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"La toxine Bt tue les cellules rénales des êtres humains" par le Dr Eva Sirinathsinghji

samedi 19 mai 2012, par Sirinathsinghji Eva

ISIS Santé OGM
La toxine Bt tue les cellules rénales des êtres humains
Bt Toxin Kills Human Kidney Cells
Le biopesticide Bt, contenant la toxine Cry1Ab, tue les cellules humaines en cultures à des doses faibles, tout comme l’herbicide Roundup [à base ce glyphosate]. Dr Eva Sirinathsinghji

Rapport de l’ISIS en date du 14/03/2012
Une version entièrement référencée de cet article intitulé Bt Toxin Kills Human Kidney Cells est posté et accessible par les membres de l’ISIS sur le site Web d’ISIS http://www.i-sis.org.uk/Bt_Toxin_Kills_Human_Kidney_Cells.php . Elle est par ailleurs disponible en téléchargement ici
S’il vous plaît diffusez largement et rediffusez, mais veuillez SVP donner l’URL de l’original et conserver tous les liens vers des articles sur notre site ISIS
Une nouvelle étude montre que de faibles doses du biopesticide Bt contenant la toxine CryA1b, ainsi que l’herbicide Roundup à base de glyphosate, tuent les cellules rénales humaines en cultures. [Voir la référence de l’article à la fin de ce rapport]

Le biopesticide basé sur la toxine Bt, qui confère la résistance aux insectes, d’une part, et le caractère de tolérance au glyphosate, qui permet l’utilisation des herbicides à base de glyphosate sur les plantes cultivées génétiquement modifiées, d’autre part, représentent à eux deux la quasi-totalité des ‘évènements’ génétiques présents dans certaines plantes cultivées [OGM] qui sont cultivées dans le monde entier.
Les cultures des plantes Bt [OGM] constituent déjà 39% des plantes cultivées génétiquement modifiées à l’échelle mondiale, mais cette étude est la première qui fournit des preuves sur la toxicité de la protéine Bt chez les cellules humaines.

Ce travail de recherche vient à un moment où les ministres français de l’environnement et de l’agriculture tentent une nouvelle fois une demande d’interdiction à l’échelle européenne de la variété de maïs Bt MON810 de Monsanto, qui est déjà interdite en Hongrie, en Autriche, en Allemagne, en Grèce et au Luxembourg.

La Commission européenne a approuvé et autorisé cette plante en 2009, concluant « qu’elle est aussi sûre que son équivalent conventionnel en ce qui concerne les effets potentiels sur la santé humaine et animale ». En réponse à leur publication, l’équipe de recherche a soulevé des questions au sujet de la procédure d’évaluation de la sécurité, affirmant que leurs résultats étaient un « résultat surprenant et que ce risque avait été quelque peu oublié » dans les évaluations de ces plantes OGM dans le passé [1].

L’équipe de recherche dirigée par Gilles-Eric Séralini à l’Université de Caen, en France, est déjà bien connue pour ses rechrches sur les perturbations endocriniennes causées par la matière active à effet herbicide, le glyphosate (voir [2] Glyphosate Kills Rat Testis Cells, SiS 54).

* Version en français intitulée "Le glyphosate tue les cellules testiculaires chez le rat" par le Dr Eva Sirinathsinghji.Traduction et compléments de Jacques Hallard. Accessible sur http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article218
Les chercheurs ont testé les effets des protéines Cry1Ab et Cry1Ac, ainsi que leurs effets combinés avec l’herbicide Roundup [à base de glyphosate] sur la lignée cellulaire de rein humain HEK293 [3]. Les humains sont exposés à des centaines de produits chimiques dans une journée, et leurs effets combinés doivent être étudiés et compris. Ceci est particulièrement important lorsque l’on considère la nouvelle génération des semences de plantes génétiquement modifiées [OGM] avec caractères « empilés », qui sont actuellement mis sur le marché pour être cultivées, et qui portent simultaniment des gènes de résistance multiples pour produire les toxines Bt ainsi que la tolérance au glyphosate.

Des expériences ont été réalisées pour évaluer la mort cellulaire et l’intégrité de la membrane cellulaire, car l’activité pesticide de toxines Bt a comme résultat la création de pores dans la membrane des cellules dans l’intestin des insectes.

La mort cellulaire a été mesurée à l’aide de trois paramètres : 1) l’activité mitochondriale succinate déshydrogénase, comme un marqueur de mort cellulaire générale, 2) l’activité de l’enzyme adénylate kinase (AK) qui est liée à la membrane, pour évaluer l’intégrité des membranes comme un marqueur de mort cellulaire nécrotique et 3) l’activité de l’enzyme caspase 3/7, en tant que marqueur de l’apoptose (mort cellulaire programmée).

Les chercheurs ont constaté que la protéine Bt de type Cry1Ab a causé la mort cellulaire à des concentrations de 100 parties par million (ppm), selon l’activité succinate déshydrogénase mitochondriale. La kinase liée à la membrane enzymatique cyclase (AK) augmente son activité lorsque la membrane se désintègre et libère l’enzyme dans le milieu de culture. La toxine Bt Cry1Ab à 100 ppm a induit une multiplication par deux de l’activité enzymatique cyclase (AK). Aucun effet n’a été observé avec la protéine toxine Cry1Ac.
Aucune augmentation de l’activité de la caspase 3/7 n’a été observée avec les protéines Bt de type Cry1Ab ou Cry1Ac, ce qui suggère que la nécrose, par opposition à l’apoptose, est le mécanisme par lequel la protéine Bt Cry1Ab tue les cellules.

L’équipe de Séralini a également évalué les effets du Roundup sur les seules cellules rénales humaines. La dose de glyphosate de 57,2 ppm, - à la DL50 qui tue la moitié de la population de cellules -, est 200 fois inférieure à la dose d’utilisation courante en agriculture : cette dose a provoqué une multiplication par 15 de l’activité adénylate kinase (AK) et une pultiplication par 6,7 de l’activité de la caspase 3/7.

Fait intéressant, lorsque le Roundup a été testé en combinaison avec la toxine Bt, il n’y avait qu’un seul effet statistiquement significatif : l’augmentation de l’activité de la caspase 3/7 induite à la dose de 57,2 ppm de glyphosate, a diminué de moitié en présence simultanée de 10 ppm des protéines Cry1Ab et Cry1Ac. Il y avait aussi une tendance non significative à la réduction de l’activité enzymatique cyclase (AK).

Les auteurs ont supposé que les protéines Bt peuvent avoir une influence sur la biodisponibilité de l’herbicide Roundup, ce qui retarde les effets apoptotiques [mort programmée des cellules].

Les effets combinés du glyphosate n’ont pas été étudiés en termes d’autres interactions possibles et connues avec la biochimie cellulaire, telles que les perturbations du système endocrinien. D’autres études sont nécessaires pour comprendre les effets combinés des gènes ‘empilés’ concernant la tolérance aux herbicides et et la fabrication de substances insecticides par les plantes, lorsque ces herbicides et ces insecticides se retrouvent dans le corps humain.
Cette étude indique que les toxines Bt ne sont pas inertes et sans effet sur les cellules humaines, et elles peuvent même être toxiques. Comme les toxines Bt sont produites par des espèces bactériennes qui existent naturellement dans la nature, et sont utilisées par ailleurs pour la lutte intégrée dans l’agriculture biologique, les évaluations de sécurité pratiquées étaient inadéquates lorsqu’elles ont été impliquées dans la procédure administrative pour l’approbation et l’autorisation de ces plantes Bt.

Les spores bactériennes utilisées dans les pulvérisations en agriculture biologique peuvent être emportées et dispersées, mais les protéines Bt sont partie intégrante des plantes génétiquement modifiées ­[OGM].
En outre, les protéines Bt qui sont synthétisées dans les plantes cultivées OGM ont été modifiées par rapport à celles qui sont naturellement produites, et les effets de ces modifications n’ont pas été abordés. Il a été démontré précédemment que les plantes Bt induisaient des anomalies hépatiques chez le rat lors des études de toxicologie alimentaire [4], ainsi que des réponses immunitaires qui peuvent être responsables d’allergies, comme elles ont été observées chez les agriculteurs et les ouvriers dans une usine de manutention des plantes Bt après récolte, se traduisant par des affections des yeux, de la peau et des voies respiratoires (voir [ 5] ] (More illnesses linked to Bt crops,SiS30).

Par ailleurs, une réduction de la fertilité chez les souris nourries avec du maïs Bt a également été rapportée (voir [6] GM Maize Reduces Fertility & Deregulates Genes in Mice,SiS41)

* Version en français "Un maïs génétiquement modifié réduit la fertilité et dérègle des gènes chez les souris" par le Dr. Mae-Wan Ho. Traduction et compléments de Jacques Hallard. Accessible sur http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article117

Ces études récentes, ainsi que l’observation selon laquelle la protéine Bt est présente dans le sang des femmes enceintes et de leurs bébés, montrent qu’il est urgent d’étudier soigneusement les impacts sur la santé, des protéines Bt produites dans les plantes génétiquement modifiées, ainsi que les effets connus sur l’environnement et sur les espèces non ciblées (voir [7] Bt Crops Failures & Hazards, SiS 53)*.

* Version en français "Les échecs et les dangers des plantes génétiquement modifiées" par le Dr. Eva Sirinathsinghji. Traduction et compléments de Jacques Hallard. Accessible sur http://isias.transition89.lautre.net/spip.php?article210
[The full reference was published on-line on the 15th February 2012. Mesnage R, Clair E, Gress S, Then C, Székács A, Séralini G-E. Cytotoxicity on human cells of Cry1Ab and Cry1Ac Bt insecticidal toxins alone or with a glyphosate-based herbicide. DOI 10.1002/jat.2712 ]

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Définitions et compléments

La toxine Bt tue les cellules rénales des êtres humains