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"La signification des couleurs dans les cultures à travers le monde et le symbolisme des couleurs dans le compagnonnage et la franc-maçonnerie" par Jacques Hallard

vendredi 9 août 2024, par Hallard Jacques



ISIAS Arts Cultures Symbolique

La signification des couleurs dans les cultures à travers le monde et le symbolisme des couleurs dans le compagnonnage et la franc-maçonnerie

Série ISIAS ‘Arts Psychologie Philosophie Symbolique’ Partie 3 – (Voir la présentation de la série par ici > *)

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, sitehttps://isias.info/ISIAS – 09/08/2024

Plan du document : Préambule Introduction Sommaire Auteur

Source

https://www.fm-mag.fr/sites/default/files/styles/article_full_landscape/public/couleurs.jpg?itok=ooSw5pfR{{

Projet de décor de scène : La Flûte enchantée’ (Die Zauberflöte 1er acte ), pour la voûte étoilée de la reine de la nuit - Schinkel Karl Friedrich (1781-1841) - architecte, peintre, graveur allemand - Source : https://www.photo.rmn.fr/archive/10-529803-2C6NU0YWXO_U.html - Sujet traité dans ce dossier


Préambule

Les informations suivantes proposent quelques lectures permettant d’entrer plus facilement dans les documents choisis pour ce dossier ; la Partie 3 de la série ‘Arts Psychologie Philosophie Symbolique’ –, réalisée dans un but didactique

Compagnonnage – Le compagnonnage désigne un système traditionnel de transmission de connaissances et de formation à un métier, qui s’ancre dans des communautés de compagnons. Un aspirant compagnon se forme à un métier à travers une série de pratiques éducatives encadrées par la communauté de compagnons qu’il souhaite rejoindre… - (Wikipédia)

Les Compagnons du Devoir et du Tour de France - L’Association ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France (AOCDTF) est une association de loi 1901, reconnue d’utilité publique. Elle réunit des hommes et des femmes de métier mobilisés autour d’un même idéal : permettre à chacun et à chacune de s’accomplir dans et par son métier, dans un esprit d’ouverture et de partage. En tant qu’organisme de formation professionnelle, elle vise à transmettre aussi bien des savoirs et des savoir-faire – par l’apprentissage d’un métier – que des savoir-être – par le partage de valeurs telles que la solidarité, la fraternité et la générosité. Au-delà de la formation, le compagnonnage est une expérience professionnelle, humaine et culturelle, vecteur de découverte, d’éducation, et facteur d’insertion professionnelle et sociale. En savoir plus - Source à consulter : https://compagnons-du-devoir.com/

Les couleurs du Compagnonnage  : elles ont notamment fait l’objet d’une conférence le 11 mai 2004, présentée par René Lambert, dit ‘Provençal la Fidélité’, Compagnon carrossier du Devoir. Publié le mercredi 20 mai 2020 - La publication de l’ouvrage « La Sainte-Baume, le pèlerinage des Compagnons du Devoir », à l’occasion du cinquantième anniversaire du dépôt du livre des passages des Compagnons du Devoir à la Sainte-Baume, a ouvert la voie à de nouvelles recherches sur les couleurs des Compagnons. Bien des choses étaient encore cachées derrière ces rubans dont les Compagnons allaient se munir à Saint-Maximin avant de les faire flotter « avec gloire et honneur » au Saint-Pilon et dans la grotte de Marie-Madeleine…. – A lire ici > https://www.museecompagnonnage.fr/le-compagnonnage/histoire/notes-dhistoire/articles/conference-les-couleurs-du-compagnonnage

Le terme franc-maçonnerie désigne un ensemble d’espaces de sociabilité sélectifs qui recrutent leurs membres par cooptation et pratiquent des rites initiatiques se référant à un secret maçonnique et à l’art de bâtir. Wikipédia

Franc-maçonnerie - Le terme franc-maçonnerie N 1 désigne un ensemble d’espaces de sociabilité sélectifs qui recrutent leurs membres par cooptationN 2 et pratiquent des rites initiatiques se référant à un secret maçonnique et à l’art de bâtir. Formée de phénomènes historiques et sociaux très divers, elle semble apparaître en 1598 en Écosse (Statuts Schaw), puis en Angleterre à la fin du XVIIe siècle où elle est contemporaine de l’essor des sociétés amicales1. Elle se décrit, suivant les époques, les pays et les formes, comme une « association essentiellement philosophique et philanthropique », comme un « système de morale illustré par des symboles » ou comme un « ordre initiatique ». Organisée en obédiences depuis 1717 à Londres, la franc-maçonnerie dite « spéculative » — c’est-à-dire philosophique — fait référence aux Anciens devoirs de la « maçonnerie » dite « opérative » anglaise formée par les corporations de bâtisseurs. Elle puise ses sources dans un ensemble de textes fondateurs rédigés entre les XIVe et XVIIIe siècles. Elle prodigue un enseignement progressif à l’aide de symboles et de rituels. Elle encourage ses membres à œuvrer pour le progrès de l’humanité, tout en laissant à chacun le soin d’interpréter ses textes. Sa vocation se veut universelle N 3, bien que ses pratiques et ses modes d’organisation soient extrêmement variables selon les pays et les époques N 4. Elle s’est structurée au fil des siècles autour d’un grand nombre de rites et de traditions, ce qui a entraîné la création d’une multitude d’obédiences, qui ne se reconnaissent pas toutes entre elles. Elle a toujours fait l’objet de nombreuses critiques et dénonciations, aux motifs très variables selon les époques et les pays. Une discipline d’étude et de réflexion porte sur la franc-maçonnerie : la maçonnologie… - A lire en totalité sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Franc-ma%C3%A7onnerie

Grade ou degré maçonnique - En franc-maçonnerie, un grade, parfois appelé degré, est conféré à un franc-maçon par des membres de sa loge qui le possèdent eux-mêmes. Wikipédia

Hauts grades maçonniques - En franc-maçonnerie, les trois premiers degrés maçonniques constituent les grades fondamentaux. La franc-maçonnerie des trois premiers grades est dite « symbolique », « bleue » ou - dans les pays 0de langue anglaise - « de métier » (craft masonry). À ces trois grades fondamentaux se sont ajoutés au fil du temps divers systèmes de hauts grades maçonniques (nommés « side degrees » en anglais) facultatifs, pratiqués dans des ateliers dits de perfectionnement ou dans des chapitres… - A lire ici > https://fr.wikipedia.org/wiki/Hauts_grades_ma%C3%A7onniques

Les couleurs de la Franc-maçonnerie – Que signifient-elles ? - L’initiation en Franc-maçonnerie est un retour aux origines (« ab initio »). Dans la Préhistoire, les trois couleurs symboliques de l’humanité sont le noir, le blanc et le rouge. Ce sont aussi les couleurs des ateliers symboliques maçonniques… Elles se sont perpétuées à travers l’espace, le temps et l’Histoire. La tradition les a conservées. Mais, en y associant trois autres couleurs fondamentales (le bleu, le jaune et le vert), elle a en renouvelé les sens… (Publication Decitre)

Planche en franc-maçonnerie d’expression française  : la Planche ne désigne pas seulement l’exposé qu’un franc-maçon doit faire devant la Loge. Ce terme est plus généralement utilisé pour désigner tout document écrit, en particulier à caractère officiel. Ainsi la convocation à une assemblée sera une Planche de convocation, un rapport d’enquête sur un candidat une Planche d’enquête, le procès-verbal d’une Tenue sera souvent qualifié de Planche tracée. 20 décembre 2023

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Introduction

De dossier est la Partie 3 de la série ‘Arts Psychologie Philosophie Symbolique’-

Après la reprise d’une documentation de ‘77Agency’’ sur la signification des couleurs dans les cultures à travers le monde, l’essentiel de ce dossier concerne la place que tiennent les couleurs dans la symbolique des mouvements traditionnels que sont : le compagnonnage, d’une part, et la Franc-maçonnerie, d’autre part.

Les articles retenus ici sont mentionnées avec leurs accès dans le sommaire ci-après

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Sommaire

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  • La signification des couleurs dans les cultures à travers le monde - By : 77Agency - Post date : January 23, 2024, 3:42 am - Last updated : January 25, 2024, 10:41 am – Documentation ‘77Agency’’
    ‘77Agency’ est une agence de marketing et de relations publiques numériques offrant une gamme complète de services, basée en Europe. Pionniers de la créativité et de la performance, nous avons conçu des solutions sur mesure pour plus de 300 marques de notre portfolio.

Les couleurs modifient littéralement notre perception du monde. Plongeons dans le symbolisme des couleurs à travers les cultures du monde entier.

En art et en anthropologie, le symbolisme des couleurs renvoie à la capacité de la couleur à exprimer et à communiquer des idées et des émotions intangibles. Si vous avez déjà ressenti le blues ou vu rouge, vous avez déjà une certaine compréhension du concept de symbolisme des couleurs.

De l’association initiale du rouge à la passion et à l’agressivité, à celle du bleu au conservatisme et à la préservation de la paix, des symboliques quasi-universelles se cachent derrière presque toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.

De plus, les influences culturelles peuvent altérer la perception d’une couleur particulière, qu’il s’agisse d’associations politiques et historiques (pensez aux couleurs des drapeaux), des associations mythologiques et religieuses (comme les références aux couleurs dans les textes spirituels) ou d’influences linguistiques, incluant les idiomes et les expressions.

Si votre prochaine exploration chromatique consiste à définir une palette pour l’identité de votre marque, n’hésitez pas à utiliser le générateur de palettes de couleurs Shutterstock. Nous vous offrons un large éventail de couleurs pour enrichir vos projets.

Pour commencer, explorons le symbolisme commun des couleurs à travers le monde.

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Licences de ces images via Anneleven Stock, Finder 6 et Fred S. Pinheiro.

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Tout ce qu’il faut savoir sur le symbolisme des couleurs

Licence de cette image via Srgr.

Qu’est-ce que le symbolisme des couleurs ?

Il découle de l’évolution culturelle de nos associations psychologiques avec les couleurs.

Au cours des millénaires, certaines couleurs ont été liées à des significations spécifiques ou à des événements de la vie. Ces significations sont souvent partagées de manière quasi-universelle ou, dans d’autres cas, spécifiques à la culture locale, selon la région du monde où nous nous trouvons.

Par exemple, les cultures occidentales associent fréquemment le blanc à la pureté et à l’innocence. Il s’agit de la couleur traditionnelle de la robe de mariée occidentale, en partie grâce à la reine Victoria qui a popularisé cette mode avec sa propre robe de mariée blanche en 1840. En revanche, en Orient, où le blanc est généralement lié à la mort, les mariées chinoises préfèrent souvent une robe rouge, considérée comme prospère et porte-bonheur.

Compte tenu de la diversité des significations des couleurs, il est crucial de les connaître pour mieux comprendre les différentes sociétés.

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Licences de ces images via Mirko Kuzmanovic et Evgheni Sheverdov.

Le rouge, couleur de la vie

Le rouge incarne la vie, le sang et la terre. Il est souvent choisi pour représenter l’énergie primaire, la sensualité et la passion.

Le rouge se présente comme la couleur universelle de la vie. L’Homme associe généralement sa teinte puissante et chaleureuse au feu, à l’agressivité et à l’impulsion. Dans certaines cultures, le rouge revêt une dimension sacrée, liée aux rituels et au pouvoir purificateur du feu.

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Dans le sens des aiguilles d’une montre, en commençant en haut à gauche : licences de ces images via Sutipond Somnam, Yuliia Bezuglaya et Protasov AN.

Le rose, couleur de l’amour

Tandis que le rouge symbolise une passion ardente, le rose incarne la douceur de l’amour. Cette teinte délicate est traditionnellement associée à la féminité, à la maternité et aux enfants.

Aujourd’hui, le rose est souvent lié à la féminité. Mais jusqu’aux années 1920, il était davantage considéré comme une couleur masculine, fréquemment portée par les jeunes garçons et les hommes aux États-Unis. Au fil des décennies, le rose a également été adopté par la culture alternative et des groupes marginaux, tels que le mouvement punk des années 1970 et la communauté LGBTQ+ à la fin du XXe siècle.

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Licences de ces images via Firn et MirasWonderland.

Le jaune, couleur du bonheur

Le jaune évoque la lumière du soleil et l’éclosion des fleurs au début du printemps. Il irradie la chaleur et la joie, tout en écartant la passion fougueuse et l’aspect plus agressif du rouge.

Dans plusieurs régions du monde, le jaune est considéré comme une couleur porte-bonheur. Au Canada et aux États-Unis, des familles affichent des rubans jaunes sur les murs de leur maison pour maintenir l’espoir de leurs proches en guerre.

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Licences de ces images via Beauty Agent Studio et TanitJuno.

Le bleu, couleur de la paix

Le bleu, une couleur froide et apaisante, est souvent associé à l’immensité de la mer et du ciel, inspirant un sentiment de stabilité intérieure.

Le bleu est la couleur la plus froide du spectre, opposé à l’orange sur la roue chromatique. Son caractère sobre et froid lui vaut une association avec la rationalité et le conservatisme à l’échelle mondiale. Le bleu marine est souvent la couleur de prédilection pour les uniformes et les agences gouvernementales.

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Le vert, couleur de la jalousie

En 1603, dans sa tragédie Othello, William Shakespeare décrivait la jalousie comme un “monstre aux yeux verts“. De nos jours, l’expression idiomatique “vert de jalousie” est répandue en Occident.

Outre la jalousie, le vert est universellement associé à la vitalité, représentant la couleur de la croissance et de la végétation.

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Licences de ces images via Laura Faraci et Jan Bures.

Le noir, couleur de la mort

Le noir symbolise généralement la mort et le deuil. Cependant, il est intéressant de noter qu’il est également un choix élégant en matière de design, notamment pour les designs minimalistes.

Le noir, loin d’être sombre, a été rapidement adopté par l’industrie de la mode pour sa capacité à affiner la silhouette et à servir de toile de fond neutre et chic pour les bijoux et les accessoires.

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Licence de cette image via Charlie Edward.

Découvrez la signification des couleurs dans le monde entier

Du lien entre le jaune et la royauté en Chine à la croyance des anciens Égyptiens selon laquelle le bleu était un talisman, les couleurs présentent de nombreuses associations symboliques, allant du spirituel au psychologique. Lisez la suite pour découvrir la signification de certaines couleurs et pour en savoir plus sur le symbolisme culturel de ces nuances à travers le monde.

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Licences de ces images via LifeInCaption.

Rouge

De façon presque universelle, la couleur rouge symbolise l’agressivité, la passion et l’impulsion. L’association primaire de cette couleur avec le sang a conduit à des associations culturelles et littéraires avec la violence, la sensualité et le romantisme.

Cependant, certaines variantes culturelles du rouge s’éloignent de ce symbolisme originel. En Chine, le rouge est synonyme de bonne fortune. Au Nouvel An chinois, les enfants reçoivent des enveloppes rouges contenant de l’argent (紅包, hóngbāo), et les jeunes mariées chinoises portent des robes rouges, gage de prospérité. En Occident, le rouge revêt souvent des connotations romantiques, puisque c’est la couleur symbolique de la Saint-Valentin.

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Licences de ces images via MIA Studio et Yuliia Bezuglaya.

Les nuances de rouge les plus appréciées

  • Cramoisi : fort, brillant et profond, généralement accompagné de bleu ou de violet.
  • Bordeaux : rouge brunâtre foncé, son nom anglais “maroon” vient du mot français “marron”.
  • Vermillon : pigment rouge brillant ou écarlate, fabriqué à l’origine à partir de poudre de cinabre. 
    Visuellement saisissant, le rouge contraste fortement avec la majorité des autres couleurs. C’est pourquoi les pays du monde entier l’utilisent pour signifier l’arrêt dans les feux de circulation et pour avertir de la présence d’un danger.

La plupart des dictionnaires font référence au feu ou au sang dans leur définition du “rouge“. Cette couleur polyvalente présente des connotations à la fois positives et négatives. Orient et Occident lui attribuant des connotations différentes, le rouge indique une hausse des prix des actions sur les marchés boursiers de l’Asie de l’Est, alors qu’il représente une baisse sur les marchés nord-américains.

Par ailleurs, en Occident, le rouge est souvent associé à un écart par rapport à la norme ou à un mauvais comportement. “Franchir la ligne rouge” signifie dépasser les limites, tandis qu’un “drapeau rouge” est un signe d’avertissement.

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Licence de cette image via Damian Scaglia.

En Afrique du Sud, le rouge est généralement associé au deuil. La partie rouge du drapeau sud-africain représente l’effusion de sang – en termes de violence et de sacrifice – survenue au cours de la lutte pour l’indépendance du pays.

Orange

En Asie du Sud-Est, la couleur orange revêt une symbolique sacrée et spirituelle, les moines portant des robes de teinte safran pour exprimer leur engagement envers la piété. Dans la culture occidentale, l’orange est fréquemment associé à Halloween et à la saison automnale. Il est également utilisé pour la signalisation routière et sur les panneaux d’avertissement. Présent dans la plupart des cultures, l’orange bénéficie généralement de connotations positives en tant que teinte chaleureuse et optimiste, agissant comme un modérateur de l’agressivité manifeste du rouge.

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Licences de ces images via DAVID CARREON et SimplyMayo.

Les nuances d’orange les plus appréciées

  • Corail : un orange rougeâtre vif, comme le corail marin.
  • Pêche : une nuance d’orange clair, tirant légèrement sur le jaune pâle, similaire à la couleur du fruit.
  • Saumon : un ton orange rosé, dont le nom provient de la couleur de la chair du saumon.
    L‘orange est la couleur la plus facile à discerner en cas de faible luminosité, offrant un contraste optimal avec le bleu du ciel ou de l’océan. Il n’est donc pas étonnant que les canots de sauvetage, les gilets de sauvetage et les bouées soient fabriqués dans une teinte vibrante “d’orange de sécurité”.

En Occident, l’orange évoque souvent l’automne et la période des récoltes. Lorsqu’il est combiné au noir, l’orange symbolise Halloween, une période où le voile entre les mondes semble s’amincir. Certains universitaires suggèrent que l’orange et le noir ont été choisis pour leurs associations opposées – l’orange représentant la chaleur de la vie et le noir, l’obscurité de la mort.

De plus, la culture occidentale associe l’orange à la frivolité et à l’amusement. Les clowns, par exemple, arborent des perruques oranges. Les peintures mythologiques représentent Bacchus – le dieu de la vinification, de la fertilité, de la folie rituelle et de l’extase religieuse – vêtu d’une robe orange.

En Asie du Sud-Est (Laos, Thaïlande, Cambodge et Myanmar), les moines bouddhistes de la tradition Theravada portent des robes de couleur safran. Bien que les moines aient opté pour cette couleur il y a plusieurs siècles, principalement en raison desteintures disponibles à l’époque, la tradition persiste jusqu’à nos jours. L’orange est ainsi considérée comme une couleur sacrée et ritualisée.

Aux Pays-Bas, le phénomène Oranjegekte (folie de l’orange) se manifeste à l’occasion d’événements sportifs majeurs, comme le Grand Prix de Formule 1, et du jour férié annuel célébrant l’anniversaire du roi.

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Licence de cette image via Sander van der Werf.

Lorsque la folie de l’orange s’empare des Néerlandais, ces derniers revêtent des vêtements orange et ornent leurs voitures, maisons, magasins et rues de cette couleur vibrante. À l’origine, cette tradition visait à célébrer la famille royale néerlandaise, la Maison d’Orange-Nassau.

Jaune

La couleur jaune est symbole de soleil et d’optimisme dans la culture occidentale, mais sa signification dans la culture orientale est plus complexe. En Chine, le jaune est depuis longtemps associé à la royauté. Au Mexique, le jaune vif représente à la fois la couleur du maïs, source de vie,et de la mort, une association héritée de la culture maya.

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Licence de cette image via Ryan Wijaya Tan.

Les nuances de jaune les plus appréciées

  • Jaune canari : jaune vif, qui ressemble au plumage d’un canari. 
  • Doré : jaune vif, parfois métallique, associé à la richesse. 
  • Jaune citron : jaune très clair, semblable à celui d’une tarte au citron.
    Besoin d’attirer l’attention de votre public ? Le jaune est la couleur la plus voyante du spectre et la première assimilée par l’œil humain.

Le pigment jaune ocre remonte à des milliers d’années et a été l’une des premières couleurs utilisées dans les peintures rupestres humaines. Par exemple, la grotte de Lascaux, en France, abrite une peinture d’un cheval jaune datant de 17 000 ans.

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Licence de cette image via Eo naya.

Aux États-Unis, au Canada et en Europe, les enquêtes révèlent que les gens rattachent le jaune à la douceur et à la spontanéité, mais également à la cupidité et à la duplicité.

Aux États-Unis, le jaune est également lié à la lâcheté. L’expression “foie jaune” est utilisée pour décrire une personne lâche.

En Chine, le jaune a de nombreuses connotations historiques et culturelles. Le premier empereur était l’Empereur Jaune. À la fin de la dynastie Song, en 1279, l’empereur était la seule personne autorisée à porter du jaune vif. De plus, un tapis jaune accueillait et honorait les visiteurs de marque en Chine.

Cependant, dans la culture chinoise populaire actuelle, le jaune est plus souvent associé à l’érotisme – un “film jaune” désigne des films pour adultes.

Considérée comme la couleur de l’essence divine, le jaune est sacré en Polynésie. Dans les langues locales, il porte le même nom que la plante curcuma longa, nourriture privilégiée des dieux.

Vert

La couleur verte symbolise la croissance, la vie nouvelle et la nature à travers les cultures du monde entier. Cependant, le vert est l’une des couleurs les plus conflictuelles en termes de signification culturelle. Bien qu’associé à la fertilité et à la vitalité, il est aussi fréquemment relié à la maladie dans le monde occidental.

Dans le folklore irlandais et anglais, le vert évoque la magie et la tromperie. Des personnages mythiques, tels que les lutins et l’homme vert, sont connus pour leur ruse et leur comportement malicieux.

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Licence de cette image via Mcimage.

Les nuances de vert les plus appréciées

  • Vert forêt : vert jaunâtre vif, qui rappelle les arbres et les plantes des forêts.
  • Vert citron : jaune-vert vif, tiré du nom de l’agrume. 
  • Olive : une teinte foncée, terreuse et discrète.
    Les enquêtes révèlent une association fréquente du vert avec la nature, le printemps et la bonne santé en Amérique du Nord et du Sud, en Europe et dans les pays islamiques. De manière quelque peu déroutante, le vert est aussi souvent le symbole de la maladie et de la mauvaise santé dans ces mêmes cultures. L’expression “avoir le teint vert” fait référence à une personne au teint maladif.

Bien que l’origine de cette expression se soit perdue, il est probable qu’elle provienne de la décoloration de la peau d’une personne nauséeuse. Vous remarquerez également que les pharmacies européennes utilisent une croix verte dans leurs enseignes, témoignant de la double association du vert avec la maladie et la guérison.

Dans beaucoup de cultures, le vert signifie “allez“, les feux de circulation passant au vert pour indiquer aux voitures qu’elles peuvent rouler. Hollywood donne le feu vert à la production de projets. C’est également le cas dans le processus d’immigration aux États-Unis. Les immigrants reçoivent une carte verte lorsqu’ils sont autorisés à séjourner de manière permanente dans le pays.

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Licence de cette image via Kiselev Andrey Valerevich.

Synonyme de vert, l’Irlande est surnommée l’île d’Émeraude en raison de sa nature abondamment verdoyante, fruit de ses nombreuses précipitations. Le chanteur de country américain Johnny Cash a même écrit une chanson sur les paysages luxuriants de l’Irlande, intitulée “Forty Shades of Green”.

Dans le folklore irlandais et anglais, le vert symbolise également les êtres magiques. Par exemple, le lutin irlandais est vêtu de vert. La légende prétend que les lutins pincent les personnes ne portant pas de vert le jour de la Saint-Patrick, fête irlandaise célébrant le principal saint patron de l’Irlande.

Le vert est la couleur traditionnelle de l’islam et est associé au paradis dans le Coran. Ce texte sacré indique que les habitants du paradis portent du vert et siègent sur des coussins verts. La couleur préférée du prophète Mahomet était le vert, couleur dans laquelle il a été enterré.

Bleu

Le bleu symbolise quasiment universellement le calme, l’autorité et la paix. Cette couleur apaisante rappelle l’étendue paisible de la mer et du ciel. Dans de nombreuses religions anciennes, le bleu revêtait une qualité spirituelle ou talismanique, protégeant les Égyptiens de l’au-delà et éloignant les mauvais esprits en Mésopotamie et en Assyrie. En Occident, le bleu évoque des significations autoritaires et souvent conservatrices. Les membres de l’État, les officiers de police et les hommes d’affaires en vue portent souvent du bleu.

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Les nuances de bleu les plus appréciées

  • Bleu céruléen : gamme de couleurs comprenant le sarcelle, le bleu ciel, l’azur et le cyan profond. Le nom vient du mot latin caeruleum, qui signifie “ciel” ou “cieux”.
  • Indigo : bleu profond et riche, proche de la nuance bleue de la roue chromatique, qui tire son nom d’une teinture ancienne.
  • Pervenche : bleu violacé clair, nommé d’après la fleur.
    Le bleuest une couleur expansive et introspective, évoquant la mer et le ciel. Il transcende maintes frontières culturelles et est le plus souvent associé à la sérénité et à la tranquillité. C’est également pourquoi la plupart des intérieurs d’avion sont bleus, visant à tranquilliser les passagers anxieux.

Dans le monde des affaires, le bleu est également associé au conservatisme, raison pour laquelle il est choisi pour les costumes et les uniformes. Dans les organisations gouvernementales, le bleu est souvent lié à la stabilité et à la diplomatie.

Rien d’étonnant donc à ce que les Nations Unies aient opté pour le bleu comme couleur de leur drapeau.

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Souvent associé à la spiritualité et à la sagesse, le bleu a d’importantes significations religieuses dans le monde entier.

Dans l’Égypte antique, le bleu était associé à la divinité et au ciel. Amon, la divinité suprême de l’empire égyptien (également connu sous le nom de Roi des Dieux), colorait sa peau en bleu afin de voler (de manière invisible) dans le ciel.

Dans l’hindouisme, les dieux tels que Vishnu, Krishna et Shiva sont tous représentés avec la peau bleue, signe de leur lien avec le cosmos.

Le Nazar, communément appelé le mauvais œil, est une perle de verre bleue. Son origine remonte à l’Égypte antique et au dieu Osiris. Les adeptes attribuaient à l’œil d’Osiris des pouvoirs protecteurs. De nos jours, les gens portent le Nazar comme un talisman protecteur.

La Turquie, la Grèce, le Pakistan, l’Iran et d’autres pays considèrent qu’il éloigne le mal et porte chance.

Violet

Le violet représente le mystère, la magie et la richesse dans de nombreuses parties du monde. Certaines cultures, comme l’Italie et le Brésil, confèrent plutôt à cette couleur une valeur symbolique de deuil et de malchance. Historiquement, le violet a une signification complexe voire négative. Au cours des dernières décennies, cette couleur ambiguë a endossé un nouveau rôle : celui de symbole de la bisexualité et de la communauté LGBTQ+.

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Les nuances de violet les plus appréciées

  • Lavande : violet bleuâtre pâle et léger, souvent associé à la douceur et à la féminité. 
  • Mauve : violet pâle contenant du gris et du bleu, nommé d’après la fleur de mauve. 
  • Prune : violet tirant sur le brun ou le rouge foncé, nommé d’après le fruit. 
    En Europe et aux États-Unis, le violet symbolise souvent la magie et le mystère, la royauté et la foi religieuse.

Autrefois, la fabrication de tissus pourpres était extrêmement coûteuse. La production d’un seul gramme de pourpre tyrienne nécessitait neuf mille petits mollusques. Aujourd’hui, cette couleur est encore associée à la richesse, au luxe et à l’exclusivité.

Le nom “pourpre” trouve son origine dans la pourpre tyrienne, une teinture inventée dans la ville commerçante phénicienne de Tyr aux alentours de 1200 avant J.-C. Par la suite, cette couleur fut utilisée pour teindre les vêtements des classes impériales de Rome, d’Égypte et de Perse, et seuls les riches et les puissants pouvaient se l’offrir.

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Le mélange du rouge et du bleu, deux couleurs primaires, donne le violet. Ainsi, cette couleur évoque souvent un sentiment d’ambiguïté, de mystère ou d’interprétations potentiellement multiples.

Elle est également associée à la bisexualité, principalement en raison du drapeau de la fierté bisexuelle qui combine le rose (représentant l’homosexualité) et le bleu (représentant l’hétérosexualité).

Aux États-Unis, un État politiquement équilibré entre les républicains (associés au rouge) et les démocrates (associés au bleu) est appelé un “État violet”.

Dans de nombreuses cultures, le violet est la couleur de la mort ou du deuil. En Thaïlande, les veuves portent du violet, tout comme les fervents catholiques au Brésil.

En Italie, le violet est fortement associé aux funérailles, et emballer un cadeau dans du papier violet est de mauvais goût. Les jeunes mariées évitent cette couleur lorsqu’elles préparent leur grand jour.

Porter du violet à l’opéra porterait même malheur !

Blanc

Le blanc symbolise la pureté et l’innocence en Occident. Les mariées portent traditionnellement cette couleur comme une ode historique à la virginité. Dans de nombreuses cultures orientales, cependant, le blanc a un symbolisme totalement opposé, où il fait référence à la mort et au surnaturel. Le blanc est loin d’être une toile vierge. Il est au contraire l’une des couleurs les plus complexes et les plus culturellement imprégnées au monde.

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Les nuances de blanc les plus appréciées

  • Crème : blanc mélangé à une touche de jaune, nommé d’après la crème laitière produite par les vaches. 
  • Écru : blanc jaunâtre pâle avec peu ou pas de brillance. 
  • Ivoire : blanc très légèrement teinté de jaune, du nom de la matière qui compose les défenses et les dents des animaux.
    En Occident, la couleur la plus pâle, le blanc, incarne la perfection, la pureté et la neutralité. Malgré son absence de teinte, le blanc joue un rôle étonnamment haut en couleur dans les religions du monde entier.

Les enfants chrétiens portent du blanc lors de leur baptême, symbole de la purification de leur jeune âme. Le pape (chef de l’Église catholique romaine) porte du blanc depuis 1566, pour symboliser le sacrifice et la piété.

Les pèlerins musulmans portent l’Ihram, un simple vêtement blanc signifiant que devant Dieu, nous sommes tous égaux.

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Les Bédouins (nomades arabes des déserts du Moyen-Orient) associent le blanc au lait et au rôle central de cet aliment pour survivre dans les milieux désertiques hostiles.

Le lait de chameau est un aliment de base pour le peuple – très nutritif, bénéfique pour les os et renforçant le système immunitaire. Cela explique pourquoi le blanc est considéré comme la couleur de la gratitude, de la fertilité et de la joie.

Beaucoup connaissent la tradition occidentale selon laquelle les mariées portent des robes blanches. Selon certains, elle remonterait à plus de 2 000 ans, à l’époque de la République romaine, où les mariées portaient des tuniques blanches en symbole de chasteté.

La tendance moderne est apparue grâce à la reine Victoria qui, en 1840, a choisi de porter une robe en dentelle blanche à la place de la robe de couronnement traditionnelle.

Cependant, les associations avec le blanc ne sont pas toutes plaisantes. En effet, de nombreuses cultures le voient comme la couleur de la mort, des fantômes et des spectres (cf. l’expression anglaise “pale as a ghost”, “pâle comme un fantôme”).

Le blanc représentait également la mort dans l’Égypte ancienne, en raison de la couleur délavée du désert sans vie qui recouvrait une grande partie du pays.

Noir

Le noir symbolise la mort et le mystère à travers de nombreuses cultures. La couleur la plus sombre, le noir, représente l’inconnu. C’est la couleur de la nuit et des souterrains, le domaine traditionnel des morts.

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Le noir a toutefois des aspects positifs, bien qu’il soit souvent associé à la mort et au surnaturel.

Dans la société occidentale, la mode contemporaine a su redéfinir le noir comme une couleur particulièrement élégante et a donné naissance à la pièce phare de la mode parisienne chic, la Petite Robe Noire.

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Les nuances de noir les plus appréciées

  • Ébène : noir foncé, en rapport avec le bois foncé du plaqueminier. 
  • Noir de jais : noir brillant et très foncé, faisant référence à la matière géologique du “jais”. 
  • Zibeline : noir brunâtre foncé, qui fait allusion à la fourrure du petit animal du même nom.
    La couleur la plus foncée, le noir, résulte de l’absence ou de l’absorption complète de la lumière visible.

L’Europe et l’Amérique du Nord l’associent souvent au deuil, à la magie, au mal, à l’élégance et à la mort. De nombreuses religions considèrent que le monde a été créé à partir d’une obscurité primordiale.

La théologie chrétienne affirme que le noir était la couleur de l’univers avant que Dieu ne crée la lumière.

Kali (la déesse hindoue du temps, du changement et de la mort) a la peau noire ou bleue foncée. Son nom sanskrit se traduit en français par “Celle Qui est Noire” ou “Celle Qui est la Mort”.

En Inde, le noir est également la couleur de la protection contre le mal. Un point noir est peint sous le menton ou derrière les oreilles pour se protéger du mauvais œil.

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Les Japonais associent le noir au mystère, au surnaturel, à l’inconnu et à l’invisible, y compris à la mort. Aux Xe et XIe siècles, on pensait que porter du noir portait malheur, si bien que seuls les renégats ou ceux qui avaient renoncé à leurs biens matériels osaient porter cette couleur à la cour.

En Orient, le noir symbolise par ailleurs l’expérience et l’habileté. Dans les arts martiaux, par exemple, la ceinture noire est le grade le plus élevé qui puisse être atteint.

La Chine associe la couleur noire à l’eau, à l’hiver, au froid et à la direction du Nord. Lorsque le premier empereur de Chine, Qin Shi Huang, prit le pouvoir, il changea la couleur impériale du rouge au noir, arguant que le noir étouffait le rouge (la couleur fut ensuite ramenée au rouge en 206 avant notre ère).

Tandis que beaucoup estiment que le noir évoque la mort, les Égyptiens de l’Antiquité l’associaient à la vie en raison de la richesse de la terre noire qui alimentait le Nil. C’était également la couleur du dieu Anubis (souverain des Enfers), qui prenait la forme d’un chacal noir et offrait aux morts une protection contre le mal.

Quelle est la meilleure couleur au monde ?

La couleur est assurément un sujet subjectif, chacun revendiquant sa préférée (même si, selon des enquêtes récentes, 80 % des gens déclarent préférer le bleu par rapport aux autres couleurs).

En ce qui concerne la couleur la plus appréciée dans le monde, le conditionnement culturel et le secteur des tendances en matière de couleurs ont leur impact.

Chaque année, l’institut Pantone désigne un pigment spécifique comme la fameuse “couleur de l’année“. Génératrices de tendances, ces couleurs se retrouvent dans le design des produits, la mode et la vente au détail dans les mois qui suivent, ce qui contribue certainement à déterminer les couleurs auxquelles nous prêtons le plus d’attention à un moment donné.

Néanmoins, nos anciennes associations avec la couleur – par le biais d’un conditionnement culturel, social et évolutif – restent les facteurs les plus importants pour aider les humains à décider de la meilleure couleur au monde.

Ces notions viennent s’ancrer en nous dès notre plus jeune âge : les enfants sont plus enclins à dessiner les méchants en noir ou à choisir des teintes rouges agréables pour dessiner une maison, par exemple.

Conclusion : la signification des couleurs

Dans cet article, nous avons examiné le rôle majeur du symbolisme des couleurs dans le façonnement des expériences culturelles au sein des sociétés du monde entier. Contournant les différences linguistiques, la signification de la couleur revêt une importance particulière et constitue ainsi une forme de communication instantanément identifiable.

Cependant, le symbolisme des couleurs peut subir des changements radicaux d’un endroit à l’autre du monde.

Tandis que le blanc est une couleur nuptiale et innocente en Occident, il est plus communément associé à la mort dans les cultures orientales. Prendre conscience de ces différences géographiques dans la signification des couleurs peut nous aider à communiquer plus efficacement avec d’autres sociétés et à comprendre les différences culturelles plus en profondeur. 

Ce souci de sensibilité s’applique également à la signification spirituelle des couleurs, qui peut varier en fonction de la foi. Ainsi, certaines couleurs sont perçues comme positives ou négatives, protectrices ou destructrices. De même, des couleurs symbolisent les événements importants de la vie, tels que les naissances, les mariages et les décès. 

Si la signification de la couleur peut varier selon les cultures et les religions, il ne faut pas sous-estimer son importance. La couleur nous permet de voir le monde avec clarté et de le comprendre. Les humains peuvent l’utiliser comme un outil de communication sociale et de compréhension culturelle approfondie.

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  • Article Wikipédia sur le Compagnonnage
    Le compagnonnage désigne un système traditionnel de transmission de connaissances et de formation à un métier, qui s’ancre dans des communautés de compagnons. Un aspirant compagnon se forme à un métier à travers une série de pratiques éducatives encadrées par la communauté de compagnons qu’il souhaite rejoindre. Ces pratiques, multiples, peuvent inclure tant l’enseignement scolaire que l’itinérance éducative et les rituels d’initiation. À la suite de cette période de compagnonnage, l’aspirant est accepté comme compagnon par sa corporation, et pourra lui-même participer à la formation de futurs aspirants1.

Le terme désigne principalement une branche du mouvement ouvrier français, célèbre pour son Tour de France, qui connut l’apogée de sa renommée avec Agricol Perdiguier au milieu du XIXe siècle avant de disparaître presque entièrement à la suite de l’industrialisation, de la transformation de l’apprentissage et de l’autorisation des syndicats ouvriers2.

Le compagnonnage a été pratiqué plus marginalement en Belgique, et sous une forme un peu différente au Canada et en Allemagne. Mais il ne s’est jamais implanté en Grande-Bretagne, dans laquelle une autre forme d’organisation, les « sociétés amicales » ont succédé aux confréries et corporations du Moyen Âge.

Presque disparu au début du XXe siècle3 le compagnonnage connaît aujourd’hui une période de renouveau, attirant des jeunes à la recherche d’une philosophie de formation et de vie professionnelle fondée sur la qualité, la solidarité et la culture locale. Un comité intergouvernemental de l’UNESCO réuni à Nairobi y voit « un moyen unique de transmettre des savoirs et savoir-faire »1. Le compagnonnage français a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2010 sous le titre « Le compagnonnage, réseau de transmission des savoirs et des identités par le métier », après que ce savoir-faire eut été inscrit à l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France.

Histoire du compagnonnage

Origines légendaires

Le terme « compagnonnage » n’apparaît dans la langue française que vers 1719, pour désigner le temps du stage professionnel qu’un compagnon devait faire chez un maître. « Du latin populaire *companionem, proprement, « celui qui partage le pain avec un autre », de cum, « avec », et panis, « pain ». Du cas sujet compain est issu copain »4.

Au plan général et humain, il évoque un compagnonnage de vie, un groupement de personnes dont le but est : entraide, protection, éducation, transmission des connaissances entre tous ses membres.

Dans un sens voisin, le mouvement des compagnons d’Emmaüs, créé par l’Abbé Pierre a, par exemple, comme but « d’agir pour que chaque homme, chaque société, chaque nation puisse vivre, s’affirmer et s’accomplir dans l’échange et le partage, ainsi que dans une égale dignité », le ’Manifeste universel’ c’est-à-dire d’aider « à partager le pain »5.

Les légendes compagnonniques font référence à trois fondateurs légendaires : Salomon, Maître Jacques et le père Soubise qui les mettent en scène à l’occasion de la construction du Temple de Salomon, événement censé avoir vu naître l’ordre des compagnons, bien que les textes bibliques qui la décrivent n’en fassent pas mention6 :

  • la légende salomonienne est particulièrement importante dans les mythes des compagnons du « devoir de liberté ». Elle semble d’origine plus tardive que les autres et semble avoir été introduite à partir du mythe maçonnique d’Hiram dans les chambres des « gavots » et les cayennes des « indiens » entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle, avant de s’étendre dans les rituels des autres sociétés compagnonniques6 ;
  • selon la légende principale, Maître Jacques aurait appris à tailler la pierre étant enfant, avant de partir en voyage à l’âge de 15 ans pour arriver sur le chantier de la construction du Temple de Salomon à l’âge de 36 ans. Devenu maître des tailleurs de pierre, des menuisiers et des maçons, il serait revenu en France en compagnie d’un autre maître, dénommé Soubise, avec lequel il se serait fâché pendant le voyage. Débarqué à Marseille (ville qui en réalité n’existait pas encore), il se serait caché à la Sainte Baume pour se protéger de son rival et y aurait été assassiné, trahi par un de ses fidèles. Ses vêtements auraient alors été partagés entre les différents corps de métiers. Une autre version de la légende, probablement plus tardive, identifie Maître Jacques à Jacques de Molay, dernier grand-maître de l’Ordre du Temple. Une autre encore l’identifie à Jacques Moler, qui aurait été maître d’œuvre de la cathédrale d’Orléans en 14016 ;
  • représenté en robe de bure, le père Soubise aurait été selon la légende architecte sur le chantier du Temple de Salomon, où il aurait encadré les charpentiers. Il serait revenu en France par Bordeaux après sa brouille avec Maître Jacques dont il aurait jalousé l’autorité. Selon certaines légendes, il aurait été à l’origine de l’assassinat de celui-ci, alors que d’autres légendes l’en innocentent. Une autre légende encore en fait un moine bénédictin qui aurait participé avec Jacques Moler au chantier d’Orléans6.
    Une autre légende compagnonnique importante est celle de la séparation des rites. Le mythe compagnonnique la situe en 1401, à l’occasion de la construction des tours de la Cathédrale Sainte-Croix d’Orléans. Les deux maîtres d’œuvre, Jacques Moler et Soubise de Nogent auraient fait face à une grève qui aurait dégénéré en une terrible bataille suivie d’une scission. Il semblerait que cette légende s’appuie sur des faits historiques plus tardifs, à savoir la scission entre compagnons catholiques et protestants et la destruction par ces derniers de la flèche de la cathédrale d’Orléans en 15687.

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Le compas et l’équerre entrelacés, deux des symboles du compagnonnage

Les symboles et rituels de la franc-maçonnerie et du compagnonnage sont très différents, bien qu’ils aient quelques éléments communs, en particulier l’équerre et le compas entrelacés, parmi les autres symboles hérités des compagnons bâtisseurs tels que : le maillet et le ciseau, le niveau et le fil à plomb, la règle et le levier, la truelle, etc.Note 1,8.

Origines historiques… Lire la suite sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnonnage

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  • Le compagnonnage pour associer la croissance sociale des individus à la formation de l’homme de métier – Document : L’Inventaire du Patrimoine culturel immatériel en France (IPCI)
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Le compagnonnage constitue, c’est même sa fonction principale, une formule de prise en charge de la croissance sociale des individus associant formation de l’homme de métier, construction d’une personne sociale et élaboration d’un membre d’une communauté singulière, le ’compagnon’.

Description  : lire chaque chapitre ci-dessous à la source

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Le trait de charpente à Rubigny

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La fabrication des makhilas (atelier Ainciart Bergara, à Larressore)

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  • Symbolique des Compagnons - Les rubans arc-en-ciel du compagnonnage – Diffusé par ‘lopticoindescurieuxdecuriouscat.wordpress.com’

    Compagnons91-min

Réception compagnon-delpe5_compa_001f-min

Depuis la création, en 1984, des Journées Européennes du Patrimoine, la mise en lumière, annuelle, du patrimoine historique et/ou culturel (matériel et immatériel), valorise aussi des sites moins connus, tel le Musée compagnonnique du Manoir de la Haultière« , découvert le 21/09/19, quartier Ste Anne, à Nantes.

Au-delà de sa valeur patrimoniale (histoire, architecture, reconnaissance de l’UNESCO depuis le 16/11/10), cette cayenne est remarquable à plusieurs titres : conservatoire vivant des savoir-faire, elle témoigne, en effet, aussi, des valeurs et rites des Compagnons du Tour de France des Devoirs Unis, au travers d’œuvres, d’outils et de rubans colorés.

Au faîte du bâtiment, la salle « Agricol Perdiguier » se vit comme un voyage initiatique « philosophico-spirituel ». A l’instar de l’itinérance des aspirants compagnons, tout commence par une histoire de « couleurs« …

Maître Jacques

Dessin à la plume rehaussé d’aquarelle et de gouache - Leclair, vers 1830 (Musée du compagnonnage, Tours)

Sans être une société secrète, connotée négativement, le compagnonnage est néanmoins une « société à secrets », régie par une symbolique ésotérique.

Depuis le XIIIème siècle, les signes « kabbalistiques » guident les compagnons durant leur parcours (tour de France visant les apprentissages techniques, la découverte des métiers, des concepts, moraux et sociaux, transmis par les maîtres). Abstrus pour les non-initiés, ils semblent représenter pour les jeunes ouvriers un voyage ascensionnel et intérieur, au cœur même du divin.

Le sens des couleurs et de la lumière participe de cette mystique. Par contraste, leurs nuances servent effectivement de révélateurs de la réalité de notre existence et de notre essence intrinsèque.

Musée Compagnonique-Couleurs12-Nantes©CuriousCat-min

Musée compagnonnique des Devoirs réunis – Nantes

Avec la canne, longue ou courte, les « couleurs » sont emblématiques de la société à laquelle un compagnon appartient. Elles comportent ses initiales ou des ornements spécifiques, selon son grade et sa fonction. Leur taille varie (1m à 1m50 de long ; 6 à 10 cm de large).

Les « livrées » unies originelles sont devenues des « rubans ». On frappe les étoffes en velours avec des fers, à chaud, tandis que des rouleaux gravés sont utilisés pour les tissus en soie moire, brodés d’or et d’argent.

Musée Compagnonique-Couleurs9-Nantes©CuriousCat-min

Musée Compagnonique-Couleurs3-Nantes©CuriousCat-min

Musée compagnonnique de Nantes

Les couleurs sont principalement arborées lors de cérémonies (spécifiques pour le deuil). La façon de les porter (au chapeau, au cou, aux boutonnières, à la ceinture…), ou de les rouler (de l’intérieur vers l’extérieur, ou inversement), leurs broderies, images gravéesont varié au cours des siècles, permettant d’ailleurs ensuite leur datation. Corporatistes, elles ont fréquemment suscité de vives dissensions au sein des coteries, telles celles relatives aux « couleurs fleuries des Compagnons tailleurs de pierre« .

Avec quelques variantes ponctuelles, chaque corporation est identifiée par ses « couleurs » : blanc pour les métiers de la terre, rouge pour ceux du fer, bleu pour les métiers du bois, jaune (beige) les boulangers pâtissiers. Aujourd’hui, elles sont majoritairement portées en écharpe. Quel que soit le « Devoir », arracher les couleurs à un compagnon est un grave outrage.

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A partir de 1831, les « tissutiers-rubanniers  » (désignés, avant 1404, sous le nom de « dorelotiers  »), permirent aux autres corps du Devoir la possibilité de faire réaliser des rubans spécifiquement compagnonniques. Durant la première moitié du XIXe siècle, leur standardisation s’accentua, parallèlement aux querelles entre corps anciens et nouveaux, liées à leur histoire.

Dans le « livre du compagnonnage », d’Agricol Perdiguier (dit « Avignonnais la Vertu« ), l’un des pères fondateurs de l’Union Compagnonnique, la controverse relative à ce signe distinctif est perceptible à plusieurs reprises. Ainsi, pages 41 et 42 :

M. Moreau, dit ‘Tourangeau » : « …pourquoi se battent-ils ? Pour le compagnonnage, pour des cannes et des couleurs. C’est donc les cannes et les couleurs qu’il faut détruire ».

A.Perdiguier : « Le mal peut-il être dans les rubans » ?…Il y a chez les Compagnons du fanatisme, mais ne voit-on pas ailleurs de l’égoïsme, de l’indifférence ?…Ah cessez donc d’attaquer avec tant de violence des cannes et des couleurs : le mal n’est pas dans les attributs mais dans les hommes ».

Musée Compagnonique9-Nantes©CuriousCat-min-1

Analyse de cette symbolique chromatique (partiellement inspirée de « Pays Robert Bailly Poitevin Va de Bon Cœur C. Charpentier D.D.U.« )

Cet ésotérisme corporatiste a été fortement influencé par la religion chrétienne. Le spectre artistique de l’arc-en-ciel semble être l’allégorie du réveil de nos sens vers la connaissance scientifique. « Cercle universel temporel », il symbolise le principe de toute corporisation où « rien ne peut exister en apparence de matière que sous la forme de son principe ».

Sur les 7 couleurs qui, en se confondant, le composent, 3 semblent essentielles : le vert, le rouge et le blanc (leur médiateur). Ainsi, un compagnon doit avoir travaillé dans 7 villes pour être reçu en « rouge ».

En référence à la Trinité (Bible, pères fondateurs du compagnonnage, cités dans les récits étiologiques : Maître Jacques, père Soubise et Salomon), les 3 couleurs (vert, rouge, blanc) correspondent au parcours de connaissance approfondie du métier du néophyte et à la lumière (début de son apprentissage).

Complément du 3, le chiffre 4 représente d’une part, le nombre de marches précédant les trois autres pour accéder à l’autel ; d’autre part, les couleurs des habits sacerdotaux, spécifiques à chaque fête et hiérarchie cléricale (« noir pour les prêtres simples, à parements verts autrefois pour les chanoines, violet pour les évêques, rouge pour les cardinaux, blanc pour le Pape, berger suprême du troupeaux des fidèles« ).

Il est également lié au « carré », passeport en papier, plié aux quatre coins, permettant d’identifier l’« Initié » lors de son voyage, de ville en ville.

Plus globalement :

  • le Blanc « évoque l’ensemble des réalités apparentes », étroitement mêlées, ainsi que « l’incolore », en tant « qu’impénétrable  ». Il représente la perfection (grâce et foi).
  • Le vert est utilisé pour la grâce, la justice, l’espoir.
  • Le rouge représente l’activité, l’accomplissement, la passion.
  • Le bleu saphir, pour exprimer le monde céleste, la pureté et/ou la fidélité.
  • Le Noir figure le néant, face à la « lumière primordiale infinie ».
    Modèle de référence, le compagnonnage perdure aujourd’hui. Liés par leurs rubans, les apprentis vivent le savoir comme une aventure humaine, entretenant la mémoire de ce patrimoine séculaire « haut en couleurs ».

Nota : Les photos ©CuriousCat sont personnelles (pas de reproduction sans mon accord). 

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Source : https://lopticoindescurieuxdecuriouscat.wordpress.com/2019/10/04/les-rubans-arc-en-ciel-du-compagnonnage/

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Le port des couleurs est codifié pour toutes les sociétés compagnonniques.

Dans la noblesse du compagnonnage, les charpentiers, les couvreurs, les plâtriers, les tanneurs et les tailleurs de pierre du Devoir placent les couleurs le plus haut possible, c’est-à-dire au chapeau.

Le port en sautoir se rencontre chez les tailleurs de pierre étrangers et le port à la boutonnière dans une grande majorité des compagnonnages du Devoir.

Le port à la boutonnière est généralement codifié de façon très simple, le principe étant, je suis reconnu comme un ancien compagnonnage, je porte donc mes couleurs à la première boutonnière du haut de l’habit, le compagnonnage que je parraine portera, lui, ses couleurs à la seconde boutonnière, et si ce compagnonnage que j’ai parrainé, parraine à son tour un autre compagnonnage, ce dernier portera ses couleurs à la troisième boutonnière.

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À partir de 1842, les compagnons boulangers peuvent se procurer les couleurs gaufrées dites de Sainte-Baume par le biais des compagnons tisseurs-ferrandiniers du Devoir, j’écris « dites », car ce sont des reproductions fabriquées par ce compagnonnage.

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En 1847, les compagnons boulangers, à la demande des corps d’état du Devoir dont ils espèrent une reconnaissance, mais qui les mettent à l’épreuve, acceptent de ne plus porter leurs couleurs.

Mais gare aux réfractaires ! Cette année-là, la Cayenne de Nîmes exclut six mois Charles Borgne, Languedoc le Triomphant, pour s’être promené pendant plusieurs jours dans la ville d’Alias avec tous les insignes du compagnonnage et chanté des chansons contre les corps d’état en leur présence chez notre Mère, malgré la promesse faites par les compagnons boulangers en assemble générale des corps d’état en janvier 1847.

Un autre endroit où il ne fait pas bon se « promener » avec ses couleurs est la maison close, en effet, un article du règlement mis en application en 1892 (mais très certainement antérieur de plusieurs décennies) nous indique que : « Tout compagnon reconnu avoir été dans des maisons de tolérance, prostitution, avec canne, couleurs et insignes aux oreilles, sera exclu un an hors de chambre et payera 10 francs d’amende ».

Au milieu du XIXe siècle, une règle concernant le port des couleurs existe également pour les défunts. En cas de mort par blessures, ils sont revêtus dans leur cercueil d’une couleur rouge (le sang) : Si la mort est consécutive à des coups, ils sont revêtus d’une couleur bleue (celle des hématomes), et si c’est à la suite d’une maladie, ils sont vêtus d’une couleur jaune (la peau malade).

Les compagnons boulangers portent aussi leurs couleurs de façon particulière pour des activités spécifiques : Les couleurs attachées au bras gauche, lors des invitations aux assemblées générales, toutes les couleurs en écharpe pour le remerciement, et de façon surprenante, au chapeau pour le rouleur lors de réceptions de Mères attestées dans différents règlements et catéchismes en 1866 et 1870.

(Le port au chapeau était une particularité des charpentiers, couvreurs, plâtriers, tailleurs de pierre, tanneurs-corroyeurs du Devoir (et cordiers aux enterrements).

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Les couleurs ornementales

Si les couleurs ont pour fonction principale d’être portées d’une manière ou d’une autre par les compagnons, elles ont un second rôle, celui de sacraliser compagnonniquement les objets avec lesquelles elles sont en contact. Cest le cas pour :

  • Les couleurs venant orner la pyramide de brioches à bénir le jour de la Saint-Honoré  ;
  • Les quatre couleurs attachées à la couronne de laurier lors de la réception d’une Mère (1866) ;
  • Les couleurs accrochées au mur de la salle à manger chez la Mère les jours de fête  ;
  • Les couleurs déposées sur le cercueil d’un défunt.
    Les couleurs de Saint-Maximin

Ces couleurs que je qualifie de Saint-Maximin par opposition aux couleurs de Sainte-Baume où n’apparaît pas de symbole compagnonnique ont été créées vers 1865. En effet, dans un courrier de la direction générale du Tour de France des compagnons boulangers du Devoir à Paris, en date du 5 octobre 1867, adressé à l’ensemble des compagnons boulangers, nous relevons ceci :

« Nous portons également à votre connaissance que quand vous désirerez des couleurs officielles de Sainte-Baume, au lieu de vous adresser au frère Limousin Bon Courage (Entraygues), chaque frère pourra les prendre soit en voyage, ou les Cayennes s’adresser directement.

Les couleurs grandes, dessin nouveau ou ancien, coûtent 6 francs l’une ; et les petites 3 francs l’une ; longueur 1 mètre 80 avec les cachets au bout ; le montant doit être envoyé franco en un mandat sur la poste, et l’on reçoit franco également par la même voie.

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Lettre de Pierre Audebaud datée du 12 novembre 1897, accompagnant un lot de couleurs commandées.

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Voici l’adresse : À monsieur Audebaud, fabricant de meubles, dit Saintonge la Fidélité, compagnon tourneur, Père des compagnons à Saint-Maximin. »

Le dessin ancien est celui des couleurs, que nous avons présenté dans le paragraphe précédent, le dessin nouveau étant celui des couleurs de Saint-Maximin.

Ces couleurs seront utilisées par les compagnons boulangers du Devoir jusqu’en 1947.

Le dernier compagnon à recevoir ces couleurs sera Pierre Belloc, Bordelais l’Inviolable, reçu à la Saint-Honoré en 1947 à Tours.

Nous constatons une évolution dans le contenu du gaufrage, tout en gardant une continuité dans la tradition. Les couleurs dites de la Sainte-Baume possédaient six différentes gravures, celle de Saint-Maximin cinq autres.

Ont été supprimés :

Les deux corbeilles de fruits et de fleurs, dont la signification et le symbolisme ne sont pas très faciles à comprendre au premier regard des hommes de notre époque ; ainsi que le vase faisant directement référence au Christ par les lettres IHS.

Sont conservées :

La représentation de Marie-Madeleine devant le Christ en jardinier, accompagnée de l’inscription « Noli me tangere », ainsi que celle de Marie-Madeleine dans la grotte, en prière devant un crâne, un livre et une croix.

Trois nouvelles gravures apparaissent :

Un chien marchant au milieu d’un feuillage d’acacia, sous lequel une main apparaît, encadrée de deux vertus, Amitié et Fidélité.

Le chien, symbole du compagnon du Devoir et de fidélité, est à la recherche du corps de son Maître, ici Hiram, qui, selon l’une des nombreuses légendes, est l’architecte du temple de Salomon.

Il fut agressé et assassiné par trois compagnons, postés individuellement à chaque porte du temple.

À la dernière est porté le coup fatal. Les assassins voulaient connaître le « mot de Maître ».

Hiram fut rapidement enseveli par ses meurtriers, et ils plantèrent une branche d’acacia sur le lieu.

Sur ordre de Salomon, les compagnons partirent à la recherche de leur Maître qui avait disparu, représenté ici par le chien, trouvèrent de la terre fraîchement remuée, prirent cette branche d’acacia et tirèrent dessus, et quelle ne fut pas leur surprise de voir qu’elle n’était point enracinée.

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Ils creusèrent et trouvèrent le corps de leur Maître.

L’acacia est le symbole de l’immortalité et de la résurrection.

Il est à noter que le véritable acacia est le mimosa, et non le robinier commun, mimosa qui rappelle fortement et étrangement le bouquet d’immortelles jaunes que les compagnons boulangers portent à la boutonnière lors de certaines cérémonies.

Souvent les compagnons du Devoir ont emprunté ce passage de la découverte du corps d’Hiram, en le remplaçant par celui de Maître Jacques.

Identique aux couleurs de la Sainte-Baume, l’arbre mort aux jeunes pousses a disparu.

L’église de la Madeleine à Paris, encadrée de Sciences et Arts et Union et Concorde, et fleurie de très petites roses.

Nous retrouvons le symbolisme de la rose, mais beaucoup plus discret.

La chapelle du Saint Pilon apparaît en profondeur et en hauteur.

À la base, la banderole Souvenir de Provence, Ste Baume, St Maximin rappelle la tradition du voyage en Provence.

Une équerre et un compas superposés, le compas sur l’équerre, et en son centre un œil rayonnant, entouré d’une couronne de chêne et d’olivier, à laquelle sont suspendues deux cannes enrubannées et croisées, première apparition des attributs compagnonniques.

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L’œil rayonnant représente « Le grand architecte » ou plus simplement encore la conscience (En référence au passage de la Bible sur Abel et Cain.)

L’olivier est le symbole de la paix, le chêne celui de la force et la couronne de la victoire.

Le compas sert à mesurer les proportions, enseigne que le monde n’est pas un quelconque chaos, mais un univers harmonieux.

Il existe entre les dimensions de toutes les choses de la nature, arbres, fleurs, animaux de la terre ou de la mer, roches et minéraux, des proportions qui satisfont l’œil, le cœur et l’esprit, peut-être simplement parce que, étant nous-mêmes aussi l’œuvre de la nature, nous sommes en résonance et en harmonie avec l’œuvre entière.

Le compas invite le compagnon à respecter en toutes choses les justes proportions, que ce soit dans le domaine de l’art ou dans celui des mœurs.

Une grande majorité, voire l’ensemble des compagnons du XXI siècle naissant, prétend que les deux éléments du principal symbole du Compagnonnage, l’équerre et le compas, se présentent toujours entrelacés et superposés.

Ce serait donc un symbole maçonnique.

C’est absolument faux.

Nous trouvons ces outils superposés chez les tailleurs de pierre du XVIII° siècle.

C’est aussi le cas pour ce qui nous concerne.

En effet, de 1820 à 1840 on observe l’équerre superposée au compas dans le blason des compagnons boulangers.

Présentons succinctement les différentes positions utilisées en Franc-maçonnerie :

– L’équerre sur le compas :

Grade d’apprenti, symbolise la supériorité de la matière sur l’esprit ;

L’équerre et le compas entrelacés :

Grade de compagnon, l’harmonie entre l’esprit et la matière, état indispensable pour réaliser le « chef-d’œuvre » ;

Le compas sur l’équerre, grade de maître, l’esprit domine la matière, et libéré de ses contraintes, peut se consacrer pleinement à son élévation.

L’on peut remarquer que le symbolisme du grade de compagnon correspond à l’état de compagnon du Tour de France.

C’est sûrement la raison pour laquelle la position entrelacée se généralisa, cela sans qu’aucune décision officielle ne soit prise à cet effet.

En 1995, les compagnons boulangers et pâtissiers de la Cayenne de Tours, décident de faire fabriquer de nouveaux rouleaux à gaufrer les couleurs de Saint-Maximin, afin de pallier le manque de couleurs de fonction, premier en ville, second en ville, et rouleur.

Un petit changement est opéré concernant le croisement de l’équerre et du compas.

En effet, alors que sur les couleurs d’origine le compas chevauche l’équerre, désormais l’équerre et le compas sont entrecroisés.

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Un fait amusant en voulant faire disparaître un symbole suspecté d’être maçonnique, celui-ci fut remplacé par un autre ayant la même connotation, car l’équerre et le compas entrelacés sont reconnus en franc-maçonnerie comme le symbole du compagnon.

À ce sujet, il est intéressant de savoir que contrairement à une idée répandue aujourd’hui en Franc-maçonnerie, la position différente du compas et de l’équerre aux trois grades d’apprenti, compagnon et maître, s’est imposée assez tardivement, durant la seconde moitié du XIX° siècle.

Les rituels du XIX* siècle ne parlent en effet que d’une équerre et d’un compas disposés sur l’autel, avec la Bible et parfois un glaive et un maillet.

Extrait du livre : « Le Pain des Compagnons » L’histoire des compagnons boulangers et pâtissiers

Auteur : Laurent Bourcier, Picard la Fidélité, C.P.R.F.A.D. - CENTRE de RECHERCHE et d’ETUDE de la BOULANGERIE ET de SES COMPAGNONNAGES.

Source : https://levainbio.com/cb/crebesc/le-port-des-couleurs/

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2006/1

1 Par définition, le franc-maçon est honnête homme et se doit de se montrer curieux de tout, surtout si l’ouvrage en question apporte un éclairage nouveau sur sa pratique maçonnique. Il ne peut se contenter de réciter des formules toutes faites, dénichées dans les manuels du siècle passé.

2 Depuis six ans, Annie Mollard- Desfour, linguiste, chercheur au CNRS, et qui a largement contribué à l’incontournable Trésor de la Langue française, explore les couleurs. Parmi ses ouvrages, trois retiendront l’attention du franc-maçon à la recherche de sens et des possibilités quasiment infinies qu’offre le symbolisme maçonnique : celui consacré au bleu, celui qui traite du noir, tout comme le volume consacré au rouge.

Trois couleurs qui occupent une place fondamentale dans le cursus honorum de notre ordre. En loge bleue, chacun pourra à loisir visiter les significations emphatiques et péjoratives associées à cet emblème des trois premiers grades. Il pourra aussi apprendre que corbleu, jarnibleu et le traditionnel morbleu sont autant de jurons à faire pâlir les sangs-bleus.

Puis au cours de la progression initiatique, les titulaires des grades ad hoc pourront percer les secrets de leurs grades à travers les volumes consacrés au rouge et au noir. Qui sait si ses pages ne contiennent pas la clé du Grand œuvre sous leur apparence universitaire et érudite ? Du noir des enfers à celui de la révolte ou de la clandestinité, l’auteur ouvre des horizons qui ont un immense mérite : celui de la science et du savoir raisonné. On n’est pas linguiste impunément.

3 Annie Mollard-Desfour, Dictionnaire des mots et expression de couleurs, Le Bleu, 22 euros, Le Noir, 25 euros, Le Rouge. CNRS Editions.

Article Auteur file_download - Mis en ligne sur Cairn.info le 02/02/2021 - https://doi.org/10.3917/huma.272.0124

Source : https://www.cairn.info/revue-humanisme-2006-1-page-124.htm

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  • Symbolique des couleurs en Franc-maçonnerie - Le Blanc et le Noir – Origine GLMFMM – Auteur franc-maçon anonyme – Diffusé par ‘ledifice.net’
    En pénétrant dans la loge, chaque Franc Maçon est un pavé multicolore, un damier aux formes changeantes, un tissu en mosaïque ou en patchwork. Quelques minutes plus tard, les différences se voilent pour laisser apparaître l’ordre du tapis de loge qui propose Les outils nécessaires à un réel effort d’orientation vers la lumière centrale.

L’ordre naît du chaos, le sacré du profane, la vérité du mensonge... et dans la lumière, le qualificatif perd de sa force, de son intérêt ; l’Etre est là, simplement présent, englobant les contraires dans une unité universelle.

Le blanc et le noir. Existe-t-il plus grand contraire, plus grande opposition qu’entre ces deux couleurs ? Mais cette opposition apparente n’engendre-t-elle pas la plus grande des complémentarités ?.

Cette opposition classique qui s’organise systématiquement en couple - jour et nuit, bas et haut, homme et femme - débouchera obligatoirement sur le : changement, sur les limites et sur la vie.

Le blanc n’est pas une couleur, nous dit-on, il est la somme de toutes les couleurs. Comme le blanc, le noir n’est pas une couleur non plus : il est l’absence de couleur. Le Tout et le Rien, le Tout en tout, voilà vraisemblablement d’où ces deux non couleurs tirent leur symbolisme.

Le noir et le blanc, pris séparément ou associés, évoquent une notion de passage.

Après 9 mois de nuit dans le ventre de la mère vient le blanc de la naissance.

Associés - blanc et noir dans le cabinet de réflexion ainsi que lors de l’initiation - ils symbolisent le passage de la vie à la mort du profane et de la mort à la vie de l’initié.

Le cabinet de réflexion, lieu clos, sombre et peint en noir, symbolise une descente intérieure au centre de la terre, une invitation à la mort avant de renaître ; c’est le passage d’un cycle à l’autre s’accomplissant dans l’obscurité.

La jeune mariée, tout de blanc vêtue, enterre un statut pour en épouser un autre, mais, son compagnon qui vit au même moment la même transmutation, le même rituel, sera lui vêtu de noir.

Le blanc de la cape du pèlerin marquera son passage d’une pierre blanche là où il a souffert et médité.

Ces quelques exemples nous montrent bien le symbolisme du blanc qui englobe, tout à la fois, début et fin. Il est synonyme de présence et d’absence, mais, à l’inverse du noir, lorsqu’il est couleur du deuil, de la mort, il indique une absence destinée à être comblée : c’est le deuil des Rois et des Dieux qui vont obligatoirement - renaître.

Dans tous ces exemples sur le symbolisme du blanc, il existe l’espoir, le bonheur, la joie, la pureté, mars aussi et toujours la notion d’épreuve.

L’épreuve, qui attend l’enfant qui vient de naître, ou celle qui attend la jeune mariée quittant le cocon familial pour devenir femme et future mère.

L’épreuve que rencontre le pèlerin sur- sa route et bien sûr celle de l’initié qui entame son chemin spirituel.

Je voudrais conclure cette première partie traitant du blanc par un conte d’enfants, « Blanche Neige » : Blanche neige incarne pour l’enfant la pureté absolue. Le déroulement du conte avec ses aventures et ses épreuves montre la période où le candidat doit fournir des efforts, acquérir une conscience ainsi qu’une valeur personnelle. Il devra pour vaincre, persévérer et souffrir. Si le conte ne dit pas pour quelles raisons le Simplet est stupide, c’est qu’au fond, il ne l’est pas mais attend seulement une maturité qui révèlera sa véritable nature.

C’est le MOI dépouillé de toutes ses certitudes, opinions, préjugés.

Il présage les ténèbres, le désert et le vide, où l’âme devra séjourner avant d’atteindre la Lumière : la fin du récit évoque le royaume du bonheur.

Le noir pris séparément est plus fréquemment associé à une fin sans espoir. Tout en étant la contre couleur du blanc, le noir est pourtant son égal en valeur absolue. Comme lui, il se situe aux deux extrémités des couleurs chaudes et des couleurs froides. Ce n’est pas qu’une question de limite. C’est la même opposition qu’entre le zéro et l’infini, l’infini pris dans son sens de somme et non de limite, bien entendu.

En Egypte, la colombe noire était le symbole de la femme qui restera veuve jusqu’à sa mort. Le noir des ténèbres évoque le mal, la peur, l’errance de celui- qui n’est pas encore en marche sur le chemin de la vérité, sur le chemin de lumière. Il rappelle les profondeurs abyssales des gouffres océaniques. Ne dit-on pas « une mer sans fond, par une nuit sans lune ».

Le noir est donc évocateur du néant et du chaos. Il est, à lui tout seul, l’obscurité des origines. Il est l’idée du mal, c’est-à-dire tout ce qui contrarie ’évolution du Plan Divin. Il est la nuit et les ténèbres. Et pourtant, malgré toutes ces évocations, il contient en lui une notion Positive.

Ne dit-on pas fréquemment que « la nuit porte conseil ». La nuit contient la promesse de l’aurore comme l’hiver celle du printemps. Malgré l’angoisse provoquée par les ténèbres, les grecs qualifiaient la nuit de « mère de bon conseil ».

Si le noir possède incontestablement un aspect d’obscurité et d’impureté, il est inversement la manifestation, comme le blanc, de la virginité. En ce sens se rattache le symbolisme des vierges noires. Ce noir qui nous effraie tous n’est-il pas aussi le ventre de la terre, là où s’opère la régénération du monde ?

Dans l’Egypte ancienne, le noir était le symbole de la fécondité, la couleur de la terre fertile et des nuages gonflés de pluie.

Alors, en mettant noir sur blanc ces quelques réflexions sur mon travail de ce soir, j’ai peu à peu pris conscience que si le blanc et le noir ont, de façon évidente, des oppositions fondamentales entre eux, il existe les mêmes oppositions fondamentales à l’intérieur de chacune de ces non couleurs.

Je m’étais promis de ne pas traiter mon travail sur le thème du pavé mosaïque que nous avons déjà abordé, mais l’ensemble de ma réflexion me ramène de force vers lui. Je l’évoquerai donc dans nia conclusion.7

[Addenda – Le pavé mosaïque : planche d’apprenti - 26 février 2020 –

pavé mosaïque : planche d’apprenti

Le pavé mosaïque : quel est son symbolisme en franc-maçonnerie ? Que signifie-t-il ? Quelques pistes à travers une planche au grade d’apprenti. Le pavé mosaïque est un damier alternant carreaux blancs et noirs. Il recouvre le sol des loges maçonniques symboliques, en particulier à l’endroit où est déroulé le tableau de loge. Le pavé mosaïque est le pendant terrestre de la voûte étoilée qui orne le plafond de la loge. Le damier représente le monde terrestre et sa perfection, alors que la voûte étoilée évoque le monde céleste, celui de l’esprit. Le pavé mosaïque contribue à matérialiser l’espace sacré de la loge. Sa portée symbolique est grande.- Remarque : Au rite de Memphis-Misraïm, le pavé mosaïque comporte 108 cases (9 x 12), ce chiffre pouvant être vu comme une représentation du cosmos. Source : https://www.jepense.org/pave-mosaique-planche-apprenti/ ]

Une première question forte me taraude l’esprit depuis que j’ai entamé ma réflexion sur le noir et le blanc. Ce pavé mosaïque que j’observe avec beaucoup d’attention lors de chacune de nos tenues car il est source du symbolisme maçonnique : est-il blanc sur fond noir ou noir sur fond blanc ? C’est un assemblage parfait en régularité et en alternance. Il donne une image unique, composée de cases noires et de cases blanches alternées, et de lignes jointives ni blanches ni noires qui apportent la cohésion aux carreaux de couleurs opposées. C’est ce chemin que le franc maçon choisira, où if n’y a pas de lutte entre les extrêmes, mais au contraire maîtrise et apprivoisement.

Hermès voyant le chaos créé par la lutte de deux serpents, l’un blanc et l’autre noir, planta entre eux sa baguette. Les deux serpents s’enroulèrent sur la baguette et l’ordre s’installa. Mais cet ordre n’en demeure pas moins constitué d’un serpent noir et d’un serpent blanc, toujours opposés, contradictoires, et prêts à reprendre la lutte si l’on ne sait pas voir leur place respective. Devenir médecin de la réalité chaotique consiste à reconnaître la place de chaque opposé sans les faire s’affronter.

J’ai dit, Vénérable Maître - Publié dans le Khalam - Bulletin N° 17 - Octobre 2005

Source : https://www.ledifice.net/K017-3.html

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  • Livre - Les Couleurs de la Franc-maçonnerie - Les ateliers symboliques d’Apprenti à Maître (1er-3e degré) - Pierre Pelle Le Croisa – Communiqué diffusé par ‘decitre.fr’

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23,00 € Neuf - Grand format 23,00 €- Définitivement indisponible

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Résumé

Savez-vous ce que signifient les couleurs de la Franc-maçonnerie ? L’initiation est un retour aux origines (’ab initio’). Dans la Préhistoire, les trois couleurs symboliques de l’humanité sont le noir, le blanc et le rouge. Ce sont aussi les couleurs de nos ateliers symboliques. Elles se sont perpétuées à travers l’espace, le temps et l’Histoire. La tradition les a conservées. Mais, en y associant trois autres couleurs fondamentales (le bleu, le jaune et le vert), elle a en renouvelé les sens. Alors, que signifient-elles ? C’est ce que l’auteur vous invite à découvrir dans cet ouvrage…

Sommaire :

  • LES COULEURS DE LA VIE
  • LES AXES COLORIMETRIQUES DE LA FRANC-MACONNERIE
  • LE 1ER DEGRE : APPRENTI
  • LE 2E DEGRE : COMPAGNON
  • LE 3E DEGRE : MAITRE
  • UN MESSAGE UNIVERSEL
    Caractéristiques - Date de parution 19/11/2014 - Editeur DetradISBN 978-2-916094-47-2 - EAN 9782916094472 - Présentation Broché - 107 pages - Poids 0.346 Kg - Dimensions 20,3 cm × 22,0 cm × 1,0 cm

À propos de l’auteur - Biographie de Pierre Pelle Le Croisa

Après des études ès lettres à la Sorbonne et une spécialisation en littérature hispanique, Pierre Pelle Le Croisa a orienté sa réflexion sur les grands thèmes littéraires. Parallèlement, il a mené une double carrière de dirigeant d’entreprises et de grands groupes internationaux et de directeur d’établissements d’enseignement supérieur, notamment Directeur de l’Ecole de Management ’Léonard de Vinci’ et Directeur des Services du Campus de l’INSEAD, la ’business school’ internationale. Il consacre aujourd’hui ses activités à sa passion, l’écriture.

Source : https://www.decitre.fr/livres/les-couleurs-de-la-franc-maconnerie-9782916094472.html

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  • Livre - Symbolique des couleurs – Communiqué ‘scribe.fr’

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Informations - Auteur : Frédéric PORTAL - Éditeur : PARDES - Date de parution : mai 1999 - ISBN : 9782867141775 - EAN : 9782867141775 - Format : 23,8 x 15,6 cm - Nombre de pages : 126 - Poids : 0,28 kg - Prix : 16,00 € TTC – Rupture

L’histoire des couleurs symboliques, encore ignorée, et dont je n’offre que quelques fragments, servira peut-être à déchiffrer les hiéroglyphes de l’Égypte, et à dévoiler une partie des mystères de l’Antiquité. Je ne me flatte pas d’avoir atteint le but dans ces recherches ; ma seule ambition a été de fixer l’attention des savants sur le point le plus négligé et l’un des plus curieux de l’archéologie.

Les couleurs eurent la même signification chez tous les peuples de la haute Antiquité ; cette conformité indique une commune origine qui se rattache au berceau de l’humanité, et trouve sa plus haute énergie dans la religion de la Perse ; le dualisme de la lumière et des ténèbres offre, en effet, les deux types des couleurs qui devinrent les symboles des deux principes bienfaisant et malfaisant. Les Anciens n’admettaient que deux couleurs primitives, le blanc et le noir, dont toutes les autres dérivaient ; de même les divinités du paganisme étaient les émanations du bon et du mauvais principe.

La langue des couleurs, intimement unie à la religion, passe dans l’Inde, en Chine, en Égypte, en Grèce, à Rome ; elle reparaît dans le Moyen Âge, et les vitraux des cathédrales gothiques trouvent leur explication dans les livres zends, les Védas et les peintures des temples égyptiens. L’identité des symboles suppose l’identité des croyances primitives ; à mesure qu’une religion s’éloigne de son principe, se dégrade et se matérialise, elle oublie la signification des couleurs, et cette langue mystérieuse reparaît vivante avec la vérité religieuse.

Plus on s’élève vers l’origine des religions, et plus la vérité apparaît dépouillée de l’alliage impur des superstitions humaines ; elle brille du plus vif éclat dans l’Iran, patrie des premiers hommes.’ (Extraits de l’introduction de Frédéric Portal.) Ce livre est la réédition, dans une composition moderne (avec révisions d’ordre typographique) et sous un nouveau titre choisi par Pardès, de l’ouvrage de Frédéric Portal intitulé Des couleurs symboliques paru chez Treuttel et Würtz, librairies, à Paris, en 1857.

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    Le bleu en franc-maçonnerie : degrés et symbolisme - Par La Rédaction - 17 août 2023 – ‘450.fm’

    La Rédaction

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De notre confrère thesquaremagazine.com – Par Albert G. Mackey

La couleur bleue a longtemps occupé une place importante dans le domaine du symbolisme maçonnique. En tant que teinture des anciens diplômes d’artisanat, il rappelle l’amitié et la bienveillance universelles.

Adoptée par de nombreuses cultures et religions anciennes, la couleur bleue symbolise divers concepts, tels que la vérité, la perfection, l’espoir et l’immortalité. Dans cet article, nous explorons les racines de la signification de la couleur bleue dans le symbolisme maçonnique et comment son influence a évolué au fil du temps, en explorant les différentes façons dont la couleur bleue est utilisée dans la franc-maçonnerie.

Le bleu : une symbolique universelle et séculaire

Religions et cultures anciennes

L’histoire des traits holistiques associés à la couleur bleue remonte à certaines des civilisations les plus anciennes, car la couleur était vénérée pour ses qualités et son symbolisme distincts.

Dans le judaïsme, par exemple, le bleu faisait partie intégrante des cérémonies et des vêtements religieux. De même, les druides et les égyptiens tenaient la couleur bleue pour symboliser la vérité et la pureté.

À Babylone, le bleu était utilisé pour orner les idoles, signifiant sa nature sacrée. Les Chinois associaient le bleu à l’énergie divine, le considérant comme un équilibre entre des forces antagonistes.

Le dieu hindou Vishnu est souvent représenté en bleu céleste, représentant la sagesse et la divinité. Pour les chrétiens médiévaux, le bleu symbolisait la vie éternelle et l’amour divin, créant une association de longue date entre la couleur et la transcendance spirituelle.

Tradition maçonnique

En franc-maçonnerie, la couleur bleue est une représentation symbolique de l’amitié et de la bienveillance universelles. Il sert à rappeler aux pratiquants que ces vertus doivent remplir le cœur de chaque frère, car le ciel expansif englobe le monde entier.

Le bleu est utilisé de manière proéminente dans les rituels maçonniques, les insignes et les diplômes, forgeant un lien inséparable entre la couleur et l’artisanat.

Le bleu en franc-maçonnerie : degrés et symbolisme

Diplômes d’artisanat ancien

Les trois degrés de la franc-maçonnerie artisanale ancienne, c’est-à-dire Apprenti entré, Compagnon et Maître maçon, ont le bleu comme teinture principale. Dans ces degrés, c’est la seule couleur autre que le blanc utilisée pour les décorations, illustrant le rôle symbolique clé que joue le bleu dans la franc-maçonnerie.

Apprenti entré

Première étape du parcours d’un Franc-Maçon, le diplôme d’Apprenti Entré introduit le candidat dans le monde de la Maçonnerie, un monde paré de la couleur bleue. Dans ce degré, le bleu représente la vérité que le candidat recherche, ce qui entraîne le développement de la conscience morale et spirituelle.

Compagnonnage

Dans le degré Fellowcraft, la signification de la couleur bleue s’approfondit, soulignant les progrès qu’un franc-maçon doit entreprendre pour atteindre une plus grande illumination. Cette étape met l’accent sur l’étude des arts libéraux et des sciences tout en favorisant une compréhension de la sagesse divine, le bleu servant de rappel constant et d’encouragement à la poursuite de la connaissance.

Maître Maçon

En tant que diplôme le plus élevé de la franc-maçonnerie artisanale ancienne, le diplôme de maître maçon imprègne la couleur bleue d’un symbolisme encore plus profond. Ici, le bleu représente l’universalité de la franc-maçonnerie, symbolisant l’idée que l’amour fraternel doit s’étendre au-delà des frontières et des cultures.

Dans cette dernière étape des diplômes d’artisanat, la couleur bleue est utilisée pour souligner la nature globale de la franc-maçonnerie et solidifier ses fondements dans des principes universels.

Diplômes de rite écossais

Bien que le bleu porte son symbolisme principal dans la franc-maçonnerie artisanale ancienne, il apparaît également à divers degrés du rite écossais, où il a plusieurs connotations nuancées.

Grand Pontife

Au dix-neuvième degré du rite écossais, connu sous le nom de degré de Grand Pontife, le bleu est la couleur prédominante. Le bleu symbolise ici la gentillesse, la fidélité et la douceur que les francs-maçons doivent faire preuve les uns envers les autres, incarnant les principes fondamentaux de l’amour fraternel et de l’unité.

Grand Maître de toutes les loges symboliques

Le diplôme de Grand Maître de toutes les loges symboliques combine le bleu et le jaune, faisant symboliquement référence à la rencontre entre Moïse et Jéhovah sur le mont Sinaï. Dans ce cas, le bleu agit comme un symbole historique plutôt que moral, soulignant l’inspiration divine au cœur de l’allégorie maçonnique.

Prince du Tabernacle

Au sein du Vingt-quatrième Degré, connu sous le nom de Prince du Tabernacle, la tunique et le tablier portés par les pratiquants présentent une couleur bleue, représentant la nature céleste de leur dernière demeure céleste. Dans ce contexte, le bleu symbolise l’ascension des contraintes terrestres à une existence spirituelle au-delà des limites mortelles.

Conclusion

La couleur bleue est un élément essentiel de la tradition maçonnique depuis sa création, porteuse d’une riche histoire et d’un symbolisme qui évoque les valeurs et principes fondamentaux de la franc-maçonnerie.

Avec ses racines dans les civilisations anciennes et les pratiques spirituelles, la signification de la couleur bleue est évidente dans de nombreux aspects de l’artisanat, des diplômes fondamentaux de l’artisanat ancien au rite écossais complexe.

Dans ses diverses manifestations, le bleu est un symbole puissant de l’amitié universelle, de la bienveillance et de la poursuite de la sagesse et de la vérité, un phare guidant les francs-maçons dans leur cheminement vers la perfection morale et spirituelle.

Article d’Albert G. Mackey

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Albert Gallatin Mackey (1807 – 1881) était un médecin et auteur américain. Il est surtout connu pour ses livres et articles sur la franc-maçonnerie, en particulier les ‘Masonic Landmarks’

En 1849, il fonde The Southern and Western Masonic Miscellany, un magazine maçonnique hebdomadaire.

Il a été Grand Maître de Conférences et Grand Secrétaire de la Grande Loge de Caroline du Sud, ainsi que Secrétaire Général du Conseil Suprême du Rite Écossais Ancien et Accepté pour la Juridiction du Sud des États-Unis.

https://450.fm/wp-content/uploads/2021/04/solange-sudarskis-150x150.jpg{Solange Sudarskis 17 août 2023 à 11:06

Et bien sûr sur notre journal, si vous désirez en savoir plus, voici des liens vers des articles à consulter :
450.fm/2022/11/29/i-en-voir-de-toutes-les-couleurs/
450.fm/2022/12/06/ii-symbolisons-nous-toutes-les-couleurs-en-franc-maconnerie/

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    Le symbolisme des couleurs en franc-maçonnerie – Document ‘gadlu.info ‘ Planches, Réflexions | 5 juin 2024| 1| by A.S.
    La couleur est un élément fondamental de la symbolique maçonnique.

La couleur ressort dans les descriptions des tableaux de bord, écharpes et autres vêtements, dans les meubles et tapisseries de la salle de la Loge pour chaque degré ou cérémonie, dans les manteaux utilisés dans certains degrés et dans de nombreux autres accessoires maçonniques.

Les couleurs spécifiées dans chaque cas ne semblent avoir aucune justification rationnelle. Comme l’a écrit AE Waite : « Il n’existe pas de schéma ou de science reconnue des couleurs dans la franc-maçonnerie. Ici et là, dans nos rituels, nous trouvons une « explication » pour l’utilisation d’une certaine couleur, mais ce ce fini généralement par n’être qu’une information sur laquelle donner une conférence homilétique à ce sujet, ayant peu ou pas de lien avec la couleur. Origines de l’utilisation des fils ».

https://www.gadlu.info/wp-content/uploads/2024/06/COULEURFRANCMACONNERIE.png

Cet article cherche à trouver une justification à la sélection des couleurs comme symboles maçonniques, en limitant notre examen aux degrés de la franc-maçonnerie bleue et à ceux du rite ancien et accepté (écossais), avec des références occasionnelles à l’Arche Royale.

Il est reconnu depuis longtemps que les couleurs ont une forte influence sur l’esprit et peuvent donc être utilisées à certaines fins morales ou esthétiques, à travers des allusions symboliques, allégoriques et mystiques. Newton a écrit sur « les effets sensuels et moraux de la couleur », où le sensuel doit être compris comme « transmis par les sens ». Goethe a également beaucoup écrit sur les couleurs (plus de 2000 pages !).

Bleu maçonnique

Le bleu est donc la couleur de la franc-maçonnerie par excellence, utilisée sur les tableaux de bord, les cols et ailleurs. Citons frère Chetwode Crawley. « Le chercheur prosaïque ordinaire ne verra dans le choix du bleu comme couleur distinctive de la franc-maçonnerie que la séquence naturelle de la légende du Temple du roi Salomon. Car les Juifs reçurent l’ordre divin de porter… une « bande bleue » (Nombres 15 :38). » Une traduction moderne de ce vers dans ces Nombres est : « Vous mettez des pompons aux extrémités de vos vêtements avec un cordon bleu sur chaque pompon. » Le texte biblique fait alors référence à des cordons bleus devant être incorporés aux pompons portés par les Juifs pieux, tandis que le frère Chetwode Crawley parle de rubans bleus qui, d’une manière ou d’une autre, sont devenus des décorations sur les tableaux de bord, les écharpes et les cols.

Une autre source suggérée de la couleur mentionnée par le frère Chetwode Crawley pourrait être son association avec Sainte Marie, mère de Jésus, « une figure si importante dans les invocations des Obligations Anciennes avant la Réforme, dessinant sur sa file le drapeau rouge de Saint Georges de Cappadoce, notre sainte patronne ».

La symbolique maçonnique des couleurs

a) blanc

Le blanc, couleur originale du tableau de bord maçonnique, a toujours été considéré comme un emblème de pureté et d’innocence, illustré par des images telles que le lys blanc ou la neige tombée.

Platon affirme que le blanc est par excellence la couleur des dieux. Dans la Bible, Daniel voit Dieu comme un très vieil homme, vétu de robes blanches comme neige (Daniel 7 : 9). Dans le Nouveau Testament, Jésus est transfiguré sur le mont Thabor devant Pierre, Jacques et Jean, lorsque ses vétements sont devenus « blancs et éclatants, plus blancs que quiconque au monde ne pourrait blanchir » (Marc 9 : 3). Les prêtres officiants de nombreuses religions portaient et présageaient encore des vêtements blancs. Dans la Jérusalem antique, les prêtres et les Lévites qui accomplissaient les rituels du temple portaient des vêtements blancs.

Chez les Romains, le caractère immaculé d’une personne aspirant à une fonction publique était indiqué par une toge blanchie à la craie. C’est l’origine du mot « candidat », de candidattus « vétu de blanc ». Les verdicts des procès étaient décidés par de petites pierres (calculs) placées dans une urne : blanches pour acquitter, noires pour condamner.

Le blanche signifie les commencements, les virtualités, la page blanche face à l’écrivain, « l’espace où le possible peut devenir réalité ». Le blanc est donc naturellement la couleur de l’Initiation. C’est un symbole de perfection, représenté par le cygne dans la légende de Lohengrin. Sous cet aspect, il est lié au bleu clair ou bleu ciel, qui en hébreu est tchelet et peut être sémantiquement connecté à tichla (perfection, intégrité) et tach-lit (intégrité, mais). (Voir aussi les notes sur le symbolisme du bleu.) Chez les Celtes, les couleurs sacrées du blanc, du bleu et du vert représentaient la lumière, la vérité et l’espoir. Druides blancs.

Le blanc est également lié à l’idée de mort et de résurrection. Les linceuls sont blancs ; les esprits sont représentés portant des voiles blancs. Le blanc, plutôt que le noir, est parfois la couleur du deuil – chez les anciens rois de France, par exemple, et au Japon, bref, le blanc peut signifier la joie. Leukos (grec) signifiant blanc et joyeux ; tout comme candidus en latin. Les Romains marquaient les jours de fête avec de la chaux et les jours de malchance avec du charbon de bois.

b) Bleu

Le bleu est la couleur du ciel : azur, céruléen ou céruléen. « Universellement, il designe l’immortalité, l’éternité, la chasteté, la fidélité ; le bleu clair, en particulier, représente la prudence et la gentillesse. » Dans l’Arche Royale, le Troisième Principal est considéré comme un emblème de bienfaisance et de charité.

Aux temps bibliques, le bleu était étroitement lié au violet. Des générations d’érudits ont été confondues avec la signification correcte de tchelet (bleu clair) et d’argaman (violet), généralement mentionnées ensemble, sans parvenir à des conclusions satisfaisantes. Ce n’est que récemment que le problème à été définitivement résolu grâce à des recherches approfondies sur les teintures et les méthodes de teinture utilisées par les anciens Phéniciens et Hébreux. Les deux couleurs auraient été produites avec des colorants extraits du murex, un coquillage abondant sur les côtes du Liban. Le tchelet est obtenu à partir de diverses cours (murex trunculus ) ; l’argaman provenait de deux types : le murex brandaris à une seule épine et, dans une moindre mesure, le rousse ( thais hemastoma ).

Certains historiens ont conclu qu’au Moyen Âge en Europe, le bleu était peu apprécié par la population. La couleur préférée était alors le rouge car les teinturiers pouvaient des tons forts qui rappelaient obtenir le violet prestigieux du monde antique. Vers la fin de cette période, le bleu est progressivement reconnu comme une couleur princière ; le « Bleu Royal » qui remplace le rouge à la cour, rouge alors utilisé par les classes populaires et considéré comme vulgaire. Le bleu et l’or (ou le jaune) sont devenus les couleurs préférées pour les boucliers, les bannières et les livrés.

Ce n’est pas le cas lorsqu’il s’agit de dire que le Maître était vétu d’une « porte jaune et d’un pantalon », selon la célèbre métaphore bleu utilisée pour la première fois dans une exposition, « Le mystère de la franc-maçonnerie » , parue dans le Daily Journal en 1730. Les explications traditionnelles de l’expression concernent les boussoles, les armes en or, en ou ou en laiton et les pointes en acier ou en fer. (L’acier peut certainement apparaître bleu ; le fer ne le peut pas !)

Le bleu était utilisé royalement en France, visiblement comme toile de fond pour la fleur de lys. Il a fini par être associé à des termes prestigieux tels que sang bleu, cordon zaul (à l’origine la ceinture de l’Ordre du Saint-Esprit) et ceinture bleue (atlantique).

c) Violet

Le violet est un symbole de la royauté et de la richesse impériale, mais il peut également être lié à la pénitence et à la solennité du Carême et de l’Avent au cours des saisons de l’Église chrétienne.

Bien que décrit (dans l’Arche Royale, par exemple) comme « un emblème de l’union, étant composé de bleu et de pourpre », je pense qu’il s’agit d’une explication quelque peu artificielle. Mais un fait intéressant, qui semble avoir échappé à la plupart des auteurs sur le sujet, est que dans la Kabbale, le mot hébreu pour pourpre, argaman , est un mnémonique, représentant les initiales des noms des cinq principaux anges de l’ésotérisme juif .

d) Rouge

Le rouge ou le cramoisi, couleur du feu et de la chaleur, est traditionnellement associé à la guerre et à l’armée. A Rome, le paludamentum , le manteau porté par les généraux, était rouge. La couleur du sang est naturellement liée à l’idée de sacrifice, de lutte et d’héroïsme. Cela signifie également charité, dévouement, altruisme – cellule rappelle peut-être le pélican qui nourrit sa progéniture avec son propre sang.

En hébreu, le nom du premier homme, Adam, est semblable au rouge, au sang et à la terre. Ce lien avec la terre peut expliquer, peut-être, le lien du rouge avec les passions, l’amour charnel, les cosmétiques utilisés par les femmes pour attirer leurs amants. C’est la couleur de la jeunesse. Généralement, il représente une force et une vitalité expansive. C’est l’emblème de la foi et du courage et, dans l’Arc Royal, de la ferveur et du zèle. Il aussi un côté plus sombre, lié aux flammes de l’enfer, à l’apparition des démons, au visage apoplectique de la rage.

L’écarlate était la couleur distinctive de l’Ordre de la Toison d’Or, créé en 1429 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne (1419-67). Non seulement le manteau était écarlate, mais aussi la robe et un chapeau spécial, auquel pendaient des rubans.

e) vert

Le vert a été directement associé aux idées de résurrection et d’immortalité… L’acacia (le feuillage persistant maçonnique) à été suggéré comme symbole de vie morale ou de renaissance, mais aussi d’immortalité. Pour les anciens Égyptiens, le vert était le symbole de l’espoir.

La Grande Loge d’Écosse a adopté le vert comme couleur emblématique et, dans diverses nuances, il est incorporé dans les vétements et vétements des degrés et ordres outre la franc-maçonnerie, dans la franc-maçonnerie anglaise, irlandaise et écossaise.

f) Jaune

Le jaune est rarement vu à Loja, sauf peut-être en Europe continentale. C’est une couleur ambivalente, représentant le meilleur et le pire, la couleur du laiton et du miel, mais aussi la couleur du soufre et de la lâcheté. Le jaune est la perfection de l’Age d’Or, la qualité inestimable de la Toison d’Or et les pommes d’or des Hespérides. C’est aussi la couleur de la tache imposée aux Juifs comme symbole d’infamie. Au XVIe siècle, la porte de la maison d’un traître était peinte en jaune. Une « vision de jaunisse » exprime l’hostilité, mais le symbolisme le plus mémorable du jaune est qu’il nous rappelle le soleil et l’or.

g) Noir

Les trois couleurs fondamentales que l’on retrouve dans toutes les civilisations jusqu’au Moyen Âge en Europe sont le blanc, le rouge et le noir. Celles-ci peuvent également être considérées comme les couleurs principales de la Franc-Maçonnerie : le blanc des degrés bleus de la Franc-Maçonnerie, le rouge de l’Arche Royale et de certains degrés du Rite Ancien et Accepté (écossais), et le noir de quelques autres, et des Chevaliers de Malte. Les autres couleurs de l’arc-en-ciel ont des utilisations limitées ; ils ne servent qu’à encadrer ou à doubler la peau d’agneau blanche sur laquelle repose tant de tableaux de bord, ou à faire des ceintures et autres vêtements.

Traditionnellement, le noir est la couleur des ténèbres, de la mort, du monde souterrain, bien qu’il n’ait été introduit pour le deuil que vers le milieu du 14e siècle ; cet usage n’est devenu courant qu’au XVIe siècle. L’« humeur noire » de la mélancolie ( atara hilis ), le corbeau noir des mauvais présages, la messe noire, le marché noir, les « jours noirs » : tous renvoient à des aspects négatifs. Les musulmans croient que la pierre noire de La Mecque était autrefois blanche ; les pieds des hommes ont provoqué la transformation.

Le noir aussi un aspect positif, celui de la gravité et de la sobriété ; La Réforme en Europe désapprouvait les vêtements colorés. La tenue formelle de jour et de nuit continue d’être noire. Il est associé aux hors-la-loi et aux drapeaux des pirates et des anarchistes, mais aussi à la renaissance et à la transformation.

Dans les rites français et écossais, la loge du troisième degré est décorée de noir et est récupérée de larmes blanches ou argentées, représentant la sadse provoquée par la mort d’Hiram Abiff.

Conclusion

Une revue des explications traditionnelles du choix de certaines couleurs dans la symbolique maçonnique révèle leurs faiblesses. En contrôlant l’utilisation du bleu dans les vêtements anglais d’un maître maçon, il a été possible de trouver un lien entre l’un des mots hébreux désignant cette couleur et la Sainte Bible.

Leon Zeldis – directeur et chef de « The Israel Freemason ». Cet article n° fait partie d’un article publié en 1992, dans le vol n° 105, de ‘Ars Quatuor Coronatorum Transactions’.

Source : https://www.gadlu.info/le-symbolisme-des-couleurs-en-franc-maconnerie/

Autres lectures possibles :

A Propos de Couleurs > https://www.ledifice.net/7446-1.html

Les Couleurs > https://www.ledifice.net/7446-2.html Le symbolisme des Couleurs > https://www.ledifice.net/7446-3.html

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    La notion de voûte étoilée [de couleur bleue] dans la franc-maçonnerie - 26 mars, 2024 - Ion Rajalescu – Document diffusé par ‘nos-colonnes.com’
    La franc-maçonnerie se basant sur la tradition des bâtisseurs, donc sur une symbolique architecturale, il serait surprenant que les rituels maçonniques n’abordent pas d’une manière ou d’une autre la Voûte et son élément central, la Clé de Voûte. Mais force est de constater que le thème de la Voûte est absent des rituels maçonniques des trois premiers grades.

On y traite bien plus des structures verticales et horizontales, au travers d’outils tels que la Perpendiculaire et le Niveau. Tout au plus la Voûte est-elle peut-être suggérée au troisième grade, où l’on apprend que le Maître est passé de l’Équerre au Compas. L’association d’une structure carrée (évoquée par l’Équerre) et d’une structure arrondie (induite par le Compas) pourrait en effet suggérer une Voûte, mais ce point n’est pas développé ici.

On ne retrouvera la notion de Voûte que dans les rituels maçonniques de certains hauts grades ou ’side degrees’. Cependant, le terme Voûte apparaît bien dans les rituels et les cérémonies des trois grades symboliques, dans des sens qui ne sont pas architecturaux. De quelle Voûte parle-t-on donc dans les rituels des grades symboliques ? Et comment la Voûte est-elle traitée dans les hauts grades ?

La Voûte Étoilée 

Si elle est installée dans un local qui lui est spécialement consacré, la Loge comporte le plus souvent un plafond qui représente le firmament et qu’on nomme Voûte Étoilée. Elle rappelle que la Loge s’assemble symboliquement à l’extérieur du Temple, comme cela apparaît dans de nombreux anciens catéchismes maçonniques, à commencer par le plus ancien qui nous soit parvenu (le Manuscrit d’Edimbourg, 1696), où l’on peut lire : ’Q. Où se tint la première Loge. R. Dans le Porche du Temple de Salomon.’

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Mais la Voûte Étoilée est aussi là pour signifier que la Loge (et donc la franc-maçonnerie) est universelle et se confond même symboliquement avec l’univers. Sa présence illustre les questions sur la hauteur de la Loge que l’on retrouve dans la plupart des catéchismes depuis les années 1700 : ’Q. Quelle hauteur a votre loge ? R. Des pouces et des empans sans nombre. Q. Qu’est-ce à dire, sans nombre ? Des cieux matériels au firmament étoilé’ (Manuscrit Dumfries n°4, vers 1710).

Le Temple orné d’une Voûte représentant le ciel n’est d’ailleurs pas l’apanage de la franc-maçonnerie. On retrouve ce symbolisme dans de nombreux temples de l’Antiquité de même que dans des églises chrétiennes. Le lieu sacré de nombreuses traditions semble donc être relié à l’univers, au macrocosme dont il serait un microcosme. Parfois, le temple est organisé autour de l’axis mundi, soit le ligne mystérieuse qui relie la terre et le ciel et autour duquel tourne le monde en un mouvement incessant. Dans la Loge maçonnique, cet axis mundi peut être figuré par un Fil à Plomb suspendu au-dessus du Pavé Mosaïque, indiquant ainsi le Centre.

La Voûte d’Acier et la Voûte Humaine

Les francs-maçons connaissent une autre Voûte, qui n’est guère utilisée que pour accueillir dans la Loge un Dignitaire qui la visite. Il s’agit de la Voûte d’Acier. Deux rangées de francs-maçons qui se font face lèvent leur épée de manière à former un tunnel virtuel sous lequel passe le cortège qui conduit le Dignitaire l’Orient.

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Ce rituel, qui signifie la loyauté et la protection, est d’origine chevaleresque et militaire, et on le retrouve souvent à la sortie de l’église lors du mariage d’un militaire. Il s’est imposé dans la franc-maçonnerie sous l’influence des Loges militaires et peut-être aussi des hauts grades chevaleresques qui se sont développés au cours du XVIIIe siècle.

Il faut remarquer que l’épée n’est pas forcément indispensable pour signifier la protection que l’on veut offrir. La Grande Loge Féminine de France (et sans doute d’autres Grandes Loges Féminines) a remplacé la Voûte d’Acier par une version moins martiale, la Voûte Humaine, pour laquelle les Sœurs étendent simplement leur main, bras élevé. La signification reste la même. Même chez les militaires, l’épée ou le sabre, rarement portés aujourd’hui, sont souvent remplacés par le képi ou la casquette, brandis de la main droite.

La Voûte dans les hauts grades

Ce n’est que dans certains hauts grades maçonniques que l’on retrouve la Voûte en tant qu’élément architectural, soit en tant que dôme, soit en tant qu’arc. Au 13e degré du Rite Écossais Ancien Accepté, on s’assemble théoriquement dans une Voûte souterraine, une crypte de couleur blanche, soutenue par neuf arches et à laquelle on accède par une trappe placée au sommet de la Voûte. On retrouve une Voûte similaire au 14e degré, mais cette fois-ci de couleur rouge. 

Symboliquement, cette Voûte s’apparente à la caverne, lieu où s’exercent secrètement les forces telluriques, lieu de gestation et de (re)naissance. La caverne représente également le cœur de l’homme, c’est-à-dire son intériorité, ou même son inconscient. La descente dans la caverne peut donc à la fois signifier la mort symbolique qui précède nécessairement la naissance à un plan de conscience supérieur, et le travail d’introspection qui répond au traditionnel ’Connais-toi toi-même’ qui sous-tend tout travail initiatique, et plus généralement toute démarche de développement personnel. 

Sur le plan symbolique, la seule différence entre la caverne et la crypte et que la première est naturelle et la second œuvre humaine. La crypte, où Voûte souterraine, est le fruit d’une connaissance de mystérieux mécanismes de l’âme humaine, c’est un artifice humain, un athanor sciemment construit. Elle révèle la capacité qu’a l’Homme de se donner les moyens de son évolution spirituelle et non de se contenter sur suivre la Nature. D’un point de vue maçonnique, la crypte est sans doute symboliquement plus forte que la caverne, car elle montre un Homme capable de construire activement le chemin de son élévation.

Au degré de Royal Arch anglo-saxon, on mentionne aussi cette Voûte souterraine secrète, mais il apparaît aussi une clé de voûte, que le candidat doit desceller pour accéder à la crypte. Cette Clé de Voûte n’appelle pas plus de développement à ce grade.

Par contre, c’est au degré de Maître de la Marque que la Clé de Voûte devient le centre de la cérémonie. Trois pierres sont représentées, une cubique, une oblongue et une clé de voûte. Les deux premières sont acceptées, parce que conformes aux plans. La clé de voûte est d’abord rejetée et mise au rebut, car elle semble inappropriée. Puis vient le moment où le Vénérable cherche la pierre indispensable pour réaliser la Voûte. Alors la Clé de Voûte est retrouvée et son caractère indispensable reconnu.

Le 22e verset du Psaume 118 est alors cité (’La Pierre rejetée par les bâtisseurs est devenue la Pierre de l’Angle’), assimilant explicitement la Clé de Voûte à la figure du Christ. Au cours d’une cérémonie très différente, le Chevalier Pontife du Tau, l’un des hauts grades chevaleresques de l’Ancien Rite Oriental de Memphis, découvre lui aussi la dimension christique de la Clé de Voûte, quoique d’une manière plus ésotérique voire gnosticisante.

Source : https://www.nos-colonnes.com/blogs/nos-articles/la-voute-etoilee-en-franc-maconnerie

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*Présentation de la Série ISIAS Arts Psychologie Philosophie Symbolique

Partie 1 : ’Théorie et perception de toutes les couleurs qui sont interprétées de façons fort diverses à travers les cultures du monde : en Occident, dans l’Islam, chez le monde amérindien, en Chine … en architecture et en design’ par Jacques Hallard 22 juillet 2024 - ISIAS Arts Psychologie Philosophie Symbolique

Partie 2 : Réalisation au jet d’encres sur papier aquarelle marouflé par François Teissèdre - 27 juillet 2024 - ISIAS Arts Peinture

Titre cette Partie 3 : La signification des couleurs dans les cultures à travers le monde et le symbolisme des couleurs dans le compagnonnage et la franc-maçonnerie

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