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"Comportement, dressage équestre du cheval (éthologie équine) - Bien-être animal (équitation éthologique) - Réadaptation par le cheval en hippothérapie et thérapie assistée par le cheval partenaire de soin en équithérapie" par Jacques Hallard
lundi 29 avril 2024, par
ISIAS Famille des équidés Partie 9 Ethologie Equitation Hippothérapie
Comportement, dressage équestre du cheval (éthologie équine) - Bien-être animal (équitation éthologique) - Réadaptation par le cheval en hippothérapie et thérapie assistée par le cheval partenaire de soin en équithérapie
Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 26/04/2024
L’équithérapie - Les chevaux guérisseurs
In L’équithérapie - Les chevaux guérisseurs - Culture équestre - Ethologie & bien-être équin - « Le cheval entretient une relation particulière avec l’Homme. Il est devenu un ami précieux et plus un simple animal de travail. Aujourd’hui, on leur apporte une grande attention notamment avec la méthode de l’équithérapie ». Source
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In Relationnel, Psychomoteur et Moteur - Source
Série ‘Famille des équidés’
Présentation
Partie 1 - ’Chevaux, poneys, ânes, zèbres possèdent un panel varié de couleurs de la peau, des poils et des crins (à partir des robes noire, Bai ou Alezan) - Diversification à partir des steppes du Kazakhstan et du Caucase’ par Jacques Hallard 25 janvier 2024 - ISIAS Famille des équidés Partie 1 axée sur la Biologie et la génétique de la couleur des robes des chevaux et autres équidés : dont Génétique de la couleur de la robe (épiderme, poils et crins) et reproduction - Caractéristiques physiologiques et aptitudes à ses usages divers de ces animaux
Partie 2 - ’Les Fêtes des charrettes ‘Carreto Ramado’ en Provence figurent à l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France : religieuses (catholiques) ou laïques, elles sont vivaces en Petite Crau, Pays d’Arles et Camargue’ par Jacques Hallard 29 janvier 2024 - ISIAS Famille des équidés Partie 2 couvrant spécialement les traditions en Provence
Partie 3 - ’Des traditions festives provençales avec chevaux et taureaux, aux patrimoines multiples avec les équidés en France (dont l’équitation de tradition française), exemples en Bretagne et en Europe : Italie, Espagne, Portugal, Islande’ par Jacques Hallard 30 mars 2024 - ISIAS Famille des équidés Partie 3 Anthropologie Europe
Partie 4 – ’L’Asie : berceau de la domestication des premiers équidés (cheval de Przewalski), avec chevaux et charrettes depuis 2.400 ans en Chine, cheval de Mongolie et compétitions équestres traditionnelles Bouzkashi en Ouzbékistan’ par Jacques Hallard - 03 avril 2024, par Rédaction d’ISIAS - Famille des équidés Partie 4 Anthropologie Asie
Partie 5 - ’Chevaux Dongola (Afrique subsaharienne), Oromos et Abyssinien (Ethiopie), Boerperd (Afrique du Sud), sauvage du Namib, pur-sang arabe barbe (Tiaret Algérie, Maroc : fantasia tbourida), équitation western et criollo (Amériques)’ par Jacques Hallard- 07 avril 2024 - ISIAS Famille des équidés Partie 5 Génétique Anthropologie Afrique Amériques
Partie 6 - ’Couleurs des animaux et chevaux dans le patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO : traditions d’élevage des Lipizzan et Akhal-Teke, et les chevaux des Amérindiens dont les Appaloosa à robe souvent tachetée (N-O États-Unis)’ par Jacques Hallard - 13 avril 2024 - ISIAS Famille des équidés Partie 6 Génétique Patrimoine culturel
Partie 7 - ’Les chevaux sont capables de lire les émotions humaines dont les expressions faciales et de demander de l’aide aux humains ; ils ne font aucune distinction de genre et la manipulation compétente est plus importante que le lien’ par Jacques Hallard - 19 avril 2024 - ISIAS Famille des équidés Partie 7 Ethologie Relations Humains-Chevaux
Partie 8 - ’Les missions de service public d’une municipalité équine : transport scolaire, ramassage des déchets, brigade équestre de prévention et sécurité, tourisme en calèche, entretien d’espaces verts ou naturels, chemins et plages’ par Jacques Hallard - 20 avril 2024 - ISIAS Famille des équidés Partie 8 Usages Cheval territorial
Partie 9 – Comportement, dressage équestre du cheval (éthologie équine) - Bien-être animal (équitation éthologique) - Réadaptation par le cheval en hippothérapie et thérapie assistée par le cheval partenaire de soin en équithérapie
Plan du document : Préambule Introduction Sommaire Auteur
Ce dossier est la Partie 9 de la Série ‘Famille des équidés’ et ce préambule présente quelques précisions préliminaires.
Ethologie ou la science des mœurs - Ethos = mœurs, Logos = étude / science. Discipline scientifique, dont l’objet est l’étude du comportement animal tel qu’il peut être observé chez l’animal sauvage en milieu naturel, chez l’animal sauvage en captivité, chez l’animal domestique en milieu naturel et chez l’animal domestique en captivité… - Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89thologie
« Le cheval est un animal très social et grégaire, la présence d’un groupe étant pour lui source d’apaisement, de sécurité et de stabilité émotionnelle. Il a le statut de proie, dont il conserve l’instinct de fuite. Animal émotif, il peut changer brusquement de comportement sous l’effet de la peur… »
Le comportement du cheval est caractérisé par une longue durée quotidienne de recherche de nourriture herbivore et d’alimentation, et par une organisation sociale complexe. L’éthologie équine, une science du comportement animal, permet son étude… - Wikipédia
L’éthologie équine ou l’étude du comportement du cheval - De très nombreux travaux y ont été consacrés et les ouvrages de synthèses sur le sujet, presque exclusivement en langue anglaise, ne manquent pas. Les années soixante-dix ont assisté à l’essor de nombreux travaux de recherche sur le comportement du cheval en pleine nature. Cependant les productions et apports de ces recherches sont longtemps restés confinés à un petit cercle de spécialistes…. – Source : https://www.ifce.fr/wp-content/uploads/2015/08/DIF_DossierDoc-Ethologie.pdf
L’équitation éthologique, aussi appelée équitation naturelle ou équitation comportementale, est le dressage équestre (inspiré de l’éthologie équine), consistant à interagir avec un cheval tout en prenant en compte les particularités psychologiques de l’animal… - Wikipédia
L’équithérapie est une prise en charge thérapeutique, non conventionnelle et complémentaire aux soins médicaux. Elle prend en considération le patient dans son entité physique et psychologique, et utilise le cheval comme médiateur et partenaire thérapeutique afin d’atteindre des objectifs fixés en fonction de la spécialité du thérapeute ainsi que des besoins du patient… - Wikipédia
La thérapie avec le cheval ou la médiation équine à visée thérapeutique est un accompagnement de la personne, une activité de soin. Il s’agit, grâce à la présence du partenaire médiateur cheval qui permet une relation triangulaire, d’une approche psychocorporelle. Référence : La thérapie avec le cheval • FENTAC
« L’objectif de la thérapie avec le cheval est de permettre des réaménagements physiques et psychiques grâce à des expériences corporelles et relationnelles ajustées au stade de développement psychomoteur et psychoaffectif du patient ». – Source : https://equitherapie-bourgogne.fr/index.php/therapie-avec-le-cheval/therapie-avec-le-cheval/
« L’hippothérapie est une rééducation fonctionnelle médiatisée par le cheval : c’est une relation en triangle entre le cheval, le thérapeute et le patient. Source - Quels sont les bienfaits de l’hippothérapie ? L’hippothérapie utilise le mouvement tridimensionnel du cheval comme moyen thérapeutique. La démarche de l’équidé reproduit en effet le mouvement de marche humain. Cela aide le cavalier à améliorer ses fonctions neuromotrices.
Le contenu de ce dossier est la Partie 9 de la Série ‘Famille des équidés’, divisée en deux parties distinctes :
* l’éthologie chez le cheval ou éthologie équine, traitant du comportement du cheval lors de son dressage, soulignant l’importance du « bien-être équin, entre animalisme et consumérisme » …
* l’équitation éthologique qui aborde le sujet de l’équithérapie, de l’hippothérapie, de la thérapie avec le cheval (TAC) ou médiation équine à visée thérapeutique, avec des applications concrètes :
*pour des enfants handicapés, souffrant de difficultés motrices et psychomotrices ou atteints de troubles psychiques, notamment marqués par l’anxiété et l’hyperactivité des enfants autistes
*pour des adolescents en difficulté, déscolarisés et pour leur insertion sociale
*pour soigner des corps blessés avec une rééducation par l’équitation,
*pour des personnes adultes en situation de handicap, touchées par une maladie chronique grave,
*pour la présence d’un équidé au chevet d’êtres humains, auprès de personnes en fin de vie…
Les documents sélectionnés sur ces sujets (textes écrits et vidéos) sont indiqués dans le sommaire ci-après.
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- Présentation de l’éthologie chez le cheval ou éthologie équine – Dossier documentaire d’août 2015 émanant de l’Institut Français du Cheval et de l’Equitation (IFCE)
- Le Comportement du cheval d’après Wikipédia
- Relations humain-cheval – Accès à un ensemble de documents pour mieux connaître ces relations – Archives de ‘sciencesequines.fr’
- Le bien-être équin, entre animalisme et consumérisme - Mathilde Felga SU UFR GA - Sorbonne Université - Faculté des Lettres - UFR Géographie et Aménagement - Journées sciences et innovations équines, 2023 – ‘al.science’
- L’équitation éthologique – Documentation ‘ffe.com’
- Article Wikipédia sur l’Équitation éthologique - Vous lisez un « bon article » labellisé en 2015.
- Quelles différences entre éthologie équine et équitation éthologique ? – Documentation de Guillaume Letinois en forme finale de communiqué à visée commerciale – Diffusion ‘Josera’
- L’hippothérapie et l’équitation éthologique - La relation du cheval à l’homme - Anne-Flore Gaspar-Lolliot Journaliste - Publié le 23/04/2020 à 17h48, mis à jour le 23/04/2020 à 17h48 - Sources : Interview de Guillaume Antoine, instructeur diplômé d’état et du BFEE (Brevet Fédéral d’Equitation Ethologique)
- Hippothérapie, équithérapie : parle-t-on de la même chose ? – Documentation ‘lescarnetsdeveil.com’
- Vidéo 2:10 - Equithérapie : des chevaux au chevet des hommes - France 3 Grand Est - 25 mai 2021 FLAXLANDEN
- Vidéo 1:59 - Les bienfaits de l’équithérapie sur les enfants en difficulté psychique - France 3 Grand Est - 13 août 2023 VALLANT-SAINT-GEORGES
- Vidéo 4:05 - La thérapie animale : l’équithérapie - France 3 Centre-Val de Loire - 25 mars 2022
- Vidéo 3:55 - L’hippothérapie prend ses quartiers à l’Université de Liège –Université de Liège – 1er décembre 2017
- Vidéo 2:22 - L’hippothérapie au cœur d’un essai thérapeutique pour la prise en charge des victimes d’AVC – Boehringer Ingelheim France - 11 juillet 2022
- VIDEO 2:13 - Quand le cheval devient kinésithérapeute pour soigner les corps blessés - Écrit par Silvie Boschiero , Ozlem Unal et Nicolas Ferro - Publié le 03/12/2022 à 09h00
- Vidéo 2:09 - Insertion : des adolescents déscolarisés essayent l’équithérapie - France 3 Grand Est - 18 mars 2023 MOLSHEIM
- La thérapie avec le cheval pour des enfants atteints de troubles psychiques - Brigitte Martin et Agnès Molard – 23 juin 2018 – Document ‘mediation-animale.org’
- Vidéo 17:59 - De la rééducation par l’équitation à la thérapie avec le cheval - Brigitte Martin - IFCE - 30 septembre 2022
- La FENTAC - FEDERATION NATIONALE DE THERAPIES AVEC LE CHEVAL (FENTAC) - Thérapie avec le cheval - Equithérapie - Médiations thérapeutiques - Formation professionnelle
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Présentation de l’éthologie chez le cheval ou éthologie équine – Dossier documentaire d’août 2015 émanant de l’Institut Français du Cheval et de l’Equitation (IFCE)
A propos - Ce dossier documentaire propose de rassembler articles, fiches techniques, références bibliographiques, ressources web, audiovisuelles et adresses utiles sur le thème de l’« Ethologie chez le cheval ». Ce dossier a été réalisé par la médiathèque avec l’appui des experts de l’I.F.C.E.
Les informations délivrées dans ce dossier ont une valeur indicative et informative et ne prétendent pas être exhaustives. La synthèse propose d’essayer de faire le point sur l’éthologie équine en France, le comportement du cheval, son tempérament et ses capacités d’apprentissages et ébauche la relation du cheval avec l’homme.
A la fin de chaque point abordé, un encart « aller plus loin » propose des liens vers des articles, fiches, pages web ou références bibliographiques, accessibles à la médiathèque du cheval, pour approfondir le sujet. La bibliographie thématique référence les ressources disponibles à la médiathèque de l’I.F.C.E.
Sommaire :
Synthèse
– Ethologie équine, une science récente
– Cheval, qui es‐tu ?
– Education et apprentissages
– Le cheval et l’Homme
– Carnet d’adresses
– Bibliographie
Détails à consulter sur ce site : https://www.ifce.fr/wp-content/uploads/2015/08/DIF_DossierDoc-Ethologie.pdf
Le Comportement du cheval d’après WikipédiaDeux chevaux gris vus de face se touchant mutuellement la tête
Comportement social de jeunes chevaux de race Lipizzan, en Autriche.
Le comportement du cheval est caractérisé par une longue durée quotidienne de recherche de nourriture herbivore et d’alimentation, et par une organisation sociale complexe. L’éthologie équine, une science du comportement animal, permet son étude. Celle-ci se base sur l’analyse des positions corporelles du cheval, qui permettent de déterminer son degré d’excitation ou de relaxation, ainsi que le but de ses interactions.
Le comportement des chevaux à l’état sauvage ou semi-sauvage implique l’existence de groupes familiaux et de groupes d’animaux célibataires. Les relations intra-spécifiques (entre chevaux) montrent l’importance des amitiés entre animaux, tandis que les relations inter-spécifiques (avec les autres espèces) sont influencées par le statut de proie du cheval. Le comportement des chevaux en milieu domestique et en relation avec les êtres humains est étudié depuis une époque plus récente.
De mauvaises conditions de vie entraînent l’apparition de troubles du comportement chez les chevaux domestiques. Ces troubles aggravé du fait que peu d’êtres humains sont en capacité d’identifier correctement les signaux corporels émis par les chevaux, et notamment ses signaux de douleur et de stress.
Définition et concepts
Approche éthologique d’un cheval semi-sauvage à Staranzano (Italie), grâce au langage corporel.
L’étude du comportement des chevaux repose en premier lieu sur l’observation de ces animaux en liberté1. La discipline qui étudie les actions et réactions observables et mesurables chez les chevaux est l’éthologie équine2, les éthologues étant des scientifiques spécialisés dans l’étude du comportement animal. Il ne faut donc pas confondre l’éthologie équine avec l’équitation éthologique, qui s’en inspire et vise à favoriser une meilleure communication entre l’humain et le cheval dans le contexte des activités équestres3.
Postures corporelles
Ce cheval monté en concours de saut d’obstacles présente des signes corporels de peur et de stress.
En général, cinq indicateurs corporels principaux permettent d’étudier le comportement du cheval : la position des oreilles, la position de l’encolure, la position générale du corps, la position des membres et la position de la queue4. L’apparence des yeux et de la bouche donnent aussi de nombreuses indications sur l’intention de l’animal5. L’examen de la tension musculaire et des parties du corps permettent de déterminer le degré d’excitation d’un cheval6. Une encolure maintenue naturellement basse est signe de relaxation, tandis qu’un maintien haut est signe d’excitation6. L’œil du cheval peut être fermé, mi-clos, normalement ouvert ou écarquillé6.
Posture d’alerte
L’une des postures les plus identifiables chez un cheval est sa posture d’alerte : elle se caractérise par le relèvement de l’encolure, l’ouverture de plus en plus grande des yeux, et le pointage des oreilles vers l’avant7. La posture d’alerte s’associe à une activation du système nerveux sympathique de manière à préparer l’animal à la fuite ; un lâcher de crottins est alors typique dans cette réaction de stress7.
Émotions du cheval
Ce groupe de chevaux en pâture montre de nombreux signes de relaxation, notamment l’encolure basse et les yeux mi-clos.
La gamme des émotions ressenties par le cheval n’est pas encore scientifiquement bien identifiée, sa peur étant l’émotion la mieux étudiée8. De plus, ces émotions sont très peu reconnues, les parieurs hippiques, cavaliers et spectateurs ne prêtant généralement pas attention aux signaux émis par un cheval9. Il est ainsi fréquent que des cavaliers se trompent pour attribuer un état mental à leur propre cheval, en imaginant par exemple qu’il vit une émotion positive pendant un concours alors qu’il se trouve en réalité dans un état de stress avancé10.
L’anthropomorphisme, longtemps considéré comme « sacrilège », peut être ponctuellement utile lorsqu’il s’agit de comparer le comportement du cheval à celui de l’être humain, afin de mieux le comprendre11. Il serait cependant erroné d’effectuer une analogie systématique entre le comportement du cheval et celui de l’humain2, par exemple en prêtant aux chevaux des émotions et des raisonnements complexes telles que la jalousie ou la préméditation d’un acte malveillant12.
Signes de peur
Les signes de peur du cheval, en plus du relèvement de l’encolure, de l’écarquillement des yeux et du lâcher de crottins, incluent des sursauts, la tentative de faire demi-tour et le tremblement9.
Histoire
Tête d’un cheval gris sur fond de végétation.
Cheval en liberté près de Melbourne, en Australie.
La recherche sur le comportement animal est dominée par le béhaviorisme pendant toute la première moitié du XXe siècle, puis elle se scinde en deux courants, avec d’un côté l’éthologie, et de l’autre la psychologie cognitive animale, ou éthologie cognitiveS 1. L’éthologie, en tant que discipline scientifique, gagne ses lettres de noblesse grâce à Konrad Lorenz, Karl von Frisch et Nikolaas Tinbergen, cobénéficiaires du prix Nobel de médecine de 197313.
La médecine équine a longtemps eu pour unique but de soigner les maladies et les blessures, les aspects psychologiques du cheval n’ont été pris en compte que récemment14. En 1968, l’éthologie du cheval reste quasiment inconnue15. Les éthologues ne s’intéressent à l’étude des chevaux dans leur milieu naturel qu’à partir des années 1970 ; c’est à cette époque que James Feist observe des Mustangs des monts Pryor dans le Nevada, et note qu’il s’agit de la toute première étude du comportement du cheval sauvage aux États-Unis15. L’intérêt pour l’éthologie équine grandit au cours des années 1970, l’Anglaise Stephanie Tyler observant 300 poneys de race New Forest en Angleterre pendant 4 000 heuresP 1,16. En France, à partir de 1974, Patrick Duncan et son équipe observent pendant plus de 10 ans des chevaux à la station biologique de la Tour du Valat, en CamargueP 1,16. Un troupeau expérimental destiné à l’observation est suivi à partir de 1972 au Haras national de Pompadour16. Dans le même temps, les observations de chevaux sauvages se multiplient en Amérique du Nord, notamment grâce à Daniel Welsh qui étudie les poneys de l’île de Sable16. Ces différents travaux permettent de décrire la structure sociale des chevaux sauvages, mais sont peu diffusés, si ce n’est à travers des thèses ou des articles techniques publiés dans des revues scientifiques destinées à des chercheurs16. Le périodique Cheval Magazine vulgarise l’éthologie du cheval auprès du grand public durant les années 198016.
Dans les années 2000, les éthologues s’orientent vers l’étude du cheval domestiqueP 2. L’éthologie équine est désormais très largement connue dans le monde équestre17.
En France, les recherches en éthologie équine sont effectuées principalement par trois laboratoires : le CNRS de Rennes (station biologique de Paimpont), L’INRA de Nouzilly, et la station biologique de la Tour du ValatP 2.
Emploi du temps du cheval
Dans la nature, les chevaux en groupe se reposent généralement à tour de rôle.
Le cheval est adapté à un biotope de steppes, impliquant de fréquentes transhumances et de longues durées d’alimentation18. Il est actif autant de jour que de nuit, sa vision nocturne étant meilleure que celle de l’être humain. En plus de ses comportements alimentaires, d’abreuvement et de repos, le cheval peut aussi avoir des interactions sociales avec ses congénères.
Alimentation et abreuvement
Article connexe : Alimentation des équidés.
Le cheval est un herbivore monogastrique et non-ruminant19. En liberté, il passe 60 à 80 % de son temps à s’alimenter20, soit environ 15 heures par jour20 (à comparer aux 8 heures de pâture des herbivores ruminants). Lors des hivers rigoureux, le temps passé à s’alimenter augmente, en raison de besoins énergétiques accrus pour lutter contre le froid21. Les besoins alimentaires des juments sont plus élevés pendant la gestation et la lactation22.
Lorsqu’il broute, le cheval se déplace au pas ralenti, ou « pas de pâturage », à un rythme d’environ un pas toutes les sept secondes, avec la tête au niveau du sol et la queue relâchée20. Le broutage est généralement divisé en trois à cinq grandes phases par jour20. Le cheval peut aussi effectuer de la cueillette de feuilles, de petites branches, de baies et de fruits avec ses lèvres et ses dents ; dans ce cas, il se tient immobile, la tête levée et les oreilles orientées vers l’arrière23. Lorsqu’il vit en box ou plus largement à l’état domestique, le cheval est généralement nourri deux fois par jour avec un aliment concentré complet sous forme de granulés, rapidement avalé24.
- Comportements alimentaires et d’abreuvement du cheval
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Cheval marron-roux au gros ventre vu de profil.
Jument boulonnaise pleine broutant au pas de pâturage.
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Tête d’un cheval marron qui attrape des feuilles avec ses dents.
Poney cambodgien pendant une cueillette.
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Tête d’un cheval roux le nez dans un sac.
Cheval nourri d’aliments concentrés
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Chevaux sauvages de Dülmen buvant dans un cours d’eau.
Chevaux sauvages de Dülmen buvant dans un cours d’eau.
Le cheval en liberté doit aussi trouver de quoi assouvir sa soif25. Un cheval boit 20 à 40 litres d’eau par jour, parfois plus en fonction des conditions climatiques (température, vent, humidité...), de sa taille, des efforts fournis et de la nature de son alimentation. En liberté, il s’abreuve généralement une seule fois par jour, mais cette fréquence augmente à deux fois par jour si la température est élevée et si les conditions climatiques sont sèches25.
Repos
La deuxième activité en durée est le repos (5 à 7 heures par jour22) un peu plus chez les mâles. Le temps de repos peut aussi bien avoir lieu aux heures chaudes que durant la nuit. Le cheval ne dort que par petites périodes[réf. nécessaire]. Tous les chevaux d’un même troupeau ne dorment pas en même temps, afin qu’il y en ait toujours au moins un qui veille sur les autres en restant debout, et les prévienne si un danger se présente26. Un cheval couché qui reste couché trop souvent peut éventuellement être malade.
Les chevaux dorment généralement côte à côte, et deux par deux27.
La plus grande partie du temps de repos est en sommeil léger28. Le cheval peut rester debout pendant ce sommeil léger, et peut aussi se coucher28. Dans la position typique du sommeil léger, il tient l’un de ses membres postérieurs (tantôt le droit, tantôt le gauche) sur la pointe du sabot, et arbore une expression faciale de somnolence ; le rythme cardiaque est ralenti et les muscles sont détendus28.
- Sommeil du cheval
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Cheval marron clair vu de trois quart dos.
Poney Fjord en sommeil léger, position debout.
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Trait crème américain endormi, allongé sur le sternum.
Trait crème américain endormi, allongé sur le sternum.
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Poney allongé sur le flanc, en sommeil profond.
Poney allongé sur le flanc, en sommeil profond.
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Cheval arabe noir en cours de réveil.
Cheval arabe noir en cours de réveil.
Le sommeil profond est atteint après une phase de sommeil léger ; il est bref, soit une durée de deux à treize minutes29. En sommeil profond, le cheval se couche sur son sternum ou sur le flanc29. Il manifeste aussi des mouvements involontaires de la lèvre supérieure, des yeux et des oreilles pendant son sommeil paradoxal29. Julien Lubrano Lavadera a enregistré des vocalises de chevaux de Przewalski qui rêvent ; l’essentiel des sons enregistrés sont des appels de contact, sortes de salutations amicales30. Le sommeil profond occupe deux à trois heures dans la journée31.
Le cheval met du temps à se réveiller d’un sommeil profond, et fait souvent des étirements au réveil31. Ces étirements sont des allongements de l’encolure ou des membres, afin de stimuler la circulation sanguine et le tonus musculaire32.
Exercices et déplacements
Les chevaux sauvages parcourent habituellement leur domaine vital33. Les lieux de pâturage privilégiés sont fonction de la disponibilité alimentaire34. Les chevaux se déplacent environ 2 heures par jour, dans la grande majorité des cas au pas, pour accéder à un point d’eau, à une zone de pâture, à un endroit abrité, etc[réf. souhaitée]. Il est fréquent qu’ils passent la nuit sous le couvert d’arbres, et le quittent lorsque le jour se lève21.
Les déplacements se font en groupe, les chevaux se suivant en file indienne35. Chaque jument est suivie de ses petits, du plus jeune au plus âgé, l’étalon du groupe fermant la marche36.
Surveillance de l’environnement
Ce cheval au galop et à l’encolure relevée a visiblement été surpris par quelque chose.
Les chevaux passent 1 à 2 heures par jour en vigilance, chacun à son tour. Les mâles passent deux fois plus de temps à surveiller l’environnement que les juments22.
Toilettage et grattage
Le toilettage est nécessaire au cheval pour la bonne santé de sa peau, afin de se débarrasser des parasites37. Le cheval se toilette et se gratte régulièrement, que ce soit pour soulager des démangeaisons ou des piqûres d’insectes, ou pour se débarrasser de ses poils pendant une mue38,37. Ce comportement occupe une à deux heures par jour37.
Pour se gratter, le cheval utilise tout son corps, notamment sa bouche (lèvres et dents) et ses membres (sabots)39, mais aussi des éléments présents dans son environnement, tels que des souches d’arbre38.
- Comportements de toilettage et de grattage du cheval
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Un cheval marron et noir se gratte l’avant-bras avec ses dents
Toilettage avec les dents
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Un cheval marron se gratte la tête à l’aide du sabot de sa jambe arrière.
Grattage avec un membre postérieur
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Un cheval roux se gratte la tête sur un poteau.
Grattage à l’aide d’un élément de l’environnement
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Un cheval roux et un cheval noir se grattent chacun avec leurs dents.
Deux Islandais se toilettent mutuellement
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Un cheval blanc se roulant sur le dos.
Cheval andalou se roulant dans de la boue.
Il existe aussi des comportements de toilettage mutuel (ou allogrooming) entre chevaux38. C’est un acte social qui permet de renforcer les liens, chaque animal toilettant une partie du corps que l’autre ne peut pas atteindre37. Le comportement de toilettage/grattage est une source de détente, de plaisir et de bien-être38,37. Les roulades du cheval dans de la poussière ou de la boue ont pour fonction de nettoyer la peau, et sont contagieuses entre chevaux37.
Organisation sociale du cheval
Le cheval est un animal très social et grégaire, la présence d’un groupe étant pour lui source d’apaisement, de sécurité et de stabilité émotionnelle18,26. Il a le statut de proie, dont il conserve l’instinct de fuite18,26. Animal émotif, il peut changer brusquement de comportement sous l’effet de la peur40. Être en groupe lui permet d’assurer constamment une surveillance face à ses prédateurs26. La seule perception de l’odeur d’un prédateur n’effraie pas un cheval domestique naïf, ce qui pourrait résulter stratégie adaptative dans la nature, « où les équidés partagent des habitats avec leurs prédateurs et doivent arbitrer entre le temps et l’énergie consacrés aux réponses anti-prédation et le temps alloué aux activités essentielles non défensives »S 2.
Les chevaux laissés libres sont tous capables de s’organiser en « groupes sociaux complexes » déterminant l’accès aux ressources, et permettant d’éviter la consanguinité41. Chez les chevaux sauvages, il y a très peu de reproductions père-fille ou mère-fils42.
Durée : 1 minute et 28 secondes.1:28 Vidéo prise par drone en 2016, montrant le comportement d’un groupe de chevaux semi-sauvages de race Exmoor.
Les chevaux forment des groupes stables (harde) de type familial (harem)43, ou de mâles célibataires. Exceptionnellement, les chevaux peuvent vivre en solitaire. Il s’agit souvent de vieux mâles fatigués ou de jeunes mâles en attente de former leur propre harem. Cette structure permet d’augmenter l’efficacité de la gestion des ressources (nourriture, boisson), d’optimiser la reproduction et les apprentissages des poulains (survie, sociabilité...). Dans la nature, le harem compte généralement de trois à dix individus. Un étalon (rarement deux, voire plus) est entouré de trois à cinq juments et de leurs poulains43, qui restent parmi le groupe familial jusqu’à l’âge de deux ou trois ans44.
Les chevaux n’aiment pas rester seuls, et ont besoin de congénères avec lesquels ils peuvent se flairer, se toucher, et communiquer. Ces besoins peuvent parfois être compensés par une relation extra-spécifique : l’être humain ou un autre animal (chèvre, mouton, lapin...) peut compenser le manque de congénères.
Relations au sein des groupes familiaux
Deux poneys de Misaki se flairant.
Les études d’éthologie se sont longtemps focalisées sur le concept de dominance, mais les découvertes les plus récentes nuancent fortement l’image populaire de l’étalon mâle dominant qui dicterait sa conduite à l’ensemble de son troupeau45. Les chevaux développent des affinités avec certains membres de leur groupe, ainsi que des liens d’amitié45.
Les différentes hardes voisines se connaissent, ce qui facilite dans une certaine mesure ces échanges. Il existe aussi une hiérarchie entre groupes, dans le cas d’accès à une même ressource limitée (par exemple un point d’eau) : certains groupes s’écartant spontanément à l’arrivée de la famille dominante46. On peut parfois observer l’étalon d’un harem arrivant chasser la harde présente ou au contraire attendre à distance raisonnable que la première harde ait achevé son activité et s’éloigne.
Développement du poulain
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/3b/Mother_love.jpg/220px-Mother_love.jpg
Les liens entre le poulain et sa mère sont privilégiés.
Le lien entre la jument et son poulain s’établit au travers des premières séances de léchages, pendant les 30 premières minutes après la naissance47,48, grâce à des comportements d’exploration visuels, olfactifs (odeur des enveloppes fœtales) et tactiles. L’attachement du poulain pour sa mère n’est pas complet avant sa deuxième semaine49. Le poulain est myope, les muscles entourant le cristallin sont faibles. En conséquence, l’exploration visuelle du poulain se fait lorsque les deux individus sont très proches. Le poulain s’attache et suit le premier objet de grande taille proche de lui. Sa mère devient très rapidement protectrice, garde son poulain proche d’elle et lui interdit le contact avec tout autre individu pendant les premiers jours50. Après ces quelques jours, les poulains que la mère a eu les années précédentes peuvent s’approcher. Au bout de deux semaines, le poulain peut faire la connaissance de son père et des autres poulains du troupeauP 3. À partir de 2 mois, le poulain se sociabilise, en interagissant de plus en plus avec les membres du groupe familialP 3. À partir de 4 mois, il développe son indépendanceP 3.
Le poulain semble marquer un attachement tout particulier à sa mère, l’une ou l’un de ses frères et sœurs, voire à l’étalon reproducteur du troupeau51. L’étalon joue un rôle important dans l’éducation des poulains, surtout après leur première semaine de vie ; il lui arrive de jouer avec eux51,44 et de les toiletterP 3. L’étude de Kateřina Šandlová et de ses collègues (université de Bohême du Sud) conclut même que le temps de jeu et d’affinités entre l’étalon du troupeau et ses poulains est plus important que le temps de jeu et d’interaction des juments avec leur progéniture44. Léa Lansade confirme que l’ensemble des études concluent à des liens plus proches entre les pouliches et leurs mères d’une part, et entre les poulains mâles et leur père d’autre part52.
Les poulains sont nourris par leur mère jusqu’à l’âge d’un an environ. Peu avant la naissance du poulain suivant, la jument sèvre doucement mais fermement son dernier-né. Il garde des relations privilégiées avec sa mère jusqu’à l’âge de deux ans environ49, tout en développant ses compétences sociales avec tout le groupe.
Les jeunes chevaux quittent alors le groupe tantôt de leur apparente initiative, tantôt repoussés par la mère ou l’étalon, ce qui limite fortement les risques de consanguinité.
- Les juments quittent souvent la famille lors de leurs premières chaleurs, vers l’âge de 3 ans, pour rejoindre un mâle célibataire ou un autre harem. Il arrive qu’elles restent au sein de leur harem d’origine, en particulier si l’étalon chef de famille n’est pas leur père.
- Les mâles sont chassés par l’étalon vers l’âge de deux ou trois ans, ou partent d’eux-mêmes pour créer leur propre harde et assurer leur descendanceP 4.
Groupe de mâles célibataires
Lorsqu’ils quittent la harde, les jeunes chevaux se regroupent par groupes de 2 à 15, voire plus53. Ils y restent jusqu’à l’âge de 5 ou 6 ans environ. Les mâles profitent de cette période pour mesurer leurs forces entre eux lors de jeux de combats et de rituels entre étalons. Ils établissent ainsi leur rang socialP 3. Il se crée parfois des alliances entre étalons, caractérisées par une affinité particulière et une coopération pour tenter de récupérer des jumentsP 3.
Combats entre étalons
Article détaillé : Combat d’étalons.
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Combats entre deux étalons du Don.
Les jeunes mâles célibataires s’entraînent durant des simulacres de combat54,55. Lorsqu’ils ont pris assez d’assurance, ils tentent d’obtenir leur propre harem. Pour ce faire, ils provoquent en duel d’autre mâles et s’ils gagnent le combat, repartent avec les femelles dont ils ont gagné le respect et fondent ainsi leurs propres familles. Ces combats sont plus fréquents au printemps56.
Habituellement, le combat est précédé d’une étape d’observation et d’intimidation mutuelle54. Les protagonistes adoptent une posture d’alerte et peuvent gratter le sol avec leurs sabots54. Leurs allures sont relevées, souples et cadencées, avec une démarche altière, l’encolure arquée et la queue haute54. Il s’ensuit une investigation olfactive57. Les étalons se flairent les naseaux, démarrant ce flairage de l’avant vers l’arrière main57. Des manifestations autour d’un tas de crottins peuvent avoir lieu avant le combat proprement dit57.
Les deux étalons peuvent encore se séparer avant d’entamer un combat57, un consensus entre les deux étalons qui rejoignent leur groupe d’origine restant toujours possible54. Dans le cas contraire, l’intimidation et le flairage mutuels sont suivis du combat à proprement parler58. Ce dernier peut être extrêmement féroce, chaque étalon mobilisant ses membres et ses dents pour infliger des morsures et des ruades à son adversaire59. Parfois, l’un des étalons est poursuivi et chassé par celui qui a pris le dessus60.
Ces tentatives de prise de pouvoir peuvent se terminer par le détournement plus ou moins discret d’une ou plusieurs juments : l’étalon célibataire tente d’emmener de jeunes juments à la périphérie des groupes familiaux, ou de voler une partie des juments adultes en les rassemblant, dans une attitude de conduite caractéristique, tête au ras du sol, oreilles couchées, avec éventuellement des morsuresP 5,61. Il arrive aussi qu’un étalon victorieux ne soit pas accepté par les juments, celles-ci évoluant alors sans étalon jusqu’à ce qu’un prétendant plus apprécié se présente62.
Territorialité
Le cheval n’est pas une espèce territoriale, bien qu’il soit attaché à son domaine vital. Ainsi, différentes hardes se côtoient plus ou moins suivant la structure géographique et les ressources46. Il n’est pas rare de voir plusieurs hardes rassemblées, par exemple, autour d’un point d’eau ou pendant de grandes migrations (phénomène impossible à observer dans des sociétés modernes au territoire clôturé). Cependant, les contacts entre groupes sont encadrés par les chevaux adultes, et ces groupes ne se mélangent normalement pas. L’étalon, sans défendre un territoire bien spécifique, veille à préserver une aire dans laquelle évolue son troupeau51.
La taille du domaine vital dépend de la disponibilité des ressources ; elle est donc très variable, pouvant aller de 1 km2 à 48 km2, voire 80 km246,34.
Le cheval est aidé par son excellente mémoire géographique qui lui permet de trouver le chemin vers les différentes ressources dont il a besoin : pâture, boisson, zones d’ombre, zones de roulage, abris pour la pluie ou contre les insectes... L’étalon marque son passage par des tas de crottins dans un cérémonial d’alternance de flairage, flehmen et de dépôt de crottins. Ces dépôts qui ont lieu en général sur des lieux de grand passage servent de moyen de communication ou de signalisation entre groupes. Les hardes tracent des chemins dégagés à force de passage aux mêmes endroits.
Les groupes se mettent en route à l’initiative du ou des plus motivés et marchent au pas en files ordonnées jusqu’à leur destination. Le départ est parfois initié par l’étalon qui adopte alors la posture de guidage par l’arrière, tête basse presque au ras du sol et oreilles en arrière, les poulains désobéissants se voyant parfois gratifiés d’une morsure en rappel à l’ordre. Ce comportement est surtout observé en réaction à l’apparition d’un danger(prédateur). Les départs pour, par exemple, une autre zone de pâturage, une zone d’ombre ou une aire d’abreuvement sont plutôt initiés par les juments et en particulier par la plus âgée, souvent dominante, l’étalon suivant ou précédant de manière plus ou moins éloignée le reste du groupe. Il existe des aires de roulage, zones où les chevaux préfèrent se rouler, comportement visant à se débarrasser des parasites. Ces aires sont partagées par les différents groupes et ont probablement aussi une vocation de communication. Les chevaux flairent parfois longuement la zone avant de se décider à se rouler. [réf. nécessaire]
Communication
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Le cheval situé à droite de la photo présente une expression faciale d’agressivité à l’égard de celui situé à gauche de la photo.
La communication implique l’émission d’un message à destination d’un autre individu63. Par comparaison à l’humain, le cheval ne s’appuie pas sur la communication verbale64. Il est néanmoins très communiquant en matière d’émotions, bien que peu de personnes (hormis des chercheurs ou spécialistes en éthologie équine) soient capables de les décrypter65.
Communication visuelle - Article connexe : Vision du cheval.
La communication visuelle prédomine chez le cheval66, ce qui est logique dans la mesure où sa vie en groupe lui donne de nombreuses occasions de l’utiliser5. Sa vue a évolué de manière a lui permettre la détection de prédateurs en milieu ouvert, et donc pour sa survieS 3. Elle lui sert aussi pour maintenir la cohésion de son groupe social67. La position latérale des yeux lui donne un champ visuel extrêmement large68. Le cheval dispose d’une capacité à reconnaître les formes69.
- Communication visuelle du cheval
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Posture d’alerte.
Posture d’alerte.
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Guidage par l’arrière
Guidage par l’arrière
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Poulain effectuant un snapping.
Poulain effectuant un snapping.
La communication visuelle comprend des expressions faciales et des postures corporelles70. L’une des postures les plus importantes dans la communication visuelle du cheval est la posture d’alerte, qui permet d’informer instantanément tout le groupe de la détection d’un danger potentiel71. Une autre est la posture de guidage par l’arrière, incitant des membres du groupe à se déplacer rapidement dans une certaine direction5,72. Elle se caractérise par un étirement de l’encolure, une expression faciale de menace aux oreilles plaquées en arrière, le nez dirigé vers le cheval guidé et des tentatives de morsure72. C’est une posture typiquement adoptée par des étalons en cas de besoin de rassembler leur groupe73.
Les jeunes poulains, généralement jusqu’à deux ans, peuvent adopter spontanément un comportement visuel et sonore d’apaisement nommé snapping74. Celui-ci semble s’inscrire parmi les comportements de communication ritualisés75. Les chevaux peuvent adopter des postures de soumission, caractérisées par un positionnement de la queue entre les jambes76. La jument en chaleur adopte une posture caractéristique, campée avec la queue déportée sur le côté76.
Communication auditive
Durée : 2 secondes.0:02 Hennissement du cheval. Article connexe : Hennissement.
Les sons émis par le cheval sont variés et distincts les uns des autres, mais la langue française ne dispose que du seul mot « hennissement » pour les désigner77. Le cheval utilise 7 sons différents, parfois en combinaison78,77 :
- Le hennissement proprement dit, signal à longue distance audible parfois à plus d’un kilomètre, émis surtout en cas de perte de contact visuel avec les congénères78,79. Le cheval l’utilise comme un signal de détresse77 ;
- L’appel de contact, un son moyennement aigu80 ou sourd, modulé avec la bouche fermée, les naseaux dilatés78,77 et la tête légèrement redressée, ressemblant à un hennissement doux80. C’est un signal sonore émis en cas d’attente, d’approche ou de salutation80. Il est souvent émis à l’approche d’un soigneur chez les chevaux domestiques, ou par une jument vers son poulain s’il s’éloigne d’elle, ou encore par un étalon vers une jument en chaleur77 ;
- Le soupir, une sorte de frémissement soufflé émis par expulsion d’air des naseaux en cas de rencontre rapprochée77, aussi utilisé comme signal d’alarme ou en cas d’excitation78 ;
- Le couinement, son exprimant la colère, émis la bouche fermée et les lèvres retroussées dans des situations de défense, de menace et de combat79. Il peut l’être en cas de rencontre rapprochée de deux étalons78 ;
- Le ronflement, sonorité créée par vibration des naseaux chez le cheval effrayé, qui s’entend aussi lors de jeux78 ;
- L’ébrouement, sonorité proche d’un éternuement81, créée par forte expulsion d’air en dégageant les naseaux à la suite d’une irritation ou pendant une reprise d’activité78,81 ;
- Le gémissement, émis bouche fermée lors de douleurs ou de difficultés respiratoires78.
Communication olfactive
Tête d’un cheval gris moucheté avec la lèvre supérieure retroussée
Cheval de race andalouse effectuant un flehmen.
La communication olfactive joue un rôle important dans la reconnaissance des individus81. Cela est particulièrement visible lors des rituels de salutation, comportant des soufflages mutuels dans les naseaux81.
L’odorat permet aussi au cheval de connaître l’état émotionnel et hormonal de ses congénères81. Ainsi, en reniflant l’urine d’une jument, le mâle reconnaît d’éventuelles chaleurs81. L’odorat intervient enfin dans les comportements de marquage du territoire82.
Le comportement le plus typiquement associé à l’odorat est le flehmen, résultat d’une stimulation olfactive82 ; il permet l’analyse précise d’une odeur78.
Communication tactile
Article connexe : Toilettage mutuel.
Deux chevaux marrons se grattent mutuellement
Toilettage mutuel de deux chevaux islandais.
Les contacts tactiles sont peu nombreux entre chevaux, si l’on excepte le léchage et le toilettage de la mère sur son poulain, et quelques cas particuliers chez les jeunes chevaux82.
Le comportement de toilettage du cheval, s’il a un intérêt individuel, revêt aussi une fonction sociale évidente, en particulier dans le cas du toilettage mutuel82 (en anglais allogrooming), surtout observé entre des chevaux partenaires qui s’apprécient, en permettant un apaisement social78. Le comportement de roulage semble aussi revêtir une fonction sociale, de par son aspect contagieux entre chevaux, de véritables « zones de roulage » existant dans les lieux fréquentés par ces animaux83. Les congénères présentant une affinité s’adonnent à d’autres contacts : le chanfrein contre la croupe ou le flanc de l’autre, la tête sur la croupe78, la pratique du chasse-mouche tête bêche46.
Il existe enfin une communication tactile agressive, comportant morsures, coups de pied et bousculades.
Comportements d’attachement envers l’humain
Un homme trisomique donne des carottes à un groupe de chevaux.
Un homme trisomique nourrissant des chevaux ; il est difficile de savoir si les chevaux expriment un réel attachement envers les humains.
L’un des questionnements les plus complexes à résoudre concernant le cheval est de savoir s’il fait preuve d’attachement envers l’être humain ; en effet, par comparaison aux chiens, les chevaux manifestent très peu, voire aucun comportement repérable comme une forme d’attachement84. Cela peut s’expliquer par la domestication tardive du cheval, ne lui ayant pas laissé le temps d’adapter son comportement de manière à susciter de l’empathie chez l’humain84. De plus, la question de l’observation des comportements affectifs du cheval est récente, cette espèce ayant été historiquement élevée pour le travail et non dans l’optique d’une relation affective84.
Troubles du comportement
Ce cheval manifeste un tic à l’appui. Article détaillé : Vices d’écurie.
Les chevaux domestiques vivent souvent dans des conditions radicalement différentes de celles de leurs ancêtres sauvages, et peuvent être soumis à des techniques de gestion et d’entraînement qui ne respectent pas leurs besoins naturelsS 4.
Un cheval auquel sont imposées de telles conditions de vie peut développer des troubles du comportement85. Ces troubles sont généralement considérés comme des comportements indésirables dans le cadre des activités économiques autour du cheval, et non comme la résultante d’une dégradation des conditions de vie des chevaux ; pourtant, une modification des conditions de vie du cheval peut suffire à les faire disparaîtreS 5.
Une étude menée en Suisse et publiée en 2002 montre que sur 2 536 chevaux recrutés au hasard, 16,5 % présentent des troubles du comportementS 6. Les chevaux qui présentent ces troubles souffrent souvent de stress chroniqueS 7.
Les chevaux en élevage extensif ont moins de problèmes de ce genre que les chevaux qui vivent en centre équestre, particulièrement s’ils sont en box dans des environnements urbains86. Les tics (tic à l’appui, tic à l’air, tic à l’ours et parfois même agressivité) apparaissent en effet surtout chez des chevaux qui vivent dans des conditions inadaptées à leurs besoins, privés de contact sociaux18. En plus de pouvoir entraîner une privation quasi-totale de contacts sociaux87, les conditions de vie en box créent aussi un fort ennui si les stimulations sensorielles sont absentes85.
Article complet avec Notes et références sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Comportement_du_cheval
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- Le bien-être équin, entre animalisme et consumérisme - Mathilde Felga SU UFR GA - Sorbonne Université - Faculté des Lettres - UFR Géographie et Aménagement - Journées sciences et innovations équines, 2023 – ‘al.science’
Résumé
Le bien-être équin ne peut être simplement réduit ni à une déclinaison du bien-être animal, ni à une émanation du courant d’idées animaliste. Il n’est pas non plus réductible à une problématique scientifique ou réglementaire. Certes, certains discours sur le bien-être équin contribuent à remettre en question l’utilisation des chevaux.
Mais les discours et les pratiques identifiés comme favorables au bien-être équin s’inscrivent à la croisée de plusieurs dynamiques culturelles. Ils témoignent de la revalorisation de ce qui a trait à la ’Nature’, de la reconnaissance des personnalités équines comme des alter ego, de comportements consuméristes à la recherche d’un sentiment de « mieux-être », et d’un contexte culturel occidental faisant parfois du bien-être un idéal, si ce n’est une injonction. Ce travail est le résultat de recherches bibliographiques, d’entretiens et d’observations participantes.
Il conclut d’abord à l’existence d’un marché du bien-être équin. Devenu un bien et un service, le bien-être du cheval se marchandise. Sa commercialisation est d’autant plus efficace qu’elle se réfère à notre imaginaire du bien-être humain. Ce marché participe de la diffusion de représentations anthropomorphisées du bien-être équin, ce qui n’est pas toujours sans conséquence pour la satisfaction effective des besoins des chevaux.
Mots clés Bien-être équin Bien-être animal relation homme-animal Analyse culturelle et sociale en géographie Consumérisme éthique Animalisme
Domaines Sciences de l’Homme et Société Anthropologie sociale et ethnologie Géographie
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Citer : Mathilde Felga. Le bien-être équin, entre animalisme et consumérisme. Journées sciences et innovations équines, IFCE - Institut français du cheval et de l’équitation, Jun 2023, Saumur, France. ⟨hal-04504923⟩
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L’équitation éthologique, à ne pas confondre avec l’éthologie, est une méthode d’éducation basée sur la compréhension du cheval, afin de s’adapter à lui et de mieux communiquer lors de ses apprentissages.
Cette équitation est composée de travail à pied et monté, et repose sur une approche particulière basée entre autres sur la compréhension du comportement du cheval.
Ces connaissances peuvent être approfondies grâce aux savoirs éthologiques :
- Savoir 1 : comprendre et approcher le cheval
- Savoir 2 : communiquer à pied à distance réduite en filet ou licol
- Savoir 3 : communiquer avec son cheval monté
- Savoir 4 : communiquer à pied en liberté et à la longe
- Savoir 5 : affiner la communication à cheval.
Les établissements habilités à valider les Savoirs sont ceux dont l’enseignant est titulaire d’un Brevet Fédéral d’Équitation Éthologique - BFEEE.
- Accéder au BFEEE (vers site metiers.ffe.com)
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Renseignez-vous auprès de votre club ! Programme & règlement des Savoirs
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Article Wikipédia sur l’Équitation éthologique - Vous lisez un « bon article » labellisé en 2015.Piste ronde avec un homme et un cheval au milieu, du public nombreux autour.
Monty Roberts en démonstration du « join-up ».
L’équitation éthologique, aussi appelée équitation naturelle ou équitation comportementale, est le dressage équestre inspiré de l’éthologie équine, consistant à interagir avec un cheval tout en prenant en compte les particularités psychologiques de l’animal. Elle connaît une vague d’engouement dans les pays occidentaux grâce au succès du livre et du film L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux.
Ses principes proviennent de cavaliers américains nommés les chuchoteurs, pour la plupart anciens champions de rodéo. L’équitation éthologique est influencée par une vision populaire poétique des autochtones d’Amérique, mais elle s’appuie davantage sur l’héritage des vaqueros. Les pionniers sont Bill et Tom Dorrance, puis leur élève Ray Hunt. Les années 1990 et 2000 sont marquées par les succès de Monty Roberts avec sa technique dite du « join-up », et de Pat Parelli avec ses « sept jeux ». Tous deux font l’objet d’une importante couverture médiatique. Beaucoup d’enseignants développent leurs méthodes d’approche. L’équitation éthologique repose sur des principes de non-violence et de prise en compte du statut d’animal-proie du cheval. Le but est de persuader l’animal d’obéir en douceur, plutôt que de le forcer ou d’entrer dans une relation conflictuelle. Pour cela, le pratiquant recourt à de nombreux exercices à pied et à des matériels d’équitation spécifiques tels que le licol éthologique. À terme, les enseignements permettent de monter à cheval et de diriger sa monture sans mors ou avec une simple corde autour de l’encolure.
L’équitation éthologique fait l’objet de nombreuses critiques en ce qui concerne le manque d’académisme de ses méthodes et la revendication de principes déjà connus et appliqués par les maîtres d’équitation classique. Bien que ses enseignants obtiennent des résultats, leurs principes théoriques sont scientifiquement invalides au regard de l’éthologie équine. Certaines démonstrations de chuchoteurs font appel à des mises en scène proches de la prestidigitation et ont des visées commerciales, amplifiées notamment par la mise en place de gradations dans l’enseignement.
Terminologie Article connexe : Chuchoteur.
Le terme d’« équitation éthologique » s’est récemment imposé pour désigner cette pratique, après de nombreuses critiques. La difficulté était de trouver une juste traduction du terme américain d’origine, « natural horsemanship »1. Le nom d’« équitation naturelle » est parfois employé. La principale difficulté posée par cette dénomination est qu’elle est fréquemment galvaudée. En effet, l’éthologue est un scientifique, tandis que l’enseignant d’équitation éthologique n’a pas les mêmes compétences ni le même vocabulaire. La plupart des éthologues équins souhaitent pouvoir maintenir une distinction claire entre leur domaine de recherches, et l’enseignement d’une équitation dite « éthologique »2,3.
Le nom de « chuchoteur » a été popularisé pour désigner les enseignants de l’équitation éthologique, sous l’influence du terme américain « horse whisperer » qui signifie littéralement « murmureur aux chevaux ». Cette légende popularisée par le roman et le film L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux n’est pas exacte, puisque l’équitation éthologique se pratique surtout à l’aide du langage du corps, et ne comporte pas de chuchotements à l’oreille1. Le terme « horse whisperer » est employé la première fois pour un dresseur irlandais, Daniel Sullivan. Cet illettré se fait enfermer avec des chevaux indomptables. Après quelques heures où on l’entend vaguement murmurer, il ressort avec un cheval calme et confiant. Comme il n’a pas laissé d’écrit, nul n’a jamais rien su de sa méthode, d’où le surnom de « chuchoteur ». En se basant sur cette légende, ce surnom est donné par la suite à tous les dresseurs de chevaux « faiseurs de miracles », en particulier aux États-Unis, bien que la majorité des enseignants d’équitation éthologique jugent ce nom mal adapté4. En France, le périodique Cheval Magazine a dans un premier temps inventé le terme de « nouveaux maîtres » pour désigner les enseignants de l’équitation éthologique. Cette dénomination a été ensuite abandonnée, les années passant1. L’expression « équitation comportementale » est, d’après Guillaume Henry, synonyme d’« équitation éthologique »5.
Histoire
Si l’origine de l’équitation éthologique est ancienne, son histoire ne débute véritablement qu’au dernier quart du XXe siècle, dans l’Ouest des États-Unis. Par le passé, plusieurs dresseurs et écuyers ont employé des méthodes de dressage douces, mais sans parvenir à les faire adopter en masse6. Le principe du traitement des chevaux avec douceur est connu des grands écuyers dès l’Antiquité : Xénophon conseille déjà l’utilisation du conditionnement opérant, et connaît l’importance de récompenser plutôt que de punir7. La plupart des maîtres d’équitation de tradition française (La Guérinière, Baucher...) conseillent aussi d’observer le comportement du cheval en liberté et d’éviter toute brutalité8.
Origine Article détaillé : John Solomon Rarey.
peinture d’un homme tenant la tête d’un cheval noir
John Solomon Rarey est précurseur de l’équitation éthologique
D’après le docteur en sciences de l’éducation Patrice Franchet d’Espèrey, l’équitation éthologique est « révélatrice d’un vieux rêve qui hante le plus profond de l’homme », résultat d’une quête de la « centaurisation » permanente chez les cavaliers. Elle est influencée par la vision occidentale populaire des amérindiens comme peuple cavalier réalisant une véritable fusion avec sa monture, et par là avec la nature9. Pour Jean-Louis Gouraud et l’éthologue Marthe Kiley-Worthington10, l’Américain John Solomon Rarey est le premier à appliquer les principes de l’équitation éthologique. En 1858, sur la base de l’observation du comportement du cheval, cet homme gagne la confiance d’animaux réputés indomptables, obtenant un immense succès populaire et commercial. Jean-Pierre Digard soutient également que Rarey est précurseur des enseignants d’équitation éthologique américains de la fin du XXe siècle, dont il applique déjà certaines méthodes11. On retrouve les mêmes principes dans les ouvrages de « chuchoteurs » plus récents10.
Les pratiquants d’équitation éthologique du Montana, aux États-Unis, revendiquent l’héritage des vaqueros du Mexique et de la Californie, non celui des Amérindiens, dont les méthodes de dressage restent inconnues12. L’éthologie équine suit un courant de sensibilisation envers le traitement réservé aux chevaux, entamé depuis le basculement de l’utilisation du cheval de la sphère militaire vers les activités de loisir13, accompagnant aussi la recherche, pour les cavaliers, de contacts avec le cheval plutôt que d’exercices d’équitation14. L’éducation entre également en compte : aux États-Unis, les personnes qui travaillent au quotidien avec des animaux n’ont longtemps eu aucun accès aux connaissances permettant d’appréhender la psychologie du cheval6. Dans ce contexte, la recherche d’une « équitation alternative » prend tout son sens14 : les chuchoteurs « occupent un créneau laissé vacant par l’équitation classique [et] apportent une réponse à des questions restées en suspens »15. La prise en compte de la psychologie du cheval dans le cadre de l’équitation est en effet très récente, malgré de nombreuses preuves de la nécessité de l’intégrer, accumulées tout au long de l’histoire de la relation humain-cheval10.
Apparition et diversification des pratiques
Cheval sombre au galop sur fond de désert, monté par une femme âgée.
Linda Tellington-Jones, enseignante d’équitation éthologique, montant un cheval sans mors en Syrie.
Les premiers pratiquants connus de l’équitation éthologique moderne sont issus de l’Ouest américain8, une bonne part d’entre eux étant d’anciens compétiteurs et champions de rodéo16. Ils proviennent du Nord-Ouest Pacifique et des Montagnes Rocheuses, où la tradition des buckaroo (ou vaqueros) est influente17. Selon eux, ils développent des méthodes de dressage douces par réaction envers les pratiques traditionnelles des cow-boys, qui « brisent les chevaux »Trad 1, afin de proposer une alternative à l’équitation western classique. Les pionniers sont Bill et Tom Dorrance, deux frères qui tirent leurs connaissances des traditions buckaroo transmises dans le Grand Bassin des États-Unis17, et mettent en place les premiers stages itinérants du genre pour transmettre leur savoir, les clinics18. Leur disciple Ray Hunt est particulièrement influencé par leur enseignement19. Ray Hunt a une influence déterminante à son tour sur Buck Brannaman. Beaucoup d’enseignant d’équitation éthologique moderne se réclament de l’héritage des frères Dorrance et de Ray Hunt, certains d’entre eux ayant été directement formés17. Viennent ensuite Monty Roberts, John Lyons, Andrea Fappani, Klaus Ferdinand Hempfling et Pat Parelli, le plus célèbre dans les années 2000.
Depuis les années 1980, ce courant équestre s’impose progressivement, et le savoir qu’il véhicule se codifie. Le décollage survient en 1995 aux États-Unis, avec la parution du roman The Horse Whisperer (en français, L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux) et surtout du film de Robert Redford qui en est tiré, popularisant la pratique et les principes de l’équitation éthologique auprès d’un large public. La parution américaine de l’autobiographie de Monty Roberts, en 1997, accroît le phénomène20. Les premiers articles de presse sur le sujet sont publiés en France en 1996, Cheval Magazine présente ces dresseurs « hors norme » comme les « nouveaux maîtres » de l’équitation8. Les enseignants d’équitation éthologique acquièrent alors une renommée internationale, aussi bien en Amérique du Nord (surtout aux États-Unis)6 qu’en Europe21, en l’espace de quelques années22. Les praticiens de haut niveau tels que Monty Roberts et Pat Parelli développent une vision commerciale de leurs méthodes et la propagent à travers des livres, des apparitions à la télévision, des spectacles et d’autres médias. La démonstration fructueuse de Monty Roberts auprès de la reine d’Angleterre Élisabeth II (1996) ancre définitivement cette pratique dans les îles britanniques23.
De 1998 à 2000, Pat Parelli et John Lyons donnent de nombreux stages en Europe. Leur sens du marketing et leur « look cow-boy » suscitent la curiosité. Leurs démonstrations attirent chaque fois un public très nombreux. Il faut attendre 1999 pour que les premiers ouvrages d’équitation éthologique soient traduits en langue française24. Cela entraîne une nouvelle curiosité envers les pratiques équestres des peuples amérindiens25.
Raisons du succès
Plusieurs facteurs expliquent le succès rapide de l’équitation éthologique. Des méthodes marketing à l’américaine, très efficaces, sont déployées et appliquées : en France, Pat Parelli crée au haras de la Cense le premier centre d’équitation éthologique du pays et « révolutionne » la pratique équestre française26,14. Le Dr Robert M. Miller estime (tout comme Jean-Pierre Digard) que la féminisation de l’équitation compte pour beaucoup : si les hommes issus du milieu western ont lancé le mouvement, les femmes se sont chargées de le populariser et de le faire prospérer27. Une autre part du succès de cette équitation réside dans le fait que les nouveaux maîtres sont capables de « redresser en douceur » les chevaux difficiles ou souffrant de troubles du comportement. Or, les cavaliers ont toujours été à la recherche de ce type de méthodes s’ils sont confrontés à un cheval récalcitrant. Jean-Pierre Digard conclut que son succès s’explique parce qu’elle est « dans l’air du temps »14, les cavaliers souhaitant un cheval qui montre son plaisir d’obéir en toute liberté. L’époque est favorable au concept de « naturel » et met l’accent sur le bien-être du cheval, avec un réel désir d’être aussi naturel et attentionné que possible envers sa monture23.
Adoption en masse
L’équitation éthologique est désormais durablement installée parmi le paysage équestre, aussi bien nord-américain que français28 et européen. La pratique fait l’objet d’un important engouement depuis les années 200029. Des entraîneurs et cavaliers reconnus en sport équestre ou en spectacle y font appel. Le cavalier professionnel italien Luca Moneta30 et la médaillée d’or de dressage aux Jeux paralympiques d’été de 2008 Lauren Barwick31 revendiquent l’utilisation de la méthode Parelli comme un élément important dans la formation de leurs chevaux. Le cavalier français Michel Robert fait partie des premiers en France à employer un licol éthologique32. La formation en équitation éthologique a été codifiée. L’université du Montana propose une formation en quatre ans débouchant sur le seul diplôme d’équitation éthologique disponible aux États-Unis33. Le succès populaire de l’équitation éthologique a poussé la Fédération française d’équitation à en intégrer une synthèse parmi ses examens fédéraux et ses disciplines équestres14. Elle organise la formation et l’évaluation de pratiquants licenciés. Cette formation est déclinée en 5 « Savoirs » visant à affiner la communication homme-cheval, aussi bien en selle qu’à pieds34. Ce programme fédéral inclut surtout trois domaines : observation du cheval, soins et équitation35.
Le Haras de la Cense devient en 2003 le premier opérateur d’éthologie reconnu par la Fédération française d’équitation (FFE)[réf. souhaitée]. L’équitation éthologique a provoqué un profond changement culturel dans le monde équestre occidental, particulièrement en ce qui concerne le cheval de loisir. Elle ne constitue pas une manière « traditionnelle » de travailler avec des chevaux. La pratique contribue à fracturer le monde équestre, ses pratiquants jugeant souvent les méthodes équestres antérieures (en particulier les leçons d’équitation données en centre équestre sur un cheval inconnu) comme étant cruelles ou mal adaptées36 : 70 % de pratiquants interrogés au Royaume-Uni sur leur perception de l’équitation éthologique estiment que l’enseignement de l’équitation habituellement dispensé en centre équestre ne respecte pas la nature du cheval et serait « mauvais » pour lui37. La communauté des pratiquants d’équitation éthologique met l’accent sur un compagnonnage fort avec un cheval particulier, sur le fait de devenir un réel partenaire et d’apprendre le langage de leur animal. Beaucoup témoignent avoir vécu la modification de leur relation avec les équidés comme une « révélation »38. L’émergence de cette nouvelle communauté équestre s’est accompagnée d’un changement dans la commercialisation des produits d’équitation, et d’un renforcement de l’attention accordée au bien-être du cheval39.
Description
En équitation éthologique, l’homme doit apprendre à « penser cheval ».
L’équitation éthologique est la mise en pratique (par le « chuchoteur ») de méthodes d’équitation inspirées de l’observation du comportement du cheval sauvage dans la nature40, ou bien des travaux et découvertes des éthologues sur les chevaux41. Elle se veut être une équitation plus respectueuse, tenant compte de la psychologie animale par le biais de l’éthologie équine, l’étude du comportement du cheval. En prenant en compte les particularités psychologiques, l’éthologie donne un nouvel éclairage sur la relation homme-cheval42. Certains spécialistes, comme le vétérinaire américain Robert M. Miller, voient dans l’équitation éthologique une « approche révolutionnaire » car basée « pour la première fois » sur la douceur et la persuasion22 : il s’agit de demander au cavalier de s’adapter aux particularités du cheval, et non l’inverse43. Dans les faits, si les bons enseignants d’équitation éthologique obtiennent des résultats remarquables, les hypothèses et le référentiel théorique qu’ils défendent sont pour la plupart sans fondement scientifique3.
Les « nouveaux maîtres » de l’équitation éthologique ont démontré leur fiabilité pour ce qui est de « redresser en douceur » les chevaux effrayés et rebelles44. Bien que leurs théories et méthodes soient multiples, elles reposent sur de grands principes communs : l’importance accordée au travail en liberté, une communication gestuelle claire, laisser au cheval une possibilité de fuir, la mise en place d’un rapport de dominance, pousser le cheval à rechercher spontanément un contact humain, enfin le refus de toute violence45,20. La plupart des enseignants (Pat Parelli46, John Lyons47, Chris Irwin48...) s’accordent pour dire que les problèmes relationnels entre cavaliers et chevaux proviennent du fait que l’homme se comporte comme un « prédateur ultime », tandis que le cheval serait une « proie ultime »45,49. Mark Rashid50 et Chris Irwin48 insistent sur le fait qu’un cheval « ne ment jamais », c’est-à-dire qu’il ignore la notion de tromperie, et se montre toujours franc dans son comportement. L’humain doit donc apprendre le mode de communication du cheval pour comprendre et anticiper ses réactions51. Cependant, ce principe ne peut théoriquement fonctionner que si le cheval perçoit l’humain comme un membre de sa propre espèce, ce qui n’est pas scientifiquement démontré52.
L’enseignement de l’équitation éthologique à but sportif tient compte de l’éthologie du cheval dès les premières approches35. Tout repose sur la prise en compte du statut d’animal proie émotif et peureux. Il s’agit de garder en permanence à l’esprit le fait que le cheval va d’abord rechercher son confort, sa sécurité, puis des relations1. L’homme se pose en « leader » vis-à-vis du cheval. L’apprentissage s’effectue via le renforcement négatif et positif, toute situation non désirée étant rendue inconfortable pour lui, toute situation désirée étant rendue au contraire plus confortable24. Le but est d’employer le langage corporel du cheval pour lui faire comprendre que l’humain est à la fois son leader et son allié53.
Travail à pied
Travail à pieds et désensibilisation d’un cheval gris, en Italie.
Un point important en équitation éthologique est le travail à pieds, qui est fortement conseillé avec notamment des exercices et des jeux entre le cheval et son cavalier, visant à rendre le cheval plus sûr et à le préparer avant le travail monté54.
Un exercice d’éthologie simple à pratiquer avec les jeunes chevaux non-encore débourrés consiste à s’avancer vers eux puis à reculer, pour les rassurer. Une variante est de s’approcher du cheval avec un objet qui lui est inconnu, puis de le jeter au loin, rassurant ainsi le cheval sur la menace représentée par l’objet en question55. Le travail à pieds inclut aussi des manipulations, et se révèle plus proche de l’agility caninNote 1 que de la pratique traditionnelle de l’équitation25. Il comprend, entre autres, un dressage permettant de faire venir librement le cheval à soi grâce à la voix ou à un signe. Le moment du pansage est extrêmement important car il permet de renforcer le lien en permettant à l’homme de procurer du plaisir à l’animal56.
L’application de la communication gestuelle avec le cheval n’est possible que pendant le travail à pieds, c’est aussi à ce moment-là que le cavalier se doit d’adopter une attitude de « dominant ». Cette attitude passe par des mouvements francs et décidés, par exemple en s’approchant du cheval, mains jointes derrière le dos, et en avançant légèrement la tête pour mimer la prise de contact que le cheval effectue souvent avec son nez57.
Matériel utilisé
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Cheval équipé d’un licol de corde.
Les dresseurs éthologiques sont souvent en recherche d’un matériel le plus « naturel » possible, notamment par l’abandon du ferrage58, de la cravache, des éperons et de certains mors59. Des matériaux légers sont souhaités pour approcher le cheval (en évitant l’usage de la bride), comme des licols de corde dits « éthologiques », des brides sans mors ou une simple cordelette autour de l’encolure du cheval. Bon nombre de cavaliers souhaitent ainsi monter leurs chevaux en liberté. D’après les enseignants de ces méthodes, il n’est pas rare de voir les cavaliers monter leur chevaux avec un licol dit « éthologique » et une longe en corde, voire sans rien (comme le font Klaus Ferdinand Hempfling60 et Jean-François Pignon) après plusieurs mois de travail61. Cependant, les dresseurs ne rejettent pas obligatoirement tous les outils de l’équitation classique. Aussi, ils peuvent utiliser un filet muni d’un mors simple (certains, comme Elisabeth de Corbigny62, préfèrent utiliser les mors à aiguilles). Plus le mors de filet est sophistiqué, plus il est considéré comme douloureux et contraignant pour le cheval. Concernant le choix de la selle, il n’y a pas de recommandation particulière. Certains préfèrent les selles sans arçon ou la monte à cru. Les selles sans arçons peuvent être mauvaises pour préserver le dos des chevaux32, tout comme une monte abusive à cru.
Un aspect important est la tendance à re-nommer des outils déjà connus des pratiques d’équitation plus classiques, ou à leur attribuer une autre fonction que l’habituelle (par exemple, une cravache devient un stick et ne sert plus à punir ou mettre le cheval en avant, mais à « prolonger le bras » du pratiquant). Ce re-nommage des outils est beaucoup critiqué par les opposants à l’équitation éthologique63.
« Stick » ou « flag »
Le « stick » ou « flag » est un outil abondamment utilisé. Comparable à une cravache longue de dressage (rigide, le plus souvent en fibre de verre et d’environ 1,50 m, avec un carré de tissu ou de cuir au bout), il est surtout employé comme prolongement du bras lors des exercices au sol avec l’animal, et non comme un outil de punition64. Il est utilisé de différentes manières suivant l’effet demandé : prolongement du bras pour faciliter une demande gestuelle à distance, simple toucher à un endroit précis pour souligner un ordre ou encore tapotement plus énergique pour l’imposer. Il peut servir à caresser ou même à chasser les mouches. Pat Parelli a popularisé le nom de « carrot stick » (« bâton-carotte »), car il peut être également employé pour récompenser le cheval65.
Licol éthologique
Cheval du Kentucky équipé d’un licol éthologique. Article détaillé : Licol éthologique.
Le licol « éthologique » est conçu pour inciter le cheval à ne pas s’appuyer dessus, car la section de la corde est plus fine derrière les oreilles que pour les licols en nylon ou en cuir. Le cheval est incité (ou contraint) à céder aux points de pressions qui sont répartis sur des endroits stratégiques de sa tête. S’il prend appui sur le licol et résiste, il s’inflige lui-même la pression de la corde derrière ses oreilles et donc une douleur. Toute action abusive de traction du licol par le cavalier devient contraignante pour le cheval qui se voit obligé de réagir à la moindre pression du licol pour ne pas avoir mal. La « légèreté » du licol de corde n’est évidente que si l’utilisateur s’en sert à bon escient et en connaît les réglages, d’où de nombreux abus66. Les équipementiers équestres se sont adaptés à la demande et à la mode, ils sont désormais nombreux à proposer ce type de licol32.
Éperons
Éperon à molette de type western. Article connexe : Éperon.
Les éperons sont considérés comme un outil acceptable en équitation éthologique, dans la mesure où ils sont employés pour donner des indications au cheval et travailler sa latéralisation, non pour lui infliger une douleur inutile64. Pat Parelli recommande d’utiliser un modèle peu pointu, et s’en sert comme prolongement de la jambe, uniquement lors de sa 4e phase de demande. D’après lui, bien souvent, il n’est nécessaire de les utiliser qu’une seule fois. Le cheval choisit par la suite d’obéir sans être contraint de le faire67.
Méthodes
Les enseignants d’équitation éthologique ont développé diverses méthodes d’approche, auxquelles ils donnent souvent leur nom. Il est conseillé de choisir l’une d’elles et de s’y tenir plutôt que d’en mélanger plusieurs, ce qui est préjudiciable68.
Méthode Monty Roberts
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/5/5d/MRoberts_QEII.jpg/220px-MRoberts_QEII.jpg
Monty Roberts rencontrant la reine d’Angleterre Élisabeth II, en 1996. Article connexe : Monty Roberts.
Monty Roberts (né en 1935) est connu notamment pour ses démonstrations en public de la technique du consentement (en anglais « join-up »), qui consiste à proposer au cheval de venir rejoindre son maître de son plein gré69. Pour réaliser un join-up, le cheval est placé dans la même situation qu’un poulain réprimandé par une jument alpha. Il est chassé du rond de longe et « poussé » par le dresseur à tourner en rond, n’ayant pas d’autres endroits où aller. Le dresseur maintient la pression par son attitude (fixation de l’œil, gestes francs de rejet) et lui coupe la route si nécessaire. Il est bon de changer de main (de sens) de temps à autre. Au bout d’un moment, le cheval envoie différents signaux et finit par courber l’échine, puis l’allonger et mâchouiller au ras du sol, démontrant qu’il est soumis et inoffensif, reconnaissant alors l’humain comme son dominant. Le dresseur doit alors s’arrêter, tourner le dos au cheval, et celui-ci viendra vers son dresseur qui demeure tout à fait immobile, posera ses naseaux à la base du cou du dresseur, comme le font deux chevaux connus lorsqu’ils se rencontrent, sans plus montrer de signes de rébellion70. Le join-up repose sur l’adoption successive d’un comportement d’autorité hostile ou de prédateur, puis sur une attitude passive dès que le cheval s’est soumis de lui-même, reconnaissant l’humain comme son chef de harde71. L’exercice ne devrait pas durer plus de vingt minutes lorsque bien mené72. Il est déconseillé de tenter d’obtenir un join-up sans une solide expérience équine, de nombreux cavaliers faisant tourner leur cheval dans un rond de longe pendant des heures, le fatiguant et le plaçant dans une situation de stress, sans obtenir les signaux de soumission73.
Monty Roberts a également théorisé le concept de « langage Equus », pour désigner la communication corporelle du cheval. Il acquiert une renommée mondiale grâce à ses démonstrations de dressage de chevaux difficiles74, en particulier celle qu’il donne en présence de la reine d’Angleterre Élisabeth II en 199675. Cependant, certaines méthodes de Monty Roberts font polémique76, notamment en raison du fort taux de stress mesuré chez les chevaux70. Des soupçons pèsent également sur la véracité des récits de dressage qu’il raconte77.
Méthode Parelli ou PNH Article connexe : Pat Parelli.
Pat Parelli (né en 1954) a développé une méthode dite PNH, pour Parelli Natural Horsemanship. Elle repose plus particulièrement autour de sept jeux (jeu de la gentillesse, jeu de la conduite, jeu du porc-épic, jeu du yo-yo, jeu du cercle, jeu du déplacement latéral, jeu du passage étroit78 ) que le cavalier se doit de proposer à sa monture, afin d’éveiller son intérêt et sa complicité26. Lorsque le cavalier demande quelque chose au cheval (comme faire un pas en avant), l’animal est libre de choisir à quelle phase il va obéir, car la demande se déroule sur une « échelle de fermeté » : douce à la première phase (position du corps du cavalier favorable à l’exécution), puis de plus en plus ferme (voix, pression des jambes), jusqu’à l’utilisation mesurée des éperons (ou parfois d’une claque sur la croupe si le cheval refuse toujours d’obéir) en dernière phase (la 4e)67. La méthode Parelli utilise une échelle dans la relation humain-cheval, qui va du niveau 1 (le partenariat) au niveau 10 (le mythe du centaure). Elle est critiquée en raison de son côté « taille unique »12, d’un risque de dérives sectaires et de théories pseudo-scientifiques, en particulier pour ce qui concerne les différences supposées entre le cerveau gauche et le cerveau droit du cheval. Elle a cependant démontré une réelle efficacité. Cette méthode est notamment retenue par la Fédération française d’équitation pour les diplômes d’équitation éthologique79. Au Royaume-Uni, 70 % des pratiquants d’équitation éthologique interrogés dans le cadre d’une étude suivent ou ont suivi la méthode Parelli (en 2007)80.
Méthode Miller Article connexe : Robert M. Miller.
Le vétérinaire américain Robert M. Miller (né en 1927) est en quelque sorte le « porte-parole scientifique » du mouvement de l’équitation éthologique22. Il a mis au point une méthode nommée imprint training (traduite par « imprégnation comportementale » ou « désensibilisation »). Elle consiste à manipuler le poulain juste après sa naissance, si possible avant qu’il ne se lève, en le caressant sur tout le corps, en faisant bouger ses articulations et en introduisant des doigts dans ses orifices naturels. Par la suite, des séances de travail avec le poulain visent à lui faire accepter le licol et à l’habituer à ressentir un poids sur le dos. Miller conseille également d’habituer les jeunes poulains à porter des entraves aux quatre membres, pour les désensibiliser à l’immobilisation81. La méthode Miller favoriserait la création d’un lien entre le cavalier et le cheval82.
Cependant, de nombreuses personnes contestent son efficacité, y compris d’autres vétérinaires83,84. L’emploi d’entraves pour obtenir la soumission du cheval est considéré comme contraire aux principes de l’équitation éthologique85. La méthode Miller est controversée aux États-Unis, en raison de son aspect intrusif et d’un développement de l’agressivité constaté chez certains poulains. La méthode Miller (ou du moins, la manipulation précoce du poulain) est cependant pratiquée dans de nombreux élevages en France86.
Méthode Tellington Article connexe : Linda Tellington-Jones.
Un poney marron touché au niveau de la tête par une femme âgée.
Linda Tellington-Jones pratiquant la « TTouch » sur un poney.
Linda Tellington-Jones (née en 1937) a développé une technique nommée « TTouch », consistant à éduquer le cheval avec de nombreux effleurements, des caresses et des massages en cercle, pour augmenter sa confiance et lui rendre le travail agréable87,88. D’après ses partisans, la méthode Tellington permet à la fois de débourrer les jeunes chevaux et de rééduquer les chevaux rétifs en faisant disparaître le stress et certains problèmes (de dos, de raideur, de baisse de performances...). Elle serait également efficace pour d’autres animaux, notamment les chiens89.
Méthode La Cense
La Méthode la Cense est, à l’origine, issue de l’enseignement de Parelli90. La Méthode la Cense propose désormais un programme de formation du cheval et du cavalier. Sa progression d’exercices, structurée en 8 degrés, vise à développer la relation homme-cheval. D’après ses partisans, la méthode La Cense permet d’appréhender l’équitation de façon globale. En ajoutant aux techniques de base une véritable sensibilisation au cheval, elle permet de mieux connaître sa monture, la comprendre et partager avec elle, pour plus de plaisir, plus de performance et plus de sécurité [non neutre]91.
Autres méthodes
Il existe de nombreuses autres méthodes, parfois inspirées de celles des fondateurs de l’équitation éthologique. Bino Jacopo Gentili, un enseignant italien, a développé la sienne qui s’appuie essentiellement sur le langage du corps92, une façon d’appréhender l’équitation qui est aussi celle de Klaus Ferdinand Hempfling93. La méthode Firfol est issue de l’enseignement de Parelli94. Elisabeth de Corbigny a été formée par John Lyons et intègre aussi certains principes de l’équitation classique95. La méthode Nicolas Blondeau est basée sur un débourrage inspiré de la médecine douce96,97. L’approche proposée par Véronique de Saint Vaulry repose sur des recherches personnelles (gestion de la peur, distances, contrats...), enrichies des courants américains et de l’équitation classique. Certains enseignants refusent d’être catalogués comme divulguant une « méthode ». Ainsi, l’Américain Mark Rashid a développé la notion de « leadership passif » et dispense des stages sans parler de « méthode »50. Le vétérinaire américain Jaime Jackson milite pour que les chevaux soient mis « pieds nus » et se voient offrir des conditions de vie plus proches de l’état naturel98.
Il existe aussi un courant plus récent de pratiquants d’exercices d’équitation éthologique à pieds qui refusent toute équitation.
Bénéfices et inconvénients
Les études sur les bénéfices de l’équitation éthologique restent rares. Bien que les pratiquants se montrent très enthousiastes, son influence sur le cheval se révèle ambivalente, et bien plus dépendante des qualités du pratiquant que de la méthode appliquée. Son application peut se révéler très bénéfique ou au contraire désastreuse pour le cheval99.
Quelques études sur de petits échantillons ont porté sur l’efficacité de l’entraînement prenant en compte des principes éthologiques, par rapport aux techniques plus conventionnelles. Elles concluent que les exercices d’équitation éthologique sont plus efficaces pour tisser une bonne relation humain-cheval, et réduisent le stress des chevaux pendant l’entraînement, sans pour autant compromettre leurs performances100,101.
Dans la pratique, la mauvaise perception du bénéfice apporté par ce qui est « naturel » et l’opinion selon laquelle il faudrait supprimer un maximum d’équipement équestre conduisent certains pratiquants à supprimer du matériel et des aliments nécessaires à la bonne santé de leurs chevaux, en particulier pour les races de sang fragiles comme les Pur-sangs, qui ont besoin de porter une couverture et de recevoir des compléments alimentaires en hiver. Une controverse existe aussi au sujet des « pieds nus » préconisés par de nombreux enseignants « éthologiques »59. Il arrive de constater des traitements assimilables à des maltraitances au nom de l’équitation éthologique102.
Autres applications
Approche d’un cheval semi-sauvage selon les principes de l’éthologie équine.
Article connexe : Développement personnel par le cheval.
Le Dr vétérinaire Robert M. Miller estime que les découvertes d’équitation éthologique visant à établir un meilleur dialogue avec le cheval pourraient être appliquées pour travailler sur de meilleurs rapports humains27. Ce principe est à l’origine du développement personnel par le cheval, dont le principe est d’observer le comportement des chevaux en liberté (notamment leur manière d’interagir) pour obtenir un statut de « leader » vis-à-vis d’autres personnes, grâce à la communication non-violente103. Ainsi, la réalisation du join-up de Monty Roberts est une métaphore du leadership humain, de meilleurs résultats étant obtenus par la compréhension de l’autre que par l’usage de la force ou de l’agression104.
Critiques
Portait buste d’un homme assis grisonnant portant des lunettes, chemise et gilet dans une pause décontractée.
L’ethnologue Jean-Pierre Digard est très critique envers l’équitation éthologique.
L’équitation éthologique fait l’objet de nombreuses critiques, en particulier par les pratiquants de l’équitation classique. En France, l’ethnologue français Jean-Pierre Digard et le spécialiste de l’équitation portugaise Carlos Henriques Pereira se distinguent dans leur analyse. En plus de l’absence de bases scientifiques et de réelles nouveautés apportées, est mise en cause l’illusion donnée par certains enseignants d’équitation éthologique, grâce à une mise en scène apparentée à la prestidigitation, que le cheval n’est pas dominé par l’humain et garde le libre choix de réaliser ou pas les exercices qui lui sont demandés. Jean-Pierre Digard révèle à ce sujet que l’« équitation à mains nues » de Pat Parelli focalise l’attention du public sur la conduite du cheval sans les mains, en omettant la présence d’éperons à molettes fixés sur les bottes25. L’utilisation même du mot « chuchoteur » vise à entretenir une certaine « magie » autour de cette pratique3.
Jean-Pierre Digard voit aussi dans l’équitation éthologique un « flagrant sous-emploi du cheval inscrit dans un processus de régression des usages du cheval et de sa transformation en animal de compagnie »105. Marc-André Wagner y voit une standardisation anglo-saxonne, sous l’effet d’une mode de « pseudo-équitation naturelle »106. Les enseignants de l’équitation éthologique à Firfol se défendent de promouvoir le non-emploi du cheval, arguant que « si l’on veut vraiment être naturel avec le cheval, il faudrait le laisser au fond d’un pré et ne plus s’en occuper », ce qui équivaudrait à la disparition de l’équitation et à celle du cheval lui-même. Selon eux, beaucoup de personnes discréditent l’utilisation du mot « naturel ». Il s’agit simplement de pratiquer l’équitation de manière plus sympathique et agréable pour le cheval comme pour le cavalier107.
Bases scientifiques
L’une des plus fréquentes critiques de l’équitation éthologique est d’y voir une pratique dépourvue de bases scientifiques108, ce qui explique que chaque enseignant ait « sa » méthode.
Les publications au sujet de la technique sont généralement dépourvues de rigueur25. Un exemple réside dans la croyance, colportée par de nombreux enseignants, qui fait du cheval une proie ultime et de l’humain un « prédateur ultime ». Cette idée n’est pas en phase avec les connaissances des hominidés, qui pour la plupart n’ont pas un comportement de « prédateur » inné, mais plutôt culturellement acquis. L’éthologue est un scientifique du comportement animal. Le recours au terme d’« éthologique » ne peut s’appliquer à de simples stages équestres encadrés par des enseignants diplômés d’équitation109. En l’absence de codification et d’académisme, n’importe qui peut se revendiquer « chuchoteur ». Cette situation conduit à des dérives. Il est difficile de séparer les véritables enseignants d’équitation éthologique des charlatans et des escrocs qui profitent de l’engouement autour de cette équitation110,111. Ainsi, l’enseignant-chercheur en relation homme-animal Carlos Henriques Pereira voit dans la soif de communication avec le cheval une porte ouverte à toutes sortes de « gourous », depuis les faux psychologues jusqu’aux adeptes du paranormal22.
Une émission sur Equidia fait valoir que si les défenseurs de l’équitation éthologique doivent encore rendre leur pratique plus académique pour que l’ensemble de la filière équestre la reconnaisse, « la sécurité, la constance et la fiabilité des performances ne sont plus à démontrer »112.
Absence de nouveauté
Un autre reproche concerne l’absence de réelle nouveauté dans l’enseignement de l’équitation éthologique. Pour Carlos Henriques Pereira, l’enseignement de Tom Dorrance, le plus ancien des « chuchoteurs » américains, n’apporte rien de nouveau à la « communication interspécifique homme-cheval ». Son disciple Ray Hunt se rapproche de l’enseignement de Nuno Oliveira. La gradation des demandes est d’ailleurs un principe évident pour l’équitation de légèreté. Même Monty Roberts, qui parle d’un « langage equus » exprimé par le cheval à partir des mouvements du corps, n’a fait que redécouvrir un savoir déjà évoqué avant lui18. Le recours à l’étiquette scientifique que recouvre le terme d’« éthologie » est abusif, d’après Jean-Pierre Digard, « dès que le corpus de connaissances et de pratiques des « nouveaux maîtres » n’est rien d’autre qu’empirique, le plus souvent un habillage remis au goût du jour de connaissances et de pratiques qui sont familières à la plupart des praticiens du cheval »113.
Héritage nord-amérindien
Photo noir et blanc d’un Nord-Amérindien torse nu sur son cheval.
L’équitation éthologique est influencée par la vision occidentale des Nord-Amérindiens.
Certains enseignants connus d’équitation éthologique revendiquent l’héritage des Nord-Amérindiens, chez lesquels ils auraient puisé leurs méthodes basées sur la non-violence, le consentement du cheval et l’harmonie du couple cavalier-cheval25. Quelques enseignants, comme Monty Roberts et Pat Parelli, se disent descendants de Nord-Amérindiens. De même, certains journalistes comme Maria Franchini, collaboratrice de Cheval Magazine, défendent une théorie selon laquelle les Nord-Amérindiens étaient les premiers chuchoteurs114,115. D’après Jean-Pierre Digard, l’équitation éthologique actuelle est issue d’un « mythe du bon sauvage » façonné par les Occidentaux à propos des Nord-Amérindiens, lesquels étaient historiquement loin du « modèle d’harmonie et de non-violence entre l’homme et ses frères animaux ». Il qualifie cet héritage revendiqué d’argument marketing au vernis d’exotisme, ajoutant qu’il véhicule une fascination pour le néopaganisme, et le rejet du matérialisme105,116. C’est également la constatation de la chercheuse Lynda Birke, pour qui l’équitation éthologique véhicule une vision romantique du concept de « naturel »117.
Aspect commercial
Les visées commerciales de certains enseignants d’équitation éthologique sont évidentes. John Lyons a été sacré meilleur entrepreneur équin des États-Unis18. Parelli, qui a « inventé » une discipline équestre ludique à part entière, voit certains de ses fans lui vouer une véritable « vénération »26 et dispense un enseignement commercial construit sur des « niveaux » qui vont de 1 à 10, que seuls des enseignants certifiés par Parelli peuvent faire passer moyennant finances118.
La création de diplômes d’équitation éthologique, en France notamment, révèle une politique qualifiée de mercantiliste par les critiques, car sacrifiant la défense de l’équitation de tradition française au profit d’une mode venue des États-Unis111. Une critique assez fréquente est de voir l’équitation éthologique comme « trop américaine », à la fois dans son style, dans ses outils et dans sa commercialisation104. D’après Carlos Henriques Pereira, des centres équestres peu scrupuleux obtiennent l’agrément en équitation éthologique et l’affichent à leur programme, alors qu’ils n’en respectent pas les principes de base119.
Dans la culture
Le plus célèbre élément culturel abordant l’équitation éthologique est le film de Robert Redford L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux106, tiré du roman du même nom. Cependant, ce film ne constitue pas un modèle à suivre en équitation éthologique120.
La série d’animation française Le Ranch a pour héroïne Léna, une « chuchoteuse » héritière d’un don qui lui permet de comprendre les sentiments des chevaux et de se faire comprendre d’eux.
La série télévisée canadienne Heartland, adaptée de la série de romans éponyme de Lauren Brooke, montre à plusieurs reprises un aperçu de la technique du « join-up » popularisée par Monty Roberts, ainsi que les massages « T-Touch » de Linda Tellington-Jones121,122.
Article complet ave Notes et références sur https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89quitation_%C3%A9thologique
Quelles différences entre éthologie équine et équitation éthologique ? – Documentation de Guillaume Letinois en forme finale de communiqué à visée commerciale – Diffusion ‘Josera’
Sommaire :
Qu’est-ce que l’éthologie équine ?
La démarche de l’éthologue
Qu’est-ce que l’équitation éthologique ?
Principe de l’équitation éthologique
L’équitation éthologique en pratique
Vous cherchez une alimentation saine pour votre cheval ?
Applications de l’éthologie équine
Cas des trotteurs - Les chuchoteurs
L’éthologie et son adjectif dérivé éthologique sont des termes qui fait beaucoup parler en ce moment, mais qui ne sont pas toujours bien compris. A vrai dire, nombreux sont ceux qui confondent l’éthologie équine, qui est une discipline scientifique, avec l’équitation éthologique, qui est une méthode d’éducation et de dressage des chevaux particulière, une façon de “travailler” le cheval. Alors qu’est-ce que l’éthologie équine ? Et qu’est-ce que l’équitation éthologique ? Nous vous donnerons des explications additionnelles, plus pratiques sur l’équitation éthologique, ainsi que quelques cas d’applications dans le monde équin. Nous vous souhaitons une très bonne lecture !
Qu’est-ce que l’éthologie équine ?
L’éthologie, c’est la science qui étudie le comportement de l’animal dans son milieu naturel. Il s’agit une discipline scientifique, et non d’une méthode de dressage ! En effet, nombreux sont ceux qui mélangent l’éthologie équine avec l’équitation éthologique… Or il ne s’agit pas de la même chose, ce sont deux disciplines bien distinctes : l’une relève de la science, et l’autre est une méthode spécifique pour dresser les chevaux. L’éthologie s’intéresse également aux interactions entre l’animal et l’homme. L’éthologie équine est donc la branche de l’éthologie qui étudie le comportement des chevaux dans leurs conditions de vie.
Étonnamment, les recherches d’éthologie ont commencé par des études d’animaux sauvages, et ce n’est que dans les années 70 que les éthologues se sont intéressés aux chevaux. Ils ont commencé par l’étude des chevaux sauvages, puis à partir des années 80 ont investigué autour des chevaux domestiques.
Les 4 grandes questions de Tibergen
L’éthologie est structurée autour de 4 grandes questions, qui ont été formulées en 1963 par Nikolaas Tinbergen (connu comme le théoricien de l’instinct ainsi que de l’éthologie classique, discipline qu’il fonda avec dans les années 1930 avec Konrad Lorenz) :
- Quels sont les facteurs qui déclenchent un tel comportement ? On y distingue des facteurs internes (liés à une modification de l’organisme) et des facteurs externes (liés à une modification du milieu).
- À quoi sert ce comportement ? Et en particulier, quelle est sa valeur pour la survie de l’animal ?
- Comment ce comportement est-il apparu au cours de la vie de l’animal ?
- Comment est-il apparu au cours de l’évolution de l’espèce ?
Ces quatre questions mettent en avant la nécessité de réfléchir sur le comportement à différents niveaux : sur le registre de l’instant, mais aussi de l’individu, de son développement, et à l’échelle de l’espèce. Nikolaas Tibergen avait développé une expertise forte autour du comportement des animaux sauvages, en particulier des oiseaux, mais aussi des insectes ou encore des poissons.
La démarche de l’éthologue
L’éthologue est un scientifique, et à ce titre va définir sa problématique avant de débuter son expérimentation, en prenant référence sur d’autres publications scientifiques de ses pairs.
Il va formuler des hypothèses et créer un protocole expérimental. Après une observation scientifique rigoureuse, il étudiera ses résultats en se basant sur ses données et des statistiques. En fin de processus, il pourra tirer une conclusion de son expérimentation. D’autres éthologues critiqueront ou valideront sa publication avant une publication. Une application pratique pourra ensuite éventuellement avoir lieu, après confrontation et compilation avec les résultats d’autres études.
Ces chercheurs travaillent généralement dans une équipe de recherche au sein d’une université, de l’INRA, du CNRS.
Qu’est-ce que l’équitation éthologique ?
L’équitation éthologique est un peu différente de l’équitation classique, car basée sur l’étude et la compréhension du comportement et de la psychologie du cheval. C’est une méthode d’éducation, une façon d’apprendre au cheval et de l’éduquer avec en toile de fond l’idée d’une meilleure compréhension et d’une meilleure relation mutuelle.
Dans le dressage traditionnel, on utilise beaucoup la contrainte du cheval, parfois même avec une certaine violence pour arriver à ses fins. L’approche éthologique de l’équitation s’y oppose fondamentalement : elle prend en compte à part entière la nature du cheval, dans son concept. Cela demande du temps au début, mais finalement c’est pour mieux en gagner par la suite. Pour ce faire, il faudra que votre cheval, et vous-même, compreniez bien ce mécanisme d’apprentissage, jusqu’à ce qu’il devienne “naturel”.
Certains représentants de l’équitation éthologique revendiquent l’héritage des indiens d’Amérique : une certaine éthique, l’absence de violence, de soumission, et surtout une harmonie dans le couple cavalier et sa monture. Bref une équitation naturelle, où l’on est proche du cheval, et où on ne cherche pas à l’utiliser.
Principe de l’équitation éthologique
Pour résumer le principe, on pourrait dire que l’on apprend à “penser et parler cheval”. Il s’agit d’essayer de se mettre à la place du cheval, dans sa peau, dans son intérieur, pour le comprendre, comprendre son monde, et pouvoir l’aborder comme un semblable. A une différence près : on rentre en contact avec lui en position de leader. Pas dans la domination, mais dans une relation où le cavalier rassure et inspire confiance. Ainsi le cheval, mis en confiance, obéira plus facilement.
L’équitation éthologique est vraiment basée sur la confiance et le respect mutuel. On essaie de comprendre comment le cheval apprend, comment on peut décomposer ses apprentissages. Un objectif est de lui rendre le processus d’apprentissage le plus simple et le plus clair possible, et tout cela avec le moins de résistance possible.
Le cheval étant une proie dans le monde animal, il réagit en faisant un écart ou se mettant à courir, lorsqu’il a peur dans la nature. À l’inverse, dressé en équitation éthologique, il fera confiance à son cavalier, et sera donc plus doux et moins imprévisible dans ses réactions.
Un travail au sol avant de monter le cheval
Contrairement à l’équitation classique où l’on fait immédiatement monter le novice sur le cheval, en équitation éthologique, il effectuera d’abord un travail au sol avec le cheval. Il s’agira de comprendre le comportement du cheval, de le toucher, d’être en contact et en relation avec lui avant de le monter. Certains gestes ont une signification particulière : l’un d’eux pourra signifier au cheval de venir vers vous. Par la suite, mis en liberté, il pourra vous comprendre et venir vers vous en toute confiance. On peut parler d’un véritable échange entre le cavalier et son cheval, profondément basé sur la confiance.
Le moins de contraintes possibles
Les adeptes de l’équitation éthologique n’aiment pas les filets, les mords et autres enrênements… En équitation éthologique, le cavalier a bien souvent un simple licol, et monte parfois à cru. Cette approche fait le choix d’une équitation respectueuse du cheval, réduisant au maximum les contraintes (pas de fouet bien entendu).
Certains éducateurs de chevaux spécialisés en éthologie équine utilisent un “stick”, une sorte de longue tige, qui représente en définitive le prolongement de la main, pour donner les indications au cheval.
L’équitation éthologique en pratique - Mettre en place des codes avec le cheval
Un cheval n’a pas demandé à vivre dans le monde de l’homme, et il y a plein de choses dans cet environnement qui ne sont pas naturelles pour lui. Ainsi dans l’équitation éthologique, on va essayer de se comprendre mutuellement. Il s’agit d’un dialogue, d’une relation bidirectionnelle : d’une part, le cavalier essaie de comprendre les codes du cheval, et de l’autre côté, on va apprendre au cheval à comprendre les codes de l’homme. Cela signifie qu’il va falloir poser ces codes, ces moyens de communiquer l’un avec l’autre, et prendre le temps de les expliquer au cheval pour qu’il les intègre. Par exemple, mettre la main à tel endroit du corps du cheval sera le signe pour le faire tourner à droite. Et tel mouvement des jambes signifiera qu’il doit aller en avant. Il faudra rester constant dans l’utilisation de ces codes pour que cela soit et reste clair pour le cheval.
L’éthologie permet ce miracle de mieux comprendre le cheval, et est un outil extraordinaire pour apprendre à lui apprendre.
Une succession d’exercices - Concrètement, le cavalier va enchaîner différents exercices avec son cheval. Il s’agit ici d’établir une confiance et un respect entre eux deux.
Apprendre au cheval à être concentré sur son cavalier
Cela peut commencer en apprenant au cheval à être concentré sur la personne en face de lui, et non sur son environnement extérieur. Ainsi dans un travail au sol, si le cheval commence à être distrait et à regarder à droite ou à gauche, l’éducateur spécialisé en éthologie pourra “mettre la pression” sur ses postérieurs, pour faire bouger le cheval à droite ou à gauche. Ainsi il restera par ce mouvement concentré sur le cavalier, et non sur l’extérieur. Ces exercices dynamiques servent à capter son attention quand il se déconcentre.
Lui apprendre à avoir confiance en son cavalier
Apprendre la confiance au cheval est essentiel : les chevaux sont, comme nous l’avons évoqué précédemment, des proies dans leur environnement, et ont le réflexe de fuir s’ils perçoivent un danger. Il va donc falloir lui apprendre à ne pas fuir (et qu’il n’a pas besoin de fuir), mais à arrêter ses pieds si un imprévu arrive, tout en restant en contact avec son cavalier pour se rassurer. Un exercice-type pour travailler la confiance cavalier/cheval consistera à toucher le corps du cheval avec un stick : s’il réagit et bouge, l’éducateur continuera à déplacer le stick sur son corps jusqu’à ce qu’il arrête de bouger ses pieds.
Vous cherchez une alimentation saine pour votre cheval ?
Applications de l’éthologie équine - Cas des trotteurs
Certains spécialistes en éthologie équine aident les trotteurs de courses à se reconvertir en chevaux d’équitation en centres équestres, leur évitant ainsi la triste issue de la boucherie... Mais la conversion d’un trotteur en cheval de selle est compliquée.
La problématique
La position de tête des trotteurs, très haute lorsqu’ils trottent, pose problème car ce n’est pas une position naturelle. De plus, pendant les courses, ils ont des bouchons dans les oreilles, que le cavalier va enlever en tirant d’un coup sec : ce changement auditif brusque va actionner leur instinct de fuite, et faire que le cheval accélère. Les cavaliers utilisent en effet souvent ce stratagème peu respectueux du cheval dans les 200 derniers mètres de la course, ou lorsque le cheval n’avance plus.
Le fait de leur retirer les bouchons des oreilles leur enlève la sensation protectrice d’être dans une bulle. En leur enlevant ces accessoires en permanence, il va falloir que le cheval s’habitue au bruit extérieur. De même, si les trotteurs ont des oeillères, c’est pour qu’ils demeurent au trot tout le long du parcours, et ne sortent pas de cette “bulle”. Afin d’effectuer leur transformation de cheval de course trotteur en cheval de loisir, il va falloir les débourrer.
La rééducation par le spécialiste en équitation éthologique
L’éducateur spécialisé en équitation éthologique va enlever l’équipement antérieur, et et mettre seulement un licol. Avec celui-ci, il va apprendre au cheval à céder à la pression vers le bas. Le but est de le faire passer d’une position tête vers le haut à une position tête baissée qui lui soit confortable, et dans laquelle il peut rester en toute confiance, même quand on lui met la main sur la tête. Le travail de l’éducateur consistera à faire comprendre et accepter au cheval que lorsqu’on lui touche la tête, ce n’est plus pour la relever ou lui déboucher les oreilles, mais que cela peut être un geste agréable qui lui apporte une sensation de confort.
Un cheval de course peut donc être rééduqué pour la selle ; l’équitation éthologique est une des solutions pour y parvenir.
Les chuchoteurs
Le terme de chuchoteurs est devenu célèbre avec le film “L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux” de (et avec) Robert Redford. En réalité, ce “chuchoteur” à l’oreille des chevaux n’était pas américain mais irlandais et s’appelait Daniel Sullivan. Il exerçait en Angleterre au XIXe siècle, et était connu pour débloquer des situations problématiques avec des chevaux réputés indomptables. Son nom de “horse whisperer” vient du fait que lorsqu’il entrait dans les boxes de ces chevaux terribles, souvent traumatisés ou maltraités, on n’entendait rien depuis l’extérieur de ce qu’il faisait. Et lorsqu’il ressortait après plusieurs heures d’intervention, les gens l’ayant vu à l’oeuvre pensaient qu’il ne faisait rien d’autre que de parler calmement à l’oreille des chevaux, en chuchotant. Sa réputation est venue de là, et il est considéré comme l’ancêtre des éducateurs ou re-éducateurs de chevaux, les chuchoteurs.
A propos de l’auteur –
Guillaume LetinoisGuillaume Letinois (Auteur)
« Je suis Consultant en marketing digital - Auteur amoureux de la nature et des animaux. Ingénieur diplômé des Arts et Métiers, j’utilise mes compétences scientifiques pour écrire des articles sur la nutrition et la santé animale. J’ai grandi avec des chiens, et ai un grand respect pour ces maîtres de coeur et de joie de vivre. Ici en compagnie de Billie Jean, au bord de l’eau »
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Source : https://www.josera.fr/conseils/conseils-pour-cheval/ethologie-equine-et-equitation-ethologique.html
Formation - L’hippothérapie et l’équitation éthologique - La relation du cheval à l’homme - Anne-Flore Gaspar-Lolliot Journaliste - Publié le 23/04/2020 à 17h48, mis à jour le 23/04/2020 à 17h48 - Sources : Interview de Guillaume Antoine, instructeur diplômé d’état et du BFEE (Brevet Fédéral d’Equitation Ethologique)
On dit souvent que le cheval entretient un lien particulier avec l’homme. Guillaume Antoine, instructeur diplômé d’état et du BFEE (Brevet Fédéral d’Equitation Ethologique) revient sur cette relation particulière qui unie l’être humain et l’équidé.
Sommaire :
1.Doctissimo : Qu’est-ce que l’équitation éthologique ?
2.À l’image du film ’L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux’, sur quelles pathologies le contact régulier avec le cheval peut-il avoir des vertus curatives ?
3.En quoi consiste l’hippothérapie ?
4.Quelle est la différence entre un hippothérapeute et un chuchoteur ?
5.Existe-t-il des contre-indications à l’hippothérapie ?
6.Les chevaux font-ils une distinction entre les hommes et les femmes ?
7.Quelle relation a le cheval avec l’enfant ?
8.Doit-on continuer à considérer le cheval comme un auxiliaire de travail ou comme un animal de compagnie ?
Doctissimo : Qu’est-ce que l’équitation éthologique ?
Guillaume Antoine, instructeur diplômé d’état et du Brevet Fédéral d’Equitation Ethologique (BFEE) : L’éthologie est la science du comportement animal. D’ailleurs, le terme d’équitation éthologique est en lui-même presque un non-sens, car l’équitation est par essence éthologique. Professionnels et particuliers font appel à nous lorsqu’ils rencontrent un cheval dit ’difficile’ ou ’en difficulté’. Nous sommes là pour ré-inculquer aux cavaliers la culture animalière qu’ils ont perdue. Nous leur réapprenons cette nécessité de retrouver le contact, en examinant leurs pratiques habituelles, et en les guidant dans leur remise en question.
À l’image du film ’L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux’, sur quelles pathologies le contact régulier avec le cheval peut-il avoir des vertus curatives ?
Nul besoin de présenter une quelconque maladie pour ressentir les bienfaits du contact avec le cheval. Sa présence améliore considérablement la perception de la relation qu’on peut avoir aux autres. Mais il est vrai que l’hippothérapie est très fréquemment utilisée auprès des personnes handicapées motrices ou mentales. Les chevaux ont d’ailleurs une très bonne perception des handicapés mentaux car ils ne les ressentent pas comme des prédateurs ou des personnes agressives. Comme eux, les personnes handicapées sont des ’proies’ et donc leurs égaux, ce qui les sécurise.
En quoi consiste l’hippothérapie ?
L’hippothérapie consiste à mettre en relation l’animal et l’humain. L’homme et le cheval ont d’ailleurs en commun leur langage non verbal. Petit à petit, l’humain retrouve des sensations kinesthésiques, simplement en touchant le cheval au sol, mais aussi sur son dos. L’hippothérapie privilégie l’aspect relationnel par la prise de contact et les ’papouillages’ sur le cheval. Le simple fait d’être sur le dos d’un cheval, ou de toucher sa crinière, est réconfortant.
Quelle est la différence entre un hippothérapeute et un chuchoteur ?
L’hippothérapeute est un thérapeute qui se sert du cheval pour mettre ses connaissances au service de l’humain. Le chuchoteur, lui est doté d’un talent animalier qu’il met au service du cheval. Le chuchoteur possède un savoir historique et traditionnel d’éducation des chevaux mais il n’est en aucun cas ’magique’.
Existe-t-il des contre-indications à l’hippothérapie ?
À part une pathologie dorsale extrêmement grave, je n’en vois aucune. L’équitation en général présente des vertus tonifiantes sur la sangle abdominale et sa pratique est excellente pour tous.
Les chevaux font-ils une distinction entre les hommes et les femmes ?
Bien sûr. Un cheval entier (qui n’a pas été castré, au contraire d’un cheval hongre), tout comme une jument, fera toute de suite la différence entre un cavalier et une cavalière. Il est assez étonnant de constater que le comportement du cheval diffère selon s’il est monté par un homme ou une femme. Les chevaux entretiennent d’ailleurs, comme les chiens ou les loups, un rapport de rivalité, de concurrence avec un humain du même sexe qu’eux.
Quelle relation a le cheval avec l’enfant ?
Je dirais plutôt quelle relation a l’enfant avec le cheval. Une relation privilégiée bien sûr. L’innocence de l’enfant est un atout pour l’entrée en relation avec le cheval qui peut lire en ce petit humain comme dans un livre ouvert. La gamme extrasensorielle ultradéveloppée des chevaux leur permet de lire le moindre signal corporel (les méta-signaux) émis par l’enfant. Si celui-ci a peur, le cheval interprètera ce signal comme une manifestation non sécurisante et deviendra nerveux. Car il ne faut pas oublier que le cheval est une proie et a donc besoin d’être sécurisé, dirigé et mené. C’est ce qui le rend domesticable.
Doit-on continuer à considérer le cheval comme un auxiliaire de travail ou comme un animal de compagnie ?
Sûrement pas un animal de compagnie. Pas plus que pour le travail. On dispose d’autres moyens maintenant. Je pense qu’on doit continuer à le considérer comme un outil mais au sens noble du terme. On n’en a bien sûr plus besoin ni pour travailler (on a les machines agricoles), ni pour se déplacer (on a les voitures), ni pour manger. Mais je pense qu’on doit continuer à s’en servir comme d’un outil de développement personnel, car c’est ce qu’est vraiment le cheval.
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Source : https://www.doctissimo.fr/html/forme/sports/equitation/11932-relation-homme-cheval.htm
Hippothérapie, équithérapie : parle-t-on de la même chose ? – Documentation ‘lescarnetsdeveil.com’
Sommaire :
Hippothérapie et équithérapie : quelles différences ?
Hippothérapie, la réadaptation par le cheval
Équithérapie, la thérapie assistée par le cheval
L’équithérapie et l’hippothérapie sont des disciplines de médiation équine. Bien que ces deux termes soient souvent utilisés comme synonymes, ils font référence à deux approches bien distinctes. On vous éclaire sur les principales différences entre l’hippothérapie et l’équithérapie.
Hippothérapie et Équithérapie : quelles différences ?
L’hippothérapie et l’équithérapie sont des pratiques de médiation animale avec le cheval (ou médiation équine) et plus spécifiquement de thérapie par le cheval.
L’équithérapie concerne principalement les soins psychiques, avec le cheval comme médiateur, tandis que l’hippothérapie est une pratique de réadaptation motrice par le cheval.
→ À savoir : l’utilisation des termes « hippothérapie » et « équithérapie » est assez variable d’un pays à l’autre. Ces terminologies peuvent ainsi être utilisées de différentes façons en France, en Belgique, au Canada, en Suisse…
Hippothérapie, la réadaptation par le cheval
L’hippothérapie, ou réadaptation par le cheval, est une technique de rééducation motrice assistée par le cheval.
Cette activité est généralement proposée dans le cadre d’un protocole de soins médicaux. En effet, l’hippothérapie est obligatoirement pratiquée par un professionnel de la santé (kinésithérapeute, ergothérapeute, psychomotricien, physiothérapeute…) ayant été formé spécifiquement à la thérapie assistée par le cheval.
À qui s’adresse l’hippothérapie ?
La réadaptation par le cheval peut s’adresser aux personnes de tous âges (enfant à partir de 2 ans, adolescent, adulte ou personne âgée).
Il s’agit le plus souvent de personnes atteintes de troubles neuromoteurs (déficience intellectuelle ; déficience motrice cérébrale ; retard de développement…), de dyspraxie motrice, ou encore de troubles de la santé mentale ou d’un trouble somatique.
Quels sont les bienfaits de l’hippothérapie ?
L’hippothérapie utilise le mouvement tridimensionnel du cheval comme moyen thérapeutique. La démarche de l’équidé reproduit en effet le mouvement de marche humain. Cela aide le cavalier à améliorer ses fonctions neuromotrices.
L’hippothérapie permet notamment de :
- Renforcer son tonus musculaire,
- Ajuster et contrôler sa posture,
- Améliorer son équilibre,
- Détendre les muscles,
- Améliorer la coordination des mouvements,
- Encourager les interactions sociales,
- Diminuer la spasticité (raideur musculaire),
- Solliciter les facultés intellectuelles (mémoire, concentration, raisonnement, résolution de problèmes…).
- Améliorer les amplitudes articulaires, la stabilité, la motricité fine…
Lors d’une séance d’hippothérapie, le patient monte à cheval dans un espace sécurisé (haras, centre équestre…) ou à l’occasion de promenades en pleine nature. Le déroulement de la séance et les objectifs thérapeutiques sont déterminés au préalable.
Très souvent, l’activité d’hippothérapie est encadrée par plusieurs personnes : l’hippothérapeute (professionnel de la santé) ; l’accompagnateur et un professionnel de l’équitation (moniteur d’équitation, cavalier, responsable de centre équestre…).
Les équidés qui interviennent en hippothérapie sont spécifiquement entraînés pour travailler avec des personnes en situation de handicap. L’équidé est également choisi par rapport aux besoins spécifiques de la personne.
En outre, l’hippothérapie nécessite l’utilisation d’équipements adaptés pour permettre à la personne de monter à cheval (selle et rênes ajustés, montoir, rampe d’accès…).
Équithérapie, la thérapie assistée par le cheval
L’équithérapie, ou thérapie assistée par le cheval, s’adresse principalement aux personnes souffrant de troubles psychiques, sociaux ou cognitifs.
Lors d’une séance d’équithérapie, la personne peut être amenée à réaliser des activités diverses auprès du cheval : brossage, balade à cheval dans le manège, promenades avec poneys et chevaux, observation du cheval…
Une séance d’équithérapie est souvent encadrée par un équithérapeute et par un praticien (thérapeute, psychiatre, psychologue clinicien, neuropsychologue, psychothérapeute, orthophoniste…).
L’équithérapie se déroule au sein d’un espace rassurant et sécurisé, dans un haras ou un centre équestre le plus souvent, mais le cheval peut aussi être amené à intervenir dans des établissements médicaux (hôpitaux psychiatriques, CHU, centres hospitaliers…), afin d’apporter du réconfort aux patients.
À qui s’adresse l’équithérapie ?
L’équithérapie est, elle aussi, accessible à un public de tout âge : enfants, adolescents, adultes, personnes âgées…
Voici quelques-uns des troubles les plus souvent rencontrés en équithérapie :
- burn-out,
- isolement social,
- spectre de l’autisme,
- dépression,
- stress post-traumatique,
- troubles du langage,
- troubles anxieux,
- mal-être et souffrances psychiques,
- troubles émotionnels,
- maladie d’Alzheimer…
Quels sont les bienfaits de l’équithérapie ?
L’approche de zoothérapie avec le cheval présente des bienfaits multiples.
L’équithérapie permet notamment de :
- Renforcer l’estime de soi et la motivation,
- Favoriser l’éveil sensoriel,
- Encourager les interactions et la communication non verbale, grâce aux échanges positifs avec le cheval,
- Favoriser le lien social,
- Se détendre avec une activité de loisir apaisante et conviviale,
- Diminuer le stress et favoriser le bien-être…
Le but de la thérapie assistée par le cheval n’est pas de soigner le trouble ou le mal-être de la personne, mais d’apaiser et de l’aider à accéder à un mieux-être, comme dans le cadre d’un traitement psychothérapeutique.
L’hippothérapie et l’équithérapie sont finalement des pratiques de soins alternatifs assez similaires et complémentaires. Ces deux approches de la médiation équine ont une visée thérapeutique et ont pour but d’apporter des bienfaits psychiques, cognitifs ou émotionnels à une personne fragilisée. Ce sont aussi des outils puissants pour développer la confiance en soi et la valorisation de soi grâce au cheval.
Pour en savoir plus sur la médiation animale et sur le métier de médiateur équin, découvrez notre article : Médiation animale : formation et métiers.
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Source : https://www.lescarnetsdeveil.com/hippotherapie-equitherapie-parle-t-on-de-la-meme-chose
Vidéo 2:10 - Equithérapie : des chevaux au chevet des hommes - France 3 Grand Est - 25 mai 2021 FLAXLANDEN
Retrouvez nos JT : https://www.france.tv/france-3/grand-... Les écuries de l’association Amaé spécialisée dans l’équithérapie étaient ouvertes au public. Une découverte proposée dans le cadre de la semaine de l’agriculture.
https://yt3.ggpht.com/A1d5cxW0GmTf6apfShE10KE--Y-LOfFSw_hBXV1F4nWQSyi87TmHueizo_qZm9npAaJQYbPg=s88-c-k-c0x00ffffff-no-rjhttps://www.youtube.com/@france3grandestFrance 3 Grand Est
Source : https://www.youtube.com/watch?v=G0FN2T3CBo8
Vidéo 1:59 - Les bienfaits de l’équithérapie sur les enfants en difficulté psychique - France 3 Grand Est - 13 août 2023 VALLANT-SAINT-GEORGES
Retrouvez nos JT : https://www.france.tv/france-3/grand-... Diane Lang s’est lancée dans l’équithérapie. Elle est la seule dans l’Aube. Avec sa jument Galice, la jeune femme vient en aide à des enfants autistes ou des personnes souffrant de pathologies psychiques. Un moment de partage avec un cheval, en guise de thérapie.
https://yt3.ggpht.com/A1d5cxW0GmTf6apfShE10KE--Y-LOfFSw_hBXV1F4nWQSyi87TmHueizo_qZm9npAaJQYbPg=s88-c-k-c0x00ffffff-no-rjhttps://www.youtube.com/@france3grandestFrance 3 Grand Est
Source : https://www.youtube.com/watch?v=ZaFKtbGBTxI
Vidéo 4:05 - La thérapie animale : l’équithérapie - France 3 Centre-Val de Loire - 25 mars 2022
Suite et fin de la série sur la médiation par l’animal. Séance de médiation équine ou d’équithérapie donnée à des patients qui souffrent de la maladie d’Alzheimer. Direction Marcilly-en-Villette dans le Loiret. Reportage : M. Rondonnier et S. Hasnaoui Retrouvez-nous sur : Facebook ► / france3centre Twitter ► / f3centre Instagram ► / france3centrevaldeloire Site Web ► http://cvdl.france3.fr
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Source : https://www.youtube.com/watch?v=wy6AtYEiW24
Vidéo 3:55 - L’hippothérapie prend ses quartiers à l’Université de Liège –Université de Liège – 1er décembre 2017
La Faculté de Médecine Vétérinaire accueille l’ASBL Hippopassion en mettant à sa disposition ses infrastructures au bénéfice de thérapies assistées par le cheval. L’occasion de faire le point sur ce qu’est l’hippothérapie. S’abonner : / universitedeliege Facebook : / universitedeliege Twitter : / universiteliege Site web : https://www.uliege.be
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Source : https://www.youtube.com/watch?v=5rQ3AtQ71EA
Vidéo 2:22 - L’hippothérapie au cœur d’un essai thérapeutique pour la prise en charge des victimes d’AVC – Boehringer Ingelheim France - 11 juillet 2022
Boehringer Ingelheim poursuit son engagement dans la lutte contre l’AVC en apportant son soutien à l’Institut Equiphoria, en partenariat avec le Centre Hospitalier Sud-Francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes (91), dans le cadre d’un essai thérapeutique, pour la prise en charge des victimes post AVC, par hippothérapie. Cet essai thérapeutique est une première en France. Découvrez le témoignage d’Arnaud Bedin, directeur médical de Boehringer Ingelheim France.
Source : https://www.youtube.com/watch?v=voYgzq5EVtg
VIDEO 2:13 - Quand le cheval devient kinésithérapeute pour soigner les corps blessés - Écrit par Silvie Boschiero, Ozlem Unalet Nicolas Ferro- Publié le 03/12/2022 à 09h00Le cheval, remède aux maux de dos
Le cheval, remède aux maux de dos • © France 3 Rhône Alpes
Retrouver les sensations de la marche grâce au cheval. Dans la Drôme, une kinésithérapeute utilise la plus noble conquête de l’homme pour aider ses patients à oublier leurs douleurs. Découvrez l’hippothérapie : c’est bon pour le dos, par exemple.
On connaissait déjà l’équithérapie, qui consiste à utiliser les chevaux pour soigner le psychisme. On découvre désormais l’hippothérapie, qui utilise le cheval pour reproduire le mouvement de marche de l’humain. Dans la Drôme, Emilie Dessomes est une jeune kinésithérapeute qui bouscule les codes en mettant ses patients en selle.
Le pied à l’étrier pour oublier la douleur
l ne s’agit pas de balades champêtres, mais bien d’exercices effectués à dos de cheval. Ils permettent de solliciter plus efficacement les muscles du corps de ses patients. Comme Catherine qui souffre d’une sciatique et a constamment mal au dos. Faire des étirements en étant assise sur le dos d’un cheval, la soulage indéniablement. ’Physiquement, ça me fait du bien et psychologiquement, le contact avec l’animal est très agréable’.
Même constat pour Antoine, retraité atteint de la maladie de Parkinson et qui se plaint de fréquentes contractures musculaires. Aujourd’hui grâce à cette séance de soins ’équestres’ il se sent mieux. ’Je me suis fait pas mal de fractures et des tassements vertébraux. Depuis un an que je pratique cette hippothérapie, ça va beaucoup mieux et je n’ai pratiquement plus mal’ constate-t-il.
Le cheval, éponge de nos émotions
De son côté, le compagnon à sabots ne fait pas que de la figuration. Tel un psychologue, il ressent vos émotions. ’Ce qui est intéressant, c’est que lorsque les patients ne se sentent pas bien, qu’ils sont stressés, on le voit tout de suite sur le cheval’, souligne la kinésithérapeute. ’Et donc je vais régulièrement rappeler aux patients de respirer et de se détendre’.
Le cheval a notamment rendu espoir à Sylviane, en fauteuil roulant depuis sept ans et qui a retrouvé une forme de mobilité grâce à l’hippothérapie. ’Ca m’a boostée, ça m’a permis de me dire vas-y, bouge-toi !’. Aujourd’hui, elle marche à nouveau, et se sent plus libre que jamais !
Pour aller plus loin : santé équitation insolite cheval animaux nature DrômeAuvergne-Rhône-Alpes
Source : https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/drome/temoignage-quand-le-cheval-devient-kinesitherapeute-pour-soigner-les-corps-blesses-2665252.html Bas du formulaire
Vidéo 2:09 - Insertion : des adolescents déscolarisés essayent l’équithérapie - France 3 Grand Est - 18 mars 2023 MOLSHEIM
Retrouvez nos JT : https://www.france.tv/france-3/grand-... Direction le centre équestre de Molsheim, où une dizaine d’adolescents déscolarisés ont débuté un programme d’équithérapie. Au contact des chevaux, ils apprennent à mieux comprendre leurs émotions et à gagner en confiance.
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Source : https://www.youtube.com/watch?v=ljGfKOFcTF0
La thérapie avec le cheval pour des enfants atteints de troubles psychiquesBas du formulaire
– Brigitte Martin et Agnès Molard – 23 juin 2018 – Document ‘mediation-animale.org’
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Vous trouverez ci-dessous l’intervention à deux voix de la FENTAC au Salon du Bien-être avec le Cheval, qui s’est tenu du 1er au juin 2018, avec Brigitte Martin et Agnès Molard ! Bonne lecture !
Agnès : Pourquoi la médiation du cheval auprès des enfants présentant des handicaps psychiques ?
Brigitte : Ces enfants présentent souvent des difficultés de communication et pour favoriser la relation, l’introduction d’un tiers nous semble pertinente.
L’enfant qui n’est pas dans le langage verbal peut être approché par le biais de la communication sensori-motrice, communication propre à l’animal.
Ceux qui présentent des difficultés d’attachement nous amènent aussi à proposer le cheval comme attracteur de la relation. Le cheval, animal sociable, vient chercher le contact avec les autres êtres vivants non prédateurs pour lui et avec lesquels il a certaines qualités identiques, sans être intrusif. Son mode d’entrée en communication par le rituel naso-nasal avant de pénétrer dans l’espace projectif virtuel ou personnel de l’autre permet aux personnes en contact avec lui de ne pas se sentir oppressées.
Certains enfants semblent manifester des angoisses de types psychotiques, démantèlement, manque d’enveloppe, d’effondrement, d’intrusion…en lien avec des perturbations de l’image du corps. Ils semblent parfois repliés dans une carapace corporelle protectrice. Nous ne pouvons pas les toucher.
Ces perturbations de l’image du corps sont souvent en lien avec une impossible séparation et individuation. Le portage procuré par l’animal dans un dialogue tonique permettrait une élaboration progressive de cette séparation. (Kevin)
Petite histoire de Kevin
Kevin est un petit garçon de 5 ans. Il vient à l’hôpital de jour avec sa maman pour sa première journée. Il ne manifeste aucune émotion lorsque sa mère le quitte, alors qu’il ne connaît ni les lieux ni les personnes.
Dans ses mains, une petite cuillère qu’il tourne et retourne. Malheur si cette dernière tombe ! Kevin hurle ; il s’effondre, il ne tient plus (physiquement et psychiquement). L’expression « il est à ramasser à la petite cuillère » prend là tout son sens. Il n’a d’ailleurs pas de stratégie pour la retrouver, cette petite cuillère ! Il n’a pas la notion de permanence de l’objet. Comme il est aveugle, la chute de la cuillère équivaut à une disparition.
C’est donc l’adulte qui doit la lui redonner afin de mettre fin à cette terreur.
L’indication de la thérapie avec le poney est rapidement posée, aux vues de son anamnèse où se mêlent difficultés massives d’accordage affectif avec sa mère, abandonnée par le père, dès le diagnostic de cécité posé.
Comme de nombreux enfants psychotiques, Kevin a été un bébé hypertonique dont le corps ne se moulait pas dans les bras de sa mère, ce qui n’encourageait pas cette dernière à avoir des moments intimes de contacts corporels. Elle le nourrissait au biberon en le tournant vers l’extérieur, ne supportant pas ce regard vide et ce corps dont la carapace tonique extrême n’engageait pas à la relation.
Le choix de la médiation a son importance.
Prince, son poney, s’intéresse à lui mais sans insistance. Il est simplement à ses côtés. Il n’a aucune demande. Il n’est pas vécu comme intrusif. Sa présence permet à Kevin de mettre au travail son histoire personnelle faite de séparations répétées (l’abandon de son père, les hospitalisations précoces).
A cheval, il n’a de cesse de revisiter cette interrogation sur la séparation/disparition en cherchant à tout moment à tomber de son poney. L’adulte à ses côtés doit faire preuve de vigilance extrême afin que ses expériences de chute soient toujours accompagnées physiquement (nous le ralentissons dans sa chute et l’empêchons de se faire mal) et psychiquement en mettant en mots notre capacité à l’accueillir là où il en est, et en lui assurant que nous ne le « laisserions pas tomber ».
La permanence de notre présence et notre tolérance sont payantes. Un beau jour, à cheval, il nous dit « tu te tiens », faisant sienne la phrase que nous lui répétions « pour ne pas glisser, tu te tiens », intériorisant cette possibilité d’avoir recours à ses propres compétences. Et, alliant gestes à la parole, il s’agrippe aux crins fournis de Prince, nous confiant toute la durée de la séance, sa petite cuillère !
A partir de cette séance, il s’est autorisé à expérimenter avec beaucoup de plaisir des situations de portage diverses (en amazone, en marche arrière, couché, etc.). Petit à petit le dialogue tonique s’est amélioré, à pied comme à cheval, il a pu se risquer à trouver un autre rapport à son corps, à moduler ses états toniques, reflets de son état psychique.
Puis, il s’est intéressé à Prince, acceptant de le brosser en début de séance et en le récompensant avec du pain dur dans lequel il croquait lui aussi, tel un véritable partage, un compagnonnage ; A son arrivée à l’hôpital de jour, il se nourrissait de façon exclusive de Danette au caramel !
Le dialogue corporel dans le lien affectif avec l’animal à pied ou à cheval peut servir de support à l’étayage narcissique et au remaniement du schéma corporel et de l’image du corps.
Peux- tu illustrer, Agnès, ce propos avec l’histoire de jules ?
Agnès : Jules est un petit garçon de 5 ans au moment où nous commençons à travailler avec les poneys. Sa naissance a été difficile avec suspicion de séquelles neurologiques non confirmées par la suite. Les parents de jules ont évoqué leur grande anxiété pendant toute la première année.
Jules ne parle pas, il marche sans regarder où il va, toujours de travers, évitant le contact ; Il présente une hypertonie de l’ensemble du corps. Ses épaules sont fermées et tendues, les poings serrés, il semble s’être constitué une carapace musculaire pour se protéger des contacts avec les autres. Il fredonne des airs de musiques en permanence dont il se saoule de la mélodie et qui viennent encore faire écran à la relation à l’autre. Le contact par le toucher est très difficile, il l’évite soigneusement et quand il se trouve contraint d’être porté il devient raide comme un bout de bois. Les contacts entre sa mère et lui sont très brusques. Il n’y a pas de dialogue tonique harmonieux lorsqu’il est dans ses bras. La médiation du poney nous semble une voie possible pour permettre une relation moins menaçante pour Jules.
Notre cadre était un travail individualisé dans un petit groupe de quatre enfants. Chaque enfant ayant un adulte référent. J’étais donc cette personne référente pour Jules. Les poneys étaient en liberté dans le manège et les enfants avaient la possibilité d’entrer en interaction avec eux à pied ou signifier leur désir de monter sur leur dos. Pendant de longues semaines Jules arpenta le manège dans lequel nous emmenions les poneys sans les approcher ni les regarder vraiment, il restait en marge tournait autour puis rétrécit progressivement son cercle jusqu’à venir les frôler, toujours sur le côté, le regard en biais. Un jour il accepta de s’asseoir à côté de moi sur un gros domino de plastique posé au sol. Le poney s’est approché de nous le chanfrein tout près de notre visage. Je lui caressais les naseaux montrant à l’enfant la douceur et la chaleur de cet endroit. Il le regardait par intermittence, l’œil furtif et parfois sa main venait frôler les naseaux. Son geste maladroit et rapide pouvait être empreint d’une certaine violence, mais tout en protégeant le poney, je continuais à guider l’enfant vers ses naseaux. Etonnamment, tout le groupe d’adultes et d’enfants s’était mobilisé autour de ce poney et formait comme une matrice nous enveloppant. A un moment donné, Jules regarda intensément l’animal et se mit à le toucher de plus en plus longuement avec beaucoup plus de douceur et finit par mettre ses mains à l’orifice des naseaux du poney, se laissant caresser par son souffle chaud. Pendant ce temps l’état tonique de Jules se modifiait, je le sentais progressivement s’assouplir, se blottir contre moi jusqu’à être dans une hypotonie axiale tel un nourrisson que l’on est obligé de soutenir. Je le pris dans les bras pendant qu’il continuait de s’intéresser au poney, et là penchant le visage vers celui-ci et le regardant intensément il prononça avec une toute petite voix « ma maman, ma maman ! » c’était la première fois qu’il prononçait le mot maman et relâchait ainsi sa tension corporelle en s’adressant à un autre avec le regard. Nous restituâmes le soir, à la mère ces mots qui lui étaient adressée et Jules renouvela alors ses paroles. Ce fut un grand moment d’émotion entre eux. Les séances suivantes Jules approcha plus facilement le poney et put accepter de monter dessus. Il était rarement à califourchon mais dans un double portage par l’adulte et le poney. Appuyé contre les bras de l’adulte, allongé, il remontait ses jambes pour aller enfouir ses pied dont il avait fait tomber les bottes, dans la crinière. Il restait peu à cheval ; ce temps de complète détente dans la relation à l’autre, adulte ou animal ne pouvait encore durer trop longtemps.
Depuis ce jour les relations avec Jules ont beaucoup évolué au sein de l’institution. Nous avons pu mettre en place un travail avec le hamac, la proximité corporelle est devenue possible et moins menaçante pour lui, et il a même instauré dans son groupe de vie un véritable jeu de bagarre avec un enfant.
Avec sa mère le dialogue tonique s’est instauré progressivement, la mère et l’enfant étant l’un et l’autre beaucoup moins sur le qui-vive !
Brigitte : Que s’est-il passé dans cette relation avec l’animal ? Que pouvons-nous essayer de comprendre ?
Agnès :
Du côté du poney :
Ses qualités physiques ont sollicité fortement l’enfant sur le plan sensoriel, chaleur, odeur, douceur du poil, des naseaux, mais aussi douceur du regard, non intrusif. Son intérêt et son attention particulière à l’enfant fragile et sa constance ont servi d’attracteur de la relation et tous ces éléments ont réveillé chez l’enfant des réactions très archaïques de nourrisson. Époque de sa vie qu’il n’a pu vivre sereinement et en sécurité. Il a été un médium suffisamment malléable selon l’expression de R. Roussillon supportant les manipulations et les gestes brusques de l’enfant et son omnipotence.
Le portage en commun avec celui de l’adulte ont contribué à l’aider, à lâcher sa carapace tonique.
Du côté du cadre :
Un espace de liberté, une contenance et une fiabilité permettant à Jules de maitriser son approche de l’autre, puis de se laisser aller en confiance.
Du côté du thérapeute :
Un holding complémentaire à celui du poney, une attention et disponibilité non intrusive, un rôle de présentation du médiateur et de symbolisation de la situation.
Nous pouvons faire l’hypothèse que ce contexte a permis à Jules de remettre en jeu une relation primaire, voire primordiale, dans un contexte rassurant et détoxiqué des angoisses de l’environnement.
J’ai parlé des qualités du poney ; peux-tu nous les citer Brigitte ?
Brigitte : La plus importante est le côté vivant de ce médiateur ; Il peut réveiller des pulsions de vie et l’émergence d’un désir. Il est sensible, il s’intéresse à nous, sans être intrusif, il est réactif à nos mouvements, à nos déplacements, à nos émotions et il nous transmet aussi son état affectif. Ses qualités physiques comme, la chaleur, l’odeur, la douceur, peuvent renvoyer à des expériences primitives du côté des imagos maternelles et sa solidité, sa puissance, sa force du côté des imagos paternelles. Il est lui-même une expérience sensorielle forte, il stimule le toucher, l’odorat, la vue, l’ouïe et la proprioception.
Le cheval est le seul animal sous nos contrées à être porteur ! Il va donc donner la possibilité de vivre des portages différents adaptés au besoin de chaque enfant. Portages du côté de la régression ou de l’autonomisation dans la verticalisation. Dans tous les cas ce portage lui sert d’étayage.
Cette capacité de portage renvoie aux notions de holding Winnicottien, et de dialogue tonique tel qu’Ajurriaguerra l’a élaborée.
Comme tous les animaux son langage est corporel, sa communication est sensori-motrice, olfacto-tactile et tonico-émotionnelle. Ceci permet la restauration d’une communication primaire, des possibilités de projections des fantasmes et des états internes des enfants. Le cheval ne juge pas mais il communique ses sensations et renvoie aussi à l’enfant les effets de son comportement avec lui ; Il introduit donc d’emblée de la réalité et de l’altérité dont l’enfant pourra se saisir lorsque son cheminement le lui permettra. (…)
Mais il ne suffit pas pour le cheval d’avoir ces qualités pour qu’une action thérapeutique se mette en place ! Peux-tu nous en dire plus, STP ?
Et oui, vous l’avez déjà vu au travers de l’illustration clinique et des points clés qui ressortent, le cheval à lui tout seul ne suffit pas ! Sans le thérapeute et sans le cadre thérapeutique, il peut y avoir une belle rencontre mais pas la possibilité pour l’enfant de remettre en scène des situations anciennes lui permettant de faire advenir dans une relation transférentielle des expériences constructives et chargées de sens. C’est le cadre de soin élaboré et mis en place en lien avec le projet individualisé de l’enfant, qui va lui permettre de vivre ce qu’il a à vivre en fonction de ses besoins. C’est la présence, la qualité d’écoute et d’attention du thérapeute, ses mots qui vont permettre la l’élaboration d’un processus de symbolisation.
Il ne s’agit pas comme dans une séance d’équitation de proposer aux enfants de faire des exercices, mais d’être avec l’animal, introduit par le thérapeute qui le considère et l’utilise comme un partenaire de soin, nous y reviendrons. Le thérapeute propose éventuellement des situations relationnelles et l’enfant peut ou non se les approprier. Le cheval est présenté nu, sans selle, avec juste un licol sur lequel nous pouvons au besoin attacher des rênes. Le travail à pied, autour et avec le cheval sont des moments forts. Le cheval est alors en liberté. S’il y a monte, l’allure du pas est privilégiée.
C’est dans cet espace, que Winnicott nomme l’aire de l’illusion que la réalité intérieure de l’enfant va pouvoir être projetée et reliée à la réalité extérieure représentée par le cheval et le thérapeute. Le thérapeute sera attentif à la façon dont l’enfant va se saisir de l’objet cheval pour représenter son monde interne. Le thérapeute doit aussi être attentif à ses propres éprouvés émotionnels dans le cadre de cette relation transférentielle, éprouvés qui lui serviront à mieux comprendre ceux de l’enfant.
Roussillon nous dit : « Un dispositif clinique ne vaut comme tel que s’il organise en son sein un espace de liberté pour le patient ».
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© Photo Résilienfance
Agnès : Nous allons voir encore avec la vignette d’Hélène que tu vas nous présenter, comment peut advenir une situation favorisant l’émergence d’une relation étayante et subjectivante.
Brigitte : Hélène est une petite fille de 8 ans, porteuse d’une anomalie chromosomique qui a provoqué une surdité moyenne bilatérale, un retard de développement sur une hypotonie de fond. Elle présente une hémi-négligence à droite. Elle a des traits autistiques et est mutique.
Peu expressive, elle ne s’exprime ni oralement, ni en langue des signes française que nous pratiquons à l’Hôpital de Jour. Elle ne semble s’animer que lorsqu’elle regarde les autres courir, faire du tricycle… Elle vit un peu par « procuration », à travers son regard.
L’équipe est unanime pour lui proposer une thérapie avec le poney, espérant la mobiliser émotionnellement et corporellement grâce à la présence du poney et les expériences psychomotrices que nous allons lui proposer.
Le pansage ne l’intéresse pas ; lorsque nous lui tendons une brosse, elle la tient si mollement que celle-ci tombe quelques secondes plus tard. C’est comme si elle n’avait pas intégré ses mains dans l’image de son corps. Elle n’a pas de coordination oculo-manuelle. Elle a du mal à rester près de sa ponette et préfère, comme souvent, aller regarder ce que font les autres.
En pénétrant dans le manège, nous lâchons les poneys en liberté. Le fait de les voir se rouler puis ensuite dépenser leur énergie en galopant, décochant des ruades la réjouit. Elle sourit, émet des sons pour exprimer sa joie et sautille en se rapprochant d’eux.
A cheval, au pas, elle assure assez bien son équilibre. Elle ne se tient ni à la crinière, ni à nous. Par contre, nous nous apercevons, à ses dépens, qu’elle « s’accroche » en fait à notre regard (ce canal sensoriel est une des composantes de l’étayage que nous proposons à nos patients, et pour cela, nous marchons à reculons de façon systématique). Ce regard de l’adulte symbolise du côté du thérapeute le portage du poney, comme dans le contexte d’un holding Winnicottien.
Alors que nous nous détournons, Hélène s’écroule et se retrouve par terre, comme un bloc ! Elle n’a pas cherché à s’amortir. Elle ne cherche pas non plus à se relever. Elle ne pleure pas…
Cela se reproduit encore au cours de la séance suivante.
Nous faisons donc l’hypothèse que cet agrippement et ce besoin du regard de l’autre lui permet de lutter contre l’effondrement physique mais aussi psychique et nous devenons très vigilants, nous interdisant de la quitter des yeux.
Pour atteindre Hélène, l’animer un peu, nous sommes obligés de donner beaucoup de notre personne, de théâtraliser notre communication, peut-être pour nous sentir exister. Elle est tellement lisse, tellement inexpressive !
Il nous a fallu : l’ACCEPTER de façon inconditionnelle, adapter notre prise en charge en fonction de ce qu’elle nous a exprimé a minima à travers son corps ;
Afin de l’étayer psychiquement, nous y avons répondu par un INVESTISSEMENT EXCESSIF DU NÔTRE.
Au fil des années, Hélène semble trouver des ressources en elle pour assurer son équilibre seule. Nous nous autorisons donc à baisser notre garde. Elle semble avoir intériorisé la fiabilité du cadre ; son corps tient.
Le pansage commence à l’intéresser. Elle tient la brosse plus fermement et empaume aussi le cure-pied de façon plus tonique. La coordination oculo-manuelle se met en place. Elle investit son corps jusqu’au bout de ses doigts.
Elle imite ses partenaires qui sont à cheval comme elle et commence à s’autonomiser : elle tient plus fermement les rênes qu’elle ne lâche plus et peut indiquer à sa ponette la direction à prendre. Des échanges ont lieu avec les 2 autres enfants ; échanges de regards bien sûr, de sourires, et même d’objets. Elle est enfin active et reconnaît les autres comme des partenaires.
Le bénéfice de ce soin sur les remaniements de l’image de son CORPS a pu l’amener vers une Meilleure CONFIANCE en elle.
Ceci a pu lui donner accès à une AUTONOMISATION, et une SUBJECTIVATION lui permettant de s’inscrire et prendre plaisir dans des propositions ludiques.
Lors de la dernière séance en Juin 2013, pour clore ce qui est, pour elle, sa troisième année de prise en charge, nous réunissons les 2 groupes d’enfants qui sont en thérapie avec le cheval et nous partons nous promener dans la forêt proche, les uns à pied, les autres à cheval, et nous inter-changeons à mi-parcours.
Hélène part du manège sur sa ponette habituelle. Je la confie à la stagiaire qui a l’habitude d’accompagner les enfants de l’autre groupe. Elles se connaissent donc peu. Dès le seuil, Hélène est par terre !! Elle sanglote ; de grosses larmes coulent sur ses joues…
Pouvons-nous faire l’hypothèse que les liens de confiance en une figure d’attachement que je représentais sont devenus plus forts qu’un regard bienveillant d’une personne non familière ? Cet effondrement nous a permis de comprendre combien ce processus a participé à la rendre plus humaine.
Le cheval a été ici pour toi, comme pour moi avec Jules, un partenaire de soin, ce qui est propre à cette médiation. Tu peux nous le préciser ?
Agnès : Un partenaire de soin a une dimension supplémentaire à celle du médiateur thérapeutique ; c’est sa qualité d’être vivant qui lui confère une place active dans la relation thérapeutique. Le thérapeute peut laisser le cheval interagir avec l’enfant (le suivre, le solliciter du bout du nez, le sentir) et s’inscrire à certains moments dans cette relation pour l’amener, de séances en séances, vers une élaboration symbolique. Le dispositif thérapeutique passe d’abord par un « travail de mise en signe » comme le dit R Roussillon, de ce qui émerge au cœur du dispositif proposé et puis il nous faut chercher à comprendre dans quel contexte ce signe prend place, le dégagement du sens pouvant alors être possible.
En guise de conclusion et avant vos questions, nous tenons à préciser que le thérapeute, en plus de ses connaissances en psycho-pathologie, doit avoir un savoir approfondi sur le cheval et son mode de vie. Il s’appuie sur son expérience du monde sensoriel et relationnel du cheval pour le présenter aux enfants. Il doit être cavalier ou l’avoir été pour savoir de quoi il parle et surtout pour avoir vécu ce qu’il fait vivre à son tour aux patients. Il ne propose en aucun cas un apprentissage de l’équitation, ni du loisir ou du sport adaptés.
Il se sert de son expérience clinique et de son propre lien à l’animal pour accompagner l’enfant et comprendre la façon dont celui-ci utilise l’animal dans le dispositif thérapeutique.
Nous souhaitons préciser enfin que ce n’est pas le cheval en lui-même ou le fait d’être à cheval qui est thérapeutique mais que le cheval est un outil (au sens noble du terme) pour le thérapeute dans un cadre de soins.
Si nous avons fait le choix aujourd’hui de vous présenter le travail avec des enfants il faut préciser qu’il peut bien sûr se décliner avec des adolescents, avec des adultes, et même avec des personnes âgées…
Brigitte MARTIN et Agnès MOLARD
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Vidéo 17:59 - De la rééducation par l’équitation à la thérapie avec le cheval - Brigitte Martin - IFCE - 30 septembre 2022
Si je suis devenue cavalière, psychomotricienne et thérapeute avec le cheval, c’est parce que j’ai emboîté mes pas dans ceux de Renée de Lubersac, la pionnière en France qui se soit intéressée à l’impact du cheval sur les personnes fragiles. Membre de ma famille dont j’étais très proche, j’ai rencontré grâce à elle, ceux qui auront une influence sur ce qui s’appelait alors rééducation par l’équitation et qui a évolué de nos jours vers ce que nous nommons thérapie avec le cheval. Je me propose donc de retracer un historique à partir de cette place privilégiée et de mes expériences professionnelles.
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61170 Saint-Léger-sur-Sarthe ; tél : 33-6 52 52 18 29 - E-mail : fentac02@gmail.comLa Thérapie avec le Cheval (T.A.C.) est différente de l’équitation avec les personnes en situation de handicap, de l’équithérapie, de l’hippothérapie, ou de toute activité sportive avec le cheval. La T.A.C. est l’objet du travail des associations et des thérapeutes faisant partie de la F.E.N.T.A.C. La F.E.N.T.A.C. fait partie de la ’Horse Education and Therapy International’ H.E.T.I. - En savoir plus
Source : https://www.fentac.org/
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