’

Décryptages - Il y a quelques mois, le gouvernement jugeait déraisonnable d’augmenter la dépense publique. Aujourd’hui, il débloque 110 milliards d’euros. Comment est-ce possible ?

Aurait-on trouvé de l’« argent magique » ? Depuis quelques semaines, une avalanche de milliards est annoncée par les dirigeants du monde pour faire face aux conséquences économiques du Covid-19. Le gouvernement français a déjà annoncé plus de 110 milliards d’euros d’ici à la fin de l’année, et la facture pourrait encore gonfler.

« Tout sera mis en œuvre pour protéger nos salariés et nos entreprises, quoi qu’il en coûte », a justifié le président Emmanuel Macron. Cette formule, qui peut laisser croire à une manne infinie d’argent public, a de quoi étonner : comment le gouvernement peut-il desserrer les cordons de la bourse dans l’urgence, alors que des sommes bien moindres sont réclamées de longue date pour soutenir l’hôpital, investir dans l’école ou renforcer le pouvoir d’achat des Français ? Décryptage d’un miracle… pas si magique.

1. D’où vient cet argent ?

D’une manière générale, l’Etat dispose de trois leviers pour se financer :

  • faire des coupes budgétaires (pour baisser ses dépenses) ;
  • augmenter les impôts (pour accroître ses recettes) ;
  • s’endetter auprès de créanciers disposés à lui prêter de l’argent.
    Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron tentait de réduire la dette en taillant dans certaines dépenses publiques, tout en n’augmentant pas les impôts. La crise du coronavirus l’a forcé à changer de cap : pour aider les entreprises, financer le chômage partiel de millions de salariés et renforcer le système de santé dans l’urgence, il n’y avait guère d’autre choix que de creuser la dette.

Le ministre des finances, Bruno Le Maire, d’habitude plutôt partisan de la rigueur budgétaire, assume  : « L’addition, ce n’est pas le sujet. A un moment donné, il sera bien temps de faire les comptes, mais aujourd’hui, la mobilisation est totale pour sauver notre appareil de production, et garantir qu’il y ait le moins de faillites possible dans notre pays. » Laisser l’économie s’effondrer aurait in fine coûté beaucoup plus cher au pays.

Pour financer son plan d’urgence, l’Etat va devoir emprunter au moins 90 milliards d’euros de plus que ce qui était initialement prévu dans le budget, soit 323 milliards d’euros.

Cette tâche incombe à l’Agence France Trésor, qui emprunte chaque semaine de l’argent à des banques pour le compte de l’Etat français. En échange, celles-ci obtiennent des « bons du Trésor », des contrats qui engagent la France à rembourser cet argent à plus ou moins long terme. Les banques revendent généralement à leur tour ces bons à des investisseurs disposés à prêter de l’argent à la France, en échange d’intérêts rémunérateurs ou, du moins, d’un placement sûr. ll peut s’agir d’Etats étrangers, de fonds d’investissement, de banques ou encore de compagnies d’assurance – cet ensemble d’acteurs est regroupé sous l’expression « les marchés ».

2. Est-il risqué de s’endetter autant ?

En regardant froidement les chiffres, on pourrait avoir des motifs d’inquiétude : la dette française cumulée va s’envoler à 115 % du produit intérieur brut (PIB) en 2020. Il faudrait rassembler plus que la richesse produite en une année pour la rembourser. Attention, il ne faut pas le confondre avec le déficit public qui, lui, mesure le trou dans le budget sur une seule année, quand les recettes sont inférieures aux dépenses. Celui-ci devrait s’élever à plus de 9 % du PIB cette année. Si dette et déficit ne sont pas forcément mauvais en soi, il faut noter que jamais la France n’avait atteint ces seuils depuis la seconde guerre mondiale – même pendant la crise bancaire et financière de 2008.

Evolution de la dette et du déficit de la France

En pourcentage du produit intérieur brut (PIB) - Voir à la source (Source : Insee)

Certes, en raison de l’urgence, l’Union européenne (UE) a provisoirement abandonné la règle qui interdisait théoriquement aux Etats européens de dépasser 3 % de déficit et 60 % de dette. Mais le problème posé à la France est celui de sa crédibilité face aux marchés. Comment peuvent-ils avoir confiance dans un pays qui s’endette autant ? Si les créanciers commencent à douter de la solidité financière d’un Etat, ils peuvent être tentés de fuir, par crainte de n’être jamais remboursés, ou réclamer des intérêts plus importants, en échange du risque qu’ils prennent – exigeant par exemple 110 euros de remboursement pour un prêt de 100 euros.

Or, plus les taux d’intérêt montent, plus l’Etat doit débourser d’argent pour financer ses propres emprunts… ce qui creuse encore plus sa dette. C’est le genre de mécanique infernale qui menace les Etats surendettés, comme la Grèce dans les années 2010.

Les intérêts des emprunts alourdissent la dette

Heureusement, la France est loin du gouffre : notre pays reste considéré comme « sûr » par les investisseurs. Les taux d’intérêt qu’ils nous réclament actuellement sont très bas – voire même négatifs dans certains cas, ce qui signifie qu’on nous paie pour nous prêter de l’argent  ! « Nous n’avons pas de difficulté à lever de la dette », a garanti le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, il y a quelques jours.

Même ton rassurant du côté des agences de notation, ces cabinets d’analyse privés très suivis par les marchés, qui notent Etats ou entreprises en fonction de leur risque de faire faillite : elles estiment que les perspectives de la France sont stables. « C’est une reconnaissance de la signature française, du fait que nos finances publiques sont solides », s’est félicité le ministre du budget, Gérald Darmanin.

La France n’a jamais payé aussi peu cher pour s’endetter

Le taux de l’emprunt phare de la France a régulièrement chuté au cours des dernières années. Cette baisse reflète à la fois le contexte général de taux faibles dans les pays développés, dû à des perspectives de croissance en berne, et de la confiance accordée à la France par les investisseurs…

2005 ● Taux moyen de l’emprunt à dix ans : 3,41 %

Source : Banque de France

Comment la France conserve-t-elle la confiance des marchés alors qu’elle s’endette massivement ? Pour le comprendre, on peut citer Talleyrand, ministre de Louis XVIII : « Quand je me regarde, je me désole. Quand je me compare, je me console. » La crise étant mondiale, beaucoup d’Etats ont choisi d’emprunter pour soutenir leur économie.

Aux Etats-Unis, le plan de 2 000 milliards de dollars de Donald Trump va porter la dette publique à 107 % du PIB. Même la rigoureuse Allemagne, en excédent budgétaire depuis huit ans, a décidé de relancer la dette pour financer un plan de 750 milliards d’euros. Dans ce contexte, le « dérapage » budgétaire français ne semble donc pas effrayer les investisseurs, qui doivent de toute façon bien placer leur argent quelque part.

3. Qui paiera la facture ?

Mais cette dette, qui va la rembourser ? Ces milliards « viennent du futur », a résumé la Prix Nobel d’économie française Esther Duflo, le 7 avril, dans l’émission de TMC « Quotidien »  : « Les gouvernements peuvent emprunter aux générations futures sans difficulté ; ils sont là pour ça. Les gouvernements vivent très longtemps, ils auront le temps de rembourser. »

Un argumentaire qu’Emmanuel Macron utilisait à l’envers il y a deux ans pour répondre à une infirmière du CHU de Rouen qui demandait davantage de moyens pour les hôpitaux : « A la fin, les moyens, c’est vous qui les payez aussi, vous savez ? Il n’y a pas d’argent magique. (…) C’est vos enfants qui payent quand ce n’est pas vous ! »

La bonne nouvelle, c’est que cet emprunt n’est pas forcément remboursable immédiatement : le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a ainsi évoqué l’idée de suspendre une partie du remboursement des sommes : « Les précédents dans l’histoire peuvent aussi conduire à cantonner la dette liée au coronavirus, pour ne la rembourser que dans plus longtemps. » Ce fut notamment le cas après la Révolution, avec la Caisse de garantie et d’amortissement, ou plus récemment, avec la Caisse d’amortissement de la dette sociale, créée en 1996 pour cantonner la dette de la sécurité sociale.

Certains craignent toutefois qu’une fois l’urgence passée, la potion du désendettement soit amère. Faudra-t-il augmenter les impôts pour rembourser ? L’hypothèse est formellement exclue par le gouvernement actuel, qui préfère compter sur la reprise économique : si la croissance reprend, les entreprises et les particuliers paieront davantage d’impôts et renfloueront les caisses de l’Etat. Sans compter qu’avec une croissance solide et des taux d’intérêt faibles, la dette baisse mécaniquement.

Mais si la croissance n’est pas au rendez-vous, ou si ce n’est pas suffisant, faudra-t-il réduire également les dépenses de l’Etat ? Le gouvernement ne s’est pas avancé sur ce terrain, mais le gouverneur de la Banque de France le suggère : « Nous devrons également (…) traiter ce qui était déjà notre problème avant la crise : pour le même modèle social que nos voisins, nous dépensons beaucoup plus. Donc il faudra viser une gestion plus efficace. » Quelle que soit leur position, la plupart des spécialistes et des décideurs s’accordent sur une chose : prendre trop vite des mesures d’austérité pourrait freiner la reprise économique et s’avérer contre-productif.

4. Pourquoi ne pas « créer de l’argent » ?

Si les Etats n’ont pas de réserves cachées d’« argent magique », une institution sise à Francfort dispose de ce pouvoir fantastique : la Banque centrale européenne (BCE). Depuis la création de la zone euro, c’est elle qui gère le stock d’euros en circulation. Dès lors, pourquoi ne pas lui demander d’imprimer de nouveaux billets pour financer l’endettement, libérant les Etats de la pression des marchés financiers ?

En réalité, la BCE le fait déjà depuis plusieurs années. Pas directement, car les règles européennes lui interdisent de prêter de l’argent aux Etats. Mais elle rachète des stocks de dettes d’Etat « d’occasion » aux prêteurs qui en détiennent. Conséquence : ces dettes restent désirables aux yeux des marchés, et les Etats comme la France peuvent continuer à s’endetter avec de faibles intérêts.

Sans l’intervention de la BCE

Avec l’intervention de la BCE

Voir l’explication en vidéo : Le rôle de la Banque Centrale Européenne face à la crise de la dette

La BCE a déjà prévu de consacrer 1 110 milliards d’euros à ces tours de passe-passe en 2020 – un chiffre multiplié par cinq en raison de la crise du coronavirus. Pourquoi ne pas aller encore plus loin, en s’appuyant sur cette manne infinie d’argent « gratuit » pour financer les dettes existantes, mais aussi des investissements dans la santé, la protection sociale ou l’environnement ?

Jusqu’à présent, le principal frein à cette politique était le risque d’inflation : si trop d’euros entrent en circulation, la monnaie risque de perdre de sa valeur, les prix pourraient s’envoler et les placements des épargnants fondre comme neige au soleil. C’est ce qui s’était produit dans l’entre-deux-guerres en Allemagne. Mais un tel risque est limité dans la crise actuelle, puisque l’arrêt total de l’économie est peu propice à l’inflation – du moins à court terme.

La réticence des Européens à faire marcher la planche à billets pourrait-elle définitivement sauter ? Lors des dernières crises, les Européens ont passé outre un tas de principes de politique monétaire qu’ils prétendaient inamovibles. Donc pour l’avenir, rien n’est exclu.

La tribune d’un économiste : « Coronavirus : Comment financer l’explosion de la dépense publique ? »

5. Pourquoi ne pas tout simplement annuler la dette ?

Arguant du caractère inédit de la crise, plusieurs économistes ont émis l’idée d’annuler purement et simplement les dettes des Etats. Emmanuel Macron a appelé à le faire pour l’Afrique, alors pourquoi pas en France ?

Le problème, c’est que ça ne serait pas indolore pour les détenteurs de la dette française  :

  • 20 % de la dette est détenue par la Banque de France (qui agit alors pour le compte de la BCE) : si l’Etat renonce à rembourser cette partie, il y sera quand même in fine de sa poche puisqu’il est l’unique actionnaire de la Banque de France et qu’il devra la recapitaliser.
  • 25 % de la dette est détenue par les banques et les compagnies d’assurance françaises : si l’Etat renonce à les rembourser, elles risquent de faire faillite, avec des conséquences catastrophiques pour les épargnants et l’économie.
    Le reste de la dette est détenu par des Etats, banques et investisseurs étrangers, dont on pourrait égoïstement moins se soucier. Le problème, c’est qu’une grande partie sont européens : en refusant de les rembourser, on pourrait plonger d’autres pays européens dans une crise qui rejaillirait sur la France. Sans compter qu’après s’être comporté de la sorte, il serait plus difficile de trouver de nouveaux créanciers pour nos emprunts futurs.

De nombreux économistes proposent plutôt de se tourner, encore une fois, vers la Banque centrale européenne : la BCE pourrait racheter un maximum de dettes des Etats européens avec sa planche à billets, puis en alléger le poids en assouplissant la durée et le taux des emprunts, ou en renonçant carrément à se faire rembourser – ce qui reviendrait à créer de la dette perpétuelle.

« Il y a un consensus implicite dans ce sens, explique Eric Dor, économiste et enseignant à l’Iéseg. On sait que la BCE va devoir racheter beaucoup et pour longtemps des dettes de pays européens, mais on ne sait pas quand elle pourra les revendre… » Ces dettes resteraient alors pour très longtemps sur les comptes de la BCE, jamais formellement annulées, mais abandonnées dans les faits. Ce qui éviterait « de trop lourdes conséquences financières et politiques au sein de la zone euro », et de froisser « certains pays qui refusent l’officialisation de la mutualisation de la dette, comme l’Allemagne ».

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Coronavirus : la théorie du recours à la « monnaie hélicoptère » ressurgit

Certains proposent même d’aller plus loin en autorisant la BCE à verser directement de l’argent aux Etats et aux citoyens sans s’encombrer des marchés comme intermédiaires, mettant en pratique ce que l’économiste Milton Friedman appelait l’« hélicoptère monétaire ». Dans le contexte inédit de la crise liée au coronavirus, la seule certitude en matière économique est que l’heure est à inventer des solutions, sans souci des dogmes et des règles du passé.

Notre sélection d’articles sur le coronavirus

Retrouvez tous nos articles sur le coronavirushttps://www.lemonde.fr/coronavirus-...dans notre rubrique

Sur l’épidémie

Source : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/04/23/coronavirus-d-ou-viennent-tous-ces-milliards-des-plans-de-relance_6037543_4355770.html

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10.
Dossier « Idées Le Monde » : Qui va payer la dette ? Daté 14 et 15 juin 2020. Pages 34 et 35 - Le projet d’emprunt bruxellois sera débattu le 19 juin 2020 par le Conseil européen. Les uns y voient une avancée de l’Union, les autres, l’oubli des fondamentaux économiques et juridiques –

Les accès conditionnels aux contributions figurent à la suite…

Idées - Pour une annulation des créances détenues par la Banque centrale européenne - Lundi 15 juin 2020 - – Accès conditionnel - Restez informés en suivant LireLactu…

La députée européenne Aurore Lalucq et six économistes, parmi lesquels Laurence Scialom et Jézabel Couppey-Soubeyran, saluent le projet bruxellois d’une mutualisation de la dette des Etats membres, mais estiment qu’il faut aller plus loin, sans attendre l’avènement d’un hypothétique fédéralisme budgétaire

La dépression économique dans laquelle les économies de la zone euro sont en train de sombrer promet d’être au moins aussi grave que celle des années 1930. Les plans d’aide se font progressivement plus ambitieux, et c’est tant mieux. Mais reste la question des dettes  : pourront-elles s’ajouter sans limite à celles du passé tant que la Banque centrale européenne (BCE) les rachète  ?

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Source : http://lirelactu.fr/source/le-monde/12e3e5e7-251b-468e-b922-e9b47a971efe

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Idées - Raul Sampognaro - La dette n’est pas le souci, c’est la solution - Le Monde lundi 15 juin 2020 - Restez informés en suivant LireLactu

Pour l’économiste, augmenter l’offre de titres souverains constitue, dans le contexte actuel, un acte « de bonne gestion » - En économie, peu de sujets suscitent des débats aussi passionnés que ­celui de la hausse spectaculaire de l’endettement public qui suivra la crise due au Covid-19. Les projections du gouvernement suggèrent que la dette publique française devrait augmenter de 25 points de produit intérieur brut (PIB) pour atteindre 120 % du PIB…

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Idées - Jean-Michel Naulot « Bruxelles doit soutenir et non piéger » - Le Monde lundi 15 juin 2020 - Restez informés en suivant LireLactu

L’ancien banquier s’inquiète des incertitudes sur les ressources, la légalité et la légitimité institutionnelle du plan de relance proposé par l’Union. En annonçant un plan de ­relance de 500 milliards d’euros, puis la semaine ­suivante de 750 milliards, ­Ursula von der Leyen, Angela ­Merkel et Emmanuel Macron ont donné l’impression que Noël était arrivé au printemps  ! Une douce euphorie a envahi pendant quelques jours les marchés financiers.

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Idées - Sébastien Maillard - Un goût de fédéralisme ? - Le Monde lundi 15 juin 2020 - Restez informés en suivant LireLactu

Le directeur de l’Institut Jacques Delors est optimiste sur la possibilité d’un compromis avec les Etats « frugaux », aujourd’hui hostiles au plan européen de relance… « Rien n’arrête une idée dont le temps est venu », prévenait Victor Hugo. L’idée de permettre à l’Union européenne (UE) de s’endetter à la place des Etats, pour répondre à leurs nouveaux et pressants défis, voit son heure arriver…

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11.
Entretien avec Gaël Giraud, économiste, directeur de recherche au CNRS, ancien chef économiste pour l’Agence Française de Développement - « La reconstruction écologique crée de l’emploi et donne du sens à votre boulot » Par Rebecca Fitoussi - Le 04 juillet 2020 ‘Document ‘Public Sénat’

Le Sénat vient de faire 50 propositions marquées notamment par un acte fort de décentralisation. Est-ce le bon axe selon vous ?

Oui, la pandémie et le cafouillage incroyable qui ont eu lieu dans différents organes administratifs de la France, ne fût-ce que pour avoir des masques, ou pour faire du dépistage, a montré que le roi était nu en matière de décentralisation. C’est très heureux que l’on puisse avoir aujourd’hui un vrai débat parce qu’en réalité, depuis trente ans, on a abandonné le thème de la décentralisation et il faut la repenser entièrement. Cela dit, dans ce qu’on voit dans les propositions du Sénat, il y a deux points qu’il faut souligner. Le premier, c’est de ne plus mettre l’hôpital au centre du dispositif sanitaire français, et ça c’est une très bonne idée. Celui qu’il faut mettre au centre, c’est le médecin généraliste qui est le premier contact avec le patient et qui réoriente éventuellement, mais pas nécessairement, le patient vers l’hôpital. Cela suppose donc une revalorisation du métier de médecin généraliste. La possibilité pour les aides-soignantes de devenir infirmière, c’est une très bonne idée. J’ai été aide-soignant moi-même pendant un mois et demi, donc je sais ce que c’est. C’est vrai qu’il y a plein de situations dans lesquelles les aides-soignants posent déjà des actes qui sont très proches de ce que fait une infirmière. En revanche, privatiser l’hôpital public est très mauvaise idée. Ce qu’a démontré la pandémie, ce n’est pas du tout que le secteur public est inefficace, c’est au contraire que lorsque vous abandonnez le secteur public, il devient inefficace. Il ne faut certainement pas privatiser l’hôpital public, il faut redonner les moyens à l’hôpital public de remplir sa mission de service public.

La logique du Sénat, c’est aussi de dire ’qui décide, paie’. Donner plus de liberté aux collectivités, c’est aussi leur donner plus l’argent ?

Absolument ! Il faut ’re-responsabiliser’ les collectivités territoriales, leur donner les moyens des compétences qu’on leur a attribuées parce qu’on leur a donné des compétences sans moyens et sans responsabilités. Il faut leur redonner tout cela, de sorte qu’on sache vers qui se tourner le jour où l’on n’aura pas de masque.

Il y a la relance vue par le Sénat et puis, il y a la relance qu’Emmanuel Macron, lui, veut européenne. Il s’est entretenu avec Angela Merkel lundi dernier, il veut un accord dès le mois de juillet sur le budget et sur le plan de relance économique. ’Nous sommes arrivés à un moment de vérité pour l’Europe’, nous dit le Chef de l’Etat. Pensez-vous que l’Europe sera au rendez-vous de ce moment historique ?

Je n’en suis pas sûr. Ce que je constate, c’est qu’Angela Merkel sait faire des concessions, elle les fait in extremis avant qu’il ne soit trop tard. Pour la première fois depuis une trentaine d’années, l’Allemagne accepte qu’on puisse avoir de la dette communautaire. Cela dit, 750 milliards d’euros sur 3 ans, vous divisez par 3 pour avoir le montant chaque année, lui-même divisé par 27, cela fait des pouillèmes par pays. C’est vraiment tout à fait insignifiant par rapport à la gravité de la récession dans laquelle on est en train d’entrer. Le niveau n’est pas du tout le bon. Ensuite, la question des 750 milliards, c’est : vont-ils être fléchés vers le vert ? S’il s’agit de recapitaliser Alitalia en Italie, comme on a recapitalisé Air France-KLM en France, je ne vois pas tellement l’intérêt. On est juste en train de ressusciter le monde d’hier, dont on sait tous les travers. Et troisièmement, comment est-ce qu’on va payer cette dette ? Parce que, même si c’est de la dette communautaire, c’est de la dette. Si on exige le remboursement de cette dette en augmentant la contribution de chaque État au budget européen, on n’a rien gagné. On a gagné un tout petit peu parce que l’Allemagne, par exemple, va contribuer un peu plus que ce qu’elle va recevoir. Mais fondamentalement, on n’aura rien changé. Il faut donc lever une nouvelle ressource fiscale de manière à rembourser cette dette communautaire. Cette nouvelle ressource fiscale peut être une taxe carbone aux frontières de la zone euro. Cela peut être une taxe sur les transactions financières. Cela peut être une taxe sur les GAFA. Il faut absolument qu’on ait ce débat de manière démocratique en Europe aujourd’hui.

Pourtant, beaucoup parlent d’un plan européen historique, ne serait-ce que parce qu’on aurait changé de logiciel et qu’on serait face à une petite révolution dans le fonctionnement de l’Europe... Vous n’êtes pas d’accord ?

Je n’en suis pas sûr, je demande à voir. Il faut faire attention à la distance qui peut séparer les belles paroles des actes effectivement mis en œuvre. J’ai l’impression que depuis quelques années, on est trop habitués, y compris en France, à se fier aux beaux discours qui vous annoncent la fin du capitalisme, le changement radical de société et les actes qui sont posés et qui ne sont pas du tout en accord avec les paroles prononcées. Prenons l’exemple du discours du président de République sur la Convention citoyenne. Cette Convention est un extraordinaire exploit qui a été réalisé par nos 150 citoyens tirés au hasard, qui se sont formés pendant neuf mois, qui ont accouché d’un texte absolument magnifique. Je ne pense pas du tout que l’Élysée s’attendait à un travail d’une telle qualité. Maintenant, l’Élysée est au pied du mur. Le président de la République, à juste titre, accueille les propositions et dit que c’est très bien, que l’on va aller dans cette direction-là. Mais il propose 15 milliards d’euros de dépenses budgétaires supplémentaires pour financer ce que propose la Convention. On n’est pas du tout à l’échelle. C’est ridicule.

Combien faudrait-il ?

Ça dépend de la manière dont vous faites les calculs. France Stratégie et l’ADEME, chacune séparément, arrivent à quelque chose comme 50 milliards d’euros. On n’y est pas du tout. Promettre que l’on va mettre en œuvre la Convention citoyenne, mais ne pas aligner le budget nécessaire pour le financer, c’est juste dire : ’on ne va pas le faire’.

Emmanuel Macron veut que l’argent qu’apportera l’Europe aux pays qui font leur transition écologique soit ’strictement conditionné à des engagements climatiques précis, à commencer par la neutralité carbone en 2050’. C’est une demande forte, non ?

C’est extraordinaire ça ! C’est très bien ! Si on le met en œuvre, j’en serais ravi. Mais la France elle-même viole les accords de Paris de 2015. Depuis cinq ans, la France elle-même ne tient pas ses engagements de réduction des émissions de CO2 pour atteindre la neutralité carbone en 2050. C’est très bien qu’on s’y engage, mais on va porter les conséquences de l’engagement qu’on vient de prononcer.

Avec tous ces enjeux environnementaux et sociaux que l’on s’impose, peut-on rivaliser avec une Chine qui n’a pas les mêmes scrupules ?

Vous avez raison de poser cette question et je pense qu’il va falloir qu’un jour ou l’autre, on brise le tabou du protectionnisme et qu’on se demande ce que le libre-échange tous azimuts a vraiment apporté à l’Occident. Ce n’est pas clair du tout. Les estimations macroéconomiques qui ont été faites pour essayer d’estimer combien la globalisation marchande financiarisée nous a rapporté depuis une trentaine d’années, aboutissent au mieux, à quelques centaines de milliards de dollars, ce qui est ridicule. Le PIB mondial, c’est 70.000 milliards, donc quelques centaines de milliards ce sont des miettes et en plus, essentiellement au bénéfice de la Chine. Il faut donc s’interroger. Ce n’est pas vrai que les très bas salaires chinois se sont répercutés sur les très bas prix avec lesquels on a pu acheter des gadgets.

Ah bon ?

Non ! Parce qu’entre temps, ceux qui ont fait la médiation entre la Chine et la France ont fait des marges colossales ! En fait, on ne sait pas pour combien ont travaillé les ouvriers chinois, donc on ne se rend pas compte du tout de la marge colossale qui a été réalisée par l’intermédiation. Donc, en réalité, la très faible valeur des salaires chinois n’a pas été répercutée dans les prix. Nous n’avons pas été les bénéficiaires en premier lieu de cette globalisation marchande. Cela veut dire que si on relocalisait aujourd’hui des entreprises qui sont délocalisées en Chine, on n’aurait pas une explosion des prix, à condition d’empêcher les intermédiaires de continuer à avoir des marges colossales. C’est ça, les rentes. Je me souviens du Président de la République disant, en arrivant au pouvoir, ’moi, mon programme, c’est de supprimer les rentes dans ce pays pour être plus efficace’. Très bien ! Mais là, on a des rentes extraordinaires qui sont accumulées depuis une trentaine d’années. Ce sont ces rentes-là qu’il faut supprimer, et pour le faire, il faut relocaliser. On peut très bien relocaliser et organiser un protectionnisme social, sanitaire, écologique, intelligent.

Et quand bien même ces scrupules environnementaux et sociaux seraient devenus des handicaps pour la compétitivité de l’Europe, ne pourrait-on pas l’assumer ? Se dire ’après tout, tant pis ! Montrons le chemin pour le monde d’après’ ?

Tout à fait. Vous avez absolument raison, c’est notre rôle et je peux vous dire par expérience comme chef économiste de l’Agence Française de Développement, que le monde entier regarde ce que fait l’Europe. L’Amérique latine a les yeux rivés sur l’Europe parce que nous restons, malgré tous nos défauts, un modèle extraordinaire pour toute une série de pays que sont les Sud et qui regardent ce que nous faisons, en particulier la France. Pour beaucoup de pays, nous restons la patrie des Droits de l’Homme. A l’international, tout le monde nous regarde et nous aurions une valeur d’exemplarité extraordinaire si nous prenions enfin en main notre destinée collective pour mettre en œuvre la reconstruction écologique du pays.

Cela voudrait dire qu’une fois que nous aurons réglé nos propres questionnements, nos débats et tergiversations, le monde suivra ?

On n’aura jamais terminé nos discussions. Cela fait partie de l’espace démocratique, on continue de délibérer en permanence. Simplement, il faut agir en délibérant. En 2014, on a mis en place le Comité des experts pour un débat national sur la transition sous l’égide de Delphine Batho. Les experts dont j’ai fait partie, ont dressé une liste de 4 grandes familles de scénarios de transition énergétique pour la France. D’une certaine manière, le grand débat qui est devant nous aujourd’hui, c’est lequel de ces scenarii choisir (scenario negaWatt, negatep, Ancre, ADEME). Ce qui les distingue, c’est en gros le bouquet énergétique français en 2035 et, pour simplifier, la part du nucléaire dans le bouquet énergétique français. C’est le truc sur lequel nous, Français, adorons nous bagarrer en permanence. C’est l’affaire Dreyfus du début du XXIème siècle. Mais en fait, il y a des tas de choses qu’on pourrait faire tout de suite sans même avoir réglé cette question du nucléaire en France. On pourrait faire la rénovation thermique des bâtiments tout de suite, en particulier la rénovation thermique des bâtiments publics. Rien ne fait obstacle au fait que nous le fassions dès maintenant, et ceci depuis 10 ans déjà. On pourrait engager un vrai programme de réaménagement du territoire pour faire de l’optimisation urbaine, pour faire de la poly-agriculture autour des centres urbains très denses reliés entre eux par du train. Donc, il faut réhabiliter la SNCF et le réseau de chemins de fer extrêmement dense que nous avions après 1945. On peut faire tout cela sans même se prononcer immédiatement sur la question du nucléaire.

Pourquoi ne le faisons-nous pas alors ?

Ça, c’est une grande question. Il manque la volonté politique.

La volonté politique ou un mode financement viable ?

Ce n’est pas un problème de financement. On a mis 300 milliards d’euros de garanties publiques. Il n’y a que 100 milliards qui ont été appelés jusqu’à présent. Avec les 200 milliards qui restent, on peut très facilement financer, par exemple, la rénovation thermique des bâtiments publics en France. Et qu’est-ce que cela aurait comme conséquences ? Vous réhabilitez les centres-villes de toutes nos villes moyennes qui sont complètement dégradés. Vous diminuez notre dépendance au pétrole, vous améliorez la balance commerciale et vous créez énormément d’emplois. Vous créez en moyenne 15 emplois par million d’euros investis. Vous créez donc au moins 500.000 emplois, voire 1 million d’emplois sur 3 ans, ce qui est colossal.

Dans les propositions de la Convention citoyenne pour le climat, Emmanuel Macron a écarté la taxe de 4% sur les dividendes pour les investissements verts. Il a fait une erreur ?

Oui, il a fait une erreur. C’est un problème de fond depuis une quarantaine d’années. La globalisation marchande et le capitalisme financiarisé dans lequel nous sommes entrés, ont rompu les amarres avec le capitalisme tout court. Nous avons donné tous les pouvoirs à des grands corps d’actionnaires, comme les fonds communs de placements, qui n’épousent absolument pas la logique des entreprises dans lesquelles ils investissent, mais qui sont simplement en attente d’un rendement sur actions, et ce, quoiqu’il arrive. Or, il se peut que l’entreprise ait des soucis tout à fait légitimes, liés à une mauvaise conjoncture. Ces grands groupes d’actionnaires s’en fichent complètement et exigent, quoiqu’il arrive, du 10% de rendement sur actions par an. Dans une économie qui n’a pas de croissance, c’est juste impossible. Cela oblige les entreprises à faire des opérations qui n’ont absolument aucun sens d’un point de vue économique.

Par exemple ?

Elles s’endettent pour racheter leurs propres actions sur le marché d’actions et faire des cadeaux à leurs actionnaires. Quand on fait ça, cela n’a plus aucune relation avec la logique du business réel de l’entreprise dans l’économie réelle. Cet actionnariat-là tue le capitalisme. Il y a un moment où il faut l’arraisonner et se dire qu’on veut protéger nos entreprises, en particulier en France. Même le capitalisme d’il y a 30 ans a besoin d’être protégé et pour cela, il faut mettre des barrières à l’hubris de cet actionnariat-là. Si on refuse de taxer les dividendes, on est juste en train de donner le signal que cela va continuer d’être Noël tous les jours pour cet actionnariat.

Emmanuel Macron affirme que cela freinerait les investissements étrangers dont on a absolument besoin…

C’est vrai qu’on a besoin d’investissements et on est en sous-investissement depuis une vingtaine d’années, en particulier en France, investissements publics et privés. La grande difficulté, c’est que l’obstacle majeur à l’investissement privé en France aujourd’hui, ce n’est pas qu’on n’ait pas fait suffisamment de cadeaux aux actionnaires. L’obstacle majeur, c’est le surendettement privé. On parle beaucoup dans les médias du surendettement public et on n’a pas complètement tort, on a beaucoup de dette publique, c’est vrai. Mais la dette privée est beaucoup plus grave que la dette publique, et elle est beaucoup plus importante. Avant la pandémie, on était à 99% du PIB de dette publique, on va passer à 120% environ. En dette privée, on était à 130% avant la pandémie. Je ne sais pas à combien on va passer, peut-être 150%. Cela veut dire qu’on est beaucoup plus endetté dans le secteur privé que dans le secteur public.

En quoi est-ce si problématique ?

Quand vous avez un État qui a beaucoup de dette, c’est compliqué, mais il peut continuer d’investir, il n’est pas mort. Le Japon a 250% du PIB de dette publique, les Japonais ne sont pas morts. En revanche, une entreprise qui a trop de dettes, d’abord elle n’arrive plus à rembourser ses dettes et surtout, elle ne peut plus investir. Aucune banque n’est prête à lui prêter pour qu’elle investisse. La fin de l’investissement en Europe depuis une vingtaine d’années, ne vient pas du fait qu’on n’aurait pas été assez sympa avec les actionnaires, mais vient du fait que l’on n’arrive pas à résoudre le problème du surendettement privé de nos entreprises. L’urgence des urgences aujourd’hui pour sortir de la déflation dans la zone euro, ce n’est pas d’obliger les États à se désendetter coûte que coûte, ce n’est pas l’austérité budgétaire qui ne résoudra rien en termes de dette publique. Si vous regardez la Grèce, on lui a infligé une cure d’austérité budgétaire incroyable, en 5 ans, on a diminué le PIB de 25%, on a diminué tous les salaires de 25%, etc... Pourtant le ratio dette publique sur PIB en Grèce est le même aujourd’hui qu’en 2010 : 180%, cela n’a rien changé. L’austérité budgétaire ne résout rien sur la dette publique. Ce n’est surtout pas cela qu’il faut faire. Il faut au contraire que l’Etat continue d’investir pendant que le secteur privé se désendette. L’urgence, c’est de désendetter le secteur privé. Une fois que le secteur privé s’est désendetté, il peut monter à bord du grand projet de reconstruction écologique de la France, et à ce moment-là, l’Etat se retire et lui se désendette après coup. C’est dans cet ordre-là qu’il faut le faire. En exigeant que l’Etat se désendette d’abord, on est en train de mettre la charrue avant les bœufs et ça, ça ne marche pas. On est en train de s’enfoncer dans la déflation.

Quels en sont les risques ?

Prenons encore l’exemple du Japon. Il est tombé dans la déflation il y a 25 ans. Il n’arrive toujours pas à en sortir. Et moi, c’est ce que je crains pour l’Europe aujourd’hui. L’austérité budgétaire a l’air d’être une espèce de mesure de bon sens. Pierre Moscovici l’a rappelé : ’quand on a des dettes, on paie ses dettes.’ Je suis d’accord avec cela. Sauf que lorsque cela nous fait mourir, il vaut mieux ne pas payer ses dettes tout de suite. Il vaut mieux reporter à plus tard le moment de payer ses dettes pour continuer d’investir dans le grand plan de la reconstruction écologique appelé de ses vœux par la Convention citoyenne, et ensuite, une fois que le privé pourra monter à bord, l’Etat se désendettera.

Vous êtes économiste mais aussi prêtre jésuite. Je voudrais votre regard général et non plus économique sur ce que nous vivons. Un virus microscopique qui terrasse la planète, c’est une leçon pour l’être humain qui oublie peut-être qu’il est tout petit ?

C’est vrai. C’est une grande leçon spirituelle qui a été en partie tirée par le pape François dans les différentes allocutions publiques qu’il a données pendant la pandémie, mais qui, au fond, était déjà écrite dans « Laudato », la grande Encyclique de 2015 sur l’écologie. Ce dont nous avons fait l’expérience est que nous détruisons les écoumènes naturels dans lesquels nous vivons, ce qui nous rapproche d’un certain nombre d’animaux qui sont porteurs de virus face auxquels nous n’avons aucune immunologie. Typiquement, la chauve-souris qui est porteuse de tous les coronavirus. On se rapproche de plus en plus d’animaux que nous ne connaissons pas. Pourquoi ? Parce que nous pratiquons la déforestation de manière systématique ou parce que nous détruisons nos écoumènes. C’est l’hubris d’une humanité qui n’accepte pas d’avoir en face d’elle une nature (ou une création dans un langage chrétien) qui lui parle et à qui elle peut parler et dont elle doit prendre soin. Une nature qui est son alter ego et son interlocutrice. Il faut rompre avec l’anthropologie de ’l’Homme de Vitruve’, de Léonard de Vinci, cet homme les bras écartés dans un triangle et un cercle. Cet homme-là, d’abord, c’est un homme mâle. Il n’y a pas de femme. Il est dans une solitude métaphysique totale, il ne connaît pas les femmes comme représentation de l’humanité. Il est blanc, les autres peuples de la planète n’existent pas. Il n’y a pas d’enfant, pas de vieillard, pas de malade, il est en bonne santé, il est adulte et la nature n’est pas là. Il est dans une solitude métaphysique absolue. Qu’est-ce qu’il lui reste comme support ? La géométrie dans son triangle, son cercle et la toute-puissance de la science, le contrôle, la maîtrise. C’est cette anthropologie-là dont il faut se déprendre, cette solitude métaphysique de l’homme mâle blanc, le ’carnophallogocentrisme’, terme de Jacques Derrida. ’Carno’ parce qu’il mange de la viande (et vous aurez remarqué que ce sont en général les mecs qui ont du mal à arrêter de manger de la viande alors qu’il le faudrait d’un point de vue écologique), dans ’phallogo’, il y a phallus, donc c’est la phallocratie, et logo, parce que c’est cette supériorité prétendue des Européens à cause du logos grec qui ferait d’eux les seuls apôtres de la rationalité universelle, ce qui n’est pas vrai. C’est cela dont il faut sortir. Le coronavirus nous montre que nous sommes fragiles et que nous dépendons des écoumènes naturels avec lesquels nous vivons et que la création est une vraie interlocutrice qui nous parle. La nature nous parle à travers ce virus, et au fond, si vous réfléchissez une minute, elle nous a parlé de manière très bienveillante parce que nous allons nous rendre compte dans quelques mois, sauf s’il y avait une grande deuxième vague terrible cet automne, que finalement, le virus aura tué beaucoup moins que le confinement, c’est à dire la très mauvaise réponse que nous avons apportée à la pandémie et que certains pays ont réussi à éviter. Taïwan, la Corée du Sud, le Vietnam, qui n’est quand même pas un pays très développé, la Thaïlande, ont échappé complètement au confinement.

Est-ce que vous sentez une remise en question de l’homme, de son arrogance, de son sentiment de supériorité, de surpuissance ? Observez-vous un virage ou sommes-nous déjà retombés dans les anciens travers ?

Il y a deux France qui ont vécu le confinement. Pour caricaturer, il y a la France des CSP+ qui a plutôt apprécié le télétravail, qui s’est rendu compte qu’elle pouvait très bien travailler chez elle, en particulier dans sa maison de campagne dans le Vexin par exemple, et qui n’a plus envie de retourner au bureau aujourd’hui. Une catégorie de Français qui se verrait bien travailler en province, dans un espace de coworking. Et puis, vous avez les autres qui ont terriblement souffert pendant le confinement. Certains sont allés bosser sans masque et sans gel, ils ont pris des risques pour les autres Français. Le confinement n’a pas du tout été une partie de plaisir. Et pour eux, ce n’est pas l’écologie qui leur vient à l’esprit, ce n’est pas la remise en cause de l’anthropologie que je décrivais à l’instant, qui est prioritaire. Pour cette partie-là de la France, c’est la survie, la sécurité de l’emploi, la sécurité tout court. Les CSP+ se sont radicalisées du côté de l’écologie et sont certainement en train de sortir de cette vision anthropologique de ’l’Homme de Vitruve’ de Léonard de Vinci. Le reste de la population est dans une problématique complètement différente.

On est donc dans une situation complètement schizophrénique. Vous rendez-vous compte de la complexité du message à interpréter pour nos responsables politiques ? Quel est alors le message qu’ils doivent retenir de cette crise ?

A mon avis, le message, c’est que la réponse à la question sociale, c’est l’écologie. L’écologie n’est pas une contrainte de plus. La reconstruction écologique crée plus d’emplois que le monde d’avant. Je vous donne un exemple simple : dans le monde d’avant, les chiffres que nous avons sur l’emploi ne sont pas exacts. Ils ne tiennent pas compte du travail à temps partiel. Si vous tenez compte du travail à temps partiel, nous avions 30% de chômage avant la pandémie et nous en aurons beaucoup plus après la pandémie. Le monde d’avant était incapable de fournir du travail à tout le monde. Ressusciter le monde d’avant ne résoudra aucun des problèmes sociaux que nous avons aujourd’hui. En revanche, la reconstruction écologique, ça crée des emplois, ça donne du sens à votre boulot, donc vous sortez des ’bullshits jobs’ (au sens de Graeber) qui rendent malade tout le monde. Evidemment, cela ne peut se faire que si vous accompagnez par la formation professionnelle ceux qui sont aujourd’hui coincés dans les secteurs condamnés : l’aéronautique avec le kérosène, la voiture thermique avec le pétrole, etc... Ces gens-là, il faut les accompagner vers des métiers qui ont du sens et qui dessinent la société que nous voulons. Une France zéro carbone en 2050.

Lire notre entretien avec Jacques Lévy : Convention citoyenne « Les élus y voient la racine d’une concurrence »

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Source : https://www.publicsenat.fr/article/politique/gael-giraud-la-reconstruction-ecologique-cree-de-l-emploi-et-donne-du-sens-a-votre

D’après Wikipédia, « Gaël Giraud, né le 24 janvier 1970, est un économiste et prêtre jésuite français. Spécialiste en économie mathématique, il est le chef économiste de l’Agence française de développement (AFD) de 2015 à 2019.Photo  : Gaël Giraud, en 2019.

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Selon Wikipédia, « L’Agence française de développement (AFD), est une institution financière publique qui met en œuvre la politique de développement de la France, agit pour combattre la pauvreté et favoriser le développement durable. Présente en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient, en Amérique Latine, dans la Caraïbe et l’Outre-mer, cet établissement public finance et accompagne des projets qui améliorent les conditions de vie des populations, soutiennent la croissance économique et protègent la planète1.

En 2017, l’AFD a consacré 10,4 milliards d’euros au financement de projets dans des pays en développement, émergents, et en faveur de l’Outre-mer français. Un engagement en hausse de 10% par rapport à 20162. Le groupe AFD finance et accompagne environ 3600 projets de développement. Son siège social se trouve à Paris. Ses équipes sont basées à Paris, à Marseille et dans un réseau de 85 agences et bureaux de représentation à l’étranger dont 9 dans l’outre-mer français, l’AFD est présent dans 110 pays3,4…. – Article complet sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Agence_fran%C3%A7aise_de_d%C3%A9veloppement

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12.
Covid-19 – Selon Monique Canto-Sperber  : « Le libéralisme sort renforcé de cette crise » Par Steve Jourdin - Publié le : 11/07/2020 à 16:00 - Document ‘Public Sénat’

Pour ‘Public Sénat’, une personnalité politique ou intellectuelle s’interroge sur le « monde d’après ». La philosophe Monique Canto-Sperber analyse une crise qui a selon elle prouvé l’efficacité du libéralisme, et appelle à une plus grande décentralisation de la décision politique.

Quel est le premier bilan que vous tirez de la période qui s’est ouverte avec le déconfinement le 11 mai  ?

Le confinement aura de lourdes conséquences sur le long terme. On a assisté à un arrêt sur images, à une immobilisation de toutes les activités. Les conséquences économiques seront très importantes : beaucoup d’entreprises sont en difficulté, et il y aura probablement de nombreux licenciements à la rentrée.

Cette période aura été un révélateur des problèmes de la société française, en matière d’inégalités, de modalités d’action de l’État et de capacités d’un certain nombre d’acteurs (personnel hospitalier, responsables de collectivités territoriales) à prendre les choses en main pour trouver des solutions dans l’urgence.

Pendant la crise sanitaire, le parlement a été dessaisi de ses pouvoirs, notamment législatifs. Alors que la pandémie peine à être jugulée dans le monde, ne risque-t-on d’entrer dans une période d’état d’urgence permanent  ?

C’est un risque majeur. Certaines libertés fondamentales (d’aller et venir, d’entreprendre, etc.) ont tout simplement été supprimées durant la période du confinement. Des mesures d’une particulière gravité ont également été prises, comme la prolongation des détentions provisoires et la suspension des libérations.

Dans ce contexte de crise prolongée, il faut craindre que la puissance d’État se renforce durablement. On constate en effet la tendance de l’État à intervenir de plus en plus dans la vie des individus, et les citoyens s’y habituent peu à peu. Nous devons donc redoubler de vigilance, d’autant plus que nous avons déjà assisté après les attentats de 2015 à l’entrée progressive de mesures d’urgence dans notre droit commun.

Ces privations de liberté sont-elles néanmoins légitimes selon vous, au regard de la gravité de la crise sanitaire  ?

Il faut toujours arbitrer entre les impératifs de sauvegarde des libertés individuelles et les impératifs de sécurité collective. Même l’individu le plus libéral accepte que les libertés soient réduites dans certaines circonstances. Mais il faut que ces restrictions soient justifiées.

Or, dans certains cas, cette justification peut-être remise en question. On peut par exemple se demander pourquoi tous les départements ont été confinés de la même manière, et pourquoi tous les Français ont été invités à rester chez eux sans distinction entre les régions très touchées et les régions peu touchées par le virus. Certaines mesures ont en outre été vécues comme vexatoires, notamment la nécessité de présenter une attestation de sortie aux autorités. Était-ce vraiment utile ? En définitive, je pense que le gouvernement est souvent allé au-delà de ce qui était strictement nécessaire pour assurer la sécurité des Français.

Le Parlement et l’exécutif travaillent aujourd’hui sur un nouvel acte de la décentralisation. Vous y êtes favorable  ?

La preuve a été donnée par les faits. Pendant la crise, les présidents de région et les maires ont pris les choses en main. Ils ont ajusté à l’échelon local les mesures de confinement décidées au plus haut niveau de l’État. Les collectivités territoriales ont par ailleurs joué un rôle majeur en matière d’assistance sociale. Dans l’ensemble, ces actions ont été saluées.

Je pense donc qu’il serait opportun de confier de nouvelles responsabilités aux collectivités, quitte à accepter un certain type de différenciation. La décentralisation ne doit pas simplement signifier que les régions décident, elle doit aussi impliquer le fait que chaque région décide différemment de la région voisine. Les expériences de différenciation sont des vecteurs d’égalité et d’efficacité.

La crise sanitaire a aussi été le théâtre d’un débat très vif sur le rôle de la science et des scientifiques dans notre société. Est-ce que l’épisode de l’hydroxychloroquine dit quelque chose de notre rapport à la science et à l’autorité  ?

Cette polémique est en effet extrêmement significative. Le corps médical et l’ensemble des chercheurs ont été unanimes pour considérer qu’on ne donne pas un médicament à des patients sans avoir suivi tous les protocoles. Même les plus grands savants tâtonnent, et doivent être soumis aux processus de vérification scientifique. Le professeur Raoult est parfaitement conscient de cette nécessité. Pourquoi n’a-t-il pas fait dès le départ un essai correct s’il était convaincu de la valeur de sa molécule ? La question reste ouverte.

Comme on l’a vu, l’opinion publique ne partage pas cette manière d’approcher la vérité scientifique. Mais n’oublions pas que cette même opinion publique serait la première à appeler à la condamnation s’il s’avérait qu’un médicament qu’on présente comme salutaire se révélait être meurtrier. Il y a un énorme travail à faire pour expliquer au plus grand nombre ce qu’est le travail scientifique.

Précisément, on a assisté à une remise en cause du travail scientifique, avec la polémique autour de la revue britannique The Lancet…

Dans l’affaire du Lancet, et à la différence des essais Recovery et Discovery, il ne s’agissait pas d’une expérimentation. C’était une étude observationnelle : on ramasse un grand nombre de cas, et on tire ensuite les conclusions quant à l’efficacité du traitement. Dans cette perspective, la question majeure est celle des données : d’où viennent les cas en question ? En l’occurrence, une petite entreprise intitulée Surgisphere avait fourni ces données. La chose étonnante, c’est que ni les auteurs de l’article, qui sont deux scientifiques extrêmement réputés, ni les relecteurs de l’article (les « reviewsers »), ni le directeur de la revue ne se sont posés la question de savoir d’où proviennent les données analysées. En l’espèce, ces données étaient une pure et simple fraude. On voit donc qu’il existe encore des lacunes au sein du système scientifique, malgré son aspiration à l’exactitude.

Vous avez beaucoup travaillé sur la question du libéralisme. Pensez-vous que la crise que nous traversons porte un coup mortel à la pensée libérale  ?

Dans une période de crise comme celle que nous traversons, tout le monde regarde vers l’État. La délibération, les contre-pouvoirs et les autorités indépendantes, trois notions centrales dans la pensée libérale, ne sont opérationnelles que dans la lenteur, la diversité et la consultation. Or, en temps de pandémie, ces exigences volent en éclat. En général, le libéralisme sort traumatisé de périodes comme celle-là.

Mais je voudrais faire le plaidoyer inverse. À mon sens, le libéralisme sort renforcé de cette séquence. On a vu que les pays qui ont le mieux réagi à l’épidémie sont des pays dans lesquels la consultation n’a jamais été interrompue, dans lesquels le parlement a toujours siégé et où on a pu entendre les avis contraires, en particulier les avis du bord politique opposé.

Quelles seraient les trois pistes à mettre en avant pour l’après-crise selon vous  ?

Première mesure : éviter que ça recommence. On ne pourra pas éviter que la Covid réapparaisse, mais on peut en revanche mieux se préparer. Il faut donc de toute urgence reprendre les politiques de prévention en matière sanitaire. On le fera en sécurisant les filières de production de médicaments, même si les critères habituels de la rentabilité financière ne sont pas satisfaits, le but étant de sécuriser des filières d’approvisionnement.

Deuxième mesure : inventer de nouveaux moyens de lutte contre les inégalités. On le fera en impliquant davantage les collectivités territoriales, les associations et le monde du bénévolat.

Troisième mesure : Une nouvelle méthode de délibération politique. Cela doit se faire avec les responsables des différentes activités sociales, du monde associatif, de l’entreprise, de l’éducation et des collectivités territoriales. Sous les termes de déconcentration et de décentralisation, nous devons restaurer quelque chose de très simple : le dialogue dans la fabrique des décisions communes.

Actualité Parlementaire Le 10 juil 2020 3mn Jean Castex a fait des réponses « très longues et très creuses »

Voir également : Laurent Berger : « Il faut des états généraux du pouvoir de vivre »

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Source : https://www.publicsenat.fr/article/societe/monique-canto-sperber-le-liberalisme-sort-renforce-de-cette-crise-183802

L’auteur : Steve Jourdin - Membre de l’Observatoire de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient - Doctorant en histoire politique (EHESS), journaliste, spécialiste du Proche-Orient et d’Israël – Source : https://jean-jaures.org/auteurs/steve-jourdin

La questionnée : Monique Canto-Sperber, née le 14 mai 19541 en Algérie, est une philosophe française. Elle s’intéresse à la philosophie antique — notamment à Platon —, à l’histoire des idées morales et à la philosophie morale et politique contemporaines. Elle a publié de nombreux ouvrages traduits en plusieurs langues. Elle a dirigé l’École normale supérieure (ENS) de 2005 à 20122, puis créé et présidé l’Université de recherche Paris-Sciences-et-Lettres de 2012 à 2014. Elle est directrice de recherche au CNRS (équipe « Philosophie morale et normative » à la République des Savoirs3), membre correspondant étranger de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique depuis 2008 et présidente exécutive de la Fondation Evens. Photo : Monique Canto-Sperber en 2015.

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13.
Thomas Porcher : ’Les délaissés représentent 85% de la population française’ Par : Ali LAIDI- Publié le : 03/07/2020 - 16:41- Modifié le : 03/07/2020 - 16:44 – Photo - Thomas Porcher, membre des ‘Économistes atterrés’ et professeur associé à la ‘Paris School of Business’. © FRANCE24

Thomas Porcher est membre des Économistes atterrés et professeur associé à la Paris School of Business. Il vient de publier ’Les délaissés’ (éd. Fayard), essai dans lequel il soutient la convergence des luttes entre Gilets jaunes, agriculteurs, banlieusards et cadres moyens. Usines fermées, austérité budgétaire, financiarisation : selon lui, ces groupes sociaux paient le même tribut à la mondialisation. Au-delà de leurs divergences, il les appelle à se ’conscientiser comme une classe’ afin de faire bouger les lignes et ’choisir un candidat qui serve leurs intérêts’.

Mots clefs : Économie Gilets jaunes Agriculture Mondialisation Austérité

Coronavirus : ’Une telle incertitude économique est inédite’

France 24 - Infos, news & actualités - L’information ...

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Source : https://www.france24.com/fr/%C3%A9co-tech/20200703-thomas-porcher-les-d%C3%A9laiss%C3%A9s-repr%C3%A9sentent-85-de-la-population-fran%C3%A7aise

Le personnage : Thomas Porcher, né le 5 juillet 19771 à Drancy2, est un économiste, membre du collectif Les économistes atterrés, professeur à PSB Paris School of Business et essayiste français. Photo  : Thomas Porcher au festival du livre de Mouans-Sartoux le 07 octobre 2018.

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Selon Wikipédia, « ‘Les Économistes atterrés’ est une association française créée le 22 février 2011 et regroupant des chercheurs, des universitaires et des experts en économie… » - Lire l’article ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_%C3%89conomistes_atterr%C3%A9s

Voir aussi :

Economistes Atterrés – YouTubewww.youtube.com › channel « Nous pensons que d’autres politiques économiques sont possibles. Entrez dans le débat citoyen avec nous ! ». Egalement : Le blog de Les Économistes Atterrés ; site : https://blogs.mediapart.fr/les-economistes-atterres/blog - Ce blog vise à diffuser les analyses des ‘Economistes Atterrés’ et à informer les lecteurs de Médiapart de nos activités.

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14.
Une vision prémonitoire de 2012 - Idées & débats - Mondialisation : les cartes rebattues Par El Mouhoub Mouhoud 01/05/2012 – Document ‘Alternatives économiques’ Hors-série n°093

’ L’hypermondialisation ’ s’essouffle et laisse place à la ’ postmondialisation ’. Une nouvelle époque qui sera marquée par un redécoupage de la division internationale du travail et par un mouvement de relocalisations industrielles.

Tout en favorisant l’émergence de nouveaux pays sur la scène internationiale, la mondialisation a engendré un monde de plus en plus fragmenté : polarisation géographique des activités et inégalités territoriales dramatiques, concentration des revenus sur une poignée de managers globalisés, décrochage des cadres moyens, des employés et des ouvriers dans les pays développés... Cette hypermondialisation est cependant en train de s’essouffler avec la hausse des coûts de transport, l’automatisation de la production manufacturière, mais aussi l’augmentation des coûts salariaux, en particulier dans les pays d’Asie. Une ’ postmondialisation ’ se met en place, qui devrait voir certaines activités industrielles relocalisées, tandis que les activités de services sont appelées à être de plus en plus délocalisables à leur tour.

Fragmentations

Au cours de la deuxième moitié du XXe siècle, les spécialisations des nations et les dynamiques du commerce mondial ont été refaçonnées par le jeu des firmes multinationales. Celles-ci ont mis en oeuvre, à l’échelle de la planète, une fragmentation des processus de production ou de la chaîne de valeur. Signe premier de ce phénomène, le volume des exportations mondiales a augmenté beaucoup plus vite entre 1950 et 2009 que celui de la production mondiale : les premières ont été multipliées par 28, la seconde seulement par 7,6.

Dans la période récente, de nouveaux concurrents sont entrés sur la scène internationale, remettant en cause le monopole de l’avance technologique et de la spécialisation manufacturière des pays anciennement industrialisés. Ensemble, les Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine) représentent désormais entre 13 %........

Article complet dans le N° Hors-série n°093 - 05/2012

* Outsourcing - Pratique qui consiste, pour une entreprise, à externaliser vers un prestataire certaines tâches non productives (marketing, centre d’appels...) pour se focaliser sur sa vocation première.

** Joint-venture - Société créée par deux entreprises ou plus et détenue à part égale par ces dernières, qui partagent bénéfices, pertes et risques.

*** Avantage comparatif - Avantage relatif d’un pays dans la production d’un bien, par rapport aux autres pays et aux autres biens.

**** Pondéreux - Matériaux d’une forte densité dont le coût de transport est disproportionné par rapport au prix des produits (charbon, minerais, ciment, béton...)

Pour en savoir plus

’ Délocalisations et réductions d’effectifs dans l’industrie française ’, par Patrick Aubert et Patrick Sillard, dans L’Economie française : comptes et dossier, édition 2005-2006, Insee-Références.

’ Flux de main-d’oeuvre, flux d’emplois et internationalisation ’, par M Barlet et alii, dans L’Economie française : comptes et dossier, édition 2005-2006, Insee-Références.

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Source : https://www.alternatives-economiques.fr/mondialisation-cartes-rebattues/00060358

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Auteur : Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 13/07/2020

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIAS Economie Politique Les cartes du social et de l’économie sont rebattues.2

Mis en ligne par Pascal Paquin de Yonne Lautre, un site d’information, associatif et solidaire(Vie du site & Liens), un site inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, indépendant de tout parti.

http://yonnelautre.fr/local/cache-vignettes/L160xH109/arton1769-a3646.jpg?1510324931

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https://www.france24.com/fr/éco-te...

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