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"La tragédie humaine du ‘Roundup’ en Argentine" par Claire Robinson

Traduction et compléments de Jacques Hallard

mercredi 6 octobre 2010, par Robinson Claire

ISIS OGM Santé
La tragédie humaine du ‘Roundup’ en Argentine
Argentina’s Roundup Human Tragedy
Dix ans de cultures de soja génétiquement modifié et d’intoxications au glyphosate ont multiplié par quatre les taux de malformations à la naissance et de cancers.
De Claire Robinson

Rapport ISIS 06/10/2010
L’article original en anglais est intitulé Argentina’s Roundup Human Tragedy ; il est accessible sur le site www.i-sis.org.uk/argentinasRoundupHumanTragedy.php
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A cause du soja OGM, les êtres humains et l’environnement sont condamnés

L’Argentine est devenue un lieu d’expérience grandeur nature pour la mise en culture des sojas provenant d’une modification génétique (Organismes Génétiquement Modifiés ou OGM), dénommés Roundup Ready (RR), et conçus pour être tolérants au ‘Roundup’, une spécialité commerciale de Monsanto à base de la matière active herbicide glyphosate.

Le gouvernement argentin, désireux de sortir le pays d’une récession économique profonde dans les années 1990, avait restructuré son économie autour de soja OGM cultivé pour l’exportation, dont la plus grosse part va à l’alimentation du bétail en Europe. En 2009, le soja OGM a été semé sur 19 millions d’hectares - plus de la moitié des terres cultivées de l’Argentine - et pulvérisé avec 200 millions de litres d’herbicide à base de glyphosate [1]. Les pulvérisations sont souvent réalisées par voie aérienne, provoquant des problèmes de dérive dans la dispersion du produit.

En 2002, deux années après les premières grandes récoltes de soja RR dans le pays, les résidents et les médecins situés dans les régions productrices de soja, ont commencé à signaler des effets graves sur la santé, imputables aux pulvérisations d’herbicide avec du glyphosate. y compris des taux élevés de malformations à la naissance, ainsi que des cas de stérilité, des mortalités à la naisance, des fausses couches et des cancers [2].

Les effets environnementaux comprennent des dégâts avec mortalité sur les cultures vivrières et sur le bétail, ainsi que l’apparition de poissons morts dans les cours d’eau et les rivières [3].

Dans le secteur de santé, l’un des premiers médecins a avoir signalé les problèmes liés aux pulvérisations de glyphosate sur les sojas OGM a été le Dr Darío Gianfelici, de Cerrito, Entre Ríos, en Argentine. Selon Gianfelici, il existe deux niveaux d’effets toxiques du glyphosate : des effets aigus et immédiats, tels que des vomissements, de la diarrhée, des problèmes respiratoires, des éruptions cutanées, d’une part, et des effets chroniques, qui peuvent mettre 10-20 ans avant de se manifester, d’autre part. Il s’agit notamment des cas de stérilité et de cancers [4].

Gianfelici s’exprime ainsi [4] : « Notre ville a connu des changements drastiques à partir du moement où le soja OGM est apparu. J’ai vu des gens mourir d’un cancer à 30 ans. J’ai été témoin de problèmes de grossesses et d’une augmentation significative des problèmes de fertilité. J’ai vu une augmentation des maladies respiratoires, comme cela n’avait jamais été observé auparavant ». « La soja OGM a été comme une menace et une condamnation pour les êtres humains et pour l’environnement. Aucun argent ne peut apporter une compensation pour les dommages qui ont été causés : la contamination, les décès, les cas de cancers et de malformations ».

Des scientifiques confirment les anomalies congénitales et sont menacés par une foule d’opposants organisés

Les rapports relatant des malformations congénitales dans les zones pulvérisées avec du glyphosate en Argentine, ont gagné en crédibilité en 2009, lorsque le Professeur Andrés Carrasco, un cadre scientifique supérieur du gouvernement argentin, a rendu public ses résultats de recherche, qui ont été publiés un an plus tard [1] : le glyphosate provoque des malformations chez les embryons de grenouille et de poulet à des doses beaucoup plus faibles que celles qui sont utilisées dans les traitement herbicides en agriculture (voir [5]. Lab Study Establishes Glyphosate Link to Birth Defects, SiS 48). *
 La version en français est intitulée Une étude de laboratoire établit un lien entre le glyphosate et des anomalies congénitales" par le Dr. Mae-Wan Ho, traduction, définitions et compléments de Jacques Hallard ; elle est accessible sur le site http://yonne.lautre.net/spip.php?article4472&lang=fr

« Les résultats de laboratoire sont compatibles avec les malformations observées chez les humains exposés au glyphosate pendant la grossesse », a déclaré Carrasco [6], « Je soupçonne que le classement de la toxicité du glyphosate est trop faible ... dans certains cas, il peut être un poison puissant ».

Lors d’une conférence récente, Carrasco, professeur et directeur du Laboratoire d’Embryologie Moléculaire, à l’Université de Buenos Aires, École de médecine, et chercheur principal du Conseil national de la recherche scientifique et technique (CONICET), a déclaré qu’un résultat fréquent de malformations chez l’embryon humain se traduit par une fausse couche. Il a dit qu’il n’était maintenant pas rare pour les femmes qui vivent dans les régions productrices de soja OGM en Argentine, de présenter jusqu’à cinq fausses couches à la suite. [7])

Les résultats des recherches de Carrasco et de ses collègues n’ont pas été bien accueillis par certains secteurs du gouvernement, ni par l’industrie concernée. Après qu’il leur eut annoncé cela, quatre personnes de l’Aassociation commerciale argentine de la protection des plantes, ‘CASAFE’, ont été envoyés pour essayer de fouiller dans son laboratoire et il s’est fait ‘sévèrement réprimander’ par Lino Barrañao, le ministre de la science et de la technologie de l’Argentine [6].

Les choses ont pris un tour violent en 2010, quand une foule de voyous organisés ont attaqué les gens qui se réunissaient pour entendre parler Carrasco à La Leonesa, une ville agricole qui est devenue un centre de militants actifs contre les traitements par pulvérisations de produits agrochimiques sur les cultures de riz et de soja. Trois personnes ont été grièvement blessées. Carrasco et un collègue se sont enfermés dans une voiture et ils furent entourés de gens qui les ont menacés avec violence, en tapant sur leur voiture pendant deux heures [8].

Selon des témoins, l’attaque a été organisée par les responsables locaux et un producteur du riz local, pour protéger les intérêts économiques de l’agro-industrie locale. Amnesty International a lancé un appel pour diligenter une enquête.

Une décision révolutionnaire : interdiction des pulvérisations avec des agrochimiques [pesticides ou produits antiparasitaires]

Sur la base des conclusions de Carrasco et d’autres rapports sur les problèmes de santé résultant des pulvérisations, l’Environmental Lawyers Association, l’Association des juristes de l’environnement de l’Argentine a demandé à la Cour suprême de ce pays d’ interdire l’utilisation du glyphosate (voir [9] Glyphosate Herbicide Could Cause Birth Defects , SiS 43).

En outre, le gouvernement argentin qui, à court de trésorerie, s’appuie fortement sur les droits de douane perçus sur les exportations de soja, est très protecteur auprès de l’industrie concernée.

Mais en Mars 2010, quelques mois seulement après la divulgation des conclusions relatives aux résultats des recherches de Carrasco, un procès a été intenté auprès d’un tribunal régional par des résidents qui avaient subi des pulvérisations : il a abouti à une interdiction de la pulvérisation de produits agrochimiques à proximité des zones peuplées dans la province de Santa Fe [10].

La décision a été révolutionnaire en ce sens qu’elle met en œuvre le principe de précaution et qu’elle inverse la charge de la preuve [11].
Les résidents n’ont plus à prouver que les pulvérisations de produits agrochimiques sont la cause de dommages, mais le gouvernement et les producteurs de soja doivent prouver qu’elles sont sûres, inoffensives et sans danger.

Viviana Peralta, une femme au foyer, est à l’origine de la poursuite. Elle et sa famille ont été hospitalisées à la suite d’une pulvérisation aérienne près de leur maison. Son nouveau-né avait viré au bleu et Viviana Peralta elle-même souffrait de problèmes respiratoires. Elle a déclaré [11] : « Quand j’ai vu mon bébé comme ça, je me suis dit [11] :« C’est assez. Cela ne peut pas continuer ».

Une commission officielle d’Etat rapporte que les malformations congénitales ont quadruplé en dix ans

Peu de temps après la ‘victoire juridique’ de ces habitants, une commission du gouvernement provincial de l’Etat du Chaco a signalé qu’entre 2000 et 2009, le taux de cancers chez les enfants avait triplé, autour de la ville de La Leonesa et les malformations à la naissance avait presque quadruplé dans le même temps dans toute la province [12]
Ces hausses énormes dans la manifestation des maladies coïncident avec l’expansion de la frontière agricole dans la province du Chaco et avec leur augmentation qui résulte de l’utilisation des produits agrochimiques. La Commission a identifié le principal problème au fur et à mesure que le glyphosate et d’autres produits agrochimiques étaient appliqués aux « cultures transgéniques, qui exigent des pulvérisations aériennes et terrestres (brumisation) avec des produits agrochimiques ».

Un membre de la commission de l’état du Chaco, qui ne voulait pas être identifié en raison de la "pression énorme" à laquelle ils étaient soumis, a déclaré [13], « Tous ceux qui ont signé le rapport sont très expérimentés sur le sujet de l’étude commandée, mais les producteurs de riz et le soja exercent une forte pression sur le gouvernement. « Nous ne savons pas comment cela va finir, car il y a de nombreux intérêts en jeu ».

Des dommages embryonnaires sont observés bien en dessous des niveaux juridiques d’exposition admis

Lors d’une conférence, Carrasco a noté avec une certaine ironie que ce sont les populations de l’Argentine qui produisent une denrée (le soja OGM) qui est destinée à l’Europe, alors que les consommateurs européens n’en veulent pas [7].

L’Europe importe environ 38 millions de tonnes de soja par an [14], dont la plus grande partie est constituée de soja OGM qui est pulvérisé avec du glyphosate. En raison de la résistance des consommateurs aux OGM, la plus grosse partie de ce soja finit cachée dans l’alimentation destinée aux animaux d’élevages.
Carrasco a constaté des malformations chez les embryons de poulet et grenouille auxquels on avait injecté 2,03 mg / kg glyphosate – quantité inférieure de près de dix fois, à la limite maximale de résidus (LMR) qui est permise pour la teneur en glyphosate chez le soja dans l’Union Européenne (20 mg / kg) [15].

Il a été trouvé que le soja peut contenir des résidus de glyphosate à des niveaux allant jusqu’à 17 mg/kg [16].
Les défenseurs du glyphosate peuvent dire que ces chiffres ne montrent pas de risque pour les consommateurs, parce que les embryons sont connus pour conserver les toxines. Cependant, les études montrent que les ingrédients ajoutés (les adjuvants) dans la formulation commerciale de Roundup, rendent les membranes des cellules plus perméables au glyphosate, augmentant ainsi sa toxicité pour les cellules des êtres vivants [17], [18].

Outre son utilisation dans l’agriculture, le Roundup est commercialisé pour les jardiniers amateurs et il est considéré comme sans danger pour les enfants et les animaux. Il est pulvérisé dans les cours d’école et sur les accotements et les bords des voies de circulation par les autorités locales.

Le mythe de la sécurité, de la nature inoffensive et sans danger du Roundup persiste, malgré deux décisions de justice qui obligèrent Monsanto à retirer une annonce de publicité selon laquelle le Roundup était biodégradable et respectueux de l’environnement [19], [20].

Une longue liste d’études et de documents, validés par des pairs, relatent la toxicité du glyphosate

En réalité, la recherche de l’équipe Carrasco est la dernière et la plus récente d’une longue liste d’études examinées et validées par des pairs scientifiques, montrant bien les dangers du glyphosate, qui existent pour la santé et pour l’environnement. Beaucoup de ces études ont été collectées dans un nouveau rapport collectif composé de neuf scientifiques internationaux [21], “GM Soy : Sustainable, Responsible ?", ‘Le soja OGM est-il durable et responsable ?’

Ce rapport conteste les revendications de durabilité pour le soja OGM, ainsi que l’herbicide à base de glyphosate, sur lequels elles s’appuient. Publié par la GLS Bank, en Allemagne et ‘ARGE Gentechnik-frei’, une ‘association pour une industrie sans OGM’ en Autriche, le rapport a été publié en collaboration avec des témoignages puissants provenant de personnes touchées par les pulvérisations de glyphosate sur le soja OGM en Argentine [22] .

Carrasco reste humble au sujet de son étude, en disant : [11], « L’origine de mon travail est mon contact avec les communautés victimes de l’utilisation de produits agrochimiques. Il est la preuve irréfutable des résultats de mes recherches.
« Donc le mot final sur la sécurité sanitaire concernant le glyphosate et d’autres produits agrochimiques doit aller à la revendication initiée par Viviana Peralta.
Cette dernière a declaré de son côté [11] : « Je ne sais rien sur la chimie, je ne suis pas allée à l’université, mais je sais ce que toute ma famille a souffert.
Pour les personnes qui ne sont pas familiarisées avec ce modèle d’agriculture, je leur dis : Ne vous fiez pas à ces entreprises. Rejetez les produits agrochimiques. Faites-le pour la vie de vos enfants ».

Définitions et compléments

Fichier PDF à demander à yonne.lautre@laposte.net en spécifiant le titre de l’article (service bénévole et gratuit)

Traduction, définitions et compléments :


Jacques Hallard, Ing. CNAM, consultant indépendant.
Relecture et corrections : Christiane Hallard-Lauffenburger, professeur des écoles
honoraire.
Adresse : 19 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France
Courriel : jacques.hallard921@orange.fr
Fichier : ISIS OGM Santé Argentina’s Roundup Human Tragedy French version.2


[1Paganelli A, Gnazzo V, Acosta H, Lopez SL and Carrasco AD. Glyphosate-based herbicides produce teratogenic effects on vertebrates by impairing retinoic acid signalling. Chem Res Toxicol, August 9. http://pubs.acs.org/doi/abs/10.1021/tx1001749

[3Branford, S. 2004. Argentina’s Bitter Harvest. New Scientist, April 17, 40-43. http://www.grain.org/research/contamination.cfm?id=95

[5Ho MW. Lab study establishes link to birth defects. Science in Society 48 (to appear)

[6Webber, J., Weitzman, H. 2009. Argentina pressed to ban crop chemical after health concerns. Financial Times, May 29. http://www.gene.ch/genet/2009/Jun/msg00006.html

[7Prof. Andrés Carrasco, speaking at the GMO-Free Regions Conference at the European Parliament, Brussels (September 16–18, 2010

[8Amnesty International. 2010. Argentina : Threats deny community access to research. 12 August 2010. http://bit.ly/cJsqUR

[9Ho MW. Glyphosate herbicide could cause birth defects. Science in Society 43, 36, 2009.

[10Romig, S. 2010. Argentina court blocks agrochemical spraying near rural town. Dow Jones Newswires, March 17. http://bit.ly/cg2AgG

[11Dario Aranda, Interview with Viviana Peralta, instigator of the lawsuit, August 2010. http://www.gmwatch.eu/index.php?option=com_content&view=article&id=12486:reports-viviana-peralta-interview

[12Comision Provincial de Investigación de Contaminantes del Agua. 2010. Primer informe. Resistencia, Chaco. April. Report available in original Spanish : http://www.gmwatch.eu/files/Chaco_Government_Report_Spanish.pdf or in English translation : http://www.gmwatch.eu/files/Chaco_Government_Report_English.pdf .

[13Aranda, D. 2010. La salud no es lo primero en el modelo agroindustrial. Pagina12, June http://www.pagina12.com.ar/diario/elpais/1-147561-2010-06-14.html

[14Cert ID. Cert ID Certified ‘Non-GMO’ Soy Meal and Other Soy Products : Volumes Available from South America. Porto Alegre, Brazil, July 14, 2008.

[15Pesticide residues in food – 1997 : Report. Report of the Joint Meeting of the FAO Panel of Experts on Pesticide Residues in Food and the Environment and the WHO Core Assessment Group on Pesticide Residues. Lyons, France, 22 September – 1 October 1997. http://www.fao.org/docrep/w8141e/w8141e0u.htm

[16Pesticide residues in food – 2005. Report of the Joint Meeting of the FAO Panel of Experts on Pesticide Residues in Food and the Environment and the WHO Core Assessment Group on Pesticide Residues, Geneva, Switzerland, 20–29 September. FAO Plant Production and Protection Paper 183, 7.

[17Haefs R, Schmitz-Eiberger M, Mainx HG, Mittelstaedt W, Noga G. Studies on a new group of biodegradable surfactants for glyphosate. Pest Manag. Sci. 2002. 58, 825–33.

[18Marc J, Mulner-Lorillon O, Boulben S, Hureau D, Durand G, Bellé R. Pesticide Roundup provokes cell division dysfunction at the level of CDK1/cyclin B activation. Chem Res Toxicol. 2002, 15, 326–31

[19Attorney General of the State of New York, Consumer Frauds and Protection Bureau, Environmental Protection Bureau. 1996. In the matter of Monsanto Company, respondent. Assurance of discontinuance pursuant to executive law §63(15). New York, NY, Nov. False advertising by Monsanto regarding the safety of Roundup herbicide (glyphosate).http://www.mindfully.org/Pesticide/Monsanto-v-AGNYnov96.htm

[20Monsanto fined in France for “false” herbicide ads. Agence France Presse, 26 Jan 2007. http://www.organicconsumers.org/articles/article_4114.cfm

[21Antoniou M., Brack P, Carrasco, A., Fagan, J., Habib, M., Kageyama, P., Leifert, C., Nodari, R., Pengue, W. 2010. GM Soy : Sustainable ? Responsible ? GLS Gemeinschaftsbank and ARGE Gentechnik-frei. Download full report and summary from : http://bit.ly/9D9J2k. At the time of writing, the full report is available in English or Portuguese, but will soon be available in French, German, and Spanish translations.

[22Interviews with Argentine people affected by glyphosate spraying, conducted in August 2010 by journalist Dario Aranda, are available here : http://www.gmwatch.eu/component/content/article/12479-reports-reports