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"Pourquoi et comment s’occuper de sa santé mentale en France ; risques pour la main-d’œuvre britannique ; traitement en prison aux Etats-Unis ; faits en Espagne et au Maroc ; repenser la psychanalyse avec les sciences - Partie 1" par Jacques Hallard

vendredi 2 décembre 2022, par Hallard Jacques


ISIAS Santé mentale Symptômes et préconisations

Pourquoi et comment s’occuper de sa santé mentale en France ; risques pour la main-d’œuvre britannique ; traitement en prison aux Etats-Unis ; faits en Espagne et au Maroc ; repenser la psychanalyse avec les sciences - Partie 1

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 01/12/2022

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Humour quand même, posté le 23 mai 2021 « Les français en dépression » – Source

Plan du document : Introduction Sommaire[ Auteur


Introduction

Ce dossier est conçu pour un usage didactique ; il est complètement dédié à la Santé mentale chez les êtres humains. La partie 1, présentée ici, est axée sur la France, et avec des articles sélectionnés au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Espagne et au Maroc. La partie 2, qui va suivre, sera exclusivement tournée vers la Chine…

« La santé mentale définit le bien-être psychique, émotionnel et cognitif ou une absence de trouble mental. Le terme est relativement récent et polysémique. La santé mentale est selon J. Sutter perçue comme « [l’]aptitude du psychisme à fonctionner de façon harmonieuse, agréable, efficace et à faire face avec souplesse aux situations difficiles en étant capable de retrouver son équilibre2 » - Dans les pays plus égalitaires, il y a moins de troubles psychiques1Voir le graphique - L’organisme états-unien ‘office of the sergeon general’ la définit comme : ’’une fonction mentale saine, se traduisant par des activités positives, l’établissement de liens enrichissants avec d’autres personnes et la capacité de s’adapter au changement et de faire face à l’adversité. Une bonne santé mentale est indispensable au bien-être personnel, aux relations familiales et interpersonnelles et à la contribution à la communauté ou à la société’’ 3…- Article complet à lire sur ce site : https://www.hhs.gov/surgeongeneral/index.html

On apprend en particulier ceci dans la 1ère partie de ce dossier :

Les mesures gouvernementales prises en France avec les Parcours en santé mentale

Dans le monde du travail au Royaume-Uni : l’exécutif en charge de la santé et de la sécurité met en lumière les risques de santé mentale au sein de la main-d’œuvre britannique

Dans des centres de détention aux Etats-Unis : le traitement de la santé mentale en prison fait la différence entre le jour et la nuit pour certains détenus du comté de Forsyth dans l’état de Caroline du Nord

La vie dans les conurbations est perturbante : il apparait que « La ville peut fragiliser notre santé mentale ». L’exercice des soins en matière de santé mentale pose des problèmes en France : par exemple, « Les psychiatres hospitaliers se mobilisent contre le ’délabrement’ du secteur [de santé] ».

Enfin, en ce qui concerne les pratiques de soins de santé mentale, un article rétrospectif a été rappelé : il conseillait déjà en 2008 qu’il convenait de « Repenser la psychanalyse avec les sciences » …

La suite de ce dossier sera mise en ligne dans un document codé ‘2 sur 2’ et consacré à la santé mentale en Chine

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Sommaire

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  • Pourquoi et comment s’occuper de sa santé mentale ? - Cécile Dejoux, Transformations Managériales & RH - 29 novembre 2022 – Vidéo 20:23 – Publication du CNAM #150 -
    Le Professeur William DAB, médecin, professeur et auteur de plusieurs ouvrages dont « Santé et environnement » (2020), présente dans cette vidéo une définition précise de la santé mentale, pourquoi et comment il est important de s’occuper de sa santé mentale et de celles de ses collaborateurs dans un environnement de travail. Il n’hésite pas à démontrer l’importance des émotions, des « stressers » et des solutions individuelles et collectives qui peuvent être apportées d’une façon préventive et curative. @LeCnam @ESCP Business School @julhiet sterwen @Cornerstone OnDemand #Cnam #CareManagement #Wellbeing

Source : https://www.youtube.com/watch?v=NU35MOC_UZA

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  • France - Point officiel sur la Santé mentale - Mis à jour le 8 octobre 2021
    Selon l’Organisation mondiale de la santé, la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité.

15 mars 2022 -Santé mentale et COVID-19 - Depuis la mise en place des mesures gouvernementales liées à l’épidémie de COVID-19 et la nécessité de confiner les Français, la peur de la maladie... - en savoir plus

La santé mentale, une composante essentielle de la santé

La santé mentale est une composante essentielle de la santé et représente bien plus que l’absence de troubles ou de handicaps mentaux. Selon l’OMS, la santé mentale est un « état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté ».

La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité

Constitution de l’Organisation mondiale de la santé (OMS),

Lors de la première Conférence ministérielle européenne de l’OMS sur la santé mentale (Helsinki, janvier 2005), les ministres des Etats membres de la région européenne de l’OMS ont reconnu que la promotion de la santé mentale, la prévention, le traitement, les soins des troubles mentaux ainsi que la réadaptation constituaient une priorité pour l’OMS et ses Etats membres.

  • La santé mentale représente bien plus que l’absence de troubles mentaux.
  • La santé mentale fait partie intégrante de la santé : il n’y a pas de santé sans santé mentale.
  • La santé mentale est déterminée par de nombreux facteurs : socio-économiques, biologiques et environnementaux, dont l’environnement de travail. Les conditions de travail sont en effet un déterminant important de la santé mentale.
  • La dépression est l’une des principales causes d’incapacité.
  • Environ la moitié des troubles mentaux se manifestent avant l’âge de 14 ans.
  • Il existe des stratégies et des interventions intersectorielles d’un bon rapport coût/efficacité pour promouvoir, protéger et recouvrer la santé mentale.
    Les trois dimensions de la santé mentale
  • La santé mentale positive qui recouvre le bien-être, l’épanouissement personnel, les ressources psychologiques et les capacités d’agir de l’individu dans ses rôles sociaux.
  • La détresse psychologique réactionnelle (induite par les situations éprouvantes et difficultés existentielles (deuil, échec relationnel, scolaire...), qui n’est pas forcément révélatrice d’un trouble mental. Les symptômes, relativement communs et le plus souvent anxieux ou dépressifs, apparaissent généralement dans un contexte d’accidents de la vie ou d’événements stressants et peuvent être transitoires. Dans la majorité des cas, les personnes en détresse psychologique ne nécessitent pas de soins spécialisés. Toutefois, mal repérée ou mal accompagnée, la détresse psychologique peut faire basculer la personne dans une maladie ou multiplier les difficultés sociales. Lorsqu’elle est temporaire et fait suite à un événement stressant, elle est considérée comme une réaction adaptative normale. En revanche, lorsqu’elle devient intense et perdure, elle peut constituer l’indicateur d’un trouble psychique.
  • Les troubles psychiatriques de durée variable, plus ou moins sévères et/ou handicapants, qui se réfèrent à des classifications diagnostiques renvoyant à des critères, à des actions thérapeutiques ciblées, et qui relèvent d’une prise en charge médicale. Les conséquences liées aux affections psychiatriques peuvent être majeures : 
    • handicaps,
    • décès prématurés,
    • discrimination et exclusion.
      Les troubles mentaux, une forte prévalence

Les troubles mentaux présentent un très large spectre, allant des troubles légers et ponctuels à des troubles sévères, chroniques et invalidants. Les troubles mentaux représentent l’un des principaux fardeaux en matière d’années de vie perdues en bonne santé. En France, les « maladies psychiatriques » associées à l’ensemble des « traitements chroniques par psychotropes » (dont les anxiolytiques et hypnotiques) représentent 14 % des dépenses totales et le premier poste de dépense de l’Assurance Maladie. Ils représentent la première cause d’années vécues avec une invalidité. Ils sont responsables de 35 à 45 % de l’absentéisme au travail. 

La santé mentale, un enjeu prioritaire

La santé mentale est un véritable enjeu de santé publique et une priorité de l’agence. Notre programme santé mentale est transversal et s’inscrit dans le continuum de nos missions : de la connaissance à l’action. Son objectif est d’améliorer le bien-être de la population et de diminuer la morbidité et la mortalité associées aux troubles mentaux. Ce programme donne la priorité à la surveillance et à la prévention des troubles les plus fréquents en population générale, c’est-à-dire les troubles anxio-dépressifs, ainsi que des conduites suicidaires. 

La surveillance en santé mentale

La surveillance en santé mentale concerne à la fois l’ensemble de la population et certaines populations spécifiques comme les travailleurs, les adolescents, les enfants et les jeunes, les personnes sous-main de justice. 

Elle repose sur : 

  • Les données de recours aux soins : avec le recours aux urgences pour motifs psychiatriques (via Sursaud®) et les données du Système national des données de santé (SNDS). 
  • Des enquêtes épidémiologiques dédiées qui peuvent être répétées dans le temps permettant une surveillance plus globale de la santé mentale (de la santé mentale positive aux troubles psychiatriques les plus fréquents en passant par les différents degrés de mal-être) ainsi que ses déterminants, dont la question des inégalités sociales de santé. Par exemple, le Baromètre santé en population générale, l’étude EnCLASS en milieu scolaire (en partenariat avec l’OFDT, l’EHESP, l’Inserm et l’Education nationale), ou encore le suivi de cohortes pour la surveillance épidémiologique en lien avec le travail (cohortes Coset).
  • Des études spécifiques ponctuelles axées sur une population donnée (par exemple auprès des personnes détenues ou auprès des personnes exposées aux attentats du 13 novembre 2015 telle que l’étude ESPA). 
    Cette surveillance permet de produire des indicateurs de façon régulière en population générale ou dans des milieux spécifiques, dont le milieu de travail. Ces indicateurs concernent les troubles anxieux et dépressifs et les autres états de santé mentale (bien-être et détresse psychologique…), les actes et conduites suicidaires en population générale et dans des milieux / populations spécifiques tels que le milieu de travail, en milieu carcéral ou chez les adolescents.

De façon plus récente, ont été développés des indicateurs de prévalence des troubles moins fréquents : troubles psychotiques, troubles de l’humeur, troubles du spectre autistique.

Les jeunes enfants, un axe prioritaire du programme santé mentale : lancement d’une enquête nationale pérenne

Les premières années de la vie sont déterminantes pour le développement psycho-affectif des enfants, les apprentissages et leur capacité à s’adapter dans leur future vie d’adulte. L’enquête nationale sur la santé mentale des jeunes enfants (3-11 ans) a été lancée en 2021 par Adrien Taquet, Secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles et sera conduite en 2022. Elle s’intègre dans le dispositif global de surveillance de la santé mentale des enfants et des adolescents de Santé publique France, en complémentarité d’autres dispositifs existants, en particulier l’étude EnClass, portant sur les collégiens et lycéens. 

Cette enquête, première en son genre, permettra de mesurer et suivre dans le temps l’état de santé mentale chez les enfants et de décrire les facteurs de risque et protecteurs de la santé mentale. Ses résultats seront un appui pour les acteurs et les pouvoirs publics dans leur stratégie de prévention et de prise en charge dans une perspective de bien-être nécessaire à l’apprentissage et au devenir adulte des enfants et des jeunes.

Dans le champ de la prévention et de la promotion de la santé, trois axes stratégiques peuvent être dégagés qui nécessitent de développer des interventions sur les individus et leurs environnements : 

  • promouvoir le bien-être et prévenir les troubles ; 
  • identifier et orienter précocement afin d’éviter que les troubles ne s’installent, s’aggravent et se chronicisent ; 
  • améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de troubles.
    Le Programme de promotion et prévention en santé mentale priorise trois axes de travail :
  • Le renforcement des facteurs de protection et la promotion de la santé mentale positive via le développement des compétences psychosociales chez les enfants et les jeunes. Pour cela, l’Agence identifie, évalue et déploie des interventions probantes. Santé publique France mène l’évaluation et le suivi du déploiement de plusieurs programmes en milieu scolaire comme Unplugged, programme de prévention des addictions par le développement des compétences psychosociales, et GBG (good behaviour game), programme de prévention des comportements perturbateurs en classe, ainsi que du programme de soutien aux familles et à la parentalité à l’échelle des communes. Par ailleurs, un référentiel sur le développement des compétences psychosociales, ayant notamment pour objectif d’outiller les partenaires institutionnels est en cours d’élaboration. 
  • La prévention du suicide avec l’évaluation du dispositif ‘Vigilans’ qui consiste à assurer une veille et un suivi des patients ‘suicidants’ (prévention de la récidive) ainsi que le soutien aux opérateurs de la téléphonie santé dont le projet de numéro national de prévention du suicide porté par le CHU de Lille.
  • L’information et la communication en direction du grand public visant à augmenter les capacités d’agir de la population et à lutter contre la stigmatisation des personnes souffrant de troubles psychiques (dispositifs de marketing social ; convention de partenariat avec le site Psycom pour mettre à disposition une information validée et de qualité sur la santé mentale et avec Premiers Secours en Santé Mentale France pour le déploiement du programme de formation aux premiers secours en santé mentale).
    Un suivi renforcé et une prévention sur-mesure face à l’épidémie de COVID-19

Depuis mars 2020, l’épidémie de COVID-19 et les décisions prises pour la freiner bouleversent la vie de tous avec des conséquences visibles au niveau économique, social, comme affectif. L’enjeu majeur est de préserver un équilibre entre nécessité sanitaire et impact sur la vie en société.

Pour éclairer la décision publique, Santé publique France a mis en œuvre des études spécifiques et renforcé la surveillance : l’étude CoviPrev pour suivre les différentes dimensions de la santé mentale, les bulletins hebdomadaires de surveillance syndromique de la santé mentale, pour mesurer par exemple les gestes suicidaires ou les troubles anxieux à partir des passages aux urgences (Oscour®) ou des consultations SOS Médecins. Une attention particulière a également été portée à des populations spécifiques comme les enfants et adolescents (étude Confeado), les femmes enceintes (étude Covimater), les populations vulnérabilisées (Etude CovSa Familles 93) et les travailleurs (cohortes Coset, surveillance des maladies à caractère professionnel - MCP).

Une campagne inédite à destination du grand public « En parler, c’est déjà se soigner » a été menée en avril 2021 par Santé publique France et le ministère des Solidarités et de la Santé pour favoriser le repérage des principaux symptômes anxieux et dépressifs (perte d’appétit, troubles du sommeil, perte d’énergie/envie, irritabilité) et à orienter les personnes vers les dispositifs d’information (numéro vert 0 800 130 000, Psycom.org). En juin, un volet digital #JenParleA pour libérer la parole des « Ados » et les inciter à consulter le dispositif d’aide à distance Fil Santé Jeunes a complété le dispositif. 

Un recensement des dispositifs d’aide à distance par thématique et par population est également disponible afin faciliter, en cas de besoin, l’accès aux professionnels de santé. 

Pour en savoir plus : santé mentale et COVID-19

L’aide à distance

Afin de répondre aux besoins d’information et d’aide de la population, plusieurs dispositifs d’aide à distance (ligne d’écoute, aide via internet) sont proposés. Santé publique France apporte son soutien à plusieurs dispositifs associatifs d’aide à distance qui interviennent dans le champ de la santé mentale, dans le cadre d’une politique de subventionnement ciblée.

  • Des lignes d’écoute bénévoles intervenant dans le champ de la prévention du suicide et du mal être : SOS Amitiés, SOS Suicide Phénix, Suicide Ecoute et Phare enfants-parents.
  • Des dispositifs plus spécifiques comme la ligne azur porté par SIS Association destinés es appels de personnes LGBT+ en difficulté, ou encore Fil Santé jeunes, dispositif généraliste pour les moins de 25 ans porté par l’Ecole des parents et des éducateurs d’Île de France.
    Afin d’accompagner ces dispositifs dans une démarche d’amélioration continue de la qualité et mieux répondre aux exigences du public en matière de qualité de réponse dans le champ de la santé, Santé publique France a mis en place un label Aide en santé. Ce label doit être renouvelé et enrichi grâce à des référentiels de bonnes pratiques notamment dans le champ de prévention du suicide par l’aide à distance qui seront élaborés dans le cadre des articulations à mettre en place avec le numéro national de prévention du suicide.

Autisme dossier thématique Mis à jour le 9 mars 2020 - L’autisme ou troubles du spectre de l’autisme sont des troubles chroniques du neuro-développement. Ils recouvrent des situations cliniques et de handicap très variées. En savoir plus

Dépression et anxiété - dossier thématique Mis à jour le 14 mars 2022 - La dépression et l’anxiété peuvent avoir un fort impact sur le quotidien dont les causes peuvent être nombreuses : évènements de vie significatifs (traumatismes, deuil, ruptures conjugales…), activité professionnelle… En savoir plus

Suicides et tentatives de suicide dossier thématique Mis à jour le 15 octobre 2021 - La France présente l’un des taux de suicide les plus élevés d’Europe. Le suicide est évitable, sa prévention doit être une priorité. Il existe des dispositifs de prévention efficaces. En savoir plus

Schizophrénie et autres troubles psychotiques dossier thématique Mis à jour le 8 octobre 2021 - Les troubles psychotiques figurent parmi les pathologies psychiatriques les plus sévères. La schizophrénie en est le plus fréquent. Santé publique France contribue à estimer leur fréquence en France. En savoir plus

Nos dernières actualités actualité Publié le 28 novembre 2022

Appel à projet pour les missions nationales de surveillance et de prévention des infections associées aux soins et de l’antibiorésistanceEn savoir plus

actualité Publié le 23 novembre 2022 -Santé publique France participe à un documentaire sur la maternité et rappelle le rôle clé des PMI dans la promotion de la santé périnatale -En savoir plus

actualité Publié le 18 novembre 2022 -Consommation d’antibiotiques et prévention de l’antibiorésistance en France en 2021 : où en sommes-nous ?En savoir plus

Tabac info service

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Pour bien vieillir

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Drogues info service

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Source : https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/sante-mentale

Suivre les actualités avec la revue > https://www.santementale.fr/

Il n’y pas de santé sans santé mentale.

Être en bonne santé, c’est par conséquent être en bonne santé physique et mentale : nous avons tous une santé mentale. Une bonne santé mentale permet aux individus de se réaliser, de surmonter les tensions normales de la vie, d’accomplir un travail productif et de contribuer à la vie collective. Dans ce sens positif, la santé mentale est le fondement du bien-être d’un individu et du bon fonctionnement d’une société.

Dans cette rubrique :

Feuille de route de la santé mentale et de la psychiatrie

Délégation à la santé mentale

Le Comité Stratégique de la Santé Mentale et de la Psychiatrie (CSSMP)

Accompagnement psychologique  :

Le remboursement des séances de psychologues - MonPsy12.10.21

Sommet mondial sur la santé mentale « Mind the Rights Now »08.06.21

Délégation à la santé mentale03.06.21

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Accueil Ministère de la Santé et de la Prévention

Accueil Ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées{{}}

Sources : https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/sante-mentale/

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Psycom a imaginé une courte vidéo pour expliquer la notion de Parcours en santé mentale. Le clip s’appuie sur la technique du vidéo scribing ou vidéo dessinée : une main illustre en temps réel l’explication énoncée par la voix off. Ce procédé permet de capter l’attention des personnes, de faciliter la compréhension ainsi que la mémorisation et de partager progressivement trois messages clés : - Chaque parcours en santé mentale est singulier. Il n’y a pas de parcours type mais autant de parcours que de personne. - Un parcours en santé mentale n’est pas figé. Il bouge, il évolue, il s’invente et se transforme au gré de la vie de la personne et des ressources disponibles autour d’elle. - Le parcours en santé mentale implique une articulation entre la personne (ses projets, son histoire, ses expériences, etc…) et les ressources existantes sur son territoire. Les ressources interagissent aussi entres elles. En savoir plus sur les ressources et les parcours en santé mentale : https://www.psycom.org/comprendre/le-... Cette vidéo peut être utilisée librement (sous réserver de non-modification et de mention explicite Psycom), notamment dans des contextes non lucratifs de sensibilisation, de formation ou d’évènementiel. Crédits : Réalisation : Philippe Boukobza © Psycom 2021

Source : https://www.youtube.com/watch?v=Lh7WZe7CaD4

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  • Pourquoi et comment s’occuper de sa santé mentale ? – Cécile Dejoux, Transformations Managériales & RH - 29 novembre 2022 – Document du CNAM - #150[Doublon > Déjà présenté en début de ce document mais avec des compléments ici sur l’IA et les tendances managériales à consulter]
    Le Professeur William DAB, médecin, professeur et auteur de plusieurs ouvrages dont « Santé et environnement » (2020), présente dans cette vidéo une définition précise de la santé mentale, pourquoi et comment il est important de s’occuper de sa santé mentale et de celles de ses collaborateurs dans un environnement de travail. Il n’hésite pas à démontrer l’importance des émotions, des « stressers » et des solutions individuelles et collectives qui peuvent être apportées d’une façon préventive et curative. @LeCnam @ESCP Business School @julhiet sterwen @Cornerstone OnDemand #Cnam #CareManagement #Wellbeing

Retrouvez les nouveaux contenus de Cécile Dejoux autour de l’IA et du Management : L’interview de Cécile. ⚠️𝐈𝐧𝐬𝐜𝐫𝐢𝐩𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐚𝐮 𝐌𝐨𝐨𝐜 « 𝐃𝐮 𝐌𝐚𝐧𝐚𝐠𝐞𝐫 𝐇𝐲𝐛𝐫𝐢𝐝𝐞 𝐚𝐮 𝐍𝐞𝐰 𝐥𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫 » ➡️ https://bit.ly/3EKRUEp ⚠️𝐈𝐧𝐬𝐜𝐫𝐢𝐩𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐚𝐮 𝐌𝐨𝐨𝐜 « 𝐋’𝐈𝐀 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐭𝐨𝐮𝐬 » ➡️ https://bit.ly/37HKiqe ⚠️Inscriptions à la newsletter ➡️ https://bit.ly/3Le7fk1 Et pour vous tenir au courant des actualités de Cécile Dejoux rendez-vous : - Sur le site internet : https://www.ceciledejoux.com/​​​​​​ - Sur Twitter : @CecileDejoux - Sur Linkedin : Cécile Dejoux - Sur instagram : dejoux_cecile

Autre article lié : Les nouvelles tendances managériales aux Etats-Unis

Source : https://www.youtube.com/watch?v=NU35MOC_UZA

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  • Royaume-Uni - L’exécutif en charge de la santé et de la sécurité met en lumière les risques de santé mentale au sein de la main-d’œuvre britannique – Traduction du 30 novembre 2022 par Jacques Hallard d’un article intitulé « Health and Safety Executive spotlights mental health risks in the GB workforce » publié le 29 novembre 2022 – Document ‘osborneclarke.com’
    Selon les statistiques annuelles, le taux de stress, de dépression et d’anxiété liés au travail est en hausse. Un responsable de la santé et de la sécurité met en lumière les risques pour la santé mentale au sein de la main-d’œuvre britannique

Le stress, la dépression et l’anxiété représentent 51% des maladies professionnelles enregistrées en Grande-Bretagne, selon les dernières statistiques publiées par le Health and Safety Executive (HSE) pour 2021-22.

Le HSE rapporte que le taux de stress, de dépression ou d’anxiété liés au travail autodéclarés, qui avait augmenté au cours des années précédant la pandémie, est plus élevé que les niveaux d’avant le coronavirus.

Le résumé montre que les problèmes de santé mentale liés au travail ont un impact significatif sur la productivité des entreprises et des lieux de travail et que leur gestion peut avoir des implications financières majeures.

Au cours de l’année écoulée, 17 millions de journées de travail ont été perdues en raison du stress, de la dépression ou de l’anxiété liés au travail, selon le rapport. Le stress, la dépression ou l’anxiété qui sont liés au travail, représentent 55% de toutes les journées de travail perdues à cause de problèmes de santé liés au travail.

Les chiffres suggèrent que la maladie mentale (y compris le stress) aura des implications financières et opérationnelles importantes pour les entreprises ayant des effectifs au cours des prochaines années.

Maladies pulmonaires professionnelles - Les statistiques annuelles HSE pour la Grande-Bretagne montrent également que le nombre de décès dus au ‘mésothéliome’ a légèrement augmenté en 2020. Plus largement, le nombre de nouveaux cas de problèmes respiratoires ou pulmonaires causés ou aggravés par le travail, en moyenne au cours des trois années précédentes, a augmenté de 2 000 depuis 2021. Cependant, avec l’évolution du temps à partir de la date à laquelle l’amiante a été interdite en 1999, le taux de cas est susceptible de baisser et le HSE s’attend à ce que les décès dus au ‘mésothéliome’ diminuent au cours de la période 2020 à 2030.

Accident du travail - Le nombre de décès en milieu de travail a poursuivi sa tendance à la baisse, passant de 142 en 2020-2021 à 123 cas en 2021-2022. Bien qu’une plus grande attention soit accordée à la santé mentale en tant que problème répandu et principal pour la santé et la sécurité au travail, les statistiques indiquent qu’il devrait rester une priorité clé des entreprises pour prévenir les blessures physiques et s’assurer que des mesures adéquates d’atténuation des risques sont en place.

Exécution et poursuites - Les chiffres pour 2021-22 dans le rapport annuel et les comptes de HSE, publiés plus tôt dans l’année, ont confirmé une augmentation des poursuites par rapport à l’année précédente, mais avec des niveaux inférieurs à ceux de 2019-2020. Cette augmentation peut s’expliquer en partie par la pandémie de Covid-19, alors qu’en général, les niveaux de poursuites continuent de suivre une tendance à la baisse. En 2021-2022, cinq poursuites en HSE ont abouti à des amendes de plus de 1 million de livres sterling, ce qui suggère que les tribunaux continuent d’imposer des amendes importantes lorsqu’ils considèrent que celles-ci sont requises par les directives sur la détermination de la peine pour la santé et la sécurité.

Commentaire d’Osborne Clarke - Les entreprises devraient examiner attentivement ces dernières statistiques pour déterminer comment elles sont en corrélation avec les registres et les priorités des risques existants et déterminer si elles suscitent des domaines d’action.

Ces tendances sont un rappel opportun aux entreprises de l’obligation, en tant qu’employeur, de veiller à ce que les employés ne soient pas exposés à des risques au travail pour leur santé mentale et leur bien-être. Il s’agit maintenant d’un domaine qui constitue une priorité stratégique pour le HSE et nous prévoyons qu’il commencera à prendre des mesures d’application de la loi au cours des 12 prochains mois. La réduction des problèmes de santé liés au travail, avec un accent particulier sur la santé mentale et le stress, est le premier objectif inclus dans la stratégie de protection des personnes et des lieux de la HSE pour 2022 à 2032. La décision de la HSE de placer la santé mentale au premier plan de sa dernière stratégie a été motivée en partie par les tendances à la hausse identifiées dans les statistiques récentes et s’accompagne du lancement de la campagne ‘Working Minds’ de la HSE en 2022. Cette campagne, parallèlement aux conseils en ligne de la HSE, vise à fournir aux entreprises les outils dont elles ont besoin pour se conformer à leurs obligations dans cet espace.

Les dernières statistiques de la HSE renforcent la nécessité pour les entreprises de se familiariser avec leurs obligations légales en matière de santé mentale. Les entreprises doivent s’assurer que les politiques et les systèmes de santé et de sécurité traitent de la santé et de la sécurité mentales et physiques, que le risque est correctement évalué et que l’entreprise dispose d’un plan ou d’une stratégie pour gérer ce risque et que cela prend en compte les directives à jour du HSE, y compris ses normes de gestion.

Osborne and Clarke | Certification Europrivacy

Si vous souhaitez plus d’aide sur ce qui précède, veuillez contacter l’un de nos experts à la source : https://www.osborneclarke.com/insights/health-and-safety-executive-spotlights-mental-health-risks-gb-workforce

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  • Etats-Unis - Le traitement de la santé mentale en prison fait la différence entre le jour et la nuit pour certains détenus du comté de Forsyth en Caroline du Nord - Par Rachel Crumpler 29/11/2022 - Document ‘northcarolinahealthnews.org/’
    La source de cette transformation est l’unité de santé comportementale de 20 lits de la prison, qui fournit des conseils et des traitements de santé mentale.

Photo - Plus d’une douzaine d’hommes en combinaisons jaunes assis lors d’une cérémonie de remise des diplômes à l’intérieur de l’unité de santé comportementale. Les résidents de l’Unité de santé comportementale du Centre de détention du comté de Forsyth lors de leur cérémonie de remise des diplômes en janvier 2022. L’unité est entièrement sur la base du volontariat, ce qui fait partie du succès de l’unité, car les individus le souhaitent et sont prêts à participer. Crédit : Gracieuseté du bureau du shérif du comté de Forsyth

Un vendredi matin récent, 13 hommes vêtus de combinaisons jaune vif assis sur cinq tables participent à un exercice de partage en groupe.

L’invité : Quelles parties de la vie quotidienne causent du stress, de la frustration ou de la tristesse ?

Un homme lève la main et dit être déconnecté de sa famille et de ses amis. Un autre est contrarié de ne pas avoir pu aller au tribunal ce jour-là. Ils se relaient dans la pièce, partageant des réponses vulnérables — parfois émotionnelles. Beaucoup de leurs facteurs de stress sont les mêmes.

On demande aussi aux hommes : Que peuvent-ils faire pour changer ces expériences ?

L’un dit : garder une attitude positive. Un autre dit qu’il se rend compte qu’il ne peut pas changer ce qui a déjà été fait. D’autres disent qu’ils se tournent vers des stratégies d’adaptation comme la méditation.

C’est l’une des nombreuses séances de groupe auxquelles ces hommes participeront au cours d’un programme de huit semaines dans l’unité de santé comportementale du centre de détention du comté de Forsyth. Les hommes souffrent tous d’une maladie mentale grave et résident actuellement volontairement dans l’unité d’hébergement spécialisé de 20 lits, qui a ouvert ses portes en septembre 2021.

Les prisons sont devenues de facto des centres de détention pour les personnes atteintes de maladies mentales, mais elles ne sont pas souvent équipées pour répondre à ces besoins. Le comté de Forsyth donne la priorité à la satisfaction des besoins de ces personnes, a déclaré Amber plus simple, psychologue en chef chez NaphCare qui est le fournisseur de services médicaux sous contrat du centre de détention de Forsyth.

Deux hommes noirs photographiés par derrière en combinaison jaune avec le centre de détention du comté de Forsyth écrit au dos

Photo - Détenus atteints d’une maladie mentale grave résidant dans l’unité de santé comportementale du centre de détention du comté de Forsyth. L’unité peut accueillir jusqu’à 20 hommes à la fois. Crédit : Gracieuseté du bureau du shérif du comté de Forsyth

En activité depuis un peu plus d’un an, le personnel de la prison affirme que l’unité de santé comportementale fait déjà une différence.

L’unité a servi 117 hommes qui sont passés par le centre de détention de Forsyth à ce jour — un nombre qui continuera d’augmenter à mesure que le besoin de traitement de santé mentale se poursuivra sans relâche.

“Ce que nous avons fait, c’est que les gens sont presque revenus à la vie”, a-t-il déclaré, ajoutant que c’est la différence entre la maladie mentale traitée et non traitée.

Incarcérer des personnes atteintes de maladie mentale

Les personnes atteintes de maladie mentale sont surreprésentées dans les prisons et les prisons américaines. Environ 2 personnes incarcérées sur 5 ont des antécédents de maladie mentale, selon un rapport du Bureau of Justice Statistics publié en 2017.

Les prisons et les centres de détention n’ont pas été conçus pour fournir des soins de santé mentale, et les données montrent qu’environ 3 personnes sur 5 ayant des antécédents de maladie mentale reçoivent un traitement de santé mentale pendant leur incarcération dans des prisons d’État et fédérales. Moins de la moitié des personnes ayant des antécédents de maladie mentale reçoivent un traitement de santé mentale lorsqu’elles sont incarcérées dans des prisons locales, qui disposent souvent de moins de ressources que les ‘grands pénitenciers’.

“La maladie mentale est mal desservie dans l’environnement de détention, et c’est à travers le pays”, a déclaré Shela Williams-Stacey, directrice de la santé mentale de la prison. “Il y a beaucoup de gens qui sont incarcérés à cause de symptômes de leur santé mentale.”

Simpler, qui se spécialise en psychologie médico-légale et a travaillé avec la population de la santé mentale impliquée dans la justice toute sa carrière, a déclaré que confiner des personnes en raison d’une maladie mentale n’est pas nouveau. Mais au cours des dernières décennies, la pratique consistant à les loger dans des prisons et des centres de détention a explosé, ajoutant de nouvelles exigences aux établissements correctionnels.

C’est une demande à laquelle, selon elle, le centre de détention de Forsyth essaie de répondre. L’unité de santé comportementale fournit des services de conseils et de santé mentale aux personnes incarcérées qui en ont besoin — obtenant parfois un diagnostic et un traitement pour la première fois de leur vie.

Résidant sur l’unité

Photo - Un homme avec un masque noir et portant costume, parle à une foule de détenus assis en combinaisons jaune vif - Le shérif du comté de Forsyth, Bobby Kimbrough, s’adresse aux détenus diplômés de l’unité de santé comportementale de la prison. Crédit : Gracieuseté du bureau du shérif du comté de Forsyth

Le shérif du comté de Forsyth, Bobby Kimbrough, a déclaré que la création d’une unité de santé comportementale pour répondre aux besoins croissants en santé mentale dans son centre de détention était l’un de ses objectifs depuis son élection au pouvoir en 2018. L’unité s’est réunie en 2021 après que le Conseil des commissaires du comté de Forsyth a choisi NaphCare comme fournisseur de soins de santé au centre de détention et a inclus le financement de l’unité dans le contrat. Les commissaires du comté ont initialement alloué 329.100 $ en fonds de santé mentale du comté pour les 10 premiers mois de l’unité.

Après que NaphCare ait assumé le contrat de soins de santé de la prison en septembre en janvier 2021, il a déclaré que l’unité de santé comportementale avait ouvert plus tard ce mois-là. Une partie de la raison pour laquelle NaphCare a pu se déplacer si rapidement est que l’entreprise avait une expérience préalable de la construction d’une unité de stabilisation de la santé mentale dans une prison en Floride et a pu adapter ce modèle en fonction des besoins de la population du comté de Forsyth.

L’unité de santé comportementale de Forsyth dessert les personnes atteintes d’une maladie mentale grave, comme la schizophrénie, le trouble bipolaire et la dépression. Chaque personne qui se rend à l’unité de santé comportementale doit accepter de prendre systématiquement les médicaments psychiatriques prescrits. Les personnes sont admises sur une base continue dans l’unité car des lits sont disponibles.

Simpler a conçu le programme de huit semaines basé sur un programme de la ‘Federal Substance Abuse and Mental Health’ Services Administration. Le programme d’une session comprend des cours sur l’adaptation, la gestion du stress, la pratique de la pleine conscience et la préparation aux transitions de vie. Il a déclaré que l’unité utilise un modèle de rétablissement dans lequel les résidents de l’unité apprennent à comprendre, à gérer et à parler aux autres de leur maladie mentale.

“Ce que nous essayons de faire, c’est de leur donner les moyens de gérer leur propre santé”, a déclaré Simpler.

Photo - Un tableau avec plusieurs dessins qui ont été colorés - Art coloré par les résidents de l’unité de santé comportementale et affiché dans l’espace commun. Crédit : Christina Howell

Il y a trois séances de groupe auxquelles les individus sont tenus d’assister chaque jour, a déclaré Williams-Stacey. Bien que la participation ne soit pas obligatoire, elle a dit qu’elle était époustouflée que tout le monde participe volontiers et s’engage activement à apprendre les uns des autres.

Williams-Stacey a ajouté qu’elle pense qu’un grand pourcentage du traitement est en fait dans la communauté formée sur l’unité — apprenant qu’ils ne sont pas seuls avec leur maladie mentale et sachant qu’ils peuvent demander de l’aide et recevoir le soutien des autres.

Le personnel de la prison a déclaré avoir vu des individus transmettre les compétences et les outils d’adaptation qu’ils ont appris une fois qu’ils ont quitté l’unité.

“Les gains et les avantages qu’ils ont vécu, n’ont pas seulement un impact sur eux au niveau individuel”, a-t-il déclaré. ’Ils ont un impact sur cette communauté et créent une communauté plus sûre. Ils assurent la stabilité.”

Un tableau blanc avec une liste de citations de motivation écrites en vert qui ont été réfléchies par des hommes de l’unité de santé comportementale de la prison

Photo - Une liste de citations de motivation générées par les résidents de l’unité de santé comportementale est affichée sur un tableau blanc dans le couloir où se trouvent les bureaux du personnel de l’unité. Le tableau est visible par les autres détenus qui n’habitent pas dans l’unité. Crédit : Christina Howell

Différence ’ nuit et jour’

Le personnel de la prison a déclaré avoir été témoin d’une différence de nuit et de jour chez les personnes qui sont passées par l’unité de santé comportementale.

En fait, l’amélioration a été si drastique pour certains que le personnel doit faire une double prise.

Williams-Stacey, directrice de la santé mentale de la prison, a déclaré que le commandant du Bureau des services de détention, le major Robert Whittaker, n’avait pas initialement reconnu un détenu dans la population générale qui avait obtenu son diplôme du programme suivi. Avant de se rendre à l’Unité de santé comportementale, elle a déclaré qu’il avait passé plus de 300 jours en isolement, également connu sous le nom d’isolement cellulaire, où il était instable et ne prenait pas soin de son hygiène. Il est devenu une personne différente une fois qu’il a commencé à utiliser des stratégies d’adaptation et à prendre ses médicaments comme prescrit pendant qu’il était dans l’unité, a déclaré Williams-Stacey.

Avant la création de l’unité, la lieutenante administrative Melissa Green a déclaré que l’isolement était la seule option pour certaines personnes dans l’établissement, soit comme forme de contrainte, soit pour les protéger des autres détenus. La recherche montre que les personnes atteintes de troubles de santé mentale sont affectées de manière disproportionnée à des logements restrictifs, souvent en raison de comportements qui peuvent être des manifestations de leurs symptômes.

Maintenant, l’unité de santé comportementale offre une alternative nécessaire.

“Il y a tellement de changements dans l’affect et dans le fonctionnement et dans leurs interactions avec les gens”, a déclaré Williams-Stacey. “Ce sont des choses différentes nuit et jour, et c’est vraiment une joie de pouvoir regarder cette transformation se produire.”

Tout le monde ne reste pas les huit semaines en entier dans l’unité car ils peuvent être libérés de prison, libérés sous caution ou condamnés à une peine de prison à n’importe quel moment de leur séjour. Pour cette raison, il y a une porte tournante constante de personnes entrant et sortant de l’unité.

Mais pour ceux qui terminent le programme de huit semaines, une cérémonie de remise des diplômes est organisée pour célébrer cet accomplissement. C’est une occasion joyeuse à laquelle assiste le shérif Kimbrough.

Selon Mme Williams-Stacey, les diplômés reçoivent des casquettes de camionneur qu’ils portent le jour de la remise des diplômes et peuvent choisir de les décorer. La cérémonie comprend une procession au son de la chanson traditionnelle ’Pomp and Circumstance’, des remarques enregistrées sur vidéo par les pairs et les proches, et la remise de certificats. Il y a même de la nourriture spéciale et des boissons gazeuses - un plaisir que beaucoup n’ont pas eu depuis leur première incarcération. 

Photo -

Four women and three men stand in front of a black sign reading ’Congratulations graduate’

Quatre femmes et trois hommes se tiennent devant un panneau noir indiquant ’Félicitations aux diplômés’.

Le personnel du bureau du shérif du comté de Forsyth et de NaphCare devant une bannière lors de la première cérémonie de remise des diplômes de l’unité de santé comportementale en janvier 2022. Crédit : avec l’aimable autorisation du bureau du shérif du comté de Forsyth.

L’une des parties préférées de Williams-Stacey est qu’une photo de chaque diplômé est prise et mise avec leurs propres affaires afin qu’ils puissent l’emporter avec eux et se souvenir du moment et de leurs progrès une fois qu’ils quittent la prison. 

’Si vous la comparez à leur photo au moment de leur arrestation, c’est toujours le jour et la nuit’, a déclaré Williams-Stacey. ’Ce n’est pas la même personne’.

Les résidents de l’unité remarquent également leur propre transformation. 

’Lorsque je suis arrivé dans le programme, j’étais perdu et rempli de colère et de dépression’, a déclaré un résident de l’unité de santé comportementale, membre de la première promotion en janvier 2022. ’J’obtenais des DR et je m’attirais constamment des ennuis. Avec ce programme, j’ai trouvé comment faire face à ma dépression et j’ai découvert comment faire d’autres choses, comme m’isoler lorsque je suis en colère.’

Illustrations

Les unités spécialisées en santé mentale comme modèle

Actuellement, peu de prisons en Caroline du Nord, ou même à travers le pays, proposent des unités de logement spécialisées pour les personnes atteintes d’une maladie mentale. NC Health News a précédemment rapporté que le centre de détention central du comté de Mecklenburg a ouvert une unité psychiatrique de prison volontaire de 28 lits en août 2019. Le comté de Durham a également ouvert un pod de santé mentale pour les détenus dont la maladie mentale est trop aiguë pour la population générale en septembre 2017. 

Bien que ces unités spécialisées ne soient pas courantes, des recherches récentes du ministère de la Sécurité publique de Caroline du Nord et de l’UNC-Chapel Hill ont examiné les unités de déjudiciarisation thérapeutique - des unités de logement axées sur le traitement pour les personnes incarcérées souffrant de maladies mentales - dans le système pénitentiaire de Caroline du Nord. Les chercheurs ont constaté que, par rapport au logement restrictif, qui isole les détenus les uns des autres, les unités de déjudiciarisation thérapeutique avaient des effets positifs sur les infractions, la santé mentale et l’automutilation chez les personnes incarcérées. 

Par exemple, le nombre d’incidents d’automutilation dans les unités d’isolement était plus de trois fois supérieur à celui des incidents dans les unités thérapeutiques. Le nombre d’agressions, de possession de substances, d’altercations verbales, de dommages matériels et de désobéissance était nettement inférieur dans les unités thérapeutiques que dans les unités d’isolement.

Le shérif Kimbrough a déclaré qu’il avait été surpris par les résultats de l’unité de santé comportementale jusqu’à présent.

’Il est évident que cela fonctionne’, a-t-il déclaré. ’Il est évident qu’elle est nécessaire. Et il est évident que c’est quelque chose que nous allons maintenir et soutenir.’

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over a dozen inmates in yellow jumpsuits sit in chairs listening to a speaker at their graduation ceremony

L’unité de santé comportementale de Forsyth a servi 117 hommes qui sont passés par le centre de détention à ce jour. Certaines personnes reçoivent un diagnostic et un traitement pour la première fois de leur vie. Crédit : Courtoisie du bureau du shérif du comté de Forsyth

À l’origine, l’unité était un programme pilote de 10 mois, mais l’administration a souhaité la maintenir. Les commissaires du comté ont alloué 406.900 dollars pour financer l’unité au cours de l’exercice 2023 et 419.000 dollars sont prévus pour l’exercice 2024.

’Ce qui se passe ici, dans le comté de Forsyth, a certainement un impact local’, a déclaré M. Simpler. ’Mais ce dont on ne se rend pas nécessairement compte au jour le jour, c’est que lorsque nous montrons ce que nous faisons ici - dans le comté de Forsyth - à la communauté élargie, à la nation, alors ils se disent : ’Huh, je veux ça aussi’. Ainsi, vous n’êtes pas seulement un modèle pour votre communauté, mais vous êtes un modèle pour cette nation.’

Kimbrough veut aller au-delà de l’unité de santé comportementale qui sert les hommes souffrant de maladies mentales au centre de détention et offrir les services à la population féminine également. 

La prison compte moins de femmes, de sorte qu’une unité de logement spécialisée n’est pas envisageable, a-t-il déclaré, mais NaphCare développe des programmes pour les femmes qui, espérons-le, pourront être mis en œuvre prochainement. 

’Les avis sont partagés sur la question de savoir si ce niveau de soins de santé pour les hommes doit ou non être mis en place dans un établissement correctionnel.

Il y a plusieurs camps sur la question de savoir si ce niveau de soins de santé pour les hommes doit être offert dans un environnement correctionnel et la réalité est que, que ce soit le cas ou non, il y a un besoin’, a déclaré M. Simpler. ’Et nous devons répondre à ce besoin’.

A propos de Rachel Crumpler : elle est notre membre du corps de ‘Report for America’ qui couvre la santé des hommes et des femmes et la santé dans les prisons. Elle a obtenu en 2022 un diplôme de l’UNC-Chapel Hill avec une spécialisation en journalisme et des compétences secondaires mineures en histoire et en... Plus de Rachel Crumpler

Archives de l’autrice Rachel Crumpler : elle est notre membre du corps de ‘Report for America qui couvre la santé des hommes et des femmes et la santé en prison. Elle a obtenu en 2022 un diplôme de l’UNC-Chapel Hill avec une spécialisation en journalisme et des compétences secondaires en histoire, en justice sociale et en économie. Elle a travaillé pour le ‘Triangle Business Journa’ et le journal de son université, le ‘Daily Tar Heel…. - Vous pouvez la joindre à l’adresse suivante : rcrumpler@northcarolinahealthnews.org

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Source : https://www.northcarolinahealthnews.org/2022/11/29/in-jail-mental-health-treatment-producing-a-night-and-day-difference-for-some-in-forsyth-county/

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  • En Espagne, l’ambitieux plan de santé mentale lancé par Barcelone fait des émules - Par Sandrine Morel (Barcelone (Espagne), envoyée spéciale) - Publié le 30/11/2022 à 06h30, mis à jour à 10h24 – Article complet réservé aux abonnés ‘Le Monde’
    La cité catalane, gouvernée depuis 2015 par la gauche alternative, a fait du bien-être de sa population, en particulier des plus jeunes, une de ses priorités. Administrations et tissu associatif sont mobilisés pour recréer du lien communautaire.

La maire de Barcelone, Ada Colau, à Barcelone, le 6 novembre 2019Photo - La maire de Barcelone, Ada Colau, à Barcelone, le 6 novembre 2019 JOSEP LAGO / AFP

Sur le parvis du « centre civique municipal » du quartier barcelonais de Gracia – mélange de maison des associations, des adolescents et de la culture –, Maryam Fuentes, éducatrice sociale de 30 ans, et Julia Arias, psychologue de 29 ans, se fondent parmi les jeunes qui jouent au ballon, papotent ou prennent des cours de dessin. Les deux femmes à l’allure juvénile, souriantes et avenantes, tiennent la permanence d’un service pionnier offert par la cité catalane dans treize centres civiques de la ville, baptisé Konsulta’m.

Depuis mars 2021, ces deux professionnelles, qui travaillent d’ordinaire dans un centre de santé mentale infantile et juvénile (CSMIJ), public, sont détachées tous les mardis et jeudis après-midi dans cet espace informel et familier des adolescents. Au deuxième étage du bâtiment, elles reçoivent de manière anonyme et gratuite, sans rendez-vous, sans blouse blanche et sans que les parents en soient nécessairement informés, les jeunes âgés de 12 à 22 ans qui auraient besoin de parler de leurs problèmes.

« Lors de la première visite, nous essayons d’évaluer leur mal-être et de les conseiller. Si nous voyons qu’ils présentent un symptôme clinique, nous les réorientons vers un CSMIJ, mais notre mission est surtout portée sur la prévention, explique Julia Arias. Lorsqu’un problème est détecté à temps, nous évitons qu’il devienne chronique ou pathologique et dérive sur des troubles mentaux plus graves. Et, d’une certaine manière, nous aidons à désengorger les services de santé mentale, qui sont saturés. »

« Trouver ma place »

Antonio (qui n’a pas souhaité donner son nom), grand brun aux yeux noirs de 22 ans, est déjà venu deux fois depuis septembre. « Je ne me voyais pas dans un fauteuil à raconter mes problèmes à un médecin âgé. Mais, ici, c’est comme parler à des copains, confie-t-il avec un sourire timide. J’ai pu dire à haute voix ce que je ressens, la sensation de ne pas trouver ma place et, en même temps, de ne pas avoir le droit d’être triste parce qu’un homme doit être fort. » Lucia Salazar, 18 ans, elle, n’a plus senti le besoin de revenir au Konsulta’m après sa cinquième séance. « Julia et Maryam m’ont donné des conseils pour ne pas me détester et apprendre à socialiser. Sans elles, je pense que je me serais enfoncée dans mon mal-être… »

Depuis le début de l’année, les treize Konsulta’m, disséminés dans les différents districts de Barcelone, ont ainsi reçu près de 2 300 jeunes, soit 700 de plus qu’en 2021. Et moins de 7 % ont dû être réorientés vers un centre de santé mentale. Forte de ce succès, la mairie a ouvert huit autres Konsulta’m pour les plus de 22 ans. Et elle poursuit le déploiement d’autres outils d’aide psychologique, dans le cadre du plan de santé mentale 2016-2022, déployé dès l’arrivée au pouvoir de la formation de la gauche alternative Barcelone en commun, portée par la militante du droit au logement Ada Colau…

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Source : https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2022/11/30/en-espagne-l-ambitieux-plan-de-sante-mentale-lance-par-barcelone-fait-des-emules_6152279_4811534.html

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  • La santé mentale, un enjeu oublié au Maroc - Publié le 29/11/2022 à 16h49 par ‘TelQuel’ – Rapporté par ‘Courrier International’
    Malgré une hausse importante du nombre de personnes en détresse psychique, la santé mentale reste un sujet tabou au royaume chérifien. Une question qui fait la une de l’hebdomadaire marocain “TelQuel”. Revue - La une de l’hebdomadaire marocain “TelQuel”, édition du 25 novembre au 1er décembre 2022.

“Troubles mentaux : les Marocains seuls face à leur sort”, titre en une le magazineTelQuel,qui consacre cette semaine son numéro à la santé mentale des Marocains. L’hebdomadaire explique comment le déni de la maladie, les tabous de la société et une “offre de soins insuffisante” font obstacle à la prise en charge des patients.

Les chiffres sont pourtant sans appel, 48,9 % des Marocains âgés de 15 ans ou plus “ont ou ont déjà eu des signes de troubles mentaux”. Le confinement et l’angoisse liée à l’épidémie de Covid-19 qui s’est étalée sur près de deux ans auraient ajouté à l’“urgence psychique”.

Le Dr Omar Battas, universitaire et chef du service psychiatrique au CHU Ibn Rochd, à Casablanca, estime que sur les deux dernières années, il y a eu une hausse de près de 30 % de certains troubles psychiques comme la dépression, l’anxiété, les troubles du sommeil et les troubles du comportement.

“On me prend pour une folle”

Selon une étude nationale sur les prévalences des troubles mentaux, 26,5 % des Marocains souffriraient de dépression, 9 % de troubles anxieux, 5,6 % de troubles psychotiques et 6,5 % auraient des “idées suicidaires”.

Mais malgré cette large prévalence, les Marocains ont encore du mal à en parler ouvertement, et hésitent, parfois trop longtemps, avant de prendre la décision de consulter un spécialiste. “Les maladies mentales sont souvent assimilées à la folie dans la société”, note le Dr Battas.

“Une fois que j’en parle, les gens me jugent. Ils me collent l’étiquette de la ‘bipolaire’ qu’il ne faut pas prendre au sérieux. Même au sein de ma famille, on me juge. On me prend pour une folle”, témoigne Amina, une patiente.

Moyens insuffisants

Par ailleurs, il faut en moyenne dépenser entre 300 et 600 dirhams (entre 27 et 55 euros) pour une consultation dans un cabinet privé. Une somme qui n’est pas à la portée de tout le monde.

Dans les établissements publics, les moyens sont tellement insuffisants que TelQuel qualifie la santé mentale de “parent pauvre” de la santé publique dans le pays.

Toutefois, l’augmentation du nombre des suicides inquiète. Si l’OMS fait état de 1 013 suicidés en 2016, l’association Sourire de Reda, qui travaille sur la prévention du suicide, pense qu’en l’absence de recensements officiels, “le nombre de suicides est beaucoup plus important que les estimations de l’OMS”.

Courrier international - Actualités France et Monde

Fichier:Courrier international 2012 logo.png — Wikipédia

Source : https://www.courrierinternational.com/une/une-du-jour-la-sante-mentale-un-enjeu-oublie-au-maroc

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  • Selon un article du journal ‘Le Monde’, « La ville peut fragiliser notre santé mentale » - Propos recueillis par Marie-Laure Théodule - Publié 28/11/2022 à 06h30, mis à jour à 10h13 - Read in English– Article à accès conditionnel ‘Le Monde’ - CitiesSanté mentale
    Etudes à l’appui, la neuroscientifique Emma Vilarem, cofondatrice de l’agence [S]CITY, confirme que vivre dans un espace densément peuplé peut s’avérer pathogène.

En créant avec trois associés [S] CITY, Emma Vilarem, docteure en neurosciences cognitives, spécialiste des interactions sociales, est partie du constat que la ville pouvait nuire à la santé mentale. Son agence sonde, depuis 2019, les besoins émotionnels, cognitifs et sociaux des citadins afin de mieux prendre en compte le bien-être dans les aménagements urbains.

La vie urbaine menace-t-elle notre santé mentale ?

Vivre en ville présente de nombreux avantages pour l’individu : accessibilité des services de santé, réseau de transport dense, loisirs et activités culturelles à proximité… Mais, a contrario, la ville peut aussi fragiliser notre santé mentale. Les auteurs d’une étude pionnière, réalisée à Chicago entre 1922 et 1934, indiquent que les taux d’incidence des maladies mentales, notamment la schizophrénie, diminuent fortement entre le centre-ville et la périphérie urbaine.

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Loin d’être une spécificité de l’organisation spatiale des villes étatsuniennes, une étude suédoise, menée en 1992, trouvait une corrélation entre la densité du milieu urbain et la schizophrénie. Et des travaux de 2014 recensent, en Europe, deux fois plus d’états dépressifs en ville qu’à la campagne, d’après la consommation d’antidépresseurs. Les ruraux ont peut-être moins accès aux soins et corrélation ne signifie pas lien de cause à effet. Ces chiffres soulèvent plutôt la question des nombreux mécanismes qui pèsent sur la santé mentale en ville : isolation sociale, pollution sonore et visuelle, stress lié à l’agitation urbaine, manque d’espaces verts…

Connaît-on l’impact de ces mécanismes sur notre cerveau ?

Dans un espace urbanisé densément peuplé, notre cerveau est la cible d’un grand nombre de stimulations sensorielles (bruit, images, foule, etc.) qui affectent négativement l’humeur, le sommeil ou encore la concentration. Mais il peut aussi être privé de stimulations sociales pourtant essentielles à son fonctionnement : c’est le paradoxe de la solitude dans les grandes villes. Ainsi, une étude de 2021 réalisée au Royaume-Uni indique que le sentiment de solitude augmente avec la densité de population et qu’il diminue lorsque les gens se sentent inclus socialement et aussi s’ils sont au contact de la nature.

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« Deux études montrent qu’après une heure et demie de marche dans un parc, les participants obtiennent de meilleurs résultats à des tests cognitifs »

Les espaces verts ont d’autres effets bénéfiques sur notre cerveau. Deux études ont respectivement montré qu’après une heure et demie de marche dans un parc, les participants obtiennent de meilleurs résultats à des tests cognitifs et ruminent moins qu’après le même temps de marche en ville. Enfin, installer des espaces verts sur des friches diminuerait la violence et le stress des habitants. Il est donc crucial de concevoir des lieux connectés à la nature dans tous les quartiers……

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Source : https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2022/11/28/la-ville-peut-fragiliser-notre-sante-mentale_6151932_4811534.html

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    France - Les psychiatres hospitaliers se mobilisent contre le ’délabrement’ du secteur - AFP, publié le mardi 29 novembre 2022 à 04h45Diffusé par ‘Orange’
    Dans l’hôpital psychiatrique Ville-Evrard à Saint-Denis, en banlieue parisienne, le 3 novembre 2020 - ©Christophe ARCHAMBAULT, AFP – [ [Hôpital de Ville-Évrard – Wikipédia ]->https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%B4pital_de_Ville-%C3%89vrard]

’Manque criant’ de lits d’hospitalisation, ’fermetures régulières’ de centres médico-psychologiques faute d’effectifs suffisants : les psychiatres hospitaliers sont invités à se mobiliser mardi contre le ’délabrement’ d’un secteur public victime d’un ’abandon’ de l’État, selon leurs syndicats.

Quatre organisations appellent à la grève et à des manifestations, notamment à 11h à Paris, devant le ministère de la Santé. Des rassemblements sont annoncés dans d’autres villes, devant les agences régionales de santé (ARS) ou des hôpitaux.

Ces syndicats dénoncent un ’abandon de la psychiatrie publique’ qui ’se caractérise au quotidien par le manque criant de lits d’hospitalisation complète et des fermetures régulières de centres médico-psychologiques (CMP)’. Une situation liée à la pénurie d’effectifs de médecins et d’infirmiers, qui ’touche aujourd’hui cinq établissements hospitaliers sur six’, selon un communiqué intersyndical.

’Nous n’avons plus la capacité de soigner comme on voudrait’, déplore le Dr Norbert Skurnik, président de l’Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (Idepp). Selon ce psychiatre, faute d’accueil, ’rien qu’en Île-de-France, 60 à 70.000 personnes, dont au moins 60% sont des malades mentaux, errent en dehors de toute institution et de tout domicile’.

Dans un contexte de ’durcissement’ des conditions de travail, la spécialité n’attire plus les jeunes médecins, déplore le Dr Skurnik, citant le chiffre de 100 internes à répartir en région parisienne, ’là où il en faudrait 150’.

Pour favoriser les recrutements, ce responsable syndical défend une augmentation de ’20 à 25%’ des salaires des psychiatres hospitaliers, sous forme de primes de pénibilité.

Quatorze mois après sa présentation, le plan annoncé par Emmanuel Macron à l’issue d’assises de la psychiatrie, avec à la clé la création de 800 postes dans les CMP, est jugé insuffisant par la profession.

’Ce n’est qu’un petit pas’, souligne le Dr Rachel Bocher, présidente de l’Intersyndicat national des praticiens d’exercice hospitalier (INPH).

Cette psychiatre milite elle aussi en faveur d’’un plan pour l’attractivité des carrières’. Organisatrice d’un colloque ’villes et santé mentale’ de jeudi à samedi à Nantes, elle espère y accueillir le ministre de la Santé, François Braun. ’Il y a nécessité que les pouvoirs publics reprennent le dialogue social avec les psychiatres’, fait-elle valoir.

Devant le Sénat mi-novembre, le ministre avait reconnu que ’les personnels de psychiatrie exercent dans des conditions difficiles’, et promis qu’un bilan serait tiré ’très prochainement’ des assises organisées en septembre 2021.

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© Orange 2022 – Source : https://actu.orange.fr/france/les-psychiatres-hospitaliers-se-mobilisent-contre-le-amp-quot-delabrement-amp-quot-du-secteur-CNT000001VjYue.html

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  • Rétrospective - Repenser la psychanalyse avec les sciences de Georges Pragier et Sylvie Faure-Pragier - Michèle Jung-Rozenfarb - Dans Revue française de psychanalyse 2008/4 (Vol. 72), pages 1179 à 1185 - Mis en ligne sur Cairn.info le 22/09/2008 – Référence : https://doi.org/10.3917/rfp.724.1179
    Un peu plus d’un siècle après l’ « Esquisse », à peine moins d’un siècle après « Les voies nouvelles de la thérapeutique psychanalytique », Georges Pragier et Sylvie Faure-Pragier nous invitent à repenser la psychanalyse avec les sciences de notre temps. Leur projet, énoncé et conduit sans ambiguïté, est d’explorer une « voie nouvelle qui tenterait d’intégrer, sur le mode métaphorique, des nouveaux modèles scientifiques actuellement regroupés sous le terme de “sciences du chaos” » (p. 4).

Voie nouvelle, nouvelles métaphores, métaphores du nouveau : en mot clé de l’ouvrage, ce nouveau dont Freud disait qu’il a « toujours provoqué étrangeté et résistance ». Placé en exergue du livre, le constat convie à une lecture qui, comme l’écoute analytique, doit pouvoir composer avec des résistances dont les auteurs ont conscience, disant avoir pris le « risque de transgresser les modes anciens de compréhension du psychisme » (p. 163). Mais n’est-ce pas ce que fit Freud en son temps, et qu’il ne cessa de faire en regard des modes anciens de sa propre pensée ? Si risque il y avait, c’était plutôt celui, que les auteurs ont d’ailleurs évité, de tomber dans le piège de la séduction par des modèles en résonance souvent troublante avec le « modèle » psychanalytique.

Avec ce livre vivifiant, G. Pragier et S. Faure-Pragier ont cherché à « systématiser une pensée du changement dont les éléments étaient déjà là, disséminés dans les élaborations théoriques et cliniques de collègues qui évoquaient leurs patients difficiles » (p. 5). Et c’est dans l’au-delà d’un déterminisme linéaire des procès psychiques que va se déployer la réflexion pour tenter de « faire advenir des nouvelles théorisations à cette question qui occupe nombre d’entre nous : d’où provient le nouveau qui émerge dans la cure analytique ? » (p. 6). À quoi fait écho cette question parente : « Comment comprendre le surgissement du symptôme révélateur d’une pathologie ? » (p. 67). Au service de l’ambition du projet, un procédé que Freud n’aurait su renier : à l’instar de celui-ci qui s’est appuyé sur les sciences physiques et biologiques de son temps, essayons, disent les auteurs, de « faire travailler dans notre champ les modèles que nous proposent les sciences d’aujourd’hui. Simulons, faisons un moment “comme si” certaines découvertes pouvaient s’appliquer au psychisme » (p. 8). Et comme ce fut le cas pour Freud, cette simulation sert avant tout de tremplin à l’affinement de la métapsychologie. Mais plutôt que de privilégier, pour présenter le livre, cet aspect élaboratif familier, je mettrai l’accent sur la matière novatrice qui lui confère son poids et sa portée.

PREMIERE PARTIE : MODELE DU CHAOS DETERMINISTE, METAPHORES DE LA REPETITION

Le constat scientifique de la pluralité des déterminismes fait qu’on ne peut plus tenir pour synonymes déterminisme et causalité. Si la causalité linéaire persiste, c’est maintenant à l’état de cas particulier. D’autres modes de déterminismes existent dont les advenues, imprédictibles, répondent à l’influence de variations impondérables. Cette « sensitivité aux conditions initiales » est au cœur de la compréhension du chaos dit déterministe. Ce qui prévaut ici est une dynamique des processus où interviennent, de façon prépondérante, des figures attractives. Parmi celles-ci, l’ « attracteur étrange » qui attire à lui tout ce qui se meut dans son voisinage selon des trajectoires qui, pour chaotiques qu’elles soient, sont modélisables. Le déterminisme tient ici au fait que chaque état du chaos contient tous les états du système. Au rang encore des attracteurs, l’objet fractal, d’une longueur infinie mais dont le relief occupe un espace fini, et qui est fait de répétitions structurelles caractérisées par une invariance d’échelle : de grossissement en grossissement et aussi loin que puisse porter l’observation de l’infiniment petit, sa forme générale s’avère reproduire toujours la même forme.

En psychanalyse, le concept d’attracteur est présent sur un mode quasi prémonitoire chez quelques auteurs : schéma du procès chez André Green, boucle fermée de la psychose chez Piera Aulagnier, métaphore de l’aimant et de la limaille chez Évelyne Kestemberg. Avec sa « structure régulière, limitée dans l’espace, infinie dans la reprise itérative du même », l’attracteur fractal ne pourrait-il pas figurer la compulsion de répétition ? « Cette force (...) qui impose ses reliefs répétitifs à travers des différences mineures ne modèle-t-elle pas nos propres structures ? » (pp. 41-42). Il pourrait aussi figurer le souvenir-écran dont Freud disait qu’il contient « non seulement quelques éléments essentiels de la vie infantile, mais encore tout l’essentiel ». Ou, sur un plan différent, le premier entretien qui, comme chaque séance prise isolément, peut être représentatif de l’ensemble du fonctionnement psychique. Au travers d’autres simulations, empruntées à la littérature psychanalytique, se constitue la figure d’un « psychisme fractal » qui, dans la cure, imprime au transfert son caractère « aléatoire et pourtant déterminé, mais de manière si complexe qu’il demeure imprévisible » (p. 52).

DEUXIEME PARTIE : MODELE DES STRUCTURES DISSIPATIVES ISSUES DU DESORDRE, METAPHORES DU CHANGEMENT

Autre changement profond dans une pensée scientifique où l’expérimentation ne se limite plus à des systèmes isolés de leur environnement : la dissipation de l’énergie n’est pas toujours croissante vers la destruction. Dans un système ouvert, qui donc peut recevoir des apports d’énergie, une agitation désordonnée peut brusquement se transformer en ordre sous l’effet d’un événement aléatoire lorsque le système se trouve dans une tension aux limites de l’équilibre. Ainsi se définit la structure dissipative, organisée par une force qui n’est plus celle qui influençait jusque-là le système. Un nouvel ordre, qui était imprévisible et d’où émerge un « sens », est établi.

Il ne s’agit pas, avertissent les auteurs en examinant le potentiel métaphorique de cette structure, d’amputer les théories psychanalytiques de toute idée d’un développement déterministe : « Nous souhaitons seulement évoquer, à côté de la dynamique pulsionnelle, un mode différent d’organisation qui n’obéit plus à la même logique. La cause ne serait plus alors à rechercher avant la modification, mais se révélerait après l’organisation, selon la formule de Serge Lebovici : “L’interprétation du transfert permet de prédire le passé” » (p. 64).

L’émergence de la vie fantasmatique fournit un exemple convaincant du potentiel métaphorique de la structure dissipative et concrétise bien la nature de la démarche des auteurs : après avoir rappelé les trois phases du fantasme de fustigation, ils reprennent les interrogations de Freud pour les examiner sous l’angle de « l’évolution spécifique possible liée à une tension aux limites de l’équilibre » (p. 72). Ainsi envisagent-ils le troisième temps du fantasme comme l’advenue d’une structure dissipative qui, induite par un événement aléatoire, organiserait « un aspect déterminé de la réalité psychique du sujet, tandis que l’énergie dissipée correspondrait aux exigences de l’environnement et à l’excitation psychique » (p. 70). Reprenant la conclusion de Freud où est évoquée la part de la phylogenèse dans la constitution du fantasme, ils avancent que « la survenue de la structure dissipative exprime les possibilités sélectionnées par la phylogenèse » (p. 71). Peut-on supposer, se demandent-ils alors, que l’apparition de structures signifiantes à partir du désordre des sensations originelles réponde à des « conditions dissipatives » produites par cet état de désordre ? Et de montrer comment, dans leurs études de la vie fantasmatique, les conceptions de Michèle Perron-Borelli, Roger Perron ou Michel Fain rejoignent de façon prémonitoire cette hypothèse. Les auteurs en appellent enfin aux fantasmes originaires, dont le caractère universel suppose le primat de « la nature logique du psychisme ». Dans un tel contexte, l’aléatoire « jouerait un rôle modeste, mais capital, à l’origine des formes que prennent les représentations » (p. 76). C’est « la capacité de penser en processus secondaire qui serait une propriété phylogénétique du psychisme et non le contenu du fantasme » (p. 77).

TROISIEME PARTIE : LA QUANTIQUE, UNE METAPHORE DE L’INVISIBILITE

Avec la quantique, nous nous trouvons, disent les auteurs, « au cœur de la matière ». Nous entendrons, au fil des pages, que la matière dont il s’agit n’est pas seulement physique ou psychique, mais aussi psychanalytique. Car si nous devions suivre les scientifiques « dans leur tolérance de l’indéterminé et de l’aléatoire » (p. 83), si l’objet psychique possédait des propriétés quantiques, la logique psychanalytique en serait bouleversée. La séduction tient ici dans ce que la langue scientifique se confond souvent avec la langue psychanalytique, ce qui n’étonne guère quand on sait que, depuis leurs débuts conjoints, quantique et psychanalyse ont cheminé sur les mêmes pistes : l’une et l’autre soulignent l’influence de l’observateur sur l’observé ; l’inconscient partage avec la quantique bien des caractéristiques procédant de leur invisibilité : dans les deux cas, le quantum invisible est perçu indirectement à travers ses effets, les traces de l’origine ne sont pas probantes, les causalités contradictoires coexistent, plusieurs niveaux de réalité sont reconnus. Il existe « une certaine similitude entre la description faite de l’ “objet” quantique, indéterminé, omniprésent, se cristallisant dans l’observation, et de l’ “objet” de la psychanalyse » (p. 92). La discontinuité, propriété essentielle des particules quantiques, a son répondant dans le psychisme, et maints psychanalystes, à commencer par Bion, rendent compte du cours des événements psychiques en référence plus ou moins explicite à cette science. Quant à l’après-coup, révélateur de la récursivité, il est une métaphore quantique limpide, qui « inverse le principe simple de causalité linéaire et fonde l’efficacité et la matière même du travail analytique (...). Avant l’après-coup, c’est le chaos ; après l’après-coup, c’est la métamorphose (...) sous l’effet de l’observateur analytique » (p. 98). Ces similitudes sont examinées de façon critique par les auteurs, qui rappellent aussi combien renâcle la raison, la leur comprise, dès lors que « le sujet rationnel [est] aux prises avec l’aléatoire, l’indétermination et l’irreprésentabilité » (p. 102).

Une construction hardie clôture cette partie du livre : s’appuyant sur le « roman autobiographique » du physicien Edgar Gunzig (Relations d’incertitude), découvreur des propriétés du vide quantique, les auteurs analysent « ce concept scientifique comme une métaphore de la dépression et de son évolution, éclairant aussi les modalités de l’invention scientifique » (p. 19).

Avec les deux parties qui suivent, nous abordons les modèles biologiques de l’émergence du nouveau. Une importance particulière sera accordée à l’auto-organisation qui, disent les auteurs, « constitue maintenant une métaphore pertinente de l’appareil psychique » (p. 19). Avec ce concept, nous restons sous le primat de l’imprédictible, de l’ordonnancement du désordre par l’intervention de l’aléatoire, de l’après-coup du sens, de l’importance de l’observateur sur l’observé. C’est ici que la similitude entre la langue scientifique et la langue psychanalytique est la plus troublante. Ici aussi que pourrait prendre toute sa dimension la notion de l’étayage du psychique sur le biologique (p. 44).

QUATRIEME PARTIE : L’AUTO-ORGANISATION DU VIVANT

Doué d’une structure déterminée, le vivant « est capable, quand les circonstances l’y contraignent, de se modifier, faisant apparaître de nouvelles propriétés » (p. 134). Cette modification est liée à l’assimilation d’un « bruit », événement aléatoire interne ou externe qui peut avoir un effet désorganisateur ou organisateur pour le système (la notion de bruit, comme celle d’aléatoire, définissant les phénomènes incompréhensibles pour un système), à la condition que celui-ci ne soit pas trop rigide : rigide par excès de « fiabilité », capacité du système à se défendre contre les perturbations en les ignorant, et/ou par excès de « redondance », définie par la régularité et la répétition.

Avec ces métaphores, les auteurs proposent « un point de vue complémentaire – un vertex (...), sans oublier que nous décrivons seulement les conditions du changement et non sa nature même. Celle-ci s’appuie sur les identifications, les liens objectaux et les capacités de symbolisation, dont les métaphores scientifiques ne peuvent évidemment rendre compte » (p. 158). L’adéquation remarquable du modèle de l’auto-organisation au fonctionnement psychique, soulignée par nombre d’analystes, est déclinée dans « ses implications pour la psychopathologie, sans prétendre qu’une telle “simulation” doive convaincre, mais plutôt stimuler nos associations » (p. 168).

Ainsi du bruit qui rompt la continuité du système : dépourvu au départ de signification pour celui-ci, il est susceptible d’avoir des effets opposés selon qu’il peut être traduit ou pas. L’angoisse en est un exemple ; venue de l’intérieur, elle « rompt le continuum silencieux du sentiment d’exister dans l’échange d’information avec soi-même ou avec autrui » (p. 165) ; dans la cure, l’interprétation, ou quelque changement dans le cadre d’ordinaire inamovible, constituent des bruits venus de l’extérieur. Ainsi également de la redondance et de la fiabilité, modes de résistance au changement qui ont beaucoup à voir avec la répétition et l’inertie.

La pertinence des « simulations » pour ce qui est de la dynamique du fonctionnement psychique et, partant, du transfert est à vrai dire telle que d’aucuns se sont demandé si la notion de modèle n’aurait pas été ici plus opportune que celle de métaphore. En réponse à cette remarque, évoquée dans l’avant-propos du livre, les auteurs ont argumenté leur choix d’écarter la notion de modèle, trop contraignante, exposant de surcroît aux risques de « contamination » ou de « colonisation » de la psychanalyse par les sciences, pour privilégier la valeur d’évocation et d’illustration de la métaphore. On ne peut qu’être sensible à ce parti pris de rigueur dans l’ouverture, autre force de ce livre.

Deux situations d’émergence du nouveau, fort dissemblables, mettent en lumière « l’intérêt des nouvelles formalisations du changement » pour « une représentation plus claire du mécanisme en jeu » (p. 190). Première de ces illustrations, l’auto-analyse de Freud du point de vue de l’auto-organisation est de ces constructions hardies déjà évoquées, où les métaphores du bruit, de la redondance et de la fiabilité sont mises à contribution pour un point de vue sur l’émergence du radicalement nouveau qu’a représenté... la psychanalyse. Dans la facture classique de la seconde illustration clinique, les mêmes métaphores portent un éclairage intéressant sur des transformations parfois surprenantes du fonctionnement psychique des protagonistes de la cure, au sens d’une « auto-organisation à deux ».

CINQUIEME PARTIE : REVOLUTION DANS L’IMMUNOLOGIE, METAPHORE DU DUALISME PULSIONNEL

Au cœur de cette dernière et brève partie, le phénomène de l’apoptose, défini par ses découvreurs comme un « suicide » cellulaire programmé intéressant toutes les cellules des êtres vivants. « Seule l’inhibition de ce mécanisme, par des messages en provenance d’autres cellules, permet la poursuite de la vie sous la domination de mécanismes auto-organisateurs » (p. 20). Selon les auteurs, il y a là de quoi soutenir le second dualisme pulsionnel, objet de tant de résistances. Point de vue discutable à mon sens, car la résistance au second dualisme est résistance à concevoir une pulsion à mourir et non à admettre l’inscription dans le vivant du « destin de mort » que peut figurer l’apoptose.

Après avoir rappelé les termes essentiels du second dualisme et des résistances qu’il suscite, puis exposé le phénomène d’apoptose dans son articulation avec l’auto-organisation, les auteurs insistent sur l’importance des messages dans le fonctionnement immunitaire. Ces échanges de signaux dans un milieu où règne l’interdépendance fonctionnelle peuvent illustrer de manière métaphorique « l’importance des premières relations chez l’être humain (...). Les signaux émis seraient la métaphore d’un “langage” qui exprimerait les injonctions du désir parental » (p. 220).

Mais, font observer les auteurs, ne risquons-nous pas, avec l’apoptose, de verser dans le piège du modèle ? Se profilerait alors un tournant imprévu de leur projet, résumé dans cette interrogation : « Une telle révolution de la pensée logique va-t-elle influencer la métapsychologie ? » (p. 20). À laquelle répond prudemment cette autre interrogation, moins scandaleuse : « Pour rendre compte des fluctuations à l’œuvre dans le fonctionnement psychique, l’axe auto-organisateur (...) ne suffirait-il pas ? » (p. 222). Et de considérer l’invite de Paul Denis à substituer au dualisme pulsionnel « un principe d’organisation-désorganisation qui viendrait compléter le principe de plaisir-déplaisir » (p. 222).

Ce questionnement, qui clôt la dernière partie de l’ouvrage, pointe l’enjeu essentiel du projet des auteurs : par-delà l’interrogation sur les conditions de l’apparition du nouveau chez le sujet en général et dans la cure en particulier, il s’agit bien de tenter de « cerner l’objet psychanalytique, celui qui sera susceptible de changement » (p. 164). Car de l’ « Esquisse » à l’émergence, du règne de la logique des processus à la mise en perspective de l’advenue du nouveau sous l’effet de l’aléatoire, l’évidence est celle de « l’échec de la raison que Freud privilégiait avec insistance » (p. 235), quand bien même certaines de ses intuitions prémonitoires allaient déjà dans ce sens. Et si la réflexion des auteurs, « située aux limites de la théorie psychanalytique (...), ne vise pas une nouvelle approche métapsychologique » (p. 245), il n’en reste pas moins qu’elle est une aide précieuse pour penser le changement dans le processus analytique. La rigueur de la démarche de Georges Pragier et de Sylvie Faure-Pragier, l’absence de complaisance facilitatrice dans l’explicitation des données scientifiques, la construction aérée du livre, son écriture soignée et vivante soutiennent sans faillir une visée tout entière au service de la vitalité de la psychanalyse.

CAIRN.INFO : Matières à réflexion

https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2008-4-page-1179.htm

Suite de ce dossier dans un document codé ‘2 sur 2 et consacré à la santé mentale en Chine

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