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"Série ‘Raison et Foi en Méditerranée’ Partie 2 : Des grandes figures de l’Islam en quête de vérité en philosophie, en médecine et dans les sciences de leur temps, aux 9ème-10ème siècles de notre ère" par Jacques Hallard

lundi 13 septembre 2021, par Hallard Jacques



ISIAS Monde arabe et Islam

Série ‘Raison et Foi en Méditerranée’

Partie 2 : Des grandes figures de l’Islam en quête de vérité en philosophie, en médecine et dans les sciences de leur temps, aux 9ème-10ème siècles de notre ère

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 13/09/2021

Source du symbole

Partie 1  : Série ‘Raison et Foi en Méditerranée’ Partie 1 : ’Au 12ème siècle, le musulman Averroès et le juif Maïmonide traitaient de la foi et de la raison’ par Jacques Hallard, jeudi 27 mai 2021 - ISIAS

Partie 2 : Des grandes figures de l’Islam, en quête de vérité en philosophie, en médecine et dans les sciences de leur temps, au 9ème-10ème siècle

Plan du document  : Préambule {{}}Introduction Sommaire {{}}Auteur {{}}

Remarque graphique : islam avec un /i/ minuscule lorsqu’il s’agit de la religion islamique, mais Islam avec un /I/ majuscule quand il s’agit des sociétés.https://orientxxi.info/mots-d-islam...Source

Repérage géographique de l’espace méditrranéen et du Proche-Orient à la fin de l’Antiquité : voir la carte avec enregistrement Et Libri Aperti, 7 octobre 2019

Pour un tour d’horizon complet sur l’Histoire et la géographie > voir 40 cartes pour expliquer le Moyen-Orient et la Méditerranée, 09 octobre 2018, ‘Les Crises’ – (Vox, Max Fisher, 26-03-2015). Source : https://www.les-crises.fr/40-cartes-pour-expliquer-le-moyen-orient/

Image dans Infobox.

Source – Illustration - A propos de l’Ikhwan al-Safa  : une somme savante des 9ème-10ème siècles autour de l’Irak durant l’époque abbasside , composé par les ‘Frères de la Pureté’, arabe : إخوان‌ الصفا).


Préambule

A propos de la vérité

Exergue : les vers audacieux du musulman Abu-l-Ala al-Maari (973-1058) : pratiquement aveugle, néanmoins philosophe sceptique et pessimiste, écrivain, poète ‘engagé’ d’origine syrienne :

La vérité est soleil recouvert de ténèbres -
Elle n’a pas d’aube dans les yeux des humains.

La raison, pour le genre humain
Est un spectre qui passe son chemin.

Foi, incroyance, rumeurs colportées,
Coran, Torah, Évangile ; prescrivant leurs lois ...
À toute génération ses mensonges que l’on s’empresse de croire et consigner.
Une génération se distinguera-t-elle, un jour en suivant la vérité ?

Deux sortes de gens sur la terre :
Ceux qui ont la raison sans religion, et ceux qui ont la religion et manquent de raison..

Tous les hommes se hâtent vers la décomposition,
Toutes les religions se valent dans l’égarement.

Si on me demande quelle est ma doctrine, elle est claire :
Ne suis-je pas, comme les autres… un imbécile ?

En savoir plus sur cette personnalité >>> Abu-l-Ala al-Maari

Le théologien persan Abu Hatim al-Razi dit que « la vérité est unique, éternelle, immuable », contrairement à Rhazès qui pense que « nous ne pouvons approcher la vérité que par corrections et compléments » - Source : Brion, Fabienne, « Le temps, l’espace et la genèse du monde selon Abû Bakr al-Râzî. Présentation et traduction des chapitres I, 3 du « Kitâb a’lâm al-nubuwwa » d’Abû Hâtim al-Râzî » [archive], Revue philosophique de Louvain, tome 87, n°74, 1989, p. 139-164.

Citations d’Ibn al-Haytham (Extraits de « L’âge d’or des sciences arabes ») - L’Institut du monde arabe.
* « Peu de savoir, vaut mieux que beaucoup de culte » - Hadith (Dit du prophète)
* « Il est du devoir de celui qui étudie les ouvrages scientifiques, s’il aspire à connaître la vérité, de se faire l’adversaire de tout ce qu’il étudie, examinant minutieusement le texte
et tous ses commentaires, le mettant en question sous tous les aspects imaginables.
Il est aussi de son devoir de se mettre lui-même en question. C’est en suivant cette voie
que se révéleront à lui les vérités et que se manifesteront les insuffisances et les incertitudes que peuvent receler les ouvrages de ses prédécesseurs ».
Ibn al-Haytham (mort en 1041) : ash-Shukûk ‘alâ Batlamyûs (Les doutes sur Ptolémée).
A.Sabra & N. Sihabi (édit.), Le Caire, Dâr al-Kutub al-misriya, 1996. Source 

Selon Rhazès : ’La vérité, en médecine, est une moyenne qu’on ne peut atteindre ; tout ce que l’on peut lire dans les livres a beaucoup moins de valeur que l’expérience d’un médecin qui pense et raisonne [...]. La lecture ne fait pas le médecin, mais bien l’esprit critique et le talent d’appliquer à des cas particuliers les vérités dont il a connaissance’.... ’En médecine, l’expérience est au-dessus de la science’… - « Toutes les fois que tu peux soigner à l’aide d’aliments, ne soigne pas avec les médicaments. Celui qui connaît habilement la nature des aliments est plus avisé  »… - Source

D’après Al Khawarizimi : « Une équation de l’Homme très personnelle : “Si l’homme est éthique et plein de morale, c’est égal à 1. S’il est, en plus, charmant, on lui ajoute un zéro, c’est égal à 10. S’il est riche, on lui ajoute un autre zéro, c’est égal à 100. S’il est d’origine noble, on lui ajoute un autre zéro et c’est égal à 1 000. Mais si la valeur morale (nombre 1) de cette personne disparaît, il ne lui restera que les zéros, qui n’ont aucune valeur”. Source

A propos de Raison et de Foi : notes préliminaires sur la dualité :

Ceux qui ne savent rien sur presque tout et ceux qui savent tout sur presque rien… - Rédigé le 25 septembre 2015 par Gabriel Paillereau

« Il y a ceux qui ne savent rien sur presque tout et ceux qui savent tout sur presque rien. La quasi-totalité des hommes politiques appartiennent à la première catégorie. Les « experts » composent la seconde. Comme les premiers décident des grandes orientations, il faut espérer qu’ils s’appuient sur la connaissance que les seconds ont des dossiers dont ils sont des spécialistes reconnus. Espérer certes, mais est-ce bien ce qui se passe ? Ce n’est pas sûr du tout, bien au contraire… » - Source : https://ephygie.com/ceux-qui-ne-savent-rien-sur-presque-tout-et-ceux-qui-savent-tout-sur-presque-rien/

Symbole du pavé mosaïque en franc-maçonnerie : c’est le symbole de la dualité (la raison et la foi dont il est question ici)

Le pavé mosaïque alterne carrés blancs et noirs : c’est l’image de la dualité du monde manifesté. La dualité désigne le caractère différencié de la création. Les carreaux noirs peuvent être associés à ce qui est négatif (matière, chaos, nuit, femelle, hiver, ombre, mort…) et les carreaux blancs à ce qui est positif (esprit, ordre, jour, mâle, été, lumière, vie…).

Remarque : le noir est absence de couleur, alors que le blanc est la fusion de toutes les couleurs existantes.

Mais il ne faut pas se tromper sur la nature de cette dualité. On aurait tort de juger comme irréconciliables les éléments de chaque couple, par exemple l’ombre et la lumière. Il ne s’agit pas d’opposer ces éléments entre eux, mais plutôt de comprendre qu’ils ne peuvent se définir, ni exister, l’un sans l’autre :

  • la lumière n’existerait pas sans l’ombre, car si tout était lumière, plus rien ne serait visible,
  • la vie ne pourrait pas exister sans la mort,
  • le plein ne pourrait pas exister sans le vide,
  • le succès ne pourrait pas exister sans l’échec,
  • etc…
    Plutôt de que tout juger en bien et en mal, la dualité du pavé mosaïque nous rappelle que tout ce qui existe est nécessaire. Ceci peut être mis en parallèle avec l’interprétation du symbole du yin et du yang. > Représentation du symbole du yin et du yang.

De la dualité à la conciliation des oppositions.

Ainsi, le pavé mosaïque nous invite à nous libérer de nos préjugés. Les oppositions existent, mais il serait inapproprié de les ranger dans les catégories “bien” ou “mal”. Le sage est celui qui dépasse les notions de bien et de mal.

Le pavé rappelle que la dualité, loin d’être un dualisme, porte en elle l’harmonie et l’équilibre par l’union des contraires. C’est, dans le rituel, “la conciliation entre les oppositions nécessaires et fécondes”.

Paradoxalement, accepter la dualité c’est aimer le monde tel qu’il est, et donc voir son unité. C’est reconnaître qu’un ordre unitaire règne dans le cosmos, malgré les apparences et les illusions. Ainsi les inquiétudes et les peurs s’effacent. L’ambition disparaît.

La dualité révèle l’unité de la création et donne ainsi accès au ternaire (2+1 = 3). Le ternaire est peut-être la définition de l’espace sacré de la loge, lieu de sagesse et de sérénité placé sous l’œil bienveillant du Grand Architecte de l’Univers inclus dans le delta lumineux.

Référence : JePense.org « A la recherche de la vérité... » - « Le pavé mosaïque : planche d’apprenti en franc-maçonnerie » - 26 février 2020 - Source de cet extrait : https://www.jepense.org/pave-mosaique-planche-apprenti/

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Introduction

L’inspiration d’origine

Ce dossier, constitué à des fins didactiques, a été en partie inspiré par l’ouvrage intitulé « Les grande figures de l’Islam » du philosophe et anthropologue Malek Chebel [(arabe : مالك شبل), anthropologue et penseur1 algérien des religions2, né le 23 avril 1953 à Skikda (alors appelée Philippeville) et mort le 12 novembre 2016 à Paris3]. « Anthropologue, docteur habilité à la direction de recherche à la Sorbonne et grand spécialiste de l’Islam, Malek Chebel, d’origine algérienne, est connu pour ses prises de position tranchées à l’égard de cette religion. On lui doit notamment L’Islam et la raison (Perrin, 2005), Manifeste pour un Islam des Lumières (Hachette littératures, 2004), Anthologie du vin et de l’ivresse en Islam (Seuil, 2004) et Islam et Libre arbitre, la tentation de l’insolence (Dervy, 2003), un Kama-sutra arabe (Fayard, 2006) ainsi qu’une passionnante étude intitulée L’Esclavage en Terre d’Islam (Fayard, 2007). Il vient de publier une nouvelle traduction du Coran et un Dictionnaire encyclopédique du Coran. (Fayard, 2009) » - Source : https://www.gallimardmontreal.com/catalogue/livre/grandes-figures-de-l-islam-les-chebel-malek-9782262051273

Les grandes figures de l’islam de Malek Chebel, paru en 2011 chez Perrin, Paris – « Une sélection d’hommes et de femmes qui ont marqué l’histoire de l’islam : le Prophète et son entourage, mais aussi Jean-Léon l’Africain, Averroès, Oum Khalsoum, etc… - Une critique sur ce livre par ‘dido600’, Babelio.com, le 05/01/2017 : « L’Islam  ! Une aspiration à l’universel née sous l’impulsion d’un homme singulier, « révolutionnaire », le prophète Mohamed. Il luttera pour l’avènement d’un nouveau monde qui lui a été dicté, un monde plus juste, ainsi qu’il fut perçu par les tout nouveaux musulmans. Durant un siècle, les défenseurs de la prédication armée imposeront leur seule façon de voir. Une fois l’expansion réalisée, l’épée rangée dans les fourreaux, l’Islam, stabilisé dans sa doctrine et clair dans son dogme, allait se lancer d’autres défis : ceux de la civilisation en particulier, en rassemblant une armée de concepteurs, d’ingénieurs et autant de rêveurs utopistes. Ce sera au tour de figures de proue qui firent, en fait, rayonner l’Islam par-delà les conquêtes. Les Compagnons du Prophète d’abord, des femmes aussi :Abu Bakr as-Saddiq, Umar ibn al-Khattab,Uthman ibn Affan, Ali ibn Abi Taleb, Zayd ibn Thabit..., Khadidja, Fatima Azzahra, Aïcha... - Des généraux et des califes meneurs d’hommes ainsi que des hommes politiques avisés : ‘Amr ibn al-‘As,Haroun er-Rachid, Al-Mansûr, Salah ad-Din al-Ayyubi, Timur Lang, Soliman le Magnifique, Méhémet Ali, Mustafa Kemal Attatürk... - Des théologiens, des mystiques et des grands maîtres soufis : Al-Ghazali, Ibn al-aridh, Naqchabandi, Hassan al-Basri, Al-Muhassibi, Rabi’a al-‘Adawiyya, Farid al-Din Attar, Hussayn ibn Mansûr al-Hallaj, Muhyi-ad-Din ibn Arabi, Jalal ad-Din Rûmi... -
Des philosophes et des médecins :Abul Qassim az-Zahwari, Ibn Miskawayh, Al –Mutanabi, Abu al-‘Ala al-Maari, Mohamed ibn Mûsa al-Khuwarizmi, Al-Kindi, Al-Razi, Al-Farabi, Ibn Sina (Avicenne), Ibn Tûfayl, Umar al-Khayyam, Ibn Rochd (Averroès), Ibn al-Haytham,... - Des géographes, des sociologues et d’autres découvreurs : Ibn Muhammad al-Qazwini, Al-Jahiz, Al-Muqadassi, Ibn Fadlan, Al-Biruni, Ibn Joubayr, Ibn Battouta, Ibn Khaldoun, Al-Wazzan al-Fassi (Léon l’Africain)... - Des bâtisseurs et des créateurs :Nizam l-Mûlk, Sinan, Zahir al-Din Mohamed Babur, Akbar...et Mohamed Abdouh, Jamal ad-Din al-Afghani... Mohamed Iqbal, Nasser, Oum Kalsoum, Malek Bennabi, Allal al-Fassi... -
Des noms qui firent de l’« Orient » une destination extrêmement captivante, voire euphorisante, avec un Islam qui ne faisait pas encore « peur »... C’était avant l’ère actuelle, à la fois idéologique et manichéenne, présidant désormais aux rapports entre Orient et Occident... - Avis : Clair, précis, complet, quoi de mieux pour comprendre l’Islam, sa force, ses faiblesses et les problèmes à résoudre…. »

Une autre ouverture au monde musulman et à l’Islam avec Ali Benmakhlouf

Ali Benmakhlouf (en arabe : علي بنمخلوف) né le 10 novembre 19591 à Fès au Maroc est un philosophe, professeur de philosophie arabe et de philosophie de la logique2… » - Alors professeur de philosophie à l’université de Paris-Est, il questionnait ainsi les auditeurs de ‘France Culture’ : « Pourquoi lire les philosophes arabes ? » Ali Benmakhlouf, professeur de philosophie à l’université de Paris-Est, retraçait à cette occasion le sens de l’engagement des philosophes arabes à travers l’Histoire, dans la recherche de la vérité.

Selon Wikipédia, « Ali Benmakhlouf enseigne à l’université Paris-Est Créteil Val-de-Marne, à Sciences Po Paris et à l’université libre de Bruxelles. Il est philosophe de tradition analytique, spécialiste de logique et des œuvres de Frege, Russell et Whitehead. Il s’intéresse également à la philosophie arabe médiévale. Il organise par ailleurs des colloques au Maroc dans le cadre de la convention entre le Collège international de philosophie et la Fondation du roi Abdul Aziz pour les sciences humaines et les études islamiques3. Il est également président du comité consultatif de déontologie et d’éthique de l’Institut de recherche pour le développement, vice-président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) et membre du conseil d’orientation de l’Institut Diderot, le fonds de dotation pour le développement de l’économie sociale de Covéa, depuis mars 2009. Il est nommé membre senior de l’Institut universitaire de France en 2016, pour une durée de cinq ans4… » - Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ali_Benmakhlouf

Les premiers documents choisis pour introduire ce dossier se rapportent justement aux contributions d’Ali Benmakhlouf de 2015 à 2018, et en particulier à une série d’enregistrements réalisés sous le vocable ’’Les philosophes arabes contre le dogmatisme religieux’’, diffusés par France Culture : Actualité & Info Culturelle, Sciences, Arts ...

Quelques grandes figures de l’Islam aux 9ème -10ème siècles

Puis cette partie 2 de la Série ‘Raison et Foi en Méditerranée’ postée sur le site ISIAS, porte essentiellement sur une recherche approfondie des figures de l’Islam en quête de la vérité en philosophie, mais aussi en médecine et dans les sciences de cette époque, ce qui nous ramène environ 1.000 ans en arrière et nous montre des résonnances étonnantes, déconcertantes, extraordinaires et inattendues avec les situations, les idées et les agissements de notre temps.

Huit personnages principaux sont tout d’abord abordés successivement dans un premier temps, et classés dans les rubriques 2 à 9, selon leur année de naissance (connue ou supposée par les historiens spécialisés).

*Algoritmi ou Algorizmi ou Al-Khwârizmî (780-859) : penseur audacieux, mathématicien ’père de l’algèbre’, géographe, astrologue et astronome ‘persan’ (irakien d’origine ouzbèke). Il a donné son nom auxalgorithmes, communs aux intelligences artificielles) ;

*Al-Kindi (801-973) : philosophe arabe « hellénisant » surnommé « le philosophe des arabes ». Il est considéré comme un esprit encyclopédique qui a cherché à synthétiser, à organiser et à évaluer l’ensemble des savoirs de son temps en s’intéressant à des domaines les plus variés » 

*Rhazès ou Ibn Zakariya al-Razi (865- vers 925 à 935) : savant pluridisciplinaire iranien (médecine, alchimie), philosophie libre-penseur vis-à-vis de la religion musulmane : « il fut l’objet de nombreuses critiques pour son opposition à l’aristotélisme et à sa libre-pensée vis-à-vis de la religion musulmane » ;

*Al Farabi (871-950) : philosophe musulman médiéval persan, théoricien de la musique et joueur de luth (« fondateur de la philosophie politique dans la tradition islamique médiévale, Il approfondit toutes les sciences et tous les arts de son temps, et est appelé le « Second instituteur de l’intelligence »). Il fut « le premier néoplatonicien musulman à tenter de concilier Platon et Aristote, qu’il ne voit pas en contradiction, mais en étapes sur le chemin d’une seule et même sagesse, voulant harmoniser la philosophie grecque et la religion musulmane » ;

*Al-Mutanabbi (915-965) : philosophe, poète et écrivain satirique d’origine bédouine irakienne et chiite. « Connu pour sa grande intelligence, il a le mieux su maîtriser la langue arabe et ses rouages », mais « ses textes furent jugés à l’époque comme arrogants car il se comparait aux prophètes ! » ;

*Aboulcassis ou Abu Al-Qasim (940-1013) : chirurgien, anatomiste, pharmacien, philosophe andalous. « Né lui-même né d’un père chirurgien, il fut l’un des personnages les plus connus de son temps… ». Considéré comme l’un des plus grands médecins de l’Espagne musulmane, il était à la fois un savant, un enseignant de la science médicale à son époque et un médecin pratiquant » ;

*Alhazen ou Alhazen ou Ibn al-Haytham (965-1040) : mathématicien, philosophe, physiologiste et physicien (optique, astronomie), irako-égyptien. « Considéré comme un pionnier de la méthode scientifique et le fondateur de l’optique moderne, il s’illustra tout particulièrement par ses travaux novateurs dans toutes les branches de l’optique (principalement en optique géométrique et physiologique) et il apporta également « des contributions notables dans le domaine des mathématiques en astronomie... ainsi qu’à l’introduction du langage mathématique dans les sciences physiques » ;

*Abu-l-Ala al-Maari (973-1058) : pratiquement aveugle dès son jeune âge, néanmoins philosophe sceptique et pessimiste, écrivain, poète ‘engagé’ d’origine syrienne. « Grand poète de langue arabe, il est connu pour sa virtuosité, pour son originalité et son pessimisme de sa vision du monde. Ses poèmes philosophiques sont construits sur la base d’une tristesse existentielle profonde, faisant du pessimisme sa véritable ligne de conduite au cours de sa vie et le départ de toute sa réflexion philosophique ».

Les documents sélectionnés sur ces 8 personnages – écrits et/ou sonores – sont donnés avec leurs accès dans le sommaire ci-après

Ce dossier - partie 2 de la Série ‘Raison et Foi en Méditerranée’ – se termine avec un Addenda où l’on trouve encore les 6 autres items suivants (personnages ou somme d’auteurs anonymes ou inconnus) :

*l’érudit islamique (Ouléma), médecin et précurseur de la sociologie et de la psychologie : Ali Ibn Sahl Rabban al-Tabari ; issu de la communauté Juive persane et de la communauté zoroastrienne ;

*le philosophe iranien Abu al-Abbas Iranshahri : théologien, philosophe et missionnaire en chef (Da’i al-Mutlaq), persan ismaili ; selon certains avis, il est considéré comme le plus ancien philosophe du monde musulman.

* Le théologien persan Ahmad ibn Hamdan Abu Hatim al-Razi, pour qui «  la vérité est unique, éternelle, immuable » (contrairement à Rhazès qui pensait que nous ne pouvons approcher la vérité que par corrections et compléments)

*des auteurs anonymes qualifiés en leur temps en astronomie, astrologie, littérature, encyclopédie, mathématiques et philosophie, ont élaboré une somme désignée par Ikhwan al-Safa ; les 4 tomes développés comprennent successivement : les sciences mathématiques, les sciences de la nature ; les sciences psychologiques et rationnelles et les sciences théologiques.

* Le philosophe iranien d’expression arabe Abû Sulaymân al-Sijistânî connu pour avoir constitué autour de lui un cercle de lettrés (philosophes, savants, écrivains) de diverses origines et affiliations religieuses, qui tenait régulièrement des sessions au cours desquelles « on discutait de questions très diverses relatives à la philosophie, à la religion, à la science, au langage, etc… »

*Le philosophe et mystique andalou de Cordoue (Espagne) Ibn Masarra : néoplatonicien considéré comme l’auteur de la première réflexion philosophique structurée d’Al-Andalus, sa doctrine montrant la complémentarité des deux chemins du savoir : la raison et la révélation (ou la foi), ces deux dernières constituant le sujet même de cette somme consacrée au Monde arabe et à l’Islam : Série ‘Raison et Foi en Méditerranée’ !

Pour en savoir plus, on peut aussi consulter les articles étiquetés AL-Andalus et postés antérieurement sur ISIAS :

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Sommaire

Rubrique 1 - Ali Benmakhlouf, professeur de philosophie à l’université de Paris-Est, retraça dès 2015 le sens de l’engagement des philosophes arabes dans la recherche de la vérité

Rubrique 3 concernant Al-Kindi (801-973) : philosophe arabe « hellénisant » surnommé « le philosophe des arabes »

Rubrique 4 concernant Rhazès ou Ibn Zakariya al-Razi (865- vers 925 à 935) : savant pluridisciplinaire iranien (médecine, alchimie), philosophie libre-penseur vis-à-vis de la religion musulmane

Rubrique 5 concernant Al Farabi (871-950) : philosophe musulman médiéval persan, théoricien de la musique et joueur de luth


Rubrique 6 concernant Al-Mutanabbi (915-965) : philosophe, poète et écrivain satirique d’origine bédouine irakienne et chiite

Rubrique 7 concernant Aboulcassis ou Abu Al-Qasim (940-1013) : chirurgien, anatomiste, pharmacien, philosophe andalous

Rubrique 8 concernant Alhazen ou Alhazen ou Ibn al-Haytham (965-1040) : mathématicien, philosophe, physiologiste et physicien (optique, astronomie) irako-égyptien


Rubrique 9 concernant Abu-l-Ala al-Maari (973-1058) : pratiquement aveugle, néanmoins philosophe sceptique et pessimiste, écrivain, poète ‘engagé’ d’origine syrienne

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Rubrique 1 - Ali Benmakhlouf, professeur de philosophie à l’université de Paris-Est, retraça dès 2015 le sens de l’engagement des philosophes arabes dans la recherche de la vérité


    • Pourquoi lire les philosophes arabes ? - Ali Benmakhlouf, professeur de philosophie à l’université de Paris-Est, retrace ici le sens de l’engagement des philosophes arabes dans la recherche de la vérité - 31 août 2015 - Andrea Cirla – Référence : émission de France Culture, 2015 – Série « Un autre jour est possible », par Tewfik Hakem.
      Lire les philosophes arabes médiévaux avec l’oeil de la philosophie contemporaine pour y trouver des affinités de méthode et de doctrine : tel est le parti pris de ce livre. Lire ces philosophes arabes, c’est aussi les inscrire dans la tradition et le patrimoine de l’humanité, car ils ont su ménager des accès multiples à la vérité où religion et philosophie sont pensées de manière conjointe. Leurs travaux dans de nombreux domaines, comme la médecine, la logique ou l’histoire continuent de nous interpeller comme ils ont contribué à la formation de la pensée européenne. Le médiéval rejoint alors le contemporain dans cette riche histoire qui est celle de l’humain et de l’intellect.

Musique utilisée dans cette vidéo En savoir plus Écoutez de la musique sans publicité avec YouTube Premium - Titre : Balade - Artiste : Kudsi Erguner & Süleyman Erguner - Album : Sufi Music of Turkey - Auteurs-compositeurs : Kudsi Erguner - Concédé sous licence à YouTube par The Orchard Music, Entertainment One U.S., LP (au nom de Cmp) ; Sony ATV Publishing et 2 sociétés de gestion des droits musicaux

Source : https://www.youtube.com/watch?v=s1X8E1vGEgw

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’’Les philosophes arabes contre le dogmatisme religieux’’ avec Ali Benmakhlouf (3/5) / F. Nicolas &... - 28:36

’’Les philosophes arabes contre le dogmatisme religieux’’ avec Ali Benmakhlouf (4/5) / Pascale Le... - 28:34

’’Les philosophes arabes contre le dogmatisme religieux’’ avec Ali Benmakhlouf (5/5) / Désirée et... - 28:44

’’Les philosophes arabes contre le dogmatisme religieux’’ avec Ali Benmakhlouf 08.08.2015 - 59:58

Source : https://archive.org/details/LesPhilosophesArabesContreLeDogmatismeReligieux/Les+philosophes+arabes+contre+le+dogmatisme+religieux_+avec+Ali+Benmakhlouf+(2_5)+_+J%C3%A9r%C3%B4me+Garcin+pour+_Le+voyant_.mp3

Les Philosophes Arabes Contre Le Dogmatisme Religieux - France Culture – Topics : Benmakhlouf Dogme Religion Islam – Language : French

Les Têtes chercheuses Avec Ali Benmakhlouf, professeur de philosophie à l’université de Paris-Est. Il a écrit ’Pourquoi lire les philosophes arabes’ paru chez Albin Michel.
Quatrième épisode de notre série ’Les philosophes arabes contre le dogmatisme religieux’ : ’Averroès’.

Pourquoi lire les philosophes arabes ?

Ali Benmakhlouf, professeur de philosophie à l’université de Paris-Est, retrace ici le sens de l’engagement des philosophes arabes dans la recherche de la vérité.

Lire les philosophes arabes médiévaux avec l’oeil de la philosophie contemporaine pour y trouver des affinités de méthode et de doctrine : tel est le parti pris de ce livre.

Lire ces philosophes arabes, c’est aussi les inscrire dans la tradition et le patrimoine de l’humanité, car ils ont su ménager des accès multiples à la vérité où religion et philosophie sont pensées de manière conjointe. Leurs travaux dans de nombreux domaines, comme la médecine, la logique ou l’histoire continuent de nous interpeller comme ils ont contribué à la formation de la pensée européenne.

Le médiéval rejoint alors le contemporain dans cette riche histoire qui est celle de l’humain et de l’intellect.

Addeddate 2017-03-21 13:52:29 - External_metadata_update - 2019-03-23T19:50:58Z – LesPhilosophes Arabes Contre Le Dogmatisme Religieux > https://archive.org/details/LesPhilosophesArabesContreLeDogmatismeReligieux/Les+philosophes+arabes+contre+le+dogmatisme+religieux_+avec+Ali+Benmakhlouf+(2_5)+_+J%C3%A9r%C3%B4me+Garcin+pour+_Le+voyant_.mp3

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    • Pourquoi lire les philosophes arabes aujourd’hui ?, une conférence de Ali Benmakhlouf. Vidéo 1:34:23 - 11 février 2018 - Institut français d’Egypte
      Professeur de philosophie à l’Université de Paris-Est Créteil et à l’Université libre de Bruxelles, Ali Benmakhlouf est l’auteur de Pourquoi lire les philosophes arabes ? (Albin Michel, 2016), dans lequel il incite à rapatrier la philosophie arabe dans le patrimoine universel de la philosophie. L’Institut français d’Égypte a le plaisir d’accueillir Ali Benmakhlouf au Caire à l’occasion de la parution de la traduction arabe de l’ouvrage, aux éditions Dar Afaq, dans la traduction de Dr. Anwar Moghith. Dans cette conférence qui inaugure le cycle Midan Mounira 2018, Ali Benmakhlouf retracera le sens de l’engagement des philosophes arabes dans la recherche de la vérité.

Source : https://www.youtube.com/watch?v=s3mvy1x7Ib8

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Rubrique 2 concernant Algoritmi ou Algorizmi ou Al-Khwârizmî (780-859) : penseur audacieux, mathématicien ’père de l’algèbre’, géographe, astrologue et astronome ‘persan’ (irakien d’origine ouzbèke)

Al-Khwârizmî - Illustration - Timbre soviétique de 4 kopecks portrait fictif d’Al-Khwarîzmî, émis le 6 septembre 1989 à l’occasion de son 1200e anniversaire (789-1989)

Données clés :
Nom de naissance Abû Arrayrrat an-NArray) qui fait une synthèse de l’ouvrage. La paternité de l’ouvrage, ainsi que sa datation et son appartenance religieuse sont contestées. Le consensus tourne autour de l’Irak durant l’époque abbasside (entre le IXe siècle et le Xe siècle). L’ouvrage a été composé par les Ikhwân al-Safâ´ (Les Frères de la Pureté, arabe : إخوان‌ الصفا).

Sommaire



Le paradigme historique du groupe de Basra :

Quand vers 980 on a demandé à Abû Hayyân al-Tawhîdî d’identifier les Frères en Pureté, il a énuméré certains de ses contemporains :

  • Abû Sulaymân al-Bustî (connu aussi sous le nom d’al-Muqaddasî)
  • Arraywfî.
    Ce paradigme a depuis été réfuté, les Épîtres étant déjà connues en Andalousie avant 9321.



Au niveau doctrinal, certains chercheurs conviennent que les Ikhwân et leur Rasâ’il appartient au mouvement ismaélien2, d’autres au mu’tazilisme3, d’autres au soufisme4, d’autres au sabéisme5, d’autres encore à l’école d’al-Kindi6.

Le lien important à l’ismaélisme vient de son appropriation historique par le mouvement ismaélien qui en a épousé les cadres, tel le dâ’î Abû Hâtim al-Râzî7.

L’hypothèse al-Sarakhsī

Les Épîtres des Frères en Pureté sont peut-être l’œuvre du disciple d’al-Kindî, Amad b. al-ayyib al-Sarakhsī8 qui fut un philosophe pythagoricien de haut niveau9, fondant la philosophie sur les mathématiques10. Précepteur, puis commensal du calife al-Mu’tadid, il fut jeté en prison et exécuté avec ’un groupe de révolutionnaires (khawârij)’11.

Description courte de l’œuvre

L’encyclopédie est composée de 52 épîtres (rasâ’il) ayant des longueurs variables, divisée en quatre tomes. Chaque tome développe différentes matières :

  • Tome 1 : les sciences mathématiques (14 épîtres) incluent la théorie du nombre, la géométrie, l’astronomie, la géographie, la musique, les arts théoriques et pratiques, l’éthique et la logique.
  • Tome 2 : les sciences de la nature (17 épîtres) comprennent la matière, la forme, le mouvement, le temps, l’espace, le ciel et l’univers, la génération et la corruption, la météorologie, les minéraux, les plantes, les animaux, le corps humain, la perception, l’embryologie, l’homme en tant que microcosme, le développement des âmes dans le corps, la limite de la connaissance, la mort, le plaisir et la langue.
  • Tome 3 : les sciences psychologiques et rationnelles (10 épîtres) comprennent les principes intellectuels (ceux de Pythagore et ceux développés par les Ikhwân), l’univers en tant que macrocosme, l’intelligence et l’intelligible, les périodes et les époques, la passion, la résurrection, les différentes sortes de mouvement, la cause et l’effet, les définitions et les descriptions.
  • Tome 4 : les sciences théologiques (11 épîtres) incluent les doctrines et les religions, le chemin menant à Dieu, la doctrine des Ikhwân, l’essence de la foi, la loi religieuse et la révélation, l’appel à Dieu, la hiérarchie, les êtres spirituels, la politique, la magie et le talisman.
    Les sciences philosophiques - Article détaillé : philosophie islamique.



Leurs présentations de la philosophie et de la théologie formulées dans une syntaxe particulière ont un objectif téléologique. Elles ont été également influencées par les théories arithmétiques néo-pythagoriciennes, les auteurs ont élaboré leur théosophie selon ce principe pythagoricien : « les êtres sont selon la nature du nombre »12. Ils se sont inspirés de Pythagore : « Dans la connaissance des propriétés des nombres et dans la manière dont ils sont classifiés et rangés en hiérarchie réside la connaissance des êtres de Dieu »12. Chaque nombre dépend de celui qui le précède. Nous pouvons décomposer les nombres unité par l’unité jusqu’à ce que nous atteignions le premier. Mais à ce dernier « nous ne pouvons rien retirer […] parce qu’il est l’origine et la source du nombre »12. Selon eux, les êtres humains sont comme les nombres : ils viennent de Dieu et retournent finalement à Lui. C’est ainsi qu’ils ont adapté les théories pythagoriciennes à leur croyance fondamentale pour d’écrire le monde spirituel et physique selon une hiérarchie.

La métaphysique des Ikhwân al-Safâ’ est fondée sur la philosophie hellénique. Ils partagent la terminologie aristotélicienne, mais les concepts [matière et forme, substance (du grec ousia), les accidents en potentiel ou en acte, et les quatre causes] varient légèrement. Pour eux, l’étude est la réminiscence socratique de la connaissance déjà acquise par l’âme ; l’âme possède une connaissance potentielle et peut arriver à une connaissance complète.

Les Ikhwân ont soutenu que la substance est auto-suffisante et elle est le réceptacle des attributs. Par contre la forme est divisée en : substances et accidents. Ils conçoivent quatre causes : matérielles, formelles, efficientes et finales. La cause matérielle des plantes provient des quatre éléments (le feu, l’air, l’eau et la terre) et leur finalité est de fournir la nourriture pour les animaux13. Ici les Ikhwân expliquent la cause matérielle par la matière première (ex. : bronze ou argent) ; pour la cause formelle, ils donnent l’exemple d’un pépin qui produira éventuellement une pomme ; la cause efficiente indique l’origine, par exemple un père est la cause efficiente d’un enfant alors que la cause finale montre le but de quelque chose.

Deux types de créations : spirituelle et physique

La création se déploie en deux phases : d’abord, Dieu crée ex nihilo l’Intellect ; après l’émanation (fayd) de ce dernier, il procède graduellement, donnant la forme à l’univers actuel. L’ordre et le caractère de l’émanation sont décrits ci-dessous14.

  • Al-Bârî’ (Créateur) est le Premier et le seul Être éternel, aucun attribut anthropomorphique ne doit Lui être attribué. Seulement la Volonté qui est à l’origine du monde Le concerne. Pour les Ikhwân, Dieu est inconnaissable (cf. Deus absconditus) au-dessus de la hiérarchie, paradoxalement Il se révèle en un Dieu (Deus revelatus) guidant les croyants sur le droit chemin.
  • Al-`Aql (Intellect ou gr. Noûs) est le premier être qui provient de Dieu. Il est un en nombre tout comme Dieu Lui-même est unique. Dieu a créé dans l’Intellect toutes les formes des êtres subséquents, de lui a émané l’Âme Universelle et la Matière Première. Il est clair, selon l’opinion des Ikhwân, que l’Intellect est le meilleur représentant de Dieu.
  • Al-Nafs al-Kulliyya (l’Âme Universelle) est l’Âme de l’univers entier, une essence simple qui émane de l’Intellect. Elle reçoit son énergie de l’Intellect. Elle se manifeste dans le Soleil à travers lequel le monde matériel est animé. Ce que nous appelons création, dans notre monde physique, concerne l’Âme Universelle.
  • Al-Hayûlâ al-Ûlâ (la Matière Première, forme arabisée du grec hylè), est une substance spirituelle qui ne peut émaner par elle-même. Elle est causée par l’Intellect afin que l’Âme Universelle émane la Matière Première qui reçoit les différentes formes.
  • Al-Tabî’at (nature) est l’énergie diffuse dans tous les corps organiques et inorganiques. C’est la cause du mouvement, de la vie et du changement. L’influence de l’Intellect cesse au niveau de la nature car par la suite toutes les autres émanations tendent à être de plus en plus matérielles et imparfaites.
  • Al-Jism al-Mutlaq (le corps absolu). La Matière Première acquiert les propriétés physiques et devient le corps absolu ou la substance physique dont notre monde est fait.
  • Le monde des sphères (des étoiles fixes, Saturne, Jupiter, Mars, le Soleil, Vénus, Mercure, et la Lune) apparaît dans la septième étape de l’émanation. Tous les corps célestes se composent d’un cinquième élément, l’éther et ils ne sont pas sujets à la génération et à la corruption.
  • Les Quatre éléments (le feu, l’air, l’eau, et la terre) se retrouvent sous la sphère de la Lune où ils sont soumis à la génération et à la corruption. Les Ikhwân adoptent la théorie de Thalès (545 av. J.-C.) et des Ioniens en affirmant que ces quatre « éléments » sont en perpétuel changement, l’eau devient air et feu ; le feu devient air, eau, terre, ainsi de suite…
  • Les trois royaumes sont la dernière étape de l’émanation. Les trois royaumes (minéral, végétal et animal) sont faits d’un mélange proportionnel des quatre éléments.
    Les Ikhwân al-Safâ’ ont repris la théorie de Démocrite d’Abdère (circa 370 av. J.-C.) considérant l’univers comme le macrocosme et l’être humain comme un monde en miniature (microcosme)15. Les différentes âmes (al-nafs al-juz’iyya), représentant les puissances infinies de l’Âme Universelle, ont commencé à se former. Pendant très longtemps, ces âmes ont rempli le monde des sphères et ont constitué les anges qui ont animé les corps célestes. Au début, les anges ont contemplé l’Intellect et ont rendu le culte à Dieu. Après un certain temps, certaines de ces âmes ont commencé à oublier leur origine et leur position. Leur inattention a causé la chute des âmes sur terre. Ceci explique l’origine métaphysique de la vie sur terre.



Source de toutes les informations : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ikhwan_al-Safa

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    • Le philosophe iranien d’expression arabe Abû Sulaymân al-Sijistânî selon Wikipédia
      Muammad ibn âhir ibn Bahrâm, dit Abû Sulaymân al Sijistânî ou al-Sijzî, surnommé également al-Maniqî (« le Logicien ») est un philosophe iranien d’expression arabe ayant vécu au Xe siècle1. Né dans la région appelée Sistân en persan moderne, il anima un cercle philosophique fameux à Bagdad.



Sommaire



Les données de sa biographie (notamment les dates) sont très mal fixées. Né dans le Sistan dans les années 910, il aurait commencé sa carrière à la cour des Saffarides à Zarandj, sous l’émir Abû Ja’far b. Muhammad (regn. 923-963), puis, vers 939, aurait gagné Bagdad où il étudia la philosophie avec le chrétien jacobite Yahya ibn Adi. Après la mort de ce dernier (974), il devint la figure centrale de l’école aristotélicienne2 dans la grande métropole de la culture de l’époque. Il constitua autour de lui un cercle de lettrés (philosophes, savants, écrivains) de diverses origines et affiliations religieuses, qui tenait régulièrement des sessions (majâlis) où l’on discutait de questions très diverses relatives à la philosophie, à la religion, à la science, au langage, etc…

Les réunions de ce cercle sont dépeintes par son admirateur et disciple Abû Hayyân al-Tawhîdî dans deux ouvrages : al-Muqâbasât (les Conversations), avec cent six séances de discussion ou d’étude autour d’al-Sijistânî3, et Kitâb al-imtâ’ wa-l-mu’ânasa (le Livre du plaisir et de la convivialité), qui rapporte trente-sept discussions tenues chez le vizir Ibn Sa’dan (exécuté en 985)4. Il semble être mort peu après 985.

On assigne traditionnellement à Abû Sulaymân al-Sijistânî lui-même un ouvrage intitulé iwân al-ikma (le Réceptacle de la sagesse), qui se présente formellement comme un dictionnaire biographique et doxographique des grands philosophes et médecins5 depuis l’Antiquité (170 sections, dont les sections 1 à 136 consacrées aux Grecs et les sections 137 à 170 consacrées aux Arabes). Selon Joel Kraemer, il s’agit d’une compilation de textes correspondant aux études et discussions menées dans le cercle d’al-Sijistânî. Celui-ci y est occasionnellement cité à la troisième personne (« Qâla Abû Sulaymân al-Sijzî... », « Abû Sulaymân al-Sijzî dit... »)6.

La version originale du iwân al-ikma est perdue, mais on en conserve (au moins) deux abrégés différents couvrant l’ensemble de l’ouvrage et datant des XIIe – XIIIe siècle : d’une part le Mukhtaar iwân al-ikma (Abrégé du Réceptacle de la sagesse) de l’érudit ’Umar ibn Sahlân al-Sâwî (première moitié du XIIe siècle) ; d’autre part le Muntakhab iwân al-ikma (Sélection du Réceptacle de la sagesse), anonyme, postérieur au précédent7, considéré comme un meilleur reflet de l’original. En outre, on possède un Extrait (Ta’liq) rédigé en 1292 par l’érudit Muhammad al-Ghaḍanfar al-Tibrîzî, et le iwân al-ikma est largement exploité dans des ouvrages plus tardifs du même genre, comme le Kitâb al-milal wa-l-nihal (Livre des religions et des sectes) de Muhammad al-Shahrastani ou le Nuzhat al-arwâ wa rawat al-afrâ (Promenade des esprits et jardin des plaisirs) de Shams al-Dîn al-Shahrazûrî (XIIIe siècle, disciple de Sohrawardi).

D’autre part, le iwân al-ikma a connu deux « continuations » : le Tatimmat iwân al-ikma (Continuation du Réceptacle de la sagesse) de l’Iranien Zahîr al-Dîn al-Bayhaqî (v. 1097-v. 1169) ; et l’Itman Tatimmat iwân al-ikma (Supplément à la Continuation du Réceptacle de la sagesse), anonyme, contenant des poèmes de philosophes.

On conserve aussi d’al-Sijistânî quelques courts traités sur divers sujets philosophiques, et des poèmes reproduits dans les recueils mentionnés ci-dessus.

Éditions

  • M. Kügel-Turker (éd.), « Fi al-kamal al-khass bi-naw’ al-insan / Sur la perfection particulière à l’espèce humaine » (texte arabe et traduction française), Pensamiento 25, 1969, p. 207-224.
  • Gérard Troupeau (éd.), « Fi mabadi’ al-mawjudat /Sur les principes des êtres » (texte arabe et traduction française), Pensamiento 25, 1969, p. 259-270.
  • ’Abdurraḥman Badawi (éd.), Abû Sulaymân al-Sijistânî. Muntakhab iwân al-ikma et trois traités8, Téhéran, 1974.
  • Douglas M. Dunlop (éd.), The Muntakhab Ṣiwân al-ḥikma of Abû Sulaymân al-Sijistânî. Arabic Text, Introduction and Indices, La Haye-Paris-New York, Mouton, 1979.
  • R. Mulyadhi Kartanegara (éd.), The Mukhtaṣar Ṣiwân al-ḥikma of ’Umar b. Sahlân al-Sâwî. Arabic Text and Introduction, thèse, University of Chicago, Dept. of Near Eastern Languages and Civilisations, mars 1996.
  • ’Abd al-Amîr A’sam (éd.), Abû ayyân al-Tawhîdî fî Kitâb al-Muqâbasât, Beyrouth, Dâr al-Andalus, 1980.
  • Ahmad Amine et Ahmad al-Zayn (éd.) Abû ayyân al-Tawhîdî. Kitâb al-imta’ wa-l-mu’anasa, 3 vol. Le Caire, 1939-44.
    Source ce l’article complet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ab%C3%BB_Sulaym%C3%A2n_al-Sijist%C3%A2n%C3%AE



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    • Le philosophe et mystique andalou Ibn Masarra selon Wikipédia
Biographie :
Naissance 883 ou 23 avril 883

Cordoue

Décès931

Cordoue

ActivitéPhilosophe
Autres informations
Religion Islam

Ibn Masarra (arabe : محمد ابن مسرة بن نجيح الجبلي) né en 883 à Cordoue - mort en 931 dans la Sierra de Cordoue est un philosophe et mystique andalou. Considéré comme l’auteur de la première réflexion philosophique structurée d’Al-Andalus, néoplatonicien, sa doctrine montrait la complémentarité des deux chemins du savoir, la raison et la révélation.

Sommaire

Il forma très tôt un petit cercle de disciples qu’il a initiés au Zuhd (l’ascétisme, le renoncement aux biens terrestres), qui devint plus tard l’école d’Alméria. La situation politique à Cordoue le poussa à s’exiler à Médine et La Mecque. Il attendit le règne d’Abd al-Rahman III pour revenir à Cordoue.

Il est mort dans un ermitage dans la sierra des alentours de Cordoue, ses disciples ont souffert après sa mort de la persécution des juristes cordouans. Sa doctrine a grandement influencé le Maître soufi (Chaykh al-Akbar) Ibn Arabi, grâce auquel nous sont parvenus ses écrits même fragmentés.

L’école d’Alméria

Après la mort du maître, l’école d’Alméria a joué un grand rôle au sein du soufisme espagnol. D’Alméria, les principes spirituels de la Tariqa se répandirent à Séville, Grenade et jusque dans l’Algarve (au sud du Portugal) sous la forme d’une milice religieuse dénommée Muridîn, dont l’organisation et les principes sont proches de l’ismaélisme (selon Henry Corbin).

Œuvre

De son œuvre, le titre de deux traités seulement nous est parvenu : le Livre de l’explication pénétrante (Kitab al-i’tibar) et le Livre des lettres (Kitab khawass al-huruf). Asín Palacios, spécialiste de la pensée andalouse médiévale, a le premier reconstitué le système gnostique d’Ibn Massara au début du XXe siècle à l’aide de citations trouvées chez Ibn Arabi principalement.

Pensée

Asin Palacios fait graviter la pensée d’Ibn Masara autour de l’enseignement d’Empédocle et de la gnose de Priscillien.

La principale idée qui distingue sa métaphysique du néoplatonisme dont elle découle est l’élément primordial ou ‘Materia prima’ qui se substitue à l’Un de Plotin. L’idée d’une matière première intelligible s’est ensuite répandue chez Ibn Gabirol avant qu’Ibn Arabi la reprenne et l’explore à son tour. On la retrouve enfin dans la matière spirituelle de Molla Sadra Shirazi et de l’école d’Ispahan.

L’article complet avec toutes les références est à lire sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ibn_Masarra

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A suivre …


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