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"La transition écologique sans le capitalisme mondialisé du numérique est-elle possible ? La transition numérique doit s’inscrire dans une exigence écologique, être responsable, admise et partagée – Actions et Conseils - Economie" par Jacques Hallard

vendredi 18 août 2023, par Hallard Jacques

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ISIAS Transitions Numérique IA générative Partie 1

La transition écologique sans le capitalisme mondialisé du numérique est-elle possible ? La transition numérique doit s’inscrire dans une exigence écologique, être responsable, admise et partagée – Actions et Conseils - Economie

Série ‘Transitions, numérique, IA générative’

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 17/08/2023

Plan du document : Préambule Introduction Sommaire Auteur

Numerique et environnement{{}}

Actualités :

Réchauffement climatique : sur les réseaux sociaux, les scientifiques victimes du ’déferlement de haine’ des climatosceptiques - Article rédigé par franceinfo - Gabrielle Trottmann - France Télévisions - Publié le 15/08/2023 05:57 Mis à jour le 15/08/2023 05:57

Depuis l’arrivée d’Elon Musk à la tête de X, de nombreux scientifiques ont vu redoubler le harcèlement de la part de climatosceptiques. (PAULINE LE NOURS / FRANCEINFO)Agrandir l’image

Depuis l’arrivée d’Elon Musk à la tête de X, de nombreux scientifiques ont vu redoubler le harcèlement de la part de climatosceptiques. (PAULINE LE NOURS / FRANCEINFO) - Insultes, caricatures, montages… Sur les réseaux sociaux, les climatosceptiques ne prennent pas de vacances. Ils ciblent scientifiques et vulgarisateurs, qui se demandent comment faire face. Au cœur de l’été, la pluie qui arrose une partie de l’Hexagone a fait fleurir les hashtags #Secheressemoncul et #Caniculemoncul sur la plateforme X (ex-Twitter). Pourtant, les scientifiques sont formels : à l’échelle planétaire, juillet 2023 est le mois plus chaud jamais enregistré. Jeudi 3 août 2023, l’agro-climatologue Serge Zaka publie sur le réseau social un graphique illustrant cette hausse des températures. Parmi ses 78.000 abonnés, certains le remercient pour son travail ou l’interrogent sur les données présentées. D’autres internautes se déchaînent. ’Vous pensez avoir le maître mot, vous n’êtes rien. Vous êtes Crocodile Dundee’, attaque l’un d’eux, en référence au chapeau sur la photo de profil du scientifique. ’Un genre de sous-merde déguisée en cow-boy féminisé urbain, la pitié intégrale en somme’, renchérit un autre anonyme. Les questions rhétoriques pleuvent aussi : ’Vous n’êtes pas sorti de chez vous en juillet ? Comment peut-on sortir d’aussi grosses conneries ?’ - Une agressivité ’spectaculaire’… - Source pour l’article complet : https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/crise-climatique/rechauffement-climatique-sur-les-reseaux-sociaux-les-scientifiques-victimes-du-deferlement-de-haine-des-climatosceptiques_5996132.html

Climat : en quoi la victoire de jeunes Américains contre l’État du Montana est inédite - Analyse - Camille Richir, le 15/08/2023 à 19:33 – Document ‘La Croix’ réservé aux abonnés

Aux États-Unis, seize jeunes et enfants ont obtenu l’annulation d’une loi très favorable à l’industrie des énergies fossiles. Un tribunal du Montana l’a jugée inconstitutionnelle.

Climat : en quoi la victoire de jeunes Américains contre l’État du Montana est inéditeAgrandir la photo

Une juge du Montana a donné raison lundi 14 août 2023 à des jeunes qui accusaient leur Etat de favoriser l’industrie des énergies fossiles. Ici le 20 juin 2023, à Helena, dans le Montana. THOM BRIDGE/AP - C’est une décision inédite aux États-Unis, dont la portée pourrait bien dépasser les frontières. Une juge de l’État du Montana a donné raison à un groupe de seize jeunes plaignants, âgés de 5 à 22 ans, qui accusaient l’État d’enfreindre leur droit constitutionnel à un « environnement propre et sain » en favorisant l’industrie des énergies fossiles – et donc le réchauffement climatique – par une loi locale… - Article complet par > https://www.la-croix.com/environnement/Climat-quoi-victoire-jeunes-Americains-contre-lEtat-Montana-inedite-2023-08-15-1201278911

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Préambule

Le présent dossier est constitué à des fins didactiques, à l’aide de documents sélectionnés, montrant la complexité du sujet, imbriquant à la fois les technologies numériques, les exigences environnementales et écologiques, des obligations sociales souhaitées, des exigences économiques de durabilité, des mesures gouvernementales réitérées pour stimuler les transitions dans tous les domaines, et finalement des conseils pratiques « pour effacer ses données d’un ordinateur, d’un téléphone ou d’une tablette avant de s’en séparer », selon les recommandations de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). Il a été ajouté en annexe quelques rappels sur les fondamentaux en économie et sur le capitalisme, qui doivent être aussi pris en compte !

Quelques informations préliminaires choisies

Numérique : quel impact environnemental ?

L’ADEME et l’Autorité de régulation des communications (ARCEP) ont publié une étude pour mesurer l’empreinte environnementale du numérique en France. Pour la première fois, ils analysent les impacts liés aux équipements et infrastructures sur l’ensemble de leur cycle de vie.

Description longue dans le lien suivant

En savoir plus > L’étude – ADEME Faits et chiffres – Source : https://infos.ademe.fr/magazine-avril-2022/faits-et-chiffres/numerique-quel-impact-environnemental/

Le concept de transition écologique, élaboré par Rob Hopkins1, regroupe un ensemble de principes et de pratiques formés à partir des expérimentations et des observations d’individus, de groupes, de villages, villes ou communes, lorsqu’ils ont commencé à travailler sur les problématiques de résilience communautaire, d’économie en boucle et de réduction des émissions de CO2. Ces principes ont été déclinés dans les domaines de l’agriculture (permaculture), des usages dans les villes (avec le mouvement des villes en transition) ou plus généralement avec le principe écologique de résilience… - Wikipédia

La transition écologique est une évolution vers un nouveau modèle économique et social qui apporte une solution globale et pérenne aux grands enjeux environnementaux de notre siècle et aux menaces qui pèsent sur notre planète. 13 avril 2022

La transition énergétique désigne à la fois l’évolution passée de la répartition des énergies consommées sur la planète (bois, hydroélectricité, charbon, pétrole, gaz naturel, nucléaire, etc.) et, pour l’avenir, l’objectif politique et technique d’une modification structurelle profonde des modes de production et de consommation de l’énergie. C’est l’un des volets de la transition écologique. La possibilité de changer le niveau de consommation d’énergies et sa répartition entre différents modes résulte des évolutions techniques, des prix et de la disponibilité des ressources énergétiques, mais aussi d’une volonté des populations, des gouvernements, des entreprises, etc. qui souhaitent réduire les effets négatifs de ce secteur sur l’environnement. Diverses institutions scientifiques, gouvernementales et ONG ont proposé des définitions et scénarios de transition énergétique. Les scénarios envisagés consistent souvent à passer du système énergétique actuel, reposant sur l’utilisation de ressources non renouvelables, vers un mix énergétique recourant principalement à des ressources renouvelables, voire s’appuyant sur une réduction de la consommation. Cela implique d’adopter des alternatives aux combustibles fossiles, ressources limitées et non renouvelables (aux échelles humaines de temps), et de les remplacer par des sources d’énergies renouvelables pour la quasi-totalité des activités humaines (transport, industrie, éclairage, chauffage, etc…). En Europe occidentale, la majorité des scénarios prévoient aussi de réduire progressivement le recours aux combustibles nucléaires (matières radioactives telles que l’uranium et le plutonium). Une autre version de cette transition, majoritaire dans le reste du monde, encourage des énergies moins émettrices de gaz à effet de serre sans renoncer à l’énergie nucléaire, considérant que la lutte contre le changement climatique sur lequel alerte le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) est une priorité. La transition énergétique comprend aussi une réduction de la demande d’énergie, obtenue notamment au moyen d’une amélioration de la performance des bâtiments et des technologies (efficacité énergétique), et par un changement des modes de vie (sobriété énergétique). C’est donc aussi une transition comportementale et sociotechnique… - https://fr.wikipedia.org/wiki/Transition_%C3%A9nerg%C3%A9tique

La transformation numérique, appelée aussi transition numérique, transformation digitale ou e-transformation, correspond au phénomène de mutation lié à l’essor du numérique, d’Internet et des réseaux sociaux. Cette notion vise à conceptualiser l’influence de ceux-ci sur les organisations et la manière dont l’entrepreneur développe une nouvelle offre dans le cadre de la transformation digitale du modèle d’affaires1 ou dans le cadre d’un nouveau Business Model caractérisant son projet entrepreneurial en cohérence avec l’économie numérique.

Le terme « e-transformation » est apparu en France dans les années 2000. Il s’agit d’un néologisme qui n’est pas employé en anglais, bien que le préfixe e-, inventé par IBM (e-business) soit couramment employé en anglais (e-commerce, e-learning, etc…). L’expression « transformation numérique »2 est très employée dans les ministères français depuis la fin des années 2010. Cette terminologie fait partie des technologies de l’information et de la communication… - Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Transformation_num%C3%A9rique

La transition numérique, qu’est-ce que c’est ? - 11-07-2022 

Ouvrir un PDF, déclarer ses impôts en ligne, regarder ses mails sur son téléphone … Toutes ces actions vous semblent aujourd’hui banales. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Aujourd’hui, le numérique se retrouve à toutes les échelles dans notre vie quotidienne et professionnelle. En entreprise, adopter le numérique semble devenir essentiel. Ce chemin vers la digitalisation est appelé transition numérique ou transformation numérique.

Transformation numérique : Histoire et définition - La transformation numérique ne s’arrête pas à la construction d’un site internet. Cela désigne le processus d’intégration des technologies digitales dans le fonctionnement d’une entreprise afin d’améliorer ses performances. Elle peut passer par l’utilisation d’outils d’automatisation se basant sur l’IA, l’exploitation de données et le big data. Elle résulte de plusieurs innovations :

  • La numérique : informatique, Internet, communication.
  • L’IA : traitement des données, analyses prédictives, automatisation
  • La cybernétique : fonctionnements automatiques, robotisation.
    Le sujet de la Transformation numérique apparait dès la fin du siècle dernier avec le développement des technologies informatiques. Dans les années 1980, l’ordinateur personnel se généralise : il passe des entreprises aux foyers et devient un potentiel espace d’échanges et de communication. Les années 2000 voient l’arrivée d’une technologie qui révolutionnera le monde à jamais : Le World Wide Web (c’est de cette expression que viennent les WWW en début d’URL). Associé au haut débit, il offre un potentiel incroyable. On ne tardera pas à observer l’arrivée des premiers réseaux sociaux, comme MySpace en 2003, Facebook en 2004 et Twitter en 2006. Ces derniers dessinent les contours du web que nous connaissons et utilisons aujourd’hui. Parallèlement, des technologies dans d’autres domaines se développent. La question de l’IA se pose dès 1956, lors d’une conférence au Darthmouth College. Cette dernière se développe au fur et à mesure que les ordinateurs gagnent en puissance. La discipline s’épuise un peu mais retrouve un second souffle dans les années 2010, alors que les machines connaissent un boom de performance…. – Lire la sur : https://www.proarchives.fr/quest-ce-que-la-transition-numerique/

Rappel pour mémoire - Le « Numérique Responsable » est une démarche d’amélioration continue qui tente de réduire l’empreinte écologique, économique et sociale des technologies de l’information et de la communication. 20 juillet 2021

Le numérique responsable vise à réconcilier la croissance continue des usages numériques, la transformation digitale des entreprises et des organisations, et les impératifs de réduction des émissions de GES en modifiant les pratiques actuelles. Il repose sur trois volets : environnemental, économique et social. 12 janvier 2023

Rappel - Les espaces emboîtés des contraintes d’un écosystème numérique

Écosystème digital ou écosystème numérique  : c’est un réseau de parties prenantes, de partenaires, de produits, de fournisseurs, d’applications et de services de données de tiers qui sont interconnectés dans un espace numérique.

Economie et capitalisme – Revoir les fondamentaux en annexe - {{}}Système économique et social, qui est caractérisé par la propriété privée des moyens de production, la recherche du profit, la rémunération du travail par un salaire, etc… - Source : https://fr.wiktionary.org/wiki/capitalisme

Rappel - Sobriété énergétique : c’est la diminution des consommations d’énergie par des changements de modes de vie et des transformations sociales. Ce concept politique se traduit notamment par la limitation, à un niveau suffisant, des biens et services, produits et consommés. Wikipédia

Pour approfondir, voir >

Plan de sobriété énergétique - https://www.ecologie.gouv.fr › dp-plan-sobriete - 06 octobre 2022 — La sobriété énergétique, levier indispensable pour accélérer la sortie des énergies fossiles… Le plan de sobriété en 15 mesures…

Citation : « Le principe de sobriété numérique … vu comme clé de voute de l’intelligence digitale de demain ». Imed Boughzala Voir les détails dans ce dossier – Voir également : [Chronique] Intelligence digitale : il est urgent de préparer les prochaines générations par Imed Boughzala - le 22 septembre 2020 – Source : https://www.alliancy.fr/intelligence-digitale-prochaines-generations

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Introduction

Après quelques actualités à propos du climat et un préambule, ce dossier propose des articles faisant ressortir les imbrications entre numérique et écologie, entre écologie et économie, ente l’intelligence numérique et l’impératif de la sobriété numérique, entre la transition écologique et énergétique, avec les mondes capitalistes vis-à-vis du numérique, etc…

Un entretien vient ensuite démontrer que le numérique est un accélérateur de la transition écologique et une suite d’articles visent essentiellement à développer les mesures gouvernementales prises en France quant au Numérique Responsable qui est « une démarche d’amélioration continue, tentant de réduire l’empreinte écologique, économique et sociale des technologies de l’information et de la communication… »

Un label NR [Numérique Responsable] est mis en place pour réduire l’impact du numérique… et montrer comment adopter les bons réflexes avec les annonces et relances des campagnes officielles de sensibilisation à destination des salariés, des municipalités (à travers « La gazettes des communes), les services publics présents dans tous les territoires : la finalité est de réduire partout notre empreinte environnementale numérique , y compris dans le monde des entreprises, bien entendu…

Des définitions des principaux termes du numérique responsable sont aussi indiquées (GreenIT, Communiqué)

D’autres documents émanant de ‘Vie Publique’ abordent encore :

* le capitalisme numérique et la transition écologique (« l’impossible (ré)conciliation ») selon Julien Pillot, économiste et Enseignant Chercheur’ à l’Inseec Grande École / OMNES Éducation),

* un rappel des nouvelles technologies au service de l’environnement (2019)

* l’empreinte carbone du numérique et quelles conséquences environnementales à l’horizon 2050…

Vie-publique.fr est un site web français, produit, édité et géré par la Direction de l’information légale et administrative dans le cadre de sa mission générale d’information et de documentation sur l’actualité politique, économique, sociale, nationale et européenne. Wikipédia

Finalement, figurent des conseils pratiques « pour effacer ses données d’un ordinateur, d’un téléphone ou d’une tablette avant de s’en séparer », rédigés en 2020 par la CNIL

CNIL - La Commission nationale de l’informatique et des libertés est une autorité administrative indépendante française. Wikipédia

Une annexe a encore été rajoutée sur les fondamentaux en économie et sur le capitalisme !

Tous les documents sélectionnés pour ce dossier sont indiqués avec leurs accès numérique dans le Sommaire ci-après

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Sommaire

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§§§

1 Dématérialisation, virtualisation, cloud, information, réseaux, données, simulation, avatars, réalité virtuelle, smartgrids, e-objets, courriels... sont autant de termes empruntés au champ lexical de l’informatique.

Clairement, ces mots teintés d’intelligence nous éloignent de la réalité physique, tangible, mobilisant des ressources, quant à elles, bien réelles et générant des polluants définitivement non virtuels. Pourtant, les estimations de consommation d’électricité des technologies de l’information et de la communication (TICs), dans leur ensemble, sont de l’ordre de 10 % de la consommation totale, aujourd’hui, au niveau mondial. Ces 10 % se répartissent approximativement entre 30 % pour les data centers, 30 % pour les équipements terminaux des utilisateurs (principalement les ordinateurs) et 40 % pour les réseaux de télécommunications. Les prévisions indiquent que cette consommation devrait globalement continuer à augmenter d’environ 7 % par an. L’augmentation de la part des data centers et des réseaux est essentiellement provoquée par la multiplication des services offerts par le Cloud (notamment le stockage des données), et donc des équipements les hébergeant. Les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées aux TICs ne sont pas en reste, puisqu’elles représentent aujourd’hui entre 2 et 5 % de l’ensemble des GES émis sur la planète, soit plus que l’ensemble de l’aviation civile.

2 De plus, l’empreinte écologique d’un produit ou d’un service ne se limite pas aux questions énergétiques et aux impacts climatiques pendant sa phase d’usage. L’industrie des TICs s’appuie en effet sur des équipements et des infrastructures à haute valeur ajoutée, dont les caractéristiques sont relativement constantes :

  • L’empreinte écologique de ces produits est fortement marquée par l’utilisation de très nombreux métaux, dont un grand nombre de métaux rares (au sens géologique) et/ou critiques (aux sens géologique, économique et géopolitique). Ainsi, par exemple, un simple smartphone concentre à lui seul quelques dizaines de métaux différents, dont au mieux, en fin de vie, dix-sept d’entre eux feront l’objet d’une valorisation jusqu’au stade de la récupération du métal lui-même. Les autres métaux seront, quant à eux, dispersés et perdus. Or, les géologues estiment qu’au rythme actuel de consommation, les réserves d’argent, d’indium, de galium ou de germanium sont de l’ordre d’une quinzaine d’année seulement (voir le Tableau 1 à la suite).
    Dans ce tableau, une réserve représente une quantité géologiquement identifiée, extractible avec la technologie disponible aujourd’hui, tenant compte de la valeur économique actuelle du métal et estimée sur les bases de la consommation présente et prévisible. Ces valeurs sont donc à prendre avec précaution. Cependant, la réalité d’aujourd’hui est que la concentration des métaux (cuivre, or, argent, par exemple) est en moyenne en diminution dans les nouveaux gisements découverts. La question des métaux est donc un enjeu majeur pour ces technologies.
  • Dans un scénario d’utilisation moyen, la phase de fabrication des équipements nécessaires au traitement et à l’échange d’informations (smartphones, ordinateurs, serveurs, équipements de stockage, etc…) concentre à elle seule entre un quart et plus des trois-quarts de leurs impacts environnementaux. La phase de transport est significative pour le fret aérien, et la phase de recyclage est très mal estimée aujourd’hui, même dans un pays industrialisé comme la France. Les données sont manquantes ou entachées d’un important niveau d’incertitude. Quant à la phase d’usage, il faut souligner qu’elle a fait l’objet de progrès très significatifs. Pour autant, compte tenu de l’explosion des volumes de données, du nombre des applications, de la taille des logiciels et de nos besoins en applicatifs, on n’observe pas de réduction globale de la consommation électrique.
    Tableau 1

Exemples de métaux utilisés dans les TICs et les enjeux associés (DREZET, 2012 ; VIDAL, 2016) [1]

Tableau 1

3 Ces constats motivent trois conclusions préliminaires :

  • Plus que jamais, il convient de faire attention à l’arbre qui cache la forêt ;
  • Il est urgent de prolonger les durées d’utilisation des équipements afin de réduire les prélèvements de ressources non renouvelables, ainsi que les impacts liés à leurs phases de fabrication et de recyclage ;
  • Les effets induits et rebond desquels résulte une augmentation de la consommation, suite à une réduction des limites à l’utilisation d’une technologie (par exemple : diminution de prix, réduction de la consommation d’énergie), risquent à eux seuls d’annuler les bénéfices attendus des progrès réalisés.
    Le télétravail permet de réduire l’empreinte carbone

4Éviter les déplacements en voiture pour se rendre à son travail tous les jours, à l’heure où il paraît plus économique d’utiliser les technologies de l’information pour travailler chez soi, paraît être une excellente voie pour agir sur l’environnement. Mais ce serait passer sous silence de nombreux aspects négatifs qui annulent en partie les bénéfices escomptés :

  • Travailler à domicile suppose de chauffer sa maison, et d’y prévoir un espace de travail (une pièce supplémentaire), et donc d’augmenter les impacts liés à l’habitation ;
  • Il n’est ni envisagé ni souhaitable que les salariés passent 100 % de leur temps de travail à leur domicile, mais plutôt de l’ordre de 2 jours sur 5. Or, cela n’engendre pas de réduction significative des impacts liés aux locaux professionnels, ni en surface ni en consommation énergétique ;
  • Le télétravail conduit nombre de salariés à opter pour un environnement plus propice à une meilleure qualité de vie, ce qui les amène le plus souvent à s’éloigner de leur lieu de travail et donc à augmenter la distance à parcourir les jours travaillés dans l’entreprise ;
  • Les déplacements secondaires (courses, déplacements scolaires, etc.) deviennent primaires les jours de télétravail, induisant donc malgré tout des émissions de GES.
    5 Au final, en tenant compte de l’ensemble des conditions et des effets induits qui ont fait l’objet de plusieurs études, les bénéfices du télétravail sont largement inférieurs à ceux escomptés : selon les périmètres, les hypothèses, les scénarios et les pays, l’ordre de grandeur du gain potentiel (sur les GES) est de 0,1 à 0,5 %. Autrement dit, compte tenu des incertitudes sur les données utilisées et dans l’état actuel des connaissances, il n’est pas possible de conclure que l’apport des TICs dans le développement du télétravail soit « écologique » (sans compter qu’il faudrait aussi tenir compte des problématiques liées à la porosité de la frontière vie professionnelle/vie personnelle et des risques de perte de cohésion des collectifs de travail).

Aujourd’hui, on recycle les déchets d’équipements électriques et électroniques à hauteur de 80 %

6 C’est un chiffre trompeur qui, de plus, dépend de ce que l’on entend par « recyclage ». Selon les règles de la directive européenne sur les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) et d’après l’Ademe, 80 % des DEEE français sont en effet indiqués comme ayant été recyclés dans les filières réglementées [2][[2]http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/registr…->https://www.cairn.info/revue-responsabilite-et-environnement-2017-3-page-72.html#no2].

7 Mais regardons plus en détail ce que ce chiffre de 80 % recouvre. Ce taux est calculé à partir du tonnage collecté des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) qui ont subi un traitement de dépollution, puis de broyage et de tri, rapporté au tonnage de DEEE collectés. Rappelons, à ce stade, que le tonnage collecté correspond seulement aujourd’hui à environ 45 % des déchets générés. Quant aux opérations dont il est question, leurs produits se présentent sous la forme de différentes fractions (fractions de plastiques plus ou moins triés selon leurs propriétés physicochimiques, fractions de cartes électroniques, fractions de composés ferreux et non ferreux, etc…).

Dès lors que ces fractions quittent le site de l’opérateur, le déchet est considéré comme « recyclé ». Or, entre ces fractions et les matériaux qui pourraient repartir dans une filière de fabrication, il y a une importante différence, surtout pour les matières plastiques et de nombreux métaux présents en très faibles quantités dans les équipements. La valorisation d’une fraction n’implique pas nécessairement la récupération de plastiques pour refaire du plastique. Même pour des métaux relativement faciles à recycler, il y a des pertes importantes dans le processus (de l’ordre de 5 % en poids pour l’aluminium, par exemple). En réalité, cet indicateur ne rend pas compte du recyclage tel que l’usager peut l’imaginer. Pire, on ne sait pas, aujourd’hui, mesurer précisément (jusqu’en bout de chaîne) les taux de valorisation matière des déchets électroniques générés (y compris dans un pays comme la France).

8 Deux conclusions s’ajoutent aux précédentes :

  • Il est nécessaire, en tant qu’utilisateurs d’équipements électriques (et donc générateurs de déchets), d’utiliser les points de collecte spécifiques (points de collecte dans les magasins et lieux publics, points DEEE des déchetteries, etc…), y compris pour les petits équipements ;
  • Ce n’est pas parce qu’un déchet électronique est dans la bonne filière de recyclage que ses matériaux vont être la source de nouveaux équipements équivalents. On est très loin, aujourd’hui, d’une boucle (au sens de l’économie circulaire) dans le cycle de vie de ce type de produits.
    Les technologies de l’information et de la communication (TICs) permettront en 2030 d’économiser au moins l’équivalent de 10 fois leur propre impact

9 De nombreux travaux prospectifs ont été publiés ces dernières années. Ils ont fortement mobilisé les acteurs politiques et industriels dans le sens d’un encouragement à développer davantage les outils numériques. Ces études concluent en effet à un potentiel important de réduction des GES d’autres secteurs (d’un facteur allant de 5 à 10). Citons par exemple les études SMART2020 et 2030, ainsi qu’une étude de la Fédération française des Télécoms, l’Alliance TICS et la Fédération des industries électriques, électroniques et de communication.

Globalement, ces études ont proposé d’évaluer et de comparer aux horizons 2020 ou 2030 (par rapport à la situation actuelle) :

  • les empreintes liées aux impacts directs négatifs d’une partie des TICs, essentiellement des objets « end-user » comme les ordinateurs ou les téléphones, ainsi que les data centers et le réseau ;
  • les empreintes liées aux impacts indirects positifs de ces mêmes TICs appliquées à différents usages ou secteurs : la dématérialisation, la mobilité, les bâtiments, les réseaux énergétiques, voire l’industrie et l’agriculture.
    Cycle de vie d’un produit : de l’extraction des métaux au traitement en fin de vie. Une très faible fraction des matériaux qui entrent dans la composition des nouveaux équipements est issue du recyclage de produits divers

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© Natalya Yakouleva, macrovector - Fotolia / Revellin-Falcoz L. ‒ CNRS

10 Mais un examen plus attentif de ces études met en évidence un certain nombre de limites et d’incertitudes importantes ; il s’agit donc de travaux exploratoires plutôt que d’études prospectives robustes. La prise en compte de leurs résultats dans des choix politiques/stratégiques relève dès lors d’un pari sur l’avenir, avec une prise de risques d’autant plus importante que ceux-ci sont mal évalués.

11 Citons quelques limites critiques de ces études, à titre d’illustration. Seul l’indicateur correspondant au potentiel de réchauffement climatique est évalué, les autres indicateurs environnementaux, comme l’épuisement des ressources non renouvelables, sont ignorés.

12 Par ailleurs, certaines phases du cycle de vie sont totalement omises, ou très partiellement prises en compte (approvisionnement/fabrication et fin de vie, notamment). Les scénarios sont construits sur un modèle « au fil de l’eau » dans un monde sans limites écologiques et biophysiques. Les hypothèses posées consistent en des agrégations issues de sources variées : agences publiques, industriels, rapports d’études, organisations internationales, dires d’experts, etc... De même, les données sectorielles sont souvent extrapolées à d’autres secteurs géographiques, sans analyse de leur robustesse. Ne sont pris en compte ni les effets induits négatifs ni les effets rebond, qu’ils soient positifs ou négatifs.

Ces limites affaiblissent les conclusions des études, et ce d’autant plus que, selon le rapport 2017 des Chiffres clés du climat [3][[3]http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/fileadmin/…->https://www.cairn.info/revue-responsabilite-et-environnement-2017-3-page-72.html#no3], l’évolution de l’empreinte carbone par Français a retrouvé en 2015 le même niveau qu’en 1995, mais avec une inversion des poids relatifs de CO2 du territoire métropolitain par rapport au CO2 importé (sous la forme, par exemple, de produits manufacturés) : 35 % importés en 1995 contre 55 % en 2015, ce qui tend à mettre en évidence un transfert de pollution plutôt qu’une réduction.

13 En conclusion, au travers de ces exemples, nous avons voulu montrer comment une communication simplificatrice, la diffusion de conclusions peu robustes d’études exploratoires auprès de décisionnaires et de politiques à la recherche d’un nouveau souffle pour la société et le choix d’un vocabulaire associé à un imaginaire volontairement épuré des réalités matérielles sous-jacentes, nous rendent collectivement inconscients des conséquences de ce type de choix.

Or, le numérique pourrait constituer un levier pour la transition écologique, pour peu que les comportements des utilisateurs, les stratégies de marketing des constructeurs et les connaissances de chacun soient éclairés sur tous les plans, et pas seulement en fonction de nos désirs et de nos pulsions.

Complément - Envie 2, société située à Portet-sur-Garonne, recycle des appareils électroménagers et électroniques usagés. Elle fait partie du réseau Envie, lequel, notamment au travers d’une activité de rénovation et de revente d’appareils électroménagers et électroniques, participe à la réinsertion de personnes éloignées du monde de l’emploi

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« Dès lors que les fractions d’objets ou de matières quittent le site de l’opérateur, le déchet est considéré comme “recyclé”. Or, entre ces fractions et les matériaux qui pourraient repartir dans une filière de fabrication, il y a une importante différence, surtout pour les matières plastiques et de nombreux métaux présents en très faibles quantités dans les équipements. »

Photo © Michel Viala/PhotoPQR- La Depeche Du Midi/MAXPPP

Notes

Mis en ligne sur Cairn.info le 05/07/2017

https://doi.org/10.3917/re1.087.0072

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Source : https://www.cairn.info/revue-responsabilite-et-environnement-2017-3-page-72.html

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  • Rétrospective - Écologie et économie : l’impossible conciliation ? – Auteur : Damien Mehl -23 avril 2021 – Document ‘lvsl.fr’
    La pandémie de la COVID-19 a engendré une profonde crise économique dont les effets commencent seulement à se faire sentir. Ils viennent s’ajouter à ceux, de plus en plus flagrants, de la crise climatique. Si bien que c’est une évidence pour tous : concilier écologie et économie est un impératif absolu ; les opposer serait devenu totalement incongru. Pourtant, derrière l’unanimisme de façade de ce nouveau mantra se cachent des divergences d’approches dont il serait temps de prendre conscience. Cela permettrait de comprendre pourquoi l’État français ne pouvait qu’être condamné dans l’Affaire du siècle ou pourquoi le gouvernement, dans son projet de loi, a tant vidé de leur substance les propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat. En clair, pourquoi une certaine forme d’économie et l’écologie sont irréconciliables.

À l’automne dernier, devant une centaine d’entrepreneurs de la « French Tech » le président Macron a fustigé les tenants du modèle amish, ceux qui veulent « revenir à la lampe à huile ». Peu de temps avant, 70 élus avaient en effet eu l’idée iconoclaste de demander un moratoire et un débat démocratique préalable à l’introduction de la 5G, nouvelle technologie aux apports discutables. Il ne faut pas être dupe de la dimension tactique de ces dérapages contrôlés du président – discrédit sur les nouveaux maires écologistes ; pierre jetée dans le jardin des citoyens de la Convention pour le climat ; garanties données aux start-up du numérique…

Mais il faut aussi prendre au sérieux ce que révèle de fondamental cette posture présidentielle : « l’écologie ne nous rassemble pas, elle nous divise » comme l’affirme Pierre Charbonnier « parce que nous devons identifier avec qui et contre qui nous sommes dans cette bataille […], quels attachements et quels assemblages entre institutions, machines, pouvoirs, milieux, nous voulons »Le rappel de cette réalité, y compris au moyen d’une outrance caricaturale est salutaire par maints aspects, tant les repères finissent par être brouillés et les mots vidés de leur sens : Jean Castex nous décrète « tous écologistes », les grands pollueurs français appellent à « mettre l’environnement au cœur de la reprise » ; tout le monde le jure, des maires écologistes nouvellement élusdéclarant « l’état d’urgence climatique » au ministre de l’agriculture ré-introducteur de l’usage des néonicotinoïdes : « Il ne faut pas opposer écologie et économie. »

Pourtant, c’est bien notre rapport à l’économie, à la production, à la création et à la répartition des richesses, qu’une approche écologique conséquente doit transformer radicalement. À commencer, notamment, par notre aversion viscérale, au moins depuis les chocs pétroliers des années 70, de tout ce qui peut, de près ou de loin, s’apparenter à une tendance récessive. Toutefois, si l’on prend le temps de s’arrêter sur la définition que donne l’INSEE d’une récession (« période de recul temporaire de l’activité économique d’un pays [caractérisée le plus souvent par] un recul du Produit Intérieur Brut (PIB) sur au moins deux trimestres consécutifs »), une telle hypothèse, si tant est qu’elle soit planifiée, ne devrait pas susciter de grands débats, et ce pour trois raisons principales.

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La première raison est pragmatique

Une période de récession fait mécaniquement baisser les émissions de gaz à effet de serre. Le confinement du printemps 2020 et le coup d’arrêt économique qui s’en est suivi a permis, peu ou prou, d’atteindre l’objectif annuel de baisse. Cette diminution, dans des proportions rarement observées depuis le début de l’ère industrielle, aurait ainsi été comprise entre 3 et 7%, performance à reproduire de manière cumulative, chaque année pendant 10 ans… C’est dire l’ampleur de l’effort à concéder, ordre de grandeur dont les décideurs pourraient s’imprègner.

La deuxième raison est fondée sur l’anticipation des difficultés 

L’entrelacement des diverses crises, sanitaire, climatique et écologique que nous traversons ne nous laisse que peu d’options. Elles causeront, l’une après l’autre, une spirale récessive. C’est bien sûr, de manière spectaculaire, le cas de la COVID-19. Mais ça sera aussi le cas dans un monde impacté par les conséquences d’un climat déréglé. On commence à le constater, par exemple, dans le sillage des mégafeux qui ont frappé l’Australie en 2020 : ils ont eu un impact tel qu’ils ont entrainé l’économie vers une récession inédite avec « un effet négatif sur la productivité pour toute la côte est australienne […]. » Si la contraction de l’économie va, au gré des crises, s’imposer de manière récurrente, autant l’anticiper pour qu’elle soit démocratique et apaisée plutôt que subie et conflictuelle. Et que, ce faisant, cela nous permette d’en prévenir les causes profondes.

De ces constats découle la 3ème raison, lucide : nous n’avons pas d’autre choix.

Ce retournement du There is no alternative thatchérien s’appuie sur un état de fait. Certes, l’intensité énergétique du PIB et l’intensité carbone de l’énergie diminuent régulièrement, mais de manière beaucoup trop anecdotique pour envisager à court terme un découplage absolu croissance/émission de CO2. Nous sommes trop loin d’un saut technologique hypothétique pour faire le pari d’une perpétuation de notre modèle de croissance subitement devenue verte. Oui, la décarbonation de notre économie est nécessaire et on constate de-ci de-là des découplages ponctuels, temporaires, localisés. Mais ce que supposent les tenants de la « croissance verte », c’est que nous n’aurions besoin de ne rien changer d’autre, voire de de penser que « notre mode de vie est non négociable », comme l’affirmait déjà George Bush père en 1992 à Rio. Il suffirait simplement de l’alimenter progressivement avec des énergies non fossiles. C’est se bercer d’illusions. Le découplage entre croissance et CO2, si tant est qu’il se vérifie, ne sera pas suffisamment universel et rapide.

Comme le précise Jean-Marc Jancovici, « si nous devons baisser les émissions de 6% par an, mais que le gain sur les émissions [de GES] par euro de PIB plafonne à 1,5% par an, cela signifie… un PIB qui baisse de 4,5% par an en moyenne ».

La conclusion est implacable. Respecter les accords de Paris, c’est, au moins à court terme, assumer ouvertement ce qui est la suite implicite et logique du constat d’urgence climatique, mais qui ne peut que trop rarement être admis tant cela vient percuter nos croyances les plus intimes dans le progrès : les politiques économiques doivent organiser démocratiquement une récession volontaire et faire diminuer le PIB. On appellera cela, selon sa grammaire inquiète : ralentissement, atterrissage, décroissance … ou récession. Bref : un recul temporaire de l’activité économique.

Immédiatement, on perçoit ce que ce constat peut avoir de violent pour celles et ceux qui sont directement impactés par les crises. Intérimaires subitement sans contrat, étudiants précaires sans débouchés, territoires en décrochage, ouvriers en chômage partiel ou tout simplement licenciés faute de marchés solvables pour leur employeur : nous ne sommes pas égaux face aux chocs économiques. Mettre un coup de frein aux émissions de CO2, donc à la croissance, ne peut s’envisager, pour que cela soit socialement acceptable, qu’avec une intervention forte et coordonnée des pouvoirs publics. 

À rebours des plans de relance qui volent à leur secours sans discernement ni éco-conditionnalité, il faut ainsi organiser le démantèlement, au moins partiel, des secteurs les plus polluants et leur substitution par une économie plus vertueuse. Le volontarisme du gouvernement espagnol qui organise la fermeture de ses usines à charbon en limitant la casse sociale est à ce titre un exemple inspirant – replacement du personnels dans des énergies renouvelables, garanties pour les sous-traitants, ou encore mise aux enchères de l’accès au réseau électrique considéré comme un actif qui appartient au territoire.

De nombreuses études, comme celle de l’Organisation internationale du travail de 2018, soulignent le solde largement positif en faveur de la transition écologique (4 créations d’emploi pour une suppression, pour un total de 24 millions d’ici 2030). Mais ce que cache cette vision macro, c’est le hiatus temporel et géographique inévitable lors de la mise en œuvre. La transition ne se fera pas sans frottements et il faudra les lisser. En créant des parcours professionnels de reconversion vers des secteurs en tension, comme l’envisage Aéropers, le syndicat suisse des pilotes d’avions, prêt à reconvertir ses adhérents dans la conduite de trains.

En inventant de nouveaux modes de rémunération des activités productives favorables à la réorientation de l’économie, comme le dispositif de revenu de transition écologique défendue par la fondation Zoein ou la campagne actuellement en cours pour promouvoir un « emploi vert pour tous », inspirée de l’expérimentation Territoire Zéro Chômeur de longue durée. En partageant le travail, en incitant, par exemple, à la semaine de 4 jours comme le soutient la 1ère Ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern. En suivant Oxfam et le Secours catholique pour une fiscalité carbone écologiquement incitative et socialement juste. Bref, en pilotant concrètement la transition écologique, très loin des outils du laisser-faire néo-libéral.

Ça n’est qu’au prix de cette régulation qu’on pourra associer écologie et prospérité, mais, il y a fort à parier, une prospérité sans croissance, c’est-à-dire sans augmentation du PIB. Qu’à cela ne tienne, tant le PIB n’est pas un indicateur pertinent du bonheur. On peut en approcher la réalité en reprenant l’exemple cité par B. Latour dans son texte sur les gestes-barrière contre le retour à la production d’avant crise et la nécessité de s’interroger sur nos propres attachements : abandonner la production des fleurs hollandaises plantées hors sol dans de gigantesques hangars et livrées par avion à travers le monde, ça n’est pas renoncer aux plaisirs de faire pousser des fleurs et de les offrir.

Mais si une production locale et saisonnière peut être pourvoyeuses de plus d’emplois, elle contribuera moins, à coup sûr, au PIB mondial : la chaîne de valeurs hyper-optimisée et dopée à la technologie et aux énergies qui soutient la production concentrée et industrialisée sera infiniment plus créatrice de richesses monétaires que les mêmes fleurs en circuit court.

Que pèse, en unité de PIB, le salaire d’un ouvrier agricole, son arrosoir et les bénévoles de son AMAP face à l’ingénierie de l’agrobusiness, à l’industrie de l’aviation, aux majors du pétrole et du BTP, à la chaine logistique des transporteurs, à la puissance commerciale des détaillants, tous ces acteurs qui se cachent derrière nos tulipes bataves mondialisées ?

Finalement, la contraction de l’économie qui en résultera inévitablement n’est pas la finalité du processus de transition comme font mine de le croire les contempteurs de la décroissance, mais la scorie inévitable de l’abandon progressif d’une économie hyper-productive, fonctionnant à flux tendus, optimisant chaque unité de matière consommée, au profit d’une économie résiliente, c’est-à-dire robuste, ‘low-tech’, réparable et circulaire.

Et rendre cette transition possible, passer à un système économique infiniment moins producteur de marchandises et donc moins prédateur de nos écosystèmes, implique de mettre en cohérence nos besoins, de décoloniser nos esprits de la quête d’une abondance absolue qui, à l’image de l’horizon, recule à mesure qu’elle se déploie sous nos yeux. Un système productif résilient ne peut s’épanouir qu’en miroir d’une consommation fondée sur la sobriété, c’est-à-dire une consommation qui intègre les limites planétaires comme un plafond indépassable.

On le sait, nous surexploitons la planète et épuisons ses ressources dans des proportions intenables.

Cette nécessité de sobriété a été maintes fois affirmée. Elle est relative, puisqu’elle se réfère non pas à une quête ascétique d’absolu, mais à des limites physiques concrètes, celles de l’écosystème terrestre : ces dernières sont malgré tout suffisantes pour permettre à tout un chacun de – bien ! – vivre sur cette planète. Mais elle est radicale car elle ne pourra pas se limiter à des ajustements cosmétiques, bien qu’indispensables. Les ordres de grandeurs de la transition nécessaire ne seront pas atteints en éteignant la lumière en sortant d’une pièce, en limitant sa consommation de fraises en hiver ou en économisant l’eau sous la douche.

Faudra-t-il, entre autres mesures radicales, aller jusqu’à des quotas individuels énergie/matière comme proposés dans le Manifeste Retour sur terre initié par Dominique Bourg ? Pourquoi pas. Rationner la consommation de viande de chacun ou instaurer un couvre-feu thermique ? Possible.

En tout cas, il faudra débattre démocratiquement des mesures que collectivement nous souhaitons mettre en œuvre. Car ne serait-ce qu’évoquer un dixième de toutes ces restrictions drastiques – aux effets pourtant nécessaires pour s’aligner sur le respect des accords de Paris – fera ressortir inévitablement le spectre de l’écologie punitive, cette écologie castratrice qui viendrait rogner nos libertés fondamentales en nous contraignant à changer nos modes de vie.

Il faudra sortir de cette impasse cognitive où, au nom d’une écologie, joyeuse cette fois, on reproche à l’écologie radicale des solutions qui ne sont, au final, que la conséquence logique des constats initiaux qu’on prétend partager avec elle, en marchant sur nos deux jambes : à celle de la sobriété souvent mentionnée, il convient, pour trouver le bon équilibre, d’adjoindre celle de la satiété. La société capitaliste hyper-productive, comme le rappelle R. Keuchayan, a besoin pour écouler ses marchandises, de susciter en nous l’émergence de besoins artificiels.

L’épidémie mondiale d’obésité est-elle vraiment sans rapport avec l’agressivité commerciale de l’industrie agro-alimentaire ? Vanter les mérites d’une voiture en la décrivant comme « suréquipée » a-t-il une véritable valeur d’usage ? Est-il indispensable de passer l’intégralité de son trajet en transport en commun les yeux rivés sur les clips musicaux HD de son tout nouveau smartphone ? Faut-il succomber aux sirènes de la fast fashion à chaque solde ?

Finalement, si la sobriété propose à la société de consommation d’intégrer dans son extraction des ressources les limites de la planète, son pendant individuel, la satiété, vise, quant à elle, à intégrer dans nos besoins les limites personnelles, niées jusqu’à l’absurde par la pression consumériste : on peut posséder quarante paires de chaussure, on n’a jamais, au plus, que deux pieds. 

Que nous apporte, dès lors, de coupler ces deux approches ? Cela doit nous conduire, comme le préconise Keuchayan, à conquérir contre la société marchande une structure de nos besoins authentiques, écologiquement supportables. Une éthique de la satiété permet ainsi de dépasser, dans une approche dialectique, la contradiction apparente entre sobriété nécessaire et liberté inconditionnelle.

Consommer au-delà de ses besoins authentiques, ça n’est pas la manifestation d’une puissance sans entrave, mais l’expression de sa propre aliénation à des besoins artificiels imposés par la société consumériste.

En outre, s’interroger sur cette saturation de nos besoins, c’est aussi clarifier sur qui doivent porter les efforts de la transition vers plus de sobriété. Les catégories sociales aisées dont le mode de vie essore les écosystèmes et dérègle le climat, celles qui ont les moyens de consommer sans compter, sont celles qui devraient le plus interroger la pertinence de leurs attentes, quand les ménages modestes sont parfois contraints de quêter la simple satisfaction de besoins essentiels dont l’accès leur est interdit par leur situation matérielle.

Enfin, introduire au cœur de la critique de l’économie cette notion de satiété permet de comprendre pourquoi les injonctions à la sobriété restent le plus souvent lettres mortes. Ce n’est pas dû à la faiblesse morale des agents qui n’auraient pas pris conscience des enjeux, mais plutôt au fait qu’arrêter de consommer quand on n’en a plus besoin, c’est tout simplement mortel pour le capitalisme qui met toute ses forces dans la bataille pour nous rendre boulimique.

Le consumérisme sans limite, comme la croissance infinie, sont les deux moteurs indispensables du processus d’accumulation au fondement du capitalisme néo-libéral. Sans eux, c’est une certaine économie qui s’effondre, celle que défendent le président Macron et les tenants d’un simple verdissement – inatteignable – de la croissance. Sans eux, c’est aussi une nouvelle manière, proprement révolutionnaire, de concilier écologie et économie qui émerge, remettant radicalement en question notre rapport à la production et à la consommation.

Cette critique de l’économie dominante est au cœur d’approches alternatives : de l’économie du donut qui encadre l’activité entre un plancher social et un plafond environnemental à l’économie de la fonctionnalité qui met l’accent sur les usages plus que sur la possession ; de l’économie symbiotique qui mime les écosystèmes et leur circularité à l’économie des communs qui tracent une voie alternative à la propriété individuelle et lance des passerelles vers le champ de la gratuité… Autant d’approches économiques qui pensent différemment le lien entre prospérité et environnement.

Alors, en effet, il ne faut pas opposer écologie et économie, mais alors, non pas une économie qui perpétue une accumulation de toujours plus de marchandises et de richesses, mais une économie sobre et résiliente qui s’interroge sur ce que c’est, pour chacun, d’en avoir assez.

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Pour la rentrée, notre chroniqueur Imed Boughzala décrypte le principe de sobriété numérique, vu comme clé de voute de l’intelligence digitale de demain.

Si nous avons déjà abordé précédemment le civisme digital à l’échelle des individus, nous allons aborder dans cette chronique l’impératif de la sobriété digitale ou numérique à une échelle plus large. Ce concept vise à réduire l’empreinte carbone du secteur du numérique, notamment en matière de consommation énergétique. Une notion fortement reliée à notre intelligence digitale pour un avenir meilleur d’une société de citoyens et d’organisations responsables.

Aujourd’hui, on compte en moyenne huit équipements par personnes. Parmi ces appareils numériques, nous cumulons les écrans, les tablettes, les smartphones, les ordinateurs, les montres connectées, etc
.. [1]. L’utilisation de ces appareils implique la mise en place de plusieurs kilomètres de câbles (cuivre et fibre optique), de nombreux centres informatiques. Les chargeurs engendrent à eux seuls 3,8% des émissions de gaz à effet de serre mondiales soit 9% de la consommation totale d’énergie du numérique. Si rien ne change, l’émission de gaz à effet de serre pourrait augmenter jusqu’à 7% en 2025 (l’équivalent de l’émission des voitures aujourd’hui). Toutefois, il est encore possible de limiter la hausse en adoptant la « Sobriété numérique » comme plan d’action. Total et Microsoft ont formé une alliance sous forme d’échange leur permettant faire avancer leur transformation digitale et promouvoir la transition vers la neutralité carbone.
[2]

L’expression « Sobriété numérique » désigne : « la démarche qui consiste à concevoir des services numériques plus sobres et à modérer ses usages numériques quotidiens » selon la définition de GreenIT.fr. La sobriété numérique a donc vocation à promouvoir les « Low-Tech  »
[3] qui offrent des solutions techniques simples facilitant le recyclage, la fabrication locale des produits et l’utilisation de sources naturelles primaires. Ces technologies sont donc peu gourmandes en énergie et elles permettent de remettre l’homme au centre des activités. Par exemple, elles favorisent l’utilisation du vélo pour se rendre au travail au lieu de la voiture.

C’est dans ce contexte que les responsables du thank-tank The Shift Project
[4], ont présenté, le 23 avril 2018, leur rapport « Lean ICT : Pour une sobriété numérique ». Selon ce rapport, il est urgent d’agir, faute de quoi le numérique fera davantage partie du problème que de la solution. Et pour agir, les entreprises ont un rôle à jouer en limitant les coûts à travers une transition numérique maitrisée. Le rapport formule ainsi plusieurs préconisations pour les organisations
[5] :

  • Développer une pédagogie de la prise de conscience de l’impact environnemental du numérique ;
  • Adopter la sobriété numérique comme principe d’action de la transformation digitale, notamment en termes d’usage de la vidéo, de contrôle des copies numériques, de renouvellement des équipements d’infrastructure et des terminaux. Prendre également en compte le bilan carbone des projets numériques et l’inclure dans les critères d’arbitrage ;
  • Intégrer de critères énergétiques et environnementaux dans les appels d’offre des grands donneurs d’ordre.
    En plus d’aider les entreprises à se développer numériquement, la Sobriété Numérique représente un gain économique, environnemental et social pour les pays en développement en modifiant la création des infrastructures qui ne sont pas encore fondées. Dans les pays développés, cette pratique semble indispensable.

La Sobriété Numérique implique donc de se poser la question de « l’utilité » des technologies que l’on utilise. On considère qu’une technologie n’est « utile » que si elle permet de diminuer les émissions
[6]. Cela implique que pour chaque « innovation », il faut être en capacité de quantifier son coût environnemental, dont son émission carbone, et de le mettre en parallèle les diminutions qu’elle permet. Pour mieux comprendre ce qui vient d’être énoncé, prenons l’exemple d’une vidéo que l’on regarde sur YouTube.

Lancer la vidéo en cliquant dessus, c’est émettre une requête de transmission de données et donc une action de consommation électrique. Regarder une heure de vidéo en streaming sur son téléphone portable consomme autant qu’un réfrigérateurpendant un an. En moindre proportion, envoyer un mail avec une pièce jointe équivaut à allumer une ampoule pendant 24 heures, ou encore envoyer une photo de 4 méga sur WhatsApp ou autre équivaut à allumer une ampoule pendant 2 heures.

Pour finir, le rapport Empreinte Environnementale du numérique mondial, publié par GreenIT.fr
[7] en octobre 2019, préconise quatre mesures principales de réduction de l’empreinte environnementale du numérique :

  • Réduire le nombre d’objets connectés (estimés entre 50 et 80 milliards d’objets connectés à travers le monde en 2020), en favorisant leur mutualisation et leur substitution, par l’ouverture de leurs APIs ;
  • Réduire le nombre d’écrans, en les remplaçant par d’autres dispositifs d’affichage : lunettes de réalité augmentée / virtuelle, vidéo projecteurs LED, etc. ;
  • Augmenter la durée de vie des équipements, en allongeant la durée de garantie légale, en favorisant le réemploi et en luttant contre certaines formules d’abonnement ;
  • Réduire les besoins des services numériques et promouvoir leur écoconception.
    Alors que le terme de « Sobriété Numérique » existe depuis 2008
    [8], il n’a pris de l’importance que depuis 2018 grâce au rapport de The Shift Project
    [9]. Au vu des chiffres qui démontrent l’impact du numérique sur la planète, il semble plus qu’urgent d’agir. Remettre l’homme au centre et privilégier les circuits courts est devenu indispensable aujourd’hui pour diminuer l’empreinte carbone. L’écologie ce n’est pas simplement rouler dans des voitures électriques et arrêter la déforestation. C’est aussi prendre conscience de l’impact de chacun sur la planète et notamment de son impact numérique en tant que citoyen/organisation responsable. La citoyenneté digitale constitue une des composantes de l’intelligence digitale qu’il faut ne cesser de développer étant un objectif sociétal majeur.

Références :


[1] Chaque appareil numérique requiert entre 40 et 60 minerais et/ou métaux différents, dont certains provenant des terres rares dont l’épuisement total est prévu à l’horizon 2050. https://leshorizons.net/sobriete-numerique/


[2] https://www.total.com/fr/medias/actualite/communiques-presse/total-microsoft-sassocient-soutenir-linnovation-digitale-leurs


[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Low-tech


[4] https://theshiftproject.org/wp-content/uploads/2018/11/Rapport-final-v8-WEB.pdf


[5] https://www.cigref.fr/sobriete-numerique-prise-de-conscience-collective


[6] https://youmatter.world/fr/sobriete-numerique-transition-ecologique-durable/


[7] https://www.greenit.fr/2019/09/10/sobriete-numerique-les-cles-pour-agir/


[8] https://fr.wikipedia.org/wiki/Sobri%C3%A9t%C3%A9_num%C3%A9rique


[9] https://theshiftproject.org/article/pour-une-sobriete-numerique-rapport-shift/

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Source : https://www.alliancy.fr/intelligence-digitale-imperatif-sobriete-numerique

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Les clés du changement de modèle énergétique viennent de la combinaison des actions suivantes : laisser les stocks de pétrole, de gaz et de charbon sous terre ; stimuler les économies d’énergie ; électrifier les transports et l’ensemble de l’activité productive exigeante en énergie ; changer les sources en remplaçant les combustibles fossiles et nucléaires par des combustibles renouvelables (solaire, éolien, géothermique, marémotrice, etc.). Avec un développement particulier de la production décentralisée et de la production d’énergie, des systèmes de transport et de distribution de propriété publique et sociale dans un modèle qui prend en compte à la fois la dimension de la coordination des ressources pour permettre des synergies et des économies, et celle de la décentralisation pour rapprocher les décisions des individus et des communautés dans leurs facettes de producteurs et de consommateurs, pouvoir promouvoir la souveraineté et la démocratie dans les affaires des énergies qui satisfont les besoins.

21 septembre 20212 | tiré de Viento sur https://vientosur.info/la-imposible-transicion-ecologica-bajo-el-capitalismo/

En bref, il s’agit de réduire drastiquement la consommation d’énergie et qu’elle provienme de sources renouvelables de propriété commune.

L’ampleur du défi de l’abandon des réserves souterraines de combustibles fossiles signifie l’abandon de 80% des stocks de charbon connus, de 33% du total des stocks de pétrole connus (épuisés ou à exploiter) et de 50% des stocks inventoriés (épuisés ou à exploiter), ce qui équivaut à renoncer à 80% des rentes fossiles estimées non encore réalisées.

Tout cela nous ramène à une autre question : le cadre dans lequel cette option écologique peut être donnée exige une société juste et égalitaire pour éviter les guerres pour un bien rare : l’énergie ; une société capable de générer un nouveau mode de vie avec des valeurs et une culture alternatives à celle du profit individualiste ; l’accès aux emplois et aux biens et services qui permettent le recul du consumérisme compulsif et l’essor des mouvements de travail ou de loisirs, ce qui implique une profonde réorganisation du territoire au service de la population face à la spéculation et à l’accès universel aux biens culturels qui ne nécessitent pas nécessairement de mobilité ; et s’il en fallait que ce soit par des moyens qui minimisent l’empreinte carbone.

Quoi qu’il en soit, le futur modèle énergétique ne maintiendra pas et ne devrait pas maintenir un niveau d’approvisionnement tel qu’il serve de moteur à une croissance économique sans fin comme actuellement. C’est pourquoi la proposition du New Green Deal qui tente de servir deux maîtres : la décarbonisation et le gain en capital, est naïve et insensée, car le défi de la transition énergétique est impossible à relever sans toucher aux bases du fonctionnement et de la domination du capital, de la propriété des ressources et des moyens et, par conséquent, du cadre institutionnel étatique à son service, qui n’est ni neutre ni ne sert à rien d’autre que celui pour lequel il a été créé.

L’abandon de l’utilisation des combustibles fossiles et le déploiement d’un nouveau modèle nécessitent d’importants investissements de la part des pouvoirs publics ; parce que le capital privé ne va pas le faire. Mais aussi l’expropriation des moyens et des biens de l’oligopole nécessite une décision politique herculéenne face aux mouvements financiers et de toutes sortes, sans exclure la violence, qui libérera les pouvoirs qui sont aux mains du capital. Personne ne nous dispense de tester notre engagement envers les énergies renouvelables. Concevoir un mix énergétique de sources renouvelables capable de répondre aux besoins d’une société industrielle durable, dans le cas de surmonter le handicap des réserves limitées de lithium, de nickel et de néodyme, le problème se poserait dans un autre domaine, économique et politique, car « cela ne serait possible qu’avec une énorme réorientation de l’effort d’investissement (pour le dire clairement : un effort incompatible avec l’organisation des priorités d’investissements privés sous le capitalisme), et une situation de production stationnaire d’énergie (essentiellement de l’électricité) serait atteinte, une situation incompatible avec la poursuite de la croissance socio-économique exponentielle des dernières décennies » (Riechmann, 2018).

Il faut ajouter, comme le calcule Antonio Turiel, que dans le cas de l’Espagne, remplacer les quelque six exajoules d’énergie primaire utilisés chaque année en Espagne par des sources renouvelables impliquerait l’installation d’un terawatt électrique. Ainsi, les besoins en capitaux de cette transformation atteindraient 4,12 billions de dollars, soit trois fois le PIB de l’Espagne. Si nous l’extrapolons à l’échelle mondiale, ces réalités sont dévastatrices pour l’optimisme technologique parrainé par les élites du capitalisme. Elles sont dévastatrices pour ceux qui se contentent de mesures de marché telles que des changements dans la fiscalité pour influencer les prix et influencer les consommateurs parce que le temps est à l’urgence climatique et que ces mesures ne peuvent avoir qu’un effet et sur le long terme. Elles sont dévastatrices pour ceux qui défendent un nouveau pacte social-vert en ignorant que la contrepartie - le capital - ne s’y intéresse pas du tout. Des faits sont dévastateurs en somme, pour ceux qui cherchent à mener à bien une transition énergétique incolore et indolore sans conflit, conflit lié aux formes adoptées par l’ancienne lutte des classes aujourd’hui.

Si le raisonnement économique introduit la nécessité de décider démocratiquement des fins et des moyens face à la dictature des marchés, articuler cette volonté populaire conduit à la réévaluation de la planification. Si une nouvelle économie face au pillage capitaliste de la nature, dont elle considère les ressources comme de simples matières premières ou des marchandises illimitées, part de la finitude des ressources non renouvelables et de la nécessité de respecter les cycles des énergies renouvelables, la question du plan joue à nouveau un rôle central que les néolibéraux ont tenté d’effacer des perspectives gouvernementales, du savoir et des esprits. Si tel est le cas dans tous les aspects qui affectent l’échange société-nature et, par conséquent, dans tous les processus de production, c’est encore plus clair par rapport au modèle énergétique.

La question de la planification énergétique démocratique est un outil majeur pour la stratégie de changement de modèle.

Et, en raison de ses caractéristiques, s’il y a un secteur dans lequel le plan est essentiel – même dans l’économie capitaliste – c’est dans celui de l’électricité. Tant dans l’économie de marché que dans son contraire l’économie éco-socialiste, la prévision planifiée à long terme des réseaux et infrastructures de base est obligatoire. Mais remplacer la logique du profit privé par les besoins sociaux nécessite d’appliquer cette planification à l’ensemble de la chaîne de valeur. La propriété publique et sociale des sources et des applications de l’énergie, loin de répéter les vieilles fausses solutions étatistes du socialisme réel gouvernées par une planification bureaucratique inefficace, doit, au contraire, être une « planification socialiste autogérée par les communautés touchées et articulée à tous les niveaux territoriaux nécessaires (...) opposés à l’étatisme mais qui ne peuvent être réduits à des processus décisionnels décentralisés et atomisés, même s’ils sont autogérés localement. Tout cela doit être débattu sur la base d’objectifs et d’expériences concrètes » (Samary, 2019).

L’épargne, le confinement, l’électrification et les énergies renouvelables ne peuvent être que la ligne directrice en dehors de la logique du profit privé, ils ne peuvent être réalisés que par une construction démocratique de la volonté sociale. Pour ce faire, plusieurs mesures doivent être prises : 1) mettre fin au pillage et à la dictature des oligopoles par l’expropriation et la socialisation de leurs actifs matériels et financiers et 2) promouvoir la souveraineté populaire par la planification démocratique des ressources communes et publiques tout au long de la chaîne de valeur qui rend le domaine de l’énergie aux peuples et aux communautés. Dans l’état actuel des choses, personne n’a dit que la transition énergétique était facile, mais c’est notre seul espoir.

Bibliographie citée :

Garí, M., García Breva, J., María-Tomé, B. y Morales, J. (2013) Qué hacemos para cambiar un modelo irracional por otra forma sostenible y democrática de cultura energética”. Akal, Madrid.
Kalecki, M. (1977) Ensayos escogidos sobre dinámica de la economía capitalista 1933-1970, Fondo de Cultura Económica.
Mandel, E. (1969). Tratado de economía marxista. Tomo II. Ediciones Era, México.
Mandel, E. (1972). El capitalismo tardío. Ediciones Era, México.
Polany, K. (2016). La gran transformación, crítica del liberalismo económico. Virus Editorial, Barcelona.
Riechmann, J. (2018). ¿Derrotó el Smartphone al movimiento ecologista ? Por una crítica del mesianismo tecnológico. Libros La Catarata, Madrid.
Samary, C. (2019) “El mundo debe cambiar de base”. Vientosur.info
https://vientosur.info/spip.php?article15373
Sraffa, P. (1960). Producción de mercancías por medio de mercancías, Oikos-Tau, Barcelona.

Intervention publiée dans Espacio público - 28/06/2022 - Mots-clés : Actualités écosocialistes Écosocialisme Edition du 2022-09-27 Espagne

Manuel Gari - Manuel Gari est membre de Podemos et du courant Anticapitalistas, Espagne


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Source : https://www.pressegauche.org/L-impossible-transition-ecologique-sous-le-capitalisme-Extrait

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  • Printemps de l’économie 2023 - #13 Capitalisme numérique vs. transition écologique et énergétique : l’impossible (ré)conciliation ? - O6 avril 2023 - 11ème édition du Printemps de l’économie
    Session OMNES Education, conçue par Julien Pillot, Enseignant-Chercheur en Economie à Inseec Grande Ecole, Directeur Valorisation de la recherche à Omnes Education, membre du Conseil scientifique du Printemps de l’économie
  • Olivier Passet, Directeur de la Recherche, Xerfi
  • Julien Pillot, Enseignant-Chercheur en Économie, INSEEC, Directeur Valorisation de la recherche, OMNES Education
  • Thibault Lieurade, Chef de rubrique Économie, The Conversation France
    Arnaud Guegen, Co-Pilote de l’étude Shift Project sur la pollution numérique

Description :

Les politiques du numérique et de l’environnement semblent parfois poursuivre des objectifs contradictoires. L’erreur serait pourtant de sacrifier l’économie numérique, aux impacts environnementaux préoccupants, sur l’autel de la transition écologique. Quelles sont les actions à mener pour (ré)concilier le capitalisme numérique et la transition écologique et énergétique ? Et à quel niveau doivent se situer ces nouveaux engagements ? Ce sont là quelques-unes des questions auxquelles cette session entend apporter quelques éléments de réponse pour esquisser, ensemble, les contours d’un modèle de croissance numérique (enfin !) soutenable.

Pour en savoir plus, Capitalisme numérique et transition écologique : l’impossible (ré)conciliation ? par Julien Pillot sur Vie Publique

Thèmes : Mentions légales Accessibilité du site : non conforme

Infos pratiques : Assistance informatique Calendrier scolaire Copiede diplôme Recherche d’un établissement Site académique

Outils enseignants : Arena Sites du 1er degré Sites du 2nd degré Webmail

Sites institutionnels : CLEMI CANOPÉ Eduscol Education.gouv SIEC

Source : https://pia.ac-paris.fr/portail/jcms/p2_2818811/printemps-de-l-economie-2023-13-capitalisme-numerique-vs-transition-ecologique-et-energetique-l-impossible-re-conciliation

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  • Livre - L’impossible capitalisme vert – Auteur : Daniel Tanuro – Éditions La Découverte
    D’un côté, 3 milliards de gens vivent dans des conditions indignes de l’humanité. Enseignement, santé, énergie, eau, alimentation, mobilité, logement : individuellement leurs besoins sont modestes mais, au total, ils sont énormes. Comment les satisfaire sans augmenter la production ? De l’autre, deux cents ans de productivisme ont mené le système climatique au bord de l’infarctus. La réalité nous impose de réduire radicalement les émissions de gaz à effet de serre. Donc la production matérielle. Comment stabiliser le climat tout en satisfaisant le droit légitime au développement de celles et ceux qui n’ont rien, ou si peu... et qui sont en même temps les principales victimes du réchauffement ? C’est le casse-tête du siècle.

Dans ce livre, Daniel Tanuro propose de réconcilier l’écologie et le projet socialiste, parce que le capitalisme ne saura rien résoudre. Si l’on n’est pas capable d’articuler lutte sociales et écologiques, le capitalisme causera des catastrophes humaines et environnementales de grande ampleur. Quelles erreurs ceux qui se réclament du socialisme ont-ils commises pour que cette articulation semble aujourd’hui si difficile ?

Version papier : 11.00 € - Version numérique : 9.99 €

Daniel Tanuro est ingénieur agronome et environnementaliste. Il collabore au Monde diplomatique et a fondé l’ONG belge ’ Climat et justice sociale ’.

éditions la découverte - La maison Nous contacter Déposer un manuscrit Plan du site Mentions légales Politique de confidentialité Préférences des cookies- Inscription newsletter - Nos marques - Zones Revue du crieur Collection Repères Dominique Carré Les Empêcheurs

© Éditions La Découverte - Source : https://www.editionsladecouverte.fr/l_impossible_capitalisme_vert-9782707173232

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  • Interview - Le numérique, un accélérateur de la transition écologique – Auteur : Thomas Cottinet (ECOLAB) - 24 février 2023 - Interview de Thomas Cottinet, Ecolab, Directeur d’Ecolab au CGDD
    L’écosystème autour de la donnée ’Mobilités’, dont fait partie le Cerema, est riche d’une diversité d’acteurs. Parmi eux, l’Ecolab, laboratoire d’innovation, intervient au service des ministères de la Transition écologique, de la Cohésion des territoires, de la Transition énergétique et du secrétariat d’État chargé de la Mer. Son directeur, Thomas Cottinet présente au travers des missions du laboratoire, les initiatives portées, les outils expérimentés et les actions accompagnées sur les territoires.

thomas cottinet

Quels sont les objectifs, les missions et les valeurs de l’Ecolab, laboratoire d’innovation pour la transition écologique ?

Avant de parler d’Ecolab, permettez-moi deux mots sur le Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) au sein duquel se situe le laboratoire, car c’est important pour comprendre la suite : il éclaire et alimente, par la production de données et de connaissances, l’action du ministère. Grâce à son positionnement transversal, il contribue à donner une perspective globale à l’action du ministère.

Ecolab intervient comme catalyseur de l’écosystème environnemental et facilitateur de projets pour répondre à l’urgence de transformation écologique et numérique, au service des ministères de la Transition écologique, de la Cohésion des territoires, de la Transition énergétique et du secrétariat d’État chargé de la Mer.

logo greentech

Avec l’initiative Greentech Innovation, nous sélectionnons et accompagnons des startups/PME innovantes. Sur le volet Data/IA, nous assurons pour le compte du CGDD le rôle d’administrateur ministériel des données, des algorithmes et des codes sources. Notre stratégie sur la donnée consiste à créer et mobiliser des données de qualité, et d’offrir un meilleur accès à la donnée pour les territoires, les entreprises et les citoyens. Sur l’IA, Ecolab met en place une gouvernance adaptée dans le pôle ministériel et généralise son usage au service de la transition écologique lorsque ceci est pertinent. Aussi, nous accompagnons et incubons des projets exploitant la donnée.

Ecolab intervient comme catalyseur de l’écosystème environnemental et facilitateur de projets pour répondre à l’urgence de transformation écologique et numérique.

Plus particulièrement, en quoi consiste l’initiative Greentech Innovation ?

Greentech Innovation est un ensemble de programmes dédié au soutien de l’écosystème de la Greentech en France, les acteurs de l’innovation verte (startups et PME, et incubateurs de l’innovation verte). Il rassemble 247 start-up et PME, lauréates de notre ’appel à manifestation d’intérêt’ annuel.

En bref, elles bénéficient d’un accompagnement complet et d’une visibilité accrue. 

Le Meet-up Greentech est le rendez-vous annuel de l’écosystème français de la Greentech où solutions et besoins de divers acteurs du développement durable s’entrechoquent, au travers de conférences et rendez-vous d’affaires ou encore pitchs inversés. Nous organisons également les rencontres des décideurs Greentech qui permettent de rapprocher entreprises innovantes, acteurs publics et grands comptes privés afin d’accélérer la transition écologique dans les territoires. 

Le ministère de la Transition écologique a également impulsé la construction d’un Réseau National des Incubateurs Greentech pour favoriser l’échange de pair à pair. Les membres de ce réseau animent autour d’eux un écosystème de start-up et PME de l’innovation verte.

Greentech Innovation rassemble 247 start-up et PME, lauréates de l’appel à manifestation d’intérêt annuel.

 Une offre à destination des acteurs économiques est également proposée : que contient le programme d’aide et d’accompagnement aux start-up, aux PME et aux incubateurs de l’innovation verte ?

Un accompagnement gratuit est proposé aux entreprises lauréates de l’appel à manifestation d’intérêt.

5 leviers

Il comprend 5 leviers d’accompagnement  : un levier sur la visibilité (mise en avant des activités des entreprises sur les canaux de communication ministérielle), un accompagnement digital (formations en ligne, webinaires, mise à disposition d’études de marché, d’une base de contacts ’presse’, d’outil de partage d’offre d’emploi), un accompagnement commercial et réseaux (organisation de session pitch investisseurs), un accompagnement sur la commande publique (mise à disposition d’un outil de contacts institutionnels, participation à des salons professionnels), et un booster ’Green20’, d’accompagnement sur-mesure proposé aux entreprises lauréats de ce programme.

Nous hébergeons également des entreprises Greentech dans le living-lab Greentech du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, à Saint-Mandé. Ce Living-Lab repose sur un partenariat avec Paris Est Marne & Bois, qui comprend 13 communes à l’est de Paris, et permet d’accélérer l’expérimentation, la contractualisation entre les collectivités et les porteurs de projets innovants et durables, pour développer les transitions écologiques territoriales. Nous comptons capitaliser dans les prochains mois sur les marques d’intérêt sensibles de la Commission européenne - DG Grow - pour ce projet en nous connectant avec des initiatives proches néerlandaises et italiennes.

Un accompagnement gratuit est proposé aux entreprises lauréates de l’appel à manifestation d’intérêt ’Greentech Innovation’.

Le ministère de la Transition écologique a publié en 2021, la feuille de route de la donnée, des algorithmes et des codes sources. Quels sont ses enjeux, les principaux points techniques abordés et où en est-on actuellement ?

Feuille de route de la donnée

Pour le pôle ministériel de la transition écologique, de la cohésion des territoires et de la mer, la feuille de route doit répondre à 3 enjeux clés  : être meilleurs sur la donnée pour être plus pertinent et efficient ; partager nos données, algorithmes et codes sources pour renforcer l’impact écologique des politiques publiques ; et en démocratiser la gestion pour plus de transparence de l’action publique et pour plus d’innovations. Nous avons 13 actions phares qui regroupent les initiatives de la Feuille de route.

Nous avons développé un support vulgarisé pour rendre les principes généraux de qualité des données plus accessibles à tous les agents du pôle ministériel.

Nous avons mis en place un comité de pilotage du site Applisat qui propose des solutions satellitaires pour l’environnement ; et créé un site Internet pour l’espace commun de données du Green Data for Health sur le thème de la donnée en santé environnement.

Le 9 mars 2023 aura lieu la 2° Edition de la Communauté de la Donnée en santé environnement où nous échangerons sur les enjeux d’une meilleure mobilisation des données en santé-environnement au service des politiques publiques. 

la feuille de route doit répondre à 3 enjeux clés : être meilleurs sur la donnée pour être plus pertinent et efficient ; partager nos données, algorithmes et codes sources pour renforcer l’impact écologique des politiques publiques ; en démocratiser la gestion pour plus de transparence et plus d’innovations.

Comment se décline en pratique la feuille de route au niveau des territoires et ses collectivités ? Quels bénéfices peuvent-ils en retirer ou en attendre ?

La Mission Connaissance nous permet de créer des pôles régionaux à vocation nationale qui bénéficieront à l’ensemble des acteurs de l’Etat et des Collectivités territoriales, tout en contribuant à la transition écologique et énergétique dans les territoires. Cette mission a déjà initié 6 projets de pôles dédiés à la connaissance de la transition écologique : 5 pôles thématiques (rénovation énergétique des bâtiments, énergies renouvelables, artificialisation des sols, qualité de l’eau, mobilité durable), et complété par un pôle de service transverse qui mutualise à l’échelle nationale des outils numériques basés sur la donnée déjà développés à l’échelle régionale. 

Nous avons accompagné des territoires dans le développement de plateformes régionales de données avec notamment l’utilisation de PRODIGE, un logiciel libre et gratuit, qui permet de partager des données géographiques et de réaliser plus facilement des études sur un territoire donné, et en lien avec des projets d’accélération de la transition écologique. De même, l’appel à projet « Démonstrateur IA dans les territoires » vise à développer des applications d’IA mises au service des objectifs de décarbonation, de transition écologique et énergétique des territoires, premiers acteurs de ces objectifs, dans le cadre de la feuille de route IA du pôle ministériel. 

En phase avec les directions stratégiques apportées par la feuille de route, Ecolab propose également un accompagnement au pôle ministériel pour le développement de projets autour de la donnée et de l’IA, dont les outils de la Mission Connaissance en sont des exemples en services déconcentrés.

L’appel à projet « Démonstrateur IA dans les territoires » vise à développer des applications d’IA mises au service des objectifs de décarbonation, de transition écologique et énergétique des territoires.

Le domaine des mobilités fait face à de grands enjeux de transition écologique et énergétique. Comment les data et l’IA peuvent-ils stimuler l’innovation et apporter des réponses concrètes ? Avez-vous un ou des exemples sur cette thématique ?

infographie de circulation en ville

C’est la mission première de l’Agence de l’Innovation pour les Transports (AIT), et Ecolab y contribue à plusieurs niveaux. Nos experts participent en tant que jury du programme « Propulse » de l’AIT, qui accélère les projets de porteurs d’innovation dans les transports durables, le partage de données et l’aménagement des espaces. La feuille de route IA et transition écologique consacre une action spécifique à la « mobilité moderne, résiliente et durable », et témoigne de l’importance de la donnée pour optimiser la gestion des flux physiques, et du besoin d’expérimenter des applications innovantes d’IA. Cela a débouché sur la réussite du projet porté par l’Université Gustave Eiffel de jumeau numérique multi-agents qui représente la mobilité des personnes sur tous les modes disponibles sur un territoire donné. 

[L’université Gustave-Eiffel est une université française expérimentale spécialisée dans l’étude des villes et des processus d’urbanisation, fondée le 1ᵉʳ janvier 2020 Wikipédia ]

Nous développons des indicateurs opérationnels standardisés aux différentes échelles spatiales (communes, départements, établissement public de coopération intercommunale, régions, nationale) pour offrir une vision synthétique des enjeux territoriaux, et fournir un ensemble d’informations ’en temps réels’ (données, tableaux, cartes) en lien avec les politiques de mobilité durable. Ainsi, l’entreprise Urban Radar qui utilise de la donnée pour construire des outils analytiques dans les territoires a été labellisée Greentech innovation et travaille actuellement avec le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires dans le cadre de la démarche France mobilités !

La feuille de route IA et transition écologique consacre une action spécifique à la « mobilité moderne, résiliente et durable ».

De manière plus globale, comment concilier le développement croissant du numérique dans notre société avec les impératifs de sobriété énergétique et de préservation des ressources naturelles ?

Dans le contexte de transformation numérique de la société et de la croissance des usages, la question de la soutenabilité du numérique est clivante, alors même que la prise de conscience des citoyens appelle à des réponses politiques.

La position d’Ecolab est celle du Ministère  : ’La transition écologique sans le progrès numérique est impossible, et la transition numérique doit s’inscrire dans l’exigence écologique’ [SEVS, 2023].

Numerique et environnement

Pour la convergence de ces transitions, le législateur s’est saisi de cette problématique à travers divers dispositifs aujourd’hui opérationnels, comme la loi Anti gaspillage et économie circulaire (AGEC), la loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique (REEN) ou encore la Feuille de route gouvernementale ’numérique et environnement’.

Dans les faits, Ecolab va plus loin avec la mise en place d’une clause environnementale dans le cadre de l’appel à projets ’démonstrateurs d’intelligence artificielle dans les territoires’ (DIAT). Derrière ce critère de ’balance environnementale globale nette anticipée’, il est demandé d’évaluer l’impact des solutions mises en place à partir de modèles scientifiques, reconnus par ’EcoInfo’ du CNRS. Cela permet d’évaluer la sobriété énergétique de la solution, les baisses d’émissions de GES ou encore la consommation de ressources. 

La transition écologique sans le progrès numérique est impossible, et la transition numérique doit s’inscrire dans l’exigence écologique.

Un mot de conclusion ?

2023 représente une année importante pour nous. Après une phase de réflexion stratégique sur les feuilles de route et de test sur plusieurs nouveaux outils, 2022 a vu l’entrée dans une phase de déploiement. Ces outils, tel que le Green Data for Health qui valorise la donnée environnementale pour la recherche en santé environnement, répondent directement aux enjeux de la transition énergétique. Ils témoignent de l’engagement du Commissariat Général au Développement Durable et de son Ecolab dans la stratégie de planification écologique ’France Nation Verte’ initiée et porté par la Première Ministre Elisabeth Borne. Du côté GreenTech, une nouvelle promotion de startups labellisées GreenTech Innovation sera annoncée en 2023 ! 

N’hésitez pas à nous suivre sur l’ensemble de nos canaux de communication, vous y trouverez notre actualité et les avancées de ces outils innovants.

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Missions : Appui aux politiques publiques Innovation et recherche Diffusion des connaissances Normalisation Coopération européenne et internationale

Activités : Expertise et ingénierie territoriale Bâtiment Mobilités Infrastructures de transport Environnement et risques Mer et littoral

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Source : https://www.cerema.fr/fr/actualites/interview-numerique-accelerateur-transition-ecologique

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Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, et Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, annoncent la publication d’une feuille de route interministérielle numérique et environnement, pour faire converger transitions écologique et numérique.

Rendre le numérique plus responsable est une attente forte des Français, exprimée par la Convention Citoyenne pour le climat et installée depuis plusieurs années dans le débat public national. C’est un sujet complexe, car nécessitant de répondre à deux enjeux : d’une part, la maîtrise de l’empreinte environnementale du numérique, d’autre part, celui de l’utilisation du numérique comme levier au service de la transition écologique.

Fruit de plusieurs mois de concertation et d’élaboration, la feuille de route numérique et environnement compte 15 actions et donne le cap vers un numérique au service de la transition écologique.

Faisons converger les transitions

Feuille de route Numérique et Environnement

La feuille de route numérique et environnement : une mobilisation de tous les acteurs pour mesurer, réduire et optimiser

La feuille de route numérique et environnement marque le lancement d’une nouvelle politique publique centrée sur la nécessité de faire converger transitions écologique et numérique. Son objectif est de permettre à l’ensemble des acteurs des sphères publique et privée, comme des citoyens, de s’inscrire dans une démarche de soutien à un numérique plus responsable. Cette nouvelle politique publique concilie exigences environnementales et objectifs économiques de compétitivité des entreprises ainsi que d’emplois sur le territoire français.

Trois axes, alimentés de mesures ambitieuses et structurantes, composent cette feuille de route.

  • Connaitre pour agir : développer la connaissance de l’empreinte environnementale numérique.
  • Soutenir un numérique plus sobre : réduire l’empreinte environnementale du numérique, liée à la fabrication des équipements et au développement des usages.
  • Innover : faire du numérique un levier de la transition écologique.
    ’ Le numérique fait partie notre quotidien : il a beaucoup à apporter à la transition écologique, mais il a aussi une empreinte environnementale qu’il faut maîtriser, dans un contexte de forte hausse des usages. La feuille de route du Gouvernement vient définir un cadre d’action concret pour répondre à cet enjeu, qui a été notamment exprimé par la Convention Citoyenne pour le climat.’ - Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique.

Parmi les mesures phares de la feuille de route :

Mise en place d’un baromètre environnemental des acteurs du numérique, via l’instauration d’un pouvoir de collecte de données pour l’ARCEP, en associant l’Ademe ;

  • formalisation de codes de bonne conduite avec les acteurs du numérique (fabricants, fournisseurs de contenus, éditeurs de logiciels) en matière d’impact environnemental, qui pourraient être portés à l’échelle européenne pour devenir opposables ;
  • transmission d’une première lettre de cadrage du Gouvernement demandant à l’ARCEP de travailler aux voies et moyens de prise en compte des enjeux environnementaux dans les critères d’attribution des prochaines bandes de fréquence 26Ghz ;
  • saisine de l’ARCEP pour une analyse des pratiques commerciales de terminaux subventionnés et de leur impact, suite à la demande de la Convention Citoyenne pour le Climat, afin de permettre au Gouvernement de prendre d’éventuelles mesures ;
  • vers un Etat exemplaire dans ses achats  : ambition d’atteindre l’achat de 20% de téléphones fixes et portables et de matériel informatique reconditionnés ou de seconde main et adoption de l’écoconception par les services publics numériques dans le cadre de la feuille de route Tech.gouv ;
  • lancement d’une campagne de sensibilisation sur les pratiques numériques moins polluantes, parce que l’impact écologique des usages peut être minimisé par une meilleure information des Français ;
  • accompagnement des startups greentech à fort potentiel par la Mission French Tech, pour accélérer leur développement ;
  • lancement d’appels à projet pour soutenir le développement de solutions innovantes mettant la 5G et l’Intelligence artificielle au service de la transition écologique.
    L’impact environnemental du numérique en quelques chiffres :
  • 75% de l’impact environnemental du numérique se concentre sur la phase de fabrication des équipements
  • 88% des Français changent de téléphone portable alors que l’ancien fonctionne toujours, entre 50 et 100 millions de téléphones dorment dans des tiroirs. Pas moins de 70 matériaux différents, dont 50 métaux sont nécessaires pour fabriquer un smartphone.
  • Le flux de déchets d’équipements électriques et électroniques augmente de 2% par an en Europe.
  • Moins de 40% de ces déchets sont recyclés en Europe.
    La feuille de route numérique et environnement

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Sur le même thème

Ministère de la Transition énergétique

Source : https://www.ecologie.gouv.fr/

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  • Rappel pour mémoire - Le « Numérique Responsable » est une démarche d’amélioration continue qui tente de réduire l’empreinte écologique, économique et sociale des technologies de l’information et de la communication. 20 juillet 2021
    Domaines concernés par le Numérique responsable :

Cybersécurité – Gestion des risques

Protection des données personnelles

Blockchain

Intelligence artificielle

Numérique responsable

Bâtir sa démarche de numérique responsable

La question de la confiance numérique ne se pose pas qu’en termes de sécurité. Le numérique inspirera confiance aussi s’il est écologique et respectueux des hommes et des femmes. Or, l’impact environnemental du numérique est énorme, avec d’importantes pollutions et travers cachés : pour les terminaux, recours à des métaux et terres rares mal répartis sur le globe et polluants à extraire puis raffiner, obsolescence programmée, démantèlement et recyclage compliqués des équipements en fin de vie, importante consommation énergétique des datacenters et émissions de gaz à effet de serre associées, rayonnement électromagnétique des technologies sans fil, etc.

Source : https://www.afnor.org/numerique/numerique-responsable/

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    INR - Pour un numérique plus régénérateur, inclusif & éthique – L’INR : un think tank autour du numérique responsable. Communiqué
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Partenaires de l’INR à consulter à la source ci-après

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Source : https://institutnr.org/

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    Réduire l’empreinte environnementale du numérique public – Document officiel : Mission interministérielle numérique écoresponsable pilotée par la direction interministérielle du numérique et le Ministère de la Transition écologique
    Achat durable, réemploi et allongement de la durée de vie des équipements, écoconception des services numériques publics...

La MiNumEco œuvre pour un numérique public écoresponsable en accompagnant les administrations dans cette démarche. Nous mettons à disposition de toutes les organisations publiques ou privées, des guides, des référentiels et des outils pour les accompagner dans cette démarche.

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Guide pratique pour des achats numériques responsables

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Référentiel général d’écoconception de service numérique

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Numérique écoresponsable : Accueil -Sauf mention contraire, tous les textes de ce site sont sous licence etalab-2.0 - Source : https://ecoresponsable.numerique.gouv.fr/

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    Le label NR [Numérique Responsable] pour réduire l’impact du numérique – Communiqué
    La transformation digitale bouleverse et transforme le monde de l’entreprise. Or le numérique n’est pas une industrie immatérielle. Les défis environnementaux qui accompagnent la transformation numérique sont encore trop souvent mal traités. Aujourd’hui, le numérique représente 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde et 2,5 % de l’empreinte carbone nationale (étude 2023 – ARCEP). L’empreinte écologique du numérique risque encore de s’alourdir : boom de la consommation d’énergie, hausse des émissions de gaz à effet de serre, aggravation de la pollution des sols et de l’air, épuisement des ressources non renouvelables, érosion accrue de la biodiversité ou encore gestion de plus en plus difficile de l’extraction et de la fin de vie des équipements, etc.

Le numérique responsable est une démarche d’amélioration continue qui vise à réduire l’empreinte écologique, économique et sociale des technologies de l’information et de la communication (TIC).

Vous aussi rejoignez une communauté d’organisations qui agissent pour réduire l’impact du numérique. Je rejoins la communauté Comment obtenir le label ?

Le label NR, c’est :

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Une communauté rassemblant les organisations (entreprises, associations, administrations, collectivités) qui s’engagent à réduire l’impact du numérique

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Une démarche accessible avec un référentiel adapté aux enjeux du numérique, un label à deux niveaux et des outils pratiques pour accompagner toutes les organisations à réduire progressivement l’impact du digital.

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Un label exigeant pour prouver à l’ensemble de vos parties prenantes, que votre organisation met en place une démarche numérique responsable exigeante.

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Pourquoi le label NR - Label Numérique Responsable

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    Numérique responsable : comment adopter les bons réflexes ? - Le Mercredi 19 janvier 2022 – Document officiel : Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires - Ministère de la Transition énergétique - Politiques publiques Démarches
    Les usages numériques augmentent et avec eux, leurs conséquences néfastes sur l’environnement. Pour alerter sur ces impacts, l’Ademe, le ministère de la Transition écologique et le secrétariat d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques lancent une campagne de sensibilisation sur le numérique responsable.

Une campagne pour diffuser les réflexes à adopter

Si le numérique nous rend de nombreux services au quotidien, près de 3,5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont dues à ce domaine. D’ici à 2025, ce chiffre pourrait doubler. Quelques réflexes peuvent pourtant réduire les impacts néfastes du numérique : ce sont ces bons comportements que met en lumière la campagne menée par l’Ademe, le ministère de la Transition écologique et le secrétariat d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques

Lancée le 11 janvier et diffusée jusqu’au 31 janvier 2022, elle a pour mission d’interpeler sur les impacts du numérique souvent méconnus du grand public et de mettre en avant les éco-gestes en phase d’acquisition, d’usage et de fin de vie des équipements numériques.

Le numérique a un impact sur l’environnement.

Adoptons les bons réflexes pour le réduire.

Quelques exemples de réflexes à adopter au quotidien ?

  • Économiser la batterie de son smartphone et le recycler dans un point de collecte dédié. Voir la vidéo
  • Privilégier le WIFI à la 4G sur son smartphone, réduire la résolution des vidéos sur les appareils ne permettant pas d’apprécier la HD et acheter reconditionné. Voir la vidéo
  • Éteindre son ordinateur quand on ne l’utilise pas, réparer plutôt que d’acheter. Voir la vidéo 
  • Dimensionner son achat en fonction de ses besoins. Voir la vidéo
  • Désactiver la lecture automatique des vidéos et éteindre sa box et sa TV. Voir la vidéo
  • Désactiver ses objets quand on ne s’en sert pas, acheter en fonction de ses besoins et revendre ou donner son appareil qu’on n’utilise plus. Voir la vidéo
  • Privilégier l’audio à la vidéo pour écouter de la musique. Voir la vidéo
    L’Ademe publie 2 études sur le numérique responsable

À l’occasion du lancement de la campagne, l’Ademe publie deux nouvelles études sur le numérique :

  • Bilan de la mission conjointe confiée par l’état à l’Ademe et l’Arcep pour mesurer l’impact environnemental du numérique en France
  • Impact environnemental positif du reconditionnement : les smartphones reconditionnés sont en moyenne 8 fois plus vertueux que les smartphones neufs
    L’impact environnemental du numérique en France

Pour répondre aux objectifs 2030 et 2050 de la Commission européenne et aux engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris, le Gouvernement a confié à l’Ademe et l’Arcep une mission pour mesurer l’empreinte environnementale du numérique en France et identifier des leviers d’actions et des bonnes pratiques pour le réduire.

L’étude sur l’impact environnemental du numérique en France et analyse perspective

L’impact environnemental positif du reconditionnement

En moyenne, un Français possède 15 équipements connectés : un chiffre supérieur à la moyenne mondiale qui est de 8. Or, les appareils numériques sont parmi les plus complexes à produire et les moins durables. Dans cette étude, l’Ademe démontre les bénéfices écologiques des smartphones reconditionnés par rapport aux impacts des smartphones achetés neufs. Les résultats concernant les autres appareils électroniques seront disponibles en mars 2022.

Dans son étude, l’Ademe met également à disposition des recommandations et des bonnes pratiques à destination des utilisateurs, des reconditionneurs, des plateformes de distribution et des législateurs.

Le dossier de presse de l’Ademe

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Sur le même thème :

Accueil - Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires - Ministère de la Transition énergétique

Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires

Ministère de la Transition énergétique

France Nation Verte : Agir - Mobiliser - Accélérer

Source : https://www.ecologie.gouv.fr/numerique-responsable-comment-adopter-bons-reflexes

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    Numérique responsable au travail : relance de la campagne de sensibilisation à destination des salariés - Le Vendredi 3 juin 2022
    Le numérique a un impact sur l’environnement : les services numériques émettent 2,5 % des émissions de gaz à effet de serre et consomment aujourd’hui à eux seuls l’équivalent de 10% de la consommation électrique en France.

Lancée pour la première fois en début d’année, l’ADEME et le Gouvernement relancent ce 1er juin 2022 leur grande campagne de sensibilisation pour un numérique responsable. Cette nouvelle prise de parole, exclusivement digitale, s’adresse au grand public sous ses différentes facettes (citoyens, consommateurs…) avec la rediffusion des vidéos et bannières incitant à réduire l’empreinte environnementale du numérique au quotidien. Elle comprend également un tout nouveau volet, destiné aux salariés, avec la création de nouveaux outils d’information pour réduire l’impact du numérique au travail.

Inciter les employeurs et les salariés à limiter l’impact environnemental de leurs pratiques numériques

Dans un contexte où les salariés passent notamment en moyenne plus de 200 jours par an au travail, les appareils numériques sont devenus indispensables à l’exercice de nombreux métiers, que ce soit pour travailler et échanger, et ce d’autant plus depuis le développement récent du télétravail.

Pour limiter ces impacts, les salariés peuvent tous agir à titre individuel ou avec leurs collègues : en évitant le suréquipement (le nombre d’écrans pour travailler, opter si possible pour la double sim plutôt que d’avoir 2 smartphones), en prenant soin de leurs appareils, en ménageant leurs batteries, en privilégiant le wifi à la 4G, en triant, archivant les fichiers devenus inutiles et obsolètes sur le réseau…

Ainsi, le volet salarié de cette campagne, qui se tiendra du 1er juin au 21 juin, sera composé :

  • De deux nouvelles vidéos sur les bonnes pratiques au bureau et en télétravail
  • De trois nouvelles banières digitales :
    • Pour inciter à l’utilisation de l’audio plutôt que la visio lors des réunions à distance ;
    • Pour inciter à éteindre les appareils au lieu de les mettre en veille ;
    • Pour inciter à se connecter en WIFI plutôt que la 4G.
  • D’un kit « outil collborateurs » de sensibilisation pour un numérique plus responsable au travail téléchargeable et à destination des employeurs, composé de :
    • Un quiz ludique ;
    • Un fond d’écran pour inciter à éteindre son ordinateur après utilisation ;
    • De 4 posters et de 5 ‘newsltetters’ ;
    • Le dépliant de sensibilisation.
      Pour sensibiliser les salariés, une rubrique a été créée et est également disponible ici

Continuer de sensibiliser les particuliers aux enjeux environnementaux du numérique

Pour continuer à sensibiliser et inciter le grand public à faire évoluer ses habitudes « digitales », la campagne sera également composée :

  • D’une rediffusion des 6 spots télévisés (smartphone 1 et 2, ordinateur 1 et 2, TV et objets connectés)
  • D’une rediffusion de 4 assets recontextualisés à la cible professionnelle (streaming, réemploi smartphone, cloud et e-mail) :
    • Bannière sur la seconde vie de ses anciens smartphones ;
    • Bannière sur la gestion de ses données ;
    • Bannière sur la gestion de ses mails ;
    • Spot sur le streaming : Privilégier l’audio à la video pour écouter de la musique.
  • D’une rediffusion de 10 mèmes sur les réseaux sociaux pour sensibiliser les plus jeunes
    Pour en savoir plus

Une campagne éco-conçue

Afin de respecter pleinement les principes de la communication responsable et d’être en phase avec les messages promus par la campagne, de nombreuses actions ont été entreprises afin de réduire le plus possible son impact environnemental.

Si aucun référentiel n’existait au moment de la création de la campagne, le principe suivi a été d’identifier en amont les pistes d’optimisation permettant de réduire ce qui pouvait l’être et limiter l’impact environnemental :

  • Au niveau de la production, il n’y a eu ni tournage ni shooting, la campagne ayant repris uniquement des photos et vidéos existantes issues de banques d’images. Tous les outils produits, vidéos et bannières ont été compressés au maximum (3 Mo au lieu des 5 Mo-10 Mo préconisés) tout en étant vigilant à conserver un bon niveau de lisibilité. Les animations et polices des bannières publicitaires ont également été réduites et simplifiées tout en conservant le principe créatif.
  • Concernant la diffusion de cette campagne exclusivement digitale, la maitrise de l’exposition demeure l’un des indicateurs à surveiller : pour cela, un capping strict a été mis en place pour garantir qu’un internaute ne sera pas exposé plus de deux fois à la même vidéo et limiter ainsi la surexposition.
    Enfin, le site vers lequel la campagne redirige les internautes a été entièrement audité puis optimisé notamment en réduisant le poids des images, en allégeant certains paramètres et en changeant les modes d’intégration des vidéos. Selon l’outil propriétaire de Digital 4 Better « FruggR », notre score (pondéré en fonction de 3 critères « social », « environnement » et « sobriété »), se situe autour de 79% après optimisation vs 75% initialement grâce notamment à 15 points gagnés sur le critère environnemental.

Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires

Ministère de la Transition énergétique

Source : https://www.ecologie.gouv.fr/numerique-responsable-au-travail-relance-campagne-sensibilisation-destination-des-salaries

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    Transition écologique - Tout savoir sur la stratégie numérique responsable - Publié le 16/11/2022 • Par Nathalie Levray • Document ‘lagazettedescommunes.com’, dans : Actu juridique, Fiches de droit pratique, France
    Au 1er janvier 2025, les communes et les intercommunalités de plus de 50.000 habitants doivent avoir adopté leur plan d’action. Ma Gazette - Sélectionnez vos thèmes et créez votre newsletter personnalisée - Haut du formulaire

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Cet article fait partie du dossier Quand le numérique passe au vert

Responsable de 2 % des émissions de gaz à effet de serre, le numérique serait à l’origine de 24 millions de tonnes ­équivalent-carbone à l’horizon 2040, selon un rapport sénatorial de 2019. Laloi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique (Reen) du 15 novembre 2021ambitionne de faire converger transition numérique et transition écologique, et responsabilise tous les acteurs du numérique, notamment publics.

Stratégie

Afin de réduire l’empreinte environnementale du numérique en France, la loi «  Reen  » oblige les communes de plus de 50 000 habitants et les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre de plus de 50 000 habitants à se doter, à compter du 1er janvier 2025, d’une stratégie numérique responsable (art. 35).

Celle-ci est une démarche d’amélio­ration continue qui poursuit une utilisation plus sobre et moins énergivore du numérique. Elle indique les objectifs de réduction de l’empreinte environnementale du numérique du territoire concerné, les indicateurs de suivi, les mesures instaurées et les moyens. Sa vocation est d’englober toutes les obligations ou recommandations de verdissement du numérique des administrations promues par les pouvoirs publics.

02 - Objectifs

La stratégie est fondée sur six objectifs possibles :

  • la commande publique locale et durable, dans une démarche de réemploi, de réparation et de lutte contre l’obso­lescence des produits et équipements numériques ;
  • la gestion durable et de proximité du cycle de vie du matériel informatique ;
  • l’écoconception des sites et services­ numériques ;
  • la mise en place d’une politique de sensibilisation des élus et des agents au numérique responsable et à la ­sécurité informatique ;
  • l’instauration d’une démarche numérique responsable auprès de tous, afin de sensibiliser les citoyens aux enjeux environnementaux du numérique et de l’inclusion numérique ;
  • l’établissement d’une démarche de terri­toire connecté et durable, en lien avec une démarche d’ouverture et de valorisation des données.
    Ces objectifs et les mesures mises en œuvre peuvent avoir un caractère annuel ou pluriannuel (code général des collectivités territoriales, CGCT, art. D.2311-15-1).

Programme de travail

Au plus tard le 1er janvier 2023, les communes et les EPCI à fiscalité propre concernés élaborent un programme de travail préalable à l’élaboration de la stratégie numérique responsable. Ce programme est établi en lien avec les acteurs publics et privés intéressés.

Il comprend un bilan de l’impact environnemental du numérique et celui de ses usages sur le territoire concerné, ainsi que, notamment, un état des lieux recensant les acteurs concernés. Il rappelle, le cas échéant, les mesures menées pour réduire l’empreinte environnementale du numérique. Il décrit en outre, sous forme de synthèse, les actions déjà engagées pour atténuer l’impact environnemental du numérique (CGCT, art. D.2311-15-1).

Rapport

Le maire de la commune et/ou le président de l’EPCI présentent, sous forme de rapport, un état des lieux en matière de développement durable intéressant le fonctionnement de leur collectivité, les politiques qu’elle mène sur son territoire, ainsi que les orientations et les programmes de nature à améliorer cette situation et à contribuer à l’atteinte des objectifs de développement durable inscrits au Programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté le 25 septembre 2015 par l’Assemblée générale des Nations unies. Ce rapport est préalable aux débats sur le projet de budget.

A compter du 1er janvier 2023, il intègre la présentation du contenu du programme de travail. A compter du 1er janvier 2024, il précise le programme d’action mis en place pour assurer la réduction de la consommation d’énergie des bâtiments ou des parties de bâtiment à usage tertiaire dont la collectivité territoriale est propriétaire, dans un objectif de respect des obligations prévues à l’article L.174-1 du code de la construction et de l’habitation (CGCT, art. L.2311-1-1).

Bilan annuel

A compter du 1er janvier 2025, la stratégie numérique responsable fait l’objet d’un bilan annuel dans le cadre du rapport, présenté préalablement aux débats sur le projet de budget, sur la situation en matière de développement durable. Ce bilan explicite les objectifs de réduction de l’empreinte numérique du territoire concerné, ainsi que les indicateurs de suivi, les mesures et les actions entreprises (CGCT, art. L.2311-1-1).

Références

Sommaire du dossier :

Domaines juridiques : Environnement Service public

Source : https://www.lagazettedescommunes.com/835770/tout-savoir-sur-la-strategie-numerique-responsable/

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    Réduire notre empreinte environnementale numérique : Christophe Béchu, Agnès Pannier-Runacher et Jean-Noël Barrot annoncent des mesures lors du Haut Comité pour le Numérique Responsable - Le mercredi 5 juillet 2023 – Document officiel ‘ecologie.gouv.fr/’
    Chaque année, le secteur du numérique représente 2,5 % de notre empreinte carbone (soit 17,2 Mt CO2eq), et 10% de notre consommation énergétique. Face à ce constat, des lois récentes (loi AGEC de 2020 et loi REEN de 2021) ainsi qu’une feuille de route gouvernementale (2021) sont venues définir un cadre d’action concret pour tendre vers un numérique sobre, décarboné et écoresponsable. Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique et Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications, ont réuni hier l’ensemble des parties prenantes concernées (entreprises, fédérations professionnelles, ONG, représentants des collectivités territoriales, chercheurs…) à l’occasion du Haut Comité pour le Numérique Responsable, afin d’annoncer plusieurs mesures pour réduire notre empreinte environnementale numérique.
  • Présentation de la feuille de route « décarbonation du numérique » : élaborée par les acteurs du secteur, elle contient une série d’actions concrètes et de leviers à activer pour rendre le secteur du numérique plus engagé en matière d’éco-responsabilité. Elle traduit l’émergence d’une véritable dynamique de filière, et le renforcement de l’appropriation par les acteurs des enjeux environnementaux.
  • Intégration du numérique dans la prochaine stratégie nationale bas carbone (SNBC) qui sera publiée en 2024, afin que le secteur du numérique soit inclut, de façon systématique, dans la trajectoire de baisse de l’empreinte carbone globale que va se fixer la France pour les années à venir.
  • Lancement de l’appel à projets « EcoNum », opéré par l’ADEME, dans le cadre de la stratégie d’accélération numérique écoresponsable de France 2030, qui vise à développer l’éco-responsabilité du secteur numérique tout en soutenant la création d’une offre plus sobre et compétitive de solutions numériques durables au travers de trois axes thématiques :
  • L’écoconception des produits numériques ;
  • La réparation, le réemploi et le reconditionnement du matériel informatique ;
  • Les modèles de production responsable.
    Cet appel à projet a pour but de financer l’innovation et soutenir le développement d’une économie numérique innovante, circulaire et à moindre impact environnemental. Doté dans sa première vague de 50 millions d’euros, il pourra être ré-abondé en fonction du succès du dispositif.
  • Annonce d’une nouvelle vague d’accompagnement de 15 collectivités territoriales par l’agence nationale de la cohésion des territoires pour définir et mettre en œuvre leurs stratégies numériques écoresponsables.
    « Depuis plusieurs mois, la France a engagé un travail inédit, pionnier dans le monde et en Europe, pour conjuguer les transitions numérique et écologique. Il nous faut mobiliser tous les potentiels, qu’il s’agisse de petites et grandes entreprises, d’acteurs de l’économie sociale et solidaire, de collectivités territoriales ou d’acteurs de la recherche. Notre objectif : construire une économie du numérique circulaire et sobre, inédite et compétitive à l’échelle mondiale ». Christophe Béchu

« Le numérique représente aujourd’hui 10% de notre consommation d’électricité et 2,5% de notre empreinte carbone. Compte tenu du dynamisme du secteur, cette part pourrait tripler, voire quintupler, d’ici 2050. Il nous faut donc agir, et vite, tant pour la gestion de notre système énergétique que pour notre trajectoire de décarbonation. Aujourd’hui, les acteurs du secteur, l’Etat, les collectivités prennent des engagements forts dans cet objectif de transition ». Agnès Pannier-Runacher

« Prolonger la durée de vie des équipements numériques, réduire notre dépendance aux matières critiques et à l’épuisement des ressources, promouvoir un numérique responsable fabriqué en France, voilà autant de défis auxquels nous faisons face. Nous comptons sur la capacité d’innovation de l’écosystème tech afin de concilier les deux transitions, écologique et numérique, et faire de la France une véritable pionnière en la matière ». - Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications

Retrouvez ci-dessous la synthèse de la feuille de route de décarbonation du numérique :

05.07.2023_Synthese_Feuille_de_route_numerique (PDF - 459.3 Ko)

Retrouvez le cahier des charges de l’appel à projets EcoNum en cliquant ci-dessous

Ministère de la Transition énergétique

FAQ Contact Écoconception

Flux RSS - Ministère de la Transition écologique (Ouvrir dans une nouvelle fenêtre)

Source : https://www.ecologie.gouv.fr/reduire-notre-empreinte-environnementale-numerique-christophe-bechu-agnes-pannier-runacher-et-jean

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    Le numérique responsable - Le vendredi 7 juillet 2023 – Document officiel ‘Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires - Ministère de la Transition énergétique - Économie verte Consommation et production responsables - Démarches -  MinistèresAccueil
    Dans un contexte de transformation numérique des entreprises et de croissance des usages, l’impact environnemental du numérique fait l’objet d’une prise de conscience sociétale forte qui appelle des réponses politiques. Cette demande a été, par ailleurs, clairement exprimée par les acteurs de la Convention citoyenne pour le climat. La transition écologique appliquée au numérique implique d’en connaitre son impact environnemental, d’agir pour un numérique plus sobre et réfléchi, tout en l’utilisant comme levier au service de la transition écologique.

Alors que les effets du changement climatique se font de plus en plus prégnants dans la vie des citoyens et des entreprises, accélérer la transition écologique est devenue une obligation notamment en matière de numérique. En 2020, le numérique représentait 2.5% de l’empreinte carbone annuelle de la France et 10% de sa consommation électrique annuelle. Sans action, les émissions de gaz à effet de serre pourraient augmenter de plus de 45% d’ici 2030.

Fort de ce constat et afin de faire converger la transition numérique et la transition écologique, le gouvernement a déployé plusieurs actions et dispositifs : la loi Anti-Gaspillage et Économie circulaire, une feuille de route gouvernementale intitulée « numérique et environnement », la loi du 15 novembre 2021 visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique (REEN). Aujourd’hui, ces actions se structurent sous le pilotage du Haut comité pour le numérique écoresponsable (HNCE), fer de lance de la planification écologique sur le sujet.

Cette politique publique de numérique écoresponsable apparaît cruciale, car elle est au croisement des problématiques de :

  • climat (émission de Gaz à effet de serre)
  • préservation de la biodiversité et des ressources (eau, terres rares)  
  • économie circulaire et gestion des déchets
    Dès 2019, de nombreux travaux ont permis d’alimenter la réflexion sur le développement d’un numérique écoresponsable : la mission d’information sur l’empreinte environnementale du numérique du Sénat (2020), ceux du rapport final de la Convention citoyenne sur le climat (2019), puis de la feuille de route du Conseil national du numérique (CNNum) rédigée avec le Haut conseil pour le climat (juillet 2020), mais aussi le rapport de l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) intitulé « Pour un numérique soutenable », sont autant d’éléments ayant permis de bâtir le cadre français en faveur du numérique écoresponsable.

La loi Anti gaspillage et économie circulaire (AGEC)

La loi du 10 février 2020 dite AGEC « Anti Gaspillage et Économie circulaire » est le premier texte à fixer des dispositions pour :

  • mieux informer et protéger le consommateur ;
  • rallonger la durée de vie des produits numériques ;
  • obliger l’État, les collectivités et leur groupement à intégrer ces enjeux dans leur politique d’achat.
    Les mesures prises en faveur des consommateurs comprennent une obligation, à compter du 1er janvier 2022, pour les fournisseurs d’accès internet, d’informer leurs abonnés de la quantité de données consommées et indiquent l’équivalent des émissions de gaz à effet de serre correspondant (article 13.3). De plus, depuis le 1er janvier 2021, un indice de réparabilité doit être affiché sur certains produits électroniques et électriques (article 16). Une note sur 10 informe le consommateur sur le caractère plus ou moins réparable des produits concernés.

Concernant les produits numériques, l’indice de réparabilité existe pour les téléviseurs, les ordinateurs, les smartphones et certains appareils ménages connectés. Au 1er janvier 2024, un indice de durabilité remplacera cet indice de réparabilité. Ce nouvel indice prendra en compte des critères tels que la fiabilité et la robustesse (article 16).

Par ailleurs, les fabricants et vendeurs de biens comportant des éléments numériques ont l’obligation de communiquer la durée pendant laquelle les mises à jour logicielles sont fournies pour assurer l’usage normal du bien numérique (article 27).

La loi AGEC met en place des mesures visant à rallonger la durée de vie des produits numériques en obligeant les fabricants à fournir les pièces détachées pendant 5 ans minimum, notamment de petits équipements informatiques et de télécommunications, des écrans et des moniteurs (article 19). De plus, elle permet une extension de la garantie légale de conformité de 6 mois pour les biens ayant fait l’objet d’une réparation (article 22).

Enfin, la loi AGEC oblige l’État, les collectivités et leur groupement à être exemplaires en matière d’achat de biens et services numériques. En effet, depuis le 10 mars 2021, ils ont l’obligation d’acquérir certains biens issus du réemploi ou de la réutilisation. Le décret n° 2021-254 du 9 mars 2021 fixe les objectifs d’achat, en particulier pour les produits numériques (article 58). En complément, depuis le 1er janvier 2021, l’administration publique, lors de ses achats, favorise le recours à des logiciels dont la conception permet de limiter la consommation énergétique associée à leur utilisation (article 55).

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire

La loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique (REEN)

La loi REEN s’adresse à tous les acteurs de la chaîne de valeur du numérique : professionnels du secteur, acteurs publics et consommateurs, et s’articule autour de cinq objectifs clés.

Premièrement, elle vise à faire prendre conscience de l’impact environnemental du numérique. À ce titre, les articles 1 à 3 prévoient des modules de formation et de sensibilisation au numérique responsable dans les écoles et les établissements d’enseignement. De plus, les formations d’ingénieur doivent intégrer un module sur l’écoconception des services numériques et à la sobriété numérique. Enfin, l’article 4 prévoit un observatoire des impacts du numérique visant à améliorer la connaissance sur la mesure des impacts directs et indirects du numérique sur l’environnement.

Deuxièmement, la loi REEN vise à limiter le renouvellement des appareils numériques au travers de trois axes phares.

  • Tout d’abord, elle renforce les dispositions de la loi AGEC en faveur du rallongement de la durée de vie des produits. Plus précisément, elle interdit les pratiques d’obsolescence, y compris logicielle (article 5 à 8). Les informations transmises au consommateur sur les mises à jour des biens numériques doivent être lisibles et compréhensibles (article 9 à 11) et les distributeurs doivent communiquer sur l’existence d’offre de reconditionnés, sur des conseils d’usage et d’entretien pour allonger la durée de vie des produits (article 21 et 22). Enfin, elle oblige les acheteurs publics en compte l’indice de réparabilité pour les produits numériques dans la passation des marchés (article 15).
  • Le deuxième axe phare consiste à favoriser le réemploi et la réutilisation. Dans cette direction, l’article 16 prévoit que les anciens équipements informatiques des services de l’État ou des collectivités soient orientés vers le réemploi ou la réutilisation. L’article 18 ajoute les reconditionneurs, en plus des vendeurs professionnels et les réparateurs, comme destinataires de pièces détachées.
  • Le dernier axe pour limiter le renouvellement des appareils numériques consiste à mettre des objectifs en matière d’économie circulaire, c’est-à-dire de recyclage, de réemploi, et de réparation à l’aide d’opérations de collecte (article 12 et 13). À ce titre, il est prévu des opérations nationales de récupérations des stocks dormants de téléphone, d’ordinateurs et de tablettes. En effet, entre 54 et 113 millions de téléphones dorment dans les tiroirs des Français selon une étude de l’Afnum.
    Le troisième objectif clé porte sur l’adoption d’usages numériques écoresponsables. La loi prévoit la création d’un référentiel général d’écoconception, fixant des critères de conception durable afin de réduire l’empreinte environnementale de ces services (article 25). De plus, une recommandation doit être publiée par les agences compétentes visant à l’information des consommateurs sur l’empreinte environnementale de la vidéo en ligne (article. 26).

Le quatrième objectif de la loi REEN vise à promouvoir des centres de données et des réseaux moins énergivores. À ce titre, le texte renforce les conditionnalités environnementales qui s’appliqueront au tarif réduit de la taxe intérieure de consommation finale d’électricité (TICFE) applicable aux centres de données (article 28). Plus précisément, des mesures de réutilisation de la chaleur fatale, et de limitation dans la consommation d’eau à des fins de refroidissement seront valorisées. Les opérateurs de communications électroniques devront quant à eux publier des indicateurs clés récapitulant leurs engagements en faveur de la transition écologique (art. 29).

Enfin, cette loi vise à promouvoir une stratégie numérique responsable dans les territoires. Il est prévu que les communes de plus de 50 000 habitants définissent au plus tard le 1er janvier 2025 une stratégie numérique responsable (article 35). Le décret n° 2022-1084 du 29 juillet 2022 précise le contenu de la stratégie et les modalités de son élaboration.

La loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France

Le Haut Comité pour le numérique écoresponsable (HCNE)

Lancé en novembre 2022, le Haut Comité pour le Numérique Écoresponsable (HCNE) est l’organe de pilotage de la planification écologique sur le sujet du numérique responsable. Il rassemble l’ensemble des parties prenantes concernées (entreprises, fédérations professionnelles, ONG, représentants des collectivités territoriales et des chercheurs) et est co-présidé par le Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires, la Ministre de la Transition énergétique et le Ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications. Au niveau opérationnel, le CGDD et la DGE en assure le co-pilotage.

Dans le cadre de la planification écologique, le HCNE assure le pilotage de l’ensemble des travaux menés en matière de numérique responsable, en associant les parties prenantes concernées.

La Feuille de route gouvernementale «  numérique et environnement  »

Fruit de plusieurs mois de concertations, et nourrie par les propositions de la Convention citoyenne pour le climat, cette feuille de route a été largement diffusée auprès des acteurs de l’écosystème du numérique responsable (entreprises, reconditionneurs, associations, collectivités, etc.) et constitue aujourd’hui un cadre de référence.

La feuille de route « Numérique et Environnement », rendue publique en février 2021, porte l’ambition de concilier développement des usages numériques et maîtrise de leur empreinte environnementale. Elle s’articule autour de trois axes : 

  • Connaître pour agir. Il importe, aujourd’hui, d’apporter des données précises et objectives sur les impacts positifs et négatifs de l’ensemble du cycle de vie des services numériques sur l’environnement. Cette approche doit être multicritère et intégrer aussi bien la dimension des émissions de gaz à effet de serre que la consommation d’énergie, d’eau et de ressources matières.
  • Soutenir un numérique plus sobre. Alors que les projections montrent une forte croissance des usages numériques, il s’agit de maîtriser, voire de réduire, l’empreinte environnementale du numérique, liée tant à la fabrication des équipements et des terminaux qu’aux usages.
  • Faire du numérique un levier d’innovation pour la transition écologique. Le numérique permet déjà d’optimiser la consommation d’énergie, de réduire nos trajets, d’éviter ou de mieux gérer des déchets. Il s’agit désormais de s’appuyer sur le potentiel du numérique pour accélérer la transition écologique.
    La feuille de route « numérique et environnement » - 2021

L’élaboration d’une feuille de route de décarbonation du secteur du numérique

L’article 301 de la loi du 22 août 2021 dite « loi Climat et résilience » dispose que, pour chaque secteur fortement émetteur de gaz à effet de serre, une feuille de route est établie conjointement par les représentants des filières économiques, le gouvernement et les représentants des collectivités territoriales pour les secteurs dans lesquels ils exercent une compétence.

Le numérique ne constitue pas un secteur au sens de la SNBC (Stratégie nationale bas carbone). Toutefois, ses émissions de GES ont fait l’objet d’études récentes soulignant leur importance et leur forte dynamique, nécessitant leur prise en compte par les pouvoirs publics à travers l’élaboration d’une feuille de route de décarbonation.

La première étape des travaux de la feuille de décarbonation du numérique a démarré fin 2022, et s’est traduite, en juillet 2023, par une première proposition de feuille de route élaborée par les acteurs de la filière et adressée aux pouvoirs publics dans le cadre de la planification écologique. Cette proposition contribuera à l’élaboration d’un objectif d’évolution de l’empreinte carbone du numérique et d’un plan d’action associé dans le cadre de la prochaine SNBC.

Ces travaux ont impliqué l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur, afin que chacun puisse identifier les différents leviers à sa portée pour diminuer l’empreinte carbone du secteur.

Proposition de feuille de route de décarbonation de la filière numérique (PDF - 2.65 Mo)

Synthèse proposition de feuille de route de décarbonation de la filière numérique (PDF - 1.43 Mo)

Le plan de sobriété du groupe de travail numérique

Un groupe de travail du plan de sobriété énergétique sur le numérique s’est réuni fin 2022. Les acteurs du numérique ont proposé des voies d’économies d’énergie reposant sur :

  • Une limitation des recours à la climatisation dans les salles des centres de données, si l’infrastructure du site le permet. Un passage de 21 à 23 °C est susceptible de diminuer la consommation d’énergie de l’ordre de 7 à 10 %.
  • Un paramétrage optimisé et de mise en veille des box internet et des décodeurs TV en cas de non-utilisation. Une box ADSL/fibre consomme en moyenne 158 kWh d’électricité par an et jusqu’à 300 kWh selon les modèles.
  • Une quantification des consommations énergétiques des services numériques très consommateurs de puissance et d’énergie. 
  • Un engagement des entreprises du numérique à réaliser leur bilan carbone d’ici fin 2023
  • L’engagement des entreprises du numérique à rejoindre « L’Engagement sobriété », qui permet d’initier des audits énergétiques et d’identifier les gisements d’économies d’énergie.
    La Stratégie d’accélération Numérique écoresponsable – France 2030

Volet financier et d’investissement d’une politique générale visant à concilier transition numérique et environnementale, la stratégie d’accélération Numérique écoresponsable entend développer l’écoresponsabilité du secteur numérique tout en développant une offre compétitive plus sobre de solutions numériques.

Elle s’articule en 4 axes et 12 mesures :

  • Soutenir les développements méthodologiques pour enrichir la connaissance de l’empreinte environnementale du numérique et la recherche en matière d’écoconception et de sobriété des solutions numériques.
  • Favoriser l’innovation pour une économie circulaire dans le secteur du numérique afin de faire de la France un leader sur l’écoconception, la sobriété et l’allongement de la durée de vie des solutions numériques.
  • Créer une offre de formation continue et initiale relative à l’écoconception, et à la sobriété numérique.
  • Acculturer et accompagner les différents acteurs dans le cadre de cette transformation numérique.
    Dans le cadre de France 2030, un appel à projet doté de 50 M€ a été lancé en juillet 2023. Il vise à faire émerger des projets innovants afin de réduire l’empreinte environnementale du numérique au travers :
  • De l’écoconception des biens et services numériques pour répondre aux enjeux d’épuisement des ressources abiotiques (fossiles, minérales, et métaux) et des ressources rares, dont les matières premières critiques ;
  • Du réemploi, de la réparation et le reconditionnement afin d’agir sur la durée de vie des équipements ;
  • Des modèles de production responsables notamment l’« économie de la fonctionnalité » et « low Tech » afin de favoriser le développement et déploiement de biens et services « au juste besoin ».
    Le cahier des charges est disponible : Pour les entreprisesPour les collectivités

Documents complémentaires :

Le rapport de la Convention citoyenne pour le climat

  La feuille de route du Conseil national du numérique rédigée avec le Haut conseil pour le climat

  Le rapport de l’Arcep : pour un numérique soutenable

  Le rapport du Haut conseil pour le climat : maîtriser l’impact carbone de la 5G numérique responsable : comment adopter les bons réflexes  ?

  Rapport ADEME-ARCEP - volet 2 - Synthèse

  Rapport ADEME-ARCEP - volet 3 - Synthèse

  Texte de loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique

Texte de loi Anti-Gaspillage et Economie Circulaire

Ces contenus peuvent aussi vous intéresser :

Sols argileux, sécheresse et construction

Décarbonation de l’aménagement

Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires

Ministère de la Transition énergétique

France Nation Verte : Agir - Mobiliser - Accélérer

FAQ Contact Écoconception

Source : https://www.ecologie.gouv.fr/numerique-responsable

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    Les services publics écoresponsables - Le mardi 11 juillet 2023 – Document officiel ‘ecologie.gouv.fr’ – Destination : Les services publics, présents dans tous les territoires
    Les services publics, présents dans tous les territoires, animés par plus de 2,4 millions de femmes et d’hommes travaillant dans les services de l’État, ses établissements publics et ses opérateurs, ont vocation à jouer un rôle moteur dans la transition écologique.

L’État accélère la transition écologique de ses services

En lançant le plan Services publics écoresponsables, le 4e Conseil de défense écologique qui s’est tenu le 12 février 2020 a eu pour ambition d’accélérer la transition écologique des services publics dans leur fonctionnement et leurs missions. Défini par la circulaire du premier ministre n°6145/SG visant l’engagement de l’Etat dans des services publics écoresponsables,Il repose sur un socle de 20 mesures qui incarnent l’écologie au quotidien pour les services publics et sur la mobilisation des agents pour porter des actions et initiatives au plus proche de leurs missions et de leur environnement.

Quelle est la situation aujourd’hui ?

Des démarches écoresponsables ont été engagées depuis 2008 par l’État, à l’occasion du Grenelle de l’environnement, puis dans cadre du plan interministériel Administration exemplaire (2015-2020). Cette dynamique franchit une nouvelle étape avec les Services publics écoresponsables.

Concernant les ministères de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, les résultats étaient encourageants en 2019.

  • 1615 agents bénéficiaires de l’indemnité kilométrique vélo
  • 58% des commandes de papier recyclé dans l’ensemble des services
  • 75% de réduction d’usage des produits phytosanitaires par les directions
  • 18% de denrées alimentaires issues de l’agriculture biologique dans les cantines
  • 55% des DREAL couvertes par un plan de mobilité
    Quels sont les objectifs ?

En rendant obligatoire 20 mesures concrètes pour des Services publics écoresponsables, le Conseil de défense écologique accélère la transformation de la puissance publique pour contribuer directement à des modes de déplacement, de consommation, de chauffage et d’achat ayant un impact réduit sur l’environnement et répondre par la même occasion à une aspiration profonde des agents publics.

Qui est impliqué ?

Les mesures adoptées aujourd’hui élargissent le périmètre du dispositif à tous les services de l’État, ses établissements publics et ses opérateurs. Il est également proposé aux collectivités territoriales, leurs groupements ainsi qu’aux hôpitaux sur la base du volontariat.

Les agents volontaires pourront s’engager et proposer d’autres actions à mettre en oeuvre à l’échelle locale, en fonction des spécificités de leur administration.

Chaque ministère et préfecture ont nommé un correspondant Services publics écoresponsables pour mobiliser les acteurs indispensables à la mise en œuvre des mesures et constituer une communauté d’agents engagés. Les pilotes des mesures en direction métier fournissent le cadrage et les outils de mise en œuvre des mesures.

Un espace d’échanges sur la plateforme interministérielle OSMOSE est mis à disposition des agents publics, en particulier les correspondants et pilotes, pour transmettre les outils de mise en œuvre, les bonnes pratiques ainsi que les résultats obtenus.

2,4 millions d’agents publics de l’État mobilisés pour la transition écologique

2,4 millions d’agents publics de l’État mobilisés pour la transition écologique

Quelles sont les mesures adoptées ?

20 mesures sont désormais obligatoires pour l’ensemble des services de l’État, de ses établissements publics et de ses opérateurs. Elles concernent :

  • la mobilité durable des agents,
  • la suppression du plastique à usage unique,
  • une politique d’achat zéro-déforestation,
  • une alimentation plus respectueuse de l’environnement,
  • la réduction de la consommation d’énergie dans les bâtiments publics,
  • la suppression des produits phytopharmaceutiques,
  • l’économie circulaire et la maîtrise de l’empreinte carbone du numérique.
    Les services publics écoresponsables

Mieux se déplacer

2020 - Un forfait mobilité durable de 200 € disponible pour les agents de la fonction publique d’État se rendant au travail à vélo ou en covoiturage.

2020 - Le covoiturage lors des trajets quotidiens domicile-travail est encouragé par des partenariats avec les acteurs du secteur. Une solution ouverte aux employeurs publics comme privés sera proposée.

En région Auvergne Rhône Alpes, les 200 000 agents de l’État ont été invités à télécharger l’application Karos sur leur smartphone et à covoiturer. Une quinzaine de sites ont été définis dans les villes de Moulins, Aurillac, Valence, Le Puy, Chambéry et Annecy pour faire l’objet d’un accompagnement spécifique. Ce service permet la fourniture d’une preuve de covoiturage et propose une « garantie de retour » aux covoiturés.

2020 - Un logiciel de gestion du covoiturage pour les déplacements professionnels, commun à l’ensemble des administrations, est mis en place.

2020 - Tous les nouveaux véhicules des ministres, secrétaires d’État et préfets (sauf véhicules blindés), et au moins 50 % des véhicules de service et de fonction acquis par les services de l’État et de ses établissements publics doivent être électriques ou hybrides rechargeables.

À compter de janvier 2021 - Les ministères financeront des projets de réduction d’émissions de gaz à effet de serre à hauteur des émissions générées par les déplacements aériens de leurs agents. La voie aérienne est autorisée lorsque le temps de trajet par voie ferroviaire est supérieur à 4 h, ou 6 h aller-retour dans une même journée. Certains
services spécifiques bénéficieront d’exception (armées...).

Des places de stationnement sécurisées pour les vélos des agents dans tous les parkings de l’État. Les sites accueillant du public devront également disposer de places de stationnement pour vélos.

2020 - une solution de visioconférence est mise à disposition de l’ensemble des agents de l’État pour réduire leurs déplacements.

D’ici fin 2021 - Au moins 500 bornes supplémentaires de recharge pour véhicules électriques seront installées dans les sites de l’État.

Décret du 9 mai 2020 relatif au versement du « forfait mobilités durables » dans la fonction publique de l’Etat (www.legifrance.gouv.fr)

Circulaire du Premier ministre du 13 novembre 2020 relative à la nouvelle gestion des mobilités pour l’État (www.legifrance.gouv.fr)

Mieux gérer les ressources

2020 - L’État s’engage à proposer systématiquement son matériel aux associations et acteurs de l’économie sociale et solidaire lors de remplacements. Les échanges de biens et dons aux associations sont favorisés par une plateforme dédiée.
La direction de l’environnement, de l’aménagement, et du logement de Guyane a établi un partenariat depuis 2014 dans le cadre de l’opération Recycl’ordi pour reconditionner et prêter ou revendre le matériel informatique obsolète ou hors d’usage à un prix adapté pour des personnes à faibles ressources, qui ont pu bénéficier ainsi de près de 200 ordinateurs.

2020 - L’État n’achète plus de plastique à usage unique pour une utilisation sur les lieux de travail et dans les événements qu’il organise.
L’université de Lorraine a basculé depuis le début de l’année, pour les réunions de service, d’un système de gobelets en carton jetable à un système de verres lavables en verre. L’équipement progressif des salles représente un volume de 1000 verres. Le lavage de la vaisselle de réunion est assuré par l’achat d’un lave-verres sur chaque site. Par ailleurs l’université a proposé aux agents d’adhérer à un pacte écologique en achetant des gourdes à prix réduit.

2020 - L’État utilise systématiquement du papier recyclé ou, à défaut, du papier issu de forêts gérées durablement.

2020 – Développement d’une stratégie de réduction de l’empreinte carbone du numérique public, comprenant notamment la sensibilisation des agents aux écogestes numériques et l’achat de matériel reconditionné.

À compter de janvier 2021 - Des critères prenant en compte le risque de déforestation seront intégrés aux appels d’offre publiés par l’État. Des clauses-types seront rédigées pour accompagner les acheteurs publics.

Dons des biens mobiliers du Domaine (dons.encheres-domaine.gouv.fr)

Feuille de route numérique et environnement

Mieux se nourrir

2020 et lors du renouvellement des marchés - L’État et ses établissements publics s’approvisionnent en produits de qualité et durable dans leurs services de restauration collective, lors du renouvellement des marchés (au moins 50 % dont au moins 20 % issus de l’agriculture biologique). Ils favorisent la qualité et la diversité des apports en protéines.

Mieux protéger la santé des écosystèmes

2020 – Arrêt de l’utilisation de produits phytopharmaceutiques pour l’entretien des espaces verts, forêts, voiries et promenades, que ces lieux soient ou non ouverts au public.

Mieux se chauffer

2020 - L’achat de nouvelles chaudières au fioul ou la réalisation de travaux lourds de réparation sur ces chaudières sont interdits. Elles seront supprimées d’ici 2029 (des délais additionnels sont prévus pour les ministères de l’Intérieur et des Armées).

2020 - 20 millions d’euros destinés à la mise en place de travaux simples de réduction de la consommation d’énergie, au titre d’un programme d’actions sur les immeubles de l’État.

2020 - Un outil de suivi de consommation des fluides (eau et énergie) permet d’obtenir une cartographie énergétique fiable de l’immobilier de l’État et d’optimiser sa facture énergétique. La carte des bâtiments propriété de l’État sera publiée en open data, en précisant sa surface et le type d’énergie pour son chauffage.

2020 - Une campagne de sensibilisation des agents de la fonction publique auprès de l’ensemble de l’administration de l’État, afin de développer les comportements autonomes et responsables.

2022 - Dans le cadre du Grand Plan d’investissement, et sur 39 cités administratives emblématiques de la présence de l’État dans les territoires, l’État se fixe des objectifs de réduction de deux tiers de la facture énergétique et de 50 % des émissions des gaz à effet de serre, à l’horizon de la livraison de ces chantiers, prévue en 2022.

Quel calendrier ?

Les mesures sont déployées en 2020 et une communauté d’agents engagés se constituera progressivement pour échanger les bonnes pratiques, trouver des solutions aux enjeux qui se poseront et favoriser l’émergence d’initiatives locales dans tous les services publics.

Chaque ministère devra également publier un bilan annuel pour valoriser les actions nouvelles mises en oeuvre au cours de l’année écoulée et quantifier leurs premiers effets obtenus. Ces bilans publics permettront aux agents et aux citoyens d’observer la transformation des pratiques des administrations et établissements publics.

Les bilans de Services publics écoresponsables

Deuxième comité de suivi SPE : des avancées significatives

Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique et Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, ont réuni mercredi 12 janvier 2022 le deuxième comité de suivi de la démarche Services publics écoresponsables (SPE). Elles ont salué des avancées significatives et la mobilisation de tous les services de l’Etat, aussi bien sur les vingt engagements socles de l’initiative, qui portent sur la mobilité, la commande publique, l’alimentation, la rénovation énergétique des bâtiments, la biodiversité, l’économie circulaire et le numérique responsable, que sur les initiatives volontaires des services.

Quelques chiffres clés :

  • 200.000 sites et 2,4 millions agents concernés par la démarche ;
  • 20 engagements concrets qui incarnent l’écologique au quotidien des services de l’Etat ;
  • 6 thématiques : économie circulaire, mobilité des agents, numérique responsable, consommation d’énergie, alimentation plus respectueuse de l’environnement, achats plus responsables, suppression des produits phyto-pharmaceutiques ;
  • 820 documents disponibles sur le dispositif SPE ;
  • 30 pilotes et 29 correspondants de la démarche au sein des ministères et en régions ;
  • +740 inscrits sur l’espace SPE de la plateforme numérique Osmose.
    Services publics écoresponsables : bilan interministériel 2020-2021 (PDF - 17.31 Mo)

  Services publics écoresponsables : 2020, une première année de mise en œuvre prometteuse (PDF - 1.63 Mo)

  Services publics écoresponsables : bilan de lancement (PDF - 7.61 Mo)

Services publics écoresponsables : une dynamique qui se confirme (PDF - 2.82 Mo)

Bilan 2021/2022 des Services Publics écoresponsables

Bilan : Services publics ecoresponsables 2021-2022

Synthese : bilan Services publics ecoresponsables

Les initiatives et les actions des services de l’État

Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance

  Ministère des Sports

  Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères

Club développement durable des établissements et entreprises publics

Pour en savoir plus :

Gestion des mobilités de l’Etat

  Les plans ministériels d’administration exemplaire et les bilans annuels par ministère (www.side.developpement-durable.gouv.fr)

  Club développement durable des établissements et entreprises publics, Guide pratique pour accompagner les changements de comportement dans les organisations

  Ademe, Intégrer l’environnement dans mes domaines d’intervention

  Ademe, Une rentrée pour tout changer

  S’engager dans une politique d’achat public « Zéro déforestation » - Guide à destination des acteurs de la commande publique

Écoresponsable au bureau - guide pratique (PDF - 1.11 Mo)

Cadre réglementaire :

Circulaire du 25 février 2020 relative aux engagements de l’État pour les services publics écoresponsables (www.legifrance.gouv.fr)

  La loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte (www.legifrance.gouv.fr)

  La circulaire du 27 avril 2016 relative à la gouvernance de la politique immobilière de l’Etat

  L’exemplarité de l’Etat en matière d’utilisation de produits issus de l’agriculture biologique dans la restauration collective (circulaires.legifrance.gouv.fr)

  Loi EGALIM -  Loi AGEC

Ces contenus peuvent aussi vous intéresser :

Flux RSS - Ministère de la Transition écologique (Ouvrir dans une nouvelle fenêtre)

Source : https://www.ecologie.gouv.fr/services-publics-ecoresponsables

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    Définitions des principaux termes du numérique responsable - GreenIT - Communiqué
    Nous vous proposons ici une mise à jour perpétuelle des définitions du Green IT. Si vous chercher une définition précise pour un terme en particulier, consultez notre glossaire. Ce travail a commencé en 2009 (tentative de définition du Green IT) et se poursuit depuis au fil de l’eau. Vous trouverez sur cette page les principaux termes du numérique responsable. Vos commentaires sont essentiels pour nous aider à affiner / corriger / compléter ces définitions.

Numérique responsable - English : Sustainable ICT

« ensemble des technologies de l’information et de la communication dont l’empreinte économique, écologique, sociale et sociétale a été volontairement réduite et / ou qui aident l’humanité à atteindre les objectifs du développement durable ».

Depuis 2014, on utilise plus volontiers l’expression « numérique responsable » pour rappeler que cette démarche ne se limite pas à la réduction des impacts environnementaux mais qu’elle s’intéresse aussi à la performance sociale et économique. Avec le temps, le terme « durable » a en effet pris une connotation presque exclusivement environnementale dans l’esprit du grand public.

Le numérique responsable s’organise en trois périmètres principaux : Green IT 1.0, Green IT 1.5, Green IT 2.0. Cette notation ne constitue pas une progression mais bien trois périmètres différents pour lesquels les interlocuteurs, le pouvoir de décision et le budget ne sont pas les mêmes. La plupart des organisations mènent des projets en parallèle au sein de ces trois périmètres.

Pour en donner une définition courte, on peut dire que « le numérique responsable est le numérique qui respecte le plus possible le Vivant ». Par « Vivant » on entend les êtres humains, la faune, la flore et plus globalement la planète.

Green IT 1.0 - English : Green for IT

« Démarche d’amélioration continue qui vise à réduire l’empreinte écologique, économique et sociale des technologies de l’information et de la communication »

Conception numérique responsable

  • Français : conception responsable de service numérique
  • English : sustainable design for digital service
    Depuis 2014, on désigne par conception responsable de service numérique (abrégé par conception numérique responsable ou CNR) la « démarche qui consiste à intégrer la performance environnementale et sociale dès la conception d’un produit ou d’un service numérique ». En plus de l’éco-conception on intègre la performance sociale à la démarche. Cette approche est portée par le Collectif Numérique Responsable.

Une démarche Green IT se mène à l’échelle du système d’information et est portée par la direction informatique (DSI).

La conception numérique responsable se déroule à l’échelle d’un projet, d’un produit, ou d’un service numérique. Elle est le plus souvent portée par le/la responsable du projet / produit / service avec l’appui de la DSI et des expert(e)s RSE / DD internes. C’est donc une approche transversale alors que le Green IT est une approche plus verticale.

Green IT 1.5

Démarche d’amélioration continue qui vise à réduire l’empreinte écologique, économique et sociale de l’organisation (au sens physique du terme) grâce aux outils numériques. Dans une économie majoritairement tertiaire comme celle de la France, cela passe essentiellement par la réduction de la surface des bureaux et des kilomètres parcourus par les salariés, deux domaines dans lesquels la France n’a toujours pas réussi à réduire ses émissions de gaz à effet de serre.. Un deuxième volet du Green IT 1.5 consiste à mettre les TIC au service de la stratégie Développement Durable de l’entreprise, notamment en proposant des logiciels pour suivre la stratégie RSE de l’entreprise (pilotage et reporting RSE), évaluer la performance Développement Durable des fournisseurs (achats responsables), vérifier la conformité réglementaire, etc. Le déploiement de tous ces outils revient à créer un SIDD.

Système d’Information Développement Durable
English : Sustainable Development Information System
Français : Système d’Information Développement Durable
Un Système d’Information Développement Durable (SIDD) est constitué de l’ensemble des logiciels déployés par l’organisation au service du développement durable.

Green IT 2.0 - English : IT for green

« Démarche d’amélioration continue qui vise à réduire l’empreinte économique, écologique et sociale d’un produit ou d’un service, grâce au numérique ». Par exemple, l’ajout d’une fonctionnalité d’éco-conduite dans le GPS livré avec une voiture. On s’intéresse ici à la réduction des impacts « métier » grâce aux TIC. Lorsqu’il y a changement de modèle et non une simple optimisation, on parle d’éco-innovation de rupture.

éco-innovations de rupture
Les éco-innovation de rupture s’appuient sur les TIC pour changer un modèle économique et / ou comportemental. Deux principaux modèles sont visés : la (re)mutualisation de l’économie et la gestion des processus par exception.

(Re)mutualisation de l’économie
Aussi appelée économie collaborative, vise à glisser de l’économie du produit (un objet détenu par individu) à l’économie de service (accès à n objets partagés). Les exemples les plus médiatisés sont le covoiturage, le cloud computing, ou bien encore la colocation.

Gestion par exception
consiste à mesurer finement un processus grâce à des capteurs électroniques, puis à analyser ces données pour prendre des décisions. Par exemple, on ne déclenchera l’arrosage des pelouses d’une ville qui si le taux d’hygrométrie du sol le nécessite. Autre exemple : un capteur de luminosité associé à un capteur de présence éteint ou allume automatiquement un éclairage en fonction des mouvements détectés et de la luminosité extérieure. Des processus plus complexes (optimisation de tournée, agriculture de précision) reposent sur de multiples points de mesure dont les données sont consolidées puis analysées en temps réel. On utilise souvent le terme anglais « smart » pour désigner l’intelligence de ces systèmes.

Dimensions sociale et sociétale

En parallèle des 3 périmètres définis plus haut, on observe des démarches sociale et sociétale transversales, notamment l’IT for Good et le Fair IT.

IT for Good - English : IT for Good

Démarche sociétale qui consiste à utiliser les TIC au service des actions sociales et humanitaires. Par exemple, les casques Rouges

Fair IT - Français : informatique équitable - English : Fair IT

Le Fair IT s’intéresse essentiellement aux conditions de travail des employés de l’industrie informatique, à l’éthique, et au respect des droits humains fondamentaux. Menée en parallèle au Green IT 1.0, cette démarche vise spécifiquement à réduire les impacts sociaux de la fabrication des TIC : de l’extraction des minerais jusqu’à l’assemblage des équipements. Les utilisateurs peuvent faire évoluer ces conditions, notamment en demandant aux fournisseurs de s’engager sur le respect des droits de leurs employés et des employés de leurs sous-traitants. Par exemple, après les révélations d’un réseau d’ONG dont GreenIT.fr fait partie, Apple s’est engagé à faire cesser le travail des enfants dans les usines de ses sous-traitants.

Sobriété numérique - English : digital sobriety

« démarche qui consiste à modérer ses usages numériques et à concevoir des services numériques plus sobres. » Nous avons forgé cette démarche il y a 10 ans pour proposer une piste simple et efficace pour économiser le numérique. Cette expression est en effet née de la prise de conscience que « le numérique est une ressource critique, non renouvelable, qui s’épuise inéluctablement ». Au rythme actuel, on estime qu’il nous reste de 1 à 3 générations de numérique devant nous. Ensuite, la raréfaction des matériaux ou leur disparition ou leur coût très élevé ne permettront plus d’envisager le numérique comme l’outil universel qu’il est aujourd’hui.

Source : GreenIT.fr (2004-2021)

https://www.greenit.fr/wp-content/uploads/2023/06/edechet-250x250-2.jpg

Eyrolles - écoconception web : les 115 bonnes pratiques - 4ème édition - 12 mai 2022 - couverture

https://i2.wp.com/www.greenit.fr/wp-content/uploads/2021/10/Tendre_vers_la_sobriete_numerique-Je_passe_a_l_acte-Actes_Sud-Frederic_Bordage-couverture-small-1.jpg?resize=221%2C300&ssl=1

https://www.greenit.fr/wp-content/uploads/2019/08/Sobriete_numerique_les_cles_pour_agir-bordage-small.jpg

Recyclage de votre équipement électrique ? E-dechet.com

Agenda

GreenIT.fr on Vimeo

© GreenIT.fr - 2004/2023 - Contact - Crédits : Breek - dispense de déclaration CNIL – Source : https://www.greenit.fr

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    Capitalisme numérique et transition écologique : l’impossible (ré)conciliation ? - Publié le 15 mars 2023 - Par Julien Pillot - Économiste – Enseignant Chercheur (Inseec Grande École / OMNES Éducation) - Document ‘vie-publique’ - Société
    Dopage métallique, voracité énergétique, création de nouvelles dépendances, difficile mesure des impacts… Le numérique entretient avec l’environnement une relation très complexe. Quel est son potentiel pour la transition écologique et quel genre de régulation pourrait mettre le numérique au service de l’environnement ?

Sommaire

À l’ombre des géants du numérique américains (les GAFAM et autres NATU), ou chinois (les BATX), la France a su tirer profit de cette transition numérique, et à travers elle, du capitalisme numérique qui a accompagné ce mouvement. La French Techest dynamique et attractive, comme en témoigne un nombre croissant de licornes, ou des investissements étrangers en hausse dans le domaine de la R-D et de la tech. Notre pays bénéficie notamment d’infrastructures de grande qualité, d’un outil d’attraction fiscale de premier ordre avec le crédit d’impôt recherche (CIR), mais aussi d’un savoir-faire reconnu dans le domaine et d’une forte acculturation de la population au numérique qui fait de la France un débouché de premier choix pour nombre de services numériques étrangers. Cela se traduit indéniablement en termes de croissance, d’emploi, d’investissement et de fiscalité.

Cependant, ce capitalisme numérique interroge quant à sa soutenabilité. Au fur et à mesure de la propagation des terminaux et usages numériques à l’échelle planétaire, nous prenons peu à peu conscience de son empreinte environnementale, de ses besoins énergétiques, tout autant que certaines de ses conséquences sociales. Dans un XXIe siècle qui aura pour marqueurs structurels la lutte contre le changement climatique, la préservation des ressources naturelles (mais aussi la course au contrôle des gisements de ressources critiques) et la transition énergétique, l’inquiétude autour de l’empreinte environnementale du numérique est parfaitement légitime.

Référence : voir ci-après

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Dopage métallique, voracité énergétique et nouvelles dépendances : le côté obscur de la force numérique

Selon l’étude Ademe-Arcep de janvier 2022, le numérique représenterait déjà 2,5% de l’empreinte carbone de la France. Bien que les recherches scientifiques pluridisciplinaires visant à mesurer l’impact environnemental du numérique n’en soient qu’à leurs balbutiements, et que les méthodes tout comme les résultats sont encore sujets à caution (nous y reviendrons), un premier consensus semble émerger quant aux deux grandes sources émettrices de pollution numérique.

Celle qui vient premièrement à l’esprit concerne l’énergie nécessaire à l’alimentation de nos équipements numériques, mais aussi des infrastructures, des algorithmes et capacités de calcul sur lesquels reposent les applications et logiciels. En France, le numérique représenterait ainsi déjà près de 10% de notre consommation énergétique (contre 6% au niveau mondial). En principe, notre pays, qui bénéficie d’un mix énergétique peu carboné et qui est structurellement exportateur d’électricité, n’est que peu concerné par ce versant de la pollution numérique. Il faut toutefois nous inquiéter de la progression spectaculaire de la consommation d’électricité directement imputable à la progression du numérique dans notre société (la plupart des projections actuelles tablent sur un doublement à horizon 2030) car, sauf à se mettre en capacité de produire une énergie abondante, bon marché et décarbonée, cela pourrait contribuer au renchérissement de l’électricité, mais aussi à des arbitrages douloureux liés à une demande devenue excédentaire à l’offre.

Mais il convient surtout de considérer l’impact matériel du numérique. Car si les services sont ’dématérialisés’, ils reposent sur des équipements physiques : des terminaux d’accès, des serveurs distants, des capteurs et autres objets connectés, des réseaux de communication… Ces milliards d’objets (inter)connectés représenteraient, selon les différents rapports, environ 70% de la pollution numérique d’un pays comme la France, qui importe donc massivement cette pollution des pays où ces équipements sont produits (à raison, selon l’Ademe, d’un million de tonnes de ressources par an et par personne).

Au-delà de la consommation énergétique liée à leur alimentation, les équipements numériques ont une empreinte environnementale qui s’explique en effet très largement par les quantités colossales d’énergie carbonée (et de produits chimiques polluants pouvant contaminer les eaux et les sols) qu’il a fallu dépenser pour extraire les métaux nécessaires à leur fabrication, mais aussi pour les opérations de raffinage sans lesquelles nulle exploitation industrielle n’est possible. Le tout avec un rendement énergétique parfois très faible puisqu’il faut, par exemple, traiter une tonne de minerai pour obtenir 1 gramme d’or (c’était 2,5 grammes dans les années 1990)… Or, un objet aussi commun qu’un téléphone mobile de nouvelle génération contient environ 50 métaux (dont du cuivre, de l’or, du cobalt, du nickel, du lithium…), deux fois plus que leur équivalent d’ancienne génération.

Le numérique va ainsi de pair avec l’électrification de la société, laquelle ne se conçoit pas sans un ’dopage métallique’ qui nous soumet à de nouvelles dépendances  :

  • sur le plan géostratégique, nous devenons dépendants de pays et d’entreprises étrangers qui maîtrisent l’extraction et le raffinage de ces métaux au fort niveau de criticité, car peu contournables dans l’alimentation de nos activités industrielles stratégiques ;
  • sur le plan économique, nous sommes ’preneurs de prix’ (c’est-à-dire que nous devons accepter les prix imposés sur les marchés) pour ces métaux que nous importons massivement et sans lesquels nos industries sont à l’arrêt. La compétition pour ces ressources, leur raréfaction relative, et le renchérissement des coûts liés à leur extraction et raffinage, ne peut que laisser présager une inflation ;
  • sur le plan environnemental, nous dépendons de la nature de l’énergie – aujourd’hui quasi exclusivement fossile et donc fortement émettrice – employée pour alimenter les activités d’extraction et de raffinage. Car si la pollution des sols est locale, le réchauffement imputable aux émissions de gaz à effet de serre (GES), tout autant que ses conséquences, sont planétaires. À ce sujet, le numérique pourrait représenter 7% des émissions françaises de GES à horizon 2040.
    Référence : voir ci-après

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Numérique et environnement : une relation complexe et des impacts difficilement mesurables

Comme nous venons de le voir, il n’est plus l’heure de nier l’impact environnemental du numérique, pas plus que les nouvelles dépendances auxquelles il nous soumet. La posture opposée qui consisterait à restreindre aveuglément l’accès aux équipements et aux services numériques serait un non-sens tout aussi préjudiciable, dans la mesure où cela obérerait notre capacité d’innovation, notre productivité, et nous amènerait à renoncer à la croissance et aux emplois (directement et indirectement) liés au numérique que nous avons évoqués en introduction. En d’autres termes, il ne revient pas de sacrifier le numérique sur l’autel de l’environnement, mais plutôt de mettre le numérique au service du progrès économique et social, mais aussi environnemental.

Il faut bien comprendre que le numérique est cette technologie qui peut, lorsqu’elle est mobilisée à bon escient, apporter une contribution décisive dans la lutte contre la pollution. C’est par exemple grâce au numérique que nous sommes en mesure d’optimiser les flux logistiques, de piloter les capacités de production ou de stockage au plus près des besoins, mais aussi de créer des intelligences artificielles ou des interfaces de réalité augmentée ou virtuelle qui viennent déjà seconder de nombreux corps de métiers dans des secteurs aussi essentiels que l’agriculture, l’éducation ou la santé. Le numérique est également ce socle d’intelligence qui porte les différentes composantes de la smart city, mais aussi les réseaux énergétiques de nouvelle génération, ou encore le pilotage en temps réel de la maison, qui seront autant de moyens d’aller vers davantage d’efficience et de sobriété énergétiques.

Prendre des précautions avec les effets présupposés du numérique sur l’environnement est d’autant plus important que les méthodes scientifiques de mesure des impacts directs, et plus encore des implications indirectes (les effets de rebond), ne sont pas encore des plus robustes.

En ce qui concerne la mesure des effets directs, l’industrie et les administrations focalisent sur les émissions de CO2, quand les scientifiques préconisent plutôt la méthode MIPS (material input per service unit) qui s’intéresse aux ressources qui entrent dans la composition d’un bien ou d’un service. Le MIPS permet, par exemple, de savoir qu’un ordinateur personnel de 2 kg aura mobilisé 22 kg de produits chimiques, 1,5 tonne d’eau et 240 kg de combustible. Un simple microprocesseur de 2 grammes aura, quant à lui, nécessité 32 kg de matières premières, soit un ratio vertigineux de 16 000/1 ! Si la méthode MIPS est probablement à privilégier, elle souffre néanmoins du flou et des imprécisions qui entourent les multiples données qu’il est nécessaire de mobiliser pour mener l’analyse à bien.

La mesure des effets indirects est une tâche encore plus délicate. Le télétravail illustre à lui seul toutes les difficultés de l’exercice. Un raisonnement simpliste consisterait à considérer que le télétravail (essentiellement permis par les solutions numériques mises à disposition des entreprises et des professionnels) est vertueux sur le plan environnemental à partir du moment où il économise des trajets de type domicile-travail réalisés via des modes de transport carbonés. Toutefois, ce serait ignorer l’ensemble des consommations additionnelles que le télétravail va engendrer dans le foyer des personnes concernées (éclairage, chauffage, consommation électrique, éventuellement des trajets supplémentaires pour faire des courses ou visiter une personne…). Or, non seulement ces consommations auraient pu être évitées, mais elles se réalisent de façons décentralisées quand la centralisation au sein du lieu de travail (qui ne disparaît pas pour autant) permet des économies d’échelle. On le comprend aisément à travers cet exemple : le bilan énergétique et environnemental de quelque chose d’aussi simple que le télétravail n’est pas simple à établir, en ce qu’il s’appuie sur des données parfois difficiles à observer, mais repose aussi sur des situations et des comportements individuels parfaitement hétérogènes.

Quand les entreprises de la tech alimentent un cercle vicieux de surconsommation - surproduction

Faute d’un consensus sur la méthode, et de pouvoir identifier, mesurer et anticiper l’ensemble des effets de rebond potentiels, il y a fort à parier que la controverse autour de l’impact environnemental du numérique n’est pas proche de s’estomper. Il ne faudrait pas, toutefois, que ces points aveugles n’en viennent à dédouaner les entreprises de la tech de leurs responsabilités vis-à-vis de la préservation de l’environnement. Car, une analyse froide des grands mouvements technologiques engagés depuis l’origine de la révolution numérique laisse à penser que la tech a d’abord été mise au service des marchés financiers plutôt qu’au service de l’humain et de l’environnement. L’explosion de la valorisation des géants du numérique, mais également la multiplication des licornes opérant dans le secteur du numérique, témoigne de marchés qui ont validé des stratégies orientées autour du renouvellement rapide des équipements numériques et la surconsommation de services numériques à fort potentiel addictif.

D’une part, les équipementiers sont incités à organiser l’obsolescence rapide des appareils (par exemple via l’optimisation logicielle orientée vers les dernières générations d’appareils, ou à travers des produits complémentaires uniquement compatibles avec les dernières générations d’appareils) pour pousser le marché mondial, qui est déjà largement couvert, à renouveler les équipements. Et tant pis si les modèles préexistants couvraient déjà parfaitement les besoins réels des consommateurs. Au-delà, nous assistons depuis plusieurs années à l’apparition de produits du quotidien aussi commun qu’un réfrigérateur ou une machine à café qui disposent désormais de ’fonctions connectées’. Le numérique fait alors office d’argument marketing pour susciter un acte d’achat, de nouveau sans jamais s’interroger si l’innovation numérique est de nature à répondre aux besoins réels des consommateurs. Dans un cas comme dans l’autre, la fonction de production – et de profit – de ces entreprises ne s’embarrasse guère des impacts environnementaux générés par leurs stratégies.

D’autre part, les entreprises développant des services numériques sont encouragées à promouvoir la technologie pour elle-même, sans toujours mesurer l’impact environnemental de leurs créations et s’assurer que celui-ci est en adéquation avec les apports économiques et sociaux de la technologie (que l’on songe à certaines applications de lablockchain pour s’en convaincre). Plus encore, elles sont incitées à créer des applications aussi addictives que possible.

Elles ont compris très tôt que leurs marchés se distinguent par deux caractéristiques structurelles majeures :

  • ils sont soumis à de puissants effets de réseau, c’est-à-dire que les nouveaux utilisateurs s’abonnant à un produit ou à un service augmentent sa valeur et son utilité pour les utilisateurs actuels et futurs. Ces effets de réseau poussent à la concentration des utilisateurs (individus comme entreprises) autour des mêmes solutions qui deviennent, dès lors, dominantes. Si la plupart des entreprises et des professionnels du monde finissent par utiliser le réseau social LinkedIn, c’est précisément parce que la plupart des entreprises et des professionnels du monde l’utilisent ;
  • ils sont également inscrits dans l’économie de l’attention, c’est-à-dire cette économie où les entreprises qui maximisent leur profit sont celles qui parviennent à attirer et retenir les utilisateurs durablement. Non seulement l’utilisation massive et soutenue de leurs services a des effets directs sur leur rentabilité (par les abonnements, l’exposition publicitaire et/ou l’exploitation des données des utilisateurs), mais a également des vertus indirectes puisqu’elle affaiblit les services concurrents. Quand vous êtes connectés à Instagram, vous n’êtes pas connectés en même temps à TikTok !
    C’est la raison pour laquelle les développeurs de services numériques, en s’appuyant largement sur les neurosciences, codent leurs applications de telle manière qu’elles poussent les utilisateurs à y passer le plus de temps possible. Ludification, challenges, interfaçage stratégique, algorithmes apprenants et génération de dopamine, côté consommateurs, incitations monétaires côté créateurs de contenus, tous les coups sont permis pour remporter cette compétition pour capter le temps de cerveau disponible.

Nous le voyons à travers ces exemples : une grande part de l’écosystème du numérique repose sur des incitations à la surconsommation, ouvrant la voie par extension à une surproduction mortifère sur le plan environnemental et énergétique, en tout cas si l’on raisonne à périmètres technologique et réglementaire constants. Car, comme l’a démontré un collectif de chercheurs américains mené par Aditya Nair dans le cas particulier du streaming, c’est bien la surconsommation de contenus qui finit par anéantir les gains environnementaux initiaux liés à leur dématérialisation.

La nécessité d’une régulation éclairée et du retour de l’État stratège

Ce rapide tour d’horizon doit nous faire toucher du doigt toutes les limites d’une stratégie de réduction de l’empreinte environnementale du numérique qui ne reposerait que sur des efforts consentis par les utilisateurs. Certes, poursuivre la pédagogie autour de la compréhension de l’impact de nos usages numériques est indispensable. Mais ce n’est jamais là que la partie émergée d’un gigantesque iceberg. Nous ne résoudrons pas le problème uniquement en réduisant la qualité des vidéos, le temps d’écran ou le nombre de courriels et de likes émis quotidiennement. Pour réconcilier transitions numérique et écologique, nous avons besoin d’une réglementation éclairée et de la vision que seul un État stratège peut porter.

À ce sujet, la France et l’Union Européenne sont en pointe de la réflexion autour de l’impact environnemental du numérique. À travers la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, qui vise notamment à sensibiliser à l’obsolescence programmée et à la réparabilité des équipements, la loi REEN (Réduction de l’Empreinte Environnementale du numérique) qui promeut les datacenters et les réseaux les moins énergivores et ouvre la voie à l’encadrement des fournisseurs de services numériques les plus émetteurs de GES, ou encore les directives européennes ’batteries’ et ’RhOS’ (Restriction of hazardous substances in electrical and electronic equipment) qui restreignent les quantités de produits chimiques et de métaux dans les équipements numériques et incitent à leur recyclage, nous nous sommes munis d’un premier arsenal réglementaire précieux. Mais si cet arsenal entend lutter contre quelques-unes des inefficiences susmentionnées, son effectivité se mesurera à l’aune de notre capacité à contrôler les agissements des entreprises, et de prononcer des sanctions réellement dissuasives.

Une régulation éclairée du numérique doit, en effet, ambitionner d’envoyer les bons signaux aux acteurs du marché. Susciter les comportements vertueux en incitant, via un système de bonus/malus, à l’écoconception, à la recyclabilité, la durabilité, la modularité et la réparabilité des équipements (soutenir l’impression 3D peut y aider), ou encore à l’amélioration de l’efficacité énergétique des serveurs apparaît essentiel. Il faudra également sensibiliser les acteurs à l’importance d’œuvrer à un usage modéré de leurs services les plus énergivores et à se recentrer sur les innovations numériques qui répondent à des besoins fondamentaux. Or, comme nous l’avons vu, ces objectifs de modération se heurtent à la réalité des modèles d’affaires du numérique qui poussent naturellement à la surconsommation. C’est la raison pour laquelle il convient de ne pas écarter l’hypothèse d’une priorisation des usages, et donc, d’une remise en cause du principe de neutralité du net.

Au-delà, la réconciliation du capitalisme numérique et de la transition écologique appelle à un grand retour de l’État stratège. La France et l’Europe se doivent de définir une politique qui leur permette de se positionner (géo)stratégiquement entre l’Asie qui maîtrise l’amont de la chaîne de valeur (extraction / raffinage des métaux, production des équipements) et les États-Unis d’Amérique qui excellent dans les services et la valorisation de la donnée. Il en va de notre souveraineté autant que de nos perspectives de croissance économique. À cet effet, et alors que le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) entrera en vigueur en 2026 ou 2027, il est urgent de se doter de capacités de production de semiconducteurs et de batteries en Europe, d’œuvrer à la mise en place d’une filière complète de recyclage des batteries et des équipements électroniques (de façon à moins dépendre des métaux étrangers au bilan énergétique désastreux), et d’accélérer le déploiement de capacités de production d’énergie décarbonée, ce qui aura la double vertu de verdir notre mix énergétique et de renforcer notre compétitivité. Compte tenu de l’ampleur des impacts (directs et indirects) du numérique sur l’environnement, nous ne ferons pas l’économie également d’une réflexion de fond visant à définir les communs, et à les faire observer sur la scène internationale.

Ces politiques, si elles sont menées tôt et de façon déterminée, pourraient s’avérer décisives pour nous éviter une situation désastreuse où la sobriété numérique s’imposerait brutalement à nous en raison de l’apparition de facteurs auto-limitants, tels que des ressources ou de l’énergie en quantité insuffisante pour répondre à nos besoins fondamentaux. L’inflation et les conflits d’usage qui résulteraient d’une telle situation entraîneraient des répercussions socio-économiques et politiques des plus néfastes. Se donner les moyens de déjouer un tel scénario, c’est ainsi œuvrer aujourd’hui en faveur de l’équité, du progrès et de la préservation de l’intérêt général de long terme.

Pour aller plus loin - La 11e édition du Printemps de l’économie (5-7 avril 2023) a pour thème ’Action ! L’heure de l’engagement’ et fait une large place aux questions autour de la transition écologique (voir le programme et les modalités d’inscription)

Parlons climat en 30 questions

Ouvrage - Christophe Cassou - Valérie Masson-Delmotte - 15 juin 2022

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Mots clés : Environnement Développement durable Sciences - Numérique - I. A. Economie numérique Ecologie

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    Conseils pratiques - Effacer ses données d’un ordinateur, d’un téléphone ou d’une tablette avant de s’en séparer - 11 décembre 2020 – Document ‘cnil.fr’
    Vous souhaitez vendre, donner ou jeter votre ordinateur personnel, votre téléphone ou votre tablette ? Pensez à bien effacer les données qui s’y trouvent pour que celles-ci ne soient pas réutilisées par d’autres personnes.

Votre disque dur ou la mémoire de votre appareil peut contenir des informations qui vous concernent, comme :

  • des photos et vidéos ;
  • des documents ;
  • des mots de passe ;
  • des photocopies de carte d’identité ou d’avis d’imposition ;
    Il est recommandé de supprimer vos données de vos appareils dans les situations où vous vous en séparez définitivement :
  • si vous le cédez, vendez ou échangez ;
  • si vous le jetez ;
  • pour les appareils mobiles, si vous le confiez à votre opérateur téléphonique (par exemple dans le cadre d’un échange avec un nouvel appareil).
    La suppression de ces données permet ainsi d’éviter à une autre personne de les retrouver. Cette opération est, de manière générale, irréversible.

À noter :

  • Cette fiche offre des conseils pratiques de base. D’autres tutoriels, plus complets mais également plus techniques, existent sur Internet.
  • En pratique, il est difficile de supprimer complètement toutes les données présentes d’un disque dur. Ainsi, un laboratoire spécialisé pourra généralement retrouver des données supprimées (par exemple dans le cadre d’enquêtes judiciaires). Cependant, une telle récupération est généralement hors de portée de la plupart des individus sans outil spécifique.
     La CNIL recommande de suivre les conseils de Microsoft avant de vendre, céder ou donner son ordinateur équipé de Windows (ou sa console Xbox).
  • Sauvegardez vos données !
    Avant de supprimer vos données, n’oubliez pas de sauvegarder celles que vous souhaitez conserver sur votre nouvel ordinateur, sur une clé USB ou sur un disque externe.
  • Si vous avez plusieurs disques durs, supprimez les données des disques secondaires de votre ordinateur (ceux sur lesquels Windows n’est pas installé).
    Ouvrez votre explorateur de fichiers

Il y a plusieurs moyens de le faire :

  • Si celle-ci est affichée, vous pouvez cliquer sur l’icône représentant un dossier dans la barre des tâches en bas de l’écran.

    Barre des tâches - Documents - Windows

  • Ou vous pouvez cliquer sur votre menu Démarrer, puis sur « Documents » ou sur « Images ».

    Menu démarrer - Documents - Windows

Effectuez un clic droit avec votre souris sur un Disque secondaire et cliquez sur « Formater »

Dans l’image d’exemple ci-dessous, le disque choisi est « Disque secondaire (D :) »

Menu contextuel - Disque dur - Windows

 Vérifiez que la case « Formatage rapide » est décochée puis cliquez sur « Démarrer »

Fenêtre de formatage de disque dur - Windows

 Attendez ensuite que le processus se termine.

Note : ces étapes sont sensiblement les mêmes sous Windows XP, 7 ou 8.

  • Transférez votre licence Windows (si possible)
    Dans la plupart des cas, Windows est activé sur votre ordinateur. Il y deux principaux cas de figure :
  • Soit l’ordinateur que vous réinitialisez était vendu avec une version de Windows déjà installée (appelée version OEM). Dans ce cas, la licence Windows est en principe liée à votre ordinateur : vous ne pourrez pas la réutiliser sur un nouvel appareil.
  • Soit vous avez acheté votre licence Windows séparément, par exemple en ligne (appelée version retail). Dans ce dernier cas, il sera en principe possible de transférer sa licence Windows vers un nouvel appareil, en suivant les instructions proposées sur le site de Microsoft.
  • Réinitialisez Windows (disque dur principal)
    Windows offre une option pour permettre de réinitialiser votre ordinateur en conservant vos fichiers ou en les supprimant totalement.

Dans la barre des tâches, cliquez sur l’icône Windows puis sur « Paramètres »

Menu démarrer - Documents - Windows

Dans la fenêtre qui s’affiche, cliquez sur « Mise à jour et sécurité »

Écran de paramètres - Windows

Cliquez ensuite sur « Récupération », puis, sous « Réinitialisez ce PC », cliquez sur « Commencer »

Écran de récupération - Paramètres - Windows

Enfin, dans la fenêtre qui apparaît, sélectionnez « Supprimer tout »

Ecran récupération choix - Windows

L’ordinateur va ensuite redémarrer : suivez les étapes indiquées.

Si Windows vous demande une clé d’activation, ne saisissez pas la vôtre (si vous l’avez achetée séparément de votre ordinateur).

Note : ces étapes sont sensiblement les mêmes sur Windows 8.

Si vous êtes sur Windows XP ou 7, vous devrez d’abord éteindre votre ordinateur, puis le rallumer en appuyant sur la touche F8, en haut du clavier, afin d’accéder aux options de récupération. Pour connaître votre version de Windows, vous pouvez appuyer sur les touches Windows et Pause (respectivement en bas à gauche et en haut à droite de la plupart des claviers).

Pour aller plus loin

Sur ordinateur, des logiciels permettent de supprimer avec plus de fiabilité les données, par exemple :

  • Eraser, une solution gratuite ;
  • Blancco, une solution certifiée par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) mais qui s’adresse davantage aux professionnels.
    Dans tous les cas, ces solutions nécessitent des connaissances plus approfondies en informatique.

Sur votre nouvel appareil, gardez les bons réflexes !

  • Conservez votre système et vos logiciels à jour : les mises à jour sont souvent activées par défaut. Ne les désactivez pas et installez-les dès qu’elles sont disponibles.
  • Sécurisez vos données personnelles : si vous avez plusieurs disques sur votre ordinateur, enregistrez vos documents confidentiels, photos et vidéos dans un disque différent de celui de votre système d’exploitation.
  • Mettez un mot de passe solide sur votre ordinateur, sur votre téléphone et sur votre tablette (en évitant d’utiliser, par exemple, votre date de naissance ou celle de quelqu’un de votre famille dans ces deux derniers cas).
  • Ne mélangez pas vos documents de travail et vos documents personnels.
  • En cas de doute, demandez de l’aide à votre entourage ou à un professionnel.

Vérifier sa politique de mots de passe 17 octobre 2022 Mots de Passe

Mots de passe : une nouvelle recommandation pour maîtriser sa sécurité 14 octobre 2022Mots de Passe - Besoin d’aide

Mes démarches :

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Source : https://www.cnil.fr/fr/effacer-ses-donnees-dun-ordinateur-dun-telephone-ou-dune-tablette-avant-de-sen-separer?fbclid=IwAR04O79g09eqtpC85xC14S5rAoqcTML089j-F4_xia99714V0uilzEWrbac

Qu’est-ce que la CNIL ?

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Annexe sur les fondamentaux en Economie et sur le capitalisme

Rappel sur le capitalisme - Vidéo 10:13 – 12 novembre 2019 - B-A BA de l’économie - DME : Draw my economy

Le capitalisme, on le voit partout. On entend son nom à la radio. On lit son nom dans les journaux. Mais que met-on réellement derrière ? Très bon livre sur le capitalisme : https://amzn.to/2K16T1I Pour le prendre en format audio (1 mois gratuit) : https://amzn.to/2WZ1NIH Ma page Tipeee : https://www.tipeee.com/draw-my-economy Suivez-moi sur : Mon site : http://drawmyeconomy.com/ Twitter : @Drawmyeconomy Facebook : https://www.facebook.com/drawmyeconomy/

Playlist mise en avant : 48 vidéosB-A BA de l’économie Draw my economy

Source : https://www.youtube.com/watch?v=56zZlKQCl1A

Lecture historique suggérée : Le progrès technique et l’évolution du capitalisme - Fourastié, J. - Journal de la Société de statistique de Paris, Tome 89 (1948), pp. 163-186.

Citation : Fourastié, J. Le progrès technique et l’évolution du capitalisme. Journal de la Société de statistique de Paris, Tome 89 (1948), pp. 163-186. http://www.numdam.org/item/JSFS_1948__89__163_0/

http://www.numdam.org/static/ptf/img/pdf.gif

http://www.numdam.org/static/ptf/img/djvu.png

Source : http://www.numdam.org/item/JSFS_1948__89__163_0/

Rappel sur « Les Trente Glorieuses » - Document ‘economie.gouv.fr’

L’expression « Les trente glorieuses » est reprise du titre d’un livre de Jean Fourastié consacré à l’expansion économique sans précédent qu’a connu la France, comme les autres grands pays industriels, du lendemain de la Seconde Guerre mondiale jusqu’au choc pétrolier de 1973. Jean Fourastié a choisi de donner ce nom à cette période en référence à la révolution de 1830 qualifiée traditionnellement de ’Trois glorieuses’. Pour lui, l’année 1830 marque un tournant politique majeur en France, et la période 1945-1973 des ’Trente Glorieuses’ peut être considérée comme son équivalent sur le plan économique.

On a, depuis, oublié son sous-titre : « La révolution invisible ». Il décrit bien cette révolution qui ne s’est pas faite en un jour, mais a été permanente pendant près de trois décennies. Elle s’est faite sans les à-coups des habituels cycles économiques.

Avec l’aide américaine du plan Marshall, l’Europe occidentale, sortie exsangue de la guerre, retrouve en seulement cinq ans son niveau de vie d’avant-guerre. Mais les Français et Françaises, comme les autres Européens, ne font pas que travailler : ils font aussi des enfants. C’est le « baby boom ».

L’expansion économique continue par la suite à marche soutenue : de 1950 à 1973, la croissance annuelle des douze pays qui adhéreront à la Communauté européenne a été en moyenne de 4,6% ! Un dynamisme qui fait aujourd’hui rêver. L’exode rural est important, les villes s’étendent et la consommation se développe. Le rattrapage technologique vis-à-vis des États-Unis, notamment le développement de la télévision, change les habitudes de vie. Le rêve américain devient réalité. Les ménagères achètent des machines à laver le linge, puis la vaisselle. Les Français s’enrichissent, le chômage tombe en Europe à 2,4% de la population active et les premiers lotissements de maisons individuelles préfabriquées se multiplient : à chacun son « home sweet home ».

Une époque bénie qui sera brutalement interrompue par le premier choc pétrolier de 1973. Aujourd’hui, c’est la Chine qui vit sa période glorieuse au plan économique, mais il est difficile de dire combien de temps elle durera.

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Ministère de l’économie des finances et de la souveraineté industrielle et numérique

Accueil data.economie — Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique

Source : https://www.economie.gouv.fr/facileco/trente-glorieuses#

Le capitalisme c’était le progrès social, mais c’est fini ! [Anton Brender] – Vidéo 12:58 - 12 mars 2020

Xerfi Canal a reçu Anton Brender, économiste chez Candriam, dans le cadre de son livre Capitalisme et progrès social. Une interview menée par Adrien de Tricornot.

https://yt3.ggpht.com/ytc/AOPolaRWyfXHjmgx24SkznloZbCOuGbp67rk8Nux4DOcJg=s88-c-k-c0x00ffffff-no-rjhttps://www.youtube.com/@XerfiCanal...Xerfi Canal – Vidéos -À propos

Source : https://www.youtube.com/watch?v=J_X1U_lFngU

Livre et vidéo - L’hyper capitalisme mondial – Auteur : Alain Cotta – Article de Laurent BRAQUET

https://www.melchior.fr/sites/melchior/files/styles/livre/public/old_site/hyper_cap.jpg?itok=8KNaEOcD

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L’ouvrage - Dans cet essai, Alain Cotta trace les évolutions probables de notre mondialisation, sous l’effet de la révolution numérique et de l’emprise de la finance : si l’innovationet l’argent constituent les deux jambes de ce capitalisme planétaire, dont la victoire a été totale dans l’espace, et rapide dans le temps depuis la chute de l’URSS, il fait le constat que deux grands modèles productifs coexistent aujourd’hui, avec un capitalisme d’entreprise, occidental, historique, et un capitalisme oriental, qui émerge et se retrouve placé sous l’égide d’un Etat autoritaire.

Pour l’auteur, le XXIème siècle verra certes ces deux systèmes se transformer, se concurrencer, s’imiter, mais ils pourraient bien aussi frontalement s’opposer : « ces deux capitalismes sont, par nature, obligés de s’observer sinon de se combattre, comme naguère Sparte qui ne supporta pas d’être concurrencé par Athènes ». Alors, Guerre ou paix ? S’interroge Alain Cotta, telle est la grande question pour les temps qui viennent.

Si l’hypothèse d’une fusion pacifique entre les deux systèmes économiques n’est pas à exclure, avec un syncrétisme économique, social, et culturel, celle d’une longue coexistence hostile est pratiquement certaine. Cette hostilité s’établira sur tous les champs de bataille économiques : sur le marché des biens et services entre les entreprises, dans la sphère monétaire et financière avec les banques et les institutions financières, et entre le personnel politique. Les nations émergentes sont désormais en marche pour « challenger » le leadership des Etats-Unis, et y compris dans les secteurs de la révolution digitale, même si c’est encore loin d’être le cas dans les relations monétaires internationales, avec la domination toujours très prégnante du dollar et du marché financier américain, dans un contexte où « l’économie est désormais plus financière que réelle ».

Alain Cotta insiste d’ailleurs sur la puissance des entreprises financières aujourd’hui qui sont parvenues à inverser la logique traditionnelle du capitalisme : en effet, « historiquement, pendant deux siècles, la sphère réelle faisait vivre la sphère financière, alors composée surtout de banques commerciales ou d’affaires. Les inégalités inhérentes à la mondialisation, et notamment la croissance de certains patrimoines (hyper-riches), ont permis aux fonds de pension et de gestion d’inverser cette relation des origines. Ces derniers ont désormais commencé à « prendre le pouvoir », c’est-à-dire à infléchir les décisions internes de la sphère réelle en leur faveur », souligne-t-il.

Pour Alain Cotta, trois voies peuvent être suivies à l’avenir : l’entente, le conflit armé ou une cohabitation agitée, la dernière possibilité ayant sa préférence.

Et les turbulences risquent d’être violentes, car il n’est pas exclu que le choc entre la volonté d’émergence monétaire de la Chine et celle des institutions financières du capitalisme d’entreprise occidental, cherchant à préserver son hégémonie, ne conduise à des attitudes franchement hostiles, voire armées.

Avec le progrès technique et la course aux armements les plus sophistiqués qui se produit aujourd’hui, alors que les pays émergents sont en train de rattraper leur retard militaire par des investissements massifs, le risque d’une guerre totale devient proprement terrifiant : guerres biologiques, asymétriques, cybernétiques, avec une destruction mutuelle assurée en cas de guerre nucléaire certes, mais qui n’empêcherait pas des attaques cherchant à déstabiliser l’adversaire par divers moyens (comme le piratage informatique des infrastructures publiques).

Sur le même sujet : Note de lecture sur le capitalisme des pays émergents 

Une réconciliation fusionnelle des deux capitalismes ?

Alain Cotta entrevoit néanmoins l’éventualité d’une réconciliation économique des entreprises et des Etats-nations : les pays du capitalisme d’Entreprise (occidental), impuissants pris isolément, pourraient promouvoir une gouvernance cherchant à mieux réguler et cantonner les intérêts privés des firmes, à domestiquer la concurrence mondiale, tandis que le capitalisme d’Etat pourrait évoluer plutôt vers davantage de latitude laissée à ses entreprises privées dans la recherche du profit.

Une concertation des banques centrales, peut-être même prélude à une banque centrale mondiale, pourrait s’opérer dans le but d’assurer la stabilité monétaire et financière afin de garantir une croissance harmonieuse du commerce de biens et services et de la production des firmes multinationales. Selon l’auteur, ainsi, « sans qu’il soit besoin de concertation, encore moins d’alliance, l’évolution des modes de production des deux capitalismes devrait ainsi continuer à se rapprocher », au nom de l’intérêt commun de la préservation du climat des affaires.

La convergence des deux capitalismes en présence pourrait s’appuyer aussi sur les structures sociales, avec la constitution d’une société mondiale à trois étages, trois strates hiérarchiques réunissant des individus de nations, de continents, de langues et de civilisations très divers dans l’hyper-capitalisme mondial :

1) La première catégorie sera une caste « d’hyper-riches » constituée des dirigeants des entreprises et des institutions financières et parfois les élites politiques, et « dont les membres se reconnaissant, s’envient et s’estiment à la mesure de leurs revenus près, de leur patrimoine et surtout à la similitude de leurs références et de leurs objectifs ». Alain Cotta fait remarquer qu’alors que les riches étaient jadis propriétaires de la terre et des machines, ils sont aujourd’hui détenteurs d’une hyper-richesse financière qui leur permet de s’abstraire du regard des autres, et sont disséminés dans l’espace mondial et ne sont plus prisonniers des nations.

2) La seconde catégorie sociale sera une vaste classe moyenne constituée des masses d’individus ni hyper-riches ni exclus économiques des pays développés et des pays émergents, imprégnée de la culture de la consommation, du digital, et de la société de l’information, et dont le niveau de vie se rapproche d’ailleurs depuis l’ouverture aux échanges des pays naguères « sous-développés », même si cette nouvelle classe sociale sera privée d’une cohésion nécessaire à toute action sociale organisée : « la classe moyenne mondialisée acquerra une homogénéité croissante, supérieure sûrement à celle qu’elle manifestait dans les sociétés occidentales ».

L’hyper-capitalisme mondial devra toutefois assurer à la classe moyenne le confort matériel et moral nécessaire pour prévenir toute révolte, et éviter la remise en cause « d’un pouvoir oligarchique que la propriété des médias, étendue à celle des réseaux dits sociaux, permet de rendre très discret et impersonnel ».

3) Enfin la troisième catégorie sociale dans ce capitalisme mondialisé et inégalitaire, perceptible dans les deux formes de capitalismes, sera constituée, d’après Alain Cotta, par les exclus involontaires de la dynamique économique, d’autant que la mondialisation des technologies pourrait bien intensifier ces phénomènes.

Sur le même sujet : cours de CPGE sur la mondialisation 

Les désordres à venir

Le rapprochement des deux capitalismes fait face à trois risques selon l’auteur :

1) Tout d’abord l’instabilité économique, car même si une crise systémique mondiale paraît désormais fort improbable, des soubresauts et des fluctuations ne sont pas à exclure, mais la réactivité permanente des politiques économiques et sociales cherchera à préserver l’acquis de la mondialisation et assurer la stabilité des systèmes financiers et des échanges de biens et services ;

2) Ensuite l’hyper-capitalisme mondial n’est pas à l’abri de désordres sociaux dus au creusement des inégalités économiques que sa dynamique entraîne implacablement, à des niveaux d’ailleurs inédits, à la fois dans le capitalisme d’Entreprise et le capitalisme d’Etat…Le premier devra s’appuyer sur l’Etat Providence et la redistribution des richesses pour maintenir l’ordre social et assurer l’acceptation sociale d’un certain niveau de chômage, tandis que le second pourra mobiliser la force brute et l’autorité pour se maintenir ; enfin,

3) l’hyper-capitalisme mondial devra composer avec les pressions démographiques et les flux migratoires plus ou moins mal reçus par les populations des espaces d’accueil, flux « notamment provoqués par les inégalités existantes entre les niveaux de développement des nations, et, plus encore, entre celles de continents entiers (ou presque) comme l’Afrique, d’autant que les accroissements de population, plus rapides dans les nations « pauvres » que « riches », augmentent spontanément la pression des émigrations souhaitées ».

Alain Cotta souligne toutefois le fait que les désordres liés aux fluctuations de l’activité économique, comme ceux issus des inégalités paraissent gérables dans le court et le long terme, mais ceux d’origine démographique le sont beaucoup moins : « de tous les désordres, ils seront les plus violents et les plus malaisés à traiter lorsqu’ils deviendront très pressants ».

Sur le même sujet : note de lecture sur le capitalisme productif :

L’auteur tempère l’idée que l’hyper-capitalisme mondial pourrait devoir composer avec des affrontements religieux au siècle de la mondialisation : il montre que toutes les religions (à l’exception du taoïsme), opèrent un savant compromis entre une réticence morale, garante de l’ordre social, et l’acceptation profane de l’irrépressible volonté de chaque individu de s’enrichir pour mieux vivre et, pour certains, d’acquérir les moyens de gouverner leurs semblables. Dès lors, les religions ont toujours cherché (et cherchent encore) à bricoler des arrangements avec la légitimité de l’enrichissement individuel et la reconnaissance de la valeur de l’argent. Dès lors, « le capitalisme n’a donc aucune raison de craindre l’hostilité des religions », car il s’est globalement imposé aux religions selon Alain Cotta.

L’auteur décrit enfin l’hyper-capitalisme mondial comme une « nouvelle féodalité », et lui promet d’ailleurs la même durée et la même stabilité sur longue période : face aux nouveaux « seigneurs » qui tirent leur pouvoir non plus de la propriété de la terre mais de l’argent, pouvoir immatériel, la multitude des travailleurs productifs au sein des deux capitalismes sera le socle de la légitimité du système économique global en gestation, à condition d’apporter en permanence aux classes moyennes des satisfactions matérielles et psychologiques par la consommation et l’image ; mais les deux formes de capitalisme devront surtout se confronter à la même redoutable équation : calmer les tensions sociales et améliorer la situation des exclus, dont les privations constituent, plus que jamais, le talon d’Achille de l’hyper-capitalisme mondial.

Quatrième de couverture

L’hyper-capitalisme progresse. Dans ce livre, Alain Cotta nous explique comment et à quel prix : corruption, inégalités croissantes et émergence d’une super-oligarchie appuyée sur les classes moyennes... ’Le triomphe du capitalisme d’entreprise va-t-il s’affirmer encore, comme le croient les fanatiques de la mondialisation, au point que le capitalisme d’Etat disparaisse, que les nations se dissolvent et que la paix universelle réunisse toute l’humanité ? Ou, au contraire, la scission actuelle des deux capitalismes ira-t-elle en s’approfondissant jusqu’à provoquer une guerre mondiale entre des pouvoirs inconciliables ? Guerre ou paix ? A moins qu’une autre voie, moins binaire, une lente fusion, redonne à ce système économique et social une identité homogène ?’. Une réflexion magistrale sur une nouvelle féodalité.

L’auteur : Alain Cotta est diplômé d’HEC, docteur ès sciences économiques et agrégé de sciences économiques. Il est professeur d’économie à Paris-Dauphine. Il est l’auteur de nombreux livres dont récemment La Domestication de l’humain, Le Règne des oligarchies ou Sortir de l’euro ou mourir à petit feu, qui ont eu un grand succès.

Source : https://www.melchior.fr/note-de-lecture/l-hyper-capitalisme-mondial

Vers un capitalisme mondial ? - Anne Battistoni-Lemière - Dans Tout comprendre à la géopolitique (2022), pages 175 à 181 - Mis en ligne sur Cairn.info le 18/10/2022

À l’époque de la guerre froide, s’opposaient deux systèmes économiques qui entendaient être chacun le plus à même de répondre aux besoins de l’humanité. Au capitalisme répondait le système économique communiste qui, par la propriété publique des moyens de production et d’échange, par le rôle de l’État qui se substituait au marché, entendait aboutir à une société plus juste, non pas mue par le profit mais par la recherche de l’égalité.

Cependant l’échec de l’URSS fut d’abord un échec économique et depuis les années 1990, le monde semblait vouer à être unifié par un capitalisme libéral et financier. Du moins, c’est ce que l’on pouvait penser au début du xxie siècle, alors que les deux grandes puissances communistes entraient à l’OMC (Chine en 2001 et Russie en 2012). Aujourd’hui, au contraire, s’affirment des éléments de différenciation marqués, notamment avec le capitalisme étatique chinois et la critique de la mondialisation dans un contexte néo-nationaliste.

◗ L’économie est l’étude de la production et la distribution des richesses. Elle inclut la capacité productive et donc le degré d’innovation, la capacité à échanger, le pouvoir financier qui permet l’échange, l’épargne, l’investissement.

◗ Le capital : la science économique utilise l’expression « capital physique » pour désigner l’ensemble des biens matériels utilisés dans la production, en l’occurrence matières premières, machines et bâtiment. Comme son nom l’indique, le « capital humain » d’une entreprise correspond à ses ressources humaines tandis que le « capital financier » désigne l’ensemble des ressources financières….

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Source : https://www.cairn.info/tout-comprendre-a-la-geopolitique—9782200634230-page-175.htm

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