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"Les fondements d’une nécessaire éthique, avec ses applications morales dans l’éducation, la politique, la santé, le droit, la philosophique, les technologies et la gestion des ressources humaines" par Jacques Hallard

jeudi 14 juillet 2022, par Hallard Jacques



ISIAS Ethique Philosophie

Les fondements d’une nécessaire éthique, avec ses applications morales dans l’éducation, la politique, la santé, le droit, la philosophique, les technologies et la gestion des ressources humaines

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 12/07/2022

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(Tiques et puces) - Source : https://twitter.com/lnramoni/status/942292715773071360 - In Humour décalé -@lnramoni -L’#éthique, les #puces et... les #chiens - 8:17 AM · 17 déc. 2017

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Définition préalable

L’éthique est une discipline philosophique portant sur les jugements moraux et dont le concept est donc très proche de celui de la morale. C’est une réflexion fondamentale de tout peuple afin d’établir ses normes, ses limites et ses devoirs. Wikipédia

Tirée du mot grec « ethos » qui signifie « manière de vivre », l’éthique est une branche de la philosophie qui s’intéresse aux comportements humains et, plus précisément, à la conduite des individus en société. 23 juillet 2015

« Le terme éthique vient du latin ethica qui signifie la morale en tant que partie de la philosophie. Cependant, ce terme a lui-même été emprunté au grec êthikos, les mœurs et la morale, qui dérive de êthos qui désigne une manière d’être habituelle et les mœurs d’un groupe ».

L’éthique et la morale, quelle différence ? Vidéo 9:25 - 09 octobre 2020 - Philoxime

Mais bon sang, c’est quoi la différence entre l’éthique et la morale ? Y a-t-il une différence entre ces deux termes ? Et encore plus méta : qu’est-ce qu’une définition ?

Dans cette vidéo on va discuter étymologie, chou-fleur, protestantisme, liberté individuelle, et on discutera notamment des approches de Paul Ricœur, Jürgen Habermas et Ronald Dworkin.

👉 S’abonner : http://youtube.com/philoxime?sub_conf...

👈 0:00 - Intro 0:43 - Détour par l’étymologie 2:33 - Les usages de ’morale’ et ’éthique’ 4:23 - Une spécificité francophone ? 5:50 - Tentatives de distinction : Ricoeur, Dworkin, Habermas 8:04 - Conclusion – Autre sinformations dont les références à lire à la source : https://www.youtube.com/watch?v=wmvVtPYwtso

La morale et l’éthique – Vidéo 8:38 - 21 avril 2017 - Prepalive : La Prépa Sciences Po et 7 IEP en ligne

Par Geoffroy LAUVAU Docteur en philosophie politique - Enseignant à Sciences Po Paris Pour plus d’informations : www.prepalive.com

Source : https://www.youtube.com/watch?v=wmvVtPYwtso

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Introduction

Ce dossier est consacré à la notion d’éthique, avec tout d’abord une approche philosophique, puis ensuite des points de vue divers sur ce sujet.

Des applications concrètes font l’objet d’une sélection de sites concernant l’éthique dans différent secteurs.

Les documents retenus ici sont indiqués dans le sommaire ci-après.

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Sommaire

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  • Qu’est-ce que l’éthique ? – Article officiel du Gouvernement du Canada - Date de modification : 2015-07-23
    Tirée du mot grec « ethos » qui signifie « manière de vivre », l’éthique est une branche de la philosophie qui s’intéresse aux comportements humains et, plus précisément, à la conduite des individus en société. L’éthique fait l’examen de la justification rationnelle de nos jugements moraux, elle étudie ce qui est moralement bien ou mal, juste ou injuste.

Table des matières de cette note :

* Notre compréhension de l’éthique

* Qu’est-ce que l’éthique ?

* Qu’est-ce que l’éthique appliquée ?

* Que sont les valeurs et l’éthique ?

* Ce que la notion de « Valeurs démocratiques » veut dire dans le quotidien des fonctionnaires

Notre compréhension de l’éthique

La création du bureau des valeurs et d’éthique de la fonction publique (BVEFP), en 1999, fait suite aux recommandations du Rapport du vérificateur général de 1995 et, bien sûr, à la publication du rapport De Solides Assises, rapport du groupe de travail sur les valeurs et l’éthique, publié en 1996 sous la direction de John Tait. Considéré comme le document fondateur de la réflexion sur l’éthique au sein de la fonction publique fédérale, le Rapport Tait pose un certain nombre d’éléments susceptibles d’ouvrir la discussion autour des valeurs et de l’éthique publique.

Pour plusieurs raisons, la question des valeurs et de l’éthique est aujourd’hui au coeur des préoccupations gouvernementales. « La société canadienne vit une période de profonds changements, et il en va de même pour la plupart d’entre nous. Nous devons faire face aux demandes de changements organisationnels et technologiques. Il nous faut aussi nous adapter à un nouvel environnement fondé sur les partenariats avec d’autres gouvernements, les collectivités
et les citoyens. »

Parce que la citoyenneté est une notion fondée sur le collectif, sur des aspirations communes, « parce que le service aux citoyens doit être la priorité d’un gouvernement qui souhaite renforcer les liens collectifs, et enfin parce que le citoyen mieux informé est plus exigeant en ce qui a trait à la transparence du gouvernement, il est important de réexaminer nos valeurs fondamentales. « Nous devons également bien comprendre comment un comportement éthique peut nous permettre de continuer d’atteindre nos objectifs personnels et organisationnels de manière cohérente et constructive.

Après avoir bâti sur les conclusions du rapport de feu John Tait, le BVEFP entend maintenant préciser sa compréhension de l’éthique. Le texte qui suit vise à présenter la philosophie générale du BVEFP.

Qu’est-ce que l’éthique ?

Tirée du mot grec « ethos » qui signifie « manière de vivre », l’éthique est une branche de la philosophie qui s’intéresse aux comportements humains et, plus précisément, à la conduite des individus en société. L’éthique fait l’examen de la justification rationnelle de nos jugements moraux, elle étudie ce qui est moralement bien ou mal, juste ou injuste.

Dans un sens plus large, l’éthique réfléchit sur la personne humaine et sur son interaction avec la nature et les autres hommes, sur la liberté, sur la responsabilité et sur la justice. On peut dire, de façon générale, que l’éthique, dès lors qu’elle s’engage à réfléchir sur le rapport qui existe entre les hommes et le monde, a le souci de l’autonomie de la personne. Cette autonomie est la condition première de la prise de décision éthique et de toute analyse objective des faits. L’autonomie se manifeste lorsqu’un individu choisit, dans un processus décisionnel, de s’affranchir, autant que faire se peut, de ses conditionnements. Dans la mesure où cette opération suppose une lucidité certaine, permettant de juger objectivement et de décider de l’orientation à prendre, on comprend que la pratique de la décision éthique soit chose difficile à réaliser.

Cette conception de l’éthique entraîne, bien évidemment, des conséquences pour une organisation comme le gouvernement du Canada. Le BVEFP croit que la réflexion sur l’éthique doit s’inscrire dans un effort d’humanisation de la fonction publique, et que cet effort passe inévitablement par l’accroissement de l’autonomie des personnes.

C’est là l’un des principes essentiels à l’opération qui consiste à passer d’une administration publique verticale où les règles sont dictées à une structure décisionnelle horizontale qui laisse plus de place au jugement et à la responsabilisation des fonctionnaires.

C’est dans cet esprit également que le rapport De Solides Assises faisait du dialogue la plaque tournante du développement des valeurs et de l’éthique dans la fonction publique. Par le dialogue, l’éthique comme principe peut maintenant prendre la forme d’une éthique appliquée.

Qu’est-ce que l’éthique appliquée ?

L’éthique appliquée est une pratique de l’éthique et plus spécifiquement de la philosophie du langage qui envisage d’éclairer le jugement moral qui préside aux décisions que nous prenons dans les différents secteurs de notre existence. L’éthique appliquée présuppose le langage parce qu’elle s’appuie sur le dialogue pour réaliser cet objectif.

  • L’éthique appliquée est une pratique éducative :
    • Elle vise à accélérer la prise de conscience et à accompagner l’exercice du jugement. « Parce que le jugement moral ne s’apprend pas, il se cultive ».
  • L’éthique appliquée est une pratique politique :
    • Elle cherche à mettre en place les conditions optimales pour l’exercice du jugement moral. L’éthique appliquée est une pratique politique parce qu’elle a le « souci du bien commun ».
  • L’éthique appliquée est une pratique philosophique :
    • Elle vise au développement de la critique systématique et créatrice articulée autour de la méditation sur l’excellence humaine.
      Il va sans dire que cette perspective triple sur l’éthique appliquée implique la mise en œuvre d’un programme étoffé de promotion des valeurs et de l’éthique dans la fonction publique. Or, loin d’atteindre une sorte d’émulation par mimétisme, la mise en place d’un tel programme suppose un dialogue franc. Le Rapport Tait est clair sur cette question : le dialogue franc est le fondement de la démocratisation des structures et de la gestion éthique des fonds publics. Au fond, il s’agit ici de
      « rencontrer le bien » par le déploiement d’une conscience démocratique partagée par le dialogue.

à terme, c’est le développement de la conscience certes, mais également celui de la capacité de juger qui constitue la tâche principale du BVEFP. Considérant cette mission, on ne peut cependant pas tenir pour acquis que tout le monde, que tous les fonctionnaires, partagent un même niveau de compréhension et de jugement éthique. D’où, bien sûr, la nécessité d’accompagner notre démarche d’un volet formation visant à solidifier le niveau de jugement éthique des fonctionnaires.

Le BVEFP croit qu’il ne sera possible d’atteindre cet objectif qu’en favorisant, par la formation, une prise de conscience double, à la fois des valeurs personnelles de chacun et des valeurs véhiculées par le gouvernement et plus largement par la tradition démocratique.

Que sont les valeurs et l’éthique ?

Les valeurs et l’éthique représentent ce que la plupart d’entre nous mettons déjà en pratique quotidiennement par le biais de nos actions. Elles décrivent la manière dont nous nous efforçons de travailler avec nos collègues de travail, nos partenaires et nos clients. Elles expliquent l’esprit qui nous anime et qui nous permet d’effectuer notre travail. Nos valeurs, ce qui nous apparaît souhaitable, ce qui a de l’importance pour nous, ce que l’on estime et cherche à atteindre, se reflètent donc dans nos activités de tous les jours.

  • à titre d’individus, nos valeurs sont issues de notre culture au sens large. Par exemple, les valeurs que nous tenons de notre famille, de notre éducation ou encore de nos expériences culturelles.
  • à titre de fonctionnaires, nos valeurs sont modelées par les traditions de notre système démocratique gouvernemental.
    C’est pourquoi il est important de comprendre que les valeurs et l’éthique fournissent un cadre pour la prise de décision et le leadership. Cette compréhension est d’autant plus importante dans la mesure où nous pensons, à la suite du rapport, que la déontologie et les règles qui l’accompagnent ne sont pas les seuls éléments susceptibles de promouvoir les valeurs et l’éthique au sein de la fonction publique. Le rapport De Solides Assises précise ce point de la manière suivante :

« Un régime déontologique, tel que nous le définissons, est plus qu’une seule initiative. C’est un ensemble d’initiatives, qui s’appuient l’une l’autre et se complètent. »

Cet élément reflète la position du BVEFP, mais il précise surtout les contours de la ligne de force de la réflexion sur les valeurs et l’éthique au sein de la fonction publique canadienne selon laquelle : aucune règle ne peut seule encourager le citoyen ou le fonctionnaire à développer l’esprit conciliant qui, en toute conscience, lui permet d’agir de manière responsable, de façon honnête et avec justesse. Un code seul ne suffit pas à la promotion des valeurs et des normes de l’éthique de la fonction publique canadienne. Il faut mettre en place un dialogue constant afin qu’il soit possible d’intégrer les valeurs et l’éthique dans toutes nos décisions, dans tous nos gestes au sein de notre milieu de travail, la fonction publique fédérale.

Notre principal défi consiste donc à combiner les deux approches : celle fondée sur les valeurs et l’autre, fondée sur les règles.

Ce que la notion de « valeurs démocratiques » veut dire dans le quotidien des fonctionnaires

Présentation d’ordre général

Le mot « démocratie » renvoie à un processus décisionnel éminemment politique. L’élection d’un député représentant est, par exemple, l’aboutissement d’une décision démocratique collective. Une décision démocratique doit être soit un résultat populaire, soit prise dans l’intérêt de la population. Dans la fonction publique, il est traditionnellement entendu que l’anonymat et la neutralité sont des éléments essentiels pour que la décision soit prise dans l’intérêt de la population. En fait, l’anonymat tend à préserver la neutralité des fonctionnaires qui peuvent, en toute confiance, donner des conseils francs. Ces règles relèvent du principe du « bon gouvernement ».

Cela dit, il faut cependant préciser que la décision ou la mesure qui émane du processus démocratique peut être qualifiée de bonne ou de mauvaise.

Le rapport De Solides Assises, Rapport du groupe de travail sur les valeurs et l’éthique dans la fonction publique

Si nous nous en tenons au processus démocratique qui correspond à la culture politique du Canada, l’élément clé du rapport De Solides Assises demeure l’idée du gouvernement responsable face au public qui, idéalement, prend de bonnes mesures dans le respect du processus démocratique. Le respect du processus démocratique implique la transparence du système parlementaire et du système de gestion (du processus décisionnel). Sans éliminer le principe de l’anonymat, l’idée du gouvernement responsable introduit la notion de responsabilité. Il en découle que le bon gouvernement ne peut plus s’appuyer sur le seul principe de l’anonymat dans la mesure où la transparence devient, à son tour, l’un des principes du processus décisionnel démocratique qui, dans l’intérêt du public, doit être rapidement mis en place la fonction publique est là pour servir le public.

Les transformations de la fonction publique vont donc dans le sens de la responsabilisation des fonctionnaires et de la transparence du processus décisionnel, et cela, pour le bien commun. Dans la fonction publique, la relation entre l’« ancien accord » anonymat et sécurité d’emploi et la nouvelle dynamique importance du public et imputabilité génère cependant des incertitudes et des incompréhensions.

Pour lever une partie des incertitudes, il faut sans doute mentionner que l’idée de valeurs démocratiques est un principe décisionnel qui met l’accent sur la transparence et sur la nécessité de bien servir le public.

Au quotidien

Au quotidien, cela signifie qu’un franc dialogue est engagé entre les différents niveaux de gestion les différentes autorités et que chaque personne assume la responsabilité de ce qui relève de son autorité. Or, « assumer publiquement la responsabilité d’une chose n’équivaut pas nécessairement à recevoir le blâme ». Pour être responsable, il suffit « d’accepter qu’une chose relève de son secteur de compétence et de prendre les mesures qui s’imposent ». S’il peut être appliqué par tous, ce simple principe devient le moteur d’un gouvernement responsable où s’amalgament, dans la transparence, l’imputabilité et non le blâme de la fonction publique et la responsabilité ministérielle. Encore une fois, le fait de rendre des comptes ne signifie pas recevoir des blâmes.

Le fait de s’expliquer, d’expliquer nos décisions, est un mode de communication que tous utilisent dans leur vie quotidienne en famille, entre amis, etc. et qui s’applique également au travail. L’obligation de rendre compte suppose simplement qu’on rende des comptes à une autorité le Parlement, un supérieur, sur la façon dont on s’acquitte de ses responsabilités. Dans la fonction publique, donner une explication ne doit cependant pas menacer des valeurs aussi importantes que la neutralité, l’impartialité et le professionnalisme. Il faut trouver le juste équilibre entre l’anonymat qui protège la neutralité et la reddition de comptes.

Il va de soi que la responsabilité ministérielle demeure la plaque tournante du processus démocratique. Toutefois, si l’anonymat ne peut être considéré comme un principe absolu, la responsabilité ministérielle doit également être limitée à l’autorité du ministre et aux explications qu’il peut, franchement et honnêtement, donner au Parlement et au public. Il en va de la transparence du processus décisionnel, mais aussi du succès de la décentralisation du pouvoir accroissement de la responsabilisation des fonctionnaires qui accompagne tout processus démocratique.

Quelques valeurs ayant des conséquences sur le processus démocratique :

Fichier:Gouvernement du Canada logo.svg — Wikipédia

Source : https://www.canada.ca/fr/secretariat-conseil-tresor/services/valeurs-ethique/code/quest-ce-que-ethique.html

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L’éthique est une discipline philosophique portant sur les jugements moraux et dont le concept est donc très proche de celui de la morale. C’est une réflexion fondamentale1 de tout peuple afin d’établir ses normes, ses limites et ses devoirs2. Dans les pays laïcs, l’éthique est étroitement liée à la philosophie politique qui la sous-tend, mais elle peut aussi être liée à la culture, la religion, les croyances et les traditions d’un pays, d’un groupe social, ou d’un système idéologique.

Pour des philosophes tels qu’Aristote ou Kant, l’éthique a pour but de définir ce qui doit être3. L’éthique exprime des énoncés normatifs, prescriptifs ou encore évaluatifs parmi lesquels on trouve des impératifs catégoriques. La démarche éthique se distingue ainsi de la démarche scientifique qui elle se base sur des jugements de fait formulés dans des énoncés descriptifs, parmi lesquels on trouve des impératifs hypothétiques4. En absence d’impératif catégorique, une formulation éthique relève d’une faute de logique nommée paralogisme naturaliste.

L’éthique comprend plusieurs champs d’application tel que l’éthique normative qui s’intéresse principalement aux concepts du bien et du bon que véhicule les théories de justice sociale et doctrines telles que l’utilitariste, l’égalitariste et le libertarianiste, etc… À la suite de cela, l’éthique appliquée ou l’éthique déontologique s’intéresse alors à la mise en pratique des principes moraux. L’éthique descriptive et comparative s’intéresse quant à elle à la description et à la comparaison des différents codes moraux, alors que méta-éthique s’intéresse pour sa part au sens même des concepts mobilisés par l’éthique tel que le bien le mal, le juste, etc…

La réflexion éthique peut enfin porter sur les actes passés, on parle alors d’éthique de la vertu, ou sur les conséquences des actes comme le fait le conséquentialisme. Au sein d’une société mondialisée et cosmopolite dans laquelle cohabitent de nombreuses éthiques différentes, la démarche contemporaine de l’éthique consiste donc selon John Rawls à rechercher un équilibre réfléchi4.

Étymologie

Du grec ηθική [επιστήμη], « la science morale », de ήθος « ethos », « lieu de vie ; habitude, mœurs ; caractère, état de l’âme, disposition psychique » via le mot latin ethicus, la morale5. Ce terme est parfois synonyme de morale puisque ce dernier mot a été utilisé pour traduire le concept d’éthique des philosophes grecs antiques.

Champs de l’éthique

Les différents champs de l’éthique peuvent se caractériser par les questions suivantes :

Illustration - Huit qualités éthiques dans la période Joseon en Corée. De droite à gauche : la piété filiale, la fraternité, la loyauté, la confiance, l’étiquette, la vertu, l’intégrité, la crainte (shame ?). Du 19ème, conservé au musée folklorique national de Corée.

Contextualisation

L’éthique regroupe un ensemble de règles qui se différencient et complètent les règles juridiques.

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Photo - Manifestation pour abolir le travail des enfants, New York, 1er mai 1909.

Parce qu’elles intègrent le motif, le mobile des activités humaines et trouvent leur fondement dans l’intériorité de l’être comme l’indique Kant dans Fondements de la métaphysique des mœurs6, les règles éthiques ont un champ d’action différent de celui des règles juridiques : un acte pourra être légal mais non conforme à l’éthique (par exemple l’achat d’un objet fabriqué par un esclave) ; un acte pourra être illégal mais conforme à l’éthique (par exemple l’assistance à un réfugié politique).

L’éthique inspire et précède souvent les règles juridiques : les règles morales sont souvent érigées en loi. Le temps de l’éthique permet la création du consensus social nécessaire à l’établissement de la règle de droit (par exemple, la défense de la cause animale est essentiellement traitée par l’éthique jusqu’au XVIIIe siècle mais tend à devenir juridique avec l’apparition de quelques lois de défense contre les mauvais traitements aux XXe et XXIe siècles).

Loi de Hume et quête de cohérence

En 1751, David Hume mettait en évidence le fait qu’il est impossible d’inférer une conclusion normative à partir d’un ensemble de prémices descriptives (loi de Hume). Face à ce constat logique, le raisonnement éthique doit donc nécessairement puiser ses prémices normatives, soit dans le registre de la théologie morale, soit dans les théories spéculatives issues de l’anthropologie philosophique.

Mais dans le cas des sociétés modernes caractérisées par un mélange de religions et de cultures, la recherche d’un dogme partagé par tous est devenue impossible. Pour cette raison, la pratique de l’éthique contemporaine se concentre aujourd’hui sur la quête de cohérences normatives établies sur base de discussions argumentées et non dogmatiques, une pratique déjà observée au sein de la tradition socratique7.

Histoire - Article détaillé : Histoire de l’éthique.

L’éthique a connu de nombreuses et importantes transformations au cours de son histoire. Concernant l’éthique occidentale il est ainsi possible d’établir certaines grandes périodes.

Dans l’Antiquité, l’éthique était dominée par le concept de « vertu » aussi bien chez Socrate que chez Platon, Aristote, les Stoïciens et Épicure. Ainsi, l’homme bon est celui qui réalise bien sa fonction, son télos. Il s’agit donc de réaliser pleinement la nature et ce qui constitue la nature humaine, afin d’atteindre le bonheur.

Au Moyen Âge l’éthique antique, celle de Platon puis d’Aristote, est intégrée à la tradition biblique.

Au début du XVIIe siècle, Descartes fut le premier philosophe à prendre nettement ses distances avec l’éthique antique qu’il jugeait trop « spéculative »8. S’appuyant sur une nouvelle métaphysique, il fonde une morale dans un sens beaucoup plus individuel.

À la fin du XVIIIe siècle, le développement de l’éthique moderne se poursuit avec la pensée Kant et la naissance de l’éthique déontologique : une réflexion critique sur les conditions de possibilité de la morale mettant l’accent sur le devoir.

Fin du XIXe siècle, avec Heidegger, l’éthique quitte toute dimension morale pour prendre les traits de la vérité de l’Être, voir La Lettre sur l’humanisme où il n’y a plus contradiction entre éthique et ontologie comme le craignait Levinas.

À l’apogée du XXe siècle et à l’aube du XXIe siècle se développe l’éthique appliquée en rapport avec de nouvelles préoccupations environnementales et sociétales. C’est à travers la déontologie que s’établissent les codes de comportements au sein des gouvernances et des activités professionnelles.

Éthique et morale - Article détaillé : Philosophie morale.

Les rapports entre morale et éthique sont délicats, car la distinction entre ces deux termes eux-mêmes est différente selon les penseurs. Dans un sens « ordinaire », le terme éthique est synonyme de morale, et désigne une pratique ayant pour objectif de déterminer une manière conforme de vivre dans un habitat en correspondant aux fins ou aux rôles de la vie de l’être humain (exemple : recherche du bonheur ou de la vertu).

Toutefois, si le terme « éthique » est synonyme de morale dans un sens « ordinaire », pourquoi le mot « morale » ne se rencontre-t-il pas une seule fois dans l’Éthique de Spinoza ? La raison en est que la morale consiste en un ensemble de règles « relatives » fictivement érigées en Bien et Mal absolus, comme le confirme sa définition dans le paragraphe suivant, alors que l’éthique est précisément la morale débarrassée de ses croyances superstitieuses absolutisant le relatif et de ses condamnations moralisatrices utilisées comme une arme contre les Autres, dixit Constantin Brunner, (1862-1937), héritier spirituel de Spinoza.

La dichotomie Morale/Éthique sera explicitée par le philosophe Stéphane Sangral, dans Fatras du Soi, fracas de l’Autre, comme, pour la morale, un ensemble de valeurs et de règles arbitraires et propres à chaque groupe, « un linceul crasseux qui recouvre le vivre-ensemble », et comme, pour l’éthique, un ensemble de valeurs et de règles universelles (duquel la morale parfois s’inspire, mais parfois seulement) liées à l’empathie, « un drap blanc sur lequel repose la cohérence du vivre-ensemble ». La notion d’éthique personnelle ne qualifiant alors que le degré d’appropriation personnelle de l’éthique universelle [réf. nécessaire]

Une distinction courante consiste à entendre par « morale » l’ensemble des normes propres à un individu, à un groupe social ou à un peuple, à un moment précis de son histoire et à appeler éthique la recherche du bien par un raisonnement conscient. Durant l’époque moderne, le terme « éthique » est généralement employé pour qualifier des réflexions théoriques portant sur la valeur des pratiques et sur les conditions de ces pratiques ; l’éthique est aussi un raisonnement critique sur la moralité des actions. Il est, par exemple, question de « comité d’éthique » au sein d’institutions scientifiques ou d’hôpitaux. L’éthique aurait donc ses fondements dans une décision dite rationnelle prise à partir d’un libre dialogue entre des individus conscients des savoirs et de cultures parfois riches de traditions et de codes idéologiques assimilés.

Une autre distinction est proposée par certains philosophes contemporains (Deleuze, Ricœur, Comte-Sponville, Robert Misrahi, etc…) pour définir la morale comme un ensemble de devoirs (impératifs catégoriques qui commandent de faire Le Bien posé comme valeur absolue, par exemple « tu ne tueras pas ») et l’éthique comme la réalisation raisonnable des besoins (tendance naturelle à chercher le bon comme valeur relative - la recherche de son bonheur, qui peut par exemple légitimer certains actes médicaux généralement considérés « immoraux » comme l’euthanasie, l’avortement, le don d’organe, etc.).

La morale est ainsi généralement rattachée à une tradition historique et parfois idéaliste (de type kantienne) qui distingue entre ce qui est et ce qui doit être, selon le dogme. Alors que l’éthique est liée à une tradition contemporaine et parfois matérialiste (de type spinoziste) qui cherche seulement à améliorer la perception de la réalité par une attitude « raisonnable » dans la recherche du bonheur pour tous. Ainsi, le droit se distingue de la morale et de l’éthique, dans le sens qu’il ne définit pas la valeur des actes, le bien/mal, le bon ou le mauvais. Il définit toutefois ce qui est permis et défendu par les pouvoirs d’une culture, dans une société humaine. La déontologie professionnelle est, pour sa part, l’ensemble des obligations que les professionnels s’engagent à respecter pour garantir une pratique conforme au code d’éthique de la profession, d’où le concept intermédiaire d’éthique déontologique….

Pour lire la totalité de cet article, se reporter à ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89thique

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  • Qu’est-ce que l’éthique ? | Cairn.info - De P. Hadot – 2001 - https://www.cairn.info › revue-cites-2001-1-page-129
    1 Pierre Hadot, vous êtes un grand spécialiste de la philosophie antique. Vous êtes, entre autres, auteur de Qu’est-ce que la philosophie antique [1][1]Gallimard, « Folio-Essais », 1995. et vous venez de publier une édition du Manuel d’Épictète [2][2]Le Livre de Poche, 2000.. Mais vous avez aussi écrit, par exemple, sur Montaigne, Kierkegaard, Thoreau, Foucault, Wittgenstein. Pourrait-on dire que votre intérêt pour des penseurs aussi divers est d’ordre éthique ? Et en quel sens d’ « éthique » ?

2 Quand j’entends le mot « éthique », je suis un peu perplexe, en ce sens que le mot « éthique » implique une appréciation concernant le bien et le mal des actions, ou alors des gens, ou des choses. Mon intérêt pour tous ces auteurs n’est peut-être pas vraiment éthique. Je dirais plutôt qu’il s’agit d’un intérêt existentiel. Chez Wittgenstein par exemple, ce qui m’a intéressé, étant donné la mentalité avec laquelle je le lisais en 1959, c’était avant tout le mystique, ou plutôt, selon moi, le positivisme mystique. C’était presque une contradiction dans les termes : Pourquoi Wittgenstein avait-il osé parler de mystique ? La fin du Tractatus était pour moi particulièrement frappante chez Wittgenstein. Il s’agit, selon mon interprétation, que je ne crois pas être trop fausse, d’une « sagesse silencieuse ». C’était aussi une formule que j’avais lue dans le livre de Madame Anscombe, laquelle disait à propos de Wittgenstein que ce qui était le plus important pour lui, c’était l’émerveillement devant le monde. Tout ça n’est pas tellement « éthique ».

3 D’une manière générale, je ne suis pas très moralisant, et je crains que le mot « éthique » ne soit trop restreint, à moins qu’on ne l’entende au sens de l’éthique de Spinoza. Après tout, Spinoza intitulait Éthique un livre de métaphysique. Il faudrait donc plutôt prendre le mot « éthique » au sens très large.

4 Ce sens particulier du mot « éthique » que vous revendiquez, vous lui donnez parfois le nom de « perfectionnisme », une forme de philosophie morale qui est un peu délaissée par la philosophie contemporaine. Ce serait l’idée de recherche du meilleur moi, l’idée du perfectionnement de soi, qui trouve sa source chez Platon et qui apparaît, comme votre œuvre l’a montré, dans l’ensemble de la philosophie antique. On peut aussi la retrouver chez des penseurs plus contemporains, comme, par exemple, le philosophe américain Emerson, ou Nietzsche. Ce perfectionnisme – que vous liez aussi à l’idée d’exercice spirituel – pourrait-il être défini au-delà de la période historique des exercices spirituels ? Bref, cette éthique peut-elle avoir une pertinence plus moderne ?

5 Oui, la notion de perfectionnisme peut, d’une part, être considérée comme une forme d’éthique, et, d’autre part, elle a l’avantage d’impliquer toutes sortes de notions qui ne sont pas proprement éthiques. C’est finalement une formule commode qui correspond en plus à une tradition qui remonte à Platon. À la fin du Timée, Platon parle de la partie la plus excellente de nous-mêmes qu’il faut mettre en accord avec l’harmonie du tout. J’ai été frappé d’ailleurs, notamment en commentant le Manuel d’Épictète, de voir que la notion d’aller vers le meilleur, de se tourner vers le meilleur, qui réapparaît plusieurs fois, était pratiquement équivalente à la notion de philosophie aussi bien chez Épictète lui-même, que chez un cynique de l’époque de Lucien. Il s’agit de celui au sujet duquel Lucien de Samosate, le fameux satiriste du IIe siècle après J.-C., dit justement que « Démonax se tourna vers le meilleur », ce qui veut dire qu’il se convertit à la philosophie. Cela correspond très bien aussi à l’idée de la fin du Timée de Platon : la partie la plus excellente se met en harmonie avec le tout, avec le monde.

6 Cela nous ramène au problème de l’éthique et de sa définition. Dans la perspective de ce que vous venez de nommer le perfectionnisme, on pourrait dire que c’est la recherche d’un état ou d’un niveau supérieur du moi. Ce n’est donc pas seulement une question de morale. Dans l’Antiquité – comme j’ai été amené à le dire à propos notamment des stoïciens, mais je crois que l’on peut finalement le dire à propos de toute philosophie – il y a trois parties de la philosophie : la logique, la physique et l’éthique. En fait, il y a une logique théorique, une physique théorique, une éthique théorique, et puis il y a une logique vécue, une physique vécue, une éthique vécue. La logique vécue consiste à critiquer les représentations, c’est-à-dire tout simplement à ne pas se laisser égarer dans la vie quotidienne par des jugements faux, notamment pour ce qui est des jugements de valeur. Tout le travail d’Épictète est justement d’essayer d’amener le disciple à prendre conscience qu’il faut avant tout commencer par s’en tenir aux choses telles qu’elles sont, c’est-à-dire à une représentation objective, ce qui évite d’ajouter immédiatement des jugements de valeur face aux événements, si graves soient-ils. La logique vécue consiste en cela. On retrouve très souvent de la physique vécue chez Marc Aurèle, mais aussi chez Épictète. Il s’agit de la prise de conscience du destin, pour la philosophie stoïcienne, ou alors de la prise de conscience des réalités physiques, pour les épicuriens. Selon ces derniers, pour pouvoir se rendre compte que nous pouvons vivre sans avoir peur des dieux, parce que les dieux n’ont pas créé le monde, il faut appliquer la physique à notre comportement de tous les jours. En ce qui concerne l’éthique vécue, il s’agit évidemment de ne pas se contenter d’une éthique théorique, mais de la pratiquer. Pour les stoïciens, il s’agit surtout de ce qu’ils appellent les devoirs, c’est-à-dire les obligations de la vie de tous les jours. Donc, il s’agit d’exercices spirituels, ou de ce que j’appelle, moi, des exercices spirituels, c’est-à-dire des pratiques destinées à transformer le moi et à lui faire atteindre un niveau supérieur et une perspective universelle, notamment grâce à la physique, à la conscience du rapport au monde, ou grâce à la conscience du rapport avec l’humanité dans son ensemble, ce qui entraîne le devoir de tenir compte du bien commun.

7 Alors, est-ce que tout cela peut avoir un sens actuellement ? Je pense qu’il y a une continuité de ces pratiques, doublée d’une discontinuité. Ces exercices spirituels réapparaissent toujours au cours des siècles. On les retrouve, par exemple, au Moyen Âge, mais intégrés à la vie chrétienne, car les chrétiens ont repris beaucoup d’exercices spirituels, comme, par exemple, l’examen de conscience, la méditation de la mort (en la déformant plus ou moins, d’ailleurs), etc. D’autre part, on les retrouve aussi, par exemple, chez Descartes (au moins dans les Méditations, pour prendre un des exemples les plus clairs), chez l’écrivain anglais Shaftesbury (qui a écrit des Exercices – tout court – qui sont tout à fait à la mode d’Épictète et de Marc Aurèle), chez Goethe (dans certains poèmes, entre autres), chez Emerson et Thoreau, et chez Bergson. Dans tous les cas, il y a perfectionnisme, car il s’agit bien d’un mouvement vers un moi supérieur. C’est très net chez Bergson, car il oppose toujours les habitudes qui émoussent notre perception (c’est-à-dire celles qui font que nos décisions ne sont pas de vraies décisions, mais des réponses presque mécaniques à des situations habituelles) à la conscience claire d’un moi qui est (il utilise l’image inverse) plus profond. Il s’agit bien toujours de perfectionnisme. D’ailleurs, on pourrait même retrouver ce perfectionnisme chez Heidegger dans la mesure où il oppose le « on », qui est le moi tout à fait enfoncé dans les habitudes mécaniques, dans les réflexes automatiques, à l’existence authentique, qui est d’ailleurs une existence qui n’a pas peur de l’angoisse, et donc qui suppose un état du moi supérieur. Dans cette perspective, le perfectionnisme est très actuel.

8 Dans votre livre sur Marc Aurèle, La Citadelle intérieure [3][3]Fayard, 1991., vous vouliez modifier une lecture traditionnelle qui présente Marc Aurèle comme un pessimiste dégoûté de la vie quotidienne, et vous mettez en évidence ce qu’il nous apprend de la beauté de la vie, cet émerveillement devant le monde dont vous parliez tout à l’heure. Dans cette perspective, l’exercice philosophique n’est plus l’arrachement à la vie quotidienne que vous définissiez dans les exercices spirituels, mais peut s’accomplir dans la vie quotidienne, par la compréhension même de ce qu’est le quotidien. Cela pose une question : celle de l’ambiguïté de cette idée du quotidien, puisque selon vous, il faut pouvoir accepter l’ordinaire, mais aussi s’en arracher. Comment résolvez-vous cette dualité ? Je pense ici à ce que dit le philosophe américain Stanley Cavell[4][4]Une nouvelle Amérique encore inapprochable. De Wittgenstein à… de deux sortes de quotidien. Le premier comporte les habitudes dont vous parliez tout à l’heure et dont il faut se dégager. Le second, qui est une transformation du premier, serait comme une « seconde naïveté ». Dans votre lecture de Marc Aurèle, y a-t-il cette même dualité, du quotidien à dépasser et du quotidien à atteindre ?

9 Oui. Cela correspond d’ailleurs tout à fait à un questionnement personnel. J’avais pensé, à la fin de Qu’est-ce que la philosophie antique ?, à définir la philosophie comme la transfiguration du quotidien. Vous avez parfaitement raison de demander quelle est la situation de ce quotidien, c’est-à-dire si le philosophe doit s’arracher au quotidien ou au contraire le transfigurer. Il y a bien un arrachement au quotidien. Chez Marc Aurèle, par exemple, on trouve cet effort pour éviter d’avoir les représentations ou les jugements qui sont habituels dans la vie quotidienne. À un homme qui est en admiration devant les mets que l’on mange à table, il répond que tout ça n’est rien de plus que du cadavre de poisson ou d’animal. Devant sa propre pourpre, il se dit que c’est du sang d’un animal dont l’étoffe est imbibée. Et, en ce qui concerne les plaisirs sexuels, que l’on considère dans le quotidien comme quelque chose d’extraordinaire, il dit que c’est un frottement de ventres, et voilà... Il produit des définitions qui replacent les réalités quotidiennes dans le monde, ou le cosmos ; il donne des définitions physiques de ces réalités. Comme vous le disiez à propos de Stanley Cavell, il y a un arrachement au quotidien, dans la mesure où ce quotidien consiste en des jugements ou des comportements dans lesquels le moi véritable ne s’engage pas, mais est dominé par les habitudes et les préjugés.

10 Bien que la philosophie soit un arrachement à ce quotidien, elle reste cependant inséparable de ce quotidien. J’ai toujours aimé ce passage de Plutarque dans son traité Si la politique est l’affaire des vieillards. Il y parle de Socrate en disant qu’il n’a pas été philosophe pour la raison qu’il enseignait sur une estrade et qu’il développait des thèses, mais qu’il l’a été en plaisantant, en buvant, en faisant la guerre, en allant à l’agora et, surtout, en buvant la ciguë. Socrate a ainsi montré qu’en tout temps, quoi qu’il nous arrive ou quoi que nous fassions, la vie quotidienne est inséparable de la possibilité de philosopher. Je pense que cela correspond assez aux conceptions de Cavell : il n’y a pas de séparation entre le quotidien et la philosophie. La philosophie n’est pas une activité réservée à un contemplatif restant dans son cabinet de travail et qui cesserait dès qu’il en sort, ou dès qu’il sort de son cours, mais il s’agit plutôt d’une activité qui est absolument quotidienne.

11 Vous avez remarqué, toujours à propos de Marc Aurèle, que l’exercice spirituel est aussi exercice de langage. Et vous vous êtes toujours intéressé à ces questions de langage. Vous parlez à propos d’Épictète et de Marc Aurèle d’ « exercices d’écriture toujours renouvelés, toujours repris ». Quel est le rôle de l’écriture et du langage dans la transformation de soi opérée par l’éthique ?

12 Il y a deux sortes de discours. Les stoïciens le disaient, mais c’est une question de bon sens. Il y a un discours extérieur, c’est-à-dire, par exemple, le discours que le philosophe prononce ou écrit. Et il y a un discours intérieur. Le discours extérieur joue un rôle important, au sens où selon moi la philosophie a toujours deux pôles. Dans la perspective de l’éthique, même au sens large, le discours extérieur se ramène à des formules reçues, au moins pour des gens comme Marc Aurèle et Épictète. Pour trouver un exemple de discours très simple, il suffit de se rappeler un point essentiel pour les stoïciens : il n’y a de bien que le bien moral et il n’y a de mal que le mal moral. Une formule comme cela, on l’enseigne dans les cours de philosophie. Une fois qu’elle est reçue, il faut cependant la réaliser et l’appliquer. C’est là qu’intervient le discours intérieur. Il s’agit d’intérioriser ou d’assimiler l’enseignement. Pour y arriver, il ne suffit pas de se rappeler qu’il n’y a de bien que le bien moral et de mal que le mal moral, mais il s’agit vraiment que cette formule devienne attractive, qu’elle vous décide à vous dire, par exemple : « Je suis malade, je souffre, mais ce n’est rien à côté du mal moral, ce n’est pas un mal par rapport au mal moral. »

13 Mais toutes sortes de facteurs, par exemple imaginatifs ou affectifs, doivent intervenir pour permettre cette application. Ce problème m’a intéressé pendant toute mon existence. Durant la période où j’ai reçu mon éducation chrétienne et où je fréquentais le milieu chrétien, j’ai lu la Grammaire de l’assentiment du cardinal Newman [5][5]An Essay in Aid of a Grammar of Assent, 1870., qui était un auteur qu’on ne lisait pas tellement encore à l’époque. Newman pose une distinction intéressante entre l’assentiment notionnel et l’assentiment réel. Il a bien vu que tous les assentiments notionnels du monde n’arriveront jamais à susciter la croyance du chrétien s’il ne donne, aussi, un assentiment réel (au sens anglais du verbe « réaliser », qui est très fort). Dans la perspective de l’éthique, le discours intérieur, surtout quand il « réalise », ou quand il « est réalisé », est donc extrêmement important.

14 Ce qui ressort de votre conception de l’éthique, c’est qu’elle est moins théorique que pratique, et « thérapeutique ». Cette thérapeutique constitue chez vous un fil directeur, depuis le stoïcisme jusqu’à Wittgenstein. C’est peut-être ce qui explique que très tôt vous vous soyez intéressé à Wittgenstein. Vous avez été, je crois, le premier à publier un article sur ce philosophe en France, dans la revue Critique en 1959. Vous vous êtes d’abord intéressé au Tractatus logico-philosophicus, ouvrage particulièrement difficile, qui se clôt sur un silence.

15 Il faut dire que cette fin du Tractatus est extrêmement énigmatique. On comprend assez bien, je crois, que Wittgenstein ait cherché à conduire le lecteur à la constatation que toutes ses propositions étaient des non-sens (c’est peut-être avant tout ce qu’il veut faire avec le Tractatus). Même si c’est compréhensible, on se demande quand même pourquoi il faut se taire. Je n’ai pas du tout la prétention d’élucider ce problème. D’ailleurs, on n’ose plus parler de Wittgenstein après ce qu’en a dit Jacques Bouveresse. Son livre, La rime et la raison[6][6]Wittgenstein : La rime et la raison, science, éthique et…, est un véritable chef-d’œuvre que j’admire beaucoup. Je n’ai pas la prétention de faire mieux. Je ne vais donc me contenter de ne faire remarquer que de petites choses.

16 Au fond, ce silence peut avoir plusieurs sens. Il peut prendre un sens dans la perspective d’une lettre à L. von Ficker de 1919. Wittgenstein y écrit qu’il y a deux choses dans le Tractatus : ce qu’il a dit et ce qu’il n’a pas dit, et ajoute que ce qu’il n’a pas dit est le plus important, c’est-à-dire : « Mon œuvre est surtout ce que je n’ai pas écrit. » Or, justement, il dit que ce qu’il n’a pas écrit est la partie éthique. On pourrait alors parler d’une éthique silencieuse. En fait, j’ai toujours eu tendance à comprendre qu’à la fin du Tractatus, Wittgenstein considère que son lecteur en a suffisamment appris pour quitter la philosophie et entrer dans la sagesse : la sagesse étant silencieuse.

17 Cela peut avoir aussi d’autres sens, parce que, comme il ne dit rien, on peut en imaginer. Ainsi, ce silence peut avoir un sens sceptique selon l’acception ancienne du terme. C’est-à-dire qu’il s’agirait d’une attitude sceptique qui consisterait à vivre comme tout le monde tout en ayant un détachement total intérieur, qui implique le refus de tout jugement de valeur. Cela représente une forme de sagesse.

18 Ou alors, Wittgenstein dit que l’on peut avoir une juste vision du monde. Gottfried Gabriel [7][7]Gottfried Gabriel, « La logique comme littérature », Le Nouveau… pense que cette juste vision est au fond la vision du monde comme tout. Cette idée peut signifier un rapport au monde naïf, comme le dirait Cavell. Cette idée renvoie aussi à Bergson, et à sa formule : « La philosophie n’est pas construction de systèmes, mais la résolution une fois prise de regarder naïvement en soi et autour de soi. » Ce silence peut donc être tout simplement cela : une naïveté qui est en fait le résultat d’un détachement très compliqué.

19 Mais je trouve qu’il y a aussi dans cette sagesse silencieuse un acte de foi assez fort, que l’on trouve déjà chez Socrate dans la mesure où l’homme, livré au langage quotidien et à lui-même, est capable de désirer le bien, et donc d’avoir une vie morale « juste », comme dit Wittgenstein. Au plan personnel, je n’admets pas tellement cette attitude silencieuse, parce que je pense que la philosophie ne doit pas s’arrêter comme cela après un livre. Il n’y a pas de fin de la philosophie, et cette dernière oscille toujours entre ces deux pôles : le discours et la décision concernant le mode de vie.

20 Wittgenstein lui-même est revenu à la philosophie après le Tractatus. Tout cela pose la question du rapport entre cette sagesse pratique et la philosophie même. Dans le Tractatus, Wittgenstein prend position contre l’existence même de quelque chose comme la philosophie morale, puisque pour lui la philosophie n’est pas une théorie, un corps de doctrines, mais une activité de clarification de nos pensées. L’éthique serait-elle, pour vous, plus une activité, une manière de vivre, qu’un ensemble de propositions théoriques ?

21 Je vais répondre oui, et ensuite oui et non. D’abord oui, parce qu’en réfléchissant sur ces pratiques, ou plutôt après avoir écrit mon article intitulé « Exercices spirituels », je me suis rendu compte que j’avais voulu d’abord parler de l’Antiquité. C’était mon devoir, puisqu’on me demandait d’écrire l’article liminaire de la Ve section de l’EPHE, et cet article devait être en rapport avec mes travaux. Donc, c’est sûr, j’ai voulu d’abord parler de l’Antiquité. Mais au fur et à mesure que j’en ai parlé, je me suis hasardé à sortir de la perspective de l’Antiquité. Je me suis rendu compte que j’avais essayé de proposer une attitude philosophique qui soit indépendante, d’abord, de toute philosophie particulière et, ensuite, de toute religion. Quelque chose qui se justifie par soi-même. Au fond, je me suis rendu compte que ce que j’appelle exercice spirituel peut être aussi indépendant de toute théorie. Je veux dire par là que si on le pratique, on transforme sa vie sans que l’on ait besoin de dogmes très précis. Prenons un exemple (c’est peut-être le seul, mais il me semble très important) : « Vivre dans le présent. » Si je me dis que le passé n’est plus là, que l’avenir n’est pas encore là, je pense qu’il y a une seule chose dans laquelle je peux agir, c’est le présent. Cette constatation entraîne beaucoup de choses. Par exemple, je peux prendre conscience de la valeur infinie du présent en pensant aussi à la mort. Tout cela est indépendant de toute théorie particulière. En prenant conscience de la valeur du présent, je peux même me dire que j’ai non seulement en face de moi mon action présente, mais aussi la présence de tout l’univers, c’est-à-dire que le monde entier m’appartient. C’est ainsi que toutes sortes de choses peuvent être impliquées dans une petite décision.

22 Voilà pour le oui. Mais je peux aussi répondre oui et non, car si on supprime toute référence dogmatique et théorique, l’individu est complètement livré à lui-même. Même quand il y a des normes sociales (ou des préjugés sociaux), il n’arrive pas à se décider, tellement les situations sont complexes. Par conséquent, je pense malgré tout que dans une certaine mesure il faut connaître des modèles de vie ou, en tout cas, des modèles humains pour s’orienter. Je réhabiliterais une attitude qui est très mal vue depuis toujours : l’éclectisme. J’ai toujours admiré Cicéron [8][8]Tusculanes, V, 11, 33. vantant la liberté et l’indépendance d’esprit des académiciens (académiciens, en tant qu’héritiers de l’Académie platonicienne, mais avec une tendance probabiliste). Pour prendre leurs décisions, ils cherchaient ce qui est le plus vraisemblable rationnellement. Et pour chercher ce qu’il y avait de plus vraisemblable rationnellement, ils prenaient conseil, pour ainsi dire, soit de l’attitude stoïcienne, soit de l’attitude épicurienne, soit de l’attitude platonicienne. Suivant les circonstances, ils se décidaient d’une manière libre et personnelle.

23 Nietzsche aussi dit, de façon très intéressante, qu’il ne faut pas avoir peur de prendre une recette stoïcienne et, suivant les besoins de la vie, ensuite une recette épicurienne. Ce qui ne signifie pas non plus qu’il n’y a que le stoïcisme et l’épicurisme comme attitude possible, mais aussi l’attitude platonicienne. Après tout, certains peuvent trouver leur voie dans le bouddhisme, ou dans l’attitude sceptique, ou alors dans l’existentialisme puisque c’était quand même un style de vie. Le cas du marxisme est plus compliqué, mais, au fond, c’était aussi un modèle et il y a des gens qui ont eu des vies exemplaires en le suivant.

24 Cet éclectisme, cette recherche de modèles ne se restreignent alors pas à la théorie morale. Ils impliquent un recours à la vie, à l’observation d’autrui, mais aussi de figures que l’on trouve dans la littérature, ou au cinéma. L’éthique pourrait-elle se trouver parfois ailleurs que dans la philosophie, dans l’examen de ces modèles-là ? Je sais combien certains livres ont compté pour vous : vous avez dit un jour que des livres vous ont réellement imprégné, comme si les personnages faisaient partie de vous. Je crois que chacun de nous a eu cette expérience, et qu’elle a à voir avec l’éthique.

25 Oui, j’ai parlé de cela à propos de Montaigne, Wittgenstein, Rilke, Goethe. Finalement, ils étaient tous à leur manière des philosophes. Mais on pourrait aussi le dire de quelqu’un de contemporain et plus populaire, comme David Lodge. Beaucoup de ses romans posent réellement des problèmes philosophiques, ou religieux, ou en général des problèmes de comportement. Et il y a, dans le roman, quelque chose que le philosophe ne pourra jamais produire : la représentation d’une situation dans tout son déroulement. Ça ne signifie pas que quand on a une décision à prendre il faut lire un roman de Lodge, par exemple ; mais que, sans être dans l’urgence, on peut apprendre énormément dans des romans qui ont une grande lucidité vis-à-vis de ce qui se passe dans la vie. L’inverse est malheureusement vrai aussi. À l’époque de la guerre, j’ai lu les romans de Charles Morgan, Fontaine et Sparkenbrook, et ça m’a fait beaucoup de mal ! Dans ces romans, il s’agissait toujours un peu de la même situation, d’un homme très cultivé et plutôt platonicien, donnant une grande valeur à la contemplation et à l’art, et qui utilise une femme comme pure source d’inspiration. Au fond cela m’a donné une conception erronée de l’amour – je veux dire de l’amour humain, pas de l’amour plotinien – parce que c’était très séduisant à cause de ce vernis de platonisme, avec la présence dans ces romans d’une triade qui assure l’unité de l’esprit : l’art, l’amour, la mort. Je crois que ce pseudo-platonisme est assez dangereux.

26 Mais vous ne m’avez pas chargé de parler de mes mauvaises lectures. Je crois qu’il faut parfois se méfier du mélange de la littérature et de la philosophie. Par exemple, Lawrence Durrell dans l’admirable Quatuor d’Alexandrie. Là je crois que ce n’est pas tellement dangereux, mais il y a des passages de philosophie absolument incompréhensibles qui alourdissent le roman. Donc le roman peut aider seulement s’il décrit un effort de perfectionnisme, par exemple, par ce qu’il montre directement.

27 Mais alors ce que nous retirons de la lecture n’est pas seulement un modèle à suivre, une leçon qui va nous dire comment faire en telles circonstances. Faudrait-il alors différencier une éthique normative, prescriptive, pour employer le jargon actuel de la philosophie morale, disons une éthique de l’obligation, de la loi morale kantienne, et une éthique de la description, mais aussi, comme vous semblez le dire, de la transformation ?

28 À propos de l’éthique kantienne, qui est bien au cœur du problème, je serai quand même plus nuancé. J’ai tendance, peut-être d’une manière erronée, à interpréter Kant d’une manière moins rigide qu’on ne le fait d’habitude. J’ai cité très souvent la formule de Kant : agis de telle manière que la maxime de ton action, c’est-à-dire ce qui dirige ton action, puisse être une loi universelle de la nature. Évidemment, la formule n’est pas très alléchante aujourd’hui, mais ce que j’y vois, c’est justement la volonté de l’universalité. L’un des secrets de la concentration sur le moment présent, qui est aussi un « exercice spirituel », c’est la volonté de se mettre dans une perspective universelle. Premièrement, c’est essayer de se mettre à la place de l’autre et puis appliquer, tout simplement, cette fameuse règle : ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fît. C’est un principe qui n’est fondé sur aucune philosophie, qui est lié à l’expérience humaine. Et en fait la formule de Kant correspond aussi à cette idée de passer d’un moi inférieur, égoïste, partial, qui ne voit que son intérêt, à un moi supérieur, qui justement découvre qu’il n’est pas tout seul au monde, mais qu’il y a le monde, il y a l’humanité et il y a les autres hommes, il y a les gens que l’on aime, etc. Au fond, le vieux Kant, je l’excuse beaucoup à cause de cette formulation : elle est évidemment tout à fait kantienne, au sens de la volonté systématique de formule des lois, mais au fond c’est une loi que l’on se donne à soi-même, et il y tient beaucoup. C’est une loi qui n’est pas imposée de l’extérieur, mais qui vient de l’intérieur. Et qui a l’avantage aussi de ne supposer aucun dogme. Donc je ferais une réhabilitation de Kant.

29 Vous nous proposez un Kant perfectionniste au lieu du Kant moraliste qui a cours aujourd’hui, c’est assez original !

30 Une dernière question. À la fin de sa vie, Michel Foucault s’est intéressé de près aux techniques de soi, aux pratiques de soi, sous l’influence de votre idée d’exercice spirituel : vous êtes très proches sur ce point, et la plupart des philosophes contemporains ne parlent pas des pratiques de soi, mais plutôt des théories du soi. Vous avez, par contre, critiqué l’idée de Foucault d’une esthétique de l’existence. Comment situeriez-vous vos positions respectives sur l’éthique ?

31 Foucault m’a dit un jour qu’il avait été influencé aussi par mon premier article, que j’ai écrit sur la notion de conversion, où je distinguais deux formes de conversion : l’épistrophé, qui était retour à soi, et la métanoia, qui était transformation de soi. De ce point de vue, il y a une proximité évidente entre nous. Mais peut-être y aurait-il une différence : en ce sens que Foucault a plutôt centré son idée des pratiques de soi sur une certaine attitude de l’individu, qu’il a appelée l’esthétique de l’existence et qui consiste en définitive à faire que son existence soit belle. Et je reproche donc un peu à Foucault ce que j’ai appelé son « dandysme ». Les grands hommes de Foucault sont souvent des dandys, comme Baudelaire – des gens qui ont cherché d’abord à avoir une belle existence.

32 Au contraire, j’aurais plutôt tendance à être moins entièrement « éthique », et plus sensible à la notion que j’ai étudiée à travers l’Antiquité, depuis le Timée jusqu’à la fin de l’Antiquité, de la physique comme exercice spirituel. Je suis plus intéressé par l’aspect cosmique de la philosophie – peut-être à cause des expériences particulières que j’ai eues, comme celle d’un « sentiment océanique ». Je souhaite donc que le philosophe se situe plus dans la perspective de l’univers, ou de l’humanité dans sa totalité, ou de l’humanité comme autre.

Notes

  • [1]
    Gallimard, « Folio-Essais », 1995.
  • [2]
    Le Livre de Poche, 2000.
  • [3]
    Fayard, 1991.
  • [4]
    Une nouvelle Amérique encore inapprochable. De Wittgenstein à Emerson, L’Éclat, 1991.
  • [5]
    An Essay in Aid of a Grammar of Assent, 1870.
  • [6]
    Wittgenstein : La rime et la raison, science, éthique et esthétique, Minuit, 1973.
  • [7]
    Gottfried Gabriel, « La logique comme littérature », Le Nouveau Commerce, Cahiers 82/83, 1992, p. 76.
  • [8]
    Tusculanes, V, 11, 33.

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Source : https://www.cairn.info/revue-cites-2001-1-page-129.htm

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  • L’éthique en acte - Mis en ligne sur Cairn.info le 25/07/2016 – Auteur : Hassan Hajjaj - Dans Le Sociographe 2016/2 (N° 54), pages 11 à 17
    1 Aujourd‘hui, il y a une inflation des discours autour de l’éthique. On constate que le concept d’éthique est un peu partout dans les débats socio-politiques actuels. On parle d’éthique professionnelle, d’éthique médicale, etc. Au fond, l’éthique est constamment avancée sans réelle précision. On remarque que même des entreprises de transport se dotent de chartes éthiques, ainsi le mot « éthique » est devenu un slogan pour bien vendre. Le champ du travail social n’échappe pas à cette inflation ; on cite le « cadre éthique », les « principes éthiques », ou l’« éthique personnelle ». La question que pose ce texte est la suivante : l’éthique est-elle un ensemble de normes, de valeurs, de règles qu’il suffit de nommer et d’appliquer pour être un bon professionnel ? Si c’est le cas, quels sont les principes de l’éthique ? Sans une réponse de clarification, la confusion risque de s’installer et rendrait opaque le travail d’appréciation et d’évaluation de faire des acteurs sociaux.

2 L’éthique est un concept hautement philosophique. Elle est une affaire très sérieuse qu’il est urgent de bien traiter. À mon sens, sans porter attention aux significations et aux fondements du concept, nous risquons de tomber dans des formes théologiques de la transmission, au mauvais sens du terme, et par conséquent nous serons condamnés à « l’illusion de la compréhension et de la communication ».

3 Je vais tenter de répondre à ces interrogations à partir de la question suivante : dans l’activité sociale en général, il semble que la question : « que dois-je faire ? » soit cruciale. Pour répondre à cette question, la position de faire peut être conçue, dans un premier temps, selon des champs différents : celui des règles déontologiques et celui de l’essence morale, pour ne se limiter qu’à ces deux champs. La question qui se pose est alors la suivante : suffirait-il d’énoncer des valeurs, des principes et des lois afin de résoudre des problèmes pratiques rencontrés par les travailleurs sociaux ?

4 La réflexion se fait ainsi sous un troisième angle et insiste sur l’interpellation éthique puisqu’elle fonde l’action sur ce qui relève « existentiellement » de l’implication des sujets. Il s’agit de procéder à une interprétation et une appréciation des situations par les sujets quand les problèmes les laissent devant l’irrésolu et engagent leur responsabilité. Avant de revenir sur l’interpellation éthique, il serait nécessaire de distinguer les deux premiers champs.

5 Le plan déontologique. Toute profession impose des devoirs à ceux qui l’exercent. Au sens large, toute profession a donc une déontologie. Quand la profession s’organise, elle tend à se donner un statut codifié, ou tout au moins des usages, précisant les devoirs de ses membres. La déontologie devient la science des devoirs. Au lieu de se définir dans l’abstrait, la déontologie vise les cas couramment rencontrés par le professionnel dans l’exercice de son métier. Elle cherche impérativement à donner à ces cas des solutions pratiques et précises définissant les devoirs du professionnel. En somme, la déontologie peut être comprise comme des procédures d’une régulation politico-sociale de certaines valeurs professionnelles dans le respect de l’ordre public, des personnes et de la politique publique de tel État de droit.

6 Au niveau de la morale, étymologiquement le mot moral vient du latin moralis et désigne ce qui a trait aux mœurs, aux valeurs, aux attitudes humaines en général et, en particulier, aux règles de conduite et à leur justification. On réserve classiquement le terme latin à l’analyse des phénomènes moraux, tels que bien et mal, obligation, devoir, etc. Toute société humaine, pour désintéressée qu’elle soit, institue des représentations et des valeurs qui justifient son existence, des valeurs considérées et reconnaissables par l’ensemble des sujets sociaux qui constitue cette même société. Ces valeurs aident à la réalisation de ce qui est considéré comme désirable, à la différenciation et la distinction entre de ce qui est bien et ce qui est mal pour le vivre ensemble. La morale apparaît légitimement comme le système des significations que l’homme suit pour la réalisation d’une vie bonne pour soi, pour l’autre, dans des institutions bonnes. Ainsi, les actions et les comportements sont inscrits comme des règles pré-politiques. Pour Aristote, « c’est par l’habituation que se constituent les vertus du caractère, c’est-à-dire les vertus qui règlent nos passions et nos actions, notamment dans nos relations avec les autres, (…) La morale ne s’exprime pas immédiatement sous la forme d’un ensemble d’impératifs, mais le terme désigne la manière réglée dont les hommes vivent. » (Jaffro, 1995, pp. 221-30).

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7 Après ces considérations sommaires, il s’agit maintenant d’interroger les fondements de ces champs. On pourrait dire que la déontologie est plus résolument minimaliste. Selon la déontologie, pour être un bon professionnel, il faut appliquer les règles et les procédures. C’est-à-dire qu’elle est le seuil en dessous duquel il ne faut pas consentir à descendre si l’on veut être et demeurer un bon professionnel. Un bon professionnel se traduit et se comprend comme agissant dans l’esprit du Bien. Mais, étant minimaliste, c’est le bien minimum qui nous garantit qu’il n’y a pas matière à litige, à procès ou à poursuite. Il n’y a rien de plus dans la déontologie. Dire qu’il n’y a pas lieu à poursuite, c’est dire que la déontologie est spatiale, donc que le lieu y sera toujours circonscrit.

8 Est-ce que la déontologie est une simple solidarité de tribu de professionnels que je n’ai pas le droit de trahir en tant que bon professionnel ? Est-ce que je n’ai pas le droit de trahir mon collègue ? Par rapport à l’autre usager, la déontologie n’est-elle pas une forme de maintien de mon pouvoir par le secret professionnel ? Par le secret professionnel, je me protège et je protège mes collègues, ce qui pose la question de la responsabilité ou la question de l’évacuation de la question de la responsabilité. Par ailleurs, par le maintien du secret professionnel, je crée chez l’usager ou le client une sorte de confiance en moi et qui en fait un client assuré et rassuré.

9 La morale, par rapport à la déontologie, est déjà authentiquement plus problématique ; et ce qui va surtout être la pièce de touche qui fera la différence, c’est que la déontologie n’a rien à voir avec l’équité. La problématique de la morale est beaucoup plus multiple. C’est-à-dire que c’est au cœur de la morale que se posent le conflit et les contradictions entre l’universel et le particulier. En général, il est évident, par définition, que chacun de ces deux champs sont des champs fermés. C’est-à-dire que la morale, la déontologie se proposent comme des repères déjà construits et institués.

10 En suivant l’interrogation derridienne, d’une certaine manière, les questions posées selon les deux champs évoqués reçoivent un système de règles, de normes morales ; on pourrait dire qu’il n’y a pas d’apories à la décision. Si j’ai la réponse et la solution à ce que je dois faire, je ne prends pas de décision, j’applique des réponses déjà-là, je déploie des règles et des procédures. Pour qu’il y ait décision, il faut que le sujet soit déboussolé, à l’image du juge. Il faut que le cas ne trouve pas de réponse et que le sujet ne sache pas quoi répondre. C’est ce moment du vertige et du vide existentiel que Søren Kierkegaard appelle « l’instant éthique ». C’est au moment du « je n’ai pas la règle, j’ai n’ai pas la réponse » que la question éthique se pose. De ce point de vue, le retour à Søren Kierkegaard reste très pertinent concernant ce dilemme que J. Derrida nomme : « l’impossibilité comme possibilité ». Søren Kierkegaard estime en effet que « l’éthique se concentre sur l’individu ; pour elle, la tâche d’un chacun est de devenir un homme intégral, comme elle présuppose que chacun naît avec la possibilité de le devenir. Si nul n’y parvient, cela ne fait rien à l’affaire ; l’exigence est là, et c’est l’essentiel ; et quand, dans leur lâcheté, leur mollesse et leur aveuglement, les individus seraient tous d’accord pour renoncer à euxmêmes afin de devenir en masse quelque chose grâce à la génération : l’éthique ne marchande pas » (1977, p. 46).

11 Devant l’interpellation éthique, il y a toujours un risque dans la décision. Ce risque manifeste justement cette dimension du tragique. Le tragique, c’est choisir toujours en quelque sorte l’expérience du dilemme ; plusieurs choix s’offrent à moi et je ne sais laquelle choisir. Vertige de l’individu auquel s’offrent plusieurs possibilités contradictoires : il faut choisir. Le choix est un chemin risqué et laborieux. Le risque est le premier élan d’une existence. En règle générale, le pire danger est de ne pas risquer. Mais lorsque l’on est allé au bout du risque, le pire, à la seconde fois, c’est de risquer trop. Dans le premier cas, à ne pas risquer on déraille dans la quotidienneté et son asservissement ; dans le second, à risquer trop, on verse dans l’incertain. Tel est le destin tragi-comique de l’homme déboussolé ; figure de notre temps : C’est qu’en choisissant, ce choix peut se retourner contre moi. Voici l’histoire : un soldat rencontre la Mort au détour d’un marché et croit lui voir faire un geste menaçant à son égard. Il court au palais du Roi lui demander son meilleur cheval pour fuir la Mort pendant la nuit, loin, très loin, jusqu’à Samarkand. Sur quoi le Roi convoque la Mort au palais pour lui reprocher d’épouvanter ainsi un de ses meilleurs serviteurs. Mais celle-ci étonnée lui répond : « je n’ai pas voulu lui faire peur. C’était seulement un geste de surprise, de voir ici ce soldat, alors que nous avions rendez-vous dès demain à Samarkand ». (Baudrillard, 1979, p. 246). Le geste imprévisible est celui qui vient pulvériser mes significations et mes représentations des phénomènes. L’éthique peut s’accomplir comme synthèse de soi ; celle-ci trouve une forme accomplie dans le temps. Dans le déroulement du temps, l’instant est le point, toujours mobile, qui divise le temps entre un avant et un après ; il est l’élément qui sépare le passé du futur, le point insécable où l’atome de temps toujours change. Søren Kierkegaard pense l’instant comme l’élément décisif, d’une manière radicale. L’instant est le pointorigine et crucial de la vie éthique, non pas l’instant quelconque (au sens où tout élément apparaît homogène à tout autre), mais l’instant premier, donc unique, celui du choix où quelque chose de nouveau advient. L’instant n’est nullement le présent et son analyse n’est pas effectuée en fonction des trois instances du temps ; l’instant est préalable à cette division du temps, il est précisément ce qui inaugure ; il est comme le choc de deux moments antagonistes, le point où se croisent le déroulement successif des événements et la durée pleine et indivisible du temps. L’instant apparaît, selon la lecture kierkegaardienne de Jeanne Hersch, comme un événement « […] singularisé à l’extrême, déréifié, ramené à la ponctualité de l’événement. Il faut d’ailleurs comprendre qu’événement ici ne concerne pas le côté fait, l’aspect constatable de ce qui arrive, mais, comme dit Søren Kierkegaard, que cela arrive. Ce qui est arrivé, écrit-il, se laisse connaître immédiatement, mais nullement que c’est arrivé, ni même que cela arrive, même si cela arrive sous votre nez. Peut-être, plutôt qu’événement, vaudrait-il mieux dire avènement, à condition de bien voir que celui-ci n’est suivi d’aucune traînée de durée. Ainsi conçu, l’instant pulvérise toute généralité toute organisation sociale, toute réalité institutionnelle, par la pure radiation de l’absolu existentiel. C’est en lui et par lui que l’homme s’exerce à l’impossible ». (Hersch, 1966, p. 100).

12 Pour conclure, on peut dire que la déontologie ignore le temps et l’altération ; on peut aussi vérifier qu’il peut y avoir des morales dogmatiques mais qu’il ne peut y avoir une éthique dogmatique. L’éthique est de l’ordre de la pensée sur le tragique de l’existence. Elle est de l’ordre de l’éprouvé, qui n’a rien à voir avec les logiques rationalistes qui nous débarrassent de toute justification autre. Ainsi l’interpellation éthique est une question d’urgence que je ne peux pas ne pas résoudre et en même temps, la question n’est pas résolue universellement. Au fond, une décision ou une réponse éthique ne devient ni normative ni normalisante, mais elle est une réponse temporelle dans une totalité inachevée.

Illustration - © Irène Kontomichos, Jüdisches Museum Berlin

https://doi.org/10.3917/graph.054.0011 - Article Résumé Bibliographie Auteur file_downloadTélécharger

Source : https://www.cairn.info/revue-le-sociographe-2016-2-page-11.htm

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  • L’Ethique et ses enjeux, un engagement de la Grande Loge Féminine de France - 03 juillet 2022 – Dans le cadre de l’émission « Divers aspects de la pensée contemporaine » France Culture
    Retrouvez les sœurs de la Grande Loge Féminine de France dans l’émission « Divers aspects de la pensée contemporaine » sur France Culture dimanche 3 juillet 2022 à 9h42 … sur le thème « l’Ethique et ses enjeux, un engagement de la GLFF »

[La Grande Loge féminine de France est une obédience maçonnique française née en 1952 dont les membres sont exclusivement féminins. Wikipédia ].

L’Ethique et ses enjeux, un engagement de la Grande Loge Féminine de France

Photo - Jeune arbre aux feuilles vertes et aux pousses tendres. ©Getty - Rapeepong Puttakumwong

Divers aspects de la pensée contemporaine carré

Divers aspects de la pensée contemporaine Épisode du dimanche 3 juillet 2022

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Résumé

La Grande Loge Féminine de France, première obédience féminine dans le monde : un questionnement de 14.000 Sœurs sur les rapports que nous entretenons avec nous-même, à l’autre, au vivant et dans le Cosmos ; des engagements présentés par la Commission Conventuelle Ethique et Bioéthique.

En savoir plus

Dans un questionnement individuel et collectif de remise en cause des certitudes, des normes et des préjugés, les Sœurs de la commission conventuelle éthique et bioéthique ont à cœur de comprendre les enjeux actuels d’une société en plein déséquilibre. Qui de mon corps pensant ou de mon avatar sera l’influenceur de mes émotions ou le décideur de ma fin de vie. Allons-nous passer de la querelle de l’âme des bêtes à celle des « neurotransplantés-machines-humains » ? Allons-nous savoir nous unir ailleurs que dans le métavers, imposer des limites à la marchandisation des biens communs ?

[Addenda - Un métavers est un monde virtuel. Le terme est régulièrement utilisé pour décrire une version future d’Internet où des espaces virtuels, persistants et partagés sont accessibles via interaction 3D ou 2D en visioconférence. Wikipédia

« Un métavers (calque de l’anglais metaverse) est un monde virtuel. Le terme est régulièrement utilisé pour décrire une version future d’Internet où des espaces virtuels, persistants et partagés sont accessibles via interaction 3D1 ou 2D en visioconférence2. Une autre définition conçoit le métavers comme l’ensemble des mondes virtuels connectés à Internet, lesquels sont perçus en réalité augmentée3. Historique - Le terme de « métavers » est issu de la contraction de meta et universe. Le métavers est donc un méta-univers, ou un univers qui va au-delà de celui que nous connaissons. Il s’agit donc d’un monde virtuel4. Ce concept a été décrit la première fois dans le roman Simulacres de Philip K. Dick en 1964 et Simulacron 3 de Daniel Galouye, paru aux États-Unis en 1964 (en France en 1968) et mis à l’écran par Rainer Werner Fassbinder en 1973 dans Le Monde sur le fil, puis repris dans Le Samouraï virtuel, paru en 1992, de Neal Stephenson, qui invente le terme de « métavers »5. Article détaillé : Second Life… » - Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9tavers ].

Suite de l’article de France Culture

En construisant une conscience collective, nous œuvrons à une diffusion de la connaissance, pilier avec l’éducation de la liberté de conscience. Être libre pour Agir. Agir dans le respect de la dignité des personnes, à la recherche des coopérations. Dans un autre espace-temps, notre rituel nous apprend à voir au-delà des clichés et à nous questionner avec le regard de femmes, trop souvent rendues invisibles, qui savent que rien n’est jamais acquis définitivement.

Ethique, morale et droit ont chacun une influence sur l’autre. Mais le droit n’est en réalité que le passage à l’acte de l’éthique en fonction de l’évolution des notions morales de notre société, que la mise en musique de l’éthique ou de la morale en fonction de l’époque.

« Donnez de la vie à vos jours plutôt que des jours à votre vie. » Rita Levi-Montalcini, Prix Nobel de Médecine en 1986. Ces paroles nous les portons régulièrement, en répondant aux consultations ouvertes de l’Union Européenne, par l’intermédiaire de notre Institut Maçonnique Européen ou lorsque nous sommes sollicitées par nos institutions nationales comme en décembre dernier par le CCNE.

C’est le sens de notre initiation opérative : rester à l’écoute, construire ensemble de nouveaux paradigmes pour rendre la terre habitable au vivant et être dans le macrocosme du monde. Ainsi préserverons-nous cette chaine qui nous lie dans le temps comme dans l’espace.

Intervenantes :

L’équipe : Peire Legras Réalisation - Claire Poinsignon Collaboration

France Culture – Écouter la radio en direct et podcasts - Accueilhttps://www.radiofrance.fr/francecultureFrance Culturehttps://www.radiofrance.fr/franceculturePodcastshttps://www.radiofrance.fr/francecultureDivers aspects de la pensée contemporainehttps://www.radiofrance.fr/franceculture

Les apprentis bouchers à la radio ! - EPB Paris

Source : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/gof/l-ethique-et-ses-enjeux-un-engagement-de-la-grande-loge-feminine-de-france-7305900

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Addenda – Informations sur la Grande Loge féminine de France (GLFF)

Selon Wikipédia « La Grande Loge féminine de France (GLFF) est une obédience maçonnique française née en 1952 dont les membres sont exclusivement féminins. Elle fut fondée par la transformation de « l’Union maçonnique féminine de France », formée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en vue de créer la première obédience maçonnique exclusivement féminine. Depuis, elle se développe principalement en France et en Europe. L’obédience fait partie du courant des obédiences dites libérales… - A lire sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Grande_Loge_f%C3%A9minine_de_France

Editorial  : « Nous sommes actuellement dans une période de bouleversements qui modifient les rapports humains. Hier comme aujourd’hui et encore plus demain, la Franc-maçonnerie est le lieu de débats, de réflexion, de ressourcement et d’envol ; pas de « prêt à penser » mais un questionnement constant.

Entrer en Franc-maçonnerie, c’est partir à la recherche de soi, s’ouvrir à la pensée créatrice, agir pour l’amélioration de tous. C’est donner ou retrouver un sens à sa vie. Le chemin initiatique, que la maçonnerie propose, est une expérience de liberté. La méthode maçonnique a pour volonté d’élargir le « compas » intellectuel et humaniste : par une parole libérée, par une pensée structurée. L’étude et la compréhension des symboles sont des outils efficaces de progression morale et spirituelle.

La spiritualité dans la démarche maçonnique peut être pour certaines une transcendance, pour d’autres un questionnement libéré de tout dogme.

Transmettre des valeurs, créer des échanges intergénérationnels, bâtir une société plus éclairée, prendre conscience de soi et confiance en les autres, c’est toujours un projet d’avenir. Les Franc-maçonnes de la Grande Loge Féminine de France s’engagent pour l’égalité des droits et des devoirs de tous les êtres humains. Réfléchir sur soi, construire une société harmonieuse, choisir soi-même les voies de sa propre construction, donner un sens à son existence, telles sont les raisons de devenir Franc-maçonne.

Si vous voulez devenir, vous aussi, des Femmes libres, architectes de l’avenir, envoyez un message à info@glff.org – Auteure : Catherine Lyautey, Grande Maîtresse

Accueil - Grande Loge Féminine de France

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Accès à une sélection de sites concernant l’éthique

Les comités d’éthique dans la recherche en Europe RECs / CPPhttps://cncpp.fr › uploads › 2020/05 › ComitesPDF Réseau des Comités d’Ethique dans la. Recherche en Europe : EUREC European network of Research Ethics Committees. • 24 Membres : représentants. 16 pages

Comité d’éthique indépendanthttps://ec.europa.eu › independent-ethical-committee_fr -Le comité d’éthique indépendant est chargé de conseiller la Commission sur la compatibilité avec les traités des activités que les commissaires comptent ...

Forum des comités d’éthique nationauxhttps://presidence-francaise.consilium.europa.eu › foru... -12 mai 2022 — Elle réunira les comités de bioéthique et d’éthique des sciences des États membres de l’Union européenne. Contact. ingrid.callies@comite-ethique ...

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Collecte de documents et agencement, traduction, [compléments] et intégration de liens hypertextes par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 12/07/2022

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

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