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"Les peuples indigènes, qui sont les plus grands protecteurs de la biodiversité, ont besoin d’être protégés : ils conservent les écosystèmes depuis des millénaires mais aujourd’hui le monde développé veut les expulser" par Scientific American

Traduction et compléments de Jacques Hallard

jeudi 7 octobre 2021, par Scientific American


ISIAS Biodiversité Océans

Les peuples indigènes, qui sont les plus grands protecteurs de la biodiversité, ont besoin d’être protégés : ils conservent les écosystèmes depuis des millénaires mais aujourd’hui le monde développé veut les expulser

Ajout : ‘30X30’ – Feuille de route pour la protection des océans - Publié en 2019 par ‘Greenpeace’

Traduction du 6 octobre 2021 par Jacques Hallard d’un article émanant de la revue ‘Scientific American’ : The Editors | Scientific American October 2021 Issue - Conservation – Titre : Biodiversity’s Greatest Protectors Need Protection – Référence : https://www.scientificamerican.com/article/biodiversitys-greatest-protectors-need-protection/ - Illustration - Credit : Alix Pentecost Farren

À la fin du XIXe siècle, Yellowstone, Sequoia et Yosemite sont devenus les premiers des grands parcs nationaux américains, décrits par l’auteur et historien Wallace Stegner [né le 18 février 1909 à Lake Mills dans l’Iowa et mort le 13 avril 1993, est un écrivain, romancier et historien américain écologiste ; on le surnomme souvent le doyen des écrivains de l’Ouest1… ] comme la ’meilleure idée de l’Amérique’. Mais les parcs ont été dévastateurs pour les Amérindiens qui avaient vécu ou chassé à l’intérieur de leurs frontières et qui ont été expulsés : ce fut essentiellement un acte de colonialisme au nom de la conservation.

Au XXe siècle, des réserves similaires ont commencé à être créées dans les pays en développement, créant des millions de ’réfugiés de la conservation’ alors même que les forêts voisines étaient cédées aux industries extractives. Les zones protégées n’ont pas réussi à compenser les aspects destructeurs du développement. Les espèces végétales et animales disparaissent plus rapidement que jamais depuis l’événement qui a anéanti la plupart des dinosaures il y a 65 millions d’années. Même les humains ne sont pas assurés de survivre.

Les États-Unis ont fait un petit pas pour se racheter. En juin 2021, la secrétaire d’État à l’Intérieur, Debra Haaland, première Amérindienne à occuper un poste ministériel, a fait part de son intention de sauvegarder la nature et la justice en restituant la réserve nationale de bisons à la confédération Salish et Kootenai.

[Voir également : Deb Haaland, première personne amérindienne à devenir ministre aux Etats-Unis – Vidéo 1:35 - 16 mars 2021 – « La parlementaire #DebHaaland a reçu lundi le feu vert du Sénat américain pour entrer au cabinet de #JoeBiden, devenant la première personne amérindienne à devenir ministre aux #EtatsUnis ». Source ].

L’administration Biden doit maintenant aller plus loin. Lors de la réunion de 2021 de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB), elle doit veiller à ce qu’un plan ambitieux de promotion de la biodiversité donne des moyens d’action aux communautés autochtones et autres dans le monde entier, au lieu de les punir pour leurs succès en matière de conservation.

[La Convention sur la diversité biologiquehttps://www.un.org › biological-diversity-day › conven...- 22 mai 2021 — La Convention sur la diversité biologique (CDB) est un traité international juridiquement contraignant qui a trois principaux objectifs : la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable de la diversité biologique et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques. Son but général est d’encourager des mesures qui conduiront à un avenir durable].

En 2016, le biologiste Edward O. Wilson a réagi à la crise de la biodiversité en demandant que la moitié de la Terre soit laissée à l’état sauvage. Son cri de ralliement a donné naissance à la campagne ’30x30’ visant à protéger 30 % de la surface terrestre et marine de la Terre d’ici 2030. Soutenu par de nombreux scientifiques, de grandes organisations de protection de la nature, les plus de 60 pays membres de la coalition ’High Ambition’ pour la nature et l’homme, et un milliard de dollars versé par un entrepreneur suisse, cet objectif devrait être adopté par la CDB (Convention des Nations unies sur la diversité biologique) lors de sa réunion d’octobre.

[Note sur Edward Osborne Wilson, appelé couramment E. O. Wilson, né le 10 juin 1929 à Birmingham, Alabama, est un biologiste, entomologiste et myrmécologue de notoriété mondiale. Il est le fondateur de la sociobiologie. En 1988, il consacre le terme biodiversité, développé au début du XXIe siècle ; champ scientifique dans lequel, depuis, il met ses expertises à contribution1. Les graves menaces qui pèsent sur la biodiversité sont sa préoccupation majeure2, combat qu’il poursuit avec ses livres. Ces dernières années, tout en continuant à donner des cours et des conférences, Wilson s’est activement et intimement associé au projet de renaissance du parc national de Gorongosa au Mozambique au côté des scientifiques sur le terrain… - Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Osborne_Wilson ].

Mais les critiques reprochent à certains partisans du ‘’30x30’ de rechercher ’un nouveau modèle de colonialisme’ qui oblige les moins responsables du changement climatique, de la perte de biodiversité et d’autres crises environnementales, à payer le prix le plus élevé pour les éviter. Le ‘30x30’ pourrait être utilisé par les élites d’États-nations contestés démocratiquement, comme un prétexte pour s’emparer des terres de groupes marginalisés.

Les territoires des peuples indigènes abritent actuellement 80 % de la biodiversité restante de la Terre et séquestrent près de 300.000 milliards de tonnes de carbone. C’est précisément en raison de cette abondance que ces zones sont susceptibles d’être parmi les premiers endroits visés par la ’protection’. Si cela se produit, les personnes qui défendent la nature contre les appétits voraces de ‘Pays du Nord’, souvent au prix de leur vie, seront pénalisées pour leurs efforts. Selon une estimation, jusqu’à 300 millions d’habitants des forêts et autres pourraient être chassés de leurs territoires.

De telles saisies ont déjà lieu. Dans le bassin du Congo, par exemple, des éco-gardes armés ont brutalement expulsé les Pygmées de la forêt tropicale pour créer des zones protégées. Ces réserves de faune sauvage se sont étendues à la suite d’une résolution de la CDB (Convention des Nations unies sur la diversité biologique) en 2010, visant à consacrer 17 % de la surface terrestre de la Terre à la nature. Pourtant, les zones protégées sont entourées ou parfois même recouvertes de concessions pétrolières, minières ou forestières. Sans surprise, les populations de chimpanzés, de gorilles et d’éléphants ont continué à décliner alors même que les peuples pygmées ont été condamnés à la pauvreté et à la misère.

Il existe un moyen de faire de la conservation mondiale un succès. Les communautés indigènes sont aussi bonnes, sinon meilleures, que les gouvernements pour protéger la biodiversité et conservent déjà un quart de la surface terrestre de la planète. La CDB (Convention des Nations unies sur la diversité biologique) doit veiller à ce qu’elles obtiennent des droits sûrs sur leurs territoires, ainsi que les ressources nécessaires pour les défendre. En outre, les signataires de la CDB devraient s’engager à rendre certaines zones protégées, qui couvrent aujourd’hui environ 17 % des terres de la planète, aux communautés auxquelles elles ont été arrachées.

Les États-Unis pourraient montrer la voie dans cet effort. La vision de l’administration Biden pour la campagne ‘30x30’, publiée en mai 2021, comprend un engagement à soutenir les populations locales, en particulier les administrations tribales, dans la conservation et la restauration de la biodiversité. Les États-Unis doivent porter cette détermination sur la scène mondiale lors de la réunion des Nations unies et contribuer à sauver la nature et ses plus ardents défenseurs du modèle de conservation militarisé dont ils ont été les pionniers il y a un siècle et demi. Il s’agit d’une étape cruciale vers un sursis pour les incroyables formes de vie qui partagent notre planète, ainsi que pour leurs gardiens indigènes.

Cet article a été initialement publié sous le titre ’Protect Biodiversity’s Protectors’ dans la revue ‘Scientific American’ 325, 4, 12 (octobre 2021).

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Annexe - Campagne 30X30 – Feuille de route pour la protection des océans - Publié en 2019 par ‘Greenpeace’ – Océans : Comment protéger 30 % des océans d’ici à 2030

Résultats clés :

→ La haute mer (eaux internationales) représente 43 % de la surface du globe et 70 % de l’espace vital disponible sur notre planète, terres et mers comprises. Cet immense espace abrite un monde marin complexe doté d’une biodiversité aussi riche que celle des eaux côtières et des zones terrestres.

→ Les écosystèmes marins de haute mer sont la pompe biologique des océans : ils captent le dioxyde de carbone en surface et le stockent dans les profondeurs. Sans ce service essentiel, notre atmosphère contiendrait 50 % de CO2 en plus, et la hausse des températures rendrait le monde inhabitable.

→ Aujourd’hui, la pêche en haute mer et l’émergence des activités d’exploitation minière en eaux profondes menées par une poignée de pays, riches pour l’essentiel, viennent allonger la liste des menaces pesant déjà sur les océans : changement climatique, acidification, plastiques et autres pollutions, pour ne citer qu’elles.

→ La création de réserves marines est donc fondamentale si nous voulons protéger les habitats et les espèces, restaurer la biodiversité des océans, aider les écosystèmes marins à se régénérer et ainsi préserver les biens et services qu’ils fournissent.

→ En se dotant d’un traité international juridiquement contraignant visant à protéger la vie et les habitats marins situés au-delà des juridictions nationales, les Nations unies fourniront ainsi aux États parties des bases solides pour créer des réserves marines en haute mer.

→ La communauté scientifique appelle à la protection d’au moins 30 % des océans de la planète. La présente étude explique comment ce chiffre de 30 % pourrait être atteint de sorte à protéger la grande diversité de la faune et de la flore marines présentes en haute mer.

→ Pour ce faire, cette étude s’appuie sur des données biologiques, océanographiques, biogéographiques et socioéconomiques telles que la répartition des requins, des baleines, des monts sous-marins, des fosses abyssales, des cheminées hydrothermales, des fronts océaniques, des upwellings, des zones biogéographiques, des pressions exercées par la pêche commerciale, des concessions minières, etc...

→ Le processus de création d’un réseau d’aires protégées vise à renforcer la résilience aux changements environnementaux en général et aux incertitudes grâce à : l’adoption d’une stratégie de minimisation des risques pour la sélection des habitats ; une vaste couverture des océans favorisant la connectivité et la création de refuges de dernier recours ; et l’utilisation des données relatives à la température de la surface de la mer (TSM) afin de recenser les endroits susceptibles de changer plus lentement ou de mieux s’adapter au stress engendré par la hausse des températures.

→ Les résultats de ce rapport montrent qu’il est tout à fait possible de créer un réseau mondial d’aires marines protégées représentatif sur le plan écologique pour répondre à la crise actuelle à laquelle nos océans doivent faire face et permettre leur restauration. Ce besoin est impérieux et les moyens pour agir d’ores et déjà disponibles. La réalisation de ce projet ne dépend donc que de la volonté politique.

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Source : https://www.greenpeace.fr/30x30-feuille-de-route-protection-oceans/

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Traduction, [compléments] et intégration de liens hypertextes par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – O7/10/2021

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : ISIAS Biodiversité Océans Peuples indigènes protecteurs.2.docx

Mis en ligne par le co-rédacteur Pascal Paquin du site inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, indépendant de tout parti, géré par Yonne Lautre : https://yonnelautre.fr - Pour s’inscrire à nos lettres d’info > https://yonnelautre.fr/spip.php?breve103

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