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"Des scientifiques déclarent qu’il n’y a aucun consensus sur la sécurité des OGM " par un groupe de 93 chercheurs scientifiques

Traduction et compléments de Jacques Hallard

samedi 25 juillet 2015, par Rédaction d’ISIAS

ISIS OGM
Des scientifiques déclarent qu’il n’y a aucun consensus sur la sécurité des OGM
Un groupe de 93 chercheurs scientifiques, de différents pays dans le monde, déplorent la désinformation sur la sécurité des OGM et dénoncent le manque d’informations et de preuves scientifiques, dont les fausses allégations qui ont cours actuellement sur un soit-disant « consensus » à propos de l’innocuité, de la salubrité, de la sûreté et de la sécurité des OGM. 

Rapport de l’ISIS en date du 21/10/2013
L’article original est intitulé Scientists Declare No Consensus on GMO Safety et il peut être consulté ici : http://www.i-sis.org.uk/Scientists_Declare_No_Consensus_on_GMO_Safety.php

Vous êtes invités à signez la déclaration ’Pas de consensus sur la sécurité des OGM’

Retrouvez la liste des signataires ici

La déclaration complète, en français, est reproduite ci-dessous

En tant que scientifiques, médecins, universitaires et experts des disciplines concernées par les aspects scientifiques, juridiques, sociaux et en matière d’évaluation de la sécurité des organismes génétiquement modifiés (OGM) [1], nous rejetons fermement les affirmations exprimées par les promoteurs des semences d’OGM et par certains scientifiques, commentateurs et journalistes, selon lesquels il existerait un « consensus scientifique » sur la sécurité et la sûreté des plantes génétiquement modifiées (OGM) [2] [3] [4] et que le débat sur ce sujet serait ’over’, périmé et dépassé [5].

Nous nous sentons obligés de publier cette déclaration parce que le consensus affirmé sur la sécurité des OGM n’existe pas. L’affirmation selon laquelle ce consensus existe est une tromperie et déforme les données scientifiques actuellement disponibles et la large diversité d’opinions parmi les scientifiques sur cette question. En outre, cette position encourage un climat de complaisance qui pourrait conduire à un manque de règlementations, de rigueur scientifique et de précautions qui s’imposent ; cela pourrait mettre en danger la santé des êtres humains, des animaux, ainsi que tout ce qui touche à l’environnement.

La science et la société ne se déroulent pas sur la base d’un consensus construit, car les connaissances actuelles sont toujours ouvertes à la contestation quant au bien-fondé et le désaccord est fréquent. Nous souscrivons à la nécessité de poursuivre les enquêtes et les recherches scientifiques indépendantes et de conduire débat public éclairé sur la sécurité des produits issus des OGM et nous demandons aux partisans des OGM de faire de même.

Certaines de nos objections concernant l’affirmation selon laquelle il y aurait un consensus scientifique sur les OGM, sont énumérées ci-dessous.

1. Il n’y a pas de consensus sur la sécurité et l’innocuité des aliments OGM

En ce qui concerne la sécurité des plantes et des aliments issus d’OGM pour la santé humaine et animale, un examen complet des études sur l’alimentation animale des plantes OGM a montré « un équilibre parmi les nombreux groupes de recherche suggérant, sur la base de leurs études, qu’un certain nombre de variétés des produits génétiquement modifiés (principalement chez le maïs et le soja) sont aussi sûrs et nutritifs que les plantes non génétiquement modifiées correspondantes, et ceux qui soulignent encore de graves préoccupations en la matière ».

L’examen a également révélé que la plupart des études qui concluent que les aliments issus d’OGM sont aussi sûrs et nutritifs que ceux qui sont obtenus par la sélection classique, ont été « effectuées par des entreprises ou des associés des biotechnologies, qui sont également responsables [de] la commercialisation de ces plantes génétiquement modifiées (OGM). [6].

Un examen séparé des études sur l’alimentation animale, qui est souvent cité comme montrant que les aliments issus d’OGM sont sûrs, incluent des études qui ont montré des différences significatives chez les animaux nourris avec des OGM. Alors que les auteurs de la revue ont écarté ces conclusions par le fait que ces effets ne seraient pas biologiquement significatifs [7], l’interprétation de ces différences est l’objet d’un débat scientifique permanent [8-11] et il n’existe aucun consensus sur le sujet.

Des études rigoureuses portant sur l’innocuité des plantes et des aliments génétiquement modifiés impliqueraient normalement des études de toxicologie alimentaire dans lesquelles un groupe d’animaux qui seraient nourris avec des aliments OGM et un autre groupe d’animaux qui seraient nourris avec un régime équivalent sans OGM. 

Les études indépendantes de ce type sont rares, mais lorsque ces études ont été réalisées, certaines ont mis en évidence des effets toxiques ou des signes de toxicité chez les animaux nourris avec des OGM [12-17]. Les préoccupations soulevées par ces études n’ont pas été suivies par des recherches ciblées qui pourraient confirmer ou infirmer les conclusions initiales.

L’absence de consensus scientifique sur la sécurité des aliments et des plantes génétiquement modifiés est souligné par les récents appels de recherche de l’Union européenne et par le gouvernement français pour étudier les impacts de la consommation d’aliments issus d’OGM à long terme sur la santé, à la lumière des incertitudes soulevées par des études sur l’alimentation animale [18, 19].

Ces appels officiels impliquent la reconnaissance de l’insuffisance des protocoles de recherches scientifiques pertinentes existantes. Ils remettent en question l’affirmation selon laquelle la recherche actuelle peut être considérée comme concluante et le débat scientifique sur la biosécurité comme clos.

2. Il n’existe pas d’études épidémiologiques portant sur les effets potentiels de la consommation d’aliments génétiquement modifiés sur la santé humaine

Il est souvent affirmé que « des milliards de repas avec des OGM » ont été consommés aux États-Unis sans aucune séquelle. Cependant, aucune étude épidémiologique dans les populations humaines n’a été menée pour établir s’il y a des effets sur la santé, et si ces effets seraient ou non associés à la consommation d’aliments issus d’OGM. 

Comme les aliments génétiquement modifiés ne sont pas étiquetés en Amérique du Nord, qui est un ensemble important pour le production et la consommation de plantes génétiquement modifiées, il est scientifiquement impossible de retracer, ni même d’étudier les habitudes de consommation et leurs impacts. Par conséquent, l’affirmation selon laquelle les aliments génétiquement modifiés sont sans danger pour la santé humaine, sur la base de l’expérience des populations nord-américaines, n’a aucun fondement scientifique.

3. Les allégations selon lesquelles les organismes scientifiques et gouvernementaux approuvent la sécurité des OGM sont exagérées ou inexactes

L’affirmation selon laquelle il existe un consensus, entre les organismes scientifiques et gouvernementaux, disant que les aliments issus d’oGM sont sûrs, ou qu’ils ne sont pas plus à risque que les aliments non-GM [20, 21], sont fausses.

Par exemple, un groupe d’experts de la Société royale du Canada a publié un rapport très critique sur le système de réglementation des aliments génétiquement modifiés et les cultures d’OGM dans ce pays. Le rapport a déclaré qu’il est « scientifiquement injustifiable » de présumer que les aliments issus d’OGM sont sûrs sans essai scientifique rigoureux et que la ’prédiction par défaut’ pour tous les aliments OGM, devrait être que l’introduction d’un nouveau gène provoque « des changements imprévus » dans l’expression d’autres gènes, les modèles des protéines produites, et / ou des activités métaboliques. Les résultats possibles de ces changements identifiés dans le rapport indiquent la présence d’allergènes nouveaux ou inattendus [22].

Un rapport publié par la British Medical Association a conclu qu’en ce qui concerne les effets à long terme des OGM sur la santé humaine et sur l’environnement, « de nombreuses questions restent sans réponse » et que « les problèmes de sécurité ne peuvent pas, pour l’instant, être rejeté » complètement sur la base des informations actuellement disponibles ». Le rapport appelle à davantage de travaux de recherches, notamment sur les impacts potentiels sur la santé humaine et sur l’environnement [23].

En outre, les positions prises par certaines autres organisations ont souvent été favorablement qualifiées, en reconnaissant les lacunes des données et les risques potentiels, ainsi que les avantages potentiels de la technologie des OGM. Par exemple, une déclaration du Conseil de l’American Medical Association, concernant la science et la santé publique, a reconnu « un petit potentiel d’événements indésirables ... dus principalement au transfert horizontal de gènes, à un caractère allergène et à une toxicité » et il a recommandé que la procédure actuelle de notification volontaire pratiqué aux États-Unis avant la commercialisation des OGM soit rendue obligatoire [24].

Il convient de noter que même un « petit potentiel d’événements indésirables » peut se révéler important, compte tenu de la large exposition des populations humaines et animales aux plantes OGM. 

Une déclaration du conseil d’administration de l’Association américaine pour l’avancement des sciences (AAAS), affirmant l’innocuité des cultures de plantes génétiquement modifiées et son opposition à l’étiquetage [25] ne peut pas être considérée comme représentant le point de vue de l’ensemble des membres de l’AAAS et elle a été contestée dans une lettre ouverte rédigée par un groupe de 21 scientifiques, dont certains sont des membres de l’AAAS depuis longtemps [26]. Cet épisode a souligné l’absence de consensus parmi les scientifiques sur la sécurité et la sûreté des OGM. 

4. Le projet de recherche de l’Union Européenne ne fournit pas des preuves fiables de sécurité sanitaire des aliments provenant d’OGM

Un projet de recherche de l’UE [27] a été cité internationalement comme fournissant des preuves de la sécurité alimentaire pour des plantes et des aliments issus d’OGM. En particulier, le rapport basé sur les résultats de ce projet, dénommé « Une décennie de recherches sur les OGM financées par l’Union Européenne », ne présente pas de données susceptibles de fournir une telle preuve, à savoir des études d’alimentation à long terme chez des animaux de laboratoire.

En effet, le projet n’a pas été conçu pour tester la sécurité d’un aliment issu d’un OGM particulier, mais pour se concentrer sur « le développement de méthodes d’évaluation de la sécurité » [28]. Seulement cinq études publiées, portant sur l’alimentation animale, sont référencées dans la section SAFOTEST du rapport, qui se consacre à la sécurité des aliments issus d’OGM [29]. Aucune de ces études n’a testé un aliment issu d’un OGM qui est commercialisé ; aucune expérimentation n’a été effectuée avec de la nourriture issue d’OGM pour tester les effets à long terme au-delà de la période subchronique de 90 jours ; toutes les études ont montré des différences chez les animaux nourris avec des OGM, et elles étaient statistiquement significatives dans certains cas ; enfin aucune étude n’a conclu sur la sécurité des aliments OGM testés, et encore moins sur la sécurité des aliments provenant de plantes génétiquement modifiées en général. Par conséquent, le projet de recherche de l’Union Européenne ne fournit aucune preuve pour les allégations hâtives sur la sécurité des aliments d’un OGM particulier, ni sur les plantes génétiquement modifiées (OGM) d’une manière générale.

5. La liste de centaines d’études ne démontre pas la sécurité des aliments OGM

La déclaration fréquemment citée et publiée sur un site Internet, selon laquelle plusieurs centaines d’études « fournissent de la documentation sur la sécurité générale et la salubrité nutritionnelle des aliments génétiquement modifiés destinés aux êtres humains et aux animaux » [30] est trompeuse. L’examen des études énumérées révèle que beaucoup ne fournissent pas la preuve de la sécurité des aliments génétiquement modifiés et, en fait, certaines fournissent même la preuve d’un manque de sécurité, dont voici quelques exemples :

  • La plupart des études ne sont pas des études toxicologiques sur l’alimentation animale d’un type qui peut fournir des informations utiles sur les effets sanitaires de la consommation d’aliments issus d’OGM. La liste comprend des études sur la production animale qui examinent les paramètres d’intérêt pour l’industrie alimentaire et l’agriculture, tels que la production de lait et le gain de poids [31, 32], les études sur les effets environnementaux des plantes génétiquement modifiées, ainsi que des études analytiques de la composition ou sur la constitution génétique de la plante.
  • Parmi les études et analyses de ces expérimentations dans la liste concernant l’alimentation animale, un nombre substantiel de travaux rapportés ont montré des effets toxiques et les signes de toxicité chez les animaux nourris avec des OGM par rapport aux témoins [33-38]. Les préoccupations soulevées par ces études n’ont pas été traitées de manière satisfaisante et l’affirmation selon laquelle le monde de la recherche montre un consensus sur la sécurité des plantes et des aliments génétiquement modifiés est fausse et irresponsable.
  • Beaucoup d’études ont été menées sur de courtes périodes par rapport à la durée de vie totale de l’animal et elles ne peuvent pas détecter les effets sanitaires à long terme [39, 40].
  • Nous concluons que ces études, prises dans leur ensemble, sont mal représentées sur le site Internet car elles ne donnent pas « des documents sur la sécurité générale et la salubrité alimentaire des aliments génétiquement modifiés destinés aussi bien aux êtres humains qu’aux animaux ». Au contraire, certaines de ces études constituent un grave sujet de préoccupation et elles devraient être suivies par des enquêtes et des recherches plus détaillées sur une longue période de temps.

6. Il n’y a pas de consensus sur les risques environnementaux des OGM

Les risques environnementaux posés par les plantes OGM incluent les effets des ‘plantes insecticides Bt’ sur les organismes non-cibles et les effets des herbicides utilisés en tandem avec les plantes OGM tolérantes aux herbicides.

Comme pour la salubrité des aliments issus d’OGM, aucun consensus scientifique n’existe en ce qui concerne les risques environnementaux des OGM. Un examen des méthodes d’évaluation des risques environnementaux des plantes OGM a identifié des lacunes dans les procédures utilisées et « n’ont pas trouvé de consensus » au niveau mondial sur les méthodes qui doivent être appliquées, et encore moins sur des procédures d’essais normalisées [41].

Quelques commentaires des données publiées sur les plantes Bt ont permis de constater qu’elles peuvent avoir des effets néfastes sur les organismes non-cibles et bénéfiques [42-45] - effets qui sont largement négligés dans les évaluations réglementaires et par certains commentateurs scientifiques. La résistance aux toxines Bt a émergé chez les ravageurs cibles [46], et des problèmes avec des parasites secondaires (non ciblés) ont été notés, par exemple avec le coton Bt en Chine [47, 48].

Les plantes génétiquement modifiées tolérantes aux herbicides se sont révélées tout aussi controversées. Certains examens et études individuelles les ont associés à l’utilisation accrue d’herbicides [49, 50], à la propagation rapide de mauvaises herbes résistantes aux herbicides [51], ainsi qu’à des effets néfastes sur la santé des populations humaines et animales exposées au ‘Roundup,’ l’herbicide utilisé sur la majorité des cultures de plantes OGM [52-54].

Comme pour la salubrité des aliments issus d’OGM, un désaccord parmi les scientifiques sur les risques environnementaux des OGM peut être mis en corrélation avec les sources de financement. Une revue validée par des pairs, sur une enquête portant sur les opinions des 62 scientifiques du monde vivant, à propos des risques environnementaux des OGM, a révélé que le financement et la formation disciplinaire a eu un effet significatif sur les attitudes des personnes. Les scientifiques bénéficiant de financements de l’industrie et / ou ceux formés en biologie moléculaire, étaient très susceptibles d’avoir une attitude positive envers les plantes génétiquement modifiées et de soutenir qu’elles ne représentent pas de risques particuliers, tandis que les scientifiques financés par l’État travaillant indépendamment des sociétés de développement des cultures de plantes OGM et / ou ceux formés en écologie, étaient plus susceptibles d’avoir une attitude ’modérément négative’ pour la sécurité des plantes OGM et de souligner l’incertitude et l’ignorance qui sont rencontrées. Les auteurs de l’étude ont conclu [55] : « Les effets forts de la formation et des financements pourraient justifier certains changements institutionnels concernant la façon dont nous organisons la science, la recherche scientifique, et sur la façon dont nous prenons des décisions publiques là où les nouvelles technologies doivent être évaluées ».

7. Les accords internationaux montrent une large reconnaissance des risques posés par les aliments issus d’OGM et les plantes génétiquement modifiées

Le Protocole de Carthagène sur la prévention des risques biotechnologiques a été négocié pendant de nombreuses années et mis en œuvre en 2003. Le Protocole de Carthagena est un accord international ratifié par 166 pays à travers le monde qui cherche à protéger la diversité biologique contre les risques posés par la technologie des OGM. Il incarne le principe de précaution en ce qu’il permet aux Etats signataires de prendre des mesures de précaution pour se protéger contre les menaces de dommages causés par les plantes cultivées et les aliments génétiquement modifiés, même dans le cas d’une absence de certitude scientifique [56].

Un autre organisme international, le Codex Alimentarius de l’ONU, a travaillé avec des experts scientifiques depuis sept ans pour élaborer des lignes directrices internationales pour l’évaluation des aliments et des plantes génétiquement modifiées, en raison des préoccupations au sujet des risques qu’ils présentent. Ces lignes directrices ont été adoptées par la Commission du Codex Alimentarius, dont plus de 160 pays sont membres, y compris les principaux producteurs de plantes OGM comme les États-Unis [57].

Le Protocole de Carthagène et le Codex partagent une approche de précaution pour les cultures d’OGM et les aliments qui en sont issus, en ce sens qu’ils acceptent que le génie génétique diffère de la sélection conventionnelle et que les évaluations de sécurité devraient être nécessaires avant que les OGM ne soient utilisés dans les aliments ou disséminés dans l’environnement.

Ces accords n’auraient jamais dû été négociés, et les processus de mise en œuvre élaborant comment de telles évaluations de sécurité doivent être réalisées, ne se seraient pas déroulées actuellement de cette façon, sans l’expression d’une reconnaissance internationale généralisée des risques posés par les plantes cultivées génétiquement modifiés et par les aliments issus d’OGM, et sans une clarification, à ce jour non résolue, par une compréhension scientifique rendue possible.

Les préoccupations concernant les risques sont bien fondées, comme cela a été démontré par des études sur certaines plantes et des aliments issus d’OGM qui ont montré des effets indésirables sur la santé animale et les organismes non cibles, comme cela a été indiqué ci-dessus.

Beaucoup de ces études ont en effet été introduites dans la négociation et / ou lors des processus de mise en œuvre du Protocole de Cartagena et du Codex Alimentarius. Nous soutenons l’application du principe de précaution à l’égard de la dissémination et des mouvements transfrontaliers des plantes cultivées génétiquement modifiées, ainsi que des aliments qui en proviennent.

Conclusion

Dans le cadre de ce document, nous ne pouvons que mettre en évidence quelques exemples pour illustrer le fait que la totalité des résultats des recherches scientifiques dans le domaine de la sécurité des plantes OGM est nuancée, complexe, souvent contradictoire ou non concluante, confondue par les choix, les hypothèses et les sources de financement des chercheurs et, d’une manière générale, ce travail a soulevé plus de questions qu’il n’a encore apporté de réponses.

Que ce soit pour poursuivre et élargir l’introduction des plantes et des aliments génétiquement modifiés dans la chaîne alimentaire humaine et l’approvisionnement en alimentation animale, et pour voir si les risques identifiés sont acceptables ou non, il s’agit de décisions qui impliquent des considérations socio-économiques qui dépassent le cadre étroit d’un débat scientifique et des programmes de recherche sur la biosécurité qui sont actuellement en suspens.

Ces décisions doivent donc impliquer la société en général. Elles doivent cependant être étayées par des preuves scientifiques solides sur la sécurité à long terme des OGM et des aliments qui en proviennent, pour la santé humaine et animale, ainsi que pour l’environnement, avec des preuves qui soient obtenues d’une manière qui soit honnête, éthique, rigoureuse, indépendante, transparente et suffisamment diversifiée pour compenser les biais.

Les décisions sur l’avenir de notre alimentation et de notre agriculture ne doivent pas être fondées sur des allégations trompeuses et non représentatives selon lesquelles un soit disant « consensus scientifique » existerait sur la sécurité des OGM. 

Signez la déclaration ’Pas de consensus sur la sécurité des OGM’

Notes et références

1. Aux États-Unis, le terme“genetically engineered” est souvent utilisé à la place de « génétiquement modifié ». Nous avons utilisé ’génétiquement modifié’ parce que c’est la terminologie qui est constamment utilisée par de nombreuses autorités au niveau international, y compris l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations Unies, l’Organisation mondiale de la Santé, le Codex Alimentarius, la législation européenne et celle de l’Inde, les études validées par des pairs, dans l’industrie et par des scientifiques indépendants, enfin par les médias internationaux. Elle est également compatible avec le mandat du Protocole de Cartagena « d’organismes vivants modifiés ».

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10. Domingo, J. L. and J. G. Bordonaba (2011). Ibid.

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12. Domingo, J. L. and J. G. Bordonaba (2011). Ibid.

13. Diels, J., et al. (2011). Ibid.

14. Dona, A. and I. S. Arvanitoyannis (2009). Ibid.

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57. Codex Alimentarius (2009). Foods derived from modern biotechnology. 2d ed. World Health Organization/Food and Agriculture Organization of the United Nations.ftp://ftp.fao.org/codex/Publications/Booklets/Biotech/Biotech_2009e.pdf


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Jacques Hallard, Ing. CNAM, consultant indépendant.

Relecture et corrections : Christiane Hallard-Lauffenburger, ex professeure des écoles.

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

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