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"Algues bleues : il s’agit en fait deux catégories d’organismes très différents qui menacent gravement l’environnement et la santé publique" par Jacques Hallard

samedi 12 juin 2021, par Hallard Jacques


ISIAS Environnement Toxicologie Cyanophycées Algues Marée verte

Algues bleues : il s’agit en fait deux catégories d’organismes très différents qui menacent gravement l’environnement et la santé publique

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 10/06/2021

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Distinguo

Tout d’abord, ne pas confondre les soit disant « algues bleues » (en fait des cyanobactéries) pouvant émettre des toxines, avec les véritables algues bleues, organismes marins, dont la décomposition en masse produit du sulfure d’hydrogène, ou hydrogène sulfuré, un composé chimique de formule H2S, constitué de soufre et d’hydrogène ; c’est un gaz inflammable, incolore, à l’odeur nauséabonde d’œuf pourri, très toxique, faiblement soluble dans l’eau en donnant un acide faible, l’acide sulfhydrique… - Source

Les cyanobactéries sont des organismes microscopiques d’apparence végétale que l’on trouve dans les étangs, les rivières, les lacs et les ruisseaux. Bien qu’elles soient souvent de couleur bleu-vert, ces algues peuvent aussi avoir une couleur vert olive ou rouge. Elles constituent un embranchement de bactéries (procaryotes) qui sont improprement appelées « algues bleues », ou autrefois « algues bleu-vert ». Malgré une certaine ressemblance superficielle et écologique, elles ne sont pas des algues mais des bactéries unicellulaires ou coloniales. Elles sont photosynthétiques oxygéniques et peuvent donc transformer l’énergie solaire en énergie chimique utilisable par la cellule en fixant le dioxyde de carbone (CO2) et en libérant du dioxygène (O2). Certaines d’entre elles peuvent, dans certaines conditions, fixer le diazote (N2). Elles sont aussi capables de consommer le carbone organique présent dans leur environnement. Certaines cyanobactéries sont alimentaires (spiruline, un produit à base de cyanobactéries du genre Arthrospira sp). Beaucoup d’espèces de cyanobactéries émettent une grande variété de toxines pouvant nuire aux animaux et aux êtres humains.

https://microbewiki.kenyon.edu/images/thumb/1/10/CyanobacteriaMicroscope.jpeg/300px-CyanobacteriaMicroscope.jpeg

Cyanobactéries filamenteuses Nostoc avec des hétérocystes observées sous un microscope optique. Photo prise par Robert Calentine

Document vidéo en anglais : « Blue-green Algae (Cyanobacteria) from Pond to Lab – Pondlife », Episode #2 - 15 juin 2019 - American Museum of Natural History – Source : https://www.youtube.com/watch?v=ZRgeh7cN9PQ

Une efflorescence de cyanobactéries photographiée à Lille, depuis le quai du Wault. Ce genre de prolifération peut produire des toxines. © Lamiot, CC by sa 3.0

Une efflorescence de cyanobactéries photographiée à Lille, depuis le quai du Wault. Ce genre de prolifération peut produire des toxines. © Lamiot, CC by sa 3.0 – In ‘Cyanobactérie’Définition de ‘Futura Planète’ - Source : https://www.futura-sciences.com/planete/definitions/botanique-cyanobacterie-122/

Les véritables algues vertes sont un ensemble d’algues dont les pigments photosynthétiques principaux sont les chlorophylles a et b ; elles sont généralement de couleur verte. D’après Wikipédia :

« Certaines algues vertes sont défavorablement célèbres comme des indicateurs des dérèglements de l’environnement causés par l’homme (pollution par les nitrates et les phosphates, réchauffement climatique, introductions d’espèces invasives...) : ce sont par exemple les ulves, appelées aussi laitues de mer, impliquées dans l’extension des marées vertes ou la Caulerpa taxifolia, espèce tropicale qui envahit les fonds méditerranéens. Mais la plupart des espèces ne témoignent que de l’adaptation spécifique à certaines conditions naturelles, couvrant des types de milieux très diversifiés… » - « La putréfaction de ces algues, outre une mauvaise odeur et l’émission de gaz à effet de serre (méthane) peut avoir de graves conséquences pour les acteurs locaux : impact négatif sur le tourisme et la valeur des biens immobiliers et dégradation de l’environnement des littoraux concernés. Des phénomènes de toxicité (via l’émission d’hydrogène sulfuré notamment) sont mortels dans des cas de fortes concentrations… » - « Tous les végétaux aquatiques de couleur verte ne sont cependant pas obligatoirement de véritables algues vertes. Certaines espèces appartenant à d’autres groupes d’algues peuvent occasionnellement laisser transparaître une couleur verte dominante, mais aussi certaines plantes terrestres embryophytes qui sont retournées secondairement à l’eau… - Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Algue_verte

Par ailleurs, les algues rouges, ou Rhodophytes, sont un grand taxon d’algues pour la plupart marines et pour la plupart multicellulaires (la plupart sont sessiles, c’est-à-dire qu’elles se développent fixées sur un substrat quelconque). Elles sont caractérisées par une composition pigmentaire avec un seul type de chlorophylle, la chlorophyllea, des caroténoïdes et des pigments caractéristiques, les phycobiliprotéines… » - Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Rhodophyta

Enfin, certaines algues sont associées par symbiose avec des champignons pour former des lichens. Voir « Biologie des lichens : symbiose lichénique et reproduction » - Dossier - Les lichens : témoins de la pollution atmosphérique par Yannick Agnan, biogéochimiste de l’environnement - Publié le 11/01/2021 – « Les lichens sont des organismes symbiotiques associant un champignon à une algue. Ils sont utilisés depuis plusieurs décennies pour évaluer la qualité de l’air. Tentons de comprendre pour quelles raisons ces organismes vivants sont de bons témoins de la pollution atmosphérique - Source : https://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/environnement-lichens-temoins-pollution-atmospherique-1900/page/3/

Marée verte – Selon Delphine Bossy pour ‘Futura’ : « Une marée verte est le nom donné à une prolifération d’algues marines vertes qui peut recouvrir les plages, tant la concentration de spécimens est élevée. L’algue en question appartient au genre Ulva, et est communément appelée « laitue de mer ». En Bretagne, le phénomène de marée verte se répète chaque année, où les plages sont infestées d’Ulva armoricanaainsi que d’Ulva rotundata dans le sud de la Bretagne au printemps. Durant cette saison, les conditions naturelles sont favorables (suffisamment de lumière, bonne température de l’eau et géographie des sites). Toutefois, la cause première du phénomène de marée verte est l’apport abondant de nitrates depuis les fleuves et rivières vers l’océan. Ces nitrates, principalement issus de l’agriculture, sont des éléments nutritifs pour les algues et provoquent leur prolifération de façon saisonnière. Une marée verte est particulièrement nauséabonde, mais a surtout des effets écotoxicologiques et sanitaires néfastes…. » - Source de l’article complet : https://www.futura-sciences.com/planete/definitions/oceanographie-maree-verte-13628/

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Algue verte Ulve ou ‘laitue de mer’ – Source : https://www.presqu-ile-de-crozon.com/algues/algues-vertes-001.php

Un tracteur ramasse des algues vertes sur la plage de Saint-Michel-en-Grève (Côtes d’Armor) en 2011.{{}}

« Marée verte » - Un tracteur ramasse des algues vertes véritables sur la plage de Saint-Michel-en-Grève (Côtes d’Armor) en 2011 — Lionel Le Saux / SIPA – In « Bretagne : La mort d’un homme ramassant des algues vertes reconnue comme accident du travail » - Environnement - Thierry Morfoisse était chargé du transport des algues échouées sur une plage. Il est décédé en 2009... - Publié le 14/06/18 à 12h53 — Mis à jour le 14/06/18 à 15h28 – Source : https://www.20minutes.fr/planete/2289759-20180614-bretagne-mort-homme-ramassant-algues-vertes-reconnue-comme-accident-travail

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Introduction

Ce dossier, bâti à usage didactique, commence par proposer un Distinguo entre, d’une part, les cyanobactéries – parfois appelées incorrectement « algues bleues », ou même « algues bleu-vert », qui peuvent émettre des substances toxiques (toxines) pour les êtres vivants, et d’autre part, les véritables algues bleues marines dont la croissance démesurée pose de gros problèmes environnementaux et sanitaires sur les grèves ou espaces d’échouage en bord de mer ou d’un estuaire, en particulier avec les risques d’intoxication par les émissions de sulfure d’hydrogène (ou hydrogène sulfuré, de formule H2S), un gaz malodorant et toxique à haute dose, résultant de la décomposition des algues vertes.

Les documents sélectionnés comprennent dans un premier temps, des informations sur les cyanophycées, provenant d’un article états-JH2021-06-09T18:23:00J

unien qui met en relief les risques sanitaires d’un polluant de l’air provenant des étangs, et de quelques articles qui développent le sujet des cyanobactéries et de leurs toxines dans les travaux et avis formulés en France par l’ANSES.

Dans un deuxième temps, c’est le sujet des véritables algues vertes marines qui est abordé, en particulier avec les problèmes posés sur le littoral en Bretagne. Finalement est rapporté un article de Wikipédia qui permet de tout savoir ou presque sur les algues et les marées vertes.

Les articles choisis pour ce dossier sont indiqués avec leurs accès dans le sommaire ci-dessous.

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Sommaire

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La prolifération des cyanobactéries - les algues vert-bleu, qui colorent l’eau sur cette photo, peut libérer une pollution toxique, rendant cette eau dangereuse pour les animaux et les personnes. Marvod/iStock/Getty Images Plus

Le soleil d’été réchauffe la surface immobile d’un étang sur l’île de Nantucket, dans le Massachusetts. Cette eau contient des engrais qui ont été rejetés d’une ferme voisine pendant un orage. Dans l’eau chaude, les cyanobactéries se gavent des nutriments de cet engrais. Bientôt, leur abondance se transforme en une ’floraison’ (Blooming). Une étude montre maintenant que ces bactéries peuvent libérer une toxine qui empoisonne l’air.

Les gens appellent souvent ces bactéries ’algues bleues’, alors qu’elles ne sont pas du tout des algues. Tout comme les plantes, ces bactéries utilisent la lumière du soleil pour transformer le dioxyde de carbone en nourriture. Au passage, elles rejettent de l’oxygène comme déchet. En fait, les cyanobactéries étaient parmi les premiers êtres vivants sur Terre. Elles ont aidé à remplir notre atmosphère primitive avec de l’oxygène.

Mais avec trop de nutriments, les cyanobactéries peuvent devenir incontrôlables. Ces proliférations d’eau douce peuvent ressembler à de l’écume, de la mousse, des tapis ou même de la peinture flottant au-dessus de l’eau. Le réchauffement du climat et l’utilisation croissante d’engrais ont augmenté le nombre d’efflorescences algales.

Un certain nombre de microbes aquatiques différents peuvent libérer des toxines. Les microbes d’eau douce sont responsables de la plupart des personnes et des animaux malades aux États-Unis à cause de ces proliférations aquatiques. C’est ce qui ressort d’un rapport publié en décembre 2020 par une équipe de scientifiques du gouvernement. Ils ont décrit des données sur 421 efflorescences toxiques sur une période de trois ans qui s’est terminée en 2018. Une bonne trentaine d’échantillons d’eau dans lesquels des toxines avaient été identifiées par type - 10 % - contenaient de l’anatoxine-a. Aussi connu sous le nom d’ATX, c’est le poison naturel fabriqué par les cyanobactéries.

Les scientifiques savaient que l’ATX pouvait empoisonner l’eau des étangs. La question était de savoir s’il pouvait également se retrouver dans l’air.

Les empoisonnements humains ont tendance à se produire après que des personnes aient marché dans de l’eau contaminée. L’exposition à l’ATX peut rendre quelqu’un somnolent ou engourdi. Leurs muscles peuvent se contracter. Elle peut également rendre la respiration difficile car elle paralyse le système respiratoire. Les oiseaux, les vaches et les chiens peuvent même mourir après avoir avalé de l’eau contaminée par les fleurs d’eau. L’ATX est suffisamment mortelle pour qu’on l’appelle souvent ’facteur de mort très rapide’.

Découvrez comment l’ATX, ou facteur de mort très rapide, peut empoisonner les animaux, y compris les humains, en empêchant leur cerveau de communiquer avec leurs muscles. Les chimistes étudient même son mode d’action comme un médicament prometteur pour la maladie d’Alzheimer.

Capturer le poison en question : ATX

[« Nantucket est une île américaine située dans l’océan Atlantique, à vingt et un kilomètres au sud de la presqu’île du cap Cod, cette dernière étant à une centaine de kilomètres au sud-est de Boston. Administrativement, l’île forme avec les deux petites îles voisines de Tuckernuck et Muskeget (en) le territoire de la ville de Nantucket ainsi que le comté de Nantucket qui relève de l’État du Massachusetts. Son nom, dérivé d’un dialecte algonquien, signifie Pays lointain. L’île est classée comme site historique aux États-Unis et attire de nombreux touristes. La population passe de 10 000 à 50 000 résidents en été1. L’île est aisément accessible toute l’année par ferry-boat à partir de différents points de la côte nord-est des États-Unis. Nantucket possède l’aéroport Nantucket Memorial Airport encore appelé Ackerly Field2 et la compagnie aérienne Nantucket Airlines… - Source de l’article complet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nantucket ].

Suite de l’article traduit

James Sutherland fait partie d’une équipe qui étudie depuis plusieurs années les étangs de l’île de Nantucket. Écologiste à Greenwich, N.Y., il travaille avec le ‘Nantucket Land Council’. Son équipe a constaté que des efflorescences nuisibles apparaissent dans quelques étangs chaque été et au début de l’automne. Son groupe savait que l’écume de l’étang responsable pouvait libérer des toxines susceptibles de se retrouver dans l’air. Pour voir si ATX pouvait le faire, ils ont utilisé un échantillonneur d’air expérimental.

[Voir biographie de James Sutherland sur ce site (en anglais) : https://fundforlakegeorge.org/node/419 ]

Suite de l’article traduit

Les jours de vent et de pluie offraient à l’ATX les meilleures chances de pénétrer dans l’air, ont-ils soupçonné. La raison en est que la lumière du soleil décompose rapidement les gouttelettes d’ATX dans l’air. Et cela rendrait la toxine difficile à capturer.

Ils ont donc placé un échantillonneur d’air sur le rivage d’un petit étang pendant une prolifération d’écume sur l’étang. Ensuite, l’équipe a analysé ce que l’échantillonneur d’air avait recueilli dans son filtre. L’ATX est apparu dans les échantillons un seul jour. Et ce jour-là, note Sutherland, ’il y avait un brouillard dense’. Il pense que cela a pu empêcher l’ATX de se décomposer.

a photo of an air sampler on the shore of a pond

Ce dispositif de prélèvement d’air sur la rive d’un étang a permis de collecter une toxine en suspension dans l’air. Vince Moriarty (IBM).

’C’est la première fois que la capture d’ATX en suspension dans l’air a été rapportée’, déclare Sutherland. Son groupe a partagé ses conclusions le 1er avril dans ‘Lake and Reservoir Management’.

’Nous pensons que l’ATX est un problème de polluants atmosphériques plus important qu’on ne le pensait auparavant’, déclare maintenant James Sutherland. Et c’est inquiétant, ajoute-t-il, ’compte tenu de l’augmentation mondiale des proliférations d’algues et de bactéries aquatiques’. La gravité des toxines atmosphériques en tant que risque pour la santé ne doit pas être prise à la légère’.

’Cette étude soulève une question importante’, notamment à proximité d’eaux présentant des niveaux élevés d’anatoxine, déclare Ellen Preece. C’est une experte en cyanobactéries qui n’a pas pris part à l’étude de Nantucket. Elle travaille pour un cabinet de consultants à Rancho Cordova, en Californie. Voir https://robertson-bryan.com/about-us/teammanagement/ellen-preece-phd/ .

L’équipe de Nantucket n’a pas cherché à savoir comment l’ATX est entré dans l’air. Ils ne savent pas non plus quelle quantité doit être respirée pour rendre quelqu’un malade. Mais, dit Sutherland, ’nous avons l’intention de continuer à étudier le problème’. De telles études pourraient s’avérer particulièrement utiles, dit Ellen Preece, ’alors que nous voyons les efflorescences algales nuisibles continuer à augmenter.’

Mots clés pour en savoir plus à l’usage des élèves et étudiants :

Algues vert bleu : Organismes unicellulaires, autrefois considérés comme des plantes (ils ne le sont pas). En tant qu’organismes aquatiques, elles se développent dans l’eau. Comme les plantes vertes, elles dépendent de la lumière du soleil pour se nourrir.

Aquatique : Adjectif qui se rapporte à l’eau.

Atmosphère : L’enveloppe de gaz qui entoure la Terre ou une autre planète.

Bactéries : Organismes unicellulaires. Ils sont présents presque partout sur Terre, du fond de la mer à l’intérieur d’autres organismes vivants (comme les plantes et les animaux). Les bactéries constituent l’un des trois domaines de la vie sur Terre.

‘Blooming’ (en microbiologie) ou efflorescences : Croissance rapide et largement incontrôlée d’une espèce, comme les algues vert bleu, dans les cours d’eau enrichis en nutriments.

Dioxyde de carbone (ou CO2) : Gaz incolore et inodore produit par tous les animaux lorsque l’oxygène qu’ils inhalent réagit avec les aliments riches en carbone qu’ils ont mangés. Le dioxyde de carbone est également libéré lorsque des matières organiques brûlent (y compris les combustibles fossiles comme le pétrole ou le gaz). Le dioxyde de carbone agit comme un gaz à effet de serre, piégeant la chaleur dans l’atmosphère terrestre. Les plantes convertissent le dioxyde de carbone en oxygène au cours de la photosynthèse, processus qu’elles utilisent pour fabriquer leur propre nourriture.

Climat : Les conditions météorologiques qui existent généralement dans une région, en général, ou sur une longue période.

Cyanobactéries : Type de bactérie qui peut convertir le dioxyde de carbone en d’autres molécules, dont l’oxygène.

Ecologiste : Scientifique qui travaille dans une branche de la biologie qui traite des relations des organismes entre eux et avec leur environnement physique.

Facteur : Quelque chose qui joue un rôle dans une pathologie ou un événement particulier ; un contributeur.

Engrais : Azote, phosphore et autres éléments nutritifs des plantes ajoutés au sol, à l’eau ou au feuillage pour stimuler la croissance des cultures ou pour reconstituer les éléments nutritifs qui ont été perdus plus tôt lorsqu’ils ont été utilisés par les racines ou les feuilles des plantes.

Filtre : Quelque chose qui permet à certaines matières de passer mais pas à d’autres, en fonction de leur taille ou d’une autre caractéristique. Le processus de filtrage de certaines choses sur la base de caractéristiques telles que la taille, la densité, la charge électrique.

Brouillard : Un épais nuage de gouttelettes d’eau qui touche le sol.

Eau douce : Un nom ou un adjectif qui décrit des masses d’eau avec de très faibles concentrations de sels. C’est le type d’eau utilisé pour la consommation et qui constitue la plupart des lacs intérieurs, des étangs, des rivières et des ruisseaux, ainsi que les eaux souterraines.

Microbe : Abréviation de microorganisme. Un être vivant qui est trop petit pour être vu à l’œil nu, y compris les bactéries, certains champignons et de nombreux autres organismes tels que les amibes. La plupart sont constitués d’une seule cellule.

Muscle : Type de tissu utilisé pour produire un mouvement en contractant ses cellules, appelées fibres musculaires. Le muscle est riche en protéines, c’est pourquoi les espèces prédatrices recherchent des proies contenant beaucoup de ce tissu.

Nutriment : Une vitamine, un minéral, une graisse, un glucide ou une protéine dont une plante, un animal ou un autre organisme, a besoin dans sa nourriture pour survivre.

Organisme : Toute chose vivante, des éléphants et des plantes aux bactéries et autres types de vie unicellulaire.

Particule : Une quantité infime de quelque chose.

Polluant : une substance qui souille quelque chose - comme l’air, l’eau, notre corps ou des produits. Certains polluants sont des produits chimiques, comme les pesticides. D’autres peuvent être des radiations, notamment un excès de chaleur ou de lumière. Même les mauvaises herbes et autres espèces envahissantes peuvent être considérées comme un type de pollution biologique.

Réservoir : Une grande réserve de quelque chose. Les lacs sont des réservoirs qui contiennent de l’eau. Les personnes qui étudient les infections se réfèrent à l’environnement dans lequel les germes peuvent survivre en toute sécurité (comme le corps des oiseaux ou des porcs) comme des réservoirs vivants.

Risque : La chance ou la probabilité mathématique qu’une mauvaise chose puisse se produire. Par exemple, l’exposition aux radiations présente un risque de cancer. Ou le danger - ou le péril - lui-même. (Par exemple : Parmi les risques de cancer auxquels les gens étaient confrontés, il y avait les radiations et l’eau potable contaminée par l’arsenic).

Toxine : Un poison produit par des organismes vivants, comme les germes, les abeilles, les araignées, le sumac vénéneux et les serpents.

Déchets : Toute matière laissée par des systèmes biologiques ou autres et qui n’a aucune utilité pour ces systèmes.

Citations

Journal : J.W. Sutherland et al. The detection of airborne anatoxin-A (ATX) on glass fiber filters during a harmful algal bloom. Lake and Reservoir Management. Published online April 01 2021. doi : 10.1080/10402381.2021.1881191.

Journal : V.A. Roberts et al. Surveillance for Harmful Algal Bloom Events and Associated Human and Animal Illnesses — One Health Harmful Algal Bloom System, United States, 2016–2018. Morbidity and Mortality Weekly Report. Vol. 69. December 18, 2020, p. 1889. doi : 10.15585/mmwr.mm6950a2.

Journal : K. Bouma-Gregson et al. Impacts of microbial assemblage and environmental conditions on the distribution of anatoxin-a producing cyanobacteria within a river network. Vol. 13. The ISME Journal. Vol. 13, February 26 2019, p. 1618. doi : s41396-019-0374-3.

Source : https://www.sciencenewsforstudents.org/article/pond-scum-airborne-paralyzing-pollutant-anatoxin-atx

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  • Évaluation du transfert des cyanotoxines, des eaux douces aux estuaires - 25 avril 2018 Emilie Lance - ECOBIO - Ecosystèmes, biodiversité, évolution [Rennes]– Archives
    Résumé : En lien avec l’eutrophisation des milieux, les développements massifs de cyanobactéries se sont révélés responsables de différents malaises et décès chez l’homme avec des symptomatologies diverses selon les cyanotoxines incriminées. Se posent les questions du danger lié à la bioaccumulation de cyanotoxines dans les organismes aquatiques et du risque de transfert de la contamination par ces toxines entre les eaux douces stagnantes et les milieux estuariens.

Liste complète des métadonnées : https://hal-anses.archives-ouvertes.fr/anses-01778216 - Contributeur : Nathalie Ruaux <[nathalie.ruaux@anses.fr-> mailto:nathalie.ruaux@anses.fr]>
Soumis le : mercredi 25 avril 2018 - 15:01:40 - Dernière modification le : jeudi 14 janvier 2021 - 11:43:50 - Archivage à long terme le : : jeudi 20 septembre 2018 - 01:25:46 – Fichier : 2016_CDLR_lance_transfert_cyan... - Identifiants : HAL Id : anses-01778216, version 1 - Collections : ANSES | CAHIERS_DE_LA_RECHERCHE | CNRS | UNIV-RENNES1 | ECOBIO | OSUR | UNIV-RENNES | UR1-UFR-SVE - Citation : Emilie Lance. Évaluation du transfert des cyanotoxines, des eaux douces aux estuaires. Les cahiers de la Recherche. Santé, Environnement, Travail, ANSES, 2016, Regards sur 10 ans de recherche, le PNR EST de 2006 à 2015, pp.123. anses-01778216

Source : https://hal-anses.archives-ouvertes.fr/anses-01778216

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  • France - Avis de l’ANSES sur la présence de cyanobactéries et leurs toxines dans les eaux. Maisons-Alfort, le 15 mai 2020 - Extrait
    L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif à l’actualisation de l’évaluation des risques liés à la présence de cyanobactéries et leurs toxines dans les eaux destinées à l’alimentation, les eaux de loisirs et les eaux destinées aux activités de pêche professionnelle et de loisir -

Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, 14 rue Pierre et Marie Curie, 94701 Maisons-Alfort Cedex - Téléphone : + 33 (0)1 49 77 13 50 - www.anses.fr

Avis de l’Anses - Saisines n° 2016-SA-0165 et 2015-SA-0207- Saisine liée n°2015-SA-0206Le directeur général Maisons-Alfort, le 15 mai 2020. L’Anses met en œuvre une expertise scientifique indépendante et pluraliste. L’Anses contribue principalement à assurer la sécurité sanitaire dans les domaines de l’environnement et de l’alimentation et à évaluer les risques sanitaires qu’ils peuvent comporter. Elle contribue également à assurer d’une part la protection de la santé et du bien-être des animaux et de la santé des végétaux et, d’autre part, à l’évaluation des propriétés nutritionnelles des aliments. Elle fournit aux autorités compétentes toutes les informations sur ces risques ainsi que l’expertise et l’appui scientifique technique nécessaires à l’élaboration des dispositions législatives et réglementaires et à la mise en œuvre des mesures de gestion du risque (article L.1313-1 du code de la santé publique). Ses avis sont publiés sur son site internet. L’Agence a été saisie le 19 juillet 2016 par la Direction générale de la santé (DGS) d’une demande d’actualisation de l’évaluation des risques liés à la présence de cyanobactéries et de leurs toxines dans les eaux destinées à l’alimentation (EDCH), à la baignade et autres activités récréatives.

Préalablement, l’Anses avait été saisie le 25 septembre 2015 par la Direction générale de l’alimentation (DGAL) et la DGS d’une demande d’appui scientifique et technique sur l’état des connaissances concernant la contamination des poissons d’eau douce par les cyanotoxines.

1.Contexte et objet de la saisine - La saisine de l’Anses fait suite, d’une part, à la présence de cyanobactéries toxinogènes dans des retenues utilisées pour la production d’EDCH voir [Eau destinée à la consommation humaine (EDCH)]et, d’autre part, à l’observation récurrente d’efflorescences (« Blooming ») de cyanobactéries dans des plans d’eau ayant conduit à une interdiction temporaire des activités récréatives (baignade, activités nautiques), ainsi que des activités de pêche professionnelle et de loisir, compte tenu du risque de contamination des poissons par des cyanotoxines.

La demande d’actualisation de la DGS fait référence à une précédente saisie de l’Agence française de la sécurité sanitaire des aliments (Afssa) en 2001 et de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) en 2004, relative aux risques liés à la présence de cyanobactéries et de cyanotoxines dans les EDCH et dans les eaux de baignade ou autres activités récréatives. Un rapport commun à ces deux agences avait alors été publié (Afssa – Afsset, 2006). La nécessité de l’actualisation demandée par la DGS fait suite à l’évolution des connaissances scientifiques concernant les cyanobactéries et les toxines qu’elles sont susceptibles de produire depuis la publication du rapport de 2006 et l’acquisition de nombreux résultats d’analyses dans les ressources utilisées pour produire de l’EDCH, dans les EDCH elles-mêmes et dans les eaux récréatives….

EDCH = Eau destinée à la consommation humaine

Les cyanobactéries sont des micro-organismes de la famille des bactéries qui se développent dans les milieux terrestres et aquatiques, qu’ils soient saumâtres, marins ou dulçaquicoles. Lorsque les conditions environnementales (température, nutriments) leur sont favorables elles peuvent proliférer de manière massive et rapide (en quelques jours), on parle alors d’efflorescence (ou « bloom » en anglais).

Dans certains cas, ces proliférations entraînent un changement de couleur de l’eau, une odeur nauséabonde et/ou leur accumulation à la surface de l’eau. La présence de cyanobactéries est observée de plus en plus fréquemment, sur tous les continents, expliquant la préoccupation internationale croissante au regard des conséquences écologiques, sanitaires et économiques associées.

Sur un plan biologique, les cyanobactéries sont des bactéries photosynthétiques à Gram négatif dont la pigmentation varie du bleu-vert au rouge. Elles sont encore parfois désignées, à tort du point de vue biologique, sous le terme « d’algues bleues ».

En effet, sous l’angle de la systématique, ces micro-organismes appartiennent au règne des eubactéries, ils ont longtemps été classés dans le règne végétal, sur la base de leur activité photosynthétique, caractéristique considérée alors, en milieu aquatique, comme spécifique des algues. La structure cellulaire, en particulier l’absence de noyau et d’organites intracellulaires, est néanmoins caractéristique de la cellule procaryote des bactéries.

Comme les algues, la plupart des cyanobactéries des eaux continentales font de la photosynthèse oxygénique couplée à la fixation du CO2, avec l’eau comme donneur d’électrons. Elles possèdent de la chlorophylle-a. Mais la présence d’autres pigments photosynthétiques, des phycobiliprotéines caractéristiques, est à la base de leur identification aujourd’hui.

En milieu aquatique, les cyanobactéries se divisent en deux groupes selon leur mode de vie : planctoniques et benthiques. Les cyanobactéries planctoniques se maintiennent en suspension dans la colonne d’eau grâce à l’existence de vésicules gazeuses intracellulaires qui leur confèrent des propriétés de flottabilité. Cette caractéristique explique leur faculté à s’accumuler à la surface de l’eau.

Au contraire, les cyanobactéries benthiques se développent au fond des cours d’eau, sur des substrats minéraux (e.g. blocs, galets, sable, sédiment) voire à la surface des macrophytes.

Dans les zones tempérées, la prolifération de cyanobactéries survient plus souvent en été et début d’automne, quand l’ensoleillement est important et les températures de l’eau supérieures à 20°C, mais on peut parfois les observer dès le printemps. Dans certains cas plus rares, des proliférations pérennes sont observées tout au long de l’année ou bien encore spécifiquement en hiver. Sous les climats tropicaux et subtropicaux, les proliférations peuvent être observées toute l’année si les conditions sont réunies pour leur développement.

Toxines - Certaines espèces de cyanobactéries produisent des toxines appelées cyanotoxines qui présentent une grande variété de structures chimiques. Une même espèce de cyanobactéries peut produire différentes toxines et une même toxine peut être produite par différentes espèces de cyanobactéries. Au sein d’une même espèce, certaines souches ont les gènes de synthèse permettant la production de toxines, d’autres souches ne les ont pas.

Les toxines les plus connues sont les microcystines (MC), les cylindrospermopsines (CYN), les nodularines (NOD), les anatoxines (ATX), les saxitoxines (STX) et leurs dérivés, ainsi que les lyngbyatoxines et les aplysiatoxines. Chaque toxine peut présenter elle-même un grand nombre de variants, résultant de variations structurales. Pour exemple, plus de 250 variants sont aujourd’hui connus dans la famille des microcystines.

Sachant que les cyanotoxines restent majoritairement dans les cellules de cyanobactéries jusqu’à la lyse (1) de ces dernières, les espèces de cyanobactéries potentiellement productrices de toxines sont considérées dans cet avis comme un danger dans les EDCH et les eaux récréatives. En effet, les cyanobactéries potentiellement productrices de toxines peuvent engendrer une exposition des individus aux cyanotoxines.

Les présents travaux traitent uniquement des cyanobactéries d’eau douce. Les cyanobactéries marines et leurs toxines associées n’ont pas été retenues dans le périmètre de l’expertise, au regard de l’amplitude en termes d’expertise de l’actualisation demandée par la DGS et la DGAL…

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Les cyanobactéries se développent principalement en été dans des eaux comme les lacs, les étangs et certains cours d’eau et provoquent un changement de couleur de l’eau. Si elles se retrouvent naturellement dans les écosystèmes aquatiques, leur prolifération, conséquence d’un apport en nutriments trop important dans les lacs et les rivières, devient une préoccupation internationale croissante du fait des conséquences écologiques, sanitaires et économiques qu’elle entraîne. Décryptage d’une famille de bactéries qui fait de plus en plus parler d’elle.

Que sont les cyanobactéries ?

Les cyanobactéries sont des micro-organismes qui se développent dans les milieux terrestres et aquatiques, dans les eaux douces comme dans les eaux salées. Lorsque les conditions environnementales - température, nutriments - leur sont favorables, elles peuvent proliférer de manière massive et rapide, parfois en quelques jours seulement. On parle alors d’efflorescence. Dans certains cas, ces proliférations entraînent un changement de couleur de l’eau (rouge, vert, etc.), une odeur nauséabonde et/ou l’accumulation de cyanobactéries à la surface de l’eau.

Certaines espèces de cyanobactéries produisent des toxines appelées cyanotoxines. Les toxines les plus connues sont les microcystines, les nodularines, les cylindrospermopsines, les anatoxines, les saxitoxines et leurs dérivés.

En milieu aquatique, selon leur mode de vie, les cyanobactéries, se divisent en deux groupes :

  • Les cyanobactéries planctoniques se maintiennent en suspension dans la colonne d’eau grâce à l’existence de vésicules gazeuses intracellulaires qui leur confèrent des propriétés de flottabilité ;
  • Les cyanobactéries benthiques se développent au fond des cours d’eau, sur des substrats minéraux (blocs, galets, sable, sédiment, etc.), voire à la surface des plantes aquatiques.

Le saviez-vous ? Les cyanobactéries ne sont pas des algues mais des bactéries. Pour se développer, elles doivent avoir accès aux mêmes substances nutritives que les végétaux : le phosphore et l’azote.

D’où viennent les cyanobactéries ?

Les cyanobactéries sont des micro-organismes présents sur Terre depuis deux à trois milliards d’années. Présentes dans le monde entier, dans les plantes, dans l’eau mais aussi dans le sable, elles façonnent notre planète. Le saviez-vous ? Les cyanobactéries sont les premiers organismes à avoir fabriqué de l’oxygène ! Ils ont permis l’existence de plusieurs formes de vie, dont l’espèce humaine.

Dans quels lieux/régions se développent les cyanobactéries ?

Les cyanobactéries ont besoin de lumière, de chaleur et de nutriments pour se développer. Dans les zones tempérées, la prolifération de cyanobactéries survient plus souvent en été et début d’automne, mais on peut parfois les observer dès le printemps. En France, les cyanobactéries prolifèrent entre le mois de mai et le mois d’octobre, dans des eaux calmes et riches en nutriments comme les lacs, les étangs et certains cours d’eau. Dans certains cas plus rares, des proliférations pérennes sont observées tout au long de l’année ou bien encore spécifiquement en hiver.

Sous les climats tropicaux et subtropicaux, comme dans les départements d’outre-mer, les proliférations peuvent être observées toute l’année si les conditions sont réunies pour leur développement.

De manière générale, des épisodes de prolifération de cyanobactéries sont observés de plus en plus fréquemment sur tous les continents.

Quelles sont les conséquences de leur prolifération ?

La prolifération de cyanobactéries devient une préoccupation internationale croissante au regard des conséquences écologiques, sanitaires et économiques associées. En effet, les proliférations massives de cyanobactéries peuvent :

  • impacter la santé des écosystèmes. Des densités importantes de cyanobactéries peuvent altérer le fonctionnement des écosystèmes en conduisant à une désoxygénation de l’eau, entraînant une mortalité massive de poissons et d’invertébrés ;
  • à travers la production de cyanotoxines, représenter un risque pour la santé de l’Homme et des animaux qui consomment de l’eau contaminée, qui sont en contact direct (à travers la baignade ou des activités nautiques par exemple) ou indirect (via la consommation de denrées animales ou végétales elles-mêmes contaminée) avec l’eau contaminée, Des mortalités d’animaux, principalement des chiens, mais également parfois du bétail ou de la faune sauvage, ont été recensées ces dernières années à la suite d’exposition à des efflorescences de cyanobactéries productrices d’anatoxines ;
  • conduire à une limitation des usages aquatiques tels que la baignade, le nautisme ou la pêche liée à l’aspect repoussant des plans d’eau (modification de la couleur de l’eau, mauvaises odeurs, etc.). Les proliférations de cyanobactéries peuvent ainsi avoir des effets négatifs directs sur le tourisme en bordure des plans d’eau, accentués, le cas échéant, par les mesures de restrictions sanitaires des usages récréatifs.

L’inhalation ou l’ingestion accidentelle de cyanobactéries peut-elle être mortelle pour l’Homme ?

Dans certains cas extrêmement rares à ce jour, l’inhalation ou l’ingestion accidentelle de cyanobactéries peut être mortelle. Au Brésil, en 1996, 60 personnes atteintes d’insuffisance rénale sont décédées suite à une hémodialyse dont l’eau nécessaire à ce traitement était contaminée par des microcystines. Il s’agit des effets sur la santé humaine les plus sévères décrits provoqués par la toxicité de certaines cyanobactéries.

En France, à date, aucune intoxication humaine létale associée aux cyanotoxines n’a été enregistrée, notamment grâce aux contrôles sanitaires effectués dans les eaux destinées à la consommation humaine et sur les sites de baignade. En revanche, des épisodes de mortalités de chiens sont régulièrement attribués à des cyanotoxines depuis 2005. Le saviez-vous ? Le plus ancien cas d’intoxication humaine documenté mentionne la mort de soldats chinois ayant bu une eau verte en provenance d’une rivière il y a environ 1.000 ans !

Quelles sont les voies d’exposition aux cyanobactéries et les risques associés ?

Les cas d’intoxication humaine sont plus rares que les intoxications animales, notamment en raison de la maîtrise du risque d’exposition (contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine et des sites de baignade). Toutefois, l’exposition humaine aux cyanotoxines est possible par différentes voies dont les principales sont :

  • l’ingestion d’eau potable mal traitée ou d’eau non traitée (en particulier dans les pays du Sud) ;
  • l’inhalation, l’ingestion accidentelle d’eau ou le contact cutané avec des cyanobactéries et des cyanotoxines lors d’activités récréatives (aviron, ski nautique, canoë…) ;
  • la consommation de denrées végétales contaminées par l’eau d’irrigation ;
  • la consommation de denrées animales (poissons) provenant d’eaux contaminées ;
  • la prise orale de compléments alimentaires contaminés ;
  • la voie intraveineuse (hémodialyse).
    Quelles que soient les voies d’exposition considérées, les symptômes les plus couramment reportés sont des symptômes gastro-intestinaux, des états fébriles et des irritations cutanées. L’ingestion ou l’inhalation de cyanobactéries peut également provoquer des toxicités hépatiques (problèmes au niveau du foie) et des neurotoxicités (tremblement, fourmillement, paralysie, etc.).

Les délais d’apparition des symptômes varient de quelques minutes voire quelques heures pour les symptômes cutanés et les troubles neurologiques, à plusieurs heures pour les toxines hépatiques.

En France, 95 cas d’intoxication humaine par des cyanobactéries ont été recensés par les centres antipoison entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2018. Ce nombre est probablement très sous-estimé du fait d’un manque de connaissance de ce phénomène par le grand public et de symptômes peu spécifiques, qui de plus peuvent disparaître rapidement et ne font pas nécessairement l’objet d’un signalement par la population aux médecins et autorités sanitaires.

Comment prévenir la prolifération des cyanobactéries ?

Les proliférations de cyanobactéries planctoniques surviennent principalement dans les eaux stagnantes (plans d’eau et rivières très lentes) dans lesquelles il y a un apport excessif d’éléments nutritifs, entraînant une prolifération végétale, un appauvrissement en oxygène et un déséquilibre de l’écosystème. Pour se développer, les cyanobactéries ont besoin de concentrations élevées en phosphore et en azote dont les apports peuvent avoir des origines multiples : effluents d’élevage, compost, boues de station de traitement des eaux usées, engrais épandus sur les sols, rejets d’eaux usées insuffisamment traités, lessivage des sols lors d’épisodes pluvieux importants. La réduction des apports de phosphore et d’azote dans les eaux de surface reste aujourd’hui la seule façon durable de protéger et/ou de restaurer ces écosystèmes vis-à-vis des proliférations de cyanobactéries planctoniques. 

Les proliférations de cyanobactéries benthiques sont quant à elles rencontrées le plus souvent dans des eaux courantes peu profondes (rivières et certains grands fleuves). Les connaissances actuelles sur ces proliférations sont beaucoup plus restreintes que pour les cyanobactéries planctoniques. Il semble cependant que les développements de plaques (ou biofilms) de cyanobactéries surviennent préférentiellement lorsque le niveau des cours d’eau est au plus bas, dans des zones de profondeurs inférieures à 1 mètre et présentant un faible courant. Le décrochage de ces plaques, leur transport puis leur accumulation sur les rives résultent de divers processus encore mal connus.

Les facteurs et processus régulant les proliférations de cyanobactéries étant particulièrement complexes, ces phénomènes sont souvent difficilement prévisibles.

Le changement climatique a-t-il un impact sur la prolifération des cyanobactéries ?

L’impact du changement climatique sur les proliférations de cyanobactéries est actuellement discuté dans la communauté scientifique. L’augmentation globale des températures, mais également les modifications des régimes pluviométriques (multiplication de périodes de grandes sécheresses, épisodes de tempêtes et de pluies violentes…) provoquent des modifications dans le fonctionnement des plans et des cours d’eau. Ces modifications semblent favoriser les proliférations de cyanobactéries. Cependant, les interactions entre tous ces facteurs et processus sont multiples et encore largement méconnues. Il est donc très difficile de prédire quels seront réellement leurs impacts sur les proliférations de cyanobactéries.

Que fait l’ANSES sur le sujet ? Pour limiter l’exposition des usagers aux cyanobactéries, l’ANSES :

  • Actualise la liste des cyanobactéries productrices de toxines en eau douce présentant un danger pour l’Homme ;
  • Construit des valeurs toxicologiques de référence pour plusieurs cyanotoxines permettant ainsi de caractériser le risque sanitaire pour les usagers et déterminer les seuils de gestion ;
  • Propose des éléments d’éclairage pour améliorer la prise en compte et la gestion du risque des cyanotoxines pour les différents usages de l’eau (eaux destinées à la consommation humaine, eaux de loisirs, eaux destinés aux activités de pêche, etc.) ;
  • Mène différents travaux de recherche :
    • Dans son laboratoire de sécurité des aliments : des investigations sur les cas d’intoxications alimentaires ;
    • Dans l’unité de Toxicologie des contaminants du laboratoire de Fougères : des études pour évaluer le devenir des toxines et leur toxicité après ingestion ;
    • Dans son laboratoire d’Hydrologie : des travaux pour normaliser les méthodes de prélèvement, de détection et de quantification des cyanobactéries. L’objectif est de fournir aux laboratoires agréés par le Ministère de la Santé des méthodes partagées par tous afin d’assurer une surveillance sanitaire homogène sur l’ensemble du territoire français ;
    • De manière générale, des travaux visant à accroître le niveau de connaissances des microcystines pour permettre une meilleure évaluation des risques liés à ces molécules.

Comment éviter des intoxications dues aux cyanobactéries ? - Dans les zones de développement et d’accumulation de cyanobactéries, il est recommandé de :

  • Eviter les activités nautiques (baignade, ski nautique, aviron, canoë, paddle…),
  • Surveiller les jeunes enfants pour éviter que ceux-ci jouent avec les amas de cyanobactéries accumulées en surface, sur les rives, les pierres et les cailloux en bordure de plans d’eau et de cours d’eau,
  • Tenir les chiens en laisse pour ne pas les laisser accéder aux plans et cours d’eau,
  • En cas d’apparition de signes cliniques suspects (tels que gastro-entérite, démangeaisons, rougeurs, conjonctivite, vertiges, altérations des sensations) consécutifs à une exposition avec de l’eau contaminée lors d’une baignade ou d’une activité nautique, prenez une douche et consultez votre médecin.
    De manière générale, concernant la consommation des poissons d’eau douce :
  • étêter et éviscérer les poissons avant de les consommer (ou avant de les congeler) ;
  • ne pas consommer entiers les petits poissons d’eau douce (fritures) ;
  • limiter au maximum la consommation de poissons en provenance de milieux régulièrement concernés par des proliférations de cyanobactéries.

Avis et rapports en lien avec l’article :

mai 2020 // Rapport AVIS et RAPPORT de l’Anses relatif à l’actualisation de l’évaluation des risques liés à la présence de cyanobactéries et leurs toxines dans les eaux destinées à l’alimentation, les eaux de loisirs et les eaux destinées aux activités de pêche professionnelle et de loisir

juin 2009 // Avis Note de l’Afsset relative à : aux risques sanitaires liés à la présence de végétaux associés à des cyanobactéries sur la plage de N’Gouja à Mayotte

juin 2008 // Avis Note de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments relative à la consommation de produits alimentaires en présence d’efflorescence de cyanobactéries

jui 2006 // Avis AVIS de l’Afsset et rapport de l’Afsset et de l’Afssa relatifs à : l’évaluation des risques sanitaires liés à la présence de cyanobactéries dans les plans et cours d’eau destinés à la baignade et/ou à d’autres usages

jui 2006 // Avis Rapport de l’Afsset et de l’Afssa relatif à : l’évaluation des risques liés à la présence de cyanobactéries et de leurs toxines dans les eaux destinées à l’alimentation, à la baignade et autres activités récréatives

jui 2006 // Avis Avis relatif à une demande d’évaluation des risques liés à la présence de cyanobactéries et de cyanotoxines dans les eaux destinées à la consommation humaine

jui 2006 // Avis Avis relatif à une demande d’évaluation des risques liés à la présence de cyanobactéries et de cyanotoxines dans les eaux destinées à la consommation humaine

jui 2006 // Rapport Evaluation des risques liés à la présence de cyanobactéries et de leurs toxines dans les eaux destinées à l’alimentation, à la baignade et autres activités récréatives

Présence de cyanobactéries en eau douce : l’Anses fait des propositions en vue d’harmoniser la surveillance et le contrôle Publié le 03/09/2020

Surveillance de la qualité des eaux de consommation et protection de la santé humaine : l’Anses propose une méthode pour identifier les métabolites de pesticides pertinents Publié le 11/04/2019

Eaux destinées à la consommation humaine : le traitement aux orthophosphates diminue la concentration en plomb de l’eau distribuée mais ses impacts doivent être mieux connus Publié le 21/11/2017

Carafes filtrantes : l’Anses rappelle les règles de bon usage Publié le 13/03/2017

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Source : https://www.anses.fr/fr/content/les-cyanobact%C3%A9ries-le-point-en-10-questions

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  • Article sur Algue verte de Wikipédia
    Cet article concerne les variétés d’algues. Pour le phénomène d’échouage des algues sur les plages, voir marée verte (article ci-dessous)

Algues vertes - Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu : l’appellation « Algues vertes » s’applique en français à plusieurs taxons distincts.

Description de cette image, également commentée ci-après

Caulerpa prolifera Taxons concernés :voir à la source

Sommaire

Photo - Tronc d’arbre couvert de Pleurococcus sp., une espèce de la famille des Chaetophoraceae.

Les algues vertes regroupent des organismes variés dont les tailles peuvent aller de quelques micromètres à plus d’un mètre et dont les aspects peuvent être très divers. Certaines algues vertes, les Streptophyta, sont à l’origine des plantes terrestres. Cette hypothèse serait confirmée par la présence de chlorophylle a et b dans les deux cas, ainsi qu’une ressemblance des différentes partie de la plante et de l’algue et des études phylogénétiques.

Les algues vertes ne forment pas un groupe évolutif complet et cohérent ; elles sont représentées par différents taxons qui ne sont pas phylogénétiquement apparentés. L’origine et la date d’apparition des différents groupes d’algues vertes sont encore très discutées1.

Certaines algues vertes sont défavorablement célèbres comme indicateurs des dérèglements de l’environnement causés par l’homme (pollution par les nitrates et phosphates, réchauffement climatique, introductions d’espèces invasives...) : ce sont par exemple les ulves, appelées aussi laitues de mer, impliquées dans l’extension des marées vertes ou la Caulerpa taxifolia, espèce tropicale qui envahit les fonds méditerranéens. Mais la plupart des espèces ne témoignent que de l’adaptation spécifique à certaines conditions naturelles, couvrant des types de milieux très diversifiés. Dans les eaux douces notamment, ce sont majoritairement des algues vertes qui sont présentes. Quelques espèces se sont également adaptées à la vie terrestre aérienne, seules ou en association symbiotiques avec des bactéries et/ou champignons (pour former des lichens).

Tous les végétaux aquatiques de couleur verte ne sont cependant pas obligatoirement des algues vertes. Certaines espèces appartenant à d’autres groupes d’algues peuvent occasionnellement laisser transparaître une couleur verte dominante, mais aussi certaines plantes terrestres embryophytes sont retournées secondairement à l’eau.

Phylogénie et classifications

On distingue actuellement les groupes suivants :

Positions phylogénétiques
des algues vertes
[voir]
─o Eucaryotes ├─o Unicontes │ (comprenant champignons, animaux métazoaires, etc.) └─o Bicontes └─o ├─o │ ├─o Excavobiontes │ │ ├─o Euglenobiontes │ │ │ ├─o Euglenophyceae 977 espèces │ │ │ └─o autres Euglenobiontes │ │ │ (non chlorophylliens) │ │ └─o autres Excavobiontes │ └─o Rhizariens │ ├─o Chlorarachniophyta 6 espèces │ └─o autres Rhizariens │ (comprenant notamment radiolaires, │ foraminifères, etc.) └─o ├─o Archéoplastidiés │ ├─o Glaucophytes ( = algues bleu-vert) │ └─o Métabiontes │ ├─o aRhodophytes ( = algues rouges) │ └─o Chlorobiontes │ ├─o Chlorophytes 3.726 espèces │ └─o Streptophytes │ ├─o Chlorokybophyceae 1 espèce │ ├─o Klebsormidiophyceae 31 espèces │ ├─o Zygnematophyceae 1.580 espèces │ ├─o Chaetosphaeridiophyta 4 espèces │ ├─o Charophyceae 292 espèces │ ├─o Coleochaetales 14 espèces │ └─o Embryophytes( = végétaux terrestres) └─o Chromoalvéolés (comprenant notamment algues brunes, etc…) Groupes contenant des algues vertes - Autres groupesaLa position des Rhodophytes est discutée, notamment par Van de Peer & De Wachter (1997), Nozaki et al. (2003, 2005), Yoon et al. (2004) qui les rapprochent des Straménopiles dont font partie les algues brunes : voir Position phylogénétique des Rhodophyta dans l’arbre des Eucaryotes

Évolution - Article connexe : histoire évolutive des végétaux.

Les algues rouges sont apparues il y a 1,2 à 1,4 milliard d’années, après les cyanobactéries (anciennement appelées algues bleues) qui ont précédemment provoqué, par l’action cumulée de la photosynthèse, le bouleversement planétaire appelé la Grande Oxydation. Elles ont profité des nouvelles conditions écologiques, notamment de l’apparition de la couche d’ozone stratosphérique qui filtre la plus grande partie du rayonnement solaire ultraviolet et qui protège de son effet biocide, pour occuper dans les océans une niche écologique proche de la surface. Cyanobactéries et algues rouges ont libéré par la photosynthèse une grande quantité d’oxygène qui a favorisé la formation de la couche d’ozone réduisant encore plus l’influence nocive des rayonnements solaire ultraviolets. Ce phénomène a permis aux algues vertes de s’installer dans une niche écologique encore plus proche de la surface2.

Une lignée d’algues vertes, proche du groupe des charophytes a colonisé les terres émergées, donnant naissance aux embryophytes (i.e. les plantes terrestres). Lors de la baisse du niveau des océans, ces algues vertes évoluaient probablement en eau douce en étant capables de supporter des émersions temporaires grâce peut-être à une association symbiotique de type mycophycobiose qui permet de résister à la dessiccation3.

Écologie – Exemples :

Cladophora rupestris.- Photo

Enteromorpha intestinalis. Photo

Les algues vertes (comme toutes les algues) jouent un rôle majeur dans les cycles géobiologiques du carbone et de l’oxygène, mais aussi de l’azote. Elles sont par exemple utilisées pour consommer du gaz carbonique, produire du biodiesel ou encore capter des métaux lourds provenant des rejets industriels.

Les ulves prolifèrent surtout, provoquant des marées vertes, dans des baies à configuration bien particulière (sableuses et en pente douce) où l’eau ne se renouvelle que partiellement d’une marée à l’autre et qui sont alimentée en eau douce par un ou plusieurs fleuves côtiers chargés en nitrates en raison de la fertilisation excessive des sols et (ou) de l’importance des élevages, surtout hors-sol, dans leur bassin-versant (par exemple dans la baie de Saint-Brieuc et la lieue de Grève en Bretagne)4.

Après s’être atténuée en 2018, la prolifération des algues et les marées vertes ont fait leur retour sur les terres bretonnes en 2019. Liée à la pollution des eaux par les nitrates provenant de l’agriculture et des effluents d’élevage, cette pollution est un enjeu sanitaire et environnemental pour la région Bretagne5.

Exemples d’algues vertes : Caulerpa taxifolia Chara globularis Ulva lactuca Boergesenia forbesii

Notes et références

« Les algues vertes (phylum Viridiplantae) sont-elles vieilles de deux milliards d’années ? » [archive]

René Pérez, Ces algues qui nous entourent, Éditions Quae, 1997 (lire en ligne [archive]), p. 31.

(en) Douglas E. Soltis, Pamela Soltis, J.J. Doyle, Molecular Systematics of Plants II : DNA Sequencing, Springer, 1998, p. 530.

Journal [archive] Le Télégramme de Brest et de l’Ouest, n° du 7 juillet 2019.

Joseph Martin, Laplace C, Treyture M, Peltre MC, Lambert E, Rodriguez S & Vergon JP (2015), Guide pratique de détermination des algues macroscopiques d’eau douce et de quelques organismes hétérotrophes [archive], IRSTEA, Université de Lorraine et UCO (= Édition révisée et enrichie du Guide pratique de détermination générique des algues macroscopiques d’eau douce, Sylvaine Rodriguez et Jean-Paul Vergon, ministère de l’Environnement, 1996) (PDF), Les Éditions d’Irstea Bordeaux, Cestas, décembre 2014, 204 p. (ISBN 978-2-9551251-0-6)

Voir l’article complet avec bibliographie et articles connexes sur ce site : Algue brune Algue rouge Algue filamenteuse Bloom planctonique Dystrophisation Eutrophisation Lignée verte Marée verte Nitrates Portail de la phycologie Portail de la biologie marine

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Algue_verte

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  • Agriculture - Algues vertes en Bretagne : 4 points pour comprendre le problème – Présentation d’un article de ‘reporterre.net’ – Ateur : Gaspard d’Allens (Reporterre) - 14 septembre 2019 à 11h09 - Mis à jour le 28 juillet 2020 à 14h36
    Photo - En Bretagne, les marées vertes, nourries par des pratiques agricoles intensives, seraient responsables de plusieurs décès. Pourquoi les algues vertes sont-elles dangereuses ? Que fait l’État pour contrer leur prolifération ? Explications en quatre points.

Sous-titres :

D’où viennent-elles ? Ces marées à l’odeur putride ne sont pas récentes….

Quels sont les risques sanitaires ? En pourrissant sur le sable, les algues vertes dégagent du sulfure d’hydrogène (H2S)…

Photo - « Un gaz qui, à concentration élevée, peut s’avérer mortel en quelques minutes », prévient André Ollivro, le président de l’association Halte aux marées vertes.

Que s’est-il passé cet été ? (2019)

Que fait l’État ? Le premier plan de lutte contre les algues vertes qui visait à faire baisser les taux de nitrate dans l’eau date de 2010….

Livre : Algues vertes, l’histoire interdite, d’Inès Léraud et Pierre Van Hove, aux éditions Delcourt, 2019, 19.99 euros. 1èrede couverture

C’est maintenant que tout se joue…

A propos deReporterre’ - La communauté scientifique ne cesse d’alerter sur le désastre environnemental qui s’accélère et s’aggrave, la population est de plus en plus préoccupée, et pourtant, le sujet reste secondaire dans le paysage médiatique. Ce bouleversement étant le problème fondamental de ce siècle, nous estimons qu’il doit occuper une place centrale dans le traitement de l’actualité. Contrairement à de nombreux autres médias, nous avons fait des choix drastiques :

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Reporterre – le quotidien de l&#39 ;écologie | Julie Lallouët-Geffroy

Source : https://reporterre.net/Algues-vertes-en-Bretagne-4-points-pour-comprendre-le-probleme

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  • Rétrospective en Bretagne - Algues vertes, le littoral empoisonné | ARTE Regards – Vidéo 31:54 - 05 juin 2021 - ARTE Découverte
    Chaque été, des marées vertes envahissent le littoral breton. Un scandale environnemental et sanitaire qui dure depuis 50 ans. En cause, le modèle agricole breton, qui alimente les rivières en nitrates et fait pousser ces algues. Pendant trois ans, Inès Léraud s’est installée en centre-Bretagne pour enquêter sur cette pollution et en a tiré une bande-dessinée, dont les personnages sont aussi les héros de cette histoire. Reportage de Marianne Kerfriden (France, 2019, 32mn) Disponible jusqu’au 08/07/2021 #Algues #Bretagne #ARTE Abonnez-vous à la chaîne : https://www.youtube.com/UCL_cZf5sHKQH... Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux : Facebook http://www.facebook.com/artetv Twitter http://www.twitter.com/ARTEfr Instagram http://www.instagram.com/ARTEfr

Source : https://www.youtube.com/watch?v=gpl66jXfO8U

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  • France Tribunal administratif - L’État condamné par la justice sur les algues vertes - Isabelle Lejas - Avec l’AFP – Document ‘lafranceagricole.fr/’ algue verte nitrates
    Photo – L’état a été condamné par la justice à prendre de nouvelles mesures contraignantes pour lutter contre le phénomène des marées vertes en Bretagne ? ©Flickr @stephstoll

Présentée comme « une première historique » par l’association ‘Eau et Rivières de Bretagne’, la décision de justice du vendredi 4 juin 2021 ordonne à l’État de renforcer les mesures de lutte contre les marées vertes.

Le tribunal administratif de Rennes, saisi par l’association Eau et Rivières de Bretagne, a enjoint au préfet de Bretagne de prendre, dans un délai de quatre mois, de nouvelles mesures réglementaires afin de lutter contre les marées vertes.

« Prévenir au maximum le phénomène des marées vertes »

« C’est une victoire historique », a réagi Alain Bonnnec, président d’Eau et Rivières de Bretagne, cité dans un communiqué de presse. « Mais que de temps perdu ! Que de millions d’euros des plans algues vertes investis en pure perte faute d’une réglementation suffisante ! »

Dans un jugement rendu ce vendredi 4 juin 2021, le tribunal estime qu’un « renforcement des actions mises en œuvre demeure nécessaire afin de restaurer durablement la qualité de l’eau en Bretagne » et de « prévenir au maximum le phénomène des marées vertes ».

> À lire aussi : Des mesures renforcées sont préconisées contre les algues vertes (02/04/2021)

Des mesures contraignantes pour maîtriser la fertilisation azotée

« Le préfet de Bretagne admet lui-même, en défense, que malgré des résultats positifs en termes de qualité de l’eau, celle-ci reste dégradée dans certains territoires », pointe la juridiction, qui rappelle qu’en 2018, seule la moitié des bassins-versants avaient atteint les objectifs « de bon état des baies ».

Le tribunal enjoint donc au préfet de prendre des mesures de « maîtrise de la fertilisation azotée et de gestion adaptée des terres agricoles » en amont des plages où prolifèrent les algues vertes.

> À lire aussi : Baisse des échouages d’algues vertes en 2020 (11/02/2021)

Quatre mois pour réagir

En outre, il demande également la « définition précise d’un mécanisme de mise en œuvre de mesures réglementaires contraignantes » en cas d’échec des mesures encouragées par le plan de lutte contre les algues vertes.

Ces mesures doivent être prises dans un délai de quatre mois à compter de sa notification à la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili. Interrogée par l’AFP, la préfecture de Bretagne n’a pas donné suite dans l’immédiat.

> À lire aussi : Deux exploitants en colère après un reportage de France 5 (20/11/2021) Avec l’AFP

Les agriculteurs à la reconquête de la qualité de l’eau

Les algues vertes ont effectivement fait leur retour sur les côtes bretonnes, notamment dans la baie de Saint-Brieuc, et elles font parler d’elles sur fond de campagne électoral. Le 18 mai 2021, la chambre régionale d’agriculture de Bretagne a tenu à rappeler le travail réalisé par les agriculteurs pour lutter contre ce phénomène sur une exploitation agricole située à Plourhan (Côtes-d’Armor).

Augmentation de la part d’herbe, implantation de ray-grass italiens sous couverts de maïs, ajustement de la fertilisation avec déclaration annuelle des flux d’azote, organisation de chantiers collectifs de couverts après céréales… autant de pratiques mises en œuvre par les agriculteurs pour limiter les fuites d’azote.

Et même si le temps est long pour obtenir des résultats, il y a déjà du mieux. En 20 ans, les taux de nitrates ont baissé de 40 % dans l’eau (par exemple il est descendu à 20 mg/l en baie de Lannion).

La France Agricole

COVID-19 : étions-nous vraiment à l&#39 ;abri d&#39 ;une pénurie alimentaire ?

Source : https://www.lafranceagricole.fr/actualites/tribunal-administratif-letat-condamne-par-la-justice-sur-les-algues-vertes-1,0,1958632119.html

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  • Carte - Où s’échouent les algues vertes en Bretagne, quels sont les sites les plus touchés ? - Ouest-France - Brice DUPONT. Publié le 04/06/2021 à 15h16
    Chaque année, plusieurs plages et vasières sont touchées par des échouages d’algues vertes en Bretagne. Quels sites sont concernés ? Lesquels sont les plus impactés ? Voici quelques cartes pour s’y retrouver.

Photo - La baie de Saint-Brieuc, en Côtes-d’Armor, est particulièrement touchée par les marées vertes. | ARCHIVE OUEST-FRANCE

Depuis cinquante ans, des algues vertes s’échouent sur certaines plages et vasières de Bretagne.

Chaque année, le Centre de valorisation et d’étude des algues (Ceva), basé à Pleubian (Côtes-d’Armor), organisme chargé de l’étude et du suivi des marées vertes, effectue à plusieurs reprises des survols du littoral breton. Pour relever les sites concernés par les échouages et évaluer les surfaces couvertes par les algues vertes.

Les sites touchés en Bretagne par des échouages

Dans son dernier bilan disponible en ligne, le Ceva fait état des sites touchés par des échouages d’ulves en 2018. Lors d’inventaires réalisés en mai, juillet et septembre. Il en ressort que 86 sites ont été concernés au moins une fois durant cette période par des marées vertes, en Côtes-d’Armor, Finistère et Morbihan. Ils sont recensés dans la carte ci-dessous : les points plus importants ont été touchés au moins deux fois, les petits points une seule fois.

Les sites les plus fréquemment touchés

Certains sites sont concernés par les marées vertes inlassablement chaque année. Entre 1997 et 2018, le Ceva a ainsi comptabilisé 141 sites touchés au moins une fois par des échouages. Ci-dessous, les sites les plus touchés en Bretagne. Chaque année entre 1997 et 2018 (en vert foncé), ou 21 années sur 22 sur la même période (en vert clair).

Les sites où les échouages sont les plus importants

Si beaucoup de sites peuvent être touchés par les marées vertes, l’intensité de ces échouages n’est pas le même partout. Certaines plages ou vasières sont particulièrement concernées, avec des surfaces recouvertes parfois importantes. Comme la baie de Saint-Brieuc, en raison notamment de sa morphologie. Les sites où les marées vertes sont les plus imposantes sont ainsi : les baies de Saint-Brieuc, de la Fresnaye, de Saint-Michel-en-Grève, en Côtes-d’Armor.

Lire aussi :

+++ Des échouages précoces font craindre un été compliqué

+++ RECIT. Les algues vertes en Bretagne, 50 ans d’inquiétudes, de doutes et de luttes

+++ TÉMOIGNAGE. À cause des algues vertes, son mari est « mort dans une vasière, il y a cinq ans »

+++ Prolifération, origines, dangerosité… Ce que l’on sait sur les algues vertes

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Fichier:Ouest-France logo.svg — Wikipédia

© Ouest-France - Source : https://www.ouest-france.fr/bretagne/saint-brieuc-22000/carte-ou-s-echouent-les-algues-vertes-en-bretagne-quels-sont-les-sites-les-plus-touches-564323ae-c528-11eb-aec1-d3b57750ff4c

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  • Article de Wikipédia : tout savoir (ou presque) sur les marées vertes - Photo - Marée verte faisant suite à une prolifération d’Ulva Armoricana, dans le nord du Finistère.
    Une marée verte est un important dépôt d’algues laissé par la mer sur la zone intertidale, visible à marée basse ou flottant entre deux eaux lorsque la mer monte. Le développement de ces algues est lié à l’excès dans le milieu de nutriments (azote sous toutes ses formes, phosphore…) issus des rejets des activités humains (élevage, agriculture, urbanisation…). La putréfaction de ces algues, outre une mauvaise odeur et l’émission de gaz à effet de serre (méthane) peut avoir de graves conséquences pour les acteurs locaux : impact négatif sur le tourisme et la valeur des biens immobiliers et dégradation de l’environnement des littoraux concernés. Des phénomènes de toxicité (via l’émission d’hydrogène sulfuré notamment) sont mortels dans des cas de fortes concentrations.

Sommaire :

Après avoir été observé épisodiquement, par exemple à Belfast en 19111, ce phénomène a pris une plus grande ampleur à partir des dernières décennies du XXe siècle.

France

Ce phénomène est apparu discrètement en Bretagne dans les années 1960, puis s’est amplifié dans les années 1970, et s’aggrave régulièrement surtout en Bretagne-nord (environ 50 baies et anses ont été régulièrement touchées de 1997 à 2008. Dans l’été 2006, une campagne aérienne a repéré 79 sites dont 50 étaient des plages et 29 des vasières d’estuaires. 80 % des phénomènes massifs sont concentrés sur cinq grands sites2). Ces marées vertes sont à l’origine de la mort par intoxication de deux joggeurs en 1989 à Saint-Michel-en-Grève3 et en 2016 dans l’estuaire du Gouessant à Hillion4, ainsi que celle d’un employé de la société Nicol survenue en 2009, alors qu’il transportait des algues vertes de la plage de Binic à la décharge de Lantic5. Dans le même temps, il est apparu dans d’autres régions européennes6, et une augmentation des grandes efflorescences planctoniques et des phénomènes similaires (explosion de Cyanophycées en eaux douces) a aussi été observée ailleurs dans le monde, y compris localement en eau douce, par exemple dans les grands lacs en Amérique du Nord.

Le phénomène continue à évoluer ; par exemple dans le bassin d’Arcachon, une nouvelle espèce d’algue verte (Monostroma obscurum) est apparue vers 1988-1989 et s’est fortement développée les deux années suivantes. Elle prolifère au printemps, mais perdure pour partie en automne et même en hiver.

On observe aussi des proliférations de plus en plus fréquentes de cyanophycées (bactéries photosynthétiques, proches des microalgues, susceptibles de produire des toxines).

En 2017, les marées vertes ont été particulièrement intenses au printemps en Bretagne (600 hectares, soit le double de ce qui est habituel à la même époque) mais selon Sylvain Ballu, du Centre d’étude et de valorisation des algues (Ceva), cela pourrait être dû à des eaux plus chaudes et à un « hiver particulièrement calme » : les efforts des agriculteurs devraient peu à peu, dans les décennies à venir, porter leurs fruits7.

Parmi les limites du plan algues vertes (PLAV), l’association Eau et rivières de Bretagne (ERB) dénonce l’échec sur « la question cruciale du foncier » : « la moitié des exploitations vont changer de mains au cours des 10 prochaines années et c’est un moment-clé pour changer de système de production. » Un PLAV 2 sera lancé le 5 juillet 2017, qui doit encourager les modes de production moins polluants7.

Le tribunal administratif de Rennes ordonne à l’État de prendre des mesures réglementaires adaptées, en juin 20218.

Chine

Les côtes de la mer Jaune près de Qingdao, en Chine, sont régulièrement envahies par l’algue filamenteuse Enteromorpha prolifera. On en a parlé dans le monde entier à l’occasion des Jeux olympiques d’été de 2008, l’algue ayant partiellement recouvert le plan d’eau qui devait accueillir les compétitions de voile9, mais le phénomène se reproduit tous les ans et la surface couverte a atteint un nouveau record en 2013 avec 28 900 km2 (contre 13 000 en 2008)10.

États-Unis

L’été 2016, des records de pullulations d’algues vertes ont été battus dans 20 États américains tant sur les littoraux que dans les eaux intérieures, sans doute à cause du réchauffement qui a aggravé les effets de la sécheresse selon une hypothèse explicative11.

Espèces en cause

Photo - Des ulves (Ulva armoricana), l’une des responsables des marées vertes.

En France, ces algues sont toutes nitrophiles. Sur la façade-Ouest, ce sont surtout Ulva armoricana (très fine) et Ulva rotundata (plus épaisse), deux nématothalles très photophiles, qui disposent de la lumière nécessaire à leur développement du printemps à la fin-septembre, mais on trouve aussi des algues vertes filamenteuses du genre Enteromorpha (Enteromorpha clathrata notamment) et des algues du genre Cladophora, ainsi que Monostroma obscurum à Arcachon depuis 1990 environ .

Dans les lagunes de la Méditerranée, c’est Caulerpa taxifolia qui pose problème.

Ce sont toujours des ulves ou des espèces proches qui sont impliquées dans les marées vertes, probablement pour les raisons suivantes :

  • elles ont une capacité exceptionnelle à engranger les nitrates, ce qui leur permet une croissance rapide et régulière, même quand les apports en nitrates sont irréguliers ;
  • elles sont dotées d’une forte capacité multiplicative asexuée par bouturage (fragmentation) ;
  • en temps normal ce sont des algues fixées, mais leur forme libre est la plus apte à exploiter la zone intertidale, dès lors que des nitrates y sont présents et que ses prédateurs (brouteurs) y sont absents ;
  • cette algue présente une densité très légèrement supérieure à celle de l’eau de mer ; elle coule, et on en rencontre des stocks parfois importants par des fonds de 5 à 15 mètres, mais lorsqu’elle est arrivée dans les vagues les plus proches du rivage (le rideau), les mouvements de l’eau la maintiennent en suspension et elle se trouve exposée de manière optimale au soleil, tout en étant protégée des organismes brouteurs ;
  • quand elle est segmentée par les poissons, oiseaux, hélices de moteurs, les morceaux donnent naissance à de nouveaux individus.
    Ces algues vertes sont aussi favorisées par des apports de phosphore (détergents, engrais phosphatés, rejets de station d’épuration12,13) et d’azote (nitrates des engrais et des stations d’épuration) presque multiplié par 5 dans les apports de la terre à la mer en 30 ans[Où ?] (de 1970 à 2000). La fertilisation des sols, entre autres par le lisier, semble la première cause du phénomène en Bretagne : les précipitations printanières induisent un lessivage des nitrates du sol et un débit accru des cours d’eau. Il y a effectivement un moindre volume d’algues lors des années sèches.

Conditions de prolifération

Les marées vertes sont constituées par l’échouage de quantités importantes d’algues libres consécutif à une phase de croissance rapide des algues dans le rideau14, c’est-à-dire dans les vagues les plus proches du rivage.

Pour que le rideau se forme, il faut réunir trois types de conditions :

  • un site approprié : une baie avec un fond de couleur claire, en pente très douce et un bilan de courant de marée (sur un cycle flot-jusant) assez faible pour que les algues ne soient pas chassées de la baie15,16,17. Des lagunes peu profondes peuvent aussi être touchées par le phénomène (Venise) ;
  • des algues présentes l’hiver : de faibles quantités d’algues fixées suffisent à assurer la pérennité des algues, mais le démarrage au printemps du phénomène semble se faire, au moins dans certains sites (baie de Douarnenez) à partir de stocks profonds d’algues libres qui ont passé l’hiver. Le rôle de ces stocks est encore mal connu et les facteurs entrainant le transfert de ces stocks vers le rideau aussi (possibilité de courants liés au vent) ;
  • des conditions de croissance favorables : présence de nutriments, condition d’ensoleillement et de lumière adapté ainsi qu’une température suffisante.
    Ce sont des algues nitrophiles, avec des besoins d’azote élevés, mais les apports sont actuellement suffisants pour que l’azote ne soit qu’exceptionnellement limitant18. Le phosphore est mis en cause par certains auteurs19. La lumière serait généralement le facteur limitant quand le rideau est formé, ou pour les stocks profonds.

Les facteurs qui entraînent l’échouage des algues ou leur maintien en suspension dans le rideau sont mal identifiés.

Causes et origines du phénomène

Une cause première est l’importance des apports en nitrates par les fleuves et rivières, ainsi que par les eaux de ruissellements parfois chargées en nitrates. Ces nitrates proviennent principalement de l’agriculture (élevage industriel & engrais20,21). La concentration en nitrate est mesurée dans tous les fleuves littoraux et elle est particulièrement importante en Bretagne. Selon le ministère de l’Agriculture, les apports en azote et phosphore « ont augmenté de façon considérable à partir des années 1960 et leur concentration s’est accrue dans les zones de prolifération d’ulves (...) Contrairement à ce qui est parfois avancé, on dispose donc de données assez conséquentes dès 1971 » (dont les relevés quinquennaux établis dans le cadre du plan d’inventaire national de la pollution pour les années 1971, 1976 et 1981). Les concentrations en nitrate auraient chuté d’environ 20 % en 10 ans de 1998 à 2008[réf. nécessaire], mais elles restent plus de deux fois trop élevées, environ 30 mg/L en moyenne22 alors qu’il faudrait retomber sous le seuil de 10 mg/L pour éviter les pullulations d’algues (cette variation de 20 % pourrait être due également à la diminution de la fréquence de prélèvement des échantillons—passage de 12 à 6 par an—et pas nécessairement à une amélioration)21. La référence des concentrations naturelles est selon le ministère de l’Agriculture de l’ordre de 2 à 3 milligrammes par litre (mg/l).

D’autres causes secondaires, voire marginales, pourraient agir en synergie avec celle-ci :

  • la surpêche (de poissons, crabes, crevettes...) qui aurait déjà pu induire un déséquilibre (entretenu) des réseaux trophiques marins du littoral français, au détriment d’espèces herbivores qui limitaient les populations d’ulves et de nématothalles ;
  • la pollution automobile (échappements) est source d’oxyde d’azote (NOx), qui dans les zones polluées par l’ozone peuvent être à l’origine d’une pollution azotée ;
  • des polluants émergents ou le dépassement de certains seuils de pollution ou l’association synergique de divers polluants pourraient avoir les mêmes conséquences. C’est une hypothèse qui reste à démontrer, mais des perturbateurs endocriniens sont par exemple à l’origine de perturbations écologiques significatives et observées partout dans le monde ;
  • des sources « marines » de nitrates peuvent localement exister et contribuer au phénomène. Les élevages piscicoles en mer en sont, mais ils sont rares en France. Le chalutage ou certains dragages en remettant en suspension les sédiments souvent riches en phosphates et parfois en ammoniaque pourraient aggraver la situation ;
  • des fuites de nitrates provenant de dépôts de munitions immergées ont été envisagées23. Un argument fortement en défaveur de cette hypothèse est la corrosion très lente des douilles de munition qui ralentit considérablement le relâchement de leur contenu dans l’eau de mer et l’étale également dans le temps. Cette cinétique de lixiviation très lente combinée à l’importante dilution des nitrates dans l’eau de mer (courants, marées) font que cette source supposée de nitrates est vraisemblablement négligeable et peut donc être ignorée ;
  • l’accroissement de la température des eaux de surface des océans lié au réchauffement climatique peut favoriser les poussées de croissance des ulves ;
  • une augmentation de l’érosion des sols est liée aux pratiques agricoles (plus de labours, moins d’herbages et fort recul du bocages bretons et normands) pourraient exacerber le phénomène en entretenant des apports massifs de matière organique et de nutriments à des époques où ils ne se produisaient pas autrefois ;
  • de même pour la forte augmentation de l’imperméabilisation des sols induits par l’urbanisation et la périurbanisation, qui a induit un changement de nature et de débit des eaux de ruissellement. Ce phénomène a été très important sur le littoral français et selon l’IFEN24, il se poursuit ;
  • des changements subtils sont observés en Manche/Mer du Nord depuis les années 1960 parmi les populations de planctons (recul des planctons typiques des eaux froides au profit d’espèce typique d’eaux plus chaudes). Les biologistes attribuent ce phénomène au réchauffement, mais il pourrait aussi accompagner ou annoncer les premiers impacts de l’acidification des océans. Si certaines espèces de plancton absorbent moins de CO2 et de nitrates, ce pourrait être au profit d’algues vertes telles que les ulves25, mais ici encore, l’hypothèse reste à confirmer ;
  • en 1995, une étude a montré que les exsudats mucilagineux d’ulve peuvent permettre la survie plus longue en mer de bactéries de milieu dulçaquicole et d’origine terrestre (dont bactéries pathogènes d’origine fécale de type streptocoques ou staphylocoques)26.
    Conséquences

Elles sont de plusieurs natures ; socio-économiques (image, impact sur le tourisme), aménitaires (mauvaise odeur, paysage dégradé), sanitaires (intoxications via l’alimentation, plus rarement via l’air) et écologiques (dégradation des écosystèmes, effets écotoxicologiques...). Les conséquences peuvent être directes ou indirectes, la mort saisonnière des algues crée une pollution qui a des effets en retour, y compris en amont à cause du fait que les espèces migratrices régressent et remontent moins, ou ne remontent plus les rivières. La biodiversité est très appauvrie par l’eutrophisation voire la dystrophisation (zones mortes) des habitats21.

Conséquences socio-économiques

Les nuisances sont d’abord visuelles et olfactives. Les touristes fuient les plages touchées par la marée verte qui sont en outre une source de coût direct (nettoyage) pour les communes affectées.

  • les odeurs dégagées par temps chaud par les accumulations d’algues en putréfaction, avec un impact négatif sur le tourisme et la valeur des biens immobiliers des littoraux concernés ;
  • le ramassage des algues entraîne un prélèvement significatif de sable ;
  • le ramassage, le transport et l’élimination par les pouvoirs publics de ces algues est très coûteux ; les algues doivent être éliminées sans créer d’autres problèmes de pollution, et l’agriculture ne peut actuellement les intégrer directement et de façon significative sans polluer les nappes phréatiques.
    En France, le plan national sera également coûteux ; établi fin 2009 et présenté le 5 février 2010 à Rennes par Bruno Le Maire et Chantal Jouanno, il prévoit 134 millions d’euros sur 5 ans.

Un outil de dialogue entre agriculteurs et associations environnementales a été ouvert en septembre 2012, avec ouverture d’un blog pour recueillir l’avis des internautes et un débat public le 27 septembre27.

Un rapport du CESER de Bretagne [Quand ?] a conclu que ce phénomène ternit l’image de la Bretagne et entraîne une baisse générale de l’attractivité touristique locale avec parfois fermetures d’hôtels et de campings28 ayant conduit des communes à perdre leur dotation touristique29 (ex : Saint-Michel-en-Grève en 1989), mais sans mesures quantitatives du phénomène (fautes de données adaptées à ce calcul). En 2017, une première étude30, réalisée par le Commissariat général au développement durable a cherché à évaluer les coûts indirects de la prolifération des algues vertes en Bretagne induits par d’éventuelles baisses de fréquentation touristique31. Par manque de données ce travail n’avait été fait ni en France ni ailleurs. Un nouveau modèle économétrique dédié est basé sur le croisement de données de taux de surface d‘échouage d’algues vertes (provenant du CEVA) et des tableaux de rentrées économiques liées à la fréquentation touristique (d’après l’Insee) ainsi que de données de météo France30.

La baisse de fréquentation touristique est en France de cinq points en moyenne pour les communes du grand Ouest de 2006 à 2009) et elle coïncide avec la prolifération algale. Une analyse plus fine montre que la fréquentation des hôtels a peu diminué, et que celle des campings est restée stable en Bretagne nord, mais qu’en Bretagne-Sud et Pays de la Loire (où les touristes viennent plus pour la baignade) elle est plus sensible30. Il est cependant difficile d’isoler le facteur « algue » d’autres sources de baisse de fréquentation entre 2006 et 2009 (météo médiocre, crise économique ou positionnement en gamme des hébergements). Le CGDD préconise donc d’affiner son étude avec des données météo plus précises et avec d’autres indicateurs de milieu pouvant montrer une pollution nuisant au tourisme (ex : qualité bactériologique des eaux de baignade), et en testant d’autres types de modélisation spatiale des phénomènes, toute en augmentant l’échantillonnage pour gagner en précision et tenir compte d’éventuels effets régionaux. Les auteurs invitent aussi à évaluer l’impact des algues sur d’autres dimensions économiques plus liés aux résidences secondaires ou par exemple aux prix de l’immobilier du littoral30. Enfin en 2017, le CGDD estime que la plupart des solutions de valorisation économique des algues échouées « relèvent encore du domaine de la recherche et les débouchés ne sont pas certains »30.

Conséquences écologiques

Photo - Dans la laisse de mer, la couche d’algues peut atteindre plusieurs dizaines de centimètres d’épaisseur.

Le développement des algues vertes est la « réponse » naturelle des écosystèmes littoraux face à un excès d’apport de nutriment. Les pullulations d’ulves ont un impact négatif sur l’écosystème des laisses de mer, mais limite l’eutrophisation de l’espace intertidal, malgré les apports terrigènes chroniques. Par exemple en baie de Saint-Brieuc, on est dans une situation de baie oligotrophe de type océanique, avec une faible productivité et présentant une grande inertie d’évolution à moyen et long terme. La productivité de l’estran est comparable en baie de Saint-Brieuc touchée par les marées vertes, à celle de la baie du Mont Saint-Michel où le phénomène est absent. Néanmoins l’accumulation des algues dans les secteurs d’échouages peut avoir des conséquences écologiques complexes, et encore difficiles à appréhender.

  • Des phénomènes graves d’écotoxicité, voire de zone marine morte peuvent apparaître localement et pourraient se développer.
  • Impacts sur le schorre : les ulves recouvrent partiellement les prés-salés dès le printemps, essentiellement sur le front de progression. Les algues constitueraient une pellicule suffisamment épaisse pour empêcher la lumière de pénétrer et donc limiter l’activité photosynthétique de la végétation en pleine période de croissance. Les algues limiteraient donc l’extension des prés-salés. De plus, les algues sont dégradées par des bactéries aérobies entraînant une consommation en oxygène importante et la production de composés sulfurés (hydrogène sulfuré en particulier) entraînant une diminution de la biodiversité du marais maritime. Il ne peut donc plus jouer son rôle épurateur, favorisant ainsi l’arrivée d’autres polluants au milieu marin.
  • Impacts sur la macrofaune benthique : avant le stade de zone morte, l’impact d’une surdensité ou d’une couverture d’algues vertes sur la composition du benthos n’est pas très clairement compris32. Globalement la composition et la richesse du benthos ne semblent pas toujours modifiés33. Certaines études ont mis en évidence une augmentation de l’abondance des gastéropodes et des amphipodes herbivores. On observe également une augmentation de la densité du benthos prédateurs que certains auteurs relient à l’augmentation de la faune détritivore. Le groupe des annélides polychètes a une réponse plus complexe face au développement des algues vertes34. Mais des auteurs suggèrent que la décomposition de quantités très importantes d’algues affecte certaines espèces de bivalves (comme Macoma balthica) et plus particulièrement leur recrutement c’est-à-dire l’installation des larves planctoniques dans le sédiment35. Néanmoins Hull en 1987 a montré que quand les volumes d’algues vertes sont peu importants, les phénomènes de recrutement peuvent être favorisés grâce à la réduction des vitesses des courants provoquées par les rideaux d’algues en suspension. Les ulves, si elles sont en concentration importante dans l’eau, en faisant écran à la pénétration de la lumière et en fixant les sels nutritifs, réduisent le développement du phytoplancton qui constitue la nourriture des invertébrés filtreurs suspensivores, consommateurs primaires dans la chaîne alimentaire36.
  • Impacts sur l’avifaune : lors des périodes de marée verte, les ulves couvrent des zones exploitées par les oiseaux en quête de nourriture. Ainsi, les passereaux peuvent plus difficilement accéder aux insectes habituellement présents dans le marais maritime et les limicoles aux coquillages fouisseurs et aux vers enfouis dans le sable. La prolifération des algues vertes peut donc représenter un facteur de diminution de l’accessibilité aux ressources alimentaires pour une partie des oiseaux, bien que cela reste non-démontré (Hull, 1984). Par contre, c’est un facteur pouvant favoriser l’hivernage de certains oiseaux d’eau en zone littorale (Le Mao et al., 2006), par exemple pour les bernaches cravant qui trouvent dans les algues vertes une source abondante de nourriture37.
  • Asphyxie locale du milieu : Une forte biomasse algale immergée a pour conséquence de faire varier considérablement la teneur en dioxygène dissout entre le jour et la nuit, pouvant nuire la nuit à la faune aquatique. Plus localement en haut estran, l’accumulation et la dégradation de volumes très important d’algues peuvent entraîner une anoxie dans la colonne d’eau et induire une mortalité importante de la faune38 À long terme, les assemblages benthiques pourraient être dominés par des espèces opportunistes et s’accompagner d’une diminution de la biomasse et de la richesse spécifique39.
    Conséquences sanitaires et mortalité suspectée liée à H2S

Mécanisme de production de H2S

L’hydrogène sulfuré (H2S) est en général produit par les bactéries sulfato-réductrices se multipliant dans les sédiments marins vaseux riches en matière organique issue de la décomposition d’organismes végétaux comme des algues. Les bactéries tirent leur énergie chimique de réactions d’oxydo-réduction catalysées par leur système enzymatique. Les électrons fournis par la matière organique (donneuse d’électrons, réductrice) sont transférés par l’activité bactérienne aux ions sulfates (accepteurs terminaux d’électrons, oxydants). Les ions sulfates sont présents naturellement dans l’eau de mer et cela en concentration suffisante pour produire de l’H2S en quantité toxique. En effet, en termes de concentration, les ions sulfates sont les deuxièmes anions de l’eau de mer après les ions chlorures.

Il n’est donc pas nécessaire d’avoir un apport supplémentaire en ions sulfates provenant des eaux de surface ou de la décomposition d’acides aminés ’souffrés’, comme la méthionine ou la cystéine, éventuellement contenus dans les algues vertes. Les ions sulfates dissous naturellement dans l’eau de mer représentent à eux seuls un terme source suffisamment abondant pour alimenter la sulfato-réduction d’origine bactérienne.

La matière organique, stylisée ci-dessous par CH2O, est oxydée en ions bicarbonates (HCO3–) tandis que les ions sulfates (SO42–) sont réduits en sulfure d’hydrogène (H2S) volatil suivant la réaction globale suivante40 rencontrée dans les conditions légèrement alcalines de l’eau de mer (pH 8.2) :

2 CH2O + SO42– → 2 HCO3– + H2S

H2S est donc produit par les bactéries sulfato-réductrices (BSR) présentes dans la vase riche en matière organique (sapropèle). Les conditions propices à leur développement sont anoxiques (plus de O2 entièrement consommé par l’oxydation microbienne de la matière organique) et dites euxiniques (présence de sulfures). L’activité des bactéries sulfato-réductrices est alimentée par la matière organique issue de la putréfaction de grandes quantités d’algues. Ces bactéries BSR ’respirent’ de façon anaérobie sur les sulfates après que tout l’oxygène du milieu ait été consommé par les bactéries aérobies.

Toxicité de H2S

L’hydrogène sulfuré est toxique même à faible concentration pour la plupart des espèces, y compris pour l’homme. Sa toxicité est supérieure à celle de l’acide cyanhydrique (HCN), mais vu sa forte odeur d’œuf pourri très désagréable, sa présence est généralement détectée avant que le seuil de toxicité aiguë soit atteint. L’hydrogène sulfuré est particulièrement dangereux quand il est soudainement libéré en grande quantité en milieu non ventilé ou confiné (égouts, installations pétrochimiques...), ce qui ne survient que très rarement en milieu extérieur et ouvert comme dans une zone de marnage ou sur un estran. Un relâchement soudain, ou une accumulation locale et assez brève, de H2S gazeux pourrait être éventuellement lié aux variations du niveau d’eau dues aux marées et à absence de vent pour le dissiper lors d’une période de prolifération importante d’algues vertes.

En se décomposant après leurs morts, les organismes aérobies asphyxiés sous les algues par l’absence d’oxygène ou empoisonnés par l’hydrogène sulfuré peuvent eux-mêmes constituer une dangereuse source de botulisme. La toxine botulique est une neurotoxine bactérienne produite par plusieurs bactéries anaérobies du genre Clostridium, la plus connue étant Clostridium botulinum. Elle peut contaminer des organismes marins comme les moules et les coquillages et provoquer de graves intoxications alimentaires.

Morts suspectes

Des morts d’animaux et d’homme sont grandement suspectées21, notamment à travers les cas suivants :

  • En 1999, un ouvrier du ramassage des algues vertes, Maurice Briffaut, est retrouvé inconscient au volant de son tracteur. Il a survécu, mais est resté tout de même quatre jours dans le coma
  • Le 12 juillet 2008, sur la plage de la Grandville à Hillion, en baie de Saint-Brieuc deux chiens de 13 et 25 kg sont morts brutalement dans les algues mais, faute d’autopsie et d’analyses pratiquées à temps, sans que l’on puisse savoir avec certitude si la cause était bien une émanation d’hydrogène sulfuré. Néanmoins le certificat vétérinaire de la clinique de Douvenant (à Langueux) précise que « Ces deux chiens avaient les muqueuses buccales et oculaires bleues signes d’une mort par asphyxie qui aux dires de leur propriétaire était survenue dans un temps très court, l’examen des cavités buccales et nasales ne montrait pas de présence de vase ou d’algues ayant pu provoquer cette asphyxie. Ces deux chiens sont donc décédés du fait de l’inhalation de ce gaz très odorant »41, par précaution, la mairie a rappelé dans un avis à la population (affiché) aux promeneurs qu’il était recommandé « compte tenu du risque d’émanation d’ammoniac (NH3) et de sulfure d’hydrogène (H2S) » de ne pas manipuler ces algues42.
  • Le 28 juillet 2009, sur un secteur vaseux de l’embouchure du Roscoat en baie de Saint-Michel-en-Grève, après avoir inhalé de l’hydrogène sulfuré, un cheval enlisé dans la vase est mort et son cavalier qui a tenté de l’aider a perdu connaissance et n’a été sauvé qu’in extremis par des voisins témoins de la scène. Selon le rapport43 commandé à l’INERIS le 11 août par le Ministère chargé de l’écologie, les taux d’hydrogène sulfuré variaient fortement selon les lieux, mais atteignaient localement 1 000 ppmv, taux très élevé justifiant des précautions pour le public et plus encore pour le personnel chargé du ramassage. L’INERIS signale que (près d’un mois après l’accident et alors que les plages proches avaient été nettoyées), sur le lieu de l’accident, le 13 août 2009 après-midi, à marée basse, les teneurs en H2S émis par la vase noirâtre (après nettoyage des algues) était de 1 000 ppmv d’H2S et 200 ppmv d’ammoniac, soit plus de 10 fois plus important que celui mesuré en manipulant les algues fraiches rencontrées dans différents secteurs de la baie (5 à 10 ppmv d’H2S et 20 ppmv d’ammoniac). Cette zone trop vaseuse n’est pas approchée par les engins de ramassage des algues. Il n’y a pas eu de mesures sur les zones trop sujettes à l’enlisement.
    Pour les autres composés soufrés recherchés (méthylmercaptan, diméthylsulfure, diméthylsulfoxyde), le rapport précise que par sécurité « l’INERIS s’est limité à des prélèvements sur les zones les moins émissives »44). L’INERIS précise n’avoir ailleurs rencontré que rarement des taux de 1 000 ppmv, et plutôt en milieu confiné (milieux industriels, égouts et que l’exposition à de tels taux peut causer la mort en quelques minutes). Plus de dix ans après, le Pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris a publié le 18 janvier 2021 une ordonnance de non-lieu, estimant qu’il n’y avait pas de charges suffisantes pour poursuivre qui que ce soit, mais a souligné « l’inadéquation de la loi pénale actuelle aux catastrophes écologiques »45.
  • Le 22 juillet 2009 le chauffeur de 48 ans d’un camion décède à Lanvollon (Côtes-d’Armor) après avoir déchargé des algues vertes dans l’unité de compostage Smitom de Launay-Lantic. Certaines associations et le directeur de son entreprise estiment qu’il pourrait être mort à la suite de l’inhalation d’hydrogène sulfuré et non d’un malaise cardiaque comme on l’avait d’abord supposé. Un juge d’instruction a été nommé en mai 2010 par ordonnance pour étudier une plainte déposée le 22 avril 2010 par la famille.
    Les médias ont rappelé qu’il y a 20 ans un jogger avait déjà été trouvé mort, et qu’il y a 2 ans un jogger avait également perdu connaissance (4 jours de coma avant guérison)46.
  • Le 8 juillet 2011, six sangliers sont découverts morts dans l’estuaire du Gouessant, à Morieux, dans les Côtes-d’Armor en Bretagne. Le 24 juillet, 36 animaux sont trouvés morts aux abords de cette plage et en amont, une retenue d’eau connait également une prolifération de cyanobactéries47. Le 1er août 2011, la préfecture des Côtes-d’Armor indique que la présence d’hydrogène sulfuré, « est avérée » dans les poumons de cinq des six sangliers découverts : la piste des algues vertes se précise48.
  • Le jeudi 8 septembre 2016, un joggeur décède à l’embouchure du Gouessant, à Hillion (Côtes-d’Amor). Après avoir écarté, dans un premier temps, tout lien entre cette mort et les algues vertes, le parquet a ordonné l’exhumation du corps 15 jours plus tard. Deux associations, Sauvegarde du Trégor et Halte aux algues vertes déposent plainte contre le préfet de région et le préfet des Côtes-d’Armor, pour ’mise en danger délibérée de la vie d’autrui’49.
    Législation et pistes de solutions

Plusieurs solutions semblent possibles pour résoudre ce problème dont deux semblent incontournables21 ;

  • changer de modèle de production agricole ;
  • construire des stations d’épuration mieux capables d’épurer les phosphates et les nitrates, par exemple associée à un lagunage tertiaire et à un réseau de collecte des eaux dense et sans fuites, ce qui permettrait de retrouver dans les rivières un taux de nitrates inférieur à 10 mg/L.
  • récupérer les algues échouées ou en amas flottants et dans la mesure du possible valoriser comme engrais50 ou source de méthane. En 2017, les algues vertes pourraient théoriquement être mieux valorisées (compost, méthanisation, source de bioéthanol ou de matériaux ou aliments d’animaux d’élevage, compléments alimentaires pour les poissons herbivores, cosmétiques…), mais ces voies cherchent leur rentabilité et acceptabilité. En 2017, le CGDD estime que la plupart de ces solutions « relèvent encore du domaine de la recherche et les débouchés ne sont pas certains »30.
    En France
  • Le CEVA est chargé de cartographier les pullulations, les outils de l’État sont essentiellement des programmes d’action imposés par la directive n° 91/676/CEE du 12 décembre 1991, visant la « protection des eaux contre la pollution par les nitrates à partir de sources agricoles », des mesures agri-environnementales (MAE) et un « renforcement des contrôles des exploitations agricoles »51.
  • La loi Grenelle II impose de délimiter les bassins versants particulièrement touchés « les bassins versants connaissant d’importantes marées vertes sur les plages, tels que définis par le schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE), et sont dès lors de nature à compromettre la réalisation des objectifs de bon état, tels que prévus par l’article L. 212-1, des eaux côtières et de transition, telles que définies par la directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil, du 23 octobre 2000, établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l’eau, qu’ils alimentent » ; et un régime de déclaration annuelle des intrants azotés est initié « Les agents mentionnés aux 1°, 2° et 5° du I de l’article L. 216-3 ont accès à la comptabilité matière, telle que définie au 8° du II de l’article L. 211-3, lors de tout contrôle relatif à une mesure de limitation des apports d’azote. »
  • En 2010, le gouvernement a publié un Plan d’action concernant 23 bassins versants associés aux huit baies les plus touchées par les « marées vertes ». Ce plan porte sur 2010-2014, avec un coût annoncé de 134 millions d’euros52. Ce plan vise à :
  • améliorer les connaissances et la gestion des risques,
  • des actions curatives, avec réduction des flux d’azote perdus vers la mer,
  • la construction de digesteurs pour méthaniser ces algues, d’ici à 2012 (un seul site était disponible en 2009).
  • Un consortium scientifique a été créé (associant IFREMER, l’INRA, le CEMAGREF, le CNRS et le BRGM), et un appel à projet a été lancé pour aider à réduire les flux d’azote de 30 à 40 % en cinq ans (de 2010 à 2015), avec les bassins se déversant en Baie de Lannion et de Saint-Brieuc en priorité, avant extension à 6 autres baies ; 3 500 exploitations agricoles seront concernés, sur 120 000 ha.
    En Bretagne, selon l’Ifremer, plus de 80 000 m3 d’ulves ont été ramassés mécaniquement par les communes riveraines du littoral de la seule Bretagne-Nord en 1990. Ce ramassage ne peut que parer au plus urgent et n’est pas une solution à long terme. C’est à la source que doit être supprimée la pollution : l’objectif est une fois de plus la réduction du taux de nitrates dans les cours d’eau, ce qui implique un profond changement de pratiques agricoles. Et une fois entamées ces opérations, les marées vertes ne disparaîtront probablement qu’après un temps de réponse plus ou moins long, celui de la résorption par les écosystèmes du surplus de phosphore et de nitrates, et lorsque les nappes d’eau souterraine se seront renouvelées et que l’azote accumulé dans le sol aura été déstocké53

Depuis 2006, un programme nommé Prolittoral54 vise à coordonner les actions de la Région Bretagne à celle des quatre départements bretons et de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne pour mieux lutter contre les marées vertes dans la région, avec l’aide du Ceva. Il inclut un volet nettoyage (50 000 à 70 000 m3 nettoyés annuellement pour un coût de près de 500 000 € par an). En août 2009, le gouvernement s’est engagé à financer le nettoyage des plages, à créer une commission interministérielle ayant 3 mois pour produire un plan de lutte contre la prolifération d’algues vertes et proposer des solutions de collecte, et de protection de la population. Un ramassage d’algues en mer a été testé en fin d’hiver 2009. En 2009, le département des Côtes-d’Armor regrettait que l’État fonde encore son approche en Bretagne sur l’échelle cantonale, « alors que l’approche par bassin versant s’impose »55,56.

Malgré ces efforts, le fléau persiste57. La cour des comptes met en cause, en 2021, l’État, les élus de Bretagne et un nombre important d’acteurs locaux, en pointant la modestie des moyens alloués à la lutte contre les marées vertes, une trop faible prévention et une coordination inefficace21

Articles complet avec notes et référence à consulter sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mar%C3%A9e_verte

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Collecte et tri des informations, traduction, [compléments] et intégration de liens hypertextes par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 10/06/2021

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

Courriel : jacques.hallard921@orange.fr

Fichier : Algues bleues deux catégories d’organismes très différents qui menacent gravement l’environnement et la santé publique.7.docx

Mis en ligne par le co-rédacteur Pascal Paquin du site inter-associatif, coopératif, gratuit, sans publicité, indépendant de tout parti, géré par Yonne Lautre : https://yonnelautre.fr - Pour s’inscrire à nos lettres d’info > https://yonnelautre.fr/spip.php?breve103

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