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"Admirer un paysage, inspiré par Song Meiling et quelques-unes de ses oeuvres – 欣赏受宋美龄启发的景观 – Admire the landscapes - Bewundern Sie die Landschaften" par Jacques Hallard

jeudi 1er septembre 2022, par Hallard Jacques


ISIAS Créations artistiques Histoire et culture de Chine

Admirer un paysage, inspiré par Song Meiling et quelques-unes de ses oeuvres – 欣受宋美的景Admire the landscapes - Bewundern Sie die Landschaften

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS 2020-2022

Plan : Œuvres Introduction Sommaire Auteur

« L’écrivaine Hu Ching-fang, [胡晴舫 C.F. Hu, Lolita Hu], ambassadrice des arts de Taïwan en France, nourrit un dessein très clair : faire comprendre la nécessité absolue de maintenir la diversité des cultures, à commencer par celles de Taïwan… » - A retrouverin finedans ce dossier.

http://thescriptroad.org/wp-content/uploads/2016/01/Lolita-Hu-e1453453567838.jpgPhoto Biography


Œuvres artistiques

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Essai au pinceau chinois avec couleurs par Jacques Hallard JH2022-08-22T22:26:00J²

2020 – Admirer un paysage, inspiré par Song Meiling - 欣赏受宋美龄启发的景观 - (Chine, 1897-2003, également connue sous le nom de Madame Tchang Kaï-chek ou ‘première dame de la République de Chine’ - Voir https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique_de_ChineTaïwan 台湾 Formose, autre nom de l’île de Taïwan

Pièces ajoutées :

Petit lavis à l’encre de Song Meiling 小水墨画,美菱歌。A1GBA – Source : https://www.worthpoint.com/worthopedia/small-ink-wash-painting-meiling-song-1864371634

https://www.zgyzyq.com/images/upload/Image/ml1.jpg

宋美龄的绘画风格和其老师有类似之处,山水画构图妥贴,用笔精到,清逸处有灵气,沉厚处韵苍润,古趣昂然 –

« Le style de peinture de Song Meiling est similaire à celui de son professeur [Huang Junbi (1898-1991) ».

Voir Huang Junbi (1898-1991) - Collection de Jean-Pierre Laigneau – Source : https://www.pinterest.fr/jeanpierrelaigneau/huang-junbi1898-19911/ et

Huang Junbi (1898-1991) - Scholar Contemplating Waterfall – Document ‘christies.com’ – Source : http://www.artnet.com/artists/huang-junbi/scholar-contemplating-waterfall-AxfCzpKr6xuJYDEqScRszQ2

« La composition de la peinture de paysage est bien ajustée, le pinceau est précis, il y a une ambiance spéciale dans un lieu clair et simple, le profond rime avec l’épais, le charme ancien est audacieux ».

上世纪70年代后台湾省邮政总局先后3次将宋美龄的山水作品搬上邮票,分别是1975年、1977年、1987年,每套4枚一组,其中《双松图》邮票在1975年台岛《邮票选美》中被选为最佳邮票。遗憾的是这三组邮票没有以《宋美龄山水画》命名,而是采用《蒋夫人山水画》。

« Après les années 1970, le ‘General Post Office of Taiwan Province’ a apposé trois fois les œuvres paysagères de Song Meiling sur des timbres, en 1975, 1977 et 1987, chaque série de 4 exemplaires. Parmi eux, le timbre ’Shuang Song’ a été publié à Taiwan en 1975. L’île a été choisie comme représentation du meilleur timbre dans le ’Stamp Pageant’. Il est dommage que ces trois séries de timbres ne portent pas le nom de ’Song Meiling Landscape Painting’, mais de ’Mrs. Jiang Landscape Painting’.

http://www1.hellotw.com/twxw/kjit/201608/W020160831345136291310.jpg

1975 年赴美隐居后,尽管年事已高,仍对绘画一往情深,时常拿出作品细细欣赏。宋美龄去世后,香江文化交流中心举办的“世纪之爱----蒋夫人宋美龄女士生平回顾展”,盛况空前。而出版的《宋美龄画传》很受海内外读者的欢迎。

Après s’être rendu aux États-Unis pour vivre en isolement en 1975, malgré son âge avancé, Song Meiling avait toujours une passion pour la peinture et elle sortait souvent ses œuvres pour les apprécier avec soin. Après la mort de Song Meiling, « L’amour de l’exposition rétrospective du siècle sur la vie de Mme Jiang Mme Song Meiling » tenue par le Centre d’échange culturel de Xiangjiang était sans précédent. La ’Biographie de Song Meiling’ publiée est très populaire auprès des lecteurs nationaux et étrangers ».

Capture d’écran – Source de ces deux dernières œuvres de Song Meiling : http://www1.hellotw.com/twxw/kjit/201608/t20160831_1117827.htm

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Introduction

En complément à ces travaux artistiques, la personnalité de la chinoise Song Meiling - 宋美龄 épouse de Tchang Kaï-chek – est décrite, ainsi des commentaires sont ajoutés sur une sélection de peintures réalisées par cette artiste reconnue qui termina sa vie aux Etats-Unis.

Des informations décrivent le réseau médiatique chinois ‘China Jiangxi Network et la province du Jiangxi à l’est de la Chine.

Puis des extraits de comptes rendus de lecture de Philippe Paquet, publiés par Gallimard en 2010, écrivent la vie et la longue carrière de Soong Mayling [Song Meiling, Madame Chiang Kai-shek, 1898-2003], qualifiée comme « l’une des femmes les plus influentes et les plis controversées du XXème siècle », et en même temps personnage controversée au cours de sa vie. Ayant vécu aux Etats-Unis, - où elle mourra à 105 ans -, sa trajectoire donne une esquisse historique de l’Histoire de la Chine et des relations géopolitiques entre la Chine et les Etats-Unis au cours du XXème siècle.

Dans un autre registre la personnalité de son époux Tchang Kaï-chek mérite aussi un espace, alors que « Taïwan veut en finir avec le culte de Tchang Kaï-chek et que selon Alain Roux, « Tchang Kaï-chek est aujourd’hui perçu à Taïwan comme un dictateur », d’une part, et que « Taïwan déterre les crimes de la dictature de Tchang Kaï-chek », d’après Brice Pedroletti, d’autre part…

Alain Roux (Nom chinois : 鲁林/魯林 Lǔ Lín1) est un historien français, sinologue, professeur des universités émérite à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Ses sujets d’études concernent la Chine et en particulier les ouvriers chinois au XXe siècle, les élites politiques chinoises dans la Chine républicaine2… - Source

Brice Pedroletti est journaliste au journal ‘Le Monde’ - Source de ses publications

Les relations géopolitiques sont très tendues entre, d’une part, la Chine (en chinois : 中国, zhōngguó), en forme longue la république populaire de Chine (RPC), également appelée Chine populaire et Chine communiste, pays d’Asie de l’Est qui abrite plus de de 1,4 milliard d’habitants, soit environ un sixième de la population mondiale, d’une part, et, d’autre part, Taïwanb (chinois traditionnel : 臺灣 ; chinois simplifié : 台湾 ; pinyin : Táiwān) désignant de manière usuelle la république de Chine, son nom officiel (中華民國 / 中华民国, Zhōnghuá Mínguó) ; elle est aussi parfois désignée en tant que république de Chine (Taïwan)c ou « Taipei chinois »d (ex Formose) ; le territoire de cet État souverain démocratiquee de l’Asie de l’Est s’étend sur 168 îles dont la principale est Taïwan et la population y est de plus de 23 millions d’habitants. Pour certains, « Taiwan, Hong Kong : même combat démocratique » !

Pour suivre toutes les actualités sur Taïwan, l’un des sources mises à jour est celle du journal français ‘Le Monde’

Ce dossier se termine avec le compte rendu d’une rencontre avec Hu Ching-fang, écrivaine et ambassadrice des arts de Taïwan en France et une dédicace - 献给所有来 - Dedication

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Sommaire

1. Personnalité de la chinoise Song Meiling宋美épouse de Tchang Kaï-chek selon Wikipédia

2. Livre - Madame Chiang Kai-shek : un siècle d’histoire de la Chine

3. Sélection de peintures réalisées par Song Meiling (épouse de Chiang Kai-shek) 31/08/2016 - Éditeur : Huang Gangjiang - Source : ‘People’s Daily Network’ - Référence :组图:宋美龄绘画作

4. Informations sur la province du Jiangxi江西省selon Wikipédia

5. Comptes-rendus de lecture -Philippe Paquet, Madame Chiang Kai-shek – Un siècle d’histoire de la Chine -Paris, Gallimard, 2010

6. La personnalité de Tchang Kaï-chek d’après Wikipédia

7. Taïwan veut en finir avec le culte de Tchang Kaï-chek – « Le Parti progressiste démocratique, qui vient d’arriver au pouvoir, pourrait changer la vocation du mémorial dédié à l’ex-dictateur » - Par Brice Pedroletti - Publié le 20 mai 2016 à 19h50 - Mis à jour le 23 mai 2016 à 12h58 – Document ‘lemonde.fr’

8. Selon Alain Roux, Tchang Kaï-chek est aujourd’hui perçu à Taïwan comme un dictateur - Vendredi, 28 Octobre, 2016 – Document journal ‘humanite.fr’

9. Taïwan déterre les crimes de la dictature de Tchang Kaï-chek Par Brice Pedroletti Publié le 04 juin 2020 à 11h17 – Document ‘lemonde.fr

10. Vidéo d 3 minutes - Taiwan, Hong Kong : même combat démocratique - Mardi 11 août 2020 – Document ‘franceinter.fr’

11. Pour suivre toutes les actualités sur Taïwan avec le journal français ‘Le Monde’

12. Rencontre avec Hu Ching-fang, écrivaine et ambassadrice des arts de Taïwan en France - Par Margaux Menu - Publié le 27/09/2022 à 06h30 - Article complet du Magazine Le Monde’ réservé aux abonnés

Dédicace -给所有来 - Dedication

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1.
Personnalité de la chinoise Song Meiling 宋美épouse de Tchang Kaï-chek selon Wikipédia

Description de cette image, également commentée ci-après

Photo - Song Meiling s’exprimant à la radio pour remercier les États-Unis de leur soutien envers la Chine, en 1945.

Données clés
Naissance 5 mars 1898

Shanghaï, Chine

Décès 23 octobre 2003 (à 105 ans)

New York, NY, États-Unis

Nationalité

Drapeau de Taïwanchinoise, puis taïwanaise

Activité principale Première dame de la Chine de 1928 à 1931, puis de 1943 à 1949

Première dame de Taïwan de 1950 à 1975

Formation Wellesley College
Distinctions Ordre d’Isabelle la Catholique
Ascendants Charles Song (père)
Conjoint Tchang Kaï-chek
Famille Song Ailing et Song Qingling (sœurs)

Song Ziwen (frère)

Tchang Ching-Kuo (beau-fils)

Tchang Wei-Kuo (fils adoptif)

Soong May-ling ou Soong Mei-ling (pinyin : Sòng Měilíng ; tra : 宋美齡 ; si :宋美龄), née le 5 mars 18981 et morte le 23 octobre 2003, est l’épouse de Tchang Kaï-chek, ce qui lui a valu d’être d’abord la première dame de la république de Chine, puis celle de Taïwan. Issue d’une famille d’entrepreneurs et de banquiers, fille de Charles Soong et belle-sœur de Sun Yat-sen, elle tient un rôle important dans l’histoire de la Chine pendant l’entre-deux-guerres et la Seconde Guerre mondiale, puis après-guerre à Taïwan. Ayant vécu longtemps aux États-Unis, anglophone — ce qui lui vaut en son temps une célébrité médiatique en Occident — elle assiste efficacement son mari dont elle est la secrétaire, la conseillère, ainsi que l’interprète et l’ambassadrice auprès des Américains. Elle est aussi connue sous les noms de Madame Tchang Kaï-chek, ou Madame Tchang (en chinois : Jiang furen - 蔣夫人 - en anglais, Madam Chiang). Elle est l’une des trois sœurs Soong, ses sœurs Song Qingling et Song Ailing ayant également tenu des rôles importants dans l’histoire chinoise.

Jeunesse - Elle naît à Shanghai, quatrième enfant d’un riche couple méthodiste, Charles Soong et Ni Guizhen (倪桂珍). Elle a deux sœurs aînées, Ailing et Qingling, un frère aîné Ziwen et deux frères cadets Ziliang et Zi’an. Comme ses sœurs, elle commence son éducation à l’école anglophone pour filles McTyeire de Shanghai. En 1908, elle accompagne aux États-Unis Qingling, qui se prépare à entrer au Wesleyan College de Macon, Géorgie. Elles étudient tout d’abord pendant l’été dans une famille de missionnaires à Summit, New Jersey, puis au Piedmont College à Demorest dans l’État de Géorgie. Tandis que Qingling entame sa scolarité, Meiling, trop jeune encore, est logée chez W. N. Ainsworth, le président du collège, où elle reçoit des cours particuliers de deux élèves avancées. Plus tard, elle entre au Wesleyan College comme ses deux aînées. Elle n’y reste qu’un an et s’inscrit en 1913 au Wellesley College, Massachusetts, pour être plus près de son frère Ziwen qui étudie à Harvard. Elle y prépare un diplôme de littérature anglaise avec une mineure de philosophie. Selon ses camarades, elle est gaie et vivante et ne dédaigne pas de se laisser courtiser par des étudiants chinois de Boston. Elle avouera plus tard avoir été très sentimentale dans sa jeunesse et sera la seule de sa famille à soutenir ouvertement le mariage de Qingling avec Sun Yat-sen. Bonne élève, elle reçoit la distinction Durant (fondateur du collège) réservée aux meilleurs éléments. Diplômée le 18 juin 1917, elle reprend le chemin de la Chine2. Elle a passé dix ans en Amérique et dira plus tard qu’à son retour au pays natal, la seule partie asiatique en elle était son visage. Elle doit consacrer du temps à remettre à niveau ses connaissances en langue et littérature chinoises et gardera toujours en anglais l’accent géorgien.

Mariage - Après son retour à Shanghai, elle assume les fonctions de cadre de la YWCA et de membre de la Commission sur le travail des enfants, tout en menant une brillante vie sociale. Son père meurt en 1918. En 1920 elle rencontre Tchang Kaï-chek, militaire ambitieux et partisan de Sun Yat-sen. Son aîné de onze ans, non chrétien, il est marié et lié à deux concubines3. Ils se marieront à Shanghai le 1er décembre 1927, après une longue cour et la preuve du divorce d’avec ses épouses précédentes. Ils ne se quitteront plus mais n’auront pas d’enfants. Selon Song Meiling, il s’agit purement d’une histoire d’amour, mais la plupart des historiens et biographes qui ne lui sont pas personnellement liés y voient plutôt une tentative de rapprochement entre un chef prometteur et une famille liée au monde de la finance. Si la mère et Qingling s’opposent au mariage - la première entre autres en raison de la confession du prétendant - Song Ailing, aînée mariée au banquier Kong Xiangxi dit « l’homme le plus riche de Chine », aurait été la principale instigatrice du rapprochement. Le désir de Tchang de devenir parent de Sun Yat-sen a également pu jouer. Chen Jieru, femme ou concubine abandonnée en faveur de Song Meiling, prétendra que cette union fut imposée par la famille Song contre le financement de l’expédition du Nord. Après s’être un peu fait tirer l’oreille, Tchang Kaï-chek se convertit au protestantisme en 1929.

Les années chinoises

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/0b/Chiang_Kai_Shek_and_wife_with_Lieutenant_General_Stilwell.jpg/220px-Chiang_Kai_Shek_and_wife_with_Lieutenant_General_Stilwell.jpg

Photo - Song Meiling entre son mari Tchang Kaï-chek et le général Joseph Stilwell durant la guerre sino-japonaise, le 19 avril 1942.

Une fois mariée, Song Meiling se lance activement dans la politique. Elle est membre du Yuan législatif de 1930 à 1932. En 1932, elle devient secrétaire générale de la Commission aéronautique chinoise et en 1934, elle lance avec son mari le « Mouvement de la vie nouvelle » (新生活運動) anticapitaliste, basé sur le confucianisme et visant à réformer les maux de la société (corruption, opium...). Ne prenant pas en compte les besoins des plus modestes — la majorité de la population - il n’aura qu’un succès limité.

En décembre 1936, lors de la capture de Tchang Kaï-chek (incident de Xi’an), elle passe outre l’avis de la commission constituée par le KMT pour régler l’affaire, dont elle avait été exclue, qui préconise une intervention militaire. Elle se rend à Xi’an avec son frère Song Ziwen et un conseiller australien qui connait Zhang Xueliang, l’un des geôliers de son mari, afin de négocier une libération, finalement accordée (après consultation de Staline, semble-t-il).

En 1937, son mari lui laisse le contrôle des forces aériennes, dont elle confie l’organisation au général Claire Lee Chennault, chef des Tigres volants. Le rôle de Meiling auprès de l’aviation est justifié par le fait que Tchang Kaï-chek compte beaucoup sur les États-Unis pour le développement de cette armée, et que sa femme est son intermédiaire indispensable pour les relations sino-américaines.

En 1938, dans le cadre du « Mouvement de la vie nouvelle », elle crée la Commission d’assistance au travail féminin. En janvier de cette même année, le couple Tchang fait la couverture de Time en tant que personnalités de l’année 1937.

Durant la Seconde Guerre mondiale, elle se démène pour persuader les Américains d’accorder un soutien plus important à la Chine, et pour donner à son mari une stature équivalente à celles de Roosevelt et Churchill. En février 1943, elle est pendant dix jours l’hôte du couple Roosevelt et plaide sa cause le 18 devant le Congrès. Elle fait ensuite une tournée de conférences aux États-Unis, qui attirent au total entre 25 000 et 30 000 personnes. Elle devient une célébrité et « fait la une » de nombreux magazines, dont encore une fois le Time sous le titre de « Madame Dragon »4. Elle sert régulièrement d’interprète à son mari. F. Roosevelt dira plus tard qu’il ne gardait qu’un souvenir très vague de Tchang Kaï-chek, parce qu’il ne communiquait avec lui qu’à travers Song Meiling.

En 1945, elle devient membre du Comité central exécutif du Kuomintang. En 1948, devant la montée irrépressible des communistes, Tchang Kaï-chek se force à prendre des sanctions contre les éléments les plus corrompus du KMT et du gouvernement, qui sont en fait des membres des familles Song et Kong. Le frère de Meiling, entre autres, est visé ; mais elle s’interpose et fait cesser la répression, ce qui va précipiter la chute du Kuomintang[réf. nécessaire]. Cette année-là, elle part de nouveau en mission aux États-Unis pour solliciter de l’aide, mais la nature corrompue du gouvernement nationaliste est désormais connue et Harry Truman se montre peu enclin à agir5. Selon Eleanor Roosevelt, Mme Tchang Kaï-chek « savait parler de la démocratie mais ne savait pas la vivre ». Elle rapporte qu’alors qu’elle lui avait demandé comment le gouvernement Kuomintang comptait faire face à une grève de mineurs, elle aurait mis la main à la gorge et mimé un égorgement[réf. nécessaire].

Les années taïwanaises et la retraite américaine

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/1/17/Chiang_Kai-shek_and_Soong_May-ling_in_1955.jpg/220px-Chiang_Kai-shek_and_Soong_May-ling_in_1955.jpg

Photo - À Taiwan avec Tchang Kaï-chek en 1955.

En 1949, Song Meiling suit son mari dans son repli à Taïwan. Ses frères, Song Ailing et son mari Kong Xiangxi prennent le chemin des États-Unis, tandis que Song Qingling reste en Chine. Elle continue durant vingt-cinq ans de soutenir son mari sur le plan national et de le représenter sur le plan international, sa fonction devenant plus lourde au fur et à mesure qu’il vieillit. Outre sa position au sein du Kuomintang, elle assure un certain nombre de fonctions. En 1950, elle est nommée présidente du conseil de l’université catholique Fu-Jen (輔仁大學) reconstituée près de Taipei. Elle est mécène du Comité international de la Croix-Rouge, présidente honoraire du Fonds britannique uni d’aide à la Chine et premier membre honoraire de la Société de commémoration de la constitution.

Après la mort de Tchang Kaï-chek en 1975, Chiang Ching-kuo, fils de sa première épouse, lui succède au poste de président. Song Meiling et lui se sont souvent opposés dans le passé et elle décide de se retirer aux États-Unis dans la propriété que la famille Kong-Song possède à Lattingtown, Long Island. En 1979, à la suite de la reconnaissance de la république populaire de Chine par les États-Unis, elle écrit au président Carter pour lui demander de garder son soutien à la république de Chine (Taïwan).

À la mort de Song Qingling en 1981, l’ambassade de Chine lui fait parvenir une invitation à se rendre à Pékin pour ses obsèques, mais elle refuse pour des raisons politiques. Elle revient brièvement à Taïwan en 1986 pour les cérémonies du centenaire de son mari, puis de nouveau en 1988 à la mort de Chiang Ching-kuo, avec l’intention de reprendre pied dans le monde politique. Elle se veut la gardienne de la ligne orthodoxe du Kuomintang et s’oppose, entre autres, au renouvellement et à la taïwanisation des cadres. C’est un combat d’arrière-garde et Li Tenghui, incarnation de la nouvelle tendance, est élu président contre son avis. Elle prononce cette année-là son dernier discours officiel, La vieille garde et la relève (老幹與新枝).

Elle se retire définitivement aux États-Unis en 1991, emportant avec elle une centaine de bagages. Elle quitte en 1994 la trop grande et froide propriété de Long Island qu’elle vendra en 2000, et s’installe à Gracie Square dans le quartier Upper East Side de Manhattan. Elle retourne pour la dernière fois à Taïwan en 1994, au chevet de sa nièce Kong Lingwei (孔令偉) qui est mourante.

En 1995, une réception est donnée en son honneur au Capitole dans le cadre des célébrations entourant le 50e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Lors des élections présidentielles taïwanaises de 2000, deux candidats principaux s’opposant au DDP, Lien Chan et James Soong (sans lien de parenté). Elle fait parvenir une lettre de soutien au premier, qui fait couler beaucoup d’encre dans la presse locale car beaucoup doutent de son authenticité, du fait de l’incertitude concernant l’état de son auteur, déjà plus que centenaire.

Elle meurt en 2003 dans son appartement de Manhattan. Elle est enterrée au Ferncliff Cemetery à Hartsdale, où reposent d’autres membres de sa famille. Le transfert de ses restes à Tzuhu (慈湖), Tahsi (大溪), district de Taoyuan, aux côtés de ceux de Tchang Kaï-chek, est prévu mais toujours reporté. Le couple avait de toute façon exprimé le désir d’être enterré en Chine dès que la situation politique le permettrait.

Article complet avec notes et références à consulter ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Song_Meiling

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2.
Livre - Madame Chiang Kai-shek : un siècle d’histoire de la Chine

Madame Chiang Kai-shek : un siècle d’histoire de la Chine est un ouvrage du sinologue et écrivain belge Philippe Paquet. Cette biographie, parue en 2010, évoque Song Meiling, épouse de Chiang Kai-shek.

Présentation - Dans les années 1960, Mayling Soong est parmi les « dix personnalités les plus aimées au monde »1. Dans cette biographie de 800 pages, Philippe Paquet évoque notamment l’incident de Xi’an. Il rappelle l’importance politique de cette libération, dont la conséquence est l’alliance historique avec le parti communiste chinois sous la forme d’un front uni contre les Japonais. Philippe Paquet décrit comment, au lendemain de la prise d’otages, Madame Chiang Kai-shek devint l’icône de la résistance contre l’envahisseur japonais2.

Accueil critique - Pour cet ouvrage Madame Chiang Kai-shek, David Bartel évoque un « livre brillant qui ajoute encore une pierre à l’édifice de la sinologie belge francophone »3. Le journaliste et écrivain Éric Roussel, considère qu’il s’agit d’une « monumentale et magistrale biographie », non dénuée de sens critique à l’égard d’« une des femmes les plus fascinantes, les plus douées et les plus belles du monde »4. Le sinologue Simon Leys, auteur de la préface de l’ouvrage, considère que cette biographie est « monumentale et définitive »1.

Article complet à lire sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_Chiang_Kai-shek_:_un_si%C3%A8cle_d%27histoire_de_la_Chine

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3.
Sélection de peintures réalisées par Song Meiling (épouse de Chiang Kai-shek)31/08/2016 - Éditeur : Huang Gangjiang - Source : ‘People’s Daily Network’ - Référence : 组图:宋美龄绘画作品 > http://art.people.com.cn/n1/2016/0824/c206244-28662130.html 2016-08-31 16:57 编辑:黄帮江 来源:人民网 我要评论 – Photo de groupe : les peintures de Song Meiling - 2016-08-31 16:57 Rédacteur en chef : Huang Gangjiang Source : Quotidien du Peuple en ligne Je souhaite faire un commentaire. Document /web : djsc.com.cn

Traduction du résumé par Jacques Hallard

Song Meiling est une personnalité polyvalente : elle a exprimé un large éventail de centres d’intérêts. Elle s’est impliquée dans de nombreux domaines tels que la musique, les langues étrangères, la religion, les sports et les beaux-arts. La peinture est son passe-temps permanent tout au long de l’année. Elle a appris la peinture du paysage auprès de Zhang Daqian, elle a adoré Huang Junyi et Zheng Manqing en tant qu’enseignants, et elle a beaucoup étudié la peinture des fleurs et des oiseaux [thèmes typiques de la peinture chinoise].

La peinture de Song Meiling : son style est similaire à celui de son professeur, et la composition de peintures de paysages est appropriée à l’expression de ses talents ...
Song Meiling (1897-2003), née à Pudong, Shanghai, est décédée à l’âge de 106 ans ; elle fut un personnage d’État et elle exerça des fonctions diplomatiques.

Song Meiling fut très polyvalente et elle fut active dans un large éventail de centres d’intérêts. Elle s’est impliquée dans de nombreux domaines tels que la musique, les langues étrangères, la religion, les sports et les beaux-arts.

La peinture fut son passe-temps favori tout au long de l’année. Elle a étudié la peinture des paysages avec Zhang Daqian, elle a adoré Huang Junyi (voir deux de ses oeuvresainsi que Jade Junyi Wang, Collection de Canadian Jade Carver), ainsi que Zheng Manqing en tant qu’enseignants : Song Meiling a étudié la peinture de fleurs et d’oiseaux. Le style de peinture de Song Meiling et celle de son professeur ont des similitudes : la composition de la peinture des paysages est bien adaptée et elle utilise le pineau pour l’essentiel …

Song Meiling fut un maître de Dan Qing, mais seulement sous couvert de son nom politique. Elle était très talentueuse et aimait peindre depuis qu’elle était toute jeune enfant. Dès la guerre de résistance contre le Japon, elle a été présentée à Zhang Daqian par son collègue Zhang Qunqui qui avait été professeur pendant longtemps de peinture chinoise de Song Meiling à Chongqing. Song Meiling en a beaucoup profité. La famille Jiang a toujours gardé le carnet des paysages de Zhang Daqian et de Song Meiling, résultant de la coopération entre le maître et l’élève.

Après que Song Meiling se soit rendue à Taïwan avec Chiang Kai-shek en 1949, on devrait dire pour les amateurs que le passe-temps favori de Song Meiling et son travail le plus assidu fut d’apprendre la peinture, principalement la peinture de style chinois.

Au début, Chiang Kai-shek pensait que c’était pour s »amuser, une blague, mais plus elle peignait, et plus cela elle devenait sérieux. Chiang Kai-shek était tellement surpris qu’il montrait souvent les œuvres de sa femme à des amis internationaux.

Fait intéressant, une fois que la peinture de Song Meiling ait été connue et considérée par le monde extérieur, comme étant ‘le nègre’ de Zheng Manqing. Afin de changer cette vision des choses, Song Meiling est sortie et a invité un célèbre artiste taïwanais à manger à la résidence officielle de Shilin, puis Zheng Manqing a proposé que tout le monde peigne ensemble. Ainsi, aux yeux de tous, Song Meiling pu peindre sereinement Depuis lors, personne ne doute plus de l’authenticité des peintures de Song Meiling.

Après que Zhang Daqian eut vécu à Taiwan, Zhang Qun a invité Zhang Daqian à accepter Song Meiling comme un disciple proche. Dans ses dernières années, Song Meiling a souvent organisé des expositions en solo dans sa résidence, invitant des artistes célèbres tels que Zhang Daqian, Zheng Manqing et Huang Junxi à la résidence officielle de Shilin pour commenter son travail. Afin d’apprendre la peinture, elle se rendait souvent au ’Musée de la Cité Interdite’ de Taipei pour emprunter des tableaux célèbres afin de les observer et de les étudier. Lorsqu’il vécut aux États-Unis au cours de ses dernières années, il visitait occasionnellement des galeries et des galeries d’art pour s’inspirer et peindre.

Après avoir vécu aux États-Unis à partir de 1975, malgré son âge avancé, elle a toujours une profonde passion pour la peinture et ses œuvres sont souvent appréciées. Après la mort de Song Meiling, l’exposition ’L’amour du siècle – une rétrospective de la vie de Mme Jiang Song Meiling’ fut organisée par le Centre d’échange culturel de Xiangjiang : ce fut sans précédent. La ’Biographie de Song Meiling’ publiée est très populaire auprès des lecteurs à l’intérieur du pays ainsi qu’à l’étranger.

Depuis les années 1970, l’administration générale des postes de la ‘province’ de Taïwan [République of china], a placé trois fois les peintures de paysages de Song Meiling sur des timbres, en 1975, 1977 et 1987, à chaque fois par groupes de quatre. Le timbre ’Double Pine Map’ a été émis en 1975. Le sujet a été sélectionnéecomme le meilleur timbre de ’Stamp Beauty’. Malheureusement, ces trois séries de timbres ne portent pas le nom de ’Peintures de paysages de Song Meiling’, mais plutôt la dénomination de ’Peintures de paysages de Mme Jiang’.

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Accès à des oeuvres peintes par Song Meiling :

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Traduction de Jacques Hallard - Le China Jiangxi Network a été créé en septembre 2000. Il est hébergé par le Département de la propagande du Comité du Parti provincial du Jiangxi, le Bureau d’information Internet du Comité du Parti provincial, et hébergé par le Jiangxi Daily. Il s’agit du premier site Web national d’actualités clés approuvé par le Bureau du réseau du Bureau d’information du Conseil d’État de la province du Jiangxi. La seule unité commerciale autorisée pour le contenu numérique des cinq journaux et trois magazines de la Daily News Agency. À l’heure actuelle, il a une variété de formes de médias tels que des sites Web, des journaux, des clients, Weibo, WeChat, des journaux mobiles et des magazines, couvrant plus de 50 millions de personnes par jour. C’est l’un des médias en ligne les plus influents et puissants de la province du Jiangxi.

China Jiangxi Net a remporté les China News Awards (en juillet 2019). Au cours des dernières années, il s’est concentré sur l’objectif de « promouvoir l’énergie positive et de faire entendre de bonnes voix », et a exploité et communiqué plus de 100 chiffres d’énergie positive du Jiangxi ; Le conseil d’administration de la Haute Cour de la province du Jiangxi et 18 banques ont créé le ’Media français · Balfied Enforcement Exposure Desk’, qui a concentré sur ’Lao Lai’, et la réponse a été forte. Ces deux expériences du Jiangxi se sont rendues dans tout le pays et ont été approuvées et confirmées par de nombreux dirigeants de partis et d’États.

Lors de la cinquième conférence mondiale sur Internet en 2018, le Blue Book of World Internet Development Report 2018 et le China Internet Development Report 2018 ont publié la liste du pouvoir de communication complet des sites Web d’actualités provinciaux. Le China Jiangxi Network a été largement diffusé sur les sites d’actualités provinciaux nationaux. Septième au classement du pouvoir, il a continué de se classer parmi les premiers du pays, et son influence et sa communication ont continué à augmenter.

En termes de développement industriel, le 28 juillet 2015, Jiangxi Dajiang Media Network Co., Ltd. (code boursier 833072), qui est responsable de l’exploitation du China Jiangxi Network, a été officiellement inscrite sur le nouveau troisième conseil d’administration, devenant le ’Jiangxi Internet First Share’. En 2017, le total des revenus du site Web a dépassé la barre des 100 millions de yuans et est entré dans les rangs de 100 millions de sociétés culturelles et médiatiques. En 2018, le total des revenus d’exploitation du site Web a dépassé 178 millions de yuans (y compris les informations quotidiennes), soit une augmentation de plus de 60% en glissement annuel. Dajiang Media a grandi près de 20 fois en 7 ans, créant une « vitesse Jiangxi » pour le développement des médias en ligne.

À l’avenir, China Jiangxi Net sera déterminé à devenir l’un des principaux fournisseurs de services complets d’actualités et d’informations basés sur l’Internet traditionnel, l’Internet mobile et l’Internet des objets, améliorant encore la rapidité et la diffusion des informations, et formant une concurrence de base sur le marché des réseaux régionaux et dans les domaines professionnels. Et nous nous efforçons de réaliser un développement par bonds, en progressant vers la construction d’un nouveau média grand public national de première classe.

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4.
Informations sur la province du Jiangxi 江西省 selon Wikipédia

Le Jiangxi (chinois : 江西省 ; pinyin : jiāngxī shěng ; EFEO : Kiang-si) est une province du sud-est de la République populaire de Chine. Elle a pour chef-lieu Nanchang.

Voir la Carte indiquant la localisation du Jiangxi (en rouge) à l’intérieur de la Chine

Le nom de Jiangxi (chinois : 江西 ; litt. « l’ouest du fleuve »), vient du circuit de Jiangnanxi (en) (江南西道), une subdivision administrative créée sous la dynastie Tang qui englobait la province actuelle. L’abréviation de gan (赣, gàn) est également utilisée et constitue l’abréviation officielle de la province. Elle fait référence à la rivière Gan, un affluent du Chang Jiang qui traverse la province du sud au nord, baignant Nanchang et d’autres grandes villes. La province du Jiangxi se situe au nord du Guandong, à l’est du Hunan et du Hubei, au sud du Anhui et du Zhejiang et à l’ouest du Fujian. La rivière Gan, qui coule du sud au nord et se jette dans le Yangzi Jiang, domine la province… » Article complet sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jiangxi

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5.
Comptes-rendus de lecture - Philippe Paquet, Madame Chiang Kai-shek – Un siècle d’histoire de la Chine - Paris, Gallimard, 2010, 776 p. + 35 pages d’illustrations. David Bartel p. 99-100

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Philippe Paquet, Madame Chiang Kai-shek – Un siècle d’histoire de la Chinehttps://journals.openedition.org/pe...Afficher l’image

  • 1 Song Meiling (宋美齡), appelée aussi Madame Chiang Kai-shek, ou simplement Madame. Elle utilisera (...)
    1 Il faut, avec Simon Leys qui en rédige la préface, saluer l’arrivée de cet ouvrage monumental (p. 16) – près de 700 pages – sur la vie et la longue carrière de Soong Mayling 1, la cadette des trois sœurs Soong et sans aucun doute une des femmes les plus influentes et controversées du xxe siècle. En racontant la vie de cette grande figure, l’auteur nous offre un portrait particulièrement bien documenté d’une époque complexe et souvent brutale – celle de la construction de la première république d’Asie – en insufflant une dimension dramatique à la hauteur de l’épopée dont il s’est emparé. Le sinologue Philippe Paquet utilise aussi ici la vie de l’épouse de Chiang Kai-shek pour nous offrir une perspective inédite sur quelques grands événements qui ont marqué l’ascension puis le progressif isolement de ce que l’on appelait à l’époque la « Chine libre ». La masse de documents traités par le journaliste et écrivain belge est impressionnante, et le recours à de nombreux entretiens avec des témoins de l’histoire, à Taiwan, en Chine et aux États-Unis, ainsi que sa connaissance parfaite des écrits sur le sujet permettent à l’auteur de proposer une approche non-partisane, chose assez rare à propos d’un personnage jugé autant comme une femme de conviction « courageuse, opiniâtre et rusée » que comme une prima donna « égoïste, mesquine et capricieuse » (p. 253).

Ainsi, il arrive à donner d’une héroïne disputée un portrait subtil d’où ne s’échappent pas les ambiguïtés, les failles et les doutes d’une femme confrontée à la guerre, au pouvoir et à la possible disparition d’un pays auquel elle a décidé de consacrer sa vie. Dans la difficulté propre à l’exercice biographique d’aller et venir entre grande et petite histoire, l’auteur réussit cependant, tout en dressant un portrait aussi exhaustif que possible, à ne pas réduire la part de légende et de mystère qui entoure encore ce personnage unique dont la vie court sur trois siècles.

2 Mayling est née dans une famille de commerçants prospères dont la réussite réside d’abord dans l’ambition du père, Charlie Soong qui, né à Hainan, personnalise bien la réussite d’une diaspora précoce et ambitieuse. Philippe Paquet insiste sur la carrière de ce père qui a très vite compris l’intérêt qu’il y avait à fréquenter des écoles évangélistes qui ont à cœur de recruter et de former des jeunes missionnaires qui iront prêcher la bonne parole dans les missions chinoises. On dit que la fortune du clan Soong s’est construite une main sur la Bible (p. 42). Moyen idéal d’intégration, l’Église méthodiste – dont les rites de conversion sont très simples – sera pour Charlie Soong la clef d’une ouverture sur l’Amérique dont profiteront tous ses enfants (p. 34). Une solide conscience des relations personnelles et un nez assez peu scrupuleux pour les affaires feront le reste.

  • 2 Série de lois qui interdisait l’immigration des ressortissants chinois et surtout leur accès à la (...)
    3 Mayling passe son adolescence dans des établissements religieux aux États-Unis. Ces écoles élitistes, en plus de préparer les jeunes filles à faire un « bon mariage », sont aussi des endroits à la pointe de la modernité (p. 67) où l’on apprend aux jeunes filles de la bonne société à penser par elles-mêmes.

C’est là que Mayling décida de préférer « une carrière à un mariage » (p. 87) et qu’elle apprendra à se défendre contre les deux écueils qui la poursuivront tout au long de sa carrière : être une femme en Chine et être une Asiatique en Amérique (note 3 p. 640).

Peut-on parler de proto-féminisme en ce début de XXe siècle ? En tout cas, il est manifeste que Mayling joua un rôle important dans le changement du regard occidental – américain surtout – sur la femme chinoise (p. 365). Et, dans cette optique, son rôle fut déterminant dans l’abolition des lois d’exclusion (Exclusion Acts) 2 qui visaient ses compatriotes immigrés aux États-Unis (p. 363). En donnant pour la première fois aux Américains une vision moderne – chrétienne, éduquée… et anglophone – de la Chine et des Chinois(es), Mayling joua une part non négligeable dans l’évolution du regard occidental sur un pays encore globalement mal considéré.

  • 3 Pour les autres noms de la famille Soong comme pour les noms associés au régime nationaliste et à (...)
  • 4 À ce titre, les quelques pages consacrées à la supposée relation avec Wendell Willkie sont exempla (...)
    4 Le vrai début de la carrière politique du clan Soong commence avec le mariage de la sœur aînée de Mayling, Ching-Ling 3, avec le Dr Sun Yat-sen le 25 octobre 1915. Ensuite la montée en puissance de Chiang Kai-shek au sein du Kuomintang explique très bien comment l’union de Mayling et Chiang – le 1er décembre 1927 – répond aux attentes réciproques des deux époux.

L’auteur montre parfaitement l’ambivalence d’une union nécessaire aux ambitions respectives des deux époux dans laquelle s’installe assez vite un amour respectueux, au grand dam des aventures extraconjugales que la légende leur prête encore. Quoi qu’il en soit, Mayling resta toujours extrêmement lucide sur son besoin de reconnaissance en tant que femme, non d’épouse (p. 168). Et l’intérêt du livre est de donner toutes les informations disponibles sans trancher définitivement. Pour Philippe Paquet, il ne s’agit pas de faire des révélations, mais d’offrir aux lecteurs ce que l’on peut savoir – ou pas – sur des moments polémiques de la vie de Mayling qui nourrissent encore aujourd’hui les approches les moins objectives et les tentatives de biographie plus glamour 4.

5 Ce qui est certain, c’est qu’en épousant Chiang Kai-shek, elle offre à un militaire qui aurait pu rester un « maître de guerre » taciturne et ascétique, les éléments qui en feront bientôt le représentant crédible d’une possible Chine « chrétienne, capitaliste et démocratique », contre son anti-modèle « athée, communiste et totalitaire » (p. 681).

En effet, en épousant le Généralissime, Mayling lui apporte la légitimité politique et idéologique d’un allié de Sun Yat-sen. Elle lui ouvre les coffres de la famille Soong et lui assure la confiance de la bourgeoisie d’affaire, essentielle dans la lutte à mort engagée contre les communistes. Enfin, via les réseaux religieux, elle l’introduit dans une communauté internationale qui jouera un rôle clef dans l’octroi du soutien des puissances étrangères (p. 681). Mayling fait de Chiang un homme politique crédible, rien de moins !

  • 5 En novembre 1943 se tient dans la capitale égyptienne une réunion qui doit décider du sort du Japo (...)
    6 Les longs développements sur le lobbying intense de la première dame dans les sphères diplomatiques pendant la Seconde Guerre mondiale apportent des éléments clefs sur son action pour la reconnaissance du statut international d’une Chine encore faible, militairement et économiquement, et encore partiellement colonisée (p. 395).

De la Conférence du Caire (p. 404) à l’obtention du siège chinois au Comité permanent du Conseil de sécurité de l’ONU (p. 438), la victoire symbolique qui installe la Chine pour la première fois aux côtés des grandes puissances doit beaucoup aux talents et à la pugnacité de Mayling 5.

7 Le livre rappelle encore comment la guerre de Corée va remettre l’île nationaliste au cœur du dispositif stratégique américain en Asie (p. 499). Les liens qui, à partir de là vont unir Taiwan aux États-Unis, sont d’une nature complexe. Les deux pays font preuve d’un anticommunisme qui cheville leur relation et qui rétrospectivement semble toucher les limites de l’absurdité. Le livre montre ensuite très bien comment, après 1949, retiré à Formose, le couple présidentiel va progressivement se fermer dans une cécité anachronique totalement déconnectée des réalités des évolutions du monde contemporain.

Pendant que le Généralissime demande à Washington de lui procurer rien moins que l’arme nucléaire (p. 542), la première dame continue à vendre la « Chine libre » dans des discours à la préciosité déplacée dont la saveur parfois ésotérique confirme l’enfermement du couple dans un mythe du « retour » sur le Continent dont l’absurdité n’échappe plus qu’à eux-mêmes (p. 583).

8 Enfin, la dernière partie du livre présente un intérêt particulier pour tous ceux que la démocratisation taïwanaise intéresse. Autour du décès de la première dame en 2003, le livre explique précisément la complexité du lien qui unit les Taïwanais aux personnages de Chiang et de Mayling et qui fait que Chen Shuibian, victime de la dictature, président né dans la lutte contre la politique sino-centrée du Kuomintang, soit allé rendre hommage et prononcer l’éloge funèbre de la « très respectée Mayling Soong » (p. 674).

Paradoxalement, à l’heure de la « dé-Chiang-isation » à Taiwan (p. 659), le rôle du Généralissime est réévalué positivement à Pékin pour son action dans la résistance au Japon, et on loue désormais le rôle de Mayling dans la mobilisation de la communauté internationale pendant la guerre, ainsi que son inébranlable soutien à l’unité chinoise, pierre angulaire du gouvernement de Pékin.

Mayling devient ainsi l’alliée objective d’un régime qu’elle a constamment honni (p. 660). Si son décès est pour la presse indépendantiste de l’île l’occasion de cracher son venin pour se réjouir du terme d’une dynastie Chiang corrompue et « profondément féodale », ce type de pamphlet reste l’exception. Et le monde entier souligna la complexité et l’ambiguïté de l’ancienne première dame (p. 671).

  • 6 Outre le classique d’Ely Jacques Kahn, China hands : America’s Foreign Service Officers and what be (...)
    9 Avant de conclure, il faut souligner que l’ouvrage de Phillippe Paquet, outre son propos, soulève quelques points d’historiographie contemporaine qu’il nous semble important de relever ici et qui mériteront d’être développés ailleurs.

D’abord, le livre participe d’un mouvement récent qui tend à réévaluer le rôle des armées du Kuomintang dans la résistance aux Japonais entre 1937 et 1945. En effet, l’historiographie communiste avait bien vite enterré les hauts faits imputables aux soldats nationalistes. C’est le cas de la bataille de Tai’erzhuang, sur le Grand canal en avril 1938 que l’auteur considère comme une bataille emblématique de la Seconde Guerre mondiale, au même titre que Stalingrad ou Dunkerque (note 5 p. 264).

Ensuite, le livre revient rapidement – car ce n’est pas son propos – sur la disparition d’une certaine expertise américaine des affaires chinoises dans les persécutions maccarthistes du milieu des années 1950 (p. 537).

Condamnés pour de supposées sympathies avec le nouveau régime communiste au milieu des années 1950, ceux que l’on nomme les « old China hands » – Owen Lattimore, John Stewart Service, John Carter Vincent ou John Paton Davies – méritent d’être redécouverts.

Dès le début des années 1940, ces hommes avaient compris que le régime nationaliste ne tiendrait pas contre les communistes. Une expertise qui allait manquer aux Américains au moment de renouer des liens avec la République populaire (p. 499) 6.

10 Pour conclure, on peut aussi dire que ce livre raconte le siècle et ses personnages. On y croise Jacques Guillermaz, Lucien Bodard ou l’incroyable aventure des « Tigres volants » de Gregory « Pappy » Boyington (p. 325) entre le vacarme des batailles, les lumières tamisées des mondanités et les trahisons de la realpolitik. Un livre brillant qui ajoute encore une pierre à l’édifice de la sinologie belge francophone. Et s’il s’arrête parfois un peu longuement sur les problèmes de santé de la fragile Mayling, le livre pose à son avantage une question centrale de l’érudition académique, celle de son accessibilité au plus grand nombre.

Notes

1 Ou Song Meiling (宋美齡), appelée aussi Madame Chiang Kai-shek, ou simplement Madame. Elle utilisera aussi communément la version occidentalisée de son nom : Mayling Soong. Cette dernière version est préférée par l’auteur dans le livre. C’était celle que Mayling utilisait, à l’exclusion de toute autre (p. 23).

2 Série de lois qui interdisait l’immigration des ressortissants chinois et surtout leur accès à la citoyenneté depuis la fin du XIXe siècle et qui fut abolie par Franklin D. Roosevelt le 17 décembre 1943 (Magnusson Act), suite au séjour de Mayling.

3 Pour les autres noms de la famille Soong comme pour les noms associés au régime nationaliste et à Taiwan, l’auteur se conforme à l’usage établi (p. 23).

4 À ce titre, les quelques pages consacrées à la supposée relation avec Wendell Willkie sont exemplaires d’un méticuleux travail de recherche qui met fin au ouï-dire et aux spéculations (p. 338-343). La biographie écrite par Hannah Pakula en 2009, par exemple, est vertement critiquée pour ses erreurs et… sa longueur.

5 En novembre 1943 se tient dans la capitale égyptienne une réunion qui doit décider du sort du Japon après le conflit. Mayling y a imposé son mari, qui siège désormais entre le président américain Franklin D. Roosevelt et le Premier ministre britannique Winston Churchill. Si la victoire est d’ordre symbolique, elle n’en est pas moins remarquable.

6 Outre le classique d’Ely Jacques Kahn, China hands : America’s Foreign Service Officers and what befell them (Viking, 1975), le début des années 2000 a vu paraître plusieurs publications : China Hands : Nine Decades of Adventure, Espionage and Diplomacy in Asia (James R. Lilley, Public Affairs, 2005) ou plus récemment Honorable Survivor : Mao’s China, McCarthy’s America, and the persecution of John S. Service (Lynne Joiner, Naval Institute Press, 2009).

Pour citer cet article - Référence papier - David Bartel, « Philippe Paquet, Madame Chiang Kai-shek – Un siècle d’histoire de la Chine », Perspectives chinoises, 2011/3 | 2011, 99-100.

Référence électronique : David Bartel, « Philippe Paquet, Madame Chiang Kai-shek – Un siècle d’histoire de la Chine », Perspectives chinoises [En ligne], 2011/3 | 2011, mis en ligne le 30 septembre 2011, consulté le 05 décembre 2019. URL : http://journals.openedition.org/perspectiveschinoises/6042

Auteur : David Bartel - Doctorant au CECMC (EHESS, Paris) et chercheur associé au CEFC.

Articles du même auteur :

“La Chine et l’ordre du monde” [Texte intégral] - Numéro special de la revue Agone, n° 52, 2013, 232 p. - Paru dans Perspectives chinoises, 2014/1 

Mylène Gaulard,Karl Marx à Pékin – Les racines de la crise en Chine capitaliste, [Texte intégral] - Paris, Demopolis, 2014, 270 p. - Paru dans Perspectives chinoises, 2015/1 

Stein Ringen,The Perfect Dictatorship : China in the 21https://journals.openedition.org/pe... Century [Texte intégral] - Hong Kong, HKU Press, 2016, 193 pp. - Paru dans Perspectives chinoises, 2016/4 

Redéfinition du moderne, épistémologie native et identité globale : le renouveau confucéen et le « modèle chinois » dans les travaux d’Arif Dirlik [Texte intégral] - Paru dans Perspectives chinoises, 2013/1 

Pas de zone interdite dansxxie siècle [Texte intégral] - Pour les 20 ans de la revue hongkongaise - Paru dans Perspectives chinoises, 2011/2 

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Source : https://journals.openedition.org/perspectiveschinoises/6042

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6.
La personnalité de Tchang Kaï-chek d’après Wikipédia

Dans ce nom chinois, le nom de famille, Chiang, précède le nom personnel.

Tchang Kaï-chek
蔣介石

Illustration.

Tchang Kaï-chek en 1943.

Fonctions
Président de la république de ChineN 1
1er mars 19505 avril 1975

(25 ans, 1 mois et 4 jours)

Vice-président Li Zongren

Chen Cheng

Yen Chia-kan

Premier ministre Yen Hsi-shan

Chen Cheng

Yu Hung-Chun (en)

Chen Cheng

Yen Chia-kan

Chiang Ching-kuo

Prédécesseur Li Zongren (intérim)

Lui-même

Successeur Yen Chia-kan
20 mai 194821 janvier 1949

(8 mois et 1 jour)

Vice-président Li Zongren
Premier ministre Yen Hsi-shan

Chen Cheng

Yu Hung-Chun (en)

Chen Cheng

Yen Chia-kan

Chiang Ching-kuo

Prédécesseur lui-même (président du gouvernement nationaliste de Chine (Taïwan))
Successeur Li Zongren (intérim)

Lui-même

Président du gouvernement central de la république de Chine
1er août 194320 mai 1948

(4 ans, 9 mois et 19 jours)

Premier ministre Song Ziwen
Prédécesseur Lin Sen
Successeur lui-même (président de la république de Chine)
Premier ministre de la république de Chine
1ermars18 avril 1947

(1 mois et 17 jours)

Président lui-même
Prédécesseur Song Ziwen
Successeur Chang Ch’ün
20 novembre 193931 mai 1945

(5 ans, 6 mois et 11 jours)

Président Lin Sen
Prédécesseur Kong Xiangxi
Successeur Song Ziwen
7 décembre 19351er janvier 1938

(2 ans et 25 jours)

Président Lin Sen
Prédécesseur Wang Jingwei
Successeur Kong Xiangxi
4 décembre 193015 décembre 1931

(1 an et 11 jours)

Président lui-même
Prédécesseur Song Ziwen
Successeur Chen Mingshu
Président du gouvernement central de la république de Chine
10 octobre 192815 décembre 1931

(3 ans, 2 mois et 5 jours)

Premier ministre Tan Yankai

Song Ziwen

lui-même

Prédécesseur Wellington Koo (intérim)
Successeur Lin Sen
Biographie
Nom de naissance Tchang Kaï-chek
Date de naissance 31 octobre 1887
Lieu de naissance Fenghua, Zhejiang (Chine)
Date de décès 5 avril 1975 (à 87 ans)
Lieu de décès Taipei (Taïwan)
Nationalité Chinoise, puis taïwanaise
Parti politique Kuomintang
Conjoint Song Meiling
Enfants Chiang Ching-kuo

Chiang Wei-kuo

Tchang Kaï-chek, ou Chiang Kaï-Shek, ou Chang Kaï-chek ou Jiang Jieshi (en chinois traditionnel : 蔣介石, chinois simplifié : 蒋介石, en pinyin : Jiǎng Jièshí), né le 31 octobre 1887 à Ching Yang Shui dans le district de Fenghua et mort le 5 avril 1975 à Taipei, est un militaire et homme d’État chinois qui fut l’un des principaux représentants du Kuomintang après la mort de Sun Yat-sen en 1925.

Il fut le chef militaire – avec le titre de généralissime – et, à diverses périodes et en alternance, le chef du gouvernement et le président de la « Première République » puis, jusqu’à sa mort, le président de la « république de Chine » à Taïwan.

Un nationaliste ambitieux - Un général très politique - Tchang Kaï-chek est né à Ching Yang Shui, dans le district de Fenghua, préfecture de Ningbo, province du Zhejiang, dans une famille de commerçants dont les ancêtres sont originaires de Yixing, préfecture de Wuxi, province du Jiangsu. Il suit une formation militaire à la Tokyo Shinbu Gakkō au Japon.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/37/Chiang_Kai-shek-young.jpg/220px-Chiang_Kai-shek-young.jpg

Tchang Kaï-chek rejoint la fraternité révolutionnaire de Tongmenghui par l’entremise de son ami Chen Qimei en 1908. Entre 1911 et 1912, il participe aux combats de Shanghai. Il gravit ainsi les échelons de la hiérarchie du parti et devient un proche collaborateur de Zhang Renjie. À cette époque, Tchang Kaï-chek était affilié à des sociétés secrètes de Shanghai. Il suit ensuite Sun Yat-sen dans son exil au Japon (1914) et le rejoint à Canton en 1918. Lorsque le Parti communiste chinois et le Kuomintang s’allient sous l’impulsion du Komintern à partir de 1922 pour lutter ensemble contre le pouvoir des seigneurs de la guerre et des Occidentaux, Chiang Kaï-chek est envoyé en URSS en 1923 afin d’y rencontrer les dirigeants du Komintern, d’inspecter les écoles militaires et l’organisation politique. À partir de 1924, il dirige l’académie militaire de Huangpu, constituée avec l’aide d’instructeurs militaires soviétiques. Cette académie formera une élite militaire qui sera toujours fidèle à Chiang. Lorsque les riches commerçants de Canton se révoltent en 1924 contre les taxes imposées par le Kuomintang, c’est lui qui mène les combats contre leurs milices.

Vie privée - Déjà marié à Mao Fumei (毛福梅, 1882–1939)1, mère de Chiang Ching-kuo, qu’il a épousée alors qu’il avait 14 ans, Tchang Kaï-chek quitte tôt le foyer familial pour poursuivre ses études et sa carrière. Il épouse ensuite successivement deux concubines ou épouses secondaires, Yao Yecheng (姚冶誠, 1889–1972) en 1912 et Chen Jieru (陳潔如, 1906–1971) en décembre 1921. Il épouse enfin en décembre 1927 la fille du riche imprimeur Charles Song, Song Meiling (12 février 1898 - 23 octobre 2003, Long Island). La famille Song, de confession protestante, insiste pour que Tchang Kaï-chek divorce de Mao Fumei — ce qu’il fait cette même année — et renie Yao Yecheng et Chen Jieru. Yao élève le fils adoptif de Tchang Kaï-chek, Wei-kuo. Après la victoire communiste, elle fuit à Taïwan et meurt à Taipei.Chen adopte une fille en 1924, Yaoguang (瑤光), qui prendra plus tard son nom de famille. Elle reste à Shanghai sous le régime communiste qui lui refuse le droit d’émigrer. Elle obtient plus tard le droit de partir pour Hong Kong où elle décédera. Mao Fumei meurt lors de la guerre sino-japonaise en 1939, pendant un bombardement.

Militaire anticommuniste et homme fort du Kuomintang

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/35/Chiang1933.jpg/220px-Chiang1933.jpg

Tchang Kaï-chek en 1933. Après la mort de Sun (1925), il s’arroge progressivement la direction du parti. En 1925, il devient commandeur en chef de l’Armée nationale révolutionnaire. En 1926, prétendant que la gauche prépare un complot contre le Kuomintang, il arrête les dirigeants communistes de Canton et leurs conseillers soviétiques. Ceux-ci ne sont relâchés qu’après avoir accepté de s’affilier au Kuomintang et de renoncer à leurs convictions politiques. Ayant à présent le contrôle des forces armées du Kuomintang, il décide de lancer en juillet 1926 l’expédition du Nord contre les seigneurs de la guerre qui contrôlent toujours la plus grande partie du pays. Lors de cette campagne, il prend le parti d’attaquer Shanghai, mais avant que ses troupes n’entrent dans la ville, les communistes déclenchent une grève et les ouvriers prennent le pouvoir dans la ville en attendant l’arrivée des troupes de Tchang Kaï-chek. Inquiet de la force des communistes, Tchang conclut des accords avec les Occidentaux présents dans la ville (qui garantissent leur neutralité), les milieux d’affaires chinois (qui lui promettent un soutien financier) et avec la Bande verte, une société secrète criminelle (qui infiltre les milieux ouvriers et fournit des renseignements à Tchang). Le 12 avril 1927, la Bande verte lance une attaque généralisée contre les communistes de Shanghai qui fera des milliers de morts parmi les dirigeants et les ouvriers. Tchang Kaï-chek installe ensuite le gouvernement à Nankin, défiant le gouvernement rival que Wang Jingwei a installé à Wuhan. Pendant quelques mois, trois gouvernements se disputent la légitimité en Chine :

  • celui de Tchang Kaï-chek à Nankin ;
  • celui de Wang Jingwei à Wuhan ;
  • et celui de Zhang Zuolin à Pékin.
    Le gouvernement de Wang Jingwei cesse cependant d’exister dès septembre 1927 et Wang se rallie à la faction de Tchang. Parallèlement, l’expédition du Nord se poursuit et les troupes de Tchang progressent sans cesse vers Pékin. À la fin de 1927, les opérations se ralentissent, car Tchang Kaï-chek décide de laisser la tête du parti à Hu Hanmin et celle du gouvernement à Tan Yankai, un proche de son rival Wang Jingwei. Il s’agit en fait d’une retraite stratégique, car il craint de perdre son contrôle sur le parti. De plus, il veut arranger son mariage avec la belle-sœur de Sun Yat-sen, Song Meiling. C’est pourquoi, après un bref passage dans son village natal, il part pour le Japon afin d’y négocier avec sa future belle-famille, hostile parce que Chiang est déjà marié et qu’il n’est pas chrétien. Fin 1927, il peut finalement se marier à Shanghai. Il reprend ensuite la direction des troupes et la progression vers Pékin se poursuit facilement, notamment grâce à des accords avec certains seigneurs de la guerre. En juin 1928, Pékin tombe aux mains des troupes du Kuomintang ; victoire facilitée par la politique du Japon. Le Japon, de fait, incite Zhang Zuolin, le seigneur de la guerre qui contrôle la ville, à se replier en Mandchourie pour préserver les intérêts japonais. Le gouvernement de Wang Jingwei s’étant dissous, Tchang Kaï-chek apparaît comme le maître du jeu en Chine.

Nationaliste et dirigeant de la république de Chine -

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En compagnie de son épouse Song Meiling et de ses deux fils Chiang Ching-kuo et Chiang Wei-kuo. Tchang Kaï-chek devient alors le président du gouvernement central de la république de Chine, déplace la capitale à Nankin et instaure un régime dictatorial combinant les valeurs du confucianisme et du fascisme.

  • En 1930, au cours de la guerre des plaines centrales, il bat la coalition rivale formée par Li Zongren, Yan Xishan et Feng Yuxiang, matant provisoirement les factions rivales au sein de l’armée et du Kuomintang.
  • En février 1931, il fait arrêter et mettre aux arrêts domiciliaires Hu Hanmin, le chef officiel du Kuomintang, mais est contraint de le libérer peu après du fait des pressions internes au parti. Une faction du Kuomintang, menée notamment par Hu Hanmin et Lin Sen, dénonce sa dictature et demande désormais sa démission. Mais le parti est forcé de s’unir à nouveau en septembre 1931, quand le Japon envahit la Mandchourie : la défaite militaire des troupes chinoises conduit Tchang Kaï-chek à démissionner en décembre de la présidence de la République, assumée ensuite par Lin Sen. Tchang demeure néanmoins le chef de l’Armée nationale révolutionnaire et son influence reste prépondérante au sein du Kuomintang : il continue de résider dans le palais présidentiel. Les heurts à Shanghai entre les troupes chinoises et japonaises, au début 1932, confortent sa position, en le faisant apparaître comme un chef militaire indispensable face à la menace japonaise.
  • En 1933 et 1935, il évince son rival Wang Jingwei, qu’il remplace successivement comme chef officiel du Kuomintang, puis chef du gouvernement, étant de facto le véritable dirigeant de l’autorité centrale chinoise.

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La conférence du Caire, le 25 novembre 1943 avec Tchang Kaï-chek, Franklin D. Roosevelt et Winston Churchill.

Chiang poursuit son combat contre les communistes.

  • En septembre 1933, ses troupes encerclent la république soviétique chinoise du Jiangxi, ce qui entraîne l’année suivante la fin du bastion communiste et contraint ses dirigeants à entamer la Longue Marche, pour se réfugier au Shaanxi. Par contre, Tchang évite d’affronter les Japonais, dont les intentions agressives sont de plus en plus manifestes, car il croit ses forces encore trop faibles pour pouvoir sortir victorieuses.
    L’« incident » de Xi’an - Un seigneur de la guerre, Zhang Xueliang, après négociation avec les communistes, lui tend un piège le 12 décembre 19362 et le retient en otage : il accepte enfin de signer en décembre 1936 l’accord de Xi’an visant à constituer un front uni avec les communistes pour lutter contre le Japon.

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Le bureau de Tchang Kaï-chek.

La guerre sino-japonaise (1937-1945) - En tant que chef du gouvernement et chef de l’armée, Tchang mène la Chine lors de la guerre de résistance contre les Japonais, pendant laquelle sa position à l’intérieur du pays s’affaiblit comparativement à celle de Mao. L’ampleur de l’invasion nippone l’amène à déménager entre 1937 et 1939 sa capitale de Nankin à Wuhan, après le massacre de Nankin, puis à Chongqing, à l’époque dans le Sichuan. Le siège du gouvernement demeure dans cette dernière localité jusqu’à la fin de la guerre, entraînant une campagne intensive de bombardement par l’aviation impériale. En 1943, à la mort de Lin Sen, Tchang Kaï-chek assume l’intérim de la Présidence chinoise. Au niveau mondial, l’influence de Tchang en fait l’un des « quatre grands » chefs des Alliés lors des conférences internationales comme la conférence du Caire de 1943. Le 26 juillet 1945, il signe avec Truman et Churchill la déclaration de Potsdam, par laquelle les Alliés lancent un ultimatum demandant la reddition inconditionnelle au Japon. En 1947, la Chine adopte une nouvelle constitution. En avril 1948, Tchang Kaï-chek est élu président de la république de Chine par le Parlement, poste qu’il occupe par intérim depuis 1943 en qualité de chef du gouvernement. Mais la guerre de son parti contre les communistes, reprise dès 1946, vient bientôt mettre un terme à son autorité.

Repli à Taïwan (1949-1975) -

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En compagnie de son épouse, en 1955. Tchang tente d’éradiquer les communistes de Mao Zedong mais ne parvient pas à ses fins, l’invasion soviétique de la Mandchourie ayant permis au PCC d’étendre ses bases dans le nord-est de la Chine. Le 21 janvier 1949, face aux succès des communistes, Tchang Kaï-chek démissionne de la présidence, dont l’intérim est assuré par son rival Li Zongren. Mais la faction de Tchang reprend vite le dessus et ce dernier assume à nouveau la réalité du pouvoir, évinçant Li Zongren, malade, absent car en soins à New York. En septembre 1949, la victoire des communistes est totale sur le continent, la République populaire de Chine est déclarée le 1er octobre 1949 à Pékin.

En décembre 1949, Tchang déplace son gouvernement à Taipei, devenue capitale de fait de république de Chine (Taïwan), où il reprend de manière officielle ses fonctions de président de la République le 1er mars 1950. Un temps isolé sur la scène politique internationale, abandonné par les États-Unis, il s’est à nouveau imposé comme un allié de poids au moment de la guerre de Corée et des risques d’extensions de la menace communiste en Asie. En 1967, il s’associe à la fondation de la Ligue anticommuniste mondiale. Il est notamment rejoint par le dictateur paraguayen Alfredo Stroessner, dont il est proche3. Tchang Kaï-chek reste à la tête de la république de Chine à Taïwan jusqu’à sa mort en 1975, et continue de revendiquer la souveraineté sur l’ensemble de la Chine. Malgré une constitution théoriquement démocratique, son gouvernement demeure dictatorial, basé sur un système de parti unique et de loi martiale. Il impose également une culture chinoise standard, en interdisant à l’école et dans les médias l’usage des dialectes taïwanais. La « terreur blanche » qu’il déclenche contre ses adversaires politiques fait des dizaines de milliers de victimes4. Sa présidence voit cependant un fort développement de l’économie de Taïwan grâce au commerce extérieur. En 1978, son fils Chiang Ching-kuo devient à son tour président de la République, et donne le coup d’envoi de la démocratisation du régime.

Note de Wikipédia : « Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (février 2017). Si vous disposez d’ouvrages ou d’articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l’article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références » - En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?

Article complet avec note, références et annexes à lire sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Tchang_Ka%C3%AF-chek

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7.
Taïwan veut en finir avec le culte de Tchang Kaï-chek – « Le Parti progressiste démocratique, qui vient d’arriver au pouvoir, pourrait changer la vocation du mémorial dédié à l’ex-dictateur » - Par Brice Pedroletti - Publié le 20 mai 2016 à 19h50 - Mis à jour le 23 mai 2016 à 12h58 – Document ‘lemonde.fr’

Photo - A Taipei, le mémorial de Tchang Kaï-Chek suscite la polémique. Raul Ariano/Redux-REA

Avec ses parois de marbre blanc et son toit octogonal de tuiles bleues, le mémorial de Tchang Kaï-chek, au centre de Taipei, est l’une des attractions favorites des touristes chinois venus du continent. Ils posent pour des selfies devant le bâtiment ou viennent admirer le changement de la garde devant le bronze du « Généralissime » assis sur son trône.

Tchang Kaï-chek, qui avait fui la Chine pour Taïwan en 1949 après la victoire de Mao, a gouverné l’île d’une main de fer jusqu’à sa mort, en 1975. Quarante et un ans plus tard, le culte dont il continue de faire l’objet divise toujours profondément les Taïwanais. Vénéré par les caciques du Kouomintang (KMT), le parti unique sur lequel reposa son règne, l’ancien dictateur est critiqué et même conspué par le camp adverse. Les anciens opposants rappellent les exactions commises par le régime durant la « terreur blanche » qui dura jusqu’en 1987.

La victoire remportée en janvier par Tsai Ing-wen et son Parti progressiste démocratique (le DPP) pourrait changer la vocation du mémorial. Si Taïwan est une démocratie depuis vingt ans, c’est la première fois que l’opposition obtient la majorité au Parlement. Les nouveaux députés ont commencé, le 2 mai, les auditions publiques autour d’un projet de loi sur la justice transitionnelle. Mme Tsai, qui a pris officiellement ses fonctions vendredi 20 mai, devrait consacrer à cet ambitieux chantier législatif les premières grandes décisions de son mandat de présidente.

Cette loi vise à faciliter l’accès aux dossiers politico-judiciaires de l’époque et à revenir sur certains verdicts injustes. Sous la « terreur blanche », les procès expéditifs étaient courants. Il s’agira aussi de passer au crible le patrimoine du KMT, issu en partie de spoliations perpétrées sous la loi martiale. Dernier objectif : « Faire disparaître les symboles de l’autoritarisme et préserver la mémoire des injustices. »

Un espace « terreur blanche »

Le mémorial de Tchang Kaï-chek est évidemment concerné. Déjà en 2007, le président Chen Shui-bian, du DPP, mais qui gouvernait sans majorité parlementaire, avait tenté de le rebaptiser Hall national de la démocratie, à Taïwan. L’esplanade contiguë était devenue la place de la Liberté. Mais, dès le retour du KMT au pouvoir en 2009, le mémorial reprit son nom originel. Seule la place de la Liberté survécut.

Désormais dans l’opposition, le KMT, qui estime avoir fait amende honorable, tente de résister. Pour contrer les témoignages d’anciennes victimes et de militants d’ONG, il a mandaté des experts et des historiens censés défendre le legs de Tchang Kaï-chek. C’est grâce à ce dernier, a rappelé un historien pro-KMT, que les trésors des collections impériales chinoises, qui avaient été transférées à Taïwan, sont aujourd’hui l’une des principales attractions touristiques du pays. Avec le mémorial, justement.

L’un de ses confrères s’est emporté : si Tchang Kai-chek est responsable de tout, alors « rasez son mémorial ! », a-t-il lancé. Les promoteurs de la loi sur la justice transitionnelle disent rechercher le consensus. Le mémorial pourrait être transformé en « musée de la démocratie » : des espaces y seraient consacrés à la « terreur blanche », au lieu de l’exposition hagiographique actuelle. D’autres souhaitent y créer un « musée des présidents de Taïwan ». Une chose est sûre, quelle que soit la solution choisie, Tchang Kaï-chek en prendra pour son grade.

Brice Pedroletti (Pékin, correspondant) - Voir les contributions

Article réservé à nos abonnés - Lire aussi Taïwan : la nouvelle présidente, Tsai Ing-wen, tend la main à Pékin

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Source : https://www.lemonde.fr/m-actu/article/2016/05/23/tchang-kai-chek-divise-toujours-taiwan_4924492_4497186.html

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8.
Selon Alain Roux, Tchang Kaï-chek est aujourd’hui perçu à Taïwan comme un dictateur - Vendredi, 28 Octobre, 2016 – Document journal ‘humanite.fr’

Spécialiste de l’histoire sociale chinoise et du mouvement ouvrier, Alain Roux est professeur émérite à l’Institut national des langues et civilisations orientales. Biographe de Mao Zedong, il se penche ici sur son rival de toujours, Tchang Kaï-chek, dans un livre (éditions Payot) essentiel pour comprendre la Chine du XXe siècle et comment le « général rouge » est devenu un tyran incapable de reconquérir le pays après sa défaite face aux communistes.

Vous dites, en introduction de votre biographie, « avec Tchang Kaï-chek, on reste dans le gris ». Qui est ce personnage mystérieux  ?

Alain Roux Il apparaît souvent, face à Mao, comme le perdant, celui qui a tout raté. C’est un personnage assez sinistre. Il n’occupe pas l’espace, alors que Mao l’envahit. Quand vous traitez de Mao, vous traitez de la Chine contemporaine, il est dans tous les domaines, pour le meilleur ou pour le pire. Tchang Kaï-chek, lui, ne semble pas tenir son rang. Cette biographie tente d’expliquer les raisons de son échec, qui n’était sans doute pas inévitable, et de réfléchir à l’histoire de la Chine, qui a pris un tour inattendu avec la réforme de Deng Xiaoping : une économie capitaliste dans un pays dirigé par un parti communiste détenteur de tous les pouvoirs ! Je m’interroge sur l’histoire d’un peuple courageux qui a mené autant de luttes, connu autant de morts. Pour un tel résultat… Il y a une tragédie qui n’est pas seulement celle d’un personnage qui a échoué et a fini à Taïwan, c’est également la tragédie du peuple chinois tout entier.

Le Tchang Kaï-chek des débuts laisse entrevoir un personnage complexe, inspiré tout à la fois par le néoconfucianisme, George Washington et Napoléon. Il appelle alors au renversement des élites chinoises, dont il dénonce le comportement servile face à l’étranger. Il est également fasciné par la construction du nouvel État soviétique. Sur quoi repose son idéologie  ?

Alain Roux Je ne pense pas que ma biographie soit définitive. L’ouverture des archives et l’accessibilité du journal intime de Tchang Kaï-chek permettront sans doute à d’autres historiens d’aller plus loin. Tchang Kaï-chek est un homme du passé. Il est passionné par les grands personnages du XIXe siècle, ces mandarins militaires qui ont lutté contre les grands mouvements populaires et ont essayé de redonner du muscle à la Chine pour résister à l’agression étrangère, les guerres de l’opium, les traités inégaux. Tchang Kaï-chek a donc un fond nationaliste. Il fait partie de cette génération qui se proposait de « sauver le pays ». Il partage en conséquence une base commune avec Sun Yat-sen, qui est plus âgé que lui, et Mao Zedong, qui est un peu plus jeune. Tchang Kaï-chek s’appuie essentiellement sur une idéologie néoconfucéenne. Il a toujours détesté l’Angleterre, le pays qui a le plus humilié la Chine, et est resté fasciné par le Japon, qui deviendra le nouvel agresseur. Rappelons qu’il a été élève d’une école militaire dans ce pays, qu’il y a beaucoup apprécié le code militaire, la vie japonaise, y compris la fréquentation des geishas. Il est également intéressé par les États-Unis, mais avec un peu de mépris : c’est, pour lui, une société trop matérialiste. Tchang Kaï-chek est surtout un nationaliste pour qui la fin justifie les moyens. Et, de ce point de vue-là, il a aussi des points communs avec Mao Zedong. Il est assez cynique, il a failli être un voyou, très lié aux bas-fonds de Shanghai et à la Bande verte, dont il a été membre. Il s’agissait d’une société secrète qui donnait dans le trafic d’opium, le kidnapping de fils de riches et la prostitution. Tchang Kaï-chek a plus ou moins été un homme de main et a fomenté quelques assassinats politiques. C’est un personnage assez trouble. Son premier coup de génie arrive alors que son maître à penser, Sun Yat-sen (père de la Chine moderne, il a contribué à l’émergence de la République et au renversement de la dynastie Qing – NDLR), est menacé par un seigneur de la guerre dans la région de Canton. Tchang Kaï-chek part à son secours. Sun Yat-sen commence alors à s’intéresser à ce militaire à la réputation sulfureuse et lui met le pied à l’étrier. Le grand événement reste le voyage à Moscou, en 1923. Il y présente un exposé sur la révolution chinoise et crie : « Vive la révolution prolétarienne mondiale ! » Ce faisant, il y obtient une aide militaire. À son retour, il est nommé à la direction de l’Académie militaire de Huangpu. Tchang Kaï-chek est le seul dirigeant du Kuomintang (KMT) à disposer d’une force armée. Il comprend avant Mao Zedong que, dans la Chine des seigneurs de la guerre, « le pouvoir (est) au bout du fusil ». Il commande l’expédition militaire qui, partie de la province de Canton durant l’été 1926, a réunifié la Chine tout entière sous l’autorité du KMT, le 10 octobre 1928.

Est-il le contre-révolutionnaire que l’on décrit  ?

Alain Roux Il a un temps été le bras armé de la Révolution, le général rouge, dans le cadre d’une alliance entre le PCC et le KMT. Mais il a rapidement fait comprendre qu’il avait d’autres ambitions, notamment, le 20 mars 1926, à Canton où, profitant d’un soupçon de complot ourdi contre lui par des communistes chinois et des conseillers soviétiques, il fait arrêter par des détachements militaires plusieurs dirigeants du PCC et quelques soviétiques. Il montre alors très clairement sa volonté de se débarrasser de l’allié communiste, avant de prétendre à un malentendu et de faire relâcher tout le monde. Il a néanmoins donné le signal : les milieux d’affaires de Shanghai l’ont très bien compris et vont financer le coup de force bien réel du 12 avril 1927, par lequel il élimine dans le sang les communistes, les syndicalistes ouvriers et les militants des unions paysannes. Il est clairement un contre-révolutionnaire qui a l’appui immédiat des milieux conservateurs, du monde des affaires, des propriétaires fonciers. C’est un homme de droite qui a trahi ses alliés de la veille. C’est l’explication de sa défaite à venir car la Révolution perd de son dynamisme. D’une certaine manière, en frappant les forces populaires, Tchang Kaï-chek fait une victime collatérale : la révolution bourgeoise. La fraction moderniste du monde des affaires, qui l’a soutenu, va être rapidement victime d’un véritable racket de la part de Tchang Kaï-chek, qui la frappe de taxes et de réquisitions, ne la protège pas quand la crise de 1929 atteint la Chine, favorise la spéculation au détriment des investissements, consacre les trois quarts du budget aux dépenses militaires et l’essentiel de ce qu’il reste au service de la dette. Ne pouvant mécontenter les propriétaires fonciers, Tchang Kaï-chek renonce à toute réforme agraire, ce qui compromet toute politique d’industrialisation et, par ricochet, fragilise une armée chinoise en manque de munitions et d’armes. Or, l’agression japonaise de 1937 à 1945 porte des coups mortels à cette armée sur laquelle reposait le pouvoir de Tchang Kaï-chek. Parallèlement, le poids de la guerre sur la partie de la Chine que contrôlait le KMT, après avoir perdu les grandes villes côtières, est insupportable : il s’ensuit une inflation qui atteint des hauteurs vertigineuses. Tchang Kaï-chek, qui a imprudemment recommencé la guerre civile en 1946 contre les communistes en Mandchourie, subit ses premiers désastres et est lâché par une fraction importante de la bourgeoisie, qui ne se rallie pas pour autant aux communistes. Il ne reste plus que l’armée, et celle-ci sera bientôt en déroute.

Le regard de la Chine communiste sur Tchang Kaï-chek a-t-il évolué avec le temps  ?

Alain Roux Je constate qu’il y a une évolution des deux côtés du détroit de Taïwan sur le personnage. À Taïwan, Mao Zedong a toujours été critiqué. En Chine, il l’est aussi depuis les années 1980, même si l’actuel président Xi Jinping a tendance à reprendre les accents maoïstes. Mais, tout de même, la tendance est à considérer que Mao a multiplié les erreurs à partir du Grand Bond en avant (1958-1960) et a eu un rôle dans le régime autoritaire et une responsabilité dans la famine de 1959 à 1962. Si, aujourd’hui, un petit parfum maoïste réapparaît à travers les chants rouges, on sent bien qu’il ne faut pas aller trop loin. Quand les gens ont voulu renouer avec les opéras maoïstes, on les a un peu calmés. À Taïwan, Tchang Kaï-chek est présenté comme un dictateur dont les statues commencent à s’accumuler dans un parc. On a transformé le mausolée gigantesque en son honneur en palais de la démocratie, ce qui est un peu inattendu ! À Pékin, on vous dit que Tchang Kaï-chek était certes un tyran, mais aussi un grand patriote qui a résisté courageusement aux Japonais.

Vous évoquez le débat sur les rapports entre croissance et démocratie en Asie à partir des exemples de Tchang Kaï-chek, du fondateur de Singapour, Lee Kuan Yew, et du dictateur sud-coréen Park Chung-hee. Comment la Chine se place-t-elle dans ce débat  ?

Alain Roux C’est un des problèmes que j’affronte avec difficulté. Certains sont tentés de penser, au regard de ces expériences, que finalement, il y a besoin d’un État autoritaire pour une croissance réussie. Les dictatures sud-coréenne, taïwanaise, singapourienne montrent qu’un régime autoritaire développe de telles contradictions qu’il est paralysé et finit par se bloquer. Ou qu’il débouche sur un régime plus ou moins démocratique, sous lequel la croissance se poursuit. J’ajoute à cela qu’un régime démocratique peut être un régime fort si on apporte des satisfactions aux éléments dynamiques du peuple qui, en retour, soutiennent le régime et acceptent une certaine modération dans leurs revendications pour permettre au pays de développer son économie. Pour la Chine, puisque c’est la question, je fais partie des gens qui ont été très intéressés par l’affirmation de la société civile qui s’est faite progressivement sous Jiang Zemin (1989-2002) et surtout sous Hu Jintao (2002-2012), malgré l’hypothèque de la répression du mouvement populaire de la place Tian’anmen en juin 1989. C’est à son époque que les paysans de Wukan, luttant contre des expropriations mises en place par les cadres dans des conditions scandaleuses, ont gagné. Le responsable de cette lutte, par ailleurs membre du Parti communiste chinois, est devenu par la suite maire de la commune. Ce succès est maintenant remis en question et les animateurs du mouvement sont poursuivis sous divers prétextes. De même, c’est l’époque des importantes grèves dans les usines de la rivière des Perles (Guangdong, dans le Sud), à la suite desquelles des dizaines de milliers de grévistes ont obtenu des avantages réels – hausse de salaires, garantie de l’emploi et début de retraite –, avec l’appui incontestable du chef local du Parti à Canton. On avait l’impression que, peu à peu, le PCC évitait la voie de l’autisme à la Brejnev, qui le menace toujours – comme tout parti unique –, et acceptait de dialoguer avec la nouvelle société, qu’il avait lui-même façonnée. On avait l’impression que, peu à peu, on passerait de syndicats bureaucratiques actuels à des instances vraiment représentatives des ouvriers. Les avocats donnaient de la voix et l’arbitraire était combattu. La lutte contre la corruption initiée par Xi Jinping – non seulement contre « les mouches » mais aussi contre « les tigres » – était au début vécue comme la suite de cette tendance. On s’est rendu compte depuis qu’il ménageait, en fait, le gros du clan des privilégiés, formés par les proches des grands détenteurs du pouvoir, et ne frappait que ceux d’entre eux qui s’étaient opposés à son ascension politique. Tandis que les gens du peuple souffrent encore et ne se contenteront pas toujours d’être ces citoyens passifs de la seconde puissance économique au monde. Certains parlent, à ce propos, d’une revanche posthume de Tchang Kaï-chek sur Mao Zedong.

Entretien réalisé par Lina Sankari

Le « généralissime » qui n’était pas à la hauteur de son destin - Le sinologue Alain Roux s’attaque à la première biographie française de Tchang Kaï-chek, fruit de cinq années de recherches. Cet ouvrage permet de comprendre les erreurs qui ont mené le dirigeant à échouer successivement face aux Japonais et aux communistes. Pourtant considéré comme l’un des « quatre grands », avec Churchill, Roosevelt et Staline, le « généralissime », incapable de relancer l’économie, perd sur tous les fronts. Cette imposante biographie est essentielle pour appréhender ce dictateur jamais « à la hauteur de son destin ».

Lire aussi : «  La Chine n’a pas de prétentions à l’hégémonie.  » L’analyse du professeur Philip Golub Entretien. Philip Golub, professeur de relations...

Marqueurs : Entretiens grands entretiens alain roux chine tchang kaï-chek - Rappel concernant les règles de confidentialité de Google

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La Bretagne dans sa diversité appelle à une autre réforme ...

Source : https://www.humanite.fr/alain-roux-tchang-kai-chek-est-aujourdhui-percu-taiwan-comme-un-dictateur-619250

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9.

Taïwan déterre les crimes de la dictature de Tchang Kaï-chek Par Brice Pedroletti Publié le 04 juin 2020 à 11h17 – Document ‘lemonde.fr –

Photo - La présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, consulte une liste de victimes de l’ère Tchang Kaï-chek, à Taipei, le 5 octobre 2018. DANIEL SHIH / AFP

Condamné à douze ans de prison en 1971 pour un attentat qu’il n’a jamais commis, Fred Chin, 71 ans, aura attendu l’année 2019 pour voir révoquer le verdict qui lui vola sa jeunesse. Lors de la cérémonie qui l’innocenta le 7 juillet avec plusieurs milliers d’autres victimes, la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, prit le micro : « Tout comme un bout de papier vous a envoyé en prison, un bout de papier vous déclare innocent », reconnut-elle, admettant qu’il restait encore beaucoup à accomplir.

Réélue triomphalement en janvier, Mme Tsai, dont le deuxième mandat a débuté le 20 mai, entend bien mettre les bouchées doubles en matière de « justice transitionnelle », le processus consistant à solder les comptes de la « terreur blanche » de Tchang Kaï-chek, durant la loi martiale à Taïwan, entre 1949 et 1987. L’enjeu n’est pas que mémoriel : il s’agit pour la démocratie taïwanaise de creuser l’écart, d’un point de vue moral, avec une Chine continentale engluée dans l’autoritarisme. Alors que, le 4 juin, l’anniversaire du massacre de Tiananmen, il y a trente et un ans, est passé sous silence en Chine, l’agence taïwanaise en charge des affaires chinoises a appelé mercredi Pékin à « réexaminer l’incident du 4 juin » et « à présenter au peuple des excuses sincères ».

Seconde présidente du DPP, le Parti démocrate progressiste issu de la lutte contre la dictature, après Chen Shui-bian (2000-2008), Mme Tsai fut la première à donner à son parti une majorité absolue au Parlement, renouvelée lors des législatives de janvier 2020. C’est une condition sine qua non pour aller au-delà des mesures prises dans ce domaine par ses prédécesseurs, de Chen Shui-bian (2000-2008) du DPP, alors dépourvu des armes législatives nécessaires, à Ma Ying-jeou (2008-2016) du Kouomintang (KMT), l’ex-parti unique, qui se posait en défenseur de la démocratie mais se préoccupait avant tout de veiller au grain.

L’offensive porta d’abord sur le patrimoine colossal du KMT, qui dut se défaire, au nom d’une loi de restitution des actifs mal acquis, d’une grande partie de ses possessions et filiales. L’audit des crimes de la dictature commence en mai 2018, avec la mise en place d’une Commission de justice transitionnelle dotée d’un large mandat en matière d’enquête et d’accès aux archives. Mais elle attire la controverse dès septembre de cette année-là, quand les propos « fuités » dans la presse de son directeur adjoint sur le passé douteux d’un candidat KMT aux municipales de 2018 permettent à ce parti de l’accuser d’être à la solde du DPP, alors qu’elle est censée être indépendante.

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Source : https://www.lemonde.fr/international/article/2020/06/04/taiwan-deterre-les-crimes-de-la-dictature-de-tchang-kai-chek_6041742_3210.html

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10.
Vidéo d 3 minutes – Taiwan et Hong Kong : même combat démocratique - Mardi 11 août 2020 – Document ‘franceinter.fr’

Taiwan reçoit pour la première fois depuis 1979 un ministre américain. Une provocation envers Pékin mais aussi le signe d’un raidissement plus général des Etats-Unis vis-à-vis de Pékin.

Photo - La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen (à droite) à côté du secrétaire américain à la Santé et aux Services sociaux Alex Azar lors de sa visite à Taipei le 10 août. © AFP / Taiwan Presidential Office

Un ministre américain en visite officielle à Taïwan... C’est historique ! Les Etats-Unis n’avaient pas envoyé d’officiels de si haut rang depuis 1979, c’est-à-dire depuis qu’ils ont coupé leurs liens diplomatiques avec Taïwan. Et ce visiteur d’exception, reçu avec des attentions de chef d’Etat, c’est Alex Azar, ministre de la Santé.

Il est venu avec un double message : d’abord, il a salué l’impeccable démocratie taïwanaise en la personne de sa présidente tout juste réélue, Mme Tsaï. Ensuite, comme ministre le Santé, il a voulu louer la réponse locale à la pandémie de covid19

Il faut dire que les résultats de l’île rebelle sur ce points sont presque incroyables pour un territoire si proche de la source même de l’épidémie, à savoir la Chine continentale : pour 23 millions d’habitants, Taïwan de compte que 420 cas et 7 décès !

Une provocation envers Pékin !

Deux provocations ! Mme Tsaï appartient à un mouvement politique qui veux maintenir à distance le régime autoritaire de Pékin. De plus, saluer les succès sanitaires de Taïwan, c’est viser en creux la rétention d’informations et les mensonges statistiques chinois.

À écouter - MondeTaiwan aux urnes pour garder la Chine à distance2 min

Pékin l’a reçu 5/5 : le ministre américain avait à peine posé le pied à Taïwan que deux chasseurs chinois violaient l’espace aérien taïwanais. Ils ont été aussi reconduit côté chinois par de splendides patrouilleurs taïwanais (de marque étasunienne bien sûr).

On voit bien l’intérêt des Etats-Unis : la Chine est devenue un des thèmes de campagne phares de Donald Trump, qui n’en a pas beaucoup dans sa besace. Donc une provocation, après s’en être pris à l’application d’origine chinoise TikTok, ne peux pas faire de mal.

Méfiance persistance des Etats-Unis

Oui et non. Il y a fort à parier que, même s’il est vaincu à la prochaine présidentielle, la méfiance des Etats-Unis vis-à-vis de la Chine persistera. La dernière fois que Washington avait envoyé un officiel à Taïwan, c’était en 2014 sous Obama mais c’était seulement un haut-fonctionnaire.

On sent bien que, de part et d’autre du Pacifique, monte un affrontement commercial et économique doublé d’une bataille idéologique. La Chine essaie de démontrer au monde qu’on peut devenir riche sans en passer par la démocratie libérale à l’occidentale.

Et pour mieux valider sa démonstration, Pékin a décidé de mettre de l’ordre autoritaire dans ses arrières cours. Pas question qu’un seul Chinois puisse être harmonieusement dirigé par des principes démocratique, d’où la reprise en main de Hong Kong.

Taïwan dans le viseur de Pékin

Exactement ! Sauf que, Taïwan a beau être 267 fois plus petit en superficie, 60 fois en population et 23 fois en richesse, pour y parvenir il faudra plus qu’une loi scélérate adoptée en plein confinement et suivi d’arrestations perlée, comme à Hong Kong

Aujourd’hui, la démocratie représentative est si profondément ancrée dans l’identité de l’île rebelle que seul un Taïwanais sur dix souhaite la réunification. Pire, les deux-tiers des habitants de l’île se sentent Taïwanais plutôt que Chinois.

Mais c’est le sort réservé aux Hongkongais qui a dessillé le camp occidental. La Grande-Bretagne et l’Australie ont déjà grand ouvert leurs consulats aux opposants de Hong Kong et les Etats-Unis font pression pour que leurs alliés bannissent Huawei de leur future 5G.

À écouter - MondeLe pari fou de Boris Johnson2 min

Londres a même proposé un nouveau format pour le G7 : un D10, « D » pour démocratie. Une sorte de forum anti-Pékin mais aussi hostile à Moscou, qui rassemblerait en plus la Corée du Sud, l’Australie et l’Inde.

La France, éternelle voix discordante, reste pour le moment à l’écart de ces initiatives, Mais combien de temps pourra-t-on tenir sans trahir les valeurs pour lesquelles se battent Taïwan et Hong Kong et qui sont les siennes : Liberté, Egalité, Fraternité.

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Taïwan - Actualités, vidéos et infos en direct - https://www.lemonde.fr › International › Asie-Pacifique – « Toute l’actualité sur le sujet Taïwan. Consultez l’ensemble des articles, reportages, directs, photos et vidéos de la rubrique Taïwan publiés par Le Monde ».

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Rencontre avec Hu Ching-fang, écrivaine et ambassadrice des arts de Taïwan en France - Par Margaux Menu - Publié le 27/09/2022 à 06h30 - Article complet du Magazine Le Monde’ réservé aux abonnés - M le mag- Taïwan

Du Festival d’Avignon au Centre Pompidou, la directrice du Centre culturel de Taïwan à Paris multiplie les initiatives pour promouvoir les artistes de son île, à l’heure où les tensions avec la Chine sont ravivées.

Hu Ching-fang (au centre) défile dans les rues d’Avignon avec des compagnies de théâtre taïwanaises, le 6 juillet 2022.

Photo - Hu Ching-fang (au centre) défile dans les rues d’Avignon avec des compagnies de théâtre taïwanaises, le 6 juillet 2022. CENTRE CULTUREL DE TAIWAN À PARIS

« D’une certaine façon, cette crise est une bonne chose. Le monde entier commence à penser. » La crise qu’évoque Hu Ching-fang, directrice du Centre culturel de Taïwan en France, c’est celle qui agite son pays depuis début août avec le début des manœuvres militaires de la République populaire de Chine dans les eaux qui l’entourent. Le géant voisin laisse ­planer la menace d’une guerre qui pourrait mettre fin à l’indépendance de l’île aux 23 millions d’habitants.

Hu Ching-fang assiste à l’escalade militaire de loin. Cette écrivaine de 53 ans travaille depuis un an à Paris, au Bureau de représentation de Taipei en France, dans le 7e arrondissement. L’équivalent d’une ambassade, le pays n’étant reconnu que par quatorze Etats, dont ne fait pas partie la France. La directrice est chargée de la promotion de la culture taïwanaise sous tous ses aspects.

« Mon rôle est de prouver que même par temps agité, nous restons des partenaires fiables et modérés. » Hu Ching-fang

Objectif : se différencier de la Chine. Et défendre les valeurs démocratiques et progressistes que souhaite incarner l’île, notamment sous l’égide de la présidente Tsai Ing-wen. Au pouvoir depuis 2016, celle-ci a fait de la culture une affaire d’Etat, à l’inverse de son rival communiste, où les fondations privées sont majoritaires. « Nous avons construit notre démocratie et notre prospérité sous la menace de la guerre durant quatre-vingts ans, nous avons l’habitude des crises, rassure Hu Ching-fang, sereine. Mon rôle est de prouver que même par temps agité, nous restons des partenaires fiables et modérés. »

Transgresser ce simple rôle protocolaire

A sa charge de défendre les arts taïwanais et de montrer que son pays n’est pas seulement celui du « made in Taiwan », ­associé dans l’imaginaire collectif à l’industrie électronique. A ce titre, la directrice appuie le travail d’artistes, tant bédéistes que cinéastes ou plasticiens à travers des expositions, des conférences-débats ou des festivals. Certains reçoivent un soutien financier pour s’installer en France, d’autres sont invités par des musées européens.

Ecrivaine avant tout, Hu Ching-fang avoue souvent transgresser ce simple rôle protocolaire. Il n’est pas rare de la croiser attablée en compagnie d’artistes aux multiples ­origines à La Coupole, brasserie du quartier de Montparnasse courue du petit milieu culturel parisien. Une façon d’établir un lien de confiance avec ses interlocuteurs.

Les artistes CHENG Ting-ting, LU Zih-rong et WU Tzu-an, actuellement en résidence à la Cité internationale des arts… https://t.co/d31hya0hZH - TaiwanEnFrance (@Taïwan en France)

C’est le cas avec Eric Faye, auteur deNagasakihttps://www.lemonde.fr/livres/artic...(J’ai lu), Grand Prix du roman de l’Académie française en 2010. Fraîchement revenu d’une résidence d’écriture à Taïwan, il salue la bienveillance de la directrice du centre. « Madame Hu incarne la gentillesse propre à son peuple, elle représente une littérature taïwanaise qui partage avec nous les questionnements du monde moderne. » Dans son douzième livre, Islands (non traduit en français), Grand Prix du roman de la Foire internationale du livre de Taipei 2020, l’autrice décrit une île flottant au-dessus d’un monde en train de s’effondrer. Une île, comme celle de Taïwan, dont les habitants sont liés par un contrat social, « plutôt que par l’histoire, le sang ou la religion », explique-t-elle. En filigrane, l’écrivaine nourrit un dessein très clair : faire comprendre la nécessité absolue de cultiver la diversité des cultures, à commencer par celles de Taïwan

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Source pour l’article complet : https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/08/27/hu-ching-fang-ecrivaine-et-ambassadrice-des-arts-de-taiwan-en-france_6139178_4500055.html

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Dédicace - 给所有来 - Dedication

Dédicace : à tous mes anciens collègues chinois des familles amies YU, LIN et HO qui m’ont entr’ouvert les portes de la langue chinoise, donné des clefs pour les cultures de ce vaste pays et facilité des échanges interfamiliaux nombreux et fructueux…

给所有来自余家、林家和何家的前中国同事,他们为我打开了汉语的大门,给我提供了了解这个广阔国家文化的钥匙,并促进了无数次富有成效的家庭间交流。(avec DeepL)

Dedication  : to all my former Chinese colleagues from the YU, LIN and HO families who opened the doors of the Chinese language to me, gave me keys to the cultures of this vast country and facilitated numerous and fruitful inter-family exchanges...

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Auteur et traductions : Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 29/08/2022

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIAS Créations artistiques Histoire et culture de Chine Admirer un paysage inspiré par Song Meiling.7.docx

Mis en ligne par Pascal Paquin de Yonne Lautre, un site d’information, associatif et solidaire(Vie du site & Liens), un site inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, indépendant de tout parti.

http://yonnelautre.fr/local/cache-vignettes/L160xH109/arton1769-a3646.jpg?1510324931

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