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"Réchauffement climatique : pourquoi cela n’intéresse pas ?", par Jacques Hallard

dimanche 11 novembre 2018, par Hallard Jacques


ISIAS CLIMAT
Réchauffement climatique : pourquoi cela n’intéresse pas ?
Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS 11/11/2018
Le titre de ce dossier est emprunté à un entretien conduit par Catherine Vincent, journaliste au quotidien du groupe ‘Le Monde’, historienne médiéviste et professeure à l’université Paris-Nanterre, avec le Professeur Frédérique Bourg, philosophe et professeur à l’École polytechnique fédérale de Lausanne et à l’université de Lausanne.

Réchauffement climatique

Source : http://ysope.over-blog.net/2018/04/rechauffement-climatique.html - Présentation Blog : Ysope - dessin de presse - dessin d’actualité - dessin d’humour - Contact- A propos d’Ysope... et pour du boulot, des renseignements ou me contacter, c’est ici .

PLAN : Informations préliminaires Introduction Sommaire Auteur


Informations préliminaires

Au début de ce dossier, à usage pédagogique, il semble utile de rappeler encore des notions indispensables à une bonne compréhension des questions climatiques. Trois approches complémentaires ont été choisies pour mettre cela en exergue : le réchauffement planétaire, les dérèglements climatiques et les phénomènes météorologiques, notions souvent confondues chez beaucoup de nos contemporains.

Réchauffement planétaire

Une suite de documents mis en ligne par l’Université Laval de Québec au Canada développe ce sujet en détail et répond objectivement à ces questions :

Vivons-nous réellement un réchauffement planétaire ?

Y a-t-il une relation de causalité entre nos émissions de gaz à effet de serre, surtout de CO2, et ce réchauffement ?

Quelles sont Les conséquences d’un réchauffement planétaire ?

Quelle crédibilité peut-on accorder aux données du passé et à la modélisation prévisionnelle ?

Que faire dans la situation actuelle ? Bibliographie

Dérèglements climatiques : origines et impacts

Un document de ‘Greenpeace’ (littéralement « paix verte »), une ONGI de protection de l’environnement), publié le 08 mars 2017, détaille bien les impacts visibles du dérèglement climatique. A consulter ici : https://www.greenpeace.fr/dereglements-climatiques-origines-impacts/

Les dérèglements climatiques font augmenter la faim dans le monde - Par RFI Publié le 11-09-2018. Modifié le 11-09-2018 à 21:47 – Photo. Les épisodes de sécheresse, notamment en Afrique, accentuent le phénomène (photo d’illustration). Xavier Testelin/Gamma-Rapho via Getty.

La faim dans le monde a progressé en 2017, pour la troisième année consécutive. C’est ce qui ressort du rapport conjoint publié par la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture et quatre autres agences onusiennes en charge de ces questions.

Il y a dix-huit ans, l’ONU s’était donné jusqu’à 2030 pour éradiquer la faim dans le monde. Ce bel objectif est en train de s’éloigner à grands pas. Du haut de la tribune, José Graziano da Silva, le directeur général de la FAO fait d’ailleurs grise mine : « Malheureusement la grande nouvelle n’est pas une bonne nouvelle... Pour la troisième année, je dois vous annoncer que le nombre de gens qui ont faim dans le monde a augmenté. »

Près de 821 millions de personnes ont eu faim dans le monde en 2017, contre 804 en 2016. L’Afrique reste le continent le plus touché avec 21 % de sa population mal nourrie, l’Asie arrive en seconde position, avec 11,5 %.

Le nombre de ventres vides a retrouvé son niveau d’il y a dix ans. La tendance à la baisse est donc inversée et la FAO pointe du doigt le changement climatique : « Cette année, l’accent a été mis sur le changement climatique, le rapport démontre clairement que la variabilité du climat, et l’exposition à des phénomènes extrêmes, plus complexes, plus fréquents et plus intenses, ont remis en cause les progrès observés dans l’éradication de la faim et de la malnutrition », ajoute José Graziano da Silva.

Nos efforts se doivent de cibler en priorités les zones rurales... Gilbert Houngbo, président du Fonds international de développement agricole, l’une des organisations onusiennes rédactrice du rapport. 11/09/2018 - par Olivier Rogez - Écouter

151 millions d’enfants concernés

En raison de ces variations climatiques, les paysans ont la tâche plus difficile. C’est par exemple le cas en Amérique latine, où le phénomène El Niño s’est accompagné de sécheresses à répétition. Un tiers des pays qui ont connu une augmentation de la mal nutrition ont aussi vécu une sécheresse. Les variations du climat imposent d’aider les paysans du Sud, martèlent les agences onusiennes, il faut investir dans des semences plus performantes et dans la préservation des récoltes. Si le changement climatique est montré du doigt, la guerre demeure l’une des premières causes de malnutrition. Ainsi au Yémen, un tiers de la population est sous-alimentée.

Seul progrès enregistré en 2017, le nombre d’enfants souffrant de retard de croissance en raison de la faim a légèrement baissé. Mais 151 millions d’enfantsdans le monde souffrent encore de la faim.

L’Afrique reste le continent qui est le plus touché par la prévalence de la sous-alimentation... Hélène Botreau, chargée de plaidoyer Sécurité alimentaire à Oxfam France 11/09/2018 - par Agnieszka Kumor - Ecouter

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http://www.rfi.fr/bundles/aefhermesrfi/img/rfi-logo.png?version=20180201121500

Source : http://www.rfi.fr/science/20180911-dereglements-climatiques-font-augmenter-faim-le-monde

Phénomènes météorologiques

Un document de Météo-France donne toutes les réponses aux questions sur les principaux phénomènes météorologiques, comme les cyclones, les tempêtes, les nuages, la neige, le brouillard, etc...

Le Cours de SVT en ligne niveau Collège, publié le 17 octobre 2017 par Mme Priez, donne notamment avec concision dans sa leçon 2, la différence entre les phénomènes climatologiques et météorologiques.

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Introduction

Dans un précédent dossier, il a été rappelé que deux prix Nobel d’économie états-uniens sont venus en appui aux conclusions du rapport du GIEC 2018 sur les dérèglements climatiques et incitent à des politiques volontaristes de fiscalité environnementale : voir Climat : « il n’est pas trop tard pour agir », par Jacques Hallard , samedi 13 octobre 2018.

Intempéries et méfaits des dérèglements climatiques continuent de se produire semaine après semaine. ‘France 2 France Télévisions’ (15/10/2018) rapporte ceci : Intempéries dans l’Aude : des inondations meurtrières : « Les crues et les inondations ont fait au moins 13 morts dans l’Aude, dont neuf dans la seule ville de Trèbes (Aude). Le bilan est très lourd et provisoire. Une cinquantaine de communes sont touchées, sous les eaux… » - (Actualités avec photos et vidéos). Selon ‘ladepeche.fr’, (23/10/2018) : Intempéries dans l’Aude : 350 bénévoles ramassent une montagne de déchets sur la plage de Fleury – Avec photos et vidéos.

Pour Marion Rousset, (‘Le Monde’, samedi 20 octobre 2018), « Les conséquences du réchauffement climatique éclatent au grand jour  »

De son côté, France TV Info.fr fait un point sur une météorologie heurtée en Italie : Orages violents Tempêtes Ouragans Tornades en Europe : Forêts dévastées, côtes submergées... Plusieurs régions italiennes frappées par de violentes intempéries, 04 novembre 2018, par Yonne Lautre - Selon une vidéo de ‘francetvinfo.fr’, en Italie : le bilan des inondations s’alourdit : « Au moins 20 personnes ont perdu la vie dans les intempéries qui ont touché l’Italie. Les dégâts sont considérables alors que de nouvelles pluies et du vent sont attendus du samedi 3 au dimanche 4 novembre 2018... ».

Et puis, conséquence des sécheresses à répétition sur la côte ouest des Etats-Unis, le 09 novembre 2018 21:59, Yohan Roblin pour LCI fait état dans des vidéos de plusieurs morts dans deux incendies monstres en Californie, où des milliers de personnes ont été évacuées… « Un incendie de forêt à la rapide propagation a ravagé Paradise, une ville du nord de la Californie, et provoqué l’évacuation de 26.000 habitants. Cinq personnes ont perdu la vie, vraisemblablement en tentant de quitter la zone » … « Un autre incendie s’est développé dans le sud de la Californie, à quelques kilomètres de l’endroit où un ancien soldat a ouvert le feu, mercredi soir, dans un bar de Thousand Oaks, au nord de Malibu, tuant douze personnes avant de se suicider… » - https://www.francetvinfo.fr/monde/u...Californie : des incendies meurtriers ravagent l’Etat  : « Dans le nord de l’Etat, neuf personnes ont péri et des dizaines de milliers d’habitants ont été évacués. Plus au Sud, un autre incendie menace Malibu (États-Unis)… » d’après ‘‘France 3 France Télévisions’
. Mis à jour le 10/11/2018 | 17:40, publié le 10/11/2018 à 17:40 (voir la vidéo).

Alors, face à ces sinistres de grande ampleur et répétés depuis des mois, voire des années sur la Planète, faut-il continuer de « lutter contre le climat » ou « lutter pour le climat’ ? Avec un humour décapant et une bonne dose d’informations pertinentes, le chroniqueuse de France Inter nous donne une réponse à cette lancinante question le mercredi 07 novembre 2018 : Lutter contre le climat – «  Ce matin, Nicole Ferroni est soulagée par cette phrase entendue de la bouche du premier ministre :’Dire qu’il faut une trajectoire carbone et se plaindre de ce que le carbone ou par exemple le pétrole coûterait plus cher, est profondément incompatible. Il n’y aura pas d’effets magiques pour lutter contre le climat’ - Enfin un qui a l’honnêteté de dire que ce n’est pas par des effets magiques qu’on va lutter contre le climat ! Et ceux qui luttent pour ? ». 

Pour (ré)écouter la chronique : c’est ici – Capture d’écran : c’est là - Mots-clés : HumourEdouard PhilippeclimatEnvironnementDans le cadre d’une émission de France Inter : Le Billet de Nicole Ferroni- par Nicole Ferroni - Contact Organigramme Espace presse

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Source : [https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-nicole-ferroni/le-billet-de-nicole-ferroni-07-novembre-2018#xtor=EPR-5-Meilleur07112018]

Une sélection de 24 documents, provenant de diverses sources, principalement du journal ‘Le Monde’ et de ‘France Culture, sont répertoriés dans le#ZUSAMMENFASSUNGsommaire suivant.

Une responsabilité humaine apparaît bien dans le réchauffement climatique qui n’a rien de strictement naturel. Des personnalités européennes nous invitent « à nous libérer de la croissance », tandis qu’une coopération franco-chinoise vise à prédire cet inéluctable réchauffement planétaire.

Le bassin méditerranéen semble particulièrement exposé au réchauffement avec des conséquences risquées pour des cités historiquement célèbres sur son pourtour et des impacts évidents sur l’agriculture, et notamment sur l’élevage animal.

La situation est variable et tendue en Europe pour respecter l’Accord de Paris sur le climathttps://www.google.fr/url?sa=t&...de 2015, incertaine aux Etats-Unis malgré un léger revirement politique récent et apparemment déterminée en Asie où la Banque asiatique de développement voudrait en finir avec « les énergies sales ».

D’éminentes personnalités apportent leur contribution, comme le professeur Dominique Bourg qui se demande, comme beaucoup d’autres, pourquoi le réchauffement climatique n’intéresse-t-il pas plus les responsables politiques, les opérateurs économiques et les citoyens, « pris entre panique et défaitisme ».

Comment expliquer cette impuissance collective pour protéger notre environnement, la Planète et les générations futures ? Comment mieux rendre crédible la catastrophe écologique qui se profile et qui nous impacte déjà si durement ? Comment ralentir, atténuer, sinon inverser le cours du réchauffement climatique ? Des dizaines de solutions sont connues, testées, éprouvées, déjà à l’œuvre dans de nombreux territoires, mais le temps presse.

Et puis nous suggérons à nouveau de prendre connaissance du sujet parmi près d’un millier d’articles consacrés au climat sur nos sites, respectivement ISIAS : https://isias.lautre.net/spip.php?page=recherche&recherche=climat et

Yonnelautre : http://yonnelautre.fr/spip.php?page=recherche&recherche=climat

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Sommaire

1. La ou les catastrophes ? Par Marion Rousset LE MONDE Idées 19.10.2018

2. Non, on ne peut pas nier la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique Par Adrien Sénécat Le Monde 15.10.2018

3. Non, le réchauffement climatique n’a rien de naturel16/10/18 11h15 – Document ‘Les Inrockuptibles’

4. Climat : tout pour le demi-degré - Par Laurence Lyonnaiset Pierre Marion,10 octobre 2018 – Exhaustif-Libération Tribune 10 octobre 2018

5. Pour le climat, libérons-nous de la croissance Par Un collectif de personnalités européennes— 10 octobre 2018

6. Climat, lancement d’un satellite franco chinois pour prédire le réchauffement climatique – Document ‘La Croix’ (avec AFP) , le 29/10/2018

7. Arles, Venise, Éphèse... Ces joyaux que le changement climatique menace de destructionPar Benjamin Puech Publié le 30/10/2018

8. « Le bassin méditerranéen se réchauffe plus vite que l’ensemble de la planète »Par Florian Bardou - 30 octobre 2018

9. Est-il vrai qu’avec le réchauffement climatique les étés seront plus chauds et les hivers plus froids ? Par Olivier Monod 12 octobre 2018

10. Donald Trump ne nie plus le changement climatique, mais espère un retour à la normale Le Monde 15.10.2018

11. Les éleveurs français, victimes collatérales du réchauffement climatique Par Le Point.fr Publié le 08/10/2018 à 20:04 - Document ‘Le Point.fr’

12. Climat : sur les dix premiers mois, 2018 est l’année la plus chaude en France Par Jean-Denis Renard. Publié le 02/11/2018

13. Climat : entre panique et défaitisme -« Nous sommes cuits ! » Par François Bergeron - 02 novembre 2018 - L’Express(Canada) (Blog)

14. Climat : aucun pays de l’UE n’a commencé à prendre des mesures pour respecter l’accord de Paris - 02 novembre 2018 – RT France

15. L’Europe non conforme à l’Accord de Paris sur le climat Samedi 03 novembre 2018 - 09:52 - Par La Rédaction ‘myEurop.info’

16. Climat : la Banque asiatique de développement (ADB) veut en finir avec les « énergies sales » Par Gabriel Nedelec Le 01/11/18

17. Climat : il y a un espoir de limiter le réchauffement mais au prix d’un sursaut international Par Pierre Le Hir LE MONDE 08.10.2018

18. Pascal Bruckner : « Ne nous faisons pas croire que nous allons “sauver la planète” » Par Pascal Bruckner (Romancier et essayiste) Le Monde 09.10.2018

19. Protéger l’environnement : une impuissance collective ? Accès à4 épisodes dans le cadre de l’émission Cultures Mondepar Florian Delorme sur France Culture

20. Comment rendre crédible la catastrophe écologique ? Vidéo de 38 minutes 06/09/2018 – Document ‘franceculture.fr’ - Dans le cade de l’émission Du Grain à moudrepar Hervé Gardette

21. Cent solutions pour inverser le cours du réchauffement climatique13/05/2018 - Émission France Culture en partenariat avec le service Planète-Sciences du Monde

22. Quelle Terre pour demain ? Dominique Bourg creuse son sillon -26/04/2018 - Emission France Culture, dans le cadre de l’émission La Grande table (2ème partie)par Olivia Gesbert,

23. Recommençons à habiter la Terre !04/06/2018 Emission de France Culture dans le cadre de Savoirs- Matières à penser avec Frédéric Worms

24. Réchauffement climatique : pourquoi cela n’intéresse pas ? Avec ‘Le Monde’ et Frédéric Bourg – Vidéo de 5 minutes 05 –

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1. La ou les catastrophes ? Par Marion Rousset LE MONDE Idées 19.10.2018 à 09h00

Si la catastrophe s’affiche désormais au singulier, c’est notamment parce que les réponses politiques au changement climatique « ne peuvent se penser qu’à l’échelle mondiale ».

Illustration - Il n’est plus possible de le contester : le monde se meurt, affirme l’astrophysicien Aurélien Barrau, dans une tribune parue dans le magazine en ligne Diacritik du 27 août 2018, qui est à l’origine d’un ­appel pour la planète de 200 personnalités (publié dans Le Monde daté 4 septembre 2018). La catastrophe en cours est immense. Peut-être sans précédent dans l’histoire universelle – en tout cas dans l’histoire humaine. » Hasard du calendrier, le ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot, annonçait sa démission le 28 août, refusant de se faire plus longtemps le « complice de la catastrophe en cours ». Ce départ, cumulé aux pics de température atteints cet été, a ­remis en selle une notion vieille comme le monde : la catastrophe. Au singulier. La fin de l’espèce humaine, en somme.

« Cataclysme planétaire »

En témoigne le cri d’alarme lancé, en septembre, par un aréopage de mathématiciens, de physiciens, de biologistes et d’astrophysiciens. Dans cet appel cosigné par de nombreux artistes, ils parlent de ­« cataclysme planétaire » et d’« effondrement ». Un vocabulaire pour le moins surprenant chez ces représentants des sciences exactes. Car longtemps, les discours catastrophistes n’ont suscité qu’ironie : de telles théories étaient perçues comme les réminiscences d’un discours religieux irrationnel, un héritage des visions apocalyptiques défendues par saint Jean et saint Paul. Ceux qui mettaient en garde contre un « renversement » du monde étaient donc considérés comme des prophètes ou des illuminés.

Quand le sociologue Bruno Latour évoquait la déesse Gaïa (Face à Gaïa. Huit conférences sur le nouveau régime climatique, La Découverte, 2015) pour souligner que les forces humaines pouvaient faire basculer la Terre d’un état à un autre, on le regardait de travers. « Chaque fois que j’en parlais à Sciences Po, je voyais dans les yeux des autres directeurs qu’ils me considéraient comme...

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Source : https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/10/19/la-ou-les-catastrophes_5371625_3232.html

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2. Non, on ne peut pas nier la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique Par Adrien Sénécat LE MONDE | 15.10.2018 à 15h49 - Mis à jour le 18.10.2018 à 10h05 -

Un « spécialiste reconnu des avalanches » conteste le rôle de l’homme dans le bouleversement climatique. Avec des arguments fallacieux. Derrière le dérèglement climatique, on trouve bien la patte de l’espèce humaine. L’immense majorité des spécialistes s’accordent sur ce constat, détaillé une nouvelle fois dans un rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) présenté lundi 8 octobre 2018. Pourtant, des publications largement partagées sur les réseaux sociaux ces derniers jours affirment le contraire. A les croire, l’homme ne serait « pour rien » dans le réchauffement climatique. Mais si ces affirmations peuvent paraître argumentées à première vue, elles résistent mal à l’examen des faits.

Ce que dit la rumeur

Illustration - Plusieurs articles publiés ces derniers jours, notamment par les sites Wikistrike.com ou Reseauinternational.net (deux publications qui nous apparaissent peu fiables dans le Décodex) mettent en avant des déclarations de Werner Munter, un Suisse « spécialiste reconnu des avalanches », qui « planche nuit et jour depuis trois ans sur le réchauffement climatique ». Ce dernier explique qu’il « ne conteste pas le réchauffement [climatique] lui-même », mais le fait qu’il serait engendré par l’activité humaine. Il avance pour cela plusieurs arguments :

  • Le réchauffement climatique en cours ne serait qu’un cycle naturel parmi d’autres (« rien que dans les 10.000 dernières années, il y a eu cinq pics de températures comparables à celui que nous vivons ») ;
  • L’homme ne serait responsable que d’une faible quantité d’émissions de gaz à effet de serre (« il y en a un peu moins de 0,5 % dans l’atmosphère, et au maximum 5 % de cette quantité est imputable à l’homme […] Et on veut nous faire croire que cette infime proportion due à l’homme est une catastrophe ? ») ;
  • D’autres phénomènes planétaires seraient à l’œuvre, comme les variations de l’intensité du rayonnement solaire. Et « quoi qu’il en soit, c’est de l’arrogance de croire qu’en 150 ans d’industrialisation, nous avons changé le climat. La nature est bien plus forte que l’homme, nous ne sommes pas les maîtres de la Terre ! »
    Pourquoi c’est faux

Les déclarations de Werner Munter reprises dans ces articles ont tout du réchauffé : elles sont extraites d’un entretien qu’il a accordé au journal suisse Le Matin, publié en mai 2014. Surtout, ses affirmations sont contestables sur le fond. Reprenons-les, point par point.

  • 1. L’argument temporel ne tient pas la route
    Il est tout à fait juste de rappeler que le climat a varié de manière tout à fait naturelle tout au long de l’histoire de la Terre. Ce que Werner Munter occulte, en revanche, c’est la vitesse et l’ampleur du réchauffement en cours.

Selon le dernier rapport du GIEC, le réchauffement climatique était d’environ 0,87°C sur la période 2006-2015 par rapport à la moyenne des années 1850-1900. Sauf sursaut mondial majeur, le seuil de 1,5°C sera franchi entre 2030 et 2052, et la surchauffe pourrait être de l’ordre de 5,5°C à la fin du siècle.

Une étude publiée dans la revue Science en 2013 concluait qu’après s’être rafraîchi pendant les 5.000 dernières années, le climat terrestre a rapidement augmenté depuis les années 1800. Il atteindrait désormais des niveaux supérieurs à ceux estimés au cours de 90 % des 10.000 dernières années. C’est notamment cette observation qui amène les spécialistes à estimer le changement climatique récent comme une irrégularité.

En résumé, le réchauffement climatique actuel n’a rien de banal, contrairement à ce qu’affirme M. Munter.

  • 2. L’activité humaine a bien fait augmenter la concentration de CO2 dans l’atmosphère
    Werner Munter conteste que l’activité humaine ait pu engendrer une hausse de la concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère. Mais là aussi, il utilise une argumentation trompeuse. Il est tout à fait juste que des quantités considérables de CO2 sont émises chaque année en dehors de toute intervention humaine. Il est également exact que les océans, les mers ou les forêts, par exemple, en absorbent une partie.

Cependant, il est indéniable que la part humaine des émissions de CO2 a explosé au cours des dernières décennies. L’homme produisait 1,5 milliard de tonnes de CO2 en 1950 ; cette quantité a été multipliée par plus de vingt pour atteindre 36,3 milliards de tonnes émises en 2016.

Résultat : la concentration de CO2 dans l’atmosphère a elle aussi augmenté fortement depuis la fin des années 1800, alors qu’on estime qu’elle avait stagné au cours des siècles précédents. L’activité humaine a donc bien eu, une nouvelle fois, un réel effet.

Une concentration de CO2 dans l’atmosphère en forte hausse depuis le début du XXe siècle

Un graphique représente la concentration de CO2 dans l’atmosphère depuis l’an 1000 en partie par million (ppm, 1 ppm = 1 mg/kg). A consulter à la source  : Pour améliorer la lisibilité, l’axe des ordonnées démarre à 225 ppm… - 1540 > CO2 : 283,10 ppm - Sources : National oceanic and atmospheric administration, Carbon dioxide information analysis center

Il est donc abusif d’affirmer, comme le fait l’expert en avalanches, que l’homme n’aurait qu’un rôle marginal dans les émissions de CO2.

Lire : Auparavant stable depuis l’an 1000, la concentration de CO2 dans l’atmosphère a augmenté de 40 % en un siècle

  • 3. Les facteurs naturels ne peuvent expliquer à eux seuls le réchauffement actuel
    La brusque hausse de la concentration de CO2 dans l’atmosphère est préoccupante, car il s’agit d’un gaz à effet de serre, qui favorise le réchauffement climatique. La combinaison de cet indicateur avec les autres facteurs d’évolution du climat d’origine humaine correspond assez bien au réchauffement climatique observé depuis des décennies.

En théorie, des facteurs naturels comme le rayonnement solaire ou les éruptions volcaniques ont certes joué un rôle dans des réchauffements climatiques par le passé. Mais selon l’immense majorité des spécialistes, la combinaison de ces facteurs avec d’autres éléments naturels aurait eu une contribution quasi nulle sur le climat au cours de la période récente. En clair, ce sont bien les facteurs humains, et non naturels, qui ont eu une influence décisive dans le réchauffement en cours (voir nos explications détaillées dans cette infographie).

Lire aussi : Comment l’homme bouscule l’équilibre du climat sur la Terre

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3. Non, le réchauffement climatique n’a rien de naturel 16/10/18 11h15 – Document Les Inrockuptibles’, familièrement appelé Les Inrocks2

Alors qu’un ’spécialiste reconnu des avalanches’ affirme le contraire, l’activité humaine est bel et bien responsable du réchauffement climatique.

Et si l’homme n’y était pour rien dans le réchauffement climatique ? Depuis quelques semaines, plusieurs publications soulevant cette hypothèse pullulent sur internet. Deux d’entre-elles, publiées par le sites Wikistrike.com et Reseauinternational.net, mettant en avant des déclarations de Werner Munter, ont particulièrement intéressé les Décodeurs du Monde.

Trois arguments fallacieux remettant en cause l’activité humaine comme responsable du réchauffement climatique

Ce Suisse, décrit comme un ’spécialiste reconnu des avalanches’ et qui ’planche nuit et jour depuis trois ans sur le réchauffement climatique’, explique qu’il ’ne conteste pas le réchauffement lui-même’, mais le fait qu’il serait engendré par l’activité humaine. Les Décodeurs ont relevé plusieurs arguments qu’il met en avant :

1/ Le réchauffement en cours n’est que la logique d’un cycle naturel.

2/ L’homme ne serait responsable que d’une quantité beaucoup plus faible d’émissions de gaz à effet de serre.

3/ D’autres phénomènes comme les variations de l’intensité du rayonnement solaire ne seraient pas pris en compte.

Des arguments qui prennent l’eau

Chaque argument est contestable selon Le Monde qui a décidé de les reprendre point par point, dans une épreuve de fact-checking redoutable.

Concernant l’argument temporel, s’il est ’tout à fait juste que le climat a varié de manière tout à fait naturelle tout au long de l’histoire de la Terre’, Werner Munter occulte ’la vitesse et l’ampleur du réchauffement en cours’. Pour appuyer la démonstration, ils citent le dernier rapport du Giec (le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) qui évoque une accélération nette du réchauffement ces dernières années.

L’activité humaine est bel et bien responsable

Concernant les conséquences de l’activité humaine, Werner Munter occulte le fait qu’en 1950 l’homme produisait certes 1,5 milliard de tonnes de CO2 mais que cette production a été multipliée par 20 pour atteindre les 36,3 milliards de tonnes en 2016.

Enfin, concernant les autres phénomènes planétaires, leur combinaison n’apporterait qu’une contribution quasi nulle sur le climat actuel. Conclusion des Décodeurs : ’Ce sont bien les facteurs humains, et non naturels, qui ont eu une influence décisive dans le réchauffement en cours’.

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Source : https://www.lesinrocks.com/2018/10/16/actualite/non-le-rechauffement-climatique-na-rien-de-naturel-111134668/

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4. Climat : tout pour le demi-degré - Par Laurence Lyonnais, candidate Maintenant le peuple/France insoumise aux élections européennes de 2019 et Pierre Marion, Collaborateur de Podemos au Parlement européen, en charge des questions énergétiques— 10 octobre 2018 à 12:41 – Exhaustif-Libération Tribune 10 octobre 2018. Photo Lionel Bonaventure. AFP

Le dernier rapport du GIEC est clair : avec un réchauffement à 2°C au lieu de 1,5°C, les conséquences seront colossales. Les élections européennes de 2019 sont l’occasion d’agir. En Espagne, en Allemagne ou en France, des propositions communes se profilent déjà pour réinventer notre modèle économique.

Un demi-degré Celsius peut paraître insignifiant. En pratique, augmenter la température d’un demi-degré n’est pas de nature à nous faire enlever notre pull. Pour le climat, c’est une autre affaire. C’est ce que vient de confirmer le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) qui vient de publier son rapport spécial. Entre un réchauffement à 2°C (objectif principal de l’accord de Paris) et un réchauffement à 1,5°C, les conséquences sur les conditions de vie sont colossales.

A lire aussi Le rapport glaçant du Giec

Le résultat de la synthèse des travaux quantitatifs et qualitatifs du Giec est, s’il était encore possible d’en douter, sans appel. Entre 1,5ºC et 2ºC, la perte de l’habitat naturel pour les vertébrés double, la perte des récifs coralliens est presque totale. A +1,5 °C, le niveau des mers aura gagné 26 à 77 cm d’ici à 2100. A +2°C, ce serait 10 cm de plus, soit jusqu’à 10 millions de personnes supplémentaires affectées.

La Terre s’est déjà réchauffée de 1°C. Et selon les prévisions de l’ONU, nous sommes plutôt sur une trajectoire de 3°C. Et ce, si l’on suit des modèles linéaires d’augmentation de la température corrélée à l’augmentation des émissions alors que des études plus alarmantes pointent la possibilité d’un emballement incontrôlable du climat, passé un certain seuil d’émission.

Les Etats du monde entier se réuniront à Katowice en Pologne début décembre lors de la COP 24. Le but affiché : redoubler d’effort pour éviter de foncer dans le mur. Mais la réalité est bien loin des belles paroles. Selon un rapport de l’OSCE, sur les 180 signataires de l’accord de Paris, neuf pays seulement ont soumis des programmes concrets.

« Changer le système, pas le climat », c’est le slogan depuis de nombreuses années du mouvement pour la justice climatique. Mais depuis début septembre c’est, en quelque sorte, aussi celui de Nicolas Hulot. Venant de la part d’un ancien ministre « macroniste », c’est la démonstration flagrante que la politique des petits pas ne suffit pas. Pour éviter les catastrophes annoncées – qui se font hélas déjà sentir – il nous faut faire l’exact inverse des Macron, Juncker, Trump et consorts. D’ailleurs, le Giec l’écrit noir sur blanc puisqu’il appelle à des transformations « sans précédents ». Il faut mettre fin à l’impasse capitaliste « croissanciste » en réinventant nos modèles de production, de consommation et de vivre en société.

[Nous suggérons ici de se reporter à nos travaux antérieurs : Promulgation de la Loi française de transition énergétique pour la croissance verte. Samedi 9 avril 2016 par Hallard Jacques – français].

L’Europe dans le viseur

Bien qu’au premier abord les élections européennes de mai 2019 paraissent relativement déconnectées des questions climatiques, une partie importante du match se jouera à ce moment-là. En effet, ce qui est décidé à Bruxelles conditionne grandement nos politiques énergétiques et agricoles mais aussi de gestion de l’eau, des transports et des déchets.

En s’inspirant des alternatives en construction, comme c’est le cas des « mairies du changement » en Espagne, de l’exemple d’Alternatiba qui vient de boucler son Tour et des résistances comme Ende Gelände en Allemagne ou de la marche pour le climat du 8 septembre, la liste Maintenant le peuple, portée par La France insoumise, présentera l’année prochaine des propositions aux antipodes de ce que défendent actuellement les institutions européennes : un programme lucide qui ne cède pas au catastrophisme pour faire de la transition écologique une formidable occasion d’établir un nouveau paradigme.

Pour cela, il faut adopter la règle verte à l’échelle européenne, c’est-à-dire, ne pas prélever sur la nature plus de ressources renouvelables que ce qu’elle peut reconstituer. Pour y parvenir, il est essentiel de reconnaître l’énergie comme un bien commun, de relever considérablement les objectifs climatiques pour 2030, de mettre fin aux privilèges pour les énergies fossiles, d’arrêter de subventionner l’ITER, le réacteur nucléaire basé sur la fusion, de substituer le marché carbone par des objectifs contraignants de diminution drastique des émissions de gaz à effet de serre via des plans sectoriels et garantir des mécanismes de solidarité internationale pour préserver les ressources des pays du Sud et permettre leur juste développement.

En outre, à l’image de Notre-Dame-des-Landes, il est crucial de stopper les grands projets inutiles et imposés, d’assurer la protection inconditionnelle des écosystèmes qui stockent le carbone comme les forêts et les zones humides, tout en développant l’agro-écologie locale qui peut, elle aussi, fixer d’énormes quantités de carbone dans les sols.

Faire le pari résolu de la transition écologique à l’échelle européenne, c’est aussi faire le pari de l’emploi. Selon la plateforme Emplois-Climat, il est possible de créer un million d’emplois net en France dans les secteurs d’activité liés au climat.

C’est pourquoi, pour ce si précieux demi-degré mais aussi pour construire un futur désirable pour toutes et tous, les liste Maintenant le peuple seront l’année prochaine le bulletin de vote climatique.

Laurence Lyonnais candidate Maintenant le peuple/France insoumise aux élections européennes de 2019 , Pierre Marion Collaborateur de Podemos au Parlement européen, en charge des questions énergétiques

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Source : https://www.liberation.fr/debats/2018/10/10/climat-tout-pour-le-demi-degre_1684235

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5. Pour le climat, libérons-nous de la croissance Par Un collectif de personnalités européennes— 10 octobre 2018 à 12:30

Le monde continue à rejeter dans l’atmosphère beaucoup trop de gaz à effet de serre pour limiter à 2°C l’augmentation moyenne de la température. Photo Fred Dufour. AFP

Des responsables et eurodéputés écologiques de plusieurs pays européens appellent à poursuivre la réflexion lancée dans une lettre ouverte de scientifiques, publiée dans « Libération » le 7 septembre 2018, et dont les propositions sont encore confirmées par le dernier rapport du GIEC.

Le 7 septembre, plus de 200 scientifiques se réclamant de diverses disciplines signaient une lettre ouverte publiée dans plusieurs quotidiens européens. Dans cette tribune, ils plaidaient pour une rupture avec le modèle économique axé sur la croissance économique et la compétitivité et dénonçaient les ravages tant sur le plan environnemental (épuisement des écosystèmes, changements climatiques, extinction des espèces, dont la nôtre !) que sur le plan social (explosion des inégalités, repli identitaire…). Ce texte signé par des économistes, des experts en droit du travail, des docteurs en sciences de la Terre, sociologues, épidémiologistes etc. précédait une conférence « post-croissance » qui se tenait au Parlement européen les deux jours suivants. Cet événement initié par des eurodéputés écologistes et soutenu par des eurodéputés de quatre autres groupes politiques avait pour objectif d’ouvrir la boîte noire des modèles économiques néoclassiques et croissantistes qui sous-tendent la prise de décisions politiques.

La conférence avait également pour but de dresser des pistes pour dégager l’Europe de l’emprise de la croissance économique. Celle-ci est en chute graduelle mais constante depuis les années 70 et l’OCDE annonçait en 2014 que dans les pays riches, elle s’établirait à un demi-pourcent par an d’ici 2050.

Or, si « gouverner, c’est prévoir », en tant que responsables politiques, il est de notre devoir d’anticiper les implications de cette baisse structurelle et d’en tirer les conséquences pour garantir l’intérêt général. En effet, aujourd’hui le paiement des pensions ou du chômage, le remboursement des dettes publiques mais aussi privées (lesquelles sont deux fois plus élevées que les premières) reposent sur la croissance. Au nom de la justice et de la paix sociales, il serait donc irresponsable de notre part de ne pas chercher des alternatives à cette impasse qui donnent, de plus, des ailes à tous les extrêmes.

A cet égard, la conférence « post-croissance » qui s’adressait à des représentants des institutions européennes ou nationales, des ONG, des centres de réflexions et des universités a permis de révéler différents obstacles et opportunités.

Tout d’abord, il est évident que le bagage culturel de l’establishment empreint de la théorie économie néoclassique et du dogme de la croissance, ainsi que l’ignorance d’approches alternatives et d’autres sciences de la Terre, sont des obstacles à la compréhension de nouveaux paradigmes bien plus adaptés au XXIe siècle. D’où la nécessité de multiplier les espaces de rencontres entre les différentes disciplines scientifiques et les différents courants de pensée économiques.

Cela nécessite donc de dépasser une fois pour toutes nos querelles de chapelles terminologiques. Le vocabulaire utilisé par chaque acteur ne doit plus être un obstacle. Si bien des désaccords méthodologiques et politiques ont clairement été identifiés, il existe une volonté partagée de travailler pour le bien commun. Cessons alors de nous étriper sur la « croissance » ou « décroissance » du produit intérieur brut. Car nous sommes d’accord : celui-ci n’est pas un indicateur de bien-être, ni ne prend en compte les évolutions sociales, technologiques et écologiques actuelles. Alors ce qui importe avant tout, c’est que nos lois et politiques visent et remplissent un objectif clair : subvenir aux besoins des citoyen·ne·s tout en respectant les limites écologiques de la planète.

Un projet avant tout démocratique

A la vue de ces débats, nous, écologistes, partageons les demandes des scientifiques qui appellent à la mise en place d’une commission du type « commission d’enquête » au Parlement européen sur les avenirs post-croissance. L’objectif serait d’évaluer les implications d’un tarissement de la croissance (qui ne sera bientôt plus un tabou) sur notre modèle économique et social et d’identifier les changements organisationnels et législatifs à opérer en conséquence. En l’occurrence, nous partageons l’idée de convertir le pacte de stabilité et de croissance à l’origine de la consolidation budgétaire permanente en un pacte de stabilité et de bien-être.

C’est d’ailleurs l’esprit qui nous animait lorsque, en 2011 et 2013, le Pacte fut réformé et durci précipitant un peu plus les Etats membres dans l’austérité. Malheureusement, à l’époque, nos amendements visant à mettre sur pied d’égalité les objectifs budgétaires d’une part et les objectifs environnementaux et sociaux d’autre part ne recueillirent pas le soutien nécessaire. Nous proposions déjà dans ce cadre et par la suite dans différentes situations (comme dans l’allocation des centaines de milliards levés par le fonds « Juncker ») l’utilisation d’indicateurs alternatifs comme ceux mesurant les inégalités ou l’utilisation des ressources.

Nous sommes également d’accord avec la proposition visant à établir dans chaque Etat membre ainsi qu’à la Commission européenne un ministère de la Transition. Cependant, parce que la transition touche tous les secteurs politiques, ce ministre ou ce ministère doit superviser tous les autres ministres et être en mesure d’effectuer les arbitrages nécessaires en s’assurant de toujours œuvrer pour l’intérêt général, prenant également en compte l’équité intergénérationnelle.

Enfin, nous ajoutons une cinquième demande, un préalable : une transition socialement juste et respectant les limites de la planète requiert l’émancipation des structures du pouvoir des grands lobbies industriels et des détenteurs de capitaux qui défendant leurs intérêts financiers et « court-termistes ». Et pour cela, la mobilisation active et convaincue des citoyen·ne·s, syndicats, ONG, PME et mouvements sociaux est fondamentale car ce projet que nous défendons est avant tout un projet démocratique.

Signataires

Philippe Lamberts, eurodéputé Ecolo et coprésident du groupe des Verts/ALE ; Monica Frassoni, coprésidente du Parti Vert Européen ; David Cormand, secrétaire national d’Europe Ecologie-les Verts, France ; Yannick Jadot, eurodéputé Europe Ecologie - Les Verts, France ; Zakia Khattabi, coprésidente Ecolo, Belgique ; Patrick Dupriez, coprésident Ecolo, Belgique ; Florent Marcellesi, eurodéputé d’EQUO, Espagne ; Ernest Urtasun, député européen ICV, Espagne ; Bas Eickhout, eurodéputé Groenlinks, Pays-Bas ; Claude Turmes, Secrétaire d’État au Développement durable et aux Infrastructures du Luxembourg. Un collectif de personnalités européennes

Aussi cet article : Climat Prix d’économie à des précurseurs de la croissance verte

Source : https://www.liberation.fr/debats/2018/10/10/pour-le-climat-liberons-nous-de-la-croissance_1684290

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6. Climat, lancement d’un satellite franco chinois pour prédire le réchauffement climatique – DocumentLa Croix’ (avec AFP) , le 29/10/2018 à 17h57 –Photo.

La Chine a lancé lundi 29 octobre 2018 pour la première fois un satellite construit en collaboration avec la France. Il compte scruter les océans dans le but de mieux prédire les effets du changement climatique.

ZOOM  : Une fusée Longue Marche 2C transportant un satellite océanographique conjoint chinois et français décolle, le 29 octobre 2018, du centre de lancement de satellites de Jiuquan dans la province de Gansu en Chine. / Chinafotopress / MAXPPP

Une fusée Longue Marche-2C a décollé lundi 29 octobre 2018 à 08 h 43 (00 h 43 GMT) de la base de lancement de Jiuquan au nord-ouest de la Chine, avec à son bord le China-France Oceanography SATellite (CFOSAT), a indiqué l’Administration d’État pour la science, la technologie et l’industrie de la défense nationale. Conçu par les agences spatiales françaises (Cnes – Centre national d’études spatiales) et chinoise (CNSA – China National Space Administration), cet engin d’environ 650 kg sera chargé d’étudier le vent et les vagues à la surface des mers 24 heures sur 24, et ainsi d’améliorer les prévisions météorologiques marines.

« C’est historique. C’est la première fois qu’il y a un satellite que la Chine fait en coopération internationale. (…) Ce satellite va permettre d’avancer considérablement dans la compréhension du changement climatique » a déclaré Jean-Yves Le Gall, le président du Cnes. « Il servira également à prévoir avec davantage de précision les fortes tempêtes ou les cyclones. Et permettra aux climatologues de mieux comprendre les interactions entre les océans et l’atmosphère, celles-ci jouant un rôle crucial dans le climat  » ajoute-il.

Un symbole politique entre la France et la Chine

Le président français Emmanuel Macron et son homologue chinois Xi Jinping se sont félicités lundi matin 29 octobre du lancement réussi lors d’un entretien téléphonique.

« C’est vraiment une affaire gagnant-gagnant pour la France et la Chine. Et en même temps il y a un très beau symbole politique », souligne Jean-Yves Le Gall.

Le projet avait été lancé en 2007. Il est également mené en coopération avec le Centre national de la recherche scientifique français (CNRS), l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) et Météo France. La Chine y investit des milliards d’euros. Elle espère avoir une station spatiale habitée d’ici à 2022 et envoyer à terme des humains sur la Lune.

Placé en orbite autour de la Terre, à une distance de 520 km, le satellite aura une durée de vie de trois ans. Les données seront collectées et analysées par des stations terrestres situées dans les deux pays.

Une coopération dans l’exploration de la lune

La France et la Chine collaborent déjà sur plusieurs dossiers dans le domaine spatial. Le module orbital chinois Tiangong-2 embarque, par exemple, depuis 2016 le dispositif français Cardiospace, qui permet de suivre le système cardiovasculaire des astronautes en apesanteur. Dans la même perspective, la mission SVOM vise à placer en orbite en 2021 un satellite dédié à l’observation des sursauts gamma. Ces phénomènes, considérés comme les plus énergétiques de l’univers, résultent par exemple de l’explosion d’étoiles massives ou de la fusion de trous noirs.

« Pour l’avenir, on travaille également avec nos amis chinois à une coopération sur les missions d’exploration, que ce soit la Lune ou Mars », souligne le président du Centre national français d’études spatiales.

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Source : https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sciences/Climat-lancement-dun-satellite-franco-chinois-predire-rechauffement-climatique-2018-10-29-1200979459

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7. Arles, Venise, Éphèse... Ces joyaux que le changement climatique menace de destruction Par Benjamin Puech Publié le 30/10/2018 à 15:34 – Document Le Figaro - Actualité en direct et informations en continu - Photo

Venise connaît ces derniers jours une montée des eaux qui atteint 156 centimètres. C’est la sixième fois en soixante-dix ans que ces inondations dépassent la barre du mètre et demi. Manuel Silvestri/REUTERS

Selon une étude, 47 des 49 sites situés sur les bords de la Méditerranée et classés au Patrimoine mondial de l’humanité n’existeront plus d’ici la fin du siècle en raison de la montée des eaux ou de l’érosion. Certains sont déjà en danger et les scientifiques envisagent le déplacement de certains monuments.

Depuis quelques jours à Venise, l’« acqua alta », la montée des eaux, atteint 156 cm. C’est la sixième fois en soixante-dix ans que ces inondations annuelles dépassent la barre du mètre et demi. Et, à l’avenir, la Sérénissime ne sera pas la seule touchée par la fatidique montée du niveau de la mer. 47 des 49 sites inscrits sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco situés sur les côtes méditerranéennes sont gravement menacés. C’est ce que démontre une étude publiée en octobre par un groupe de recherche des universités de Kiel en Allemagne et de Southampton au Royaume-Uni, parue dans la revue Nature Communications .

 » LIRE AUSSI - Climat : seulement 16 pays appliquent réellement l’accord de Paris

La vieille ville d’Acre, la kasbah d’Alger, Byblos ou Arles... Dans cent ans, ces sites légendaires protégés ne devraient exister plus que dans les ouvrages d’histoire. Un désastre en puissance lié, selon les chercheurs, à l’inexorable montée des eaux induite par le réchauffement de la planète. D’ici 2100, les inondations auront augmenté de moitié et l’érosion de 13%. Des chiffres alarmants.

Dans le pire des scénarios, sur les 49 sites classés sur les côtes de la Méditerranée, d’ici cent ans, 37 risquent d’être emportés par la mer. Parmi eux, des joyaux du bord de l’Adriatique : Venise et sa lagune, la flamboyante cité de Ferrare ou l’illustre basilique patriarcale d’Aquilée.

L’érosion côtière, elle aussi liée à la montée des eaux, menace 42 sites, soit la quasi-totalité des lieux inscrits. En Catalogne, l’antique cité de Tarraco ou Éphèse, trésor grec en Turquie, sont particulièrement visés. 16 pays européens sont concernés par le phénomène.

De Venise à Tunis, de Tyr à Tel Aviv... 49 monuments situés sur les bords de la Méditerranée sont inscrits au Patrimoine mondial de l’humanité.

De Venise à Tunis, de Tyr à Tel Aviv... 49 monuments situés sur les bords de la Méditerranée sont inscrits au Patrimoine mondial de l’humanité. © Lena Reimann et all., Nature Communications, 2018

Déplacer des monuments

Le constat est d’autant plus grave que 93% des sites destinés à finir sous les eaux et 91% de ceux rongés par l’érosion côtière sont déjà en danger. Le groupe de recherche veut tirer la sonnette d’alarme et détaille les solutions - plus ou moins heureuses - envisageables.

L’une d’entre elles, controversée, est la relocalisation de certains monuments. Selon eux, les édifices chrétiens de Ravenne ou la cathédrale Saint-Jacques de Šibenik en Croatie pourraient, sans trop de difficulté, être déplacés. Ils en veulent pour preuve le sort de la tour Clavell au Royaume-Uni, une folie du XIXe siècle reconstruite à l’identique 25 mètres plus loin des côtes.

Plus ambitieux, d’immenses travaux pourraient être entrepris pour contrôler le niveau de la mer. À Venise, de titanesques digues mobiles sont en chantier. Un projet vieux de trente ans et d’environ cinq milliards d’euros. Surtout, cette montée des eaux devrait sensibiliser les gouvernements. Les scientifiques mettent en valeur le récent ‘Scottish Coastal Heritage at Risk project’, projet de protection des côtes écossaises en danger, qui a lancé une application permettant aux usagers d’indiquer les plus vulnérables tronçons du littoral.

 » LIRE AUSSI - La bière va coûter de plus en plus cher à cause du réchauffement climatique

Une inquiétante perspective pour le patrimoine qui pourrait, davantage que le sort des faunes en danger, faire pâlir certains États soucieux de préserver leur attractivité auprès des touristes.

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Source : http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2018/10/30/03015-20181030ARTFIG00176-arles-venise-ephese-ces-joyaux-que-le-changement-climatique-menace-de-destruction.php

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8.
« Le bassin méditerranéen se réchauffe plus vite que l’ensemble de la planète » Par Florian Bardou — 30 octobre 2018 à 06:34 – Document Toute l’actualité en direct - photos et vidéos avec Libération - A Barcelone, en juin 2017, le mercure frôle les 40°C :Photo Josep Lago. AFP

Auteur d’une étude internationale publiée le 22 octobre 2018 dans « Nature Climate Change », l’écologue Wolfgang Cramer écrit les conséquences environnementales et sanitaires du changement climatique dans les pays méditerranéens. Tous les jours, retrouvez le fil vert, le rendez-vous environnement de Libération. Le lundi : une recommandation (livres, conférences, films, podcasts, etc.) de la rédaction.

Le changement (climatique), c’est maintenant, et tout près de chez vous. Publiée le 22 octobre dansNature Climate Change, une nouvelle étude internationale synthétise les conséquences du réchauffement des températures terrestres déjà observées ou à venir dans le bassin méditerranéen. Sécheresses et vagues de chaleur plus fréquentes, érosion de la biodiversité marine, baisse de la productivité agricole, recrudescence des maladies infectieuses dues aux moustiques, etc. : les pays de cette région sont (et seront) de plus en plus touchés par les effets en cascade du dérèglement du climat, en particulier les pays les plus vulnérables, au Sud. Directeur de recherches à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (IMBE), d’Aix-en-Provence, l’écologue Wolfgang Cramer, l’un des auteurs de l’étude, en résume les conclusions.

Quelles sont les principales conséquences du réchauffement climatique observées dans l’espace méditerranéen ?

Le bassin méditerranéen se réchauffe plus vite que l’ensemble de la planète. La température moyenne annuelle a déjà augmenté de 1,4 °C par rapport aux températures préindustrielles, contre 1,1°C en moyenneà l’échelle du globe. Ce réchauffement produit déjà des conséquences. La canicule de 2003 a par exemple été un moment clé en Europe, avec des milliers de morts. Depuis, les canicules et les sécheresses se sont multipliées autour de la Méditerranée. Sous l’effet du réchauffement, on observe aussi depuis 1999 des canicules en mer avec un taux de mortalité très important d’organismes comme le corail rouge, les éponges, les mérous et les murènes. Des poissons et des crustacés des eaux chaudes colonisent des régions où ils n’étaient pas avant. Avec l’élévation des températures en mer, les tempêtes vont devenir plus violentes. Les « événements méditerranéens » connus dans la région, comme les inondations récentes dans l’Aude, risquent de monter en intensité avec le changement climatique.

Dans votre étude, vous décrivez les conséquences très claires du changement climatique pour la santé humaine. Avait-on jusqu’ici négligé ces risques sanitaires ?

Je ne pense pas que ces risques aient été négligés. On observe que les canicules touchent beaucoup de personnes, et surtout les plus vulnérables comme les personnes âgées, mais aussi les plus pauvres, qui n’ont pas accès à la même prise en charge en matière de santé. Globalement, le nombre de personnes affectées par ces vagues de chaleur va augmenter avec le réchauffement du climat, dans les pays méditerranéens comme ailleurs. La probabilité que les maladies infectieuses des zones chaudes, comme le virus du Nil, la dengue ou le chikungunya, se répandent au nord de la Méditerranée est de plus en plus forte. Cette expansion représente un challenge pour les systèmes de santé dans tous les pays en question. Il est important de noter que beaucoup des mesures qui améliorent la santé publique, comme la réduction de la pollution produite par les transports, vont aussi aider à la réduction des émissions des gaz à effet de serre.

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Qu’est-il possible de faire pour « s’adapter » à ces risques ?

L’adaptation a lieu partout et depuis toujours. La question qui se pose aujourd’hui, c’est de savoir jusqu’où on peut s’adapter, parce que les changements deviennent trop importants. Pour certaines régions, on ne va pas pouvoir régler le problème d’élévation du niveau de la mer par la construction de digues. A un certain point, l’adaptation n’est plus possible ou devient trop chère. Le secteur agricole peut s’adapter en irriguant de manière efficace ou en changeant le type de culture, mais jusqu’à quel point ? S’il n’y a plus d’eau, l’irrigation devient trop chère ou impossible. Une chose est sûre, il faut décarboner toutes les activités humaines pour atténuer les risques climatiques. Pour cela aussi, il existe des opportunités dans la région, par exemple par des méthodes agricoles comme l’agroécologie qui peuvent contribuer au stockage du carbone dans les sols.

Vous pointez par ailleurs du doigt le manque de données scientifiques dans les zones les plus vulnérables de la région…

Le bassin méditerranéen est une zone partagée entre pays développés et pays en développement. Lorsqu’on se plonge dans la littérature scientifique pour estimer les risques, on observe qu’il y a beaucoup plus de publications au Nord qu’au Sud, ce qui pose problème pour comprendre des spécificités locales du changement climatique. Pour y remédier, il faudrait que l’Europe soutienne mieux les pays du Sud à produire des connaissances. La collaboration scientifique entre chercheurs des pays des deux rives de la Méditerranée est un bon chemin pour cela.

Source : https://www.liberation.fr/planete/2018/10/30/le-bassin-mediterraneen-se-rechauffe-plus-vite-que-l-ensemble-de-la-planete_1687824

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9.
Est-il vrai qu’avec le réchauffement climatique les étés seront plus chauds et les hivers plus froids ? Par Olivier Monod 12 octobre 2018 à 09:19 – Document ‘liberation.fr’ –Photo  : des Tournesols écrasés de soleil, en Suisse, durant les records de température de l’été 2018. AFP - Question posée par le 12/09/2018 - Tous les jours, retrouvez le fil vert, le rendez-vous environnement de ‘Libération’. Le vendredi, ‘CheckNews’ répond à une question environnement.

Non, les différentes simulations scientifiques prédisent à la France des étés plus chauds et des hivers plus doux.

Bonjour,

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) vient de publier un rapport spécial sur les conséquences globales d’un réchauffement climatique de +1,5°C. Cette augmentation pourrait être atteinte entre 2030 et 2052. À l’horizon 2100, les conséquences seraient la perte de la moitié de leur habitat pour 6% des insectes, 8% des plantes et 4% des vertébrés. Le Giec prévoit également une montée du niveau de la mer entre 26 et 77 centimètres.

Ce rapport spécial anticipe également les conséquences économiques du changement climatique. Par exemple, l’industrie du tourisme dans le sud de l’Europe pourrait perdre 6 milliards d’euros par an. Mais ce rapport ne détaille pas l’évolution du climat pays par pays.

Pour trouver des projections pour la France, il faut se pencher sur le rapportde 2014 du climatologue Jean Jouzel intitulé « Le climat de la France au 21e siècle » qui prédit les scénarios probables (résumés ici par Météo France). Pour la France, il faut s’attendre à des étés plus chauds, des hivers plus doux. Une approche plus visuelle, avec des cartes, est proposée par le ministère de l’écologie sur le site Drias-climat.

Ainsi, pour l’hiver, Le rapport Jouzel prévoit « une diminution des jours anormalement froids à partir des prochaines décennies ». En cas de hausse globale moyenne de 1,5°C, Jean Jouzel précise que la température moyenne des nuits les plus froides « s’élèveront de 3 °C ».

Dès 2009-2011, le projet de recherche Scampei prévoyait une diminution du taux d’enneigement dans les Alpes (avec un impact probable sur le tourisme). Ce qui ne signifie pas nécessairement une baisse des précipitations hivernales. Pour la fin du siècle, « un renforcement du taux de précipitations extrêmes » est même attendu, selon certains modèles.

Les prévisions estivales sont les plus inquiétantes puisque la fréquence des épisodes de chaleur extrêmes devrait augmenter, ainsi que leur ampleur. « On estime que les records de température augmentent deux fois plus vite que la valeur moyenne », explique Jean Jouzel. Donc pour une hausse moyenne de 1,5°C, il faut s’attendre à une hausse moyenne des épisodes caniculaires de 3 °C.

L’évolution des précipitations est encore soumise à de fortes incertitudes mais la hausse de chaleur amènera une importante sécheresse des sols par évaporation. Ainsi le projet de recherche ClimSec prévoit-il :

« Une aggravation plus rapide et plus intense des événements liés au déficit d’humidité du sol plutôt qu’au déficit de précipitation. Les projections climatiques indiquent surtout que notre pays risque de connaître, lors de la seconde moitié du XXIe siècle, des sécheresses quasi continues et de grande intensité, totalement inconnues dans le climat actuel. »

Bien entendu, ces scénarios peuvent évoluer en fonction de la réalité des mesures prises pour lutter contre le changement climatique.

Un futur possible est résumé d’une vidéo 2:32 de Météo France accessible à la source ci-dessous. Cordialement Olivier Monod

Source : https://www.liberation.fr/checknews/2018/10/12/est-il-vrai-qu-avec-le-rechauffement-climatique-les-etes-seront-plus-chauds-et-les-hivers-plus-froid_1678414

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10.
Donald Trump ne nie plus le changement climatique, mais espère un retour à la normale LE MONDE 15.10.2018 à 08h56 • Mis à jour le 15.10.2018 à 11h52 Document lemonde.fr/climat - Photo

En novembre 2012, Donald Trump écrivait : « Le concept de réchauffement climatique a été créé par et pour les Chinois afin de rendre le secteur manufacturier américain non compétitif » (sic !).

[Pour mémoire, Sic1 est un mot latin signifiant « ainsi »2. En français et dans d’autres langues comme l’anglais, l’espagnol, le roumain, l’italien, le portugais ou le suédois, sic est utilisé pour montrer que l’on cite, telle quelle, une phrase dont les termes ou le sens peuvent paraître étranges ou surprendre le lecteur, que ce soit par son contenu lui-même ou pour indiquer que le dactylographe a noté une erreur mais qu’il l’a transcrite littéralement pour rester fidèle aux propos tenus. Il peut également vouloir dire que la citation a été recopiée en conservant la mise en forme. Conformément à l’usage, le mot étant issu d’une langue étrangère (latin en l’occurrence), on l’écrit en italique3 et entre crochets ou entre parenthèses : [sic] ou (sic) en écriture dactylographiée, on le souligne quand il est manuscrit. Dans un texte, les crochets servent à indiquer l’adjonction de [sic] faite par celui qui le cite (un auteur dans le texte d’un autre, un éditeur, un commentateur...), les parenthèses étant utilisées par l’auteur dans son propre texte4… Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sic ].

Dans une interview diffusée lors de l’émission « 60 Minutes », de CBS, dimanche 14 octobre 2018, le président Donald Trump a précisé son approche concernant le changement climatique.

« Je crois qu’il se passe quelque chose. Quelque chose est en train de changer et ça va changer à nouveau, » dit-il. « Je ne pense pas que ce soit un canular. Je pense qu’il y a probablement une différence. Mais je ne sais pas si c’est fait par l’homme. Je dirai ceci : « Je ne veux pas donner des milliards et des milliards de dollars. Je ne veux pas perdre des millions et des millions d’emplois. » Il poursuit : « Je ne nie pas le changement climatique. Mais ça pourrait très bien revenir en arrière. On parle de plus de millions d’années. »

Lire aussi : Dérèglement climatique : des centaines de villes se mobilisent à travers le monde

En novembre 2012, Donald Trump avait qualifié les changements climatiques de canular lorsqu’il avait envoyé un tweet dans lequel il déclarait : « Le concept de réchauffement climatique a été créé par et pour les Chinois afin de rendre le secteur manufacturier américain non compétitif. » Il a prétendu plus tard qu’il plaisantait, mais depuis des années il n’a cessé de qualifier le réchauffement climatique de canular.

En ce qui concerne un « retour à la normale climatique », les relevés de température observés par la NASA et l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique montrent que la Terre n’a pas connu une année plus froide que la moyenne depuis 1976 ni un mois plus froid que la normale depuis la fin de 1985.

Le président Trump, qui doit se rendre lundi dans les régions de Géorgie et de Floride, endommagées par l’ouragan Michael, a néanmoins exprimé des doutes quant aux conclusions des scientifiques qui établissent un lien entre changement climatique et l’apparition d’ouragans plus puissants et plus fréquents.

Lire aussi : « Contenir le réchauffement à 1,5 °C suppose un changement radical de mode de croissance »

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Source : https://www.lemonde.fr/climat/article/2018/10/15/donald-trump-ne-nie-plus-le-changement-climatique-mais-espere-un-retour-a-la-normale_5369461_1652612.html

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Les éleveurs français, victimes collatérales du réchauffement climatique Par Le Point.fr Publié le 08/10/2018 à 20:04 - Document ‘Le Point.fr’ - Photo Les éleveurs redoutent une flambée des prix de la paille, concomitante à une forte demande. © Fred Douchet / maxppp

Alors que le Giec a publié un rapport alarmant sur la hausse des températures, les agriculteurs en subissent déjà les conséquences.

« Si la sécheresse perdure et qu’il n’y a pas de printemps précoce, il va manquer des camions de paille. » Voilà l’inquiétude grandissante d’Henri Guillemot, un éleveur français au micro de Franceinfo. Il abonde : « Cela concerne tout le nord de l’Europe. » Ses collègues éleveurs sont de plus en plus nombreux à faire un lien entre le changement climatique et la sécheresse inédite qui touche leurs terres. Le constat résonne d’autant plus que le Giec a remis un rapport de 400 pages aux gouvernements ce lundi dans lequel les scientifiques alertent sur les conséquences désastreuses du changement climatique.

En Saône-et-Loire, les températures de plus en plus élevées et le manque de précipitations font souffrir l’agriculture. « La canicule a brûlé l’herbe et bloqué la repousse », poursuit Henri Guillemot auprès de Franceinfo. L’éleveur a pioché dans ses réserves de fourrage dès le mois d’août pour nourrir ses vaches. Il redoute une flambée des prix de la paille, concomitante à une forte demande. Autre conséquence : le manque de fourrage pourrait inciter les agriculteurs à vendre davantage d’animaux et plus tôt. Dans ce cas de figure, les prix du secteur, déjà en crise, pourraient fortement chuter. « Les lois du marché font que le plus faible trinque le plus. Là, on peut se retrouver avec un effondrement de l’élevage », regrette encore l’éleveur.

Lire aussi Climat : les terribles impacts d’un réchauffement de + 1,5 °C

« Il faut changer nos pratiques », conseille le scientifique Yves Richard

Interrogé par Franceinfo, le scientifique Yves Richard, qui travaille pour le laboratoire Biogéosciences du Centre de recherches de climatologie de l’université de Bourgogne, fait ce lien et prévient : « il faut changer nos pratiques, on ne pourra plus faire de fourrages à cette période de l’année. Il faut s’adapter, sinon on va prendre le choc en pleine tête. » Il appelle à un sursaut et invite tout le monde à s’adapter au changement climatique. « Cela s’appelle l’adaptation au changement climatique. Tout le monde traîne des pieds parce qu’on aimerait continuer comme avant, mais il faut changer », assène-t-il. Les répercussions ne touchent pas que l’agriculture. À Rully, par exemple, des fissures se dessinent de plus en plus sur les façades des maisons. En cause, la sécheresse qui fait bouger les terrains.

Lire aussi Changement climatique : « La mobilisation donne l’espoir que le pire sera évité »

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Climat : « Les années à venir seront les plus déterminantes de notre histoire »

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Source : https://www.lepoint.fr/societe/les-eleveurs-francais-victimes-collaterales-du-rechauffement-climatique-08-10-2018-2261311_23.php

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Climat : sur les dix premiers mois, 2018 est l’année la plus chaude en FrancePar Jean-Denis Renard. Publié le 02/11/2018 à 17h57 – Document A la une - SudOuest.fr -Illustration Véronique Fourcade - Le 20 octobre 2018 à la plage de la Milady à Biarritz. Avec le beau temps du début des vacances de la Toussaint, la municipalité avait réquisitionné deux sauveteurs.

Depuis le début des relevés, en 1900, on n’avait jamais noté une telle anomalie de température du 1er janvier au 31 octobre

Bilan || 2018 en bonne place pour figurer parmi les années les plus chaudes depuis 1900 en France : la période janvier-octobre 2018 est la + chaude jamais mesurée et le temps devrait rester en moyenne doux pour les dix jours à venir. Source : https://twitter.com/meteofrance/status/1058369366125920259/photo/1?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1058369366125920259&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.sudouest.fr%2F2018%2F11%2F02%2Fclimat-sur-les-dix-premiers-mois-2018-est-l-annee-la-plus-chaude-en-france-5533475-6110.php

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Le millésime climatique 2018 ne sera pas forcément celui qui titrera le plus en degrés (Celsius). Il faudra attendre le 31 décembre pour le savoir. Mais à moins de conditions sibériennes jusqu’à la fin de l’année, il va prendre place au palmarès des années les plus chaudes en France depuis 1900 et le début des relevés (fiables).

Sur la période janvier/ octobre, soit les dix premiers mois de l’année, jamais un tel écart à la moyenne n’avait été observé en métropole. Avec +1,3°C, il dépasse nettement le 1,1°C de la période janvier/ octobre 2014, qui tenait le record jusqu’à présent. À l’arrivée, 2014 avait établi le record de l’année la plus chaude en métropole, devant 2011 et 2015.

Les prévisions étant plutôt douces pour les dix jours à venir, 2018 va continuer à naviguer dans les parages du record. Ce tir groupé est symptomatique du réchauffement climatique en cours, qui avoisine 1°C en France depuis 1900. Sur ce registre, une année record ne signifie rien. En revanche, le fait que l’écrasante majorité des années les plus chaudes prennent place depuis 1990 est un signe irréfutable de la réalité tendancielle. 2018 sera également une année chaude au plan mondial.

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Climat : entre panique et défaitisme - « Nous sommes cuits ! » Par François Bergeron - 02 novembre 2018 - L’Express(Canada) (Blog) - Photo - Le typhon Mangkhut dans l’océan Pacifique, le 6 septembre 2018. (Photo : Naval Research Laboratory)

Maxime Bernier a choqué la ‘twittosphère’, la semaine dernière, en affirmant que le CO2 n’est pas de la « pollution » puisque ce gaz, dont se nourrissent les plantes, est essentiel à la vie sur Terre.

Il a strictement raison : ce n’est que métaphoriquement qu’on peut appeler ça de la « pollution », c’est-à-dire si on considère que l’industrialisation (charbon, pétrole, gaz, ciment, déforestation) ajoute « trop » de CO2 à celui qui est présent naturellement dans l’atmosphère.

L’ex-ministre conservateur, qui vient de fonder son Parti populaire du Canada, critiquait la nouvelle « taxe carbone » du gouvernement Trudeau, censée redonner aux contribuables davantage que ce qu’on leur aura pris : véritable alchimie fiscale qu’on a bien hâte de tester.

0,5 degré

Mais les propos du député de Beauce ont paru blasphématoires, survenant tout de suite après la publication d’un nième communiqué alarmiste du comité des Nations Unies sur le climat (GIEC), celui-ci sur les conséquences d’une hausse de la température moyenne de 0,5 degré Celcius d’ici le milieu du 21e siècle.

« Maxime Bernier est-il climatosceptique ? », s’est-on demandé sur un ton courroucé à Radio-Canada et au Devoir. Dans la section mal nommée « Débats » de La Presse, les éditorialistes rivalisaient de « retour à la noirceur des années Harper » et de « la Terre n’est pas un airbnb ».

Un texte s’intitulait bien « La fin du monde n’est pas pour aujourd’hui ». Malheureusement, il portait sur la légalisation du cannabis, pas sur les divinations du GIEC.

L’étoile mystérieuse

Décroissance

À la fin août 2018, le chroniqueur Patrick Lagacé, toujours percutant, avait commenté la démission spectaculaire du ministre français de la « Transition écologique et solidaire », Nicolas Hulot, en disant ne jamais vouloir parler de réchauffement climatique parce qu’il « ne croit pas qu’on puisse y faire quoi que ce soit » : « ça ne changerait rien », « nous sommes cuits » !

[Lire « Chronique :Je ne veux pas me mentir  », Patrick Lagacé / La Presse].

Il a pourtant remis ça à la mi-septembre 2018 en titrant « Désolé d’être défaitiste  », pour argumenter que « la défaite est inévitable », car « la décroissance n’arrivera pas ».

La « décroissance », un régime de simplicité volontaire qui serait tout sauf volontaire, est le thème d’une récente série de capsules de Rad, la plateforme de Radio-Canada pour les milléniaux.

Radio-Canada devrait prêcher par l’exemple et faire sa propre cure de décroissance, juste pour voir.

Malthus

On croyait Malthus discrédité depuis un siècle, mais voilà qu’il revient à la mode chez nos jeunes. Cela se manifeste, entre autres, par un appui à un parti fou braque comme Québec solidaire, qui est passé de 3 à 10 députés aux élections du 1er octobre dernier.

Les idées fausses, c’est comme les maladies transmises sexuellement : dès qu’on cesse d’éduquer, elles reviennent.

Lagacé fonde son pessimisme sur « un consensus scientifique assourdissant d’études pointant vers l’activité humaine comme cause principale du réchauffement de la planète depuis la moitié du 20e siècle ».

Fake news !

En fait, le consensus scientifique porte sur la réalité observée au 20e siècle : un réchauffement moyen de 1 degré Celcius ; et une augmentation de 100 ppm de CO2 (de 300 à 400) dans l’atmosphère, ce qui reste très peu et, dans l’histoire de la planète, historiquement bas : 0,04 %.

Cet ajout de CO2 vient certainement en bonne partie de l’industrialisation, et il joue un rôle – important ou minime : il y a de vifs débats là-dessus – dans le léger réchauffement observé.

Certes, l’humanité, telle qu’elle s’est développée à l’exponentiel, avec un impact majeur sur son environnement, la pollution de l’air et de l’eau, la réduction de la biodiversité, ne peut pas ne pas avoir aussi une influence sur le climat (la météo). Mais cette influence-là est beaucoup moindre, difficilement mesurable, proche de la variation naturelle.

Le fameux consensus ne porte pas sur la fin du monde dans les tornades, les inondations et la désolation à la fin du 21e siècle, précipitée par notre mode de vie.

L’étoile mystérieuse

Plein la vue

Le GIEC est un comité politique qui privilégie les mauvaises nouvelles et n’a que faire des bonnes (comme les médias), parce que sa pertinence et son financement en dépendent.

Les gouvernements ont également tendance à financer les recherches sur ce qui va mal (c’est normal), pas sur ce qui est sans conséquences. Les intéressés ne se gênent donc pas pour leur en mettre plein la vue.

Dans les années 1990, on nous prédisait qu’ajouter 100 ppm de CO2 dans l’atmosphère allait produire une hausse des températures de 4 à 6 degrés Celsius. On n’a cessé de réviser ça à la baisse. Au-delà du 1 degré enregistré de 1850 à 2000, on attend maintenant 0,5 degré de 2000 à 2050… même si, jusqu’à maintenant, c’est zéro degré.

Ça n’empêche pas les prophètes écolos de continuer de prédire l’apocalypse avec encore plus de certitude, mais ça ne correspond ni à la réalité des dernières décennies sur la fonte des pôles, le niveau de la mer ou les tornades, ni à l’opinion de milliers de scientifiques sérieux.

Pas le bouton de contrôle du climat

Tout le débat tourne autour de la sensibilité du climat au CO2 : forte ou faible.

Normalement, c’est plus souvent le CO2 qui est sensible au climat que l’inverse, mais comme on ajoute du CO2 dans l’air, mieux vaut comprendre ce que ça fait.

Sauf que, contrairement à ce qu’on semble dire lors des COP annuelles (on est rendu à la 24e), le CO2 n’est pas le bouton de contrôle de la température, encore moins de tout le climat, ou c’en est un parmi des centaines d’autres, tous naturels.

Il n’y a pas de consensus sur l’activité humaine comme cause d’un dangereux dérèglement du climat.

Pas déréglé

Le climat peut difficilement être « déréglé » parce qu’il n’est jamais « réglé ». Le cosmos, notre biosphère et son climat forment un système dynamique, évolutif, puissant, complexe.

Si tous les singes étaient restés dans les arbres, et que l’humanité n’avait jamais existé, l’environnement de la planète serait radicalement différent aujourd’hui : une biodiversité plus riche, les grands mammifères plus nombreux, des forêts au lieu de nos villes et de nos champs.

Mais pas le climat : 1 degré Celcius de moins peut-être… mais peut-être pas, car des centaines d’autres facteurs interagissent.

Le crabe aux pinces d’or

Vrais débats, vraie science

Scoop : il n’y a pas de « négationnistes » du climat ou de la science, autres que les mystiques et les mystificateurs qui sévissent à toutes les époques. Parmi les experts autant que dans le grand public, il y a des pessimistes, des optimistes et beaucoup d’indécis.

C’est d’ailleurs en cela que l’étude du climat n’est pas une pseudo-science : c’est une vraie science, pertinente, avec de multiples théories concurrentes, des questions sans réponses et des inquiétudes valides.

Pour chaque scientifique alarmiste à la Hansen, Mann ou Jones, il y a un scientifique sceptique à la Curry, Lindzen ou Christy, comme pour chaque activiste déprimant à la Hulot, Gore ou Suzuki, on trouve un commentateur encourageant à la Lomborg, Ridley ou Pinker.

Je ne doute pas que la majorité des pessimistes soient sincères, soucieux de l’avenir de leurs enfants et de l’humanité. Nous le sommes tous. Sauf que le catastrophisme climatique est devenu l’instrument d’une clique de bureaucrates, de politiciens et de gourous qui veulent imposer une pensée unique et des actions irréfléchies.

Un débat décrispé permettrait de cerner et de prioriser les vrais défis environnementaux et les vrais problèmes socio-économiques. C’est là-dessus que devraient porter les sommets internationaux annuels, parce que c’est là-dessus qu’on conserve une réelle influence.

François Bergeron - Rédacteur en chef de L’Express. Plus de 35 ans d’expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais.

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Source : https://l-express.ca/climat-entre-panique-et-defaitisme/

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Climat : aucun pays de l’UE n’a commencé à prendre des mesures pour respecter l’accord de Paris - 02 novembre 2018 - RT en français — Actualités internationales -Photo - © Fabrizio Bensch Source : Reuters - La réduction de la pollution, un objectif peu crédible ?

Une étude britannique a noté que seuls 16 pays s’étaient fixé des objectifs ambitieux de réduction des gaz à effet de serre, conformément aux accords de Paris sur le climat. La France, comme l’UE dans son ensemble, sont de mauvais élèves.

Surprenant ? Deux centres de recherche britanniques et le ‘World Resources Institute’ (un club de réflexion américain) ont pointé du doigt, dans un rapport publié le 29 octobre, l’inaction de la plupart des pays ayant signé les accords de Paris le 12 décembre 2015, à l’issue de la conférence COP21. Sur 196 signataires, seuls 16 auraient une politique « ambitieuse », voire « plus ambitieuse » de réduction des émissions de gaz à effet de serre, par rapport à leurs engagements respectifs.

Lire aussi : Macron et Merkel à la COP23 : le moteur franco-allemand tourne au nucléaire et au charbonPhoto.

Les auteurs de l’étude affirment : « Notre analyse révèle que les pays tardent à reproduire leurs engagements en matière de CDN [Contributions déterminées au niveau national] en tant qu’objectifs dans les lois et les politiques nationales. »

En Europe, trois pays seulement semblent faire converger leurs actions et leurs intentions : la Macédoine, le Monténégro et la Norvège. Pour le reste du monde, les chercheurs ont identifié l’Algérie, le Canada, le Costa Rica, l’Ethiopie, le Guatemala, l’Indonésie, le Japon, la Malaisie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Pérou, les Samoa, Singapour et les Tonga.

En revanche, aucun pays de l’Union européenne ne figure dans la liste des bons élèves. L’UE s’était pourtant engagée à « diminuer les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40% d’ici à 2030 ».

Dans les objectifs globaux des accords de Paris, les pays s’engageaient à mener des politiques pour limiter le réchauffement climatique à 2°C d’ici 2100.

Lire aussi :Total autorisé à forer en Guyane au mépris de la population et de la loi Hulot

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Source : https://francais.rt.com/economie/45630-merkel-macron-cop-23-moteur-tourne-nucleaire-charbon

Selon Wikipédia, «  RT France ou RT en français3 est la branche francophone, située en France, de la chaîne russe d’information internationale RT. Son statut de chaîne d’information est cependant remis en question, le président de la république française Emmanuel Macron ainsi que des média nationaux l’ont qualifié de média d’influence voire de propagande4,5… »

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L’Europe non conforme à l’Accord de Paris sur le climat Samedi 03 novembre 2018 - 09:52 - Par La Rédaction ‘myEurop.info’ - Photo

L’Europe prend du retard pour se conformer aux engagements de l’Accord de Paris et le récent rapport du GIEC rappelle qu’au-delà d’une hausse de 1,5°, la planète toute entière changera. La COP21, la conférence sur le climat organisée à Paris il y a presque trois ans, avait été célébrée en grande pompe, mais pas un seul pays européen n’a pris les mesures politiques pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrés Celsius d’ici 2100. C’est le résultat de l’étude du think tank américain ‘World Ressources Institute’ et de deux centres de recherche britanniques (le ‘Grantham Research Institute’ et le ‘Center for Climate Change Economics and Policy’).

En effet, pas un seul Etat membre de l’UE ne figure parmi les 16 pays sur 197 qui ont entrepris des réformes. Sur ces 16 pays, seuls la Norvège, le Monténégro et la Macédoine ont pris des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le Canada, le Costa Rica, l’Indonésie, le Japon, la Malaisie, le Pérou, l’Algérie, l’Ethiopie, Singapour, le Samoa, les Tonga, le Guatemala et la Papouasie-Nouvelle-Guinée ont reçu une mention honorable.

Des intentions et des belles paroles

L’Union Européenne avait fixé des objectifs pour les 28 Etats membres, mais sans préciser les ambitions de chaque Etat membre tandis que 7 pays de l’UE n’ont aucun objectif national. Au niveau mondial, le rapport indique que 58 pays ont voté des lois et pris des mesures nationales pour réduire leurs émissions de CO2 d’ici 2030, mais seulement 16 pays ont pris des mesures correspondant à ce qu’ils avaient promis.

Le récent rapport du GIEC, le groupe d’experts mandatés par les Nations Unies, a remis en cause les objectifs de l’Accord de Paris, trop peu ambitieux par rapport à l’ampleur des conséquences à prévoir.

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Source : https://fr.myeurop.info/2018/11/03/leurope-non-conforme-a-laccord-de-paris-sur-le-climat/

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16.
Climat : la Banque asiatique de développement (ADB) veut en finir avec les « énergies sales » Par Gabriel Nedelec Le 01/11/18 à 09:01 @GabrielNedelec - Document Les Echos.fr - Actualité économique, financière.Photo - Pour encourager le recours aux énergies renouvelable, ADB annonce intégrer à ses analyses économiques un surplus de 36,30 dollars par tonne de CO2 à tous les projets qui susciteront son aide. - AFP Philippe Lopez

L’ADB affirme que les centrales à charbon ne seront plus économiquement viables.

La Banque asiatique de développement (ADB, en anglais) veut bannir les projets incluant des « énergies sales » de son portefeuille, a annoncé le chef du département de l’énergie, Yongping Zhai. La banque, qui a pour mission de soutenir le développement des économies asiatiques et est financée notamment par la Chine (mais aussi par les Etats-Unis), vise notamment le projet impliquant l’utilisation ou la production d’énergie à base de charbon.

Se référant au rapport alarmant des experts du Giec publié il y a quelques semaines, la banque fait un constat simple : « Les émissions de gaz à effet de serre ne baisseront pas suffisamment pour atteindre l’objectif du GIEC à moins que les investissements dans les énergies propres ne doublent et que tous les pays adoptent les énergies renouvelables », peut-on lire dans une tribune publiée sur Vietnam News.

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En finir avec les centrales à charbon

Pour encourager le recours aux énergies renouvelable, ADB annonce qu’il va donc intégrer à ses analyses économiques un surplus de 36,30 dollars par tonne de CO2 à tous les projets qui susciteront l’aide de la banque.

« Etant donné les coûts de plus en plus compétitifs des technologies des énergies renouvelables, les risques de plus en plus grands entourant les actifs liés aux énergies fossiles et l’augmentation du prix fictif du carbone, les centrales à charbon ne seront plus des options viables pour la production d’énergie dans les pays en développement », affirme Yongping Zhai.

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Un rapport publié en mai dernier par le think tank E3G montrait en revanche qu’ADB continuait d’investir légèrement plus dans les énergies fossiles que dans le renouvelable sur une période allant de 2015 à 2016, soit après la signature de l’accord de Paris.

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Source : https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0600060285286-climat-la-banque-asiatique-de-developpement-veut-en-finir-avec-les-energies-sales-2218244.php

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Climat : il y a un espoir de limiter le réchauffement mais au prix d’un sursaut international Par Pierre Le Hir LE MONDE | 08.10.2018 à 03h00 • Mis à jour le 08.10.2018 à 11h27 - Photo

Selon le rapport spécial du GIEC présenté lundi, au rythme actuel du réchauffement, le seuil de 1,5 °C sera franchi entre 2030 et 2052

Y croire encore, envers et contre tout. Et surtout, agir enfin. Même si la bataille est très mal engagée… Un rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), présenté lundi 8 octobre 2018 au terme d’une semaine de discussions tendues entre les représentants de 195 Etats, à Incheon (Corée du Sud), entretient l’espoir ténu qu’il reste une chance de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C par rapport à la période préindustrielle.

Cela, alors même que tous les voyants sont au rouge : une concentration atmosphérique de gaz à effet de serre sans précédent depuis au moins 800 000 ans, des records de température battus année après année, des vagues de chaleur, des pluies diluviennes et des ouragans dévastateurs attestant que le dérèglement climatique est à l’œuvre.

Mais cet ultime espoir ne sera préservé, montre le rapport, qu’au prix d’un sursaut international dans la lutte contre le réchauffement.

Eclairer les gouvernements

L’accord de Paris, scellé en décembre 2015 lors de la COP21, prévoit de contenir l’élévation de la température moyenne de la planète « nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels ». A la demande des pays les plus vulnérables, comme les nations insulaires menacées de submersion par la montée des océans, a été ajoutée la nécessité de poursuivre « l’action menée pour limiter l’élévation de la température à 1,5 °C ». Les Etats ont alors commandé au GIEC un rapport spécial sur « les impacts d’un réchauffement global de 1,5 °C et les trajectoires d’émissions mondiales de gaz à effet de serre associées ».

Ce rapport de 400 pages, établi par près d’une centaine d’auteurs de quarante pays sur la base de plus de 6 000 études scientifiques, donne lieu à un « résumé à l’intention des décideurs » d’une vingtaine de pages, destiné à éclairer les gouvernements.

Cette synthèse, qui doit être approuvée ligne à ligne par les représentants...

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Pascal Bruckner : « Ne nous faisons pas croire que nous allons “sauver la planète” » Par Pascal Bruckner (Romancier et essayiste) LE MONDE | 09.10.2018 à 06h00 • Mis à jour le 09.10.2018 à 10h26 – Photo

Le slogan, souvent entendu pour défendre l’environnement, suggère que l’humanité est capable de préserver la Terre entière. Il serait préférable de faire preuve de davantage d’humilité et de choisir des objectifs plus mesurés, estime le romancier dans une tribune au « Monde ».

Tribune. Dans son roman ‘Sans dessus dessous’, paru en 1889, Jules Verne met en scène un groupe d’industriels américains qui se proposent de redresser l’axe de la Terre afin de pouvoir accéder sans problème aux richesses minières du Grand Nord. Il s’agit, au moyen d’un coup de canon prodigieux, de rendre l’axe perpendiculaire au plan de l’écliptique. Les protagonistes sont plus intéressés par leur démonstration de puissance que par l’exploitation d’éventuels gisements de charbon. Déjà, Auguste Comte, en 1851, était persuadé du pouvoir de l’humanité de pouvoir redresser l’axe de la Terre si elle le souhaitait. Nous sourions aujourd’hui de ces prétentions. Avons-nous tellement changé ?

L’expression « sauver la planète » semble relever de la même hubris qui caractérisait les zélateurs de la science au XIXe siècle. Si l’écologie est précieuse, c’est qu’elle a remis en cause les postulats d’un progrès qui consacrait la mainmise de l’homme sur son environnement mais qui est devenu, à son tour, générateur de dégâts irréversibles. Il y a dans les fondements de cette doctrine deux vertus essentielles : la modestie et la prudence. Elles contrastent avec l’arrogance du positivisme classique et des idéologies alternatives au capitalisme, le socialisme et le communisme, certaines d’être scientifiquement ancrées dans le mouvement de l’histoire. Les paysages, les forêts, les cours d’eau, les montagnes sont fragiles et doivent être traités avec un tendre soin.

Telle est la sagesse de ce début de siècle : nous savons que nos avancées se paient de reculs terrifiants, que chaque conquête est aussi un terrain perdu. La sauvegarde de ce qui existe, le respect pour chaque créature, écosystème nous motivent autant que les nouveautés technologiques. Nous sommes des croyants dégrisés qui aspirons à des progrès maîtrisés.

Et pourtant l’écologie, contemptrice de l’arrogance humaine, ne cesse malgré elle de la reconduire....

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Source : https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/10/09/pascal-bruckner-comment-pourrions-nous-sans-une-grande-surestimation-de-nous-memes-sauver-la-planete_5366577_3232.html

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19.
Protéger l’environnement : une impuissance collective ? Accès à 4 épisodes dans le cadre de l’émission Cultures Mondepar Florian Delorme du lundi au vendredi de 11h à 11h55 sur France Culture – Photo.

Protéger l’environnement : une impuissance collective ? (1/4) :Transition écologique : à la recherche du bon régime 58 minutes – Le 10/09/2018

« La démission de Nicolas Hulot a placé la question de l’écologie au cœur du débat public, laissant apparaître une impuissance collective et révélant les difficultés des démocraties à relever l’enjeu climatique. Quel est le meilleur régime pour assurer une transition environnementale durable ? »

Protéger l’environnement : une impuissance collective ? (2/4) :Charbon : on n’est pas sorti de la mine !58 minutesLe 11/09/2018

« Le charbon est la source d’énergie la plus polluante. Alors qu’à l’issue de la COP21, l’accord de Paris estimait envisageable une limitation à 2°C de la température mondiale, deux ans plus tard, l’objectif semble désormais hors d’atteinte. Le monde peut-il se passer du charbon ? »

Protéger l’environnement : une impuissance collective ? (3/4) :« Penser global, agir local »58 minutesLe 12/09/2018

« L’accord de Paris semble avoir perdu de son aura. La démission de Nicolas Hulot a sonné comme un aveu d’échec de la capacité et de la volonté réelle des gouvernements à mener une politique environnementale pérenne et durable. La promotion du local au dépens du global est-elle justifiée ? »

Protéger l’environnement : une impuissance collective ? (4/4) :Le Droit à la rescoussehttps://www.franceculture.fr/emissi...58 minutes- Le 13/09/2018

« Aucun mécanisme de contrainte n’est prévu par les grands accords climatiques mais la bonne volonté des Etats est souvent insuffisante - et parfois douteuse. Il ne reste aux victimes qu’à se tourner vers une juridiction nationale. Que peut le Droit face aux atteintes à l’environnement ? »

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20.
Comment rendre crédible la catastrophe écologique ? Vidéo de 38 minutes 06/09/2018 – Document ‘franceculture.fr’ - Dans le cade de l’émission
Du Grain à moudrepar Hervé Gardette du lundi au vendredi de 18h20 à 19h.

« Les scientifiques sont formels : la planète court à sa perte, et c’est de notre faute. Pourtant, cette prise de conscience peine à se traduire en mesures efficaces. Comment mobiliser autour de l’écologie ? »

Photo - Vue de la mine de cuivre ’El Teniente’ dans les Andes à Rancagua, Chili, à environ 140 kilomètres au sud-est de Santiago, le 21 mars 2018. • Crédits : CLAUDIO REYES / AFP - AFP

En démissionnant de son poste de ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot espérait provoquer une prise de conscience collective. Une semaine après, elle se manifeste – pour l’instant - à travers deux initiatives. La première : une tribune signée par des personnalités du monde du spectacle, qui demandent aux politiques d’engager une action ‘’ferme et immédiate’’ face au changement climatique.

La deuxième : un appel à manifester ce samedi dans plusieurs villes de France, une série de marches pour le climat, idée lancée par un internaute, et qui semble prendre une certaine ampleur. Si ce genre d’initiatives est louable, qu’en est-il de leur utilité ? Le texte de la tribune publié dans le Monde ne nous apprend rien.

La catastrophe écologique est largement documentée, impossible d’ignorer que nous sommes confrontés au réchauffement climatique, à la baisse de la biodiversité. Pourtant, cette connaissance, ce savoir, a du mal à nourrir des changements de politique et de comportements. En 2002, au sommet de la Terre, Jacques Chirac avait eu cette formule célèbre : ‘’Notre maison brûle et nous regardons ailleurs’’. On pourrait dire aujourd’hui : ‘’Notre maison brûle, et nous la regardons brûler’’

’Comment rendre crédible la catastrophe écologique ?’’

Extraits de l’émission (à voir en vidéos à la source) :

Jade Lindgaard : ’Il y a un hiatus entre une culture gouvernementale qui continue à considérer que le climat, l’effondrement de la biodiversité, le sort de la ’nature’, c’est une question d’écologie et que de l’autre côté, il y a les sujets sérieux qui sont l’économie, les relations internationales et la question sociale. Et, à côté de ça, on a depuis des années, une effervescence dans l’économie sociale et solidaire, les AMAP, l’agriculture biologique, etc. dans lesquelles des citoyens, des collectifs, des municipalités, des collectivités locales, font se rejoindre dans de même projets qui font économie, social et écologie.’

Dominique Bourg : ’Ça fait des siècles qu’on a dit aux gens qu’on dominait la nature, que le progrès était forcément linéaire et absolument cumulatif. Après on leur a raconté que l’économie pouvait permettre de tout comprendre et qu’il n’était pas question de nature parce que toute la technique était là pour la biffer et s’y substituer... Ça fait des siècles qu’on raconte ce genre d’âneries, vous n’attendez quand même pas, parce qu’il y a un soubresaut climatique, que les gens vont remettre ça en cause !’

Liens : 

Pourquoi le drame écologique mobilise-t-il si peu ? : par Emilie Massemin pour Reporterre, le 06/09/2018. 

« Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité » : l’appel de 200 personnalités pour sauver la planète : par Le Monde des Idées, le 03/09/2018. 

[abonnés] Le cri d’alarme de quinze mille scientifiques sur l’état de la planète : par William J. Ripple, Christopher Wolf, Thomas M. Newsome, Mauro Galetti, Mohammed Alamgir, Eileen Crist, Mahmoud I. Mahmoud et William F. Laurance le 13/11/2017.

Fondation pour la Nature et l’Homme : crée par Nicolas Hulot.

Tribunes : 

[abonnés] « La démission de Nicolas Hulot sanctionne l’échec du “en même temps” » : par Dominique Bourg dans Le Monde, le 29/08/2018.

Pour l’écologie, la majorité politique introuvable : par Jade Lindgaard pour Mediapart, le 30/08/2018.

Bibliographie

Dictionnaire de la pensée écologique Dominique Bourg et Alain Papaux PUF, 2015 – 1èrede couverture

Penser l’anthropocène Catherine Larrère Presses de SciencesPo, 2018 - 1èrede couverture

Intervenants :

Dominique Bourg : philosophe, président du conseil scientifique de la Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH, créée par Nicolas Hulot), professeur à l’Institut de Géographie et de Durabilité de l’Université de Lausanne.

Jade Lindgaard : ournaliste à Mediapart, spécialiste des questions environnementales, auteure de « Je crise climatique. La planète, ma chaudière et moi » (La Découverte, 2014)

Yves Cochet : Docteur en mathématiques, président de l’Institut Momentum, ancien ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement dans le gouvernement de Lionel Jospin, ancien député européen écologiste.

À découvrir

L’urgence écologique de nouveau à la Une après les inondations meurtrières dans l’Aude

Une politique écologique est-elle encore possible ?

L’écologie est-elle compatible avec le capitalisme... et la démocratie ?

Comment Nicolas Hulot a perdu la bataille de la cause animale à l’Assemblée nationale

Tags : Idées Écologie catastrophes climatiques Écologie et environnement

L’équipe – Production Hervé Gardette. Production déléguée Antoine Tricot - Avec la collaboration de Virginie Le Duault, Fanny Richez – Réalisation Alexandre Fougeron

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Source : https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/du-grain-a-moudre-du-jeudi-06-septembre-2018

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21.
Cent solutions pour inverser le cours du réchauffement climatique 13/05/2018 - Émission France Culture en partenariat avec le service Planète-Sciences du Monde – Dans le cadre de l’émission
De cause à effets, le magazine de l’environnementpar Aurélie Luneau, le dimanche de 16h à 17h. Photo Nuages • Crédits : Robert Alexander - Getty

Et si le réchauffement climatique n’était plus l’objet de seuls rapports alarmants et de réactions anxiogènes ? Et si le réchauffement climatique avait pour vertu de réunir des chercheurs et des scientifiques du monde entier afin de produire des études pratiques, modéliser les 100 moyens les plus efficaces à mettre en œuvre pour inverser le cours du réchauffement climatique ? Des solutions en matière de réduction du CO2 et de préservation de notre planète…à portée de tous ?!

Ce n’est pas un film de fiction, mais le résultat de l’entreprise lancée il y a quelques années par l’écologiste et entrepreneur américain Paul Hawken, inquiet des dégâts du défaitisme et donc bien décidé à renverser la vapeur.

Aujourd’hui, son livre « Drawdown » sort en France, publié chez Actes Sud, et à l’occasion de sa venue à Paris, nous allons plonger, en sa compagnie, dans ces solutions pour inverser le cours du réchauffement climatique.

Et, en duplex le philosophe Dominique Bourg, professeur à la faculté des géosciences et de l’environnement de l’université de Lausanne, auteur, notamment du livre « Une nouvelle terre » publié chez Desclée de Brouwer, et coordinateur avec Alain Papaux du « Dictionnaire de la pensée écologique » paru aux PUF. Et également à nos côtés : l’interprète Xavier Combe…

Paul Hawken l’a dit

’Drawdown’ : il s’agit d’inverser les émissions de gaz à effets de serre pour ainsi inverser le réchauffement planétaire. Voilà l’objectif.

Le GIEC a jusqu’à présent eu un point de vue assez étroit.

Il y a tant de solutions que le GIEC n’a jamais abordées.

L’éducation des filles constitue une forme de planification familiale, cela permet à la fille de devenir une femme, c’est le pouvoir qui lui est donné d’autodétermination.

C’est un ensemble systémique qui a causé le problème [du réchauffement climatique] et bien, pour le résoudre, il faut des solutions systémiques.

Dominique Bourg l’a dit

La situation est tout simplement alarmante.

Inverser ça voudrait dire trois étapes : première étape, on cesse d’augmenter, on plafonne ; deuxième étape, on réduit nos émissions pour arriver jusqu’à une neutralité carbone, c’est-à-dire qu’on émet plus rien dans l’atmosphère ; troisième étape, on pompe ce qu’il y a dans l’atmosphère.

Le climat ce n’est pas un problème isolé, c’est un des paramètres du système terre que l’on a très fortement dérégulé, mais le climat, il est solidaire des autres aspects.

La solution s’est associé des choses qui s’emboîtent sur des niveaux très différents.

Le choix musical de Paul Hawken : Mahler’s 2nd Symphony

Les phrases mantra de Paul Hawken

Aucun pessimiste n’a jamais découvert le secret des étoiles, navigué jusqu’à des terres inconnues, ou ouvert un nouveau chemin pour l’esprit humain - Hellen Keller

Le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas - André Malraux

Les solutions résidant dans la nature surpassent notre conception de ce qui est possible - Kenny Ausubel

Quand nous sommes témoins de la beauté, nous commençons à avoir de nouveau l’espoir - Louise Bourgeois

La nature meurt parce que la culture meurt - James Hillman

La phrase mantra de Dominique Bourg

Ce que je fais, 8 milliards d’autres êtres humains peuvent le faire aussi.

Le geste écolo de Paul Hawken

Ne plus jeter de nourriture. C’est l’un des gestes les plus importants que nous pouvons faire, car nous le faisons trois fois par jour.

Le geste écolo de Dominique Bourg

Lire en puisant dans sa bibliothèque !

Le conseil littéraire de Paul Hawken

  • Call of the Reed Warbler : A New Agriculture – A New Earth is, University of Queensland Press, 2017
    Le conseil littéraire de Dominique Bourg
  • Survivre à l’Anthropocène d’Enzo Lesourt, Puf, 2018
    La Revue de presse environnement
  • « Non aux épandages polluants », c’est l’appel lancé par des préhistoriens et des paléontologues, publié dans Le Monde du 30 avril dernier. Ces scientifiques s’inquiètent des effets des méthaniseurs sur les sols et les sous-sols, sachant qu’ils traitent des matières polluantes (métaux lourds, PCB, perturbateurs endocriniens, germes, pesticides, biocides, antibiotiques, éléments minéraux et organiques divers dont l’azote et le phosphore). Or, les digestats s’infiltrent immédiatement dans les sols et sous-sols. Et une région calcaire comme celle des causses est un milieu particulièrement vulnérable, déjà victime des épandages du lisier des élevages industriels. « Non aux épandages polluants qui menacent les sites archéologiques des Causses du lot », c’est leur cri lancé, à découvrir sur lemonde.fr.
  • Bonne nouvelle pour les agriculteurs Bio qui, désormais, sont autorisés à vendre leurs semences paysannes.
    Jusqu’ici, seules celles enregistrées dans un cahier officiel pouvaient être vendues. Mais la majorité était détenue par des multinationales comme Monsanto. Résultat : selon la FAO, 75 % des aliments de la planète proviennent de seulement 12 espèces végétales et cinq animales. Face au monopole des gros groupes, les Eurodéputés ont jugé nécessaires d’ouvrir la voie aux agriculteurs bio, ce qui pourrait à terme concerner les agriculteurs conventionnels.
    À lire l’article de Marina Fabre sur Novethic (26/04/2018)
    Le Plus et le Moins

LE MOINS : L’empreinte écologique de la France.

Depuis le 5 mai, notre pays est en déficit écologique, selon un rapport du WWF qui précise que « Si le monde entier vivait comme les Français, nous aurions déjà consommé l’ensemble des ressources naturelles que la planète peut renouveler en un an ». Un résultat au-dessus de la moyenne mondiale…

Le 5 mai est donc le Jour du dépassement écologique de la France. Dossier à retrouver sur le site du WWF.

LE PLUS : 13 îles du Ponant ont décidé de s’engager dans un programme d’économie de l’eau, ressource à préserver ! 

13 îles pionnières (du nord au sud : Bréhat, Batz, Ouessant, Molène, Sein, Saint-Nicolas des Glénan, Belle-Île, Groix, Île-aux-Moines, Île d’Arz, Houat, Hoëdic et Yeu) ont choisi de mettre en place des outils pour une gestion économe de la ressource en eau, et d’anticiper ainsi les risques de pénurie.

Les Echos de la terre

Avec Alexandre Dereims, le réalisateur du film « Nous sommes l’humanité », un documentaire sur les Jarawas, peuple vivant en symbiose totale avec la nature, sur les îles Andamans, en Inde ; mais en danger de totale disparition aujourd’hui….

Liens : LA CAMPAGNE POUR LES JARAWAS - SIGNEZ LA PETITION

La Revue Web Environnement d’Anne Gouzon

Pour suivre l’actualité environnementale au fil des jours, consultez l’univers Netvibes d’Anne Gouzon de la Documentation de Radio France (Utilisez de préférence Firefox ou Google chrome) Netvibes - L’ACTUALITÉ ENVIRONNEMENTALE

Découvrez aussi des initiatives écolos et solidaires sur son Twitter : Initiavertes

Bibliographie Vanessa Chang

Photo - 1ère de couverture Drawdown Paul Hawken Actes Sud, 2018

Photo - 1ère de couverture Une nouvelle Terre Dominique Bourg Desclée de Brouwer, 2018

Intervenants : Paul Hawken, écologiste et entrepreneur américain - Dominique Bourg, philosophe, président du conseil scientifique de la Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH, créée par Nicolas Hulot), professeur à l’Institut de Géographie et de Durabilité de l’Université de Lausanne - Alexandre Dereims, grand reporter, lauréat du prix Albert Londres 2009.

À découvrir

Le Giec veut limiter le réchauffement climatique à 1,5°C

Réchauffement climatique : les solutions avancées par le GIEC

Le GIEC expose les conséquences d’un réchauffement climatique à 1,5 degrés

« ’Airpocalypse’, quelle mobilité face à l’urgence climatique ?

Tags : réchauffement climatique climat Écologie et environnement

L’équipe – Production : Aurélie Luneau – Réalisation ; Alexandra Malka - Avec la collaboration de Chouchane Djergaian

Le Monde – Planète • Crédits : Le Monde

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Enregistrement de 58 minutes à écouter à partir de la source :https://www.franceculture.fr/emissions/de-cause-a-effets-le-magazine-de-lenvironnement/100-solutions-pour-inverser-le-cours-du-rechauffement-climatique

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22.
Quelle Terre pour demain ? Dominique Bourg creuse son sillon - 26/04/2018 - Emission France Culture, dans le cadre de l’émission La Grande table (2ème partie)par Olivia Gesbert, du lundi au vendredi de 12h55 à 13h30

Dominique Bourg, philosophe, vice-président de la Fondation pour la nature et l’homme (FNH), publie ’Une nouvelle Terre’ (Desclée de Brouwer, mars 2018). Il dégage avec nous les racines spirituelles de la violence que nous nous infligeons à nous-même et à notre environnement.

Photo - Les cheminées d’usines crachent de la fumée le 15 janvier 1997 à Berre-l’Etang au moment où les conditions de vent faible entraînent une stagnation de la pollution industrielle sur le site. Crédits : Boris Horvat - AFP

Le gouvernement tient des beaux discours. Mais la fin suprême de notre gouvernement actuel, c’est le développement du commerce international, pas la défense et la préservation de notre environnement.’ Dominique Bourg

Le philosophe Dominique Bourg publie « Une nouvelle terre ». Un essai où il appelle à refonder entièrement notre rapport à l’environnement. Car si « il n’y a pas de Planète B », comme l’a rappelé Emmanuel Macron devant le congrès américain, il faut d’urgence adopter un nouveau paradigme. 

Quelle terre pour demain ? le philosophe Dominique Bourg, professeur à Lausanne, président du conseil scientifique de la Fondation pour la nature et l’homme, ex-Fondation Hulot. Auteur du Dictionnaire de la pensée écologique, il a théorisé « l’écologie intégrale », un concept qui place le rapport à notre environnement au cœur de l’humanité, de la production matérielle et intellectuelle. Crise écologique et crise sociale, par exemple, vont de pair. 

Les frontières entre les espèces sont poreuses. Ce ne sont pas des murs. Il s’agit de construire une civilisation nouvelle qui réintègre les espèces que nous avons méprisées jusqu’à maintenant.’ Dominique Bourg

La pensée écologique, un mouvement d’idées, un courant de pensée à part entière qui méritait bien sa plate-forme, qu’il a récemment co-fondée. En parallèle sort son nouvel essai : « Une nouvelle terre ». Où il réfléchit à la manière dont nos sociétés devraient se développer à l’avenir pour dessiner « une autre modernité ». A partir de deux questions majeures : l’état de la Terre, associé à l’idée d’Anthropocène, et le défi numérique. »

Bibliographie : Photo 1ère de couverture - Une nouvelle Terre Dominique Bourg éditions Desclée de Brouwer, 2018

Intervenant : Dominique Bourg, philosophe, président du conseil scientifique de la Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH, créée par Nicolas Hulot), professeur à l’Institut de Géographie et de Durabilité de l’Université de Lausanne.

Tags : Idées Philosophie

L’équipe – Production : Olivia Gesbert – Réalisation : Peire Legras, Charlotte Roux - Avec la collaboration de Chloé Leblond, Clémence Mary, Henri Le Blanc - Production déléguée : Claire Mayot

Vidéo 1mn 18 à voir à la source : https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/quelle-terre-pour-demain-dominique-bourg-creuse-son-sillon

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23.
Recommençons à habiter la Terre ! 04/06/2018 Emission de France Culture
dans le cadre de Savoirs-
Matières à penser avec Frédéric Wormspar Frédéric Worms le lundi de 22h15 à 23h.

Frédéric Worms s’entretient avec Dominique Bourg, philosophe, professeur à l’Université de Lausanne (Institut des politiques territoriales et de l’environnement humain/Faculté des géosciences et de l’environnement).

Photo- Construction du barrage Foz Tua dans la vallée du Douro au-dessus des vignobles classés au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco• Crédits : Pierre Jacques / Hemis - AFP

Ce qui est difficile à saisir dans les révolutions écologiques du moment, c’est le changement de regard sur le monde. Pour y parvenir, Dominique Bourg va au plus profond : ce qu’il appelle la spiritualité, envisagée sous deux aspects : le regard de l’homme sur le monde d’une part, l’idéal de l’homme dans le monde d’autre part. Sur le premier point, son diagnostic est radical : la modernité a réduit la Terre à une simple matérialité, et l’habitation du monde à la transformation de celui-ci, sur la base d’une coupure entre la matière et la forme, la nature et l’homme.

Pour Dominique Bourg, ce système de pensée en train de s’écrouler aujourd’hui nous force à revenir à la contemplation et à l’habitation de la Terre. Mais alors quel idéal pour l’être humain ? Non plus la surhumanité ni même la transhumanité. Une autre sagesse ? Ici, Dominique Bourg conserve un apport de la modernité : la démocratie, le pluralisme. Une seule Terre, mais plusieurs vies humaines, plusieurs sagesses. Radicalité tranchante d’un côté, ouverture et modestie de l’autre : telle est sa philosophie.

Dominique Bourg : Le rapport de l’homme à la Terre a fini par engendrer un changement de la Terre elle-même, c’est ce que l’on appelle l’Anthropocène. Le titre de mon livre, Une nouvelle Terre, essaie de dire une ambivalence : le système Terre qui vient va être plus hostile au séjour des hommes. Mais en même temps, on peut imaginer qu’après les décennies qui viennent qui seront riches en soubresauts divers, on puisse retrouver une certaine forme d’équilibre et construire une société plus intéressante que celle que nous sommes en train de quitter.

Il y a une « nouvelle Terre » qui change, et plutôt pour le pire, mais il y a aussi un nouveau rapport à la Terre qui pourrait émerger, pour le meilleur, une nouvelle manière de l’habiter, plus riche en sens, plus harmonieuse. Quant à la majuscule, c’est une question de grammaire : c’est un nom propre, une singularité. Et puis cela évite de confondre la terre au sens du sol et le système Terre. 

#refaire Terre

Je ne veux pas renoncer à tout ce que la modernité nous a apporté mais j’en appelle plutôt à une nouvelle modernité. Ce que je constate c’est l’échec de la modernité. L’idéal de Descartes/Bacon jusqu’à Hegel/Marx, d’une société apaisée où on reconnaîtrait chacun dans sa dignité, franchement on n’y est pas tout à fait ! Penser seulement la modernité par l’émancipation de la nature et la transformation du monde, c’est une voie qui nous a amenée aux difficultés qui sont les nôtres aujourd’hui.

#Hegel #Marx

Pour les peuples premiers, la spiritualité c’est l’harmonie avec la Terre, les éléments du paysage, les esprits. Se rapporter au donné et s’y rapporter correctement, c’est se réaliser. Pour nous autres modernes, le donné naturel n’a aucune valeur en lui-même, il n’a d’intérêt que pour autant qu’on puisse le transformer et l’exploiter. La Terre est une matière disponible pour une forme, à notre service. Les choses ne valent que pour autant que la société les transforme. Et mon accomplissement, c’est tout simplement la conformité à cette transformation qu’est la consommation. Consommer, consumer, ce sont les deux formes de la spiritualité moderne. Et c’est là le fondement du degré de destructivité extraordinaire de notre modernité. 

#Descartes #Bacon #transhumanisme

Notre civilisation est devenue incapable de penser et de proposer des fins, elle n’est capable que d’organiser des moyens. Et si vous regardez le transhumanisme, ils n’ont aucune fin à proposer.

[Nous suggérons aussi de se reporter à nos travaux antérieurs :

’A propos du transhumanisme L’Homme augmenté dans un monde recomposé’, dossier de Jacques Hallard , endredi 21 octobre 2016 par Hallard Jacques - français

« Humanisons le transhumanisme ! » par Edgar Morin , mercredi 9 novembre 2016 par isias - français ].

CCNUCC 1992 article 3 - Le choix musical de Dominique Bourg est ‘La prière’ de Georges Brassens.

Bibliographie : Photo 1ère de couverture Une nouvelle Terre Dominique Bourg Desclée de Brouwer, 2018

Intervenant : Dominique Bourg, philosophe, président du conseil scientifique de la Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH, créée par Nicolas Hulot), professeur à l’Institut de Géographie et de Durabilité de l’Université de Lausanne.

À découvrir : Baisser la natalité pour sauver la planète ?

Tags : Philosophie

L’équipe – Production : Frédéric Worms – Réalisation : Anne-Pascale Desvignes - Avec la collaboration de Marine Beccarelli

Enregistrement de 44 minutes à écouter à partir de ce site : https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-a-penser-avec-frederic-worms/recommencons-a-habiter-la-terre

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24.
Réchauffement climatique : pourquoi cela n’intéresse pas ? Avec ‘Le Monde’ et Frédéric Bourg – Vidéo de 5 minutes 05 –

Dominique Bourg : philosophe, président du conseil scientifique de la Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH, créée par Nicolas Hulot), professeur à l’Institut de Géographie et de Durabilité de l’Université de Lausanne (Institut des politiques territoriales et de l’environnement humain/Faculté des géosciences et de l’environnement). En savoir plus

Source : https://www.dailymotion.com/video/x3gjvx8

Les oeuvres de Dominique Bourg

Une nouvelle Terre Dominique Bourg Desclée de Brouwer, 2018 1èrede couverture

Dictionnaire de la pensée écologique Dominique Bourg et Alain Papaux PUF, 2015 1èrede couverture

Dernières publications sur Dominique Bourg

(Savoirs )Vidéo Écologie : qui peut faire quoi par Dominique Bourg LE 11/09/2018 « Maintenant que nous commençons à ressentir les effets du réchauffement climatique, il est peut-être temps d’agir ».

Écologie : qui peut faire quoi par Dominique Bourg

11/09/2018 Par Elsa Mourgues

Vidéo | Maintenant que nous commençons à ressentir les effets du réchauffement climatique, il est peut-être temps d’agir. Le philosophe Dominique Bourg nous donne des pistes sur ce qu’il est possible de faire, car non ’il n’est pas trop tard’.

Illustration - Dominique Bourg • Crédits : Radio France

A consulter à la source : https://www.franceculture.fr/ecologie-et-environnement/ecologie-qui-peut-faire-quoi-par-dominique-bourg

« Démission de Nicolas Hulot, marches pour le climat et tribunes dans les journaux, nous n’avons jamais été aussi proche d’une prise de conscience collective sur les enjeux écologiques. Concrètement, que peut-on faire maintenant ? Voici quelques éléments de réponse avec le philosophe Dominique Bourg ». 

Les citoyens

Avoir des appartements mieux isolés, commencer à renoncer à des voyages extrêmement lointains, etc. Manger moins de viande, ce n’est pas très difficile quand même. En revanche, passer de façon beaucoup plus massive d’une agriculture conventionnelle à une agroécologie, ça c’est une partie de la société qui peut le faire, si on donne les moyens, si on facilite, c’est une transition qu’on peut faire sur 10 ou 15 ans. 

Les systèmes de productions

Pour vous montrer l’absurdité de nos modes de production aujourd’hui, et évidemment de nos modes de consommation qui suivent, je vous donne un exemple tout bête c’est une pomme, j’ai oublié le nom ce n’est pas grave, cette pomme elle exige 30 passages de pesticides, elle est très belle, elle est bien ronde, elle n’est pas bosselée, simplement elle n’a aucun goût, aucune valeur nutritive. Pourquoi vous voulez qu’on continue ? Moi je préfère franchement une pomme un peu bosselée, qui a beaucoup de goût et qui est nutritive. C’est absurde vous croyez ?

Et l’État ?

On peut commencer par des choses assez modestes dans un premier temps. Aujourd’hui, en général, quand vous êtes face à deux biens, je prends par exemple une poêle, la poêle en aluminium recyclé elle est un peu plus chère de 1 ou 2 euros que la poêle qui a pourtant une empreinte carbone très forte. Si vous instituez ce qu’on appelle une TVA circulaire c’est-à-dire qu’en fait, si vous avez un bien plus propre : paf ! Abattement de 10% de TVA.

On peut prendre une deuxième mesure en touchant l’aspect économique : c’est d’imposer, dans certains secteurs dans un premier temps et en partant d’un niveau très bas, c’est de substituer à nos matières premières, des matières premières recyclées ou des matières bio-sourcées, venant du vivant. On peut faire ces pas, ce n’est pas difficile, alors pourquoi on ne les fait pas ?

Pourquoi l’État n’interdit pas les pratiques les plus polluantes ?

“Il ne faut pas interdire, il ne faut pas d’écologie punitive…” C’est débile. Quand je fais quelque chose qui est mortifère, je l’interdis. Par exemple un aller à Barcelone à 19 euros, je suis désolé ça, ça ne doit plus exister. Parce que le coût pour la collectivité est gigantesque. À la fois il faut jongler sur les réductions des inégalités, avancées environnementales, compréhension et donation du sens à ce qu’on fait, il faut que chacun comprenne pourquoi on le fait. S’il y a des taxes sur un billet EasyJet qui ne sera plus à 19 euros, tout le monde peut le comprendre, on sait pourquoi on le fait et ça a un sens pour tout le monde. Alors allons-y. 

Il n’est pas trop tard ?

On a fait beaucoup de bêtises, on a énormément détruit, vous avez le pourtour de l’Antarctique qui commence déjà à fondre. Faut pas rêver, on aura des problèmes, on aura même des gros problèmes. Mais si on n’agit pas, ce n’est pas des gros problèmes, c’est-à-dire qu’on va rendre la Terre difficilement vivable et on va devoir réduire et se voir avec une population résiduelle. Les difficultés on ne les évitera pas mais en revanche on a des marges d’action énormes pour faire que ces difficultés soient encore supportables, on peut peut-être encore y arriver, mais on n’a pas un temps immense pour le faire. 

Source : https://www.dailymotion.com/video/x3gjvx8

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Auteur : Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 11/11/2018

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