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"Comment (re)connaître nos besoins essentiels ?" par Jacques Hallard

jeudi 2 mai 2013, par Hallard Jacques

Plan de l’étude
1. Nécessité de définir nos besoins avant de chercher à les satisfaire
2. Qu’entend-on effectivement par besoin, désir, envie ?
3. Les cinq facteurs psychobiologiques de l’existence quotidienne des humains
4. La distinction des besoins hiérarchisés d’après la pyramide d’Abraham Maslow
5. Application avec les huit besoins fondamentaux choisis en marketing
6. Les quatorze besoins essentiels selon Virginia Henderson
7. Extension de l’approche de Virginia Henderson appliquée aux enfants
Conclusion

Document complet, avec nombreux liens à télécharger ici

Nécessité de définir nos besoins avant de chercher à les satisfaire

La vie, et pour certains êtres humains la survie même au moment présent - nous imposent d’orienter nos actions afin de répondre, à tout instant et en tout lieu, à la satisfaction de ce que nous estimons être nos besoins impérieux. Mais parmi toutes nos attentes et désirs de faire et d’entreprendre – ou de ne rien faire et de rester dans une attitude passive - quels sont nos vrais besoins ? Existe-il dans cet ensemble des attentes humaines, individuelles et collectives, des besoins essentiels auxquels nous ne pouvons pas nous soustraire ? Et comment reconnaître, hiérarchiser et qualifier ces divers besoins ?

Quels sont les impacts de notre comportement et de la satisfaction de ces besoins réels ou imaginaires sur notre état de bien-être personnel, sur notre entourage proche, sur la population dans laquelle nous évoluons, dans notre environnement et au sein de la biosphère de la planète Terre qui nous supporte ? Existe-t-il des limites qui nous sont imposées par la nature même de notre planète ?
Certaines des ressources planétaires matérielles sont renouvelées dans le contexte du système solaire – grâce notamment à la photosynthèse – mais ces ressources impliquent la mise en œuvre des pratiques et des technologiques particulières et intelligentes qui sont nécessaires au bon fonctionnement des états de la matière au cours des transformations successives dans la nature.
Les principes économiques qui règlent les rapports et les échanges entre les populations humaines et entre les états-nations, sont eux-mêmes soumis, en principe, à des cycles vitaux, sous peine d’engendrer de grands dérèglements (réchauffement planétaire et changements climatiques), des dysfonctionnements dans la vie des sociétés humaines et des cultures fondamentales qui en font leur originalité (tensions, peurs infondées ou réelles, menaces, harcèlements, corruption, violences, conflits, esclavagisme, totalitarisme, terrorisme) et des pollutions diverses (de l’air, de l’eau et des océans, des sols cultivés et des chaînes alimentaires humaines et animales).

Ce sont bien ces dérèglements qui viennent progressivement entraver le développement normal des êtres vivants en général et le maintien d’une biodiversité qui est nécessaire à un fonctionnement optimal de l’ensemble, tel qu’il se présente à nous aujourd’hui, à la suite de la longue histoire évolutive du vivant.

D’autres ressources terrestres, plus ou moins facilement accessibles techniquement et économiquement, sont considérées comme d’origine fossile, c’est-à-dire très peu ou pas du tout renouvelées à l’échelle des temps géologiques. C’est le cas de certains aquifères par exemple dont l’exploitation intempestive laisse entrevoir le terme de leur disponibilité au profit des sociétés humaines. C’est bien évidemment le cas des ressources à usage énergétique, qu’elles soient fossiles comme le charbon, le pétrole et le gaz, ou bien encore les roches et minéraux contenant des matières fissiles comme l’uranium. C’est également le cas de ressources minières comme par exemple les terres rares destinées aux industries des accumulateurs, aimants, alliages et pigments, ou encore les roches phosphatées qui sont en voie de raréfaction afin de satisfaire les besoins des agro-industriels pour la fabrication des engrais chimiques phosphatés. Ces ressources font l’objet d’estimations périodiquement remises à jour quant à la date vraisemblable de leur tarissement ou de leur épuisement à l’échelle de notre humanité présente et en fonction de la maîtrise de nouvelles technologies appropriées qui peuvent permettre momentanément la prolongation de la satisfaction des demandes, comme par exemple l’exploitation des gaz de schistes et des sables bitumineux.
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Mais qu’entend-on véritablement quand il est question de satisfaire des besoins ? Quelques définitions encyclopédiques s’imposent pour y voir clair dans un premier temps. Puis un recours à quelques sources consacrées à ce sujet sont indispensables pour tenter de mieux comprendre une approche globale et indispensable qui couvre simultanément les domaines de la psychologie, de la sociologie et bien sûr de la biologie, parmi d’autres disciplines concernées.
Une entrée en matière utile peut et doit se référer aux érits d’Epicure dans l’antiquité et aux travaux classiques d’Abraham Maslow, qui trouvent des applications en marketing. On ne peut pas non plus échapper à une étude biologique du psychisme et de l’affectivité qui prend ses racines dans le domaine de la psychobiologie. Mais la source principale d’inspiration est constituée par les travaux de Virginia Henderson , une infirmière américaine qui avait distingué quatorze besoins fondamentaux, représentent un modèle conceptuel en sciences humaines et particulièrement pour les soins infirmiers. Une extension de cette démarche spécialement appliquée aux enfants sera aussi introduite finalement.

C’est sur cette base documentaire que sera présentée une suite des besoins ainsi définis, qui recouvrent bien sûr ceux qui auront été présentés au préalable. Quelques autres besoins, utiles à prendre en compte pour considérer les attentes de nos sociétés humaines de ce XXIème siècle, seront proposés en conclusion (argent, pérennité).

Tous ces matériaux, sous forme de besoins exprimés à partir de ces différentes sources, serviront ainsi de ‘fil rouge’ pour en faire dériver un certain nombre de sujets qui portent sur les conséquences de la satisfaction de ces besoins dans notre monde contemporain, mais aussi en tenant compte des générations futures, avec des constats et des propositions de solutions éprouvées par ailleurs, parfois seulement en cours de développement scientifique et technique, et qui apparaissent d’ores et déjà recommandables en la matière.