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"Un régime alimentaire pauvre en matières grasses et pauvre en acides gras saturés est mauvais pour la santé" par la Dr Mae-Wan Ho

Traduction et compléments de Jacques Hallard

jeudi 8 octobre 2015, par Ho Dr Mae-Wan

ISIS Alimentation Santé
Un régime alimentaire pauvre en matières grasses et pauvre en acides gras saturés est mauvais pour la santé
Dans le but de réduire le taux cholestérol et les maladies cardiaques, les directives gouvernementales visant à restreindre les graisses alimentaires et les acides gras saturés, sont mauvaises pour la santé, selon des données qui proviennent d’études réalisées par des chercheurs indépendants. Dr Mae-Wan Ho

Rapport de l’ISIS en date du 13/04/2015
Une version entièrement référencée de cet article intitulé Low Fat and Low Saturated Fat Diet Bad for Health est affichée et accessible par les membres de l’ISIS sur le site http://www.i-sis.org.uk/Low_Fat_and_Saturated_Fat_Diet_Bad_for_Health.php  ; elle est également disponibles par téléchargement ici
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De nouvelles lignes directrices sur les statines, concernant des millions de personnes en bonne santé, présentent de graves lacunes

Le mantra selon lequel les graisses saturées sont mauvaises pour notre santé et doivent être éliminées de l’alimentation pour réduire les risques de maladies cardiaques a été seriné dans la conscience publique depuis près de quatre décennies. Mais la preuve, émanant de scientifiques indépendants, montre que ce conseil donné a paradoxalement augmenté les risques cardiovasculaires. Et l’obsession de taux de cholestérol total a conduit à la sur-médication auprès de millions de personnes auxquelles il avait été prescrit des statines [ou inhibiteurs de la HMG-CoA réductase] : tout cela a encore fait plus de mal que de bien.

Le British Medical Journal (BMJ) a rouvert le débat sur ​​les graisses alimentaires et les médicaments anti-cholestérol avec les principaux articles publiés en octobre 2013, notamment par le cardiologue Aseem Malhotra, travaillant au CHU de Croydon, à Londres, qui a expliqué pourquoi les matières grasses saturées ne sont pas le problème majeur en matière de santé [1].

Dans un autre article publié par John Abramson de ‘Harvard Medical School’ et trois collègues universitaires américains et canadiens, les chercheurs se demandaient si les gens à faible risque de maladies cardio-vasculaires devraient prendre une statine [2]. Ces articles ont été sortis en prévision de la publication d’une nouvelle réglementation de l’organisme NICE au Royaume-Uni, rendue publique en juillet 2014, qui recommande la prise de statines par les personnes en bonne santé et qui présentent un risque de 10% ou plus, de manifester dans les 10 ans une maladie cardiovasculaire (MCV) [3].

Ceci représente un changement radical par rapport à sa précédente réglementation de 2006, qui avait recommandé la prise de statine seulement par les personnes qui avaient déjà eu un accident clinique cardio-vasculaire (MCV ou en anglais CVD) et dont le risque sur dix ans de développer une maladie cardiovasculaire, était de 20% ou plus, ou dont le risque avait été augmenté à cause du diabète, ou encore comme figurant dans des groupes ethniques à haut risque.

Les nouvelles lignes directrices ont augmenté de 4,5 millions le nombre de personnes admissibles pour la prescription de statines [4]. La décision fait suite à une révision de la directive qui nous rappelle le traitement des personnes ayant un risque de 7,5% ou plus sur dix ans : ceci a élargi le nombre de personnes en bonne santé pour lesquelles les statines ont été prescrites, qui est passé aux environs de 13 millions de personnes [au Royaume-Uni].

Des « preuves » peu convaincantes qui tentent d’établir une relation entre maladies cardiaques, cholestérol et graisses alimentaires

La diabolisation des matières grasses saturées a commencé avec l’étude de Ancelle Keys [5], conduite dans 7 pays, qui avait trouvé une corrélation entre la maladie cardiaque et la concentration totale de cholestérol qui est, à son tour, corrélée avec la proportion de l’énergie fournie par les graisses saturées. Cependant, Ancelle Keys excluait les données provenant de 16 pays ; et lorsque les données de tous les pays ont été incluses dans une analyse, l’association entre les calories provenant des matières grasses en pourcentage des calories totales, d’une part, et les décès par une maladie cardiaque dégénérative, d’autre part, a été fortement diminuée, et il n’y avait pas d’association entre les graisses alimentaires et la mortalité, toutes causes confondues [6].

Néanmoins, les gens ont été invités à réduire l’apport en graisses de 30% de l’énergie totale et les graisses saturées de 10%. Les graisses alimentaires sont soupçonnées d’avoir une plus grande influence sur le risque cardiovasculaire, par des concentrations élevées de lipoprotéines de basse densité (LDL pour low density lipoprotein en anglais)) [1].

Mais la réduction du cholestérol LDL pour réduire la consommation de graisses saturées, semble être spécifique à de grandes particules de LDL de type A, alors que ce sont les petites particules denses de type B - sensibles à l’apport en glucides - qui sont impliquées dans les maladies cardiovasculaires.

Un régime alimentaire pauvre en matières grasses est mauvais pour la santé

Des études prospectives récentes, portant sur des cohortes de patients, ne sont pas arrivées à démontrer une association significative entre la consommation de graisses saturées et les risques cardiovasculaires. De plus, ces études ont montré que les graisses saturées avaient un effet protecteur, selon de nombreuses études.

Un essai randomisé contrôlé (ERC) (randomized controlled trial (RCT) en anglais) [avec témoins], dont les résultats ont été publiés en 2008, a montré qu’un régime alimentaire faible en glucides donne de plus grandes améliorations pour la santé, qu’un régime faible en matières grasses avec le même nombre de calories ingérées [7].

Plusieurs autres essais randomisés contrôlés publiés entre 2003 et 2007 ont également démontré qu’un régime faible en glucides réduit le poids et améliore les lipides, plus qu’un régime pauvre en matières grasses. Le chercheur spécialiste des maladies cardiovasculaires James DiNicolantoio a fait un commentaire et son avis [8], est que les données suggèrent que l’épidémie mondiale actuelle de pathologies comme : l’athérosclérose, les maladies cardiaques, le diabète, l’obésité et le syndrome métabolique [désigné par les acronymes SMet (pour syndrome métabolique) ou MetS (pour Metabolic syndrome chez les anglophones)] ; cette épidémie est entraînée par une alimentation riche en glucides / sucre, par opposition à une alimentation riche en matières grasses.

Une étude publiée en 2012, a de même démontré qu’un régime pauvre en matières grasses aboutit à une plus grande diminution de la dépense énergétique, un ensemble lipidique défavorable à une bonne santé, ainsi qu’à une résistance accrue à l’insuline, en comparaison avec un régime faible teneur en glucides et à faible indice glycémique [9].

Comme Malhotra l’a souligné [1], de la nourriture dans laquelle la plupart de la graisse a été retirée, n’a généralement pas aussi bon goût. Pour compenser cela, les industries alimentaires ajoutent du sucre en plus. Les preuves scientifiques s’accumulent pour démontrer que le sucre est un possible facteur de risque indépendant pour le syndrome métabolique (un ensemble de pathologies qui comprennent l’hypertension, la dysglycémie, l’augmentation des triglycérides, de faibles taux de cholestérol HDL (lipides de haute densité), et l’augmentation du tour de taille).

Dans les générations précédentes, les maladies cardiovasculaires existaient en grande partie dans l’isolement. Aujourd’hui, les deux tiers des personnes admises à l’hôpital avec un diagnostic d’infarctus du myocarde aiguë, présentent un syndrome métabolique, et 75% ont des concentrations de cholestérol total tout à fait normales.

De faibles taux de cholestérol constituent un facteur de risque de mortalité cardiovasculaire et non cardiaque, alors que des taux élevés de cholestérol ne sont pas un facteur de risque pour ces pathologies

Malhotra a attiré l’attention sur plusieurs études indépendantes portant sur des populations d’adultes en bonne santé : elles ont montré que le faible taux de cholestérol total est associé à une mortalité cardiovasculaire et non cardiaque, ce qui indique que l’hypercholestérolémie totale n’est pas un facteur de risque dans les populations en bonne santé [1].

Parmi les plus récentes sources d’information se trouve une étude de cohorte prospective à base communautaire dans 12 zones rurales du Japon, impliquant 12.334 adultes en bonne santé, âgés de 40 à 69 ans, qui ont été passés en revue pour le cholestérol sérique total. Le résultat mesuré était la mortalité totale par sexe et la cause de décès, avec une période moyenne de suivi de 11,9 années [10].

Les résultats ont montré que, par rapport à un niveau de cholestérol modéré de 4.14 à 5.17 mmol / L, le rapport de risque ajusté selon l’âge (RR) du faible taux de cholestérol (<4,14 mmol / L) était : a) de 1,49 avec un intervalle de confiance (IC) au seuil de probabilité de 95% allant de 1,23 à 1,79 chez les hommes et b) de 1,50 (IC à 95% de probabilité allant de 1.10 à 2.4 chez les femmes.

Un taux de cholestérol élevé (≥ 6.21 mmol / L) n’était pas un facteur de risque. L’association est restée presque la même dans les analyses qui ont exclu les décès dus à une maladie du foie.

Les rapports de risque multi-variés, ajustés selon l’âge (RR) et les intervalles de confiance (IC) du groupe avec le plus faible de cholestérol pour les pathologies suivantes : AVC hémorragique, insuffisance cardiaque (à l’infarctus du myocarde) et la mortalité par cancer, sont significativement plus élevés que ceux du groupe présentant un taux de cholestérol modéré, pour chaque cause de décès. Actuellement, aux Royaume-Uni et aux États-Unis, le niveau normal de cholestérol recommandé est inférieur à 5 mmol / L.

Une méta-analyse sur les graisses alimentaires à partir d’essais randomisés contrôlés

Des directives alimentaires nationales ont été introduites en 1977 et en 1983 par les gouvernements américain et britannique, respectivement, pour réduire les maladies coronariennes (CHD) en réduisant l’apport en graisses. Mais aucune analyse à partir de la base de toutes les données probantes pour fixer ces recommandations, n’a jamais été entreprise.

Une nouvelle étude examine les données provenant d’essais contrôlés et randomisés (ECR) qui sont à la disposition des comités de réglementation, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, à leurs niveaux respectifs de mise en œuvre.

Une équipe dirigée par Zoë Harcombe, basée à l’Université de l’Ouest de l’Ecosse, à Hamilton, a effectué une revue systématique et une méta-analyse sur les essais contrôlés et randomisés ECR dont les résultats avaient été publiés avant 1983, et portant sur la relation entre les graisses alimentaires, l’hypercholestérolémie et le développement de maladies coronariennes [11]. Un total de 2.467 hommes ont participé à six essais alimentaires, comprenant cinq études de prévention secondaire et une autre étude qui comprenait des participants en bonne santé.

Il y avait 370 décès, toutes causes confondues, dans les deux groupes d’intervention et de contrôle. Le rapport de risque relatif (RR) de la méta-analyse était de 0,996 (avec un intervalle de confiance IC allant de 0,865 à 1,147). Il y avait respectivement 207 et 216 décès dus à une maladie coronarienne dans les groupes d’intervention et de témoins de contrôle respectivement : le RR était de 0,989 (IC à 95% de probabilité allant de 0,784 à 1,247).

Il n’y avait pas de différences significatives pour les décès de toutes les causes ou pour maladies coronariennes (CHD) entre les groupes d’intervention et les groupes de contrôles témoins.

Les niveaux moyens de cholestérol sérique ont diminué dans tous les groupes, aussi bien de contrôle que d’intervention. La moyenne standardisée différente pour les six essais combinés était de -12,6 % +/- 6,7 % pour les groupes d’intervention et de -6,5 % +/- 5,1 % pour les groupes de contrôle. Bien que nettement plus élevé dans les groupes d’intervention, cela n’a pas entraîné de différence significative dans les décès par maladie coronarienne ou pour toutes autres causes.

Les auteurs ont conclu ainsi [11, p.6] : « C’est une opinion largement répandue que les réductions des taux de cholestérol sont en soi un signe de bonne santé. Les essais contrôlés et randomisés ECR originaux n’ont montré aucune relation entre la consommation des graisses alimentaires, d’une part, et les décès par maladie coronarienne ou toutes autres causes, d’autre part, et ceci malgré la réduction significative des niveaux de cholestérol dans les groupes d’intervention et dans les témoins de contrôle.

Tout cela sape le rôle des niveaux de cholestérol sérique comme un intermédiaire pour le développement des maladies coronariennes et contrevient ainsi à la théorie selon laquelle la réduction de la consommation des graisses alimentaires en général et des graisses saturées en particulier, potentialise notamment une réduction des maladies coronariennes (CHD) ». Ils ont finalement déclaré ceci : « La présente revue conclut que les conseils diététiques doivent pour le moins être révisés, car ils n’auraient jamais dû être mis en place et prodigués ».

Faut-il remplacer les graisses saturées par des graisses polyinsaturées ?

Qu’en est-il du remplacement possible des graisses saturées par des acides gras polyinsaturés (AGPI) ? Il a été fait des essais contrôlés et randomisés (ECR) avec des acides gras polyinsaturés oméga-3 et oméga-6 (voir encadré ci-après) et une méta-analyse de la maladie coronarienne (CHD) chez leurs patients. Les résultats obtenus ont été jugés comme des éléments déterminants pour les conseils donnés par l’American Heart Association (Association américaine du coeur), et consistant à faire consommer au moins 5 à 10% des aliments énergétiques sous forme d’acides gras polyinsaturés AGPI de type oméga-6.

Mais les conclusions de ces méta-analyses ont été critiquées pour diverses raisons : l’omission d’essais pertinents présentant des résultats défavorables, par l’inclusion d’essais avec une conception expérimentale mal organisée et avec des facteurs de confusion dominants, enfin par l’absence de distinction entre les essais qui ont augmenté de manière sélective les AGPI d’oméga-6, d’une part, des essais qui augmentaient sensiblement les AGPI d’oméga-3, d’autre part ; en outre, il a été noté l’échec pour reconnaître que les AGPI oméga-3 et oméga-6 avaient remplacé de grandes quantités d’acides gras trans (AGT) – qui sont généralement reconnus pour être mauvais pour la santé -, en plus des acides gras saturés (AGS) dans plusieurs essais.

Les acides gras polyinsaturés = AGPI oméga-3 et oméga-6

Un acide gras est un acide carboxylique avec une longue chaîne hydrocarbonée qui est soit saturé (sans doubles liaisons entre les molécules de carbone dans la chaîne) ou insaturé, c’est-à-dire avec une ou plusieurs doubles liaisons entre les molécules de carbone dans la chaîne).

Les acides gras polyinsaturés ont plus d’une double liaison dans la chaîne. Les acides gras polyinsaturés oméga-3 et oméga-6 font référence à la position de la dernière double liaison de la chaîne (voir la figure ci-après).

Une équipe dirigée par Christopher Ramsden au ‘National Institutes of Health de Bethesda’, dans l’état du Maryland aux États-Unis, a effectué une méta-analyse à partir des essais contrôlés et randomisés (ECR) portant sur ​​les interventions alimentaires avec des acides gras polyinsaturés (AGPI) oméga-3 et oméga-6.

Neuf essais ont été identifiés par une recherche documentaire et l’examen des documents publics qui sont accessibles, y compris l’un d’entre eux qui ne figurait pas dans les méta-analyses précédentes.

Deux essais ont été exclus de leur travail d’analyse parce que les patients n’avaient pas été répartis de façon aléatoire et considérés comme des patients individuels. Les sept essais ECR restants et disponibles, avec huit ensembles de données totalisant 11.275 sujets, ont été inclus dans l’analyse principale.

Pour l’infarctus du myocarde non fatal (MI) et le décès par maladie coronarienne (CHD), la réduction du risque pour les AGPI mis en commun en mélange d’oméga-3 et d’oméga-6, était de 22% (soit un rapport de risque (RR) de 0,78, avec un intervalle de confiance IC de 0,65 à 0,93, comparé à un risque accru de 13% pour le régime alimentaire spécifique avec AGPI oméga-6 : rapport de risque RR de 1,13, intervalle de confiance IC allant de 0,84 à 1,53.

Des essais contrôlés et randomisés (ECR) consistant à substituer des AGPI oméga-6 à la place des acides gras trans (AGT) et des acides gras saturés, mais sans augmenter simultanément les AGPI oméga-3, ont abouti à un risque accru de décès qui a approché le seuil de signification statistique : rapport de risque de RR 1,16, intervalle de confiance IC allant de 0,95 à 1,42.

Les auteurs ont conclu [12] que « les conseils donnés pour augmenter spécifiquement les apports nutritionnels d’AGPI oméga-6 sont peu susceptibles de fournir les avantages escomptés, d’une part, et qu’ils peuvent en fait augmenter les risques de maladies coronariennes et les risques de décès, d’autre part. .

Dans leur travail, Christopher Ramsden et ses collègues ont récupéré les données à partir de l’étude des régimes de santé de Sydney, qui utilisait des acides gras polyinsaturés AGPI oméga-6 pour la prévention secondaire de la maladie coronarienne, et une méta-analyse mise à jour [13]. Les participants observés étaient composés de 458 hommes âgés de 30 à 59 ans, et ayant présenté un événement coronarien récent.

L’intervention a consisté à remplacer les graisses saturées présentes dans l’alimentation (à partir de graisses animales, des margarines communes et des ‘shortenings’) avec de l’acide linoléique oméga-6 provenant de l’huile de carthame, d’une part, et de la margarine issue de l’huile de carthame polyinsaturée, d’autre part. Les témoins de contrôle n’ont reçu aucune instruction diététique spécifique ni de composés alimentaires étudiés ici.

Le groupe d’intervention (n = 221) s’est retrouvé avec des taux plus élevés de décès que chez le groupe des témoins de contrôle (n ​​= 237) : décès toutes causes 17,6% contre 11,8%, rapport de risque RR de 1,62 (intervalle de confiance IC 1,00 à 2,64) ; décès par maladie cardio-vasculaire 17,2% contre 11,0%, RR 1,7 (IC 1.3 à 2.8) ; décès par maladie coronarienne 16,3% contre 10,1%, RR 1,74 (IC 1,04 à 2,92).

En incluant les données récupérées dans une méta-analyse mise à jour à partir des essais d’intervention avec de l’acide linoléique, il a été observé des tendances non significatives statistiquement, avec toutefois une augmentation des risques de décès par maladie coronarienne (RR de 1,33, IC 0,99 à 1,79), ce qui correspond à un seuil de probabilité P = 0,06), ainsi qu’une augmentation des risques de décès par des maladies cardiovasculaires (RR de 1,27, IC 0,98 à 1,65) soit un seuil de probabilité P = 0,07). [Ces deux seuils de probabilité sont proches du seuil généralement retenu de 5% d’une façon habituelle dans les analyses statistiques]

Conclusion

Les lignes directrices gouvernementales actuelles concernant la consommation des graisses alimentaires ne sont pas élaborées ni soutenues par des preuves résultant des analyses d’essais contrôlés randomisés [avec témoins] et obtenus par des chercheurs de façon indépendante.

Premièrement, il n’existe aucune association entre les maladies cardiaques, le taux de cholestérol sanguin et la consommation de graisses alimentaires ; une méta-analyse à partir des essais cliniques contrôlés et randomisés qui étaient disponibles au moment où les premières lignes directrices ont été introduites, a confirmé qu’il n’y avait pas de relation entre la consommation de graisses alimentaires et les décès par maladie coronarienne ou autres causes, malgré la réduction significative des niveaux de cholestérol dans les groupes de patients avec une intervention médicale et dans les groupes de patients témoins de contrôle.

Deuxièmement, les régimes alimentaires avec de faibles teneurs en matières grasses (conformément aux lignes directrices gouvernementales actuelles) sont en fait mauvais pour la santé en comparaison avec des régimes à faible teneur en glucides, à faibles taux glycémiques, et avec une même teneur calorifique.

Troisièmement, des études conduites de façon indépendante sur des populations, ont montré que si un faible taux de cholestérol est un facteur de risque significatif pour le taux de mortalité cardiovasculaire et non cardiaque chez les individus sains, un haut niveau de cholestérol ne l’est pas : finalement, les conseils en matière de nutrition qui consistent à augmenter la consommation des acides gras polyinsaturés (AGPI) oméga-6, peuvent en fait augmenter les risques de manifestations pathologiques avec des maladies coronariennes, ainsi qu’une augmentation des risques de mortalité.

Compte tenu de ces éléments de preuve d’une absence d’association entre les maladies cardiaques, le taux de cholestérol sanguin et la consommation des graisses alimentaires, les prescriptions massives de médicaments chez des personnes en bonne santé, des statines hypocholestérolémiantes, ont entraîné encore plus de mal que de bien (voir [14] Statins for the Healthy are Harmful, SiS 66) *.

* Version en français : ’Les statines des traitements anti-cholestérol sont nocives pour la santé’, par la Dr Mae-Wan Ho. Traduction et compléments de Jacques Hallard, dimanche 20 septembre 2015 - ISIS Santé. « Au Royaume-Uni, les directives gouvernementales actuelles, qui recommandent massivement aux personnes en bonne santé, la prise des statines anti-cholestérol, présentent des risques inacceptables pour la santé publique, selon les éléments de preuve apportés par des chercheurs indépendants et obtenus à partir d’expérimentations conduites dans des dispositifs contrôlés randomisés (avec des témoins), d’une part, et d’études épidémiologiques auprès de populations, d’autre part… Lire l’article complet sur le site : http://www.isias.lautre.net/spip.php?article411

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Traduction en français, compléments entre […] et addition de liens hypertextes pour préciser plus de détails.

Jacques Hallard, Ing. CNAM, consultant indépendant.

Relecture et corrections : Christiane Hallard-Lauffenburger, ex professeure des écoles.

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

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