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"Des attitudes inconscientes pour travailler en équipe, du temps libre (otium) consacré au « loisir intelligent » : « échapper à la solitude non choisie… une occasion de vivre pleinement, pacifiquement, avec les autres » (J. Attali)" par Jacques Hallard
dimanche 7 avril 2024, par
ISIAS Psychologie appliquée Psychosociologie
Des attitudes inconscientes pour travailler en équipe, du temps libre (otium) consacré au « loisir intelligent » : « échapper à la solitude non choisie… une occasion de vivre pleinement, pacifiquement, avec les autres » (J. Attali)
Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 06/
04/2024
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Le monde sympatoche de Sergio
« Les gens très occupés (occupati) croient qu’ils ont à faire, tandis que les sages savent qu’ils ont à être » (Source : Jacques Brunschwig, in Les Stoïciens, NRF, Bibliothèque de la Pléiade, notice p. 694. © Éditions Gallimard)
Plan du document : Définitions Introduction Sommaire Auteur
Quelques définitions préliminaires
La psychologie appliquée est l’application de principes psychologiques pour résoudre des problèmes de l’expérience humaine, tant sociale que personnelle. Y compris le lieu de travail, la santé, la conception de produits, le droit et plus encore. 21 septembre 2020 – Voir aussi : Wikipédia (anglais)
La psychosociologie, à l’inverse de la sociologie, ne fait pas de césure entre l’individu et le collectif. Elle étudie les conduites humaines et les phénomènes sociaux comme des processus relationnels à l’intérieur desquels le psychologique et le collectif sont indissociables – Voir également : Psychosociologie – Wikipédia,ou encore ceci : Sociologie, psychologie et sociologie psychologiqueet cela : Quelle est la différence entre la sociologie et la psychologie
Temps libre désintéressé ou ’Otium’ : c’est la nécessité de cultiver un loisir fécond pour l’esprit. Otium, c’est aussi cette notion nommée par les Romains et directement héritée de la Grèce antique que nous avons, toutes et tous, intérêt à réemployer pour généraliser tout un mode de pensée et d’agissement gratuit, désintéressé, non mercantile du temps…
Les 4 attitudes inconscientes à identifier pour travailler en équipe :
En psychologie sociale, la paresse sociale décrit le phénomène suivant lequel les individus tendent à diminuer les efforts qu’ils fournissent en groupe, et ce, de façon proportionnelle à la taille du groupe… Source
L’inhibition sociale représente une incapacité involontaire, un blocage pour aller vers les autres ou pour exprimer ses émotions… - Voir le communiqué L’inhibition sociale
La cohésion sociale est la capacité d’une société à assurer le bien-être de tous ses membres, en réduisant les disparités et en évitant la marginalisation… - « Cohésion sociale et cohésion de groupe désignent les liens qui relient les membres d’un groupe social les uns aux autres et au groupe dans son ensemble… » - Wikipédia
La facilitation sociale est un phénomène d’amélioration des capacités et de la performance d’un individu lorsqu’il est en présence d’autres personnes. Ce phénomène peut être aisément perceptible pour des actions ou des tâches simples ou apprises… - « La facilitation sociale est un phénomène social selon lequel la présence d’autrui, en situation d’audience ou de coaction, a un effet bénéfique sur les performances d’un individu… - Wikipédia
Les détails de ces attitudes inconscientes … pour travailler en équipe sont donnés dans ce dossier
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Ce dossier rassemble quelques documents d’auteurs différents qui traitent des relatons interpersonnelles faisant appel :
* à une occupation désintéressée, intelligente, intellectuelle ou créative, lors du temps libre, qui se réfère à la notion d’’Otium’, remontant aux populations de l’Antiquité – « L’Antiquité est une époque de l’Histoire. Classiquement, elle couvre la période allant de l’invention de l’écriture vers 3.300-3.200 avant notre ère, jusqu’à la chute de l’Empire romain d’Occident en 476. Elle couvre l’Europe, l’Asie occidentale et le Nord de l’Afrique… » - Wikipédia :
* au monde du travail en général, hier et aujourd’hui … avec la mise en relief des quatre attitudes inconscientes qu’il convient de connaître et d’identifier pour travailler en équipe d’une façon harmonieuse et efficace…
* à une attitude psychologique caractérisée par « le dilemme du hérisson qui pousse à nous isoler des autres »
* à une « disponibilité par chacun d’un temps de qualité à passer avec d’autres, qu’on peut appeler d’un mot approximatif : la « sociabilité », selon une note de Jacques Attali en date du 04 avril 2024 et intitulée « Eloge de la sociabilité »…
« Jacques Attali, né le 1ᵉʳ novembre 1943 à Alger, est un écrivain, chef d’entreprise, économiste, chef d’orchestre et haut fonctionnaire français. Polytechnicien et énarque, il est Conseiller d’État et enseignant. Entre 1981 et 1991, il fut le conseiller spécial du Président français François Mitterrand… » - Wikipédia
Jacques Attali : ’Robert Badinter était soucieux des valeurs plus que des postes’Photo - In Jacques Attali : ’Robert Badinter était soucieux des valeurs plus que des postes’ - Publié le 09/02/2024 à 20h36 – Source : https://www.lamontagne.fr/paris-75000/actualites/jacques-attali-robert-badinter-etait-soucieux-des-valeurs-plus-que-des-postes_14450620/
Autres sources d’actualités suggérées à propos de Jacques Attali :
Les documents choisis pour constituer ce dossier sont indiqués avec leurs accès dans le sommaire ci-après
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- Article Wikipédia pourotium
- Entretien avec Jean-Miguel Pire, sociologue : « Le travail se rapproche de ce qu’il était avant les années 1930 : une sorte de survie » - Par Document ‘madame.lefigaro.fr’
- Psychologie du travail : 4 attitudes inconscientes à identifier pour travailler en équipe - Publié le 3 avril 2024 à 09:00 – Document ‘solutions.lesechos.fr’
- Psychologie : qu’est-ce que le dilemme du hérisson qui pousse à nous isoler des autres ? – Vendredi 05 avril 2024 à 10:00 PM UTC+2 – Document ‘Ça m’intéresse’
- Eloge de la sociabilité – Par Jacques Attali - 04 avril 2024 – Document ‘attali.com/societe’
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Article Wikipédia pour otium (ou Temps libre désintéressé)
L’otium est un terme latin remontant au milieu du IIe siècle av. J.-C. qui recouvre une variété de formes et de significations dans le champ du temps libre1. C’est le temps durant lequel une personne profite du repos pour s’adonner à la méditation, au loisir studieux1. C’est aussi le temps de la retraite à l’issue d’une carrière publique ou privée, par opposition à la vie active, à la vie publique. C’est un temps, sporadique ou prolongé, de loisir personnel aux implications intellectuelles, vertueuses ou morales avec l’idée d’éloignement du quotidien, des affaires (negotium = neg-otium), et d’engagement dans des activités valorisant le développement artistique ou intellectuel (éloquence, écriture, philosophie)1. L’otium revêt une valeur particulière pour les hommes d’affaires, les diplomates, les philosophes ou les poètes2,3.
Villa Getty, illustration du mode de vie pendant l’otium dans une villa de la Rome antique.
On trouve4 dans le dictionnaire latin-français Gaffiot des renvois à plusieurs phrases de Cicéron (-106, -42) qui emploient le mot otium, ainsi que de Tite-Live (env.-60, +17) et de quelques autres. Voici l’alinéa d’ouverture du De oratore de Cicéron :
« Souvent, mon frère Quintus, lorsque je réfléchis et que je rappelle dans ma mémoire les temps anciens, il m’arrive de regarder comme heureux tous les hommes qui, dans une république florissante, ont pu, comblés de la gloire et de l’honneur de leurs belles actions, passer leurs jours ou dans les affaires sans danger, ou dans le repos avec dignité [otium cum dignitate]. Je pensais que personne ne me refuserait le droit de revenir tout entier aux nobles études qui nous sont communes à tous les deux, alors que libre des travaux infinis du barreau et des lois de l’ambition, au terme des honneurs et sur le déclin de ma vie, je m’arrêterais5. »
Sénèque (né en 4 apr. J.-C., mort en 65 apr. J.-C.) discute principalement des mérites de l’otium dans trois de ses ouvrages, développant dans chacun un ou des avis différents6 : il le considère d’un côté comme la caractéristique de l’homme vraiment libre, mais en ajoutant qu’il est bon de le consacrer à un rôle social ou politique dans la cité. Voici la conclusion de la notice de Jacques Brunschwig à sa traduction du De la brièveté de la vie :
« [Deux] pôles [dans l’usage que fait un homme du temps de sa vie], l’un de dilution, l’autre de concentration, définissent du même coup deux catégories d’hommes, que Sénèque appelle les occupati et les otiosi. Ces deux termes sont délicats à traduire. Les otiosi les gens de loisir, comme nous avons traduit le plus souvent, sont ceux qui jouissent de l’otium, de la retraite, c’est-à-dire non seulement de l’exemption des responsabilités publiques, mais surtout de cette liberté intérieure, ignorante du souci et de la préoccupation, qui bien loin de se confondre avec l’inertie ou la paresse, est la condition nécessaire de l’exercice de l’esprit.
On se souviendra que le mot grec σχολή [skholé], qui correspond à otium latin, est à l’origine du mot école [comme de school en anglais]. Quant aux occupati, ce ne sont pas seulement des gens occupés, au sens faible qui est devenu le nôtre, mais des gens qui s’absorbent entièrement (on serait tentés de dire : qui s’aliènent) dans leurs propres occupations, qu’il s’agisse des responsabilités de l’homme politique ou des devoirs frivoles du mondain. Nous avons cru pouvoir les désigner par le mot d’affairés, que nous pourrions justifier en disant que les occupati croient qu’ils ont à faire, tandis que les sages savent qu’ils ont à être »7.
Comme Cicéron, Montaigne (1533-1592) pense que l’homme n’est pas vraiment lui-même dans la vie publique, le monde et le métier, mais dans la solitude, la méditation et la lecture. Il évoque la notion d’otium dans l’origine des Essais, après son retrait de la charge de conseiller au Parlement de Bordeaux, à l’âge de 38 ans. Ce à quoi il aspirait, suivant le modèle antique, c’était au repos studieux, au loisir lettré, à l’otium studiosus, afin de se trouver, de se connaître. Au chapitre VIII du premier livre des Essais, intitulé « De l’oisiveté », Montaigne commente ainsi son choix de se retirer chez lui, après la vie active :
« Dernièrement que je me retirai chez moi, délibéré autant que je pourrais, ne me mêler d’autre chose, que de passer en repos, et à part, ce peu qui me reste de vie : il me semblait ne pouvoir faire plus grande faveur à mon esprit, que de le laisser en pleine oisiveté, s’entretenir soi-même, et s’arrêter et rasseoir en soi : Ce que j’espérais qu’il pût meshui [désormais] faire plus aisément, devenu avec le temps, plus pesant, et plus mûr : Mais je trouve, variam semper dant otia mentem [toujours l’oisiveté rend l’esprit inconstant, Lucain], qu’au rebours faisant le cheval échappé, il se donne cent fois plus de carrière à soi-même, qu’il ne prenait pour autrui : et m’enfante tant de chimères et monstres fantasques les uns sur les autres, sans ordre, et sans propos, que pour en contempler à mon aise l’ineptie et l’étrangeté, j’ai commencé de les mettre en rôle espérant avec le temps, lui en faire honte à lui-même » (I, 8, 87). »
De nos jours, cette période de temps libre, éloignée du quotidien, consacrée à des activités intellectuelles ou créatives, est devenue un enjeu social pour certains sociologues. Elle apparaît nécessaire et donc rémunérée pour certaines professions (chercheurs, universitaires), elle s’étend maintenant dans certaines entreprises à des cadres et devient une revendication de nombreux salariés8.
Article complet avec Notes et références > https://fr.wikipedia.org/wiki/Otium
Entretien avec Jean-Miguel Pire, sociologue : « Le travail se rapproche de ce qu’il était avant les années 1930 : une sorte de survie » - Par Document ‘madame.lefigaro.fr’ BusinessC :\Users\JH\AppData\Local\Packages\Microsoft.Windows.Photos_8wekyb3d8bbwe\TempState\ShareServiceTempFolder\b9f2d6ab65bc7a69caac239268f46697c55d8719dd10faf52d822a35aea20ec8.jpeg
Pour le sociologue Jean-Miguel Pire, la charge mentale professionnelle et l’addiction aux écrans nous dépossèdent de jouir de notre temps libre. Alamy via Abaca Press
Cet historien et sociologue a fait de l’otium, ce temps libre consacré au « loisir intelligent », son objet de recherche et son cheval de bataille. Face à un travail de plus en plus envahissant et à une addiction massive aux écrans, il encourage à renouer avec la lenteur et la réflexion, pour mieux se retrouver. Historien et sociologue, chercheur à l’École pratique des hautes études, Jean-Miguel Pire défend l’otium, cette notion latine héritée des Grecs anciens, comme solution à bien des maux de l’époque. Il y consacre un livre, L’otium du peuple : à la reconquête du temps libre (1). Entretien.
Madame Figaro. - Comment définir l’otium ?
Jean-Miguel Pire.- Comme le loisir intelligent, cette part de temps libre qu’on utilise pour développer sa conscience, sa connaissance, sa lucidité, son imaginaire, son empathie... C’est la vie de l’esprit au sens non religieux du terme, qui nous permet de progresser et nous rend davantage protagoniste de notre vie mentale. L’otium, traduction latine de la skholê, naît dans la Grèce du Ve siècle, avec l’avènement de la philosophie. Aujourd’hui, nous utilisons le mot sans le savoir lorsqu’on parle de négoce, qui vient de nec otium, la « négation de l’otium » : il s’agit du marché. Rechercher l’otium, c’est donc lutter contre les forces du marché, qui tendent à dominer toutes les sphères de notre vie, du travail à la santé en passant par l’éducation. Seulement, il est frappant de constater que la philosophie, comme mode de pensée rationnelle, s’est imposée... mais pas le temps nécessaire à la réflexion ! Tout cela fonctionne de façon très paradoxale.
Pourquoi, d’après vous ?
Parce qu’on ne voit pas immédiatement l’utilité de ce temps consacré à la pensée. Dans les sociétés antiques dominées par la survie, s’adonner à la réflexion, bien que très valorisé, reste perçu comme un privilège aristocratique inaccessible au plus grand nombre. Nous sommes toujours dans ce logiciel, très ambivalent : chacun sait que nous avons besoin de temps pour réfléchir mais, spontanément, nous avons tendance à croire que nous n’avons pas le temps pour ça. Hormis à l’école. L’otium met ainsi la focale sur une question essentielle pour redevenir protagoniste de sa propre vie : le temps que cela prend, dans une journée, de réfléchir, et la façon dont on peut le ritualiser.
Certes, le temps libre et les congés payés se sont allongés, mais la charge mentale envahit tout notre espace
Les obstacles ne manquent pas, à commencer par le travail...
À l’échelle de l’histoire humaine, il a été, pour une immense majorité d’individus, une source d’aliénation radicale et d’écrasement du temps disponible, c’est vrai. Au XXe siècle, les lois sociales imposent une dignité, un contrôle des conditions et de la durée maximale de travail, mais aussi des congés payés. Un temps dédié au divertissement, au repos mais aussi à l’éducation, donc au loisir intelligent. Des ouvriers suivaient des cours du soir d’histoire de l’art puis se rendaient au musée, par exemple.
Cette courbe vertueuse croît jusqu’aux années 1980, au cours desquelles les valeurs du négoce envahissent le champ professionnel. S’imposent alors la rapidité, l’utilitarisme matériel, le court-termisme, l’idée que le travail ne peut plus être épanouissant...
Aujourd’hui, le travail se rapproche de ce qu’il était avant les années 1930 : une sorte de survie. Certes, le temps libre et les congés payés se sont allongés, mais la charge mentale envahit tout notre espace. Tant et si bien qu’on n’a plus ni le goût, ni l’énergie nécessaires à l’otium, qui suppose un effort, une certaine discipline, et surtout de la disponibilité. Voilà le danger de cette évolution du travail, redoutable parce qu’elle ne dit pas son nom, qui maintient l’apparence des droits sociaux mais en ôte la jouissance.
Au quotidien, peut-on alors vraiment concilier travail et temps libre ?
Juste après la pandémie de Covid-19, grâce à une tension sur le monde du travail, les candidats se sont retrouvés en position de force pour imposer leurs conditions. Salariales, bien sûr, mais aussi liées à la qualité de vie et au temps libre. Cette période nous montre combien, parmi tous les leviers qui peuvent nous rendre protagonistes de notre propre existence, la représentation compte. On néglige trop, à mon avis, l’importance de la façon dont on se représente son temps libre, et dont on le valorise ou non. Bien entendu, certaines personnes n’ont pas une minute à elles. Mais jamais autant de gens n’ont disposé d’autant de temps libre qu’aujourd’hui. Une partie pourrait être disponible pour gagner en intelligence et nous émanciper. Seulement, il est accaparé par la charge mentale du travail, donc, mais aussi, et surtout, par l’addiction aux écrans.
C’est là que se trouve le vrai danger, selon vous ?
Oui, il s’agit d’une prédation, qui se joue de notre incapacité à comprendre les mécanismes mis en place pour briser nos barrières. Patrick Le Lay, ancien président de TF1, l’a très bien dit dans les années 1990 : « Nous vendons du temps de cerveau disponible ». Là où le cinéma et la télévision tâtonnaient, les réseaux sociaux et les plateformes en ligne ont enclenché la vitesse supérieure. Leur modèle économique, pour se développer, a besoin de capter toujours plus de temps de notre cerveau. Non pas pour nous cultiver, mais pour nous rendre plus passifs et dépendants aux écrans. Le tout, grâce à l’aide de laboratoires chargés de maximiser les mécanismes addictifs, envahir notre conscience de publicités et, in fine, nous transformer en un pur objet : une carte bleue.
Que proposez-vous pour y résister ?
Un pas de côté, afin de s’interroger sur ce qui constitue le cœur de notre vie. « Tout le reste est d’emprunt, le temps est notre seul bien », disait Sénèque. Mon idée, au fond, consiste à imaginer sa vie comme une série de moments pour se demander lesquels, parmi eux, sont libres de toute contrainte. Quand, dans sa journée, n’est-on accaparé par rien, ni travail, ni tâches vitales - manger, dormir - ni tâches familiales ? Certains sociologues appellent cela le temps arbitral, celui pour lequel on n’a de comptes à rendre à personne. Il y a forcément une demi-heure de notre journée, ou une demi-journée dans notre semaine, ainsi libre de tout. Je propose de l’identifier et de la ritualiser, avec le même soin qu’on met à organiser son temps au travail ou en famille. Imposons-nous une certaine discipline, choisie, dont la visée est d’aller mieux, de gagner en lucidité, en discernement, en empathie, d’aller vers davantage de désintéressement.
Mais concrètement, que fait-on de cette demi-heure ?
Ce que les Anciens appelaient les exercices spirituels. On peut prendre une demi-heure pour aller observer des œuvres au musée, par exemple, ou s’adonner à « l’exercice roi », la lecture. Prenons le temps de nous plonger dans un livre dont on sait qu’il va nous nourrir, nous permettre de répondre à certaines questions. Faisons-le peut-être un stylo à la main pour prendre des notes, recopier certains passages… Même si nous écrivons beaucoup sur nos écrans, l’écriture manuelle permet de réintroduire de la densité dans notre rapport au temps. Ne jugeons pas cette demi-heure d’otium en fonction de sa rapidité, comme on évalue tout le reste, mais selon la densité, l’intensité qu’elle nous apporte. Cette intensité est un luxe à la portée de tout le monde.
Qu’a-t-on à y gagner ?
La quête de fécondité plutôt que d’utilité. Celle-ci correspond parfaitement au logiciel marchand, qui vise un objectif précis, selon un intérêt monétaire, donc calculable. La fécondité ne l’est pas. Elle explore des existences, des possibilités imprévisibles. Lorsqu’on s’engage dans une démarche féconde, comme la lecture, une longue conversation profonde avec quelqu’un, une promenade au musée, on ignore vers quoi cela nous mène. La vie s’émancipe, et c’est ce qu’il y a de beau. Nous aspirons tous à ce temps, pour réfléchir, comprendre et mieux agir. Mais aucun mot, dans notre langue, ne désigne cet usage fécond du temps libre. Or, ce qui n’est pas nommé n’existe pas vraiment, ne peut être ni défendu, ni valorisé. Introduire l’otium dans notre vocabulaire courant, c’est accorder, enfin, une valeur à ce temps, décisif pour notre émancipation et notre contribution au bien commun.
L’otium du peuple : à la reconquête du temps libre, de Jean-Miguel Pire, éditions Sciences Humaines, 84 pages, 13 €. Disponible sur leslibraires.fr.
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D’après Wikipédia, « Madame Figaro est un magazine de mode féminin, à publication hebdomadaire, fourni en supplément du journal Le Figaro dans son édition week-end et édité par la Société du Figaro… » - Présentation : La ligne éditoriale s’oriente autour des tendances mode & beauté, de la création, de la culture et du business. Selon son argumentaire, l’approche rédactionnelle et l’iconographie ciblent un lectorat haut de gamme [[C’est-à-dire ?]->https://fr.wikipedia.org/wiki/Aide:Pr%C3%A9ciser_un_fait] avec une attention pour le grand public. Source
Psychologie du travail : 4 attitudes inconscientes à identifier pour travailler en équipe - Publié le 3 avril 2024 à 09:00 – Document ‘solutions.lesechos.fr’ - Équipe et management Finance, compta, assurance Tech Juridique - Les Echos Solutions - Équipe et management Vie d’entrepriseImage d’illustration de l’article : Psychologie du travail : 4 attitudes inconscientes à identifier pour travailler en équipeCrédit : iStock - SDI Productions
Votre équipe est précieuse. Chaque collaborateur joue un rôle essentiel dans le bon fonctionnement de l’équipe et l’atteinte des objectifs de votre entreprise.
Mais travailler ensemble, dans l’harmonie et la bonne humeur, n’est pas évident pour tout le monde. Si certains ont plus de facilité que d’autres à travailler en équipe, d’autres sont parfois en proie à quelques réactions inconscientes.
Pour faciliter le travail, rien de tel que de s’intéresser aux trois réflexes inconscients que tout un chacun peut avoir face au travail de groupe. Explications.
La paresse sociale
La paresse sociale est le phénomène selon lequel les collaborateurs, lorsqu’ils travaillent en équipe, vont avoir tendance à fournir des efforts proportionnels à la taille du groupe.
Ainsi, plus l’équipe est grande, moins les efforts fournis sont importants.
Ce réflexe psychologique a été mis en évidence par l’ingénieur Maximilien Ringelmann à la fin du XIXe siècle. En effet, le spécialiste en agronomie décide d’étudier la force de traction des hommes en leur demandant de titrer une corde de toute leur force sur environ cinq mètres. Ringelmann a donc analysé la force de traction en plusieurs étapes : lorsque les hommes tirent la corde seuls, puis à deux, et ainsi de suite.
Les résultats sont sans appel : dès que deux personnes travaillent ensemble, les efforts individuels descendent à 93 % pour atteindre 49 % seulement lorsqu’ils sont huit à tirer la corde.
Pour quelles raisons diminue-t-on nos efforts ? L’expert indique que le manque de simultanéité en est à l’origine, dans ce contexte précis.
Mais cette paresse sociale, terme est né en 1979 de l’esprit de Bibb Latané, est aussi due à l’attente de chacun envers les autres. Inconsciemment, les collaborateurs espèrent que les autres performent à leur place.
En revanche, cette paresse sociale tend à disparaître lorsque la tâche à accomplir est très intéressante, et donc motivante, mais aussi lorsqu’un fort esprit d’équipe unit chaque collaborateur. Et enfin, plus la mission à accomplir est complexe, moins la paresse se manifeste.
L’inhibition sociale
L’inhibition sociale correspond à cette tendance qu’a un individu à complètement perdre ses moyens lorsqu’il se sent observé par une personne en mesure de juger sa performance.
Ne vous est-il jamais arrivé de réussir plusieurs fois d’affilée une tâche et une fois devant quelqu’un, vous n’y parvenez plus ? Le stress se manifeste, vous perdez vos moyens. Cela peut survenir lorsque votre chef vous regarde exécuter une tâche, ou que vous faites une présentation !
Cette inhibition sociale tend à faire perdre en confiance aux personnes touchées, voire les exclure du groupe en question si elles ne parviennent pas à faire leur preuve face à l’équipe entière. Elle favorise l’apparition de l’anxiété, stimule le biais de conformité, etc.
La cohésion sociale
Le sociologue Emile Durkheim admet l’expression de « cohésion sociale » en 1893. Celle-ci fait référence à l’engagement d’une société, d’un groupe, à construire une identité collective. Solidarité, interdépendance, volonté de réduire les inégalités, entrent alors en compte.
Au sein de l’entreprise, on parlera alors de cohésion d’équipe, ou le degré d’adhésion volontaire de chaque collaborateur à un groupe selon des valeurs communes, des objectifs communs, des projets collectifs.
La cohésion sociale apparaît alors lorsque les collaborateurs se sentent en confiance auprès des autres, qu’ils ont le sentiment de pouvoir être eux-mêmes, qu’ils se sentent respectés, écoutés, valorisés. Ils développent alors le sentiment d’appartenance, si important pour vivre en société et ne pas se sentir rejeté. Une bonne cohésion favorise la productivité, l’entraide, facilite la résolution des problématiques, mais aussi la collaboration active, améliore la communication et l’efficacité quotidienne.
La facilitation sociale
La facilitation sociale pourrait être présentée comme le contraire même de la paresse sociale. Ici, évidemment, tout dépend du contexte, de l’équipe, du travail à mener. Elle correspond au phénomène suivant : en présence de leurs collègues (actifs ou passifs dans l’action), les collaborateurs auront tendance à améliorer leurs capacités et leur performance globale.
Nous devons cette découverte psychologique à Norman Triplett, à la fin de XIXe siècle, dont le nom a été instauré par Floyd Allport en 1924. Il y aurait donc une influence positive à travailler en groupe, un effet « dynamogène », selon le spécialiste.
Il existe donc deux types de facilitation sociale :
- L’effet de co-action : agir en duo sur une même tâche, semble exercer une influence positive (le contraire est donc la paresse sociale)
- L’effet d’audience : se savoir observé, tend à démultiplier les forces de la personne qui exécute l’action. (le contraire de cet effet correspond à l’inhibition sociale)
Et là où la facilitation sociale apparaît, c’est bien souvent dans des situations où les tâches à accomplir sont simples et familière et que l’effort collectif amène à un résultat plutôt positif. En revanche, lorsque les efforts collectifs sont vains et mènent à un résultat plutôt négatif, la paresse sociale se manifeste.
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Selon Wikipédia, « Les Échos (stylisé Les Echos) est un quotidien français d’information économique et financière, fondé en 1908 par les frères Robert et Émile Servan-Schreiber. Le quotidien revendique une orientation libérale3 et défend une ligne éditoriale favorable à l’économie de marché4. Le journal Les Échos est fortement développé sur le numérique, qui représente plus de 53 % de sa diffusion payée en France en 20195, soit l’une des plus fortes proportions parmi les quotidiens nationaux6. Les Échos est détenu par Bernard Arnault depuis 2007. Il appartient au Groupe Les Échos-Le Parisien depuis 2015, filiale de LVMH7. Suite au limogeage du directeur de la rédaction Nicolas Barré en mars 2023 qui aurait été décidé par Bernault Arnault lui-même, et au veto des journalistes contre la candidature de François Vidal proposée par le conseil de surveillance, le journal est actuellement sans directeur8… - Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_%C3%89chos
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Psychologie : qu’est-ce que le dilemme du hérisson qui pousse à nous isoler des autres ? – Vendredi 05 avril 2024 à 10:00 PM UTC+2 – Document ‘Ça m’intéresse’
En septembre 2023 sur le plateau de l’émission Quotidien, l’humoriste et acteur Panayotis Pascot comparait sa relation avec son père au ’dilemme du hérisson’, un concept philosophique qu’il aborde dans un chapitre de son premier récit autobiographique « La prochaine fois que tu mordras la poussière ».
Dès sa naissance, le hérisson se retrouve face à un épineux dilemme : se rapprocher de ses congénères les jours de grands froids pour se maintenir au chaud ou s’en écarter pour ne pas risquer de se faire piquer et succomber à une hémorragie. ’Mon père, quand je suis trop loin, il me pique. Quand je suis trop loin, j’ai froid. Il faut que je trouve la bonne distance’,disait l’ancien acolyte de Yann Barthès. On entend souvent qu’il est essentiel de privilégier le vivre ensemble, de créer du lien dans nos interactions quotidiennes. Et si garder ses distances peut être la clé d’une société plus harmonieuse ?
Le dilemme tragique des relations humaines
Publiée par Arthur Schopenhauer puis popularisé par Sigmund Freud, cette métaphore de l’intimité humaine évoque la situation de ces êtres qui désirent l’intimité, mais se repoussent inévitablement. Tout comme les hérissons, nous recherchons la proximité, le contact, avec les autres. Mais paradoxalement, plus nous nous rapprochons, plus nous prenons aussi le risque de souffrir ou de faire souffrir les autres.
C’est pourquoi certaines personnes vont préférer s’isoler, ne pas s’investir émotionnellement ou privilégier les relations superficielles de peur de souffrir le jour où cette relation prendra fin. Dans certains cas, s’isoler est un besoin viscéral, vital, comme l’explique la psychologue Anne-Sophie Cheron dans Marie Claire. ’Nous sommes attirés par les membres de notre famille dont on a besoin, surtout enfant. Mais nous sommes poussés à les rejeter quand ils menacent notre intégrité, notre territoire, qu’ils abusent de leur pouvoir’, explique-t-elle. Une solution émerge alors.
S’éloigner, prendre le large, pour se préserverdes comportements toxiques et ’trouver la bonne distance dans sa famille, de s’aimer à la juste place et à la bonne hauteur’, renchérit Sophie Galabru, philosophe et autrice de Faire famille. Une philosophie des liens. La question à se poser est la suivante : la proximité avec autrui est-elle libératrice ou destructrice ?
Entre attirance et répulsion, trouver le juste équilibre
Dans une société ultra-connectée, où la solitude est parfois perçue comme un mal à combattre, certains s’efforcent tout de même de tenir les autres à distance. ’On a besoin d’avoir notre individualité. Quand on a tendance à être trop proche des autres, parfois, on a tendance à la perdre et à se perdre nous-même. Et ça peut être dangereux’, témoigne l’influenceuse et ex-candidate de télé-réalité Alix Desmoineaux aux 1,8 millions de followers sur Instagram au micro de Tunnel, le podcast du Mouv’.
Faut-il alors se déconnecter de la société pour devenir sa propre source de chaleur, comme le suggère Schopenhauer ? Ou faut-il rechercher l’amitié et l’amour, tout en sachant pertinemment que les choses pourraient mal tourner ? Pour le Youtubeur Lucas Dorable, la solitude permet ’de se retrouver, de découvrir davantage de choses sur soi qu’en étant en groupe en permanence’. Mais en même temps, elle peut faire souffrir. Tirer profit de ses expériences passées, de ses erreurs, être plus sélectif dans le choix de son entourage permettrait aussi de se construire un cercle social plus sain. Pour Manon Delcourt, créatrice de contenus, tout l’enjeu réside dans le fait de réussir à ’se forger sa propre identité tout en faisant partie d’un groupe’.
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Eloge de la sociabilité – Par Jacques Attali - 04 avril 2024 – Document ‘attali.com/societe’ Société
Bien des critères peuvent servir à décider d’une action politique ou d’une économie budgétaire : son efficacité économique, son coût, son impact sur l’emploi, sur l’environnement, sur la justice sociale, sur les générations futures. Il est un critère trop souvent oublié : son impact sur la disponibilité par chacun d’un temps de qualité à passer avec d’autres, qu’on peut appeler d’un mot approximatif : la « sociabilité ».
Plus communément, ce mot sert à caractériser une personne sociable, c’est-à-dire capable de vivre aisément en société. Je l’entends ici comme la description d’une situation permettant à tous de le devenir.
La sociabilité n’est pas l’antonyme de la solitude ; celle-ci est une forme de liberté qui peut être nécessaire, quand on en choisit le moment, la durée, les conditions d’exercice. En particulier, elle peut être nécessaire dans une activité créatrice et ne se confond pas avec la misanthropie.
La sociabilité n’est pas non plus l’acceptation de l’immersion dans une foule : la présence agressive des autres, dans des transports en commun bondés, dans un travail bruyant, dans des immeubles mal insonorisés n’est pas une occasion de vivre pleinement, pacifiquement, avec les autres.
La sociabilité, c’est la capacité à disposer de temps et de conditions pour échapper à la solitude non choisie.
Beaucoup de gens vivent dans une réelle solitude. Certains sont vraiment matériellement seuls, sans visite familiale, sans réelle communication avec personne, sinon sur les réseaux sociaux, ou avec des inconnus, caissiers de grandes surfaces ou conducteurs de bus, ou avec des infirmières, infiniment dévouées, passionnées, mais écrasées de travail et qui n’ont pas le temps de leur faire la conversation. Ces gens-là, si nombreux, n’ont personne à qui confier leurs chagrins, leurs soucis, leurs perplexités, leurs espérances. Une des rares études existantes, sur le sujet, australienne, (dont je ne peux me porter garant du sérieux), affirme que 20% de la population de ce pays bénéficie de moins d’une heure d’interaction réelle avec quelqu’un par jour et que c’est la limite à partir de laquelle le cerveau se dégrade, faute de fonctionner suffisamment dans l’échange. J’ai le sentiment que ce ratio est vraisemblablement atteint dans la plupart des pays les plus développés, et en particulier dans les pays anglo-saxons.
Cette absence de sociabilité est, par beaucoup, considérée comme utile à l’économie : on sait depuis longtemps que le temps passé à parler avec d’autres est volé à la production et à la consommation marchande ; et l’économie moderne préfère que les gens mangent seuls, brièvement, des produits industriels, plutôt que de consommer ensemble, en prenant leur temps, des plats préparés à la maison. On sait aussi que, plus généralement, plus on est seul, plus on achète, pour combler sa solitude.
Nos sociétés ont très vite identifié le manque de sociabilité à une maladie et proposé des réponses thérapeutiques. Elles affirment que se sentir seul n’est pas sain, et qu’on peut en guérir en payant quelqu’un pour parler avec soi. La sociabilité devient alors une activité marchande comme les autres, avec la psychanalyse, et toutes les autres formes de conversations rémunérées. Une autre réponse thérapeutique et marchande passe par les psychotropes et l’ensemble des drogues, légales ou illégales, qui visent à nous faire oublier notre solitude, à nous faire croire que nous sommes heureux, même si nous ne le sommes pas. Une autre réponse marchande encore passe par la multiplication des applications de rencontre, d’abord dédiés à l’organisation de mariages, puis de rencontres sexuelles brèves, puis, plus récemment, de partages d’expériences ou d’amitiés plus ou moins durables. La sociabilité digitale est supposée faire des miracles. Illusion.
Les réponses non marchandes sont beaucoup plus rares. Il y eut celle de la confession, dont la finalité est toute autre, et qu’on ne peut qualifier de sociabilité. Il existait, et n’existe presque plus, celle des places de villages, celle des cafés où on venait parler, sans consommer avec des inconnus.
J’aime beaucoup celle, dont fait état un article récent d’un journal japonais repris dans Courrier international, décrivant un jeune adulte de Tokyo s’installant sur un banc, après son travail, avec une pancarte où est écrit seulement « je vous écoute », et qui se met ainsi à la disposition de tous ceux qui ont besoin d’être écouté, et de bavarder avec quelqu’un. J’aime plus encore toutes les activités associatives visant à faire se rencontrer, à dialoguer, jouer, assister, faire, hors de toute attente marchande. En particulier, celles qui s’occupent de gens que la solitude peut condamner à la misère et au suicide, tels les adolescents de l’Aide Sociale à l’Enfance, si négligés par une société impitoyable.
S’il y a quelques secteurs qui ne devraient jamais être concernés par des économies budgétaires, ce sont bien ceux-là.
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Source : https://www.attali.com/societe/eloge-de-la-sociabilite/
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