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"Une série documentaire sans complaisance sur les multiples lieux communs et les clichés projetés sur les femmes arabes qui vivent en France" par Jacques Hallard

dimanche 23 juin 2019, par Hallard Jacques


ISIAS Monde arabe et islam

France Culture a réalisé une série documentaire sans complaisance sur les multiples lieux communs et les clichés projetés sur les femmes arabes qui vivent en France. Par ailleurs, sexualité, excision des fillettes et virilité sont aussi abordés ici

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS 22/06/2019

Série « Divers aspects du monde arabe et de l‘islam »

Partie 1 : ’Données géographiques et linguistiques sur les Pays arabes et découverte de la civilisation islamique et du monde musulman ’ par Jacques Hallard dimanche 5 mai 2019.

Partie 2 : ’De l’Âge d’Or de la civilisation islamique au monde musulman contemporain en Francophonie - Compléments sur la foi et la raison ’ par Jacques Hallard , dimanche 26 mai 2019.

Partie 3 : ’La présence de femmes musulmanes ‘savantes’, réputées et engagées est attestée depuis le IXème siècle et jusqu’à nos jours à travers le monde’ par Jacques Hallard, vendredi 31 mai 2019

Partie 4 : ’Des 5 piliers de l’islam à l‘exégèse coranique moderne selon Jacqueline Chabbi ; regards sur la place de la femme dans l’Islam, son statut dans les versets coraniques, et quelques réalités quotidiennes en Occident’ par Jacques Hallard, jeudi 13 juin 2019

Partie 5 : France Culture a réalisé une série documentaire sans complaisance sur les multiples lieux communs et les clichés projetés sur les femmes arabes qui vivent en France. Par ailleurs, sexualité, excision des fillettes et virilité sont aussi abordés ici

PLAN : Introduction Sommaire Auteur


Introduction

Ce dossier retrace tout d’abord et simplement un ensemble de quatre émissions de France Culture, réalisées dans le cadre de
LSD, La série documentaireconduite par Perrine Kervran , et qui est diffusée par cette radio du lundi au jeudi de 17h03 à 18h.

Sous la rubrique intitulée « Heureuse comme une arabe en France », les 4 épisodes ont pour titre respectivement : Les pionnières, Les marcheuses, Les ambitieuses et Les inventeuses.

Dans un article pour ‘Le Monde’, Mouna El Mokhtari livre à la suite ses impressions sur le travail effectué par la documentariste Adila Bennedjaï-Zou qui retrace l’histoire et la vie présente de femmes arabes qui vivent actuellement en France.

Puis un délicat sujet dans l’Islam d’aujourd’hui est abordé à l’aide d’une vidéo reproduisant un entretien avec l’auteure Shereen El Feki, sous le titre « Sexualité dans le monde arabe : ’la révolution du plaisir’  ».

Par ailleurs, une autre vidéo sur ce même thème de la sexualité, donne la parole à l’écrivain algérien d’expression française Kamel Daoud qui dénonce la condition des femmes dans le monde arabe de nos jours, et quelques autres contributions de cet auteur sont rapportées à l’occasion, dans ce dossier à usage didactique dont le contenu est indiqué dans le sommaire ci-après.

Finalement, une série de documents, écrits et/ou sonores, sont proposés sur le thème sensible de l’excision des fillettes dans de nombreux pays et sur les mesures que tente de prendre à bras le corps, la française Marlène Schiappa « actuellement secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations , qui porte en outre la « Grande cause du quinquennat  » du président de la République Emmanuel Macron, sur l’égalité femmes-hommes… ».

Un ultime ensemble de contributions est rapporté à la fin de ce dossier, (qui comprend au total une vingtaine d’entrées choisies ou recomposées à partir d’une sélection d’accès à des vidéos) : la philosophe de nationalité marocaine Nadia Tazi y traite tout particulièrement de la virilité en terres d’Islam, « le premier pouvoir et le dernier tabou du monde musulman »…

Aux dernières nouvelles, à propos de la sexualité : Le combat mené par la plus jeune députée tunisienne, Khawla Ben Aïcha, contre le test anal - Pourquoi les arrestations pour “homosexualité” se multiplient-elles ? - Photo (de Yassine Bellamine) – Elle veut faire amender l’article 230 du code pénal, utilisé pour sanctionner l’homosexualité. Par Wafa Samoud- 17/06/2019 16:57 CEST | Actualisé 18/06/2019 14:28 CEST –Diffusé par ‘huffingtonpost.fr’ -
« J’ai été outrée en découvrant le nombre de personnes arrêtées sur la base de l’article 230 et de la forte discrimination à l’égard de la communauté LGBT en Tunisie. Aujourd’hui, nous sommes passés du test anal - qui n’est pas d’ailleurs une méthode scientifiquement prouvée - à éplucher les messages, les photos et les données personnelles des gens pour pouvoir les accabler. J’ai été surprise de voir certains juges modifier leurs jugements en apprenant en qu’un accusé était homosexuel. Récemment, un jeune homme a pris un ‘selfie’ devant un poste de police. Il a vu tout de suite son portable confisqué par les policiers. Au lieu de lui demander de supprimer tout simplement la photo du poste de police et le relâcher, ils ont fouillé ses messages privés et sont tombés sur des photos intimes de lui avec son ami. Il a été condamné pour homosexualité, alors qu’il a été arrêté, à la base, pour une photo… ». En savoir plus – Source : https://www.huffingtonpost.fr/entry/le-combat-mene-par-la-plus-jeune-deputee-tunisienne-khawla-ben-aicha-contre-le-test-anal_fr_5cfa8c59e4b02ee34776434b?wvu

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Sommaire

1. Heureuse comme une arabe en France (1/4) : Les pionnières– 27/05/2019 - Enregistrement de55 minutes France Culture

2. Heureuse comme une arabe en France (2/4) : Les marcheuses - 28/05/2019 – Enregistrement de 54 minutes France Culture

3. Heureuse comme une arabe en France (3/4) :Les ambitieuses -29/05/2019 – Enregistrement de 54 minutes France Culture

4. Heureuse comme une arabe en France (4/4) - Les inventeuses -30/05/2019 – Enregistrement de 55 minutes France Culture

5. Adila Bennedjaï-Zou livre un documentaire sans complaisance sur les multiples lieux communs projetés sur ces femmes. Par Mouna El Mokhtari - Publié le 27 juin 2019 à 16h00 – Photo : La réalisatrice Adila Bennedjaï-Zou. DR - Document ‘Le Monde’

6. Sexualité dans le monde arabe : ’la révolution du plaisir’ – ENTRETIEN - Vidéo 12:15 ajoutée le 3 février 2015 - FRANCE 24

6bis. Découvrir l’auteure Shereen El-Feki avec Wikipédia

7. Kamel Daoud dénonce la condition des femmes dans le monde arabe Vidéo 12:15 ajoutée le 10 octobre 2018 - Le Monde

8. Autres travaux de Kamel Daoud

9. Kamel Daoud : « En Algérie, l’humiliation de trop » Tribune Par Kamel Daoud, écrivain – Publié le 09 mars 2019

10. ‘C Politique (émission TV)’ - Kamel Daoud - 10/03/19 - Vidéo 1:18:50 ajoutée le 11 mars 2019 - C Pol

11. Informations sur l’excision d’après Wikipédia

12. Pourquoi l’excision est-elle pratiquée ? - Aucune raison liée à « la culture, la coutume, la religion, la tradition ou le prétendu “honneur” » (Convention d’Istanbul) ne saurait justifier les mutilations sexuelles féminines. Document ‘excisionparlonsen.org’

13. Dossier sur l’excision et mutilations génitales féminines - © UNICEF Côte d’Ivoire/Olivier Asselin/2013

14. Accès à des documents vidéos sur l’exclusion à consulter

15. En France, le gouvernement lance un plan d’action contre l’excision – Vidéo 4:42 - Première publication : 21/06/2019

16. D’où vient le nombre de 60.000 femmes excisées en France cité par Marlène Schiappa ? Par Emma Donada 21 juin 2019 à 09:53 – Document ‘Libération’

17. « Ces surmâles sont exaltés, mais les islamistes sont plus assujettis que jamais par leurs maîtres » - Propos recueillis par Frédéric Joignot - Publié le 10 mai 2019 – Entretien avec Nadia Tazi

18. Découvrir l’auteure Nadia Tazi avec Wikipédia

19. Accès à d’autres contributions de et sur Nadia Tazi

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1.
Heureuse comme une arabe en France (1/4) : Les pionnières 27/05/2019 - Enregistrement de 55 minutes France Culture

Elle nous disait toujours : ’mes petites, vous êtes des sauvages, chez nous, c’est le paradis’. Alors je rêvais de connaître la France. Aziza, aide-soignante à la retraite.

Photo d’époque en noir et blanc - Cabaret El Djazair, Paris.

Moi aussi, je me considère comme bien intégrée. Je parle et j’écris le français comme vous et moi, et pendant longtemps j’ai même oublié que j’étais née en Algérie. C’est sur le tard que j’ai eu le sentiment qu’on m’avait enlevé quelque chose ou que j’avais peut être abandonné des bouts de moi en cours de route. Adila Bennedjaï-Zou.

En tant que femme arabe, je vis dans la peau d’un cliché. Je sais à peu près ce qu’il fait peser sur moi de l’extérieur mais j’ai beaucoup de mal à démêler ce qu’il me fait à l’intérieur.

Je ne veux pas dire arabe parce qu’il y a des arabes je ne suis pas fière d’eux. Je préfère dire maghrébine ou tunisienne. Aziza, aide-soignante à la retraite.

Grandie dans une famille mixte, où la culture française a dominé, j’ai longtemps méprisé les autres femmes arabes, me sentant différente et parfois supérieure.

En ça je suis l’héritière d’une histoire des nord-africaines de France qui m’habite et me dépasse. Je veux la revisiter à ma manière. 

C’est avec la guerre d’Algérie que les questionnements et les divisions sont arrivés. On m’interrogeait toujours sur ’de qui j’étais la fille’, de mon père Fellagha ou la fille de ma mère, du côté du colonisateur. Je ne pouvais pas répondre, je ne savais pas répondre. Leïla Sebbar, écrivaine.

Et cette histoire a commencé au XIXème siècle, avec la conquête coloniale et s’est poursuivie avec l’arrivée des immigrés nord-africains durant tout le XXème siècle. Aziza, Shéhérazade et Leïla font partie des pionnières, elles sont arrivées en France dans les années 60, quand leurs pays respectifs étaient encore des colonies.

L’arabe me manque, mais pas assez pour que je lui fasse une place dans ma vie. C’est ça pour moi être colonisé : ne pas souffrir de ce que l’on m’a enlevé, voire même y renoncer de mon plein gré. Adila Bennedjaï-Zou.

Avec : Atika Zou, comptable à la retraite ; Christelle Taraud, historienne ; Aziza, aide-soignante à la retraite ; Shéhérazade, danseuse de cabaret à la retraite ; Leïla Sebbar, écrivaine. Une série documentaire de Adila Bennedjaï-Zou, réalisée par Anne Pérez.

Bibliographie

L’équipe – Production : Perrine Kervran - Production déléguée : Adila Bennedjaï-Zou – Réalisation : Anne Perez-Franchini - Avec la collaboration de Maryvonne Abolivier, Mathias Mégy, Annelise Signoret

Source : https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/heureuse-comme-une-arabe-en-france-14-les-pionnieres

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2.
Heureuse comme une arabe en France (2/4) : Les marcheuses - 28/05/2019 – Enregistrement de 54 minutes France Culture

Etre dans le mouvement beur c’était un passage obligé que je ne remettrais jamais en cause mais qui, si je devais le refaire aujourd’hui, je ne le referai pas. Farida Belghoul, enseignante et militante politique.

Photo - Les marcheurs pour l’égalité et contre le racisme le 1er décembre 1984 à Paris • Crédits : DOMINIQUE FAGETAFP.

La beurettes dans les années 80 apparaît branchée, à l’avant-garde, ébouriffée, bouclée... c’est un peu Farida Khelfa, qui va conquérir les podiums et être l’égérie de Jean-Paul Gauthier, de Goude. Naïma Yahi, historienne.

Je continue mon entreprise ’d’auto-décolonisation’. Et cette fois-ci je vais chercher des réponses auprès de celles qu’on a appelé la ’deuxième génération’. [Après avoir fui encore mineure de chez mes parents] J’ai repris contact avec mes parents à 22 ou 23 ans mais ce n’est jamais pardonné dans le monde arabe, on a la rancune tenace. Farida Khelfa, mannequin et réalisatrice.

Samia, Farida K. t , Farida B. ont toutes suivi, de près ou de loin ’la marche pour l’égalité et contre le racisme’, un tournant pour les immigrés maghrébins qui prennent conscience qu’ils vont rester vivre en France et qu’ils représentent une composante de sa population. Mais est-ce que la société française est prête à accepter cette nouvelle partie d’elle-même ?

L’antiracisme et le racisme sont les deux faces d’une médaille qui se répondent. Les noirs américains ont montré que les antiracistes, qui soit disant étaient les amis des noirs, étaient en réalité leurs plus grands adversaires, Farida Belghoul.

Avec : Hadria, femme au foyer ; Naïma Yahi, historienne ; Samia Messaoudi, journaliste radio ; Farida Belghoul, enseignante et militante politique ; Farida Khelfa, mannequin et réalisatrice ; Pascal Blanchard, historien et éditeur. Une série documentaire de Adila Bennedjaï-Zou, réalisée par Anne Pérez.

Bibliographie

  • Sexe, races et colonies, dirigé par Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, Gilles Boetsch, Dominic Thomas et Christelle Taraud. Editions la découverte
  • La vraie histoire de la marche des beurs, Michael Augustin, Editions Bellier
  • Georgette, Farida Belghoul, Editions Barrault 
    Liens
  • Numéro 0 desYeux ouverts, bulletin de l’association des femmes maghrébines immigrées, spécial immigration, février 1984.

Tags : Documentaire radiophonique Femmes monde arabe immigration intégration Société Documentaires de société

L’équipe – Production Perrine Kervran - Production déléguée : Adila Bennedjaï-Zou – Réalisation : Anne Perez-Franchini - Avec la collaboration de Maryvonne Abolivier, Mathias Mégy, Annelise Signoret

Source : https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/heureuse-comme-une-arabe-en-france-24-les-marcheuses

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3.
Heureuse comme une arabe en France (3/4) : Les ambitieuses - 29/05/2019 – Enregistrement de 54 minutes France Culture - Photo - Parisienne d’origine algérienne • Crédits : Mike Franks Photography - Getty

’Je ne veux pas être péjoratif mais les Africaines noires dénudées valent beaucoup moins cher que les maghrébines dénudées’. Olivier Auger, collectionneur.

Dans les années 80 et surtout 90, les femmes arabes se débattaient entre une injonction de plus en plus forte de la société française à l’intégration et leurs familles. Nacira Guénif, sociologue.

Pour les femmes de ma génération, la République Française s’est montrée plus qu’accueillante. Elle offrait réussite sociale et reconnaissance, pour peu qu’on veuille bien épouser ses valeurs et rompre avec sa famille.

Dans tous les cas que j’ai traités, il y avait cette constance comme quoi le dominant n’avait pas conscience de lui-même. Nous, on s’adapte presque depuis le premier jour de notre vie. Marie Dasylva, coach. Des femmes comme Amal et moi, avons joué jusqu’au bout le jeu de l’intégration, sans nous rendre compte que c’était un jeu de dupe. 

L’égalité est aussi une perte de pouvoir pour celui qui avait le pouvoir en face. Le dominant va se battre pour garder son pouvoir. Marie Dasylva, coach.

Le fantasme de la beurette est totalement un fantasme de l’occidental. C’est un raffinement, une totale soumission, dans le sable, les pays chauds, elle ne parle pas notre langue, il ne peut pas y avoir d’échange, le sultan avec son harem, c’est magique dans la tête d’un occidental. Alexandre Dupouy, collectionneur.

Avec : Nacira Guénif, sociologue ; Marie Dasylva, coach ; Olivier Auger, collectionneur ; Alexandre Dupouy, collectionneur ; Amal Bentounsi, commerçante ; Houria Bouteldja, militante politique. Une série documentaire de Adila Bennedjaï-Zou, réalisée par Anne Pérez.

Bibliographie

  • Les féministes et le garçon arabe, Nacira Guénif-Souilamas et Eric Macé, Editions de l’Aube
  • Scènes Orientales, Alexandre Dupouy

Descendantes d’immigrés en France : une double vulnérabilité sur le marché du travail ?Article de Dominique Meurs & Ariane Pailhé, Travail, genre et sociétés (n°20, 2008).

Sexisme et racisme : le cas français. Un dossier de la revue Nouvelles Questions féministes paru en 2006, après les débats autour du port du voile.

On vous a tant aimées ! Entretien avec Houria Boutelja, initiatrice du Mouvement des Indigènes de la République et de l’association féministe Les Blédardes. A lire dans les Nouvelles Questions Féministes, 2006 (Vol. 25)

La fin de l’intégration, la preuve par les femmes  : article de Nacira Guénif-Souilamas, paru dans Mouvements (n° 39-40, 2005).

Les « femmes de l’immigration » et le récit républicain : article de Gilles Frigoli et Marion Manier, sociologues (Université de Nice Sophia-Antipolis), paru dans la revue Lien social et politiques, n°69, printemps 2013.

Tags : Documentaire radiophonique Femmes monde arabe immigration intégration Société Documentaires de société

L’équipe – Production : Perrine Kervran - Production déléguée : Adila Bennedjaï-Zou – Réalisation : Anne Perez-Franchini - Avec la collaboration de Maryvonne Abolivier, Mathias Mégy, Annelise Signoret

Source : https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/heureuse-comme-une-arabe-en-france-34-les-ambitieuses

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4.
Heureuse comme une arabe en France (4/4) - Les inventeuses - 30/05/2019 – Enregistrement de 55 minutes France Culture - Photo - Instagram du compte de Lisa Bouteldja • Crédits : Gil Anselmi

’Heidi l’amazone, au croisement entre Ursula Andress et ta tante Khadija. Elle a lancé son business de leben bio vegan halal, distribué dans tous les biocoop de France et d’Algérie’. Lisa Bouteldja, ‘instagrammeuse’.

Ce que je suis est complètement conditionné par ma carte d’identité biologique : pour les autres, je suis une femme, arabe (que je sois berbère ou pas tout le monde s’en fiche), musulmane, hétérosexuelle et on le met aussi dans une certaine classe sociale. Fatima Khemilat, chercheuse en sciences politiques.

Je cherchais dans le passé, je ne me doutais pas que c’était dans le futur que j’allais trouver des réponses à mes questions. Je pars du principe qu’il faut considérer la sexualité comme un territoire. Parce qu’un territoire se découvre, s’arpente, s’arbore, se cultive et un territoire peut aussi s’approprier, être colonisé, être malmené. J’ai essayé d’identifier qui avait colonisé la sexualité des femmes. Fatima Khemilat, chercheuse en sciences politiques.

Liza, Leyla et Amani ont entre 20 et 30 ans, elles ne sont dupes ni du sexisme qui règne dans leurs familles ni de la fausse émancipation que leur offre la société française. Chacune à sa manière, et toutes sur des réseaux sociaux, elles inventent de nouvelles manières d’être une femme arabe de France.

Quand il y a deux noirs dans une pièce, il y a toujours une troisième personne, qui sera une personne blanche. Et ils vont se scruter avec et à travers le regard de la domination blanche : ils vont s’appeler négros et juger leurs couleurs de peau et leurs nez épatés par exemple. Fatima Khemilat, chercheuse en sciences politiques.

Avec : Fatima Khemilat, chercheuse en sciences politiques ; Mehammed Mack, sociologue ; Lisa Bouteldja, instagrammeuse ; Liza, étudiante ; Leyla, étudiante ; Amina, ingénieur. Une série documentaire de Adila Bennedjaï-Zou, réalisée par Anne Pérez

Bibliographie

  • Sexagon, Muslims, France, and the Sexualization of National Culture Mehammed Mack, Fordham University Press (livre en anglais)
    Liens : Compte Instagram de Lisa Bouteldja
  • Site de l’association Lallab, dont le but est de faire entendre les voix des femmes musulmanes qui sont au coeur d’oppressions racistes et sexistes, notamment par le biais du magazine éponyme 

L’équipe – Production : Perrine Kervran - Production déléguée : Adila Bennedjaï-Zou – Réalisation : Anne Perez-Franchini - Avec la collaboration de Maryvonne Abolivier, Mathias Mégy, Annelise Signoret

Source : https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/heureuse-comme-une-arabe-en-france-44-les-inventeuses

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5.
Adila Bennedjaï-Zou livre un documentaire sans complaisance sur les multiples lieux communs projetés sur ces femmes. Par Mouna El Mokhtari - Publié le 27 juin 2019 à 16h00 – Photo : La réalisatrice Adila Bennedjaï-Zou. DR - Document ‘Le Monde’ - France Culture, à la demande, podcast.

« La femme arabe, c’est un cliché : ça sent très vite la danse des sept voiles et le couscous maison. Et croyez-moi, c’est pas agréable de se balader dans la peau d’un cliché. (…) Alors, j’ai voulu comprendre comment était [il] était né et de quelle manière il agissait sur ma vie. » Mission accomplie : à l’issue d’un passionnant voyage en quatre épisodes d’une heure, la documentariste et scénariste Adila Bennedjaï-Zou livre un documentaire sans complaisance sur les multiples lieux communs éculés projetés sur les femmes arabes, entre « objet de fantasme, objet d’effroi et objet d’une politique d’intégration ».

Lire le focus : Une série radio raconte les années Boumédiène et l’Algérie d’aujourd’hui

A la première personne, Adila Bennedjaï-Zou trouve des réponses en retraçant l’histoire des femmes arabes de France. Le premier épisode, consacré à la colonisation et à l’arrivée des « pionnières » en France, est l’occasion d’une prise de conscience qui sera filée jusqu’au bout : « le premier territoire que je dois décoloniser, c’est moi-même », affirme la documentariste, qui avoue « un mépris pour [s]on arabité ». Elle se lance donc dans l’exploration et la déconstruction des clichés dont elle est elle-même à la fois l’objet, la victime et parfois le véhicule. « En fait, un couple mixte loge dans ma tête : je suis à la fois la colonisée et le colonisateur. »

Faire partie de la « norme »

C’est ainsi que son « entreprise d’auto-décolonisation » l’amène à interroger des femmes de la « deuxième génération ». Retour, avec une journaliste et une historienne, sur les années 1980, un tournant pour les immigrés maghrébins qui décident de rester vivre en France et commencent à réclamer des droits. C’est une période marquée par les crimes racistes, la Marche des Beurs, le débat sur le voile, mais aussi par l’intérêt naissant de la mode pour les beautés arabes et l’émergence de la figure de la « beurette ». La société française est-elle prête à accepter cette partie d’elle-même ?

Oui, répond la documentariste dans le troisième épisode. Mais à une condition : « Pour les femmes de ma génération, la République française s’est montrée plus qu’accueillante. Elle offrait réussite sociale et reconnaissance, pour peu qu’on veuille bien épouser ses valeurs et rompre avec sa famille. » En allant à la rencontre de Nacira Guénif-Souilamas, sociologue du genre, et de Marie Dasylva, coach en empowerment, elle raconte les stratégies qu’elle a déployées pour faire partie de la « norme » et remporter « le concours de l’intégration », peut-être au détriment des frères et des garçons arabes. « Ça fait du mal de le reconnaître, mais je crois que j’ai été un genre de collabo », regrette-t-elle à propos d’Aïcha, série télévisée diffusée par France 2 en 2009, à l’écriture de laquelle elle a participé. L’histoire d’une « petite Arabe dominée qui échappe à sa famille rétrograde en se mariant avec un Blanc, parce qu’évidemment, hors du mariage mixte, il n’y a pas de salut pour elle ».

A la première personne, Adila Bennedjaï-Zou trouve des réponses en retraçant l’histoire des femmes arabes de France.

Dans le dernier épisode, Adila Bennedjaï-Zou se tourne vers le présent et les jeunes femmes arabes qui ont « compris qu’elles étaient à l’intersection de plusieurs systèmes de domination » et vivent pleinement leur bi-culturalité. La question des clichés sur la sexualité, très présente dans tous les épisodes, trouve une conclusion. « Entre lascivité et pudibonderie, il semblerait bien que la sexualité des femmes arabes de France ne soit jamais la bonne. »

‘Heureuse comme une Arabe en France’, réalisé par Anne Pérez, écrit par Adila Bennedjaï-Zou, 4 x 55 minutes, disponible sur France Culture et iTunes. Mouna El Mokhtari

Le Monde.fr - Actualités et Infos en France et dans le mondehttps://www.lemonde.fr/ -

Image associée

Source : https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/06/20/aux-origines-des-cliches-sur-les-femmes-arabes-en-france_5479161_3246.html

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6.
Sexualité dans le monde arabe : ’la révolution du plaisir’ – Entretien - Vidéo 12:15 ajoutée le 3 février 2015 - FRANCE 24

Abonnez-vous à notre chaîne sur YouTube : http://f24.my/youtube En DIRECT - Suivez FRANCE 24 ici : http://f24.my/YTliveFR SEXUALITÉ - ’La révolution du plaisir : Enquête sur la sexualité dans le monde arabe’ FRANCE 24 reçoit dans son émission ’L’Entretien’, l’auteure Shereen El Feki. Notre site : http://www.france24.com/fr/ Rejoignez-nous sur Facebook : https://www.facebook.com/FRANCE24.videos Suivez-nous sur Twitter : https://twitter.com/F24videos - Catégorie : Actualités et politiqueFrance 24 est une chaîne du service public français. (Wikipedia).

Source : https://www.youtube.com/watch?v=JoCZ996gRIc

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6bis.
Découvrir l’auteure Shereen El-Feki avec Wikipédia

Shereen El-Feki, née en 1968 est une journaliste et autrice britannique. Elle est connue pour son livre La révolution du plaisir, enquête sur la sexualité dans le monde arabe écrit en 20131. Biographie - Shereen El-Feki nait à Oxford d’un père égyptien et d’une mère galloise. Elle grandit au Canada et rend régulièrement visite à sa grand-mère en Égypte. En 1991, elle obtient un baccalauréat universitaire en sciences en immunologie à l’université de Toronto. Elle obtient un Master of Philosophy et un doctorat à l’université de Cambridge en 19982. Elle devient ensuite correspondante sur les questions de santé pour le magazine The Economist3.

Après les attentats du 11 septembre 2001, elle apprend l’arabe et commence ses recherches sur le moyen-orient en particulier sur l’émancipation et la sexualité des femmes4. Elle passe la plupart de son temps en Egypte. En 2005, elle quitte The economist et de 2006 à 2008 elle anime des émissions hebdomandaires sur la chaine Al Jazeera English5. De 2010 à 2012, elle est vice-présidente de la Commission mondiale sur le VIH à l’ONU. En 2013, elle publie Sex and the Citadel : Intimate Life in a Changing Arab World qui est traduit en plusieurs langues. En 2013, elle reçoit le prix du premier livre du Guardian6 et en 2014, elle reçoit le Prix Orwell de littérature7. Elle est co-auteure de l’enquête « Images » (2016-2017) qui s’intéresse notamment aux représentations de et depuis les masculinités dans le Maghreb et le Moyen-Orient 8… » Article complet avec les notes, références et liens externes concernant cette auteure sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Shereen_El_Feki

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7.
Kamel Daoud dénonce la condition des femmes dans le monde arabe Vidéo 12:15 ajoutée le 10 octobre 2018 - Le Monde

L’écrivain et journaliste algérien Kamel Daoud est intervenu au ‘Monde Festival’, où il a évoqué la situation des femmes dans le monde arabe où « le sort qui leur est fait l’est au nom d’un patriarcat, d’une religion et d’une législation puisée dans l’islam ». L’écrivain participait à la conférence « L’islam doit-il faire sa révolution sexuelle ? » au ‘Monde Festival’, dimanche 7 octobre 2018 - Abonnez-vous à la chaîne YouTube du Monde dès maintenant : http://www.youtube.com/subscription_c... - Catégorie : Actualités et politique

Source : https://www.youtube.com/watch?v=Y4FRTie_aTk

Selon Wikipédia, « Kamel Daoud (arabe : كمال داود), né le 17 juin 1970 à Mesra1 (wilaya de Mostaganem2), en Algérie, est un écrivain et journaliste algérien d’expression française. Il entre en 1994 au Quotidien d’Oran, puis devient rédacteur en chef durant huit ans, chroniqueur et éditorialiste à différents médias, dont Le Point, le New York Times… » Article complet sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Kamel_Daoud_(%C3%A9crivain)

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8.
Autres travaux de Kamel Daoud :

Kamel Daoud - Pourquoi l’écologie n’est-elle pas encore « arabe » ? - Le Point· 20 juin 2019

ChroniqueL’Algérie n’est pas un tapis de prière ! par Kamel Daoud – dzvid- Publié le 19 juin 2019

Kamel Daoud : l’intellectuel qui secoue le monde - Le Point -https://www.lepoint.fr › Dossiers › Dossiers Débats

Islamisme : l’écrivain algérien Kamel Daoud au coeur d’une polémique - Publié le 03/03/2016 à 10:46

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Kamel Daoud : « En Algérie, l’humiliation de trop » Tribune Par Kamel Daoud, écrivain – Publié le 09 mars 2019 à 05h00 - Mis à jour le 10 mars 2019 à 15h48 Temps de Lecture 8 minutes - Article réservé aux abonnés - Photo : Kamel Daoud est connu et reconnu pour ses prises de position contre l’islam politique ou le régime de Bouteflika. JOEL SAGET / AFP - En deux décennies de présidence Bouteflika, l’Etat a glissé d’une « fausse république à un royaume tentaculaire », estime l’écrivain algérien, dans une tribune au « Monde ».

Tribune. L’homme qui déteste son peuple. C’est l’une des légendes muettes qui accompagnent Abdelaziz Bouteflika depuis le début de son règne, en 1999. Le roman politique algérien aime collectionner les anecdotes sur le caractère rancunier de cet homme, son ancienne ambition devenue colère après qu’il a été écarté, chassé du pouvoir en 1981, ses blagues racontées aux visiteurs étrangers, dépeignant les Algériens sous le pire des portraits, ses grimaces et ses envolées égocentriques. C’était au temps où il parlait.

Aujourd’hui, son silence, qui dure depuis son AVC, depuis son dernier discours en 2012, où il promettait la transition et annonçait l’épuisement de sa génération, est tout aussi interprété comme du mépris. Il a menti la dernière fois qu’il s’est exprimé, depuis il n’a rien dit aux Algériens. De rares mots, lors des audiences accordées aux étrangers. Les images désastreuses d’une décomposition en live, que son frère surveille comme monteur d’images à la télévision publique. Pour lui, le peuple ne compte pas, ou seulement s’il dépasse les 90 % de « oui » pour le réélire.

Lire aussi Algérie : « Le mur de la peur a été cassé », estime l’écrivain Kamel Daoud

Son règne est aussi celui d’une kadhafisation lente du pays depuis son élection après la guerre civile : destruction des institutions, encanaillement généralisé de l’Etat, de ses hommes, concentration abusive des pouvoirs, monarchisation.

La grande tradition d’un pouvoir collégial, sous la forme d’un « cabinet noir » ou de « décideurs » à Alger, version occulte du consensus, a fini en palais peuplé de courtisans, de clans, de clowns et de courtiers. Une galaxie autour d’un homme et surtout de son frère, devenu le régent de la République.

Mœurs de videur de boîte de nuit

Son époque est aussi celle de l’inflation des titres : « Son Excellence », « Fakhamatouhou ». La traduction ne rend pas compte du grossier du titre. Il faut traduire « Sa Grandeur ». Le mantra est obligatoire dans la bouche de chaque ministre, de chaque haut fonctionnaire, en prologue ou en conclusion de chaque déclaration publique, de chaque annonce de projet. Ceux qui ne sacrifient pas à l’usage finissent mal. En témoigne un journaliste de la télévision nationale qui, oubliant le titre, se fit remercier.

C’est cet encanaillement, qui semble avoir atteint des sommets, qui a fini par soulever les foules aujourd’hui. Tout est passé au filtre de ce rapetissement de l’Etat. Le FLN, grand parti de la libération, auteur d’une épopée de décolonisation unique au monde ? Il l’a réduit à un carnaval avec des secrétaires généraux véreux, vénaux, amuseurs de foules, menteurs, mégalomanes et courtisans jusqu’à l’obséquiosité.

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ? Se connecter - Abonnez-vous à partir de 1 €—[BLOC_RESTREINT_ABO]] - Source : https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/03/09/kamel-daoud-en-algerie-l-humiliation-de-trop_5433573_3232.html

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‘C Politique (émission TV)’ - Kamel Daoud - 10/03/19 - Vidéo 1:18:50 ajoutée le 11 mars 2019 - C Pol De 18.35 À 19.50 –

C POLITIQUE Invité : Kamel Daoud, écrivain, auteur de ‘Le peintre dévorant la femme’ publié chez Stock et ‘Zabor ou les Psaumes’ chez Actes Sud. La semaine politique de Félix Suffert-Lopez - Européennes : top départ ? Emmanuel Macron a choisi cette semaine pour lancer sa bataille des européennes. Une longue lettre adressée à plus de 500 millions d’européens en forme de défi aux populistes qui gagnent du terrain un peu partout.

Quelle est la stratégie du président ? Comment le reste de l’Europe réagit à cette offensive d’Emmanuel Macron ? Décryptage en plateau avec nos chroniqueurs et notre invité. En Coulisses. Le soulèvement de la jeunesse algérienne contre son président, Abdelaziz Bouteflika. Révolte ou révolution ? On va vous emmener dans les coulisses de la protestation, sur place à Alger et ici, en France, où la communauté algérienne descend elle aussi dans la rue. Décryptage en plateau avec Camille Girerd. Catégorie : Actualités et politique - À suivre – Source : https://www.youtube.com/watch?v=W4r3grlUEa0

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11.
Informations sur l’excision d’après Wikipédia

Schémas - Les 3 différents types d’excision comparés à l’anatomie féminine normale sont à consulter ici.

Une excision est, dans son sens le plus général, l’ablation d’une partie de tissu biologique. Le terme est plus communément utilisé pour désigner l’ablation du capuchon du clitoris voire du clitoris en entier, pratique également connue sous le nom de mutilation génitale féminine (MGF).

L’excision du clitoris, qui est une MGF, implique l’ablation de la partie externe prépondérante du clitoris (clitoridectomie) et de son capuchon. Elle est parfois accompagnée de l’ablation des petites lèvres et de la suture des grandes lèvres. En 2016, parmi les plus de 200 millions de femmes excisées dans le monde, 44 millions sont des filles de moins de 15 ans1. Pourtant, la mutilation est illégale dans la plupart des pays du monde2. De nombreuses organisations militent pour son abolition mondiale. L’excision présente plusieurs variantes qui diffèrent par l’étendue de l’ablation et les pratiques annexes…. » Article complet sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Excision

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Pourquoi l’excision est-elle pratiquée ? - Aucune raison liée à « la culture, la coutume, la religion, la tradition ou le prétendu “honneur” » (Convention d’Istanbul) ne saurait justifier les mutilations sexuelles féminines. Document ‘excisionparlonsen.org’ - Photo - © UN Albert González Farran

Dans les sociétés où elles sont pratiquées, les Mutilations Sexuelles Féminines (MSF) sont le reflet d’une inégalité entre les sexes et traduisent le contrôle exercé par la société sur les femmes. Le maintien de la pratique est sous-tendu par un ensemble de croyances culturelles, religieuses et sociales. Les raisons invoquées par les groupes qui perpétuent l’excision peuvent varier selon la région, l’ethnie ou la communauté et peuvent se cumuler.

De façon transversale, il est important de comprendre que l’excision constitue une norme sociale :dans la plupart des communautés, l’excision persiste en raison d’un sentiment d’obligation sociale très fort. Par conséquent, même lorsqu’elles sont conscientes des répercussions sur la santé physique et psychologique de leurs filles, les familles préfèrent perpétuer la pratique pour ne pas subir jugement moraux et sanctions sociales (comme par exemple l’impossibilité pour une fille de se marier ; dans les sociétés où l’on choisit son partenaire à l’intérieur du groupe (non seulement social — homogamie — mais aussi géographique, professionnel, religieux).

L’UNICEF, qui travaille de longue date à la compréhension des dynamiques qui sous-tendent la perpétuation et l’abandon de l’excision, explique ainsi dans une étude de 2010  : « Dans les communautés où elle est pratiquée, l’E/MGF n’est considérée ni comme dangereuse, ni comme une violation des droits humains. Elle constitue une étape nécessaire dans la bonne éducation d’une fille, une façon de la protéger et, dans de nombreux cas, de lui permettre de se marier. Les parents font exciser leurs filles afin de leur garantir le meilleur futur possible. L’honneur familial et les attentes sociales jouent un grand rôle dans la perpétuation de l’E/MGF, ce qui permet difficilement aux familles individuelles ainsi qu’aux femmes et aux filles en tant qu’individus de renoncer à la pratique. Même lorsque les familles sont conscientes des conséquences néfastes de l’intervention, elles perpétuent la pratique car elles craignent les jugements moraux et les sanctions sociales au cas où elles ne se conformeraient pas aux attentes de la société. Le moteur principal qui entretient la pratique est souvent le désir de protéger les filles et de leur offrir le meilleur futur possible leur assurant sécurité économique et acceptation sociale ».

Les justifications suivantes sont notamment invoquées par les groupes qui pratiquent l’excision :

  • Le contrôle de la sexualité des femmes et le maintien de la domination masculine : L’excision – en prévenant le désir sexuel, empêcherait les expériences sexuelles prénuptiales et ensuite les relations adultérines – garantissant ainsi l’honneur de la famille et du mari.
  • Les croyances liées à la religion : bien qu’aucun texte religieux ne prescrive la pratique – qui a d’ailleurs précédé l’apparition des grandes religions monothéistes – certains utilisent leurs croyances pour justifier l’excision. La pratique se retrouve aussi bien dans des populations musulmanes, chrétiennes ou animistes.
  • D’autres croyances, les mythes : certaines communautés pensent que l’excision favorise la fécondité des femmes ; qu’elle permet d’assurer une meilleure hygiène, de rendre les femmes plus attrayantes ou même de leur ôter les parties qu’ils considèrent comme masculines ou dangereuses telle que le gland du clitoris.
  • Le maintien d’une identité et d’une tradition culturelle : pour certaines communautés, pratiquer l’excision permet de perpétuer une tradition et de protéger une identité culturelle. L’excision est par exemple parfois associée à des rites de passage à l’âge adulte. Pratiquer l’excision pour préserver son identité culturelle, en particulier au contact de groupes qui ne pratiquent pas, peut jouer un rôle important, par exemple dans un contexte migratoire. Certaines familles peuvent parfois perpétuer la pratique en migration pour s’assurer de transmettre valeurs et identité culturelle.
    Comprendre l’excision

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Accueil Contact Faire un don En cas d’urgence - ©2019 Excision, parlons-en !

Source : https://www.excisionparlonsen.org/comprendre-lexcision/quest-ce-que-lexcision/pourquoi-lexcision-est-elle-pratiquee/

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Dossier sur l’excision et mutilations génitales féminines - © UNICEF Côte d’Ivoire/Olivier Asselin/2013

Les mutilations génitales féminines et l’excision sont des pratiques dangereuses aux conséquences dramatiques sur la santé des jeunes filles et femmes. Elles sont considérées comme une violation des droits des filles à la santé, à leur bien-être et à leur autonomie. C’est pourquoi l’UNICEF, en tant que garant des droits fondamentaux des enfants et des adolescentes, travaille à l’éradication de ces pratiques néfastes depuis longtemps, et partout dans le monde.

Il est des pratiques sociales qui méritent de disparaître. Les mutilations génitales féminines, parmi lesquelles on classe l’excision, sont de celles-là. Ces interventions, le plus souvent pratiquées sur des jeunes filles entre leur enfance et l’âge de 14 ans, consistent à enlever totalement ou partiellement les organes génitaux externes pour des raisons autres que thérapeutiques : sexuelle, sociale, religieuse...

Toutes les formes d’excision sont préjudiciables à la santé des femmes : ces gestes comportent des risques immédiats (douleurs, hémorragies) qui peuvent causer un état de choc et entraîner le décès. Mais des complications peuvent aussi survenir ensuite, infections, incontinences, avec des conséquences en termes d’abandon scolaire, puis des risques à l’accouchement, pouvant entraîner la mort de la mère et de l’enfant.

La France, pionnière dans la prise en charge des femmes excisées

Selon l’UNICEF, au moins 200 millions de filles et de femmes ont été victimes de mutilations sexuelles et 30 millions de filles risquent d’en être au cours des dix prochaines années. Bien que la majorité d’entre elles vivent dans 30 pays d’Afrique et du Moyen-Orient, on estime que 5% de ces femmes mutilées vivent en Europe, dont environ 53 000 femmes résidant en France d’après les estimations. 
Les mutilations génitales féminines sont donc aussi une problématique majeure qui concerne la France et dont le gouvernement en a fait une question de santé publique depuis 2005. La France est pionnière dans la prise en charge des femmes excisées, elle a été le premier pays à rembourser les frais chirurgicaux de réparation. Forte du soutien des pouvoirs publics, Paris s’impose même comme la scène de la mobilisation internationale contre l’excision.

L’UNICEF, un acteur historique contre l’excision

https://www.unicef.fr/sites/default/files/images/factographe-excision-unicef.jpg

En matière de lutte contre l’excision et les mutilations génitales sexuelles, l’UNICEF est un acteur historique qui met à profit son expertise pour l’ensemble des acteurs mobilisés dans ce combat collectif, pouvoirs publics comme professionnels de santé et associations.

L’UNICEF est par ailleurs à l’origine de l’inscription du 6 février comme la Journée internationale de tolérance zéro pour les mutilations génitales féminines. Une occasion importante de sensibiliser et alerter le grand public sur ces pratiques dangereuses et leurs graves conséquences.

L’action de l’UNICEF contre les mutilations génitales féminines

Le travail de l’UNICEF, en matière de lutte contre les mutilations génitales féminines, comporte deux niveaux :

  • La sensibilisation de la population pour faire changer les mentalités et habitudes, grâce à des programmes de terrain
  • Le plaidoyer auprès des instances officielles pour faire changer les lois et les structures
    Parmi les activités menées par l’UNICEF et ses partenaires, on peut noter :
  • La formation des agents sociaux, des psychologues et de villageois sur l’identification et la prise en charge des cas de violences
  • Le renforcement de la participation des enfants à l’école afin qu’ils deviennent des membres actifs de la prévention des violences
  • Le développement d’un partenariat avec les autorités religieuses musulmanes et chrétiennes pour promouvoir les pratiques non violentes à l’encontre des enfants
  • Le lancement d’une campagne média publique sur la promotion de comportements protecteurs et non violents.
    L’UNICEF travaille avec les autorités des 30 pays dans lesquels les mutilations génitales constituent un véritable danger pour les filles, afin de bannir définitivement ces pratiques douloureuses et traumatisantes. L’éducation joue aussi un rôle très important. La baisse des mutilations sexuelles étant proportionnelle au niveau de scolarisation des mamans.

L’UNICEF s’est fixé pour but de mettre fin à l’excision d’ici à 2030. Un objectif ambitieux qui pourra être atteint grâce à tous, y compris en France.

Les souffrances endurées par des femmes excisées

Écoutez les témoignages de femmes blessées, et d’anciennes exciseuses en Côte d’Ivoire. Le traumatisme est réel, l’excision provoque de graves conséquences à la fois physiques et psychologiques chez les femmes qui les subissent.

A lire dans ce dossier

Nouveau rapport statistique sur les mutilations génitales féminines Lire l’article

Protégez les jeunes filles victimes de mutilation génitales Lire l’article

Contre l’excision et les mutilations génitales, une mobilisation collective ! Lire l’article

UNICEF FranceUNICEF France 3 rue Duguay-Trouin 75282 Paris Cedex 06 - 0969 368 468 (appel non surtaxé)

Image associée

Source : https://www.unicef.fr/dossier/excision-et-mutilations-genitales-feminines

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Accès à des documents vidéos sur l’exclusion, à consulter

Excision : témoignages de femmes blessées, et d’anciennes ...https://www.youtube.com/watch?v=hE4Lx5JTO7E

 5:02 9 oct. 2013

Kenya : en finir avec l’excision - ARTE Reportagehttps://www.arte.tv › Info et société › Enquêtes et reportages

 24:41 1 févr. 2019 – « Engagée par l’ONG AMREF Health Africa, elle se rend dans les villages où elle milite pour le remplacement de ... »

L’AFRIQUE INTIME : les vérités sur l’excision – YouTubehttps://www.youtube.com/watch?v=HRxeoikBUzI

 14:42 30 juin 2016 - Ajouté par Le Monde – « Deux cents millions de femmes seraient excisées dans le monde d’après un rapport de l’UNICEF … »

http://Victimes d'excision, el...

http://Victimes d'excision, el...

Victimes d’excision, elles racontent leurs parcours en France - Le Figaro

www.lefigaro.fr › Société

 7:33 5 févr. 2019 – « Victimes d’excision, elles racontent leurs parcours en France. Par Journaliste Figaro Clémence Duneau…

L’excision, cauchemar des fillettes en Indonésie – YouTubehttps://www.youtube.com/watch?v=V1Y5vaAJcKU

 1:36 28 mars 2017 - Ajouté par AFP – « En Indonésie, pays musulman le plus peuplé du monde, l’excision est encore largement pratiquée...

Lutte contre l’excision : toutes et tous concernés ! – Secrétariat d’Etat ...https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr › Archives Presse › Archives Communiqués

 0:30 5 févr. 2013 – « Parmi les initiatives recensées, le projet « Excision, parlons-en ! » s’engage à dénoncer la pratique de l’excision ... »

Cérémonies d’excision chez les Banda-Linda - CERIMES - Vidéo ...https://www.canal-u.tv/video/.../ceremonies_d_excision_chez_les_banda_linda.10661

 8:33 -« Le film montre les pratiques d’excision chez les Banda, tribu des Linda (Oubangui Chari).Film d’archive ... »

Les dangers de l’excision – YouTubehttps://www.youtube.com/watch?v=uLTRDj-_I_o

 2:19 7 févr. 2017 - Ajouté par RFI – « A l’occasion de la Journée mondiale contre les mutilations sexuelles, nous faisons le point sur ces pratiques ... »

Protéger les adolescentes de l’excisionhttps://www.arte.tv › Info et société › Autrement vu

 2:36 6 mars 2018 – « En France 60.000 femmes seraient aujourd’hui excisées. Et trois adolescentes françaises sur dix... »

Excision : peut-on éradiquer une tradition ? – YouTubehttps://www.youtube.com/watch?v=PjiQDpXBN1Q

 18:30 11 nov. 2017 - Ajouté par RTS - Radio Télévision Suisse – « 200 millions de femmes seraient excisées dans le monde selon l’UNICEF, 15.000 en Suisse... »

L’excision, cauchemar des fillettes en Indonésie – YouTube -https://www.youtube.com/watch?v=V1Y5vaAJcKU 1:36 28 mars 2017 - Ajouté par AFP – « En Indonésie, pays musulman le plus peuplé du monde, l’excision est encore largement pratiquée ... »

L’AFRIQUE INTIME : les vérités sur l’excision – YouTubehttps://www.youtube.com/watch?v=HRxeoikBUzI 14:42 - 30 juin 2016 - Ajouté par Le Monde – « Deux cents millions de femmes seraient excisées dans le monde d’après un rapport de l’UNICEF ... »

“Big sisters” : lorsque des activistes africaines s’élèvent contre l’exclusion ... MAP Communiqué de presse)- 18 juin 2019 – « Pour sa part, la Somalienne, Ifrah Ahmed, l’une des victimes de l’excision, a exprimé la détermination des “Big Sisters” à aller de l’avant ... »

Excisionet mariages précoces : jeunes filles et chefs religieux au ... Actu Orange -19 juin 2019 – « Les jeunes filles et les chefs religieux jouent un rôle central pour l’élimination des mutilations génitales féminines (MGF) et des mariages … »

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15.
En France, le gouvernement lance un plan d’action contre l’excisionVidéo 4:42 - Première publication : 21/06/2019 - 11:26- Dernière modification : 21/06/2019 - 11:26

Le gouvernement a lancé vendredi un ’grand plan national d’action’ pour lutter contre l’excision et les mutilations sexuelles féminines, axé sur le repérage des risques, la prévention et le soutien aux femmes victimes.

France 24 : Infos, news & actualités - L’information internationale

https://lh3.googleusercontent.com/bgqWggeHNVL3gYQjXkMQIz6OnOWfahzqwFtyFonyrZJRh4kJIZbD7u332GYNAARqZGyCEQ=s85

Source : https://www.france24.com/fr/video/20190621-france-le-gouvernement-lance-plan-daction-contre-lexcision

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16.
D’où vient le nombre de 60.000 femmes excisées en France cité par Marlène Schiappa ? Par Emma Donada 21 juin 2019 à 09:53 – Document ‘Libération’ - Photo - Marlène Schiappa, à l’Assemblée Nationale, le 22 mai 2019 AFP

La secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes doit présenter un plan, vendredi 21 juin 2019, afin d’améliorer la lutte contre l’excision. Phénomène dont l’étendue actuelle n’est pas précisément connue en France, les derniers chiffres remontant à 2004.

Question posée par Laura le 19/06/2019

Bonjour,

Vous nous avez posé cette question que nous avons raccourcie : « Comment Marlène Schiappa peut-elle estimer le nombre de filles excisées en France ? Le chiffre augmente-t-il ? ». La secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes a interpellé sur la situation des « 60.000 femmes excisées », en France, mardi 18 juin 2019, alors qu’elle était invitée à une journée de débat organisée par le Think Tank Marie Claire. Le lendemain, elle a de nouveau abordé le sujet à l’Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement et doit présenter ce vendredi 21 juin un plan contre l’excision quiprévoira notamment d’améliorer le repérage des jeunes filles à risque. 

Une estimation à partir d’une projection

Ce nombre de 60 000 femmes excisées sur le territoire français, couramment relayé dans la presse et par les associations de défense des droits, provient d’une étude réalisée par l’Institut national d’études démographiques (Ined) en 2007. Il a été obtenu grâce à des données de l’Insee pour l’année 2004 et concerne uniquement les femmes majeures.

L’Ined est parti du principe que « dans chaque sous-groupe de femmes originaires d’un même pays à risque [par exemple, du Mali ou de l’Egypte, ndlr], la proportion d’excisées était la même que dans le pays concerné ».« On a cependant distingué les femmes nées au pays (8 sur 10) de celles nées en Europe (2 sur 10). Et, au sein des premières, celles arrivées en France après 15 ans de celles arrivées avant, pour tenir compte du fait que les mutilations sexuelles féminines sont essentiellement pratiquées avant l’âge de 15 ans », peut-on lire. 

Comme il s’agit d’une projection, l’INED a établi plusieurs estimations : 

 61.000 femmes, selon une hypothèse haute, en considérant que « le risque de mutilation est le même quel que soit le lieu de naissance » ;

 53.000 femmes, selon une hypothèse moyenne, en supposant « que le risque de mutilation est nul pour les femmes nées en Europe : on applique les taux de prévalence uniquement aux femmes originaires et nées dans un pays à risque ».

 42.000, selon une hypothèse basse si l’on « considère que seules les femmes arrivées en France après l’âge de 15 ans ont été soumises au risque ». 

Un chiffre probablement en augmentation

Qu’en est-il actuellement ? Difficile à dire, car l’estimation n’a pas été réactualisée depuis. D’après, Isabelle Gillette-Faye, sociologue directrice générale de la fondation Gams qui milite pour l’abolition des mutilations sexuelles, contactée par CheckNews, le nombre de femmes excisées a dû augmenter. « La première génération est restée en France. Contrairement à la tradition de retourner au pays avec le mari pour la retraire, on a observé chez les mamans un refus de quitter le territoire français. Il y a donc environ 60 000 femmes qui demeurent en France », explique-t-elle.

En plus, il faut ajouter le nombre de femmes probablement déjà excisées qui demandent l’asile pour protéger leur fille de l’excision. Depuis 2009, la Cour nationale du droit d’asile considère que les enfants menacés de mutilations sexuelles sont « éligibles, à titre principal, à la protection subsidiaire ». En décembre 2018, l’office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) avait accordé la protection à ce titre à 7 500 filles. En dix ans, le nombre de « fillettes placées sous la protection de l’Ofpra » a explosé en passant d’environ 200 en 2009 à plus de 1000, en 2018. Par ailleurs, « avec le brexit et le durcissement des politiques migratoires, on accueille une population de l’Afrique de l’Est [région dans laquelle l’excision est pratiquée, NDLR] qu’on n’accueillait pas avant », observe Isabelle Gillette-Faye. Cordialement. Emma Donada

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17.
« Ces surmâles sont exaltés, mais les islamistes sont plus assujettis que jamais par leurs maîtres » - Propos recueillis par Frédéric Joignot - Publié le 10 mai 2019 à 09h40 - Mis à jour le 11 mai 2019 à 15h30 – Entretien avec Nadia Tazi - Article ‘Le Monde’ réservé aux abonnés - Gravure : portrait de Nadia Tazi par Yann Legendre ;

La multiplication des violences à l’égard des femmes et des minorités révèle l’étendue des frustrations des hommes en terre d’islam, détaille au « Monde » la philosophe marocaine Nadia Tazi. « Dans le monde musulman, le premier nom de la virilité est le patriarcat » (« Le Monde Idées, samedi 11 mai 2019, page 26).

Entretien. Essayiste et philosophe, Nadia Tazi est spécialiste des études sur la virilité dans le monde musulman. Son dernier essai, Le Genre intraitable. Politiques de la virilité dans le monde musulman, a été publié en 2018 chez Actes Sud.

Fin mars 2019, une personne transgenre a été agressée par des manifestants, à Paris, lors d’une manifestation ­contre Bouteflika. N’est-ce pas là une réaction viriliste exacerbée, qui recoupe des comportements que l’on retrouve dans certains pays musulmans ?

On a vu des violences comparables à Cologne, le 31 décembre 2015, ou sur la place Tahrir, au Caire, en 2011. Elles sont le fait d’hommes jeunes, rassemblés sur des places publiques en état d’ébullition festive ou politique. Elles renvoient à des problèmes anthropologiques fondamentaux qui n’ont pas été réglés, en particulier celui de la virilité. Cette masculinité a perdu son ethos, ses valeurs et ses codes, sous les effets conjugués du despotisme, d’une modernisation exogène souvent brutale et de l’islamisme.

Lire aussi Kamel Daoud : « Cologne, lieu de fantasmes »

Dans le monde arabe, la rue, qui est leur territoire, a toujours eu mauvaise réputation. Elle est le lieu du brassage des sexes, des classes sociales, des âges et des mœurs, le terrain des déchaînements populaciers. Le vieil ordre homosocial non mixte, qui régentait la cité en dehors de l’espace domestique, n’a plus cours aujourd’hui. Mais le nouvel ordre de la liberté et de l’égalité que recouvre la modernité politique n’est pas encore institué. On se trouve dans une zone grise où se télescopent des modèles divergents et où règne le bricolage symbolique. Les anciennes convenances d’hier ne sont plus, mais la citoyenneté n’est pas encore gagnée.

S’il est vrai que seuls les islamistes les plus rigoristes interdisent aux femmes l’accès au dehors, il n’en reste pas moins que le harcèlement des passantes y est encore trop fréquent – comme si leur présence n’y était pas légitime. En groupe, les jeunes se défoulent en se livrant à des incivilités. Le nombre entraîne, fait corps, protège. Cela révèle l’étendue des frustrations qui travaillent les esprits et les corps, qu’elles soient sexuelles, politiques, économiques.

Confusément, l’influence des idéologies islamistes se fait sentir. L’homosocialité – dont le voile est le corollaire – a toujours été le cheval de bataille de ces populistes contre la « décadence occidentale ». C’est sur la base de ce principe d’ordre moral qu’ils cherchent à reconstruire la communauté musulmane…

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Source : https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/05/10/nadia-tazi-dans-le-monde-musulman-le-premier-nom-de-la-virilite-est-le-patriarcat_5460337_3232.html

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Découvrir l’auteure Nadia Tazi avec Wikipédia

Nadia Tazi, née en Espagne en 1953, est une philosophe, directrice de programme au Collège international de philosophie de 2006 à 2012. Son travail est reconnu comme pionnier dans l’étude de la virilité dans le monde musulman 1. Biographie - Née en Espagne en 1953, de nationalité marocaine, elle arrive en France en 1970. Elle étudie la philosophie à la Sorbonne, puis enseigne le français dans une faculté du Maryland, avant d’exercer différents métiers. En 1984, elle participe à la création de L’Autre Journal avec Michel Butel. Elle travaille dans l’édition (La Découverte/Paris, Zone Books/New York, Siruela/Madrid) et pour des expositions d’art contemporain (Mona Hatoum, Yto Barrada, Isabella Durcrot, Beatrice Caracciolo, Documenta X ) et d’architecture (Rem Koolhaas). Au Collège international de philosophie elle animera un séminaire sur les « Politiques de la virilité en Islam »…

Note : « Le Genre intraitable de Nadia Tazi fait partie des livres incontournables et doublement : d’une part pour celles et ceux qui attendent une approche renouvelant le diagnostic sur le monde musulman passé et présent, et d’autre part pour les études de genre, qui trouveront ici un déplacement aux étages inférieurs et supérieurs d’une autre civilisation que l’occidentale, et autrement que par des procès expéditifs. » (Fethi Benslama, « De la virilité en terres d’Islam », L’Obs n°2822, décembre 2018, p. 85) ».

Source de l’article complet avec ouvrages et liens externes : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nadia_Tazi

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La virilité, premier pouvoir et dernier tabou du monde musulman Propos recueillis par Dane Cuypers - publié le 21/01/2019 – « Dans un nouvel essai, la philosophe Nadia Tazi développe l’hypothèse que la virilité dans le monde musulman serait non seulement le principe déterminant du rapport entre les hommes et les femmes, mais aussi celui du despotisme politique et social… »

Nadia Tazi : « Le succès des islamistes repose moins sur la religion que sur un regain de virilité » Par Léa Mormin-Chauvac— 5 février 2019 à 19:16 (mis à jour à 20:01) – « La philosophe Nadia Tazi identifie la virilité dans le monde musulman comme le fondement de la discrimination des femmes mais aussi du despotisme politique… »

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Auteur : Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 22/06/2019

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIAS Monde arabe et islam France Culture a réalisé une série documentaire sur les femmes arabes vivant en France.2

Mis en ligne par Pascal Paquin de Yonne Lautre, un site d’information, associatif et solidaire(Vie du site & Liens), un site inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, indépendant de tout parti.

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