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"Agir sur son bien-être psychologique grâce à l’alimentation : la psychonutrition donne un nouvel élan pour la santé mentale ; retrouver le sens de la satiété et le microbiote antistress ; hommage au Prof. Jean Trémolières" par Jacques Hallard

dimanche 20 novembre 2022, par Hallard Jacques



ISIAS Alimentation Nutrition Santé mentale Neurosciences

Agir sur son bien-être psychologique grâce à l’alimentation : la psychonutrition donne un nouvel élan pour la santé mentale ; retrouver le sens de la satiété et le microbiote antistress ; hommage au Prof. Jean Trémolières

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 19/11/2022

Le titre de ce dossier emprunte des éléments rédigés par Guillaume Fond, Christophe André et Valérie Daugé, trois des nombreux contributeurs à la publication « L’équilibre est dans l’assiette », Numéro Collector hors-série ‘Cerveau & Psycho’, décembre 2022-janvier 2023 – 1èrede couverture – Voir les détails de la publication dans ce dossier

Plan du document : Préambule Introduction Sommaire Auteur

Préambule

Jean Trémolières : médecin, biologiste, nutritionniste et diététicien français (1913-1976). Créateur de l’Unité de recherches sur la nutrition et l’alimentation à l’hôpital Bichat, à Paris. Professeur au CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers), chaire de « Biologie en vue des applications à l’agriculture et à l’industrie » à partir de 1964. L’un des fondateurs de l’école nutritionnelle française… (En savoir plus à partir d’ici)

Source

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Introduction

Ce dossier propose, dans la première partie, une mise à jour sur les relations entre l’alimentation, la façon de se nourrir, d’une part, et la sensation de bien-être physiologique et psychologique, d’autre part. La nutrition semble jouer un rôle important dans la santé mentale en général chez les êtres humains. La psychologie de la nutrition ou psychonutrition est revisitée en faisant ressortir les interactions entre le cerveau et l’intestin avec son microbiote qui le colonise : « le microbiote est l’ensemble des micro-organismes – bactéries, virus, parasites et champignons non pathogènes, dits commensaux – qui vivent dans un environnement spécifique. Dans l’organisme des êtres-vivants, il existe différents microbiotes au niveau de la peau, de la bouche, du vagin, des poumons, etc… » (18 octobre 2021).

D’après un document de ‘Pour la Science’ – Source : https://www.pourlascience.fr/sd/microbiologie/reperes-le-microbiote-20156.php

https://medias.pourlascience.fr/api/v1/images/view/5f71b90ad286c235f5373396/wide_730/image.jpgVoir le schéma agrandi

L’intestin à la loupeVoir le schéma agrandi

D’après l’INSERM, « Le microbiote intestinal participe activement au fonctionnement du cerveau et à la régulation des humeurs… » - Source : https://www.inserm.fr/dossier/microbiote-intestinal-flore-intestinale/

https://www.inserm.fr/wp-content/uploads/pixscience-microbiote-plargeur.jpgVoir le schéma agrandi

La santé par l’alimentation est une notion qui est reconnue officiellement : voir une publication de 2019 sur ce site : https://solidarites-sante.gouv.fr/systeme-de-sante-et-medico-social/strategie-nationale-de-sante/priorite-prevention-rester-en-bonne-sante-tout-au-long-de-sa-vie-11031/priorite-prevention-les-mesures-phares-detaillees/article/la-sante-par-l-alimentation

« Chacun doit avoir accès, d’une part, à une alimentation sûre, diversifiée, en quantité suffisante, de bonne qualité gustative et nutritionnelle, issue d’une agriculture durable et, d’autre part, à un environnement qui facilite les choix alimentaires favorables pour la santé et la pratique au quotidien de l’activité physique tout en limitant les comportements sédentaires… ».

Encore selon l’INSERM, en matière de nutrition et de santé, « La santé passe par l’assiette et l’activité physique » : « Les liens entre nutrition et santé sont de mieux en mieux connus, et le risque de développer de nombreuses maladies – cancer, maladies cardiovasculaires, obésité ou encore de diabète de type 2 – peut être réduit en suivant les recommandations nutritionnelles nationales. Fondées sur de multiples études scientifiques, ces recommandations évoluent avec l’acquisition de nouvelles connaissances. Toutefois, les français sont encore trop peu nombreux à se les être appropriées, en particulier parmi les moins favorisés. Des mesures permettant d’améliorer la qualité nutritionnelle et l’accessibilité (physique et économique) de l’offre alimentaire, ainsi qu’un environnement favorable à l’activité physique ont été recommandées par le Haut conseil de la Santé publique dans le cadre de la préparation du prochain programme national nutrition-santé… » - Source : https://www.inserm.fr/dossier/nutrition-et-sante/

Le sujet n’est pas nouveau et ce dossier est une occasion de rendre hommage au Professeur Jean Trémolières, médecin, biologiste, nutritionniste et diététicien français (1913-1976), qui fut un pionnier en la matière, comme le montrent des articles présentés dans la deuxième partie de ce dossier.

Tous les documents sélectionnés ici sont indiqués avec leur accès dans le sommaire ci-après.

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Sommaire

4.ter Quand l’intestin parle, le cerveau exécute – Vidéo 2:23 - Futura Sciences

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  • Psychonutrition ou psychologie de la nutrition - Une page de Wikipédia, l’encyclopédie libre. Traduction par Jacques Hallard – Wikipedia, the free encyclopedia
    La psychologie de la nutrition (NP) est l’étude psychologique de la relation entre l’apport alimentaire et différents aspects de la santé psychologique. C’est un domaine appliqué qui utilise une approche interdisciplinaire pour examiner l’influence de l’alimentation sur la santé mental. [1]

La psychologie de la nutrition cherche à comprendre la relation entre le comportement nutritionnel et la santé mentale/bien-être qui est un sous-domaine de la psychologie et plus spécifiquement de la psychologie de la santé. Il peut être appliqué à de nombreux domaines différents, notamment la psychologie, la diététique, la nutrition et le marketing. Le NP est un domaine assez nouveau avec une brève histoire qui a déjà commencé à apporter des informations et des connaissances à la psychologie. Il existe deux principaux domaines de controverse en psychologie de la nutrition.

Le premier domaine de controverse est que le sujet peut être considéré de deux manières différentes. Il peut être considéré comme une nutrition affectant les fonctions psychologiques, ou des choix psychologiques et des comportements influençant la nutrition et la santé.

La deuxième controverse est la définition de ce qui est ’sain’ ou ’normal’ en ce qui concerne la nutrition.

Aperçu - Objectif

L’objectif principal de la psychologie de la nutrition est de développer une compréhension globale de la qualité alimentaire et de sa relation avec diverses composantes de la santé mentale. Il vise également à sensibiliser à l’importance d’une nutrition de qualité pour la santé globale. [2]

Origines et développement

La psychologie de la nutrition est un domaine qui en est encore à ses premiers stades de développement. Malgré l’intérêt croissant et la demande pour la psychologie de la nutrition, il y a un manque d’études de recherche sur ce sujet. L’expansion du domaine nécessitera une prolifération de recherches évaluées par des pairs. [3]

L’obésité étant un problème en constante augmentation aux États-Unis et à l’étranger, la psychologie de la nutrition gagne en importance et en popularité dans la société d’aujourd’hui. Au fur et à mesure de sa croissance, la psychologie de la nutrition a influencé directement et indirectement la recherche sur les régimes amaigrissants, les étiquettes des aliments, la façon dont les aliments sont commercialisés, la technologie alimentaire, l’obésité et l’attitude du public à l’égard des aliments, entre autres sujets.

Certaines recherches discutent de l’idée de ’faddisme alimentaire’, qui est vaguement définie comme ’l’idée que trop de poids est mis sur l’influence de la nourriture et de l’alimentation sur la santé globale et que les allégations, bonnes ou mauvaises, sont souvent exagérées.’ [4]

On pense que cette idée de choix alimentaires ayant des conséquences extrêmes est profondément ancrée dans la culture, provenant peut-être de l’histoire d’Adam et eve mangeant le fruit défendu. [4]

Applications - Étiquettes alimentaires

En 1990, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a exigé que des étiquettes nutritionnelles soient apposées sur les produits alimentaires aux États-Unis. [5]

L’idée derrière cela était de fournir aux consommateurs les informations nécessaires pour prendre des décisions éclairées sur les aliments qu’ils achetaient. Depuis ce temps, les psychologues de la nutrition ont fait des recherches sur la façon dont ces étiquettes influencent la façon dont les consommateurs choisissent les aliments à acheter. Ces études ont montré des résultats mitigés concernant les effets de l’étiquetage nutritionnel. [5]

Selon la recherche, le consommateur moyen a tendance à lire les étiquettes et à prendre les informations en considération, en partie parce que les entreprises ont commencé à produire des aliments avec des ingrédients plus soucieux de leur santé. [5]

Cependant, bon nombre de ces avantages potentiels pour la santé sont éclipsés par l’augmentation continue de l’obésité et des décès liés à l’obésité aux États-Unis au cours des dernières décennies. [5]

En raison de la désinformation et de l’accès facile aux aliments transformés et préemballés, les gens sont plus susceptibles de les choisir plutôt que des aliments frais ou des aliments emballés plus sains. Cela peut entraîner des maladies liées à la santé et l’obésité. Ceux qui ne sont pas éduqués sur le sujet de la nutrition et sur la façon de lire les étiquettes nutritionnelles sont les plus à risque pour cela. Lorsqu’on est informé sur l’étiquetage nutritionnel, il y a un impact sur la santé, le poids corporel et l’apport énergétique global. De nombreuses entreprises alimentaires commercialisent leurs produits alimentaires pour les faire paraître plus nutritifs qu’ils ne le sont en réalité, ce qui conduit faussement les gens à croire qu’ils sont une option saine. Cela peut être lié à l’obésité, car certains peuvent consommer une grande quantité d’un produit qu’ils pensent être une option saine. [6]

Ils peuvent le faire en donnant une certaine apparence à l’emballage du produit ou en y apposant des mots trompeurs. Par exemple, les gens peuvent être plus incités à acheter un produit si l’emballage est plus beau et coloré ou comporte des images. En outre, de fausses allégations peuvent être faites sur l’emballage, telles que fabriqué avec de vrais ingrédients, renforce l’immunité, pas de sirop de maïs à haute teneur en fructose ou abaisse le cholestérol.

En réalité, les aliments contiennent des ingrédients transformés, ces allégations ne sont pas vraies et cela ne signifie pas que les autres ingrédients sont sains. Les entreprises alimentaires diront également que leur produit présente des avantages nutritionnels que d’autres n’ont pas, juste pour inciter les consommateurs à acheter le leur. Beaucoup de gens aimeraient mieux connaître l’étiquetage nutritionnel. Cependant, il est difficile pour certains de comparer de nombreux composants différents dont ils ne veulent pas, comme le sucre, le cholestérol, le sodium ou les graisses. [6] Il est plus facile pour ceux qui ont des connaissances de base ou un intérêt pour la nutrition de déterminer les étiquettes.

Marketing

Comme dans toute industrie, le marketing joue un rôle important dans l’achat et la vente de produits alimentaires. Les campagnes de marketing pour les aliments et les boissons sont de plus en plus répandues aujourd’hui et ont une portée plus large que jamais, compte tenu des ressources que les grandes entreprises sont en mesure d’utiliser sous forme de médias sociaux et de marketing viral. Certains chercheurs affirment que l’augmentation spectaculaire des taux d’obésité est au moins en partie due à une augmentation de la commercialisation des aliments au cours des 30 dernières années. [7]

Les nouvelles stratégies de marketing ont pris de nombreuses formes, notamment la modification de l’emballage de l’aliment ou de la boisson elle-même, le placement de produits dans les médias, les publicités dans les écoles, l’accent accru mis sur les ’repas de valeur’ avec de plus grandes portions et les endossements par des athlètes ou des célébrités. [7]

Bon nombre de ces méthodes augmentent l’exposition des jeunes consommateurs, les études de l’OMS montrent qu’ils ont tendance à être plus impressionnables que les adultes et dont les habitudes alimentaires des enfants peuvent se poursuivre longtemps dans leur vie d’adulte. [7] Il y a des appels pour que les publicités télévisées sur la malbouffe soient interdites avant 21h00 pour empêcher les enfants de les voir. [8]

Technologie alimentaire

Récemment, l’alimentation a été une source de développement technologique. Les psychologues de la nutrition ont étudié la perception du public de la technologie alimentaire telle que la modification génétique ou les additifs susceptibles de prolonger la durée de conservation des aliments, entre autres sujets. En général, les résultats montrent que le consommateur moyen est plus susceptible d’éviter les aliments affectés par la technologie et préférera les choix biologiques et entièrement naturels. Ces effets technologiques sont souvent perçus par les consommateurs comme présentant des risques pour la santé, même si ces allégations ne sont pas fondées sur des faits.[9]

Régimes à la mode

La psychologie de la nutrition a de nombreuses applications non seulement liées à la façon et à ce que les gens mangent au quotidien, mais aussi aux façons et aux raisons pour lesquelles ils suivent un régime et font de l’exercice. Les régimes à la mode sont populaires dans la société d’aujourd’hui et ils jouent généralement beaucoup sur les idéaux des clients potentiels sur ce qu’ils devraient peser ou ressembler. Ces régimes comprennent généralement une condition extrême ou une restriction de l’apport alimentaire particulier d’une personne qui entraînera soi-disant une perte de poids. Les gens sont attirés par ces allégations de perte de poids en raison de la facilité potentielle avec laquelle la perte de poids peut se produire. Cependant, ces affirmations ne sont pas toujours fondées sur la recherche scientifique. [10]

Dépression

La dépression est un trouble de l’humeur qui a un impact négatif sur les pensées, les sentiments et les comportements des gens. Selon l’American Psychiatric Association, ’1 personne sur 6 recevra un diagnostic de dépression au cours de sa vie’. [11]

Compte tenu de ses conséquences négatives et de sa prévalence, les interventions pour gérer cette maladie sont importantes. Des recherches récentes ont démontré que les interventions diététiques peuvent être utilisées dans le cadre d’un plan de traitement de la dépression. Adopter des comportements alimentaires sains tels que le respect des recommandations alimentaires, la consommation d’un régime anti-inflammatoire, la consommation de poisson, l’évitement des aliments transformés et l’obtention de vitamines et de minéraux adéquats, étaient associés à un risque réduit de dépression. [12]

Dans une autre étude, les chercheurs ont constaté que les régimes riches en fruits, légumes, grains entiers, poisson, huile d’olive, produits laitiers faibles en gras et antioxydants étaient également associés à un risque réduit de dépression. [13]

Anxiété

Selon l’American Psychological Association, l’anxiété est une émotion caractérisée par des sentiments de tension, des pensées inquiètes et des comportements physiques. Les troubles anxieux sont la forme la plus courante de troubles mentaux. [14]

Bien qu’il existe une multitude d’options disponibles pour traiter les troubles anxieux, les interventions nutritionnelles sont une avenue qui s’est avérée utile. La littérature scientifique a démontré que la consommation d’antioxydants, des protéines adéquates et des niveaux plus élevés de vitamine B-6 peuvent aider à atténuer les symptômes d’anxiété. [15] À l’inverse, les régimes riches en graisses et en sucres raffinés ont été associés à une augmentation des niveaux d’anxiété.[16]

TDAH

Le trouble du déficit de l’attention/hyperactivité ou TDAH est un trouble du développement neurologique qui se caractérise par des difficultés d’attention, des difficultés à contrôler les comportements impulsifs et/ou l’hyperactivité [17].

Des découvertes récentes dans le domaine de la psychologie nutritionnelle ont montré que les interventions nutritionnelles peuvent aider à gérer les symptômes du TDAH. Ces interventions comprennent la supplémentation en acides gras libres, en vitamines et en minéraux, ainsi qu’une consommation accrue de fruits et de légumes [16].

Bien que la consommation de certains aliments soit bénéfique pour les personnes atteintes du TDAH, une consommation élevée de sucres raffinés et de graisses saturées peut aggraver les symptômes du TDAH [18].

Cognition

Au fur et à mesure que les individus vieillissent, ils connaissent un déclin de certains aspects du fonctionnement cognitif, notamment la vitesse de réflexion, le fonctionnement multitâche et la mémorisation des informations [19].

Par exemple, il a été démontré que les régimes riches en antioxydants, en huile d’olive et en noix réduisaient divers aspects du déclin cognitif [20]. De faibles niveaux de protéines peuvent également entraîner une légère déficience cognitive [21]. À l’inverse, des niveaux élevés de certains macronutriments peuvent également entraîner un léger déclin cognitif [22]. Par exemple, des niveaux élevés de consommation de protéines et de graisses peuvent causer des problèmes au fur et à mesure que l’on vieillit [23].

Dans la culture populaire

Le film documentaire de 2004, ‘Super Size Me’, réalisé par Morgan Spurlock et mettant en vedette ce dernier, se concentre sur la façon dont l’industrie de la restauration rapide aux États-Unis influence la façon dont les gens, et en particulier les jeunes enfants, voient la nutrition [25].

L’article complet est à lire avec les références sur ce site : https://en.wikipedia.org/wiki/Nutrition_psychology

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  • Psychonutrition : une nouvelle médecine pour le cerveau ? - Publié le 24/08/2018 à 12h01, mis à jour le 23/08/2018 à 21h01 - Écrit par Céline Lison
    Anxiété, dépression, déclin cognitif, démence… Les maladies mentales peinent à trouver des traitements. Et si le remède se trouvait au bout de la fourchette ?

Les maladies mentales progressent. On estime, par exemple, que le nombre de personnes atteintes de démence dans le monde devrait presque doubler tous les vingt ans. Les moyens de les soigner demeurent très limités. Pourtant, certains chercheurs pensent avoir trouvé une voie pour prévenir et atténuer ces pathologies. Ils ont même créé une nouvelle discipline, la psychonutrition, qui s’attache à explorer la bonne alliance entre la nourriture et l’esprit. Le cerveau est en effet l’organe le plus gourmand de notre organisme. « Il a de très gros besoins énergétiques, rappelle la chercheuse australienne Felice Jacka. Il dépend des acides aminés, des graisses, des vitamines, des minéraux et d’éléments traces. » D’où l’idée de comprendre comment, avec certains nutriments essentiels, on pourrait assurer un développement optimal à nos neurones. Et protéger ainsi notre santé mentale. Une piste thérapeutique qui nous fait déjà saliver !

De bons microbes contre le stress

Certes, un cocktail de bactéries au déjeuner n’a rien de très appétissant. Mais si celui-ci peut atténuer certaines formes de stress voire de dépression, cela vaut peut-être le coup de tenter la dégustation. Plusieurs études ont montré que les personnes stressées avaient souvent un microbiote (l’ensemble des milliards de bactéries qui peuplent nos intestins) appauvri. Le manque de microorganismes favoriserait il certains types d’anxiété ? Une première réponse a été apportée par l’INRA (Institut national de la recherche agronomique). Des expériences menées chez le rat ont montré que l’ingestion d’une bactérie lactique (Lactobacillus farciminis) diminuait son état de tension de façon non négligeable, en réduisant la perméabilité de la barrière intestinale. Cette « protection » limite en effet l’entrée dans les intestins de lipopolysaccharides, eux-mêmes responsables du déclenchement d’une neuro-inflammation qui accentue les effets du stress.

Une autre étude a montré que l’administration de flore intestinale d’individus anxieux et déprimés chez des rats bien portants suffisait à contaminer les rongeurs. « La composante anxiété semble ainsi être transférable via le microbiote », explique Valérie Daugé, de l’unité Micalis (associant l’Inra et Agro Paris-Tech). On pourrait donc imaginer des probiotiques capables d’atténuer les angoisses de ceux dont le microbiote est anormal ? « Pourquoi, pas, espère la chercheuse. Reste à trouver la quantité nécessaire de bactéries à administrer. Pour l’heure, on l’ignore totalement. »

Traiter la dépression avec du gras et du vert !

Depuis plusieurs années, on les promeut pour combattre le « mauvais cholestérol ». Les acides gras polyinsaturés (poissons gras, huile de colza, de noix…) et monoinsataturés (fruits à coque, huile d’olive) profitent aussi à notre esprit. Ils feraient notamment reculer le vieillissement cérébral. Une vaste étude épidémiologique a montré qu’un taux sanguin élevé en acides gras polyinsaturés omega-3 peut être corrélé à une moindre fréquence de symptômes dépressifs chez les personnes âgées. De là à traiter les patients avec des gélules d’omega-3… « Nous manquons encore d’études pour en arriver là, précise l’épidémiologiste Cécilia Samieri (université de Bordeaux). En attendant, nous préférons conseiller aux gens de modifier leur régime alimentaire pour l’enrichir naturellement en acides gras insaturés (poisson gras une à deux fois par semaine). C’est la principale source d’omega-3 à longue chaîne, essentielle pour le cerveau. »

De l’autre côté de l’Atlantique, les chercheurs américains se penchent sur le régime Dash, conçu spécialement pour les personnes hypertendues. Au menu : beaucoup de fruits, de légumes, de céréales et un minimum de sel, de graisses saturées et de sucre. Testé sur des personnes de plus de 65 ans, Dash a donné de bons résultats sur la tension artérielle et sur la dépression, dont il diminuerait le risque de 11%. Le « hic » pour certains spécialistes : cette formule diététique contient trop peu d’acides gras insaturés pour suffire aux besoins de l’organisme sur le long terme.

Faire reculer le déclin cognitif grâce aux salades

Et si Popeye avait tout faux ? Et si les épinards qu’il ingurgitait ne lui apportaient pas de la force physique mais la longévité de ses neurones ? D’après des scientifiques de Chicago, déguster quotidiennement une portion et demi de légumes verts à feuilles (épinards, choux kale, choux verts, salade verte…) protègerait du déclin cognitif. Ces feuilles recèlent une source importante de folates (vitamine B9), nécessaires au développement cérébral. D’autres recherches mettent en avant que les vitamines B sont indispensables à la transmission synaptique (la communication entre neurones) et qu’elles pourraient abaisser le risque de démence. Enfin, elles seraient impliquées dans la réparation et la réplication de l’ADN, incontournable dans la neurogenèse de l’hippocampe (une partie du cerveau associée à la mémoire).

Changer de régime pour entretenir ses neurones

Mis au point par une équipe américaine de l’université Rush à Chicago, le régime Mind se rêve en recette miracle pour maintenir au top nos facultés intellectuelles. Comment ? En combinant le meilleur du régime méditerranéen (qui a fait ses preuves notamment contre les maladies cardio-vasculaires et, dans une moindre mesure, contre la maladie d’Alzheimer) et du menu « Dash » (efficace contre l’hypertension et la dépression), en y ajoutant quelques ingrédients supplémentaires connus pour leurs propriétés protectrices sur les neurones. Au final, Mind repose sur dix groupes de nutriments principaux : les légumes et en particulier les verts à feuilles, les fruits à coque, les baies, les légumes secs, les céréales, le poisson, la volaille, l’huile d’olive et le vin rouge (un verre par jour). Pendant près de cinq ans, plus de 900 Américains, âgés de 58 à 98 ans, ont suivi ce programme alimentaire.

Ceux qui ont appliqué les consignes le plus strictement possible ont enregistré le déclin cognitif le plus faible. Leur cerveau est resté, en moyenne, sept ans et demi « plus jeune » que celui des personnes qui adhéraient le moins à ce type d’alimentation. En outre, les plus fidèles au Mind ont infléchi de 53% l’éventualité de développer la maladie d’Alzheimer par rapport aux « pratiquants » les moins sérieux.

L’efficacité de l’assiette Mind serait telle que même les individus « moyennement adeptes » ont bénéficié de ses atouts : avec entre autres moins 35 % de risque d’être touché par Alzheimer. Les scientifiques auraient-ils trouvé le Graal des neurones ? Afin d’en avoir la preuve, ils lancent aux États-Unis une vaste étude clinique sur des personnes âgées, pendant trois ans. En attendant, rien n’interdit de s’essayer à la « mind diet ». À ce jour, elle n’aurait engendré aucun effet secondaire. À part, peut-être, l’envie de saliver devant un bon plat de choucroute !

À lire aussi : 10 conseils pour adopter l’assiette anti-âge

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Source : https://www.femmeactuelle.fr/sante/alimentation-equilibree/psychonutrition-une-nouvelle-medecine-pour-le-cerveau-33666

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  • Ce qu’il faut savoir sur la psychonutrition - Dernière mise à jour : 11 novembre 2020
    La psychonutrition est à l’ordre du jour. On la retrouve sur un grand nombre de réseaux sociaux orientés vers l’alimentation et le développement d’habitudes saines. Cependant, qu’est-ce que c’est, et quelles sont ses caractéristiques ?

La psychonutrition est la science qui étudie la relation entre la vie mentale et la nourriture. Dans ce domaine, au moins deux professionnels sont nécessaires : un nutritionniste et un psychologue.

La psychonutrition s’intéresse à la relation que l’on entretient avec la nourriture et aux schémas émotionnels ancrés dans nos choix alimentaires. À partir de cette approche, différents comportements sont étudiés. Voici un exemple : il est fréquent que la nourriture serve de monnaie d’échange pour soulager la détresse émotionnelle.

Par ailleurs, le but de la psychonutrition est de réaliser des changements dans les habitudes alimentaires sur le long terme pour jouir d’une meilleure qualité de vie. Approfondissons le sujet.

Les caractéristiques de la psychonutrition

En psychonutrition, l’équipe de professionnels ne doit pas seulement être composée d’un nutritionniste et d’un psychologue. Le fait d’être entouré par d’autres professionnels améliorera considérablement les résultats, car une intervention est réalisée à partir de différents fronts.

Parmi les professionnels pouvant intégrer cette équipe, figurent les entraîneurs personnels, les psychiatres, les orthophonistes, les pédagogues, etc. Les caractéristiques de l’intervention en psychonutrition seraient donc les suivantes :

  • Les aspects liés à l’alimentation et aux habitudes saines. Ce point comprend également d’autres facteurs, tels que le facteur émotionnel, social et professionnel.
  • Les variables psychologiques liées au maintien d’habitudes malsaines et le développement de nouvelles compétences pour établir des habitudes qui améliorent la qualité de vie sont étudiées.
  • L’image personnelle et l’acceptation de soi sont des notions importantes pour débuter un travail en psychonutrition. La lutte contre sa propre image corporelle est source de frustration.
  • Le contexte alimentaire est étudié, ainsi que d’autres variables qui facilitent ou nuisent à une alimentation saine.
  • L’aide à la prise de décision et à la connaissance des produits sains et ultra-transformés. De plus, certains concepts socialement ancrés sont étudiés, comme le concept du régime et les mythes nutritionnels qui influent les choix alimentaires.
    La psychonutrition est un travail collaboratif

La psychonutrition est un travail d’équipe : il doit y avoir collaboration entre différents spécialistes. Il est important de le souligner, car il n’y a pas de volet formation ni de spécialistes dits des “psychonutritionnistes”. Il faut au moins l’intervention d’un psychologue professionnel et d’un professionnel de la nutrition.

La psychonutrition ne se limite pas à étudier la consommation de certains aliments en fonction de l’humeur. Cela ne signifie pas qu’elle intervient seulement lorsque l’évaluation détecte une stratégie d’adaptation qui conduit à des résultats néfastes à long terme. L’un des défis de la psychonutrition est d’élargir notre boîte à outils pour augmenter notre répertoire de stratégies d’adaptation.

Les résultats dans ce domaine sont progressifs. Ce sont des interventions qui demandent du temps, car il est question d’instaurer de nouvelles habitudes. D’autre part, nous parlons de résultats qui vont au-delà de la perte de poids. Il s’agit de changer sa relation avec la nourriture.

Le travail du psychologue dans ce domaine

Comme nous l’avons vu, le travail du psychologue dans ce type de consultation ne couvre pas uniquement les troubles de l’alimentation. D’autres troubles sont concernés, comme l’anxiété dérivée de différentes circonstances mentales, ou comme le rejet de son image personnelle.

L’évaluation de l’utilisation de régimes restrictifs comme stratégies compensatoires n’est qu’une partie du travail du psychologue lors d’une consultation en psychonutrition. Certaines tâches du professionnel peuvent être résumées comme suit :

  • Évaluation des habitudes alimentaires et de l’utilisation de certains aliments dans différents contextes.
  • Augmentation de la probabilité de choix alimentaires sains grâce aux informations et à la sensibilisation.
  • Travail sur l’image corporelle et les stratégies d’adaptation.
  • Diminution du niveau d’exigence lié à l’envie d’obtenir des résultats immédiats et/ou à court terme.
  • Intervention d’évaluation avec des techniques d’acceptation et aussi de changement axés sur la consommation d’aliments rejetés.
  • Education aux émotions et aux stratégies d’adaptation.
  • Contact avec les sensations physiques liées à la faim et à la satiété.+
    Les processus émotionnels sont particulièrement importants lors d’une consultation en psychonutrition. Tout comme les compétences disponibles pour l’intégration de certaines habitudes saines.

Il est également important de démystifier certaines croyances enracinées dans la société d’aujourd’hui concernant l’alimentation. Tout comme il est important de faire preuve de constance pendant ce processus de changement des habitudes.

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Source : https://nospensees.fr/ce-quil-faut-savoir-sur-la-psychonutrition/

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  • Publication - Psychonutrition : l’équilibre est dans l’assiette - Cerveau & Psycho Collector n°2 - Novembre 2022 - 124 pages 18.5 Mo - Communiqué
    Dans ce numéro - Tout n’est pas rose aujourd’hui, aussi bien dans nos têtes que pour la Planète. Mais il y a des raisons d’espérer, en reconnectant le corps, l’esprit et l’environnement.

Déjà, les liens entre le ventre et le cerveau se précisent : d’après le psychiatre Guillaume Fond, grand témoin de ce ‘numéro collector’, la santé mentale bénéficie clairement d’une alimentation pensée pour nos neurones : acides gras oméga-3 contre la psychose et la dépression ; aliments fermentés et probiotiques contre l’anxiété ; thé vert et fruits riches en antioxydants contre les maladies neurodégénératives… Ce qui fait du bien au corps fait du bien à l’esprit, ce n’est plus une simple figure de style. Mais ce diptyque est également bénéfique au monde où nous vivons : en mangeant mieux, le citoyen conscientisé épargnera sa planète. Consommer moins de viande rouge diminue le risque de cancer et de maladies cardiovasculaires, favorise le bon fonctionnement cérébral et atténue considérablement l’empreinte carbone du mangeur. Acheter des produits locaux réduit la pollution et les émissions de gaz à effet de serre… De sorte que le point d’équilibre du corps, de l’esprit et du monde se retrouve dans votre assiette. Autrement dit, entre vos mains. C’est une occasion unique d’agir pour vous et pour les autres. À vos fourchettes !

Sommaire de la publication :

p6. Grand témoin : Guillaume Fond
La psychonutrition, un nouvel élan pour la santé mentale

01 Les aliments du cerveau

p. 16 Bien nourrir son cerveau
Bret Stetka Les aliments qui font du bien.

p. 24 Champagne : l’ivresse est dans les bulles
Mickaël Naassila Quand l’alcoolémie monte plus vite.

p. 26 Nos neurones ont-ils besoin de gras ?
Jean-Marie Bourre … et quelles graisses privilégier ?

p. 34 Dans la tête d’un antifromage
Sébastien Bohler Un fonctionnement cérébral inversé.

p. 36 Le chocolat, vraiment bon pour le moral ?
Jean-Michel Lecerf Enquête sur un aliment adulé.

p. 40 À chaque âge son alimentation
Bénédicte Salthun-Lassalle Des bonnes pratiques qui varient.

02 Se reconnecter à son corps

p. 44 Se libérer des régimes
Charlotte Markey Pourquoi les régimes ne marchent pas et comment perdre du poids durablement.

p. 54 « Il faut retrouver le sens de la satiété »
Entretien avec Christophe André

p. 60 10 astuces pour manger à sa faim
Sébastien Bohler Organisez votre quotidien pour trouver naturellement l’équilibre.

p. 62 Les étonnants bienfaits du jeûne
Christophe André Des effets positifs sur la santé et sur l’humeur.

03 La force du microbiote

p. 68 Microbiote antistress
Valérie Daugé Ces bactéries intestinales qui nous protègent de l’anxiété.

p. 78 Manger ou pas ? Quand l’intestin décide
Christine Heberden La piste du microbiote pour lutter contre les troubles alimentaires.

p. 88 Quand le microbiote rajeunit le cerveau
Guillaume Jacquemont Le vieillissement cérébral inversé chez des souris.

p. 90 « Les psychobiotiques favoriseraient le développement cérébral »
Entretien avec Anne-Judith Waligora-Dupriet et Marie-José Butel

04 Déjouer les pièges de l’assiette

p. 102 Le sucre est-il une drogue ?
Irène Campagna Comment le sucre agit sur votre cerveau et sur votre humeur.

p. 112 TEST : Êtes-vous « accro » à la nourriture ?
Treize questions pour évaluer votre niveau de dépendance.
Faites le test gratuitement !

p. 114 « Ne laissez pas vos émotions dicter votre alimentation »
Entretien avec Paul Brunault

p. 118 Obésité : quand le gras et le sucre transforment le cerveau
Sébastien Bohler Un centre du plaisir et de la motivation modifié chez les enfants en surpoids.

Ce numéro n’est pas compris dans les formules d’abonnement. Feuilletez un extrait ci-après : Psychonutrition Nutrition Chrononutrition Régimes Régime alimentaire Alimentation

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N°79 Juillet 2016Psychonutrition : Trouver l’équilibre

N°108 Mars 2019Les lois naturelles de l’alimentation

N°14 Juillet 2019Psychonutrition

N°23 Août 2015Connaître son cerveau pour mieux manger

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Source : https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/nutrition/cerveau-psycho-collector-n02-24438.php

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4.bis
Le microbiote intestinal participe au fonctionnement du cerveau et à la régulation des humeurs - Communiqué de presse - 09.12.2020 – Document ‘INSERM’

La dépression est un trouble mental qui touche plus de 264 millions de personnes de tous âges dans le monde. La compréhension de ces mécanismes est essentielle pour le développement de stratégies thérapeutiques efficaces. Des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Inserm et du CNRS ont conduit une étude qui montre qu’un déséquilibre de la communauté bactérienne intestinale peut provoquer un effondrement de certains métabolites qui est responsable de l’état dépressif. Ces résultats, montrant qu’un microbiote intestinal sain contribue au fonctionnement normal du cerveau, seront publiés dans Nature Communications le 11 décembre 2020.

Le microbiote intestinal participe au fonctionnement du cerveau et à la régulation des humeurs

Source : © Pascal Marseaud

Article à lire en totalité sur ce site : https://www.pasteur.fr/fr/espace-presse/documents-presse/microbiote-intestinal-participe-au-fonctionnement-du-cerveau-regulation-humeurs-0

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4.ter
Quand l’intestin parle, le cerveau exécute – Vidéo 2:23 - Futura Sciences

[EN VIDÉO, avec teste et schémas] - Notre second cerveau responsable de l’obésité ? Raphaël Moriez, neurobiologiste à l’université de Nantes, explique le lien qu’il vient de découvrir avec ses collègues entre le système nerveux entérique, aussi appelé « second cerveau », et l’obésité. © Inserm

Immunité, métabolisme et fonctions cérébrales seraient-ils modulés directement par l’activité bactérienne du microbiote intestinal ? 

Une équipe de scientifiques découvre que des neurones de l’hypothalamus détectent directement les variations de l’activité bactérienne du microbiote intestinal et régulent, en conséquence, l’appétit et la température corporelle ouvrant de nouvelles voies vers d’autres approches thérapeutiques contre les troubles métaboliques, dont le diabète ou l’obésité.

Mots clefs : Corps humainCerveau IntestinsMicrobiotesHormonehttps://www.futura-sciences.com/san...Obésitéhttps://www.futura-sciences.com/san...DiabèteAlimentation

A découvrir à la source > https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/corps-humain-intestin-parle-cerveau-execute-72931/

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  • En hommage au Professeur Jean Trémolières français (1913-1976) biologiste et nutritionniste français

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Jean Trémolières : biologiste français (1913-1976). Créateur de l’Unité de recherches sur la nutrition et l’alimentation à l’hôpital Bichat, à Paris, il a rappelé dans ses écrits (dont certains ont été publiés sous le pseudonyme de Dr Jouvenroux) et dans ses communications, la part importante de spiritualité, de « tonus émotif » que contient l’aliment. Son dernier livre, « Partager le pain » ... - © Gastronomiac. Tous droits réservés. 5, rue du Prieuré CH - 1202 Genève / Suisse - E-mail : info@gastronomiac.com

Voir aussi : A la découverte de. l’amour : Jeunesse qui s’épanouit. Dr Jouvenroux - Edité par Les Editions Ouvrières, Paris, 1946 -

Livre - Témoignage sur l’amour humain : étude médico-psychologique. 3e édition. Lettre-préface de Henri Godin Reliure inconnue – 1er janvier 1948 - De J. Jouvenroux (Auteur), Henri Godin (Auteur)

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6.
Jean Trémolières ou la vie a envie de vivre - 02 mars 1999 - Jeannine Sévigny * – Document canadien ‘agora.qc.ca/documents’

[*1993 : Jeannine Sévigny, FDt.P.- Distinction Fellow, excellence en carrière - Ce prix vise à souligner le travail exceptionnel qu’un membre a réalisé au cours de sa vie professionnelle. Il s’agit du prix le plus prestigieux remis par l’ODNQ. La lauréate est choisie par notre conseil d’administration. Source : https://odnq.org/lordre/prix-et-distinctions/distinction-fellow-excellence-en-carriere/ » ] – Voir également : 30 décembre 2011 11h00 - Jeannine Sévigny décédée d’hypothermie - Par Marie-Pier Duplessis – ‘Le Soleil’ – Source : https://www.lesoleil.com/75ef0f22a06fea43f508f6834718abda ]

Les besoins nutritionnels des humains varient selon les lieux géographiques et les contextes psycho-sociologiques. Le docteur Trémolières, suite à ses études physiologiques sur les ‘mal nourris’ de la dernière guerre, les nourrissons, les boulimiques, les alcooliques, a développé une conception relativiste des besoins nutritionnels de chaque personne, conception qui s’oppose à une définition chiffrée de ces besoins.

Scientifique par formation, médecin par vocation, mais avant tout, après tout, à travers tout, homme de synthèse et spirituel, ces derniers traits donnent à la médecine et à la science de Jean Trémolières un caractère insolite, car la matière et l’esprit n’y font qu’un.

Le lecteur n’aura aucune peine à partager cette perception s’il s’attarde à parcourir et à savourer Partager le pain1 et Diététique et art de vivre2, deux récents succès de librairie où le docteur Trémolières livre en nourriture, assaisonnés d’humour et de poésie, l’essentiel de son savoir, le fruit de son expérience, le cheminement de sa réflexion, la perspective de salut qu’il voit s’ouvrir pour notre monde en crise ; et où, ce faisant, il se livre lui-même.

Comment le petit Parisien de cinq ans qui demandait avec angoisse : « Dis, maman, si je fais très attention, est-ce que je pourrai ne pas mourir » ? est-il devenu le héraut insistant d’une science-conscience proposant à l’homme, inquiet de son devenir dans le système qu’il a lui-même engendré, une voie « où la vie va première, et pas nos idées, nos désirs, nos schémas ou nos richesses, où la boussole, la tête chercheuse du vivant est orientée vers ce pôle où s’équilibrent les fonctions qui nous animent, le savoir qui nous rend capable d’agir, le coeur qui nous permet de juger ce qui est bon et beau, et l’esprit de discerner ce qui est vrai ; une voie biologique ( ... ) qui garde confiance, espérance et amour de la vie telle qu’il a plu à l’Être de nous la donner au jour d’aujourd’hui, à nous hommes tels que nous sommes aujourd’hui. »

Voici sa propre réponse : « Mon témoignage ne sort pas de mon esprit comme chez un philosophe ou de mes dons comme chez un poète, mais de mon métier (...) Je suis biologiste - nutritionniste - médecin. Je m’occupe des sciences du manger, des maladies du savoir-manger ( ... ) Quand on a le privilège d’avoir à connaître ce que devient le ’partager le pain et boire le vin’ dans une société en mutation, d’aborder cette étude avec les moyens scientifiques nécessaires, en gardant au coeur les drames personnels, sociaux, économiques qui sont derrière, il m’est apparu, à tort ou à raison, qu’il y avait des choses à dire. »

Le métier - Tout commence dans les années 1940 de guerre et d’après-guerre. Le jeune médecin, bientôt doublé d’un docteur ès sciences, s’initie à la nutrition, non pas d’abord, comme beaucoup d’autres, par l’expérimentation en éprouvettes ou la recherche zootechnique, mais à travers l’observation de situations humaines : celles des enfants de France s’adaptant au rationnement alimentaire par un ralentissement de leur croissance, des déportés qui meurent parce qu’on les réalimente trop vite, des personnes déplacées d’Allemagne refusant les dons d’aliments du vainqueur, des Crétois solides et productifs malgré une alimentation jugée insuffisante selon les standards américains.

Directeur de la Section Nutrition de l’Institut National d’Hygiène de Paris de 1942 à 1965, puis directeur du Laboratoire de Nutrition Humaine et de l’Unité de Recherches Diététiques de l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) et titulaire d’une chaire de Biologie au Conservatoire National des Arts & Métiers, il poursuit une carrière débordante où s’entremêlent la pratique médicale, l’enseignement, la recherche scientifique et la participation aux activités de groupes nationaux et internationaux d’expertise en matière de nutrition et d’alimentation.

« Mon métier est de soigner des femmes qui souffrent de ne pas se sentir belles, des hommes anxieux de perdre leur place au soleil des affaires, les catastrophes d’une chirurgie digestive où la nature continue de défier notre science.3

« ( ... ) Conjointement, je suis supposé savoir pourquoi et comment cet alcool, qui fait croire un instant que tout est sécurité et bonheur, est toxique ; ce que font dans l’organisme les colorants alimentaires, les petites doses de résidus de pesticides ; quoi faire devant les huiles dangereuses pour les animaux, et apparemment pas pour l’homme ; mais encore plus les dangers du trop-manger, surtout dans la petite enfance. J’ai à dire ce qui fait que nos aliments sont bons ou dangereux ; les bases biochimiques des dangers des drogues qui font croire que l’on va toucher le bonheur, le fond de l’être. Comme l’alimentation est à la base d’une véritable politique de santé publique et de l’économie d’un pays, je suis concerné dans ces grandes affaires dites qualité de la vie, sous-développement. »4

L’oeuvre médicale et scientifique - La contribution originale de Jean Trémolières à l’effort médico-scientifique du dernier quart de siècle semble découler tout entière d’une intuition première dont on trouve trace dans ses écrits dès le début des années 1950 : « L’homme obéit en mangeant à un ensemble complexe de facteurs internes et externes qui interdisent d’assimiler son fonctionnement à celui d’un moteur thermique ». Ce qui l’amène à se poser la question : « Serait-il possible d’isoler, de classer et de mesurer les facteurs impliqués et d’établir des relations fixes entre eux ? ou plus pratiquement, quelle devrait être l’étendue de la science qui voudrait étudier le comportement alimentaire de l’homme ? » Et déjà, il ébauche une réponse : « [Les] disciplines qu’il faudrait posséder synthétiquement ( ... ) vont de la paléozoologie à l’anthropologie culturelle et englobent en particulier la psychosociologie, l’étude des réflexes conditionnés, la nutrition physiologique. L’ampleur du champ à couvrir est impressionnante », ajoute-t-il lucidement5. Ce qui ne l’empêche pas de se mettre à l’oeuvre.

Jour après jour, dans les laboratoires de l’Hôpital Bichat, les équipes de chercheurs qu’il dirige se livrent à la patiente poursuite de travaux de physiologie, dont la majorité peuvent être regroupés autour du thème de l’adaptabilité nutritionnelle. « Les ingesta conditionnent un état de nutrition qui, en retour, conditionne les dépenses, ce qui se traduit, pour le meilleur ou pour le pire, par toute une série de phénomènes d’adaptation. Chez le jeune, la croissance peut se ralentir, la puberté se retarder de façon réversible ou irréversible s’il y a sous-alimentation ; ou, au contraire, une obésité constitutionnelle se développer comme conséquence de niveaux énergético-protéiques élevés durant la période postnatale : c’est l’adaptation de la structure corporelle.

Chez l’obèse mis au régime, la dépense énergétique au repos diminue ; chez l’adulte bien portant, l’équilibre du bilan azoté peut s’obtenir avec des ingesta protéiques s’étalant entre 0.2 et 3.0 grammes par kilogramme par jour ; chez le grand buveur, la capacité d’oxyder l’alcool s’accroît considérablement, mais au prix d’un dommage cellulaire et d’un gaspillage d’énergie : c’est l’adaptation de la dépense aux niveaux d’ingestion. Des mélanges d’aminoacides mauvais pour l’entretien d’un organisme sain peuvent être bien assimilés chez de grands dénutris ou dans des états cataboliques : c’est l’adaptation de l’utilisation aux niveaux du besoin. »

Confrontant les résultats de ces études physiologiques à ceux d’enquêtes sur les choix alimentaires et leurs motivations sensorielles et psycho-sociologiques, le docteur Trémolières développe une conception relativiste des besoins nutritionnels de l’homme, conception qui rejoint, comme il le reconnaît, celle des pères de la nutrition et qu’il défend fermement dans les comités internationaux d’experts en nutrition appelés à proposer une définition chiffrée de ces besoins.

« Le problème des besoins ne peut être pensé en termes d’équilibre, de bilans et de facteurs de dépenses, mais selon le type d’homme qui résulte du niveau et de l’équilibre de ce qu’il mange (... ) Si vous mangez un quart en moins ou en plus, vous resterez toujours un homme, l’harmonie, le système unifié qui vous fait homme subsistera. Vous serez un homme du riz de 145 cm, ou un homme du lait, du sucre et du gras, ou un carnivore de 185 cm ( ... ) »

« Les besoins ne sont déterminables que pour l’individu moyen d’une population statistique (...) Les tendances dangereuses sont les limites au-delà desquelles on peut établir des relations probabilistes avec des maladies ou des déficiences fonctionnelles ( ... ) Fixer des besoins standards n’est qu’un consensus valable pour une société donnée et un temps donné pour des fins économiques ( ... ) C’est la science qui permet de comprendre les ajustements métaboliques qui permettent de vivre à des niveaux bas ou élevés. Mais le choix de ce qui fait l’homme plus homme ne lui appartient pas. »

En plus d’une conception proprement biologique, plutôt que physico-chimique, des besoins nutritionnels, Jean Trémolières tire de la conjonction de ses observations médicales et scientifiques et de sa réflexion sur l’homme, l’idée féconde d’une approche globale des maladies modernes, dont l’obésité est le prototype, et qu’il nomme très justement les maladies du savoir-vivre. Cette approche, il la propose aussi pour l’étude de la qualité biologique des aliments de l’homme, sous la forme d’une toxicologie métabolique, nouvelle discipline rendue nécessaire par suite de l’évolution de la façon dont la société produit ses aliments.

L’utilité de cette approche globale, c’est qu’elle permet d’intégrer non seulement les composantes biochimiques et physiopathologiques du problème étudié, mais aussi ses composantes comportementales.

« En se consacrant aux maladies du savoir-vivre, du savoir-manger, on finit par se rendre à cette évidence : obésités, maladies dégénératives du coeur et des vaisseaux, maladies alcooliques, anorexie, dépressions, troubles fonctionnels digestifs ou vasculaires ( ... ) sont des maladies de l’anxiété, des blessures de l’unité ou de l’équilibre de l’être lui-même. Le cercle vicieux qui les produit est d’abord un dérèglement de la boussole biologique (...) Ce sont des maladies du comportement et de l’organisation de l’organisme, Les approches spécialisées organe par organe, les drogues touchant électivement tel mécanisme spécifique n’y peuvent rien. C’est le comportement dans son ensemble, corps et âme, qui est en cause. »6

Sans doute, le docteur Trémolières n’ignore pas « qu’une approche globale n’est possible qu’à un certain stade de développement des observations et des connaissances partielles ». Il sait qu’un scientifique ne peut faire l’économie de l’approche analytique. Il connaît bien, pour l’avoir pratiquée, l’ascèse du chercheur qui lui impose de maîtriser des instruments et des méthodes de mesure, de les raffiner, d’en créer au besoin, et de ne pas se complaire dans ce qu’il appelle les bas-fonds de la biologie « où la belle apparence d’une donnée scolaire se satisfait d’une imprécision la rendant sans intérêt ». Mais son charisme à lui n’est pas dans ce labeur à la pièce. Je pense qu’il ne lui aurait pas été possible de passer sa vie à la paillasse d’un laboratoire. D’aucuns peuvent être tentés de le lui reprocher. Je ne suis pas de ceux-là. Sa tâche principale est ailleurs. Elle est dans la recherche du sens que prennent les acquisitions de la science pour aider à « faire l’homme bien et dûment ».

Recherche ardue, jamais achevée, et qui force l’esprit à repousser toujours plus loin les frontières de son exploration. C’est ainsi que Trémolières en vient à déborder sa discipline, en la situant dans le cadre plus vaste de la physiologie générale7, telle que conçue au siècle dernier par Claude Bernard, puis dans l’ensemble de la biologie qu’il définit très largement comme « ce qui paraît intelligible du vivant. »

« Une biologie bien assumée, écrit-il à ce sujet, n’est que la prise de conscience de ce que devient l’homme dans l’environnement qu’il se crée et qui le fait (...) La biologie a atteint le point où les approches subjectives, émotionnelles, intuitives et analogiques apparaissent nécessaires pour qu’elle soit utilisable. Elle devient ainsi une science-conscience. »

« A partir de ce qu’est le fait de manger, je compris qu’évacuer le désir et le Plaisir, le symbolisme évocateur, réduire la nutrition à une science physico- chimique ne satisfait que des professeurs en chambre ; je pris conscience que notre temps, qui avait triomphé grâce à une conception physico-chimique de son univers, risquait d’en crever ( ... ) Une science qui s’attache globalement, concrètement, au geste le plus fondamental de la vie quotidienne, se découvre elle-même en même temps qu’elle redécouvre les dimensions éternelles de l’homme. »

Le message - « Écrire, c’est chercher à sortir de l’éphémère, à rentrer dans ce qu’il peut y avoir de plus solide dans ce qu’on a vécu. C’est un espoir et une exigence de profondeur et de fidélité pour mieux se relier aux autres.

Tel est le cheminement en spirale de la pensée scientifique de Jean Trémolières : de la bouchée de pain à la Vie.

Jean Trémolières a beaucoup écrit : des comptes rendus de recherche et d’expérience clinique et des ouvrages didactiques, souvent rédigés en collaboration, mais aussi des prises de position et des essais, dont il assume la plupart du temps toute la paternité.

La constante de son oeuvre écrite, c’est sa vision personnelle – qu’il dit et répète, comme saint Jean son exhortation sur la primauté de l’amour – d’une science qui tienne compte de l’homme dans sa réalité globale, d’une diététique qui soit art de vivre, d’une médecine respectueuse du corps que la faim et l’amour animent, et de la souffrance qui ouvre sur le mystère.

Si son propos revêt souvent la forme d’exposés savants ou de clairvoyantes réflexions poétiques, il prend aussi, le temps venu, l’allure d’une description savoureuse, parfois incisive, des comportements humains et de directives pratiques inspirées d’une longue expérience. Tous ces genres se côtoient d’une façon particulièrement attachante dans Diététique et art de vivre. Je souhaite que ce livre tombe sous la main de tous ceux qui cherchent dans l’alimentation un moyen de prévenir et de guérir la maladie. Ils y trouveront cela et bien plus : le régime, oui, mais surtout son sens ; le savoir-manger, oui, mais vu comme une facette du savoir-vivre. Il leur sera rappelé qu’il faut adjoindre au régime amaigrissant l’acceptation de soi et des autres, au bon usage du vin le sens de la fête ; qu’une alimentation trop grasse et trop sucrée prédispose à l’accident cardiaque, mais pas davantage que l’anxiété mal assumée ; qu’en matière de digestion, le comment importe au moins autant que le quoi. S’ils trouvent quelque peu ésotériques des passages comme celui-ci : « La dépense d’énergie rapportée à la surface corporelle réelle est soit normale, soit basse, soit élevée suivant la structure corporelle, c’est-à-dire le rapport de la masse active, muscles, foie, etc., à la surface et d’autres facteurs qui échappent encore, » ils verront peut-être, en revanche, apparaître des silhouettes familières en filigrane sous ces lignes :

« Pour le boulimique, son désir n’est plus de partager le pain, mais de bouffer. Mangeant pour lui seul, ou plutôt, après quelques coups de mâchoire agressifs, avalant en un téter goulu, il espère apaiser une secrète colère ( ... ) La grignoteuse, (elle), ne se précipite pas sur le manger par crise. Comme l’enfant qui ne peut s’arrêter de sucer, elle se caresse les lèvres. Elle se contente de grignoter une vie à laquelle elle refuse de se donner ou, plutôt, à laquelle elle n’arrive pas à se donner. »

Et certains s’attarderont, comme moi, sur ce paragraphe final :

« Comme chacun sait, quand on veut faire un double saut périlleux, il est bien dangereux de commencer par dire comment on va s’y prendre. Il faut plutôt vouloir, imaginer, essayer et surtout ne jamais perdre l’espoir qu’on y arrivera. Or, c’est l’individu seul qui peut faire sa société. Nos maladies, les maladies de notre angoisse nous ramènent à nous-mêmes. C’est chacun de nous qui, en portant sa croix, en acceptant chaque matin de reprendre sa route sans perdre les traces de l’amour, de la confiance, sera la goutte de sève, le grain de sel qui donnera son sens à une société qui, autrement, le perd. C’est en acceptant, en apprenant à porter son angoisse que l’homme se guérira et trouvera son chemin. »

Je ne tenterai pas de résumer le message de Jean Trémolières. Je me contenterai de citer une dernière fois Partager le pain :

« Mon fil d’Ariane sera le mot de Camus dans La Peste : « Une société se juge à la façon dont on y souffre, dont on y aime, dont on y meurt », paraphrase de cette réponse de Jésus aux disciples de Jean lui demandant s’il est le Sauveur qui doit venir : « Les aveugles voient ; les prisonniers sont délivrés ; les pauvres reçoivent la bonne nouvelle. »

« Le savant et le médecin ont-ils le droit d’être aussi rêveurs ? Ou bien en ont-ils le devoir ? »

Notes  :

1) Trémolières, Jean, Partager le Pain, Paris, Robert Laffont, 1975.
N.B. Dans le présent article, les citations non autrement identifiées sont tirées de cet ouvrage.
2) Trémolières, Jean, Diététique et art de vivre, Paris, Seghers, 1975.
3) Dès 1958, le docteur Trémolières publiait à Paris, chez Doin, conjointement avec sept de ses collaborateurs immédiats, médecins et diététiciennes, une Diététique thérapeutique, qui demeure, après quinze ans, un livre de chevet pour tout praticien de la diététique.
4) Pour connaître la pensée du docteur Trémolières sur tous ces sujets, il faut consulter principalement son volume intitulé Nutrition : physiologie, comportement alimentaire, Paris, Dunod, 1973, Les Cahiers de Nutrition et de Diététique, publiés depuis dix ans par les Presses Universitaires de France et Le grand Livre de la Nutrition et de la Diététique, paru en trois volumes chez Laffont en 1973.
5) Dans Experientia-Supplementum I- Symposium, sur les problèmes actuels de la nutrition, Bâle, Éditions Birkhaüser, 1953.
6) Trémolières, Jean, Diététique et art de vivre, Paris, Seghers, 1975.
7) Trémolières, Jean : Biologie générale, 4 volumes. Paris, Dunod, 1966-1969. Cet ouvrage est le texte écrit d’un cours qui traite successivement des bases physico-chimiques de la biologie (vol. I), de la physiologie cellulaire (vol. II), de la physiologie du milieu intérieur et des organes (vol. III) et de la physiologie de la nutrition et du comportement alimentaire (vol. IV).

Mots clefs : Obésité Nourriture Nutrition Alimentation Savoir-vivre

Agora

AGORA DE QUÉBEC

Source : http://agora.qc.ca/documents/jean_tremolieres—jean_tremolieres_ou_la_vie_a_envie_de_vivre_par_jeannine_sevigny

D’après Wikipédia, « L’Encyclopédie de l’Agora est une encyclopédie en ligne québécoise disponible gratuitement. Fondée en 1998 par Jacques Dufresne et Hélène Laberge, via leur compagnie L’Agora, recherche et communication inc., elle est considérée comme l’une des premières encyclopédies utilisant le web comme plateforme. L’Encyclopédie de l’Agora propose des notices, articles et documents thématiques, en plus de commenter l’actualité. Elle utilise principalement des moyens financiers privés pour maintenir ses activités et mise sur la diversification de ses plateformes pour proposer du contenu spécialisé… - Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Encyclop%C3%A9die_de_l%27Agora

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7.
Article de Revue - Jean Trémolières : 1913-1976 – Auteurs : Thomas De pecker, Anne Lhuissier – Le Journal de la nutrition, Volume 145, Numéro 1, janvier 2015, Pages 1-4, - Publié le 29 Octobre 2014 - Traduction du 18 novembre 2022 par Jacques Hallard

Référence : https://doi.org/10.3945/jn.114.194324

Jean Trémolières a été l’un des principaux scientifiques qui ont contribué au développement des sciences de la nutrition en France après la Seconde Guerre mondiale. Son approche globale de la nutrition, y compris les aspects psychologiques et sociologiques, est toujours influente parmi les nutritionnistes et sociologues français ; en outre, la plupart des structures qu’il a créées ou développées, telles que l’équipe de recherche, les revues et les sociétés scientifiques, sont toujours actives et continuent de jouer un rôle important dans les sciences et les politiques de la nutrition en France.

Jean Trémolières est né le 5 décembre 1913, dans le 16ème arrondissement de Paris où son père, Maurice Raoul Trémolières (1884-1958), travaillait pour la Société Bonnin comme acheteur de métaux précieux puis comme chef d’unité de production. Il a passé son enfance entre l’appartement dans le 7ème arrondissement et la ferme familiale dans le Jura, dans l’est de la France. Son grand-père paternel, Raoul Trémolières, est originaire de cette région où il a été professeur de peinture et paysagiste local. Après avoir terminé ses études au célèbre Lycée Janson de Sailly, Trémolières étudie la médecine et obtient en même temps un diplôme en sciences (qu’il obtient en 1948). Il a commencé son stage en 1937, pour l’interrompre l’année suivante en raison d’obligations militaires. Il est affecté comme médecin au sein du premier bataillon du 146e Régiment d’Infanterie de Forteresse à Teting, en Moselle, de 1938 au 1er octobre 1939, puis à Ars sur Moselle, et en 1940 à l’hôpital militaire de Fismes, qu’il quitte lors de l’exode à la mi-mai 1940. Il épousa Claire Marie Renée Boutet de Monvel le 30 décembre 1939, et ils eurent 4 enfants. Elle était la petite-fille maternelle de l’industriel qui a créé l’Établissement de Travaux publics Lassailly et Bichebois.

Les années de guerre ont marqué un tournant dans la vie de Trémolières, professionnellement et personnellement, changeant radicalement le parcours de ce jeune homme à l’éducation bourgeoise et catholique. En tant que médecin, il a rencontré la classe ouvrière à l’infirmerie et, dans une mesure encore plus grande, dans le club des jeunes, dirigé par plusieurs militants de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne [(YCW) 3, Jeunesse Ouvrière Chrétienne en français]. Ce fut le début d’une amitié étroite avec l’abbé Henri Godin, aumônier des malades de la JOC et bientôt membre fondateur de la Mission de Paris et du mouvement des prêtres-ouvriers. Trémolières dira plus tard de Godin : “C’est lui qui m’a donné confiance en moi et m’a appris, si je puis dire, le devoir de révolution” (1). Les deux hommes se sont retrouvés dès leur retour du Front à Paris en 1941, travaillant ensemble à la mise en place de l’équipe jeunesse (1941-1942) après avoir rencontré la JOC Féminine de Vincennes et les Jocistes, comme on les appelait, du Nord de Paris. Ensemble, ils publient une collection de pamphlets basés sur des discussions entre les jeunes jocistes, Godin et Trémolières.

Au cours des années 1940, Trémolières écrit une série de livres et d’articles sous le pseudonyme de Docteur J Jouvenroux. En plus des publications liées à son travail avec la JOC, d’autres, qu’il a écrites seul, révèlent plus clairement ses réflexions et ses principaux désaccords en tant que chrétien bourgeois avec les concepts de l’Église et de la foi. Issue d’une famille catholique, paroissienne de Sainte Clotilde et membre de la Conférence de Laennec (un groupe d’étudiants catholiques en médecine), Trémolières ne se sentait plus chez elle dans l’église des années 1940.

Ses réserves à l’égard de la hiérarchie catholique et de sa doctrine étaient également valables pour le monde universitaire auquel il a été confronté dès son retour à la médecine. La guerre avait brisé sa vie de stagiaire. De retour à son stage, interrompu 4 ans plus tôt, il a été conseillé par les Services sociaux “puisqu’il n’y avait pas de postes vacants, de prendre la place de celui qui avait été nommé après moi. Lors du premier service auquel je suis allé, j’ai été traité comme un ‘bounder’ et un rustre, malgré mon uniforme militaire” (2). Il entre au service de Jean-Noël Fiessinger, professeur de médecine clinique à l’Hôtel-Dieu, qui doit également superviser la thèse que Trémolières présente en 1941 sur la jaunisse de la lithiase kystique. En 1943, il postule à la Section Nutrition de l’Institut National d’Hygiène (INH) [devenu Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM)], dont il devient le directeur. Créé 2 ans plus tôt à Marseille grâce au financement de la Fondation Rockefeller, l’INH était dirigé par André Chevallier, professeur de physiologie à la Faculté de Médecine de Marseille. Conformément à l’orientation épidémiologique de l’INH, Trémolières a développé une série d’enquêtes sur l’état de la nutrition des populations destinées à évaluer les effets physiologiques du rationnement pendant la guerre et à la fin du conflit mondial. Leur originalité dans le contexte français de la nutrition résidait dans la combinaison de la mesure de la consommation alimentaire et des tests biologiques et cliniques sur les sujets étudiés, car il n’existait encore aucune enquête de ce type en France.

L’un des impacts des travaux de Trémolières sur la nutrition a été de développer et d’assurer la pérennité, après la guerre, des enquêtes nutritionnelles françaises établies pour les besoins du temps de guerre. Les enquêtes ont été progressivement élargies pour inclure des questions plus générales sur l’alimentation, allant des appareils électroménagers aux représentations sociales des aliments. La personne responsable de leur coordination était Yvonne Serville, diététicienne et professeure d’économie domestique depuis son arrivée au service en 1951, et qu’elle a développée avec Trémolières en partenariat avec des spécialistes des sciences sociales dans une sous-section de sociologie. Selon Serville, “il s’intéressait à tous les aspects de la nutrition, qu’il considérait comme un croisement et une synthèse de nombreuses sciences ’ (3).

Trémolières accordait autant d’attention au contenu de l’alimentation qu’au contexte social des apports alimentaires. En raison de ces préoccupations, il est considéré comme le père des enquêtes diététiques modernes françaises et peut expliquer en partie pourquoi certains nutritionnistes français sont encore susceptibles d’explorer les aspects sociologiques de leur domaine et pourquoi certains sociologues travaillant dans le domaine de la consommation alimentaire se réfèrent encore à ses travaux.

Parallèlement aux enquêtes épidémiologiques menées avec l’INH, Trémolières a continué de s’intéresser à la médecine clinique. Depuis 1941, il travaillait avec Guy Laroche, devenu professeur de médecine clinique à la faculté de médecine en 1946, et ils étudiaient ensemble les troubles polynévritiques et l’œdème de la faim. Directeur de clinique de la faculté de médecine en 1945, Trémolières est nommé assistant médecin au service de gastro-entérologie de l’Hôpital Bichat en 1946.

En 1951, la relation entre la recherche épidémiologique et la recherche clinique est renforcée sous la direction de Louis Bugnard, qui avait remplacé Chevallier à la direction de l’INH en 1946. Dans le but de travailler plus étroitement avec les hôpitaux, où peu de recherches étaient menées à l’époque, Bugnard a créé le Laboratoire de Nutrition Humaine, le premier centre de recherche français établi au sein d’un hôpital, et Trémolières en a été nommé directeur. L’objectif du centre était d’étudier la biochimie de la nutrition humaine et de la diététique. Il est devenu pleinement opérationnel en 1956 lorsqu’un nouveau bâtiment de 3 étages a été ouvert à l’hôpital Bichat. Il était équipé de laboratoires, d’une bibliothèque, de bureaux, d’une cantine pour les chercheurs (un lieu clé pour les discussions) et, mesure innovante, d’une douzaine de lits d’hôpitaux. Une cuisine diététique, la première du genre, a permis de mener diverses expériences, notamment l’introduction de diététiciens dans la recherche hospitalière. Cet appareil lui a permis, à lui et à son équipe, de développer une méthode de diagnostic basée sur l’analyse fécalogramme, une innovation largement reconnue à cette époque (4), et des méthodes thérapeutiques pour la restauration des fistules digestives. L’une des méthodes thérapeutiques consistait à utiliser une irrigation locale permanente à l’acide lactique (5).

Entre le Service Nutrition de l’INH et le Centre de Recherche de Bichat, les recherches de Trémolières ont porté sur la biologie cellulaire, le métabolisme (des calories, des graisses, des protéines et de l’éthanol), la physiologie digestive et les enquêtes sur les comportements alimentaires. Parallèlement, l’unité d’hospitalisation a constitué un centre de recherche et de traitement majeur et original en partenariat avec les services cliniques de chirurgie et de gastro-entérologie de l’Hôpital Bichat.

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Source : https://academic.oup.com/jn/article/145/1/1/4644323?login=false

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8.
Vidéos avec Jean Trémolières

Jean Trémolières - Quel héritage pour la nutrition moderne ? Benjamin Delessert - https://www.youtube.com/watch?v=0oBqGg5EyTA

Interview du Professeur Jean TREMOLIERES - Janvier 1971 - Oum Naturel - https://www.youtube.com/watch?v=I0ADoD-MwUM –1er mai 2018 - Interview du Professeur Jean TREMOLIERES, spécialiste de la nutrition à l’hôpital Bichat à Paris, sur l’évolution de la société et de l’alimentation. Pour lui, le comportement alimentaire n’est pas rationnel et est guidé par le plaisir. Il parle du rituel du repas familial comme un facteur d’équilibre psychologique et du repas collectif vécu comme une contrainte. Si vous avez aimé cette vidéo n’hésitez pas à la partager. Pour être informé des nouvelles vidéos, cliquez sur la ’cloche’ à côté du bouton ’abonné’. La recette sur mon blog : 🍃 Mon blog : https://www.oumnaturel.com 🍃 Facebook : https://www.facebook.com/oumnaturel/ 🍃 Twitter : https://twitter.com/OumNaturel 🍃 Instagram : https://www.instagram.com/oumnaturel/ Merci d’avoir regardé ma vidéo.

https://www.youtube.com/watch?v=I0ADoD-MwUM

Jean Trémolières : la nutrition - Page des sciences - 22.02.1962 - 10:33 - vidéo – http://www.ina.fr/video/CAF97059058

Depuis sa création en 1976, l’Institut Benjamin Delessert encourage la Recherche en Nutrition dans le domaine des sciences médicales, humaines et sociales. Il est soutenu par l’interprofession sucrière. Texte historique – Source : http://www.institut-benjamin-delessert.net/fr/actualites/liste-des-actualites/Film-Jean-Tremolieres-1913-1976-quel-heritage-pour-la-nutrition-moderne-/

Voir aussi : http://www.ina.fr/audio/PHD99239806

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9.
Autres sources d’informations sur les travaux de Jean Trémolières :

Jean Trémolières (1913-1976) - Toutes ses œuvres - Data BnF

Jean Trémolières : 1913-1976 - October 2014 - Journal of Nutrition 145(1) - DOI :10.3945/jn.114.194324 – Source PubMed - Authors : Thomas Depecker ; AnneLhuissier - French National Institute for Agriculture, Food, and Environment (INRAE) - Download full-text PDF – Source : https://www.researchgate.net/publication/267728030_Jean_Tremolieres_1913-1976

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10.
La « matrice catholique » des enquêtes de consommation à l’Institut national d’hygiène (1945-1964) – Auteurs : Marie-Emmanuelle Chessel, Thomas Depecker, Anthony Favier, Anne Lhuissier, Odile Macchi - Dans Archives de sciences sociales des religions 2021/3 (n° 195), pages 131 à 162

Les enquêtes de consommation initiées par l’Institut national d’hygiène (INH) sont adossées dès l’après-guerre à des positions critiques concernant les normes et les usages politiques des enquêtes précédemment réalisées. Ces critiques sont en particulier portées par Jean Trémolières, le directeur de la section nutrition de l’Institut, qui va s’inscrire tant à rebours du mouvement de quantification de l’alimentation tel qu’il s’élabore dans l’appareil statistique national d’après-guerre, que de celui de diffusion de normes de conduites quantifiées au sein de la population. Il développe dans ce cadre un dispositif de collecte à la croisée de préoccupations nutritionnelles et de savoir-faire sociologiques et catholiques en matière d’enquête et de connaissance des milieux ouvriers. Comprendre ces transformations conduit à s’intéresser au parcours de ce jeune médecin, et plus particulièrement à sa rencontre avec Henri Godin pendant la guerre, qui se révèle déterminante et se répercute sur le contenu même des enquêtes conduites au sein de la section nutrition de son Institut.

En particulier, la fréquentation des « chrétiens du xiiie arrondissement de Paris » l’acculture à la pratique de l’enquête qui se construit alors à la JOC et circule via Albert Bouche et Henri Desroche, qui deviennent des collaborateurs de la section nutrition au début des années 1950. Nourrie des expérimentations d’enquête au sein de la JOC mais aussi de celles menées au sein du Centre d’études sociologiques (CES) auquel les deux hommes sont associés, la section nutrition de l’INH propose des manières d’enquêter sur l’alimentation qui tranchent avec les enquêtes préalablement développées dans le champ de la nutrition. Elle introduit la notion de milieu social là où elle avait disparu, s’inspirant à la fois des méthodes prônées par les sociologues du CES et de l’approche par « milieu » proposée par l’Action catholique spécialisée. C’est en ce sens que nous proposons d’aborder la rupture introduite dans les pratiques d’enquête de l’INH en faisant l’hypothèse d’une « matrice catholique ». En utilisant ce terme, nous nous intéressons moins à une croyance religieuse qu’à un espace social, où des catholiques se confrontent à la question ouvrière et plus généralement celle des milieux sociaux…

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Source : https://www.cairn.info/revue-archives-de-sciences-sociales-des-religions-2021-3-page-131.htm

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11.
« Retour aux sources » – Enquêtes Nutrition - Du laboratoire aux archives - 29/11/2018 Maryvonne Prêteseille - Fonds d’Archives INH - INSERM

Les fonds INH et Inserm présentés ci-dessous1 sont des enquêtes sur la nutrition des français en lien avec la santé. Leur cause première est la seconde guerre mondiale et ses restrictions alimentaires aux dangereuses conséquences. Elles sont ensuite élargies et maintenues après la guerre et ont débouché sur la recherche en santé et nutrition.

Enquêtes nutrition INH durant la guerre (1941-1946)

C’est donc pour étudier l’impact des restrictions alimentaires engendrées par la guerre, sur les nourrissons qu’en 1940, la fondation Rockefeller ouvre un Institut de recherche d’Hygiène à Marseille où André Chevallier, professeur à la faculté de Marseille, spécialiste de la Vitamine A, initie des enquêtes sur le sujet avec une petite équipe de nutrionnistes franco-américaine (J.B Youmans, Dr Kuhlmann et Stuart). Il assure la co-direction de cet Institut avec les américains de la fondation Rockefeller. Le fonds 19770621, qui couvre la période allant de 1941 à 1970, contient, notamment, la première enquête à Marseille (1941), diligentée par les professeurs Chevallier et Youmans, destinée en toute première urgence aux nourrissons, puis aux enfants et adolescents. Ces premières enquêtes seront immédiatement suivies de l’amélioration des rations de la carte alimentaire pour les nourrissons jusqu’aux adolescents (J1 à J3), (cf fonds 19770621)

Le 30 novembre 1941, l’Institut national d’hygiène (INH) est créé, par Serge Huard (secrétaire d’état à la Santé) et André Chevallier. Ce dernier est nommé à la direction de l’INH (cf fonds André Chevallier, AN20050593). Il reste à la tête de l’Institut jusqu’en 1946, date à laquelle il est remplacé par Louis Bugnard.

Les enquêtes nutrition de l’INH et de l’Inserm après la deuxième guerre mondiale

En 1942, Jean Trémolières devient directeur de la section nutrition de l’INH, poste qu’il occupera jusqu’en 1959. Les enquêtes de la section Nutrition s’étendent à Paris2 et sur tout le territoire français, y compris les territoires d’outre-mer3 et le Maroc, (cf fonds 19800237 de Georges Péquignot). Jean Trémolières favorise les enquêtes familiales, en ville et à la campagne.

La première étape consiste en tests physiologiques, biométriques4,cliniques ; ensuite la consommation alimentaire réelle en fonction de plusieurs critères est évaluée : l’âge, le sexe, la condition sociale et le budget, le type de consommation et la région.

L’INH suit la classification du Dr E.J. Bigwood, adoptée par la Food and Agriculture Organization (FAO) (fonds 1977015), c’est-à-dire qu’elle organise les enquêtes selon 4types : 1/ études sur la population entière d’un pays, région ou ville ; 2/ études sur certains groupes homogènes de population (ex. les personnes âgées) ; 3/ enquêtes familiales ; 4/ enquêtes individuelles (cf.bulletins INH) et 5/ enquêtes sur les travailleurs (mineurs de fonds, ouvriers du textile).

Ces enquêtes perdurent un peu partout en France, bien au-delà des années de guerre, comme l’indiquent les dates extrêmes de ces fonds.

En 1959, Georges Péquignot succède à Jean Trémolières à la tête de la section nutrition de l’INH. Il oriente les enquêtes sur l’alcoolisme et ses impacts. Ses recherches sont menées sous forme d’études à trois volets : 1-ce que l’on mange en réalité, 2-ce qu’il faudrait manger, comment il faudrait manger ? 3- comment obtenir l’amélioration des comportements alimentaires ? (cf fonds AN 1977621 et fonds Georges Péquignot, AN20050067).

Des enquêtes nutrition sont aussi ouvertes auprès de groupes de gens malades (diabétique, tuberculeux, etc..) pour analyser leur comportement alimentaire, notamment ceux souffrant de cancers colorectaux et pour faire des essais préventifs alimentaires pour les personnes souffrant de maladies cardio-vasculaires., (cf Fonds AN 198400685).

 Les enquêtes en elles-mêmes, quoique très parlantes, ne suffisant pas à résoudre les problèmes liés à l’alimentation, le professeur Jean Trémolières initie le premier groupe de recherche en nutrition au cœur de l’hôpital Bichat. Ce groupe devient l’unité 1 de l’Inserm« Nutrition et diététique » en 1964 (date de création de l’Inserm) et lui permet de travailler de manière clinique au lit de patients souffrant de problèmes gastro-entérologiques, tout en maintenant les enquêtes épidémiologiques (cf fonds 19770621). Ces recherches et enquêtes ont permis, par exemple, de faire un lien entre hypotrophie, obésité et alimentation. Elles ont aussi permis d’établir la quantité et la qualité des aliments nécessaires à une croissance harmonieuse.

Par la suite, de nombreuses autres unités Inserm se sont consacrées à la recherche sur la nutrition. L’unité 59 (1966-1983) dirigée par Gérard Debry s’est orientée vers les habitudes alimentaires de gens sains ou malades (maladies cardio-vasculaires dégénératives, physiopathologie de l’intolérance au glucose) et la qualité des aliments. L’unité 290 (1986-1998) de Jean-François Desjeux, traite de la relation entre nutrition et nutriment et découvre comment traiter la déshydratation infantile par voie orale et comment pallier à la malnutrition avec des aliments spécifiques. L’unité 341(1991-2003) dirigée par Georges Réach, étudie plus particulièrement le diabète« sucré » et la nutrition (cf fonds AN 20150070).

La grande majorité des bulletins et des monographies de l’INH et de l’Inserm, (1944à 1970) contiennent les résultats d’enquêtes menées par la section nutrition de l’INH, puis de l’Inserm et des unités Inserm dédiées à la nutrition ainsi que les rapports de ces unités.

L’Inserm et les enquêtes nutrition des années 2000

Les années 2000 prolongent, elles aussi, cette méthode d’études sur la nutrition,axées sur la recherche, notamment l’enquête « NutriNet-Santé ». Elle a été lancée en 2009 par le Ministère de la Santé et est toujours active. Serge Hecberg (Inserm) en est le premier contributeur. Cette étude de grande envergure vise à pointer toujours plus précisément les liens entre problèmes de santé publique (cancer, obésité, diabète, hypertension et maladies cardio-vasculaires) et alimentation ; elle vise aussi à analyser le type d’alimentation auquel nous pouvons être confrontés, et celui qui peut être utilisé pour prévenir ces maladies. Elle est effectuée par le biais de questionnaires en ligne auprès de bénévoles volontaires, suivis sur plusieurs années. Ces questionnaires évoluent au fur et à mesure des besoins et des résultats d’enquêtes. Cette étude est pilotée par l’Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle (EREN) qui est le regroupement d’unités Inserm, Inra, du CNAM, des universités Paris-Sorbonne et Paris 13 et de Santé Publique de France.

Une de leurs avancées les plus connues du grand public s’est traduite par le logo informatif Nutri-Score indiquant par un système de couleurs, la qualité nutritionnelle des aliments proposés en supermarchés.

Pour en savoir plus :

https://histoire.inserm.fr/les-femmes-et-les-hommes/serge-hercberg

https://eren.univ-paris13.fr/index.php/fr/etudes-et-cohortes/6-l-etude-nutrinet-sante.html

https://histoire.inserm

Consommation d’aliments ultra-transformés et risque de cancer

Communiqués / Dossiers :

  • Fonds 19770620, 19970621 et 19770015 et 198400685 [

]

  • « Recueil des travaux INH », Tome 2, vol 2 p.854-889, 1944 [

]

  • Recueil des travaux INH, p 397-418 [

]

  • Pesée,mesure de la taille [

]
Source : https://inserm.hypotheses.org/921

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12.
Diététique et art de vivre - Bien manger pour mieux vivre - E-book – PDF - Auteurs - Jean Trémolières - Noëlle Chombart de Lauwe - Catherine Dolto-Tolitch - Henri Dupin - Antoine Trémolières - Ouvrage – 1èrede couverture

Entièrement remis à jour, le célèbre ouvrage du Professeur Jean Trémolières, écrit en 1976, est un texte de référence, et plus que jamais d’actualité. À travers la diététique, l’auteur vise les « maladies du savoir-vivre ». Obésité, anorexie, alcoolisme, maladies cardio-vasculaires : la société de consommation engendre des troubles de santé, que la diététique et une certaine manière de vivre peuvent soigner.

Faire comprendre pour aider à guérir, c’est ce que propose Jean Trémolières. Catherine Dolto-Tolitch écrit dans sa préface : « Il est important de lire ce précurseur de la nutrition et d’écouter ses conseils pratiques. Découvrez ce fin et profond poète de la vie, qui savait si bien parler d’échanges, de nourriture, calories, vitamines et d’amour, le tout en même temps. » - Claire Trémolières, collaboratrice de son mari, s’est chargée - avec son fils Antoine, biologiste - de la mise au point du texte, et a demandé à Noëlle Chombart de Lauwe, médecin nutritionniste, élève de Jean Trémolières, et au Professeur Henri Dupin - qui fut son collaborateur - de mettre à jour les données scientifiques.

Source : https://www.decitre.fr/ebooks/dietetique-et-art-de-vivre-9782706287947_9782706287947_1.html

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Voir également :

’Les régimes alimentaires personnalisés peuvent être l’avenir de la nutrition. Mais la science n’est pas encore au rendez-vous : des recherches montrent que les gens peuvent réagir très différemment aux mêmes aliments’ par Tina Hesman Saey

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Collecte de documents et agencement, traduction, [compléments] et intégration de liens hypertextes par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 19/11/2022

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

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