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"A partir de ce mercredi 02 août, les êtres humains vont vivre à crédit sur la planète Terre" par Jacques Hallard

mercredi 2 août 2017, par Hallard Jacques


ISIAS Durabilité
A partir de ce mercredi 02 août, les êtres humains vont vivre à crédit sur la planète Terre
C’est à cette date que le jour du dépassement est fixé cette année 2017 selon l’organisation non gouvernementale (ONG) ‘Global footprint network’
Jacques Hallard site ISIAS – 1er août 2017

Cet évènement rappelle une préoccupation pourtant déjà ancienne en ce qui concerne la durabilité : par exemple, en 2000, la Commission Européenne se préoccupait de promouvoir la durabilité environnementale et institutionnelle avec une agriculture durable sur le plan de l’environnement. Voir des recommandations en annexe.


Parmi les nombreuses définitions de la durabilité, nous avons choisi celle de Wikipédia : « Le terme durabilité (ou soutenabilité) est un néologisme utilisé depuis les années 1990 pour désigner la configuration de la société humaine qui lui permette d’assurer sa pérennité. Cette organisation humaine repose sur le maintien d’un environnement vivable, sur le développement économique et social à l’échelle planétaire, et, selon les points de vue, sur une organisation sociale équitable. La période de transition vers la durabilité peut se faire par le développement durable…. » « Une manière, parmi d’autres de représenter les concepts du développement durable : Gérer, restaurer, protéger des ressources plus ou moins renouvelables... à partir d’un schéma explicatif « . On peut rendre connaissance de l’article en totalité sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Durabilit%C3%A9

D’après Wikipédia, «  Global Footprint Network, fondé en 2003, est un think tank indépendant basé aux États-unis, en Belgique et en Suisse. Il est identifié comme étant un organisme de bienfaisance à but non lucratif au sens de la réglementation de chacun de ces trois pays…Global Footprint Network développe et promeut des outils pour faire progresser le développement durable, y compris l’empreinte écologique et la biocapacité. Ces notions servent à mesurer la quantité de ressources que nous utilisons et la façon de gérer ce que nous possédons. Ces outils visent à apporter des notions de limites écologiques afin de pouvoir prendre les décisions adaptées… » En savoir plus à partir de ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Global_Footprint_Network

Selon Wikipédia, « Le jour du dépassement, ou jour du dépassement de la Terre1 (en anglais : Earth Overshoot Day), est une date de l’année où, théoriquement, les ressources renouvelables de la planète pour cette année ont été consommées. Au-delà de cette date, l’humanité puise donc dans les réserves naturelles de la Terre d’une façon non réversible. À terme, la raréfaction des ressources condamne l’humanité à rationner les ressources et donc à entrer en décroissance. Cette date est calculée par l’ONG américaine Global Footprint Network, créatrice du concept d’empreinte écologique. En 2017, la date de l’année à partir de laquelle les ressources utilisées le sont de façon irréversible tombe le 2 août1… » Lire l’article complet sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_du_d%C3%A9passement

A cette date du 02 août 2017, les êtres humains auront alors consommé l’ensemble des ressources disponibles que la planète Terre est capable de renouveler actuellement au cours d’une année entière, compte tenu de la demande et de l’utilisation de toutes les populations terrestres, avec une grande variabilité entre les différents pays. Voir « Empreinte écologique : les 20 pays les plus gaspilleurs ». Rédigé par Nolwen, le 1 Oct 2014, à 16 h 31 min. Documnt ‘ConsoGlobe’ à consulter ici : https://www.consoglobe.com/empreinte-ecologiques-les-20-pays-les-gaspilleurs-cg

Le « jour de dépassement » des ressources de la planète arrive chaque année plus tôt – Voir l’article de Maxime Daix | Publié le 6 juin 2017 | Mis à jour le 6 juin 2017 – A lire sur ce site : https://parismatch.be/actualites/environnement/47919/humanite-ressources-depassement-2-aout

D’après Wikipédia « L’empreinte écologique est un indicateur et un mode d’évaluation environnementale qui comptabilise la pression exercée par les hommes envers les ressources naturelles et les « services écologiques » fournis par la nature. Plus précisément, elle mesure les surfaces alimentaires productives de terres et d’eau nécessaires pour produire les ressources qu’un individu, une population ou une activité consomme et pour absorber les déchets générés, compte tenu des techniques et de la gestion des ressources en vigueur. Cette surface est exprimée en hectares globaux (hag), c’est-à-dire en hectares ayant une productivité égale à la productivité moyenne1. Le calcul de l’empreinte écologique d’une entité ou d’un territoire répond à une question scientifique précise, et non à tous les aspects de la durabilité, ni à toutes les préoccupations environnementales. L’empreinte écologique aide à analyser l’état des pressions sur l’environnement sous un angle particulier, en partant de l’hypothèse que la capacité de régénération de la Terre pourrait être le facteur limitant pour l’économie humaine si elle continue à surexploiter ce que la biosphère est capable de renouveler2. Une métaphore souvent utilisée pour l’exprimer est le nombre de planètes nécessaires à une population donnée si son mode de vie et de consommation était appliqué à l’ensemble de la population mondiale. La Journée internationale de l’empreinte écologique est célébrée chaque année à la date du 3 mai… » Article complet à découvrir sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Empreinte_%C3%A9cologique

Calculateur d’empreinte écologique

De combien de ressources naturelles (calculées en termes de surface biologiquement productive) avez-vous besoin pour soutenir votre style de vie ? Répondez à ce questionnaire pour déterminer votre empreinte écologique, découvrez quels sont les domaines dans lesquels la consommation des ressources est la plus significative pour vous, et découvrez comment alléger votre impact environnemental. © 2003-2016 Global Footprint Network – A lire ici : http://old.footprintnetwork.org/fr/index.php/GFN/page/calculators/

D’après Wikipédia, le mode de calcul du jour de dépassement se fait ainsi :

« Ramener la consommation et la production naturelle de ressources sur une année est plus médiatisable qu’un pourcentage car cela permet de prendre conscience qu’à partir de cette date, l’humanité « vit à crédit ». Le calcul de la date prend trois paramètres en compte :

  • la biocapacité ou capacité de production biologique de la planète (quantité des ressources naturelles fournies par la Terre l’année considérée) ;
  • l’empreinte écologique de l’humanité (consommation humaine en ressources naturelles l’année considérée) ;
  • le nombre de jours dans l’année, soit 365 par convention.
    Soit : (Biocapacité / Empreinte écologique) x 365 = Jour du dépassement – Source https://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_du_d%C3%A9passement

Comment ‘Global footprint network’ calcule-t-elle ’le jour du dépassement’ ? Par Léna Corot- Publié le 08/08/2016 À 17H08 – A lire sur ce site : http://www.usinenouvelle.com/article/comment-global-footprint-network-calcule-t-elle-le-jour-du-depassement.N422382

Autres sources d’informations :

Le « jour du dépassement de la Terre » en infographies - LE MONDE | 07.08.2016 à 11h58 – A lire sur ce site : http://mobile.lemonde.fr/planete/portfolio/2016/08/07/le-jour-du-depassement-de-la-terre-en-infographies_4979467_3244.html?xtref=http://www.alvinet.com/similaires/jour-depassement-terre-infographies/33444008

Comprendre “le jour du dépassement” en 3 infographies - Par Fabiola Dor | 08/08/2016 à 12:59, mis à jour le 09/08/2016 – Document ‘Les Echos Start’ ? A consulter à cette source : https://start.lesechos.fr/travailler-a-letranger/actu-internationales/comprendre-le-jour-du-depassement-en-3-infographies-5528.php

Le jour de dépassement de la Terre expliqué en infographies - 23 août 2016 17 h 22 min – Document ‘ISTA Blog ». A consulter par ici : http://www.ista.com/fr/blog/lactu/le-jour-de-depassement-de-la-terre-explique-en-infographies-4562

Le « jour du dépassement de la Terre » en infographies - Publié dans Autres sujets environnementaux le 08.08.2016. Document ‘Humanité et biodiversité’. A lire ici : http://www.humanite-biodiversite.fr/article/le-jour-du-depassement-de-la-terre-en-infographies

A partir du 2 août 2017, l’humanité aura épuisé toutes les ressources annuelles de la planèteSource : Maxisciences

Jour du dépassement : en 2017, la planète vit à crédit à partir du 2 août 2017. Publié le 27 juillet 2017. « Selon le Global Footprint Network, mercredi 2 août 2017 marquera l’Earth overshoot day – le Jour du dépassement de la Terre en français. A partir de cette date, l’humanité aura consommé l’ensemble des ressources que la planète peut renouveler en une année. Article complet avec illustrations à ire sur ce site : http://www.lyonenfrance.com/2017/07/jour-du-depassement-en-2017-la-planete.html#.WX3gf1Fpzm5

Jour du dépassement : le 2 août prochain, l’Humanité vivra à crédit de ... Source : https://sciencepost.fr/2017/.../jour-depassement-2-aout-prochain-lhumanite-vivra-a-cr...

L’humanité, espèce qui vit à crédit sur la planète - Les Echos Le 30/07/2017 à 12:29 – Image - Pour subvenir à nos besoins, nous avons aujourd’hui besoin de l’équivalent de 1,7 planète. - AFP è « Selon l’ONG Global Footprint, nous aurons consommé au 2 août prochain l’ensemble des ressources que la planète est en capacité de renouveler en une année… » - En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/010160083191-lhumanite-espece-qui-vit-a-credit-sur-la-planete-2105143.php#okAHj4bT2IG3jiAZ.99

Des articles traitant de la durabilité et déjà postés sur le site ISIAS sont accessibles à partir de ce site : http://www.isias.lautre.net/spip.php?page=recherche&recherche=durabilit%C3%A9

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Annexe

Promouvoir la durabilité environnementale et institutionnelle – Document de la ‘Commission européenne’ - Last revision of this page : Septembre 2000 ]. Extrait


3.4.1 Agriculture durable sur le plan environnemental

Les populations rurales, plus que d’autres communautés, comptent sur un stock limité de ressources naturelles. Les ruraux pauvres sont spécialement vulnérables aux variations de la disponibilité en nourriture, énergie et matières premières, fournies localement par la nature. Ceci est particulièrement vrai lorsque des marchés peu intégrés ne permettent pas aux pauvres de supporter les risques par des arbitrages spatiaux et temporels à un coût raisonnable. Les activités de la CE ayant pour objet de soutenir la durabilité de la gestion des ressources naturelles, doivent tenir compte du fait que la relation entre les populations rurales et les ressources naturelles sont caractérisées par des paramètres indépendants :

  • La productivité, qui mesure l’efficacité avec laquelle un certaine quantité de travail et d’intrants est convertie en produits par une unité de ressources naturelles. La fertilité du sol figure parmi les mesures de productivité les plus communes. Deux inconvénients doivent être pris en compte : a) les tentatives d’augmentation de la productivité accroissent souvent l’instabilité de l’offre, b) les accroissements de productivité peuvent ne pas être durables.
  • La variabilité (cyclique et imprévisible). La variabilité de la fourniture de produits par les ressources naturelles locales est un facteur critique dont il faut tenir compte. Des environnements plus diversifiés sont aptes à fournir un flux de nourriture plus fiable que des environnements plus spécialisés, à condition toutefois que les populations rurales aient les compétences et l’expérience nécessaire pour tirer profit de cette diversité. Les environnements dégradés sont moins diversifiés, et donc moins fiables. Seules les sociétés bien organisées, ayant des traditions de partage des risques, d’accumulation (bétail) et/ou des pratiques de marketing efficaces, peuvent résister dans les environnements peu diversifiés.
  • La durabilité environnementale : la productivité d’un écosystème donné peut être obtenue pendant un certain laps de temps par des techniques de « minage » qui réduisent sa complexité et donc son élasticité à des pressions extérieures telles que les variations climatologiques ou la pression anthropique. Ceci mène à une productivité moins fiable et déclinante. La gestion durable des ressources naturelles vise à augmenter, ou au moins à stabiliser, le niveau de complexité de l’écosystème pour accroître sa productivité de façon durable et fiable ;
  • La distribution des effets d’une certaine tendance de gestion des ressources naturelles doit être prise en compte quand on décide qui doit supporter le coût d’une gestion plus durable. Il faut répondre en effet à deux niveaux d’intérêts conflictuels : a) Le hiatus temporaire entre le revenu immédiat et la durabilité à long terme ne peut pas toujours être évité. Les pauvres ont des existences risquées, ils disposent de peu d’informations et de capacité d’analyse, et donc ne peuvent pas prévoir leur avenir. Ils ont souvent des horizons limités (taux d’emprunt élevés) et l’on ne devrait donc pas exiger d’eux qu’ils investissent à long terme
    [14]. b) Les problèmes de la distribution spatiale globale, comme la bio-diversité, sont traités surtout par des solutions locales. La protection de la bio-diversité peut avoir des coûts locaux (convertir de larges espaces en réserve naturelle) qui ne peuvent pas être compensés par des profits locaux suffisants.

Durabilité environnementale et institutionnelle Il n’y a pas encore de définition universellement acceptée de la durabilité environnementale. Une définition très stricte identifierait le besoin de conserver toutes les ressources naturelles, qu’elles aient un bénéfice économique direct et immédiat pour l’humanité ou non, de manière à léguer aux générations futures un environnement qui, au moins, ne soit pas plus réduit ou dégradé que celui dont nous avons hérité nous-mêmes. Au point de vue de la lutte contre la pauvreté, et de la promotion de la croissance économique et de la compétitivité, l’exigence de base est que le niveau de revenu retiré d’un certain stock de ressources naturelles ne devrait pas atteindre un niveau tel que, au fil du temps, son potentiel de génération de revenu ne soit réduit. Ceci exige que, soit, on limite l’intensité de l’utilisation des ressources, de manière à ce qu’elles puissent se régénérer naturellement, soit que l’on réinvestisse des ressources pour maintenir la capacité de production. Les sols des terres agricoles peuvent donc être durablement conservés, soit par des technique de jachère, soit par des investissements dans des mesures de conservation active du sol, comme le terrassage. Une faiblesse de cette définition ; même d’un point de vue économique, est qu’elle ne parvient pas à tenir compte des externalités. Dans certains cas, il est possible d’exploiter une ressource de façon durable à un certain endroit, mais seulement au coût d’effets externes (par exemple en aval) qui sont destructeurs de l’environnement. Une définition plus stricte exigerait que la ressource soit employée de façon durable dans son ensemble, ce qui à son tour demanderait des interventions au niveau local, national et mondial.Les marchandages sont au coeur de la controverse environnementale. Un exemple important est la révolution verte en Asie et en Amérique latine. Elle a causé des dégradations environnementales, mais ses gains de production ont évité à des terrains fragiles d’être mis en culture, et a fait gagner un temps vital pour faire baisser les niveaux de croissance de la population. Il n’y a pas encore de réponse claire à la question de savoir où est le bon équilibre entre nourrir la population mondiale présente et future avec un niveau alimentaire amélioré, et protéger l’environnement de dommages significatifs. Le problème est particulièrement aigu dans les régions aux sols peu fertiles, à pluviosité basse et incertaine, et à faible productivité, c’est-à-dire là où vivent les ruraux pauvres.Les aspects institutionnels de l’emploi des ressources naturelles doivent être pris en compte et renforcés, plutôt qu’ignorés et affaiblis. Les changements institutionnels nécessaires dans de nombreux pays vont de la réforme agraire jusqu’à donner aux femmes et aux minorités un accès garanti aux ressources naturelles spécifiques, de manière à créer des droits d’usufruit ou de propriété, qui encouragent un usage plus durable. De nombreuses institutions indigènes qui, historiquement, soutenaient une gestion durable des ressources, ont été affaiblies par des interventions étrangères, de bonne volonté ou pas. Trop souvent les conceveurs de politiques ont opté pour des solutions techniques trop rapides (par exemple planter des arbres pour résoudre le déboisement) sans se préoccuper des questions sociales et institutionnelles qui sont sous-jacentes au modèle traditionnel d’emploi des ressources naturelles. Des approches de partenariat plus réel semblent offrir la meilleure solution à cette situation.

Une équipe de recherche de l’Université du Michigan
[15] a défini l’intensification agricole durable en utilisant deux critères : a) un critère environnemental : la technologie utilisée protège ou accroît la base de ressources du fermier et donc maintient ou accroît la productivité de la terre, et, b) un critère économique : la technologie répond aux objectifs de production du fermier, et est économiquement profitable.

Dans le même ordre d’idées, un document d’information de la DG1B
[16] déclare que pour contribuer au développement durable, « tout effort de développement doit être : socialement acceptable, sain sur le plan environnemental, et économiquement et financièrement viable ».

La nécessité de combiner ces différents critères réduit l’ampleur des politiques faisables, mais mène à des approches qui sont cohérentes avec celle recommandée plus haut en tant que règles pour la dimension économique de la politique. L’étude de l’Université du Michigan conclut en effet que seules les « intensifications tirées par le capital » (CLI) sont durables. Contrairement aux modèles de « Systèmes agricoles durables à faible utilisation d’intrants » (LISA), les approches CLI contribuent à accroître la productivité du travail et donc le revenu. Ceci correspond également aux opinions exprimées récemment par l’IFPRI, qui défend des politiques soutenant une évolution rapide vers une agriculture axée sur le marché
[17].

 Les techniques agricoles modernes ont en effet aidé à accroître la production alimentaire par l’adoption de variétés à haut rendement, d’engrais, d’irrigation et de pesticides, un ensemble technologique connu sous le nom de révolution verte (GR). Depuis les années 1960, l’Asie a réalisé le plus grand accroissement proportionnel de production alimentaire par habitant, 40%, contre 7% dans l’ensemble du monde (Pretty 1995). L’Afrique par contre a connu un déclin de 20% en production par habitant entre 1964 et 1992 (FAO/OMS 1992). Cependant, la révolution verte a suscité des problèmes environnementaux quant aux niveaux d’intrants nécessaires et les effets qu’ils auront probablement sur les écosystèmes environnants. La durabilité environnementale de l’augmentation de l’utilisation des produits agrochimiques ne peut être évaluée que localement, mais il est bien établi que les écosystèmes de vie sauvage, les disponibilités en eau potable, les stocks de nourriture et de fourrage risquent d’être contaminés, à des degrés variables. Le potentiel agricole lui-même est affecté par des pratiques telles que l’utilisation excessive et non équilibrée d’engrais, la surexploitation des eaux souterraines et de surface, la monoculture et l’utilisation excessive et inappropriée de pesticides.

Ces problèmes sont devenus endémiques dans de nombreuses parties de l’Asie et de l’Amérique latine, qui étaient à la tête de la révolution verte, et où, dans certains cas, les rendements ont décliné, une conséquence peut-être d’un déclin à long terme de la productivité totale des facteurs (Fujisaka et al 1994). Partout, on constate des signes troublants sur le front génétique, concernant les récoltes de céréales de base et les perspectives d’augmenter leur potentiel de production sur les terres actuellement cultivées (Havener 1994).

Du fait de tels facteurs, certains considèrent l’agriculture moderne comme fondamentalement non durable. D’un autre côté, la révolution verte en Asie et en Amérique latine a permis de gagner un temps vital, au cours duquel les taux de croissance de la population ont pu être, et ont été, ramenés à des niveaux plus durables.

De plus, on estime que sans les accroissements massifs de productivité apportés par la révolution verte à des environnements relativement favorisés, on aurait eu besoin de 60% de terres en plus, pour nourrir le même nombre de personnes à un même niveau nutritionnel (Institut de développement d’outre-mer ODI, 1994). Dans la plupart des cas, les seules terres disponibles étaient fragiles, et n’auraient pu être cultivées sans effets dévastateurs pour l’environnement.

Étant donné que l’Afrique connaît la même croissance rapide de population, la même productivité agricole faible, et le même déclin de la production alimentaire par habitant, que l’Asie et l’Amérique du Sud ont connu voici vingt ou trente ans, certains soutiennent que les technologies qui ont stimulé une croissance rapide de la production alimentaire ailleurs devraient être employées en Afrique, pour gagner du temps de manière similaire. Il n’est pas évident, cependant, que ceci fonctionnerait, étant donné la pluviosité erratique et peu fiable de l’Afrique subsaharienne, ses sols plus dégradés et souvent moins fertiles, son faible potentiel d’irrigation et son infrastructure peu développée (Spencer 1994).

Il est donc difficile de concevoir et de vulgariser des techniques qui répondent à la fois aux conditions de durabilité environnementale et économique.

Les techniques agricoles durables sont préconisées pour améliorer la durabilité à long terme des méthodes de production en liant les méthodes de récolte à l’environnement local. La durabilité environnementale en agriculture et la gestion des ressources naturelles (NRM) doivent inclure des mesures conservatrices dans les activités de production alimentaire et forestière et dans l’existence rurale. Ceux qui prônent cette solution soulignent le succès de la lutte intégrée contre les parasites (IPM) en tant que moyen de rendre l’agriculture à la fois durable et plus productive. L’IPM combine les méthodes naturelles de lutte contre les parasites (comme l’arrachage physique, et le soutien de prédateurs naturels) avec un emploi minimum et ciblé de pesticides. Il convient cependant de voir si des succès similaires peuvent être atteints en s’attaquant à d’autres problèmes de durabilité, et en même temps assurer le doublement des besoins alimentaires prévu dans les 30 ans à venir.

La recherche et la vulgarisation agricole (R&E) se sont traditionnellement focalisées sur les techniques appropriées pour les conditions agroécologiques uniformes, et qui peuvent être mises en oeuvre dans un contexte d’agriculture commerciale. Cette façon de voir s’est prouvée rentable dans le passé, du fait que les technologies développées étaient applicables largement, et la révolution verte en constitue un cas classique. Si ces technologies ne sont pas environnementalement durables, c’est en grande partie parce que les attributions de la R&E n’incluaient pas cet aspect. Ne faisait pas davantage partie de leurs attributions le fait de développer et vulgariser des technologies bénéficiant aux parties les plus pauvres de la communauté rurale qui cultivent dans des conditions écologiques diverses, comptent sur des récoltes dépendant de la pluie, n’ont accès qu’à des infrastructures physiques et sociales incomplètes, et vivent dans un environnement à risque (Farrington et Thiele, 1998).

Cependant, si l’on a maintenant engrangé les gains faciles sur les terres favorables, il ne reste plus que les régions moins favorisées pour produire les immenses accroissements en production alimentaire qui seront nécessaires pendant plusieurs dizaines d’années. Voilà qui représente d’ores et déjà un défi considérable tant pour le réseau de GC que pour les systèmes R&E des pays en développement. Si, au surplus, on exige que, pour exploiter ce potentiel, il soit essentiel d’éviter les erreurs de la révolution verte et de garantir que les gains de productivité ne soient pas atteints au dépens de l’environnement, alors la tâche devient absolument impressionnante.

Ce défi sera coûteux, mais il y a de plus en plus un consensus sur le fait que le coût pourra être allégé, et la probabilité de succès accrue, en exploitant les talents de ceux qui vivent et cultivent les régions les moins favorisées. La diversité des conditions agro-écologiques dans de telles régions a conduit au cours du temps, à l’évolution des systèmes de culture locaux et des systèmes de complémentarité de connaissances, qui ne peuvent facilement être copiés par le R&E (Chambers, Pacey and Thrupp, 1989).

Contrairement à ce que l’on croyait auparavant, ces systèmes sont souvent durables sur le plan environnemental, et les scientifiques doivent en tirer des leçons pour découvrir des moyens durables d’augmenter la productivité. Le travail en participation au cours des dernières années a conduit à accepter l’idée de façon générale que le partenariat donne un meilleur espoir d’apprendre des populations locales et d’incorporer leurs besoins, perspective et sagesse dans le processus de développement.

Quoi que l’on puisse faire en termes de participation des fermiers et des communautés, il reste certains problèmes majeurs à propos de l’interface entre la science et l’environnement. Une des principales tendances de ces dernières décennies a été le développement de l’activisme environnemental, et son hostilité apparemment croissante à la science agricole. C’est une tendance qui augmentera probablement le défi d’accroître la productivité agricole dans les régions les moins favorisées. Du point de vue de la politique, il est vital de décider assez vite s’il est rentable d’essayer de développer des technologies pour les régions moins favorisées, si ces technologies, plus tard, doivent être attaquées presque par principe, comme étant nocives à l’environnement, et si, par conséquent, ces technologies devront être retirées. La conclusion de ce débat politique aura une influence certaine sur la direction que prendra la recherche pour l’accroissement de la production alimentaire mondiale.








3.4.2 Durabilité environnementale et durabilité institutionnelle

Le développement des institutions locales est de plus en plus reconnu comme un élément essentiel de la durabilité de l’agriculture et de la gestion des ressources naturelles.

Les tentatives d’inverser la dégradation des ressources et d’améliorer les méthodes conservatives exigent une participation populaire, si on veut les mettre en oeuvre avec efficacité au travers d’institutions de coordination. Il existe de nombreuses institutions indigènes qui s’occupent de la gestion des ressources, dans des domaines comme la sylviculture communautaire, la gestion de l’irrigation, la chasse et la cueillette, et la gestion des pâturages. Mais les ressources qui soutiennent ces institutions subissent en certains endroits des pressions excessives, alors qu’en d’autres endroits elles sont court-circuitées par les efforts officiels du gouvernement. Dans les deux cas, le résultat le plus fréquent est que l’institution indigène ne fonctionne plus, et que les ressources en souffrent.

La durabilité institutionnelle peut être créée par une combinaison d’activités au niveau de l’état, des ONG et local. Les ONG ont été de plus en plus engagées dans le soutien des projets des communautés locales en venant en aide au développement institutionnel local, mais leur efficacité est parfois réduite par des considérations comme celles qui ont déjà été mentionnées (Section 3.3). Quelles que soient les questions qui ont été soulevées quant à l’engagement des ONG, l’état a connu plus de difficultés encore pour augmenter le niveau de la contribution institutionnelle locale au développement rural.

Une étude récente résume les changements clés qui doivent survenir au niveau gouvernemental, et suggère la manière dont les politiques futures peuvent tenir compte des objectifs de changement dans le rôle de l’état. Le Diagnostic mentionné ci-dessus donne certains des résultats (Table 3.16).






3.4.3 Politique publique et durabilité

Une des difficultés majeures de la promotion de la durabilité environnementale est le fait que ce problème tend à être considéré au niveau mondial, alors que les succès des politiques affectant l’agriculture et le gestion des ressources naturelles dépendent largement de la mise en oeuvre au niveau local (Hazell and Lutz 1998).

Il est cependant difficile d’évaluer au niveau local les coûts et bénéfices environnementaux des pratiques agricoles et de la gestion des ressources. Les externalités sont plus facilement identifiées au niveau national ou international, spécialement en ce qui concerne la dégradation environnementale. Ce qui a parfois conduit à soutenir que pour assurer la durabilité de l’agriculture et de la gestion des ressources, les politiques devraient inclure des incitants ou des compensations tenant compte de l’impact des externalités.

En théorie, prix et subsides peuvent être employés par les gouvernements pour décourager l’utilisation de ressources non durables, mais en pratique c’est une méthode qui se révèle complexe. Avec des techniques de valorisation environnementale améliorées, il pourrait devenir plus facile d’accroître la durabilité par des ajustements du prix de ressources comme le bois de chauffage (pour lequel la dégradation est due en partie à la sous-estimation du coût environnemental de la production). Une approche alternative est l’emploi d’interventions autres que celles du marché.

Les interventions non liées au prix incluent des investissements d’infrastructure publics qui peuvent réduire la pression de la population dans des régions environnementalement fragiles. Investir dans des routes rurales, des écoles ou des centres de santé, spécialement dans les zones pauvres en ressources, peut aider à améliorer les opportunités de la population rurale à la fois dans ses activités agricoles et non agricoles.

Les conditions d’accès aux ressources naturelles, et leur utilisation, déterminent essentiellement si elles seront employées de façon durable, ou non.

La sécurisation de la propriété des terres, par exemple, encourage les fermiers à avoir une vue à long terme et incitent à cultiver de façon durable. Les droits d’accès coutumiers à la terre peuvent être discriminants pour les femmes et d’autres membres de la société désavantagés, mais il peut en aller de même des mesures de réforme agraires et des mesures accordant des droits de propriété sur des ressources qui auparavant étaient communales, spécialement si ces droits sont exclusivement accordés aux hommes. De telles mesures réduisent évidemment l’égalité des sexes en privant les femmes d’un accès coutumier aux ressources. Ils peuvent également nuire à l’environnement, parce que la division du travail selon les sexes a fait des femmes, dans de nombreuses régions, les gardiennes ipso facto des ressources naturelles comme les forêts, et dans de nombreuses régions, elles ont constitué des règles complexes et écologiquement saines pour la gestion de ces ressources. Même les interventions qui reconnaissent la spécificité des sexes dans la conservation des ressources lors de la phase conceptuelle, ne parviennent pas, souvent, à donner aux femmes un rôle significatif lors de la mise en oeuvre.

Les femmes ont rarement été à même de s’attribuer des pouvoirs de décision ou des responsabilités pour des tâches de haut niveau, et, dans toute une série de sous-secteurs tels que la sylviculture, la conservation du sol, l’eau, les prairies et la lutte intégrée contre les parasites, elles ont souvent été traitées comme une source de main d’oeuvre bon marché (Joekes et al 1996).

Références


[14] Il y a plusieurs exemples suggérant que les sociétés pauvres ont pu créer des techniques de gestion durable des ressources naturelles. Ces groupes sont souvent des sociétés qui ont pu protéger les pratiques sociales traditionnelles et leurs techniques de gestion des ressources naturelles. Pour eux, le futur est prévisible, il ressemble au passé. Cependant, les cas où les techniques et les structures sociales se révèlent incapables de gérer des problèmes comme la pression démographique, l’influence culturelle extérieure, la guerre, etc. sont de plus en plus fréquents, et rendent les familles extrêmement vulnérables. L’avenir devient imprévisible et la survie à court terme devient la priorité (voir 3.4.2 ci-dessous)


[15] Intensification durable et non-durable en Afrique : le point sur les réformes politiques et les conditions du marché ; Thomas Reardon, (Michigan State University), Christopher Barret (Cornell University), Valerie Kelly (MSU) et Kimseyinga Savadogo, Université de Ouagadougou ; Mars 1999.


[16] Le progrès dans l’intégration du développement durable dans la coopération au développement et économique de la CE, en rapport avec l’environnement ; DG1B Bruxelles, 13 avril 1999


[17] Soutenir le bien-être mondial, un nouveau paradigme pour revitaliser le développemnt agricole et rural ; David Bathrick ; IFPRI ; Septembre 1998 

Previous - Nex – Source : http://ec.europa.eu/development/body/theme/rurpol/outputs/policy/htmlfr/3_4_1.htm

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Auteur : Jacques Hallard, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 01/08/2017

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

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