Accueil > Pour en savoir plus > Sciences sociales > Psychologie Psychanalyse Psychothérapie > "Désespoir et trouble mental courant de dépression sont plus fréquents chez (…)

"Désespoir et trouble mental courant de dépression sont plus fréquents chez les femmes et les jeunes garçons, comme suite à la perte d’une illusion : en sortir par l’utopie ? Des solutions efficaces pour diagnostiquer et se soigner " par Jacques Hallard

lundi 7 août 2023, par Hallard Jacques


ISIAS Santé mentale Equilibre psychologique

Désespoir et trouble mental courant de dépression sont plus fréquents chez les femmes et les jeunes garçons, comme suite à la perte d’une illusion : en sortir par l’utopie ? Des solutions efficaces pour diagnostiquer et se soigner

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 01/08/2023

Plan du document : Préambule Introduction Sommaire Auteur

1 personne sur 5 a souffert ou souffrira d’une dépression au cours de sa vie

Une maladie potentiellement mortelle : 5 à 20% des patients se suicident

Des traitements efficaces dans 70 % des cas

Source INSERM : Dépression - Mieux la comprendre pour la guérir durablement - Reproduit dans ce dossier


Préambule

Pour débuter ce dossier, quelques définitions de notions citées dans le titre sont proposées. On peut aussi passer directement à l’introduction et / ou au sommaire

Qu’est-ce que le désespoir ? Le désespoir est une émotion qui se construit d’après l’impression personnelle d’avoir perdu tout espoir de réussite dans n’importe quel domaine. Il se traduit par un manque de confiance en soi ou dans les autres, un découragement, et une impuissance.

Une illusion est une perception qui diffère de la réalité considérée comme objective. Dans le domaine de la pensée, l’illusion d’un individu est une conception erronée, une croyance, causée par un jugement biaisé ou un raisonnement incorrect. La désillusion est le sentiment que ce que nous avons perçu ou compris dément la façon, généralement optimiste, dont nous percevions les choses auparavant. L’étude des illusions sensorielles intéresse la psychologie, la physiologie, les neurosciences. Ces disciplines établissent fréquemment une typologie de ces illusions, qui ne s’expliquent pas toutes par les mêmes phénomènes. Les spectacles les combinent souvent avec la suspension consentie de l’incrédulité pour divertir le public. La philosophie oppose l’illusion à la réalité, et la distingue parfois de l’erreur, du préjugé, de l’hallucination : elle a considère comme un problème de la théorie de la connaissance. Des penseurs et leurs écrits qualifient fréquemment d’illusion les systèmes ou croyances dont ils font la critique ou qui leur sont opposés… - Wikipédia

L’utopie (mot forgé par l’écrivain anglais Thomas More, titre de son livre L’Utopie, du grec οὐ-τόπος / ou-tópos, « en aucun lieu ») est une représentation d’une société idéale, opposée aux sociétés réelles imparfaites. C’est un genre d’apologue qui se traduit, dans les écrits, par un régime politique idéal (qui gouvernerait parfaitement les hommes), une société parfaite (sans injustice par exemple, comme la Callipolis de Platon ou la découverte de l’Eldorado dans Candide) ou encore une communauté d’individus vivant heureux et en harmonie (l’abbaye de Thélème dans Gargantua de Rabelais en 1534), souvent écrites pour dénoncer les injustices et dérives de leurs temps. Les utopistes situent généralement leurs écrits dans des lieux imaginaires pour éviter la censure politique ou religieuse : un pays lointain et mythique (Les Aventures de Télémaque, Livre 7, Fénelon, 1699), île inconnue par exemple (L’Île des esclaves, Marivaux, 1725). Une utopie peut désigner également une réalité difficilement admissible : en ce sens, qualifier quelque chose d’utopique consiste à le disqualifier et à le considérer comme irrationnel. Cette polysémie, qui fait varier la définition du terme entre texte littéraire à vocation politique et rêve irréalisable, atteste la lutte entre deux croyances, l’une en la possibilité de réfléchir sur le réel par la représentation fictionnelle, l’autre sur la dissociation radicale du rêve et de l’acte, de l’idéal et du réel. Genre opposé, la dystopie — ou contre-utopie — présente non pas « le meilleur des mondes » mais « une utopie en sens contraire », selon F. Rouvillois1… - Wikipédia

Retour au début du préambule

Retour au début du dossier


Introduction

Ce dossier est essentiellement consacré aux états de santé caractérisés par un mal-être dans la vie, du désespoir, de la tristesse, un trouble dépressif ou dépression, etc… Notons dès l’abord qu’il existe des moyens efficaces pour les diagnostics et les soins correctifs : en particulier, le dernier article qui indique « Comment être plus heureux » !

Les documents sélectionnés pour réaliser ce dossier proviennent de sources médicales (INSERM en France), d’instituions médicales (Organisation Mondiale de la Santé), d’organismes dédiés à la clinique et au domaine de la psychologie…

Des textes orientés vers des approches philosophiques et psychanalytiques, diffusés par ‘France Culture’ « L’esprit d’ouverture »… tentent de répondre à cette question : « A quoi bon espérer ? », ou encore de proposer de « Sortir du désespoir par l’utopie » …

Est aussi proposée, la traduction d’une analyse de travaux scientifiques états-uniens qui développent « Les façons dont les garçons ont tendance à souffrir de dépression… souvent négligée dans les enquêtes typiques sur la santé mentale des adolescents ; voici pourquoi c’est important »…

Ce dossier se termine par un document pratique de synthèse pour aider et se soigner : « Comment être plus heureux  » : « Vous pensez peut-être qu’il n’y a rien que vous puissiez faire pour vous sentir plus heureux. En réalité, être plus heureux est en votre pouvoir, quelle que soit la situation dans laquelle vous vous trouvez. Mais vous devez vouloir changer votre perspective pour accepter ce que la vie vous apporte, tout en essayant de changer les choses qui ne marchent pas. Si vous voulez vous sentir plus heureux(se) en un rien de temps, suivez simplement les étapes indiquées… ».

Les documents choisis pour ce dossier sont indiqué dans le sommaire ci-après…

Retour au début de l’introduction

Retour au début du préambule

Retour au début du dossier


Sommaire

0.Dépression - Mieux la comprendre pour la guérir durablement - Publié le 14/06/2017 Modifié le 06/12/2019 – Document INSERM

Retour au début de l’introduction

Retour au début du préambule

Retour au début du dossier

§§§


  • Dépression - Mieux la comprendre pour la guérir durablement - Publié le 14/06/2017 Modifié le 06/12/2019 – Document INSERM
    Le trouble dépressif

Dossier réalisé en collaboration avec Alain Gardier et Emmanuelle Corruble, CESP (équipe Moods, unité 1178 Inserm), Université Paris-Saclay, Faculté de pharmacie de Chatenay-Malabry, Faculté de médecine Paris Sud, Mood Center Paris Saclay, Service hospitalo-universitaire de psychiatrie de l’Hôpital Bicêtre, AP-HP. 

Sommaire  :

1.Comprendre la dépression

1.Une diversité de symptômes mais des critères diagnostiques précis

2.Une maladie aux multiples retentissements

1.… sur l‘entourage

2.... sur la santé somatique

3.….sur le risque suicidaire

4.… en termes de coût pour la société

3.Une maladie transgénérationnelle

4.Baby blues et dépression périnatale

1.Stopblues, un site et une appli de prévention

5.Origine de la pathologie : des facteurs de risque ...

6....aux facteurs neurobiologiques

1.Les rechutes, principal facteur de risque à moyen et long terme

7.Des traitements efficaces dans près de 70 % des cas

1.Les antidépresseurs

2.La psychothérapie

3.L’électroconvulsivothérapie ou sismothérapie

4.La stimulation magnétique transcrânienne

5.La kétamine

2.Les enjeux de la recherche

1.Dépression et olfaction

2.Dépression et inflammation

3.Dépression et microbiote intestinal

4.D’autres voies à explorer

5.Vers la personnalisation des traitements

6.Développement des Mood Centers en France

3.Nos contenus sur le même sujet

1.Actualités

2.Communiqués de presse

3.À découvrir aussi

4.Pour aller plus loin

Comprendre la dépression

« Dépression » (au sens trouble dépressif caractérisé) et « déprime » sont deux concepts qui sont trop souvent confondus, alors qu’ils distinguent deux réalités différentes. En effet, la déprime correspond à un moment de blues, de tristesse, de découragement, de manque d’entrain… La dépression est par définition associée à un dysfonctionnement social et à une souffrance personnelle majeurs, qui peut avoir des conséquences parfois lourdes en termes de fonctionnement social, de santé et même de décès, le risque de passage de suicide étant particulièrement élevé. Il est donc indispensable de diagnostiquer et de prendre en charge efficacement les épisodes dépressifs caractérisés. 

Une diversité de symptômes mais des critères diagnostiques précis

La dépression peut être caractérisée par : 

  • Une humeur dépressive, le plus souvent caractérisée par une tristesse pathologique quasi-permanente et intense, une anxiété marquée et parfois une indifférence affective. Cette humeur dépressive est associée à une douleur morale profonde, une perte de l’estime de soi et un pessimisme majeur, parfois associé à des idées de culpabilité inappropriées.
  • Une perte de l’élan vital, c’est-à-dire une perte d’intérêt et du plaisir à l’égard des activités quotidiennes, même celles qui étaient habituellement plaisantes (anhédonie).
  • Le sentiment que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue, des idées de mort ou de suicide récurrentes, parfois des projets suicidaires, signant un risque suicidaire majeur.
  • Un sentiment d’angoisse quasi-permanent, notamment au réveil, qui peut favoriser le passage à l’acte.
  • Un ralentissement psychomoteur, observable par une modification de la marche, de la voix, des gestes, de l’initiative et de la fluidité idéiques.
  • Une fatigue (asthénie), souvent plus marquée le matin.
  • Une perte d’appétit, souvent associée à une perte de poids.
  • Des troubles du sommeil, avec souvent une insomnie en deuxième partie de nuit et un réveil matinal précoce.
  • Des troubles de l’attention, de la concentration et de la mémoire chez la plupart des malades.
    Le diagnostic est posé lorsqu’une personne présente une humeur dépressive ou une perte de l’élan vital, associée à au moins quatre autres des symptômes décrits ci-dessus, tous les jours depuis au moins deux semaines, et ce en présence d’un retentissement des symptômes et d’une souffrance associée. L’intensité de l’épisode est le plus souvent associée au nombre de symptômes présents. Des échelles d’autoévaluation (évaluation par le patient lui-même) ou d’hétéro-évaluation (par le médecin) permettent d’évaluer plus précisément la sévérité de ces symptômes : échelle de dépression de Hamilton (HDRS), échelle de dépression de Montgomery et Asberg (MADRS)...

Une des difficultés dans le diagnostic de la dépression tient à la diversité de ses formes cliniques  : la nature des symptômes prédominants varie d’un patient à l’autre. Par exemple, les dépressions mélancoliques sont caractérisées par une intensité sévère, de nombreux symptômes somatiques, mais également un sentiment de culpabilité, d’indignité et d’auto-accusation ainsi que par un risque suicidaire élevé, nécessitant une prise en charge immédiate. Dans d’autres cas, la dépression est masquée par des symptômes physiques – on parle alors de dépression masquée – ou encore par une irritabilité ou une hostilité – on parle alors de dépression hostile.

Le trouble dépressif caractérisé ne doit pas confondu avec le trouble bipolaire, dans lequel les épisodes dépressifs alternent avec des épisodes maniaques (excitation psychique et motrice, exaltation de l’humeur, euphorie, désinhibition, mégalomanie). 

Enfin, la dépression est souvent associée à d’autres troubles psychiatriques, comme les troubles anxieux ou les troubles addictifs, ainsi qu’à des maladies physiques. 

Une maladie aux multiples retentissements 

… sur l‘entourage

Il est parfois difficile de faire la différence entre une déprime et un authentique épisode dépressif caractérisé. Il n’y a pas d’épisode dépressif caractérisé sans retentissement sur l’entourage : la dépression constitue une charge psychologique importante pour les proches aidants du malade et engendre souvent des conséquences au niveau du fonctionnement familial. Les aidants peuvent avoir le sentiment d’un manque d’action et de réaction de la part de la personne déprimée, d’une volonté insuffisante de sa part à vouloir changer les choses… Ils tendent à vouloir la raisonner alors que sa pathologie ne lui permet justement pas de réagir. 

... sur la santé somatique

Sur le plan somatique, la dépression conduit fréquemment à négliger sa santé et à adopter une mauvaise hygiène de vie, avec notamment une consommation plus fréquente d’alcool ou de substances psychoactives (dont les médicaments). 

Par ailleurs, il n’est pas rare que les personnes déprimées présentent des maladies somatiques. La première cause de décès des personnes déprimées est cardiovasculaire. La dépression pourrait de plus concerner jusqu’à 40% des personnes souffrant de maladie chronique : diabète, cancer, fibromyalgie ou encore alcoolisme, état de stress post-traumatique, troubles du comportement alimentaire… La dépression altère le pronostic de ces patients. 

….sur le risque suicidaire

Mais le risque le plus redouté dans la maladie dépressive est celui lié aux idées et au passage à l’acte suicidaire : en réponse à ses idées suicidaires, le sujet malade peut envisager la mort comme la seule issue possible à ses difficultés. On estime que le risque de suicide est multiplié par 30 au cours de l’épisode dépressif et que 10 à 20% des personnes souffrant de cette maladie meurent par suicide. 

… en termes de coût pour la société

La dépression est globalement associée à une qualité de vie médiocre dont les répercussions globales sont également coûteuses : L’OMS estime que le trouble dépressif caractérisé sera en 2020 au premier rang de l’ensemble des maladies en termes de dépenses globales, directes et indirectes pour la société. 

Une maladie transgénérationnelle

On estime que près d’une personne sur cinq a souffert ou souffrira d’une dépression au cours de sa vie. Et selon le Baromètre Santé 2017, une personne sur dix âgée de 18–75 ans déclarait avoir vécu un épisode dépressif au cours des 12 derniers mois. 

La dépression peut toucher n’importe quelle catégorie de la population : adultes, personnes âgées et enfants. Selon cette enquête, la prévalence de la dépression au cours des douze derniers mois était comprise entre 11,2 et 11,4% pour les 15–44 ans, puis diminuait progressivement avec l’âge pour atteindre 8,4 % des personnes parmi les 55–64 ans et 5,5 % parmi celles âgées de 65–75 ans. Ces chiffres sont en augmentation depuis 2010, notamment dans les catégories de la population où les chiffres étaient déjà parmi les plus élevés, comme les femmes, les personnes de 35–44 ans et les chômeurs. 

Quel que soit l’âge auquel elle se manifeste, le diagnostic du trouble dépressif caractérisé repose sur les critères rappelés précédemment. Mais la dépression peut aussi être suspectée devant des signes d’appel spécifiques à la personne ou à son âge : ainsi, elle peut être associée à une anxiété inhabituelle, au développement de comportements violents ou d’une phobie scolaire chez l’enfant ou l’adolescent. L’adolescent peut aussi adopter des comportements et des consommations à risque. Chez le sujet âgé, en revanche, la dépression favorise le repli sur soi, l’expression de plaintes physiques et le refus de l’aide d’un tiers. 

Genre et santé, attention aux clichés ! Dépression – animation pédagogique – 1 min 22 (2017)

Baby blues et dépression périnatale

La grossesse et les mois suivant la naissance d’un enfant constituent une période au cours de laquelle les bouleversements émotionnels et hormonaux peuvent favoriser l’apparition d’une dépression. Ses manifestations sont souvent, à tort, attribuée à la fatigue. 

L’anxiété, les pleurs, le sentiment d’incapacité, de culpabilité ou d’indignité, associés à une importante variation de l’ascenseur émotionnel, la souffrance et le retentissement des symptômes sont caractéristiques de la dépression périnatale, notamment après la naissance. 

Ce qu’on appelle le baby blues est fréquent dès le 3e jour suivant l’accouchement, mais il est bref, fluctuant et se résout par lui-même dans les 10 à 15 jours suivant la naissance. Il ne saurait être confondu avec une véritable dépression du post-partum qui peut altérer la relation précoce entre la mère et son enfant, voire menacer la bonne santé, la sécurité, voire la vie du nourrisson (en cas de difficultés à s’intéresser à l’enfant ou à s’en occuper) ou de la mère (risque suicidaire). Une prise en charge rapide et efficace s’impose.

Origine de la pathologie : des facteurs de risque ...

Des situations et des événements de la vie (un décès, une perte d’emploi, une séparation…) sont associés à un risque accru de dépression. C’est aussi le cas de traumatismes précoces, notamment affectifs ou sexuels, survenus au cours l’enfance. Néanmoins, toutes les personnes exposées à ce type d’événements ne développent pas la maladie. De plus, certaines personnes font une dépression sans facteur déclenchant apparent : on parle alors de dépression endogène. Cette disparité suggère une susceptibilité individuelle à la dépression.

La vulnérabilité génétique est soutenue par certaines données épidémiologiques : on sait par exemple qu’un individu a deux à quatre fois plus de risque de présenter un trouble dépressif caractérisé au cours de sa vie lorsque l’un de ses parents a des antécédents de trouble dépressif. L’implication de formes particulières de gènes codant pour le transporteur de la sérotonine (un neurotransmetteur) ou pour un facteur essentiel à la prolifération, la différenciation et la survie des neurones (le BDNF pour Brain-Derived Neurotrophic Factor) a ainsi été identifiée. Néanmoins, l’impact de ces gènes reste limité, la maladie dépressive étant d’origine plurifactorielle. Plus que la présence de particularités génétiques en tant que telles, c’est l’influence de l’environnement sur leur expression qui est incriminée. On parle d’interactions entre gènes et environnement. Des travaux ont par exemple montré que certaines personnes qui développent davantage de dépressions et d’idées suicidaires après des stress précoces (menaces, abandon, violences, abus pendant l’enfance) ont des « versions courtes » du gène codant pour le transporteur à la sérotonine. 

...aux facteurs neurobiologiques

Les neurones communiquent entre eux grâce à des molécules nommées neurotransmetteurs. Un défaut de la neurotransmission médiée par la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine (neurotransmission monoaminergique) a longtemps été avancé comme constituant le mécanisme fondamental à l’origine de la maladie dépressive. En réalité, il ne suffit pas à lui seul pour expliquer la maladie. 

Depuis, le rôle d’autres neurotransmetteurs a été identifié : la balance entre glutamate et GABA a notamment été décrite comme déterminante. En effet, celle-ci influence la sécrétion du BDNF qui est un facteur essentiel à la prolifération, la différenciation et la survie des neurones. Le déséquilibre de la balance glutamate/GABA serait à l’origine d’une altération de la neuroplasticité chez le patient déprimé, avec une incapacité par rapport aux personnes non malades à former de nouveaux neurones, notamment au niveau de l’hippocampe.

Un déficit dans la régulation du système de réponse au stress chronique, dépendant de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, serait un mécanisme complémentaire mais étroitement associé au précédent : en effet, l’altération de la réponse au stress conduit à une sécrétion anormalement élevée de cortisol (l’hormone du stress) chez certains patients. Ce phénomène neurotoxique peut favoriser une désorganisation, voire une dégénérescence neuronale dans l’hippocampe. Or, il a été décrit que l’augmentation de la sécrétion de cortisol avait aussi un effet inhibiteur sur la production du BDNF. 

Les rechutes, principal facteur de risque à moyen et long terme

En l’absence de prise en charge, un épisode dépressif caractérisé peut se résoudre spontanément en 6 à 12 mois dans certains cas. Mais les épisodes dépressifs caractérisés isolés sont rares : ils sont récidivants chez 80% des patients. Ainsi, la dépression est une maladie pour laquelle les risques de rechute (au cours du traitement), de récidive (après une rémission) et de chronicité sont élevés. La qualité de la prise en charge – nature des traitements mis en œuvre et observance – est déterminante pour le pronostic de trouble dépressif caractérisé. 

Des traitements efficaces dans près de 70 % des cas

Si l’origine neurobiologique de la maladie n’est toujours pas bien comprise, des traitements médicamenteux efficaces existent et permettent d’améliorer, voire de guérir, une majorité des épisodes dépressifs caractérisés. Il est donc important que la prise en charge du premier épisode dépressif et des suivants soit correctement menée. L’objectif du traitement de la dépression est : 

  • la réduction des symptômes et de leurs conséquences fonctionnelles
  • la prévention de rechutes et récidives ultérieures
    Si un épisode récidive lors d’un premier traitement (médicament et/ou psychothérapie), les alternatives possibles sont l’adaptation pharmacologique (modification de la posologie, modification de l’antidépresseur, association d’un autre antidépresseur), la mise en place d’une approche de psychothérapie longue (type TCC) ou, dans certains cas, le recours à d’autres traitements biologiques comme la stimulation magnétique transcrânienne (r‑TMS) ou l’électroconvulsivothérapie (ECT).

Les antidépresseurs

Plusieurs classes thérapeutiques d’antidépresseurs existent : les imipraminiques, premiers à avoir été commercialisés, les IMAO, puis les antidépresseurs ciblant les neurones à sérotonine et/ou noradrénaline et/ou dopamine (ISRS, IRSN et autres antidépresseurs). Le choix entre ces différentes familles de molécules dépend du profil du patient, de ses symptômes, de ses pathologies associées, de la tolérance et de la maniabilité du médicament, ainsi que des antidépresseurs préalablement reçus. 

La phase d’attaque du traitement consiste à prendre ces médicaments régulièrement pendant 6 à 12 semaines pour traiter la phase aiguë de la dépression. Leur efficacité n’est pas immédiate : l’amélioration des symptômes s’observe le plus souvent après un minimum de 2 à 4 semaines de traitement. Le traitement doit être prolongé par une phase de consolidation de 4 à 9 mois visant à maintenir le bénéfice et réduire le risque de rechute. Au total, le traitement d’un premier épisode doit durer au minimum 1 an. Les épisodes dépressifs sont d’autant plus difficiles à soigner que les épisodes précédents ont été nombreux. Lorsqu’un patient a présenté au moins deux épisodes dépressifs antérieurs, surtout s’ils ont été sévères, le traitement du nouvel épisode doit se prolonger par une phase d’entretien de plusieurs années visant à éviter la survenue d’un nouvel épisode. 

De manière générale, après 8 semaines d’un traitement médicamenteux bien conduit, un tiers des patients présentent une rémission complète des symptômes, un tiers des patients présentent une rémission partielle et un tiers ne répondent pas du tout au traitement. 

La psychothérapie

La psychothérapie est recommandée pour le traitement de tous les épisodes dépressifs caractérisés, en association avec les médicaments antidépresseurs. 

L’électroconvulsivothérapie ou sismothérapie

La méthode, communément appelée « électrochocs » souffre d’une image négative liée aux anciennes pratiques. Elle est pourtant utile, sans risque lorsqu’elle est pratiquée dans les règles de l’art et efficace dans 90 à 95% des cas des épisodes dépressifs particulièrement sévères et/ou résistants.

Un courant électrique est appliqué via deux électrodes placées au niveau des tempes du patient, sous anesthésie générale. L’objectif est de provoquer une crise similaire à une crise d’épilepsie généralisée d’une durée de 30 secondes environ. De 9 à 12 séances, réparties sur 4 à 6 semaines, sont menées. Parfois un traitement d’entretien est nécessaire, avec environ une séance par mois. 

La stimulation magnétique transcrânienne

Comme l’électroconvulsivothérapie, la stimulation magnétique transcrânienne (rTMS) est une alternative thérapeutique possible pour les personnes souffrant de dépression. Comme la sismothérapie, la rTMS favoriserait l’activation du cortex préfrontal, la neurotransmission dopaminergique et inhiberait certaines régions impliquées dans la régulation de l’humeur. Elle pourrait aussi avoir des propriétés neurotrophiques et neuroplastiques. Elle ne nécessite pas d’anesthésie générale. Mais son efficacité est inconstante. 

La kétamine

La kétamine, est une molécule utilisée en anesthésie depuis plusieurs décennies. A faible dose, elle possède une activité antidépressive rapide et persistante pendant quelques jours. Cet effet serait dû à une augmentation de la plasticité synaptique (synaptogenèse) agissant sur le cortex médian préfrontal. La kétamine est utilisée dans le traitement des patients résistants aux traitements antidépresseurs classiques et/ou avec un risque suicidaire particulièrement élevé. Étant associée à des effets indésirables dans les toutes premières heures suivant l’administration (hallucinations, effets dissociatifs, troubles cardiovasculaires…), son utilisation doit être réalisée en milieu hospitalier sous surveillance médicale. 

Les enjeux de la recherche

Sur le plan thérapeutique, des recherches cliniques sont menées autour de mécanismes d’action déjà identifiés : c’est notamment le cas de médicaments expérimentaux ciblant la voie du GABA, ainsi que d’autres molécules voisines de la kétamine. Les premières données issues des essais cliniques conduits jusqu’à présent sont encourageantes. Elles pourraient aboutir à une nouvelle offre de médicaments antidépresseurs dans les prochaines années. 

Parallèlement, les chercheurs tentent toujours de mieux comprendre la dépression, notamment au regard des les données cliniques montrant des typologies de patients et des réponses aux traitements actuels très disparates. Plusieurs nouvelles voies émergent, dont certaines sont particulièrement prometteuses. Elles pourraient mettre en évidence de nouveaux mécanismes et aboutir à l’identification de nouvelles cibles thérapeutiques. A terme, il est possible d’imaginer de mieux cibler les traitements en fonction des profils individuels et des profils cliniques. 

Dépression et olfaction

L’olfaction et ses déterminants constituent une piste intéressante : sur le plan physiologique, le système olfactif est un lieu de neurogenèse qui interagit directement avec l’hippocampe, une région du cerveau jouant un rôle essentiel dans la neurogenèse. De plus, l’imagerie cérébrale montre un lien très fort entre l’activation des structures cérébrales impliquées dans la perception des émotions comme l’amygdale et celles liées à l’olfaction.

Cette relation étroite existe en clinique : on observe une réciprocité entre dépression et olfaction, les patients déprimés ayant fréquemment une olfaction altérée tandis que les personnes développant des troubles olfactifs souffrent fréquemment de symptômes dépressifs. L’heure est à la compréhension fine des interactions entre les deux systèmes, afin d’envisager des pistes d’action thérapeutiques. 

Dépression et inflammation

Le rôle de l’inflammation dans la dépression est renforcé par plusieurs données récentes : l’imagerie cérébrale (IRM) a permis de décrire une corrélation entre la diminution du volume de matière grise corticale et une augmentation de la concentration plasmatique de certains médiateurs de l’inflammation (interleukines) chez des patients déprimés. La protéine‑C réactive (CRP), pro-inflammatoire, a également été décrite comme étant un marqueur précoce du risque d’épisode dépressif caractérisé. 

Ces éléments soutiennent l’importance de l’inflammation chronique et de l’activation du système immunitaire dans le développement et la progression de la pathologie. Elles perturberaient le métabolisme d’un acide aminé essentiel à partir duquel la sérotonine est synthétisée : le L‑tryptophane (Trp). L’inflammation périphérique favoriserait la libération d’une enzyme dégradant le Trp par différentes cellules du système immunitaire (macrophages, lymphocytes, cellules dendritiques), ce qui conduirait à une réduction de la synthèse de la sérotonine. D’ailleurs, des essais cliniques ont pu montrer l’amélioration des symptômes dépressifs après traitement anti-inflammatoires. 

Dépression et microbiote intestinal

La dépression ne serait pas une maladie uniquement liée au système nerveux central : elle pourrait également avoir une origine périphérique. Voilà plusieurs années en effet que l’impact du microbiote intestinal est évoqué dans plusieurs maladies systémiques et, plus récemment, dans certains troubles mentaux. Il est possible que les voies de communication entre le microbiote intestinal et le système nerveux central (SNC) impliquent le système nerveux autonome (SNA), les systèmes entérique, neuroendocrinien et immunitaire. De nombreuses données expérimentales et cliniques confirment ainsi que la composition du microbiote est différente entre les personnes atteintes par certaines pathologies psychiatriques (autisme, schizophrénie…) et celles qui n’en souffrent pas. 

Les données précliniques actuelles suggèrent qu’une perturbation du microbiote intestinal (dysbiose intestinale) pourrait favoriser la survenue de troubles anxieux ou dépressifs. Une équipe Inserm (Moods, Université Paris-Saclay) a décrit que le microbiote des patients déprimés présente un profil différent de celui de sujets contrôles et que les antidépresseurs modifient la composition du microbiote. Le microbiote pourrait aussi constituer un facteur prédictif de réponse aux antidépresseurs. Des essais cliniques préliminaires de transplantation de microbiote fécal sont en cours. 

D’autres voies à explorer

L’implication des neurostéroïdes ou des endocannabinoïdes est aussi à l’étude. Des modifications des concentrations périphériques de certains neurostéroïdes (DHEA, alloprégnanolone…) ou d’endocannabinoïdes (anandamine, 2‑AG) ont en effet été observées chez les patients déprimés. 

Vers la personnalisation des traitements

Les chercheurs tentent par ailleurs d’identifier des marqueurs de réponse aux traitements qui permettraient de choisir d’emblée la bonne stratégie thérapeutique pour chaque patient. Des travaux ont par exemple montré qu’une hypoactivité du cortex insulaire (impliqué dans la réponse émotionnelle) est associée à de bonnes chances de rémission par thérapie cognitive mais à une faible réponse aux antidépresseurs. A l’inverse, si cette région corticale est hyperactive, les antidépresseurs donneront de meilleurs résultats que la thérapie cognitivo-comportementale. L’activité des récepteurs à la sérotonine pourrait, elle aussi, constituer un marqueur de réponse aux traitements : les chances de rémission sont en effet plus élevées si ce récepteur fixe fortement la sérotonine au niveau cérébral, ce qui est variable selon les patients. De tels travaux peuvent améliorer l’évolution vers personnalisation de la prise en charge de la dépression. 

Devant la variabilité interindividuelle de la réponse aux antidépresseurs, des explorations ont été menées afin d’identifier les gènes dont le polymorphisme peut influencer la pharmacocinétique des médicaments et, ainsi, l’efficacité de ces médicaments. Les gènes codant pour des protéines responsables du métabolisme, du transport ou des cibles moléculaires des antidépresseurs sont pour l’heure les plus étudiés et les mieux décrits. Cette approche, dite de pharmacogénétique, commence à être utilisée en pratique clinique, même si elle reste pour l’heure réservée à certains centres experts comme le service de psychiatrie de l’hôpital Bicêtre et le Mood Center Paris Saclay : elle permet de personnaliser le traitement en adaptant le choix de la molécule et sa posologie au profil pharmacogénétique du patient. 

L’identification de marqueurs de vulnérabilité permettant de prédire une rechute après un premier épisode dépressif constitue enfin un autre champ de recherche. Pour les découvrir, les chercheurs mesurent les concentrations de différents marqueurs associés à la dépression au moment du diagnostic, lors du suivi, puis après rémission. De tels travaux ont ainsi pu montrer que l’augmentation du taux cérébral de monoamine oxydase (impliquée dans la dégradation de la sérotonine, noradrénaline et de la dopamine) est associé à celle du risque de rechute. Des taux élevés de cortisol après traitement par antidépresseur seraient aussi associés à un risque plus élevé de récidive dans les deux à trois années suivantes. Des travaux similaires sont actuellement menés sur certains récepteurs de la sérotonine. 

Développement des ‘Mood Centers en France

Grâce à une approche intégrée, transversale et pluridisciplinaire de la maladie, les Mood Centers anglo-saxons constituent un dispositif efficace de prise en charge de la dépression. Le service hospitalo-universitaire de psychiatrie et d’addictologie de Bicêtre est le premier centre à avoir engagé cette mutation en France, avec la volonté de créer un réseau national offrant la même approche. 

Nos contenus sur le même sujet

Actualités

© Inserm 2023 – Source : https://www.inserm.fr/dossier/depression/

Retour au début du sommaire


  • Trouble dépressif (dépression) - 31 mars 2023 – Document ‘who.int’
    Principaux faits :
  • La dépression est un trouble mental courant.
  • À l’échelle mondiale, on estime que 5 % des adultes souffrent de dépression.
  • La dépression touche davantage les femmes que les hommes.
  • La dépression peut conduire au suicide.
  • Il existe des traitements efficaces pour soigner la dépression légère, modérée ou sévère.
    Vue d’ensemble

Le trouble dépressif (également connu sous le nom de dépression) est un trouble mental courant. Il se caractérise par la présence d’une humeur dépressive ou d’une perte durable de la capacité à éprouver du plaisir ou de l’intérêt.

Il faut distinguer la dépression des changements d’humeur ordinaires et des sentiments que peut inspirer la vie quotidienne. La dépression peut avoir une incidence sur tous les aspects de la vie, y compris les relations avec la famille, les amis et, plus généralement, l’entourage. Elle peut être la conséquence ou l’origine de problèmes scolaires ou professionnels.

N’importe qui peut souffrir de dépression. Les personnes victimes de maltraitance ou ayant vécu des pertes traumatisantes ou d’autres événements stressants sont plus susceptibles que les autres de souffrir de dépression. La dépression touche davantage les femmes que les hommes.

On estime que 3,8 % de la population souffre de dépression, dont 5 % des adultes (4 % des hommes et 6 % des femmes) et 5,7 % des personnes de plus de 60 ans. À l’échelle mondiale, environ 280 millions de personnes souffrent de dépression (1). La dépression est 50 % plus courante chez la femme que chez l’homme. Dans le monde, plus de 10 % des femmes enceintes et des femmes qui viennent d’accoucher souffrent de dépression (2). Plus de 700 000 personnes se suicident chaque année. Le suicide est la quatrième cause de décès chez les 15-29 ans.

Bien qu’il existe des traitements connus et efficaces pour soigner les troubles mentaux, plus de 75 % des personnes vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire ne reçoivent aucun traitement (3). Le manque de ressources, le manque d’investissements en faveur des soins de santé mentale, le manque de soignants formés et la stigmatisation sociale associée aux troubles mentaux sont autant d’obstacles à une prise en charge efficace.

Symptômes et typologie

L’épisode dépressif se caractérise par la présence d’une humeur dépressive (sentiment de tristesse et de vide, irritabilité), qui s’accompagne parfois d’une perte de la capacité à éprouver du plaisir ou de l’intérêt.

Il faut distinguer l’épisode dépressif des fluctuations ordinaires de l’humeur. En cas d’épisode dépressif, l’humeur dépressive est présente la plus grande partie de la journée, tous les jours et pendant au moins deux semaines.

D’autres symptômes sont également présents, notamment :

  • difficultés de concentration ;
  • sentiments de culpabilité excessive ou faible estime de soi ;
  • désespoir face à l’avenir ;
  • idées suicidaires ;
  • troubles du sommeil ;
  • fluctuations de l’appétit ou du poids ;
  • fatigue intense ou perte d’énergie.
    La dépression peut entraîner des difficultés dans tous les domaines de la vie, auprès de l’entourage, au sein de la famille et dans le cadre professionnel ou scolaire.

Un épisode dépressif peut être classé comme léger, modéré ou sévère en fonction du nombre et de la gravité des symptômes, ainsi que de leur impact sur le fonctionnement du sujet.

Il existe différents types de trouble dépressif :

  • le trouble dépressif à épisode unique : la personne vit son premier et seul épisode ;
  • le trouble dépressif récurrent : la personne a déjà vécu au moins deux épisodes dépressifs ; et
  • le trouble bipolaire : il s’agit d’une alternance d’épisodes dépressifs et de périodes marquées par l’apparition de symptômes maniaques (euphorie ou irritabilité, activité ou énergie accrue et autres symptômes tels que logorrhée, accélération du cours de la pensée, augmentation de l’estime de soi, diminution du besoin de sommeil, distractibilité et impulsivité accompagnée de témérité). 
    Facteurs favorisants et prévention

La dépression résulte d’une interaction complexe de facteurs sociaux, psychologiques et biologiques. Les personnes qui ont vécu des épreuves (chômage, deuil, traumatismes) sont davantage susceptibles que les autres de souffrir de dépression. La dépression peut, à son tour, entraîner davantage de stress et de dysfonctionnements, ce qui aggraver la situation de la personne touchée et son état dépressif.

La dépression est étroitement liée à la santé physique, sur laquelle elle a une incidence. Bon nombre des facteurs qui influent sur la dépression (comme l’inactivité physique ou l’usage nocif de l’alcool) sont également des facteurs de risque connus de pathologies telles que les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète et les affections respiratoires. Les personnes atteintes de ces pathologies peuvent également souffrir de dépression en raison des difficultés associées à la prise en charge de leur état.

L’efficacité des programmes de prévention de la dépression est prouvée. Les approches communautaires efficaces en la matière comprennent des programmes scolaires visant à renforcer une aptitude positive à faire face aux difficultés chez les enfants et les adolescents. Les interventions destinées aux parents d’enfants présentant des troubles du comportement peuvent soulager les symptômes dépressifs chez les parents et avoir des répercussions positives sur leurs enfants. Les programmes d’exercice physique à l’intention des personnes âgées peuvent aussi prévenir efficacement la dépression.

Diagnostic et traitement

Il existe des psychothérapies et des médicaments efficaces contre la dépression. Si vous présentez des symptômes de dépression, consultez un médecin.

Les psychothérapies sont les premiers traitements de la dépression. Dans les cas de dépression modérée ou sévère, elles peuvent être associées à la prise d’antidépresseurs. Les antidépresseurs ne sont pas nécessaires pour traiter la dépression légère.

Les psychothérapies peuvent modifier la façon de voir les choses, de faire face aux difficultés ou d’établir des relations avec autrui. Il peut s’agir d’une thérapie par la parole avec des professionnels et des thérapeutes non professionnels encadrés. La thérapie par la parole peut se dérouler en présentiel ou en ligne. Certains manuels d’auto-assistance, sites Web et applications mobiles proposent des aides psychologiques.

Les psychothérapies efficaces de la dépression sont les suivantes : 

  • activation comportementale ;
  • thérapie cognitivo-comportementale ;
  • psychothérapie interpersonnelle ;
  • thérapie de résolution de problèmes.
    Parmi les antidépresseurs, on peut citer les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), tels que la fluoxétine.

Les soignants doivent tenir compte des effets indésirables possibles associés aux antidépresseurs, de la capacité à proposer l’une ou l’autre des interventions (en termes de compétences et/ou de disponibilité du traitement) et des préférences individuelles.

Les antidépresseurs ne doivent pas être utilisés pour traiter la dépression chez l’enfant et ne sont pas non plus à prescrire en première intention aux adolescents, chez qui ils doivent être utilisés avec une très grande prudence.

La prise en charge des troubles bipolaires repose sur différents médicaments et traitements.

Auto-prise en charge

Il peut être important de se prendre en charge soi-même pour soulager les symptômes de la dépression et favoriser le bien-être général.

Ce que vous pouvez faire :

  • essayez de continuer à faire des activités que vous appréciiez auparavant ;
  • restez en contact avec vos amis et votre famille ;
  • faites de l’exercice régulièrement, ne serait-ce qu’une courte promenade ;
  • respectez autant que possible vos habitudes alimentaires et de sommeil ;
  • Évitez de boire de l’alcool ou buvez-en moins et ne consommez pas de drogues illicites, car cela peut aggraver la dépression ;
  • parlez de ce que vous ressentez à une personne de confiance ;
  • consultez un médecin.
    Si vous avez des idées suicidaires :
  • rappelez-vous que vous n’êtes pas seul et que de nombreuses personnes ont vécu ce que vous vivez et ont trouvé de l’aide ;
  • parlez de ce que vous ressentez à une personne de confiance ;
  • consultez un médecin ou un professionnel en mesure de vous donner des conseils ;
  • adhérez à un groupe d’entraide.
    Si vous pensez que vous risquez immédiatement de vous faire du mal, contactez un service d’urgence ou un service téléphonique d’aide par l’écoute.

Action de l’OMS

Le Plan d’action pour la santé mentale 2013-2030 de l’OMS montre les mesures à prendre pour offrir des interventions appropriées aux personnes atteintes de troubles mentaux, dont la dépression.

La dépression, l’automutilation et le suicide sont parmi les problèmes de santé prioritaires couverts par le Programme d’action Combler les lacunes en santé mentale (mhGAP) de l’OMS (en anglais). Ce programme a pour but d’aider les pays à élargir les services destinés aux personnes atteintes de troubles mentaux, neurologiques ou liés à l’utilisation de substances psychoactives, moyennant des soins dispensés par des soignants qui ne sont pas spécialisés en santé mentale.

L’OMS a élaboré de courts manuels d’interventions psychologiques pour soigner la dépression, qui peuvent être dispensées par des thérapeutes non professionnels aux individus et aux groupes. Le Manuel Gestion des problèmes Plus, par exemple, décrit l’utilisation de l’activation comportementale, de la gestion du stress, de la thérapie par la résolution des problèmes et le renforcement du soutien social. Par ailleurs, le manuel Thérapie interpersonnelle (TIP)de groupe pour la dépression décrit la thérapie de groupe utilisée pour soigner la dépression. Enfin, le Manuel Penser sain couvre l’utilisation de la thérapie cognitivo-comportementale pour la dépression périnatale.

Références :

  • Institute of Health Metrics and Evaluation. Global Health Data Exchange (GHDx) https://vizhub.healthdata.org/gbd-results/ (consulté le 4 mars 2023).
  • Woody CA, Ferrari AJ, Siskind DJ, Whiteford HA, Harris MG. A systematic review and meta-regression of the prevalence and incidence of perinatal depression. J Affect Disord. 2017 ;219:86–92.
  • Evans-Lacko S, Aguilar-Gaxiola S, Al-Hamzawi A, et al. Socio-economic variations in the mental health treatment gap for people with anxiety, mood, and substance use disorders : results from the WHO World Mental Health (WMH) surveys. Psychol Med. 2018 ;48(9):1560-1571.
    Focus - En savoir plus sur la dépression

Résolution WHA65.4 de l’Assemblée mondiale de la Santé : Charge mondiale des troubles mentaux et nécessité d’une réponse globale coordonnée du secteur de la santé et des secteurs sociaux au niveau des pays

English العربية 中文 Русский Español

Source : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/depression

Retour au début du sommaire


  • La dépression est la réaction à la perte d’une illusion – Par Juan David Nasio - Dans Cliniques 2012/2 (N° 4), pages 100 à 113 – Document ‘Cairn Info’

    figure im1Photo - © Pierre-Georges Despierre

« Ce n’est pas l’événement malheureux en lui-même, ce n’est pas la perte en elle-même qui est la cause de la dépression, mais notre manière de vivre la perte. »

Je voudrais commencer par définir la dépression. Si j’avais à en rappeler une définition générale, je dirais que la dépression est une maladie psychique caractérisée par une humeur triste provoquée par un choc émotionnel souvent difficile à repérer. Cette maladie s’accompagne toujours d’un dérèglement biochimique au niveau de la transmission de l’influx nerveux. À l’heure où je vous parle, nous ne savons pas si le dérèglement biochimique est provoqué par le choc émotionnel ou si, à l’inverse, c’est le dérèglement biochimique qui, ayant affaibli les défenses du moi, a favorisé la survenue du choc émotionnel.

Par contre, nous savons – et c’est étonnant – que les anomalies de la chimie du cerveau disparaissent non seulement avec l’action des antidépresseurs mais aussi – nous disent les neuroscientifiques – avec l’action d’un échange régulier, chaleureux et empathique entre un patient et son thérapeute.

Cependant, nous pouvons définir la dépression de deux autres manières suivant deux points de vue différents et complémentaires : un point de vue descriptif qui l’envisage comme un syndrome, c’est-à-dire comme un ensemble de symptômes observables sans s’occuper de la cause ; et un point de vue psychanalytique qui, au contraire, la définit précisément en relation avec les causes qui la provoquent et les mécanismes inconscients qui l’expliquent.

Du point de vue descriptif, la dépression est un ensemble de neuf signes cliniques qui composent le syndrome dépressif type. Notez qu’aucun des symptômes que je vais énumérer ne suffit à lui seul pour affirmer qu’il existe une dépression. Il faut au moins cinq symptômes flagrants, présents simultanément pendant deux semaines, pour dire que nous sommes devant un trouble dépressif.

Assurément, la tristesse est le signe dominant dans le vécu du patient déprimé, mais attention, il s’agit d’une tristesse bien différente de la tristesse normale. Nous avons tous éprouvé la tristesse normale, mais nous n’avons pas tous éprouvé la tristesse dépressive. La tristesse dépressive, qui s’immisce sournoisement comme un brouillard dans l’âme, est une émotion douloureuse, pesante, mêlée d’anxiété et d’angoisse, de susceptibilité et d’aigreur ; ce n’est pas une tristesse sereine, elle est amère et tourmentée. À la différence de la tristesse ordinaire, la tristesse dépressive est permanente, difficilement réductible, et inhibitrice de l’activité affective, mentale et physique du sujet. C’est une tristesse sans motif repérable – on ne sait pas d’où elle vient –, et lorsqu’on lui suppose un motif, il est souvent insuffisant pour expliquer son origine. Le ressenti de cette tristesse, je veux dire le vécu du déprimé, peut aller de la simple humeur morose qui dure plusieurs semaines au dégoût de soi, et du dégoût de soi au désespoir profond.

Parfois la tristesse n’apparaît pas en tant que telle et se traduit chez le patient dépressif par une irritabilité exacerbée. Il faut se faire à cette idée que le dépressif se fâche facilement : il est fréquemment énervé, irascible, susceptible et récriminateur contre ses proches et contre lui-même. C’est ainsi que la tristesse se présente souvent masquée sous la colère ou l’agressivité. Mais que la tristesse soit franche ou masquée, elle se nourrit toujours chez le déprimé d’un obsédant et autodévalorisant repli sur soi. Voilà le deuxième symptôme caractéristique de la dépression : le dépressif ne cesse de ressasser les raisons de son malheur. Il se claustre à l’intérieur de lui-même. Il tourne le dos au présent, à son entourage et au monde ; s’isole et se lamente sur son sort et sur son passé. C’est alors que se développe en lui un cruel sentiment d’autodévalorisation, de culpabilité exagérée ainsi que le besoin masochiste de jouir de sa culpabilité. Non seulement il se sent coupable, mais en plus il savoure le goût amer de sa culpabilité.

Un troisième signe qui accompagne la tristesse et le repli négatif sur soi, est la perte d’intérêt pour tout ce qui lui est extérieur. Il délaisse son partenaire, ses enfants, ses amis, ses loisirs ou encore son travail. C’est le moment où le déprimé déclare qu’il n’a envie de rien, ni de sexe, ni d’amour, ni de voir personne. En fait, il n’a pas perdu seulement le désir ou l’envie de vivre, il a perdu aussi la faculté de ressentir intérieurement la présence du désir – fût-elle la plus infime. Ces trois symptômes majeurs que sont : la tristesse anxieuse, les pensées obsédantes ainsi qu’autodévalorisantes, et la perte du désir, entraînent chez le patient dépressif d’autres troubles associés que je vais décliner rapidement sous la forme de ses plaintes les plus fréquentes.

La fatigue et la lassitude lui font dire : « Je dors beaucoup et cependant, je suis épuisé du matin au soir » ; le ralentissement global dans tous les registres de la vie quotidienne le fait se lamenter : « Je n’en peux plus ! Tout est lent et insurmontable » ; les troubles de l’attention, de la concentration et parfois de la mémoire se traduisent par : « J’oublie souvent ce que je dois faire et je suis incapable de me concentrer même devant la télé. » Un autre signe clinique, alarmant celui-là, sont les idées suicidaires souvent informulées. Quand elles s’expriment, la phrase que les proches entendent habituellement est : « Il vaudrait mieux pour tout le monde et pour moi-même que je ne sois plus là. » À propos du suicide notez que 15 % des déprimés tentent de se suicider. Les autres troubles de nature somatique qui caractérisent le tableau clinique de la dépression sont la perte de l’appétit et du sommeil : « J’ai perdu cinq kilos, nous disent-ils, et je n’ai plus faim. » Ou encore : « Je me réveille toutes les nuits. Je m’endors difficilement ou même je me réveille vers 5 h. »

Voilà donc l’ensemble des manifestions typiquement dépressives que nous pouvons résumer en disant : quand la tristesse anxieuse domine, quand le repli sur soi s’installe, quand on n’a plus envie de rien, que l’on se sent épuisé et ralenti, quand on a le sentiment d’avoir raté sa vie, que l’on a constamment des idées noires, que l’on se sent inutile et coupable de tout, quand on perd l’appétit et le sommeil, et surtout, quand cet état dure depuis plusieurs semaines, il s’agit bel et bien d’une dépression.

Venons-en maintenant au point de vue psychanalytique.

Avant tout, quel est le tableau clinique qui fait dire au psychanalyste que son patient traverse un moment dépressif ? Ce tableau n’est pas très différent du syndrome type que je viens de vous exposer à ceci près qu’il nous paraît moins sévère, plus chronique, fluctuant, et surtout intimement imbriqué avec les symptômes proprement névrotiques. Les signes les plus spécifiques et fréquents de la dépression névrotique sont les suivants : l’analysant semble toujours insatisfait, comme s’il n’obtenait jamais ce qu’il attend. Son humeur est maussade et plaintive. La moindre sollicitation l’agace et appelle en lui l’objection à tout propos qu’on lui tient. Il est pessimiste, indécis, négatif et susceptible. Tout problème, aussi anodin soit-il, est immanquablement amplifié dans son importance, sa durée et la difficulté pour le résoudre. Rien n’est relatif, tout est absolu, total et définitif. Aussi éprouve-t-il un sentiment douloureux d’impuissance, d’insatisfaction et d’une faible estime de soi. Mais le signe le plus saillant de l’état dépressif chez un analysant, c’est, à n’en pas douter, son désintéressement de la vie, son désenchantement : « À quoi bon ? », se demande-t-il sans cesse. Il est aigri et désabusé, convaincu que tout se vaut, que rien ne mérite le moindre effort, y compris la cure analytique elle-même.

Comme vous le voyez, il est incontestable que dans la plupart des cas, la dépression se présente à nous imbriquée dans la vie névrotique de notre patient. Pour nous, analystes, la dépression est le symptôme d’une névrose sous-jacente, c’est-à-dire que la névrose est la cause de la dépression, que cette dépression se présente sous la forme d’un épisode unique ou sous la forme d’une maladie dépressive récurrente. Avancer que la dépression est le symptôme d’une névrose implique alors que l’action du clinicien doit porter avant tout sur le processus névrotique lui-même. Si vous soulagez le patient de sa névrose hystérique, obsessionnelle ou phobique, vous le soulagerez automatiquement de sa dépression. Disons en un raccourci que, pour nous, la dépression est l’écume d’une névrose au même titre que la fièvre est l’écume d’une bronchite.

Les causes de la dépression

Mais d’où vient la dépression, quelles en sont les causes ? Comme la plupart des troubles psychopathologiques, la dépression est provoquée par des causes psychiques, biologiques et psychosociales. Parmi les psychiques – celles qui nous intéressent ici – nous distinguons les causes déclenchantes et les causes latentes. Des causes donc déclenchantes et repérables tel un événement douloureux suivi par une dépression ; et des causes latentes et difficilement repérables telle la fragilité affective d’une personne prédisposée à la maladie dépressive. À vrai dire, ces deux catégories de causes, déclenchantes et latentes, sont indissociables puisqu’une dépression ne peut être déclenchée par un événement douloureux que chez une personne déjà vulnérable à la souffrance dépressive.

Quelles sont les causes déclenchantes les plus fréquentes ? Il s’agit de tous les événements bouleversants et douloureux de l’existence, telle la mort d’un proche, une rupture amoureuse, la survenue d’une maladie grave, toutes des situations pénibles susceptibles de précipiter un épisode dépressif. Quelquefois, la dépression est provoquée non pas par un événement dramatique et brutal, mais par un événement plus ordinaire, un simple cambriolage par exemple, qui s’ajoute comme l’ultime goutte d’eau à une accumulation devenue insupportable, de différents problèmes.

Mais souvent, le clinicien ne trouve pas de raisons suffisantes à la survenue de l’épisode dépressif parce que la cause déclenchante est un choc émotionnel interne qui éclate à l’insu du sujet. C’est ce que nous appelons un choc émotionnel inconscient.

Or, que ce soit un événement dramatique repérable, un événement ordinaire qui s’ajoute à une série de désagréments, ou encore un choc émotionnel inconscient, c’est-à-dire non repérable, toutes ces causes déclenchantes peuvent être considérées par nous, psychanalystes, comme des pertes d’amour. Mais pourquoi interpréter tous les événements qui précipitent une dépression comme des pertes d’amour ? Tout simplement parce que chaque événement malheureux est vécu par le sujet, futur dépressif, comme un déchirement intime, comme l’arrachement d’une chose précieuse à laquelle il tenait passionnément : l’être aimé que la mort enlève, l’amour renié par celui qui me quitte, la santé perdue ou encore la maison souillée d’avoir été forcée. Dans tous ces cas, perdre une personne, perdre un sentiment, perdre la santé ou perdre une chose telle notre maison, le Moi du futur déprimé, se sentant amputé d’un objet d’amour qu’il vivait comme une partie vitale de lui-même, se déconstruit et s’effondre.

Mais une perte d’amour ne suffit pas à susciter la dépression. Encore faut-il que l’amour perdu ait été un amour maladif et que le sujet qui subit cette perte soit affectivement fragile, et qu’il ait entretenu une dépendance trop fusionnelle avec l’objet qu’il perd. Je voudrais bien insister, car c’est l’un des points les plus importants de ce que j’ai à vous dire, à vous cliniciens, étant souvent à l’écoute de patients en phase dépressive. Nous pouvons tous être confrontés un jour ou l’autre à des événements extrêmement tragiques, mais nous ne ferons pas tous une dépression. Sans doute, nous serons immensément tristes et nous porterons notre douleur le temps qu’il faut, mais progressivement nous apprendrons à vivre avec la blessure, en gardant toujours intacte l’estime de nous-mêmes ainsi que notre capacité d’aimer et d’être aimés.

Inversement, certaines personnes, allergiques à la moindre frustration, hypersensibles au moindre signe qu’elles interprètent comme un refus d’amour, finiront par se déprimer. Voici la clé ; ce n’est pas l’événement malheureux en lui-même, ce n’est pas la perte en elle-même qui est la cause de la dépression mais notre manière de vivre la perte. Et notre manière de vivre la perte dépend du type de relation affective que nous avions noué avec la personne, l’objet ou l’idéal que nous avons perdu : « Dites-moi qui ou ce que vous aimez. Et surtout dites-moi comment vous l’aimez, je vous dirai si, en perdant votre amour, vous risquez de faire une dépression. »

En somme, d’où vient la dépression ? Pour nous, la cause de la dépression est l’immaturité d’un sujet si maladivement attaché à un être, à une chose ou à un idéal, que leur perte sera pour lui insurmontable. Mais qui est ce sujet immature ? Ce n’est pas seulement un sujet névrosé, mais un sujet névrosé dont le narcissisme est particulièrement exacerbé. Que veux-je dire ? Quand dirons-nous qu’un narcissisme est particulièrement exacerbé ? Qu’est-ce que le narcissisme ? Je ne peux pas m’attarder ici en vous exposant le concept freudien de narcissisme, ce qui m’importe est de vous faire comprendre que ceux qui se dépriment sont, en général, des personnalités narcissiques. Ici je vous proposerai l’aphorisme suivant : il n’est de dépression que sur fond d’un amour narcissique exacerbé.

Si le narcissisme est l’amour de soi-même ou l’amour de son propre corps, le « narcissisme exacerbé », c’est l’amour de soi, certes, mais d’un soi idéalisé. Tout le problème est là, dans l’idéalisation de soi. Au-delà de l’amour de celui que je suis, je m’aime dans celui que je rêve d’être. Moi, sujet narcissique, je suis plus attaché à mon illusion de devenir un jour celui que je rêve d’être qu’à celui que je suis réellement. Et si j’ai un partenaire, je le transformerai sans m’en apercevoir en un vecteur indispensable pour entretenir cette illusion éminemment infantile et toute-puissante de devenir un jour le plus beau, le plus reconnu ou le plus indépendant, en un mot, le plus aimé des êtres. « En vérité dirait le narcissique, je n’aime pas l’autre pour ce qu’il est, je l’aime parce qu’il est la source vitale de l’amour de moi-même, de moi-même idéalisé. »

À propos du partenaire du sujet narcissique, rappelons que ce n’est pas toujours une personne. Le partenaire peut être la santé, la jeunesse, un lieu vénéré et beaucoup d’autres entités qui occupent la place de notre irremplaçable objet d’amour. Mais que ce soit une personne, une chose ou une entité abstraite, l’important c’est que la présence intime et étayante de l’objet aimé garantisse au sujet narcissique la permanence de son illusion infantile. Mais avant de vous proposer ma définition de la dépression et d’aborder le traitement analytique des patients déprimés, je voudrais vous lire ce que j’ai imaginé être le crédo du sujet narcissique, futur déprimé.

Voici le crédo :

– Mon aimé doit être unique et irremplaçable.

– Mon aimé doit m’aimer sans faillir pour que je m’aime moi-même et garde l’illusion d’être un jour le plus beau, le plus fort ou le plus généreux.

– Mon aimé doit demeurer invariable, c’est-à-dire ne jamais changer, à moins que je ne le change moi-même.

– Mon aimé doit dépendre de moi, se laisser posséder et se rendre toujours disponible pour satisfaire tous mes caprices.

– Mais s’il se montre ainsi soumis, il doit cependant savoir garder son autonomie pour éviter de m’encombrer.

– Enfin – dernier point de mon crédo –, je reconnais que toutes ces exigences infantiles et toujours impérieuses sont celles que, petit enfant tyrannique, j’imposais déjà à ma mère.

Or, parmi toutes ces exigences abusives, la plus inconditionnelle qui, si elle n’est pas satisfaite, déclenche une dépression, c’est le besoin d’être aimé par l’autre pour s’aimer soi-même et garder l’illusion d’un Moi idéal à venir. Cet amour de soi idéal, cette passion intime d’un soi idéalisé, mobilise toutes les forces du névrosé narcissique. Si pour une raison ou une autre cet amour de soi idéal vient soudainement à manquer, le Moi s’effondre et la dépression s’installe. Dès lors, je définirai la dépression en disant : la dépression est la réaction à la perte de l’amour de soi idéalisé ; ou formulé différemment en introduisant les trois structures cliniques de la névrose : la dépression est la réaction à la perte de l’illusion d’être un jour aimé d’un amour idéal (c’est le cas de l’hystérique narcissique), d’être un jour admiré comme étant le meilleur (c’est le cas de l’obsessionnel narcissique), ou d’être un jour reconnu comme autosuffisant (c’est le cas du phobique narcissique).

Traitement psychanalytique de la dépression

Le moment est venu d’aborder la manière d’agir adéquatement avec un patient dépressif. D’abord dites-vous que vous n’agirez pas de la même façon avec un patient dépressif si vous pensez que la dépression est la décompensation d’une névrose narcissique, ou si au contraire vous pensez que la dépression est une entité en soi. Je n’hésite pas à vous le dire, je ne m’occupe pas de l’homme déprimé mais de l’homme narcissique qui se cache toujours derrière le déprimé, que la dépression soit ou non psychotique. Je ne m’occupe pas directement de la tristesse, je m’occupe de la perte de l’illusion et de l’amère déception qui ont donné lieu à la tristesse. C’est ainsi qu’en présence d’un patient déprimé qui vient me consulter pour la première fois, ou d’un patient qui se déprime au cours de sa cure, je me dis qu’il va falloir réussir quatre missions essentielles.

  • Une première mission – la plus difficile – concerne son narcissisme. Je dis la plus difficile parce que c’est un travail de rééducation du Moi. Il ne s’agit rien de moins que d’apprendre au moi à aimer autrement. Le narcissisme et la dépression sont deux grands troubles du Moi. Le Moi, c’est le siège de l’amour, de l’illusion et de la tristesse. D’ailleurs, si je devais aujourd’hui définir la tristesse, je dirais que c’est le sentiment éprouvé par le Moi lorsqu’il perçoit intérieurement la disparition de l’image idéalisée de soi. Donc, première mission : traiter le narcissisme.
  • La deuxième mission concerne la valeur démesurée de l’illusion infantile. Ensemble, analyste et patient, nous devrons découvrir le contexte affectif où l’illusion a pris naissance et, peu à peu, apprendre ensemble à la tempérer.
  • La troisième mission concerne l’agressivité du patient narcissique et déprimé. Dès mes toutes premières consultations à l’hôpital avec mes patients dépressifs, j’ai compris que derrière leur tristesse affleurait la haine. Pourquoi la haine ? Pourquoi le déprimé est-il haineux ? Que sa haine soit larvée ou qu’elle communique à la tristesse l’amertume si caractéristique de l’humeur dépressive, la haine reste la réaction aveugle du déprimé qui vit la désillusion comme une injustice, comme une trahison, comme le vol de son seul bien.
  • La quatrième mission que je m’assigne enfin concerne l’obsessionnalisation du déprimé. Je veux lui montrer le caractère obsessionnel et compulsif de ses pensées négatives. Le problème n’est pas tant celui du contenu des pensées que leur caractère compulsif, immaîtrisable et profondément stérile. Les pensées sont négatives parce qu’elles sont imprégnées d’humeur négative. Le problème n’est pas de supprimer les pensées négatives et de les transformer en pensées positives, le problème est d’atténuer la compulsion morbide et masochiste à ruminer des pensées négatives sur soi-même. Quand le patient nous dit : « Je ne peux pas m’empêcher d’avoir des idées noires », il faut savoir que la première partie de sa phrase « Je ne peux pas m’empêcher… » est plus importante que la deuxième.
    Voilà donc les quatre missions que je m’assigne en tant que psychanalyste, traiter les quatre enfants qui gisent dans la pensée déprimée : l’enfant narcissique et tyrannique, l’enfant rêveur de soi, l’enfant colérique et hargneux, et enfin, l’enfant ruminant ses pensées sur lui-même.

Je voudrais maintenant conclure ce texte en vous livrant une dernière remarque nous concernant, nous les analystes, en relation avec la dépression. On sait que le travail en général est un excellent remède pour éviter la dépression, car il implique un échange actif entre le Moi et le monde extérieur. Tant qu’il y a échange, il ne peut y avoir de dépression. Ne pourrait-on pas se dire qu’il nous arrive souvent d’utiliser le travail avec nos patients pour soigner nos propres dépressions ? N’oublions pas que l’écoute que nous exerçons tous les jours non seulement est une autoanalyse permanente mais qu’elle est surtout une adaptation continuellement renouvelée à la présence psychique de l’autre, à la présence d’une multiplicité d’autres où chacun exige de nous le maximum de notre disponibilité. En écoutant la plainte de mon patient, je m’oublie moi-même et, curieusement, je suis plus que jamais moi-même.

Tableau comparatif entre une personne normalement triste et une personne déprimée

Personne normalement triste

  • Tristesse normale : réaction normale, passagère et supportable devant un événement malheureux.
  • Origine de la tristesse normale : la personne triste sait pourquoi elle est triste et si la cause a été une perte, elle sait qui ou ce qu’elle a perdu.
  • Deuil normal : dans le cas de la tristesse provoquée par la perte d’un être cher, l’endeuillé accepte peu à peu de vivre avec la douleur de l’absence et apprend à aimer le disparu autrement que lorsqu’il était vivant. Sa capacité d’aimer restant intacte, l’endeuillé normal saura, grâce au travail de deuil, aimer d’autres objets d’amour aussi précieux que l’objet disparu. Un deuil normal dure en moyenne deux ans.
  • Ressentir la vie en soi : malgré le malheur qui l’accable, la personne triste conserve intacte la faculté de sentir la vibration interne de son désir de vivre.
  • Lien à l’autre : la personne triste ne se coupe pas des autres. Sa capacité d’aimer et d’être aimé reste intacte. L’échange avec le monde extérieur demeure actif et ouvert. Elle sait demander et recevoir de l’aide. L’ami ou le proche est un soutien qui lui permet de mieux supporter sa tristesse.
  • Narcissisme : la personne triste se replie sur elle-même pour mieux supporter sa douleur. Le narcissisme, c’est-à-dire le retour sur soi, est un narcissisme défensif et réparateur.
  • Estime de soi : l’estime de soi reste intacte.
  • Rapport au temps : la personne triste a toujours la capacité de relativiser sa souffrance, de la situer comme un moment malheureux de sa vie, et de garder l’espoir dans l’avenir.
    Personne déprimée
  • Tristesse dépressive : réaction pathologique et durable par une cause pas toujours repérable. La tristesse est ici trop intense, insupportable, envahissante, permanente et difficilement réductible. Elle est souvent mêlée à la haine, ce qui la rend acrimonieuse.
  • Origine de la tristesse dépressive : la personne déprimée ne sait pas pourquoi elle est triste, et si la cause est une perte évidente – un deuil par exemple – elle sait qui elle a perdu mais non ce qu’elle a perdu en perdant l’être aimé.
  • Deuil pathologique : dans le cas d’une dépression provoquée par la perte d’un être cher, le déprimé ne tolère pas l’absence de son aimé. Il ne peut pas vivre avec la douleur de l’absence et persiste à aimer l’être disparu comme s’il était toujours là. Cependant, la réalité de la perte étant incontournable, l’endeuillé dépressif reste inconsolable, sans pouvoir ni vouloir remplacer, réellement ou symboliquement, son aimé disparu. Ce deuil pathologique peut durer toute une vie.
  • Ressentir la vie en soi : le déprimé, contrairement à la personne triste, ne peut pas ressentir en lui le désir de vivre puisque ce désir est absent, forclos. La flamme qui anime le désir s’est éteinte.
  • Lien à l’autre : la personne déprimée est coupée des autres. Elle n’a plus la force ni d’aimer ni de vivre avec les membres de sa famille. L’échange avec le monde extérieur est passif, ralenti, mais reste cependant ouvert. Elle préfère ne pas demander de l’aide, mais consent à être aidée sans croire à l’utilité de l’aide.
  • Narcissisme : la personne déprimée se replie sur elle-même non seulement pour mieux supporter sa douleur, s’isoler, fuir toutes les sollicitations extérieures devenues intolérables, mais aussi pour s’autocritiquer, se faire des reproches et se déprécier. Cependant, en se repliant sur elle-même, elle consolide l’unité de son moi et le préserve d’un danger possible : la fracture psychotique de la mélancolie. Le narcissisme du déprimé est un narcissisme négatif et exacerbé quoique préventif contre la psychose.
  • Estime de soi : l’estime de soi est devenue mépris de soi-même.
  • Rapport au temps : la personne déprimée est si absorbée par sa douleur qu’elle réduit toute sa vie au seul instant présent. Le présent est figé. Le déprimé ne peut pas se projeter dans l’avenir ; et le passé n’est, pour lui, que l’occasion d’une rumination amère contre soi-même. L’espoir est pour lui inconcevable.
    Mis en ligne sur Cairn.info le 07/11/2012 - https://doi.org/10.3917/clini.004.0100

CAIRN.INFO : Matières à réflexion

À proposContact - Cairn International (English) Cairn Mundo (Español) Cairn Sciences (Français) Authentification hors campus Aide

© Cairn.info 2023 Conditions générales d’utilisation Conditions générales de vente Politique de confidentialité

Source : https://www.cairn.info/revue-cliniques-2012-2-page-100.htm

Retour au début du sommaire

  • « 
    Le sens du désespoir. Dépression et créativité », d’André Haynal [1] Extraits choisis et introduits par Nathalie Zilkha - Revue française de psychanalyse - 2020/5 (Vol. 84)
    This article is available in English. Please choose :

“The meaning of despair. Depression and creativity by André Haynal” – Extracts selected and commented on by Nathalie Zilkha : From desperate helplessness to the acceptance and working-through of depressive affects Nathalie Zilkha

https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2020-5-page-1407.htm?ref=doi

Retour au début du sommaire


  • Le désespoir dans la dépression, quand tout perd son sens - Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater. Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021 - - Document ‘nospensees.fr’

Le découragement, l’anhédonie, une tristesse corrosive et ce désespoir où la réalité cesse d’avoir un but, un sens et des illusions... Ce découragement profond où le désespoir navigue avec la dépression, forme l’une des réalités cliniques les plus graves.

Le désespoir dans la dépression met en place une réalité très débilitante. C’est le vide le plus absolu, la volonté de vivre qui échoue, c’est l’impuissance et la croyance que rien de ce que nous faisons n’améliorera les choses. Ce manteau cendré éteint un à un toute la valeur de la personne jusqu’à configurer une symptomatologie où la fatigue, le manque d’estime de soi et dans de nombreux cas, même des idées suicidaires.

Soren Kierkegaard, philosophe danois du XIXe siècle et père de l’existentialisme, avait l’habitude de dire que la dépression devient une malédiction lorsqu’elle est combinée avec le désespoir. Il l’a lui-même défini comme un trouble spirituel, où la personne a cessé de donner un sens à tout événement. Rien de plus annihilant que de vivre dans ce néant où l’on perd même la capacité d’aimer et l’appréciation d’être au sens le plus profond.

Parce que lorsque la dépression va de pair avec le désespoir, tout le reste échoue et s’efface sous nos pieds. Cette idée de Kierkegaard, aussi frappante que cela puisse paraître, cadre très bien avec la conception cognitiviste établie par le psychologue Aaron Beck dans les années 1960. Pour ce dernier, il y avait un type de dépression où l’attribution interne était si négative qu’elle a plongé l’être humain dans un tableau clinique de grande souffrance.

Voyons plus de données ci-dessous.

“La foi est la passion du possible et l’espérance est la compagne inséparable de la foi.” - -Soren Kierkegaard-

Désespoir dans la dépression, le vide qui piège

Dans la littérature psychopathologique, le concept de désespoir a toujours été quelque peu négligé. Par ailleurs, des études telles que celle menée par le Dr Marc Bürgy, de l’Université de Heidelberg, en Allemagne, soulignent que l’expérience subjective de cette dimension est à l’origine de réalités aussi graves que le suicide. De cette façon, et d’un point de vue phénoménologique, le désespoir dans la dépression est un aspect qui devrait être beaucoup plus pertinent.

D’un autre côté, il y a un aspect qui soutient sans aucun doute cette question et c’est que le désespoir est derrière la dépression majeure. Sachant cela, les prochaines questions que nous pouvons nous poser sont : quel type de symptômes cette condition présente-t-elle ? Quelle est l’anatomie du désespoir dans la dépression ?

Symptômes :

  • Anhédonie, incapacité à prendre plaisir pour des choses qu’on aimait ou qui nous intéressaient auparavant.
  • Fatigue.
  • Troubles du sommeil (peu de sommeil ou hypersomnie).
  • Altérations dans l’alimentation (il y a des gens qui perdent l’appétit et d’autres, au contraire, qui mangent excessivement).
  • Perte d’énergie, incapacité à faire presque n’importe quelle activité.
  • Problèmes de concentration.
  • Impuissance (sentiment que peu importe nos efforts, rien ne s’améliorera).
  • La vie cesse d’avoir un sens clair, il n’y a pas de buts, pas d’illusions ou un sentiment de connexion avec ceux qui nous entourent.
  • Pensées suicidaires.

    Les effets du désespoir.

Comment traiter le désespoir dans la dépression ?

Il existe une proposition théorique très intéressante formulée par Abramson, Metalsky et Alloy (1997) qui nous parle précisément de la théorie de la dépression due au désespoir. Selon ce cadre, cette condition psychologique part toujours d’une vulnérabilité d’origine cognitive.

C’est-à-dire que les gens créent des styles de pensée où nous avons tendance à anticiper les événements négatifs, où notre propre attribution interne se limite à détruire notre estime de soi, et chaque processus mental finit par nous invalider, nous plongeant dans un état d’impuissance absolue.

Voici quelques stratégies pour réfléchir au traitement du désespoir dans la dépression.

Les couches de ma dépression

Comme nous le savons bien, il existe différents types de dépressions. Désormais, une grande partie d’entre eux sont constitués de plusieurs couches, des capes qui étouffent les valeurs, les forces et les perspectives. Ainsi, l’une des couches les plus épaisses et les plus externes est celle du désespoir, générant ces réponses émotionnelles et comportementales qui façonnent la dépression.

Nous devons les retirer, leur enlever le pouvoir.

  • Le désespoir dans la dépression a un tel impact car il crée une boucle de rétroaction. La façon dont cela provient du cycle de pensées est la suivante. -> Je sais que je me trompe, que je suis déprimé et que cela me rend désespéré. Je me sens triste, je ne m’aime pas de cette façon, et à la fin, j’assume une attitude passive, d’évitement et d’hibernation. Assumer cette attitude freine encore plus mes espoirs, car je me sens inutile et réticent.
    Questionner les croyances pour séparer chaque couche

Comme nous pouvons le voir dans l’exemple précédent, chaque foyer mental alimente le suivant, créant ainsi couche après couche où la dépression s’accroche beaucoup plus à son propre être. Idéalement, nous ne devrions pas entretenir ce processus. Si je suis conscient que je me sens mal, j’évite de renforcer cette réalité, par la passivité ou l’abandon.

Ce que je vais faire c’est m’interroger en essayant de démolir mes croyances contre-productives, celles du style ‘tout va mal, je ne vaux rien’, etc. Et je me demanderai pourquoi je suis comme ça. Je vais trouver l’origine et ensuite je définirai des propositions pour inverser cet état.

Lutter contre le désespoir.

Le désespoir se nourrit de ton énergie, ne lui donne pas plus de puissance

Le désespoir est un trou noir qui piège tout. Il englouti chaque lueur de lumière, chaque particule d’illusion, chaque parcelle d’optimisme. Le nourrir est notre pire erreur. Cependant, nous ne pouvons pas toujours cesser de lui jeter les quelques restes de force et de luminosité qui nous restent, parce que les esprits manquent, parce que nous n’avons pas de soutien ou tout simplement parce que nous ne savons pas comment le faire.

Dans ces cas, il est vital que nous ayons toujours une aide spécialisée. Nous seuls ne le pouvons pas, et encore plus lorsque le désespoir dans la dépression nous conduit à cet abîme où surgissent les idées les plus extrêmes et les plus dangereuses. Évitons d’atteindre ces limites et réagissons à temps, car la dépression est traitable et ces schémas mentaux nocifs peuvent être échangés contre des schémas plus flexibles, puissants et résilients.

Gardons cela à l’esprit.

Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique

Référence : Abramson, L.Y., Alloy, L.B., Metalsky, G.I., Joiner, T.E. y Sandín, B. (1997). Teoría de la depresión por desesperanza : Aportaciones recientes. Revista de Psicopatología y Psicología Clínica, 2 (3) : 211-222.

Le contenu de ‘Nos Pensées’ est uniquement destiné à des fins informatives et éducatives. Il ne remplace pas un diagnostic, un conseil ou un traitement professionnel. Si vous avez le moindre doute, il est conseillé de consulter un spécialiste de confiance.

Source : https://nospensees.fr/differences-entre-ethique-et-morale/

Retour au début du sommaire

Le désespoir est une perception subjective et individuelle qui se traduit par une perte d’espérance. Il apparaît dans un contexte de refus, de perte de confiance, ou de découragement face à un projet. Dans certains cas plus graves, le désespoir touche tous les domaines de la vie quotidienne, et peut engendrer une dépression, une mélancolie ou des idées suicidaires. Le point.

Qu’est-ce que le désespoir ?

Le désespoir est une émotion qui se construit d’après l’impression personnelle d’avoir perdu tout espoir de réussite dans n’importe quel domaine. Il se traduit par un manque de confiance en soi ou dans les autres, un découragement, et une impuissance. Dans certains cas, il s’agit d’un événement extérieur, comme un refus, une rupture ou une perte qui engendre ce sentiment de désespoir.

Dans les cas les plus graves de désespoir, le sentiment d’impuissance et de découragement peut mener vers une véritable dépression, une mélancolie, ou encore des idées suicidaires. Être désespéré, c’est se sentir incapable de mener à bien un projet qui apparaît comme insurmontable.

Le désespoir apparaît dans un contexte de refus, de rejet ou de manque, mais aussi parfois sans raison particulière. Il se caractérise par :

  • un découragement, un abattement, un accablement ;
  • une perte de confiance en soi et en les autres ;
  • un sentiment d’impuissance ;
  • une confrontation à ses limites ;
  • une souffrance psychologique, une tristesse, une détresse ou une colère.
    Avoir le sentiment de ne pas pouvoir surmonter un projet, une difficulté, ou encore une rupture, peut impacter l’ensemble de la vie quotidienne, ainsi que l’entourage. Dans ce cas, le désespoir et les émotions négatives dominent et influencent la personne dans l’ensemble de son fonctionnement.

Désespoir : conséquences sur l’entourage

Le désespoir, qu’il soit lié à un projet particulier, ou de façon générale, a des conséquences sur la vie quotidienne, l’état émotionnel, et l’entourage. Comme il s’agit d’une perception individuelle et subjective, les autres ne comprennent pas toujours pourquoi la personne se sent désespérée.

Cette incompréhension de l’entourage peut finalement être bénéfique, puisqu’elle permettra une bienveillance et une empathie qui permettent de redonner de la confiance et de l’espoir. Cette attention et ce soutien particulier permettent de diminuer le risque de dépression ou d’anxiété en lien avec le désespoir.

Troubles associés au désespoir

Le désespoir est souvent accompagné d’émotions négatives comme la tristesse, la rage, la colère, ou la révolte. Dans certains cas, la perte d’espoir peut prendre la forme d’un abattement ou d’une résiliation.

Ces émotions négatives peuvent engendrer des troubles mentaux plus ou moins importants dans la vie quotidienne :

  • syndrome dépressif, mélancolie, idées suicidaires ;
  • anxiété, angoisses, attaques de panique, agoraphobie, phobies en général ;
  • repli sur soi, isolement ;
  • troubles délirants, paranoïa.
    Lorsque le sentiment de désespoir devient trop intense, et qu’un trouble mental ou psychologique apparaît, il est essentiel de consulter un spécialiste de la santé mentale, comme un psychologue ou un psychiatre. Un traitement médicamenteux et une psychothérapie sont alors nécessaires pour comprendre à quoi renvoie cet abattement et comment le surmonter. 

Aussi dans la rubrique :

Comprendre les émotions

Sommaire

  • Qu’est-ce qu’une émotion ?
  • Reconnaître les émotions négatives
  • Reconnaître les émotions positives
    Qu’est-ce qu’une émotion ?

Les émotions, de quoi s’agit-il ?

Reconnaître les émotions négatives

Rancœur Tristesse Haine Colère Démotivation Nostalgie Vengeance Pleurs Désespoir Pudeur Susceptibilité Indécision

Reconnaître les émotions positives

Empathie Plaisir Sérénité Gratitude Intimité Complicité Gentillesse Euphorie

Ooreka, c’est aussi : MaisonCarrièreDroitsFamilleEntrepriseArgentVéhicule

Mentions légales| Qui sommes-nous ?| Travailler ensemble| Presse| Publicité|
CGU| Vie privée| Infos cookies| Modération| Recevoir des contacts qualifiés| Contact|
Astuces| Guides pratiques| Tips| Fiches pratiques| Contenus téléchargeables| Questions Réponses - Ooreka accompagne vos projets du quotidien

Source : https://psychotherapie.ooreka.fr/astuce/voir/653915/desespoir

Retour au début du sommaire


  • Dépression sévère : cinq signes que votre état s’aggrave dangereusement - Il est possible de surmonter une dépression avec un peu ... - Rédaction par La Clinique E-Santé - Publié le 26 avril 2023 (modifié le 28 juin 2023) – Article en forme de communiqué ‘La Clinique E-Santé’ - https://www.la-clinique-e-sante.com › blog › dépression - Fondation FondaMental |
    Vous souffrez d’une dépression et vous avez l’impression que votre état ne s’améliore pas. Malgré les actions que vous mettez en place, vous ressentez toujours cette morosité caractéristique de la dépression.

Vous remarquez que d’autres symptômes ont fait leur apparition dans votre quotidien et entachent votre qualité de vie.

Vous êtes peut-être dans une phase de dépression sévère, qui nécessite d’être surveillée de près.

Ces risques et conséquences sont parfois irrépressibles, alors il est primordial de reconnaître les signes lorsque votre dépression prend un malheureux tournant.

Retrouvez dans cet article les 5 signes indicateurs d’une dépression sévère, et ses principaux risques.

Photo de l’auteur de l’article

Suis-je en dépression ? Vous vous interrogez sur la dépression sévère ? Vous avez besoin de réponses sur votre état de santé actuel ? Faites le test maintenant !

Qu’appelle-t-on une dépression sévère ?

La dépression sévère est un trouble psychiatrique. Elle est représentée par un épisode dépressif, caractérisé par de nombreux signes qui s’ajoutent aux symptômes de la dépression dite plus classique :

  • La fatigue physique ;
  • La perte d’intérêt pour toute activité ;
  • Une baisse évidente de l’estime de soi.
    Ce sont des symptômes qui touchent les sphères cognitives, physiologiques, affectives et psychologiques du fonctionnement humain, et qui ont des répercussions directes sur tous les domaines de la vie d’un individu.

En effet, une dépression peut être identifiée comme légère, modérée ou sévère. Sa classification s’effectue en fonction du nombre de symptômes ressentis, de leur intensité et de leur impact sur la qualité de vie.

Plus les symptômes identifiés sont nombreux et intenses, plus ils sont susceptibles d’impacter votre vie. Lorsque les épisodes dépressifs, qu’ils soient légers ou sévères, s’installent dans le temps, on parle alors de dépression chronique.

La sévérité d’une dépression est évaluée à l’aide d’une échelle de recherche commune et normalisée : une personne dépressive est considérée à un stade sévère de la maladie si elle présente 4 autres symptômes dépressifs en plus des 3 marqueurs principaux de ce trouble qui sont : l’humeur morose, la perte d’intérêt pour les activités et la perte d’énergie.

En complément, on mesure sa gravité en analysant les impacts que ces symptômes de la dépression sévère ont sur la qualité de vie du patient, surtout dans ses aspects personnels, professionnels et relationnels.

La solution pour sortir de la dépression !

Pratique, flexible et moins coûteux qu’une thérapie traditionnelle, l’accompagnement en ligne a permis à de nombreuses personnes de se libérer de la dépression. Le protocole est unique, adapté et validé par chaque patient. Pourquoi pas vous ? Je découvre le psychologue fait pour moi

Comment reconnaître une dépression qui s’aggrave ? Les signes

La dépression est un état handicapant qui affecte directement et défavorablement toutes les sphères de la vie : l’estime de soi est réduite à néant, les relations sociales s’amoindrissent, le travail est une source d’anxiété et la santé physique se dégrade.
Lorsque les symptômes que vous portez en vous se multiplient et impactent d’une manière très néfaste votre vie quotidienne, c’est le signe d’une dépression qui s’aggrave.

Il est très important de surveiller ces signes pour agir au plus vite lorsque l’état de votre santé mentale s’aggrave. Les principales caractéristiques qui peuvent être spécifiques d’une dépression sévère et grave sont les suivantes :

  • Signe n°1 : vous n’arrivez plus à gérer votre quotidien,
  • Signe n°2 : vous adoptez un comportement imprudent,
  • Signe n°3 : vous subissez des épisodes mélancoliques,
  • Signe n°4 : vous souffrez de psychose et d’hallucinations,
  • Signe n°5 : vous éprouvez des pensées suicidaires
    Signe n°1 : vous n’arrivez plus à gérer votre quotidien

Lorsque vous subissez un épisode dépressif, vous rencontrez plusieurs symptômes qui affectent votre vie au quotidien : vous avez des difficultés de concentration, vous avez l’impression de vivre au ralenti, de ne plus être en phase avec vous-même et avec les autres. Votre sommeil est aussi perturbé et vous rencontrez même certains déséquilibres alimentaires. Pour preuve, selon une étude menée sur un grand nombre de personnes, 80 % des personnes dépressives rencontrent d’importantes difficultés pour dormir.

Tous ces symptômes de la dépression sévère finissent par s’accumuler lorsqu’une dépression n’est pas correctement traitée, et un cercle vicieux s’installe et vous entraîne dans une confusion totale. Vous avez l’impression d’être complètement sous l’eau, cette baisse d’énergie et cette fatigue constante vous conduisent peu à peu à un état léthargique.

Vous n’avez alors plus aucune prise d’initiative pour prendre soin de vous et de votre bien-être. Sortir de son lit, s’habiller, s’alimenter, prendre une douche : ces activités quotidiennes deviennent des montagnes, et vous manquez de force pour les franchir.
Vous subissez un ralentissement psychomoteur important qui, en plus de faire obstacle à l’exercice des tâches les plus élémentaires, se ressent au niveau de votre physique : vos expressions du visage s’effacent, vos mouvements sont lents et extrêmement difficiles à porter, vous avez beaucoup de mal à hausser la voix afin d’être compris.

Souvent, lorsque vous commencez à négliger votre bien-être physique, un cercle vicieux s’installe. Vous n’avez pas la force ni la motivation pour répondre à vos besoins, donc vous avez tendance à vous dévaloriser. En rabaissant cette estime que vous avez de vous-même, vous avez l’impression de vous enfoncer de plus en plus dans ce trouble dépressif majeur. Vous rentrez alors dans un engrenage dangereux qui s’accroît avec le temps et mène à une complète dévalorisation de soi.

La difficulté à effectuer des actions du quotidien est un signe qui provoque souvent un décalage, un motif de tension avec votre entourage qui vous pousse à prendre soin de vous et qui ne comprend pas que votre état intérieur vous empêche réellement de prendre soin de votre état extérieur. À ce stade de la dépression, vous occuper de votre apparence n’est plus une nécessité, ce besoin passe au dernier plan même si vous gardez cette appréhension d’être abandonné par votre entourage.
À lire aussi : 9 différences entre la dépression et la déprime

Signe n°2 : vous adoptez un comportement imprudent

Lorsqu’une personne s’enfonce dans la dépression, elle a le sentiment de perdre peu à peu le contrôle de son environnement. Il vous arrive peut-être d’avoir cette sensation de subir tout ce qui vous arrive, que cela dépende de votre volonté ou non. Alors, vous n’avez plus envie d’agir pour atteindre vos objectifs personnels.
En effet, lors d’une dépression sévère, il est fréquent de se sentir désespéré et de subir des sautes d’humeur extrêmes. C’est souvent le cas lors d’une dépression réactionnelle sévère : lorsque l’on rencontre malencontreusement un détail qui nous fait directement penser à l’événement traumatisant qui a été la source de ce trouble dépressif majeur, il est commun d’avoir des accès de rage ou de tristesse impressionnants.

Si vous traversez cette épreuve, vous êtes peut-être résigné. Vous pensez fermement que vous n’avez pas de raison valable de prendre soin de vous, et cela vous pousse à vous mettre dans des situations à risques. Vous estimez que votre vie n’est finalement pas si importante et vous commencez à tester les limites que peut supporter votre corps.
Ce désespoir que cause la dépression ouvre également la porte aux dépendances. Pour preuve, la dépression est le trouble mental le plus souvent associé aux addictions. La consommation d’alcool excessive et de drogues, notamment, est extrêmement corrélée aux signes dépressifs.

Lorsque l’on est sous les effets de l’alcool ou du cannabis par exemple, on a l’impression de se sortir, pendant un instant, de cet enfer qui nous entoure constamment.
Ce besoin de consommer des substances euphorisantes est commun : il permet pour certaines personnes de maintenir un sentiment de bien-être, la revalorisation de son estime de soi et efface les idées noires momentanément.

Évidemment, la consommation d’alcool et de drogues, tout comme les conduites à risque ne sont que des moyens temporaires pour s’échapper de la réalité. Ils ne constituent pas une porte de sortie face à ce mal-être. Ils peuvent causer de fortes addictions et renforcer à terme cet état dépressif sévère.

Dans le cas d’une ou plusieurs addictions associés à la dépression, le suivi par un professionnel de santé, et notamment un accompagnement psychothérapeutique est un excellent moyen pour travailler sur les causes profondes et trouver des solutions adaptées.

Découvrez des outils concrets pour surmonter la dépression et retrouver votre bien-être mental !

Grâce à votre fiche santé, prenez soin de vous et commencez dès maintenant votre parcours vers la guérison. Je télécharge ma fiche

Signe n°3 : vous subissez des épisodes mélancoliques

La mélancolie est rencontrée dans les formes les plus graves de la dépression. Quand on atteint un stade mélancolique, on perd totalement le plaisir dans toutes les activités de la vie quotidienne. Celle-ci est caractérisée par de nombreux symptômes, tels que :

  • l’incapacité à réagir aux stimulations extérieures
  • la difficulté intense à ressentir des émotions
  • une humeur dépressive très marquée
  • un désinvestissement total et global
  • le sentiment de culpabilité de ses propres ressentis
  • le ressenti d’un profond désespoir
  • de sérieux troubles alimentaires
    Une personne souffrant de mélancolie peut ressentir une douleur morale si intense qu’elle dépasse n’importe quelle douleur physique qu’elle a pu ressentir auparavant. Toutes les sensations, les ressentis et les émotions sont soit exacerbés, soit lissés voire parfois inexistants.

Le mélancolique éprouve toujours un fort sentiment de culpabilité et s’accuse lui-même de chaque chose inconvenante qu’il rencontre. Les symptômes de la dépression sévère peuvent être physiques : parfois, on peut même aller jusqu’au mutisme.
Face à ce fort sentiment de culpabilité, une personne qui a des accès de mélancolie peut également chercher à se punir par des comportements d’automutilation. Cela résulte d’un comportement masochiste qui est directement lié au risque de suicide.
Des accès mélancoliques peuvent survenir si on souffre de dépression post-partum sévère. Après avoir donné naissance, on peut avoir l’impression d’être complètement désarmée, incapable de répondre aux besoins de l’enfant. On se sent indigne et irresponsable face au nouveau-né. À ce stade, le risque suicidaire doit être mesuré et il est important de différencier la dépression post-partum du baby blues.

En effet, il est extrêmement important de surveiller ces signes de la dépression sévère. La mélancolie est un signe d’un état dépressif avancé et à ce stade un accompagnement peut être intéressant. Dans certains cas, une hospitalisation en milieu spécialisé est fortement recommandée et bénéfique pour traiter la mélancolie dans les meilleures conditions possibles.

La prise d’antidépresseurs et la psychothérapie sont des solutions qui ont déjà fait leurs preuves pour traiter la mélancolie. En plus de la prise de médicaments, et de l’électroconvulsivothérapie (stimulation électrique du cerveau spécifique au traitement de la dépression sévère), les psychothérapies psychodynamiques et les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont un soutien primordial dans le traitement.

À lire aussi : Dépression saisonnière : 3 étapes pour la soigner définitivement

Signe n°4 : vous souffrez de psychose et d’hallucinations

Il arrive que la dépression s’aggrave fortement, à un point que l’individu soit en totale perte de contact avec la vie réelle et souffre d’une psychose, accompagnée parfois d’hallucinations. Parfois aussi, le trouble psychotique est induit par la prise de substances comme l’alcool ou la drogue.

Un trouble psychotique affecte le fonctionnement du cerveau en interférant avec les pensées, les perceptions dans un environnement ou encore des croyances pourtant solidement ancrées. Une psychose peut être vécue de manière graduelle ou directe, mais dans tous les cas, on perd le sens de la réalité.

Pendant un épisode psychotique, vous pouvez être convaincu d’événements qui n’existent pas réellement : vous pouvez être persuadé que vous êtes épié, que l’on vous manipule, et vous faites difficilement la différence entre ce que vous percevez et la réalité.

La psychose est une expérience particulièrement bouleversante. Dans certains cas, elle peut être accompagnée d’hallucinations auditives et visuelles qui peuvent être très impressionnantes. Ces hallucinations peuvent avoir des connotations négatives : vous pouvez être persuadé d’entendre des remarques pour vous rabaisser, par exemple. Les épisodes psychotiques renforcent l’état dépressif.

Lorsque l’on souffre de dépression psychotique, on peut se retrouver soit dans l’agitation, soit, au contraire, rester complètement immobile et incapable de bouger. C’est un état anxiogène qui cause souvent un total repli sur soi et de lourds troubles du sommeil. Les personnes présentant un trouble psychotique ont beaucoup de difficultés à supporter le quotidien, et peuvent subir de nombreuses crises de panique.

Les épisodes de psychose pendant la dépression majeure sont loin d’être des symptômes rares. Selon une étude menée sur ce sujet, 19 % des dépressifs sévères rencontrent des manifestations psychotiques. Ces symptômes de la dépression sévère sont malheureusement souvent sous-évalués et sous-diagnostiqués, à cause de son évaluation compliquée par le corps médical.

On parle de dépression névrotique, ou dépression psychotique lorsque l’on perd ce contact à la réalité à cause des pensées modifiées et des hallucinations subies. Pour soigner une dépression sévère, des antipsychotiques sont souvent prescrits. La psychothérapie a, elle aussi, un rôle à jouer ici, et plus globalement dans le traitement de la dépression sévère.

Suis-je en dépression ? - Vous vous interrogez sur la dépression sévère ? Vous avez besoin de réponses sur votre état de santé actuel ? Faites le test maintenant !

Signe n°5 : vous éprouvez des pensées suicidaires

Le suicide reste le risque majeur de la dépression sévère. Presque 70 % des personnes qui décèdent par suicide souffraient d’une dépression nerveuse sévère. Il est important de mettre en avant que les personnes qui passent à l’acte n’ont pas comme objectif premier de mourir, mais souhaitent, avant tout, mettre un point final à leur souffrance qu’ils estiment insupportable. Le suicide est alors considéré comme le seul moyen pour sortir de cet engrenage.
Des pensées suicidaires peuvent émerger lorsque vous ressentez un profond désarroi et que vous ne trouvez pas d’issue positive à votre état. Vous remettez en question votre existence et vous vous sentez complètement immobilisé par la dépression.
Les pensées suicidaires sont le signe le plus criant d’une détresse complète. À ce stade, il faut rapidement se rapprocher de professionnels de santé et demander de l’aide à ses proches. Vous reconnaissez-vous dans certains de ces signes ?

  • vous adoptez un comportement à risque et autodestructeur,
  • vous consommez de plus en plus d’alcool ou de drogues,
  • vous subissez des changements intenses d’humeur,
  • vous regrettez parfois d’être né,
  • vous vous sentez piégé face à votre situation,
  • vous n’arrivez pas à imaginer un avenir,
  • vous vous isolez de votre famille et de vos amis,
  • vous avez des idées concrètes de suicide
    Si vous reconnaissez votre situation dans un ou plusieurs de ces signes, il est impératif de prévenir vos proches et de demander de l’aide à votre entourage et/ou à un professionnel de la santé. Ces signes avant-coureurs du suicide sont d’autant plus présents lors d’une dépression résistante : lorsque votre état n’évolue pas, même après la prise suivie d’antidépresseurs et un accompagnement thérapeutique, il est probable que vous pensiez que l’ultime solution soit de ne plus être là.
    Les périodes de crise suicidaire sont des périodes extrêmement critiques. Vous ressentez, au fond de vous, un sentiment profond d’avoir tout essayé, mais rien ne fonctionne et vous n’allez pas mieux. Vous vous sentez complètement impuissant et désarmé face à votre vie.

Sachez que même à ce stade de la dépression sévère, il est possible de s’en sortir pour retrouver une vie saine. Cela implique parfois de prendre un traitement spécifique, de se faire aider par un psychothérapeute ou d’une hospitalisation pour se remettre de ces fortes émotions. Toutefois, c’est la solution clé pour mettre au point ses ressentis et trouver une aide réellement efficace pour sortir de ce cycle infernal.

Bon à savoir - Un trouble sévère dépressif se vit différemment pour chaque personne qui le traverse. Les symptômes rencontrés sont plus ou moins sévères, mais ses répercussions sur la qualité de vie sont bien réelles. Parmi les signes les plus courants d’une dépression sévère, on retrouve :

  • La difficulté à effectuer des actions du quotidien
  • Une conduite imprudente et des addictions
  • La rencontre d’épisodes mélancoliques
  • Des périodes de psychose et d’hallucination
  • Des pensées suicidaires
    Si vous reconnaissez votre situation dans un ou plusieurs de ces signes, il est temps d’agir pour ne pas subir les malheureux risques de cette dépression.

Quels sont les principaux risques d’une dépression sévère ?

La dépression sévère est une pathologie aux multiples retentissements sur le quotidien. À court, moyen et long terme, elle est la source principale de nombreuses complications au niveau relationnel, professionnel, et sur la santé.
Lorsque l’on traverse un épisode dépressif, on se replie sur soi, on néglige sans le vouloir notre entourage et on a peur d’être rejeté. Puisque la dépression n’est pas forcément un trouble qui se voit physiquement, il est difficile pour les autres de comprendre réellement votre état de détresse mentale. Les relations avec vos proches et votre environnement de travail deviennent extrêmement compliquées à gérer.

C’est alors à ce moment que l’incompréhension prend place dans la relation. Le risque de vous éloigner de vos proches est accru, et la situation au travail peut prendre une tournure dramatique : votre baisse de performance et votre repli sur vous peuvent vous conduire à une coupure nette avec le monde du travail.
De plus, cela peut également avoir un impact dans votre vie de couple. Vous pouvez être amené à développer une forme de dépression amoureuse. Ce type de dépression est souvent observé chez les personnes qui vivent une relation toxique ou qui doivent faire face à un manipulateur dans leur couple.

La dépression sévère est aussi souvent porteuse d’autres pathologies. Pour certaines maladies, cette prédisposition est un réel facteur. En effet, la dépression conduit l’individu à négliger sa santé physique et son bien-être et à adopter une mauvaise hygiène de vie notamment en consommant de l’alcool ou de la drogue.
Ce manque de soin et d’attention fragilise sa santé globale et les maladies psychosomatiques, cardiovasculaires et infectieuses s’installent plus facilement.
Parmi les risques d’une dépression sévère, nous pouvons également évoquer les troubles sexuels. En effet, une personne dépressive peut avoir des difficultés à éprouver du désir sexuel ou avoir des problèmes érectiles, par exemple.

Enfin, dans les cas les plus extrêmes, le risque le plus redouté est le passage à l’acte suicidaire. Beaucoup de victimes de dépression sévère envisagent la mort comme la seule issue possible pour mettre fin aux souffrances. En outre, le risque de suicide est multiplié par 30 pendant un épisode dépressif. Il faut cependant garder en tête qu’en cas de crise suicidaire, il est toujours possible d’appeler un centre d’écoute qui est spécialisé ou de se rendre aux urgences les plus proches.

A retenir :

La dépression sévère est un trouble qui perturbe tous les aspects de la vie : les activités professionnelles et sociales, les relations avec les autres et la relation avec soi-même.

La souffrance morale que vous ressentez est profonde puisque votre énergie est à plat, votre humeur est toujours morose et vous n’éprouvez plus aucun intérêt pour quelle activité que ce soit.

Il faut donc savoir reconnaître les principaux symptômes de la dépression sévère pour tirer la sonnette d’alarme et s’en sortir à l’aide de ses proches, de traitements médicaux, d’un psychologue ou d’une hospitalisation. La psychose, la mélancolie, les addictions et les idées noires sont les signes que votre état s’aggrave dangereusement et qu’il faut agir rapidement.

Besoin de faire le point sur votre situation ? - RDV gratuit avec une conseillère e-santé –

Source : https://www.la-clinique-e-sante.com/blog/depression/signes-depression-severe

Retour au début du sommaire


  • À quoi bon espérer ? - Cette série consacrée à l’espoir permet de solliciter de nombreux philosophes. Provenant de l’émission de France Culture ‘Avec philosophie’, du lundi au vendredi de 10h00 à 11h00 - Géraldine Muhlmann présente la nouvelle émission quotidienne de France Culture dédiée à la philosophie.
    [Géraldine Muhlmann, née le 12 janvier 1972 à Strasbourg, est une journaliste, philosophe et politologue française. Normalienne, agrégée de philosophie et de science politique, elle est d’abord conseillère de Martine Aubry avant de mener une carrière journalistique en parallèle de ses activités universitaires. Wikipédia]

En savoir plus > Épisodes :

Épisode 1/4 : Parier sur l’espoir avec Pascal

Pour Blaise Pascal (1623-1662), l’être humain se caractérise tant par sa grandeur que par sa misère. Capable d’accomplir de grandes choses, il est toujours rattrapé par les limites de sa condition. Dans ce cadre, peut-on malgré tout parier sur l’espoir ? Comment ?  26 juin • 57 min

Épisode 2/4 : Sortir du désespoir par l’utopie avec Ernst Bloch

Pour les disciples de l’École de Francfort, tels que T. W. Adorno, W. Benjamin et E. Bloch, l’espoir ne désigne pas un processus ouvrant sur un avenir radieux, mais la recherche d’une forme de positivité à même les phénomènes les plus désespérants, le pire étant de se résoudre à la catastrophe.  27 juin • 58 min

Épisode 3/4 : Que nous est-il permis d’espérer avec Kant ?

Dans la ’Critique de la raison pure’, Kant se demande : ’que m’est-il permis d’espérer ?’. Rationnelle, l’espérance consiste pour lui à accorder sa confiance de manière pure et désintéressée en l’avenir. Une telle conception de l’espérance a-t-elle encore un sens à l’heure de la crise climatique ?  28 juin • 58 min

Épisode 4/4 : Croire en la croissance avec les pragmatistes

Les pragmatistes accordent une grande importance au thème de l’espoir. C’est par exemple le cas du philosophe pragmatiste américain John Dewey, pour qui l’idée de croissance fait notamment écho à l’espoir d’une amélioration continue de l’expérience des conditions sociales et naturelles. 29 juin • 58 min

À propos de la série

Cette série consacrée à l’espoir permet de solliciter de nombreux philosophes. Emmanuel Kant ne posait-il pas directement cette question : que m’est-il permis d’espérer ? Et n’est-ce pas la pensée du désespoir qui a donné à certains philosophes un sens aigu de l’utopie ?

De Pascal aux pragmatistes, nombreux sont les philosophes rencontrés sur le chemin de l’espoir. La nature humaine n’était-elle vraiment que désespoir pour Blaise Pascal ? Emmanuel Kant ne posait-il pas directement cette question : que m’est-il permis d’espérer ? Et n’est-ce pas étonnamment la pensée du désespoir qui a donné à certains philosophes un sens aigu de l’utopie, que l’on pense à Ernst Bloch, à Walter Benjamin ou à Theodor W. Adorno ? Enfin, comment le courant pragmatiste a-t-il pensé l’idée de croissance ?

Mots clefs : Sciences et Savoirs Philosophie Philosophie contemporaine Emmanuel Kant Theodor W. Adorno Walter Benjamin

Plus de séries :

Qu’est-ce qu’une crise ?

Une série spéciale en partenariat avec ’Les Rencontres Philosophiques de Monaco’

Bac philo 2023 : apprendre à argumenter

La notion de peuple

Les grands concepts de Melanie Klein

L’intelligence artificielle, objet philosophique

Philosopher au Sud (Amérique Latine, Afrique, Caraïbe)

Les mœurs, sages ou suspectes ?

Et surtout, la santé !

Harry Potter, tout un monde de questions philosophiques

Lire Aristote aujourd’hui

Le problème de l’identité

Retour au début du sommaire


  • Sortir du désespoir par l’utopie avec Ernst Bloch - Épisode 2/4 sur France Culture - Provenant du podcast Avec philosophie - Mardi 27 juin 2023

    Photographie du philosophe allemand Ernst Bloch (1885-1977) ©Getty - picture alliance

Photo - Photographie du philosophe allemand Ernst Bloch (1885-1977) ©Getty - picture alliance

Pour les disciples de l’École de Francfort, tels que T. W. Adorno, W. Benjamin et E. Bloch, l’espoir ne désigne pas un processus ouvrant sur un avenir radieux, mais la recherche d’une forme de positivité à même les phénomènes les plus désespérants, le pire étant de se résoudre à la catastrophe.

Avec

  • Paul-Laurent Assoun psychanalyste, professeur émérite à l’Université Paris 7, membre du Centre de recherches psychanalyse, médecine et société
  • Arno Münster Maître de conférence de l’université de Picardie Philosophe
  • Daniel Payot professeur émérite de l’Université de Strasbourg
    Que faire ? Entre absurdité et attente, entre désespoir et utopie, les personnages d’En attendant Godot incarnent semble-t-il à merveille notre condition. Car ce n’est pas seulement notre nature humaine, dont il a été question dans le premier épisode, qui est porteuse de cette tension entre grandeur et misère, mais aussi le tragique de l’histoire qui nous y ramène sans cesse. La pièce de Samuel Beckett date de 1948, et est donc presque contemporaine du texte autour duquel est construit le deuxième épisode de cette série : Le Principe Espérance d’Ernst Bloch écrit entre 1939 et 1945.

Dans les années qui suivirent la rupture de la Seconde Guerre mondiale, comment penser l’histoire, l’espérance et le rêve ? Peut-on encore rêver un monde meilleur ? Mais également comment faire en sorte que ces utopies ne basculent pas vers le pire ? L’histoire, mais aussi la fiction et la littérature, nous permettent de comprendre en quoi l’utopie porte toujours en elle le risque de basculer dans la dystopie, nous ramenant ainsi à notre désespoir initial. Mais n’est-ce pas justement en nous plongeant dans ce désespoir que nous pouvons faire jaillir nos utopies ?

Dans le deuxième épisode de cette série consacrée à la notion d’espoir, tant qu’il y en a encore, Aïda N’Diaye et ses invités se demandent comment sortir du désespoir par l’utopie avec l’École de Francfort, et notamment Ernst Bloch.

À réécouter : La théorie critique, une nouvelle philosophie ? Les Chemins de la philosophie 58 min

🎧 L’émission est à écouter dans son entièreté en cliquant sur le haut de la page.

Pour en parler > Daniel Payot, professeur émérite en philosophie de l’art de l’université de Strasbourg. Ses recherches portent principalement sur la Théorie critique et surtout sur les écrits d’Adorno.

Il a notamment publié :

Il a notamment publié :

  • Psychanalyse de la catastrophe. Enjeux anthropologiques et cliniques, PUF, mai 2023.
  • L’Ecole de Francfort, PUF, collection Que sais-je ?, 2001 ; réédition collection Quadrige, 2016.
  • On peut aussi mentionner son édition critique de L’Avenir d’une illusion de Sigmund Freud, dans une traduction de Claire Gillie, éditions du Cerf, 2012 ; et celle de L’Illusion d’un avenir. Confrontation amicale avec Freud de Oskar Pfister, dans une traduction de Claire Gillie, éditions du Cerf, 2014.
    Arno Münster, ’médiateur entre la philosophie allemande et française’, en tant que spécialiste de l’École de Francfort et de l’œuvre d’Ernst Bloch, mais aussi en tant que biographe de Bloch et auteur de quatre essais consacrés à Adorno, Horkheimer, Marcuse et Habermas. En tant qu’enseignant-chercheur, maître de conférences de philosophie à l’université Jules Verne d’Amiens et ancien Directeur de programme du Collège International de Philosophie, il s’est efforcé de faire connaître de grands penseurs et philosophes français contemporains aux Allemands comme Sartre, Camus, Levinas et Derrida. Ses recherches récentes portent sur l’analyse des grands projets et des grandes pensées d’émancipation nées dans les sillage des Lumières, de Spinoza jusqu’aux grands représentants de l’Ecole de Francfort. Auparavant, il s’est surtout efforcé d’explorer les grands courants ’utopiques’ dans la pensée allemande moderne et contemporaine, notamment le concept d’utopie concrète d’Ernst Bloch.

Il a notamment publié :

  • Extrait de l’adaptation pour France Télévisions de la pièce de Samuel Beckett, En attendant Godot, Jean-François Balmer dans le rôle d’Estragon et Rufus dans le rôle de Vladimir, 1989.
  • Archive d’une conversation entre Theodor W. Adorno et Ernst Bloch animée par Horst Krüger pour Südwestfunk à Baden-Baden, diffusée en 1964.
  • Lecture par Riyad Cairat d’un extrait de Ernst Bloch, Le Principe Espérance (1954-1959), Tome 1, traduit de l’allemand par Françoise Wuilmart, éditions Gallimard, 1976, p. 237.
  • Extrait de Walter Benjamin, Sur le concept d’Histoire (1940). Une lecture de Noël Simsolo dans le cadre de l’émission ’Les Chemins de la connaissance’ de Pascale Wener, diffusée sur France Culture le 16 juillet 1992.
  • Archive de Günther Anders, interview donnée à la Radio autrichienne, le 10 septembre 1983. Avec philosophie remercie chaleureusement Gerhard Oberschlick et Rares Badescu d’avoir transmis ses rares enregistrements de Günther Anders et de nous autoriser à les diffuser.
  • Lecture par Riyad Cairat d’un extrait de Günther Anders, La violence : oui ou non. Une discussion nécessaire (1987), éditions Fario, 2014.
  • Chanson de fin d’émission : Supertramp, ’Dreamer’, dans l’album Crime of the century (1974)
    Le Pourquoi du comment : philosophie

Toutes les chroniques de Frédéric Worms sont à écouter ici.

À réécouter : Comment un événement peut-il durer longtemps ?

Le Pourquoi du comment : philo

L’équipe - L’équipe : Aïda N’Diaye Production - Géraldine Muhlmann Production déléguée - Frédéric Worms Chronique - Jules Barbier Manon de La Selle Carla Michel Shaïma Giboire Caroline Pernes : Collaboration - Riyad Cairat Réalisation

Source : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/avec-philosophie/sortir-du-desespoir-par-l-utopie-avec-l-ecole-de-francfort-6651036

Retour au début du sommaire


  • Les façons dont les garçons ont tendance à souffrir de dépression sont souvent négligées dans les enquêtes typiques sur la santé mentale des adolescents ; voici pourquoi c’est important – Traduction du 23 juillet 2023 par Jacques Hallard d’un article de Sujata Gupta en date du 30 juin 2023 ; publié par ‘Science News’ sous le titre « Boys experience depression differently than girls. Here’s why that matters  » ; référence : https://www.sciencenews.org/article/boys-experience-depression-differently-girls - psychologie

    A photo of a teen boy’s profile with the light shining just on his face.

Photo - JASMIN MERDAN/MOMENT/GETTY IMAGES PLUS

Les enquêtes sur la santé mentale des adolescents peuvent sous-estimer le désespoir des garçons - Les façons dont les garçons ont tendance à souffrir de dépression sont souvent négligées dans les enquêtes typiques sur la santé mentale des adolescents.

Les adolescents aux États-Unis sont en crise. Cette nouvelle a été martelée plus tôt cette année à la suite de la publication d’une enquête représentative à l’échelle nationale montrant que plus de la moitié des lycéennes ont déclaré des sentiments persistants de « tristesse ou de désespoir » – des mots couramment utilisés pour dépister la dépression. Près d’un tiers des adolescents ont déclaré ressentir les mêmes sentiments.

” Personne ne va bien’, explique la psychologue Kathleen Ethier. Elle dirige la Division de la santé des adolescents et des écoles des ‘Centers for Disease Control and Prevention’ des États-Unis, qui supervise cette enquête biennale sur les comportements à risque des jeunes depuis 1991.

Au cours de la dernière série de collectes de données, à l’automne 2021, plus de 17.000 étudiants de 31 États ont répondu à environ 100 questions liées à la santé mentale, aux pensées et comportements suicidaires, au comportement sexuel, à la consommation de substances et aux expériences de violence.

Un graphique en particulier a suscité une attention médiatique considérable. De 2011 à 2021, la tristesse persistante ou le désespoir chez les garçons ont augmenté de 8 points de pourcentage, passant de 21 à 29%. Chez les filles, il a augmenté de 21 points de pourcentage, passant de 36 à 57%.

Une partie de cette disparité peut provenir du fait que les filles aux États-Unis sont confrontées à des facteurs de stress uniques, selon les chercheurs. Par rapport aux garçons, les filles semblent plus sujettes à la détresse mentale liée à l’utilisation des médias sociaux, sont plus susceptibles de subir des violences sexuelles et font face à un climat politique souvent hostile aux droits des femmes (SN : 16/7/22 & 30/7/22, p. 6).

Mais l’écart entre les garçons et les filles n’est peut-être pas aussi important que les chiffres l’indiquent.

La dépression se manifeste différemment chez les garçons et les hommes que chez les filles et les femmes, de plus en plus de preuves suggèrent. Les filles sont plus susceptibles d’intérioriser leurs sentiments, tandis que les garçons sont plus susceptibles de les extérioriser. Plutôt que de pleurer lorsqu’ils se sentent déprimés, par exemple, les garçons peuvent être irrités ou se déchaîner. Ou ils peuvent se livrer à des actes risqués, impulsifs ou même violents. Des termes dirigés vers l’intérieur comme “tristesse” et “désespoir” manquent ces tendances plus typiquement masculines. Et les normes masculines qui assimilent la tristesse à la faiblesse peuvent rendre les hommes qui éprouvent ces émotions moins disposés à l’admettre, même lors d’une enquête anonyme.

Par conséquent, les outils de dépistage, tels que celui utilisé par l’enquête du CDC, peuvent manquer la dépression chez environ 1 homme sur 10, suggère la recherche.

“Nous devons reconnaître davantage que les garçons et les hommes, certains d’entre eux, pas tous, souffrent”, déclare le psychologue clinicien Ryon McDermott de l’Université de South Alabama à Mobile. ’Et ils nous manquent. Ils nous manquent dans nos évaluations et ils nous manquent dans nos discussions.”

Diagnostiquer la dépression chez les garçons et les hommes

L’idée d’une dépression négligée chez les hommes n’est pas nouvelle. Prenez ce qui s’est passé sur l’île suédoise de Gotland. Dans les années 1960 et 1970, les taux de suicide étaient élevés. Ainsi, en 1983, les responsables de la santé ont lancé un programme d’éducation pour les médecins de Gotland sur le traitement de la dépression et la prévention du suicide.

Au début, le programme ressemblait à un succès retentissant. Le taux de suicide global de l’île est passé d’environ 20 personnes sur 100 000 en 1982 à environ 7 personnes sur 100 000 en 1985, ont rapporté des chercheurs dans l’Acta Psychiatrica Scandinavica de 1992.

Mais une analyse ultérieure plus approfondie a montré que le déclin concernait presque entièrement les femmes. Au cours des 2 années et demi précédant et suivant le programme, le nombre de femmes décédées par suicide est passé de 11 à deux, tandis que le nombre d’hommes décédés par suicide est pour la plupart resté stable, enregistrant une baisse marginale de 16 à 15.

Les hommes aux prises avec des pensées suicidaires semblent moins susceptibles de demander de l’aide et plus susceptibles de voir les médecins ignorer leurs symptômes dépressifs lorsqu’ils demandent de l’aide, Wolfgang Rutz, alors psychiatre dans un hôpital de Gotland, théorisé en 1996 dans le ‘Nordic Journal of Psychiatry’. Les médecins ont observé, par exemple, que les hommes déprimés ne présentaient souvent pas de symptômes classiques, tels que la tristesse, mais plutôt présentés comme hostiles, impulsifs et agressifs.

Rutz soupçonnait que cette disparité entre les sexes dans le diagnostic et le traitement pourrait expliquer pourquoi, à l’époque, les hommes en Suède recevaient un diagnostic de dépression moitié moins souvent que les femmes, mais mouraient par suicide cinq fois plus souvent. Sans signes évidents de dépression, a noté Rutz, à l’observateur extérieur, de nombreux suicides masculins se sont produits apparemment sans avertissement.

“Les critères de dépression qui sont enseignés dans les manuels psychiatriques et les manuels de diagnostic aujourd’hui et qui ont également été utilisés dans le projet Gotland semblent insuffisants pour détecter la manière masculine typique d’être dépressif”, a écrit Rutz.

Rutz a ensuite développé un outil de dépistage de la dépression masculine, qui a ouvert la voie à des outils plus récents spécifiques aux hommes. Ils comprennent l’échelle de risque de dépression masculine, développée par Simon Rice, psychologue clinicien à Orygen, un institut australien de recherche, de clinique et de plaidoyer à but non lucratif axé sur la santé mentale des jeunes.

L’échelle se concentre sur la suppression des émotions, la colère et l’agressivité ; consommation de drogues et d’alcool ; symptômes somatiques, tels que des inquiétudes concernant le sommeil et le sexe ; et la prise de risque. Les participants évaluent diverses déclarations, telles que la fréquence à laquelle ils renferment des sentiments négatifs, ont des difficultés à gérer la colère ou utilisent des drogues pour un soulagement temporaire. Aucune des questions ne porte sur la tristesse ou le désespoir.

Meilleur dépistage

L’Échelle de risque de dépression masculine demande aux individus d’évaluer à quelle fréquence au cours du dernier mois diverses déclarations (certaines illustrées ci-dessous) s’appliquent à eux.

• J’ai embouteillé mes sentiments négatifs.

• J’avais des douleurs inexpliquées.

• J’avais besoin d’alcool pour m’aider à me détendre.

• J’ai réagi de manière excessive à des situations avec un comportement agressif.

• J’ai cessé de me soucier des conséquences de mes actes.

• C’était difficile de gérer ma colère.

* L’utilisation de drogues a procuré un soulagement temporaire.

La recherche montre que certains hommes répondent aux critères de dépression sur l’échelle de risque de dépression masculine, mais pas sur des échelles plus traditionnelles. Dans une étude récente portant sur 1.000 hommes canadiens, Rice et son équipe ont constaté que 80 répondants, soit 8%, répondaient aux critères de dépression uniquement sur une échelle traditionnelle qui comprend une question sur la fréquence à laquelle le répondant s’est senti “déprimé, déprimé ou désespéré.” De plus, 120 répondants, soit 12%, répondaient aux critères des deux échelles. Mais 110 répondants, soit 11%, ne répondaient aux critères de dépression que sur l’échelle des hommes, a rapporté l’équipe en 2020 dans le ‘Journal of Mental Health’.

Les résultats suggèrent que si l’Enquête sur les comportements à risque des jeunes du CDC avait inclus une question spécifique aux hommes sur la dépression, il y aurait peut-être encore eu un écart entre les sexes, mais peut-être plus petit.

Trop de garçons et d’hommes souffrent en silence, dit Rice, qui est également chercheur principal à l’Université de Melbourne. Dix ou 11% des cas manqués ’peuvent sembler un petit pourcentage“, dit-il,’ mais au niveau de la population, c’est énorme.”

Est-ce une dépression ou autre chose ?

L’idée que le passage à l’acte et l’agressivité pourraient, à l’occasion, constituer des symptômes de dépression reste controversée.

Le CDC, dit Ethier, s’est appuyé sur des recherches approfondies pour formuler la question liée à la dépression de son enquête, qui se lit comme suit : “Au cours des 12 derniers mois, vous êtes-vous déjà senti si triste ou désespéré presque tous les jours pendant deux semaines ou plus d’affilée que vous avez cessé de faire certaines activités habituelles ?”

“Cet élément est en fait assez bon pour prédire qui a des symptômes dépressifs”, dit Ethier, ajoutant qu’une telle précision est vraie pour les filles et les garçons.

Cela ne veut pas dire que les garçons ne luttent pas, dit Ethier. De manière anecdotique, par exemple, les enseignants signalent une augmentation des problèmes de comportement dans leurs salles de classe, en particulier chez les garçons. Mais plutôt que d’indiquer une dépression, dit Ethier, un tel comportement est emblématique de la crise de santé mentale plus large chez les adolescents.

Cela pourrait ressembler à des cheveux fendus. Si les garçons sont en détresse, pourquoi ne pas les étiqueter comme déprimés ? Fournir le bon diagnostic est important pour un traitement approprié et des résultats futurs pour la santé, dit Ethier. “Nous savons que les symptômes dépressifs à l’adolescence ont des implications à long terme pour la santé et la santé mentale. Je ne sais pas si la recherche est aussi concluante à ce sujet pour les problèmes de comportement en classe.”

Pour McDermott, qui étudie les difficultés de mesurer la dépression, de tels problèmes de comportement pourraient indiquer d’autres troubles, principalement le trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité. Mais il ne doute pas que certains de ces garçons sont déprimés. “Il est difficile de dire avec 100% de certitude que tous les garçons qui passent à l’acte souffrent de dépression, mais il y a fort à parier que beaucoup d’entre eux le sont”, dit-il.

Profondeurs du désespoir

Au cours de la dernière décennie, une enquête nationale auprès d’élèves du secondaire américains appelée Enquête sur les comportements à risque chez les jeunes a constamment révélé des niveaux plus élevés de sentiments persistants de tristesse ou de désespoir chez les adolescentes par rapport aux adolescents. Mais certains experts disent que l’enquête n’offre peut-être pas une image complète de la santé mentale des garçons.

Pourcentage d’élèves du secondaire déclarant des sentiments persistants de tristesse ou de désespoir

A line graph showing the percentage of high school students who reported persistent feelings of sadness or hopelessness in males and females. The female line shows higher percentages over the male percentages.C. Chang

Les principaux symptômes de la dépression, qu’ils soient de nature interne ou externe, sont les mêmes chez les hommes et les femmes, dit McDermott. Mais sur une échelle de dépression axée sur l’intériorisation de symptômes tels que la tristesse ou le désespoir, un homme déprimé obtiendrait en moyenne un score inférieur à celui d’une femme tout aussi déprimée.

La raison pour laquelle ces bases de référence varient selon le sexe n’est pas tout à fait claire, dit McDermott. Mais quand il s’agit de désespoir, les preuves suggèrent que les garçons pourraient parfois supprimer ces sentiments en adhérant aux normes masculines qui découragent la vulnérabilité. Considérez les résultats d’une revue de 74 études avec un échantillon total de plus de 19 000 participants principalement américains publiés en 2017 dans le ‘Journal of Counseling Psychology’. Des scores élevés sur une échelle mesurant la conformité aux normes masculines occidentales, telles que le contrôle émotionnel, l’autonomie et le pouvoir sur les femmes, étaient liés à une moins bonne santé mentale, y compris la dépression, et à une probabilité réduite de demander de l’aide.

Les normes de genre s’enracinent à l’adolescence, explique Leslie Adams, chercheuse en comportement à l’Université Johns Hopkins. C’est à ce moment-là que les garçons absorbent vraiment les messages sur la masculinité de leurs amis, de leur famille et des médias sociaux. ’Endosser des sentiments de tristesse et de désespoir va en quelque sorte à l’encontre de ces scripts savants et généraux”, dit Adams.

Ces scripts masculins sont mal compris, disent Adams et d’autres qui étudient la santé mentale des hommes, car la plupart des recherches sur le genre se concentrent sur les filles et les femmes.

Par exemple, prenez des recherches sur l’utilisation des médias sociaux. Ethier souligne la popularité des personnalités masculines des médias sociaux qui adoptent des attitudes néfastes envers les femmes, comme le ‘TikToker Andrew Tate,’ récemment arrêté en Roumanie pour suspicion de traite des êtres humains. Pour l’anecdote, Tate et les influenceurs comme lui sont une façon pour les garçons de comprendre le monde, mais les données sur l’influence des médias sociaux sur les garçons sont rares, dit Ethier.

“Nous nous concentrons beaucoup sur la façon dont les médias sociaux pourraient avoir un impact sur l’image corporelle des filles”, dit-elle. “Je ne pense pas que nous concentrons suffisamment la conversation sur ce qui est décrit aux garçons.”

Le manque de connaissances qui en résulte sur la vie des garçons affecte l’ensemble de la société. “Il est difficile de voir que nous pouvons efficacement nous occuper de la santé des garçons et des jeunes hommes” parvenir à l’équité entre les sexes pour les filles et les jeunes femmes, ou obtenir des droits pour les jeunes lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres, sans nous attaquer aux identités masculines adoptées par les garçons à l’adolescence’, un groupe d’experts en santé pédiatrique a écrit dans un commentaire en 2018 dans le ‘Journal of Adolescent Health’.

Lien entre la dépression et le suicide

Tout comme Rutz l’a observé sur l’île de Gotland, la dépression manquante chez les garçons et les hommes peut avoir des enjeux élevés.

” La dépression peut se manifester de plusieurs façons-au-delà de la tristesse et du désespoir’, dit Adams. ’Lorsque nous n’évaluons pas les autres façons dont la dépression peut se manifester, il y a des implications. L’un est le suicide.”

Adams soupçonne que la même tendance à considérer la dépression comme une émotion interne influence également la façon dont les chercheurs posent des questions sur le suicide. Par exemple, demander qui a envisagé le suicide ou fait un plan, comme le fait le CDC dans son enquête auprès des jeunes, reflète la conviction que le répondant rumine et réfléchit à l’avenir. ” Pour les garçons, [le suicide] peut ne pas avoir ce chemin linéaire’, dit Adams. ’Il nous manque l’impulsivité.”

Cela pourrait aider à expliquer pourquoi, dans l’enquête des CDC, les adolescentes ont signalé des niveaux plus élevés de pensées suicidaires, de planification et de tentatives que les garçons, malgré le fait que les garçons meurent par suicide à des taux plus élevés. Les données fédérales provisoires montrent qu’en 2021, environ 6 filles sur 100 000 âgées de 15 à 24 ans sont décédées par suicide. Cela se compare à environ 24 garçons sur 100 000 du même âge. De 2020 à 2021, le taux de suicide dans ce groupe d’âge a augmenté de 5% chez les filles contre 8% chez les garçons.

Statistiques des suicides

Les dernières données aux États-Unis montrent que le taux global de suicide chez les hommes est beaucoup plus élevé que chez les femmes. Cet écart se maintient dans la plupart des groupes d’âge, même si les adolescentes signalent des niveaux plus élevés de pensées suicidaires et de planification que les garçons.

Taux de suicide ajustés selon l’âge aux États-Unis en 2021

https://www.sciencenews.org/wp-content/uploads/2023/06/070123_depression_inline2-1.jpg

Taux de suicide chez les hommes et les femmes en 2021, par âge

https://www.sciencenews.org/wp-content/uploads/2023/06/070123_depression_inline2-2.jpg

Source : National Center for Health Statistics - Credit : C. Chang

L’accès aux armes à feu pourrait entrer en ligne de compte ici. Pour chaque augmentation de 10% de la possession d’armes à feu par les ménages dans un État, le taux de suicide chez les jeunes augmente d’environ 27%, ont rapporté des chercheurs en 2019 dans l’American Journal of Preventive Medicine. Et les garçons sont sept fois plus susceptibles de se suicider avec une arme à feu que les filles, selon un rapport de 2022 de Everytown for Gun Safety, une organisation de prévention de la violence armée.

La dépression manquée chez les garçons pourrait aider à expliquer une question de recherche de longue date, Adams et d’autres disent : Pourquoi plus de femmes reçoivent un diagnostic de dépression, le précurseur le plus courant du suicide, alors que plus d’hommes meurent par suicide ?

Une voie à suivre consiste à regarder au-delà de la tristesse et du désespoir en tant qu’indicateurs de la dépression, dit Adams. Qu’en est-il de l’impulsivité, des conflits avec les autres ou du retrait social ? Peut — être que ces symptômes servent de meilleurs indicateurs de dépression — et de pensées suicidaires-chez les hommes, dit-elle.

Comprendre d’autres procurations pourrait protéger non seulement les personnes déprimées contre les préjudices, mais également la société en général, suggère une autre ligne de recherche. Seena Fazel, psychiatre légiste à l’Université d’Oxford, et ses collègues ont commencé à examiner les données des registres de patients suédois pour déterminer si la dépression était liée à un comportement violent. Leur bassin de participants comprenait environ 47.000 adultes diagnostiqués avec une dépression de 2001 à 2009 et près de 900 000 personnes sans un tel diagnostic.

Les personnes souffrant de dépression étaient trois fois plus susceptibles de commettre un crime violent, tel qu’une agression, un incendie criminel ou une infraction sexuelle, que les personnes sans dépression, a rapporté l’équipe en 2015 dans ‘Lancet Psychiatry’.

Pour tenter d’exclure les différences génétiques ou environnementales, l’équipe a examiné les frères et sœurs. Une personne dépressive était deux fois plus susceptible de commettre un crime violent que son frère ou sa sœur sans dépression. Fazel et une autre équipe ont signalé un lien similaire entre la dépression et la violence chez les adolescents et les jeunes adultes en 2017 dans le Journal de l’American Academy of Child & Adolescent Psychiatry.

Le lien entre violence et dépression a été trouvé pour les hommes et les femmes. Mais comme les hommes commettent la plupart des crimes violents, la dépression manquante chez les hommes est une préoccupation, dit Fazel.

Mais il souligne l’importance de garder ces résultats en perspective. Ses travaux antérieurs, par exemple, ont révélé que sur une période de 13 ans en Suède, 450 crimes violents ont été commis pour 10 000 habitants. Parmi ceux-ci, 24 ont été commis par des personnes atteintes d’une maladie mentale grave. ” Avec les armes à feu et la maladie mentale’, dit Fazel, ’ vous êtes beaucoup plus susceptible de vous suicider que de tuer quelqu’un d’autre.”

Changement de point de vue sur la dépression

L’idée que la dépression peut sembler différente chez les hommes et les femmes — sans parler des différences basées sur d’autres facteurs démographiques (SN : 2/11/23, p. 18) — gagne du terrain.

Par exemple, une révision de 2022 du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, ou DSM, le livre de référence de l’American Psychiatric Association, reconnaît les différences entre les sexes en matière de dépression. Les auteurs de la révision notent que, comparés aux femmes déprimées, les hommes déprimés ont tendance à signaler “des fréquences et des intensités plus élevées d’auto-adaptation inadaptée et de stratégies de résolution de problèmes, y compris l’abus d’alcool ou d’autres drogues, la prise de risque et un mauvais contrôle des impulsions.”

Même avant la révision, le DSM incluait “l’humeur irritable ’ comme caractéristique de la dépression chez les jeunes. Ainsi, l’âge et le sexe des adolescents influencent potentiellement la façon dont ils expriment la dépression.

Même si l’idée que la dépression est différente chez les garçons et les filles gagne en acceptation, il faudra du temps pour modifier l’Enquête sur les comportements à risque chez les jeunes. Si suffisamment d’experts expriment des inquiétudes quant à la manière dont les questions liées à la santé mentale sont posées, le CDC pourrait modifier l’enquête au plus tôt pour la série de collecte de données 2025, a déclaré un porte-parole du CDC à Science News.

Mais les experts avec qui j’ai parlé espèrent que de tels changements se répercuteront sur d’autres recherches traditionnelles. Même en ajoutant un seul mot aux questions, comme poser des questions sur l’irritabilité en plus de la tristesse et du désespoir, pourrait identifier un grand nombre de garçons déprimés qui pourraient autrement sembler bien, affirment ces chercheurs.

Des ajustements de cette nature, dit Rice, “pourraient changer la donne pour identifier la dépression chez les garçons [et] les jeunes hommes.”

Citations

CDC. Youth Risk Behavior Survey Data Summary and Trends Report : 2011–2021.

S.C. Curtin et al. Provisional numbers and rates of suicide by month and demographic characteristics : United States, 2021. National Vital Statistics Program. September 2022.

I.T. Zajac et al. Suicide risk, psychological distress and treatment preferences in men presenting with prototypical, externalising and mixed depressive symptomology. Journal of Mental. Published online May 13, 2020. doi : 10.1080/09638237.2020.1755026.

A. Knopov et al. Household gun ownership and youth suicide rates at the state level, 2005–2015. American Journal of Preventive Medicine. Vol. 56, March 2019, p. 335. doi : 10.1016/j.amepre.2018.10.027.

G.C. Patton et al. A gender lens on the health and well-being of young males. Journal of Adolescent Health. Vol. 62, March 2018, p. 56. doi : 10.1016/j.jadohealth.2017.06.020.

R. Yu et al. Depression and violence in adolescence and young adults : Findings from three longitudinal cohorts. Journal of the American Academy of Child & Adolescent Psychiatry. Vol. 56, August 2017, p. 652, doi : 10.1016/j.jaac.2017.05.016.

Y.J. Wong et al. Meta-analyses of the relationship between conformity to masculine norms and mental health–related outcomes. Journal of Counseling Psychology. Vol. 64, January 2017, p. 80. doi : 10.1037/cou0000176.

S. Fazel et al. Depression and violence : A Swedish population study. The Lancet Psychiatry. Vol. 2, March 2015, p. 224. doi : 10.1016/S2215-0366(14)00128-X.

W. Rutz. Prevention of suicide and depression. Nordic Journal of Psychiatry. Vol. 50, 1996. doi : 10.3109/08039489609099732.

W. Rutz, L. von Knorring and J. Wålinder. Long-term effects of an educational program for general practitioners given by the Swedish Committee for the Prevention and Treatment of Depression. Acta Psychiatrica Scandinavica. Vol. 85, January 1992, p. 83, doi : 10.1111/j.1600-0447.1992.tb01448.x.

Sujata Gupta

About Sujata Gupta E-mailTwitter- Sujata Gupta is the social sciences writer and is based in Burlington, Vt.

Sujata Gupta, rédactrice en sciences sociales, est basée à Burlington, dans l’état du Vermont aux Etats-Unis.

Cet article a été soutenu par des lecteurs comme vous. Notre mission est de fournir au public des informations scientifiques précises et attrayantes. Cette mission n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui. En tant qu’organisme d’information à but non lucratif, nous ne pouvons pas le faire sans vous. Votre soutien nous permet de maintenir notre contenu gratuit et accessible à la prochaine génération de scientifiques et d’ingénieurs. Investissez dans un journalisme scientifique de qualité en faisant un don aujourd’hui. Faire un don > Donate Now

https://www.sciencenews.org/wp-content/uploads/2022/11/cards-330x66.png

More Stories from Science News on Psychology

HumansRace car drivers tend to blink at the same places in each lap By Darren Incorvaia May 19, 2023

Science & SocietyDeliberate ignorance is useful in certain circumstances, researchers say By Sujata Gupta May 16, 2023

Health & MedicinePets and people bonded during the pandemic. But owners were still stressed and lonely By McKenzie Prillaman April 26, 2023

PsychologyNative language might shape musical ability By McKenzie Prillaman April 26, 2023

NeuroscienceIn mice, anxiety isn’t all in the head. It can start in the heart By Bethany Brookshire March 14, 2023

Health & MedicineA chemical imbalance doesn’t explain depression. So what does ? By Laura Sanders February 12, 2023

Science & SocietyWe prioritize family over self, and that has real-world implications By Sujata Gupta February 6, 2023

Health & MedicineBrain scans suggest the pandemic prematurely aged teens’ brains By Freda Kreier January 3, 2023

Science News

‘Science News’ was founded in 1921 as an independent, nonprofit source of accurate information on the latest news of science, medicine and technology. Today, our mission remains the same : to empower people to evaluate the news and the world around them. It is published by the Society for Science, a nonprofit 501(c)(3) membership organization dedicated to public engagement in scientific research and education (EIN 53-0196483).

‘Science News a été fondée en 1921 en tant que source indépendante et à but non lucratif d’informations précises sur les dernières nouvelles de la science, de la médecine et de la technologie. Aujourd’hui, notre mission reste la même : donner aux gens les moyens d’évaluer l’actualité et le monde qui les entoure. Il est publié par la Society for Science, une organisation à but non lucratif 501(c)(3) dédiée à l’engagement du public dans la recherche et l’éducation scientifiques (EIN 53-0196483).

Science News Explores Science News Learning

© Société pour la science et le public 2000-2023. Tous droits réservés. 1719 N Street, N.W., Washington, D.C. 20036202.785.2255

Science News Vector Logo

Source de l’article traduit : https://www.sciencenews.org/article/boys-experience-depression-differently-girls

Retour au début du sommaire


  • Comment être plus heureux - Document ‘fr.wikihow.com’
    Vous pensez peut-être qu’il n’y a rien que vous puissiez faire pour vous sentir plus heureux. En réalité, être plus heureux est en votre pouvoir, quelle que soit la situation dans laquelle vous vous trouvez. Mais vous devez vouloir changer votre perspective pour accepter ce que la vie vous apporte, tout en essayant de changer les choses qui ne marchent pas. Si vous voulez vous sentir plus heureux(se) en un rien de temps, suivez simplement ces étapes.

Partie 1

Changer son état d’esprit


  • Pensez de façon plus positive. La façon la plus facile d’être plus heureux est de faire l’effort d’être une personne plus optimiste. Vous pensez peut-être que certaines personnes sont plus négatives que d’autres, mais c’est une pensée paresseuse qui peut vous empêcher de devenir plus heureux(se) que vous l’êtes aujourd’hui. Votre situation personnelle n’est peut-être pas en votre contrôle, mais vous pouvez toujours contrôler votre perspective et faire l’effort de voir le bon côté d’une situation plutôt que de vous concentrer sur les aspects négatifs. Vous serez ainsi déjà une personne bien plus heureuse.
    • Pour penser plus positivement, vous devez être prêt à surveiller vos propres pensées. Remarquez lorsque les pensées négatives se manifestent et combattez-les avec des pensées plus positives et logiques ! Combien de vos pensées négatives correspondent au mode de pensée du scénario du pire ou d’une insistance à attendre le pire de toute situation ?
    • Un moyen facile de penser plus positivement est de fréquenter de gens plus positifs. Leur énergie optimiste se répandra sur vous.

  • Faites une liste de reconnaissance. Vous souvenir de toutes les choses pour lesquelles vous pouvez être reconnaissant vous fera vous sentir plus heureux instantanément. Prenez un papier et un crayon, asseyez-vous au calme et notez au moins 10 ou 15 choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant. Elles peuvent être aussi importantes que vos amis et votre famille ou aussi petites que le nouveau jardin installé près de chez vous. Pensez à tout ce qui vous fait sourire et qui rend votre vie un petit peu plus heureuse. Avoir toutes ces choses par écrit vous aidera à voir tout ce pour quoi vous pouvez être reconnaissant... et heureux(se) [1] .
    • Gardez votre liste sous la main et ajoutez des choses tous les dimanches. Faites un rituel de la relire chaque fois que vous y revenez ou de la relire en entier à la fin de l’année pour voir tout le bonheur que vous avez dans votre vie.
    • Si vous voulez une variante de cela, vous pouvez faire un pot à bonheur. Écrivez quelque chose qui vous a rendu heureux sur un morceau de papier et placez-le dans un pot. Attendez que le pot se remplisse ou attendez la fin de l’année et amusez-vous à relire les souvenirs amusants qui vous ont rendu heureux.

  • Appréciez les petites choses. Si vous voulez être plus heureux, alors vous devrez travailler à apprécier les petits plaisirs de votre vie autant que les gros. Arrêtez-vous et respirez le parfum des roses. Littéralement, arrêtez-vous et regardez toutes les fleurs qui poussent autour de chez vous et voyez comme elles sont belles. Commandez une petite pâtisserie au café près de chez vous et dégustez ces saveurs riches et complexes. Passez une minute supplémentaire à être heureux que votre meilleur ami vous ait envoyé ce SMS hilarant. Ces petites choses peuvent ne pas paraitre importantes, mais elles s’accumulent.
    • Fixez-vous comme objectif de noter chaque jour au moins 5 choses qui vous ont rendu heureux. Une fois que vous aurez commencé le faire, cela vous semblera naturel et vous vous surprendrez à sourire à des choses que vous ne pensiez pas avant être spéciales.

  • Vivez l’instant présent. Une autre astuce pour être plus heureux est d’apprendre à embrasser l’instant présent plutôt que d’avoir des regrets sur le passé ou de redouter l’avenir. Apprenez à profiter des conversations que vous avez, plutôt que de penser à l’endroit où vous allez vous rendre ensuite ou de vous inquiéter de ce que vous avez dit il y a 20 minutes. Apprenez à apprécier les choses devant vous, le bon temps que vous passez et à rejeter les pensées ne concernant pas votre expérience immédiate. De toute évidence, cela demande de l’application, mais vous verrez votre niveau de bonheur augmenter drastiquement une fois que vous en avez pris l’habitude [2] .
    • Vivre dans le présent demande de l’entrainement et vous pouvez apprendre à le faire plus vite en pratiquant le yoga ou la méditation.

  • Prenez du temps pour la réflexion. Prendre le temps de faire le point sur vos expériences, de prendre du recul et de songer à ce que vous a amené la journée peut vous rendre plus heureux. Vous n’êtes peut-être pas très heureux, car vous avez l’impression que vous êtes pris dans la routine, mais prenez le temps de vous assoir et de vous demander : « Qu’est-ce qui vient de se passer ? » Trouvez un moment chaque jour (ou au moins chaque semaine) où vous pourrez vous assoir au calme, regarder le paysage et repenser à tous les évènements qui vous sont arrivés. Vous ressentirez un grand calme et commencerez à vous sentir moins dépassé par tout ce qui se passe dans votre vie et oui, vous vous en sentirez plus heureux.
    • Bien que vous réfléchssez certainement mieux seul, si quelque chose bouillonne sans cesse dans votre esprit, appeler un ami pour en parler peut vous aider à voir cet évènement sous un autre jour.
  • Arrêtez de vous comparer aux autres. En apprenant à regarder votre vie pour ce qu’elle est plutôt que de souhaiter avoir plus d’argent, plus d’amis ou le même corps superbe que la personne à côté de vous¸ vous pourrez vous débarrasser de votre jalousie et de votre amertume. Souvenez-vous que chaque personne a ses propres batailles et ses chances et que vous ne pouvez pas tout avoir et que personne ne le peut. Concentrez-vous pour faire ce que vous avez à faire plutôt que de regarder autour et vous vous en sentirez rapidement plus heureux.
    • Vous pensez peut-être que vous connaissez quelqu’un qui a tout, mais il y a de bonnes chances que cette personne puisse avoir quelque chose à vous envier.

  • Soyez plus compatissant. Tenzi Gyatso, le 14e Dalaï-Lama, a dit une fois « Si vous voulez que les autres soient heureux, pratiquez la compassion ; si vous voulez être heureux, pratiquez la compassion. » Vous pourriez penser que ressentir de la compassion pour les autres n’a rien à voir avec votre propre bonheur, mais en réalité, être capable de ressentir de la compassion pour un ami ou un inconnu dans une situation difficile peut faire de vous une personne plus entière, consciente et reconnaissante. Si vous êtes tellement occupé à regarder vos problèmes et ne regardez jamais autour de vous pour voir ce que ressentent les gens, vous êtes condamné à être bien moins heureux qu’une personne réellement compatissante [3] .
    • La prochaine fois que vous passerez du temps avec un ami, faites un effort supplémentaire pour ressentir de l’empathie. Comprenez la situation du point de vue de votre ami et posez-lui des questions pour savoir ce qu’il ressent et montrez-lui que vous vous y intéressez vraiment.
      Partie 2

Agir différemment


  • Passez plus de temps avec les gens que vous aimez. Le fait de passer plus de temps avec les gens que vous aimez et les gens qui vous rendent heureux est une solution garantie pour devenir plus heureux. Si vous avez une petite baisse de moral, appelez un ami ou un membre de votre famille plutôt que de pleurnicher et prévoyez de faire quelque chose d’amusant plus tard. Vous pensez peut-être que votre mauvaise humeur plombera l’ambiance, mais en fait, être avec vos amis vous remontera le moral et vous fera sentir plus heureux.
    • Passez du temps avec des gens heureux. Le rire et le bonheur sont réellement contagieux et vous devrez alors fréquenter des gens vraiment heureux si vous voulez être heureux vous aussi. En fait, une étude menée par les universités de Harvard et UC San Diego a prouvé que le bonheur n’est pas seulement déterminé par la trajectoire individuelle d’une personne, mais aussi par son réseau social [4] .
    • Ne passez pas de temps avec des gens qui se plaignent. Les gens constamment négatifs, qui adorent se plaindre et qui voient le pire dans chaque situation, vous feront également sentir mal. Évitez ces gens autant que possible, surtout lorsque vous n’avez pas trop le moral.

  • Améliorez ce qui doit l’être. Un autre moyen de se sentir plus heureux est de regarder votre vie et de changer ce que vous pouvez pour vous rendre plus heureux. Vous pourriez ne pas pouvoir faire de changements majeurs, comme changer de carrière d’un seul coup, mais il y a de petites choses que vous pouvez faire qui feront une grande différence. Si quelque chose ne marche pas pour vous, remédiez-y et vous vous sentirez bien plus heureux.
    • Bien sûr, vous pourriez ne pas pouvoir trouver une carrière plus adaptée en l’espace d’un jour, mais vous pourriez changer votre attitude vis-à-vis de votre travail : souvenez-vous que votre carrière n’est pas le centre de votre vie et que vous avez d’autres choses pour lesquels être heureux.
    • Les petites choses peuvent avoir un impact important. Si être coincé dans les bouchons chaque matin pendant une heure vous rend irritable pour toute la journée, levez-vous une demi-heure plus tôt pour éviter le trafic.
    • Peut-être êtes-vous malheureux, car vous pensez être égoïste, pas aimable, ne savez pas écouter et n’êtes pas un bon ami. Faites alors ce que vous pouvez pour vous améliorer dans ce domaine : si vous êtes heureux avec vous-même, vous vous sentirez plus heureux de façon générale.

  • Passez plus de temps en extérieur. Sortir respirer l’air frais et laisser le soleil caresser votre peau vous rendra plus heureux(se) de façon garantie. Si vous avez quelque chose à faire que vous pouvez faire en extérieur, changez votre plan pour y faire entrer le soleil. Si vous alliez juste lire un livre dans votre chambre sombre et étouffante, allez plutôt lire au parc. Si vous déjeunez dans un bistrot avec un ami, demandez à être assis en terrasse. Être en extérieur, si vous n’êtes pas au milieu d’une tempête, vous rendra certainement plus heureux [5] .
    • Essayez de faire du sport en extérieur plutôt que d’aller à la salle de sport dès que vous le pouvez. Courir ces 5 km au soleil vous rendra plus heureux (et sera plus amusant) que de les courir sur un tapis de course face au mur.
  • Réduisez votre stress au minimum. Bien qu’il soit impossible d’arrêter de stresser d’un seul coup, si vous faites un effort pour réduire votre stress au maximum, vous vous en sentirez plus heureux. Commencez par de petites choses : rangez et nettoyez votre espace afin de ne pas être stressé en cherchant vos vêtements le matin. Réduisez vos engagements sociaux de 25 % afin d’avoir plus de temps pour vous-même. Évitez les gens et les situations qui vous causent beaucoup de stress. Vous serez surpris de voir à quel point cela impactera sur votre degré de bonheur.
    • Essayez la méditation. Méditer peut vous aider à calmer votre corps et votre esprit et peut vous aider à vivre dans l’instant présent plutôt que de vous inquiéter de tout ce qui vous entoure.
    • Tenez un journal. Cela vous aidera à suivre votre vie et vous aidera à vous sentir moins dépassé par les évènements.
    • Si vous vous sentez tellement stressé que vous pouvez à peine faire face à votre vie de tous les jours, songez à en parler à un thérapeute.

  • Diversifiez votre quotidien. Si vous voulez vous sentir plus heureux, alors tout ce dont vous pourriez avoir besoin est d’un peu de changement. Si vous n’êtes pas heureux, ce pourrait être parce que vous vous sentez comme emprisonné dans une routine et que vous en avez marre de faire les mêmes choses jour après jour. Essayez de manger quelque chose de différent au petit-déjeuner. Allez à un cours de yoga le soir plutôt que le matin. Fréquentez quelques nouveaux amis plutôt que toujours les mêmes. Allez au travail à pied plutôt qu’en voiture. Ces petites choses s’additionneront et vous feront sentir plus heureux.
    • Faire simplement une nouvelle chose chaque jour, même si vous ne l’aimez pas forcément plus que la chose que vous faisiez avant, peut vous rendre plus heureux.

  • Passez plus de temps à poursuivre vos passions. Tout le monde se sentirait plus heureux s’il passait plus de temps à faire des choses qu’il aime vraiment. Si vous êtes un fan de photographie, passez plus de temps à prendre des photos. Si vous aimez écrire des poèmes, levez-vous une demi-heure plus tôt chaque matin pour travailler à votre art. Si vous aimez cuisiner, prenez le temps de cuisiner au moins deux fois par semaine. Vous pourriez ne pas penser que poursuivre vos passions est utile quand vous avez tellement de choses concrètes à faire, mais cela fera certainement un impact sur votre degré de bonheur.
    • Jetez un œil à votre emploi du temps. Voyez si vous pourriez être plus efficace pour pouvoir consacrer plus de temps à votre passion ou s’il y a des activités pas tellement amusantes que vous pourriez éliminer facilement de votre vie pour laisser de la place à ce que vous aimez vraiment.
      Partie 3

Développer des habitudes plus positives

  • Dormez suffisamment. Prendre l’habitude de dormir au moins 7 à 8 heures par nuit vous rendra plus heureux. Vous seriez surpris de voir à quel point une bonne nuit de sommeil peut améliorer votre humeur et à quel point une mauvaise nuit peut vous faire penser que vous détestez tout le monde et que le monde est un enfer. Les gens heureux font une priorité de prendre soin de leur esprit et de leur corps et c’est également ce qu’il vous faudra faire si vous voulez vous sentir plus heureux [6] .
    • Essayez d’aller vous coucher tous les soirs à la même heure et de vous réveiller tous les matins à la même heure.

  • Faites du sport régulièrement. Il a été prouvé que faire du sport régulièrement rend les gens plus heureux et que seulement 30 minutes quotidiennes d’exercice peuvent avoir un impact significatif sur la façon dont vous vous sentez. Vous n’avez peut-être pas envie d’aller à la salle de sport ou d’aller courir lorsque vous vous sentez au plus bas, mais c’est justement ce qui vous remontera le moral. Si faire du sport seul est trop ennuyeux pour vous, suivez un cours de yoga, de danse ou de barre ou rejoignez une équipe [7] .
    • Choisissez l’activité physique sur les autres modes de transport chaque fois que vous le pouvez. Même marcher 15 minutes jusqu’au supermarché plutôt que d’y aller en voiture ou monter quatre étages par les escaliers jusqu’à votre bureau plutôt que de prendre l’ascenseur peut vous rendre plus heureux.
  • Souriez plus. Les études ont démontré que sourire plus rend réellement les gens plus heureux. Même si vous n’avez pas l’impression d’avoir une raison de sourire, essayer de sourire plus que d’habitude trompera votre cerveau, qui se sentira alors plus heureux. En souriant aux gens autour de vous, ils vous rendront vos sourires et être entouré de gens souriants vous fera également vous sentir plus heureux. Sourire est donc une situation gagnant-gagnant, même si vous avez, au fond, envie de froncer les sourcils [8] .
    • Prétendez jusqu’à y arriver. Vous avez peut-être l’impression que votre sourire est faux, au début, mais vous serez surpris de voir à quelle vitesse vous commencez à vous sentir réellement plus heureux en essayant de sourire même lorsque vous n’en avez pas vraiment envie.
  • Prenez le temps d’être heureux. Repensez à votre journée et voyez ce qui vous a vraiment rendu heureux. Bien que vous ne puissiez pas travailler une heure par jour et en passer cinq avec vos amis, vous pouvez faire de petits ajustements pour passer plus de temps à faire des choses qui vous rendent heureux. Si le yoga vous rend heureux(se), passez deux heures de moins à regarder la télé chaque semaine et deux heures de plus à faire du yoga. Si passer du temps avec votre meilleur ami(e) vous fait sourire, alors limitez les happy-hours entre collègues et prenez plus de temps pour voir votre ami.
    • Peut-être n’avez-vous jamais vraiment réfléchi aux heures de la journée qui vous rendent le plus heureux. Faites une liste de toutes les choses que vous faites chaque jour et voyez d’où vient votre bonheur.

  • Faites de choses gentilles pour les autres. Une étude a démontré que les gens à qui l’on donnait un bonus au travail étaient plus heureux lorsqu’ils dépensaient une partie importante de cette somme pour d’autres personnes. Cela ne signifie pas que vous devriez dépenser tout votre argent pour votre meilleur ami, mais que vous devriez faire un effort pour faire plus de choses gentilles pour les autres, que ce soit aider un ami à surmonter une rupture simplement en étant là ou être bénévole dans un refuge pour sans-abris. Aucun acte n’est totalement désintéressé et vous pouvez très bien aider les autres, tout en vous aidant vous-même à être plus heureux.
    • Vous devriez faire au moins quelques petites choses gentilles pour les autres, juste comme ça, chaque semaine. Il est garanti que vous vous en sentirez mieux.
    • Ne faites pas seulement quelque chose pour un ami parce que c’est son anniversaire. Offrez un beau cadeau à votre amie juste parce que vous pensiez à elle et voyez comme vous vous sentirez bien toutes les deux.

https://fr.wikihow.com/%C3%AAtre-pl...

  • Prenez du temps pour vous. Si vous voulez vous sentir plus heureux, alors vous devrez passer plus de temps à penser à vous. Cela ne veut pas dire que vous devriez être égoïste, mais que vous devrez prévoir des moments pour être seul, réfléchir ou faire vos activités préférées. Votre vie est peut-être débordante, mais vous pourrez toujours trouver une demi-heure ou une heure par-ci par-là pour être seul, que ce soit pour aller marcher, écrire un journal ou réfléchir à votre semaine.
    • Passer du temps avec vous-même vous permettra de décompresser, de soulager votre stress et de vous sentir plus heureux.
    • Ne laissez pas le plan de dernière minute d’un ami vous priver de votre temps à vous. Considérez un rendez-vous avec vous-même comme un rendez-vous avec votre star préférée.

  • Lâchez le contrôle. Si vous voulez vraiment vous sentir plus heureux, alors vous devrez abandonner l’idée que vous pouvez contrôler tout ce qui vous arrive, des succès et échecs dans votre carrière à la santé de votre chien. Le fait est que vous n’avez presque aucun contrôle sur les choses qui vous arrivent, y compris votre durée de vie. Plus tôt vous accepterez cela, plus tôt vous réaliserez que vous n’avez aucun contrôle sur ce que la vie peut vous amener, mais que vous pouvez contrôler votre réaction vis-à-vis de ces choses. Le pouvoir d’être heureux ou triste est entre vos mains.
    • Bien sûr, il est effrayant d’admettre qu’une grande partie de votre vie est contrôlée par des forces extérieures. Mais plus tôt vous l’accepterez, plus tôt vous serez capable de voir que votre propre bonheur est en votre contrôle.
      Vidéos tendance

Conseils

  • Faites du sport ! Cela améliorera votre circulation et votre corps produira des hormones du bonheur.
  • Mangez des repas sains et équilibrés. Votre corps se sentira bien et vous en serez plus heureux.
  • Lorsque vous êtes triste ou en colère, il est parfois bon de trouver un endroit calme où être seul. Observer ou regarder des objets peut aider. Distrayez-vous pour détourner votre esprit de la tristesse ou de la colère.
  • Soyez reconnaissant de ce que vous avez.
  • Si personne ne veut vous parler et que vous êtes en colère, vous pouvez frapper dans un oreiller ou malaxer un antistress. Si vous êtes triste, vous pourriez pleurer toutes les larmes de votre corps jusqu’à ne plus pouvoir pleurer. Si vous avez une bonne raison d’être malheureux, essayez d’y trouver une solution.
    Avertissements - Si vous n’avez pas de parents, de frères et sœurs, de petit ami, de proches et personne à qui parler, essayez de toujours garder les choses en perspective, ne rejetez pas vos sentiments négatifs sur qui que ce soit et souriez.

Télécharger l’articleInformations concernant l’auteur.e Références

Source de l’article repris ici : https://fr.wikihow.com/%C3%AAtre-plus-heureux

Retour au début du sommaire

Retour au début de l’introduction

Retour au début du dossier


Collecte de documents et agencement, traduction, [compléments] et intégration de liens hypertextes par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 01/08//2023

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

Site : https://isias.info/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIAS Santé mentale Equilibre psychologique.7.docx

Mis en ligne par le co-rédacteur Pascal Paquin du site inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, indépendant de tout parti, un site sans Facebook, Google+ ou autres GAFA, sans mouchard, sans cookie tracker, sans fichage, un site entièrement géré sous Linux et avec l’électricité d’Énercoop , géré par Yonne Lautre : https://yonnelautre.fr - Pour s’inscrire à nos lettres d’info > https://yonnelautre.fr/spip.php?breve103

http://yonnelautre.fr/local/cache-vignettes/L160xH109/arton1769-a3646.jpg?1510324931

— -