Accueil > Pour en savoir plus > Sciences sociales > Archéologie > "Grâce aux fouilles archéologiques dans des territoires du Proche-Orient, (…)

"Grâce aux fouilles archéologiques dans des territoires du Proche-Orient, l’histoire de cette région est mieux comprise, éclairant certains passages de la Bible et suscitant des interprétations très débattues et parfois contradictoires" par Jacques Hallard

mardi 21 mai 2024, par Hallard Jacques



ISIAS Archéologie Age du fer Bible

Grâce aux fouilles archéologiques dans des territoires du Proche-Orient, l’histoire de cette région est mieux comprise, éclairant certains passages de la Bible et suscitant des interprétations très débattues et parfois contradictoires

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 21/05/2024

Plan du document : Préambule Introduction Sommaire Auteur

Préambule

Tout d’abord des informations préliminaires pour centrer le sujet de ce dossier préparé dans un but didactique

Le Proche-Orient (en arabe : شرق أدنى,en araméen : ܡܕܢܚܐ ܩܪܒ, en turc : Yakın Doğu) est une région pouvant couvrir, selon les acceptions, une partie de l’Asie et de l’Afrique depuis le Sud-Est du bassin Levantin (partie orientale de la mer Méditerranée), jusqu’aux plateaux iraniens. L’appellation de « Moyen-Orient » est quant à elle d’origine américaine (Middle-East), et son sens varie en fonction du point de vue géographique adopté. Ces notions sont également concurrencées par le terme « Asie de l’Ouest »…

Représentations du terme Proche-Orient.

Représentations du terme Proche-Orient suivant les différentes définitions. Plus de détails sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Proche-Orient

Bible - Selon Wikipédia, La Bible est un terme générique désignant les ensembles de textes sacrés des chrétiens et, par extension, ceux des juifs qui préfèrent le plus souvent le terme d’Écrits ou de Tanakh à ceux de Bible juive ou Bible hébraïque. Les diverses confessions chrétiennes incluent des livres différents dans leurs canons, composés de l’Ancien Testament (textes relatifs à la période antérieure à la naissance de celui que les chrétiens appellent le Christ) et du Nouveau Testament (textes relatifs à la période postérieure à la naissance de celui que les chrétiens appellent le Christ), et ces livres y figurent éventuellement dans un ordre différent.

La Tanakh ou Bible hébraïque ou juive peut également avoir des canons différents suivant les tendances. Les textes eux-mêmes retenus pour ces différents canons ne sont pas toujours identiques d’une religion à l’autre lorsqu’ils leur sont communs.

Les canons des Bibles chrétiennes et de la Tanakh juive rassemblent des collections d’écrits très variés, et pour certains fragmentaires (récits des origines, textes législatifs, récits historiques, textes sapientiaux, prophétiques, poétiques, hagiographies, épîtres) dont la rédaction s’est échelonnée entre le VIIIe et IIe siècles av. J.-C. pour l’Ancien Testament, et la deuxième moitié du Ier siècle voire le début du IIe siècle pour le Nouveau Testament.

La Bible hébraïque se nomme en hébreu TaNaKh (תנ״ך), ce qui est un acronyme formé à partir des titres de ses trois parties constitutives : la Torah (la Loi), les Nevi’im (les Prophètes) et les Ketouvim (les Écrits). Son texte définitif a été fixé selon les chercheurs entre le IIe siècle et le Moyen Âge.

Sa version du moment a été traduite en grec ancien à Alexandrie entre IIIe et IIe siècles av. J.-C. et cette traduction — la Septante — a été utilisée au tournant du Ve siècle par Jérôme de Stridon pour compléter sa traduction latine de la Bible — la Vulgate — à partir de l’hébreu, (laquelle est l’origine du texte de la Bible chrétienne), puis, au IXe siècle, par les « apôtres des Slaves » Cyrille et Méthode pour en faire une traduction en vieux-slave, laquelle est l’origine du texte de la Bible orthodoxe.

Les Bibles chrétiennes, qui connaissent plusieurs canons selon les époques et les confessions, se composent de l’Ancien Testament, qui reprend la Tanakh tel quel ou augmentée d’un certain nombre de ‘livresa’, et le Nouveau Testament, commun à la plupart des Églises chrétiennes et regroupant les écrits relatifs à Jésus-Christ et à ses disciples : les quatre Évangiles canoniques, les Actes des Apôtres, les Épîtres et l’Apocalypse selon Jean.

Ces Bibles ont été traduites dans de très nombreuses langues et à de très nombreuses reprises. Elles sont également adaptées en bande dessinée… - Article complet à lire ici > https://fr.wikipedia.org/wiki/Bible

L’archéologie biblique est une activité d’archéologie consistant en l’étude du passé de la ‘Terre sainte’ (actuels Palestine, Israël, Liban, Syrie, Jordanie), et plus généralement de tous les territoires concernés par la Bible (Égypte, Mésopotamie), au travers de la lecture de la Bible. (Google)

Archéologie biblique selon Wikipédia

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/c9/ZIPORI_AERIAL.JPG/220px-ZIPORI_AERIAL.JPG

Exemple - L’acropole de Sepphoris a fait l’objet de nombreuses campagnes de fouilles archéologiques qui enrichissent les études bibliques en illustrant la vie militaire, politique, sociale et culturelle des Juifs et de la Gentilé en Palestine à l’époque de la rédaction de la Bible1.

L’archéologie biblique est une activité d’archéologie consistant en l’étude du passé de la Terre sainte (actuels Palestine, Israël, Liban, Syrie, Jordanie), et plus généralement de tous les territoires concernés par la Bible (Égypte, Mésopotamie), au travers de la lecture de la Bible. Cette discipline est désormais pratiquement abandonnée. Elle fait partie avec l’archéologie paléochrétienne de l’archéologie des religions (en).

Historique - L’archéologie biblique a trouvé un regain d’intérêt comme discipline dans les années 1930 sous l’impulsion de William Foxwell Albright. Elle a vu naître quantité d’explorateurs, dont Yigaël Yadin dans les années 1950, ou Benjamin Mazar, qui arpentaient la Terre sainte à la recherche des divers lieux mentionnés dans la Bible.

L’archéologie biblique n’est plus considérée, par la plupart des archéologues actuels, comme une activité scientifique. La raison en est que cette recherche est pré-orientée par ce qui est écrit dans la Bible : selon ses propres fondateurs, on travaille « une pioche dans une main et la Bible dans l’autre2 ». L’archéologie moderne est quant à elle une discipline scientifique, car l’objet de sa recherche n’y est pas pré-orienté.

L’archéologie biblique a cédé la place à l’archéologie des religions, pratiquée selon les méthodes scientifiques en usage dans les autres pays.

La revue Biblical Archæologist, qui accueille des publications professionnelles, a changé de nom et a été reprise, depuis 1998, sous le titre Near Eastern Archaeology. La revue Biblical Archaeology Review est une publication grand public qui vise à faire comprendre la Bible : elle n’a aucune prétention scientifique et aucune visée professionnelle [réf. souhaitée].

NB. Cet article est une ébauche concernant l’archéologie et la Bible. Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants. Article complet avec Notes et références sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Arch%C3%A9ologie_biblique

Royaume de Juda - Le royaume de Juda est un royaume du Proche-Orient ancien établi par les Israélites à l’âge du fer. Selon la Bible, il existe de 931 à 586 av. J.-C., concomitamment avec le royaume d’Israël et en rivalité avec lui. L’archéologie permet de tracer l’existence de Juda en tant que royaume à partir du VIIIᵉ siècle avant J. C. - Wikipédia - Capitales : Jérusalem, Hébron - Date de fondation : 930 av. J.-C. - Gouvernement : Monarchie

Description de cette image, également commentée ci-après

Localisation du Royaume de Juda (en jaune).

L’âge du fera est une période archéologique caractérisée par la métallurgie du fer et faisant généralement suite à l’âge du bronze, dans la tradition historique européenne. Toutefois, les limites chronologiques de l’âge du fer varient considérablement selon l’aire culturelle et géographique considérée. L’âge du fer peut être considéré comme appartenant à la Préhistoire, à la Protohistoire ou à l’Histoire selon les populations et régions concernées.

L’âge du fer débute vers 1200 av. J.-C. en Anatolie, vers 1020 à 1000 av. J.-C. en Grèce, vers 800 à 700 av. J.-C. en Europe de l’Ouest1, et sans doute beaucoup plus tôt dès le IIe millénaire av. J.-C. en Afrique centrale2. La métallurgie du fer nécessite une température plus élevée que celle du bronze, atteignable grâce à l’évolution technologique des fours3.

Historiographie - L’existence d’un âge du fer est déjà évoquée dans le De rerum natura de Lucrèce, mais comme simple hypothèse philosophique4. L’invention de l’expression « âge du fer » est attribuée au chercheur danois Christian Jürgensen Thomsen5. Elle se fonde sur des idées plus anciennes, notamment celles du français Nicolas Mahudel et de l’historien Lauritz Schebye Vedel Simonsen, professeur à l’université de Copenhague, qui avait envisagé en 1813 que les outils des peuples antiques scandinaves avaient d’abord été de bois et de pierre avant d’être de cuivre et de fer6,7. Thomsen eut l’intuition, en 1816, de l’emploi successif par l’humanité de la pierre, du bronze et du fer, alors qu’il devait classer les antiquités nationales danoises. Il énonce sa théorie des trois périodes préhistoriques — l’âge de la pierre, l’âge du bronze et l’âge du fer —, en 1836 dans Ledetraad til Nordisk Oldkyndighed (Guide des antiquités nordiques).

Cette période succède, en Eurasie et en Afrique du Nord, à l’âge du bronze et accompagne ou précède l’entrée des peuples concernés dans l’Histoire. Certaines régions n’ont jamais connu d’âge du fer tout en connaissant très tôt certaines caractéristiques d’un développement social ou technique important. C’est le cas par exemple des civilisations précolombiennes qui connurent une métallurgie de l’or et du cuivre jusqu’à la conquête espagnole. L’Afrique, au contraire, n’a pas connu d’âge du bronze, mais directement celui du fer8 ; la métallurgie du bronze (Ife, Benin…) y est très postérieure.

La notion d’âge du fer ne doit donc pas s’entendre partout comme une notion chronologique ou comme un stade d’évolution. Cette technique influença néanmoins durablement et en profondeur les sociétés d’Eurasie. Elle se traduit notamment par un renforcement de la domination des chefs de guerre en liaison avec les nouvelles conditions techniques de la guerre (remplacement de l’armement en bronze par des armes de fer, plus percutantes) ; l’augmentation des rendements agricoles avec la fabrication d’instruments aratoires en fer (araire et charrue pourvues d’un soc en fer, hache qui permet de défricher plus largement les « bordures » des terres arables, faux et faucilles9) favorisant l’extension des défrichements10, l’essor démographiqueb. Cette force de travail accrue permet de dégager « des travailleurs de la production agricole autarcique, et de les utiliser dans l’artisanat et les échanges beaucoup plus largement que précédemment ; il permet enfin aux cités en gestation de participer à une expansion coloniale lointaine »11.

Émergence de la métallurgie du fer… - Lire l’article complet sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%82ge_du_fer

Pour certains, « L’âge du Fer, qui correspond à la seconde partie de la Protohistoire, s’étend de 800 avant notre ère à la fin du Ier siècle de notre ère. (Google)

Datation au radiocarbone - La datation au carbone 14, ou datation par comptage du carbone 14 résiduel, est une méthode de datation radiométrique fondée sur la mesure de l’activité radiologique du carbone 14 (14C) contenu dans la matière organique dont on souhaite connaître l’âge absolu, c’est-à-dire le temps écoulé depuis la mort de l’organisme (animal ou végétal) qui le constitue. Le domaine d’utilisation de cette méthode correspond à des âges absolus de quelques centaines d’années jusqu’à, et au plus, 50 000 ans1. L’application de cette méthode à des événements anciens, tout particulièrement lorsque leur âge dépasse 6 000 ans (préhistoriques), a permis de les dater beaucoup plus précisément qu’auparavant. Elle a ainsi apporté un progrès significatif en archéologie et en paléontologie. Historique : Article détaillé : Willard Fran – Source :https://fr.wikipedia.org/wiki/Datation_au_carbone_14

Retour au début du Préambule

Retour au début du dossier


Introduction

Ce dossier propose quelques documents qui tentent d’éclairer et de situer des passages de la Bible dans le temps, à travers des travaux d’archéologie dite biblique conduits dans des sites au Proche-Orient …

Récemment, la datation au radiocarbone a pu confirmer des événements décrits dans la Bible : « Des chercheurs sont parvenus à dater avec précision les structures et les murs construits à Jérusalem pendant la période du Premier Temple et à identifier les zones où l’activité était intense sous le règne des rois de Juda, confirmant ainsi les événements décrits dans la Bible. Leurs résultats ont été récemment publiés dans la revue ‘Proceedings of the National Academy of Sciences’ (PNAS) ».

Les articles sélectionnés pour ce dossier sont indiqués avec leurs accès dans le sommaire ci-après

Retour au début de l’introduction

Retour au début du Préambule

Retour au début du dossier


Sommaire

Retour au début de l’introduction

Retour au début du Préambule

Retour au début du dossier

§§§


  • Article sur l’ouvrage La Bible dévoilée - Les nouvelles révélations de l’archéologie par Wikipédia
Pour les articles homonymes, voir Bible. Auteur Israël Finkelstein, Neil Asher Silberman
Pays États-Unis
Genre historiographie
Titre The Bible Unearthed
Éditeur Free Press
Date de parution 2001
Traducteur Patrice Ghirardi
Lieu de parution Trebaseleghe
Date de parution 2002
Nombre de pages 554
ISBN 978-2-07-042939-4

La Bible dévoilée (sous-titré Les nouvelles révélations de l’archéologie) est un ouvrage de synthèse de l’archéologue Israël Finkelstein et de l’historien et archéologue Neil Asher Silberman, d’abord paru en anglais en 2001 sous le titre The Bible Unearthed1. Traduit en français dès 20022, il présente le résultat de recherches archéologiques permettant, selon les auteurs, d’éclairer les événements rapportés par la Bible.

Il a été complété en 2006 par un second ouvrage, Les Rois sacrés de la Bible, À la recherche de David et Salomon3, qui rend compte de datations au carbone 14 réalisées postérieurement avec de nouvelles techniques. La Bible dévoilée, Les révélations de l’archéologie est un film de Thierry Ragobert adapté du livre.

Il s’agit d’un ouvrage scientifique sur des données archéologiques récemment « tirées de terre », d’où le terme unearthed dans le titre original, littéralement « La Bible exhumée ». La traduction française a préféré le mot « dévoilée ». Le livre offre la synthèse d’un nombre important d’articles scientifiques publiés dans des revues professionnelles à comité de lecture, tant par les auteurs eux-mêmes4 que par leurs collègues5, abondamment cités. L’ouvrage discute en détail les travaux de 15 archéologues reconnus6, et, tout aussi en détail, de 6 biblistes reconnus7. Un film documentaire de quatre heures a été tiré du livre ; sa vocation pédagogique explique le choix fait par France 5 et Arte d’en donner plusieurs diffusions à des heures de grande audience, deux ans de suite, à l’occasion des fêtes de Noël8.

Résumé

Le livre présente essentiellement une synthèse des travaux scientifiques sur l’archéologie de la période biblique, au Proche-Orient, entre les années 1970 et les années 2000. Cette période a vu l’abandon de ce qu’on a appelé l’archéologie biblique (entre 1900-1970), au profit d’une démarche sans a priori appuyée par des méthodes de datation de plus en plus précises. Il en a résulté une remise en question de l’historicité d’une grande part des récits bibliques, notamment sur l’origine des anciens israélites, l’exode et la conquête du pays de Canaan, ainsi que sur les royaumes unifiés de David et Salomon.

Le livre analyse l’histoire de l’ancien Israël et la naissance de son écriture sacrée en présentant les découvertes archéologiques les plus récentes.

L’ouvrage est consacré aux livres dits « historiques » de la Bible hébraïque (Torah et premiers prophètes), jusqu’à la supposée destruction du Temple de Jérusalem. Il considère comme admise l’existence de sources distinctes composées à différentes époques et dans des lieux différents9 : source « J » dite « yahviste », source « E » dite « élohiste », source « D » dite « deutéronomique », source « P » dite « prêtres », source « R » dite « rédacteurs », la dernière « rédaction » étant postexilique.

Les auteurs reprochent aux premiers archéologues, à partir de 1900, tels William F. Albright, de n’avoir recherché en chaque découverte qu’une illustration du texte biblique, et d’avoir pris les récits historiques de la Bible à la lettre : on a appelé cette façon de faire l’archéologie biblique. Ce n’est qu’à partir de 1970 que les méthodes relevant des sciences sociales, se sont peu à peu imposées. Si aucun archéologue ne nie que nombre de légendes, de personnages et de fragments de récits de la Bible remontent fort loin dans le temps, il reste que la rédaction de la Bible s’est faite10 dans les circonstances politiques, sociales et spirituelles d’un État pleinement constitué, avec une alphabétisation répandue, à l’apogée du Royaume de Juda, à l’âge du fer récent, à l’époque du roi Josias.

Réception du livre

Le fond de cet article relatif à la religion ou à l’architecture religieuse est à vérifier (février 2014). Améliorez-le ou discutez des points à vérifier. Si vous venez d’apposer le bandeau, merci d’indiquer ici les points à vérifier.

En France, la sortie du livre s’est accompagnée d’une controverse dont Arte s’est fait l’écho11.

Des recensions et critiques de La Bible dévoilée venues de divers milieux laïques ou religieux sont disponibles en ligne. Voir par exemple :

  • « Les tentatives pour essayer de nous déstabiliser ne sont pas nouvelles ; du Hollandais au Viennois en passant par un ouvrage récent (qui est même vendu dans les librairies juives !) tout a été fait pour nous démontrer scientifiquement que la Bible est erronée. » Les auteurs du livre sont qualifiés de « détracto-révisionnistes ». (tiré de la source 4)
  • « La publication du livre écrit par deux archéologues israéliens, Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, sous le titre prétentieux La Bible dévoilée et avec pour sous-titre plus exact « nouvelles révélations de l’archéologie », a été un événement médiatique. La raison est essentiellement politique : en effet, leur analyse montre que la prétention de l’État d’Israël à occuper l’espace du « Grand Israël » est sans fondement historique. » (tiré de la source 5)
  • « Le livre se lit comme un roman. » « Nos commentateurs oublient de tenir compte d’Osée 12, 14 : « Mais par un prophète, Yahvé fit monter Israël d’Égypte, et par un prophète, il fut gardé ». Nous avons ici une allusion claire à Moïse et à l’exode qui date des environs de 750 av. J.-C. (tiré de la source 3).
    Toujours dans les liens ci-dessus, la valeur des données archéologiques est plusieurs fois mise en cause :
  • « Est-il prudent, par exemple, de mettre directement en balance l’ensemble de la tradition patriarcale (Gn 12-50), construction puissamment et laborieusement élaborée au fil des siècles, avec les données archéologiques extraites des sites palestiniens ? À l’évidence, les indices qui mettent sur la trace du montage ne sont pas d’abord archéologiques, mais littéraires. On pourrait en dire autant de l’Exode, de la Conquête et, pour une large part, de la période des Juges. » (tiré de la source 2)
  • « Démonstration incomplète parce qu’il néglige l’examen critique du texte, démonstration construite sur un argument douteux, celui de la seule preuve archéologique, l’ouvrage n’en place pas moins le lecteur devant un panorama historique de l’ancien Israël qui diffère sensiblement de celui auquel nous avons été accoutumés. » (Tiré de la source 2)
    Lorsque les médias abordent le contenu archéologique du livre, la controverse ne porte pas sur les données archéologiques, mais sur ce que les médias appellent des « théories », qui sont, plus exactement, des constructions spéculatives. À propos des théories dites « chronologie haute » ou « chronologie basse », le fait est que, indépendamment de toutes les théories, chaque date existe : il s’agit simplement de la déterminer et le problème est purement technique. Les désaccords véritables, entre scientifiques, portent sur certaines datations et, du fait des tout récents progrès technologiques sur les datations au carbone 14 (spectrographie de masse, calibration et traitement statistique des données), ces désaccords sont en rapide diminution (voir ci-dessous).

Sur le strict plan archéologique (d’après son auteur), une critique détaillée a été faite de La Bible dévoilée par William G. Dever, dans Who were the Early Israelites and where did they come from ?, paru en anglais en 2003, puis traduit sous le titre Aux origines d’Israël. Quand la Bible dit vrai, aux éditions Bayard en 2005. William G. Dever s’oppose à Finkelstein sur l’âge exact de la différenciation entre les populations cananéennes et les populations proto-israéliennes12. Selon lui, la différence entre ces populations est d’ordre purement sociologique, les Cananéens étant les habitants des cités, administrés par les Égyptiens, tandis que les proto-israélites sont d’extraction paysanne. C’est la bonne organisation familiale des seconds, interprétée d’après les plans des habitations et vraisemblablement liée à l’alphabétisation et au respect d’interdits alimentaires (absence de porc dans les ossements animaux), et la décadence des premiers qui aurait permis l’éclosion des premiers royaumes d’Israël. Pour Dever, l’Exode est une transition culturelle et non une migration. Le livre contient une bibliographie très complète, en anglais, des travaux archéologiques sur les époques couvertes par la Bible. Cependant, en 2007, Dever a fini par se rapprocher des positions de Finkelstein. « I wrote to frustrate Biblical minimalists, then I became one of them » « J’ai écrit pour mettre en échec les minimalistes, puis je suis devenu un d’entre eux »13.

La comparaison de l’ouvrage de William G. Dever avec La Bible dévoilée montre que les divergences se situent principalement au niveau de l’interprétation, et très peu sur les données archéologiques. William G. Dever est signataire de la contribution no 25 dans Radiocarbon Dating and the Iron Age of the Southern Levant : The Bible and Archæology Today [archive] (27 contributions, 448 pages)14. Dans ce compte rendu de symposium, l’archéologue Amihai Mazar fait le point sur son débat scientifique avec Israël Finkelstein. Dans la communication no 2, The Debate over the chronology of the Iron Age on the southern levant[PDF] [archive], Amihai Mazar écrit :

  • « L’un des problèmes de cette chronologie, c’est la difficulté qu’il y a à séparer le Xe siècle du IXe siècle…/… Pourtant, même si l’on accepte la datation au Xe siècle des strates telles que Megiddo VA-IVB, Hazor X, etc., et de constructions telles que la grande structure en escalier à Jérusalem, le tableau qui émergerait de l’archéologie ne conduirait pas nécessairement à une Monarchie Unifiée d’une très grande taille ou d’une très grande ampleur…/… Il faut évaluer le royaume de David et Salomon comme un début modeste mais cependant dynamique de la période monarchique des Israélites…/… L’archéologie n’a qu’une capacité très limitée à évaluer l’historicité du récit biblique quant au demi-siècle, environ, de David et Salomon. Elle ne nous donne qu’un cadre général dans lequel nous pouvons placer quelques-unes des données relatives à cette période. Notre tâche primordiale, avant de pousser toute interprétation plus avant, est de dater correctement les données relatives à cette période, et tel est le but du présent Symposium15. »
    La Bible dévoilée : le film

Thierry Ragobert a réalisé un film documentaire en 4 parties de 52 minutes chacune, adapté du livre, également intitulé La Bible dévoilée et sous-titré « les révélations de l’archéologie ». Ragobert a coécrit ce documentaire avec Isy Morgensztern, qui en est également le producteur, avec la collaboration de Jacques Briend (professeur honoraire de l’Institut catholique de Paris) et de Thomas Römer (professeur d’Ancien Testament à l’université de Lausanne). Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman y participent et plusieurs archéologues, ainsi que deux biblistes, tous spécialistes renommés, interviennent également dans le film. La Bible dévoilée a été diffusée sur France 5 en décembre 2005, à des heures de grande audience, puis édité en coffret de deux DVD en février 2006 aux Éditions Montparnasse, avant d’être rediffusé sur Arte16.

Article complet avec Notes et références sur ce site : https ://fr.wikipedia.org/wiki/La_Bible_d%C3%A9voil%C3%A9e

Retour au début du sommaire

Le Père Roland de Vaux (1903-1971) sur le site archéologique de Qumrân : ce dominicain français de l’École biblique de Jérusalem a dirigé l’équipe catholique qui a travaillé sur les manuscrits de la mer Morte. © EBAF

L’archéologie a considérablement éclairé la Bible depuis un siècle. Présentation du dialogue entre archéologues et biblistes pour mieux en comprendre les enjeux.

Pour connaître la manière dont vivaient nos ancêtres et les faits notables du passé, nous avons à notre disposition deux types de sources : d’une part les récits et témoignages laissés par nos prédécesseurs et, d’autre part, l’étude des traces matérielles qu’ils ont laissées de leur activité. Les deux types de sources permettent de bâtir un modèle historique cohérent, les traces retrouvées confirmant ou infirmant les témoignages.

Ainsi historiens et archéologues travaillent-ils de concert pour proposer un modèle cohérent de la manière dont les événements historiques se sont effectivement déroulés, modèle pouvant toujours être remis en cause ou amendé en fonction de nouvelles découvertes.

Quand il s’agit des récits bibliques, l’enjeu est différent ; la Bible est au cœur d’une révélation : celle d’un Dieu unique qui passe alliance avec les hommes, alliance renouvelée par le Christ, mort et ressuscité. Il s’agit d’une révélation incarnée dans une histoire (et non pas « hors du temps et de l’espace » comme semble l’être le Coran pour les musulmans). La confrontation des récits « historiques » de la Bible, c’est-à-dire rapportant les événements-clés de cette alliance entre Dieu et les hommes, avec les traces retrouvées et étudiées par les archéologues, influence donc notre façon de comprendre ces récits et de vivre cette révélation, jusqu’au risque assumé d’une remise en cause radicale.

Les sujets de consensus

Ce qui fait consensus parmi les historiens et les archéologues peut se résumer très brièvement ainsi :
– Datée de 1207 av. J.-C., la stèle dite de Mérenptah atteste l’existence, en Canaan, d’un peuple nommé en égyptien « IsrAr ». Il pourrait s’agir de la plus vieille attestation de l’existence historique du peuple israélite dans un document non-biblique.
– Dès cette époque, l’archéologie atteste de l’existence, dans les hautes terres de Canaan, autour des villes de Sichem et Jérusalem, d’une population d’anciens nomades sédentarisés, se distinguant des autres populations de Canaan, par l’absence d’élevage de porcs.
– À partir du IXe siècle av. J.-C., l’existence des deux royaumes d’Israël et de Juda est confirmée par les sources profanes contemporaines (assyriennes, babyloniennes, égyptiennes).
– La chute du royaume d’Israël en 722, occasionnée par le roi d’Assyrie Salmanasar V, et la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor en 587-586, suivie de l’exil de l’élite de la nation juive en Babylonie, sont également confirmées par les sources assyriennes et babyloniennes.
– Le retour d’exil sous les rois achéménides (perses), ainsi que le royaume juif des Macchabées, sont connus également par de multiples sources grecques ou orientales.
– Divers personnages du Nouveau Testament apparaissent chez des écrivains romains : Josèphe mentionne Jean le Baptiste, Jésus et Jacques le Mineur (sous Albinus) ; Tacite parle de la persécution des chrétiens sous Néron ; Suétone parle d’une expulsion (sans doute de Juifs) de Rome sous Claude (cf. Ac 18, 2).

Les sujets de controverse

Pour le reste, le débat entre spécialistes est particulièrement vigoureux et porte sur de nombreux points :
D’où sortent les premiers Israélites ? Les uns les font venir d’Égypte, s’en tenant au texte biblique. Pour d’autres, ils sont issus des peuples nomades des alentours, pour d’autres encore, ils sont identiques aux Hapirous, groupe de déclassés sociaux de l’époque ; pour d’autres enfin, les Israélites sont issus des Cananéens eux-mêmes, dont ils sont une composante sociale.
L’installation en Terre promise s’est-elle faite sous forme de conquête ou plus pacifiquement ? Les deux thèses ont leurs défenseurs.
L’existence d’une monarchie unifiée sous les rois Saul, David et Salomon ne fait pas davantage consensus. Certains nient l’existence même de ces rois, d’autres considèrent que la monarchie israélite à cette époque est d’une importance tout à fait secondaire, Jérusalem elle-même étant une simple bourgade de peu d’importance.
– En ce qui concerne le Nouveau Testament, le contenu des quatre Évangiles a été passé au crible de la critique historique et tout a été remis en cause par certains (1).

Les positions des uns et des autres vont donc de l’affirmation que les récits bibliques sont essentiellement légendaires et mythiques (position rationaliste), à l’affirmation de leur historicité littérale (position littéraliste). Entre les positions extrêmes, toutes des variantes intermédiaires existent.

Une telle diversité d’opinions peut surprendre au premier abord car on s’attendrait à ce que les découvertes de l’archéologie fissent plutôt consensus en raison du caractère scientifique de cette dernière. Mais l’historien, comme l’archéologue, travaille à partir de traces (témoignages pour l’un, restes matériels pour l’autre) que nous ont laissées les événements passés. Fondés sur des documents (histoire) ou sur des monuments (archéologie), les discours de l’historien et de l’archéologue sont d’emblée des interprétations. C’est donc le modèle de la séquence d’événements construite à partir de ces traces qui pose problème, les méthodes d’interprétation des faits observés ne faisant pas consensus.

En pratique, bien des archéologues répugnent à trouver des éclaircissements de leurs découvertes dans l’étude de la Bible et bien des hommes et des femmes de foi sont tout aussi réticents à se laisser bousculer dans leurs convictions par les progrès des sciences modernes. Et pourtant, tous ces éléments (récits bibliques et découvertes archéologiques) sont des traces d’une même réalité, et d’un point de vue « scientifique », il n’y a aucune raison, a priori, de donner priorité aux uns plutôt qu’aux autres.

L’approche rationaliste

La position rationaliste consiste à soutenir que les récits bibliques, construits par les croyants pour justifier leur foi, sont avant tout des mythes. En vertu de quoi, tout récit non con­firmé par des sources extérieures à la Bible est, a priori, au moins suspect et, en général, doit être tenu pour non factuel. Cette position suppose en fait plusieurs postulats implicites, qui ne sont fondés ni en raison, ni sur des faits, mais sur des préjugés.

En premier lieu, pour les rationalistes, les peuples anciens construisent leurs mythes essentiellement à partir de postulats religieux ou métaphysiques et de leur imagination. Pourtant, sauf pour les mythes de cosmogénèse, les mythes anciens se bâtissent généralement à partir de faits transmis par la tradition. Très souvent, l’aspect factuel d’un récit épique est confirmé par l’archéologie ou des témoignages contemporains : ainsi la chanson de Roland a-t-elle pour fondement historique l’extermination de l’arrière-garde de l’armée de Charlemagne par des Basques en 778.

En second lieu, le rationaliste dévalorise la notion même de témoignage aux dépens d’une démarche scientifique qui oublie un peu trop souvent qu’elle aussi interprète les faits, en l’occurrence les traces archéologiques. L’ouvrage La Bible dévoilée (2) est un bon exemple de ce préjugé : les auteurs constatent qu’au début du XIIe siècle av. J.-C., les premiers Israélites se distinguent de leurs voisins par le fait qu’ils ne consomment pas de porcs, « pour des raisons qui demeurent obscures », alors que la Bible donne une raison bien claire de cet interdit. Ainsi, pour eux, même quand il y a accord entre les fouilles archéologiques et la Bible, il ne faut pas tenir compte du témoignage de cette dernière pour expliquer les faits.

Le trait le plus saillant de cette méfiance est l’usage que l’on fait des contradictions entre plusieurs récits d’un même événement pour en conclure leur non-historicité. En fait, tout juge de tribunal le sait bien, des contradictions sur des points de détail sont inévitables dans des témoignages humains et le doute s’installe plutôt en cas de concordance totale desdits témoignages, qui sont alors fortement soupçonnés d’être concertés.

Il serait raisonnable de donner la préférence aux témoignages les plus proches des événements plutôt qu’aux constructions intellectuelles de nos contemporains. La fragilité des interprétations proposées devrait pourtant les inciter à la prudence.

Enfin, les rationalistes font un usage abusif de l’argument du silence (argumentum a silentio) : s’il n’y a pas trace archéologique de tel événement, c’est qu’il n’a pas existé. C’est l’argument jugé décisif pour nier l’existence historique de Moïse et des patriarches (3).

Or, la pauvreté de nos sources à ces époques anciennes ne permet pas de conclure de manière aussi abrupte. L’argument du silence doit s’apprécier en termes de vraisemblance, que tel fait puisse passer inaperçu ou non. De fait, est-ce anormal qu’un groupe humain aussi réduit que celui de la famille d’Abraham, non sédentarisé de surcroît, n’ait pas laissé de traces discernables aujourd’hui ?

Les rationalistes bâtissent leurs systèmes d’interprétation sur des bases fragiles. Rien d’étonnant à ce qu’ils soient régulièrement ébranlés par les découvertes archéologiques (lesquelles restent cependant souvent sujettes à diverses interprétations) :
– Les fouilles du mont Ébal ont permis la mise en évidence d’un autel qui pourrait être celui bâti par Josué selon le Deutéronome et le livre de Josué, et donc empêcher de les réduire à des fictions religieuses (Dt 11, 29 et 27, 1-10 par ex.).
– La découverte de la stèle de Tel Dan, datée de vers 835 av. J.-C., mentionnant une « Maison de David », atteste l’existence historique de sa dynastie.
– Une inscription à Césarée, mentionnant Ponce Pilate préfet de Judée, atteste l’existence et la fonction du magistrat romain qui condamna Jésus au supplice de la croix.
– La piscine de Bethzatha possède bien cinq portiques comme le rapporte l’Évangile selon Jean (Jn 5, 2).

L’approche littéraliste

À l’opposé, nombreux sont ceux qui soutiennent le caractère intégralement factuel des récits des livres dit « historiques », ce qui ne va pas sans poser au moins trois types de problèmes.

Le concordisme entre le texte biblique et les modèles scientifiques n’est pas toujours possible, au moins en ce qui concerne les premiers chapitres de la Genèse (de la création du monde à la tour de Babel). Il ne s’agit pas là uniquement de l’opposition entre un modèle scientifique et un modèle d’interprétation du texte biblique, modèles tous deux faillibles et entre lesquels le croyant resterait libre de préférer l’un plutôt que l’autre, mais de l’opposition entre un méta-modèle construit à partir d’un ensemble de disciplines scientifiques concordantes entre elles (géologie, biologie, linguistique comparée, archéologie, histoire, démographie) d’un côté, et une lecture littérale du texte biblique de l’autre.

Pour prendre un exemple, dans le récit de la création, la lune et le soleil sont créés le 4e jour, après les plantes, créées le 3e jour, ce qui est radicalement contraire à tous les modèles scientifiques d’apparition de la vie. Il faut donc faire le choix d’interpréter littéralement le texte biblique d’un côté contre un ensemble de modèles scientifiques convergents de l’autre. Pourquoi, dans ces conditions, vouloir s’en tenir à tout prix à cette exégèse ? Par cohérence avec la foi qui nous dit que la Bible est inspirée et que Dieu ne veut ni ne peut nous tromper ? Mais c’est confondre là le texte inspiré avec l’interprétation qu’on en fait, et qui, elle, est faillible.

D’autre part, les récits bibliques historiques ne sont pas des reportages. Ils transmettent un enseignement théologique et moral. Pour s’en rendre compte il suffit, par exemple, d’ouvrir une synopse du Nouveau Testament et de comparer les quatre récits de la découverte du tombeau vide par les saintes femmes le matin de Pâques. Ils sont tous les quatre parfaitement en accord sur l’essentiel et parfaitement inconciliables dans le détail.

Enfin, et c’est sans doute le plus grave, tout prendre au sens littéral conduit à avoir de Dieu une image pleine de contradictions. Comment concilier le passage où Abraham « négocie » avec Dieu qu’Il épargne Sodome s’Il trouve dix justes dans la ville et celui où Dieu finit par détruire la ville avec tous ses habitants, y compris les enfants en bas âge (Gn 18, 23-32), ou avec celui où Dieu punit l’entêtement de Pharaon en envoyant un ange tuer tous les premiers-nés des Égyptiens (Ex 12, 29-30) ? Faudrait-il en déduire que Dieu est un tyran capricieux qui change d’avis selon son bon plaisir ?

Il ne faut donc pas s’accrocher au sens littéral « à tout prix » : le littéralisme est une impasse. C’est surtout une erreur grave sur Dieu et sur l’homme, qui réduit l’inspiration à une espèce de « dictée » divine, l’auteur sacré étant réduit à la fonction de simple « stylo » passif dans les mains de Dieu, alors qu’il écrit toujours dans un certain contexte avec des connaissances humaines et dans un langage humain (4). En s’avérant aussi relatif aux conditions culturelles de son temps, c’est le mystère de l’Incarnation du Verbe que l’auteur sacré préfigure.

Irréductibilité des mystères

Est-ce à dire que le bibliste savant doit adapter son exégèse pour s’aligner sur le modèle scientifique ou historique du moment ? Sûrement pas, car la particularité du christianisme est d’être ancré dans l’histoire humaine (« sous Ponce Pilate »). Il n’est donc pas question de vider l’Histoire sainte de toute substance effective, quelles que soient les inexactitudes factuelles petites ou grandes repérées par les sciences modernes.

Plus particulièrement, trois grands « mystères » aux confins du dogme et de l’histoire doivent irriguer la réflexion.
– Le premier est la réalité du péché originel, c’est-à-dire l’existence d’une rupture, située à l’origine de l’histoire humaine, entre l’humanité et Dieu. Même sous son habillage « mythique » (saint Jean-Paul II), le récit de la chute ne peut pas être réduit à un récit mythologique. Une réalité factuelle se cache derrière le sens littéral que l’on peut, lui, relativiser.
– Le deuxième est celui de la réalité historique d’un lien spécifique entre le peuple d’Israël et Dieu. Dieu a voulu s’incarner en Jésus-Christ. Il s’est fait homme et Il s’est fait Juif, accomplissant et renouvelant l’Alliance commencée avec Abraham, si incernable le personnage demeure-t-il pour la science historique moderne. Remettre en question l’élection d’Israël, dit saint Augustin, ce serait remettre en question le don de la grâce, libre choix de Dieu !
– Le troisième est la Résurrection du Christ. Il est impossible de réduire les témoignages des disciples sur le ressuscité à des récits purement symboliques. Ils annoncent un événement réel, appréhendable dans l’histoire, ne serait-ce qu’en creux (tombe vide) et par ses effets (prédication et expansion de l’Église et de la sainteté).
De la reconnaissance du messie juif, Jésus-Christ, Verbe incarné, mort et ressuscité pour sauver le monde des conséquences du péché originel dépend toute l’intelligibilité du Nouveau Testament, et peut-être bien de l’homme et du monde.

Bruno Massy de La Chesneraye

NB – L’auteur remercie le Frère Olivier-Thomas Venard, op, pour toutes les améliorations qu’il a apportées à cet article.

(1) Il est à noter que l’existence historique du Christ lui-même n’est plus remise en cause aujourd’hui par le milieu universitaire, mais uniquement par des « intellectuels » médiatisés tel Michel Onfray.
(2) Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, La Bible dévoilée. Les nouvelles révélations de l’archéologie, Bayard, 2000.
(3) Comme le fait La Bible dévoilée, op. cit.
(4) Le Christ lui-même le fait comprendre quand les Pharisiens l’interpellent sur la possibilité de répudier son conjoint : « C’est à cause de votre dureté de cœur que Moïse vous a donné ce précepte » (Mc, 10, 5 et Mt, 19, 8). Cette concession est de Moïse, elle n’est donc pas attribuée à Dieu lui-même, elle est contextuelle et appelée à être dépassée.

© La Nef n° 305 Juillet-Août 2018, mis en ligne le 16 février 2024

La Nef - Qui sommes-nous ? La rédaction - Contactez-nous Faites un don Mentions Légales - S’abonner Voir les offres d’abonnements

Source : https://lanef.net/2024/02/16/archeologie-et-bible-reflexions-de-methode/

Retour au début du sommaire


  • Présentation de l’ouvrage « La Bible dévoilée, les nouvelles révélations de l’archéologie » - Documentation ‘histoireenprimaire.free.fr’

    La Bible dévoilée, les nouvelles révélations de l’archéologie - Israël Finkelstein, Neil Asher Silberman - Bayard, 432 p., 2002

    Le texte biblique a été conçu en deux ou trois générations, autour de la fin du VII° siècle av. J.C., dans le petit royaume israélite de Juda, autour de la cour de Jérusalem, avec des intentions théologiques et politiques, dans un climat de peurs et d’espoirs face au puissant voisin égyptien. Sur le plan religieux, ces écrits tendent à fixer l’orthodoxie dans le monothéisme judaïque, en centralisant le culte d’un Dieu unique dans un lieu unique, le Temple de Jérusalem, sous l’autorité d’un descendant de la dynastie de David, premier souverain de la monarchie unifiée de l’histoire d’Israël. Sur le plan politique, la constitution d’une histoire nationale, l’origine glorieuse d’Abraham (« Ur en Chaldée »), la lutte victorieuse contre l’esclavage en Égypte et la conquête par Josué de Canaan (Syrie-Palestine) justifient pleinement les prétentions du roi Josias, dans cette période dramatique de la fin du VII° siècle : l’indépendance par rapport au pharaon Neko II, mais aussi la souveraineté sur l’ancien royaume rival d’Israël, au Nord.Archéologues, les auteurs confrontent dans l’ouvrage la Bible aux données issues des fouilles et des documents égyptiens et mésopotamiens. Il en ressort que bien des épisodes de la Bible – parmi les plus connus – comme l’errance des Patriarches (Abraham, Isaac, Jacob), l’esclavage des Hébreux en Égypte, l’Exode sous la conduite de Moïse, l’errance de 40 ans dans le désert du Sinaï, la conquête victorieuse de Canaan par Josué, la monarchie unifiée sous l’autorité du grand David, la splendeur de Jérusalem dotée de son magnifique Temple par Salomon ne correspondent à aucune donnée archéologique ou historique et n’ont tout bonnement pas eu lieu ! Reprenons ces points successivement…

    Carte tirée de l’Atlas Hachette, Histoire de l’humanité, 1992

En quête des patriarchesRappelant que la majorité des pionniers de l’archéologie biblique étaient des prêtres ou des théologiens, les auteurs montrent que tous les efforts pour retrouver les traces de la grande migration vers l’ouest d’Abraham, d’Ur à Harân, en Mésopotamie, puis vers Canaan (sa tombe se trouvant, selon la Genèse, à Hébron, dans les actuels territoires palestiniens) se sont révélés vains. « L’archéologie prouve de façon indubitable qu’aucun mouvement subit et massif de population ne s’est produit à cette époque », mouvement que les tenants d’une migration historique de tribus conduite par Abraham et sa famille situent d’ailleurs à des dates contradictoires, selon les découvertes (entre la moitié et la fin du III° millénaire, entre le début et la moitié du II° millénaire, au début de l’âge du Fer (1150-900 av. J.C.). Carte tirée de l’Atlas Hachette, Histoire de l’humanité, 1992
D’entrée de jeu, les auteurs affirment que le texte de la Genèse a été compilé, à partir de sources plus anciennes, au VII° siècle av. JC, sans qu’il soit possible d’en extraire un compte rendu historique exact. Par exemple, l’histoire des patriarches est remplie de chameaux transportant des marchandises, alors que l’archéologie révèle que le dromadaire n’est couramment utilisé comme bête de somme qu’à partir de l’an 1000 av. J.C., bien après l’existence supposée des patriarches. Avec Abraham, Isaac, Jacob – le père des 12 tribus d’Israël, la Genèse met en scène une ascendance commune à tout le peuple israélite, en insistant sur Juda. Sur son lit de mort, Jacob confie ainsi le droit d’aînesse à son fils Juda, qui donnera son nom à l’un des deux royaumes israélites du Levant, celui du Sud, où se trouve le tombeau, près d’Hébron, des trois patriarches.

L’Exode a-t-il eu lieu ? Moïse se dressant face au Pharaon, déchaînant contre lui les 10 plaies d’Égypte, la fuite à travers la Mer Rouge, puis les Dix Commandements révélés au premier des Hébreux sur « le mont de Dieu », ces épisodes bibliques sont parmi les plus évocateurs et les plus significatifs de la Bible. Sont-ils pour autant historiques ? Au risque de décevoir leurs lecteurs, les auteurs affirment : « Nous n’avons pas la moindre trace, pas un seul mot, mentionnant la présence d’Israélites en Égypte : pas une seule inscription monumentale sur les murs des temples, pas une seule inscription funéraire, pas un seul papyrus. L’absence d’Israël est totale – que ce soit comme ennemi potentiel de l’Égypte, comme ami, ou comme peuple asservi. » A l’époque supposée de l’Exode, au XIII° siècle av. J.C., l’Égypte de Ramsès II est une puissance considérable, qui contrôle parfaitement les cités-États de Canaan. Des forteresses égyptiennes balisent la frontière, d’autres sont bâties en Canaan. Pour Finkelstein et Silberman, il est inimaginable qu’une foule d’esclaves hébreux aient pu fuir vers le désert et la Mer Rouge sans rencontrer les troupes égyptiennes, sans qu’il en reste trace dans les archives étatiques. Or, la plus ancienne mention des Hébreux est une stèle commémorant, à la fin du XIII° siècle av. J.C., la victoire du pharaon Merneptah sur le peuple d’Israël, mais en Canaan-même. Même absence de vestiges archéologiques dans le Sinaï, où les compagnons de Moïse ont, selon la Bible, erré pendant 40 ans. Toutefois, pour n’être pas exacte d’un point de vue historique, la Bible, dans sa description de l’Exode, n’est pas pour autant une fiction littéraire : les toponymes (les noms de lieu) en Égypte, dans le Sinaï ou à Canaan, désignent bien des territoires historiques, mais plus proches là encore du VII° siècle av. J.C. que de l’époque présumée de l’Exode. (Ce dernier fait peut-être allusion à l’expulsion d’Égypte, bien réelle celle-là, des Hyksos, qui étaient eux-mêmes des Cananéens). Dès lors, ce récit d’un affrontement victorieux entre Pharaon et Moïse a pu devenir une saga nationale, une toile de fond mythique et encourageante alors qu’au VII° siècle av. J.C., la renaissance de l’Égypte menace les ambitions du roi de Juda, Josias.

L’origine des IsraélitesSelon le texte biblique, Moïse confie la conquête de la Terre promise, Canaan, à son lieutenant Josué. Aidé par Dieu, Josué multiplie les victoires, comme à Jéricho, les murailles s’effondrant sous les trompettes de guerre. Là encore, la réalité archéologique contredit le Livre de Josué. Par exemple, les cités de Canaan n’étaient pas fortifiées ; aucune muraille ne pouvait donc s’écrouler… Surtout, l’idée même d’une invasion de Canaan par les Hébreux venus d’Égypte est contestée par nos auteurs. Pour eux, les Hébreux sont en fait des peuplades indigènes de Canaan, qui ont développé progressivement une identité ethnique israélite. Loin d’être de lointains immigrés, loin d’avoir violemment conquis le pays, les Hébreux sont donc surtout des pasteurs, des éleveurs de Canaan, dont le mode de vie s’est modifié au point de les distinguer des autres peuples autochtones, par exemple par leurs habitudes alimentaires (l’interdiction de consommer du porc). Aux alentours de 1200 av. J.C., lors d’une crise très grave de la société cananéenne du littoral, ils ont colonisé les hautes terres de Judée et les montagnes de Samarie, habitant des villages non fortifiés très rustiques.

Un royaume hébreu sous l’autorité de David et SalomonA l’époque présumée du premier grand souverain hébreu, David, vers l’an 1000 av. J.C., cette société israélite est encore peu développée, très peu peuplée, et n’a certainement pas la dimension d’une cité-État alphabétisée, capable d’encadrer de grands travaux sous le contrôle d’une bureaucratie de fonctionnaires. « Les fouilles entreprises à Jérusalem n’ont apporté aucune preuve de la grandeur de la cité à l’époque de David et de Salomon », écrivent nos auteurs, qui enfoncent le clou à propos du fameux Temple bâti par Salomon : « Les fouilles entreprises à Jérusalem, autour et sur la colline du Temple, au cours du XIX° siècle et au débit du XX° siècle, n’ont pas permis d’identifier ne serait-ce qu’une trace du Temple de Salomon et de son Palais ». Dans une Jérusalem qui ressemble plus à un village de montagne qu’à une capitale prestigieuse, David et Salomon ont certes existé, mais leur mémoire a surtout servi à construire le mythe d’un seul peuple puissant, d’une monarchie israélite unifiée sous la légitime dynastie davidienne. La réalité, telle qu’elle est rapportée par nos auteurs, est toute différente…

Deux royaumes israélites pendant toute l’histoire juive En se fondant là encore sur leurs investigations archéologiques, Finkelstein et Silberman introduisent – contre le mythe d’une monarchie unifiée originelle - l’idée neuve de l’existence originelle et durable de deux entités israélites, deux sociétés distinctes, au Sud et au Nord des hautes terres, dont les rivalités et le destin historique ont commandé l’écriture de la Bible. Au Sud, le royaume de Juda, plus pauvre, moins peuplé, gouverné depuis Jérusalem par les héritiers de David. D’ailleurs, le Dieu d’Israël, dans les territoires du Sud, est appelé YHWH (que l’on prononce Yahvé). Au Nord, c’est le royaume d’Israël, beaucoup plus prospère, plus peuplé, plus influent, dont la capitale, Samarie, est un grand centre administratif, doté d’un palais et de son propre temple pour honorer El, ou Elohim.

Un nouveau monothéismeTout le propos du Livre des Rois est de montrer que seul le royaume du Sud, dans sa légitimité davidienne, a vocation à gouverner l’ensemble des territoires israélites, à partir d’un culte centralisé dans le Temple de Jérusalem. Bien que plus influent, avec de puissantes cités comme Samarie ou Megiddo, le royaume nordiste d’Israël, selon le texte biblique, était voué à la destruction du fait de l’incroyance de ses souverains et de la composition multiethnique de sa population : en 720 av. J.C., les Assyriens détruisent le royaume de Samarie et annexent la contrée. « Le royaume de Juda se retrouva soudain seul, cerné par un monde non israélite. Le royaume ressentit alors le besoin impérieux de posséder un document écrit qui le définît et le motivât. Ce texte, c’est le noyau historique de la Bible, compilé à Jérusalem au cours du VII° siècle av. J.C. »La destruction du royaume d’Israël est l’occasion de proférer l’exigence, pour tous les Israélites, d’un monothéisme radical – celui du Deutéronome, le cinquième Livre de la Torah (le Pentateuque), qui prescrit l’observance des fêtes nationales (la Pâque, les Tabernacles), l’interdiction des « mariages mixtes », la protection des faibles et des indigents. Jusqu’à cette époque, bien des cultes, celui de divinités domestiques, du soleil, de la lune et des étoiles, de Baal ou d’Asherah (« épouse » de Dieu…) cohabitaient avec celui de YHWH, au sein même du Temple, mais aussi dans des sanctuaires de campagne ! En même temps, l’héritier de David, le roi Josias, est présenté comme un véritable messie, chargé de restaurer la monarchie unifiée et l’autorité davidienne sur tous les Israélites, alors même que les Assyriens se retiraient des provinces du Nord.

Des rois aux prêtres… En 609 av. J.C., le roi Josias est tué par les troupes du pharaon Neko II. Mais ce sont les Babyloniens de Nabuchodonosor qui ravagent le royaume de Juda, incendient Jérusalem et détruisent le Temple en 586 av. J.C. (les fouilles archéologiques ont restitué pointes de flèches et traces d’incendie). Une partie des Israélites, faible selon nos auteurs, l’élite surtout, est déportée à Babylone. Cet exil, relativement court dans le temps puisque les Perses [1][1] de Cyrus détruisent l’empire babylonien en 534, est essentiel dans la mise en forme finale du Pentateuque. L’éloignement d’Israël réactive le souvenir de l’Exode. Le destin prestigieux d’Abraham choisi par Dieu pour offrir une Terre prospère à sa nation est un message d’espoir, tout comme le souci de bien marquer la séparation entre le peuple juif et ses voisins. Enfin, la reconstruction du Temple (qui inaugure la période dite du Second Temple) permet la conservation de l’identité israélite autour des prêtres, dont l’importance s’est réaffirmée pendant l’exil. En effet, les territoires israélites ne sont plus gouvernés par les descendants de David, la monarchie est hors-jeu : après les Perses viennent les Grecs d’Alexandre, puis ses généraux, puis les Romains (avec un certain Ponce Pilate), les Byzantins, les Arabes… Mais l’épopée biblique est devenue suffisamment cohérente pour permettre la survie identitaire du peuple juif, et son prolongement dans le christianisme. [1] Le royaume de Juda devient alors la province perse de Yehoud (en araméen). Les Judéens deviennent alors les Yehoudim, les Juifs…Source : http://histoireenprimaire.free.fr/ressources/bible.htm Retour au début du sommaire


  • La bible face à l’archéologie / (+ Laure et Pétrarque - Classique (1/10) - Lundi 6 juillet 2015 – Document ‘Radio France’ de 58 minutes - Provenant du podcast Grands écrivains, grandes conférences - La bible face à l’archéologie par André Parrot

France Culture

> La bible face à l’archéologie par André Parrot – Première diffusion le 23 mai 1967 sur France Culture

[Belle conférence érudite] > à écouter sur ce site : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/grands-ecrivains-grandes-conferences/classique-1-10-la-bible-face-a-l-archeologie-laure-et-petrarque-2506910

La Bible ! Récits patriarcaux, légendaires, étiologiques ? Qu’en dit l’archéologie ? Qu’en disait-elle ? Qu’en disait un pasteur luthérien, membre de l’Ecole Biblique et archéologique de Jérusalem au milieu des années 60, près de 20 ans après la découverte des Manuscrits de la Mer morte ? ……….

Suite pour mémoire

> Laure et Pétrarque par Etienne Gilson, présenté par Michael Robida - Première diffusion le 5 mai 1947 sur La Chaîne Nationale

N’hésitons pas à traverser les siècles…pour atterrir au 14ème, et pour apprécier à sa juste valeur l’amour d’un écrivain pour une femme toujours inaccessible : après les interrogations bibliques, en voici une autre : Laure a-t-elle existé ? …….

Arts et Divertissement Livres Renaissance

L’équipe - Philippe Garbit Production - Clotilde Pivin Réalisation

Source : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/grands-ecrivains-grandes-conferences/classique-1-10-la-bible-face-a-l-archeologie-laure-et-petrarque-2506910

Retour au début du sommaire


  • Comment l’archéologie peut éclairer la Bible – Par Shuichi Hasegawa Conférencier invité au Collège de France - Mercredi 8 mars 2017
    Salle 2, Site Marcelin Berthelot - En libre accès, dans la limite des places disponibles 14:30 - 15:30

Sauter le player vidéo Youtube - URL de la vidéo > Écouter l’audio

Après plus de 150 ans de fouilles dans diverses parties du Levant sud, qui constitue l’arène principale des événements décrits dans la Bible, l’archéologie a permis de mieux comprendre l’histoire de cette région.

Elle a fourni de nombreuses informations alors que le texte biblique ne décrivait que partiellement des évènements passés. L’archéologie a également joué un rôle important dans l’examen de l’historicité des événements décrits dans la Bible.

Le développement scientifique de la discipline archéologique et l’accumulation de données archéologiques au sujet la période des évènements que la Bible raconte ont récemment poussé les archéologues à s’impliquer de plus en plus dans le débat historique. Ils apportent ainsi les « preuves matérielles », archéologiques, qu’ils considèrent comme irrévocables pour déterminer la fiabilité historique de certains textes bibliques. Bien que l’importance de l’archéologie dans l’examen de l’authenticité historique du texte biblique ne puisse guère être sous-estimée, il est douteux de devoir toujours donner la priorité aux données archéologiques sur le texte biblique.

Les questions archéologiques sont soumises à des interprétations différentes, voire contradictoires, et très débattues.

Les données issues de l’archéologie ne peuvent pas parler pour elles-mêmes, mais c’est aux archéologues que revient la tâche de les faire parler par des interprétations. Par conséquent, l’archéologie ne peut être considérée comme une discipline objective, ultime, qui échapperait aux interprétations subjectives.

Par exemple, les archéologues discutent de l’authenticité historique de la bataille entre David et Goliath décrite en 1 Samuel 17, en recherchant une panoplie militaire similaire à celle de Goliath dans différentes périodes et régions. Pourtant, ils semblent oublier que le message de cette histoire est de souligner l’importance de la foi dans une situation difficile. Ainsi, la description détaillée de la panoplie de Goliath ne reflète pas nécessairement la réalité mais pourrait être un dispositif littéraire pour insister sur la protection parfaite de Goliath.

L’archéologie peut éclairer la Bible de plusieurs manières. Par exemple, les meules trouvées dans les fouilles archéologiques peuvent offrir une meilleure compréhension du sort de Samson décrit dans Juges 16,21, d’une manière que les études bibliques ne sauraient faire. Elle permet non seulement d’examiner l’historicité d’un texte biblique, mais aussi d’aider à comprendre les messages qu’il véhicule. L’archéologie peut réellement éclairer la Bible, mais il faut être très prudent dans l’usage des données archéologiques et les résultats des recherches archéologiques, afin d’éviter une interprétation « subjective » de la Bible.

Télécharger le support pdf (9.49 Mo)

Intervenant : Shuichi Hasegawa Professeur à l’Université Rikkyo, Tokyo, Japon

Voir aussi Thomas Römer, chaire Milieux bibliques

Footer menu Accès et contacts Mentions légales Crédits Accessibilité : non conforme

Source : https://www.college-de-france.fr/fr/agenda/conferencier-invite/comment-archeologie-peut-eclairer-la-bible/comment-archeologie-peut-eclairer-la-bible

Retour au début du sommaire


  • Bible et archéologie : ce que révèlent (ou non) les vestiges de Jérusalem – Dominique Sanchez Publié le 21/02/2020 à 17h24 - Mis à jour le 24/02/2020 - Documentation ‘geo.fr’ {{}}Israël
    Voir l’illustration > Le bassin de Siloé, réservoir mentionné dans la Bible, approvisionne toujours Jérusalem en eau. © Robert Hoetink / Alamy /Hémis.fr

Relatée dans les Saintes Ecritures, l’histoire ancienne de Jérusalem est sans cesse réévaluée à la lumière des découvertes de vestiges datant de l’époque biblique. Non sans polémiques.

Dans la Bible, la chronologie et les indications géographiques au sujet de la Ville sainte doivent-elles être prises au pied de la lettre ? « Non, car elles sont souvent démenties par l’archéologie », explique Israël Finkelstein, figure éminente de la profession à Jérusalem, dans son livre La Bible dévoilée (éd. Gallimard, 2004). Si les textes sacrés ne font pas office de manuel d’Histoire, ils ne sont pas pour autant une totale invention. « Il s’agit plutôt d’un ensemble de fragments de vérité réécrits au fil des époques », assure de son côté l’historien français Vincent Lemire, pour qui « les textes bibliques peuvent contenir des informations historiques utiles sur Jérusalem, à condition de les recouper avec d’autres sources ». Etat des lieux en sept questions.

https://www.geo.fr/imgre/fit/http.3A.2F.2Fprd2-bone-image.2Es3-website-eu-west-1.2Eamazonaws.2Ecom.2Fgeo.2F2020.2F02.2F21.2F57b0edc2-2409-4f75-bf8c-e4ff633bc4fc.2Ejpeg/375x525/background-color/ffffff/quality/70/focus-point/scene-biblique-25vas.jpg

EN IMAGES - Jérusalem : la Ville sainte, entre foi et guerres - VOIR LE DIAPORAMA

1/ Que sait-on de Jérusalem avant l’arrivée des Juifs au Xe siècle av. J.-C. ?

La Bible n’en dit presque rien, mais l’archéologie est éclairante sur les origines de la cité.

Une occupation humaine vers 3.500 av. J.-C. a été confirmée au début du XXe siècle après que des fragments de céramique ont été déterrés près de la source de Gihon et de l’Ophel, une colline située au sud de Jérusalem. Selon l’archéologue Israël Finkelstein, le site a été abandonné 500 ans plus tard, puis réinvesti vers 1800 av. J.-C. Devenue cité-Etat dans une région sous influence égyptienne, elle se dressait alors sur le mont Sion, au sud-ouest de l’actuelle esplanade des Mosquées. Une zone nommée aujourd’hui par les archéologues « cité de David », à l’origine de la Vieille Ville, où des vestiges ont été mis au jour en 1920. Vers 1800 av. J.-C., un texte égyptien mentionne déjà Rushalimum – nom égyptien de Jérusalem – sur une statuette symbolisant la résistance de la cité à l’Egypte ! La ville s’était révoltée contre le pouvoir des pharaons à cette époque. Consigné par un scribe, cet épisode est aussi raconté en détail sur des fresques du temple d’Amon-Rê, à Karnak. Il est également question de Rushalimum sur des tablettes d’argile datant des règnes d’Amenhotep III et d’Akhenaton (vers 1350 av. J.-C.) retrouvées sur le site d’Akhetaton, capitale du Nouvel Empire égyptien. Elle y est décrite comme une cité d’un millier d’habitants dirigée par un vassal du pharaon.

2/ L’existence du premier roi de Jérusalem, David, est-elle prouvée ?

Selon la Bible hébraïque, au Xe siècle av. J.-C., ce souverain couronné à Hébron, successeur du premier roi du peuple d’Israël, Saül, régna « trente-trois ans sur la Judée ». Il s’empara d’Urushalim, nom israélite de Jérusalem, pour en faire la capitale de son royaume et y installer l’Arche d’Alliance, coffre sacré contenant les Tables de la Loi, où sont gravés les dix commandements que Dieu aurait dictés à Moïse sur le mont Sinaï. Pendant quatre siècles, la dynastie de David régna sur la ville. Cet ancien berger qui, selon les Ecritures, aurait terrassé de sa fronde un colosse nommé Goliath, est décrit comme un « vaillant guerrier » qui parlait « avec discernement ».

L’absence de traces archéologiques a conduit les historiens à douter de l’existence de ce roi légendaire. Mais une stèle en basalte érigée par un roi araméen du IXe siècle av. J.-C., découverte en 1993 dans le nord d’Israël, évoquerait « la Maison de David ». Un autre fragment, datant de l’époque du roi moabite Mesha (IXe siècle av. J.-C.), mentionnerait, lui aussi, son nom. Reste que les récits bibliques sur David sont sans doute exagérés. « Il est très improbable qu’il ait pu, par exemple, mener des conquêtes guerrières à plus d’un jour de marche de son royaume », analyse Israël Finkelstein, qui estime que cette réécriture a été menée sous le règne du roi Josias (640-609 av. J.-C.), qui souhaitait asseoir la gloire de ses ancêtres. En 2006, l’archéologue israélienne Eilat Mazar annonçait avoir trouvé son palais, une « grande structure en pierre », à l’endroit exact où le situe la Bible. Mais la plupart de ses confrères, dont Israël Finkelstein, estiment que ces vestiges appartiennent à d’autres édifices de la cité de David, reconstruits à des époques postérieures.

3/ Salomon a-t-il fait construire le premier temple ?

C’est peu probable. Le fils du roi David et de son épouse, Bethsabée, n’a pas été le grand bâtisseur décrit dans la Bible. Au XXe siècle, le carbone 14, qui permet de dater précisément les vestiges, a prouvé que ses palais à Haçor, Meggido et Gézer, dans le nord de la Palestine, ne dataient pas de son époque mais du IXe siècle av. J.-C., soit bien après sa mort vers 970 av. J.-C. Les archéologues supposent que le premier Temple date aussi de cette période mais ne peuvent procéder à des fouilles pour le confirmer.

L’esplanade, qui sert d’écrin au Temple – dont il ne reste qu’une partie du mur d’enceinte, le mur des Lamentations –, mais aussi à la mosquée al-Aqsa et au Dôme du Rocher, est protégée par un statu quo depuis 1967. « Il existe vingt-six couches archéologiques à cet endroit », précise le chercheur Gideon Avni, coauteur d’Unearthing Jerusalem (non traduit), ouvrage sur l’histoire des fouilles dans la Ville sainte. Des chercheurs s’évertuent néanmoins à localiser l’emplacement du sanctuaire. « Une dizaine de théories existent, elles varient de quelques mètres. Mais est-ce si important ? » s’interroge l’archéologue israélien Ronny Reich. Et d’ajouter : « Cela ne nous dit rien du mode de vie des Juifs à l’époque ! »

4/ Pourquoi les rois ont-ils conservé Jérusalem comme capitale ?

A peine abordée dans les Ecritures, l’eau est pourtant un point crucial dans l’histoire de Jérusalem. Dans cette contrée coincée entre la côte méditerranéenne et une vaste zone désertique, la présence de la source naturelle de Gihon fut « la raison d’être de Jérusalem et l’explication principale du choix du roi David », résume Ronny Reich. Le roi Ezéchias (716-687 av. J.-C.) fit creuser un tunnel, long de 500 mètres, au début de son règne pour relier le point d’eau à un réservoir : le bassin de Siloé, qui alimente toujours la ville en eau potable. Mentionnée dans la Bible (Deuxième Livre des rois), cette canalisation fut découverte en 1838 par le théologien américain Edward Robinson à l’époque où Jérusalem, sous domination ottomane, souhaitait moderniser son réseau hydraulique.

5/ La première religion monothéiste, le judaïsme, est-elle née à Jérusalem ?

Oui, c’est désormais une certitude. D’après la Bible, le roi Josias imposa la vénération d’un seul dieu, Yahvé. Avant son règne, le polythéisme était de mise, mais le monarque, fin politique, voulut remplacer l’autorité de l’Empire assyrien – la Judée était à cette époque un de ses royaumes vassaux – par une fidélité à un dieu unique. Fort de sa « réforme », il fit disparaître, selon l’Ancien Testament, les représentations divines de peuples voisins.

Des fouilles récentes ont confirmé ce récit : « On a trouvé des milliers de figurines, toutes brisées, ce qui semble le résultat de cette réforme religieuse », raconte Ronny Reich. Le monothéisme ne s’imposa qu’après l’exil d’une partie de la population de Jérusalem à Babylone, au VIe siècle avant notre ère, après la destruction du premier Temple par Nabuchodonosor II.

6/ Le saccage de la ville par les babyloniens est-il un fait historique avéré ?

Raconté dans le Deuxième Livre des rois, le siège de Jérusalem par les armées de Babylone est, on le sait maintenant, attesté par l’archéologie. La Britannique Kathleen Kenyon a trouvé, en 1960, les vestiges de maisons incendiées du VIe siècle avant notre ère sur la colline de l’Ophel, entre la cité de David et le mont du Temple. Témoignages d’une époque où le dernier roi de Jérusalem, Sédécias, se révolta contre Babylone. En représailles, Nabuchodonosor II (605-562 av. J.-C.) envoya ses soldats en Judée. En 586 av. J.-C., le Temple fut détruit, la ville incendiée et les élites déportées à Babylone. Et comme s’il fallait encore le confirmer, des fouilles menées à l’été 2019 près de la porte de Sion ont permis de recueillir, dans une couche de cendres, un bijou en or et des pointes de flèches utilisées par l’armée babylonienne. « La ville ne fut jamais complètement abandonnée. Il restait environ 20 % de la population autour de la cité de David », précise l’archéologue Gideon Avni.

7/ L’Empire perse a-t-il favorisé la reconstruction du temple de Salomon ?

Un fort doute subsiste… Le roi perse Cyrus II (vers 580-vers 530) conquiert Babylone en 539 av. J.-C. Indigné par le sort réservé aux Israélites, déportés depuis un demi-siècle, il autorise 50 000 d’entre eux à revenir et à rebâtir leur Temple, détaille le Livre d’Esdras. Mis au jour en Irak en 1879 et exposé au British Museum à Londres, le cylindre de Cyrus, texte de propagande en alphabet cunéiforme akkadien du VIe siècle av. J.-C., mentionne bien la restauration de temples par le souverain perse, mais aucune référence explicite à Jérusalem…

D’après l’Ancien Testament, les travaux auraient été supervisés par le gouverneur juif Néhémie, lequel fit restaurer le rempart du Temple en cinquante-deux jours, vers 516 av. J.-C. L’ex-royaume de Judée devint alors la province perse de Yehoud, dont Jérusalem était le chef-lieu, avant de basculer dans la sphère hellénistique à la fin du IVe siècle av. J.-C.

📸 En images : la Ville sainte, entre foi et guerres.

Article paru dans le magazine GEO Histoire de décembre 2019 - janvier 2020 sur Jérusalem (n°48).

A lire aussi :

Chronologie : Jérusalem en 70 dates, des premiers rois à l’impossible capitale
Jérusalem à l’époque romaine modélisée en 3D
Juifs contre Juifs : retour sur la révolte des Maccabées

Magazine GEO Ne manquez aucun article en vous abonnant à GEO sur Google News

SUR LE MÊME THÈME :

À Jérusalem, ces vestiges romains sont en train de s’effondrer

Le sous-sol de Jérusalem, un enjeu archéologique et politique

Thèmes associés à l’article : JérusalemArchéologiereligionJudaïsme

Gaza : des champs ravagés par les herbicides israéliens retrouvent une vie fragile

Israël : une rare fourchette ancienne retrouvée par une fillette près du lac de Tibériade

Des découvertes suggèrent l’utilisation de grenades explosives à Jérusalem au temps des croisades Voir plus d’articles

https://www.geo.fr/imgre/fit/https.3A.2F.2Fprd-dst-website-statics.2Es3.2Eeu-west-1.2Eamazonaws.2Ecom.2Fcontent.2Fuploads.2F2021.2F01.2FIsrael_.2Ejpg/368x207/background-color/ffffff/quality/70/focus-point/picture.jpgVoir la Destination

NEWSLETTER Chaque semaine, les dernières infos sur l’Histoire - En cliquant sur ’JE M’INSCRIS’, vous confirmez avoir plus de 18 ans et acceptez les conditions générales d’utilisation et la charte de protection des données - Haut du formulaire

Je me connecte pour m’inscrire

Bas du formulaire

À découvrir sur le même thème :

Les vestiges d’un palais vieux de 2.700 ans découverts à Jérusalem

Des toilettes de 2700 ans découvertes à Jérusalem révèlent une élite infestée de parasites

Israël : découverte exceptionnelle d’objets en ivoire sous les vestiges du Temple de David à Jérusalem

Une étude date pour la première fois avec précision des vestiges de la période du Premier Temple à Jérusalem

La plus ancienne bible hébraïque connue s’expose en Israël

Qu’est-ce que le ’Livre des morts’, Bible des Égyptiens pour l’au-delà ?

Les petites perles de Jérusalem

Jérusalem au temps du califat

Bède le Vénérable, ’le père de l’histoire anglaise’ aurait écrit des notes dans une bible

s’inscrire aux newsletters CONDITIONS GÉNÉRALES D’UTILISATIONPUBLICITÉCHARTE POUR LA PROTECTION DES DONNÉES PERSONNELLESPARAMÉTRER VOS COOKIESMENTIONS LÉGALES TOUS VOS MAGAZINES FAQ COMMUNAUTÉ GEO ÉQUIPE ÉDITORIALE - CPPAP : 0322 W 90268 - © PRISMA MEDIA - GROUPE VIVENDI 2024 TOUS DROITS RÉSERVÉS

Source : https://www.geo.fr/histoire/bible-et-archeologie-ce-que-revelent-ou-non-les-vestiges-de-jerusalem-200015

Retour au début du sommaire


  • Découverte archéologique : la datation au radiocarbone confirme les événements décrits dans la Bible ! – Par Tiago Robles Meteored Brésil 14/05/2024 08:00 –Diffusé par ‘tameteo.com’

Une étude récente a révélé que des découvertes archéologiques faites dans la Cité de David, l’actuelle Jérusalem, sont liées à des événements décrits dans la Bible. Voici de quoi il s’agit.

Les découvertes archéologiques à Jérusalem (où se trouvait l’ancienne cité de Davis) sont liées à des événements de la Bible.

Les découvertes archéologiques à Jérusalem (où se trouvait l’ancienne cité de Davis) sont liées à des événements de la Bible. Tiago Robles Meteored Brésil 14/05/2024 08:00

Des chercheurs sont parvenus à dater avec précision les structures et les murs construits à Jérusalem pendant la période du Premier Temple et à identifier les zones où l’activité était intense sous le règne des rois de Juda, confirmant ainsi les événements décrits dans la Bible. Leurs résultats ont été récemment publiés dans la revue ‘Proceedings of the National Academy of Sciences’ (PNAS).

Quels événements bibliques ont été confirmés par l’étude ?

Au cours d’un travail qui a duré près de dix ans, les chercheurs ont analysé les concentrations de carbone 14 dans des échantillons de matériaux organiques (tels que des pépins de raisin carbonisés, des pierres de dattier et même des squelettes de chauve-souris) provenant de quatre zones de fouilles différentes dans l’ancienne cité de David (aujourd’hui Jérusalem), au sud du mont du Temple.

Toutes ces découvertes ont été caractérisées et nettoyées en laboratoire et, après avoir été transformées en graphite, elles ont été introduites dans un accélérateur de particules, ce qui a permis de séparer le carbone 14 de la matière organique. Les chercheurs ont également utilisé les cernes des arbres pour créer une chronologie précise, à partir de laquelle il est possible de connaître avec exactitude les fluctuations du pourcentage de carbone 14 dans l’atmosphère. Cette analyse complémentaire a permis une datation beaucoup plus précise de périodes pour lesquelles la datation au radiocarbone n’est généralement pas assez précise.

Dans la Bible, la Cité de David est le nom donné à la ville de Jébus, après que David l’a conquise et y a construit sa résidence royale. Aujourd’hui, elle représente la région sud-est de Jérusalem (capitale d’Israël), qui est même la plus ancienne.

L’étude a ainsi permis de reconstituer scientifiquement, pour la première fois, l’histoire de Jérusalem depuis 1200 avant J.-C. (avant David et Salomon, selon la description biblique), à l’âge du fer, jusqu’à la destruction de Babylone en 586 avant J.-C..

Des chercheurs ont trouvé des preuves d’un tremblement de terre au milieu du 8e siècle avant J.-C. Ce phénomène a été suivi d’une période de reconstruction. Le phénomène a été suivi d’une période de reconstruction et s’est achevé par la destruction de Babylone en 586 avant J.-C., événements cités dans la Bible.

Un squelette de chauve-souris a aidé les archéologues à dater le bâtiment. Crédit : Yaniv Berman, Ville de David.

Un squelette de chauve-souris a aidé les archéologues à dater le bâtiment. Crédit : Yaniv Berman, Ville de David.

L’enquête a également montré que le mur de la ville a été construit par un roi biblique. Le mur en question, découvert sur les pentes orientales de Jérusalem, est plus ancien qu’on ne le pensait. On pensait qu’il avait été construit par Ézéchias, roi de Juda, pour défendre la ville lors du siège assyrien. Or, tout porte à croire qu’elle a été érigée à l’époque du roi Ozias, après le grand tremblement de terre de Jérusalem. Le souverain est décrit dans le passage biblique suivant : ’Ozias bâtit des tours à Jérusalem, à la porte de l’angle, à la porte de la vallée et à l’angle de la muraille, et il les fortifia’ (2 Chroniques 26:9).

Les chercheurs ont également pu définir les dates d’une période ancienne connue sous le nom de ’plateau de Hallstatt’, entre 770 et 420 avant J.-C. De nouvelles preuves ont été révélées, par exemple, que Jérusalem a été colonisée entre le 12e et le 10e siècle avant J.-C., et que la ville s’est étendue vers l’ouest au 9e siècle avant J.-C. en direction du Mont Sion, cent ans avant l’exil assyrien et l’arrivée des réfugiés du Royaume d’Israël au nord.

Jerusalém

Imagem de um dos locais de escavação, em Jerusalém, onde foram feitas as descobertas arqueológicas. Crédito : Gil Filiva, City of David Archives.

Image de l’un des sites de fouilles à Jérusalem où les découvertes archéologiques ont été faites. Crédit : Gil Filiva, Archives de la Cité de David.

Dans un communiqué, l’Autorité israélienne des antiquités (IAA) a déclaré qu’après 150 ans de recherches archéologiques, une image ’plus complète et plus précise’ de Jérusalem au cours du royaume de Juda et des périodes antérieures est en train d’émerger.

’La nouvelle étude montre que l’expansion de Jérusalem est le résultat de la croissance démographique interne de la Judée et de la mise en place de systèmes politiques et économiques’, a déclaré Yuval Gadot, de l’université de Tel Aviv, dans un communiqué.

Référence de l’article : Regev, J. et al. Radiocarbon chronology of Iron Age Jerusalem reveals calibration offsets and architectural developments. PNAS, v. 121, n. 19, 2024.

Source : Contact À propos de nous FAQ Note Légale … 2024 Meteored. Tous droits réservés

Source de l’article : https://www.tameteo.com/actualites/science/decouverte-archeologique-la-datation-au-radiocarbone-confirme-les-evenements-decrits-dans-la-bible-incroyable.html

Retour au début du sommaire

Retour au début de l’introduction

Retour au début du Préambule

Retour au début du dossier


Collecte de documents et agencement, traduction, [compléments] et intégration de liens hypertextes par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 21/05/2024

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

Site : https://isias.info/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIAS Archéologie Age du fer Bible.7.docx

Mis en ligne par le co-rédacteur Pascal Paquin via Yonnelautre.fr : un site des alternatives, d’éducation populaire, un site inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, sans subvention, indépendant de tout parti, un site sans Facebook, Google+ ou autres GAFA, sans mouchard, sans cookie tracker, sans fichage, sans Facebook, Google+ ou autres GAFA, et à empreinte numérique réduite, un site entièrement géré sous Linux et avec l’électricité d’Énercoop , géré par Yonne Lautre : https://yonnelautre.fr

Yonnelautre.fr utilise le logiciel libre SPIP et le squelette Koinós. Pour s’inscrire à nos lettres d’info > https://yonnelautre.fr/spip.php?breve103

http://yonnelautre.fr/local/cache-vignettes/L160xH109/arton1769-a3646.jpg?1510324931

— -


[1