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"Mots de la guerre et paroles de paix : selon des universitaires, le Pasteur James Woody (Paix, monothéisme et loi vont ensemble), Damien Simonneau chercheur INALCO (Quelle stratégie israélienne pour Gaza ?)" par Jacques Hallard

samedi 4 novembre 2023, par Hallard Jacques


ISIAS Géopolitique Sociétés Guerres et Paix

Mots de la guerre et paroles de paix : selon des universitaires, le Pasteur James Woody (Paix, monothéisme et loi vont ensemble), Damien Simonneau chercheur INALCO (Quelle stratégie israélienne pour Gaza ?) – Voir Prem Rawat

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 02
/11/2023

Plan du document : Citations et proverbes Introduction Sommaire Auteur


Citations et proverbes pour la paix

Ce qu’il faut surtout pour la paix, c’est la compréhension des peuples. Les régimes, nous savons ce que c’est : des choses qui passent. Mais les peuples ne passent pas.

Charles De Gaulle

https://citation-celebre.leparisien.fr/plugin/citation/view/resource/public/img/bulle.pngCharles De Gaulle Général, Homme d’état, Homme politique, Militaire, Président (1890 - 1970)

Nous devons rester unis. Nous devons essayer de travailler ensemble pour la paix dans le monde.

Lady GaGa

https://citation-celebre.leparisien.fr/plugin/citation/view/resource/public/img/bulle.pngLady GaGa Artiste, Chanteuse, Compositrice, Musicienne (1986 - )

Nous pouvons choisir d’alléger la souffrance. Nous pouvons choisir de travailler ensemble pour la paix. Nous pouvons faire ces changements - et nous le devons.

Jimmy Carter

https://citation-celebre.leparisien.fr/plugin/citation/view/resource/public/img/bulle.pngJimmy Carter Gouverneur, Homme d’état, Homme politique, Président (1924 - )

Je quitte le bureau mais je ne quitte pas la bataille pour la paix.

Shimon Peres

https://citation-celebre.leparisien.fr/plugin/citation/view/resource/public/img/bulle.pngShimon Peres Homme d’état, Homme politique, Ministre, Premier ministre, Président, Vice-président (1923 - 2016)

J’ai toujours su que notre peuple, dans sa grande majorité, voulait la paix, qu’il est prêt à prendre des risques pour la paix.

Yitzhak Rabin

https://citation-celebre.leparisien.fr/plugin/citation/view/resource/public/img/bulle.pngYitzhak Rabin Homme d’état, Homme politique, Premier ministre (1922 - 1995)

Sans être la paix, nous ne pouvons rien faire pour la paix. Si nous ne pouvons pas sourire, nous ne pouvons pas aider les autres à sourire. Si nous ne sommes pas pacifiques, nous ne pouvons pas contribuer au mouvement pour la paix.

Thich Nhat Hanh

https://citation-celebre.leparisien.fr/plugin/citation/view/resource/public/img/bulle.pngThich Nhat Hanh Moine, Religieux (1926 - 2022)

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Introduction

1.Israël-Palestine : les mots de la guerre - 11 épisodes présentés par ‘France Culture’ - Un podcast de Guillaume Erner, réalisé par Véronique Samouiloff – Octobre 2023

2.Actualité vue en religion protestante : « Paix, monothéisme et loi vont ensemble » - 22 octobre 2023 - Pasteur James Woody Culte - Écouter le culte – télécharger - Écouter la prédication – télécharger (texte ci-après)

3.Communiqué – « La perspective de Prem Rawat sur la paix »

4.Présentation de Prem Rawat par Wikipédia

5.Quelle stratégie israélienne pour Gaza ? - Publié : 22 octobre 2023, 17:15 CEST – Auteur : Damien Simonneau (INALCO) – Document ‘theconversation.com’

6.Israël a aimé ses ennemis – Contribution du pasteur James Woody – 1er novembre 2023 James Woody Divers

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Sommaire

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§§§


  • Israël-Palestine : les mots de la guerre - 11 épisodes présentés par ‘France Culture’ - Un podcast de Guillaume Erner, réalisé par Véronique Samouiloff – Octobre 2023
    À propos de la série :

La guerre entre Israéliens et Palestiniens, qui dure depuis plus d’un siècle, est aussi une guerre des récits et de mots. Des universitaires reconnus expliquent les notions qui sous-tendent cet affrontement.

Chaque conflit plonge le public dans l’obscurité, abandonnant chacun à ses approximations et à ses préjugés. C’est particulièrement le cas de la guerre entre israéliens et palestiniens qui depuis plus d’un siècle est aussi une guerre des récits. Que s’est-il passé depuis 1917, autrement dit depuis la déclaration Balfour, par laquelle le colonisateur britannique évoque la création d’un foyer national juif en Palestine ? Chaque date est un jalon de plus dans cette histoire complexe où tout est symbole. Impossible désormais de ’voler vers l’orient compliqué avec des idées simples’, selon la formule de De Gaulle…

[Addenda - La Déclaration Balfour de 1917 est une lettre ouverte datée du 2 novembre 1917 et signée par Arthur Balfour, le secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères… - Wikipédia ]

Pour vous aider à vous faire votre point de vue sur cette histoire, ‘France Culture’ décrypte les mots de ce conflit. Des universitaires reconnus vous expliquent les notions qui sous-tendent cet affrontement.

Épisode 1 : Hamas, du quiétisme au terrorisme

Dans ce premier épisode du podcast ’Israël-Palestine, les mots de la guerre’, la professeure de sociologie Lætitia Bucaille explique les origines et les mutations du Hamas. Ou comment un mouvement quiétiste a évolué vers la lutte armée et le terrorisme.  17 oct. • 8 min

Épisode 2 : La bande de Gaza, 75 années de blocages

Dans cet épisode du podcast ’Israël-Palestine, les mots de la guerre’, Lætitia Bucaille, professeure de sociologie politique à l’Inalco, décrypte l’histoire de la bande de Gaza. Cette région palestinienne de 370 km², occupée par Israël entre 1967 et 2005, est contrôlée par le Hamas depuis 2007.  17 oct. • 9 min

Épisode 3 : Jérusalem, une ville triplement sainte

Dans cet épisode du podcast ’Israël-Palestine, les mots de la guerre’, Frédéric Encel, docteur en géopolitique, explique le terme ’Jérusalem’. Une petite ville morcelée, où une ’instrumentalisation du religieux au profit du politique’ s’est faite.  17 oct. • 9 min

Épisode 4 : Accords d’Oslo, l’échec de la paix

Dans cet épisode du podcast ’Israël-Palestine, les mots de la guerre’, le docteur en géopolitique Frédéric Encel décrit les conditions qui ont favorisé la signature des accords d’Oslo en 1993. Une conjonction de facteurs que l’on n’a jamais retrouvée depuis.  17 oct. • 8 min

Épisode 5 : Jihad, guerre sainte à géométrie variable

Dans cet épisode du podcast ’Israël-Palestine, les mots de la guerre’, Bernard Rougier, professeur de civilisation arabe, explique la notion de ’jihad’. Il revient sur l’histoire et les usages de ce mot qui renvoie au ’combat sacré dans la voix de dieu’.  17 oct. • 8 min

Épisode 6 : Le sionisme, aux racines d’Israël

Dans cet épisode du podcast ’Israël-Palestine, les mots de la guerre’, Alain Dieckhoff, directeur du Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po, décrypte l’origine du sionisme. Organisé à la fin du XIXe siècle, ce mouvement est aux racines de la création de l’État d’Israël.  20 oct. • 9 min

Épisode 7 : Nakba, l’exil palestinien ou ’désastre’

Dans cet épisode du podcast ’Israël-Palestine, les mots de la guerre’, l’historienne et politologue Stéphanie Latte Abdallah revient sur le mot ’Nakba’. Cette ’catastrophe’, en langue arabe, qui renvoie à l’exil forcé des Palestiniens.  20 oct. • 8 min

Épisode 8 : La colonisation, une appropriation progressive

Dans cet épisode du podcast ’Israël-Palestine, les mots de la guerre’, Alain Dieckhoff, directeur de recherche au CNRS, revient sur la ’colonisation’, ce mouvement qui a conduit des Israéliens juifs à s’installer, après la guerre des Six Jours en 1967, dans des territoires de l’ancienne Palestine.  20 oct. • 9 min

Épisode 9 : L’Autorité palestinienne, une souveraineté limitée

Dans cet épisode du podcast ’Israël-Palestine, les mots de la guerre’, l’historienne et politologue Stéphanie Latte Abdallah explique ce qu’est l’Autorité palestinienne, son histoire, et les territoires qu’elle gère administrativement… • 9 min

Épisode 10 : Les otages, des boucliers humains

Dans cet épisode du podcast ’Israël-Palestine, les mots de la guerre’, Ariel Colonomos, chercheur au CNRS, au CERI, et professeur à Sciences Po, analyse le statut particulier des otages dans l’histoire du conflit israélo-palestinien… • 9 min

Épisode 11 : Assassinats ciblés : une pratique militaire, une question juridique

Dans cet épisode du podcast ’Israël-Palestine, les mots de la guerre’, Ariel Colonomos, directeur de recherche au CNRS, explique en quoi consistent les ’assassinats ciblés’, comment ils sont employés dans le conflit israélo-palestinien et les questions juridiques que pose cette pratique militaire… • 8 min

Mots clefs : Monde Proche et Moyen-Orient Palestine Israël Conflit israélo-palestinien

L’Invité des Matins

‘France Culture’ va plus loin (l’Invité(e) des Matins), Du lundi au vendredi de 7h40 à 7h55 et de 8h20 à 8h45 sur France Culture - Toute la semaine, des entretiens sur l’actualité pour informer, approfondir, décaler le regard !

Source : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-israel-palestine-les-mots-de-la-guerre?at_campaign=culture_com&at_medium=newsletter&at_chaine=france_culture

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  • Actualité chrétienne vue en religion protestante : « Paix, monothéisme et loi vont ensemble » - 22 octobre 2023 - Pasteur James Woody Culte - Écouter le culte – télécharger - Écouter la prédication – télécharger (texte ci-après)
    Ésaïe 2/1-8
    1 La parole qu’Ésaïe, fils d’Amots, vit, touchant Juda et Jérusalem. 2 Et il arrivera, à la fin des jours, que la montagne de la maison de l’Éternel sera établie sur le sommet des montagnes, et sera élevée au-dessus des collines ; et toutes les nations y afflueront ; 3 et beaucoup de peuples iront, et diront : Venez, et montons à la montagne de l’Éternel, à la maison des dieux de Jacob, et il nous instruira de ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers. Car de Sion sortira la torah, et de Jérusalem, la parole de l’Éternel. 4 Et il jugera au milieu des nations, et prononcera le droit à beaucoup de peuples ; et de leurs épées ils forgeront des socs, et de leurs lances, des serpes : une nation ne lèvera pas l’épée contre une autre nation, et on n’apprendra plus la guerre. 5 Venez, maison de Jacob, et marchons dans la lumière de L’Éternel ! 6 Car tu as abandonné ton peuple, la maison de Jacob, parce qu’ils sont remplis de ce qui vient de l’orient, et sont des pronostiqueurs, comme les Philistins, et s’allient avec les enfants des étrangers. 7 Et leur pays est rempli d’argent et d’or, et il n’y a pas de fin à leurs trésors ; et leur pays est rempli de chevaux, et il n’y a pas de fin à leurs chars ; 8 et leur pays est rempli d’idoles : ils se prosternent devant l’ouvrage de leurs mains, devant ce que leurs doigts ont fait.

Chers frères et sœurs, non seulement la paix n’est toujours pas en vue, mais elle semble encore moins probable qu’il y a 18 mois, lorsque la Fédération de Russie a attaqué l’Ukraine. Le risque d’affrontements en France est sérieux, suffisamment pour que le plan Vigipirate ait été renforcé depuis l’assassinat du professeur Dominique Bernard. Certes, nous avons manifesté notre fraternité avec les personnes endeuillées, nous avons exprimé notre soutien à la communauté éducative, mais quel avenir nous préparons-nous ? Ou, pour revenir au constat de départ, que m’est-il permis d’espérer en matière de paix ?

1. La paix ne vient pas du désarmement

En christianisme, nous avons l’habitude de penser la question de la paix en relation avec la question des armes. « S’il n’y avait pas toutes ces armes il n’y aurait pas toutes ces guerres » est une manière de résumer une partie des réflexions chrétiennes au sujet de la guerre et de la paix. Le raisonnement selon lequel ce sont les armes qui provoquent les guerres est une autre manière de penser que s’il n’y avait pas toutes ces armes, il n’y aurait pas toutes ces guerres.

Le raisonnement est séduisant, mais ce n’est pas ce que pense le rédacteur du texte biblique que nous avons lu. Le rédacteur de ce passage d’Ésaïe pense à rebours de l’idée commune qui nourrit le pacifisme chrétien hostile aux armes, à leur maniement et à leur utilisation.

Ésaïe ne fait pas l’apologie de l’armement – et il serait fou de dire que les chrétiens doivent encourager l’armement. Cependant, le prophète Ésaïe remet les choses à leur juste place chronologique. C’est parce qu’une paix profonde est instaurée que les armes deviennent inutiles et qu’elles peuvent être converties en instruments agraires. Ce n’est pas la fin des armes qui conduit à la paix ; c’est la paix qui conduit à l’inutilité des armes.

Les rédacteurs bibliques sont tout à fait lucides sur la nature profonde des êtres humains. Avec un anachronisme flagrant, je dirais que les rédacteurs bibliques savent que si vous supprimez les armes nucléaires, certains se battront avec des missiles à têtes conventionnels, ou avec des roquettes, des balles de fusils, des machettes, des couteaux et, finalement, s’il ne reste plus rien, Caïn pourra encore tuer Abel de ses propres mains. Autrement dit, les armes favorisent l’étendue des dégâts, mais ne sont pas la cause première des conflits. Il y a une forme de naïveté à penser que la suppression des armes est la solution pour instaurer la paix. La paix nécessite une neutralisation de la violence qui est en nous – peut-être une sublimation de la violence qui est en chacun de nous, une métamorphose. Cela se fait par un changement profond, une dynamique de la conversion personnelle qui est le préalable indispensable à la conversion des armes en instruments agricoles.

2. Le monothéisme strict, c’est la paix

J’interprète ce texte biblique comme un plaidoyer en faveur du monothéisme. Je dirais que ce texte affirme que le monothéisme strict, c’est la paix.

On impute souvent la violence au monothéisme exclusif qui ne tolère pas d’autres divinités et, par conséquent, qui ne supporterait pas ce qui lui est étranger. Toutefois, ici, dans le texte hébreu, nous pouvons lire autre chose qu’un monothéisme sauvage. En effet, le verset 3 déclare textuellement que le mouvement des nations se fait en direction de la maison des dieux de Jacob.

Le monothéisme exclusif n’est donc pas hostile au polythéisme, du moins il ne le nie pas et ne s’y oppose pas frontalement par une attitude agressive. Le monothéisme biblique, le fait d’avoir un seul Dieu, n’ignore pas que l’histoire humaine est chargée de plusieurs divinités – que notre propre existence est chargée de plusieurs divinités, parfois. Ici, les dieux de Jacob sont intégrés dans l’horizon du monothéisme, comme le catholicisme, l’orthodoxie et le protestantisme sont intégrés dans l’horizon du christianisme, comme le christianisme, l’islam, le judaïsme sont intégrés dans l’horizon universel de la foi en Dieu, comme l’ensemble des personnes qui foulent le territoire français et qui ont, chacun, leurs dadas, leurs systèmes de valeurs et de fidélités, sont intégrés (ou du moins peuvent l’être) dans un horizon commun.

Le rédacteur biblique met en scène toutes les nations se rendant vers un lieu unique d’où sort la loi divine. Il va de soi cette géographie est une géographie mythique. Ceux qui sont allés à Jérusalem savent que la colline de Sion n’est pas du tout au-dessus des autres collines, qu’elle n’est pas du tout un point culminant de ce territoire – c’est bien plus bas que le mont des Oliviers, par exemple. Cette géographie mythique n’est donc pas à limiter au Proche Orient. Elle a une portée universelle. Elle développe l’image d’un lieu de convergence qui est symboliquement au-dessus de tous les autres lieux, qui surplombe toutes les autres institutions, tous les particularismes, toutes les composantes de la société internationale – à l’image de ce qu’a pu être l’ONU quand cette institution a été pensée. Il y a plus grand que nous, il y a plus grand de notre protestantisme, il y a plus grand que notre nation.

Le fait que nous soyons tous appelés à rejoindre le même lieu, d’où sort la loi divine, est un facteur d’intégration bien plus puissant qu’un polythéisme tolérant ou un athéisme indifférent. Le polythéisme ou l’athéisme, en tolérant ou ne s’intéressant pas aux convictions de l’autre, en faisant comme si elles n’existaient pas ou n’avaient pas le droit de citer, c’est laisser en jachère ce que nous avons en commun. Nous pouvons rester étrangers les uns aux autres sans que cela pose problème aux polythéistes ou aux athées. Tant que ça ne fait pas de vague, pas de problème à déplorer. Mais est-ce cela, faire société ? Et quand les temps sont mauvais, quand la haine s’immisce dans la vie commune, quand la force et la ruse s’invitent dans la vie quotidienne, pour faire valoir la domination d’une idéologie mortifère, qui prône l’élimination de tous ceux qui ne sont pas conformes… qu’avons-nous à opposer ?

Le monothéisme pose que nous avons un horizon commun, une destinée qui nous unit et qui requiert notre implication personnelle, notre adhésion personnelle, ce que la théologie nomme la foi. Le monothéisme exclusif considère qu’il y a un seul Dieu pour tous, ce qui est une manière théologique de dire que nous avons tous en commun le même horizon. C’est bien différent de « l’hénothéisme », le fait d’avoir un Dieu unique pour soi et que les autres ait un autre dieu unique ou plusieurs. Le monothéisme, un seul Dieu pour tous, cela a pour conséquence le fait que se lever les uns contre les autres ne peut que nous conduire à l’opposé de cet horizon commun que nous devrions chérir ensemble.

3. Dieu règne par une loi universelle

Ce court texte biblique qui nous aide à penser la question de la paix internationale, de la paix sociale, de la paix ecclésiale, de la paix familiale aussi, institue un monothéisme exclusif structuré sur la loi, en hébreu la torah, ce qui signifie littéralement « l’instruction ».

Cela nous indique déjà le caractère fondamental de l’instruction, de l’éducation. C’est pour cela que les ennemis du monothéisme s’en prennent à l’éducation soit en la vidant de sa substance, en la réduisant à de l’endoctrinement alors qu’elle doit permettre à chacun de pouvoir exercer ses facultés de jugement en toute liberté ; soit en s’en prenant directement aux artisans de l’éducation par une contestation des enseignements ou par l’assassinat d’enseignants. La torah, parce qu’elle est instruction, indique que nous devons apprendre, nous devons nous ouvrir à d’autres enseignements que ce que nous avons appris par notre propre expérience. L’instruction, c’est intégrer l’autre dans notre propre connaissance de la vie.

Par ailleurs, la torah, c’est la loi. Et nous devons être attentif à la nature de cette loi pour ne pas la confondre avec un code pénal et encore moins avec un code de procédure pénale. La torah biblique est un apprentissage de l’autre en découvrant la figure de l’autre, de celui qui devient notre prochain non pas notre volonté, mais par le fait que l’humanité a une dimension universelle qui transcende nos affinités personnelles ou nos réseaux. La torah est une épiphanie du visage de l’autre qui devient au moins aussi important que moi, tant et si bien que la vie des autres a du sens pour moi parce que la vie des autres a un sens qui s’unit au sens de ma propre vie au sein de l’horizon que Dieu révèle.

La prière devient alors un moyen de rendre concrète cette perspective universelle qui intègre l’autre. En effet, prier, c’est intégrer les exigences de la torah dans ma vie personnelle, dans le regard que je porte sur le monde, sur le cours des événements. Par exemple, on n’oppose pas les morts d’un camp aux morts de l’autre camp : une nation ne s’élèvera pas contre une autre nation est bien la perspective de la torah. Et c’est à nous de l’incarner, c’est à nous de rendre concret cet horizon.

Prier permet de pleurer les morts israéliens et les morts palestiniens ; les morts russes et les morts ukrainiens ; et à égalité les morts français. Prier, c’est prendre conscience que nous sommes tous dans le même flot des nations qui vont vers la Jérusalem mythique, c’est-à-dire vers le temple universel où tous les humains trouvent la source de leur existence.

Ce n’est pas un être surnaturel qui règne, ce ne sont pas les prêtres d’un dominateur tout-puissant qui règne, c’est la loi, la torah qui nous instruit de telle manière que nous devenions capables d’une reconnaissance mutuelle des individus comme étant des frères et des sœurs, qui règne. C’est tout le problème du monothéisme : quand il devient une théocratie, il ruine la possibilité d’une paix universelle, car la théocratie est un pouvoir aux mains de certains dévots qui en font une arme pour satisfaire leur orgueil, leur narcissisme, leur hubris. Alors se joue à nouveau Genèse 6-9 où la violence, hamas, provoque des morts massives.

Le monothéisme d’Ésaïe est une théonomie : Dieu est l’expression de la loi universelle qui permet à chacun de découvrir la communion qui l’unit aux autres. Elle rend le vivre ensemble possible par l’art d’être ensemble, de se reconnaître comme le prochain de l’autre. Dieu règne de manière universelle lorsque la loi de Dieu inspire notre façon d’être. Dès lors, quand nous prions « que ton règne vienne », il nous appartient que la loi divine qui est la loi d’amour du prochain, soit le principe qui anime nos actions – et que ce ne soit pas la pratique de la violence maximale.

La paix advient par la concorde universelle autour de la loi commune et non pas la destruction des personnes ou des armes. D’ailleurs les armes ne sont pas détruites, mais converties. C’est là une métaphore pour éclairer notre existence : nous sommes des armes, et notre espérance, c’est de nous convertir pour devenir des instruments de culture ; c’est le sens de l’éducation qui nous fait passer de l’état sauvage à la condition d’être humain.

Amen

Source : https://espritdeliberte.leswoody.net/2023/10/22/paix-monotheisme-et-loi-vont-ensemble/

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  • Communiqué – « La perspective de Prem Rawat sur la paix » 
    La paix est une nécessité dans la vie de chacun. Ce n’est pas le monde qui a besoin de paix, ce sont les gens. Lorsque les habitants du monde seront en paix, le monde sera en paix.

Afrique du Sud  : la Fondation Prem Rawat apporte son soutien à une initiative visant à nourrir des enfants vulnérables ou handicapés à Durban, en Afrique du Sud. Lire l’article et voir un extrait d’échange entre Prem Rawat et un membre du gouvernement sud-africain dans la rubrique Actualités.

Lufthansa  : depuis le mois de janvier, la première compagnie aérienne allemande offre à ses passages la possibilité d’écouter la version en langue allemande de « Hear Yourself », le livre de Prem Rawat publié en France par le Seuil sous le titre « Apprendre à s’écouter ». Ce livre audio est également proposé sur les vols des compagnies aériennes du groupe Lufthansa : Eurowings, SWISS et Austrian Airlines. En savoir plus…

Amélie Nothomb  : à l’occasion de la présentation de son dernier livre à Bordeaux, Amélie Nothomb parle de « Apprendre à s’écouter » de Prem Rawat. Voir la vidéo dans la rubrique Livres.

Nouveau livre : à l’occasion de sa sortie au format poche dans la collection Points Vivre du Seuil, un site lui étant complètement dédié vient d’être mis en ligne (extrait, présentation du livre par Prem Rawat, interviews d’auteurs et d’éditeurs, avis de lecteurs, autres versions traduites, etc.).

Prisons Italiennes : le directeur de la santé des détenus auprès du ministère de la Justice italien a signé un protocole d’accord en vue de la mise en œuvre du Programme d’éducation pour la paix dans les établissements pénitentiaires italiens, à titre d’outil éducatif et de réinsertion. Lire l’article dans la page Panorama, rubriqueFaits marquants.

Prisons d’Afrique du Sud : signature avec le Département sud-africain des services pénitentiaires d’une extension du Programme d’éducation pour la paix à toutes les prisons du pays. Voir la vidéo dans la page Panorama, rubrique Podcasts et interviews en V.O. uniquement

Rapport d’une société de recherche : une nouvelle étude, réalisée par la société de recherche ACE Insights évalue l’impact du Programme d’éducation pour la paix sur 604 détenus à travers le monde. Voir le rapport traduit en français accessible via l’article présentant l’Etude d’impact.

Nouveau livre en français : « Apprendre à s’écouter - Comment trouver la paix dans le bruit du monde » ; paru aux Éditions du Seuil - Dans cet ouvrage, Prem Rawat nous convie à un voyage hors du commun à la rencontre de nous-même.

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« Un instant de conscience peut vous épargner une vie de problèmes »

La paix à l’intérieur - Tourné sur quatre années, Inside Peace suit le parcours de quatre détenus qui entreprennent un voyage vers la découverte d’eux-mêmes alors qu’ils purgent leur peine dans une prison du Texas. Il s’intéresse également aux témoignages de leur entourage : codétenus, responsables de la prison, experts du monde pénitentiaire et membres de leur famille. Pour en savoir plus, cliquer ici.

À propos de Prem Rawat - Prem Rawat est né en 1957 dans le nord de l’Inde. Dès son plus jeune âge, une passion l’envahit et ne le quitte plus : faire découvrir aux gens que la paix est possible, maintenant, et qu’elle est avant tout une expérience personnelle et individuelle. Sa vision traverse rapidement les frontières de l’Inde et, au début des années 70, il est invité en Grande-Bretagne et aux États-Unis pour y donner ses premières conférences. Il a alors 13 ans. C’est le début d’un long périple qui va le conduire à faire plusieurs fois le tour du monde en cinq décennies. En savoir plus

Un message universel - Aujourd’hui, Prem Rawat poursuit son action et effectue près de 200 000 kilomètres chaque année pour faire connaître son message universel. Déjà, plus de 20 millions de personnes dans le monde ont assisté à ses conférences.

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PremRawat.com - Site officiel de Prem Rawat proposant des contenus exclusifs. « Où que vous vous trouviez sur le chemin qui mène à la paix et l’épanouissement, ce site contient les outils et les ressources dont vous avez besoin pour rester centré. » – Prem Rawat

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La Fondation Prem Rawat (TPRF)

Source : https://www.parolesdepaix.fr/

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Description de cette image, également commentée ci-aprèsPrem Rawat à Barcelone en mars 2018

Données clés :
Nom de naissance Prem Pal Singh Rawat
Naissance 10 décembre 1957 (65 ans)

Drapeau de l’IndeHaridwar, Inde

Nationalité Indien, Américain
Pays de résidence États-Unis
Activité principale Conférencier international
Ascendants Sri Hans Ji Maharaj

Prem Pal Singh Rawat, plus connu sous les noms de Prem Rawat ou Maharaji, est né le 10 décembre 1957 à Kankhal, Inde du Nord. Il est arrivé en Occident au début des années 1970, porteur d’un message de paix et proposant quatre techniques de méditation qu’il appelle la « Connaissance », pratique qui conduirait à la paix et la satisfaction intérieures. Un temps perçu comme leader d’un nouveau mouvement religieux, les évolutions de son discours et des associations qui relaient son message ont suscité des controverses. Au moins une de ses organisations, Élan vital, est enregistrée comme mouvement sectaire

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Prem_Rawat

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  • Quelle stratégie israélienne pour Gaza ? - Publié : 22 octobre 2023, 17:15 CEST – Auteur : Damien Simonneau (INALCO) – Document ‘theconversation.com’

    Damien Simonneau – Maître de conférences en science politique à l’INALCO, Institut national des langues et civilisations orientales

Déclaration d’intérêts - Damien Simonneau ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

Partenaires - Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) apporte un financement en tant que membre adhérent de The Conversation FR. Voir les partenaires de The Conversation France

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Un char avance dans la poussière le long d’un mir

Photo - Un char de combat Merkava Mk IV de l’armée israélienne près de la frontière avec la bande de Gaza dans la ville de Sderot, au sud d’Israël, le 12 octobre 2023. Yuri Cortez/AFP - Adresse électronique

« Destruction du Hamas », « réoccupation militaire », « ruines », « massacres et expulsions de civils »… Dans l’affrontement actuel entre l’armée israélienne et le Hamas, les qualificatifs ne manquent pas pour décrire les avenirs possibles de la bande de Gaza.

Au-delà des objectifs militaires à court terme, la question est bel et bien politique. Alors que les responsables israéliens avancent des propositions différentes et parfois mutuellement exclusives sur le sort futur de l’enclave, les leçons des 56 dernières années (c’est en 1967, à l’issue de la guerre des Six Jours, qu’Israël a pris le contrôle de la bande de Gaza, auparavant occupée par l’Égypte) seront-elles tirées, de sorte qu’une véritable solution viable à long terme s’impose ?

Au vu des propos tenus actuellement à Tel-Aviv, et de l’incapacité de la communauté internationale à peser réellement sur ce dossier, cela semble peu probable. Répondre à la question du devenir de Gaza implique de regarder en face l’échec de la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens, qui a largement consisté à les séparer d’Israël et à les contraindre à vivre dans des enclaves, et d’envisager les différents scénarios de sortie de guerre.

Les options militaires immédiates

Suite à l’attaque terroriste et aux prises d’otages du Hamas du 7 octobre, l’armée israélienne a repris le contrôle des localités attaquées. Elle a organisé la mobilisation de 300 000 réservistes et rassemblé des chars au nord de Gaza, tout en lançant une campagne de bombardements intensive.

Les intentions israéliennes restent, pour le moment, générales : « éliminer » le Hamas selon le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant, ou encore transformer ses zones d’opération « en ruines » pour reprendre les termes de Benyamin Nétanyahou.

Israël prépare également une incursion terrestre dans des zones urbaines très denses où le Hamas bénéficie d’un réseau structuré de tunnels contenant des caches d’armes, dont l’entrée peut se situer dans des habitations, des bâtiments agricoles ou des mosquées.

Les Israéliens bénéficient d’une expérience de combat en contexte urbain après leurs actions à Naplouse en 2002 ou encore au Liban en 2006. Ils ont appris à se déplacer à travers les murs, grâce notamment à des technologies de détection et au recours à des balles pénétrantes. Ils connaissent les limites et les dangers de ces opérations terrestres, longues et à grande échelle, par rapport à des interventions limitées à l’intérieur des enclaves palestiniennes comme celles qu’ils ont conduites récemment à Jénine et à Naplouse.

En guise de représailles, l’armée israélienne a aussi mis fin à l’approvisionnement en eau (avant de le rétablir dans le sud), en fuel et en électricité dont dépend en grande partie la bande de Gaza. Ces mesures ne sont pas neuves. Elles s’inscrivent dans le blocus maritime et terrestre de la bande de Gaza à l’œuvre depuis 2007. Les importations de certains produits dans la bande sont limitées, ce qui affecte l’économie agricole et celle du bâtiment (souligner cela n’exonère en rien de critiquer la gestion économique du territoire par le Hamas), tout en ayant de graves répercussions sur les civils (comme l’a rappelé la résolution 1860 du Conseil de sécurité, respectée ni par Israël ni par le Hamas).

Les Égyptiens participent également de ce blocus : méfiants à l’égard du Hamas, ils ont tenté à de nombreuses reprises de détruire les tunnels creusés sous la frontière entre leur territoire et la bande de Gaza.

Tout se passe comme si cette enclave était une entité complètement déconnectée d’Israël et de la Cisjordanie. Pourtant, si les colons et militaires israéliens ont effectivement été évacués de Gaza en 2005 sur décision d’Ariel Sharon, Gaza n’en demeure pas moins, depuis lors, un territoire contrôlé par Israël de l’extérieur, notamment par des points de passage et une « barrière ». Le Hamas en a pris violemment le contrôle au détriment du Fatah en 2007. Les Israéliens ont aussi joué la carte de la division palestinienne, ce qui est aujourd’hui reproché à Benyamin Nétanyahou, de nombreux observateurs estimant que sa stratégie a renforcé l’implantation du Hamas à Gaza.

Les considérations tactiques et humanitaires, urgentes, masquent en tout état de cause la question du statut politique de la bande de Gaza et de la stratégie politico-militaire israélienne, appuyée par ses alliés internationaux.

Quelle stratégie israélienne à long terme ?

L’administration américaine, traditionnellement très peu critique envers les décisions prises par les autorités israéliennes, se montre aujourd’hui inquiète. Elle a demandé à Israël de préciser sa stratégie pour Gaza. Il est vrai que les positions avancées par les dirigeants de Tel-Aviv sont diverses. « Nous n’avons aucun intérêt à occuper Gaza ou à rester à Gaza », a déclaré l’ambassadeur israélien auprès des Nations unies, Gilad Erdan, le 12 octobre. Benny Gantz et Gadi Eisenkot, deux leaders de l’opposition, ont rejoint le gouvernement d’unité nationale à la condition qu’un plan opérationnel de sortie de Gaza après une incursion soit formulé.

En politique israélienne, voilà longtemps que l’on entend des voix qui appellent au nettoyage ethnique. Ces derniers jours, des députés du Likoud souhaitaient publiquement une « Nakba 2 » en référence à l’exil forcé de 600 à 800 000 Palestiniens en 1948. Le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen a annoncé une « diminution du territoire de Gaza » après la guerre.

De manière générale, le gouvernement de droite et d’extrême droite de Benyamin Nétanyahou revendique sans s’en cacher une poursuite accrue de la colonisation, voire tout simplement l’annexion de pans des territoires palestiniens. En mars, la ministre des Implantations et des Missions nationales Orit Strock appelait à une recolonisation de Gaza.

Est-il possible de détruire le Hamas sans pour autant expulser de la bande de Gaza de très nombreux civils palestiniens et, au-delà, sans avoir au préalable élaboré une stratégie politique pour l’avenir de ce territoire ? C’est difficile à croire tant l’histoire de l’occupation nous a prouvé le contraire.

Les enseignements de l’histoire

Depuis 1967, les formes de l’occupation israélienne de Gaza et de la Cisjordanie ont évolué, tant dans les processus bureaucratiques qui régissent la vie des Palestiniens (permis de déplacement, construction d’habitations, regroupement familial, travail en Israël) que dans les outils de contrôle (checkpoints, surveillance, renseignement, mur, emprisonnement). Les formes de l’opposition palestinienne ont également évolué (des plus pacifiques, comme le recours au droit international, aux plus violentes comme celles prônées par le Hamas et d’autres groupes djihadistes).

Dans un premier temps, jusqu’aux années 1990, les Israéliens ont administré la vie des Palestiniens, intégrant leur force de travail à leur économie tout en exploitant et colonisant la terre. Leur souci a toujours été de dissocier la gestion de la vie des habitants palestiniens (qu’ils ne voulaient pas incorporer en trop grand nombre à un État majoritairement juif) du contrôle de la terre de Cisjordanie ou de Gaza.

Les années 1990 ont été ensuite marquées par la séparation tant politique que spatiale d’avec les Palestiniens, et ce d’autant plus que s’étiolait le processus de paix et s’aggravaient les attentats contre les Israéliens. Le politiste Neve Gordon analyse l’occupation dans cette phase comme une délégation de la gestion des Palestiniens à l’Autorité palestinienne, ainsi qu’aux ONG et aux organisations internationales, tout en poursuivant la colonisation et en accentuant le contrôle des mobilités au nom de la sécurité des Israéliens.

Un système de ségrégation spatiale s’est donc mis en œuvre pour que les mobilités des Palestiniens contournent les zones israéliennes. Ce système a offert aux Israéliens, traumatisés par la Seconde Intifada (2000-2005), une illusion de séparation, comme si le danger avait été repoussé de l’autre côté du mur, dans les enclaves palestiniennes.

Gaza est le modèle type de cette stratégie de l’enclave conjuguant contrôle extérieur, incursions militaires limitées mais régulières pour détruire les tunnels et les capacités des groupes armés palestiniens, délégitimation de l’Autorité palestinienne, dissociation de ses habitants d’avec les Palestiniens de Cisjordanie et appauvrissement de la population. Ce cocktail a permis la montée du Hamas, qui revendique, depuis sa fondation, la lutte armée contre Israël. Cette stratégie sécuritaire où se retrouvent face à face armée israélienne et Hamas permettait aussi de ne pas prendre de décisions politiques majeures sur le sort des Palestiniens, ni de s’engager dans une négociation politique.

Regards internationaux

Le 7 octobre 2023 est une tragédie incommensurable dans le conflit israélo-palestinien. Cet événement consacre l’échec de la politique israélienne à l’égard de Gaza et de la question palestinienne en général. L’option strictement sécuritaire n’est plus à même de contenir la violence. Dès lors, on peine à envisager les scénarios possibles de sortie de guerre. Transférer la gestion des Palestiniens de Gaza à l’Égypte ou à des organisations internationales ? Réinstaurer à Gaza le pouvoir de l’Autorité palestinienne (très décriée en Cisjordanie) ? Déplacer la population vers certaines zones de Gaza, vers le Sinaï ou la Jordanie (ce que refusent en chœur l’Égypte et la Jordanie) ? Annexer et contrôler militairement des pans de la bande ?

Tous ceux qui s’intéressent au vivre ensemble des deux peuples doivent réactiver une voie de résolution politique et multilatérale de l’occupation et aborder de manière critique la difficile question de la stratégie israélienne à Gaza et de l’autodétermination des Palestiniens. Il peut paraître naïf d’exprimer cela au milieu d’une guerre d’une telle violence. Pourtant, les relations israélo-palestiniennes sont affaire de positionnements internationaux depuis la déclaration Balfour de 1917. Après la Syrie, l’Ukraine et le Karabakh, elles sont aussi un nouveau test de la possibilité de gouverner les relations internationales et interethniques par le droit international et le multilatéralisme.

À lire aussi : Le poste-frontière de Rafah : pour les Gazaouis, une issue de secours qui reste close

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Mots clefs : Israël Palestine colonies israéliennes Proche-Orient terrorisme Palestiniens antiterrorisme Gaza Benyamin Nétanyahou Hamas histoire politique Autorité palestinienne conflit israélo-palestinien

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Source : https://theconversation.com/quelle-strategie-israelienne-pour-gaza-216050?utm_medium=email&utm_campaign=La%20lettre%20de%20The%20Conversation%20France%20du%2022%20octobre%202023%20-%202774228058&utm_content=La%20lettre%20de%20The%20Conversation%20France%20du%2022%20octobre%202023%20-%202774228058+CID_0e777bc55e3f58d5c14359e92419221b&utm_source=campaign_monitor_fr&utm_term=Quelle%20sera%20la%20stratgie%20dIsral%20dans%20la%20bande%20de%20Gaza

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  • Israël a aimé ses ennemis – Contribution du pasteur James Woody – 1er novembre 2023 James Woody Divers
    Peu avant l’été 2023 paraissait une étude menée par Dany Nocquet, Professeur émérite en Ancien Testament à la faculté de théologie protestante de Montpellier. Israël a aimé ses ennemis est une étude des textes de la Bible hébraïque où Israël est en tension et en conflit avec les nations voisines et les empires. qui est menée au regard des éléments historiques que nous possédons.

Topo historique

La plus ancienne mention d’Israël en lien avec une nation étrangère, figure dans les archives égyptiennes, la domination de l’Égypte sur le territoire de Canaan ayant duré de 1600 à 1200 avant l’ère chrétienne (AEC). À partir de 1200, les Philistins font leur apparition, puis les Araméens. Mais la menace la plus conséquente vient de l’Assyrie au IXe, qui provoquera la chute d’Israël, le Royaume du Nord, en 722. Israël devient une province de l’Assyrie tandis que le royaume du Sud, Juda, reste une entité politique tout en étant vassal de l’empire.

La fin du VIIe est marquée par l’émergence de la domination babylonienne. En 597 AEC Babylone déporte une partie de la population de Juda et Nabuchodonosor fera détruire Jérusalem et le temple en 587. Juda restera province de Babylone jusqu’à la montée en puissance des Perses et l’édit de Cyrus qui autorisera le retour des déportés à Jérusalem et la reconstruction du temple (la restauration des cultures locales). La période perse, maquée par la paix et la stabilité dans les provinces de Samarie et de Judée, prendra fin avec les victoires d’Alexandre le Grand en 333 AEC. À la mort d’Alexandre, l’empire divisé entre l’Égypte et la Syrie fait de ces deux provinces une zone de tensions. La question de l’acculturation est particulièrement importante et conduira à une révolte en 164 AEC qui se traduira par l’instauration d’un royaume judéen indépendant
[1].

Traversée des textes bibliques

L’Égypte, l’oppresseur des origines ?

Dany Nocquet commence la traversée des textes bibliques avec le récit de l’Exode qui met en scène l’Égypte. Les Égyptiens sont-ils les oppresseurs des origines ? C’est en tout cas ce que laisse entendre ce livre biblique et le Deutéronome qui fait de l’Égypte la figure même de l’ennemi pour Israël (Dt 26/68). Toutefois, Dany Nocquet constate qu’à côté de ces récits, coexistent d’autres récits qui portent un regard très positif sur l’Égypte. C’est le cas du cycle de Joseph dans le livre de la Genèse, mais aussi des sages-femmes et de la fille du Pharaon en Ex 1/15-2/10 qui présentent « l’Égypte comme une terre du salut, une terre promise dans laquelle Israël peut s’installer pour y vivre et s’y développer de manière pacifique à l’aune de la réussite de Joseph (p. 67) ». Cette perspective est celle du rédacteur sacerdotal à l’époque perse. Plus loin, le livre d’Ésaïe 19/16-25 fera de l’Égypte une terre où le culte de Yhwh est possible. Dany Nocquet s’est intéressé à la situation de la communauté juive d’Éléphantine qui s’était installée dès le VIe AEC. Des documents araméens d’Égypte et le papyrus Amherst 63 (Ve et IVe AEC) témoignent de la vitalité de cette communauté.

Les Philistins, ennemis de toujours ?

Ensuite, Dany Nocquet s’interroge sur la figure des Philistins qui semblent être des ennemis héréditaires, à partir de 1 S 4 et de Gn 20 ; 26. Là encore, les récits bibliques forment deux pôles : une inimitié profonde, et la possibilité de relations pacifiées, nous parlerions aujourd’hui du « vivre ensemble ». Là encore, la vie en dehors du territoire judéen est possible, l’hospitalité des étrangers est reconnue et tous participent d’une égale dignité (p. 113). Les patriarches Abraham et Isaac sont présentés comme des figures internationales qui conduisent le lecteur à penser la question de l’universalité. Si ces textes sont manifestement le fruit de la pensée biblique à l’époque perse, ce sont des milieux non-sacerdotaux qui en seraient les rédacteurs.

Les Araméens

Le statut des Araméens, dont le territoire correspond à l’actuelle Syrie et une partie de la Turquie, est également ambivalent, selon qu’on l’observe dans les récits patriarcaux ou dans les livres des Rois. Selon Gn 10/22 il y a une parenté dont descend Abram selon Gn 11/1-26. Par ailleurs on connaît l’expression « mon père était un Araméen perpétuellement en chemin, qui acheva ses voyages en Égypte » de Dt 26/5. En revanche, 1 R 20 – 2 R 10 montre le royaume de Damas en tant que menace pour Israël qui sera en guerre contre Aram, ce qu’on lit également dans la littérature extra-biblique. Ces récits des guerres entre Israël et Aram ne doivent pas occulter la critique biblique de la royauté en Israël (composée à une époque où Israël et Juda n’étaient plus des royaumes autonomes). La tradition de Samarie au sujet du prophète Élisée (2 R 5/1-27 et 2 R 6/8-23) permettra de transcender l’inimitié de ces deux peuples.

Les populations transjordaniennes, des voisins ou des frères

Les populations de Transjordanie et du Néguev sont l’occasion d’une réflexion sur l’incompatibilité religieuse avec Israël. Ammon, Moab, Edom ont un héritage culturel commun (le moabite et l’édomite sont des dérivés de l’écriture hébraïque, l’ammonite provient de l’écriture araméenne, et descendent tous du phénicien p. 169), mais des pratiques religieuses qui différent, avec la vénération de plusieurs divinités : El, Baal, Bel, Mot, Hadad. L’hostilité envers Ammonites et Moabites tient probablement à l’accusation qui a été faite par Juda voyant leur complicité dans la chute de Jérusalem face à Babylone (2 R 24/1-2). À cela il faut ajouter la finale des oracles prophétiques qui reconnaissent la souveraineté de Yhwh sur les territoires transjordaniens et les récits qui disent la possibilité d’une cohabitation religieuse (Gn 19/29-38 ; Dt 2/8-23 ; 23/4-5 ; 28/69-29-28) après l’exil. Cette cohabitation possible trouvera son expression la plus évidente avec le livre de Ruth, la Moabite qui devint une ascendante du roi David – et de Jésus. Ce travail de réécriture théologique est à l’œuvre également pour Édom. Cette reprise théologique permet de passer d’une inimitié circonstancielle (la chute de Juda) à la reconnaissance d’une « communauté de destin » (p. 276) avec ce voisin du Sud. Avec la figure d’Ésaü, il est même possible de parler fraternité, et de réconciliation des frères selon la perspective tracée en Gn 33.

Les Cananéens, des populations à éliminer ?

Dt 7 présente l’opposition aux Cananéens d’une manière radicale. La liste des populations de Canaan varie au fil des textes, ce qui souligne la portée théologique de ces textes, plutôt qu’une portée historique. Canaan constitue une menace religieuse plutôt qu’une menace politique dans les textes, si ce n’est en Gn 23 et Jos 9 qui remettent en cause la nécessité d’une séparation radicale. Si « Abraham devient ici le modèle de la vocation d’Israël au milieu des autres peuples » (p. 349), Jos 9 montre la cohabitation possible entre les peuples : « l’intelligence gabaonite fait découvrir qu’Israël, depuis ses origines, peut être une population mélangée sans risque pour son identité, capable d’intégrer une nation étrangère au cœur même de ce qui fait sa spécificité, le culte de Yhwh. » (p. 349).

Des relectures théologiques qui transcendent les points de vue étriqués

Ces relectures concernent aussi le rapport aux Empires qui exercèrent leur domination sur la Samarie et la Judée. On y voit l’universalité de Yhwh s’exprimer dans les méandres de l’histoire, à travers Assyriens et Babyloniens (Jr 27/1-11). Es 45/1-5 ira jusqu’à faire de Cyrus le messie de Yhwh, qui donne au messianisme un caractère international – qui rompt avec toute forme de nationalisme. Ainsi, Es 19/16-25 instaurera l’Égypte, l’Assyrie et Israël sur un pied d’égalité.

Ce parcours biblique conduit Dany Nocquet à parler de xénophilie. Israël a aimé les nations étrangères qui ont été ses ennemis à différentes périodes de son histoire, en préservant leur altérité. Ce travail théologique ne vise pas l’assimilation des peuples, mais la reconnaissance mutuelle. Cela fait de « l’Ancien Testament une propédeutique (une voie) possible de reconstruction permettant d’aborder autrement les circonstances tragiques de l’histoire, et de vivre différemment l’absolu de la relation au divin » (p. 407).

Nous voyons que l’Ancien Testament montre la pertinence de la théologie pour faire faire quelque chose de vivable des horreurs qui nous arrivent et pour surmonter l’apparente impossibilité de vivre ensemble. Cela se fait en constatant que l’inimitié la plus radicale qui soit n’est pas insurmontable. Yhwh figure ce qui transcende les circonstances particulières, aussi épouvantables soient-elles, aussi inhumaines soient-elles : il y a un au-delà aux situations marquée par ce qui a été déchiré, parfois trahi ou brisé, un au-delà qui peut se traduire par la réconciliation – ce qu’Israël a expérimenté et a consigné dans ces textes qui ont désormais une portée universelle et, malheureusement, très actuelle.

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Dany NOCQUET, Israël a aimé ses ennemis. Bienveillance et reconnaissance dans l’Ancien Testament, Genève, Labor et Fides, coll. « Le monde de la Bible 77 », 2023.


[1] D. Nocquet, Israël a aimé ses ennemis, p. 19-22.

Source : Esprit de liberté - Blog du pasteur James Woody – 1er novembre 2023

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Collecte de documents et agencement, [compléments] et intégration de liens hypertextes par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 02/11/10/2023

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