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"Qu’est-ce qu’un OGM ?" par Jacques Hallard

lundi 23 février 2009, par Hallard Jacques

OGM A – Qu’est-ce qu’un OGM ?

L’Union européenne, dans la directive 2001/18/CE définit un OGM comme « un organisme, à l’exception des êtres humains, dont le matériel génétique a été modifié d’une manière qui ne s’effectue pas naturellement par multiplication et/ou par recombinaison naturelle »

Un organisme génétiquement modifié (OGM) est un organisme vivant dont le patrimoine génétique a été modifié en laboratoire par différentes techniques dites de transgénèse, c’est-à-dire l’insertion ou l’inactivation dans le génome d’un organisme donné, d’un ou de plusieurs gènes, souvent des séquences complexes d’ADN, pouvant provenir d’organismes non apparentés : il n’y a pas de barrière d’espèces, et les associations génétiques peuvent être réalisées entre animaux, végétaux, bactéries, voire virus d’insectes (baculovirus).

Des OGM ont été réalisés chez les animaux, dont des animaux de laboratoire à des fins de recherche ou de productions de substances à usage pharmaceutique, des poissons, dont des salmonidés et des poissons d’ornement vendus dans le commerce. Chez des bactéries recombinées, ont a ainsi pu produire certains médicaments depuis les années 1980. La transgénèse, dont le mot a été créé en 1973 (c’est une technique relativement récente dans l’histoire des sciences), a concerné également des levures et un grand nombre d’espèces végétales, dont des arbres pour la production de pâte à papier, ainsi que des vignes et des espèces fruitières.

Au sein des biotechnologies, les OGM sont un domaine de recherche qui fait depuis les années 1990 l’objet de nombreux investissements en recherche et développement à partir de financements tant publics que privés.

De grands groupes transnationaux, comptés sur les doigts de la main et qui sont des opérateurs économiques très puissants, à la fois sur les secteurs des semences et des pesticides, ont procédé à une dissémination de semences d’OGM au niveau international avec quelques espèces de grande culture : soja, coton, maïs, colza et riz, notamment dans certains pays d’agriculture intensive : Etats-Unis, Canada, Argentine, Paraguay…

Les problèmes sont apparus vers 1996 avec la commercialisation aux États-Unis par l’ entreprise Monsanto du soja « Roundup ready », résistant à l’ herbicide non sélectif Roundup (matière active glyphosate), du maïs « Yield gard », résistant à la pyrale, un’insecte foreur de tige du maïs, et du coton « Bollgard ». C’est alors que l’association Greenpeace a lancé une campagne internationale contre la commercialisation des semences d’OGM dans le domaine de l’alimentation et contre leur dissémination dans l’environnement. Par la suite, certaines personnalités du monde scientifique et des militants du mouvement anti-OGM ont estimé que les précautions prises ne sont pas suffisantes et ils ont affirmé que les cultures en plein champs entraînent une pollution génétique, non maîtrisable et encore que la coexistence sur un même territoire, était impossible entre des filières de plantes OGM et de plantes non- OGM (telles qu’exigées dans la cahier des charges de l’agriculture biologique, par exemple).

Jusqu’en 2008 les principales espèces de plantes de la première génération d’OGM mis au commerce, concernaient essentiellement deux types de caractères génétiques :

* une résistance à des insectes : cette résistance est conférée aux plantes par des gènes codant une forme tronquée d’endotoxines protéiques dites Bt, fabriquées par certaines souches de Bacillus thuringiensis (bactéries vivant dans le sol). Il existe de multiples toxines, actives sur différents types d’insectes : par exemple, certaines plantes résistantes aux lépidoptères, tels que la pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis), portent des gènes de type Cry1(A).

* une résistance à un herbicide : il s’agit par exemple de gènes conférant une tolérance au glyphosate, dans la spécialité Roundup de Monsanto), ou encore au glufosinate d’ammonium (dans le Basta, etc…).
des variétés de plantes OGM cumulent également les deux caractères ci-dessus.

Vu les énormes enjeux financiers que représentent les marchés des semences d’OGM, des pressions très fortes sont exercées à la fois auprès des prescripteurs de ces variétés, et, au niveau des états et de l’Union Européenne par exemple, auprès des organismes de réglementation et des diverses personnalités politiques, pour que ce matériel OGM puisse être diffusé commercialement sans entraves, dans toutes les zones de culture appropriées, dans les pays les plus solvables, ce qui représente les conditions d’une rentabilité maximale pour les entreprises obtentrices et distributrices qui peuvent à la fois faire des profits sur les semences et sur les pesticides dont l’usage va de pair.

Au plan technique, de nombreux déboires ont été rapportés avec la culture des OGM, infirmant les dire des partisans des OGM : inefficacité progressive des gènes Bt pour contrôler les insectes, émergence de formes d’herbes qui résistent à l’herbicide qui était censé les détruire, faiblesse des rendements agricoles, et moindre revenu net, avec des contraintes juridiques fortes exercées sur les agriculteurs. La preuve de l’instabilité génétique des OGM testés a été apportée par plusieurs équipes de recherche, mais aucune suite n’y a été donnée et cela n’a pas été pris en compte.

Au plan sanitaire, un quantité de preuves ont été apportées, tan sur les êtres humains (allergies) que chez des animaux (mortalité) et le devenir de l’ADN transgéniques chez ceux-ci, après consommation de dérivés d’OGM, aurait dûêtret pris en compte par les autorités concernées. Quelques trop rares expérimentations de laboratoire,
pratiquées par des organismes de recherche publics, confirment les risques potentiels de la consommation à partir des essais réalisés chez des rongeurs. Des pois transgéniques qui produisent un oedème des nodules lymphatiques, avec une toxicité d’un nouveau type lorsqu’une protéine banale est consommée en même temps que l’OGM. 

Du soja transgénique qui réduit la croissance des animaux, provoque une mortalité précoce de la moitié des adultes et une stérilité complète chez les individus qui en réchappent.

Avec des maïs OGM, une réduction de croissance et une baisse de la fertilité qui peut se faire sentir de façon significative à la troisième et à la quatrième générations dans les descendances d’animaux nourris avec ce maïs OGM. Ce dernier est encore responsable d’une perturbation du système immunitaire des jeunes souris et des plus âgées au cours de l’expérimentation.

Enfin les atteintes à l’environnement, qui résultent par exemple de la culture de maïs OGM sur un territoire donné, a été bien décrit à partir des observations faites dans l’Indiana, où cette plante a été cultivée depuis une décennie : la toxine Bt se retrouve dans les débris végétaux, dans les sols et dans les eaux de ruissellement. Résultat : la flore aquatique est affectée ; la croissance et la mortalité d’insectes comme les phryganes sont responsables d’une perturbation du milieu aquatique et de la faune en général dans de tels territoires…

21 février 2009

Jacques Hallard, Ing.CNAM, consultant indépendant. Adresse : 19 Chemin du Malpas F.13940 Mollégès. Courriel ; jacques.hallard921@orange.fr