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"Comment cultiver la tolérance face aux intolérances ? 2. La tolérance vécue d’après certaines traditions asiatiques" par Jacques Hallard

vendredi 14 août 2015, par Hallard Jacques

ISIAS Philosophie Sociologie Psychologie
Comment cultiver la tolérance face aux intolérances ?
2. La tolérance vécue d’après certaines traditions asiatiques
Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM – Site ISIAS – 25/01/2015

Cette note est la deuxième d’une série consacrée à la tolérance, série qui sera mise en ligne sur le site ISIAS . Elle relatera diverses approches exprimées au cours de la longue Histoire de l’Humanité, depuis environ 1.000 ans avant notre ère jusqu’à nos jours.

Sommaire des articles de la série sur la tolérance

La tolérance vécue d’après certaines traditions asiatiques

Sommaire de cet article

Annexe 2 - D’après le Confucianisme, la tolérance est l’une des qualités majeures

Annexe 3 - Bouddha est-il réellement tolérant ?

Annexe 4 – Les cinq leçons de sagesse de Matthieu Ricard

-* Un choix parmi les traditions asiatiques

Les approches religieuses et philosophiques d’Asie sont nombreuses et plus ou moins connues en Occident, comme le zoroastrisme monothéiste de Perse/Iran apparu vers le 1er millénaire avant notre ère, le jaïnisme remontant au 10-9ème siècle avant notre ère, le sikhisme fondé au 15ème siècle dans le nord du sous continent indien, le bahaïsme une religion mondiale et indépendante mise sur pied par un persan en 1863, enfin le shintoïsme, un mélange de polythéisme et d’animisme qui est très anciennement pratiqué au Japon et le brahmanisme de la péninsule indienne (daté d’environ 900 à 400 ans avant notre ère) ; d’autres formes de pratiques et de rites religieux, ainsi que de préceptes moraux qui les accompagnent en général, sont plus familiers à nos oreilles comme l’hindouisme ou Sanatana Dharma, qui a la particularité de ne faire référence à aucun fondateur ou prophète et sans dogmes centraux, le bouddhisme, le taoïsme, etc…

Toutes ces formes de croyances et de pratiques religieuses, voire de morales, sont dans la plupart des cas, basées sur des textes fondamentaux qui apparaissent fort complexes ; elles sont d’un abord souvent déroutant pour une personne dont les références ont été façonnées dans le monde occidental. Leur compréhension correcte a souvent besoin d’une aide et de commentaires qui replacent ces textes dans la période historique où ils ont été conçus, puis recopiés, interprétés, corrigés, voire ‘arrangés’ au fil du temps et selon le contexte social et culturel des différentes étapes de leur histoire.

Un travers à éviter consiste à plaquer une vision et une interprétation de ces textes fondateurs, d’origine asiatique, avec les systèmes occidentaux d’analyse et de pensée : les valeurs et les références, le mode d’expression utilisé dans ces documents, sous forme historiquement attestée ou parfois purement légendaire, sont en effet fort différents des développements habituels dans nos cultures contemporaines, apparemment plus rationnelles.

Nous avons opté pour un choix forcément limitatif de sujets et, de ce fait, tout à fait réducteur et critiquable. De très nombreuses sources sont facilement disponibles et une sélection est rendue nécessaire.

Les citations qui vont suivre ne sont donc pas du tout exhaustives, par définition ; elles peuvent souffrir de certains biais et elles ne peuvent être considérées que comme des ponts possibles, des passerelles proposées vers des domaines d’accès difficiles, à explorer avec patience, si l’on en a le goût et de l’intérêt, et à découvrir en toute humilité et avec une certaine persévérance !

Nous avons jeté notre dévolu sur le monde chinois, à priori. On peut, comme entrée en matière se reporter à une brève synthèse des rites, des philosophies et des religions qui ont été à la base de la culture chinoise plusieurs fois millénaire : depuis le Yi-King, les courants taoïstes, le confucianisme, le bouddhisme, le chan, et jusqu’aux influences chrétiennes et musulmanes et à la ‘religion traditionnelle chinoise’.de nature plus officielle et de formulation politique. Voir à l’annexe 1.

-* La voie de la tolérance dans la culture traditionnelle chinoise 

On peut commencer par parcourir la Culture chinoise traditionnelle sur un site dédié, pour s’y familiariser. Nous y avons sélectionné la présentation simple et synthétique intitulée « La voie de la tolérance dans la culture traditionnelle chinoise  », écrite par Li Jian, diffusée par ‘The Epoch Times’ le 14.05.2012. Elle est reproduite ci-après avec de légères adaptations de vocabulaire et/ou d’orthographe..

« Être capable de tolérer et de s’accommoder est considéré comme une vertu traditionnelle dans la culture chinoise depuis les temps les plus anciens. Le confucianisme prône la sainteté intérieure, le taoïsme insiste sur le maintien de la douceur et l’école de Bouddha parle de compassion.

Les trois enseignements portent la connotation intérieure de tolérance. « En reculant d’un pas, on découvre que l’océan est vaste et le ciel sans limite ». En étant tolérant, on parviendra à d’authentiques accomplissements ».

1. La tolérance dans le confucianisme

Il y a de nombreuses descriptions de la tolérance dans l’ouvrage Lun Yu attribué à Confucius. Il a déclaré : « Sans être capable de tolérer des choses triviales, un plan majeur sera ruiné ». Confucius a aussi dit que « les hommes de bien n’entrent pas en compétition avec les autres », en précisant que « les hommes de bien se restreignent et n’entrent pas en compétition ».

2. La tolérance dans le bouddhisme

Selon les écritures bouddhistes, Sakyamuni a expliqué ceci : « Je me suis éveillé à l’essence de la ‘non compétition’ qui peut être considérée comme la première en importance dans le monde ». Il a ainsi précisé que « parmi les six voies de salut et les dix mille méthodes de pratiques cultuelles, être tolérant vient en premier ».

3. La tolérance dans l’école du Tao

老子 Lao Tseu (ou Lao Zi) a déclaré que « la bienveillance supérieure est comme l’eau qui bénéficie à toute chose sans lutte ». Il a aussi dit : « Ceux qui se conforment aux principes du ciel ne luttent pas avec les autres, mais gagnent naturellement. Sans dire beaucoup, ils excellent à traiter n’importe quelle affaire ».

4. Paroles sur la tolérance dans les classiques anciens

Le diagramme Yi - Sun précise : « Les hommes de bien répriment leur colère et leurs désirs en se mettant en garde eux-mêmes », ce qui signifie qu’une personne avec une grande vertu contrôlera sa colère et ses désirs en réfléchissant sur elle-même. L’empereur Cheng Wang avertissait ainsi les fonctionnaires : « C’est seulement en étant tolérant qu’on peut parvenir à l’accomplissement et en pardonnant qu’on peut avoir une vertu toute puissante ». [Ce thème est un peu plus développé sur le site suivant : http://channelconscience.unblog.fr/2011/01/29/ ].

5. Proverbes à propos de tolérance

Il y a un proverbe chinois selon lequel « être tolérant ‘permettra de résister’ aux désastres ». « Soyez tolérants face à ce qui survient. Pardonner n’est pas insensé et un insensé ne pardonnera pas ». Et : « Tolérez si vous le pouvez et disciplinez-vous vous-même si vous le pouvez. Sans tolérance et sans discipline, les problèmes triviaux deviendront sérieux ». Tout ceci dit aux gens qu’en « reculant d’un pas on découvrira que l’océan est vaste et le ciel sans limite, et qu’en étant un peu accommodant on jouira d’un environnement plaisant ».

La culture traditionnelle chinoise est vaste et profonde. Les divinités ont transmis cette culture à l’espèce humaine dans le but d’établir la fondation culturelle pour la vaste propagation de Falun Dafa dans le monde humain d’aujourd’hui. Falun Dafa a pour la première fois révélé les caractéristiques ultimes de l’univers – Authenticité-Compassion-Tolérance.

Quelques précisions :

Authenticité Zhen

Compassion Shan 同情

{{}} Cè yǐn (n. ) compassion / pitié

|<|{{}}|{{}}|
|||tóng qíng |<|

( n. )compassion / sympahtie

Tolérance Ren 公差

A ne pas confondre avec
rén ( n. ) homme / personne

|<|{{}}|{{}}|
|||

|rèn |

( n. )fonction / poste
( v. ) 1. nommer / désigner

2. assumer un poste

3. laisser faire

{{}} {{}} rěn {{}} {{}}
rèn
( adj. )1. flexible
2. tenace
{{}} {{}} rén ( adj. ) bon / bienveillant
( n. ) 1. la vertu d’humanité / bienveillance

2. amande / pépin

|
D’après http://www.chine-nouvelle.com/outils/dictionnaire.html

L’école du Tao met l’accent sur la ‘culture’ de Zhen (authenticité). Par conséquent, l’Ecole du Tao croit à la culture de Zhen pour nourrir sa propre nature. On devrait dire la vérité, faire les choses sincèrement, devenir une personne de confiance, retourner à l’origine et à son vrai soi, et finalement devenir une personne vraie par la pratique de sa culture (aspect cultuel et culturel).

Toutefois, elle inclut aussi Ren (la tolérance) et Shan (la compassion), mais elle met l’accent sur la culture de Zhen. Dans Zhuan Falun, il est dit : « Dans l’école taoïste, on cultive et on pratique Zhen-Shan-Ren en mettant l’accent sur Zhen.

C’est la raison pour laquelle l’école taoïste préconise de cultiver l’authenticité et de nourrir sa vraie nature : parler vrai, agir vrai, être vrai, retourner à son origine première et retrouver son authenticité première pour finalement devenir un homme vrai.

L’école taoïste enseigne également Ren et Shan, mais l’accent est mis sur la culture de Zhen.

Dans l’école de Bouddha, on cultive Zhen-Shan-Ren en mettant l’accent sur Shan. En cultivant Shan, on peut faire naître en soi le sentiment affectif d’une grande compassion et lorsque ce sentiment de compassion émerge, on voit tous les êtres dans la souffrance et alors on fait un vœu : celui de sauver tous les êtres. On enseigne également Zhen et Ren, mais l’accent est mis sur la culture de Shan.

Dans notre école de la ‘Loi du Falun Dafa’, nous pratiquons conformément au critère suprême de l’univers, nous adoptons simultanément Zhen-Shan-Ren et le gong que nous utilisons est immense ».

Selon l’auteur, la tolérance signifie une détermination sans faille et une résolution au plus profond de son cœur. Lorsque l’on possède une telle qualité, on peut endurer ce que les autres ne peuvent pas endurer. C’est un genre d’accomplissement et d’état culturel et cultuel. Les personnes vivant dans notre monde d’aujourd’hui ont finalement la grande occasion de rencontrer la démarche du Dafa qui est propagée à travers le monde après des milliers d’années de réincarnation et d’attente. Ils ne doivent pas perdre cette opportunité qui n’arrive que très rarement.

On peut aussi consulter ces sites : Chinese traditional Culture - Culture chinoise traditionnelle et l’article original avec de belles illustrations commentées sur le site suivant : http://www.epochtimes.fr/front/12/5/14/n3506410/la-voie-de-la-tolerance-dans-la-culture-traditionnelle-chinoise.htm

Le texte emprunté ci-dessus provient du mouvement chinois Falun Dafa ou Falun Gong. D’après Wikipédia, « Le Falun Gong (法轮功 en chinois simplifié, 法輪功 en chinois traditionnel), aussi appelé Falun Dafa (法轮大法 en chinois simplifié, 法輪大法 en chinois traditionnel), est une ancienne discipline de qigong, transmise au grand public par Li Hongzhi. La particularité de cette méthode est de revenir à la source des enseignements du qigong en recherchant simultanément le développement physique et spirituel. Elle vise à garder le corps en bonne santé et éveiller la conscience au maintien d’une bonne moralité. Son enseignement combine la pratique de la méditation, d’exercices aux mouvements lents et souples et le travail sur soi à travers trois principes fondamentaux : Authenticité, Bonté, Tolérance ou Zhen (真), Shan (善), Ren (忍)1,2 ».

« Le symbole de Falun Gong [à consulter à la source indiquée ci-après] comporte cinq svastika (symbole bouddhiste millénaire qu’on trouve aussi dans différentes anciennes cultures) et quatre symboles de taiji (yin-yang). La transmission publique du Falun Gong a commencé en 1992 ; il a été rapidement reconnu et soutenu par les autorités chinoises3. Sa popularité s’est très vite accrue grâce aux nombreux témoignages de guérisons et d’améliorations de la santé physique et morale4, au point que sept ans plus tard, les sources occidentales et les organisations gouvernementales chinoises estimaient à environ soixante-dix millions le nombre de Chinois qui le pratiquaient5,6. Face à ce succès fulgurant, les autorités chinoises ont exercé à plusieurs reprises des pressions pour rendre la pratique payante et pour renforcer l’influence du Parti communiste chinois (PCC) sur cette dernière7,8. Ces tentatives de contrôle ont provoqué l’effet inverse, amenant le Falun Gong à s’affirmer progressivement comme une école de qigong autonome et indépendante du pouvoir ».

« Le PCC, dirigé à l’époque par Jiang Zemin, est alors devenu hostile au Falun Gong et a commencé en 1999 la répression de cette pratique sur le territoire de la République populaire de Chine. Le Bureau 6109 est créé afin de coordonner cette répression et d’orchestrer une campagne de propagande10 et de diffamation de la pratique à l’échelle nationale et internationale par les médias d’État chinois. Celle-ci comprend notamment le lavage de cerveau dans le milieu professionnel, social et éducatif ».

« Les pratiquants ont ensuite été dénoncés et arrêtés à travers la Chine11,12,13,14. Lors de leur emprisonnement, ils ont été « sujets à de mauvais traitements, aux tortures, aux meurtres15,16,17 ainsi qu’à des prélèvements forcés d’organes revendus clandestinement18,19,20. Ces violations massives des droits de l’homme ont été rapportées et dénoncées par le Parlement européen21,22, les rapporteurs spéciaux des Nations Unies11, de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme23,14, des gouvernements24, des avocats internationaux18 et des personnalités25 dans le monde entier ».

« Malgré la persécution, le Falun Gong continue d’être pratiqué clandestinement en Chine. Il s’est aussi développé en dehors de la Chine en devenant une pratique de qigong de plus en plus populaire. À ce jour, le Falun Gong est pratiqué dans plus de soixante-dix pays26 et ses enseignements ont été traduits dans plus de quarante langues27. »

L’article complet avec les références sont à lire sur le site : http://fr.wikipedia.org/wiki/Falun_Gong

Qu’est-ce donc que le qigong , cité plus haut ? D’après l’introduction de l’article que Wikipéda consacre, « Le qi gong, chi gong ou chi kung (chinois simplifié : 气功 ; chinois traditionnel : 氣功 ; pinyin : qìgōng ; Wade : ch’igong¹), est une gymnastique traditionnelle chinoise et une science de la respiration, fondée sur la connaissance et la maîtrise de l’énergie vitale, et associant mouvements lents, exercices respiratoires et concentration1. Le terme signifie littéralement « exercice (gong) relatif au qi », ou « maîtrise de l’énergie vitale ». L’article complet avec les références sont à découvrir sur le site : http://fr.wikipedia.org/wiki/Qi_gong

Nous apportons, en complément, quelques articles qui éclairent les passages ci-dessus.

La culture chinoise : trois ’doctrines’ en interaction, texte mis en ligne le mercredi 26 mars 2014 par Phap

Cet article s’appuie sur l’ouvrage collectif suivant : ‘Religion et société en Chine ancienne et médiévale’, John Lagerwey (directeur, EPHE), éditions du Cerf 2009, 724 pages. Cet ouvrage regroupe les contributions d’une dizaine de spécialistes de la Chine venant de différents instituts français (EPHE, INALCO, CNRS, EFEO) ; leurs articles couvrent la période de 1570 avant Jésus-Christ jusqu’à l’année 589 après Jésus-Christ. Les disciplines qui sont conviées vont de la philosophie à l’histoire, en passant par l’archéologie [1] et la littérature. Lire la contribution sur le site : http://www.esperer-isshoni.info/spip.php?article69

Dans l’évolution de la culture chinoise, les historiens ont relevé une synthèse progressive des trois enseignements de base (sanjiao 三教) : le confucianisme, le bouddhisme et le taoïsme. C’est en particulier au 12ème siècle que ces trois courants se sont influencés mutuellement et positivement, à l’époque des brillantes dynasties Song (du 10ème au 13ème siècle).


  • Notes sur le confucianisme
    Concernant le confucianisme, nous pouvons citer l’étude intitulée « Un regard sur Confucius  », de DJL Carlier, datée du 17 juin 2011, et de laquelle nous reproduisons ci-après le résumé et la conclusion.

Résumé : « Un regard sur Confucius » est une sélection des Entretiens de Confucius, sélection établie en fonction de leur valeur universelle, c’est à dire de ce qui semble être leur validité à n’importe quelle époque. Dans cette sélection sont surtout mises en évidence les qualités d’un esprit noble, symbole de l’être humain idéal ou être vraiment humain, et les défauts des êtres humains réels avec leurs tendances naturelles peu humanistes ».

« Ces pensées philosophiques de Confucius déterminent un réseau de concepts qui met en relation deux catégories fondamentales, celle de vertu d’humanité et celle de noblesse d’esprit et constitue à ce titre une éthique sous la forme d’un système non formalisé de pensées philosophiques ».

Conclusion – « Bien qu’il n’ait pas systématisé ses idées dans le sens que l’on donne généralement à la notion de système philosophique, cela ne signifie pas qu’il n’y ait aucune pensée philosophique dans ‘Les Entretiens de Confucius’. Comme le souligne l’historien de la philosophie chinoise Fung Yu-Lan dans son livre ‘L’Histoire de la Philosophie Chinoise
101, la notion de système philosophique n’est pas univoque, il y a des systèmes philosophiques formalisés et des systèmes philosophiques non formalisés ».

« L’ensemble des pensées véhiculées dans notre sélection des ‘Entretiens de Confucius’ est à la fois une description d’attitudes et de comportements humains et une conception d’un monde idéal et des valeurs qui le caractérisent. Ce réseau de concepts met en relation deux catégories fondamentales, celles de vertu d’humanité et celle de noblesse d’esprit, il constitue à ce titre une éthique sous la forme d’un système non formalisé de pensées philosophiques ».

Les entretiens exprimés en français, avec les notes et les références sont à lire sur le site suivant :http://www.sens-public.org/spip.php?article847

Selon les proverbes attribués à Confucius et repris par 主席 Zhu Xi (1130-1200), un lettré de la Dynastie Song au 12ème siècle, « l’Autorité (le Prince) gouverne grâce à la connaissance, en commençant par réformer sa personne, et dans l’intérêt et l’amour du peuple, alors sa puissance politique et morale pourra efficacement rayonner sur le monde qui sera en paix ».

Le Confucianisme constitue-t-il une clé pour les politiques et les modes de gouvernance du 21ème siècle ? On y souligne en particulier que les textes affirment le lien indéfectible entre la politique et la morale, la force de l’exemplarité imprimée par les autorités pour former et gouverner les populations, et qu’il faut avant tout donner la primauté au peuple que le souverain doit servir et non pas asservir.

Dans l’un des proverbes (numéroté 17 :6) attribué à Confucius, il est dit que les cinq qualités majeures d’un être humain sont : la courtoisie, la tolérance, la loyauté, la diligence et la générosité. Voir à lannexe 2.


  • Notes
    sur le taoïsme

Pour découvrir « Les grands principes du taoïsme », il est facile d’avoir recours à un site dédié accessible en ligne, dont nous rapportons quelques extraits ci-après. Nous allons en découvrir les grands principes. « À l’origine de la religion taoïste, il y a la doctrine de 老子 Lao Tseu (ou Lao Zi) mais aussi des croyances populaires ancestrales, en particulier le culte des esprits, de la nature et des ancêtres. À la fois philosophie, éthique et religion, le taoïsme est également un élément fondamental de la civilisation chinoise dont il a influencé la culture notamment la littérature, l’art et les sciences, comme la physique et la médecine.

« Le taoïsme naît presque en même temps que le confucianisme. Alors que le confucianisme devient une religion d’état, sous la dynastie des Han entre 206 av. J.-C. et 220 après J.-C., liée à la politique et à l’administration chinoise, le taoïsme se développe parallèlement parmi les lettrés et le peuple. Dès l’époque des empereurs Han, on trouve à la cour des magiciens taoïstes détenteurs de techniques pour accroître la vitalité, la longévité, etc… ».

« 老子 Lao Tseu (ou Lao Zi) est probablement un personnage légendaire. Né au VIe ou Ve siècle avant J.-C. dans l’état de Chu, en Chine, Lao-Tseu aurait été archiviste. Mais lassé par le monde corrompu des hommes, il aurait décidé de le quitter et serait parti sur un buffle en direction de l’ouest. Arrivé à la frontière, le gardien lui aurait demandé de laisser au moins quelque chose de sa sagesse aux hommes et Lao-Tseu lui aurait dicté le texte de base du taoïsme : le 道德 Daodejing ou Tao-tô king, le « livre de la Voie et de la Vertu » … ».

© Learnorama SAS - ToutApprendre.com - Tous droits réservés - Accès à toutes les autres informations disponibles en ligne sur le taoïsme à partir du site : http://cours-gratuits.toutapprendre.com/?cours=les-grands-principes-du-taoisme


  • Notes sur le bouddhisme
    Dans une émission ’Sagesses bouddhistes’ diffusée le 14 mars 2010, l’invité Olivier Raurich exposait la tolérance au sens bouddhique du terme  ; « Le manque de tolérance peut conduire à des actes dramatiques tels ceux qui ont alimenté les périodes les plus sombres de l’Histoire du monde… Aussi, qu’en est-il de la tolérance au sens bouddhique du terme et qui revient sans cesse dans les enseignements ? » Olivier Raurich répondait aux questions qui lui éraient posées sur le sujet.

Le contenu est à lire sur le site : http://www.bouddhisme-france.org/sagesses-bouddhistes/emissions-sagesses-bouddhistes/article/la-tolerance-au-sens-bouddhique-du-terme.html

Le bouddhisme, une religion tolérante ? se demandait Bernard Faure dans son article du 12/07/2011, diffusé par ‘Sciences Humaines’. « La cause semble entendue : le bouddhisme est une religion tolérante, sinon « la » religion de la tolérance. Mais cette tolérance - au demeurant discutable - est-elle liée à la nature du bouddhisme, ou est-elle le fruit de nécessités historiques et politiques ? ».

Les termes de la discussion sont à lire sur le site suivant : http://www.scienceshumaines.com/le-bouddhisme-une-religion-tolerante_fr_12908.html

Ce questionnement « Le bouddhisme est-il vraiment tolérant ? » a également fait l’objet d’un dossier que l’on peut consulter sur le site : http://www.psy-luxeuil.fr/article-dossier-le-bouddhisme-est-il-vraiment-tolerant-124701752.html

Est-ce que le bouddhisme, contrairement aux religions monothéistes du monde occidental, se distingue réellement par une plus grande tolérance et ouverture que le christianisme ? 

Telle est la question posée par Magali Clobert, chercheuse aspirante à l’Institut de recherche en sciences psychologiques de l’Université Catholique de Louvain en Belgique. Les éléments de réponse détaillés sont accessibles à l’annexe 3. .


Pour terminer cet article, une place spéciale est réservée au bouddhisme tibétain qui est – d’après l’introduction de l’article que lui consacre Wikipédia - « la forme de bouddhisme qui s’est développée à partir du VIIe siècle au Tibet et se pratique actuellement en Chine — principalement les régions autonomes du Tibet et de Mongolie-intérieure, ainsi que les provinces de Qinghai, Gansu, Yunnan et Sichuan et la région du Nord-Est, ainsi que plus sporadiquement dans différentes villes comme Pékin (Temple de Yonghe, etc.) ou Xi’an (Temple Guangren) —, en Mongolie, dans certaines républiques de Russie (Tuva, Bouriatie, Kalmoukie), au Bhoutan, où il constitue la religion d’État1, et dans certains pays et régions de l’Himalaya, dont le Népal septentrional, et quelques états d’Inde, en particulier l’Arunachal Pradesh, le Jammu-et-Cachemire (au Ladakh), le Sikkim, l’Himachal Pradesh (Dharamsala et le district de Lahaul et Spiti)… »

Lire l’article complet sur le site : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bouddhisme_tib%C3%A9tain

Une application concrète du bouddhisme tibétain se trouve dans un document portant sur de courts extraits avec des commentaires sur le livre Plaidoyer pour l’altruisme, la force de la bienveillance’ de Mathieu Ricard.

Il y est mentionné les cinq recommandations qui se résument ainsi : cultiver l’amour altruiste, dépasser la réaction purement émotive, développer la bienveillance et la sagesse, chercher le remède à la souffrance et promouvoir la coopération. Ce texte est à découvrir à l’annexe 4.

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Conclusion

Ce tour rapide dans la pensée chinoise, pour y déceler des marques de la tolérance, va ensuite nous laisser la porte ouverte pour dépister l’émergence de cette notion de tolérance, mais aussi de sa contre partie, l’intolérance, dans le passé lointain des cultures dites « occidentales » et de certaines du Proche-Orient et du Moyen-Orient.

Pour la suite, nous avons aussi évité de nous référer à une expression définie, semble-t-il à tort, comme la culture judéo-chrétienne. Nous nous placerons plutôt de prime abord dans le contexte du monde gréco-romain, en travaillant sur les croyances et les premières religions monothéistes (zoroastrisme, judaïsme et christianisme) pour y recherche ce qui correspond à cette notion de tolérance, à la lumière de ce que nous entendons maintenant dans notre univers contemporain. JH.

师傅领进门,修行在个人 [師傅領進門,修行在個人]

Shī fu lǐng jìn mén, xiū xíng zài gè rén.

C’est le maître qui ouvre la porte,

Mais c’est l’élève qui doit entrer pour apprendre par lui-même

(Proverbe bouddhiste)

A suivre


Annexe 1 –


Brève synthèse des rites, philosophies et religions en Chine

Yi King

Le Yi-King, prononcé en français i ting, est un manuel chinois dont le titre peut se traduire par « Classique des changements » ou « Traité canonique des mutations ». Il s’agit d’un système de signes binaires utilisé pour faire des divinations. Le Yi Jing s’appelle aussi Zhou Yi (易, pinyin : Zhōu Yì, Wade-Giles : Chou1 I4) c’est-à-dire « changements de Zhou » pour la raison suivante. Son élaboration date du premier millénaire avant l’ère chrétienne, époque des Zhou (-1027,-256 av JC).

Il occupe une place fondamentale dans l’histoire de la pensée chinoise et peut être considéré comme un traité unique en son genre dont la finalité est de décrire les états du monde et leurs évolutions. Il est le premier des cinq classiques et donc considéré comme le plus ancien texte chinois. « La figure primordiale du Yi-King est donc une figure d’ordre, d’harmonie, mais portant en elle l’idée tourbillonnaire et le principe d’antagonisme. C’est une figure de complexité », d’après Edgar Morin, in La Méthode 1. La Nature de la Nature, p. 228, Seuil, Paris, 1977. Article complet sur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Yi_Jing

Taoïsme

Le taoïsme, ou plutôt les courants taoïstes, sont apparus à partir du IIe siècle, inspirés par les courants du Yin et yang et des Cinq éléments, ainsi que par les écrits du philosophe Lao Tseu (ou Lao-tseu) (老子), dont le fameux ‘Livre de la Voie et de la Vertu’ (Dàodé Jīng), Article complet sur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Tao%C3%AFsme

Confucianisme

Fondé sur l’enseignement de la vie de Confucius, notamment à travers ses Entretiens et les ouvrages de ses disciples tels que Mencius, le confucianisme a été érigé en doctrine d’État, trouvant son paroxysme sous la dynastie Song. Naturellement voué aux interprétations des dynasties régnantes, la doctrine originelle de Confucius n’est toutefois pas nécessairement synonyme de soumission aux institutions, comme certains contemporains l’observent. Historiquement, le confucianisme a cependant contribué à imposer l’idéologie des « cinq relations » entre sujets, destinée à affermir l’ordre social et le lien cosmique entre position hiérarchique et vertu céleste. Article complet sur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Confucianisme

Bouddhisme

Introduit en Chine au milieu du Ier siècle, le bouddhisme y est devenu à partir de la fin du IIIe siècle l’un des trois principaux courants idéologiques et spirituels (les Trois écoles, sānjiào 三教) avec le confucianisme et le taoïsme, tout en y poursuivant son évolution. À l’exception de certaines influences vajrayana (bouddhisme tibétain) ou hinayana, les principaux courants actuels des bouddhismes japonais, coréen et vietnamien proviennent d’écoles mahayana qui sont nées ou ont pris leur essor en Chine. Article complet sur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bouddhisme_en_Chine

Chan

Le chan (禅) résulte de la synthèse entre le taoïsme et le bouddhisme. D’après la légende, le fondateur de cette doctrine serait Bodhidharma le 28e patriarche du bouddhisme indien qui, venu de l’Inde, s’est rendu entre 520 et 526 à Shaolin en Chine pour y créer le monastère du même nom. D’après la tradition, c’est là qu’il aurait mis au point les bases d’un art martial chinois : le ‘Shaolin quan’, art martial reposant sur une fine connaissance des règles initiatiques issues de la rencontre du taoïsme et du bouddhisme. La leçon conceptuelle du Chan est communiquée par les kōan, courts aphorismes qui ont l’apparence de poèmes anodins mais qui synthétisent au maximum les archétypes et la codification de la leçon transmise par les moines de ce monastère. Le périple de Bodhidharma est le sujet de nombreuses publications. Du chan est issu le zen, au Japon. Article complet sur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Chine

Religion traditionnelle chinoise

La religion traditionnelle chinoise, également appelée religion populaire chinoise, shenisme (religion des dieux, shen en chinois) ou tout simplement religion chinoise, est une religion polythéiste syncrétiste pratiquée avant 1949 par la majorité des Han (漢 en chinois traditionnel, 汉 en chinois simplifié), dans laquelle il faut inclure les écoles taoïstes. Cette religion est toujours très vivante dans les zones de peuplement chinois en dehors de la Chine populaire, comme la République de Chine (Taïwan) ou Hong Kong. En République populaire de Chine, après le coup d’arrêt donné à la transmission des traditions, la reprise du culte s’y est faite dans un cadre plus restreint qu’auparavant, cinq dénominations religieuses seulement étant reconnues et représentées par un organisme officiel : taoïsme, bouddhisme (principalement chan), islam, protestantisme, catholicisme. La religion populaire dans son ensemble ne jouit donc d’aucun statut officiel, seules certaines écoles taoïstes étant reconnues.

Née dans une région du monde où l’adhésion exclusive à une confession est une pratique presque inconnue, la religion traditionnelle repose sur une vision de l’univers et de la place qu’y occupe l’être humain partagée par tous. Ses croyances et pratiques, transmises de génération en génération, sont le résultat du mélange de toutes sortes d’influences. Il s’agit d’un fond religieux commun que les Chinois ne nommaient pas (de la même manière que le concept d’hindouisme ne s’est créé qu’en référence à des dogmes religieux extérieurs). Le vocabulaire ne fait donc référence qu’à des éléments de la religion : pratiques, personnages… Ainsi bai bai (拜拜, la vénération) désigne la pratique la plus courante, une prière à une divinité assortie d’offrandes ; un daoshi (道士, « maître taoïste ») est un spécialiste qui a lui-même suivi l’enseignement d’un maître (la notion de fidèle taoïste est inconnue du monde chinois traditionnel).

Cette absence de nom propre, associée à celle de tout canon, l’ont fait longtemps regarder par les Occidentaux de la façon dont on regarde le culte des saints dans le monde catholique, comme une dégradation populaire d’une « authentique religion ». Elle est ainsi absente de presque toutes les statistiques sur les religions d’Asie, ses fidèles étant enregistrés dans les catégories « taoïste » ou « bouddhiste », voire « confucianiste ». Néanmoins, selon une source[réf. nécessaire], on dénombrerait au moins 394 millions de pratiquants de cette religion à travers le monde. Par ailleurs, selon une recherche effectuée en 1988 par Chu Hai-yuan pour l’Academia sinica, 30 à 65 % des Taïwanais choisissent cette appartenance religieuse lorsqu’on leur en offre l’occasion.

Photo à voir à la source : Un des nombreux temples locaux de religion traditionnelle chinoise, dans le Xian de Yangxin, Sud-Est de la Province de Hubei. La structure métallique au sommet du bâtiment est une forme antique du caractère shou 寿 (longévité). Article complet sur le site : http://fr.wikipedia.org/wiki/Religion_traditionnelle_chinoise

Dans le livre ‘Thomas fonde l’Église de Chine’ (Éditions du Jubilé), Pierre Perrier et Xavier Walter montrent, avec de multiples arguments et exemples, que l’apôtre Thomas a évangélisé une petite partie du territoire chinois entre l’an 65 et l’an 68. Ce qui placerait la Chine comme l’un des tout premiers pays christianisés du monde66. Tous les détails avec références sur le site : http://fr.wikipedia.org/wiki/Chine

Concernant les influences de la religion musulmane en Chine, Wikipédia fait remarquer que « c’est en suivant la route de la soie que l’islam a pénétré en Chine au VIIe siècle, avec des marchands en majorité persans. La plus grande part de ses pratiquants habite les régions de l’Ouest. Ils sont majoritaires dans les régions autonomes du Ningxia et du Xinjiang, où ils appartiennent essentiellement à deux minorités nationales de langue turque : Ouïghours et Kazakhs… » Article complet à lire sur : http://fr.wikipedia.org/wiki/Religion_en_Chine#Islam

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Annexe 2 - D’après le Confucianisme


La tolérance est l’une des qualités majeures d’un être humain

(In ‘The Confucian Bible Book.1 Analects 17:6’ ; by Khu’s family members, 1991.

Version éditée en anglais :

Zi Zhang consulted Confucius about humaneness. Confucius said : “Whoever can implement five moral traits in the Esprit is Human”. The disciple said : “May I ask about them ?”

Confucius said : “There are courtesy, tolerance, trustworthiness, diligence and generosity. Courtesy will not meet with abuse. Tolerance will gain the support of multitude. Trustworthiness will win the people’s confidence. Diligence will be rewarded with success. Generosity will allow directing people”

Version libre en français

Le Proverbe 17:6 des textes confucianistes est exprimé ainsi : 

« Zhang Zi consulta Confucius à propos de l’humanisme. Confucius dit : ’Celui qui peut mettre en œuvre les cinq qualités morales principales dans son esprit est humain’.

Le disciple demanda à Confucius : ’Puis-je demander à en savoir plus sur ces cinq notions qualitatives ?’

Confucius répondit : ’Il s’agit de la courtoisie, de la tolérance, de la loyauté, de la diligence et de la générosité. La courtoisie n’est pas compatible avec les abus. La tolérance permet de s’assurer le soutien du plus grand nombre. La loyauté permet de gagner la confiance du peuple. La diligence (disons une attention empressée) sera récompensée par le succès remporté. La générosité permettra d’orienter les sociétés, de diriger les gens, de gouverner les populations’.

JH. 21.01.2015Retour au texte principal




Annexe 3 -
Bouddha est-il réellement tolérant ? Document émanant de l’Université Catholique de Louvain en Belgique.


Est-ce que le bouddhisme, contrairement aux religions monothéistes, se distingue réellement par une plus grande tolérance et ouverture que le christianisme ? Magali Clobert, chercheuse aspirante FNRS à l’Institut de recherche en sciences psychologiques de l’UCL, en partance pour un post doctorat à la Stanford University, vient de terminer sa thèse à l’UCL sous la supervision du professeur Vassilis Saroglou (responsable du Centre de psychologie de la religion de l’UCL). Pendant les quatre années de sa thèse, elle a étudié la question de la tolérance du bouddhisme à travers une dizaine d’études empiriques (enquêtes et expérimentations) tant en Belgique que dans certains pays asiatiques. Quatre de ces études viennent d’être publiées dans des revues internationales spécialisées en psychologie interculturelle. Dans une première série de trois études menées en Asie (principalement Taiwan mais aussi Japon et Corée du Sud), les chercheurs UCL (en collaboration avec des chercheurs taiwanais) ont examiné les liens entre d’une part l’intensité des croyances et pratiques bouddhistes (chez des jeunes adultes et adultes) et d’autre part la pro-socialité (altruisme) et les préjugés/discrimination envers différents groupes : ethniques, religieux et moraux (homosexuels). Pour éviter des biais de désirabilité sociale (via exclusivement des self-reports), la pro-socialité a été mesurée de manière quasi-comportementale (partage spontané de gains hypothétiques) et les préjugés ont été mesurés de manière à la fois explicite et implicite (hors conscience des participants).Résultat, il s’est avéré qu’une plus grande « religiosité » bouddhiste était accompagnée non seulement par plus de comportement pro-social - ce qui est aussi souvent le cas dans des études avec des populations de tradition chrétienne -, mais aussi par peu de préjugés, à savoir par plus de tolérance envers des exo-groupes ethniques, religieux, et même, dans une certaine mesure, moraux (homosexuels) - ce qui n’est pas le cas dans des études en contexte monothéiste, si ce n’est plutôt le contraire. Toutefois la tolérance bouddhiste n’était pas illimitée : les athées n’en bénéficiaient pas.Dans une quatrième étude en laboratoire en Belgique, Magali Colbert s’est focalisée sur des indices de lien causal : est-ce bien les notions bouddhistes qui activent de la compassion envers les autres ? Les participants, étudiants belges francophones de tradition chrétienne, étaient invités à réaliser une tâche dans un local (1) soit décoré par trois photos bouddhistes, (2) soit décoré par trois photos musulmanes (équivalentes en contenu), (3) soit pas décoré. Par la suite, la chercheuse mesurait la pro-socialité (comme ci-dessus) et les préjugés/discriminations implicites envers les Flamands. Il s’est avéré que, par rapport aux deux autres conditions (images musulmanes ou pas d’images), l’exposition indirecte à des images bouddhistes d’une part, augmentait la générosité (partage des gains hypothétiques) et d’autre part, diminuait les préjugés anti-Flamands - au moins chez les personnes prédisposées aux valeurs universalistes. Ces résultats ne sont pas isolés ; depuis lors d’autres études supplémentaires menées par les chercheurs de l’UCL les ont confirmés.Ces résultats ne permettent peut-être pas de résoudre nos problèmes communautaires [rencontrés en Belgique] mais apportent un regard neuf à la question de savoir si toutes les religions sont les mêmes quant à leurs effets sociaux. Ils confirment aussi l’idée qu’une perception positive du bouddhisme en Occident ne se base pas que sur des stéréotypes, mais reflète une réalité empirique qui semble être vécue tant en Orient qu’en Occident.

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Source : http://www.uclouvain.be/475171.html Retour au texte principal

Annexe 4 –

Les cinq leçons de sagesse de Matthieu Ricard pour mieux aimer

Propos recueillis par Elisabeth Marshall et Anne-Laure Filhol
Créé le 01/10/2013 / modifié le 01/10/2013 à 18h23

Dans son dernier livre,Plaidoyer pour l’altruisme, la force de la bienveillance’ (Editions du Nil), Matthieu Ricard explore les différentes facettes de l’amour, de l’empathie à la compassion, de l’oubli de ses propres intérêts au don de soi. D’après le moine bouddhiste, nous avons tous ce potentiel d’amour altruiste en nous, telle « une pépite d’or » enfouie et parfois ignorée. Ses conseils pour faire fructifier cet altruisme :.

1. Cultiver l’amour altruiste
Nous avons tous ce potentiel altruiste en nous, comme un pauvre qui a une pépite d’or enfouie juste là sous sa cabane et qui l’ignore. Les dernières connaissances en neuro-plasticité du cerveau ont montré comment l’activité neuronale se réorganise quand on développe l’attention ou la compassion. L’amour et la compassion se cultivent. On devrait l’enseigner dans les écoles de médecine !

« Il est plus facile de commencer à nous entraîner en pensant à quelqu’un qui nous est cher, imaginons un jeune enfant qui s’approche de nous et nous regarde joyeux, confiant et plein d’innocence... Nous le contemplons avec tendresse et le prenons dans nos bras (...) Demeurons quelques instants dans la pleine conscience de cet amour, sans autre forme de pensée. Etendons ensuite ces pensées bienveillantes à ceux que nous connaissons moins (...) allons plus loin, incluons dans cette bienveillance ceux qui nous ont fait du tort et ceux qui nuisent à l’humanité en général (...) Portons sur eux le regard d’un médecin sur ses patients les plus gravement atteints. Enfin embrassons la totalité des êtres sensibles dans un sentiment d’amour illimité (...) Nous pouvons à tout moment, souhaiter intérieurement à ceux que nous croisons dans la vie quotidienne d’être heureux et libérés de toute souffrance. Ainsi, graduellement, l’amour altruiste, la compassion... seront pleinement intégrées à notre manière d’être. » (Plaidoyer pour l’altruisme, p.300)

2. Dépasser l’émotion
L’empathie sans le discernement et la connaissance, est comme une pompe électrique à eau... sans eau : elle brûle. Livrée à elle-même, elle peut même avoir des conséquences néfastes. Ainsi des chercheurs se sont intéressés à l’épuisement émotionnel, le burn out des travailleurs sociaux ou des soignants, ces personnes qui prennent constamment soin de ceux qui souffrent. Etre quotidiennement en résonance affective avec des malades peut conduire à l’épuisement. Mais considérer ses malades comme des « clients » et s’endurcir pour ne pas craquer n’est pas non plus une solution. En cultivant l’amour, on peut sortir de l’émotion qui fait mal, être une personne au grand coeur sans souffrir. Pour cela, il faut faire la distinction en soi entre altruisme, compassion et empathie. Lorsque la bienveillance inconditionnelle est confrontée à la souffrance, donc alertée par l’empathie, cela devient de la compassion. 

3. Développer bienveillance et sagesse
La première chose est de travailler à développer en soi une bienveillance et une sagesse qui ne se troublent pas parce que l’autre ne se comporte pas selon vos plans ou que le projet n’avance pas assez vite. Sans amour et sans sagesse, l’action humanitaire ne mène à rien. Et nous voyons très bien les grains de sable qui l’enrayent, comme les conflits d’ego. Si vous vous lancez dans une action humanitaire de manière prématurée, vous risquez de succomber à des émotions destructrices - la haine devant des massacres par exemple - et vous ne contribuerez alors que très peu à résoudre les maux qui ont suscité en vous l’indignation initiale.

4. Chercher le remède à la souffrance
Aimer un oppresseur n’est pas excuser ses comportements ni faciliter ses actes funestes, c’est souhaiter du fond du cœur que la haine, l’indifférence, la cruauté qui font de lui un dictateur cessent d’être. On peut prendre comme repère l’oeil du médecin. Face à un patient fou et dangereux, il ne va pas le tabasser mais chercher les remèdes les plus puissants et les plus appropriés pour, d’abord, l’empêcher de nuire et ensuite commencer à le soigner. La compassion consiste à remédier aux causes de la souffrance, quelles qu’elles soient et où qu’elles soient.

5. Développer la coopération
Nous sommes arrivés à l’âge de la coopération où la croissance de l’altruisme devient une nécessité, dans notre vie personnelle comme pour la société ou l’environnement. Pour que la vie soit harmonieuse en ville comme dans une entreprise, rien ne peut fonctionner sans coopération.

L’altruisme est ce fil d’Ariane qui permet de relier le court terme de la prospérité, le moyen terme de l’épanouissement d’une vie et le long terme de l’environnement et, sur un plan plus profond et spirituel, de se relier à Dieu ou à la nature de Bouddha. Avec l’égoïsme, nous perdons tous alors qu’avec la coopération bienveillante, au final, tout le monde est gagnant !

« A l’école, l’éducation coopérative consiste à former des groupes composés d’enfants de niveaux différents, de sorte que les plus avancés puissent aider ceux qui sont en difficulté. Dans ce cas, on observe que les enfants qui apprennent facilement, au lieu de se sentir supérieurs aux autres (comme c’est le cas dans un système d’évaluation constante au moyen d’interrogations écrites notées) se sentent investis de la responsabilité d’aider ceux qui ont plus de mal à comprendre. De plus, l’esprit de camaraderie du groupe et l’absence de jugements intimidants de la part des autres inspirent confiance aux enfants et les incitent à donner le meilleur d’eux-mêmes. ( Plaidoyer pour l’altruisme p.612)

Il faut oser dire qu’on doit enseigner l’altruisme dans les écoles, de façon purement laïque, qu’on peut l’introduire dans l’économie, qu’il ne s’agit pas d’une utopie naïve.

Pour aller plus loin

Abreuvés d’images violentes, confrontés à une société en crise, nous n’imaginons pas la force qu’une véritable attitude altruiste peut avoir sur nos vies. Au carrefour de la philosophie, de la psychologie, des neurosciences, de l’économie, de l’écologie, l’imposant ouvrage – par son volume et par la richesse de son contenu - Plaidoyer pour l’altruismeest la somme d’années de recherches, de lectures, d’expériences, d’observation et de réflexion.

Avec le sens de la pédagogie qui le caractérise et toujours en s’appuyant sur des exemples très concrets, l’auteur démontre point par point que l’altruisme n’est ni une utopie ni un vœu pieux, mais une nécessité, voire une urgence.

Source : http://www.lavie.fr/religion/bouddhisme/les-cinq-lecons-de-sagesse-de-matthieu-ricard-pour-mieux-aimer-01-10-2013-44736_21.php

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« Le bonheur ne nous est pas donné ni le malheur imposé. Nous sommes à chaque instant à une croisée de chemins et il nous appartient de choisir la direction à prendre. C’est la force d’âme et la liberté intérieure qui font toute la différence ». D’après Matthieu Ricard, Moine bouddhiste, photographe et auteur09 janvier 2015 - Source : http://www.matthieuricard.org/

Auteur : Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 25/01/2015 Avec l’aide de Christiane Hallard-Lauffenburger, ex-professeure des écoles.

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

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