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"Les pesticides endommagent les sols dans le monde entier, causant des dégâts importants aux vers de terre, aux collemboles, aux coléoptères, aux abeilles qui nichent dans le sol et à des milliers d’autres espèces souterraines vitales" par Nathan Donley & Tari Gunstone

Traduction & Compléments par Jacques Hallard

dimanche 13 juin 2021, par Donley Nathan , Gunstone Tari


ISIAS Pesticides Sols Agriculture régénératrice

Les pesticides endommagent les sols dans le monde entier, causant des dégâts importants aux vers de terre, aux collemboles, aux coléoptères, aux abeilles qui nichent dans le sol et à des milliers d’autres espèces souterraines vitales

Ajout de compléments sur l’agriculture régénératrice

https://2.bp.blogspot.com/-aDWBZnYdOfY/WSTyARh3AnI/AAAAAAAADuU/1B8-wvulZGkQGG8qPXL4EDmKOJmznrs4gCLcB/s1600/Agriculture+Regeneratrice-Schema.png

Source : une liste complète et une description des pratiques agricoles régénératrices spécifiques au climat sont disponibles dans ‘The Carbon Farming Solution : A Global Toolkit of Regenerative Agriculture’ (Toensmeier, 2016) – Voirin fineici

Traduction du 04 juin 2021 – avec ajout de compléments sur l’agriculture régénératrice - par Jacques Hallard d’un billet d’opinion de Nathan Donley et Tari Gunstone en date du 1er juin 2021 publié par ‘scientificamerican.com’ sous le titre « Pesticides Are Killing the World’s Soils  » ; il est accessible sur ce site : https://www.scientificamerican.com/article/pesticides-are-killing-the-worlds-soils/

Ceci est un article d’opinion et d’analyse. EnvironmentOpinion

Pesticides Are Killing the World’s Soils

Photo - Un agriculteur pulvérise un pesticide sur un champ. Crédit : Getty Images

Si vous prenez une pelletée de sol sain, vous y trouverez probablement plus d’organismes vivants qu’il n’y a d’habitants sur la planète Terre ! Tels les citoyens d’une ville souterraine qui ne dort jamais, des dizaines de milliers d’espèces souterraines d’invertébrés, de nématodes, de bactéries et de champignons filtrent constamment notre eau, recyclent les nutriments et contribuent à réguler la température de la Terre.

Mais sous les champs couverts de rangées serrées de maïs, de soja, de blé et d’autres monocultures, une soupe toxique d’insecticides, d’herbicides et de fongicides fait des ravages, selon notre analyse récemment publiée dans la revue ‘Frontiers in Environmental Science’. [Voir une traduction partielle ici].

Cette étude, qui constitue l’examen le plus complet jamais réalisé sur la manière dont les pesticides affectent la santé des sols, devrait entraîner des changements immédiats et substantiels dans la manière dont les organismes chargés de la réglementation comme l’EPA aux Etats-Unis évaluent les risques posés par les quelque 850 ingrédients de pesticides ou produits phytosanitaires dont l’utilisation est autorisée dans ce pays.

[EPA – « L’Agence de protection de l’environnement des États-Unis (en anglais : United States Environmental Protection Agency ou EPA) est une agence indépendante du gouvernement des États-Unis, dont les activités sont cependant contrôlées par le Comité des sciences, de l’espace et des technologies de la Chambre des représentants des États-Unis. Elle a été créée dans la foulée du jour de la Terre le 2 décembre 1970 pour étudier et protéger la nature et la santé des citoyens des États-Unis2. Sa mission est de « protéger la santé humaine et de sauvegarder les éléments naturels — l’air, l’eau et la terre — essentiels à la vie… » - Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Environmental_Protection_Agency ].

Suite de l’article traduit

Actuellement, les organismes chargés de la réglementation et des contrôles ignorent complètement les dommages causés par les pesticides aux vers de terre, aux collemboles, aux abeilles sauvages et solitaires (qui nichent dans le sol), aux coléoptères et à des milliers d’autres espèces souterraines.

[Les collemboles (Collembola) sont une classe de petits arthropodes pancrustacés, souvent sauteurs. Ils étaient anciennement considérés comme des insectes aptérygotes, mais forment aujourd’hui une classe à part, dans le sous-embranchement des Hexapodes1 appartenant au clade des Pancrustacea2. Les collemboles jouent un rôle écologique majeur dans le cycle de la matière organique et sont utilisés comme indicateurs de pollution des sols. .. – Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Collembola ].

[Voir également Les Collemboles : acteurs de la vie du sol PDF 05-11-2017 ( Photo ) et Les organismes du sol -Collembole et agriculture (supagro.fr)].

[Les abeilles sauvages et solitaires … 70% des abeilles solitaires font leur nid dans la terre (les abeilles terricoles ou ’mineurs’) recouvert de peu de végétation ou dans les pelouses… - Article à lire ici > https://www.abeillessauvages.com/ ]

[A lire également : Les abeilles nichant au sol exposées au pesticide imidaclopride ont produit moins de descendants par Clinique Amberieu 27 février 2021 dans Actualités médicalesPhoto – « Un insecticide utilisé pour contrôler les infestations de ravageurs sur les courges et les citrouilles, entrave considérablement la reproduction des abeilles nichant au sol – des pollinisateurs précieux pour de nombreuses cultures vivrières, a révélé une nouvelle étude de l’Université de Guelph… - Source : https://www.cliniquemutualisteamberieu.fr/les-abeilles-nichant-au-sol-exposees-au-pesticide-imidaclopride-ont-produit-moins-de-descendants ].

Suite de l’article traduit

Notre étude ne laisse aucun doute sur le fait que cela doit changer.

Pour notre analyse, menée par des chercheurs du ‘Center for Biological Diversity’, ‘’Friends of the Earth’ (‘Amis de la Terre’) et de l’Université du Maryland aux Etats-Unis, nous avons examiné près de 400 études publiées qui, ensemble, ont mené plus de 2.800 expérimentations sur la façon dont les pesticides affectent les organismes du sol. Notre examen a porté sur 275 espèces ou types uniques d’organismes du sol et 284 pesticides ou mélanges de pesticides différents.

Dans un peu plus de 70 % de ces expérimentations, il a été constaté que les pesticides nuisaient à des organismes qui sont essentiels au maintien de la santé des sols cultivés : ces nuisances ne sont actuellement jamais prises en compte dans les études de sécurité de l’EPA.

L’escalade continue de l’agriculture intensive avec emploi des pesticides et la pollution qui en résulte sont les principaux facteurs du déclin précipité de nombreux organismes du sol, comme les carabes et les abeilles qui nichent au sol. Ils ont été identifiés comme le facteur le plus important de la perte de biodiversité du sol au cours de la dernière décennie.

Pourtant, les fabricants de pesticides et les organismes chargés de la réglementation des pesticides ont ignoré ces recherches.

L’EPA, qui est responsable de la surveillance des pesticides aux États-Unis, reconnaît ouvertement qu’entre 50 % et 100 % de tous les pesticides appliqués par l’agriculture finissent par se retrouver dans le sol. Pourtant, pour évaluer les effets néfastes des pesticides sur les espèces vivants dans le sol, l’agence EPA utilise toujours une seule espèce test - une espèce qui passe toute sa vie en surface, dans des boîtes d’élevage artificiel pour estimer le risque pour tous les organismes du sol : c’est-à-dire l’abeille européenne.

[Abeille européenne, Avette, Mouche à miel, en latin Apis mellifera – C’est une abeille à miel originaire d’Europe. Elle est considérée comme semi-domestique. C’est une des abeilles élevées à grande échelle en apiculture pour produire du miel et pour la pollinisation. Le nom de genre Apis est le terme latin signifiant « abeille », et l’épithète spécifique mellifera signifie « qui donne du miel », en référence à la tendance de l’espèce à produire une grande quantité de miel pour le stocker au printemps et en été avant consommation pendant l’hiver. L’abeille européenne occupe désormais tous les continents sauf l’Antarctique. En raison de sa grande diffusion, cette espèce est le pollinisateur le plus important pour l’agriculture à l’échelle mondiale. Un certain nombre de ravageurs et de maladies menacent l’abeille, en particulier le syndromed’effondrement des colonies1… - Lire l’article complet sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Apis_mellifera ].

Suite de l’article traduit

Le fait que l’EPA s’appuie sur une espèce qui peut littéralement ne jamais toucher le sol de toute sa vie, pour représenter les milliers d’espèces qui vivent ou se développent sous terre, offre un aperçu inquiétant de la façon dont le système de réglementation des pesticides aux États-Unis est mis en place pour protéger l’industrie des pesticides plutôt que les espèces et leurs écosystèmes.

En fin de compte, cela signifie que les approbations de pesticides se font sans tenir compte de la façon dont ces pesticides peuvent nuire aux organismes du sol.

De plus, alors que les principes de l’agriculture régénératrice et de la santé des sols gagnent en popularité dans le monde entier, les fabricants de pesticides ont pris le train en marche pour faire de la publicité écologique pour vendre leurs produits.

Tous les grands fabricants de pesticides ont désormais des documents en ligne vantant leur rôle dans la promotion de la santé des sols, et préconisent souvent de réduire le travail du sol et de semer des plantes de couverture. En tant que principes généraux, ces deux pratiques sont effectivement bonnes pour la santé du sol et, si elles sont adoptées de manière responsable, elles constituent d’excellentes mesures à prendre.

Cependant, les fabricants de pesticides savent que ces pratiques s’accompagnent souvent d’une utilisation accrue de pesticides. Lorsque les champs ne sont pas labourés, des pesticides sont souvent utilisés pour tuer les mauvaises herbes, et les plantes de couverture sont souvent détruites par des pesticides avant la mise en culture de la production végétale envisagée. .

Cette approche ’un pas en avant, un pas en arrière’ empêche tout progrès significatif pour la protection de nos sols. Les fabricants de pesticides ont réussi jusqu’à présent à faire passer le message d’un ’sol sain’ parce que nos autorités chargées de la réglementation n’ont montré aucun désir ni aucune volonté de protéger les organismes vivant dans le sol contre les pesticides.

Le coût environnemental à long terme de cet échec ne peut plus être ignoré.

Les sols font partie des écosystèmes les plus complexes et les plus riches en biodiversité de la planète Terre, puisqu’ils contiennent près d’un quart de la biodiversité de la planète.

Leur protection doit être une priorité, et non pas une réflexion après coup.

Nos recherches indiquent que pour y parvenir, nous devrons nous atteler à la tâche pour réduire la dépendance croissante et non durable du monde à l’égard de l’agriculture intensive avec emploi massif des pesticides.

Et il faudra que l’EPA prenne des mesures énergiques pour commencer à protéger la santé de nos sols en s’attaquant aux méfaits bien documentés des pesticides sur nos espèces souterraines qui ont été depuis longtemps négligées.

About the author(s) :

Nathan Donley, Ph.D, is the environmental health science director at the Center for Biological Diversity, where his work focuses on U.S. pesticide regulation and policy.

Tari Gunstone is a scientist who, as a research assistant at the Center for Biological Diversity, spent over a year analyzing studies on pesticide impacts to soil health.

À propos des auteurs :

Nathan Donley, Ph.D., est le directeur scientifique de la santé environnementale au ‘’Center for Biological Diversity’, où son travail porte sur la réglementation et la politique des pesticides aux États-Unis.

Tari Gunstone est un scientifique qui, en tant qu’assistant de recherche au ‘Center for Biological Diversity’, a passé plus d’un an à analyser des études sur l’impact des pesticides sur la santé des sols.

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© 2021 Scientific American, a Division of Springer Nature America, Inc. - All Rights Reserved. Source : https://www.scientificamerican.com/article/pesticides-are-killing-the-worlds-soils/

Scientific American, August 29, 2016 : (Blog) America&#39 ;s Water Supply : The Corrosion of a Proud Tradition - Spotlight on Poverty and Opportunity

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Pesticides et invertébrés du sol : Une évaluation des risques

Traduction partielle du 06 juin 2021 par Jacques Hallard d’une étude intitulée « Pesticides and Soil Invertebrates : A Hazard Assessment »

Auteurs : Tari Gunstone1, Tara Cornelisse1, Kendra Klein2, Aditi Dubey3 and Nathan Donley1*

  • 1Center for Biological Diversity, Portland, OR, United States
  • 2Friends of the Earth US, Berkeley, CA, United States
  • 3Department of Entomology, University of Maryland, College Park, College Park, MD, United States
    Référence : REVIEW article - Front. Environ. Sci., 04 May 2021 | https://doi.org/10.3389/fenvs.2021.643847

Source : https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fenvs.2021.643847/full

Résumé

L’utilisation de pesticides agricoles et les dommages environnementaux qui y sont associés sont largement répandus dans la plupart des pays du monde. Les efforts visant à atténuer ces dommages ont été largement axés sur la réduction de la contamination de l’eau et de l’air par les pesticides, car le ruissellement et la dérive des pesticides sont les sources les plus importantes de déplacement des pesticides hors du site. Cependant, la contamination du sol par les pesticides peut également avoir des conséquences néfastes sur l’environnement. Les pesticides sont souvent appliqués directement sur le sol sous forme mouillable (trempes) et de granulés et, de plus en plus, sous forme d’enrobages de semences, d’où l’importance de comprendre l’impact des pesticides sur les écosystèmes du sol.

Les sols contiennent une abondance d’organismes biologiquement diversifiés qui remplissent de nombreuses fonctions importantes telles que le cycle des nutriments, le maintien de la structure du sol, la transformation du carbone et la régulation des parasites et des maladies. De nombreux invertébrés terrestres ont décliné au cours des dernières décennies. La perte d’habitat et la pollution agrochimique due à l’intensification de l’agriculture ont été identifiées comme des facteurs majeurs.

Nous passons ici en revue près de 400 études sur les effets des pesticides sur les invertébrés non ciblés qui ont un développement œuf, larve ou immature dans le sol. Cette revue englobe 275 espèces, taxons ou taxons combinés uniques d’organismes du sol et 284 ingrédients actifs de pesticides différents ou mélanges uniques d’ingrédients actifs.

Nous avons identifié et extrait les données pertinentes relatives aux paramètres suivants : mortalité, abondance, biomasse, comportement, reproduction, biomarqueurs biochimiques, croissance, richesse et diversité, et changements structurels. Il en est résulté une analyse de plus de 2.800 ’paramètres testés’ distincts, mesurés en tant que changement d’un paramètre spécifique suite à l’exposition d’un organisme spécifique à un pesticide spécifique.

Nous avons constaté que 70,5 % des paramètres testés présentaient des effets négatifs, tandis que 1,4 % et 28,1 % des paramètres testés présentaient des effets positifs ou aucun effet significatif de l’exposition aux pesticides, respectivement. En outre, nous discutons des tendances générales des effets parmi les classes de pesticides, les taxons et les paramètres, ainsi que des lacunes dans les données.

Notre examen indique que les pesticides de tous types présentent un danger évident pour les invertébrés du sol. Les effets négatifs sont évidents dans les études de laboratoire et de terrain, pour toutes les classes de pesticides étudiées, et pour une grande variété d’organismes du sol et de paramètres. La prévalence des effets négatifs dans nos résultats souligne la nécessité de représenter les organismes du sol dans toute analyse des risques d’un pesticide susceptible de contaminer le sol, et d’atténuer tout risque significatif de manière à réduire spécifiquement les dommages causés aux organismes du sol et aux nombreux services écosystémiques importants qu’ils fournissent.

Introduction

Les sols sont sans doute les écosystèmes les plus complexes et les plus riches en biodiversité sur terre, contenant près d’un quart de la diversité de la planète (Ram, 2019). Une poignée de sol contient environ 10 à 100 millions d’organismes appartenant à plus de 5 000 taxons (Ramirez et al., 2015), dont seul un petit pourcentage a été décrit (Adams et Wall, 2000). Une communauté de sol fonctionnelle typique comprend des centaines à des milliers d’espèces de macroinvertébrés et de nématodes, ainsi qu’une vaste abondance de microorganismes, dont des centaines d’espèces fongiques et des milliers d’espèces bactériennes (Bardgett et van der Putten, 2014 ; Ram, 2019 ; Singh et al., 2019).

Les invertébrés du sol rendent une variété de services écosystémiques différents, essentiels à la durabilité de l’agriculture. La biodiversité du sol permet des fonctions écosystémiques auto-perpétuées qui alimentent des processus spécialisés tels que le maintien de la structure du sol, le cycle des nutriments, les transformations du carbone et la régulation des parasites et des maladies (Balvanera et al., 2006 ; Perrings et al., 2006 ; Kibblewhite et al., 2008 ; Chagnon et al., 2015). L’activité de fouissement des organismes du sol modifie la porosité du sol en augmentant l’aération, l’infiltration et la rétention d’eau, et en réduisant le compactage (Pisa et al., 2015 ; Ram, 2019).

Les vers de terre peuvent à eux seuls construire jusqu’à 8 900 km de canaux par hectare, diminuant l’érosion des sols de 50 % via l’augmentation de la porosité du sol et de l’infiltration de l’eau (Blouin et al., 2013 ; Gaupp-Berghausen et al., 2015). Les nutriments voyagent à travers les multiples couches du sol par le biais de butineuses, de tunneliers et d’insectes nichant au sol, notamment les coléoptères, les abeilles nichant au sol, les fourmis et les termites (Stork et Eggleton, 1992 ; Willis Chan et al, 2019), et les détritivores comme les nématodes, les collemboles, les vers de terre, les mille-pattes et les cloportes, transforment les matières en décomposition et les minéraux en formes utilisables, organisent le cycle des nutriments et augmentent la fertilité du sol (Stork et Eggleton, 1992 ; Kibblewhite et al., 2008 ; Ram, 2019).

Par exemple, les nématodes et les acariens permettent la minéralisation de l’azote en se nourrissant des racines fongiques et en stimulant et régulant l’activité microbienne (Stork et Eggleton, 1992). Les invertébrés morts se décomposent et ajoutent de l’azote au sol (Stork et Eggleton, 1992). Les invertébrés du sol forment également jusqu’à la moitié de tous les agrégats du sol en décomposant la litière et en libérant des plâtres et des fèces riches en éléments organiques (Stork et Eggleton, 1992). La formation de ces grands agrégats du sol permet une plus grande séquestration du carbone du sol, et ces ingénieurs de l’écosystème jouent donc un rôle dans la compensation des émissions de combustibles fossiles et la lutte contre le changement climatique (Lal, 2004a, b ; Lavelle et al., 2006 ; Dirzo et al., 2014).

De nombreux invertébrés du sol jouent également un rôle dans la lutte contre les ravageurs agricoles. Les nématodes et les acariens sont utilisés pour cibler les bactéries liées aux maladies dans les cultures (Stork et Eggleton, 1992 ; Kibblewhite et al., 2008 ; Ram, 2019). Les prédateurs et les parasitoïdes, tels que les coléoptères et les guêpes parasites, s’attaquent aux arthropodes qui nuisent à la production agricole (Stork et Eggleton, 1992 ; Gill et al., 2016), et les insectes herbivores du sol peuvent manger les graines des plantes indésirables de manière sélective par rapport aux graines des cultures, réduisant ainsi la propagation des mauvaises herbes agressives (Honek et al., 2003)…

L’augmentation de la conversion des terres et l’intensification de l’agriculture accélèrent la perte de la biodiversité du sol et, par conséquent, ont contribué à la réduction d’environ 60 % des services écosystémiques du sol (Díaz et al., 2006 ; Veresoglou et al., 2015 ; Singh et al., 2019). De nombreux insectes qui dépendent du sol pour certaines parties de leur cycle de vie, comme les carabes et les abeilles nichant au sol, ainsi que les insectes et acariens terrestres en Amérique du Nord, ont fortement diminué au cours des dernières décennies (Forister et al., 2019 ; Sánchez-Bayo et Wyckhuys, 2019 ; van Klink et al., 2020 ; Sullivan et Ozman-Sullivan, 2021).

La perte d’habitat due à l’intensification de l’agriculture et à la pollution, principalement par les pesticides et les engrais agricoles de synthèse, est considérée comme le principal facteur déterminant du déclin récent des insectes et constitue une menace croissante (Hallmann et al., 2017 ; Forister et al., 2019 ; Seibold et al., 2019 ; Sánchez-Bayo et Wyckhuys, 2019 ; Miličić et al., 2020). Dans une enquête menée en 2019 auprès des pays membres de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la surutilisation des mécanismes de contrôle chimique (par exemple, les pesticides, les antibiotiques, etc.) a été identifiée comme la pratique la plus impactante à l’origine de la perte de biodiversité des sols au cours des dix dernières années (FAO, 2020).

De 1992 à 2014, DiBartolomeis et al. ont constaté que l’utilisation accrue d’insecticides néonicotinoïdes et la persistance de ces insecticides dans l’environnement ont entraîné une augmentation de 48 et 4 fois de la charge de toxicité orale et de contact, respectivement, pour les insectes dans les environnements agricoles en utilisant l’abeille européenne Apis mellifera L. comme espèce de substitution (DiBartolomeis et al., 2019). L’étude s’est concentrée sur les abeilles domestiques car elles sont l’insecte non ciblé le plus étudié au sein des agroécosystèmes des États-Unis ; en fait, elles sont le seul invertébré terrestre pour lequel l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis (EPA) exige des tests lors de l’enregistrement des pesticides (Legal Information Institute, 2020).

Cependant, les résultats de cette étude signifient également une menace croissante pour les invertébrés du sol. Les insecticides néonicotinoïdes ont représenté 92 % de l’augmentation de la charge toxique pour les invertébrés (DiBartolomeis et al., 2019), et 60 % de l’utilisation des néonicotinoïdes se fait par le biais de traitements de semences et d’applications au sol en 2011 (Jeschke et al., 2011). On estime que les traitements de semences aux néonicotinoïdes sont utilisés dans plus de la moitié des acres de soja et dans presque tout le maïs non biologique cultivé aux États-Unis (Douglas et Tooker, 2015 ; Mourtzinis et al., 2019). Comme 80 % ou plus des ingrédients actifs des traitements de semences néonicotinoïdes restent dans le sol (Sur et Stork, 2003 ; Alford et Krupke, 2017), les organismes du sol dans ces systèmes sont susceptibles d’être exposés à des doses élevées de ces insecticides.

L’utilisation à grande échelle de fongicides appliqués sur les semences présente un autre risque, car presque tout le maïs des États-Unis est également traité avec des fongicides appliqués sur les semences (Lamichhane et al., 2019). En plus des pesticides actuellement sur le marché, plusieurs nouvelles matières actives de pesticides appliqués sur les semences et dans le sol sont en cours d’homologation aux États-Unis, comme le fongicide pyrazolecarboxamide inpyrfluxam (U.S. EPA, 2020a), l’insecticide diamide tétraniliprole (U.S. EPA, 2020d) et le nouvel insecticide broflanilide (U.S. EPA, 2020c).

La tendance à une utilisation plus large des pesticides appliqués au sol - à la fois individuellement et en combinaison avec d’autres ingrédients actifs - va probablement continuer à se développer. Si les organismes du sol sont particulièrement menacés par l’exposition via les applications directes dans le sol, ils peuvent également être exposés aux pesticides par d’autres voies, comme la dérive des pulvérisations foliaires (Sánchez-Bayo, 2011), l’inclusion de pesticides dans l’eau d’irrigation (Sánchez-Bayo, 2011) ou l’absorption de pesticides dans les tissus végétaux qui finissent par retourner dans le sol par la sénescence des résidus de culture (Doublet et al., 2009). Comme cette menace pour les organismes du sol augmente, il est important de s’efforcer d’avoir une compréhension plus complète des impacts de tous les pesticides sur les invertébrés du sol.

Le mot ’pesticide’ est un terme générique utilisé pour décrire un agent qui cible un ravageur - dans l’agriculture végétale, un ravageur est défini comme un organisme qui cause des dommages aux cultures par des dommages directs ou par la compétition pour les nutriments et l’eau - et comprend les insecticides, les herbicides, les fongicides et les bactéricides, entre autres. La plupart des articles de synthèse évaluant les impacts des pesticides sur les organismes du sol se sont concentrés sur les risques environnementaux de classes spécifiques de pesticides (Biondi et al., 2012 ; Pisa et al., 2015 ; Douglas et Tooker, 2016 ; Wood et Goulson, 2017), de taxons spécifiques affectés (da Silva Souza et al, 2014 ; Pelosi et al., 2014 ; Römbke et al., 2017), ou n’ont analysé que des données de laboratoire (Frampton et al., 2006) ou des données de terrain (Jänsch et al., 2006), ce qui rend difficile l’identification des tendances et des dangers à grande échelle nécessaires pour informer la politique générale en matière de pesticides. À notre connaissance, il n’y a eu qu’un seul aperçu complet des effets des pesticides sur une grande variété d’organismes du sol (Puglisi, 2012), qui s’est concentré sur les microorganismes du sol, en particulier les bactéries et les champignons.

Nous présentons ici une revue centrée sur la façon dont de larges types de pesticides affectent la santé des invertébrés du sol. Compte tenu de la portée d’un tel examen, une attention particulière est également accordée aux tendances générales des effets parmi les classes de pesticides, les taxons et les paramètres, ainsi qu’aux lacunes de données qui devraient être comblées. Compte tenu des services écosystémiques clés rendus par les invertébrés du sol et de l’augmentation de l’utilisation de pesticides appliqués sur les semences et le sol, l’un de nos objectifs est de comprendre le danger global que représentent les pesticides pour les invertébrés du sol afin de déterminer s’il convient de les inclure dans l’évaluation réglementaire des risques écotoxicologiques pour garantir une estimation adéquate des dommages environnementaux…

Lire la suite et l’article complet en anglais sur le site suivant : https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fenvs.2021.643847/full

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Compléments sur l’agriculture régénératrice

L’Agriculture régénératrice d’après Wikipédia

L’agriculture régénératrice ou régénérative est caractérisée par une philosophie de la production agricole et un ensemble de techniques adaptables fortement influencés par la permaculture de Masanobu Fukuoka. Ses buts principaux sont de régénérer les sols, augmenter la biodiversité1, la séquestration du carbone atmosphérique par le sol, la résilience des sols face aux fluctuations du climat, optimiser le cycle de l’eau et améliorer la fourniture de services écosystémiques2,3.

Sommaire

Par rapport à la permaculture, l’agriculture régénératrice se veut centrée sur la production agricole et ambitionne non seulement de conserver la sphère environnementale et agricole dans un état satisfaisant, mais de l’améliorer encore4, comme le font les paysans depuis le néolithique.

Les pratiques associées à l’agriculture régénératrice sont celles reconnues par la permaculture, l’agroécologie, l’agroforesterie et la restauration écologique, comme le maintien d’un taux élevé d’humus dans les sols, les techniques culturales simplifiées, le maintien de la biodiversité, le compostage, le paillage, la rotation des cultures, l’utilisation de cultures de couverture et d’engrais verts, la réduction ou la suppression des applications de produits phytosanitaires. Dans une ferme qui pratique l’agriculture régénératrice, la production devrait augmenter au cours du temps, tandis que l’apport de matière organique extérieure devrait diminuer5.

Son adoption n’empêche pas d’adhérer à un label d’agriculture biologique ou autre.

Par rapport aux pratiques actuelles et en l’absence de charte ou de label précis et contraignants, l’agriculture régénératrice est donc à considérer dans la mouvance plus générale de l’agriculture de conservation et de l’agroécologie.

Principes et pratiques

Photo - Pâturages menés en agroforesterie, Australie

L’agriculture régénératrice est guidée par plusieurs principes et pratiques, adaptés de manière spécifique à chaque climat, sol et région.

Principes

  • Régénérer le sol, augmenter sa fertilité
  • Améliorer les qualités, la santé et la résilience des écosystèmes
  • Favoriser la biodiversité
  • Améliorer les fonctions du sol : percolation, rétention d’eau, assainissement des eaux de ruissellement
  • Développer la ferme selon le contexte régional, l’écosystème et le climat
  • Séquestrer le dioxyde de carbone de l’atmosphère dans le sol
  • Travailler les concepts avec une approche holistique (considérer l’agriculture et son environnement comme un tout)
    Pratiques

Les pratiques retenues6 doivent respecter le sol (pratiques agroécologiques7, faire en sorte que le sol conserve une bonne structure, ...), voire l’améliorer3 :

Certaines affirmations mises de l’avant par certains défenseurs de l’agriculture régénératrice ont été critiquées comme exagérées ou contredites par les preuves scientifiques8.

Par exemple, l’un des personnages associé à ce mouvement, Allan Savory, a affirmé que sa méthode de gestion holistique des pâturages permettrait de réduire les niveaux de dioxyde de carbone en deçà du niveau préindustriel dans un intervalle de 40 ans, ce qui permettrait de résoudre le problème des changements climatiques. Selon Skeptical Science, une telle affirmation est injustifiée, la capacité de séquestration du carbone des terres est trop limitée et les émissions de méthane liées au bétail sont trop importantes9.

Selon une étude publiée à l’Université d’Uppsala en 2016, l’augmentation de la capacité de séquestration du carbone envisageable à travers une meilleure gestion des pâturages est sept fois inférieure à celle avancée par Savory. L’étude conclut que la gestion holistique des pâturages ne peut pas renverser les changements climatiques10.

Une étude publiée en 2017 par le ‘Food and Climate Research Network’ a conclu que les affirmations de Savory à propos de la séquestration du carbone dans les pâturages sont ’irréalistes’ et très différentes des estimations issues des études revues par les pairs8.

Article complet avec les références à lire sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Agriculture_r%C3%A9g%C3%A9n%C3%A9ratrice

Comment l’agriculture régénératrice endigue le changement climatique - 09/10/2020 – Document ‘fr.blog.ecosia.org’

Notre système alimentaire est déficient. L’agriculture industrielle est à présent la première cause de déforestation. Elle érode les sols, pousse les animaux sauvages, les insectes et les plantes vers l’extinction, et génère 30 % des gaz à effet de serre émis dans le monde.

De plus, entre 50 et 70 % du carbone initialement séquestré dans les sols de la planète a été relâché à cause de l’agriculture industrielle.

La raison ? Les pratiques actuelles sont optimisées pour produire un seul type de culture de la manière la plus intensive possible. Pour libérer de l’espace et produire toujours plus, le sol est constamment labouré et gavé d’engrais, ce qui anéantit le couvert végétal. La terre n’est donc plus protégée de la pluie, du vent et de la chaleur.

Mais l’agriculture régénératrice pourrait tout changer.

Si elle est bien faite, la culture peut enrichir le sol et le régénérer, car elle restaure sa teneur en carbone, ce qui améliore la santé des plantes, la sécurité de l’eau, la valeur nutritive des cultures et le rendement général. Et c’est l’objectif principal de l’agriculture régénératrice.

Qu’est-ce que l’agriculture régénératrice ?

Chaque sol renfermant un écosystème uniqueavec ses particularités propres, il n’existe pas de solution prédéfinie en termes d’agriculture régénératrice. Celle-ci fonctionne plutôt selon des principes généraux, qui visent à éviter au maximum la perturbation des sols et à les couvrir tout au long de l’année.

En général, trois principes de base gouvernent l’approche régénératrice de l’agriculture :

  • Ne pas labourer excessivement ;
  • Toujours avoir un ensemble divers de plantes sur l’exploitation, plutôt que des rangs plantés en monoculture ;
  • Couvrir le sol tout au long de l’année grâce à des plantes, des cultures ou des arbres.
    Si de plus de plus d’agriculteurs aimeraient passer à l’agriculture régénératrice pour protéger leurs sols et maintenir leurs revenus, ils ne peuvent entreprendre ce changement seuls au sein d’un système alimentaire industriel soutenu financièrement et politiquement aux quatre coins du globe.

Les petits cultivateurs des pays du Sud sont les grands perdants du système agricole actuel, qui est dégénératif. Faire de l’agriculture régénératrice une réalité, c’est aussi une question de justice climatique.

Comment Ecosia soutient l’agriculture régénératrice

Chez Ecosia, nos projets de plantation d’arbres se concentrent énormément sur les pratiques régénératrices. Associée à la reforestation, l’agriculture régénératrice pourrait même re-capturer la plupart des émissions de CO2 présentes dans l’air.

Cette année, nous avons lancé la seconde édition de notre concours de financement pour les agriculteurs européens. L’objectif est de soutenir les personnes qui souhaitent passer à l’agriculture régénératrice ou même entamer un projet dans cet esprit. Par ce biais, nous espérons encourager et soutenir le passage à des pratiques d’agriculture régénératrice en Europe.

Pour savoir comment postuler, rendez-vous ici. N’hésitez pas à faire passer l’info aux personnes qui pourraient être intéressées.

Mais pour être tout à fait honnêtes, ces initiatives ne suffisent pas. Pour qu’un changement systémique et durable se produise dans notre système alimentaire, nous devons tous agir.

L’endroit où vous achetez vos aliments, la quantité de déchets que vous produisez, la façon dont vous votez pour influencer les décisions : tous ces éléments jouent un rôle important pour changer le système.

Regardez notre vidéo pour comprendre comment l’agriculture régénératrice peut ralentir le changement climatique et savoir ce que vous pouvez faire pour encourager ces pratiques.

Un grand merci à Ackerpulco, Finck Photography et à Benedikt Bösel de nous avoir offert leurs vidéos. Photo d’en-tête par Foodorama pour PUR Projet.

Ecosia Blog FR

Ecosia — Wikipédia

Source : https://fr.blog.ecosia.org/agriculture-regeneratice/


L’agriculture régénératrice redéfinie Document ‘http://designecologique.ca’

Depuis plusieurs années j’enseigne et partage ma passion pour la permaculture et l’agriculture régénératrice partout au Québec. En 2017, je suis tombé sur cet excellent article par Ethan Roland Soloviev qui permet de vraiment mettre en lumière ce qu’est l’agriculture régénératrice ainsi que les bases de sa mise en place. J’en ai fait la traduction avec la permission de l’auteur et je vous l’offre aujourd’hui. La permaculture est un coffre à outils extraordinaire pour concevoir ce type de système. Comme l’auteur le mentionne, cette définition n’est que le début de la conversation, mais quelle conversation importante pour l’avenir de l’humanité !

L’agriculture régénératrice redéfinie par Ethan Roland Soloviev. Traduit et adapté par Wen Rolland.

Photo - Le terme agriculture régénératrice apparaît partout ces temps-ci. De nouvelles mentions sur internet arrivent presque quotidiennement dans des articles, des blogues, des mots cliques et des gazouillis sur les agriculteurs, les entreprises et les fondations qui attirent l’attention vers ce nouveau sujet chaud : l’agriculture régénératrice.

Il est merveilleux de voir une telle conversation à grande échelle sur l’agriculture, la santé des écosystèmes et le carbone du sol. Malheureusement, dans tout le « buzz », certaines des définitions de l’agriculture régénératrice qui ont émergé ne sont pas à la hauteur de son plein potentiel. Beaucoup se concentrent uniquement sur le carbone du sol, en ignorant la biodiversité, les cycles de l’eau et le bien-être humain. Même s’il est vrai que la fertilité des sols et la séquestration du carbone sont extrêmement importantes pour la capacité de notre planète à cultiver des aliments, c’est la pointe de l’iceberg de ce que l’agriculture régénératrice peut signifier et faire pour nous.

Illustration - Après des mois de consultation avec des centaines d’agriculteurs, d’éleveurs, de designers et d’entreprises à travers le monde, Terra Genesis International a développé une nouvelle définition holistique de l’agriculture régénératrice :

  • L’agriculture régénératrice est un système de principes et de pratiques agricoles qui augmente la biodiversité, enrichit les sols, améliore les cycles de l’eau et améliore les services écosystémiques.
  • L’agriculture régénératrice vise à capturer le carbone dans le sol et la biomasse aérienne, en inversant les tendances mondiales actuelles d’accumulation atmosphérique. En même temps, elle offre des rendements accrus, une résilience devant l’instabilité climatique et une plus grande santé et vitalité pour les communautés agricoles.
  • Le système s’appuie sur des décennies de recherches scientifiques et appliquées par les communautés mondiales d’agriculture biologique, d’agroécologie, de gestion holistique, d’agroforesterie et de permaculture.
    Toutes les pratiques agricoles régénératrices sont guidées par des principes qui sont appliqués de manière unique à chaque climat et biorégion :
  • Améliorer progressivement les agroécosystèmes dans leur totalité (sol, eau et biodiversité) ;
  • Créer des conceptions spécifiques au contexte et prendre des décisions holistiques qui expriment l’essence de chaque ferme (ou projet) ;
  • Assurer et développer des relations justes et réciproques entre toutes les parties prenantes ;
  • Permettre le développement et l’évolution continuelle des individus, des fermes et des communautés afin de réaliser leur plein potentiel.
    De ces quatre principes émerge une grande diversité de pratiques qui ont été plus largement définies et étudiées pour le premier principe que nous proposons. La définition que nous offrons présente les pratiques agricoles régénératrices les plus explorées, laissant de l’espace pour articuler dans le futur les pratiques à mettre de l’avant pour les autres principes.

Certaines des pratiques agricoles régénératrices qui peuvent progressivement améliorer les agroécosystèmes dans leur totalité sont l’agriculture sans labour, l’agriculture organique annuelle, le thé de compost et le compostage, le biocharbon et la Terra Preta, culture de pâturage, la gestion holistique (Savory), l’intégration d’animaux, l’aquaculture, les cultures vivaces, les pratiques sylvo-pastorales et l’agroforesterie. (Voici la liste de Sheldon Frith pour plus détails sur certaines de ces pratiques.)

Une liste complète et une description des pratiques agricoles régénératrices spécifiques au climat est disponible dans The Carbon Farming Solution : A Global Toolkit of Regenerative Agriculture (Toensmeier, 2016). [Schéma donné au début de ce document]

L’agriculture régénératrice se développe à partir du système vivant de connexion entre les humains et leur écosystème à travers l’agriculture. Comme les systèmes vivants, l’agriculture régénératrice évoluera et grandira. Cette définition est un point de départ : nous accueillons avec joie la conversation mondiale qui permettra de continuer à développer et à améliorer cette définition afin que nous puissions réellement inverser le changement climatique et régénérer la planète.

Quelles sont vos réflexions sur l’agriculture régénératrice ? Que se passera-t-il si la définition ne comprend que le carbone du sol ? Quelle est l’action la plus importante que vous pouvez prendre pour favoriser l’adoption de l’agriculture régénératrice dans le monde ?

Lien vers l’article en version original anglaise.

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Source : http://designecologique.ca/agriculture-regeneratrice-redefinie/

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Traduction, [compléments] et intégration de liens hypertextes par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 06/05/2021

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