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"L’urnine humaine et animale est valorisable comme source d’azote pour les plantes cultivées : exemples de pratiques et d’usages possibles en remplacement partiel des fertilisants produits avec du gaz" par Jacques Hallard

jeudi 7 juillet 2022, par Hallard Jacques


ISIAS Agriculture Jardinage Fertilisants Urine

L’urnine humaine et animale est valorisable comme source d’azote pour les plantes cultivées : exemples de pratiques et d’usages possibles en remplacement partiel des fertilisants produits avec du gaz

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 03/07/2022

figure 1

Exemple au Niger, champs de mil perlé traités avec application en post-émergence de : (a, à gauche)) urine humaine aseptisée (Oga) et fumier organique (OM) 42 DAS sur une zone de 10 m × 10 m en 2015 et (b, photo de droite), uniquement Oga 29 DAS sur une zone de 5 m × 20 m en 2016, par rapport au témoin de contrôle sur le site de Maradi, dans la République du Niger. L’OM a été appliqué avant le semis à raison de 1 kg par poquet de semis, espacement de 1 m × 1 m, et l’Oga a été appliquée 14 fois à raison de 0,2 litre par poquet de plantation, début 3 jours après le semis. Voir les détails de la publication ici

Plan du document : Introduction Sommaire Auteur

Urine : c’est l’est l’un des liquides biologiques produits par les êtres humains et les animaux. Elle est est principalement composée d’eau (environ à 95 %), mais elle contient aussi différents solutés comme l’urée (un déchet azoté), des sels minéraux (potassium et sodium) et quelques autres substances (vitamines et urochrome). L’urochrome est le pigment qui colore l’urine en jaune. En fertilisation, l’urine est tellement riche qu’utilisée pure, elle brûle les racines des plantes. C’est donc un excellent désherbant à moindre frais. Pour l’utiliser comme engrais, il faut impérativement la diluer (1 litre d’urine pour 10 litres d’eau). Ajoutée au compost, l’urine contribue à accélérer sa décomposition et l’enrichit principalement en azote…


Introduction

Le contexte international présent donne le ton quant aux disponibilités limitées en ressources énergétiques et aux activités qui en découlent par voie de conséquence. Le sujet a aussi fait l’objet de ce dossier suivant sur ISIAS :

’Emballement fulgurant et anxiogène des dérèglements climatiques : financer l’urgente transition énergétique, transformer l’agriculture dominante, agir sur déplacements, habitations et nourriture en limitant viandes et produits laitiers’ par Jacques Hallard - 26 juin 2022- ISIAS Climat Energies Alimentattion

Dans un premier temps, ce dossier expose quelques situations critiques qui en résultent avec des textes intitulés :

* Flambée des prix de l’énergie : vers une pénurie d’engrais en France ?

* Le spectre d’une pénurie d’engrais plane sur les agriculteurs canadiens

* Pénurie - La course aux engrais est ouverte en Amérique latine

De son côté, le magazine ‘Géo’ titre : « Engrais : une crise alimentaire mondiale semble inévitable… »

Dans un deuxilème temps, est abordé spécialement ici le sujet de l’urine, qui est, notamment en France « mise au goût du jour pour la fertilisation en agriculture » et avec les conseils pour les praticiens du jardnage en Allemagne, afin que l’urnine puisse d’être valorisée, notamment comme source d’azote pour la fertilisation des plantes cultivées.

Le but est de trouver une substitution partielle – au moins en ce qui concerne les apporrts d’azote – pour les fertilisants qui sont fabriqués avec du gaz naturel.

Est donné, un exemple détaillé d’applications de l’urine humaine et d’une fertilisation organique au Niger sur des cultures de mil perlé, avec des résultats précis et très encouragents pour les femmes qui ont très souvent en charge les cultures vivrières proches des habitations pour nourrir leur famille…

Les articles sélectionnés sont donnés avec leurs accès dans le sommaire ci-après.

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Sommaire

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  • Flambée des prix de l’énergie : vers une pénurie d’engrais en France ? - Jean-Wilfrid Forquès (édité par J.A.) - Le 21/03/2022 à 8:37 – Document ‘rmc.bfmtv.com’
    Les fertilisants sont fabriqués avec du gaz naturel. Et les prix sont ainsi corrélés à la hausse générale des coûts de l’énergie, accentuée encore un peu plus par la guerre en Ukraine.

L’agriculture française va-t-elle bientôt manquer d’engrais ? Les prix des fertilisants flambent. Ils ont été multipliés par deux depuis le début de la guerre en Ukraine. Beaucoup d’engrais sont fabriqués à partir de gaz naturel, dont le prix s’envole ces dernières semaines.

Et la Russie, qui a demandé à ses producteurs d’engrais d’arrêter les exportations, représente habituellement 30 % des importations de l’Union européenne d’engrais azotés.

30% d’augmentation sur les prix

Pour Axel Tran Van, à la tête de 160 hectares de terres agricoles dans la région toulousaine, producteur de blé et de colza, les engrais sont nécessaires, mais tout cela a un coût : ’Avant l’été, on pouvait facilement l’acheter 300 euros le sac, et à l’heure actuelle, le prix dépasse allégrement les 1.000 euros la tonne. Sur une exploitation comme la mienne, il faut à peu près 50 tonnes par an’.

30% d’augmentation, ce n’est pas rien pour la trésorerie de cet agriculteur, c’est une conséquence directe de la guerre : ’Pour fabriquer cet engrais, il est nécessaire d’utiliser du gaz, et comme bien entendu, c’est la Russie qui fournit le gaz, les fabricants sont obligés de répercuter cette hausse sur le produit’.

’Avec l’écologie, on est allé trop loin’, selon la FDSEA 31

Pour les syndicats d’exploitants agricoles, les normes écologiques ont poussé la France à produire moins d’engrais. Ce que regrette Jean-François Lamassé, président de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) de la Haute-Garonne : ’Il faut recréer des usines d’engrais en France. Il ne faut plus être dépendant des autres pays. Il faut une agriculture raisonnée, c’est sûr. Mais avec l’écologie, on est allé trop loin et on voit où on en est !’

Sur le même sujet : 1.500 tonnes de blé détruites : la présidente de la FNSEA dénonce ’l’éco-terrorisme’

La solution passe peut-être aussi par la production de cultures moins gourmandes en engrais comme l’orge ou le soja.

Dossier : Hausse des prix - Jean-Wilfrid Forquès (édité par J.A.)

Source : https://rmc.bfmtv.com/actualites/economie/flambee-des-prix-de-l-energie-vers-une-penurie-d-engrais-en-france_AV-202203210152.html

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  • Le spectre d’une pénurie d’engrais plane sur les agriculteurs canadiens - Aya Dufour (accéder à la page de l’auteur) - Publié le 3 avril 2022 - Document ‘ici.radio-canada.ca’
    Photo - La ferme Amyot, dans le Témiscamingue ontarien, n’arrive pas à se procurer les engrais nécessaires à la culture du canola. Photo : Radio-Canada / Aya Dufour

Pour les agriculteurs, le mois d’avril marque le début du temps des semis. Durant cette période, ils reçoivent les grains, les engrais et les pièces d’équipement dont ils ont besoin pour commencer leurs cultures.

Or, cette année, les sanctions imposées contre la Russie perturbent la chaîne d’approvisionnement d’engrais azoté, de phosphore et potassium, ingrédients clés d’une bonne récolte.

Les factures sont réglées depuis l’automne dernier, mais rien ne garantit que les commandes soient bien livrées pour autant, ce qui laisse plusieurs agriculteurs dans une attente angoissante.

Même si les sanctions ne visent pas directement les engrais russes, elles nuisent à l’exportation en minant les finances et la capacité logistique de la Russie.

Photo - Charles Amyot représente le nord de la province au sein de l’organisme Grain Farmers of Ontario. Sur la photo, il est accompagné de son fils de 4 ans. Photo : Radio-Canada / Aya Dufour

Ensuite, le gouvernement fédéral ne s’est pas encore prononcé sur le sort de l’engrais déjà en route pour le Canada, comme le souligne Charles Amyot, représentant de l’organisme Grain Farmers of Ontario.

« Les ports canadiens accepteront-ils cette marchandise russe ? Les agriculteurs devront-ils payer des tarifs pour que l’engrais traverse la frontière ? » - — Une citation de Charles Amyot, représentant de l’organisme Grain Farmers of Ontario et agriculteur

Joint par courriel, Cameron Newbigging, un porte-parole d’Agriculture Canada, affirme que le gouvernement fédéral étudie actuellement ces questions.

Nous travaillons le plus rapidement possible avec le secteur pour comprendre l’ampleur des répercussions de cette situation sur la période de semis qui s’en vient, écrit-il.

Mais certains agriculteurs, comme M. Amyot, ressentent déjà l’incidence des sanctions sur les engrais russes.

Le camion de cette ferme de New Liskeard, dans le Nord-Est ontarien, a récemment pris la route pour livrer des grains vers le sud de la province.

Photo - Charles Amyot habite dans une région éloignée. Il doit conduire sept heures pour se rendre dans le sud de la province. Photo : Radio-Canada / Aya Dufour

Habituellement, le camion profite de son passage dans la région pour faire le plein d’engrais, mais cette année, il est revenu vide.

Planifier la culture de grain en conséquence

Doris et Stéphane Cloutier sont propriétaires d’une ferme centenaire et ont l’habitude de naviguer l’incertitude caractéristique à leur métier.

Toutefois, cette année, c’est différent. C’est difficile d’acheter les choses dont on a besoin, dit M. Cloutier.

Photo -La ferme de Stéphane et Doris Cloutier a été fondée par l’arrière-grand-père de M. Cloutier en 1919. Photo : Radio-Canada / Aya Dufour

Pour gérer le stress, les Cloutier ne mettent pas tous leurs œufs dans le même panier. Ils cultivent quatre grains différents : le soya, le canola, l’avoine et le blé.

Cette année, ils augmenteront leur production d’avoine aux dépens du blé, dans l’espoir de réduire leurs besoins en engrais.

Photo - Les Cloutier diversifient leurs grains pour minimiser les risques liés aux maladies et aux changements climatiques. Photo : Radio-Canada / Aya Dufour

Même chose du côté de la ferme Amyot.

On ne pourra pas faire pousser de canola cette année, même si c’est très populaire, se désole-t-il. On n’est pas capables d’avoir l’engrais dont on a besoin pour ce grain.

Vers de plus petites récoltes ?

En tant qu’agronome pour l’entreprise Coop Régionale, Tonja Seed conseille les agriculteurs du Nord de l’Ontario.

Sachant qu’il y a des problèmes d’approvisionnement pour certains produits, elle contacte les agriculteurs de la région depuis des mois pour les aider à planifier leur saison en prévision de pénuries d’engrais.

Photo - Tonja Seed a grandi dans le Témiscamingue ontarien. Elle conseille les agriculteurs de la région depuis plus de trois ans. Photo : Radio-Canada / Aya Dufour

Nous étudions en détail des échantillons de sol et prenons des décisions en conséquence, explique Mme Seed.

Les plantes ont besoin de ces engrais, comme les humains ont besoin des différents ingrédients de leur guide d’alimentation, illustre-t-elle.

Certains agriculteurs pourront probablement réduire leur quantité d’engrais cette année s’il y a de l’engrais accumulé dans les sols des années précédentes.

Mais les effets d’un sol appauvri se feront sentir dès la saison prochaine, selon Paul Maurice, directeur de la Fédération de l’agriculture de l’Ontario et propriétaire d’une ferme dans la baie Georgienne.

Si notre production diminue en raison d’une pénurie d’engrais, ce sera une situation très difficile, estime ce dernier, en notant que les réserves de grains sont déjà historiquement basses.

Un problème parmi plusieurs

En plus de devoir s’inquiéter de la livraison d’engrais, les agriculteurs doivent composer avec plusieurs autres problèmes majeurs, comme les changements climatiques, les fluctuations des prix du grain et la flambée des prix du carburant.

En ce moment, la hausse du prix du grain encourage les agriculteurs à dépenser plus pour obtenir les outils et produits dont ils ont besoin.

Mais si le prix chute à l’automne, il va y avoir un gros problème, dit Mme Cloutier, soulignant que la marge de profit des agriculteurs est déjà mince.

« Ça va arriver à un point où ça va être difficile de justifier de semer les graines en premier lieu. » — Une citation de Charles Amyot, représentant de l’organisme Grain Farmers of Ontario et agriculteur

Ces problèmes menacent la production agricole partout au Canada, du Québec jusqu’à la Colombie-Britannique.

M. Maurice rappelle qu’une ligne de services en santé mentale a été mise sur pied en Ontario pour les agriculteurs qui ressentent trop de pression.

Il y a énormément de stress sur les épaules des agriculteurs ; reconnaissons la détresse de nos voisins, conseille M. Maurice.

Ligne téléphonique de services en santé mentale pour les agriculteurs de l’Ontario : 1 866 267-6255

Aya Dufour (accéder à la page de l’auteur) - Courriel

À lire aussi :

Source : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1873677/saison-culture-grains-fertilisants-guerre-ukraine-russie-sanctions

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  • Pénurie - La course aux engrais est ouverte en Amérique latine - 20.05.22 – Document ‘lafranceagricole.fr’ avec AFP
    Photo - Le Venezuela et d’autres pays d’Amérique latine sont dépendants des engrais russes et ukrainiens. © Pixabay

Prêts pour les semences, des milliers de sacs d’engrais s’entassent dans les hangars de la région de la Portuguesa (ouest), considérée comme le grenier du Venezuela. Mais les stocks sont insuffisants car la guerre en Ukraine fait sentir ses effets sur l’approvisionnement.

Le Venezuela n’est pas un cas isolé : l’invasion de l’Ukraine par la Russie à la fin de février a des conséquences dans toute l’Amérique latine, les deux pays étant de gros fournisseurs d’engrais dans toute la région.

> À lire aussi : Arbitrer vos achats d’engrais face à des repères chamboulés (19/05/2022)

L’heure des semis est venue au Venezuela

En ce début de saison des pluies, qui va d’avril à novembre, c’est l’heure de préparer les sols pour semer du maïs, base de l’alimentation des Vénézuéliens. Environ 80 % des 180 000 tonnes d’engrais dont a besoin chaque année le Venezuela viennent de la Russie, de l’Ukraine et du Belarus, selon la fédération des producteurs agricoles (Fedeagro).

« Grâce à Dieu, nous avons réussi à acheter des engrais à la Russie en octobre et novembre, nous avons payé en décembre et ils ont pu arriver en février et mars », indique à l’AFP Celso Fantinel, le président de Fedeagro. Et d’alerter sur un déficit équivalent à un tiers de la demande. Et il n’y a plus de temps pour le compenser car la météo n’attend pas.

« Nous produisons à 30 % de notre capacité », conséquence de la profonde crise économique qui a frappé le pays sud-américain ces dernières années. « Et même comme ça, ces 30 % n’ont pas les engrais nécessaires », regrette Ramon Bolotin, le président de l’Association des producteurs indépendants (PAI) à Turén.

À lire aussi : Trois scénarios pour le blé tendre de hausse du prix des intrants (18/05/2022)

Des intranst « essentiels »

« Les engrais chimiques sont essentiels » pour la productivité dans ce pays de 30 millions d’habitants où « 3 % de la population produit à manger pour les autres 97 % ». « Nous allons travailler avec ce que nous avons […], dans certaines régions les doses seront moindres », explique-t-il.

Cette pénurie n’est pas une bonne nouvelle pour les agriculteurs vénézuéliens qui sont déjà confrontés au manque de carburant en raison de l’effondrement du secteur pétrolier. Ils espèrent semer cette année 250 000 hectares de maïs, 50 000 de riz, 60 000 de canne à sucre et 70 000 d’autres cultures comme le café et le cacao, selon Fedeagro.

Mais le manque d’engrais constitue un obstacle important. Une bonne fertilisation est primordiale : un hectare de maïs peut produire une récolte de 10 tonnes. Ce chiffre peut chuter à 3 ou 4 tonnes si les conditions ne sont pas réunies.

Une dépendance aux importations

Toute l’Amérique latine est confrontée à ce problème. En 2021, le Brésil a importé 80 % des 40 millions de tonnes d’engrais qu’il a utilisées, dont 20 % de Russie, selon des chiffres officiels. L’Argentine importe 60 % des 6 millions de tonnes qu’elle utilise, dont 15 % de la Russie. Le Mexique, l’Équateur, la Colombie et le Pérou sont aussi plus ou moins dépendants des engrais russes.

> À lire aussi : Yara met en garde contre l’impact « dramatique » du conflit en Ukraine (27/04/2022)

L’effondrement de l’industrie pétrolière au Venezuela a également eu un impact sur l’industrie pétrochimique qui, par le passé, couvrait la demande intérieure d’engrais. « Au cours des trois dernières années, nous avons organisé l’acheminement des engrais nous-mêmes » par le biais d’intermédiaires, explique Osman Quero, vice-président de Fedeagro.

Mais dernièrement les exportateurs, en raison de la situation en Russie, ont souvent cessé leurs ventes afin de réserver les engrais pour leur marché intérieur. Les agriculteurs vénézuéliens demandent notamment la réactivation du complexe pétrochimique de Moron (nord). Selon la compagnie publique de pétrole PDVSA, elle a la capacité de produire 150 000 tonnes d’engrais azotés et phosphatés par an.

Mais elle est semi-paralysée depuis 2017. « Nous disposons de deux ingrédients fondamentaux : l’urée (azote) et le phosphore et nous n’aurions besoin d’importer que du chlorure de potassium », résume Celso Fantinel.

La Russie est le plus grand exportateur d’engrais au monde : 7,6 milliards de dollars de ventes annuelles en 2020 selon l’Observatoire économique de la compétitivité (OEC), représentant 12 % de l’offre mondiale. Ces exportations sont désormais pratiquement paralysées par la guerre et les sanctions internationales liées au conflit.

AFP

Source : https://www.lafranceagricole.fr/actualites/penurie-la-course-aux-engrais-est-ouverte-en-amerique-latine-1,2,3433589924.html

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  • Engrais : une crise alimentaire mondiale semble inévitable - De Joel K. Bourne, Jr. - Publication 24 mai 2022, 17:49 CEST - Document ‘Géo’
    Les sanctions contre la Russie, le changement climatique et les restrictions sur les exportations engendrent une forte pénurie des engrais qui met les agriculteurs du monde entier en difficulté, et qui pourrait bien engendrer une grave crise alimentaire.

Photo - Des engrais sont mélangés dans l’usine ‘’Golden Fertilizers’ à Lagos, au Nigeria. Selon les experts, une pénurie d’engrais menace le succès des cultures dans le monde entier, et pourrait entraîner des pénuries alimentaires généralisées. PHOTOGRAPHIE DE Peter Essick, Nat Geo Image Collection

Vous pensez que la pénurie mondiale d’engrais ne vous concerne pas ? Détrompez-vous. Si vous lisez ceci en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique latine ou en Asie, il y a de fortes chances pour que les engrais chimiques soient la raison pour laquelle vous êtes vivants aujourd’hui.

Selon Vaclav Smil, chercheur canadien réputé dans le domaine de l’énergie, 20 % de tous les êtres humains, soit plus de trois milliards de personnes, survivent grâce aux engrais azotés, le principal ingrédient de la Révolution verte qui a boosté le secteur agricole dans les années 1960. Le trio d’engrais chimiques qui est parvenu à tripler la production céréalière mondiale, l’azote (N), le phosphore (P) et le potassium (K), a entraîné la plus forte croissance démographique que la planète n’ait jamais connue. Aujourd’hui, l’azote se fait rare et les agriculteurs, les fabricants d’engrais et les gouvernements du monde entier se démènent pour éviter une chute des rendements agricoles qui semble inévitable.

« Je ne suis pas sûr qu’il soit encore possible d’éviter une crise alimentaire », déclare Theo de Jager, le président de l’Organisation mondiale des agriculteurs. « La question est de savoir quelles seront son ampleur et sa gravité. Plus important encore, les agriculteurs ont besoin de paix. Et la paix a besoin des agriculteurs. »

L’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine a été un coup dur pour une industrie qui avait déjà été martelée par divers événements depuis plus d’un an. Selon les analystes de Rabobank, la Russie exporte généralement près de 20 % des engrais azotés du monde et, avec son voisin biélorusse actuellement sous sanctions, 40 % des exportations mondiales de potassium. La plupart de ces produits sont désormais inaccessibles aux agriculteurs du monde entier, en raison des sanctions prévues par les pays occidentaux et des récentes restrictions imposées par la Russie sur ses exportations d’engrais.

« Si on parle à un agriculteur d’Amérique du Nord ou d’Océanie actuellement, la conversation porte principalement sur les engrais, et plus précisément sur le prix et la disponibilité des engrais », a récemment déclaré M. de Jager lors d’une conférence virtuelle sur le sujet. « Les prix sont plus ou moins 78 % plus élevés que la moyenne en 2021, et cela entraîne un effondrement de la phase de production dans l’agriculture. Dans de nombreuses régions, les agriculteurs ne peuvent tout simplement pas se permettre de se fournir en engrais, et même s’ils le pouvaient, ils n’auraient pas accès à ces engrais. Et ce ne sont pas seulement les engrais, mais aussi les produits agrochimiques et le carburant. Il s’agit là d’une crise mondiale, et elle exige une réponse mondiale. »

Jusqu’à présent, la plupart des mesures prises ont été prises au cas par cas, chaque ferme et chaque gouvernement faisant cavalier seul. Mais la semaine dernière, les États-Unis et les banques de développement mondiales ont annoncé un important « plan d’action » sur la sécurité alimentaire mondiale, qui prévoit une aide de plus de 30 milliards de dollars (soit plus de 28 milliards d’euros), dans l’espoir d’éviter de voir les émeutes de la faim qui ont renversé des gouvernements lors des dernières crises des prix alimentaires en 2008 et 2012 se répéter.

États-unis : les agriculteurs accusent le coup

Rodney Rulon s’en sort mieux que de nombreux autres agriculteurs cette année. Agriculteur progressiste à Arcadia, dans l’Indiana, il utilise depuis 1992 des techniques de semis direct, du couvert végétal et de la litière de poulet sur les près de 3 000 hectares de champs de maïs et de soja de sa famille. En ajoutant à cela des analyses approfondies du sol qu’il effectue chaque année, il a pu réduire de 20 à 30 % sa consommation d’engrais chimiques ; mais ils restent toujours majoritaires.

« Nous réduisons considérablement nos dépenses en engrais cette année », explique M. Rulon. « La tonne de P et de K s’élève à 1 200 dollars (environ 1 120 euros), contre 450 dollars (environ 420 euros) l’année dernière. La tonne d’azote coûtait entre 500 et 550 dollars l’année dernière (environ 470 et 510 euros). Maintenant, c’est bien plus de 1 000 dollars (environ 930 euros). On a pris notre dépense la plus importante, et on l’a doublée. » Il ne peut même pas obtenir les 3 000 tonnes de litière de poulet qu’il utilise habituellement à la place du phosphore et du potassium chimiques. Il avait conclu un accord informel avec son fournisseur pour acheter sa quantité habituelle à 60 dollars (environ 56 euros) la tonne, mais celui-ci a tout vendu au plus offrant.

Les prix élevés des engrais ont provoqué une ruée sur le fumier dans de nombreuses régions du pays, les agriculteurs se démenant pour trouver des solutions de rechange et chercher des moyens de réduire leurs factures d’engrais. Ce n’est peut-être pas une mauvaise chose, pour Antonio Mallarino, pédologue et expert en nutriments végétaux à l’université d’État de l’Iowa, qui essaie depuis des dizaines d’années d’inciter les agriculteurs à cesser de surfertiliser.

« Dans 50 à 60 % des champs de l’Iowa, on pourrait ne pas appliquer de P (phosphore) et de K (potassium) pendant dix ans, et tout irait bien », affirme M. Mallarino.

Bien que les prix du maïs aient dépassé les 8 dollars (environ 7,5 euros) le boisseau en février, ce qui est proche du record historique établi en 2012, de nombreux agriculteurs se tournent vers le soja, qui nécessite moins de nutriments et donc moins d’engrais. L’enquête sur les semis du Département de l’agriculture des États-Unis (USDA), publiée le 31 mars, a montré que les agriculteurs ont l’intention de planter un nombre record de 37 millions d’hectares de soja cette année, soit 4 % de plus que l’année dernière, tandis que les hectares de maïs ont chuté à 36 millions, soit leur niveau le plus bas depuis cinq ans.

« Si cette situation se poursuit, cela peut être bon pour l’environnement », déclare M. Mallarino. « Nous n’aurons peut-être plus tous ces excès d’azote et de phosphore qui se déversent dans les rivières et les lacs. »

Bert Frost a entendu plus d’une plainte de la part des agriculteurs au sujet des prix des engrais. Il est le premier vice-président chargé des ventes, de la chaîne d’approvisionnement et du développement du marché pour CF Industries, l’un des plus grands producteurs d’engrais azotés au monde. L’interaction harmonieuse de l’offre et de la demande qui a maintenu les prix de l’azote dans une fourchette étroite au cours des dix dernières années ne fonctionne plus, car l’offre et la demande ont été frappées par des chocs externes, explique-t-il.

« Ce que nous observons aujourd’hui, c’est une accumulation de tous les facteurs qui ne fonctionnent pas de concert les uns avec les autres », dit M. Frost.

Un rebond de l’activité industrielle, qui utilise les matières premières dans les engrais à l’issue de la pandémie, combiné à de faibles stocks mondiaux de céréales alimentaires, ont fait exploser la demande. Les fournisseurs, quant à eux, ont été frappés par tous les événements climatiques extrêmes qui se sont succédé. La tempête hivernale Uri, en février 2021, a littéralement gelé la production de toutes les usines d’engrais de l’Iowa au Texas, mettant plusieurs d’entre elles hors service pendant un mois, voire plus. Six mois plus tard, c’est l’ouragan Ida qui a traversé le grand couloir d’usines chimiques de la Louisiane, endommageant plusieurs productions d’engrais, dont le complexe de CF Industires à Donaldsonville. Avec ses six usines d’ammoniac et ses quatre usines d’urée (l’urée est un engrais chimiquement dérivé de l’azote), il s’agit de la plus grande installation de ce type dans le monde. L’entreprise a été contrainte d’annuler ses contrats pendant un certain temps.

« Et ça ne s’arrête pas là », ajoute M. Frost. « Ensuite, la Chine et la Russie ont imposé des restrictions sur l’exportation d’engrais. La Chine exporte 10 % des réserves d’urée dans le monde. Leurs exportations sont passées à zéro. Puis la Russie a envahi l’Ukraine et les problèmes n’ont fait qu’empirer. »

En d’autres termes, le marché vacillait déjà, même avant la guerre, les sanctions et le blocus russe des ports ukrainiens de la mer Noire.

« Tous les facteurs que je vous ai exposés plus tôt, nous ne les avons jamais connus auparavant », explique M. Frost. « Toute la logistique est donc chamboulée. Je ne pense pas que cela puisse se résoudre tout seul. »

Amérique latine : une situation difficile

Selon M. Frost, les agriculteurs nord-américains finiront par obtenir les engrais dont ils ont besoin cette saison, même s’ils doivent les payer très cher. Ce sont les puissances agricoles d’Amérique latine qui sont les plus vulnérables aux perturbations des engrais, en particulier le Brésil, qui importe environ 85 % de ses engrais, dont un quart provient habituellement de la Russie.

Si les agriculteurs brésiliens réduisent leur consommation d’engrais et que leurs rendements chutent, cela pourrait avoir un impact significatif sur l’approvisionnement alimentaire mondial. Selon un récent rapport de l’USDA, le Brésil figure parmi les trois premiers exportateurs mondiaux de soja, de maïs et de sucre, mais aussi de bœuf, de poulet et de porc.

La grande période de plantation dans l’hémisphère sud commence en septembre, et le gouvernement brésilien se démène pour trouver de nouvelles sources d’engrais. Plus tôt cette année, il a même conclu un accord de troc avec l’Iran, contournant ainsi les sanctions américaines contre ce pays. Selon cet accord, l’Iran enverrait 400 000 tonnes d’urée au Brésil en échange de maïs et de soja. Les engrais russes sont si importants pour le Brésil et l’approvisionnement alimentaire mondial que l’administration Biden leur a ouvert une brèche dans sa série de sanctions contre la Russie à la fin mars. Bien que les sanctions financières entravent toujours les livraisons, les analystes espèrent que cette mesure atténuera la pression sur les prix alimentaires mondiaux.

« Il est impossible de faire des prévisions sur cette situation », déclare Micaela Bové, directrice des solutions agricoles pour Yara Latinoamérica, établie à Buenos Aires. « Je n’aurais jamais imaginé que le COVID serait encore là, et pourtant il l’est. Je n’aurais jamais imaginé que cette invasion deviendrait une guerre, et pourtant elle l’est devenue. Mais les agriculteurs sont les héros dans cette histoire. Ils ont été frappés par tout ce qu’on pourrait imaginer, et ils produisent toujours de la nourriture. »

Mme Bové affirme que sa division de Yara, le géant norvégien des engrais, ne constate pas de pénurie dans sa région, qui s’étend des petites exploitations du Mexique aux vastes estancias d’Argentine, à l’exception du Brésil. Mais les prix élevés incitent de nombreuses personnes à en utiliser moins. Elle et son équipe font donc la promotion d’outils et d’applications destinés à aider les agriculteurs à utiliser leurs produits plus efficacement. « Les décisions en matière d’engrais dépendent de sa culture : un cultivateur de maïs au Mexique n’a pas les mêmes besoins qu’un producteur d’agrumes ou de bananes ailleurs », explique-t-elle.

Afrique : en attente de précipitations

Les agriculteurs africains utilisent en moyenne le moins d’engrais par hectare au monde et ont des rendements qui comptent parmi les plus faibles, notamment pour le maïs et les autres céréales qui fournissent l’essentiel des calories du continent. En conséquence, bien qu’ils disposent de 60 % des terres arables du monde, près de la moitié des pays africains dépendent des importations de blé de Russie et d’Ukraine. Quatorze d’entre eux reçoivent plus de la moitié de leur blé des deux nations en guerre. La hausse des prix des denrées alimentaires menace désormais de faire basculer des millions de familles africaines dans la pauvreté et la malnutrition.

Et cette guerre lointaine n’est pas leur seul défi, selon Agnes Kalibala, présidente de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), une organisation à but non lucratif basée à Nairobi qui a travaillé avec les gouvernements africains et les organismes d’aide étrangers pour accroître l’utilisation d’engrais et de semences améliorées, et ce afin d’augmenter les rendements sur le continent. « Le plus important pour moi, même avant les engrais, est de savoir à quel point les agriculteurs souffrent du point de vue du changement climatique », déclare Mme Kalibata, ancienne ministre de l’Agriculture du Rwanda. « Dans les pays où il n’a pas plu l’année dernière, l’intérêt pour les engrais a connu une dépression générale. La question qui se pose maintenant est de savoir si cet intérêt reprendra avec l’arrivée des pluies dans certaines de ces régions. »

Mais même si les pays peuvent obtenir des engrais, les agriculteurs n’ont souvent pas les moyens de les acheter, ajoute-t-elle. Les gouvernements, qui subventionnent généralement les engrais, sont aux prises avec une dette massive à la suite du COVID-19 qui, dans certains pays, représente plus de 50 % de leur produit intérieur brut. Le groupe de Mme Kalibata travaille donc avec l’Union africaine, la Banque africaine de développement et les pays du G7 pour apporter un financement d’urgence, mais encourage également les agriculteurs à envisager d’autres solutions.

« En Afrique, notre productivité est très faible et nos sols sont fortement appauvris en nitrates », explique Mme Kalibata. « Il est très difficile de faire pousser du maïs ou du riz sans nutriments. Mais il existe d’autres possibilités, comme les fèves, qui sont cultivées en Éthiopie et au Soudan, et qui peuvent fixer 100 % de leurs besoins en azote. C’est une opportunité fantastique. »

La fixation de l’azote est un processus symbiotique naturel qui distingue les légumineuses des céréales, qui appartiennent à la famille des graminées. Les bactéries rhizobia qui vivent sur les racines des plantes convertissent l’azote atmosphérique en ammoniac que les plantes peuvent utiliser, tandis que ces dernières fournissent des sucres aux bactéries. Les haricots sont de grands fixateurs d’azote : le soja fournit jusqu’à 70 ou 80 % de ses propres besoins. Le haricot commun, un haricot de base cultivé dans toute l’Afrique, peut en fixer jusqu’à 30 %.

« On utilise donc toujours des nutriments, mais en moindre quantité », explique Mme Kalibata.

Comme toujours, le climat reste décisif. Sans pluie, les engrais ont peu ou pas d’effet.

« Si nous pouvons obtenir des précipitations dans certaines de ces régions, ces pays devraient être en mesure de trouver des alternatives », déclare la présidente de l’Alliance. « Sinon, nous aurons de multiples crises sur les bras. »

Le bio : une solution efficace

Les seuls agriculteurs qui ne se plaignent pas des engrais cette saison sont les producteurs biologiques, qui sont de plus en plus nombreux. Leur principe est depuis longtemps de nourrir le sol, et non la plante, et d’éviter les engrais chimiques et les pesticides au profit de cultures de couverture de légumineuses, de rotations de cultures diversifiées et de promotion d’insectes et de microbes bénéfiques dans leurs champs. Certaines cultures de couverture, comme la vesce velue, peuvent produire jusqu’à 340 kilogrammes d’azote par hectare, selon Jeff Moyer, directeur exécutif de l’Institut Rodale à Emmaus, en Pennsylvanie.

L’Institut Rodale, avec l’aide de l’université d’État de Pennsylvanie, effectue des comparaisons des systèmes de culture conventionnels et biologiques depuis 1981 : c’est l’essai sur terrain de ce type qui dure depuis le plus longtemps en Amérique du Nord. Après une période de transition de cinq ans, ils ont constaté que les rendements biologiques étaient non seulement compétitifs avec les rendements conventionnels, mais qu’ils étaient jusqu’à 40 % plus élevés en cas de sécheresse. Plus important encore : ils permettaient aux agriculteurs de réaliser des bénéfices de trois à six fois supérieurs, et ce sans rejeter de produits chimiques toxiques dans les rivières et les ruisseaux.

« Les engrais ne sont qu’une partie des problèmes auxquels les agriculteurs sont confrontés », déclare M. Moyer. « Regardez le Kansas et le Nebraska. Ces deux États sont en feu cette année alors que c’est censé être leur saison des pluies. Avec des modèles météorologiques qui changent et des coûts énergétiques qui augmentent et ne baissent pas, nous devons révolutionner nos modèles de production afin de minimiser ces impacts. »

La transition vers l’agriculture biologique prend toutefois du temps : une ressource dont de nombreux agriculteurs à travers le monde, commencent également à manquer.

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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L’urine est l’un des liquides biologiques produits par les animaux, incluant les humains. Elle constitue la plus grande part des déchets liquides du métabolisme de l’organisme des vertébrés.

L’urine est sécrétée par les reins par filtration du sang, puis par sécrétion et récupération de certaines molécules de l’urine « primitive » pour former l’« urine définitive ». Cette dernière est expulsée hors du corps par le système urinaire. L’élimination d’urine par la vidange de la vessie est appelé miction. Contrairement à ce qui a longtemps été admis, l’urine n’est pas totalement stérile, et dispose d’un microbiote assurant une fonction régulatrice.

De nombreux produits chimiques inhalés ou ingérés ou intégrés par passage cutané dans l’organisme peuvent être ensuite détectés par analyse d’urine, sous forme de molécule mère et/ou de métabolites, de même que certaines molécules indicatrices d’un état pathologique (albumine par exemple).

Le composant principal de l’urine est l’eau, avec l’urée en principal déchet azoté. Dans une autre mesure, un autre déchet très important de notre métabolisme, la créatinine, est dosé, à la fois dans le sang et dans l’urine, afin d’évaluer la fonction rénale chez l’être humain. Bien au-delà du taux d’urée, c’est essentiellement la clairance de la créatinine qui déterminera si un individu présente ou non une insuffisance rénale, et permettra d’en quantifier la sévérité.

Production

Le sang artériel qui pénètre les reins par l’artère rénale passe par l’artère interlobulaire, l’artériole afférente pour finir par rejoindre l’unité élémentaire de la machinerie rénale : le glomérule, situé à l’intérieur du néphron.

Un rein contient environ un million de néphrons. Chaque jour, les reins filtrent environ 180 litres de sang et produisent en moyenne 1 500 mL d’urine définitive. Dans le glomérule rénal, le sang est filtré par un phénomène osmotique : il se décharge en eau et en substances minérales et biologiques. Cette urine primaire chemine dans un système de tubules (tubule contourné proximal, anse de Henle, tubule contourné distal) où elle est successivement enrichie en divers composés et débarrassée de certaines autres substances récupérées par l’organisme (eau, glucose, sels minéraux en particulier).

Les phénomènes d’excrétion et de réabsorption sont régulés par plusieurs hormones, dont l’hormone antidiurétique (ADH pour l’abréviation), le cortisol et la rénine-angiotensine (qui fait partie du système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA). L’urine qui circule dans tous les tubes contournés distaux est collectée au niveau des tubes de Bellini, puis elle rejoint les calices rénaux et les uretères. Là, elle rejoint la vessie par jets (il y a une valve anti-reflux entre l’uretère et la vessie). Lorsque le contenu vésical (contenu de la vessie) dépasse un certain seuil, l’envie d’uriner est transmise au cerveau, afin de vider la vessie par la miction.

Chez l’homme, la production d’urine en excès (plus de 1,5 litre par jour) est appelée polyurie, qui peut être due à des anomalies de la fonction rénale, à un diabète, ou à un désordre psychiatrique entraînant un excès d’absorption de liquides, appelé potomanie. Cela peut également être dû à une absence de régulation de la sécrétion de l’ADH (hormone anti-diurétique).

À moins de 100 mL par jour, on parle d’anurie. Entre 100 et 500 mL par jour, il s’agit d’oligurie. L’anurie, comme l’insuffisance rénale, représentent un risque d’accumulation de composés toxiques dans l’organisme, et nécessitent donc une prise en charge médicale spécifique, à la fois pour leur traitement propre, mais également concernant l’adaptation des doses des médicaments pour des pathologies associées. La pollakiurie se réfère à de fréquentes, mais courtes mictions.

La parurésie, ou syndrome de la « vessie timide », est une phobie consistant pour un individu en l’impossibilité ou une grande difficulté d’uriner en présence d’autres personnes.

L’urine humaine est habituellement jaunâtre (jaune).

Sur l’ensemble du globe, les hommes éliminent plus de 10 milliards de litres d’urine par jour1.

En moyenne et selon le poids, un homme produit 1,5 à 2 litres d’urine par jour, un chien 0,5 à 3 litres, un cochon 1,5 à 8 litres, un cheval 5 à 15 litres, un bœuf 10 à 25 litres et un éléphant 40 à 802.

En une vie, un homme élimine environ 40.000 litres d’urine, soit l’équivalent d’un gros camion citerne ou d’une piscine3.

Description

Composition

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/3d/Harnstoff.svg/220px-Harnstoff.svg.png

Structure chimique de l’urée

L’urine contient plus de 3 000 composants chimiques4,5 :

Certaines maladies modifient la composition de l’urine, tel le sucre chez un diabétique.

  • eau : 95 % (voire un peu plus en cas de potomanie) ;
  • composés organiques (environ 2 % du total) :
    • urée : 2 % (produit terminal du catabolisme des protéines),
    • créatinine : 0,1 % (produit terminal du catabolisme de la créatine musculaire),
    • acide urique : 0,03 % (produit terminal du catabolisme des acides nucléiques : ADN, ARN),
    • acide hippurique,
    • urobilirubine,
    • éventuellement des toxiques à élimination rénale ou des médicaments, le plus souvent sous forme de catabolites inactifs, ce qui est généralement le cas pour la plupart des médicaments à destinée humaine. Cependant, certains de ceux-ci font exception, par exemple dans le cas de médicaments spécialement étudiés à rester actifs dans les urines pour le traitement des infections urinaires, comme l’ofloxacine ou le monuril. Certains autres médicaments, comme la metformine - un médicament contre le diabète de type II (le type de diabète du sujet âgé, qui ne nécessite pas d’insuline en début de traitement) - sont éliminés dans les urines sous forme pratiquement inchangée, de même que certains médicaments à action hormonale présents dans des pilules contraceptives, ou d’autres médicaments anti-testostérone ou anti-androgènes prescrits contre le cancer de la prostate6,
    • des produits dopants, utilisés par les sportifs, ou des drogues comme le cannabis (dont son principal produit actif, le tétrahydrocannabinol, reste présent dans l’organisme et décelable dans les urines pendant environ 3 semaines après la dernière prise), l’héroïne, la cocaïne, ou les drogues de la famille de l’ecstasy subissent les mêmes voies d’élimination que les autres composés inhabituels de l’organisme et peuvent donc être détectés dans les urines, même de nombreux jours après leur prise (même ponctuelle) ;
  • minéraux : les pourcentages sont des moyennes et peuvent varier selon l’alimentation et d’éventuelles variations physiologiques. Ces moyennes sont basées sur des pools de personnes sans traitement anti-hypertenseur, avec une alimentation normale conforme aux recommandations sanitaires basiques. Sont exclus les cas atteints de potomanie ou d’un syndrome de sécrétion inappropriée d’hormone anti-diurétique (SIADH) — des troubles pathologiques où les urines sont extrêmement « diluées » et claires. Par ailleurs, l’élimination d’ions carbonates dans les urines dépend de l’équilibre acido-basique de l’individu (donc en partie de sa fonction respiratoire) et de l’élimination d’ions ammonium NH4+ ;

Composants anormaux de l’urine

Il peut aussi y avoir présence de « cylindres »12 dans l’urine. Ces derniers peuvent être hyalins (majorité des cas), granuleux, cireux, leucocytaire et érythrocytaire. Leur présence indique au médecin qu’il y a fort probablement un problème au niveau rénal. Ils sont formés lorsque des débris — protéine, globule rouge, globule blanc, etc. — obstruent les tubules collecteurs des reins, formant un bouchon, qui finiront par décoller du tubule et se retrouveront dans l’urine. Leur présence est toujours significative et doit être prise au sérieux.

Une fois éliminée de l’organisme, l’urine peut acquérir une forte odeur due à l’action bactérienne, principalement lors de la décomposition de l’urée, une composante majeure de l’urine, en ammoniac et en nitrite.

Sur l’ensemble des mictions de la journée, l’urine humaine a un pH qui varie entre 4,6 et 7,813 en fonction du régime alimentaire et des périodes de jeûne, même s’il est le plus souvent plutôt acide (inférieur à 7). Des systèmes tampon ont une activité de neutralisation afin d’éliminer les substances potentiellement cristallisables qui pourraient donner des calculs par exemple. Chez les personnes présentant une hyperuricosurie, l’acidification des urines peut provoquer la formation de calculs dans les reins, les urètres ou la vessie (l’acide urique étant moins soluble à pH bas).

L’urine d’un individu en bonne santé est de couleur jaune ambrée. Elle se clarifie en fonction de son hydratation (une bonne hydratation entraîne une clarification de l’urine), laquelle varie au cours de la journée et en fonction des activités.

Diverses substances peuvent colorer l’urine. Elles sont contenues dans certains aliments [1] [archive] et colorants alimentaires. Ces substances sont notamment :

  • pour le bleu : bleu de méthylène, bleu brillant (notamment présent dans le Curaçao) ;
  • pour le rouge : betterave, rhubarbe, rouge cochenille.
    Des urines incolores (100 % transparentes) doivent alerter car elles accompagnent ou annoncent souvent un problème physiologique plus profond (ex. : diabètes sucré ou insipide, kystes ou hyperplasie surrénalienne, etc.).

L’urine peut prendre la couleur verte dans certains cas, le plus courant étant l’intoxication médicamenteuse. Un tel cas est rapporté en 2020 au Portugal chez un patient ayant tenté de mettre fin à ses jours par surdosage de flupirtine, un antalgique. D’autres cas connus avaient pour cause l’amitriptyline, la cimétidine ou le propofol. C’est d’ailleurs ce dernier, un anesthésique administré par injection intraveineuse, qui est à l’origine de la majorité des cas recensés dans la littérature médicale. Dans d’autres cas, la verdoglobinurie (nom médical du phénomène) peut être provoquée par l’absorption de colorant comme le bleu de méthylène ou par infection par la bactérie Pseudomonas aeruginosa qui libère des pyoverdines dans l’organisme. La coloration verte de l’urine n’est pas toxique et n’affecte pas les reins14.

Odeur

Initialement inodore, l’urine dégage rapidement une odeur d’ammoniaque quand elle s’oxyde et fermente, à la suite de l’action de bactéries aérobies et/ou anaérobies. Les microbes qu’elle contient alors rendent ce liquide vecteur potentiel de maladies : l’idée selon laquelle l’urine aurait des propriétés antiseptiques doit donc être rejetée avec vigueur.

Si l’odeur caractéristique d’ammoniaque apparaît dès l’émission d’urine, elle est l’un des signes d’une infection urinaire.[réf. nécessaire]

L’odeur de l’urine peut être forte après la consommation de certains aliments. Ainsi, manger des asperges est connu pour produire une forte odeur d’urine chez l’humain. Cela est dû à la présence dans l’urine de plusieurs composés organiques volatils soufrés15, probablement dérivés de l’acide asparagusique contenu dans l’asperge16. Cette mauvaise odeur d’urine après l’absorption d’asperges n’est pas une conséquence universelle contrairement à ce que l’on croyait jusqu’à récemment17. Certaines personnes ne produisent pas les molécules odorantes et d’autres ne sont pas capables de les sentir18.

Une odeur d’urine sucrée pourrait également être un signe de diabète19. Si l’odeur de l’urine est cétonique (une odeur légère de nettoyeur à vernis à ongle (acétone), de pommes vertes (mais ce sera surtout caractéristique avec l’odeur de l’haleine), il peut s’agir d’une acidocétose qui est une urgence médicale. Il ne faut pas attendre pour consulter rapidement un médecin.

Fonctions de l’appareil urinaire

L’une de ses principales fonctions est d’éliminer une partie des déchets de l’organisme, l’autre partie étant éliminée par le foie dans la bile, puis par les selles, et une autre partie, plus modeste l’est via la transpiration et l’expiration.

Le foie et les reins ont donc un rôle complémentaire, ces deux systèmes étant d’ailleurs fonctionnellement liés. Ainsi, c’est le foie qui transforme l’ammoniaque en urée, qui sera éliminée par les reins. C’est également le foie qui permet la transformation de très nombreux composés toxiques ou étrangers à l’organisme en composés plus solubles dans l’eau et par la suite éliminés dans la bile ou par les urines.

L’autre fonction primordiale des reins est de maintenir à peu près constants le pH et les concentrations du sang en certains ions (comme le sodium, le potassium, le chlore et les bicarbonates), afin que les cellules de l’organisme fonctionnent de manière optimale.

  • Épuration des déchets du métabolisme cellulaire (ammoniaque, acide urique…).
  • Épuration des toxiques à élimination rénale.
  • Maintien de la volémie plasmatique et donc de la pression artérielle.
  • Maintien de l’équilibre électrolytique (concentration du sang en sodium, potassium, chlore et bicarbonates, notamment).
  • Maintien du pH physiologique sanguin, par élimination rénale due, soit à un excès d’ions acides (cas le plus fréquent), soit à un excès d’ions basiques. Les reins participent ainsi à l’équilibre acido-basique du sang. Les reins, comme les poumons, participent au maintien du tampon acido-basique sanguin, par élimination des déchets dans l’air (dioxyde de carbone) ou dans les urines.
    • L’acidose (pH sanguin < 7,38) est prévenue par élimination d’ions ammonium NH4+,
    • L’alcalose (pH sanguin > 7,42) est prévenue par l’élimination de bicarbonates HCO3−.
  • Blocage de la fuite de glucose et d’acides aminés (les « briques » des protéines) dans l’urine terminale. Les reins réussissent à empêcher cette fuite de glucose tant que la concentration sanguine de celui-ci est inférieure à 1,8 g/l.
    L’appareil respiratoire régule aussi le pH du sang, en éliminant le dioxyde de carbone du réseau sanguin.

Analyse Article détaillé : Uroscopie.

Photo - Personnes présentant leur urinal pour le diagnostic d’un échantillon de leur urine au médecin Constantin l’Africain au XIe siècle.

Bon nombre de médecins dans l’histoire ont eu recours à l’uroscopie, inspection et examen de l’urine de leurs patients. Hippocrate décrivait déjà l’examen d’urine, mirant et observant la situation des dépôts urinaires dans un récipient spécial, la matula, mais il préférait tâter le pouls, unique intervention de diagnostic manuel direct20.

La pratique de l’uroscopie en tant qu’examen visuel disparaît au XVIIIe siècle avec l’avènement de la chimie mais persiste l’usage de la « roue des urines » (à l’origine nuancier d’une vingtaine de couleurs des urines aux teintes différentes selon l’état de santé suivant la théorie des humeurs, l’urine étant non seulement mirée, mais aussi sentie, touchée et goûtée) au XIXe siècle, cette roue étant alors employée pour détailler les différentes saveurs d’urine21.

La couleur et le volume d’urine peuvent être des indicateurs fiables du niveau d’hydratation. Une urine claire et abondante est généralement le signe d’une hydratation adéquate, alors qu’une coloration foncée des urines est un signe de déshydratation. Toutefois, en cas de consommation d’alcool, de caféine, ou d’autres diurétiques, ou en cas d’un diabète non ou mal soigné, l’urine peut être claire et abondante chez une personne néanmoins déshydratée.

De nos jours, l’examen cytobactériologique des urines (ECBU) est un examen médical de routine permettant de détecter d’éventuelles infections. Lorsqu’un médecin suspecte une infection urinaire (cystite, prostatite, ou pyélonéphrite), l’examen cytobactériologique des urines, éventuellement couplée à une prise de sang (pour hémoculture), retrouvera le germe responsable, ce qui orientera le traitement.

La plupart des laboratoires modernes utilisent des tests colorimétriques présentés sous la forme de petite bandelette (la bandelette contenant tous les tests) afin de dépister un problème urinaire. Les tests recherchent souvent les composants anormaux de l’urine (voir plus haut) comme l’hémoglobine ou le glucose. Elles sont un moyen facile, efficace et peu coûteux de dépistage des maladies rénales ou systémiques. La plupart du temps, elle sera suivie si nécessaire par un examen microscopique de l’urine afin de déterminer s’il y a présence de mucus, cristaux (et si oui, lesquels) cylindre, cellule rénale, globule rouge, levure ou bactérie.

Utilisation

Usages traditionnels

  • Comme antiseptique, les Aztèques (parmi de nombreux peuples) utilisaient l’urine pour nettoyer les plaies et prévenir l’infection.[réf. nécessaire]
  • Comme fertilisant agricole, notamment au XIXe siècle par l’utilisation des urines récoltées sur la ville de Paris, méthode supprimée avec l’arrivée du tout-à-l’égout et des engrais chimiques22.
  • L’urine a été utilisée dans l’industrie textile pour le dégraissage (traitement de la laine) ; elle était systématiquement recueillie dans certaines localités drapières comme Reims ou Abbeville pour le besoin du traitement des fibres lainières23. L’utilisation de l’urine pour nettoyer la laine a persisté après l’introduction du savon pour le traitement du coton et du lin, à la fois en raison de son abondance et de la perpétuation de la tradition24.
  • L’urine a aussi été abondamment employée pour le traitement des schistes pyriteux avant que l’ammoniac le remplace après 1820 : ainsi, 200 tonnes d’urine sont utilisées chaque année à cette fin dans le Yorkshire au XVIIIe siècle25.
  • De l’Antiquité jusqu’au XIXe siècle en Europe, on lavait le linge en utilisant de la vieille urine comme lessive en raison de sa forte teneur en ammoniac24.
  • Pour décolorer les cheveux, à la Renaissance, avec de l’urine de cheval26.
  • Certaines personnes boivent leur propre urine, particulièrement celle du matin, plus concentrée, car elle est considérée par certains thérapeutes comme bienfaitrice. Cela s’appelle l’urinothérapie ou « faire amaroli », pratique qui vient d’Inde.
  • Comme révélateur de santé, l’urine trouble est le signe de problèmes rénal ou de la vessie, selon son odeur et sa couleur elle révèle une cystite, ou test de grossesse26.
  • Une forme d’excitation sexuelle lors d’un rapport sexuel, est l’ondinisme.
    Source d’énergie

L’urine peut aussi être utilisée comme source d’énergie.

  • Les calories qu’elle contient peuvent être récupérées via une pompe à chaleur, avec les eaux usées dans les égouts.
  • L’urine peut aussi être valorisée énergétiquement via l’hydrogène qu’elle contient. Ceci peut se faire de deux manières :
    • via des piles à combustible microbiennes27 ;
    • via de l’hydrogène directement extrait par hydrolyse (opération facilitée par la présence naturelle de sels dans l’urine). De jeunes Nigérianes avaient déjà prototypé un générateur28, et en 2013 des chercheurs anglais avaient alimenté un smartphone grâce à une pile à combustible microbienne…28. L’idée de G. Luna-Sandoval, soutenu par l’Agence spatiale mexicaine, a abouti à un prototype rustique de cuve en matière plastique équipée d’électrodes en platine où l’urine est stockée et transformée29,30,31,32. Comme pour d’autres sources d’hydrogène biogénique, le bilan énergétique est positif si l’électrolyse est elle-même alimentée par une source renouvelable, photovoltaïque par exemple.
      Contenu énergétique : 13 à 21 ml d’urine permettraient ainsi de produire assez d’eau chaude pour une douche de 15 minutes ; 70 à 130 ml de cuire des haricots en cocotte-minute durant une heure28. 1.400 ml/jour/personne en moyenne soit plus de 10 milliards de litres pour l’humanité. Des toilettes améliorées, dotées d’une tuyauterie séparée, ou l’utilisation des urinoirs. Un procédé de séparation électrolytique a été récemment breveté et pourrait intéresser les éleveurs (jusqu’à 8 litres/jour pour un cochon, et 10 à 25 l/j pour un bœuf)28. Ce pourrait aussi être un moyen de récupérer de l’oxygène, du phosphate et du potassium (les gisements de phosphates sont en voie d’épuisement partout dans le monde) ; de faire en sorte que les résidus médicamenteux ou d’hormones présents dans l’urine (dont des perturbateurs endocriniens) puissent être au passage récupérés et traités au lieu d’être rejetés dans l’environnement où ils posent des problèmes discrets mais graves d’imposex et peut-être d’augmentation d’anomalies congénitales chez les petits garçons ; de faire du stockage d’énergie (à partir d’énergies dites intermittentes comme le solaire ou l’éolien). Cet hydrogène peut aussi être injecté dans le réseau de gaz (qui peut faciliter une production décentralisée).

Recyclage en engrais - Article connexe : Purin.

Une ressource pour l’agriculture

« De tous les carnivores, c’est l’homme qui peut fournir à l’agriculture la quantité d’urine la plus importante. Il est facile de reconnaître, par sa composition, qu’elle peut nous donner aussi un engrais qu’on a généralement trop négligé jusqu’ici. [...] Une population de 37 millions d’individus, comme celle de la France, produirait assez d’urines pour fumer, chaque année, de 500 à 700 mille hectares. [...] Comment ne pas déplorer, au contraire, la négligence de ceux qui laissent se perdre de tous côtés un engrais si abondant et si précieux, perte qui représente certainement plus de 30 millions de francs dans toute l’étendue de la France ? »33

—  Joachim Isidore (1812-1881), Chimie agricole ou L’agriculture considérée dans ses rapports principaux avec la chimie (4e édition...) Pages 247,257

Par exemple, au début du XXe siècle la moitié des urines de la ville de Paris étaient recyclées, selon la thèse de Fabien Esculier22 qui démontre que sans engrais de synthèse l’humanité recyclait bel et bien ses urines, source de nutriments comme l‘azote. Cette pratique s’est éteinte avec le tout-à-l’égout à Paris et l’offre pétrochimique, plus facile à utiliser34.

Des défis techniques et sociétaux

Schéma - Certains systèmes de toilettes sans eau, collectent séparément les excréments (alors plus facile à déshydrater) et l’urine (valorisable comme engrais liquide)35.

D’abord, l’aspect psycho-sociologique entrave l’acceptation de la séparation des urines des autres déchets envoyés au tout-à-l’égout. Récupérer l’urine humaine à la source facilite pourtant l’épuration des eaux usées des ménages (ou des toilettes de lieux recevant beaucoup de public), car l’urine est dans ces eaux usées la première source d’azote (80 %) et de phosphore (55 %), bien que ne représentant que moins de 1 % du volume total des eaux usées des ménages35. Des solutions commencent à arriver avec l’apparition des toilettes sèches et de l’implication de quelques pionniers (les laboratoires d’analyses, les festivals, les lycées et collèges de la région Nouvelle Aquitaine équipés de toilettes qui recueillent l’urine sans utiliser d’eau, certains stades comme le Parc des Princes, quelques aires d’autoroute avec Vinci) et des projets en lien avec les Jeux Olympiques de 202434.

Les problèmes hygiéniques liés aux pathogènes humains, sont déjà résolus36, car l’utilisation de l’urine humaine ne diffère pas techniquement de celle des urines animales (purin) et ses effets sont comparables ou supérieurs à ceux obtenus avec les engrais chimiques37.

L’urine contient surtout de l’urée qui constitue 60 à 80 % de l’azote contenu dans nos déjections. Elle contient aussi une quantité significative de phosphore, qui est un élément indispensable pour les organismes vivants mais parfois rare dans le haut des bassins-versants. Le phosphore était autrefois extrait de l’urine dans laquelle il a été découvert.

La biodisponibilité des nutriments présents dans l’urine est en outre élevée, en comparaison de celle d’un engrais chimique35. Plusieurs études ont montré que la séparation de l’urine diminue les émissions gazeuses du système de transport et traitement des eaux usées et leur consommation de ressources fossiles35.

Des bactéries présentes naturellement dans l’urine, normalement en quantité minime (mais très grande en cas de cystite) produisent une enzyme, l’uréase, qui décompose l’urée en ammoniaque et dioxyde de carbone. Dans le sol d’autres bactéries transforment cet ammoniaque (ou l’ion ammonium) en ion nitrite en quelques heures puis d’autres en ion nitrate, suivant le cycle de l’azote. L’urine est donc une excellente source d’azote, très bio-assimilable, pour les plantes38 et un excellent accélérateur pour le compost39. Formée par la combinaison indirecte de sous-produits de désamination (2 molécules NH3) et de la respiration cellulaire (1 molécule de CO2), l’urée est beaucoup moins toxique que l’ammoniac.

Programmes pilotes

Certains exploitants agricoles des pays émergents ou jardiniers utilisent l’urine comme fertilisant avec une concentration d’un volume d’urine pour 10 à 20 volumes d’eau d’arrosage sur les plantes et les fleurs pendant la période de croissance ; non diluée, l’urine brûlerait les racines de nombreuses espèces. La possibilité d’utiliser l’urine comme engrais a été confirmée par une étude publiée dans le numéro d’août 2009 du journal Agricultural and Food Chemistry40. L’effet fertilisant est amélioré en ajoutant de la cendre de bois (riche en potassium sous forme de potasse et en phosphore) à l’urine. Des expériences ont été menés en Afrique41. Des essais comparatifs d’urine et d’engrais minéral au Burkina Faso ont permis un rendement 6 fois supérieur au contrôle non fertilisé et ont prouvé qu’il n’y a pas de différence entre les rendements avec l’urine et ceux avec l’engrais minéral42.Il est possible de stocker l’urine dans des récipients opaques et bien fermés qui éviteront les pertes d’ammoniac. Elle peut se conserver jusqu’à 6 mois43.

Plus récemment en 2018, des essais menés en France par Irstea et la société Ecosec ont montré que le stockage des urines pendant au moins six mois à température ambiante à la sortie de cabines filtrant l’urine à la source36 permettait d’éliminer la majeure partie des pathogènes. Ingénieurs chercheurs et entrepreneurs ont également quantifié l’efficacité du procédé du point de vue agronomique sur des plantations non alimentaires et à titre expérimental sur des salades et de la vigne. Pour Bruno Molle, chercheur à Irstea, le procédé a de l’avenir36 : « En sachant que récupérer entièrement l’azote des effluents d’origine humaine permettrait d’assurer 30 % des besoins mondiaux en fertilisation azotée44 et que, par ailleurs, fabriquer une tonne d’engrais coûte actuellement une tonne équivalent pétrole, l’idée de récupérer l’azote directement à la sortie des toilettes séparatives et des logements apparaît comme une voie des plus évidentes et pertinentes ». Les solutions d’équipements progressent, notamment grâce aux procédés innovants développés par la jeune start-up Ecosec45. Reste le problème de l’acceptation sociale qu’il conviendra de résoudre…

Documents photos ci-après :

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  • Récolte séparée des excréments secs et de l’urine.
    Photo - Récolte séparée des excréments secs et de l’urine.

  • Apport en unité d’hygiénisation.
    Photo - Apport en unité d’hygiénisation.

  • Installation d’hygiénisation.
    Photo - Installation d’hygiénisation.

  • Irrigation à l’urine (Nagasandra, Inde).
    Photo - Irrigation à l’urine (Nagasandra, Inde).

  • Urine d’écoliers de Tianshui, province de Gansu (Chine), pour fertiliser des pommiers.
    Photo - Urine d’écoliers de Tianshui, province de Gansu (Chine), pour fertiliser des pommiers.

  • Épandage sur Colza (Suède).
    Photo - Épandage sur Colza (Suède).

Une innovation technologique

La principale difficulté d’utilisation de l’urine comme engrais est dans la nécessaire manipulation de grandes quantités, il faut, par exemple, l’équivalent de 30 000 litres d’urine pour arriver au même résultat qu’avec 200 kilos d’engrais azoté. En 2019, Michael Roes et son associé Pierre Huguier, créent la start-up Toopi Organics qui ajoute des probiotiques à l’urine et la transforme en fertilisant inodore, hygiénisé, stable et biologique vingt fois moins couteux que les engrais chimiques. Dossier déposé en février 2021 auprès de l’ANSES pour obtenir au bout de 10 à 14 mois l’autorisation de mise sur le marché34.

L’urine dans l’art

De 1977 à 1978, Andy Warhol réalise une série de tableaux appelés Oxidation paintings ou Piss paintings. ce sont des peintures sur plaques de cuivre dont il oxyde la surface au moyen de sa propre urine ou de celle de ses amis46. De nombreux artistes contemporains comme Pierre et Gilles ou Kiki Smith ont également traité ce thème dans leurs œuvres47.

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  • Gargantua se venge des Parisiens curieux et indiscrets.
    Gargantua se venge des Parisiens curieux et indiscrets.

  • Dans Vénus et Cupidon, le jet d’urine symbolise la fertilité.
    Dans Vénus et Cupidon, le jet d’urine symbolise la fertilité.

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Certaines statues, telles que le célèbre Manneken-Pis, le « gamin qui pisse » de Bruxelles, utilisent également la représentation de l’urine dans leur architecture.

Manneken-Pis

Le Manneken-Pis de Bruxelles, « le gamin qui pisse ».

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Source de l’article complet avec Notes et références : https://fr.wikipedia.org/wiki/Urine

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  • Informations sur l’urine – Document ‘‘techno-science.net’
    Sommaire de l’article :

Introduction

Production de l’urine

Fonctions de l’urine

Composition de l’urine humaine

Les analyses d’urine en médecine

Odeur

Composition détaillée

Utilisations dérivées

Utilisations dérivées

Urine - Définition et Explications – Source : Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Composition de l’urine humaine

Sauf en cas d’infection urinaire, l’urine est pratiquement stérile et presque inodore. Cette ’officielle’ stérilité de l’urine n’est que ’relative’ (seuils leucocytes < 10 000/ml et germes < 1 000/ml avant de déclarer l’état d’infection urinaire). Une fois éliminée de l’organisme, l’urine peut acquérir une forte odeur due à l’action bactérienne, principalement lors de la décomposition de l’urée, une composante majeure de l’urine, en ammoniac et en nitrite.

Certaines maladies modifient la composition de l’urine, tel le sucre chez un diabétique.

  • Eau : 95% (voire un peu plus en cas de potomanie)
  • Composés organiques (environ 2% du total) :
    • Urée : 2 % (produit terminal du catabolisme des protéines)
    • Créatinine : 0,1 % (produit terminal du catabolisme de la créatine musculaire)
    • Acide urique : 0,03 % (produit terminal du catabolisme des acides nucléiques : ADN, ARN)
    • Acide hippurique
    • Urobilirubine
    • éventuellement des toxiques à élimination rénale ou des médicaments, le plus souvent sous forme de catabolites inactifs, ce qui est généralement le cas pour la plupart des médicaments à destinée humaine. Cependant, certains de ceux-ci font exception comme, par exemple, dans le cas de médicaments spécialement étudiés à rester actifs dans les urines pour les traitements des infections urinaires, comme l’ofloxacine ou le monuril. Certains autres médicaments, comme la metformine (médicament contre le diabète de type II (le type de diabète du sujet agé, qui ne nécessite pas d’insuline en début de traitement)) sont éliminés dans les urines sous forme pratiquement inchangée, de même que certains médicaments à action hormonale présents dans des pilules contraceptives, ou d’autres médicaments anti-testostérone ou anti-androgènes prescrits contre le cancer de la prostate.
    • des produits dopants, utilisés par les sportifs, ou des drogues comme le cannabis (dont son principal produit actif, le tétrahydrocannabinol, reste présent dans l’organisme et décelable dans les urines pendant environ 3 semaines après la dernière prise), l’héroïne, la cocaïne, ou les drogues de la famille de l’extasy subissent les mêmes voies d’élimination que les autres composés inhabituels de l’organisme et peuvent donc être détectés dans les urines, même de nombreux jours après leur prise (même ponctuelle).
  • Minéraux : les pourcentages sont des moyennes et peuvent varier selon l’alimentation (si on ’sale ses plats’, si on a un traitement diurétique contre l’hypertension artérielle, et selon la quantité d’eau que l’on boit par jour). On se fonde ici chez une personne sans traitement anti-hypertenseur, avec une alimentation normale, n’utilisant pas de charcuteries ou de plats préparés (souvent trop salés) du commerce. Évidemment, chez les personnes atteintes de potomanie ou d’un syndrome de sécrétion inappropriée d’hormone anti-diurétique (SIADH), ces pourcentages ne sont pas valables, les urines étant alors extrêmement ’diluées’ et claires dans ce cas-là.
    • Potassium : 0,6 %
    • Chlore : 0,6 %
    • Sulfates : 0,18 %
    • Sodium : 0,1 %
    • Phosphates
    • Carbonates
    • Calcium : 0,015 %
    • Magnésium : 0,01 %

Composants anormaux de l’urine :

  • Hémoglobine (on parle d’hémoglobinurie)
  • Hématies (on parle d’hématurie)
  • Protéines (on parle de protéinurie)
  • Glucose (on parle de glycosurie)
  • Albumine (on parle d’albuminurie)
  • Porphyrine (on parle de porphyrinurie)
  • Corps cétoniques présents en cas d’effort physique important, ou lors d’un diabète
  • un dérivé de la phénylalanine, en cas de phénylcétonurie
    Il peut aussi y avoir présence de cylindres dans l’urine. Ces derniers peuvent être hyalins (majorité des cas), granuleux, cireux, leucocytaire et érythrocytaire. Leur présence indique au médecin qu’il y a fort probablement un problème au niveau rénal. Ils sont formés lorsque des débris (protéine, globule rouge, globule blanc, etc) obstruent les tubules collecteurs des reins, formant un bouchon, qui finiront par décoller du tubule et se retrouveront dans l’urine. Leur présence est toujours significative et doit être prise au sérieux.

Actualité technologique et scientifique -https://www.techno-science.net

https://www.techno-science.net/graphisme/Logo/Logo-TSnet-bleu-moyen-200x100.png

Source : https://www.techno-science.net/glossaire-definition/Urine-page-2.html

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  • Fertilisation - L’urine mise au goût du jour de la fertilisation en agriculture - Publié le 09/03/2020 - 15:46 par Mathieu Lecourtier – Document ‘Cultivar’
    Toute l’urine de l’agglomération parisienne suffirait à fertiliser les parcelles de la région Île-de-France. Ça peut laisser rêveur, perplexe ou même faire peur. C’est un fait ! En tout cas, une équipe française mène des investigations sur l’efficacité fertilisante de cet or… jaune lui aussi.

Photo - « Un kilogramme d’azote apporté sous forme d’urine est tout aussi efficace qu’un kilogramme d’azote apporté sous forme d’ammonitrate », indique Florent Levavasseur, ingénieur de recherche à l’Inrae, suite à des essais agronomiques réalisés dans le cadre du projet de recherche Agrocapi (Inrae, AgroParisTech, École des Ponts), en collaboration avec la chambre d’agriculture d’Île-de-France et d’agriculteurs franciliens. L’efficacité fertilisante de l’urine a été testée sur différentes cultures (blé, colza et maïs grain) durant les campagnes 2017-2018 et 2018-2019.

7 à 8 kg d’azote minéral par mètre cube d’urine

Le plateau de Saclay, petit territoire périurbain situé à une dizaine de kilomètres au sud de Paris, a été le théâtre de ces premiers essais pour la simple et bonne raison que plusieurs projets sont en cours pour l’installation de dispositifs permettant de récupérer l’urine dans des établissements recevant du public. Il existe d’ailleurs différentes techniques pour séparer l’urine – qui représente à elle seule environ 80% de l’azote et 50% du phosphore contenu habituellement dans les eaux usées des villes – directement à la source afin d’éviter toute dilution des éléments fertilisants dans les eaux usées et leur contamination par d’autres rejets.

Il n’est pas question en effet de diluer encore plus les éléments fertilisants de l’urine : « Dans l’urine brute, il faut compter entre 0,7 et 0,8% d’azote, confirme l’ingénieur de recherche. Il faut donc 1 m3 d’urine brute pour apporter 7 à 8 kg d’azote par hectare. La quantité à épandre pour fertiliser intégralement une culture se rapproche de celle du lisier. Cela reste toutefois théoriquement faisable, mais faut-il encore être en mesure d’intervenir dans la culture en place à la date de fertilisation. » On peut imaginer la technique faisable pour le premier et éventuellement le second apport d’azote sur céréales, mais au-delà ?

De l’ammonium prêt à être valorisé par les plantes

Contrairement au lisier, l’azote contenu dans l’urine est principalement sous forme minérale. Moins de 10% de l’azote présent dans l’urine l’est sous forme organique. Pour résumer, l’urine c’est de l’azote minéral dilué dans de l’eau. « Au moment où l’urine est évacuée par un humain, l’azote y est présent sous forme d’urée, note Florent Levavasseur. Dès que l’urine est stockée, en revanche, l’urée est très vite totalement transformée en ammonium. »

Photo

Ce qui, de par son pH élevé, pose un plus sérieux risque de volatilisation. Si sous serre, aucune différence de performance n’a pu être mesurée entre l’azote apporté sous forme d’urine ou d’ammonitrate – à même dose d’azote totale –, au champ la performance de l’urine peut être diminuée par la volatilisation ammoniacale selon les conditions pédoclimatiques du milieu au moment de l’épandage et le mode d’épandage.

Cependant, que ce soit dans le cadre d’un apport unique à la fin du mois de février (premier apport sur blé) ou dans le cadre d’une substitution totale de l’ammonitrate par l’urine sur l’intégralité de la stratégie de fertilisation, nous n’avons observé aucune différence significative de rendement alors que le plateau de Saclay affiche un potentiel supérieur à 100 q/ha en blé. Ce ne sont bien sûr là que les premiers résultats d’une longue série avant que cette filière ne puisse se mettre en place, sans compter l’acceptabilité sociétale de la chose qui n’est pas encore acquise…

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pH et fertilité des sols - Oct 2020 - Livret

Source : https://www.cultivar.fr/technique/lurine-mise-au-gout-du-jour-de-la-fertilisation-en-agriculture

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  • Valorisation des urines humaines et animales pour la fertilisation des sols
    tropicaux : une revue
    - Roose Eric et Kouakoua Ernest DR émérite IRD, UMR Eco 1 sols, BP 64501, F 34394 Montpellier, France:eric.roose@ird.fr Dr. Univ. Nancy 1, IRD : ernest.kouakoua@ird.fr
    Résumé
    Vu le manque de biomasse nécessaire pour assurer l’élevage, le fumier et le paillage, les auteurs recherchent comment améliorer l’efficacité de la valorisation des déchets animaux et humains. Les apports par les urines humaines (550 l/he/an) sont limités (N 4 à 10 kg/an + K 1,5 + P 0,5 + 0,5 kg/an de Ca + Mg + oligo-éléments + hormones).

Appliquées sur de petites surfaces en maraichage et combinées aux fèces, les urines peuvent entretenir la fertilité de la surface nécessaire pour produire ces
légumes ou servir d’accélérateur de compost. Les urines animales sont plus abondantes mais répandues pour moitié sur le parcours et l’autre sur le lieu de repos. L’action des urines (forme soluble) est beaucoup plus rapide et fugace que celle des fumiers qui comprend une majorité de nutriments piégés avec les matières organiques (MO) non digestibles. Les urines augmentent de 50 à 70 % la production végétale du lieu de chute et favorisent les graminées et nitrophiles au dépend des légumineuses fixatrices d’azote (inhibition des racines) en augmentant localement le pH du sol.

L’apport des urines sur la litière est fondamental pour la maturation du fumier et son enrichissement en azote et potasse.

Voir également :

Restauration de la productivité des sols tropicaux et méditerranéens - Contribution à l’agroécologie - Version préliminaire - Eric ROOSE Editeur scientifique. IRD Editions
INSTITUT DE RECHERCHE POUR LE DEVELOPPEMENT - Montpellier, juillet 2015

Document à lire à partir de ce site : https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers16-05/010064975.pdf

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  • Valorisation des urines humaines comme source d’azote pour les plantes : une expérimentation en serre - Rapport soutenu le 15 Juin 2017 par Tristan Martin
    Encadrants : Rapporteur : Sabine Houot, Gilles Varrault, Directrice de recherche INRA Professeur UPEC ; Florent Levavasseur, Ingénieur de recherche INRA ; Fabien Esculier, Chercheur ENPC Sciences et Génie de l’Environnement

Photo et texte à voir sur ce site : https://www.leesu.fr/ocapi/wp-content/uploads/2018/06/Martin_2017_Stage_Urine_Engrais_INRA.pdf

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    L’urine, un engrais efficace à utiliser au jardin et au potager - Catherine Nowak 5 décembre 2019 Mis à jour le 9 juillet 2021 – Document ‘monjardinmamaison.maison’travaux.fr
    C’est une pratique très ancienne qui refait surface aujourd’hui : utiliser l’urine humaine comme engrais au jardin et au potager. On vous en dit plus.

Photo - Pour un jardin naturel, fini les produits chimiques ! Pensez à utiliser des produits naturels comme des recettes à base de peaux de banane ou de coquilles d’oeufs. Saviez-vous aussi que l’urine humaine est aussi un très bon engrais naturel ? Cette pratique très ancienne revoit le jour et permet de jardiner de manière écologique. On vous en dit plus.

Les plantes ont besoin de trois nutriments principaux : l’azote, le phosphore et le potassium. L’azote est nécessaire pour la croissance des feuilles ; le phosphore pour les fleurs et les fruits ; le potassium se charge de la santé des plantes. Un litre d’urine contient environ 6g d’azote, 1g de phosphore et 2g de potassium. L’urine humaine agit rapidement et est considéré comme un engrais équilibré pour le jardin. Un engrais naturel et gratuit donc, qui s’inscrit aussi dans une action écologique.

Comment bien utiliser l’urine au jardin ?

Attention, pour éviter tous dégâts, il est important d’utiliser correctement l’urine. Elle est à diluer ou pas, en arrosage au pied des plantes. L’astuce : en diluant l’urine avec de l’eau, vous évitez le surdosage. Le bon combo est de diluer 1 litre d’urine dans 10 litres d’eau. Il est possible également de combiner un litre de compost par litre d’urine.

Est-il possible de la stocker ?

Oui, il est possible de conserver l’urine pendant 6 mois. Versez le liquide dans un récipient opaque et bien fermé afin de garder tous les bienfaits de cet engrais.

Comment l’utiliser ?

Cet engrais est à utiliser pendant la culture, lors de la phase de croissance de la plante. Arrosez 2 à 3 fois à 2 semaines d’intervalles. A privilégier les légumes qui demandent beaucoup d’azote comme les épinards, les salades, les poireaux mais aussi les tomates ou les aubergines. Attention à bien doser ! Il est recommandé de ne pas dépasser 2 à 3 litres d’urine par mètre carré.

L’urine peut être aussi directement utilisée sur un tas de compost. Elle va aider à la décomposition des matières organiques notamment.

Quelques précautions à prendre

Une personne en bonne santé produit une urine saine. En revanche, il est déconseillé d’utiliser l’urine lors de la prise d’un traitement médical. Cependant, les résidus de médicaments ou d’hormones que l’urine pourrait contenir, peuvent être détruits lors d’un stockage de 4 semaines. 

Certaines régions peuvent rencontrer des problèmes de salinisation des sols. Il est donc conseillé d’utiliser l’urine avec parcimonie. Un conseil : diluez fortement l’urine dans l’eau et alternez les arrosages avec de l’eau seule.

Les engrais naturels à faire soi-même

Economique mais surtout écologique, lancez-vous dans la fabrication d’engrais naturels. Voici quelques exemples :

  • Les peaux de banane ;
  • Les coquilles d’oeuf ;
  • Le marc de café ;
  • L’infusion de gazon coupé ;
  • L’eau de cuisson.
    A lire egalement : 

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[Addenda - Le Niger, en forme longue la république du Niger, est un pays d’Afrique de l’Ouest, situé entre l’Algérie au nord-nord-ouest, la Libye au nord-est, le Tchad à l’est, le Nigeria au sud, le Bénin au sud-sud-ouest, le Burkina Faso et le Mali à l’ouest-sud-ouest. La capitale est Niamey. La capitale est Niamey. Les habitants (22.772.361 habitants), sont les Nigériens et les Nigériennesnote 1. Le pays est multiethnique et constitue une terre de contact entre l’Afrique subsaharienne et l’Afrique du Nord. Les plus importantes ressources naturelles du Niger sont l’or, le fer, le charbon, l’uranium et le pétrole… - Voir : Wikipédia ]

Description de l’image Niger (orthographic projection).svg.

Résumé

La mauvaise fertilité chimique des sols et le changement climatique limitent le rendement en grains de mil perlé en République du Niger. En dehors de la technologie des boules de graines, qui cible principalement l’apport précoce de phosphore aux plantes, les pratiques recommandées de fertilisation minérale et de traitement des semences (enrobage et amorçage) sont à peine abordables pour les agriculteurs locaux en particulier.

[Addenda - Les boules de graines, également appelées boules de terre ou nendo dango (japonais : 粘土団子), sont constituées d’une variété de graines différentes roulées dans une boule d’argile, de préférence de l’argile rouge pyroclastique volcanique. Divers additifs peuvent être inclus, tels que de l’humus ou du compost. Ceux-ci sont placés autour des graines, au centre de la boule, pour fournir des inoculants microbiens. Des fibres de coton ou du papier humidifié sont parfois mélangés à l’argile, afin de la renforcer, ou encore de la purée de papier liquéfié, enduite à l’extérieur pour protéger davantage la boule d’argile lors du semis par lancer, ou dans des situations particulièrement difficiles… - Source : https://en.wikipedia.org/wiki/Seed_ball ].

Dans le cas des agricultrices, qui ont généralement des terres agricoles chimiquement stériles, souvent situées loin de leur ferme, le faible rendement en grains de mil perlé peut être exacerbé.

[Addenda - Millet perlé, mil chandelle - « Le mil à chandelle ou simplement mil (Pennisetum glaucum) est une espèce de plantes annuelles de la famille des Poaceae (Graminées). Elle est cultivée comme céréale pour ses graines comestibles. Le terme désigne aussi ses graines consommées par l’homme et les animaux domestiques. C’est la plus cultivée de toutes les espèces de mil et millets. Elle appartient à la sous-famille des Panicoideae, tribu des Paniceae. Elle est aussi appelée « mil perle », « mil pénicillaire » ou « petit mil », mil perlé, babala, bajra, cumbu, dukhn, gero, sajje, sanio et souna (de : Perlehirse, en : bulrush millet, pearl millet, es : mijo perlado, it : miglio perlato). Le nom de « petit mil » l’oppose au sorgho, qui est le « gros mil » en français d’Afrique… - Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mil_%C3%A0_chandelle ].

Le Mil, une perle nutritive !

blog

[Le Mil, une perle nutritive ! Une céréale ancestrale - 11/02/2021 - Rédaction KankléMi - © 2021 KANKLEMI - Tous droits réservés – Source : https://www.kanklemi.com/blog/le-mil-une-perle-nutritive ].

À la recherche d’une solution bon marché, abordable et efficace, nous avons émis l’hypothèse que l’application d’urine humaine désinfectée (Oga), en combinaison avec du fumier organique (OM) ou uniquement, augmente le rendement en panicule de mil perlé dans les champs des femmes et sur différents sols locaux. Dans des essais à grande échelle à la ferme (N = 681) avec des agricultrices dans deux régions du Niger (Maradi, Tillabery), les rendements en panicules de mil perlé ont été comparés entre le contrôle (pratique des agriculteurs) et une combinaison d’Oga et d’OM la première et la deuxième année, et d’Oga seul la troisième année. Nos résultats ont montré une augmentation moyenne du rendement des panicules d’environ +30%, représentant +200 à +300 kg ha-1. Les principaux facteurs déterminant l’effet de rendement sont la saison, le village et le type de sol local. Cette étude montre pour la première fois que l’innovation Oga peut être utilisée pour augmenter le rendement en panicule de mil perlé, en particulier dans les sols peu fertiles des terres agricoles des femmes au Niger. L’innovation Oga est abordable, disponible localement et ne présente aucun risque pour les agricultrices nigériennes pauvres en ressources.

Introduction

En République du Niger, plusieurs défis limitent le rendement de la principale culture de base — le mil perlé (Pennisetum glaucum (L). R. Brown). Il s’agit notamment de la faible fertilité chimique des sols (Voortman, 2010) ainsi que des aspects du changement climatique tels que la quantité et la distribution des précipitations imprévisibles et très variables (Sivakumar, 1988). Les options de gestion proposées pour lutter contre la fertilité des sols comprennent l’application d’engrais minéraux NPK sous forme de micro-dosage (Aune et Ousman 2011) ou de diffusion (Badiane et al. 2001), enrobage des graines avec du phosphore pur (Karanam et Vadez 2010), amorçage des graines avec Pseudomonas fluorescens (Raj et al. 2004) et la technologie des boules de graines (Nwankwo 2019). À part le micro-dosage et les boulettes de graines, aucune de ces technologies n’est facilement abordable ou ne s’est particulièrement adressée aux agricultrices.

Cependant, les femmes jouent un rôle important dans l’agriculture subsaharienne, contribuant par exemple une part plus élevée de la main-d’œuvre à la production alimentaire que les hommes (Blackden et al. 2003). L’autonomisation économique des femmes a le potentiel de réduire la pauvreté et d’accroître la croissance économique en Afrique subsaharienne. Malgré cela, le soutien spécifique à leurs efforts a souvent été négligé (Chen 2008).

En revanche, en Inde, l’autonomisation des femmes a considérablement augmenté la production alimentaire (Satyavathi et al. 2010). Au Niger, les hommes conservent généralement le droit absolu à la terre mais peuvent donner accès à leur conjoint. Sinon, les femmes peuvent avoir accès à la terre par héritage selon la pratique traditionnelle la plus courante. L’achat ou la location de terres arables est également possible. Mais un pourcentage plus élevé de femmes n’ont pas les ressources financières pour le faire (Doss 2001). Au Niger, selon Diarra et Monimart (2006), les femmes de Jirataoua, un district du sud de la région de Maradi, ont perdu l’accès à leurs terres héritées en raison de la pression foncière pendant plus de six décennies. Une plus grande partie de ces terres agricoles a été aménagée en routes accessibles aux véhicules à moteur, en sites de loisirs traditionnels ou en maisons (y compris des mosquées) construites pour répondre à la demande d’hébergement de la population croissante. À Dungu, dans la région de south Zinder, à ce jour, les femmes ont un accès complet à la terre souvent accordée par leurs maris. Mais ces terres agricoles appartenant à des femmes sont souvent situées loin des colonies ; et montrent souvent des niveaux absolus de carence en phosphore causés par le fait qu’ils reçoivent moins d’apport de fumier. La conséquence directe du faible niveau de fertilité chimique du sol est un faible rendement en panicules, généralement < 400 kg ha-1 (Nwankwo 2019).

Dans plusieurs pays dont le centre du Niger au début de la saison des cultures, les conjoints doivent obligatoirement d’abord aider leurs maris (Safran-Rothschild 1985) à installer les principales cultures de base. En conséquence, les femmes ne peuvent s’occuper de leurs terres agricoles que plus tard dans la saison. Cependant, les semis tardifs réduisent le rendement potentiel des cultures (Reddy et Visser, 1993), simplement en raison d’une période de croissance raccourcie dans les climats saisonniers ainsi que de la lixiviation des nutriments avec des pluies de forte intensité au début de la saison. Cela est particulièrement vrai dans les régions semi-arides comme le Sahel, où la période de végétation est en soi extrêmement courte (c’est-à-dire ≤ 90 jours). Pour ces raisons, il est logique de se concentrer davantage sur les options de gestion qui soutiennent les femmes. Par conséquent, depuis 2012, la Fédération des Unions de Producteurs de Maradi Gaskiya (Fédération des Unions de Producteurs de Maradi Gaskiya) dirige un projet de recherche financé par le Programme de Recherche Collaborative sur les cultures de la Fondation McKnight qui visait spécifiquement à augmenter la productivité des champs agricoles gérés par des femmes dans les régions de Maradi et Tillabery au Niger.

Les femmes africaines sont moins susceptibles d’adopter des innovations en raison du manque d’accès à l’information et aux ressources requises, et en partie en raison d’un pouvoir de décision plus faible (Doss 2001). Une question importante est la suivante : quelles caractéristiques l’innovation ciblant les agricultrices devrait-elle posséder pour augmenter les chances d’adoption ? Ils devraient être (i) faciles à appliquer, (ii) efficaces, (iii) basés sur les ressources locales, (iv) accessibles et (v) supporter des coûts de transport et des risques économiques faibles. En outre, les innovations ne doivent pas être en contradiction avec les habitudes et croyances culturelles et religieuses des personnes ciblées. Compte tenu de tous ces prérequis, la technologie seedball semble s’adapter assez bien en dehors de la charge de travail associée à sa production en série. Cependant, cette technologie cible particulièrement l’amélioration des nutriments du phosphore (Nwankwo et al. 2018). Dans la plupart des sols sableux sahéliens (arénosols selon le WRB (2015)), de multiples carences nutritionnelles se produisent (Voortman 2010) qui peuvent être mieux contrecarrées par des engrais organiques qui contiennent en soi une multitude de nutriments végétaux. Par conséquent, une approche holistique bon marché, simple et efficace pour atténuer le faible statut de fertilité chimique des champs des femmes pourrait être l’application d’urine humaine désinfectée en combinaison avec du fumier organique (OM). L’urine fournirait principalement de l’azote et du potassium, tandis que l’OM ajouterait d’autres nutriments, y compris du phosphore. L’application d’urine a déjà montré qu’elle augmentait le rendement de différentes cultures en Afrique subsaharienne et ailleurs dans le monde (par exemple, Karak et Bhattacharyya 2011). Afin d’évaluer si l’application d’urine aseptisée est culturellement réalisable, la fédération des agriculteurs —FUMA Gaskiya - s’est engagée dans un processus visant à évaluer l’option d’utiliser l’urine humaine comme engrais d’une manière inclusive et sensible à la culture.

L’objectif de cette étude était d’optimiser, d’introduire et de tester l’application d’urine humaine, en partie en combinaison avec l’OM, auprès d’agricultrices du centre-sud et du sud-ouest du Niger. L’urine humaine était d’un intérêt particulier, car (i) elle fournit de l’azote facilement disponible qui est censé être le principal nutriment limitant dans les sols des régions d’intervention en dehors du phosphore, (ii) la ressource est facilement accessible à tous les ménages, même les plus pauvres, (iii) selon les chefs religieux, son utilisation n’est pas limitée, et (iv) c’est une auto-innovation qui a été développée dans la région par la fédération des agriculteurs—FUMA Gaskiya. Afin de réduire le risque de culture, l’urine humaine a d’abord été associée à l’OM, puis testée comme traitement unique. Nous avons émis l’hypothèse que (i) l’application d’urine humaine, en combinaison avec l’OM ou uniquement, augmente le rendement des panicules de mil perlé dans les champs des femmes et sur différents sols locaux et (ii) l’application d’urine humaine en tant qu’innovation est compatible avec les pratiques de gestion des agricultrices.

Lire la suite (en anglais) pour Matériel et méthodes… Références à la source

Extrait - Leçons pour la recherche R4D

Cette recherche a bénéficié d’une collaboration à long terme des acteurs de la recherche agronomique, c’est-à-dire de la recherche internationale et nationale ainsi que de deux fédérations paysannes. La collaboration à long terme (> 10 ans) a fourni un cadre solide et fiable et la confiance pour mener le nombre relativement important d’essais à la ferme sur une innovation agronomique. Les agriculteurs doivent avoir la certitude que l’innovation ne les met pas en danger. Les intervenants de la recherche doivent avoir la certitude que les données sont recueillies de la bonne manière. Nous avons donc un cas de dépendance mutuelle qui doit être traité de manière ouverte. Le respect mutuel et l’apprentissage continu sur les deux sites sont une condition préalable à la réussite. Par conséquent, il devrait être permis de modifier le protocole d’essai entre les saisons si des résultats récents ou des arguments pertinents le proposent.

Les essais à grande échelle sont généralement caractérisés par un ensemble de données non équilibré et, par conséquent, une force statistique plus faible. En particulier, si—à la course-de nouveaux villages ou agriculteurs sont introduits dans la conception d’essai—la perte de données ponctuelle est programmée et doit être traitée.

Dans les essais à long terme—comme dans le cas présent- il est logique de donner plus de liberté aux agriculteurs en ce qui concerne la gestion des sites d’essai. Bien qu’il soit pratique pour le chercheur de travailler avec des conditions ceteris paribus au début afin de réduire l’hétérogénéité dans les essais, plus de variance dans les étapes ultérieures améliore le potentiel de recommandations adaptées au site. Par exemple, pour les agriculteurs qui pratiquent de toute façon la fertilisation à l’urée au stade du démarrage, il n’est pas logique d’appliquer l’AGO une deuxième fois.

Parfois, les agriculteurs font leurs propres observations et changent ensuite le ’protocole’. Par exemple, il a été observé que l’application d’Ago réduit certaines attaques de ravageurs (selon les agriculteurs vraisemblablement en raison de l’odeur). Par conséquent, le moment de l’application peut être modifié ou l’application est effectuée pour d’autres raisons que l’application des nutriments. Les chercheurs doivent être conscients de cette possibilité et ne doivent pas essayer de bloquer ces opportunités, car sinon ils obtiennent des données faussement rapportées qui peuvent difficilement être interprétées. En outre, ces observations des agriculteurs peuvent donner lieu à d’autres innovations locales qui profitent aux petits agriculteurs.

Les aspects liés au genre méritent une considération cruciale dans la recherche pour le développement. Ils ont un impact sur les moyens de subsistance de la communauté grâce à l’accès aux intrants, aux ressources financières et aux services. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à vivre dans la pauvreté et elles prennent plus de risques que les hommes. Une innovation à faible coût est cruciale pour ces femmes et a plus de chances de réussir. Par conséquent, dans ce cadre, l’Oga a été introduite uniquement pour les femmes. Le nombre de femmes (environ 160) qui ont appliqué l’innovation au tout début était encourageant. Ce nombre est passé à > 230 au cours des années d’essai suivantes. Au début, les hommes étaient plus sceptiques. Ils ont clairement jugé Oga comme ce qu’il est : une innovation de bas niveau adaptée particulièrement aux femmes. Cependant, ayant vu les résultats, jusqu’à présent, de nombreux hommes ont opté pour son application dans leurs terres agricoles. Une différence en ce qui concerne les intrants, les ressources financières et les services peut également exister au sein du même sexe. Par conséquent, le groupe cible doit être bien défini. Dans notre exemple, les plus pauvres ont été ciblés, et pour ces personnes, les innovations devraient généralement présenter un faible risque, être simples et efficaces afin d’augmenter les chances d’auto-propagation et d’adoption.

Les essais à grande échelle souffriront toujours des lacunes mentionnées ci-dessus, telles que des ensembles de données non équilibrés, des valeurs manquantes et parfois des données manquantes provenant de villages entiers. D’autre part, leur avantage est qu’ils fournissent des données sur le potentiel d’une innovation dans le monde réel qui est la multitude de facteurs influençant et les décisions prises par l’agriculteur. Le résultat précieux est qu’une image plus complète apparaît de la façon et du moment où une innovation peut être raisonnablement recommandée. De plus, la mise à l’échelle est intégrée au processus. En regardant la réalité sur le terrain, les conditions ceteris paribus aimées des chercheurs ne sont qu’une autre forme de biais. Et cette dernière forme de biais (avec des effets de rendement projetés normalement beaucoup trop élevés) conduit à des recommandations qui ne contiennent ni des informations sur les risques ni des informations contextualisées sur le comment et le quand.

En ce qui concerne les conditions d’agriculture de subsistance, nous ne devrions utiliser les essais en station que comme première étape pour comprendre les mécanismes, mais des essais à la ferme menés par des agriculteurs à grande échelle afin d’évaluer le potentiel d’une innovation dans le “monde réel” et ensuite développer des recommandations adaptées au site et à l’environnement (socio-économique).

Conclusions

Oga (urine humaine aseptisée) est acceptable comme composant d’engrais dans le système de production du millet perlé dans différentes communautés ethniques du Niger. Il s’agit d’une ressource locale, bon marché et facile à utiliser, disponible pour tous les ménages, en particulier les femmes. Dans les essais en milieu paysan à grande échelle, il a montré une performance constante au fil des années et des sites avec une augmentation moyenne du rendement en panicules d’environ 30%, soit 200-300 kg ha-1. Les principaux facteurs déterminant le rendement en panicules du millet perlé étaient la saison (c’est-à-dire la quantité et la répartition des précipitations), le lieu (c’est-à-dire le cadre géographique et culturel) et le type de sol local. Les autres facteurs étaient le groupe d’âge (et les ressources) et la gestion des mauvaises herbes.

En conclusion, Oga est une option de fertilisation à faible risque et à faible apport financier, prête à être diffusée sur les sites sahéliens sablonneux avec un faible niveau de rendement de millet perlé. Ce qui manque actuellement est une évaluation financière détaillée de ’l’application d’Oga’ en tant qu’auto-innovation. Par conséquent, une telle évaluation est recommandée pour l’utilisation économique de l’urine humaine assainie comme engrais pour augmenter le rendement du millet perlé sur les terres agricoles peu fertiles en produits chimiques, comme cela est souvent observé sur les terres agricoles des femmes au Niger.

Disponibilité des données > The datasets generated during and analyzed during the current study are available in the Zenodo repository, https://zenodo.org/record/4071827#.X33QgO2xU1I, with DOI 10.5281/zenodo.4071826.

Lire la totalité de l’article original en anglais à la source : https://link.springer.com/article/10.1007/s13593-021-00675-2

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Déjà dans l’Encyclopédie de Diderot, on pouvait lire «  Urine et agriculture : l’urine est excellente pour engraisser la terre  ».

Ceux qui s’y connaissent en agriculture et en jardinage préfèrent l’urine au fumier pour les terres ou les arbres, car elle pénètre mieux jusqu’aux racines qu’un engrais du commerce et qu’elle évite différentes maladies et carences des plantes.

Le phosphore est un élément dont la disponibilité mondiale est faible au regard des enjeux de production agricole, alors qu’il est contenu dans les urines de milliards de personnes sans pour autant être valorisé.

Ce que vous allez apprendre

  • Quelle est l’efficacité de l’urine en agriculture
  • Que le phosphore est un facteur nécessaire à une bonne production agricole, mais potentiellement polluant
  • Que l’urine est riche en phosphore, azote et potassium
  • Quelles sont les initiatives qui voient le jour pour récupérer l’urine
    Renaud de Looze
    Tous les jours, chaque être humain produit entre un à deux litres d’urine dont la quasi-totalité des éléments sont immédiatement recyclables en agriculture.

Le phosphore, un facteur limitant des récoltes et une ressource finie

Photo - Mine de phosphate au Togo Alexandra Pugachevsky

Le premier à avoir pointé l’importance du phosphore est le chimiste allemand Liebig. Il montra que le phosphore contenu dans les os était plus efficace sur les cultures, après avoir pulvérisé les os et les avoir solubilisés grâce à de l’acide.

Liebig est également l’auteur de la loi des rendements minimum agricoles : «  le niveau de la récolte est déterminé par l’élément dont la quantité relative est insuffisante par rapport aux autres nutriments essentiels  ».

C’est le cas pour le phosphore… Présent dans toutes les formes de vie, il est souvent le facteur limitant du premier maillon de la chaîne alimentaire, c’est-à-dire la production végétale.

En effet, la plupart des minéraux nécessaires à la nutrition des plantes peuvent être issus de ressources renouvelables ou de gisements dont les quantités sont suffisantes pour couvrir les besoins croissants de la population humaine.

Ainsi les principaux minéraux que sont l’azote, le potassium, le soufre, le calcium ou le magnésium sont relativement disponibles sur terre car recyclables ou extractibles aisément. La situation est plus complexe pour le phosphore, dont la réactivité est telle qu’il tend à former des liaisons chimiques le rendant difficile à extraire et à conditionner sous une forme disponible pour les racines des plantes.

La grande majorité des gisements actuels en phosphore extractible sont les mines de phosphates naturels (ressource fossile) concentrées au Maghreb. Bien que des découvertes récentes montrent que les gisements de notre planète sont encore relativement importants, l’extraction du phosphore devient de plus en plus complexe et aléatoire.

L’épuisement du phosphore : vers une famine planétaire ?

Documentaire d’Arte qui revient sur l’Histoire de l’utilisation du phosphore, pour faire un point sur la situation actuelle, très critique.

Regarder la vidéo sur YouTube

Gaspillage et pollution

Voilà quelques années que la chercheuse australienne Dana Cordell alerte de la venue proche du «  pic de phosphore  » et sur les modes de consommation qui n’utilisent efficacement qu’une partie de ces précieux phosphates.

En effet, 80% sont perdus entre la production et la consommation : du surdosage dans la formulation des engrais aux gaspillages en distribution et préparations alimentaires, en passant par le rejet des effluents domestiques évacués par les égouts…

Si les stations de traitement des eaux usées s’occupent avant tout de traiter les molécules azotées (sans d’ailleurs chercher à les recycler), elles n’ont pas pour mission de récupérer le phosphore, qui est rejeté dans les rivières où il favorise un développement algale jusqu’aux estuaires et dans la mer.

Aujourd’hui, il y a consensus sur le fait de récupérer le phosphore contenu dans nos effluents pour, d’une part, éviter la pollution des cours d’eau et des océans et, d’autre part, gérer au mieux les stocks de cet élément dont l’extraction et le conditionnement deviennent de plus en plus coûteux.

Un peu d’histoire…

Photo - Des ouvrires agricoles utilisent du phosphore au XIXe siècle Arte

Depuis toujours les cultivateurs entretenaient leurs terres par l’enfouissement des résidus des récoltes précédentes et l’ajout de fumiers et lisiers de toutes natures.

C’est au XIXe siècle que l’on découvre que le rajout de phosphore, dont la présence sous une forme assimilable dans les sols était insuffisante, permettait d’augmenter quantitativement et qualitativement la production nécessaire pour nourrir la population croissante du début de l’ère industrielle.

Dans un premier temps, on l’extrait des ossements des champs de bataille. Ensuite, on découvre les gisements de guano. Enfin, les roches phosphatées issues de sédiments marins.

Les procédés d’extraction du phosphore nécessitent de l’énergie mécanique et thermique ainsi que l’emploi d’acides pour le solubiliser et le conditionner sous une forme qui le rend disponible pour les plantes.

Ceci a conduit à produire un engrais industriel et à délaisser le gisement de phosphore prêt à l’emploi pour les plantes qui était contenu dans les effluents organiques !

Vespasien : L’argent n’a pas d’odeur.

Récupérer à la source et ne plus polluer

Photo - Milieu urbain particulièrement peuplé, ici à Melbourne. Lincolnwong

Du fait de l’augmentation spectaculaire actuelle de la concentration humaine en milieu urbain, nos préoccupations changent de nature.

Le traitement des déchets fermentescibles devient d’importance égale à la production de nourriture. Les eaux usées qui n’étaient plus recyclées dans les champs depuis longtemps font maintenant l’objet d’études pour leurs qualités agronomiques éventuelles, tout en préservant les espaces naturels de la pollution.

Certes, c’est là une nouvelle filière qui voit le jour, mais nombre d’acteurs du milieu freinent les initiatives proposant des solutions simples de recyclage.

Urine et agriculture : une ressource évidente

En permaculture, l’urine est une ressource facilitant l’autonomie alimentaire

En permaculture, l’urine est une ressource facilitant l’autonomie alimentaire permaculture agroécologie etc...

L’urine est notre premier déchet en poids et en volume. C’est en y cherchant de l’or que Hennig Brandt a découvert, en 1669, que l’urine contenait du phosphore. L’urine contient également de l’azote uréique (l’engrais solide azoté le plus vendu au monde) et du potassium. Tous les jours, chaque être humain produit entre un à deux litres d’urine dont la quasi-totalité des éléments sont immédiatement recyclables en agriculture.

Par ailleurs, l’urine rejetée dans l’eau potable de nos WC n’a aucun sens, elle génère des traitements coûteux des composants azotés en délaissant les autres formes de pollution, dont les fameux résidus médicamenteux. Et, bien sûr, le phosphore soluble…

Nous avons vu plus haut qu’il devenait de plus en plus rare et cher, et, s’il n’est pas récupéré, favorise l’apparition surabondante d’algues dans les rivières, les estuaires, les lacs et les océans.

Le seul véritable inconvénient du recyclage de l’urine en agriculture est son taux élevé de chlorure de sodium (le sel de cuisine) qui peut être préjudiciable à certains végétaux et à la stabilité des sols.

Mais aujourd’hui ce taux diminue car les autorités sanitaires et les médecins préconisent une réduction du sel dans notre alimentation. La firme «  Salins du Midi  » a lancé récemment un sel substituant 50 % du sodium par du calcium, du potassium et du magnésium (essentiels pour nous et pour les plantes).

Renaud de Looze - L’urine est notre premier déchet en poids et en volume.

Revoir la fonction des WC

Photo - Urinoir avec réservoir de récupération d’urine SuSanA Secretariat

De nouveaux équipements WC voient le jour (toilettes sèches, toilettes classiques à double-flux, urinoirs, etc.), les expériences se multiplient sur tous les continents pour séparer les urines des matières fécales à la source et les transformer localement.

On connaît également d’autres exemples : le compostage ou lombricompostage des matières fécales, la minéralisation de l’urine par différents supports ou techniques, ou l’application directe dans le sol.

En effet, l’urine se comporte comme n’importe quel engrais, conventionnel ou «  naturel  ». La totalité des minéraux présents dans l’urine est disponible pour les plantes. Dans la majorité des cas, les doses d’emploi sont entre un et trois litres d’urine par mètre carré, en fonction des cultures et de la richesse du sol. Une surface de culture annuelle de 400 mètres carrés suffit pour épandre l’urine d’une personne sans polluer et produire la quantité nécessaire à son autonomie alimentaire.

Quelques réalisations récentes, qui fonctionnent !

Photo- Un urinoir GreenPee autonome à base de roche volcanique GreenPee

  • A Zürich, l’institut Eawag a mis en place un système de collecte et de traitement des urines dans leur bâtiment afin de fabriquer un engrais stable et concentré. En 2016, ils ont obtenu l’autorisation de commercialiser cet engrais sous la marque Aurin.
  • À Montpellier, la société Ecosec a mis en place un procédé permettant de fabriquer du Struvite (un engrais phosphaté) à partir d’urine collectée dans les festivals.
  • La société Greenpee a installé à Paris, Square Saint-Laurent, un urinoir public dont le principe est basé sur l’utilisation d’une fosse remplie de roche volcanique permettant de désodoriser et de transformer l’urine en engrais assimilable par les végétaux plantés tout autour du dispositif.
  • Deux designers nantais ont conçu un urinoir mobile destiné à recueillir l’urine dans des ballots de paille qui est ensuite mise à composter.
  • Les réseaux ECOSAN, assainissement écologique RAE et celui des Toilettes du Monde fédèrent des nouvelles initiatives.
    L’urine de l’or liquide au jardin !

Interview de Renaud de Looze, qui explique en détails les interêts de l’urine en agriculture, depuis la Palmeraie des Alpes.

Regarder la vidéo sur YouTube

Urine et agriculture : de l’or liquide pour les plantes

Photo - Impact [positif] de l’utilisation de l’urine sur le maïs SuSanA Secretariat

La crainte des microbes et des maladies a conduit nos sociétés vers une hygiénisation extrême, sur laquelle nous revenons actuellement grâce à une meilleure connaissance de la biologie et à une démocratisation des connaissances.

Le «  sale  » redevient utile, voire passionnant : preuve en est, le succès grand public du livre «  Le charme discret de l’intestin  » de Giulia Enders, la montée de l’agriculture biologique fondée sur le retour à la terre des déchets végétaux et animaux, les activités de compostage encouragées par les communes, le développement des toilettes sèches, etc.

Les majors du traitement de l’eau et des déchets ne contribuent guère au développement de cette filière de recyclage à la source, mais la prise de conscience écologique des citoyens, relayée par les réseaux sociaux, met en lumière une aspiration à de nouveaux comportements anti-gaspillage et anti-pollution.

Quant au recyclage de l’urine au jardin, les inquiétudes sont : que deviennent les résidus médicamenteux dans le sol ? Peut-on craindre des pathogènes ?

Pour conclure

C’est en constatant qu’il n’existait pas d’ouvrage technique sur le recyclage de l’urine en agriculture que j’ai compris qu’il fallait en écrire un livre, pour répondre aux questions et donner un mode d’emploi, en attendant que le monde de la recherche agronomique prenne enfin le relais.

Et de votre côté avez-vous déjà expérimenté l’utilisation d’urine en agriculture ?

Renaud de Looze Pépinieriste — Palmeraie des Alpes - Ingénieur et pépiniériste, il créé en 1995 la « Palmeraie des Alpes ». Passionné par la nutrition en boucle des écosystèmes, il expérimente les techniques de recyclage sur son site de production. Il est l’auteur du premier livre technique consacré au sujet « urine et agriculture ». Ses articles sont le fruit de ses recherches et applications développées avec un réseau de partenaires impliqués dans des démarches écologiques innovantes.

Source : https://blog.defi-ecologique.com/urine-agriculture/

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    L’urine comme engrais : quels sont les arguments en sa faveur ? | 20 plantes compatibles avec l’urine – Traduction du 02 juillet 2022 par Jacques Hallard d’un article allemand diffusé par ‘selbstversorger.de’ sous le titre : Urin als Dünger : was spricht dafür ? | 20 urinverträgliche Pflanzen
    Référence : https://www.selbstversorger.de/urin-als-duenger/ - [le magazine sur l’autosuffisance alimentaire] - Photo

L’urine et les excréments de vaches, de chevaux et de porcs ont été utilisés pendant des siècles, voire des millénaires, pour maintenir ou même améliorer la fertilité des terres arables.

Seule l’urine humaine reste généralement à l’écart. Comme ses homologues d’origine animale, elle contient de nombreux nutriments et d’autres ingrédients essentiels à la croissance des plantes. Ici, vous apprendrez quels aspects plaident en faveur d’une plus grande confiance dans l’urine humaine en tant qu’engrais pour les végétaux. En outre, nous révélons quelles plantes s’harmonisent particulièrement bien avec la fertilisation parlL’urine produite par les êtres humains.

Sommaire de cet article :

* Les ingrédients de l’urine

* Avantages et inconvénients : l’urine comme engrais

* Plantes compatibles avec l’urine

* La dilution optimale de l’urine comme engrais

Les ingrédients de l’urine

Bien sûr, les ingrédients de l’urine varient en fonction de l’alimentation, de l’apport en eau et bien sûr de l’origine – c’est-à-dire de la question de savoir si elle est animale ou humaine. Un assez bon aperçu des ingrédients moyens de l’urine peut néanmoins être obtenu à partir de l’aperçu suivant. Il indique le contenu et ses quantités pour la production d’urine d’un adulte mâle moyen par jour :

* 20 grammes d’urée (produit final de la dégradation des protéines, teneur élevée en azote)

• 2 Grammes d’Acides Aminés

* 1,2 Grammes de Créatinine

* 0,5 Grammes d’Acide Urique

• environ 0,5 Grammes d’acide citrique

* 0,5 grammes de composés organiques réducteurs (vitamine C, Glucose et autres)

* 0,06 Grammes de protéines

* environ 25 grammes de sels inorganiques, dont principalement du sodium, du potassium, du chlorure et du phosphore

Le pH habituel se situe entre 5,0 et 6,4 dans la plage légèrement acide.

Attention : en plus de ce contenu naturel de l’urine, les médicaments, par exemple, ou même le tabagisme, peuvent avoir des effets néfastes sur l’aptitude à être utilisée comme engrais. Car il est facile d’obtenir des hormones, des antibiotiques ou d’autres substances contenues dans l’urine dans le jardin, que l’on voulait éviter de manière ciblée. Par conséquent, l’urine ne doit être utilisée que si elle a été produite par une personne ou un animal en bonne santé, sans aucun facteur problèmématique connu.

Avantages et inconvénients de l’urine comme engrais

Si l’urine est totalement neutre en valeur et exempte de dégoût quant à son origine, son utilité peut être évaluée assez bien sur la base des substances qu’elle contient.

Avantages :

* Une teneur élevée en azote pour une grande capacité de croissance de nombreuses plantes

* Des acides aminés et des sels comme nutriments importants

* Le potassium et le phosphore, bases métaboliques indispensables pour de nombreuses plantes

Inconvénient :

* Un pH acide qui ne convient pas à toutes les espèces végétales

* De l’acide citrique et de l’acide urique qui sont souvent mal tolérés

* En cas de stockage d’urine avec une durée de stockage croissante, il y a un risque de contamination par des micro-organismes transmis aux plantes

Au début, beaucoup de gens penseront à l’odeur et à quelque chose de ’mauvais’, impur au mot-clé urine. Cependant, du point de vue des plantes, l’urine fraîche est complètement inoffensive et presque exempte de germes. Ce n’est que grâce au stockage que les nombreux nutriments offrent aux bactéries et d’autres corps étrangers, des conditions idéales de vie et de reproduction. Même l’odeur piquante typique ne suit, à quelques exceptions près, que par la multiplication des bactéries, ainsi que leurs dérivés.

Astuce : si vous trouvez la couleur et l’odeur de l’urine gênantes, vous pouvez facilement mélanger l’engrais naturel dans l’eau d’arrosage. Même avec une dilution assez faible, ces propriétés perçues comme négatives disparaissent, tandis que les nutriments peuvent continuer à être fournis à la plante par l’eau.

Plantes compatibles avec l’urine

Étant donné que les nutriments tels que les minéraux et l’azote peuvent être fournis assez facilement par des engrais artificiels et naturels, la première attention est accordée à la division en plantes inadaptées et plantes compatibles avec l’urine, et adaptées à un environnement de sol acide. Il en résulte une liste assez longue, qui est merveilleusement capable de gérer un pH élevé :

• Arnica

• Azalées

* Cotoneaster

* Douglas

• Fougères

* Genêt

• Les hortensias

• Myrtilles

• Camélias

* Boule de neige

* Différentes espèces de Lys

* Jonquilles

* Différents types d’oeillets

* Différents types de Pétunias

• Pivoines

• Rhododendrons

• Iris

• Houx

* Sorbier

Il faut aussi examiner les besoins nutritionnels des plantes. En effet, à quoi sert la fertilisation urinaire, qu’elle soit animale ou humaine, si la plante la tolère, mais n’en tire aucun bénéfice ? Si l’on regarde de près les nutriments contenus, on remarque que toutes les substances présentes en quantités appréciables font partie des macronutriments essentiels pour les plantes. Donc, sans elle, aucune plante ne peut le faire. La concentration dans laquelle une plante tolère les différentes substances est donc déterminante.

Ici, cependant, le gros problème avec la fertilisation avec l’urine s’installe déjà. Après tout, qui effectue une analyse chimique en laboratoire pour l’urine utilisée comme engrais ? En fonction de l’origine, de la nourriture, de l’âge et de la condition du producteur, les nutriments peuvent parfois différer de manière flagrante, à la hausse ou à la baisse, des valeurs moyennes mentionnées. Par conséquent, afin de pouvoir utiliser les nutriments disponibles de manière si simple et presque illimitée, il convient de choisir un dosage dans lequel, même à des concentrations extrêmes de substances individuelles, il n’y a pas de danger pour les plantes ainsi fertilisées.

La dilution optimale de l’urine comme engrais

Différentes sources indiquent un rapport de mélange optimal de 1 partie d’urine pour 10 parties d’eau à 1 partie d’urine pour 20 parties d’eau. La concentration de ce fournisseur naturel de nutriments peut donc varier considérablement en fonction de l’utilisation et de la composition. Ici, cela vaut la peine d’aborder progressivement, c’est-à-dire un début avec un rapport de mélange de 1 à 20 avec une augmentation lente jusqu’à un maximum de 1 à 10. Souvent, cependant, la concentration devrait se trouver encore plus faible dans l’eau d’irrigation, ne serait-ce que du fait du rapport entre l’eau d’irrigation nécessaire et l’urine présente. Donc, si vous vous rendez compte que l’urine ne doit jamais être administrée à l’état pur et que l’eau doit toujours être le composant principal du mélange, vous pouvez faire peu de mal dès le début.

Conseil : même si le mélange est optimal, s’il s’agit de plantes tolérant bien l’urine et que d’autres conditions semblent appropriées, il est rare que tous les facteurs d’influence soient complètement surveillés dans le jardin. Par conséquent, avant d’appliquer l’urine sur une surface cultivée, il vaut la peine d’essayer d’abord dans des endroits peu visibles et d’observer la réaction des plantes.

Pour la fertilisation, en plus de l’urine, il existe de nombreuses autres alternatives naturelles, par exemple le marc de café.

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Environnement - Utiliser l’urine comme engrais, une alternative loin d’être aboutie - Par Pauline Moullot et AFP, publié le 29 avril 2022 à 16h43 - Document ‘liberation.fr’

Des recherches sont menées pour utiliser l’urine comme fertilisant. Si le procédé est prometteur, plusieurs limites l’empêchent encore d’être adopté à grande échelle.

Photo - Pendant longtemps, les excréments des villes ont servi dans les champs agricoles, avant d’être supplantés par les engrais chimiques. (Nicolas Liponne/Hans Lucas. AFP)

L’annonce a de quoi faire sourire, mais n’est pas complètement perchée. L’urine, riche en azote et phosphore excrétés par le corps humain, pourrait bien être une solution alternative à l’utilisation d’engrais de synthèses, dont les prix explosent à cause de la guerre en Ukraine. Une dépêche AFP sur le sujet, vantant « un engrais inattendu, mais efficace et moins polluant », et un reportage vidéo duParisien sur une expérimentation menée à Saclay (Essonne) par la chambre d’agriculture sont abondamment repris depuis ce matin.

La nouvelle n’a rien de surprenant, puisque les engrais sont essentiellement constitués d’azote, phosphore et potassium, nutriments nécessaires aux plantes pour pousser, et contenus dans l’urine. L’AFP rappelle ainsi que pendant longtemps, les excréments des villes ont servi dans les champs agricoles, avant d’être supplantés par les engrais chimiques. Sur les blogs de jardiniers amateurs, les conseils pullulent pour utiliser au mieux son urine au potager. Aujourd’hui, les boues de stations d’épuration peuvent déjà être épandues sur les terres agricoles, selon une réglementation bien précise. Par ailleurs, les lisiers, issus des déjections d’animaux d’élevage, sont déjà largement utilisés pour fertiliser les terres. Pour autant, le jour où l’on verra à grande échelle des champs pulvérisés de litres de pipi n’est pas encore arrivé.

Des « verrous à dépasser »

Le programme Ocapi de recherche et action sur les systèmes alimentation/excrétion et la gestion des urines et matières fécales humaines porté par le Laboratoire eau, environnement et systèmes urbains de l’Ecole des Ponts ParisTech et l’université Paris-Est Créteil travaille sur le sujet depuis 2014. Au-delà de la question des engrais,le programme affirme vouloir rouvrir, « un siècle après sa disparition, le débat sur les modalités de gestion des urines et matières fécales en ville et les multiples possibilités de gestion alternatives au tout-à-l’égout ».

Les chercheurs ont ainsi mené plusieurs études sur l’impact environnemental de l’utilisation de l’urine en agriculture. « Ces essais ont montré une forte efficacité en tant qu’engrais azoté, proche des engrais minéraux (efficacité relative de 70 à 110%) et plus élevée que les engrais organiques classiques », conclut Ocapi, qui prévient toutefois que les urines, si « elles sont normalement faiblement contaminées en éléments pathogènes et en métaux, [...] la question des contaminants pharmaceutiques reste posée ». Ainsi, il est recommandé de laisser reposer l’urine, voire de la pasteuriser, pour la décontaminer.

Restent « des verrous à dépasser » pour que la solution soit déployée à grande échelle, commente Marine Legrand, anthropologue et membre du réseau Ocapi. Mais « on commence à comprendre à quel point l’eau est précieuse » et « il devient inadmissible de faire ses besoins dedans ». Collecter l’urine reste ainsi un enjeu primordial. Séparer et récolter l’urine à la source nécessite de repenser les toilettes, le réseau de collecte, et de dépasser certains a priori. « Introduire des innovations écologiques prend du temps, en particulier une innovation radicale comme la séparation des urines », estime Tove Larsen, chercheuse à l’Institut fédéral suisse des sciences et techniques de l’eau. Une fois récoltée, l’urine doit également être transportée jusqu’aux champs, ce qui coûte cher. Différentes techniques permettent de réduire son volume et de concentrer, voire de déshydrater, l’urée précise toutefois l’AFP.

« Ce sujet touche à l’intime »

Reste une question : les gens sont-ils prêts pour autant à manger des aliments fertilisés à l’urine ? Une étude montre des différences marquées selon les pays. Le taux d’acceptation est très fort en Chine, en France ou en Ouganda, mais faible au Portugal ou en Jordanie. « Ce sujet touche à l’intime », analyse Ghislain Mercier, responsable ville durable et nouveaux services à Paris et Métropole Aménagement, qui aménage à Paris un éco-quartier avec 600 logements, des commerces… L’urine y sera récoltée et fertilisera les espaces verts parisiens. Selon lui, il existe un potentiel important dans les bureaux, les maisons non reliées au tout-à-l’égout ou les bidonvilles sans sanitaires. Il faut toutefois faire adhérer les habitants, repenser la tuyauterie et affronter des législations inadaptées, etc.

Si l’urine peine donc encore à s’imposer comme une alternative aux engrais de synthèse, « les contraintes économiques vont nous rattraper plus vite qu’on l’aurait pensé et rendre le sujet plus audible », espère Ghislain Mercier. Pourtant, l’épandage des boues d’épuration, mis en œuvre depuis plusieurs années, fait toujours l’objet de réticences de la part des riverains et agriculteurs.

https://www.liberation.fr/environnement/agriculture/utiliser-lurine-comme-engrais-une-alternative-loin-detre-aboutie-20220429_26H2AD7FHZGHZP47DKINRK533M/

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