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"Israël - Chine - USA : Première ! Un traitement biologique s’avère une alternative aux antibiotiques (TAU) [contre la tuberculose]" par Dr. Natalia Freund

Traduction et Compléments de Jacques Hallard

mardi 9 mars 2021, par Freund Dr. Natalia


ISIAS Médecine

Israël - Chine - USA : Première ! Un traitement biologique s’avère une alternative aux antibiotiques (TAU) [contre la tuberculose]

Compléments sur la résistance aux antibiotiques d’après l‘Institut Pasteur

et Dossier sur les anticorps monoclonaux

Addenda ajouté : Le dépistage de la tuberculose - 12 février 2020 - La tuberculose latente se détecte par intradermoréaction à la tuberculine ou un test de libération de l’interféron gamma. Ce dépistage est systématique en cas de contact avec un patient atteint de « tuberculose maladie ». La tuberculose-maladie est dépistée grâce à une radiographie des poumons, proposée à plusieurs populations à risque. Source 

Auteure de l’article transmis : Dr. Natalia Freund (Crédit photo : Université de Tel-Aviv) - Le 25 février 2021 par ‘Israël Science Info desk’ - Photo

Dr Natalia Freund (Crédit photo : Université de Tel-Aviv)

L’Université de Tel-Aviv a développé un substitut biologique pour le traitement de la tuberculose, qui pourrait servir d’alternative au traitement par antibiotique « chimique » traditionnel. Selon le Dr. Natalia Freund : « Les progrès de la médecine moléculaire nous permettent de développer de nouveaux outils pour vaincre les microbes, qui peuvent également résoudre le problème des germes résistants aux antibiotiques ».

Une nouvelle étude révolutionnaire, dirigée par le Dr. Freund et la doctorante Avia Waston de la Faculté de médecine Sackler, a réussi à isoler des anticorps capables d’entraver la croissance des germes de la tuberculose chez des souris de laboratoire. Les anticorps ont été isolés chez un patient qui a contracté la tuberculose et en a guéri. C’est la première fois au monde que des chercheurs parviennent à développer un « antibiotique biologique » et à prouver que l’emploi d’anticorps humains peut constituer un substitut aux antibiotiques chimiques traditionnels. L’étude a été réalisée en collaboration avec deux laboratoires, aux États-Unis et en Chine.

Photo - Crédit : Université de Tel Aviv

Ces cent dernières années, les antibiotiques ont constitué le traitement principal contre les microbes. Les antibiotiques sont des agents chimiques, qui n’existent pas de manière naturelle dans le corps humain, conçus pour détruire des cellules spécifiques, telles que les cellules microbiennes. Cependant, comme les cellules humaines et les cellules microbiennes ont en commun de nombreux mécanismes biologiques, la gamme d’antibiotiques qui peuvent être utilisés en toute sécurité sans nuire au patient est limitée. Par exemple, les composants de la paroi cellulaire de nombreuses souches de microbes sont communs aux cellules humaines ; par conséquent, tout dommage causé aux parois cellulaires microbiennes peut également entraîner des dommages importants aux autres cellules de l’organisme.

En outre, ces dernières années, le nombre de souches microbiennes résistantes aux antibiotiques est en augmentation, et nous risquons donc de nous retrouver sans antibiotiques efficaces capables de défendre l’organisme contre les microbes sans mettre le patient en danger.

C’est pourquoi le Dr. Natalia Freund et l’équipe de son laboratoire ont recherché ces dernières années un substitut biologique aux antibiotiques connus. Les anticorps sont des protéines produites de manière naturelle par notre organisme dans le cadre de notre système immunitaire. Ils sont aujourd’hui largement utilisés en clinique pour le traitement du cancer, des maladies auto-immunes ou des infections virales telles que le COVID-19.

Comme étude de cas, l’équipe de recherche a choisi la tuberculose, causée par l’infection du bacille Mycobacterium tuberculosis, et a réussi, pour la première fois, à concevoir un traitement efficace basé sur des anticorps pour soigner une maladie infectieuse. Le choix des chercheurs s’est arrêté sur la tuberculose car, bien que le vaccin contre cette maladie ait été développé depuis plus de 100 ans, il n’est pas efficace chez l’adulte et n’empêche pas la contamination. En outre, ces dernières années, se sont développées de plus en plus de variétés de la maladie, résistantes au seul traitement actuellement disponible, à savoir les antibiotiques. Les germes de la tuberculose étant très contagieux, transmis par l’air et nuisibles aux poumons, la propagation de souches de tuberculose résistantes aux traitements de la médecine moderne est donc un réel danger. À l’heure actuelle, environ un quart de la population mondiale est infectée par cette maladie, les taux de souches résistantes aux médicaments atteignant jusqu’à 40% dans certains pays. En Israël, il y a environ 200 cas de tuberculose actifs par an.

« Le développement de la médecine moléculaire nous permet de vaincre les microbes par de nouveaux outils, qui ne sont pas basés sur des produits chimiques, et peuvent également résoudre le problème des germes résistants aux antibiotiques », explique le Dr. Natalia Freund. « Au cours des 80 dernières années, les antibiotiques ont été notre seule arme contre les infections bactériennes. Malheureusement, leur efficacité diminue de plus en plus. Les microbes développent une résistance à une grande partie d’entre eux et dans de nombreux cas les médecins n’arrivent plus à trouver de traitement approprié pour leurs patients. Notre étude est une première preuve de l’efficacité des anticorps monoclonaux (dérivés de cellules uniques) comme thérapie alternative dans la lutte contre les bactéries pathogènes », souligne le Dr. Freund.

Il faut signaler qu’en raison de la taille et de la complexité du bacille de la tuberculose, l’isolement des anticorps monoclonaux qui agissent contre lui a été extrêmement difficile. Mais à présent, les chercheurs du laboratoire du Dr. Freund ont réussi à localiser une protéine qui pompe le phosphate sur la paroi cellulaire du bacille, fournissant ainsi de l’énergie à la bactérie après la contamination. Ils ont pu isoler deux types d’anticorps contre cette « pompe », capable de bloquer son action, inhibant la croissance des bactéries et réduisant les taux bactériens de 50%, chez les souris ayant reçu le vaccin par rapport aux souris non traitées avec ces anticorps. En outre, ces anticorps se sont révélés actifs contre trois souches différentes du bacille de la tuberculose ; et vu qu’ils sont dirigés contre la « pompe à phosphore », qui est commune à toutes les souches de ce bacille, le vaccin a des chances d’être efficace également contre de nombreuses autres souches, y compris celles qui résistent aux antibiotiques.

Actuellement, compte tenu du succès de l’étude, le laboratoire du Dr. Freund vérifie à présent la possibilité d’étendre l’application de ce substitut « biologique » aux antibiotiques également à d’autres maladies. « Le modèle qui a fait ses preuves dans cette étude nous permettra d’étendre nos futurs travaux à d’autres maladies telles que la pneumonie et les infections à staphylocoques », déclare le Dr. Freund.

Publication dans Nature Communications

Auteur : Sivan Cohen-Wiesenfeld, PhD, Rédac’chef de la newsletter des Amis français de l’Université de Tel Aviv - Je m’abonne - Je soutiens

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Source : https://www.israelscienceinfo.com/medecine/israel-chine-usa-premiere-un-traitement-biologique-savere-une-alternative-aux-antibiotiques-tau/

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Complément sur la résistance aux antibiotiques d’après l‘Institut Pasteur

Document ‘pasteur.fr/fr/centre-medical’ - Mars 2017 - Dernière mise à jour le 16 septembre 2019

Photo - Serratia marcescens, famille des Enterobacteriaceae. Bactérie à l’origine d’infections nosocomiales et résistante à de nombreux antibiotiques. © Institut Pasteur/Antoinette Ryter

Les antibiotiques sont des médicaments qui servent à lutter contre les infections dues à des bactéries. Les bactéries résistantes sont devenues insensibles à ces drogues. On parle donc de résistance aux antibiotiques. En Europe, le Centre européen de contrôle des maladies évalue à 25 000 le nombre de décès par an résultants de la résistance aux antibiotiques. En France, en dépit d’un Plan national pour préserver l’efficacité des antibiotiques, la consommation d’antibiotiques reste anormalement élevée.

25.000 décès par an, résultant de la résistance aux antibiotiques en Europe.

Les gènes de résistance peuvent s’échanger à très haute fréquence, jusqu’à une bactérie sur 100.

Les antibiotiques sont des médicaments qui servent à lutter contre les infections dues à des bactéries : les pneumonies, bronchites, otites, méningites, infections urinaires, septicémies, maladies sexuellement transmissibles…. C’est une des découvertes les plus importantes de la médecine qui a sauvé et qui sauve des millions de vies chaque année, mais leur efficacité est menacée car les bactéries peuvent s’adapter et résister au traitement. Les antibiotiques tuent les bactéries, ou bloquent leur prolifération. Les bactéries résistantes sont devenues insensibles à ces drogues. On parle de résistance aux antibiotiques ou aux antibactériens.

Les bactéries résistantes provoquent chez l’homme ou l’animal des infections plus difficiles à traiter que celles dues à des bactéries non résistantes (aussi dites bactéries « sensibles »). Des bactéries peuvent être résistantes à un ou à plusieurs antibiotiques on parle alors de bactéries multirésistantes ou BMR. Dans des cas extrêmes, heureusement encore très rares, une bactérie peut être résistante à tous les antibiotiques utilisables chez l’homme. Elle est dite alors pan-résistante et peut entrainer un échec thérapeutique. Les BMR les plus inquiétantes sont les entérobactéries multirésistantes – les entérobactéries comme Escherichia coli et Klebsiella pneumoniae sont des bactéries du tube digestif responsables d’un très grand nombre d’infections ; les staphylocoques dorés résistants à la méthicilline, les bacilles tuberculeux multirésistants, ou encore le bacille pyocyanique et les Acinetobacter baumanii qui sont, des bactéries infectant les poumons de personnes atteintes de mucoviscidose et qui sont responsables d’infections nosocomiales (acquises en milieu de soin de santé, en particulier les hôpitaux et les cliniques).

Causes et effets

La résistance aux antibiotiques d’une bactérie peut résulter soit d’une mutation soit de l’acquisition d’un gène de résistance conférant la résistance à un ou plusieurs antibiotiques. Les bactéries ont en effet la capacité à s’échanger des gènes. Ces échanges sont particulièrement problématiques dans le cas de la résistance aux antibiotiques. En effet si l’acquisition de la résistance par mutation est un phénomène rare, de l’ordre d’une bactérie sur un milliard, les gènes de résistance peuvent s’échanger à très haute fréquence, jusqu’à une bactérie sur 100.

La résistance aux antibiotiques n’est pas spécifique aux bactéries responsables de maladie. Elle touche également les bactéries bénéfiques et non pathogènes qui nous colonisent et constituent notre microbiome. Ces bactéries résistantes représentent alors un réservoir de gènes de résistance qui pourront être transmis à des bactéries pathogènes. On distingue les antibiotiques à large spectre qui peuvent tuer une très grande diversité d’espèces bactériennes et les antibiotiques ciblés à spectre d’hôte restreint. Lorsque l’espèce bactérienne responsable d’une infection est connue, il est préférable d’utiliser un antibiotique ciblé qui aura moins d’effet sur le microbiome et le développement de résistance.

La prise d’antibiotique va altérer notre microbiome et contribuer à augmenter ce réservoir de gènes de résistance que nous portons. Ceci en cas d’infection bactérienne, mais également d’infection virale, comme le rhume ou la grippe contre lesquelles les antibiotiques n’ont aucune action. Le microbiome nous protège contre les infections, c’est l’effet barrière. L’altération du microbiome appelé aussi dysbiosis diminue cet effet barrière. La prise inutile d’un antibiotique a donc un double effet négatif pour un individu en favorisant la colonisation par des bactéries résistantes et donc un risque d’une infection ultérieure difficile à traiter et l’altération du microbiome.

Le sous-dosage d’un antibiotique qui peut résulter d’une interruption précoce du traitement ou de médicaments frauduleux vendus dans certains pays à bas revenu contribue également à la sélection des bactéries résistantes.

Un phénomène global. La résistance aux antibiotiques touche tous les pays mais avec des niveaux variables, notamment selon leur niveau de consommation d’antibiotiques. Les bactéries résistantes sont également présentes chez les animaux et dans l’environnement. La médecine humaine, la médecine vétérinaire et la contamination de l’environnement par des antibiotiques contribuent donc à l’augmentation de résistance. De plus, les bactéries résistantes et les gènes de résistance peuvent se transmettre entre l’homme, les animaux et l’environnement. Ainsi, l’utilisation d’antibiotiques en médecine vétérinaire et le rejet d’antibiotiques dans l’environnement contribuent à l’apparition de nouvelles souches bactériennes multirésistantes.

Epidémiologie

En Europe, le Centre européen de contrôle des maladies (ECDC) évalue à 25 000 le nombre de décès par an résultants de la résistance aux antibiotiques. Une surmortalité équivalente est observée aux Etats Unis par le CDC d’Atlanta. Les données manquent pour les pays à bas revenu, mais l’augmentation de la résistance dans ces pays, associée au manque d’accès à des antibiotiques sûrs - lorsqu’ils sont nécessaires -, sont probablement responsables de très nombreux décès. L’augmentation de la résistance sera responsable d’une augmentation dramatique de ces chiffres comme cela a été modélisé dans le rapport de Lord J. O’Neil sur l’impact de la résistance aux antibiotiques d’ici 2050.

Prise de conscience d’une crise annoncée

Le 30 avril 2014, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié son premier rapport mondial sur la résistance aux antimicrobiens - dont la résistance aux antibiotiques - qui souligne que « cette grave menace n’est plus une prévision, mais bien une réalité dans chaque région du monde, et que tout un chacun, quels que soient son âge et son pays, peut être touché ». Ajoutant que, si rien n’est fait, le monde s’achemine vers une ère postantibiotiques, « où des infections courantes et des blessures mineures qui ont été soignées depuis des décennies pourraient à nouveau tuer ». Ce problème est considéré comme une urgence pour cette organisation internationale qui a publié le 27 février 2017 une liste de bactéries contre lesquelles il est urgent d’avoir de nouveaux antibiotiques.

En France, au début des années 2000, le Plan national pour préserver l’efficacité des antibiotiques a permis la mise en place d’une surveillance de la résistance bactérienne aux antibiotiques, sous l’égide de Santé Publique France (anciennement l’Institut de veille sanitaire - InVS). Dans un bilan des données de surveillance, publié en novembre 2015, les autorités sanitaires françaises rappellent que « l’utilisation massive et répétée d’antibiotiques en santé humaine et animale génère au fil du temps une augmentation des résistances bactériennes. En effet, les antibiotiques agissent non seulement sur leur cible spécifique, la bactérie responsable de l’infection à traiter, mais également, pour la majorité d’entre eux, sur d’autres cibles telles que les bactéries commensales du tube digestif qui sont des bactéries utiles et non pathogènes. ». Malgré ce plan la consommation d’antibiotiques en France reste anormalement élevée. Ainsi en médecine de ville la prescription est deux fois plus importante en France qu’en Allemagne ou en Angleterre deux pays socio-économiquement comparables.

Le 18 novembre a été déclarée comme la journée Européenne de sensibilisation à la surconsommation des antibiotiques. A l’occasion de cette journée, Santé publique France, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), ont publié en 2016 unétat des lieux de la consommation et de la résistance aux antibiotiques en France.

Prévention et lutte contre l’antibiorésistance

Deux stratégies sont développées, conjointement par les chercheurs des secteurs publics et privés, les cliniciens et les acteurs de santé publique, pour prévenir cette crise de la résistance aux antibiotiques et le spectre d’un retour à une médecine sans antibiotique efficace.

  • Tout d’abord, il est essentiel de limiter voire inverser l’augmentation de la résistance aux antibiotique et contrôler les réservoirs de résistance. D’où la nécessité de mieux comprendre comment les bactéries résistantes et les gènes de résistance se disséminent globalement, et comment ces bactéries peuvent remplacer les bactéries sensibles. Il est également essentiel de bien caractériser le mode d’action des antibiotiques et leur combinaison au site de l’infection pour les différentes espèces bactériennes pathogènes. Ces recherches permettent d’utiliser au mieux les antibiotiques existant actuellement en réduisant leur consommation.
  • La seconde stratégie consiste à rechercher de nouveaux antibiotiques qui sont efficaces sur les bactéries résistantes. Développer un antibiotique efficace est un processus long et de plus en plus complexe. Il doit tuer les bactéries, tout en ayant des effets indésirables minimum sur le patient. Il ne doit pas être détruit rapidement par notre métabolisme et doit être actif au site de l’infection. L’apparition de bactéries résistantes pour cette nouvelle molécule doit être un phénomène exceptionnel.
    Il est nécessaire d’éviter l’usage abusif ou excessif des antibiotiques, qui accélère le phénomène de résistance, action qui doit mobiliser chacun individuellement et dont se saisissent les pouvoirs publics, les professionnels de santé, le secteur des soins de santé. Il faut souligner que l’effet négatif, à long terme, de la consommation d’antibiotiques lorsqu’ils ne sont pas nécessaires est à la fois individuel et collectif. Ce contrôle des antibiotiques ne se limite pas à la médecine humaine mais aussi au secteur animal et en particulier à l’élevage. D’après l’OMS, la moitié des antibiotiques sont, dans le monde, destinés aux animaux. Dans de nombreux pays, des antibiotiques en dose faible sont toujours donnés aux animaux d’élevage pour accélérer leur croissance et leur prise de poids. Cette pratique, interdite dans l’Union Européenne contribue au développement de résistances qui peuvent ensuite être transmises à l’homme. En France, le plan ÉcoAntibio, mis en place en 2011, a permis en cinq ans une diminution de 20 % de l’exposition globale des animaux aux antibiotiques.

L’hygiène est toujours un moyen d’éviter les infections, et donc les traitements antibiotiques a posteriori. Les phénomènes de résistance surviennent dans tous les pays du monde mais sont surtout observés dans les pays où les niveaux d’hygiène sont faibles. En France, un contrôle très précis du portage des BMR est réalisé dans les hôpitaux lors de l’arrivée d’un nouveau patient. Ces analyses de laboratoire associées à des règles très strictes d’hygiène permettent de limiter les cas épidémiques.

Rappelons que la vaccination contre les infections bactériennes est un moyen d’éviter la maladie, donc le traitement antibiotique éventuel, qui pourrait se révéler inefficace du fait d’une antibiorésistance. Elle permet également d’éviter l’effet indésirable des antibiotiques sur notre microbiome. Le vaccin contre le pneumocoque a permis par exemple une diminution très significative de la résistance aux antibiotiques pour cette espèce.

Face à l’augmentation des résistances bactériennes aux antibiotiques et à la difficulté de concevoir de nouvelles molécules efficaces des stratégies alternatives sont envisagées. La phagothérapie connaît depuis quelques années un regain d’intérêt de la communauté scientifique. Cette alternative à l’utilisation des antibiotiques est une voie intéressante qui consiste à éliminer les bactéries grâce à des virus spécifiques (appelés phages) tuant sphériquement les bactéries d’une espèce. Cette technique ciblée résulte de la découverte, en 1917, à l’Institut Pasteur, des bactériophages par le microbiologiste Félix d’Hérelle.

Un plan d’action mondial, lancé par l’OMS en mai 2015, vise à préserver notre capacité de prévenir et traiter les maladies infectieuses à l’aide de médicaments sûrs et efficaces. Il consiste à :

  • améliorer la sensibilisation et la compréhension du phénomène de résistance aux antimicrobiens ;
  • renforcer la surveillance et la recherche ;
  • réduire l’incidence des infections ;
  • optimiser l’usage des agents antimicrobiens ;
  • consentir des investissements durables pour combattre la résistance aux antimicrobiens.
    A l’Institut Pasteur

Le Réseau international des instituts Pasteur, dont l’Institut Pasteur à Paris, est impliqué sur toutes les composantes de la recherche sur les antibiotiques et sur la résistance à ces médicaments. Au travers de ce réseau, ils contribuent à la surveillance globale de la résistance et développent des programmes de recherche pour comprendre et modéliser la dissémination des souches résistantes ainsi que le lien entre résistance et virulence.

Ces programmes associent l’épidémiologie, la génomique et la bioinformatique pour non seulement décrire ces phénomènes, mais en disséquer les mécanismes. Des laboratoires étudient également les mécanismes d’échange de gènes de résistance entre les bactéries. Pour trouver de nouveaux antibiotiques, des équipes pasteuriennes étudient la biosynthèse de l’enveloppe bactérienne, qui représente une cible privilégiée de nombreux antibiotiques, et recherchent de nouvelles cibles. Ces connaissances sont la base pour la recherche de molécules actives dans des banques de molécules de structure très diverses ou parmi des produits naturels. L’Institut Pasteur développe aussi des stratégies de lutte alternatives pour cibler les BMR comme la phagothérapie, les peptides antimicrobiens ou le détournement du système CRISPR, véritable système immunitaire bactérien, pour tuer spécifiquement les bactéries résistantes.

Le programme de recherche Combattre la résistance aux antibiotiques rassemble plus de 40 équipes multidisciplinaires du Réseau international des instituts Pasteur. Ces projets de lutte contre la résistance sont organisés autour de sept axes principaux de recherche.

  • Epidémiologie – santé mondiale et modélisation mathématique de la dissémination de la résistance aux antibiotiques.
  • Génomique de la résistance aux antibiotiques et transmission horizontale des déterminants génétiques.
  • Mécanismes in vitro et in vivo de résistance.
  • Découverte de nouvelles cibles et caractérisation des cibles des antibiotiques.
  • Screening de collections de molécules et découverte de nouveaux antibiotiques.
  • Identification de composés naturels pour lutter contre les bactéries multirésistantes.
  • Stratégies alternatives aux antibiotiques.
    Des cours sont dispensés à l’Institut Pasteur, dans le cadre de sa mission de transmission des savoirs :
  • Cours « Résistance bactérienne aux antibiotiques (2017) »
  • Cours international sur la résistance aux antibiotiques
    Pour en savoir plus : La résistance aux antibiotiques : une maladie émergente – vidéo sur la chaine Youtube de l’Institut Pasteur (Institut Pasteur et Sup’Biotech)

Sources : OMS, Santé Publique France.
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Stage de M2 sur l’anaphylaxie peranesthésique aux curares à l’Institut Pasteur à Paris - AJAR Paris - IDF

Source : https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/resistance-aux-antibiotiques

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Dossier sur les anticorps monoclonaux


Contenu du dossier sur les anticorps monoclonaux

A.Introduction de l’article Wikipédia sur l’anticorps monoclonal

B.Anticorps monoclonaux : les médicaments du futur ? Dr François Resplandy Pharmacien - Mis à jour le 27 juin 2014 - Validation médicale : 27 juin 2014 Dr Jesus Cardenas Allergologue – Document ‘doctissimo.fr’

C. Traitement du covid-19 par anticorps monoclonaux Par Jean-François Balavoine - Rev Med Suisse 2020 ; volume 16. 2310-2311

D.Les anticorps monoclonaux d’après le document ‘vidal.fr/medicaments’ - Mis à jour : Mardi 18 février 2020

E.Traitement par anticorps monoclonaux contre la protéine spicule du SARS-CoV-2 - Publié le 24.02.21 – Document officiel français ‘solidarites-sante.gouv.fr’

F.Les anticorps monoclonaux, un traitement contre le Covid-19 en question Par Audrey Dufour, le 04/03/2021

G.Anticorps monoclonaux : imbroglio autour d’un médicament risqué mais poussé par l’État - Par Stéphanie Benz - Ppublié le 03/03/2021 à 06:00 – Article réservé aux abonnés - Document ‘lexpress.fr’ Actualité Sciences

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    • Introduction de l’article Wikipédia sur l’anticorps monoclonal
      Les anticorps monoclonaux sont des anticorps produits naturellement par une même lignée de lymphocytes B activés ou plasmocytes, reconnaissant le même épitope d’un antigène. Afin de pouvoir être utilisés comme thérapie, ils sont produits grâce à une cellule issue de la fusion entre un lymphocyte B et une cellule cancéreuse (myélome) appelée hybridome.

Sommaire

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    • Anticorps monoclonaux : les médicaments du futur ? Dr François ResplandyPharmacien - Mis à jour le 27 juin 2014 - Validation médicale : 27 juin 2014 Dr Jesus CardenasAllergologue – Document ‘doctissimo.fr’
      Les biotechnologies permettront de créer les médicaments de demain : thérapie génique, synthèse de molécules naturelles (presque) parfaites, anticorps monoclonaux, etc. Autant de termes barbares qui nous inquiètent par ignorance. Aujourd’hui, un certain nombre de médicaments contiennent des anticorps monoclonaux. Doctissimo lève le voile sur ces substances, leurs avantages et inconvénients.

Les anticorps sont des protéines produites par notre organisme pour le protéger des substances étrangères qui y pénètrent appelées antigènes. Ainsi, pour quasiment chaque molécule étrangère qui pénètre notre corps correspond un ou des anticorps.

Les défenseurs de l’organisme

Concrètement, lorsqu’ un microbe ou une molécule pénètre notre organisme, une partie sera reconnue comme étant un antigène par certains globules blancs. Il s’en suit une cascade d’événements qui aboutit à la production d’un anticorps spécifique. Ce dernier, libéré dans la circulation sanguine, reconnaît son antigène et s’y fixe. Ensuite, accroché sur sa cible, l’anticorps va permettre l’activation de processus de destruction du microbe ou d’inactivation de la molécule. Dans la réalité, il existe plusieurs anticorps pour une même molécule chacun ayant une spécificité pour une zone donnée de celle-ci.

Jusqu’à l’arrivée de la technique des anticorps monoclonaux, il était donc très difficile de produire, d’isoler et de purifier des anticorps tous réellement identiques. En thérapeutique, des mélanges d’anticorps sont utilisés depuis longtemps. Ce sont par exemple les sérums antitétaniques ou encore contre les morsures de serpent. Ces mélanges sont réalisés en inoculant des antigènes (toxine tétanique, substances toxiques des venins de serpent) à un animal (souvent le cheval). Ce dernier va s’immuniser et fabriquer des anticorps contre l’antigène reçu mais ces anticorps ne seront pas tous identiques. On récupère ensuite un mélange d’anticorps que l’on peut utiliser chez l’homme pour le protéger rapidement avant que son propre système immunitaire réagisse. Le problème majeur de ces sérums est la difficulté à garantir une composition et donc une efficacité constante. De plus, ces substances provoquent parfois des réactions allergiques très graves.

Anticorps monoclonaux, kesako ?

Un anticorps monoclonal est un anticorps qui a été fabriqué par une seule et même cellule, clonée en plusieurs milliers de cellules identiques. A la différence des anticorps jusque-là produits qui étaient des mélanges d’anticorps proches mais différents.

La spécificité des anticorps en fait leur intérêt thérapeutique. La plupart des médicaments ’traditionnels’ sont actifs aussi grâce à cette particularité : ils vont agir sur une cible et provoquer une réaction. Encore faut-il trouver la molécule qui va se fixer sur la cible voulue et agir dans le sens souhaité. Lorsqu’on connaît la molécule sur laquelle on veut agir, il est relativement simple de créer des anticorps qui vont se fixer sur celle-ci. Il suffit de l’injecter à une souris qui va s’immuniser et produire des anticorps. Après purification des cellules qui produisent l’anticorps voulu, on les traite pour les transformer en cellules cancéreuses qui vont se diviser à l’infini ou presque. On obtient donc énormément de cellules identiques capables de produire le même anticorps en grande quantité. C’est une seule et même cellule qui a été cloné au départ d’où l’appellation d’anticorps monoclonal.

Une fois l’anticorps spécifique obtenu, il faut encore déterminer la façon dont il va agir sur sa cible. Première technique utilisée : un atome radioactif est fixé en laboratoire sur l’anticorps. Une fois injecté dans l’organisme et fixé sur sa cible, le rayonnement entraîne la mort des cellules alentour. Autre possibilité, utiliser les effecteurs naturels du système immunitaire. Une fois l’anticorps fixé, ces effecteurs, déjà présents dans la circulation, vont entraîner la mort des cellules qui portent l’antigène cible. Ces techniques permettent de profiter pleinement du ciblage précis qu’offrent les anticorps monoclonaux.

En cancérologie notamment, ce type d’effet est très recherché pour agir directement et plus ou moins spécifiquement sur les cellules d’une tumeur cancéreuse. Ils servent en quelque sorte de marqueurs pour indiquer à l’organisme quelles sont les cellules à éliminer.

Dans le cancer du sein, l’Herceptin (trastuzumab) est déjà disponible depuis quelques années. C’est un anticorps monoclonal dirigé contre le récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain (HER2) qui est surexprimé à la surface des cellules cancéreuses dans 20 à 30 % des cancers primitifs du sein. Après sa fixation sur le récepteur HER2, le système immunitaire prend le relais pour détruire les cellules tumorales.

Dans certains lymphomes, le Mabthera permet de bloquer la prolifération pathologique des lymphocytes B. Administré en association avec la chimiothérapie, ce médicament permet d’augmenter la survie des malades.

Source : https://www.doctissimo.fr/html/medicaments/2004/0130/sa_7423_anticorps_monoclonaux.htm

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    • Traitement du covid-19 par anticorps monoclonaux Par Jean-François Balavoine - Rev Med Suisse 2020 ; volume 16. 2310-2311
      L’utilisation des anticorps monoclonaux dirigés contre la protéine « spike » du SRAS-CoV-2 semble prometteuse et est en cours d’évaluation aussi bien dans un objectif de prévention que de traitement. L’étude décrite ici montre les résultats provisoires d’un essai thérapeutique de phase 2 parrainé par l’industrie (BLAZE-1). Les investigateurs ont randomisé 452 patients ambulatoires atteints de Covid-19 avec des symptômes légers ou modérés. Ils ont reçu une seule perfusion intraveineuse de placebo ou l’une des trois doses de l’anticorps monoclonal expérimental (non approuvé par la FDA) LY-CoV555 (700, 2800 ou 7000 mg).

Photo - La diminution moyenne de la charge virale logarithmique entre le départ et le jour 11 (critère d’évaluation principal) dans l’ensemble de la population était de -3,81. La charge virale logarithmique a diminué de -0,53 de plus, entraînant une charge 3,4 fois plus faible, avec 2800 mg d’anticorps qu’avec le placebo, ce qui est une différence significative. La baisse de la charge virale n’a pas différé significativement entre les autres doses d’anticorps et le placebo. Les scores de gravité des symptômes étaient légèrement inférieurs dans les groupes d’anticorps regroupés par rapport au groupe placebo. L’hospitalisation liée au Covid-19 était de 1,6 % (5/309) dans le groupe anticorps et de 6,3 % (9/143) dans le groupe placebo. Parmi les participants âgés de 65 ans ou plus ou ayant un indice de masse corporelle ≥ 35, il a été mis en évidence que seulement 4 % du groupe anticorps ont été hospitalisés par rapport à 15 % dans le groupe placebo.

Commentaire : Un anticorps monoclonal a la capacité d’accélérer la clairance du SRAS-CoV-2 chez les patients ambulatoires atteints de Covid-19. Trop peu d’hospitalisations sont survenues pour confirmer un bénéfice clinique. Mais la piste est plus qu’intéressante surtout si l’on estime que sans une aide issue des connaissances biologiques et technologiques – vaccin, anticorps monoclonaux, antivirus, etc.) il sera difficile, voire illusoire, de contrôler cette pandémie. Concernant les anticorps monoclonaux, de nombreuses questions demeurent comme la chronologie adéquate dans le déroulement de la maladie (les phases tardives rendent probablement inefficaces leur utilisation). Faudra-t-il les associer à d’autres agents thérapeutiques ? Reste un gros obstacle : la difficile production à grande échelle des anticorps rend cette approche plus intéressante que facilement applicable.

La Revue Médicale Suisse et le Covid-19

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Bibliographie : P Chen A Nirula B Heller 10.1056/NEJMoa2029849. CoV-2 Neutralizing Antibody LY-CoV555 in Outpatients with Covid-19. New Engl J Med 2020 [Medline]

Contact auteur : Jean-François Balavoine Place du Manoir 12 1223 Cologny

2020 © Médecine & Hygiène – Source : https://www.revmed.ch/RMS/2020/RMS-N-716/Traitement-du-covid-19-par-anticorps-monoclonaux

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    • Les anticorps monoclonaux d’après le document ‘vidal.fr/medicaments’ - Mis à jour : Mardi 18 février 2020
      Les anticorps dits « monoclonaux » sont des anticorps fabriqués par des cellules en culture pour traiter des maladies spécifiques. Plus de 30 anticorps monoclonaux sont commercialisés en France aujourd’hui dans le traitement de maladies inflammatoires chroniques (telles que la maladie de Crohn, la polyarthrite rhumatoïde, le psoriasis, etc.), de cancers et du rejet de greffe. Ils ont révolutionné la prise en charge de nombreuses maladies.

Qu’appelle-t-on anticorps monoclonaux ?

Les anticorps sont les protéines de défense que notre système immunitaire produit lorsqu’il est exposé à un micro-organisme infectieux (ou un vaccin). Les anticorps reconnaissent précisément un virus ou une bactérie, s’y attachent et le signalent ainsi au reste du système immunitaire qui va se charger de l’éliminer. Ils peuvent également empêcher le micro-organisme de se reproduire, voire entraîner directement sa destruction.

Les anticorps peuvent également reconnaître des cellules étrangères (par exemple après une greffe) ou s’attaquer par erreur à des cellules du corps (dans les maladies dites « auto-immunes » comme le lupus érythémateux ou la sclérose en plaques).

Les anticorps dits « monoclonaux » sont des anticorps fabriqués spécifiquement pour traiter une maladie. Ils sont produits par des cellules (il peut s’agir d’une bactérie, d’une levure ou d’une cellule de mammifère) qui ont été sélectionnées et cultivées pour leur capacité à produire un anticorps particulier. Celui-ci a d’abord été obtenu en exposant des cellules immunitaires rigoureusement identiques (un clone cellulaire) à une protéine dite « protéine cible » contre laquelle ce clone a fabriqué un anticorps, comme dans une réaction immunitaire.

À titre d’exemple, si on expose ces cellules immunitaires à une protéine nécessaire à la reproduction de cellules cancéreuses, l’anticorps obtenu va se fixer sur cette protéine, l’empêcher de remplir son rôle (par exemple en la masquant) et perturber la croissance de la tumeur. Avec les anticorps monoclonaux, on peut ainsi neutraliser de manière très précise une protéine sans affecter les autres.

Tous les anticorps monoclonaux ont une dénomination qui se termine par mab (qui vient de l’abréviation Monoclonal AntiBodies) : adalimumab, dénosumab, infliximab, ustékinumab, etc.

Qu’appelle-t-on protéines de fusion ?

Les protéines de fusion sont des protéines produites par biotechnologies qui se fixent sur les récepteurs situés sur la membrane de certaines cellules. Elles contiennent des éléments d’anticorps, mais associés à une protéine capable de bloquer ces récepteurs. Leur nom se termine le plus souvent par le suffixe « -cept » (pour récepteur). Elles sont prescrites dans le traitement de certaines maladies inflammatoires ou de cancers, et en ophtalmologie (par exemple, dans le traitement de la DMLA ou de l’œdème maculaire diabétique).

Les domaines d’application des anticorps monoclonaux

Plus de 30 anticorps monoclonaux sont commercialisés en France aujourd’hui dans le traitement de maladies inflammatoires chroniques (telles que la maladie de Crohn, la polyarthrite rhumatoïde, le psoriasis, etc.), de cancers et du rejet de greffe.

Les anticorps monoclonaux dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques

Les maladies inflammatoires dites « chroniques » sont essentiellement des maladies auto-immunes (ou dans lesquelles l’auto-immunité joue un rôle). Dans ces maladies, le système immunitaire réagit de manière anormale en s’attaquent à des cellules du corps auxquelles il ne devrait pas être sensible.

Il peut attaquer :

  • les cellules des articulations, des ligaments ou des tendons comme dans la polyarthrite rhumatoïde ou la spondyloarthrite ;
  • les cellules de la peau comme dans le psoriasis ou le lupus ;
  • les fibres nerveuses comme dans la sclérose en plaques ;
  • les cellules de l’intestin comme dans la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, etc.
    Les anticorps monoclonaux développés pour traiter ces maladies ont pour cible des protéines qui sont impliquées dans cette réaction immunitaire anormale. En neutralisant ces protéines, il est possible de réduire voire de bloquer l’aspect auto-immun de la maladie. Par exemple, plusieurs biothérapies à base d’anticorps monoclonal visent à neutraliser l’action d’un médiateur de l’immunité appelé Tumor Necrosis Factor Alpha (TNF alpha). Ces anticorps peuvent soit neutraliser le TNF alpha, soit se fixer sur la protéine de la membrane cellulaire sur laquelle doit se fixer le TNF alpha pour agir (le « récepteur membranaire »).

D’autres anticorps visent l’interleukine 6 (un autre médiateur de l’immunité) ou certaines cellules immunitaires (par exemple les lymphocytes B-CD20). Dans tous les cas, les anticorps monoclonaux agissent comme un grain de sable dans l’engrenage de la réaction immunitaire.

Les anticorps monoclonaux dans le traitement des cancers

Les anticorps monoclonaux utilisés dans le traitement des cancers ont divers modes d’action. Certains visent à neutraliser des substances nécessaires à la croissance des tumeurs (les facteurs de croissance, par exemple le facteur de croissance épidermique humain (EGFR)). D’autres se fixent sur des récepteurs membranaires et bloquent la prolifération de ces cellules cancéreuses en perturbant la communication entre cellules. D’autres enfin empêchent la formation des nouveaux vaisseaux sanguins dont la tumeur a besoin pour grossir.

Il est également possible d’attacher une molécule de chimiothérapie sur un anticorps qui reconnaît les cellules cancéreuses. Ainsi, la chimiothérapie est amenée au plus près de sa cible. On parle alors d’« anticorps conjugués ».

En fonction de leur indication, les anticorps monoclonaux contre le cancer peuvent être utilisés seuls ou en association avec des médicaments de chimiothérapie « classique ». Dans certains cas, les anticorps monoclonaux augmentent considérablement l’efficacité de la chimiothérapie.

Aujourd’hui, une dizaine d’anticorps monoclonaux contre le cancer sont prescrits en pratique quotidienne et plus de 150 sont en développement.

Qu’appelle-t-on thérapies ciblées ?

Dans le contexte du traitement des cancers, les anticorps monoclonaux utilisés comme biothérapie sont souvent désignés sous le terme de « thérapies ciblées », parce qu’ils ciblent une protéine très particulière impliquée dans le développement du cancer en question. Ce terme n’est qu’une autre manière de désigner un médicament de biothérapie utilisant un anticorps monoclonal. On pourrait parler de thérapie ciblée pour tous les anticorps monoclonaux, mais ce terme n’est habituellement employé que dans le contexte du cancer.

Les particularités d’usage des anticorps monoclonaux

Parce que ce sont des protéines qui, prises par voie orale, seraient détruites par les sucs digestifs, les biothérapies en général, et les anticorps monoclonaux en particulier, doivent être injectés sous la peau ou en perfusion intraveineuse selon les traitements. Ce sont des médicaments qui, du fait de leur technicité et de leur coût élevé, sont prescrits à l’hôpital et souvent administrés en hospitalisation de jour, en particulier pour les formes intraveineuses.

Les anticorps monoclonaux qui interfèrent avec le système immunitaire (dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques) peuvent augmenter la vulnérabilité à certaines maladies et justifient une surveillance rapprochée. De plus, avant leur prescription, le médecin doit s’assurer de l’absence de maladies infectieuses (prise de sang, radiographie du thorax, dépistage de la tuberculose et des hépatites virales B et C, etc.) ou de risque particulier de cancers de la peau (avec un contrôle par un dermatologue). Il s’assure également que la patient est à jour de ses vaccinations avant de débuter le traitement par ces anticorps monoclonaux.

Enfin, en général, l’administration de ces traitements ne doit pas se faire chez la femme enceinte ou qui allaite, mais des exceptions existent. Une contraception efficace est parfois nécessaire chez les personnes en âge de procréer pendant le traitement pour éviter d’exposer le fœtus à ces biothérapies.

Biomédicaments et soins dentaires

Les anticorps monoclonaux qui agissent sur le système immunitaire exposent à un risque d’infections graves : leur utilisation ne peut se faire que lorsque le médecin a éliminé ce qui pourrait permettre à des germes de pénétrer dans l’organisme, notamment d’éventuelles infections buccodentaires.

Lors de soins usuels (caries, détartrage), pensez à prévenir votre dentiste que vous êtes traités avec un anticorps monoclonal. Un traitement antibiotique en prévention peut être prescrit. Lors de soins dentaires plus importants, tel qu’une extraction dentaire, il peut être nécessaire d’interrompre le traitement par anticorps monoclonal. De plus, le dénosumab, utilisé pour traiter notamment l’ostéoporose, nécessite un examen dentaire et des soins préventifs éventuels avant de débuter le traitement.

Sources et références – Accès > https://www.vidal.fr/medicaments/utilisation/biotherapie-biosimilaire/anticorps-monoclonaux.html

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    • Traitement par anticorps monoclonaux contre la protéine spicule du SARS-CoV-2 - Publié le 24.02.21 – Document officiel français ‘solidarites-sante.gouv.fr’
      Les premiers traitements à base d’anticorps monoclonaux ayant une activité neutralisante dirigée contre la protéine spicule du SARS-CoV-2 seront très prochainement disponibles en France.

Ce traitement complétera les mesures thérapeutiques déjà mises en place pour traiter les patients susceptibles de développer des formes graves de la Covid-19.
L’administration d’anticorps monoclonaux, en empêchant la pénétration du virus dans les cellules et ainsi en luttant contre sa réplication pourrait neutraliser le virus à la phase précoce de l’infection.

La liste des établissements disposant d’un stock de ce médicament sera mise en ligne sur www.sante.fr à compter du 1er mars 2021.

Retrouvez plus d’informations dans l’infographie ci-dessous
J’ai la Covid-19 : mon parcours pour mon traitement par anticorps monoclonaux

Retrouvez l’avis de l’ARNS sur l’évaluation de l’utilisation des anticorps monoclonaux antiviraux dirigés contre le SARS-CoV-2 :

PDF Réponse de l’ANRS | Maladies Infectieuses Émergentes au ministère des (...) Téléchargement (1.2 Mo)

PDF Addendum à la Réponse de l’ANRS | Maladies Infectieuses Émergentes au ministère (...) Téléchargement (493.1 ko)

Source : https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/coronavirus/tout-savoir-sur-la-covid-19/article/traitement-par-anticorps-monoclonaux

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Voir également :


    • Les anticorps monoclonaux, un traitement contre le Covid-19 en question Par Audrey Dufour, le 04/03/2021
      Explication - Autorisés en France depuis la fin février 2021, les traitements à base d’anticorps monoclonaux interrogent sur leur efficacité, les coûts et les risques.

Par Audrey Dufour, le 04/03/2021 à 16:33. Modifié le 04/03/2021 à 18:26 – Accès conditionnel - Source : https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/anticorps-monoclonaux-traitement-contre-Covid-19-question-2021-03-04-1201143804

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    • Anticorps monoclonaux : imbroglio autour d’un médicament risqué mais poussé par l’État - Par Stéphanie Benz - Ppublié le 03/03/2021 à 06:00 – Article réservé aux abonnés - Document ‘lexpress.fr’ Actualité Sciences
      La commande par le gouvernement du bamlanivimab a provoqué une levée de boucliers des pharmacologues et des infectiologues. Au point que les pouvoirs publics ont déjà en partie rétropédalé. Reste une question : pourquoi le gouvernement a-t-il autorisé un médicament sans preuve d’efficacité et pire, risquant de faire émerger de nouveaux variants ?

Photo - Les anticorps en monothérapie peuvent contribuer à la sélection de variants résistants. Science Photo Library via AFP

Disons-le d’emblée : les anticorps monoclonaux représentent une réelle lueur d’espoir. Les immunologues comme les infectiologues attendent avec impatience l’arrivée de ces traitements innovants, car ils pourraient être très utiles pour la prise en charge des patients fragiles récemment infectés par le Covid-19 et à haut risque de s’aggraver. Mais au sein de cette nouvelle famille de médicaments, tous les produits ne se valent pas. Dans les essais cliniques en cours, certains accumulent les signaux positifs quant à leur efficacité, tandis que d’autres, pas du tout. Et, de façon très étonnante, le médicament que les pouvoirs publics ont choisi d’autoriser en premier, le bamlanivimab de la compagnie Eli Lilly, est celui qui pose le plus de questions. 

’Quand la direction générale de la santé nous a interrogés en janvier sur ce produit, nous avions dit que nous ne voyions vraiment aucune raison de se précipiter, qu’il valait mieux attendre des données convaincantes, voire l’arrivée d’autres anticorps monoclonaux’, raconte Pierre Tattevin, le président de la Spilf, la société de pathologie infectieuse de langue française. Pourtant, les pouvoirs publics se sont précipités. Quelques semaines plus tard, le 22 février, c’est bien pour le bamlanivimab que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) délivre une autorisation temporaire d’utilisation, à destination des plus de 80 ans et des personnes immunodéprimées du fait de maladies ou de soins (chimiothérapie, greffes...). Le jeudi 25 février en fin de journée, le ministre de la santé Oliver Véran a donc pu annoncer en grande pompe, lors d’un point presse, l’achat par la France ’de milliers de doses de ce traitement’, déjà distribué ’dans 83 centres hospitaliers’, et présenté comme ’une solution pour renforcer notre arsenal anti-Covid’. 

Y a-t-il eu une mauvaise circulation de l’information ? Était-il trop tard pour modifier l’ordre du jour de la conférence de presse ? Toujours est-il que le jour même, les experts de l’ANRS-maladies infectieuses émergentes (ANRS-MIE), qui conseillent le gouvernement sur le choix des traitements innovants, avaient alerté les services d’Olivier Véran d’un ’élément de préoccupation’ sur ce médicament. Et non des moindres : le risque qu’il fasse émerger de nouveaux variants, comme ils l’ont ensuite relaté dans un courrier adressé au ministère. C’est le laboratoire lui-même qui avait prévenu les experts. ’Nous sommes dans une période très mouvante, et quand nous avons eu ces nouvelles informations, nous avons indiqué qu’il conviendrait de resserrer le type de malade pouvant bénéficier de ce médicament, et d’accroître la surveillance des patients traités, de manière à ne pas laisser émerger de variants’, rapporte la Pr Brigitte Autran, qui dirige le groupe de réflexion sur les anticorps monoclonaux au sein de l’ANRS-MIE. 

Inquiétudes des infectiologues

Ce risque était connu. Les patients immunodéprimés sont ceux qui ont le plus besoin de ces anticorps de synthèse puisqu’ils sont incapables de fabriquer eux-mêmes leurs propres défenses, mais c’est aussi chez eux que ces produits sont le plus susceptibles d’entraîner l’apparition de variants. Et, de fait, un certain nombre d’infectiologues s’alarmaient déjà depuis plusieurs jours du choix des pouvoirs publics : ’Quand nous avons vu arriver le texte de l’agence du médicament, avec un public cible qui ne nous semblait pas approprié, nous nous sommes réunis entre spécialistes, et nous avons décidé de suggérer que ce médicament soit prescrit uniquement au cas par cas, à titre compassionnel et après une concertation entre médecins pour chaque patient’, explique la Pr Karine Lacombe, chef du service d’infectiologie de l’hôpital Saint-Antoine (APH-HP) à Paris qui, pour sa part, a décidé qu’elle l’utiliserait probablement très peu, en attendant l’arrivée prochaine d’autres traitements. 

Résultat de ces alertes, le ministère de la santé et l’ANSM ont rectifié en partie le tir. Le samedi 27 février 2021, deux jours après l’annonce d’Oliver Véran, l’administration annonce que les malades traités devront rester à l’hôpital pour garantir leur isolement, et faciliter la surveillance de l’évolution des virus dans leur organisme. ’En clair, nous allons nous retrouver à hospitaliser des patients alors que le but, avec ce traitement, était justement d’éviter l’aggravation et l’hospitalisation’, ironise le Pr Pierre Tattevin. En revanche, la liste des patients potentiellement éligibles n’est réduite qu’à la marge, contrairement au souhait de certains infectiologues : ’Cette question reste à trancher’, confirme le Pr Gilles Pialoux, chef de service d’infectiologie de l’hôpital Tenon à Paris. Cet expert regrette par ailleurs ’que ce médicament n’ait pas été testé sur la population ciblée : dans un des essais, seul 10% des patients inclus ont plus de 65 ans, alors que ce produit s’adresse pour l’instant notamment aux plus de 80 ans’. 

Le ministère, en attendant, ne ménage pas ses efforts pour encourager les hôpitaux à utiliser ce médicament. ’Tous les CHU ont été contactés pour se tenir prêts à le proposer, mais personne n’est vraiment emballé, car derrière nous savons que nous aurons d’autres médicaments plus intéressants qui vont arriver rapidement’, raconte encore le Pr Tattevin. Ces traitements, dont les premiers sont attendus pour la mi-mars, combinent deux anticorps monoclonaux. Ils ont l’avantage de moins faciliter l’émergence de variants, mais aussi de présenter des preuves d’efficacité un peu plus solides que le bamlanivimab. 

Une décision plus politique que scientifique

Car c’est l’autre problème de ce médicament : non seulement il est potentiellement dangereux, mais en plus, rien à ce stade ne démontre qu’il apporte un quelconque bénéfice aux patients. Quand l’autorisation temporaire d’utilisation a été publiée, quelques pharmacologues se sont penchés sur les données disponibles pour appuyer la mise à disposition du produit. Et ce qu’ils ont découvert les a sidérés : ’Une autorisation temporaire d’utilisation délivrée sur un niveau de preuve aussi faible, c’est probablement du jamais-vu’, dénonce le Pr Mathieu Molimard, chef de service de pharmacologie clinique au CHU de Bordeaux. La dérive leur a même paru si importante que pour la première fois de son histoire, la société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT), qui rassemble et représente ces experts, s’est fendue d’un communiqué de presse. 

’C’est exactement la même chose que ce que l’on a vu avec l’hydroxychloroquine l’an dernier’

Qu’en est-il ? Les données proviennent d’une étude de phase 2, à petite échelle, par nature purement exploratoire, indiquent ces experts : ’Le but de ce type de travail est d’obtenir des informations préliminaires afin de déterminer si le produit est suffisamment prometteur pour justifier la réalisation d’une étude de phase 3’. Portant sur un plus grand nombre de patients, celle-ci permettra d’évaluer l’efficacité du produit. S’il n’est pas forcément inhabituel de délivrer des autorisations d’utilisation temporaire sur des résultats de phase 2 encore faut-il qu’ils soient probants. Or, ce n’est pas du tout le cas ici, selon la SFPT : ’Aucune différence statistiquement significative n’a été obtenue sur le critère principal ou le critère le plus cliniquement pertinent (les hospitalisations), et ce quelle que soit la dose. Il est donc impossible de conclure à un quelconque effet du traitement (...) ou à un bénéfice clinique’. Sollicitée pour comprendre les raisons qui l’ont poussée à délivrer l’ATU dans ces conditions, l’ANSM n’a pas répondu à nos questions. 

’Il n’y a pas de médicaments sans risques. Ici, le politique a pris le pas sur la science. Or, c’est justement dans les moments de stress et de tension comme actuellement qu’il faut respecter la méthodologie, être rigoureux. Sinon, on va faire n’importe quoi. C’est exactement la même chose que ce que l’on a vu l’an dernier avec l’hydroxychloroquine’, martèle le Pr Molimard. Mais dans ces conditions, pourquoi ce médicament a-t-il bénéficié d’une autorisation temporaire ? ’Les agences sont en connexion directe avec le cabinet, et les Français ont besoin de bonnes nouvelles. Dans l’esprit du politique, les anticorps monoclonaux ont une place pour combler le vide d’ici à l’amélioration de la couverture vaccinale. C’est une façon d’occuper l’espace’, analyse un médecin. 

Plus de 1000 euros la dose

Mais cela n’explique pas la volonté du gouvernement de commander cet anticorps monoclonal en particulier quand d’autres, bénéficiant de données plus convaincantes, devraient arriver d’ici à la mi-mars, soit dans une quinzaine de jours. S’agissait-il de ne pas paraître à la traîne d’autres pays, comme l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui ont également acheté ce produit ? La France avait pourtant su se distinguer de ses voisins en ne commandant pas de remdesivir - à raison puisque celui-ci n’a finalement pas non plus réussi à montrer un réel bénéfice pour les patients. Dans ces conditions, y avait-il vraiment urgence ? ’Pour l’instant, nous n’avons rien d’autre à proposer aux malades à risque de s’aggraver, même s’il est vrai qu’il ne s’agit pas d’un traitement miracle. Mais il était prévu depuis longtemps que l’Etat en achète, et il y avait un calendrier de production et de mise à disposition des médicaments par les firmes : on ne pouvait pas avoir à notre disposition plus tôt la bithérapie de ce producteur’, explique le Pr Brigitte Autran. 

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Passeport vaccinal : les questions qui fâchent

Ces considérations économico-industrielles suffiront-elles à convaincre les médecins de prescrire ce produit à leurs patients ? Pas sûr. Aux Etats-Unis, où ce médicament a été autorisé plus rapidement qu’en France, les praticiens l’ont très majoritairement boudé. En France, les doses ont déjà été achetées par les pouvoirs publics. Le prix exact et les quantités commandées restent confidentiels, indiquent à la fois le ministère de la santé et Eli Lilly. Mais outre-Atlantique par exemple, ces produits ont été facturés un peu plus de 1000 euros la dose. A ce tarif-là, la facture sera lourde, surtout pour un produit sans efficacité démontrée... 

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Source : https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/anticorps-monoclonaux-imbroglio-autour-d-un-medicament-risque-mais-pousse-par-l-etat_2145966.html

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Transmis avec compléments par Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 06/03/2020

Site ISIAS = Introduire les Sciences et les Intégrer dans des Alternatives Sociétales

http://www.isias.lautre.net/

Adresse : 585 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

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