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"Vers la Sécurité sociale alimentaire (SSA) contre malnutrition et précarité alimentaire avec agriculture de conservation ou régénératrice, produits ‘AB’ (bénéfices en termes de santé) et moins de laitages et de viandes" par Jacques Hallard
lundi 11 novembre 2024, par
ISIAS Alimentation Santé Climat
Vers la Sécurité sociale alimentaire (SSA) contre malnutrition et précarité alimentaire avec agriculture de conservation ou régénératrice, produits ‘AB’ (bénéfices en termes de santé) et moins de laitages et de viandes
Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 11/11/2024
Plan du document : Préambule Introduction Sommaire Auteur
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Préambule
Il peut être utile de commencer ce dossier par quelques informations préliminaires de mise à niveau !
Sécurité sociale de l’alimentation (SSA) : c’est une réflexion en cours en France, en Belgique, en Suisse et au Luxembourg, portée par différents acteurs de la société civile depuis 2017, sur la création de nouveaux droits sociaux visant à assurer conjointement un droit à l’alimentation, des droits aux paysans / agriculteurs et la protection de l’environnement… - Wikipédia
Agriculture biologique : c’est une méthode de production agricole qui vise à respecter les systèmes et cycles naturels, maintenir et améliorer l’état du sol, de l’eau et de l’air, la santé des végétaux et des animaux, ainsi que l’équilibre entre ceux-ci. Wikipédia
Agriculture de conservation ou agriculture de conservation des sols : c’est un ensemble de techniques culturales destinées à maintenir et améliorer le potentiel agronomique des sols, tout en conservant une production régulière et performante sur les plans technique et économique. Wikipédia
Agriculture régénératrice ou régénérative : elle est caractérisée par une philosophie de la production agricole et un ensemble de techniques adaptables fortement influencés par la permaculture de Masanobu Fukuoka. Ses buts principaux sont de régénérer les sols, augmenter la biodiversité1, la séquestration du carbone atmosphérique par le sol, la résilience des sols face aux fluctuations du climat, optimiser le cycle de l’eau et améliorer la fourniture de services écosystémiques2,3. Elle se distingue de la permaculture par la recherche quasi générale chez ses partisans d’un compromis technique permettant d’assurer sa compétitivité commerciale3 et elle est promue par de grandes compagnies et certains personnages politiques4… - Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Agriculture_r%C3%A9g%C3%A9n%C3%A9ratrice
Voir également > Agriculture régénératrice - L’agriculture régénérative est une approche agricole holistique qui vise à régénérer les écosystèmes et les sols tout en favorisant la durabilité à long terme. L’agriculture régénératrice est constituée d’un ensemble de méthodes d’agriculture – inspirées notamment par la paysannerie traditionnelle et la permaculture – ayant pour but de préserver voire améliorer la qualité des sols, d’augmenter la biodiversité et de lutter contre les changements climatiques en favorisant la rétention du dioxyde de carbone… - A lire par ici > https://www.novethic.fr/lexique/detail/agriculture-regeneratrice.html
AMAP = Association pour le maintien d’une agriculture paysanne : c’est une association pour le maintien de l’agriculture paysanne est un partenariat entre un groupe de consommateurs et un ou des paysans. L’AMAP dispose généralement d’un local pour livrer la nourriture, à la ferme ou près de chez les adhérents. Wikipédia
Terre de Liens est un mouvement citoyen français dont l’une des ambitions est de supprimer le poids de l’acquisition foncière pour les agriculteurs candidats à l’installation, ainsi que d’œuvrer à la préservation du foncier agricole. Notamment en luttant contre la spéculation foncière et l’artificialisation des terres agricoles1… -
Monnaie locale, ou monnaie locale complémentaire, ou monnaie locale complémentaire et citoyenne : c’est, en sciences économiques, une monnaie non soutenue par un gouvernement national et destinée à n’être échangée que dans une zone géographique prédéterminée, généralement à l’échelle d’une ville ou d’une région… Wikipédia
Savez-vous ce qu’est une monnaie locale ? - Par Bercy Infos, le 06/12/2023 – « Connaissez-vous l’Eusko et le Sol-Violette ? Ce sont des monnaies locales, complémentaires à la monnaie officielle, qui sont utilisées dans le périmètre d’une ville voire d’une région. Pourquoi une monnaie locale ? Quel est son fonctionnement ? On fait le tour de la question… - On en compte plus de 80 en France… - Source : https://www.economie.gouv.fr/particuliers/monnaie-locale
Voir une vidéo 5:29 incontournable : Vidéo issue du Parcours ’Créer une Monnaie Locale Complémentaire’ à l’Université Colibris. Intervenante : Anne-Cécile Ragot – A écouter avant tout sur ce site > https://sol-monnaies-locales.org/pourquoi-une-monnaie-locale
‘TerritoiresFertiles’ : pour une agriculture durable et dynamique - Banque des Territoires - 16 octobre 2024
L’association Les Greniers d’Abondance a lancé le 16 octobre Territoires Fertiles, une plateforme en ligne gratuite au service de la transition agricole et alimentaire dans les territoires. Elle propose données territorialisées et informations sur l’alimentation et l’agriculture pour comprendre les enjeux des territoires, encourager le passage à l’action, et donner les outils adaptés aux porteurs de projet.
Territoiresfertiles.fr est co-financée par la Banque des Territoires , la Fondation Daniel et Nina Carasso et le Programme national pour l’alimentation 2024 de l’Ademe et du ministère de l’agriculture, de la souveraineté alimentaire et de la forêt, en partenariat avec Le Basic, Terre de liens et la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB). La plateforme propose à tout utilisateur :
- Un diagnostic flash en 8 chiffres clés de son territoire : commune, établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), bassin de vie, projets alimentaires territoriaux, parcs naturels régionaux, schéma de cohérence territoriale (SCoT) ;
- Un accès direct à des thématiques pour approfondir : autonomie alimentaire, dépendance aux ressources et technologies, accessibilité de l’alimentation ;
- Une sélection d’initiatives de territoires voisins ou similaires, qui apportent des réponses aux enjeux présentés.
‘TerritoiresFertiles’ permet également de comprendre que l’agriculture biologique et les pratiques agroécologiques sont non seulement nécessaires face aux effets du changement climatique, mais également efficaces pour nourrir les habitants en s’adaptant à ce changement.
La résilience alimentaire se construit dans les territoires et en traduisant les enjeux écologiques et sociaux à toutes les échelles administratives, mais également d’action. En s’appuyant sur une démarche d’open innovation, la plateforme a été conçue pour aider les acteurs de la transition agricole et alimentaire à construire, valoriser et faire évoluer leurs projets. Alexandra Ringot-Bottemanne, responsable innovation ouverte et Linda Reboux, responsable du pôle Transition écologique et sociale à la Banque des Territoires - Pour en savoir plus, lire le communiqué de presse - Source : https://www.caissedesdepots.fr/actualites/territoiresfertiles-pour-une-agriculture-durable-et-dynamique
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Ce dossier couvre un large domaine de préoccupations qui touchent à la fois : des initiatives pour une Sécurité sociale de l’alimentation (SSA) [comme avec ‘Solicagnole’ par exemple], les monnaies locales complémentaires [un outil efficace adapté aux ‘circuits courts’], les aliments ‘bio’ [label « biologique » (AB)] et leurs effets positifs sur la santé humaine et animale, les modes d’agricultures de conservation, ou d’agriculture régénératrice, la diminution de la consommation des laitages et des viandes comme un moyen qui permettrait d’absorber des milliards de tonnes de CO2 sans renoncer complètement à la nourriture de viandes
! … De quoi préparer de nouvelles initiatives sociétales « allant dans le bon sens … avec bon sens !
Les articles sélectionnés pour ce dossier sont mentionnés avec leurs accès dans le sommaire ci-après
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- Exemples de faisabilité d’initiatives locales vers une Sécurité sociale de l’alimentation (SSA) avec ‘Solicagnole’
- Rappel - La Sécurité sociale de l’alimentation (SSA) d’après Wikipédia
- France – Politique - Un pas de plus vers la Sécurité sociale alimentaire - Publié le 20 février 2024 - Par Valérie Godement – Document ‘Réussir.fr’
- Webinaire Attac – Sécurité Sociale de l’Alimentation (SSA) : fausse bonne idée ou vraie révolution ? – Enregistrement d’environ 2 heures - Jeudi 07 novembre 2024, par Attac France
- NB. A partir du lien ci-dessus, cible aussi une courte vidéo intégrée de 4 minutes à partir de 1:00:36 sur les démarches en cours avec ‘Solicagnole’
- La Sécurité sociale de l’alimentation (SSA) - Les bonnes intentions ne font pas les bonnes solutions - Par Pierre Khalfa. Le 28 novembre 2023 – Diffusé par ‘ensemble-mouvement.com’
- Revue - Vers une Sécurité sociale alimentaire ? - Revue S !LENCE - Numéro 538 - décembre 2024
- Les aliments ‘bio sont-ils réellement meilleurs pour notre santé ? - Au-delà du label « biologique » (AB), il faut s’intéresser à la façon dont les aliments ont été cultivés - De Meryl Davids Landau - Publication 12 juin 2023, 11:40 CEST – Document ‘National Geographic Society.’
- Manger bio : quels effets sur notre santé ? - Mardi 5 novembre 2024 – Enregistrement ‘France Culture’ de 58 minutes - Provenant du podcast De cause à effets, le magazine de l’environnement
- Pourquoi nous ne consommerons plus jamais autant de lait et de viande qu’avant ? – Lire ‘futura-sciences.com’
- Il fallait y penser : cette idée simple mais géniale permettrait d’absorber des milliards de tonnes de CO2 sans renoncer à la viande ! - Document ‘futura-sciences.com’
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Exemples de faisabilité d’initiatives locales vers une Sécurité sociale de l’alimentation (SSA) avec ‘Solicagnole’
SoliCagnole - Initiative locale vers une SSA
- Structure porteuse : Association dédiée SoliCagnole- initiative locale vers une SSA - initiative locale vers une SSA
- Territoire d’expérimentation : Yonne et alentours
Contact : https://solicagnole.fr/
Partenaires : Monnaie locale de l’Yonne ‘La Cagnole’, ‘Terre de Liens Bourgogne Franche-Comté’ et ‘Groupement des Agro-Biologistes de l’Yonne’. Ensuite : volonté de réunir une très large agora citoyenne de la LDH aux associations écologistes, de la Ligue de l’enseignement aux associations travaillant auprès des précaires, etc…
Description des activités - L’association ‘Courts Circuits La Cagnole’ veut mettre en place une Sécurité Sociale de l’Alimentation, faisant de l’accessibilité à une alimentation soutenable et saine, un droit pour tous.
Concrètement, chacun cotise chaque mois, selon ses moyens, de 10 à 100 Euros (ou plus) et tout le monde reçoit la même somme (la moyenne des cotisations) en monnaie locale, somme qui ne peut être dépensée qu’auprès de nos partenaires (producteurs et magasins bio, épiceries sociales et solidaires, épiceries indépendantes).
Nous comptons co-créer une association dédiée à cette caisse, transparente et démocratique.
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Historique du projet{{}}
Nous partons de constats :
1/ La population subit de plus en plus de précarité sociale et donc alimentaire, notre département étant très touché par l’inflation des prix alimentaires.
2/ Difficulté financière forte pour nombre de petits producteurs bio de l’Yonne.
3/ Difficulté pour de petits producteurs de se labelliser.
Nous voulons rendre accessible à toutes et tous, notamment aux plus vulnérables, une alimentation saine et soutenable (saine vis-à-vis e leur santé, soutenable vis-à-vis de la biodiversité, du climat, de l’eau), si nous y parvenions, oui, ce serait « changer le monde », ici et maintenant, toutes et tous ensemble avec nos altérités, notre pluralité, car il s’agit de l’humanité et du vivant.
Si nous réussissions ce projet, ne serait-ce que progressivement, d’abord sur un quartier ou un village, puis des cantons, puis le département, ce serait tout simplement un formidable tremplin pour la dynamique du mieux vivre, de la souveraineté alimentaire, de la justice sociale et des solidarités.
Tentative de créer un Eco-système dans lequel chaque citoyen se sent interdépendant de son voisin sur un territoire donné, afin de retrouver une certaine souveraineté alimentaire.
Perspectives envisagées :{{}}
Nous proposons :
1/ en premier socle, l’opération SoliCagnole, basée sur l’expérience de SoliDoume dans le Puy de Dôme.
Soli’doume est un dispositif mutualiste inspiré de la Sécurité Sociale de l’Alimentation (SSA). Soli’doume développe un écosystème économique alimentaire alternatif au système conventionnel tout en étant à la fois solidaire, éthique et durable.
2/ En complémentarité, la mise en place d’un fonds citoyen et partenarial permettant d’aider à l’achat par les épiceries sociales et solidaires de produits de petit.e.s productrices.teurs qui sont en situation de précarité.
Exemple : le producteur X a besoin de vendre ses salades à 0.70 € l’unité ; l’épicerie solidaire Y vend ses salades aux personnes précaires à 0.60 € et se voit proposer des salades issues de la grande distribution, de l’agro-industrie et hors territoire, selon les moments, à 0.60 € l’unité ; Y n’ayant pas des fonds propres importants, se voit contrainte de préférer les salades les moins chères. Notre fonds intervient et fournit 0.10 à 0.15 € à Y par salade achetée à la petite entreprise locale en agrobiologie (ou à X directement, à préciser.)
3/ En partenariat avec nombre des entreprises membres de la Cagnole, inventer des procédures et des modulations à partir de SoliCagnole ou de solutions proches et efficientes, afin de clairement agir pour l’accessibilité à une alimentation de qualité et le soutien aux entreprises en difficulté.
4/ « Formation-sensibilisation » du bien manger avec les enjeux de développement durable, et de santé publique.
D’autres initiatives de la SSA :{{}}
https://securite-sociale-alimentation.org/wp-content/uploads/2023/09/logo-conserverie.jpg
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Caisse sociale de l’alimentation - Saint-Étienne, France Auvergne-Rhône-Alpes
Découvrir la SSA :
- La SSA en 3 minutes
- Le socle commun de la SSA
- Les trois piliers du mécanisme de SSA
- Historique du collectif pour une SSA
Pour approfondir le sujet : {{}}
- La boîte à questions
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- Les ressources bibliographiques
- Revue de presse
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Rappel - La Sécurité sociale de l’alimentation (SSA) d’après Wikipédia
C’est une réflexion en cours en France, en Belgique, en Suisse et au Luxembourg, portée par différents acteurs de la société civile depuis 2017, sur la création de nouveaux droits sociaux visant à assurer conjointement un droit à l’alimentation, des droits aux paysans / agriculteurs et la protection de l’environnement.
La malnutrition n’est pas qu’un problème des pays pauvres. En France, plus de 8 millions de personnes ont besoin de l’aide alimentaire pour se nourrir. C’est trois fois plus qu’en 2005. Répandue très inégalement selon les classes sociales, cette précarité alimentaire en quantité ou en qualité a des conséquences sur la santé publique, notamment en termes de maladie cardiovasculaire, de cancer, de diabète, de baisse de la fertilité, ou encore de souffrances psychologiques. Le dysfonctionnement du système alimentaire affecte également la rémunération et la santé des agriculteurs, toujours moins nombreux et soumis à une concurrence planétaire plus rude, ainsi qu’à une dégradation de l’environnement (changement climatique, régression et dégradation des sols, effondrement de la biodiversité…)
La proposition de SSA vise à étendre les principes du régime général de la sécurité sociale, fondé en 1946 par Ambroise Croizat, à l’alimentation et à l’agriculture, afin de bâtir une organisation démocratique du système alimentaire. Initiée en 2017 par Ingénieurs sans frontières-Agrista, et portée depuis 2019 par un collectif d’associations regroupant citoyens et professionnels de l’agriculture, de l’alimentation et de l’éducation populaire ; la SSA fait depuis l’objet d’expérimentations locales dans des dizaines de communes en France (Paris, Bordeaux, Montpellier, Cadenet, Gironde…) ainsi que d’une campagne de résistance civile afin d’obtenir sa généralisation (« Riposte alimentaire »).
Ses trois principes fondamentaux sont : l’universalité du droit à l’alimentation, la cotisation sociale, et le conventionnement démocratique. Ainsi, de la même manière qu’ils le font en allant chez le médecin, tous les Français pourront utiliser une Carte Vitale d’alimentation pour se nourrir sainement de manière autonome, auprès des professionnels conventionnés sur des critères environnementaux et sociaux définis démocratiquement par les caisses primaires locales représentant les citoyens. Les producteurs, eux, seraient liés par des contrats pluriannuels avec un prix établi à partir de leur coût de revient et des volumes garantis. La SSA permettrait ainsi à la fois aux plus modestes de mieux manger, aux agriculteurs de mieux vivre de leur métier, tout en réorientant le modèle agricole vers une agroécologie, créant un cercle vertueux.
Contexte{{}}
La proposition de Sécurité sociale de l’alimentation (SSA) nait du constat que, d’un côté, l’agriculture surproduit sans rémunérer suffisamment ses travailleurs ; de l’autre, le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire explose1. Bénédicte Bonzi, anthropologue et autrice de La France qui a faim (Seuil), constate que « le système alimentaire, de la production jusqu’à la consommation, dysfonctionne complètement, il ne répond à aucune des promesses qui ont été faites », à commencer par celle de nourrir correctement les Français2. Alors « redevenir un pays nourricier [et bâtir une] souveraineté alimentaire » renouvelée ne se feront, selon elle, qu’au prix d’un « exercice démocratique de chacun et chacune »3 afin de transformer l’ensemble du système alimentaire2.
Malnutrition et précarité alimentaire{{}}
La malnutrition n’est pas qu’un problème des pays pauvres. En France, en 2021, plus de 8 millions de personnes, c’est à dire près de 12% de la population, ont besoin de l’aide alimentaire pour se nourrir. C’est trois fois plus qu’en 20054,5. La crise sanitaire a fait exploser la précarité alimentaire, mais, avant même la Pandémie de Covid-19, 5 millions de Français dépendaient déjà de l’aide alimentaire1. Le phénomène est probablement sous-estimé, car le nombre citoyen en situation d’insécurité alimentaire dépasse largement celui des seuls bénéficiaires de l’aide alimentaire6 : selon une étude publiée en mai 2023 par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), 16 % des Français ne mangent pas à leur faim7,8. Le phénomène est également attisé par la forte inflation3 : les prix de l’alimentation ont progressé de 15,9 % entre mars 2022 et mars 2023, selon l’Insee8. De plus, l’aide alimentaire ne fournit pas un panier équilibré et choisi1 et les associations sont débordées9.
Les limites du concept de consom’acteur sont visibles : cette croyance, selon laquelle les consommateurs détiendraient tous les pouvoirs pour accélérer la transition agricole vers des méthodes de production durable, car il leur suffirait de choisir mieux leurs achats, se heurte aux fins de mois difficiles qui rendent les achats engagés impossibles10. D’après Benjamin Sèze, auteur de Quand bien manger devient un luxe, il y a une illusion de choix : « De nombreux ménages font des choix qui ne sont pas dictés d’abord par leurs besoins ou envie de ce qu’ils voient en rayon, mais par leurs moyens. C’est une fausse démocratie par le portefeuille ». La Sécurité sociale alimentaire permettrait selon lui « d’inverser la tendance » et d’influer sur l’offre, grâce à un système de citoyens tirés au sort, qui pourraient décider des produits conventionnés et transformer complètement le système alimentaire8.
Conséquences en termes de santé publique{{}}
Qui plus est, il est maintenant connu qu’une mauvaise alimentation accroît les risques de maladie cardiovasculaire, de cancer ou encore de diabète. L’obésité touche 17 % de la population adulte (8,5 millions d’individus) et est très inégalement répandue selon la classe sociale des individus. Ainsi, d’après une étude du ministère de la Santé, dès l’âge de 6 ans, les enfants d’ouvriers sont quatre fois plus touchés par l’obésité que les enfants de cadres11,2. De même, plus la classe sociale et le niveau de diplôme sont élevés, plus la consommation d’aliments issus de l’agriculture biologique comme celle de fruits et de légumes sont importantes11. Cette violence alimentaire s’exerce sur les corps et entraîne également des souffrances psychologiques « plus difficiles à identifier, sournoises car distillées dans le temps »3.
Cependant, une alimentation diversifiée et en quantité adaptée ne suffit pas, encore faut-il qu’elle soit de bonne qualité. Or les résidus de pesticides sur les aliments ont des effets néfastes sur la santé et constituent des facteurs de risque pour les consommateurs, comme une baisse de la fertilité. Mais les pesticides sont également et avant tout nocifs pour les agriculteurs, chez qui le risque de cancer est considérablement accru par leur utilisation11.
Limites de l’aide alimentaire{{}}
Le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire a explosé. Quand Coluche lançait son appel et les Relais du cœur en 1985, cette aide alimentaire était alors conçue comme exceptionnelle, répondant à une urgence. Trente-cinq ans après, elle s’est institutionnalisée1. D’une façon générale, la réponse actuelle pour tenter d’améliorer l’accès à l’alimentation s’inscrit dans des politiques sociales de soutien aux plus pauvres qui reposent sur cette filière de l’aide alimentaire6. Or, si l’aide d’urgence classique permet à nombre de foyers de survivre, elle perpétue aussi un fonctionnement oppressif au sein duquel les personnes n’ont peu ou pas le choix des produits, du moment et du lieu de leur collecte. Un « marché de la faim » que dénonce la chercheuse Bénédicte Bonzi, docteure en anthropologie sociale et auteure de La France qui a faim (Seuil, mars 2023)3. De plus, l’aide alimentaire provient de dons, dont 95 % de l’agro-industrie qui l’utilise, au passage, pour défiscaliser1,11. En 2019, un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), fustigeait la complexité de l’aide alimentaire et la qualité même des produits auxquels elle permet d’accéder5.
Mal-être des agriculteurs{{}}
Le système agricole surproduit sans rémunérer suffisamment ses travailleurs1. Un tiers des agriculteurs perçoivent moins de 350 € par mois en 2016, selon la Mutualité sociale agricole. Un sur cinq n’a dégagé aucun revenu en 2017 selon l’Insee12. Selon la Dares, liée au ministère du Travail, dans dix ans, la France devrait compter 40 000 agriculteurs de moins, alors qu’ils ne représentent déjà plus que 2 % de la population active. Dans le même temps, notre autonomie alimentaire ne cesse de reculer : les importations françaises ont bondi de 87 % en dix ans2. En outre, les agriculteurs sont mis en concurrence à l’échelle planétaire, pour produire à moindre coût. Selon l’agronome Mathieu Dalmais, il est possible de sortir de cette pression de la compétitivité en « socialisant l’agriculture et l’alimentation »13.
Crise écologique{{}}
Les pesticides ont un impact majeur sur le déclin des populations d’oiseaux et d’insectes, mais les ventes de produits issus de l’agriculture biologique — qui représente une alternative moins polluante — sont en baisse, et restent de toute façon très minoritaires en France (6 %) compte tenu du coût des produits biologiques. La Sécurité sociale de l’alimentation, en fléchant les produits conventionnés, permettrait d’encourager la filière bio et les enseignes qui promeuvent une agriculture durable8.
Histoire - Fondation du collectif …{{}}
Source de l’article complet : https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9curit%C3%A9_sociale_de_l%27alimentation
France – Politique - Un pas de plus vers la Sécurité sociale alimentaire - Publié le 20 février 2024 - Par Valérie Godement – Document ‘Réussir.fr’
La commission économique de l’Assemblée nationale vient d’adopter la proposition de loi du député PS de Mayenne Guillaume Garot. Cette dernière a pour objectif, face à la précarité alimentaire croissante, d’instaurer « des Territoires Zéro Faim ».{{}}
© P. Cronenberger
La proposition de loicomporte trois mesures-clés : l’expérimentation d’une part d’un dispositif « Territoires Zéro faim » et d’un chèque « Alimentation durable », et d’autre part l’instauration d’une « TVA à 0 % » pour les produits alimentaires vendus à des associations d’aide alimentaire. Il est donc notamment proposé d’expérimenter sur ces territoires la mise en place d’un chèque « Alimentation durable », prioritairement destiné aux personnes en situation de précarité, notamment celles allocataires de minima sociaux. Il pourrait prendre la forme d’une carte de paiement acceptée dans la plupart des commerces alimentaires. Cette carte permettrait d’acheter uniquement des produits dits « éligibles », par exemple des produits issus de l’agriculture biologique et/ou en provenance de circuits courts, ainsi que des produits bons pour la santé (légumes, fruits, légumineuses non transformées, etc.). Elle serait créditée chaque mois d’un montant à définir.
Lire aussi : Le chèque alimentaire sera-t-il pérenne ?
Lire aussi : Chèque alimentaire : l’idée est-elle vraiment enterrée par le gouvernement ?
Vers une commission de suivi sur la Sécurité sociale alimentaire{{}}
Comme le souligne Agra presse, l’examen de la proposition de loi a permis d’assouplir la liste des dispositifs éligibles, et d’adopter un « amendement d’appel » visant à lancer un « suivi sur la Sécurité sociale alimentaire ». Soumis par le député EELV Charles Fournier, le texte crée un « comité qui a pour mission la préfiguration d’une commission de suivi sur la sécurité sociale alimentaire ». Ce comité remettrait notamment, dans un délai de six mois, un rapport sur « l’opportunité de mettre en œuvre une loi d’expérimentation pour une Sécurité sociale de l’alimentation, à même d’assurer un mécanisme universel assurant le droit à l’alimentation pour tous ».
Lire aussi : Où sera expérimenté le chèque alimentaire ?
Déjà des expérimentations{{}}
Le principe d’une « Sécurité sociale de l’alimentation » qui est notamment soutenu par la Confédération paysanne est déjà expérimenté dans plusieurs villes en France, notamment à Montpellier. Son principe est simple : les personnes bénéficiaires cotisent selon leurs revenus à une caisse qui fournit un retour des bons d’achat financés par la collectivité et supérieurs à cette cotisation.
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Webinaire Attac – Sécurité Sociale de l’Alimentation (SSA) : fausse bonne idée ou vraie révolution ? – Enregistrement d’environ 2 heures - Jeudi 07 novembre 2024, par Attac France
Le Groupe de travail sur l’alimentation vous annonce qu’un webinaire sur la SSA aura lieu lundi 14 octobre avec les interventions de : Bénédicte Bonzi (anthropologue) - Tanguy Martin (Ingénieurs Sans Frontières) - Jean-Marie Harribey (économiste membre d’Attac).
La sécurité sociale de l’alimentation (SSA) fait l’objet de débats et propositions depuis plusieurs années, en posant une question essentielle : comment sortir l’alimentation de la marchandisation, en garantissant un accès à tou.tes à une nourriture de bonne qualité, et en permettant de soutenir des systèmes écologiquement soutenables, en lien avec le monde paysan. Cependant, la SSA est-t-elle à la hauteur de toutes ces promesses ? Existe-t-il différentes façons d’envisager la SSA, qui préservent ou au contraire menacent le système agro-industriel ?
Nous débattrons de toutes ces questions et de bien d’autres avec Tanguy Martin, référent Sécurité Sociale de l’Alimentation pour Ingénieurs Sans Frontières, co-auteur avec Sarah Cohen de « De la démocratie dans nos assiettes. Construire une Sécurité sociale de l’alimentation, 2024 ».
Vous voulez passer à l’action ? - Sautez le pas et contribuez à la mobilisation contre les banques et multinationales prédatrices. Je fais un don de 10 €J’adhère dès 5 €J’agis avec Attac :{}66 % de votre adhésion est déductible de vos impôts dans la limite de 20 % de vos revenus imposables.
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NB. A partir du lien ci-dessus, cible aussi une courte vidéo intégrée de 4 minutes à partir de 1:00:36 sur les démarches en cours avec :https://solicagnole.fr/local/cache-vignettes/L1212xH209/bandeau_site_orangebb-26aa1.jpg?1730901156
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Kakemono : Entrez dans la Ronde du Mieux Manger avec la CAF et SoliCagnole -
8 novembre, par Rédaction SoliCagnole
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Kakemono : La CAF de l’Yonne soutient les Caisses de SoliCagnole {{}}
7 novembre, par Rédaction SoliCagnole
Le lancement des trois premières caisses de solidarité dans l’Yonne est prévu pour le 1er novembre 2024, SoliCagnole a besoin d’une aide financière pour ce départ. Total à collecter 9600€ - Nombre de donatrices ou donateurs 14 - Somme collectée par virement direct ou chèque 1700€ - Somme collectée via Kohinos en e-cagnoles 20€ - Somme collectée via HelloAsso 380€ - Nouvelles adhésions 40€ - Total collecté 2140€ Pourcentage collecté 22,21% - Depuis mai 2023, des militant.e.s de (…) -31 octobre, par Rédaction SoliCagnole
La Sécurité sociale de l’alimentation (SSA) - Les bonnes intentions ne font pas les bonnes solutions - Par Pierre Khalfa. Le 28 novembre 2023 – Diffusé par ‘ensemble-mouvement.com’
La Sécurité sociale de l’alimentation consiste à créer de nouveaux droits sociaux visant à assurer conjointement un droit à l’alimentation, des droits aux producteurs d’alimentation et la protection de l’environnement. Pierre Khalfa poursuit la discussion en questionnant la logique de la démarche.
La sécurité sociale de l’alimentation (SSA) a pour objectif de sortir du modèle de l’agro-industrie pour réaliser l’accès à une alimentation de qualité pour toutes et tous. Elle repose sur trois piliers : une allocation universelle de 150 euros par mois fléchée pour l’achat de produits alimentaires ; un conventionnement des acteurs et des produits hors des enseignes de l’agro-industrie ; un financement par une nouvelle cotisation sociale sur la valeur ajoutée des entreprises. Cette perspective pose plusieurs problèmes.
La première question est celle du financement. Une allocation universelle de 150 euros par mois, cela fait environ 120 milliards d’euros par an. Rappelons que les dépenses de la sécurité sociale s’élèvent à environ 470 milliards d’euros par an. La question de la faisabilité financière ne peut donc pas être ignorée, surtout quand on se souvient de la difficulté pour trouver quelques milliards pour combler un éventuel déficit dans les régimes de retraite et que d’autres dépenses importantes, notamment en matière de santé, de prise en charge de la dépendance et de la petite enfance devront augmenter et être prises en charge par la sécurité sociale.
Cette question est d’autant plus prégnante que nous sommes entrés dans une phase où les gains de productivité s’effondrent et où la productivité elle-même baisse (au moins conjoncturellement). De plus, si l’objectif est d’entrer, pour des raisons écologiques, dans une phase de postcroissance, c’est tout le financement de la sécurité sociale qui sera fragilisée. Or ce financement reposait après-guerre sur une double idée : d’une part, un partage des gains de productivité, rendu d’autre part d’autant plus facile que ceux-ci étaient importants et que, année après année, la croissance économique augmentait la richesse produite. Or ces deux sources de financement sont en train de s’effondrer.
D’où la réponse qui est celle d’une autre répartition de la richesse produite. Une récente étude éclairante des économistes atterrés1 confirme que l’on pourra au mieux récupérer 5 points de PIB dans la répartition de la valeur ajoutée entre capital et travail. Avec tout ça, il faudra financer la réduction du temps de travail, l’augmentation des salaires (au moins les plus bas), la transition écologique et ce qui va avec un début de ré-industrialisation et évidemment tout ce qui concerne la sécurité sociale.
Certes, une réforme fiscale ambitieuse peut donner des marges de manœuvres supplémentaires. Mais, quoi qu’il en soit, ajouter à ces dépenses indispensables 120 milliards d’euros, qui iraient en grande partie à des gens qui n’en ont pas besoin, n’est pas raisonnable…
[…] Pour lire la suite de l’article de Pierre Khalfa…
Pour compléter, vous pouvez lire sur notre site :
- La SSA, un projet féministe /4
- Éléments de réflexion pour une SSA /3
- Contribution à propos de la SSA /2
- Sécurité sociale de l’alimentation
Note : Commission Écologie et Société d’Attac, « Dossier spécial sur la Sécurité sociale de l’alimentation », La Lettre n° 2 », mars-avril 2023.
Source : https://ensemble-mouvement.com/la-ssa-bonnes-intentions-mais-5/
Et si on recevait chaque mois 150 euros pour s’alimenter avec de bons produits ? C’est ce que propose le projet de Sécurité sociale de l’alimentation (SSA), en imaginant ajouter une nouvelle branche à la Sécurité sociale : l’alimentation. Quoi de plus logique, quand on pense que l’alimentation est à la base de la santé ?
Depuis 2019, un collectif d’organisations a imaginé un projet visant à la fois à lutter contre la précarité alimentaire et à soutenir l’agriculture paysanne. Concrètement, chaque personne résidant en France recevrait un budget mensuel, à dépenser dans des lieux de vente ou auprès de product·rices respectant des critères définis démocratiquement par des caisses locales d’alimentation. Ces caisses seraient financées par des cotisations sociales. S’il soulève de nombreuses questions, ce projet reste largement porteur d’espoir.
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Éditorial Et si on ajoutait une branche alimentation à la Sécu ?
Dossier S’inspirer de la Sécu en évitant ses écueils
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Source : https://www.revuesilence.net/numeros/538-Vers-une-Securite-sociale-alimentaire/
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Les aliments ‘bio sont-ils réellement meilleurs pour notre santé ? - Au-delà du label « biologique » (AB), il faut s’intéresser à la façon dont les aliments ont été cultivés - De Meryl Davids Landau - Publication 12 juin 2023, 11:40 CEST – Document ‘National Geographic Society.’Apples15556
Ces pommes biologiques provenant de variétés ancestrales ont-elles été cultivées dans un sol sain ? Cela peut faire toute la différence. PHOTOGRAPHIE DE Becky Hale, National Geographic
Avec l’été vient le temps des marchés fermiers. Les supermarchés regorgent de produits de saison. Certains, certifiés biologiques, se vendent à des prix élevés. Il est donc légitime de se demander si les fruits et légumes biologiques sont plus riches en nutriments que les autres. En version courte : oui. Le sujet est néanmoins plus complexe qu’il n’y paraît.
Bien que cela puisse sembler contre-intuitif, les réglementations relatives aux aliments biologiques, ne mettent pas nécessairement l’accent sur leurs bienfaits pour la santé. La règlementation en vigueur tient compte de la manière dont ils sont cultivés, principalement en utilisant du compost et du fumier plutôt que des substances chimiques de synthèse, ce qui permet ainsi de protéger le sol. En revanche, s’il n’est pas possible de maîtriser les insectes envahissants via des moyens naturels, les pesticides peuvent être autorisés.
Pour les consommateurs, le facteur clef de motivation est le fait que ces aliments soient meilleurs pour la santé. Il est donc important pour les scientifiques de comprendre si cela est vrai, explique Julia Baudry qui a étudié la question à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), organisme indépendant.
Des décennies de recherches ont brouillé les pistes. Certaines, en particulier les toutes premières, n’ont trouvé que peu de différences nutritionnelles entre les aliments biologiques et les autres. D’autres ont avancé que les bienfaits étaient immenses. Selon David Montgomery, pédologue à l’université de Washington, cette disparité reflète probablement des variations dans les pratiques d’exploitation des sols des fermes biologiques et, surtout, dans la manière dont est définie la nutrition. « Il existe des différences dans ce qu’on mesure et compare réellement », indique-il.
Globalement, après avoir effectué une analyse pour une revue scientifique et son livre What Your Food Ate, David Montgomery a déterminé que les cultures biologiques et les sols sains contenaient moins de résidus de pesticides et des quantités plus élevées de composés phytochimiques riches en antioxydants, tels que les flavonoïdes et les caroténoïdes.
« On pourrait se demander si les différences sont assez significatives pour s’inquiéter. Mais de mon point de vue, ce qui est préférable, c’est que mes aliments ne contiennent aucun pesticide et, au contraire, beaucoup de substances phytochimiques », déclare-t-il.
Bien entendu, la consommation de n’importe quel fruit ou légume, notamment en grandes quantités, est bénéfique à bien des niveaux.
Moins de cancers et autres maladies {{}}
Les produits certifiés biologiques ne sont réellement accessibles que depuis une vingtaine d’années, explique Dave Chapman, agriculteur biologique de longue date dans l’état du Vermont aux Etats-Unis. Dans l’ensemble, les aliments biologiques coûtent environ 20 % de plus que les autres, en partie parce que leur production est plus coûteuse.
Les premières études qui ont semé la confusion au sujet des bénéfices pour la santé, ont limité leurs analyses aux vitamines, minéraux et macronutriments, tels que les glucides et les protéines.
En 2012, un passage en revue de 200 études réalisées par le passé a confirmé que les teneurs en vitamines A et C, ainsi qu’en minéraux, notamment le calcium et le fer, n’étaient pas significativement différentes entre les produits biologiques et les autres.
Les composés phytochimiques sont des composés organiques naturels qui abondent dans les fruits et légumes et qui permettent de réduire l’inflammation, renforcent le système immunitaire et améliorent globalement la santé. Ceux-ci ont fait l’objet de moins d’attention dans ces études car ils ne sont pas compris dans les apports nutritionnels recommandés.
Lorsque les chercheurs se sont spécifiquement penchés sur ces composés, ils ont constaté que les produits biologiques en étaient 12 % plus riches, principalement en caroténoïdes. Des personnes qui ont consommé pendant trois semaines des aliments non certifiés comme biologiques, puis pendant le même laps de temps des aliments biologiques, présentaient des taux de flavonoïdes plus élevés dans leurs urines après consommation du deuxième type d’aliments.
Selon David Montgomery, cela suit une certaine logique, les plantes augmentant les niveaux de ces composés pour se protéger des insectes et des maladies. Les autres cultures n’en ont pas besoin car elles sont protégées par des substances chimiques de synthèse.
Le fait que les composés phytochimiques soient présents en plus grande quantité pourrait expliquer pourquoi les études d’observation de Julia Baudry ont révélé des taux plus faibles de cancers, notamment du sein, ainsi que de diabète de type 2, chez les personnes qui consomment davantage d’aliments biologiques.
Certains scientifiques critiquent les études d’observation car les personnes consommant régulièrement des produits biologiques diffèrent à bien des égards de celles qui ne le font pas. Elles sont, par exemple, généralement plus aisées et plus instruites et ont tendance à prendre soin de leur santé en faisant régulièrement de l’exercice.
Julia Baudry explique qu’elle et ses collègues ont pris soin de tenir compte de tous ces éléments. « Nous sommes tout à fait convaincus que nous avons pris en compte les facteurs nécessaires dans le cadre de cette recherche », déclare-t-elle.
Néanmoins, de telles études ne peuvent prouver de lien de cause à effet. Comme l’indiquent les chercheurs dans leur résumé, il faudrait procéder à des expériences directes pour pouvoir affirmer qu’une alimentation à base de produits biologiques permet une diminution du nombre de maladies.
L’amélioration de l’état de santé des personnes participant à l’étude de Julia Baudry s’explique probablement aussi parce que les produits biologiques ne contiennent généralement pas d’engrais de synthèse et de pesticides. L’étude de 2012 a révélé que les résidus de pesticides dans les produits non biologiques étaient 30 % plus élevés que dans les produits biologiques, tandis que d’autres chercheurs ont constaté que le taux de cadmium, toxine présente dans certains engrais qui peut s’accumuler dans le foie et les reins, était de 48 % supérieur.
La plupart des études sur les risques liés à ces substances chimiques ont été réalisées sur des ouvriers agricoles, ceux-ci étant beaucoup plus exposés. Un rapport datant de 2022 fait état de problèmes de santé allant d’un manque de concentration et de symptômes neurologiques à des douleurs thoraciques chez les agriculteurs utilisant des produits chimiques organophosphorés.
L’Organisation mondiale de la santé considère même que certains de ces insecticides sont probablement cancérigènes. Pourtant, les concentrations de produits chimiques dans les cultures non biologiques sont généralement inférieures aux seuils légaux.
Au-delà de l’agriculture biologique, l’agriculture régénératrice{{}}
Tim LaSalle, cofondateur du Center for Regenerative Agriculture and Resilient Systems de l’université d’État de Californie à Chico, explique que pour consommer les aliments les plus sains possibles, il ne faut pas se contenter de regarder si les produits sont étiquetés comme biologiques, mais s’informer sur la manière dont ils ont été cultivés.
Dave Chapman, codirecteur exécutif du Real Organic Project, compare la diversité des micro-organismes présents dans un sol sain à celle que l’on trouve dans nos intestins. « Si notre microbiome n’est pas sain, nous ne sommes pas en bonne santé », explique-t-il. « Il en va de même pour les sols. »
C’est pourquoi Dave Chapman déplore que le label biologique puisse être donné à des plantes issues de l’hydroponie, système de culture hors-sol. Celles-ci sont nourries artificiellement, généralement avec de l’azote. « Les plantes sont suspendues et essentiellement alimentées par un tube », explique-t-il. « Ce n’est pas l’idée que l’on se fait d’un potager ».
Les consommateurs souhaitant des produits cultivés dans le meilleur des sols devraient rechercher ceux issus de l’agriculture régénératrice, qu’ils soient certifiés biologiques ou non, indique Tim LaSalle. Cette pratique accorde une importance particulière à la qualité du sol et, bien qu’elle n’exclue pas obligatoirement pesticides et herbicides, un tel écosystème permet généralement de ne pas avoir à y recourir, précise-t-il.
Les agriculteurs pratiquant l’agriculture régénératrice suivent trois principes de base : ils ne retournent ou ne labourent pas la terre avant de planter car cela tue les organismes vivant près de la surface ; ils utilisent plusieurs variétés de plantes de couverture entre les saisons de végétation car leurs racines nourrissent le sol avec différents composés ; et ils conservent les plantes dans le sol autant que possible plutôt que de les laisser en jachère entre les récoltes.
Ces stratégies augmentent le nombre de champignons, de vers de terre et autres organismes sous la surface qui apportent des nutriments supplémentaires aux plantes. Selon un article paru dans l’European Journal of Nutrition, des brocolis et des choux-fleurs cultivés dans ce type de sol verraient leur teneur en composés phytochimiques multipliée par dix.
Le terme « régénératrice » n’est toutefois pas réglementé, il est donc possible d’apposer ce label sur des aliments qui ne remplissent pas les conditions requises, déplore Dave Chapman. Même si le terme « biologique » est réglementé, ce dernier affirme que l’application de la réglementation est laxiste, notamment en ce qui concerne les céréales importées.
Pour trouver les produits les plus sains et les plus savoureux, Tim LaSalle conseille donc de se rendre au marché local. Demandez aux agriculteurs non seulement s’ils évitent les pesticides, mais aussi s’ils labourent leurs terres et ce qu’ils en font entre les saisons de végétation.
Britt Burton-Freeman, directrice du Center for Nutrition Research de l’Institut de technologie de l’Illinois, craint toutefois que l’importance accordée aux produits biologiques n’empêche les gens de manger suffisamment de fruits et de légumes. Dans son enquête menée auprès de 510 acheteurs à faibles revenus, la plupart ont déclaré préférer les produits biologiques mais ne pas pouvoir se les offrir, et certains même d’être moins enclins à acheter des fruits et légumes en raison de la présence de pesticides. « Les spécialistes du marketing alimentaire se doivent de mieux cerner la manière dont leurs messages peuvent influencer la consommation de fruits et légumes », déclare-t-elle.
Les personnes qui ont les moyens d’acheter des produits biologiques cultivés dans les règles doivent se demander si cela vaut la peine de dépenser davantage d’argent, explique David Montgomery. « Si l’on veut manger le plus sainement possible, il faut donner la priorité à une alimentation riche en aliments frais cultivés sur des sols sains et fertiles. »
Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.
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Manger bio : quels effets sur notre santé ? - Mardi 5 novembre 2024 – Enregistrement ‘France Culture’ de 58 minutes - Provenant du podcast De cause à effets, le magazine de l’environnementDe cause à effets carré
Légumes issus de l’agriculture biologique au marché des Jacobins, novembre 2018, au Mans, dans la Sarthe, en France. ©Getty - Photo by Michel GILE/Gamma-Rapho
Alimentation biologique et bénéfices en termes de santé : où en sommes-nous des études scientifiques menées dans le monde ?{{}}
Avec :
- Stéphane Foucart Journaliste au service planète et sciences pour Le Monde
- Emmanuelle Kesse-Guyot Epidémiologiste de la nutrition, directrice de recherche, INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement)
- Francis Chateauraynaud Sociologue, Directeur d’études à l’EHESS.
Dans le cadre de notre partenariat avec le Journal Le Monde et de son dossier consacré à l’alimentation bio et à ce qu’en dit la science, Aurélie Luneau reçoit son auteur, Stéphane Foucart, journaliste de la rédaction Planète-Sciences du journal Le Monde, coauteur d’une enquête, Les gardiens de la raison, Enquête sur la désinformation scientifique et auteur de Le monde est une vallée, Chroniques 2013-2023, recueil de ses articles parus deux fois par mois, en dernière page du Monde depuis dix ans ;
Emmanuelle Kesse-Guyot, épidémiologiste de la nutrition rattachée à EREN (Équipe de Recherche en Épidémiologie Nutritionnelle), directrice de recherche à l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE), chercheuse, co-investigateur de l’étude NutriNet-Santé.
Francis Chateauraynaud, sociologue, directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) et directeur de collection, qui a fait paraître, dans la collection, Que sais-je, Alertes et lanceurs d’alerte.
D’où partir, comment, sur qui ? L’enquête de Stéphane Foucart commence par cette étude menée en 2017 par des chercheurs du Centre d’études biologiques de Chizé, commune du Centre-Ouest de la France, en Nouvelle-Aquitaine, et du laboratoire, Biogéosciences. Ils se lancent dans une étude peu commune sur la perdrix grise et les effets de son alimentation, bio et non bio, et au bout de quelques semaines de comparaison, constatent des effets sur le système immunitaire, sur la taille des œufs, sur l’épaisseur des coquilles, mais aussi, sur leur accumulation graisseuse, leur plumage, leur capacité de vigilance… Et, des animaux aux humains, il n’est qu’un pas…
Pourquoi une étude sur des animaux ?{{}}
Stéphane Foucart rappelle que les études animales ont un statut un peu particulier dans ces questions de toxicologie. ’En particulier, ce sont des études animales qui permettent les autorisations de mise sur le marché des pesticides. C’est comme ça qu’on teste essentiellement les pesticides, les substances actives, avant de les autoriser à être utilisées.’ Il souligne que c’est une étude qui est assez rare dans le principe, puisqu’il y a très peu d’études récentes sur ce sujet, avec ce type de protocole où on essaye finalement de reproduire les études réglementaires qui sont faites avec un pesticide, et on essaie de les reproduire avec les mélanges de pesticides classiquement auxquels tous les humains sont exposés à travers l’alimentation conventionnelle. D’où, un double intérêt.
Les études sur les animaux sont les premières à pointer des risques{{}}
’On peut se dire assez facilement que si ces molécules vont avoir des effets en particulier neurologiques sur les animaux, il y a assez peu de raisons que dans une exposition à ces molécules-là de manière quotidienne, chronique, même si ce sont des doses qui sont faibles, finalement, on peut s’attendre à ce qu’il y ait des effets aussi, mais ça a été encore rarement étudié jusqu’à maintenant.’ Emmanuelle Kesse-Guyot
Grands ou petits consommateurs de bio et comportements alimentaires{{}}
Emmanuelle Kesse-Guyot évoque l’étude qu’elle a menée avec Denis Lairon en 2013, où ils ont fait vraiment une photographie des caractéristiques entre des grands consommateurs de bio et des petits consommateurs de bio. ’Donc là, on a commencé à voir un certain nombre de choses à la fois sur les comportements alimentaires, les modes de vie toutes ces caractéristiques qui vont regrouper une multitude de comportements plus bénéfiques pour la santé chez ces grands consommateurs de bio, et on a effectivement observé que ces individus-là, même quand on prenait en compte l’activité physique élevée, le fait de ne pas fumer, etc..., tous ces facteurs-là, ces gens-là présentaient moins d’obésité et moins de surpoids. Mais c’était une photographie à un instant donné’.
’On ne sait pas si c’est cette alimentation qui provoque un surpoids ou une obésité, ou si, à l’inverse, c’est parce que ces gens sont en surpoids ou en obésité qu’ils vont manger de cette façon-là’ (E Kesse-Guyot).{{}}
’On n’a pas pu établir un niveau de preuve suffisamment élevé parce que l’étude est transversale, c’est-à-dire qu’on ne sait pas dans quel sens ça fonctionne. On ne sait pas si c’est cette alimentation qui provoque un surpoids ou une obésité, ou si, à l’inverse, c’est parce que ces gens sont en surpoids ou en obésité qu’ils vont manger de cette façon-là. Donc pour ça, il faut des études longitudinales qui vont nous permettre de suivre des gens qui, au départ, sont en bonne santé, enregistrer leur alimentation pour voir ensuite ce qu’il se passe’. Emmanuelle Kesse-Guyot
La question des principes de précaution{{}}
Francis Chateauraynaud revient sur un moment qui a été important à la fin des années 90, en Europe en particulier, en France aussi : ’la question des principes de précaution’. ’Qu’est-ce qu’on fait quand on a des doutes sérieux sur des dangers, des risques, des menaces, etc. que les preuves seront longues à obtenir et qu’il y a un dissensus en général entre plusieurs coalitions d’acteurs ? Le procès de précaution avait été posé, il a même été inscrit dans le préambule de la Constitution, permettant d’agir sans attendre, c’est-à-dire de prendre des mesures transitoires, de lancer des recherches précisément, de financer des recherches. Et d’organiser le débat public, de façon à savoir qui, au fond, est concerné. C’est-à-dire, là, en l’occurrence, tout le monde.’
De l’arsenic dans le riz, du mercure dans le thon, bref, des pesticides en toute chose ?{{}}
’Il y a des alternatives, il y a des chercheurs qui avancent, il y a aussi des collectifs. On est dans une société quand même encore démocratique. Il y a des contre-pouvoirs. Vous avez des ONG de toutes sortes. Il y a des associations de malades. On parle du diabète, ils sont organisés aussi. Il y a des associations environnementales, un certain nombre, dont certaines sont beaucoup sur ces questions-là. Il y a des associations de consommateurs depuis longtemps, c’est une vieille histoire aussi. Et donc tous ces acteurs jouent un jeu assez complexe, plus ou moins bien relayé par les médias, selon qu’il y a des scandales. On a de l’arsenic dans le riz, je crois, du mercure dans le thon, bref, des pesticides dans des choses. Et puis ça sort, voilà, et il y a un choc.’ Francis Chateauraynaud
À écouter : Manger sain, le mode d’emploi du bio On ne parle pas la bouche pleine ! 29 min
A écouter : Les métiers de l’alimentation
Bibliographie{{}}
- Les gardiens de la raison : enquête sur la désinformation scientifique - Stéphane Foucart, Stéphane Horel, Sylvain Laurens, La Découverte, coll. Cahiers libres, 2020
- Le monde est une vallée : chroniques 2013-2023 - Stéphane Foucart, préface de Jil Silberstein, Buchet Chastel, 2023
- Alertes et lanceurs d’alerte - Francis Chateauraynaud, PUF, coll. Que sais-je ?, 2020
- Rôle de la nutrition dans la prévention des maladies chroniques : un enjeu de santé publique - Mathilde Touvier, Collège de France, coll. Leçons inaugurales du Collège de France, 2023 (texte intégral en ligne)
- L’agriculture durable, Tome III : Environnement, nutrition et santé - sous la dir. de Marie-Luce Demesteer et Virginie Mercier, préface de Jacques Foyer, Presses universitaires d’Aix-Marseille, coll. Institut de droit des affaires. Droit économique et développement durable, 2020
- Mange et tais-toi : un nutritionniste face au lobby agroalimentaire - Pr Serge Hercberg, Humensciences, coll. Débat, 2022
- Le pouvoir de notre assiette : transition agricole, alimentaire et d’usage des terres : le scénario Afterres - Solagro, postfaces Serge Hercberg, Frédéric Le Manach, Xavier Hamon, Utopia, coll. Ruptures, 2023
Bibliographie : Vanessa Chang
Environnement Info Agriculture biologique pesticides Agroalimentaire industrie agroalimentaire
L’équipe - Aurélie Luneau - Production - Alexandra Malka Réalisation - Corinne Amar
Collaboration
Toutes les émissions et podcasts Arts & Création de France Culture
Pourquoi nous ne consommerons plus jamais autant de lait et de viande qu’avant ? – Lire ‘futura-sciences.com’{{}}
[EN VIDÉO] La (sur)consommation de viande, mauvaise pour le climat - L’élevage est un secteur fortement émetteur de gaz à effet de serre....
Lactalis, le plus grand groupe laitier mondial, vient d’annoncer à ses producteurs de l’est de la France et des Pays de la Loire qu’il allait baisser significativement sa collecte de lait (450 millions de litres en moins !) et les aider à diminuer, soit le nombre d’exploitations, soit le nombre de vaches par exploitation. Stupeur et colère bien entendu chez les 9 500 éleveurs qui livrent actuellement 5 milliards de litres aux laiteries Lactalis, et par ricochet chez les 54 000 producteurs laitiers du pays, car il n’est évidemment pas exclu que les autres entreprises laitières suivent le mouvement. Tentons de comprendre cette décision apparemment absurde.
Au début du siècle dernier, les Français ne consommaient en moyenne qu’une trentaine de litres de lait et une trentaine de kilos de viande par an. Avec l’augmentation du niveau de vie, ils ont réussi en quelque sorte à « suivre le millésime ». La consommation est passée à 50 kilos de lait et de viande par an et par personne dans les années 1950, puis à 80 kilos dans les années 1980 et autour de 100 kilos en l’an 2000 !
Évolution schématique de la consommation annuelle de lait et de viande, et projections de l’auteur. © Bruno Parmentier
Évolution schématique de la consommation annuelle de lait et de viande, et projections de l’auteur. © Bruno Parmentier
La consommation de lait et de laitages diminue, en France et en Europe{{}}
Seuls les naïfs pouvaient penser cette forte croissance allait pouvoir se poursuivre indéfiniment. Bien entendu nous n’allons jamais manger 200 ou 300 kilos de viande ni consommer 200 ou 300 kilos de lait par an ! En fait le summum de la consommation a été atteint au tournant du siècle dans notre pays.
Depuis, la consommation baisse, au grand désespoir des éleveurs. Nous en sommes autour de 80 kilos actuellement (50 litres de lait et 35 kilos de beurre, fromages et laitages), cela reste considérable, mais c’est peu de dire que, côtés producteurs, il y a une crise de l’élevage !
Compte tenu des évolutions sociétales et culturelles (montée du souci pour le bien-être animal, contre le réchauffement climatique, augmentation de l’obésité, du diabète et des intolérances alimentaires, baisse du pouvoir d’achat, etc.), il est plus que probable que cette baisse de la consommation continue dans les décennies à venir, pour se stabiliser à terme entre 50 et 60 kilos par personne et par an, ce qui veut dire que la baisse à venir dans les prochaines décennies sera au moins aussi importante que celle que nous avons connue depuis l’an 2000. Cela provoquera des soubresauts importants, dont nous voyons dans cette décision de Lactalis un nouvel épisode.
Mais la consommation de lait et de laitages augmente fortement dans le monde, ce qui permet à la France d’exporter{{}}
L’évolution que l’on constate dans les pays riches en particulier en France en Europe et en Amérique du Nord, n’est pas celle que l’on constate à l’échelle mondiale. S’il reste énormément de pauvreté dans le monde, les classes moyennes augmentent considérablement un peu partout ; or, dans toutes les cultures et civilisations, quand on sort de la pauvreté, une des premières choses que l’on consomme ce sont des produits animaux - viandes, œufs et laitages. Bien entendu, il y a des différences entre les pays, par exemple on consomme énormément de lait en Inde mais peu de viande et à l’inverse de plus en plus de viande en Chine et peu de lait.
Au total, si la consommation de lait et de viande stagne ou régresse en Europe, elle augmente fortement à l’échelle mondiale.
La production française a suivi l’évolution de la demande domestique, européenne et mondiale et nous sommes devenus un très grand pays d’élevage. La politique agricole commune a permis d’accompagner cette mutation car l’ensemble des Européens sont devenus consommateurs et qu’il y a eu une sorte de division du travail à l’échelle continentale. Les Français ont assuré une bonne partie de la production de vin, de lait et de céréales et en revanche achètent leurs fruits et légumes dans le sud de l’Europe (en particulier en Espagne et en Italie, mais peut-être pas indéfiniment quand même, voir par exemple mon article : Les tomates vont-elles passer de l’Espagne à la Normandie).
Et, pour une bonne part, la France s’est spécialisée dans le haut de gamme, en particulier en ce qui concerne le lait avec une créativité extraordinaire sur les fromages et les laitages, qui sont mondialement connus et appréciés. De très grosses firmes laitières sont apparues, comme Lactalis, un producteur familial de la ville de Laval, qui a commencé en 1933 avec 17 camemberts issus de 35 litres de lait, pour réussir à se hisser à la première place mondiale dans l’industrie laitière ; ses 270 laiteries collectent dorénavant 22 milliards de litres de lait auprès de 460 000 producteurs situés dans 49 pays et son chiffre d’affaires est de l’ordre de 30 milliards d’euros pour 85 000 collaborateurs ! Lactalis collecte dans le monde l’équivalent de toute la production laitière française.
Les Français ne savent pas toujours à quel point ils mangent souvent du Lactalis ! © Bruno Parmentier
Les Français ne savent pas toujours à quel point ils mangent souvent du Lactalis ! © Bruno Parmentier
C’est la même chose un peu partout dans le monde. Mais il n’est pas seul : Danone est N° 6 mondial, Sodiaal (marques Candia, Yoplait, Entremont, etc.), Savencia (Cœur de lion, Caprice des dieux, etc.) et Bel sont également dans le top 25 mondial !
Donc, la France exporte une part importante de sa production, ce qui fait vivre ses éleveurs. L’excédent commercial du secteur est de l’ordre de 3,5 milliards d’euros annuels.
Tous les produits laitiers ne rapportent pas pareil {{}}
Quand on parle exportation de produits laitiers, il n’est pas inutile de rentrer dans le détail, car les marges sur les différents produits sont extrêmement différentes. Ce qui rapporte le plus c’est bien entendu le fromage haut de gamme, dont la France s’est fait une spécialité mondialement reconnue. Chacun sait que le Comté ou le Roquefort par exemple rapportent davantage que le simple râpé de gruyère ou d’emmental....
Et nous avons plus de 1 200 variétés de fromage selon le CNIEL ! L’agro-industrie laitière est particulièrement innovante et performante en France, avec chaque année des lancements de nouveaux laitages (yaourts, fromages blancs, suisses, boissons lactées, desserts divers, etc.) toujours plus savoureux... et onéreux.
Le moindre rayon laitages de supermarché français compte des centaines de références ! © Squirrel photos, Pixabay, DP
Le moindre rayon laitages de supermarché français compte des centaines de références ! © Squirrel photos, Pixabay, DP
Ensuite, vient le lait liquide ou le « simple » beurre. Là, les prix de vente sont très emblématiques, les consommateurs les surveillent de très près et on peut perdre des parts de marché pour quelques centimes. Même si des initiatives peuvent surprendre, comme celle de la marque « C’est qui le patron » qui s’est fait une grosse place sur les rayonnages des supermarchés en vendant son lait plus cher que les autres (voir sur ce sujet mon article sur les labels et les signes d’une alimentation vertueuse).
Ce qui rapporte le moins, c’est la poudre de lait. Elle sert de variable d’ajustement, car c’est à peu près la seule manière de conserver le lait durablement et de le faire voyager à travers le monde sans le maintenir à basse température (bon, il y a aussi la célèbre « vache qui rit » !), ou de le vendre comme matière première dans l’agro-industrie. On la vend autour de 2 000 € la tonne, moins de la moitié du prix du beurre.
Donc, les usines de poudre de lait servent à réguler les soubresauts de la production. Parfois, elles ont la cote ; par exemple on a vu en Chine un véritable engouement pour la poudre de lait maternisée française, jugée honnête et saine, après les scandales alimentaires qui ont eu lieu dans ce pays en 2008 (300 000 nourrissons contaminés par du lait frelaté !). Les Chinois ont été jusqu’à financer deux usines de lait infantile en Bretagne et en Normandie en 2016, pour ensuite les abandonner à leur triste sort... Mais en général, ce produit est le plus basique, générique et soumis à la concurrence internationale, donc celui qui rapporte le moins.
Or Lactalis, entreprise d’origine française, qui garde son siège social à Laval, ne peut pas décemment se couper des éleveurs hexagonaux. Mais ceux-ci sont bien organisés ; après des luttes homériques, ils ont fait plier plusieurs fois la multinationale, pour obtenir un prix d’achat « décent » (voir, par exemple, mon article sur les luttes de l’année 2016). Actuellement, Lactalis verse aux éleveurs 425 € les 1 000 litres (contre 275 € en 2015, lors des grandes mobilisations d’éleveurs).
Ainsi, l’équation est simple et le retour de bâton inéluctable : Lactalis leur dit maintenant qu’au prix où il leur achète leur lait, il ne peut plus le vendre à bas prix sous forme de poudre de lait auprès de consommateurs peu fortunés dans les pays du sud ou d’acheteurs coriaces de l’industrie, qui ont l’embarras du choix pour peser sur les prix. Et, comme il ne peut pas valoriser correctement la totalité des 5 milliards de litres qu’il leur achète, il se voit contraint de baisser le niveau de ses achats en France ; il pourra toujours continuer à faire de la poudre de lait dans des pays où les salaires sont inférieurs (comme en Roumanie, Ukraine, Argentine ou au Kazakhstan).
La baisse de la production de lait en France est inéluctable, il faut l’accompagner{{}}
Cet incident, aussi soudain et inattendu qu’il soit, était prévisible et pourrait n’être que le premier d’une longue liste. La baisse de la consommation de viandes et de laitages ne peut que continuer dans les pays riches (voir sur ce sujet mon article : Faut-il diminuer notre consommation de viande). D’une part, pour des raisons culturelles exposées plus haut et également pour deux autres raisons :
- les problèmes sanitaires de plus en plus fréquents, en ce moment par exemple les éleveurs laitiers sont soumis à une double peine : Fièvre catarrhale ovine (FCO) et Maladie hémorragique épizootique (MHE) ;
- les questions environnementales vont devenir de plus en plus prégnantes, alors que le gigantesque troupeau mondial de 1,4 milliard de vaches est responsable à lui seul de 10 % des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine et d’une bonne partie de la déforestation (voir à ce sujet mon article : Sacrifier les vaches pour sauver le climat).
La production de lait en France va diminuer. © Design Ful, Adobe stock
La production de lait en France va diminuer. © Design Ful, Adobe stock
Il va donc se passer pour les produits animaux ce qui s’est déjà passé dans notre pays pour... le vin. La consommation de vin est passée de 140 à 40 litres par personne et par an depuis les années 1950, ce qui a provoqué de graves crises dans la viticulture.
Mais il y a encore des viticulteurs en France, et le chiffre d’affaires de la profession n’a cessé d’augmenter. La formule a été simple à énoncer, même si fort compliquée douloureuse à mettre en place : « vous en voulez moins, ce ne sera donc que du bon, que du cher ». On vendait autrefois le litre de vin à moins d’un franc ! Et maintenant on ne le vend plus que par 75 centilitres (nettement plus classe !), et pas moins de 3,50 € la bouteille, tout en vous expliquant qu’à ce prix-là c’est vulgaire et que les « vrais » connaisseurs se doivent d’investir 8, 12 voire 18 € pour honorer leurs invités.
Donc, à l’avenir, on ne produira plus jamais 24 milliards de litres de lait en France... Ce sera moins, mais on peut espérer que ce sera aussi plus cher, sous signe de qualité et que les éleveurs pourront en vivre décemment... Il faudra absolument les accompagner durablement pour les aider à effectuer cette transition...
Plus de camion qui passe dans la ferme, les vaches devront prendre le chemin de l’abattoir ! Suite à la décision de Lactalis, plusieurs centaines d’éleveurs vont probablement devoir changer de métier. © Cjp24, Wikimedia commons, CC 4.0
Plus de camion qui passe dans la ferme, les vaches devront prendre le chemin de l’abattoir ! Suite à la décision de Lactalis, plusieurs centaines d’éleveurs vont probablement devoir changer de métier. © Cjp24, Wikimedia commons, CC 4.0
Les producteurs laitiers sont coincés, la plupart n’ont pratiquement pas d’alternative pour écouler leur lait, car ils doivent alors trouver une autre laiterie capable de faire passer le camion de lait tous les jours dans la cour de leur ferme. Les petites exploitations qui sont les plus éloignées géographiquement des laiteries sont littéralement pieds et poings liés car le coût du transport les pénalise fortement.
Certaines devront donc purement et simplement arrêter de produire. Ce n’est pas par hasard qu’ils parlent de leurs revenus comme « la paye du lait » ; loin d’être des producteurs « indépendants », ils sont en fait les employés de la laiterie... qui maintenant décide de les licencier en quelque sorte, sacrifiés à la concurrence internationale.
Image du site Futura Sciences
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Futura-Sciences devient Futura : 10 informations clés à retenir
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Il fallait y penser : cette idée simple mais géniale permettrait d’absorber des milliards de tonnes de CO2 sans renoncer à la viande ! - Document ‘futura-sciences.com’
[EN VIDÉO] Notre agriculture bientôt affectée par le réchauffement climatique Certains des effets du réchauffement climatique se font d’ores et déjà ressentir….
Pour « sauver » le climat, allons-nous tous devenir végétariens ?
Loin de là, répondent aujourd’hui des chercheurs. Selon eux, réduire seulement un peu notre production de viande suffirait à obtenir des résultats spectaculaires en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole, les écologistes ont leur solution. Diminuer drastiquement notre consommation et donc notre production de viande. Mais pour certains, cela reste difficile à concevoir. Cela peut même sembler injuste pour les populations de pays en développement qui pourraient être privés de viande avant même d’y avoir réellement eu accès.
Moins de bœufs, plus de forêts{{}}
Pour tous ceux-là, les travaux publiés aujourd’hui dans les Pnas (Proceedings of the National Academy of Sciences) par des chercheurs de l’université de New York (États-Unis) arrivent comme une excellente nouvelle. « Nous pouvons obtenir d’énormes bénéfices climatiques avec des changements modestes dans la production mondiale totale de bœuf », affirme Matthew N. Hayek, l’auteur principal de l’étude. Par « changements modestes », comprenez, une réduction d’environ 13 % de la production mondiale, concentrée toutefois dans les pays à revenus élevés. Et par « énormes bénéfices climatiques », comprenez l’élimination de 125 milliards de tonnes de dioxyde de carbone (CO2), soit l’équivalent des trois dernières années d’émissions des combustibles fossiles dans le monde.
L’idée des chercheurs pour y arriver est étonnante de simplicité. Dans les régions où existaient des forêts avant qu’elles ne soient coupées pour laisser place au pâturage, limiter ainsi la production de bœuf permettrait de restituer des terres aux forêts. Et aux écosystèmes - aussi bien aux arbres qu’aux sols - de se remettre à absorber du CO2 de l’air.
Des régions-cibles pour maximiser les bénéfices{{}}
Supprimer les animaux de pâturage de toutes les zones potentiellement forestières indigènes du monde pourrait même permettre de séquestrer 445 milliards de tonnes de CO2 d’ici la fin de ce siècle. L’équivalent de plus d’une décennie d’émissions mondiales actuelles de combustibles fossiles. Le tout en affectant moins de la moitié de la production mondiale de viande de pâturage. En attendant, les cartes produites par les chercheurs permettent d’identifier les zones où des politiques pourraient être prioritaires pour réduire la production de bœuf et accélérer la régénération des forêts pour en maximiser les bénéfices.
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Futura-Sciences devient Futura : 10 informations clés à retenir
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