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"Les déficits de pluviométrie et les sécheresses qui en découlent obligent à revoir les pratiques culturales dans les vignes avec des techniques d’irrigation économes en eau (apports au niveau racinaire)" par Jacques Hallard

dimanche 12 juin 2022, par Hallard Jacques

ISIAS Viticulture Irrigation Agroécologie

Les déficits de pluviométrie et les sécheresses qui en découlent obligent à revoir les pratiques culturales dans les vignes avec des techniques d’irrigation économes en eau (apports au niveau racinaire)

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 11/06/2022

Plan du document  : Introduction Sommaire Auteur


Introduction

Les dérèglements climatiques en cours (voir Agriculture et dérèglements climatiques) peuvent se traduire par des déficits de pluviométrie sur certains territoires et à certaines époques de l’année.

Par exemple en France, la vigilance s’exerce depuis plusieurs mois : voir « Pluies : le déficit important laisse place à la crainte  » - Climatologie - 26/04/2022.

Cette situation peut affecter les réserves en eau dans les sols cultivés et mettre à mal certaines cultures. Voir >

’Pour une gestion préventive des ressources en eau et une limitation des conflits d’intérêts dans les divers usages territoriaux des eaux localement disponibles en cas de pénurie – Aménagement rural et urbanisme circulaire’ par Jacques Hallard - 10 juin 2022, par Hallard Jacques - ISIAS EAU Gestion des ressources

La culture de la vigne et les vignobles se trouvent particulièrement impactés en de nombreux endroits et depuis plusieurs années maintenant. L’anticipation de ces évènements météorologiques critiques pour la viticulture, a amené à une prise en compte de cette situation, à recommander une irrigation contrôlée (notamment avec de apports d’eau au niveau de la zone racinaire) et à des mesures socio-économiques d’aides au niveau des viticulteurs.

Pour aborder les techniques d’irrigation rendues nécessaires et révisées pour tenir compte
de la situation, des documents ont été sélectionnés dans ce dossier avec des exemples pris en France (Languedoc-Roussillon > Occitanie), aux Etats-Unis (État de Washington, dans le nord-ouest de la fédération), dans les vignobles méditerranéens en général, en Turquie (avec une Carte de la production de raisin en Turquie : Où sont cultivés les raisins - Régions provinciales avec la plus grande production de raisin), ainsi qu’en Israël (dans le désert du Néguev au sud du pays)

D’autres sources utiles d’informations en français sur l’irrigation de la vigne ont été ajoutées à la fin de ce dossier.

Les articles choisis sont indiqués avec leurs accès dans le sommaire ci-après.

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Sommaire

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  • JH2022-06-11T07:17:00J

France - JH2022-06-11T07:17:00J

{{}}En direct des régions - Irrigation de la vigne dans l’ancienne région Languedoc-Roussillon (Occitanie) : potentiel de production maintenu grâce aux économies d’eau – Traduction du 17 juin 2022 par Jacques Hallard d’un article intitulé « Live from the regions – Vine irrigation in the former Languedoc-Roussillon region : production potential maintained through water savings » - 19 novembre 2020 Par : CAMBREA, Léonie ; LAFON, Christophe ; MAYOUX, Laurent DOI : 10.14758/SET-REVUE.2020.4.05

http://www.set-revue.fr/sites/default/files/styles/1170x280/public/cambrea_bandeau_fr_0.png?itok=Kb4zXeGy

Dans un contexte de déficits hydriques récurrents, l’irrigation raisonnée des vignes a été mise en avant comme une solution appropriée pour stabiliser la production (en volume et en qualité) et maintenir durablement l’outil de production. Dans le bassin viticole du Languedoc-Roussillon, le plus grand de France, deux dispositifs d’aides publiques financés par l’Union européenne sont en place depuis 2007 pour inciter les irrigants à adopter de meilleures pratiques. La première a conduit à l’installation d’un système d’irrigation goutte à goutte efficace sur plus de 23.700 hectares de vignes. La seconde, en encourageant les agriculteurs à moderniser leur réseau, a généré des économies d’eau qui ont été redistribuées en partie à l’environnement aquatique et le reste à la création de nouveaux systèmes d’eau.

[Le Languedoc-Roussillon (souvent appelé « le Languedoc ») est une région côtière historique dans le sud de la France, qui s’étend de la Provence à la chaîne des Pyrénées et la frontière espagnole. La région est un important producteur de vin, avec son appellation Vin de Pays d’Oc et le Crémant de Limoux parmi ses plus célèbres variétés. Le chef-lieu, Montpellier, abrite un quartier médiéval bien préservé. Google].

« L’Occitanie est une région administrative du Sud-Ouest et Sud-est de la France résultant de la fusion des anciennes régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. Créée par la réforme territoriale de 2014, elle comporte 13 départements. Son chef-lieu est Toulouse ». Wikipédia

Occitanie (région administrative) — WikipédiaSource

Quelle est la différence entre le Languedoc et l’Occitanie ? France - Écrit par l’équipe ‘Ça m’intéresse’ - Le 15/01/2020 à 21h00. « La taille ! L’Occitanie est historiquement plus vaste que le Languedoc. En 1271, le comté de Toulouse est rattaché au domaine royal. L’administration prend l’habitude de désigner cette province Pays de langue d’oc (par opposition au Pays de langue d’oïl, au nord de la Loire). Les textes latins traduisent Languedoc par Occitania, sur le modèle d’Aquitania (l’Aquitaine). Mais en réalité, le domaine linguistique occitan s’étend des Alpes à l’Atlantique et du Massif central aux Pyrénées. A partir des années 1950, on crée des régions administratives. Montpellier devient le chef-lieu du Languedoc-Roussillon, alors que Toulouse, capitale historique du Languedoc, est rattachée à Midi- Pyrénées. En 2016, ces régions fusionnent pour reformer plus ou moins… l’Occitanie d’origine (12 départements occitans et… un catalan, les Pyrénées-Orientales) ! » - Source

La vigne, première culture irriguée de l’ancien Languedoc-Roussillon (Occitanie)

Malgré une très forte baisse ces quarante dernières années liée à la baisse de la consommation de vins ’de base’, la zone viticole du Languedoc-Roussillon (LR) reste la plus importante de France, avec une superficie de plus de 220 000 hectares en production [1], qui s’est désormais stabilisée (Figure 1). Il représente près de 30% de la superficie arable de la région avec 14 300 exploitations dont la production a été en moyenne d’environ 12,5 millions d’hectolitres au cours de la dernière décennie. Cette production génère un chiffre d’affaires d’environ 1 150 millions d’euros, soit environ 50% du produit agricole brut du bassin. La contribution du secteur viticole à l’économie locale et à l’emploi reste donc substantielle et doit être préservée.

Avec plus de 32 000 hectares en 2017, dont environ 13 000 hectares irrigués depuis 2010 (Figure 2), la vigne est aujourd’hui, selon une étude de l’AIRMF [2], la première culture irriguée du bassin LR, représentant ainsi plus de 40% de la surface irriguée, devant les fruits et légumes.

Un vignoble face au changement climatique

Alors que le rendement moyen du vignoble était d’environ 75 hl/ha dans les années 1980 (avec une prédominance des vins de table), ce chiffre est tombé à 56 hl/ha sur la période 2000-2019, avec une variabilité toujours marquée entre les vendanges (environ 10 hl/ha).

Un examen plus attentif des développements révèle une baisse de la production depuis 2015, avec un minimum alarmant de 44 hl/ha atteint en 2017.

L’évolution structurelle du vignoble et le réalignement qualitatif de sa production, avec le remplacement de cépages très productifs comme l’Aramon par des cépages qualitatifs (Merlot, Syrah, Chardonnay) expliquent en partie la baisse des rendements enregistrée (Figure 3). Cependant, cela a cessé d’être le cas au cours des vingt dernières années environ, car la qualité des cépages a été structurellement stabilisée. De plus, grâce aux efforts de restructuration, l’économie viticole du bassin LR est sortie de la crise récurrente et a retrouvé un certain niveau de prospérité, car ces conditions contribuent à promouvoir une plus grande attention aux pratiques culturales et à maintenir une productivité satisfaisante.

Dans ce contexte, les facteurs climatiques apparaissent comme la principale explication de la baisse des rendements observée depuis le début des années 2000. Ainsi, il existe des preuves évidentes d’une corrélation entre cette tendance à la baisse et les changements observés dans ces facteurs météorologiques (augmentation des températures et de l’évapotranspiration, diminution des précipitations), en particulier pendant le cycle de croissance. Les changements dans la structure des précipitations, avec une diminution des précipitations effectives et une répartition de plus en plus inégale qui augmente la fréquence des périodes sèches très longues, accentuent une tendance marquée à un déclin précoce des réserves d’eau du sol. Tous ces phénomènes sont particulièrement préjudiciables à la croissance des raisins. Il convient également de noter qu’un déficit hydrique excessif pendant la période de maturation peut avoir des conséquences négatives sur la composition chimique des raisins (obstructions de maturation) et le profil sensoriel des vins.

Irrigation rationnelle de la vigne ou gestion du stress hydrique en réponse au changement climatique

Dans ce contexte de déficits hydriques récurrents, qui ont un impact de plus en plus évident sur les volumes de vendanges mais aussi parfois sur la qualité des vins, l’irrigation rationnelle des vignes a été mise en avant comme une solution appropriée pour réguler la production (aspects quantitatifs et qualitatifs) et conserver durablement l’outil de production. Particulièrement pertinent dans les vignobles dédiés au secteur’ milieu de gamme ’ (vins de cépage à indication géographique protégée (IGP) notamment), il doit être contrôlé avec précision pour répondre aux exigences minimales de la vigne, lorsque celles-ci ne sont pas remplies par les précipitations.

En effet, bien que la vigne soit une plante tolérante à la sécheresse, ses mécanismes d’adaptation au stress hydrique ne peuvent être développés que si ce dernier s’installe progressivement.

Dans un cycle de l’eau idéal, l’eau nécessaire est fournie par les précipitations et la réserve d’eau du sol. Ainsi, l’irrigation rationnelle du vignoble ne doit être utilisée que lorsqu’il n’y a pas de pluie et que les réserves d’eau du sol ont été consommées, sur la base de volumes annuels recommandés compris entre 500 m3 et 1 000 m3/ha, avec des apports quotidiens ou hebdomadaires fractionnés, de préférence par irrigation goutte à goutte localisée.

Par conséquent, en fonction de l’objectif de production, de l’année climatique et du type de sol, l’irrigation n’est pas nécessaire chaque année. Pour parvenir à une gestion rationnelle de l’irrigation des vignes, le vigneron doit établir un cycle de l’eau en adéquation avec son objectif de production et utiliser des jauges qui lui permettront de suivre l’évolution de l’état hydrique de ses parcelles.

Afin de parvenir à une irrigation maîtrisée, un programme de soutien aux viticulteurs ’nouvel irrigateur’ est opérationnel à partir de 2014, parallèlement à l’introduction de nouvelles surfaces irriguées. Ce programme, mis en place dans le cadre du partenariat des chambres d’agriculture avec la Société de Développement Régional du Bas-Rhône et du Languedoc et l’Institut Français de la Vigne et du Vin, a été soutenu par la Région, l’ex-Languedoc-Roussillon, et l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse, et vise à :

* sensibiliser les viticulteurs à une gestion rationnelle et économique de l’eau pour conserver les ressources locales ;

* leur permettre d’acquérir les connaissances spécifiques nécessaires à l’équilibre entre contraintes hydriques et objectifs de production (Figure 4).

L’irrigation rationnelle n’est bien sûr pas la seule solution.D’autres mesures d’adaptation d’accompagnement sont également nécessaires, telles que la sélection de cépages, de clones et de greffons plus résistants à la sécheresse. De nouvelles approches de l’entretien des sols, par leurs effets agronomiques positifs (rétention d’eau, amélioration de la matière organique, etc. Elles sont également encouragées dans le cadre de l’adaptation du vignoble au changement climatique. Toutes ces techniques d’adaptation sont étudiées par des équipes de recherche dans le cadre du projet de recherche LACCAVE coordonné par l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE) [3].

Concilier la protection de l’économie agricole et la conservation des ressources en eau

L’irrigation des vignes viticoles est strictement réglementée. Il est régi par les décrets nos 2006-1526 et 1527 du 4/12/2006 complétés par le décret 2017-1327 du 8/09/2017 spécifique à la vigne dans les zones produisant des vins d’appellation d’origine contrôlée (AOC/AOP) [4]. L’un des principes clés inscrits dans ces textes est l’interdiction de l’irrigation à partir du 15 août (véraison) jusqu’à la récolte.

Certaines politiques publiques contribuent au développement de l’irrigation dans le vignoble. Il y a par exemple l’aide offerte depuis 2008 dans le cadre de l’OCM vin [5]. Ce dispositif permet aux viticulteurs de bénéficier d’un soutien financier pour équiper les parcelles en irrigation goutte à goutte dans le cadre d’un accompagnement à la restructuration du vignoble. L’objectif du programme financé par le Fonds Européen Agricole de Garantie (FEAGA) est de renforcer la compétitivité des entreprises viticoles, et l’adaptation des vignobles au changement climatique est l’un des moyens d’y contribuer. Cette aide est octroyée par FranceAgriMer sur une base forfaitaire, à hauteur de huit cents euros par hectare. Il est versé sur présentation de la preuve d’un droit à prélever de l’eau sur des ressources en eau ou de l’appartenance à un réseau collectif d’approvisionnement, et un contrôle de routine sur place est également effectué.

En dix ans, plus de 23 700 ha de vignes ont été équipés d’un système d’irrigation goutte à goutte efficace dans le cadre de ce programme, soit une moyenne de 2 900 ha par an (Figure 5).

Parallèlement à cette mesure gérée par FranceAgriMer, un autre programme européen de la Politique Agricole Commune (PAC), dédié au développement rural, apporte un soutien au domaine de l’irrigation des vignobles. Il mobilise les montages financiers du Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER). Instrument du deuxième pilier de la PAC, il contribue à la compétitivité de l’agriculture, à la gestion durable des ressources naturelles et à la lutte contre le changement climatique, tout en répondant aux besoins de développement local et régional et à l’attractivité des zones rurales.

Le premier programme d’appui à travers le Programme Français de Développement Rural (PDRH) 2007-2013 a soutenu des projets agricoles d’économie d’eau à travers la mesure 125 B1, divisée en deux sous-mesures. Sur ces deux mesures, seules 125 B1b ont été mises en œuvre pour la modernisation des réseaux collectifs d’irrigation, en particulier des canaux gravitaires, très courants et liés à l’histoire de la gestion de l’eau dans le bassin Languedoc-Roussillon (Figure 6).

Face au changement climatique, il existe une demande claire et importante de besoins en eau à satisfaire dans le secteur vitivinicole depuis 2006-2007, période au cours de laquelle les premières études de faisabilité de projets d’irrigation ont été réalisées.

En conséquence, le Languedoc-Roussillon a rempli toutes les conditions nécessaires pour négocier des mesures complémentaires de soutien à l’eau agricole :

* structuration territoriale avancée dans la gestion coordonnée de la ressource au niveau des bassins versants (plans d’aménagement et de gestion de l’eau, contrats fluviaux, etc.) ;

Références :

[1] Source : Agreste, 2017.

[2] Association des irrigants des régions méditerranéennes françaises/French Mediterranean Regions Irrigators’ Association..

[3] The LACCAVE project (Long term adaptation to climate change in viticulture and enology)  : https://www6.inrae.fr/laccave/

[4] AOC : appellation d’origine contrôlée (CDO : Controlled Designation of Origin) ; AOP : appellation d’origine protégée/PDO Protected Designation of Origin.

[5] Common Market Organisation (national support programme for the sector submitted to the European Commission in June 2008 and extended until 2020).

[6Association syndicale autorisée/Authorised user association.

[7] Source : First Regional Water Conferences - presentation by A. Castel (Chairperson of the ASA) and Y.Gilbert (SMVOL), 25 May 2016.

[8] TO 432 : Type of operation support to water infrastructure : achieving water savings and substitution of existing withdrawals.

[9] TO 433 : Type of operation support for water infrastructure : extension, creation of networks and storage facilities in response to drought and climate change (collective and individual strands).

[10] DDTM : Departmental Directorate of Territories and the Sea ; DREAL : Regional Directorate for the Environment, Planning and Housing.

[11] H2O 2030, l’eau en partage : https://www.laregion.fr/-H2030-

[12] Source : Dashboard of the SDAGE Rhône-Méditerranée 2016-2021 (Rhone-Mediterranean Water Development and Management Master Plan).

Pour citer cet article - Référence électronique :
CAMBREA, Léonie ; LAFON, Christophe ; MAYOUX, Laurent, Live from the regions – Vine irrigation in the former Languedoc-Roussillon region : production potential maintained through water savings, Revue Science Eaux & Territoires, Water Savings in Irrigation, numéro 34*, 2020, p. 28-33, 19/11/2020. Disponible en ligne sur <URL : http://www.set-revue.fr/live-regions-vine-irrigation-former-languedoc-roussillon-region-production-potential-maintained> (consulté le 08/06/2022), DOI : 10.14758/SET-REVUE.2020.4.05.

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Washington (État)

Carte des États-Unis avec l’État de Washington en rouge.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Washington_(%C3%89tat)

Le vin est l’un des mets préférés de tous les convives, mais il est de plus en plus difficile de répondre à la demande des consommateurs à mesure que la fréquence et la gravité des sécheresses augmentent. Si les systèmes d’irrigation précédents ont permis de maintenir le rendement et la qualité du raisin, ils présentent de multiples inconvénients. Le Dr Pete Jacoby et son équipe de l’université de l’État de Washington ont mis au point un système amélioré, appelé irrigation par zone racinaire directe, qui permet de remédier à bon nombre des limites des systèmes précédents. L’efficacité de leur système d’irrigation ayant été confirmée, ils souhaitent le mettre à la disposition des viticulteurs des régions viticoles du monde entier.

Les producteurs de vin menacés par la sécheresse

L’humanité a une riche histoire avec la production et la consommation de vin qui remonte à des milliers d’années. Les régions viticoles historiques d’Europe et du Moyen-Orient ont été rejointes au cours des derniers siècles par d’autres régions du monde, notamment les États-Unis, l’Amérique du Sud, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud. La popularité du vin ne cessant de croître, les producteurs de vin recherchent des méthodes améliorées pour maintenir ou augmenter le rendement et la qualité du raisin afin de répondre à la demande des consommateurs.

Un risque important pour les viticulteurs est la fréquence et l’intensité accrues des sécheresses, alimentées par le changement climatique. Les plantes fortement stressées par le manque d’eau produisent des rendements inférieurs, des raisins de moins bonne qualité et sont plus sensibles à certaines maladies végétales. De nombreux producteurs ont recours à des systèmes d’irrigation pour compléter l’eau obtenue par les plantes grâce aux précipitations naturelles de la région. Bien que les systèmes d’irrigation actuellement utilisés parviennent à maintenir la santé des plantes et la qualité du raisin, une quantité considérable d’eau est perdue par évaporation et par les mauvaises herbes qui poussent parmi les vignes.

Le Dr Pete Jacoby et son équipe du département des sciences des cultures et des sols de l’université de l’État de Washington ont mis au point un nouveau système d’irrigation qui achemine l’eau directement aux racines des plantes, ce qui évite une perte excessive d’eau par évaporation et crée des conditions défavorables aux espèces de mauvaises herbes concurrentes. Après avoir démontré l’efficacité de leur système pour réduire la consommation d’eau et maintenir la qualité du raisin, le Dr Jacoby et ses collègues souhaitent maintenant mettre ce système d’irrigation à la disposition des producteurs des États-Unis et du monde entier.

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Amélioration des systèmes d’irrigation précédents

L’État de Washington est une région de production de vin prolifique, avec plus de 1000 établissements vinicoles et 70 variétés de raisins de cuve cultivées dans cette seule région. Comme dans beaucoup d’autres régions viticoles, les précipitations annuelles ne suffisent pas à produire des raisins de qualité, et les viticulteurs complètent les besoins en eau des plantes par l’irrigation.

Deux grandes méthodes d’irrigation étaient jusqu’à présent utilisées dans les vignobles, toutes deux faisant appel à de l’eau à basse pression acheminée par un système de distribution. Les systèmes de goutte à goutte de surface, dans lesquels l’eau est acheminée par des tuyaux suspendus au-dessus du sol jusqu’à la base des plantes, et les systèmes de goutte à goutte souterrains, dans lesquels l’eau est acheminée sous le sol autour des plantes par une série de tuyaux enterrés, sont couramment utilisés pour de nombreuses cultures agricoles, y compris dans les vignobles.

Cependant, aucun de ces systèmes n’est idéal. Une grande partie de l’eau fournie par ces méthodes s’évapore ou est happée par les racines des mauvaises herbes concurrentes plus proches de la surface du sol, avant d’atteindre les racines de la vigne. De plus, les rongeurs et autres animaux sauvages sont connus pour endommager les tuyaux de ces deux systèmes, et les émetteurs d’eau sont souvent obstrués par la terre dans les systèmes d’irrigation souterrains. La réparation des composants des systèmes d’irrigation souterrains est difficile et demande beaucoup de travail, ce qui empêche de nombreux producteurs d’utiliser cette méthode dans leurs propres vignobles.

Le Dr Jacoby et son équipe de recherche ont mis au point un système d’irrigation qui améliore considérablement ces deux techniques actuellement disponibles. Leur objectif est de réduire la quantité d’eau que les viticulteurs doivent utiliser pour produire la même qualité et le même rendement de raisins, ce qui permet de réduire les coûts, de conserver l’eau et de protéger les viticulteurs contre l’aggravation des conditions de sécheresse.

Système d’irrigation DRZ (Direct Root-Zone)

Fruit de plusieurs années de développement, le système d’irrigation DRZ (Direct Root-Zone) de l’équipe achemine l’eau sous le sol par des tubes rigides placés verticalement dans des trous percés dans le sol près de la base de la plante. Le Dr Jacoby et ses collègues ont demandé l’aide de producteurs commerciaux de la région de l’État de Washington pour perfectionner le système d’irrigation, en utilisant leurs vignobles établis de raisins utilisés pour produire du vin Cabernet Sauvignon.

Nous avons constaté que la qualité du raisin s’améliorait de plus en plus à mesure que nous arrosions moins les vignes, en raison du stress bénéfique pour le système végétal’.

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Avantages de l’irrigation DRZ (Direct Root-Zone)

Contrairement aux systèmes d’irrigation souterrains, aucun des composants du système DRZ n’est enfoui sous le sol. Seuls les tubes d’alimentation rigides sont en contact avec le sol, tandis que les émetteurs d’eau et les tuyaux sont suspendus au-dessus du sol. Cela empêche le système de se boucher avec de la terre ou d’être endommagé par des animaux sauvages curieux.

En distribuant l’eau à 60 cm sous le sol, directement aux racines des vignes, l’irrigation DRZ garantit qu’une plus grande partie de l’eau fournie est absorbée par les vignes elles-mêmes et n’est pas perdue par évaporation ou par des espèces de mauvaises herbes concurrentes. L’apport d’eau à cette profondeur crée également une zone sèche de surface dans le sol autour des vignes, ce qui entrave la croissance des mauvaises herbes, car leurs systèmes racinaires peu profonds ne sont pas susceptibles d’atteindre l’eau plus profondément dans le sol. Bien qu’une profondeur de deux pieds pour le tube d’alimentation soit optimale pour prévenir les pertes d’eau par évaporation et par les mauvaises herbes, le Dr Jacoby a également démontré que le système est robuste à différentes profondeurs de placement, sans perte de qualité du raisin.

L’utilisation de son système DRZ permet de réduire considérablement la consommation d’eau par rapport aux systèmes d’irrigation précédents, sans sacrifier le rendement ou la qualité. En fait, dans de nombreux cas, le Dr Jacoby et ses collègues ont constaté que la qualité et le rendement du raisin s’amélioraient avec l’utilisation du système DRZ. Ils ont proposé que pour la plupart des régions de culture et des conditions climatiques, le système DRZ pourrait réduire la consommation d’eau de 40 à 60 % et permettre un arrosage de précision en fonction des besoins identifiés par le viticulteur.

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De nombreux viticulteurs utilisent déjà l’irrigation déficitaire en raison de ses avantages pour la qualité du raisin. Nous avons constaté que la qualité du raisin s’améliorait de plus en plus à mesure que nous arrosions moins les vignes, en raison des réactions bénéfiques au stress de la vigne’, explique le Dr Jacoby. Cependant, il note également qu’il est plus difficile de pratiquer avec succès l’irrigation déficitaire avec un système de goutte à goutte de surface. Le système d’irrigation DRZ permet aux producteurs de contrôler beaucoup mieux la quantité d’eau apportée aux racines de la vigne. Il leur permet donc d’équilibrer les besoins en eau des plantes à différents stades de croissance avec le rendement et la qualité du raisin, et de s’adapter aux précipitations et autres conditions climatiques pendant la saison de croissance.

Dans les vignobles utilisant des systèmes d’irrigation de surface, les racines des vignes ont tendance à s’étendre vers le haut en direction de leur source d’eau. Le Dr Jacoby et son équipe ont constaté que, lorsqu’il est utilisé pendant plusieurs saisons de croissance, leur système DRZ encourage les racines de la vigne à pousser vers le bas. En appliquant l’eau directement dans le profil profond du sol, les vignes devraient réagir en développant des racines plus profondes capables d’obtenir de l’eau entre les épisodes d’irrigation et de stocker des réserves d’hydrates de carbone pour la croissance ultérieure de la plante et la production de fruits’, explique le Dr Jacoby. Ainsi, ces vignes dont les racines poussent plus profondément dans le sol sont moins sensibles aux effets de l’assèchement des sols de surface, et par conséquent, elles sont plus résistantes aux impacts de la sécheresse ainsi qu’aux fluctuations quotidiennes de la température et de la disponibilité de l’eau.

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L’avenir du système DRZ (Direct Root-Zone)

Après avoir démontré l’efficacité de leur conception, le Dr Jacoby et son équipe visent maintenant à mettre le système d’irrigation DRZ à la disposition d’un plus grand nombre de cultivateurs aux États-Unis et dans le monde. À l’origine, le Dr Jacoby a construit le système DRZ à partir de pièces achetées dans le commerce. Cependant, en travaillant avec le département de commercialisation de l’université d’État de Washington, il vise maintenant à produire un kit d’irrigation DRZ qui peut être acheté et installé dans des vignobles nouveaux et existants. L’installation d’un système d’irrigation DRZ est possible tant dans les vignobles nouveaux que dans les vignobles existants, car le forage de petits trous pour insérer les tubes d’alimentation en eau n’endommage pas le système racinaire de la vigne, même avec des plantes de grande taille.

À propos du kit DRZ qu’il propose, le Dr Jacoby déclare : ’En général, il y a 800 plantes par acre. Il y a deux unités par plante. Ensuite, il y a la main-d’œuvre nécessaire pour les enfoncer. Si nous parvenons à vendre le produit aux producteurs, ils pourront choisir de l’installer soit dans des vignobles existants, soit lors d’une nouvelle plantation’. Bien que le prix de ces systèmes n’ait pas encore été établi, l’installation d’un système DRZ demande moins de travail que les systèmes d’irrigation souterrains et est beaucoup plus facile à entretenir. En outre, les coûts d’installation peuvent être compensés par les économies réalisées grâce à la réduction de la consommation d’eau, par la diminution des coûts de contrôle des espèces de mauvaises herbes concurrentes et par la réduction des réparations nécessaires à l’entretien du système.

Le Dr Jacoby et son équipe étendent également leurs recherches sur le système DRZ afin de vérifier dans quelle mesure il contribue à maintenir les niveaux de nutriments du sol dans la zone racinaire de la vigne. L’irrigation souterraine est déjà utilisée pour d’autres cultures telles que les céréales, les légumes et les arbres fruitiers, et avec un perfectionnement supplémentaire, le système DRZ pourrait offrir des avantages similaires à ceux observés dans les vignobles. Dans un contexte où l’on prévoit une augmentation de l’incidence et de la gravité des sécheresses, des systèmes d’irrigation plus efficaces et plus précis, tels que le DRZ, offrent aux agriculteurs un outil essentiel pour répondre à la demande des consommateurs tout en faisant face à de graves épisodes de sécheresse.

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Résumé

Dans cette étude, nous passons en revue l’état de l’art des différentes stratégies et méthodes d’irrigation économes en eau, basées sur la physiologie utilisées pour améliorer l’efficacité de l’utilisation productive de l’eau (WUEyield) et la qualité des baies et du vin dans les vignobles.

Nous montrons également comment ces pratiques d’irrigation, combinées à une gestion plus durable des sols et à d’autres pratiques agroécologiques, peuvent aider à atténuer les effets négatifs du changement climatique sur la culture du raisin de cuve et à rendre les vignobles méditerranéens irrigués plus résilients et durables.

Nous analysons les stratégies d’irrigation déficitaire (DI) utilisées le plus souvent pour différentes variétés et conditions édaphoclimatiques. Nous passons en revue les dernières avancées dans l’application des stratégies d’irrigation par déficit régulé (RDI) et d’irrigation par séchage partiel des racines (PRI) dans les vignes (raisins rouges et blancs), ainsi que d’autres méthodes d’irrigation utilisées moins fréquemment dans les vignobles pour améliorer le champ de Wuey, la qualité des baies et l’efficacité de l’irrigation, comme l’irrigation goutte à goutte souterraine.

Nous analysons également les résultats récents concernant la réponse physiologique de la vigne au stress hydrique avec des approches plus holistiques telles que la marge de sécurité hydraulique et la distance de stress, et nous discutons de la manière de traduire ces approches physiologiques en application pratique de la gestion de la RDI dans des conditions de terrain, en fonction des caractéristiques génotypiques et du degré de tolérance à la sécheresse de la combinaison variété/porte-greffe.

Nous passons en revue les plages optimales d’état hydrique de la vigne et les seuils proposés pour une meilleure planification de l’irrigation déficitaire dans les vignobles. En outre, nous considérons les pratiques de gestion durable des sols - telles que les cultures de couverture, le paillage, le compostage, le travail du sol réduit, les interactions plantes-micro - organismes mutualistes et l’agroforesterie - et leur potentiel en tant que pratiques agroécologiques bénéfiques pour améliorer les WUE, la performance sol / vigne et d’autres services écologiques dans les vignobles de RDI, dans un système agricole plus durable (agriculture biologique).

L’idée est de concevoir des systèmes agricoles durables et résilients au changement climatique (par exemple des vignobles) dans les zones semi-arides méditerranéennes.

Introduction

Dans le bassin méditerranéen, la viticulture joue un rôle essentiel dans la vie socio-économique de la région, qui manque souvent d’autres alternatives économiques viables. Dans le sud-est de l’Espagne, les cultures ligneuses sont d’une grande importance en ce qui concerne leur contribution agroforestière, et toute réduction de leur culture peut entraîner l’abandon des terres et les problèmes d’érosion et de désertification qui en découlent (Romero et García-García, 2020). La situation des vignobles est particulièrement grave dans les régions aux conditions climatiques très limitantes, comme une pénurie de précipitations.

La mise en place de modes de production durables basés sur des critères socio-économiques et environnementaux est une stratégie clé dans la progression vers une production viticole viable et compétitive. Il est nécessaire d’établir des systèmes qui rendent la culture durable en promouvant la qualité du raisin de cuve et en mettant en œuvre des méthodes de travail ayant des conséquences sociales, économiques et environnementales favorables pour les populations rurales et l’environnement.

Une spécialisation productive en fonction de la localisation de la culture du raisin (Vins de qualité, Produits dans des Régions spécifiées (QWpsr)) et une différenciation conséquente du produit en fonction de sa qualité et des caractéristiques environnementales et paysagères environnantes pourraient faire de la production de vin une activité viable liée à l’environnement rural. Heureusement, l’intérêt pour des approches plus durables et holistiques de la viticulture (y compris les systèmes agricoles biologiques, biodynamiques et agroforestiers) augmente (Baiano, 2021).

Les systèmes agricoles alternatifs mettent un accent particulier sur la santé de l’ensemble de l’agroécosystème, en soulignant la préservation de la biodiversité, la fertilité des sols et l’activité biologique de ceux-ci, en soutenant les micro-organismes du sol et en utilisant de bonnes pratiques agricoles agroécologiques.

Malheureusement, dans de nombreuses régions méditerranéennes, les vignobles sont souvent situés sur des sols pauvres, peu chargés en matière organique et peu fertiles et sont souvent nus (sans couvert végétal naturel ou semé), dans des conditions pluviales.

Par conséquent, les processus de dégradation, d’érosion et de perte du sol sont très intenses dans ces zones semi-arides, et on sait peu de choses sur la façon de gérer correctement le sol pour éviter ces perturbations. En outre, les sols viticoles sont souvent soumis à une culture intensive, avec un travail du sol fréquent, et peuvent recevoir une application intensive d’herbicides, d’engrais et d’autres produits phytosanitaires. Cela peut conduire à l’accumulation de cuivre ou d’autres fongicides dans les sols, avec un impact négatif sur le microbiote du sol et l’activité biologique du sol.

Par conséquent, la viticulture conventionnelle n’accorde pas trop d’importance à la qualité et à la fertilité du sol et elle est souvent considérée comme réduisant la biodiversité et la fonctionnalité du sol en entraînant l’extinction du biote du sol par l’utilisation de pratiques agricoles destructrices du sol. Ainsi, dans les vignobles, un certain nombre de pratiques - telles que le travail intensif du sol, les taux élevés de fertilisation chimique et l’utilisation fréquente et intensive d’herbicides et d’autres pesticides - ont eu un impact négatif sur l’activité biologique du sol et la présence de micro-organismes bénéfiques du sol tels que les champignons mycorhiziens arbusculaires (AMF) (Trouvelot et al., 2015, Krauss et coll., 2020).

Des études récentes prédisent un réchauffement plus important et une pénurie d’eau plus sévère dans le sud de l’Europe, en particulier dans la péninsule ibérique, et, plus particulièrement, dans le sud et le sud-est de la péninsule ibérique, en raison du changement climatique (CC) (Fraga et al., 2016 ; Santos et coll., 2020). Ces régions seront confrontées à de grands défis et nécessiteront des efforts importants pour s’adapter à l’augmentation des coûts et pour maintenir la qualité et la productivité des vignobles (Fraga et al., 2012 ; Guiot et Cramer, 2016 ; Resco et al., 2016 ; Santillan et coll., 2020). Par exemple, une étude menée pour explorer les mesures possibles d’adaptation à la CC dans plusieurs régions viticoles espagnoles a souligné que les Appellations d’origine protégées de Jumilla et de La Mancha sont deux des zones les plus vulnérables qui peuvent subir un impact élevé en raison d’une forte augmentation de la température projetée et d’une diminution des précipitations (Resco et al., 2016).

L’augmentation attendue de la température de l’air dans le monde et de l’intensité des anomalies climatiques telles que les sécheresses et les vagues de chaleur, telles que celles prédites par les modèles CC pour la plupart des régions semi-arides où se produit la production de vigne (Vitis vinifera L.) (Fraga et al., 2016), générera un déficit élevé en pression de vapeur (VPD) au niveau atmosphérique, ce qui entraînera une augmentation du taux annuel d’évapotranspiration potentielle (ETo) d’environ 75 à 125 mm d’ici 2050 pour la majeure partie de l’Europe (Dezsi et al., 2018).

Dans ce scénario, il y aura une augmentation des besoins en eau des vignes, et l’irrigation sera nécessaire pour maintenir la durabilité à long terme des vignobles et pour éviter un stress sévère dans de nombreuses régions viticoles du sud de la péninsule ibérique (Iglesias et Garrote ,2015).

À cet égard, une étude récente a prédit une augmentation des besoins en irrigation de la vigne dans les régions arides et semi-arides du sud de l’Australie entre 3,5% et 7,5%, selon les projections climatiques futures, selon le type de sol, et indique que la plus forte augmentation des besoins en irrigation se produira au début de la saison et non pendant les mois de demande maximale (Phogat et al., 2020). De plus, dans les régions semi-arides très vulnérables, pour maintenir la durabilité à long terme des vignobles, jusqu’en 2050 et au-delà, il sera nécessaire de mettre en œuvre des changements dans la gestion des vignobles, en appliquant des mesures d’adaptation supplémentaires, en plus d’une irrigation efficace, en particulier liée à une gestion durable des sols (application de pratiques de conservation des sols) et l’utilisation de génotypes tolérants à la sécheresse et aux températures élevées avec une WUE élevée (Fraga et al., 2018, Santos et coll., 2020, Tortosa et al., 2020).

Ces dernières années, un effort considérable a été fait dans les vignobles méditerranéens pour développer et optimiser des techniques d’irrigation efficaces et des stratégies d’irrigation déficitaire (DI) (par exemple, Irrigation déficitaire régulée, RDI) qui nécessitent des volumes d’eau modérés / faibles, afin d’améliorer la qualité des baies et la qualité de l’efficacité de l’utilisation de l’eau (WUE) dans les vignobles des zones semi-arides, avec des résultats positifs (Tableau 1).

En outre, les préoccupations actuelles des consommateurs concernant la consommation d’alcool et la santé, et les associations entre le vin, le cancer et la santé, ont accru l’intérêt pour l’élaboration de vins plus sains avec une teneur en alcool plus faible et des concentrations plus élevées d’anthocyanes, de tanins et d’autres polyphénols potentiellement bénéfiques (Champ et Kundu-Champ, 2019 ; Pérez-Álvarez et al., 2021b).

Ainsi, des stratégies spécifiques de RDI à faible apport, visant à maximiser la teneur en polyphénols et le potentiel nutraceutique, peuvent être une bonne option pour des vins rouges plus sains et plus distinctifs. Des études récentes ont montré que la RDI peut modifier le profil en acides aminés du moût, le potentiel aromatique du raisin et les composés organiques volatils du vin (terpènes, acides gras insaturés, alcools, esters volatils), dans différentes variétés (Viognier, Tempranillo, Verdejo, Gewürztraminer, entre autres), fournissant une base pour la gestion de l’arôme du raisin dans les vignobles RDI (Lun Ju et al., 2018 ; Ju et coll., 2018 ; Vilanova et coll., 2019 ; Wang et coll., 2019 ; Valdés et coll., 2019 ; Kovalenko et coll., 2021 ; Lizama et coll., 2021).

Le but de cette mise à jour est :

* de montrer l’état de l’art et les derniers progrès dans la gestion de l’eau dans les vignobles.

* d’identifier et établir des critères communs lors de l’élaboration et de l’optimisation des stratégies d’IA.

* de traduire les nouvelles approches physiologiques et les progrès réalisés dans l’application pratique de la gestion des maladies, en fonction des caractéristiques génotypiques et du degré de tolérance à la sécheresse de la combinaison variété / porte-greffe.

* de souligner l’importance de la manière dont la gestion durable des sols et d’autres pratiques agroécologiques peuvent optimiser la gestion et la durabilité des sols dans les vignobles.

En décrivant et en quantifiant les effets des systèmes de gestion durable de la viticulture et des pratiques de gestion des sols et de l’irrigation, cette revue - mise à jour - fournit une aide à la décision aux producteurs, aux consommateurs et aux chercheurs.

De plus, de nouvelles découvertes concernant la réponse de la vigne au stress hydrique sont décrites et nous discutons de la manière de traduire ces approches physiologiques en application pratique de la gestion de la RDI en conditions de champ, en fonction des caractéristiques génotypiques et du degré de tolérance à la sécheresse de l’association variété / porte-greffe.

Nous considérons la combinaison de pratiques de gestion durable des sols et de leur potentiel comme des pratiques agroécologiques bénéfiques pour améliorer la WUE, la performance des sols / vignes et d’autres services écologiques dans les vignobles de RDI au sein d’un système agricole plus durable.

Par conséquent, cette étude fournit également des conseils utiles pour définir les domaines de recherche futurs. L’idée est de contribuer à une meilleure conception des systèmes de distribution méditerranéens durables et résilients aux changements climatiques, dans les zones les plus vulnérables du bassin méditerranéen, sur la base de principes agroécologiques, en mettant l’accent sur la combinaison de pratiques durables d’utilisation de l’eau et de gestion des sols à long terme.

Des recherches documentaires dans la littérature publiée évaluée par des pairs, ont été menées pour trouver des études portant sur les progrès récents en matière d’irrigation déficitaire, de tolérance à la sécheresse, de réponse physiologique de la vigne au stress hydrique, d’adaptation/atténuation du changement climatique et d’utilisation durable des sols en viticulture.

Les termes de recherche suivants ont été utilisés dans différentes combinaisons dans l’ISI-Web of Science, les bases de données PubMed et les pages Web de revues spécialisées : irrigation déficitaire / viticulture, irrigation déficitaire régulée / viticulture, irrigation à séchage partiel de la zone racinaire/viticulture, efficacité de l’utilisation de l’eau/viticulture, gestion des sols/viticulture, biologique/durable/viticulture, tolérance à la sécheresse/viticulture, adaptation/atténuation du changement climatique/viticulture (dernière recherche 31 août 2021).

Pour la révision de la RDI (tableau 1), seuls les essais sur le terrain, fournissant des informations complètes sur les stratégies d’irrigation et le volume d’eau appliqué, le rendement et la qualité des baies et utilisant des répliques de traitements de gestion avec des parcelles représentatives ou des études utilisant un nombre représentatif d’échantillons, ont été inclus.

Des données provenant de sources non évaluées par des pairs, telles que des actes de conférence, des thèses de maîtrise ou des thèses de doctorat ont également été occasionnellement incluses dans cette étude, si elles répondaient aux critères mentionnés ci-dessus.

Pour les mécanismes de tolérance à la sécheresse et la réponse physiologique de la vigne (tableau 3), des études récentes de 2015 à 2021 ont été incluses. Pour l’impact de la viticulture biologique (tableau 4), des études récentes (principalement des revues et des méta-analyses de 2015 à 2021) ont été incluses.

Extraits de section

Besoins en eau et stratégies d’irrigation déficitaire dans les raisins de cuve : l’utilisation de l’irrigation déficitaire (DI)

Bien qu’il existe une grande variété de méthodes et de techniques (lysimètres, impulsion de chaleur, bilan thermique, bilan énergétique de Bowen, bilan énergétique de renouvellement de surface, covariance de Foucault et bilan hydrique du sol), pour estimer les composantes du bilan hydrique et les besoins en eau des cultures (évapotranspiration des cultures, etc…), y compris les vignobles, les modèles les plus couramment utilisés pour estimer les besoins saisonniers en irrigation des cultures utilisent des mesures locales basées sur les cultures, les conditions météorologiques et le sol (Fandiño et al., 2012)

Stratégies de DI selon les caractéristiques génotypiques

Il a été démontré que différents cultivars ont des réponses différentes à la DI et plusieurs traits physiologiques peuvent déterminer cette sensibilité et la réponse de la vigne à la disponibilité de l’eau, tels que : a) l’architecture du xylème et l’hydraulique végétale, b) la régulation stomatique, c) la dynamique ABA, d) l’ajustement osmotique, e) les caractéristiques racinaires et f) la régulation de l’aquaporine (Simonneau et al., 2017 ; Gambetta et coll., 2020).

La réponse au stress hydrique implique de multiples stratégies et peut être modulée par l’iIrrigation de séchage de la zone racinaire partielle (PRI) et la gestion de l’irrigation dans les raisins de cuve

Des stratégies de DI ont été développées et appliquées plus fréquemment en utilisant l’irrigation goutte à goutte de surface conventionnelle, mais d’autres méthodes d’irrigation basées sur la physiologie ont également été utilisées dans les cultures de raisins de cuve DI, telles que l’irrigation par séchage partiel des racines (PRI). La technique PRI consiste à sécher une partie du système racinaire tout en maintenant les racines restantes dans un état bien arrosé. Cela vise à favoriser la production de signaux chimiques dans les racines sèches (par exemple, l’acide abscissique, ABA).

Stratégies pour optimiser l’efficacité de l’irrigation et les économies d’eau dans l’irrigation déficitaire

L’amélioration de l’efficacité de l’utilisation de l’eau d’irrigation appliquée dans les vignobles à l’aide de méthodes et de stratégies d’irrigation DI optimisées peut être obtenue en :

  • 1) minimisant l’eau non productive (eau gaspillée perdue par évaporation du sol et percolation en eau profonde sous le système racinaire),
  • 2) maximisant l’absorption d’eau racinaire par la plante (eau absorbée par la plante, eau utile), et
  • 3) maintenant une transpiration réduite/optimale des feuilles / plantes par régulation stomatique et / ou contrôle de la vigueur et de la surface foliaire
    Santé des sols, gestion durable des sols et efficacité de l’utilisation de l’eau dans les vignobles

La santé ou la qualité du sol peut être définie au sens large comme la capacité d’un sol vivant à fonctionner, à l’intérieur des limites naturelles ou gérées de l’écosystème, pour maintenir la productivité des plantes et des animaux, maintenir ou améliorer la qualité de l’eau et de l’air, et promouvoir la santé des plantes et des animaux et d’autres services écosystémiques (Doran, 2002, Bünemann et al., 2018). De nos jours, la gestion durable des sols dans l’agriculture est fortement encouragée par les politiques et initiatives européennes (par exemple, “Le pacte vert européen ’ ….

Combiner l’agriculture biologique, l’utilisation durable des sols et l’agroécologie : perspectives d’avenir dans le vignoble méditerranéen

La plupart des adaptations potentielles à la rareté de l’eau dans les conditions futures ont été évaluées individuellement et peu d’adaptations combinées dans des conditions irriguées ont été signalées (Naulleau et al., 2021). Des résultats récents montrent les avantages de combiner deux stratégies d’adaptation ou plus, en ce qui concerne la limitation des effets néfastes du CC. Ainsi, la mise en œuvre de combinaisons efficaces de ces adaptations permet de trouver des compromis entre la disponibilité future en eau et la performance de la vigne …

Déclaration d’Intérêts Concurrents

Les auteurs déclarent qu’ils n’ont pas d’intérêts financiers concurrents connus ou de relations personnelles qui auraient pu sembler influencer le travail rapporté dans cet article.

Reconnaissance

Ce travail a été financé par l’Instituto Nacional de Investigación y Tecnología Agraria y Alimentaria (INIA, Espagne), Sous-programme Nacional de Recursos y Tecnologías Agrarias en coordinación con las comunidades autónomas, à travers les projets RTA2005–00103-00–00, RTA2008-00037–C04-04 et RTA2012–00105-00–00, à travers les projets FEDER PO-07-033, FEDER 1420-13 et FEDER 1420-24, cofinancés par le Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) et le Fonds Social Européen, et à travers le projet I + D+I

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  • Espagne - Optimiser l’irrigation de précision d’un vignoble pour améliorer l’efficacité et la rentabilité de l’utilisation de l’eau en utilisant un modèle de consommation d’eau de vigne orienté vers la décision – Traduction du 10 juin 2022 par Jacques Hallard d’un article intitulé « Optimizing precision irrigation of a vineyard to improve water use efficiency and profitability by using a decision-oriented vine water consumption model » - Auteurs : J. Bellvert, M. Mata, X. Vallverdú, C. Paris & J. Marsal – Référence Precision Agriculture volume 22, pages 319–341 (2021) Cite this article - Published : 29 April 2020
    Résumé

Alors que les avantages agronomiques et économiques des stratégies d’irrigation à déficit régulé (RDI) sont établis depuis longtemps dans les cépages de vin rouge, la variabilité spatiale des besoins en eau dans un vignoble limite leur application pratique. Cette étude vise à évaluer les performances d’une méthodologie intégrée-basée sur un modèle de consommation d’eau de vigne et des données de télédétection — pour optimiser l’irrigation de précision (IP) d’un vignoble commercial de 100 ha pendant deux saisons de croissance consécutives.

De plus, une analyse coûts-avantages (ABC) de la stratégie testée a été réalisée. À l’aide d’une carte générée par NDVI, un vignoble avec 52 secteurs d’irrigation et les variétés Tempranillo, Cabernet et Syrah a été classé en trois catégories (Faible, Moyen et Élevé).

La méthodologie proposée a permis aux viticulteurs d’adopter une stratégie de RDI précise et, malgré les différences de besoins en eau entre les secteurs d’irrigation, les seuils prédéfinis de potentiel en eau des tiges n’ont pas été dépassés. Au cours des deux années, la différence entre l’eau maximale et minimale appliquée dans les différents secteurs d’irrigation a varié jusqu’à 25,6%.

Les simulations annuelles de la transpiration ont montré des plages de 240,1 à 340,8 mm pour 2016 et de 298,6 à 366,9 mm pour 2017. Selon l’ABC, des économies totales de 7090,00 € (2016) et 9960,00 € (2017) ont été obtenues dans le vignoble de 100 ha avec la stratégie PI par rapport à non PI. Après prise en compte de la technologie PI et des coûts de main−d’œuvre de 5090 €, le bénéfice net a été de 20,0 € ha−1 en 2016 et de 48,7 € ha-1 en 2017. Il est démontré que le modèle de consommation d’eau adopté ici pour optimiser l’IP améliore la rentabilité du vignoble, l’efficacité de l’utilisation de l’eau et le rendement.

Introduction

En viticulture, les revenus maximaux ne sont pas toujours atteints avec un rendement maximal mais en maintenant un certain équilibre entre le rendement et la composition des baies. Il est évident qu’une irrigation judicieuse contribue à améliorer l’efficacité de l’utilisation de l’eau, à contrôler la vigueur de la canopée et à améliorer la composition des baies de vigne (Chaves et al. 2007).

En particulier, l’adoption de stratégies d’irrigation à déficit régulé (RDI) a été largement utilisée dans les cépages rouges comme stratégie d’économie d’eau ainsi que pour améliorer les attributs de la composition des baies (Roby et al. 2004 ; Santesteban et coll. 2011 ; Basile et coll. 2011 ; Casassa et coll. 2015). Par exemple, Basile et al. (2011) ont rapporté que dans cv. ’Cabernet Sauvignon’, la composition des baies s’est améliorée lorsqu’un stress léger a été appliqué entre la nouaison et la véraison, et avec un stress hydrique modéré à sévère en post-véraison. L’adoption précise du RDI nécessite une sélection minutieuse du moment, de l’intensité et de la durée de l’application du déficit en eau (Conesa et al. 2018). Cela ne peut être correctement réalisé qu’avec une connaissance précise de la sensibilité saisonnière de la vigne au stress hydrique et en utilisant des outils physiologiques à base de plantes tels que le potentiel hydrique des feuilles/tiges comme indicateurs du stress hydrique (Girona et al. 2006, 2009).

Cependant, le principal inconvénient de l’adoption de ces stratégies d’irrigation dans les vignobles commerciaux est qu’il est extrêmement compliqué d’atteindre le même niveau de stress hydrique souhaité dans toutes les sous-zones d’un vignoble. Les différences spatiales dans les propriétés du sol et la topographie reflètent les changements dans les besoins en eau d’un vignoble, limitant ainsi l’utilisation efficace de l’eau. Si l’irrigation est appliquée uniformément sans tenir compte des différences spatiales dans les besoins en eau, il existe un risque de réduction très significative de la production et de la qualité dans les sous-zones où le stress hydrique est excessif.

De même, dans les sous-zones trop arrosées, les niveaux de qualité prévus de la composition des baies peuvent ne pas être atteints. Pour réussir l’application pratique des stratégies de RDI au niveau du champ, il est d’abord nécessaire de considérer les trois aspects suivants : (i) caractériser la variabilité spatiale du sol dans le champ, car tous les sols ne retiennent pas ou ne fournissent pas d’eau à la plante aux mêmes taux. Actuellement, une procédure appropriée pour cartographier la variation spatiale des propriétés du sol consiste à mesurer la conductivité électrique apparente du sol (ECa), en utilisant des instruments de conductivité par induction électromagnétique tels que le système de capteurs commercial Veris 3100 (Veris Technologies, Salina, KS) ou les capteurs EM-38 (Geonics Ltd., Mississauga, Ont, Canada) (Corwin et Lesch, 2003 ; Abdy et al. 2008).

De bonnes corrélations entre l’ECa et la salinité du sol, la teneur en eau du sol et la texture du sol ont été largement rapportées (Moral et al. 2010 ; Uribeetxebarria et coll. 2018) ; (ii) adapter les réseaux d’irrigation secondaires en fonction de la variabilité naturelle des sols. Plusieurs études ont proposé différentes méthodologies pour repenser les secteurs de l’irrigation en fonction des séries chronologiques des cartes de rendement, des propriétés du sol ou des indices spectraux de végétation (Bellvert et al. 2012 ; Martínez-Casasnovas et al. 2009) ; et (iii) d’obtenir des connaissances physiologiques appropriées sur les seuils de stress hydrique optimaux de chaque variété et le moment phénologique optimal pour atteindre le meilleur équilibre entre le rendement et la composition des baies.

Jusqu’à présent, la pratique d’irrigation la plus couramment utilisée par les viticulteurs reposait sur une approche simple du bilan hydrique, où l’évapotranspiration des cultures (ETc) est calculée avec des coefficients de culture standard (Kc) et la teneur en eau du sol avec les données des capteurs d’humidité du sol, qui sont installés dans un endroit représentatif particulier du vignoble. Ensuite, la planification de l’irrigation est appliquée uniformément sur l’ensemble du vignoble.

Certains grands établissements vinicoles modernisés complètent également cette méthodologie avec des informations recueillies à partir d’autres capteurs à base de plantes (Jones 2004 ; Eastham et Gray 1998 ; Ginestar et al. 1998a, b). Cependant, l’utilisation de tout indicateur végétal ou similaire pour planifier l’irrigation nécessite la définition de valeurs de référence ou de seuils, au-delà desquelles l’irrigation est nécessaire. En outre, une limitation générale des méthodes à base de plantes est qu’elles ne donnent généralement pas d’informations sur la ’quantité’ d’irrigation à appliquer à un moment donné, mais uniquement sur la nécessité ou non de l’irrigation (Jones 2004). Ainsi, les prescriptions d’irrigation qui utilisent de tels outils lorsque le RDI doit être imposé doivent être déterminées par des méthodes d’essais et d’erreurs.

Le développement de nouveaux systèmes de planification de l’irrigation de précision (PI) vise à quantifier les besoins d’irrigation au niveau spatial en fonction de l’état réel de l’eau de la vigne et dans le but d’atteindre un objectif spécifique. Pour y parvenir, le nouveau défi de l’IP en viticulture consiste à utiliser une série de procédures technologiques de manière intégrée pour résoudre individuellement les trois exigences décrites ci-dessus pour la mise en œuvre des stratégies de RDI, mais qui, sans un lien clair entre elles, ne peuvent être appliquées commercialement.

Cette nouvelle méthodologie doit être correctement intégrée et peut, par exemple, être basée sur l’utilisation de systèmes d’information géographique (SIG), de télédétection, de modèles de simulation des cultures et de connaissances en gestion de l’irrigation. Ces procédures intégrées doivent également prendre en compte les critères de sensibilité saisonnière des vignes au stress hydrique, et avoir un rapport coût/bénéfice raisonnable. A priori, la bonne adoption des stratégies de RDI dans les cépages rouges semble profitable.

Selon la cave Raïmat (Espagne), la différence de taux de rendement entre les baies standard et de haute qualité peut atteindre 310 € tn-1. Cela signifie que dans un vignoble avec un rendement moyen de 8-10 tn ha - 1, un revenu de 2700 € ha-1 peut être obtenu. En outre, l’amélioration de l’efficacité de l’utilisation de l’eau (WUE) peut également réduire les coûts d’eau et d’électricité jusqu’à 20%. Si le coût moyen réel de l’énergie et de l’eau est de 320 € ha−1, une économie potentielle de 20% correspond à 64 € ha−1.

Compte tenu de ce qui précède, le premier objectif de la présente étude était de développer un modèle de consommation d’eau de vigne orienté vers la décision pour la planification de l’irrigation. Ce modèle doit pouvoir simuler la quantité réelle d’eau évapotranspirée par pied de vigne et déterminer la quantité d’eau nécessaire à appliquer lorsque différentes stratégies d’irrigation (irrigation complète ou RDI) doivent être imposées. Le deuxième objectif était de démontrer la performance d’une méthodologie intégrée pour optimiser l’irrigation précise d’un vignoble commercial de 100 ha basée sur l’utilisation du modèle de consommation d’eau de vigne développé et des données de télédétection. Enfin, une analyse coûts-avantages (ABC) a été réalisée pour évaluer la rentabilité de la gestion d’une IP à l’aide de la méthodologie intégrée susmentionnée.

Il a été émis l’hypothèse que la mise en œuvre de la RDI dans un vignoble de 100 ha présentant des différences notables dans les besoins en eau de la vigne ne peut être adoptée avec succès qu’avec une série de procédures technologiques intégrées basées sur l’utilisation de la télédétection comme outil pour identifier la variabilité spatiale et classer les secteurs d’irrigation présentant des caractéristiques similaires, et un modèle de consommation d’eau de la vigne capable de quantifier les besoins d’irrigation en fonction de l’état hydrique réel et ciblé de la vigne. L’adoption appropriée de cette procédure pourrait améliorer la rentabilité du vignoble, l’efficacité de l’utilisation de l’eau et le rendement.

Voir la suite avec Matériel et méthodes à la source de cet article traduit : https://link.springer.com/article/10.1007/s11119-020-09718-2

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Notre pays, - la Turquie - situé dans la zone climatique la plus favorable à la viticulture dans le monde, possède un riche potentiel de culture avec une culture viticole très ancienne et profondément enracinée. Presque toutes les régions de notre pays sont adaptées à la viticulture en termes de climat. La viticulture turque, qui figure parmi les cinq premiers pays du monde en termes de superficie de vignoble et de valeur de production, se caractérise principalement par les raisins secs sans pépins et avec pépins et accessoirement par la production de raisins de table.

Si un système d’irrigation rationnel et échelonné et des méthodes de culture correctes sont appliqués à la production de raisins, celle-ci constitue une bonne source de revenus à long terme.

Qu’est-ce que la viticulture ?

La viticulture est la culture du raisin de cuve ou du raisin de table en grappes sur l’épaule. Il s’agit d’effectuer toutes les recherches agricoles, les opérations culturales et d’appliquer les techniques de culture du raisin jusqu’au jour de la récolte. La plante sur laquelle on prélève le raisin s’appelle la vigne. On l’appelle aussi épaule, souche de vigne.

De quelle quantité d’eau la vigne a-t-elle besoin ? Quand et comment l’arroser ?

La vigne a besoin d’un total de 500-1200 mm d’eau pendant la saison de croissance. La quantité et la répartition des précipitations tombant pendant la saison de croissance ne sont généralement pas suffisantes pour satisfaire les besoins en eau des plantes. Dans les régions climatiques arides et semi-arides, les précipitations tombant pendant la saison de croissance sont insuffisantes, tant en termes de quantité que de répartition. Par conséquent, l’humidité manquante dans la zone des racines de la plante est complétée par l’eau d’irrigation. À l’exception d’une zone étroite dans la région orientale de la mer Noire, toutes les régions de Turquie sont situées dans la zone climatique aride et semi-aride, de sorte que l’irrigation est très importante pour la production végétale en Turquie.

Périodes critiques d’irrigation de la vigne :

Période d’éclatement / de débourrage des bourgeons Pendant cette période, les besoins en eau sont élevés pour que la vigne commence à se développer.

De la floraison à la nouaison : Ce stade est la période la plus critique d’un éventuel stress hydrique. Le stress hydrique peut entraîner une mauvaise nouaison.

De la nouaison à la période de l’automne des taupes : Le stress hydrique à ce stade entraînera des raisins de petite taille, surtout pour les variétés de raisin de table.

Période de maturation : Selon les recherches, une irrigation moindre et plus fréquente pendant la phase de maturation peut améliorer les caractéristiques qualitatives des raisins.

Après la récolte : Afin de tolérer les basses températures en hiver, les vignes doivent développer suffisamment de tiges ligneuses. Il est donc préférable d’irriguer les vignes après la récolte pour éviter la défoliation et ainsi stopper la croissance supplémentaire.

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Méthode d’irrigation goutte à goutte dans la culture du raisin (vignoble - vigne)

L’irrigation goutte à goutte est une méthode dans laquelle l’eau nécessaire au développement de la vigne est apportée par des goutteurs sur des tuyaux latéraux, à intervalles rapprochés et sous pression, à la surface du sol (base de la vigne) sur le rang où le système racinaire de la vigne s’étend et est proche de celui-ci.

Dans le système d’irrigation goutte à goutte, la consommation d’eau est réduite de moitié par rapport aux autres méthodes d’irrigation, l’humidité du sol peut être maintenue au niveau désiré en permanence, la fertilisation peut être faite en même temps que l’irrigation, le contrôle des mauvaises herbes peut être assuré plus facilement puisque l’eau n’est pas donnée entre les rangs, les terres avec des structures topographiques différentes peuvent être irriguées sans besoin de nivellement, et l’érosion et la stérilité ne se produisent pas puisque l’eau est donnée d’une manière contrôlée.

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Avantages d’un système d’irrigation intelligent pour la vigne à vin

La production d’un vin de haute qualité exige un contrôle précis de l’eau et des nutriments.

Pour être compétitif, il ne faut pas compter uniquement sur les précipitations. L’irrigation intelligente élimine la dépendance à l’égard des précipitations pour la régularité du raisin chaque année. À propos, vous pouvez améliorer la qualité de vos raisins en combinant l’irrigation intelligente avec l’irrigation goutte à goutte et les techniques d’irrigation à déficit réduit. L’irrigation intelligente fournit les nutriments et le stress hydrique nécessaires à la production d’un vin de haute qualité, vous donnant un contrôle sur la qualité et le rendement qui n’est pas possible sans irrigation. Si vous utilisez des systèmes de contrôle intelligents, vous pouvez ajouter de nombreux capteurs de contrôle intelligents à votre système d’irrigation, tels que des capteurs d’humidité télécommandés, intelligents, à ultrasons et en cascade pour maintenir l’humidité à des niveaux optimaux et fournir des solutions d’irrigation prédictives basées sur des données météorologiques et des informations sur l’état des précipitations.

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L’agriculture numérique en viticulture

En particulier en ce qui concerne la viticulture, les technologies agricoles numériques ont facilité et changé la vie des producteurs dans des processus tels que quand et comment irriguer, comment appliquer les engrais, quand et comment appliquer les pesticides, et déterminer le jour approprié pour les vendanges.

Le producteur de raisins surveille et contrôle ses vignobles grâce à l’unité centrale de contrôle de l’irrigation. Avec l’installation d’unités de contrôle et de capteurs, il est possible de fournir une irrigation entièrement automatique avec des options de capteurs tels que l’humidité de l’air, l’humidité du sol, les précipitations, la pression, le débit.

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  • Carte de la production de raisin en Turquie : Où sont cultivés les raisins ? Régions provinciales avec la plus grande production de raisin
    Türkiye Üzüm Üretim Haritası : Üzüm Nerelerde Yetişir ? İl İl En Çok Üzüm Yetiştirilen Bölgeler

Türkiye Üzüm Üretim Haritası

Régions provinciales avec la plus grande production de raisin

Source de l’article en turc : https://www.milliyet.com.tr/egitim/haritalar/turkiye-uzum-uretim-haritasi-uzum-nerelerde-yetisir-il-il-en-cok-uzum-yetistirilen-bolgeler-6307440

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Image illustrative de l’article Néguev

[Carte de localisation du Néguev].

[Note du transmetteur : pour visionner les photos > se reporter à la source d’origine – Texte transmis].

Le terroir aride produisant un vin « fruité mais pas confituré », les vignobles du Neguev se regroupent dans l’espoir d’obtenir une appellation officielle

Photo - Un rosé de Nana Estate Winery dans l’improbable terroir désertique de ce vignoble du Neguev. (Crédit : Nana Winery)

Il ne pleut pas beaucoup dans le désert du Neguev, avec moins de 300 millimètres de précipitations par an en moyenne. Et pourtant, ce manque d’eau produit un raisin fruité, relativement peu vinaigré, léger en tanins et facile à boire.

Qui le savait ?

Les anciens Nabatéens apparemment. Les nomades arabes auraient été les premiers à cultiver la vigne sur des terrasses agricoles le long des lits de rivière asséchés, et à fabriquer du vin à partir de leurs récoltes.

Aujourd’hui, ce même sol sec et sablonneux du Neguev, ce même emplacement des lits de rivière et ces faibles précipitations qui ont contribué à créer ce qui pourrait bien être la région viticole la plus déterminée par son terroir en Israël.

« Comme il fait très, très sec dans le Neguev, cela donne des raisins qui sont très différents de ceux que l’on trouve ailleurs », explique Guy Haran, guide viticole et sommelier. « Ils ne sont pas seulement différents de ceux d’Israël, ils sont différents de ceux du reste du monde. Cela leur donne un caractère unique ».

Si cela fait quelques décennies que les Israéliens produisent du vin, leurs produits ne peuvent pas rivaliser avec ceux fabriqués en France, en Italie ou en Californie en termes de qualité, ni avec les prix des vins sud-américains, sud-africains et australiens.

Photo - Vue du vignoble vert de Nana Estate Winery sur le désert aride et brun du Neguev, un phénomène agricole qui a inspiré la Fondation Merage à soutenir la création d’une appellation de vin du Neguev. (Crédit : Autorisation Nana Winery)

« La seule manière pour nous d’être vraiment compétitifs est de créer notre propre style, de proposer quelque chose que personne d’autre ne peut offrir, quelque chose d’unique », a déclaré M. Haran, qui a créé Vinspiration, une entreprise israélienne de tourisme viticole.

Les vignobles du Neguev se sont unis pour obtenir l’appellation Neguev, qui permettrait de reconnaître officiellement le Neguev comme une région viticole distincte d’Israël. En août 2020, l’appellation Judea, première région viticole en Israël, a été déclarée.

Leur guide dans ce processus est M. Haran, qui travaille avec la Merage Foundation Israel, un organisme philanthropique familial basé aux États-Unis qui soutient les efforts visant à exploiter pleinement le potentiel touristique du Neguev – une région qui reste peu peuplée et dont le développement a souvent pris du retard par rapport au centre du pays.

Si le centre de la viticulture israélienne se situe depuis toujours dans le nord verdoyant, de plus en plus de vignobles et de vignerons ont fait leur apparition dans le Neguev ces dernières années, tirant parti du terroir unique et de l’air sec de la région.

Les touristes n’arrivent pas à croire que nous produisons ce genre de vin. Dans ce désert perdu !

Il y a maintenant plus de 30 vignobles dans le désert du Neguev, plus encore que dans les hauteurs du Golan, riches en eau, avec plus de 100 hectares de vignobles plantés, a déclaré M. Haran. Nombre d’entre eux sont de petits établissements qui vendent les raisins qu’ils cultivent à des établissements vinicoles industriels plus importants, ou qui produisent leur propre petite cuvée. Il estime que dix autres établissements vinicoles devraient voir le jour dans le Neguev dans le courant de l’année prochaine.

« Ce qui rend cet endroit unique, c’est la qualité. Pas la quantité », a déclaré le viniculteur Eran Raz, dont le vignoble, Nana Winery est situé en plein désert. Nana, l’un des plus grands établissements vinicoles du Neguev, produit 45 000 bouteilles par an, et prévoit d’augmenter sa production à 80 000 bouteilles cette année.

À chaque récolte, dit Raz, les vins ont des goûts et des tonalités différents. Il a essayé de nouvelles variétés de raisins pour le Chardonnay de Nana, le Chenin Blanc, un rosé fait à partir de raisins Grenache, et un mélange appelé « Tethys » avec des arômes de baies et de pin.

« Nous sommes encore en phase d’apprentissage des vins du désert », a déclaré M. Haran. Il les décrit comme « fruités mais pas confiturés ».

Alors que les connaisseurs ont vanté le développement de régions viticoles dans des zones autrefois trop froides pour la culture de la vigne comme une conséquence positive du changement climatique, Nana Raz a découvert que des zones autrefois considérées comme trop chaudes pour la culture de la vigne pouvaient aussi produire d’excellents vins.

Photo - Nana Raz (à droite) de Nana Winery, avec son vigneron, Dana Beny, dans les vignobles de Nana, dans le désert du Neguev. (Crédit : Autorisation Nana Winery)

« Les touristes viennent ici et boivent notre vin et n’arrivent pas à croire qu’ici, dans le désert, nous produisons ce genre de vin », a déclaré Raz. « Dans ce désert paumé ?! »

La rareté présente des avantages.

Dans le Golan, les raisins se contentent souvent de l’eau que le ciel leur fournit. Dans le Neguev, en revanche, Raz peut contrôler étroitement la quantité d’eau distribuée. Il a ainsi découvert qu’en gardant les vignes assoiffées, il pouvait créer un raisin plus savoureux qui conservait sa couleur vive.

« L’année dernière, je n’ai pas eu beaucoup de raisins de cabernet, mais ce que j’avais était excellent », a-t-il dit. « C’est ça qui m’intéresse ».

Non loin de là, Carmey Avdat ne produit que 6 000 bouteilles par an provenant de 2,5 hectares de vignobles dans le Neguev. L’établissement produit un cabernet sauvignon et un merlot, ainsi qu’un jeune rosé et un vin rouge léger appelé Somek.

Parmi les clients qui ont séjourné dans les cabanes pittoresques en forme de tonneaux de Carmey Avdat, il y a eu des visiteurs français venus de Bordeaux, qui ont été fortement impressionnés par le cabernet et le merlot locaux, raconte Eyal Izrael, propriétaire et viticulteur de Carmey Avdat.

« Ils étaient étonnés parce que c’est tellement différent de ce qu’ils connaissent chez eux », a-t-il dit.

Izrael produit aussi des vins blancs, - une nouveauté sur la scène viticole israélienne - qui devraient se révéler particulièrement rafraîchissants pendant les longues chaleurs de l’été, lorsqu’une boisson rafraîchissante s’impose.

« C’est très extrême ici, mais si vous êtes prudent et méticuleux, vous obtenez de bons résultats », a déclaré Izrael.

Photo - Eyal et Hannah Izrael de la Carmey Avdat Winery dans la région du Neguev en Israël, où ils ont été parmi les premiers pionniers du désert à cultiver des raisins et à faire du vin (et à recevoir des invités dans leurs tzimmers en forme de tonneau). (Crédit : Jessica Steinberg/Times of Israel)

Un autre viticulteur du quartier, Tsur Shezaf, produit 5 000 bouteilles de vins naturels – Chardonnay, Chenin Blanc et Syrah – qui ne sont pas officiellement considérés comme biologiques bien qu’ils soient « plus que biologiques », dit-il.

Ses raisins sont considérés comme les meilleurs de la région, s’enorgueillit Shezaf, viticulteur autodidacte, écrivain de voyage, activiste et auteur de fiction, qui a quitté Jaffa pour s’installer dans le Neguev. Il refuse d’utiliser des pesticides pour ses raisins, qu’il nourrit avec du compost et irrigue avec l’eau de pluie et les crues du désert.

« Mon histoire est différente de celle des autres », dit Shezaf, en faisant référence à ses plus proches voisins. « Peu de gens ici font les choses comme je les fais. Certaines personnes ont mis du temps à me comprendre ; ils pensaient que j’étais cinglé. »

Photo - Tsur Shezaf du vignoble Shezaf dans la région du Neguev en Israël, un iconoclaste parmi les iconoclastes. (Crédit : Jessica Steinberg/Times of Israel)

Il existe probablement quatre ou cinq régions viticoles distinctes dans le Neguev, explique M. Haran. L’une d’elles est constituée par les hauts plateaux à l’ouest de Mitzpe Ramon, où se trouvent Shezaf et Nana. L’altitude dans cette région signifie qu’il peut parfois neiger, ce dont Haran se souvient bien car il a suivi une formation d’officier militaire dans cette région.

Les extrêmes du désert se ressentent souvent de manière aiguë dans le goût des raisins. Alors que le Chenin Blanc de Nana n’est pas du tout affecté par la chaleur, le Cabernet, considéré comme le plus costaud par Raz, devient plus audacieux, plus fruité et plus alcoolisé lorsque le mercure grimpe.

« Je ne peux pas lutter contre [la température], donc si je veux du vin rouge, je dois faire avec ce que j’ai », dit-il.

Il a vraiment dû se battre.

Photo - Shachar et Nana Raz de Nana Estate Winery dans la région du Neguev en Israël ; il est le viniculteur, elle s’occupe du tourisme et du marketing de l’établissement. (Crédit : Jessica Steinberg/Times of Israel)

Nana Estate Winery, situé à environ 25 kilomètres de la frontière égyptienne, a été choisi par Raz et son époux et partenaire commercial, Shachar Raz, pour son emplacement, à 800 mètres au-dessus du niveau de la mer – le point le plus élevé de la région. Des murets de pierre parsèment le paysage, souvenirs visibles des fermes et des terrasses agricoles exploitées ici il y a quelque 2 000 ans.

« Il n’y avait rien ici. Nous avons démarré à partir de rien, sans eau, sans lignes téléphoniques », a déclaré Raz.

La sécurité s’est également avérée problématique. Le vignoble est situé le long d’une route empruntée par les Bédouins locaux pour le trafic de drogue depuis la frontière. De plus, des gangs de criminels venaient parfois arracher ses plants la nuit, selon Raz.

Il a persévéré, dormant souvent dans son vignoble, tandis que sa femme et ses enfants – ils en ont maintenant six – restaient à la maison à Mitzpe Ramon, non loin de là. Les premières années ont été difficiles, mais ils se sont maintenus à flot grâce à des activités annexes de consultation auprès d’autres vignobles émergents de la région qui faisaient appel à Raz pour son expertise agricole.

Photo - Les vignes de la Carmey Avdat Winery, dans la région du Neguev, où on avait dit aux propriétaires Eyal et Hanna Izrael qu’ils ne réussiraient jamais. (Crédit : Jessica Steinberg/Times of Israel)

Aujourd’hui, Nana possède l’une des plus grandes exploitations viticoles du Neguev, avec seize hectares de vignobles. La Ramat Neguev Winery, à Kadesh Barnea, posséderait les plus grands vignobles du Néguev.

Certains élargissent leurs activités avec l’agritourisme, comme par exemple le bed-and-breakfast rustique de Carmey Avdat.

Photo - Guy Haran, expert et consultant en vin de Vinspiration, travaille actuellement avec des vignobles et des établissements vinicoles du Neguev pour créer une appellation du Neguev. (Crédit : Autorisation d’Ella Barak)

« Le vin et les vignobles sont une passerelle vers tout ce qui est lié au tourisme », a déclaré Nicole Hod Stroh, directrice générale de la Fondation Merage, basée en Israël. » On voit le désert, le désert, le désert et puis, tout d’un coup, un vignoble vert. »

M. Haran et Mme Hod Stroh ont fait découvrir aux viticulteurs les concours et les expositions de vins, voyageant avec certains d’entre eux pour leur faire connaître les régions viticoles italiennes (bien que de nombreux viticulteurs locaux considèrent que l’Australie et la Nouvelle-Zélande se rapprochent davantage de leurs vignobles du désert), et pour ainsi préparer le terrain pour l’appellation Neguev, qui en fera une région viticole légalement protégée, au même titre que la Bourgogne ou Napa.

Ce groupe de viticulteurs du Neguev est ouvert à l’idée de se joindre aux efforts de Merage et d’en bénéficier, mais en fin de compte, il s’agit d’une équipe idiosyncratique. Nombreux sont les membres de cette communauté d’agriculteurs et de viticulteurs isolés qui ne s’étaient jamais rencontrés avant que M. Haran ne les réunisse pour définir les modalités de la production de vin dans les plaines désertiques sauvages du Neguev.

Avant même l’arrivée de Haran, la concurrence n’était pas des plus féroces. Raz, qui a d’abord été embauché comme consultant par certains des autres établissements vinicoles de la région, et d’autres viticulteurs restent en contact avec eux par WhatsApp, pour savoir qui commande des engrais ou si quelqu’un se rend à Beer Sheva, la grande ville la plus proche.

« Les gens qui font du vin ne font pas de secrets », a déclaré Izrael de Carmey Avdat. « Vous apportez une bouteille de votre vin lorsque vous rendez visite à votre voisin – il n’y a pas de formule secrète. Il y a une ouverture à parler des choses ».

Où visiter ?

La route 171 serpente à l’est de la frontière avec l’Égypte vers Mitzpe Ramon. En descendant vers la ville, la route passe devant Nana et Shezaf, longe les vignobles de Ramon et se termine au verger d’Eshkolot, où la route rejoint la route 40, le principal axe routier de Mitzpe Ramon.

Là, Simcha Marom puise dans les anciennes traditions agricoles du désert, produisant chaque année une petite cuvée de 800 bouteilles de vin casher ainsi que de l’huile d’olive provenant du verger de sa propriété.

Photo - Simcha Marom goûte l’une de ses huiles d’olive cultivées et pressées dans le Neguev à la ferme Eshkolot, dans la région du Neguev en Israël, dans un nouvel effort visant à développer le tourisme dans la région. (Crédit : Jessica Steinberg/Times of Israel)

Son mari, Roni Marom, est maintenant maire de Mitzpe Ramon, mais les dégustations d’huile d’olive et la ferme biblique sont la passion de Simcha Marom.

En collaboration avec Yaacov Oryah, un viticulteur basé à Arad, elle produit un vin biologique à partir de ses raisins Mishor, ainsi que plusieurs types d’huile d’olive extra vierge pressée à froid à partir de trois variétés d’olives – Syrian, Picual et Barnea – cultivées sur leur propriété.

Les visites du verger, où sont cultivées les sept espèces d’Israël, sont agrémentées de dégustations de fruits et s’arrêtent à une ancienne citerne et à d’autres ruines archéologiques parmi les arbres et les vignes. Visitez le site web de l’Eshkolot Orchard pour réserver une visite ou commander de l’huile d’olive.

Tzur Shezaf, le non-conformiste du groupe, aimerait bien recevoir des visiteurs, mais ne peut pas officiellement accueillir de touristes dans sa salle de dégustation, en raison d’un différend avec les autorités municipales. Néanmoins, il reçoit volontiers les visiteurs qui veulent acheter son vin (non casher) – environ 120 shekels la bouteille – en particulier pendant la période des vendanges.

Photo - Le Tiny House, ancien missile Patriot, transformé en cabane Airbnb de la Nana Winery, au fin fond du désert du Neguev. (Crédit : Autorisation Nana Estate Winery)

Nana Estate Winery est ouvert aux visiteurs les dimanches, lundis, mercredis, jeudis et vendredis, de 11 à 15 heures, de préférence sur réservation.

Cette cave casher propose une dégustation complète. La visite du vignoble coûte 90 shekels et comprend trois dégustations de vin. Le fromage et les crackers coûtent 45 shekels, et la plupart des bouteilles coûtent entre 100 et 130 shekels.

Le domaine vinicole comporte en outre une seule cabane Tiny House pour la nuit, construite à partir d’un ancien missile Patriot. Le missile a été offert par Shachar Raz à Eran pour son 50e anniversaire. Les réservations sont disponibles via Airbnb, pour 1 900 shekels la nuit.

Les visiteurs sont les bienvenus plus bas sur la route, au vignoble Ramon, où une visite peut inclure une visite agricole du vignoble, la cueillette des raisins en saison et la dégustation de vins fabriqués à partir des raisins Ramon.

Le centre d’accueil des visiteurs de Carmey Avdat est ouvert à toute heure de la journée et les visiteurs sont les bienvenus sans préavis. Les groupes qui souhaitent embouteiller leur propre bouteille de vin de Carmey Avdat (à partir de 16 ans uniquement) doivent réserver à l’avance.

Les vins de Carmey Avdat ne sont pas casher, bien que trois vins casher soient à la cave de Ramat Neguev dans le moshav voisin de Kadesh Barnea, et leurs vins ne sont vendus que dans leur oasis idyllique. Les vins sont vendus à partir de 120 shekels.

Les cabanes de Carmey Avdat sont destinées aux couples ou aux petits groupes d’amis, pas aux familles. Les prix varient de 880 shekels par personne pour les cabanes de jardin à 1 150 shekels par couple pour les cabanes isolées.

Il y a aussi un café pour les visiteurs ou toute autre personne de passage, où la fille chef pâtissière des Izrael complète le menu de pain et de fromage et les options de petit-déjeuner avec des pâtisseries délicieuses. Le vin y est aussi servi.

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« The Times of Israel » est un magazine en ligne israélien lancé en 2012 et disponible en langues anglaise, française, arabe et chinoise, puis hébreu depuis 2019. Il publie des articles, des reportages et des analyses sur l’actualité en Israël, au Moyen-Orient et dans le monde juif ». Wikipédia

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  • Autres sources utiles d’informations en français sur l’irrigation de la vigne
    Irrigation in viticulture - From Wikipedia, the free encyclopedia – Traduction par Jacques Hallard à la suite de la partie en anglais

Photo - A vineyard with a drip irrigation system running along the bottom of the vines

Irrigation in viticulture is the process of applying extra water in the cultivation of grapevines. It is considered both controversial and essential to wine production. In the physiology of the grapevine, the amount of available water affects photosynthesis and hence growth, as well as the development of grape berries. While climate and humidity play important roles, a typical grape vine needs 25-35 inches (635-890 millimeters) of water a year, occurring during the spring and summer months of the growing season, to avoid stress.[1] A vine that does not receive the necessary amount of water will have its growth altered in a number of ways ; some effects of water stress (particularly, smaller berry size and somewhat higher sugar content) are considered desirable by wine grape growers.

In many Old World wine regions, natural rainfall is considered the only source for water that will still allow the vineyard to maintain its terroir characteristics. The practice of irrigation is viewed by some critics as unduly manipulative with the potential for detrimental wine quality due to high yields that can be artificially increased with irrigation.[2] It has been historically banned by the European Union’s wine laws, though in recent years individual countries (such as Spain) have been loosening their regulations and France’s wine governing body, the Institut National des Appellations d’Origine (INAO), has also been reviewing the issue.[3]

In very dry climates that receive little rainfall, irrigation is considered essential to any viticultural prospects. Many New World wine regions such as Australia and California regularly practice irrigation in areas that couldn’t otherwise support viticulture. Advances and research in these wine regions (as well as some Old World wine regions such as Israel), have shown that potential wine quality could increase in areas where irrigation is kept to a minimum and managed. The main principle behind this is controlled water stress, where the vine receives sufficient water during the budding and flowering period, but irrigation is then scaled back during the ripening period so that the vine then responds by funneling more of its limited resources into developing the grape clusters instead of excess foliage. If the vine receives too much water stress, then photosynthesis and other important processes such as nutrient storage could be impacted with the vine essentially shutting down. The availability of irrigation means that if drought conditions emerge, sufficient water can be provided for the plant so that the balance between water stress and development is kept to optimal levels.[2]

Contents

L’irrigation en viticulture est le processus d’application d’eau supplémentaire dans la culture des vignes. Elle est considérée à la fois comme controversée et comme essentielle à la production de vin. Dans la physiologie de la vigne, la quantité d’eau disponible affecte la photosynthèse et donc la croissance, ainsi que le développement des baies de raisin. Bien que le climat et l’humidité jouent un rôle important, une vigne typique a besoin de 635 à 890 millimètres d’eau par an, au cours des mois de printemps et d’été de la saison de croissance, pour éviter le stress [1].

Une vigne qui ne reçoit pas la quantité d’eau nécessaire verra sa croissance altérée de plusieurs façons ; certains effets du stress hydrique (en particulier, des baies plus petites et une teneur en sucre légèrement plus élevée) sont considérés comme souhaitables par les viticulteurs.

Dans de nombreuses régions viticoles de l’Ancien Monde, les précipitations naturelles sont considérées comme la seule source d’eau qui permette au vignoble de conserver les caractéristiques de son terroir. La pratique de l’irrigation est considérée par certains critiques comme indûment manipulatrice et susceptible de nuire à la qualité du vin en raison des rendements élevés qui peuvent être augmentés artificiellement grâce à l’irrigation [2]. Elle a été historiquement interdite par la législation viticole de l’Union européenne, bien que, ces dernières années, certains pays (comme l’Espagne) aient assoupli leurs réglementations et que l’Institut national des appellations d’origine (INAO), l’organisme de réglementation du vin en France, ait également examiné la question [3].

Dans les climats très secs qui reçoivent peu de précipitations, l’irrigation est considérée comme essentielle à toute perspective viticole. De nombreuses régions viticoles du Nouveau Monde, comme l’Australie et la Californie, pratiquent régulièrement l’irrigation dans des zones qui, autrement, ne pourraient pas supporter la viticulture. Les progrès et la recherche dans ces régions viticoles (ainsi que dans certaines régions viticoles de l’Ancien Monde comme Israël) ont montré que la qualité potentielle du vin pouvait augmenter dans les zones où l’irrigation est réduite au minimum et gérée.

Le principe de base est le stress hydrique contrôlé, c’est-à-dire que la vigne reçoit suffisamment d’eau pendant la période de bourgeonnement et de floraison, mais l’irrigation est ensuite réduite pendant la période de maturation afin que la vigne réagisse en consacrant une plus grande partie de ses ressources limitées au développement des grappes de raisin plutôt qu’à l’excès de feuillage.

Si la vigne subit un stress hydrique trop important, la photosynthèse et d’autres processus importants, comme le stockage des nutriments, peuvent être affectés et la vigne s’éteint. La disponibilité de l’irrigation signifie que si des conditions de sécheresse apparaissent, une quantité suffisante d’eau peut être fournie à la plante afin que l’équilibre entre le stress hydrique et le développement soit maintenu à des niveaux optimaux [2]…

Source de l’article complet en anglais : https://en.wikipedia.org/wiki/Irrigation_in_viticulture

Irrigation en viticulture : mode d’emploihttps://www.reussir.fr › Accueil › Viticulture › Eau

L’irrigation de la vigne - IFV Occitanie - https://www.vignevin-occitanie.com › fiches-pratiques -Au niveau mondial, le mode d’irrigation utilisé traditionnellement pour la viticulture a été le gravitaire ou par submersion. L’incorporation des systèmes ...

L’irrigation des vignes - Chambre d’agriculture PACA - https://paca.chambres-agriculture.fr › Agriculteurs –PDF - La viticulture méditerranéenne semble se tourner vers la solution de l’ir- rigation dès lors que des contraintes trop sévères entraînent des baisses de… - 32 pages

L’irrigation de la vigne, une aide à double tranchant - https://www.larvf.com › ... › Apprendre le vin -L’irrigation ponctuelle peut compenser une mauvaise alimentation en eau de la vigne. À condition de ne pas abuser d’une méthode qui reste controversée.

Irrigation de la vigne en Europe : le point sur la législation - https://irrigazette.com › articles › irrigation-de-la-vigne-... -28 oct. 2016 — Dans le domaine de la viticulture, le terme irrigation a une connotation négative et on l’associe souvent, dans la vieille Europe, ...

Irrigation (viticulture) - Dico-du-Vin - https://dico-du-vin.com › irrigation-viticulture -Irrigation : en se référant aux manuels de viticulture, l’irrigation serait réservée aux zones ou la pluviométrie est inférieure à 400 mm/an selon l’INRA.

Arrosage de la vignehttps://viticulturevignoble.fr › arrosage-de-la-vigne-pas

Irrigation - Chambre d’agriculture Aude - https://aude.chambre-agriculture.fr › viticulture › irrigat... -L’irrigation permet de sécuriser la production des viticulteurs pour satisfaire les demandes du marché dans un contexte de réchauffement climatique…

L’irrigation de la vigne dans les Pyrénées-Orientales - https://po.chambre-agriculture.fr › actualites › actualites -La Chambre d’agriculture accompagne le déroulement de ces projets d’avenir pour la viticulture du département. A ce jour, moins de 3% du vignoble ...

Des aides à l’optimisation de l’irrigation du vignoble - https://www.vitisphere.com › Viticulture -01 février 2022 — Des aides à l’optimisation de l’irrigation du vignoble ... Le Varenne Agricole se penche sur l’accès viticole à l’irrigation, y compris les ...

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Sélection des documents et agencement, traductions, [compléments] et intégration de liens hypertextes par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 11/06/2022

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIAS Viticulture Irrigation Agroécologie.7.docx

Mis en ligne par le co-rédacteur Pascal Paquin du site inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, indépendant de tout parti, géré par Yonne Lautre : https://yonnelautre.fr - Pour s’inscrire à nos lettres d’info > https://yonnelautre.fr/spip.php?breve103

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