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"Philosophes et soignants à la tâche : la pandémie de Covid-19 et le confinement furent une extraordinaire matière à penser pour les philosophes et les soignants" par Jacques Hallard

mardi 14 juillet 2020, par Hallard Jacques



ISIAS Philosophie Santé Education

Philosophes et soignants à la tâche : la pandémie de Covid-19 et le confinement furent une extraordinaire matière à penser pour les philosophes et les soignants, qui étaient à la peine, disposent d’enseignements et formations pour les aider en éthique, humanités et santé, notamment les travaux de Cynthia Fleury philosophe psychanalyste et professeure au CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers)

Jacques Hallard , Ingénieur CNAM, site ISIAS – 11/07/2020

{{}}Plan : Avant-propos {{}}Introduction Sommaire Auteur

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Avant-propos

La philosophe belge Isabelle Stengers (photo) considère, dans un entretien au journal « Le Monde » du 19 juin 2020, que « la crise sanitaire a révélé l’incapacité du pouvoir politique et des « experts » à sortir de l’idéalisme de la croissance et à penser la réalité qui nous attend  ». Voir l’une de ses contributions ci-dessous

« Le soin, c’est ce qui fonde notre humanisme » selon Cynthia Fleury (photo) : chercheure en philosophie politique et psychanalyste, professeure au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM), titulaire de la chaire ‘Humanités et santé’, profondément humaniste et optimiste, engagée au service d’une réflexion sociétale. L’ample rubrique D ci-dessous lui est consacrée. Elle déclarait encore récemment « Ne faisons pas l’erreur de reconstruire ‘l’avant’ » (sous-entendu de la pandémie de COVID-19 et du confinement généralisé du printemps 2020) ».

« Le soin, tel est le chemin éternel de l’humanisme : comment l’homme a cherché à se construire, pour grandir le tout, et non seulement lui-même. Quand la civilisation n’est pas soin, elle n’est rien. Voici l’idée que développe Cynthia Fleury dans l’un de ses ouvrages (Gallimard 2019) intitulé « Le soin est un humanisme ». Source

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Introduction

Dans un précédent dossier, nous avons exposé un quadrilemme [une circonstance dans laquelle un choix doit être fait entre quatre options apparemment irréconciliables ou indésirables] incluant l’écologie, la santé publique, le social et l’économie, un exercice qui implique de prendre en compte simultanément ces quatre approches pour tenter d’aboutir à un consensus acceptable et durable, c’est-à-dire vivable, viable et équitable. La nécessaire préservation du système de santé, négligé apparemment au cours des dernières décennies en France, est apparue avec une grande acuité lors de la pandémie de Covid-19. Les aspects sociaux ont mis en exergue le rôle capital des soignants. Voir notre mise en ligne : ’Dossier - Palu et Corona : même combat ? Face au quadrilemme (écologie, santé, social, économie), tout reste à faire autrement.’ par Jacques Hallard , samedi 16 mai 2020 par Hallard Jacques.

On peut aussi suggérer de (re)lire notre dossier antérieur : ’Santé individuelle : prendre soin de soi et des autres’ par Jacques Hallard , dimanche 14 juillet 2013 par Hallard Jacques - Pour profiter de tous les liens internet du texte, téléchargez-le en format pdf ici

Le présent dossier, également constitué pour un usage didactique, comprend plusieurs dizaines d’articles choisis et de nombreux accès à de multiples sources d’informations, qui sont répartis dans 4 rubriques notées de A à D : afin d’orienter les lecteurs, les intitulés et les détails sont donnés dans le sommaire ci-dessous

Rubrique A – De la matière à penser pour les philosophes : une collecte de parutions et d’expressions, mises en ligne dans le domaine philosophique, a été effectuée et elle est proposée dans un premier temps avec de nombreux accès disponibles pour approfondir le sujet sous différents angles.

Rubrique B – Les soignants ont été très sollicités lors de l’émergence d’un nouveau coronavirus touchant les êtres humains et qui a provoqué la pandémie de COVID-19. Certains des soignants en ont eux-mêmes été victimes et il est apparu utile de donner la parole a quelques-uns d’entre eux. Pour certains soignants, sévèrement à la peine au cours du premier semestre de 2020, la nécessité d’un accompagnement psychologique s’est faite jour et des aides sont déployées à leur intention.

Rubrique C – Des enseignements et des formations en matière d’éthique, des humanités et de la santé : il est proposé ici un rapide tour des offres pédagogiques dans le champ des sciences humaines et sociales (SHS) et de la santé. Des orientations originales ont été prises au cours des années passées, donc antérieurement à l’émergence de la pandémie de COVID-19, comme dans des facultés de médecine françaises, avec la création d’une chaire dédiée ‘Humanités et Santé’ au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM)en 2018, ainsi que dans quelques établissements hospitaliers, par exemple une chaire de philosophie à l’hôpital (GHU Paris en ‘Psychiatrie et Neurosciences’).

A propos d’éthique - Selon Wikipédia, « L’éthique s’intéresse depuis toujours aux moyens de répartition des richesses. Léthique est une discipline philosophique portant sur les jugements moraux. C’est une réflexion fondamentale1 sur laquelle, en principe, la morale (en grec ethos) de tout peuple pourrait établir ses normes, ses limites et ses devoirs2. Pour des philosophes tel qu’Aristote ou Kant, l’éthique a pour but de définir ce qui doit être3. L’éthique exprime des énoncés normatifs, prescriptifs ou encore évaluatifs parmi lesquels on trouve des impératifs catégoriques. La démarche éthique se distingue ainsi de la démarche scientifique qui elle se base sur des jugements de fait formulés dans des énoncés descriptifs, parmi lesquels on trouve des impératifs hypothétiques4. En absence d’impératif catégorique, une formulation éthique relève d’une faute de logique nommée paralogisme naturaliste. Le champ d’application de l’éthique dépend de son degré de généralité [pas clair][réf. souhaitée]. Dans cette perspective, l’éthique normative ou générale s’intéressera principalement aux concepts du bien et du bon véhiculés dans les théories de justice sociale, que l’on retrouve entre autres dans les doctrines utilitariste, égalitariste et libertarianiste, alors que, au départ de ces théories, l’éthique appliquée s’intéresse plus particulièrement à des applications pratiques tels que le déontologisme [pas clair]. Une autre approche du champ de l’éthique peut se faire en fonction de fondements, soit culturels, liés par exemple à la religion ou les traditions propres à un pays, un groupe social ou un système idéologique (on parlera dans ce cas d’éthique descriptive), soit conceptuels et épistémologiques (on parlera dans ce cas de méta-éthique) [pas clair]. La réflexion éthique peut porter sur le passé mais aussi sur le présent (éthique de la vertu) et l’avenir (conséquentialisme) [pas clair]. Dans la pratique, la démarche éthique consiste donc selon John Rawls à rechercher un équilibre réfléchi5. Le terme éthique provient du grec ηθική [επιστήμη], « la science morale », de ήθος « ethos », « lieu de vie ; habitude, mœurs ; caractère, état de l’âme, disposition psychique » via le mot latin ethicus, la morale6. Ce terme est parfois synonyme de morale puisque ce dernier mot a été utilisé pour traduire le concept d’éthique des philosophes grecs antiques… » - Article complet sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89thique

A propos d’humanités - Selon Wikipédia, « Le terme humanités est éminemment polysémique qui peut désigner plusieurs choses. Dans l’enseignement traditionnel français, ce terme désigne les lettres classiques, que l’on qualifierait aujourd’hui d’humanités classiques (correspondant aux classics en anglais), centrées sur la littérature grecque et latine. Dans le sens qu’il prenait en France durant le Moyen Âge, ces « humanités classiques se définissent d’abord et surtout par une « éducation », une éducation esthétique, rhétorique, mais également morale et civique1 ». Par extension, les collèges d’humanités sont ceux qui dispensent la première partie de l’enseignement des arts libéraux (trivium et quadrivium, sans la philosophie) de la faculté des arts de l’Université depuis le Moyen Âge jusqu’à la Révolution française. Ils étaient pourvus de trois ou quatre classes de grammaire, de deux classes d’humanités et de rhétorique. Ils correspondaient à notre actuel enseignement secondaire, et préparaient à l’entrée dans l’une des trois autres facultés de l’université (droit, médecine et théologie). Aujourd’hui, la notion d‘humanités désigne en général un champ disciplinaire beaucoup plus large couvrant les lettres et une partie des sciences humaines et sociales. Ce glissement peut s’expliquer par l’alignement sur le sens du mot anglais humanities, mais est aussi la conséquence des grands débats pédagogiques qui ont accompagné la marginalisation du grec et du latin par de nouvelles matières (français, sciences, langues étrangères...) ; débats cristallisés en France par la réforme des lycées 2,3… » - Article complet sur ce site : https://fr.wikipedia.org/wiki/Humanit%C3%A9s

Rubrique D – Les contributions de la Professeure Cynthia Fleury - Ce dossier fait une large part à la Professeure Cynthia Fleury : des documents sélectionnés permettent de découvrir ce personnage et un grand nombre de documents écrits et/ou sonores donnent une image de ses nombreux engagements, essentiellement teintés d’humanisme et marqués par son intérêt pour les sujets sanitaires, les soins apportés à autrui, le développement personnel, les implications sociétales, les actions citoyennes et donc les orientations politiques souhaitables dans le sens du bien commun.

A ce stade, il peut être utile de se référer à quelques-uns de nos travaux antérieurs :

’Rôle de l’éducation pour la formation aux notions d’intérêt général et de bien commun ’ par Jacques Hallard , mercredi 30 novembre 2016 par Hallard Jacques.

’Eléments d’une méthode de travail pour l’innovation, une adaptation au changement et à la transition : Partie 5 : Aptitude et rôle de leader pour entraîner un changement avec une communication bienveillante et non violente’ par Jacques Hallard , jeudi 3 août 2017 par Hallard Jacques.

Nous signalons tout particulièrement un document qui rapporte la Leçon inaugurale de la chaire ‘Humanités et santé’ du CNAM : Cynthia Fleury Vidéo 1:09:39 - 21 décembre 2018 - Conservatoire national des arts et métiers - 07 décembre 2018 - Leçon inaugurale de Cynthia Fleury, professeure de la chaire ‘Humanités et santé’, sous le parrainage de Jean-Claude Ameisen, ancien président du Comité consultatif national d’éthique… - Accès ici à cette vidéo - Source : https://www.youtube.com/watch?v=uHhcjo5uwUA

A propos de l’Abbé Grégoire


Cette leçon inaugurale de Cynthia Fleury s’est déroulée au CNAM dans l’amphithéâtre Abbé Grégoire et nous donne l’occasion de revenir plus en détail sur ce personnage… L’Abbé Grégoire (1750-1831) était un curé de campagne lorrain impliqué dans la révolution française, qui a inspiré la mise en place d’institutions culturelles et éducatives prestigieuses à Paris et l’élaboration d’une instruction publique en France. Selon Wikipédia, « L’abbé Grégoire, « en fait Henri Jean-Baptiste Grégoire, (1750 Vého Trois-Évêchés, aujourd’hui dans le département de Meurthe-et-Moselle - 1831 Paris), est un prêtre catholique, évêque constitutionnel et homme politique français, l’une des principales figures emblématiques de la Révolution française2. L’abbé Grégoire se rallia au Tiers état et, à l’Assemblée Constituante, il réclama non seulement l’abolition totale des privilèges et de l’esclavage mais prôna aussi le suffrage universel masculin…- « L’abbé Grégoire, dans une longue et riche biographie qui lui est consacrée, est qualifié de « curé de campagne éclairé » et encore « d’ami des hommes de toutes les couleurs ». Dans une période mouvementée, il mena son combat en faveur des Juifs de France et des Noirs, pour les libérer de leurs fers. Il fonda à Paris le 19 vendémiaire an III (10 octobre 1794) le Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) sur le domaine du couvent des carmélites , pour « perfectionner l’industrie nationale ». Ce lieu héberge actuellement un grand établissement d’enseignement supérieur et de recherche français placé sous la tutelle du ministère en charge de l’Enseignement supérieur ; il est avec l’École polytechnique et l’École normale supérieure l’une des trois créations de la Révolution française dans l’enseignement supérieur scientifique. En fait, l’abbé Grégoire fut le précurseur de la formation pour adultes et, héritier de l’esprit des Lumières et des encyclopédistes, il donna au CNAM, dès son origine en 1794, une vocation multidisciplinaire. Le CNAM est historiquement reconnu pour la formation des ingénieurs »…

Pour plus de détails, nous suggérons de visiter notre étude historique intitulée ’Rôle des passeurs d’idées, pensées et savoirs émis depuis les sources de la Renaissance et des Lumières en Europe’ par Jacques Hallard , dimanche 7 octobre 2018 par Hallard Jacques.

Autre écoute suggérée : Actualité de l’abbé Grégoire - France Culture émission ‘Concordance des temps’, 14 septembre 2013.

Aux lecteurs et lectrices qui ne trouveraient pas le temps nécessaire pour suivre tout ce dossier et de prendre connaissance de la totalité des morceaux choisis et qui y ont été classifiés, nous suggérons tout particulièrement de se diriger en priorité vers ce document ; 21. Humaniste, Cynthia Fleury - Par Laure Adler - Lundi 13 mai 2019 – Enregistrement de 54 minutes dans le cadre de l’émission L’Heure bleue de ‘franceinter.fr’

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Sommaire


Rubrique A – De la matière à penser pour les philosophes

1. Covid-19. Les philosophes face à l’épidémie - Mis en ligne le 16/03/2020

2. La philosophie doit-elle chuter de sa tour d’ivoire ? Enregistrement de 4 minutes - Le 11/06/2020 - À retrouver dans l’émission de France Culture Le Journal de la philo par Géraldine Mosna-Savoye – Document ‘franceculture.fr’

3. Regard du philosophe Denis Moreau sur la crise du Covid19 - Présenté par Antony Torzec - Jeudi 21 mai à 18h10 - Durée émission : 10 minutes - Dans l’émission ‘L’invité régional’ de RCF

4. Enquête - La pandémie de Covid-19, une extraordinaire matière à penser qui bouleverse la philosophie politique Par Nicolas Truong - Publié le 05 juin 2020 à 06h00 - Mis à jour le 05 juin 2020 à 15h32 – Document ‘lemonde.fr’

5. Entretien avec Isabelle Stengers : « La science est balbutiante face aux enchevêtrements du vivant » - Propos recueillis par Antoine Reverchon Publié le 19 juin 2020 à 13h54 – Document ‘lemonde.fr’


Rubrique B – Les soignants très sollicités

6. Coronavirus : plus 50.000 soignants contaminés depuis le début de l’épidémie Par LEXPRESS.fr , publié le 11/06/2020 à 11:49

7. Paroles de soignant.e.s - Pensé et produit par Ouafia Kheniche – Une série diffusée par France Inter – Mai 2020 à 20 heures tous les soirs

8. Les soignants après la tempête - Le 10/06/2020 - À retrouver dans l’émission Les Pieds sur terre par Sonia Kronlund France Culture

9. Crise sanitaire : les soignants s’orientent vers un accompagnement psychologique - 05 juillet 2020 13:09 – Vidéo 02:41 – Document ‘lci.fr’

9 bis. Traits d’humour durant le confinement … florilège (best-off)


Rubrique C – Des enseignements et formations en éthique, humanités et santé

10. ‘Soin Humanités Société’ – Montpellier – Présentation du Master

11. Les Masters Sciences humaines et sociales (SHS) et santé en France - Nicolas Lechopier - Publié le 13/04/2018

12. Master ‘Humanités médicales’ - Catalogue des formations 2019-2020 – Université Aix-Marseille

13. La Chaire « Humanités et Santé » au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) Paris et centres associés dans les régions françaises

14. PDF - Enseigner l’éthique et les humanités en santé dans les facultés de médecine françaises : état des lieux et perspectives - Chaire ‘humanités et santé’ (Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) - Chaire de philosophie à l’hôpital – GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences – Auteurs : C.FLEURY, B. BERTHELIER, N. NASR


Rubrique D – Les contributions de la Professeure Cynthia Fleury

15. Faire la connaissance de Cynthia Fleury avec Wikipédia – Extraits choisis

16. Cynthia Fleury : biographie, actualités et émissions d’après France Culture

17. Une série de vidéos choisies dans lesquelles intervient la Professeure Cynthia Fleury

Autres contributions de Cynthia Fleury

18. Cynthia Fleury : ’On a eu un biais, qui était de défendre uniquement la vie biologique, et ça c’est mortifère’ - Vidéo 23 minutes – Vendredi 29 mai 2020 - La philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury est l’invitée de Nicolas Demorand à 8h20

19. ’Je vogue désormais, sans me demander si le monde s’effondre...’ - Cynthia Fleury – Vidéo de 3 minutes - Lundi 11 mai 2020 – Dans le cadre de l’émission France Inter

20. Cynthia Fleury : ’Le déconfinement va être plus anxiogène’ 02 mai 2020 Par France Inter Société Cynthia Fleury confinement

21. Humaniste, Cynthia Fleury - Par Laure Adler (photo © Radio France / Christophe Abramowitz) - Lundi 13 mai 2019 – Enregistrement de 54 minutes dans le cadre de l’émission L’Heure bleue de ‘franceinter.fr’

22. Cynthia Fleury : ’Si l’angoisse déploie sa puissance, il n’est pas possible de vivre avec’ Par Morgane Miel - Le 15 juin 2020 – Document ‘madame.lefigaro.fr’ –

23. Le confinement, les malades psychiatriques et… une catastrophe qui n’a pas eu lieu - Par Cynthia Fleury, professeure titulaire de la chaire « humanités et santé » au Cnam — 31 mai 2020 à 09:39

24. Interview de Cynthia Fleury : « Nous pouvons créer un rapport de force plus citoyen face à la tech » - Par Mathilde Farine et Marion Police - Publié samedi 13 juin 2020 à 15:40 - Document ‘letemps.ch’ – Accès conditionnel

25. Cynthia Fleury : ’ Si l’angoisse déploie sa puissance, il n’est pas possible de vivre avec ’ Par Morgane Miel - Le 15 juin 2020 – Document ‘madame.lefigaro.fr’

26. Cynthia Fleury : Ne faisons pas l’erreur de reconstruire l’« avant » - Publié le 3 juillet 2020 à 7h47 - Tribune - Par Cynthia Fleury (Philosophe - Professeur de la chaire Humanités et Santé au Conservatoire National des Arts et Métiers) Document ‘lesechos.fr’ Cercle – Accès conditionnel

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Rubrique A – De la matière à penser pour les philosophes

1.
Covid-19. Les philosophes face à l’épidémie - Mis en ligne le 16/03/2020 | Mis à jour le 17/03/2020 – Reprise d’accès à des informations à partir de ‘philomag.com’ - Photo d’un virion de coronavirus - (cc) Unsplash / CDC

Phrase du jour : “Les initiatives locales dispersées ne suffisent pas. La politique ne commence que lorsqu’on prend en charge la question de l’universel” - Michaël Fœssel Entretien dans Philosophie magazine, n°107, mars 2017.

À l’heure actuelle, l’Italie est confinée, la France a fermé écoles et lieux publics, des frontières se ferment…

Tags : Covid-19, Coronavirus, Santé, Épidémie, Crise, Hartmut Rosa, Marcel Gauchet, Julian Baggini, Slavoj Žižek, Giorrgio Agamben, Cynthia Felury, Peter Singer, Paola Cavalieri

Les philosophes que nous avons interrogés projettent sur cet événement global leur concept central (Mars 2020).

Article Gunnar Olsson : “En Suède, le virus nous a surtout donné l’occasion d’affirmer notre obéissance et notre nationalisme”

En n’imposant pas de confinement et en gardant écoles, bars et restaurants ouverts, la Suède a choisi une stratégie unique dans l’Union européenne. Le grand géographe suédois Gunnar Olsson s’interroge … Par Alexandre Lacroix

Article Byung-Chul Han et le retour de l’ennemi

Le philosophe allemand Byung-Chul Han, qui avait annoncé l’avènement d’une société transparente et sans véritable adversaire extérieur, reconnaît que le Covid-19 marque au contraire le retour de la guerre ... Par Byung-Chul Han, Octave Larmagnac-Matheron

Article André Comte-Sponville/Francis Wolff. Préférons-nous la santé à la liberté ?

Pour André Comte-Sponville, la pandémie du Covid-19 est moins grave qu’on le croit alors que le confinement, lui, menace l’économie et les libertés. De son côté, Francis Wolff défend l’idéal humaniste, selon lui … Par Martin Legros

Article Manon Garcia : “Les hommes n’ont plus d’excuses”

La crise du Covid-19 bouleverse de façon différenciée la vie des femmes : pour certaines, c’est le confinement et le risque d’une double charge mentale ; pour d’autres, c’est leur emploi qui se trouve mis en lumière... Par Naomi Hytte

Article Alexis Lavis : “En Chine, la discipline ne se relâche pas”

Professeur de philosophie à Pékin, Alexis Lavis a vécu le développement de l’épidémie entre Chine et France. Il nous raconte son expérience, son quotidien, et éclaire la manière dont confucianisme, taoïsme... Par Martin Duru

Article Achille Mbembe : “L’‘homme occidental blanc’ ne peut plus faire comme si la mort ne le concernait pas”

La pandémie de Covid-19 a fait ressurgir des réflexes racistes, stigmatisant tantôt les Chinois, tantôt cet “autre” indéfini et potentiellement agent de la contamination. Pour le philosophe Achille Mbembe,... Par Victorine de Oliveira

Article Tristan Garcia : “Au lieu de nous unir, l’épidémie accentue ce qui nous différencie”

Alors que le discours politique insiste sur l’unité nationale à l’heure du confinement et de la lutte contre l’épidémie, le philosophe Tristan Garcia estime au contraire que la situation actuelle creuse les clivages... Par Martin Duru

Article Roger Berkowitz : “Aux États-Unis, nous affrontons l’inconnu menés par un président à la gestion hasardeuse”

Alors qu’aux États-Unis le nombre de morts du Covid-19 ne cesse d’augmenter, la gestion de la pandémie par le président Donald Trump pose question. Nous avons demandé à Roger Berkowitz, professeur de sciences... Par Victorine de Oliveira

Article Pacôme Thiellement : “La catastrophe révèle quelque chose qui merdait depuis bien plus longtemps”

L’arrivée du Covid-19 en France nous a stupéfaits, déboussolés, désorientés. Puis un étrange sentiment de déjà-vu est apparu chez les amateurs de séries télévisées. “The Leftovers”, diffusée de 2014 à 2017, raconte... Par Victorine de Oliveira

Article Nicolas Grimaldi : “Toute joie est partagée”

Dernier d’une génération de grands professeurs, ancien élève de Vladimir Jankélévitch, il a élaboré une réflexion profonde sur le temps de l’attente. Retranché dans sa maison face à l’océan, le philosophe ... Par Catherine Portevin

Article Pierre Zaoui. Comment ça va, avec la catastrophe ?

Au temps du coronavirus, Catherine Portevin, cheffe de la rubrique “Livres” de “Philosophie magazine” a relu “La Traversée des catastrophes”, manuel de survie écrit par Pierre Zaoui au temps du sida... Par Catherine Portevin

Article Michaël Fœssel : “Les politiques ont la tentation de faire de la crise un champ d’expérimentation autoritaire”

Avant de spéculer sur le monde d’après et la sagesse qui sera la nôtre après cette crise majeure… regardons avec quelle aisance et quelle satisfaction les leaders des démocraties se voient eux-mêmes en chefs de guerre... Par Alexandre Lacroix

Article Ollivier Pourriol/Cynthia Fleury. Les parents peuvent-ils réinventer l’école à la maison ?

En période de confinement, peut-on faire classe à la maison comme si on était à l’école – et maintenir la fameuse “continuité pédagogique” chère au gouvernement ? Ou est-ce l’occasion d’explorer de nouvelles formes ... Par Naomi Hytte

Article - Françoise Dastur : “L’angoisse de la mort n’est nullement incompatible avec la joie d’exister”

Pour la philosophe, qui vit isolée à la campagne, le confinement peut être l’occasion d’instaurer un rapport au monde et à soi plus essentiel. En s’appuyant autant sur les réflexions de Husserl et de Heidegger... Par Michel Eltchaninoff

Article Emanuele Coccia : “Le virus est une force anarchique de métamorphose”

Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, les virus envahissent les corps mais aussi les esprits. Mais que sont-ils vraiment ? Pour le philosophe Emanuele Coccia, les virus sont avant tout une puissance ... Par Octave Larmagnac-Matheron

Article Frédéric Worms : “La santé ne suffit pas à définir ce qui est vital”

Les relations humaines et la justice sont tout aussi essentielles que les besoins organiques auxquels nos existences confinées semblent être réduites. C’est la thèse forte du philosophe Frédéric Worms, qu’il défend ... Par Catherine Portevin

Article Agnès Sinaï / Vincent Mignerot. Le Covid-19, un tournant écologique ?

Loin d’être unanimes, les penseurs de l’écologie se divisent actuellement autour de cette question. Si certains, comme la collapsologue Agnès Sinaï, se réjouissent que l’on soit capables de diminuer drastiquement ... Par Alexandre Lacroix

Article Miguel Benasayag : “Il faut accepter une discipline extérieure à soi et se forger un petit exosquelette”

Que nous apprend la crise pandémique de notre fragilité ? Comment s’adapter à la solitude et à l’enfermement ? Le philosophe et psychanalyste Miguel Benasayag invite à imaginer d’ores et déjà l’après-confinement. Par Cédric Enjalbert

Article Frédéric Keck : “Nous n’avons pas l’imaginaire pour comprendre ce qui nous arrive”

L’anthropologue Frédéric Keck est à sa manière un pisteur de virus. Fort de son expérience en Asie, il observe les “maladies de la mondialisation”. Ces pandémies de grippe et de coronavirus racontent ... Par Catherine Portevin

Article La nouvelle lutte des classes

Et si l’épidémie, en faisant remonter en première ligne tous les travailleurs invisibles de la société de services, était le grand révélateur des fractures sociales ? C’est l’hypothèse qu’avance l’essayiste ... Par Denis Maillard

Article Claire Marin : “L’intensité des relations revient, pour le meilleur et pour le pire”

La philosophe Claire Marin sait ce qu’est un confinement. Elle a traversé de longues périodes de maladie, qu’elle a tenté de comprendre à la lumière de la pensée Paul Ricœur ou de la phénoménologie. Dans son dernier... Par Michel Eltchaninoff

Article Julian Baggini : “Le point essentiel est d’accepter sa faiblesse, sa vulnérabilité”

Face au Covid-19, le gouvernement de Boris Johnson ne prend à l’heure actuelle aucune mesure de confinement, misant sur l’“immunité collective” des Britanniques. Pour expliquer cette stratégie déroutante, nous avons... Par Alexandre Lacroix

Article Marcel Gauchet : “C’est un réveil du politique”

Lors de son allocution du 16 mars 2020, Emmanuel Macron soutient que la France est entrée “en guerre” contre le Covid-19. Dans un entretien exclusif, Marcel Gauchet dénonce pourtant l’erreur politique du président ... Par Martin Legros

Article Hartmut Rosa : “Nous sommes prêts à ralentir pour récupérer la maîtrise du cours des événements”

Et si l’actuelle épidémie de Covid-19 nous rappelait que le monde est constitutivement indisponible, que nous ne saurions asseoir totalement notre maîtrise sur lui, sauf à engendrer des monstres ? Tel est l’avis du... Par Alexandre Lacroix

Article Slavoj Žižek : “Dans l’ordre supérieur des choses, nous sommes une espèce qui ne compte pas”

Face à une catastrophe, nous éprouvons déni, colère, dépression, puis acceptation. Qu’est-ce que cela peut vouloir dire pour une épidémie à l’échelle mondiale comme celle que nous connaissons à l’heure actuelle,... Par Slavoj Žižek, Myriam Dennehy

Article Giorgio Agamben : “Un réel besoin d’états de panique collective”

Dans cet article paru dans la presse transalpine, Giorgio Agamben interprète la situation italienne, avec des mesures de confinement drastiques, à l’aune de son concept phare d’« état d’exception ». Au risque de... Par Giorgio Agamben, Chiara Pastorini

Article Cynthia Fleury : “Ne pas sacrifier toutes les libertés au nom du principe de précaution”

Membre du Conseil consultatif national d’éthique (CCNE) auquel le gouvernement a demandé un avis concernant les « mesures de santé publique contraignantes » pour agir face au Covid-19, Cynthia Fleury éclaire les... Par Cédric Enjalbert

Article Peter Singer et Paola Cavalieri : “Une opportunité de modifier notre attitude envers les espèces non humaines”

Comme pour le Sras en 2016, le Covid-19 trouve son origine dans les « marchés humides » chinois, où des animaux sont parqués vivants et abattus à la demande dans des conditions sanitaires déplorables ... Par Peter Singer, Paola Cavalieri, Myriam Dennehy

Livre – « Le quotidien retrouvé » - Par Catherine Portevin (photo) - Dans le sillage d’Emerson, Adèle Van Reeth explore la philosophie du familier. Et en tire un essai personnel en forme de quête existentielle.

Publié dans ‘Philosophie magazine’ n°140 - Juillet 2020 – Tags : Adèle Van Reeth, Vie, Existence, Quotidien, Ordinaire, Maternité, Stanley Cavell, Emerson, Perfectionnisme moral

« J’ai un problème avec la vie ordinaire », reconnaît d’emblée Adèle Van Reeth. Raison de plus pour creuser la question. Mais laquelle ? Quel est cet « ordinaire » qui semble autant attirer que révulser la brillante productrice des Chemins de la philosophie sur France Culture ? Le commun, le banal, le familier, le quotidien, la vie domestique ? Elle peut bien trouver de la douceur au sachet de thé qui s’égoutte sur la toile cirée, donner de l’importance au paquet de Petits Écoliers chocolat au lait dans le placard, éprouver la volupté d’une ratatouille qui mijote, il ne faut pas compter sur elle pour faire l’éloge des petits riens de l’existence. Immanquablement, un ronronnement de frigo, un jeu de société en famille, les phrases convenues de la vie courante, et même des pieds nus dans des sandales finissent par l’étouffer, la dégoûter. « La vie ordinaire est une vie de détails, une vie vue de très près, de beaucoup trop près, ça colle, on s’englue, et on finit par ne plus bouger », prévient-elle en avouant son intranquillité existentielle : « l’impossibilité de dire que cette vie est bien la mienne ». 

C’est toute la séduction de ce vibrant essai de prendre l’ordinaire non comme ce qui se donne immédiatement et que les philosophes négligent de penser précisément à cause de son excès d’évidence, mais comme ce « degré zéro de l’existence » qui se dérobe au concept, détourne de la vraie vie, mais dont, pourtant, celle-ci ne saurait se passer – « la vie ordinaire est un voile de politesse déposé sur le gouffre pour nous aider à vivre », écrit encore Adèle Van Reeth.

Ainsi la philosophe en a-t-elle fait une affaire personnelle, manière de se mettre à l’épreuve dans son ambition de penser l’existence. Un essai sur « la vie ordinaire » sera, forcément, une manière d’autobiographie, un égocentrisme honnête, donc parfois foutraque. Adèle Van Reeth ose mettre en scène ses contradictions avec humour, cruauté, impudeur et candeur : envier une existence « brute et immédiate », se méfier du « hors-sol » tout en se voulant hors du commun, s’enfermer à Cabourg « chez » Proust ou dans le bureau d’Albert Camus, à Lourmarin, pour écrire sur l’ordinaire.

Son chemin a commencé à l’université de Chicago où, étudiante, elle entend pour la première fois le nom d’Emerson dans un cours sur le « perfectionnisme moral et la transformation de soi » : « Je ne demande pas le grand, le lointain, le romanesque… j’embrasse le commun, j’explore le familier, le bas et suis assis à leurs pieds », écrit le philosophe américain en 1837 pour inciter la jeune Amérique à inventer sa façon de penser en dehors de la métaphysique européenne. Pour la normalienne française, c’est une révélation. « L’ordinaire n’est pas un concept, c’est une quête » : c’est ce que lui confie Stanley Cavell, fin spécialiste d’Emerson, dont elle ose pousser la porte. 

Il faudra des années à l’étudiante pour atteindre le Graal : des années d’enthousiasmes philosophiques (avec Emerson, Thoreau et la vie sauvage, le trop brûlant amor fati de Nietzsche et, plus proche d’elle, le grand oui au réel de Clément Rosset…) et un peu d’expérience de la vie. Enfin, elle est enceinte, et, à sa grande surprise, c’est cet événement à la fois commun et extraordinaire qui donne corps à la vie ordinaire. Son essai est surtout le récit d’une vie qui va en engendrer une autre. Nous suivons grossesse, accouchement, états d’âme, souvenirs, scènes du quotidien, tendresses et tensions familiales (magnifique hommage à son père), par le menu… on en étouffe presque ! Et le Graal ? En entendant un autre cœur que le sien battre à l’intérieur de son corps, Adèle Van Reeth a pu enfin prendre pied dans sa vie, concrète, pleine, ordinaire : « Je ne peux plus dire que je ne suis pas. Mon existence est indubitable. »

Philomag.com par Philosophie Magazine

Le monde d’Après : paroles d’enfants dans Philosophie Magazine : Le Muz

Source : https://www.philomag.com/lactu/covid-19-les-philosophes-face-a-lepidemie-42728

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2.
La philosophie doit-elle chuter de sa tour d’ivoire ? Enregistrement de 4 minutes - Le 11/06/2020 - À retrouver dans l’émission de France Culture Le Journal de la philo par Géraldine Mosna-Savoye – Document ‘franceculture.fr’ - Illustration - Crédits : CSA Images - Getty

Avec la crise du Covid-19, beaucoup ont souhaité voir émerger une philosophie souple, dans l’air du temps, décloisonnée, à même de répondre aux questions du moment. Il faudrait en finir avec la philosophie dans sa tour d’ivoire. Mais, en fait, pourquoi ? Au fond, que veut-on de la philosophie ?

Si le déconfinement n’a pas changé grand-chose à ma vie, puisque je suis toujours en télétravail, en réunion Zoom ou sur WhatsApp, avec ma fille à côté, je dois reconnaître qu’avoir mis les pieds dans un parc et avoir bu une bière en terrasse m’a fait beaucoup de bien. Au fond, je suis encore coincée dans cet entre-deux, en déconfinement progressif et avec des rappels du monde d’avant. Par contre, en ce qui concerne le monde d’après, je l’attends toujours, et j’ai beau essayer de l’imaginer, et surtout de le penser, rien ne vient… alors, après, c’est quand ? Et surtout, c’est quoi ? Faut-il vraiment essayer de le penser ?

La philosophie doit-elle être bouleversée ? 

Vendredi dernier, le journaliste Nicolas Truong analysait dans un long papier du Monde comment la pandémie avait bouleversé la philosophie politique en lui imprimant, notamment, un tournant éco-politique. Toutefois, il commençait également son papier par ce constat : le confinement a aussi correspondu au confinement de la pensée et beaucoup ont vu, dans cette crise, la confirmation de thèses bien antérieures au covid. 

Je ne remets pas du tout en question ce double constat, cette ambiguïté de l’événement qui met au jour à la fois du même et du différent. Mais je me suis questionnée : à quoi pouvait-on s’attendre en termes de pensée ? Devait-elle, elle aussi, être bouleversée ? Devait-elle abandonner ses concepts et en forger d’autres ? Etait-ce aux philosophes de penser, voire d’imaginer, le maintenant et l’après ? À quoi servent les grilles de lecture conceptuelle si elles ne résistent pas aux événements ? 

Je ne prétends pas répondre à la question, c’est une question difficile, complexe, historique, méthodologique, mais elle touche à un point qui me trouble particulièrement : le souhait, que j’entends régulièrement, de voir émerger une philosophie souple, dans l’air du temps, décloisonnée, sur le terrain, à même de répondre aux questions du moment. Il faudrait en finir avec la philosophie dans sa tour d’ivoire. Mais, en fait, pourquoi ? 

Décloisonnée, pratique, actualisable, et j’en passe...

Je dois dire que cette idée d’une philosophie décloisonnée, qui aurait chuté de sa tour d’ivoire, idée que j’ai moi-même rabachée sans l’interroger, me met aujourd’hui dans tous mes états. Car, au fond, quel est le problème dans le fait de défendre une philosophie surplombante, au-delà des événements, intemporelle ? Pourquoi faudrait-il à tout prix que la philosophie soit pratique, dans tous les sens du terme, la fameuse philosophie de terrain, ouverte, modifiable, transversale, applicable, actualisable et j’en passe ? 

En fait, ce qui me frappe dans cette demande, c’est tout un ensemble de choses : 

  • d’abord, c’est qu’elle présuppose que la philosophie ne l’aurait jamais été jusqu’ici, décloisonnée, pratique ou souple, comme si elle n’avait existé que dans un lieu et sous une seule forme… ce dont témoigne d’ailleurs cet article qui évoque la biopolitique encore actuelle de Foucault ou la présence entre anthropologie et philosophie de Lévi-Strauss ; 
  • ensuite, ce qui me frappe, c’est que cette demande réactive précisément une opposition qui n’a pas vraiment lieu, entre théorie et pratique, comme si la théorie n’avait pas une visée pratique et inversement, ce que l’histoire de la discipline contredit, entre les exercices spirituels des Antiques, l’existentialisme et la phénoménologie, on a à peu près de quoi faire ; 
  • enfin, et surtout, il n’y a rien de plus contradictoire que la philosophie de terrain : elle se lit, elle est même parfois jargonnante et répétitive, tout en condamnant la théorie, elle est pétrie de principes tout en poussant à aller voir ailleurs, demandant tout à la fois d’être un guide et un suiveur...
    Une question d’air 

Voilà le paradoxe : la philosophie devrait pouvoir s’élever tout en se mettant à nos pieds, être dans l’air du temps mais pas en l’air. Est-ce qu’on ne lui demande pas l’impossible ?
Au fond, et c’est tout le problème, que veut-on de la philosophie ? On dit beaucoup qu’elle n’est pas une aide, une consolatrice, qu’elle ne donne pas la recette du bonheur. Et c’est vrai, la philosophie n’est pas une amie, à égalité, elle est bien au-dessus.
Mais je ne crois pas non plus qu’elle soit là pour voir loin, pour penser l’après, pour l’anticiper, ou pour donner la force intellectuelle d’affronter le présent.

Contre toute attente, je suis attachée à quelques concepts classiques, et pas à d’autres, et je les utilise et les réutilise justement parce qu’ils ont été forgés en surplomb, capables d’être dans le coup mais pas à la mode ni à l’avant-garde. Je suis pour la philosophie de la tour d’ivoire, si tant est qu’elle existe, qui ne prétend pas être au même niveau que le reste. 

Chanson : I Muvrini, ’Chanson d’après’ 

L’équipe – Production : Géraldine Mosna-Savoye -Avec la collaboration de Anaïs Ysebaert

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Source : https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-de-la-philo/la-philosophie-doit-elle-chuter-de-sa-tour-divoire

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3.
Regard du philosophe Denis Moreau sur la crise du Covid19 - Présenté par Antony Torzec - Jeudi 21 mai à 18h10 - Durée émission : 10 minutes - Dans l’émission ‘L’invité régional’ de RCF - S’abonnerà l’émission RSS ITUNES

Regard du philosophe Denis Moreau sur la crise du Covid19

La pandémie de Covid619 et ses conséquences ont bouleversé nos vies.
Cette expérience commune que nous traversons est-elle inédite dans l’histoire ? Transformera-t-elle la société ? L’homme en ressortira-t-il grandi ?
Tant de questions philosophiques que nous abordons avec Denis Moreau, professeur de philosophie à l’Université de Nantes. Il est interrogé par Antony Torzec.

Cette émission est archivée. Pour l’écouter, inscrivez-vous gratuitementou connectez-vousdirectement si possédez déjà un compte RCF.

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Source : https://rcf.fr/actualite/regard-du-philosophe-denis-moreau-sur-la-crise-du-covid19

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4.
Enquête - La pandémie de Covid-19, une extraordinaire matière à penser qui bouleverse la philosophie politique Par Nicolas Truong - Publié le 05 juin 2020 à 06h00 - Mis à jour le 05 juin 2020 à 15h32 – Document ‘lemonde.fr’ - Réservé à nos abonnés (Accès conditionnel) – Illustration artistique

Extraits – « La crise sanitaire due au coronavirus, la pandémie résultante de COVID-19 et ses conséquences sont une extraordinaire matière à réfléchir, qui, si elle accentue les clivages chez les intellectuels, a aussi révélé le tournant éco-politique de la pensée française et l’émergence d’une nouvelle génération de théoriciens… Penser l’évènement, c’est philosopher par gros temps, c’est élaborer ce que Michel Foucault appelle une « métaphysique de l’actualité »… « Certains, comme l’anthropologue Frédéric Keck, pensent le virus comme un « fait social total » : un évènement qui révèle la totalité d’une culture ou d’une civilisation »…

Ainsi un virus mondialisé aura-t-il mis à l’arrêt le monde entier. Le local aura affecté le global et précipité l’avènement de sociétés sans contact où prime la distanciation sociale. La sidération aura provoqué, au cœur même des démocraties, une myriade d’états d’urgence sanitaire et de lois d’exception. Le grand confinement aura succédé à l’ère du consentement. Et, tel un voile non plus islamique mais hygiénique, le port du masque se sera imposé en Occident.

Malgré le retour du tragique et la débâcle économique, en dépit de l’atmosphère de libération liée au déconfinement des populations, cette crise sanitaire est aussi une extraordinaire matière à penser. Pourtant, tous les intellectuels ne sont pas parvenus à passer du réflexe à la réflexion. Car beaucoup ont trouvé dans cette pandémie une façon assez convenue de confirmer leurs idées, théories, opinions ou points de vue.

Ainsi a-t-on vu se déployer une critique attendue du « bougisme », du « mondialisme » et de la « société liquide ». De même a-t-on assisté au grand concert des causalités uniques, comme la « nature » (malmenée, donc vengeresse), la « souveraineté » (oubliée, donc impérieuse) ou le « capitalisme » (débusqué jusque dans les marchés traditionnels chinois). Sans oublier les solutions attenantes, comme le nationalisme (étatique et sanitaire), les barrières (hygiéniques et douanières, mais également identitaires), les frontières (nationales, mais aussi psychosociales), la révolte (nationale-populiste), la révolution (sociale-populaire), ou bien encore l’insurrection (qui viendrait enfin).

Penser l’événement, c’est philosopher par gros temps. C’est élaborer ce que Michel Foucault appelle une « métaphysique de l’actualité »

Dans ce processus d’auto-confirmation qui affecte le monde politique et intellectuel, « chacun déroule son programme spécifique en y voyant à la fois l’explication (je vous l’avais bien dit) et la solution (la mienne) : l’écologie pour les écolos, le féminisme pour les féministes, le libéralisme pour les libéraux, la nation pour les nationalistes », analyse le sociologue Didier Lapeyronnie. A tel point que certains observateurs, comme Laurent Joffrin, directeur de la rédaction de Libération, y ont vu les signes d’une « pensée confinée ».

La pensée confinée, c’est la pensée confirmée par les événements. Elle est indissociable de l’idéologie qui soumet la réalité à la logique d’une idée. Il n’est pas jusqu’à la focalisation quasi immédiate de la presse et de l’intelligentsia sur « le monde d’après » qui ne soit pas le signe d’une difficulté, voire d’une incapacité à penser l’événement. Car penser l’événement, c’est être capable de saisir le surgissement de l’inédit par la réforme de son entendement…

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Source : https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/06/19/isabelle-stengers-la-science-est-balbutiante-face-aux-enchevetrements-du-vivant_6043456_3232.html

Un accès à la totalité de l’article ci-dessus en PDF est possible par ici : https://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/200/files/2020/06/La-pande%CC%81mie-de-Covid-19-une-extraordin...ui-bouleverse-la-philosophie-politique.pdf

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5.
Entretien avec Isabelle Stengers : « La science est balbutiante face aux enchevêtrements du vivant » - Propos recueillis par Antoine Reverchon Publié le 19 juin 2020 à 13h54 – Document ‘lemonde.fr’ - Article réservé aux abonnés - OpinionsCoronavirus et pandémie de Covid-19

La philosophe considère, dans un entretien au journal « Le Monde », que la crise sanitaire a révélé l’incapacité du pouvoir politique et des « experts » à sortir de l’idéalisme de la croissance et à penser la réalité qui nous attend.

Isabelle Stengers. Philosophie activiste, récits spéculatifs et ...{{}}Photo - Source Faculté de Philosophie et Sciences sociales- https://phisoc.ulb.be/fr/isabelle-stengers-%C2%AB-la-science-est-balbutiante-face-aux-enchevetrements-du-vivant-%C2%BB

Entretien - «  Isabelle Stengers est professeure de philosophie des sciences, retraitée de l’Université libre de Bruxelles. Après avoir longtemps étudié la construction des discours et des concepts scientifiques et les relations entre sciences et pouvoirs (L’Invention des sciences modernes, La Découverte, 1993), elle analyse les risques que l’idéal scientifico-capitaliste fait courir au vivant (Au temps des catastrophes. Résister à la barbarie qui vient, La Découverte, 2008) et s’engage dans un combat intellectuel pour une refondation des rapports sociaux et biologiques (Réactiver le sens commun. Lecture de Whitehead en temps de débâcle, La Découverte, 208 pages, 18 euros) à partir de la pensée du mathématicien britannique Alfred North Whitehead (1861-1947) ».

Que nous montre le coup d’arrêt provoqué par le virus sur la fragilité du système global de croissance ?

« Le premier trait de l’événement pandémique est le rapport étonnant qu’il établit entre le local et le global. Bien qu’il ait partie liée avec les désordres écologiques que provoque l’exploitation tous azimuts du vivant et de son milieu, cet événement a pour point de départ une affaire hyper-locale : un être, qui n’existe que pour cette éventualité rare, rencontre un hôte accueillant, avec lequel, grâce auquel, il pourra participer à l’aventure de la vie ».

« Une telle rencontre est parfaitement contingente, même si les virus ne cessent de muter, c’est-à-dire d’en augmenter la probabilité. Mais elle a ouvert à celui-ci un destin étonnant, bien différent de celui de ses cousins, qui participent de manière plus ou moins pacifique à la vie de chauve-souris ou de pangolins. Ce qui, pour le virus, est l’accomplissement de sa vocation première et dernière, a réussi à susciter ce qu’a été incapable de provoquer une menace qui, elle, est globale et prévisible : celle du désastre climatique dont les signes avant-coureurs se multiplient aujourd’hui. Certes, des catastrophes se succèdent désormais, imposant le fait qu’il y a « comme un problème », mais il semble entendu que celui-ci devra se résoudre dans le respect de l’impératif de croissance. Quoi que ce soit d’autre est inconcevable. La réussite virale a pourtant provoqué l’inconcevable ».

« Il y a un contraste assez sidérant entre le désordre climatique, explicable, implacable et indifférent à ses conséquences, et le virus, prince de l’opportunisme, qui n’existe que grâce aux conséquences qu’il provoque, mais sans les expliquer. Car le virus n’explique pas les effets de la rencontre, et encore moins l’« arrêt » sinon du monde, en tout cas de tout ce que ce monde fait circuler. C’est bien plutôt ce monde qui s’est bloqué à son épreuve. Panique générale, sauf en Afrique, où les épidémies, on connaît… »

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Rubrique B – Les soignants très sollicités

6.
Coronavirus : plus 50.000 soignants contaminés depuis le début de l’épidémie Par LEXPRESS.fr , publié le 11/06/2020 à 11:49 - Les soignants sont en première ligne pour lutter contre l’épidémie. (Photo d’illustration) AFP – Selon ‘lexpress.fr’ : « Au moins 50 000 professionnels de la santé, dont plus de 30 000 soignants en milieu hospitalier et 6000 médecins libéraux, ont contracté le Covid-19 ».

« Combien de soignants en France ont été infectés au Covid-19 ? Difficile de répondre précisément, tant les professions sont nombreuses et les données encore incomplètes. Mais selon les calculs effectués par BFMTV, à l’heure actuelle, au moins 50 000 professionnels de la santé ont été touchés par l’épidémie depuis le début de la crise sanitaire. Un tribut particulièrement lourd, alors que les soignants ont été les premiers à monter au front... » 

LIRE AUSSI >> La preuve en 5 graphiques que l’épidémie de Covid-19 est loin d’être terminée – Source : https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/coronavirus-plus-50-000-soignants-contamines-depuis-le-debut-de-l-epidemie_2127975.html

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7.
Paroles de soignant.e.s - Pensé et produit par Ouafia Kheniche – Une série diffusée par France Inter – Mai 2020 à 20 heures tous les soirs, le nouveau rituel, c’est d’applaudir les soignants. C’est un geste fort qui compte pour eux en cette période d’épidémie. Au-delà des applaudissements et des remerciements, France Inter a décidé de leur donner la parole, de prendre le temps de les écouter.

5 min Épisode 4229 mai 2020 Par Ouafia Kheniche

Il s’appelle Pierre Emmanuel, il a 50 ans. Il est médecin, spécialisé en chirurgie thoracique et pulmonaire à l’hôpital de Strasbourg. Je l’avais interrogé au mois d’avril en plein pic épidémique du C...

5 min Épisode 4128 mai 2020 Par Ouafia Kheniche

Elle s’appelle Anne, elle a 43 ans. Elle est généraliste dans une petite commune de la région centre. Travailler dans ce désert médical a été totalement épuisant tout au long de l’épidémie. Aujourd’hui...

5 min Épisode 4027 mai 2020 Par Ouafia Kheniche

Il s’appelle Julien, il a 43 ans, il est médecin réanimateur à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière. Dans cet hôpital parisien, la tempête de l’épidémie est passée et un calme relatif est revenu ...

4 min Épisode 3926 mai 2020 Par Ouafia Kheniche

Il s’appelle Jean-François, il a 59 ans, il est orthodontiste en Bretagne. Il a fait le choix de fermer son cabinet dentaire une semaine avant le confinement. À l’époque, on lui en a voulu, aujourd’hui...

 5 min Épisode 3825 mai 2020 Par Ouafia Kheniche

Elle s’appelle Mokhtaria, elle a 43 ans. Depuis 13 ans, elle est médecin généraliste à Vaulx-en-Velin, à côté de Lyon. Depuis la fin du confinement, elle essaie d’aider des patients qui ont parfois ...

4 min Épisode 3722 mai 2020 Par Ouafia Kheniche

Il s’appelle Julien, il a 40 ans, il est kinésithérapeute libéral en Bretagne. Les personnes dont il s’occupe sont pour la plupart atteintes de troubles neurologiques. Pendant le confinement, son cabinet...

4 min Épisode 3621 mai 2020 Par Ouafia Kheniche

Il s’appelle Jacques, il a 69 ans, il est médecin à la retraite depuis plusieurs années. Il s’est porté volontaire en mars pour aider les soignants dans un hôpital en Alsace. Pendant 15 jours, il a vécu…

4 min Épisode 3520 mai 2020 Par Ouafia Kheniche

Il s’appelle Laurent, il a 57 ans, il est aide-soignant dans un Ehpad dans le Rhône. Depuis le début de l’épidémie, il a fait au mieux pour être un soutien pour les patientes dont ils s’occupent...

5 min Épisode 3419 mai 2020 Par Ouafia Kheniche

Il s’appelle Pierre, il a 29 ans, il est interne en dernière année de médecine. Il s’est porté volontaire pour travailler dans les services Covid au CHU de Nice. Une expérience riche, dure parfois ...

5 min Épisode 3318 mai 2020 Par Ouafia Kheniche

Elle s’appelle Nelly, elle a 48 ans, elle est aide soignante dans un hôpital en Ariège. Elle raconte la relation avec ses patients Covid restés plusieurs semaines au service réanimation où elle travaille...

4 min Épisode 3215 mai 2020 Par Ouafia Kheniche

Il s’appelle Christophe, il a 37 ans, il est éducateur spécialisé à Paris et s’occupe d’enfants autistes de 14 à 20 ans. L’institution dans laquelle il travaille vient d’être déconfinée...

4 min Épisode 3114 mai 2020 Par Ouafia Kheniche

Elle s’appelle Mathilde, elle a 30 ans, elle est cadre infirmière dans un service de chirurgie thoracique d’un hôpital du Grand Est. En ce moment, elle s’occupe des patients Covid qui sortent de réanimation...

4 min Épisode 3013 mai 2020 Par Ouafia Kheniche

Il s’appelle Benjamin, il a 36 ans, il est médecin généraliste dans un centre de santé en région parisienne. Il raconte sa première journée de déconfinement auprès de ses patients. Après deux mois ...

6 min Épisode 2912 mai 2020 Par Ouafia Kheniche

Elle s’appelle Isabelle, elle a 60 ans. Elle est médecin généraliste dans le quartier de Bourtzwiller à Mulhouse depuis 30 ans. Son cabinet est situé à 300 mètres de l’église où s’est tenu le rassemblement...

4 min Épisode 2811 mai 2020 Par Ouafia Kheniche

Elle s’appelle Yasmina, elle a 38 ans. Elle est infirmière libérale dans la région lyonnaise. Depuis le début de l’épidémie elle et son mari, infirmier lui aussi, ont continué à prendre soin de leurs ...

4 min Épisode 2708 mai 2020 Par Ouafia Kheniche

Elle s’appelle Clarisse, elle a 35 ans. Elle est chercheuse au sein d’un hôpital dans l’est de la France. Le Covid-19 est son unique objet d’étude depuis bientôt deux mois. Le virus est dans sa vie ...

4 min Épisode 2607 mai 2020 Par Ouafia Kheniche

Il s’appelle Philippe, il a 52 ans. Il est pharmacien à Clermont-Ferrand. Depuis le début de l’épidémie, avec son équipe, il essaie de contenir l’impatience, le mécontentement, parfois même la colère ...

5 min Épisode 2506 mai 2020 Par Ouafia Kheniche

Il s’appelle Cyril, il a 48 ans. Il est médecin réanimateur en région parisienne. Il raconte la période qu’il a traversée au moment du pic de l’épidémie, les solutions qu’il a inventées dans son service...

4 min Épisode 2405 mai 2020 Par Ouafia Kheniche

Elle s’appelle Gwenola, elle a 60 ans. Habituellement elle travaille comme aide-soignante à l’unité nutrition du CHU de Rouen. En mars, pendant plus d’un mois, elle s’est portée volontaire pour travailler...

5 min Épisode 2304 mai 2020

Il s’appelle Guirec, il a 57 ans. Il dirige un centre municipal de santé dans une ville de région parisienne. Ce médecin généraliste a travaillé toute sa vie dans des quartiers populaires. Il nous raconte ...

Suite des autres témoignages à partir des pages suivantes : 123>

Ils sont infirmières, dentistes, préparatrices en pharmacie, médecins, aides-soignantes, psychologues, pharmaciens. Ils ont des choses à vous dire chaque jour. Continuez à les applaudir à 20 heures et écoutez les aussi dans Paroles de soignants, un podcast de France Inter - Pour écouter tous les épisodes de cette série, mettez ce podcast en favori sur l’application Radio France, disponible sur iOS et Android, ou via le fil RSS

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Source : https://www.franceinter.fr/emissions/paroles-de-soignant-e-s

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8.
Les soignants après la tempête - Le 10/06/2020 - À retrouver dans l’émission Les Pieds sur terre par Sonia Kronlund France Culture - Photo - Une soignante épuisée • Crédits  : Johen Images - Getty - Reportage : Alice Babin - Réalisation : Emmanuel Geoffroy - Musique de fin d’émission : Drive - Boyce Avenue

Pauline est infirmière en réanimation à Paris. Thibault est infirmier dans un village de Moselle. Yacine est médecin réanimateur à Avicenne, en Seine Saint Denis. Après la vague, tous trois racontent comment ils ont vécu l’épidémie. Un indice : Pauline a décidé de changer de métier.

Pauline a 27 ans et travaille comme infirmière dans un service de réanimation spécialisé en neurologie dans un hôpital parisien. En l’espace de quelques jours, son service a dû faire face à un afflux considérable de patients, souvent dans des états graves. 

Au-delà des masques ou des blouses, on n’avait plus assez de médicaments. En prévision du nombre de malades qui ne faisait qu’augmenter, la seule solution a été à un moment de diviser les doses de sédation ou de réveiller plus rapidement nos patients. 

J’avais l’impression qu’il fallait presque, à un moment, qu’on ait un décès pour pouvoir prendre une entrée, car une personne en détresse aiguë attendait dehors dans un camion du SAMU. 

Les premières semaines ont été angoissantes : j’avais peur d’être dépassée par tout ce qui allait arriver, de ne pas avoir le temps de faire tout ce que j’avais à faire. J’en ai marre et je ne veux plus de ça. 

Thibaut est infirmier depuis 23 ans. Cela fait quinze ans qu’il travaille en tant qu’infirmer libéral dans un village de Moselle, où il partage son cabinet avec un autre collègue. 

Mon collègue m’a appelé pour me dire qu’il avait été testé positif. C’est donc moi qui ai assumé tous les jours. Sur les trois semaines, je me suis reposé deux jours. Le plus inquiétant était de se dire : il en reste un sur deux, si moi je tombe malade, les patients vont se retrouver seuls. 

J’ai eu la chance d’avoir l’appel d’une directrice d’école qui avait tout un stock de masques FFP2. Lorsqu’elle a entendu que les infirmiers étaient en pénurie de masques, elle a tout de suite pensé à moi. C’étaient des masques périmés mais au moins ils existaient. 

On sait maintenant qu’il vaut mieux compter sur son voisin, sur le facteur, le boulanger ou le médecin plutôt que d’attendre un geste du gouvernement. Cela a resserré les liens entre tout le monde. 

Yacine est médecin en réanimation dans le CHU Avicennes à Bobigny, en Seine-Saint-Denis

Nous nous sommes tous retroussés les manches et avons travaillé dans une intelligence insoupçonnée. Même l’administration est devenue un partenaire. Il y a eu cette union sacrée, qui a conduit à ce que tout ce qui pouvait se faire, s’est fait. 

En temps normal, au quotidien, nous ressentons de la honte. La structure n’est pas à la hauteur de l’engagement des soignants. 

On a tous très peur de revenir au schéma d’avant. (...) Peut-être qu’on pourrait trouver une solution pour que la situation standard de l’hôpital soit adaptée aux malades, plutôt que d’être adaptée aux finances. 

Merci à Pauline, Thibault, Yacine, Marion et Norbert

À découvrir également :

Soignants dans la tempête

Relocalisez, qu’ils disaient...

Places de la République S03 (5/52) : “Soignants épuisés, patients en danger” : une nuit aux urgences

Tags : Société Documentaires de société

L’équipe – Production : Sonia Kronlund - Production déléguée : Alice Babin – Réalisation : Emmanuel Geoffroy

France Culture : Actualité & Info Culturelle, Sciences, Arts ...

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Source : https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/soignants-apres-la-tempete

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9.
Crise sanitaire : les soignants s’orientent vers un accompagnement psychologique - 05 juillet 2020 13:09 – Vidéo 02:41 – Document ‘lci.fr’

Victimes de la crise du coronavirus, certains personnels soignants font face à des chocs psychologiques et émotionnels. Pour eux, c’est l’heure de se ressourcer.

En première ligne durant la crise sanitaire, les professionnels de santé sortent de ces longs mois comme d’une bataille éprouvante. Beaucoup ont d’ailleurs senti le besoin d’un accompagnement psychologique. À l’hôpital de Saint-Lô (Manche), une cellule d’aide a été mise en place pour aider les soignants à surmonter les séquelles de la période de crise. La séance consiste notamment à évacuer des semaines de travail sous tension.

Ce sujet a été diffusé dans le journal télévisé de 13H du 05/07/2020 présenté par Anne-Claire Coudray sur TF1. Vous retrouverez au programme du JT de 13H du 5 juillet 2020 des reportages sur l’actualité politique économique, internationale et culturelle, des analyses et rebonds sur les principaux thèmes du jour, des sujets en régions ainsi que des enquêtes sur les sujets qui concernent le quotidien des Français.

LCI - Vous êtes au cœur de l’info

Fichier:Logo de LCI.fr de 2006 à 2009.png — Wikipédia

Source : https://www.lci.fr/sante/video-crise-sanitaire-les-soignants-s-orientent-vers-un-accompagnement-psychologique-2158482.html?xtor=ES-106-[20200706_070313_OWP_NLPERSO]-20200706-[]-152b8b4c9b44a1228d1f99835078baa1@1-20200706070313&_ope=eyJndWlkIjoiMTUyYjhiNGM5YjQ0YTEyMjhkMWY5OTgzNTA3OGJhYTEifQ%3D%3D

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9 bis. Traits d’humour durant le confinement … florilège (best-off)

https://medecine-integree.com/wp-content/uploads/2020/04/LoveSoignants.jpg

« Des chercheurs ont mis en évidence une nouvelle maladie, la covidiose secondaire : il s’agit d’une complication inattendue, mais assez fréquente, de l’infection par le SARS-Cov-2, elle-même au demeurant le plus souvent asymptomatique. Les mécanismes en sont encore largement non élucidés. Contrairement à la Covid-19 qui ne concerne en réalité qu’une infime proportion d’individus, elle touche une large part de la population, tous âges et origines sociales confondus….[Lire la suite à la source]

Auteur : Jean Yves Henry - Médecin généraliste, homéopathe et acupuncteur. Auteur d’une dizaine d’ouvrages, il coordonne l’enseignement de confrères de toutes spécialités pour promouvoir l’aspect intégré de ce télé-enseignement médical et para-médical. Source : https://medecine-integree.com/traits-dhumour-durant-le-confinement/

Voir aussi ceci :

Histoire : de la médecine du travail à la santé au travail ...

Histoire : de la médecine du travail à la santé au travail - 15 Octobre 2015 – Source : http://www.cfecgc-santetravail.fr/?p=5248

Soignants – « Ségur de la Santé » : les soignants décrochent une revalorisation de 180 euros par mois Par Céline Mouzon 09/07/2020 – D’après ‘Alternatives économiques’ – « La concertation ouverte fin mai s’est conclue dans la nuit de mercredi à jeudi. Les montants enfin sur la table sont-ils suffisants pour répondre à la crise hospitalière ?

https://www.alternatives-economiques.fr/sites/default/files/public/styles/ae-169-custom_user_low_1x/public/field/image/rea_288205_003.jpg?itok=E7Q8ybaZ&timestamp=1594290785

Article à lire ici : https://www.alternatives-economiques.fr//segur-de-sante-soignants-decrochent-une-revalorisation-de-180-euros/00093389?utm_source=emailing&utm_medium=email&utm_campaign=NL_Quotidienne&utm_content=09072020

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Rubrique C – Des enseignements et formations en éthique, humanités et santé

10.
‘Soin Humanités Société’ – Montpellier – Présentation du Master

Le Master créé en 2011 au sein de la Faculté de Médecine de Montpellier (UM1) par les Pr. Pierre Dujols et Laurent Visier, s’inscrit dans les évolutions récentes de la prise en compte des maladies chroniques.

Les acteurs de la santé sont appelés à participer au développement de compétences de recherche dans les domaines des perceptions de la maladie, de l’organisation sociale mise en place autour d’elle, de la structuration de réseaux et de l’éducation à la santé. Cette recherche doit s’appuyer sur des savoirs en sciences de la vie et en sciences humaines et sociales afin de pouvoir appréhender des ’objets hybrides’. C’est désormais à l’interface entre les connaissances des sciences de la vie et des sciences humaines que se produisent les changements les plus importants. Dès lors, le strict partage entre sciences de l’homme et sciences de la vie n’est plus opérant. Les chercheurs investiguant le champ de la maladie chronique doivent être en capacité d’aborder les questions de santé dans leur double dimension biologique et sociale. De nouvelles compétences sont requises pour mener des recherches de bon niveau autour des maladies de longue durée, de la chronicité, de l’allongement de la vie et du handicap.

Objectifs

Qualifier des professionnels de la recherche alliant un savoir de type bio-médical ou soignant à des perspectives innovantes en sciences humaines et sociales dans la considération des pathologies chroniques.

La spécialité soin humanités société forme des chercheurs en santé dans les domaines des sciences humaines et sociales suivantes : sociologie, psychologie, philosophie, anthropologie, sciences de la communication, sciences de l’éducation, sciences politiques. Elle ouvre à la possibilité d’effectuer un doctorat dans ces disciplines. Les étudiants ayant validé un master dans cette spécialité doivent être en capacité de mener des recherches dans une des disciplines ci-dessus.

Savoir-faire et compétences

Compétences acquises :

 Maîtrise de l’approche inter- et transdisciplinaire en santé

 Capacité à la formulation de questions pertinentes en sciences humaines et sociales

 Capacité à produire analyse critique et synthèse bibliographique

 Maîtrise de la méthodologie de la recherche quantitative et qualitative en sciences humaines et sociales

 Adaptation des méthodes et techniques à un objet de recherche

 Capacité à élaborer des hypothèses de recherche

 Maîtrise des règles de la production d’un article scientifique

Adresse : Université de Montpellier - 163 rue Auguste Broussonnet - 34090 Montpellier

Source : https://formations.umontpellier.fr/fr/formations/sciences-technologies-sante-STS/master-XB/master-sante-program-master-sante/soin-humanites-societe-subprogram-m2.html

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11.
Les Masters Sciences humaines et sociales (SHS) et santé en France - Nicolas Lechopier - Publié le 13/04/2018 Catégories Billets

Les étudiants souhaitant approfondir leurs connaissances dans le champ des SHS et développer des compétences reconnues dans ce domaine pourront trouver dans la liste ci-dessous des formations de niveau MASTER pouvant les intéresser.

Université Bordeaux Montaigne,Master Recherche Philosophie sur la nature, l’homme et la société

Université Bordeaux Montaigne, Master Professionnel Philosophie : Soin, Ethique et Santé

Université de Bretagne occidentale, Master Prévention et décision en santé, spécialité Ethique, soin et santé

Formations de l’Espace éthique, Région Ile-de-France

Université Lille II, Master Sciences de l’Education parcours Education, santé, social, prévention

Université de Lyon 1, Master didactique des sciences

Université de Lyon 3, Master SHS, mention philosophie, spécialité Culture et santé

Université de Montpellier, Histoire, philosophie et didactique des sciences, parcours Philosophie du soin et anthropologie médicales

Université de Montpellier, Master Santé mention Soin Humanités Société

Université de Marseille, Master Pathologie humaine, spécialité Ethique médicale et bioéthique

Université Paris V Descartes, Master Ethique, Ethique médicale et bioéthique

Université Paris VII Diderot, Master Histoire et Philosophie des sciences

Université Paris Sud 11, Paris-Saclay, Master Mention éthique

Université Paris 12 Est Marne la Vallée, Master Ethique médicale et hospitalière appliquée

Université de Picardie, Master SHS, mention philosophie, spécialité Anthropologie, éthique et histoire de la médecine

Université de Saint-Etienne, Master Science Politique, Parcours Enjeux et politiques de santé

Université de Strasbourg, Master Science politique, parcours Santé, environnement, politique : http://dhvs.unistra.fr/enseignement/master-sep/

Articles récents

Source : https://colhum.hypotheses.org/705

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12.
Master ‘Humanités médicales’ - Catalogue des formations 2019-2020 – Université Aix-Marseille

Sélection en master 1 > Déposer une candidature > Les enseignements de la mention

Atelier des métiers > Cherchez un métier et trouvez une formation.

Informations

À partir de la rentrée 2020, la transformation des études de santé vise à mieux former, mieux orienter et mieux insérer les futurs professionnels de la santé. > Retrouvez plus d’informations sur cette réforme.

Objectif

La mention « Humanités médicales » se compose d’une première année d’enseignement sous forme de Tronc Commun, qui permet d’accéder en deuxième année à 4 parcours-types :

  • Anthropologie évolutive : os, gènes, cultures
  • Anthropologie médico-légale et bioarchéologie
  • Addcitologie : de la cellule au comportement humain
  • Approches éthiques, déontologiques et anthropologiques de la santé
    Structure et organisation

Structure du Master mention Humanités en Santé :

  • Master 1 - Semestre 1 (30 ECTS) et semestre 2 (30 ECTS) : 100% d’UE de socle commun, dont 35% d’ECTS transverses et 65% d’ECTS disciplinaires
  • Master 2 - Semestre 3 (30 ECTS) et semestre 4 (mémoire de recherche, 30 ECTS) : 1 parcours type à choisir parmi les 4 parcours types suivants :
  • Anthropologie évolutive : os, gènes, cultures
  • Anthropologie médico-légale et bio-archéologie
  • Approches éthiques, déontologiques et anthropologiques de la santé
  • Addictologie : de la cellule au comportement humain
    Au sein de chacun de ces parcours, l’étudiant(e) aura la possibilité de sélectionner 40% d’UE optionnelles. Mutualisation possible par le jeu d’UE optionnelles entre les quatre parcours types.

L’admission au M1 obéit au document de la Direction des Etudes et de la Vie étudiante d’AMU quant à la mise en place de la sélection en master 1. L’articulation M1/M2 au sein de la mention se fait par accès direct. L’entrée directe au M2 est possible uniquement pour les Médecins, Chirurgiens-Dentistes, ou étudiants en médecine, en chirurgie dentaire ayant obtenu une équivalence de Master 1 (24 ECTS + second cycle de leurs études de santé validé). L’accès direct au M2 aux étudiants ayant validé une première année tronc commun dans le Master de Biologie Santé ou de Master en Biologie, Sciences de la santé ou Arts et Lettres n’est pas possible.

Un suivi individuel de l’étudiant dès son inscription en M1 a été instauré afin de l’aider à établir son projet professionnel. Ceci permet notamment la réorientation éventuelle de l’étudiant vers d’autres parcours type de la mention. La commission pédagogique de la Faculté de Médecine tient également un rôle important dans ces processus de recrutement, et elle propose régulièrement des dispositifs (VAE, VAP, VES…) qui permettent aux étudiants d’optimiser leur cursus et de consacrer le maximum de leur énergie dans leur poursuite d’études.

Régimes d’inscription - Détails - Cette formation est accessible en Formation initiale (FI) et Formation continue (FC)

Source : https://formations.univ-amu.fr/ME5AHM.html

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13.
La Chaire « Humanités et Santé » au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) Paris et centres associés dans les régions françaises

Cette chaire participe de la réorganisation du CNAM, et vient renforcer, plus particulièrement, le dispositif de l’EPN 12 Santé solidarité. Elle contribuera au déploiement de l’offre de formation sur les questions sociétales, sanitaires et citoyennes, auxquelles sont confrontées la majorité des thématiques ayant trait à la santé Elle développera des collaborations avec les autres chaires constituant l’EPN Santé solidarité : Gestion des services de santé, Accessibilité, Travail social et intervention sociale, Économie solidaire, et avec les équipes Handicap et Économie de la santé.

Elle a également vocation à étayer l’offre proposée par les autres chaires et à contribuer aux synergies entre les offres de formation, de diplomation et de recherche. Elle met l’accent sur les attentes et les besoins en matière de formation et de recherche, propres au champ des sciences humaines et sociales appliquées aux territoires de la santé et du soin, de la part des personnels soignants, des médecins, des patients et de leurs familles, mais également de tout citoyen conscient de la vulnérabilité commune qui l’unit aux autres individus, des aidants bien sûr, celles-ci conditionnant une reconfiguration des relations soignants/patients, et plus généralement une approche plus innovante de la fonction soignante, des mutations que subit l’hôpital, des attentes concernant son tournant ambulatoire, dans un contexte de raréfaction des moyens et de diktat de la performance qui lui aussi nécessite l’apport d’une réflexion critique et alternative, susceptible de jouer son rôle de lanceur d’alerte.

Dans ce contexte, la chaire ‘Humanités et santé’ tente de proposer un nouveau modèle (School of French Care) consolidant la recherche et l’enseignement des humanités dans les formations initiales et continues des soignants et des intervenants médico-sociaux, ainsi que dans les services hospitaliers. Il s’agit de montrer comment ces nouveaux outils de réflexion critique dans le monde de la santé sont les conditions d’une innovation plus globale concernant les systèmes et organisations de santé, qui rend seule possible l’appropriation sociale de la haute technicité dans le monde du soin, qui est notamment celle des hôpitaux.

La déshumanisation et la forte rationalisation des coûts dans les hôpitaux mettant en danger l’efficience du soin, il est important de veiller à poursuivre – ou à initier de façon offensive – des schèmes de lecture théorique rénovant la relation soignant-soigné et illustrant concrètement comment la fonction soignante doit être en partage pour être performante. Tel est l’enjeu d’ailleurs de cette chaire : proposer de nouveaux cadres théoriques pour penser la relation au soin, à la maladie, à la vie ; et aux autres. Ces autres étant successivement ceux qui nous secourent, nous sauvent et nous soutiennent. Et qui peuvent aussi tomber malades. En somme, faire du soin la première matrice d’empowerment. Trois axes d’enseignement et de recherche structurent les enseignements :

  • L’approche existentielle du soin ou comment le soin est la première matrice de la subjectivation, de l’émancipation d’un sujet.
  • L’approche institutionnelle du soin ou comment il faut lutter contre la nocivité de nos organisations, et notamment hospitalières.
  • L’approche politique du soin ou comment l’hôpital est au cœur de la ville résiliente, ou comment santé publique et santé individuelle s’articulent, ou comment le premier test de crédibilité de la citoyenneté reste la santé.
    La chaire s’inscrit dans les orientations de recherche déjà existantes au CNAM notamment celles du LIRSA, et plus spécifiquement les axes 1 (Stratégie, décision et pilotage des organisations), 3 (Prospective, conduite du changement et innovation), 4 (Évolution et analyse critique des outils de management).Elle est également en interaction avec le Centre de recherche sur la formation qui abrite un axe de recherche lié à un dispositif de formation et de diplomation innovant en direction des malades : l’université des patients. Un groupe de recherche composé de malades chercheurs et de chercheurs en poste au CNAM travaille sur un projet de VAE des malades chroniques depuis 2015 afin de soutenir leurs inscriptions sociales, professionnelles et citoyennes et éviter que la maladie soit assortie d’une disqualification sociale alors qu’elle est de fait l’occasion d’apprentissages, et que les compétences acquises par les malades représentent une contribution à la collectivité. Ces compétences représentent un nouveau champ d’expertise pour le champ de la santé. La maladie chronique est l’occasion de repenser les théories du développement humain, les modalités du vivre ensemble et du partage des espaces sociaux dans la mesure où plus de 15 millions de personnes en France sont affectées par au moins une maladie chronique. La chaire développera en ce sens des partenariats avec les CNAM régionaux, ainsi qu’avec les CHU régionaux.

La chaire Humanités et santé proposera des cursus diplômants à destination des acteurs de santé, des soignants et de tout professionnel impliqué dans la santé et le soin. Plus spécifiquement, en référence à la Loi n°2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé (dont le titre III, § Ier renvoie explicitement à l’innovation en matière de formation des professionnels), la Chaire proposera aussi des séminaires en étant à l’écoute des problématiques sensibles venant des terrains en veillant à identifier les no man’s landthéoriques, épistémiques dans certaines pathologies ayant besoin d’un adossement théorique solide pour développer des pratiques innovantes dans l’organisation et les thématiques à prendre en compte par exemple dans les parcours de soin qui sont à repenser à la fois au regard des thérapeutiques et au regard des besoins des populations. Á ce titre, la chaire utilisera la convention existante entre le CNAM et la faculté de médecine de l’Université Pierre et Marie Curie et ses instituts de recherche pour créer des séminaires et des colloques ad hoc.

En effet la loi de modernisation de notre système de santé, le dernier plan cancer, la loi HPST de 2009 illustrent les intentions du système de santé mais laissent ouverte la question des domaines d’application qui doivent pouvoir rendre opérationnelles les recommandations du législateur. Á ce titre, la chaire organisera des rencontres interprofessionnelles pour faire connaître les initiatives de terrain et les inscrire dans un paradigme d’échanges sur les expériences en partageant les outils conceptuels et théoriques qui permettent de penser autrement la figure théorique du malade contemporain.

En résonance avec la Loi n°2015-1776 du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement, la chaire cherchera enfin à repérer les nouvelles formes de fragilités et de dépendances, à définir l’autonomie de la vulnérabilité, les besoins des personnes âgées, comme les solutions innovantes pour leur permettre l’exercice de leurs capacitations dans la société et l’économie. Défendre la présence des humanités au sein de la santé, comme au sein de la démocratie n’est pas simplement un geste théorique mais ce qui préserve la durabilité des systèmes sanitaires et démocratiques.

La citoyenneté est inséparable d’une capacité d’imaginer avec empathie les difficultés d’autrui (Nussbaum, 2010), et forme le socle indispensable à la stabilisation des institutions démocratiques. La chaire à la fois dans ses enseignements, ses séminaires, ses offres de formation , ses dialogues avec le public développera des voies d’accès aux savoirs et aux connaissances privilégiant des méthodes pédagogiques issues des théories les plus actualisées dans le champ de la formation des adultes (médecins, personnels soignants, patients experts, aidants) appréhendé à la fois comme un champ de pratiques et un champ de recherche.

La Chaire « Humanités et Santé » au CNAM - Home

https://chaire-philo.fr/wp-content/uploads/2018/10/logo-chaire-humanités-et-santé-rvb-e1540491440837.png

Source : https://chaire-philo.fr/la-chaire-humanites-et-sante/

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14.
Enseigner l’éthique et les humanités en santé dans les facultés de médecine françaises : état des lieux et perspectives - Chaire ‘humanités et santé’ (Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) - Chaire de philosophie à l’hôpital – GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences – Auteurs : C.FLEURY1, B. BERTHELIER2, N. NASR3

1. Professeur au Conservatoire National des Arts et Métiers, titulaire de la Chaire « Humanités et santé », titulaire de la Chaire de Philosophie à l’Hôpital-GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences – 2. Élève de l’École Normale Supérieure de Paris (ENS Ulm — PSL) – 3. Maître de Conférences — Praticien hospitalier en Neurologie à la Faculté de Médecine de Toulouse-Rangueil. Coordinatrice de l’Enseignement d’Éthique des Facultés de Médecine de Toul.

A Lire en PDF sur ce site : https://chaire-philo.fr/wp-content/uploads/2019/10/Cartographie-enseigner-humanit%C3%A9s-fac-m%C3%A9decine.pdf

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Rubrique D – Les contributions de la Professeure Cynthia Fleury

15.
Faire la connaissance de Cynthia Fleury avec Wikipédia – Extraits choisis

Cynthia Fleury (civilement Fleury-Perkins), née en 1974 à Paris, est une philosophe et une psychanalyste française…

Nationalité‎ : ‎Française

Naissance‎ : ‎Février‎ ‎1974‎ (46 ans)

Formation‎ : ‎Université Paris-Sorbonne‎ (‎doctorat‎) ...

Nouvelle Donne · ‎Philippe Pasqua · ‎Pierre Magnard

Cynthia Fleury (civilement Fleury-Perkins), née en 19741 à Paris2, est une philosophe et une psychanalyste française. Elle est professeur titulaire de la chaire Humanités et Santé au Conservatoire national des arts et métiers3 et professeur associé à l’École nationale supérieure des mines de Paris (Mines-ParisTech), et dirige également la chaire de philosophie à l’hôpital Sainte-Anne du GHU Paris psychiatrie et neurosciences4.

Elle a auparavant enseigné la philosophie politique (en qualité de research fellow et associate professor) à l’American University of Paris5, et a été chercheuse au muséum national d’histoire naturelle5.

Sommaire

Photo - Cynthia Fleury avec le psychothérapeute Christophe André et le psychologue Arnaud de Saint Simon lors d’une conférence de l’université de la Terre en 2011.

Cynthia Fleury soutient en 2000 à l’université Paris-Sorbonne-Paris IV une thèse de doctorat en philosophie (métaphysique-ontologie) intitulée « La métaphysique de l’imagination »6 sous la direction de Pierre Magnard. Son habilitation à diriger des recherches a porté sur La construction sociale de la vérité dans l’espace public à l’épreuve des NTIC (Aix-Marseille Université)7.

En 2002, Cynthia Fleury fonde un Prix de philosophie8 dont elle est secrétaire générale9. Elle a été membre du comité de lecture de la revue Cités5 et collabore au site nonfiction.fr5, notamment en tant que coordinatrice du pôle philosophie10. Elle s’intéresse par ailleurs au travail de l’artiste Philippe Pasqua, à propos duquel elle fournit une contribution, toujours en 200211. Elle a également préfacé des ouvrages consacrés à Ron Arad12 à Aurèle13 et à Charlotte Perriand14.

De 2006 à 2009, elle est chercheuse à l’Institut des sciences de la communication du CNRS5 et, de 2009 à 2014, chercheuse au laboratoire ’Conservation des espèces, restauration et suivi des populations’ (CERSP, devenu CESCO), au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN/CNRS). En parallèle, elle a aussi été enseignante vacataire à l’Institut d’études politiques de Paris5 et à l’École polytechnique5. Elle a également donné des cours en écoles de commerce, et notamment à HEC5, et enseigné au pôle Léonard-de-Vinci de la Défense15,16.

Elle est membre fondatrice du Réseau international des femmes philosophes, parrainé par l’Unesco17, ainsi que du Collectif Roosevelt18. Elle a présidé le collectif EuropaNova (Action pour une Europe politique), dont elle est actuellement la vice-présidente19 ainsi que vice-présidente de son comité d’orientation. Elle est membre du conseil stratégique de la Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l’homme.

Psychanalyste de formation20,21, elle a été membre de la cellule d’urgence médico-psychologique du SAMU de Paris (CUMP-Necker), de 2011 à 2015. Elle est marraine du projet ICCARRE (traitement d’intermittence du sida)22.

Elle a été nommée en 2013 membre du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), dont elle est le plus jeune membre23. Elle siège également au comité scientifique du Haut Conseil des biotechnologies24. Elle a été administratrice externe au conseil d’administration de Suez Environnement25.

Elle tient une chronique hebdomadaire, dans L’Humanité depuis 200326. Elle est souvent invitée à la radio27 et à la télévision 28, pour présenter ses livres et parler de thèmes tels que la résilience, la psychanalyse, la politique, la religion ou l’imagination. Elle apparaît aussi régulièrement dans de nombreux quotidiens nationaux et magazines hebdomadaires (L’OBS29,30, Le Monde31, La Croix32, Libération33 Psychologies magazine34, Le Figaro35, Le Point36, Marianne15...).

En 2016, elle est titulaire de la chaire de philosophie à l’Hôpital Hôtel-Dieu37.

En 2019, elle écrit une version théâtrale de son livre La Fin du courage, présentée à la Scala (Paris) en décembre 2019, mise en espace par Nicolas Maury et dite par Isabelle Adjani et Laure Calamy 38.

Engagements politiques

En novembre 2013, déjà membre du Collectif Roosevelt, un mouvement citoyen né en 2012, elle participe, aux côtés du socialiste Pierre Larrouturou, de l’urgentiste Patrick Pelloux, du sociologue Edgar Morin et de l’humoriste Bruno Gaccio, à la fondation d’un nouveau parti politique français : Nouvelle Donne39,40.

Elle soutient en 2018 le collectif européen Pacte Finance Climat, destiné à promouvoir un traité européen en faveur d’un financement pérenne de la transition énergétique et environnementale pour lutter contre le réchauffement climatique41,42….

Les prix et distinctions, ses publications et sa participation à des ouvrages collectifs, ainsi que toutes les notes et références la concernant, sont à lire sur ce site :

Bibliographie

Catherine Guyot, « Cynthia Fleury », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber (éd.), Le Dictionnaire universel des créatrices, Paris, Éditions des femmes, 2013.

[portrait] Florian Bardou, « Cynthia Fleury, yes we care ! », Libération,‎ 21 mai 2020 (lire en ligne [archive], consulté le 22 mai 2020).

Liens externes

[vidéo] « Se changer soi pour changer le monde », Université de la terre [archive] sur YouTube

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16.
Cynthia Fleury : biographie, actualités et émissions d’après France Culture

Philosophe et psychanalyste, professeure au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM , titulaire de la Chaire ‘Humanités et Santé’), professeure associée à l’Ecole des Mines de Paris et directrice de la chaire de philosophie à l’hôpital Ste-Anne.

En savoir plus - Biographie de Cynthia Fleury - Philosophe, chercheur à l’Institut des Sciences de la communication et professeur à l’American University of Paris. Elle travaille sur les outils de la régulation démocratique.

Philosophe et psychanalyste, Cynthia Fleury a notamment publié La Fin du courage : la reconquête d’une vertu démocratique (2010), Les Irremplaçables (2015) et Dialoguer avec l’Orient : retour à la Renaissance (2016).

Professeure associée à l’École nationale supérieure des mines de Paris (Mines-ParisTech), et directrice de la chaire de philosophie à l’hôpital Sainte-Anne du GHU Paris psychiatrie et neurosciences3.

Les oeuvres de Cynthia Fleury

Livre : 1èrede couverture  : La fin du courage : la reconquête d’une vertu démocratique Cynthia Fleury Fayard, 2010 – Description – « Chaque époque affronte, à un moment de son histoire, son seuil mélancolique. De même, chaque individu connaît cette phase d’épuisement et d’érosion de soi. Cette épreuve est celle de la fin du courage. Comment convertir le découragement en reconquête de l’avenir ? Notre époque est celle de l’instrumentalisation et de la disparition du courage. Mais ni les démocraties ni les individus ne peuvent en rester à ce constat d’impuissance. Nul ne résiste à cet avilissement moral et politique. Il s’agit de surmonter ce désarroi et de retrouver le ressort du courage, pour soi, pour nos dirigeants si souvent contre-exemplaires, pour nos sociétés livrées à une impitoyable guerre économique. Le plus sûr moyen de s’opposer à l’entropie démocratique reste l’éthique du courage et sa refondation comme vertu démocratique. Dans cet essai enlevé, Cynthia Fleury rappelle qu’il n’y a pas de courage politique sans courage moral et montre avec brio comment la philosophie permet de fonder une théorie du courage qui articule l’individuel et le collectif. Car si l’homme courageux est toujours solitaire, l’éthique collective du courage est seule durable. - Quatrième de couverture - (date de publication : 3 mars 2010) - Entre découragement du présent et reconquête de l’avenir, cet essai philosophique montre en quoi il n’y a pas de courage politique sans courage moral et démontre comment un retour à l’exemplarité politique est non seulement possible, mais urgent ».

Livre : 1èrede couvertureLe souci de la nature : apprendre, inventer, gouvernerAnne-Caroline Prévot et Cynthia Fleury CNRS Editions, 2017 – Description – « Partant de l’individu, ces contributions montrent comment retrouver une approche sensible et sensorielle de la nature. Les auteurs proposent des pistes de réflexion pour de nouveaux futurs, au travers d’une éducation qui passe notamment par des approches corporelles, en mobilisant de nouvelles normes sociales et politiques, ou encore en valorisant des expériences de nature hors normes ».

Dernières publications sur Cynthia Fleury – Illustration

La Revue de presse des idées Le virus dans nos têtes. Avec Douglas Kennedy, Xavier Briffaut, Cynthia Fleury…

LE 02/06/2020 - e virus a infecté nos esprits plus encore que nos corps. Angoisse de la maladie, malaise du confinement ou peur de l’avenir, les répercussions psychologiques...

14 minutes – SÉRIE Pandémie, ce qui a déjà changé - Épisode 2 : Les relations humaines

L’Invité des Matins

LE 12/05/2020 - Cette semaine, nous nous demandons ce qui a déjà changé avec la pandémie. Aujourd’hui nous parlons des relations humaines qui se sont retrouvées modifiées...

48 minutes - Le Cygne Noir, une énigme de notre temps, ou la prévision prise en défaut

Signes des temps

LE 03/05/2020 - Inventée par l’essayiste Nassim Nicholas Taleb, l’expression ’Cygne Noir’ est passée dans le langage courant. Plus que le seul imprévisible, elle désigne...

2h01 - Éducation et Culture, l’Émission spéciale

Emissions spéciales

LE 22/03/2020 - Face au confinement, une émission résolument positive pour vous mettre en appétit d’éducation et de culture.

1h38 - Spéciale Nuit des idées au Collège de France

Le Temps du débat

LE 31/01/2020 - Diffusion des 5 débats enregistrés le 30 janvier 2020 en public au Collège de France dans le cadre de la Nuit des idées 2020 : Être vivant, organisée par l’Institut...

1h38 Pas d’émission ce jour

Le Temps du débat

LE 30/01/2020 - En raison d’un appel à la grève émanant d’une organisation syndicale représentative à Radio France, nous ne sommes pas en mesure de diffuser l’intégralité...

33 minutes - La solidarité, une valeur dépassée ?

La Grande table idées

LE 10/12/2019 - La fin du courage ou le début de quelque chose ? Cynthia Fleury, philosophe, professeure à l’American University of Paris, auteure de l’essai ’Le soin...

58 minutes - SÉRIE Profession philosophe - Épisode 45 : Cynthia Fleury, philosophe clinicienne

Les Chemins de la philosophie

LE 18/10/2019

Portrait de la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury, autrice d’une thèse sur l’imagination, et qui a trouvé la sienne non pas dans la littérature,...

26 minutes - Cynthia Fleury : ’ Éduquer, soigner sont les gestes paradigmatiques de la société.’

L’Invité actu de la Matinale

LE 01/06/2019

« Le moment du soin est-il venu pour nos sociétés ? » avec Cynthia Fleury, philosophe, auteure de « Le soin est un humanisme » (Tracts /Gallimard)

2h01 - Camille \ Cynthia Fleury

Les Matins du samedi

LE 01/06/2019

La chanteuse Camille, marraine du nouveau portail numérique de Radio France Vox, ma chorale interactive. Et « Le moment du soin est-il venu pour nos sociétés...

Conférences

L’école, sanctuaire des sujets tabous ?

Acteurs de l’Économie - La Tribune

LE 03/04/2019 - L’école cristallise les questionnements de la jeunesse jusqu’à dépasser le ’politiquement correct’. La réalité sociale, ethnique, religieuse, communautariste,...

58 minutes - Sommes-nous prêts pour la fin du monde ?

Les Chemins de la philosophie

LE 18/01/2019 - L’imminence de la catastrophe serait-elle la meilleure invitation à l’action ? Pourtant, comment expliquer qu’à de rares exceptions près ...

58 minutes – SÉRIE Philosopher avec David Cronenberg - Épisode 1 : Crash, les eaux troubles de la perversion

Les Chemins de la philosophie

LE 29/10/2018 - ’Crash’ de Cronenberg sort en France en 1996. Chaque scène de ce film lancinant revient sur les mêmes thèmes : le réel de la mort, le sexe, le démembrement…...

39 minutes - Dépistage génétique : mieux vaut prédire que guérir ?

Du Grain à moudre

LE 30/04/2018 - Les examens génétiques et la médecine génomique figurent au menu des états généraux de la bioéthique dont la phase de consultation se termine aujourd’hui....

35 minutes - Refonder l’Europe avec Cynthia Fleury

La Grande table (2ème partie)

LE 19/04/2018 - Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste, vice-présidente d’Europa Nova, auteure notamment de Les Irremplaçables (Gallimard, 2015) en discussion avec...

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Source : https://www.franceculture.fr/personne-cynthia-fleury.html

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17.
Une série de vidéos choisies dans lesquelles intervient la Professeure Cynthia Fleury

Biographie réalisée par la documentation de Radio France en mai 2012

Rappel - Cynthia Fleury - Philosophe et psychanalyste - Professeure au Conservatoire National des Arts et Métiers, titulaire de la chaire ‘Humanités et santé’ - Philosophe de formation, Cynthia Fleury est chercheur au Muséum National d’Histoire Naturelle. Ses travaux portent sur les conduites entropiques des démocraties, les outils de régulation démocratique et de gouvernance publique, la réforme des institutions et des comportements citoyens. Maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris (IEP), chargée d’enseignement à l’Ecole Polytechnique, elle enseigne également, depuis 2002, dans le cadre du Cours méthodique et populaire de philosophie, crée en partenariat avec la Mairie de Paris, à l’Université Paris VII et l’Institut de la pensée contemporaine. Vice-Présidente du collectif Europanova qui milite pour la création d’une Europe politique, membre du comité de rédaction de la revue Cités, Cynthia Fleury tient une chronique depuis 2003 dans l’Humanité. En 2009 elle développe avec Jean-Pierre Alix, WikiCNRS, un portail axé sur la science, à vocation encyclopédique et multimédia.

Bibliographie :

  • Le soin est un humanisme, Gallimard, 2019
  • La fin du courage, La reconquête d’une vertu démocratique, Fayard, 2010
  • Dialoguer avec l’Orient : Retour à la Renaissance, PUF, 2003
  • Métaphysique de l’imagination, d’Ecarts, 2000
    Directeur de publication :
  • L’islam en France, avec Yves Charles Zarka et Sylvie Taussig, PUF, 2008
  • Biodiversité et société : vers la réconciliation ? avec Anne-Caroline Prevot-Julliard, Fayard, 2012.

Leçon inaugurale de la chaire ‘Humanités et santé’ du CNAM : Cynthia Fleury Vidéo 1:09:39 - 21 décembre 2018 - Conservatoire national des arts et métiers

7 décembre 2018 - Leçon inaugurale de Cynthia Fleury, professeure de la chaire ‘Humanités et santé’, sous le parrainage de Jean-Claude Ameisen, ancien président du Comité consultatif national d’éthique…

Source : https://www.youtube.com/watch?v=uHhcjo5uwUA

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Cynthia Fleury : ’le soin, c’est ce qui fonde notre humanisme’ Vidéo 16:06 - 05 septembre 2019 - RCF-Radio Chrétienne Francophone -

Si le soin est le baromètre de notre société, alors cette dernière se porte mal. Décryptage d’une société en manque d’humanisme, avec Cynthia Fleury.

Source : https://www.youtube.com/watch?v=oQLgFLGrV0k

Cynthia Fleury : le soin comme bien commun 20.09.2017 Publication / Mise à jour : 09.10.2017 - Ariel Kyrou

Creative Commons Licence

Inaugurée en janvier 2016 par un premier cours dans l’amphithéâtre de l’Hôtel-Dieu à Paris, La Chaire de philosophie à l’hôpital conçoit l’hôpital comme un « bien commun ». Mieux : elle fait le pari que le soin, loin de n’appartenir qu’aux soignants, est du ressort de tous, bien au-delà de la sphère médicale. Discussion avec Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste, autour des idées à l’origine de cette chaire, lieu d’enseignement des humanités, mais aussi espace de dialogue avec les professionnels du soin, les patients, les aidants, etc…

Tags : bien commun hôpital médecine parcours de soin soins philosophie

Le site de la Chaire de philosophie à l’hôpital

La page Wikipédia sur Cynthia Fleury

Ses interventions à France Culture

Source : https://www.solidarum.org/sante/cynthia-fleury-soin-comme-bien-commun

Cynthia Fleury et Boris Cyrulnik, L’héroïsme aujourd’hui Vidéo 1:22:24 - 18 septembre 2017 - Christian Mrasilevici

Les Rencontres Inattendues musiques et philosophies, de Tournai en Belgique. Intervention de Boris Cyrulnik et Cynthia Fleury : L’héroisme aujourd’hui

Source : https://www.youtube.com/watch?v=caMUWC514s8

Comment se créer de beaux souvenirs pour être plus heureux Document RTBF – Photo : l’art de se créer de beaux souvenirs - © Pixabay RTBF La Première

Comment se fait-il qu’une odeur puisse nous rendre nostalgique ? Est-il possible de se créer de beaux souvenirs et de s’y attacher ? Avec quels effets ? L’art de se créer de beaux souvenirs (First Editions), c’est le titre du nouveau livre de Meik Wiking. L’auteur de plusieurs best-sellers consacrés au bonheur vend 17 de ses livres toutes les heures, à travers le monde. Ses recettes pour (re)trouver le bonheur sont donc partagées partout sur la planète. En voici un petit aperçu.

Notre bonheur à long terme peut dépendre de notre capacité à créer un récit positif de notre vie. Notre mémoire et nos souvenirs façonnent notre identité, notre estime de nous, ils sont le ciment social qui nous relie les uns aux autres. Ils ont une influence très perceptible sur le présent, ils peuvent nous aider à nous sentir mieux. Se repencher sur nos souvenirs positifs peut donc nous rendre plus heureux.

Lorsque l’on déprime, ce n’est pas nécessairement que l’on ne se sent pas heureux dans le moment présent, mais cela peut également venir du fait que l’on a du mal à se remémorer de bons souvenirs du passé. Meik Wiking, ’l’homme le plus heureux du monde’, président du Happiness Research Institute à Copenhague nous donne ici quelques pistes pour aller rechercher des souvenirs heureux.

Le palais des souvenirs

La méthode du palais des souvenirs consiste, entre autres, à essayer de se remémorer des itinéraires que l’on a parcourus au cours de sa vie ou les pièces de sa maison d’enfance, de ses différents lieux de vie. En tentant de se remémorer des souvenirs, on les associe à ces itinéraires, à ces chemins qu’on a suivis ou aux pièces des lieux de son enfance. La mémoire revient ainsi beaucoup plus facilement.

C’est l’une des meilleures techniques pour permettre aux patients souffrant de dépression de faire fonctionner leur mémoire et de se souvenir de moments heureux. Cette technique est utilisée également dans les championnats de mémoire.

Essayer de se créer des premières fois pour de nouveaux souvenirs

Les premières fois que nous vivons un événement, son côté nouveau le rend durable dans la mémoire. 

’Elles interviennent souvent tôt dans la vie, on est donc très présent dans son passé autour de ces âges-là, mais ensuite la vie s’accélère parce qu’il n’y a plus de première fois, parce qu’on est déjà passé par là.’ On observe que les personnes âgées vont raconter plutôt des souvenirs de leur prime jeunesse, entre 15 et 30 ans, et évoquer le premier baiser, le premier compagnon, le premier emploi, le premier logement… Par après, les premières fois deviennent plus rares.

C’est pourquoi il est intéressant de susciter la création de nouvelles expériences, qui ne doivent pas nécessairement être très exotiques. Il peut s’agir de choses toutes simples, comme des souvenirs gastronomiques. Nous sommes en mesure d’influer sur notre mémoire et de déterminer dans une certaine mesure les souvenirs qui seront les nôtres, mais aussi ceux de notre famille ou de nos amis.

Ce qui détermine le souvenir, c’est l’attention consacrée à l’instant vécu,
le sens de l’observation du moment.

Faire travailler tous les sens

Quand vous vivez quelque chose de bien, posez-vous, essayez de respirer, de sentir, d’écouter, de vous créer une musique. Cela va permettre de mieux ancrer les souvenirs, parce que la mémoire fonctionne par associations. Quand quelque chose de sensoriel déclenche le souvenir - le goût, l’odorat, l’expérience auditive – nous sommes transportés à nouveau dans notre enfance ou dans notre jeunesse.

En ce qui concerne les nouveaux souvenirs, nous pouvons ainsi placer des repères sensoriels pour pouvoir les évoquer plus facilement. Nous pouvons réfléchir à ce que nous pouvons mettre en place pour ce que ce moment particulier reste avec nous, pour le conserver dans notre mémoire. Quel sens pouvons-nous y associer ? Nous pouvons nous imprégner consciemment d’une odeur présente à ce moment-là, par exemple. Le simple fait de retrouver plus tard cette odeur évoquera instantanément ce souvenir.

Partager ses souvenirs

Meik Wiking recommande de se constituer son propre espace personnel, qu’on ne partage avec personne, où l’on conserve des souvenirs, des photos.

Toutefois, il est important aussi de partager ses souvenirs avec ses proches, de sélectionner régulièrement des photos parmi les milliers de photos de notre téléphone portable, de les imprimer, de les mettre dans un album et de les partager avec les autres, sans aller jusqu’à leur imposer de longues soirées photos !

Cela va créer des moments de joie. Car les souvenirs des autres sont aussi une source de joie. Le partage des souvenirs est un véritable ciment social, il nous rapproche les uns des autres. Il invite à la conversation et participe au lien social.

Prendre conscience du moment précieux

Nous avons de plus en plus de choses à gérer au quotidien, nous subissons des pressions croissantes, sans compter les annonceurs, les réseaux sociaux, l’abondance de mails… Mais il est quand même possible, au milieu de tout cela, de retrouver et de se créer des souvenirs heureux.

Nous devons essayer de prendre conscience du moment précieux. Quand le moment est heureux, n’hésitons pas à le dire explicitement, pour qu’il prenne sa place et s’ancre dans notre mémoire.

De manière transgénérationnelle, nous pouvons aider nos parents à retrouver des souvenirs heureux et à les partager avec nous. Nous pouvons les emmener par exemple dans la ville de leur jeunesse, pour les aider à les faire revivre par leur présence physique sur place.

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Edgar Morin - Cynthia Fleury : Réflexions croisées sur le monde de demain Vidéo 28:56 - 05 mai 2020 - Public Sénat

Peut-on croire à un « monde meilleur » une fois passée la pandémie du Covid-19 ? Cette question, Guillaume Erner l’a posé au sociologue Edgar Morin et la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury. Et c’est avec une prudence teintée d’espoirs que les deux invités de Livres & Vous se sont avancés sur le chemin hasardeux de l’avenir. Un avenir où le meilleur... pourrait ne pas être la norme. Retrouvez toute l’actualité politique et parlementaire sur http://www.publicsenat.fr Suivez-nous sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/publicsenat Twitter : https://twitter.com/publicsenat Instagram : https://instagram.com/publicsenat

Musique utilisée dans cette vidéo - En savoir plus - Écoutez de la musique sans publicité avec YouTube Premium - Titre : Blackbird - Artiste : Brad Mehldau - Album : The Art Of The Trio, Volume One - Writers : John Lennon, Paul McCartney - Concédé sous licence à YouTube par WMG (au nom de Nonesuch) ; BMI - Broadcast Music Inc., CMRRA, LatinAutor - SonyATV, Sony ATV Publishing, UNIAO BRASILEIRA DE EDITORAS DE MUSICA - UBEM, LatinAutor, ASCAP, SOLAR Music Rights Management et 4 sociétés de gestion des droits musicaux

Source : https://www.youtube.com/watch?v=tIHGdgAw0nI

Cynthia Fleury : ’L’éthique, c’est le non zèle par rapport à la règle’ Vidéo 53:57 - 14 mars 2020 - France Inter

Covid 19, pandémie et vies confinées… Au-delà des enjeux de santé publique, que reste-t-il de la solidarité quand l’enfer, c’est les autres ? Quand il ne faut surtout pas tendre la main aux malades, mais au contraire les éviter ? On en débat avec notre invitée : Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste.

Source : https://www.youtube.com/watch?v=XXlnFmv53VE

Les 4 fonctions du silence, avec Cynthia Fleury Vidéo 1:34 - 28 janvier 2020 - Collège des Bernardins

Cynthia Fleury est philosophe et psychanalyste, professeure au Conservatoire National des Arts et Métiers, titulaire de la Chaire Humanités et Santé. Elle intervenait le 21 janvier 2020 au Mardi des Bernardins : « Le silence pour les riches, le bruit pour les pauvres ? », organisé dans le cadre de la Semaine du Son de l’UNESCO. Le silence, dans ses quatre fonctions (spirituelle, intellective, clinicienne et citoyenne), est une ressource à préserver ensemble.

Source : https://www.youtube.com/watch?v=jQ_FY_M18xY

Rencontres de l’Avenir : interview de Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste Vidéo 4:52 - 29 janvier 2020 - Saint-Raph TV PALAIS DES CONGRÈS DE SAINT-RAPHAËL

Profondément humaniste et optimiste, engagée au service d’une réflexion sociétale, Cynthia Fleury a partagé avec nous sa vision de l’espoir à l’occasion de la 2e édition des Rencontres de l’Avenir. Quelques minutes en compagnie d’une philosophe et psychanalyste qui défend l’idée proactive de l’avenir !

Source : https://www.youtube.com/watch?v=uN65cc_mAwk

Conversation avec Cynthia Fleury : Antivirus Philosophique Nº4 Vidéo 6:23 - 24 mars 2020 - // Philomonaco //

Cynthia Fleury en conversation avec Joseph Cohen. Cynthia Fleury est enseignante – chercheure en philosophie politique et psychanalyste. Professeure à l’École des mines (PSL/Mines-ParisTech) et à l’American University of Paris. Elle est membre du Comité consultatif national d’éthique et membre fondateur du réseau européen des femmes philosophes de l’Unesco et dirige la chaire de philosophie à l’Hôpital Hôtel-Dieu (AP-HP/Paris et ENS). Joseph Cohen est un des membres fondateurs des Rencontres Philosophiques de Monaco. // Suivez-nous sur les réseaux // Instagram : @philomonaco Facebook : https://www.facebook.com/ateliersphil... Twitter : https://twitter.com/philomonaco

Source : https://www.youtube.com/watch?v=vIn5FuXr-iY

Cynthia Fleury : le décryptage de la philosophe et psychanalyste Vidéo 13:15 – 1er avril 2020 - Conservatoire national des arts et métiers

En quoi la crise actuelle nous pose de nouvelles questions d’éthique ou en quoi elles posent les questions d’éthique d’une nouvelle manière ? Quel pourrait être l’impact de cette crise sanitaire sur notre société ? Quels types de conséquences collectives et individuelles voyez-vous apparaître dès aujourd’hui ? Pour en savoir plus sur la chaire Humanités et santé, https://chaire-philo.fr/la-chaire-hum...

Source : https://www.youtube.com/watch?v=CzfCX-jHrPI

Dialogue avec Antoine Fenoglio et Cynthia Fleury : une heure en tête-à-tête Vidéo 1:02:20 - 27 février 2020 - Telerama

Il se passe quelque chose entre la philosophie et le design. D’un côté, Antoine Fenoglio, de l’agence Les Sismo, en quête de réflexion sur le sens de sa profession. De l’autre, Cynthia Fleury, psychanalyste et philosophe, professeure au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers), créatrice d’une chaire de philosophie à l’hôpital et auteure du Soin est un humanisme, dans la collection « Tracts », chez Gallimard. Ensemble, ils viennent de lancer un séminaire commun au Cnam. Que signifie, aujourd’hui, se soucier de la vulnérabilité de la vie ? Comment la philosophie du soin peut-elle renouveler la pensée sur l’environnement, le numérique, voire l’économie ? Comment modifier les pratiques dans le système hospitalier, mais aussi dans le monde des objets et des services ? Antoine Fenoglio et Cynthia Fleury feront le point sur leur passionnante démarche et expliqueront leurs projets.

Source : https://www.youtube.com/watch?v=dWHYdZY4Juo

Pendant le confinement : une écriture de Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste française Vidéo durée 11:11 - 03.06.2020 - - L’invité-e de La Matinale (en vidéo) - RTS Radio Télevision Suisse, succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision– Source : https://www.rts.ch/play/radio/linvite-e-de-la-matinale-en-video/video/cynthia-fleury-philosophe-et-psychanalyste-franaise-video?id=11372282

S’engager pour un monde positif selon Cynthia Fleury, Philosophe & psychanalyste - GPF 2019 – Vidéo 1:54 - 09 décembre 2019 - Institut de l’Economie Positive

Interview de Cynthia Fleury, Philosophe & Psychanalyste Cynthia Fleury (civilement Fleury-Perkins), née en 19741, est une philosophe et une psychanalyste française. Elle a longtemps enseigné la philosophie politique (en qualité de ‘research fellow’ et ‘associate professor’) à l’American University of Paris2, et a été également chercheuse au Muséum national d’histoire naturelle2. Depuis 2017, elle est professeur associé à l’École nationale supérieure des mines de Paris (Mines-ParisTech) et dirige également la chaire de philosophie à l’hôpital Sainte-Anne. Elle a souhaité nous parler de son combat et de ses engagements lors du Global Positive Forum 2019. Forum qui s’est déroulé sous la thématique de l’engagement positif. Suivez-nous sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/InstitutPosi... Instagram : https://www.instagram.com/positiveeco/ Twitter : https://twitter.com/PositiveEco LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/5243206

Source : https://www.youtube.com/watch?v=0sJcZbwLlm8

La solidarité, une valeur dépassée ? Vidéo 33:17 - 11 décembre 2019 - France Culture

La fin du courage ou le début de quelque chose ? Cynthia Fleury, philosophe, Professeure au Conservatoire National des Arts et Métiers, titulaire de la chaire ‘Humanités et santé’, professeure à l’American University of Paris, auteure de l’essai ’Le soin est un humanisme’ (Gallimard, ’Tracts’, 2019) évoque, à l’heure des révoltes, la situation de notre démocratie. Sa venue est aussi l’occasion d’esquisser, face aux remises en cause des politiques publiques, en quoi pourrait consister notre démocratie si elle était fondée sur une éthique du soin. La Grande table Idées d’Olivia Gesbert – émission du 10 décembre 2019 - À retrouver ici : https://www.franceculture.fr/emission... Abonnez-vous pour retrouver toutes nos vidéos : https://www.youtube.com/channel/UCd5D... Et retrouvez-nous sur... Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture

Source : https://www.youtube.com/watch?v=H2RYTXok_aI

« La Fin du Courage », de Cynthia Fleury Vidéo de 47 minutes - 31 mai 2020 - Dans le cadre de l’émission de France Inter ‘Ça peut pas faire de mal’ par Guillaume Gallienne

Émouvante confession que celle de la brillante philosophe, spécialiste de la pensée politique, Cynthia Fleury, qui signe là un essai remarquable, ’La Fin du Courage’, publié en 2010 aux éditions Fayard. Guillaume Gallienne, avec Cynthia Fleury, lisent à deux voix ce dialogue philosophique.

Photo - La philosophe et psychanalyste, Cynthia Fleury © AFP / Lionel Bonaventure

Ça peut pas faire de mal continue en nouvelles diffusions d’émissions antérieures.

Cette fois, il s’agit de l’émission, La Fin du Courage, de Cynthia Fleury, du samedi 21 mai 2016.

Programmation musicale – Illustration – FOALS Exits - L’équipe : Guillaume Gallienne Producteur - Xavier Pestuggia Réalisateur - Estelle GappAuteur, Productrice, Chargée de programmes - Fanny Leroy chargée de programme - Claire Teisseire Attachée de Production - Contact : FacebookTwitterContact- Thèmes associés : LivresphilosophieSociétéCynthia Fleury- Voir plus

Source : https://www.franceinter.fr/emissions/ca-peut-pas-faire-de-mal/ca-peut-pas-faire-de-mal-31-mai-2020

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Autres contributions de Cynthia Fleury

18.
Cynthia Fleury : ’On a eu un biais, qui était de défendre uniquement la vie biologique, et ça c’est mortifère’ - Vidéo 23 minutes – Vendredi 29 mai 2020 - La philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury est l’invitée de Nicolas Demorand à 8h20

Dans le cadre de l’émission L’invité de 8h20 : le grand entretienpar Léa Salamé , Nicolas Demorand

Photo - Cynthia Fleury, invitée du Grand entretien le 15 décembre 2019 © Radio France / France Inter

Que retenir de la période de confinement dont les Français sortent ? Pour Cynthia Fleury, ’ça a été un grand moment réflexif commun, collectif, c’est rare, dans ces temps d’accélération’. 

Et puis c’est la revalorisation de l’état social. ’Ce qui ressort grandi, c’es t l’état de droit c’est les valeurs du partage de la l’information, la coopération. Plus négatif, je remarque la déraison sécuritaire et sanitaire. Nous avons eu un plaidoyer pour la vie, mais ça a été pour l’indivisibilité de la vie, nous avons eu un biais, qui a été de dire quand on défend la vie, on défend uniquement la vie biologique, et ça c’est mortifère’. 

Pour Cynthia Fleury va s’ouvrir maintenant une période de ’de rattrapage, de déclassement et dépréciation, une succession de faux départs, et puis le retour à la vie, au soleil, au printemps’. ’Nous avons appris beaucoup de choses’, selon elle, ’Il y a eu les nouveaux usages, comme le télétravail, on va avoir des modes hybrides de vie, il va y avoir des choses assez passionnantes’. 

Les dérives et ’les délires’ pendant la crise

Pendant la crise du coronavirus, Cynthia Fleury a développé le concept de ’bien-surveillance’. 

’Au nom de la sécurité, du bon sens, de la protection des uns et des autres, on pratique une surveillance qui relève du dictatorial et du liberticide’ 

’La bien-surveillance c’est la dangerosité de vouloir à tout prix faire le bien’ 

Dans un premier temps chacun pense que c’était normal, on accepte la restriction de liberté ; et le danger des états d’exception c’est de s’accoutumer, il y a le risque d’être zélé. Cela va jusqu’à des délires sur le statique le dynamique, le métro oui et le parc non. Il y a un manque de discernement car nous avons confiné la délibération commune’. 

’Il ne faut pas s’accoutumer à ça. Il est temps d’en sortir’

Les Français ont-ils été infantilisés ? ’La réponse est oui : il y a eu un manque de discernement. C’est compliqué de trouver le juste niveau de langage pour faire prendre conscience de quelque chose de grave et ne pas verser dans la paranoïa.’

Dans les moments de crise, on découvre très vite qu’on ne peut pas imposer de règles communes. ’Par l’application d’une règle commune très générale, vous ne faites que renforcer les vulnérabilités.’

Réformer le système de soin

Qu’attendre du Ségur de la santé qui s’ouvre pour réformer le système hospitalier ?C’est très simple’’, répond la philosophe, ’ les soignants le disent, il faut faire ce qu’on a fait là [pendant la crise du coronavirus], desserrer la pression gestionnaire. On n’a pas demandé d’avoir des malades rentables, on a permis aux médecins de recruter’. 

’Dans les discours on a eu un grand moment de révélation, va-t-on passer à l’acte c’est la question’

Pour Cynthia Fleury, la société ne tient d’abord que par le ‘care’, ’il n’y a pas de rapport immédiat au monde sans le soin, l’attention à l’autre, tout au long de la vie. Or ce soin très ordinaire, sans grand charme, pénible, a été porté par les femmes, pour le rendre gratuit, on l’a dévalorisé. Nous avons cette séparation entre l’urgence et l’exceptionnel qui est détenu par la gente masculine, et le soin de proximité assuré par les femmes’. 

Que retenir de la polémique autour du professeur Raoult ? ’La polémique, ce n’est pas de la controverse scientifique. La manière dont le Pr. Raoult se saisit de l’opinion publique n’est pas une méthode classique de la science. Il utilise son charisme de façon non scientifique’ estime la philosophe.

L’invité : Cynthia Fleury Philosophe et psychanalyste

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Source : https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-29-mai-2020

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19.
’Je vogue désormais, sans me demander si le monde s’effondre...’ - Cynthia Fleury – Vidéo de 3 minutes - Lundi 11 mai 2020 – Dans le cadre de l’émission France Inter de Lettres d’interieurpar Augustin Trapenard

Cynthia Fleury est philosophe et psychanalyste. Dans cette lettre adressée à celle qu’elle sera dans cinq ans, elle dépeint un portrait optimiste du monde de demain, et fait le pari d’une légèreté retrouvée après la pesanteur du confinement.

Illustration - ’Je vogue désormais, sans me demander si le monde s’effondre...’ par Cynthia Fleury © Getty / PM Images

Commanderie hospitalière de Lavaufranche, le 10 mai 2025,

Très cher, je t’écris cette lettre d’un temps futur, proche et lointain… Il s’est passé 5 ans depuis le confinement. Je t’écris pour te rassurer sur la suite, elle va être splendide, parfois âpre, je ne vais pas te mentir, mais sincèrement elle vaut la peine d’être vécue. 

Je n’ai nulle envie de « spoiler » la chose. Tu verras par toi-même : il va y avoir pas mal de rebondissements, des choses que tu n’imaginais nullement – c’est si rare d’être réellement surpris. 

Allez … tout de même te dire…, car je sais ton angoisse socio-économique, que la société va se relever plus forte et solidaire, que le travail va se réinventer, les gens ont quand même pas mal aimé être chez eux. 

Dis-leur qu’ils vont pouvoir éviter le ‘flex-office’, ou alors que la définition du ‘flex-office’ va être si extensive qu’elle va inclure la maison. 

Dis-leur aussi qu’il y a pas mal de nouveaux métiers qui ont plus la cote, alors qu’ils étaient très dévalorisés, 

Dis-leur que la métropolisation délirante des dernières années a subi un petit revers bien sympathique. Visiblement les gens avaient envie de respirer, de ne pas se sentir piégés. Ce pas de côté dans les territoires donne un nouveau style à nos vies.

Dis à tous ceux qui se sentent saturés qu’ils pourront revendiquer d’avoir du temps.

Je vois ton air sceptique. Tu te demandes si le décompte des morts s’est poursuivi, s’il a été dévastateur. La mort est une chose naturelle, banale et terrible. Que te dire ? La mort existe, mais elle n’a pas été inacceptable, elle-aussi a fini par trouver sa place, la plus minime possible.

Nos enfants vont bien, très bien même. Ils ont récupéré une joie de vivre intacte, ils se racontent leur fierté d’avoir traversé cet inédit. Ils ont terrassé un virus, c’est pas mal, comme départ dans la vie commune.

Et toi ? Toi, tu vas bien. Je vais bien. Je n’ai pas vraiment changé de vie mais j’ai fait le ménage, tu sais celui auquel tu pensais depuis pas mal de temps. Écoute, c’est fait, tu n’auras plus à t’ennuyer avec ça. Te souviens-tu, tu voulais de la rupture, du seuil, un levier pour te déployer… J’ai pris des décisions. Cela n’a pas été simple, surtout au début, car j’étais fébrile, trop prudent avec l’art du changement et puis, je ne sais pas vraiment pourquoi, j’ai décidé, tout ce que tu ruminais depuis longtemps, voilà c’est derrière. Je vogue désormais, sans me demander si le monde s’effondre. La légèreté après la pesanteur.

Voilà quelques nouvelles de ton futur. Je sais que je ne t’ai pas révélé grand-chose mais je voulais déjà te dire que tu as toutes les raisons de tenir, d’avancer, de garder courage. Sois vigilant bien sûr, mais ne te laisse pas bouffer par l’angoisse, les solutions arrivent, tu vas voir, je ne dis rien, allez juste un indice : qu’est-ce que tu vas rire – enfin je crois, moi en tout cas j’ai ri – quand tu vas voir la tête de la solution.

À toi qui n’es pas encore moi…, 

Je te serre fort.

Cynthia Fleury

Habillage : Nils Frahm – Ambre - Thèmes associés : CultureCynthia Fleury

Source : https://www.franceinter.fr/emissions/lettres-d-interieur/lettres-d-interieur-11-mai-2020

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20.
Cynthia Fleury : ’Le déconfinement va être plus anxiogène’ 02 mai 2020 Par France Inter SociétéCynthia Fleuryconfinement

1h 48min Grand bien vous fasse !Doit-on avoir honte de notre accent ?01 mai 2020 Par Ali Rebeihi

35 min Le Téléphone sonneSolidarité, résilience : comment la pandémie nous pousse à repenser nos liens12 avr. 2020 Par Alexandra Bensaid

51 min Par Jupiter !Best of Danièle Thompson et Cynthia Fleury20 mars 2020 Par Charline Vanhoenacker,  Alex Vizorek

26 min BoomerangJ.4 - Cynthia Fleury19 mars 2020 Par Augustin Trapenard

Vidéo 53 min Le Grand Face-à-faceCynthia Fleury : ’L’éthique, c’est le non zèle par rapport à la règle’14 mars 2020 Par Ali Baddou

Vidéo 9 min L’invité de 6h20Cynthia Fleury, philosophe : Noël, ’c’est un concentré de névroses’25 déc. 2019 Par Ali Baddou

3h Le 6/9Cynthia Fleury, Jean-Luc Martinez et Eric Fottorino25 déc. 2019 Par Ali Baddou

51 min Par Jupiter !Best of littéraire : Danièle Thompson et Cynthia Fleury25 oct. 2019 Par Charline Vanhoenacker,  Alex Vizorek

50 min Par Jupiter !Cynthia Fleury21 juin 2019 Par Charline Vanhoenacker,  Alex Vizorek

43 min Le Nouveau Rendez-vousHôpital : on tire sur une ambulance ?13 juin 2019 Par Laurent Goumarre

Vidéo 2 min La carte blanche de Boomerang Carte Blanche - Cynthia Fleury s’adresse aux ’mères désenfantées’06 juin 2019 Par France Inter

54 min L’Heure bleueHumaniste, Cynthia Fleury13 mai 2019 Par Laure Adler

33 min BoomerangCynthia Fleury prend le temps29 mars 2019 Par Augustin Trapenard

2h 52min Le 6/9Cynthia Fleury et Bruno David30 déc. 2018 Par Éric Delvaux

37 min Le Téléphone sonneEt maintenant comment on se parle ?11 déc. 2018 Par Fabienne Sintes

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Les élections européennes 2019 à suivre sur France Inter dès le ...

Source : https://www.franceinter.fr/personnes/cynthia-fleury

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21.
Humaniste, Cynthia Fleury - Par Laure Adler (photo © Radio France / Christophe Abramowitz) - Lundi 13 mai 2019 – Enregistrement de 54 minutes dans le cadre de l’émission L’Heure bleuede ‘franceinter.fr’

Photo - Portrait de Cynthia Fleury, philosophe, psychanalyste, professeur, le jour de son intervention à Media en Seine, à Paris, le 22 novembre 2018. © Radio France / Nathalie Bourrus

Cynthia Fleury sera ce soir dans l’Heure Bleue. La philosophe et psychanalyste se livre sur la place qu’ont le soin et la santé dans la société selon elle, ou du moins, la place qu’ils devraient avoir.

Le soin, Tel est le chemin éternel de l’humanisme : comment l’homme a cherché à se construire, pour grandir le tout, et non seulement lui-même. Quand la civilisation n’est pas soin, elle n’est rien. Voici l’idée que développe Cynthia Fleury dans « Le soin est un humanisme ».

Cynthia Fleury expose une vision humaniste de la vulnérabilité, inséparable de la puissance régénératrice des individus ; elle conduit à une réflexion sur l’hôpital comme institution, sur les pratiques du monde soignant et sur les espaces de formation et d’échanges qui y sont liés, où les humanités doivent prendre racine et promouvoir une vie sociale.

Choix musical : ’L’institutrice’ de Dick Annegarn

Pastille sonore : Edgar Morin

Archives : 

  • Archive INA du 30 décembre 1971 : Vladimir Jankélévitch sur le courage qui implique la relation à autrui.
  • Archive INA du 18 mai 1989 : Gilles Deleuze donne sa définition de la philosophie
  • Archive INA du 6 juillet 1974 : Hannah Arendt parle de libéralisme et de politique philosophique.
    Générique : Veridis Quo - Daft Punk

L’invitée : Cynthia Fleury Philosophe et psychanalyste

L’équipe - Laure Adler Productrice - Lilian Alleaume Réalisateur - Anne-Sophie Dazard Chargée de programme web / radio - Elodie Royer attachée de production - Jean-Baptiste Audibert Programmateur musical

Contact- Thèmes associés : Culturephilosophiesanté

(Ré)écouter L’Heure bleue : Voir plus

Vivre tout simplement avec Chantal Thomas

Penser l’humain et le non-humain avec Philippe Descola

Ariane Mnouchkine : ’Ce n’est pas parce qu’on ne nous demande pas notre avis que nous devons rester sans avis’

France Inter – Info, Culture, Humour, Musique

France Inter — Wikipédia

Source : https://www.franceinter.fr/emissions/l-heure-bleue/l-heure-bleue-13-mai-2019

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22.
Cynthia Fleury : ’Si l’angoisse déploie sa puissance, il n’est pas possible de vivre avec’ Par Morgane Miel - Le 15 juin 2020 – Document ‘madame.lefigaro.fr’ – Photo : La philosophe s’interroge sur les conséquences de la crise du Covid-19 - David Coulon

Il va nous falloir vivre avec le risque - du virus, d’une nouvelle pandémie, d’une crise économique. Comment se protéger tout en trouvant la force d’avancer, de créer, d’être soi ? La philosophe et psychanalyste (1) nous met sur la voie.

Madame Figaro.- Depuis le début du confinement, et aujourd’hui encore, vous êtes sur tous les fronts - plateaux de télévision, émissions de radio, journaux - pour nous aider à mieux affronter la période. Vous-même, comment allez-vous ?
Cynthia Fleury.

Je suis restée essentiellement sur les terrains classiques qui sont les miens : l’enseignement, l’écriture, le soin apporté aux patients que je peux suivre ou la supervision de soignants qui, eux, étaient vraiment au front. Donc j’ai plutôt eu l’impression d’être le témoin du front des autres, ce qui n’est pas la même chose.

Que retirez-vous de cette période de repli ?

Ce qui m’a frappée, c’est la discrimination que peut provoquer la stricte application d’une règle générale

Ce qui m’a frappée, très vite, c’est la pluralité des confinements et la discrimination que peut provoquer la stricte application d’une règle générale. Si, dans un premier temps, rester chez soi pouvait apparaître comme un sort assez enviable par rapport à celui des soignants, justement, ce repli a rapidement révélé les vulnérabilités socioéconomiques, des situations de violence, de grand isolement, de maladie chronique… J’ai vécu cette période dans cet écho-là, avec le sentiment de comprendre, bien sûr, que face à la sidération provoquée par une situation inédite il a fallu confiner. Mais aussi avec la conscience des effets délétères de ce choix, en termes de vie économique et sociale. Ils sont maintenant devant nous. Il va falloir faire face aux courbes de chômage délirantes, au ralentissement économique et à une reprise compliquée.

Je pense à la classe moyenne, aux travailleurs indépendants, aux auto-entrepreneurs. Tous ceux qui vivent sans trésorerie, dans le présent, travaillent sans cesse et ne tiennent que par cela, depuis vingt ans. Ceux dont l’entreprise est existentielle - au sens où elle représente le travail de toute une vie. Leur désarroi prévisible m’alerte. D’un seul coup, en deux ou trois mois, tout peut s’effondrer ? Ce n’est pas possible - j’espère que ce ne sera pas possible. Mais beaucoup parmi ceux-là mêmes qui pensaient tenir jusqu’en décembre vont devoir, à la fin août, « prendre une décision ». Ce moment de fracas, va-t-on y faire face ensemble ou annonce-t-il une fragmentation totale de la société ? Je ne sais pas.

En vidéo, Les Rendez-vous FEEL GOOD - Intervention de Marie Robert, philosophe Les Rendez-vous FEEL GOOD - Intervention de Marie Robert, philosophe

Dans les mois qui viennent, nous allons vivre avec un virus contre lequel nous n’avons pas de remède, avec le risque de tomber malades, de contaminer nos proches, de perdre notre emploi. Peut-on apprendre à vivre avec l’angoisse, avec l’incertitude ?

Nous avons besoin de toute notre force psychique pour traverser cette période

Si l’angoisse déploie sa puissance, il n’est pas possible de vivre avec… D’où l’importance de trouver un système de juste proportion. On peut être simplement sérieux, appliquer au maximum les gestes barrières, la distanciation, ne pas avoir de conduite à risque délibérée, sans faire non plus de sa vie un enfer. Pas besoin d’en rajouter dans la dramatisation, d’entrer dans un délire hygiéniste forcément mortifère, et qui de toute façon ne nous protégera jamais à cent pour cent, car cela va commencer à nous atteindre - or nous avons besoin de toute notre force psychique pour traverser cette période.

Donc, si l’on a des parents de plus de 70 ans, les voit-on… ou pas ?

On les voit. En respectant, bien sûr, les gestes barrières. Dans les familles, il suffit d’expliquer aux enfants qu’ils témoigneront de leur tendresse autrement que sur les genoux de leurs grands-parents ou arrière-grands-parents… Nos preuves d’affection doivent se maintenir, même si leurs représentations changent. Pour nos aînés, c’est déterminant. Quand vous avez 96 ans, vous avez besoin de voir ceux que vous aimez. C’est une nourriture vitale - elle l’est pour tous, mais plus encore pour ceux qui ont un réel de la mort plus présent.

N’est-ce pas à chacun, même vulnérable, de choisir comment il veut mener sa vie ?

C’est la première des libertés, l’autodétermination. La base d’une société repose sur la liberté négative - à partir du moment où l’on ne nuit pas à autrui, c’est à chacun de savoir s’il veut prendre le risque de sortir... et éventuellement de tomber malade.

Vous évoquez la « dimension liberticide » du refus du risque…

C’est ce que j’appelle la « biensurveillance », c’est-à-dire que, sous couvert des meilleures intentions, et non pour les priver de liberté, vous enfermez les gens. Tout comme, toutes proportions gardées, dans les Ehpad vous attachez les gens pour éviter qu’ils ne tombent. Ou vous les enfermez à clé pour ne pas qu’ils se perdent. Le soin devient alors liberticide et maltraitant.

Aujourd’hui, on espère la fin du virus, comme on a déjà attendu la fin des manifestations de Gilets jaunes, la fin des grèves, et demain la fin d’une autre crise… Comment s’émanciper de ce sentiment de l’attente ?

Le rituel est une façon de reprendre peu à peu le pouvoir sur l’événement

Il n’est pas possible de vivre dans cet attentisme qui produit de l’abattement, un sentiment de soumission, d’injustice. On a l’impression de subir, de ne jamais être maître, et c’est pour cela que même la plus petite des actions doit être investie, qu’il est important de poursuivre nos rituels. Parce que le rituel est une façon de reprendre peu à peu le pouvoir sur l’événement. De dire : nos valeurs, notre symbolisation, notre manière de vivre l’espace-temps, cela compte aussi. Je sais la nécessité du tactile, et chacun arbitrera selon les circonstances et les vulnérabilités. Mais notre urbanité ne va pas se déliter parce que nous ne sommes plus entassés les uns sur les autres, autour d’une table de café, mais à 1,50 m de distance.

Affronter le risque, c’est donc se nourrir, lire, apprendre, regarder ailleurs ?

Le traitement informationnel du Covid-19 a fait littéralement disparaître le monde. Tout a tourné autour de nos petites vies, de nos mondes confinés. C’est surréaliste en termes de focalisation et d’abrutissement généralisé. Je ne crois pas que cela relève d’une obsession morbide, mais plutôt de la dynamique spectaculaire de l’information qui fonctionne beaucoup par l’audience, la volonté de capter l’attention. Or un des éléments de captation reste la peur, l’angoisse d’être contaminé et contaminant.

Les prises de risque sont consubstantielles à l’existence

« Vivre avec le risque » signifie, au fond, vivre avec le risque de la mort. Obsédée par la maîtrise, le contrôle, notre civilisation finit-elle par nier qu’elle est mortelle ?

Je crois qu’il y a une idéalisation du bonheur comme étant la sécurité - ce qui n’est d’ailleurs pas totalement faux. La durée, le nombre de jours, par opposition à l’intensité de la vie. Le quantitatif a pris le pas sur le qualitatif.

C’est l’inverse d’Achille, qui choisit une vie menée sur le sentier de la gloire plutôt qu’une existence longue. Ce paradigme achilléen, qui a fondé une civilisation, la civilisation moderne le rejette majoritairement. Résultat : la santé, l’argent deviennent la façon d’accéder au bonheur, plus que l’œuvre ou même l’amour. Tout ce qui vient amenuiser le risque est sacralisé. Or les prises de risque sont consubstantielles à l’existence. Changer de travail comporte des risques ; rencontrer quelqu’un, aussi. La vie nous demande en permanence de prendre des risques « souhaitables ».

« L’obsession du risque a caché la vérité holistique de la vie, qui n’est pas que biologique, mais aussi économique, sociale, démocratique… », écrivez-vous

Oui, parce que je suis dans un plaidoyer de la vie qui défend sa valeur indivisible. Sinon, on peut tous se mettre sous cloche, et l’on dépérira très sûrement mais très lentement… La meilleure manière de protéger la vie chez l’homme, c’est l’humanisme. Et l’humanisme, c’est l’indivisibilité de la vie, qui n’est pas seulement le tout-biologique, le tout-sanitaire, mais aussi la symbolisation, les affinités électives, la vie démocratique, la liberté d’expression, etc.

Même l’OMS ne définit pas la santé comme étant l’absence de maladie, mais comme un état de bien-être physique, psychique, social, et l’on pourrait ajouter environnemental. Je comprends encore une fois que dans la sidération on ait choisi la restriction de tous ces critères. Mais cela ne peut pas durer au-delà du raisonnable.

Quel est l’enjeu des années à venir ?

Notre enjeu, c’est de dire : comment rester dans un plaidoyer indivisible de la vie, alors que nous allons traverser de plus en plus des failles systémiques - car demain il y en aura d’autres, puisqu’on a produit un système totalement dérégulé. Comment se protéger demain pour protéger cette victoire internationaliste qu’est aussi la mondialisation, non pas pour démondialiser à rebours, mais plutôt pour entrer dans un nouvel âge de la mondialisation, plus équitablement providentiel. À l’échelle nationale, j’ai très tôt plaidé pour que le Conseil scientifique soit beaucoup plus interdisciplinaire. Avec l’enjeu de combiner les modélisations - épidémiologiques, mais aussi économiques et sociales.

Il y a nécessité d’avoir une pensée critique et de se demander si la stratégie proposée est la meilleure

Sommes-nous devenus trop obéissants, face à l’État notamment, qui nous dit quand ou comment sortir, travailler, rester chez nous ou partir en vacances… ?

C’est compliqué, parce que, dans un premier temps, vous comprenez qu’en respectant la norme proposée vous allez sauver des vies. S’y plier est un acte civique. Dans un second temps, et nous y sommes, il y a nécessité d’avoir une pensée critique et de se demander si la stratégie proposée est la meilleure. Ne va-t-il pas y avoir une instrumentalisation de cet état d’exception ? Il y a toujours un risque. Donc il est important d’être vigilant et d’utiliser tous les outils mis à notre disposition pour éviter que ce risque ne devienne réel.

Pourtant, expliquez-vous, le pire est toujours entrelacé au meilleur…
Dans mon journal de confinement, j’avais repris l’ouvrage de mon camarade Pierre Zaoui, La Traversée des catastrophes, qui dans son moment final opère une déconstruction du concept du pire. Il démontre que même le pire n’est pas pur. C’est donc bien qu’il est composé d’autre chose, qui n’est pas lui. Donc, dans l’impureté du pire, il y a du bon, voire du meilleur.

Quel meilleur nous attend ?

Je pense à tous les nouveaux usages, au téléprésentiel notamment, qui montre un vrai potentiel. Le télétravaillibère, quoi qu’on en dise, d’une pression hiérarchique permanente, des mobilités contraintes, des flex offices intrusifs, fatigants, débordant de bruit. Demain, il peut aider à la « démétropolisation », à desserrer la densité urbaine, ce dont on a besoin. À partir du moment où les gens travaillent chez eux, la question de la fracture numérique, donc de la qualité du logement, va également se poser. Les entreprises, au lieu de payer des bureaux, pourraient aider à rénover des habitats. Alors, bien sûr, le télétravail a ses pénibilités, on les connaît. Mais en termes de transformation de vie, d’allocation d’aides, de productivité, le système peut être intéressant.

À lire aussi » Marlène Schiappa rappelle que ’le télétravail n’est pas un mode de garde’ (même en confinement)

Idem pour l’enseignement à distance : c’est difficile, fatigant, on n’est pas encore au point ni au niveau… mais si demain le télé-enseignement devient plus fréquent, il peut obliger à s’intéresser enfin à l’inégalité face aux devoirs, aux équipements, à développer les cours de soutien. Personne ne souhaite que le téléprésentiel se substitue au présentiel, mais qu’il le « complémentarise » intelligemment.

Comment nourrir en nous l’espoir ? le souffle ? l’inspiration ?

En sortant de l’attentisme, en s’obligeant à l’action, à la solidarité. À des stratégies d’innovation commune et d’intelligence collective pour traverser cette période. Il y aura une obligation d’invention. Si vous êtes un restaurateur ou si vous tenez un théâtre et que vous ne pouvez plus recevoir des gens, vous êtes obligé de vous réinventer. Si l’on manque d’inspiration seul, on peut créer des collectifs pour traverser l’épreuve ensemble. La création est toujours source de résilience.

(1) Cynthia Fleury dirige la chaire de philosophie à l’hôpital Sainte-Anne, à Paris. Elle a publié Le soin est un humanisme chez Fayard en 2019.

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23.
Le confinement, les malades psychiatriques et… une catastrophe qui n’a pas eu lieu - Par Cynthia Fleury, professeure titulaire de la chaire « humanités et santé » au Cnam — 31 mai 2020 à 09:39

L’équipe du Centre psychiatrique d’orientation et d’accueil (CPOA) de l’hôpital Sainte-Anne à Paris essaie de faire entrer une personne en situation de grande précarité dans ses locaux. Photo Yann Castanier. Hans Lucas pour Libération

Ils sont schizophrènes, bipolaires, atteints de mélancolie sévère, voire d’idées suicidaires… La philosophe Cynthia Fleury, membre du Comité consultatif national d’éthique, s’est préoccupée de leur sort à l’heure du Covid, en interrogeant ceux qui les prennent en charge.

Les quinze premiers jours du confinement, les médecins du GHU Paris psychiatrie & neurosciences ont imaginé le pire pour leurs patients. Leurs complications psychiatriques risquaient de les rendre terriblement vulnérables, ils seraient incapables de maintenir les gestes barrières et toute forme de distanciation sociale. Pire : ils allaient disparaître des radars. Pendant ces quinze jours, ils ont craint le tsunami. Il a fallu organiser des unités Covid en vingt-quatre heures, réinventer l’organisation, transférer les patients dans tel ou tel service à moins de la faire sortir. « Dantesque », résume le professeur Raphaël Gaillard à la tête du pôle hospitalo-universitaire du XVe arrondissement.

Photo - Une personne sans domicile fixe se présente au Centre psychiatrique d’orientation et d’accueil de l’hôpital Sainte-Anne à Paris. Photo Yann Castanier pour Libération

Pourtant, la catastrophe n’a nullement eu lieu. Une hypothèse a même émergé, digne des plus belles espérances ….

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Tribune Les patients chroniques ou les oubliés de la crise - Dans le dossier « Coronavirus »

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Libération.fr : la bombe éditoriale

Source : https://www.liberation.fr/debats/2020/05/31/le-confinement-les-malades-psychiatriques-et-une-catastrophe-qui-n-a-pas-eu-lieu_1789861

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24.
Interview de Cynthia Fleury : « Nous pouvons créer un rapport de force plus citoyen face à la tech » - Par Mathilde Farine et Marion Police - Publié samedi 13 juin 2020 à 15:40 - Document ‘letemps.ch’ – Accès conditionnel

Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste française, décrypte notre réaction à la crise et les traces et les évolutions qui pourraient en découler.

La crise mondiale du Covid-19 va-t-elle changer la pratique politique, l’économie, la société, la culture ? Nous consacrons une série de près de 30 articles à ce sujet, durant plusieurs jours sur notre site, et dans un numéro spécial le samedi 13 juin 2020.

Si la pandémie a eu des effets positifs, quels sont-ils ? Et que disent-ils de nous ? Qu’augurent-ils pour le futur ? Pour nos libertés ? Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste française, professeure titulaire de la chaire humanités et santé du Conservatoire national des arts et métiers, esquisse des réponses à la multitude de questions qui émergent depuis le début de la crise sanitaire. Elle dirige également la chaire de philosophie à l’hôpital Sainte-Anne du groupement hospitalier Paris psychiatrie et neurosciences, et fait partie du comité consultatif national d’éthique en France…

Retrouvez, au fur et à mesure, les articles dans ce dossier.

Le Temps : Que faudra-t-il garder de cette crise ? - Vivre ensemble Le conflit, un outil de socialisation

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Le Temps - Le petit correcteur

Source : https://www.letemps.ch/societe/cynthia-fleury-pouvons-creer-un-rapport-force-plus-citoyen-face-tech

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25.
Cynthia Fleury : ’ Si l’angoisse déploie sa puissance, il n’est pas possible de vivre avec ’ Par Morgane Miel - Le 15 juin 2020 – Document ‘madame.lefigaro.fr’

La philosophe s’interroge sur les conséquences de la crise du Covid-19 - Il va nous falloir vivre avec le risque - du virus, d’une nouvelle pandémie, d’une crise économique. Comment se protéger tout en trouvant la force d’avancer, de créer, d’être soi ? La philosophe et psychanalyste (1) nous met sur la voie.

Madame Figaro.- Depuis le début du confinement, et aujourd’hui encore, vous êtes sur tous les fronts - plateaux de télévision, émissions de radio, journaux - pour nous aider à mieux affronter la période. Vous-même, comment allez-vous ?
Cynthia Fleury.

Je suis restée essentiellement sur les terrains classiques qui sont les miens : l’enseignement, l’écriture, le soin apporté aux patients que je peux suivre ou la supervision de soignants qui, eux, étaient vraiment au front. Donc j’ai plutôt eu l’impression d’être le témoin du front des autres, ce qui n’est pas la même chose.

Que retirez-vous de cette période de repli ?

Ce qui m’a frappée, c’est la discrimination que peut provoquer la stricte application d’une règle générale

Ce qui m’a frappée, très vite, c’est la pluralité des confinements et la discrimination que peut provoquer la stricte application d’une règle générale. Si, dans un premier temps, rester chez soi pouvait apparaître comme un sort assez enviable par rapport à celui des soignants, justement, ce repli a rapidement révélé les vulnérabilités socioéconomiques, des situations de violence, de grand isolement, de maladie chronique… J’ai vécu cette période dans cet écho-là, avec le sentiment de comprendre, bien sûr, que face à la sidération provoquée par une situation inédite il a fallu confiner. Mais aussi avec la conscience des effets délétères de ce choix, en termes de vie économique et sociale. Ils sont maintenant devant nous. Il va falloir faire face aux courbes de chômage délirantes, au ralentissement économique et à une reprise compliquée.

Je pense à la classe moyenne, aux travailleurs indépendants, aux autoentrepreneurs. Tous ceux qui vivent sans trésorerie, dans le présent, travaillent sans cesse et ne tiennent que par cela, depuis vingt ans. Ceux dont l’entreprise est existentielle - au sens où elle représente le travail de toute une vie. Leur désarroi prévisible m’alerte. D’un seul coup, en deux ou trois mois, tout peut s’effondrer ? Ce n’est pas possible - j’espère que ce ne sera pas possible. Mais beaucoup parmi ceux-là mêmes qui pensaient tenir jusqu’en décembre vont devoir, à la fin août, « prendre une décision ». Ce moment de fracas, va-t-on y faire face ensemble ou annonce-t-il une fragmentation totale de la société ? Je ne sais pas.

En vidéo, Les Rendez-vous FEEL GOOD - Intervention de Marie Robert, philosophe - Les Rendez-vous FEEL GOOD - Intervention de Marie Robert, philosophe

Dans les mois qui viennent, nous allons vivre avec un virus contre lequel nous n’avons pas de remède, avec le risque de tomber malades, de contaminer nos proches, de perdre notre emploi. Peut-on apprendre à vivre avec l’angoisse, avec l’incertitude ?

Nous avons besoin de toute notre force psychique pour traverser cette période

Si l’angoisse déploie sa puissance, il n’est pas possible de vivre avec… D’où l’importance de trouver un système de juste proportion. On peut être simplement sérieux, appliquer au maximum les gestes barrières, la distanciation, ne pas avoir de conduite à risque délibérée, sans faire non plus de sa vie un enfer. Pas besoin d’en rajouter dans la dramatisation, d’entrer dans un délire hygiéniste forcément mortifère, et qui de toute façon ne nous protégera jamais à cent pour cent, car cela va commencer à nous atteindre - or nous avons besoin de toute notre force psychique pour traverser cette période.

Donc, si l’on a des parents de plus de 70 ans, les voit-on… ou pas ?

On les voit. En respectant, bien sûr, les gestes barrières. Dans les familles, il suffit d’expliquer aux enfants qu’ils témoigneront de leur tendresse autrement que sur les genoux de leurs grands-parents ou arrière-grands-parents… Nos preuves d’affection doivent se maintenir, même si leurs représentations changent. Pour nos aînés, c’est déterminant. Quand vous avez 96 ans, vous avez besoin de voir ceux que vous aimez. C’est une nourriture vitale - elle l’est pour tous, mais plus encore pour ceux qui ont un réel de la mort plus présent.

N’est-ce pas à chacun, même vulnérable, de choisir comment il veut mener sa vie ?

C’est la première des libertés, l’autodétermination. La base d’une société repose sur la liberté négative - à partir du moment où l’on ne nuit pas à autrui, c’est à chacun de savoir s’il veut prendre le risque de sortir... et éventuellement de tomber malade.

Vous évoquez la « dimension liberticide » du refus du risque…

C’est ce que j’appelle la « biensurveillance », c’est-à-dire que, sous couvert des meilleures intentions, et non pour les priver de liberté, vous enfermez les gens. Tout comme, toutes proportions gardées, dans les Ehpad vous attachez les gens pour éviter qu’ils ne tombent. Ou vous les enfermez à clé pour ne pas qu’ils se perdent. Le soin devient alors liberticide et maltraitant.

Aujourd’hui, on espère la fin du virus, comme on a déjà attendu la fin des manifestations de Gilets jaunes, la fin des grèves, et demain la fin d’une autre crise… Comment s’émanciper de ce sentiment de l’attente ?

Le rituel est une façon de reprendre peu à peu le pouvoir sur l’événement

Il n’est pas possible de vivre dans cet attentisme qui produit de l’abattement, un sentiment de soumission, d’injustice. On a l’impression de subir, de ne jamais être maître, et c’est pour cela que même la plus petite des actions doit être investie, qu’il est important de poursuivre nos rituels. Parce que le rituel est une façon de reprendre peu à peu le pouvoir sur l’événement. De dire : nos valeurs, notre symbolisation, notre manière de vivre l’espace-temps, cela compte aussi. Je sais la nécessité du tactile, et chacun arbitrera selon les circonstances et les vulnérabilités. Mais notre urbanité ne va pas se déliter parce que nous ne sommes plus entassés les uns sur les autres, autour d’une table de café, mais à 1,50 m de distance.

Affronter le risque, c’est donc se nourrir, lire, apprendre, regarder ailleurs ?

Le traitement informationnel du Covid-19 a fait littéralement disparaître le monde. Tout a tourné autour de nos petites vies, de nos mondes confinés. C’est surréaliste en termes de focalisation et d’abrutissement généralisé. Je ne crois pas que cela relève d’une obsession morbide, mais plutôt de la dynamique spectaculaire de l’information qui fonctionne beaucoup par l’audience, la volonté de capter l’attention. Or un des éléments de captation reste la peur, l’angoisse d’être contaminé et contaminant.

Les prises de risque sont consubstantielles à l’existence

« Vivre avec le risque » signifie, au fond, vivre avec le risque de la mort. Obsédée par la maîtrise, le contrôle, notre civilisation finit-elle par nier qu’elle est mortelle ?

Je crois qu’il y a une idéalisation du bonheur comme étant la sécurité - ce qui n’est d’ailleurs pas totalement faux. La durée, le nombre de jours, par opposition à l’intensité de la vie. Le quantitatif a pris le pas sur le qualitatif.

C’est l’inverse d’Achille, qui choisit une vie menée sur le sentier de la gloire plutôt qu’une existence longue. Ce paradigme achilléen, qui a fondé une civilisation, la civilisation moderne le rejette majoritairement. Résultat : la santé, l’argent deviennent la façon d’accéder au bonheur, plus que l’œuvre ou même l’amour. Tout ce qui vient amenuiser le risque est sacralisé. Or les prises de risque sont consubstantielles à l’existence. Changer de travail comporte des risques ; rencontrer quelqu’un, aussi. La vie nous demande en permanence de prendre des risques « souhaitables ».

« L’obsession du risque a caché la vérité holistique de la vie, qui n’est pas que biologique, mais aussi économique, sociale, démocratique… », écrivez-vous

Oui, parce que je suis dans un plaidoyer de la vie qui défend sa valeur indivisible. Sinon, on peut tous se mettre sous cloche, et l’on dépérira très sûrement mais très lentement… La meilleure manière de protéger la vie chez l’homme, c’est l’humanisme. Et l’humanisme, c’est l’indivisibilité de la vie, qui n’est pas seulement le tout-biologique, le tout-sanitaire, mais aussi la symbolisation, les affinités électives, la vie démocratique, la liberté d’expression, etc…

Même l’OMS ne définit pas la santé comme étant l’absence de maladie, mais comme un état de bien-être physique, psychique, social, et l’on pourrait ajouter environnemental. Je comprends encore une fois que dans la sidération on ait choisi la restriction de tous ces critères. Mais cela ne peut pas durer au-delà du raisonnable.

Quel est l’enjeu des années à venir ?

Notre enjeu, c’est de dire : comment rester dans un plaidoyer indivisible de la vie, alors que nous allons traverser de plus en plus des failles systémiques - car demain il y en aura d’autres, puisqu’on a produit un système totalement dérégulé. Comment se protéger demain pour protéger cette victoire internationaliste qu’est aussi la mondialisation, non pas pour démondialiser à rebours, mais plutôt pour entrer dans un nouvel âge de la mondialisation, plus équitablement providentiel. À l’échelle nationale, j’ai très tôt plaidé pour que le Conseil scientifique soit beaucoup plus interdisciplinaire. Avec l’enjeu de combiner les modélisations - épidémiologiques, mais aussi économiques et sociales. Il y a nécessité d’avoir une pensée critique et de se demander si la stratégie proposée est la meilleure

Sommes-nous devenus trop obéissants, face à l’État notamment, qui nous dit quand ou comment sortir, travailler, rester chez nous ou partir en vacances… ?

C’est compliqué, parce que, dans un premier temps, vous comprenez qu’en respectant la norme proposée vous allez sauver des vies. S’y plier est un acte civique. Dans un second temps, et nous y sommes, il y a nécessité d’avoir une pensée critique et de se demander si la stratégie proposée est la meilleure. Ne va-t-il pas y avoir une instrumentalisation de cet état d’exception ? Il y a toujours un risque. Donc il est important d’être vigilant et d’utiliser tous les outils mis à notre disposition pour éviter que ce risque ne devienne réel.

Pourtant, expliquez-vous, le pire est toujours entrelacé au meilleur…

Dans mon journal de confinement, j’avais repris l’ouvrage de mon camarade Pierre Zaoui, La Traversée des catastrophes, qui dans son moment final opère une déconstruction du concept du pire. Il démontre que même le pire n’est pas pur. C’est donc bien qu’il est composé d’autre chose, qui n’est pas lui. Donc, dans l’impureté du pire, il y a du bon, voire du meilleur.

Quel meilleur nous attend ?

Je pense à tous les nouveaux usages, au téléprésentiel notamment, qui montre un vrai potentiel. Le télétravaillibère, quoi qu’on en dise, d’une pression hiérarchique permanente, des mobilités contraintes, des flex offices intrusifs, fatigants, débordant de bruit. Demain, il peut aider à la « démétropolisation », à desserrer la densité urbaine, ce dont on a besoin. À partir du moment où les gens travaillent chez eux, la question de la fracture numérique, donc de la qualité du logement, va également se poser. Les entreprises, au lieu de payer des bureaux, pourraient aider à rénover des habitats. Alors, bien sûr, le télétravail a ses pénibilités, on les connaît. Mais en termes de transformation de vie, d’allocation d’aides, de productivité, le système peut être intéressant.

À lire aussi » Marlène Schiappa rappelle que ’le télétravail n’est pas un mode de garde’ (même en confinement)

Idem pour l’enseignement à distance : c’est difficile, fatigant, on n’est pas encore au point ni au niveau… mais si demain le télé-enseignement devient plus fréquent, il peut obliger à s’intéresser enfin à l’inégalité face aux devoirs, aux équipements, à développer les cours de soutien. Personne ne souhaite que le téléprésentiel se substitue au présentiel, mais qu’il le « complémentarise » intelligemment.

Comment nourrir en nous l’espoir ? le souffle ? l’inspiration ?

En sortant de l’attentisme, en s’obligeant à l’action, à la solidarité. À des stratégies d’innovation commune et d’intelligence collective pour traverser cette période. Il y aura une obligation d’invention. Si vous êtes un restaurateur ou si vous tenez un théâtre et que vous ne pouvez plus recevoir des gens, vous êtes obligé de vous réinventer. Si l’on manque d’inspiration seul, on peut créer des collectifs pour traverser l’épreuve ensemble. La création est toujours source de résilience.

(1) Cynthia Fleury dirige la chaire de philosophie à l’hôpital Sainte-Anne, à Paris. Elle a publié Le soin est un humanisme chez Fayard en 2019.

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Tags : Cynthia Fleury Philosophie psychanalyste

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Cynthia Fleury : Ne faisons pas l’erreur de reconstruire l’« avant » - Publié le 3 juillet 2020 à 7h47 - Tribune - Par Cynthia Fleury (Philosophe - Professeur de la chaire Humanités et Santé au Conservatoire National des Arts et Métiers) Document ‘lesechos.fr’ Cercle – Accès conditionnel - - Photo

La parenthèse du confinement a permis à la société civile d’ouvrir le chemin d’une société moderne, avec quantité d’expérimentations. Ne retombons pas dans le piège des hyperstructures pléthoriques et qui excellent à empêcher.

La société française d’avant le confinement était en « crise », ce mot ayant atteint une telle extensivité qu’il n’a plus beaucoup de sens, ou alors tous : les « gilets jaunes », les services des urgences et hospitaliers, les deux plus explicitement mobilisés ou en grève, un climat de radicalisation dans la société, palpable dans les manifestations où la violence est de plus en plus banalisée, voire justifiée comme argument de transformation sociale, ou simplement volonté d’en découdre, au nom d’une « colère » qui a l’apanage du ressentiment ; face à elle, une violence légitime des services policiers assurant l’ordre et la défense, mais aussi une radicalisation du commandement policier, avec des techniques de plus en plus mutilantes pour les citoyens, et par ailleurs absentes des quartiers laissés à l’abandon, où des systèmes mafieux se font justice eux-mêmes, sous l’oeil des caméras des réseaux sociaux.

Sans oublier la réforme des retraites, qui avait comme bloqué de l’intérieur les systèmes mentaux des uns et des autres, chacun s’imaginant un futur pire, sans comprendre la censée nouvelle logique d’équité de répartition. Rajoutez le post-#metoo au sein duquel des lignes de querelle, voire de fractures, s’opèrent, là aussi la radicalité des positions de déconstruction du patriarcat et du sexisme n’étant pas la même selon tel ou tel courant ; sans parler du débat montant de l’intersectionnalité qui vient revisiter tous les héritages blessés, dits « minoritaires » mais nullement par le nombre, et donc certains instrumentalisent le caractère victimaire.

Donc avant le confinement, plus que divisés et désabusés. Après le confinement, tout autant, si ce n’est plus, sachant que la récession socio-économique est déjà là, avec une baisse du PIB, pouvant dépasser les 10 %....

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Portrait de Cynthia Fleury, philosophe, psychanalyste, professeur, le jour de son intervention à ‘Media en Seine’, à Paris, le 22 novembre 2018. © Radio France / Nathalie Bourrus - Source

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Ce dossier est dédié à Françoise (dite Didine) qui a pris l’option de se former, en plus de ses autres charges habituelles, professionnelles et familiales, pour dispenser du soin aux personnes en difficultés physiologiques et mentales et les soutenir dans une mauvaise passe au cours de leur vie sur cette Terre.


Auteur : Jacques HALLARD, Ingénieur CNAM, consultant indépendant – 11/07/2020

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