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"Grand émoi et controverse à l’annonce des modifications génétiques, à l’aide de l’édition génomique, réalisées chez des êtres humains par le chercheur chinois Jiankui He dans un laboratoire de Shenzhen, en Chine"

samedi 15 décembre 2018, par Hallard Jacques



ISIAS Génétique OGM Humains
Grand émoi et controverse à l’annonce des modifications génétiques, à l’aide de l’édition génomique, réalisées chez des êtres humains par le chercheur chinois Jiankui He dans un laboratoire de Shenzhen, en Chine
Avec un rappel préliminaire sur l’édition génomique
Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS 09/12/2018

Des chercheurs chinois donnent naissance à des bébés OGM

Photo diffusée par ‘Les news de doctissimo’

PLAN : Introduction Sommaire Auteur


Introduction

Ce dossier présente des articles explicitant tout d’abord les biotechnologies relatives à l’édition génomique. Sont ensuite rapportés des articles d’actualités de différentes sources qui relatent les modifications génétiques réalisées en Chine à l’aide de l’édition génomique chez des êtres humains : deux bébés jumeaux sont nés et peuvent être considérés comme les premiers êtres humains OGM, des Organismes Génétiquement Modifiés  !

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Sommaire

1. L’édition génomique d’après Wikipédia

2. Edition génomique : des ciseaux moléculaires pour modifier les génomes avec précision d’après l’INSERM

3. L’édition génomique selon le CNRS en France

4. L’édition génomique CRIPSR/Cas9 ouvre de nouvelles pistes de traitement du VIH – Document « France Diplomacie’1er mai 2016

5. Qui est Jiankui He ? (en anglais)

6. Des scientifiques chinois soulèvent des questions éthiques avec les premiers bébés génétiquement modifiés : les chercheurs ont utilisé CRISPR / Cas9 pour modifier un gène impliqué dans l’entrée du VIH dans les cellules

7. Le chercheur Jiankui He qui a créé CRISPR twins défend son travail mais ne parvient pas à apaiser la controverse - Le scientifique chinois Jiankui He explique publiquement ses recherches

8. ’Bébés génétiquement modifiés’ : la boîte de Pandore de He Jiankui

9. He Jiankui, le ’père’ des bébés génétiquement modifiés, suspend ses essais

10. He Jiankui révèle qu’une autre femme est enceinte d’un bébé génétiquement modifié - Vidéo en anglais ajoutée le 29 novembre 2018 - South China Morning Post

11. Une deuxième grossesse CRISPR est peut-être déjà en cours 28 novembre 2018 Jaesa– Document Transhumanisme et Intelligence Artificielle

12. Tollé contre les travaux de He Jiankui dans l’édition génomique27 novembre 2018 Par Agence Reuters

13. Déclaration l’Académie nationale de médecine et de l’Académie des sciences à propos de l’annonce faite par le Dr Hé Jiangkui

14. Bébés génétiquement modifiés en Chine : ’Une absence totale de régulation éthique’ Vidéo « France 24’ - Dernière modification : 28/11/2018

15. Des chercheurs chinois annoncent avoir donné naissance à des bébés génétiquement modifiés Par : Agathe Thine Journaliste , mardi 27 novembre 2018 - Document ‘Les news de doctissimo’

16. Who are the investors supporting He Jiankui, the Chinese scientist behind the gene-edited babies ? Document ‘China science

17. Bébés OGM Enregistrement France Inter 2 minutes - Par Mathieu Vidard

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1.
L’édition génomique d’après Wikipédia

La correction de séquence génomique (Genome Editing pour les anglophones) ou « correction du génome avec des nucléases modifiées », (aussi désigné par l’acronyme GEEN, pour « genome editing with engineered nucleases »), ou souvent improprement appelée édition génomique ou édition du génome (expressions à éviter car le mot anglais ’editingne correspond pas à édition), ou encore parfois dite édition génétique (mais cette expression est aussi à éviter car ayant d’autres sens1) regroupe un ensemble de techniques de manipulations du génome via la « réécriture du matériel génétique » 2.

Ces techniques peuvent être appliquées aux plantes, aux animaux3, aux champignons et aux microbes. Certains laboratoires proposent d’aussi de les appliquer au génome humain.

Sommaire

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2.
Edition génomique : des ciseaux moléculaires pour modifier les génomes avec précision d’après l’INSERM

L’édition génomique - Étude conduite à l’échelle du génome, portant sur le fonctionnement de l’organisme, d’un organe, d’une pathologie... permet d’effectuer des modifications génétiques ciblées dans tout type de cellule, grâce à des ciseaux moléculaires spécifiques. Disponibles depuis les années 80, ces outils ont gagné en efficacité et en spécificité au cours du temps. En 2012, l’avènement du système CRISPR-Cas9, caractérisé par sa très grande simplicité et son coût modeste, a révolutionné cette approche : l’édition génomique a désormais gagné tous les domaines de la science et de la médecine.

Elle permet aux chercheurs d’effectuer les modifications génétiques de leur choix, afin de développer des modèles cellulaires et animaux sur mesure, pour progresser dans la connaissance du développement des organismes vivants, des maladies, ou encore pour tester des molécules thérapeutiques. Des premiers essais cliniques se fondant sur cette approche ont débuté, visant à à traiter des maladies monogéniques, certains cancers ou encore des maladies infectieuses.

Dossier réalisé en collaboration avec Carine Giovannangeli (unité 1154 Inserm/CNRS/MNHN, équipe Edition du génome, réparation des cassures double-brin de l’ADN et réponses cellulaires Paris), Anne Galy (unité 951 Inserm/Université d’Evry Val d’Essonne/Ecole pratique des hautes études, Integrare et unité de service 35, Accélérateur de recherche technologique en Thérapie génomique, Généthon, Evry) et Hervé Chneiweiss, président du Comité d’éthique de l’Inserm

Comprendre l’édition génomique - Modifier une séquence d’ADN de façon ciblée

L’édition du génome (de l’anglais genome editing) consiste à modifier le génome d’une cellule avec une grande précision. Il est possible d’inactiver un gène, d’introduire une mutation ciblée, de corriger une mutation particulière ou d’insérer un nouveau gène. Cette technique de génie génétique fait appel à des nucléasesnucléasesEnzyme capable de couper des acides nucléiques au niveau des liaisons phosphodiesters. modifiées, appelées « ciseaux moléculaires ».

Ces nucléases coupent l’ADN à un endroit prédéfini du génome, dépendant de sa séquence. Un système de réparation naturel de l’ADN (NHEJ pour Non-Homologous End-Joining) se met alors en marche, pour « recoller » ensemble les deux extrémités libres générées par la coupure. Mais ce système de réparation introduit des erreurs, conduisant à la mutation du gène ciblé par la nucléase. Dans ce cas, la mutation introduite est donc aléatoire.

Il est également possible de modifier la séquence visée selon ses souhaits. Il faut alors délivrer à la cellule, en plus des nucléases, un brin d’ADN présentant la séquence désirée, flanquée d’extrémités homologues à celles du site de coupure. Un autre système cellulaire de réparation va alors intervenir (la recombinaison homologue) et « incorporer » la séquence d’ADN fournie au moment de la réparation, conduisant à son insertion définitive dans le génome.

L’édition de base : l’édition génomique sans coupure d’ADN

Récemment, des nucléases Cas ont été transformées pour qu’elles ne coupent plus le site du génome reconnu : la nucléase sert de point d’ancrage pour l’acheminement d’autres protéines capables de transformer une base de l’ADN en une autre, induisant ainsi une mutation ciblée sans coupure. Cette technique, l’édition de base, pourrait s’avérer particulièrement intéressante dans les cellules où les processus naturels de réparation des cassures de l’ADN sont peu performants, rendant l’édition génomique classique (avec coupure double brin) inefficace.

L’ensemble de ces techniques fonctionnent dans tous les types de cellules : humaines, animales, végétales, bactériennes, adultes ou embryonnaires.

Plusieurs types de ciseaux moléculaires disponibles

Toutes les nucléases utilisées pour l’édition génomique sont dérivées de systèmes bactériens naturels. Ce sont des enzymes dites de restriction, capables de couper l’ADN double brin à des endroits spécifiques. Ces enzymes sont modifiées en laboratoire pour reconnaitre et couper les séquences souhaitées dans l’ADN.

Les méganucléases

Ces protéines sont des enzymes de restriction extrêmement spécifiques, capables de reconnaître et de cliver une séquence d’ADN en s’assemblant par paire de sous-unités identiques (homodimères). Leur répertoire naturel étant limité, l’ingénierie de nouvelles méganucléases est nécessaire afin de pouvoir cibler un site particulier dans un génome. De ce fait, cette approche est difficile et réservée aux spécialistes de ce système. Leur utilisation est très limitée. 

Les nucléases à doigts de zinc

Ces protéines artificielles sont composées de peptides (Enchaînement d’acides aminés). L’assemblage de plusieurs peptides forme une protéine, dite à doigts de zinc, qui reconnait une séquence d’ADN, et d’une nucléase (FokI) qui coupe l’ADN. Chaque peptide à doigt de zinc reconnaît une courte séquence de trois nucléotides - Molécule de base de l’ADN et de l’ARN : l’assemblage de plusieurs d’entre eux permet de cibler des séquences plus longues, de manière plus spécifique. En outre, pour couper, les nucléases à doigt de zinc agissent à deux, sur deux sites proches l’un de l’autre. Cela permet une action catalytique des enzymes FokI. Une modification génomique nécessite donc deux nucléases à doigts de zinc, dont la construction et l’assemblage sont très complexes. Cela limite leur utilisation.

Nucléases à doigt de zinc, comportant un domaine capable de couper l’ADN (en bleu) et un domaine composé de plusieurs peptides (en jaune et orange) reconnaissant chacun une séquence spécifique de 3 nucléotides.

Les nucléases à doigts de zinc, d’après une figure de Addgene (www.addgene.org)

Les TALENs

Les TALENs (pour Transcription Activator Like-Effectors) sont également utilisés par paires, ciblant deux séquences d’ADN proches. Ils comprennent un domaine de fixation à l’ADN composé d’une combinaison de quatre peptides, chacun de ces peptides reconnaissant spécifiquement une des quatre bases de l’ADN. En jouant sur l’enchainement de ces peptides, il est possible de cibler une séquence d’ADN spécifique. Ce domaine de fixation est associé à une nucléase Fok1 qui assure la coupure double brin.

Comme avec les nucléases à doigt de zinc, un travail d’ingénierie protéique est nécessaire pour construire et assembler les TALENs destinés à l’édition génomique. Des programmes informatiques permettent de faciliter ce travail comme E-Talen et une bibliothèque de TALENs pouvant reconnaitre plus de 18 700 gènes est disponible. Les TALENs sont plus faciles à produire que les nucléases à doigt de zinc et présentent une très bonne efficacité.

Nucléases TALEN, comportant un domaine capable de couper l’ADN (en bleu) et un domaine capable de reconnaître une séquence particulière de l’ADN, composé de plusieurs peptides reconnaissant chacun une base de l’ADN (en jaune et orange).Les nucléases TALEN, d’après une figure de Addgene (www.addgene.org)

CRISPR-Cas

Cette fois c’est un ARN (ARN Molécule issue de la transcription d’un gène) guide (CRISPR pour Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats), et non une protéine, qui reconnait la séquence cible à couper. Il est associé à une nucléase Cas, le plus souvent Cas9, qui coupe l’ADN à cet endroit précis.

Disponible depuis 2012, le système CRISPR-Cas9 a révolutionné l’édition génomique par sa simplicité. Les scientifiques l’utilisent désormais quotidiennement dans tous les domaines de recherche : médecine, agronomie, environnement, etc… Fabriquer des ARN guides est infiniment plus facile que fabriquer des protéines. C’est aussi beaucoup plus rapide (quelques jours, contre plusieurs semaines ou mois pour la fabrication de nucléases à doigt de zinc ou de TALENs) et beaucoup moins coûteux.

À peine trois mois après le développement de cet outil, plusieurs laboratoires publiaient déjà des résultats obtenus avec cette technique, confirmant son potentiel. Cinq ans après, plusieurs milliers d’articles de recherche - fondamentale ou appliquée, conduite chez d’innombrables espèces, visant toutes sortes d’applications - étaient publiés.

CRISPR/Cas9 : une méthode révolutionnaire – animation pédagogique – 2 min 10 – Inserm, 2016 – Ecouter à la source : https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/edition- https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/edition-

Une utilisation dans tous les domaines du vivant et particulièrement en recherche biomédicale

L’édition génomique est utilisée dans différents domaines : l’agroalimentaire pour produire des espèces améliorées (par exemple des moutons et des veaux avec une masse musculaire accrue en Amérique du sud), l’agronomie (par exemple avec la modification génétique d’espèces végétales envahissantes, pour limiter leur croissance) et bien sûr la santé. Et ce, à tous les niveaux de la recherche : fondamentale, appliquée et clinique. Toutefois, l’ensemble de ces travaux en est encore largement au stade expérimental.

Produire des modèles animaux

L’édition génomique permet de développer de nouveaux modèles animaux (moutons, vaches, furets, lapins, porcs, etc.), en modifiant le patrimoine génétique d’embryons grâce au système CRISPR-Cas9 avant de les transférer chez des femelles. Les chercheurs peuvent ainsi disposer à volonté de modèles animaux variés et adaptés à l’étude du développement, de pathologies ou pour des essais thérapeutiques.

Deux singes macaques génétiquement modifiés sont par exemple nés en 2014, suite à l’introduction de mutations dans deux gènes différents, l’un étant impliqué dans le métabolisme et l’autre dans l’immunité. Ces naissances ont prouvé que l’obtention de primates non humains génétiquement modifiés est possible pour étudier des maladies. Jusque-là, ce type de travaux n’étaient presque exclusivement possibles que sur des souris, des drosophiles et des poissons zèbres.

Produire des modèles cellulaires

Outre les modèles animaux, il est possible de produire des modèles de cellules en culture sur mesure. Jusque-là, l’étude de maladies rares était notamment limitée par la difficulté à disposer de cellules homozygotes pour une mutation récessive rare. Désormais, il est possible de créer ces mutations à partir de cellules saines ou d’inactiver l’un des allèles chez des individus hétérozygotes pour cette mutation rare.

Soigner par la thérapie génique

En permettant d’introduire un gène sain ou de corriger une mutation dans les cellules d’un patient, l’édition génomique ouvre la voie à de potentielles thérapies géniques. Mais elle se confronte aux mêmes difficultés que les autres techniques de thérapie génique, en particulier en ce qui concerne la vectorisation de l’ADN thérapeutique et les nucléases (l’étape qui consiste à faire entrer ce matériel dans les cellules à traiter).

Plusieurs possibilités s’offrent aux chercheurs pour une intervention ex vivo (les cellules à traiter sont prélevées chez les patients, modifiées au laboratoire, puis réadministrées au patient). La nucléase Cas peut être délivrée sous différentes formes (ADN, ARN ou protéine) avec l’ARN guide, et plusieurs méthodes de délivrance sont possibles, comme l’application d’un champ électrique (électroporation) ou l’utilisation de vecteurs chimiques qui augmentent la perméabilité des membranes cellulaires. Néanmoins les vecteurs viraux restent très performants, en particulier les lentivirus et les adénovirus pour des essais conduits in vivo.

Pour en savoir plus sur la thérapie génique

Guérir d’un coup de ciseaux, vraiment ? - animation pédagogique et interview - 3 min 23 - vidéo extraite de la série Canal Détox (2018) – Consulter à la source : https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/edition-

Les enjeux de la recherche

L’immense majorité des travaux d’édition génomique concerne la recherche fondamentale ou pré-clinique, pour étudier les maladies, le développement normal ou pathologique et tester des molécules thérapeutiques. Néanmoins quelques essais cliniques ont débuté chez l’humain contre des maladies monogéniques, mais également en infectiologie ou encore cancérologie.

Un essai démarre chez des patients atteints d’hémophilie B. Des nucléases à doigts de zinc seront adressées vers leurs cellules du foie grâce à un vecteur viral (vecteur viral : Virus modifié qui sert à apporter un gène thérapeutique aux cellules). (AAV). L’objectif est d’introduire une copie saine du gène codant pour le facteur IX de coagulation dans une région active du génome, permettant son expression en continu. Des essais de phase I débutent également pour le traitement de maladies lysosomalesmaladies lysosomales. Elles sont causées par un défaut génétique affectant le lysosome, organite chargé d’éliminer les composants issus du métabolisme. Ceux-ci s’accumulent alors dans la cellule, ce qui finit par entraîner un dysfonctionnement des organes. dues à un défaut de production de l’enzyme IDUA (alpha-L-iduronidase) : les mucopolysaccharidoses. Là encore, la stratégie testée consiste à utiliser des nucléases à doigts de zinc, adressées vers les hépatocytes de patients, pour forcer l’expression de l’enzyme déficiente.

Un essai de phase II est en cours en infectiologie, contre le VIH. Il repose sur l’utilisation de nucléases à doigts de zinc, ex vivo dans des cellules souches hématopoïétiques non infectés de patients. L’objectif est d’inactiver le gène CCR5. La mutation de ce gène étant connue pour protéger de l’infection par le VIH, les chercheurs espèrent rendre les cellules modifiées résistantes au virus et rétablir l’immunité des patients. Des essais sont par ailleurs en cours avec différentes sortes de nucléases dans le traitement de la dysplasie utérine. L’idée est d’éliminer le virus HPV 16 ou 18 dans les cellules précancéreuses : la persistance de cette infection contribue en effet à l’apparition de cancers et à leur mauvais pronostic. Le traitement testé consiste à inactiver des protéines virales (E6 et E7) associées à cette persistance.

Dans le domaine du cancer, l’édition génomique permet aussi d’armer les lymphocytes T de patients contre leur propre tumeur. La modification a lieu ex vivo, après prélèvement des cellules sanguines, et consiste à faire exprimer un récepteur synthétique (ou CAR pour Chimeric Antigen Receptor) qui reconnait des antigènes (antigènes : Molécule capable de déclencher une réponse immunitaire) tumoraux. Une autre approche consiste à éliminer un frein à l’activation des cellules immunitaire : elle a été utilisée dans le lymphome (lymphome : Cancer du système lymphatique) qui se développe aux dépens de lymphocytes B), avec des cellules T modifiées pour être capables de cibler l’antigène tumoral de surface CD19.

Plusieurs essais cliniques démarrent également pour tester l’inactivation du gène PD-1 afin de stimuler le système immunitaire contre des stades avancés de cancers de l’œsophage, du poumon, des voies nasopharyngées ou encore de lymphomes. Des cellules sanguines seront prélevées chez les patients, modifiées génétiquement avec CRISPR-Cas9, multipliées puis réinjectées.

CRISPR-Cas9 chez l’embryon humain

Des équipes chinoises et américaines ont testé la technique CRISPR-Cas9 chez l’embryon humain pour corriger une mutation conférant la bêta-thalassémie ou une autre mutation associée à une pathologie cardiaque grave. Il s’agit de recherche fondamentale destinée à évaluer l’efficacité et la sécurité de CRISPR-Cas9 sur des embryons qui sont ensuite détruits. Les effets jusqu’ici obtenus restent largement perfectibles : le pourcentage d’embryons modifiés est faible et le risque de mosaïcisme (c’est-à-dire le risque que les cellules d’un même embryon ne possèdent pas toutes le même patrimoine génétique) est élevé.

Concernant des modifications génétiques qui seraient transmissibles à la descendance, la France a ratifié la convention d’Oviedo qui interdit d’effectuer ce type de travaux. Pour de nombreux organismes scientifiques et comités éthiques, dont celui de l’Inserm, même si la convention d’Oviedo était modifiée, il est à ce stade inenvisageable de recourir à une intervention chez un embryon qui serait destiné à faire naitre un enfant, faute de garanties d’efficacité et de sécurité suffisantes.

Le risque de mutations hors cible et autres

Comme pour tous les médicaments, un risque majeur de l’édition génomique en thérapie est celui d’avoir des effets indésirables.

Dans le cas de l’édition génomique, il existe en particulier un risque de créer des mutations hors cible, en dehors de la zone initialement visée. Les nucléases ciblent en effet des séquences spécifiques d’une longueur de 15-20 bases, mais elles peuvent couper « par erreur » des séquences très proches qui ne se distinguent que par une seule base. Ces mutations non désirées peuvent modifier l’expression de gènes qui n’étaient pas ciblés, les inactiver, voire conduire à l’apparition de cancers. Actuellement, des approches de séquençage complet du génome des cellules génétiquement modifiées ex vivo permettent, en principe, de vérifier l’absence de mutations hors cibles. La bonne représentativité de ces contrôles reste à vérifier. Ce problème devra être réglé avant de mener des essais in vivo. Des outils bio-informatiques sont développés dans ce but, pour mieux prédire le risque de mutations hors cibles et garantir une meilleure spécificité des nucléases. En outre, la performance et la spécificité de ces dernières continuent d’être améliorées.

D’autres difficultés ont été identifiées telles que le mosaïsme  : au cours d’une expérience, toutes les cellules faisant l’objet d’une tentative d’édition génomique ne sont pas génétiquement modifiées de façon strictement identiques à la fin de celle-ci. Cela s’explique par le fait que cette technique fait appel aux processus naturels de réparation de l’ADN et que ceux-ci peuvent inégalement intervenir d’une cellule à l’autre.

Enfin, l’absence de recul ne permet pas de statuer sur la sécurité à long terme d’une modification génétique provoquée dans une cellule. Les essais cliniques qui démarrent apporteront de précieuses informations sur la tolérance et la sécurité de cette approche. Ils permettront notamment de savoir, d’ici deux ou trois ans, si les effets hors cible sont maîtrisés.

L’édition épigénomique

Une nouvelle variante de l’édition génomique appelée édition épigénomique a été proposée. Elle utilise le système CRISPR-Cas, mais la nucléase Cas ne coupe pas l’ADN : elle permet d’importer des molécules régulatrices de la transcription pour bloquer ou au contraire stimuler l’expression d’un gène ciblé. La séquence du gène n’est donc pas modifiée.

La preuve de concept (preuve - Démonstration de l’intérêt d’une invention ou d’une technologie), a été apportée fin 2017 in vivo chez la souris, avec l’activation forcée de gènes impliqués dans le contrôle du diabète, de la dystrophie musculaire de Duchenne et d’une maladie rénale aigue.

Cette approche écarte le risque de mutation hors cible, même si des effets secondaires de fixation hors cible peuvent exister. De plus, elle évite la modification irréversible du patrimoine génétique d’une cellule.

Les préoccupations éthiques

L’utilisation tous azimuts de l’édition génomique soulève des questions éthiques, d’autant que les premières applications se dessinent alors que la technique n’est pas parfaitement maitrisée.

C’est notamment le cas pour le guidage de gène. Cette stratégie permet de modifier génétiquement (par CRISPR-Cas9) une population d’animaux en forçant un gène modifié à se transmettre. Le but est de la rendre résistante à une maladie ou encore de la stériliser si l’espèce est considérée comme nocive. Le guidage de gènes pourrait être utilisé pour contrôler des espèces végétales envahissantes ou pour éliminer la résistance aux herbicides ou pesticides. Il est également envisagé pour lutter contre des vecteurs de transmission de maladies, comme les moustiques impliqués dans la transmission du paludisme ou de la dengue. Une étude test, menée au Panama en 2015, semble soutenir l’efficacité de la technique : elle aurait permis de réduire les populations de moustique Aedes aegypti qui transmettent la dengue.

Ces pratiques soulèvent beaucoup de questions, outre celles déjà discutées sur les effets hors cible : quel est le risque de contamination à des espèces autres que la population cible ? Quel est l’impact écologique et pour la biodiversité de l’éradication d’insectes pollinisateurs et nourriciers pour les larves de poissons ? Quels sont les risques à long terme pour l’espèce ? Comment arrêter efficacement la propagation du gène en cas de perte de contrôle de la technologie ? Des évaluations doivent être réalisées sur des périodes longues, avec l’élaboration de scénarios multiples par des équipes pluridisciplinaires combinant biologie moléculaire, écologie, sciences sociales, pour une évaluation prudente de la balance bénéfice/risque à long terme.

D’autres questions se posent avec la modification génétique d’espèces à des fins commerciales. Ainsi, en Argentine et en Uruguay, des fermes expérimentales modifient le génome de moutons et de veaux pour augmenter la taille de leurs muscles dans le but de produire deux fois plus de viande. Quelles sont les conséquences pour la qualité de vie animale et pour les consommateurs ?

Chez un embryon humain qui serait destiné à faire naître un enfant, ce type d’intervention est totalement inenvisageable à ce stade, faute de garanties d’efficacité et de sécurité suffisantes. Mais à terme, si la technique devient sûre et fiable, elle pourrait être utilisée dans des indications rares et très précises : par exemple pour éviter la transmission d’une maladie grave quand les deux parents en sont atteints et que le risque de donner naissance à un enfant malade est de 100%. Il s’agira alors de corriger la mutation chez l’embryon ou même en amont, au niveau des cellules germinalescellules germinalesÀ l’origine de la formation des gamètes, leurs gènes sont transmis à la descendance. avant la fécondation. L’académie de médecine s’est prononcée en faveur de cette possibilité si la technologie atteint l’efficacité et la sureté nécessaires. Mais la plus grande vigilance devra s’imposer pour éviter toute dérive en faveur de modifications génétiques « de confort ».

A lire aussi : Edition du génome : des possibilités inouïes qui posent des questions éthiques

Sur le même sujet

Actualités : 19.06.18 Édition du génome : des possibilités inouïes qui posent des questions éthiques

Communiqués de presse

INSERM

Souce : https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/edition-genomique

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3.
L’édition génomique selon le CNRS en France

Quelle éthique pour les ciseaux génétiques ? 20.06.2016

En permettant de modifier l’ADN avec une facilité déconcertante, les outils d’ingénierie génomique ... Lire plus

CRISPR-Cas9 : des ciseaux génétiques pour le cerveau 03.05.2016

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Source : https://lejournal.cnrs.fr/edition-genomique

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4.
L’édition génomique CRIPSR/Cas9 ouvre de nouvelles pistes de traitement du VIH – Document « France Diplomatie’ - Photo - Chine | Biologie : médecine, santé, pharmacie, biotechnologie - 1er mai 2016

Deux études réalisées en Chine montrent que la technique innovante d’édition génomique CRISPR/Cas9 ouvre de nouvelles voies de traitement, notamment contre le VIH, mais relance le débat sur la manipulation génétique.

CRISPR/Cas9, connu sous le nom de « couteau suisse moléculaire », est un outil du génie génétique pour induire des ruptures double brin dans l’ADN. Cette technique a été développée par plusieurs chercheurs parmi lesquels la chercheuse française Emmanuelle Charpentier, candidate potentielle au prix Nobel de chimie 2016.

Une première étude, publiée dans le journal américain Cell Reports et réalisée par une équipe de chercheurs canadiens et chinois, montre que la CRIPSR/Cas9 devra faire l’objet de recherches supplémentaires avant de constituer un outil antiviral efficace. Après l’infection d’une cellule par un virus, le génome du virus contenu dans l’ARN (acide ribonucléique) est libéré. Puis l’ARN pénètre dans le noyau de la cellule où il est transcrit en ADN par transcriptase inverse et c’est ainsi que la CRISPR/Cas9 est programmée pour cibler la séquence d’ADN infectée et la couper. S’ensuit alors la phase de réparation de l’ADN par le mécanisme de Jonction d’Extrémités Non Homologues (NHEJ) donnant lieu à des indels [1].

L’étude montre que ces indels pourraient être létaux pour le VIH-1 (type de VIH étudié ici), mais pourraient dans certains cas engendrer la mutation de ce dernier qui deviendrait résistant à la CRISPR/Cas9. En effet, une substitution minuscule d’un seul nucléotide modifie la séquence d’ADN de sorte que la CRISPR/Cas9 ne la reconnaît plus. Cette observation montre par conséquent deux résultats opposés de l’efficacité de la CRISPR/Cas9, à savoir l’inactivation du VIH-1 et une accélération du mécanisme de l’échappement viral.

Dans le cadre d’une deuxième étude, une équipe de chercheurs chinois de la Guangzhou Medical University a révélé avoir modifié à l’aide de l’outil CRISPR/Cas9 des gènes d’embryons humains afin de les rendre résistants au VIH. Le professeur FAN Yong, premier auteur de la publication, a déclaré que les 26 embryons utilisés n’étaient pas viables et incapables de se développer, que la recherche avait été approuvée par le comité d’éthique du Third Affiliated Hospital of Guangzhou Medical University et que tous les embryons ont été détruits trois jours après l’expérimentation. Les résultats ont montré que seulement quatre des embryons ont pu être modifiés avec succès et que les autres ont présenté des mutations imprévues. La publication a déclenché de nombreuses réactions au sein de la communauté scientifique qui craint une mauvaise utilisation de cette technique qui glisserait peu à peu vers une nouvelle forme d’eugénisme.

La CRISPR/Cas9 donne un nouvel espoir d’élaboration de traitements, non seulement pour le VIH mais aussi pour beaucoup d’autres virus ou autres formes de maladies telles des maladies héréditaires ou des cancers. Cependant cette technique peut être contestée pour des raisons éthiques et est aujourd’hui encore trop immature pour des essais cliniques.

[1] Indel : insertion ou délétion dans une séquence biologique par rapport à une séquence de référence et étant souvent à l’origine de l’altération de la fonction de l’ADN

En savoir plus : http://www.nature.com/news/second-chinese-team-reports-gene-editing-in-human-embryos-1.19718

Sources

http://www.ecns.cn/2016/04-08/205993.shtml
http://www.ecns.cn/2016/04-13/206429.shtml

Rédacteur - Christophe LAUGÉ : christophe.lauge[a]diplomatie.gouv.fr

Informations complémentaires - Publications

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Source : https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/diplomatie-scientifique/veille-scientifique-et-technologique/chine/article/l-edition-genomique-cripsr-cas9-ouvre-de-nouvelles-pistes-de-traitement-du-vih

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5.
Qui est Jiankui He ?

Sources d’informations en anglais sur ces sites :

He Jiankui

https://www.researchgate.net/profile/Jiankui_He

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6.
Des scientifiques chinois soulèvent des questions éthiques avec les premiers bébés génétiquement modifiés : les chercheurs ont utilisé CRISPR / Cas9 pour modifier un gène impliqué dans l’entrée du VIH dans les cellules
Par Tina Hesman Saey - 17h51, le 27 novembre 2018 Science News Genetics, Science & Society – Titre original : Chinese scientists raise ethical questions with first gene-edited babies – Site : https://www.sciencenews.org/article/chinese-scientists-raise-ethical-questions-first-crispr-gene-edited-babies - Traduction : Jacques Hallard

Jiankui He

Jiankui He He Jiankui

Editeur de gènes - Jiankui He, présenté dans un laboratoire à Shenzhen, en Chine, le 10 octobre 2018, a annoncé la naissance du premier bébé au monde à « être édité par un gène ». Mark Schiefelbein / AP Images

L’annonce surprise faite par un scientifique chinois à la veille d’un sommet international sur l’édition de gènes chez les êtres humains, qu’il a déjà créé les premiers bébés au monde à être génétiquement modifiés, a conduit à une condamnation rapide.

Jiankui Il devait discuter de son travail le 28 novembre 2018 à Hong Kong lors du deuxième Sommet international sur la modification du génome humain. Mais dans une interview accordée à l’Associated Press et dans une vidéo publiée le 25 novembre 2018, il a annoncé que des jumelles possédant un gène modifié qui réduit le risque de contracter le VIH « sont venues dans ce monde aussi saines que les autres bébés il y a quelques semaines ».

Cette annonce a provoqué l’indignation de nombreux chercheurs et éthiciens qui affirment que l’implantation d’embryons modifiés pour créer des bébés est prématurée et expose les enfants à des risques inutiles pour leur santé. Les opposants craignent également la création de « bébés augmentés », édités pour améliorer leur intelligence, leurs peformances athlétiques ou d’autres traits.

En congé non payé de l’Université des sciences et technologies du sud de la Chine à Shenzhen depuis février, il s’oppose au terme bébé augmenté. « Appelez-les ’ bébés de la chirurgie génique ’, s’il le faut, ou mieux encore des gens ordinaires qui ont subi une opération chirurgicale pour sauver leur vie ou prévenir une maladie », a-t-il écrit dans une perspective publiée en ligne le 26 novembre 2018 dans le ‘CRISPR Journal’. Mais dans la vidéo, il a déclaré qu’il réalisait que son travail serait controversé et qu’il était prêt à accepter les critiques. Certaines familles ont besoin de la technologie pour avoir des enfants en bonne santé, a-t-il déclaré, ajoutant que l’amélioration de l’intelligence ou la modification de la couleur des cheveux ou des yeux ne sont « pas des choses que les parents aimants font » et devraient être interdites.

https://www.sciencenews.org/sites/default/files/2018/11/112718_TI_crispr-babies_inline_730.jpg
VUE CRISPR - Zhou Xiaoqin de Jiankui - Il ajuste un moniteur montrant une vidéo d’un autre chercheur manipulant un embryon humain pour le montage avec CRISPR / Cas9. Dans ce cas, les chercheurs espèrent désactiver le gène PCSK9. Les personnes présentant des défauts naturels dans ce gène sont protégées contre un taux de cholestérol élevé. Mark Schiefelbein / AP Images

Pourtant, de nombreux chercheurs et éthiciens soutiennent qu’avoir édité l’ADN des jumeaux ne sauvait pas la vie et n’empêchait pas la maladie. Bien que le père des filles soit séropositif, il existe des moyens plus sûrs de protéger une personne contre le virus, ce qui rend cette ingénierie inutile et contraire à l’éthique.

Les scientifiques impliqués dans l’annonce ’ont sciemment enfreint les normes éthiques entourant cette technologie’, déclare Josephine Johnston, avocate et bioéthicienne du Hastings Center, institut de recherche en bioéthique de Garrison, NY. Les chercheurs sont conscients que la communauté scientifique pense que l’édition n’est toujours pas sûre ni appropriée pour une utilisation sur des embryons humains. « On peut même se demander s’ils le font pour attirer l’attention », dit-elle.

Feng Zhang, du Broad Institute of MIT et de Harvard, a lancé un appel en faveur d’un moratoire sur la production de bébés génétiquement modifiés, jusqu’à ce que les chercheurs puissent établir des exigences de sécurité. Des centaines de scientifiques chinois ont signé des lettres condamnant ces travaux et appelant à une surveillance accrue des expériences d’édition de gènes.

Les autorités chinoises s’interrogent également sur la recherche. Le comité d’experts en éthique médicale de la ville chnoise de Shenzhen a déclaré dans un communiqué qu’il enquêtait sur l’affaire, et l’hôpital cité dans des documents décrivant l’expérience a démenti le fait que le travail avait été effectué sur place. Dans une déclaration publiée le 26 novembre 2018, son université a déclaré que son travail ’violait gravement l’éthique et les normes académiques’, et a annoncé l’ouverture d’une enquête. Il n’a pas pu être joint pour commenter.

Désactiver un gène

Dans une autre vidéo, il a déclaré que son groupe avait utilisé l’outil d’édition de gènes CRISPR / Cas9 pour désactiver le gène CCR5 dans les œufs fécondés qui ont produit les bébés, appelés « Lulu » et « Nana » (pas leur vrai nom). CCR5 produit une protéine qui permet à la version la plus courante du virus VIH d’entrer dans les cellules. Certaines personnes ont naturellement des mutations dans le gène qui les protègent de l’infection par le VIH. Une telle ’chirurgie génétique’ s’est déjà révélée sûre chez les adultes séropositifs, a-t-il déclaré dans la vidéo. L’infection à VIH est toujours une maladie mortelle et dans les pays en développement, « la discrimination aggrave les ravages », a-t-il déclaré ». L’édition de gènes pourrait épargner à de tels enfants le sort de leurs parents, affirme-t-il.

Mais les probabilités pour que Lulu et Nana contractent le VIH de leur père lorsque leur mère n’est pas infectée par le virus, sont « presque nulles. En fait, probablement zéro », explique Anthony Fauci, directeur de l’Institut américain des maladies allergiques et infectieuses à Bethesda, dans le Maryland. Les enfants pourraient facilement éviter l’infection à VIH par d’autres moyens, de sorte « qu’ils risquent de voir modifier leurs gènes au stade embryonnaire pour les protéger ».

Citations

The He Lab. About Lulu and Nana : Twin girls born healthy after gene surgery as single-cell embryos. YouTube. November 25, 2018.

The He Lab. Why we chose HIV and CCR5 first. YouTube. November 25, 2018.

J. He et al. Draft ethical principles for therapeutic assisted reproductive technologies. CRISPR Journal. Published online November 26, 2018. doi:10.1089/crispr.2018.0051.

Further Reading

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T.H. Saey. Researchers say CRISPR edits to a human embryo worked. But critics still doubt it. Science News Online, August 8, 2018.

T.H. Saey. Most Americans think it’s OK to tweak a baby’s genes to prevent disease. Science News Online, July 26, 2018.

T.H. Saey. Parents may one day be morally obligated to edit their baby’s genes. Science News Online, November 28, 2017.

T.H. Saey. Human gene editing therapies are OK in certain cases, panel advises. Science News. Vol. 191, March 18, 2017, p. 7.

T.H. Saey. Year in review : ‘Three-parent baby’ technique raises hope and concern. Science News. Vol. 190, December 24, 2016, p. 22.

T.H. Saey. Human gene editing research gets green light. Science News. Vol. 188, December 26, 2015, p. 12.

Traduction Jacques Hallard 02 décembre 2018.

Editor’s note : Feng Zhang is on the board of trustees of Society for Science & the Public, which publishes Science News.

Note de l’éditeur : Feng Zhang est membre du conseil d’administration de la ‘Society for Science & the Public’, qui publie ‘Science News’.

Site : https://www.sciencenews.org/article/chinese-scientists-raise-ethical-questions-first-crispr-gene-edited-babies

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7.
Le chercheur Jiankui He qui a créé des jumeaux avec CRISPR défend son travail mais ne parvient pas à apaiser la controverse - Le scientifique chinois Jiankui He explique publiquement ses recherches

Tina Hesman Saey - 15h54, 28 novembre 2018 - Science News Genetics, Science & Society – Titre ; The researcher who created CRISPR twins defends his work but fails to quell controversy - Site : https://www.sciencenews.org/article/researcher-defends-creating-crispr-babies-fails-quell-controversy – Traduction Jacques Hallard.

Jiankui He

Jiankui He He Jiankui

LIVRAISON DE DONNEES - Le 28 novembre 2018, le chercheur Jiankui Il a donné aux scientifiques un premier aperçu des données provenant de la création de deux bébés génétiquement modifiés. Beaucoup dans la communauté scientifique ont décrié le travail. S.C. Leung / Images SOPA / LightRocket / Getty Images

Un chercheur chinois qui a aidé à créer les premiers bébés au monde génétiquement modifiés, a dévoilé publiquement pour la première fois les détails de ses travaux à un public international de scientifiques et d’éthiciens, et il a révélé qu’un autre bébé doté d’un tel gène était attendu pour l’année prochaine [2019].

Lulu et Nana, deux jumelles dont l’ADN a été modifié avec CRISPR / Cas9 pour désactiver le gène CCR5 impliqué dans les infections à VIH, pourraient bientôt se joindre à un autre enfant, a déclaré Jiankui He le 28 novembre 2018. Une autre femme, participant à un essai concernant des enfants rendus résistants à l’infection par le VIH, en est aux premiers stades de sa grossesse, a-t-il souligné lors d’une présentation au deuxième Sommet international sur la modification du génome humain, qui s’est tenu à Hong Kong.

Il a effectué les expériences en grande partie en secret - pas même connues à l’université des sciences et de la technologie du sud de Shenzhen, en Chine, où il a travaillé jusqu’à ce qu’il prenne un congé non payé en février. Il a présenté ses excuses pour avoir « divulgué de manière inattendue des informations sur son travail », une affirmation déroutante, car il avait accordé des interviews à l’Associated Press et avait enregistré plusieurs vidéos en ligne. Un manuscrit décrivant le travail est en cours de révision dans un journal scientifique, a-t-il déclaré.

Expériences controversées

Dans sa présentation, il a affirmé que ses expériences visant à désactiver le gène CCR5 pourraient aider les enfants vulnérables, en particulier dans les pays en développement, à éviter l’infection par le VIH. « Je crois sincèrement que ce n’est pas seulement pour ce cas, mais pour des millions d’enfants qui ont besoin de cette protection car un vaccin contre le VIH n’est pas disponible… Je suis fier ».

Mais sa première explication publique n’a pas réussi à apaiser la controverse sur ses actes (SN Online : 11/27/18).

Produire des bébés à partir d’embryons avec une modification génétique, est « irresponsable » et va à l’encontre du consensus établi par les chercheurs en 2015 après le premier sommet international sur l’édition de gènes humains, a déclaré David Baltimore après la présentation de He. « Personnellement, je ne pense pas que c’était médicalement nécessaire », a déclaré Baltimore, prix Nobel ayant exercé une influence déterminante sur la définition de la politique en matière de recherche sur l’ADN et présidant le comité d’organisation du sommet.

Il existe de nombreux moyens d’éviter une infection par le VIH qui ne nécessite pas de bidouillage risqué de l’ADN. Et les scientifiques ne sont pas convaincus que l’édition d’embryons humains avec CRISPR / Cas9 soit sans danger ou conforme à l’éthique.

Les scientifiques du public se sont alignés pour demander à He comment il avait recruté des patients pour l’étude, les avait informés du risque et des conséquences de la recherche et des raisons pour lesquelles il avait effectué le travail.

« Je suppose que vous êtes bien au courant de cette ligne rouge », a déclaré Wensheng Wei de l’Université de Pékin à Beijing, faisant écho plus largement au sentiment de nombreux membres de la communauté scientifique. « Pourquoi avez vous choisi de franchir cette ligne rouge ? Et hypothétiquement, si vous ne le saviez pas, pourquoi avez-vous fait toutes ces études cliniques en secret ? ». Il n’a pas répondu à la question.

Entrer dans les détails

Il a ajouté que ses collègues et lui avaient commencé à expérimenter avec des souris, des singes et des embryons humains non viables pour perfectionner la technique de montage. Dans ce travail préliminaire, l’édition CRISPR du gène CCR5 n’a entraîné aucune modification indésirable d’autres gènes, ce que les scientifiques appellent des modifications « non ciblées ». Sur 50 embryons humains édités dans une expérience, un seul avait une édition potentielle non ciblée. Les chercheurs ne peuvent pas dire si cette modification non ciblée a été provoquée par CRISPR / Cas9 ou s’il s’agit d’une modification génétique héritée de l’un des parents de l’embryon.

Les parents de Lulu et de Nana étaient l’un des sept couples recrutés dans un groupe de patients séropositifs pour participer à l’étude de Jiankui He. Un formulaire de consentement affiché sur son site Web considère la recherche comme un projet de développement d’un vaccin contre le VIH. Le père du bébé est séropositif, mais le virus est à des niveaux indétectables dans son sang. La mère n’est pas infectée.

Jiankui He et ses collègues ont effectué une fécondation in vitro après le lavage du sperme pour éliminer toute trace restante du virus. La protéine CRISPR / Cas9 et un ARN qui guide la protéine vers le gène CCR5 ont été injectés dans l’ovule avec le sperme. Lorsque les embryons obtenus se sont transformés en blastocyste, étape juste avant l’implantation dans l’utérus, lorsque l’embryon est une boule d’environ 200 cellules, les chercheurs ont prélevé plusieurs cellules. L’équipe a examiné ou séquencé trois à cinq de l’ADN de ces cellules pour la recherche de preuves d’édition. Au total, 31 embryons des sept couples ont atteint le stade de blastocyste. Parmi eux, environ 70% avaient des modifications du gène CCR5, a-t-il déclaré.

L’embryon qui s’est développé dans Lulu contenait une édition qui imite une mutation naturelle qui aide à protéger certaines personnes du VIH. Les tests initiaux ont également révélé la présence d’une souche non ciblée loin de tout gène de cet embryon,

Citations

J. He. Second International Summit on Human Genome Editing. Day 2. Session 3 — Human embryo editing. November 28, 2018, Hong Kong.

Further Reading

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T.H. Saey. Chinese scientists raise ethical questions with first gene-edited babies. Science News Online, November 17, 2018.

T.H. Saey. Gene editing of human embryos gets rid of a mutation that causes heart failure. Science News. Vol. 192, September 2, 2017, p. 6.

T.H. Saey. Gene editing of human embryos yields early results. Science News. Vol. 191, April 15, 2017, p. 16.

T. H. Saey. New era of human embryo gene editing begins. Science News. Vol. 190, October 29, 2016, p. 15.

T.H. Saey. Human gene editing research gets green light. Science News. Vol. 188, December 26, 2015, p. 12.

Traductxion Jacques Hallard – 02 décembre 2018.

Site : https://www.sciencenews.org/article/researcher-defends-creating-crispr-babies-fails-quell-controversy

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8.
’Bébés génétiquement modifiés’ : la boîte de Pandore de He Jiankui

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Photo - © China Stringer Network | He Jiankui a défendu ses travaux devant le public du Sommet sur l’édition du génome humain.

Texte par Sébastian SEIBT- Dernière modification : 28/11/2018

Le chercheur chinois He Jiankui persiste et signe : il maintient, toujours sans preuve, avoir créé les premiers bébés génétiquement modifiés. Une affirmation qui met la Chine et les spécialistes des outils de manipulation génétique dans l’embarras.

He Jiankui a décidé de “faire une pause” dans ses essais cliniques très controversés. Après avoir suscité un tollé international, le scientifique chinois a annoncé, mercredi 28 novembre, ne pas poursuivre, pour l’instant, ses expériences de manipulations génétiques sur des embryons humains.

Quelques heures plus tôt, il avait réaffirmé, devant l’assemblée du deuxième sommet international sur l’édition du génome humain, à Hong Kong, avoir réussi à immuniser des jumelles contre le VIH. Il n’a, cependant, toujourspas apporté la preuve scientifique de ce qu’il avance.

’Une absence totale de régulation éthique’

La Chine remontée

L’annonce de l’interruption des recherches n’a pas suffi à calmer les esprits. “Le fait qu’un chercheur se soit lancé dans une expérience d’une telle importance en dehors de toutes les institutions, c’est-à-dire sans offrir toutes les garanties scientifiques nécessaires, est extrêmement choquant”, a résumé Anne Cambon-Thomsen, directrice émérite au CNRS et membre du Groupe européen de réflexion sur l’éthique et les nouvelles technologies, contactée par France 24.

La Chine, où l’utilisation des techniques de modification génétique sur des cobayes humains est interdite comme dans la plupart des pays du monde, est particulièrement remontée contre son chercheur. He Jiankui a, en effet, mené son expérience à l’insu des autorités. L’université de Shenzhen (sud de la Chine) à laquelle il est rattaché aconfirméne pas avoir eu connaissance de ce projet. “Toute la question est, maintenant, de comprendre comment ce scientifique a pu mener ses recherches sans que personne ne soit, semble-t-il, au courant”, reconnaît Christophe Galichet, chercheur au Francis Crick Institute, un centre de recherche qui travaille sur l’édition génétique, contacté par France 24.

Pékin a ouvert une enquête pour tenter de faire toute la lumière sur cette affaire. Le pays n’a pas besoin d’apparaître comme une sorte de “Far West” scientifique où des chercheurs peuvent mener en toute discrétion des expériences interdites. Les autorités ont multiplié par 30 les fonds alloués à la recherche ces vingt dernières années et elles ont dépensé 234 milliards de dollars en 2016 pour tenter de s’imposer comme un acteur sérieux et incontournable de la scène scientifique internationale,rappelle le quotidien britannique The Guardian. Ce genre d’incident risque de nuire à sa crédibilité.

Dr Frankenstein 2.0

Il en va de même pour la recherche s’appuyant sur la technique d’édition génétique CRISPT, celle utilisée par He Jiankui. L’outil est puissant et d’une efficacité redoutable : il s’agit d’une technologie de découpage génétique qui permet d’altérer ungène en ajoutant ou en enlevant des informations. Des milliers de laboratoires s’en sont emparés dans le monde dans le cadre, par exemple, de la lutte contre les maladies génétiques, rendre la vue à des rats de laboratoire atteints de cécité ou encore un projet de reconstitution d’un mammouth.

Mais CRISPR n’a jamais été utilisé sur des cobayes humains. “La technologie est pleine de promesses mais sur le plan éthique, on n’a pas encore suffisamment de garanties pour se permettre de faire des modifications génétiques qui sont irréversibles et héréditaires”, explique Anne Cambon-Thomsen. He Jiankui a ouvert cette boîte de Pandore. “Le risque est de susciter une réaction de rejet par le public qui trouverait ces outils trop dangereux surtout s’ils tombent entre les mauvaises mains”, craint Christophe Galichet. Pour Pete Mills, directeur adjoint du Nuffield Council (un organisme britannique indépendant de bioéthique), “l’attitude inconsciente du scientifique chinois met en péril le développement de nouvelles applications de CRISPR”.

Ces scientifiques craignent que les travaux de He Jiankui - même si le but poursuivi est louable - fassent naître dans le public des fantasmes de Dr Frankenstein 2.0 armés de ciseaux Crispr. “Le risque de dérives vient aussi du fait que l’outil est relativement simple à utiliser par un scientifique et ne nécessite pas d’infrastructures énormes”, reconnaît Raphaël Margueron, directeur scientifique de l’équipe Crispr’it à l’Institut Curie, contacté par France 24. C’est ce qui explique, en partie, comment le scientifique chinois a pu agir sans attirer l’attention.

Le danger est cependant à relativiser. Crispr ne permet pas encore de refaçonner tout le génome humain à sa guise. He Jiankui a travaillé sur des embryons humains au moment de la fécondation “où il n’y a qu’une seule cellule sur laquelle agir, alors que c’est bien plus compliqué pour une personne adulte”, souligne Raphaël Margueron. La manipulation génétique peut aussi produire des effets inattendus ou mal maîtrisés à même de dissuader les apprentis manipulateurs de gènes. Par exemple, “il est possible, en théorie, de créer des enfants avec de yeux bleus grâce à CRISPR, mais la modification génétique nécessaire peut avoir un effet sur d’autres caractéristiques”, souligne Christophe Galichet.

Pour cet expert, l’attitude du scientifique chinois a au moins un aspect positif. Elle braque les projecteurs médiatiques sur une technologie encore méconnue du grand public et doit inciter les scientifiques à se montrer aussi transparents que possible sur la recherche dans ce domaine afin de dissiper tout éventuel malentendu. Cette affaire démontre que “la communauté internationale doit être au taquet pour trouver une réponse à ce genre d’initiatives isolées”, estime-t-il. Le timing ne pouvait être meilleur, avec tous les plus grands experts en manipulation génétique réunis à Hong Kong. Reste à savoir s’ils seront à la hauteur du défi.

Première publication : 28/11/2018

CHINE

Le ’père’ des bébés chinois génétiquement modifiés fait une ’pause’ dans ses essais - En savoir plus

CHINE

Un chercheur chinois affirme avoir créé des bébés génétiquement ’édités’ - En savoir plus : VIVATECH CRISPR, des ciseaux génétiques magiques ou un danger pour l’humanité ?

Source : Site : https://www.sciencenews.org/article/researcher-defends-creating-crispr-babies-fails-quell-controversy

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9.
He Jiankui, le ’père’ des bébés génétiquement modifiés, suspend ses essais 28/11/2018 AFP. Document ‘huffingtonpost.fr’.

Le chercheur chinois avait affirmé avoir réussi à faire naître des jumelles résistantes au sida. Face à la polémique, il a annoncé faire une ’pause’.

Le chercheur chinois He Jiankui avait affirmé dans une vidéo avoir réussi à faire naître des jumelles génétiquement modifiées et résistantes au sida. Face à la polémique suscitée, il a annoncé faire une ’pause’ dans ses travaux, après avoir suscité un indignation de la communauté scientifique.

GÉNÉTIQUE - Un pas en avant, deux en arrière ? Le chercheur chinois qui affirme avoir fait naître les premiers bébés génétiquement modifiés au monde a annoncé ce mercredi 28 novembre 2018 lors de sa première prise de parole en public une ’pause’ dans ses essais. La cause ? Ses allégations ont causé un véritable tollé dans l’opinion mondiale.

Mais même s’il a suscité une polémique, He Jiankui a défendu ses travaux dans un amphithéâtre bondé de Hong Kong lors du second Sommet international sur l’édition du génome. Il a réaffirmé qu’il avait permis la naissance de jumelles dont l’ADN a été modifié pour les rendre résistantes au virus du sida.

Le chercheur a joué la carte de la transparence en expliquant à l’auditoire que huit couples -tous composés d’un père séropositif et d’une mère séronégative- s’étaient portés volontaires pour l’essai, mais que l’un d’eux s’était rétracté. Il a fait état d’une ’autre grossesse potentielle’ impliquant un deuxième couple, en laissant ensuite entendre que celle-ci s’était soldée par une fausse couche très précoce.

Mais la pression des critiques sur les questions éthiques que soulèvent ses travaux a semble-t-il eu raison du scientifique : ’Je dois présenter mes excuses pour le fait que ce résultat ait fuité de façon inattendue’, a déclaré He Jiankui, qui avait annoncé dimanche sur YouTube la naissance des jumelles surnommées ’Lulu’ et ’Nana’ :

Le chercheur, qui dirige un laboratoire à Shenzen a poursuivi :’Une pause est observée dans les essais cliniques compte tenu de la situation actuelle’.

Si elles étaient vérifiées, l’annonce de ces naissances serait une première mondiale. Mais elles n’ont évidemment pas laissé la communauté scientifique indifférente, beaucoup dénoncent l’absence de vérification indépendante, ou encore le fait d’avoir exposé des embryons sains à des modifications génétiques. Alors, progrès ou danger ?

Une étude secrète et risquée

Certains experts fustigent les risques pris par le chercheur chinois, et estiment que de telles modifications pourraient générer des mutations non désirées dans des zones différentes de celles ciblées.

Malgré tout, M. He a défendu mercredi son travail à la tribune, en déclarant que les parents volontaires étaient parfaitement conscients des risques : ’Les volontaires étaient informés des risques d’effets secondaires potentiels et ont décidé de l’implantation’, a-t-il asséné, en ajoutant que l’Université de sciences et technologie du Sud de Shenzhen, où il est rattaché, n’était ’pas au courant de l’étude menée’.

L’établissement avait auparavant pris ses distances avec son chercheur, en affirmant qu’il était depuis février en congé sans solde, et en se disant ’profondément choqué’, tout comme les organisateurs du sommet, qui ignoraient également les travaux de M. He.

Le modérateur de la table-ronde, Robin Lovell-Badge, a jugé de son côté que cet essai était ’un pas en arrière’ pour la communauté scientifique. ’C’est un exemple d’approche qui n’a pas été suffisamment prudente et proportionnée’, a-t-il dit. ’Il est cependant clair que c’est historique. Ces deux bébés seraient les deux premiers bébés génétiquement modifiés. C’est donc un moment capital de l’histoire.’

Le président du sommet, le biologiste David Baltimore, lauréat du prix Nobel, a dénoncé de son côté ’une carence dans l’autorégulation de la communauté scientifique en raison d’un manque de transparence’.

La Chine, pionnière de la génétique

He Jiankui, qui a été formé à Stanford aux États-Unis, explique avoir employé la technique Crispr-Cas9, dite des ’ciseaux génétiques’, qui permet d’enlever et de remplacer des parties indésirables du génome, comme on corrige une faute de frappe sur ordinateur. Selon lui, ’Lulu’ et ’Nana’ sont nées après une fécondation in vitro, à partir d’embryons modifiés avant leur implantation dans l’utérus de la mère.

Quoiqu’on en dise, cette technique ouvre des perspectives dans le domaine des maladies héréditaires. Mais elle est extrêmement controversée, notamment parce que les modifications réalisées seraient transmises aux générations futures, et qu’elles pourraient au final affecter l’ensemble du patrimoine génétique.

Selon Qiu Renzong, pionnier des questions bioéthiques en Chine, les chercheurs chinois échappent souvent aux sanctions car ils n’ont de comptes à rendre qu’à leur institution. Et certaines ne prévoient aucune punition en cas de faute professionnelle.

Pour Margaret Sleeboom-Faulkner, de l’Université du Sussex, il serait ’sage de s’assurer que cette façon de procéder ne devienne pas la norme’. De son côté, Pékin a ordonné une enquête pour vérifier les affirmations du chercheur.

La Chine, qui ne s’encombre pas vraiment des limites éthiques que pose la recherche génétique, cherche à devenir un leader dans ce domaine et celui du clonage, et les zones grises de la législation locale ont ouvert la voie à des expérimentations parfois controversées.

Par exemple, des scientifiques chinois ont été les premiers en 2015 à parvenir à modifier des gènes d’embryons humains, selon la revue Nature. La même année, un site de clonage d’animaux était en construction à Tianjin (nord), avec notamment l’ambition de produire jusqu’à un million de vaches à viande par an.

Début 2018, des chercheurs chinois sont parvenus à faire naître pour la première fois des singes génétiquement identiques, par la même technique de clonage utilisée il y a plus de 20 ans pour la célèbre brebis Dolly, premier mammifère cloné.

Image associée

Source : https://www.huffingtonpost.fr/2018/11/28/he-jiankui-le-pere-des-bebes-genetiquement-modifies-suspend-ses-essais_a_23603125/

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10.
He Jiankui révèle qu’une autre femme est enceinte d’un bébé génétiquement modifié - Vidéo en anglais ajoutée le 29 novembre 2018 - South China Morning Post

He Jiankui, le scientifique chinois, qui prétend avoir créé les premiers bébés au monde dotés de gènes modifiés, a présenté ses excuses après que son annonce eut déclenché une controverse mondiale. Lors d’une conférence à Hong Kong, il a également révélé qu’il pourrait y avoir une autre femme enceinte d’un bébé modifié par un gène. L’universitaire a dit qu’il était fier du travail accompli.

Traduction Jacques Hallard. 02/11/2018 - Abonnez-vous gratuitement à notre chaîne YouTube ici : https://sc.mp/subscribe-youtube - Source : https://www.youtube.com/watch?v=HY9rsbjyz74

Article d’origine :
He Jiankui reveals another woman pregnant with gene-edited baby

Subscribe to our YouTube channel for free here : https://sc.mp/subscribe-youtube He Jiankui, the Chinese scientist, who claims to have created the world’s first gene-edited babies, has apologised after his announcement sparked a global controversy. He also revealed at a conference in Hong Kong that there may be another woman pregnant with gene-edited baby. The academic said that he was proud of the achievement.

Catégorie Actualités et politique – Source : https://www.youtube.com/watch?v=HY9rsbjyz74

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11.
Une deuxième grossesse CRISPR est peut-être déjà en cours - 28 novembre 2018 Jaesa– Document Transhumanisme et Intelligence Artificielle

Une femme est déjà enceinte du prochain bébé CRISPR, selon He Jiankui, le scientifique chinois qui prétend avoir créé les premiers bébés génétiquement modifiés. Il a révélé la nouvelle de la grossesse précoce au deuxième jour du sommet international sur l’édition du génome à l’Université de Hong Kong.

« Il y en a une autre, une autre grossesse potentielle », a-t-il déclaré lors de son élocution sur scène.

Il a défendu son travail, affirmant qu’il se sentait « fier » d’avoir utilisé des techniques d’édition génétiques pour rendre les filles jumelles résistantes au VIH. « Ce n’est pas juste pour ce cas, mais pour des millions d’enfants. Ils ont besoin de cette protection. Le vaccin contre le VIH n’est pas disponible », a-t-il déclaré.

Après sa présentation, les membres de l’auditoire ont posé des questions sur son travail. Le lauréat du prix Nobel David Baltimore a déclaré que He Jiankui était irresponsable de procéder de la sorte à la modification de la lignée germinale. « Je pense que la communauté scientifique a échoué dans son auto-régulation à cause du manque de transparence », a-t-il déclaré.

Il est également apparu qu’aucune des diapositives de la présentation de He Jiankui ne contenait d’informations sur les embryons implantés – ou les bébés – lorsqu’elles ont été soumises aux organisateurs de la conférence.

Les travaux de He Jiankui ont été condamnés par les universités chinoises et le comité d’experts en éthique médicale de la ville de Shenzhen a depuis annoncé son intention de lancer une enquête sur ses recherches.

Élocution de He Jiankui à 1:17:42 à écouter à la source –

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Source : https://iatranshumanisme.com/2018/11/28/une-deuxieme-grossesse-crispr-est-peut-etre-deja-en-cours/

‘iatranshumanisme.com’ est rapidement devenu le site de référence sur le thème du transhumanisme et de l’intelligence artificielle. C’est un lieu d’échanges et de discussions sur les préoccupations du monde d’aujourd’hui et de demain – de craintes pour les uns, d’espoirs pour les autres. Nous bâtissons un espace porteur de réflexions. Voir tous les articles par Jaesa- CRISPR CRISPR-Cas9

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Source : https://iatranshumanisme.com/2018/11/28/une-deuxieme-grossesse-crispr-est-peut-etre-deja-en-cours/

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12.
Tollé contre les travaux de He Jiankui dans l’édition génomique 27 novembre 2018 Par Agence Reuters

Environ 120 scientifiques, pour la plupart chinois, se sont insurgés après l’annonce par un de leurs collègues chinois qu’il était intervenu sur les gènes de deux jumelles pour en faire les premiers bébés génétiquement modifiés.

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Source : https://www.mediapart.fr/journal/international/271118/tolle-contre-les-travaux-de-he-jiankui-dans-ledition-genomique

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13.
Déclaration l’Académie nationale de médecine et de l’Académie des sciences à propos de l’annonce faite par le Dr Hé Jiangkui

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Source : https://iatranshumanisme.com/2018/11/29/declaration-lacademie-nationale-de-medecine-et-de-lacademie-des-sciences-a-propos-de-lannonce-faite-par-le-dr-he-jiangkui/

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14.
Bébés génétiquement modifiés en Chine : ’Une absence totale de régulation éthique’ Vidéo 1:11 – Diffusée par ‘France 24’ - Dernière modification : 28/11/2018 - Abonnez-vous à notre chaîne sur YouTube : https://f24.my/YouTube - En DIRECT - Suivez FRANCE 24 ici : https://f24.my/YTliveFR - En Chine, une pause dans les recherches sur les bébés génétiquement modifiés. Notre site : https://www.france24.com/fr/ - Catégorie : Actualités et politique

Source : https://www.youtube.com/watch?v=6CKiOQin_qY

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15.
Des chercheurs chinois annoncent avoir donné naissance à des bébés génétiquement modifiés Ecrit par : Agathe Thine Journaliste , mardi 27 novembre 2018 10H19 – Document ‘Les news de doctissimo’ Toutes les news - Photo

Bien que la nouvelle n’ait encore faire l’objet d’aucune publication scientifique, des chercheurs chinois de l’Université des Sciences et Technologie de Shenzen en Chine ont annoncé avoir contribué à la naissance de jumelles ’génétiquement modifiées’.

Sommaire

Le chercheur chinois Hi Jiankui de la Shenzhen’s Southern University of Science and Technology a affirmé avoir modifié le génome des embryons de sept couples en traitement d’infertilité. Grâce à la méthode CRISPR/Cas9 qui consiste à ’découper’ des morceaux d’ADN dans le génome pour le modifier, le but des scientifiques chinois était d’éliminer le gène CCR5 afin de rendre les bébés résistants aux VIH. Le VIH est un problème grandissant en Chine. Sur les sept couples (dont les pères étaient séropositifs), seule une grossesse a été menée à terme, donnant naissance à des jumelles nées au mois de novembre.

Une prouesse scientifique qui pose des problèmes éthiques

La nouvelle intervient à la veille du Sommet international sur la modification du génome humain à Hong-Kong. Elle n’a cependant pas encore fait l’objet d’une publication scientifique et doit donc être accueillie avec prudence. Mais cette annonce fait déjà débat au sein de la communauté scientifique, certains dénonçant un risque de dérive eugénique. En 2015, une équipe de chercheurs chinois avait déjà créé la polémique en essayant de modifier le génome responsable d’une maladie de sang sur des embryons, mais aucun n’avait survécu.

Dans MIT Technology Review, l’auteur essaie de devancer une partie de ces critiques en déclarant qu’il était ’favorable à une modification génétique pour prévenir ou traiter une maladie mais pas pour l’amélioration du QI, qui n’est pas bénéfique à la société’. Néanmoins, changer le génome pour créer une résistance à l’infection VIH apparaît étonnant tant il existe d’autres moyens moins coûteux de prévenir l’infection par le VIH. Si tant est qu’ils le souhaitent, une telle stratégie est totalement inaccessible aux pays les plus touchés par le VIH.

Le chercheur suspendu par son Université

Dans un communiqué daté du 26 novembre, la Shenzhen’s Southern University of Science and Technology déclare avoir été informée des recherches de Hi Jiankui par les médias. Jugeant qu’il a enfreint les codes de conduites et d’éthique internationaux, l’Université l’a suspendu sans salaire et appelle à la mise en place d’un comité international pour enquêter sur ce cas et dont les conclusions devraient être rendues publiques. 

Mis à jour le 27 novembre 2018 - Sources :

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Référence : http://www.doctissimo.fr/grossesse/news/bebes-genetiquement-modifies-crispr

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16.
Who are the investors supporting He Jiankui, the Chinese scientist behind the gene-edited babies ? - Chinese and international venture capital firms have invested at least 298 million yuan in two of He Jiankui’s biotech start-ups - Published : Thursday, 29 November, 2018, 10:03am - Updated : Thursday, 29 November, 2018, 10:24pm - Laura He Jane Zhang Louise Moon – Document : ‘www.scmp.com’.

Related topics : China science Medicine Investing Science Future tech Start-ups Chinese scientist He Jiankui

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Dr He Jiankui, the Chinese scientist who claims to have created the world’s first gene-edited babies, has received at least 298 million yuan (US$43 million) in funding for his two biotech start-ups from Chinese and international investors.

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Shenzhen Direct Genomics Biotechnology, a Shenzhen-based genome sequencing firm that He chairs and has a 33.2 stake, received 218 million yuan in Series A funding round in April, according to a statement on its website earlier this year.

The funding was led by Shenzhen Cosun Venture Capital Investment Management, a venture capital firm owned by Shenzhen-listed Coship Electronics and Chen Libei, an executive of state-backed Fortune Capital.

Scientists warn of ‘far-reaching effects’ of He Jiankui’s GM babies

Shenzhen Cosun is an investment firm focused on the health care sector. Besides Direct Genomics, it has also made an early-stage investment in K2 Oncology, a Beijing-based start-up focused on patient-derived organoids research, which has the potential to help personalise the treatment for some cancers.

Other investors include Beijing Xiyi Asset Management, which has only one venture capital deal – Direct Genomics – since its inception in 2016 on public record.

Direct Genomics, established in July 2012, was worth 1.5 billion yuan, He, the associate professor at Southern University of Science and Technology in Shenzhen, was cited as saying in a news report posted on the Chinese government’s website in January.

https://cdn1.i-scmp.com/sites/default/files/images/methode/2018/11/29/4656f6fc-f3b4-11e8-bbe8-afaa0960a632_972x_195052.jpg

In November 2016, Direct Genomics received an undisclosed amount of funding from three investors – Beijing Tengye Venture Capital, Amer International Group, and Sinotech Genomics, according to tianyancha.com, a Chinese corporate information data provider.

Amer International Group is a Shenzhen-based company mainly dealing in metals and materials. Sinotech Genomics is a start-up based in Shanghai offering clinical and research gene sequencing services.

Calls to Shenzhen Cosun, Beijing Xiyi, Beijing Tengyi, and Amer International Group all went unanswered. The South China Morning Post was still awaiting a reply to its email enquiry from Sinotech Genomics by press time.

What is gene editing ? Who’s doing it ? And is it right ?

Separately, Shenzhen Vienomics Biotech, which He also chairs and controls, received 50 million yuan earlier this month in its Series A funding round, led by Amer International Group and Qianjiang Capital.

The start-up, which offers cancer screening services via genomics testing, also collected 20 million yuan from ASB Ventures (China) in pre-A round in 2017 and 10 million yuan from angel investors in January 2016.

South China Morning Post : International Edition

Source : https://www.scmp.com/business/china-business/article/2175486/who-are-investors-supporting-he-jiankui-chinese-scientist

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17.
Bébés OGM - Enregistrement France Inter 2 minutes - Par Mathieu Vidard, Chroniqueur, lundi 03 décembre 2018 dans le cadre de l’émission L’Édito carré-

Dans l’édito carré Mathieu Vidard revient sur ce coup de tonnerre après la naissance annoncée de deux bébés génétiquement modifiés en Chine. Illustration - La manipulation génétique sur les « bébés CRISPR » a-t-elle mis en danger leur santé ? © Getty / KTSDESIGN/SCIENCE PHOTO LIBRARY

Et si cette annonce choc du biologiste chinois He Jiankui a provoqué lundi un tollé dans la communauté scientifique, il serait bon de ne pas oublier que cette affaire, si elle est confirmée, concerne d’abord deux petites filles : les jumelles Lulu et Nana qui vont sans doute entrer, bien malgré elles, dans l’Histoire des Sciences en tant que premiers humains OGM. Une nouvelle étape pour notre humanité avec ces héroïnes involontaires et cet apprenti sorcier qui a franchi la ligne rouge en utilisant ces deux enfants comme de vulgaires souris de laboratoire. 

Et quelle était l’idée de ce chercheur ?

Exposer les embryons sains des jumelles dont le père est séropositif, à des modifications génétiques afin de les rendre résistantes au virus du Sida. Une pure expérience d’augmentation et d’amélioration puisque Lulu et Nana ne risquait pas d’attraper le virus. 

Pour réaliser cette expérience le chercheur a donc fait appel à la technique CRISPR : une sorte de ciseaux génétiques qui sert à modifier des gènes défectueux. Un procédé sur lequel la médecine fonde beaucoup d’espoir. 

Mais plusieurs problèmes se posent dans cette expérience : le premier c’est que tout a été fait en secret sans discussion avec la communauté scientifique ni publication de travaux préliminaires. 

Les bébés OGM chinois secouent la communauté scientifique

Le fait aussi d’utiliser CRISPR alors qu’il existe d’autres moyens d’empêcher un père de transmettre le VIH à ses enfants comme le nettoyage du sperme et puis enfin, en manipulant les embryons de Lulu et Nana, le chercheur les a exposés à des effets secondaires imprévus et à une vulnérabilité plus grande face à d’autres maladies. Ces enfants cobayes ont donc été fabriqués pour les besoin de la science. 

Les risques pour ces jumelles seraient donc importants ? 

Oui puisque CRISPR manque encore de précision. Une étude récente montre qu’elle peut provoquer des mutations inattendues sur les souris et les cellules humaines avec des effets largement sous-estimés et des conséquences potentiellement lourdes.

Le biologiste Jacques Testart qui permit la naissance d’Amandine le premier bébé éprouvette français en 1982 s’agace que l’on tire à boulet rouge sur le scientifique chinois alors que tout le monde savait que cela allait arriver et que personne pourtant ne remet en cause la technique CRISPR et ce droit à modifier l’être humain. 

Pour Hervé Chneiweiss le président du comité d’éthique de l’INSERM, toute intervention sur le génome humain visant à améliorer l’espèce doit être interdite mais sans condamner les opportunités offertes par CRISPR sur le plan thérapeutique. Des essais cliniques sont en cours pour traiter le cancer. 

La Chine peut nous sembler loin, mais imaginons un instant que cette première ait été réalisée sur deux enfants français ! Si l’annonce de ces bébés OGM n’est pas une fake news, nous pouvons dès maintenant nous soucier collectivement de la santé de Lulu et Nana. 

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Surce https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito-carre/l-edito-carre-03-decembre-2018

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Auteur et traducteur : Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 09/12/2018

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIAS Génétique OGM Humains Grand émoi et controverse à l’annonce des modifications génétiques à l’aide de l’édition génomique réalisées chez des êtres humains .2

Mis en ligne par Pascal Paquin de Yonne Lautre, un site d’information, associatif et solidaire(Vie du site & Liens), un site inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, indépendant de tout parti.

http://yonnelautre.fr/local/cache-vignettes/L150xH102/arton1769-4f507.jpg?1465390125

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