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"Les cultures de plantes génétiquement modifiées sont un désastre pour nos ressources en eau" par le Dr Eva Sirinathsinghji

Traduction et compléments de Jacques Hallard

samedi 11 mai 2013, par Sirinathsinghji Eva

ISIS OGM
Les cultures de plantes génétiquement modifiées sont un désastre pour nos ressources en eau
GM Crops and Water A Recipe for Disaster
Les aliments issus de plantes génétiquement modifiées constituent une menace par la diminution des réserves en eau : les OGM sont moins économes en eau et ils contaminent les ressources en eau douce. Dr Eva Sirinathsinghji

Rapport de l’ISIS en date du 06/05/2013
Une version entièrement référencée et illustrée de cet article intitulé GM Crops and Water A Recipe for Disaster est disponible pour les membres de l’ISIS sur le site http://www.i-sis.org.uk/GM_Crops_and_Water_a_Recipe_for_Disaster.php?printing=yes et elle est par ailleurs disponible en téléchargement ici
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Les cultures de plantes génétiquement modifiées (OGM) sont largement reconnues pour leur potentiel de nuisance en matièere de santé humaine et pour l’environnement. On sait aujourd’hui l’origine de la contamination des ruisseaux, des rivières, de la pluie, ainsi que des eaux souterraines par des produits chimiques qui sont associés à la mise en culture des OGM, notamment les herbicides à base de glyphosate [matière active du ‘Roundup’] de Monsanto, tandis que des éléments génétiques tels que les gènes de résistance aux antibiotiques font leur apparition chez les microorganismes dans les milieux aquatiques.
En outre, les cultures d’OGM au champ se sont révélées moins efficaces pour leur alimentation en eau, ce qui corrobore les rapports des agriculteurs qui constatent de mauvaises récoltes avec les cultures d’OGM pendant les périodes de sécheresse.
L’agriculture industrielle en général s’est montrée mal adaptée à des événements météorologiques extrêmes, tels que les ouragans ainsi que les sécheresses et les cultures de plantes génétiquement modifiées ne sont pas en mesure de faire mieux.
Les cultures de plantes génétiquement modifiées [OGM] constituent aussi une menace sérieuse pour la sécurité alimentaire, en particulier pour l’approvisionnement en eau qui est déjà affecté en divers endroits à travers le monde (voir [1] World Water Supply in Jeopardy, SiS 56) *
* Version en français "C’est l’approvisionnement du monde en eau qui est menacé" par le Dr Mae-Wan Ho. Traduction et compléments de Jacques Hallard, mardi 30 octobre 2012 ; accessible sur : http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article258
Les ressources en eau sont déjà fortement polluées avec les médicaments et des drogues illicites (see [2] Pharmaceutical Cocktails Anyone ?, SiS 56*, [3] Illicit Drugs in Drinking Water ) **,
* Version en français "Des cocktails pharmaceutiques pour tout un chacun à partir de l’eau polluée" par le Prof Joe Cummins. Traduction et compléments de Jacques Hallard, mercredi 6 février 2013 ; accessible sur http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article280
** Version en français "Des drogues illicites dans l’eau potable" par le Professeur Joe Cummins. Traduction et compléments de Jacques Hallard, samedi 2 février 2013 ; accessible sur : http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article279
A ces pollutions s‘ajoutent celles qui proviennent des agents pathogènes, de l’arsenic, du fluor, des engrais chimiques, des pesticides, des déchets industriels, des fuites à partir des enfouissements, ainsi que des carburants [4] Water Not Fit to Drink, SiS 57)* .
* Version en français "L’eau n’est pas potable partout ! " par le Professeur Joe Cummins. Traduction et compléments de Jacques Hallard, vendredi 29 mars 2013 ; accessible sur : http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article294

Le glyphosate se retrouve dans les précipitations, dans les eaux de surface et dans les eaux souterraines

Le glyphosate, la matière active de l’herbicide ‘Roundup’ de Monsanto, est l’un des herbicides les plus couramment utilisés dans le monde, en raison de la mise en culture sur une très grande échelle des semences de plantes OGM tolérantes au glyphosate.
Cette substance est associée à une multitude de problèmes de santé humaine et animale, y compris des anomalies congénitales, des problèmes de la reproduction, la cancérogénicité, la perturbation endocrinienne, la neurotoxicité et la toxicité des organes internes, ainsi que la létalité chez les grenouilles et les dommages infligés aux sols et aux écosystèmes aquatiques (voir [5] Bt Crop Hazards and Failures (SiS 53)*. Why Glyphosate Should be Banned, SiS 56)**.
* Version en français "Les échecs et les dangers des plantes génétiquement modifiées" par le Dr. Eva Sirinathsinghji. Traduction et compléments de Jacques Hallard, samedi 11 février 2012 ; accessible sur : http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article210&lang=fr

** Version en français "Pourquoi le glyphosate, matière active à effet herbicide, devrait être interdit" par le Dr Eva Sirinathsinghji et le Dr Mae-Wan Ho, dimanche 18 novembre 2012 ; accessible sur : http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article263&lang=fr
En gardant tout cela en mémoire, il faut admettre que la contamination des réserves et des ressources en eau avec des résidus de glyphosate, un herbicide qui est hautement hydrosoluble, a des conséquences graves et de grande envergure.
Il a été démontré récemment que les eaux souterraines sont contaminées par le glyphosate. L’eau souterraine est l’eau qui est située sous la surface de la Terre et qui alimente les puits, les aquifères et les cours d’eau ; elle représente environ 70% de l’approvisionnement en eau douce de la planète. Comme les rivières et les lacs ont tendance à être fournis par des eaux souterraines, une grande partie de l’eau que nous utilisons pour l’agriculture, pour les industries et comme eau potable est d’origine souterraine ou les eaux ont été souterraines à un certain moment dans le cycle de l’eau.
Une importante étude publiée en 2011 a révélé que sur 140 échantillons d’eau souterraine prélevés dans la province de Catalogne en Espagne, 41% d’entre eux avaient des niveaux de glyphosate situés au-dessus de la limite de détection [6] ; contrairement à l’affirmation de Monsanto selon laquelle l’herbicide se dégrade rapidement dans l’environnement.
En outre, le niveau détecté le plus élevé atteint 2,5 mg / L, ce qui est au-dessus du seuil limite pour l’eau potable, pourtant controversé et déjà élevé de 0,1 mg / L et 0,7 mg / L, limites en vigueur dans l’Union européenne et aux États-Unis respectivement. La Catalogne est une région qui n’a même pas fait l’objet de mise en culture des plantes OGM tolérantes au glyphosate, lesquelles sont directement liées à l’augmentation de l’utilisation du glyphosate aux Etats-Unis (voir [7] GM Crops Increase Pesticide Use, SiS 56)*.
* Version en français "Une étude confirme que les cultures de plantes génétiquement modifiées (OGM) conduisent à une augmentation de l’utilisation des pesticides" par le Dr Eva Sirinathsinghji. Traduction et compléments de Jacques Hallard, dimanche 25 novembre 2012 ; accessible sur : http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article264
Des études approfondies de contamination des eaux souterraines dans les zones de cultures intensives des plantes OGM tolérantes au glyphosate, font malheureusement défaut. Des études régionales plus petites réalisées aux États-Unis et au Canada montrent cependant une contamination généralisée des rivières, des ruisseaux et des dépôts atmosphériques.
Deux études ont été menées par le US Geological Survey en 2002 : la première a permis de tester 51 cours d’eau dans neuf États américains du Midwest, au cours de trois épisodes de ruissellement : a) après l’application d’herbicide de pré-levée, b) après l’application d’herbicide de post-levée, et c) pendant la période des récoltes.
Le glyphosate a été détecté au niveau ou au-dessus de 0,1 mg / L dans 35% des prélèvements en pré-émergence, dans 40% des sites testés en post-émergence, et dans 31% des échantillons prélevés à la période des récoltes, avec une concentration maximale de 8,7 mg / L [8].
La deuxième étude a révélé que plus d’un tiers des cours d’eau du Midwest, dans l‘Etat du Kansas aux États-Unis, plus d’un tiers des 53 cours d’eau ont été contaminés par le glyphosate, tandis que les deux tiers ont été contaminés par un métabolite du glyphosate : l’AMPA (2-amino-3-(3-hydroxy-5-méthyl-isoxazol-4-yl) propanoïque) [9].
Une étude des cours d’eau urbains dans le King County, Etat de Washington, dans l’ouest des Etats-Unis a démontré que tous les flux d’eaux testés contenaient du glyphosate [10]. En outre, une documentation démontre que la contamination par du glyphosate se retrouve dans 60-100% des échantillons prélevés et analysés, d’air et de pluie, ce qui suggère que l’exposition au glyphosate est omniprésente aux États-Unis [11]. Les concentrations détectées variaient de <0,1 à 2,5 μg / L dans des échantillons d’air et de pluie, respectivement.
Des résultats similaires ont été obtenus au Canada : une étude menée dans l’Alberta a révélé que l’eau atmosphérique avait déposé du glyphosate à des concentrations allant de <0,001 à 1,51 mg / m2 / jour, tandis que les échantillons d’eaux de surface (3 zones humides et 10 cours d’eau) contenaient du glyphosate jusqu’à 6,079 μg / L, ce qui est susceptible d’être une concentration plus faible que la normale en raison d’une grave sécheresse en 2002, lorsque les échantillons avaient été prélevés. L’étude a également mis en évidence le transport et la persistance du glyphosate dans les sédiments du sol [12]. Il faut souligner en plus que l’utilisation de glyphosate a largement augmenté depuis 2002, lorsque ces études ont été conduites.

La toxine Bt est déjà présente dans les aquifères et les cours d’eau

Il n’y a pas de normes juridiques en vigueur partout dans le monde sur les niveaux de sécurité des toxines Bt présentes dans l’eau potable, bien que l’EPA reconnaît que les êtres humains peuvent bien être exposés à la toxine par la nourriture ou l’eau potable [13]. Ils concluent que les toxines Bt ne posent pas de problèmes de santé pour les humains : l’ingestion de la toxine ne serait donc pas en mesure de poser un problème quelconque. Cependant, notre revue bibliographique a montré qu’il en était bien autrement [14] ] Bt Crop Hazards and Failures (SiS 53)*.
* Version en français "Les échecs et les dangers des plantes génétiquement modifiées" par le Dr. Eva Sirinathsinghji. Traduction et compléments de Jacques Hallard, samedi 11 février 2012 ; accessible sur : http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article210&lang=fr
Les toxines Bt sont impliqués avec des complications pour la santé humaine, y compris l’allergénicité et d’autres réactions immunitaires, des problèmes au niveau de la peau et des yeux, ainsi qu’une toxicité des organes internes dans des expérimentations de toxicologie alimentaire sur les animaux, dans des essais de toxicité in vitro, ainsi qu’une létalité des cellules de rein humain à de faibles doses (voir [15] Bt Toxin Kills Human Kidney Cells, SiS 52) *.
* Version en français "La toxine Bt tue les cellules rénales des êtres humains" par le Dr Eva Sirinathsinghji, samedi 19 mai 2012 ; accessible sur : http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article219&lang=fr
Les préoccupations environnementales comprennent les effets sur les microorganismes du sol et les insectes hors-cible qui sont très utiles comme les abeilles, les trichoptères et les daphnies ou puces d’eau (voir [16] Bt Toxin Threatens Aquatic Ecosystems, SiS 36).
L’analyse des flux et des colonnes d’eau dans le Midwest américain, où l’on estime que 91% des cours d’eau sont situés à 500 mètres de champs de maïs, a révélé que 23% des sites de la colonne d’eau et 13% des sites de flux d’eau avaient des niveaux détectables de la protéine Bt Cry1Ab six mois après la récolte. En outre, 86% des sites de flux d’eaux contenaient des détritus de maïs Bt (résultant de la matière organique des plantes) [17].
Une étude similaire menée au Canada a révélé la présence de l’ADN du transgène cry1Ab à des distances allant jusqu’à 82 kilomètres de champ de maïs Bt le plus proche, ce qui suggère que cet ADN parcourt de longues distances à travers les mouvements de l’eau [18].
En recherchant la présence de l’ADN cry1Ab, ils ont constaté que celui-ci avait persisté pendant 21 et 40 jours dans les eaux de surface et dans les sédiments, respectivement. Associé aux sédiments, le transgène Cry1Ab provenant du maïs Bt, a tendance à diminuer avec la distance du champ de maïs Bt. La capacité de l’ADN à se lier aux matières argileuses augmente sa demi-vie et, par conséquent, comme les auteurs de l’étude le précisent, augmente le risque de transfert génétique horizontal (voir [19] ] Horizontal Gene Transfer from GMOs Does Happen, SiS 38) *.
* Version en français "Le transfert génétique horizontal se produit bel et bien à partir des OGM" par le Dr Mae-Wan Ho et le Professeur Joe Cummins. Traduction et compléments de Jacques Hallard, lundi 10 mars 2008 ; accessible sur : http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article132&lang=fr
Le transfert génétique horizontal et les recombinaisons génétiques sont les principales voies pour générer de nouveaux agents pathogènes et pour la diffusion de la résistance aux antibiotiques et à des médicaments ; le génie génétique présente la particularité de faciliter grandement le transfert génétique horizontal et les recombinaisons génétiques. La persistance de l’ADN de la toxine Bt dans nos systèmes aquifères et milieux aquatiques constitue donc une préoccupation réelle et fondée

Les gènes de résistance aux antibiotiques contaminent les rivières

La résistance aux antibiotiques est devenue une réelle menace pour l’utilisation efficace les antibiotiques à usage thérapeutique. Le problème résulte de l’inclusion fréquente et commune des gènes de résistance aux antibiotiques qui se trouvent dans les constructions d’ADN destinées aux Organismes Génétiquement Modifiés (OGM).
Une étude menée en Chine montre qu’il y a maintenant une contamination généralisée des six rivières urbaines étudiées, avec des bactéries portant une version synthétique du gène de résistance aux antibiotiques Blá [20] (voir [21] GM Antibiotic Resistance in China’s Rivers, SiS 57) *
* Version en français ‘OGM : les gènes de résistance aux antibiotiques polluent les rivières de Chine’.
Le gène bla conférant la résistance à la classe la plus fréquente des antibiotiques β-lactamines, qui comprennent les dérivés de la pénicilline (pénames), les céphalosporines (céphèmes), les monobactames et les carbapénèmes. Le séquençage de l’ADN bactérien a révélé que la séquence a été dérivée du laboratoire car elle n’existe pas naturellement, confirmant ainsi qu’il s’agit d’un contaminant provenant des activités humaines. Les cours d’eau échantillonnés sont situés dans des zones fortement industrialisées, et dans la rivière des Perles, en particulier, qui a déjà été signalée comme étant la plus polluée avec des antibiotiques.
Bien que les auteurs n’aient pas discuté ni spéculé sur le fait de savoir notamment qu’elle est l’activité industrielle qui est responsable de la pollution, il est clair que les vecteurs plasmidiques synthétiques sont une source de résistance aux antibiotiques.
La contamination en provenance de plantes OGM est en effet tout à fait possible. La majorité des plantes génétiquement modifiées (OGM) qui sont déjà distribuées commercialement ou mises en place sur le terrain pour des expérimentations en milieu ouvert, portent des gènes de résistance aux antibiotiques, qui sont dérivés des plasmides synthétiques qui ont été utilisés pour la modification génétique.
La Chine a développé et elle importe à la fois des aliments issus d’OGM et des arbres génétiquement modifiés, dont beaucoup portent notamment le gène bla, dont : le maïs Bt11 ‘Yieldgard’ et le maïs Bt176 ‘Naturgard Knockout’ de Syngenta, ainsi que le maïs Roundup Ready Mon21 de Monsanto et le maïs ZM003 Liberty Link de Bayer.
La Chine a également mis au point de nombreuses plantes cultivées génétiquement modifiées, dont le riz Bt ’Shanyou’63, qui a déjà fait l’objet d’une controverse depuis 2005 ; la variété non approuvée et non autorisée (à la fois en Chine et dans d’autres pays) est vendue illégalement et mise en place dans la province du Hubei ; des produits de riz chinois contaminés ont été exportés vers l’Europe et le Japon, et il a été détecté depuis en Chine et dans divers pays. Le riz Bt ’Shanyou’63 (en bref Bt63) a été développé à l’Université d’agriculture Huazhong à Wuhan, province du Hubei. Peut-être que ce n’est pas une coïncidence que le fleuve Yangtze, l’un de ceux qui ont été testés dans l’étude, traverse la province du Hubei.
Le transfert génétique horizontal à partir de plasmides génétiquement modifiés à des microbes vivant dans le sol, d’une part, ou de bactéries lactiques vers des microbes de l’intestin humain et animal, d’autre part, est une conséquence probable de cette pollution, et cela pourrait bien sous-tendre l’augmentation de la résistance aux antibiotiques qui est observée chez les animaux, ainsi que chez les êtres humains.

Les cultures de plantes génétiquement modifiées [OGM] sont moins économes en eau

En 2012, les Etats-Unis ont souffert de la pire sécheresse depuis 50 ans. En conséquence, les rendements des cultures ont été gravement affectés, ainsi que les prix des produits alimentaires à base de céréales. L’écrasante majorité des maïs et des sojas cultivés aux États-Unis sont des OGM, mais une preuve a été apportée par Howard Vlieger, un agriculteur qui a fait pousser des variétés de maïs et de soja OGM et des variétés non-OGM, et qui a démontré que les variétés OGM ont souffert plus que les variétés conventionnelles non-OGM. En fait, il a indiqué que ses variétés conventionnelles ont pu non seulement survivre à la sécheresse, mais qu’elles étaient florissantes. Concernant les rendements, il a récolté 100-120 et 8-50 bushels/acre pour les cultures non-OGM et les cultures OGM respectivement. (Voir [22] GM Crops Destroyed by US Drought but non-GM Varieties Flourish, SiS 56) *
* Version en français "Des cultures de plantes génétiquement modifiées (OGM) ont été détruites par la sécheresse aux États-Unis, alors que les cultures de variétés non-OGM étaient florissantes" par le Dr Eva Sirinathsinghji. Traduction et compléments de Jacques Hallard, samedi 17 novembre 2012 ; accessible sur : http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article262
Ce rapport provenant d’un agriculteur peut être corroboré par des études scientifiques qui montrent que le soja OGM tolérant au glyphosate absorbe moins d’eau et qu’il en nécessite plus que les variétés conventionnelles (voir figure 1).
Figure 1 – Efficacité de l’utilisation de l’eau et de l’absorption de l’eau chez un OGM tolérant au glyphosate après application de glyphosate.
Des études antérieures conduites par les mêmes chercheurs avaient permis de constater que le soja OGM tolérant au glyphosate avait une teneur en lignine réduite, ainsi qu’une réduction des taux de la photosynthèse, les deux observations pouvant résulter de mécanismes sous-jacents qui conduisent à une efficacité réduite de l’eau et de son absorption.
Les plantes tolérantes au glyphosate nécessitent 14-20 pour cent d’eau par gramme de biomasse sèche (à gauche), après une seule application de glyphosate aux concentrations recommandées (600-1200 g e.a. ha-1). A l’exposition la plus élevée, il existe une différence de 1,5 à 2 fois. L’absorption d’eau (à droite) a été réduite chez le soja OGM : les plantes génétiquement modifiées nécessitent plus de 6 litres d’eau à la suite d’une seule exposition à une concentration élevée.

Relations entre les cultures de plantes génétiquement modifiées [OGM], l’agriculture industrielle et les phénomènes météorologiques extrêmes

À ce jour, il n’y a eu aucune étude évaluant la capacité des cultures d’OGM à s’adapter et à faire face aux conditions climatiques extrêmes tels que les ouragans, les inondations et les sécheresses soutenues.
Cependant, les cultures d’OGM peuvent être considérées comme une forme extrême de l’agriculture industrielle, comme cela a été observé dans des études qui montrent qu’elles subissent plus de dégâts qu’avec l’agriculture biologique, à la suite des événements météorologiques extrêmes.
En revanche, les champs cultivés selon les pratiques de l’agriculture biologique ont conservé une bonne structure dans la partie supérieure du sol, ce qui contribue à retenir l’eau en période de sécheresse et réduit l’érosion, les glissements de terrain et les ruissellements pendant les inondations. Les sols cultivés avec les méthodes de l’agriculture biologique ont permis une augmentation des microorganismes du sol, tels que les mycorhizes, qui aident à maintenir la structure du sol et la rétention d’eau.
Deux études, l’une conduite en Amérique centrale et l’autre au Japon, ont confirmé un plus haut rendement avec les cultures en agriculture biologique qu’avec les plantes produites industriellement, après avoir subi des ouragans [23, 24]. Des études indépendantes qui permettraient d’évaluer directement les cultures de plantes génétiquement modifiées et les changements climatiques, n’ont pas encore été réalisées.

Pour conclure

Les études disponibles ont mis en évidence la contribution de l’agriculture qui fait appel aux OGM dans la pollution de nos réserves d’eau, déjà limitées, par des herbicides toxiques, des protéines insecticides et de l’ADN génétiquement modifié, y compris les gènes marqueurs de résistance aux antibiotiques chez les bactéries pathogènes.
Par ailleurs, les cultures de plantes génétiquement modifiées (OGM) sont également susceptibles de contribuer à l’épuisement de cette ressource essentielle, car elles nécessitent plus d’eau pour croître et se développer. Des études nationales et internationales approfondies sont nécessaires pour cerner et définir l’ampleur du problème.

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Traduction et inclusion des accès aux définitions en français

Jacques Hallard, Ing. CNAM, consultant indépendant.
Relecture et corrections : Christiane Hallard-Lauffenburger, professeur des écoles.
Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France
Courriel : jacques.hallard921@orange.fr
Fichier : ISIS OGM GM Crops and Water A Recipe for Disaster French version.2
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