Accueil > Pour en savoir plus > Pollutions > Pollutions chimiques > "Des substances chimiques dangereuses et persistantes (per- et (…)

"Des substances chimiques dangereuses et persistantes (per- et polyfluoroalkylées PFAS) sont présentes dans des emballages en contact avec des aliments : un procédé ‘réparateur’ est en cours de mise au point" par Jacques Hallard

mardi 7 juin 2022, par Hallard Jacques

ISIAS Chimie Pollution Toxicité

Des substances chimiques dangereuses et persistantes (per- et polyfluoroalkylées PFAS) sont présentes dans des emballages en contact avec des aliments : un procédé ‘réparateur’ est en cours de mise au point

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 07/05/2022

Plan du document : Introduction Sommaire#ZUSAMMENFASSUNG Auteur


Introduction

Une information récente signale « Une contamination importante du sol, de l’air et de l’eau par des composés perfluorés » : le 11 mai 2022, ‘Générations Futures’ dénonce dans un rapport une contamination importante … par des composés perfluorés (PFAS) en région lyonnaise…. « Le Préfet prend deux arrêtés et renforce les contrôles à Pierre Bénite (Rhône) – voir ici - L’association ‘Générations Futures’ appelle à l’interdiction de l’usage de la famille entière des PFAS au niveau national et européen » !

« Les composés perfluorés ou PFAS : Kesako ? - Les PFAS constituent une famille chimique complexe regroupant près de 4.500 composés distincts. Leurs propriétés physico-chimiques intéressantes (propriétés surfactantes empêchant l’eau ou les graisses de pénétrer dans les produits, propriétés de résistance aux chaleurs extrêmes et aux agents chimiques) ont conduit à la multiplication de leurs usages. On les retrouve ainsi dans une grande variété de produits industriels et de consommation courante. Connues sous le nom de « Forever Chemicals », ces substances suscitent de plus en plus d’inquiétudes du fait de leur impact sur la santé et les écosystèmes associés à leur extrême persistance dans l’environnement. Ainsi de nombreuses études scientifiques ont associé l’exposition à PFAS à des effets néfastes graves sur la santé : des cancers, des effets néfastes sur les systèmes reproductif et hormonal (certains sont des perturbateurs endocriniens) ainsi que sur le système immunitaire (y compris une diminution de la réponse immunitaire vaccinale) ont été rapportés… » - Pourquoi ce rapport ? > se reporter au document suivant : https://www.generations-futures.fr/actualites/pfas-rapport/

Ce dossier reprend donc ce sujet, avec une sélection de documents : non seulement de ‘Générations Futures’, mais également de Wikipédia, de l’ANSES, d’Usine nouvelle, ainsi que d’Eurofins… sur « ces substances chimiques qui sont dans le collimateur » !

Un article diffusé par « Science News », rapporte que ces substances sont utilisées dans « les revêtements hydrofuges et oléofuges, les mousses anti-incendie et les cosmétiques… » et « qu’ils « peuvent persister dans l’environnement pendant des siècles » - « Les PFAS ont été détectés dans les sols, dans les aliments et même dans l’eau potable… » - « Les installations de traitement de l’eau peuvent filtrer les PFAS contenus dans
l’eau à l’aide de technologies telles que les filtres à charbon actif ou les résines échangeuses d’ions. Mais ces processus d’élimination concentrent les PFAS dans des déchets qui nécessitent beaucoup d’énergie et de ressources pour être détruits… et que « si nous ne détruisons pas ces déchets, il y aura ensuite des problèmes de contamination secondaire ».

Un procédé ‘réparateur’, en cours de tests en Californie, est basé sur l’application de rayons UV sur une solution contenant des PFBS, avec de l’iodure et du sulfite … - Il a été constaté « qu’après 24 heures d’irradiation, moins de 1% des PFB persistants sont détectés » après ce traitement.

Retour au début de l’introduction

Retour au début du dossier


Sommaire

Retour au début de l’introduction

Retour au début du dossier

Formule développée du PFOA

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/d9/PFOS-anion-3D-vdW.png/220px-PFOS-anion-3D-vdW.png

Modèle de remplissage de l’espace du PFOS

Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS, de l’anglais per- and polyfluoroalkyl substances) sont des composés organofluorés synthétiques comportant un ou plusieurs groupes fonctionnels alkyle per- ou polyfluorés. Elles contiennent donc au moins un groupement perfluoroalkyle, –CnF2n–1,2. Selon l’OCDE, il existe au moins 4 730 PFAS différentes avec au moins trois carbones perfluorés3.

Certaines PFAS telles que le PFOS et le PFOA sont retrouvées dans les organismes vivants et sont toxiques et écotoxiques.

Un sous-groupe des PFAS, les tensioactifs fluorés, possèdent une « tête » hydrophile en plus de la « queue » fluorée4. En tant que tensioactifs, ils abaissent plus efficacement la tension de surface de l’eau que les hydrocarbures tensioactifs… -

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Substances_per-_et_polyfluoroalkyl%C3%A9es

Retour au début du sommaire


  • Alerte aux perfluorés (PFAS), substances chimiques dangereuses et persistantes, présentes dans des emballages en contact avec des aliments ! - Le 20 mai 2021 - pfas - Générations Futures

Important – Après avoir pris connaissance des résultats de l’enquête, certaines enseignes françaises nous ont fourni les précisions suivantes :

Domnio’s pizza France, dont nous n’avons pas fait analyser d’emballages en France, nous a précisé avoir choisi « de faire confiance à des fournisseurs de qualité pour produire les contenants de nos produits. Des organismes et laboratoires indépendants réalisent très régulièrement des tests et analyses sur les matériaux de nos emballages qui démontrent l’absence de substances fluorées dans les matières en contact avec la nourriture. Aussi, l’ensemble des attestations obtenues récemment démontrent la conformité de nos emballages grâce à l’utilisation de papiers kraft 100 % fibres vierges pour le contact direct avec nos pizzas. »

McDonald’s France, dont nous n’avons pas fait analyser d’emballages en France, nous a indiqué que McDonald’s, à l’échelle internationale, s’est engagé à supprimer tous les composés fluorés au sein de ses emballages de service à horizon 2025. Au niveau français, ils nous ont confirmé que « nous n’avons d’ores et déjà plus aucun composé dit nocif (PFAs, PFOAs et PFOs) au sein de nos emballages« .

Biocoop, dont nous avons fait analyser un sac de course en papier kraft recyclé, nous a informé que les sacs krafts référencés par Biocoop et vendus en magasins sont tous non traités chimiquement et ne subissent pas d’enduction. Ils sont composés soit uniquement de fibres végétales vierges soit d’un mélange de fibres vierges et de fibres recyclées pour limiter les impacts environnementaux. Biocoop est la seule enseigne française, dont des emballages ont été analysés dans le cadre de l’étude européenne, qui a répondu à nos sollicitations et qui nous a fait part de son intention d’assurer un très haut niveau de sécurité de ses produits tant d’un point de vue qualité/santé, qu’au niveau environnemental. Nous échangeons régulièrement avec l’enseigne qui a immédiatement instruit et approfondit le sujet.

PFAS : De quoi s’agit-il ?

Les PFAS, qualifiés de polluants chimiques “éternels », constituent une famille chimique complexe regroupant près de 4500 composés distincts. Ces composés sont largement utilisés, notamment pour leurs propriétés antiadhésives ou anti-tâches. Les PFAS sont extrêmement persistants et mobiles. Leur élimination de l’environnement et de l’eau potable en particulier est difficile et coûteuse. Leur présence dans les emballages à usage unique des fast-foods notamment – en très grandes quantités et pour une utilisation de quelques minutes seulement – créée de nombreux déchets contenant ces substances préoccupantes, polluant l’environnement et s’accumulant tout au long de la chaîne alimentaire.

Effets sur l’environnement et sur la santé

Outre la persistance dans l’environnement de ces composés, des effets sanitaires liés aux PFAS sont également possibles. Ainsi, si nos ONG ont ciblé les PFAS c’est notamment parce que des études scientifiques ont associé l’exposition à un certain nombre de PFAS à de graves effets néfastes sur la santé, notamment des cancers, et à des impacts sur les systèmes immunitaire, reproducteur et hormonal, ainsi qu’à une réponse réduite aux vaccinations. Dans le contexte des emballages alimentaires, des études ont également montré que les PFAS peuvent migrer de l’emballage vers les aliments, ajoutant à l’exposition globale aux PFAS de la population générale.

Pour comprendre en 2 minutes ce que sont les PFAS, visionnez notre vidéo pédagogique :

Résultats de l’enquête ?

Alors que, selon le journal The Guardian, des géants de la chimie auraient caché les dangers de ces fameux « produits chimiques éternels » présents dans les emballages alimentaires [1], Générations Futures et 8 autres organisations européennes à but non lucratif [2] ont voulu savoir si l’utilisation de ces produits chimiques PFAS dans les emballages alimentaires et la vaisselle jetables était une pratique répandue en Europe.

Les résultats révélés ce jour montrent que l’utilisation des PFAS semble très répandue. Sur 42 produits analysés en laboratoire, 32 échantillons, dont des emballages provenant de grandes chaînes mondiales de restauration ont été probablement traités intentionnellement avec des PFAS [3] (selon la valeur indicatrice de l’administration vétérinaire et alimentaire danoise pour le fluor organique total [4]). 

Par ailleurs, parmi les 42 échantillons analysés, 17 ont été sélectionnés pour étudier la perturbation de l’activité thyroïdienne en tant qu’effet potentiel indésirable dû à l’exposition aux PFAS. Le test d’écotoxicité réalisé (bioanalyse de type FITC-T4) a confirmé que les PFAS présents dans les échantillons d’emballages alimentaires testés avaient le potentiel de créer des déséquilibres des hormones thyroïdiennes.

Et en France ? 

En France, un total de 15 échantillons a été récolté en juillet 2020 auprès d’un magasin Biocoop et de deux fournisseurs français d’emballages et de vaisselles jetables à usage unique pour les professionnels de la restauration sur des sites de vente en ligne : La boutique du jetable et Le bon emballage.

Une fois le test de perle d’huile réalisé [5], 6 emballages ont été sélectionnés pour être analysés. Il s’agit d’emballages jetables (boîtes pour vente à emporter) en pulpe végétale, de sachets pour sandwichs, d’emballages papiers pour burger ou encore de sachets pour cornets de frites. Sur les 6 emballages retenus, les tests ont toujours révélé la présence de PFAS, avec une concentration élevée pour 5 échantillons montrant la présence probablement intentionnelle de ces perfluorés (selon la valeur indicatrice de l’administration vétérinaire et alimentaire danoise pour le fluor organique total [4]) et une présence sous forme de trace pour le sixième du fait probablement de l’utilisation de papier recyclé.

Nous proposons aux internautes de se mobiliser-vous, d’alerter et d’interpeller sans plus attendre certaines enseignes de fast food, de boulangerie, sandwicherie françaises*, ainsi que des grossistes auprès desquels elle a acheté les échantillons d’emballages analysés dans l’enquête européenne, pour leur demander de s’engager à éliminer progressivement les PFAS de leurs produits sans attendre l’entrée en vigueur de réglementations spécifiques et rejoindre le mouvement d’entreprise « Non aux PFAS » (No to PFAS) dirigé par ChemSec.

Sans plus attendre, mobilisez-vous, alertez et interpellez les enseignes susceptibles d’être concernées par ce sujet

L’interdiction des PFAS est possible ! 

Dans certains pays, des réglementations efficaces visant à inciter les entreprises à renoncer aux PFAS ont été mises en place. Ainsi, au Danemark, leur utilisation dans les emballages alimentaires en papier et en carton est interdite depuis juillet 2020. Notre enquête montre d’ailleurs qu’aucun des sacs de frites McDonald’s échantillonnés achetés au Danemark après l’interdiction ne présentait de traitement aux PFAS, contrairement aux constats faits en République tchèque et au Royaume-Uni pour des produits similaires.

Pour aller plus loin téléchargez :

Lire notre traduction sur notre site de campagne Désintox

[2] 99 échantillons d’emballages alimentaires jetables et de vaisselle en papier, carton et fibres végétales moulées ont été achetés dans six pays différents : le Royaume-Uni, le Danemark, l’Allemagne, la France, les Pays-Bas et la République tchèque, entre mai et décembre 2020 (par exemple, sacs à sandwich et à pâtisserie, boîtes pour aliments à emporter). Les ONG Arnika (République tchèque), BUND (Allemagne), CHEM Trust (Royaume-Uni), ClientEarth (Royaume-Uni), the Danish Consumer Council (Danemark), Générations Futures (France), Health and Environment Alliance (HEAL) (Belgique), the International Pollution Elimination Network (IPEN) (Suède) et Tegengif-Erase all Toxins (Pays-Bas) ont participé aux tests.

[3] Au total, 42 échantillons ont été analysés par un laboratoire accrédité pour leur teneur en fluor organique total (FOT), un indicateur accepté de la teneur totale en PFAS, ainsi que pour 55 substances PFAS individuelles. 99% des PFAS utilisés pour traiter les échantillons n’ont pas pu être identifiés individuellement avec certitude par une analyse ciblée des PFAS. Ce manque de données spécifiques est préoccupant, car nous savons que les PFAS persistent dans l’environnement, que l’exposition à ces composés peut avoir des effets nocifs sur la santé et qu’ils peuvent migrer des emballages vers les aliments.

[4] Ministry of Environment and Food of Denmark, Danish Veterinary and Food Administration (2020). Ban on fluorinated substances in paper and board food contact materials (FCM). Factsheet, June 2020. 

[5] Pour connaître facilement la présence de PFAS dans vos emballages de restauration rapide, vous pouvez effectuer le test de la perle d’huile permettant de mettre en évidence les propriétés oléophobes d’un matériau : https://www.pfasfree.org.uk/beadtest. 

PFAS : Une contamination importante du sol, de l’air et de l’eau par des composés perfluoréshttps://www.generations-futures.fr/...

Générations Futures dénonce dans un rapport une contamination importante du sol, de l’air et de… Lire la suite... >

pfas

Produits chimiques persistants : Des ONG s’opposent à un géant de la chimie #PFAS #perfluorés #DarkWatershttps://www.generations-futures.fr/...

Les ONG ClientEarth et CHEM Trust comparaîtront devant la Cour de justice de l’Union européenne… Lire la suite... >

pfas

Sénateurs et Sénatrices : Votez en faveur des amendements interdisant les PFAS !https://www.generations-futures.fr/...

Le 14 juin les membres du Sénat débattront dans le cadre du Projet de Loi… Lire la suite... >

Agissez :https://www.generations-futures.fr/a besoin de toutes les forces vives pour poursuivre son action- Faireun don - Deveniradhérent - Devenirbénévole - Recevez nos informations Inscription newsletter

Générations Futures - Protéger les générations futures des ... -Générations futures : 179 rue de Lafayette 75010 Paris France 01 45 79 07 59 - Siège social : Générations futures 935 Rue de la Montagne 60650 Ons en Bray

Presse - Générations Futures

© Générations Futures - Mentions légales Presse Boite à outils Documents internes - Source : https://www.generations-futures.fr/actualites/pfas-rapport/

Retour au début du sommaire


  • PFAS : des substances chimiques dans le collimateur - 02/05/2022 – Documentation ‘anses.fr’ - Santé et environnement
    Les per et polyfluoroalkylées, plus connus sous le nom de PFAS, sont des substances aux propriétés chimiques spécifiques qui expliquent leur utilisation dans de nombreux produits de la vie courante : vêtements techniques, mousses à incendie, emballages alimentaires, etc. Extrêmement persistants, les PFAS se retrouvent dans tous les compartiments de l’environnement et peuvent contaminer les populations à travers l’alimentation ou l’eau consommée. La problématique des PFAS traversant largement les frontières, c’est aujourd’hui à l’échelle européenne que leur surveillance et leur évaluation sont menées.

Que sont les PFAS et où les trouve-t-on ?

Les substances per- et polyfluoroalkylées, également connues sous le nom de PFAS, sont une large famille de plus de 4000 composés chimiques. Antiadhésives, imperméabilisantes, résistantes aux fortes chaleurs, les PFAS sont largement utilisés depuis les années 1950 dans divers domaines industriels et produits de consommation courante : textiles, emballages alimentaires, mousses anti-incendie, revêtements antiadhésifs, cosmétiques, produits phytosanitaires, etc.

Ces substances chimiques sont très nombreuses et varient selon le nombre de carbones qui les constituent. Plus elles contiennent de carbone et plus elles sont persistantes dans l’environnement. L’une des sous-familles les plus connues sont le PFOA (acide perfluorooctanoïque) et le PFOS (sulfonate de perfluorooctane), ces derniers étant les plus persistants dans l’environnement.

Les aliments, en particulier avec les produits de la mer, constituent des sources conséquentes d’exposition de l’Homme à ces composés. Pour les aliments courants, les concentrations les plus élevées de PFOA et PFOS sont retrouvées dans les crustacés et les mollusques. L’eau destinée à la consommation humaine (EDCH) peut également être une source de contamination.

Au cours des dernières décennies, les perfluorés à longue chaîne carbonée ont été en partie substitués par des perfluorés à chaîne courte, plus mobiles dans les sols par exemple restent néanmoins persistants et peuvent présenter un niveau équivalent de préoccupation.

Pourquoi appelle-t-on les PFAS les « produits chimiques éternels » ?

Les PFAS contiennent tous des liaisons carbone-fluor très stables. Ils varient selon la longueur de leur chaîne carbonée. Ces liaisons chimiques stables en font des composés chimiques très peu dégradables une fois dans l’environnement. C’est la raison pour laquelle on les surnomme parfois les « forever chemicals » ou « produits chimiques éternels ».

Pourquoi ces composés sont-ils préoccupants et quels risques présentent-ils pour notre santé ?

L’utilisation variée de ces composés chimiques, combinée à leur caractère très persistant entraîne une contamination de tous les milieux : l’eau, l’air, les sols ou encore les sédiments. Certains s’accumulent dans les organismes vivants et se retrouvent dans la chaîne alimentaire. D’autres, plus mobiles, sont transportés sur de très longues distances par l’eau ou l’air et peuvent se retrouver jusque dans les océans Arctique et Antarctique.

Nous pouvons ainsi être exposés aux PFAS dans notre environnement intérieur, parfois sur notre lieu de travail, à travers notre alimentation ou encore via l’eau potable que nous consommons.

Concernant les effets sur la santé, la toxicité de ces composés chimiques est multiple : ils provoquent une augmentation du taux de cholestérol, peuvent entraîner des cancers, causer des effets sur la fertilité et le développement du fœtus. Ils sont également suspectés d’interférer avec le système endocrinien (thyroïde) et immunitaire. Cet effet des PFAS sur le système immunitaire a récemment été mis en exergue par l’EFSA qui considère que la diminution de la réponse du système immunitaire à la vaccination constitue l’effet le plus critique pour la santé humaine.

Comment les PFAS sont-ils réglementés ?

Au niveau international 

La convention de Stockholm, accord international (2001) visant à encadrer certains polluants organiques persistants, réglemente plusieurs composés de la famille des PFAS au niveau mondial : le PFOS est restreint depuis 2009 et le PFOA est interdit à l’import, l’export et à la production, depuis 2020. La famille de l’acide perfluorohexane sulfonique (PFHxS), ses sels et composés apparentés sont envisagés pour une inclusion prochaine dans ladite Convention.

Au niveau européen

En Europe, plusieurs actions sont en cours pour compléter la convention de Stockholm sur d’autres familles de perfluorés.

L’ensemble des initiatives européennes sur le sujet ont récemment été mises en avant dans la stratégie de l’Union européenne pour la durabilité dans le domaine des produits chimiques. Cette stratégie est le premier pas sur la voie de l’ambition « zéro pollution » pour un environnement exempt de substances toxiques annoncée dans le pacte vert pour l’Europe.

  • Via le règlement REACH 1907/2006 
    La stratégie mentionne spécifiquement les PFAS comme étant d’intérêt prioritaire pour la gestion des risques. Dans ce contexte, une restriction globale des PFAS, portée par 5 Etats membres - Suède, Norvège, Danemark, Pays-Bas et Allemagne - a été annoncée. Une analyse est en cours pour définir les contours de cette mesure d’envergure.
  • Réglementation dans les eaux de consommation
    Les PFAS font partie des nouveaux paramètres introduits à l’occasion de la refonte de la directive européenne 2020/2184 du 16/12/2020 relative à la qualité des EDCH. Ainsi, 20 PFAS sont ciblés et une limite de qualité (0,10 µg/L) est fixée pour la somme de ces 20 molécules dans les EDCH. Un autre paramètre plus global, intitulé « PFAS (total) », est également introduit avec une limite de qualité associée de 0,50 µg/L.

Par ailleurs, le PFOS et ses dérivés figurent dans la liste des substances prioritaires de la directive cadre sur l’eau. Ils sont donc intégrés dans la surveillance et le contrôle des masses d’eau à l’échelle de l’Union européenne pour améliorer la qualité des eaux, tant au regard de l’état chimique que de l’état écologique. A l’échelle nationale, il faut se référer à l’arrêté du 25 janvier 2010 modifié établissant le programme de surveillance de l’état des eaux en application de l’article R. 212-22 du code de l’environnement. Dans ce cadre, le PFOS et plusieurs autres PFAS sont surveillés en France dans les milieux aquatiques depuis 2019.

  • Réglementation dans les matériaux au contact des denrées alimentaires
    Certains PFAS sont utilisés dans la formulation des matériaux au contact des denrées alimentaires ou MCDA. Actuellement, il n’existe pas de liste définitive référençant l’ensemble des PFAS utilisés dans ces matériaux. Néanmoins, en 2020, l’OCDE a mené des travaux afin de lister l’usage de ces substances dans les MCDA. Ces substances sont principalement utilisées dans les emballages en papier/carton comme constituants de barrières étanches vis-à-vis des aliments, notamment liquides. L’Agence sanitaire allemande (BfR) a référencé 12 substances pour ce type d’application. Concernant les MCDA à base de matière plastique (règlement 10/2011), le sel d’ammonium du PFOA est autorisé comme additif technologique uniquement pour une utilisation dans des objets réutilisables. Cette substance est également répertoriée dans la liste ESCO (inventaire de substances utilisées par les Etats membres de l’Union européenne) pour un usage dans les encres d’imprimerie.

Quels sont les travaux menés par l’Agence sur ces composés ?

L’Agence a mené d’importants travaux sur les PFAS pour :

  • mieux comprendre les usages, les sources d’exposition et la toxicité de ces composés,
  • élaborer des valeurs toxicologiques de référence pour certaines substances,
  • évaluer le risque associé au relargage de PFOA par les revêtements des ustensiles de cuisine anti-adhésifs,
  • établir un état des lieux de la présence de PFAS dans les ressources en eaux et dans l’eau destinée à la consommation humaine.
    Parce que ces substances traversent les frontières et que leur surveillance et leur évaluation demandent des moyens financiers considérables, des études sont aujourd’hui menées au niveau européen et l’ANSES est impliquée dans les comités d’experts en charge de l’évaluation de ces dossiers dans le cadre de REACH.

A ce titre, l’Anses et l’INSERM ont co-construit avec des partenaires européens un programme ambitieux de surveillance de nos expositions aux substances chimiques. Le programme européen de biomonitoring HBM4EU inclut cette large famille de substances et a permis de définir la répartition des expositions en Europe. Les objectifs de HBM4EU sont multiples et permettront de répondre aux questions que se posent les régulateurs sur cette large famille : niveaux d’imprégnation des populations, développement de biomarqueurs et de méthodes analytiques, recherche sur les alternatives aux substances déjà interdites, etc.

Découvrir– Anses 14 rue Pierre et Marie Curie 94701 Maisons-Alfort Cedex 01 49 77 13 50 - Se rendre au siège de l’Anses - Connaître l’Anses : Carte d’identité Notre organisation Foire aux questions - Liens utiles : Mentions légales Marchés publics Recrutement Accessibilité : Non conforme - Liens rapides

Anses - Agence nationale de sécurité sanitaire de l ...

ANSES - POnTE Project

Source : https://www.anses.fr/fr/content/pfas-des-substances-chimiques-dans-le-collimateur

Retour au début du sommaire


  • Les PFAS, des substances chimiques inquiétantes de plus en plus encadrées - Julien Cottineau -13 Mai 2022 \ 10h00 ‘ Document ‘Usine Nouvelle’ - Réservé aux abonnés
    Ultra-persistantes dans l’environnement et les organismes vivants, parfois reconnues pour leur toxicité, les substances chimiques perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS) sont de plus en plus décriées. Certaines sont même interdites dans l’UE.

Les PFAS, des substances chimiques inquiétantes de plus en plus encadrées

© L’Usine Nouvelle

Les PFAS, un ensemble qui regroupe des milliers de substances chimiques, sont de plus en plus encadrées en raison de leur caractère extrêmement persistant dans l’environnement et de leur toxicité.

Les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées sont regroupées sous l’acronyme PFAS. Cette famille, au cœur d’une enquête journalistique autour de la plateforme chimique de Pierre-Bénite (Rhône), comprend plusieurs milliers de substances, utilisées dans une multitude d’applications industrielles et de produits courants depuis les années 1940 et 1950. Leurs atouts : des caractéristiques physico-chimiques intéressantes comme leur stabilité à des chaleurs intenses, des propriétés tensioactives (pour le nettoyage), ou encore d’imperméabilité à l’eau et aux graisses. On les retrouve dans une myriade de secteurs : aéronautique, textile, construction, électronique, dispositifs médicaux, matériaux au contact d’aliments. Elles sont également employées dans la lutte anti-incendie. Mais les PFAS sont dans le collimateur des autorités sanitaires mondiales, surtout européennes, pour plusieurs raisons.

Ces substances sont décrites par l’Agence européenne des produits chimiques (Echa) comme une famille présentant les liaisons chimiques parmi les plus solides de la chimie organique, ce qui les rend particulièrement résistantes à la dégradation et donc propices à l’accumulation dans l’environnement et les organismes. Dans un document en ligne, l’Echa souligne même qu’elles persistent « dans l’environnement plus longtemps que n’importe quelle autre substance produite par l’Homme ». Se présentant sous forme gazeuse, liquide, ou de polymères solides, les PFAS sont à chaînes carbonées longues ou courtes.

Interdictions et restrictions de PFAS à la chaîne...

Au-delà de leur persistance, certaines peuvent générer des effets toxiques. L’Echa souligne que les «  effets dangereux des PFAS à longue chaîne sur la santé humaine et l’environnement ont été les premiers à être reconnus par les scientifiques et les gouvernements dans le monde ». Certaines molécules sont reconnues ou suspectées d’être toxiques pour la reproduction, ou d’être dangereuses pour les fœtus, tandis d’autres sont cancérogènes, et d’autres soupçonnées d’être des perturbateurs endocriniens.

Interdictions et restrictions par sous-famille se sont ainsi multipliées dans l’Union européenne. Selon l’Echa, les PFOS (acides perfluorooctanesulfoniques) sont interdits depuis plus de dix ans, et le PFOA (acides pentadécafluorooctanoïques) et ses dérivés sont bannis depuis 2020. Le règlement Reach, qui régit les substances chimiques dans l’UE, prévoit l’interdiction des PFCA (acides perfluorocarboxyliques) et dérivés à partir de février 2023. La sous-famille des PFHxA (acides undécafluorohexanoïques) pourrait l’être dans les prochains mois. D’autres restrictions pourraient s’étendre à court terme. Les Pays-Bas, l’Allemagne et les pays scandinaves proposent de bannir un vaste ensemble de PFAS, tandis que d’autres Etats membres comme la France, dans le cadre d’une conférence interministérielle européenne qui se tient à Paris les 11 et 12 mai, pourrait proposer d’élargir l’interdiction à tous les PFAS, indique-t-on du côté du ministère de la Transition écologique.

… et surveillance accrue en France dans les eaux

Jeudi 11 mai, d’ailleurs, un nouvel arrêté a été annoncé en France sur l’élargissement des substances chimiques à surveiller dans les eaux de surface et souterraines. L’arrêté, qui renforce la directive européenne cadre sur l’eau, « impose désormais la surveillance d’une centaine de nouvelles substances chimiques, dont des composés perfluoroalkylés (PFAS), qui sont des polluants émergents devant faire l’objet d’une surveillance renforcée », selon un communiqué du ministère de la Transition écologique. Le document ajoute que ces «  nouvelles obligations » seront « déclinées sur tous les bassins hydrographiques métropolitains et ultra-marins dès cette année ». Cela concerne les eaux souterraines et les eaux de surface, comme les cours d’eau, les plans d’eau, les eaux de transition et les eaux côtières.

Face aux dangers et aux normes de plus en plus contraignantes, l’industrie chimique s’est adaptée ces dernières années. Les groupes producteurs ou utilisateurs de PFAS dans leurs procédés et produits chimiques ont déjà trouvé des substances de substitution, notamment pour les PFAS à longue chaîne, ou travaillent activement à trouver des molécules de substitution ou à se passer de ces substances.

Sur le même sujet :

28 juin 22 09h00 - 240 min Matinée industrie durable Proposé par La rédaction Usine Nouvelle Je m’inscris au webinar

L’USINENOUVELLE.com, leader de l’information professionnelle B2B, vous propose de suivre l’actualité économique et industrielle des secteurs automobile et nouvelles mobilités, aéronautique et spatial, agroalimentaire, énergie et développement durable, santé, cosmétique et luxe, chimie, transports, BTP, défense, plasturgie, métallurgie, matières premières et matériaux, biens de consommation, électronique, informatique, télécoms, cybersécurité, numérique et des nouvelles technologies. Une marque du groupe

Source : https://www.usinenouvelle.com/article/les-pfas-des-substances-chimiques-inquietantes-de-plus-en-plus-encadrees.N2004187

Retour au début du sommaire


  • Risque des perfluorés (PFAS) dans les aliments : des analyses encore plus sensibles en réponse aux demandes de l’EFSA - Des molécules persistantes qui s’accumulent dans l’environnement et dans l’organisme – Document ‘eurofins.fr’
    La famille des contaminants per- et polyfluoroalkylés (PFAS) est constituée de plus de 4700 molécules chimiques artificielles produites depuis les années 40. Leurs propriétés physico-chimiques de résistance aux fortes chaleurs, aux acides, à l’eau et aux graisses expliquent leur présence dans de nombreuses applications industrielles et dans une multitude de produits de consommation. A titre d’exemples, les PFAS sont utilisés dans les emballages en papier et en carton pour un usage alimentaire, dans les ustensiles de cuisines (notamment pour tout le matériel anti-adhésif), dans les textiles (vêtements d’extérieur, tissus d’ameublement), dans certains pesticides et médicaments, dans les mousses anti-incendie, dans les imperméabilisants, les isolants de fils électriques, les vernis, les peintures et même dans certains cosmétiques.

Extrêmement persistantes dans notre environnement et dans notre corps, ces molécules sont connues sous le nom de « produits chimiques éternels ». S’accumulant au fil du temps dans l’environnement et chez l’être humain, ces substances pourraient avoir de potentiels impacts sur la santé. L’exposition à ces contaminants peut se produire de différentes manières (métiers à risques, contacts avec la peau, inhalation) mais aussi via la consommation d’aliments à risque : l’eau potable, le poisson, les fruits, les œufs ou les produits transformés à base d’œuf, aliments en contact avec emballages en contenant ou cuisinés avec des ustensiles en contenant.

Des substances de plus en plus surveillées !

Du fait de leur potentielle nocivité, depuis 2004, la Convention de Stockholm sur les Polluants Organiques Persistants (POP) limite l’utilisation des PFAS qui étaient les plus courants : le PFOA et le PFOS. Mais ceux-ci ont été vite remplacés par d’autres molécules de synthèse de la même famille. En 2019, Santé Publique France a publié une enquête sur l’imprégnation de la population française par les composés perfluorés. Les résultats montrent que « les taux de quantification des composés perfluorés sont variables selon les substances, 7 étaient quantifiés à plus de 40 % chez les adultes et 6 chez les enfants. Le PFOA et le PFOS, les contributeurs les plus importants des niveaux d’imprégnation, ont été quantifiés à 100 % aussi bien chez les enfants que chez les adultes ».

Enfin, en septembre 2020, l’EFSA, Autorité européenne de sécurité des aliments a établi un nouveau seuil de sécurité pour ce risque PFAS en sommant l’exposition aux 4 molécules principales : l’acide perfluorooctanoïque (PFOA), le perfluorooctane sulfonate (PFOS), l’acide perfluorononanoïque (PFNA) et l’acide perfluorohexane sulfonique (PFHxS). La dose hebdomadaire tolérable (DHT) a été abaissé à 4,4 nanogrammes par kilogramme de poids corporel contre 8 nanogrammes auparavant.

Outre cette réévaluation toxicologique des niveaux d’apport tolérable, l’EFSA a aussi de nouveau souligné la nécessité de méthodes d’analyse plus sensibles pour les PFAS dans les aliments.

L’accompagnement Eurofins dans la maitrise de ce risque

Notre Centre de Compétence Eurofins pour les dioxines et les composés organiques persistants en Allemagne ne cesse de travailler à l’amélioration des méthodes analytiques existantes pour la détermination de ces molécules. Ainsi, suite à un important travail de développement et de validation, nos équipes ont mis en place avec succès une méthode optimisée avec des limites de quantification encore plus basses. Cette amélioration significative permet une surveillance plus sensible des PFAS dans les échantillons de denrées alimentaires et d’aliments pour animaux.

Pour plus d’information, contactez votre interlocuteur Eurofins habituel ou AgroalimentaireFR@eurofins.com.

Eurofins France : Eurofins Scientific France

Logo, Eurofins Scientific, Marque PNG - Logo, Eurofins Scientific, Marque transparentes | PNG gratuit

Source : https://www.eurofins.fr/agroalimentaire/actualit%C3%A9s/newsletter-agroalimentaire-france/focus-agroalimentaire-67-octobre-2021/risque-des-perfluor%C3%A9s-pfas-dans-les-aliments/

Retour au début du sommaire


  • Seulement trois ingrédients peuvent détruire rapidement les PFAS largement utilisés ’pour toujours’ : un nouveau procédé pour décomposer ces molécules durables le fait en quelques heures seulement – Traduction du 06 juin 2022 par Jacques Hallard d’un article de Nikk Ogasa en date du 03/06/2022, diffusé par ‘sciencenews.org’ sous le titre : Just 3 ingredients can quickly destroy widely used PFAS ‘forever chemicals’ – Référence : https://www.sciencenews.org/article/pfas-forever-chemicals-uv-iodide-perfluoroalkyl-polyfluoroalkyl-sulfite

    An outdoor view of an apparatus that removes chemicals from the public water supply. Two men in hardhats look on.

Photo - Les substances polyfluoroalkyles, ou PFAS, sont séparées de l’approvisionnement en eau dans des installations telles que celle-ci à Fullerton, en Californie. Une fois isolés, les produits chimiques durables doivent encore être détruits pour empêcher leur fuite dans l’approvisionnement en eau. Groupe MediaNews / Registre du comté d’Orange via Getty Images

La destruction des “produits chimiques pour toujours ’ toxiques peut être trouvée dans les produits de votre garde-manger.

Les substances perfluoroalkyles et polyfluoroalkyles, également appelées PFAS, peuvent persister dans l’environnement pendant des siècles. Bien que les effets sur la santé de seulement une fraction des milliers de types différents de PFAS aient été étudiés, la recherche a établi un lien entre l’exposition à des niveaux élevés de certains de ces produits chimiques d’origine humaine répandus et des problèmes de santé tels que le cancer et les problèmes de reproduction.

Maintenant, une étude montre que la combinaison de la lumière ultraviolette et de quelques produits chimiques courants peut décomposer presque tous les PFAS dans une solution concentrée en quelques heures seulement. Le processus consiste à projeter un rayonnement UV sur une solution contenant du PFAS et de l’iodure, qui est souvent ajouté au sel de table, et du sulfite, un conservateur alimentaire courant, rapportent des chercheurs dans le 15 mars Environmental Science & Technology.

“Ils montrent que lorsque [l’iodure et le sulfite] sont combinés, le système devient beaucoup plus efficace’, explique Garrett McKay, chimiste environnemental à la Texas A&M University de College Station, qui n’a pas participé à l’étude. “C’est un grand pas en avant.”

Une molécule de PFAS contient une chaîne d’atomes de carbone qui sont liés à des atomes de fluor. La liaison carbone-fluor est l’une des liaisons chimiques les plus fortes connues. Cette liaison collante rend les PFAS utiles pour de nombreuses applications, telles que les revêtements hydrofuges et oléofuges, les mousses anti-incendie et les cosmétiques (SN : 6/4/19 ; SN : 6/15/21).

En raison de leur utilisation répandue et de leur longévité, les PFAS ont été détectés dans les sols, les aliments et même l’eau potable. L’Environmental Protection Agency des États — Unis fixe les niveaux de santé recommandés pour l’APFO et le SPFO — deux types courants de PFAS-à 70 parties par billion.

Les installations de traitement peuvent filtrer les PFAS de l’eau à l’aide de technologies telles que les filtres à charbon actif ou les résines échangeuses d’ions. Mais ces processus d’élimination concentrent les PFAS dans des déchets qui nécessitent beaucoup d’énergie et de ressources pour être détruits, explique le coauteur de l’étude Jinyong Liu, chimiste environnemental à l’Université de Californie à Riverside. ’Si nous ne détruisons pas ces déchets, il y aura des problèmes de contamination secondaire.”

L’un des moyens les plus étudiés de dégrader les PFAS consiste à les mélanger dans une solution avec du sulfite, puis à pulvériser le mélange avec des rayons UV. Le rayonnement arrache les électrons du sulfite, qui se déplacent ensuite, coupant les liaisons carbone-fluor tenaces et décomposant ainsi les molécules.

Mais certains PFAS, comme un type connu sous le nom de PFBS, se sont avérés difficiles à dégrader de cette façon. Liu et ses collègues ont irradié une solution contenant des PFBS et du sulfite pendant une journée entière, pour constater que moins de la moitié du polluant contenu dans la solution s’était décomposée. Pour atteindre des niveaux de dégradation plus élevés, il a fallu plus de temps et du sulfite supplémentaire à verser à intervalles espacés.

Les chercheurs savaient que l’iodure exposé aux rayons UV produit plus d’électrons coupant les liaisons que le sulfite. Et des recherches antérieures ont démontré que l’irradiation UV associée à l’iodure seul pouvait être utilisée pour dégrader les produits chimiques PFAS.

Liu et ses collègues ont donc projeté des rayons UV sur une solution contenant des PFBS, de l’iodure et du sulfite. À la surprise des chercheurs, après 24 heures d’irradiation, moins de 1% des PFB tenaces sont restés.

De plus, les chercheurs ont montré que le processus détruisait d’autres types de PFAS avec une efficacité similaire et était également efficace lorsque les concentrations de PFAS étaient 10 fois supérieures à celles que la lumière UV et le sulfite seuls pouvaient dégrader. Et en ajoutant de l’iodure, les chercheurs ont découvert qu’ils pouvaient accélérer la réaction, dit Liu, rendant le processus beaucoup plus économe en énergie.

Dans la solution, l’iodure et le sulfite ont travaillé ensemble pour soutenir la destruction des molécules de PFAS, explique Liu. Lorsque les rayons UV libèrent un électron de l’iodure, cet iodure est converti en une molécule réactive qui peut ensuite récupérer les électrons libérés. Mais ici, le sulfite peut intervenir et se lier à ces molécules réactives et à l’oxygène piégeur d’électrons dans la solution. Ce ’piège’ à sulfites aide à garder les électrons libérés libres de séparer les molécules de PFAS pendant huit fois plus longtemps que si le sulfite n’était pas là, rapportent les chercheurs.

Il est surprenant que personne n’ait jamais démontré l’efficacité de l’utilisation de sulfite avec de l’iodure pour dégrader les PFAS auparavant, dit McKay.

Liu et ses collègues collaborent maintenant avec une société d’ingénierie, utilisant leur nouveau procédé pour traiter les PFAS dans un flux de déchets concentré. Le test pilote se terminera dans environ deux ans.

Citations

Z. Liu et al. Accelerated degradation of perfluorosulfonates and perfluorocarboxylates by UV/sulfite + iodide : reaction mechanisms and system efficiencies. Environmental Science & Technology. Vol. 56, March 15, 2022, p. 3699. doi : 10.1021/acs.est.1c07608.

Y. Qu et al. Photo-reductive defluorination of perfluorooctanoic acid in water. Water Research. Vol. 44, May 2010, p. 2939. doi : 10.1016/j.watres.2010.02.019.

U.S. Environmental Protection Agency. Our current understanding of the human health and environmental risks of PFAS.

Nikk Ogasa

About Nikk Ogasa E-mailTwitter- Nikk Ogasa is a staff writer who focuses on the physical sciences for Science News. He has a master’s degree in geology from McGill University, and a master’s degree in science communication from the University of California, Santa Cruz.

Nikk Ogasa est un rédacteur spécialisé dans les sciences physiques pour Science News. Il est titulaire d’une maîtrise en géologie de l’université McGill et d’une maîtrise en communication scientifique de l’université de Californie à Santa Cruz.

Science News

Science News | The latest news from all areas of science

Source de l’article original : https://www.sciencenews.org/article/pfas-forever-chemicals-uv-iodide-perfluoroalkyl-polyfluoroalkyl-sulfite

Retour au début du sommaire

Retour au début de l’introduction

Retour au début du dossier


Traduction, [compléments] et intégration de liens hypertextes par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 07/06/2022

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIAS Chimie Pollution Toxicité Substances chimiques dangereuses et persistantes (per- et polyfluoroalkylées PFAS).5.docx

Mis en ligne par le co-rédacteur Pascal Paquin du site inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, indépendant de tout parti, géré par Yonne Lautre : https://yonnelautre.fr - Pour s’inscrire à nos lettres d’info > https://yonnelautre.fr/spip.php?breve103

http://yonnelautre.fr/local/cache-vignettes/L160xH109/arton1769-a3646.jpg?1510324931

— -