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"Selon une étude débutée il y a 85 ans : une vie saine et heureuse, pour vivre plus longtemps et nous sentir bien (moments de bonheur ou état d’esprit ?) tient à nos relations et adhésion à une communauté – Soutien aux jeunes" par Jacques Hallard
samedi 23 novembre 2024, par
ISIAS Psychologie Philosophie Bien-être Santé mentale Bonheur
Selon une étude débutée il y a 85 ans : une vie saine et heureuse, pour vivre plus longtemps et
nous sentir bien (moments de bonheur ou état d’esprit ?) tient à nos relations et adhésion à une communauté – Soutien aux jeunes
Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 17/11/2024
Plan du document : Préambule Introduction Sommaire Auteur
Le Bonheur - Humour Actualités Citations et Images
Source du fond : http://k00ls.overblog.com/2016/04/le-bonheur.html
Une communauté – C’est un groupe humain dont les membres sont unis par un lien social1. En biologie une communauté représente un système au sein duquel des organismes vivants partagent un environnement commun et interagissent… - Source
En bref - Conseils par le Centre d’aide aux étudiants ‘À la recherche du bonheur’ par Marie-Hélène Simard, psychologue de l’Université Laval au Québec Canada :
1. Être disponible au changement - 2. Profiter du moment présent - 3. Bien se connaître - 4. Passer à l’action - 5. Être capable de s’abandonner… - Les détails dans ce dossier – Même sujet : mesures prises en France à la suite ...
Informations préalables de mise en train :
Comment décrire le bonheur ? - Le bonheur est, au sens courant, un état émotionnel agréable, équilibré et durable dans lequel se trouve quelqu’un qui estime être parvenu à la satisfaction des aspirations et désirs qu’il juge importants.
C’est quoi le bonheur dans la vie ? - Le bonheur, même subjectivement appréhendé comme un état d’esprit, coïncide avec le degré auquel une personne évalue positivement la qualité de sa vie dans son ensemble. Ainsi le sentiment de satisfaction, éprouvé par l’individu, ne peut être dissocié de l’évaluation de ce à quoi il se rapporte.
Comment définir son bonheur ? - Il s’agit d’un état durable de plénitude et de satisfaction, agréable et équilibré de l’esprit et du corps. La souffrance, l’inquiétude, le trouble sont absents. Le bonheur est en lien avec l’image que l’on a de soi par rapport à tout ce qui nous entoure. 04 juillet 2022
Que dit la recherche sur le bonheur ? - Le bonheur est associé à une fréquence cardiaque et une pression artérielle plus faibles, ainsi qu’à une variabilité plus saine de la fréquence cardiaque. Le bonheur peut également agir comme une barrière entre vous et les germes : les personnes plus heureuses sont moins susceptibles de tomber malades. Les personnes plus heureuses bénéficient d’une meilleure protection contre le stress et libèrent moins de cortisol, l’hormone du stress…
Quelles sont les dernières révélations de la recherche sur le bonheur ? - Selon une étude de Harvard menée sur 85 ans, les personnes qui entretiennent des relations solides vivent plus longtemps, sont plus heureuses et en meilleure santé. La plus longue étude jamais réalisée sur le bonheur conclut que la « forme sociale » est aussi importante que la forme physique. 21 août 2023
Ce dossier débute par des définitions d’ordre philosophique sur le bonheur…
L’essentiel des documents choisis relate différents travaux de recherche et publications en sociologie et santé mentale qui ont été conduits par l’Université de Harvard depuis plus de 8 décennies !
Vis-à-vis des jeunes et étudiants, des meusres ont été pris notamment par l’Université Laval au Québec Canada pour venir en aide « aux étudiants à la recherche du bonheur », ainsi qu’en France « pour soutenir les jeunes en souffrance psychique », et « pour accompagner les étudiants dans leur bien-être mental » (Publié le 16 février 2024 par la Direction de l’information légale et administrative (Premier ministre)…
L’Université Laval est une université canadienne, située à Québec, et elle est l’une des plus importantes universités du Canada… - Adresse : 2325 Rue de l’Université, Québec, QC G1V 0A6, Canada - Frais de scolarité (premier cycle universitaire) : Frais de scolarité pour les étudiants locaux 2 900,76 CAD, Frais de scolarité pour les étudiants nationaux 7 637,76 CAD, Frais de scolarité pour les étudiants étrangers 18 151,6 CAD (2015 – 16) - Nombre d’inscrits : 43 000 (2018) - Filiales : Faculté de médecine - Université Laval, Création : 1852 - Wikipédia - PLUS …
Les articles sélectionnés pour ce dossier sont mentionnés avec leurs accès dans le sommaire ci-après
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- Qu’est-ce que le bonheur d’après ‘dicophilo.fr’ ?
- Accès à un article « Les secrets du bonheur selon neuf philosophes » - Ouest-France - 09 août 2019
- Extrait de l’article Wikipédia très complet et consacré au Bonheur en général
- Rétrospective - Les bons gènes sont bien, mais la joie est encore mieux - Liz Mineo Rédacteur à Harvard - 11 avril 2017
- Rétrospective - Le secret du bonheur ? Voici quelques conseils issus de la plus longue étude sur le bonheur – Traduction du 15 novembre 2024 par Jacques Hallard d’un article de Matthew Solan , rédacteur en chef, - 05 octobre 2017 - Blog de Harvard Health – Titre : The secret to happiness ? Here’s some advice from the longest-running study on happiness
- Rappel – Huit choses à faire au quotidien pour être plus heureux selon Harvard - Publié le 10/11/2024 Par Laura Guigou – Article ‘bibamagazine.fr’
- Ce que révèle la plus longue étude sur le bonheur et l’épanouissement : un nouveau livre résume les résultats d’une célèbre étude qui a débuté dans les années 1930 et qui explique comment vous pouvez être plus heureux – Traduction du 15 novembre 2024 par Jacques Hallard d’un article de Jill Suttie en date du 06/02/2023, titré What the Longest Happiness Study Reveals About Finding Fulfillment
- Bien-être et Santé Mentale - Les scientifiques ont trouvé la clé d’une vie saine et heureuse : nos relations - – Traduction du 15 novembre 2024 par Jacques Hallard d’un article du 21 août 2023 émanant de ‘World Economic Forum’ et titré « Scientists have found the key to a healthy, happy life : our relationships » Extraits
- Centre d’aide aux étudiants - À la recherche du bonheur – Documentation pratique – Université Laval Québec Canada - Marie-Hélène Simard, psychologue
- Santé des jeunes en France : soutenir les jeunes en souffrance psychique - 18 janvier 2023 – Document ‘fondationdefrance.org’
- Santé psychologique en France - Les dispositifs pour accompagner les étudiants dans leur bien-être mental - Publié le 16 février 2024 - Direction de l’information légale et administrative (Premier ministre)
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Qu’est-ce que le bonheur d’après ‘dicophilo.fr’ ?
Le bonheur est un état de satisfaction complète caractérisé par sa stabilité et sa durabilité. Il ne suffit pas de ressentir un bref contentement pour être heureux. Une joie intense n’est pas le bonheur. Un plaisir éphémère non plus. Le bonheur est un état global. L’humain heureux est comblé. Il vit une forme de plénitude. Sa situation est stable : elle présente un équilibre et seul un élément extérieur pourrait la modifier.
En tant qu’optimum de la vie humaine, le bonheur est universellement recherché. On le présente souvent comme le but le plus élevé de l’existence. Celui que tout être humain cherche à atteindre, consciemment ou non.
Être heureux est une expérience individuelle et humaine. C’est l’être humain qui connaît la félicité, pas l’animal. État stable et prolongé dans lequel on vit une insatisfaction totale, le malheur est l’opposé du bonheur. Il représente la situation fuite par chacun, que personne ne recherche volontairement.
La notion de bonheur est intimement liée au désir. Être heureux, ce serait réaliser tous ses désirs, ou du moins réaliser tous ses désirs « importants ». L’être humain heureux accomplit les objectifs qu’il s’est fixé, ceux qui ont une valeur pour lui-même. Le bonheur est donc ancré dans l’individu, dans ses projets et ses représentations.
La conception du bonheur de l’un ne sera pas celle de l’autre. Les utopies politiques qui visent le bonheur de « tous » sont potentiellement dangereuses. Elles risquent d’imposer une vision particulière de ce qu’est le bonheur, d’agir de façon paternaliste, et de produire l’inverse de l’effet recherché.
Un contenu indéterminé{{}}
Le « contenu » du bonheur est indéterminé. Il n’y a pas d’accord sur des éléments particuliers et précis qui seraient constitutifs du bonheur. La richesse, la beauté et le pouvoir ne font pas le bonheur. Aucun élément concret ne peut être mis en avant. Croire qu’il faille une Ferrari ou passer à la télé pour être heureux est une illusion.
Lorsqu’il y a un accord sur ce qui rend heureux, il ne porte que sur des éléments vagues, des principes généraux. L’amour, l’amitié, le plaisir sont sûrement des composantes du bonheur. Mais ces éléments sont profondément abstraits. Savoir que l’amitié compte ne me donne pas de bons et vrais amis.
On ignore souvent ce qui peut nous conduire à notre bonheur. Ce qui me permettrait, personnellement, de devenir heureux n’est pas clair pour moi-même. Je peux penser que certaines choses me rendront heureux (un bien matériel, réaliser un projet, etc.), certes. Mais je ne peux jamais savoir certainement que ces éléments feront réellement mon bonheur (actuel ou futur).
Au-delà d’une aspiration commune à être heureux, ce qui produit le bonheur est donc indéterminé.
La recherche du bonheur{{}}
On pose en général le bonheur comme la fin suprême de l’existence humaine. Le bonheur serait là fin en soi vis-à-vis de laquelle tous nos autres buts seraient seconds. Toutes nos actions seraient faites en vue d’être heureux, de façon plus ou moins directe.
Dans cette perspective, sa recherche semble inévitable. Qu’on le veuille ou non, qu’on l’admette ou pas, le bonheur serait impossible à ne pas rechercher. Problème : il n’est pas certain que le bonheur soit atteignable. Ce pourrait bien être un idéal inaccessible, un optimum fantasmé, mais impossible à réaliser.
Deux éléments vont dans le sens de cette conclusion :
- Le bonheur est un état dont on est conscient
- Le bonheur a un rapport paradoxal au désir{{}}
Concernant (1), le problème est que personne ne se dit heureux. L’individu heureux est souvent présenté comme conscient de son état. Il n’est pas heureux « sans le savoir ». Il est heureux et se sait l’être. Or, personne n’affirme avoir atteint le bonheur. Il est facile de mettre en doute ou de contester les affirmations de ceux qui prétendent l’avoir fait. Un contentement total, durable et stable ? Et vous l’auriez atteint ? Vraiment ?
Un paradoxe désir / bonheur
Concernant (2), la recherche du bonheur semble rencontrer un paradoxe. D’un coté, le désir est dit :
- insatiable, sans fin
- source de trouble
- et permanent
De l’autre, on présente le bonheur comme :
- réalisation de tous les désirs
- disparition des troubles liés au désir
Ainsi soit l’être humain désire, et il n’est pas heureux, soit il est heureux, et il ne désire plus. Le bonheur va avec l’accomplissement de tous les désirs : c’est un état où l’humain est libéré du désir. Toutefois rien n’assure qu’un tel état soit possible. Faute de voir certains humains cesser de désirer, on peut rejeter le bonheur comme un idéal fictif.
Cette situation conduit certains philosophes à penser différemment la notion. Le bonheur pourrait être la simple absence de trouble (ataraxie). Sans chercher à réaliser ses désirs, on pourrait chercher à ne plus être troublé par eux.
Dans un autre registre, Hobbes propose une vision originale du bonheur. Être heureux, c’est poursuivre sans cesse des désirs tous réalisés (Elements of Law). Le trouble et le bonheur sont alors compatibles.
Mais quelle que soit la solution proposée, on renonce à la définition classique. Le bonheur devient alors, si ce n’est possible, moins paradoxal.
Dépend-il de nous d’être heureux ?{{}}
À suivre l’étymologie, le bonheur ne dépend pas de l’être humain. Le bonheur est la bonne fortune, le bon heur. C’est une chance qui arrive à l’individu. Il vient de l’extérieur : il n’est pas produit, construit par le sujet. À ce prix, il ne dépend pas de l’être humain d’être heureux. C’est le bonheur qui nous trouve et pas nous qui le trouvons.
À l’inverse, on considère souvent que l’individu joue un rôle dans son propre bonheur. Le sujet recherche activement son bonheur et tente de le réaliser. Il met en œuvre des moyens en vue de cette fin. Des éléments extérieurs peuvent favoriser ou empêcher ce bonheur, mais ils ne sont pas pensés comme des causes initiales et exclusives. L’individu prend part à la réalisation de sa félicité.
Il semble que chercher le bonheur ne suffise pas à le trouver. D’où l’idée qu’il puisse « ne pas dépendre de nous ». Dans le même temps, certains courants font largement dépendre le bonheur de notre action. En adoptant la bonne façon de vivre et cultivant les bonnes représentations, le sage peut atteindre une forme de félicité.
Bonheur, morale et plaisir
La morale est en lien étroit avec le concept. Nombre de philosophes ont fait de la moralité une condition du bonheur. Être heureux n’est donné qu’à celui qui est d’abord moral. On imagine mal ceux qui acquièrent le bien-être immoralement être « heureux ».
L’idée de bonheur est rattachée à une forme de quiétude qui semble incompatible avec l’immoralité. Vivre dans la peur du gendarme ou de la réprobation, c’est vivre inquiet, forcément non-heureux. Le bonheur supposerait alors une évaluation positive des causes de sa situation.
On imagine mal le bonheur sans plaisir. Toutefois le plaisir n’est pas le bonheur. C’est un sentiment momentané, éphémère. Il renvoie au « bon ». Le bonheur lui renvoie au « bien ». On peut tirer du plaisir d’une chose immorale, mais pas du bonheur. Il y a dans le concept une dimension d’accomplissement moral.
Sources utilisées : {{}}
- Bonheur, Dictionnaire de philosophie, Noëlla Baraquin, Armand-Colin, 2007
- Bonheur, Dictionnaire de philosophie, Christian Godin, Fayard, 2004
- Bonheur, Dictionnaire des concepts philosophiques, Michel Blay, Larousse-CNRS, 2007
- Bonheur, Lexique de philosophie, Olivier Dekens, Ellipses, 2002
- Bonheur, Nouveau vocabulaire de la philosophie et des sciences humaines, Louis-Marie Morfaux, Jean Lefranc, Armand-Colin, 2005
- Bonheur, Philosophie de A à Z, Collectif, Hatier, 2000
Dernière modification : 24 mars 2023 - Publication initiale : 7 novembre 2013
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Accès à un article « Les secrets du bonheur selon neuf philosophes » - Ouest-France - 09 août 2019 {{}}
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Extrait de l’article Wikipédia très complet et consacré au Bonheur en général{{}}
Pour les articles homonymes, voir Bonheur (homonymie).
Le bonheur est, au sens courant1, un état émotionnel agréable2, équilibré et durable3 dans lequel se trouve quelqu’un qui estime être parvenu à la satisfaction4 des aspirations et désirs qu’il juge importants5. Il perçoit alors sa propre situation de manière positive et ressent un sentiment de plénitude et de sérénité, d’où le stress, l’inquiétude et le trouble sont absents. Cette impression ressentie, indispensable à la survie des mammifères6, est principalement le résultat de la production de sérotonine7,8 dans les noyaux du raphé du tronc cérébral9, réduisant la prise de risques10 et poussant ainsi l’individu à maintenir une situation qui lui est favorable. Le bonheur ne doit pas être confondu avec la sensation passagère de plaisir, mais représente au contraire un état d’équilibre, agréable, qui dure dans le temps.
Le bonheur a été étudié en biologie, en psychologie, en sociologie ainsi qu’en philosophie. La plupart des courants philosophiques occidentaux succédant à Socrate sont des eudémonismes, des doctrines visant à atteindre et à maintenir l’état de bonheur.
Cette recherche du bonheur individuel en philosophie se renforce encore de manière significative avec l’apparition de l’épicurisme et du stoïcisme. Ces deux grands mouvements philosophiques s’attardent et s’opposent notamment sur le lien existant entre plaisir et bonheur.
La société de consommation et la publicité qui en est le vecteur ont probablement conduit progressivement à une confusion entre les notions de plaisir et de bonheur, une idée véhiculée étant que le bonheur consisterait à assouvir l’ensemble des plaisirs proposés par l’économie de marché.
Vue d’un fast food à Djakarta. Le judaisme associe le bonheur à l’idée de paradis perdu, depuis qu’Adam et Ève en ont été chassés pour avoir désobéi à Dieu.
Le Paradis, peinture de Jérôme Bosch (vers 1500). Le christianisme, fondé sur l’idée que Dieu s’incarne en l’homme, répand un message selon lequel le bonheur est possible sur Terre dès lors que l’homme n’oublie pas Dieu.
Le Christ enseignant les béatitudes, peinture de James Tissot (fin XIXe siècle).
À partir du XIIe siècle se développe l’amour courtois : l’idée de plaisir, longtemps écartée par le christianisme, est peu à peu réintégrée dans la notion de bonheur.
Miniature tirée du récit du Roman de la Rose (v. 1430).
Au XVIIIe siècle, le bonheur devient une « idée neuve », à savoir une valeur bourgeoise.
La famille en est une métaphore parmi beaucoup d’autres.
Le Vrai Bonheur, peinture de Jean-Michel Moreau.
Au XIXe siècle, la révolution industrielle a incité Karl Marx à poser la question : « peut-on être heureux au travail ? »
Charlie Chaplin dans son film Les Temps modernes (1936).
Histoire
La notion de bonheur traverse toute la pensée occidentale depuis Socrate (Ve siècle av. J.-C.), mais elle évolue sensiblement au fil du temps.
On peut distinguer quatre grandes phases.
Durant l’Antiquité les philosophes grecs (principalement Platon, Aristote et Épicure)11 puis romains (dont Cicéron et Sénèque), s’interrogent sur les conditions qui relient ou au contraire opposent le bonheur (durable) et le plaisir (passager) ainsi que les circonstances requises pour que le bonheur ne soit pas seulement une expérience individuelle mais aussi collective.
Le judaïsme puis le christianisme promeuvent l’idée qu’il n’est de bonheur absolu qu’au Paradis, duquel ont été chassés Adam et Ève, mais les deux religions stipulent qu’ici-bas, l’homme peut vivre dans l’Alliance en s’entretenant avec Dieu par la prière et en agissant de sorte à le servir. Alors qu’en Grèce le débat sur le bonheur se limitait à quelques philosophes, l’Église s’assigne pendant tout le Moyen Âge la tâche de propager cette idée de béatitude (euangélion, évangile, signifie « bonne nouvelle »).
La fin du Moyen Âge (XIIe au XIVe sièclee) constitue une période de synthèse entre la philosophie grecque et le christianisme : sous l’influence de différents penseurs particulièrement attentifs à la pensée d’Aristote, notamment Thomas d’Aquin et Boèce de Dacie puis Dante Alighieri, la philosophie (qui n’était que la « servante de la théologie ») prend son autonomie. Et à la vita contemplativa, tournée vers Dieu, elle oppose désormais la vita activa, centrée sur les activités matérielles12 tandis qu’à la même époque se développe l’amour courtois : les béatitudes chrétiennes sont ainsi peu à peu complétées par une nouvelle forme de bonheur, réintégrant la notion de plaisir, que le christianisme avait jusqu’alors délaissée.
Avec les temps modernes, dont la naissance coïncide avec la découverte de l’Amérique et les débuts de la colonisation, le monde cesse d’être associé au mythe de la création divine. Et quand avec Machiavel la philosophie politique prend son essor, que le commerce international et le capitalisme se développent et que la vita activa prend toujours plus de place par rapport à la vita contemplativa, quand enfin, avec les progrès de l’imprimerie, les idées circulent davantage, la question du bonheur n’est plus seulement l’affaire de quelques intellectuels mais s’ancre dans les mentalités.
Dès lors, la question du bonheur à la fois s’étoffe et se diversifie, évoluant le plus souvent dans le sens d’un matérialisme affirmé, parfois même revendiqué.
Au XVIe siècle, les premiers intellectuels humanistes (Erasme, Thomas More, Machiavel, Montaigne...) s’intéressent à la façon dont les humains, sans se référer à la religion, réfléchissent à leur manière d’appréhender le monde (par la raison ou la sensibilité) et d’y évoluer dans les meilleures conditions.
Au XVIIe siècle, notamment avec Pascal et Spinoza, la philosophie morale émerge et prend ses distances avec l’éthique chrétienne. Les penseurs occidentaux s’attachent à élaborer des doctrines visant à définir l’état de bonheur et préconiser les voies pour l’atteindre.
À la fin du XVIIIe siècle, « le bonheur est une idée neuve en Europe » (Saint-Just) au sens où le concept est totalement sécularisé et où se pose la question du « bonheur collectif ». La démocratie est alors pensée comme un moyen de l’atteindre par l’intermédiaire d’hommes politiques, les « élus », et plus globalement l’État, qui occupe dans l’imaginaire collectif une place de plus en plus comparable à celle qu’occupait l’Église jusqu’alors (on parlera plus tard d’État-providence). À la même époque, l’épanchement du sensualisme et la mise en honneur de la sensibilité en général coïncident avec l’élaboration d’une « morale et une politique naturelles fondées sur le bonheur et l’émancipation de l’homme »13.
Durant la seconde moitié du XIXe siècle, Marx et Nietzsche désignent chacun « le bonheur » comme un concept occultant des réalités essentielles : d’une part les inégalités sociales (Marx), d’autre part le fait que les humains endossent une lourde responsabilité morale depuis qu’ils affirment que « Dieu est mort » (Nietzsche). Pour le premier, le bonheur est une valeur bourgeoise, qu’il faut transformer en « question politique »14, plus exactement en facteur d’émancipation politique15. Pour le second, le bonheur consiste en « une énergie vitale » qui pousse l’homme à accueillir avec joie tout ce qui advient, même le malheur16.
Au XXe siècle, la psychologie et la sociologie prennent le relai de la philosophie mais, après les ravages causés par les deux Guerres mondiales et la découverte des camps d’extermination, elles peinent à conceptualiser la question du bonheur. On parle alors de paix et de droits de l’homme.
Selon la psychanalyse, ce qu’on entend généralement par « bonheur » résulte d’une volonté inconsciente et fébrile d’assouvir ses désirs, au point de considérer ceux-ci comme des besoins. Quand les pays industrialisés sont gagnés par le consumérisme et la multiplication des loisirs, la publicité devient un moyen d’attiser ces désirs et de propager l’idée que le bonheur se réduit à une simple question de confort matériel.
Émerge alors le courant de la pensée positive : les arguments se multiplient, visant à démontrer que quiconque, à force de volonté, peut trouver en lui-même les ressources nécessaires pour conjurer tous les désagréments. On parle alors d’estime de soi, de développement personnel, de résilience… Pour ceux dont la volonté ne suffit pas, les neurobiologistes étudient les relations chimiques à l’œuvre dans le cerveau de façon à concevoir des traitements médicamenteux leur permettant de lutter contre des pathologies liées à la « vie moderne » : stress, burn out, dépression…
Au début du XXIe siècle, le nombre de livres sur le bonheur explose (voir la bibliographie) : non seulement en philosophie mais dans le domaine du management et chez d’innombrables « marchands de bonheur »17, au point que certains voient dans ce phénomène l’émergence d’une « industrie »18 et d’une « économie du bonheur ».
Le thème du bonheur est partout : les Nations unies proclament la « Journée mondiale du bonheur », le Bhoutan institue le « Bonheur intérieur brut », les Émirats arabes unis créent un « ministère du bonheur », les grandes entreprises instaurent la fonction de « responsable du bonheur », certains scientifiques entreprennent de « mesurer le bonheur »19… et l’on trouve même des militants de la décroissance défendre le principe d’une « sobriété heureuse ».
La notion de bonheur est essentiellement mise en relation avec les conditions de travail : en janvier 2020, un sondage révèle que « 82 % des salariés français estiment que l’entreprise est responsable de leur bonheur »20.
« Aujourd’hui, les « sciences du bonheur » constituent un champ de recherches regroupant des spécialistes de diverses disciplines humaines, sociales et expérimentales, mêlant psychologues, économistes, sociologues, philosophes, historiens, chercheurs en sciences de l’éducation, ainsi que neurologues et cogniticiens »21.
Définitions du concept{{}}
Étymologie{{}}
Le mot bonheur dérive de deux mots latins, bonum et augurum, qui se sont lentement transformés en « bon eür » en ancien français. bonum signifie « bon », « positif », « favorable » ; augurum est celui qui observe et interprète les auspices, qui devient l’« heur » en français, désignant le fait d’un hasard, d’une chance.
Le mot « bonheur » renvoie donc à l’idée d’un état de contentement non seulement durable, permanent, mais pouvant aller croissant. Inversement, le malheur est une carence de chance et donc un manque de contentement.
En anglais, le mot happiness vient du nordique hap qui signifie « la chance ».
Le Centre national de ressources textuelles et lexicales (CNRTL) propose cette définition :
« État essentiellement moral atteint généralement par l’homme lorsqu’il a obtenu tout ce qui lui paraît bon et qu’il a pu satisfaire pleinement ses désirs, accomplir totalement ses diverses aspirations, trouver l’équilibre dans l’épanouissement harmonieux de sa personnalité. »
Bonheur et plaisir
Le bonheur et le plaisir sont deux notions qui portent à confusion. Le plaisir est une sensation comprise comme limitée et ponctuelle. Son caractère fugace et éphémère a souvent été souligné par certains philosophes moralistes, comme si sa satisfaction se trouvait obligatoirement limitée par la nature de son objet. Le bonheur, quant à lui, est un état de bien-être caractérisé par sa durabilité, sa stabilité et le fait qu’il relève non seulement du corps mais aussi de l’esprit22.
Autre différence : le bonheur est ressenti comme apaisant et source de plénitude quand le plaisir est associé à une forme d’excitation : la satisfaction d’un plaisir génère le désir de son renouvellement ou d’un autre plaisir.
Ces différences sont également notables sur le plan biologique : le plaisir résulte principalement de la production de dopamine et d’opiacés endogènes tandis que le bonheur repose sur la production de sérotonine.
Évolution du concept
L’idée de bonheur, dès ses origines, repose sur la prise de conscience réfléchie et assumée que l’existence terrestre se clôture par la mort, qu’elle est donc limitée dans le temps. Plus exactement, ce par quoi se manifeste cette idée est une quête sans fin : la recherche d’une forme d’éternité, d’infini, dans une existence qui, elle, par nature, se caractérise par sa finitude. Et ce qui explique la complexité de cette idée de bonheur, c’est la prise de conscience du caractère plus ou moins vain de cette quête puisque, de toute façon, l’existence se solde toujours par la mort. D’après la philosophe Vinciane Despret, c’est même la réminiscence des proches disparus qui conduit en premier lieu au bonheur23.
L’idée de bonheur est indissociable du sentiment que toute existence se clôt par la mort. Dessin du XIXe siècle.
L’idée que l’appel du bonheur s’appuie sur la conscience de sa condition de mortel traverse les siècles. Plus encore que Carpe Diem (« profite pleinement de l’instant présent »), tiré d’un poème d’Horace du Ier siècle av. J.-C., l’adage Memento mori (« souviens-toi que tu vas mourir »), transmis au IIIe siècle par Tertullien, symbolise l’idée que le bonheur réside dans la capacité d’accepter la mort. Au XVIIe siècle, Pascal affirme qu’écarter la mort de sa pensée revient à courir après un bonheur illusoire : « Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère et l’ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n’y point penser24. » Au XXe siècle, Martin Heidegger appelle l’Être-vers-la-mort l’idée que l’acceptation de la mort constitue le fondement du bonheur car elle seule permet de vivre chaque instant avec acuité et lucidité : « L’Être se dévoile dans le souci »25. Ce faisant, il « ne glorifie pas la mort mais le fait de se confronter à celle-ci en assumant son existence26. ». Au XXIe siècle, la plupart des penseurs transhumanistes considèrent que le progrès technique permettra un jour d’atteindre le bonheur ultime : vaincre la mort27.
Antiquité gréco-romaine
Les origines de l’idée de bonheur peuvent être liées aux témoignages sous la forme d’images et surtout d’objets. L’idée de bonheur trouve ses plus lointaines origines dans le fétichisme, voire de l’exorcisme. Dans la civilisation égyptienne, notamment, les amulettes sont des objets que l’on qualifie aujourd’hui de « porte-bonheur » car on leur prête alors des vertus conjuratoires : les vivants les portent sur eux pour « se donner chance », se protéger contre ce qu’ils ressentent comme le « mauvais sort ». Et, dans la mesure où la croyance en la vie après la mort est prégnante, on glisse également ces objets sur les corps des défunts ou dans leurs sépultures.
On peut dire que, dans la culture occidentale, « l’idée de bonheur » à proprement parler remonte à la naissance de la philosophie : c’est dans la Grèce du Ve siècle av. J.-C., chez Socrate et son fameux Connais-toi toi-même que le monde des idées prend corps, c’est-à-dire s’exprime par la voie du discours transmissible, oral ou écrit. Ainsi que l’indique l’universitaire Frédérique Ildefonse, « que le bonheur réside dans le plaisir, la connaissance ou la vertu, il est la caractéristique d’une vie : vie de jouissance, vie philosophique ou politique. Le bonheur nécessite une certaine durée »28.
Platon (IVe siècle av. J.-C.)
Platon est un des premiers philosophes à traiter la question du bonheur (eudaimonia) dans différents textes, dont le Banquet, le Gorgias, l’Euthydème et le Timée. Selon lui, il existe une hiérarchie dans le bonheur : les biens relatifs aux corps, les biens extérieurs et ceux relatifs à l’âme29.
Dans le Timée, il fait dire à Socrate : « Un homme sera suprêmement heureux (eudaimôn) s’il ne cesse de prendre soin de son élément divin et qu’il maintient en bonne forme le démon (daimôn) qui, en lui, partage sa demeure30. »
Aristote (IVe siècle av. J.-C.)
Dans son Ethique à Nicomaque, Aristote inaugure la philosophie morale. Il souligne que « toute action et tout choix tendent vers quelque bien », le bien ultime, un bien qui n’est pas fourni par l’extérieur mais qu’on doit trouver en soi-même, dans sa propre activité. Atteindre ce bien exige en effet un effort, un travail sur soi : la vertu31,32 et, surtout, un sens aigu de la contemplation.
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/a/a4/Aristoteles_Louvre.jpg/220px-Aristoteles_Louvre.jpgAristote.
« Les animaux autres que l’homme n’ont pas de participation au bonheur, du fait qu’ils sont totalement démunis d’une activité de cette sorte. Tandis qu’en effet chez les dieux la vie est tout entière bienheureuse, comme elle l’est aussi chez les hommes dans la mesure où une certaine ressemblance avec l’activité divine est présente en eux, dans le cas des animaux, au contraire, il n’y a pas trace de bonheur, parce que, en aucune manière, l’animal n’a part à la contemplation. Le bonheur est donc coextensif à la contemplation, et plus on possède la faculté de contempler, plus aussi on est heureux, heureux non pas par accident, mais en vertu de la contemplation même car cette dernière est par elle- même d’un grand prix. Il en résulte que le bonheur ne saurait être qu’une forme de contemplation33. »
« Le bonheur est […] coextensif à la contemplation, et plus on possède la faculté de contempler, plus aussi on est heureux : heureux non pas par accident, mais en vertu de la contemplation même, car cette dernière est elle-même d’un grand prix. Il en résulte que le bonheur ne saurait être qu’une forme de contemplation34. »
Enfin, à la différence du plaisir, le bonheur s’éprouve dans la durée : « Une hirondelle ne fait pas le printemps pas plus qu’un seul beau jour. Et ainsi la félicité et le bonheur ne sont pas davantage l’œuvre d’une seule journée ni d’un bref espace de temps »35.
Aristote donne une autre définition du bonheur dans sa Rhétorique :
« Posons donc que le bonheur, c’est soit accomplir sa vie dans l’excellence morale, soit vivre de manière indépendante, soit vivre de manière très agréable parce qu’on a la sécurité, soit vivre dans la prospérité matérielle, avec la capacité de conserver ses biens et d’en profiter. Pour tous les hommes, ou presque, c’est l’une de ces possibilités, ou la réunion de plusieurs, qui constitue le bonheur. […]
Pour la communauté, c’est avoir une jeunesse nombreuse et de valeur : cette valeur tient à l’excellence physique, telle la stature, la beauté, la force, les aptitudes sportives ; chez un jeune homme, l’excellence de l’âme, c’est la modération et le courage. Pour un individu, avoir beaucoup d’enfants et d’un bon naturel, c’est avoir à soi beaucoup d’enfants de cette qualité-là, de sexe féminin et de sexe masculin. Pour le féminin, quant au corps, l’excellence, c’est la beauté et la taille ; celle de l’âme, c’est la modération et le goût du travail, sans servilité. Individu et communauté doivent semblablement viser à ce que ces qualités soient présentes chez les filles comme chez les garçons, car dans toutes les cités où les femmes sont mal considérées, comme à Sparte, on est moitié moins heureux. »
— Aristote, Rhétorique, livre I, chapitre 536.
Épicure (IIIe siècle av. J.-C.)
Selon Épicure, le bonheur a deux faces : une « négative », qui correspond à l’absence ou la diminution de la souffrance, et une autre « positive », qui concerne la satisfaction des désirs naturels et nécessaires. Il est conditionné par le plaisir mais consiste à vivre une vie vertueuse. L’absence de troubles du corps (l’aponie) et de l’esprit (ataraxie) naît de la satisfaction des désirs naturels et nécessaires, dont les plus importants sont la sûreté, la santé, la sagesse et l’amitié.
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/88/Epikouros_BM_1843.jpg/220px-Epikouros_BM_1843.jpgÉpicure.
Épicure argumente sa conception du bonheur dans sa Lettre à Ménécée :
« Il faut se rendre compte que parmi nos désirs les uns sont naturels, les autres vains, et que parmi les premiers il y en a qui sont nécessaires et d’autres qui sont seulement naturels. Parmi les nécessaires, il y en a qui le sont pour le bonheur, d’autres pour la tranquillité du corps, d’autres enfin pour la vie même. (…) Quand donc nous disons que le plaisir est notre but ultime, nous n’entendons pas par là les plaisirs des débauchés ni ceux qui se rattachent à la jouissance matérielle, ainsi que le disent les gens qui ignorent notre doctrine ou qui sont en désaccord avec elle, ou qui l’interprètent dans un mauvais sens. Le plaisir que nous avons en vue est caractérisé par l’absence de souffrances corporelles et de troubles de l’âme. (…) La sagesse est le principe et le plus grand des biens, elle est plus précieuse que la philosophie, car elle est la source de toutes les autres vertus puisqu’elle nous enseigne qu’on ne peut pas être heureux sans être sage, honnête et juste sans être heureux. Les vertus, en effet, ne font qu’un avec la vie heureuse et celle-ci est inséparable d’elles37. »
Cicéron (Ier siècle av. J.-C.)
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/9a/M-T-Cicero.jpg/220px-M-T-Cicero.jpgCicéron.
En latin, deux mots peuvent être traduits par « bonheur » : gaudium et laetitia. En 45 av. J.-C., Cicéron explique leur différence sémantique dans les Tusculanes : « Quand c’est un mouvement de satisfaction raisonnable, calme et durable, nous l’appellerons gaudium. La laetitia est un sentiment plus exubérant, qui ne dure pas forcément38. » Dans le De finibus, publié à la même époque, il développe une vision du bonheur qui fait la jonction entre ces deux acceptions, à savoir entre l’approche d’Épicure et celles des premiers stoïciens (Zénon de Kition, Cléanthe d’Assos, Chrysippe de Soles…) :
« Le concept cicéronnien de bonheur se construit dans une relation avec les deux grandes éthiques hellénistiques, l’épicurisme et le stoïcisme (…) les épicuriens identifiant le bonheur au plaisir et les stoïciens à la vertu. (…) L’hédonisme d’Epicure constitue pour Cicéron une négation expresse de ce qui est requis pour le concept de bonheur : l’indépendance. À l’inverse, le vertuisme stoïcien assure cette indépendance, ce qui fausse la symétrie que le De finibus semblait ménager entre les deux écoles. Et l’on voit Cicéron, tout en maintenant en apparence la balance égale entre les deux éthiques, se ranger en fait derrière les stoïciens39. »
Stoïciens (Ier et IIe siècles)
Les philosophes stoïciens considèrent que le bonheur réside d’une part dans l’identification des désirs et l’élimination de certains d’eux, d’autre part dans la capacité de pleinement apprécier l’instant présent, ce que résume la formule Carpe diem du poète latin Horace : « cueille le jour présent sans te soucier du lendemain » (Ier siècle av. J.-C.).
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/33/L%27Image_et_le_Pouvoir_-_Buste_cuirass%C3%A9_de_Marc_Aur%C3%A8le_ag%C3%A9_-_3.jpg/220px-L%27Image_et_le_Pouvoir_-_Buste_cuirass%C3%A9_de_Marc_Aur%C3%A8le_ag%C3%A9_-_3.jpgMarc-Aurèle.
Auteur du De Vita beata (La vie heureuse), écrit vers 58 apr. J.-C., le Romain Sénèque avance que « nul ne peut vivre joyeusement sans vivre honorablement » : il valorise les vertus (la patience, le courage, la persévérance…) mais reconnaît qu’elles requièrent un effort, une véritable ascèse40. Seule cette ascèse permet de conduire à la lucidité et c’est celle-ci, en définitive, qui constitue la véritable source du bonheur : « Vivre heureux, c’est ce que veulent tous les hommes. (…) mais quand il s’agit de discerner ce qui rend la vie heureuse, ils sont dans les ténèbres. Il est tellement peu facile d’atteindre la vie heureuse que, plus on est pressé de la rejoindre, plus on s’en éloigne si l’on s’est trompé de chemin »41.
Pour le Grec Epictète, actif vers l’an 125, une fois qu’un homme sait distinguer ce qui dépend de lui (ses désirs et ses pensées) et ce qui n’en dépend pas (la maladie, l’accident, le destin…), il peut canaliser ses désirs ; en premier lieu supprimer ceux qui portent sur ce qui ne dépend pas de lui. S’il désire des choses qui dépendent de lui, ses désirs peuvent être satisfaits et il accède alors au bonheur42.
Selon Marc-Aurèle, à la fois philosophe et empereur romain, et actif à la même époque, la brièveté de vie n’est pas un obstacle au bonheur. Celui-ci tient à l’aptitude des hommes à accepter ce qui ne dépend pas d’eux, à commencer par la mort : sachons pleinement profiter du temps présent en s’en contentant43,44.
Judéo-christianisme{{}}
En Palestine, les juifs puis les chrétiens développent une approche singulière du bonheur en ce qu’elle ne relève pas de la philosophie et de la raison, comme chez les Grecs et les Romains, mais de la religion et de la foi. Les uns comme les autres se réfèrent au Livre de la Genèse, selon lequel le premier homme et la première femme, à peine créés par Dieu, ont été chassés du Paradis (ou Éden) pour lui avoir désobéi, puis envoyés sur Terre. Ainsi associée au péché, l’existence symbolise l’imperfection, voire la déchéance, tandis que l’Eden renvoie à une perfection dont l’humain a été exclu mais qu’il est capable de retrouver par son travail spirituel et sa foi en Dieu selon la tradition juive.
Dans la tradition juive, reprise ensuite par le christianisme, l’expulsion d’Adam et Eve du Paradis symbolise l’idée de l’errance permanente des hommes sur terre, condamnés à méditer le sens de leur péché s’ils veulent accéder en paix à la Terre promise. Adam et Eve chassés de l’Eden Masaccio, église Santa Maria del Carmine, Florence, vers 1425.
Dans le judaïsme la question du « bonheur terrestre » serait donc reliée à l’évolution personnelle de chaque personne et sa foi inébranlable en Dieu lui permettrait d’atteindre un niveau de bonheur absolu. Elle est cependant écartée d’emblée dans le christianisme, qui donne une autre interprétation de certains textes bibliques notamment de la formule qui ponctue le Livre de l’Ecclésiaste (rédigé vers 250 av. J.-C.)45 : « Vanité, tout est vanité. »
Bien que la religion chrétienne soit considérée comme « fille » de la religion juive, la façon dont est considérée l’évolution des hommes (ou plutôt la façon dont ils doivent évoluer) diffère grandement entre le judaïsme, où des prophètes annoncent toutes sortes de catastrophes et la venue d’un messie qui viendrait y mettre fin (mais n’empêchant pas chacun d’atteindre son bonheur personnel par son travail comme dit plus haut) et le christianisme, où des apôtres proclament cette venue, affirment qu’elle a eu lieu et s’en réjouissent (le mot « évangile » signifie « bonne nouvelle »).
Judaïsme{{}}
« Le bonheur n’est pas de prime abord une valeur cardinale du judaïsme et singulièrement du judaïsme rabbinique. Cette tradition accompagne un peuple dont l’histoire exilique est marquée par de nombreuses persécutions et de destruction. L’existence humaine ne saurait être orientée vers la quête d’une quelconque satisfaction personnelle mondaine ou ultra-mondaine, mais consacrée à l’observance de la Loi et au labeur de son étude en vue d’accéder à la sagesse. Le bonheur, entendu comme réalisation complète du projet de la création de l’humanité, se trouve projeté dans l’avenir et vécu sur le mode de l’espérance messianique. C’est ainsi une tension entre la promesse de réussite faite au fidèle et la réalité du monde qui caractérise la conception juive du bonheur »46.
Selon Isy Morgensztern, la quête du bonheur chez les juifs s’apparente dans un premier temps à celle de la « Terre promise », « un territoire où il ferait bon vivre » ; ensuite à l’étude des textes religieux : « la question du bonheur s’appréhende selon deux moments, correspondant aux deux judaïsmes. Dans le premier judaïsme, le message qui est donné aux fidèles à partir du deuxième livre de la Bible hébraïque est de bien vivre sur leur terre. Parce que cette religion se perçoit comme accompagnant la Création à laquelle elle a apporté son assentiment, la question du bonheur s’y confond avec celle du moyen de trouver sa juste place dans ce monde. (…) Mais l’installation en Terre promise échoue, comme précédemment l’installation d’Adam et Ève au Paradis, car l’homme n’a pas été à la hauteur des propositions divines. (…) Apparaît alors la seconde source de bonheur, à la fois terrestre et céleste, répondant à l’un des vœux centraux des fidèles juifs, qui est de comprendre l’objet de la Création. L’étude des textes religieux est considérée par le judaïsme comme un bonheur comparable à aucun autre. (…) Un texte traditionnel du judaïsme dit que, lorsque le monde a été créé, la divinité était munie d’un plan. Connaître ce plan, ou du moins tenter de le reconstituer, ferait de chaque fidèle un compagnon du Créateur »47.
Christianisme{{}}
Pour les chrétiens, les choses sont plus complexes ou, plus exactement, plus mystérieuses puisque le christianisme est fondé sur un récit qui s’ouvre sur un mystère (celui de l’incarnation) et se referme sur un autre (celui de la résurrection). Les Évangiles rapportent en effet que, pour éviter que les humains ne se replient dans le sentiment de culpabilité, et par amour pour eux, Dieu aurait temporairement partagé leur condition en se faisant homme en la personne du Christ.
De ce fait, les chrétiens considèrent l’existence terrestre de manière duale, contradictoire : d’une part elle demeure le lieu du péché, comme pour les Juifs, d’autre part — puisque Dieu lui-même y a séjourné et que son passage symbolise son amour pour l’humanité — elle est aussi le lieu où il est non seulement possible mais souhaitable de « se réaliser » (idée contenue dans la parabole des talents), à la condition toutefois de mettre ses actions au service de Dieu et donc des hommes : l’expérience de la vie est une expérience « heureuse » dès lors que les « satisfactions » nées des actions menées résultent du sentiment d’avoir honoré Dieu, ceci en surmontant toutes les vicissitudes de l’existence, y compris les plus éprouvantes, et en se montrant charitables.
Durant son ministère, le Christ lui-même donne un inventaire de ces « satisfactions », appelées béatitudes : « Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux », « heureux les affamés et assoiffés de la justice, car ils seront rassasiés », « heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu ».
Premiers siècles{{}}
« Si le christianisme a marqué dès les premiers siècles une rupture radicale avec le monde païen, les docteurs chrétiens n’en ont pas moins continué, pendant longtemps, à utiliser les catégories héritées de la culture antique, tant sur le plan rhétorique que doctrinal. C’est ainsi que le stoïcisme a nourri la pensée des premiers Pères jusqu’à Clément d’Alexandrie (IIe siècle) et Origène (IIIe siècle). (…) La question du bonheur, qui avait été au centre d’une pensée tendue vers un idéal de sagesse, de maîtrise de soi et d’autonomie, n’est pas sacrifiée à la seule recherche du salut mais reprise et réinterprétée de façon originale, en termes d’amour de Dieu et de renoncement à soi48. » — Alain Caillé (sociologue)
Christianisme{{}}
Le partage constitue l’essence du bonheur chez les chrétiens.
Représentation de la Cène (XIIIe siècle).
Pour les Pères du désert, il n’est de bonheur accessible que dans l’expérience du retrait du monde : l’ascèse et la vie contemplative. Représentation médiévale de l’ermite Paul le Simple.
Considéré comme le véritable fondateur de l’Église, c’est-à-dire du christianisme en tant que religion instituée,
Considéré comme le véritable fondateur de l’Église, c’est-à-dire du christianisme en tant que religion instituée, le Juif Paul de Tarse confère au message évangélique une tournure sociale. Dans ses différents épîtres et tout au long de ses pérégrinations qui le mènent de Palestine jusqu’à Rome, il théorise d’une part la suppression de l’opposition entre Juifs et païens mais aussi ce qui réunit le judaïsme et le christianisme par delà ce qui les oppose (la reconnaissance du Christ en tant que messie). Son impact est déterminant sur toute la patrologie, aussi bien grecque que latine. L’éthique paulinienne est en effet radicale : alors que les territoires des Juifs — comme tous ceux du pourtour méditerranéen — sont sous domination romaine et que le Christ insistait sur l’importance de séparer immanence et transcendance, Paul exhorte, lui, les hommes à « ne pas se conformer au siècle présent49. »
La cohésion de pensée entre judaïsme et christianisme est ainsi établie dès la fin du Ier siècle : « l’unité entre l’Ancien et le Nouveau Testament est affirmée dès la Didachè, qui unit dans la même phrase les commandements du Lévitique et la « règle d’or » de Matthieu : Tu aimeras d’abord Dieu qui t’a fait, puis ton prochain comme toi-même ; et ce que tu ne voudras pas qu’on te fasse, toi non plus tu ne le feras pas à autrui50. » Ainsi, pour les premiers Pères de l’Église, la constitution de l’Église suppose et exige que chaque chrétien, individuellement, se réfère expressément à une morale « universelle » (le grec καθολικός / katholikós signifie « universel ») et qu’il s’attache continuellement à mettre cette morale en partage ; un partage sous l’égide du Christ, en mémoire de lui. Institué par le Christ lui-même lors de l’épisode de la Cène, le thème de la communion constitue le symbole fort de ce partage.
Dans l’optique chrétienne, donc, le bonheur ne repose pas sur la seule estime de soi, comme dans la philosophie gréco-romaine, mais sur « l’équivalence » de l’estime de soi et de l’amour du prochain : « le prochain » n’est pas considéré comme un être abstrait mais comme toute personne rencontrée sur son chemin à chaque moment de la vie. Chaque instant est donc considéré comme une source de bonheur car il met chacun en contact avec « un autre que lui-même ». Le prochain est celui protège quiconque va vers lui contre le risque d’un repli sur soi. Mais ce contact ne peut s’opérer que dans le souvenir du Christ, car c’est de lui qu’est venu le « commandement d’aimer ». Le Christ est considéré comme ressuscité car son message perdure au-delà de sa mort. La valeur de chaque instant, ainsi mise en relation avec le sentiment d’éternité et dissociée de toute espèce de désir, participe d’un service désintéressé et c’est précisément l’absence d’intérêt personnel (on aime son prochain sans attendre quoi que ce soit de lui en retour) qui constitue la quintessence du bonheur chez les premiers chrétiens.
Au IIIe siècle, plusieurs esprits lettrés, dont Clément d’Alexandrie et son disciple Origène, sont les premiers penseurs à apparenter le christianisme à une philosophie, cherchant à réconcilier les prophètes bibliques et les philosophes grecs. On ne retrouve rien dans leurs écrits qui puissent s’apparenter à une réflexion sur le bonheur51. Sur le plan métaphysique, les premiers Pères de l’Église s’accordent avec le néoplatonisme pour lutter contre l’idée d’un mal en soi52.
Au début du IVe siècle l’empereur Constantin érige le christianisme en religion d’État : l’opposition entre la foi et l’ordre politique prend fin, ce qui, au fil des siècles — progressivement mais profondément — va subvertir le message évangélique et en même temps renforcer le pouvoir de l’État dans les mentalités53.
« Ceux qui exercent le pouvoir doivent reconnaître en principe qu’ils le tiennent d’en haut et qu’ils en usent conformément à la volonté divine. (…) (Toutefois), au moment même où le christianisme obtient sa reconnaissance politique dans l’Empire, il en ressort une forme plus radicale, qui rejette la vie politique établie et propose un contre-modèle : le retrait hors du monde (anachorèse). Au moment où la possibilité du martyre s’estompe, le combat spirituel se concentre dans l’ascèse. (…) Chez les Pères du désert, inventeurs de la vie monastique, l’idéal ascétique se propose tantôt comme la présence anticipée du Royaume de Dieu, tantôt comme un retour à l’état originel d’avant la Chute »54.
La notion de bonheur s’exprime donc chez les premiers chrétiens par la pratique de l’ascèse (dont l’érémitisme, l’anachorétisme et le cénobitisme sont les premières expressions) et plus généralement la pratique de la vie contemplative (méditation et prière).
Augustin d’Hippone{{}}
En 386 près de Milan, âgé de 32 ans Augustin d’Hippone se convertit au christianisme. C’est alors qu’il rédige son traité De la Vie heureuse. Il y écrit notamment ces mots :
« Si les hommes désirent tous être heureux, ils sont divisés sur la nature du bonheur. Ni la profession des armes, ni celle d’avocat ou de juge, ni celle d’agriculteur ou de marin, ni aucune autre n’est désirable au point de s’identifier avec la vie heureuse. La vie n’est vraiment heureuse qu’autant qu’elle est éternelle. Le bonheur ne veut rien moins que l’éternité55. »
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/44/Augustine_Lateran.jpg/220px-Augustine_Lateran.jpgSaint Augustin (fresque du VIe siècle, Rome).
L’originalité d’Augustin est d’opérer une jonction entre le christianisme et la pensée gréco-latine : « Si dans ses premières œuvres, Augustin souscrit à la thèse stoïcienne selon laquelle la vertu est suffisante au bonheur, il s’en détache ensuite en soulignant que ni la raison ni la volonté ne sauraient nous permettre d’atteindre le bonheur sans le secours de la grâce nécessaire pour vouloir les bonnes choses qui nous rendent heureux (La Cité de Dieu XIX, 4). Car la seule voie qui nous conduise vers une voie bonne et heureuse est la foi dans le vrai Dieu. Ainsi, si la nature du bonheur chez Augustin s’apparente à celle de ses prédecesseurs, le moyen d’y parvenir est déterminé par la foi. (…) Parallèlement, Augustin redéfinit les conditions du bonheur dans la vie terrestre : la philosophie eudémoniste devient, au contact des fidèles, une pédagogie du bonheur. On y apprend que le vrai bonheur n’a rien de commun avec le plaisir de la satisfaction (Sermons, 150) et qu’il est une récompense de la vertu : « Le véritable bien n’est pas ce que tu voudrais posséder mais ce que tu ne consens pas à être » (Sermons, 72).
Aussi Augustin distingue t-il fréquemment les biens que l’on utilise de ceux dont on jouit, biens supérieurs auxquels les premiers sont subordonnés. Être heureux relève de l’être et non de l’avoir, ce n’est pas accumuler les richesses, c’est se réjouir en Dieu. « Le bonheur est la joie qui vient de la vérité » (Les Confessions, X, XXXIII, 33), il consiste à atteindre ce qu’il convient d’aimer de manière absolue. Car le bonheur, c’est d’aimer, d’un amour nourri par la foi et âme désir de cet Autre. En effet, personne n’aime son prochain sans aimer Dieu et nul amour ne saurait davantage nous combler que celui que l’on porte à l’Être éternel. Ainsi, « rien de vient plus de Dieu que le bonheur » (De la vie heureuse, I, 5)56 »
Moyen Âge{{}}
Le Moyen Âge est marqué par une consolidation croissante des pouvoirs de l’Église et de l’État. Cette co-gouvernance façonne l’histoire des idées, notamment la philosophie du bonheur.
Mosaïque du VIe siècle montrant l’empereur Justinien et l’évêque de Ravenne entourés de gardes du corps et de courtisans….
Lire la suite et l’article complet sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bonheur
Rétrospective - Les bons gènes sont bien, mais la joie est encore mieux - Liz Mineo Rédacteur à Harvard - 11 avril 2017
Vieillissement
Une étude de Harvard, vieille de près de 80 ans, a prouvé que l’adhésion à la communauté nous aide à vivre plus longtemps et à être plus heureux{{}}
Une partie de la Série sur les problèmes liés au vieillissement
Une série sur la manière dont les chercheurs de Harvard abordent les problèmes liés au vieillissement.
Lorsque les scientifiques ont commencé à suivre la santé de 268 étudiants de deuxième année de Harvard en 1938, pendant la Grande Dépression, ils espéraient que l’étude longitudinale révélerait des indices pour mener une vie saine et heureuse. Ils ont eu plus que ce qu’ils voulaient.
Après avoir suivi les hommes Crimson survivants pendant près de 80 ans dans le cadre de l’ étude Harvard sur le développement des adultes , l’une des plus longues études au monde sur la vie adulte, les chercheurs ont recueilli une multitude de données sur leur santé physique et mentale.
Parmi les membres de la cohorte initiale de Harvard recrutés dans le cadre de l’étude Grant, seuls 19 sont encore en vie, tous âgés d’environ 95 ans. Parmi les recrues initiales figuraient l’ancien président John F. Kennedy et le rédacteur en chef de longue date du Washington Post, Ben Bradlee. (Les femmes ne faisaient pas partie de l’étude initiale car l’université était encore exclusivement masculine.)
Les scientifiques ont ensuite étendu leurs recherches à la progéniture de ces hommes, qui sont aujourd’hui au nombre de 1 300 et ont entre 50 et 60 ans, afin de découvrir comment les expériences de la petite enfance affectent la santé et le vieillissement au fil du temps. Certains participants sont devenus des hommes d’affaires prospères, des médecins, des avocats, et d’autres ont fini schizophrènes ou alcooliques, mais pas sur des chemins inévitables.
« La solitude tue. Elle est aussi puissante que le tabac ou l’alcoolisme. » - Robert Waldinger, psychiatre, hôpital général du Massachusetts
Au cours des décennies qui ont suivi, les groupes témoins se sont élargis. Dans les années 1970, 456 habitants du centre-ville de Boston ont été enrôlés dans le cadre de l’étude Glueck, et 40 d’entre eux sont encore en vie. Il y a plus de dix ans, les chercheurs ont commencé à inclure les épouses dans les études Grant et Glueck.
Au fil des années, les chercheurs ont étudié les trajectoires de santé des participants et leur vie au sens large, y compris leurs triomphes et leurs échecs dans leur carrière et leur mariage, et les résultats ont produit des leçons surprenantes, et pas seulement pour les chercheurs.
« La découverte surprenante est que nos relations et le degré de bonheur que nous éprouvons dans nos relations ont une influence considérable sur notre santé », a déclaré Robert Waldinger , directeur de l’étude, psychiatre au Massachusetts General Hospital et professeur de psychiatrie à la Harvard Medical School . « Prendre soin de son corps est important, mais prendre soin de ses relations est aussi une forme de soin de soi. C’est là, je pense, la révélation. »
L’étude révèle que les relations étroites, plus que l’argent ou la célébrité, sont ce qui rend les gens heureux tout au long de leur vie. Ces liens protègent les gens des malheurs de la vie, aident à retarder le déclin mental et physique et sont de meilleurs prédicteurs d’une vie longue et heureuse que la classe sociale, le QI ou même les gènes. Cette constatation s’est avérée vraie dans tous les cas, tant chez les hommes de Harvard que chez les participants des quartiers défavorisés.
Le Dr Robert Waldinger à son domicile de West Newton avec sa femme Jennifer Stone
« Les personnes les plus satisfaites de leurs relations à 50 ans étaient celles qui étaient en meilleure santé à 80 ans », ont déclaré Robert Waldinger et sa femme Jennifer Stone. Rose Lincoln/Photographe de l’équipe de Harvard
La recherche à long terme a reçu un financement de fondations privées, mais a été financée en grande partie par des subventions des National Institutes of Health, d’abord par l’intermédiaire du National Institute of Mental Health, et plus récemment par l’intermédiaire du National Institute on Aging.
Les chercheurs qui ont épluché les données, notamment de vastes dossiers médicaux et des centaines d’entretiens et de questionnaires en personne, ont découvert une forte corrélation entre la vie épanouissante des hommes et leurs relations avec leur famille, leurs amis et leur communauté. Plusieurs études ont montré que le niveau de satisfaction des personnes à l’égard de leurs relations à 50 ans était un meilleur indicateur de leur santé physique que leur taux de cholestérol.
« Lorsque nous avons rassemblé tout ce que nous savions sur eux à 50 ans, ce n’était pas leur taux de cholestérol à l’âge mûr qui prédisait comment ils allaient vieillir », a déclaré Waldinger lors d’une conférence TED très appréciée. « C’était leur degré de satisfaction dans leurs relations. Les personnes les plus satisfaites de leurs relations à 50 ans étaient celles qui avaient la meilleure santé à 80 ans. »
Il a enregistré sa conférence TED intitulée « Qu’est-ce qui fait une bonne vie ? Leçons tirées de la plus longue étude sur le bonheur » en 2015, et elle a été visionnée 13 000 000 de fois.
Les chercheurs ont également constaté que la satisfaction conjugale a un effet protecteur sur la santé mentale des personnes. Une partie d’une étude a révélé que les personnes qui avaient eu un mariage heureux à 80 ans ont déclaré que leur humeur n’avait pas souffert même les jours où elles avaient le plus de douleurs physiques. Ceux qui avaient eu un mariage malheureux ressentaient à la fois plus de douleur émotionnelle et physique.
Les personnes qui entretenaient des relations chaleureuses vivaient plus longtemps et plus heureuses, a déclaré Waldinger, tandis que les solitaires mouraient souvent plus tôt. « La solitude tue », a-t-il déclaré. « Elle est aussi puissante que le tabagisme ou l’alcoolisme. »
Selon l’étude, les personnes qui vivaient plus longtemps et étaient en bonne santé évitaient de fumer et de boire de l’alcool en excès. Les chercheurs ont également constaté que les personnes bénéficiant d’un soutien social fort connaissaient moins de détérioration mentale en vieillissant.
Dans le cadre d’une étude récente, les chercheurs ont découvert que les femmes qui se sentaient solidement attachées à leur partenaire étaient moins déprimées et plus heureuses dans leur relation deux ans et demi plus tard, et avaient également de meilleures fonctions de mémoire que celles qui avaient des conflits conjugaux fréquents.
« Lorsque l’étude a commencé, personne ne se souciait de l’empathie ou de l’attachement. Pourtant, la clé d’un vieillissement sain réside dans les relations, les relations et encore les relations. » - Georges Vaillant, psychiatre
« Les bonnes relations ne protègent pas seulement notre corps, elles protègent aussi notre cerveau », a déclaré Waldinger dans son exposé TED. « Et ces bonnes relations ne doivent pas nécessairement être fluides en permanence. Certains de nos couples octogénaires peuvent se chamailler jour après jour, mais tant qu’ils ont le sentiment de pouvoir vraiment compter l’un sur l’autre dans les moments difficiles, ces disputes n’ont pas d’impact sur leur mémoire. »
Étant donné que le vieillissement commence à la naissance, les gens devraient commencer à prendre soin d’eux-mêmes à chaque étape de la vie, affirment les chercheurs.
« Le vieillissement est un processus continu », a déclaré Waldinger. « On peut voir que les gens commencent à avoir une trajectoire de santé différente à partir de la trentaine. En prenant bien soin de soi tôt dans la vie, on peut donc se préparer à vieillir plus facilement. Le meilleur conseil que je puisse donner est de prendre soin de son corps comme si on en avait besoin pendant 100 ans, car c’est peut-être le cas. »
L’étude, comme ses autres sujets originaux, a eu une longue vie, s’étendant sur quatre directeurs, dont les mandats reflétaient leurs intérêts médicaux et leurs points de vue de l’époque.
Sous la direction de Clark Heath, qui resta en poste de 1938 à 1954, l’étude reflétait la vision dominante de l’époque sur la génétique et le déterminisme biologique. Les premiers chercheurs pensaient que la constitution physique, les capacités intellectuelles et les traits de personnalité déterminaient le développement adulte. Ils ont effectué des mesures anthropométriques détaillées des crânes, des arcades sourcilières et des grains de beauté, ont rédigé des notes détaillées sur le fonctionnement des principaux organes, ont examiné l’activité cérébrale au moyen d’électroencéphalogrammes et ont même analysé l’écriture manuscrite des hommes.
Aujourd’hui, les chercheurs prélèvent du sang sur les hommes pour des tests ADN et les placent dans des scanners IRM pour examiner les organes et les tissus de leur corps, des procédures qui auraient ressemblé à de la science-fiction en 1938. En ce sens, l’étude elle-même représente une histoire des changements que la vie apporte.
Six facteurs prédisant un vieillissement en bonne santé - D’après le livre de George Vaillant « Bien vieillir », d’après les observations d’hommes de Harvard dans le cadre d’une étude sur le vieillissement à long terme{{}}
Le psychiatre George Vaillant, qui a rejoint l’équipe en tant que chercheur en 1966, a dirigé l’étude de 1972 à 2004. Formé en tant que psychanalyste, Vaillant a souligné le rôle des relations et il a fini par reconnaître le rôle crucial qu’elles jouaient pour que les gens vivent une vie longue et agréable.
Dans un livre intitulé « Bien vieillir », Vaillant a écrit que six facteurs permettaient de prédire un vieillissement en bonne santé pour les hommes de Harvard : l’activité physique, l’absence d’abus d’alcool et de tabac, la capacité à faire face aux aléas de la vie, et le fait de jouir à la fois d’un poids santé et d’un mariage stable. Pour les hommes des quartiers défavorisés, l’éducation était un facteur supplémentaire. « Plus les hommes des quartiers défavorisés étaient instruits, plus ils étaient susceptibles d’arrêter de fumer, de manger sainement et de consommer de l’alcool avec modération », a écrit Vaillant.
Les recherches de Vaillant ont mis en évidence le rôle de ces facteurs protecteurs dans le vieillissement en bonne santé. Plus les sujets avaient de facteurs en place, plus ils avaient de chances de vivre plus longtemps et plus heureux.
« Lorsque l’étude a commencé, personne ne se souciait de l’empathie ou de l’attachement », a déclaré Vaillant. « Mais la clé d’un vieillissement en bonne santé réside dans les relations, les relations et encore les relations. »
« Nous voulons découvrir comment il se fait qu’une enfance difficile se prolonge pendant des décennies et détruise le corps à l’âge mûr et plus tard. » - Robert Waldinger
L’étude a montré que le rôle de la génétique et des ancêtres ayant vécu longtemps s’est avéré moins important pour la longévité que le niveau de satisfaction dans les relations à la quarantaine, désormais reconnu comme un bon indicateur d’un vieillissement en bonne santé. L’étude a également démenti l’idée selon laquelle la personnalité des gens « se fige comme du plâtre » à 30 ans et ne peut pas être modifiée.
« Ceux qui étaient clairement des catastrophes à 20 ou 25 ans se sont révélés être de merveilleux octogénaires », a-t-il déclaré. « D’un autre côté, l’alcoolisme et la dépression majeure peuvent faire disparaître des gens qui ont commencé leur vie comme des stars et les laisser à la fin de leur vie comme des catastrophes. »
Waldinger, quatrième directeur de l’étude, a étendu la recherche aux épouses et aux enfants des hommes d’origine. Il s’agit de l’étude de deuxième génération, et Waldinger espère l’étendre aux troisième et quatrième générations. « Elle ne sera probablement jamais reproduite », a-t-il déclaré à propos de cette longue recherche, ajoutant qu’il restait encore beaucoup à apprendre.
« Nous essayons de comprendre comment les gens gèrent le stress, si leur corps est en mode « combat ou fuite » chronique », explique Waldinger. « Nous voulons découvrir comment il se fait qu’une enfance difficile se prolonge pendant des décennies et détruise le corps à l’âge mûr et plus tard. »
Lara Tang, étudiante en biologie humaine et évolutionniste, qui a récemment rejoint l’équipe en tant qu’assistante de recherche, se réjouit de pouvoir contribuer à trouver certaines de ces réponses. Elle a rejoint l’équipe après avoir entendu la conférence TED de Waldinger dans l’un de ses cours.
« Cela m’a motivé à faire plus de recherches sur le développement des adultes », a déclaré Tang. « Je veux voir comment les expériences de l’enfance affectent le développement de la santé physique, de la santé mentale et du bonheur plus tard dans la vie. »
Interrogé sur les leçons qu’il a tirées de cette étude, Waldinger, qui est un prêtre zen, a déclaré qu’il pratique la méditation quotidiennement et investit du temps et de l’énergie dans ses relations, plus qu’avant.
« Il est facile de se sentir isolé, de se laisser absorber par le travail et de ne pas se rappeler : ’Oh, je n’ai pas vu ces amis depuis longtemps’ », a déclaré Waldinger. « J’essaie donc de prêter plus d’attention à mes relations qu’avant. »
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- Rétrospective - Le secret du bonheur ? Voici quelques conseils issus de la plus longue étude sur le bonheur – Traduction du 15 novembre 2024 par Jacques Hallard d’un article de Matthew Solan , rédacteur en chef, - 05 octobre 2017 - Blog de Harvard Health – Titre : The secret to happiness ? Here’s some advice from the longest-running study on happiness
Harvard Health Blog - Harvard Men’s Health Watch
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J’ai toujours pensé que j’étais une personne heureuse, même si je n’en ai pas toujours l’air, car j’ai hérité du sourcil froncé de mon père. Y a-t-il des moments où je ne suis pas heureuse ? Bien sûr. Est-ce que j’aimerais être plus heureuse plus souvent ? Qui ne le serait pas ? Alors qu’il semble que tout le monde cherche la réponse à la question séculaire « Quel est le secret du bonheur ? », la meilleure question serait peut-être : « Est-il même possible d’être plus heureux ? »
Environ la moitié de notre niveau de bonheur dépend de nos gènes. Certaines personnes sont simplement prédisposées à être plus heureuses et plus optimistes que d’autres. Mais cela ne signifie pas que vous ne pouvez pas augmenter votre niveau de bonheur si cela ne vous vient pas naturellement. En fait, des recherches ont suggéré que 40 % du bonheur des gens provient des choix qu’ils font.
Allez, sois heureux{{}}
Alors, quels sont les bons choix pour être heureux ? Vous pouvez vous inspirer des participants à l’ étude Harvard Study of Adult Development , l’une des études les plus longues sur le bonheur.
Le projet a suivi 724 hommes depuis leur adolescence en 1938. (Il reste environ 60 hommes, aujourd’hui nonagénaires.) Le groupe était composé d’hommes issus de milieux économiques et sociaux divers, des quartiers les plus pauvres de Boston aux étudiants de premier cycle de Harvard. (Le président John F. Kennedy faisait même partie du groupe d’origine.) Au fil des ans, les chercheurs ont recueilli toutes sortes d’informations sur la santé et, tous les deux ans, ils posent des questions aux membres sur leur vie et leur bien-être mental et émotionnel. Ils interrogent même des membres de leur famille.
Ils ont découvert que des traits et des comportements spécifiques étaient liés à des niveaux de bonheur accrus dans l’ensemble du groupe.
Sachez quand lâcher prise{{}}
Selon le directeur du projet, le Dr Robert Waldinger, les personnes âgées ont tendance à se concentrer davantage sur ce qui est important pour elles et à ne pas se soucier des détails comme elles le faisaient quand elles étaient plus jeunes. D’autres recherches soutiennent cet état d’esprit et ont montré que les personnes âgées sont plus aptes à oublier les échecs passés. « Elles ont tendance à se rendre compte que la vie est courte et sont plus susceptibles de prêter plus d’attention à ce qui les rend heureux maintenant », explique le Dr Waldinger.
Vous pourriez faire la même chose. Quelles activités vous rendent heureux et qu’est-ce qui vous empêche de les pratiquer ? Repensez à votre enfance. Qu’aimiez-vous quand vous étiez plus jeune ? Chanter ? Jouer à des jeux ? Pratiquer certains passe-temps ? « En vieillissant, vous avez plus de chances de vous adonner aux activités que vous associez au bonheur », explique le Dr Waldinger. Alors, commencez à collectionner des pièces de monnaie, rejoignez une chorale ou jouez au poker ou au bridge.
Restez connecté{{}}
L’étude de Harvard a établi un lien étroit entre le bonheur et les relations étroites, comme le conjoint, la famille, les amis et les cercles sociaux. « Les liens personnels créent une stimulation mentale et émotionnelle, qui améliorent automatiquement l’humeur, tandis que l’isolement a un effet destructeur sur l’humeur », explique le Dr Waldinger. C’est aussi l’occasion de se concentrer sur les relations positives et de laisser de côté les personnes négatives dans votre vie, ou du moins de minimiser vos interactions avec elles.
Si vous avez besoin d’élargir votre vie sociale, essayez de faire du bénévolat pour une cause qui vous tient à cœur. Vous rencontrerez probablement plus de personnes partageant les mêmes idées. Le bénévolat est également un autre moyen d’accroître le bonheur en donnant un sens à la vie. En fait, une étude publiée en ligne le 19 mai 2016 par BMJ Open a révélé que cet avantage était plus marqué chez les personnes âgées de 45 à 80 ans et plus. Recherchez des opportunités de bénévolat dans votre région qui correspondent à vos intérêts.
À propos de l’auteur{{}}
photo de Matthew Solan
Matthew Solan, rédacteur en chef, Harvard Men’s Health Watch
Matthew Solan est le rédacteur en chef de Harvard Men’s Health Watch. Il a précédemment été rédacteur en chef de Healthy Years de UCLA Health et contributeur à Health News de Duke Medicine et à Weill Cornell Medical College’s … Voir la biographie complète
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Rappel – Huit choses à faire au quotidien pour être plus heureux selon Harvard - Publié le 10/11/2024 Par Laura Guigou – Article ‘bibamagazine.fr’
Le bonheur est à portée de main, mais seulement si vous intégrez à votre quotidien ces huit habitudes simples et accessibles à tous.{{}}
Les philosophes et les religions se penchent depuis des siècles sur la grande question qui hante l’humanité. Qu’est-ce que le bonheur ? Mais les réponses sont toujours aussi nombreuses, et le bonheur parfois si proche s’éloigne aussi rapidement qu’il ne semble s’approcher. Heureusement les scientifiques de la prestigieuse université d’Harvard ont mené une grande étude sur le sujet et ils ont défini huit habitudes indispensables pour se sentir bien au quotidien. On vous les présente.
Les scientifiques partent à la recherche du bonheur{{}}
Quand les scientifiques de l’université de Harvard se lancent dans une étude, on peut difficilement remettre en cause son sérieux, et quand en plus cette enquête dure depuis 1938, alors il n’y a plus aucun doute. Cette vaste enquête sur le comportement des adultes porte donc sur 724 personnes issues de différents milieux économiques et sociaux, que les chercheurs ont suivi depuis leur adolescence.
Les chercheurs ont recueilli différents types d’informations, sur leurs vies personnelles, professionnelles et leur état de santé. Ils ont par ailleurs demandé aux participants de remplir tous les deux ans une série de questionnaires, également distribués aux membres de la famille. À l’opposé des croyances, le bonheur n’est pas directement lié à l’épanouissement professionnel ou au niveau de vie. En réalité, ce qui donne à la vie sa véritable richesse et son sens, ce sont les relations que nous entretenons avec les autres et avec le monde extérieur.
Les 8 choses à faire pour être heureux{{}}
Le premier secret pour atteindre le bonheur est de ne pas rester chez soi et d’explorer le monde. Plutôt que d’acheter des objets, les scientifiques mettent en avant l’importance de vivre des expériences. Pas besoin de faire le tour du monde pour cela, une sortie au cinéma ou un dîner au restaurant entre amis sont largement aussi efficaces. Il est également indispensable de pratiquer une activité physique en extérieur, la libération des endorphines contribue en effet fortement à la sensation de bien-être.
Un autre conseil venant des chercheurs d’Harvard est de savoir prendre du temps. Avoir du temps pour soi est essentiel, pouvoir s’offrir des moments de repos, de loisirs ou de socialisation, doit donc être une priorité. Et pour cela, vous devez absolument réduire le nombre de décisions à prendre chaque jour en mettant en place des processus automatisés. Adoptez par exemple un uniforme de travail qui simplifie le choix de votre tenue matinale, ou éliminez les activités routinières qui n’apportent pas de valeur ajoutée et ne contribuent pas à une différence positive dans votre vie.
Bien s’entourer et faire le bonheur autour de soi{{}}
Un des constats les plus importants effectués par les scientifiques est que le bonheur passe par la qualité des relations que l’on développe. Il est crucial de s’entourer de personnes qui émettent une énergie positive. Fréquenter des personnes joyeuses et inspirantes peut avoir un effet bénéfique sur votre humeur et votre état d’esprit. De plus, en devenant une source de bonheur pour les autres, vous renforcez vos liens sociaux et créez un cercle vertueux de bien-être partagé, où chacun profite de la positivité de l’autre.
Les bouddhistes l’ont compris depuis des siècles, à trop en vouloir, on finit par ne jamais être satisfait. C’est pourquoi il faut apprendre à prendre du plaisir dans les petites choses de la vie. Lire un livre, respirer le parfum des fleurs dans le jardin, jouer avec son animal de compagnie ou manger un dessert sont autant de moyens de trouver le bonheur. Retrouver son âme d’enfant, être capable de s’émerveiller face à la beauté du monde est donc un moyen de ne pas laisser les tracas du quotidien prendre le dessus.
À propos de l’auteur.e - Laura Guigou - Passionnée par les nouvelles tendances en tout genre, j’aime écrire tout particulièrement sur les thématiques liées aux femmes et à leur quotidien.
Source : https://www.bibamagazine.fr/lifestyle/psycho/8-choses-faire-quotidien-heureux-harvard-437813.html
Ce que révèle la plus longue étude sur le bonheur et l’épanouissement : un nouveau livre résume les résultats d’une célèbre étude qui a débuté dans les années 1930 et qui explique comment vous pouvez être plus heureux – Traduction du 15 novembre 2024 par Jacques Hallard d’un article de Jill Suttie en date du 06/02/2023, titré What the Longest Happiness Study Reveals About Finding Fulfillment
Qu’est-ce qui fait une vie heureuse ?
Les philosophes ont réfléchi à cette question pendant des millénaires, proposant différentes théories et recommandations à suivre, mais n’ayant pas nécessairement de preuves tangibles pour prouver leurs idées.
C’est ce qui a inspiré l’étude de longue durée de Harvard sur le développement des adultes. À partir des années 1930, les chercheurs ont suivi des hommes de différents quartiers de la région de Boston pendant plusieurs décennies, leur demandant de fournir des mises à jour régulières sur leur vie, y compris leur état de santé actuel, leurs revenus, leur emploi et leur état matrimonial.
Les hommes ont également rempli des questionnaires et participé à des entretiens où ils ont révélé leurs peurs, leurs espoirs, leurs déceptions, leurs réalisations, leurs regrets, leur satisfaction de vivre et bien plus encore. Cela a abouti à des données riches et approfondies que les chercheurs pourraient utiliser pour évaluer comment les circonstances, les expériences et les attitudes de la vie affectent le bien-être.
Les résultats de l’étude ont été analysés au fil des ans à mesure que des tendances émergeaient. Mais maintenant, ils ont été rassemblés dans un livre, The Good Life : Lessons From the World’s Longest Scientific Study of Happiness.
Écrit par le directeur actuel et directeur associé de l’étude, Robert Waldinger et Marc Schulz, le livre révèle non seulement quels facteurs mènent à une “bonne vie”, mais aussi pourquoi il n’est jamais trop tard pour pousser nos propres vies dans une direction plus heureuse et plus saine.
Les clés du bien-être {{}}
Il s’avère que la clé d’une vie longue et saine n’est pas nécessairement évidente. ’Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, il ne s’agit pas de réussite professionnelle, d’exercice ou d’une alimentation saine”, écrivent les auteurs—bien que ces choses comptent aussi, ajoutent-ils. Au lieu de cela, “une chose démontre continuellement son importance large et durable : de bonnes relations.” Comment les auteurs peuvent-ils le dire aussi définitivement ? Après tout, l’étude a commencé avec seulement des hommes blancs dans une zone géographique sélectionnée en tant que participants (elle a depuis été élargie pour inclure d’autres).
D’autre part, les auteurs peuvent citer de nombreuses autres études longitudinales représentant des groupes plus diversifiés, qui concluent toutes la même chose : que les relations humaines sont importantes pour un développement sain et la longévité. “Les personnes qui sont plus connectées à la famille, aux amis et à la communauté sont plus heureuses et en meilleure santé physique que les personnes qui sont moins bien connectées”, écrivent-ils.
C’est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. Cela suggère un moyen pratique d’améliorer nos vies—en entretenant nos relations, peu importe à quel point les choses sont mauvaises. Mais la solitude et la déconnexion semblent être endémiques dans la société—en partie, suggèrent les auteurs, à cause d’une culture qui nous pousse à faire cavalier seul et à dépasser nos objectifs au détriment de nos relations.
Si nous ne comprenons pas ce qui nous rend heureux, soutiennent—ils, nous pourrions finir par choisir imprudemment - par exemple, poursuivre des emplois bien rémunérés qui nous éloignent de nos communautés.
Leur livre agit comme une sorte de correctif de cours, contrant les mythes sur la bonne vie. Ils étayent leurs affirmations par des découvertes scientifiques provenant de nombreuses sources, mais incluent également des histoires de vie des personnes impliquées dans l’étude de Harvard, parsemées tout au long du livre.
Nous apprenons que certains hommes ont commencé dans la vie avantagés et ont obtenu des diplômes universitaires ou d’excellents emplois, mais ils se sont retrouvés seuls ou sont morts prématurément.
Pendant ce temps, d’autres participants qui avaient fait face à plus de vents contraires tôt dans la vie s’en sont bien sortis, trouvant un emploi qui leur donnait un sens ou une vie de famille qui les aidait à surmonter les hauts et les bas. La vie des gens ne se déroule pas toujours de la même manière, bien sûr.
De nombreuses circonstances facilitent ou compliquent la préservation de notre bien—être, notamment si nous avons souffert de la perte précoce d’un parent, de discrimination, de maltraitance d’enfants, de pauvreté ou de maladie.
Par exemple, les Noirs américains sont plus susceptibles de mourir plus jeunes que les Américains blancs en raison du stress du racisme et d’un accès plus limité à de bons soins de santé.
Pourtant, avoir des liens sociaux positifs fait toujours une différence dans les taux de survie, disent les auteurs, suggérant que les relations nous rendent plus résilients face aux difficultés de la vie. “Il y a des pratiques culturelles et des facteurs systémiques qui causent des quantités importantes d’iniquité et de douleur émotionnelle. Mais la capacité des relations à affecter notre bien-être et notre santé est universelle”, écrivent-ils.
Comment cultiver de meilleures relations {{}}
Étant donné l’importance des relations dans une bonne vie, les auteurs passent une grande partie du livre à expliquer comment nous pouvons orienter nos relations sociales dans une direction plus positive—que ce soit à la maison, avec des amis, au travail ou dans nos communautés. Voici quelques conseils qu’ils offrent.
Livre - Simon et Schuster, 2023, 352 pages
Faites le point en regardant à l’intérieur. L’agitation de la vie peut parfois nous empêcher d’évaluer la santé de nos relations, à notre détriment. Mais prendre le temps de considérer notre situation actuelle peut apporter des idées.
De nombreux participants à l’étude de Harvard ont bénéficié d’entretiens à intervalles réguliers, car cela les a aidés à réaliser où ils avaient négligé leurs relations et à envisager de tendre la main.
Pour vous aider à faire le point sur votre propre vie sociale, les auteurs fournissent un tableau où vous pouvez dresser une liste des personnes dans votre vie tout en notant le type de relation que vous entretenez avec elles, les soutiens qu’elles offrent et la fréquence à laquelle vous passez du temps ensemble.
Remplir le tableau peut clarifier les relations qui comptent le plus et vous aider à prendre des décisions en conséquence. Par exemple, vous voudrez peut-être passer plus de temps avec la personne qui vous fait rire et moins de temps avec la personne qui vous draine.
Réfléchissez à la façon dont vos besoins peuvent différer à différentes étapes de la vie. Par exemple, les jeunes adultes peuvent bénéficier d’une grande variété de relations moins intimes, ce qui peut les aider à trouver du travail ou des partenariats romantiques. Les personnes âgées n’ont peut-être pas besoin d’autant d’amis, mais elles ont besoin de quelques intimes pour les garder heureuses.
Alors que certaines études montrent que le bonheur plonge au milieu de la vie, l’étude de Harvard a révélé que “les adultes les plus heureux et les plus satisfaits [au milieu de la vie] étaient ceux qui réussissaient à transformer la question ’ Que puis-je faire pour moi-même ?’ dans ‘Que puis-je faire pour le monde au-delà de moi ?’
Savoir où vous en êtes dans la vie peut vous guider dans le développement de votre réseau social, qu’il s’agisse de vous concentrer sur les liens familiaux ou de faire du bénévolat dans votre communauté. Priorisez vos relations et soyez présent. Beaucoup d’entre nous pensent que nous n’avons pas assez d’heures dans la journée pour développer nos relations. Mais même lorsque nous ne sommes pas de garde au travail ou à la maison, nous manquons probablement des occasions de passer du temps de qualité avec les personnes qui comptent pour notre bonheur.
Trop d’entre nous passent nos moments libres à zoner avec les médias sociaux ou à peine à remarquer qui et ce qui nous entoure, affirment les auteurs. Prendre le temps d’attirer toute votre attention sur les autres lorsque vous êtes avec eux est un cadeau pour eux et pour vous-même qui peut renforcer la proximité. Par exemple, avoir un ami proche au travail apporte toutes sortes d’avantages. Pour être présents dans les relations, les auteurs suggèrent de faire preuve de curiosité (même si vous pensez bien connaître quelqu’un), d’écouter attentivement quand les gens parlent, d’exprimer leur intérêt et de montrer de l’affection (le cas échéant), ce qui peut rendre même de courtes interactions avec les autres plus significatives—et bénéfique pour tous.
Lorsque des difficultés surviennent, soyez réfléchi et non réflexif. Lorsque des conflits surviennent dans les relations — ou même lorsque nous sommes simplement submergés par d’autres défis de la vie — nous pouvons nous mettre en pilote automatique et nous retirer des autres ou nous en prendre à eux. Ni l’un ni l’autre ne sont des moyens idéaux de gérer le stress ou la colère, car ils ne visent pas à préserver la proximité ou à surmonter les difficultés.
Essayer de supprimer ou d’éviter les émotions est rarement une bonne stratégie pour la santé et le bien-être et peut se retourner contre soi lorsqu’il s’agit de préserver les relations. Les auteurs suggèrent plutôt que nous prenions un moment pour utiliser des stratégies de régulation des émotions pour nous aider à gérer la colère, la frustration ou le stress avant de nous engager dans la résolution de conflits avec quelqu’un d’autre. “La clé est d’essayer de ralentir les choses là où vous le pouvez, de zoomer et de passer d’une réponse entièrement automatique à une réponse plus réfléchie et ciblée qui correspond à qui vous êtes et à ce que vous cherchez à accomplir”, écrivent-ils. Cela peut vous aider à être moins réactif et vous donner une meilleure chance de résoudre les problèmes, qu’il s’agisse de problèmes relationnels ou personnels. Faites savoir aux gens à quel point ils comptent pour vous.
Ce livre comprend de nombreuses autres idées sur la façon de préserver ou d’améliorer les relations, offrant l’espoir que le changement peut se produire à n’importe quelle étape de la vie lorsque nous utilisons les bons outils. L’un de ces outils est d’exprimer sa gratitude — quelque chose que nous pouvons oublier de faire dans notre vie quotidienne.
Alors que de nombreux passages du livre m’ont inspiré à vouloir agir en faveur de mes propres relations, faire savoir aux gens qu’ils comptaient pour moi était le plus inspirant — et celui que j’ai pris à cœur : ’Pensez à quelqu’un, juste une personne, qui est importante pour vous. Pensez à ce qu’ils signifient pour vous, à ce qu’ils ont fait pour vous dans votre vie. Où seriez-vous sans eux ? Qui serais-tu ? Maintenant, pensez à ce pour quoi vous les remercieriez si vous pensiez que vous ne les reverriez plus jamais. Et en ce moment—en ce moment—tournez-vous vers eux. Appelle-les. Dis-leur.” Greater Good veut savoir : Pensez-vous que cet article influencera vos opinions ou votre comportement ?
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EN - Jill Suttie - Jill Suttie, Psy.D., is Greater Good’s former book review editor and now serves as a staff writer and contributing editor for the magazine. She received her doctorate of psychology from the University of San Francisco in 1998 and was a psychologist in private practice before coming to Greater Good.
FR - Jill Suttie, Psy.D., est l’ancienne rédactrice en chef des critiques de livres de Greater Good et travaille aujourd’hui comme rédactrice et collaboratrice pour le magazine. Elle a obtenu son doctorat en psychologie à l’université de San Francisco en 1998 et était psychologue dans un cabinet privé avant de rejoindre Greater Good.
À propos de l’Auteur Jill Suttie - Jill Suttie, Dr. psychopathe, est l’ancien rédacteur en chef de la critique de livres de ‘Greater Good’ et sert maintenant de rédacteur en chef et de rédacteur collaborateur pour le magazine. Elle a obtenu son doctorat en psychologie de l’Université de San Francisco en 1998 et elle était psychologue en pratique privée avant d’arriver à ‘Greater Good’ (un Plus Grand Bien).
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Bien-être et Santé Mentale - Les scientifiques ont trouvé la clé d’une vie saine et heureuse : nos relations - – Traduction du 15 novembre 2024 par Jacques Hallard d’un article du 21 août 2023 émanant de ‘World Economic Forum’ et titré « Scientists have found the key to a healthy, happy life : our relationships » Extraits
La recherche montre des relations avec d’autres personnes qui nous procurent le plus grand bonheur
Research shows relationships with other people that give us the greatest happiness.Image : Unsplash / alexblock
Douglas Broom Senior Writer, Forum Agenda - This article is part of : Centre for Health and Healthcare - Genêt Douglas Rédacteur principal, Ordre du jour du Forum - Cet article fait partie de Centre pour la Santé et les soins de santé
Les personnes ayant des relations solides vivent plus longtemps, et elles sont aussi plus heureuses et en meilleure santé, selon une étude de Harvard de 85 ans. La plus longue étude sur le bonheur jamais menée conclut que la ’forme sociale’ est aussi importante que la forme physique. Alors qu’une enquête du Forum économique mondial a révélé que rester en bonne santé plus tard dans la vie était la principale préoccupation de la plupart des gens. Les scientifiques disent que nous vivons tous plus longtemps, ce qui semble être une bonne nouvelle. Mais la perspective d’une durée de vie de près de 100 ans a suscité de nouvelles inquiétudes pour la santé, la richesse et le bonheur plus tard dans la vie.
Une enquête menée par le Forum économique mondial et Mercer pour leur rapport « Vivre plus longtemps, mieux : Comprendre la littératie en longévité a révélé que rester en bonne santé plus tard dans la vie était la principale préoccupation de la plupart des gens, suivie par avoir suffisamment d’argent et profiter de la vie.
Bien que le rapport recommande une gamme de stratégies pour nous préparer à une “vie à plusieurs étapes” – dans laquelle le concept traditionnel de retraite est remplacé par un mélange de loisirs, de bénévolat et de travail – il existe peut-être une réponse plus simple.
La dernière découverte de ce qui est considéré comme la plus longue étude sur le bonheur humain suggère que le secret d’une vie longue et saine réside dans l’établissement et le maintien de bonnes relations étroites avec les autres. Des relations solides sont la clé d’une vie longue et saine.
Des relations solides sont la clé d’une vie longue et saine.
Crédit photo : Pixabay
Les scientifiques de l’Université Harvard cherchent la clé d’une vie heureuse depuis 1938, dans la plus longue étude sur le bonheur jamais menée.
Après 85 ans de recherche, ils ont conclu que ce sont nos relations avec les autres qui nous procurent le plus grand bonheur. Découvrir Que fait le Forum économique mondial pour la santé mentale ?
L’étude de Harvard sur le développement des adultes a commencé par suivre la vie d’adolescents de tous les horizons socio-économiques, allant des étudiants de premier cycle universitaire à ceux des quartiers les plus pauvres. Parmi les participants figuraient le regretté président John F Kennedy. Quels que soient leurs antécédents, ceux qui entretenaient les relations personnelles les plus solides étaient non seulement les plus heureux, mais jouissaient également de la meilleure santé globale et vivaient le plus longtemps.
L’étude se poursuit à ce jour, bien que seule une poignée des participants originaux soient encore en vie. Des relations solides vous aident à vivre plus longtemps “De toute évidence, la recherche suggère que de bonnes relations sociales peuvent avoir un impact positif sur la santé mentale, conduisant à un meilleur bien-être général et contribuant potentiellement à une vie plus longue”, déclare Shyam Bishen, responsable du Centre pour la santé et les soins de santé au Forum économique mondial. “Des liens sociaux solides peuvent apporter un soutien émotionnel, réduire le stress et augmenter les sentiments de bonheur et d’appartenance, ce qui peut à son tour avoir des effets bénéfiques sur la santé physique et favoriser une vie plus longue et plus saine”, explique Bishen.
Les chercheurs sont passés à l’étude des descendants du groupe d’étude d’origine, mais ils analysent toujours les données recueillies au cours des huit dernières décennies et leurs dernières découvertes sont basées sur l’analyse de la façon dont les personnes de l’étude ont fait face à la retraite. Il s’avère que ce qui manque le plus aux gens lorsqu’ils arrêtent de travailler à la fin de leur carrière, ce n’est pas le travail lui-même, mais leurs relations de travail.
Le rapport exhorte donc les travailleurs à se concentrer sur l’établissement de bonnes relations avec leurs collègues pendant qu’ils sont encore au travail. “Les personnes qui étaient les plus heureuses, qui restaient en meilleure santé en vieillissant et qui vivaient le plus longtemps étaient celles qui avaient les liens les plus chaleureux avec les autres”, a déclaré le professeur Robert Waldinger, actuel directeur de l’étude. Robert Waldinger, professeur à Harvard Robert Waldinger, professeur à Harvard : les gens heureux vivent plus longtemps.
Les bienfaits de la ’forme physique sociale’ pour la santé
Interviewé pour McKinsey Author Talks pour marquer le lancement de son nouveau livre The Good Life : Lessons from the World’s Longest Scientific Study of Happiness, Waldinger a déclaré que son équipe avait été surprise par le lien qui émergeait entre les relations et la santé. “Au début, nous ne croyions pas nos propres données”, a-t-il déclaré. “Il va de soi que vous seriez plus heureux si vous aviez de bonnes relations – ces deux choses vont de pair-mais comment de bonnes relations pourraient-elles prédire que vous seriez moins susceptible de contracter une maladie coronarienne ou un diabète de type 2 ou de l’arthrite ? Avez-vous lu ? La montée de la ’non-rémunération’ : Voici ce que cela signifie pour les entreprises, le gouvernement et les retraités
La connexion humaine stimule notre santé mentale, voici 4 façons de nous connecter avec les autres - Comment vos collègues affectent votre vie à la maison (et vice versa) ’De nombreuses autres études ont commencé à trouver la même chose, et maintenant, nous avons passé les 10 dernières années dans notre laboratoire à déballer cela et à essayer de comprendre exactement comment cela fonctionne.”
Waldinger dit que la ’forme sociale’ est aussi importante que la forme physique et il croit que l’un des principaux avantages pour la santé de bonnes relations est qu’elles aident les gens à mieux faire face au stress quotidien. “Si vous n’avez pas de personnes pour vous aider à surmonter les inévitables stress qui surviennent, le corps reste en mode combat ou fuite de bas niveau, avec des niveaux plus élevés d’hormones de stress circulantes et des niveaux plus élevés d’inflammation, et nous savons que ces choses usent progressivement de nombreux systèmes corporels différents”, a-t-il ajouté.
Les personnes qui sont bien connectées socialement, vivent également plus longtemps que celles qui sont isolées.
“Prendre soin de son corps est important, mais entretenir ses relations est aussi une forme de soin de soi. C’est, je pense, la révélation”, a déclaré Waldinger à la Harvard Gazette.
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Centre d’aide aux étudiants - À la recherche du bonheur – Documentation pratique – Université Laval Québec Canada – Par Marie-Hélène Simard, psychologue
Le bonheur… Tous le recherchent, mais peu affirment l’avoir atteint. Qu’est-ce que le bonheur ? Chacun en a sa propre définition. Encore faut-il s’y arrêter… et notre rythme de vie actuel permet peu cette réflexion. À bien y penser, cette quête se cache derrière tout ce que l’on entreprend, que ce soit les études, les relations interpersonnelles et amoureuses ou le travail. Alors partons à la recherche du bonheur ! Essayons de découvrir les pistes pour y accéder. Toute une tâche en perspective… C’est donc sans prétention que ce texte vise à prendre le temps de réfléchir à cette question fondamentale : « Suis-je heureux, heureuse ou en voie de l’être ? ».
Sommaire :{{}}
•Moments de bonheur ou état d’esprit ?
•Des besoins à combler
•Des attitudes à adopter
•Questionnaire : Quel est votre profil de bonheur ?Sommaire :
Moments de bonheur ou état d’esprit ?
Définir le bonheur n’est pas simple. S’agit-il d’une accumulation de « petits bonheurs » au quotidien ou d’un état d’esprit durable ? Philosophes, artistes, poètes, psychologues et bien d’autres se sont penchés sur la question. Les définitions varient mais une constante demeure : il s’agit d’un état d’esprit qui perdure malgré les échecs et les obstacles de la vie. Le Nouveau Petit Robert le définit comme « un état de la conscience pleinement satisfaite ». Les « moments de bonheur » font référence au plaisir et à la joie, deux émotions éphémères, tandis que le bonheur se veut durable et représente, pour la plupart d’entre nous, le but de l’existence humaine.
Des besoins à combler
La tentation est forte de vouloir trouver LA recette pour être heureux ou heureuse. Peu importe les cultures et les époques, certains ingrédients s’avèrent tout de même importants pour accéder au bonheur : la satisfaction des besoins fondamentaux et relationnels, ainsi que l’accomplissement de soi en sont les principaux.
La satisfaction des besoins fondamentaux (se nourrir, se vêtir, se loger et se sentir en sécurité) représente les éléments essentiels pour atteindre un état de bien-être. L’être humain a également besoin des autres pour vivre ou survivre en société. Le besoin relationnel répond alors au besoin d’aimer et d’être aimé ou aimée. À travers les relations amicales et amoureuses, l’individu apprend à mieux se connaître et à comprendre ceux qui l’entourent. Le besoin d’accomplissement de soi se traduit par un désir de comprendre, de connaître et de se réaliser. Les études universitaires tendent à répondre à ce besoin. Cependant, le travail ou la création constituent d’autres formes de réalisation.
Comment expliquer que certaines personnes se sentent malheureuses même si elles ont réussi à combler tous ces besoins. « J’ai tout pour être heureux, heureuse et pourtant… ». Alors que d’autres vivent dans un milieu défavorisé et réussissent à garder le sourire. La réponse se trouve peut-être bien au-delà de besoins à assouvir…
Des attitudes à adopter
Les gens heureux se distinguent davantage par leurs attitudes que par une accumulation de biens ou de plaisirs. En fait, ceux-ci mettent plutôt l’emphase sur l’être que sur le savoir. C’est du moins ce qui est démontré par Robert Blondin (1983). Ce dernier a mené une vaste enquête à travers le monde (Europe, Asie et Amérique), auprès de 2 000 personnes se disant heureuses. Voyons certaines attitudes qui ressortent de son enquête et essayons de les rattacher à la réalité étudiante.
1. Être disponible au changement
Les gens heureux possèdent cette aptitude à tout remettre en question, autant eux-mêmes que la société. Les changements sont perçus comme des défis ou une occasion de croissance personnelle et non pas comme une menace au bonheur. L’adaptation aux études universitaires renferme plusieurs éléments de changement (réseau social, méthodes de travail, relations amoureuses, etc.). Les étudiants qui acceptent les incertitudes inhérentes à cette première session universitaire traversent plus facilement cette période de transition.
2. Profiter du moment présent
Les gens heureux prennent le temps de vivre le moment présent sans être constamment envahis par des inquiétudes passées ou futures. Ceci ne les empêche pas pour autant de faire des projets ou de réfléchir à leurs problèmes. Par exemple, l’étudiant qui conserve le plaisir d’apprendre sans être constamment préoccupé de ses résultats scolaires arrive à profiter pleinement de ses études.
3. Bien se connaître
Il est question ici de définir son identité. Les gens heureux sont conscients de leurs forces et de leurs faiblesses. Ils sont cohérents avec ce qu’ils sont, ce qu’ils croient et ce qu’ils font. De plus, ils acceptent dans la mesure du possible que les autres n’adhèrent pas aux mêmes valeurs ou priorités de vie. Les études universitaires représentent justement une bonne occasion de se définir et d’affronter ses limites tant par les différents problèmes scolaires à résoudre que par les travaux en équipe.
4. Passer à l’action
C’est en prenant des risques que les chances d’être heureux ou heureuse augmentent. Selon Blondin, « c’est parmi les gens qui réussissent qu’on retrouve le plus haut taux d’échecs ! ». L’action permet une meilleure connaissance de soi et de son environnement. Pensons à l’étudiant qui, après mûre réflexion sur son choix de carrière, s’inscrit dans un programme malgré le risque de se tromper.
5. Être capable de s’abandonner
Pour contrer l’incertitude de la vie, la tentation est grande de vouloir tout contrôler, de prévoir l’imprévisible. Jusqu’à un certain point, les gens heureux choisissent plutôt de « lâcher prise » face aux événements incontrôlables. Ils préfèrent faire confiance à la vie et composer avec les imprévus. Un participant à l’enquête de Blondin précise dans son témoignage : « Je me suis rendu compte que les choses essentielles qui m’arrivaient dans la vie c’étaient celles que je n’avais pas planifiées ». Les relations amoureuses en sont un bon exemple. Les gens trouvent souvent l’amour au moment où ils cessent de le chercher.
Conclusion
La satisfaction des besoins de base représente la condition indispensable, mais non suffisante pour être heureux ou heureuse. Bien entendu, d’autres facteurs comme les traits de personnalité, les valeurs d’une société et même les expériences de vie peuvent influencer votre vision du bonheur. Peu importe de quoi est constitué votre bonheur actuellement (voir l’encadré : Quel est votre profil de bonheur ?), l’essentiel, du moins, est de réfléchir à la question. S’interroger sur le bonheur mène inévitablement à poser un regard sur sa propre existence, à dresser un bilan de sa vie et à en tirer des conclusions.
Questionnaire : Quel est votre profil de bonheur ?
Le psychiatre Christophe André (2003) fait ressortir 4 domaines qui représentent des sources de bonheur. Essayez de déterminer quel type de bonheur se rapproche le plus du vôtre : le bonheur d’action, de satisfaction, de maîtrise ou de sérénité. Chaque type comporte ses avantages et ses inconvénients. Il n’en revient qu’à vous d’y apporter les ajustements nécessaires. Bien entendu, votre profil peut se modifier avec le temps, selon les étapes de vie que vous traversez.
Bonheur dans l’action
Toujours en mouvement, vous êtes impliquée ou impliqué dans diverses activités : associations étudiantes, loisirs, sorties entre amis, etc. Ouf ! Votre devise est : « Agir et partager ». C’est dans le mouvement que vous vous sentez en vie, mais aussi par les liens que vous tissez autour de vous. L’avantage de vivre son bonheur dans l’action est qu’il s’observe et se communique facilement à l’entourage. Par contre, un bonheur axé uniquement sur cet aspect peut conduire à une certaine superficialité ne misant que sur les plaisirs ou les stimulations extérieures, et à une dépendance envers autrui pour se sentir heureux.
Bonheur de satisfaction
Vous vous fixez des objectifs et cherchez à les atteindre. Ces objectifs ne sont pas que matériels (ex. : avoir une maison, une voiture) mais aussi personnels (ex. : améliorer ses résultats scolaires, aider un ami ou une amie). Vous ressentez une grande satisfaction intérieure lorsque ces buts sont atteints. Par contre, quand il y a obstacle à l’atteinte des objectifs fixés (ex. : exclusion ou refus dans un programme d’études), votre bonheur s’en trouve menacé.
Bonheur de maîtrise
Comprendre, parfaire vos connaissances, vous réaliser sont vos principales sources de satisfaction. Votre domaine d’études ou de travail occupe une part très importante dans votre vie. Vous visez avant tout à vous dépasser, voire à atteindre l’excellence. Cependant, l’effet pervers de ce type de bonheur, quand il prend toute la place, est qu’il peut vous rendre vulnérable à l’épuisement ou vous pousser à négliger d’autres aspects de votre vie (ex. : vie affective).
Bonheur de sérénité
Vous aimez regarder un coucher de soleil, écouter de la musique, observer le vol des oiseaux, etc. Ces plaisirs représentent des sources de bonheur de sérénité. En fait, ce type de bonheur privilégie la contemplation et la prise de conscience du moment présent. Il permet une paix intérieure et une tolérance face aux évènements incontrôlables. Par ailleurs, trop développer ce type de bonheur peut induire une certaine passivité ou un fatalisme face aux obstacles de la vie.
Références :{{}}
- André, C. (2003), Vivre heureux : psychologie du bonheur, Paris, Éditions Odile Jacob.
- Blondin, R. (1983), Le bonheur possible : les gens heureux ont une histoire. Les conclusions d’une vaste enquête, Montréal, Éditions de l’homme.
- Delourme, A. (1999), Le bonheur possible : Philosophie du changement personnel, Paris, Éditions Retz.
- Lelord, F. (2002), Le voyage d’Hector ou la recherche du bonheur, Paris, Éditions Odile Jacob.
Rédigé par : Marie-Hélène Simard, psychologue.
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Université Laval Canada
Santé des jeunes en France : soutenir les jeunes en souffrance psychique - 18 janvier 2023 – Document ‘fondationdefrance.org’
Contexte{{}}
L’adolescence se caractérise par une période d’opportunités mais aussi de vulnérabilités particulières accrues par des inégalités économiques, sociales ou territoriales qui n’épargnent pas les jeunes. Ces vulnérabilités peuvent entrainer une détresse propice aux conduites à risque et à l’émergence de différents troubles psychiques, plus ou moins graves. En outre, les premiers symptômes des troubles psychiatriques chroniques surviennent souvent à l’adolescence ou à l’entrée dans la vie adulte. Le repérage précoce de ces différents troubles est un enjeu majeur car il est un facteur déterminant pour l’efficience de la prise en soins des patients et de leurs familles.
A ce contexte de fragilité propre à l’adolescence, s’ajoute l’impact des effets de l’épidémie de Covid-19 sur la santé mentale des jeunes. Pour certains d’entre eux, le confinement et ses conséquences ont pu être des révélateurs ou des accélérateurs d’une grande souffrance psychologique : stress et angoisse liés à la peur de la contamination auxquels sont venus s’ajouter les tensions familiales, l’isolement social, la rupture de prise en charge et d’accès aux dispositifs de droit commun ou encore l’exacerbation du sentiment de solitude.
A la suite des confinements successifs et de l’installation dans le temps de cette crise sanitaire, certains signaux de dégradation de leur santé mentale, tels que la démotivation, le décrochage scolaire, le repli, le refus scolaire anxieux, ont été constatés par des professionnels de l’Education nationale, des pédiatres, pédopsychiatres et de nombreux parents. Le système de surveillance de Santé publique France a confirmé ces signaux à l’échelle nationale, avec une aggravation de la situation début 2021.
D’une manière générale, ces données montrent, depuis début 2021, une augmentation des passages aux urgences pour gestes suicidaires, idées suicidaires et troubles de l’humeur chez les 11-17 ans. Les enfants de 11-14 ans sont les plus impactés. Fin 2021 et début janvier 2022, les passages pour troubles de l’humeur tendent à retrouver des niveaux comparables à ceux des années antérieures contrairement aux passages pour idées et gestes suicidaires qui restent à des niveaux nettement supérieurs.
Par ailleurs, Si le confinement a entraîné une baisse des consommations de substances psychoactives pour un grand nombre de personnes, dont les jeunes (Etude TREND, OFDT), l’utilisation des écrans s’est amplifiée, comme le confirme une étude en ligne réalisée par Harris Interactive pour l’association Assurance Prévention/IRMES avant et après le confinement. Or l’usage excessif des nouvelles technologies (jeux vidéo, internet…) peut entraîner un comportement addictif chez les jeunes avec des conséquences sur leur santé physique et psychique, leur vie sociale et affective.
Repérer, diagnostiquer et orienter rapidement vers des professionnels qualifiés ces jeunes qui le plus souvent n’expriment aucune demande spontanée, permet de prévenir des crises aux conséquences parfois dramatiques et d’accompagner des situations avant qu’elles ne s’enkystent et se chronicisent. Intégrer des dispositifs de soins adaptés qui tiennent compte des besoins des jeunes et qui associent leurs proches dans le cadre d’une alliance avec les professionnels de soin, permet de renforcer l’adhésion des jeunes, de limiter les effets délétères de la maladie et de favoriser leur guérison et/ou leur autonomisation.
Depuis plusieurs années, la Fondation de France aide à mettre en œuvre les conditions d’une plus grande réactivité et d’une accroche thérapeutique plus efficace en direction des jeunes en souffrance psychique (TCA, addictions, risques suicidaires, premiers épisodes de crise psychotique, traumas…).
Elle souhaite en 2023 poursuivre son action, en intensifiant son soutien au repérage et à l’orientation précoces, à l’accès et au maintien dans les parcours de soins.
Objectifs et thématiques{{}}
L’objectif de cet appel à projets est de financer des initiatives visant à :
- renforcer le repérage précoce des jeunes présentant des souffrances psychiques et/ou l’émergence de troubles psychiatriques par une approche globale ;
- faciliter l’accès ou l’adhésion aux parcours de soins1 en renforçant le maillage territorial par le développement de dynamiques partenariales intersectorielles ;
- encourager des actions de soutien aux professionnels (santé, social, éducatif…) en charge d’accompagner les jeunes et promouvoir des actions incluant leur entourage (parents, fratries, proches, …).
- la Fondation De France soutient à travers cet appel à projets le démarrage d’actions relevant de l’innovation dans le sens innovation de « rupture » : expérimentation, évaluation, et validation menant à une transformation, une modification de pratiques, de nouvelles méthodes d’interventions, ou nouveaux outils.
Les projets doivent être portés par une équipe et s’inscrire impérativement dans des dispositifs de soins formalisés. Ainsi, les projets portés par des institutions ne relevant pas des soins devront obligatoirement présenter une articulation solide avec le secteur spécialisé (par exemple, des consultations psychothérapeutiques au cœur d’institutions socio-éducatives).
Enfin, il est essentiel que les structures présentant des projets démontrent leur capacité à co-construire avec les jeunes eux-mêmes et/ou avec leurs proches la démarche de repérage ou de soins visée.
Les projets peuvent couvrir une ou plusieurs des problématiques suivantes :
- les addictions avec ou sans substance (alcool, cannabis, jeux vidéo, écrans…) ;
- les risques suicidaires ;
- les TCA (anorexie, boulimie, hyperphagie…) ;
- des troubles psychiatriques émergents (schizophrénie, troubles bipolaires…) ;
- d’autres problématiques psychopathologiques et d’autres situations de mal-être (dépression, troubles anxieux, comportements violents, psycho-traumatismes…).
Les thématiques suivantes sont exclues de l’appel à projets :
- les problématiques relevant exclusivement de la santé somatique ;
- les conduites sexuelles à risque (contraception, IST/VIH) ;
- l’hygiène alimentaire et l’obésité.
L’appel à projets « Santé des jeunes : soutenir les jeunes en souffrance psychique » est clos.{{}}
- Vous pouvez télécharger ici le rapport d’avancement ou final.
- Pour plus d’informations, vous pouvez nous contacter en remplissant ce formulaire.
- Pour consulter les appels à projet de la Fondation de France en cours, rendez-vous sur notre calendrier.
- Pour prendre connaissance des appels à projets de nos fondations abritées, consultez l’annuaire dédié.
Le comité d’experts – Membres :
M. Franck BALDI
Directeur des missions éducatives, Direction Interrégionale Protection Judiciaire de la Jeunesse Sud-Est
Mme Sylvie DUTERTRE
Psychologue au sein d’IMAJE Santé à Marseille et chargée de cours en ethnopsychiatrie et psychiatrie transculturelle au sein du Master de Psychologie clinique et psychopathologie d’Aix-Marseille Université.
Mme Emmanuelle LEPINE
Psychologue, directrice clinique au sein de cabinets spécialisés dans la prévention des risques psycho sociaux
Dr Charles-Edouard NOTREDAME
Pédopsychiatre et chef de clinique universitaire au sein du CHRU de Lille
Dr Bruno ROCHER
Psychiatre, spécialiste des addictions comportementales, responsable de l’espace
M. Julien VELTEN
Proviseur de l’Unité Pédagogique Régionale, Directeur de l’Unité Pédagogique Régionale Pénitentiaire Auvergne-Rhône-Alpes
Dr Nicolas PASTOUR
Médecin psychiatre, Hôpitaux de Saint-Maurice, Responsable du centre d’accueil psychiatrique de Bastille
M. Xavier VANDERPLANCKE
Directeur de la Maison des Adolescents du Rhône
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Santé psychologique en France - Les dispositifs pour accompagner les étudiants dans leur bien-être mental - Publié le 16 février 2024 - Direction de l’information légale et administrative (Premier ministre)
Des lignes d’écoute gratuites et confidentielles ou encore des consultations d’aide et de suivi psychologique : différentes initiatives sont proposées ou soutenues par l’État. La santé mentale des jeunes a été présentée par le Gouvernement comme l’une de ses grandes causes en 2024.
Image 1Image 1Crédits : Paolese - stock.adobe.com
Proposé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche depuis décembre 2023, la Coordination nationale d’accompagnement des étudiantes et étudiants (Cnaé) est un service d’accompagnement, d’écoute et de signalement destiné aux étudiants.
Son objectif est d’apporter une solution à tous les étudiants souffrant de mal-être ou victimes de violences. Plateforme d’écoute et d’orientation, la Cnaé offre aussi une aide pas à pas avec des professionnels pour signaler des situations pouvant relever d’une qualification pénale :
- discrimination ;{{}}
- harcèlement ;{{}}
- violences sexistes et sexuelles.{{}}
Une ligne d’écoute gratuite et confidentielle est mise à la disposition des étudiants par l’association « En Avant Toutes », sous l’égide du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Au téléphone, l’étudiant peut être mis en relation avec un psychologue ou un travailleur social et obtenir de l’aide ou accéder à des renseignements.
À savoir : la ligne est accessible du lundi au vendredi de 10h à 21h et le samedi de 10h à 14h. Composez le 0 800 737 800 ; ou envoyez un courriel à : cnaes@enseignementsup.gouv.fr
À noter : en janvier 2024, selon les données du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche :
- 171 saisines ont été reçues par la Cnaé ;
- 79 % des saisines étaient des appels téléphoniques ;
- les femmes ont été sensiblement plus nombreuses que les hommes à avoir appelé ;
- 6 situations ont fait l’objet d’un signalement, à la demande des étudiants.
Différents dispositifs proposés en fonction de la situation de l’étudiant{{}}
À l’issue de son échange avec le psychologue ou le travailleur social de la Cnaé, l’étudiant est orienté vers le dispositif adéquat au regard de sa situation et de ses besoins. En fonction de son profil, il peut par exemple être dirigé vers :
- Santé Psy Étudiant ;
- un Bureau d’aide psychologique universitaire (BAPU) ;
- un Service de santé étudiante (SSE) ;
- ou une association spécialisée (Centre d’information sur les droits des femmes et des familles, Planning familial…).
Santé Psy Étudiant{{}}
Le dispositif Santé Psy Étudiant a été mis en place en mars 2021 à la suite de l’épidémie de Covid-19. Il permet à tout étudiant de l’enseignement supérieur (dont la formation est reconnue par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche) de bénéficier de 8 consultations gratuites avec un psychologue, sans avoir à avancer de frais.
En 2023, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé la pérennisation du dispositif. Les séances sont donc renouvelables chaque année pour tous les étudiants.
Consulter la liste des professionnels partenaires du dispositif Santé Psy Étudiant.
Les Services de santé étudiante{{}}
Les Services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé (SUMPPS) sont devenus en 2023 les Services de santé étudiante (SSE).
Désormais, tous les étudiants y ont accès, qu’ils soient inscrits ou non à l’université et qu’ils soient issus de l’enseignement supérieur public ou privé. Cette réforme des Services de santé étudiante a également entraîné une extension de leurs missions, avec la création d’une mission en santé mentale.
Dans ce cadre, des consultations d’aide et de suivi psychologique sont proposées. Il s’agit de rencontres entre un étudiant et un professionnel de la santé mentale (psychologue, conseiller spécialisé…). L’étudiant peut discuter de ses préoccupations, de ses émotions et de ses difficultés personnelles. Les consultations sont généralement programmées à intervalles réguliers, permettant un suivi continu de la situation de l’étudiant et une évaluation de l’efficacité des interventions mises en place.
Les Bureaux d’aide psychologique universitaire{{}}
Un Bureau d’aide psychologique universitaire (BAPU) est présent dans la plupart des villes universitaires. Chaque BAPU est composé de psychothérapeutes (psychiatres et psychologues), d’assistants sociaux et d’un service administratif.
Les consultations proposées sont prises en charge à 100 % par la Sécurité sociale et les mutuelles ; les étudiants n’ont pas à avancer les frais. Le nombre de séances n’est pas limité, le suivi étant assuré tant que l’étudiant en ressent le besoin.
À noter : les étudiants qui ont simplement besoin de parler et d’une écoute à un moment donné peuvent contacter Nightline. Cette association, soutenue par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, propose un service d’écoute joignable tous les soirs entre 20h30 et 2h30 ainsi qu’un tchat. Tous les répondants sont des étudiants bénévoles formés à l’écoute active par l’association. Les appels sont gratuits et les échanges sont confidentiels.
Voir aussi : Consultation d’un psychologue ou d’un psychiatre : quelle prise en charge ?
Service-Public.fr - Santé mentale : hausse des pensées suicidaires chez les jeunes Français
Vie publique : Le ministère s’engage concrètement pour la santé mentale des étudiants
Ministère chargé de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation Santé publique : les dispositifs pour prévenir le suicide
Premier ministre - La Cnaé, un nouveau service dédié au bien-être des étudiants
Ministère chargé de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation Santé Psy Étudiant
Ministère chargé de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation
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