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"La présence de femmes musulmanes ‘savantes’, réputées et engagées est attestée depuis le IXème siècle et jusqu’à nos jours à travers le monde" par Jacques Hallard
vendredi 31 mai 2019, par
La présence de femmes musulmanes ‘savantes’, réputées et engagées est attestée depuis le IXème siècle et jusqu’à nos jours
à travers le monde
Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS 31/05/2019
Série « Divers aspects du monde arabe et de l‘islam » -
Partie 1 : ’Données géographiques et linguistiques sur les Pays arabes et découverte de la civilisation islamique et du monde musulman ’ par Jacques Hallard ,dimanche 5 mai 2019.
Partie 2 : ’De l’Âge d’Or de la civilisation islamique au monde musulman contemporain en Francophonie - Compléments sur la foi et la raison ’ par Jacques Hallard , dimanche 26 mai 2019.
Partie 3 : La présence de femmes musulmanes ‘savantes’, réputées et engagées est attestée depuis le IXème siècle et jusqu’à nos jours à travers le monde.
PLAN : Entrée en matière Introduction Sommaire Auteur
Entrée en matière - Sélection de trois personnages illustres :
Illlustration - Fatima Al Fihirya فاطمة الفهرية (800-880), l’icône de la ville de Fès, surnommée ’Oum al Banine’ (’La mère des deux fils’), d’une famille originaire de Kairouan (Tunisie), qui a fondé l’université Al Quaraouiyine, la plus ancienne du monde encore en activité au Maroc selon l’UNESCO.
Illustration - Nana Asma’u {{}}نانا أسماء بنت عثمان فودي (1793-1864), fille du fondateur du califat de Sokoto Usman dan Fodio au Nigéria, princesse, poètesse, enseignante, savante, diplomate et femme politique, précurseure du féminisme moderne en Afrique.
Photo - Oum Kalsoum (ou Oum Kalthoum) أم كلثوم , (1898-1975), une chanteuse égyptienne, surnommée la ’Voix des Arabes’ ou encore l’ ’Astre d’Orient’.
Une recherche documentaire sur la présence attestée de femmes musulmanes célèbres a permis de sélectionner une quarantaine de documents écrits et/ou sonores, exprimés essentiellement en français.
Selon les auteur-e-s, les personnages varient dans les divers documents, au gré de la sensibilité et de l’intérêt de chacun-e. Au risque d’une certaine redondance, nous avons néanmoins conservé les textes originaux dans leur intégralité avec les références ad hoc.
Nous avons introduit et fait figurer en guise d’entrée en matière trois personnalités illustres choisies parmi les nombreuses possibilités offertes dans la bibliographie, sans que cela puisse être considéré comme une échelle de valeur personnelle et de classement au mérite.
De plus, ce regroupement des sources retenues ne prétend pas être exhaustif, il risque néanmoins de bouleverser quelque peu un certain nombre d’idées reçues et de représentations qui ont trait à la place attribuée aux femmes musulmanes dans notre monde contemporain et au rôle que certaines ont tenu en leur temps et qui est à l’origine de leur célébrité de nos jours.
Le sommaire ci-dessous du présent dossier à usage didactique, prend place dans cette série consacrée aux « Divers aspects du monde arabe et de l‘islam » ; il permet une découverte détaillée du sujet avec une indication précise des sources des diverses contributions rapportées sur les femmes musulmanes à travers l’histoire.
Retour au début de l’introduction
Sommaire
1. Les Femmes dans les sociétés arabes d’après un article de Wikipédia
2. Femmes savantes en Islam (partie I) avec Inès Safi & Ahmed Djebbar
3. Femmes savantes en Islam (partie 2) avec Inès Safi et Ahmed Djebbar
4. Aux premiers siècles de l’Islam Par Asma Afsaruddin, éditrice de la ’Oxford Encyclopedia of Islam and Women’. 05 janvier 2013
5. Les 10 femmes orientales les plus admirables de tous les temps – Document ‘firdaous.com’
[7. Les chemins de la foi : Femmes savantes en Islam avec Inès Safi et Ahmed Djebbar - 17/03/2017 - [France 2 - Émission Islam] Islam & Spiritualité – Mystikal – Texte puis Vidéo->#SIEBEN]
8. Ces femmes érudites qui ont marqué l’islam de leur empreintePar Omar Mahassine - 01 juillet 2015 - En partenariat avec le site Zaman France.
9. Chronique sur les femmes savantes en islam, par Mouna Hachim Par RB · Publié 09/11/2016 · Mis à jour 11/11/2016
10. L’Islam et ses femmes savantes - 15 décembre 2017 Renaud KLINGLER Chroniques, Chroniques sarrasines
11. Dix femmes qui ont marqué le monde musulman Par Rania Berrada pour ‘HuffPost Maroc’ - 14/07/2015
12. Regard sur les femmes dans le Coran et en islam 30/12/2016 - Mystikal
13. Qu’est-ce qu’un Hadîth chez les musulmans ? Présentation de Wikipécia
14. Des femmes érudites en sciences du hadith - Dr. Muhammad Zubayr Siddiqi -Adaptation française : Oumayma
15. Les scientifiques musulmanes oubliees de l’histoire - Par Umm_Adam al Aslamiyyah - jeudi 2 octobre 2014 00:00 – Document ‘IslamMag’
16. Livre Des femmes extraordinaires du monde musulman نساء عظيمات من العالم الإسلامي
17. Les femmes savantes dans les Mille et une nuits Information publiée le 6 novembre 2008 par Matthieu Vernet (source : Aboubakr Chraïbi)
18. Fatima El Fihriya : fondatrice de la plus vieille université encore active du monde Aurore 13 octobre 2016 – Document ‘lallab.org’
19. Fatima Al-Fihriفاطمة#NEUNZEHNالفهريةMuslim Masterminds – Vidéo 3:16 en anglais ajoutée le 28 septembre 2016 - ILM FILM
20. Avec Wikipédia, découvrir l’africaine Nana Asma’u 1793-1864
21. Nana Asma’u, féministe avant l’heure - Rédaction du HuffPost Maroc 07/03/2016
21bis. Nana Asma’u : l’indépendance par le savoir Par Karima – Document Lallab
22. Nana Asma’u, princesse intellectuelle – Par Sophie Muse, écrivaine – Document L’Histoire par les femmes
23. Une figure africaine oubliée du XIXe siècle Nana Asma’u : l’indépendance par le savoir 14/01/2018 Mystikal -
24. L’ ‘Astre d’Orient’ Oum Kalsoum d’après Wikipédia
26. Oum Kalsoum à l’Olympia JT 20H Video 02min 01s - 16 novembre 1967
27. Oum Kalthoum à l’Olympia : un concert mythique - Publié le jeudi 18 août 2016 par Nacer Boubekeur – Document ‘France Inter’.
29. Oum Kalthoum : Al-atlal (extrait) (أم#NEUNUNDZWANZIGكلثوم :الأطلال(مقتطف– Vidéo 3:50 ajoutée le 06 octobre 2014 webamri amri
30. Top 20 des femmes scientifiques les plus influentes dans le monde musulman La Redaction I&I| 01/02/2014
31.
Quinze femmes voilées que vous devriez connaître - Elles sont sportives, militantes, businesswomen... Publié le 12 Avril 2016 par Assma Maad
33. Les 10 femmes qui ont marqué l’histoire du monde musulman - Auteur : Radouane Bnou‐nouçair - Le 09/03/2019 – Document ‘Maroc Québec’
34. Le Prophète de l’islam et les femmes…une histoire à relire… Par Dr. Asma LAMRABET
35. Etats-Unis, une femme musulmane élue parlementaire Par Estelle BertrandDocument ‘Marie-Claire’ archives 2016
36. Australie : le discours de la première femme musulmane au Sénat dénonce le racisme – Vidéo 3:09 et texte - Publié le 23 août 2018 – Document ‘lemonde.fr’
1.
Les Femmes dans les sociétés arabes d’après un article de Wikipédia
Photo - Trois femmes d’Alger dans les années 1880 ; celle qui est allongée tient une cigarette.
Le point de vue féministe sur les femmes dans les sociétés arabes est que, comme dans la plupart des autres régions du monde, ont tout au long de l’histoire vécu la discrimination et ont été soumises à des restrictions de leurs libertés et de leur droits. Certaines de ces pratiques sont basées sur des croyances religieuses, mais de nombreuses limites sont d’ordre culturel et émanent de la tradition ainsi que de la religion. Ces principales contraintes qui créent un obstacle à l’égard des droits et des libertés des femmes sont reflétés dans les lois relatives à la justice pénale, à l’économie, à l’éducation et à la santé1.
Sommaire
- 1 Les femmes arabes avant l’islam
- 2 Les femmes arabes après l’apparition de l’islam
- 3 Monde arabe contemporain
- 4 Annexes
- 5 Références
- 6 Bibliographie
Les femmes arabes avant l’islam
Photo - Habits des femmes arabes entre les quatrième et sixième siècles.
Beaucoup d’auteurs ont discuté de la situation des femmes dans l’Arabie préislamique, et leurs résultats sont mitigés2. Selon le droit de la coutume tribale existante en Arabie à l’avènement de l’Islam, les femmes n’avaient en règle générale pratiquement pas de statut juridique. Elles étaient vendues en mariage par leurs tuteurs pour un prix défini, le mari pouvait mettre fin à son union à volonté, et les femmes n’avaient peu ou pas de biens ni de droits de succession3. Certains auteurs soutiennent que les femmes d’avant l’Islam étaient plus libres, comme le montre le premier mariage de Mahomet et celui de ses parents, mais aussi sur d’autres éléments comme le fait qu’il y avait un culte d’idoles féminines à la Mecque2. D’autres auteurs, au contraire, conviennent que le statut de la femme dans l’Arabie préislamique était pauvre, citant des pratiques d’infanticide de filles, du nombre illimité de polygynie et le mariage patrilinéaire entre autres2.
L’historienne saoudienne Hatoon al-Fassi considère des origines historiques plus anciennes du des droits de la femme en Arabie. En s’appuyant sur des artefacts de l’ancien royaume nabatéen, elle constate que les femmes en Nabatène avaient une personnalité juridique indépendante. Elle suggère aussi qu’elles ont perdu beaucoup de leurs droits avec l’arrivée du droit grecque et romain de l’antiquité, antérieurs à l’arrivée de l’Islam et qui a conservé beaucoup de leurs éléments4,5. Valentine M. Moghadam analyse de la situation des femmes à partir d’un cadre théorique marxiste, et soutient que la position des femmes est principalement influencée par l’urbanisation, l’industrialisation, la prolétarisation et la ruse politique des gestionnaires de l’état plutôt que de la culture ou du contenu intrinsèque de l’Islam. Elle considère que l’Islam n’est ni plus ni moins patriarcale que les autres religions du monde, en particulier le christianisme et le judaïsme6,7.
Dans l’Arabie préislamique, la condition des femmes variait considérablement en fonction des lois et normes culturelles des tribus dans lesquelles ils vivaient. Dans la prospère région du sud de la péninsule arabique, par exemple, les édits religieux du christianisme et du judaïsme étaient en vigueur parmi les sabiens et himyarites. Dans d’autres lieux tels que la ville de makkah (la Mecque), où le prophète de l’islam, est né, un ensemble de droits tribaux était en place. C’était aussi le cas parmi les bédouins (habitants du désert), et ce code variait de tribu en tribu. Il n’y a donc pas de définition unique des rôles et des droits des femmes avant l’avènement de l’islam.
Dans certaines tribus, les femmes étaient émancipées, même en comparaison avec les standards actuels8,9. Dans certains cas, des femmes ont occupé de hautes positions de pouvoir et d’autorité.
L’avocate pakistanaise Sundas Hoorain a dit que les femmes dans l’Arabie préislamique avaient des droits beaucoup plus importants avant l’avènement de l’Islam. Elle décrit une société libérée sexuellement dans laquelle les hommes et les femmes pouvaient avoir de multiples partenaires ou contracter une relation monogame selon leur volonté. Elle conclut donc que l’idée musulmane selon laquelle la monogamie est une invention post-islamique est erronée et biaisée, et que les femmes avaient le droit de contracter un tel mariage avant l’islam. Elle décrit également une société dans laquelle la succession était matrilinéaire et où les enfants étaient retenus par la mère et vivait avec la tribu de la mère, alors que dans la charia, les jeunes enfants restent avec leur mère jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de la puberté, puis doivent rester avec leur père. Sundas Hoorain cite également des problèmes posés par l’opinion d’infanticide de masse des filles et de la simultanéité de la polygamie généralisée, qu’elle voit comme un paradoxe illogique. Elle se demande comment il était possible pour les hommes d’avoir de nombreuses femmes si de nombreuses filles étaient tuées lorsqu’elles étaient enfants ou nourrissons10.
Il y a des exemples d’homicides, d’abus des femmes et des filles, y compris des infanticides de filles, considérés comme une responsabilité par certaines tribus. Le coran mentionne que les arabes du jahiliya (la période de l’ignorance pré-islamique) enterraient leurs filles vivantes11, cette coutume barbare, notée par le commentateur coranique Muhammad Asad, semble avoir été assez répandue dans l’Arabie préislamique. Les motifs étaient de deux ordres : la peur que l’augmentation de la progéniture femme entraîne un fardeau économique, ainsi que la crainte de l’humiliation fréquemment provoquée par la capture des filles par une tribu ennemie, les filles pouvant préférer leurs ravisseurs à leurs parents et frères12. Dans son livre Infanticide : Comparative and Evolutionary Perspectives, Glenn Hausfater raconte en détails comment Bin Qais Assem, un chef de la tribu de Tamim, tuait chacune de ses filles par peur de leur capture (et de sa propre disgrâce) au cours des guerres inter-tribales qui dominaient la société arabique de l’époque. Selon certains érudits, pendant les périodes de famine en particulier, les familles pauvres étaient susceptibles de tuer une fille car ils la voyaient comme un fardeau.
Il est généralement admis que l’islam a changé la structure de la société arabe et uniformisé le peuple dans une large mesure ; réformant et standardisant les rôles de chaque genre dans toute la région. Selon le professeur d’études islamiques écossais William Montgomery Watt, l’islam améliora la condition de la femme en ’instituant des droits de propriété, d’héritage, d’éducation et du divorce’13,14. Les hadiths de Bukhari suggèrent que l’islam améliora le statut des femmes, par le deuxième Calife Omar qui disait : ’Nous n’avons jamais donné de l’importance aux femmes durant la période pré-islamique de l’ignorance, mais quand l’islam est venu et qu’Allah a mentionné leurs droits, nous leur avons donnés des droits, mais pas permis de s’immiscer dans nos affaires’, livre 77, hadith 60, 5843, et Vol. 7, livre 72, hadith 734.
Les femmes arabes après l’apparition de l’islam
Photo - Une page d’un manuscrit arabe du XIIe siècle, représentant un homme qui joue du oud parmi un groupe de femmes (Hadith Bayad wa Riyad).
L’islam est né dans la péninsule arabique au VIIe siècle, et il est admis qu’il améliora la condition des femmes par rapport aux cultures arabes antérieures15. Selon les décrets du coran, les hommes et les femmes ont les mêmes devoirs et responsabilités dans leur adoration de Dieu. Il est écrit dans le coran : ’je ne souffrirai pas que soit perdu le travail de l’un d’entre vous mâle ou femelle, car vous êtes faits l’un de l’autre’. (Coran 3:195)
Le coran rejette la pratique culturelle de tuer les enfants de sexe féminin indésirables après leur naissance. Comme il apparaît dans (Coran 16:58-59), le message religieux est : ’Quand la nouvelle est apportée à l’un d’eux de la naissance d’une fille, son visage s’assombrit, et il s’emplit de chagrin. Avec honte il se cache de son peuple à cause de la mauvaise nouvelle qu’il a eue ! doit-il le conserver (son visage) (souffrant et) mépris, ou l’enterrer dans la poussière ? Ah ! quel diabolique (choix) ils décident ! ’ Le prophète de l’islam a dit que ’celui à qui une fille est née et qui ne l’enterre pas vivante, ne l’humilie pas en préférant un fils à une fille, sera envoyé au paradis’16. Une autre tradition de Mahomet veut qu’il ait interdit les feux de l’enfer à celui qui aurait subi des épreuves et tribulations à cause d’une fille et ne la haïrait pourtant pas en se comportant bien envers elle17.
Le professeur d’études Islamiques William Montgomery Watt écrit :
Il est vrai que l’Islam est encore, à bien des égards, une religion d’hommes. Mais je crois que j’ai trouvé la preuve dans certaines des premières sources qui semblent montrer que Mahomet a amélioré les choses pour les femmes. Il semble que dans certaines parties de l’Arabie, notamment à la Mecque, un système matrilinéaire était en train d’être remplacé par un système patrilinéaire à l’époque de Mahomet. La prospérité croissante provoquée par le décalage des routes de commerce fut accompagnée par une croissance de l’individualisme. Les hommes amassaient des richesses personnelles considérables et voulaient être sûrs qu’elles seraient héritées par leurs propres fils, et non pas simplement par une famille étendue ou les fils de leurs sœurs. Cela conduisit à une détérioration des droits des femmes. Au moment où l’islam a commencé, les conditions des femmes étaient terribles : elles n’avaient pas le droit à la propriété, étaient censées être la propriété de l’homme et si leur mari mourait, tout allait à ses fils. Mahomet améliora beaucoup les choses. En instaurant des droits de propriété, d’héritage, d’éducation et du divorce, il a donné aux femmes certaines garanties de base. Situé dans un tel contexte historique, le Prophète peut être vu comme une figure qui a témoigné en faveur des droits des femmes18.
Premières réformes
Pendant les premières réformes de l’islam au VIIe siècle, les réformes du droit des femmes affectèrent le mariage, le divorce et l’héritage19. Les femmes n’étaient pas en accord avec le statut juridique d’autres cultures, y compris occidentales jusqu’à des siècles plus tard20. The Oxford Dictionary of Islam stipule que l’amélioration générale des conditions des femmes arabes incluait l’interdiction de l’infanticide des filles et la reconnaissance des femmes comme personne21. ’La dot, précédemment considérée comme le prix de la mariée payé au père, est devenu un cadeau nuptial gardé par la femme comme partie de ses biens personnels’19,22. Sous la loi islamique, le mariage n’est plus considéré comme un ’état’, mais plutôt comme un ’contrat’, dans lequel le consentement de la femme est impératif19,22,23. ’Les femmes ont obtenu des droits de succession dans une société patriarcale, qui avait jusque-là réservé l’héritage aux parents de sexe masculin’19. Annemarie Schimmel écrit que ’par rapport à la position de la femme pré-islamique, la législation islamique traduit un énorme progrès ; la femme a le droit, au moins selon le texte de la loi, d’administrer la richesse qu’elle a apportée dans la famille ou gagnée par son travail’24,25. ’Mahomet a accordé aux femmes des droits et des privilèges dans la sphère de la vie de famille, du mariage, de l’éducation, de l’économie ; des droits qui les aidaient à améliorer leur statut de femme dans la société’26.
Éducation
Les femmes ont joué un rôle important dans la fondation de nombreuses institutions d’éducation islamiques, telles Fatima al-Fihri qui fonda l’université d’Al-Karaouine en 859. Cela se poursuivit jusqu’à la dynastie des Ayyubides aux XIIe siècle et XIIIe siècle, lorsque 160 mosquées et médersas ont été établies à Damas, dont 26 étaient financées par les femmes à travers le Waqf (fiducie de confiance ou de bienfaisance). La moitié de tous les patrons royaux de ces établissements étaient également des femmes27. En conséquence, des opportunités pour l’éducation des femmes sont apparues dans le monde islamique médiéval. Selon l’érudit sunnite du XIIe siècle Ibn Asakir, les femmes pouvaient étudier, gagner des ijazahs (diplômes universitaires) et être qualifiées de chercheurs et d’enseignante. C’était particulièrement le cas dans les familles érudites, qui voulaient assurer la meilleure éducation possible à leurs fils et à leur filles pareillement28. Ibn Asakir avait lui-même étudié auprès de 80 enseignantes à son époque. L’éducation des femmes dans le monde islamique était inspirée par les épouses de Mahomet : Khadija, femme d’affaires accomplie et Aïcha, savante du hadith et chef militaire. Selon Aïcha, la femme de Mohammed, ’Comment splendide étaient les femmes d’Ansar ; la honte ne les empêcha pas de devenir savantes dans la foi’. Selon un hadith attribué à Mahomet, il fait l’éloge des femmes de la Médina pour leur désir de la connaissance religieuse29.
Emploi
La force de travail employée dans les califats arabes était issue de divers ethnies et religions, et les hommes comme les femmes étaient occupés avec des professions et activités économiques diverses30. Les femmes étaient employées dans un large éventail d’activités commerciales et d’occupations diverses31 dans le secteur primaire (comme agricultrices, par exemple), secondaire (comme dans la construction, la teinture, le textile, etc.) et tertiaire (comme investisseurs, médecins, infirmières, présidentes de guildes, courtières, colporteuse, prêteuse, chercheuse, etc.)32. Les femmes musulmanes ont également tenu un monopole sur certaines branches de l’industrie textile31, la plus grande et la plus spécialisée et orientée vers le marché de l’industrie à l’époque, dans des professions telles que la filature, la teinture, et la broderie. En comparaison, le droit à la propriété et au travail salarié des femmes ont été relativement rares en Europe jusqu’à la révolution industrielle au XVIIIe et XIXe siècles33. La position économique des Femmes a été renforcée par le Coran, mais la coutume locale a affaibli de cette position dans son insistance sur le fait que les femmes devaient travailler dans un secteur privé du monde : la maison, ou au moins dans une certaine sphère liée à la maison. Nadia Yousaf, une sociologue égyptienne enseignant maintenant aux États-Unis, a publié dans un récent article sur le travail des femmes du Moyen-Orient et dans les pays d’Amérique latine que le ’Moyen-Orient rapporte systématiquement les records du plus faible taux d’activité féminine’ pour le travail. Cela donne certainement l’impression que les femmes du Moyen Orient ont peu ou pas de rôle économique, jusqu’à ce que l’on constate que les statistiques sont basées sur les travaux non agricoles à l’extérieur de la maison34.
Au XIIe siècle, le plus célèbre philosophe musulman et qadi (juge) Ibn Rushd, connu en Occident sous le nom d’Averroès, affirmait que les femmes étaient égales aux hommes, à tous égards, et possédaient à égalité les capacités de briller en paix et en guerre, en citant des exemples de femmes guerrières chez les Arabes, les Grecs et les Africains pour soutenir sa cause35. Au début de l’histoire de l’islam, des exemples notables de femmes musulmanes ayant combattu lors de la conquête musulmane et la Fitna (guerres civiles) en tant que soldats ou officiers incluent Nusaybah Bint k ab Al Maziniyyah36, Aïcha37, Kahula et Wafeira38 et Um Umarah.
Monde arabe contemporain
Photo - Asmahan, une actrice et chanteuse arabe importante (1912-1944).
Politique
Il y a eu beaucoup de cheffes respectées dans l’histoire islamique, comme Shajar al-Durr (XIIIe siècle) en Égypte, la reine Orpha (morte en 1090) au Yémen et Razia Sultana (XIIIe siècle) à Delhi. Dans l’ère moderne, il y a aussi eu plusieurs exemples de chefs d’État femmes dans les pays musulmans, comme en Indonésie, au Bangladesh, au Pakistan et en Turquie. Pourtant, aucune n’est jamais arrivée à cette fonction dans un pays arabophone, bien que l’on puisse remarquer l’influence de femmes comme Jehan Al Sadat, la femme d’Anwar El Sadat en Égypte, et Wassila Bourguiba, femme de Habib Bourguiba en Tunisie, qui a beaucoup pris part aux affaires de l’État39. Ce dernier président a par ailleurs institué une forme de féminisme d’État note l’historienne et politologue Stéphanie Latte-Abdallah, en promulguant des lois égalitaires au niveau du droit de la famille (divorce, interdiction de la polygamie, reconnaissance de l’adoption, avortement non thérapeutique)40.
Beaucoup de pays arabes permettent aux femmes de voter au élections nationales. La première femme à devenir députée dans le monde arabe fut Rawya Ateya, qui fut élue en 1957 en Égypte41. Certains pays accordèrent le droit de vote dès l’indépendance alors que d’autres le firent ultérieurement par amendement constitutionnel42,43,44,45,46.
La première vague des mouvements féministes et féminins arabes a lieu dans les années 1920-1940, autour de personnalités comme l’Égyptienne Huda Sharawi et d’organisations comme l’Association des femmes arabes en Palestine. Plus tard, d’autres femmes jouent un rôle important, comme la médecin égyptienne Nawal el Saadawi, qui écrit sur la sexualité. Dans les années 1960-1980, la seconde vague féministe se concentre sur des revendications liées à la démocratisation des régimes du monde arabe, sur le militantisme pro-palestinien, les droits de vote, à l’éducation et familiaux. À partir des années 1990, la troisième vague féministe se caractérise par une diversification des préoccupations des militantes féministes, « en se tournant vers les relations familiales, le couple, le rôle professionnel et économique des femmes, ou leur place place dans la sphère religieuse » note l’historienne et politologue Stéphanie Latte-Abdallah. Certaines d’entre elles sont en effet devenues des théologiennes (alemat), des prédicatrices (murshidat) comme au Maroc ou encore des prêcheuses (da’iyat), alors que le féminisme islamique tente d’interpréter le Coran de manière égalitaire, notamment au niveau du droit de la famille. Certaines femmes militent pour devenir imam ou mufti (ce qui est déjà autorisé en Indonésie). Par ailleurs, cette troisième vague ne se limite plus au militantisme dans des organisations féministes traditionnelles mais à une implication dans des « réseaux souples », qui débordent la dichotomie séculier/religieux, notamment avec le féminisme islamique. Les révolutions issues du Printemps arabe de 2011 ont vu de nombreuses femmes participer dans beaucoup de pays aux manifestations et aux grèves, même si certaines se sont engagées moins comme féministes que comme citoyennes, à travers des fonctions qu’elles ont conquis par les progrès dans les sphères éducatives et salariales (droit, médecine, industrie, journalisme, etc.). En 2011, la militante égyptienne Aliaa Magda Elmahdy questionne le rapport au corps dans les sociétés arabes en postant des photos d’elle dénudée40.
Les femmes arabes sont sous-représentées dans les parlements des États arabes, bien qu’elles gagnent en représentation. En 2005, l’union interparlementaire annonça que 6,5 % des députés des pays arabes étaient des femmes, contre 3,5% pour cent en 2000. En Tunisie, près de 23 % étaient alors des femmes. Le pays avec le plus grand parlement, l’Égypte, a environ 4 % de femmes47. C’est par contre l’Algérie qui a la plus large représentation féminine avec 32% de ses députés48,49.
Aux Émirats arabes unis, des femmes purent se présenter aux élections pour la première fois de leur histoire en 2006. Bien qu’une seule candidate, d’Abu Dhabi, fut directement élue, le gouvernement donna huit sièges du parlement fédéral (sur 40) au femmes, soit 22,5 % du total, loin devant la moyenne mondiale de 17 %.
Au niveau des postes éligibles, les femmes arabes sont peu nombreuses. En janvier 2011, elles représentent 3 % des parlementaires libanais, 7 % au Maroc et en Algérie, 9 % en Turquie, 12 % en Jordanie, 15 % à Bahreïn, 13 % en Égypte et 23 % en Égypte. Quelques pays ont cependant décidé une politique de quotas, comme la Jordanie, la Palestine et l’Irak. Après sa révolution, la Tunisie institue des binômes paritaires pour les candidats aux élections constituantes mais, in fine, seulement 24 % de femmes sont élues. Cependant, 47 % des élus du parti islamiste Ennahdha tunisien sont des femmes, bien que le poids politique de l’islam politique fasse craindre un retour en arrière dans les pays qui ont connu le Printemps arabe note l’historienne et politologue Stéphanie Latte-Abdallah40.
Le rôle des femmes en politique dans les sociétés arabes est largement déterminé par la volonté des dirigeants de chaque pays de supporter la représentation des femmes et leur participation à la vie publique. Rola Dashti, candidate pour les élections législatives au Koweït en 2006, affirma que ’l’attitude négative de la culture et des média envers les femmes politiques’ était une des raisons principales pour laquelle aucune femme n’était élue. Elle pointa aussi les ’différences idéologiques’ avec les conservateurs et les extrémistes islamiques qui s’opposent à la participation des femmes et qui découragent les femmes de voter pour une autre femme. Elle cita des rumeurs fallacieuses, des attaques sur les affiches et bannières des candidates femmes, le manque de soutien et la corruption comme barrière à l’élection de députées. Une des députées des émirats arabes unis, Najla al Awadhi, affirma que l’’avancement des femmes est un problème national et nous avons un gouvernement qui le comprend et qui veut qu’elles aient leurs droits’.
Dans les années 2010, les lois sur la nationalité figurent parmi les revendication de nombreuses féministes arabes, notamment au Koweït, un centre économique important de la région, où les femmes mariées à un étranger créent des familles jouissant de droits limités. Ainsi, seulement quelques pays, comme la Tunisie, la Turquie50, l’Algérie, le Maroc, l’Égypte et la Libye, permettent aux femmes de transmettre leur nationalité à leur mari et à leurs enfants40.
Politique d’invisibilité
L’idée de ’politique d’invisibilité’, a été introduite par Amira Jarmakani, dans le livre Arab and Arab American Feminism : Gender, Violence, & Belonging par Naber, Nadine Christine Alsultany, Evelyn Abdulhadi, et Rabab. Amira Jarmakani y explique que les féministes arabes-américaines sont placées dans un cadre paradoxal en étant à la fois invisibles et hyper-visibles51. Elle appelle cela la “politique d’invisibilité”, elle déclare que l’on peut l’utiliser de manière créative afin d’attirer une attention positive sur des questions cruciales.
Le raisonnement d’Amira Jarmakani est que par la faute de l’image de la femme arabe véhiculée par l’administration Bush, beaucoup d’individus des sociétés occidentales ont un point de vue orientaliste, sont islamophobes et croient que le féminisme arabe ne peut pas exister. La raison à cela est que l’administration Bush lança l’’invasion de l’Afghanistan comme un projet de libération des Afghanes de l’oppression des talibans’, et que cette vision ne laissait pas de place à l’idée qu’il pouvait y avoir un féminisme arabe51. Elle explique que la Feminist Majority Foundation a pris le rôle de sauveur au lieu de se battre avec les féministes arabes pour faire passer des messages qu’elle pensait importants à transmettre à leurs communautés. Cela, ainsi que l’invasion qui amena à ’réifier les notions stéréotypées de féminité arabe et musulmane comme monolithique oppressées. Elles dépendent du lot de mythologies culturelles américaines sur le monde arabo-musulman, qui sont souvent promulguées à travers des marqueurs surinterprétés, comme le “voile” (le mot anglais juxtaposant une variété de notions culturelles et religieuses exprimant la modestie, la piété ou l’identité, ou les trois à la fois)’51. Elle conclut enfin que du fait des symboles employés pour renforcer ces idées, ils ’menacent d’éclipser le travail créatif des féministes arabo-américaines. Parce que ces mythologies sont si persuasives, opérant subtilement et insidieusement sur le registre du ’bon sens’, que les féministes arabo-américaines sont souvent poussées à corriger ses incompréhensions plutôt que de parler de leurs propres combats et revendications’51. Du fait de ces symboles, les femmes arabes sont placées dans un paradoxe où “le marqueur (supposé) de l’invisibilité et de l’authenticité culturelle rend la féminité arabe et musulmane simultanément invisible et hypervisible”51.
Du fait de l’hypervisibilité de symboles comme le voile, il est difficile de parler de la réalité de la vie des femmes arabes et arabo-américaines, ’sans invoquer, et nécessairement répondre à l’image et à la mythologie auxquelles renvoie le voile’ ; elle dit aussi que le voile n’est pas le seul symbole, mais qu’il y en a d’autres comme les ’crimes d’honneur’ et la ’lapidation’. Son argument est que du fait de ces symboles, il est difficile de pouvoir parler d’autre chose qui se passe dans la vie des femmes arabes et arabo-américaines. Mais Amira Jarmakani dit qu’il est possible de tirer parti de l’hypervisibilité pour l’utiliser à l’avantage des féministes arabes. Elle appuie son argumentaire sur celui de Joe Kadi dans son essai ’Speaking about Silence’, où Joe Kadi déclare que ceux qui sont ballonnés ou forcés au silence peuvent y mettre fin en le dénonçant. Amira Jarmakani suggère qu’au lieu de contrer la loi du silence par le dialogue comme le suggère Joe Kadi, les femmes arabes devraient utiliser le silence pour contrer les attaques de diversion qui les obligent à parler de sujets les rendant invisibles. Elle conclut ainsi :
« Simplement argumenter pour rejeter des stéréotypes mène inéluctablement à limiter la représentation et dépenser de l’énergie à créer un contre-discours qui pourrait confirmer la fausse idée binaire qui cadre déjà la compréhension du public. Le travail des féministes arabo-américaines doit être de continuer à encourager la fructueuse contextualisation des réalités complexes de la vie des femmes arabes et arabo-américaines. En solidarité avec les projets de libération et de justice sociale du monde entier, nous devons sciemment utiliser les outils d’objection de conscience pour supporter l’urgence de la création et l’aménagement de nouveaux espaces d’expression pour les féministes arabes. Plutôt que de simplement résister à la politique d’invisibilité qui nous dénie une présence entière, nous devons la mobiliser, en la transformant en un moyen par lequel nous pouvons exprimer la complexité des vies des arabes et arabo-américaines »51.
Droit de vote des femmes dans le monde arabe
Les femmes ont acquis le droit de vote sur une base universelle et égale au Liban en 195252, en Syrie (de vote) en 1949 53 et (sans restrictions) en 195354, Égypte en 195655, en Tunisie en 195956, en Mauritanie en 196157, en Algerie en 196258, au Maroc en 196359, en Libye60 et au Soudan en 196461, au Yémen en 196753 puis (entièrement) en 197062, au Bahreïn en 197363, en Jordanie en 197464, en Irak (entièrement) en 198063, au Koweït en 198565 (ensuite retiré puis redonné en 2005) et à Oman en 199466. En Arabie saoudite, les femmes ont voté pour la premiere fois lors des élections municipales de 201567.
Rôle économique
Dans certains des plus riches pays arabes, comme les Émirats arabes unis, le nombre de femmes chefs d’entreprises s’accroit rapidement et s’ajoute au développement économique du pays. Beaucoup de ces femmes travaillent avec des entreprises familiales et sont encouragées à travailler et étudier à l’extérieur de leur maison68. Les femmes arabes sont estimées posséder 40 milliards de dollars en fortune personnelle cumulée, avec les familles qataries parmi les plus riches du monde69.
En janvier 2011, la part de femmes dans la population active est de 20-25 % au Liban, en Jordanie, en Égypte, au Maroc et en Tunisie et de 37 % en Algérie40.
Éducation
Dans les années 1970-1980, les femmes arabes accèdent en masse à l’enseignement secondaire et supérieur, hormis au Yémen. Au début des années 2010, dans beaucoup de pays, même conservateurs, elles représentent la majorité des étudiants (60 % en Arabie saoudite et à Bahreïn)40.
Dans tous les pays arabes, les filles comme les garçons ont habituellement une scolarité complète de niveau lycée et continuent souvent leurs études ensuite. Pourtant, dans beaucoup de pays arabes, les femmes ne reçoivent pas les mêmes opportunités éducatives que les hommes.
Transports
Les femmes ont des degrés de difficulté variés à se déplacer librement dans les pays arabes. Certaines nations leur interdisent de voyager seules, d’autre leur permettent de voyager librement, bien qu’elles soient plus exposées au risque de harcèlement ou d’agression sexuelle que dans les pays occidentaux.
Les femmes ont le droit de conduire dans tous les pays arabes sauf l’Arabie saoudite70 (jusqu’en 2018). En Jordanie, les restrictions pour les femmes ont été levées en 200371. Au Yémen, les femmes doivent obtenir une attestation de leur mari ou de leur père pour obtenir un visa pour quitter le pays, et ne peuvent emmener leurs enfants avec elles sans la permission de leur père, même dans le cas où celui-ci est emprisonné72. La possibilité pour les femmes de se déplacer en Arabie saoudite est sévèrement restreinte. En 2008 pourtant, une nouvelle loi accorda aux femmes d’origine étrangère et à tous leurs enfants de voyager librement dans le pays73.
Robes traditionnelles - Article connexe : Hijab.
Costumes de femmes arabes à la fin du XIXe siècle.
L’attachement aux tenues traditionnelles varie selon les sociétés arabes. L’Arabie Saoudite est plus traditionnelle, alors que l’Égypte l’est moins. Les femmes doivent porter l’abaya uniquement en Arabie Saoudite, et cela est contrôlé et réprimé par la police religieuse. Certains allèguent que cela restreint leur participation à l’économie et à d’autres activités74. Dans la plupart des pays, comme le Bahreïn, le Koweït, le Liban, la Libye, Oman, la Jordanie, la Syrie , le Maroc, l’Algèrie et l’ Égypte, le voile n’est pas obligatoire. En Tunisie, le gouvernement séculaire a banni l’utilisation du voile en opposition à l’extrémisme religieux. Le précédent président Zine El Abidine Ben Ali qualifia le voile de sectaire et d’étranger et appuya l’importance de la robe traditionnelle tunisienne comme symbole de l’identité nationale. Le féminisme islamique s’oppose à ces deux sortes d’extrémismes qui imposent un code vestimentaire.
Identités musulmane et arabe
’Arabe’ et ’musulman’ sont souvent employés de manière interchangeable. La confusion de ces deux identités ignore les croyances variées des Arabes et oublie les deux tiers des musulmans, qui ne sont pas arabes. Cela ’efface aussi de vastes communautés historiques et ethniques qui ne sont ni arabes ni musulmanes, mais qui vivent et interagissent avec une majorité d’Arabes et de musulmans’75. Cette généralisation ’permet la construction d’Arabes et de musulmans avec un arrière-plan barbare, misogyne, sexuellement sauvage et répressif’75. Ce type de stéréotype conduit à l’orientalisation des femmes arabes et les dépeint comme fragiles, oppressées sexuellement et qui ne peuvent se battre pour leurs croyances.
Femmes arabes comme l’Orient
Le hijab a été utilisé pour décrire l’oppression sexiste des femmes arabes, particulièrement après la série d’attentats du 11 septembre 2001. Cet usage du hijab ’...capitalise sur les images de femmes exotiques, opprimées qui ont besoin d’être sauvées de l’(hyper-)patriarchie indigène’51. Ce faisant, la femme arabe est exotisée, marginalisée et considérée comme autre. Les militaristes américains en particulier utilisent le hijab comme symbole de l’oppression sexiste des Arabes, qu’ils devraient sauver51. La Feminist Majority Foundation est un exemple de groupe féministe global qui ’...s’est exprimé pour (mais non avec) les femmes afghanes depuis le début des années 1990’51. Comme l’armée américaine, elle combat contre le hijab dans un effort pour sauver ou libérer les femmes de leur oppression. Au lieu de parler avec les femmes arabes, les féministes globales parlent pour elles, les réduisant au silence. À travers ce silence forcé, les femmes arabes sont montrées comme incapables de se défendre par elles-mêmes.
Articles connexes
- Rapport entre les hommes et les femmes dans l’islam
- Rôles de genre dans l’islam
- Arabes chrétiens
- Union féministe égyptienne
- Mutilations génitales féminines
Cas individuels anciens : Al-Hansa Chajar ad-Durr
Cas individuels récents : Safia Amajan (1941-2006) Malalaï Kakar (1967-2008) - Sisa Abu Daooh76 : une femme égyptienne s’habille en homme pendant plus de quarante ans (1972-2015) pour nourrir sa famille - Meurtre de Farkhunda (Afghanistan, 2015) - Nojoud Ali (1998-)
Références à retrouver à la source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Femmes_dans_les_soci%C3%A9t%C3%A9s_arabes
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Femmes savantes en Islam (partie I) avec Inès Safi & Ahmed Djebbar
Farid Hireche Vidéo ▶ 29:05 ajoutée le 06 septembre 2015 - Emission les chemins de la foi sur France 2 Date : 6.09.2015 - Catégorie : People et blogs – Source : https://www.youtube.com/watch?v=xwDLkKl_wvA
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Femmes savantes en Islam (partie 2) avec Inès Safi et Ahmed Djebbar
Farid Hireche Vidéo ▶ 28:16 ajoutée le 13 septembre 2015 - Catégorie : People et blogs - Musique utilisée dans cette vidéo - En savoir plus - Écoutez de la musique sans publicité avec YouTube Premium - Titre : El Atlal - Artiste : Oum Kalthoum - Album El Ammal - El Atlal - Fourni par : ODIENCE Audio, Stars For Art Records (au nom de AWLTD) ; SODRAC, Stars for Art, ASCAP et 4 sociétés de gestion des droits musicaux. Source : https://www.youtube.com/watch?v=xwDLkKl_wvA4
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Aux premiers siècles de l’Islam Par Asma Afsaruddin, professeure d’études islamiques à à l’Université de Bloomington et éditrice de la ’Oxford Encyclopedia of Islam and Women’. 05 janvier 2013. Photo
Etant donné que mes cours et mes écrits traitent des femmes et du genre dans l’Islam, il arrive souvent que l’on me demande si les femmes ont joué un rôle quelconque dans la création de la tradition islamique. Je suis toujours heureuse de leur répondre oui. En effet, nombreuses sont les femmes à avoir occupé une place importante à la naissance de l’Islam.
Pour commencer, Aisha, la veuve du prophète Muhammad, connue pour son érudition et son intelligence. Il est dit que le prophète avait conseillé à ses disciples de « puiser la moitié de leur religion » dans les enseignements de sa femme Aisha – valorisant ainsi son savoir. Après la mort du prophète, elle a consacré le restant de ses jours à transmettre les paroles de son défunt mari et à commenter le Coran. L’autorité de ses déclarations a déterminé ce qu’allait devenir la tradition juridique de l’Islam.
La genèse de l’islam, en particulier, est peuplée de femmes savantes, pieuses et faisant preuve de grande autorité, tout comme Aisha. Un autre nom qui vient à l’esprit est celui de Umm Umara – et bien qu’elle ait été une compagne influente et admirée du prophète Muhammad, son nom a sombré dans l’histoire au fil des siècles. Une des raison possibles est que Umm Umara est décrite comme étant une femme « difficile » – elle posait beaucoup de questions et n’hésitait pas à manifester son mécontentement face à l’inégalité, plus particulièrement en matière des droits des femmes. Et pourtant, sa passion pour la justice et son franc parler avaient bel et bien leur place au premier siècle de l’Islam.
Les documents nous montrent que les femmes ont excellé dans les travaux religieux tout au long de la période Mamelouk, à savoir aux XIVème et XVème siècles de notre ère. Ce fait n’est pas surprenant, car l’éducation est totalement garantie par l’Islam. Une des préceptes bien connus du prophète Muhammad rend la connaissance obligatoire, autant pour les hommes que pour les femmes – ce qui a permis qu’au cours des siècles, la gente féminine bénéficie d’une éducation au même titre que leurs homologues masculins. Les femmes savantes ont donc contribué à la composition du paysage intellectuel de l’Islam.
Al-Shafii, célèbre juriste musulman du IXème siècle, que beaucoup considèrent comme le père de la jurisprudence islamique, tire ses connaissances de ses professeures. Ibn Hajar, autre juriste important du XVème siècle, reconnaît devoir une grande partie de son savoir à des professeures l’ayant accueilli dans leur cercle d’étude.
Al-Sakhawi, étudiant d’Ibn Hajar, a consacré tout un volume de son encyclopédie biographique exclusivement aux célèbres femmes savantes de la période Mamelouk. Parmi les 1057 femmes listées dans ce volume, plus de 400 étaient actives dans le domaine du savoir. C’est ce que montre l’exemple d’une femme se plaignant de n’être pas suffisamment rémunérée pour son enseignement (une revendication qui, sans doute, résonne terriblement aujourd’hui avec des femmes à travers le monde).
Malheureusement, le souvenir de ses femmes accomplies s’est évanoui avec le temps. Les sociétés islamiques devenant plus patriarcales dès le premier siècle de l’Islam, beaucoup de ses femmes ont été effacées du récit principal de l’histoire islamique, nous laissant l’impression que la tradition islamique a été principalement façonnée par les hommes.
Cet effacement peut avoir de dangereuses conséquences, comme croire, à tort, que l’Islam exige la marginalisation de la femme. Le danger est réel – c’est ce que montre l’acte brutal et misogyne des Taliban contre l’indomptable Malala Yousafzai, âgée de 14 ans. Courageuse promotrice de l’éducation pour les femmes dans son Pakistan natal, Malala Yousafzai a payé le prix fort pour sa position : elle se bat aujourd’hui pour survivre à une aggression par balle infligée par les Taliban.
Son destin doit nous rappeler que le rôle joué par les femmes dans l’enseignement de l’Islam et dans le savoir, doit être mieux connus des musulmans. Il s’agit d’une nécessité qui permettra, à l’avenir, d’identifier immédiatement toute interprétation grotesque des droits des femmes par les Taliban – dans ce cas, une violation des principes fondamentaux de l’Islam, qui ne mérite pas même qu’on lui accorde le statut de légitimité religieuse.
Le courage d’insister sur le besoin d’être entendue et sur l’importance du droit à l’éducation, Malala Yousafzai suit les pas des illustres ancêtres féminines qui ont marqué l’histoire depuis le premier siècle de l’Islam. Des femmes savantes, vaillantes et avec des principes ont grandement contribué à cet héritage.
Ses tourments nous rappellent la nécessité de mettre en avant cet aspect de l’histoire et de redonner aux femmes une place majeure dans la tradition intellectuelle islamique. Ainsi, nous pourrons efficacement garder à l’écart des sociétés majoritairement musulmanes l’obscurantisme religieux, et plus particulièrement celui qui menace le bien-être des jeunes filles et des femmes musulmanes.
En partenariat avec le Service de Presse de Common Groundhttp://www.commongroundnews.org(CGNews) – Source : https://www.lescahiersdelislam.fr/Les-femmes-musulmanes-aux-premiers-siecles-de-l-Islam_a162.html
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Les 10 femmes orientales les plus admirables de tous les temps – Document ‘firdaous.com’ - Illustration
Les femmes orientales ont marqué leur présence depuis la nuit des temps par le sérieux, l’habileté et le savoir vivre. Elles ont beaucoup donné et méritent d’être gravées dans la mémoire des peuples.
La tâche de sélectionner dix parmi toutes ces perles est lourde. Que les autres nous pardonnent et partagent avec nous l’hommage des femmes arabes et orientales de marque qui méritent d’être nommées les éternelles.
« Assia » bint Mozahim Obaid Adayane, épouse de Pharaon était l’une de ces perles. Après avoir aperçu le berceau du petit Moussa, elle a insista auprès de Pharaon pour l’adopter ; et elle réussi à le convaincre. Assia, pour Moussa, était presque comme sa mère biologique. Elle l’aimait, le protégeait et le gâtait. Des années plus tard, après avoir été informée des révélations de Moussa (qui devenait le messager de dieu) elle se mis à craindre l’injustice de Pharaon contre Moussa. Malgré l’orgueil, l’injustice et la cruauté de Pharaon, Assia a soutenu Moussa par tous les moyens.
« Sarah », la belle épouse du prophète Abraham, représente aussi l’une des perles orientales. Ce couple était originaire de l’Iraq. Ils s’installèrent en Palestine, mais ensuite ils furent obligés de quitter le pays pour l’Egypte afin de transmettre le message de Dieu.
A l’époque, l’Égypte était régie par un homme appelé An-Noumroud dont une des prédilections était de sélectionner les plus belles femmes pour en faire ses concubines. Les servants d’An-Noumroud lui parlèrent de la beauté remarquable de Sarah, et donc il décida de convoquer Abraham afin de s’informer de la nature de la relation entre lui et Sarah. Abraham, ayant confiance en dieu, lui dit qu’elle était sa soeur (car pour lui, avant qu’elle soit son épouse, elle est sa soeur de religion).
An-Noumroud demanda alors à Abraham de lui envoyer Sarah. Ce dernier s’exécuta, tout en recommandant à Sarah de faire confiance à la puissance divine. Mais dès que An-Noumroud eu envie de la toucher, sa main se paralysa et il s’endormit d’un sommeil durant lequel il comprit qu’il était injuste avec le couple. Dés son réveil il ordonna à Sarah de rejoindre son mari.
« Hajer », la servante offerte à Sarah, et la deuxième épouse d’Abraham était aussi une femme exemplaire (Sarah était une femme stérile et donc elle demanda à Abraham d’épouser Hajer pour ne pas le priver d’enfants).
Abraham, obeissant aux ordres de Dieu, quitta l’Égypte avec sa femmes Hajer et leur fils nouveau né Ismail pour un désert aride où il n’y avait absolument rien. Ni eau ni verdure : c’était l’emplacement de la Mecque actuelle. Abraham fut contraint de les quitter et de les laisser seuls, tout en plaçant sa confiance en Dieu. Ismail et Hajer avaient soifs, et Ismail ne cessait de pleurer. Toutefois, Hajer, confiante en Dieu, ne cessa d’aller et venir (en arabe : Assafa wal Marwa) dans le but de trouver de l’aide ; et là, une source éclata : la source d’eau « Zemzem » . Hajer est tout simplement un modèle de la patience dans un endroit très difficile.
« Marie la vierge », la mère de Issa (Jésus) était la fille d’une adoratrice dévote et d’un père nommé Imran, qui guidait les prières des fils d’Israël. La mère de Marie resta stérile pour longtemps, mais elle ne perdit l’espoir et ne cessa de prier Dieu pour lui donner un enfant ; et elle finit par donner vie à Meriam (Marie). Le miracle de Mariam est qu’elle donna un enfant sans être touchée par un homme, tout en étant vierge. Cet enfant était le prophète Jésus (Issa). Hors, malgré les accusations de prostitution contre elle, Marie resta patiente.
Dés son enfance, « Aicha », la fille de Abou Bakr et l’épouse du prophète Mohamad (saws), était très curieuse de son entourage, elle était passionnée par le savoir ; et au sein de sa vie conjugale avec le prophète Mohamed (saws), elle n’a pas cesser d’élargir ses connaissances surtout en ce qui concerne la jurisprudence et le fikh. C’est pourquoi ses dires sont d’une grande crédibilité et sont de nos jours sont étudiés dans les mémoires de fin d’études, car considérés comme authentiques.
Les gens, et surtout les femmes, faisaient souvent appel à Aicha pour des question féminines. Aicha s’est occupée d’enseigner et le Coran et la Sunna aux femmes surtout après le décès du prophète (saws). Elle a tracé son nom en or par toutes ses qualités ; et ce malgré sa jalousie qui était surveillée et corrigée par le prophète.
« Khadîdja », première épouse du prophète, appelée la mère des croyants ou la pure, est aussi une femme de marque. Grâce à elle, Mohamed (saws) est devenu le père de quatre filles (Rokaya, Oum Koulthoum, Fatima et Zayneb).
Khadîdja était une femme très riche à l’époque. Par amour pour le prophète, elle l’épousa et lui a confia son commerce sans aucune crainte, car elle savait très bien qu’il était digne de confiance. Khadîdja (qu’Allah soit satisfait d’elle) a réellement soutenu le prophète. Elle était une épouse aimante selon plusieurs hadiths (dires du prophète), de même que confidente et amie. Sa réputation parmi son peuple a beaucoup aidé le prophète dans sa mission.
« Fatima Zohra », la fille du prophète Mohamed et de Khadîdja, et sa fille préférée. Elle a participé avec lui à la libération de la Mecque. Elle était courageuse et grande guerrière, non pas par amour de la violence, mais pour faire régner la justice. Et puisque Fatima était très proche de son père, elle fut la première à savoir qu’il allait mourir. Elle pleura à ce moment, mais dés qu’elle su qu’elle serait la première de sa famille à le rejoindre, elle sourit parce qu’elle aimait son père qui était son modèle. Malgré qu’elle ait passé sa vie entre les grossesses et l’éducation de ses enfants elle a toujours bien su donner sa part à la religion de l’Islam, et surtout en matière d’éducation des enfants.
« Rabiah Al Adawiyya » est une autre femme qui a marqué son nom dans l’histoire des braves. Elle naquit a Bassora en Iraq d’un père dévoué à Dieu, qui la laissa à un age très bas et qui fut succédé quelques mois après par sa mère. Rabiah avait trois sœurs, mais après le décès de leurs parents, elles se quittèrent et chacune prit son chemin. Rabiah fut vendue par un bandit à un commerçant très dur, avec lui elle souffrait le martyre. Son seul asile était la prière pour Dieu, car elle était très croyante. Toutefois, après que son maître l’aperçut une nuit en train de prier pendant qu’une lumière sans source l’éclairait, il lui annonça au matin qu’elle était libre. Rabiah décida alors de rester sous les toits des mosquées. Elle refusa tous les hommes qui lui demandèrent sa main rien que pour offrir tout son amour à Dieu.
« Fadwa Toukan », une poétesse palestinienne très douée, nous a parlé de l’amour, de la nature, de la tristesse, de la Palestine et bien d’autres sujets encore qui lui fait connaître le respect et le succès parmi les gens. Fadwa a vécu dans un entourage quelque peu violent car elle avait un père dur, ce qui la poussa sans doute à extérioriser ce qu’elle ressentait à travers la poésie. Fadwa a dit que son histoire était la lutte d’une graine aux prises avec la terre rocailleuse et dure. Elle fut récompensée à plusieurs reprises grâce à son talent de marque ; et les gens n’ont cesse d’étudier à travers ses poèmes.
« Assia Djebbar l’algérienne », épouse de l’écrivain algérien Malek Alloula, mérite aussi d’être nommée parmi les femmes présentes dans nos esprits pour leurs travaux. « La Soif », « Rouge l’Aube » et d’autres chef d’oeuvres qui furent traduits en 21 langues, ne reflètent que le travail extraordinaire de Assia. De nos jours, elle est présente dans les mémoires de fin d’études, de post-graduation ou de doctorat, tout simplement parce que ses œuvres sont incontournables. Assia a été élue à l’académie française le 16 juin 2005.
Les femmes orientales et arabes ne cessent de nous surprendre avec leurs succés, et, pour citer le prophète Mohamad (saws) : « Les femmes qui ont atteint la perfection dans ce monde sont au nombre de quatre : la vierge Marie, Assia la femme de pharaon, Khadîdja, et Fatima ».
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La place de Marie dans le Coran - Marie, Maryam en arabe, a une place importante pour les musulmans. Par l’Abbé Jean-Raphaël Dubrule - Publié dans Islam le 10 octobre 2018- Photo
La sourate 19 qui porte son nom en est le signe. C’est peut-être la figure qui peut le plus permettre aux chrétiens de rentrer en relation vraie avec des musulmans. Cet article a pour but de présenter ce que les musulmans croient de Maryam et sera l’occasion d’approfondir le sens du dogme marial pour les chrétiens.
I. Des différences à ne jamais oublier.
On connaît l’écueil de la mentalité qui ne veut parler que de ce qui rassemble sans jamais souligner les différences. Si Maryam est mère de Jésus dans le Coran et qu’elle est vierge, elle n’est pas inscrite dans l’histoire comme dans la Bible. La généalogie de Marie dans l’Évangile la place en effet dans la lignée de David, et la nomme l’épouse de Joseph, qui est gardien de sa virginité.
C’est là un des traits caractéristiques du Coran qui attache peu d’importance aux faits historiques, mais davantage au message édifiant qu’ils nous enseignent. Le Coran, contrairement à la Bible, ne raconte pas l’histoire du salut.
Maryam est aussi présentée comme « fille d’Imran » (Sr 66, 12) et « sœur d’Aaron » (Sr 19, 28). Cette parenté laisse perplexe. En effet, la référence à Imran et Aaron est présente dans la Bible (Nb 26, 59) qui parle de Imran, père de Marie, Aaron et Moïse. Or, douze siècles séparent cette famille de celle de Jésus. Il semble clair que le Coran confond les deux Marie en cet endroit… Maryam enfin est totalement passive par rapport au projet de Dieu. Dieu conçoit Jésus en elle, mais elle ne dit jamais le « Fiat », le « Oui » tellement central dans le récit de l’Annonciation (Lc 1, 38). Dieu a eu besoin de la coopération de Marie pour la Bible, alors qu’il montre en s’en passant sa toute-puissance pour les musulmans.
Trois dogmes chrétiens fondamentaux sont enfin absents de la présentation musulmane de Maryam.
1. L’Immaculée Conception : pour les chrétiens, Marie a été préservée de tout péché. Non seulement elle n’a jamais péché, mais elle a été dès le début dans l’état de grâce divin. Pour les musulmans, qui ne croient pas au péché originel pour chaque être humain, Maryam n’a pas eu besoin d’être préservée. Elle est simplement celle que « Dieu a choisie parmi les femmes du monde et purifiée » (Sr 3, 42).
2. L’Assomption : la foi chrétienne affirme, et Pie XII a solennellement défini ce que la Tradition nous a toujours enseigné, que la Sainte Vierge a été élevée au ciel avec son corps glorieux, sans connaître la déchéance du tombeau. Rien de tel dans le Coran.
3. La maternité divine : les musulmans se détachent de la foi chrétienne sur ce point tout particulièrement, ne reconnaissant à Maryam que le rôle de mère de Jésus. Si les chrétiens l’affirment aussi, leur foi en la divinité du Christ leur fait dire que Marie est mère de Dieu. Non pas mère de la divinité, mais mère de Jésus qui est Dieu en même temps qu’homme. Nous touchons là un point de divergence fondamental, puisqu’il touche à la foi dans la divinité du Christ, point d’achoppement entre les musulmans et les chrétiens.
II. Mais des ressemblances qui sont l’occasion d’annonce de la foi chrétienne.
Ces différences profondes ne doivent pas faire oublier que le Coran présente deux points de concordance avec la foi chrétienne : Marie est mère de Jésus (le nom de Marie est lié à celui de Jésus seize fois dans le Coran) et surtout Marie est vierge : « Elle dit : « Mon Seigneur, comment aurais-je un fils ? Nul homme ne m’a jamais touchée ? » Il dit « Dieu crée ainsi ce qu’il veut. Lorsqu’il a décrété une chose, » Il lui dit : « Sois » et elle est » (Sr 3, 47).
La question se pose alors du sens de la virginité. Il ne s’agit bien sûr pas de nier la beauté de la sexualité. Quel est alors le sens de ce privilège unique dans l’histoire du monde d’une vierge qui enfante ?
Dans une discussion récente avec deux imams, je leur posais cette question. Et leur réponse était symptomatique de la réflexion musulmane : « Parce que Dieu l’a voulu ainsi ». Autrement dit : « Ne cherchons pas à comprendre pourquoi : si Dieu a fait ainsi, c’est très bien ».
La théologie catholique y répond : si la conception de Jésus par une vierge est un miracle unique, c’est parce que Jésus a une mission unique et une identité absolument spécifique. La virginité de Marie souligne l’origine divine de Jésus. Si Jésus n’a pas de père naturel, c’est pour signifier qu’Il n’a qu’un Père, Dieu, de qui Il vient éternellement. La virginité de Marie est donc la mise en lumière de sa maternité divine.
Le Coran nous donne cependant un indice qui va dans le même sens. À la sourate 3, 45 il est dit : « Ô Marie, voilà qu’Allah t’annonce une parole de Sa part : son nom sera « Le messie », « Issa », fils de Marie » (Sr 3, 45). Verset qui peut aussi se traduire par « Voilà qu’Allah t’annonce un Verbe venant de Lui… »
III. Aller au Christ par Marie.
Notre foi chrétienne nous pousse à aller à Jésus par la Vierge Marie. Nous pouvons aussi mener les musulmans au Christ par Maryam. De manière simple et insistante, on peut demander à un musulman pourquoi il est tant attaché à la virginité de Marie, si Jésus n’est qu’un prophète comme les autres. N’est-ce pas le signe qu’il est au-dessus de Mohammed ? Il est aussi possible de lui demander pourquoi de nombreux musulmans vont par exemple à Notre-Dame-de-la-Garde à Marseille, sanctuaire chrétien, afin de la vénérer voire la prier. N’est-ce pas le signe qu’elle attire à elle pour amener au Christ ? Enfin, pourquoi ne pas prier l’Angélus à l’intention de la conversion des musulmans, puisqu’elle avait été demandée par Urbain II pour le succès de la 1re croisade ? La Vierge Marie attend certainement plus de prières pour toucher de nombreux musulmans par sa grâce.
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Source : https://misericordedivine.fr/la-place-de-marie-dans-le-coran/
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Les chemins de la foi : Femmes savantes en Islam avec Inès Safi et Ahmed Djebbar - 17/03/2017 - [France 2 - Émission Islam] Islam & Spiritualité – Mystikal – Texte puis Vidéo
Dans cette émission présentée par Abderrahim Hafidi datant du 6 septembre 2015, Inès Safi et Ahmed Djebbar, abordent le sujet des femmes savantes en Islam. L‘émission est parsemée de présentations de femmes musulmanes qui ont marqué leur époque depuis la naissance de l’Islam jusqu’au 20ème siècle.
Vous trouverez ci-dessous une liste non exhaustive des femmes qui sont présentées dans cette émission avec des liens redirigeant vers des sites externes pour plus d’informations.
1-Khadija bint Khuwaylid, commerçante mecquoise, épouse du prophète et première femme musulmane.
2-Aicha bint Abu Bakr, fille du compagnon Abu Bakr as siddiq, elle est la 2ème femme du prophète. Exégète des hadiths, elle en a rapporté environ 2200 et est qualifiée comme étant la femme la plus savante de son époque. C’est également la première femme politique de l’Islam.
3- Rabi’a Al Adawiyya, mystique et poétesse musulmane soufie née, à peu près en 715 à Bassora en Irak. Elle est considérée comme celle qui a donnée un souffle à l’amour.
Pour en savoir plus au sujet de Rabi’a, n’hésitez pas également à vous procurer le livre Le Mémorial des Saints de Farid Al-Din Attar.
4- Fatima Al Firiya est une femme berbère originaire de Kairouan en Tunisie. Fondatrice de la mosquée, université et bibliothèque Al Quaraouiyine de Fès(Maroc) qui est la plus ancienne bibliothèque du monde.
Sur ce lien vous trouverez une vidéo de présentation de Fatima : http://www.oumzaza.fr/030415-fatima-al-fihriya/
5- Nafisa Bent Hassa ou Nafisa El Ilm (l’âme du savoir précieux) qui est née en 762 à La Mecque.
6- Myriam Al Ijliya, née à Alep au 10ème siècle. Scientifique, mathématicienne, spécialiste et fabricante d’astrolabes (qui est initialement une invention grecque) d’où son surnom El Astrolabiyya.
7- Fatima Zahra, la fille du prophète et de Khadidja.
8- Karima Al Marwaziyya, savante de la science du hadith, elle est considérée comme l’autorité de référence du célèbre recueil de hadiths Sahih Boukhâri.
9- Malek Jân Ne’mati, née en 1906 écrivain et poétesse mystique de langue kurde et persane, elle est également connue sous le nom de Cheikh Jâni ou encore Sainte Janie.
10- La chanteuse, musicienne et actrice égyptienne Oum Kalthoum Ibrahim al-Sayyid al-Beltagui.
11- Nawal El Saadawi, féministe Égyptienne mais également médecin psychiatre et écrivain née en 1931.
12- La médecin biologiste, essayiste et féministe marocaine Asma Lamrabet
Sont évoquées également Bibi Jamal Khatun, qui est une poétesse spirituelle iranienne du 19ème siècle ; Megawati Sukarnoputri, la Présidente de la République d’Indonésie de 2001 à 2004 et qui est la 5ème femme à diriger un pays à population à majorité musulmane ; Benazir Bhutto, Présidente du Pakistan de 1984 à 2007 ; Fatima Mernissi, qui est une des pionnières de l’exégèse du Coran de notre époque moderne ; Fatoumata Kébé, la jeune docteure en astronomie (2017) ; Assia Djebbar qui est une des femmes savante qui a marqué le 20eme siècle dans le monde. C’est aussi la plus primée des romancières francophone du Maghreb et elle fut le seul écrivain maghrébin à l’Académie Française.
Inès Safi et Ahmed Djebbar font également allusion à de nombreuses sultanes du 10ème au 13ème siècle (la Reine d’Alep au 13ème siècle, la sultane de Delhi Raziya Al Din..) et des femmes reconnues pour leur savoir-faire (calligraphes, artisanes..)
Bon visionnage et n’hésitez pas à alimenter cette liste avec d’autres noms et/ou liens internet ! - Vous pouvez également regarder cette vidéo directement sur YouTube en cliquant sur le lien ci-dessous :
Femmes savantes en Islam (partie I) avec Inès Safi & Ahmed Djebbar - https://www.youtube.com/watch?v=xwDLkKl_wvA&feature=share
Femmes savantes en Islam (partie 2) avec Inès Safi & Ahmed Djebbar - https://www.youtube.com/watch?v=9Qt96XYdl7s
Bibliographie
Les découvertes en pays d’Islam d’Ahmed Djebbar et Cécile de Hosson
Science et religion en Islam sous la direction d’Abd Al Haqq Guiderdoni
L’entourage féminin du prophète d’Abdallah Penot
Une femme soufie en Islam - Rabia Al Adawiyya de Jean Annestay
Marie la musulmane de Michel Dousse
L’Islam au féminin – La femme dans la spiritualité musulmane d’Anne Marie Schimmel
La condition de la femme dans l’Islam de Mansour Fahmy
Nulle part dans la maison de mon père Assia Djebar
Si cette publication vous a plu, n’hésitez pas à faire un tour sur ce lien : Regard sur les femmes dans le Coran et en islam
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Ces femmes érudites qui ont marqué l’islam de leur empreinte Par Omar Mahassine - 01 juillet 2015 - Nous publions cet article en partenariat avec le site Zaman France... Dans son ouvrage de référence « At-Tabaqat Al-Kobra », Ibn Sa’âd consacre une section entière aux femmes savantes…
Omar Mahassine est imam et animateur du blog ’ Une foi, une éthique, un engagement ’. Dans un texte s’appuyant sur les sources historiques reconnues par les autorités religieuses de l’islam, il retrace le parcours des femmes qui ont durablement et définitivement contribué à l’édification du savoir dans la civilisation islamique. Une réalité historique encore largement ignorée du public. Omar Mahassine - Mes articles sélectionnés par L’Obs - Rue89 : leplus.nouvelobs.com/djihadisme - Découvrez les articles de Omar Mahassine sélectionnés par L’Obs.
Photo - Sadia Saifuddin est la première femme musulmane à représenter les étudiants de l’université de Berkeley, aux Etats-Unis. Dans un contexte où l’islamophobie bat son plein et où les femmes musulmanes se retrouvent au milieu de débats passionnels, certaines voix s’élèvent pour interdire l’accès à l’université, l’accès au savoir et à l’émancipation à cause du voile.
Disons-le sans ambiguïtés : dans le monde musulman aujourd’hui, les femmes musulmanes sont infériorisées, opprimées, marginalisées et répudiées au nom de l’islam. Pourtant, l’islam n’établit aucunement une hiérarchie entre les sexes.
Alors, la question se pose de manière insistante : est-ce que les textes fondateurs de l’islam, en l’occurrence le Coran et la Sunna confirment l’oppression des femmes ? Ou bien est-ce la lecture misogyne qui en est faite, qui est responsable de l’infantilisation des femmes ?
Des coutumes rétrogrades ont reléguées les femmes au stade de mineures ignorantes et dociles en leur interdisant l’accès à l’instruction et en leur refusant le droit d’aller à la mosquée.
La contribution décisive des femmes
Pour autant, le message de l’islam, depuis sa première révélation, a conjugué à la fois la libération spirituelle et la libération sociale des hommes et des femmes afin de les sortir du carcan de l’ignorance et leur ouvrir les horizons du savoir. Le savoir est une quête qui incombe au croyant (e) de rechercher tout au long de la vie.
Photo - A Istanbul, un forum de débats sur le thème de la paix organisé par des intervenantes féminines.
En se penchant sur l’histoire du monde musulman, nous découvrons l’apport scientifique auxquelles des femmes musulmanes ont contribué. Les historiens ont consacré des ouvrages aux éminentes figures féminines qui se sont illustrées dans le domaine des sciences du hadith, du fiqh (droit et jurisprudence musulmane), de l’exégèse, des lettres et de la poésie. Al-Hafid Ibn Hajar, dans son recueil « Al Içâba fi tamyiz aççahaba » rapporte la biographie de 1.543 femmes, dont des savantes certifiées, des docteurs de la loi et des femmes de lettres.
De même, l’historien As-Sakhawy a recensé plus de 1.000 savantes distinguées dans son ouvrage intitulé « Ad- daw’e allami3 li ahli al qarn attasi » (Le rayon doré de l’élite du 9e siècle). Et bien d’autres qui ont consacré des ouvrages aux femmes ayant brillé dans différents domaines scientifiques tels que l’imam An-Nawawi, Al Khatîb Al-Baghdâdi dans son livre « l’histoire de Baghdad », ou encore Omar Réda Kahala dans son « Dictionnaire des femmes savantes célèbres ». Dans son ouvrage de référence « At-Tabaqat Al-Kobra », Ibn Sa’âd consacre une section entière aux femmes savantes.
Aïcha, la patronne des juristes
Depuis la période du Prophète (Paix et salut de Dieu sur lui), les femmes ont toujours manifesté une soif de s’instruire, d’aller à la quête du savoir et d’exceller dans les disciplines qu’elles pratiquaient. L’épouse du Prophète Aïcha, est l’une des figures les plus importantes dans les sciences des hadiths, non seulement en terme de transmission d’un grand nombre de hadiths, consignés dans le recueil Sahih Al-Boukhari, mais également l’une des interprètes les plus consultées.
Aïcha, était connue pour son érudition en matière de Coran, de sciences de la religion, de poésie et d’histoire. Urwa Ibn Az-Zoubeir rapporte : « Jamais je n’ai vu personne de plus instruit en matière de fiqh, de médecine ou de poésie que Aïcha ».
Le long des siècles, de nombreuses femmes se sont distinguées en tant que références dans plusieurs domaines du savoir, et étaient consultées par les étudiant-e-s dans les plus grandes mosquées et universités.
Contentons-nous de mentionner quelques noms célèbres de femmes savantes en islam :
Oum Adardaa : (décédée en 81 H/700) était considérée comme la référence dans les sciences des hadiths et sa notoriété dépassait celle de célèbres savants tels Al-Hassan Al-Basri ou Ibn Sirine. Oum Adardaa enseignait les sciences des hadiths et le Fiqh (droit musulman) dans les mosquées aussi bien pour les hommes que pour les femmes.
Fatima fille de Hussein, fils de Ali : était l’une des femmes les plus savantes, et les plus pieuses de son temps, si bien qu’elle était prise par Ibn Ishâq et Ibn Hicham comme référence pour la rédaction de la biographie du Prophète (Paix et salut de Dieu sur lui).
Sayyida Nafissa fille d’Al-Hassan : (née à La Mecque en 145/762) était formée auprès de l’imam Malik à Médine. Elle était connue pour son grand savoir et sa rectitude. Elle s’est établie en Egypte, et a créé un cercle académique qui attirait des sommités religieuses de la stature de l’Imam Chafiî, qui se concertait avec elle en matière de fiqh et de sciences de la religion.
Zaynab fille de Abass : originaire de Bagdad, fréquentait les assises de savoir de cheikh al-islam Ibn Taymia et était reconnue pour ses connaissances en Fiqh.
Chahda fille d’Al Abari : était une agrégée des sciences du hadith ; plusieurs ulémas de la stature d’Ibn Al Jaouzi et d’Ibn Qudama l’ont eue comme professeure.
Fatima Al Fihriya Oum Al Banîn : était une savante mais aussi une bienfaitrice, elle a construit la mosquée Al Qarawiyine à Fès au 3ie siècle de l’hégire. La mosquée faisait office d’université, la première du genre dans le monde musulman.
De grands savants musulmans ont été formés par des femmes savantes tels que l’Imam Ibn Hajr, formé avec cinquante de ses compagnons à l’école de Aïcha Al-Hanbaliya et celle de Zaineb. L’exégète As-Suyuti, avait comme professeur de Fiqh chafiîte Hajar bint Mohamed.
L’historien Ibn ‘Asaker avait été initié auprès de 1.200 savants et 80 savantes. De même que Al-‘Asqalani, Az-Zamakhchary ou encore Ibn Hazm.
Photo - En France, la volonté d’interdire le voile à l’université a divisé les politiques.
La sclérose culturelle des musulmans
Les exemples foisonnent de brillantes femmes savantes, qui ont déclenchés une vraie dynamique d’acquisition de savoirs et de sagesses, de contributions aux différents champs de la science. Aujourd’hui, la réalité dans le monde musulman est toute autre, la femme a tout simplement été reléguée en arrière plan, et doit se faire de plus en plus discrète et invisible. Les lectures sclérosées de l’islam et les coutumes aberrantes, qui ont marginalisé la femme, portent une grande part de responsabilité dans la décadence du monde musulman.
Après ce petit voyage dans l’histoire des femmes savantes dans le monde musulman, certes non exhaustive, il apparaît fondamental de sortir du cloisonnement idéologique dans lequel l’actualité immédiate nous enferme.
Et où les femmes musulmanes « soumises et stupides » devraient soit se justifier, ou bien s’excuser d’être ce qu’elles sont, tout simplement des femmes.
Il semble donc important d’aller voir aux sources du message et faire l’effort de comprendre comment des femmes ont pu interpréter leur renaissance à la lumière de leur foi.
Cette contribution n’est qu’une petite ébauche d’un travail qui mérite d’être approfondie, loin de toutes querelles partisanes.
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Chronique sur les femmes savantes en islam, par Mouna Hachim Par RB · Publié 09/11/2016 · Mis à jour 11/11/2016 - Texte paru dans les « Chroniques d’hier et d’aujourd’hui« de Mouna Hachim, L’Economiste, Casablanca, 22/03/2011
Mouna Hachim (photo) est une historienne et femme de lettres marocaines. Elle est l’auteur de Chroniques insolites de notre histoire (Maroc, des origines à 1907), Casablanca, Autoédition, 2016, du Dictionnaire des noms de famille du Maroc (Casablanca, Autoédition, 2007, nouvelle édition augmentée, Casablanca, Édition Le Fennec, 2011) et du roman Les Enfants de la Chaouia (Casablanca, Autoédition, 2004). Elle est également l’auteur d’une série documentaire pour la chaîne TV Medi 1 sur la « route des origines » (طريقhttps://iqbal.hypotheses.org/3668الأصل) autour de ses recherches sur la généalogie et les noms de famille du Maroc.
La célébration de la journée internationale de la Femme est un moment symbolique invitant à la réflexion sur sa condition, remettant au cœur du débat les luttes et les mobilisations, tout en se faisant l’écho des attentes et des réalisations.
Dans un contexte de mutations géopolitiques dans le monde arabe et de sempiternels débats autour de l’Islam dans les sociétés occidentales, il y a comme un air de dissidence qui souffle sur le mouvement féministe.
Alors que de nombreuses lectures patriarcales de l’Islam infériorisent la femme et considèrent le féminisme comme une invention occidentale, voire comme une intrusion coloniale, de l’autre côté est opposé un modèle d’émancipation relativement distancié de la religion, avec quelques positions extrêmes, farouchement anticléricales, soutenant l’incompatibilité de l’Islam et du féminisme et s’érigeant dans leur eurocentrisme, en porteuses de valeurs universelles. Entre ces tendances contradictoires, tente de se faire entendre une troisième mouvance qui propose une lecture féministe des textes religieux et une mobilisation contre le patriarcat à partir de références musulmanes. Ce féminisme islamique englobe ainsi un domaine de recherche sur l’exégèse et un militantisme contre la domination machiste avec des actions concrètes au niveau des politiques sociales.
C’est vers l’histoire que j’ai choisi, dans le cadre de cette chronique, d’orienter le regard, loin des stéréotypes sur les femmes reléguées au stade d’éternelles victimes, si ce n’est de spectatrices silencieuses et dociles matrices recluses dans leur gynécée.
De toutes ces éminentes figures féminines dont les portraits rempliraient des dictionnaires biographiques entiers, il n’est pas sans intérêt de survoler quelques noms représentatifs dans le monde du savoir en commençant par la science du Hadith où les femmes ont joué un rôle déterminant depuis les Sahabiyat (Compagnes du Prophète).
Signifiant littéralement « Paroles », il s’agit de Traditions relatives aux Dits et aux Actes du Messager de l’islam, rapportés dans des recueils et formant la Sunna, principale source législative de l’islam avec le Coran.
L’épouse du Prophète Aïcha, occupa ainsi un rang particulier par sa transmission d’un grand nombre de Hadiths, consignés dans le recueil Sahih d’Al-Boukhari et comme l’une des interprètes, consultée sur différentes questions notamment d’ordre juridique.
Le long des siècles, d’innombrables femmes s’imposèrent comme spécialistes du Hadith (Mouhadditha), enseignantes expertes (Chouyoukh) ou Mouftiya consultées par des étudiants dans les plus grandes mosquées et complexes pluridisciplinaires, riches de leurs bibliothèque, medersas et institutions d’éducation publique.
Il est évidemment impossible d’énumérer toutes ces femmes quand on sait que pour le seul IXe siècle de l’Hégire (XVe s.), plus de mille d’entre elles furent recensées dans le livre de l’historien Al-Sakhawy intitulé « Le rayon doré de l’élite du neuvième siècle ».
Contentons-nous de mentionner, toutes époques confondues, la pieuse et érudite Hafsa, fille de l’exégète Ibn Sirine, morte à Basra vers 92/710. ‘Amra, une des grandes savantes de Médine, versée en jurisprudence, consultée en ce sens par les habitants de la Ville. Sayyida Nafissa, née à La Mecque en 145/762, formée depuis son jeune âge à Médine, établie après son mariage en Egypte où elle fut adulée et eut plusieurs disciples dont des sommités religieuses de la stature de l’Imam Chafiî et Ibn Hanbal.
Comment ne pas évoquer également Zaynab bint Sulayman (m. 142/759) dont le père était gouverneur de Basra, de Omanet du Bahreïn et qui s’illustra pour sa part dans la science du Hadith avec de nombreux élèves. ‘Abida Al-Madaniya, ancienne esclave affranchie, originaire de Médine, installée en Andalousie aux côtés de son époux le traditionaliste d’Espagne Habib issu du clan des Beni Marwane omeyyades. De leur union est né Bishr dont la propre fille Abda s’illustra par son érudition à l’instar de sa famille proche de la cour de Cordoue.
En plus de la Tradition, les femmes se spécialisèrent dans des disciplines diverses comme la grammaire ou la rhétorique avec Aïcha de Damas, la médecine avec Bint Al-Sayigh, professeur à l’Institut Mansouria d’Egypte, la calligraphie avec Shuhda (m. 574/1178) également confirmée comme traditionniste.
Nous ne résistons pas non plus à l’évocation de Karima Al-Marwaziya (m. 463/1070) décrite comme l’autorité de référence de son époque du Recueil d’Al-Boukhari ; Fatima bint Mohamed (m. 539/1144) désignée sous le titre de Musnida d’Ispahan ; Zaynab Al-Harrâniyah (m. en 688/1289) grande savante de Damas et enseignante d’Ibn Taymiya ; Zaynab bint Al-Sha’ri (m. 615/1218) qui enseigna le Hadith au célèbre biographe Ibn Khallikan
De doctes théologiens et brillants esprits s’instruisaient en effet tout naturellement auprès de femmes comme l’Imam Ibn Hajr, formé avec cinquante de ses condisciples à l’école de Aïcha Al-Hanbaliya et celle de Zaineb ; l’exégète Soyouti, avec comme professeur en matière de jurisprudence chafiite, Hajar bint Mohamed ; l’historien Ibn ‘Asaker qui aurait été initié auprès de 1.200 savants et 80 savantes. De même que ‘Asqalani, Zamakhchary ou Ibn Hazm, lequel rapportant son expérience auprès des femmes affirme qu’elles lui ont appris le Coran, la poésie et l’écriture…
En plus de la Tradition, les femmes se spécialisèrent dans des disciplines diverses comme la grammaire ou la rhétorique avec Aïcha de Damas, la médecine avec Bint Al-Sayigh, professeur à l’Institut Mansouria d’Egypte, la calligraphie avec Shuhda (m. 574/1178) également confirmée comme traditionniste. Dans son ouvrage, « Al-Moâjab fi talkhis akhbar al-Maghrib » l’historien Al-Mourrakouchi démembre cent soixante-dix femmes calligraphes dans un seul quartier de Courdoue. Que dire des belles lettres avec Aïcha Al-Bahouniya, auteur d’ouvrages littéraires et juridiques, ainsi que des salons littéraires depuis celui de Soukayna, petite-fille de Ali en Arabie, en passant par Bagdad en compagnie d’Al-Fadl jusqu’à Grenade avec les salons de Wallada et de Nazhoun qui défiaient poétiquement leurs condisciples masculins.
Ajoutons à ces femmes, les édificatrices de mosquées et d’universités (à commencer par la Qaraouiyine à Fès par Fatima Al-Fihriya en 245/863), de même que les fondatrices d’hôpitaux, de ponts, des routes… ; ces mystiques, ces combattantes, ces femmes de commandement à l’instar de Chajarat Al-Dorr couronnée au Caire, de Radia, reine de Delhi ou d’Al-Horra reine de Tétouan…
Bref, un épanouissement du génie féminin qui est le reflet des libertés sociales et du rayonnement d’une civilisation, en butte aujourd’hui aussi bien aux tentatives de standardisation qu’aux visions misogynes et inégalitaires.
Dans ce contexte, il est temps que la femme se saisisse pleinement de son histoire et de son destin et qu’elle retrouve la place qui est la sienne, en privilégiant le domaine du savoir, garant par excellence de son émancipation de toutes les formes des diktats.
Mouna Hachim - Contactتواصلhttps://iqbal.hypotheses.org/contac...معنا Iqbal إقبال 2019 – Source : https://iqbal.hypotheses.org/3772
10. L’Islam et ses femmes savantes - 15 décembre 2017 Renaud KLINGLER Chroniques, Chroniques sarrasines
Si le monde musulman eu ses hommes de science, ayant à jamais marqué les esprits de par leur finesse et profondeur d’esprit ; il compte aussi bien des femmes.
L’entourage du dernier des Prophètes d’Allah ﷺ fut en ce sens déjà un exemple en la matière. Les femmes y étaient nombreuses, et toutes aussi assidues à ses appels que l’étaient ses compagnons et futurs califes. Parmi elles : ses épouses. Dévotes accomplies, elles étaient, de son vivant et après, régulièrement consultées. On doit ainsi et rien qu’à Aïcha, épouse la plus proche du Prophète ﷺ, la transmission de plus de 2200 hadiths. Les recueils de hadiths n’auraient déjà sans elles pas été ceux que nous connaissons. Plus encore, de nombreux doctes reconnus par l’orthodoxie musulmane eurent en professeurs des femmes.
Fatima, fille de Hussayn ibn Ali, fut par exemple prise par Ibn Ishaq et Ibn Hicham en référence dans la rédaction de leurs livres biographiques. Nafissa bint Al Hassan, formée par l’imam Malik, fut elle souvent concertée par l’imam Shafei en son cercle académique établi en Egypte. Il présidait parfois la prière en sa mosquée. Ancienne esclave devenue célèbre juriste de Médine, Abida al Madaniyya sera en partant en Andalousie l’une des figures majeures du développement de l’école de l’imam Malik en Espagne. À Jérusalem, les savants pouvaient aussi bénéficier des cours donnés par Oum Darda, célèbre savante du 2ème siècle de l’hégire. Le Calife de Damas lui-même, Abdelmalik Ibn Marwan, s’y rendait. Citons à la même époque Hafsa bint Sirin al Ansariyya, Zaynab bint Soleiman (fille du gouverneur de Basra) ou Amra bint Abd ar Rahman, toutes trois parmi les savantes les plus renommées des 1ers siècles islamiques.
Plus tard, nous avons Karima bint Ahmed, fameuse commentatrice du Sahih de l’imam al Boukhari. À Damas et au 8ème siècle de l’hégire, l’imam ibn Taymiyya prenait entre autres cours chez Zaynab bint Makki ibn Ali. À Damas encore, c’est auprès de Zaynab bint Omar al Dimashqiyya que le savant du hadith Youssef al Mizzi fit ses classes. L’une des plus grandes doctes de son temps : Chahda bint al Abari. Entre autres élèves : ibn al Jawzy et ibn Qudama al Maqdissi. Ibn Hajar al Asqalani eut encore Aicha al Hanabila et Fatima bint al Manja Tanukhiyya en enseignantes. L’exégète et savant as Suyuti signale aussi avoir appris la jurisprudence auprès d’Hajar bint Mohammed.
Les autres disciplines n’étaient pas en reste. La grammaire avec Aïcha de Damas, la médecine : Bint Al-Sayigh, professeur à l’Institut Mansouria d’Egypte. L’historien ibn Assakir compte parmi ses enseignants aussi plus de 80 femmes. C’est d’ailleurs d’une femme, Zaynab bint Abd ar Rahman, qu’il obtiendra sa « ijaza » pour le Muwatta de l’imam Malik. Dans son ouvrage, « Al-Moajab fi talkhis akhbar al-Maghrib » l’historien Al-Mourrakouchi mentionne aussi 170 femmes calligraphes, et seulement à Courdoue. Toutes les énumérer serait difficile quand on sait que pour le seul 9ème siècle de l’Hégire, l’historien Al-Sakhawy en recensait plus de 1.000 dans « Le rayon doré de l’élite du 9ème siècle ». Ibn Hajjar rédigea lui la biographie de 170 d’entre elles un siècle plus tôt.
Être femme, musulmane et savante était ainsi et longtemps durant très courant. Apprendre auprès d’elles aussi. Ce n’est qu’à partir du 10ème siècle de l’hégire, moment de l’éclosion de l’Empire ottoman et de la montée en puissance de l’Europe, que la tendance va reculer dans l’ensemble du monde musulman jusqu’à presque disparaître. Une situation qui aujourd’hui s’inverse ? La fréquentation féminine et musulmane à la hausse dans les universités, tant islamiques que profanes, semble plutôt l’indiquer.
Sarrazins - A propos Renaud KLINGLER 53 Articles- ’Sarrazins’ est un webzine indépendant, crée en 2016, qui a pour vocation d’apporter un regard musulman sur l’actualité - Site web– Source : http://www.desdomesetdesminarets.fr/2017/12/15/lislam-et-ses-femmes-savantes/
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Dix femmes qui ont marqué le monde musulman Par Rania Berrada pour ‘HuffPost Maroc’ - 14/07/2015 16h:20 CET | Actualisé 23/10/2016 11h:52 CET
HISTOIRE – Des épouses du prophète Mohammed, jusqu’aux reines marocaines en passant par le prix Nobel de la Paix Malala Yousafzai, voici dix portraits de femmes qui ont laissé durablement leur empreinte sur la religion et la culture musulmanes.
Dix femmes qui ont marqué le monde musulman !
1 / 10 - Khadija, la pure
Première épouse du prophète Mohammed, Khadija bint Khuwaylid est la mère des croyants dans la tradition musulmane. Originaire d’une riche famille mecquoise, elle serait née vers 555. En 595, alors âgée de 40 ans, elle demande la main de Mohammed, 25 ans, devenu entre-temps son bras droit dans le commerce caravanier qu’elle dirigeait. Leur mariage durera 25 ans (il ne sera rompu qu’à la mort de Khadija) durant lesquels le prophète ne prendra aucune autre épouse. À la suite de la Révélation, la première épouse du prophète sera la première convertie à l’Islam. La mort de sa femme, très respectée pour son intégrité chagrinera profondément le messager d’Allah. Pour les musulmans, l’année 619 est depuis synonyme de deuil
2 / 10 - Aïcha, la favorite
Fille du calife Abou Bakr Al Siddik, elle aurait été mariée au prophète Mohammed à l’âge de 6 ou 7 ans. D’un tempérament plutôt jaloux, la tradition sunnite la consacre comme étant l’épouse ’favorite’ du prophète. Un statut qu’elle devait notamment à sa grande érudition. S’inspirant de son mari, elle engrangea un savoir considérable dans le fikh (la jurisprudence musulmane, ndlr). Savoir qu’elle mit à profit à la mort du prophète en prodiguant des conseils religieux à des croyantes qui venaient s’enquérir auprès d’elle, et en enseignant le coran et la sunna.
3 / 10 - Rabiah Al Adawiyya, la ’Mère du Bien’ -Illustration
Figure majeure du soufisme, Rabiah Al Adawiyya naît à Bassora (Iraq) entre 713 et 717. Elle refuse toute sa vie de se marier et dédie son existence ascétique à la vénération d’Allah. Connue pour sa générosité et sa grandeur d’âme, Rabiah Al Adawiyya, qui a été esclave dans sa jeunesse, est également l’auteure de poèmes mystiques. En 1963, Nabila Obeid campe le rôle de la ’Mère du Bien’ dans un biopic qui lui est dédié. Les chansons du film, écrites par Mohammed Abdel Wahab, sont interprétées par Oum Kalsoum.
4 / 10 - Al-Khansa, la meilleure d’entre vous - Gravure
À un Compagnon qui lui a un jour dit que le plus talentueux des poètes de l’époque était Amrû Al-Qays, le prophète rétorqua : ’Le meilleur de nos poètes, c’est Khansâ bint Amrû’. Preuve, s’il en est que le messager d’Allah tenait la femme de lettres en haute estime. Il lui demandait d’ailleurs souvent de déclamer ses vers et disait à ce propos : ’N’y a-t-il pas de la magie dans certains vers de poésie ?’. Celle qui a pleuré ses deux frères morts prématurément jusqu’à l’aveuglement a exhorté ses fils après la disparition du prophète à mener le jihad au nom d’Allah à l’occasion de différentes campagnes militaires.
5 / 10 - Delhi Sultan Razia, la reine guerrière - Illustration
Delhi Sultan Razia, de son nom Jalâlat ud-Dîn Raziyâ est la seule femme à avoir régné sur Delhi (Inde). Son existence, si elle fut plutôt brève (1205 – 1240), a pourtant durablement raisonné dans son pays. Delhi Sultan Razia, épaulée par son peuple, a défait son frère qui s’était emparé illégalement du trône qui lui était promis par son père Shams ud-Dîn Îltutmish. Dès lors, celle qui a été entrainée dans sa jeunesse à porter les armes s’est consacrée entièrement au service de ce peuple qui l’adulait. Elle développa de nouvelles infrastructures, encouragea l’essor du commerce et se fit mécène des peintres et artistes de son époque.
6 / 10 - Nana Asma’u, l’indépendante – Illustration
Le parcours de Nana Asma’u est la preuve éclatante de l’indépendance des femmes musulmanes sous le Califat de Sokoto qui se déployait dans le nord du Nigéria au début du 19ème siècle. Fille du calife, étudiante à la prestigieuse Qadiriyyah, elle documenta avec abnégation les batailles de Fulani et fut le témoin privilégié de la révolution que mena son père. Plus de 60 travaux (dont beaucoup de recueils de poésie écrits en arabe) nous sont parvenus de ses 40 ans d’activité littéraire. En plus de ses penchants pour la poésie, Nana Asma’u était savante en Islam. La femme de lettres a dédié une grande partie de sa vie à l’éducation religieuse des femmes du califat.
7 / 10 - Malala Yousafzai, l’indignée -Photo
Le 9 octobre 2012, son nom fait la Une des journaux internationaux suite à la tentative d’assassinat qui l’a visée dans le nord-ouest de son Pakistan natal. Cette attaque, perpétrée par les talibans, très influents dans cette région du pays avait pour but de stopper les agissements de la jeune fille, partie en croisade contre l’intégrisme. Le nom de Malala est un symbole, celui d’une jeune femme qui déclara le 12 juillet 2013 à la tribune de l’ONU : ’Les extrémistes ont peur des livres et des stylos. Le pouvoir de l’éducation les effraie’. En 2014, âgée de 17 ans, elle obtient le prix Nobel de la Paix et en devient la plus jeune lauréate de l’histoire.
8 / 10 - Sayyida Al-Hurra, la femme pirate -Illustration
Tour à tour femme de maire, pirate, reine, Al-Hurra (la libre, ndlr) a marqué de son sceau le Maroc du 16ème siècle. Après la chute de Grenade, dernier bastion musulman d’Andalousie, Sayyida Al-Hurra embarque pour Tétouan avec ses parents. En 1510, elle épouse le maire de la ville qui périra 27 ans plus tard des suites d’une attaque de pirates portugais. À 42 ans, elle décide de venger son mari en se lançant à son tour dans la piraterie. Elle est alors l’une des commandantes navales les plus influentes du bassin méditerranéen. En 1541, elle épouse le roi Ahmed Al-Wattasi et devient reine du Maroc.
9 / 10 - Zineb Nefzaoui, la reine de Marrakech - Photo extraite du film de Farida Bourquia
Figure emblématique de l’Histoire du Maroc, elle naît à Aghmat en 1039. Elle est connue pour avoir été la compagne du premier sultan de la dynastie almoravide, Youssef Ibn Tachfine qu’elle a épousé en quatrième noce. Celle que l’écrivaine Zakya Daoud a surnommé la reine de Marrakech, a accompagné son époux dans l’édification de l’empire. Fin stratège, elle s’intéressait en outre à l’astronomie et à la littérature. Dans un film sorti en 2013, la réalisatrice Farida Bourquia retrace la vie de la reine marocaine.
10 / 10 - Fatima El Fihria, la généreuse -illustration
Née à Kairouan en Tunisie, elle grandit à Fès avec sa famille. Fille d’un riche marchand, elle hérite - avec sa sœur - d’une fortune colossale à son décès. Fortune qu’elle met entièrement à la disposition du peuple. Fatima engage des travaux d’agrandissement de la mosquée El-Qaraouiyyîn. Les travaux commencent le premier samedi du mois de Ramadan de l’an 245 de l’hégire. Elle observera le jeûne pendant toute leur durée.
Lire aussi : Les imams stars - PLUS : Femmes musulmanes Malala Yousafzai Rabiah Al Adawiyyaal-khansa Sultan RaziaNana Asma’u Sayyida Al-Hurra Zineb Nefzaouia Fatima El Fihria culture marochistoire
Source : https://www.huffpostmaghreb.com/2015/07/14/grandes-femmes-islam_n_7796198.html
12.
Regard sur les femmes dans le Coran et en islam 30/12/2016 – Document ‘Mystikal’
J’ai voulu aborder le thème de la Femme ou plutôt des femmes en islam car ce thème est à la source de beaucoup de désinformations et de préjugés dans nos sociétés majoritairement machistes et cela surtout dans les pays dits développés.
Ce thème sera abordé de façon non exhaustive en 5 ’étapes’.
Pour approfondir ces thèmes et/ou découvrir d’autres aspects de la religion musulmane, je vous recommande ces 2 sites :
http://www.sajidine.com/
http://www.islamfrance.com/
Partie 1 : Introduction - Le contexte historique
Lorsqu’on veut étudier un ’phénomène’ ou un événement, il est important de regarder son contexte d’apparition. Ainsi, voici quelques précisions concernant le contexte d’émergence de l’islam dans la péninsule arabique.
Consulter le tableau de quelques rappels historiques à cette adresse : https://static.wixstatic.com/media/2742bf_360952e82f974e5fa17aebc2f8e0a100.jpg/v1/fill/w_529,h_397,al_c,q_80,usm_4.00_1.00_0.00/2742bf_360952e82f974e5fa17aebc2f8e0a100.jpg
Partie 2 : Équité entre hommes et femmes, chacun (hommes et femmes) étant responsable de soi et de ses actions.
Consulter le document à cette adresse : https://static.wixstatic.com/media/2742bf_d5aa9206336d43238fa72be31755e148.jpg/v1/fill/w_960,h_720,al_c,q_85,usm_4.00_1.00_0.00/2742bf_d5aa9206336d43238fa72be31755e148.webp
Partie 3 : Le contexte historique plus général
Consulter les informations à cette adresse : https://static.wixstatic.com/media/2742bf_0618162ae4424356bd0d56b8add9087c.jpg/v1/fill/w_960,h_720,al_c,q_85,usm_4.00_1.00_0.00/2742bf_0618162ae4424356bd0d56b8add9087c.webp
Partie 4 : Quelques exemples de femmes dans le Coran et en islam (liste non exhaustive)
Consulter la liste à partir de cette adresse : https://static.wixstatic.com/media/2742bf_ed61900077294ebd9c612a2d5845e6e4.jpg/v1/fill/w_960,h_720,al_c,q_85,usm_4.00_1.00_0.00/2742bf_ed61900077294ebd9c612a2d5845e6e4.webp
Partie 5 : Conclusion
Avant de mourir, lors de son dernier sermon, le prophète Muhammad a précisé qu’il nous laissait 2 choses derrière lui : Le Coran et sa sunna (vie du prophète rapporté par des témoins, hadiths).
Lorsque l’on puise dans ces 2 sources, les réponses sont claires et sans équivoque.
Il est en effet clair et sans équivoque que la religion musulmane n’est pas incompatible avec les autres religions (ou l’athéisme) et, que la civilisation islamique n’est pas incompatible avec la civilisation chrétienne et/ou occidentale. L’histoire le témoigne d’ailleurs avec la période de l’Age d’or de l’islam (du 7eme siècle au 13eme siècle).
La conclusion complète est aussi exprimée à l’adresse suivante : https://static.wixstatic.com/media/2742bf_35e801a961ae452bb771251495035190.jpg/v1/fill/w_960,h_720,al_c,q_85,usm_4.00_1.00_0.00/2742bf_35e801a961ae452bb771251495035190.webp
Et Dieu est Le plus Savant ! - https://www.lesjardinsdemystikaldemdikk.com/a-propos - © 2023 par ‘SUR LA ROUTE’. Créé avec Wix.com - Source : https://www.lesjardinsdemystikaldemdikk.com/single-post/2016/04/06/Regard-sur-les-femmes-dans-le-Coran-et-en-islam
13.
Qu’est-ce qu’un Hadîth chez les musulmans ? Présentation de Wikipécia
Un hadith ou hadîth1 (en arabe : حديث / ḥadīṯ, prononcé : ħadí :θ Écouter, pluriel ʾaḥādīṯ أحاديث) est une communication orale du prophète de l’islam Mahomet et, par extension, un recueil qui comprend l’ensemble des traditions relatives aux actes et aux paroles de Mahomet et de ses compagnons, précédées chacune d’une chaîne de transmetteurs remontant jusqu’à Mahomet. Considérés comme des principes de gouvernance personnelle et collective pour certains courants musulmans, ils sont aussi désignés sous le nom de « la tradition du Prophète »2. Les hadiths auraient été rapportés par près de 50/000 compagnons3.
Le muhaddith4 est un savant de l’islam spécialiste de la science du hadith.
Le râwî5 est le transmetteur de hadith, c’est l’un des chaînons de l’isnâd. En étudiant l’isnad et la fiabilité des rouwwât (pluriel de râwî) le composant, un muhaddith peut évaluer l’authenticité d’un hadith.
Sommaire
- 1 Attribution
- 2 Les hadiths comme sources historiques
- 3 Classification
- 4 Sources
- 5 Hadiths notables
- 6 Notes et références
- 7 Annexes
14.
Des femmes érudites en sciences du hadith - Dr. Muhammad Zubayr Siddiqi - Adaptation française : Oumayma
L’Histoire mentionne peu d’initiatives savantes, ne serait-ce avant les temps modernes, de la part de femmes qui auraient joué un rôle actif et important en coopération avec des hommes. Les sciences du hadith constituent cependant à cet égard une excellente exception. L’islam, religion qui, à la différence du christianisme, refuse d’attribuer un genre à Dieu 1, et n’a jamais nommé une élite mâle sacerdotale comme intermédiaire entre la créature et le Créateur, démarre la vie avec l’assurance que, malgré le fait que la femme et l’homme soient dotés par la nature de rôles complémentaires plutôt qu’identiques, aucune spiritualité supérieure n’est inhérente à la masculinité 2. Ainsi, la communauté musulmane confiait volontiers des affaires de même valeur selon la perspective divine (aux hommes comme aux femmes). C’est uniquement cette considération qui explique pourquoi, l’islam produisit un grand nombre d’éminentes femmes savantes, sur le témoignage et le jugement éclairé desquelles une bonne partie de son édifice repose, ce qui la particularise des religions courantes en occident.
Depuis les premiers temps de l’islam, les femmes ont pris une part importante, dans la préservation et la culture du hadith, et cette charge perdura à travers les siècles. A chaque période de l’histoire islamique, vécurent nombre d’honorables femmes expertes en tradition prophétique (hadith), considérées avec révérence et respect par leurs frères. De nombreuses notices leur sont consacrées dans les dictionnaires biographiques.
Durant la vie du Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam), beaucoup de femmes ont été non seulement l’exemple de l’évolution de nombreuses traditions(ancestrales), mais ont également été très actives dans la transmission (de l’enseignement prophétique) pour leurs sœurs et leurs frères de religion 3. Après la mort du Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam), beaucoup de femmes musulmanes l’ayant côtoyé (Sahâbiyât), en particulier ses épouses, furent considérées comme des gardiens vitales de la connaissance, et furent sollicitées pour l’enseignement par les autres compagnons, avec qui elles partageaient volontiers le riche bagage qu’elles avaient amassé aux côtés du Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam).
Les noms de Hafsa, Umm Habiba, Maymuna, Umm Salama, et A’isha (radhia Allâhou anhounna) sont familiers à tout étudiant des sciences du hadith comme étant parmi les premiers et les plus distingués des transmetteurs 4. A’isha (radhia Allâhou anhâ), en particulier, est l’une des figures les plus importantes de toute l’histoire de la littérature des ahâdîth - non seulement en tant que l’une des premières à rapporter le plus grand nombre de ahâdîth, mais également comme l’une des interprètes les plus attentives.
A la période des Successeurs (tâbéïnes), les femmes occupèrent d’importants postes comme traditionalistes. Hafsa r.a., la fille d’Ibn Sirin 5, Umm al-Darda r.a. (décédée en 81 H/700) et ‘Amra bint ‘Abd al-Rahman furent quelques unes des femmes clés traditionalistes de cette période. Iyas ibn Mu’awiya r.a., un important traditionaliste de son temps et un juge aux compétences et au mérite incontestés, estimait Umm al-Darda r.a. supérieure à tous les autres traditionalistes de cette période, y compris les célèbres maîtres des ahâdîth tels al-Hasan al-Basri r.a. et Ibn Sirin r.a. 6. ‘Amra r.a. était considérée comme étant une grande autorité en matière de traditions rapportées par A’isha (radhia Allâhou anhâ). D’ailleurs, le calife Umar ibn Abd al-Aziz r.a. donna l’ordre à l’un de ses étudiants, Abu Bakr ibn Hazm r.a., le célèbre juge de Médine, de mettre par écrit toutes les traditions connues sous son autorité 7.
Après elles, ‘Abida al-Madaniyya r.a., ‘Abda bint Bishr r.a., Umm Umar al-Thaqafiyya r.a., Zaynab r.a. (la petite fille de Ali ibn Abd Allah ibn Abbas), Nafisa bint al-Hasan ibn Ziyad r.a., Khadija Umm Muhammad r.a., ‘Abda bint Abd al-Rahman r.a., ainsi que de nombreuses autres excellèrent dans des cours publics sur les ahâdîth. Ces pieuses femmes venaient de différents horizons, montrant par là que ni le rang social, ni le sexe n’étaient des obstacles à l’acquisition de la science islamique. Par exemple, Abida r.a. était une esclave de Muhammad ibn Yazid r.a.. Elle apprit un grand nombre de ahâdîth auprès de professeurs à Médine, puis fut donnée par son maître à Habib Dahhun r.a., le fameux traditionaliste d’Espagne, quand il visita la cité sainte lors de son pèlerinage. Il fut si impressionné par son apprentissage qu’il l’affranchit, l’épousa et l’emmena en Andalousie. Il est dit qu’elle rapportait dix mille ahâdîthsous l’autorité de ses professeurs médinois 8.
Zaynab bint Sulayman r.a. (décédée en 142 H/759), au contraire, était née princesse. Son père était le cousin de al-Saffah, le fondateur de la dynastie des Abbassides et a été le gouverneur de Basra, de Oman et du Bahreïn sous le califat d’al-Mansur 9. Zaynab r.a., qui reçut une éducation raffinée, acquit une maîtrise du hadith, se distinguant ainsi comme l’une des femmes traditionalistes les plus réputées de son temps, et compta nombre d’hommes d’importance parmi ses élèves 10.
Cette association de femmes et d’hommes dans la culture de la tradition prophétique continua quand les fameuses anthologies de hadith furent compilées. Un examen de ces textes révèle que tous les premiers compilateurs importants des traditions reçurent nombre de ces textes de femmes shuyukh (enseignantes expertes) : chaque collection majeure donne les noms de femmes comme autorités immédiates de l’auteur. Quand ces travaux avaient été compilés, les femmes traditionalistes elles-mêmes en avaient une parfaite connaissance et elles donnaient des cours à de grandes classes d’élèves, à qui elles présentaient leurs propres ijazas (autorité de transmission).
Au quatrième siècle, les cours de Fatima bint Abd al-Rahman r.a. (décédé en 312/924) -connue comme al-Sufiyya pour sa formidable piété- , de Fatima r.a.(petite-fille de Abou Dâoûd, auteur des Sounan bien connus), de Amat al-Wahid r.a. (décédée en 377/987) -la fille du juriste distingué al-Muhamili r.a.-, de Umm al-Fath Amat as-Salam r.a. (décédée en 390/999) -la fille du juge Abu Bakr Ahmad (décédé en 350/961)- et Jumua bint Ahmad r.a. attiraient une assistance révérencieuse 11.
Des femmes continuèrent à se démarquer en tant que savantes du hadith au cinquième et sixième siècle de l’Hégire. Fatima bint al-Hasan ibn Ali ibn al-Daqqaq al-Qushayri r.a. était louée non seulement pour sa piété et sa maîtrise de la calligraphie, mais encore pour sa connaissance des ahâdîth et la qualité des isnads (chaîne de transmission des ahâdîth) qu’elle connaissait 12. Encore plus distinguée fut Karima al-Marwaziyya r.a. (décédée en 463/1070), qui était considérée comme l’autorité de référence du Sahih de al-Boukhâri en son temps. Abu Dharr r.a. de Herat, l’un des chefs de file des érudits de cette époque, estimait tellement son érudition qu’il recommanda à ses étudiants d’étudier le Sahih auprès d’elle seule. Elle figure ainsi au centre de la transmission de cet ouvrage essentiel de l’islam (le Sahih) 13. En réalité, écrit Goldziher, « son nom apparaît avec une extraordinaire fréquence dans les ijazas pour la narration de ce livre. » 14 Al-Khatib al-Baghdadi r.a. 15 et al-Humaydi r.a. (428/1036-488/1095) comptaient parmi ses élèves 16.
Mis à part Karima r.a., quelqes autres femmes traditionalistes « occupent une place éminente dans l’histoire de la transmission du texte du Sahih » 17. Parmi elles, on doit mentionner en particulier Fatima bint Muhammad r.a. (décédée en 539/1144), Shuhda « l’Ecrivain » r.a. (décédée en 574/1178), et Sitt al-Wuzara bint Umar r.a. (décédée en 716/1316) 18. Fatima relatait le livre sous l’autorité du grand traditionaliste Said al-Ayyar r.a. ; elle reçut de la part de spécialistes du hadith le prestigieux titre de Musnida Isfahan (l’éminente autorité de hadith d’Ispahan). Shuhda était une fameuse calligraphe et une traditionaliste de grande réputation ; les biographes la décrivent comme « la calligraphe, la grande autorité en hadith, et la fierté des femmes« . Son arrière-grand-père avait été marchand d’aiguilles, et cela lui valut le sobriquet d’ « al-Ibri « . Mais son père, Abu Nasr r.a. (décédé en 506/1112) fut pris de passion pour le hadith, et s’arrangea pour l’étudier avec plusieurs maîtres en la matière 19. Se soumettant à la sunna, il donna à sa fille une solide éducation, s’assurant qu’elle étudiait sous de nombreux traditionalistes reconnus.
Elle épousa Ali ibn Muhammad r.a., une figure importante ayant des intérêt littéraires, qui plus tard devint un bon compagnon du calife al-Muqtadi et fonda une école et une maison soufies, auxquelles il contribuait généreusement. Sa femme fut pourtant plus connue, de par ses connaissances des ahâdîth et la qualité de ses isnads 20. Ses cours sur Sahih al-Boukhâri et d’autres collections de ahâdîth attiraient de larges foules d’étudiants ; certains se sont même faussement affirmés comme étant de ses élèves 21.
Sitt al-Wuzara r.a. était également reconnue comme une autorité sur Boukhâri. En plus de sa maîtrise acclamée du droit islamique, elle était considérée comme la « musnida de son époque », donnait des cours sur le Sahih et d’autres travaux à Damas et en Égypte 22. Umm al-Khayr Amat al-Khaliq r.a.(811/1408-911/1505), considérée comme le dernier grand savant en matière de hadith du Hijaz 23, assurait également des cours sur le Sahih. A’isha bint Abd al-Hadi r.a. était une autre spécialiste de Boukhâri 24.
Outre ces femmes qui semblaient s’être spécialisées dans le grand Sahih de l’Imam al-Boukhâri, d’autres axèrent leur expertise sur d’autres textes.
Umm al-Khayr bint Ali r.a. (décédée en 532/1137) et Fatima al-Shahrazuriyya r.a. donnaient des cours sur le Sahih de Muslim 25. Fatima al-Jawzdaniyya r.a. (d. 524/1129) transmettait à ses étudiants les trois Mu’jams de al-Tabarani 26. Zaynab de Harran r.a. (décédée en 68/1289) enseignait aux étudiants, que ses cours attiraient en foule, le Musnad d’Ahmad ibn Hanbal r.a., la plus grande compilation de ahâdîth 27. Juwayriya bint Umar r.a. (décédée en 783/1381) et Zaynab bint Ahmad ibn Umar r.a. (décédée en 722/1322), qui avaient beaucoup voyagé pour développer leur science des ahâdîth, donnèrent des conférences en Egypte ainsi qu’à Médine, et narrèrent à leurs étudiants les recueil de al-Darimi r.a. et de Abd ibn Humayd r.a.. On dit même que les étudiants venaient de très loin pour assister à leurs débats 28. Zaynab bint Ahmad r.a. (décédée en 740/1339), habituellement connue sous le nom de Bint al-Kamal, acquit quantité de diplômes. Elle enseignait le Musnad de Abu Hanifa r.a., le Shamail de al-Tirmidhi r.a., et le Sharh Ma’ani al-Athar de al-Tahawi r.a., qu’elle lut avec une autre traditionaliste, Ajiba bin Abu Bakr r.a. (décédée en 740/1339) 29. « Sur son autorité est basé, dit Goldziher, l’authenticité du manuscrit GOTHA … dans le même isnad, nombre de femmes érudites s’étant intéressées à ce sujet sont citées. » 30 En sa compagnie notamment, le grand voyageur Ibn Battuta r.a. étudia les traditions durant son séjour à Damas 31. Ibn Asakir r.a., le célèbre historien de Damas, qui dit avoir étudié auprès de 1200 hommes et 80 femmes, obtint l’ijaza de Zaynab bint Abd al-Rahman r.a. pour le Muwatta de l’Imam Malik 32. Jalal al-Din al-Suyuti r.a. étudia laRisala de l’Imam Shafii r.a. auprès de Hajar bint Muhammad r.a. 33. Afif al-Din Junayd r.a., traditionaliste du neuvième siècle après l’hégire, lut le Sunande al-Darimi r.a. avec Fatima bin Ahmad ibn Qasim r.a. 34.
Zaynab bint al-Sha’ri r.a. (524/615-1129/1218) faisait également partie des traditionalistes de renommée. Elle étudia le hadith auprès d’autres illutres traditionalistes avant d’enseigner à nombre d’étudiants -dont certains furent réputés comme Ibn Khallikan r.a., l’auteur du célèbre dictionnaire biographique Wafayat al-Ayan 35. Karima la Syrienne r.a. (décédée en 641/1218) était décrite comme la plus grande autorité en matière de hadith en Syrie de son temps. Elle exposa de nombreux travaux sur les ahâdîth sous l’autorité de nombreux professeurs 36.
Dans son étude al-Durar al-Karima 37, Ibn Hajar r.a. donne de courtes indications bibliographiques au sujet d’environ 170 femmes de renom du huitième siècle, dont la plupart sont traditionalistes, et sous la direction desquelles l’auteur lui-même étudia 38. Certaines de ces femmes étaient reconnues comme étant les meilleures traditionalistes de leur époque. Juwayriya bint Ahmad r.a., par exemple, à laquelle nous nous sommes déjà référé, étudia une série de travaux sur la tradition auprès de savants hommes et femmes enseignant dans les grandes écoles de l’époque. Ensuite, elle continua à donner des cours célèbres sur les disciplines islamiques. « Certains de mes propres professeurs ainsi que nombre de mes contemporains assistaient à ses cours, raconte Ibn Hajar. » 39 A’isha bin Abd al-Hadi r.a. (723-816), également mentionnée plus haut, qui fut longtemps le professeur de Ibn Hajar r.a., était considérée comme la plus raffinée traditionaliste de son temps. Des étudiants venaient parfois de très loin afin de s’asseoir à ses pieds et étudier les vérités de la religion 40. Sitt al-Arab r.a. (décédée en 760/1358) avait enseigné au traditionaliste bien connu al-Iraqi (décédé en 742/1341) et de nombreux autres qui avaient complété une large part de leurs connaissances auprès d’elle 41. Daqiqa bint Murshid r.a. (décédée en 746/1345), une autre traditionaliste louée, reçut son instruction de plusieurs autres femmes.
L’information se rapportant aux femmes traditionalistes du neuvième siècle est compilée dans un texte de Muhammad ibn Abd al-Rahman al-Sakhawi (830-897/1427-1489), al-Daw al-Lami’, qui est un dictionnaire biographique des éminentes personnalités du neuvième siècle 42. Le Mu’jam al-Shuyukh de Abd Al-Aziz ibn Umar ibn Fahd (812-871/1409-1466), compilé en 861 après l’Hégire était consacré aux notices biographiques de plus de 1100 des enseignants de l’auteur, y compris 130 femmes savantes auprès desquelles il avait étudié 43. Certaines d’entre elles furent reconnues pour la précision et l’érudition de leurs travaux et formèrent les grands savants des générations suivantes. Umm Hani Maryam r.a. (778-871/1376-1466) par exemple apprit le Coran par cœur dès son plus jeune âge, puis toutes les sciences islamiques alors enseignées, à savoir la théologie, le droit, l’histoire et la grammaire ; ensuite, elle voyagea afin de compléter ses connaissances en matière de ahâdîth auprès des meilleurs traditionalistes de son époque au Caire et à La Mecque. Elle était également louée pour son don de calligraphe, sa maîtrise de la langue arabe et son sens naturel de la poésie ainsi que pour son strict respect des devoirs religieux (elle accomplit le hajj pas moins de treize fois). Son fils, qui devint un savant notoire du dixième siècle, lui vouait une grande vénération et l’accompagnait constamment dans les derniers jours de sa vie. Elle poursuivit un programme intensif à la grande école du Caire, donnant des ijazas à de nombreux savants. Ibn Fahd lui-même étudia plusieurs travaux techniques sur les ahâdîth auprès d’elle 44.
Bai Khatun r.a., sa contemporaine syrienne (décédée en 864/1459), ayant étudié les traditions avec Abu Bakr al-Mizzi r.a. ainsi que d’autres traditionalistes, et ayant obtenu les ijazas d’un grand nombre de maîtres de ahâdîth, hommes et femmes, donnait des cours sur le sujet en Syrie et au Caire. On raconte qu’elle trouvait un grand plaisir dans l’enseignement 45. A’isha bint Ibrahim r.a. (760/1358-842/1438), connue dans les cercles académiques comme Ibnat al-Sharaihi, étudia également les traditions, entre autres, à Damas et au Caire, et donnait des cours auxquels d’éminents savants assistaient volontiers 46. Umm al-Khayr Saida r.a. de la Mecque (décédée en 850/1446) bénéficia de l’enseignement des ahâdîth de nombreux traditionalistes dans différentes villes, gagnant une réputation toute aussi enviable de savante 47.
D’après ce qui peut être relevé après maints recherches dans les références, il ressort que l’implication des femmes dans l’étude des ahâdîth et des disciplines islamiques en général semble avoir décliné considérablement à partir du dixième siècle de l’Hégire. Des livres tels que al-Nur al-Safir de al-Aydarus r.a., le Khulasat al-Akhbar de al-Muhibbi r.A. et le al-Suluh al-Wabila de Muhammad ibn Abd Allah r.a. (qui sont les dictionnaires biographiques des éminentes personnalités respectivement des dixième, onzième et douzième siècles) ne font mention que d’une petite dizaine de traditionalistes femmes. Il serait pourtant faux de déduire de là que l’intérêt des femmes pour le hadith s’amenuisa à partir du dixième siècle. Quelques traditionalistes qui s’étaient faits un nom pendant le neuvième siècle continuèrent pendant le dixième siècle à servir la sunna. Asma bint Kamal al-Din r.a. (décédée en 904/1498)jouissait d’une grande influence auprès des sultans et de leurs représentants, à qui elle faisait souvent des recommandations… qui étaient toujours appliquées, dit-on. Elle donna des cours sur les ahâdîth et forma des femmes aux diverses sciences islamiques 48. A’isha bint Muhammad r.a. (décédée en 906/1500), épouse du célèbre juge Muslih al-Din, enseigna les traditions à nombre d’étudiants et fut nommée professeur à l’école Salihiyya de Damas 49. Fatima bint Yusuf d’Alep r.a. (870/1465-925/1519) était considérée comme l’un des excellents savants de son temps 50. Umm al-Khayr r.a. donna uneijaza à un pèlerin de la Mecque en l’an 938/1531 51.
La dernière femme traditionaliste de premier rang qui nous est connue fut Fatima al-Fudayliya r.a., aussi connue que al-Shaykha al-Fudayliya. Elle est née avant la fin du douzième siècle musulman ; très tôt, elle excella dans l’art de la calligraphie et les diverses sciences islamiques. Elle eut un intérêt spécial pour le hadith, lut beaucoup sur le sujet, reçut les diplômes de bon nombre de savants, et acquit la juste et méritée réputation d’être une importante traditionaliste. Vers la fin de sa vie, elle s’installa à la Mecque, où elle fonda une riche libraire publique. Dans la ville sainte, d’éminents traditionalistes assistèrent à ses cours et reçurent leurs certificats par elle-même. Il peut être mentionné, parmi eux, en particulier Shaykh Umar al-Hanafi r.a. et Shaykh Muhammad Sali r.a.. Elle mourut en 1247/1831 52.
A travers l’histoire, l’érudition des femmes savantes en islam ne se limitait pas à un simple intérêt pour les traditions ou à des cours particuliers dispensés à quelques individus. Elles passèrent en effet sur les bancs des étudiants avant de devenir enseignantes dans les institutions d’éducation publique, aux côtés de leurs frères en foi. Les colophons de nombreux manuscrits les représentent à la fois en tant qu’étudiantes assistant à des cours magistraux qu’en tant que professeurs titulaires. Par exemple, l’acte des volumes 238-40 de al-Mashikhat ma al-Tarikh de Ibn al-Boukhâri r.a. montre plusieurs femmes suivant un cours de onze volets auquel assistait plus de cinq cent étudiants à la mosquée de Umar à Damas en l’an 687/1288. Un autre acte du volume 40 du même manuscrit montre des étudiantes, dont les noms sont spécifiés, à un cours de six séances sur le livre, dispensé par Ibn Al-Sayrafi r.a. à une classe de plus de deux cents étudiants à Alep en l’an 736/1336. Dans le volume 250, nous découvrons qu’une célèbre traditionaliste, Umm Abd Allah, donnait un cours de cinq séances sur le livre à une classe mixte de plus de cinquante étudiants, à Damas en l’an 837/1433 53 .
Plusieurs notes sur le manuscrit du Kitab al-Kifaya de al-Khatib al-Baghdadi ainsi qu’une série de traités sur les ahâdîth montrent Ni’ma bin Ali, Umma Ahmad Zaynab bint al-Makki et d’autres traditionalistes femmes dispensant des cours sur ces deux livres, soit seules, soit conjointement avec des traditionalistes hommes dans les principales écoles telles que Aziziyya Madrasa et la Diyaiyya Madrasa. Ahmad, le fils du célèbre général Salah al-Din suivit quelques uns de ces cours 54.
NB. Les nombres en gras dans ce texte renvoient à une bibliographie dont on peut prendre connaissance à la source de cet article : http://musulmane.com/des-femmes-erudites-en-sciences-du-hadith/
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Les noms des scientifiques et inventeurs de génie les plus brillants, tels al-Khwârizmî (qui a donné le nom « algorithme »), ibn Ruchd (Averroès), ibn Sina (Avicenne), ibn al-Haytham (Alhazen), al-Kindî (Alchindius), etc. sont connus d’un public un tant soit peu cultivé. Mais les femmes scientifiques de cette époque, elles, demeurent complètement inconnues. Il est vrai que les élites intellectuelles des femmes musulmanes ont surtout brillé dans les matières religieuses : des milliers de savantes furent expertes en sciences du Hadîth, en récitation coranique, ou encore dans le Fiqh. Dans le domaine littéraire, d’autres femmes (ou parfois les mêmes !) furent de grandes poétesses, calligraphes...Mais pour ce qui est des sciences logiques et de la nature, comme les mathématiques ou la physique, extrêmement peu de gens sont capables de citer ne serait-ce qu’un nom de savante ! Découvrons ce qu’il en est... Du début de l’islam à la naissance des sciences arabes Les disciplines scientifiques existant dans la société islamique primitive étaient peu nombreuses, comparées à celles existant aujourd’hui. Fait tout à fait exceptionnel, Aïcha la jeune épouse du Prophète (pbDsl[2]) maîtrisait toutes ces sciences ! Cela fit d’elle la première musulmane savante universelle [3]. Aïcha bint Abu Bakr Urwa, le neveu d’Aïcha bint Abu Bakr, a en effet dit à son sujet : « Je n’ai pas vu de savante plus grande que Aïcha dans la récitation du Coran, les lois de l’héritage, le halal et le haram [4], la poésie, l’histoire des Arabes et la généalogie. » Une autre version ajoute : « mais ta connaissance de la médecine m’étonne, d’où vient-elle ? » [5] Les domaines scientifiques énoncés dans ce récit restèrent quasiment les seuls [6] jusqu’à la fin du deuxième siècle de l’hégire. En tout cas, les compagnons du Prophète (pbDsl) et les califes consultaient Aïcha sur les questions religieuses les plus compliquées et elle transmit également abondamment le savoir dont Allâh l’avait doté : elle aurait ainsi instruit 232 hommes et 67 femmes [7]. Aïcha bint Talha (m. après 100 h/718 g [8]) Aïcha bint Talha fut la nièce d’Aïcha la mère des croyants. Elle passa beaucoup de temps auprès de cette dernière, vécu chez elle durant une certaine période et fut instruite par elle. Réputée pour être belle et cultivée, on la connaît principalement, car elle a transmis des hadîths ; elle tenait des assemblées et beaucoup de gens dont des savants venaient la visiter ou lui écrivait du fait de sa proximité avec Aïcha la mère des croyants et de sa connaissance de la religion. Mais ce qui nous intéresse ici est qu’elle discutait également d’astronomie, d’histoire et de littérature. [9] Elle n’était sans doute pas la seule femme très cultivée de la période des successeurs puis de leurs suivants. À la fin du 8e siècle (g), un nouveau phénomène va bouleverser ce schéma des disciplines scientifiques : la traduction des sciences anciennes indiennes et surtout grecques en arabe. Ce phénomène de traduction prend toute son ampleur avec l’arrivée des califes abbassides et débouche au 9e siècle sur l’émergence des sciences arabes [10], qui couvriront les principaux domaines de la connaissance de la nature et de l’homme (mathématiques, astronomie, physique, chimie, mécanique, médecine, agronomie, géographie, logique, philosophie...). L’âge d’or des sciences arabes Le rayonnement scientifique et intellectuel (en même temps que politique) du monde musulman devient mondial : c’est la période dite de l’âge d’or des sciences arabes, du 10e au 13e siècle (g). Des structures comme des universités, des hôpitaux [11], des centres scientifiques, des écoles sont créées puis se multiplient. Des bibliothèques importantes et à vocation encyclopédique émergent. Toutes sortes d’inventions techniques dans différentes disciplines se multiplient. Bagdad devient pour plusieurs siècles le centre politique, intellectuel, scientifique, littéraire et artistique du monde. Des savants des autres régions du monde (comme en Europe) apprennent l’arabe et viennent y étudier la science la plus en avance existant alors. Voici le portait des femmes savantes les plus illustres dont l’Histoire a retenu le nom : Al- Ijliyah bint al-’Ijli al-Asturlabi Al-’Ijliyah [12] est héritière « d’une riche tradition d’ingénieurs et de fabricants d’instruments astronomiques qui ont fleuri dans les 9e-10e siècle (g) » [13]. Son père, facteur d’astrolabe, était employé à la cour d’un dirigeant puissant du nord de la Syrie, du nom de Sayf ad-Dawla (333 h/944g -357h/967g). Il dut certainement enseigner à sa fille l’art de fabriquer les astrolabes, de même qu’un professeur du nom de Bitolus, qui avait enseigné à son père et à plusieurs autres apprentis. Sutayta al-Mahamali (m. 377h/987g) Sutayta vivait à Bagdad et a grandi dans une famille cultivée. Son père, Abou Abdallah al- Hussayn, était juge et a même écrit plusieurs livres. Son oncle était un érudit du Hadîth et son fils a été également un juge reconnu. Sutayta fut connu pour sa bonne réputation, sa moralité et sa modestie ; elle a au de nombreux professeurs érudits dont son père. Elle a été saluée par des savants et historiens comme Ibn al-Jawzi, Ibn al-Khatib Baghdadi et Ibn Kathir. Elle était une savante dans plusieurs domaines, comme la littérature arabe, le Hadîth, la jurisprudence ainsi que les mathématiques. On dit aussi qu’elle a trouvé des solutions aux équations qui ont été citées par d’autres mathématiciens. Cela montre qu’elle avait des compétences en algèbre, en plus de compétences en arithmétique et calcul successoral. [14] Sutayta al-Mahamali peut sans conteste être considérée comme une savante pluridisciplinaire... Lubnâ de Cordoue (m. 394h/1003g) Elle fut experte en sciences exactes et savait résoudre les problèmes géométriques et algébriques les plus complexes de son époque, ce qui lui a apporté un certain renom. [15]. Elle était également particulièrement compétente en philosophie, a excellé dans la grammaire et la rhétorique ; elle était également poétesse et calligraphe. [16] Enfin, grâce à sa vaste connaissance elle obtint un poste important de secrétaire particulier du calife omeyyade andalouu Al-Hakam II. Références : [1] Le titre de cet article fait écho à l’ouvrage « Les Savants musulmans oubliés de l’histoire » de H. Bousserouel. Ce livre que nous conseillons rend justice à l’Histoire en relatant les biographies et les grandes découvertes des plus grands scientifiques (hommes...) de la civilisation islamique du moyen-âge. [2] Abréviation signifiant : paix et bénédiction de Dieu sur lui. [3] Un savant universel est un savant qui maîtrise toutes les sciences de son époque, atteignant ainsi les plus hauts degrés possible du savoir. [4] Le halal et le haram désignent ce que nous appelons à notre époque le Fiqh, le droit canonique. [5] Sunan d’Ahmad ibn Hanbal (VI, 67). [6] Affes H., L’éducation dans l’Islam durant les deux premiers siècles. Tome 1, Jeunesse Sans Frontière : il s’agissait des sciences de la langue arabe (d’abord la poésie, à laquelle s’est ajouté un siècle après le début de l’Islam la grammaire et la philologie, puis la lexicographie), de la médecine, et de l’histoire (des tribus arabes et des guerres). Il faut ajouter à cela un savoir mathématique basique pour les transactions commerciales, les constructions, puis les lois de la zakât et de l’héritage, et des méthodes astronomiques populaires pour la détermination de la Qibla. [7] Khaled A., Les Bâtisseurs de la vie. Épisode 4 : Être positif – Première partie, http://amrkhaled.net/articles/articles187.html [8] Tout le long de l’article, les dates sont données selon le calendrier hégirien (h) et/ou selon le calendrier grégorien (g). [9] Bewley A. A., Muslim Women. À Biographical Dictionnary, Ta-Ha Pulishers Ltd., London, 2004, p. 9. [10] Djebar A., L’âge d’or des sciences arabes, Institut du Monde Arabe, p. 5. [11] Les deux institutions que sont les universités et les hôpitaux, au sens moderne du terme, furent inventées par les musulmans. [12] Al-’Ijliyah, tout comme al ’Ijli, est un surnom et le nom al-Asturlabi indique la profession de facteur d’astrolabe. Le véritable prénom de cette « technicienne de l’astronomie » n’est pas mentionné par Ibn an-Nadim qui l’a référencé dans son célèbre ouvrage biobibliographique Al-Fihrist. [13] Al-Hassani S. T. S., Women’s Contribution to Classical Islamic Civilisation : Science, Medicine and Politics, http://muslimheritage.com/topics/default.cfm?ArticleID=1204. Le reste de la biographie provient de cet article également. [14] Al-Hassani S. T. S., Women’s Contribution to Classical Islamic Civilisation : Science, Medicine and Politics, http://muslimheritage.com/topics/default.cfm?ArticleID=1204. [15] Idem. [16] Bewley A. A., Muslim Women. À Biographical Dictionnary, Ta-Ha Pulishers Ltd., London, 2004. IslamMag - Publié dans Notre civilisation - Mentions légales Contacts CGV Services – Source : http://islammag.fr/culture/notre-civilisation/item/683-les-scientifiques-musulmanes-oubliees-de-l-histoire Retour au sommaire 16. Des femmes extraordinaires du monde musulman نساء عظيمات من العالم الإسلامي Livre - Documentaires — Monde Arabe - Langue : arabe - Auteur : Nathalie Maydell, Sep Riahi - Illustrateur : Hiba Amine - Traducteur : Ghada Mohammad Mahmoud Lieu d’édition : Le Caire - Éditeur : Dar al-Shorouq - Année d’édition : 2011 Nombre de pages : 119 p. - Illustration : Couleur – Format : 27 x 22 cm - ISBN : 978-977-09-2756-9 - Âge de lecture : À partir de 12 ans – Prix : 19,90 € - Illustration
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Actualisé 07/03/2016 07h:15 CET Illustration - Nana Asma’u, féministe avant l’heure. DR HISTOIRE – Certains voient en elle un personnage précurseur du féminisme moderne en Afrique. Car Nana Asma’u est la preuve éclatante de l’indépendance des femmes musulmanes sous le califat de Sokoto qui se déployait dans le Nord-Ouest de l’actuel Nigéria au début du XIXe siècle. Fille du calife Usman dan Fodio, Nana Asma’u naît en 1793. Elle reçoit une solide éducation coranique et accorde tout au long de sa vie une grande importance à l’éducation et au savoir, notamment auprès des femmes. Une soixantaine d’ouvrages à son actif A la fois poétesse et enseignante, elle rédige elle-même une soixantaine d’ouvrages après des études au sein de la prestigieuse Qadiriyyah. L’un d’entre eux porte d’ailleurs sur le jihad des Peuls, pasteurs de la région sahélo-saharienne répartis sur une quinzaine de pays. Parmi les œuvres de Nana Asma’u, la plupart sont écrites en arabe, en peul, en haoussa (langue parlée en Afrique de l’Ouest) et en touareg. Beaucoup s’inspirent de récits historiques, d’élégies (poèmes lyriques souvent tristes et mélancoliques), de lamentations et d’admonitions (avertissement moral ou religieux adressé à une personne sur sa conduite). Elle y insiste sur le rôle des femmes dans le gouvernement et revendique leurs droits dans la communauté musulmane. Conseillère politique Nana Asma’u documente aussi avec abnégation les batailles de Fulani et est le témoin privilégié de la révolution conduite par son père. Fin stratège, elle s’érige en conseillère politique jusqu’à sa mort en 1864 aux côtés des califes et de leur entourage comme, dans une moindre mesure, ses sœurs Myram et Fatima, ainsi que les femmes d’Usman dan Fodio, Aisha et Hawwa. Lire aussi :
gamji.com Page Wikipédia de Nana Asma’u en anglais (plus complète) Nana Asma’u, féministe avant l’heure Nana Asma’u : l’indépendance par le savoir Elles ont été reines et ont régné seules sur leurs terres et leurs peuples. Elles ont été prêtresses ou saintes et vénérées à l’égal des dieux. Elles ont créé et apporté de la beauté en ce monde à travers la littérature, la peinture, la sculpture, et toutes les formes d’art existantes. Elles se sont révoltées contre les injustices et ont voulu changer l’ordre social. Elles ont été savantes, mathématiciennes, physiciennes, philosophes. Elles ont été pionnières, aventurières, exploratrices dans les endroits les plus reculés du monde et dans l’espace. Elles ont repoussé, à travers le sport, les limites du corps humain. Elles ont été désintéressées, courageuses, généreuses. Elles ont été ambitieuses, cruelles, sanguinaires. https://static.wixstatic.com/media/2742bf_2571708e9e5d4082acefa8ed69b2e755~mv2.jpg/v1/fill/w_794,h_147,al_c,lg_1,q_80,usm_4.00_1.00_0.00/2742bf_2571708e9e5d4082acefa8ed69b2e755~mv2.jpg |
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Oum Kalsoum, la ’Voix des Arabes’ (autour de 1900-1975) Vidéo 59 minutes - 29/07/2017 - Dans le cadre d’une émission France Culture Une vie, une oeuvrepar Irène Omélianenko le samedi de 15h00 à 16h00 / France Culture.
Celle que l’on surnomme ainsi, des rues du Caire aux cafés de Rabat, et jusqu’aux salons de Beyrouth, la chanteuse Oum Kalsoum, concentre une unanimité inégalée parmi les Arabes de tous les pays et auprès de toutes les catégories sociales.
Photo : Oum Khalsoum devant le Sphinx en 1967 • Crédits : UPI - AFP
Par Camille Renard. Réalisation : Lionel Quantin – Rediffusion de l’émission du 31.12.2011. Avec la collaboration d’Annelise Signoret.
Comment expliquer ce statut d’icône populaire, plus de 35 ans après sa mort ? Projet idéologique au service du nassérisme et du panarabisme, Oum Kalsoum a reflété au moment de leur indépendance l’aspiration à la liberté des Arabes du XXè siècle.
Mais plus encore, elle a contribué à construire un pan de leur identité moderne, à la fois dans le refus de la soumission aux valeurs occidentales, et dans le rejet d’un traditionalisme passéiste.
Cette intelligence de la mécanique du respect et de la transgression se double chez la diva d’une intelligence stratégique, qui a par exemple su faire des objets qui la caractérisent de véritables fétiches : lunettes noires, chignon serré, mouchoir blanc… supports d’un culte qu’elle a elle-même orchestré.
Un culte porté par une ferveur pieuse, et aiguisé par sa relation au public, faite de mystère, de désir, de frustration, et de pur plaisir musical, jusqu’à déclencher le fameux tarab, cette émotion artistique d’intensité maximale.
Phénomène musical et incarnation de l’âme d’un pays, voire d’un peuple, Oum Kalsoum donne à entendre, dans ses inoubliables prestations scéniques longues de plusieurs heures, seule sur le devant de la scène, debout, dans une posture hiératique, la voix et la fierté d’être Arabe.
Liens :
Portrait de “L’Immortelle”, “la Quatrième Pyramide” ou tout simplement “la Dame”, dans les Inrockuptibles.
Saïd Hekal, violoniste, a accompagné Oum Kalsoum dans ses tournées de 1959 à sa mort. Sur le blog d’Ahmed Hassan Sami, journaliste à la Middle East News Agency, se souvient de sa disparition.
Oum Kalsoum chante Enta Omri en 1967 sur la scène de l’Olympia (les paroles sont sous-titrées en anglais).
Première interview télévisée d’Oum Kalsoum à l’occasion de sa venue à Paris en 1967.
Autres vidéos, concerts et films, sur le site du livre de Lamia Ziadé O nuits, ô mes yeux.
Gilbert Sinoué auteur des 12 femmes d’Orient qui ont changé l’Histoire, raconte la rencontre entre Oum Kalsoum et un autre géant de la chanson arabe, Mohammad Abdel Wahhâb, sous le regard admiratif de Nasser en personne.
Intervenants : Alaa El-Aswani, écrivain. Amir Ramsès, cinéaste. Ysabel Saïah Baudis, journaliste. Frédéric Lagrange, arabisant, université Paris IV-La Sorbonne. Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre, auteur, metteur en scène et comédien. Lisa Pajon, comédienne.
Tags : Oum Kalsoum Egypte chant Le Caire Monde arabe Lionel Quantin Musique
L’équipe – Production : Irène Omélianenko - Avec la collaboration de Claire Poinsignon
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France Culture : Actualité & Info Culturelle, Sciences, Arts, Littérature - Source : https://www.franceculture.fr/emissions/une-vie-une-oeuvre/oum-kalsoum-la-voix-des-arabes-autour-de-1900-1975-0
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Oum Kalsoum à l’Olympia JT 20H Video 02min 01s - 16 novembre 1967
Sur la scène de l’Olympia, accompagnée de nombreux musiciens, Oum KALSOUM interprète une chanson.
Émission JT 20H - Production producteur ou co-producteur : Office national de radiodiffusion télévision française – Générique ; journaliste : Jean Pierre Defrain ; interprète : Kalsoum Oum
Plus de contenus sur Parissalle de spectacleFrancerécitalOum Kalsoum
Source : http://www.ina.fr/video/CAF97508995
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Oum Kalthoum à l’Olympia : un concert mythique - Publié le jeudi 18 août 2016 à 14h24 par Nacer Boubekeur – Document ‘France Inter’.
Dans l’émission de Laura El Makki, « 1001 Mondes », la chanteuse Oum Kalthoum a été mise à l’honneur notamment pour son concert à l’Olympia en 1967.
Photo : Oum Kalthoum à l’Olympia le 14 novembre 1967 © Getty / Keystone-France / Contributeur
Dessinatrice et écrivain libanaise, Lamia Ziadé était l’invitée de 1001 mondes à l’occasion de la sortie de son livre O Nuit, ô mes yeux. Dans cet ouvrage, un hommage est rendu aux plus grandes divas des scènes arabes.
Maria Callas disait d’elle qu’elle avait une voix incomparable. Née dans une famille pauvre de Tmaïe El Zahayira en Egypte, Oum Kalthoum apprend très rapidement à chanter grâce à son père imam. Déguisée en garçon, Oum Kalthoum peut alors fait le tour de quelques scènes. C’est à l’âge de 16 ans qu’elle fait une rencontre décisive pour sa carrière : Ahmed Rami. Le poète lui a composé plus de 130 chansons tout au long de sa carrière.
Assez rapidement, les pays arabes découvrent la voix de la chanteuse, qui, en 1932 entame une tournée de Damas à Beyrouth en passant par Tripoli ou Tunis. Depuis, et dans tous ces pays, Oum Kalthoum reste comme une voix incontournable du paysage musical. Comme Bruno Coquatrix l’explique dans l’extrait diffusé dans ’1001 Mondes’, les concerts de la chanteuse dans la capitale égyptienne affichaient complets deux ans à l’avance.
Au-delà de sa stature de chanteuse dans le monde arabe, ses liens avec le président Nasser sont aussi à prendre en compte pour mieux comprendre son importance. Après la guerre de 1967, une mini-tournée est organisée, et l’intégralité des bénéfices sont reversés au gouvernement égyptien. Dans le même temps, celle que certains surnomment la « Cantatrice du Peuple » propose un nouveau titre sur scène : « Al Atlal » (les ruines).
Dans « 1001 Mondes », Laura El Makki et Lamia Ziadé sont revenues sur la carrière de la chanteuse en France, notamment à travers son concert à l’Olympia en 1967.
Ecoutez l’extrait : 5’27 - Le concert d’Oum Kalthoum à L’Olympia Par Radio France
Lamia Ziadé à propos de ce concert : « C’était un concert programmé en octobre 1967, juste après la défaite de la guerre des Six Jours. Le concert a pris une signification de démonstration, de fierté arabe. »
Ecoutez l’intégralité de l’émission : 43’19 - 1001 Mondes, l’émission en intégralité - Par Radio France
► 1001 MONDES || par Laura El Makki, chaque samedi de 19h15 à 19h55
Mots-clés : Musique
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France Inter – Info, Culture, Humour, Musique - Source : https://www.franceinter.fr/musique/oum-kalthoum-a-l-olympia-un-concert
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Pourquoi Oum Kalthoum fascine-t-elle toujours ? Réservé aux abonnés - Anne Berthod - Publié le 05/04/2018. Mis à jour le 05/04/2018 à 10h11. Document ‘Télérama’. Ilustration en couleurs.
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“Al Musiqa”, exposition consacrée aux voix et à la musique du monde arabe à la Philharmonie, à Paris, fait la part belle à la chanteuse égyptienne Oum Kalthoum. Son look, son timbre et son histoire en ont fait une légende à nulle autre pareille.
Un chignon pharaonique, de grosses lunettes noires et un mouchoir de soie tendu vers le ciel (elle y sniffait aussi sa cocaïne pendant ses marathons scéniques) ont campé l’icône pour l’éternité : Oum Kalthoum s’est éteinte en 1975, après un demi-siècle de règne sur la chanson arabe. Mais elle est restée « l’Immortelle », « l’Astre de l’Orient », objet d’emphase et de dévotion. Quarante-trois ans après sa mort, celle dont le vibrato déflagratoire mettait à genou les rois et les présidents continuent de chanter dans les échoppes du Caire, les taxis et le cœur de tout le monde arabe. Elle est aussi le visage de l’exposition parisienne « Al Musiqa, voix et musiques du monde arabe », qui se tiendra à la Philharmonie de Paris jusqu’à la fin de l’été.
Dans ce parcours qui traverse quatorze siècles d’histoire, « El Sitt » (la Dame) occupe une place à part : entre ses différents portraits, ses costumes de scène, ses grands succès (Enta Omri, Al Atlal…) diffusés sur transistor, ou encore les extraits télévisés de son passage mythique à l’Olympia, sa présence imprègne chaque recoin de l’espace consacré à l’Egypte des XIXe et XXe siècles, débordant même un peu sur la salle voisine, dédiée aux musiques de la diaspora – ses K7 ont beaucoup circulé en France, etc…
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Oum Kalthoum : Al-atlal (extrait) (أم كلثوم : الأطلال(مقتطف – Vidéo 3:50 ajoutée le 06 octobre 2014 webamri amri
Al-Atlal (les Ruines) est sans doute la meilleure chanson d’Oum Kalthoum. La plus aboutie tant au niveau de la facture poétique qu’au niveau de sa composition musicale. Mais elle serait aussi, aux yeux de nombreux critiques musicaux, la meilleure chanson arabe du XXe. Cette consécration critique semble corroborée, à l’échelle des pays arabes (1), par les chiffres liés à la vente de la chanson, comme de son passage à la radio depuis sa première interprétation en 1965. Mais le génie artistique suffit-il à expliquer cet immense succès qui, un demi siècle après la sortie de la chanson, ne semble pas près de s’étioler ? Il serait difficile d’admettre que ce succès est fondé sur des bases exclusivement artistiques. Si la dimension tarabienne (2) s’impose fortement tout au long de cette chanson dont la durée est d’une heure, il ne serait pas aisé d’en attribuer la force transcendante au seul pouvoir des mots (3).
Pas plus qu’au seul génie conjugué du poète, du compositeur et de la cantatrice. A notre sens, le succès énorme et durable de la chanson s’expliquerait surtout, sinon en bonne partie, par l’équivocité ad hoc de certains vers, consécutive à leur interprétation par une voix féminine. Sous l’ascendant artistique d’Oum Kalthoum, la Quatrième-Pyramide-d’Egypte, l’Astre-Resplendissant-de-l’Orient, le public qui entend ’Oh, rends-moi ma liberté, délie-moi les mains’, interprète ce passage non comme l’expression d’un damné masculin de l’amour repenti, mais comme une revendication politique de l’émancipation de la femme. Ce quiproquo, associé à d’autres passages interprétés comme apologétiques de l’ivresse et de l’épicurisme, a donné au poème une autre lecture, pas conforme au discours initial du poète, plaçant le lyrisme du texte et son apparence transgressive sous l’autorité exclusive de la chanteuse.
Et comme les moyens rhétoriques de la langue (4) assurent au jeu des pronoms la neutralité du sexe, dans l’esprit de l’auditeur non averti le locuteur et la chanteuse se confondent aisément, tout comme l’allocutaire et le public masculin qui s’y verrait interpellé. Dans quel contexte la chanson Al-Atlal a-t-elle été écrite ? L’intégralité de l’article et de la traduction de la chanson sur ce lien : http://amriahmed.blogspot.com/2014/10... A.Amri 06.10.14 De la même chanteuse, traduite sur cette chaine : Om Kalthoum : Quatrains de Omar Khayam أم كلثوم : رباعيات الخيام http://youtu.be/XMh_6JvzaS0
https://yt3.ggpht.com/a-/ACSszfEhtcRaX2y66vO9DqT0G4iBJ5yvn9UAQ3n-Rg=s88-mo-c-c0xffffffff-rj-k-no
Catégorie : Musique – Source : https://www.youtube.com/watch?v=r46Wx7_cTo8
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Top 20 des femmes scientifiques les plus influentes dans le monde musulman La Redaction I&I| 01/02/2014 | Un tableau synthétique est à consulter ici : https://www.islametinfo.fr/wp-content/uploads/2014/02/20-Muslim-Women.jpg
Muslim-Science.com a inauguré le premier classement des femmes scientifiques les plus influentes dans le monde musulman. Ces femmes ont fait évoluer le progrès et la connaissance scientifiques de manière impressionnante. Ces vingt personnalités ont réalisé de surprenants exploits durant leur carrière.
Elles appartiennent à cinq régions principales du monde musulman : l’Asie du Sud Est, l’Asie du Sud et Asie centrale, le Golf Persique, Maghreb et Afrique du Nord et Amérique du Nord et Europe. Six disciplines sont concernées.
La liste se divise en trois parties : les pionnières, les confirmées et les championnes émergentes qui devraient rayonner dans les années à venir. Les gagnantes ont été sélectionnées selon une évaluation scrupuleuse de leurs réussites et accomplissements scientifiques.
Afin de rendre hommage à ces femmes remarquables, nous dressons la liste des gagnantes selon leur pays et leur domaine de prédilection qui est parfois customisé par muslim-science.com.
Les pionnières :
Docteure Sameera Moussa – La championne des atomes, Egypte. The Atoms for Peace Champion, Egypt
Professeure Nesreen Ghaddar – Les formes d’énergie pour le futur, Koweit et Liban.
Professeure Bina Shaheen Siddiqui – La scientifique des plantes, Pakistan
Professeure Samira Ibrahim Islam – La défenseuse des drogues à visée médicale, Arabie Saoudite.
Les confirmées :
Professeure Rabia Hussain – Spécialiste des maladies infectieuses, Pakistan
Professeure Khatijah Mohd Yusoff – La virologue, Malaisie
Docteure Ismahane Elouafi – La championne de la sécurité alimentaire, Maroc et Canada
Professeure Ilham Al Qaradawi – La physicienne, Qatar
Docteure Sania Nishtar – La mordue de politique, Pakistan
Professeure Docteure Nuket Yetis – L’administratrice des sciences, Turquie
Docteure Hessa Al Jaber – La responsable politique, Qatar
Ameenah Gurib-Fakim – L’herbaliste, Mauritanie [Note du rédacteur : cette personnalité et plutôt originaire de la République de Maurice].
Les championnes prometteuses :
Docteure Hina Chaudhry – La spécialiste du cœur, Pakistan et Etats-Unis
Docteure Hayat Al Sindi – L’innovatrice, Arabie Saoudite
Docteure Maryam Matar – L’humanitaire, Emirats Arabes Unis
Professeure Adeeba Kamarulzaman – La spécialiste des tabous, Malaisie
Maryam Mirzakhani – La mathématicienne ésotérique, Iran – [Risque d’homonymie, à vérifier JH]
Docteure Ghada Amer – La femme puissante, Egypte
Docteure Rana Dajani – La féministe islamique, Jordanie
Docteure Rim Al Turkamani – L’historienne accidentelle, Syrie et Royaume-Uni
NB. Les liens relatifs à ces différentes personnalités ont été recherchés et intégrés ici par Jacques Hallard, rédacteur de ce dossier] - Source : https://www.islametinfo.fr/2014/02/01/top-20-des-femmes-scientifiques-les-plus-influentes-dans-le-monde-musulman/
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Quinze femmes voilées que vous devriez connaître - Elles sont sportives, militantes, businesswomen... Publié le 12 Avril 2016 à 13 h 27 par Assma Maad Journaliste chez BuzzFeed News, France
1. Latifa Ibn Ziaten Photo : PASCAL PAVANI/AFP / Getty Images
Latifa Ibn Ziaten est la mère de Imad Ibn Ziaten qui a été assassiné le 11 mars 2012 par Mohamed Merah à Toulouse. Depuis, elle a créé une association au nom de son fils pour « intervenir auprès des enfants et des jeunes adultes, des élèves des écoles dans tous les milieux sociaux et auprès des détenus en milieu carcéral, afin d’œuvrer à la mise en place d’un authentique dialogue interreligieux. »
Latifa Ibn Ziaten a été faite chevalier de la Légion d’honneur par le président de la République François Hollande, en mars 2016. Elle a aussi été récompensée au mois de mars par le secrétaire d’État américain John Kerry, à Washington, pour son action.
2. Mariah Idrissi Photo Eamonn M. Mccormack / Getty Images
Mariah Idrissi était l’une des mannequins présentes dans une pub de H&M sortie en septembre 2015, et la première femme voilée dans une campagne pour le géant suédois du prêt-à-porter.
Âgée de 24 ans, cette jeune femme née à Londres tient un salon de manucure halal dans la capitale. « Je pense que c’est important de faire figurer des femmes avec le voile parce que l’islam est la seconde religion la plus importante du monde », expliquait-elle à l’époque à BuzzFeed.
3. Niloofar Rahmani Photo : hah Marai / AFP / Getty Images
Niloofar Rahmani est devenue la première femme pilote à servir dans l’armée de l’air afghane depuis la chute des talibans.
La capitaine Rahmani reçoit régulièrement des menaces des talibans qui désapprouvent sa carrière et son ambition. Mais elle dit être « profondément engagée » à encourager d’autres jeunes femmes à devenir pilotes.
Niloofar Rahmani (ainsi que sa famille) ont reçu des menaces de mort de la part des Talibans. Mais aussi de certains membres éloignés de sa famille qui disent qu’elle leur a fait honte. Elle est menacée, selon The Wall Street Journal, pas seulement parce qu’elle est une femme qui travaille en dehors de sa maison, mais parce qu’elle est militaire. Après toutes ces menaces, elle expliquait au journal envisager de quitter l’armée : « Je voulais vraiment être militaire. Je voulais vraiment être dans l’armée de l’air. Mais je ne peux plus continuer comme ça. »
4. Amina Wadud Photo : Lluis Gene / AFP / Getty Images
Amina Wadud est une Afro-Américaine convertie à l’islam, l’une des figures les plus importantes du féminisme islamique et professeure d’études islamiques de l’université du Commonwealth de Virginie.
Comme le rapportaitLe Monde en 2013, « dans son second ouvrage Inside the Gender Jihad : Women’s Reform in Islam elle réfutait la polygamie ou la violence de l’homme vis-à-vis de son épouse mentionnées dans le Coran », 20 ans après son premier livre Le Coran et les femmes : relire le texte sacré dans une perspective féminine qui avait fait sensation.
Elle est aussi connue pour avoir dirigé en 2005 une prière mixte à New York, et ce malgré les multiples menaces dont elle a fait l’objet.
5. Sara Akbar Photo : Karim Kadim / AP
Sara Akbar est directrice générale et membre du conseil d’administration de Kuwait Energy qu’elle a co-fondé en 2005. Titulaire d’un diplôme en ingénierie chimique, elle travaille depuis plus de 30 ans dans l’industrie pétrolière au Koweit.
En 1991, elle était la seule femme parmi les pompiers du Koweït à éteindre les incendies sur les puits de pétrole du pays que Saddam Hussein avait fait incendier pendant la première guerre du Golfe. En 2015, elle a été classée parmi les 100 femmes les plus puissantes du monde arabe parForbes.
6. Malala Yousafzai Photo : Justin Tallis / AFP / Getty Images
Militante pakistanaise des droits des femmes âgée de 18 ans, on ne présente plus Malala Yousafzai. Cette jeune femme qui a échappé à une tentative d’assassinat par les talibans en 2012 a reçu en 2014 le prix Nobel de la paix, devenant ainsi la plus jeune lauréate de l’histoire de ce prix.
Elle faisait partie en 2015 des 100 personnalités les plus influentes du monde selon le magazine américainTime.
7. Manal al-Sharif Photo : Jemal Countess / Getty Images
Manal al-Sharif est une militante saoudienne connue pour avoir pris le volant et incité les femmes d’Arabie saoudite à faire la même chose en 2011. Elle avait été arrêtée après s’être filmée et avoir posté la vidéo sur YouTube et avait également mené une campagne sur Facebook. Depuis, elle continue de lutter pour que les hommes et les femmes aient les mêmes droits, la même éducation et les mêmes opportunités sur le marché du travail en Arabie saoudite.
8. Soria ZeroualPhoto : Craig Ruttle / AP
Née en Algérie, Soria Zeroual est une actrice non-professionnelle nommée dans la catégorie meilleure actrice lors de la dernière cérémonie des César pour son rôle dans le film Fatima de Philippe Faucon.
Lorsque le réalisateur a obtenu le trophée du meilleur film, il a dédié son César à Soria Zeroual.
9. Ibtihaj Muhammad Photo : Sean M. Haffey / GETTY
Ibtihaj Muhammad est une escrimeuse américaine de 30 ans qui va devenir la première athlète américaine à concourir avec un hijab aux prochains Jeux olympiques de Rio. Avant cela, elle s’était déjà fait remarquer en étant la première athlète musulmane à faire partie de l’équipe nationale d’escrime.
Lors de la visite d’une mosquée à Baltimore en février dernier, Barack Obama avait salué le parcours exemplaire de la sabreuse et lui a souhaité bonne chance pour les JO. Interrogée parCNN, l’athlète déclarait : « C’est une lutte d’être une femme musulmane aujourd’hui. Pour tous les musulmans dans notre pays ». Puis a ajouté : « Il y a beaucoup d’athlètes afro-américains, mais je ne trouve pas d’athlète musulmane dont je peux m’inspirer », espérant ainsi devenir un modèle pour les musulmans américains.
10. Rimla Akhtar Photo : Scott Heavey / Getty Images
Rimla Akhtar a été la première femme musulmane membre de l’Association britannique de football. Née de parents pakistanais, elle a grandi à Londres avec ses deux frères. Auparavant, elle a fait partie de l’équipe britannique féminine de futsal avant de rejoindre en 2011 la « Fondation des femmes musulmanes sportives », une association qui lutte pour plus de diversité dans le monde du sport, et pas que chez les athlètes musulmans.
11. Yuna Zarai Photo : Lai Seng Sin / AP
Yuna Zarai est une chanteuse d’origine malaisienne qui compte presque 2 millions de fans sur Facebook. Sa musique qu’elle qualifie d’indie-pop a été inspirée par Aaliyah, Lauryn Hill, Alanis Morrisette, Radiohead, Bjork ou encore Feist. Musulmane pratiquante, elle a aussi créé sa ligne de vêtements November Culture.
12. Nayla Al khaja Photo : Michael Loccisano / Getty Images
Nayla Al Khaja est l’une des rares réalisatrices aux Émirats arabes unis, elle est également productrice à la tête de la maison de production D-Seven qu’elle a créée.
13. Rumana Ahmed Photo : Kelly Jo Smart / White House / Via whitehouse.gov
Rumana Ahmed est née dans le Maryland aux États-Unis de parents originaires du Bangladesh. Elle travaille aujourd’hui avec Ben Rhodes, le conseiller adjoint à la sécurité nationale du président Obama à la Maison-Blanche. À ce sujet, elle déclarait sur le blog officiel de la Maison-Blanche : « J’ai appris par la difficulté, que chaque défi est en effet l’occasion de devenir plus fort. Jamais je n’aurais imaginé, moi la jeune fille moquée et traitée de tous les noms, que je finirais par travailler à la Maison-Blanche avec un hijab. »
14. Nadiya Hussain Photo : Anthony Harvey / Getty Images
Fille d’immigrés bangladais née en Grande-Bretagne, Nadiya Jamir Hussain a remporté en 2015 l’émission culinaire The Great British Bake-Off diffusée sur la BBC. Une sorte de version anglaise du Meilleur Pâtissier sur M6. Après sa victoire, elle a reçu des menaces en ligne liées à sa religion.
Depuis, cette mère de famille âgée de 31 ans a publié un livre de cuisine et prépare un second ouvrage pour les enfants. Elle a également une chronique dans le supplément The Times Magazine, du journal The Times.
15. Yassmin Abdel-Magied Photo : Saeed Khan / AFP / Getty Images
Cette Australienne née au Soudan est une ingénieure en mécanique qui travaille notamment sur des plateformes pétrolières. Mais Yassmin Abdel-Magied est aussi une militante qui a créé l’association « Youth Without Borders » (jeunesse sans frontières) dont l’objectif est de mettre sur un même pied d’égalité les jeunes Australiens de tous les milieux et de toutes les origines. Elle s’exprime aujourd’hui pour promouvoir plus de diversité dans son pays.
En 2014, elle expliquait lors d’une conférence TED : « Je veux que vous regardiez au-delà de vos préjugés. Et si je vous croisais et que plus tard vous découvriez qu’en fait je conçois des voitures de course et que je m’en suis créé une et qu’à la fac j’ai été présidente de l’équipe de course ? Parce que c’est la vérité. Votre surprise et la réaction qui en découle sont dues à ce que l’on appelle les préjugés inconscients. Et ça se traduit par un manque ridiculement néfaste de diversité dans nos entreprises. »
Assma Maad est journaliste chez BuzzFeed News France et travaille depuis Paris. Contact Assma Maad at assma.maad@buzzfeed.com.
Source : https://www.buzzfeed.com/fr/assmamaad/femmes-voilees-que-vous-devriez-connaitre#top
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Cinq musulmanes parmi les 100 femmes les plus puissantes du monde Document ‘oumma.com’ 30 mai 2014, 13 h 09 min –Photo.
Chaque année, le magazine Forbes publie la liste des 100 femmes les plus puissantes du monde. Ces femmes sont issues du monde politique, des affaires, des médias, de la finance, du spectacle, ou sont tout simplement milliardaires. Parmi ces dernières, cinq d’entre elles sont de confession musulmane.
La femme musulmane la mieux placée est le Premier ministre du Bangladesh, Hasina Wajid (arrivée à la 47ème place, photo ci-dessus). Elle est suivie de près par Lubna Al Qasimi, ministre de la Coopération internationale et du développement des Émirats Arabes Unis, qui se positionne à la 55ème place.
Une femme Saoudienne fait aussi partie de ce classement. Il s’agit de Lubna S.Olayan, directrice générale de la société de financement Olayan (86ème place). Considérée comme la 91ème femme la plus puissante du monde, Mayassa Al Thani figure également dans cette liste. Membre de la famille royale Qatarienne, elle est la présidente du conseil d’administration du Qatar Museums Authority (AMQ) (organisme qui dirige les musées du Qatar). La cinquième femme musulmane présente dans ce classement (94ème rang) est Fatima Al Jaber, chef d’exploitation du groupe Al Jaber, une société de construction dont le siège est à Abu Dhabi.
Dans ce classement, Angela Merkel est élue femme la plus puissante du monde, et ce pour la quatrième fois consécutive (neuvième fois en onze ans). La chancelière Allemande devance Janet Yellen, la présidente de la Banque centrale américaine (Fed). La liste comprend 9 chefs d’Etat représentant 641 millions de personnes, 28 PDG et 13 milliardaires. La plus jeune de ces femmes est la chanteuse Lady Gaga (28 ans, 67e). La plus âgée est la reine Elizabeth (88 ans, 35e).
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Les 10 femmes qui ont marqué l’histoire du monde musulman - Auteur : Radouane Bnou‐nouçair - Le 09/03/2019 – Document ‘Maroc Québec’. Photo
Au moment où les medias dominants et certains groupes lobbyistes essaient de faire croire que l’Islam infériorise la femme, l’avilit et la rend soumise à l’homme, il semble opportun de présenter ces femmes qui ont contribué à l’essor de l’islam.
Dans ce contexte, le présent article présente 10 de ces femmes illustres :
Khadija, la première convertie à l’islam
Première épouse du prophète Mohammed, Khadija bint Khuwaylid , elle est originaire d’une riche famille mecquoise et elle serait née vers 555. En 595, alors âgée de 40 ans, elle demande la main de Mohammed, 25 ans, devenu entre-temps son bras droit dans le commerce caravanier qu’elle dirigeait. Leur mariage durera 25 ans (il ne sera rompu qu’à la mort de Khadija) durant lesquels le prophète ne prendra aucune autre épouse. À la suite de la Révélation, la première épouse du prophète sera la première convertie à l’Islam. La mort de sa femme chagrinera profondément le messager d’Allah.
Aïcha, la favorite du Prophète
Fille du calife Abou Bakr Al Siddik, elle fut l’épouse ’favorite’ du prophète. Un statut qu’elle devait notamment à sa grande érudition. S’inspirant de son mari, elle engrangea un savoir considérable dans le fikh (la jurisprudence musulmane, ndlr). Savoir qu’elle mit à profit à la mort du prophète en prodiguant des conseils religieux à des croyantes qui venaient s’enquérir auprès d’elle, et en enseignant le coran et la sunna.
Rabiah Al Adawiyya, la poétesse mystique
Figure majeure du soufisme, Rabiah Al Adawiyya naît à Bassora (Iraq) entre 713 et 717. Elle refuse toute sa vie de se marier et dédie son existence ascétique à la vénération d’Allah. Connue pour sa générosité et sa grandeur d’âme, Rabiah Al Adawiyya, qui a été esclave dans sa jeunesse, est également l’auteure de poèmes mystiques.
Al-Khansa, la poétesse de génie
À un Compagnon qui lui a un jour dit que le plus talentueux des poètes de l’époque était Amrû Al-Qays, le prophète rétorqua : ’Le meilleur de nos poètes, c’est Khansâ bint Amrû’. Preuve, s’il en est que le messager d’Allah tenait la femme de lettres en haute estime. Il lui demandait d’ailleurs souvent de déclamer ses vers et disait à ce propos : ’N’y a-t-il pas de la magie dans certains vers de poésie ?’.
Delhi Sultan Razia, la reine de Delhi
Delhi Sultan Razia, de son nom Jalâlat ud-Dîn Raziyâ est la seule femme à avoir régné sur Delhi (Inde). Son existence, si elle fut plutôt brève (1205 – 1240), a pourtant durablement raisonné dans son pays. Delhi Sultan Razia, épaulée par son peuple, a défait son frère qui s’était emparé illégalement du trône qui lui était promis par son père Shams ud-Dîn Îltutmish. Dès lors, celle qui a été entrainée dans sa jeunesse à porter les armes s’est consacrée entièrement au service de ce peuple qui l’adulait. Elle développa de nouvelles infrastructures, encouragea l’essor du commerce et se fit mécène des peintres et artistes de son époque.
Nana Asma’u, l’indépendante
Fille du calife de Sokoto qui se déployait dans le nord du Nigéria au début du 19ème siècle.., Etudiante à la prestigieuse Qadiriyyah, elle documenta avec abnégation les batailles de Fulani et fut le témoin privilégié de la révolution que mena son père. Plus de 60 travaux (dont beaucoup de recueils de poésie écrits en arabe) sont parvenus de ses 40 ans d’activité littéraire. En plus de ses penchants pour la poésie, Nana Asma’u était savante en Islam. La femme de lettres a dédié une grande partie de sa vie à l’éducation religieuse des femmes du califat.
Malala Yousafzai, la militante
Le 9 octobre 2012, son nom fait la Une des journaux internationaux suite à la tentative d’assassinat qui l’a visée dans le nord-ouest de son Pakistan natal. Cette attaque, perpétrée par les talibans, très influents dans cette région du pays avait pour but de stopper les agissements de la jeune fille, partie en croisade contre l’intégrisme. En 2014, âgée de 17 ans, elle obtient le prix Nobel de la Paix et en devient la plus jeune lauréate de l’histoire.
Sayyida Al-Hurra, la reine du Maroc
Tour à tour femme de maire, pirate, reine, Al-Hurra (la libre, ndlr) a marqué de son sceau le Maroc du 16ème siècle. Après la chute de Grenade, dernier bastion musulman d’Andalousie, Sayyida Al-Hurra embarque pour Tétouan avec ses parents. En 1510, elle épouse le maire de la ville qui périra 27 ans plus tard des suites d’une attaque de pirates portugais. À 42 ans, elle décide de venger son mari en se lançant à son tour dans la piraterie. Elle est alors l’une des commandantes navales les plus influentes du bassin méditerranéen. En 1541, elle épouse le roi Ahmed Al-Wattasi et devient reine du Maroc.
Zineb Nefzaoui, la reine de Marrakech
Figure emblématique de l’Histoire du Maroc, elle naît à Aghmat en 1039. Elle est connue pour avoir été la compagne du premier sultan de la dynastie almoravide, Youssef Ibn Tachfine qu’elle a épousé en quatrième noce. Celle que l’écrivaine Zakya Daoud a surnommé la reine de Marrakech, a accompagné son époux dans l’édification de l’empire. Fin stratège, elle s’intéressait en outre à l’astronomie et à la littérature.
Fatima El Fihria, la bâtisseuse de la première université au monde
Née à Kairouan en Tunisie, elle grandit à Fès avec sa famille. Fille d’un riche marchand, elle hérite - avec sa sœur - d’une fortune colossale à son décès. Fortune qu’elle met entièrement à la disposition du peuple. Fatima engage des travaux d’agrandissement de la mosquée El-Qaraouiyyîn. Les travaux commencent le premier samedi du mois de Ramadan de l’an 245 de l’hégire. Elle observera le jeûne pendant toute leur durée.
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Le Prophète de l’islam et les femmes… une histoire à relire… Par Dr. Asma LAMRABET - Illustration
Le prophète Mohammed a sans aucun doute été l’un des plus grands défenseurs de la femme. Tous les récits de sa tradition, de sa vie et de ses actes et paroles témoignent de l’immense respect et considération qu’il vouait à toutes les femmes. Que cela soit avec ses épouses, ses filles ou les femmes en général, le prophète était toujours là pour les soutenir, les encourager, les libérer et les aimer surtout…
Dans un de ses célèbres hadiths – mais qui a souvent était mal interprété – le prophète affirmait que de ce monde, Dieu lui avait fait aimer , de cette vie, les femmes et les parfums et que la salat (la prière) était la prunelle de ses yeux.
Ce hadith a souvent été interprété par les savants musulmans, comme un droit des hommes à gouter aux plaisirs de la vie en épousant plusieurs femmes. Autrement dit, une preuve en plus pour inciter les hommes à la polygamie. Ce qui a aussi conforté la vision orientaliste qui a vu dans ce hadith une autre preuve de cette sensualité inhérente à un orient éternellement exotique.
Or, on remarquera que dans ce hadith le prophète mentionne les femmes en même temps que les parfums et la prière alors que cette dernière constitue un acte fondamental de la pratique spirituelle de l’islam. Le prophète aimait les femmes dans la vie terrestre - mais aussi les parfums comme symbole du bonheur de vivre -comme il aimait la prière dans la vie spirituelle. Ce rapport subtil entre amour, bonheur et spiritualité témoigne de la façon particulière dont le prophète aimait les femmes. C’est une vision des femmes tout a fait novatrice pour ne pas dire révolutionnaire qu’apportait le prophète au beau milieu d’une société tribale, bédouine et faudrait –il le rappeler totalement hostile aux femmes.
Alors que ces dernières étaient considérées le plus souvent comme un butin à convoiter, dévalorisées et marginalisées dans une société dont le patriarcat était des plus austères, voilà que le prophète de l’islam leur dit qu’il les aiment comme il aime la prière et que pour lui elles incarnent la source de la vie et du bonheur sur terre !
Le prophète Mohammed n’a pas fait qu’aimer les femmes dans un sens idéaliste il a démontré qu’il les aimait profondément en ébranlant complètement les fondations de la société misogyne de l’époque. Il a tout fait pour leur donner un statut légal de femmes indépendantes et autonomes au sein de la société islamique naissante et ce malgré les réticences voire les résistances de ses propres compagnons et des plus fidèles d’entre eux qui n’arrivaient pas à concevoir que les femmes puissent avoir des droits !
Le prophète s’est battu de façon acharnée pour que les femmes puissent choisir librement leur futur époux, qu’elles ne soient plus subordonnées aux maris, pères et frères, qu’elles puissent prendre la parole pour se défendre, s’exprimer et critiquer…Et il serait trop long de citer toutes les femmes qui ont comprit ce message de liberté, qui l’ont vécu, transmit et qui ont été les premières à s’engager du côté du prophète, de celui qui les comprenait et les aimait. Khadija, l’épouse et la compagne de la première heure, la première qui saura le protéger, l’apaiser et surtout le convaincre de l’authenticité de la révélation qu’il avait reçue…
Oum Salama qui sera sa conseillère politique lors des moments les plus difficiles, quand il se retrouvera tout seul et incompris de tous…Aisha, l’amour de sa vie, celle qui aura apprit du souffle de la prophétie ce que bon nombre de compagnons n’auront pas saisit ni assimiler, celle qui sera la gardienne de son enseignement, qui n’hésitera pas à défendre son opinion jusqu’à se retrouver en pleine bataille au désert en face de son gendre et calife Ali.
Ce sont des femmes de cette trempe là que le prophète aimait et dont il encourageait les actions. Il voulait des musulmanes, fortes, épanouies dans leur spiritualité et dans leur ardeur de vie. Il embrassait ses filles alors que la culture bédouine voyait en cela un signe de faiblesse. Il aidait ses femmes au foyer alors que l’homme arabe ressent cela comme une atteinte à sa virilité…Il rendait visite aux anciennes amies de sa femme Khadija, visitait les femmes malades, envoyait des cadeaux et de l’aide aux veuves de sa communauté, raccompagnait celles qui avaient un long trajet à faire…C’est comme cela que le prophète de l’islam témoignait de son amour auprès des femmes.
Le prophète a puisé de toutes ses forces dans le message libérateur de l’islam pour libérer les femmes, les émanciper, les aider à sortir de leurs conditions précaires de femmes recluses. L’histoire est là pour en témoigner, les hadiths et récits de ses actes et de ses paroles sont écrits dans un nombre considérable d’ouvrages classiques où chaque hadith est un acte de liberté et de dignité rendus aux femmes. Il serait impossible de passer en revue tous les hadiths en faveur des femmes mais à mon humble avis celui qui résume l’essentiel de la pédagogie du prophète et de ses aspirations à une société égalitaire est celui dans lequel il exprime cette sentence : « les femmes sont les semblables (chakaikou) des hommes « .
Le terme en arabe de (chakaikou) signifie ceux qui sont pareils, identiques, semblables. Il est quand même affligeant de voir qu’un tel principe qui affirme l’égalité entre hommes et femmes d’une façon tranchante n’ait pas eu la place centrale qu’il aurait du avoir normalement !
Ce hadith à lui seul peut amplement suffire pour confirmer l’esprit égalitaire qui animait le prophète de l’islam mais force est de constater que même ce hadith, pourtant très clair et évident, a été l’objet d’une lecture littéraliste et minimaliste puisque la grande majorité des savants va l’interpréter comme étant certes une égalité mais une égalité sous conditions ! En d’autres termes et selon ces mêmes auteurs, les femmes sont les égales des hommes sauf dans les situations où les hommes sont « naturellement » supérieurs, comprenez : presque partout ! C’est ainsi que l’on va retrouver dans les ouvrages islamiques toutes sortes de conditions, où les hommes ont la prééminence, tel que : les postes de pouvoir politique ou juridique, l’héritage, le témoignage, l’imamat, la gestion familiale, sociale et économique. En fait et selon cette approche il n’y aurait d’égalité que dans l’exercice du culte et les sentences divines de l’au delà et dans tout le reste la suprématie revient aux hommes.
Ce hadith a donc été complètement vidé de son sens égalitaire et mis sous conditions afin de ne jamais laisser l’égalité entre les hommes et les femmes prendre place comme elle aurait du le faire dans la pensée islamique depuis des siècles maintenant ! Les oulémas ne cessent de rabâcher ce hadith dès qu’on leur parle des droits de femmes en islam mais très vite ressortent les « sacrés » conditions afin de rendre cette « égalité » caduque dans la réalité des sociétés musulmanes.
C’est là toute l’importance de la relecture du texte coranique afin de réhabiliter la compréhension des concepts clés fournis par les sources et de revenir ainsi au souffle premier celui qui a été enterré et enfouie dans les bas fonds d’une compilation savante surannée et exclusivement masculine.
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Etats-Unis, une femme musulmane élue parlementaire Par Estelle Bertrand Document ‘Marie-Claire’ archives 2016 - Photo
C’est une première aux États-Unis : Ilhan Omar, ancienne réfugiée somalienne de confession musulmane, vient d’être élue parlementaire dans le Minnesota.
La victoire de cette femme qui porte le hijab est d’autant plus marquante après la campagne présidentielle pendant laquelle Donald Trump a été très virulent avec les musulmans et les réfugiés.
L’état du Minnesota, qui a voté en majorité pour Hillary Clinton, est une terre d’accueil pour beaucoup de réfugiés somaliens comme Ilhan Omar. Ils sont plus de 40.000 à vivre dans cet état situé à la frontière avec le Canada.
La députée démocrate reconnait que l’élection de Donald Trump, qui a accusé la communauté musulmane d’être responsable des problèmes du Minnesota, allait être ’très difficile’.
Nous allons devoir trouver comment organiser la communauté pour se préparer à ce qui va arriver. Nous devons multiplier nos paroles d’amour face au discours de haine
Ilhan Omar doit faire son entrée à la chambre parlementaire le 3 janvier prochain. Ses priorités politiques vont bien au delà du sort des réfugiés somaliens. Elle compte notamment agir pour le financement et l’accès à l’éducation.
La première loi qu’elle défendra devant le congrès américain est l’inscription automatique sur les listes électorales des jeunes dès l’âge de 18 ans, une mesure pour les encourager à voter.
Ilhan Omar a un parcours de vie peu commun. La guerre civile éclate en Somalie alors qu’elle a huit ans. Après avoir passé quatre ans dans un camp de réfugiés au Kenya, elle arrive dans le Minnesota à l’âge de 11ans et est naturalisée américaine.
Elle a commencé la politique en tant que militante pour le parti démocrate et est ensuite devenue l’assistante politique d’Andrew Johnson, un conseiller Municipal de Minneapolis. Aujourd’hui elle est la première femme Somalienne-Américaine a être élue parlementaire aux États-Unis.
Sa victoire le jour de l’élection de Donald Trump est une belle revanche pour la communauté des réfugiés, fustigée par le président tout au long de la campagne. Marie Claire : Magazine féminin de mode et beauté -Plan du site Mentions légales Cookies - Source : https://www.marieclaire.fr/,etats-unis-une-femme-musulmanne-est-elue-parlementaire,833408.asp
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Australie : le discours de la première femme musulmane au Sénat dénonce le racisme – Vidéo 3:09 et texte - Publié le 23 août 2018 à 10h53 - Mis à jour le 23 août 2018 à 11h43 – Document ‘lemonde.fr’
Dans son discours inaugural, Mehreen Faruqi s’est présentée en « femme marron, de couleur, immigrée, féministe » et « sans complexes ».
« Ma présence au Sénat est un affront pour certains. » Mehreen Faruqi, première femme musulmane à devenir sénatrice en Australie, a délivré un discours inaugural poignant, mardi 21 août. A la tribune, elle a dénoncé le racisme des institutions du pays. « C’est avec une grande fierté que je me présente ici devant vous, et sans complexes. Une femme de couleur, musulmane, immigrée, féministe », a-t-elle revendiqué, avant d’être longuement applaudie à la fin de son discours. Son intervention est une réponse symbolique à plusieurs épisodes polémiques dans le Sénat australien. Le 14 août, un sénateur s’en était pris de manière virulente aux musulmans, utilisant notamment l’expression « solution finale » en demandant un référendum. Et il y a un an, une sénatrice d’extrême droite avait revêtu une burqa au sein de l’Assemblée en guise de provocation. Née au Pakistan, Mehreen Faruqi, 55 ans, est arrivée en Australie en 1992. Avant d’entrer en politique, elle a mené une brillante carrière d’universitaire en génie de l’environnement. Elle est membre du parti des Verts.
Le Monde.fr - Actualités et Infos en France et dans le monde -Source : https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/video/2018/08/23/australie-le-discours-de-la-premiere-femme-musulmane-au-senat-denonce-le-racisme_5345332_3216.html
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Un regard positif sur les femmes musulmanes en France - Trois beaux destins de femmes musulmanes françaises - Vidéo 29:18 ajoutée le 20 mars 2015 - Pour avoir un futur - Catégorie : People et blogs - Musique utilisée dans cette vidéo - En savoir plus - Écoutez de la musique sans publicité avec YouTube Premium – Titre : LeSecours (110) - Artiste : Aqdas Al-Moulôk - Album : Marie, Sourate XIX, Quran - Concédé sous licence à YouTube par [Merlin] WMO.FR (au nom de NordSud)
Source : https://www.youtube.com/watch?v=XNR4GTJ4nj8
Auteur : Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 31/05/2019
Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales
Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France
Courriel : jacques.hallard921@orange.fr
Fichier : ISIAS Monde arabe et islam La présence de femmes musulmanes ‘savantes’, réputées et engagées est attestée.4
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