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"Les maïs transgéniques [Organismes Génétiquement Modifiés OGM] ne seront plus mis en culture au Mexique " par GMWATCH

Traduction et compléments de Jacques Hallard

dimanche 8 mai 2016, par GMWatch

ISIAS GMWATCH OGM

Les maïs transgéniques [Organismes Génétiquement Modifiés OGM] ne seront plus mis en culture au Mexique

Les scientifiques ont gagné en justice contre Monsanto : les variétés indigènes de maïs (voir photo ci-dessous) seront ainsi préservées.

Publié par GMWATCH le 09 Mars 2016 sous le titre Transgenic maize will not be sown in Mexico ; l’’original en anglais est accessible sur le site : http://gmwatch.org/news/latest-news/16783-transgenic-maize-will-not-be-sown-in-mexico


Ajout par ISIAS d’articles historiques en annexes sur le sujet, en provenance de : Inf’OGM 2003, Via Campesina 2012, AGTER 2014 et ‘Les Amis de la Terre’ 2016

Coloured corn cobs from Mexico

Le 8 mars 2016, un tribunal présidé par le juge Benjamín Soto Sánchez a notifié une sentence en appel au Département de l’agriculture mexicaine (Sagarpa) ; cet organisme ne sera pas autorisé à accorder des autorisations pour la dissémination ou la culture des maïs transgéniques (Organismes Génétiquement Modifiées ou OGM) jusqu’à ce que le procès collectif, intenté par des scientifiques, des spécialistes et des agriculteurs, soit définitivement résolu.

Cette résolution révoque la sentence d’août 2015 qui avait refusé l’interdiction permanente de la culture des maïs transgéniques. Mais à cause de l’appel immédiat apporté par le ‘Collectif Maïs’ (Colectividad del Maíz), l’interdiction est restée en place en permanence.

« Aujourd’hui, nous pouvons affirmer que la mesure d’interdiction à titre de précaution est définitive… jusqu’à ce qu’un au procès collectif ou un procès en appel ait été résolu », ont déclaré les défenseurs des maïs indigènes dans un communiqué de presse.

Les scientifiques et les spécialistes signataires ayant porté la plainte collective n’ont aucun conflit d’intérêts, car ils ne dépendent pas ou n’ont aucune relation avec les sociétés transnationales.

Parmi les scientifiques ayant déposé la plainte se trouvent les personnalités suivantes : Antonio Turrent Fernández, agronome ; Víctor Manuel Toledo, dans le domaine socio-environnemental ; Julio Glockner et Narciso Barrera Bassols, dans les domaines de l’anthropologie, de l’histoire et de la culture ; Raúl Hernández Garciadiego, dans le secteur de l’éthique et du patrimoine gastronomique ; Miguel Concha Malo, directeur du ‘Fray Vitoria Center’, dans le domaine des droits humains, et enfin Luciano Concheiro et Patricia Moguel dans le domaine du patrimoine alimentaire.

Les sociétés transnationales dénoncées depuis juillet 2013 sont les suivantes : Monsanto, Syngenta, Pioneer-Dupont et Dow. Les scientifiques ont également dénoncé Sagarpa et Semarnat.

Le sentence du juge Soto Sanchez établit que le procès collectif a démontré la présence illicite de transgènes dans les cultures de maïs indigènes, de sorte que nous pouvons affirmer que la violation des lois mexicaines et internationales ont été démontrées. De ce fait, la sentence en appel interdit l’octroi d’autorisations pour la culture commerciale des maïs transgéniques.

C’est un double triomphe des scientifiques contre les maïs transgéniques

La sentence de la cour d’appel fédérale a accordé une autre victoire à ce groupe de scientifiques, dans la mesure où si des cultures expérimentales sont semées, elles seraient soumises à un contrôle et une évaluation mensuelle par le juge fédéral et les scientifiques qui ont gagné cette bataille juridique.

Les résultats des cultures expérimentales, d’après les autorisations qui avaient été accordées en 2009, n’ont pas été évalués du tout ; avec cette nouvelle décision, il y aura des évaluations mensuelles concernant les mesures de confinement et leur efficacité, ce qui donne un pouvoir au juge de révoquer l’autorisation pour réaliser les expériences.

En outre, les maïs transgéniques destinés à être cultivés à des fins de recherche et pour l’utilisation d’herbicides à base de glyphosate, seront évalués par les juges et les scientifiques qui ont porté plainte.

Traduction : Observatorio OMG - Source : La Jornada de Oriente http://www.lajornadadeoriente.com.mx/2016/03/08/maiz-transgenico-no-sera-sembrado-cientificos-le-ganan-monsanto/


ANNEXE 1

Contamination du maïs mexicain : la controverse scientifique

par Lilian Ceballos et Bernard Eddé, BEDE (a), Montpellier, 1er novembre 2003

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En novembre 2001, Ignacio Chapela et David Quist (université de Berkeley) publiaient un article dans Nature sur la contamination de variétés locales de maïs au Mexique par des séquences transgéniques. En 2002, une controverse virulente opposa partisans et détracteurs des OGM. A la mi-juillet 2003, le contrat de Chapela avec l’Université de Berkeley ne fut pas renouvelé dans un premier temps, malgré le soutien de l’équipe enseignante et de nombreux universitaires
américains. Chapela publia alors une lettre sur Internet dans laquelle il dénonçait son éviction comme une conséquence de la mainmise des sociétés biotechnologiques sur les universités aux Etats-Unis : l’Université de Berkeley est effectivement liée à Syngenta par un accord de recherche auquel Chapela, parmi d’autres enseignants, s’était opposé. Sous la pression de l’opinion mondiale, le contrat d’Ignacio Chapela a été finalement reconduit pour un an. Le point sur cette controverse.

Nous reproduisons les sous-titres de la publication d’Inf‘OGM, puis les renvois aux références ;

Controverse scientifique : où en est-on ?

Une presse scientifique aux ordres ?

La reconnaissance officielle de la contamination

Des effets potentiels sur la biodiversité

Relations science / industrie

Quelle indépendance de la recherche ?

Le John Innes Centre : public ou privé ?

“Captive State : The Corporate Takeover of Britain”, Monbiot G., 2000, MacMillan (editor), Londres
*, http://dataserv.bbsrc.ac.uk/oasintro.htm

Notes de texte
a, BEDE : Tél. / Fax : +33 (0)4 67 65 45 12 - bede chez bede-asso.org
b, Quist, 2003 sur http://www.seedling.org
c, http://members.tripod.com/ ngin/071202c.htm
d, http://npg.nature.com
e, http://www.etc.group
f, [25]

Vos contributions volontaires permettent à Inf’OGM de diffuser depuis 1999 une information gratuite, libre, indépendante et de qualité. Merci pour votre soutien.

[1] Transgenic corn found growing in Mexico, Dalton R., 2001, Nature, n°413, p. 337

[2] Transgenic DNA introgressed into traditional maize landraces in Oaxaca, Mexico, Quist D. & Chapela I. H., Nature, 2001, n° 414, pp. 541-543

[3] Doubts linger over mexican corn analysis, Hodgson J., 2002, Nature Biotechnology, n°20,
pp. 3-4

[4] Transgenes in mexican maize, Martinez-Soriano J. P. R., Bailey A. M., Lara-Raynal J. &
Leal-Klevezas D. S., 2002, Nature Biotechnology,n° 20, p. 19

[5] Maize uncertainties create political fallout, Hodgson J., Nature Biotechnology, 2002, n°20,
pp. 106-107

[6] cf. note 5

[7] Suspect evidence of transgenic contamination, Metz M. & Futterer J, 2002, Nature, n°416,
pp. 600-601

[8] Maize transgene results in Mexico are artefacts, Kaplinsky N., Braun D., Lisch D., Hay A.,
Hake S. & Freeling M., 2002, Nature, n°416, p. 601

[9] Quist and Chapela reply, Quist D. & Chapela I. H., 2002, Nature, n°416, p. 602

[10] Conflicts around a study of Mexican crops, 27 juin 2002, Nature, n°417, pp. 897-898

[11] The case for a GM-free sustainable world, 2003, Institute of Science in Society & Third
World Network
Disponible sur http://www.indsp.org

[12] cf. note 4, 6 et 7, ainsi que « No credible scientific evidence is presented to support claims that transgenic DNA was
introgressed into traditional maize landraces in Oaxaca », Mexico, Christou P., 2002,
Transgenic research, n°11, pp. iii-v

[13] Molecular evidence for gene flow among Zea species- genes transformed into maize
through genetic engineering could be transferred to its wild relatives, the Teosintes, Doebley
J., 1990, Bioscience n°40, pp. 443-448

[14] Engineered genes in wild population : fitness of wild-crop hybrids of radish (Raphanus
sativus), Klinger T. & Ellstrand N. C., 1994, J. Ecol. Appl. n°4, pp. 117-120

[15] When transgenes wander, should we worry ?, Ellstrand N. C., 2001, Plant Physiology
n°125, pp. 1543-1545

[16] cf. notes 12 et 13

[17] Seed exchange among farmers and gene flow among maize varieties in traditional
agricultural systems, Louette D - in : Gene flow among maize landraces, improved maize
varieties, and teosinte : implications for transgenic maize, 1997, Serratos J. A.,Willcox M. C.
& Castillo-Gonzalez F., CIMMYT

[18] cf. note 15

[19] cf. note 15

[20] cf. note 15

[21] cf. note 4

[22] Prey-mediated effects of Cry1Ab toxin and protoxin on the predator Chrysoperla carnea,
Hilbeck A., Moar W. J., Pusztaï-Carey M., Filippinio A. & Bigler F,. 1999, Entomologia
Experimentalis et Applicata n°91, pp. 305-316

[23] cf. note 16

[24] Tri-trophic interactions involving pest aphids, predatory 2-spot ladybirds and transgenic
potatoes expressing snowdrop lectin for aphid resistance, Birch A. N. E., Geoghegan I. E.,
Marejus M. E. N., Mc Nicol J. W., Hackett C., Gatehouse A. M. R. & Gatehouse J. A., 1999,
Molecular Breeding n°5, pp. 75-85

[25Inf’OGM, « STARLINK - Chronique d’un scandale annoncé », Christophe NOISETTE, mars 2001

Article complet à lire à la source : http://www.infogm.org/Contamination-du-mais-mexicain-la

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ANNEXE 2

OGM au Mexique : Un crime contre le maïs paysan et indigène, un crime contre l’humanité

Créé le jeudi 22 novembre 2012 13:59 - Biodiversité et resources génétiques

Communiqué de presse de la Via Campesina

(Mexico, 20 novembre 2012) Les multinationales Monsanto, DuPont et Dow attendent l’aval du gouvernement mexicain au cours des prochains jours pour semer 2,4 millions d’hectares de maïs transgénique au Mexique, une surface équivalente à la superficie du Salvador. La situation est des plus préoccupantes, le Mexique étant au cœur de la diversité du maïs dans le monde. Des milliers de variétés y sont cultivées dans les campagnes par les communautés paysannes et indigènes. De nos jours, le maïs est l’un des trois aliments les plus consommés au niveau mondial. Par conséquent, la contamination des maïs au Mexique par de dangereux OGM constitue une menace pour le monde entier. 

Des milliers de variétés locales de maïs sont cultivées par les communautés paysannes du Mexique, chacune d’elles étant le produit de climats, sols, écosystèmes et cultures différents. C’est depuis le Mexique que le maïs fut exporté à travers le monde, devenant un aliment crucial pour nombre d’autres peuples, notamment au sud de l’Afrique, en Asie et dans toute l’Amérique Latine. Néanmoins, ces dernières décennies, le maïs a également attisé les convoitises de l’industrie et des multinationales. Ces dernières ont créé des variétés de maïs hybride dépendant d’agrotoxiques et autres intrants que les paysans et paysannes doivent acheter. Elles ont également créé des variétés de maïs transgénique qui à ce jour (2011) couvrent une superficie de 51 millions d’hectares dans le monde. 

« La situation est alarmante, car le gouvernement mexicain privilégie les multinationales au détriment du bien-être des paysans et de notre santé » a déclaré Alberto Gómez, de la Via Campesina au Mexique. « Cela fait vingt ans que le gouvernement mexicain met en péril notre souveraineté alimentaire en ouvrant l’agriculture au libre-échange, nous inondant de maïs bon marché de piètre qualité, et faisant sombrer dans la pauvreté des milliers de paysannes et paysans. Maintenant ils veulent nous empoisonner avec du maïs transgénique. Nous ne les laisserons pas faire. »

De récentes études publiées en France démontrent que le maïs transgénique pourrait présenter de graves risques pour la santé. Ces risques ne sont pas évalués de façon adéquate. Dans le cadre de ces études, des rats nourris avec ce maïs présentaient de fortes incidences de cancer et leurs organes vitaux étaient endommagés. Au Mexique, ces entreprises cherchent notamment à semer la variété de maïs transgénique utilisée dans les études françaises, le maïs NK 603. 

Par ailleurs, les OGM sont contraires aux droits des paysannes et des paysans. « Les plantes transgéniques contaminent toutes les cultures paysannes, via des gènes brevetés par les multinationales, et empêchent ainsi les paysans d’utiliser leurs propres semences. Voilà pourquoi en Europe nous avons fait pression pour qu’aujourd’hui les lois interdisent les OGM dans nos campagnes et nos aliments. Les Européens et le reste du monde doivent soutenir le peuple mexicain dans sa résistance aux multinationales. Le bien-être du monde entier en dépend », a souligné Guy Kastler, de la Via Campesina en France. 

Les organisations de la Via Campesina du monde entier se joignent à la société civile et les paysans et paysannes mexicains qui s’opposent aux demandes de Monsanto et exigent leur rejet. La Via Campesina enjoint les organisations et les citoyens à mener des actions dans leur pays pour rendre compte de l’attitude irresponsable du gouvernement mexicain. « Il nous faut agir partout et condamner cette agression contre le maïs mexicain, qui est une agression contre l’humanité toute entière », soutient Francisca Rodríguez de la Via Campesina au Chili. « Les semences paysannes sont un trésor des communautés paysannes et indigènes. Ce sont les seules semences à nourrir le monde de façon saine et sans l’apport d’agrotoxiques. Ce sont les seules dont la diversité permet de s’adapter au changement climatique. On ne peut se permettre de perdre ces semences de maïs à cause de la contamination par les OGM.

La Via Campesina appelle ses organisations à lancer un assaut d’envergure, à rester vigilant face à cette offensive et à mener des actions dans tous les pays : plaintes au siège des multinationales Monsanto, DuPont, Dow, et des gouvernements les soutenant ; plaintes devant des instances telles que la FAO ou la Convention sur la Diversité Biologique (CBD) des Nations Unies ; pressions sur les ambassades du gouvernement mexicain à travers le monde ; actions et manifestations ; diffusion d’informations via tous les canaux possibles. Les peuples du Mexique et les communautés paysannes résistent aux multinationales. Repoussons cette attaque contre la vie dans le monde entier !

NON AU MAÏS TRANSGÉNIQUE ! DEHORS MONSANTO !

MONDIALISONS LA LUTTE, MONDIALISONS L’ESPOIR !

Pour nous contacter : lvc-communication@viacampesina.org – Source : http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/biodiversitt-resources-gtiques-mainmenu-37/730-ogm-au-mexique-un-crime-contre-le-mais-paysan-et-indigene-un-crime-contre-l-humanite

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ANNEXE 3

L’introduction du maïs transgénique au Mexique. Considérations socio-économiques et culturelles pour la prise de décisions sur les Organismes Génétiquement Modifiés : 4 régions, 4 perspectives. Conférence d’Elena Lazos.

Document mis en ligne par le ‘Fonds documentaire dynamique sur la gouvernance des ressources naturelles de la planète – En français | español | english

Réunion thématique AGTER du 16 mai 2014 ? Rédigé par : Elena Lazos Chavero. Date de rédaction : mai 2014. Organismes : Association pour contribuer à l’Amélioration de la Gouvernance de la Terre, de l’Eau et des Ressources naturelles (AGTER), Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM)

Elena Lazos. L’ introduction du mais... par agter-video

Les conflits politico-économiques et les transformations socioculturelles que l’introduction des organismes génétiquement modifiés (OGM) entraine, ont trop rarement été pris en compte par les politiques agricoles et de développement. Cela malgré les recommandations du Protocole de Cartagena sur la Sécurité de la Biotechnologie (2000) qui, à son article 26, préconise la prise en compte des conséquences socio-économiques de l’importation et l’introduction des semences génétiquement modifiées sur la conservation et la transmission durable de la diversité biologique, notamment en relation à la valeur que celle-ci a pour les communautés indigènes et locales. Les interprétations et l’adoption de cet article sont multiples et divergentes, selon les orientations politiques des gouvernements et le poids des industries des biotechnologies.

Au Mexique, berceau mondial du maïs, la conservation de la biodiversité cultivée joue un rôle fondamental, notamment pour les populations indigènes et rurales.

Elena Lazos présente les résultats d’une étude qu’elle a dirigée dans quatre régions du Mexique (Sinaloa, Jalisco, Puebla et Tlaxcala), visant à dégager des éléments pour la prise de décisions concernant l’introduction du mais transgénique dans ce pays. L’étude a pris en compte des facteurs sociaux, économiques, politiques et culturels relatifs à l’impact de l’introduction du mais transgénique pour les différents acteurs sociaux impliqués, leurs perceptions et perspectives. L’élaboration des scénarios d’évolution de l’agriculture mexicaine, avec ou sans l’introduction du mais transgénique, réalisée dans le cadre de cette étude, est une première base pour avancer en direction de l’élaboration de politiques agricoles qui permettent de garantir, en même temps, la préservation durable des ressources naturelles et les bases de la souveraineté alimentaire.

Les décisions politiques relatives à l’introduction d’alternatives technologiques qui soient écologiquement et économiquement viables, et socialement justes, sont très controversées ; des choix sont nécessaires entre des options diamétralement opposées : celle d’une agriculture contrôlée par les monopoles transnationaux et celle d’une agriculture qui vise la souveraineté agroalimentaire et garantit les possibilités pour une justice sociale.

Elena Lazos Chavero est professeur-chercheuse à l’Institut d’Investigations Sociales de l’Université Nationale Autonome du Mexique (UNAM). Après une licence en biologie à la Faculté des Sciences de la UNAM, Elena Lazos a obtenu une maîtrise en Anthropologie sociale (ENAH, Mexique) et un doctorat en Anthropologie et Socio-économie du développement à l’École d’Hautes Études en Sciences Sociales de Paris. Sa thèse portait sur le thème des transformations agricoles, sociales et culturelles au Yucatán et a été saluée par l’obtention du Prix de l’Institut d’Anthropologie et Histoire (’Fray Bernardino de Sahagun’). Elle a par la suite été responsable d’une vingtaine de projets de recherches portant sur les enjeux politiques, sociaux et économiques du développement rural dans les aires protégées du Mexique. Elle a obtenu divers prix, et en 2002 une Bourse Clacso pour sa recherche intitulée «  Dimensions sociales de la technologie génétique dans l’agriculture mexicaine. Le mais transgénique  ». Elle a réalisé plusieurs stages de recherche en Allemagne (Freie Universitàt de Berlin, Wissenschaftskolleg de Berlin, Hanse Wissenschaftskolleg de Delmenhorst) et en Suisse (École Polytechnique Suisse ETH-Zurich et l’Université de Zurich), où elle est en 2014 chargée de cours et responsables de projets portant sur l’Amérique Latine (Ethnologisches Seminar, Université Zurich). Elena Lazos est membre d’AGTER.

Dossier : Réunions Thématiques AGTER - Ressource Ressources génétiques

Défi Préserver la biodiversité naturelle et domestique - Zone géographique Mexique

Source : http://www.agter.org/bdf/fr/corpus_chemin/fiche-chemin-479.html

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ANNEXE 4

FAO et biotechnologies : L’industrie des biotechnologies mène le bal – Document ‘Les Amis de la terre’

Il est grand temps que la FAO définisse clairement ses priorités. Au lieu de permettre aux grandes entreprises de faire valoir leurs intérêts concernant les biotechnologies, la FAO devrait suivre avec plus de conviction la voie de l’agroécologie et de la souveraineté alimentaire comme étant celle qui nourrit le monde et refroidit la planète !


Nous soussignés, représentants des paysans et paysannes et autres organisations de la Société civile, exprimons nos préoccupations et nos craintes au sujet du Symposium international de la FAO sur “Le Rôle des biotechnologies agricoles dans les systèmes alimentaires durables et la nutrition” [1] qui doit se tenir au siège de la FAO à Rome du 15 au 17 février 2016.

Pourquoi la FAO a-t-elle décidé d’organiser ce Symposium et pourquoi maintenant ? Cela nous préoccupe. En 2010, déjà, la FAO a tenté de façon tout à fait malencontreuse d’agir sans que cela ne se sache au profit des entreprises de biotechnologies, en organisant à Guadalajara au Mexique une Conférence technique internationale sur les biotechnologies agricoles dans les pays en développement. [2]

C’est avec inquiétude que nous constatons, qu’une fois de plus, la FAO est une sorte de couverture pour certaines entreprises, juste au moment où elles négocient de futures fusions entre elles, ce qui va concentrer le secteur commercial des semences dans encore moins de mains. La FAO devrait se comporter comme un centre de connaissances plutôt que comme le promoteur d’une approche idéologique du secteur privé. Malheureusement, le programme du symposium est conçu pour présenter les ’avantages’ des OGM, des constructions génétiques artificielles sans doute créées avec des technologies encore plus dangereuses, et d’autres biotechnologies détenues par une poignée de transnationales.

L’année dernière, la FAO a accueilli un symposium international sur l’agroécologie ainsi que trois réunions régionales, afin de débattre avec les gouvernements et la société civile sur la manière de mettre à l’ordre du jour l’agroécologie. [3] Ces activités étaient plus conformes à ce que devrait faire la FAO, en tant que centre d’échange de savoirs, sans intentions cachées pour le compte de quelques-uns. Or, dans le cas présent, des technologies véritablement utiles et basées sur l’agriculture paysanne vont être reléguées au second plan, derrière celles qui ne servent qu’à promouvoir les bénéfices des entreprises.

Il est clair que, par le truchement de la FAO, l’industrie souhaite relancer son faux message selon lequel les cultures génétiquement modifiées peuvent nourrir le monde et refroidir la planète, mais la réalité est que rien n’a changé sur le front des biotechnologies. Les OGM ne nourrissent pas les gens, ils sont cultivés principalement dans quelques pays dans des plantations industrielles pour produire des agrocarburants et des aliments pour animaux. De plus, ils augmentent l’utilisation de pesticides et ils expulsent les paysans de leurs terres . [4] Le système alimentaire industriel ainsi promu est l’un des principaux facteurs du changement climatique. [5]

Par ailleurs, la situation a empiré au cours de ces dernières années :

  • La qualité de la recherche agricole du secteur privé a baissé, alors que leurs dépenses ont augmenté, conduisant ainsi à la vulnérabilité des entreprises semencières et productrices d’intrants chimiques ;
  • En conséquence, une série de fusions et d’acquisitions sont prévues avec et entre notamment, les « Big Six », multinationales semencières et de pesticides qui contrôlent déjà les 75 % de la recherche et développement agricole du secteur privé au niveau mondial ;
  • En désespoir de cause, les entreprises survivantes font appel à une agriculture intelligente vis-à-vis du climat tout en demandant la protection des régulateurs de la concurrence et anticartels, plus de droits de propriété intellectuelle et une augmentation des subventions publiques leur permettant d’aller de l’avant avec leurs projets.
  • Ces mêmes multinationales produisent plus que des variétés végétales OGM conventionnelles. Elles développent des stratégies de biotechnologies sophistiquées telle que la biologie de synthèse [6] afin de créer de nouvelles constructions génétiques. Elles essaient aussi, une fois encore, de renverser la décision du moratoire des Nations Unies contre les semences Terminator. Non seulement, elles ignorent les droits des paysans, mais elles utilisent désormais les biotechnologies pour breveter les gènes des plantes qui sont déjà dans nos champs et que nous avons nous mêmes sélectionnées. Avec la collaboration du TIRPAA, le programme Divseek offre un accès totalement libre à tous les gènes des semences que nous avons données gratuitement aux banques de gènes. Avec les nouvelles biotechnologies d’édition du génome [7], les sociétés transnationales ré-assemblent ces gènes pour pouvoir les breveter. Elles veulent ainsi nous interdire de continuer à cultiver nos propres semences et nous obliger à acheter chaque année leurs OGM brevetés et les pesticides toxiques indispensables à leur culture.’
  • Dans l’élevage et la pêche où existent déjà le saumon et le porc transgénique nous voyons le même scenario : le renforcement de la production industrielle, l’augmentation de l’utilisation d’antibiotiques,....
    Il faut rappeler que la dernière fois que la FAO a permis aux géants de la biotechnologie de faire leur propre promotion dans une conférence internationale, à Guadalajara en 2010, pour laquelle elle avait travaillé dur, comme dans le cas présent, en vue de limiter l’engagement et la participation de La Via Campesina et d’autres organisations de la société civile, celle-ci a été publiquement condamnée, par de nombreuses organisations du monde entier, pour sa promotion éhontée des OGM. [8]http://www.gmwatch.org/news/archive...

Pourquoi la FAO se limite-t-elle aux biotechnologies des entreprises et nie-t-elle l’existence des technologies paysannes ? Il est temps de cesser de favoriser les intérêts restreints des entreprises de la biotechnologie. La grande majorité des agriculteurs dans le monde sont des paysans et ce sont eux qui nourrissent le monde. Nous avons besoin de technologies fondées sur l’agriculture paysanne et non des biotechnologies des entreprises.

Il est grand temps que la FAO définisse clairement ses priorités. Au lieu de permettre aux grandes entreprises de faire valoir leurs intérêts concernant la biotechnologie, la FAO devrait suivre avec plus de conviction la voie de l’agroécologie et de la souveraineté alimentaire comme étant celle qui nourrit le monde et refroidit la planète !

Contact à Rome : Guy Kastler et d’autres leaders de Via Campesina

Pour voir la liste des organisations signataires : http://viacampesina.org/fr/index.php/les-grands-ths-mainmenu-27/biodiversitt-resources-gtiques-mainmenu-37/1220-symposium-de-la-fao-sur-les-biotechnologies-l-industrie-de-biotechnologie-mene-le-bal

En savoir plus

Si vous voulez approfondir le sujet sur l’emprise des multinationales sur les instances internationales, lisez nos deux rapports.

Le premier traite de l’agriculture et du dernier slogan des Nations Unies et de la FAO, ’l’intensivication durable’. Qui est derrière ? Quels sont les enjeux : http://www.amisdelaterre.org/IMG/pdf/le_loup_dans_la_bergerie_.pdf

Le second montrent comment ls multinationales sont en train de prendre le contrôle de nombreuses agences des Nations Unies :

- l’économie verte

- le projet Energie soutenable pour tous (SE4ALL en anglais)

- la politiques agricoles et alimentaires

- la biodiversité

- la politique de l’eau

- le Pacte Mondial ou Global Compact, le plus grand projet mondial des entreprises pour le développement durable. Lien :http://www.amisdelaterre.org/IMG/pdf/liberons_l_onu_1.pdf

Notes

[1] http://www.fao.org/fileadmin/templates/agphome/agribiotech/Programme_Overview_detailed.pdf

[2] http://www.gmwatch.org/news/archive/2010/11990-fao-condemned-for-shameless-promotion-of-gmos62

[3] http://www.fao.org/agriculture/crops/news-events-bulletins/detail/en/item/346167/icode/?no_cache=1

[4] https://www.grain.org/e/4720

[5] [https://www.grain.org/e/5102]->https://www.grain.org/e/5102

[6] Note des Amis de la Terre : qu’est-ce que la biologie de synthèse ? ; http://www.amisdelaterre.org/Vous-avez-aime-les-OGM-Vous.html ; exemples d’applications : http://www.amisdelaterre.org/IMG/pdf/ecover_biologie_de_synthese_nyt-7.pdf

[7] Note des Amis de la Terre : cette technique vient d’être classée comme ’arme de destruction massive, [http://www.amisdelaterre.org/Biotec...]->http://www.amisdelaterre.org/Biotec...

[8] http://www.gmwatch.org/news/archive...

Egalement...

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Source http://www.amisdelaterre.org/FAO-et-biotechnologies-L-industrie.html*

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Traduction, complément entre […], ajout d’articles historiques sur le sujet et intégration de liens hypertextes : Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant - 20
/03/2016 - Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIAS GMWATCH OGM Transgenic maize will not be sown in Mexico French version.2

Mis en ligne par Pascal Paquin de Yonne Lautre, un site d’information, associatif et solidaire(Vie du site & Liens), un site inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, indépendant de tout parti,

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