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"Pour une gestion préventive des ressources en eau et une limitation des conflits d’intérêts dans les divers usages territoriaux des eaux localement disponibles en cas de pénurie – Aménagement rural et urbanisme circulaire" par Jacques Hallard

vendredi 10 juin 2022, par Hallard Jacques


ISIAS EAU Gestion des ressources

Pour une gestion préventive des ressources en eau et une limitation des conflits d’intérêts dans les divers usages territoriaux des eaux localement disponibles en cas de pénurie – Aménagement rural et urbanisme circulaire

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 08/06/2022

Plan du document : Définitions Rétrospective Introduction Sommaire#ZUSAMMENFASSUNG Auteur

http://ekladata.com/Qv_eKNcMd_4x33Oj1eaSSGiXKxE.jpg

L’eau comme ressource à préserver 5A - L’inégale répartition de l’eau dans le monde - Par MSERVET dans Histoire-Géographie le 5 Mai 2017 à 09:45

Avertissement : ce dossier, construit à des fins didactiques, commence par quelques définitions préalables et une rétrospective sur le sujet de l’eau. On peut soit lire ces deux rubriques en cas de besoin, soit passer directement à l’introduction et/ou au sommaire


Définitions

Ressource en eau ou ressource hydrique  : elle comprend, au sens large, toutes les eaux accessibles comme ressources, c’est-à-dire utiles et disponibles pour l’être humain, les végétaux qu’il cultive, le bétail qu’il élève et les écosystèmes, à différents points du cycle de l’eau…

Cycle de l’eau  : c’est un phénomène naturel qui représente le parcours entre les grands réservoirs d’eau liquide, solide ou de vapeur d’eau sur Terre : les océans, l’atmosphère, les lacs, les cours d’eau, les nappes d’eaux souterraines et les glaciers. Wikipédia - L’eau circule sur terre sous différentes formes : nuages, pluie, rivières et océans. Elle va passer de la mer à l’atmosphère, de l’atmosphère à la terre puis de la terre à la mer, en suivant un cycle qui se répète indéfiniment.

Schéma du cycle de l’eau - Résumé

Schéma du cycle de l’eau – Résumé - Par Blandine Vicent, Traductrice. 24 mars 2022

Retour au début des Définitions


Rétrospective sur le sujet de l’eau

Ce sujet n’est pas nouveau : quelques reprises d’informations depuis 2006 sont proposées à partir d’archives d’ATTAC (2006), de ‘GreenFacts’ (2006-2008), du journal ‘Le Monde’ (2015-2018), du Ministère de la Transition écologique (2018) et du ‘Journal du CNRS’ ‘2022).

On peut soit lire la suite, soit passer directement à l’introduction et / ou sommaire de ce dossier concocté dans un but didactique

ATTAC Aix en Provence Soirée sur l’eau 09 novembre 2006 –]- –]http://paysdefayence.free.fr › diapoeaujhallard[1] –] –]PDF - Les politiques en faveur de l’eau. • Les modes de gestion : production, distribution, assainissement. Jacques Hallard, Ing. CNAM – 9 Novembre 2006 ... - A visionner sur ce site également sur c site : http://paysdefayence.free.fr/epuration-eaux/alximix/diapoeaujhallard[1].pdf – Ce document fut présenté en relation avec Vincent Porelli, né le 8 février 1935 à Nice, un homme politique français. Membre du Parti communiste français, il fut maire de la commune de Port-Saint-Louis-du-Rhône de 1965 à 1989… » - Voir également sur ces sites : https://www2.assemblee-nationale.fr/deputes/fiche/OMC_PA2454 - https://www.lamarseillaise.fr/societe/mamarseillaisevivra-vincent-porelli-un-fervent-defenseur-des-valeurs-humanistes-BELM055217 - et surtout : https://maitron.fr/spip.php?article158492

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Reprise du dossier ‘Greenfacts’ sur les ressources en eau de 2006-2008


Contexte - L’eau est essentielle à la survie et au bien-être de l’homme et est indispensable au fonctionnement de nombreux secteurs de l’économie. Les ressources en eau sont inégalement réparties dans l’espace et le temps et souffrent des pressions qu’exercent sur elles les activités humaines.

Comment satisfaire une demande en constante augmentation ?

Ce Dossier est un résumé fidèle du rapport scientifique de consensus produit en 2006 par Le Programme Mondial pour l’Évaluation des Ressources en Eau (ONU-Eau WWAP) :

https://www.greenfacts.org/images/icon/ico_pdf.gif Water, A shared Responsibility, The United Nations Water Development report 2 Plus... - Source :ONU-Eau WWAP (2006) Résumé & Détails : GreenFacts - Dernière mise à jour : 15 mars 2008


1. Introduction : pressions sur les ressources en eau

Voir également notre Dossier sur la Dégradation des Ecosystèmes

Partout dans le monde, les ressources en eau disponibles s’amenuisent en raison des activités humaines et de facteurs naturels. Même si la population a pris davantage conscience au cours des dix dernières années de la nécessité de mieux gérer et protéger l’eau, les critères économiques et les considérations politiques ont toujours tendance à déterminer la politique de l’eau à tous les niveaux. La recherche scientifique et les meilleures pratiques ne reçoivent que très rarement une attention suffisante.

Les pressions qui pèsent sur les ressources en eau sont de plus en plus fortes, principalement en raison des activités humaines - notamment l’urbanisation, la croissance démographique, l’augmentation du niveau de vie, la concurrence croissante pour les ressources en eau et la pollution. De plus, le changement climatique et les variations des conditions naturelles viennent aggraver ces pressions.

On peut cependant noter certains progrès. En effet, de plus en plus, les autorités évaluent à la fois la quantité et la qualité de l’eau et coordonnent les efforts de gestion au-delà des frontières. Plus…

Répartition de l’eau de la planète

L’eau de la planète est présente naturellement sous diverses formes dans l’atmosphère, sur et sous la surface de la Terre, et dans les océans.

L’eau douce ne constitue que 2,5% de l’eau de la planète et se présente essentiellement sous forme gelée dans les glaciers et les calottes glaciaires. Le reste de l’eau douce est principalement stockée dans les nappes phréatiques et seule une petite partie se trouve en surface et dans l’atmosphère.


Examiner la façon dont l’eau voyage au cours de son cycle nous permet de mieux comprendre ses interactions avec l’environnement et de mieux évaluer la quantité disponible pour la consommation de l’homme. Plus…

2.1 Les précipitations - pluie, neige, rosée, etc. – jouent un rôle clé dans le renouvellement des ressources en eau et dans les conditions climatiques et la biodiversité locales. En fonction des conditions locales, les précipitations peuvent alimenter les rivières et lacs, reconstituer les nappes phréatiques ou retourner dans l’atmosphère par évaporation. Plus…

Cycle de l’eau

2.2 Les glaciers stockent l’eau sous forme de neige et de glace et alimentent les cours d’eau locaux de quantités d’eau qui varient en fonction des saisons. Cependant, beaucoup s’amenuisent à l’heure actuelle en raison du réchauffement climatique. Les bassins fluviaux constituent une « unité naturelle » très utile pour la gestion des ressources en eau et nombre d’entre eux s’étendent sur plus d’un pays. Le bassin fluvial de l’Amazone et celui du Congo-Zaïre comptent parmi les plus grands. Le débit des fleuves peut fortement varier d’une saison et d’une région climatique à l’autre. Comme les lacs contiennent de grandes quantités d’eau, ils peuvent atténuer les différences saisonnières dans le débit des rivières et des ruisseaux.

Les zones humides – notamment les marécages, tourbières, marais et lagunes - recouvrent 6% de la surface émergée de la Terre et jouent un rôle clé dans les écosystèmes locaux et les ressources en eau. Beaucoup de ces zones humides ont été détruites, mais celles qui subsistent aujourd’hui peuvent encore jouer un rôle important dans la prévention des inondations et le maintien du débit des rivières. Plus…

2.3 La quasitotalité de l’eau douce non gelée se trouve sous la surface terrestre et constitue les nappes phréatiques . Généralement de très bonne qualité, l’eau des nappes phréatiques est principalement extraite pour fournir de l’eau potable ou pour arroser les cultures dans les zones arides. On considère que les ressources sont renouvelables à partir du moment où la nappe phréatique n’est pas vidée plus rapidement que la nature ne lui permet de se reconstituer. Toutefois, dans de nombreuses régions sèches, les nappes phréatiques ne se renouvellent pas, ou alors très lentement. Peu de pays évaluent la qualité de leurs eaux souterraines ou la vitesse à laquelle elles sont exploitées, ce qui complique leur gestion. Plus…

Il est possible d’évaluer la quantité d’eau douce dont un pays donné peut disposer sans dépasser le rythme de renouvellement naturel en tenant compte du volume des précipitations, des flux d’eau qui entrent et sortent du pays et des ressources partagées avec d’autres pays.

La quantité moyenne disponible par personne varie de moins de 50 m3 par an dans certaines régions du Moyen-Orient à plus de 100 000 m3 par an dans les zones humides et faiblement peuplées.

Les Nations Unies tiennent une base de données reprenant ces données pays par pays depuis plusieurs décennies.

Bien que cette base de données soit devenue un outil de référence généralisé, elle comporte quelques inconvénients. Les chiffres n’indiquent que la quantité maximale théorique disponible pour chaque pays et pourraient donc surestimer les ressources réellement disponibles. En outre, les moyennes nationales ou annuelles ont tendance à masquer les différences régionales et saisonnières. Plus…

Sélectionner un pays pour voir la quantité d’eau disponible en 2005 : ou voir le tableau complet reprenant 193 pays.

Pour des données passées et présentes plus détaillées sur un pays en particulier, consulter la principale base de données sur les pays d’AQUASTAT

La multitude de menaces importantes qui pèsent sur les ressources en eau découlent toutes principalement des activités humaines. Ces menaces comptent notamment la pollution, le changement climatique, la croissance urbaine et les transformations du paysage telles que la déforestation. Chacune d’elles a un impact qui lui est propre, le plus souvent directement sur les écosystèmes avec des répercussions sur les ressources en eau. Plus…

4.1 Si elles ne sont pas gérées de façon adéquate, les activités comme l’agriculture, le défrichement des forêts, la construction de routes et l’exploitation minière peuvent amener un surplus de terre et de particules en suspension dans les cours d’eau. Cette sédimentation nuit aux écosystèmes aquatiques, altère la qualité de l’eau et gêne la navigation intérieure. Plus…

4.2 La pollution peut nuire aux ressources en eau et aux écosystèmes aquatiques. Les principaux polluants comprennent notamment les matières organiques et organismes pathogènes rejetés avec les eaux usées, les engrais et pesticides provenant des terres agricoles, les pluies acides résultant de la pollution de l’air et les métaux lourds libérés par les activités minières et industrielles. Plus…

Mer d’Aral en 1977, 1989 et 2006

4.3 Les prélèvements d’eau excessifs ont eu des conséquences dramatiques tant pour les eaux de surface que pour les nappes phréatiques. La réduction drastique de la taille de la mer d’Aral et du lac Tchad en sont des exemples frappants. Peu d’actions sont entreprises pour traiter les causes du problème, notamment la piètre gestion de l’eau et la déforestation.

Au cours des dernières décennies, on a extrait bien plus d’eau de nappes souterraines qu’auparavant. Les bienfaits que l’on retire de ces extractions sont souvent de courte durée, alors que les conséquences négatives – par exemple une diminution du niveau des nappes et un épuisement des ressources - peuvent porter sur le long terme.

Plus… Voir également notre Dossier sur le Changement Climatique

4.4 Le changement climatique semble exacerber certaines des pressions existantes, notamment dans des régions qui souffrent déjà de pénuries d’eau. Depuis quelques années, les glaciers terrestres et de montagne s’amenuisent plus rapidement. Des phénomènes météorologiques extrêmes découlant du réchauffement de la planète, tels que les tempêtes et les inondations, vont probablement devenir plus fréquents et plus graves. Toutefois, étant donné l’état des connaissances actuelles, les scientifiques ne peuvent fournir que des prévisions d’ordre général quant à l’impact du changement climatique sur les ressources en eau. Plus…

Répondre à une demande continue et sans cesse croissante en eau requiert des efforts pour pallier la variabilité naturelle et améliorer la qualité et la quantité de l’eau disponible. Plus…

5.1 L’eau de pluie est recueillie depuis des milliers d’années dans de nombreuses régions du monde. Aujourd’hui, cette technique est utilisée en Asie pour reconstituer les réserves souterraines en eau. Elle est relativement peu onéreuse et permet aux communautés locales de développer et d’entretenir elles-mêmes les infrastructures requises.

Détourner les eaux de surface pour les réinjecter sous terre peut aider à réduire les pertes dues à l’évaporation, pallier les variations de débit et améliorer la qualité de l’eau. Le Moyen-Orient et les régions méditerranéennes mettent actuellement en pratique cette stratégie.

Des barrages et réservoirs sont construits afin de stocker de l’eau pour l’irrigation et la consommation. En outre, les barrages peuvent fournir de l’électricité et aider à maîtriser les inondations, mais ils peuvent aussi avoir des impacts sociaux et environnementaux indésirables.

Procéder à des transferts d’eau entre différents bassins fluviaux peut également contribuer à atténuer les problèmes de pénurie. La Chine, par exemple, dispose déjà de grandes connexions entre bassins et en prévoit d’autres. Les impacts de ces projets sur les populations et l’environnement doivent être étroitement surveillés. Plus…

5.2 Les eaux usées sont maintenant réutilisées à différentes fins dans de nombreux pays, en particulier au Moyen-Orient, et cette pratique devrait se répandre à l’avenir. L’eau non potable est utilisée partout dans le monde pour l’irrigation et le refroidissement industriel. Les villes se tournent également vers la réutilisation de l’eau pour compléter l’approvisionnement en eau potable, profitant des progrès réalisés en matière de traitement de l’eau. Plus…

5.3 L’eau dessalée – l’eau de mer ou toute autre eau salée transformée en eau douce – est utilisée par les villes et par l’industrie, en particulier au Moyen-Orient. Cette technique a vu son coût baisser considérablement mais dépend fortement d’énergie produite à partir de combustibles fossiles. Elle soulève par conséquent les problèmes de la gestion des déchets et du changement climatique. Plus…

6.1 L’utilisation durable des ressources en eau est un véritable défi en raison des nombreux facteurs concernés, notamment les changements climatiques, la variabilité naturelle des ressources, ainsi que les pressions exercées par les activités humaines.

À l’heure actuelle, la politique de l’eau est toujours en grande partie déterminée par des préoccupations politiques et économiques à court terme qui ne prennent en compte ni les avancées scientifiques ni les critères de bonne gouvernance. Les pays, en particulier ceux en voie de développement, ont besoin de solutions techniques de pointe, de financements plus importants et de données plus complètes sur les ressources en eau.

Pour évaluer l’état de nos ressources en eau, nous devons être pleinement conscients du rôle joué par différentes composantes du cycle de l’eau - comme la pluie, les eaux issues de la fonte des glaciers, etc. Sans cela, il sera difficile de développer des stratégies de protection et d’atténuation adéquates.

Une mauvaise qualité de l’eau et une exploitation non durable des ressources peuvent limiter le développement économique d’un pays, nuire à la santé de la population et mettre à mal ses moyens de subsistance. Heureusement, on commence à adopter des pratiques plus durables. Plus…

6.2 La gestion des ressources en eau devrait davantage veiller à accroître les ressources naturelles existantes et à réduire la demande et les pertes en eau.

Traditionnellement, répondre à la demande croissante en eau consistait à stocker de l’eau de surface dans des réservoirs, à détourner des cours d’eau vers les régions arides et à exploiter les nappes phréatiques. A l’heure actuelle d’autres procédés viennent s’ajouter à ces méthodes, comme la réutilisation de l’eau, le dessalement et la récupération des eaux de pluie. Certaines régions vont même jusqu’à exploiter les nappes phréatiques non-renouvelables.

Certains pays ont des programmes qui visent à réduire la demande en eau et les pertes dans les systèmes de distribution des zones urbaines, mais davantage d’efforts sont requis. Cela impliquera des changements de comportements nécessitant une meilleure information du public et un engagement politique. Ces efforts pour conserver l’eau et réduire la demande ne sont pas seulement pertinents dans les régions où l’on manque d’eau, ils peuvent également apporter des bienfaits économiques dans des régions plus humides.

On aborde de plus en plus la gestion des ressources en eau de façon décentralisée, en se concentrant sur les bassins fluviaux, et ce même à l’échelle internationale. L’échange d’informations entre pays qui partagent des bassins fluviaux sera source de bienfaits tant économiques qu’environnementaux.


7. Conclusions sur les ressources en eau

Le débat actuel concernant les ressources en eau a mis en lumière certains points essentiels. La demande pour ces ressources limitées continue de croître à mesure que la population augmente et se déplace. Une gestion saine dépend d’informations fiables sur la qualité et la quantité d’eau disponibles ainsi que sur la manière dont cette disponibilité varie dans le temps et d’un endroit à l’autre. Il est important de renforcer notre compréhension de tous les éléments du cycle de l’eau et de l’influence des activités humaines sur celui-ci, afin que les ressources en eau puissent être protégées et développées durablement.

  • Le changement climatique influence grandement les conditions météorologiques, les précipitations et l’ensemble du cycle de l’eau, notamment les ressources en eau tant de surface que souterraines.
  • Le problème croissant de la disponibilité en eau de surface ainsi que l’augmentation des niveaux de pollution de l’eau et les déviations d’eau menacent d’entraver ou même de perturber le développement social et économique dans de nombreuses zones, comme de nuire à la santé des écosystèmes.
  • Les ressources en eaux souterraines peuvent contribuer à répondre à la demande, mais elles sont surexploitées et souvent polluées. Il est important de mieux contrôler l’utilisation des nappes phréatiques qui ne se reconstituent pas.
  • Des techniques plus récentes telles que l’alimentation artificielle des nappes souterraines, le dessalement et la réutilisation de l’eau viennent s’ajouter aux pratiques traditionnelles comme la collecte des eaux de pluie, que l’on perfectionne davantage. Il convient de soutenir davantage non seulement les solutions techniques innovantes permettant d’améliorer l’approvisionnement en eau, mais également la gestion de la demande et la promotion de l’efficacité dans l’utilisation de l’eau.
  • Etant donné les changements de plus en plus importants au niveau de la disponibilité des ressources en eau, il est nécessaire que les gouvernements soutiennent la collecte d’informations sur les ressources en eau. Ces informations permettront aux décideurs de prendre de meilleures décisions quant à la gestion et à l’utilisation de l’eau.
    GreenFacts - Facts on Health and the Environment

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Source : https://www.greenfacts.org/fr/ressources-eau/index.htm

Ressources en eau – Environnement - Publié le 01/10/2018 – Document (statistiques.developpement-durable.gouv.fr’

Photo - Bassin principal de la source d’Armentières - © © Terra/Arnaud Bouissou

Sur la Terre, la même eau circule et se transforme en permanence à travers le cycle de l’eau. Une part s’évapore, l’autre parvient aux cours d’eau, alimente les nappes d’eau souterraine, ou est retenue dans le sol puis utilisée par les plantes. Certains facteurs naturels ou artificiels agissent sur le cycle de l’eau, comme l’élévation de la température du globe due au changement climatique, qui le perturbe fortement.
En France, 15 à 20 % de l’eau douce renouvelable est prélevée annuellement pour l’eau potable et les activités économiques : agriculture, industrie, loisirs, refroidissement des centrales électriques. Même si la ressource annuelle semble abondante en France, les plus forts prélèvements d’eau ont lieu en été lorsque sa disponibilité est moindre, générant localement une exploitation très importante, et des conflits entre les différents usages. En outre, il est indispensable de laisser suffisamment d’eau pour le maintien de la vie des milieux naturels.

  • L’eau en France : ressource et utilisation - Synthèse des connaissances en 2021
    Ressource naturelle abondante en France, l’eau douce est utilisée à des fins domestiques (eau potable) et économiques (agriculture, industrie, loisirs, refroidissement des centrales électriques). Les prélèvements relatifs à ces besoins baissent depuis une vingtaine d’années, hormis ceux pour l’agriculture qui restent stables en moyenne. Des mesures réglementaires visent à garantir une gestion équilibrée de la ressource en eau et à la partager lorsqu’elle se raréfie.
  • Les prélèvements d’eau douce en France : les grands usages en 2013 et leur évolution depuis 20 ans
    Le volume d’eau douce prélevé chaque année en France métropolitaine est estimé à plus de 30 milliards de m3. La moitié est destinée au refroidissement des centrales électriques, qui en restituent la quasi-totalité au milieu naturel. C’est aussi le cas des prélèvements pour maintenir la navigabilité ou la circulation de l’eau dans les canaux. Les prélèvements pour l’eau potable, l’agriculture et les autres usages, principalement industriels, représentent 11 milliards de m3 en 2013. Cette publication offre un panorama des prélèvements d’eau douce en France : répartition géographique, par grands usages et milieux d’origine (eaux souterraines ou de surface). Elle examine aussi l’évolution des prélèvements au cours des 20 dernières années.
  • Les prélèvements d’eau en France en 2009 et leurs évolutions depuis dix ans
    En 2009, 33,4 milliards de m³ d’eau ont été prélevés en France métropolitaine pour satisfaire les besoins liés à la production d’eau potable, à l’industrie, à l’irrigation et à la production d’électricité. Les volumes prélevés ne sont pas répartis également selon les usages : la production d’électricité en génère près des 2/3, loin devant l’eau potable (17 %), l’industrie (10 %) et l’irrigation (9 %).

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Publications associées

L’eau et les milieux aquatiques - Chiffres clés - Édition...

Bilan environnemental de la France - Édition 2021

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Source : https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/ressources-en-eau

La crise de l’eau illustrée en 5 graphiques - Par Martine Valo - Publié le 17 mars 2015 à 21h59 - Mis à jour le 19 août 2019 à 13h07 – ‘Le Monde’

« L’ONU appelle, à l’avant-veille de la journée mondiale sur l’eau, à économiser cette précieuse ressource. Sans quoi le monde devra faire face à un déficit hydrique de 40 % dès 2030. Y aura-t-il demain assez d’eau pour tous sur notre planète ? Théoriquement oui, mais il est urgent de changer « radicalement » la façon de l’utiliser et de la partager, prévient l’Organisation des Nations unies (ONU) dans son rapport annuel 2015 sur l’or bleu, qu’elle a rendu public vendredi 20 mars, à l’avant-veille de la journée mondiale de l’eau. Sinon, au rythme actuel, «  le monde devra faire face à un déficit hydrique global de 40 % » dès 2030, écrivent les experts du Programme mondial des Nations unies pour l’évaluation des ressources en eau….

A consulter ici >https://www.lemonde.fr/ressources-naturelles/article/2015/03/20/la-crise-de-l-eau-illustree-en-5-graphiques_4597592_1652731.html

À la rescousse de nos ressources en eau - 29.04.2022, par Anne-Sophie Boutaud -
Mis à jour le 03.05.2022 – Document ‘lejournal.cnrs.fr’

Photo - Les prélèvements de particules en suspension effectués dans la Save, un affluent de la Garonne, dans le cadre du projet PlastiGar, sont tamisés afin d’évaluer la pollution plastique du fleuve. Vincent NGUYEN/EDB/IMRCP/CNRS Photothèque

Restaurer nos océans, nos mers, nos fleuves et nos rivières d’ici à 2030 : c’est le but de la mission Starfish du programme Horizon Europe. Le point sur ces enjeux avec Agathe Euzen, directrice adjointe de l’Institut écologie et environnement du CNRS.

Vous pilotez la cellule « eau » du CNRS lancée en 2021. Quels sont les espoirs que soulève la mission Starfish du programme Horizon Europe ?
Agathe Euzen 1. Dans un contexte de changement global où les pressions sur l’eau, les mers, les océans sont exacerbées et où les ressources en eau sont l’un des défis majeurs du XXIe siècle, la recherche, elle, se mobilise et doit se structurer. En 2015, les Nations unies ont défini 17 objectifs de développement durable (ODD) pour l’horizon 2030 dont certains sont liés à l’eau (ODD6), à l’océan (ODD14), mais qui sont tous en interaction. Starfish permet de les renforcer au niveau européen, au sein du nouveau programme Horizon Europe. L’ambition est de construire une vision locale, nationale et internationale autour de l’eau, mais aussi de sensibiliser le grand public à la préservation et à la régénération des océans, des mers ainsi que des eaux côtières et continentales. De fait, il existe une « conscience de l’eau » et une reconnaissance des menaces qui pèsent sur les ressources en eau (pollutions chimique et plastique, surpêche et surexploitation, effets du changement climatique…). 

Photo - Bouée délimitant la zone de protection intégrale au sein de l’aire marine protégée de Porto Fino, en Italie. Une étude a montré que 95 % de la surface des aires marines protégées de la mer Méditerranée sont dépourvus de réglementations suffisantes pour réduire les impacts humains sur la biodiversité. Joachim CLAUDET / CRIOBE / CNRS Photothèque

Cinq objectifs sont affichés pour 2030 : atteindre le ‘zéro pollution’ ; améliorer la gouvernance de l’eau ; régénérer les écosystèmes marins et aquatiques du continent ; décarboner notre océan, nos mers et nos eaux et enrichir les connaissances. Où en est-on ?

A. E. À la fois ressource et milieu, l’eau est un élément vital pour la régulation du climat, pour le fonctionnement des écosystèmes et pour le développement humain. Pour le climat par exemple, le rôle des mers et des océans est fondamental : ils constituent une pompe biologique qui absorbe 25 % du CO2 émis chaque année par les activités humaines dans l’atmosphère.

Les mers et les océans constituent une pompe biologique qui absorbe 25 % du CO2 émis chaque année par les activités humaines dans l’atmosphère.

Autre exemple, les zones humides, dont 85 % ont disparu depuis 1995, forment des espaces tampon qui régulent et protègent les ressources en eau, lors de sècheresse par exemple. Mais la dégradation de ces milieux, liée à la fois au dérèglement climatique et aux pressions anthropiques, expose aujourd’hui les populations à des risques grandissants comme les inondations, les pluies extrêmes et les canicules. La France n’est pas épargnée.

Aujourd’hui plus que jamais se pose la question de la disponibilité et de la gestion durable, efficace et équitable de l’eau afin de protéger, préserver et partager cette ressource répartie de façon inégale dans les territoires. D’où la nécessité. d’anticiper et de réhabiliter le continuum terre-mer : l’océan souffre des activités qui sont menées en son sein, mais également des activités qui arrivent jusqu’à l’océan. Nous avons besoin de renforcer les connaissances sur ces thématiques transversales. Le CNRS est par ailleurs largement engagé dans ces grands défis avec le programme et équipement prioritaire de recherche (PEPR) exploratoire OneWater, Eau bien commun, lancé en mars dernier2.

Le programme Horizon Europe met en avant l’importance de la lutte contre les pollutions, plastiques comme chimiques. Comment faire pour les éliminer d’ici à 2030 ?

A. E. Chaque année, faute d’une mauvaise gestion de nos déchets, on estime que 10 millions de tonnes de plastiques sont déversées en mer, 80 % d’entre elles provenant de la terre, via les fleuves essentiellement. Dans l’imaginaire populaire, on se représente un continent de plastique mais ce sont en fait des micro-plastiques, presque invisibles à l’œil nu, qui ont envahi et continuent d’envahir les océans : ils comptent pour plus de 90 % des morceaux de plastiques flottant à la surface de nos océans. Sur ce point, la recherche a un rôle à jouer, en développant des matériaux biodégradables pouvant se substituer au plastique par exemple. Mais cela doit aussi s’accompagner d’une législation européenne forte, au-delà de l’interdiction des plastiques à usage unique. Le problème des pollutions chimiques des eaux, liées aux activités industrielles et agricoles, est lui encore peu médiatisé.

Photo - Déchets plastiques sur la plage des Rouleaux dans la baie Sainte-Marie en Guadeloupe. La baie Sainte-Marie est exposée au gyre de l’océan Atlantique Nord, un vaste ensemble de courants océaniques accumulant d’immenses quantités de plastiques. Cyril FRESILLON / PEPSEA / CNRS Photothèque

Mais on produit tout le temps des molécules actives qui, comme les plastiques, viennent altérer tous les écosystèmes et sont susceptibles d’avoir aussi des impacts sur la santé humaine. L’octocrylène, par exemple, a connu ces dernières années une certaine visibilité. Ce composant, utilisé dans de nombreux filtres solaires et cosmétiques à travers le monde, est une menace pour le milieu marin. Les pesticides chimiques eux, largement employés par l’agriculture, se concentrent dans les eaux continentales, rivières ou nappes phréatiques, qui les transportent. Pour relever ce défi de la contamination des eaux, la recherche doit s’intéresser à toute la filière pour réduire et limiter en amont les impacts de ces pollutions dans les milieux et pour développer des systèmes de surveillance visant à préserver les écosystèmes dont nous dépendons.

Selon le second volet du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), à l’échelle mondiale, seuls 21 % des eaux douces et 8 % des océans sont protégés ; 10 % de la zone maritime de l’Union européenne est strictement protégée. Comment aller plus loin ?

A. E. Il existe un arsenal de solutions, qui reposent notamment sur la nature. Pour que les écosystèmes puissent se régénérer, cela nécessite de les préserver par des systèmes de gestion adaptés, respectueux et raisonnés pouvant aller jusqu’à la mise en place d’aires protégées. Il faut envisager des solutions les mieux adaptées aux différents contextes et usages, en France comme dans d’autres régions européennes. D’abord, en limitant les pollutions à la source et en révisant nos usages et nos pratiques, concernant l’alimentation par exemple. Ces objectifs sont fixés pour 2030 mais on sait que changer prend du temps et nécessite la mobilisation d’un grand nombre d’acteurs – citoyens, chercheurs, industriels, décideurs politiques. Starfish est un fort levier d’action. Toutefois, nous n’avons plus le temps d’attendre. Nous devons renforcer les recherches pour mieux comprendre les dynamiques des socio-écosystèmes et des hydrosystèmes, c’est-à-dire la totalité des eaux de la planète, les océans, les mers, les lacs, les cours d’eau, les eaux souterraines et les glaces. Et co-construire avec l’ensemble des acteurs des solutions adaptées aux territoires, les plus viables, équitables et soutenables possible. ♦

Pour en savoir plus :
Le site consacré aux 5 Missions de l’Union européenne
Le site des Nations unies pour les 17 objectifs de développement durable

Nos articles sur les 4 autres Missions :

Des villes plus vertueuses pour le climat
Climat : des réponses locales aux changements globaux

L’Europe à l’assaut du cancer
Le sol, cet inconnu qu’on piétine…

Notes :

1. Laboratoire techniques, territoires et sociétés (CNRS/École nationale des ponts et chaussées/Université Gustave-Eiffel).

2. Projet copiloté par le CNRS, le BRGM et Inrae (2022-2031).

Mots-clés : Eau océan Mer starfish objectifs de développement durable Pollution territoires sécheresse OneWater bien commun hydrosystèmes octocrylène Horizon Europe plastiques

Auteur : Anne-Sophie Boutaud est journaliste à CNRS Le journal. En savoir plus sur l’auteur

Climat : des réponses locales aux changements globaux

Inégalités de patrimoine : les femmes toujours à la peine

CNRS Le journalÀ propos Newsletters Équipe / crédits Nous contacter Charte d’utilisation Plan du site Données personnelles Mentions légales- Numéros papiers : CNRS Le journal Juin 2022 n°308 - Voir tous les numéros

Mathématiques Cycle 4 à Lycée, Aix - Marseille, Publications et documents ressources

© 2022, CNRS - Source : https://lejournal.cnrs.fr/articles/a-la-rescousse-de-nos-ressources-en-eau

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Introduction

Ce dossier s’ouvre sur quelques définitions préalables et une rétrospective sur le sujet de l’eau.

L’eau, considérée comme un élément vital, avait fait l’objet spécifiquement d’une Loi sur l’eau et les milieux aquatiques validée en France depuis 2006.

L’accent est mis pour cette recherche documentaire sur les conflits d’usage qui peuvent surgir lors de pénuries d’eau pour les différents besoins et sur les façons de gérer les ressources en eau et d’améliorer les partages pour les divers usages en cas de pénurie.

Des exemples ont été choisis en France pour illustrer les partages de l’eau rendus parfois nécessaires : en Auvergne (cas de Volvic et de Limagrain) ; dans le département des Deux-Sèvres à propos des retenues d’eau hivernales dans des mégabassines ; sur deux territoires en Région Sud (Provence Alpes Côte d’Azur), au Luc-en-Provence, d’une part, et à Saint-Mitre-les-Remparts, d’autre part : les différents partenaires concernés peuvent ainsi coopérer en préventif et anticiper les devenir des territoires en vue d’un développement rural ou péri-urbain, et de l’aménagement ad hoc pour le futur. A propos de ce dernier exemple français de la gestion de l’eau, il a été ajouté un rappel sur les Zones agricoles protégées, ou ZAP, qui peuvent constituer un outil tout à fait recommandable pour une gestion démocratique et apaisée de la question de l’eau.

Ensuite ont été sélectionnés deux autres exemples à l’étranger : le cas du Bassin Versant Saint-Maurice (BVSM) au Canada Québec, d’une part, en Afrique en général où il a été rappelé dans le cadre du ‘Forum Mondial de l’Eau’, [voir [9ème Forum Mondial de l’Eau - Dakar 2021]->https://www.worldwaterforum.org/fr], pourquoi « l’eau est une ressource stratégique à économiser et à sécuriser ».

Ce dossier se termine avec une contribution Régis Wiéland enseignant, titrée « Ce n’est pas une sécheresse, c’est un saccage » sur son Billet de blog 22 mai 2022 / Médiapart et, de façon connexe, un document précieux de ‘The Conversation’, sous le titre : « Urbanisme circulaire : idées reçues et angles morts d’un concept pas si neuf » (31 mai 2022).

« L’urbanisme circulaire est un terme qui a été théorisé par l’urbaniste nantais Sylvain Grisot et qui consiste à refaire la ville sur la ville pour éviter l’étalement urbain et par conséquent l’artificialisation des sols ». 16 mars 2021.

« L’urbanisme circulaire est un concept qui vise à donner plus d’usages urbains aux sols déjà artificialisés, au lieu d’en consommer de nouveaux. Cette reconstruction de la ville peut passer par l’intensification des usages, la réhabilitation ou le recyclage des lieux existants… » - Source : https://leshorizons.net/urbanisme-circulaire/

Cette notion d’urbanisme circulaire peut tout aussi bien être prise en compte pour le développement des territoires ruraux dans le but de gaspiller les terres cultivables et la meilleure gestion possible des ressources locales en eau, en particulier pour une irrigation réfléchie et économe des cultures…

Tous les documents sélectionnés sur les ressources en eau et sa gestion en cas de limitations locales à des moments donnés, sont indiqués avec leurs accès dans le sommaire ci-après.

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Sommaire

8Ter. Rappel sur les Zones agricoles protégées, ou ZAP

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  • L’eau, une ressource vitale – Un dossier ‘inrae.fr’
    Le manque d’eau affecte à la fois les populations humaines et les écosystèmes. Or, la population mondiale augmente et consomme de plus en plus d’eau. Le changement climatique impacte aussi directement les ressources en eau, avec des conséquences diverses : inondations, sécheresses et parfois les deux. Face aux défis de l’eau, INRAE développe des recherches à l’échelle à la fois locale et globale, sur le court et le long terme

Les menaces qui pèsent sur l’eau

Voir l’infographie >

Menaces sur l’eau-2

Désertification : lire l’article

Rivières intermittentes : lire l’article 

Montée de la mer : lire l’article

L’eau est une ressource renouvelable mais pas illimitée

L’eau est une ressource renouvelable, par les précipitations, mais pas illimitée : on estime son volume total sur Terre à 1,4 x 1021 litres, contenu à 97 % dans les océans. L’eau douce représente seulement 3 % de ce volume.

A volume total globalement constant, l’eau circule en permanence sous ses formes liquide, solide (neige, grêle, glace) et gazeuse (vapeur d’eau), entre différents compartiments reliés entre eux.

C’est le cycle de l’eau.

https://www.inrae.fr/sites/default/files/jpg/Cycle_eau-MARGE-f%C3%A9v-2022-RVB.jpg

Cette représentation simplifiée du cycle de l’eau prend en compte l’impact humain.

Lire l’article.

La consommation humaine mondiale d’eau par an s’élève à 24 millions de milliards de litres (24 x 1015 litres), ce qui représente 6 fois le volume de la Manche. Elle englobe :

  • L’eau de pluie utilisée pour les cultures et les pâturages
  • L’eau pompée utilisée pour l’agriculture (irrigation), l’industrie, la production d’énergie, l’eau potable
  • L’eau rejetée sous forme dégradée, eaux domestiques et industrielles
    En conséquence de ce cycle, prélever de l’eau dans un compartiment a des répercussions sur les autres. Deux exemples :

 Construire des retenues collinaires permet de retenir l’eau en hiver en prévision des sécheresses estivales. Mais c’est autant d’eau qui n’ira pas alimenter les nappes, qui elles-mêmes alimentent les cours d’eau. Avec à terme des risques de sécheresse hydrologique .

 Les arbres qui poussent naturellement le long des cours d’eau (ripisylve) sont parfois mis en cause car ils consomment de l’eau. Mais il faut prendre en compte le fait que plus de 90% de l’eau pompée par les végétaux est évapotranspirée au niveau des feuilles et génère des pluies…souvent ailleurs il est vrai...

Le Saviez-vous ?

Les précipitations continentales, sous forme de pluie, neige, grêle, ne proviennent pas majoritairement des océans : 2/3 provient de l’évapotranspiration des sols et des plantes (cultures, forêts), contre 1/3 qui provient des océans.

Pour aller plus loin Dossier de Ressources, la revue d’INRAE : L’agriculture va-t-elle manquer d’eau ?

Ce dossier fait le point des recherches INRAE sur la problématique de l’eau en agriculture, d’un point de vue quantitatif, dans le contexte du changement climatique. Il souligne la nécessité de concevoir des systèmes agroalimentaires plus durables, de partager l’eau de manière concertée dans les territoires et d’accompagner les agriculteurs par des politiques publiques adaptées.
Voir la revue complète Ressources


Testez vos connaissances sur l’eau ! > aller à la source > https://www.inrae.fr/changement-climatique-risques/leau-ressource-vitale

Nos dossiers sur l’eau

  • Dossier Agriculture et sécheresse
    INRAE étudie l’impact des sécheresses sur le rendement des cultures et explore différents leviers pour y faire face : espèces et variétés tolérantes à la sécheresse, diversification des cultures pour une reconception des systèmes agricoles…
  • Dossier Forêts et sécheresse
    Dans quelle mesure les arbres de nos forêts souffrent-ils du manque d’eau ? Comment font-ils face à la sécheresse ? Comment préparer les forêts de demain et réduire leur vulnérabilité face à la sécheresse ? Autant de question que les scientifiques d’INRAE explorent...
  • Dossier « Comment préserver la ressource en eau ? » 
    INRAE travaille pour une gestion intégrée et territoriale de l’eau, en milieux agricoles et urbains : optimiser et limiter l’irrigation, recycler les eaux usées, veiller à la qualité des eaux et au maintien des écosystèmes aquatiques, assurer la distribution et la qualité de l’eau potable, concevoir des outils pour le partage de l’eau …

Un podcast - L’eau, de votre douche à la nature > aller à la source > Enregistrement 10:55

Vous vous êtes déjà demandé ce qui se passait après votre douche… pour l’eau que vous utilisez ? Où partent nos eaux usées ? Comment l’eau qui sort de chez nous est-elle nettoyée pour être restituée à l’environnement ? Suivez ce chemin avec Stéphanie Prost Boucle, ingénieure d’étude en traitement des eaux usées adapté aux petites collectivités à INRAE.

AccueilSiège : 147 rue de l’Université 75338 Paris Cedex 07 - tél. : +33(0)1 42 75 90 00

INRAE, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement | Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation

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  • le bon état des eaux d’ici 2015 ;
  • l’amélioration des conditions d’accès à l’eau pour tous ;
  • plus de transparence au fonctionnement du service public de l’eau ;
  • la rénovation de l’organisation de la pêche en eau douce.
    Publication

Cette loi a été promulguée le 30 décembre 2006 (Journal Officiel du 31 décembre 2006). Elle comprend 102 articles et réforme plusieurs codes (environnement, collectivités territoriales, santé, construction et habitat, rural, propriétés publiques…).

Évolution conceptuelle

La loi apporte tout d’abord deux avancées conceptuelles majeures à la législation française :

  • la reconnaissance du droit à l’eau pour tous, dans la continuité de l’action internationale de la France dans ce domaine,
  • la prise en compte de l’adaptation au changement climatique dans la gestion des ressources en eau.
    Principaux enjeux de la loi

Organisation institutionnelle

La loi rénove l’organisation institutionnelle, notamment les agences de l’eau et le Conseil supérieur de la pêche, dans le sens d’une meilleure efficacité. Elle réforme les redevances des agences de l’eau, dans le sens d’une mise en conformité avec la Constitution, d’une déconcentration encadrée par le Parlement et d’une simplification. Elle conforte et légitime les comités de bassin à approuver les programmes d’intervention des agences et les taux de redevances. Au niveau national, le conseil supérieur de la pêche est transformé en un Office national de l’eau et des milieux aquatiques chargé des études et recherches de portée générale et de l’évaluation. Il apportera un appui technique aux services centraux et déconcentrés de l’État ainsi qu’aux agences de l’eau et assurera en cas de besoin les solidarités inter-bassins, notamment l’outre-mer.

Lutte contre les pollutions diffuses

Elle propose la mise en place de plans d’action sous forme de mesures contre les pollutions diffuses, bénéficiant d’aide, et pouvant devenir obligatoires dans les secteurs sensibles que sont :

Reconquête de la qualité écologique des cours d’eau

Le respect du « bon état écologique » suppose que les milieux aquatiques soient entretenus en utilisant des techniques douces et que les continuités écologiques soient assurées tant pour les migrations des espèces amphihalines, que pour le transit sédimentaire. La loi a pour objectif de :

  • stipuler que le débit minimum imposé au droit des ouvrages hydrauliques soit adapté aux besoins écologiques et énergétiques et que leur mode de gestion permette d’atténuer les effets des éclusées ;
  • donner les outils juridiques pour protéger les frayères, et précise les modalités de délimitation des eaux libres et des eaux closes ;
  • permettre une gestion collective des prélèvements diffus pour l’irrigation par la mise en place de structures ad hoc prenant en charge la gestion de quotas d’eau ;
  • assouplir les règles de composition et de fonctionnement des commissions locales de l’eau chargées d’élaborer les schémas d’aménagement et de gestion des eaux et de suivre leur mise en œuvre. Elle renforce également la portée juridique de ces schémas, les rendant ainsi plus opérationnels.
    Renforcement de la police de l’eau

Elle unifie les outils issus de la législation sur la pêche et de la législation sur l’eau, de façon que les rivières soient traitées par un corpus réglementaire unique, en complément de l’ordonnance de simplification administrative du 18 juillet 2005 qu’elle ratifie.

Moyens pour les maires et les communautés d’agglomération

La loi donne des outils nouveaux aux maires et aux communautés d’agglomération pour gérer les services publics de l’eau et de l’assainissement dans la transparence. Ainsi, la loi permet de :

  • accroître les compétences des communes en matière de contrôle et de réhabilitation des dispositifs d’assainissement non collectif ou des raccordements aux réseaux, ainsi que de contrôle des déversements dans les réseaux.
  • améliorer la transparence de la gestion des services d’eau et d’assainissement et facilite l’accès à l’eau et à l’assainissement de tous les usagers.
  • créer un fonds de garantie visant à couvrir les dommages imprévisibles pour les terres agricoles liés à l’épandage de boues d’épuration.
  • donner aux communes les moyens d’améliorer la maîtrise des eaux de ruissellement par la possibilité d’instituer une taxe locale spécifique.
  • instaurer un crédit d’impôt pour la récupération des eaux de pluie.
    Organisation de la pêche en eau douce

Elle modernise l’organisation de l’activité et responsabilise les pêcheurs amateurs et professionnels dans la gestion de leur activité.

Points saillants de la loi

Préservation des milieux aquatiques

  • L’autorisation d’installations hydrauliques est modifiée au plus tard en 2014 si leur fonctionnement ne permet pas la préservation des poissons migrateurs. Dans le même délai, ces ouvrages doivent, sauf exception respecter un débit réservé de 10 % du débit moyen (2,5 % aujourd’hui).
  • Des obligations de respect de la connectivité écologique sont imposées aux ouvrages sur certains cours d’eau, pouvant éventuellement conduire à l’interdiction d’implanter des ouvrages.
  • Des tranches d’eau peuvent être réservées dans les ouvrages dédiés à d’autres usages, notamment hydroélectriques, pour le maintien des équilibres écologiques et la satisfaction des usages prioritaires (eau potable, …).
  • Les riverains ont l’obligation d’entretenir régulièrement les cours d’eau sans travaux néfastes pour les écosystèmes aquatiques et les collectivités locales ont la capacité de s’y substituer par le biais d’opérations groupées par tronçons de cours d’eau.
  • La délimitation des eaux libres et des eaux closes sera prise en tenant compte des conditions de circulation des poissons.
  • La destruction des frayères est qualifiée de délit et le tribunal peut ordonner la remise en état du milieu aquatique et la publication du jugement. Leur définition et leur identification seront précisées par décret.
  • La vente et l’achat de poissons braconnés sont punis de 3 750 euros, amende portée à 22 500 euros lorsqu’il s’agit d’espèces protégées.
  • L’accès des piétons aux berges des cours d’eau domaniaux est facilité.
  • Un régime de transaction est institué pour les infractions à la police de l’eau sous le contrôle du procureur de la république.
  • La réglementation du stationnement ou de l’abandon des péniches sur le domaine public fluvial est renforcée.
    Gestion quantitative
  • La répartition des volumes d’eau d’irrigation est confiée à un organisme unique pour le compte de l’ensemble des préleveurs dans les périmètres où un déséquilibre existe entre le besoin et la ressource.
  • La modification de certaines pratiques agricoles peut être rendue obligatoire dans des zones de sauvegarde quantitative, en amont des captages d’eau potable.
  • Lorsqu’un ouvrage hydraulique présente des risques pour la sécurité publique, une étude de dangers doit être faite et l’interdiction d’aménager des terrains de camping ou de stationnement de caravanes peut être prononcée.
    Préservation et restauration de la qualité des eaux
  • Les distributeurs de produits antiparasitaires doivent tenir un registre sur les quantités mises sur le marché.
  • Les matériels de pulvérisation des produits antiparasitaires sont soumis à un contrôle périodique obligatoire.
  • La modification de certaines pratiques agricoles peut être rendue obligatoire en amont des prises de captage et de certaines zones à protéger.
    Qualité des eaux marines et littorales
  • Les communes doivent fixer la durée de la saison balnéaire, recenser leurs eaux de baignade et les sources possibles de leur pollution et assurer l’information régulière du public.
  • Le juge peut confisquer les navires en infraction avec la réglementation de la pêche.
  • Les sanctions liées à la pêche illicite dans les terres australes sont aggravées.
  • Les navires de plaisance et les établissements flottants recevant du public doivent être équipés d’installations de récupération ou de traitement des eaux de toilette.
    Assainissement
  • Les communes peuvent instaurer une taxe sur les surfaces imperméabilisées pour permettre de financer les travaux en matière d’assainissement pluvial.
  • Un crédit d’impôt est créé pour les équipements de récupération et de traitement des eaux pluviales.
  • Les communes qui le souhaitent peuvent participer à la construction, la rénovation et l’entretien des installations des particuliers qui le demandent, via le SPANC.
    Prix de l’eau
  • Pour les abonnés domestiques, les cautions solidaires et les dépôts de garantie sont interdits. Le remboursement des dépôts de garantie interviendra dans les 3 ans.
  • Le principe est que la tarification doit tenir compte du volume d’eau consommé mais les tarifications progressives ou dégressives sont rendues possibles.
  • Dans les communes à forte variation saisonnière de population, la tarification peut varier au cours de l’année.
  • La part fixe du prix de l’eau sera encadrée selon des modalités fixées par arrêté.
  • Le financement et la transparence des services publics de l’eau et de l’assainissement sont améliorés. Une instance nationale consultative sur les services d’eau et d’assainissement est créée au sein du comité national de l’eau.
  • Il est mis fin à la fourniture gratuite d’eau à des administrations ou des bâtiments publics (à l’exception de la lutte contre les incendies).
    Aménagement et gestion des eaux

Les schémas d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) sont opposables au tiers.

Agences de l’eau

  • Elles financeront à hauteur de 14 Milliards d’euros pour les 6 prochaines années des actions liées au milieu et aux usages. Au moins un milliard d’euros sera consacré à la solidarité envers les communes rurales.
  • Les redevances sont modulées en fonction des enjeux et des investissements.
  • La taxe piscicole est remplacée par une redevance pour la protection du milieu aquatique payée par les pêcheurs.
    Office national de l’eau et des milieux aquatiques

Un Office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA) se substitue au Conseil supérieur de la pêche (CSP), pour renforcer la surveillance des cours d’eau sur le terrain, bâtir un pôle national d’étude et d’expertise et mettre en place un véritable système d’information sur l’eau et les milieux aquatiques ainsi que sur les performances des services publics de l’eau et de l’assainissement.

Organisation de la pêche en eau douce

Une fédération nationale de la pêche en eau douce est créée ainsi qu’un comité national de la pêche professionnelle en eau douce.

Voir aussi les articles connexes sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_sur_l%27eau_et_les_milieux_aquatiques

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  • Territoires - Conflits d’usage lors de pénuries d’eau : audition par la mission d’information parlementaire et réutilisation des eaux usées traitées - 14 août 2020 – Dossier ‘cerema.fr’
    Photo - Thierry Degen - TERRA

Une mission d’information parlementaire sur les conflits d’usage en situation de pénurie d’eau a été mise en place par la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire, et a publié son rapport le 4 juin. Le Cerema, qui étudie cette question ainsi que la réutilisation des eaux usées traitées, a été auditionné pour présenter la situation et des leviers d’action.

Avec le changement climatique, les épisodes de sécheresse s’intensifient et 20 % du territoire, qui est touché par une insuffisance chronique d’eau, est classé en zone de répartition des eaux (ZRE). Ces épisodes entraînent une augmentation des conflits d’usage de l’eau : les activités agricoles, industrielles, touristiques, en plus des besoins de la population locale, peuvent entrer en conflit sur l’usage la ressource en eau.

Prévenir et gérer les conflits liés à l’eau

Sur cette question, le Cerema a lancé une série de fiches pratiques sur la nature en ville dont l’une est consacrée aux conflits d’usage. Il a publié en 2018 le document ’Conflits d’usage et milieux humides en zones urbanisées - État des lieux bibliographique’. Cette étude analyse les enjeux, les usages et la terminologie associée, présente les usages liés aux milieux humides et comment la confrontation de ces usages peut dans certains cas aboutir au développement de conflits.

Impact du changement climatique

Photo - Cours d’eau à sec dans le Gard - Laurent Mignaux TERRA

Si le conflit est une notion connotée négativement dans notre société, la bibliographie analysée dans cette étude met en évidence que le conflit peut aussi présenter une dimension dynamique positive structurante du tissu social d’un territoire.

Fin 2019, la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire a créé une mission d’information sur la gestion des conflits d’usage en situation de pénurie d’eau. Cette mission a auditionné le Cerema sur les situations de pénurie d’eau, les conflits d’usage sur la ressource en eau, et sur les milieux humides en zone urbanisées.

Quatre spécialistes de ces questions au Cerema emmenés par le directeur général Pascal Berteaud ont précisé le positionnement du Cerema, donné leurs analyses, détaillé les difficultés et promu les solutions en la matière.

Le Cerema a notamment évoqué ses domaines d’expertise : l’eau et les aménagements, l’eau et la ville qui se situe au croisement des cycles spontanés et humains de l’eau.

Le portrait d’une ressource en eau en évolution, impactée par les changements climatiques a été dressé : encore globalement abondante mais mal répartie dans l’espace et dans le temps, ce qui inscrit les problématiques de l’eau dans les enjeux d’aménagement du territoire.

Le cas spécifique des zones humides et des mesures compensatoires

Photo - Zone humide près d’Aigues-Mortes - Arnaud Bouissou TERRA

La problématique des zones humides a été évoquée. Ces espaces atténuent les crues et ont un rôle bénéfique dans la préservation de la biodiversité et doivent être préservés.

Dans le cadre de démarches Eviter, Réduire, Compenser, des conflits d’usage ont émergé lors de la mise en œuvre de mesures compensatoires dans les zones urbanisées.

Le Cerema a présenté à la mission d’information les difficultés soulevées dans ce cas de figure :

  • Trouver la surface foncière permettant d’accueillir les mesures compensatoires, en particulier dans les cas où le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) prévoit que chaque zone humide recréée doit avoir une surface deux fois supérieure à celle de la zone détruite ;
  • Détecter suffisamment tôt les zones humides, afin de prendre les mesures d’évitement et de réduction ;
  • Avoir une vision globale des projets d’aménagement et de leurs impacts sur les milieux humides, pour que les mesures compensatoires contrebalancent les impacts cumulés ;
  • Améliorer l’évaluation des fonctions écosystémiques remplies par le milieu détruit.
    Le Cerema a, de plus, présenté les pistes pour améliorer la garantie d’un partage de l’eau équitable et durable :
  • appuyer l’animation des territoires ;
  • appuyer la coordination des plans (PTGE, PCAET, ScoT, TVB, etc.) en intégrant le rapport entre alimentation, eau et énergie ;
  • accompagner les collectivités pour mettre en place des stratégies d’économie d’eau ;
  • sensibiliser, former à ces problématiques.
    Pour fournir des éléments de méthode concrets afin de mettre en cohérence les compétences ’GEstion des Milieux Aquatiques’ et ’Prévention des Inondations’ de la GEMAPI, le Cerema a publié récemment le guide ’PLUI et GEMAPI, vers une approche intégrée de l’eau dans la planification’. Il s’appuie sur l’articulation de documents d’urbanisme afin de préserver, valoriser et gérer les milieux aquatiques tout en protégeant les populations vis-à-vis des inondations. Il présente une démarche de mise en cohérence des enjeux de gestion et préservation des milieux aquatiques et de planification à l’échelle de l’intercommunalité.

Réutiliser les eaux usées traitées

Photo - La réutilisation des eaux usées traitées constitue un outil pour l’adaptation des territoires aux impacts du changement climatique, alors que la pression augmente sur la ressource en eau. Les eaux usées concernées par les dispositifs de réutilisation (aussi appelées eaux non conventionnelles) sont les eaux issues des stations d’épuration, les eaux résiduaires internes des industries et les eaux pluviales urbaines.

Après traitement, ces eaux recyclées peuvent servir à l’arrosage de surfaces végétales (stades, golfs, parcs) ou agricoles. Les eaux industrielles peuvent aussi être utilisées en circuit fermé pour le nettoyage ou la production d’énergie.

C’est dans ce contexte que les Assises de l’eau ont fixé en 2019 l’objectif de tripler le volume d’eaux non-conventionnelles en utilisation d’ici 2025. La marge de progression est forte : en Italie, 800.000 mètres cubes d’eau usées sont réutilisées chaque jour en Italie, contre 19.000 mètres cubes par jour en France.

Le parlement européen a validé le futur règlement sur la réutilisation des eaux usées traitées qui définit les exigences de qualité pour l’eau traitée en station d’épuration au niveau européen et vise à faciliter le recours ces dispositifs lorsqu’ils sont appropriés et rentables. L’objectif est d’augmenter fortement l’utilisation d’eaux usées traitées, dont le volume est actuellement de 1,1 milliards de mètres cubes par an et réduire ainsi l’extraction d’eau.

Ce règlement fixe pour toute l’Europe les seuils de qualité en fonction de l’utilisation de ces eaux traitées. Il sera applicable en 2023. Des contrôles devront être effectués à des fréquences définies pour différentes bactéries et les informations sur la qualité des eaux devront être rendues publiques.

Ce règlement s’inscrit dans le cadre des objectifs à l’horizon 2030 des Nations Unies. Il vise à assurer une gestion durable de l’eau et de l’assainissement ; à augmenter le recyclage et la réutilisation de l’eau ; ainsi qu’à assurer une consommation et une production durables.

Le Cerema a présenté au Carrefour des Gestions Locales de l’Eau l’étude qu’il a menée sur les expérimentations et projets de Réutilisation des Eaux Usées Traitées (REUT) en France. La REUT reste peu mise en pratique dans notre pays (seulement 0,6 % des eaux usées sont traitées) mais se développe de manière constante depuis le début des années 2000. Parmi les 145 projets d’initiative publique ou privée recensés et étudiés par le Cerema en 2019, 63 étaient en fonction, 29 en projet, les autres ont été stoppés. L’eau traitée est réutilisée pour arroser principalement des sites artificialisés ou urbains (78 %) tels que des espaces verts, des terrains de golf et pour l’agriculture (11 %).

Les difficultés identifiées dans les projets abandonnés touchent notamment à la viabilité économique car ces projets nécessitent un investissement important, et à l’acceptation. Les facteurs de réussite sont quant à eux de plusieurs ordres :

  • l’ajustement selon les saisons, avec différentes utilisations possibles et selon les activités ;
  • l’adaptation à l’irrigation de produits AOP ;
  • l’appropriation possible du système par le privé ;
  • la mixité des usages.
    La REUT apparaît également comme un moyen de restaurer la fertilité des sols et de promouvoir l’économie circulaire. Pour développer ces démarches, des études prospectives territoriales doivent être réalisées afin d’identifier les enjeux, des indicateurs et méthodologies doivent être définis pour mieux cerner les bénéfices de la REUT.

La REUT doit aussi s’inscrire dans la stratégie locale de gestion de l’eau : le Projet de territoire pour la gestion d’eau (PTGE).

Enfin, des perspectives existent pour épurer l’eau usée traitée, de manière à pouvoir recharger la nappe phréatique.

Focus : Vers une gestion intégrée de l’eau de pluie en ville

Photo - Jardin de pluie à Seattle - Cerema

Le Cerema a étudié la question de la récupération de l’eau de pluie en milieu urbain et a produit un guide à partir des expériences menées à l’étranger : ’L’intérêt de l’utilisation de l’eau de pluie dans la maîtrise du ruissellement urbain’ (voir les liens ci-dessous). Il présente des dispositifs de récupération pour des maisons individuelles ou des bâtiments collectifs qui peuvent s’inscrire dans une démarche plus vaste de gestion des eaux pluviales.

Afin d’éviter que l’eau de pluie polluée ne soit rejetée dans les rivières, l’aménagement urbain peut aussi intégrer le cycle de l’eau. Il est possible de désimperméabiliser les surfaces, de rendre leurs fonctions aux sols (épuration, stockage) et de végétaliser les zones concernées (noues, zones humides) pour restaurer l’infiltration locale de l’eau.

Les jardins de pluie permettent de récupérer l’eau pluviale, et son infiltration dans le sol. Le Cerema a étudié les expériences menées à l’étranger dans ce domaine.

Le Cerema propose aux collectivités une approche intégrée de la gestion des eaux pluviales, développée à travers le projet de recherche GIEMU (gestion intégrée de l’eau en milieu urbain) mené avec l’Ifsttar et Irstea, dont les enseignements ont été présentés fin 2019. Le retour d’expérience de réalisation dans des collectivités pilotes ont permis de mettre au point une méthodologie déclinable en fonction des projets, qui fait intervenir les différents acteurs concernés à l’échelle du territoire et qui est fondée sur un diagnostic et sur l’anticipation.

Un guide sur le zonage pluvial, qui permet de favoriser l’infiltration des eaux pluviales dans le cadre d’une gestion intégrée, sera publié à la rentrée.

Gérer l’eau de pluie à la source : le Cerema publie un guide complet et un Petit Essentiel

Publication Cerema : L’intérêt de l’utilisation de l’eau de pluie dans la maîtrise du ruissellement urbain - Enseignements d’un (…)

Life Adsorb, un projet de recherche pour dépolluer l’eau de pluie à l’aide de filtres plantés de roseaux

Ressources : Rapport de la mission d’information parlementaire

Téléchargement

Voir aussi :

Comment identifier un potentiel de renaturation à large échelle ?

Retour sur la conférence technique territoriale ’Repenser le stationnement, conflits ou opportunités pour l’attractivité des (…)

Thématiques associées :

Adaptation au changement climatique

Résilience et transitions

Risques mouvements de terrain et cavité

Eau en ville

Milieux aquatiques

Sommaire :

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Source : https://www.cerema.fr/fr/actualites/conflits-usage-lors-penuries-eau-audition-mission

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  • Conflits sur les usages de l’eau : comment améliorer le partage > Accès
    La mission d’information sur la gestion des conflits d’usage en situation de pénurie d’eau s’est penchée sur l’émergence des crispations. Pour les éviter, elle préconise un meilleur suivi et une gouvernance de l’eau adaptée. Eau | 05 juin 2020 | DorothéeLaperche | Actu-Environnement.com – Reproduction interdite : consultable sur abonnement

Source : https://www.actu-environnement.com/ae/news/penurie-eau-secheresse-gestion-conflit-usage-35603.php4

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  • Gestion de l’eau : comment éviter les conflits d’usages - Publié le 22/03/2019 • Par Isabelle Verbaere • Document ‘lagazettedescommunes.com’ actus experts technique, FrancePhoto © Jean Michel Nossant
    Créer une structure locale de gestion de l’eau et impliquer tous les usagers de l’eau dans le diagnostic et les décisions sont deux conditions essentielles pour qu’une gestion partagée de l’eau se mette en place sur un territoire.

Cet article fait partie du dossier Changement climatique : des actions à mener sur tous les fronts

Chiffres-clés - 400 contributions ont été collectées par la plateforme de remontée des idées consacrée à la deuxième séquence des assises de l’eau, lancée en novembre 2018 par les ministères de la Transition écologique et solidaire et de l’Agriculture. Son objectif : aider les territoires à être plus résilients au changement climatique. Lors du comité de pilotage du 19 février, quatre groupes de travail ont été installé, dont un sur la question du partage de l’eau.

Peut mieux faire ! C’est le verdict de la cellule d’expertise mise en place cet été par les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique et solidaire pour évaluer les projets de territoire, ces outils de gestion partagée de l’eau. L’Etat en a fait un préalable pour l’accès au financement des agences de l’eau en 2015.

Une précision de vocabulaire : au terme « projet de territoire », on préfère celui de plan de gestion de ressources en eau (PGRE) dans le bassin Rhône-Méditerranée-Corse (RMC), et contrat territorial de gestion quantitative (CTGQ) dans le bassin Loire-Bretagne. Cette cellule d’expertise a rendu son rapport le 25 septembre dernier. Avec le constat suivant : sur une soixantaine de projets de territoire identifiés dans les trois bassins du sud de la France, moins de cinq sont validés et mis en œuvre !

Tirer les leçons du passé

« Trop de projets anciens n’ont pas tiré les leçons des difficultés passées », regrettent ses auteurs. En clair, ils n’ont pas cherché d’autres solutions pour faire face à la sécheresse que la construction de retenues ou les transferts de ressources. « Faute de cette discipline, les défenseurs de l’environnement, et aussi d’autres acteurs du territoire – qui n’ont pas ou peu été associés aux projets -, ne manquent pas de pointer l’insuffisance d’analyses et de freiner, voire de bloquer le processus », relève la cellule d’expertise. Aucune situation de blocage majeure n’a été identifiée sur le bassin RMC, pour plusieurs raisons. « D’abord, parce qu’en zone méditerranéenne, la culture du partage de l’eau existe depuis des millénaires, par nécessité, détaille Laurent Roy, directeur général de l’agence de l’eau RMC. Ensuite, nous bénéficions d’une ressource relativement abondante avec les Alpes et le Rhône. Il existe, par ailleurs, un gisement d’économies important : les systèmes d’irrigation sont très anciens. Passer au goutte-à-goutte permettrait de diviser par cinq les volumes prélevés. »

Le projet de territoire porté par le syndicat mixte des milieux aquatiques et des rivières de l’Aude (470 communes, 385 800 hab., Aude, Hérault, Ariège et Pyrénées-Orientales) est souvent cité en exemple. Le déficit de la ressource est estimé à 37 millions de mètres cubes. En 2018, 19 millions d’économies ont déjà été réalisées, en particulier par les irrigants, 33 sont prévues dès 2021.

Une série de recommandations

Il reste que ces marges de manœuvre pour réaliser des économies d’eau pas ou peu contraignantes n’existent pas partout, notamment pas dans le Sud-Ouest où l’avancée de la démarche d’élaboration des projets de territoire est beaucoup plus difficile. Mais pas impossible, estime la cellule d’expertise, qui émet une série de recommandations.

En premier lieu, le projet de territoire doit représenter tous les usages de l’eau et tous les acteurs. « Ceux qui sont portés par une seule catégorie d’acteurs, le monde agricole, par exemple, sont ceux qui ont le plus de difficultés à émerger », pointe la cellule. Et Laurent Roy de dresser le constat suivant : « Lorsque les acteurs du territoire cherchent des solutions ensemble, le plus souvent ils les trouvent. » Il ne faut pas oublier les habitants. C’est ce que montre le projet européen Spare (planification stratégique des écosystèmes des rivières alpines), achevé fin 2018, qui détaille comment les stratégies de gestion des rivières peuvent être améliorées en intégrant davantage les citoyens.

En France, l’expérience a été menée sur le bassin versant de la Drôme lors de la révision du schéma d’aménagement de gestion des eaux (Sage) programmée pour 2018. « Cette démarche présente de nombreux avantages : d’abord les décisions sont plus facilement acceptées par les citoyens, assure Sabine Girard, coordinatrice du projet Spare pour l’Irstea. Elle favorise aussi les changements de comportements individuels, aide à apaiser les tensions entre les autres acteurs, à mettre sur la table des enjeux à côté desquels on aurait pu passer et accéder à une connaissance parfois fine du cours d’eau. »

Autre condition essentielle pour dépasser les blocages : créer une structure locale de gestion de l’eau. « Les douze PGRE qui ne sont pas encore engagés sur le bassin RMC, sont, pour la plupart, orphelins d’une capacité d’animation », observe Laurent Roy. Cette agence de l’eau a réalisé une évaluation de la politique de réduction des déséquilibres quantitatifs de la ressource sur son territoire en 2017. Elle a permis de hiérarchiser en termes d’efficacité les nombreux leviers d’actions mobilisés.

L’animation par une structure porteuse de bassin versant, de préférence à la légitimité bien assise, paraît particulièrement efficace. La cellule d’expertise recommande de s’appuyer sur les commissions locales de l’eau (CLE). « En l’absence de CLE, le préfet et/ou les élus de collectivités territoriales pourront jouer un rôle pour initier et piloter les premières étapes de la démarche avec un rôle de modérateur, conseille la cellule d’expertise. Ainsi, l’émergence d’un porteur de projet et/ou d’un maître d’ouvrage sera favorisé. »

Focus - Les collectivités ont puisé dans la nappe et le lac pour respecter les débits biologiques des cours d’eau

Dix millions d’euros ont été investis par les collectivités du Comité intersyndical pour l’assainissement du lac du Bourget (Cisalb ; Comité intersyndical pour l’assainissement du lac du Bourget, Savoie, 2 intercos, 218 000 hab.) afin de respecter les débits biologiques à maintenir dans les cours d’eau fixés dans le plan de gestion de la ressource en eau (PGRE) approuvé en 2017. Une trentaine de sources sont exploitées pour l’alimentation en eau potable, dont treize soumises à des restrictions. « Elles se sont régulièrement retrouvées à sec ces dernières années et les cours d’eau qu’elles alimentent aussi, souligne Cyrille Girel, responsable qualité et ressource en eau au Cisalb. Plutôt que d’imposer des moyennes mensuelles de volumes prélevables aux collectivités comme cela se fait en général, le PGRE a prévu qu’en deçà d’un seuil, elles ne pourraient plus puiser dans la ressource. » Elles ont donc dû solliciter des ressources plus pérennes, comme la nappe de Chambéry ou le lac du Bourget. Les agriculteurs, associés dès l’élaboration du diagnostic et la définition du plan d’actions, ont accepté de substituer leurs prélèvements dans les cours d’eau afin de respecter les débits biologiques. Deux sources ont été équipées de systèmes qui bloquent les prélèvements une fois les seuils atteints.

Focus - La modélisation de l’impact des prélèvements a permis une gestion anticipée des crises

Le territoire du Syndicat des eaux du Vivier (Deux-Sèvres, 5 communes, 75 000 hab.) est alimenté par une ressource souterraine peu abondante. A cause du développement du maïs irrigué, elle s’est tarie au site de pompage plusieurs fois, comme en 1991 où le chenal souterrain principal s’est effondré sous l’effet des prélèvements. « L’eau a retrouvé son chemin, mais on a joué à la roulette russe chaque été jusqu’en 2005, remarque Marc Lambert, directeur du syndicat. En modélisant le comportement de la ressource et l’impact des prélèvements, nous avons anticipé la sécheresse centennale qui a sévi cet été là. Dès février, nous avions alerté la préfecture et les agriculteurs qu’il ne pourrait pas y avoir d’irrigation. Il a fallu batailler avec ces derniers mais, depuis, nous avons réussi à relever les seuils d’interdiction d’irriguer. » Cette crise a favorisé la mise en place une commission d’étiage [baisse périodique des eaux d’un cours d’eau, ndlr] avec les acteurs de l’eau, pour évaluer la situation et fixer les dates d’arrêt de l’irrigation. « Grâce aux travaux sur les réseaux et la baisse de la consommation des ménages, on prélève moitié moins qu’il y a quinze ans, ce qui nous a permis d’affronter les sécheresses de 2017 et 2018 sans encombre », relate-t-il.

Cet article fait partie du Dossier : Changement climatique : des actions à mener sur tous les fronts - Sommaire du dossier

Sur le même sujet :

Gestion de l’eau : renouveler les réseaux mais aussi préserver la ressource

Face à la Gemapi et au changement climatique, la gestion de l’eau doit être plus solidaire

La Gazette des Communes

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Source : https://www.lagazettedescommunes.com/613197/gestion-de-leau-comment-eviter-les-conflits-dusages/

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  • France – Actualité - Exemples de gestion des ressources en eau > Volvic, Auvergne : partager l’eau - Mercredi 1er juin 2022 : Volvic, Auvergne : histoires d’eaux / Comment l’Europe peut-elle se passer du pétrole russe ? – Enregistrement total de 58 minutes - Dans le cadre de l’émission « Les Enjeux » sur ‘France Culture’
    Ce matin, ‘les Enjeux’ s’intéressent au conflit sur les eaux qui menace le patrimoine unique du Puy-de-Dôme, puis se demande comment l’Union européenne va pouvoir baisser les importations de pétrole…

L’émission « Les Enjeux » Épisode du mercredi 1er juin 2022 par Baptiste Muckensturm, Julie Gacon - ‘France Culture’ / radiofrance.fr - En savoir plus - Le Programme

06h08-06h23 : Les Enjeux Territoriaux

Avec Christian Amblard, hyrdologue, directeur de recherches honoraire au CNRS.

06h25 - 6h27 : Les Enjeux des réseaux sociaux

06h44-06h56 : Les Enjeux Internationaux

La musique - Véronique Sanson - Rien que de l’eau - Sly Johnson - Trust Me

Radio France

Le Conseil d’administration de Radio France approuve le budget 2022

Source : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-enjeux/volvic-auvergne-partager-l-eau-5297957

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  • France – Actualité - Mégabassines : les raisons d’une bataille sur l’eau dans les Deux-Sèvres - Publié le Mardi 24 Mai 2022 par Marie-Noëlle Bertrand – Document ‘humanite.fr’
    La sécheresse précoce qui sévit ce mois de mai remet sur le devant de la scène les conflits liés à la gestion de l’eau. Celui dit des mégabassines, dans les Deux-Sèvres, révèle les failles d’un projet de territoire mal partagé. Explications.

Photo - La retenue de substitution de Mauzé-sur-le-Mignon dans les Deux-Sèvres, a été remplie en décembre. Delphine Lefebvre / Hans Lucas via AFP

Des CRS qui montent la garde au milieu des champs ; des gendarmes qui procèdent, fusil-mitrailleur à la main, aux contrôles à l’entrée des villages ; des manifestants verbalisés ; des installations d’irrigation sabotées ; quelques baffes échangées… Depuis quatre ans, la vallée de la Sèvre niortaise est le théâtre d’un conflit qui vire à la bataille rangée entre agriculteurs.

Cette querelle-là porte sur l’eau, et n’est déjà plus la première du genre. Du projet de barrage de Sivens, abandonné en 2014, au lac de Caussade, rempli sans autorisation dans le Lot-et-Garonne, les pugilats se multiplient au fur et à mesure que le réchauffement climatique fait sentir ses effets.

16 retenues de substitution

Celui qui a explosé dans le sud des Deux-Sèvres porte sur les mégabassines – c’est ainsi que les nomment leurs opposants. Et il n’a pas fini de faire du barouf, en ces temps où l’air chauffe, où les sols flétrissent et où deux questions enflamment les esprits : à qui appartient l’eau qui dort et qui peut décider quoi en faire ?

L’aridité précoce qui sévit cette année fait rejaillir nationalement une dispute qui, dans les Deux-Sèvres, a éclaté en 2018 avec la signature d’un protocole d’accord autorisant la réalisation de 16 retenues de substitution visant à permettre l’irrigation des cultures en été. «  Nous disons depuis quatre ans que ce protocole est une arnaque et que les cotes de remplissage de ces bassines vont mettre les nappes à plat !  » tempête Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines non merci, qui mène la fronde contre les structures. Il dénonce, surtout, «  un accaparement de bien commun au service de l’agriculture intensive  ».

Stocker l’eau durant la saison hivernale

Portée par la Coop de l’eau 79, société coopérative créée en 2011 par des agriculteurs et rassemblant aujourd’hui 220 adhérents, l’idée, déjà testée dans d’autres départements en France, semble pourtant «  frappée au coin du bon sens paysan  », note Benoît Grimonprez, juriste et directeur de l’Institut de droit rural de Poitiers. Il s’agit de stocker l’eau durant la saison hivernale, lorsqu’elle est abondante, et de la conserver pour pouvoir arroser les cultures en été. «  Puiser moins dans le milieu quand celui-ci est en tension, cest le principe de la substitution des prélèvements.  » Et c’est là l’objet même des « mégabassines », dont une centaine sont en projet en France.

Voir aussi : En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduire

«  Il ne faut pas les confondre avec dautres ouvrages, telles les retenues collinaires qui récoltent l’eau de pluie qui ruisselle des terrains vallonnés  », insiste Benoît Grimonprez. Destinées aux étendues sans relief, les retenues de substitution pompent, elles, directement dans les nappes phréatiques des volumes qui frisent la centaine de milliers de mètres cubes.

260.000 mètres cubes à  Mauzé-sur-le-Mignon

Celles qui ont commencé à percer dans les Deux-Sèvres couvrent ainsi une surface moyenne de 8 hectares, elles sont bordée de digues hautes parfois de 10 mètres et entièrement plastifiées pour les rendre imperméables et déconnectées du milieu naturel en période d’étiage. Le volume de la première et unique à être remplie pour le moment, celle de Mauzé-sur-le-Mignon, atteint les 260 000 mètres cubes, pour une surface de plus de 3 hectares.

Les exploitations concernées sont essentiellement céréalières ou destinées au fourrage animal, voire consacrées au tabac ou au CBD.

« Surtout, insiste Julien Le Guet, la disponibilité en eau ne sera plus garantie pour tous en été.  » Évoquant ainsi un accaparement des plus gros exploitants aux dépens des plus petits et même de la collectivité dans son ensemble. Le militant s’appuie sur plusieurs documents et la nature des exploitations concernées, essentiellement céréalières ou destinées au fourrage animal, voire consacrées au tabac ou au CBD. «  Ces projets seraient sans doute mieux vécus si les cultures irriguées étaient destinées à faire vivre la région.  »

Le militant évoque aussi un rapport commandé par la communauté d’agglomération niortaise en 2020 à un hydrogéologue, dans lequel celui-ci déclare «  manquer d’éléments sur le sujet  » pour être en mesure de formuler «  un avis sur la compatibilité de ce projet de retenues collectives avec la protection du captage (deau potable) de Chercoute  », situé à proximité.

Un déficit structurel d’eau dans la Sèvre niortaise

Julien Le Guet s’appuie enfin sur les données manquantes : «  Nous navons jamais obtenu de la CLE (Commission locale de leau NDLR) quelle fournisse un document qui devrait tout conditionner  : celui déterminant le niveau de volume d’eau prélevable sans impact sur l’environnement et la disponibilité de la ressource  », reprend-il. Un défaut inconcevable dans une région chroniquement assoiffée.

Car la Sèvre niortaise a beau être située à deux pas du Marais poitevin, deuxième principale zone humide de France, elle souffre d’un déficit structurel d’eau au point d’être classée ZRE – zone de répartition des eaux. Dit autrement, la ressource disponible est inférieure aux besoins du territoire, obligeant à prioriser les usages. En dix ans, des volumes accordés à l’irrigation ont été diminués de moitié et devraient continuer à baisser encore d’ici à 2026. Et c’est là que le partage se corse, affirment les opposants aux bassines.

« L’équivalent d’une piscine municipale  »

Validées par l’État et les collectivités locales, les bassines, aujourd’hui, bénéficient de dérogations de remplissage, là où les particuliers ou les irrigants non raccordés n’en ont pas. Pour preuve, avance Julien Le Guet, les arrêtés publiés cet hiver : «  La même semaine que les remplissages de plans deau étaient interdits, la bassine de Mauzé-sur-le-Mignon était remplie  », note-t-il.

Voir aussi : Transition écologique : comment la France prépare la viticulture du futur

Bénéficier de droits de raccordement aux bassines n’est, en outre, pas chose simple. Rémi, maraîcher et adhérent de la Coop de l’eau depuis 2019 attend ainsi «  depuis deux ans, la réponse à une demande de raccordement pour l’une de (s)es parcelles  ». Il faut arrêter les positions de posture, rétorque Thierry Boudaud, président de la Coop de l’eau. « Ces retenues sont, explique-t-il, l’équivalent d’une piscine municipale au regard d’une multitude de piscines privatives  : lobjectif est de mutualiser la ressource.  »

Les volumes de prélèvement, au reste, sont alloués par l’État via les instances locales de l’eau et réévaluées chaque année, à l’inverse de droits d’eau, immuables. «  Il y a de tout parmi les adhérents de la Coop de l’eau, renchérit François Pérotin, un autre de ses administrateurs, des céréaliers autant que des maraîchers, et même des producteurs bio.  »

L’enjeu de la confiance dans les instances existantes

L’opposition autour de la démarche, de fait, n’est pas aussi tranchée qu’il pourrait paraître. Si le schéma général veut que la FNSEA y adhère et que la Confédération paysanne s’y oppose, la barrière est poreuse et franchie par certains.

Voir aussi : Atelier coopératif. Les agriculteurs prennent en main leurs outils de travail

«  Ce n’est pas tant le stockage qui, en soi, pose problème, estime en résumé Benoît Grimonprez, mais bien ses modalités  : quels volumes sont prélevés  ? Dans quelles conditions  ? Pour quoi faire  ? Non seulement les réponses adéquates sont possibles, mais elles peuvent être écrites, noir sur blanc, dans la langue d’un document juridique qui oblige les parties prenantes.  »

Cela appelle, estime-t-il, à construire «  de vrais projets de territoires autour de leau afin de définir collectivement ce que lon en fait  ». Pour l’heure, les instances existantes sont encore jugées trop soumises aux positions de l’État, et celui-ci trop soumis au système dominant, pour être jugées dignes de confiance.

Plus d’articles sur les sujets qui vous intéressent : eausécheresse

L’Humanité

https://www.humanite.fr/sites/all/themes/jaures/LogoHumaniteRS.png

Source : https://www.humanite.fr/planete/eau/megabassines-les-raisons-d-une-bataille-sur-l-eau-dans-les-deux-sevres-751432

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  • France - Actualité - Le Luc-en-Provence : Signature d’une convention avec la Société du Canal de Provence - Written by Floriane. Posted in LES NEWS DE PACA, VAR
    La SCP (Société du Canal de Provence) et la Communauté de communes ‘Cœur du Var’ ont officialisé le 23 mai 2022 leur partenariat par la signature d’une convention pour la réalisation d’infrastructures hydrauliques multi-usages. 

Cette convention de partenariat affiche la volonté de développer de nouveaux aménagements hydrauliques, qui pourront être réalisés dans le cadre de la concession régionale du canal de Provence. La SCP et la Communauté de communes sont en effet convaincues de la nécessité de réaliser ces nouveaux aménagements pour maintenir l’attractivité du territoire.

Sous titres :

Anticiper les futurs changements 

De nouveaux aménagements hydrauliques comme l’une des réponses d’adaptation 

Le territoire au cœur du projet 

Fabienne JOLY, Présidente de la Société du Canal de Provence et d’aménagement de la Région Provençale, Conseillère régionale …

Yannick Simon, Président de la communauté de communes Cœur du Var, Maire de Cabasses…

Editeur : ADIM (fondée en 1983) - Copyright ADIM : Toute reproduction interdite

Lire la totalité à la source : http://www.presseagence.fr/lettre-economique-politique-paca/2022/05/23/le-luc-en-provence-signature-dune-convention-avec-la-societe-du-canal-de-provence/

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8Bis.
France – Actualité – Gestion de l’eau - Extension de Saint-Mitre-les-Remparts 13 – Document ‘canaldeprovence.com’

Jeudi 10 février 2022, la SCP (Société du Canal de Provence) a participé à l’inauguration de l’extension de Saint-Mitre-les-Remparts, des réseaux hydrauliques de la concession régionale du canal de Provence, événement suivi de la signature d’une convention cadre entre la Société et la chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône.

Cette extension hydraulique, qui s’inscrit dans le cadre de l’instauration par la commune d’une Zone Agricole Protégée (ZAP), permettra de desservir environ 70 ha ; l’eau pour l’irrigation étant très attendue sur ce territoire afin de sécuriser les productions et répondre aux objectifs de qualité. La convention cadre signée, réaffirme quant à elle, la forte mobilisation de la SCP et de la chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône, pour la préservation des terres agricoles provençales. Sa mise en œuvre se traduira en effet, par un ensemble de mesures concrètes en faveur de l’agriculture locale.

Photo 1Photo 2

Pour l’occasion, l’ensemble des élus, partenaires ayant œuvré sur les 2 projets étaient présents autour de notre Présidente, Fabienne Joly, notamment : Patrick Lévêque, Président de la Chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône ; Vincent Goyet, maire de Saint-Mitre-les-Remparts ; Didier Réault, Vice-président du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et Vice-Président de la Métropole Aix-Marseille-Provence, représentant Martine Vassal, Présidente du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône et Présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence ; Christophe Madrolle, conseiller régional, représentant Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Président délégué de Régions de France ; Pierre Dharréville, Député des Bouches du Rhône.

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Société du Canal de Provence : Accueil

Accueil - Société du Canal de Provence

Source : https://canaldeprovence.com/extension-de-saint-mitre-les-remparts/

Voir également tous les détails sur ce sujet à partir de ce document : Inauguration de l’extension de Saint-Mitre-les-Remparts des réseaux hydrauliques de la concession régionale du canal de Provence - Jeudi 10 février 2022

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8Ter.
Rappel sur les Zones agricoles protégées, ou ZAP

« La Zone agricole protégée, ou ZAP, créée — en France — par la Loi d’orientation agricole de 19991 désigne un zonage de protection foncière.
C’est un des outils d’aménagement du territoire, de réflexion et de protection, visant à mieux prendre en compte la vulnérabilité de certains espaces agricoles face à la périurbanisation et à la construction d’infrastructures de diverses natures. La loi paysage permet aussi de classer et protéger certains éléments du paysage rural (alignements d’arbres, bocage, etc…). À elle seule, la ZAP ne garantit pas la viabilité ou pérennité de l’agriculture, mais elle est un outil de protection du foncier agricole. Cette notion peut éventuellement aussi être évoquée dans le cadre de mesures conservatoires ou compensatoires, par exemple dans le cadre de remembrements ou d’une directive régionale d’aménagement visant à limiter les pressions de périurbanisation, ou dans le cadre de la trame verte et bleue, par exemple pour protéger des milieux prairiaux ou bocagers et les services écosystémiques qu’ils rendent… »

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  • Canada – Actualité – Le Bassin Versant Saint-Maurice(BVSM) lance ses activités pour le mois de l’eau - Le 1 juin 2022 Modifié à 10 h 20 min le 1 juin 2022 – Document ‘lhebdodustmaurice.com’
    Rédaction - L’Hebdo Journal

Photo - Bassin Versant Vallée du Saint-Maurice (Photo : courtoisie)

ENVIRONNEMENT. En 2017, le gouvernement du Québec proclamait le mois de juin « Mois de l’eau » dans le but de sensibiliser et d’éduquer la population du Québec sur l’eau et ses enjeux. Tout au long du mois de juin, Bassin Versant Saint-Maurice (BVSM) et ses partenaires invitent les citoyens à participer à plusieurs activités en lien avec les lacs et cours d’eau.

Cette année, la thématique est « Les lacs : réservoir de biodiversité, de services et d’usages ».

10ème édition du Concours photo ‘Vue d’en EAU’

Pour une dixième année, BVSM invite les adeptes de photographies à trouver la photo qui représente le mieux la mission et le territoire d’intervention de BVSM. Pour être admissibles, les photographies soumises dans le cadre de ce concours photo devront obligatoirement être capturées sur le territoire d’intervention de BVSM. Elles devront également être en lien avec la nature, la faune, la flore ou les écosystèmes aquatiques. Pour marquer la dixième édition de ce concours, une nouvelle catégorie, exclusivement réservée aux jeunes de 17 ans et moins, a été ajoutée. Les participants auront du 1er juin au 31 août 2022 pour compléter le formulaire de participation et transmettre un maximum de deux photographies via le site Internet de BVSM. Au total, il y a près de 2 000 $ en prix à gagner. Pour tous les détails et les règlements du concours, visiter le www.bvsm.ca/concoursphoto.

De nombreuses activités offertes gratuitement au grand public.

Bassin Versant Saint-Maurice vous invite également à participer aux activités suivantes :

Démonstration d’une station de lavage mobile assurant la décontamination de la tuyauterie interne des embarcations nautiques | 11 juin 2022, de 9h à 12h (Quai municipal de Grandes-Piles, au coin de la 1re Avenue et de la 2e Rue) ;

Séance d’information sur le code d’éthique du réservoir Taureau | 15 juin 2022, de 19h à 20h (Événement virtuel : https://us02web.zoom.us/j/83908325607) ;

Grand Splash de Trois-Rivières | 1er juillet 2022, de 10h à 12h (Île St-Quentin, située au 10 Place de la Rosalie, Trois-Rivières) ;

À la découverte des espèces exotiques envahissantes ! | 8 juillet 2022, de 18h30 à 19h30 (parc de la Rivière-Grand-Mère, Shawinigan) ;

Séance d’information sur les enjeux et conflits d’usage des lacs dans le bassin versant de la rivière Saint-Maurice | 16 juillet 2022, de 10h à 12h (salle municipale Alcide-Marcil, située au 6191 rue Principale, Saint-Zénon, J0K 3N0).

BVSM a obtenu la participation de la Municipalité de Saint-Michel-des-Saints, la Municipalité de Saint-Zénon, la Municipalité de Grandes-Piles, l’Association des propriétaires-riverains du lac St-Louis, et la Ville de Shawinigan.

Bassin Versant Saint-Maurice (BVSM) est un organisme mandaté par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) dont la mission est d’offrir son expertise à la communauté afin d’améliorer la qualité de l’eau et des écosystèmes sur tout le territoire de la rivière Saint-Maurice. Pour ce faire, l’organisme a pour mandat de réaliser un Plan directeur de l’eau (PDE) et de coordonner la mise en oeuvre des actions prioritaires qui sont déterminées dans cet outil d’aide à la décision.

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Source : https://www.lhebdodustmaurice.com/actualite/bassin-versant-saint-maurice-annonce-son-lancement-dactivites-pour-le-mois-de-leau/

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  • Afrique : l’eau, une ressource stratégique à économiser et à sécuriser - Par Mohamed Sneïba 20 mai 2022 – Document ‘afrimag.net’ - Photo
    L’initiative « Trait d’Union » lancée par le Groupe OCP, leader mondial dans la production et l’exportation des phosphates, a organisé, ce jeudi 19 mai 2022, un webinaire dont les quatre panélistes ont tenté, sur près d’une heure, d’exposer et d’analyser les différents aspects liés à la question cruciale de la gestion de l’eau à travers « un modèle agricole » préservant cette précieuse ressource.

Les invités de choix de ce webinaire ont procédé à une mise en relief – une mise en relation – d’une problématique hydrique qui se pose avec insistance tout aussi bien en Europe qu’en Afrique, dans ses deux aspects eau et assainissement, reconnus comme droits par l’Onu mais non assurés dans certains Etats.

Photo - Abdoulaye Sène, Secrétaire exécutif du Forum mondial de l’eau

Premier intervenant, Abdoulaye Sène, Secrétaire exécutif du Forum mondial de l’eau, a planté le décor en rappelant les enjeux posés lors du 9ème Forum de l’eau de Dakar (le forum des réponses, dira-t-il) qui avait suggéré la mise en place d’un groupe dur sur la sécurité de l’eau. Appelé « Panel international de haut niveau sur l’eau, ce groupe prône la mobilisation de 30 milliards de dollars par an pour aller dans le sens des recommandations des experts qui voient en l’eau une ressource stratégique qu’il faut sécuriser et économiser. Rappelant certaines « bataille de l’eau », comme celle qui a failli tourner à la confrontation directe entre l’Ethiopie et l’Egypte, opposée à la construction du « Barrage de la Renaissance », puis à son remplissage, sans entente entre ces deux pays et le Soudan, il dira que l’enjeu géopolitique de l’eau est important là où la ressource est rare ou partagée mais qu’il faut que la coopération entre Etats transcende les conflits pour une bonne gestion de cette ressource.

Cette coopération se pose également comme nécessité, quand on sort du cadre strict de l’Afrique pour envisager son rapport à l’Europe sur une question à enjeu planétaire. Elle tient compte cependant de situations entre l’Europe et l’Afrique, et au sein de l’Afrique elle-même mais avec une approche commune privilégiant d’agir sur la demande (les usages multiples de l’eau) en procédant à un ordre des priorités.

Photo - André Bernard, Président de la Chambre régionale d’agriculture de Province Alpes Côte d’Azur, Président de l’AIRMF et vice-président des Chambres d’agriculture de France (APCA

Ainsi, la bonne gestion du cycle de l’eau invite à éviter les gaspillages et à peser le pour et le contre, même quand il s’agit de mettre les progrès techniques au cœur des stratégies agricoles. 

Participation, coopération, solidarité

Les principales problématiques, au vu de la situation sur les deux continents, reposent la question des usages de l’eau. Pourtant, André Bernard, Président de la Chambre régionale d’agriculture de Province Alpes Côte d’Azur, Président de l’AIRMF et vice-président des Chambres d’agriculture de France (APCA), voit le problème autrement quand il dit que « dans un morceau de pain sec, il y a de l’eau », autrement, ce qui compte c’est la finalité de l’usage, sa rationalité. Sa prépondérance sur des investissements qui ne relèvent pas souvent de la nécessité ou même des questions de survie, notamment en Europe.

Fatima Ezzahra Mengoub, Senior Economist au Policy Center for the New South (PCNS), souligne la nécessité de recourir aux nouvelles technologies dans les régions où l’eau manque (Afrique du Nord, Sahel…), contrairement aux régions (Afrique centrale) où la ressource est abondante. Mais, précise-t-elle, il faut tenir compte des contextes et ne pas oublier que les pratiques traditionnelles ne sont pas à négliger pour autant.

Partant de ce principe, la ville doit davantage participer à l’économie de l’eau (importance de l’économie circulaire : ré-usage des eaux usées pour des besoins agricoles, notamment maraichers). Une solidarité entre la cité et le monde rural qui, en termes de développement durable, traduit la question essentielle des politiques publiques de l’eau. En Afrique, elle relève de la faiblesse des investissements qui font que 6% seulement des terres cultivées sont dans le domaine de l’irrigué ! Ainsi, les moyens technologiques peuvent cacher « une discrimination dans l’accès à l’eau » et les solutions basées sur la nature, notamment dans l’assainissement, constituer une alternative.

La coopération comme « modèle de gestion agricole économe de l’eau » trouve en l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), dernier récipiendaire du Prix Mondial Hassan II pour l’eau, est un bon exemple à suivre dans d’autres parties de l’Afrique. La solidarité hydrique entre les pays de l’OMVS que sont le Sénégal, la Mauritanie, le Mali et la Guinée fait naître de belles perspectives. On estime, en effet, que Nouakchott pourrait être approvisionnée à 100% en eau à partir du fleuve Sénégal, et la ville de Dakar à 60% grâce aux aménagements hydrauliques de l’OMVS.

David Blanchon, enseignant-chercheur à l’Université Paris-Ouest Nanterre la Défense et au Gecko Laboratoire de géographie évoque cette coopération à un niveau supérieur puisque, dit-il, « tous les grands fleuves (Nil, Niger, Sénégal, Congo, Zembèze, etc.) sont « copropriétés » de plusieurs Etats et, grâce aux conventions sur les bassins versants, la coopération a pris le dessus sur les risques de conflits ». L’on craint cependant que le remplissage du réservoir de 74 milliards de m3 du barrage de la Renaissance ne fasse baisser le niveau du débit du Nil avec des conséquences fâcheuses en termes de sécurité collective pour les pays qui ont en partage l’eau de ce fleuve.

Ainsi, l’eau est un enjeu de premier plan aussi bien en Europe qu’en Afrique. Si le stress hydrique ne constitue aucune menace, à court terme, pour certains pays où il relève des situations « naturelles » à gérer comme on peut, il est tout de même vu comme une menace quand il concerne toute une zone voire tout un continent. A titre d’illustration, en Afrique du Nord les disponibilités en eau douce par habitant ont baissé de plus de 30 % durant les 20 dernières années et sur les 1,1 milliard d’habitants que compte l’Afrique subsaharienne, 400 millions de personnes ne disposent pas d’une source sûre d’approvisionnement en eau potable. Si le monde atteint ses 9 milliards d’individus prévus à l’horizon 2050, il faut agir, dès maintenant, pour que les solutions de production et de préservation de cette source de vie suivent cette croissance démographique dont l’Afrique est le principal berceau.

Par Mohamed Sneïba, Correspondant permanent - Nouakchott

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Source : https://afrimag.net/afrique-leau-une-ressource-strategique-a-economiser-et-a-securiser/

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    « Ce n’est pas une sécheresse, c’est un saccage » - Billet de blog 22 mai 2022 - Régis Wiéland Enseignant Abonné·e de Mediapart
    Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Article traduit de l’espagnol de l’article “No es sequía es saqueo” de Román Munguía Huato

Citations :

Nous oublions que le cycle de l’eau et le cycle de la vie ne font qu’un - Jacques Y. Cousteau

La crise de l’eau est la face la plus saillante, aiguë et invisible du désastre écologique de la Terre - Vandana Shiva

Chaque 22 mars nous commémorons la Journée Internationale de l’Eau. D’emblée nous devons signaler l’existence d’une terrible crise mondiale d’accès à l’eau potable pour des milliards de gens. En dépit du fait que toutes les activités humaines, sociales et économiques dépendent en grande partie de l’approvisionnement en eau douce et de sa qualité, selon les Nations Unies, 2,2 milliards de personnes vivent sans accès à l’eau potable -un quart de la population mondiale- ce qui signifie un cumul de maladie subie par cette population et une surmortalité, et en conséquence, chaque jour 1000 enfants meurent des suites de maladies liées à la consommation d’eau non potable.

Selon les données de l’ONU : La presque totalité de l’eau douce sous forme liquide dans le monde est souterraine. Les réserves souterraines représentent 99% de l’eau douce liquide sur Terre et fournissent actuellement la moitié du volume d’eau extraite pour les usages domestiques et environ 25% de toutes les ressources utilisées pour l’irrigation. Environ 40% de toute l’eau utilisée pour l’irrigation provient des aquifères. La région Asie-Pacifique détient la plus faible disponibilité d’eau par tête dans le monde et l’on prévoit que l’usage d’eau souterraine dans la région augmente de 30% d’ici 2050, s’il y a toujours de la vie humaine. En Amérique du Nord et en Europe, les nitrates et les pesticides constituent une grande menace pour la qualité des eaux souterraines ; 20% de la masse de l’eau souterraine dans l’Union Européenne enfreint la loi communautaire en matière de qualité de l’eau en raison de la pollution agricole.

Tout le monde sait que l’eau est vitale pour l’être humain et pour cette raison il est très important d’avoir conscience d’une telle crise et donc de la nécessité de résoudre ce grave problème social. Dans cette perspective, il y a une urgente nécessité d’un développement durable, c’est-à-dire un développement social avec une croissance régulée par des politiques sociales bénéfiques à la population et d’acheminer de manière efficace les ressources planétaires. Ce type de développement devra satisfaire les besoins actuels de tous les habitants du monde, sans compromettre les ressources futures. Jusqu’ici, tout semble bien, possible et désirable.

Toutefois, en partant de cette prémisse, il est nécessaire de préciser qu’un tel développement est impossible à atteindre tant que les choses restent en l’état. Dit d’une autre manière, tant que persiste le système capitaliste, une culture de mort, jamais nous ne pourrons atteindre un développement harmonieux de la relation de l’humain avec la nature car cela supposerait, nécessairement, une relation harmonieuse de l’homme avec lui-même. Et la société de classes sociales, en conflit permanent, impose homo homini lupus ; l’homme est un loup pour l’homme, dévorant la condition humaine et engendrant la barbarie sociale que nous vivons.

Précisément, nous devons reconnaître que la crise hydrique est le résultat de siècles de destruction permanente des ressources naturelles pour l’insatiable production capitaliste à la recherche de profit, quel qu’en soit le coût social et environnemental. Le capital ne réussit à se reproduire qu’au prix d’une constante destruction de l’homme et de la nature. Un exemple catastrophique, de nature apocalyptique, est l’alarmant processus de changement climatique, le réchauffement planétaire, dans lequel le problème augmente implicitement la question de la pénurie d’eau potable et non potable ; de l’accélération de la désertification et de la pollution des sources hydriques. Pour tout cela, une société basée sur l’éco-socialisme est nécessaire.

Évidemment, la crise mondiale de l’eau obéit également au processus croissant de marchandisation avec la privatisation de la distribution de l’eau. Les guerres inter-impérialistes comme celle actuellement en Ukraine se développent dans le cadre des intérêts géopolitiques des grandes puissances économiques qui incluent, clairement, la question de l’appropriation des ressources énergétiques. Pourtant, il y a eu aussi et il y aura des guerres pour le contrôle de l’eau. Qui aura vu le film También la lluvia (2010) aura pu voir le drame d’un conflit social réel dans une fiction narrative. Le film se base sur des faits réels. Entre janvier et avril 2000 s’est déroulé en Bolivie la désormais célèbre guerre de l’eau. La privatisation du service municipal de l’eau potable débouche sur un conflit social qui s’est soldé par 6 morts et 175 personnes blessées. Les manifestations et la violence se sont multipliées et intensifiées durant plusieurs mois. Le problème résidait en la privatisation de l’eau par l’entreprise Bechtel, un consortium de construction états-unien, dans la ville de Cochabamba. Il existait déjà un problème de distribution de l’eau qui s’est aggravé avec la privatisation de l’eau, par une augmentation significative de son prix etc… Les premiers affectés furent la population de Cochabamba et les agriculteurs les moins favorisés de la région.

Donc ces conflits sociaux pour l’eau comme à Cochabamba, dont les habitants ont gagné la guerre de classes, ont augmenté durant les dernières années. Simón Vargas Aguilar nous dit que d’après les données de l’Organisation des Nations Unies, depuis 2018 on recense 263 conflits internationaux comme dans le bassin du Zambèze, la tragédie du Nil, le drame de la Volta en Afrique, les batailles du Mali, du Nigeria et du Sud-Est chinois, ainsi que le Golfe du Bengale, en Inde ; y compris au Mexique on compte 916 conflits sociaux dérivés de la lutte pour l’eau ; comme par exemple celui du lac de Cuitzeo, situé dans l’État de Michoacán, qui est passé de 4 mètres de profondeur en 1946 à 20 centimètres en 2018.

La pollution, la pression démographique, le changement climatique, entre autres choses, affirme Aguilar, ont commencé à produire des carences en eau, a provoqué des pénuries alimentaires et des tensions entre pays qui à la longue pourraient déboucher sur des guerres pour l’eau ; selon le Centre commun de recherche de l’Union européenne, durant l’année passée, on a identifié des potentielles zones de conflits ouverts et attiré l’attention sur les régions des fleuves Nil, Indus, Tigre, Euphrate, Gange et Colorado.

https://www.jornada.com.mx/notas/2021/03/20/politica/se-acercan-las-guerras-por-agua/

À son tour, le sociologue Raúl Romero décrit les conflits suscités par l’eau au Mexique. Du nord au sud du pays ont éclaté des querelles pour le liquide vital, l’or bleue. De l’État de Sonora à celui du Chiapas des luttes ont surgies dans les populations urbaines et rurales, de paysans et de communautés indigènes pour l’approvisionnement hydrique. « Dans la lutte pour la défense de l’eau, les peuples et les organisations affrontent des transnationales, des multinationales et aussi l’État mexicain qui défend des intérêts privés au détriment du bien commun. <La crise de l’eau est face la plus saillante, aiguë et invisible du désastre écologique de la Terre> écrit Vandana Shiva dans Les guerres de l’eau. Privatisation, pollution et profit (2001). Il est temps de mettre fin au saccage. »

https://www.jornada.com.mx/2022/03/13/opinion/014a2pol?fbclid=IwAR1CU43udFLO3pYnFBmRN2YJ-UkFWfkvurK5bvMfXqgr2NJYcRX9lWUpir8

Vandana Shiva a certainement écrit un des meilleurs livres sur les conflits liés à l’eau. Elle est physicienne, philosophe et écrivaine indienne. Militante radicale en faveur de l’éco-féminisme, elle a reçu le Prix Nobel Alternatif en 1993. Elle fut une des premières à dénoncer la dégradation des conditions de vie des femmes du tiers-monde engendrée par le développement capitaliste. Dans la préface du livre elle dit : « En 1995, Ismael Serageldin, vice-président de la Banque Mondiale, a fait le pronostic maintes fois repris sur le futur des guerres : . Il y a plusieurs indices comme quoi Serageldin est dans le juste. Des témoignages de la pénurie en eau en Israël, Inde, Chine, Bolivie, Canada, Mexique, Ghana et États-Unis occupent les titres des principaux journaux, revues et quotidiens académiques… (mais) les guerres de l’eau ne sont pas des choses du matin. Elles nous entourent déjà, pourtant elles ne sont pas toujours facilement identifiables comme des guerres pour l’eau ».

Shiva explique comment les grandes entreprises transnationales s’approprient les sources hydriques. Les entreprises forestières, brasseries, d’extractions minières (Hidro, en Norvège, Alcan au Canada) sont des industries voraces qui contribuent aux pénuries et pollutions de l’eau. Dans Les guerres de l’eau, Shiva utilise ses connaissances notoires de la science et de la société pour analyser l’érosion historique des droits d’accès à l’eau pour les plus pauvres. L’analyse du commerce international de l’eau, y compris l’extraction et le stockage, ainsi que l’aquaculture, met en évidence la destruction de la terre et la perte des droits des pauvres de la planète, à mesure que l’on nie l’accès à ce bien commun inestimable. Elle explique comment la plupart des conflits actuels souvent masqués par des guerres ethniques ou religieuses, comme le conflit israélo-palestinien, sont en fait des différends sur des ressources naturelles rares et essentielles.

Pour Vandana Shiva « L’avarice et l’appropriation des ressources précieuses de la planète destinées à d’autres sont souvent à la racine des conflits et du terrorisme ». Elle affirme que « l’eau est la matrice de la culture, elle soutient la vie et a été un élément-clé du bien-être matériel et culturel de toutes les sociétés du monde. Malheureusement, ce précieux liquide se trouve menacé ». De l’abondance à la rareté. Si deux tiers de notre planète est composé d’eau, nous faisons face à une grave pénurie de ce liquide. « On dit qu’un pays affronte une crise hydrique grave quand on n’atteint pas les 1000 m³ par personne et par année ». Une quantité inférieure à ce chiffre implique un risque pour la santé et pour l’économie d’une nation.

Assurément beaucoup de populations pauvres urbaines et rurales au Mexique n’ont pas un accès, même minime, au volume nécessaire à une vie digne. L’histoire des luttes pour l’eau dans ce pays sont éloignées dans le temps mais ont augmenté ces dernières années avec le néolibéralisme et ses politiques de privatisation et continuent. Les entreprises minières, papetières, de sodas, d’eau en bouteilles, textiles pillent cette ressource naturelle vitale. À Puebla, la lutte pour l’eau des peuples cholultecas et pour les volcans a opposé la transnationale Danone et sa filiale Bonafont qui ont pillé l’eau depuis plus de 30 ans. « Dans sa lutte -écrit Raúl Romero- ils ont occupé la succursale de l’entreprise et y ont construit l’Altepelmencalli ou Casa de los Pueblos, un centre communautaire et point de recontre et de dialogue avec les autres luttes du pays et du monde. En à peine 11 mois l’Altepelmencalli a obtenu que la rivière surexploitée par Bonafont retrouve son cours et diminue les problèmes de pénurie d’eau dans la région. Toutefois, le 15 février dernier la Garde Nationale parvint jusque-là pour déloger, avec violence, la population et rendre l’usine à la transnationale ».

En pleine Journée Internationale de l’Eau, des dizaines de personnes manifestèrent au centre de Monterrey, Nuevo León, pour protester contre le pillage de l’eau effectué par les industriels sur le site et les coupures d’approvisionnement qui ont commencées ce mardi dans la ville et son agglomération à cause de la crise hydrique qui touche la région. Les manifestants se réunirent sous le slogan « Ce n’est pas une sécheresse, c’est un saccage ». Ils protestèrent pour refuser que le secteur privé utilise l’eau pour ses activités alors que les citoyens de Monterrey subissent des coupures du service. Il y eut aussi des manifestations urbaines pour des pénuries en ville de Tamaulipas. La route Guadalajara-Chapala a été bloquée le même jour par des riverains de l’arrondissement Paseo de los Agaves qui exigèrent du gouvernement municipal un service de l’eau potable affirmant en être privés depuis plusieurs jours. De tels blocages avaient eu lieu en 2012. Dans la zone métropolitaine de Guadalajara, comme dans beaucoup de villes du pays, il est fréquent que les quartiers populaires subissent des coupures d’approvisionnement en eau potable

https://www.zonadocs.mx/2021/03/24/la-escasez-del-agua-en-el-area-metropolitana-de-guadalajara-es-alarmante-y-las-soluciones-gubernamentale-solo-han-sido-reactivas/

L’actuel gouvernement (4T) manque d’une politique pour atténuer le grave problème des pénuries d’eau dont souffrent les pauvres de la campagne et des villes. La Secretaría de Medio Ambiente y Recursos Naturales (Semarnat) a été totalement inefficace pour traiter la terrible pollution des bassins hydrographiques du pays, comme celui du fleuve Santiago, un des plus pollués au monde, qui génère de multiples maladies et morts dans la région.

Les promesses démagogiques de changement ne suffisent plus. Il y a un urgent besoin de transformation sociale pour résoudre le changement climatique et les guerres de toute nature. Halte au pillage des biens communs ! Une société juste et égalitaire est possible et désirable. Une société éco-socialiste où prévaut le respect des droits humains et de la richesse commune.

Blog d’information participatif

https://www.mediapart.fr/assets/front/images/social/og_image/billet_blog.png

Source : https://blogs.mediapart.fr/regis-wieland/blog/220522/ce-nest-pas-une-secheresse-cest-un-saccage

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    « Urbanisme circulaire » : idées reçues et angles morts d’un concept pas si neuf - Publié : 31 mai 2022, 20:54 CEST – Document ‘The Conversation’
    Photo - Les écoquartiers comme celui des Batignolles dans le 17ème arrondissement de Paris sont un exemple emblématique d’urbanisme circulaire. Michel Rubinel / AFP

Depuis l’adoption en février 2020 de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire dite « loi AGEC », sa mise en œuvre s’est accélérée, avec la parution de plusieurs décrets d’application très attendus.

L’économie circulaire a donc le vent en poupe, et notamment dans le domaine de l’urbanisme, à l’heure où les chantiers du Grand Paris Express et leurs 45 millions de tonnes de déblais font l’objet de controverses.

Voyons comment déconstruire cet engouement soudain pour ce que l’on appelle « l’urbanisme circulaire », penchons-nous sur les angles morts de ce mouvement, qui entend relever différents grands défis qui se posent à la ville dans un contexte de transition écologique.

1001 conceptions de l’urbanisme circulaire

Avant tout, de quoi parle-t-on ? De Plaine commune à Amsterdam, l’idée d’un urbanisme circulaire a d’abord été mobilisée pour répondre aux défis environnementaux auxquels était confrontée la discipline : dans un contexte où la construction utilise d’importantes quantités de ressources (matériaux, énergie, eau, etc.), l’objectif était d’en réduire la consommation, de les remplacer par d’autres renouvelables (bois, chanvre, terre…) et de mieux gérer leurs circuits sous forme de boucle(s).

Un second courant de l’urbanisme circulaire a émergé pour lutter contre la problématique de l’étalement urbain. Il est représenté par les travaux de Sylvain Grisot qui fait le constat que l’urbanisme dominant, linéaire, implique que le sol soit mobilisé et artificialisé, avant de devenir support de projets promis à l’obsolescence. Il entend y répondre en prônant notamment la flexibilité des bâtiments et des espaces, l’adaptation aux besoins et le réinvestissement des friches et bâtiments sous-utilisés.

Voir une vidéo2 minutes 37 > Bâtir l’aménagement circulaire : Le Wip, un tiers-lieu à Colombelles (L’Institut Paris Région, 6 mai 2021).

De son côté, l’Ademe prône une méthode dans laquelle « l’économie circulaire ne se limite pas aux déchets ou à l’énergie, mais correspond à un mode de fonctionnement nouveau qui peut s’appliquer notamment à l’urbanisme ». Les projets doivent ainsi miser sur la transversalité, l’échange, la solidarité, et être en mesure d’intégrer l’incertitude, les erreurs, etc.

Enfin, d’autres discours sur l’urbanisme circulaire intègrent la recherche d’une plus grande proximité – la « villes du quart d’heure », ou l’habitant peut répondre à tous ses besoins essentiels en moins de 15 minutes à pied. Ainsi que, crise sanitaire oblige, la relocalisation d’activités perdues, pour des villes plus « résilientes ».

Un concept pas si neuf

Étalement urbain, ressources, résilience… L’urbanisme circulaire agrège ainsi une diversité d’enjeux. Cette dynamique ne doit pas occulter le fait que le concept en lui-même est déjà « recyclé ».

Car ce « nouvel » urbanisme reprend en réalité la critique ancienne de la ville étalée et récupère au passage les réflexions tout aussi anciennes sur l’usage de matériaux alternatifs au béton à base de granulats naturels. Il s’aligne avec une vision normative où il s’agit de diffuser et reproduire les « bonnes pratiques », parfois au détriment des contextes locaux.

Il fait ainsi l’objet de certifications ou labels comme celui du Cerema pour renforcer sa légitimité, et s’inscrit dans la quête d’un urbanisme participatif, où des ateliers de sensibilisation au tri ou à la réutilisation des matériaux ou déchets sont mis en place tels que ceux organisés par la société Bellastock. Les démarches sont alimentées par des guides de référence, tandis qu’une diversité de thématiques sont au cœur de projets étiquetés « circulaires » par l’Ademe (le Pays Serre-Ponçon Ubaye Durance Provence travaille sur les mobilités ; le projet Pirmil-les-Isles sur le réemploi et recyclage des matériaux).

Foisonnement de projets, assemblage de dispositifs, formation de communautés structurées autour de ces sujets, et besoin permanent de définir un concept attractif, parlant, qui fait consensus : ce sont là des signaux faibles de l’élaboration et de la circulation d’un nouveau modèle d’urbanisme succédant à son ancêtre, « l’urbanisme durable ».

Cependant, comme le disait Pierre Lascoumes à propos du développement durable, « l’unanimité est toujours suspecte car elle dissimule la complexité […] la multiplicité des perceptions, les affrontements d’intérêts ».

Le fantasme de la ville autonome

L’urbanisme circulaire réactive l’idéal très séduisant de villes productives, autonomes voire autarciques. Derrière les effets d’annonces, les nécessaires projets de reprise en main et relocalisation de l’énergie ou des produits alimentaires se heurtent à de multiples freins qui desservent parfois leur crédibilité.

L’autonomie physique urbaine est un oxymore nous rappellent Sabine Barles ou François Ascher, tant les villes (peu importe leur taille) demeurent par essence dépendantes de l’extérieur pour leur fonctionnement.

Circulaire ne rime pas avec propre…

L’urbanisme circulaire suppose par ailleurs d’accroître les capacités des territoires à produire et échanger de l’alimentation, des énergies et des matériaux. Cela repose, outre une réduction forte des consommations, sur des infrastructures nombreuses et variées.

Photo - Une pancarte sur une statue indique « Grand Péril Express » à côté d’un drapeau du mouvement Extinction-Rebellion lors d’une manifestation contre les projets d’urbanisation des terres agricoles en Île-de-France, devant l’Hôtel de Ville de Paris, le 10 octobre 2021. Thomas Samson/AFP

Par exemple, une plate-forme de recyclage des bétons occupe en moyenne 2,5 ha au cœur de l’Île-de-France, soit deux fois la surface du parvis de l’Hôtel de Ville de Paris. Des conflits d’usages des sols devront ainsi être arbitrés dans un contexte de crise du logement ou de déclin de la biodiversité. Cela sans oublier que la plupart des activités « circulaires » à développer génèrent du bruit, de la poussière, des odeurs…

Au pays du mille-feuille administratif, s’affranchir d’une logique néfaste de concurrence entre les territoires (où chacun veut son écoquartier, ses acteurs économiques) est une gageure. Or, l’urbanisme circulaire nécessite de penser des politiques en faisant abstraction des périmètres officiels des villes et territoires, rarement calqués sur les échelles auxquelles les déchets ou les matériaux sont gérés. Des démarches émergent (« contrats de réciprocité », mais les questions de ressources ne semblent pas y être au premier rang.

Un urbanisme « flexible », vraiment ?

L’urbanisme circulaire appellerait aussi flexibilité du bâti, des usages, des formes urbaines. Fonctions et activités se mélangeraient et suivraient les rythmes toujours plus intenses et diversifiés des citadins.

Or, selon le MOS de L’Institut Paris Region, l’équivalent de 2 % des surfaces urbanisées d’Île-de-France sont mises en chantier chaque année, et l’on renouvelle en moyenne 1 % du parc de logements par an en France… Le bâti existant et la structure des territoires sont donc plus rigides que flexibles.

À cela s’ajoute l’enjeu de reconversion d’espaces dédiés au fonctionnement centralisé des métropoles (dépôts d’hydrocarbures, incinérateurs, centrales thermiques…).

Héritage de l’âge des fossiles, ils sont eux aussi loin d’être flexibles, souvent pollués, soumis à des investissements économiques de long terme, etc…

Un meilleur recyclage du sol, mais pas de la matière

La tendance à densifier la ville pour réduire l’artificialisation nécessite souvent de démolir des bâtiments (friches) et de creuser la terre pour fonder de nouveaux « écoquartiers ».

Le « recyclage urbain » n’est donc ici pas synonyme d’un meilleur recyclage de la matière et contribue au contraire à augmenter les ressources consommées, comme l’ont démontré les études conduites sur Est ensemble ou aux Ardoines.

Photo - Cimenterie de Créchy (Allier) où sont conduites des recherches sur le recyclage des déchets. Groupe Vicat, Author provided

La logique de sobriété est pourtant l’objectif n°1 d’un « authentique » urbanisme circulaire. Plus qu’une affaire de flux mis en circulation de façon perpétuelle, c’est plutôt une affaire de lenteur, de conservation, de stockage. C’est avant tout dans la structure et les tissus urbains tels qu’ils sont qu’il doit nous conduire à réfléchir en priorité.

Après cette brève présentation des contours et ambiguïtés de l’urbanisme circulaire, nous faisons le constat qu’observateurs et praticiens de l’urbanisme semblent prisonniers d’une pensée qui tourne en boucle, renouvelant son vocabulaire mais pas son logiciel.

The Conversation : des analyses de l’actualité par des ... -urbanisme villes économie circulaire bâtiment et travaux publics (BTP) réduction des émissions ville durable étalement urbain

UBFC rejoint The Conversation France | SUPMICROTECH-ENSMM

Source :

https://theconversation.com/urbanisme-circulaire-idees-recues-et-angles-morts-dun-concept-pas-si-neuf-180177

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Remerciements à Françoise Hallard pour ces conseils éclairés sur la gestion des eaux et à Bastien pour son appui technique et maintenance informatique.

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Collecte des documents et agencement, [compléments] et intégration de liens hypertextes par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 08/06/2022

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

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Fichier : ISIAS EAU Gestion des ressources Limitation des conflits d’intérêts.7.docx

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