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"Jusqu’où peut aller la tolérance face à l’intolérable ? Quelques ressources : des Toltèques à la psychanalyse" par Jacques Hallard

lundi 17 août 2015, par Hallard Jacques

ISIAS Atelier Conférence de Jacques Hallard au Café Philo d’ORGON 13 Philosophie Sociologie Psychologie
Jusqu’où peut aller la tolérance face à l’intolérable ? Quelques ressources : des Toltèques à la psychanalyse
Jeudi 19 mars 2015 à partir de 18h30

Au ‘Café Philo’ du Musée Automobile de Provence Route Nationale 7 ORGON 13

Photo centre-ville d’Orgon

Organisation : Association Lez’Art des Falaises’ ORGON 13-F

Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, animateur du site ISIAS, présente et partage de façon interactive certaines parties de ses travaux de recherches en cours sur les notions opposées de tolérance et d’intolérance, mais aussi sur l’intolérable.

Nous nous efforcerons de bien définir, autant que faire se peut, les mots et les expressions utilisés pour une compréhension optimale et fructueuse. Car : « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ». (Albert Camus). On peut aussi se reporter à l’article ‘Camus en mots et maux’, signé Houda Benallal et écrit par La Marseillaise le lundi 7 octobre 2013.

La notion de tolérance fait l’objet de diverses définitions. On peut aussi la caractériser par ce qu’elle n’est pas : l’indifférence, la soumission, l’indulgence, la permissivité et l’acceptation pure et simple, sans remise en cause ni critique. Pour plus de détails, voir notre article sur : Qu’entend-on par ces expressions de tolérance et intolérance ?

Nous pouvons tout d’abord passer du domaine du symbolique - avec les sons (la parole, les chants), les signes et les mots écrits, les couleurs, ainsi qu’avec les attitudes et les gestes pour le signifier - au domaine de l’imaginaire ; nous pouvons alors nous interroger sur l’émergence et la manifestation des idées, des pensées, des concepts, ainsi que des théories, des principes, des codes, des règles, des règlements et des lois humaines qui en résultent.

Aborder ces questions repose aussi sur le type culturel auquel l’on se réfère et sur les des codes sociaux qui sont à la base des relations interpersonnelles. Notre mode de raisonnement, dit ‘occidental’, est également de plus en plus adopté en ‘Orient’ ; il est naturellement très différent de celui qui prévaut par exemple dans le monde asiatique.

Des considérations peuvent y sembler peu rationnelles par rapport à l’approche cartésienne qui prévaut en ‘occident’. Pourtant ces modes de pensée et d’applications concrètes dans la vie quotidienne sont très anciennes et néanmoins toujours en vigueur dans la pensée chinoise. Pour plus de détails, consulter notre article : La tolérance vécue d’après certaines traditions asiatiques. Dans la médecine traditionnelle chinoise, en particulier, les états psychologiques sont mis en relation avec le fonctionnement des organes du corps humain, ainsi qu’avec certaines couleurs et avec les saisons qui sont définies là-bas en cinq parties pour chaque année, par opposition à nos quatre saisons du cycle annuel dans la pensée ‘occidentale’. On trouve encore plus d’interrelations entre différents éléments dans l’article ‘Feng Shui des jardins’.

Ayant abordé les domaines du symbolique, puis de l’imaginaire, nous pouvons donc déboucher vers le domaine du réel (encore désigné comme la réalité tangible) : le comportement individuel avec ses états psychologiques, notamment émotifs ; les interactions entre les êtres vivants, en particulier entre les humains. Puis nous pouvons ensuite comparer les systèmes humains interactifs avec la mise en place des systèmes d’activités professionnelles et créatrices : entreprises, services publics divers (marchands et non marchands), ainsi que les travaux personnels, innovants et créatifs, voire récréatifs.

Nous pouvons encore passer en revue les différentes activités et formes d’organisations sociales : les religions et les sectes, les associations diverses et variées, les groupements et les collectifs et, enfin, les groupes de pression ou ‘lobbies’’, les organisations dévolues à la gouvernance, les droits coutumiers et les partis politiques, ainsi que les mouvements qui les animent à travers tant d’enjeux et de jeux de pouvoirs.

Nous y remarquons une constante générale : les rapports de force qui s’y exercent sans ménagements et qui peuvent dégénérer en conflits plus ou moins brutaux et en situations de violences extrêmes (les barbaries, le terrorisme…), toutes ces situations mettant ou remettant à chaque fois en question la notion de tolérance.

Comment toutes ces interactions ont-elles amené à des comportements et des situations vraiment intolérables dans de nombreux domaines ? Comment, dans nos sociétés, les catégories socioprofessionnelles, les groupements humains, les sociétés actuelles, les états-nations et les institutions internationales en arrivent à se trouver aussi démunies, aussi abattues, aussi impuissantes devant tout ce qui les accable l’Humanité ?

Les dysfonctionnements sociaux sont nombreux et leur liste est bien longue : depuis l’irresponsabilité individuelle et collective, le gâchis et le gaspillage des ressources rares, les inégalités sociales insupportables, engendrant les misères et la pauvreté, et jusqu’aux mépris du maintien en bonne santé et de la durabilité dans l’environnement, aux violences perpétrées et subies, chez les animaux et chez êtres humains, y compris sur des enfants, aux privations de libertés, aux combines, aux clientélismes et aux corruptions ; terminons enfin avec les souffrances physiologiques, mais aussi morales et psychologiques dont les mesures thérapeutiques coûtent si cher aux populations qui ont la chance de pouvoir en bénéficier. En un mot, comment en sommes-nous arrivés à des situations aussi intolérables ?

Comme piste à explorer, nous pouvons jeter, à titre d’exemple, un simple regard sur la culture des Toltèques qui s’épanouit du 9ème au 12ème siècle dans la zone géographique de l’actuel Mexique, en soulignant comment des principes ou accords sociaux de cette culture, ont été reconnus par leurs successeurs sur ces territoires : les Aztèques.

Ces derniers, d’après Wikipédia, « considéraient également les Toltèques comme leurs prédécesseurs dont ils se glorifiaient d’être issus pour légitimer leur propre pouvoir en prétendant descendre des lignées royales toltèques. Le Codex de Florence décrit le point de vue des Aztèques sur les Toltèques comme suit : « Les toltèques étaient sages. Leurs œuvres étaient toutes bonnes, toutes parfaites, toutes admirables, toutes merveilleuses ... Ils ont inventé l’art de la médecine ... Et ces Toltèques étaient très sages, car c’étaient des penseurs, car ils ont inventé le décompte des années ... Ces Toltèques étaient justes. Ils n’étaient pas trompeurs. Leurs mots [étaient] des mots clairs... Ils étaient grands, ils étaient plus importants [que les gens aujourd’hui] ... Ils étaient très pieux ... Ils étaient riches.(Sahagún, 1950-1982 : livre 10, 165-170) ».

Nous pouvons nous référer à ce fond historique, qui est peut-être aussi en partie légendaire, donc le résultat d’un imaginaire qui s’est maintenu au cours des siècles. Nous pouvons y rechercher dans quelle mesure cette culture toltèque apparaît en résonnance dans ce 21ème siècle.

A titre de comparaison avec la culture toltèque, nous pouvons finalement tenter d’esquisser une prise de conscience sur les états psychologiques, en particulier sur les émotions vécues par nos contemporains, sur les certitudes et les préjugés qu’ils expriment, sur les peurs et les illusions qui les habitent, sur les croyances et les désirs qui les taraudent.

Ce sera, peut-être, une occasion de plus pour rappeler et préciser les notions de désirs et de besoins *, en listant ceux qui semblent essentiels pour plus de paix, sinon pour de petits bonheurs au quotidien, pour la joie de pouvoir vivre ensemble aujourd’hui de façon assez satisfaisante et supportable, sans pour cela entraver ni alourdir le destin des générations futures sur notre planète Terre.

* Désirs et besoins : on peut se reporter à notre étude « Comment (re)connaître nos besoins essentiels ... - isias : www.isias.lautre.net/spip.php ?article303

Auteur : Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 04/03/2015

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIAS Atelier Conférence de Jacques Hallard au Café Philo d’ORGON 13.3

Mis à jour le 17 août 2015

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