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"Juifs-Arabes : pourquoi la haine ? (L. Ravary) - Israël-Palestine : Quand serons-nous enfin fatigués de la haine ? - Israël-Hamas, la haine a creusé un gouffre (Frère Le Méhauté) – Dépasser la tentation de la haine (D. Horvilleur)" par Jacques Hallard
samedi 16 mars 2024, par
ISIAS Judaïsme Islam Conflit Paix
Juifs-Arabes : pourquoi la haine ? (L. Ravary) - Israël-Palestine : Quand serons-nous enfin fatigués de la haine ? - Israël-Hamas, la haine a creusé un gouffre (Frère Le Méhauté) – Dépasser la tentation de la haine (D. Horvilleur)
Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 15/03/2024
Ce titre est composé d’extraits de diverses publications qui ont été sélectionnées pour ce dossier
Delphine Horvilleur{{}}
Delphine Horvilleur : ’Accepter que rien ne sera jamais plus comme avant et, quand même, réussir à marcher’ (abordé dans ce dossier)
Judaïsme et islam en Europe | Maison de l’europe en Limousin{{}}Source
Voir ICI
Plan du document : Préambule Introduction Sommaire Auteur
Préambule
Définition - La haine est un sentiment personnel de détestation, d’hostilité ou d’exécration très forte à l’égard de quelque chose ou de quelqu’un. En Philosophie, dans la philosophie aristotélicienne puis chrétienne, la haine est vue comme un vice. Dans sa Rhétorique, Aristote définit la haine comme une forme d’hostilité dont l’objet est un groupe de gens, au contraire de la colère qui concerne des individus : il donne l’exemple de la haine envers les voleurs que selon lui tout le monde ressent sans avoir besoin d’être concerné personnellement. Par la suite, dans l’épître aux Romains, Paul de Tarse enjoint aux judéo-chrétiens de ne pas haïr leurs oppresseurs, car cela serait mal. En 1826, William Hazlitt publie sa collection d’essais Du plaisir de haïr, dans lesquels il fait valoir entre autres que les enfants, les femmes, les idiots et les moralistes seraient plus enclins à traduire leur haine en actions que lui et ses pairs... – A découvrir la suite sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Haine
Tout d’abord quelques informations pour entrer dans le sujet de ce dossier
Ce dossier est constitué dans un but didactique, sous l’angle culturel et cultuel : il aborde le sujet tragique et douloureux de cet interminable conflit au Proche-Orient et peut aider à un examen objectif de l’histoire et des perspectives dans cette région, et à en mieux JH2024-03-14T14:53:00JUx
comprendre les enjeux.
https://www.axl.cefan.ulaval.ca/asie/images/Proche-moyen-mapS.png
Proche-Orient - Moyen-Orient - Extrême-Orient - (Asie occidentale)
En fait, la distinction entre Proche-Orient et Moyen-Orient apparaît davantage aujourd’hui comme une notion européenne, notamment française, alors que l’anglo-américain incorpore les deux notions. Bref, la notion de Proche-Orient n’existe plus en anglais, grâce aux Américains. Pour simplifier, on peut affirmer qu’on parle français quand on distingue les deux termes ; on parle anglais quand on supprime le Proche-Orient au profit du Moyen-Orient. En fait, c’est plus complexe, car il faut tenir compte des autres langues qui ont parfois leur propre répartition… - Source : https://www.axl.cefan.ulaval.ca/asie/Proche-Moyen-Orient.htm
Ce dossier fait aussi suite à cet autre document antérieur sur ce sujet et mis en ligne récemment : ’Les droits des femmes dans l’État juif d’Israël vus sous divers angles : l’histoire du pays, le sionisme, l’armée, la constitution, les violences, les féminicides : « une ségrégation des sexes s’infiltre dans la sphère publique »’ par Jacques Hallard - 13 mars 2024 - ISIAS Femmes Israël Palestine - Série ‘Droits des femmes 2024’
La différence entre judaïsme et sionisme : dissiper la confusion - OLJ / Par Bernard Raymond JABRE, le 03 novembre 2023 à 00h00
Le judaïsme et le sionisme sont deux termes souvent associés à la culture, à la religion et à la politique liées à Israël. Cependant, il est essentiel de reconnaître que ce sont des concepts distincts, et la confusion entre les deux peut avoir des implications importantes, en particulier lorsqu’il s’agit de l’accusation d’antisémitisme. Dans ce texte, nous allons explorer la différence entre le judaïsme et le sionisme, et comment la confusion entre ces deux termes peut conduire à une mauvaise interprétation.
Le judaïsme est une religion monothéiste vieille de plusieurs milliers d’années. Ses adeptes, les juifs, suivent une série de lois religieuses, de rituels et de croyances basés sur des textes sacrés, dont la Torah. Le judaïsme englobe également une riche tradition culturelle et historique, notamment la langue hébraïque, la littérature, la musique, l’art et la cuisine. Les juifs constituent une communauté religieuse et culturelle diversifiée, répartie dans le monde entier.
Le sionisme, lui, est un mouvement politique qui a émergé au XIXe siècle, principalement en réaction aux persécutions et aux pogroms subis par les juifs en Europe. Il prône l’établissement d’un État juif en terre d’Israël, la région historique où le peuple juif avait jadis établi un royaume. Le sionisme repose sur l’idée que les juifs ont le droit à une patrie nationale en Israël, leur terre ancestrale.
La confusion entre le judaïsme et le sionisme découle souvent du fait que le mouvement sioniste est basé sur l’identité juive. Cependant, il est important de noter que tous les juifs ne sont pas sionistes, et tous les sionistes ne sont pas nécessairement religieux. De plus, de nombreux juifs, en particulier ceux de la diaspora, ont des opinions diverses sur le sionisme et les politiques d’Israël.
Quant à l’accusation d’antisémitisme, c’est une question sensible et grave. L’antisémitisme est une forme de discrimination et de haine envers les juifs en raison de leur religion, de leur ethnie ou de leur origine.
Cependant, il est important de distinguer entre la critique légitime d’Israël en tant qu’État et l’antisémitisme. Le débat politique et la critique des actions d’Israël en tant que nation souveraine sont des éléments fondamentaux de la démocratie.
L’antisionisme est la position politique qui s’oppose au sionisme en tant que mouvement nationaliste et à l’existence de l’État d’Israël en tant qu’entité politique. Il est essentiel de comprendre que l’antisionisme n’implique pas nécessairement de l’antisémitisme. Les critiques de l’État d’Israël peuvent découler de préoccupations politiques, sociales ou humanitaires légitimes. Cependant, il est important de faire preuve de prudence pour éviter que l’antisionisme ne serve de masque à des préjugés antisémites.
Il est ainsi crucial de distinguer entre le judaïsme en tant que religion et identité culturelle et le sionisme en tant que mouvement politique nationaliste.
La confusion entre ces deux concepts peut entraîner des malentendus et des généralisations inutiles. La critique d’Israël en tant qu’État ne doit pas être automatiquement qualifiée d’antisémitisme. Il est possible de débattre des politiques israéliennes de manière constructive tout en respectant le droit à la liberté d’expression et en condamnant fermement toute forme de haine envers les juifs en tant que communauté religieuse et culturelle.
NB. Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.
© 2022 L’Orient-Le Jour Tous droits réservés - Source : https://www.lorientlejour.com/article/1355965/la-difference-entre-judaisme-et-sionisme-dissiper-la-confusion.html
L’Orient-Le Jour est un quotidien francophone libanais. C’est un des principaux journaux libanais et du Moyen-Orient. Sa ligne éditoriale rejoint les positions des partis politiques dits du 14-Mars… Wikipédia
Islam - Comment ne plus confondre islamique, islamiste et musulman ? – Selon l’Institut du monde arabe Paris
La distinction entre Islam et islam, musulman et islamique est récente et ne connaît pas d’équivalent en arabe. Il s’agit d’une construction de chercheurs occidentaux s’intéressant au monde islamique, de plus en plus couramment utilisée. Néanmoins, elle n’est pas toujours respectée dans les médias, ni même dans tous les livres…. – Plus de détails sur ce site : https://vous-avez-dit-arabe.webdoc.imarabe.org/religion/islam-et-islam-musulman-islamique-ou-islamiste/comment-ne-plus-confondre-islamique-islamiste-et-musulman
Calendriers et dates des fêtes religieuses 2024, 2025 et 2026
Trois religions réunies en un seul endroit
Trois religions réunies en un seul endroit - Photo by Noah Holm on Unsplash
Calendriers et dates des fêtes religieuses - Vous pouvez consulter les calendriers et les dates des fêtes et événements religieux pour ces quatre religions monothéistes : le catholicisme, le judaïsme, l’islam et l’orthodoxie. Seules les fêtes les plus importantes des calendriers sont détaillées ; les fêtes moins connues sont peu détaillées pour le moment. Ces pages sont très loin d’être complètes, soyez indulgent et n’hésitez pas à nous envoyer un mail pour signaler des erreurs ou des manques.
Pratique des fêtes religieuses - Les fêtes religieuses donnent lieu à diverses pratiques selon les dates et les croyances, on retrouve néanmoins des pratiques communes, tel que le jeûne. Des fêtes donnent également lieu à des repas particuliers dont le menu est déterminé à l’avance. Durant les journées ou les nuits de célébration, les croyants se rendent souvent dans leur lieu de culte pour effectuer des prières. Des processions accompagnent parfois ces prières.
Origine des fêtes religieuses - La grande majorité des fêtes religieuses sont associées à des événements importants des textes sacrés, comme la résurrection du Christ à Pâques, le Jour du Grand Pardon (Yom Kippour) ou encore la fête du sacrifice (Aïd el-Kebir)…. - Source : https://icalendrier.fr/religion/
Les documents sélectionnés pour ce dossier abordent tout d’abord : une petite réflexion juive séfarade sur les rapports du judaïsme et de l’islam, la question des fêtes religieuses pour les musulmans et les juifs en France, un rappel des Célébrations dans le judaïsme et Les Fêtes musulmanes (selon Wikipédia)
Puis est proposée une série d’articles centrés sur la notion de la haine avec : une rétrospective sur « Juifs et Arabes : pourquoi la haine ? » de Lise Ravary, une rétrospective sur « Antisémitisme : pourquoi le conflit israélo-palestinien déchaîne-t-il tant de passions en France ? » de Vincent Daniel, les points de vue « Pourquoi Israël hait-il tant les Palestiniens ? » de Marwan Bishara / Al-Jazeera (‘france-palestine.org’) et une note Wikipédia sur ‘L’association France-Israël’
Suivent un document officiel ‘assemblee-nationale.fr’ : « Proposition de résolution visant à condamner l’éducation à la haine des enfants palestiniens », et d’autres contributions : Point de vue - « Ils n’auront pas notre haine » de Wajdi Mouawad ; « La haine, de part et d’autre de Serge Bourassa ; « Le sentiment pro-Hamas choque les Juifs d’Europe et ravive les craintes quant à leur avenir » de Canaan Lidor ; « Partie du problème - Ces écoles palestiniennes sous contrôle des Nations-Unies dans lesquelles est enseignée la haine des Juifs et d’Israël » de Simone Rodan-Benzaquen ; un éditorial d’Arnaud Alibert Prêtre assomptionniste « Israël-Palestine : la haine creuse un fossé » ; une tribune « Israël-Palestine : Quand serons-nous enfin fatigués de la haine ? » par le Frère Frédéric-Marie Le Méhauté Franciscain, théologien, enseignant au Centre Sèvres-Facultés jésuites de Paris…
Puis encore des vidéos : « Israël et Palestine : les voix d’artistes contre la haine » d’ARTE ; « Guerre Hamas-Israël : à Jérusalem, Juifs et Arabes ensemble contre la haine » d’Armin Arefi ; « Juifs et Arabes s’unissent pour combattre la haine à Haïfa, en Israël » vidéo de Radio-Canada Info ; « Israël-Palestine : les espoirs déçus des accords de paix » par Géraldine Cornet Lavau ; le film « Israël-Palestine : Jeunesse et espoir de paix » de Stéphanie LEGRAND ; « Israël-Palestine : les espoirs déçus des accords de paix » par Géraldine Cornet Lavau ; « Israël et Palestine, quel espoir pour la paix ? (audio) par Manu Van Lier ; enfin une tribune « Guerre Israël-Hamas : cherche une lueur d’espoir, je n’en trouve pas » de Marc Knobel historien et essayiste…
Enfin, parmi les très nombreuses informations disponibles et sans cesse renouvelées, ont été ajoutées quelques actualités de différentes sources…
Ce dossier se termine, en guise de conclusion, avec des contributions de la rabbine et philosophe Delphine Horvilleur, dont « En Israël comme en Palestine, une forme d’idolâtrie annihile tout esprit critique », et de nombreuses contributions de cette autrice
…
On peut encore se référer à « Delphine Horvilleur : ’Accepter que rien ne sera jamais plus comme avant et, quand même, réussir à marcher’ - Par Juliette Hochberg - Publié le 28/02/2024 à 16:28 – « Plongée dans la stupeur depuis le 7 octobre [2024], la rabbine et écrivaine partage ’Comment ça va pas ?’, son texte le plus personnel. Un ’traité de survie’ pour Delphine Horvilleur, dont les métiers consistent à trouver les mots qui rassurent, apaisent, invitent à la réflexion et toujours, à tisser des liens. Mais que faire alors, quand elle-même peine à percevoir l’espoir ? Écrire… - A retrouver ici > https://www.marieclaire.fr/delphine-horvilleur-comment-ca-va-pas-7-octobre-interview,1471591.asp - Retour au début du dossier
Les documents choisis pour réaliser ce dossier figurent avec leurs accès dans le sommaire ci-après
Retour au début de l’introduction
- Faut-il des fêtes religieuses pour les musulmans et les juifs ? - Samedi 25 février 2017 – Document ‘France Culture’ - Provenant du podcast Faut-il y croire ?
- Célébrations dans le judaïsme d’après Wikipédia - Vous lisez un « bon article » labellisé en 2011
- Les Fêtes musulmanes selon Wikipédia
- Rétrospective - Juifs et Arabes : pourquoi la haine ? - Lise Ravary - Samedi, 23 mai 2015 17:45 - Mise à jour Samedi, 23 mai 2015 18:06 – Document ‘journaldemontreal.com’
- Rétrospective - Antisémitisme : pourquoi le conflit israélo-palestinien déchaîne-t-il tant de passions en France ? - Article rédigé par Vincent Daniel - Propos recueillis par France Télévisions - Publié le 10/08/2014 10:21 Mis à jour le 10/08/2014 15:44 – Document ‘francetvinfo.fr’
- Pourquoi Israël hait-il tant les Palestiniens ? - Mardi 09 août 2022 - Marwan Bishara / Al-Jazeera – Document ‘france-palestine.org’ Analyses
- Note Wikipédia sur ‘L’association France-Israël’
- France - Proposition de résolution visant à condamner l’éducation à la haine des enfants palestiniens – Document officiel ‘assemblee-nationale.fr’ – Octobre 2023
- Point de vue - « Ils n’auront pas notre haine » - Par Wajdi Mouawad – 11 novembre 2023 – Document ‘ledevoir.com’ Idées
- La haine, de part et d’autre - Serge Bourassa - La Prairie, le 10 octobre 2023 - Lettre 11 octobre 2023 - Document ‘ledevoir.com’ Lettres
- Le sentiment pro-Hamas choque les Juifs d’Europe et ravive les craintes quant à leur avenir - Par Canaan Lidor - 27 octobre 2023, 12:14 – Document ‘fr.timesofisrael.com’
- Partie du problème - Ces écoles palestiniennes sous contrôle des Nations-Unies dans lesquelles est enseignée la haine des Juifs et d’Israël - avec Simone Rodan-Benzaquen – Document ‘atlantico.fr’
- Israël-Palestine : la haine creuse un fossé - Editorial - Arnaud Alibert Prêtre assomptionniste aa, le 13/10/2023 à 12:27 - Modifié le 13/10/2023 à 15:48 – Document ‘la-croix.com’
- Tribune - Israël-Palestine : « Quand serons-nous enfin fatigués de la haine ? » - le 21/11/2023 à 17:46 - Frère Frédéric-Marie Le Méhauté Franciscain, théologien, enseignant au Centre Sèvres-Facultés jésuites de Paris
- Israël et Palestine : les voix d’artistes contre la haine
- Guerre Hamas-Israël : à Jérusalem, Juifs et Arabes ensemble contre la haine - De notre envoyé spécial à Jérusalem, Armin Arefi - Publié le 10/11/2023 à 08h11 – Document ‘lepoint.fr’
- Juifs et Arabes s’unissent pour combattre la haine à Haïfa, en Israël - Radio-Canada Info – Vidéo - 23 oct. 2023 #TJ18h
- Israël-Palestine : les espoirs déçus des accords de paix - Par Géraldine Cornet Lavau - Publié le 18.10.2023
- Film - Israël-Palestine : Jeunesse et espoir de paix - Stéphanie LEGRAND, Paris, août 2011 - Fiche de document Dossier : Filmographie du conflit israélo-palestinien
- Israël-Palestine : les espoirs déçus des accords de paix - Par Géraldine Cornet Lavau - Publié le 18.10.2023
- Israël et Palestine, quel espoir pour la paix ? (audio) - Par Manu Van Lier - Publié le 25 décembre
- Tribune - Guerre Israël-Hamas : « Je cherche une lueur d’espoir, je n’en trouve pas » - Marc Knobel Historien et essayiste - Le 11/10/2023 à 14:10 – Document ‘la-croix.com’
- Tribune - Guerre Israël-Hamas : « Je cherche une lueur d’espoir, je n’en trouve pas » - Marc Knobel Historien et essayiste - Le 11/10/2023 à 14:10 – Document ‘la-croix.com’
Actualités - L’économiste Mohammad Mustafa pressenti comme prochain Premier ministre de l’Autorité Palestinienne - Par Jacob Magid 13 mars 2024 15:53 – ‘The Times of Israël’
En savoir plus sur Delphine Horvilleur, rabbin et philosophe d’après ‘radiofrance.fr’
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Rédigé par Gabriel Hagaï | Jeudi 02 Juillet 2020 à 12:30 - SaphirNews
Petite réflexion juive séfarade sur les rapports du judaïsme et de l’islam
Pour commencer sur ce sujet, j’aimerais partager ici une petite anecdote personnelle. Vers l’âge de 12 ans et demi, en préparation à ma bar-miṣwa (fête de la majorité religieuse à 13 ans), mes parents m’ont fait prendre des cours chez ribbî Makhlûf Ad-Dahân. C’était un vieux rabbin d’origine marocaine, d’une grande piété, d’une profonde humilité et d’une véritable érudition.
Un jour, en passant rue de Tanger, dans le 19e arrondissement de Paris, devant la mosquée, en entendant l’adhan (l’appel à la prière) – « Allahu akbar ! » – ribbî Makhlûf a dit : « Bârûkh Hû wu-vârûkh shemô (littéralement ’Bénit soit-Il et bénit soit Son nom’) ». Or, c’est une phrase d’eulogie que l’on prononce à la synagogue quand on entend le nom de Dieu, et donc exclusivement dans un contexte liturgique juif, et en hébreu.
Étonné, je lui demandais « Ribbî, pourquoi as-tu dit ça ? » « Et pourquoi pas ? », répondit-il par une autre question à la manière des rabbins, « Les musulmans ne croient-ils pas au même Dieu que nous ? » Cet épisode m’a marqué pour la vie : on pouvait donc adorer le même Dieu tout en étant d’une religion différente, et on devait même témoigner du respect envers cette autre religion ! C’était ma première ouverture à l’interreligieux.
Toute religion, à un moment de son histoire, s’est posée la question de la légitimité par rapport à elle-même de celles qui l’ont précédée
Ribbî Makhlûf Ad-Dahân m’avait étonné par le respect qu’il portait envers l’islam. Bien que juif très pieux, il était capable de citer par cœur des passages entiers du Coran en arabe. Il avait fait partie du cercle des qabbalistes d’Erfoud (Maroc) auquel ont appartenu de célèbres rabbins, dont le fameux ribbî Yisrâ’él Abîḥṣéra (1889-1984) – dit Baba Salé – sur la tombe duquel se rassemblent plus d’un demi-million de personnes lors de l’anniversaire de sa disparition (hillûlâ) chaque année à Netivot (Israël). Tout ça, je ne l’ai su que bien plus tard et j’ai eu l’impression d’avoir « raté le coche » avec ribbî Makhlûf. Si seulement j’avais eu dix ans de plus ! Mais je n’étais alors qu’un jeune adolescent, et donc attiré par d’autres sujets plus terrestres.
Je voudrais continuer en évoquant rapidement les rapports historiques entre l’islam et le judaïsme. Toute religion, à un moment ou à un autre de son histoire, s’est posée la question de la légitimité par rapport à elle-même, de celles qui l’ont précédée, ainsi que de celles qui apparaissent après elle. Les reconnaît-elle, les accepte-t-elle, les renie-t-elle, les supplante-telle, les détruit-elle ? Coexistera-t-elle avec elles de manière parallèle, en les englobant dans ses propres concepts ? Comme ce fut le cas, par exemple, de la religion romaine vis-à-vis des autres cultes méditerranéens (grecs, sémites, égyptiens). Ou refusera-t-elle la légitimité des autres confessions ? Conduite qu’a adoptée, entre autres, le christianisme au Concile de Nicée (325), se substituant au judaïsme et jetant l’anathème sur les branches dissidentes récusant son credo.
Ainsi, l’islam, dès ses premières révélations coraniques, s’est trouvé devant les questions : Quid des idolâtres ? Quid des juifs et des chrétiens ? Questions dont les réponses ont fait la différence pour des milliers de personnes entre la vie et la mort, la liberté et l’esclavage, la dignité et la soumission.
Petite réflexion juive séfarade sur les rapports du judaïsme et de l’islam
Un auto-enrichissement réciproque entre juifs et musulmans
Un exemple coranique parmi d’autres : le verset 48 de la sourate V (Al-Maida) participe de ce mouvement inclusif du Coran, invitant au vivre-ensemble fraternel avec les autres confessions monothéistes dans le respect de leurs croyances et de leurs pratiques. Bien sûr, cette lecture excluant les velléités de prosélytisme (ou plutôt de ’prosélytifaction’) envers elles, peut-être plus ou moins tempérée selon l’idéologie religieuse, prônant un islam ouvert ou exclusif, respectueux de la diversité ou takfîrî.
Ceci est pertinent pour un juif vivant en terre d’islam, d’être légitimé ou non par le Coran dans sa pratique religieuse. Pouvons-nous continuer à y vivre selon les préceptes millénaires de la Torah révélée à Moïse ? Durant sa longue histoire, le judaïsme a subi de la part de diverses religions (surtout du zoroastrisme et du christianisme) des aspirations plus ou moins fortes à sa disparition. Allait-il en être de même ici avec l’islam ?
Les chroniques humaines consignent que malgré quelques aléas anecdotiques circonstanciels – allant de la conversion forcée au massacre –, la cohabitation judéo-musulmane s’est faite sans heurts, et même dans un auto-enrichissement réciproque, comme le documente l’ouvrage encyclopédique « L’Histoire des relations entre juifs et musulmans » (éditions Albin Michel, 2013, sous la direction de Benjamin Stora et Abdelwahab Meddeb).
L’influence du soufisme sur la pratique mystique juive
Pour illustrer cela succinctement, je prendrai l’exemple de l’influence du soufisme sur la pratique mystique juive au Moyen-Âge (juste retour des choses, sachant l’influence des piétistes juifs arabes sur les premiers mystiques musulmans à l’apparition de l’islam).
Vivant à Saragosse, en Espagne, dans la première moitié du XIe siècle, le rabbin Baḥyâ (Abû Yiṣḥâq) Ben Yôséf Ibn-Paqûda rédige vers 1040 Al-Hidâya ilâ Farâ’iḍ al-Qulûb (Le Guide des Devoirs des Cœurs, en hébreu Ḥôvôth hal-Levâvôth). Dans cet ouvrage, inspiré des encyclopédistes musulmans connus sous le nom de « Frères de la Pureté » (Ikhwân aṣ-Ṣafâ), Baḥyâ Ibn-Paqûda compile les enseignements éthiques juifs en un système cohérent, citant anonymement pour confirmer son propos de nombreux auteurs soufis et poètes arabes. Parmi ses sources utilisées, on peut trouver Al-Muḥâsibî, Abû-l-Ṭayyib al-Mutanabbî, Abû Ṭâlib al-Makkî (Qût al-Qulûb), Al-Junayd, Al-Ḥasan al-Baṣrî et Dhû-n-Nûn al-Miṣrî.
On peut évoquer également le rabbin Abraham Maïmonide (Fostat, 1186-1237, fils du célèbre Moïse du même nom surnommé en hébreu le ’Rambâm’ selon son acronyme), chef des piétistes juifs en Égypte, qui rédige le Kitâb Kifâyat al-‘Âbidîn, le Guide Compréhensif pour les Serviteurs (de Dieu). Les citations du taṣawwuf (soufisme) y sont tellement importantes, que le professeur Paul Fenton, le spécialiste universitaire français de cette littérature, l’appelle le « soufi juif ».
Pour clore cette courte illustration, je mentionnerai le témoignage des Maîtres de ma lignée confrérique. À cause de la taille souvent réduite des communautés israélites en terre d’islam, il n’était pas rare pour les confréries mystiques juives d’utiliser les structures de leurs consœurs soufies – surtout pour les retraites (khalwât, pârâdhôth) – faute d’en posséder d’adéquates en leur sein. Fort de cette fraternité spirituelle, on pouvait voir encore récemment (jusqu’à l’exode massif des juifs des pays musulmans) un rabbin faire le dhikr dans une zâwiyya à côté des autres fuqarâ.
Ce fait est dûment documenté dans la Guenizah (Genîzâ) du Caire, par la pétition (datée d’entre 1355 et 1367) d’une femme juive, mère de trois enfants, devant le tribunal rabbinique de ribbî David II Maïmonide (investi en 1355). Cette dernière demande que l’on adresse une requête à son mari, Baṣîr al-Jalâjilî (le « faiseur de cloches ») – alors en khalwa chez le cheikh Jamâl-ud-Dîn Yûsuf (b. ‘Alî) al-Kûrânî (mort en 1367) –, car la somme d’argent qu’il lui a laissée avant de commencer sa retraite a été complètement dépensée (voir l’article « A Jewish Addict to Sufism : In the Time of the Nagid David II Maimonides », S. D. Goitein, The Jewish Quarterly Review, New Series, Vol. 44, No. 1, Juillet 1953, pp. 37-49).
Ce qu’il faut noter, c’est l’acceptation des pratiques de ce genre, car ici ni l’épouse ni le tribunal rabbinique ne cherchent à condamner le mari juif parce qu’il serait parti chez des soufis pour faire sa retraite spirituelle, mais juste parce qu’il n’a pas laissé de ressources suffisantes à sa famille.
Une conscience profonde des musulmans et des juifs maghrébins d’appartenir à une même famille
J’aimerais insister ici sur un point qui me semble important. Quand l’islam est arrivé au Maghreb, une partie des autochtones berbères à l’époque étaient de confession juive. Au cours des siècles qui ont suivi, certains ont embrassé la religion musulmane, alors que d’autres sont restés juifs. Du coup, les gens avaient conscience d’être de la même famille par-delà les différences religieuses. C’est pour cette raison que dans toute l’Afrique du Nord, on trouve ce que les anthropologues appellent « le culte syncrétique des Saints » où les juifs célèbrent avec leurs voisins musulmans le mûsam du Wali local, et ces derniers avec les juifs la hillûlâ du Ṣaddiq du coin. Car, dans l’esprit des natifs, les miracles attribués au Saint qui fonctionnent pour la branche de la famille de telle religion, fonctionnent évidemment pour ceux de l’autre religion.
Cette conscience profonde des musulmans et des juifs maghrébins d’appartenir à une même famille a perduré pendant des siècles jusqu’à très récemment dans l’Histoire.
La séparation entre les deux communautés a été exacerbée par un double phénomène moderne : la colonisation française, qui a proposé l’émancipation aux indigènes juifs (avec le décret Crémieux) mais pas aux musulmans, nous mettant du coup du mauvais côté lors des luttes pour l’indépendance et le sionisme, qui a achevé la déchirure, jetant les juifs dans les griffes du nationalisme israélien, et les musulmans dans celles du panarabisme ou de l’islamisme politique.
La proximité culturelle de nos communautés respectives devrait même faciliter notre fraternisation
Alors que, pour moi qui ai été éduqué encore dans cette conscience d’une filiation commune, je me sens plus proche d’un musulman maghrébin que d’un juif ashkénaze. J’affirme cela sans volonté de choquer. Surtout qu’au-delà de la différence religieuse, nous, Maghrébins, ne partageons-nous pas la même culture ? Ne cuisinons-nous pas les mêmes couscous ? Ne préparons-nous pas les mêmes pâtisseries orientales ? N’écoutons-nous pas la même musique arabo-andalouse ? N’avons-nous pas la même gestuelle non-verbale ? Etc… Ce qui n’est pas mon cas avec un Ashkénaze car, bien qu’appartenant à la même religion, je ne partage pas du tout la même culture que lui (et symétriquement, je pense qu’un Ashkénaze se sent plus proche d’un chrétien de culture européenne comme lui que d’un Séfarade). On peut extrapoler ce sentiment de proximité transcendant l’identité religieuse aux Yéménites, aux Kurdes, aux Irakiens, aux Perses, etc…
Pour conclure cette petite réflexion, je pense que rien dans les dogmes de nos deux religions ne contredit l’existence de l’une par rapport à l’autre (surtout quand on en a une lecture inclusive privilégiant le fond), au contraire même. La proximité culturelle de nos communautés respectives devrait même faciliter notre fraternisation.
Ainsi, montrons à la Terre entière que la foi juive et la foi musulmane peuvent fleurir côte à côte comme elles l’ont déjà fait durant de nombreux siècles. Coexistence judéo-musulmane encore plus pertinente de nos jours pour établir les prémisses de la guérison des plaies de ce monde. Car les clés de la paix mondiale se trouvent à Jérusalem.
Bref, que s’accomplisse en nous tous, ici-bas, le verset des Psaumes de David (133:1) : « Qu’il est bon et qu’il est agréable le séjour des frères ensemble. »
Rabbin orthodoxe, Gabriel Hagaï est enseignant-chercheur, philologue et paléographe-codicologue. Il est co-auteur avec Ghaleb Bencheikh, Emmanuel Pisani et Catherine Kintzler de La Laïcité aux éclats (entretiens avec Sabine Le Blanc, éd. Les Unpertinents, mai 2018). Première parution sur le site de la fondation Conscience soufie.
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Faut-il des fêtes religieuses pour les musulmans et les juifs [en France] ? - Samedi 25 février 2017 – Document ‘France Culture’ - Provenant du podcast Faut-il y croire ?
Par souci d’équité entre les différentes confessions, est-il possible d’intégrer Kippour et l’Aïd-El-Kébir, dans le compte des jours fériés en France ?
Le think tank ‘Terra nova’, proche de la gauche, a rouvert ce dossier cette semaine, dans un rapport sur l’islam en France, pour demander que, par souci d’équité entre les différentes confessions, on intègre désormais symboliquement deux nouvelles dates importantes, Kippour et l’Aïd-El-Kébir, dans le compte des jours fériés en France. Est-ce possible ?
Ce n’est pas la première fois que cette proposition est faite. Déjà, en 2004, dans un rapport sur « l’application du principe de laïcité dans la République » remis au président de la République, Jacques Chirac, Bernard Stasi l’avait avancé, expliquant, pour reprendre ses mots, que « la République s’honorerait en reconnaissant les jours les plus sacrés des deux autres religions monothéistes » À l’époque d’ailleurs, l’idée avait rencontré moins d’oppositions qu’aujourd’hui, signe que sur ce qui concerne la religion, les avis se sont crispés.
En 2012, la proposition avait été reprise, déjà juste avant une autre élection présidentielle, par Eva Joly. Cela avait entraîné une levée de boucliers, principalement car le moment n’était pas jugé opportun, juste avant des élections. Mais en 2015, quand des députés d’outre-mer ont souhaité introduire un amendement dans la loi Macron pour permettre à la Réunion de remplacer des jours fériés chrétiens par des fêtes musulmanes et hindoues, là encore, il y a eu une certaine opposition, du moins en France métropolitaine, car à la Réunion, même l’évêque était d’accord. De toute façon, l’amendement a ensuite été rejeté, car non recevable n’ayant pas de rapport direct avec la loi Macron, de fait.
Pourquoi une telle demande ?
On est dans le symbole. Un peu, suggèrent d’ailleurs les auteurs du rapport Terra Nova, comme lorsque l’on avait édifié la Grande mosquée de Paris, dans les années 1930, pour rendre hommage aux soldats français de confession musulmane morts pour la France. L’idée est assez simple : décréter que, sur les sept jours fériés religieux qui correspondent à des fêtes chrétiennes, il pourrait y en avoir deux pour les communautés musulmanes et juives.
La fête de l’Aïd commémore le sacrifice d’Abraham, et celle de Kippour, le jour du grand pardon pour les juifs. L’un et l’autre marquent des moments importants pour ces deux religions. Donc ce ne serait pas totalement absurde.
Mais il y a au moins deux sortes d’arguments que l’on oppose à une telle réforme : on risque de monter les communautés les unes contre les autres, or la religion est devenue un fait sensible, surtout en période préélectorale. Et puis, en « prenant » des jours sur le quota des fêtes chrétiennes, on donnerait raison à ceux qui craignent ce qu’ils appellent le « grand remplacement » théorie selon laquelle, en France, l’islam va progressivement remplacer la religion chrétienne. Enfin, observent certains, faut-il absolument mettre à égalité les religions, alors que nous sommes dans un pays dont les racines sont chrétiennes ? En tous les cas, aujourd’hui, les résistances sont très fortes, en France, à l’encontre d’un tel projet. Ceci dit, depuis quelques années, pour l’administration, une circulaire est publiée chaque année par le ministère de la fonction publique précisant les « autorisations d’absence pouvant être accordées à l’occasion des principales fêtes religieuses des différentes confessions ». Mais il s’agit d’autorisation d’absence, et non de jours fériés pour tous.
Pourquoi est-ce si difficile de bouger des fêtes religieuses en France ?
C’est effectivement étonnant, notamment au regard de la pratique, qui est devenue très minoritaire : le jeudi de l’Ascension, je ne suis pas certaine que tout le monde soit à la messe ! Mais sans doute les fêtes religieuses font elles partie de traits profondément ancrés dans la culture d’un pays, qui vont bien au-delà de la pratique religieuse. D’une certaine manière, ces sept journées sont considérées comme « sacré » par beaucoup. Cela a toujours été compliqué.
Avant la Révolution française, savez-vous combien il y avait de jours fériés ? Entre 40 et 50 jours, en plus des dimanches ! Les révolutionnaires ont voulu y mettre bon ordre, ils ont supprimé le dimanche, et restreint le nombre de ces jours. Mais c’est très mal passé dans les campagnes françaises, notamment la suppression du dimanche et aussi de fêtes très populaires, comme la Fête-Dieu ou la fête de la Saint Jean. Donc Napoléon Bonaparte est allé négocier avec l’Église en 1802 : ils sont tombés d’accord sur un nombre limité de fêtes chômées, en plus du dimanche, une seule par saison : Toussaint (automne) Noël (hiver), Ascension (printemps) et assomption (été). Mais la troisième République, à la fin du même siècle, a du constater que cela n’était pas respecté, et rétablir les lundis de Pâques et de Pentecôte.
Et en Alsace-Lorraine, on a conservé des fêtes religieuses propres : le Vendredi saint, et la saint Étienne, au lendemain de Noël. D’ailleurs, si vous vous souvenez le tollé lorsqu’en 2004, après la canicule de 2003, on a voulu supprimer le lundi de Pentecôte, on voit bien que ce n’est pas aisé.
Mais est-ce que nous avons trop de fêtes religieuses ?
Au total, si on compte le 1er janvier comme fête religieuse, (sainte marie) on a donc sept fêtes religieuses en France. C’est dans la moyenne des autres pays européens pour les fêtes religieuses, comme en Allemagne ou en Grande-Bretagne, c’est moins que l’Autriche (13), la Grèce, la Suède (9), et l’Espagne (8). Mais en France, il y a aussi des fêtes civiles plus nombreuses, notamment le 8 mai, le 11 novembre, en plus du 14 juillet.
D’autres pays ont-ils ce type de réflexion ?
Oui, en Autriche, il existe un important débat sur ce sujet, tout comme en Allemagne. Au Portugal, en 2012, on a supprimé deux jours fériés religieux mais pour des raisons économiques, d’ailleurs on en a supprimé deux civils aussi, et pour une période de cinq ans. En Allemagne, une ville, Hambourg a signé de manière un peu solennelle un accord avec la communauté religieuse, mais non pas pour créer une fête chômée musulmane pour tous, mais donner la possibilité aux citoyens allemands musulmans d’avoir des congés le jour de l’Aïd.
À l’ONU, même si ce n’est pas un pays, il y a eu ainsi des revendications en ce sens : l’organisation avait depuis longtemps Noël et vendredi Saint comme jours fériés, auxquels se sont ajouté l’Aïd et, depuis 2015 seulement, Kippour. Sinon, il faut signaler des pays musulmans qui ont accepté des jours fériés chrétiens, donc ce n’est pas toujours dans le même sens : l’Égypte, en 2003, a reconnu le Noël oriental, pour la forte minorité copte, et le Kurdistan irakien, (la région de Kirkouk), en 2015, a décidé de faire du 24 décembre un jour férié pour honorer la minorité chrétienne de ce pays très affectée par la guerre.
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L’équipe - Isabelle de Gaulmyn Production - Isabelle de Gaulmyn Chronique
Célébrations dans le judaïsme d’après Wikipédia - Vous lisez un « bon article » labellisé en 2011
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Image illustrative de l’article Célébrations dans le judaïsme Divers accessoires pour les temps fixés du judaïsme (dans le sens des aiguilles : chandeliers de chabbat, keli (à l’arrière-plan), Houmash, Tanakh, pointeur de lecture, chofar et boîte pour etrog) | |
Sources halakhiques | |
Textes dans la Loi juive relatifs à cet article | |
Bible | Lévitique 23, Nombres 28-29 |
Talmud de Babylone | Ordre Moëd |
Mishné Torah | Sefer Zmanim |
Choulhan Aroukh | Orah Hayyim chap. 242 à 697 |
Les célébrations et commémorations juives (hébreu : חגי ישראל ומועדיו ’haggei Israël oumoadav, « les fêtes d’Israël et ses temps fixés ») occupent environ 150 jours dans l’année juive.
Tandis que les haggim (hébreu : חגים « fêtes », « festivals » ou « pèlerinages ») désignent principalement, dans la Torah, les trois temps de pèlerinage au sanctuaire, les moadim (hébreu : מועדים « temps fixés ») sont, de manière plus générale, les temps fixés à n’importe quelle époque par une autorité temporelle ou spirituelle pour observer divers rites et coutumes de fête, de joie ou de jeûne. Ils peuvent être d’origine religieuse, nationale, civile ou communautaire, étant universellement observés par l’ensemble des courants juifs dans le premier cas et par certains seulement dans les autres.
Ces temps fixés rythment la vie du Juif pratiquant et marquent de leur empreinte la culture juive, même profane, notamment dans ses expressions et dans sa tradition culinaire. Ils ont pour la plupart été institués en célébrations ou commémorations officielles de l’État d’Israël, outre les jours récemment instaurés.
Les Fêtes musulmanes selon Wikipédia
L’islam observe deux fêtes musulmanes majeures, l’Aïd el-Fitr, (arabe : ʿīd al-fiṭr, عيد الفطر, fête de la rupture) qui renvoie au lendemain du dernier jour du mois sacré de Ramadan, et l’Aïd al-Adha, en arabe عيد الأضحى, « fête du sacrifice »), appelé aussi « Eïd al-Kabīr » (العيد الكبير « la grande fête ») principalement au Maghreb, qui renvoie à l’histoire du prophète Abraham (Ibrahim dans le Coran)1. La façon d’intégrer ces fêtes dans le calendrier civil dépend des cultures, ainsi que des courants de l’islam tels que le sunnisme, le chiisme ou encore le Wahhabisme.
Toutes les fêtes musulmanes suivent le calendrier hégirien, un calendrier lunaire, et sont donc des fêtes mobiles avec une amplitude d’environ onze jours par rapport à l’année solaire. Ce calendrier peut différer, notamment entre les sunnites et les chiites.
Evènements et fêtes religieuses
Vendredi (Jour saint)
Le vendredi est pour les musulmans un jour aussi important que le dimanche pour les chrétiens. Il ne s’agit cependant pas d’un jour de repos dans la plupart des pays musulmans, sauf pour l’Algérie où il est le premier jour de congé (le week-end est le vendredi et samedi) et pour l’Arabie saoudite qui observe une demi-journée de fermeture des magasins.
La prière du vendredi est une prière collective qui se tient chaque vendredi en début d’après-midi. Les plus grandes mosquées, dans lesquelles se déroulent ces prières, sont ainsi appelées des mosquées du vendredi. Pour les hommes, cette prière du vendredi est obligatoire [réf. nécessaire]. La prière du vendredi se caractérise par un sermon prononcé par le prédicateur, en général l’imam de la mosquée, et ce avant les deux génuflexions de la prière en tant que telle.
Ramadan (Mois béni) - Article détaillé : Ramadan.
Le mois du Ramadan est un mois particulier pour les musulmans car c’est un mois de jeûne, de solidarité, de partage, de remise en cause, de pardon et de spiritualité. Le jeûne lors du mois de Ramadan fait partie des 5 piliers de l’islam. Cela consiste, entre la première lueur du jour et le coucher du soleil, à arrêter de boire, manger et avoir des relations intimes. Une fois la nuit tombée, le jeûne doit être rompu. Des facilités existent : les femmes enceintes peuvent ne pas jeûner ; les voyageurs, les malades, les jeunes enfants et les femmes ayant leurs menstruations ne jeûnent pas.
Le jour de jeûne débute par la prière rituelle très tôt le matin, suivie par un petit-déjeuner pris en famille. Pendant la journée, les musulmans essaient de penser le plus souvent possible à Allah, à réciter des du’a, prières silencieuses, et de méditer sur la façon dont ils peuvent se libérer de leurs tendances destructrices ou pécheresses. Durant ce mois, ils s’acquittent de la Fitra, une aumône aux pauvres sous forme de nourritures de base ou de dons à des organismes2 qui s’en chargent pour eux ; un montant équivalent à une journée de repas est attribué au nom de chaque membre de la famille, même bébés. Ceux qui disposent de richesses doivent, après avoir ôté l’équivalent de leurs besoins de base annuels, reverser la Zakat, c’est-à-dire l’équivalent de 2.5% de ces richesses aux nécessiteux. Exemple : vous avez une épargne de 1 000 euros, vous reversez 25 euros aux nécessiteux. Le mois de Ramadan étant le mois où le Coran aurait été révélé au prophète Mahomet, sa récitation, sa compréhension et sa mise en pratique sont particulièrement conseillées.
Laylat al-Qadr (Évènement) - Article détaillé : Laylat al-Qadr.
Le Laylat al-Qadr ou Nuit du Destin (Arabe :لَيْلَةِ الْقَدْرِ) est l’une des nuits de la fin du mois du Ramadan considérée comme bénie chez les musulmans. C’est au cours de cette nuit que le Coran fut révélé à Mahomet par l’ange Gabriel. Cela se produit entre le 21e et le 29e jour du mois de Ramadan, jour impair soit le 21, 23, 25, 27 ou 29.
Aïd al-Fitr (Fête) - Article détaillé : Aïd el-Fitr.
L’Aïd al-Fitr (arabe : ʿīd al-fiṭr, عيد الفطر, fête de la rupture), est la fête musulmane marquant la rupture du jeûne du mois de ramadan. Elle commence au coucher du soleil. Elle est célébrée tôt le lendemain, c’est-à-dire le premier jour du mois de chawwâl. Les musulmans se rassemblent alors pour faire la prière rituelle de fête. Des mets et des boissons (non alcoolisées) sont servis dans les mosquées et dans les maisons. Les enfants reçoivent cadeaux et sucreries. Il est aussi d’usage d’échanger des cadeaux en famille et avec les amis. La fête dure trois jours. Cette fête est aussi parfois appelée Aïd es-Seghir3, la petite fête par opposition à l’Aïd al-Kebir, la grande fête.
Aïd el-Adha (Fête) - Article détaillé : Aïd el-Kebir.
Aïd el-Adha (عيد الأضحى) ou « Fête du sacrifice » est parfois appelée fête du mouton. Cette fête célèbre la foi d’Abraham qui allait sacrifier son propre fils, Ismaël, à la suite d’une vision, puis un ange lui apparut. Dieu trouvant alors véridique Abraham, l’ange lui demanda de sacrifier un mouton à la place de son fils.
Raʼs as-Sana (Nouvel an musulman) - Le Ra’s as-Sana, Nouvel an musulman ou nouvel an de l’hégire : ce passage à une nouvelle année dans le calendrier musulman est basé sur l’exil du Prophète Mahomet de La Mecque à Yathrib (Médine) qui a eu lieu en septembre 622, élément fondateur de la foi musulmane. Cette célébration est familiale et les musulmans vont rendre visite à leurs proches et se retrouvent autour d’un repas. Certains se souhaitent bonne année et s’échangent des cadeaux4.
Mawlid - De son appellation complète al-Mawlid al-nabawi , littéralement « la naissance du prophète » , cette fête commémore la naissance de Mahomet, prophète de l’islam, généralement célébrée le 12 Rabi-el-aouel dans les pays musulmans.
Achoura (Évènement) - Article détaillé : Achoura.
Achoura (عاشوراء) est le nom du dixième jour du mois de Muharram dans le calendrier hégirien. Ce jour a une signification différente selon les différentes branches de l’islam. Les chiites font mémoire de ce jour de la bataille de Kerbala, en l’an 680, pendant laquelle Al-Hussein ibn Ali fut tué. Pour les alévites, l’Achoura n’est pas un jour de commémoration comme pour les chiites, mais une fête qui a lieu après douze ou treize jours de jeûne. Pour les sunnites enfin, l’Achoura est un jour de jeûne, mais non obligatoire. Ce jour est pour eux en relation directe avec le salut de Moïse lors de sa fuite d’Égypte. L’Achoura est donc un jour de joie et d’action de grâce. Mahomet a recommandé, pour se différencier des gens du livre, de jeûner le 9e et le 10e jour de Mouharam, ou alors de jeûner le 10e et le 11e jour, au choix.
Laylat al miraj (Voyage nocturne de Mahomet) - Article détaillé : Isra et Miraj.
De nombreux musulmans commémorent le voyage nocturne de Mahomet (en arabe : ليلة الإسراء, lailatu ʾl-isrāʾ) le 27e jour du mois de Radjab. Lors de ce voyage nocturne, Mahomet aurait été transporté par l’ange Gabriel entre Jérusalem et La Mecque, comme l’indiquent les premiers versets de la sourate 17.
Laylat ul Bara’ah (Évènement)
Durant cette fête (en arabe : (ليلة البراءة)), appelée aussi Laylat al Baraat, les musulmans prient toute la nuit pour se faire pardonner leurs pêchés de l’année précédente. Pendant ces prières à Allah, certains musulmans jeûnent. Dans certains pays musulmans, il est d’usage de visiter les tombes des défunts et de faire des aumônes…
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%AAtes_musulmanes
Rétrospective - Juifs et Arabes : pourquoi la haine ? - Lise Ravary - Samedi, 23 mai 2015 17:45 - Mise à jour Samedi, 23 mai 2015 18:06 – Document ‘journaldemontreal.com’ PerspectiveJuifs et Arabes : pourquoi la haine ?
Lise Ravary{{}}Lise Ravary
Je ne sais pas combien de fois on m’a demandé « pourquoi les Arabes et les Juifs se détestent-ils autant ? » - « Pourquoi le conflit israélo-palestinien n’en finit plus de ne pas finir ? »
Le conflit israélo-arabe prend racine à l’époque biblique, il y a 19 siècles.
Tous les juifs, musulmans et chrétiens religieux croient que le prophète Abraham a eu deux fils, Isaac, qui deviendra le père du peuple juif, et Ismaël, le père de l’islam. L’un aurait été illégitime et l’autre pas, selon la version acceptée de l’histoire. Les guerres entre Juifs et Arabes seraient donc de nature fratricide.
Tout n’est pas si simple. Quiconque s’intéresse au conflit israélo-palestinien doit en connaître les origines. Les choses n’ont pas commencé en 1945, après la Deuxième Guerre mondiale, comme plusieurs le pensent.
Des réponses
La journaliste franco-québécoise Esther Benfredj a lancé récemment aux éditions Québec-Amérique (sous la direction du réputé Pierre Cayouette) Ismaël contre Israël, le conflit israélo-arabe depuis ses origines.
Tiré d’une thèse universitaire, cet ouvrage aussi facile d’accès que rigoureux dépatouille l’histoire des relations conflictuelles entre les frères sémites que sont les Arabes et les Juifs.
Superbe synthèse, l’ouvrage se veut aussi scientifique et impartial que cela est possible pour l’œuvre d’un être humain, et non pas d’un robot.
Esther Brenfredj est diplômée en droit de l’Université de Montréal et en science politique de l’Université Jean-Moulin de Lyon. L’ouvrage est préfacé par le philosophe et sociologue franco-algérien Shmuel Trigano. Pas le genre qui préface n’importe quoi.
« C’est le conflit le plus médiatisé au monde et le moins connu, » confiait-elle au journaliste Elia Levy, reporter francophone pour le Canadian Jewish News le soir du lancement.
Le lien Québec-Israël
Fait inusité : à la fin du livre, elle aborde le sujet délicat de la relation difficile entre les indépendantistes québécois et Israël. Les indépendantistes auraient adopté une « identification trompeuse » des Québécois conquis aux Palestiniens opprimés par une « puissance impérialiste ».
La table est mise pour une lecture passionnante et importante pour quiconque s’intéresse au conflit israélo-palestinien où rien n’est simple, où il y a des bons et des méchants des deux côtés. Un conflit terrible qui semble sans solution.
Une lecture qui permet aussi de comprendre ce que veut vraiment dire le terme mal compris « sionisme ».
Je me réfère désormais à ceux et celles qui me demandent d’expliquer le conflit israélo-palestinien à Ismaël contre Israël d’Esther Benfredj. Difficile de trouver mieux et plus complet hors d’un contexte strictement académique.
NOTE : L’ouvrage est accompagné d’une remarquable bibliographie de 15 pages. Il s’agit vraiment d’un travail de recherche exhaustif.
Source : https://www.journaldemontreal.com/2015/05/23/juifs-et-arabes-pourquoi-la-haine
Rétrospective - Antisémitisme : pourquoi le conflit israélo-palestinien déchaîne-t-il tant de passions en France ? - Article rédigé par Vincent Daniel - Propos recueillis par France Télévisions - Publié le 10/08/2014 10:21 Mis à jour le 10/08/2014 15:44 – Document ‘francetvinfo.fr’
Les récents débordements en marge de manifestations pro-palestiniennes suscitent l’inquiétude de la communauté juive. Y a-t-il une montée de l’antisémitisme en France ? Francetv info a interrogé Michel Wieviorka, sociologue.
Un rassemblement du  ;Conseil repré ;sentatif des institutions juives de France, le 31 juillet 2014, à ; Lyon (Rhô ;ne). (ROMAIN LAFABREGUE / AFP)
Un rassemblement du Conseil représentatif des institutions juives de France, le 31 juillet 2014, à Lyon (Rhône). (ROMAIN LAFABREGUE / AFP)
Y a-t-il une montée de l’antisémitisme en France ? Est-ce le retour de la haine des juifs ? Les récentes manifestations pro-palestiniennes et les débordements antisémites qui les ont émaillées suscitent l’inquiétude au sein de la communauté juive. Qu’en est-il réellement ? Pourquoi le conflit israélo-palestinien suscite-t-il autant de passions en France ?
Francetv info a interrogé Michel Wieviorka, sociologue. Il est notamment l’auteur de L’Antisémitisme expliqué aux jeunes (Seuil, 2014) et de L’antisémitisme est-il de retour ? (Larousse, 2008).
Francetv info : Après les débordements qui ont entouré les manifestations pro-palestiniennes et les tentatives d’attaques contre certaines synagogues, de plus en plus de juifs expriment leurs inquiétudes. Ont-ils raison d’avoir peur en France ?
Michel Wieviorka : Ils ont raison d’avoir peur, mais il ne faut pas mettre tous les juifs de France sur le même plan. Ceux qui ont le plus de raisons d’avoir peur, ce sont les juifs les plus visibles dans l’espace public, par exemple ceux qui portent la kippa. Cela concerne aussi les juifs qui vivent en communauté, dans des quartiers avec synagogues, écoles privées juives, lieux culturels, commerces, etc. Ils peuvent être la cible d’attaques, les plus marquantes récemment étant celle du musée juif de Bruxelles et celle contre l’école juive à Toulouse, prise pour cible par Mohamed Merah.
Mais la France n’a pas le monopole de l’antisémitisme. Bien entendu, il y a des spécificités historiques et culturelles, mais on observe de l’antisémitisme partout où il y a eu du christianisme et des musulmans, ce qui représente une sacrée partie du monde.
Au-delà des menaces de violences réelles, il existe un deuxième niveau d’inquiétude plus diffus. Les juifs de France ne se sentent plus autant à leur aise que dans les années 1970 et 1980. Ils sont sous tension, dans l’instabilité et l’inquiétude.
Pourquoi ne se sentent-ils plus à leur aise au sein de la société française ?
Il s’était mis en place un modèle français nouveau dans les années 1960 et 1970 qui a bien fonctionné pour les juifs de France et qui aujourd’hui patine. Après la seconde guerre mondiale et la découverte de la barbarie contre les juifs, l’antisémitisme ne pouvait plus, comme disait Sartre, être tenu pour une opinion, mais il devait être tenu pour un crime. Les juifs se sont sentis un peu mieux protégés.
Par ailleurs, le catholicisme d’après 1945 a opéré un virage considérable : le vieil antijudaïsme chrétien qui considérait les juifs comme un peuple déicide a pratiquement été éliminé. Autre paramètre, la création d’Israël en 1948, qui a modifié considérablement la donne. Dans les années 1960-1970, l’image de l’Etat hébreu était très positive dans le monde entier, y compris en France, y compris à l’occasion de la guerre des Six Jours (1967) et pendant la guerre du Kippour (1973).
Dans ce contexte, un nouveau modèle se met en place pour les juifs de France. D’abord, la démographie change considérablement puisque beaucoup de juifs arrivent d’Afrique du Nord avec la décolonisation, des personnes vivant plutôt en communauté. Si, auparavant, les juifs de France entraient dans le modèle dit républicain (citoyens en société, pratiquant leur culte en privé), à cette époque, ils deviennent plus visibles et certains vivent au sein de communautés avec des écoles, des synagogues, des institutions culturelles... Par ailleurs, les attentats de la rue Copernic (1980) et de la rue des Rosiers (1982) donnent lieu à des manifestations massives qui soudent d’autant plus la communauté juive. Les juifs existent comme identité particulière dans l’espace public. Ils sont aussi de plus en plus susceptibles de marquer leur attachement à Israël, un attachement qui ne pose pas de problème en France, jusqu’au début des années 1980.
Qu’est-ce qui a changé la donne ?
L’image d’Israël va se dégrader très nettement à partir de 1982 et de l’opération Paix en Galilée. L’armée israélienne pénètre au Liban, Arafat et ses proches quittent ce pays, Israël n’obéit pas aux Nations unies. Par ailleurs, des milices chrétiennes assassinent des centaines, voire des milliers de Palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila. Et l’armée israélienne est accusée d’avoir au moins laissé faire.
Les vingt ans qui vont suivre vont affaiblir l’image positive qu’Israël pouvait avoir dans l’opinion publique. Les juifs se retrouvent alors en tension : le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), l’organisation qui est supposée les représenter, leur demande de soutenir inconditionnellement le gouvernement israélien et leur explique que lutter contre l’antisémitisme et défendre Israël, quoi que fasse son gouvernement, c’est un seul et même mouvement. Or, les juifs de France voient bien qu’il y a là un problème…
Parallèlement à cela, l’antisémitisme, qui était presque devenu impossible en France, tant le souvenir d’Auschwitz était prégnant, commence à être moins interdit pour différentes raisons. Le Front national fait siennes des positions révisionnistes ou négationnistes. Ensuite, certains accusent Israël et les juifs en général de tirer profit de ce qui s’est passé pendant la seconde guerre mondiale. Vous avez aussi des campagnes beaucoup plus diffuses qui consistent à dire qu’il n’y aurait aucune raison de ne pas exprimer des opinions sur les juifs. En disant que l’antisémitisme est un crime, on empêcherait l’expression légitime d’une opinion. La culture d’internet pousse à ça. Ces différents éléments jouent d’une telle façon que le parapluie, si l’on peut dire, que constituait le souvenir de la seconde guerre mondiale est affaibli. Tout cela mis bout à bout explique en partie pourquoi le climat est difficile.
Pourquoi le conflit israélo-palestinien a-t-il aujourd’hui un tel impact en France ?
Il déchaîne des passions parce qu’il vient amalgamer non seulement tous les thèmes que je viens d’évoquer mais aussi des faits historiques. On a toujours regardé ce qu’il se passait au Proche-Orient avec un intérêt particulier. Et il y a en France des populations, pas seulement juives, qui sont susceptibles de s’identifier aux populations du Proche-Orient : si vous êtes d’origine arabe, si vous êtes musulman, vous ne pouvez pas être indifférent à ce qu’il se passe là-bas. Le conflit israélo-palestinien en France concerne directement des gens qui s’identifient à ces populations.
Ce conflit permet d’activer la haine des juifs dans des milieux qui s’identifient aux opposants sur place à Israël, mais aussi dans des milieux qui sont, de façon plus diffuse, anticolonialistes, anticapitalistes et anti-israéliens. Donc cela agite des gens qui sont surtout à l’extrême gauche, mais aussi à l’extrême droite. Cela réactive des thèmes politiques classiques en France. La radicalité la plus visible dans les manifestations récentes était un mélange d’islamisme radicalisé, de gauchisme radicalisé et parfois d’antisémitisme.
Le président du Crif a dénoncé des ’pogroms’, le terme est très fort...
Il faut raison garder. Il y a des problèmes, il y a des tensions. Mais ce serait une erreur de croire que nous sommes à la sortie de la République de Weimar et qu’un nouvel Hitler peut émerger ou qu’un parti nazi ou fasciste va emporter les juifs de France. Ces comparaisons historiques n’ont pas lieu d’être. Il faut être très prudent dans le vocabulaire qu’on utilise. Il ne faut pas parler de ’pogroms’ ou de ’Nuit de cristal’, comme je l’ai entendu dans la bouche du président du Crif. Il faut se situer au bon niveau pour ne pas attiser les peurs : éviter d’être dans l’excès et ne pas être dans le déni. Il ne faut pas dire qu’il n’y a pas de problèmes, mais un pays comme la France est capable de les affronter.
Y a-t-il en France un antisémitisme irrémédiable ?
Il faut calmer le jeu. Si l’antisémitisme émerge à nouveau dans certains secteurs de la société française, il a beaucoup décru dans des secteurs où il était un fait important.
Il y a cinquante ou cent ans, l’antisémitisme, c’était une bonne partie de la droite et toute l’extrême droite, c’était les gens qui ont pu se retrouver chez Maurras ou chez Pétain, c’était le nationalisme, c’était le monde chrétien… L’antisémitisme était très important. L’affaire Dreyfus en a montré un exemple. Aujourd’hui, tout cela est tellement en déclin que quand l’extrême droite se pose la question de son rapport aux juifs, Jean-Marie Le Pen continue d’incarner le vieux modèle, mais sa fille prend ses distances. Donc l’antisémitisme est en régression massive dans les secteurs où il était dominant.
En revanche, il renaît dans d’autres secteurs de façon totalement inédite : chez certaines populations issues de l’immigration, dans le milieu des islamistes radicaux et chez certains soutiens de la cause palestinienne. Et on assiste aussi à la réactivation d’un gauchisme anti-israélien car anticolonialiste et antisioniste.
Par ailleurs, il y a d’un côté la haine de certains vis-à-vis des juifs, et, de l’autre la capacité de l’exprimer et d’en faire quelque chose. Sur ce deuxième point, le gouvernement français a très mal agi. On ne pouvait pas interdire des manifestations pour ensuite les autoriser de façon si confuse... Même chose pour les déclarations si favorables à l’Etat d’Israël et son comportement à Gaza, puis la demande de trêve juste après... Si la République est forte, si on sait gérer les manifestations, il y a moins de problèmes.
Pourquoi y a-t-il souvent confusion entre antisionisme et antisémitisme ?
Le terme lui-même est confus. Est-on contre l’existence de l’Etat d’Israël ? Contre la politique de son gouvernement ? Ce n’est pas la même chose. Au sein même de l’Etat hébreu, des voix s’élèvent pour critiquer la politique d’Israël.
Ensuite, la confusion s’opère de différentes manières. Vous avez des gens pour qui le point de départ est la haine des juifs. L’antisionisme va donc être une façon commode d’exprimer sa haine qui va bien au-delà de la question d’Israël. A l’opposé, vous avez ceux qui au départ n’ont pas de préjugés vis-à-vis des juifs, mais qui sont critiques et hostiles à ce que fait Israël et même à son existence. A partir de là, ils vont considérer que les juifs de la diaspora et les juifs d’Israël forment un tout et vont passer de la critique forcenée d’Israël à une haine généralisée. Tout ceci s’autoalimente.
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Pourquoi Israël hait-il tant les Palestiniens ? - Mardi 09 août 2022 - Marwan Bishara / Al-Jazeera – Document ‘france-palestine.org’ Analyseshttps://www.france-palestine.org/local/cache-gd2/67/6d3ba6a3c9982062b02d31bdf18668.jpg?1707234446
La haine d’Israël envers les Palestiniens est façonnée et motivée par trois sentiments fondamentaux.
Les Palestiniens ont toutes les raisons de haïr Israël ; c’est un État d’apartheid colonial érigé sur les ruines de leur patrie. Mais pourquoi Israël déteste-t-il autant les Palestiniens ? Il les a systématiquement et sadiquement terrorisés, bloqués et emprisonnés après avoir pris le contrôle de leurs vies et de leurs moyens de subsistance, les privant de leurs libertés et de leurs droits fondamentaux.
La réponse évidente n’est peut-être pas la bonne. Oui, Israël abhorre la violence et le terrorisme palestiniens qui ont touché plus d’un Israélien, mais ce n’est rien comparé à la violence et à la terreur d’État exercées par Israël sur les Palestiniens, en lançant des guerres vengeresses et préventives, comme ce fut le cas le week-end dernier.
À mon avis, la haine d’Israël envers les Palestiniens est façonnée et motivée par trois sentiments fondamentaux : la peur, l’envie et la colère.
La peur est un facteur majeur - elle peut être irrationnelle mais aussi instrumentale.
Il n’est pas surprenant qu’Israël ait continué à craindre les Palestiniens bien après avoir occupé toutes leurs terres et être devenu une puissante puissance régionale et nucléaire. Parce que sa peur des Palestiniens n’est pas simplement physique ou matérielle, elle est existentielle.
Sous le titre approprié : Pourquoi tous les Israéliens sont des lâches, un chroniqueur israélien se demandait en 2014 quel genre de société produit des soldats lâches qui tirent à longue distance sur de jeunes Palestiniens désarmés. Quelque quatre ans plus tard, en 2018, il était effectivement surréaliste de voir les soldats israéliens se cacher derrière des défenses fortifiées alors qu’ils tiraient sur des centaines de manifestants non armés pendant des jours et des jours.
En 2005, Israël a pratiquement fui Gaza de peur, imposant un blocus inhumain aux deux millions de personnes, pour la plupart des réfugiés, qui y vivent.
Israël craint tout ce qui relève de la détermination palestinienne, unité palestinienne, démocratie palestinienne, poésie palestinienne, et tous les symboles nationaux palestiniens, y compris la langue, qu’il a dévalorisée, et le drapeau, qu’il tente d’interdire. Israël craint particulièrement les mères palestiniennes qu’il qualifie de ’menace démographique’. Faisant écho à cette obsession nationale israélienne pour la procréation palestinienne, un historien a averti il y a 12 ans que la démographie était une menace pour la survie de l’État juif, au même titre qu’un Iran nucléaire, par exemple, car selon lui, les Palestiniens pourraient devenir majoritaires d’ici 2040-2050.
La peur est également déterminante pour un État de garnison comme Israël, connu comme ’une armée accompagnée d’un pays’. Dans un livre résumant son expérience de plusieurs décennies en Israël, un journaliste américain a noté que : ’Le gouvernement d’aujourd’hui attise les peurs, pour la plupart imaginaires ou du moins follement exagérées, dépeignant Israël comme un petit pays isolé, solitaire et menacé, toujours sur la défensive, toujours à l’affût du prochain signe de haine quelque part, désireux de réagir de manière excessive.’
En somme, la peur engendre la haine parce que, pour reprendre les termes d’un autre observateur israélien, un État qui a toujours peur ne peut pas être libre ; un État qui est façonné par un messianisme militant et un racisme affreux, contre les indigènes de la terre, ne peut pas non plus être véritablement indépendant.
Israël est également en colère, toujours en colère contre les Palestiniens qui refusent d’abandonner ou de céder, qui ne partent pas ; loin. Israël, à toutes fins utiles, a gagné toutes ses guerres depuis 1948, et est devenu une superpuissance régionale, forçant les régimes arabes à s’incliner dans l’humiliation. Et pourtant, les Palestiniens continuent de refuser la victoire aux Israéliens, ils ne se soumettent pas, ils ne se rendent pas, ils continuent de résister quoi qu’il arrive.
Israël a les puissances mondiales de son côté, avec les États-Unis dans sa poche, l’Europe derrière lui et les régimes arabes qui lui font de la lèche. Mais les Palestiniens isolés - et même oubliés - refusent toujours de céder leurs droits fondamentaux, et encore moins de reconnaître leur défaite. Il doit être exaspérant pour Israël d’avoir tant de sang innocent sur les mains, en vain. Il tue, torture, exploite et dépouille les Palestiniens de tout ce qui leur est cher, mais ils ne cèdent pas. Israël a emprisonné plus d’un million d’entre eux au fil des années, mais les Palestiniens refusent de capituler. Ils continuent à aspirer et à lutter pour la liberté et l’indépendance, et beaucoup d’entre eux insistent sur la disparition d’Israël en tant qu’État colonial.
Israël envie également la puissance intérieure et la fierté extérieure des Palestiniens. Il envie leurs fortes convictions et leur volonté de sacrifice, qui rappellent sans doute aux Israéliens d’aujourd’hui les premiers sionistes. Les conscrits israéliens d’aujourd’hui, devenus des ’Robocops’, affrontent la bravoure des Palestiniens, torse nu, derrière leurs véhicules blindés, en tirant avec lâcheté et vengeance.
Israël envie surtout l’appartenance historique et culturelle des Palestiniens à la Palestine, leur attachement à la terre, un attachement que le sionisme a dû fabriquer pour inciter les Juifs à devenir des colons. Israël déteste les Palestiniens parce qu’ils font partie intégrante de l’Histoire, de la géographie et de la nature du paysage qu’il revendique comme le sien. Israël a longtemps eu recours à la théologie et à la mythologie pour justifier son existence, alors que les Palestiniens n’ont pas besoin d’une telle justification car ils appartiennent à ce pays sans effort, de manière si commode et si naturelle.
Israël a tenté d’effacer ou d’enterrer toute trace d’existence palestinienne, allant jusqu’à changer le nom des rues, des quartiers et des villes. Selon les termes d’un historien israélien, ’pour trouver des parallèles exacts à la ‘reconsécration’ de lieux de culte par un conquérant, il faut remonter à l’Espagne ou à l’Empire byzantin au milieu de la fin du XVe siècle.’
Israël déteste les Palestiniens parce qu’ils sont la preuve vivante que les fondements du sionisme - un peuple sans terre s’installant sur une terre sans peuple - sont au mieux mythiques et en réalité violents et colonialistes. Israël les déteste parce qu’ils empêchent la réalisation du rêve sioniste sur toute la Palestine historique. Et il déteste particulièrement ceux qui vivent à Gaza, car ils transforment ce rêve en cauchemar.
Pourtant, ce serait une erreur de glorifier tout cela. L’amour est toujours préférable à la haine. La haine est destructrice et nourrit encore plus de haine. La haine est dévastatrice pour celui qui hait et celui qui est haï. Israël peut encore transformer toute cette haine en tolérance, l’envie en appréciation et la colère en empathie, si seulement il a le courage d’expier son passé violent, de s’excuser pour ses crimes, de dédommager les Palestiniens pour leurs souffrances et de commencer à les traiter avec le respect et l’honneur qu’ils méritent en tant qu’égaux, voire en tant qu’égaux privilégiés dans leur patrie. La haine d’Israël ne chassera pas les Palestiniens, mais elle pourrait bien chasser les Juifs et les éloigner.
Marwan Bishara est un auteur qui écrit abondamment sur la politique internationale et est largement considéré comme une autorité de premier plan en matière de politique étrangère américaine, de Moyen-Orient et d’affaires stratégiques internationales. Il était auparavant professeur de relations internationales à l’Université américaine de Paris.
Traduction et mise en page : AFPS /DD
Mots clés : Politique et société palestiniennes Politique et société israéliennes Soutien à la résistance populaire palestinienne
Association France Palestine Solidarité
Association France-Palestine Solidarité — Wikipédia
Publié par : Al-Jazeera – Source : https://www.france-palestine.org/Pourquoi-Israel-hait-il-tant-les-Palestiniens
Selon Wikipédia, L’Association France Palestine Solidarité est une association loi de 1901, fondée en mai 2001, à partir de la fusion de l’Association médicale franco-palestinienne et de l’Association France-Palestine. Wikipédia
L’Association France Palestine Solidarité est une association loi de 1901, fondée en mai 2001, à partir de la fusion de l’Association médicale franco-palestinienne et de l’Association France-Palestine1.
Présentation - L’Association France Palestine Solidarité œuvre à la réalisation des droits nationaux du peuple palestinien. Elle entend agir pour une paix réelle et durable, fondée sur l’application du droit international. Selon elle, cette paix implique :
- la fin de l’occupation de tous les territoires envahis en 1967 et le démantèlement de toutes les colonies
- la création d’un État palestinien indépendant, souverain et viable avec Jérusalem-Est pour capitale
- la reconnaissance du droit au retour des réfugiés conformément à la résolution 194 votée par l’assemblée générale de l’ONU
Elle a hérité de l’édition de la revue Pour La Palestine (une soixantaine de numéros trimestriels parus)2, ainsi que des partenariats solidaires noués par l’Association médicale franco-palestinienne avec des ONG palestiniennes et des associations israéliennes de pacifistes ou de défenseurs des Droits3. Elle est membre actif de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine qui regroupe 40 associations4, fait partie du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens. Sur le plan européen, l’AFPS est un membre actif du Comité européen de coordination pour la Palestine dont le siège est à Bruxelles et qui intervient auprès des instances de l’Union européenne1.
L’AFPS s’est opposée en 2008 à l’exploitation par la société Veolia d’une ligne de tramway reliant Jérusalem et la Cisjordanie, notamment deux colonies. L’AFPS est déboutée le 30 mai 2011 par le Tribunal de grande instance de Nanterre5. L’AFPS a annoncé avoir fait appel6. Elle est déboutée en appel, et condamnée in solidum avec l’OLP à verser 90 000 €7. L’association est active dans les actions de boycott d’Israël8, dont l’appel est illégal en Israël et suspecté en France de contrevenir à une loi de 1881 punissant la discrimination à l’égard de personnes en raison de leur appartenance à une ethnie, une religion ou une nation. C’est une circulaire ministérielle de février 2010 toujours en vigueur qui enjoint aux parquets d’examiner les appels au boycott de produits israéliens (provenant ou non des colonies en Cisjordanie pourtant considérées comme illégales selon le droit international) en se référant à cette loi sur la presse conçue à l’origine pour la protection des personnes9. L’AFPS soutient la libération de Georges Ibrahim Abdallah, condamné à la prison à perpétuité pour complicité d’assassinat terroriste et détenu en France depuis 198410. Son président actuel est Bertrand Heilbronn (depuis 2017). Taoufiq Tahani (2013-2017), Jean-Claude Lefort et Bernard Ravenel sont ses présidents d’honneur11. En janvier 2014, l’AFPS se désolidarise de Dieudonné en le qualifiant d’imposteur raciste12…. – Article complet à lire sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Association_France-Palestine_Solidarit%C3%A9
Note Wikipédia sur ‘L’association France-Israël’
L’association France-Israël est une association pro-israélienne en France, fondée en 1926 sous le nom de France-Palestine, comité des amis du sionisme1 par Justin Godart2. Avant la création de l’État d’Israël, elle s’est « efforcée inlassablement, dans toutes les instances nationales et internationales, de faire connaître les droits imprescriptibles de la nation juive sur son Foyer National3 ». Elle prend le nom de France-Israël à la création de l’État d’Israël. En 1985, elle fusionne avec l’Alliance France-Israël créée en 1948 et prend le nom de France-Israël – Alliance Général Kœnig3. Cette association regroupe de nombreuses personnalités françaises, notamment des parlementaires.
Présidents - Elle a été présidée par Diomède Catroux, le général Pierre Koenig, et Georges Mesmin, et depuis sa fusion avec l’Alliance France-Israël, par Pierre Giraud (1986-1988), puis de 1988 à 2004 par l’Ingénieur général Michel Darmon4, auquel a succédé5 Gilles-William Goldnadel (2004-2018) puis par Ariel Amar depuis 20183.
L’Alliance France-Israël, fut présidée par Jacques Soustelle, ancien ministre (de 1956 à 1961), André Monteil, ancien ministre (1971-1977), et le général Jean Lecomte (1977-1986). L’Association France-Israël, fut présidée par Diomède Catroux, ancien ministre, le général Pierre Koenig, maréchal de France (1961-1970), Georges Mesmin, député de Paris (1980-1986).
Enfin, la réunion des 2 associations en 1987 a donné naissance à l’actuelle Association France-Israël, Alliance Général Koenig, présidée par Pierre Giraud, sénateur (président de 1986 à 1988), Michel Darmon, Ingénieur et Général (de 1988 à 2004), Gilles-William Goldnadel, avocat (2004 à 2018), Ariel Amar, pharmacien (depuis 2018).
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/France-Isra%C3%ABl
France - Proposition de résolution visant à condamner l’éducation à la haine des enfants palestiniens – Document officiel ‘assemblee-nationale.fr’ – Octobre 2023
N° 1744 - ASSEMBLÉE NATIONALE - CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958 - SEIZIÈME LÉGISLATURE - Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 13 octobre 2023.
EXPOSÉ DES MOTIFS - MESDAMES, MESSIEURS,
Le samedi 7 octobre 2023 à 6 h 30 les sirènes rompent le silence de leurs hurlements à Ofakim, ville israélienne à quelques kilomètres de la bande de Gaza. Elles annoncent des salves de roquettes lancées depuis la bande de Gaza. Presque une banalité de la guerre pour cette localité dont les habitants connaissent le chemin le plus court vers les abris. D’autres localités sont visées par les tirs. Cette fois-ci, les sirènes résonnent plus longtemps et annoncent la marche d’une journée d’horreur. Le calme revient, jusqu’à ce que les premiers coups de feu se fassent entendre. Des commandos du Hamas propageant la mort et l’horreur ont investi des kibboutz et une rave party à la frontière avec la bande de Gaza. Hommes, femmes, enfants, grands-parents, sœurs ou frères, le terrorisme, aveugle à l’humanité, tue sans distinction.
Si les mots manquent pour décrire ces évènements et leurs conséquences, les racines du mal sont bien connues et profondes : une autorité politique défaillante qui initie, dès le plus jeune âge, les enfants à la haine notamment par la glorification du statut de « martyr » et l’appel à l’assassinat des Juifs au nom du Prophète.
Dans tous les niveaux de classes et dans toutes les matières enseignées, les observateurs attestent d’une augmentation des insertions systématiques de matériels pédagogiques qui incitent à la violence, glorifient les actes de terreur et les terroristes, encouragent le Jihad et le martyr, répandent l’antisémitisme, diabolisent Israël le qualifiant de « Petit Satan » et nient son existence. Carte d’étude – Éducation islamique, 9e année, Carte 6,
Trimestre 1, Semestre 1, p. 27, les étudiants sont invités à nommer les caractéristiques et à décrire les Juifs comme « sournois, perfides et hostiles ». Manuel – Géographie et histoire moderne de la Palestine, Vol. 1, 10e année, p. 118, « les Juifs (sionistes) contrôlent l’argent, les médias et la politique, et l’utilisent à leur propre avantage ». Les exemples ne manquent pas.
Les enfants palestiniens disposent, comme tous les enfants du monde, du droit de considérer la vie comme précieuse et les relations pacifiques avec tous les peuples comme des valeurs essentielles. Ils ont le droit d’être maîtres de leur destin et libres dans leurs choix pour mener une vie riche
L’école ne doit pas être le lieu de l’endoctrinement ou de formation des combattants de demain. Elle est un lieu d’émancipation qui libère des dogmes. Malheureusement, les enfants palestiniens n’ont pas cette chance.
L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a élaboré des normes internationales et des recommandations pour les manuels scolaires encourageant l’inclusion d’une vision pluraliste de l’histoire et condamnant la haine, le racisme et l’antisémitisme, que le système éducatif palestinien ne respecte pas.
Le Parlement européen s’est déjà inquiété de ce problème à plusieurs reprises dans les résolutions accompagnant les décisions de décharge sur l’exécution du budget général de l’Union européenne pour les exercices 2016, 2018, 2019 et 2020.
Des pays européens, comme le Royaume-Uni, la Norvège et la Belgique, ont procédé à la suspension de leurs financements destinés à l’Autorité palestinienne dans le domaine de l’éducation, estimant que ces fonds servent à financer, sur le long terme, l’endoctrinement de la jeunesse palestinienne.
La France doit porter un message d’espoir et d’avenir pour la jeunesse palestinienne en incitant les autorités palestiniennes à engager une réforme éducative globale de son programme scolaire en éliminant toute promotion de la haine, de la violence, du racisme, de l’antisémitisme et de toute forme de discrimination.
Elle doit se tenir prête, si besoin, à geler toute aide ou financement envers l’Autorité palestinienne dans le domaine de l’éducation et subordonner la reprise de ce financement à la suppression effective de toute référence à la violence, à l’appel à la haine, à l’antisémitisme et au culte du martyr.
La France, berceau des valeurs humanistes et des Droits l’homme, ne peut pas abandonner la jeunesse palestinienne à un système éducatif qui promeut la haine, l’antisémitisme et la figure du martyr. Les errements des adultes ne doivent pas devenir le lot des enfants. L’école doit leur donner les clés de leur destin pour devenir des acteurs de la paix de demain.
Lire de document de l’Assemblée Nationale en totalité - 12 pages PDF - à partir du site ci-après : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/l16b1744_proposition-resolution.pdf
Point de vue - « Ils n’auront pas notre haine » - Par Wajdi Mouawad – 11 novembre 2023 – Document ‘ledevoir.com’ Idées
L’auteur est dramaturge et metteur en scène. Il est le directeur de La Colline, à Paris.
« Il ne suffit pas de dire que les autres, Israéliens ou Palestiniens, doivent changer, mais de reconnaître que quelque chose en moi doit se transformer », écrit l’auteur.
Getty Images « Il ne suffit pas de dire que les autres, Israéliens ou Palestiniens, doivent changer, mais de reconnaître que quelque chose en moi doit se transformer », écrit l’auteur.
Dans cette tribune parue d’abord dans Libération, le dramaturge libano-québécois explique comment il s’est libéré de sa détestation pour ceux qui n’étaient pas de son clan. Il appelle à ne pas tomber dans le piège tendu depuis le 07 octobre 2023 par le Hamas qui veut que « l’après » soit avant tout l’antisémitisme.
Cela vient à peine de commencer et il nous faut déjà « panser » l’après. Un après qui, au rythme où vont les choses, nous arrivera aussi meurtri que l’effroyable 7 octobre dernier. « Panser » l’après, c’est se préparer à accueillir quelque chose dont nous ignorons encore tout, c’est tenter de soigner un temps pas encore arrivé, pour que, défait de ses pulsions de meurtres, il puisse être un réel après. La volonté des gouvernements tout comme leurs enjeux géopolitiques échappent à notre volonté. Et si nous pouvons nous exprimer, nous ne pouvons pas, sur un temps court, agir sur les événements qui nous impactent et cette incapacité, à partir du moment où la question de l’action se pose, crée chez chacun un insupportable sentiment d’impuissance.
Qu’y puis-je, moi, contre le Hamas ? Qu’y puis-je contre la frange suprémaciste du gouvernement israélien ? Qu’y puis-je contre le Hezbollah ? Qu’y puis-je contre le gouvernement iranien ? Qu’y puis-je contre la politique américaine au Moyen-Orient ? Qu’y puis-je contre le cynisme sanglant de Vladimir Poutine ? Qu’y puis-je contre la zizanie qui mine l’Europe ? Qu’y puis-je contre l’opportunisme de Xi Jinping ? Peut-être que la question ne devrait pas se poser en ces termes et au lieu de viser ce qui est hors de ma portée, rapprocher la cible et me demander : « Sur quoi suis-je capable d’agir ? »
La réponse la plus concrète est aussi la plus simple : sur moi. Je peux commencer par agir sur moi et me demander, à l’aune de la situation, qui je suis réellement. Qu’est-ce que cette situation est en train de faire de moi ? Comment est-elle en train de me transformer ? Comment me révèle-t-elle à moi-même ? Qu’est-ce qu’elle dit sur ce que je suis et sur ce que je crois être ? Quel est l’oedème qu’elle met en lumière et qui menace mon cerveau ?
Si « panser » dès à présent l’après, c’est faire en sorte que ce qui l’a précédé ne se reproduise pas, un changement radical incombe à chacun. Il ne suffit pas de dire que les autres, Israéliens ou Palestiniens, doivent changer, mais de reconnaître que quelque chose en moi doit se transformer. Pour de bon. C’est la somme de la transformation de chacun qui fera en sorte que cet après en sera un.
Fleur immortelle
Né au Liban en 1968 au sein d’une famille chrétienne maronite, je n’ai nullement manqué d’amour. Mes parents ont tout sacrifié pour moi, fuyant la guerre civile libanaise dans le seul but de me permettre d’étudier sereinement. Mais, du fait de l’ignorance et des préjugés ; du fait, aussi, que le Liban a vécu cinq siècles sous le joug ottoman obligeant chaque confession à se refermer sur elle-même, du fait de paramètres tant historiques qu’intimes, mes parents, en plus de l’amour et l’affection, ont aussi planté en moi la graine d’une fleur immortelle et indéracinable : la détestation.
Et dès mon plus jeune âge, j’ai su détester ceux qui n’étaient pas de mon clan. À 8 ans, j’ai dansé à l’annonce de la mort du chef druze Kamal Joumblatt et en septembre 1982, j’ai considéré qu’après l’assassinat de Bachir Gemayel, les civils palestiniens des camps de Sabra et Chatila, massacrés par les miliciens chrétiens, n’avaient eu que ce qu’ils méritaient. Je n’ai pas eu à apprendre à détester : je détestais par héritage. Et si je détestais consciemment, heureux de détester, heureux de haïr, je n’avais pas conscience de combien j’étais esclave de cette détestation, car ma haine était viscérale et, ne m’animant pas de manière intelligible, je n’avais aucun moyen de la remettre en question.
Car cette détestation vient de loin et se transmet de génération en génération. En prendre conscience est difficile, comme il est difficile à celui qui porte un sac à dos vide de sentir le poids s’additionner si, de jour en jour, quelqu’un y déposait un caillou. Le poids augmente sans que l’on s’en aperçoive. Ainsi en est-il de cette détestation. Elle pousse à notre insu, grandit, fait des ramures, s’enracine à jamais, s’intrique tant à notre identité que l’on finit par élaborer des schémas de pensée pour la légitimer, nous transformant par la même occasion en victime éternelle.
Paradoxalement, il a fallu la guerre, l’exil, la découverte d’une autre langue, la découverte de l’art, la qualité de certains professeurs (Gérard Pouchain, Sylvette Montale, Philippe Guettier, soyez ici éternellement remerciés) ; il a fallu l’amitié, la mort de ma mère, Sophocle, Kafka, François Ismert, le théâtre, des voyages, des mots, des poèmes, des histoires d’amour, pour que je prenne conscience de sa présence.
Elle m’est apparue dans toute son horreur, sorte d’épiphanie impitoyable, et, réalisant ma monstruosité, j’ai voulu l’arracher de moi. Mais la détestation plantée dès la naissance ne se déracine pas. C’est une plante immortelle, imbriquée à jamais, et chez qui elle a été semée, elle demeure. Me découvrant une terre propice à sa floraison, je ne pouvais plus me fier à moi-même, je ne pouvais plus présumer de moi. Je me devais à jamais de monter la garde, de faire preuve de prudence et de m’assurer constamment que rien n’allait ni la nourrir ni l’abreuver, car si on ne peut pas s’en débarrasser, on peut cependant l’isoler, la mettre sous verre, cesser de nourrir sa terre, travailler jour après jour à l’assécher pour l’empêcher de fleurir.
Mais pour y parvenir, il faut commencer par ne plus nier sa présence et, au contraire, l’assumer. Se souvenir que tout fleuve a un marécage qui le tient en santé. Marécage où vont se déposer les poisons et les pollutions qui pourraient le tuer. Si c’est vrai des fleuves, c’est vrai aussi des humains. Cette plante de la détestation est mon marécage où se dépose tout ce qui est nauséabond chez moi. Ma responsabilité consiste alors à empêcher le débordement du marécage, à l’empêcher, par des digues fortes, d’envahir mon esprit, ‘putrifiant’ mon lien au monde. Cette responsabilité, ces digues, cette vigilance sont ce que j’appelle effort d’empathie, d’humanité, de sensibilité et d’amour.
Volontés inhumaines
Delphine Horvilleur m’a fait remarquer qu’une image biblique qui pourrait correspondre à celle du marécage pourrait être celle de l’arbre de la vie du jardin d’Eden. Pourquoi au paradis fallait-il un arbre interdit ? Justement pour rappeler que le mal n’est pas séparé de la vie, rappeler la vigilance constante que nous devons avoir face à sa présence.
En ce sens, ce n’est pas le marécage qui est mauvais : il rend puissant le fleuve ; ce ne sont pas les sentiments que nous éprouvons qui sont mauvais : ils nous apprennent à les dépasser ; c’est le fait de nous laisser aller à leur bestialité qui est mauvais.
Or, si la plante de la détestation a la capacité de donner des fleurs de haines multiples, chacune déployant un parfum différent envers un groupe différent à haïr (musulman, noir, homosexuel), il se trouve qu’une des fleurs qui se déploie le plus aisément en nos contrées et qui dégage le parfum le plus envahissant est la fleur de l’antisémitisme. Je l’ai observée partout où j’ai vécu. Au Moyen-Orient, en Europe, en Amérique du Nord. Un instant de distraction et la voilà qui refleurit.
Tous les clichés qui incombent à cette détestation sont au fond de nous. Il est si aisé de détester le Juif. C’est un peuple d’une commodité extraordinaire. Tout est de sa faute. Maux passés, maux présents et même maux futurs, il est x dans l’équation de nos frustrations, l’inconnue qui s’accorde comme on veut à nos haines.
À l’heure où les images de Gaza nous parviennent dans toute leur violence, où les morts se comptent par milliers, à l’heure où la colonisation de la Cisjordanie se poursuit, que des volontés inhumaines issues du pire de l’extrême droite ont droit de parole dans un gouvernement israélien ouvertement raciste et pour qui la brutalité militaire est la seule réponse possible, à l’heure où des forces d’une obscurité folle travaillent des deux côtés pour empêcher le moindre espoir, où les empathies vont vers les civils palestiniens, mais où la mémoire des victimes israéliennes du 7 octobre est en train de se diluer et que les otages ne sont plus, pour l’opinion publique, qu’un détail secondaire, il est vital de voir le piège dans lequel nous jette le Hamas en nourrissant et en abreuvant la plante de la détestation faisant fleurir partout l’antisémitisme. Deux mille ans d’un christianisme dont une partie de la propagande consistait à répéter que les Juifs ont assassiné le Christ nous ont formatés pour en être une terre fertile. Cela, l’Europe le sait bien.
Ce qui se passe à Gaza est monstrueux. Il faut que les bombardements cessent, que les morts cessent, que les otages soient libérés. Il faut trouver comment faire pour que le Hamas ne puisse pas recommencer son ouvrage de destruction, lui qui n’a de cesse d’affirmer qu’il recommencera. Il faut trouver une autre voie à la justice qui ne soit pas celle de la destruction dont les Palestiniens depuis si longtemps paient un effroyable prix. Il faut que le gouvernement israélien accepte de s’intégrer en intégrant les Palestiniens et les pays arabes dans cette bataille contre le Hamas et qu’il cesse de croire qu’Israël seul contre tous peut assurer sa survie.
Mais pour que tout cela advienne, je n’ai, pour ma part, que des voeux.
Vivre dans l’effroi
Par contre, je sais que jamais la fleur de l’antisémitisme n’aura été si bien nourrie, si bien arrosée par les images qui nous proviennent d’Israël et de Gaza, jamais depuis longtemps elle n’aura été aussi opulente. L’islamophobie gronde partout en France et c’est une lèpre aussi dévastatrice que l’est toute forme de détestation.
Un constat, pourtant, s’impose. Bien des personnes à qui l’ont dit « antisémitisme » répondent avec raison « oui, mais il ne faut pas faire l’impasse sur l’islamophobie », et ils ont absolument raison. Mais lorsqu’on dit « islamophobie », la plupart d’entre nous qui ne sommes pas juifs n’avons pas le réflexe de dire « oui, mais il ne faut pas faire l’impasse sur l’antisémitisme ». Cette différence est un des symptômes du danger qui nous guette.
Je dois, à la lecture de l’actualité de chaque jour, ériger en moi des digues de plus en plus hautes pour empêcher le débordement du marécage. Or, c’est précisément là que se trouve le piège tendu depuis le 7 octobre par l’esprit destructeur du Hamas : faire en sorte que l’après soit avant tout antisémite. Que l’après soit un tombeau pour tout Juif, où qu’il se trouve. Que l’après soit un temps où chaque Juif vive dans l’effroi, terrorisé, viscéralement méfiant envers le monde. Que l’après soit une autre forme de diaspora. Que l’après soit synonyme d’exil pour tout Juif.
C’est contre ce piège que nous devons lutter, chacun. À cet endroit, il est possible d’agir : prendre conscience de ce que la situation tente de faire de moi, lutter contre elle, faire en sorte que le marécage ne déborde pas et par tous les moyens assécher la plante de la détestation pour espérer que les prochaines générations, sans doute encore lointaines, parviennent un jour à couper le fil macabre de sa transmission.
Ce texte fait partie de notre section Opinion, qui favorise une pluralité des voix et des idées en accueillant autant les analyses et commentaires de ses lecteurs que ceux de penseurs et experts d’ici et d’ailleurs. Envie d’y prendre part ? Soumettez votre texte à l’adresse opinion@ledevoir.com. Juste envie d’en lire plus ? Abonnez-vous à notre Courrier des idées.
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La haine, de part et d’autre - Serge Bourassa - La Prairie, le 10 octobre 2023 - Lettre 11 octobre 2023 - Document ‘ledevoir.com’ Lettres
Les actes terroristes et barbares du Hamas contre des civils et des innocents en Israël, par centaines, sont révoltants. Mais ce barbarisme, injustifiable, est-il explicable ? Est-il surprenant que la situation de deux millions de Palestiniens, coincés depuis des années sur une languette de terre, soumis à la pauvreté avec un taux de chômage de 50 % chez les jeunes, désespérés, devienne une occasion d’action terroriste, de petite ou de grande ampleur ? Les puissances, en commençant par les États-Unis, ont préféré fermer les yeux pour protéger leur intérêt national au Moyen-Orient plutôt que de mettre au pas Israël pour trouver une véritable solution pour la survie, digne, du peuple palestinien. Le développement de colonies juives en terres illégalement envahies, bof ! L’apartheid imposé aux Palestiniens, re-bof ! Israël décrète donc un siège complet de la bande de Gaza […], les premiers affectés étant la population palestinienne et les otages. Imaginez les conséquences. Bravo la haine et la vengeance, de part et d’autre. Attention, la poudrière ainsi alimentée n’a pas encore explosé.
Commentaires :
Réal Gingras - Inscrit 11 octobre 2023 08 h 15
On récolte bien ce que l’on sème sur cette ”Terre des hommes”.
Saint-Ex, reviens-vite… ils sont devenus fous.
...c’est bien de cela dont il s’agit mais je pense bien que de s’en prendre à des innocents en les tuant comme ça par barbarisme d’un côté comme de l’autre à bout portant ou par bombardement n’est pas la solution. Les Temps de la bible et ses leçons n’ont rien changé à l’Hommerie.
Je me rappelle avoir vu Yasser Arafat lors de sa visite en 1967 à l’expo de Montréal. Il venait pour l’inauguration du pavillon des pays arabes… puis mon intérêt pour la cause palestinienne et avec les années est venu mon désenchantement …
L’intransigeance israélienne, la colonisation des territoires, la guerre des 6 jours , du ‘YomKippour’ et toujours l’abandon des revendications pour que la Palestine puisse exister et encore l’intransigeance israélienne … et avec tout cela, la montée du terrorisme et du barbarisme : prise d’otages de Munich en 1972, différents attentats partout en Europe en lien avec ce refus de négocier de la part des Israéliens, l’assassinat d’Yitzhak Rabin, le 11 septembre, les attentats en sol français, les intérêts occidentaux dans ce coin de la Méditerranée, puis ce nouveau gouvernement israélien d’extrême droite qui ferme la porte à toute entente négociée. On s’offusque de voir la montée des partis d’extrême droite dans le monde occidental mais on ne dit rien de ce gouvernement sémite coalisé avec l’extrême droite.
Israël est-il le 51ième état américain ? De part et d’autre, ils sont tous en train de récolter ce qu’ils ont semé et les plus heureux sont les vendeurs d’armes.
Quelle triste humanité…et pourtant le thème de l’expo 67 était bien ”Terre des hommes”.
Saint-Ex reviens-vite… ils sont devenus fous.
Nadia Alexan - Abonnée 11 octobre 2023 11 h 49
Je suis tout à fait d’accord avec vous, monsieur Gingras.
Le politicien palestinien Mustafa Barghouti affirme que le blocus israélien total de Gaza et les bombardements intenses de l’enclave côtière constituent tous deux des crimes de guerre.
Il prévient que les dirigeants israéliens pourraient maintenant se préparer à commettre un troisième crime de guerre : le nettoyage ethnique de Gaza.
Tous les actes de violence sont voués à l’échec. La seule solution viable est une résolution pacifique pour mettre fin aux hostilités et établir un État laïc pour que les deux peuples puissent vivre ensemble en paix.
Bernard Leiffet - Abonné 11 octobre 2023 08 h 23
L’Humanité aux yeux des États-Unis, c’est d’abord de se protéger et de s’enrichir contre les peuples arabes !
Monsieur Bourassa, les guerres de religion n’ont cessé de détruire des peuples, sinon des civilisations ! Parmi mes ancêtres j’ai trouvé vers 1565 des protestants qui étaient des marchands, d’autres des notables, dans la ville de Gien. Puis quelques années plus tard rien sauf des naissances m’ayant permis de retrouver des liens familiaux ! La raison, la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572 à Paris, où en une nuit pus de 30 000 ont été massacrés avec l’autorisation du Roi ! Dès lors, la plupart ont quitté la France car il leur était interdit d’exercer une profession !
Ce que nous avons vu à la TV est révoltant et ignoble, mais comme vous le dites, l’Histoire des peuples révèle des massacres dont l’origine est la religion mais aussi des causes moins publiées car il est « gênant » d’en faire état !
Les esclaves aux États-Unis ont péri par millions pour les anglo-américains, les champs de coton et autres sévices ! Comme vous, quand j’ai vu se dresser le mur de Gaza et l’invasion par des colons juifs pour occuper le sol palestinien, c’était l’incitatif à provoquer les plus faibles ! Puis, évoquer Jérusalem, c’est mettre en exergue deux peuples - israéliens et palestiniens - dont les capitales respectives au même endroit auraient pu amener à une paix durable !
La bêtise humaine n’a pas de frontière sur terre, il y a partout des peuples plus pauvres qui sont opprimés par des peuples mieux nantis, ce qui entraîne une révolte, une revanche par des groupes radicaux extérieurs d’où inévitablement des scènes horribles des deux côtés ! Misère !
Pierre Rousseau - Abonné 11 octobre 2023 08 h 34
D’où vient cette haine ?
C’est malheureux de le dire mais ce sont les religions qui sont à l’origine de ce conflit essentiellement entre fanatiques du judaïsme et de l’islam de part et d’autre. Les faucons de Netanyahou sont de la droite religieuse juive alors que le Hamas et le Hezbollah sont des groupes terroristes islamistes. Les civils se retrouvent pris entre deux feux et paient le prix de cette haine séculaire.
Il ne faut pas oublier non plus que les chrétiens se sont aussi mêlés de cette haine séculaire avec les croisades et l’Europe fut aussi affligée de guerres religieuses pendant des siècles, en particulier entre protestants et catholiques. Quand on tue au nom de dieu, la solution n’est pas facile.
Marc Therrien - Abonné 11 octobre 2023 21 h 06
Comme disait José Artur : ’Dieu ne recevra jamais le prix Nobel de la paix.’
Marc Therrien
Cyril Dionne - Abonné 11 octobre 2023 09 h 01
Le barbarisme en Palestine ne naît pas du néant, il germe dans le terreau du désespoir
Bon, le conflit israélo-palestinien est marqué par des décennies de violence, d’occupation, de tensions et de ressentiments accumulés. Le Hamas est né en réponse à l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Le Hamas est une organisation terroriste palestinienne qui poursuit des objectifs politiques, notamment la création d’un État palestinien indépendant. Ils ont utilisé la violence comme moyen de pression pour atteindre ces objectifs, bien que cela soit controversé aux yeux des anciens colonialistes occidentaux. Ils estiment que la violence est le seul moyen de contrecarrer l’occupation israélienne et d’attirer l’attention internationale. Pour ce dernier point, ils ont réussi vu que 85% de la population mondiale s’aligne avec eux.
C’est l’absence de progrès politique qui a renforcé cette tendance vers le terrorisme chez les Palestiniens parce qu’ils ne se battent pas à armes égales avec les Israéliens qui ont le support inconditionnel des ‘États-dés-Unis’. Le Hamas justifie l’utilisation de la violence en se présentant comme une force de résistance contre l’occupation israélienne. C’est l’occupation israélienne des territoires palestiniens, les restrictions imposées et la situation économique difficile qui a un impact sur la vie quotidienne des Palestiniens, qui alimentent le soutien au Hamas. Et quelles sont les réponses du gouvernement israélien ? Ce sont des réponses israéliennes militaires disproportionnées, et qui en retour, radicalisent davantage certains Palestiniens et les poussent à soutenir le Hamas.
N’est-ce pas l’injustice sociale, une crise économique sans précédent, une mauvaise gestion de la part des dirigeants palestiniens et israéliens, l’influence marquée des groupes comme les Frères musulmans, la faiblesse des institutions palestiniennes qui sont souvent inexistantes, qui ont créé ce ras-le-bol généralisé chez la population palestinienne ? Aujourd’hui, nous allons assister en direct à génocide dans la bande de Gaza. Oui, misère…
Michel Villeneuve - Abonné 11 octobre 2023 11 h 43
Il n’y a simplement AUCUN justificatif devant ce terrorisme
Il n’y a simplement AUCUN justificatif devant ce terrorisme purement barbare. Le Hamas-Daech a ainsi définit les règles d’engagements de cette attaque, les israéliens sont alors justifiés pour toutes actions défensives à court et moyen termes. Je vous rappelle que :
Pendant que tous ici semblent nous faire la leçon d’histoire et de politique, en une foire d’empoigne, des terroristes entrent dans toutes les maisons d’un village et l’autre pour y assassiner tous ceux qui s’y trouvent, les enfants décapités, plus d’autres massacres sadiques, et lors d’un party rave, etc. tous ces actes sont simplement inhumains et demandent une défense et une réplique forte et urgente, immédiate, pour sauver le plus de monde possible de cette hystérie née d’idéologies politiques et religieuses. En formes de nouveaux pogroms anti-juifs. Imaginez que l’on débarque chez vous comme cela, vos justifications morales feront-elles le poids pour sauver vos familles ? Comment pouvez-vous être aussi déconnecté de la réalité pour nous imposer votre ’tolérance’, en raison de ’votre’ vision de l’histoire. À ce compte pourquoi ne pas battre sa femme puisqu’elle l’a bien cherchée
Vos théories politiques et historiques savantes sont impuissantes à sauver concrètement ces citoyens des massacres en cours et du terrorisme à venir, ni de trouver les partis, personnes et compromis pour un règlement vers la paix, en plus de servir de justifications morales au terroristes de Hamas-Daech et dont les palestiniens de Gaza sont les premières victimes !
Dans les circonstances pourriez-vous modérer vos brillants bavardages ? Et dénoncer ouvertement CETTE situation, inacceptable par tous les standards humains,,, et infiniment complexe. Et non d’exprimer inconsciemment en beaucoup de mots une culpabilité de ne pouvoir rien y régler, en donnant des leçons de pseudo-morale alambiquée. Au moins les laisser en Israël, se défendre par eux-mêmes, concrètement sur le TERRAIN... à défaut de ne pouvoir leur donner votre appui.
Bernard Leiffet - Abonné 11 octobre 2023 13 h 06
Si on vous comprendsbien, vous êtes pour un blocus total de Gaza, ce qui est interdit par les Nations-Unies ! Bref, la haine doit continuer ? Vous n’avez que faire de l’Histoire comme nous n’avons que faire de votre commentaire ! Misère !
Cyril Dionne - Abonné 11 octobre 2023 13 h 12
Cher M. Villeneuve, L’armée israélienne s’apprête à commettre un génocide dans la bande de Gaza. Cela suscite de vives préoccupations concernant la sécurité des civils, en particulier parmi le 2,3 millions de Palestiniens entassés où ils ne peuvent pas quitter l’enclave, dont plus d’un million sont des enfants. Ne vous en faites pour les terroristes du Hamas, ils disposent de tunnels souterrains connectés à l’Égypte, ce qui leur permettent de se déplacer librement, mais la population civile n’a pas cette possibilité. Lorsque les bombardements israéliens détruisent des immeubles et que ces derniers s’effondrent, il est essentiel de se rappeler que ce sont des civils qui y résident, la plupart des femmes, des enfants et des vieillards. Pour chaque victime israélienne, il y aura probablement 100 Palestiniens tués.
De toute façon, les extrémistes israéliens, les ultra-orthodoxes dont Benjamin Netanyahu qui combattent les extrémistes palestiniens (Hamas), sont contents parce qu’ils vont prendre possession de la bande de Gaza.
Bernard Leiffet - Abonné 11 octobre 2023 15 h 05
SVP dans ma réponse : si je vous comprends bien… Merci. Bernard Leiffet
Michel Villeneuve - Abonné 11 octobre 2023 17 h 36
Les palestiniens sont d’abord les otages et boucliers humains du Hamas-Daech, groupe terroriste en contrôle dans Gaza depuis près de trois décennies. Leur charte politique, à l’instar de l’Iran maître du jeu, exige la destruction d’Israël, rien de moins... et avec qui et quoi négocier dans ce cas de figure depuis vingt ans ? Vous êtes aveugle dans le premier cas et en accord avec le second ! Bravo les moralistes politiques !!
Tant qu’au ’génocide dans Gaza par Israël ’, cela vous permet encore d’éviter de voir la continuité de la Shoah... dans la barbarie de cette attaque terroriste majeure qu’aucune de vos idées politiques ne justifie.
La grossièreté de la formulation et de l’idée même la rende ridicule. Mais puisque dans votre incessant bavardage pseudo humaniste, vous avez toujours raison et aucune solution, continuez donc sans vous en rendre compte de propager une nouvelle haine des juifs et de supporter ce terrorisme, cela est bien à votre hauteur..
Cyril Dionne - Abonné 11 octobre 2023 18 h 35
Cher M. Villeneuve, Quelle partie ne comprenez-vous pas ? Les Palestiniens de l’enclave de la bande de Gaza ne peuvent pas la quitter. Depuis 2006, Gaza est devenue une prison à ciel ouvert où les Israéliens pratiquent un apartheid indécent. Certaines personnes, moins polies que moi, appellent cela un camp de concentration.
La solution est claire. Un État palestinien et le retour de toutes les terres aux Palestiniens conformément au plan de partition des Nations unies de 1947.
Voici un lien pour rafraîchir votre mémoire :
https://www.leparisien.fr/international/manifestations-a-gaza-qu-est-ce-que-la-nakba-ou-catastrophe-15-05-2018-7716879.php
Marc Therrien - Abonné 11 octobre 2023 21 h 19
Allez-vous reproduire votre propos dans le fil de commentaires suivant la chronique d’Emilie Nicolas intitulée ’La vérité, le temps, le pouvoir et la paix’ ? Je vous souhaite que la lecture de cette chronique de madame Nicolas vous apaise un peu. La paix dans le monde commence par une meilleure paix en soi-même.
Marc Therrien
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Le sentiment pro-Hamas choque les Juifs d’Europe et ravive les craintes quant à leur avenir - Par Canaan Lidor - 27 octobre 2023, 12:14 – Document ‘fr.timesofisrael.com’
Le dégoût ressenti par des millions de personnes face à la barbarie terroriste est éclipsé par les manifestations de rue contre Israël et la montée en flèche de l’antisémitisme
Des gens manifestant, avec un énorme drapeau palestinien, à l’occasion d’une ’marche pour la Palestine’ à Londres, le 14 octobre 2023. (Crédit : Adrian Dennis/AFP)
Des gens manifestant, avec un énorme drapeau palestinien, à l’occasion d’une ’marche pour la Palestine’ à Londres, le 14 octobre 2023. (Crédit : Adrian Dennis/AFP)
En tant que rabbin partageant son temps entre Berlin et Vienne, Lior Bar-Ami est parfaitement conscient des risques encourus par les personnes qui sont manifestement juives dans les rues de ces villes et ailleurs en Europe de l’Ouest.
Bar-Ami, 37 ans, s’était senti mal à l’aise en portant sa kippa en public dans certains quartiers de Berlin avant même le déclenchement, le 7 octobre, de la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas, qui a commencé après que des terroristes de Gaza eurent franchi la barrière frontalière lors d’un assaut de choc, se soient déchaînés dans le sud d’Israël – tuant, torturant et mutilant plus de 1 400 personnes, pour la plupart des civils.
Mais avec le début de la guerre, qui a déclenché une vague d’antisémitisme de la part des musulmans en Europe, le rabbin, pour la première fois de sa vie, cache sa kippa sous un chapeau chaque fois qu’il se trouve à l’extérieur dans la capitale allemande.
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« Je ne me suis jamais senti aussi peu en sécurité que maintenant », a déclaré Bar-Ami, ajoutant que certains de ses amis lui ont dit qu’ils ne se sentaient pas en sécurité à ses côtés lorsqu’il portait sa kippa.
Les Juifs de tout le continent, où les actes antisémites montent en flèche, se font l’écho de ces craintes. Parallèlement, des manifestations présentées comme des expressions de soutien aux civils palestiniens – mais que beaucoup, Juifs et non-Juifs, perçoivent comme des manifestations de haine des Juifs et de solidarité avec le Hamas, malgré ses récentes démonstrations d’extrême barbarie contre les Israéliens – mobilisent des centaines de milliers de personnes
Bar Ami a confié au Times of Israël avoir été surpris par la rapidité, l’ampleur et la violence avec lesquelles les actions anti-Israël se sont déroulées à Berlin. La semaine dernière, des individus non identifiés ont lancé des cocktails Molotov sur une synagogue de Berlin. Des affrontements ont éclaté entre les émeutiers et la police cette nuit-là à Neukoelln et Kreuzberg, deux quartiers où vivent de nombreux immigrés musulmans.
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Des policiers anti-émeutes allemands repoussant des manifestants pro-palestiniens qui protestent devant le ministère des Affaires étrangères, à Berlin, le 18 octobre 2023. (Crédit : John MacDougall/AFP)
À Berlin, des centaines de personnes ont scandé en arabe « Nos vies, notre sang, nous les sacrifierons pour toi, Al Aqsa » lors d’une série de rassemblements, et ce malgré l’interdiction de la police et de la municipalité d’organiser de tels événements en raison des préoccupations des autorités en matière d’incitation et de désordre. RIAS, un organisme allemand de surveillance de l’antisémitisme, a recensé 202 actes rien que ce mois-ci, soit une augmentation de 240 % par rapport à octobre 2022.
À Londres, la police a constaté que le nombre de crimes haineux anti-Juifs avait décuplé en octobre par rapport à l’année dernière.
À Melilla, enclave espagnole en Afrique du Nord, des manifestants ont brûlé un drapeau israélien devant une synagogue.
À Amsterdam, trois écoles juives ont été fermées temporairement, dont l’une à deux reprises, pour des raisons de sécurité. Sur la place du Dam, monument dédié aux victimes de la Shoah et de la Seconde Guerre mondiale, des milliers de personnes ont scandé « De la rivière à la mer, la Palestine sera libre » lors d’une manifestation qui a rassemblé quelque 50 000 personnes.
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Illustration : Des manifestants lors d’une manifestation pro-palestinienne, à Londres, le 14 octobre 2023. (Crédit : Kin Cheung/AP)
À Vienne, les personnes souhaitant manifester leur soutien à Israël ont été averties par les autorités, pour la première fois, de ne pas arborer de panneaux israéliens dans la rue, par crainte de violences.
« Ils n’ont pas parlé de kippa, mais le bon sens nous dit que si arborer un drapeau israélien est dangereux, porter une kippa l’est aussi », a expliqué Bar-Ami. « Pour les personnes qui pratiquent l’intimidation, un Juif est un Israélien et vice versa. »
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Une foule de manifestants pro-Israël rassemblée pour exiger la libération de tous les otages enlevés d’Israël à Gaza par les terroristes du Hamas, à Trafalgar Square, à Londres, le 22 octobre 2023. (Crédit : Frank Augstein/AP Photo)
Dans le même temps, les dirigeants européens ont exprimé leur solidarité avec Israël et, à Londres, Paris et Berlin, des milliers de personnes ont participé à de grands rassemblements pro-Israël organisés par des organisations communautaires juives, comme c’est souvent le cas lorsqu’Israël est en guerre. D’autres capitales et villes européennes ont organisé des manifestations plus modestes, toutes marquées par une forte participation juive.
La mezouza a dû être déplacée
Dans de nombreuses villes européennes, la crainte d’être identifié comme Juif est antérieure aux attentats du 7 octobre, mais le déclenchement de la guerre a rendu la situation encore plus délicate.
« En France, en Belgique et dans de nombreux autres endroits, il est dangereux de porter une kippa. Avant l’attaque du Hamas, et maintenant », a déploré Raya Kalenova, vice-présidente exécutive et directrice-générale du Congrès juif européen.
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Raya Kalenova commémorant les victimes de la fusillade de la synagogue de Halle lors du premier anniversaire de cette attaque terroriste en Allemagne, le 9 octobre 2020. (Crédit : Congrès juif européen)
L’hostilité impose également des changements dans la vie des Juifs européens qui ne portent pas régulièrement la kippa. « La mezouza a dû être déplacée et je dois être plus vigilant », a déclaré Haïm Benistant, un Juif néerlandais de 36 ans de la région d’Amsterdam, entrepreneur et réserviste de l’armée de l’air néerlandaise.
S’appuyant sur son expérience dans le monde des affaires, il tente d’envisager le problème de l’antisémitisme en Europe sous la forme d’un graphique : « Il s’agit d’une série de pics, suivis de creux », explique-t-il. Les creux peuvent donner à beaucoup un sentiment de sécurité, mais « chaque pic dépasse le précédent ». Cela amène Benistant à « se demander sérieusement s’il y a un avenir pour les personnes d’origine juive dans l’Europe d’aujourd’hui ».
Mais le problème de l’antisémitisme sur le continent est lui-même le symptôme d’un problème encore plus grave, ajoute Benistant, qui l’amène à « s’inquiéter » pour sa propre société ».
« Ceux qui sont actuellement suffisamment à l’aise ou naïfs pour adhérer à la propagande du Hamas deviendront des victimes du mondialisme islamiste si nous ne changeons pas de cap », a-t-il prédit.
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Des élèves et des parents, entourés de policiers, quittant une école juive après qu’un tireur a ouvert le feu à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, le 19 mars 2012. (Crédit : Manu Blondeau/AP)
Depuis 2012, de nombreux Européens ont appris qu’ils étaient la cible des mêmes terroristes que ceux qui s’en prennent aux Juifs. Mohammed Merah, qui a tué trois enfants juifs et un rabbin à Toulouse en 2012 avait également tué trois soldats. Les assassins de quatre Juifs dans l’Hypercacher de Vincennes en 2015 avaient coordonné leur attaque avec le meurtrier de 12 personnes au siège de Charlie Hebdo deux jours plus tôt.
Un an plus tôt, Natan Sharansky, ancien refuznik soviétique et ancien président de l’Agence juive pour Israël, avait demandé à Alain Finkielkraut, éminent philosophe juif français, si « le judaïsme européen avait un avenir en Europe ».
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Les questions pessimistes sont devenues la marque de fabrique des écrits d’Alain Finkielkraut. (Crédit : Cnaan Liphshiz/JTA)
Finkielkraut a répondu par une question de son cru : « L’Europe a-t-elle un avenir en Europe ? »
L’Europe a également connu deux attaques terroristes depuis le 7 octobre. Un djihadiste a tué deux supporters de football suédois à Bruxelles le 17 octobre et un autre islamiste a tué un enseignant à Arras, en France, le 13 octobre.
Les attentats terroristes contre les Juifs et les Israéliens en Europe se produisent depuis les années 1960, initialement perpétrés par des membres de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Mais la Seconde Intifada, en 2000, a inauguré en France une nouvelle forme de violence antisémite, perpétrée par des musulmans à l’encontre de leurs voisins juifs. Dans un contexte d’immigration massive en provenance du Moyen-Orient, ce phénomène s’est reproduit dans toute l’Europe malgré les tentatives pour l’endiguer, avec une recrudescence en lien avec les violences impliquant Israël.
Cette évolution continue de changer la vie d’innombrables Juifs européens et d’en pousser beaucoup d’autres à immigrer en Israël ou ailleurs, comme l’ont fait au moins 50 000 Juifs français au cours de la dernière décennie. Leur émigration exacerbe le déclin démographique des communautés juives, déjà décimées par la Shoah.
Bar-Ami, qui est né dans l’ouest de l’Allemagne, a été témoin de cette dynamique, notamment lors de la vague de protestations antisémites qui a éclaté en Europe occidentale au cours de la dernière série d’hostilités entre Israël et le Hamas.
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La police retenant un manifestant lors d’un rassemblement contre le bombardement du Hamas à Gaza par Israël devant le ministère des Affaires étrangères à Berlin, en Allemagne, le 18 octobre 2023. (Crédit : John Macdougall/AFP)
Cette fois, c’est différent
Mais le cycle actuel est différent parce qu’il a commencé par une série d’atrocités d’une ampleur et d’une barbarie que les Juifs n’avaient jamais connues depuis la Shoah.
Au cours d’un assaut, tôt le matin, quelque 2 500 terroristes ont franchi la frontière avec Gaza et se sont déchaînés dans les communautés du sud, massacrant plus de 1 400 personnes, pour la plupart des civils, et en enlevant au moins 233 otages, sous le couvert d’un déluge de roquettes tirées sur les villes et villages israéliens.
La grande majorité des personnes tuées lorsque les terroristes se sont emparés des communautés frontalières étaient des civils, notamment des bébés, des enfants et des personnes âgées. Des familles entières ont été exécutées dans leurs maisons et plus de 260 ont été massacrées lors d’un festival en plein air, souvent au milieu d’actes horribles de brutalité, de torture et de violence sexuelle perpétrés par les terroristes.
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Le cadavre d’un terroriste après l’assaut dévastateur du Hamas dans le kibboutz Beeri, près de la frontière entre Israël et Gaza, dans le sud d’Israël, le 11 octobre 2023. (Crédit : Oren Ben Hakoon/Flash90)
Israël ayant déclaré la guerre et affirmé qu’il devait éradiquer le groupe terroriste, l’armée a commencé à bombarder des cibles du Hamas à Gaza. Israël a déclaré qu’il visait toutes les zones où le Hamas opère, tout en cherchant à minimiser les pertes civiles.
Les représailles israéliennes auraient fait plus de 6 000 morts dans le territoire palestinien, selon le Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste palestinien ne peuvent être vérifiés de manière indépendante et sont censés inclure ses propres terroristes et hommes armés, tués en Israël et à Gaza, ainsi que les victimes de l’explosion d’un parking à l’arrière de l’hôpital anglican à Gaza le 17 octobre, causée par un tir de missile du groupe terroriste du Jihad islamique palestinien, qui a dévié de sa trajectoire et que le Hamas a imputé à Israël. Israël affirme avoir tué au moins 1 500 terroristes du Hamas à l’intérieur d’Israël depuis le 7 octobre.
Mais le signal de la violence antisémite en Europe a été donné immédiatement après les massacres du Hamas et avant que des civils ne meurent à Gaza, a noté Bar-Ami. « Il est particulièrement douloureux d’assister à un tel déferlement de haine alors que le peuple juif est encore en deuil », a regretté Bar-Ami, rabbin de la communauté juive libérale Or Chadasch à Vienne.
Illustration : Un mariage juif, à Vienne, en 2007. (Crédit : CC BY SA 2.5 Gryffondor)
Les manifestants en colère n’ont pas été les seuls à faire preuve d’insensibilité face à la tragédie humaine en Israël, a déclaré Abnousse Shalmani, une célèbre écrivaine française d’origine iranienne qui n’est pas juive. « Le 7 octobre, nous avons appris que des centaines de personnes étaient mortes dans le plus grand pogrom après la Shoah », a-t-elle déclaré au Figaro cette semaine.
« Pourtant, alors même que les corps étaient extraits des décombres, les médias ignoraient déjà cette tragédie humaine et la traitaient de manière politique. C’était choquant. »
Le carnage – qui a consisté en meurtres, immolations, viols, mutilations corporelles et pillages – a choqué le monde entier et a déclenché une vague d’empathie à l’égard d’Israël dans les démocraties occidentales. Mais dans plusieurs villes allemandes, des célébrations spontanées ont été organisées le 7 octobre par des citoyens musulmans.
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Des membres du réseau Samidoun de solidarité avec les prisonniers palestiniens brandissant des drapeaux palestiniens lors de la manifestation du « 1er mai révolutionnaire », à Berlin, le 1er mai 2023. (Crédit : John MacDougall/AFP)
Dans l’une d’entre elles, des militants de Samidoun, une organisation à but non lucratif qui soutient les terroristes palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, ont distribué des bonbons dans une rue de Neukoelln.
Il s’agissait d’un rare écho européen à des scènes qui se produisent régulièrement dans le monde musulman lorsque des Israéliens meurent entre les mains de terroristes.
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Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à droite, rencontrant le chancelier allemand Olaf Scholz, à Tel Aviv, le 17 octobre 2023. (Crédit : Kobi Gideon/GPO)
Sur un continent où des centaines de personnes ont été victimes de djihadistes inspirés par des religieux et des coutumes du Moyen-Orient, les célébrations dans les rues ne sont pas passées inaperçues. Le chancelier allemand Olaf Scholz a condamné les événements et menacé d’expulser les participants, et son cabinet a annoncé de nouvelles interdictions concernant Samidoun et le soutien au Hamas, que la Commission européenne, et l’Allemagne par extension, considèrent déjà comme un groupe terroriste.
« Nous sommes choqués par le nombre de femmes et d’hommes victimes du terrorisme barbare du Hamas », a déclaré Scholz, coiffé d’une kippa, lors de l’inauguration d’une nouvelle synagogue à Dessau, une ville proche de Berlin, reconstruite là où les nazis l’avaient détruite.
Il s’agit de l’un des nombreux discours publics prononcés ce mois-ci au sujet d’Israël par Scholz, que certains experts ont qualifié de « chancelier fantôme » en raison de ses rares apparitions. Il a également déclaré que les Juifs allemands « font toujours partie de la vie » du pays et que l’Allemagne aidera Israël chaque fois que cela sera nécessaire. Scholz s’est rendu en Israël le 17 octobre, où il a rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahu et des survivants des massacres du Hamas.
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Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à droite, saluant le président français Emmanuel Macron avant une réunion, à Jérusalem, le 24 octobre 2023. (Crédit : Christophe Ena/AFP)
Le président français Emmanuel Macron est allé encore plus loin en proposant lors de sa visite de solidarité du 24 octobre de faire entrer la France dans une coalition pour détruire le Hamas. « La France partage la douleur d’Israël », a déclaré Macron, qui avait qualifié en 2017 l’anti-sionisme de forme d’antisémitisme.
Cela change tout pour nous
Yaël Hernandez, juive française originaire de Marseille, dit avoir l’impression que l’État français la soutient. « Et alors ? », ajoute-t-elle. « L’agression vient de la population, de la population musulmane. Vous sentez la tension dans la rue. Vous sentez les regards qu’ils vous lancent. Vous sentez que l’assaut a rempli leur poitrine de fierté. C’est quelque chose que l’on ressent dans la rue, c’est effrayant et la police ne peut rien y faire. Et cela change tout pour nous », a-t-elle déclaré.
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Lior Bar-Ami. (Crédit : Andrej Grilc)
Lior Bar-Ami ne sait pas où il vivra dans dix ans. Il se concentre sur sa communauté juive de Vienne qui, malgré sa petite taille d’environ 10 000 personnes, est relativement dynamique, diversifiée et robuste, en plus d’être l’une des rares minorités juives d’Europe occidentale à se développer.
« Il y a du travail à faire, une vie communautaire à construire et, pour l’instant, j’ai le sentiment que c’est là que je dois être », a-t-il déclaré.
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Partie du problème - Ces écoles palestiniennes sous contrôle des Nations-Unies dans lesquelles est enseignée la haine des Juifs et d’Israël - avec Simone Rodan-Benzaquen – Document ‘atlantico.fr’
Les manuels scolaires palestiniens, notamment dans ceux distribués par l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, contiennent des incitations à la violence et l’antisémitisme. L’UNRWA a également été ébranlé par d’autres scandales.
simone rodan
Simone Rodan-Benzaquen - Simone Rodan-Benzaquen est Directrice Générale d’AJC Europe. Voir la bio »
Ces écoles palestiniennes sous contrôle des Nations-Unies dans lesquelles est enseignée la haine des Juifs et d’Israël
Atkantico : L’Institut pour le suivi de la paix et de la tolérance culturelle dans l’éducation scolaire (IMPACT-se) a documenté depuis des années les incitations à la violence et l’antisémitisme présents dans les manuels scolaires palestiniens, notamment dans ceux distribués par l’UNRWA, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient. Les programmes scolaires dans ces écoles en Palestine sous contrôle de l’ONU incitent-ils réellement à la haine contre Israël et contre les Juifs ? Quels sont les contenus problématiques ?
Simone Rodan-Benzaquen : Le sujet des contenus problématiques dans les programmes scolaires de l’UNRWA est malheureusement très ancien. Donald Trump avait même décidé d’arrêter tout financement de l’UNRWA en 2018, décision que l’administration Biden a depuis inversée, tout en reconnaissant le problème.
Selon le cadre de coopération signé entre le département d’État américain et l’UNRWA le 14 juillet 2021, la poursuite du financement américain exige de l’UNRWA qu’elle mette en œuvre diverses réformes. Celles-ci comprennent la lutte contre l’incitation et l’antisémitisme dans son programme d’enseignement, l’exigence de neutralité de son personnel, et la garantie que ses installations ne sont pas utilisées par des organisations terroristes, ni son personnel affilié à ces dernières. Ce cadre, ainsi qu’une législation bipartisane récemment introduite, font suite à de nombreux rapports sur la nature problématique du système éducatif de l’UNRWA.
Suite aux derniers rapports, le financement pourrait de nouveau être remis en question, notamment depuis le massacre du 7 octobre car plusieurs enseignants et membres du personnel de l’UNRWA ont publiquement célébré ce massacre et d’autres attaques du Hamas sur leurs réseaux sociaux.
À Lire aussi :Tragédie à Gaza : et au fait, que fait vraiment le monde arabo-musulman pour soutenir les Palestiniens ?
Près de 60 % du budget annuel de l’UNRWA, qui s’élève à environ 1 milliard de dollars, est alloué à des programmes éducatifs. Ces derniers prétendent enseigner aux enfants les valeurs de paix, de tolérance et de résolution non violente des conflits. Mais l’agence est loin d’atteindre cet objectif. Les manuels dépeignent les Juifs comme des ennemis de l’Islam, glorifient les soi-disant martyrs qui sont morts en commettant des attaques terroristes et encouragent le djihad pour la libération de la ’Palestine’, y compris les zones situées dans les frontières israéliennes d’avant 1967, telles que Jaffa et Haïfa. Les cartes de la région n’incluent pas l’État d’Israël, désigné dans le programme comme ‘l’occupation sioniste’.
Outre les critiques sur son système éducatif, l’UNRWA a également été ébranlé par d’autres scandales. Pendant la guerre de Gaza de 2014, on avait découvert des roquettes stockées dans les écoles par exemple
L’UNWRA a été sous le feu des critiques pour ne pas avoir clairement condamné les attaques du Hamas du 7 octobre. L’agence de l’ONU est-elle vraiment indépendante dans sa mission humanitaire ou cède-t-elle aux pressions du Hamas ? Comment l’ONU a pu en arriver là ?
Non seulement elle n’a pas clairmement condamné les attaques du Hamas du 7 octobre, mais plusieurs enseignants de l’UNRWA ont montré leur soutien pour les atrocités du Hamas. Par exemple, le 10 octobre, un enseignant a écrit sur les réseaux sociaux qu’il ’encourageait le Hamas à tuer des otages israéliens’, citant des textes islamiques prônant ’la sévérité envers l’ennemi’. On note également que cent membres du Hamas ayant mené des attaques terroristes contre des Israéliens sont d’après plusieurs rapports, issus du système éducatif de l’UNRWA.
À Lire aussi :Pour être forte et partagée, la politique étrangère de l’Europe doit être fondée sur les valeurs qui l’ont inspirée
Cependant, il y a aussi une question peut-être plus fondamentale et plus philsophique concernant l’UNRWA, qu’on a du mal à aborder, et qui explique en partie les problèmes auxquels l’UNWRA fait face.
Depuis plus de 70 ans, chaque fois que des populations sont confrontées à des déplacements massifs au-delà des frontières internationales en raison d’une guerre ou d’une crise, les Nations unies interviennent pour fournir une aide d’urgence et une réhabilitation ou une réinstallation rapide par l’intermédiaire de son agence pour les réfugiés, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR). Le HCR a pour mandat de s’occuper de toutes les situations internationales de réfugiés, à l’exception d’une seule, celle des réfugiés palestiniens de la guerre israélo-arabe de 1948 (et de leurs descendants). Pour ce groupe de réfugiés, et pour eux seuls, il existe une agence des Nations unies distincte, l’UNRWA, qui dispose d’un financement et d’un mandat distincts.
La plupart des Palestiniens vivant donc dans la bande de Gaza par exemple sont enregistrés comme des réfugiés palestiniens, bien que presque tous soient nés à Gaza, tout comme leurs parents et grands-parents, et n’aient jamais été déplacés. Mais chaque jour, ils entendent, apprennent et reçoivent un tampon officiel de l’agence de l’ONU disant : “Ce n’est pas votre maison. Vous avez peut-être vécu ici toute votre vie, mais votre vrai foyer est là, de l’autre côté de la clôture, en Israël, et il vous a été pris.”
Ce que l’UNRWA donne réellement à ces Palestiniens, c’est un faux espoir de retourner un jour dans les maisons en Israël, abandonnées lors d’une guerre survenue bien avant leur naissance. Seuls environ 20 000 des réfugiés d’origine, réellement déplacés de leurs foyers en 1948, sont encore en vie. Je pense donc que le problemes des écoles de l’UNWRA sont presque une conséquence logique d’un problème bien plus fondamental.
À Lire aussi :L’empire financier du Hamas, cet autre pilier du mouvement terroriste palestinien contre lequel Israël est impuissant
Y a-t-il des moyens de contrôler les cours dispensés en classe dans ces écoles ? Les organismes internationaux sont-ils suffisamment fiables dans leurs contrôles ?
Vous l’aurez compris, je pense qu’une discussion séparée est nécessaire sur le mandat et la mission de l’UNRWA et sur la question de savoir si tant de gouvernements occidentaux devraient injecter autant d’argent dans une organisation dont le seul but est de perpétuer, plutôt que d’atténuer, le conflit.
En attendant, contrôler les cours dans les écoles gérées par l’UNRWA et assurer la fiabilité des contrôles par les organismes internationaux est complexe mais possible. Vous avez mentionné les nombreux rapports publiés. Ils existent. Ce qui semble manquer est la volonté politique de faire payer les conséquences réelles a l’UNRWA en cas de non-conformité avec ces normes. Aujourd’hui, et notamment une fois la guerre terminée, il ne faut plus avoir la moindre indulgence.
Les programmes enseignés et l’idéologie véhiculée fragilisent-ils les espoirs de paix dans la région ?
Oui, bien sûr. Nous savons la force de l’éducation. Au lendemain de la guerre de 1939- 1945 l’un des premiers gestes du général De Gaulle et du chancelier Adenauer a été de mettre en place une commission franco-allemande pour retirer des manuels scolaires allemands les phrases antifrançaises et de retirer des manuels scolaires français les phrases antiallemandes. À ce moment-là on a cessé de les appeler des « boches ». C’est notre responsabilité de veiller à ce que l’éducation prodiguée dans la région - souvent avec notre contribution financière - soit une éducation à la tolérance et à la paix et pas au martyr et à la haine.
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Mots-Clés : Israël, Antisémitisme, Gaza, Hamas, Nations Unies, unrwa
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Israël-Palestine : la haine creuse un fossé - Editorial - Arnaud Alibert Prêtre assomptionniste aa, le 13/10/2023 à 12:27 - Modifié le 13/10/2023 à 15:48 – Document ‘la-croix.com’Israël-Palestine : la haine creuse un fossé
Entre Israël et le Hamas, la haine a creusé un gouffre. Mais des témoignages d’entraide entre juifs et musulmans, après l’attaque du 7 octobre 2023 et les ripostes qui ont suivi, montrent que la haine n’a pas toujours le dernier mot.
Il y a dix jours à peine, nous prenions connaissance de Laudate Deum, texte du pape François qui nous exhorte à tout faire pour que notre planète reste viable. Nous commencions à tourner nos regards vers Dubaï où aura lieu la COP28 en décembre prochain. Espérance d’un environnement protégé pour une terre habitable. Or l’atmosphère la plus toxique, et de loin, n’est-elle pas la haine des hommes entre eux ?
Comme des particules fines, elle se loge partout. Comme un gaz à effet de serre, elle nous met en surchauffe. La haine est notre premier combat. La vaincre ouvre la voie à la paix et à la coexistence. Elle s’affronte avec l’arme de l’amour patient, sur tous les terrains.
Un de ses principaux foyers est cette idée folle que la terre est un bien libre que l’on peut s’approprier. Or, la terre est en partage. Par nature elle est hospitalière. Nul n’a le droit d’en chasser l’autre. Ni en Israël, ni en Azerbaïdjan, ni en Ukraine, ni en République démocratique du Congo. La vie humaine est tissée de fraternité, qui sous-entend la construction d’une histoire commune sur un même sol entre personnes différentes.
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Un autre foyer de haine est la prétention de savoir où sont l’erreur et le mal. En général, et bien souvent au mépris de la vérité, ils sont là où ne sont pas les intérêts de ceux qui dominent. Il ne reste plus alors à ceux qui sont dominés que de se conformer aux vues de leurs maîtres. Pendant trop longtemps, l’Occident a cru de son devoir de garder la frontière entre le Bien et le Mal. De partout, Chine, Afrique, minorités dans nos sociétés occidentales, s’élève la contestation. Chacun veut avoir sa part dans la définition de l’ordre juste, afin de pouvoir vivre à sa manière. N’est-ce pas normal, même si cela nous surprend ?
Lentement, la haine creuse un fossé. Depuis le 7 octobre, en Israël et dans les Territoires palestiniens, une folie meurtrière, programmée et implacable, a fait son lit. Le fossé est devenu un gouffre dans lequel nous pouvons tous sombrer, la fragile démocratie israélienne en premier, les espoirs palestiniens les plus basiques de vivre libres ensuite, et chez nous la perspective toute simple d’un dialogue naturel entre communautés portées par des convictions et une foi différentes.
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« J’ai entendu personnellement beaucoup d’histoires incroyables de juifs et de musulmans qui se sauvent la vie les uns les autres ces derniers jours et j’espère entendre de plus en plus d’histoires comme celles-là », a confié à notre journal Dvir Warshavsky. Cet étudiant israélien en philosophie juive à Jérusalem nous donne, sans le savoir, le précieux matériau du pont qui enjambera le précipice.
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Tribune - Israël-Palestine : « Quand serons-nous enfin fatigués de la haine ? » - le 21/11/2023 à 17:46 - {{}}Frère Frédéric-Marie Le Méhauté Franciscain, théologien, enseignant au Centre Sèvres-Facultés jésuites de Paris
Le frère Frédéric-Marie Le Méhauté revient sur la juste attitude chrétienne face à un conflit comme celui qui se déroule en Israël-Palestine. Il rappelle que la démarche de pardon, si elle est libératrice, ne peut venir que des victimes elles-mêmes.
Israël-Palestine : « Quand serons-nous enfin fatigués de la haine ? »
Au cœur des crises que nous traversons, en particulier en Israël-Palestine, plusieurs voix se font entendre parmi les chrétiens pour discerner l’attitude qui devrait être celle de disciples du Christ. Le sentiment d’horreur, notre impuissance et notre culpabilité sont tellement écrasants que les mots, bousculés par l’émotion, manquent pour tenir l’équilibre des empathies, des solidarités et des mémoires.
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Confronté à cette complexité, je voudrais tenter de faire entendre d’autres mots qui témoignent d’une fragile réalité qui habite les cœurs, un même chemin que j’entends à l’écoute de personnes en précarité, de victimes de violence ou d’abus. Peut-être ces paroles viennent-elles trop tôt. Nous sommes dans le temps des armes, des larmes et du malheur. Mais il y aura bien un après qu’il faut préparer dès aujourd’hui. L’écoute de celles et ceux qui traversent l’abîme ouvre des chemins pour ne pas désespérer de l’humanité.
Résistance non-violente
En 2008, je participais à des actions d’interposition civile de paix au sud de la Cisjordanie. Je réentends Omar (1), un Palestinien vivant sous la colonie juive de Kiryat Arba à l’est d’Hébron, engagé dans un mouvement de résistance non-violente à l’occupation.
Dans un jardin sous des oliviers aux troncs coupés et dominé par le mur de la colonie, il me raconte ce que lui et sa famille vivent au quotidien : les agressions des colons, la mort de deux de ses enfants (10 et 8 ans) sous les balles de soldats israéliens, les humiliations aux check-points, l’impossibilité de mener une vie normale… Au terme d’un récit difficilement soutenable, après un silence, la conversation prend un autre court. Il me dit : « Je suis trop fatigué pour les haïr. S’ils veulent rester qu’ils restent, mais je veux que ma famille vive en paix. »
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Je revois aussi ce jeune soldat israélien à un point de passage près du tombeau des Patriarches. À l’heure de la rentrée des écoles, les enfants palestiniens passent un à un dans la cahute au milieu de soldats surarmés qui fouillent leurs cartables. Il se retourne vers moi, les yeux rougis, et me dit : « Il faut raconter ce que nous vivons ici. Ce n’est pas normal. » Notre discussion est interrompue quand il s’interpose entre moi et un colon armé : « Repars en Allemagne, putain de nazi. »
La haine est devenue prière
Dans un autre contexte, ces paroles résonnent avec des paroles de personnes qui vivent la précarité. Mireille, une femme du quart monde, vit dans une cité. Elle a été agressée par son voisin. Celui-ci est condamné, purge sa peine et revient vivre dans le même immeuble, auprès de Mireille, car ni lui ni elle, n’ont les moyens d’aller vivre ailleurs. En terminant son récit, elle dit : « Il faut bien lui pardonner pour continuer de vivre. (…) Lui aussi, il a souffert. »
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Philippe, une autre personne à la vie cabossée, tire de son expérience cette sagesse étonnante : « On est obligé de pardonner, sinon, c’est 100 % la guerre. Sinon, on serait en bagarre tout le temps. (…) Le pardon, ça nous permet de ne pas vivre dans la haine. » Constatant la violence dans certains psaumes, Germaine dit : « J’ai crié ma haine avec ces psaumes, et Jésus était avec moi parce que lui aussi à prier ces psaumes. La haine est devenue prière. Je le relie à l’Évangile : “Aide-moi car j’ai du mal à croire” et pour moi, ces psaumes c’est : “Je déteste, aide-moi à pardonner”. » (2)
Un pardon originel
On aurait tort de croire que ce sont là des paroles exceptionnelles. Au contraire, ce « chemin du pardon », qui n’a rien d’automatique, marque aussi la culture de la précarité. Il est lié à ce que le philosophe Guillaume Le Blanc nomme « la solidarité non préméditée des vies pauvres ». (3) Le père Joseph Wresinski parle du pardon comme d’une « manière de vivre en quart monde ».
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Ce pardon ne vient pas d’une exigence morale extérieure, comme un petit plus pour bien vivre. Il est la condition pour tout simplement vivre. Il surgit de l’intérieur comme mouvement vital. Il est nourri par la reconnaissance de souffrances partagées, par la prise de conscience d’une haine surmontée, par la redécouverte d’une paix, toujours menacée. Il exprime la qualité de liens humains renoués avant de se définir par rapport à un pardon divin. « Comme nous pardonnons aussi… », insiste la prière du Notre Père. Le pardon est plus originel que la faute ou que la haine.
« Je veux vivre »
Peu importe finalement le type de violence subie. « Victimes et après ? », demandent Arthur Dénouveaux, président de l’association des victimes du 13 novembre Life for Paris, et Antoine Garapon, président de la Commission indépendante de reconnaissance et de réparation (Cirr), mise en place par les religieux et religieuses de France à la suite de la révélation des scandales d’abus dans l’Église catholique.
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Au cœur de toute souffrance, au plus intime de toute victime, il y a ce moment de décision : « Je veux vivre. » « Les victimes aspirent à recouvrer la plénitude de leur être, à vivre sans diminution, non pas en niant leur traumatisme – comment le pourraient-elles ? – mais en le dépassant, en refusant de se laisser enfermer par lui… et peut-être par nous. (…) Sublimer la vengeance par l’amour de la vie, c’est-à-dire par l’amour tout court. Si tu veux recevoir ta part de justice, acquiers-là ! La victime reprend sa part – voire l’augmente – par un sursaut vital. Le désir de vengeance se convertit en volonté de vivre et en désir de bonheur. » (4) Seules les victimes peuvent faire ce pas.
Contre les idéologies
Dans toutes ces crises et ces violences que j’ai évoquées, nous pouvons enfermer les victimes dans nos idéologies ou nos imaginaires, les utiliser comme fer de lance ou comme prétexte de nos combats. Nous prétendons souvent nous mettre à leur place et savoir ce qui est bon pour elles. Nous risquons de violer ce moment de la décision intime en exigeant d’elles un pardon extorqué. Toutes ces attitudes rajoutent de la violence à la violence. Mais nous pouvons aussi servir en elles l’énergie de ce sursaut vital. « Autour de nous, il y a beaucoup de gens qui ont souffert ou qui souffrent, notre devoir est d’amener les autres jusqu’au pardon, c’est notre mission de chrétien. (…) Le pardon, c’est l’arme la plus précieuse », dit Jeanne.
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Comme européens, nous savons ce qu’exige la construction d’une paix durable au-delà des conflits. Comme occidentaux, nous ne pouvons oublier que la haine ou le sentiment de supériorité conduisent à des massacres industriels. Comme chrétiens, nous devons prendre conscience que nos idéaux et notre bon cœur sont toujours menacés par l’hypocrisie et par la pire trahison dans le concret des situations.
Servir l’espérance
Mais nous ne pouvons pas taire cette espérance, et il nous revient aussi de risquer cette parole fragile qui désigne le cœur de la vérité de l’humain, le foyer ardent de la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus-Christ. L’espérance d’une réconciliation naît d’abord du mouvement de vie qui habite l’humain au plus profond. C’est cette espérance que nous sommes appelés à servir.
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En paraphrasant Gandhi, nous demandons : quand serons-nous enfin trop fatigués pour haïr ? Quand serons-nous à ce point fatigués par la violence pour découvrir que le pardon est la seule issue ? Force de l’esprit libre découverte au cœur de la vulnérabilité de l’humain blessé, il redonne au passé sa souplesse, il autorise la réouverture d’un futur qui ne sera plus marqué par un destin inexorable, une jalousie héréditaire, une angoisse à jamais présente. Ici, comme ailleurs, l’écoute des victimes et le partage de leur combat et de leur désir de justice, l’ouverture à l’autre dans son histoire, ses peurs et ses espérances, sont notre unique chemin.
(1) Tous les prénoms ont été changés.
(2) Paroles tirées d’une recherche de la Fraternité de la Pierre d’angle et analysées d’un point de vue théologique par le père F.-M. Le Méhauté, Révélé aux tout-petits. Une théologie à l’écoute des plus pauvres, Cerf, 2022.
(3) Guillaume Le Blanc, L’Insurrection des vies minuscules, Bayard, coll. « Les révoltes philosophiques », 2014, p. 105.
(4) Arthur Dénouveaux et Antoine Garapon, Victimes et après ? Gallimard, coll. « Tracts » n. 10, p. 3 et p. 41.
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Israël et Palestine : les voix d’artistes contre la haine | Twist | ARTE - 05 décembre 2023
#Haine #Guerre #ARTE - ARTE - Arte est une chaîne de service public franco-allemande. Wikipedia
Disponible jusqu’au 02/12/2024 #Haine #Guerre #ARTE La guerre au Proche-Orient bouleverse le monde entier, ouvrant des lignes de faille au sein même des sociétés européennes. Contre la haine et les fractures, quel est le pouvoir de l’art ? Entre Tel Aviv, Paris et Berlin, ’Twist’ rencontre des artistes de Palestine, et d’autres de confession juive : la photographe Iris Hassid, le grand auteur de BD Joann Sfar, le rappeur Ben Salomo et l’écrivaine Joana Osman. De nombreuses personnes de confession juive se désolent de l’absence d’empathie et de solidarité manifestées par la société civile après le 7 octobre. Si le rappeur berlinois Ben Salomo déplore lui aussi cette froideur, il continue à sillonner les écoles et anime auprès des jeunes des ateliers afin de lutter contre l’antisémitisme. À Tel Aviv, nous avons rendez-vous avec la photographe israélienne Iris Hassid. Pour son projet, A Place of Our Own, elle a longuement accompagné de jeunes Palestiniennes vivant en Israël. Elles aussi s’efforcent de combattre la haine en adoptant la perspective de l’autre. Autrice germano-palestinienne, Joana Osman affirme que le conflit au Proche-Orient est inscrit dans ses gènes. Une région du monde qu’elle explore dans son dernier roman, Wo die Geister tanzen [Là où les esprits dansent, non traduit], à la recherche de sa famille. Parallèlement à l’écriture, l’écrivaine munichoise a cofondé un mouvement pacifiste baptisé Peace Factory. Son but : rapprocher les peuples d’Israël et de Palestine en suscitant l’empathie de part et d’autre. Lutter contre la haine, c’est aussi le leitmotiv de Joann Sfar, dessinateur de BD qu’on ne présente plus. ’Twist’ le retrouve dans son atelier parisien, à l’occasion de La vie dessinée, l’exposition que lui consacre le Musée d’art et d’histoire du judaïsme. Magazine (Allemagne, 2023, 30mn) Abonnez-vous à la chaîne ARTE
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Guerre Hamas-Israël : à Jérusalem, Juifs et Arabes ensemble contre la haine - De notre envoyé spécial à Jérusalem, Armin Arefi - Publié le 10/11/2023 à 08h11 – Document ‘lepoint.fr’
Reportage. Fait rare, 40 militants israéliens et palestiniens ont prié pour les victimes des attentats du Hamas et des bombardements israéliens sur Gaza.
Photo à la source > https://www.lepoint.fr/monde/guerre-hamas-israel-a-jerusalem-juifs-et-arabes-ensemble-contre-la-haine-10-11-2023-2542590_24.php
Des militants israéliens et palestiniens réunis mardi 7 novembre devant les remparts de la vieille ville de Jérusalem. © Armin Arefi/ Le Point
Une prière en hébreu retentit à la nuit tombée devant les remparts de la vieille ville de Jérusalem. Récitée par Moshe Silver, un rabbin israélien originaire des États-Unis, elle rend hommage aux milliers de victimes de la guerre déclenchée le 7 octobre dernier par l’effroyable attentat terroriste perpétré par le Hamas en Israël, qui a fait plus de 1 400 morts, en majorité des civils israéliens. La riposte militaire israélienne sur la bande de Gaza a été dévastatrice.
D’après le ministère de la Santé, aux mains du mouvement islamiste au pouvoir dans l’enclave palestinienne, au moins 10 900 personnes, essentiellement des civils, ont été tuées dans les bombardements israéliens, des chiffres impossibles à vérifier.
« J’ai prononcé cette prière au nom de tous ceux qui ont été tués durant cette guerre, Israéliens comme Palestiniens », explique en français cet homme de 70 ans, kippa blanche vissée sur le crâne. Membre du groupe des Prières pour la paix à Jérusalem, le religieux, qui réside dans la ville sainte depuis cinq ans et demi, milite avec sa femme contre l’expulsion par le gouvernement israélien de familles palestiniennes de Jérusalem-Est, au mépris du droit international. « Je ne suis pas un gauchiste, mais un juif religieux, se justifie-t-il, et je m’en tiens à la Torah qui demande de bâtir une société basée sur la justice. »
Moshe Silver, rabbin israélien originaire des États-Unis et militant pour la paix avec les Palestiniens.
© Armin Arefi / Le Point
Moshe Silver, rabbin israélien originaire des États-Unis et militant pour la paix avec les Palestiniens. © Armin Arefi / Le Point
« Nous écouter »
S’inclinant à ses côtés, Omar Harami, tête baissée, entame à son tour une prière, prononcée cette fois en anglais : « Beaucoup de gens sur cette terre que tu appelles sainte sont en deuil », lance à l’adresse du Tout-Puissant ce Palestinien de Jérusalem-Est. De sa voix grave, il appelle maintenant à quinze minutes de silence en hommage aux victimes de la guerre, quel que soit leur camp. « J’aimerais vraiment que nous possédions la formule magique pour mettre un terme à cette folie et à cette violence, mais ce n’est malheureusement pas le cas », regrette cet homme de 43 ans, à la tête d’une organisation arabe chrétienne mobilisée pour la paix. « Je crois donc que la première étape pour y arriver est que nous, Palestiniens et Israéliens, Arabes et Juifs, puissions-nous asseoir côte à côte, nous écouter et commencer à avancer, pas à pas, pour trouver un terrain d’entente. »
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La volonté commune de mettre fin aux innombrables pertes civiles de chaque côté, notamment des femmes et des enfants, a convaincu ce mardi 7 novembre une quarantaine de militants israéliens et palestiniens de se réunir malgré le climat de haine qui prévaut actuellement au Proche-Orient. Mais cette rare initiative de paix dans la ville sainte est restée discrète, de peur d’attiser encore davantage la colère de populations traumatisées. « Les gens ont peur de venir car nous réalisons quelque chose qui n’est pas très orthodoxe ni populaire en période de guerre, lorsque les populations sont davantage tentées par la violence, avoue Omar Harami. Et les lois d’urgence actuellement en vigueur font qu’il n’est pas permis de réunir plus de 50 personnes », ajoute-t-il, sous le regard d’une poignée de policiers dépêchés pour l’occasion.
Nerfs à vif
Omar Harami, résident palestinien de Jérusalem-Est, est à la tête d’une organisation arabe chrétienne pour la paix.
© Armin Arefi/Le Point
Omar Harami, résident palestinien de Jérusalem-Est, est à la tête d’une organisation arabe chrétienne pour la paix. © Armin Arefi/Le Point
À quelques centaines de mètres de là, à l’intérieur de la vieille ville, une foule d’Israéliens est massée devant le mur des Lamentations pour réclamer la libération des 240 otages détenus par le mouvement islamiste. Un mois jour pour jour après le pire massacre de l’histoire d’Israël, les nerfs sont toujours à vif alors que plus de 360 000 réservistes de l’armée israélienne ont été mobilisés pour prêter main-forte aux 169 500 militaires sous contrat déployés pour « anéantir le Hamas » à Gaza. « Que faites-vous ici ? Vous n’avez pas honte, sale race ! », s’emporte, en français, un Juif israélien en direction des militants pacifistes, à moins qu’il ne vise les journalistes venus couvrir la manifestation.
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« Nous avons le sentiment d’être minoritaires aujourd’hui en Israël, et c’était déjà le cas avant le 7 octobre », confie le rabbin Moshe Silver au sujet du Camp de la paix israélien, opposé à la colonisation et à l’occupation des territoires palestiniens mais qui est devenu inaudible dans le pays, qui plus est face à un gouvernement faisant la part belle aux colons. « Le problème est que la majorité de la société israélienne partage le point de vue de l’exécutif, affirme-t-il. Elle avait accepté la situation dans ces territoires et les violences qui y étaient perpétrées. Elle ne s’y intéressait pas tant que cela ne la touchait pas. »
Vengeance
Le drame du 7 octobre 2023 pourrait-il inverser la donne et sonner le « réveil » d’une partie de la population face au sort des Palestiniens ? Pour l’heure, tous les signes indiquent le contraire. « Quand je discute avec les Israéliens, ils ne me parlent que de colère et de vengeance, et il en va de même pour les Palestiniens, raconte Omar Harami. Or, si nous continuons ainsi, je peux vous garantir que nous ne serons pas davantage en sécurité qu’avant et qu’il y aura d’autres guerres, à moins que nous ne brisions ce cycle de violence en nous retrouvant ensemble et en reconnaissant l’humanité qui existe dans l’autre. » Un brin de bon sens dans un océan de haine.
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Juifs et Arabes s’unissent pour combattre la haine à Haïfa, en Israël - Radio-Canada Info – Vidéo - 23 oct. 2023 #TJ18h
CBC/Radio-Canada est une chaîne publique canadienne. Wikipedia
En marge de la guerre entre Israël et le Hamas et les souffrances qu’elle entraîne de part et d’autre, il y a aussi de belles histoires de solidarité. C’est le cas à Haïfa, dans le nord d’Israël, où Juifs et Arabes s’unissent pour combattre la haine et pour accompagner les personnes victimes de violence et de discrimination. Notre envoyé spécial, Jean-François Bélanger, les a rencontrés. #TJ18h — Rendez-vous sur notre site web pour consulter tous nos contenus : https://ici.radio-canada.ca/info Abonnez-vous à nos comptes : Twitter : / radiocanadainfo TikTok : / radio.canada.info
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Source : https://www.youtube.com/watch?v=4eKH1Gz2s4c
- Israël-Palestine : les espoirs déçus des accords de paix - Par Géraldine Cornet Lavau - Publié le 18.10.2023
Depuis l’attaque terroriste du Hamas, il est difficile d’imaginer une paix entre Israël et la Palestine. Pourtant, à plusieurs reprises la communauté internationale y a cru et les médias se sont montrés enthousiastes. Retour en archives.
Israel Palestine, paix impossible - 2023 - 02:55 - vidéo
Les journalistes français n’ont jamais manqué de superlatifs pour parler de la paix au Moyen-Orient. Exemple : 1977, le président égyptien Anouar el-Sadate devenait le premier dirigeant d’un pays arabe à effectuer une visite officielle en Israël. Comme le montage en tête d’article le montre, la rencontre fut diffusée en direct et le JT entier consacré à cette info : une paix serait possible dans cette région du monde.
Plus tard, la télévision fut de nouveau là pour la signature des accords de Camp David. Pour la première fois depuis 1948, l’Égypte et Israël n’étaient plus en guerre. Et là, encore, cela faisait la une des journaux.
Mais, l’apogée eut lieu en septembre 1993, lors de la signature des accords d’Oslo. Sur France 2 : « Un événement historique surement aussi important que l’effondrement du mur de Berlin, mais cette fois un mur de haine qui est tombé avec, en ce jour de la Saint-Aimé, la réconciliation des fils d’Abraham. » La comparaison était assumée et dithyrambique.
Et l’espoir retomba
Le JT de France 2 est en édition spéciale. Il y avait des journalistes à Jérusalem, Jéricho. La jeunesse israélienne et palestinienne était mise en scène. Mais très vite la communauté internationale déchantait. Même lorsque les signataires reçurent le prix Nobel de la Paix, un an plus tard. « Mais l’histoire continue de s’écrire au jour le jour dans cette région du monde où tout peut arriver encore. »
Et l’impensable arriva : l’assassinat de Rabin par un fanatique juif opposé à la paix. L’espoir retombait. Les sommets, les rencontres se succédèrent. Mais ils n’eurent plus la même importance dans les JT. Par exemple en 2007 : les accords d’Annapolis officialisaient pour la première fois la solution de deux États. Un seul sujet à la fin du JT traita de cette info.
En 2020 lors de la présentation d’un nouveau plan de paix, le journal télévisé de France 2 ne lui consacra seulement qu’une brève de 20 secondes.
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Film - Israël-Palestine : Jeunesse et espoir de paix - Stéphanie LEGRAND, Paris, août 2011 - Fiche de documenthttps://www.irenees.net/IMG/right_arrow.gifDossier : Filmographie du conflit israélo-palestinien – Document ‘irenees.net’
La parole est donnée à la jeunesse : sa vision du conflit, mais également son engagement, même inconscient, pour un processus de paix.
https://base.irenees.net/illustrations/lettrine-28.png
La parole des jeunes est précieuse et leurs actes sont importants car ils représentent l’avenir. Dans la filmographie proposée, ce sont parfois les adultes qui nourrissent un espoir de paix pour leurs enfants, et créent alors des conditions de dialogues et de partage, dans le choix de leur école par exemple…
Derrière ces actions de rapprochement des jeunesses, c’est tout un espoir d’éducation commune et partagée qui est nourri. Différentes ONG, et personnalités, défendent ce modèle d’éducation, qui serait un terreau de paix, à l’image de Mireille Fanon Mendes France, qui voit l’éducation comme une arme de résistance, ou comme l’ONG EduFIP (éducation France-Israel-Palestine) qui oeuvre pour des échanges entre les professionnels de l’éducation des différents territoires.
Certains filment montrent des actions, des projets portés par les jeunes en faveur d’un rapprochement, et d’autres films donnent la parole à des enfants.
- Al-Sabbar (Figues de Barbarie), Partick Burge (2000)
Zuhaira Sabbagh, une Palestinienne possédant un passeport israélien dirige pendant ses loisirs un groupe de jeunes à Nazareth. « Armés » d’appareils photo, le groupe va à la recherche des ruines de villages arabes détruits par l’armée israélienne dès 1948. Les recherches de ces jeunes sont une forme de lutte pacifique contre la réécriture idéologique de l’histoire par Israël qui tente d’occulter complètement l’époque où les habitants de cette terre étaient arabes.
- Les Enfants d’Arna, Juliano Mer Khamis, (2003, Suisse, documentaire)
Youssef a commis un attentat-suicide en 2001. Ashraf a été abattu par l’armée israélienne en 2002. Alla commandait un groupe de combattants résistants jusqu’à sa mort, en 2003. Enfants, ils étaient les acteurs prometteurs de la troupe théâtrale que Juliano Mer Khamis, le réalisateur, avait fondée avec sa mère Arna dans les années 1980, dans le camp de réfugiés de Jenine. Il avait alors tourné les répétitions et les représentations. Il est retourné à Jenine en avril 2002, pour voir ce qu’étaient devenus les enfants qu’il y avait connus.
- Galil - une École hors les murs, de Avi Hershkovitz (2006, France, Israël, documentaire)
En Galilée, la région la plus diversifiée d’Israël du point de vue ethnique, un groupe de parents arabes et juifs ont choisi d’envoyer leurs enfants étudier ensemble. L’école bilingue et binationale Galil-Jalil accueille aujourd’hui quelque 150 élèves âgés de 6 à 14 ans, de familles juives, musulmanes et chrétiennes. Les classes mixtes sont prises en charge par deux maîtresses, qui enseignent respectivement en hébreu et en arabe, encourageant les enfants à discuter ouvertement de leurs cultures intriquées l’une dans l’autre. Pour les parents et les professeurs de l’école Galil-Jalil, la question de comment enseigner le passé aujourd’hui, afin de permettre un autre futur à leurs enfants, n’est pas une question théorique, c’est un choix de survie. Galil raconte l’histoire de ces enfants, parents et enseignants qui souhaitent créer un cadre alternatif qui permettrait une possible solution au cycle de violence actuel et apparemment interminable.
- Julia en Israël, Anne Bramard Blagny (1990, France, documentaire)
Il s’agit d’un document poignant qui explique la complexité du conflit israélo-arabe, à travers le regard de Julia, petite française, en quête du vrai sens de Noël. Des enfants de toutes confessions parlent ou se taisent, mais tous témoignent de leurs voeux le plus cher : vivre en paix, dans ce même pays. Un message d’amour lancé depuis la Terre Sainte.
- Promesses, B.Z. Goldberg, J. Shapiro, C. Bolado (2001, Etats-Unis, Israël, Palestine, documentaire)
Profitant d’une période d’accalmie à la frontière israélo-palestinienne entre 1997 et 2000, les réalisateurs Justine Shapiro, B.Z.Goldberg et Carlos Bolado ont demandé à sept enfants juifs et palestiniens âgés de neuf à treize ans de donner leur vision du conflit au Proche-Orient. Comment vivent-ils le climat explosif qui divise leurs peuples ? Que pensent-ils les uns des autres ? Qu’est ce qui peut les rapprocher au-delà de leurs différends ?
Notes - Chaque titre de film est cliquable, et renvoie vers une fiche complète du film sur le site d’Autour du 1er mai : une base de données en ligne sur les films autour de la société et de ses questionnements. Sur chaque fiche sont indiquées les informations techniques du film, ainsi que les coordonnées des structures auxquelles s’adresser pour se procurer le film, ou organiser une projection.
Source : https://www.irenees.net/bdf_fiche-documentation-672_fr.html
Tribune - Israël-Palestine : espérer contre tout espoir - Publié le 17 octobre 2023 à 8h15 – Esther Benbassa (historienne, ancienne sénatrice) et Jean-Christophe Attias (historien et philosophe) – Document ‘nouvelobs.com’
Il y a des pièges où nous devons refuser de tomber. La sagesse impose d’entendre et de comprendre les deux camps. Et, pour les gouvernants, de chercher en priorité le cessez-le-feu, la libération des otages et la fin du siège et du blocus de Gaza.
L’un et l’autre citoyens français, juifs attachés à Israël par plus d’un lien, et néanmoins soutiens de longue date de la cause palestinienne, l’un et l’autre choqués par les crimes terroristes du Hamas et effrayés par les perspectives de la riposte israélienne en cours, nous le savons depuis le début de ces événements : il y a des pièges où nous devons refuser de tomber.
Celui du pitoyable débat interne, d’abord, qui réduit la tragédie qui se joue là-bas aux dimensions d’une misérable joute politicienne ici. La question n’est nullement de savoir ce que Jean-Luc Mélenchon a dit, n’a pas dit, aurait dû dire, ni de profiter de l’occasion pour régler de petits comptes entre la droite et la Nupes, ou au sein même de la Nupes. Il s’agit d’abord de dénoncer l’horreur des faits, de la condamner sans réserve, et d’empêcher qu’un crime (celui du Hamas) en justifie un autre (celui qu’Israël perpètre à Gaza). Il faut que le bain de sang s’arrête.
Autre piège, que l’on peut comprendre, et auquel en pareilles circonstances il est difficile d’échapper : celui d’un entre soi communautaire, qui réchauffe le cœur, s’il est possible, et qui permet de sécher ses larmes. A cela aussi il faut savoir résister. Le conflit israélo-palestinien est un conflit politique, national, nullement un conflit « transnational », communautaire ou religieux, entre juifs et musulmans. C’est cela qu’il faut garder en tête, justement pour éviter l’importation du conflit que tout le monde redoute.
Laisser les pro-palestiniens manifester
En fait, cette « importation » est ancienne. Elle remonte au moins au début des années 2000. Chacun, juif ou musulman, est sommé de choisir son camp, et souvent, le choisit. Quant aux autres, commentateurs à la petite semaine et politiciens cyniques, qui prétendent faire de l’immigration la cause première de l’écho que le drame proche-oriental rencontre chez nous ou qui s’empressent d’y rattacher l’épouvantable assassinat d’un professeur de lettres à Arras, eux sont, clairement, des « importateurs » de la pire espèce.
Trop rares sont hélas ceux qui, refusant cette dynamique perverse, ont le courage de sortir du silence et de faire entendre la voix de la sagesse, si quelque sagesse est encore possible. Une sagesse qui imposerait d’abord d’entendre et de comprendre les deux camps. Les médias devraient à cet égard ouvrir davantage leurs antennes aussi à des débatteurs tenants de la cause palestinienne. Quant à l’Etat, il devrait laisser les pro-palestiniens librement manifester dans nos rues, en veillant à proscrire tous débordements contraires à la loi (appels au meurtre ou slogans antisémites). Plus on verrouillera, plus les tensions s’exacerberont.
Oui, les massacres et les exactions perpétrés par le Hamas contre des civils, des femmes, des enfants, des vieillards, parce qu’ils étaient juifs, ne peuvent que réveiller la mémoire d’une tragédie plus ancienne et plus absolue : la Shoah. L’évoquer n’est pas seulement affaire de propagande. La mémoire juive est ainsi construite désormais. Les souffrances nouvelles réveillent les souffrances et les peurs plus anciennes, et s’y agrègent.
Non, il ne s’agit ni d’apporter son soutien au Hamas, ni de justifier ces horreurs. Mais ce qui arrive, arrive dans un contexte, et au bout d’une histoire ponctuée de massacres des deux côtés, et qui, depuis soixante-quinze ans, pour les Palestiniens, est une histoire de violences, de morts, de spoliations, d’exils, d’humiliations et de déni. Hélas, aux yeux de beaucoup, le Hamas incarne aujourd’hui la résistance ; on ne peut que le regretter.
L’action de ceux qui, sur cette planète, nous gouvernent, ne devrait en revanche poursuivre qu’un but : le cessez-le-feu, la libération des otages, la fin du siège et du blocus de Gaza. En même temps. Faute de quoi, la spirale infernale du meurtre de masse et des représailles ne cessera pas. Et surtout, ne pas se satisfaire d’une accalmie, pour aussitôt détourner les yeux et aller s’occuper d’autre chose.
Une solution à un Etat
L’occultation du conflit, ces dernières années, ne l’a évidemment pas résolu. Le Hamas, dont le développement a été, un temps, favorisé par un pouvoir israélien soucieux d’affaiblir les nationalistes, s’est retourné contre ce dernier. Si Israël a effectivement réussi à réduire l’Autorité palestinienne, dévaluée et corrompue, à peu de choses, il n’a fait que renforcer le Hamas.
Les arrangements de type colonial d’hier ne fonctionnent pas. On en a eu l’illustration tragique avec l’attaque meurtrière surprise dont les Israéliens ont été la cible dans un contexte marqué, en Israël même, par une contestation massive et légitime du gouvernement en place, par l’amateurisme d’un Netanyahou prisonnier de ses alliés racistes et suprémacistes, ultrareligieux et sans expérience sécuritaire, par une faillite des services de renseignement, et par l’emploi problématique d’une armée au seul service de la sécurité des colons de Cisjordanie.
C’est une solution de longue durée qu’il faut. Elle ne peut être que politique et portée par les citoyens. Dès lors que la solution à deux Etats a été concrètement rendue impraticable par Israël, du fait de la colonisation, reste la solution de l’Etat unique, binational, garantissant à tous ses citoyens une parfaite égalité des droits. On nous objectera bien sûr qu’il s’agit là d’une gentille utopie, et que les haines, si fortes, et à tant d’égards compréhensibles, interdisent seulement d’y rêver. Mais s’interdire d’y rêver, c’est accepter que le sang continue de couler.
Qu’aurons-nous donc gagné, lorsque les morts, les blessés, les déplacés, les sans-abri se compteront par dizaines de milliers à Gaza ? Le crime, jamais, ne mettra fin au crime. Le deuil des uns n’apaisera pas le deuil des autres. Le premier devoir des puissances internationales est d’abord de stopper ce cycle infernal, puis d’ouvrir la porte à autre chose : à un processus de règlement politique qui, d’abord, garantira la protection des populations et mettra fin à l’apartheid. On nous dit : il n’y a pas d’interlocuteurs. On les trouvera. On nous dit : cela prendra tant de temps. On accepte de prendre le temps, quand on sait où l’on va.
Bio express :
Ancienne sénatrice, Esther Benbassa, est directrice d’études à l’EPHE-université PSL. Jean-Christophe Attias est directeur d’études à l’EPHE-université PSL.
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Israël et Palestine, quel espoir pour la paix ? (audio) - Par Manu Van Lier- Publié le 25 décembre 2023 - Diffusée dimanche 24 décembre à 20h sur La Première (RTBF) – Document ‘cathobel.be’Israël et Palestine, quel espoir pour la paix ? (audio)
Elena Aoun et Sarah Verriest dans le studio d’Il était une foi
Face au conflit israélo-palestinien qui entraîne des milliers de morts et une situation humanitaire catastrophique, quelle place reste-t-il au dialogue et à la recherche d’une solution de paix ? Tentatives de réponses avec Elena Aoun, professeure et chercheure en relations internationales à l’UCLouvain et Sarah Verriest, responsable éducation permanente pour la Commission Justice et Paix.
Il était une foi - Quel espoir de paix dans le conflit israélo-palestinien ?
Réalisation et présentation : Manu Van Lier
Le 7 octobre, le Hamas a déclenché une attaque de grande échelle contre Israël faisant plus de 1200 morts et de très nombreux blessés. Israël n’a pas tardé pas à répliquer, d’abord avec des attaques aériennes et le blocus de la bande de Gaza puis par une opération terrestre massive orientée principalement vers Gaza. Selon un bilan provisoire, ces ripostes ont causé 18.000 morts Palestiniens et plus de 35.000 blessés. Elles ont aussi entraîné le déplacement d’1,9 millions de personnes, soit 80% de la population de Gaza. Depuis le blocage de Gaza, les ONG dénoncent une situation humanitaire catastrophique avec une pénurie de nourriture, d’eau, d’électricité et carburant. Des rapporteurs de l’ONU évoquent de graves violations commises par Israël et partagent des inquiétudes sur un possible ’génocide en cours.’ Quel rôle peuvent jouer nos pays, les leaders religieux et les femmes et hommes de bonne volonté pour mettre fin à la violence ? Comment expliquer qu’on soit arrivé à un tel déferlement de violence entre Palestiniens du Hamas et Israéliens ? Aujourd’hui, sur quelles bases et à quelles conditions une relation de paix peut-elle s’établir ? La professeure Elena Aoun retrace l’histoire de ce conflit et ses causes. Elle décrit aussi la situation quotidienne, faite d’oppression et de sentiment d’injustice, vécue par les Palestiniens. Sarah Verriest évoque pour sa part les risques d’extension du conflit, la hausse de l’antisémitisme en Europe et la nécessité de maintenir un dialogue pour établir un cessez-le-feu durable. Elle présente également la notion de ’culture de la paix’ développée dans l’étude ’Le défi de la paix pour l’Union Européenne’ qu’elle a menée pour la Commission Justice et Paix .
Des témoignages révélateurs
Dans cette émission également, un extrait du reportage ’La Palestine en scène’ du réalisateur André Bossuroy (diffusé sur la Une le dimanche 17 décembre 2023). Dans cet extrait, Joël Kotek, politologue et historien belge, professeur à l’ULB ainsi qu’Alexandra Jastrzebska et Ariane Cohen-Adad, deux reporters membres de l’équipe du réalisateur André Bossuroy, analysent ce conflit et témoignent de la situation observée lors de leur dernière visite de terrain. Joël Kotek utilise l’expression ’un territoire pour deux rêves’, une vision qu’Elena Aoun désapprouve, soulignant ’l’afflux de juifs européens qui sont venus supplanter une population locale. On ne peut pas parler de deux rêve équivalents puisque le rêve d’un grand Israël se fait par l’éviction d’une population qui, elle, est ancrée dans le territoire. Les Palestiniens sont en train d’être dépossédés petit à petit de leur terre’.
Catégorie : Audio - Tags : Israël Justice et paix Palestine
Source : https://www.cathobel.be/2023/12/israel-et-palestine-quel-espoir-pour-la-paix-audio/
Tribune - Guerre Israël-Hamas : « Je cherche une lueur d’espoir, je n’en trouve pas » - Marc Knobel Historien et essayiste - Le 11/10/2023 à 14:10 – Document ‘la-croix.com’
Marc Knobel, historien, raconte sa désillusion face à une paix promise mais jamais réalisée, depuis les accords d’Oslo en 1993 jusqu’à l’attaque du Hamas et la réplique d’Israël ces derniers jours.
Guerre Israël-Hamas : « Je cherche une lueur d’espoir, je n’en trouve pas »
L’année 2023 voit se succéder des conflits et des guerres majeures. La Russie continue de faire subir à l’Ukraine le martyre. Au Haut-Karabakh, mes chers frères arméniens ont quitté leur terre millénaire, leurs maisons, leurs cimetières, leurs villes, leur vie. Et puis, il y eut les atroces attaques qui ont été menées par le Hamas, ce samedi. Au fond, j’ai vu tant de choses. J’ai connu et ressenti tant d’émotions. Je suis d’un autre temps, peut-être parce que j’ai déjà 63 ans.
J’ai même espéré qu’un jour le monde s’améliore, qu’il ne serait plus cet abîme sans fin, sans loi, sans droit, sans humanité où l’on tremble pour le sort des immigrés et des réfugiés, où l’on tremble pour le sort des chrétiens d’Orient et d’ailleurs, où l’on tremble en raison du racisme et de l’antisémitisme.
Le souvenir de 1993
Je me souviens de ce 13 septembre 1993. Cette date ne dit sûrement rien aux jeunes d’aujourd’hui. Pourtant, ce 13 septembre 1993, Israël et l’OLP signaient à Washington les accords d’Oslo, scellés par une poignée de main historique et qui ont conduit à la création de l’Autorité palestinienne, censée préfigurer un État palestinien indépendant.
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Et il y avait cette scène incroyable. Je m’en souviens encore. Yasser Arafat, tout sourire, serrait chaleureusement les mains de Yitzhak Rabin, un peu plus hésitant, puis celles de Shimon Peres, l’apôtre de la paix. Bill Clinton, le président américain, se tenait derrière eux, les bras tendus comme pour les inviter à s’enlacer. C’était un moment incroyable. Je me souviens de ma joie, de la joie de mes proches, rivés sur les écrans de télévision et regardant avec une évidente émotion ce qui paraissait jusque-là impensable.
Il y aurait la paix
Il y aurait la paix dans cette région du monde entre Israéliens et Palestiniens. Tout pourrait changer, et aux innombrables orages qui s’abattent sur ce bout de terre et à la foudre qui terrassent et pulvérisent Israéliens et Palestiniens, un autre monde se créerait.
Je ne voyais pas forcément que des juifs extrémistes prenaient cela pour une trahison. Et que nombre d’entre eux, avant, pendant et ensuite, se regrouperont, jusqu’à cette date funeste du 4 novembre 1995 où l’un d’entre eux irait jusqu’à assassiner le premier ministre d’Israël.
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Il n’y aurait pas d’État palestinien, les colonies se multiplieraient à tort, provoquant le désarroi, la frustration et la colère des Palestiniens. Quant aux Palestiniens, de surenchère impossible en surenchère impossible, ils loupent le coche. Certains d’entre eux veulent conquérir toute la Palestine historique en jetant les Juifs à la mer. « Abandonner une partie de la Palestine est comme abandonner une partie de sa religion », déclare le Hamas, dans sa charte. Pour le mouvement islamiste, seul le djihad, considéré par l’article 15 comme une obligation religieuse, peut libérer ce territoire et restaurer une souveraineté, sous la forme d’un État islamique et par le biais d’une (ré)islamisation de la société. Bref, rien de ce qui devait arriver n’arrive.
Ces images horribles
Ce samedi, j’ai vu ces images horribles, ces jeunes Israéliens d’une vingtaine d’années qui assistaient à une rave party et que les bourreaux du Hamas ont arraché à la vie, avec une cruauté, une bestialité et une violence inouïe. J’ai vu ces images effrayantes, cette pluie ininterrompue de missiles qui s’abattent sur les villes israéliennes. J’ai vu ces images terribles. Ces enfants, ces jeunes, ces femmes, ces personnes âgées qui sont faits prisonniers par les bourreaux islamistes.
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J’ai appelé mes tantes en Israël, j’ai parlé à mes cousins qui ont été appelés dans l’armée. J’ai entendu les cris, la souffrance, la peur, la sidération, l’horreur, j’ai entendu les larmes de mes amis israéliens. J’ai pleuré de toutes mes larmes que de telles horreurs soient possibles. J’ai pensé aussiaux victimes palestiniennes, c’est triste.
Importation du conflit
Puis, je me suis mis à écrire justement comment je m’inquiète aussi de l’antisémitisme qui pourrait nous frapper ici, en France, en raison de l’importation du conflit israélo-palestinien, si l’on ne nous protège pas. J’ai entendu aussi les mots déshonorants d’une gauche radicale qui n’ose pas condamner le terrorisme, employer les mots qu’il faut, et/ou de quelques groupuscules malveillants qui martèlent que les terroristes du Hamas seraient des résistants.
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Je n’ai plus de mots. Ma tête est vide. Les lendemains seront difficiles, en Israël et à Gaza, très difficiles, ici et là-bas, mais aussi en Ukraine, en Arménie, ici et partout. Et là-bas, Palestiniens et Israéliens continueront de s’entretuer, peut-être un jour jusqu’au dernier. Je suis impuissant, désillusionné, bouleversé. Je cherche une lueur d’espoir, je n’en trouve pas et je me dis comme cela que le monde est un chaos sans nom, sans fin. Et, en même temps, me reviennent toutes les images et tous les cris des miens, la peur de mourir parce que Juifs, l’envie et l’amour de la vie, parce que Juifs. Pourtant, un jour peut-être, cette paix impossible sera. Laissez-moi espérer, encore une fois, je vous en prie, je vous en supplie…
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Conflit israélo-palestinien : notre désir de paix s’accorde-t-il au réel ? - Lundi 16 octobre 2023 – Enregistrement de 38 minutes ‘radiofrance.fr/franceculture’ - Provenant du podcast Le Temps du débatLe président américain Bill Clinton observe le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et le président de l’OLP Yasser Arafat se serrer la main après la signature d’un accord sur l’autonomie palestinienne en Cisjordanie, lors de cérémonies à la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 septembre 1995. ©AFP - Luke FRAZZA
Le président américain Bill Clinton observe le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et le président de l’OLP Yasser Arafat se serrer la main après la signature d’un accord sur l’autonomie palestinienne en Cisjordanie, lors de cérémonies à la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 septembre 1995. ©AFP - Luke FRAZZA
Depuis l’attaque du Hamas contre Israël, l’espoir d’un apaisement du conflit israélo-palestien semble lointain. Dans ce contexte de guerre, trente ans après les accords d’Oslo, comment penser une sortie de crise favorable à la paix ?
Avec :
- Ilan Greilsammer Politiste franco-israélien, professeur de sciences politiques à l’université Bar-Ilan de Ramat Gan
- Hanna Assouline Coprésidente et fondatrice de l’association ’Les guerrières de la paix’
- François Ceccaldi Chercheur associé à la chaire Histoire contemporaine du monde arabe du Collège de France
Tous les observateurs des relations israélo-palestiniennes le notaient : cela fait plus dix ans que le processus de paix enclenché depuis Oslo en 1993 est enterré. Pourtant, les discours des dirigeants du monde entier y font toujours référence, tout comme ils prônent une solution à deux États.
Comment expliquer que sur le terrain, en Israël et en Palestine, de nombreuses associations continuent à œuvrer pour la coopération de civils des deux camps, qu’à la veille de l’attaque du Hamas, une grande manifestation a rassemblé plusieurs centaines de femmes palestiniennes et israéliennes à Jérusalem et près de la Mer Morte ? Est-ce que le désir de paix des sociétés européennes, qui aident ces initiatives, provient d’un aveuglement devant l’aggravation du conflit ?
Les atrocités commises par le Hamas en Israël et les bombardements massifs qui ont lieu depuis plus d’une semaine sur Gaza laissent-ils même la place à un espoir de paix ? Celles et ceux disant que les violences ont été suivies par la reprise de négociation se trompent-ils ?
À écouter : Histoire de guerre : comment témoigner du sentiment de vengeance ?Le Temps du débat 38 min
Nous en débattons avec nos trois invités :
– Ilan Greilsammer, politiste franco-israélien, professeur de sciences politiques à l’université Bar-Ilan de Ramat Gan
– Hanna Assouline, co-présidente et fondatrice de l’association ’Les guerrières de la paix’
– François Ceccaldi, docteur en études politiques de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et chercheur associé à la chaire Histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France, président du Cercle des Chercheurs sur le Moyen-Orient (CCMO).
Hanna Assouline précise que “le message qui nous a été transmis par toutes les militantes israéliennes et palestiniennes est effectivement ce récit du désespoir dans cette idée que nous ne pouvons rien faire, nous n’avons jamais rien pu faire et que même les espoirs qui ont existé et qui ont pu être suscités par Oslo n’ont finalement pas aidé (…). Ces femmes partent précisément du terrain de la réalité de leur vie pour appeler leurs dirigeants à prendre leurs responsabilités. Elles ont réussi à ouvrir un dialogue inédit entre des femmes qui ne s’étaient jamais rencontrées, qui n’avaient jamais franchi les barrières érigées par les murs qui séparent leurs deux peuples. Nous n’arriverons jamais à une paix politique tant que les gens se haïront, tant qu’ils n’auront aucune envie de voter pour des dirigeants qui un jour les sortiront de cette impasse.”
’La paix est encore possible, mais il faut des gens certainement d’une stature gaullienne pour pousser les peuples, aussi bien le peuple israélien que le peuple palestinien, à aller vers des concessions importantes et vers la paix fondée sur les deux États” défend Ilan Greilsammer. “(…) Le point essentiel est que la paix ne peut venir que par des concessions énormes, tant de la part des Israéliens que des Palestiniens, parce que les Israéliens doivent se convaincre ou être convaincus à un moment donné que les territoires occupés doivent constituer le futur État palestinien à côté de l’État d’Israël.”
François Ceccaldi soutient “qu’il faudrait revenir à une solution fondée sur le droit international et ce fondement qui est absolument indépassable doit redevenir le centre de la réflexion sur ce conflit. L’application des résolutions des Nations Unies, la satisfaction des revendications nationalistes palestiniennes, le droit à l’autodétermination, c’est-à-dire le droit à laisser aux palestiniens de choisir pour eux-mêmes, de manière libre et souveraine, la manière dont ils souhaitent se gouverner, le droit à avoir un état libre dans les frontières de 1967. Cette solution à deux États est absolument fondamentale, fondée sur le droit international, et dans ce cas, ça doit passer par des solutions extrêmement volontaristes.”
Pour aller plus loin :
– Le blog de l’association Les guerrières de la paix fondé par Hanna Assouline.
– François Ceccaldi a codirigé le numéro de Confluences Méditerranée ’Pouvoir(s) en Palestine’ paru en 2021.
À lire aussi : Ni processus ni paix, vingt-cinq ans après l’assassinat d’Yitzhak Rabin
L’équipe - Emmanuel Laurentin Production - Roxane Poulain, Sacha Mattei, Mathilde Barbier, collaboration - Laurence Malonda : Réalisation - Nina Richard – Stagiaire - Stéphanie Villeneuve Production déléguée
Actualités - L’économiste Mohammad Mustafa pressenti comme prochain Premier ministre de l’Autorité Palestinienne - Par Jacob Magid 13 mars 2024 15:53 – ‘The Times of Israël’
Si un gouvernement technocrate semble nécessaire pour réformer Ramallah, le choix d’un proche allié du président de l’AP compromet les chances de succès
Le vice-premier ministre de l’Autorité palestinienne Mohammad Mustafa à Ramallah le mercredi 12 juin 2013. (Crédit : Majdi Mohammed/AP)
Le vice-premier ministre de l’Autorité palestinienne Mohammad Mustafa à Ramallah le mercredi 12 juin 2013. (Crédit : Majdi Mohammed/AP)
Le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas devrait annoncer, dans les jours à venir, la nomination de l’économiste et ancien haut responsable du gouvernement, Mohammad Mustafa, comme le prochain Premier ministre de l’AP, ont indiqué mardi au Times of Israel trois responsables au fait de la question… - Source : https://fr.timesofisrael.com/leconomiste-mohammad-mustafa-pressenti-comme-prochain-premier-ministre-de-lap/?utm_source=A+La+Une&utm_campaign=a-la-une-2024-03-13&utm_medium=email
Actualités – Tribune - Ligue de droit de l’Homme : ’En finir avec les traces antisémites du passé encore inscrites dans notre présent’ - 13/03/2024 – ‘corsenetinfos.corsica’ – Source : https://www.corsenetinfos.corsica/notes/TRIBUNE-Ligue-de-droit-de-l-Homme-En-finir-avec-les-traces-antisemites-du-passe-encore-inscrites-dans-notre-present_b78872274.html
Actualités - Guerre au Proche-Orient : le chef du Hezbollah estime Israël trop affaibli pour lancer une guerre contre le Liban - Article rédigé par franceinfo avec AFP France Télévisions Publié le 13/03/2024 23:18
’Cet ennemi et la société de cet ennemi montrent des signes de fatigue’, a martelé Hassan Nasrallah estimant que l’armée israélienne ’manquait d’effectifs’ pour déclencher une guerre contre le Liban.
Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, prononce un discours le 16 février 2024 à la télévision. (AL-MANAR / AFP)
Le chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, prononce un discours le 16 février 2024 à la télévision. (AL-MANAR / AFP)
Le chef du Hezbollah libanais, dont le parti échange des tirs avec Israël depuis des mois en soutien au Hamas palestinien, a estimé mercredi 13 mars qu’Israël était trop affaibli pour se lancer dans une guerre contre le Liban. ’L’armée israélienne est épuisée (...) sur le front nord, en Cisjordanie et à Gaza’, a estimé lors d’une allocution télévisée le chef du mouvement islamiste, Hassan Nasrallah.
Ces propos interviennent alors qu’Israël lance des raids aériens de plus en plus en profondeur sur le territoire libanais, contre des positions du puissant Hezbollah, accentuant les menaces d’une guerre ouverte. ’Cet ennemi et la société de cet ennemi montrent des signes de fatigue’, a-t-il poursuivi, estimant que l’armée israélienne ’manquait d’effectifs’ pour déclencher une guerre contre le Liban…
Actualités - Guerre Israël-Hamas : à Rafah, les Gazaouis tentent de survivre sous la menace des attaques - Par Clothilde Mraffko Publié le 04 mars 2024 à 05h00, modifié le 04 mars 2024 à 09h30 - Read in English- Article complet réservé aux abonnés
« Plus d’un million de Palestiniens, pour la plupart déplacés, se retrouvent acculés sur 64 kilomètres carrés… »
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Le bilan des 100 jours de guerre
Dans les tunnels de Khan Younès
En guise de conclusion – « En Israël comme en Palestine, une forme d’idolâtrie annihile tout esprit critique » selon Delphine Horvilleur – Publié le 18 février 2024 à 05h30, modifié le 18 février 2024 à 10h06 - Mardi 20 février 2024 – ‘Le Monde Idées’ page 24
Entretien avec Virginie Larousse– « Si le drame des morts du 7 octobre [2023] et de Gaza restera irréparable, la rabbine estime que cette blessure nous oblige et nous appelle à dépasser la tentation de la haine… »
Livre – « Comment ça va pas ? Conversations après le 7 octobre » - de Delphine Horvilleur – Grasset, 160 pages, 16 € - Parution 21 février 2024
À propos de Delphine Horvilleur : née le 8 novembre 1974 à Nancy, elle est une écrivaine et femme rabbin française appartenant à l’organisation juive libérale Judaïsme en mouvement, issue du Mouvement juif libéral de France et de l’Union libérale israélite de France… Wikipédia - Date/Lieu de naissance : 8 novembre 1974 (Âge : 49 ans), Nancy - Partenaire : Ariel Weil - Pièces de théâtre : Il n’y a pas de Ajar : Monologue contre l’Identité - Formation : Hebrew Union College - Jewish Institute of Religion (d) ; Université hébraïque de Jérusalem
Voir aussi : https://judaismeenmouvement.org/les-femmes-et-hommes/delphine-horvilleur/
En savoir plus sur Delphine Horvilleur, rabbin et philosophe d’après ‘radiofrance.fr’
En savoir plus– Enregistrements :
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Être juif après le 7 octobre France Culture va plus loin (l’Invité(e) des Matins) 26 fév. • 37 min
’Depuis 48 heures, il y a eu comme une rupture dans l’espace-temps’, confie la rabbin Delphine HorvilleurL’interview de 9h20 9 oct. 2023 • 15 min
Delphine Horvilleur : ’Nous sommes ce que nous faisons de notre naissance’ Les Midis de Culture 20 sept. 2023 • 37 min
Delphine Horvilleur : ’Il n’y a pas de Ajar : Monologue contre l’Identité’ L’Heure bleue 15 mars 2023 • 53 min
Vidéo : Myriam et Emile Ackermann : rabbins orthodoxes et modernes L’invité de 9h10 6 mars 2023 • 22 min
Renaudot 2022 : Simon Liberati récompensé pour ’Performance’ article Livres 3 nov. 2022
Pièce d’identités avec Delphine Horvilleur et roman des origines avec Polina PanassenkoLe Book Club 3 oct. 2022 • 37 min
Vidéo Delphine Horvilleur : ’À partir du moment où nos identités sont simplifiées, l’autre devient un ennemi’ L’invité de 8h20 : le grand entretien 16 sept. 2022 • 26 min
Delphine Horvilleur, ’folle’ d’histoire Le Cours de l’histoire 31 juill. 2022 • 59 min
’Balade pour celle qui va voter’ - La Carte blanche de Delphine Horvilleur article Arts et Divertissement 25 avril 2022
En savoir plus : Delphine Horvilleur Rabbin et philosophe
Femme rabbin française du Mouvement juif libéral de France (MJLF), directrice de la rédaction de la Revue de pensée(s) juive(s) Tenou’a, revue trimestrielle de l’art, de la pensée et de la créativité juives.
Delphine Horvilleur considère que le judaïsme est encore peu ouvert aux femmes : « Je dois faire face à certaines réticences du mouvement orthodoxe très largement majoritaire. » En 2013, dans un essai intitulé En tenue d’Eve : féminin, pudeur et judaïsme (Grasset), elle réfléchit sur des textes sacrés du judaïsme et la place accordée dans la société aux femmes et à leur corps, et sur le discours religieux fondamentaliste associant le corps féminin à l’impudeur de la nudité.
Née le 8 novembre 1974 à Nancy. À 18 ans, elle part étudier la médecine à l’Université Hébraïque-Hadass de Jérusalem. Suite à l’assassinat du premier ministre Yitzhak Rabin, elle revient en France et obtient un diplôme de journalisme au CELSA. Elle travaille à la rédaction de France 2 (2000-2003), notamment au bureau du Proche-Orient, à Jérusalem. Elle est également correspondante de RCJ (Radio Communauté Juive). Son itinéraire étonnant la met sur la voie de l’étude biblique et la piété religieuse. Elle étudie à New York, au séminaire rabbinique de l’Hebrew Union College (HUC) pendant cinq ans, puis est ordonnée rabbin au Hebrew Union College à New York en 2008. De retour en France, elle rejoint le Mouvement juif libéral de France (MJLF) aux côtés des rabbins Daniel Farhi, Stephen Berkowitz et Célia Surget. Au MJLF, Delphine Horvilleur est chargée de l’enseignement auprès des adultes. Depuis 2009, elle est rédactrice en chef de la revue trimestrielle Tenou’a et est l’un des membres fondateurs de KeReM, le conseil des rabbins libéraux francophones. Par ailleurs, elle siège au Conseil National du Sida depuis 2012. Elle est mariée et mère de trois enfants.
Elle travaille depuis 2019 avec les rabbins au sein de Judaïsme en mouvement. en 2020, elle est décorée du titre de Chevalier de la Légion d’Honneur.
Auteur de :
- Le rabbin et le psychanalyste - L’exigence d’interprétation (Hermann Éditeurs, 2020)
- Des mille et une façons d’être juif ou musulman (coécrit avec Rachid Benzine) (Seuil. 2017)
- Comment les rabbins font des enfants (Grasset. 2015)
- En tenue d’Ève (Grasset. 2013)
Source : https://www.radiofrance.fr/personnes/delphine-horvilleur
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Ce dossier est dédié à tous mes proches et amis, de toutes religions et de toutes obédiences, que le thème traité peine et bouleverse…
Collecte de documents et agencement, traduction, [compléments] et intégration de liens hypertextes par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 15/03/2024
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